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Gang de copines

42 | Cécile et sa mère Carmen : la sororité, l’indépendance et l’art en héritage

42 | Cécile et sa mère Carmen : la sororité, l’indépendance et l’art en héritage

33min |24/02/2025
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Description

Cécile, une entrepreneuse audacieuse et une activiste culturelle passionnée nous entraîne dans son univers, où les liens entre femmes, qu'ils soient amicaux, professionnels ou familiaux, jouent un rôle fondamental. Elle partage avec nous l'impact profond que sa mère, Carmen, a eu sur sa vie, et comment cet héritage familial a façonné son identité et son engagement.

À travers des anecdotes poignantes, Cécile évoque les défis que sa mère a surmontés, notamment la perte tragique de sa propre mère à un jeune âge. Malgré ces épreuves, Carmen a su bâtir une vie épanouissante, transmettant à ses enfants des valeurs de passion et d'engagement qui résonnent encore aujourd'hui. Cécile nous rappelle que prendre soin de soi est essentiel pour mieux aimer les autres, et elle nous invite à réfléchir sur l'importance de la sororité dans notre développement personnel et professionnel.

La danse et l'art sont devenus des éléments centraux de la vie de Cécile, lui permettant de poursuivre l'héritage de sa mère tout en cultivant sa propre voie.


Retrouvez l'agence Impgroove sur Instagram : https://www.instagram.com/imp.groove/

Et suivez le compte artistique de Cécile : https://www.instagram.com/cyss.flx/

Que vous soyez à la recherche de motivation, d'inspiration ou simplement d'une belle histoire à écouter, cet épisode de "Gang de Copines" est fait pour vous. Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans un univers où les femmes soutiennent les femmes, où chaque récit est une source d'inspiration et où la sororité est au cœur de chaque interaction.

Écoutez dès maintenant et laissez-vous porter par les mots de Cécile, qui nous rappelle à tous l'importance de tisser des liens authentiques et de célébrer notre force collective. Ensemble, nous pouvons créer un monde où la sororité est une réalité, et où chaque femme peut s'épanouir pleinement.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Ma mère s'est épanouie par le théâtre, par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres. Je pense qu'à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour elle.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie, et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie, et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Cécile !

  • Speaker #0

    Bonjour Élodie !

  • Speaker #1

    Alors Cécile, est-ce que tu peux déjà te présenter ?

  • Speaker #0

    Oui, bien évidemment. Donc Cécile Félix, je suis nordiste. Actuellement, tout de suite, je suis à Croix, dans la métropole d'Oise. Je suis née à Pente-Sainte, au nord du Nord, à côté de Dunkerque. Je suis entrepreneuse de l'accompagnement des entreprises. Je suis danseuse et activiste culturelle, culture hip-hop. Et plein d'autres choses. Je suis maman. Enfin, voilà, on va avoir le temps de discuter. Mais si je pouvais résumer là tout de suite, c'est comme ça que je le ferais.

  • Speaker #1

    OK. Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Speaker #0

    Alors, la sororité, c'est déjà des relations entre femmes. C'est l'amitié, c'est la maternité, c'est les relations professionnelles. C'est toutes les relations qu'il peut y avoir entre des femmes. Et quand ces relations deviennent... force de soutien, force de partage, force de réseau, force d'élévation des femmes, pour moi, là, ça devient de la sororité. Et quand on passe au-delà de la relation qui fait qu'on se rencontre et qu'on s'entraide, ça devient de la sororité.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas juste deux personnes qui se connectent, c'est vraiment ce qu'elles vont s'apporter pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, des connexions avec des femmes, on en fait plein tout au cours de notre vie, qui prennent... qui apporte quelque chose dans sa vie ou pas, plus ou moins fort, mais les relations qui nous marquent, les relations où il y a quelque chose qui se crée de différent, ce n'est pas forcément quelque chose de palpable. Une relation d'amitié, une relation, si c'est professionnel, mais qu'on crée quelque chose professionnellement à deux, il va y avoir un rapport de sororité pour moi qui va s'installer. de volonté d'amener l'autre avec soi ou d'aller chercher quelque chose chez l'autre. Et là, pour moi, s'installe une sororité.

  • Speaker #1

    Et alors du coup, quelle place elle a, toi, dans ta vie aujourd'hui, d'un côté dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ?

