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38 | Comment créer des amitiés profondes à distance ? Les secrets de la sororité en ligne, par Lisa cover
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Gang de copines

38 | Comment créer des amitiés profondes à distance ? Les secrets de la sororité en ligne, par Lisa

38 | Comment créer des amitiés profondes à distance ? Les secrets de la sororité en ligne, par Lisa

1h13 |29/12/2024
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Description

Dans cet épisode, je m'entretiens avec Lisa, la créatrice du podcast Mon Gros Podcast, pour explorer un sujet essentiel : les amitiés à distance et la sororité virtuelle. 🌍✨

Peut-on vraiment créer des liens aussi profonds à distance ? Comment les réseaux sociaux, les podcasts et autres outils numériques permettent-ils de tisser des relations authentiques, même quand le contact physique est absent ? Ensemble, nous discutons de la dynamique des amitiés virtuelles, qui offrent la possibilité de se connecter autour de passions communes, tout en n'étant pas un substitut au soutien physique des amitiés en face à face.


Lisa nous livre également ses réflexions sur la nécessité de transparence dans ces relations, où l’établissement de limites claires est crucial pour maintenir des liens solides et sains. La construction de ces amitiés prend du temps, mais avec patience et engagement, elles peuvent devenir tout aussi durables et significatives que celles qui se vivent au quotidien.

Nous abordons aussi des sujets plus personnels, comme l'impact de son parcours en tant que personne grosse vivant avec des maladies chroniques sur ses amitiés et sa vision des relations sociales. Lisa nous parle de la façon dont elle déconstruit les stéréotypes et les discriminations à travers son podcast, tout en mêlant réflexions politiques et témoignages personnels.


Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment les amitiés virtuelles peuvent compléter ou enrichir les amitiés en personne.

  • La place essentielle de la sororité dans des luttes comme la grossophobie.

  • La façon dont les amitiés évoluent avec le temps et les changements personnels.

  • L'importance de poser des limites et d’être transparent dans les relations à distance.


Le podcast de Lisa sur Instagram : https://www.instagram.com/mongrospodcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ELODIE

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Lisa ! Bonjour !

  • Lisa

    Lisa, tu as 47 ans, tu es la créatrice et l'animatrice du podcast Mon Gros Podcast. Tu t'identifies comme une personne grosse, tu souffres de maladies chroniques et tu as une vie amicale bien remplie. Alors, est-ce que déjà, tu veux compléter peut-être cette présentation et ajouter quelques mots sur ton podcast ?

  • ELODIE

    Eh bien, écoute, merci. Déjà, je suis tout à fait d'accord avec cette façon de me présenter. Oui, alors mon podcast s'appelle Mon Gros Podcast, pour faire le jeu de mots. Enfin, pas le jeu de mots, mais disons que c'est le mien. C'est-à-dire que je donne ma voix, mon opinion, mon parcours. C'est un podcast plutôt de témoignages et gros podcast parce que je suis une personne grosse et qu'on parle de trucs hyper importants qui sont hyper gros. Donc, c'est comme ça que j'ai trouvé le nom pour qu'avec le nom, ça dise tout de suite qu'on n'est pas sur un podcast de professionnels de santé ou de nutritionniste, etc. Voilà, moi, je suis une personne grosse. qui avait envie de parler de son parcours. Et puis, comme tu dis, j'ai 47 ans et je trouvais qu'il n'y avait pas beaucoup de contenu. Il y a souvent des personnes qui rigolent, entre guillemets, en disant, oui, mais lutter contre la grossophobie, c'est facile quand on est jeune, parce que quand on est jeune, on n'a pas trop de problèmes. Et donc, c'est hyper facile d'être anti-régime, etc. Mais que, ah là là, tu verras quand tu vieilliras. Et du coup, j'avais envie de dire, voilà, moi, je suis en train de vieillir. Et par ailleurs, j'ai des maladies chroniques. Et pour... Pour autant, je maintiens mes convictions et mes choix. Et du coup, voilà. Et puis, ça s'est étendu un petit peu à du militantisme, on va dire un peu sur le gauchisme politique, parce que tout le travail autour des discriminations est hautement politique. Et puis, je parle aussi de la vie avec des maladies chroniques, de l'entrée dans le handicap. Et puis, on s'amuse un peu aussi, parce que tout ça peut avoir l'air assez sinistre. Mais justement... C'est assez important pour moi de montrer qu'on peut en parler, y compris des choses pas très rigolotes, mais sans forcément être dans la victimisation ou essayer de faire pitié ou des choses comme ça. Donc voilà.

  • Lisa

    Ok, super. Merci pour toutes ces infos sur toi et ton podcast. Ensemble, on va parler amitié à distance versus amitié historique. Mais avant de rentrer dans le... cœur de ce sujet. J'aime bien commencer avec ma question traditionnelle. C'est quoi pour toi la sororité ?

  • ELODIE

    Oh là là ! La sororité, déjà c'est un mot que j'aime beaucoup, que j'utilisais très très peu jusqu'à il y a peu de temps en fait, alors que je trouve qu'il est hyper important. Et c'est vrai que je me suis un peu appropriée, je dirais depuis peut-être un an ou deux, ou deux trois ans, quelque chose comme ça. Pour moi, c'est très ancré avec le féminisme, c'est la notion de faire communauté et faire empathie commune entre personnes qui s'identifient comme femmes, parce qu'on a des vécus communs, on a des histoires en commun, et que c'est important de pouvoir trouver des espaces où on puisse échanger là-dessus. Et je trouve par ailleurs qu'on manque beaucoup de sororité, justement. Je trouve que parfois on… Il y a des combats où je suis extrêmement désolée de voir des femmes s'attaquer à des femmes ou remettre en cause la parole de femme. Et donc voilà, pour moi, la sororité, c'est une forme de solidarité entre femmes et toutes les personnes qui s'identifient comme femmes. Et je trouve que ça devient même une valeur.

  • Lisa

    Tu as un exemple de moment ou vécu où tu as trouvé qu'on manquait de sororité ?

  • ELODIE

    Je sais que, par exemple, dans la lutte contre la grossophobie, il y a énormément de débats entre personnes grosses et personnes qui se sentent grosses, sachant qu'être grosse, ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité corporelle extrêmement claire. Et tu vois, il y a des femmes qui ne sont pas grosses objectivement, mais qui, comme elles vivent dans la même société grossophobe que tout le monde, eh bien oui, elles ont peur de grossir, elles ont peur d'avoir un corps gros, elles ont la sensation de subir la grossophobie, etc. Et donc, c'est juste, elles subissent une part de la grossophobie qui est celle qu'on fait croire que vivre dans un corps gros, c'est l'horreur. Mais de là à ce que, quand on essaye de lever, enfin quand des personnes grosses prennent la parole sur les réseaux, essaie de lutter contre une discrimination qui est des touches de plein fouet et dans des choses compliquées. C'est-à-dire, l'agro-sophobie, c'est le fait de ne pas avoir droit à la PMA, le fait de ne pas avoir droit d'emprunter de l'argent pour un appartement au-dessus d'un certain poids, c'est le fait de subir de la discrimination et de l'agro-sophobie médicale, mais constante. C'est-à-dire qu'on va chez le médecin pour un rhume et on nous demande si on a déjà pensé à faire Weight Watcher. C'est toutes ces choses-là. Et non, on ne peut pas considérer qu'une femme mince, qui a peur de grossir, elle subit la grossophobie au même titre qu'une femme qui fait 130 kilos. Et parfois, il y a vraiment des revendications, c'est-à-dire que des personnes minces viennent sous ce type de publication pour dire Oui, non, mais nous aussi, nous, on est victime de mégrophobie, vous ne vous rendez pas compte, nous, on est victime aussi de body shaming, etc. Et je trouve ça assez dur de dire, mais en fait, il y a de la place pour toutes les luttes. Et moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas que les personnes minces luttent contre le fait que... de subir du body shaming. Le body shaming, c'est très différent de la grossophobie. La grossophobie, ce n'est pas juste se faire traiter de grosse dans la rue, c'est bien au-delà de ça, c'est bien plus politique que ça. C'est même avoir accès à des soins, c'est une discrimination. On a des retards de diagnostic de maladie. Moi, par exemple, j'ai eu plein de problèmes de sciatique, on me prescrivait une perte de poids. Mes potes qui ont des problèmes de sciatique, on leur dit reposez-vous, étendez votre jambe, tenez, mettez un anti-inflammatoire On va peut-être aller faire une petite radio pour vérifier. Moi, on me disait juste de perdre du poids, alors que je suis désolée, mais on ne traitait pas ma sciatique à moi, on traitait mon poids. Donc voilà, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas toujours évident de voir des femmes, entre guillemets, il y a un petit côté à prendre la couverture pour soi, de dire chacun son challenge, etc. Mais venir mettre la charge mentale sur des personnes grosses, de devoir défendre des personnes minces, qui par définition font partie de la norme. Je trouve ça très délicat de ne pas tout simplement, au contraire, venir être des alliés et nous soutenir. Parce que si on arrive à détruire la grossophobie, ça aidera tout le monde, y compris les personnes minces. Par contre, si on essaye juste de porter la voix des personnes minces, les personnes minces, leur voix, elle est déjà portée de partout. C'est les corps normalisés. Donc, ce n'est pas ces voix-là qu'on a le plus besoin d'avoir de l'espace. Et j'ai vu vraiment des débats en commentaire de publication vachement durs. Et à chaque fois, je dis non, mais vous êtes sérieux ? On est entre... Elle est où la sororité ? C'est où qu'on se serre les coudes et qu'on est ensemble ? Après, j'entends qu'il y a plein de blessures. Et le body shaming, c'est un truc vraiment tout pourri que je souhaite à personne. Et je suis tout à fait d'accord que du body shaming, on en a quelle que soit la taille de son corps. Mais la grossophobie n'est pas du body shaming. C'est bien au-delà. Et on n'est pas obligé de se marcher les unes sur les autres.

  • Lisa

    Oui, non, comme tu l'as dit, les... Les luttes sont différentes, mais ça reste des luttes toutes les deux, déjà. Et les enjeux ne sont pas les mêmes. Voilà. Et tu viens de le dire aussi, les enjeux et le vécu, et la façon de vivre des problématiques de personnes minces versus des problématiques de personnes grosses, n'ont strictement rien à voir.

  • ELODIE

    C'est ça. Et vraiment, pour ma part, j'ai fait plusieurs épisodes là-dessus, mais pour moi, la mégrophobie, ça n'existe pas. Il n'y a pas de discrimination au fait d'être une personne mince et maigre. Peut-être des personnes très minces, très maigres, occasionnellement, et encore une fois, c'est plutôt du body shaming ou des choses comme ça. Mais les personnes minces, classiquement, c'est le corps normé par excellence. Enfin, je suis désolée, mais tous les mannequins qu'on voit dans les magazines, elles ont des tailles zéro. Donc, elles sont extrêmement minces. Et non, je ne pense pas que... Je pense que le problème, c'est le body shaming. Et ça, c'est vrai, mais le body shaming, en fait, il n'est pas réservé aux corps minces, parce qu'on peut très bien te body shamer pour ta couleur de cheveux, pour, je ne sais pas, le fait que tu as un grand nez, que... Le body shaming, c'est très large et c'est absolument dégueulasse. Et oui, c'est aussi du harcèlement et ça crée des complexes, etc. Mais la grossophobie, ce n'est pas du body shaming, ça va bien au-delà de ça.

  • Lisa

    Pour aller beaucoup plus loin sur ce sujet-là, ce qu'on ne va pas forcément faire, nous, ici, L'idée, c'est que les auditeurs, auditrices, aillent écouter aussi ton podcast pour s'éduquer peut-être au sujet.

  • ELODIE

    Avec plaisir. Moi, je fais un petit peu tout. J'essaye de parler. Encore une fois, avec mes mots, avec mon témoignage, avec mon expérience, je ne considère pas que j'ai la vérité absolue, que j'ai raison sur tout, mais je partage mon expérience de vie à moi, j'en tire quelques conclusions, j'en fais quelques analyses et chacun après fait son chemin et fait ses choix. Mais oui, avec plaisir, n'hésitez pas, il y a des épisodes rigolos, je ne pense pas par exemple qu'il y ait beaucoup de personnes minces. qui se soit fait engueuler au supermarché parce qu'elle s'apprêtait à acheter des framboises, par exemple. Alors que moi, ça m'est arrivé. On est venu me taper sur les doigts et me dire, attention, les framboises, il y a beaucoup de sucre. Là, par exemple, on est dans de la grossophobie d'avoir quelqu'un qui croit qu'elle peut venir me parler de ce que je mange. Et en l'occurrence, c'était des framboises. On est quand même sur des fruits.

  • Lisa

    Non, mais c'est incroyable.

  • ELODIE

    Une méga plaquette de chocolat. j'ai cru que t'allais dire ça je pense pas qu'une personne mère se soit fait engueuler parce qu'elle achetait des Twix mais du coup là c'est pire que tout ça arrive ou même l'un d'avoir été félicité parce que j'ai croisé des voisins un jour et que j'avais une salade qui débordait de mon panier et qui m'ont dit oh une salade c'est bien ça disa super parce qu'évidemment ce qui est gros c'est que je mange jamais de salade c'est horrible merci Donc voilà, venez découvrir !

  • Lisa

    Alors justement, pour parler plus de toi, on va parler de la place de l'amitié dans ta vie. Quelle place elle a l'amitié dans ta vie et pourquoi elle a cette place-là ?

  • ELODIE

    Pour moi, l'amitié est très importante et c'est ce qui fait que j'ai été très heureuse de découvrir ton podcast. Après, j'avoue, je n'avais pas fait des recherches de dingo, mais par hasard, j'ai découvert ton podcast et je me suis dit, oh, mais c'est trop cool ! Un podcast dédié à cette thématique, parce que je trouve qu'elle n'est pas encore assez investie par rapport à l'amour, au sens de l'amour amoureux. Et moi, c'est quelque chose qui est très important pour moi, parce que déjà, je suis célibataire et sans enfant. Je n'ai pas particulièrement de vie amoureuse par choix, pour des raisons diverses et variées. Et du coup, c'est vrai que moi, ma sphère affective, C'est ma famille, c'est mes proches, c'est mes amis. Et du coup, c'est quelque chose qui est très important pour moi et qui, à mon avis, a autant d'importance. Alors, j'entends bien qu'on ne fait pas des enfants avec sa meilleure amie. D'ailleurs, ça pourrait exister, j'en sais rien. Mais bref, moi, je n'ai pas fait d'enfants avec mes BFF. Je ne vais pas forcément construire une relation qui va durer 50 ans. Il n'y a pas tous ces enjeux-là qu'il y a dans un couple. Mais pour autant, il y a les enjeux de… Il faut quand même… construire la relation, il faut quand même l'entretenir, il peut y avoir des hauts et des bas, il peut y avoir des ruptures, et je trouve que par exemple, les ruptures amicales, elles sont quand même un peu sous-estimées, c'est-à-dire qu'autant on trouve ça complètement normal, quelqu'un qui dit qu'il a un chagrin d'amour, moi j'ai vu des gens être plus empathiques avec quelqu'un qui se séparait d'un mec avec qui elle était depuis 6 mois, que moi qui mettais fin à une relation de 17 ans d'amitié. Alors que je suis désolée, mais c'était son mec, c'était super, et ça faisait six mois, mais ça faisait six mois. Moi, j'ai arrêté une relation avec quelqu'un que je connaissais depuis 17 ans de ma vie.

  • Lisa

    Ça montre bien la hiérarchie qu'on fait encore entre la relation romantique amoureuse qui est censée être le pilier de ta vie, et donc quand ça s'écroule, que tu sois avec quelqu'un depuis un mois, six mois, c'est horrible. Et les relations amicales, elles viennent forcément après.

  • ELODIE

    Oui, tu as raison, c'est ça le mot.

  • Lisa

    Et cet exemple, c'est très parlant.

  • ELODIE

    Je me souviens, pendant très longtemps, je trouvais ça frustrant de ne pas avoir le droit de partager ma peine. Parce que non, j'ai beau avoir très envie d'être lesbienne, je ne le suis définitivement pas. Donc, c'était vraiment… Parce qu'on rapportait souvent ça, de dire mais qu'est-ce qui se passe ? Comment tu peux être si touchée ? Est-ce que tu es sûre ? pas sexualisé. Ah oui. Du coup, je me suis posé la question. Je me suis dit, ouais, ok, c'est vrai, c'est bizarre. Mais non, je n'ai aucune attirance pour les femmes, mais pour autant, j'ai de l'attirance pour les hommes, mais pour autant, je peux avoir un chagrin amical avec un homme ou une femme qui est intense, mais qui n'a rien à voir avec le fait d'être amoureux ou pas de la personne. Ça a juste à voir que moi, je trouve que... Enfin... Je fais quand même aussi une hiérarchie dans mes amitiés. Je ne dirais pas ça de la totalité de mes amitiés, mais mon cercle proche, mes amitiés un peu plus intenses, c'est super dur quand ça s'arrête.

  • Lisa

    Alors, c'est intéressant ce que tu viens de dire. Tu parles de hiérarchie dans tes amitiés. Oui. Nous explique un peu.

  • ELODIE

    En fait, je me suis rendue compte avec le temps et en soignant bizarrement, en fait, en soignant ma dépendance affective. Donc, la dépendance affective, c'était un peu le côté, justement, de mettre des enjeux extrêmement forts dans tout type de relation par rapport à des blessures de l'enfance ou même des blessures amoureuses, etc. Mais ça vient quand même beaucoup de l'enfance, puisque c'est quelque chose qu'on construit dans l'enfance. Et donc, moi, j'étais vraiment très intense, on va dire, dans le relationnel. Et en essayant de guérir ça par la thérapie, pas toute seule dans mon coin, mais il y a aussi des bouquins assez chouettes là-dessus. D'abord, je me suis rendue compte que j'avais ça. Il y a eu un long moment où j'ai lutté en me disant Mais non, mais ce n'est pas un défaut la dépendance affective, c'est normal d'être comme ça, c'est normal d'être hyper investie dans toutes ces relations. Je ne voyais pas le problème. Après, j'ai fini par comprendre le problème et j'ai eu très peur de guérir en me disant Non, mais ce n'est pas possible, si je n'ai plus de dépendance affective, ça veut dire quoi ? J'en aurais rien à foutre de mes amis, je n'aurai plus aucune intensité dans mes relations, etc. Et donc, j'avais très peur de changer parce que je croyais que ça allait... enlever la valeur et l'importance de mes relations. Mais que nenni ! En fait, ça a tellement amélioré, bonifié et rendu génial la majorité de mes relations, à part celles que j'ai perdues au passage. Mais justement, si je les ai perdues, c'est peut-être que ça arrangeait tout le monde que je sois dans une forme de dépendance affective, à toujours vouloir rendre service et tout. Mais du coup... En guérissant un petit peu tout ça, c'est un petit peu comme si j'avais redéfini mes cercles. Donc, ce n'est pas tant une hiérarchie au sens… Ce n'est pas lié à la valeur de la personne.

  • Lisa

    Oui, bien sûr.

  • ELODIE

    Les personnes qui me fréquentent sont des personnes géniales, etc. Il n'y a aucun doute. Mais c'est plutôt dans mon cercle autour de moi, il y a le cercle très proche, il y a le cercle un peu moins proche, il y a le cercle un peu moins proche, et un peu moins proche. C'est par rapport à l'épicentre qui serait ma personne. J'ai différents types d'amis. Il y a des amis qui sont des amis de fiesta, qui sont des amis de légèreté. Il y a les voisins qu'on connaît depuis 10 ans. Et de temps en temps, on fait un apéro, mais pas très souvent. C'est un peu des copains. C'est un peu des gens avec qui je peux demander des services. Pour autant, ce n'est pas forcément des gens avec qui je vais passer une soirée entière à papoter de trucs profonds. Il y a les amis, comme on disait dans l'intro, les amis historiques que je connais depuis... Comme j'ai 47 ans, j'ai des amis de 30 ans, de 35 ans, que je connais depuis 30 ou 35 ans. Et ça, c'est des amis très chers à mon cœur, mais pour autant, ce n'est pas forcément des amis qui sont dans mon quotidien. Après, il y a les amis qu'on rencontre au boulot. Et souvent, ce qui nous lie, c'est le travail. Et toutes ces amitiés-là ne survivent pas forcément au fait de changer de travail. Et puis après, il y a les proches. Pour moi, les proches, ça veut dire que ce sont des gens que j'ai très régulièrement. voire quasi tous les jours au moins par SMS, par vocal. C'est des gens qui connaissent quand même assez en détail où j'en suis dans ma vie. Et du coup, je ne hiérarchise pas les personnes, mais je hiérarchise ce qu'elles représentent pour moi et ce que j'ai avec elles. Et en fait, chacune peut répondre à des besoins différents. Quand justement j'ai envie de… Tiens, c'est l'été, c'est la fête des voisins. J'ai bien envie de festoyer avec des gens que je ne connais pas beaucoup. Il n'y a pas beaucoup d'enjeux, mais c'est très sympa quand même. C'est super. Et quand j'ai besoin de choses un peu plus profondes, j'ai des amis avec qui je fais du militantisme. Quand j'ai besoin de choses… Du coup, je me retrouve à pouvoir piocher. Et au lieu d'avoir des attentes démesurées pour chacune de mes amitiés qui devraient m'apporter tout ce dont j'ai besoin sur toutes les thématiques qui peuvent m'arriver, Ça, c'est la dépendance affective, justement, qui met une espèce de puissance très forte dans les relations. Déjà, aujourd'hui, la vraie guérison, c'est de me dire que je me suffis à moi-même et que mes amis, c'est du bonus, c'est du plaisir, c'est de la joie, mais ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas mes amis qui me définissent et qui définissent ma valeur. Parce que, pardon, je ne veux pas tromper les gens. On ne guérit pas de la dépendance affective juste avec ses amis. Au contraire, c'est un travail très personnel. Mais maintenant que j'ai solidifié ce que je pense de moi, que j'ai réparé un peu mon estime de moi et ma confiance en moi, mes relations amicales, elles sont… Je n'attends pas tout de chacun et chacune à tout moment. Et du coup, c'est vachement plus léger. Même les relations fortes, elles sont plus légères parce que, je ne sais pas, avant, je pouvais être extrêmement blessée qu'une amie ne soit pas disponible pendant un mois, deux mois, trois mois. Je devais me dire, non, mais ça ne va pas à la tête, mon Dieu, mais ça y est, c'est fini entre nous, mais qu'est-ce qui se passe ? Mais pourquoi ? Mais oh my God, aujourd'hui, je suis capable de m'entendre avec quelqu'un qui vient d'avoir un gamin, peut-être qu'elle est très occupée et que juste un SMS de temps en temps, ça suffit. Et ce n'est pas très grave parce que pendant cette période-là, je m'éclate avec tel et tel autre ami qui, justement, viennent d'être célibataire, elles ont plus de temps. Et puis après, ça rechange. Il y a moins d'intensité. Intensité, ce n'est pas le bon mot parce qu'elles sont intenses, mes relations, mais c'est moins une question de vie ou de mort.

  • Lisa

    Et alors, dans les cercles, il y en a un dont tu n'as pas parlé et dont on va parler maintenant. C'est le cercle amical que tu t'es fait grâce à Instagram et à ton podcast. Alors, j'ai envie que tu nous racontes tout. Quel est ce cercle amical ?

  • ELODIE

    C'est clair qu'on a dit qu'on allait parler de ça, mais ce cercle amical, en fait, pour de vrai, il peut aller dans tous les cercles. Ah oui, ok. C'est ça. Donc là, on va parler d'un type d'amis, c'est des amis qu'on se fait à distance, et je suis super contente qu'on ait choisi ce sujet, mais techniquement, dans mes amis à distance, j'en ai qui correspondent. Alors, pas des voisins, parce que par définition, ils sont à côté. Mais tu vois, j'ai des amitiés un peu légères, un peu lointaines, où on se parle peut-être deux fois par an, mais par contre, on se fait des likes sur les stories à chaque fois. Donc voilà, c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné jusqu'à maintenant, parce qu'elle rentre dans différents... Mais toujours est-il que ce dont on avait parlé, quand tu m'as gentiment invitée, j'ai dit, ah, j'aimerais trop parler de ça, parce que c'était une surprise pour moi. J'atteins un âge... Très vieux.

  • Lisa

    Oh là, oh là, non, non,

  • ELODIE

    non.

  • Lisa

    Mais en fait… Ne dis pas ça. Non,

  • ELODIE

    je sais. Je ne sais pas. Mais justement, j'avais cette croyance de dire…

  • Lisa

    On ne se fait plus d'amis.

  • ELODIE

    Tu me calmes. Je vais repasser 40 ans, c'est fini. Tu vis avec les amis que tu as déjà. Et puis, c'est comme ça, quoi. Et en fait, j'ai été surprise moi-même par le fait que ma vie amicale a beaucoup bougé ces dernières années. Et notamment, j'ai beaucoup d'amitié. à distance, vraiment. C'est-à-dire que j'ai une dizaine de personnes dans ma vie aujourd'hui, dans mon cercle amical, y compris des cercles extrêmement proches, qui sont des personnes que je n'ai jamais rencontrées dans la vraie vie, enfin, que j'ai rencontrées par Zoom, mais je veux dire, on ne s'est jamais vues physiquement. Elles ne sont jamais venues chez moi, je ne suis jamais allée chez elles, on ne s'est jamais retrouvées en vacances ou que ce soit, on n'a pas cette proximité-là. Et pour autant... certaines de ces amitiés à distance sont vraiment des amitiés très fortes et très intenses parce qu'il y a autre chose en fait. Je ne sais pas si c'est grâce à la distance ou à cause de la distance mais en tous les cas, moi j'ai constaté que la distance n'était pas du tout un frein au fait de créer des liens très forts qui parfois peuvent supplanter des relations de plus long terme avec des gens que je connais depuis plus longtemps. mais qui ont moins de temps aujourd'hui ou qui s'intéressent moins aux mêmes choses que moi. Et la différence, c'est que le fait de rencontrer des gens par Instagram, par Instagram, ça veut dire plusieurs choses. C'est soit j'ai rencontré des gens où moi, je suis leur compte et en interagissant avec leur contenu, on a créé des liens et tatati, on est devenus copains. Soit c'est des gens qui suivaient mon compte et mon podcast et la même chose s'est passée dans ce sens-là. Soit c'est aussi des gens avec qui j'ai participé à des activités communes. soit sur Instagram des fois il y a des challenges j'allais dire séminaire mais c'est pas ça le mot des challenges ou des espèces de workshops organisés justement par des nutritionnistes ou des coachs etc du coup les copies d'Instagram l'avantage important dans ces relations après coup on y réfléchissant parce que sur le coup moi j'ai juste suivi le flow mais c'est de se dire ben en fait c'est des gens qu'on rencontre sur des thématiques communes C'est-à-dire que soit c'est des personnes qui sont venues sur mon podcast et donc on a parlé justement de grossophobie, déconstruction, féminisme, etc. Et du coup, ça crée un lien qui est très fort, qui contrairement à mes copines de collège, ce qu'on avait en commun, c'est d'être au collège. Et du coup, maintenant qu'on a 40 ans, on n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt, on n'a pas toujours les mêmes sujets de discussion. Alors que quand on rencontre des gens liés soit à mon podcast, soit, comme je disais, où moi, je vais les rencontrer sur leur compte, ça veut dire que notre point commun, c'est vraiment nos centres d'intérêt. d'aujourd'hui, de ce qu'on fait aujourd'hui. Et par exemple, tu vois, la différence que je fais, c'est que la plupart de mes amis historiques, c'est-à-dire que j'ai rencontré avant Instagram et tout ça, c'est des gens qui ne s'intéressent pas du tout à mon podcast, qui ne l'écoutent pas, qui ne sont même pas forcément abonnés à ma page du podcast, qui ne s'intéressent vraiment pas particulièrement à ça. Alors que pour moi, c'est un podcast que j'ai créé depuis un an et demi, ça fera deux ans en mars. C'est quelque chose d'énorme pour moi, ça a été un truc de dingue. d'investir les réseaux, de devenir créatrice de contenu, d'avoir 1 700 personnes qui me suivent, d'avoir des gens qui écoutent ce que je raconte. Et du coup, parfois, avoir des amis qui n'ont même pas un star, qui n'écoutent pas de podcast et qui n'écoutent pas le mien, c'est vrai que ça enlève tout de suite un énorme sujet de conversation. Un petit peu comme pour certaines amies qui ont eu, tu vois, entre 35 et 45, ça a été le grand chelème mariage-enfant et que moi, j'ai Je n'ai pas du tout été dans ce bateau-là. Je ne suis ni mariée, ni enfant, ni rien. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amie avec des gens qui ne vivent pas la même chose que nous. Mais là, ça veut dire que j'ai rencontré des amis qui correspondaient à mes centres d'intérêt.

  • Lisa

    Ton quotidien ?

  • ELODIE

    Oui, qui correspondaient à des choses que je fais au quotidien. Et puis, c'est con à dire, mais qui correspondaient à ma réalité. Moi, j'avais très peu d'amis grosses, par exemple. Je n'avais quasiment pas, encore une fois, parce que c'est des gens que j'ai rencontrés par la vie. C'est-à-dire qu'au boulot, je ne suis pas devenue copine. Genre, toi, tu n'es pas grosse, tu n'es pas ma copine. Je ne suis pas sectaire à ce point-là. Le fait d'être sur des forums, deux personnes grosses qui discutent de sujets, je me suis retrouvée à créer des amitiés avec des gens qui ont la même réalité corporelle que moi. Et ça, ça a été un soulagement incroyable. de pouvoir échanger avec des gens qui connaissent, qui savent ce que ça veut dire de trouver des fringues grande taille, qui savent ce que ça veut dire d'avoir la trouille, de se mettre en maillot de bain, qui ne vont pas, quand je rentre de chez le médecin ou quand mon médecin me dit, il faut que vous preniez rendez-vous avec un nouveau spécialiste et qu'immédiatement, c'est l'angoisse parce qu'on sait tous que dès qu'on voit un nouveau médecin, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'horriblement grossophobe et de passer un très mauvais moment. Eh bien, mes potes grosses, elles sont toutes là, oh my God, je suis désolée pour toi. Mes amis historiques, c'est un peu genre ça leur passe au-dessus. Ils ne comprennent même pas pourquoi ça me stresse. Même si je leur raconte, même s'ils sont très sympas, même s'ils sont très empathiques, ils ne sont pas gros. Ce n'est pas quelque chose qu'ils ont vécu eux-mêmes. Et au début, je n'avais pas trop compris que c'était ça. Mais ça me l'a fait aussi après quand je suis devenue copine avec deux ou trois personnes qui créent du contenu sur Instagram, qui ont des podcasts. Et pareil, de me retrouver avec des gens qui… flippe un petit peu quand l'algorithme commence à faire n'importe quoi. On aimerait tous en avoir rien à foutre du nombre de likes, mais on se rend bien tous compte qu'il est quand même…

  • Lisa

    C'est sympa.

  • ELODIE

    Et du coup, avoir des gens qui comprennent ça, qui s'y intéressent un peu et tout, je trouve ça intéressant. On peut en rigoler, on peut se rassurer. On peut apprendre des choses aussi, tout simplement, de se donner des conseils sur les outils qu'on utilise. Et je trouve que la différence… Mes amies les plus récentes, Est-ce que je vais genrer au masculin ? Non, je crois que c'est quand même principalement des nanas. Mes amies les plus récentes, c'est ça, c'est les personnes qui sont complètement en lien et en alignement avec mes sujets du moment. Et c'est très agréable et ça fait beaucoup de bien. Après, il y a un très gros... Moi, je n'ai aucun problème avec la distance parce que par ailleurs, mes maladies chroniques font que je sors extrêmement peu. Donc, je suis extrêmement... casanière, je travaille en 100% télétravail, je n'ai plus la capacité de sortir et tout. Donc, de toute façon, même mes potes autour de moi, ce ne sont pas des gens que je vois souvent. Quoi qu'il arrive, je n'ai pas l'occasion, je ne vais plus au cinéma, au resto, toutes ces choses-là, ce sont des choses que je ne fais plus. Donc, même mes amis historiques que j'ai rencontrés dans ma sphère, même mes voisins, par exemple, il peut très bien se passer deux, trois semaines sans que je vois mes voisins. Ce n'est pas un frein pour moi de ne pas voir les gens. Parce que finalement, je me rends compte que parfois, j'ai plus de contacts avec mes potes à distance qui passent forcément à un moment dans la journée sur WhatsApp, sur Insta, et qui forcément vont faire un petit clin d'œil. Comment ça s'est passé ta réunion d'hier ? Comment ça va ton pied ? Parce que la semaine dernière, je me suis défoncée le pied. Ah mince ! Que les gens... qui vivent à proximité de moi sont moins disponibles et on n'aura pas ces petits contacts-là. Donc, moi, le fait qu'on soit à distance, ce n'est pas un problème. Ce qui est important, par contre, parce que j'ai certaines relations à distance qui ont foiré ces dernières années, ce qui est important, c'est quand même de rester sur la même longueur d'onde. C'est quand même qu'il y ait un... C'est comme pour les relations de proximité. Il faut qu'il y ait un échange, il faut qu'il y ait une égalité, une équité, on va dire, dans la relation.

  • Lisa

    Ça veut dire quoi ? Ah, pardon, vas-y.

  • ELODIE

    Vas-y, vas-y,

  • Lisa

    je t'en prie. J'allais te couper parce que j'ai envie de savoir ça veut dire quoi être sur la même longueur d'onde ? C'est-à-dire qu'on a la même intention dans la relation. C'est-à-dire que si moi, cette pote, elle est en train de devenir une pote du quotidien, justement, et qu'elle, pas du tout, elle me voit comme une pote une fois de temps en temps, que ce soit en présentiel ou à distance, ça ne va pas marcher, en fait. Parce qu'on n'a pas les mêmes attentes. Ou alors, il faut être très clair et il faut accepter de ne pas être... Mais moi, je ne suis pas très à l'aise avec les relations où il n'y a pas cette... cette équité en fait. Je ne me sens pas à l'aise d'être celle qui est demandeuse quand l'autre a plus besoin de distance. Et l'inverse est vrai aussi. Je ne suis pas à l'aise si moi je suis très distance et que la personne, elle, me recontacte tous les jours. Donc, c'est important d'avoir cette même longueur d'onde. Et il y a aussi dans les moyens de la relation. C'est-à-dire que la plupart de mes potes là, on est assez d'accord et peut-être qu'on est des hystériques et extrêmement chiantes, mais en gros, si je t'envoie un SMS ou un WhatsApp aujourd'hui et qu'il n'y a même pas un petit like dans les trois jours qui viennent alors que tu es passé trois fois sur WhatsApp je ne vais pas forcément très bien le prendre tout le monde n'a pas besoin d'être comme moi j'aime bien être entourée de gens qui ont ce genre d'approche de se dire justement je sais que mes potes, j'appelle ça des potes du quotidien parce que c'est vraiment ça c'est des potes avec qui tu papotes en faisant ton repas du soir c'est des potes avec qui tu racontes ta journée au bout de boulot. C'est des potes aussi avec qui tu rigoles en regardant Miss France. Non, ça, j'ai abandonné. C'est genre Koh Lanta, tu vois, qui regarde Koh Lanta où l'amour est dans le pré avec toi. Eh bien, ces potes-là, moi, je sais que c'est des potes qui ne vont pas me faire le coup de je ne te réponds pas pendant plusieurs jours ou inversement, qui ne vont pas me faire le coup de m'en vouloir à moi quand j'ai besoin de prendre du recul parce que moi, je suis quelqu'un d'introvertie dans les relations. C'est-à-dire que c'est un peu 50-50. Ça me nourrit énormément, mais ça m'épuise aussi beaucoup. Et ça m'arrive régulièrement. La plupart du temps, le week-end, je suis un peu en mode j'éteins les réseaux et j'éteins mon portable.

  • ELODIE

    Et donc,

  • Lisa

    parmi les amis qui ne peuvent pas comprendre ça, j'ai eu certains amis pour qui ce n'était pas gérable, qui trouvaient que c'était un abandon, sachant que je ne suis pas complètement code. Si ma pote vient d'apprendre qu'elle a un méga cancer le vendredi, non, je ne vais pas lui dire, ne me parle pas du week-end. Je ne suis pas un monstre non plus,

  • ELODIE

    je suis une amie.

  • Lisa

    Par contre, oui, j'ai besoin que les gens sachent que de temps en temps, ça n'a rien à voir avec l'affection que je leur porte et avec ma façon d'apprécier nos relations. Parfois, j'ai besoin de couper un peu parce que c'est là que je me ressource beaucoup. Donc, les gens qui ne comprennent pas ça, c'est ça. C'est ça que je veux dire un peu sur la même longueur d'onde. Il faut qu'on ait un peu les mêmes modes de communication. C'est pareil, une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui n'aimait pas du tout les vocaux. Aujourd'hui, je trouve qu'avoir une relation à distance sans utiliser les vocaux, c'est compliqué en fait. Parce qu'un vocal, quand même, ça te permet d'avoir le ton de la voix, ça te permet de l'écouter quand toi, tu es dispo. Hier soir, j'ai fait quand même le truc le plus drôle, on en a beaucoup rigolé, parce qu'on s'est échangé une dizaine de vocaux à 22h30 avec une pote. Techniquement, on aurait dû s'appeler. Oui,

  • ELODIE

    mais ce n'est pas pareil. Ce n'est pas pareil. Le temps, le mode asynchrone, je trouve que c'est différent. Là, tu étais dispo, donc tu as eu la possibilité de répondre à ses vocaux. Mais un appel, il faut que tu sois pleinement dans le truc.

  • Lisa

    Ça fait bien rire.

  • ELODIE

    C'est marrant.

  • Lisa

    On aurait pu s'appeler en fait, mais on ne savait pas. Au début, quand on a échangé, c'était juste deux petits messages. Puis bon, de fil en aiguille, ça a duré un peu plus longtemps. Mais c'est rigolo aussi. Mais voilà, quelqu'un qui serait complètement allergique aux vocaux, à WhatsApp, à Discord, à Telegram, à Instagram, moi, j'aurais du mal à avoir une relation à distance. Moi, j'ai connu une vie où il n'y avait pas de téléphone portable et Internet. Je suis assez vieille pour ça, donc je sais ce que c'est. d'avoir des relations où on s'envoie que des cartes postales et tout. Et c'est quand même extrêmement chiant, quoi.

  • ELODIE

    Il y a moins cette immédiateté, le lien du quotidien et tout ça. Évidemment, tu l'as beaucoup moins. Oui.

  • Lisa

    Mais je trouve ça super cool parce que c'est vraiment, c'est des très chouettes amies. Tu vois, on aurait pu croire, j'ai écouté d'ailleurs un podcast comme ça sur l'amitié qui disait que les amitiés à distance, c'était cool. Heureusement, aujourd'hui, il y a des outils, mais bon, quand même, il faut se voir une ou deux fois par an. Et moi, je n'étais pas hyper d'accord parce que déjà, tout le monde n'a pas les moyens de prendre le train, la voiture, s'organiser des vacances à l'autre bout de la France ou à l'autre bout de l'Europe. Parce que là, en l'occurrence, dans mes amis, il y a la Belgique, il y a l'Allemagne, il y a l'Angleterre, il y a l'Écosse, il y a le Mexique. Enfin, je ne vais pas aller une fois par an au Mexique, ça ne va pas arriver. Sauf que ce n'est pas grave, en fait. Parce que c'est pas... Oui, il y a Canada... Non mais purée, vraiment, j'ai des amitiés everywhere. Et du coup, je ne trouve pas ça complètement juste. J'entends que des gens aient besoin de ça. Ça, je suis d'accord. Je sais qu'il y a des gens qui ont besoin du contact physique, de se voir physiquement et tout, mais moi, je me rends compte que ce n'est pas le mien et que là, la plupart des amitiés que j'ai créées, ce n'est pas le leur non plus. D'ailleurs, dans nos conversations, ça ne revient pas le côté j'espère qu'on pourra bientôt se voir j'espère qu'on aura bientôt l'occasion de se voir Par contre, ce qu'on a fait, c'est que là, tu vois, j'ai fait des méga travaux chez moi, j'ai refait toute ma maison, j'ai fait chier tout le monde avec… enfin, pardon. j'ai pas fait chier tout le monde, mais disons que ça a été un gros sujet parce qu'organiser des travaux à toi toute seule, tu vois, les choix de carrelage,

  • ELODIE

    de peinture,

  • Lisa

    c'est chiant. Mais du coup, j'ai fait des room tours ou j'ai fait des vidéos. C'est le truc qu'on avait regardé. Et du coup, il y a une proximité sans qu'elle soit jamais venue chez moi, en fait. Et moi, pareil, elles m'ont montré leur maison. Comme je te dis, des fois, on cuisine ensemble, des fois, on fait du sport ensemble. Alors que moi, je suis quasi convaincue que si on était dans la même ville, je ne sais même pas si on ferait toutes ces activités vraiment ensemble.

  • ELODIE

    Oui, tu parlais justement dans les activités. Je vais revenir là-dessus. Tu parlais du militantisme, notamment anti-grossophobie et en non-mixité. Tu as parlé là du sport, de la cuisine. Vous faites d'autres choses ?

  • Lisa

    Alors moi, je fais pas mal de jeux. Ça, c'est pareil. C'est une de mes potes en ligne qui m'a fait découvrir ça. Moi, j'adore jouer. Enfin, tu vois, je veux dire, genre Time's Up.

  • ELODIE

    Ouais.

  • Lisa

    J'ai déjà fait un tribal. Ce que je fais le plus en vrai en ce moment, c'est des petits bacs. Et j'ai plusieurs groupes où je fais ça. J'ai un groupe où on fait du coaching. Et en fait, on se retrouve… Enfin, c'est un… On va dire un groupe d'échange et de parole. Une fois par semaine, on se retrouve, on papote et des fois, on joue. Et puis, des fois, il y a des copines où vraiment, on prend rendez-vous pour faire du jeu. J'ai une copine aussi qui aime bien dessiner. Donc, quand on papote, on a chacune nos crayons et on fait du mandala ou des trucs comme ça. Tu vois, c'est vraiment faire des activités. Et ça, je trouve que c'est important parce qu'une relation, elle ne peut pas exister sur le rien du tout. se confier et découvrir notre histoire et notre passé, c'est chouette, ça prend du temps.

  • ELODIE

    Ça dure un temps.

  • Lisa

    Normalement, il faut aller plus loin. Mais là, c'est faire un peu des choses ensemble, c'est se raconter le quotidien, même quand on n'est pas dans les mêmes histoires. J'ai certaines amies qui ont les mêmes difficultés que moi en termes de santé. Donc, tu vois, on se soutient aussi beaucoup sur nos maladies, sur nos rendez-vous médicaux, sur... tout ce que ça veut dire en termes de contraintes, les médicaments, les exercices de kibble 15 fois par jour, on se donne des petits tips comme ça. Donc ces relations-là, c'est vrai qu'on est peut-être un peu plus sur la confidence parce que c'est rare qu'on ait des gens à qui on puisse vraiment parler de tout ça. On n'a pas toujours envie d'en parler à nos familles parce qu'on ne veut pas les inquiéter, on ne veut pas les angoisser. Ce n'est pas toujours évident d'en parler aux médecins parce que les médecins sont des médecins. Et c'est pas mal des fois d'avoir des personnes justement qui peuvent comprendre dans les détails ce que ça veut dire d'avoir une maladie chronique. Et tu vois, j'ai une copine, elle, elle a eu un cancer. Donc moi, ce n'est pas du tout un cancer que j'ai. Moi, je ne vais pas guérir. Elle, on considère très fort qu'elle va guérir. Mais ça n'empêche qu'en ayant même deux maladies différentes et tout, on sait ce que c'est. Quand les gens nous disent allez, ça va aller mieux et que nous, on sait que non. que pour l'instant, c'est juste la galère. C'est une forme de soutien qui est précieuse. Et quelque part, le fait d'avoir de la distance, moi, ce que je trouve très beau, c'est qu'on est chacune dans notre zone de confort. On est chez nous. On peut être en pyjama, on peut être en pilou-pilou, on peut être avec sa bouillotte, on peut ne pas s'être brossé les dents. On s'en fout de nos teintes. Alors que dans les relations de proximité, par définition, ça veut dire... Si moi, je vais chez quelqu'un, elle a fait le ménage, elle prépare à manger. Si c'est chez moi, c'est pareil, on choisit ses fringues. Il y a tout un processus qu'on n'a pas besoin d'avoir quand on est sur des relations à distance. Et c'est super agréable. C'est beaucoup plus naturel, en fait.

  • ELODIE

    J'ai pris deux, trois notes en même temps que je t'écoutais et je me faisais la réflexion. Même dans l'amitié, et aussi dans l'amitié, il y a plein d'injonctions. qu'on se met ou que la société nous met sur, tu vois tout à l'heure, il y a un moment là, tu parlais du temps seul et du fait que si tu discutes pendant plusieurs jours avec quelqu'un et qu'après tu ne lui parles pas parce que le week-end, toi, tu as décidé que tu étais plutôt off sur WhatsApp et tout, tu as un peu l'injonction de continuer la conversation parce que c'est comme ça qu'on doit faire, tu vois. Tu as parlé aussi de ne pas parler de tous les sujets avec tout le monde et ça aussi. Il y a des fois un côté un peu injonction, en mode, si t'es vraiment ma copine, tu dois tout me partager. Je trouve ça flagrant et un peu gênant quand même.

  • Lisa

    Je suis assez d'accord. Il y a deux relations qui se sont terminées. Elles se sont terminées un peu pour ces raisons. C'est-à-dire que moi, je suis assez cash sur mes attentes. Du coup, j'ai besoin d'interagir avec des gens qui sont très clairs aussi. Cette histoire de ce n'est pas parce qu'on va discuter ensemble pendant presque deux jours d'affilée Parce qu'on est sur un sujet, machin, après, ça se passe, on ne se parle pas pendant trois jours. Moi, j'ai besoin de gens qui soient suffisamment sécurisés, suffisamment OK pour pouvoir faire ça. Et du coup, j'en parle très vite, en fait. C'est quelque chose, quand je sens qu'une relation devient un peu plus que juste quelqu'un que je croise de temps en temps sur les réseaux, quand je sens qu'on rentre, pour le coup, dans une relation amicale, moi, très vite, j'en parle, quitte à avoir l'air un peu relou, tu vois, quitte à ce que ça fasse frire des gens, d'ailleurs. Mais de vraiment dire, écoute, j'ai suffisamment d'expérience dans ce domaine pour vouloir être assez claire là-dessus. Voilà un peu comment moi, je fonctionne. Voilà mes attentes, en gros. Est-ce que toi, tu es pareil ? Et puis, il y a ceux qui te disent, ouais, moi… Ce n'est pas facile.

  • ELODIE

    Non,

  • Lisa

    ce n'est pas facile. Mais honnêtement, moi, je me suis trop cramée pour faire cette économie aujourd'hui. J'aurais trop la flemme de…

  • ELODIE

    Ah, mais ouais.

  • Lisa

    Tu vois, je suis d'accord que c'est inconfortable et un peu bizarre. Tu vois, c'est un peu comme quand on parle du consentement. Il y a des tas de gens qui disent, putain, c'est bon, est-ce que je peux t'embrasser ? Mais c'est ridicule, ça tue le romantisme, etc.

  • ELODIE

    Ouais, ouais.

  • Lisa

    Ben non. Bon gros paquet de dégueulasseries, moi, je préfère que ça tue un peu le romantisme. Et puis, on peut aussi réinventer où se situe le romantisme. Peut-être qu'on peut trouver ça incroyablement romantique, un mec ou une nana qui souhaite rester dans le corps.

  • ELODIE

    Qu'on nous le demande, évidemment.

  • Lisa

    Donc, là, c'est un peu pareil.

  • ELODIE

    Je te rejoins tout à fait sur le fait d'énoncer ses attentes. Ça enlève, je trouve, plutôt un poids que de se dire Ah là là, j'attends qu'elle me réponde. Pourquoi elle ne me répond pas ? Comment ça se fait ? Est-ce que c'est vraiment ma copine ? Ce n'est pas mon amie ? Je ne sais pas. Au moins, quand on sait comment la personne en face fonctionne et qu'elle nous le dit très clairement, c'est beaucoup plus simple d'entrer en relation, de maintenir la relation et puis de le dire clairement. Voilà. Moi, le week-end, je suis off. Et puis, c'est beaucoup plus facile.

  • Lisa

    Je suis d'accord avec toi. Mais en même temps, je me suis rendue compte récemment, dans une relation assez récente, on est toutes les deux relativement âgées. Enfin, âgées, pardon. Parce que j'ai certaines amies. Mes nouvelles amies, elles ont moins de 30 ans. D'autres, elles ont une petite trentaine. Ce que je veux dire, c'est que des personnes de plus de 45 ans. Et du coup, nous, on n'est pas très habitués à ces relations un peu claires. on met quelques limites et tout, il y a une personne avec qui ça a coincé parce qu'en fait, ce n'était pas sa culture. Ce n'était pas du tout son fonctionnement. Au début, elle était oui, évidemment, pas de souci et tout. Puis en fait, non. Par exemple, quand moi, je disais, je fais un break, je fais une petite retraite et tout, elle arrêtait de me parler. Du coup, c'était moi qui devais y retourner pour dire, alors, comment tu vas ? Elle me dit, je ne sais pas, j'attendais que tu donnes des nouvelles. Je dis, non, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Toi, tu me parles comme si de rien n'était. quand je te dis que je ne suis pas là le week-end, ça veut juste dire que tu n'attends pas que je te réponde. Mais si tu as envie de me raconter un truc, raconte-moi un truc. Juste, ça veut dire que je ne te répondrai pas aussi vite que d'habitude. Mais l'idée, ce n'est pas que toi, tu te mettes en retraite. C'est moi qui suis en retraite. Et on en a parlé plusieurs fois et on a essayé de recaler ça. Et moi, il y a aussi des choses d'elle que je ne comprenais pas. Il y a un moment où c'est devenu trop confus et justement de se dire, si au final on va passer trois mois à essayer de définir les règles, c'est que ça ne va pas fonctionner. C'est qu'on ne s'apporte pas ce dont on a besoin de s'apporter. Et ce n'est pas grave, ce n'est pas une tragédie. Mais je trouve que mettre les règles sur la table, ça a quand même le mérite de s'éviter ça. Après, on peut le faire sous forme humoristique, détendue. Ce n'est pas obligé non plus d'être hyper carré. Oui !

  • ELODIE

    Et puis si quelqu'un s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles pendant deux jours, il peut tout simplement envoyer un petit message pour savoir comment ça va. Et en fait, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il y a un côté un peu magique, comme on espère dans les relations amoureuses, rencontrer le prince charmant qui va arriver et qui sera le plus beau, le plus musclé et le plus riche. On imagine un peu aussi que la relation amicale, elle va fonctionner toute seule. Or, ben... Ça ne fonctionne pas si tu ne parles pas de certaines attentes, si tu ne discutes pas, même en plaisantant, en effet, de certaines règles, ou que tu n'as pas remarqué au bout d'un certain moment comment l'autre personne fonctionnait et tout ça. Il n'y a rien de magique.

  • Lisa

    Et c'est en ça que des fois, c'est frustrant parce que oui, on est tous élevés dans cette espèce de pseudo-romantisme à la con et on a aussi des relations amicales. Alors que moi, je trouve qu'en vrai, les relations amicales, c'est comme les relations amoureuses, ça se travaille. Il y a des moments où on a beau avoir dit très clairement comment ça fonctionnait, on a quand même besoin de se rappeler de trois termes en disant, mais tu sais, ne t'inquiète pas, quand je ne t'appelle pas pendant deux ou trois jours, moi, je t'aime très fort, j'aime beaucoup notre relation. Dire je t'aime,

  • ELODIE

    c'est bien. Oh que oui !

  • Lisa

    pris dans les deux dernières années. Mais vraiment, moi, j'ai appris ça super récemment. Et c'est là aussi où je suis contente dans mes nouvelles relations, d'avoir des petites jeunes femmes, parce que je me rends compte qu'elles sont quand même vachement plus à l'aise avec ça. Et je trouve ça trop cool, parce que ça veut dire que ça va être de plus en plus simple pour tout le monde. C'est pour ça que des fois, je dis que je suis un peu une boumeuse, parce que oui, j'arrive à 50 ans, et moi, c'est la déconstruction et la valorisation de ce que c'est les relations amicales. C'est un peu récent quand même, tu vois, ce n'était pas exactement le cas dans mon adolescence et ma jeunesse. Et je trouve ça cool, là, d'avoir des gens qui, beaucoup plus clairement, affichent leur attente, qui sont capables de se dire qu'on s'aime, de se dire qu'on est potes, évidemment qu'on est amis. Tu vois, de franchir ces cas plats, je trouve ça chouette. Mais c'est vrai qu'il faut démystifier le fait d'être deviné par l'autre, de savoir tout seul que si je n'ai pas répondu à WhatsApp depuis deux heures, Ça veut dire que je boude et parce que je boude, ça veut dire qu'il faut qu'il vienne me... Tu vois, moi, il y a beaucoup de gens, par exemple, au début des relations, qui me parlent de ça. Et moi, je suis cash et claire et nette en disant, moi, je suis hyper directe. Si un jour, il y a un truc qui ne me plaît pas, tu le sauras de suite. Donc, si je ne te dis pas qu'il y a un truc qui ne va pas, ce n'est pas la peine de te faire...

  • ELODIE

    C'est que tout va bien.

  • Lisa

    Oui, c'est ça. C'est de dire, ne commence pas à dire, ouais, mais elle a employé tel mot, elle a dit tel truc, elle avait tel... Non, non. S'il y a un truc qui ne va pas, je ne le fais pas dans le passif agressif. Donc, si tu as l'impression que c'est passif agressif, c'est qu'il se joue quelque chose chez toi. Parce que moi, je ne fais pas ça. J'ai arrêté. Ce jeu-là, il n'est plus possible, il n'est plus gérable. Mais il y a beaucoup de gens qui sont là-dedans.

  • ELODIE

    Je pensais à ça exactement. C'est ce que je me disais. Je me disais, il y a tellement de relations où on est là-dedans.

  • Lisa

    aussi bien dans les désolé je refais le parallèle avec les relations amoureuses mais les histoires de fuis moi je te suis enfin on est un peu dans ce dans ce même genre quoi c'est on est gavé ouais film dans tous les valorise les relations pour que ce soit des relations intenses ça veut dire difficile difficile ça veut dire oui c'est ça ça doit être passionné ça doit être un même en amitié

  • ELODIE

    Et pas se comprendre, il doit y avoir des incompréhensions.

  • Lisa

    Que l'autre comprenne tout, ne comprenne rien. Mais non, ça peut être aussi cool, tranquille, pépère, en charentaise. Ouais,

  • ELODIE

    en communiquant, en fait, tout simplement, quoi. En se disant les choses et tout ça.

  • Lisa

    Dans tous les sens, c'est-à-dire, il faut aussi avoir le courage de s'entendre, de dire, tu vois, quand t'as dit ça, ça m'a un peu vexée, j'ai été touchée, j'étais pas à l'aise, excuse-moi, machin. Il faut savoir s'excuser, il faut savoir accepter que sans faire exprès, on peut blesser quelqu'un et il suffit de s'excuser. Il faut avoir le courage de dire quand nous, on a été blessés. Et c'est comme ça que c'est des relations saines et qui avancent. Parce que du coup, on n'a pas besoin d'être en hyper-vigilance sur nos gardes. Attends, là, elle a changé de ton, qu'est-ce que ça veut dire ? Là, elle n'a pas liké ma story. Tu crois qu'elle est énervée ? Est-ce que j'ai dit un truc ? Honnêtement,

  • ELODIE

    c'est dur.

  • Lisa

    c'est difficile de ne pas être là-dedans je vais dire merci pour vos problèmes de santé parce que j'ai plus le temps en fait, j'ai tellement plus le temps pour ça j'ai une énergie de dingue qui s'envole dans les trucs comme je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à marcher dans 5 ans, excuse-moi mais je n'ai absolument pas le temps de me prendre la tête pendant 15 ans sur elle a liké, elle n'a pas liké tu me dis si tu en as un évidemment c'est tout Et même parfois, ça m'est arrivé aussi qu'il y ait des gens qui me disent des problèmes. Récemment, j'ai une relation qui s'est arrêtée sur cette thématique où je n'étais pas assez si, j'étais trop sage, je ne faisais pas assez comme ça. Moi, j'ai choisi de dire stop. Moi, je veux bien travailler la relation, mais je ne veux pas me travailler moi. Je ne vais pas faire 15 séances de thérapie pour pouvoir répondre à tes attentes. Donc, si ce que je te donne et ce que j'ai à offrir ne te convient pas, n'hésite pas à aller le chercher chez tes autres amis. Et sauf que la personne l'a pris comme quelque chose d'extrêmement insultant, alors que moi, je le pensais sincèrement, en disant, désolé, si je ne suis pas à la hauteur de t'apporter ce que tu attends à cet endroit-là, à ce moment-là, puisque tu as plein de potes, n'hésite pas à aller le chercher chez d'autres potes. Peut-être que moi, je n'ai pas cette compétence-là. Et désolé, mais non, je ne vais pas monter en compétence, on n'est pas au travail, je ne suis pas là pour répondre à toutes tes attentes. Moi, je t'apporte ce que je suis moi. Désolée, c'est méchant. Non,

  • ELODIE

    c'est... En fait, tu sais, je suis un peu bloquée sur ce que tu as dit il y a une ou deux minutes en arrière sur le fait que tu n'as pas le temps. Tu n'as pas le temps et en fait, on devrait être toutes comme ça. Enfin, tu vois, dans le sens... Pardon, c'est maladroit ce que je viens de dire. Est-ce que vraiment, on a le temps de se faire chier à se demander si un... tel parce qu'il a pas liké notre story ou qu'il nous a pas appelé depuis trois jours alors peut-être qu'il nous déteste c'est épuisant et en fait ça résonne fort en moi parce que je suis pas mal comme ça et tu vois ma phrase quand j'étais ado c'était j'ai une copine à qui je demandais tous les jours mais tu me fais la gueule non mais tu vois Parce que je me demandais si ça allait, le côté dépendant, affectif dont tu parlais tout à l'heure, la grande place que l'amitié a toujours eu dans ma vie et tout ça. Et c'est vrai que je suis encore régulièrement dans des trucs à me dire à mince, qu'est-ce que j'ai écrit de travers dans mon dernier SMS pour qu'elle ne m'ait pas répondu au bout de X jours, alors qu'en fait, on n'a pas le temps, je suis dans ma vie, elle est dans la sienne. on est amis et puis c'est tout. Puis s'il y a un problème, elle me le dirait. Mais il y a aussi d'avoir la confiance dans la capacité de l'autre à exprimer des trucs qui vont ou qui ne vont pas. Ça aussi, tu l'as dit tout à l'heure, c'est un truc qui n'est pas facile à faire, de dire, écoute, là, ça m'a fait du mal. Oui, ce n'est pas facile.

  • Lisa

    C'est pour ça que là, je parle de ça en particulier sur les nouvelles relations, parce que je suis entrée dans ces relations en faisant. Mais sur mes relations historiques, les gens que je connais depuis 30 ans, 35 ans, évidemment que je n'ai pas commencé ma relation comme ça. Quand je les ai connues, j'avais 14 ans. Donc avec eux, c'est beaucoup plus difficile. Parce que justement, on a eu des règles de départ et puis elles ont changé 40 fois les règles et tout. Et du coup, j'ai essayé avec certaines justement de dire Là, c'est un peu trop chaud pour moi. Une demi-heure, il y a deux heures, j'étais avec un petit groupe de gens ma BFF de collège et tout. Et en ce moment, on n'arrive jamais à se joindre, on n'arrive jamais à se parler. C'est un enfer. Moi, ça me blesse parce qu'il m'arrive tellement de choses que pour le coup, de jamais pouvoir échanger avec elle. Il y a des moments où je suis en colère en me disant Non mais c'est bon, un mari, deux enfants, non mais c'est toutes les personnes pour un mari, deux enfants, vous n'avez plus à avoir d'amis, je vais crever quoi. Mais bref, sauf que justement, on s'est parlé, on a fait des vocaux un peu là-dessus. Là, on s'est reparlé en direct. Mais c'est vrai que dans ces relations-là qui datent d'il y a plus longtemps, c'est plus difficile parce qu'on n'a pas établi la relation sur ces bases-là. Là, j'y arrive mieux avec les relations nouvelles parce qu'on a commencé comme ça. Et puis parce que je te dis, encore une fois, aujourd'hui, moi, malheureusement, l'urgence de la maladie me porte dans le fait d'être très acharnée, dans le fait de changer ça. Mais ce que je souhaite en le partageant, c'est évidemment, l'idée, ce n'est pas de donner des injonctions aux gens. Mais justement, c'est de dire, essayez d'aller travailler votre dépendance affective, allez lire des trucs là-dessus, parce que vous méritez d'arriver à vous émanciper de ça et à vous libérer de ça avant que l'urgence vienne du fait d'avoir des maladies ou des problèmes. Et c'est très important de pouvoir être dans des relations. Moi, il y a certaines relations historiques dans lesquelles, ce que je viens de te dire, je n'y croirais pas. Moi, je le sais, j'ai certaines potes, si elles ne répondent pas à mon SMS pendant deux jours, oui, ça veut tout à fait dire qu'elles font la gueule. oui, ça veut tout à fait dire qu'il faut que je les recontacte et ça me fait chier. Mais c'est comme ça. Et on a beau en parler, ça ne change pas parce que c'est leur langage. Et là, c'est à moi de choisir est-ce que je veux rester dans cette relation en sachant que justement, je ne peux pas avoir confiance dans le fait qu'elle va me dire quand ça foire ou est-ce que ça devient trop dur pour moi. Et dans ce cas-là, c'est à moi de quitter cette relation. Mais c'est plus facile quand tu commences la relation sur un truc hyper clair, on se dit les choses. Et justement, en disant ce que tu viens de dire. Moi, c'est comme ça que je l'aborde, c'est de dire, pour qu'on ait une relation saine et tranquille, moi, je ne veux pas me prendre la tête nuit et jour à me demander si tu fais la gueule. Donc, on fait un deal toutes les deux, si tu fais la gueule, tu me le dis, et moi, si je fais la gueule, je te le dis. Déjà, on ne boude pas et on ne fait pas la gueule. Si on a un problème, on le dit, on ne dit rien, c'est qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter. Pour moi, la règle, elle est claire, parce que c'est une liberté de dingue quand on n'a pas besoin de se faire des nœuds au cerveau. Je suis désolée, mais dans les vies qu'on mène, avec le boulot… Moi, c'est simple, ma famille, c'est des nœuds au cerveau. Depuis que je suis née, c'est des heures et des millions d'heures de thérapie. Je suis désolée, mais ok, je fais ça pour ma famille, mais les amis qui sont des relations choisies, que je décide de faire entrer dans ma vie et qui acceptent de me faire entrer dans la leur, il n'y a pas moyen que ce soit aussi des nosseurs. Je ne peux pas, je ne peux pas. On n'a pas le temps pour ça. Il n'y a qu'une vie, il faut quand même un peu kiffer. Et je n'ai pas le temps de me prendre la tête sur Ok, ma mère a soulevé les sourcils. Ok, alors elle fait la gueule. D'accord. Ma copine Caroline, elle a dit ça. Ok. Alors, si Caroline, elle a dit ça, c'est que là, je dois me... Non, c'est un job à temps plein. Ce n'est pas possible. Mais c'est compliqué. Et c'est compliqué parce qu'on a une insécurité dans le lien. Et donc, c'est pour ça que ça vaut le coup de travailler sur soi, de comprendre justement qu'est-ce qui se joue, pourquoi je fais peser autant de choses sur mes relations et comment je peux me soulager de ça. Parce que ça peut... Encore une fois, c'est minimisé parce que c'est des relations amicales, mais honnêtement, ça peut vraiment être une source de stress importante. Et honnêtement, le moins on est stressé, le mieux c'est pour nous.

  • ELODIE

    Est-ce que, enfin là, on a balayé, on a parlé beaucoup de l'amitié en ligne et de tout ce que ça t'apportait de positif, mais j'imagine qu'il y a aussi des limites. dans le côté virtuel de la relation ? Qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas t'apporter ?

  • Lisa

    C'est ce qui est mignon aussi, parce qu'en me rendant compte de ce que ces amitiés à distance ne pouvaient pas m'apporter, ça a remis un coup de valorisation sur mes amitiés plus historiques et plus de présentiel. C'est qu'on ne peut pas se rendre des vrais services au sens... Genre, je ne sais pas... Tu as été aux urgences toute la journée d'hier. Tiens, je t'ai fait un plat de lasagne et je t'ai vidé de la vaisselle. Ou viens, je t'accompagne à ton rendez-vous médical hyper stressant. Toutes ces choses qui requièrent effectivement une présence physique. Ou je ne sais pas, quand il y a un gros coup de tristesse, on ne peut pas se faire un gros câlin, on ne peut pas se prendre dans les bras l'un de l'autre. Après, il y a mille et une façons de témoigner de son affection. Mais pour le coup, il y a des moments où ça, ça peut manquer. Tu vois ? Je me suis rendue compte quand j'ai vraiment eu une grosse aggravation de ma santé cette année, tout en ayant ces travaux à gérer et tout. Et voilà, mes potes qui sont venus, y compris des potes historiques, mais comme je disais tout à l'heure que là, il y en a un, il est venu m'aider à faire les cartons. Je crois que je ne lui ai pas parlé depuis. On n'a pas réussi à se choper une seule fois, ça fait six mois. Mais il est venu deux week-ends de suite m'aider à faire les cartons. Ma pote de Paris dont je vous parlais il y a deux secondes, ma BFF de collège, de lycée. elle a pris deux fois le TGV pour venir faire des cartons avec moi. Donc ça, ce côté je suis là forever on se connaît depuis 35 ans il y a aussi une intimité, c'est-à-dire que je dis n'importe quoi, mais le jour où je suis hospitalisée, il faut venir me chercher une chemise de nuit et des culottes, bon, je serais ravie que ce soit une pote que je connais depuis 45 ans, plutôt que ce soit quelqu'un que j'ai rencontré à la salle d'armes.

  • ELODIE

    Oui,

  • Lisa

    Il y a quand même des choses sur la proximité qui peuvent être chouettes. Mais j'avoue que là, cette année, ça m'a marquée parce que j'ai eu besoin d'aide et que du coup, j'ai remarqué que c'était super chouette. Et puis parce que mes amies à distance, elles me le disent des fois. Quand il m'est arrivé un pépin, elles me disent Ah purée, j'aimerais tellement te faire des gâteaux, venir te les apporter. Ou là, je dois customiser mes béquilles parce qu'elles sont moches et qu'elles me cassent le moral, donc je veux les peindre et tout. Mais il y a plein de gens qui disent Ah putain, j'aimerais trop pouvoir venir les peindre avec toi. Et qu'en fait, oui, je vais le faire toute seule parce que les gens que j'ai à proximité, ce n'est pas trop leur délire et tout. Donc, il y a quand même une réalité de présence et de soutien. réelle, tangible, qui est importante dans les relations en présentiel. Moi, j'aimerais bien quand même sur le papier que ces relations en distance, d'abord, j'aimerais qu'elles durent parce que moi, je commence toujours mes amitiés en me disant que c'est pour la vie. À part gros problèmes, je ne vois pas pourquoi des amitiés s'arrêteraient. Et du coup, je me dis, on a le temps, mais à l'échelle de la vie, j'aimerais bien pouvoir partir en vacances ensemble avec certaines ou faire un week-end. Mais par rapport à ce que je disais tout à l'heure, Je ne dis pas que c'est obligé de le faire tous les ans. Je ne dis pas que c'est obligé d'être régulier. Mais de temps en temps, pouvoir se retrouver en été autour d'un barbecue, ça peut être sympa aussi. Parce que l'autre chose, c'est que les amitiés à distance, elles sont très chouettes pour des one-on-one. Mais par exemple, moi, mes potes, je connais très peu leur famille. Puisque du coup, je ne connais pas forcément leurs enfants. Enfin, je connais leurs enfants et leur mari, pour ce que mes potes me racontent. Mais du coup, moi, je ne les connais pas au sens où je ne les ai jamais vus. Rencontrés. et du coup tu développes une relation très forte mais le jour où je vais me retrouver avec leur famille je les connais pas ils me connaissent pas, ils ont à peine entendu parler de moi et tout tu vois mes amis historiques c'est des gens dont je connais les conjoints, dont je connais les enfants tu vois c'est des amitiés un peu plus larges tu fais rentrer dans ta vie un peu plus de monde que uniquement ton ami que tu as rencontré tu vois alors que sur les amitiés à distance c'est facile d'être au téléphone qu'avec une personne. Et d'ailleurs, ça permet de dire aussi que ça requiert que ce soit très facile pour les conjoints ou conjointes. Parce que moi, j'ai connu ça aussi dans certaines relations. C'est l'espèce des copines avec qui je pouvais passer vachement de temps au téléphone et dès qu'elles se mettent en couple, il n'y a plus personne. Parce que le mec n'est pas forcément à l'aise, parce qu'elles n'osent pas parler devant leur mec. Et que du coup, toi, t'es là, OK, donc à ta prochaine rupture, alors, salut. C'est chaud, quoi, tu vois. Et là, c'est vrai que dans la plupart de mes relations amicales un peu en distance, soit c'est des personnes qui ont des relations de couple très apaisées, très cool par rapport à ça, soit c'est des personnes célibataires, tu vois.

  • ELODIE

    Ouais, ça rejoint ce que tu... Ce qu'on disait sur la hiérarchie, c'est-à-dire que comme on inculque que la relation couple, c'est la relation numéro un au-dessus des autres, on va plus attarder de temps et d'importance à nourrir la relation qu'on a avec son conjoint ou sa conjointe, plutôt qu'à prendre une heure pour aller discuter avec son ami. C'est malheureusement encore extrêmement fréquent la situation que tu déclenches là où... t'es hyper copine avec quelqu'un et du jour au lendemain, ciao, parce qu'elle a rencontré un mec.

  • Lisa

    C'est clair. Et puis le côté, des fois, moi, je fais la remarque de dire les amis à distance qui arrêteraient à cause de ça. Moi, j'ai envie de leur dire, mais si on habitait ensemble, ça ne te choquerait pas le samedi après-midi de dire à ton mec je vais faire du shopping avec Lisa. Mais sous prétexte que ce n'est pas aller faire du shopping et me papoter sur un Zoom. tu n'oses pas dire à ton mec que tu vas passer du temps avec moi. Mais pourquoi en fait ? À quel moment c'est plus acceptable que tu ailles rejoindre ta pote pour aller faire du shopping ou boire un thé ou je ne sais pas quoi. Mais par contre, s'il s'agit de boire ce thé pendant un call Zoom, non, c'est mal parce que puisque tu es à la maison, tu devrais être avec ton mec. Mais c'est quoi ce truc en fait ? Il y a encore beaucoup à déconstruire.

  • ELODIE

    Alors, j'avais envie de te poser une question difficile. ça serait quoi ton meilleur conseil pour quelqu'un qui a envie de créer du lien avec des personnes à distance au travers d'Instagram par exemple mais qui sait pas trop comment s'y prendre ?

  • Lisa

    Déjà la première chose que j'ai pas encore mentionné c'est le temps en fait c'est à dire que moi je suis pas arrivée en disant bonjour je voudrais être ta copine ça pour le coup je pense que c'est trop c'est trop brutasse tu vois par exemple moi j'ai un podcast j'ai un compte Instagram il y a des gens qui ont tendance à me voir un peu au dessus de ce que je suis tu vois et déjà je peux pas entrer en relation et être pote avec quelqu'un qui genre ah non mais c'est Lisa du podcast non moi je suis Lisa tout court en fait donc tu vois les gens qui sont un petit peu trop dans des commentaires un peu trop ça sera jamais vraiment des potes tu vois donc je pense qu'il faut être très sobre et très cool... et qu'il faut se donner le temps, en fait. Moi, ça a vraiment commencé, enfin là, mais quand je te dis à dizaines d'amis, il y en a, on papote sur Insta depuis cinq ans peut-être, et c'est cette année qu'on est entrés dans un truc un peu plus affectif, quoi. Parce que... Au début, moi, tout simplement, déjà, moi, je like tout ce que je vois. Moi, je sais le boulot que c'est de créer des trucs sur Instagram. Donc, en gros, moi, je ne fais pas du… Tu sais, quand on regarde les stories en quatre minutes et tout. Moi, quand je regarde une story, je la regarde. Et si j'écoute et si je lis ce qu'il y a écrit, je mets un petit cœur parce que ça m'a forcément parlé. Je fais assez souvent des commentaires. C'est-à-dire que… soit je poste des commentaires sur des publications, soit quand quelqu'un fait une story, je ne sais pas, pour raconter une grosse galère, je vais faire un petit commentaire en mettant des petits émojis. Au bout d'un moment, je peux mettre des petits commentaires. De temps en temps, je vais dire, moi, c'est pareil. Et puis, on voit si ça prend. Des fois, ça ne prend pas du tout. Et puis, des fois, on commence à se parler. La personne, elle vient me poser des questions. Et voilà, petit à petit, on échange. C'est vraiment, c'est un peu comme dans la vraie vie quand même. C'est-à-dire, c'est comme si je dis n'importe quoi, tu t'inscris à un cours de dessin, tu ne vas pas trouver ta dernière pote le premier jour du cours. D'abord, tu commences par voir un petit peu ce qu'il y a par là. Des fois, tu rigoles des mêmes choses. Des fois, je sais qu'il y a des gens qui m'ont envoyé des vannes, par exemple, sur des épisodes que j'ai faits. qui a envoyé un truc, ça m'a fait penser à toi et ton histoire framboise. Et voilà, on rentre un peu dans l'humour, dans les liens. Et puis après, on voit. Et quand on voit un petit peu comment passer à l'étape suivante, c'est de dire, ça te dirait qu'on… Déjà, à l'étape suivante, c'est comme dans une relation amoureuse, c'est quand on échange ton WhatsApp. La bonne nouvelle, c'est que maintenant, ça va être de moins en moins nécessaire parce que sur Instagram, on peut faire des calls vidéo, des calls audio, on peut faire des vocaux. Donc ça, c'est cool parce que… Il y a deux ou trois ans, ça n'existait pas. Donc, si on voulait pouvoir enregistrer plus de 50 secondes de vocale,

  • ELODIE

    il fallait aller ailleurs.

  • Lisa

    Il fallait changer le numéro de téléphone. Et puis après, voilà, de dire… Justement, c'est comme ça aussi. Il y a deux personnes qui m'ont dit, Tiens, il y a une conférence la semaine prochaine. Je vais y aller. Est-ce que ça te dit ? Par exemple, quand je parle de gens que je regarde sur Twitch, souvent, il y a des personnes qui me disent Moi aussi, je vais regarder le live. Et puis, du coup, on en discute. Voilà, c'est un peu comme ça. Mais je dirais que c'est vraiment avec le temps. Il faut être patient. Il ne faut pas se précipiter. Il faut y aller tranquille. Et puis, quand ça part, ça part. Et quand ça part, justement, c'est là qu'il faut dire Oh, dis donc, mais j'ai l'impression qu'on est en train de devenir amis. Et puis, c'est là, oui, mais pour être sûre qu'on est bien sur la même longueur de lance. Et puis, oui, proposer peut-être des soirées-jeux, ça peut être sympa. Participer à des soirées-jeux quand il y a un peu plus de monde. Mais moi, je pense que ce qui a été le plus, c'est le temps. Ça s'est fait très doucement, très délicatement. D'accord. Et le plus facile, quand même, c'est les relations que j'ai créées au sein de... de groupe de parole. Parce que là, pour le coup, on se parle toutes les semaines, on apprend à se connaître. C'est assez facile de se faire des messages privés sur le site qui est utilisé pour le groupe de parole. Et de fil en aiguille, ça va un peu plus vite. Sur Instagram, c'est vrai que c'est un peu plus long parce qu'il y a des gens, ils ont quand même vraiment beaucoup, beaucoup de messages privés.

  • ELODIE

    Donc, laisser le temps au temps, quoi. Ok.

  • Lisa

    Oui, ne pas hésiter à marquer. à marquer son intérêt mais de laisser le temps. Je ne pense pas qu'Instagram, ce soit le lieu pour trouver des potes ultra rapides. Ça ne peut pas marcher comme…

  • ELODIE

    Cinq heures avec quelqu'un. Oui, voilà.

  • Lisa

    C'est ça. Ok. Oui, c'est ça. Mais ça peut être aussi, je ne sais pas, dans la vraie vie quand on rencontre des gens, échanger Insta et ça peut permettre de voir justement où la relation peut aller, tu vois.

  • ELODIE

    Avant de terminer, est-ce que tu as un message que tu aimerais faire passer à tes amis virtuels, à tes amis à distance ?

  • Lisa

    Si par hasard elles m'écoutent parce que je vais leur dire 15 fois qu'il faut qu'elles viennent. Que je les aime beaucoup, que je suis hyper contente d'avoir eu cette surprise de la vie. Parce que vraiment, moi j'étais très convaincue que c'était terminé. Alors non seulement j'étais en train de vieillir, mais en plus j'étais en train d'être de plus en plus malade. Et donc, de sortir de moins en moins de chez moi. Donc, il y a un moment où je me disais, bon, 1 plus 1 égale 2, quoi. Tu ne sors plus et tu es malade. Bon, comment tu vas rencontrer des gens, quoi. Et donc, je les remercie vraiment qu'on se soit fait cette surprise à toutes. Parce que moi aussi, elles ont la petite boumeuse là qui est entrée dans leur vie. Et puis, ouais, j'aime beaucoup. J'ai une carte comme ça que j'avais trouvée sur Redbubble. C'est... Merci de me... Attends, c'est thank you for being part of my world Et c'est ça, c'est merci de faire partie du monde et de m'avoir fait une place dans votre monde Parce que c'est ça, c'est ça qui est super bon dans l'amitié. On s'est laissé une petite place à chacune. Et aujourd'hui, il y a des personnes, il y a notamment trois, quatre personnes auxquelles je pense là maintenant qu'il y a un an, on n'était pas aussi proches. Et là, si on se parle… pas tous les jours, c'est qu'il y a un truc bizarre dans le sens que toi, t'as pas. Mais plus au sens, putain, elle a eu une grosse journée de merde au boulot ou quoi ?

  • ELODIE

    Alors, c'est déjà la fin de l'épisode. Où est-ce qu'on va pouvoir te retrouver sur Internet et où est-ce qu'on peut écouter ton podcast ?

  • Lisa

    Alors, mon podcast, il est sur toutes les plateformes normalement. Mon gros podcast, tout attaché. Sur Internet, j'ai mon compte, mon gros podcast. J'ai un compte public aussi qui s'appelle c'est mon ancien compte, ne me jugez pas. Il s'appelle About a French Curvy Journey. Oui. À propos d'un voyage en courbe française. Voilà, en gros, on va le dire en français. Parce que je ne veux pas changer de nom, parce que ça fait presque huit ans que j'ai ce compte, que je postais énormément en anglais avant et je connais plein de gens en anglais. Sur ce compte-là, c'est un peu plus… C'est un compte un peu plus perso. Donc, c'est politique, il y a des trucs en anglais et tout. Et du coup, voilà, c'est mes deux lieux principaux, en tous les cas publics, pour me retrouver sur les réseaux et sur Internet. Je n'ai pas de site, je n'ai pas de page, je n'ai pas encore de TikTok. Je suis en train de découvrir le monde de Twitch, donc vous n'êtes pas à l'abri d'avoir une chaîne, mon gros podcast Twitch.

  • ELODIE

    Ah, cool !

  • Lisa

    Mais pour l'instant, c'est plutôt sur Instagram. Je ne m'éparpille pas trop, parce que les réseaux ne sont pas tous ultra sympas, il faut quand même bien le reconnaître. Et Instagram, je trouve que c'est encore un lieu assez friendly, à part l'algorithme qui peut être vraiment saoulant. Je trouve que c'est plutôt cool. Mais encore une fois, c'est plutôt cool parce que je choisis ce que je suis et que je ne vais pas sur les comptes qui font qu'on se sent complètement nul. Voilà,

  • ELODIE

    ouais, ok. Très bien, super. Eh bien, écoute, merci beaucoup Lisa.

  • Lisa

    Avec plaisir. Merci beaucoup à toi pour l'invitation. Merci pour ce podcast et cette thématique. Il y a plein de choses à dire. Tes épisodes sont déjà géniaux. J'ai bien envie de... Merci....de toutes les personnes qu'on rencontre à travers toi. C'est très sympa.

  • ELODIE

    C'était l'épisode 38 du podcast Gang de Copines. On m'entend le dire à un moment, mais cet échange pour moi a été vraiment... On a abordé beaucoup de sujets très profonds, très importants sur l'amitié. Et il y a aussi des sujets qui, moi-même, ont fait réfléchir et avancer la hiérarchie amicale, partager ses attentes, la temporalité dans les amitiés, le temps que ça prend pour se faire des amis, les comportements passifs-agressifs. J'espère que ce sera la même chose pour vous. Peut-être que ça résonnera ou ça vous... donnera des idées sur ce que vous attendez de vos cercles amicaux. Si c'est le cas, n'hésitez pas à venir m'en parler sur Instagram. Le compte c'est gangdecopinespodcast et potes s'écrit comme une pote. Et parce que cet épisode sort pendant les fêtes de fin d'année, je voulais terminer par envoyer un petit peu d'amour, une pensée pour toutes celles et ceux pour qui cette période est difficile. Parce que pour plusieurs raisons, ce n'est pas forcément toujours simple. non plus pour moi et on peut avoir une ou plusieurs raisons qui font que ces fêtes ne sont pas forcément un moment aussi doux qu'on l'aimerait. On n'est pas seul et pour celles et ceux qui le sont, seul, je pense aussi à vous et j'aimerais que vous trouviez une petite dose de réconfort en écoutant ces mots. Voilà, à bientôt !