  • Speaker #0

    Je sens que ce sujet de la sororité et les relations avec les femmes que j'ai eues dans ma vie ont une importance aujourd'hui pour moi. Ça fait, on va dire, deux, trois ans que je m'en rends compte. Parce que justement, j'ai eu l'occasion de parler de sororité et d'être dans des cercles de femmes où on parle de ça et on se rend compte de la force de ces cercles-là. Et de ce fait-là, moi, je me suis rendue compte petit à petit de la place des relations que j'ai eues avec les femmes dans ma vie et de ce que ça m'a apporté. Professionnellement, je me rends compte que tout ce qui aboutit, qui devient des projets pérennes, qui se développent, qui ont un impact sur moi et sur mon environnement, des projets que j'ai menés en binôme ou en plus avec des femmes. Il y a toujours le besoin que j'ai d'aller chercher un binôme, quelque chose pour créer. Et côté personnel, je me rends compte que ce que m'a transmis ma maman, ce que m'a transmis l'histoire de ma maman et ce qu'elle a vécu, ça a un fort impact sur ma façon de voir la vie, sur ma façon d'aborder la vie. Et j'ai aussi deux petites sœurs. Pareil, les relations, ce que j'ai vu de ce que ma mère a transmis à mes sœurs. Du coup, moi, je me suis rendue compte de ce qu'elle me transmettait aussi. Quand on ne voit pas, des fois, on ne se rend pas compte de ce qu'on gagne. Tout ça m'a fait grandir, tout ça me fait grandir, tout ça me fait faire les choses d'une certaine manière aujourd'hui, professionnellement et personnellement.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que tu as toujours eu des relations professionnelles avec des femmes, mais que tu t'es rendue compte, il y a deux ou trois ans seulement, l'importance qu'elles avaient eue ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Alors professionnellement, si on restreint ça au cadre professionnel, il y a toujours eu des femmes dans mon cercle professionnel. J'ai un milieu professionnel où il y a beaucoup de femmes. Alors je viens du milieu du management. J'ai fait plus de dix ans de ma carrière dans le secteur du laboratoire et il y avait beaucoup de femmes dans ce secteur-là. Dans les ressources humaines, pareil, c'est des femmes que j'ai côtoyées. Et au niveau artistique, j'ai beaucoup eu de femmes aussi à mes côtés. Et donc, je me suis rendue compte, oui, de l'aspect particulier ou des liens particuliers créés avec ces femmes-là que je n'aurais pas forcément eu avec des hommes, voire même sans le vouloir vraiment. J'avais plus de facilité à créer des liens de confiance et à construire avec des... avec des hommes. Et je me souviens que enfant, j'avais des amitiés très fortes avec des filles, avec des petites filles, des filles de mon âge, mais on avait des jeux et on était considérés comme garçons manqués. Et pourtant, ça restait ma bande de copines. J'avais une bande de copines, j'avais même, depuis plus jeune que je me souviens encore qu'en maternelle, j'avais ma meilleure amie. Et en primaire aussi, j'avais ma bande de copines. J'ai eu des fortes amitiés. Et mais, Je me souviens que si on fait le rapport avec le côté masculin, on était sans manquer. Et on avait aussi des potes, des amis, des garçons. Mais c'était plutôt l'amitié. En tout cas, les amis dont je me souviens et avec qui je suis encore très connectée, c'est des femmes.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander parce que tu as parlé de ta mère et de tes sœurs. Mais dans ton cercle amical perso, il y a plus de femmes que d'hommes ou comment ça marche ?

  • Speaker #0

    Dans mon cercle amical perso, il n'y a que des femmes.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est marrant.

  • Speaker #0

    J'ai des amitiés hommes et ça se passe super bien, mais ce n'est pas mon cercle fermé de personnes très proches. Je n'ai vraiment que des femmes et c'est mes amis d'enfance, c'est mes amis du collège, du lycée et puis après mes amis de la danse. Mais ça reste vraiment très exclusivement féminin.