Description

Dans cet épisode, je m'entretiens avec Lisa, la créatrice du podcast Mon Gros Podcast, pour explorer un sujet essentiel : les amitiés à distance et la sororité virtuelle. 🌍✨

Peut-on vraiment créer des liens aussi profonds à distance ? Comment les réseaux sociaux, les podcasts et autres outils numériques permettent-ils de tisser des relations authentiques, même quand le contact physique est absent ? Ensemble, nous discutons de la dynamique des amitiés virtuelles, qui offrent la possibilité de se connecter autour de passions communes, tout en n'étant pas un substitut au soutien physique des amitiés en face à face.


Lisa nous livre également ses réflexions sur la nécessité de transparence dans ces relations, où l’établissement de limites claires est crucial pour maintenir des liens solides et sains. La construction de ces amitiés prend du temps, mais avec patience et engagement, elles peuvent devenir tout aussi durables et significatives que celles qui se vivent au quotidien.

Nous abordons aussi des sujets plus personnels, comme l'impact de son parcours en tant que personne grosse vivant avec des maladies chroniques sur ses amitiés et sa vision des relations sociales. Lisa nous parle de la façon dont elle déconstruit les stéréotypes et les discriminations à travers son podcast, tout en mêlant réflexions politiques et témoignages personnels.


Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment les amitiés virtuelles peuvent compléter ou enrichir les amitiés en personne.

  • La place essentielle de la sororité dans des luttes comme la grossophobie.

  • La façon dont les amitiés évoluent avec le temps et les changements personnels.

  • L'importance de poser des limites et d’être transparent dans les relations à distance.


Le podcast de Lisa sur Instagram : https://www.instagram.com/mongrospodcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ELODIE

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Lisa ! Bonjour !

  • Lisa

    Lisa, tu as 47 ans, tu es la créatrice et l'animatrice du podcast Mon Gros Podcast. Tu t'identifies comme une personne grosse, tu souffres de maladies chroniques et tu as une vie amicale bien remplie. Alors, est-ce que déjà, tu veux compléter peut-être cette présentation et ajouter quelques mots sur ton podcast ?

  • ELODIE

    Eh bien, écoute, merci. Déjà, je suis tout à fait d'accord avec cette façon de me présenter. Oui, alors mon podcast s'appelle Mon Gros Podcast, pour faire le jeu de mots. Enfin, pas le jeu de mots, mais disons que c'est le mien. C'est-à-dire que je donne ma voix, mon opinion, mon parcours. C'est un podcast plutôt de témoignages et gros podcast parce que je suis une personne grosse et qu'on parle de trucs hyper importants qui sont hyper gros. Donc, c'est comme ça que j'ai trouvé le nom pour qu'avec le nom, ça dise tout de suite qu'on n'est pas sur un podcast de professionnels de santé ou de nutritionniste, etc. Voilà, moi, je suis une personne grosse. qui avait envie de parler de son parcours. Et puis, comme tu dis, j'ai 47 ans et je trouvais qu'il n'y avait pas beaucoup de contenu. Il y a souvent des personnes qui rigolent, entre guillemets, en disant, oui, mais lutter contre la grossophobie, c'est facile quand on est jeune, parce que quand on est jeune, on n'a pas trop de problèmes. Et donc, c'est hyper facile d'être anti-régime, etc. Mais que, ah là là, tu verras quand tu vieilliras. Et du coup, j'avais envie de dire, voilà, moi, je suis en train de vieillir. Et par ailleurs, j'ai des maladies chroniques. Et pour... Pour autant, je maintiens mes convictions et mes choix. Et du coup, voilà. Et puis, ça s'est étendu un petit peu à du militantisme, on va dire un peu sur le gauchisme politique, parce que tout le travail autour des discriminations est hautement politique. Et puis, je parle aussi de la vie avec des maladies chroniques, de l'entrée dans le handicap. Et puis, on s'amuse un peu aussi, parce que tout ça peut avoir l'air assez sinistre. Mais justement... C'est assez important pour moi de montrer qu'on peut en parler, y compris des choses pas très rigolotes, mais sans forcément être dans la victimisation ou essayer de faire pitié ou des choses comme ça. Donc voilà.

  • Lisa

    Ok, super. Merci pour toutes ces infos sur toi et ton podcast. Ensemble, on va parler amitié à distance versus amitié historique. Mais avant de rentrer dans le... cœur de ce sujet. J'aime bien commencer avec ma question traditionnelle. C'est quoi pour toi la sororité ?

  • ELODIE

    Oh là là ! La sororité, déjà c'est un mot que j'aime beaucoup, que j'utilisais très très peu jusqu'à il y a peu de temps en fait, alors que je trouve qu'il est hyper important. Et c'est vrai que je me suis un peu appropriée, je dirais depuis peut-être un an ou deux, ou deux trois ans, quelque chose comme ça. Pour moi, c'est très ancré avec le féminisme, c'est la notion de faire communauté et faire empathie commune entre personnes qui s'identifient comme femmes, parce qu'on a des vécus communs, on a des histoires en commun, et que c'est important de pouvoir trouver des espaces où on puisse échanger là-dessus. Et je trouve par ailleurs qu'on manque beaucoup de sororité, justement. Je trouve que parfois on… Il y a des combats où je suis extrêmement désolée de voir des femmes s'attaquer à des femmes ou remettre en cause la parole de femme. Et donc voilà, pour moi, la sororité, c'est une forme de solidarité entre femmes et toutes les personnes qui s'identifient comme femmes. Et je trouve que ça devient même une valeur.

  • Lisa

    Tu as un exemple de moment ou vécu où tu as trouvé qu'on manquait de sororité ?

  • ELODIE

    Je sais que, par exemple, dans la lutte contre la grossophobie, il y a énormément de débats entre personnes grosses et personnes qui se sentent grosses, sachant qu'être grosse, ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité corporelle extrêmement claire. Et tu vois, il y a des femmes qui ne sont pas grosses objectivement, mais qui, comme elles vivent dans la même société grossophobe que tout le monde, eh bien oui, elles ont peur de grossir, elles ont peur d'avoir un corps gros, elles ont la sensation de subir la grossophobie, etc. Et donc, c'est juste, elles subissent une part de la grossophobie qui est celle qu'on fait croire que vivre dans un corps gros, c'est l'horreur. Mais de là à ce que, quand on essaye de lever, enfin quand des personnes grosses prennent la parole sur les réseaux, essaie de lutter contre une discrimination qui est des touches de plein fouet et dans des choses compliquées. C'est-à-dire, l'agro-sophobie, c'est le fait de ne pas avoir droit à la PMA, le fait de ne pas avoir droit d'emprunter de l'argent pour un appartement au-dessus d'un certain poids, c'est le fait de subir de la discrimination et de l'agro-sophobie médicale, mais constante. C'est-à-dire qu'on va chez le médecin pour un rhume et on nous demande si on a déjà pensé à faire Weight Watcher. C'est toutes ces choses-là. Et non, on ne peut pas considérer qu'une femme mince, qui a peur de grossir, elle subit la grossophobie au même titre qu'une femme qui fait 130 kilos. Et parfois, il y a vraiment des revendications, c'est-à-dire que des personnes minces viennent sous ce type de publication pour dire Oui, non, mais nous aussi, nous, on est victime de mégrophobie, vous ne vous rendez pas compte, nous, on est victime aussi de body shaming, etc. Et je trouve ça assez dur de dire, mais en fait, il y a de la place pour toutes les luttes. Et moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas que les personnes minces luttent contre le fait que... de subir du body shaming. Le body shaming, c'est très différent de la grossophobie. La grossophobie, ce n'est pas juste se faire traiter de grosse dans la rue, c'est bien au-delà de ça, c'est bien plus politique que ça. C'est même avoir accès à des soins, c'est une discrimination. On a des retards de diagnostic de maladie. Moi, par exemple, j'ai eu plein de problèmes de sciatique, on me prescrivait une perte de poids. Mes potes qui ont des problèmes de sciatique, on leur dit reposez-vous, étendez votre jambe, tenez, mettez un anti-inflammatoire On va peut-être aller faire une petite radio pour vérifier. Moi, on me disait juste de perdre du poids, alors que je suis désolée, mais on ne traitait pas ma sciatique à moi, on traitait mon poids. Donc voilà, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas toujours évident de voir des femmes, entre guillemets, il y a un petit côté à prendre la couverture pour soi, de dire chacun son challenge, etc. Mais venir mettre la charge mentale sur des personnes grosses, de devoir défendre des personnes minces, qui par définition font partie de la norme. Je trouve ça très délicat de ne pas tout simplement, au contraire, venir être des alliés et nous soutenir. Parce que si on arrive à détruire la grossophobie, ça aidera tout le monde, y compris les personnes minces. Par contre, si on essaye juste de porter la voix des personnes minces, les personnes minces, leur voix, elle est déjà portée de partout. C'est les corps normalisés. Donc, ce n'est pas ces voix-là qu'on a le plus besoin d'avoir de l'espace. Et j'ai vu vraiment des débats en commentaire de publication vachement durs. Et à chaque fois, je dis non, mais vous êtes sérieux ? On est entre... Elle est où la sororité ? C'est où qu'on se serre les coudes et qu'on est ensemble ? Après, j'entends qu'il y a plein de blessures. Et le body shaming, c'est un truc vraiment tout pourri que je souhaite à personne. Et je suis tout à fait d'accord que du body shaming, on en a quelle que soit la taille de son corps. Mais la grossophobie n'est pas du body shaming. C'est bien au-delà. Et on n'est pas obligé de se marcher les unes sur les autres.

  • Lisa

    Oui, non, comme tu l'as dit, les... Les luttes sont différentes, mais ça reste des luttes toutes les deux, déjà. Et les enjeux ne sont pas les mêmes. Voilà. Et tu viens de le dire aussi, les enjeux et le vécu, et la façon de vivre des problématiques de personnes minces versus des problématiques de personnes grosses, n'ont strictement rien à voir.

  • ELODIE

    C'est ça. Et vraiment, pour ma part, j'ai fait plusieurs épisodes là-dessus, mais pour moi, la mégrophobie, ça n'existe pas. Il n'y a pas de discrimination au fait d'être une personne mince et maigre. Peut-être des personnes très minces, très maigres, occasionnellement, et encore une fois, c'est plutôt du body shaming ou des choses comme ça. Mais les personnes minces, classiquement, c'est le corps normé par excellence. Enfin, je suis désolée, mais tous les mannequins qu'on voit dans les magazines, elles ont des tailles zéro. Donc, elles sont extrêmement minces. Et non, je ne pense pas que... Je pense que le problème, c'est le body shaming. Et ça, c'est vrai, mais le body shaming, en fait, il n'est pas réservé aux corps minces, parce qu'on peut très bien te body shamer pour ta couleur de cheveux, pour, je ne sais pas, le fait que tu as un grand nez, que... Le body shaming, c'est très large et c'est absolument dégueulasse. Et oui, c'est aussi du harcèlement et ça crée des complexes, etc. Mais la grossophobie, ce n'est pas du body shaming, ça va bien au-delà de ça.

  • Lisa

    Pour aller beaucoup plus loin sur ce sujet-là, ce qu'on ne va pas forcément faire, nous, ici, L'idée, c'est que les auditeurs, auditrices, aillent écouter aussi ton podcast pour s'éduquer peut-être au sujet.

  • ELODIE

    Avec plaisir. Moi, je fais un petit peu tout. J'essaye de parler. Encore une fois, avec mes mots, avec mon témoignage, avec mon expérience, je ne considère pas que j'ai la vérité absolue, que j'ai raison sur tout, mais je partage mon expérience de vie à moi, j'en tire quelques conclusions, j'en fais quelques analyses et chacun après fait son chemin et fait ses choix. Mais oui, avec plaisir, n'hésitez pas, il y a des épisodes rigolos, je ne pense pas par exemple qu'il y ait beaucoup de personnes minces. qui se soit fait engueuler au supermarché parce qu'elle s'apprêtait à acheter des framboises, par exemple. Alors que moi, ça m'est arrivé. On est venu me taper sur les doigts et me dire, attention, les framboises, il y a beaucoup de sucre. Là, par exemple, on est dans de la grossophobie d'avoir quelqu'un qui croit qu'elle peut venir me parler de ce que je mange. Et en l'occurrence, c'était des framboises. On est quand même sur des fruits.

  • Lisa

    Non, mais c'est incroyable.

  • ELODIE

    Une méga plaquette de chocolat. j'ai cru que t'allais dire ça je pense pas qu'une personne mère se soit fait engueuler parce qu'elle achetait des Twix mais du coup là c'est pire que tout ça arrive ou même l'un d'avoir été félicité parce que j'ai croisé des voisins un jour et que j'avais une salade qui débordait de mon panier et qui m'ont dit oh une salade c'est bien ça disa super parce qu'évidemment ce qui est gros c'est que je mange jamais de salade c'est horrible merci Donc voilà, venez découvrir !

  • Lisa

    Alors justement, pour parler plus de toi, on va parler de la place de l'amitié dans ta vie. Quelle place elle a l'amitié dans ta vie et pourquoi elle a cette place-là ?

  • ELODIE

    Pour moi, l'amitié est très importante et c'est ce qui fait que j'ai été très heureuse de découvrir ton podcast. Après, j'avoue, je n'avais pas fait des recherches de dingo, mais par hasard, j'ai découvert ton podcast et je me suis dit, oh, mais c'est trop cool ! Un podcast dédié à cette thématique, parce que je trouve qu'elle n'est pas encore assez investie par rapport à l'amour, au sens de l'amour amoureux. Et moi, c'est quelque chose qui est très important pour moi, parce que déjà, je suis célibataire et sans enfant. Je n'ai pas particulièrement de vie amoureuse par choix, pour des raisons diverses et variées. Et du coup, c'est vrai que moi, ma sphère affective, C'est ma famille, c'est mes proches, c'est mes amis. Et du coup, c'est quelque chose qui est très important pour moi et qui, à mon avis, a autant d'importance. Alors, j'entends bien qu'on ne fait pas des enfants avec sa meilleure amie. D'ailleurs, ça pourrait exister, j'en sais rien. Mais bref, moi, je n'ai pas fait d'enfants avec mes BFF. Je ne vais pas forcément construire une relation qui va durer 50 ans. Il n'y a pas tous ces enjeux-là qu'il y a dans un couple. Mais pour autant, il y a les enjeux de… Il faut quand même… construire la relation, il faut quand même l'entretenir, il peut y avoir des hauts et des bas, il peut y avoir des ruptures, et je trouve que par exemple, les ruptures amicales, elles sont quand même un peu sous-estimées, c'est-à-dire qu'autant on trouve ça complètement normal, quelqu'un qui dit qu'il a un chagrin d'amour, moi j'ai vu des gens être plus empathiques avec quelqu'un qui se séparait d'un mec avec qui elle était depuis 6 mois, que moi qui mettais fin à une relation de 17 ans d'amitié. Alors que je suis désolée, mais c'était son mec, c'était super, et ça faisait six mois, mais ça faisait six mois. Moi, j'ai arrêté une relation avec quelqu'un que je connaissais depuis 17 ans de ma vie.

  • Lisa

    Ça montre bien la hiérarchie qu'on fait encore entre la relation romantique amoureuse qui est censée être le pilier de ta vie, et donc quand ça s'écroule, que tu sois avec quelqu'un depuis un mois, six mois, c'est horrible. Et les relations amicales, elles viennent forcément après.

  • ELODIE

    Oui, tu as raison, c'est ça le mot.

  • Lisa

    Et cet exemple, c'est très parlant.

  • ELODIE

    Je me souviens, pendant très longtemps, je trouvais ça frustrant de ne pas avoir le droit de partager ma peine. Parce que non, j'ai beau avoir très envie d'être lesbienne, je ne le suis définitivement pas. Donc, c'était vraiment… Parce qu'on rapportait souvent ça, de dire mais qu'est-ce qui se passe ? Comment tu peux être si touchée ? Est-ce que tu es sûre ? pas sexualisé. Ah oui. Du coup, je me suis posé la question. Je me suis dit, ouais, ok, c'est vrai, c'est bizarre. Mais non, je n'ai aucune attirance pour les femmes, mais pour autant, j'ai de l'attirance pour les hommes, mais pour autant, je peux avoir un chagrin amical avec un homme ou une femme qui est intense, mais qui n'a rien à voir avec le fait d'être amoureux ou pas de la personne. Ça a juste à voir que moi, je trouve que... Enfin... Je fais quand même aussi une hiérarchie dans mes amitiés. Je ne dirais pas ça de la totalité de mes amitiés, mais mon cercle proche, mes amitiés un peu plus intenses, c'est super dur quand ça s'arrête.

  • Lisa

    Alors, c'est intéressant ce que tu viens de dire. Tu parles de hiérarchie dans tes amitiés. Oui. Nous explique un peu.

  • ELODIE

    En fait, je me suis rendue compte avec le temps et en soignant bizarrement, en fait, en soignant ma dépendance affective. Donc, la dépendance affective, c'était un peu le côté, justement, de mettre des enjeux extrêmement forts dans tout type de relation par rapport à des blessures de l'enfance ou même des blessures amoureuses, etc. Mais ça vient quand même beaucoup de l'enfance, puisque c'est quelque chose qu'on construit dans l'enfance. Et donc, moi, j'étais vraiment très intense, on va dire, dans le relationnel. Et en essayant de guérir ça par la thérapie, pas toute seule dans mon coin, mais il y a aussi des bouquins assez chouettes là-dessus. D'abord, je me suis rendue compte que j'avais ça. Il y a eu un long moment où j'ai lutté en me disant Mais non, mais ce n'est pas un défaut la dépendance affective, c'est normal d'être comme ça, c'est normal d'être hyper investie dans toutes ces relations. Je ne voyais pas le problème. Après, j'ai fini par comprendre le problème et j'ai eu très peur de guérir en me disant Non, mais ce n'est pas possible, si je n'ai plus de dépendance affective, ça veut dire quoi ? J'en aurais rien à foutre de mes amis, je n'aurai plus aucune intensité dans mes relations, etc. Et donc, j'avais très peur de changer parce que je croyais que ça allait... enlever la valeur et l'importance de mes relations. Mais que nenni ! En fait, ça a tellement amélioré, bonifié et rendu génial la majorité de mes relations, à part celles que j'ai perdues au passage. Mais justement, si je les ai perdues, c'est peut-être que ça arrangeait tout le monde que je sois dans une forme de dépendance affective, à toujours vouloir rendre service et tout. Mais du coup... En guérissant un petit peu tout ça, c'est un petit peu comme si j'avais redéfini mes cercles. Donc, ce n'est pas tant une hiérarchie au sens… Ce n'est pas lié à la valeur de la personne.

  • Lisa

    Oui, bien sûr.

  • ELODIE

    Les personnes qui me fréquentent sont des personnes géniales, etc. Il n'y a aucun doute. Mais c'est plutôt dans mon cercle autour de moi, il y a le cercle très proche, il y a le cercle un peu moins proche, il y a le cercle un peu moins proche, et un peu moins proche. C'est par rapport à l'épicentre qui serait ma personne. J'ai différents types d'amis. Il y a des amis qui sont des amis de fiesta, qui sont des amis de légèreté. Il y a les voisins qu'on connaît depuis 10 ans. Et de temps en temps, on fait un apéro, mais pas très souvent. C'est un peu des copains. C'est un peu des gens avec qui je peux demander des services. Pour autant, ce n'est pas forcément des gens avec qui je vais passer une soirée entière à papoter de trucs profonds. Il y a les amis, comme on disait dans l'intro, les amis historiques que je connais depuis... Comme j'ai 47 ans, j'ai des amis de 30 ans, de 35 ans, que je connais depuis 30 ou 35 ans. Et ça, c'est des amis très chers à mon cœur, mais pour autant, ce n'est pas forcément des amis qui sont dans mon quotidien. Après, il y a les amis qu'on rencontre au boulot. Et souvent, ce qui nous lie, c'est le travail. Et toutes ces amitiés-là ne survivent pas forcément au fait de changer de travail. Et puis après, il y a les proches. Pour moi, les proches, ça veut dire que ce sont des gens que j'ai très régulièrement. voire quasi tous les jours au moins par SMS, par vocal. C'est des gens qui connaissent quand même assez en détail où j'en suis dans ma vie. Et du coup, je ne hiérarchise pas les personnes, mais je hiérarchise ce qu'elles représentent pour moi et ce que j'ai avec elles. Et en fait, chacune peut répondre à des besoins différents. Quand justement j'ai envie de… Tiens, c'est l'été, c'est la fête des voisins. J'ai bien envie de festoyer avec des gens que je ne connais pas beaucoup. Il n'y a pas beaucoup d'enjeux, mais c'est très sympa quand même. C'est super. Et quand j'ai besoin de choses un peu plus profondes, j'ai des amis avec qui je fais du militantisme. Quand j'ai besoin de choses… Du coup, je me retrouve à pouvoir piocher. Et au lieu d'avoir des attentes démesurées pour chacune de mes amitiés qui devraient m'apporter tout ce dont j'ai besoin sur toutes les thématiques qui peuvent m'arriver, Ça, c'est la dépendance affective, justement, qui met une espèce de puissance très forte dans les relations. Déjà, aujourd'hui, la vraie guérison, c'est de me dire que je me suffis à moi-même et que mes amis, c'est du bonus, c'est du plaisir, c'est de la joie, mais ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas mes amis qui me définissent et qui définissent ma valeur. Parce que, pardon, je ne veux pas tromper les gens. On ne guérit pas de la dépendance affective juste avec ses amis. Au contraire, c'est un travail très personnel. Mais maintenant que j'ai solidifié ce que je pense de moi, que j'ai réparé un peu mon estime de moi et ma confiance en moi, mes relations amicales, elles sont… Je n'attends pas tout de chacun et chacune à tout moment. Et du coup, c'est vachement plus léger. Même les relations fortes, elles sont plus légères parce que, je ne sais pas, avant, je pouvais être extrêmement blessée qu'une amie ne soit pas disponible pendant un mois, deux mois, trois mois. Je devais me dire, non, mais ça ne va pas à la tête, mon Dieu, mais ça y est, c'est fini entre nous, mais qu'est-ce qui se passe ? Mais pourquoi ? Mais oh my God, aujourd'hui, je suis capable de m'entendre avec quelqu'un qui vient d'avoir un gamin, peut-être qu'elle est très occupée et que juste un SMS de temps en temps, ça suffit. Et ce n'est pas très grave parce que pendant cette période-là, je m'éclate avec tel et tel autre ami qui, justement, viennent d'être célibataire, elles ont plus de temps. Et puis après, ça rechange. Il y a moins d'intensité. Intensité, ce n'est pas le bon mot parce qu'elles sont intenses, mes relations, mais c'est moins une question de vie ou de mort.

  • Lisa

    Et alors, dans les cercles, il y en a un dont tu n'as pas parlé et dont on va parler maintenant. C'est le cercle amical que tu t'es fait grâce à Instagram et à ton podcast. Alors, j'ai envie que tu nous racontes tout. Quel est ce cercle amical ?

  • ELODIE

    C'est clair qu'on a dit qu'on allait parler de ça, mais ce cercle amical, en fait, pour de vrai, il peut aller dans tous les cercles. Ah oui, ok. C'est ça. Donc là, on va parler d'un type d'amis, c'est des amis qu'on se fait à distance, et je suis super contente qu'on ait choisi ce sujet, mais techniquement, dans mes amis à distance, j'en ai qui correspondent. Alors, pas des voisins, parce que par définition, ils sont à côté. Mais tu vois, j'ai des amitiés un peu légères, un peu lointaines, où on se parle peut-être deux fois par an, mais par contre, on se fait des likes sur les stories à chaque fois. Donc voilà, c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné jusqu'à maintenant, parce qu'elle rentre dans différents... Mais toujours est-il que ce dont on avait parlé, quand tu m'as gentiment invitée, j'ai dit, ah, j'aimerais trop parler de ça, parce que c'était une surprise pour moi. J'atteins un âge... Très vieux.

  • Lisa

    Oh là, oh là, non, non,

  • ELODIE

    non.

  • Lisa

    Mais en fait… Ne dis pas ça. Non,

  • ELODIE

    je sais. Je ne sais pas. Mais justement, j'avais cette croyance de dire…

  • Lisa

    On ne se fait plus d'amis.

  • ELODIE

    Tu me calmes. Je vais repasser 40 ans, c'est fini. Tu vis avec les amis que tu as déjà. Et puis, c'est comme ça, quoi. Et en fait, j'ai été surprise moi-même par le fait que ma vie amicale a beaucoup bougé ces dernières années. Et notamment, j'ai beaucoup d'amitié. à distance, vraiment. C'est-à-dire que j'ai une dizaine de personnes dans ma vie aujourd'hui, dans mon cercle amical, y compris des cercles extrêmement proches, qui sont des personnes que je n'ai jamais rencontrées dans la vraie vie, enfin, que j'ai rencontrées par Zoom, mais je veux dire, on ne s'est jamais vues physiquement. Elles ne sont jamais venues chez moi, je ne suis jamais allée chez elles, on ne s'est jamais retrouvées en vacances ou que ce soit, on n'a pas cette proximité-là. Et pour autant... certaines de ces amitiés à distance sont vraiment des amitiés très fortes et très intenses parce qu'il y a autre chose en fait. Je ne sais pas si c'est grâce à la distance ou à cause de la distance mais en tous les cas, moi j'ai constaté que la distance n'était pas du tout un frein au fait de créer des liens très forts qui parfois peuvent supplanter des relations de plus long terme avec des gens que je connais depuis plus longtemps. mais qui ont moins de temps aujourd'hui ou qui s'intéressent moins aux mêmes choses que moi. Et la différence, c'est que le fait de rencontrer des gens par Instagram, par Instagram, ça veut dire plusieurs choses. C'est soit j'ai rencontré des gens où moi, je suis leur compte et en interagissant avec leur contenu, on a créé des liens et tatati, on est devenus copains. Soit c'est des gens qui suivaient mon compte et mon podcast et la même chose s'est passée dans ce sens-là. Soit c'est aussi des gens avec qui j'ai participé à des activités communes. soit sur Instagram des fois il y a des challenges j'allais dire séminaire mais c'est pas ça le mot des challenges ou des espèces de workshops organisés justement par des nutritionnistes ou des coachs etc du coup les copies d'Instagram l'avantage important dans ces relations après coup on y réfléchissant parce que sur le coup moi j'ai juste suivi le flow mais c'est de se dire ben en fait c'est des gens qu'on rencontre sur des thématiques communes C'est-à-dire que soit c'est des personnes qui sont venues sur mon podcast et donc on a parlé justement de grossophobie, déconstruction, féminisme, etc. Et du coup, ça crée un lien qui est très fort, qui contrairement à mes copines de collège, ce qu'on avait en commun, c'est d'être au collège. Et du coup, maintenant qu'on a 40 ans, on n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt, on n'a pas toujours les mêmes sujets de discussion. Alors que quand on rencontre des gens liés soit à mon podcast, soit, comme je disais, où moi, je vais les rencontrer sur leur compte, ça veut dire que notre point commun, c'est vraiment nos centres d'intérêt. d'aujourd'hui, de ce qu'on fait aujourd'hui. Et par exemple, tu vois, la différence que je fais, c'est que la plupart de mes amis historiques, c'est-à-dire que j'ai rencontré avant Instagram et tout ça, c'est des gens qui ne s'intéressent pas du tout à mon podcast, qui ne l'écoutent pas, qui ne sont même pas forcément abonnés à ma page du podcast, qui ne s'intéressent vraiment pas particulièrement à ça. Alors que pour moi, c'est un podcast que j'ai créé depuis un an et demi, ça fera deux ans en mars. C'est quelque chose d'énorme pour moi, ça a été un truc de dingue. d'investir les réseaux, de devenir créatrice de contenu, d'avoir 1 700 personnes qui me suivent, d'avoir des gens qui écoutent ce que je raconte. Et du coup, parfois, avoir des amis qui n'ont même pas un star, qui n'écoutent pas de podcast et qui n'écoutent pas le mien, c'est vrai que ça enlève tout de suite un énorme sujet de conversation. Un petit peu comme pour certaines amies qui ont eu, tu vois, entre 35 et 45, ça a été le grand chelème mariage-enfant et que moi, j'ai Je n'ai pas du tout été dans ce bateau-là. Je ne suis ni mariée, ni enfant, ni rien. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amie avec des gens qui ne vivent pas la même chose que nous. Mais là, ça veut dire que j'ai rencontré des amis qui correspondaient à mes centres d'intérêt.

  • Lisa

    Ton quotidien ?

  • ELODIE

    Oui, qui correspondaient à des choses que je fais au quotidien. Et puis, c'est con à dire, mais qui correspondaient à ma réalité. Moi, j'avais très peu d'amis grosses, par exemple. Je n'avais quasiment pas, encore une fois, parce que c'est des gens que j'ai rencontrés par la vie. C'est-à-dire qu'au boulot, je ne suis pas devenue copine. Genre, toi, tu n'es pas grosse, tu n'es pas ma copine. Je ne suis pas sectaire à ce point-là. Le fait d'être sur des forums, deux personnes grosses qui discutent de sujets, je me suis retrouvée à créer des amitiés avec des gens qui ont la même réalité corporelle que moi. Et ça, ça a été un soulagement incroyable. de pouvoir échanger avec des gens qui connaissent, qui savent ce que ça veut dire de trouver des fringues grande taille, qui savent ce que ça veut dire d'avoir la trouille, de se mettre en maillot de bain, qui ne vont pas, quand je rentre de chez le médecin ou quand mon médecin me dit, il faut que vous preniez rendez-vous avec un nouveau spécialiste et qu'immédiatement, c'est l'angoisse parce qu'on sait tous que dès qu'on voit un nouveau médecin, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'horriblement grossophobe et de passer un très mauvais moment. Eh bien, mes potes grosses, elles sont toutes là, oh my God, je suis désolée pour toi. Mes amis historiques, c'est un peu genre ça leur passe au-dessus. Ils ne comprennent même pas pourquoi ça me stresse. Même si je leur raconte, même s'ils sont très sympas, même s'ils sont très empathiques, ils ne sont pas gros. Ce n'est pas quelque chose qu'ils ont vécu eux-mêmes. Et au début, je n'avais pas trop compris que c'était ça. Mais ça me l'a fait aussi après quand je suis devenue copine avec deux ou trois personnes qui créent du contenu sur Instagram, qui ont des podcasts. Et pareil, de me retrouver avec des gens qui… flippe un petit peu quand l'algorithme commence à faire n'importe quoi. On aimerait tous en avoir rien à foutre du nombre de likes, mais on se rend bien tous compte qu'il est quand même…

  • Lisa

    C'est sympa.

  • ELODIE

    Et du coup, avoir des gens qui comprennent ça, qui s'y intéressent un peu et tout, je trouve ça intéressant. On peut en rigoler, on peut se rassurer. On peut apprendre des choses aussi, tout simplement, de se donner des conseils sur les outils qu'on utilise. Et je trouve que la différence… Mes amies les plus récentes, Est-ce que je vais genrer au masculin ? Non, je crois que c'est quand même principalement des nanas. Mes amies les plus récentes, c'est ça, c'est les personnes qui sont complètement en lien et en alignement avec mes sujets du moment. Et c'est très agréable et ça fait beaucoup de bien. Après, il y a un très gros... Moi, je n'ai aucun problème avec la distance parce que par ailleurs, mes maladies chroniques font que je sors extrêmement peu. Donc, je suis extrêmement... casanière, je travaille en 100% télétravail, je n'ai plus la capacité de sortir et tout. Donc, de toute façon, même mes potes autour de moi, ce ne sont pas des gens que je vois souvent. Quoi qu'il arrive, je n'ai pas l'occasion, je ne vais plus au cinéma, au resto, toutes ces choses-là, ce sont des choses que je ne fais plus. Donc, même mes amis historiques que j'ai rencontrés dans ma sphère, même mes voisins, par exemple, il peut très bien se passer deux, trois semaines sans que je vois mes voisins. Ce n'est pas un frein pour moi de ne pas voir les gens. Parce que finalement, je me rends compte que parfois, j'ai plus de contacts avec mes potes à distance qui passent forcément à un moment dans la journée sur WhatsApp, sur Insta, et qui forcément vont faire un petit clin d'œil. Comment ça s'est passé ta réunion d'hier ? Comment ça va ton pied ? Parce que la semaine dernière, je me suis défoncée le pied. Ah mince ! Que les gens... qui vivent à proximité de moi sont moins disponibles et on n'aura pas ces petits contacts-là. Donc, moi, le fait qu'on soit à distance, ce n'est pas un problème. Ce qui est important, par contre, parce que j'ai certaines relations à distance qui ont foiré ces dernières années, ce qui est important, c'est quand même de rester sur la même longueur d'onde. C'est quand même qu'il y ait un... C'est comme pour les relations de proximité. Il faut qu'il y ait un échange, il faut qu'il y ait une égalité, une équité, on va dire, dans la relation.

  • Lisa

    Ça veut dire quoi ? Ah, pardon, vas-y.

  • ELODIE

    Vas-y, vas-y,

  • Lisa

    je t'en prie. J'allais te couper parce que j'ai envie de savoir ça veut dire quoi être sur la même longueur d'onde ? C'est-à-dire qu'on a la même intention dans la relation. C'est-à-dire que si moi, cette pote, elle est en train de devenir une pote du quotidien, justement, et qu'elle, pas du tout, elle me voit comme une pote une fois de temps en temps, que ce soit en présentiel ou à distance, ça ne va pas marcher, en fait. Parce qu'on n'a pas les mêmes attentes. Ou alors, il faut être très clair et il faut accepter de ne pas être... Mais moi, je ne suis pas très à l'aise avec les relations où il n'y a pas cette... cette équité en fait. Je ne me sens pas à l'aise d'être celle qui est demandeuse quand l'autre a plus besoin de distance. Et l'inverse est vrai aussi. Je ne suis pas à l'aise si moi je suis très distance et que la personne, elle, me recontacte tous les jours. Donc, c'est important d'avoir cette même longueur d'onde. Et il y a aussi dans les moyens de la relation. C'est-à-dire que la plupart de mes potes là, on est assez d'accord et peut-être qu'on est des hystériques et extrêmement chiantes, mais en gros, si je t'envoie un SMS ou un WhatsApp aujourd'hui et qu'il n'y a même pas un petit like dans les trois jours qui viennent alors que tu es passé trois fois sur WhatsApp je ne vais pas forcément très bien le prendre tout le monde n'a pas besoin d'être comme moi j'aime bien être entourée de gens qui ont ce genre d'approche de se dire justement je sais que mes potes, j'appelle ça des potes du quotidien parce que c'est vraiment ça c'est des potes avec qui tu papotes en faisant ton repas du soir c'est des potes avec qui tu racontes ta journée au bout de boulot. C'est des potes aussi avec qui tu rigoles en regardant Miss France. Non, ça, j'ai abandonné. C'est genre Koh Lanta, tu vois, qui regarde Koh Lanta où l'amour est dans le pré avec toi. Eh bien, ces potes-là, moi, je sais que c'est des potes qui ne vont pas me faire le coup de je ne te réponds pas pendant plusieurs jours ou inversement, qui ne vont pas me faire le coup de m'en vouloir à moi quand j'ai besoin de prendre du recul parce que moi, je suis quelqu'un d'introvertie dans les relations. C'est-à-dire que c'est un peu 50-50. Ça me nourrit énormément, mais ça m'épuise aussi beaucoup. Et ça m'arrive régulièrement. La plupart du temps, le week-end, je suis un peu en mode j'éteins les réseaux et j'éteins mon portable.

  • ELODIE

    Et donc,

  • Lisa

    parmi les amis qui ne peuvent pas comprendre ça, j'ai eu certains amis pour qui ce n'était pas gérable, qui trouvaient que c'était un abandon, sachant que je ne suis pas complètement code. Si ma pote vient d'apprendre qu'elle a un méga cancer le vendredi, non, je ne vais pas lui dire, ne me parle pas du week-end. Je ne suis pas un monstre non plus,

  • ELODIE

    je suis une amie.

  • Lisa

    Par contre, oui, j'ai besoin que les gens sachent que de temps en temps, ça n'a rien à voir avec l'affection que je leur porte et avec ma façon d'apprécier nos relations. Parfois, j'ai besoin de couper un peu parce que c'est là que je me ressource beaucoup. Donc, les gens qui ne comprennent pas ça, c'est ça. C'est ça que je veux dire un peu sur la même longueur d'onde. Il faut qu'on ait un peu les mêmes modes de communication. C'est pareil, une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui n'aimait pas du tout les vocaux. Aujourd'hui, je trouve qu'avoir une relation à distance sans utiliser les vocaux, c'est compliqué en fait. Parce qu'un vocal, quand même, ça te permet d'avoir le ton de la voix, ça te permet de l'écouter quand toi, tu es dispo. Hier soir, j'ai fait quand même le truc le plus drôle, on en a beaucoup rigolé, parce qu'on s'est échangé une dizaine de vocaux à 22h30 avec une pote. Techniquement, on aurait dû s'appeler. Oui,

  • ELODIE

    mais ce n'est pas pareil. Ce n'est pas pareil. Le temps, le mode asynchrone, je trouve que c'est différent. Là, tu étais dispo, donc tu as eu la possibilité de répondre à ses vocaux. Mais un appel, il faut que tu sois pleinement dans le truc.

  • Lisa

    Ça fait bien rire.

  • ELODIE

    C'est marrant.

  • Lisa

    On aurait pu s'appeler en fait, mais on ne savait pas. Au début, quand on a échangé, c'était juste deux petits messages. Puis bon, de fil en aiguille, ça a duré un peu plus longtemps. Mais c'est rigolo aussi. Mais voilà, quelqu'un qui serait complètement allergique aux vocaux, à WhatsApp, à Discord, à Telegram, à Instagram, moi, j'aurais du mal à avoir une relation à distance. Moi, j'ai connu une vie où il n'y avait pas de téléphone portable et Internet. Je suis assez vieille pour ça, donc je sais ce que c'est. d'avoir des relations où on s'envoie que des cartes postales et tout. Et c'est quand même extrêmement chiant, quoi.

  • ELODIE

    Il y a moins cette immédiateté, le lien du quotidien et tout ça. Évidemment, tu l'as beaucoup moins. Oui.

  • Lisa

    Mais je trouve ça super cool parce que c'est vraiment, c'est des très chouettes amies. Tu vois, on aurait pu croire, j'ai écouté d'ailleurs un podcast comme ça sur l'amitié qui disait que les amitiés à distance, c'était cool. Heureusement, aujourd'hui, il y a des outils, mais bon, quand même, il faut se voir une ou deux fois par an. Et moi, je n'étais pas hyper d'accord parce que déjà, tout le monde n'a pas les moyens de prendre le train, la voiture, s'organiser des vacances à l'autre bout de la France ou à l'autre bout de l'Europe. Parce que là, en l'occurrence, dans mes amis, il y a la Belgique, il y a l'Allemagne, il y a l'Angleterre, il y a l'Écosse, il y a le Mexique. Enfin, je ne vais pas aller une fois par an au Mexique, ça ne va pas arriver. Sauf que ce n'est pas grave, en fait. Parce que c'est pas... Oui, il y a Canada... Non mais purée, vraiment, j'ai des amitiés everywhere. Et du coup, je ne trouve pas ça complètement juste. J'entends que des gens aient besoin de ça. Ça, je suis d'accord. Je sais qu'il y a des gens qui ont besoin du contact physique, de se voir physiquement et tout, mais moi, je me rends compte que ce n'est pas le mien et que là, la plupart des amitiés que j'ai créées, ce n'est pas le leur non plus. D'ailleurs, dans nos conversations, ça ne revient pas le côté j'espère qu'on pourra bientôt se voir j'espère qu'on aura bientôt l'occasion de se voir Par contre, ce qu'on a fait, c'est que là, tu vois, j'ai fait des méga travaux chez moi, j'ai refait toute ma maison, j'ai fait chier tout le monde avec… enfin, pardon. j'ai pas fait chier tout le monde, mais disons que ça a été un gros sujet parce qu'organiser des travaux à toi toute seule, tu vois, les choix de carrelage,

  • ELODIE

    de peinture,

  • Lisa

    c'est chiant. Mais du coup, j'ai fait des room tours ou j'ai fait des vidéos. C'est le truc qu'on avait regardé. Et du coup, il y a une proximité sans qu'elle soit jamais venue chez moi, en fait. Et moi, pareil, elles m'ont montré leur maison. Comme je te dis, des fois, on cuisine ensemble, des fois, on fait du sport ensemble. Alors que moi, je suis quasi convaincue que si on était dans la même ville, je ne sais même pas si on ferait toutes ces activités vraiment ensemble.

  • ELODIE

    Oui, tu parlais justement dans les activités. Je vais revenir là-dessus. Tu parlais du militantisme, notamment anti-grossophobie et en non-mixité. Tu as parlé là du sport, de la cuisine. Vous faites d'autres choses ?

  • Lisa

    Alors moi, je fais pas mal de jeux. Ça, c'est pareil. C'est une de mes potes en ligne qui m'a fait découvrir ça. Moi, j'adore jouer. Enfin, tu vois, je veux dire, genre Time's Up.

  • ELODIE

    Ouais.

  • Lisa

    J'ai déjà fait un tribal. Ce que je fais le plus en vrai en ce moment, c'est des petits bacs. Et j'ai plusieurs groupes où je fais ça. J'ai un groupe où on fait du coaching. Et en fait, on se retrouve… Enfin, c'est un… On va dire un groupe d'échange et de parole. Une fois par semaine, on se retrouve, on papote et des fois, on joue. Et puis, des fois, il y a des copines où vraiment, on prend rendez-vous pour faire du jeu. J'ai une copine aussi qui aime bien dessiner. Donc, quand on papote, on a chacune nos crayons et on fait du mandala ou des trucs comme ça. Tu vois, c'est vraiment faire des activités. Et ça, je trouve que c'est important parce qu'une relation, elle ne peut pas exister sur le rien du tout. se confier et découvrir notre histoire et notre passé, c'est chouette, ça prend du temps.

  • ELODIE

    Ça dure un temps.

  • Lisa

    Normalement, il faut aller plus loin. Mais là, c'est faire un peu des choses ensemble, c'est se raconter le quotidien, même quand on n'est pas dans les mêmes histoires. J'ai certaines amies qui ont les mêmes difficultés que moi en termes de santé. Donc, tu vois, on se soutient aussi beaucoup sur nos maladies, sur nos rendez-vous médicaux, sur... tout ce que ça veut dire en termes de contraintes, les médicaments, les exercices de kibble 15 fois par jour, on se donne des petits tips comme ça. Donc ces relations-là, c'est vrai qu'on est peut-être un peu plus sur la confidence parce que c'est rare qu'on ait des gens à qui on puisse vraiment parler de tout ça. On n'a pas toujours envie d'en parler à nos familles parce qu'on ne veut pas les inquiéter, on ne veut pas les angoisser. Ce n'est pas toujours évident d'en parler aux médecins parce que les médecins sont des médecins. Et c'est pas mal des fois d'avoir des personnes justement qui peuvent comprendre dans les détails ce que ça veut dire d'avoir une maladie chronique. Et tu vois, j'ai une copine, elle, elle a eu un cancer. Donc moi, ce n'est pas du tout un cancer que j'ai. Moi, je ne vais pas guérir. Elle, on considère très fort qu'elle va guérir. Mais ça n'empêche qu'en ayant même deux maladies différentes et tout, on sait ce que c'est. Quand les gens nous disent allez, ça va aller mieux et que nous, on sait que non. que pour l'instant, c'est juste la galère. C'est une forme de soutien qui est précieuse. Et quelque part, le fait d'avoir de la distance, moi, ce que je trouve très beau, c'est qu'on est chacune dans notre zone de confort. On est chez nous. On peut être en pyjama, on peut être en pilou-pilou, on peut être avec sa bouillotte, on peut ne pas s'être brossé les dents. On s'en fout de nos teintes. Alors que dans les relations de proximité, par définition, ça veut dire... Si moi, je vais chez quelqu'un, elle a fait le ménage, elle prépare à manger. Si c'est chez moi, c'est pareil, on choisit ses fringues. Il y a tout un processus qu'on n'a pas besoin d'avoir quand on est sur des relations à distance. Et c'est super agréable. C'est beaucoup plus naturel, en fait.

  • ELODIE

    J'ai pris deux, trois notes en même temps que je t'écoutais et je me faisais la réflexion. Même dans l'amitié, et aussi dans l'amitié, il y a plein d'injonctions. qu'on se met ou que la société nous met sur, tu vois tout à l'heure, il y a un moment là, tu parlais du temps seul et du fait que si tu discutes pendant plusieurs jours avec quelqu'un et qu'après tu ne lui parles pas parce que le week-end, toi, tu as décidé que tu étais plutôt off sur WhatsApp et tout, tu as un peu l'injonction de continuer la conversation parce que c'est comme ça qu'on doit faire, tu vois. Tu as parlé aussi de ne pas parler de tous les sujets avec tout le monde et ça aussi. Il y a des fois un côté un peu injonction, en mode, si t'es vraiment ma copine, tu dois tout me partager. Je trouve ça flagrant et un peu gênant quand même.

  • Lisa

    Je suis assez d'accord. Il y a deux relations qui se sont terminées. Elles se sont terminées un peu pour ces raisons. C'est-à-dire que moi, je suis assez cash sur mes attentes. Du coup, j'ai besoin d'interagir avec des gens qui sont très clairs aussi. Cette histoire de ce n'est pas parce qu'on va discuter ensemble pendant presque deux jours d'affilée Parce qu'on est sur un sujet, machin, après, ça se passe, on ne se parle pas pendant trois jours. Moi, j'ai besoin de gens qui soient suffisamment sécurisés, suffisamment OK pour pouvoir faire ça. Et du coup, j'en parle très vite, en fait. C'est quelque chose, quand je sens qu'une relation devient un peu plus que juste quelqu'un que je croise de temps en temps sur les réseaux, quand je sens qu'on rentre, pour le coup, dans une relation amicale, moi, très vite, j'en parle, quitte à avoir l'air un peu relou, tu vois, quitte à ce que ça fasse frire des gens, d'ailleurs. Mais de vraiment dire, écoute, j'ai suffisamment d'expérience dans ce domaine pour vouloir être assez claire là-dessus. Voilà un peu comment moi, je fonctionne. Voilà mes attentes, en gros. Est-ce que toi, tu es pareil ? Et puis, il y a ceux qui te disent, ouais, moi… Ce n'est pas facile.

  • ELODIE

    Non,

  • Lisa

    ce n'est pas facile. Mais honnêtement, moi, je me suis trop cramée pour faire cette économie aujourd'hui. J'aurais trop la flemme de…

  • ELODIE

    Ah, mais ouais.

  • Lisa

    Tu vois, je suis d'accord que c'est inconfortable et un peu bizarre. Tu vois, c'est un peu comme quand on parle du consentement. Il y a des tas de gens qui disent, putain, c'est bon, est-ce que je peux t'embrasser ? Mais c'est ridicule, ça tue le romantisme, etc.

  • ELODIE

    Ouais, ouais.

  • Lisa

    Ben non. Bon gros paquet de dégueulasseries, moi, je préfère que ça tue un peu le romantisme. Et puis, on peut aussi réinventer où se situe le romantisme. Peut-être qu'on peut trouver ça incroyablement romantique, un mec ou une nana qui souhaite rester dans le corps.

  • ELODIE

    Qu'on nous le demande, évidemment.

  • Lisa

    Donc, là, c'est un peu pareil.

  • ELODIE

    Je te rejoins tout à fait sur le fait d'énoncer ses attentes. Ça enlève, je trouve, plutôt un poids que de se dire Ah là là, j'attends qu'elle me réponde. Pourquoi elle ne me répond pas ? Comment ça se fait ? Est-ce que c'est vraiment ma copine ? Ce n'est pas mon amie ? Je ne sais pas. Au moins, quand on sait comment la personne en face fonctionne et qu'elle nous le dit très clairement, c'est beaucoup plus simple d'entrer en relation, de maintenir la relation et puis de le dire clairement. Voilà. Moi, le week-end, je suis off. Et puis, c'est beaucoup plus facile.

  • Lisa

    Je suis d'accord avec toi. Mais en même temps, je me suis rendue compte récemment, dans une relation assez récente, on est toutes les deux relativement âgées. Enfin, âgées, pardon. Parce que j'ai certaines amies. Mes nouvelles amies, elles ont moins de 30 ans. D'autres, elles ont une petite trentaine. Ce que je veux dire, c'est que des personnes de plus de 45 ans. Et du coup, nous, on n'est pas très habitués à ces relations un peu claires. on met quelques limites et tout, il y a une personne avec qui ça a coincé parce qu'en fait, ce n'était pas sa culture. Ce n'était pas du tout son fonctionnement. Au début, elle était oui, évidemment, pas de souci et tout. Puis en fait, non. Par exemple, quand moi, je disais, je fais un break, je fais une petite retraite et tout, elle arrêtait de me parler. Du coup, c'était moi qui devais y retourner pour dire, alors, comment tu vas ? Elle me dit, je ne sais pas, j'attendais que tu donnes des nouvelles. Je dis, non, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Toi, tu me parles comme si de rien n'était. quand je te dis que je ne suis pas là le week-end, ça veut juste dire que tu n'attends pas que je te réponde. Mais si tu as envie de me raconter un truc, raconte-moi un truc. Juste, ça veut dire que je ne te répondrai pas aussi vite que d'habitude. Mais l'idée, ce n'est pas que toi, tu te mettes en retraite. C'est moi qui suis en retraite. Et on en a parlé plusieurs fois et on a essayé de recaler ça. Et moi, il y a aussi des choses d'elle que je ne comprenais pas. Il y a un moment où c'est devenu trop confus et justement de se dire, si au final on va passer trois mois à essayer de définir les règles, c'est que ça ne va pas fonctionner. C'est qu'on ne s'apporte pas ce dont on a besoin de s'apporter. Et ce n'est pas grave, ce n'est pas une tragédie. Mais je trouve que mettre les règles sur la table, ça a quand même le mérite de s'éviter ça. Après, on peut le faire sous forme humoristique, détendue. Ce n'est pas obligé non plus d'être hyper carré. Oui !

  • ELODIE

    Et puis si quelqu'un s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles pendant deux jours, il peut tout simplement envoyer un petit message pour savoir comment ça va. Et en fait, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il y a un côté un peu magique, comme on espère dans les relations amoureuses, rencontrer le prince charmant qui va arriver et qui sera le plus beau, le plus musclé et le plus riche. On imagine un peu aussi que la relation amicale, elle va fonctionner toute seule. Or, ben... Ça ne fonctionne pas si tu ne parles pas de certaines attentes, si tu ne discutes pas, même en plaisantant, en effet, de certaines règles, ou que tu n'as pas remarqué au bout d'un certain moment comment l'autre personne fonctionnait et tout ça. Il n'y a rien de magique.

  • Lisa

    Et c'est en ça que des fois, c'est frustrant parce que oui, on est tous élevés dans cette espèce de pseudo-romantisme à la con et on a aussi des relations amicales. Alors que moi, je trouve qu'en vrai, les relations amicales, c'est comme les relations amoureuses, ça se travaille. Il y a des moments où on a beau avoir dit très clairement comment ça fonctionnait, on a quand même besoin de se rappeler de trois termes en disant, mais tu sais, ne t'inquiète pas, quand je ne t'appelle pas pendant deux ou trois jours, moi, je t'aime très fort, j'aime beaucoup notre relation. Dire je t'aime,

  • ELODIE

    c'est bien. Oh que oui !

  • Lisa

    pris dans les deux dernières années. Mais vraiment, moi, j'ai appris ça super récemment. Et c'est là aussi où je suis contente dans mes nouvelles relations, d'avoir des petites jeunes femmes, parce que je me rends compte qu'elles sont quand même vachement plus à l'aise avec ça. Et je trouve ça trop cool, parce que ça veut dire que ça va être de plus en plus simple pour tout le monde. C'est pour ça que des fois, je dis que je suis un peu une boumeuse, parce que oui, j'arrive à 50 ans, et moi, c'est la déconstruction et la valorisation de ce que c'est les relations amicales. C'est un peu récent quand même, tu vois, ce n'était pas exactement le cas dans mon adolescence et ma jeunesse. Et je trouve ça cool, là, d'avoir des gens qui, beaucoup plus clairement, affichent leur attente, qui sont capables de se dire qu'on s'aime, de se dire qu'on est potes, évidemment qu'on est amis. Tu vois, de franchir ces cas plats, je trouve ça chouette. Mais c'est vrai qu'il faut démystifier le fait d'être deviné par l'autre, de savoir tout seul que si je n'ai pas répondu à WhatsApp depuis deux heures, Ça veut dire que je boude et parce que je boude, ça veut dire qu'il faut qu'il vienne me... Tu vois, moi, il y a beaucoup de gens, par exemple, au début des relations, qui me parlent de ça. Et moi, je suis cash et claire et nette en disant, moi, je suis hyper directe. Si un jour, il y a un truc qui ne me plaît pas, tu le sauras de suite. Donc, si je ne te dis pas qu'il y a un truc qui ne va pas, ce n'est pas la peine de te faire...

  • ELODIE

    C'est que tout va bien.

  • Lisa

    Oui, c'est ça. C'est de dire, ne commence pas à dire, ouais, mais elle a employé tel mot, elle a dit tel truc, elle avait tel... Non, non. S'il y a un truc qui ne va pas, je ne le fais pas dans le passif agressif. Donc, si tu as l'impression que c'est passif agressif, c'est qu'il se joue quelque chose chez toi. Parce que moi, je ne fais pas ça. J'ai arrêté. Ce jeu-là, il n'est plus possible, il n'est plus gérable. Mais il y a beaucoup de gens qui sont là-dedans.

  • ELODIE

    Je pensais à ça exactement. C'est ce que je me disais. Je me disais, il y a tellement de relations où on est là-dedans.

  • Lisa

    aussi bien dans les désolé je refais le parallèle avec les relations amoureuses mais les histoires de fuis moi je te suis enfin on est un peu dans ce dans ce même genre quoi c'est on est gavé ouais film dans tous les valorise les relations pour que ce soit des relations intenses ça veut dire difficile difficile ça veut dire oui c'est ça ça doit être passionné ça doit être un même en amitié

  • ELODIE

    Et pas se comprendre, il doit y avoir des incompréhensions.

  • Lisa

    Que l'autre comprenne tout, ne comprenne rien. Mais non, ça peut être aussi cool, tranquille, pépère, en charentaise. Ouais,

  • ELODIE

    en communiquant, en fait, tout simplement, quoi. En se disant les choses et tout ça.

  • Lisa

    Dans tous les sens, c'est-à-dire, il faut aussi avoir le courage de s'entendre, de dire, tu vois, quand t'as dit ça, ça m'a un peu vexée, j'ai été touchée, j'étais pas à l'aise, excuse-moi, machin. Il faut savoir s'excuser, il faut savoir accepter que sans faire exprès, on peut blesser quelqu'un et il suffit de s'excuser. Il faut avoir le courage de dire quand nous, on a été blessés. Et c'est comme ça que c'est des relations saines et qui avancent. Parce que du coup, on n'a pas besoin d'être en hyper-vigilance sur nos gardes. Attends, là, elle a changé de ton, qu'est-ce que ça veut dire ? Là, elle n'a pas liké ma story. Tu crois qu'elle est énervée ? Est-ce que j'ai dit un truc ? Honnêtement,

  • ELODIE

    c'est dur.

  • Lisa

    c'est difficile de ne pas être là-dedans je vais dire merci pour vos problèmes de santé parce que j'ai plus le temps en fait, j'ai tellement plus le temps pour ça j'ai une énergie de dingue qui s'envole dans les trucs comme je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à marcher dans 5 ans, excuse-moi mais je n'ai absolument pas le temps de me prendre la tête pendant 15 ans sur elle a liké, elle n'a pas liké tu me dis si tu en as un évidemment c'est tout Et même parfois, ça m'est arrivé aussi qu'il y ait des gens qui me disent des problèmes. Récemment, j'ai une relation qui s'est arrêtée sur cette thématique où je n'étais pas assez si, j'étais trop sage, je ne faisais pas assez comme ça. Moi, j'ai choisi de dire stop. Moi, je veux bien travailler la relation, mais je ne veux pas me travailler moi. Je ne vais pas faire 15 séances de thérapie pour pouvoir répondre à tes attentes. Donc, si ce que je te donne et ce que j'ai à offrir ne te convient pas, n'hésite pas à aller le chercher chez tes autres amis. Et sauf que la personne l'a pris comme quelque chose d'extrêmement insultant, alors que moi, je le pensais sincèrement, en disant, désolé, si je ne suis pas à la hauteur de t'apporter ce que tu attends à cet endroit-là, à ce moment-là, puisque tu as plein de potes, n'hésite pas à aller le chercher chez d'autres potes. Peut-être que moi, je n'ai pas cette compétence-là. Et désolé, mais non, je ne vais pas monter en compétence, on n'est pas au travail, je ne suis pas là pour répondre à toutes tes attentes. Moi, je t'apporte ce que je suis moi. Désolée, c'est méchant. Non,

  • ELODIE

    c'est... En fait, tu sais, je suis un peu bloquée sur ce que tu as dit il y a une ou deux minutes en arrière sur le fait que tu n'as pas le temps. Tu n'as pas le temps et en fait, on devrait être toutes comme ça. Enfin, tu vois, dans le sens... Pardon, c'est maladroit ce que je viens de dire. Est-ce que vraiment, on a le temps de se faire chier à se demander si un... tel parce qu'il a pas liké notre story ou qu'il nous a pas appelé depuis trois jours alors peut-être qu'il nous déteste c'est épuisant et en fait ça résonne fort en moi parce que je suis pas mal comme ça et tu vois ma phrase quand j'étais ado c'était j'ai une copine à qui je demandais tous les jours mais tu me fais la gueule non mais tu vois Parce que je me demandais si ça allait, le côté dépendant, affectif dont tu parlais tout à l'heure, la grande place que l'amitié a toujours eu dans ma vie et tout ça. Et c'est vrai que je suis encore régulièrement dans des trucs à me dire à mince, qu'est-ce que j'ai écrit de travers dans mon dernier SMS pour qu'elle ne m'ait pas répondu au bout de X jours, alors qu'en fait, on n'a pas le temps, je suis dans ma vie, elle est dans la sienne. on est amis et puis c'est tout. Puis s'il y a un problème, elle me le dirait. Mais il y a aussi d'avoir la confiance dans la capacité de l'autre à exprimer des trucs qui vont ou qui ne vont pas. Ça aussi, tu l'as dit tout à l'heure, c'est un truc qui n'est pas facile à faire, de dire, écoute, là, ça m'a fait du mal. Oui, ce n'est pas facile.

  • Lisa

    C'est pour ça que là, je parle de ça en particulier sur les nouvelles relations, parce que je suis entrée dans ces relations en faisant. Mais sur mes relations historiques, les gens que je connais depuis 30 ans, 35 ans, évidemment que je n'ai pas commencé ma relation comme ça. Quand je les ai connues, j'avais 14 ans. Donc avec eux, c'est beaucoup plus difficile. Parce que justement, on a eu des règles de départ et puis elles ont changé 40 fois les règles et tout. Et du coup, j'ai essayé avec certaines justement de dire Là, c'est un peu trop chaud pour moi. Une demi-heure, il y a deux heures, j'étais avec un petit groupe de gens ma BFF de collège et tout. Et en ce moment, on n'arrive jamais à se joindre, on n'arrive jamais à se parler. C'est un enfer. Moi, ça me blesse parce qu'il m'arrive tellement de choses que pour le coup, de jamais pouvoir échanger avec elle. Il y a des moments où je suis en colère en me disant Non mais c'est bon, un mari, deux enfants, non mais c'est toutes les personnes pour un mari, deux enfants, vous n'avez plus à avoir d'amis, je vais crever quoi. Mais bref, sauf que justement, on s'est parlé, on a fait des vocaux un peu là-dessus. Là, on s'est reparlé en direct. Mais c'est vrai que dans ces relations-là qui datent d'il y a plus longtemps, c'est plus difficile parce qu'on n'a pas établi la relation sur ces bases-là. Là, j'y arrive mieux avec les relations nouvelles parce qu'on a commencé comme ça. Et puis parce que je te dis, encore une fois, aujourd'hui, moi, malheureusement, l'urgence de la maladie me porte dans le fait d'être très acharnée, dans le fait de changer ça. Mais ce que je souhaite en le partageant, c'est évidemment, l'idée, ce n'est pas de donner des injonctions aux gens. Mais justement, c'est de dire, essayez d'aller travailler votre dépendance affective, allez lire des trucs là-dessus, parce que vous méritez d'arriver à vous émanciper de ça et à vous libérer de ça avant que l'urgence vienne du fait d'avoir des maladies ou des problèmes. Et c'est très important de pouvoir être dans des relations. Moi, il y a certaines relations historiques dans lesquelles, ce que je viens de te dire, je n'y croirais pas. Moi, je le sais, j'ai certaines potes, si elles ne répondent pas à mon SMS pendant deux jours, oui, ça veut tout à fait dire qu'elles font la gueule. oui, ça veut tout à fait dire qu'il faut que je les recontacte et ça me fait chier. Mais c'est comme ça. Et on a beau en parler, ça ne change pas parce que c'est leur langage. Et là, c'est à moi de choisir est-ce que je veux rester dans cette relation en sachant que justement, je ne peux pas avoir confiance dans le fait qu'elle va me dire quand ça foire ou est-ce que ça devient trop dur pour moi. Et dans ce cas-là, c'est à moi de quitter cette relation. Mais c'est plus facile quand tu commences la relation sur un truc hyper clair, on se dit les choses. Et justement, en disant ce que tu viens de dire. Moi, c'est comme ça que je l'aborde, c'est de dire, pour qu'on ait une relation saine et tranquille, moi, je ne veux pas me prendre la tête nuit et jour à me demander si tu fais la gueule. Donc, on fait un deal toutes les deux, si tu fais la gueule, tu me le dis, et moi, si je fais la gueule, je te le dis. Déjà, on ne boude pas et on ne fait pas la gueule. Si on a un problème, on le dit, on ne dit rien, c'est qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter. Pour moi, la règle, elle est claire, parce que c'est une liberté de dingue quand on n'a pas besoin de se faire des nœuds au cerveau. Je suis désolée, mais dans les vies qu'on mène, avec le boulot… Moi, c'est simple, ma famille, c'est des nœuds au cerveau. Depuis que je suis née, c'est des heures et des millions d'heures de thérapie. Je suis désolée, mais ok, je fais ça pour ma famille, mais les amis qui sont des relations choisies, que je décide de faire entrer dans ma vie et qui acceptent de me faire entrer dans la leur, il n'y a pas moyen que ce soit aussi des nosseurs. Je ne peux pas, je ne peux pas. On n'a pas le temps pour ça. Il n'y a qu'une vie, il faut quand même un peu kiffer. Et je n'ai pas le temps de me prendre la tête sur Ok, ma mère a soulevé les sourcils. Ok, alors elle fait la gueule. D'accord. Ma copine Caroline, elle a dit ça. Ok. Alors, si Caroline, elle a dit ça, c'est que là, je dois me... Non, c'est un job à temps plein. Ce n'est pas possible. Mais c'est compliqué. Et c'est compliqué parce qu'on a une insécurité dans le lien. Et donc, c'est pour ça que ça vaut le coup de travailler sur soi, de comprendre justement qu'est-ce qui se joue, pourquoi je fais peser autant de choses sur mes relations et comment je peux me soulager de ça. Parce que ça peut... Encore une fois, c'est minimisé parce que c'est des relations amicales, mais honnêtement, ça peut vraiment être une source de stress importante. Et honnêtement, le moins on est stressé, le mieux c'est pour nous.

  • ELODIE

    Est-ce que, enfin là, on a balayé, on a parlé beaucoup de l'amitié en ligne et de tout ce que ça t'apportait de positif, mais j'imagine qu'il y a aussi des limites. dans le côté virtuel de la relation ? Qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas t'apporter ?

  • Lisa

    C'est ce qui est mignon aussi, parce qu'en me rendant compte de ce que ces amitiés à distance ne pouvaient pas m'apporter, ça a remis un coup de valorisation sur mes amitiés plus historiques et plus de présentiel. C'est qu'on ne peut pas se rendre des vrais services au sens... Genre, je ne sais pas... Tu as été aux urgences toute la journée d'hier. Tiens, je t'ai fait un plat de lasagne et je t'ai vidé de la vaisselle. Ou viens, je t'accompagne à ton rendez-vous médical hyper stressant. Toutes ces choses qui requièrent effectivement une présence physique. Ou je ne sais pas, quand il y a un gros coup de tristesse, on ne peut pas se faire un gros câlin, on ne peut pas se prendre dans les bras l'un de l'autre. Après, il y a mille et une façons de témoigner de son affection. Mais pour le coup, il y a des moments où ça, ça peut manquer. Tu vois ? Je me suis rendue compte quand j'ai vraiment eu une grosse aggravation de ma santé cette année, tout en ayant ces travaux à gérer et tout. Et voilà, mes potes qui sont venus, y compris des potes historiques, mais comme je disais tout à l'heure que là, il y en a un, il est venu m'aider à faire les cartons. Je crois que je ne lui ai pas parlé depuis. On n'a pas réussi à se choper une seule fois, ça fait six mois. Mais il est venu deux week-ends de suite m'aider à faire les cartons. Ma pote de Paris dont je vous parlais il y a deux secondes, ma BFF de collège, de lycée. elle a pris deux fois le TGV pour venir faire des cartons avec moi. Donc ça, ce côté je suis là forever on se connaît depuis 35 ans il y a aussi une intimité, c'est-à-dire que je dis n'importe quoi, mais le jour où je suis hospitalisée, il faut venir me chercher une chemise de nuit et des culottes, bon, je serais ravie que ce soit une pote que je connais depuis 45 ans, plutôt que ce soit quelqu'un que j'ai rencontré à la salle d'armes.

  • ELODIE

    Oui,

  • Lisa

    Il y a quand même des choses sur la proximité qui peuvent être chouettes. Mais j'avoue que là, cette année, ça m'a marquée parce que j'ai eu besoin d'aide et que du coup, j'ai remarqué que c'était super chouette. Et puis parce que mes amies à distance, elles me le disent des fois. Quand il m'est arrivé un pépin, elles me disent Ah purée, j'aimerais tellement te faire des gâteaux, venir te les apporter. Ou là, je dois customiser mes béquilles parce qu'elles sont moches et qu'elles me cassent le moral, donc je veux les peindre et tout. Mais il y a plein de gens qui disent Ah putain, j'aimerais trop pouvoir venir les peindre avec toi. Et qu'en fait, oui, je vais le faire toute seule parce que les gens que j'ai à proximité, ce n'est pas trop leur délire et tout. Donc, il y a quand même une réalité de présence et de soutien. réelle, tangible, qui est importante dans les relations en présentiel. Moi, j'aimerais bien quand même sur le papier que ces relations en distance, d'abord, j'aimerais qu'elles durent parce que moi, je commence toujours mes amitiés en me disant que c'est pour la vie. À part gros problèmes, je ne vois pas pourquoi des amitiés s'arrêteraient. Et du coup, je me dis, on a le temps, mais à l'échelle de la vie, j'aimerais bien pouvoir partir en vacances ensemble avec certaines ou faire un week-end. Mais par rapport à ce que je disais tout à l'heure, Je ne dis pas que c'est obligé de le faire tous les ans. Je ne dis pas que c'est obligé d'être régulier. Mais de temps en temps, pouvoir se retrouver en été autour d'un barbecue, ça peut être sympa aussi. Parce que l'autre chose, c'est que les amitiés à distance, elles sont très chouettes pour des one-on-one. Mais par exemple, moi, mes potes, je connais très peu leur famille. Puisque du coup, je ne connais pas forcément leurs enfants. Enfin, je connais leurs enfants et leur mari, pour ce que mes potes me racontent. Mais du coup, moi, je ne les connais pas au sens où je ne les ai jamais vus. Rencontrés. et du coup tu développes une relation très forte mais le jour où je vais me retrouver avec leur famille je les connais pas ils me connaissent pas, ils ont à peine entendu parler de moi et tout tu vois mes amis historiques c'est des gens dont je connais les conjoints, dont je connais les enfants tu vois c'est des amitiés un peu plus larges tu fais rentrer dans ta vie un peu plus de monde que uniquement ton ami que tu as rencontré tu vois alors que sur les amitiés à distance c'est facile d'être au téléphone qu'avec une personne. Et d'ailleurs, ça permet de dire aussi que ça requiert que ce soit très facile pour les conjoints ou conjointes. Parce que moi, j'ai connu ça aussi dans certaines relations. C'est l'espèce des copines avec qui je pouvais passer vachement de temps au téléphone et dès qu'elles se mettent en couple, il n'y a plus personne. Parce que le mec n'est pas forcément à l'aise, parce qu'elles n'osent pas parler devant leur mec. Et que du coup, toi, t'es là, OK, donc à ta prochaine rupture, alors, salut. C'est chaud, quoi, tu vois. Et là, c'est vrai que dans la plupart de mes relations amicales un peu en distance, soit c'est des personnes qui ont des relations de couple très apaisées, très cool par rapport à ça, soit c'est des personnes célibataires, tu vois.

  • ELODIE

    Ouais, ça rejoint ce que tu... Ce qu'on disait sur la hiérarchie, c'est-à-dire que comme on inculque que la relation couple, c'est la relation numéro un au-dessus des autres, on va plus attarder de temps et d'importance à nourrir la relation qu'on a avec son conjoint ou sa conjointe, plutôt qu'à prendre une heure pour aller discuter avec son ami. C'est malheureusement encore extrêmement fréquent la situation que tu déclenches là où... t'es hyper copine avec quelqu'un et du jour au lendemain, ciao, parce qu'elle a rencontré un mec.

  • Lisa

    C'est clair. Et puis le côté, des fois, moi, je fais la remarque de dire les amis à distance qui arrêteraient à cause de ça. Moi, j'ai envie de leur dire, mais si on habitait ensemble, ça ne te choquerait pas le samedi après-midi de dire à ton mec je vais faire du shopping avec Lisa. Mais sous prétexte que ce n'est pas aller faire du shopping et me papoter sur un Zoom. tu n'oses pas dire à ton mec que tu vas passer du temps avec moi. Mais pourquoi en fait ? À quel moment c'est plus acceptable que tu ailles rejoindre ta pote pour aller faire du shopping ou boire un thé ou je ne sais pas quoi. Mais par contre, s'il s'agit de boire ce thé pendant un call Zoom, non, c'est mal parce que puisque tu es à la maison, tu devrais être avec ton mec. Mais c'est quoi ce truc en fait ? Il y a encore beaucoup à déconstruire.

  • ELODIE

    Alors, j'avais envie de te poser une question difficile. ça serait quoi ton meilleur conseil pour quelqu'un qui a envie de créer du lien avec des personnes à distance au travers d'Instagram par exemple mais qui sait pas trop comment s'y prendre ?

  • Lisa

    Déjà la première chose que j'ai pas encore mentionné c'est le temps en fait c'est à dire que moi je suis pas arrivée en disant bonjour je voudrais être ta copine ça pour le coup je pense que c'est trop c'est trop brutasse tu vois par exemple moi j'ai un podcast j'ai un compte Instagram il y a des gens qui ont tendance à me voir un peu au dessus de ce que je suis tu vois et déjà je peux pas entrer en relation et être pote avec quelqu'un qui genre ah non mais c'est Lisa du podcast non moi je suis Lisa tout court en fait donc tu vois les gens qui sont un petit peu trop dans des commentaires un peu trop ça sera jamais vraiment des potes tu vois donc je pense qu'il faut être très sobre et très cool... et qu'il faut se donner le temps, en fait. Moi, ça a vraiment commencé, enfin là, mais quand je te dis à dizaines d'amis, il y en a, on papote sur Insta depuis cinq ans peut-être, et c'est cette année qu'on est entrés dans un truc un peu plus affectif, quoi. Parce que... Au début, moi, tout simplement, déjà, moi, je like tout ce que je vois. Moi, je sais le boulot que c'est de créer des trucs sur Instagram. Donc, en gros, moi, je ne fais pas du… Tu sais, quand on regarde les stories en quatre minutes et tout. Moi, quand je regarde une story, je la regarde. Et si j'écoute et si je lis ce qu'il y a écrit, je mets un petit cœur parce que ça m'a forcément parlé. Je fais assez souvent des commentaires. C'est-à-dire que… soit je poste des commentaires sur des publications, soit quand quelqu'un fait une story, je ne sais pas, pour raconter une grosse galère, je vais faire un petit commentaire en mettant des petits émojis. Au bout d'un moment, je peux mettre des petits commentaires. De temps en temps, je vais dire, moi, c'est pareil. Et puis, on voit si ça prend. Des fois, ça ne prend pas du tout. Et puis, des fois, on commence à se parler. La personne, elle vient me poser des questions. Et voilà, petit à petit, on échange. C'est vraiment, c'est un peu comme dans la vraie vie quand même. C'est-à-dire, c'est comme si je dis n'importe quoi, tu t'inscris à un cours de dessin, tu ne vas pas trouver ta dernière pote le premier jour du cours. D'abord, tu commences par voir un petit peu ce qu'il y a par là. Des fois, tu rigoles des mêmes choses. Des fois, je sais qu'il y a des gens qui m'ont envoyé des vannes, par exemple, sur des épisodes que j'ai faits. qui a envoyé un truc, ça m'a fait penser à toi et ton histoire framboise. Et voilà, on rentre un peu dans l'humour, dans les liens. Et puis après, on voit. Et quand on voit un petit peu comment passer à l'étape suivante, c'est de dire, ça te dirait qu'on… Déjà, à l'étape suivante, c'est comme dans une relation amoureuse, c'est quand on échange ton WhatsApp. La bonne nouvelle, c'est que maintenant, ça va être de moins en moins nécessaire parce que sur Instagram, on peut faire des calls vidéo, des calls audio, on peut faire des vocaux. Donc ça, c'est cool parce que… Il y a deux ou trois ans, ça n'existait pas. Donc, si on voulait pouvoir enregistrer plus de 50 secondes de vocale,

  • ELODIE

    il fallait aller ailleurs.

  • Lisa

    Il fallait changer le numéro de téléphone. Et puis après, voilà, de dire… Justement, c'est comme ça aussi. Il y a deux personnes qui m'ont dit, Tiens, il y a une conférence la semaine prochaine. Je vais y aller. Est-ce que ça te dit ? Par exemple, quand je parle de gens que je regarde sur Twitch, souvent, il y a des personnes qui me disent Moi aussi, je vais regarder le live. Et puis, du coup, on en discute. Voilà, c'est un peu comme ça. Mais je dirais que c'est vraiment avec le temps. Il faut être patient. Il ne faut pas se précipiter. Il faut y aller tranquille. Et puis, quand ça part, ça part. Et quand ça part, justement, c'est là qu'il faut dire Oh, dis donc, mais j'ai l'impression qu'on est en train de devenir amis. Et puis, c'est là, oui, mais pour être sûre qu'on est bien sur la même longueur de lance. Et puis, oui, proposer peut-être des soirées-jeux, ça peut être sympa. Participer à des soirées-jeux quand il y a un peu plus de monde. Mais moi, je pense que ce qui a été le plus, c'est le temps. Ça s'est fait très doucement, très délicatement. D'accord. Et le plus facile, quand même, c'est les relations que j'ai créées au sein de... de groupe de parole. Parce que là, pour le coup, on se parle toutes les semaines, on apprend à se connaître. C'est assez facile de se faire des messages privés sur le site qui est utilisé pour le groupe de parole. Et de fil en aiguille, ça va un peu plus vite. Sur Instagram, c'est vrai que c'est un peu plus long parce qu'il y a des gens, ils ont quand même vraiment beaucoup, beaucoup de messages privés.

  • ELODIE

    Donc, laisser le temps au temps, quoi. Ok.

  • Lisa

    Oui, ne pas hésiter à marquer. à marquer son intérêt mais de laisser le temps. Je ne pense pas qu'Instagram, ce soit le lieu pour trouver des potes ultra rapides. Ça ne peut pas marcher comme…

  • ELODIE

    Cinq heures avec quelqu'un. Oui, voilà.

  • Lisa

    C'est ça. Ok. Oui, c'est ça. Mais ça peut être aussi, je ne sais pas, dans la vraie vie quand on rencontre des gens, échanger Insta et ça peut permettre de voir justement où la relation peut aller, tu vois.

  • ELODIE

    Avant de terminer, est-ce que tu as un message que tu aimerais faire passer à tes amis virtuels, à tes amis à distance ?

  • Lisa

    Si par hasard elles m'écoutent parce que je vais leur dire 15 fois qu'il faut qu'elles viennent. Que je les aime beaucoup, que je suis hyper contente d'avoir eu cette surprise de la vie. Parce que vraiment, moi j'étais très convaincue que c'était terminé. Alors non seulement j'étais en train de vieillir, mais en plus j'étais en train d'être de plus en plus malade. Et donc, de sortir de moins en moins de chez moi. Donc, il y a un moment où je me disais, bon, 1 plus 1 égale 2, quoi. Tu ne sors plus et tu es malade. Bon, comment tu vas rencontrer des gens, quoi. Et donc, je les remercie vraiment qu'on se soit fait cette surprise à toutes. Parce que moi aussi, elles ont la petite boumeuse là qui est entrée dans leur vie. Et puis, ouais, j'aime beaucoup. J'ai une carte comme ça que j'avais trouvée sur Redbubble. C'est... Merci de me... Attends, c'est thank you for being part of my world Et c'est ça, c'est merci de faire partie du monde et de m'avoir fait une place dans votre monde Parce que c'est ça, c'est ça qui est super bon dans l'amitié. On s'est laissé une petite place à chacune. Et aujourd'hui, il y a des personnes, il y a notamment trois, quatre personnes auxquelles je pense là maintenant qu'il y a un an, on n'était pas aussi proches. Et là, si on se parle… pas tous les jours, c'est qu'il y a un truc bizarre dans le sens que toi, t'as pas. Mais plus au sens, putain, elle a eu une grosse journée de merde au boulot ou quoi ?

  • ELODIE

    Alors, c'est déjà la fin de l'épisode. Où est-ce qu'on va pouvoir te retrouver sur Internet et où est-ce qu'on peut écouter ton podcast ?

  • Lisa

    Alors, mon podcast, il est sur toutes les plateformes normalement. Mon gros podcast, tout attaché. Sur Internet, j'ai mon compte, mon gros podcast. J'ai un compte public aussi qui s'appelle c'est mon ancien compte, ne me jugez pas. Il s'appelle About a French Curvy Journey. Oui. À propos d'un voyage en courbe française. Voilà, en gros, on va le dire en français. Parce que je ne veux pas changer de nom, parce que ça fait presque huit ans que j'ai ce compte, que je postais énormément en anglais avant et je connais plein de gens en anglais. Sur ce compte-là, c'est un peu plus… C'est un compte un peu plus perso. Donc, c'est politique, il y a des trucs en anglais et tout. Et du coup, voilà, c'est mes deux lieux principaux, en tous les cas publics, pour me retrouver sur les réseaux et sur Internet. Je n'ai pas de site, je n'ai pas de page, je n'ai pas encore de TikTok. Je suis en train de découvrir le monde de Twitch, donc vous n'êtes pas à l'abri d'avoir une chaîne, mon gros podcast Twitch.

  • ELODIE

    Ah, cool !

  • Lisa

    Mais pour l'instant, c'est plutôt sur Instagram. Je ne m'éparpille pas trop, parce que les réseaux ne sont pas tous ultra sympas, il faut quand même bien le reconnaître. Et Instagram, je trouve que c'est encore un lieu assez friendly, à part l'algorithme qui peut être vraiment saoulant. Je trouve que c'est plutôt cool. Mais encore une fois, c'est plutôt cool parce que je choisis ce que je suis et que je ne vais pas sur les comptes qui font qu'on se sent complètement nul. Voilà,

  • ELODIE

    ouais, ok. Très bien, super. Eh bien, écoute, merci beaucoup Lisa.

  • Lisa

    Avec plaisir. Merci beaucoup à toi pour l'invitation. Merci pour ce podcast et cette thématique. Il y a plein de choses à dire. Tes épisodes sont déjà géniaux. J'ai bien envie de... Merci....de toutes les personnes qu'on rencontre à travers toi. C'est très sympa.

  • ELODIE

    C'était l'épisode 38 du podcast Gang de Copines. On m'entend le dire à un moment, mais cet échange pour moi a été vraiment... On a abordé beaucoup de sujets très profonds, très importants sur l'amitié. Et il y a aussi des sujets qui, moi-même, ont fait réfléchir et avancer la hiérarchie amicale, partager ses attentes, la temporalité dans les amitiés, le temps que ça prend pour se faire des amis, les comportements passifs-agressifs. J'espère que ce sera la même chose pour vous. Peut-être que ça résonnera ou ça vous... donnera des idées sur ce que vous attendez de vos cercles amicaux. Si c'est le cas, n'hésitez pas à venir m'en parler sur Instagram. Le compte c'est gangdecopinespodcast et potes s'écrit comme une pote. Et parce que cet épisode sort pendant les fêtes de fin d'année, je voulais terminer par envoyer un petit peu d'amour, une pensée pour toutes celles et ceux pour qui cette période est difficile. Parce que pour plusieurs raisons, ce n'est pas forcément toujours simple. non plus pour moi et on peut avoir une ou plusieurs raisons qui font que ces fêtes ne sont pas forcément un moment aussi doux qu'on l'aimerait. On n'est pas seul et pour celles et ceux qui le sont, seul, je pense aussi à vous et j'aimerais que vous trouviez une petite dose de réconfort en écoutant ces mots. Voilà, à bientôt !