  • Speaker #1

    On va parler d'une femme qui a une place tout à fait particulière dans ta vie. On va parler de ta maman, une femme qui est unique. En préparant cet épisode, on s'est dit qu'on pourrait la qualifier de à contre-courant. Cette femme a largement participé à construire la femme épanouie que toi tu es aujourd'hui. Est-ce que tu veux bien déjà commencer par nous dire pourquoi tu veux parler de ta maman et nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Oui, donc on va parler de ma maman. qui s'appelle Carmen Ferreira dos Santos. Je ne sais pas si on s'était partagé son prénom. Donc, ma maman, c'est ma maman, c'est elle qui m'a élevée. Elle a toujours été là. Elle a été une personne qui a su et en même temps m'accompagner et en même temps me laisser la liberté de vivre les choses comme j'avais envie de les vivre. Donc, déjà, je te remercie, Elodie. parce que oui, on va parler de ma maman aujourd'hui, mais quand tu m'as demandé de participer à ce podcast, tu m'as posé la question de quelles étaient les relations avec des femmes que je pouvais partager. Et est venue en premier ma maman, puis le reste. Et tu m'as dit, mais non, en fait, la relation avec ta maman, c'est intéressant de le partager. Et en te... en y réfléchissant, c'est vrai que c'est super important pour moi de partager cette relation aujourd'hui, de faire le bilan de ce que ça m'a apporté. Parce qu'on va le dire tout de suite, malheureusement, j'ai perdu ma maman il y a six mois. Et c'est un peu un cadeau qu'on se fait, que je me fais, que je fais à ma maman et que tu nous offres en prenant ce temps de témoignage. Parce que j'aurais peut-être pas eu l'idée, le cadre et le moment pour le faire, en fait. Donc voilà, je prends un petit peu ce temps d'échange comme un cadeau. J'ai mis des photos de ma maman là. Je pense à elle aussi.

  • Speaker #1

    Autour de toi pendant qu'on enregistre ça ? D'accord, c'est chouette, c'est un beau cadeau. Et merci à toi de bien vouloir partager ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, avec beaucoup d'émotion, de plaisir et de nostalgie. Voilà, ça fait six mois donc c'est dur. Mais ça m'a fait du bien de t'en parler la dernière fois. Et je trouve ça super beau de le faire maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu peux nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Alors, ma maman, elle est née au Portugal en 1956. Elle arrivait en France, elle avait à peu près 5 ans. C'est une famille qui a émigré en France pour le travail. classique, dans le nord de la France, à la frontière belge. Son papa était ouvrier dans le textile et elle avait une grande sœur très proche, ils ont une année et demie d'écart, et une petite sœur. Donc, ça arrivait en famille, trois sœurs et le papa et la maman en France. Et elle a grandi à cette frontière belge avec un papa ouvrier. Et malheureusement, 5 ans, vers l'âge de 12 ans, elle a perdu sa maman d'un cancer du sein. Et donc, déjà, je pense qu'arriver en France, dans un pays qu'on ne connaît pas, dans une langue étrangère, ça ne doit pas être facile. Et quelques années plus tard, perdre un de ses repères dans la vie,

  • Speaker #1

    c'est dur.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. heureusement, elle avait une première relation que maintenant j'identifie comme une relation forte et importante dans sa vie qui est la relation avec une de ses sœurs, sa grande sœur en l'occurrence, qui lui a, je pense, à ce moment-là, sauvé la vie. Parce qu'elle a perdu sa maman d'un cancer du sein et son papa s'est très vite remarié, un peu quelqu'un avec un état d'esprit patriarcal et à l'ancienne. Une femme à la maison pour s'occuper de ses filles, j'imagine. Et suivre toutes les tâches du quotidien que lui n'avait pas envie de faire. Et donc, une relation avec son papa pas hyper élevante, disons, pas hyper aidante. C'était le père de famille qui ramène à manger sur la table. Et la relation émotionnelle et parentale, ce n'est pas du tout... qu'on juge comme vertueux et aidant pour un enfant. Donc ça, elle n'a pas eu. Elle a eu sa sœur. Et la belle-mère qui est arrivée n'a pas du tout été quelqu'un d'aidant pour ma mère. Donc voilà, vers l'âge de 12 ans, elle perd sa maman. Je pense qu'à ce moment-là, elle se soude avec sa sœur. Et petit à petit, elles vivent leur scolarité, mais elles décident vite de partir de la maison et de s'émanciper. de ce cadre-là qui n'était pas du tout épanouissant pour elles. Dès qu'elles ont pu partir de la maison et du cadre familial, elles sont allées sur l'île. Ma tante a fait des études en médecine pour être infirmière et ma mère pour être éducatrice. Dans un premier temps, animatrice, puis éducatrice. Elles ont trouvé un appart à deux alors qu'elles n'avaient pas forcément les moyens. Elles faisaient des petits boulots, elles faisaient leurs études. Et toutes les deux aimaient beaucoup la comédie. Et en parallèle, ça c'est déjà un élément assez marquant, quand j'y pense, c'est qu'elles faisaient et leurs études et elles pratiquaient ce qu'elles aimaient, c'est-à-dire la comédie, le théâtre. Et ça les a amenées vers l'âge de 23 ans. a créé, 23-25 ans je pense, avec un cercle d'amis, ils ont créé une compagnie de théâtre, de spectacle de rue, qui s'appelle Terre Tous. Et pendant quelques années, elles ont vécu cette aventure de comédiennes, elles ont créé des spectacles, elles ont créé des décors, quand elles m'ont parlé, ça avait l'air génial. Et tout ça, ça servait quand même, je pense, le... projets professionnels de ma mère parce que c'était souvent des spectacles dédiés à des publics un peu éloignés de la culture, des publics justement dans la rue, dans les quartiers, etc. Et elles se sont beaucoup amusées là-dedans, je pense. Et donc, c'est le fait d'être partie sur l'île et d'avoir vécu cette aventure et pro et artistique. qui les a fait rencontrer l'une et l'autre, leur mari et leur futur père de leurs enfants. Et donc, vers la trentaine, l'une et l'autre, elles ont eu leurs premiers enfants. Donc, ma mère m'a eu moi et ma tante, elle a eu un petit garçon. Voilà. Donc là, on a bien avancé dans l'histoire de ma maman.