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Description

Dans cet épisode, je m'entretiens avec Lisa, la créatrice du podcast Mon Gros Podcast, pour explorer un sujet essentiel : les amitiés à distance et la sororité virtuelle. 🌍✨

Peut-on vraiment créer des liens aussi profonds à distance ? Comment les réseaux sociaux, les podcasts et autres outils numériques permettent-ils de tisser des relations authentiques, même quand le contact physique est absent ? Ensemble, nous discutons de la dynamique des amitiés virtuelles, qui offrent la possibilité de se connecter autour de passions communes, tout en n'étant pas un substitut au soutien physique des amitiés en face à face.


Lisa nous livre également ses réflexions sur la nécessité de transparence dans ces relations, où l’établissement de limites claires est crucial pour maintenir des liens solides et sains. La construction de ces amitiés prend du temps, mais avec patience et engagement, elles peuvent devenir tout aussi durables et significatives que celles qui se vivent au quotidien.

Nous abordons aussi des sujets plus personnels, comme l'impact de son parcours en tant que personne grosse vivant avec des maladies chroniques sur ses amitiés et sa vision des relations sociales. Lisa nous parle de la façon dont elle déconstruit les stéréotypes et les discriminations à travers son podcast, tout en mêlant réflexions politiques et témoignages personnels.


Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment les amitiés virtuelles peuvent compléter ou enrichir les amitiés en personne.

  • La place essentielle de la sororité dans des luttes comme la grossophobie.

  • La façon dont les amitiés évoluent avec le temps et les changements personnels.

  • L'importance de poser des limites et d’être transparent dans les relations à distance.


Le podcast de Lisa sur Instagram : https://www.instagram.com/mongrospodcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ELODIE

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Lisa ! Bonjour !

  • Lisa

    Lisa, tu as 47 ans, tu es la créatrice et l'animatrice du podcast Mon Gros Podcast. Tu t'identifies comme une personne grosse, tu souffres de maladies chroniques et tu as une vie amicale bien remplie. Alors, est-ce que déjà, tu veux compléter peut-être cette présentation et ajouter quelques mots sur ton podcast ?

  • ELODIE

    Eh bien, écoute, merci. Déjà, je suis tout à fait d'accord avec cette façon de me présenter. Oui, alors mon podcast s'appelle Mon Gros Podcast, pour faire le jeu de mots. Enfin, pas le jeu de mots, mais disons que c'est le mien. C'est-à-dire que je donne ma voix, mon opinion, mon parcours. C'est un podcast plutôt de témoignages et gros podcast parce que je suis une personne grosse et qu'on parle de trucs hyper importants qui sont hyper gros. Donc, c'est comme ça que j'ai trouvé le nom pour qu'avec le nom, ça dise tout de suite qu'on n'est pas sur un podcast de professionnels de santé ou de nutritionniste, etc. Voilà, moi, je suis une personne grosse. qui avait envie de parler de son parcours. Et puis, comme tu dis, j'ai 47 ans et je trouvais qu'il n'y avait pas beaucoup de contenu. Il y a souvent des personnes qui rigolent, entre guillemets, en disant, oui, mais lutter contre la grossophobie, c'est facile quand on est jeune, parce que quand on est jeune, on n'a pas trop de problèmes. Et donc, c'est hyper facile d'être anti-régime, etc. Mais que, ah là là, tu verras quand tu vieilliras. Et du coup, j'avais envie de dire, voilà, moi, je suis en train de vieillir. Et par ailleurs, j'ai des maladies chroniques. Et pour... Pour autant, je maintiens mes convictions et mes choix. Et du coup, voilà. Et puis, ça s'est étendu un petit peu à du militantisme, on va dire un peu sur le gauchisme politique, parce que tout le travail autour des discriminations est hautement politique. Et puis, je parle aussi de la vie avec des maladies chroniques, de l'entrée dans le handicap. Et puis, on s'amuse un peu aussi, parce que tout ça peut avoir l'air assez sinistre. Mais justement... C'est assez important pour moi de montrer qu'on peut en parler, y compris des choses pas très rigolotes, mais sans forcément être dans la victimisation ou essayer de faire pitié ou des choses comme ça. Donc voilà.

  • Lisa

    Ok, super. Merci pour toutes ces infos sur toi et ton podcast. Ensemble, on va parler amitié à distance versus amitié historique. Mais avant de rentrer dans le... cœur de ce sujet. J'aime bien commencer avec ma question traditionnelle. C'est quoi pour toi la sororité ?

  • ELODIE

    Oh là là ! La sororité, déjà c'est un mot que j'aime beaucoup, que j'utilisais très très peu jusqu'à il y a peu de temps en fait, alors que je trouve qu'il est hyper important. Et c'est vrai que je me suis un peu appropriée, je dirais depuis peut-être un an ou deux, ou deux trois ans, quelque chose comme ça. Pour moi, c'est très ancré avec le féminisme, c'est la notion de faire communauté et faire empathie commune entre personnes qui s'identifient comme femmes, parce qu'on a des vécus communs, on a des histoires en commun, et que c'est important de pouvoir trouver des espaces où on puisse échanger là-dessus. Et je trouve par ailleurs qu'on manque beaucoup de sororité, justement. Je trouve que parfois on… Il y a des combats où je suis extrêmement désolée de voir des femmes s'attaquer à des femmes ou remettre en cause la parole de femme. Et donc voilà, pour moi, la sororité, c'est une forme de solidarité entre femmes et toutes les personnes qui s'identifient comme femmes. Et je trouve que ça devient même une valeur.

  • Lisa

    Tu as un exemple de moment ou vécu où tu as trouvé qu'on manquait de sororité ?

  • ELODIE

    Je sais que, par exemple, dans la lutte contre la grossophobie, il y a énormément de débats entre personnes grosses et personnes qui se sentent grosses, sachant qu'être grosse, ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité corporelle extrêmement claire. Et tu vois, il y a des femmes qui ne sont pas grosses objectivement, mais qui, comme elles vivent dans la même société grossophobe que tout le monde, eh bien oui, elles ont peur de grossir, elles ont peur d'avoir un corps gros, elles ont la sensation de subir la grossophobie, etc. Et donc, c'est juste, elles subissent une part de la grossophobie qui est celle qu'on fait croire que vivre dans un corps gros, c'est l'horreur. Mais de là à ce que, quand on essaye de lever, enfin quand des personnes grosses prennent la parole sur les réseaux, essaie de lutter contre une discrimination qui est des touches de plein fouet et dans des choses compliquées. C'est-à-dire, l'agro-sophobie, c'est le fait de ne pas avoir droit à la PMA, le fait de ne pas avoir droit d'emprunter de l'argent pour un appartement au-dessus d'un certain poids, c'est le fait de subir de la discrimination et de l'agro-sophobie médicale, mais constante. C'est-à-dire qu'on va chez le médecin pour un rhume et on nous demande si on a déjà pensé à faire Weight Watcher. C'est toutes ces choses-là. Et non, on ne peut pas considérer qu'une femme mince, qui a peur de grossir, elle subit la grossophobie au même titre qu'une femme qui fait 130 kilos. Et parfois, il y a vraiment des revendications, c'est-à-dire que des personnes minces viennent sous ce type de publication pour dire Oui, non, mais nous aussi, nous, on est victime de mégrophobie, vous ne vous rendez pas compte, nous, on est victime aussi de body shaming, etc. Et je trouve ça assez dur de dire, mais en fait, il y a de la place pour toutes les luttes. Et moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas que les personnes minces luttent contre le fait que... de subir du body shaming. Le body shaming, c'est très différent de la grossophobie. La grossophobie, ce n'est pas juste se faire traiter de grosse dans la rue, c'est bien au-delà de ça, c'est bien plus politique que ça. C'est même avoir accès à des soins, c'est une discrimination. On a des retards de diagnostic de maladie. Moi, par exemple, j'ai eu plein de problèmes de sciatique, on me prescrivait une perte de poids. Mes potes qui ont des problèmes de sciatique, on leur dit reposez-vous, étendez votre jambe, tenez, mettez un anti-inflammatoire On va peut-être aller faire une petite radio pour vérifier. Moi, on me disait juste de perdre du poids, alors que je suis désolée, mais on ne traitait pas ma sciatique à moi, on traitait mon poids. Donc voilà, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas toujours évident de voir des femmes, entre guillemets, il y a un petit côté à prendre la couverture pour soi, de dire chacun son challenge, etc. Mais venir mettre la charge mentale sur des personnes grosses, de devoir défendre des personnes minces, qui par définition font partie de la norme. Je trouve ça très délicat de ne pas tout simplement, au contraire, venir être des alliés et nous soutenir. Parce que si on arrive à détruire la grossophobie, ça aidera tout le monde, y compris les personnes minces. Par contre, si on essaye juste de porter la voix des personnes minces, les personnes minces, leur voix, elle est déjà portée de partout. C'est les corps normalisés. Donc, ce n'est pas ces voix-là qu'on a le plus besoin d'avoir de l'espace. Et j'ai vu vraiment des débats en commentaire de publication vachement durs. Et à chaque fois, je dis non, mais vous êtes sérieux ? On est entre... Elle est où la sororité ? C'est où qu'on se serre les coudes et qu'on est ensemble ? Après, j'entends qu'il y a plein de blessures. Et le body shaming, c'est un truc vraiment tout pourri que je souhaite à personne. Et je suis tout à fait d'accord que du body shaming, on en a quelle que soit la taille de son corps. Mais la grossophobie n'est pas du body shaming. C'est bien au-delà. Et on n'est pas obligé de se marcher les unes sur les autres.

  • Lisa

    Oui, non, comme tu l'as dit, les... Les luttes sont différentes, mais ça reste des luttes toutes les deux, déjà. Et les enjeux ne sont pas les mêmes. Voilà. Et tu viens de le dire aussi, les enjeux et le vécu, et la façon de vivre des problématiques de personnes minces versus des problématiques de personnes grosses, n'ont strictement rien à voir.

  • ELODIE

    C'est ça. Et vraiment, pour ma part, j'ai fait plusieurs épisodes là-dessus, mais pour moi, la mégrophobie, ça n'existe pas. Il n'y a pas de discrimination au fait d'être une personne mince et maigre. Peut-être des personnes très minces, très maigres, occasionnellement, et encore une fois, c'est plutôt du body shaming ou des choses comme ça. Mais les personnes minces, classiquement, c'est le corps normé par excellence. Enfin, je suis désolée, mais tous les mannequins qu'on voit dans les magazines, elles ont des tailles zéro. Donc, elles sont extrêmement minces. Et non, je ne pense pas que... Je pense que le problème, c'est le body shaming. Et ça, c'est vrai, mais le body shaming, en fait, il n'est pas réservé aux corps minces, parce qu'on peut très bien te body shamer pour ta couleur de cheveux, pour, je ne sais pas, le fait que tu as un grand nez, que... Le body shaming, c'est très large et c'est absolument dégueulasse. Et oui, c'est aussi du harcèlement et ça crée des complexes, etc. Mais la grossophobie, ce n'est pas du body shaming, ça va bien au-delà de ça.

  • Lisa

    Pour aller beaucoup plus loin sur ce sujet-là, ce qu'on ne va pas forcément faire, nous, ici, L'idée, c'est que les auditeurs, auditrices, aillent écouter aussi ton podcast pour s'éduquer peut-être au sujet.

  • ELODIE

    Avec plaisir. Moi, je fais un petit peu tout. J'essaye de parler. Encore une fois, avec mes mots, avec mon témoignage, avec mon expérience, je ne considère pas que j'ai la vérité absolue, que j'ai raison sur tout, mais je partage mon expérience de vie à moi, j'en tire quelques conclusions, j'en fais quelques analyses et chacun après fait son chemin et fait ses choix. Mais oui, avec plaisir, n'hésitez pas, il y a des épisodes rigolos, je ne pense pas par exemple qu'il y ait beaucoup de personnes minces. qui se soit fait engueuler au supermarché parce qu'elle s'apprêtait à acheter des framboises, par exemple. Alors que moi, ça m'est arrivé. On est venu me taper sur les doigts et me dire, attention, les framboises, il y a beaucoup de sucre. Là, par exemple, on est dans de la grossophobie d'avoir quelqu'un qui croit qu'elle peut venir me parler de ce que je mange. Et en l'occurrence, c'était des framboises. On est quand même sur des fruits.

  • Lisa

    Non, mais c'est incroyable.

  • ELODIE

    Une méga plaquette de chocolat. j'ai cru que t'allais dire ça je pense pas qu'une personne mère se soit fait engueuler parce qu'elle achetait des Twix mais du coup là c'est pire que tout ça arrive ou même l'un d'avoir été félicité parce que j'ai croisé des voisins un jour et que j'avais une salade qui débordait de mon panier et qui m'ont dit oh une salade c'est bien ça disa super parce qu'évidemment ce qui est gros c'est que je mange jamais de salade c'est horrible merci Donc voilà, venez découvrir !

  • Lisa

    Alors justement, pour parler plus de toi, on va parler de la place de l'amitié dans ta vie. Quelle place elle a l'amitié dans ta vie et pourquoi elle a cette place-là ?

  • ELODIE

    Pour moi, l'amitié est très importante et c'est ce qui fait que j'ai été très heureuse de découvrir ton podcast. Après, j'avoue, je n'avais pas fait des recherches de dingo, mais par hasard, j'ai découvert ton podcast et je me suis dit, oh, mais c'est trop cool ! Un podcast dédié à cette thématique, parce que je trouve qu'elle n'est pas encore assez investie par rapport à l'amour, au sens de l'amour amoureux. Et moi, c'est quelque chose qui est très important pour moi, parce que déjà, je suis célibataire et sans enfant. Je n'ai pas particulièrement de vie amoureuse par choix, pour des raisons diverses et variées. Et du coup, c'est vrai que moi, ma sphère affective, C'est ma famille, c'est mes proches, c'est mes amis. Et du coup, c'est quelque chose qui est très important pour moi et qui, à mon avis, a autant d'importance. Alors, j'entends bien qu'on ne fait pas des enfants avec sa meilleure amie. D'ailleurs, ça pourrait exister, j'en sais rien. Mais bref, moi, je n'ai pas fait d'enfants avec mes BFF. Je ne vais pas forcément construire une relation qui va durer 50 ans. Il n'y a pas tous ces enjeux-là qu'il y a dans un couple. Mais pour autant, il y a les enjeux de… Il faut quand même… construire la relation, il faut quand même l'entretenir, il peut y avoir des hauts et des bas, il peut y avoir des ruptures, et je trouve que par exemple, les ruptures amicales, elles sont quand même un peu sous-estimées, c'est-à-dire qu'autant on trouve ça complètement normal, quelqu'un qui dit qu'il a un chagrin d'amour, moi j'ai vu des gens être plus empathiques avec quelqu'un qui se séparait d'un mec avec qui elle était depuis 6 mois, que moi qui mettais fin à une relation de 17 ans d'amitié. Alors que je suis désolée, mais c'était son mec, c'était super, et ça faisait six mois, mais ça faisait six mois. Moi, j'ai arrêté une relation avec quelqu'un que je connaissais depuis 17 ans de ma vie.

  • Lisa

    Ça montre bien la hiérarchie qu'on fait encore entre la relation romantique amoureuse qui est censée être le pilier de ta vie, et donc quand ça s'écroule, que tu sois avec quelqu'un depuis un mois, six mois, c'est horrible. Et les relations amicales, elles viennent forcément après.

  • ELODIE

    Oui, tu as raison, c'est ça le mot.

  • Lisa

    Et cet exemple, c'est très parlant.

  • ELODIE

    Je me souviens, pendant très longtemps, je trouvais ça frustrant de ne pas avoir le droit de partager ma peine. Parce que non, j'ai beau avoir très envie d'être lesbienne, je ne le suis définitivement pas. Donc, c'était vraiment… Parce qu'on rapportait souvent ça, de dire mais qu'est-ce qui se passe ? Comment tu peux être si touchée ? Est-ce que tu es sûre ? pas sexualisé. Ah oui. Du coup, je me suis posé la question. Je me suis dit, ouais, ok, c'est vrai, c'est bizarre. Mais non, je n'ai aucune attirance pour les femmes, mais pour autant, j'ai de l'attirance pour les hommes, mais pour autant, je peux avoir un chagrin amical avec un homme ou une femme qui est intense, mais qui n'a rien à voir avec le fait d'être amoureux ou pas de la personne. Ça a juste à voir que moi, je trouve que... Enfin... Je fais quand même aussi une hiérarchie dans mes amitiés. Je ne dirais pas ça de la totalité de mes amitiés, mais mon cercle proche, mes amitiés un peu plus intenses, c'est super dur quand ça s'arrête.

  • Lisa

    Alors, c'est intéressant ce que tu viens de dire. Tu parles de hiérarchie dans tes amitiés. Oui. Nous explique un peu.

  • ELODIE

    En fait, je me suis rendue compte avec le temps et en soignant bizarrement, en fait, en soignant ma dépendance affective. Donc, la dépendance affective, c'était un peu le côté, justement, de mettre des enjeux extrêmement forts dans tout type de relation par rapport à des blessures de l'enfance ou même des blessures amoureuses, etc. Mais ça vient quand même beaucoup de l'enfance, puisque c'est quelque chose qu'on construit dans l'enfance. Et donc, moi, j'étais vraiment très intense, on va dire, dans le relationnel. Et en essayant de guérir ça par la thérapie, pas toute seule dans mon coin, mais il y a aussi des bouquins assez chouettes là-dessus. D'abord, je me suis rendue compte que j'avais ça. Il y a eu un long moment où j'ai lutté en me disant Mais non, mais ce n'est pas un défaut la dépendance affective, c'est normal d'être comme ça, c'est normal d'être hyper investie dans toutes ces relations. Je ne voyais pas le problème. Après, j'ai fini par comprendre le problème et j'ai eu très peur de guérir en me disant Non, mais ce n'est pas possible, si je n'ai plus de dépendance affective, ça veut dire quoi ? J'en aurais rien à foutre de mes amis, je n'aurai plus aucune intensité dans mes relations, etc. Et donc, j'avais très peur de changer parce que je croyais que ça allait... enlever la valeur et l'importance de mes relations. Mais que nenni ! En fait, ça a tellement amélioré, bonifié et rendu génial la majorité de mes relations, à part celles que j'ai perdues au passage. Mais justement, si je les ai perdues, c'est peut-être que ça arrangeait tout le monde que je sois dans une forme de dépendance affective, à toujours vouloir rendre service et tout. Mais du coup... En guérissant un petit peu tout ça, c'est un petit peu comme si j'avais redéfini mes cercles. Donc, ce n'est pas tant une hiérarchie au sens… Ce n'est pas lié à la valeur de la personne.

  • Lisa

    Oui, bien sûr.

  • ELODIE

    Les personnes qui me fréquentent sont des personnes géniales, etc. Il n'y a aucun doute. Mais c'est plutôt dans mon cercle autour de moi, il y a le cercle très proche, il y a le cercle un peu moins proche, il y a le cercle un peu moins proche, et un peu moins proche. C'est par rapport à l'épicentre qui serait ma personne. J'ai différents types d'amis. Il y a des amis qui sont des amis de fiesta, qui sont des amis de légèreté. Il y a les voisins qu'on connaît depuis 10 ans. Et de temps en temps, on fait un apéro, mais pas très souvent. C'est un peu des copains. C'est un peu des gens avec qui je peux demander des services. Pour autant, ce n'est pas forcément des gens avec qui je vais passer une soirée entière à papoter de trucs profonds. Il y a les amis, comme on disait dans l'intro, les amis historiques que je connais depuis... Comme j'ai 47 ans, j'ai des amis de 30 ans, de 35 ans, que je connais depuis 30 ou 35 ans. Et ça, c'est des amis très chers à mon cœur, mais pour autant, ce n'est pas forcément des amis qui sont dans mon quotidien. Après, il y a les amis qu'on rencontre au boulot. Et souvent, ce qui nous lie, c'est le travail. Et toutes ces amitiés-là ne survivent pas forcément au fait de changer de travail. Et puis après, il y a les proches. Pour moi, les proches, ça veut dire que ce sont des gens que j'ai très régulièrement. voire quasi tous les jours au moins par SMS, par vocal. C'est des gens qui connaissent quand même assez en détail où j'en suis dans ma vie. Et du coup, je ne hiérarchise pas les personnes, mais je hiérarchise ce qu'elles représentent pour moi et ce que j'ai avec elles. Et en fait, chacune peut répondre à des besoins différents. Quand justement j'ai envie de… Tiens, c'est l'été, c'est la fête des voisins. J'ai bien envie de festoyer avec des gens que je ne connais pas beaucoup. Il n'y a pas beaucoup d'enjeux, mais c'est très sympa quand même. C'est super. Et quand j'ai besoin de choses un peu plus profondes, j'ai des amis avec qui je fais du militantisme. Quand j'ai besoin de choses… Du coup, je me retrouve à pouvoir piocher. Et au lieu d'avoir des attentes démesurées pour chacune de mes amitiés qui devraient m'apporter tout ce dont j'ai besoin sur toutes les thématiques qui peuvent m'arriver, Ça, c'est la dépendance affective, justement, qui met une espèce de puissance très forte dans les relations. Déjà, aujourd'hui, la vraie guérison, c'est de me dire que je me suffis à moi-même et que mes amis, c'est du bonus, c'est du plaisir, c'est de la joie, mais ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas mes amis qui me définissent et qui définissent ma valeur. Parce que, pardon, je ne veux pas tromper les gens. On ne guérit pas de la dépendance affective juste avec ses amis. Au contraire, c'est un travail très personnel. Mais maintenant que j'ai solidifié ce que je pense de moi, que j'ai réparé un peu mon estime de moi et ma confiance en moi, mes relations amicales, elles sont… Je n'attends pas tout de chacun et chacune à tout moment. Et du coup, c'est vachement plus léger. Même les relations fortes, elles sont plus légères parce que, je ne sais pas, avant, je pouvais être extrêmement blessée qu'une amie ne soit pas disponible pendant un mois, deux mois, trois mois. Je devais me dire, non, mais ça ne va pas à la tête, mon Dieu, mais ça y est, c'est fini entre nous, mais qu'est-ce qui se passe ? Mais pourquoi ? Mais oh my God, aujourd'hui, je suis capable de m'entendre avec quelqu'un qui vient d'avoir un gamin, peut-être qu'elle est très occupée et que juste un SMS de temps en temps, ça suffit. Et ce n'est pas très grave parce que pendant cette période-là, je m'éclate avec tel et tel autre ami qui, justement, viennent d'être célibataire, elles ont plus de temps. Et puis après, ça rechange. Il y a moins d'intensité. Intensité, ce n'est pas le bon mot parce qu'elles sont intenses, mes relations, mais c'est moins une question de vie ou de mort.

  • Lisa

    Et alors, dans les cercles, il y en a un dont tu n'as pas parlé et dont on va parler maintenant. C'est le cercle amical que tu t'es fait grâce à Instagram et à ton podcast. Alors, j'ai envie que tu nous racontes tout. Quel est ce cercle amical ?

  • ELODIE

    C'est clair qu'on a dit qu'on allait parler de ça, mais ce cercle amical, en fait, pour de vrai, il peut aller dans tous les cercles. Ah oui, ok. C'est ça. Donc là, on va parler d'un type d'amis, c'est des amis qu'on se fait à distance, et je suis super contente qu'on ait choisi ce sujet, mais techniquement, dans mes amis à distance, j'en ai qui correspondent. Alors, pas des voisins, parce que par définition, ils sont à côté. Mais tu vois, j'ai des amitiés un peu légères, un peu lointaines, où on se parle peut-être deux fois par an, mais par contre, on se fait des likes sur les stories à chaque fois. Donc voilà, c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné jusqu'à maintenant, parce qu'elle rentre dans différents... Mais toujours est-il que ce dont on avait parlé, quand tu m'as gentiment invitée, j'ai dit, ah, j'aimerais trop parler de ça, parce que c'était une surprise pour moi. J'atteins un âge... Très vieux.

  • Lisa

    Oh là, oh là, non, non,

  • ELODIE

    non.

  • Lisa

    Mais en fait… Ne dis pas ça. Non,

  • ELODIE

    je sais. Je ne sais pas. Mais justement, j'avais cette croyance de dire…

  • Lisa

    On ne se fait plus d'amis.

  • ELODIE

    Tu me calmes. Je vais repasser 40 ans, c'est fini. Tu vis avec les amis que tu as déjà. Et puis, c'est comme ça, quoi. Et en fait, j'ai été surprise moi-même par le fait que ma vie amicale a beaucoup bougé ces dernières années. Et notamment, j'ai beaucoup d'amitié. à distance, vraiment. C'est-à-dire que j'ai une dizaine de personnes dans ma vie aujourd'hui, dans mon cercle amical, y compris des cercles extrêmement proches, qui sont des personnes que je n'ai jamais rencontrées dans la vraie vie, enfin, que j'ai rencontrées par Zoom, mais je veux dire, on ne s'est jamais vues physiquement. Elles ne sont jamais venues chez moi, je ne suis jamais allée chez elles, on ne s'est jamais retrouvées en vacances ou que ce soit, on n'a pas cette proximité-là. Et pour autant... certaines de ces amitiés à distance sont vraiment des amitiés très fortes et très intenses parce qu'il y a autre chose en fait. Je ne sais pas si c'est grâce à la distance ou à cause de la distance mais en tous les cas, moi j'ai constaté que la distance n'était pas du tout un frein au fait de créer des liens très forts qui parfois peuvent supplanter des relations de plus long terme avec des gens que je connais depuis plus longtemps. mais qui ont moins de temps aujourd'hui ou qui s'intéressent moins aux mêmes choses que moi. Et la différence, c'est que le fait de rencontrer des gens par Instagram, par Instagram, ça veut dire plusieurs choses. C'est soit j'ai rencontré des gens où moi, je suis leur compte et en interagissant avec leur contenu, on a créé des liens et tatati, on est devenus copains. Soit c'est des gens qui suivaient mon compte et mon podcast et la même chose s'est passée dans ce sens-là. Soit c'est aussi des gens avec qui j'ai participé à des activités communes. soit sur Instagram des fois il y a des challenges j'allais dire séminaire mais c'est pas ça le mot des challenges ou des espèces de workshops organisés justement par des nutritionnistes ou des coachs etc du coup les copies d'Instagram l'avantage important dans ces relations après coup on y réfléchissant parce que sur le coup moi j'ai juste suivi le flow mais c'est de se dire ben en fait c'est des gens qu'on rencontre sur des thématiques communes C'est-à-dire que soit c'est des personnes qui sont venues sur mon podcast et donc on a parlé justement de grossophobie, déconstruction, féminisme, etc. Et du coup, ça crée un lien qui est très fort, qui contrairement à mes copines de collège, ce qu'on avait en commun, c'est d'être au collège. Et du coup, maintenant qu'on a 40 ans, on n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt, on n'a pas toujours les mêmes sujets de discussion. Alors que quand on rencontre des gens liés soit à mon podcast, soit, comme je disais, où moi, je vais les rencontrer sur leur compte, ça veut dire que notre point commun, c'est vraiment nos centres d'intérêt. d'aujourd'hui, de ce qu'on fait aujourd'hui. Et par exemple, tu vois, la différence que je fais, c'est que la plupart de mes amis historiques, c'est-à-dire que j'ai rencontré avant Instagram et tout ça, c'est des gens qui ne s'intéressent pas du tout à mon podcast, qui ne l'écoutent pas, qui ne sont même pas forcément abonnés à ma page du podcast, qui ne s'intéressent vraiment pas particulièrement à ça. Alors que pour moi, c'est un podcast que j'ai créé depuis un an et demi, ça fera deux ans en mars. C'est quelque chose d'énorme pour moi, ça a été un truc de dingue. d'investir les réseaux, de devenir créatrice de contenu, d'avoir 1 700 personnes qui me suivent, d'avoir des gens qui écoutent ce que je raconte. Et du coup, parfois, avoir des amis qui n'ont même pas un star, qui n'écoutent pas de podcast et qui n'écoutent pas le mien, c'est vrai que ça enlève tout de suite un énorme sujet de conversation. Un petit peu comme pour certaines amies qui ont eu, tu vois, entre 35 et 45, ça a été le grand chelème mariage-enfant et que moi, j'ai Je n'ai pas du tout été dans ce bateau-là. Je ne suis ni mariée, ni enfant, ni rien. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amie avec des gens qui ne vivent pas la même chose que nous. Mais là, ça veut dire que j'ai rencontré des amis qui correspondaient à mes centres d'intérêt.

  • Lisa

    Ton quotidien ?

  • ELODIE

    Oui, qui correspondaient à des choses que je fais au quotidien. Et puis, c'est con à dire, mais qui correspondaient à ma réalité. Moi, j'avais très peu d'amis grosses, par exemple. Je n'avais quasiment pas, encore une fois, parce que c'est des gens que j'ai rencontrés par la vie. C'est-à-dire qu'au boulot, je ne suis pas devenue copine. Genre, toi, tu n'es pas grosse, tu n'es pas ma copine. Je ne suis pas sectaire à ce point-là. Le fait d'être sur des forums, deux personnes grosses qui discutent de sujets, je me suis retrouvée à créer des amitiés avec des gens qui ont la même réalité corporelle que moi. Et ça, ça a été un soulagement incroyable. de pouvoir échanger avec des gens qui connaissent, qui savent ce que ça veut dire de trouver des fringues grande taille, qui savent ce que ça veut dire d'avoir la trouille, de se mettre en maillot de bain, qui ne vont pas, quand je rentre de chez le médecin ou quand mon médecin me dit, il faut que vous preniez rendez-vous avec un nouveau spécialiste et qu'immédiatement, c'est l'angoisse parce qu'on sait tous que dès qu'on voit un nouveau médecin, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'horriblement grossophobe et de passer un très mauvais moment. Eh bien, mes potes grosses, elles sont toutes là, oh my God, je suis désolée pour toi. Mes amis historiques, c'est un peu genre ça leur passe au-dessus. Ils ne comprennent même pas pourquoi ça me stresse. Même si je leur raconte, même s'ils sont très sympas, même s'ils sont très empathiques, ils ne sont pas gros. Ce n'est pas quelque chose qu'ils ont vécu eux-mêmes. Et au début, je n'avais pas trop compris que c'était ça. Mais ça me l'a fait aussi après quand je suis devenue copine avec deux ou trois personnes qui créent du contenu sur Instagram, qui ont des podcasts. Et pareil, de me retrouver avec des gens qui… flippe un petit peu quand l'algorithme commence à faire n'importe quoi. On aimerait tous en avoir rien à foutre du nombre de likes, mais on se rend bien tous compte qu'il est quand même…

  • Lisa

    C'est sympa.

  • ELODIE

    Et du coup, avoir des gens qui comprennent ça, qui s'y intéressent un peu et tout, je trouve ça intéressant. On peut en rigoler, on peut se rassurer. On peut apprendre des choses aussi, tout simplement, de se donner des conseils sur les outils qu'on utilise. Et je trouve que la différence… Mes amies les plus récentes, Est-ce que je vais genrer au masculin ? Non, je crois que c'est quand même principalement des nanas. Mes amies les plus récentes, c'est ça, c'est les personnes qui sont complètement en lien et en alignement avec mes sujets du moment. Et c'est très agréable et ça fait beaucoup de bien. Après, il y a un très gros... Moi, je n'ai aucun problème avec la distance parce que par ailleurs, mes maladies chroniques font que je sors extrêmement peu. Donc, je suis extrêmement... casanière, je travaille en 100% télétravail, je n'ai plus la capacité de sortir et tout. Donc, de toute façon, même mes potes autour de moi, ce ne sont pas des gens que je vois souvent. Quoi qu'il arrive, je n'ai pas l'occasion, je ne vais plus au cinéma, au resto, toutes ces choses-là, ce sont des choses que je ne fais plus. Donc, même mes amis historiques que j'ai rencontrés dans ma sphère, même mes voisins, par exemple, il peut très bien se passer deux, trois semaines sans que je vois mes voisins. Ce n'est pas un frein pour moi de ne pas voir les gens. Parce que finalement, je me rends compte que parfois, j'ai plus de contacts avec mes potes à distance qui passent forcément à un moment dans la journée sur WhatsApp, sur Insta, et qui forcément vont faire un petit clin d'œil. Comment ça s'est passé ta réunion d'hier ? Comment ça va ton pied ? Parce que la semaine dernière, je me suis défoncée le pied. Ah mince ! Que les gens... qui vivent à proximité de moi sont moins disponibles et on n'aura pas ces petits contacts-là. Donc, moi, le fait qu'on soit à distance, ce n'est pas un problème. Ce qui est important, par contre, parce que j'ai certaines relations à distance qui ont foiré ces dernières années, ce qui est important, c'est quand même de rester sur la même longueur d'onde. C'est quand même qu'il y ait un... C'est comme pour les relations de proximité. Il faut qu'il y ait un échange, il faut qu'il y ait une égalité, une équité, on va dire, dans la relation.

  • Lisa

    Ça veut dire quoi ? Ah, pardon, vas-y.

  • ELODIE

    Vas-y, vas-y,

  • Lisa

    je t'en prie. J'allais te couper parce que j'ai envie de savoir ça veut dire quoi être sur la même longueur d'onde ? C'est-à-dire qu'on a la même intention dans la relation. C'est-à-dire que si moi, cette pote, elle est en train de devenir une pote du quotidien, justement, et qu'elle, pas du tout, elle me voit comme une pote une fois de temps en temps, que ce soit en présentiel ou à distance, ça ne va pas marcher, en fait. Parce qu'on n'a pas les mêmes attentes. Ou alors, il faut être très clair et il faut accepter de ne pas être... Mais moi, je ne suis pas très à l'aise avec les relations où il n'y a pas cette... cette équité en fait. Je ne me sens pas à l'aise d'être celle qui est demandeuse quand l'autre a plus besoin de distance. Et l'inverse est vrai aussi. Je ne suis pas à l'aise si moi je suis très distance et que la personne, elle, me recontacte tous les jours. Donc, c'est important d'avoir cette même longueur d'onde. Et il y a aussi dans les moyens de la relation. C'est-à-dire que la plupart de mes potes là, on est assez d'accord et peut-être qu'on est des hystériques et extrêmement chiantes, mais en gros, si je t'envoie un SMS ou un WhatsApp aujourd'hui et qu'il n'y a même pas un petit like dans les trois jours qui viennent alors que tu es passé trois fois sur WhatsApp je ne vais pas forcément très bien le prendre tout le monde n'a pas besoin d'être comme moi j'aime bien être entourée de gens qui ont ce genre d'approche de se dire justement je sais que mes potes, j'appelle ça des potes du quotidien parce que c'est vraiment ça c'est des potes avec qui tu papotes en faisant ton repas du soir c'est des potes avec qui tu racontes ta journée au bout de boulot. C'est des potes aussi avec qui tu rigoles en regardant Miss France. Non, ça, j'ai abandonné. C'est genre Koh Lanta, tu vois, qui regarde Koh Lanta où l'amour est dans le pré avec toi. Eh bien, ces potes-là, moi, je sais que c'est des potes qui ne vont pas me faire le coup de je ne te réponds pas pendant plusieurs jours ou inversement, qui ne vont pas me faire le coup de m'en vouloir à moi quand j'ai besoin de prendre du recul parce que moi, je suis quelqu'un d'introvertie dans les relations. C'est-à-dire que c'est un peu 50-50. Ça me nourrit énormément, mais ça m'épuise aussi beaucoup. Et ça m'arrive régulièrement. La plupart du temps, le week-end, je suis un peu en mode j'éteins les réseaux et j'éteins mon portable.

  • ELODIE

    Et donc,

  • Lisa

    parmi les amis qui ne peuvent pas comprendre ça, j'ai eu certains amis pour qui ce n'était pas gérable, qui trouvaient que c'était un abandon, sachant que je ne suis pas complètement code. Si ma pote vient d'apprendre qu'elle a un méga cancer le vendredi, non, je ne vais pas lui dire, ne me parle pas du week-end. Je ne suis pas un monstre non plus,

  • ELODIE

    je suis une amie.

  • Lisa

    Par contre, oui, j'ai besoin que les gens sachent que de temps en temps, ça n'a rien à voir avec l'affection que je leur porte et avec ma façon d'apprécier nos relations. Parfois, j'ai besoin de couper un peu parce que c'est là que je me ressource beaucoup. Donc, les gens qui ne comprennent pas ça, c'est ça. C'est ça que je veux dire un peu sur la même longueur d'onde. Il faut qu'on ait un peu les mêmes modes de communication. C'est pareil, une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui n'aimait pas du tout les vocaux. Aujourd'hui, je trouve qu'avoir une relation à distance sans utiliser les vocaux, c'est compliqué en fait. Parce qu'un vocal, quand même, ça te permet d'avoir le ton de la voix, ça te permet de l'écouter quand toi, tu es dispo. Hier soir, j'ai fait quand même le truc le plus drôle, on en a beaucoup rigolé, parce qu'on s'est échangé une dizaine de vocaux à 22h30 avec une pote. Techniquement, on aurait dû s'appeler. Oui,

  • ELODIE

    mais ce n'est pas pareil. Ce n'est pas pareil. Le temps, le mode asynchrone, je trouve que c'est différent. Là, tu étais dispo, donc tu as eu la possibilité de répondre à ses vocaux. Mais un appel, il faut que tu sois pleinement dans le truc.

  • Lisa

    Ça fait bien rire.

  • ELODIE

    C'est marrant.

  • Lisa

    On aurait pu s'appeler en fait, mais on ne savait pas. Au début, quand on a échangé, c'était juste deux petits messages. Puis bon, de fil en aiguille, ça a duré un peu plus longtemps. Mais c'est rigolo aussi. Mais voilà, quelqu'un qui serait complètement allergique aux vocaux, à WhatsApp, à Discord, à Telegram, à Instagram, moi, j'aurais du mal à avoir une relation à distance. Moi, j'ai connu une vie où il n'y avait pas de téléphone portable et Internet. Je suis assez vieille pour ça, donc je sais ce que c'est. d'avoir des relations où on s'envoie que des cartes postales et tout. Et c'est quand même extrêmement chiant, quoi.

  • ELODIE

    Il y a moins cette immédiateté, le lien du quotidien et tout ça. Évidemment, tu l'as beaucoup moins. Oui.

  • Lisa

    Mais je trouve ça super cool parce que c'est vraiment, c'est des très chouettes amies. Tu vois, on aurait pu croire, j'ai écouté d'ailleurs un podcast comme ça sur l'amitié qui disait que les amitiés à distance, c'était cool. Heureusement, aujourd'hui, il y a des outils, mais bon, quand même, il faut se voir une ou deux fois par an. Et moi, je n'étais pas hyper d'accord parce que déjà, tout le monde n'a pas les moyens de prendre le train, la voiture, s'organiser des vacances à l'autre bout de la France ou à l'autre bout de l'Europe. Parce que là, en l'occurrence, dans mes amis, il y a la Belgique, il y a l'Allemagne, il y a l'Angleterre, il y a l'Écosse, il y a le Mexique. Enfin, je ne vais pas aller une fois par an au Mexique, ça ne va pas arriver. Sauf que ce n'est pas grave, en fait. Parce que c'est pas... Oui, il y a Canada... Non mais purée, vraiment, j'ai des amitiés everywhere. Et du coup, je ne trouve pas ça complètement juste. J'entends que des gens aient besoin de ça. Ça, je suis d'accord. Je sais qu'il y a des gens qui ont besoin du contact physique, de se voir physiquement et tout, mais moi, je me rends compte que ce n'est pas le mien et que là, la plupart des amitiés que j'ai créées, ce n'est pas le leur non plus. D'ailleurs, dans nos conversations, ça ne revient pas le côté j'espère qu'on pourra bientôt se voir j'espère qu'on aura bientôt l'occasion de se voir Par contre, ce qu'on a fait, c'est que là, tu vois, j'ai fait des méga travaux chez moi, j'ai refait toute ma maison, j'ai fait chier tout le monde avec… enfin, pardon. j'ai pas fait chier tout le monde, mais disons que ça a été un gros sujet parce qu'organiser des travaux à toi toute seule, tu vois, les choix de carrelage,

  • ELODIE

    de peinture,

  • Lisa

    c'est chiant. Mais du coup, j'ai fait des room tours ou j'ai fait des vidéos. C'est le truc qu'on avait regardé. Et du coup, il y a une proximité sans qu'elle soit jamais venue chez moi, en fait. Et moi, pareil, elles m'ont montré leur maison. Comme je te dis, des fois, on cuisine ensemble, des fois, on fait du sport ensemble. Alors que moi, je suis quasi convaincue que si on était dans la même ville, je ne sais même pas si on ferait toutes ces activités vraiment ensemble.

  • ELODIE

    Oui, tu parlais justement dans les activités. Je vais revenir là-dessus. Tu parlais du militantisme, notamment anti-grossophobie et en non-mixité. Tu as parlé là du sport, de la cuisine. Vous faites d'autres choses ?

  • Lisa

    Alors moi, je fais pas mal de jeux. Ça, c'est pareil. C'est une de mes potes en ligne qui m'a fait découvrir ça. Moi, j'adore jouer. Enfin, tu vois, je veux dire, genre Time's Up.

  • ELODIE

    Ouais.

  • Lisa

    J'ai déjà fait un tribal. Ce que je fais le plus en vrai en ce moment, c'est des petits bacs. Et j'ai plusieurs groupes où je fais ça. J'ai un groupe où on fait du coaching. Et en fait, on se retrouve… Enfin, c'est un… On va dire un groupe d'échange et de parole. Une fois par semaine, on se retrouve, on papote et des fois, on joue. Et puis, des fois, il y a des copines où vraiment, on prend rendez-vous pour faire du jeu. J'ai une copine aussi qui aime bien dessiner. Donc, quand on papote, on a chacune nos crayons et on fait du mandala ou des trucs comme ça. Tu vois, c'est vraiment faire des activités. Et ça, je trouve que c'est important parce qu'une relation, elle ne peut pas exister sur le rien du tout. se confier et découvrir notre histoire et notre passé, c'est chouette, ça prend du temps.

  • ELODIE

    Ça dure un temps.

  • Lisa

    Normalement, il faut aller plus loin. Mais là, c'est faire un peu des choses ensemble, c'est se raconter le quotidien, même quand on n'est pas dans les mêmes histoires. J'ai certaines amies qui ont les mêmes difficultés que moi en termes de santé. Donc, tu vois, on se soutient aussi beaucoup sur nos maladies, sur nos rendez-vous médicaux, sur... tout ce que ça veut dire en termes de contraintes, les médicaments, les exercices de kibble 15 fois par jour, on se donne des petits tips comme ça. Donc ces relations-là, c'est vrai qu'on est peut-être un peu plus sur la confidence parce que c'est rare qu'on ait des gens à qui on puisse vraiment parler de tout ça. On n'a pas toujours envie d'en parler à nos familles parce qu'on ne veut pas les inquiéter, on ne veut pas les angoisser. Ce n'est pas toujours évident d'en parler aux médecins parce que les médecins sont des médecins. Et c'est pas mal des fois d'avoir des personnes justement qui peuvent comprendre dans les détails ce que ça veut dire d'avoir une maladie chronique. Et tu vois, j'ai une copine, elle, elle a eu un cancer. Donc moi, ce n'est pas du tout un cancer que j'ai. Moi, je ne vais pas guérir. Elle, on considère très fort qu'elle va guérir. Mais ça n'empêche qu'en ayant même deux maladies différentes et tout, on sait ce que c'est. Quand les gens nous disent allez, ça va aller mieux et que nous, on sait que non. que pour l'instant, c'est juste la galère. C'est une forme de soutien qui est précieuse. Et quelque part, le fait d'avoir de la distance, moi, ce que je trouve très beau, c'est qu'on est chacune dans notre zone de confort. On est chez nous. On peut être en pyjama, on peut être en pilou-pilou, on peut être avec sa bouillotte, on peut ne pas s'être brossé les dents. On s'en fout de nos teintes. Alors que dans les relations de proximité, par définition, ça veut dire... Si moi, je vais chez quelqu'un, elle a fait le ménage, elle prépare à manger. Si c'est chez moi, c'est pareil, on choisit ses fringues. Il y a tout un processus qu'on n'a pas besoin d'avoir quand on est sur des relations à distance. Et c'est super agréable. C'est beaucoup plus naturel, en fait.

  • ELODIE

    J'ai pris deux, trois notes en même temps que je t'écoutais et je me faisais la réflexion. Même dans l'amitié, et aussi dans l'amitié, il y a plein d'injonctions. qu'on se met ou que la société nous met sur, tu vois tout à l'heure, il y a un moment là, tu parlais du temps seul et du fait que si tu discutes pendant plusieurs jours avec quelqu'un et qu'après tu ne lui parles pas parce que le week-end, toi, tu as décidé que tu étais plutôt off sur WhatsApp et tout, tu as un peu l'injonction de continuer la conversation parce que c'est comme ça qu'on doit faire, tu vois. Tu as parlé aussi de ne pas parler de tous les sujets avec tout le monde et ça aussi. Il y a des fois un côté un peu injonction, en mode, si t'es vraiment ma copine, tu dois tout me partager. Je trouve ça flagrant et un peu gênant quand même.

  • Lisa

    Je suis assez d'accord. Il y a deux relations qui se sont terminées. Elles se sont terminées un peu pour ces raisons. C'est-à-dire que moi, je suis assez cash sur mes attentes. Du coup, j'ai besoin d'interagir avec des gens qui sont très clairs aussi. Cette histoire de ce n'est pas parce qu'on va discuter ensemble pendant presque deux jours d'affilée Parce qu'on est sur un sujet, machin, après, ça se passe, on ne se parle pas pendant trois jours. Moi, j'ai besoin de gens qui soient suffisamment sécurisés, suffisamment OK pour pouvoir faire ça. Et du coup, j'en parle très vite, en fait. C'est quelque chose, quand je sens qu'une relation devient un peu plus que juste quelqu'un que je croise de temps en temps sur les réseaux, quand je sens qu'on rentre, pour le coup, dans une relation amicale, moi, très vite, j'en parle, quitte à avoir l'air un peu relou, tu vois, quitte à ce que ça fasse frire des gens, d'ailleurs. Mais de vraiment dire, écoute, j'ai suffisamment d'expérience dans ce domaine pour vouloir être assez claire là-dessus. Voilà un peu comment moi, je fonctionne. Voilà mes attentes, en gros. Est-ce que toi, tu es pareil ? Et puis, il y a ceux qui te disent, ouais, moi… Ce n'est pas facile.

  • ELODIE

    Non,

  • Lisa

    ce n'est pas facile. Mais honnêtement, moi, je me suis trop cramée pour faire cette économie aujourd'hui. J'aurais trop la flemme de…

  • ELODIE

    Ah, mais ouais.

  • Lisa

    Tu vois, je suis d'accord que c'est inconfortable et un peu bizarre. Tu vois, c'est un peu comme quand on parle du consentement. Il y a des tas de gens qui disent, putain, c'est bon, est-ce que je peux t'embrasser ? Mais c'est ridicule, ça tue le romantisme, etc.

  • ELODIE

    Ouais, ouais.

  • Lisa

    Ben non. Bon gros paquet de dégueulasseries, moi, je préfère que ça tue un peu le romantisme. Et puis, on peut aussi réinventer où se situe le romantisme. Peut-être qu'on peut trouver ça incroyablement romantique, un mec ou une nana qui souhaite rester dans le corps.

  • ELODIE

    Qu'on nous le demande, évidemment.

  • Lisa

    Donc, là, c'est un peu pareil.

  • ELODIE

    Je te rejoins tout à fait sur le fait d'énoncer ses attentes. Ça enlève, je trouve, plutôt un poids que de se dire Ah là là, j'attends qu'elle me réponde. Pourquoi elle ne me répond pas ? Comment ça se fait ? Est-ce que c'est vraiment ma copine ? Ce n'est pas mon amie ? Je ne sais pas. Au moins, quand on sait comment la personne en face fonctionne et qu'elle nous le dit très clairement, c'est beaucoup plus simple d'entrer en relation, de maintenir la relation et puis de le dire clairement. Voilà. Moi, le week-end, je suis off. Et puis, c'est beaucoup plus facile.

  • Lisa

    Je suis d'accord avec toi. Mais en même temps, je me suis rendue compte récemment, dans une relation assez récente, on est toutes les deux relativement âgées. Enfin, âgées, pardon. Parce que j'ai certaines amies. Mes nouvelles amies, elles ont moins de 30 ans. D'autres, elles ont une petite trentaine. Ce que je veux dire, c'est que des personnes de plus de 45 ans. Et du coup, nous, on n'est pas très habitués à ces relations un peu claires. on met quelques limites et tout, il y a une personne avec qui ça a coincé parce qu'en fait, ce n'était pas sa culture. Ce n'était pas du tout son fonctionnement. Au début, elle était oui, évidemment, pas de souci et tout. Puis en fait, non. Par exemple, quand moi, je disais, je fais un break, je fais une petite retraite et tout, elle arrêtait de me parler. Du coup, c'était moi qui devais y retourner pour dire, alors, comment tu vas ? Elle me dit, je ne sais pas, j'attendais que tu donnes des nouvelles. Je dis, non, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Toi, tu me parles comme si de rien n'était. quand je te dis que je ne suis pas là le week-end, ça veut juste dire que tu n'attends pas que je te réponde. Mais si tu as envie de me raconter un truc, raconte-moi un truc. Juste, ça veut dire que je ne te répondrai pas aussi vite que d'habitude. Mais l'idée, ce n'est pas que toi, tu te mettes en retraite. C'est moi qui suis en retraite. Et on en a parlé plusieurs fois et on a essayé de recaler ça. Et moi, il y a aussi des choses d'elle que je ne comprenais pas. Il y a un moment où c'est devenu trop confus et justement de se dire, si au final on va passer trois mois à essayer de définir les règles, c'est que ça ne va pas fonctionner. C'est qu'on ne s'apporte pas ce dont on a besoin de s'apporter. Et ce n'est pas grave, ce n'est pas une tragédie. Mais je trouve que mettre les règles sur la table, ça a quand même le mérite de s'éviter ça. Après, on peut le faire sous forme humoristique, détendue. Ce n'est pas obligé non plus d'être hyper carré. Oui !

  • ELODIE

    Et puis si quelqu'un s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles pendant deux jours, il peut tout simplement envoyer un petit message pour savoir comment ça va. Et en fait, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il y a un côté un peu magique, comme on espère dans les relations amoureuses, rencontrer le prince charmant qui va arriver et qui sera le plus beau, le plus musclé et le plus riche. On imagine un peu aussi que la relation amicale, elle va fonctionner toute seule. Or, ben... Ça ne fonctionne pas si tu ne parles pas de certaines attentes, si tu ne discutes pas, même en plaisantant, en effet, de certaines règles, ou que tu n'as pas remarqué au bout d'un certain moment comment l'autre personne fonctionnait et tout ça. Il n'y a rien de magique.

  • Lisa

    Et c'est en ça que des fois, c'est frustrant parce que oui, on est tous élevés dans cette espèce de pseudo-romantisme à la con et on a aussi des relations amicales. Alors que moi, je trouve qu'en vrai, les relations amicales, c'est comme les relations amoureuses, ça se travaille. Il y a des moments où on a beau avoir dit très clairement comment ça fonctionnait, on a quand même besoin de se rappeler de trois termes en disant, mais tu sais, ne t'inquiète pas, quand je ne t'appelle pas pendant deux ou trois jours, moi, je t'aime très fort, j'aime beaucoup notre relation. Dire je t'aime,

  • ELODIE

    c'est bien. Oh que oui !

  • Lisa

    pris dans les deux dernières années. Mais vraiment, moi, j'ai appris ça super récemment. Et c'est là aussi où je suis contente dans mes nouvelles relations, d'avoir des petites jeunes femmes, parce que je me rends compte qu'elles sont quand même vachement plus à l'aise avec ça. Et je trouve ça trop cool, parce que ça veut dire que ça va être de plus en plus simple pour tout le monde. C'est pour ça que des fois, je dis que je suis un peu une boumeuse, parce que oui, j'arrive à 50 ans, et moi, c'est la déconstruction et la valorisation de ce que c'est les relations amicales. C'est un peu récent quand même, tu vois, ce n'était pas exactement le cas dans mon adolescence et ma jeunesse. Et je trouve ça cool, là, d'avoir des gens qui, beaucoup plus clairement, affichent leur attente, qui sont capables de se dire qu'on s'aime, de se dire qu'on est potes, évidemment qu'on est amis. Tu vois, de franchir ces cas plats, je trouve ça chouette. Mais c'est vrai qu'il faut démystifier le fait d'être deviné par l'autre, de savoir tout seul que si je n'ai pas répondu à WhatsApp depuis deux heures, Ça veut dire que je boude et parce que je boude, ça veut dire qu'il faut qu'il vienne me... Tu vois, moi, il y a beaucoup de gens, par exemple, au début des relations, qui me parlent de ça. Et moi, je suis cash et claire et nette en disant, moi, je suis hyper directe. Si un jour, il y a un truc qui ne me plaît pas, tu le sauras de suite. Donc, si je ne te dis pas qu'il y a un truc qui ne va pas, ce n'est pas la peine de te faire...

  • ELODIE

    C'est que tout va bien.

  • Lisa

    Oui, c'est ça. C'est de dire, ne commence pas à dire, ouais, mais elle a employé tel mot, elle a dit tel truc, elle avait tel... Non, non. S'il y a un truc qui ne va pas, je ne le fais pas dans le passif agressif. Donc, si tu as l'impression que c'est passif agressif, c'est qu'il se joue quelque chose chez toi. Parce que moi, je ne fais pas ça. J'ai arrêté. Ce jeu-là, il n'est plus possible, il n'est plus gérable. Mais il y a beaucoup de gens qui sont là-dedans.

  • ELODIE

    Je pensais à ça exactement. C'est ce que je me disais. Je me disais, il y a tellement de relations où on est là-dedans.

  • Lisa

    aussi bien dans les désolé je refais le parallèle avec les relations amoureuses mais les histoires de fuis moi je te suis enfin on est un peu dans ce dans ce même genre quoi c'est on est gavé ouais film dans tous les valorise les relations pour que ce soit des relations intenses ça veut dire difficile difficile ça veut dire oui c'est ça ça doit être passionné ça doit être un même en amitié

  • ELODIE

    Et pas se comprendre, il doit y avoir des incompréhensions.

  • Lisa

    Que l'autre comprenne tout, ne comprenne rien. Mais non, ça peut être aussi cool, tranquille, pépère, en charentaise. Ouais,

  • ELODIE

    en communiquant, en fait, tout simplement, quoi. En se disant les choses et tout ça.

  • Lisa

    Dans tous les sens, c'est-à-dire, il faut aussi avoir le courage de s'entendre, de dire, tu vois, quand t'as dit ça, ça m'a un peu vexée, j'ai été touchée, j'étais pas à l'aise, excuse-moi, machin. Il faut savoir s'excuser, il faut savoir accepter que sans faire exprès, on peut blesser quelqu'un et il suffit de s'excuser. Il faut avoir le courage de dire quand nous, on a été blessés. Et c'est comme ça que c'est des relations saines et qui avancent. Parce que du coup, on n'a pas besoin d'être en hyper-vigilance sur nos gardes. Attends, là, elle a changé de ton, qu'est-ce que ça veut dire ? Là, elle n'a pas liké ma story. Tu crois qu'elle est énervée ? Est-ce que j'ai dit un truc ? Honnêtement,

  • ELODIE

    c'est dur.

  • Lisa

    c'est difficile de ne pas être là-dedans je vais dire merci pour vos problèmes de santé parce que j'ai plus le temps en fait, j'ai tellement plus le temps pour ça j'ai une énergie de dingue qui s'envole dans les trucs comme je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à marcher dans 5 ans, excuse-moi mais je n'ai absolument pas le temps de me prendre la tête pendant 15 ans sur elle a liké, elle n'a pas liké tu me dis si tu en as un évidemment c'est tout Et même parfois, ça m'est arrivé aussi qu'il y ait des gens qui me disent des problèmes. Récemment, j'ai une relation qui s'est arrêtée sur cette thématique où je n'étais pas assez si, j'étais trop sage, je ne faisais pas assez comme ça. Moi, j'ai choisi de dire stop. Moi, je veux bien travailler la relation, mais je ne veux pas me travailler moi. Je ne vais pas faire 15 séances de thérapie pour pouvoir répondre à tes attentes. Donc, si ce que je te donne et ce que j'ai à offrir ne te convient pas, n'hésite pas à aller le chercher chez tes autres amis. Et sauf que la personne l'a pris comme quelque chose d'extrêmement insultant, alors que moi, je le pensais sincèrement, en disant, désolé, si je ne suis pas à la hauteur de t'apporter ce que tu attends à cet endroit-là, à ce moment-là, puisque tu as plein de potes, n'hésite pas à aller le chercher chez d'autres potes. Peut-être que moi, je n'ai pas cette compétence-là. Et désolé, mais non, je ne vais pas monter en compétence, on n'est pas au travail, je ne suis pas là pour répondre à toutes tes attentes. Moi, je t'apporte ce que je suis moi. Désolée, c'est méchant. Non,

  • ELODIE

    c'est... En fait, tu sais, je suis un peu bloquée sur ce que tu as dit il y a une ou deux minutes en arrière sur le fait que tu n'as pas le temps. Tu n'as pas le temps et en fait, on devrait être toutes comme ça. Enfin, tu vois, dans le sens... Pardon, c'est maladroit ce que je viens de dire. Est-ce que vraiment, on a le temps de se faire chier à se demander si un... tel parce qu'il a pas liké notre story ou qu'il nous a pas appelé depuis trois jours alors peut-être qu'il nous déteste c'est épuisant et en fait ça résonne fort en moi parce que je suis pas mal comme ça et tu vois ma phrase quand j'étais ado c'était j'ai une copine à qui je demandais tous les jours mais tu me fais la gueule non mais tu vois Parce que je me demandais si ça allait, le côté dépendant, affectif dont tu parlais tout à l'heure, la grande place que l'amitié a toujours eu dans ma vie et tout ça. Et c'est vrai que je suis encore régulièrement dans des trucs à me dire à mince, qu'est-ce que j'ai écrit de travers dans mon dernier SMS pour qu'elle ne m'ait pas répondu au bout de X jours, alors qu'en fait, on n'a pas le temps, je suis dans ma vie, elle est dans la sienne. on est amis et puis c'est tout. Puis s'il y a un problème, elle me le dirait. Mais il y a aussi d'avoir la confiance dans la capacité de l'autre à exprimer des trucs qui vont ou qui ne vont pas. Ça aussi, tu l'as dit tout à l'heure, c'est un truc qui n'est pas facile à faire, de dire, écoute, là, ça m'a fait du mal. Oui, ce n'est pas facile.

  • Lisa

    C'est pour ça que là, je parle de ça en particulier sur les nouvelles relations, parce que je suis entrée dans ces relations en faisant. Mais sur mes relations historiques, les gens que je connais depuis 30 ans, 35 ans, évidemment que je n'ai pas commencé ma relation comme ça. Quand je les ai connues, j'avais 14 ans. Donc avec eux, c'est beaucoup plus difficile. Parce que justement, on a eu des règles de départ et puis elles ont changé 40 fois les règles et tout. Et du coup, j'ai essayé avec certaines justement de dire Là, c'est un peu trop chaud pour moi. Une demi-heure, il y a deux heures, j'étais avec un petit groupe de gens ma BFF de collège et tout. Et en ce moment, on n'arrive jamais à se joindre, on n'arrive jamais à se parler. C'est un enfer. Moi, ça me blesse parce qu'il m'arrive tellement de choses que pour le coup, de jamais pouvoir échanger avec elle. Il y a des moments où je suis en colère en me disant Non mais c'est bon, un mari, deux enfants, non mais c'est toutes les personnes pour un mari, deux enfants, vous n'avez plus à avoir d'amis, je vais crever quoi. Mais bref, sauf que justement, on s'est parlé, on a fait des vocaux un peu là-dessus. Là, on s'est reparlé en direct. Mais c'est vrai que dans ces relations-là qui datent d'il y a plus longtemps, c'est plus difficile parce qu'on n'a pas établi la relation sur ces bases-là. Là, j'y arrive mieux avec les relations nouvelles parce qu'on a commencé comme ça. Et puis parce que je te dis, encore une fois, aujourd'hui, moi, malheureusement, l'urgence de la maladie me porte dans le fait d'être très acharnée, dans le fait de changer ça. Mais ce que je souhaite en le partageant, c'est évidemment, l'idée, ce n'est pas de donner des injonctions aux gens. Mais justement, c'est de dire, essayez d'aller travailler votre dépendance affective, allez lire des trucs là-dessus, parce que vous méritez d'arriver à vous émanciper de ça et à vous libérer de ça avant que l'urgence vienne du fait d'avoir des maladies ou des problèmes. Et c'est très important de pouvoir être dans des relations. Moi, il y a certaines relations historiques dans lesquelles, ce que je viens de te dire, je n'y croirais pas. Moi, je le sais, j'ai certaines potes, si elles ne répondent pas à mon SMS pendant deux jours, oui, ça veut tout à fait dire qu'elles font la gueule. oui, ça veut tout à fait dire qu'il faut que je les recontacte et ça me fait chier. Mais c'est comme ça. Et on a beau en parler, ça ne change pas parce que c'est leur langage. Et là, c'est à moi de choisir est-ce que je veux rester dans cette relation en sachant que justement, je ne peux pas avoir confiance dans le fait qu'elle va me dire quand ça foire ou est-ce que ça devient trop dur pour moi. Et dans ce cas-là, c'est à moi de quitter cette relation. Mais c'est plus facile quand tu commences la relation sur un truc hyper clair, on se dit les choses. Et justement, en disant ce que tu viens de dire. Moi, c'est comme ça que je l'aborde, c'est de dire, pour qu'on ait une relation saine et tranquille, moi, je ne veux pas me prendre la tête nuit et jour à me demander si tu fais la gueule. Donc, on fait un deal toutes les deux, si tu fais la gueule, tu me le dis, et moi, si je fais la gueule, je te le dis. Déjà, on ne boude pas et on ne fait pas la gueule. Si on a un problème, on le dit, on ne dit rien, c'est qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter. Pour moi, la règle, elle est claire, parce que c'est une liberté de dingue quand on n'a pas besoin de se faire des nœuds au cerveau. Je suis désolée, mais dans les vies qu'on mène, avec le boulot… Moi, c'est simple, ma famille, c'est des nœuds au cerveau. Depuis que je suis née, c'est des heures et des millions d'heures de thérapie. Je suis désolée, mais ok, je fais ça pour ma famille, mais les amis qui sont des relations choisies, que je décide de faire entrer dans ma vie et qui acceptent de me faire entrer dans la leur, il n'y a pas moyen que ce soit aussi des nosseurs. Je ne peux pas, je ne peux pas. On n'a pas le temps pour ça. Il n'y a qu'une vie, il faut quand même un peu kiffer. Et je n'ai pas le temps de me prendre la tête sur Ok, ma mère a soulevé les sourcils. Ok, alors elle fait la gueule. D'accord. Ma copine Caroline, elle a dit ça. Ok. Alors, si Caroline, elle a dit ça, c'est que là, je dois me... Non, c'est un job à temps plein. Ce n'est pas possible. Mais c'est compliqué. Et c'est compliqué parce qu'on a une insécurité dans le lien. Et donc, c'est pour ça que ça vaut le coup de travailler sur soi, de comprendre justement qu'est-ce qui se joue, pourquoi je fais peser autant de choses sur mes relations et comment je peux me soulager de ça. Parce que ça peut... Encore une fois, c'est minimisé parce que c'est des relations amicales, mais honnêtement, ça peut vraiment être une source de stress importante. Et honnêtement, le moins on est stressé, le mieux c'est pour nous.

  • ELODIE

    Est-ce que, enfin là, on a balayé, on a parlé beaucoup de l'amitié en ligne et de tout ce que ça t'apportait de positif, mais j'imagine qu'il y a aussi des limites. dans le côté virtuel de la relation ? Qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas t'apporter ?

  • Lisa

    C'est ce qui est mignon aussi, parce qu'en me rendant compte de ce que ces amitiés à distance ne pouvaient pas m'apporter, ça a remis un coup de valorisation sur mes amitiés plus historiques et plus de présentiel. C'est qu'on ne peut pas se rendre des vrais services au sens... Genre, je ne sais pas... Tu as été aux urgences toute la journée d'hier. Tiens, je t'ai fait un plat de lasagne et je t'ai vidé de la vaisselle. Ou viens, je t'accompagne à ton rendez-vous médical hyper stressant. Toutes ces choses qui requièrent effectivement une présence physique. Ou je ne sais pas, quand il y a un gros coup de tristesse, on ne peut pas se faire un gros câlin, on ne peut pas se prendre dans les bras l'un de l'autre. Après, il y a mille et une façons de témoigner de son affection. Mais pour le coup, il y a des moments où ça, ça peut manquer. Tu vois ? Je me suis rendue compte quand j'ai vraiment eu une grosse aggravation de ma santé cette année, tout en ayant ces travaux à gérer et tout. Et voilà, mes potes qui sont venus, y compris des potes historiques, mais comme je disais tout à l'heure que là, il y en a un, il est venu m'aider à faire les cartons. Je crois que je ne lui ai pas parlé depuis. On n'a pas réussi à se choper une seule fois, ça fait six mois. Mais il est venu deux week-ends de suite m'aider à faire les cartons. Ma pote de Paris dont je vous parlais il y a deux secondes, ma BFF de collège, de lycée. elle a pris deux fois le TGV pour venir faire des cartons avec moi. Donc ça, ce côté je suis là forever on se connaît depuis 35 ans il y a aussi une intimité, c'est-à-dire que je dis n'importe quoi, mais le jour où je suis hospitalisée, il faut venir me chercher une chemise de nuit et des culottes, bon, je serais ravie que ce soit une pote que je connais depuis 45 ans, plutôt que ce soit quelqu'un que j'ai rencontré à la salle d'armes.

  • ELODIE

    Oui,

  • Lisa

    Il y a quand même des choses sur la proximité qui peuvent être chouettes. Mais j'avoue que là, cette année, ça m'a marquée parce que j'ai eu besoin d'aide et que du coup, j'ai remarqué que c'était super chouette. Et puis parce que mes amies à distance, elles me le disent des fois. Quand il m'est arrivé un pépin, elles me disent Ah purée, j'aimerais tellement te faire des gâteaux, venir te les apporter. Ou là, je dois customiser mes béquilles parce qu'elles sont moches et qu'elles me cassent le moral, donc je veux les peindre et tout. Mais il y a plein de gens qui disent Ah putain, j'aimerais trop pouvoir venir les peindre avec toi. Et qu'en fait, oui, je vais le faire toute seule parce que les gens que j'ai à proximité, ce n'est pas trop leur délire et tout. Donc, il y a quand même une réalité de présence et de soutien. réelle, tangible, qui est importante dans les relations en présentiel. Moi, j'aimerais bien quand même sur le papier que ces relations en distance, d'abord, j'aimerais qu'elles durent parce que moi, je commence toujours mes amitiés en me disant que c'est pour la vie. À part gros problèmes, je ne vois pas pourquoi des amitiés s'arrêteraient. Et du coup, je me dis, on a le temps, mais à l'échelle de la vie, j'aimerais bien pouvoir partir en vacances ensemble avec certaines ou faire un week-end. Mais par rapport à ce que je disais tout à l'heure, Je ne dis pas que c'est obligé de le faire tous les ans. Je ne dis pas que c'est obligé d'être régulier. Mais de temps en temps, pouvoir se retrouver en été autour d'un barbecue, ça peut être sympa aussi. Parce que l'autre chose, c'est que les amitiés à distance, elles sont très chouettes pour des one-on-one. Mais par exemple, moi, mes potes, je connais très peu leur famille. Puisque du coup, je ne connais pas forcément leurs enfants. Enfin, je connais leurs enfants et leur mari, pour ce que mes potes me racontent. Mais du coup, moi, je ne les connais pas au sens où je ne les ai jamais vus. Rencontrés. et du coup tu développes une relation très forte mais le jour où je vais me retrouver avec leur famille je les connais pas ils me connaissent pas, ils ont à peine entendu parler de moi et tout tu vois mes amis historiques c'est des gens dont je connais les conjoints, dont je connais les enfants tu vois c'est des amitiés un peu plus larges tu fais rentrer dans ta vie un peu plus de monde que uniquement ton ami que tu as rencontré tu vois alors que sur les amitiés à distance c'est facile d'être au téléphone qu'avec une personne. Et d'ailleurs, ça permet de dire aussi que ça requiert que ce soit très facile pour les conjoints ou conjointes. Parce que moi, j'ai connu ça aussi dans certaines relations. C'est l'espèce des copines avec qui je pouvais passer vachement de temps au téléphone et dès qu'elles se mettent en couple, il n'y a plus personne. Parce que le mec n'est pas forcément à l'aise, parce qu'elles n'osent pas parler devant leur mec. Et que du coup, toi, t'es là, OK, donc à ta prochaine rupture, alors, salut. C'est chaud, quoi, tu vois. Et là, c'est vrai que dans la plupart de mes relations amicales un peu en distance, soit c'est des personnes qui ont des relations de couple très apaisées, très cool par rapport à ça, soit c'est des personnes célibataires, tu vois.

  • ELODIE

    Ouais, ça rejoint ce que tu... Ce qu'on disait sur la hiérarchie, c'est-à-dire que comme on inculque que la relation couple, c'est la relation numéro un au-dessus des autres, on va plus attarder de temps et d'importance à nourrir la relation qu'on a avec son conjoint ou sa conjointe, plutôt qu'à prendre une heure pour aller discuter avec son ami. C'est malheureusement encore extrêmement fréquent la situation que tu déclenches là où... t'es hyper copine avec quelqu'un et du jour au lendemain, ciao, parce qu'elle a rencontré un mec.

  • Lisa

    C'est clair. Et puis le côté, des fois, moi, je fais la remarque de dire les amis à distance qui arrêteraient à cause de ça. Moi, j'ai envie de leur dire, mais si on habitait ensemble, ça ne te choquerait pas le samedi après-midi de dire à ton mec je vais faire du shopping avec Lisa. Mais sous prétexte que ce n'est pas aller faire du shopping et me papoter sur un Zoom. tu n'oses pas dire à ton mec que tu vas passer du temps avec moi. Mais pourquoi en fait ? À quel moment c'est plus acceptable que tu ailles rejoindre ta pote pour aller faire du shopping ou boire un thé ou je ne sais pas quoi. Mais par contre, s'il s'agit de boire ce thé pendant un call Zoom, non, c'est mal parce que puisque tu es à la maison, tu devrais être avec ton mec. Mais c'est quoi ce truc en fait ? Il y a encore beaucoup à déconstruire.

  • ELODIE

    Alors, j'avais envie de te poser une question difficile. ça serait quoi ton meilleur conseil pour quelqu'un qui a envie de créer du lien avec des personnes à distance au travers d'Instagram par exemple mais qui sait pas trop comment s'y prendre ?

  • Lisa

    Déjà la première chose que j'ai pas encore mentionné c'est le temps en fait c'est à dire que moi je suis pas arrivée en disant bonjour je voudrais être ta copine ça pour le coup je pense que c'est trop c'est trop brutasse tu vois par exemple moi j'ai un podcast j'ai un compte Instagram il y a des gens qui ont tendance à me voir un peu au dessus de ce que je suis tu vois et déjà je peux pas entrer en relation et être pote avec quelqu'un qui genre ah non mais c'est Lisa du podcast non moi je suis Lisa tout court en fait donc tu vois les gens qui sont un petit peu trop dans des commentaires un peu trop ça sera jamais vraiment des potes tu vois donc je pense qu'il faut être très sobre et très cool... et qu'il faut se donner le temps, en fait. Moi, ça a vraiment commencé, enfin là, mais quand je te dis à dizaines d'amis, il y en a, on papote sur Insta depuis cinq ans peut-être, et c'est cette année qu'on est entrés dans un truc un peu plus affectif, quoi. Parce que... Au début, moi, tout simplement, déjà, moi, je like tout ce que je vois. Moi, je sais le boulot que c'est de créer des trucs sur Instagram. Donc, en gros, moi, je ne fais pas du… Tu sais, quand on regarde les stories en quatre minutes et tout. Moi, quand je regarde une story, je la regarde. Et si j'écoute et si je lis ce qu'il y a écrit, je mets un petit cœur parce que ça m'a forcément parlé. Je fais assez souvent des commentaires. C'est-à-dire que… soit je poste des commentaires sur des publications, soit quand quelqu'un fait une story, je ne sais pas, pour raconter une grosse galère, je vais faire un petit commentaire en mettant des petits émojis. Au bout d'un moment, je peux mettre des petits commentaires. De temps en temps, je vais dire, moi, c'est pareil. Et puis, on voit si ça prend. Des fois, ça ne prend pas du tout. Et puis, des fois, on commence à se parler. La personne, elle vient me poser des questions. Et voilà, petit à petit, on échange. C'est vraiment, c'est un peu comme dans la vraie vie quand même. C'est-à-dire, c'est comme si je dis n'importe quoi, tu t'inscris à un cours de dessin, tu ne vas pas trouver ta dernière pote le premier jour du cours. D'abord, tu commences par voir un petit peu ce qu'il y a par là. Des fois, tu rigoles des mêmes choses. Des fois, je sais qu'il y a des gens qui m'ont envoyé des vannes, par exemple, sur des épisodes que j'ai faits. qui a envoyé un truc, ça m'a fait penser à toi et ton histoire framboise. Et voilà, on rentre un peu dans l'humour, dans les liens. Et puis après, on voit. Et quand on voit un petit peu comment passer à l'étape suivante, c'est de dire, ça te dirait qu'on… Déjà, à l'étape suivante, c'est comme dans une relation amoureuse, c'est quand on échange ton WhatsApp. La bonne nouvelle, c'est que maintenant, ça va être de moins en moins nécessaire parce que sur Instagram, on peut faire des calls vidéo, des calls audio, on peut faire des vocaux. Donc ça, c'est cool parce que… Il y a deux ou trois ans, ça n'existait pas. Donc, si on voulait pouvoir enregistrer plus de 50 secondes de vocale,

  • ELODIE

    il fallait aller ailleurs.

  • Lisa

    Il fallait changer le numéro de téléphone. Et puis après, voilà, de dire… Justement, c'est comme ça aussi. Il y a deux personnes qui m'ont dit, Tiens, il y a une conférence la semaine prochaine. Je vais y aller. Est-ce que ça te dit ? Par exemple, quand je parle de gens que je regarde sur Twitch, souvent, il y a des personnes qui me disent Moi aussi, je vais regarder le live. Et puis, du coup, on en discute. Voilà, c'est un peu comme ça. Mais je dirais que c'est vraiment avec le temps. Il faut être patient. Il ne faut pas se précipiter. Il faut y aller tranquille. Et puis, quand ça part, ça part. Et quand ça part, justement, c'est là qu'il faut dire Oh, dis donc, mais j'ai l'impression qu'on est en train de devenir amis. Et puis, c'est là, oui, mais pour être sûre qu'on est bien sur la même longueur de lance. Et puis, oui, proposer peut-être des soirées-jeux, ça peut être sympa. Participer à des soirées-jeux quand il y a un peu plus de monde. Mais moi, je pense que ce qui a été le plus, c'est le temps. Ça s'est fait très doucement, très délicatement. D'accord. Et le plus facile, quand même, c'est les relations que j'ai créées au sein de... de groupe de parole. Parce que là, pour le coup, on se parle toutes les semaines, on apprend à se connaître. C'est assez facile de se faire des messages privés sur le site qui est utilisé pour le groupe de parole. Et de fil en aiguille, ça va un peu plus vite. Sur Instagram, c'est vrai que c'est un peu plus long parce qu'il y a des gens, ils ont quand même vraiment beaucoup, beaucoup de messages privés.

  • ELODIE

    Donc, laisser le temps au temps, quoi. Ok.

  • Lisa

    Oui, ne pas hésiter à marquer. à marquer son intérêt mais de laisser le temps. Je ne pense pas qu'Instagram, ce soit le lieu pour trouver des potes ultra rapides. Ça ne peut pas marcher comme…

  • ELODIE

    Cinq heures avec quelqu'un. Oui, voilà.

  • Lisa

    C'est ça. Ok. Oui, c'est ça. Mais ça peut être aussi, je ne sais pas, dans la vraie vie quand on rencontre des gens, échanger Insta et ça peut permettre de voir justement où la relation peut aller, tu vois.

  • ELODIE

    Avant de terminer, est-ce que tu as un message que tu aimerais faire passer à tes amis virtuels, à tes amis à distance ?

  • Lisa

    Si par hasard elles m'écoutent parce que je vais leur dire 15 fois qu'il faut qu'elles viennent. Que je les aime beaucoup, que je suis hyper contente d'avoir eu cette surprise de la vie. Parce que vraiment, moi j'étais très convaincue que c'était terminé. Alors non seulement j'étais en train de vieillir, mais en plus j'étais en train d'être de plus en plus malade. Et donc, de sortir de moins en moins de chez moi. Donc, il y a un moment où je me disais, bon, 1 plus 1 égale 2, quoi. Tu ne sors plus et tu es malade. Bon, comment tu vas rencontrer des gens, quoi. Et donc, je les remercie vraiment qu'on se soit fait cette surprise à toutes. Parce que moi aussi, elles ont la petite boumeuse là qui est entrée dans leur vie. Et puis, ouais, j'aime beaucoup. J'ai une carte comme ça que j'avais trouvée sur Redbubble. C'est... Merci de me... Attends, c'est thank you for being part of my world Et c'est ça, c'est merci de faire partie du monde et de m'avoir fait une place dans votre monde Parce que c'est ça, c'est ça qui est super bon dans l'amitié. On s'est laissé une petite place à chacune. Et aujourd'hui, il y a des personnes, il y a notamment trois, quatre personnes auxquelles je pense là maintenant qu'il y a un an, on n'était pas aussi proches. Et là, si on se parle… pas tous les jours, c'est qu'il y a un truc bizarre dans le sens que toi, t'as pas. Mais plus au sens, putain, elle a eu une grosse journée de merde au boulot ou quoi ?

  • ELODIE

    Alors, c'est déjà la fin de l'épisode. Où est-ce qu'on va pouvoir te retrouver sur Internet et où est-ce qu'on peut écouter ton podcast ?

  • Lisa

    Alors, mon podcast, il est sur toutes les plateformes normalement. Mon gros podcast, tout attaché. Sur Internet, j'ai mon compte, mon gros podcast. J'ai un compte public aussi qui s'appelle c'est mon ancien compte, ne me jugez pas. Il s'appelle About a French Curvy Journey. Oui. À propos d'un voyage en courbe française. Voilà, en gros, on va le dire en français. Parce que je ne veux pas changer de nom, parce que ça fait presque huit ans que j'ai ce compte, que je postais énormément en anglais avant et je connais plein de gens en anglais. Sur ce compte-là, c'est un peu plus… C'est un compte un peu plus perso. Donc, c'est politique, il y a des trucs en anglais et tout. Et du coup, voilà, c'est mes deux lieux principaux, en tous les cas publics, pour me retrouver sur les réseaux et sur Internet. Je n'ai pas de site, je n'ai pas de page, je n'ai pas encore de TikTok. Je suis en train de découvrir le monde de Twitch, donc vous n'êtes pas à l'abri d'avoir une chaîne, mon gros podcast Twitch.

  • ELODIE

    Ah, cool !

  • Lisa

    Mais pour l'instant, c'est plutôt sur Instagram. Je ne m'éparpille pas trop, parce que les réseaux ne sont pas tous ultra sympas, il faut quand même bien le reconnaître. Et Instagram, je trouve que c'est encore un lieu assez friendly, à part l'algorithme qui peut être vraiment saoulant. Je trouve que c'est plutôt cool. Mais encore une fois, c'est plutôt cool parce que je choisis ce que je suis et que je ne vais pas sur les comptes qui font qu'on se sent complètement nul. Voilà,

  • ELODIE

    ouais, ok. Très bien, super. Eh bien, écoute, merci beaucoup Lisa.

  • Lisa

    Avec plaisir. Merci beaucoup à toi pour l'invitation. Merci pour ce podcast et cette thématique. Il y a plein de choses à dire. Tes épisodes sont déjà géniaux. J'ai bien envie de... Merci....de toutes les personnes qu'on rencontre à travers toi. C'est très sympa.

  • ELODIE

    C'était l'épisode 38 du podcast Gang de Copines. On m'entend le dire à un moment, mais cet échange pour moi a été vraiment... On a abordé beaucoup de sujets très profonds, très importants sur l'amitié. Et il y a aussi des sujets qui, moi-même, ont fait réfléchir et avancer la hiérarchie amicale, partager ses attentes, la temporalité dans les amitiés, le temps que ça prend pour se faire des amis, les comportements passifs-agressifs. J'espère que ce sera la même chose pour vous. Peut-être que ça résonnera ou ça vous... donnera des idées sur ce que vous attendez de vos cercles amicaux. Si c'est le cas, n'hésitez pas à venir m'en parler sur Instagram. Le compte c'est gangdecopinespodcast et potes s'écrit comme une pote. Et parce que cet épisode sort pendant les fêtes de fin d'année, je voulais terminer par envoyer un petit peu d'amour, une pensée pour toutes celles et ceux pour qui cette période est difficile. Parce que pour plusieurs raisons, ce n'est pas forcément toujours simple. non plus pour moi et on peut avoir une ou plusieurs raisons qui font que ces fêtes ne sont pas forcément un moment aussi doux qu'on l'aimerait. On n'est pas seul et pour celles et ceux qui le sont, seul, je pense aussi à vous et j'aimerais que vous trouviez une petite dose de réconfort en écoutant ces mots. Voilà, à bientôt !

Description

Dans cet épisode, je m'entretiens avec Lisa, la créatrice du podcast Mon Gros Podcast, pour explorer un sujet essentiel : les amitiés à distance et la sororité virtuelle. 🌍✨

Peut-on vraiment créer des liens aussi profonds à distance ? Comment les réseaux sociaux, les podcasts et autres outils numériques permettent-ils de tisser des relations authentiques, même quand le contact physique est absent ? Ensemble, nous discutons de la dynamique des amitiés virtuelles, qui offrent la possibilité de se connecter autour de passions communes, tout en n'étant pas un substitut au soutien physique des amitiés en face à face.


Lisa nous livre également ses réflexions sur la nécessité de transparence dans ces relations, où l’établissement de limites claires est crucial pour maintenir des liens solides et sains. La construction de ces amitiés prend du temps, mais avec patience et engagement, elles peuvent devenir tout aussi durables et significatives que celles qui se vivent au quotidien.

Nous abordons aussi des sujets plus personnels, comme l'impact de son parcours en tant que personne grosse vivant avec des maladies chroniques sur ses amitiés et sa vision des relations sociales. Lisa nous parle de la façon dont elle déconstruit les stéréotypes et les discriminations à travers son podcast, tout en mêlant réflexions politiques et témoignages personnels.


Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment les amitiés virtuelles peuvent compléter ou enrichir les amitiés en personne.

  • La place essentielle de la sororité dans des luttes comme la grossophobie.

  • La façon dont les amitiés évoluent avec le temps et les changements personnels.

  • L'importance de poser des limites et d’être transparent dans les relations à distance.


Le podcast de Lisa sur Instagram : https://www.instagram.com/mongrospodcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ELODIE

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Lisa ! Bonjour !

  • Lisa

    Lisa, tu as 47 ans, tu es la créatrice et l'animatrice du podcast Mon Gros Podcast. Tu t'identifies comme une personne grosse, tu souffres de maladies chroniques et tu as une vie amicale bien remplie. Alors, est-ce que déjà, tu veux compléter peut-être cette présentation et ajouter quelques mots sur ton podcast ?

  • ELODIE

    Eh bien, écoute, merci. Déjà, je suis tout à fait d'accord avec cette façon de me présenter. Oui, alors mon podcast s'appelle Mon Gros Podcast, pour faire le jeu de mots. Enfin, pas le jeu de mots, mais disons que c'est le mien. C'est-à-dire que je donne ma voix, mon opinion, mon parcours. C'est un podcast plutôt de témoignages et gros podcast parce que je suis une personne grosse et qu'on parle de trucs hyper importants qui sont hyper gros. Donc, c'est comme ça que j'ai trouvé le nom pour qu'avec le nom, ça dise tout de suite qu'on n'est pas sur un podcast de professionnels de santé ou de nutritionniste, etc. Voilà, moi, je suis une personne grosse. qui avait envie de parler de son parcours. Et puis, comme tu dis, j'ai 47 ans et je trouvais qu'il n'y avait pas beaucoup de contenu. Il y a souvent des personnes qui rigolent, entre guillemets, en disant, oui, mais lutter contre la grossophobie, c'est facile quand on est jeune, parce que quand on est jeune, on n'a pas trop de problèmes. Et donc, c'est hyper facile d'être anti-régime, etc. Mais que, ah là là, tu verras quand tu vieilliras. Et du coup, j'avais envie de dire, voilà, moi, je suis en train de vieillir. Et par ailleurs, j'ai des maladies chroniques. Et pour... Pour autant, je maintiens mes convictions et mes choix. Et du coup, voilà. Et puis, ça s'est étendu un petit peu à du militantisme, on va dire un peu sur le gauchisme politique, parce que tout le travail autour des discriminations est hautement politique. Et puis, je parle aussi de la vie avec des maladies chroniques, de l'entrée dans le handicap. Et puis, on s'amuse un peu aussi, parce que tout ça peut avoir l'air assez sinistre. Mais justement... C'est assez important pour moi de montrer qu'on peut en parler, y compris des choses pas très rigolotes, mais sans forcément être dans la victimisation ou essayer de faire pitié ou des choses comme ça. Donc voilà.

  • Lisa

    Ok, super. Merci pour toutes ces infos sur toi et ton podcast. Ensemble, on va parler amitié à distance versus amitié historique. Mais avant de rentrer dans le... cœur de ce sujet. J'aime bien commencer avec ma question traditionnelle. C'est quoi pour toi la sororité ?

  • ELODIE

    Oh là là ! La sororité, déjà c'est un mot que j'aime beaucoup, que j'utilisais très très peu jusqu'à il y a peu de temps en fait, alors que je trouve qu'il est hyper important. Et c'est vrai que je me suis un peu appropriée, je dirais depuis peut-être un an ou deux, ou deux trois ans, quelque chose comme ça. Pour moi, c'est très ancré avec le féminisme, c'est la notion de faire communauté et faire empathie commune entre personnes qui s'identifient comme femmes, parce qu'on a des vécus communs, on a des histoires en commun, et que c'est important de pouvoir trouver des espaces où on puisse échanger là-dessus. Et je trouve par ailleurs qu'on manque beaucoup de sororité, justement. Je trouve que parfois on… Il y a des combats où je suis extrêmement désolée de voir des femmes s'attaquer à des femmes ou remettre en cause la parole de femme. Et donc voilà, pour moi, la sororité, c'est une forme de solidarité entre femmes et toutes les personnes qui s'identifient comme femmes. Et je trouve que ça devient même une valeur.

  • Lisa

    Tu as un exemple de moment ou vécu où tu as trouvé qu'on manquait de sororité ?

  • ELODIE

    Je sais que, par exemple, dans la lutte contre la grossophobie, il y a énormément de débats entre personnes grosses et personnes qui se sentent grosses, sachant qu'être grosse, ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité corporelle extrêmement claire. Et tu vois, il y a des femmes qui ne sont pas grosses objectivement, mais qui, comme elles vivent dans la même société grossophobe que tout le monde, eh bien oui, elles ont peur de grossir, elles ont peur d'avoir un corps gros, elles ont la sensation de subir la grossophobie, etc. Et donc, c'est juste, elles subissent une part de la grossophobie qui est celle qu'on fait croire que vivre dans un corps gros, c'est l'horreur. Mais de là à ce que, quand on essaye de lever, enfin quand des personnes grosses prennent la parole sur les réseaux, essaie de lutter contre une discrimination qui est des touches de plein fouet et dans des choses compliquées. C'est-à-dire, l'agro-sophobie, c'est le fait de ne pas avoir droit à la PMA, le fait de ne pas avoir droit d'emprunter de l'argent pour un appartement au-dessus d'un certain poids, c'est le fait de subir de la discrimination et de l'agro-sophobie médicale, mais constante. C'est-à-dire qu'on va chez le médecin pour un rhume et on nous demande si on a déjà pensé à faire Weight Watcher. C'est toutes ces choses-là. Et non, on ne peut pas considérer qu'une femme mince, qui a peur de grossir, elle subit la grossophobie au même titre qu'une femme qui fait 130 kilos. Et parfois, il y a vraiment des revendications, c'est-à-dire que des personnes minces viennent sous ce type de publication pour dire Oui, non, mais nous aussi, nous, on est victime de mégrophobie, vous ne vous rendez pas compte, nous, on est victime aussi de body shaming, etc. Et je trouve ça assez dur de dire, mais en fait, il y a de la place pour toutes les luttes. Et moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas que les personnes minces luttent contre le fait que... de subir du body shaming. Le body shaming, c'est très différent de la grossophobie. La grossophobie, ce n'est pas juste se faire traiter de grosse dans la rue, c'est bien au-delà de ça, c'est bien plus politique que ça. C'est même avoir accès à des soins, c'est une discrimination. On a des retards de diagnostic de maladie. Moi, par exemple, j'ai eu plein de problèmes de sciatique, on me prescrivait une perte de poids. Mes potes qui ont des problèmes de sciatique, on leur dit reposez-vous, étendez votre jambe, tenez, mettez un anti-inflammatoire On va peut-être aller faire une petite radio pour vérifier. Moi, on me disait juste de perdre du poids, alors que je suis désolée, mais on ne traitait pas ma sciatique à moi, on traitait mon poids. Donc voilà, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas toujours évident de voir des femmes, entre guillemets, il y a un petit côté à prendre la couverture pour soi, de dire chacun son challenge, etc. Mais venir mettre la charge mentale sur des personnes grosses, de devoir défendre des personnes minces, qui par définition font partie de la norme. Je trouve ça très délicat de ne pas tout simplement, au contraire, venir être des alliés et nous soutenir. Parce que si on arrive à détruire la grossophobie, ça aidera tout le monde, y compris les personnes minces. Par contre, si on essaye juste de porter la voix des personnes minces, les personnes minces, leur voix, elle est déjà portée de partout. C'est les corps normalisés. Donc, ce n'est pas ces voix-là qu'on a le plus besoin d'avoir de l'espace. Et j'ai vu vraiment des débats en commentaire de publication vachement durs. Et à chaque fois, je dis non, mais vous êtes sérieux ? On est entre... Elle est où la sororité ? C'est où qu'on se serre les coudes et qu'on est ensemble ? Après, j'entends qu'il y a plein de blessures. Et le body shaming, c'est un truc vraiment tout pourri que je souhaite à personne. Et je suis tout à fait d'accord que du body shaming, on en a quelle que soit la taille de son corps. Mais la grossophobie n'est pas du body shaming. C'est bien au-delà. Et on n'est pas obligé de se marcher les unes sur les autres.

  • Lisa

    Oui, non, comme tu l'as dit, les... Les luttes sont différentes, mais ça reste des luttes toutes les deux, déjà. Et les enjeux ne sont pas les mêmes. Voilà. Et tu viens de le dire aussi, les enjeux et le vécu, et la façon de vivre des problématiques de personnes minces versus des problématiques de personnes grosses, n'ont strictement rien à voir.

  • ELODIE

    C'est ça. Et vraiment, pour ma part, j'ai fait plusieurs épisodes là-dessus, mais pour moi, la mégrophobie, ça n'existe pas. Il n'y a pas de discrimination au fait d'être une personne mince et maigre. Peut-être des personnes très minces, très maigres, occasionnellement, et encore une fois, c'est plutôt du body shaming ou des choses comme ça. Mais les personnes minces, classiquement, c'est le corps normé par excellence. Enfin, je suis désolée, mais tous les mannequins qu'on voit dans les magazines, elles ont des tailles zéro. Donc, elles sont extrêmement minces. Et non, je ne pense pas que... Je pense que le problème, c'est le body shaming. Et ça, c'est vrai, mais le body shaming, en fait, il n'est pas réservé aux corps minces, parce qu'on peut très bien te body shamer pour ta couleur de cheveux, pour, je ne sais pas, le fait que tu as un grand nez, que... Le body shaming, c'est très large et c'est absolument dégueulasse. Et oui, c'est aussi du harcèlement et ça crée des complexes, etc. Mais la grossophobie, ce n'est pas du body shaming, ça va bien au-delà de ça.

  • Lisa

    Pour aller beaucoup plus loin sur ce sujet-là, ce qu'on ne va pas forcément faire, nous, ici, L'idée, c'est que les auditeurs, auditrices, aillent écouter aussi ton podcast pour s'éduquer peut-être au sujet.

  • ELODIE

    Avec plaisir. Moi, je fais un petit peu tout. J'essaye de parler. Encore une fois, avec mes mots, avec mon témoignage, avec mon expérience, je ne considère pas que j'ai la vérité absolue, que j'ai raison sur tout, mais je partage mon expérience de vie à moi, j'en tire quelques conclusions, j'en fais quelques analyses et chacun après fait son chemin et fait ses choix. Mais oui, avec plaisir, n'hésitez pas, il y a des épisodes rigolos, je ne pense pas par exemple qu'il y ait beaucoup de personnes minces. qui se soit fait engueuler au supermarché parce qu'elle s'apprêtait à acheter des framboises, par exemple. Alors que moi, ça m'est arrivé. On est venu me taper sur les doigts et me dire, attention, les framboises, il y a beaucoup de sucre. Là, par exemple, on est dans de la grossophobie d'avoir quelqu'un qui croit qu'elle peut venir me parler de ce que je mange. Et en l'occurrence, c'était des framboises. On est quand même sur des fruits.

  • Lisa

    Non, mais c'est incroyable.

  • ELODIE

    Une méga plaquette de chocolat. j'ai cru que t'allais dire ça je pense pas qu'une personne mère se soit fait engueuler parce qu'elle achetait des Twix mais du coup là c'est pire que tout ça arrive ou même l'un d'avoir été félicité parce que j'ai croisé des voisins un jour et que j'avais une salade qui débordait de mon panier et qui m'ont dit oh une salade c'est bien ça disa super parce qu'évidemment ce qui est gros c'est que je mange jamais de salade c'est horrible merci Donc voilà, venez découvrir !

  • Lisa

    Alors justement, pour parler plus de toi, on va parler de la place de l'amitié dans ta vie. Quelle place elle a l'amitié dans ta vie et pourquoi elle a cette place-là ?

  • ELODIE

    Pour moi, l'amitié est très importante et c'est ce qui fait que j'ai été très heureuse de découvrir ton podcast. Après, j'avoue, je n'avais pas fait des recherches de dingo, mais par hasard, j'ai découvert ton podcast et je me suis dit, oh, mais c'est trop cool ! Un podcast dédié à cette thématique, parce que je trouve qu'elle n'est pas encore assez investie par rapport à l'amour, au sens de l'amour amoureux. Et moi, c'est quelque chose qui est très important pour moi, parce que déjà, je suis célibataire et sans enfant. Je n'ai pas particulièrement de vie amoureuse par choix, pour des raisons diverses et variées. Et du coup, c'est vrai que moi, ma sphère affective, C'est ma famille, c'est mes proches, c'est mes amis. Et du coup, c'est quelque chose qui est très important pour moi et qui, à mon avis, a autant d'importance. Alors, j'entends bien qu'on ne fait pas des enfants avec sa meilleure amie. D'ailleurs, ça pourrait exister, j'en sais rien. Mais bref, moi, je n'ai pas fait d'enfants avec mes BFF. Je ne vais pas forcément construire une relation qui va durer 50 ans. Il n'y a pas tous ces enjeux-là qu'il y a dans un couple. Mais pour autant, il y a les enjeux de… Il faut quand même… construire la relation, il faut quand même l'entretenir, il peut y avoir des hauts et des bas, il peut y avoir des ruptures, et je trouve que par exemple, les ruptures amicales, elles sont quand même un peu sous-estimées, c'est-à-dire qu'autant on trouve ça complètement normal, quelqu'un qui dit qu'il a un chagrin d'amour, moi j'ai vu des gens être plus empathiques avec quelqu'un qui se séparait d'un mec avec qui elle était depuis 6 mois, que moi qui mettais fin à une relation de 17 ans d'amitié. Alors que je suis désolée, mais c'était son mec, c'était super, et ça faisait six mois, mais ça faisait six mois. Moi, j'ai arrêté une relation avec quelqu'un que je connaissais depuis 17 ans de ma vie.

  • Lisa

    Ça montre bien la hiérarchie qu'on fait encore entre la relation romantique amoureuse qui est censée être le pilier de ta vie, et donc quand ça s'écroule, que tu sois avec quelqu'un depuis un mois, six mois, c'est horrible. Et les relations amicales, elles viennent forcément après.

  • ELODIE

    Oui, tu as raison, c'est ça le mot.

  • Lisa

    Et cet exemple, c'est très parlant.

  • ELODIE

    Je me souviens, pendant très longtemps, je trouvais ça frustrant de ne pas avoir le droit de partager ma peine. Parce que non, j'ai beau avoir très envie d'être lesbienne, je ne le suis définitivement pas. Donc, c'était vraiment… Parce qu'on rapportait souvent ça, de dire mais qu'est-ce qui se passe ? Comment tu peux être si touchée ? Est-ce que tu es sûre ? pas sexualisé. Ah oui. Du coup, je me suis posé la question. Je me suis dit, ouais, ok, c'est vrai, c'est bizarre. Mais non, je n'ai aucune attirance pour les femmes, mais pour autant, j'ai de l'attirance pour les hommes, mais pour autant, je peux avoir un chagrin amical avec un homme ou une femme qui est intense, mais qui n'a rien à voir avec le fait d'être amoureux ou pas de la personne. Ça a juste à voir que moi, je trouve que... Enfin... Je fais quand même aussi une hiérarchie dans mes amitiés. Je ne dirais pas ça de la totalité de mes amitiés, mais mon cercle proche, mes amitiés un peu plus intenses, c'est super dur quand ça s'arrête.

  • Lisa

    Alors, c'est intéressant ce que tu viens de dire. Tu parles de hiérarchie dans tes amitiés. Oui. Nous explique un peu.

  • ELODIE

    En fait, je me suis rendue compte avec le temps et en soignant bizarrement, en fait, en soignant ma dépendance affective. Donc, la dépendance affective, c'était un peu le côté, justement, de mettre des enjeux extrêmement forts dans tout type de relation par rapport à des blessures de l'enfance ou même des blessures amoureuses, etc. Mais ça vient quand même beaucoup de l'enfance, puisque c'est quelque chose qu'on construit dans l'enfance. Et donc, moi, j'étais vraiment très intense, on va dire, dans le relationnel. Et en essayant de guérir ça par la thérapie, pas toute seule dans mon coin, mais il y a aussi des bouquins assez chouettes là-dessus. D'abord, je me suis rendue compte que j'avais ça. Il y a eu un long moment où j'ai lutté en me disant Mais non, mais ce n'est pas un défaut la dépendance affective, c'est normal d'être comme ça, c'est normal d'être hyper investie dans toutes ces relations. Je ne voyais pas le problème. Après, j'ai fini par comprendre le problème et j'ai eu très peur de guérir en me disant Non, mais ce n'est pas possible, si je n'ai plus de dépendance affective, ça veut dire quoi ? J'en aurais rien à foutre de mes amis, je n'aurai plus aucune intensité dans mes relations, etc. Et donc, j'avais très peur de changer parce que je croyais que ça allait... enlever la valeur et l'importance de mes relations. Mais que nenni ! En fait, ça a tellement amélioré, bonifié et rendu génial la majorité de mes relations, à part celles que j'ai perdues au passage. Mais justement, si je les ai perdues, c'est peut-être que ça arrangeait tout le monde que je sois dans une forme de dépendance affective, à toujours vouloir rendre service et tout. Mais du coup... En guérissant un petit peu tout ça, c'est un petit peu comme si j'avais redéfini mes cercles. Donc, ce n'est pas tant une hiérarchie au sens… Ce n'est pas lié à la valeur de la personne.

  • Lisa

    Oui, bien sûr.

  • ELODIE

    Les personnes qui me fréquentent sont des personnes géniales, etc. Il n'y a aucun doute. Mais c'est plutôt dans mon cercle autour de moi, il y a le cercle très proche, il y a le cercle un peu moins proche, il y a le cercle un peu moins proche, et un peu moins proche. C'est par rapport à l'épicentre qui serait ma personne. J'ai différents types d'amis. Il y a des amis qui sont des amis de fiesta, qui sont des amis de légèreté. Il y a les voisins qu'on connaît depuis 10 ans. Et de temps en temps, on fait un apéro, mais pas très souvent. C'est un peu des copains. C'est un peu des gens avec qui je peux demander des services. Pour autant, ce n'est pas forcément des gens avec qui je vais passer une soirée entière à papoter de trucs profonds. Il y a les amis, comme on disait dans l'intro, les amis historiques que je connais depuis... Comme j'ai 47 ans, j'ai des amis de 30 ans, de 35 ans, que je connais depuis 30 ou 35 ans. Et ça, c'est des amis très chers à mon cœur, mais pour autant, ce n'est pas forcément des amis qui sont dans mon quotidien. Après, il y a les amis qu'on rencontre au boulot. Et souvent, ce qui nous lie, c'est le travail. Et toutes ces amitiés-là ne survivent pas forcément au fait de changer de travail. Et puis après, il y a les proches. Pour moi, les proches, ça veut dire que ce sont des gens que j'ai très régulièrement. voire quasi tous les jours au moins par SMS, par vocal. C'est des gens qui connaissent quand même assez en détail où j'en suis dans ma vie. Et du coup, je ne hiérarchise pas les personnes, mais je hiérarchise ce qu'elles représentent pour moi et ce que j'ai avec elles. Et en fait, chacune peut répondre à des besoins différents. Quand justement j'ai envie de… Tiens, c'est l'été, c'est la fête des voisins. J'ai bien envie de festoyer avec des gens que je ne connais pas beaucoup. Il n'y a pas beaucoup d'enjeux, mais c'est très sympa quand même. C'est super. Et quand j'ai besoin de choses un peu plus profondes, j'ai des amis avec qui je fais du militantisme. Quand j'ai besoin de choses… Du coup, je me retrouve à pouvoir piocher. Et au lieu d'avoir des attentes démesurées pour chacune de mes amitiés qui devraient m'apporter tout ce dont j'ai besoin sur toutes les thématiques qui peuvent m'arriver, Ça, c'est la dépendance affective, justement, qui met une espèce de puissance très forte dans les relations. Déjà, aujourd'hui, la vraie guérison, c'est de me dire que je me suffis à moi-même et que mes amis, c'est du bonus, c'est du plaisir, c'est de la joie, mais ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas mes amis qui me définissent et qui définissent ma valeur. Parce que, pardon, je ne veux pas tromper les gens. On ne guérit pas de la dépendance affective juste avec ses amis. Au contraire, c'est un travail très personnel. Mais maintenant que j'ai solidifié ce que je pense de moi, que j'ai réparé un peu mon estime de moi et ma confiance en moi, mes relations amicales, elles sont… Je n'attends pas tout de chacun et chacune à tout moment. Et du coup, c'est vachement plus léger. Même les relations fortes, elles sont plus légères parce que, je ne sais pas, avant, je pouvais être extrêmement blessée qu'une amie ne soit pas disponible pendant un mois, deux mois, trois mois. Je devais me dire, non, mais ça ne va pas à la tête, mon Dieu, mais ça y est, c'est fini entre nous, mais qu'est-ce qui se passe ? Mais pourquoi ? Mais oh my God, aujourd'hui, je suis capable de m'entendre avec quelqu'un qui vient d'avoir un gamin, peut-être qu'elle est très occupée et que juste un SMS de temps en temps, ça suffit. Et ce n'est pas très grave parce que pendant cette période-là, je m'éclate avec tel et tel autre ami qui, justement, viennent d'être célibataire, elles ont plus de temps. Et puis après, ça rechange. Il y a moins d'intensité. Intensité, ce n'est pas le bon mot parce qu'elles sont intenses, mes relations, mais c'est moins une question de vie ou de mort.

  • Lisa

    Et alors, dans les cercles, il y en a un dont tu n'as pas parlé et dont on va parler maintenant. C'est le cercle amical que tu t'es fait grâce à Instagram et à ton podcast. Alors, j'ai envie que tu nous racontes tout. Quel est ce cercle amical ?

  • ELODIE

    C'est clair qu'on a dit qu'on allait parler de ça, mais ce cercle amical, en fait, pour de vrai, il peut aller dans tous les cercles. Ah oui, ok. C'est ça. Donc là, on va parler d'un type d'amis, c'est des amis qu'on se fait à distance, et je suis super contente qu'on ait choisi ce sujet, mais techniquement, dans mes amis à distance, j'en ai qui correspondent. Alors, pas des voisins, parce que par définition, ils sont à côté. Mais tu vois, j'ai des amitiés un peu légères, un peu lointaines, où on se parle peut-être deux fois par an, mais par contre, on se fait des likes sur les stories à chaque fois. Donc voilà, c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné jusqu'à maintenant, parce qu'elle rentre dans différents... Mais toujours est-il que ce dont on avait parlé, quand tu m'as gentiment invitée, j'ai dit, ah, j'aimerais trop parler de ça, parce que c'était une surprise pour moi. J'atteins un âge... Très vieux.

  • Lisa

    Oh là, oh là, non, non,

  • ELODIE

    non.

  • Lisa

    Mais en fait… Ne dis pas ça. Non,

  • ELODIE

    je sais. Je ne sais pas. Mais justement, j'avais cette croyance de dire…

  • Lisa

    On ne se fait plus d'amis.

  • ELODIE

    Tu me calmes. Je vais repasser 40 ans, c'est fini. Tu vis avec les amis que tu as déjà. Et puis, c'est comme ça, quoi. Et en fait, j'ai été surprise moi-même par le fait que ma vie amicale a beaucoup bougé ces dernières années. Et notamment, j'ai beaucoup d'amitié. à distance, vraiment. C'est-à-dire que j'ai une dizaine de personnes dans ma vie aujourd'hui, dans mon cercle amical, y compris des cercles extrêmement proches, qui sont des personnes que je n'ai jamais rencontrées dans la vraie vie, enfin, que j'ai rencontrées par Zoom, mais je veux dire, on ne s'est jamais vues physiquement. Elles ne sont jamais venues chez moi, je ne suis jamais allée chez elles, on ne s'est jamais retrouvées en vacances ou que ce soit, on n'a pas cette proximité-là. Et pour autant... certaines de ces amitiés à distance sont vraiment des amitiés très fortes et très intenses parce qu'il y a autre chose en fait. Je ne sais pas si c'est grâce à la distance ou à cause de la distance mais en tous les cas, moi j'ai constaté que la distance n'était pas du tout un frein au fait de créer des liens très forts qui parfois peuvent supplanter des relations de plus long terme avec des gens que je connais depuis plus longtemps. mais qui ont moins de temps aujourd'hui ou qui s'intéressent moins aux mêmes choses que moi. Et la différence, c'est que le fait de rencontrer des gens par Instagram, par Instagram, ça veut dire plusieurs choses. C'est soit j'ai rencontré des gens où moi, je suis leur compte et en interagissant avec leur contenu, on a créé des liens et tatati, on est devenus copains. Soit c'est des gens qui suivaient mon compte et mon podcast et la même chose s'est passée dans ce sens-là. Soit c'est aussi des gens avec qui j'ai participé à des activités communes. soit sur Instagram des fois il y a des challenges j'allais dire séminaire mais c'est pas ça le mot des challenges ou des espèces de workshops organisés justement par des nutritionnistes ou des coachs etc du coup les copies d'Instagram l'avantage important dans ces relations après coup on y réfléchissant parce que sur le coup moi j'ai juste suivi le flow mais c'est de se dire ben en fait c'est des gens qu'on rencontre sur des thématiques communes C'est-à-dire que soit c'est des personnes qui sont venues sur mon podcast et donc on a parlé justement de grossophobie, déconstruction, féminisme, etc. Et du coup, ça crée un lien qui est très fort, qui contrairement à mes copines de collège, ce qu'on avait en commun, c'est d'être au collège. Et du coup, maintenant qu'on a 40 ans, on n'a pas toujours les mêmes centres d'intérêt, on n'a pas toujours les mêmes sujets de discussion. Alors que quand on rencontre des gens liés soit à mon podcast, soit, comme je disais, où moi, je vais les rencontrer sur leur compte, ça veut dire que notre point commun, c'est vraiment nos centres d'intérêt. d'aujourd'hui, de ce qu'on fait aujourd'hui. Et par exemple, tu vois, la différence que je fais, c'est que la plupart de mes amis historiques, c'est-à-dire que j'ai rencontré avant Instagram et tout ça, c'est des gens qui ne s'intéressent pas du tout à mon podcast, qui ne l'écoutent pas, qui ne sont même pas forcément abonnés à ma page du podcast, qui ne s'intéressent vraiment pas particulièrement à ça. Alors que pour moi, c'est un podcast que j'ai créé depuis un an et demi, ça fera deux ans en mars. C'est quelque chose d'énorme pour moi, ça a été un truc de dingue. d'investir les réseaux, de devenir créatrice de contenu, d'avoir 1 700 personnes qui me suivent, d'avoir des gens qui écoutent ce que je raconte. Et du coup, parfois, avoir des amis qui n'ont même pas un star, qui n'écoutent pas de podcast et qui n'écoutent pas le mien, c'est vrai que ça enlève tout de suite un énorme sujet de conversation. Un petit peu comme pour certaines amies qui ont eu, tu vois, entre 35 et 45, ça a été le grand chelème mariage-enfant et que moi, j'ai Je n'ai pas du tout été dans ce bateau-là. Je ne suis ni mariée, ni enfant, ni rien. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amie avec des gens qui ne vivent pas la même chose que nous. Mais là, ça veut dire que j'ai rencontré des amis qui correspondaient à mes centres d'intérêt.

  • Lisa

    Ton quotidien ?

  • ELODIE

    Oui, qui correspondaient à des choses que je fais au quotidien. Et puis, c'est con à dire, mais qui correspondaient à ma réalité. Moi, j'avais très peu d'amis grosses, par exemple. Je n'avais quasiment pas, encore une fois, parce que c'est des gens que j'ai rencontrés par la vie. C'est-à-dire qu'au boulot, je ne suis pas devenue copine. Genre, toi, tu n'es pas grosse, tu n'es pas ma copine. Je ne suis pas sectaire à ce point-là. Le fait d'être sur des forums, deux personnes grosses qui discutent de sujets, je me suis retrouvée à créer des amitiés avec des gens qui ont la même réalité corporelle que moi. Et ça, ça a été un soulagement incroyable. de pouvoir échanger avec des gens qui connaissent, qui savent ce que ça veut dire de trouver des fringues grande taille, qui savent ce que ça veut dire d'avoir la trouille, de se mettre en maillot de bain, qui ne vont pas, quand je rentre de chez le médecin ou quand mon médecin me dit, il faut que vous preniez rendez-vous avec un nouveau spécialiste et qu'immédiatement, c'est l'angoisse parce qu'on sait tous que dès qu'on voit un nouveau médecin, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'horriblement grossophobe et de passer un très mauvais moment. Eh bien, mes potes grosses, elles sont toutes là, oh my God, je suis désolée pour toi. Mes amis historiques, c'est un peu genre ça leur passe au-dessus. Ils ne comprennent même pas pourquoi ça me stresse. Même si je leur raconte, même s'ils sont très sympas, même s'ils sont très empathiques, ils ne sont pas gros. Ce n'est pas quelque chose qu'ils ont vécu eux-mêmes. Et au début, je n'avais pas trop compris que c'était ça. Mais ça me l'a fait aussi après quand je suis devenue copine avec deux ou trois personnes qui créent du contenu sur Instagram, qui ont des podcasts. Et pareil, de me retrouver avec des gens qui… flippe un petit peu quand l'algorithme commence à faire n'importe quoi. On aimerait tous en avoir rien à foutre du nombre de likes, mais on se rend bien tous compte qu'il est quand même…

  • Lisa

    C'est sympa.

  • ELODIE

    Et du coup, avoir des gens qui comprennent ça, qui s'y intéressent un peu et tout, je trouve ça intéressant. On peut en rigoler, on peut se rassurer. On peut apprendre des choses aussi, tout simplement, de se donner des conseils sur les outils qu'on utilise. Et je trouve que la différence… Mes amies les plus récentes, Est-ce que je vais genrer au masculin ? Non, je crois que c'est quand même principalement des nanas. Mes amies les plus récentes, c'est ça, c'est les personnes qui sont complètement en lien et en alignement avec mes sujets du moment. Et c'est très agréable et ça fait beaucoup de bien. Après, il y a un très gros... Moi, je n'ai aucun problème avec la distance parce que par ailleurs, mes maladies chroniques font que je sors extrêmement peu. Donc, je suis extrêmement... casanière, je travaille en 100% télétravail, je n'ai plus la capacité de sortir et tout. Donc, de toute façon, même mes potes autour de moi, ce ne sont pas des gens que je vois souvent. Quoi qu'il arrive, je n'ai pas l'occasion, je ne vais plus au cinéma, au resto, toutes ces choses-là, ce sont des choses que je ne fais plus. Donc, même mes amis historiques que j'ai rencontrés dans ma sphère, même mes voisins, par exemple, il peut très bien se passer deux, trois semaines sans que je vois mes voisins. Ce n'est pas un frein pour moi de ne pas voir les gens. Parce que finalement, je me rends compte que parfois, j'ai plus de contacts avec mes potes à distance qui passent forcément à un moment dans la journée sur WhatsApp, sur Insta, et qui forcément vont faire un petit clin d'œil. Comment ça s'est passé ta réunion d'hier ? Comment ça va ton pied ? Parce que la semaine dernière, je me suis défoncée le pied. Ah mince ! Que les gens... qui vivent à proximité de moi sont moins disponibles et on n'aura pas ces petits contacts-là. Donc, moi, le fait qu'on soit à distance, ce n'est pas un problème. Ce qui est important, par contre, parce que j'ai certaines relations à distance qui ont foiré ces dernières années, ce qui est important, c'est quand même de rester sur la même longueur d'onde. C'est quand même qu'il y ait un... C'est comme pour les relations de proximité. Il faut qu'il y ait un échange, il faut qu'il y ait une égalité, une équité, on va dire, dans la relation.

  • Lisa

    Ça veut dire quoi ? Ah, pardon, vas-y.

  • ELODIE

    Vas-y, vas-y,

  • Lisa

    je t'en prie. J'allais te couper parce que j'ai envie de savoir ça veut dire quoi être sur la même longueur d'onde ? C'est-à-dire qu'on a la même intention dans la relation. C'est-à-dire que si moi, cette pote, elle est en train de devenir une pote du quotidien, justement, et qu'elle, pas du tout, elle me voit comme une pote une fois de temps en temps, que ce soit en présentiel ou à distance, ça ne va pas marcher, en fait. Parce qu'on n'a pas les mêmes attentes. Ou alors, il faut être très clair et il faut accepter de ne pas être... Mais moi, je ne suis pas très à l'aise avec les relations où il n'y a pas cette... cette équité en fait. Je ne me sens pas à l'aise d'être celle qui est demandeuse quand l'autre a plus besoin de distance. Et l'inverse est vrai aussi. Je ne suis pas à l'aise si moi je suis très distance et que la personne, elle, me recontacte tous les jours. Donc, c'est important d'avoir cette même longueur d'onde. Et il y a aussi dans les moyens de la relation. C'est-à-dire que la plupart de mes potes là, on est assez d'accord et peut-être qu'on est des hystériques et extrêmement chiantes, mais en gros, si je t'envoie un SMS ou un WhatsApp aujourd'hui et qu'il n'y a même pas un petit like dans les trois jours qui viennent alors que tu es passé trois fois sur WhatsApp je ne vais pas forcément très bien le prendre tout le monde n'a pas besoin d'être comme moi j'aime bien être entourée de gens qui ont ce genre d'approche de se dire justement je sais que mes potes, j'appelle ça des potes du quotidien parce que c'est vraiment ça c'est des potes avec qui tu papotes en faisant ton repas du soir c'est des potes avec qui tu racontes ta journée au bout de boulot. C'est des potes aussi avec qui tu rigoles en regardant Miss France. Non, ça, j'ai abandonné. C'est genre Koh Lanta, tu vois, qui regarde Koh Lanta où l'amour est dans le pré avec toi. Eh bien, ces potes-là, moi, je sais que c'est des potes qui ne vont pas me faire le coup de je ne te réponds pas pendant plusieurs jours ou inversement, qui ne vont pas me faire le coup de m'en vouloir à moi quand j'ai besoin de prendre du recul parce que moi, je suis quelqu'un d'introvertie dans les relations. C'est-à-dire que c'est un peu 50-50. Ça me nourrit énormément, mais ça m'épuise aussi beaucoup. Et ça m'arrive régulièrement. La plupart du temps, le week-end, je suis un peu en mode j'éteins les réseaux et j'éteins mon portable.

  • ELODIE

    Et donc,

  • Lisa

    parmi les amis qui ne peuvent pas comprendre ça, j'ai eu certains amis pour qui ce n'était pas gérable, qui trouvaient que c'était un abandon, sachant que je ne suis pas complètement code. Si ma pote vient d'apprendre qu'elle a un méga cancer le vendredi, non, je ne vais pas lui dire, ne me parle pas du week-end. Je ne suis pas un monstre non plus,

  • ELODIE

    je suis une amie.

  • Lisa

    Par contre, oui, j'ai besoin que les gens sachent que de temps en temps, ça n'a rien à voir avec l'affection que je leur porte et avec ma façon d'apprécier nos relations. Parfois, j'ai besoin de couper un peu parce que c'est là que je me ressource beaucoup. Donc, les gens qui ne comprennent pas ça, c'est ça. C'est ça que je veux dire un peu sur la même longueur d'onde. Il faut qu'on ait un peu les mêmes modes de communication. C'est pareil, une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui n'aimait pas du tout les vocaux. Aujourd'hui, je trouve qu'avoir une relation à distance sans utiliser les vocaux, c'est compliqué en fait. Parce qu'un vocal, quand même, ça te permet d'avoir le ton de la voix, ça te permet de l'écouter quand toi, tu es dispo. Hier soir, j'ai fait quand même le truc le plus drôle, on en a beaucoup rigolé, parce qu'on s'est échangé une dizaine de vocaux à 22h30 avec une pote. Techniquement, on aurait dû s'appeler. Oui,

  • ELODIE

    mais ce n'est pas pareil. Ce n'est pas pareil. Le temps, le mode asynchrone, je trouve que c'est différent. Là, tu étais dispo, donc tu as eu la possibilité de répondre à ses vocaux. Mais un appel, il faut que tu sois pleinement dans le truc.

  • Lisa

    Ça fait bien rire.

  • ELODIE

    C'est marrant.

  • Lisa

    On aurait pu s'appeler en fait, mais on ne savait pas. Au début, quand on a échangé, c'était juste deux petits messages. Puis bon, de fil en aiguille, ça a duré un peu plus longtemps. Mais c'est rigolo aussi. Mais voilà, quelqu'un qui serait complètement allergique aux vocaux, à WhatsApp, à Discord, à Telegram, à Instagram, moi, j'aurais du mal à avoir une relation à distance. Moi, j'ai connu une vie où il n'y avait pas de téléphone portable et Internet. Je suis assez vieille pour ça, donc je sais ce que c'est. d'avoir des relations où on s'envoie que des cartes postales et tout. Et c'est quand même extrêmement chiant, quoi.

  • ELODIE

    Il y a moins cette immédiateté, le lien du quotidien et tout ça. Évidemment, tu l'as beaucoup moins. Oui.

  • Lisa

    Mais je trouve ça super cool parce que c'est vraiment, c'est des très chouettes amies. Tu vois, on aurait pu croire, j'ai écouté d'ailleurs un podcast comme ça sur l'amitié qui disait que les amitiés à distance, c'était cool. Heureusement, aujourd'hui, il y a des outils, mais bon, quand même, il faut se voir une ou deux fois par an. Et moi, je n'étais pas hyper d'accord parce que déjà, tout le monde n'a pas les moyens de prendre le train, la voiture, s'organiser des vacances à l'autre bout de la France ou à l'autre bout de l'Europe. Parce que là, en l'occurrence, dans mes amis, il y a la Belgique, il y a l'Allemagne, il y a l'Angleterre, il y a l'Écosse, il y a le Mexique. Enfin, je ne vais pas aller une fois par an au Mexique, ça ne va pas arriver. Sauf que ce n'est pas grave, en fait. Parce que c'est pas... Oui, il y a Canada... Non mais purée, vraiment, j'ai des amitiés everywhere. Et du coup, je ne trouve pas ça complètement juste. J'entends que des gens aient besoin de ça. Ça, je suis d'accord. Je sais qu'il y a des gens qui ont besoin du contact physique, de se voir physiquement et tout, mais moi, je me rends compte que ce n'est pas le mien et que là, la plupart des amitiés que j'ai créées, ce n'est pas le leur non plus. D'ailleurs, dans nos conversations, ça ne revient pas le côté j'espère qu'on pourra bientôt se voir j'espère qu'on aura bientôt l'occasion de se voir Par contre, ce qu'on a fait, c'est que là, tu vois, j'ai fait des méga travaux chez moi, j'ai refait toute ma maison, j'ai fait chier tout le monde avec… enfin, pardon. j'ai pas fait chier tout le monde, mais disons que ça a été un gros sujet parce qu'organiser des travaux à toi toute seule, tu vois, les choix de carrelage,

  • ELODIE

    de peinture,

  • Lisa

    c'est chiant. Mais du coup, j'ai fait des room tours ou j'ai fait des vidéos. C'est le truc qu'on avait regardé. Et du coup, il y a une proximité sans qu'elle soit jamais venue chez moi, en fait. Et moi, pareil, elles m'ont montré leur maison. Comme je te dis, des fois, on cuisine ensemble, des fois, on fait du sport ensemble. Alors que moi, je suis quasi convaincue que si on était dans la même ville, je ne sais même pas si on ferait toutes ces activités vraiment ensemble.

  • ELODIE

    Oui, tu parlais justement dans les activités. Je vais revenir là-dessus. Tu parlais du militantisme, notamment anti-grossophobie et en non-mixité. Tu as parlé là du sport, de la cuisine. Vous faites d'autres choses ?

  • Lisa

    Alors moi, je fais pas mal de jeux. Ça, c'est pareil. C'est une de mes potes en ligne qui m'a fait découvrir ça. Moi, j'adore jouer. Enfin, tu vois, je veux dire, genre Time's Up.

  • ELODIE

    Ouais.

  • Lisa

    J'ai déjà fait un tribal. Ce que je fais le plus en vrai en ce moment, c'est des petits bacs. Et j'ai plusieurs groupes où je fais ça. J'ai un groupe où on fait du coaching. Et en fait, on se retrouve… Enfin, c'est un… On va dire un groupe d'échange et de parole. Une fois par semaine, on se retrouve, on papote et des fois, on joue. Et puis, des fois, il y a des copines où vraiment, on prend rendez-vous pour faire du jeu. J'ai une copine aussi qui aime bien dessiner. Donc, quand on papote, on a chacune nos crayons et on fait du mandala ou des trucs comme ça. Tu vois, c'est vraiment faire des activités. Et ça, je trouve que c'est important parce qu'une relation, elle ne peut pas exister sur le rien du tout. se confier et découvrir notre histoire et notre passé, c'est chouette, ça prend du temps.

  • ELODIE

    Ça dure un temps.

  • Lisa

    Normalement, il faut aller plus loin. Mais là, c'est faire un peu des choses ensemble, c'est se raconter le quotidien, même quand on n'est pas dans les mêmes histoires. J'ai certaines amies qui ont les mêmes difficultés que moi en termes de santé. Donc, tu vois, on se soutient aussi beaucoup sur nos maladies, sur nos rendez-vous médicaux, sur... tout ce que ça veut dire en termes de contraintes, les médicaments, les exercices de kibble 15 fois par jour, on se donne des petits tips comme ça. Donc ces relations-là, c'est vrai qu'on est peut-être un peu plus sur la confidence parce que c'est rare qu'on ait des gens à qui on puisse vraiment parler de tout ça. On n'a pas toujours envie d'en parler à nos familles parce qu'on ne veut pas les inquiéter, on ne veut pas les angoisser. Ce n'est pas toujours évident d'en parler aux médecins parce que les médecins sont des médecins. Et c'est pas mal des fois d'avoir des personnes justement qui peuvent comprendre dans les détails ce que ça veut dire d'avoir une maladie chronique. Et tu vois, j'ai une copine, elle, elle a eu un cancer. Donc moi, ce n'est pas du tout un cancer que j'ai. Moi, je ne vais pas guérir. Elle, on considère très fort qu'elle va guérir. Mais ça n'empêche qu'en ayant même deux maladies différentes et tout, on sait ce que c'est. Quand les gens nous disent allez, ça va aller mieux et que nous, on sait que non. que pour l'instant, c'est juste la galère. C'est une forme de soutien qui est précieuse. Et quelque part, le fait d'avoir de la distance, moi, ce que je trouve très beau, c'est qu'on est chacune dans notre zone de confort. On est chez nous. On peut être en pyjama, on peut être en pilou-pilou, on peut être avec sa bouillotte, on peut ne pas s'être brossé les dents. On s'en fout de nos teintes. Alors que dans les relations de proximité, par définition, ça veut dire... Si moi, je vais chez quelqu'un, elle a fait le ménage, elle prépare à manger. Si c'est chez moi, c'est pareil, on choisit ses fringues. Il y a tout un processus qu'on n'a pas besoin d'avoir quand on est sur des relations à distance. Et c'est super agréable. C'est beaucoup plus naturel, en fait.

  • ELODIE

    J'ai pris deux, trois notes en même temps que je t'écoutais et je me faisais la réflexion. Même dans l'amitié, et aussi dans l'amitié, il y a plein d'injonctions. qu'on se met ou que la société nous met sur, tu vois tout à l'heure, il y a un moment là, tu parlais du temps seul et du fait que si tu discutes pendant plusieurs jours avec quelqu'un et qu'après tu ne lui parles pas parce que le week-end, toi, tu as décidé que tu étais plutôt off sur WhatsApp et tout, tu as un peu l'injonction de continuer la conversation parce que c'est comme ça qu'on doit faire, tu vois. Tu as parlé aussi de ne pas parler de tous les sujets avec tout le monde et ça aussi. Il y a des fois un côté un peu injonction, en mode, si t'es vraiment ma copine, tu dois tout me partager. Je trouve ça flagrant et un peu gênant quand même.

  • Lisa

    Je suis assez d'accord. Il y a deux relations qui se sont terminées. Elles se sont terminées un peu pour ces raisons. C'est-à-dire que moi, je suis assez cash sur mes attentes. Du coup, j'ai besoin d'interagir avec des gens qui sont très clairs aussi. Cette histoire de ce n'est pas parce qu'on va discuter ensemble pendant presque deux jours d'affilée Parce qu'on est sur un sujet, machin, après, ça se passe, on ne se parle pas pendant trois jours. Moi, j'ai besoin de gens qui soient suffisamment sécurisés, suffisamment OK pour pouvoir faire ça. Et du coup, j'en parle très vite, en fait. C'est quelque chose, quand je sens qu'une relation devient un peu plus que juste quelqu'un que je croise de temps en temps sur les réseaux, quand je sens qu'on rentre, pour le coup, dans une relation amicale, moi, très vite, j'en parle, quitte à avoir l'air un peu relou, tu vois, quitte à ce que ça fasse frire des gens, d'ailleurs. Mais de vraiment dire, écoute, j'ai suffisamment d'expérience dans ce domaine pour vouloir être assez claire là-dessus. Voilà un peu comment moi, je fonctionne. Voilà mes attentes, en gros. Est-ce que toi, tu es pareil ? Et puis, il y a ceux qui te disent, ouais, moi… Ce n'est pas facile.

  • ELODIE

    Non,

  • Lisa

    ce n'est pas facile. Mais honnêtement, moi, je me suis trop cramée pour faire cette économie aujourd'hui. J'aurais trop la flemme de…

  • ELODIE

    Ah, mais ouais.

  • Lisa

    Tu vois, je suis d'accord que c'est inconfortable et un peu bizarre. Tu vois, c'est un peu comme quand on parle du consentement. Il y a des tas de gens qui disent, putain, c'est bon, est-ce que je peux t'embrasser ? Mais c'est ridicule, ça tue le romantisme, etc.

  • ELODIE

    Ouais, ouais.

  • Lisa

    Ben non. Bon gros paquet de dégueulasseries, moi, je préfère que ça tue un peu le romantisme. Et puis, on peut aussi réinventer où se situe le romantisme. Peut-être qu'on peut trouver ça incroyablement romantique, un mec ou une nana qui souhaite rester dans le corps.

  • ELODIE

    Qu'on nous le demande, évidemment.

  • Lisa

    Donc, là, c'est un peu pareil.

  • ELODIE

    Je te rejoins tout à fait sur le fait d'énoncer ses attentes. Ça enlève, je trouve, plutôt un poids que de se dire Ah là là, j'attends qu'elle me réponde. Pourquoi elle ne me répond pas ? Comment ça se fait ? Est-ce que c'est vraiment ma copine ? Ce n'est pas mon amie ? Je ne sais pas. Au moins, quand on sait comment la personne en face fonctionne et qu'elle nous le dit très clairement, c'est beaucoup plus simple d'entrer en relation, de maintenir la relation et puis de le dire clairement. Voilà. Moi, le week-end, je suis off. Et puis, c'est beaucoup plus facile.

  • Lisa

    Je suis d'accord avec toi. Mais en même temps, je me suis rendue compte récemment, dans une relation assez récente, on est toutes les deux relativement âgées. Enfin, âgées, pardon. Parce que j'ai certaines amies. Mes nouvelles amies, elles ont moins de 30 ans. D'autres, elles ont une petite trentaine. Ce que je veux dire, c'est que des personnes de plus de 45 ans. Et du coup, nous, on n'est pas très habitués à ces relations un peu claires. on met quelques limites et tout, il y a une personne avec qui ça a coincé parce qu'en fait, ce n'était pas sa culture. Ce n'était pas du tout son fonctionnement. Au début, elle était oui, évidemment, pas de souci et tout. Puis en fait, non. Par exemple, quand moi, je disais, je fais un break, je fais une petite retraite et tout, elle arrêtait de me parler. Du coup, c'était moi qui devais y retourner pour dire, alors, comment tu vas ? Elle me dit, je ne sais pas, j'attendais que tu donnes des nouvelles. Je dis, non, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Toi, tu me parles comme si de rien n'était. quand je te dis que je ne suis pas là le week-end, ça veut juste dire que tu n'attends pas que je te réponde. Mais si tu as envie de me raconter un truc, raconte-moi un truc. Juste, ça veut dire que je ne te répondrai pas aussi vite que d'habitude. Mais l'idée, ce n'est pas que toi, tu te mettes en retraite. C'est moi qui suis en retraite. Et on en a parlé plusieurs fois et on a essayé de recaler ça. Et moi, il y a aussi des choses d'elle que je ne comprenais pas. Il y a un moment où c'est devenu trop confus et justement de se dire, si au final on va passer trois mois à essayer de définir les règles, c'est que ça ne va pas fonctionner. C'est qu'on ne s'apporte pas ce dont on a besoin de s'apporter. Et ce n'est pas grave, ce n'est pas une tragédie. Mais je trouve que mettre les règles sur la table, ça a quand même le mérite de s'éviter ça. Après, on peut le faire sous forme humoristique, détendue. Ce n'est pas obligé non plus d'être hyper carré. Oui !

  • ELODIE

    Et puis si quelqu'un s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles pendant deux jours, il peut tout simplement envoyer un petit message pour savoir comment ça va. Et en fait, ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il y a un côté un peu magique, comme on espère dans les relations amoureuses, rencontrer le prince charmant qui va arriver et qui sera le plus beau, le plus musclé et le plus riche. On imagine un peu aussi que la relation amicale, elle va fonctionner toute seule. Or, ben... Ça ne fonctionne pas si tu ne parles pas de certaines attentes, si tu ne discutes pas, même en plaisantant, en effet, de certaines règles, ou que tu n'as pas remarqué au bout d'un certain moment comment l'autre personne fonctionnait et tout ça. Il n'y a rien de magique.

  • Lisa

    Et c'est en ça que des fois, c'est frustrant parce que oui, on est tous élevés dans cette espèce de pseudo-romantisme à la con et on a aussi des relations amicales. Alors que moi, je trouve qu'en vrai, les relations amicales, c'est comme les relations amoureuses, ça se travaille. Il y a des moments où on a beau avoir dit très clairement comment ça fonctionnait, on a quand même besoin de se rappeler de trois termes en disant, mais tu sais, ne t'inquiète pas, quand je ne t'appelle pas pendant deux ou trois jours, moi, je t'aime très fort, j'aime beaucoup notre relation. Dire je t'aime,

  • ELODIE

    c'est bien. Oh que oui !

  • Lisa

    pris dans les deux dernières années. Mais vraiment, moi, j'ai appris ça super récemment. Et c'est là aussi où je suis contente dans mes nouvelles relations, d'avoir des petites jeunes femmes, parce que je me rends compte qu'elles sont quand même vachement plus à l'aise avec ça. Et je trouve ça trop cool, parce que ça veut dire que ça va être de plus en plus simple pour tout le monde. C'est pour ça que des fois, je dis que je suis un peu une boumeuse, parce que oui, j'arrive à 50 ans, et moi, c'est la déconstruction et la valorisation de ce que c'est les relations amicales. C'est un peu récent quand même, tu vois, ce n'était pas exactement le cas dans mon adolescence et ma jeunesse. Et je trouve ça cool, là, d'avoir des gens qui, beaucoup plus clairement, affichent leur attente, qui sont capables de se dire qu'on s'aime, de se dire qu'on est potes, évidemment qu'on est amis. Tu vois, de franchir ces cas plats, je trouve ça chouette. Mais c'est vrai qu'il faut démystifier le fait d'être deviné par l'autre, de savoir tout seul que si je n'ai pas répondu à WhatsApp depuis deux heures, Ça veut dire que je boude et parce que je boude, ça veut dire qu'il faut qu'il vienne me... Tu vois, moi, il y a beaucoup de gens, par exemple, au début des relations, qui me parlent de ça. Et moi, je suis cash et claire et nette en disant, moi, je suis hyper directe. Si un jour, il y a un truc qui ne me plaît pas, tu le sauras de suite. Donc, si je ne te dis pas qu'il y a un truc qui ne va pas, ce n'est pas la peine de te faire...

  • ELODIE

    C'est que tout va bien.

  • Lisa

    Oui, c'est ça. C'est de dire, ne commence pas à dire, ouais, mais elle a employé tel mot, elle a dit tel truc, elle avait tel... Non, non. S'il y a un truc qui ne va pas, je ne le fais pas dans le passif agressif. Donc, si tu as l'impression que c'est passif agressif, c'est qu'il se joue quelque chose chez toi. Parce que moi, je ne fais pas ça. J'ai arrêté. Ce jeu-là, il n'est plus possible, il n'est plus gérable. Mais il y a beaucoup de gens qui sont là-dedans.

  • ELODIE

    Je pensais à ça exactement. C'est ce que je me disais. Je me disais, il y a tellement de relations où on est là-dedans.

  • Lisa

    aussi bien dans les désolé je refais le parallèle avec les relations amoureuses mais les histoires de fuis moi je te suis enfin on est un peu dans ce dans ce même genre quoi c'est on est gavé ouais film dans tous les valorise les relations pour que ce soit des relations intenses ça veut dire difficile difficile ça veut dire oui c'est ça ça doit être passionné ça doit être un même en amitié

  • ELODIE

    Et pas se comprendre, il doit y avoir des incompréhensions.

  • Lisa

    Que l'autre comprenne tout, ne comprenne rien. Mais non, ça peut être aussi cool, tranquille, pépère, en charentaise. Ouais,

  • ELODIE

    en communiquant, en fait, tout simplement, quoi. En se disant les choses et tout ça.

  • Lisa

    Dans tous les sens, c'est-à-dire, il faut aussi avoir le courage de s'entendre, de dire, tu vois, quand t'as dit ça, ça m'a un peu vexée, j'ai été touchée, j'étais pas à l'aise, excuse-moi, machin. Il faut savoir s'excuser, il faut savoir accepter que sans faire exprès, on peut blesser quelqu'un et il suffit de s'excuser. Il faut avoir le courage de dire quand nous, on a été blessés. Et c'est comme ça que c'est des relations saines et qui avancent. Parce que du coup, on n'a pas besoin d'être en hyper-vigilance sur nos gardes. Attends, là, elle a changé de ton, qu'est-ce que ça veut dire ? Là, elle n'a pas liké ma story. Tu crois qu'elle est énervée ? Est-ce que j'ai dit un truc ? Honnêtement,

  • ELODIE

    c'est dur.

  • Lisa

    c'est difficile de ne pas être là-dedans je vais dire merci pour vos problèmes de santé parce que j'ai plus le temps en fait, j'ai tellement plus le temps pour ça j'ai une énergie de dingue qui s'envole dans les trucs comme je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à marcher dans 5 ans, excuse-moi mais je n'ai absolument pas le temps de me prendre la tête pendant 15 ans sur elle a liké, elle n'a pas liké tu me dis si tu en as un évidemment c'est tout Et même parfois, ça m'est arrivé aussi qu'il y ait des gens qui me disent des problèmes. Récemment, j'ai une relation qui s'est arrêtée sur cette thématique où je n'étais pas assez si, j'étais trop sage, je ne faisais pas assez comme ça. Moi, j'ai choisi de dire stop. Moi, je veux bien travailler la relation, mais je ne veux pas me travailler moi. Je ne vais pas faire 15 séances de thérapie pour pouvoir répondre à tes attentes. Donc, si ce que je te donne et ce que j'ai à offrir ne te convient pas, n'hésite pas à aller le chercher chez tes autres amis. Et sauf que la personne l'a pris comme quelque chose d'extrêmement insultant, alors que moi, je le pensais sincèrement, en disant, désolé, si je ne suis pas à la hauteur de t'apporter ce que tu attends à cet endroit-là, à ce moment-là, puisque tu as plein de potes, n'hésite pas à aller le chercher chez d'autres potes. Peut-être que moi, je n'ai pas cette compétence-là. Et désolé, mais non, je ne vais pas monter en compétence, on n'est pas au travail, je ne suis pas là pour répondre à toutes tes attentes. Moi, je t'apporte ce que je suis moi. Désolée, c'est méchant. Non,

  • ELODIE

    c'est... En fait, tu sais, je suis un peu bloquée sur ce que tu as dit il y a une ou deux minutes en arrière sur le fait que tu n'as pas le temps. Tu n'as pas le temps et en fait, on devrait être toutes comme ça. Enfin, tu vois, dans le sens... Pardon, c'est maladroit ce que je viens de dire. Est-ce que vraiment, on a le temps de se faire chier à se demander si un... tel parce qu'il a pas liké notre story ou qu'il nous a pas appelé depuis trois jours alors peut-être qu'il nous déteste c'est épuisant et en fait ça résonne fort en moi parce que je suis pas mal comme ça et tu vois ma phrase quand j'étais ado c'était j'ai une copine à qui je demandais tous les jours mais tu me fais la gueule non mais tu vois Parce que je me demandais si ça allait, le côté dépendant, affectif dont tu parlais tout à l'heure, la grande place que l'amitié a toujours eu dans ma vie et tout ça. Et c'est vrai que je suis encore régulièrement dans des trucs à me dire à mince, qu'est-ce que j'ai écrit de travers dans mon dernier SMS pour qu'elle ne m'ait pas répondu au bout de X jours, alors qu'en fait, on n'a pas le temps, je suis dans ma vie, elle est dans la sienne. on est amis et puis c'est tout. Puis s'il y a un problème, elle me le dirait. Mais il y a aussi d'avoir la confiance dans la capacité de l'autre à exprimer des trucs qui vont ou qui ne vont pas. Ça aussi, tu l'as dit tout à l'heure, c'est un truc qui n'est pas facile à faire, de dire, écoute, là, ça m'a fait du mal. Oui, ce n'est pas facile.

  • Lisa

    C'est pour ça que là, je parle de ça en particulier sur les nouvelles relations, parce que je suis entrée dans ces relations en faisant. Mais sur mes relations historiques, les gens que je connais depuis 30 ans, 35 ans, évidemment que je n'ai pas commencé ma relation comme ça. Quand je les ai connues, j'avais 14 ans. Donc avec eux, c'est beaucoup plus difficile. Parce que justement, on a eu des règles de départ et puis elles ont changé 40 fois les règles et tout. Et du coup, j'ai essayé avec certaines justement de dire Là, c'est un peu trop chaud pour moi. Une demi-heure, il y a deux heures, j'étais avec un petit groupe de gens ma BFF de collège et tout. Et en ce moment, on n'arrive jamais à se joindre, on n'arrive jamais à se parler. C'est un enfer. Moi, ça me blesse parce qu'il m'arrive tellement de choses que pour le coup, de jamais pouvoir échanger avec elle. Il y a des moments où je suis en colère en me disant Non mais c'est bon, un mari, deux enfants, non mais c'est toutes les personnes pour un mari, deux enfants, vous n'avez plus à avoir d'amis, je vais crever quoi. Mais bref, sauf que justement, on s'est parlé, on a fait des vocaux un peu là-dessus. Là, on s'est reparlé en direct. Mais c'est vrai que dans ces relations-là qui datent d'il y a plus longtemps, c'est plus difficile parce qu'on n'a pas établi la relation sur ces bases-là. Là, j'y arrive mieux avec les relations nouvelles parce qu'on a commencé comme ça. Et puis parce que je te dis, encore une fois, aujourd'hui, moi, malheureusement, l'urgence de la maladie me porte dans le fait d'être très acharnée, dans le fait de changer ça. Mais ce que je souhaite en le partageant, c'est évidemment, l'idée, ce n'est pas de donner des injonctions aux gens. Mais justement, c'est de dire, essayez d'aller travailler votre dépendance affective, allez lire des trucs là-dessus, parce que vous méritez d'arriver à vous émanciper de ça et à vous libérer de ça avant que l'urgence vienne du fait d'avoir des maladies ou des problèmes. Et c'est très important de pouvoir être dans des relations. Moi, il y a certaines relations historiques dans lesquelles, ce que je viens de te dire, je n'y croirais pas. Moi, je le sais, j'ai certaines potes, si elles ne répondent pas à mon SMS pendant deux jours, oui, ça veut tout à fait dire qu'elles font la gueule. oui, ça veut tout à fait dire qu'il faut que je les recontacte et ça me fait chier. Mais c'est comme ça. Et on a beau en parler, ça ne change pas parce que c'est leur langage. Et là, c'est à moi de choisir est-ce que je veux rester dans cette relation en sachant que justement, je ne peux pas avoir confiance dans le fait qu'elle va me dire quand ça foire ou est-ce que ça devient trop dur pour moi. Et dans ce cas-là, c'est à moi de quitter cette relation. Mais c'est plus facile quand tu commences la relation sur un truc hyper clair, on se dit les choses. Et justement, en disant ce que tu viens de dire. Moi, c'est comme ça que je l'aborde, c'est de dire, pour qu'on ait une relation saine et tranquille, moi, je ne veux pas me prendre la tête nuit et jour à me demander si tu fais la gueule. Donc, on fait un deal toutes les deux, si tu fais la gueule, tu me le dis, et moi, si je fais la gueule, je te le dis. Déjà, on ne boude pas et on ne fait pas la gueule. Si on a un problème, on le dit, on ne dit rien, c'est qu'il n'y a pas besoin de s'inquiéter. Pour moi, la règle, elle est claire, parce que c'est une liberté de dingue quand on n'a pas besoin de se faire des nœuds au cerveau. Je suis désolée, mais dans les vies qu'on mène, avec le boulot… Moi, c'est simple, ma famille, c'est des nœuds au cerveau. Depuis que je suis née, c'est des heures et des millions d'heures de thérapie. Je suis désolée, mais ok, je fais ça pour ma famille, mais les amis qui sont des relations choisies, que je décide de faire entrer dans ma vie et qui acceptent de me faire entrer dans la leur, il n'y a pas moyen que ce soit aussi des nosseurs. Je ne peux pas, je ne peux pas. On n'a pas le temps pour ça. Il n'y a qu'une vie, il faut quand même un peu kiffer. Et je n'ai pas le temps de me prendre la tête sur Ok, ma mère a soulevé les sourcils. Ok, alors elle fait la gueule. D'accord. Ma copine Caroline, elle a dit ça. Ok. Alors, si Caroline, elle a dit ça, c'est que là, je dois me... Non, c'est un job à temps plein. Ce n'est pas possible. Mais c'est compliqué. Et c'est compliqué parce qu'on a une insécurité dans le lien. Et donc, c'est pour ça que ça vaut le coup de travailler sur soi, de comprendre justement qu'est-ce qui se joue, pourquoi je fais peser autant de choses sur mes relations et comment je peux me soulager de ça. Parce que ça peut... Encore une fois, c'est minimisé parce que c'est des relations amicales, mais honnêtement, ça peut vraiment être une source de stress importante. Et honnêtement, le moins on est stressé, le mieux c'est pour nous.

  • ELODIE

    Est-ce que, enfin là, on a balayé, on a parlé beaucoup de l'amitié en ligne et de tout ce que ça t'apportait de positif, mais j'imagine qu'il y a aussi des limites. dans le côté virtuel de la relation ? Qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas t'apporter ?

  • Lisa

    C'est ce qui est mignon aussi, parce qu'en me rendant compte de ce que ces amitiés à distance ne pouvaient pas m'apporter, ça a remis un coup de valorisation sur mes amitiés plus historiques et plus de présentiel. C'est qu'on ne peut pas se rendre des vrais services au sens... Genre, je ne sais pas... Tu as été aux urgences toute la journée d'hier. Tiens, je t'ai fait un plat de lasagne et je t'ai vidé de la vaisselle. Ou viens, je t'accompagne à ton rendez-vous médical hyper stressant. Toutes ces choses qui requièrent effectivement une présence physique. Ou je ne sais pas, quand il y a un gros coup de tristesse, on ne peut pas se faire un gros câlin, on ne peut pas se prendre dans les bras l'un de l'autre. Après, il y a mille et une façons de témoigner de son affection. Mais pour le coup, il y a des moments où ça, ça peut manquer. Tu vois ? Je me suis rendue compte quand j'ai vraiment eu une grosse aggravation de ma santé cette année, tout en ayant ces travaux à gérer et tout. Et voilà, mes potes qui sont venus, y compris des potes historiques, mais comme je disais tout à l'heure que là, il y en a un, il est venu m'aider à faire les cartons. Je crois que je ne lui ai pas parlé depuis. On n'a pas réussi à se choper une seule fois, ça fait six mois. Mais il est venu deux week-ends de suite m'aider à faire les cartons. Ma pote de Paris dont je vous parlais il y a deux secondes, ma BFF de collège, de lycée. elle a pris deux fois le TGV pour venir faire des cartons avec moi. Donc ça, ce côté je suis là forever on se connaît depuis 35 ans il y a aussi une intimité, c'est-à-dire que je dis n'importe quoi, mais le jour où je suis hospitalisée, il faut venir me chercher une chemise de nuit et des culottes, bon, je serais ravie que ce soit une pote que je connais depuis 45 ans, plutôt que ce soit quelqu'un que j'ai rencontré à la salle d'armes.

  • ELODIE

    Oui,

  • Lisa

    Il y a quand même des choses sur la proximité qui peuvent être chouettes. Mais j'avoue que là, cette année, ça m'a marquée parce que j'ai eu besoin d'aide et que du coup, j'ai remarqué que c'était super chouette. Et puis parce que mes amies à distance, elles me le disent des fois. Quand il m'est arrivé un pépin, elles me disent Ah purée, j'aimerais tellement te faire des gâteaux, venir te les apporter. Ou là, je dois customiser mes béquilles parce qu'elles sont moches et qu'elles me cassent le moral, donc je veux les peindre et tout. Mais il y a plein de gens qui disent Ah putain, j'aimerais trop pouvoir venir les peindre avec toi. Et qu'en fait, oui, je vais le faire toute seule parce que les gens que j'ai à proximité, ce n'est pas trop leur délire et tout. Donc, il y a quand même une réalité de présence et de soutien. réelle, tangible, qui est importante dans les relations en présentiel. Moi, j'aimerais bien quand même sur le papier que ces relations en distance, d'abord, j'aimerais qu'elles durent parce que moi, je commence toujours mes amitiés en me disant que c'est pour la vie. À part gros problèmes, je ne vois pas pourquoi des amitiés s'arrêteraient. Et du coup, je me dis, on a le temps, mais à l'échelle de la vie, j'aimerais bien pouvoir partir en vacances ensemble avec certaines ou faire un week-end. Mais par rapport à ce que je disais tout à l'heure, Je ne dis pas que c'est obligé de le faire tous les ans. Je ne dis pas que c'est obligé d'être régulier. Mais de temps en temps, pouvoir se retrouver en été autour d'un barbecue, ça peut être sympa aussi. Parce que l'autre chose, c'est que les amitiés à distance, elles sont très chouettes pour des one-on-one. Mais par exemple, moi, mes potes, je connais très peu leur famille. Puisque du coup, je ne connais pas forcément leurs enfants. Enfin, je connais leurs enfants et leur mari, pour ce que mes potes me racontent. Mais du coup, moi, je ne les connais pas au sens où je ne les ai jamais vus. Rencontrés. et du coup tu développes une relation très forte mais le jour où je vais me retrouver avec leur famille je les connais pas ils me connaissent pas, ils ont à peine entendu parler de moi et tout tu vois mes amis historiques c'est des gens dont je connais les conjoints, dont je connais les enfants tu vois c'est des amitiés un peu plus larges tu fais rentrer dans ta vie un peu plus de monde que uniquement ton ami que tu as rencontré tu vois alors que sur les amitiés à distance c'est facile d'être au téléphone qu'avec une personne. Et d'ailleurs, ça permet de dire aussi que ça requiert que ce soit très facile pour les conjoints ou conjointes. Parce que moi, j'ai connu ça aussi dans certaines relations. C'est l'espèce des copines avec qui je pouvais passer vachement de temps au téléphone et dès qu'elles se mettent en couple, il n'y a plus personne. Parce que le mec n'est pas forcément à l'aise, parce qu'elles n'osent pas parler devant leur mec. Et que du coup, toi, t'es là, OK, donc à ta prochaine rupture, alors, salut. C'est chaud, quoi, tu vois. Et là, c'est vrai que dans la plupart de mes relations amicales un peu en distance, soit c'est des personnes qui ont des relations de couple très apaisées, très cool par rapport à ça, soit c'est des personnes célibataires, tu vois.

  • ELODIE

    Ouais, ça rejoint ce que tu... Ce qu'on disait sur la hiérarchie, c'est-à-dire que comme on inculque que la relation couple, c'est la relation numéro un au-dessus des autres, on va plus attarder de temps et d'importance à nourrir la relation qu'on a avec son conjoint ou sa conjointe, plutôt qu'à prendre une heure pour aller discuter avec son ami. C'est malheureusement encore extrêmement fréquent la situation que tu déclenches là où... t'es hyper copine avec quelqu'un et du jour au lendemain, ciao, parce qu'elle a rencontré un mec.

  • Lisa

    C'est clair. Et puis le côté, des fois, moi, je fais la remarque de dire les amis à distance qui arrêteraient à cause de ça. Moi, j'ai envie de leur dire, mais si on habitait ensemble, ça ne te choquerait pas le samedi après-midi de dire à ton mec je vais faire du shopping avec Lisa. Mais sous prétexte que ce n'est pas aller faire du shopping et me papoter sur un Zoom. tu n'oses pas dire à ton mec que tu vas passer du temps avec moi. Mais pourquoi en fait ? À quel moment c'est plus acceptable que tu ailles rejoindre ta pote pour aller faire du shopping ou boire un thé ou je ne sais pas quoi. Mais par contre, s'il s'agit de boire ce thé pendant un call Zoom, non, c'est mal parce que puisque tu es à la maison, tu devrais être avec ton mec. Mais c'est quoi ce truc en fait ? Il y a encore beaucoup à déconstruire.

  • ELODIE

    Alors, j'avais envie de te poser une question difficile. ça serait quoi ton meilleur conseil pour quelqu'un qui a envie de créer du lien avec des personnes à distance au travers d'Instagram par exemple mais qui sait pas trop comment s'y prendre ?

  • Lisa

    Déjà la première chose que j'ai pas encore mentionné c'est le temps en fait c'est à dire que moi je suis pas arrivée en disant bonjour je voudrais être ta copine ça pour le coup je pense que c'est trop c'est trop brutasse tu vois par exemple moi j'ai un podcast j'ai un compte Instagram il y a des gens qui ont tendance à me voir un peu au dessus de ce que je suis tu vois et déjà je peux pas entrer en relation et être pote avec quelqu'un qui genre ah non mais c'est Lisa du podcast non moi je suis Lisa tout court en fait donc tu vois les gens qui sont un petit peu trop dans des commentaires un peu trop ça sera jamais vraiment des potes tu vois donc je pense qu'il faut être très sobre et très cool... et qu'il faut se donner le temps, en fait. Moi, ça a vraiment commencé, enfin là, mais quand je te dis à dizaines d'amis, il y en a, on papote sur Insta depuis cinq ans peut-être, et c'est cette année qu'on est entrés dans un truc un peu plus affectif, quoi. Parce que... Au début, moi, tout simplement, déjà, moi, je like tout ce que je vois. Moi, je sais le boulot que c'est de créer des trucs sur Instagram. Donc, en gros, moi, je ne fais pas du… Tu sais, quand on regarde les stories en quatre minutes et tout. Moi, quand je regarde une story, je la regarde. Et si j'écoute et si je lis ce qu'il y a écrit, je mets un petit cœur parce que ça m'a forcément parlé. Je fais assez souvent des commentaires. C'est-à-dire que… soit je poste des commentaires sur des publications, soit quand quelqu'un fait une story, je ne sais pas, pour raconter une grosse galère, je vais faire un petit commentaire en mettant des petits émojis. Au bout d'un moment, je peux mettre des petits commentaires. De temps en temps, je vais dire, moi, c'est pareil. Et puis, on voit si ça prend. Des fois, ça ne prend pas du tout. Et puis, des fois, on commence à se parler. La personne, elle vient me poser des questions. Et voilà, petit à petit, on échange. C'est vraiment, c'est un peu comme dans la vraie vie quand même. C'est-à-dire, c'est comme si je dis n'importe quoi, tu t'inscris à un cours de dessin, tu ne vas pas trouver ta dernière pote le premier jour du cours. D'abord, tu commences par voir un petit peu ce qu'il y a par là. Des fois, tu rigoles des mêmes choses. Des fois, je sais qu'il y a des gens qui m'ont envoyé des vannes, par exemple, sur des épisodes que j'ai faits. qui a envoyé un truc, ça m'a fait penser à toi et ton histoire framboise. Et voilà, on rentre un peu dans l'humour, dans les liens. Et puis après, on voit. Et quand on voit un petit peu comment passer à l'étape suivante, c'est de dire, ça te dirait qu'on… Déjà, à l'étape suivante, c'est comme dans une relation amoureuse, c'est quand on échange ton WhatsApp. La bonne nouvelle, c'est que maintenant, ça va être de moins en moins nécessaire parce que sur Instagram, on peut faire des calls vidéo, des calls audio, on peut faire des vocaux. Donc ça, c'est cool parce que… Il y a deux ou trois ans, ça n'existait pas. Donc, si on voulait pouvoir enregistrer plus de 50 secondes de vocale,

  • ELODIE

    il fallait aller ailleurs.

  • Lisa

    Il fallait changer le numéro de téléphone. Et puis après, voilà, de dire… Justement, c'est comme ça aussi. Il y a deux personnes qui m'ont dit, Tiens, il y a une conférence la semaine prochaine. Je vais y aller. Est-ce que ça te dit ? Par exemple, quand je parle de gens que je regarde sur Twitch, souvent, il y a des personnes qui me disent Moi aussi, je vais regarder le live. Et puis, du coup, on en discute. Voilà, c'est un peu comme ça. Mais je dirais que c'est vraiment avec le temps. Il faut être patient. Il ne faut pas se précipiter. Il faut y aller tranquille. Et puis, quand ça part, ça part. Et quand ça part, justement, c'est là qu'il faut dire Oh, dis donc, mais j'ai l'impression qu'on est en train de devenir amis. Et puis, c'est là, oui, mais pour être sûre qu'on est bien sur la même longueur de lance. Et puis, oui, proposer peut-être des soirées-jeux, ça peut être sympa. Participer à des soirées-jeux quand il y a un peu plus de monde. Mais moi, je pense que ce qui a été le plus, c'est le temps. Ça s'est fait très doucement, très délicatement. D'accord. Et le plus facile, quand même, c'est les relations que j'ai créées au sein de... de groupe de parole. Parce que là, pour le coup, on se parle toutes les semaines, on apprend à se connaître. C'est assez facile de se faire des messages privés sur le site qui est utilisé pour le groupe de parole. Et de fil en aiguille, ça va un peu plus vite. Sur Instagram, c'est vrai que c'est un peu plus long parce qu'il y a des gens, ils ont quand même vraiment beaucoup, beaucoup de messages privés.

  • ELODIE

    Donc, laisser le temps au temps, quoi. Ok.

  • Lisa

    Oui, ne pas hésiter à marquer. à marquer son intérêt mais de laisser le temps. Je ne pense pas qu'Instagram, ce soit le lieu pour trouver des potes ultra rapides. Ça ne peut pas marcher comme…

  • ELODIE

    Cinq heures avec quelqu'un. Oui, voilà.

  • Lisa

    C'est ça. Ok. Oui, c'est ça. Mais ça peut être aussi, je ne sais pas, dans la vraie vie quand on rencontre des gens, échanger Insta et ça peut permettre de voir justement où la relation peut aller, tu vois.

  • ELODIE

    Avant de terminer, est-ce que tu as un message que tu aimerais faire passer à tes amis virtuels, à tes amis à distance ?

  • Lisa

    Si par hasard elles m'écoutent parce que je vais leur dire 15 fois qu'il faut qu'elles viennent. Que je les aime beaucoup, que je suis hyper contente d'avoir eu cette surprise de la vie. Parce que vraiment, moi j'étais très convaincue que c'était terminé. Alors non seulement j'étais en train de vieillir, mais en plus j'étais en train d'être de plus en plus malade. Et donc, de sortir de moins en moins de chez moi. Donc, il y a un moment où je me disais, bon, 1 plus 1 égale 2, quoi. Tu ne sors plus et tu es malade. Bon, comment tu vas rencontrer des gens, quoi. Et donc, je les remercie vraiment qu'on se soit fait cette surprise à toutes. Parce que moi aussi, elles ont la petite boumeuse là qui est entrée dans leur vie. Et puis, ouais, j'aime beaucoup. J'ai une carte comme ça que j'avais trouvée sur Redbubble. C'est... Merci de me... Attends, c'est thank you for being part of my world Et c'est ça, c'est merci de faire partie du monde et de m'avoir fait une place dans votre monde Parce que c'est ça, c'est ça qui est super bon dans l'amitié. On s'est laissé une petite place à chacune. Et aujourd'hui, il y a des personnes, il y a notamment trois, quatre personnes auxquelles je pense là maintenant qu'il y a un an, on n'était pas aussi proches. Et là, si on se parle… pas tous les jours, c'est qu'il y a un truc bizarre dans le sens que toi, t'as pas. Mais plus au sens, putain, elle a eu une grosse journée de merde au boulot ou quoi ?

  • ELODIE

    Alors, c'est déjà la fin de l'épisode. Où est-ce qu'on va pouvoir te retrouver sur Internet et où est-ce qu'on peut écouter ton podcast ?

  • Lisa

    Alors, mon podcast, il est sur toutes les plateformes normalement. Mon gros podcast, tout attaché. Sur Internet, j'ai mon compte, mon gros podcast. J'ai un compte public aussi qui s'appelle c'est mon ancien compte, ne me jugez pas. Il s'appelle About a French Curvy Journey. Oui. À propos d'un voyage en courbe française. Voilà, en gros, on va le dire en français. Parce que je ne veux pas changer de nom, parce que ça fait presque huit ans que j'ai ce compte, que je postais énormément en anglais avant et je connais plein de gens en anglais. Sur ce compte-là, c'est un peu plus… C'est un compte un peu plus perso. Donc, c'est politique, il y a des trucs en anglais et tout. Et du coup, voilà, c'est mes deux lieux principaux, en tous les cas publics, pour me retrouver sur les réseaux et sur Internet. Je n'ai pas de site, je n'ai pas de page, je n'ai pas encore de TikTok. Je suis en train de découvrir le monde de Twitch, donc vous n'êtes pas à l'abri d'avoir une chaîne, mon gros podcast Twitch.

  • ELODIE

    Ah, cool !

  • Lisa

    Mais pour l'instant, c'est plutôt sur Instagram. Je ne m'éparpille pas trop, parce que les réseaux ne sont pas tous ultra sympas, il faut quand même bien le reconnaître. Et Instagram, je trouve que c'est encore un lieu assez friendly, à part l'algorithme qui peut être vraiment saoulant. Je trouve que c'est plutôt cool. Mais encore une fois, c'est plutôt cool parce que je choisis ce que je suis et que je ne vais pas sur les comptes qui font qu'on se sent complètement nul. Voilà,

  • ELODIE

    ouais, ok. Très bien, super. Eh bien, écoute, merci beaucoup Lisa.

  • Lisa

    Avec plaisir. Merci beaucoup à toi pour l'invitation. Merci pour ce podcast et cette thématique. Il y a plein de choses à dire. Tes épisodes sont déjà géniaux. J'ai bien envie de... Merci....de toutes les personnes qu'on rencontre à travers toi. C'est très sympa.

  • ELODIE

    C'était l'épisode 38 du podcast Gang de Copines. On m'entend le dire à un moment, mais cet échange pour moi a été vraiment... On a abordé beaucoup de sujets très profonds, très importants sur l'amitié. Et il y a aussi des sujets qui, moi-même, ont fait réfléchir et avancer la hiérarchie amicale, partager ses attentes, la temporalité dans les amitiés, le temps que ça prend pour se faire des amis, les comportements passifs-agressifs. J'espère que ce sera la même chose pour vous. Peut-être que ça résonnera ou ça vous... donnera des idées sur ce que vous attendez de vos cercles amicaux. Si c'est le cas, n'hésitez pas à venir m'en parler sur Instagram. Le compte c'est gangdecopinespodcast et potes s'écrit comme une pote. Et parce que cet épisode sort pendant les fêtes de fin d'année, je voulais terminer par envoyer un petit peu d'amour, une pensée pour toutes celles et ceux pour qui cette période est difficile. Parce que pour plusieurs raisons, ce n'est pas forcément toujours simple. non plus pour moi et on peut avoir une ou plusieurs raisons qui font que ces fêtes ne sont pas forcément un moment aussi doux qu'on l'aimerait. On n'est pas seul et pour celles et ceux qui le sont, seul, je pense aussi à vous et j'aimerais que vous trouviez une petite dose de réconfort en écoutant ces mots. Voilà, à bientôt !

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