  • Speaker #1

    On a bien avancé dans leurs histoires et après, après leurs études. Donc, elles ont eu leurs enfants et cette double passion éducatrice spécialisée et théâtre-comédie commence à continuer à avancer après dans sa vie. Comment elle les a utilisées ? Comment elle a mixé son job et sa passion ?

  • Speaker #0

    Alors, ma mère a donc passionné de théâtre, de chant. Elle faisait de la guitare. Vraiment une artiste dans l'âme. mais avec l'envie aussi d'avoir une vie de famille, d'avoir des enfants, de pouvoir en prendre soin, de pouvoir avoir le temps de s'en occuper. Elle a choisi, je pense à un moment donné, de quitter cette vie professionnelle artistique, parce qu'ils ont quand même été intermittents du spectacle, etc. Elle a choisi le côté éducatrice spécialisée, elle a eu son diplôme et elle est devenue éducatrice en établissement, avec un poste fixe, et pour pouvoir... éduquer ses enfants. Elle a eu moi vers l'âge de 29 ans et puis deux ans plus tard, j'ai eu un petit frère. et elle n'a jamais lâché sa passion puisque dans ses pratiques professionnelles elle a toujours monté des projets chaque année il y avait le spectacle de théâtre donc c'était tout un projet où elle amenait les enfants à se former à la comédie à créer leurs costumes à créer les décors tous les ans je me souviens encore que plus ou moins on participait aux conversations de quelle histoire on va raconter cette année sur quel livre on va se baser pour construire le spectacle de l'année. Donc ça, c'est des choses auxquelles j'ai participé de loin, voire de près. Des fois, quand on était plus jeunes, elle devait nous amener avec elle pour pouvoir aller au bout de son projet. Donc on était là à côté d'elle, on aidait à la construction des décors, on participait aux répétitions. Et bien sûr, on venait voir, on ne pouvait pas louper ça, on venait voir le spectacle à la fin, à la représentation finale. Donc ça, c'était vraiment, je crois, tous les ans elle le faisait, tous les ans je l'entendais dire c'est fatigant de faire les deux parce que c'était pas une obligation en fait, quand t'es éducateur spécialisé ton métier c'est d'accompagner le groupe de public que tu suis, donc elle pour l'occurrence a toujours été des enfants a évolué tant bien que mal avec les problèmes et difficultés qu'ils ont chacun dans leur vie dans le système dans lequel on vit. On les accompagne un petit peu à l'école, un petit peu à l'autonomisation, etc. Mais ça, c'est le métier d'éducateur. Après, vouloir mettre un projet autour artistique, ça, c'était le choix de ma maman et elle ne l'a pas lâché. Elle l'a fait, je pense, il n'y a aucune année où elle n'a pas fait quelque chose, elle n'a pas monté un projet pour les établissements pour lesquels elle travaillait. Elle organisait les camps aussi. Tous les ans, il y avait un camp avec son établissement. Ça aussi, pareil, j'ai eu la chance en tant qu'enfant. À l'époque, ils avaient le droit encore d'amener leurs enfants dans les camps de vacances. Donc au mois de juillet, mon papa était un stit. Il avait deux mois de vacances, il pouvait s'occuper de nous. Maintenant, on allait au camp de vacances avec maman. On avait une nounou qui s'occupait de nous. Mais du coup, on vivait des temps de vie avec ses enfants. avec des besoins particuliers. Et nous, à côté, on se rendait compte aussi. Maintenant, je me rends compte de ce que je voyais ma maman faire et que ça rend fière, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu as déjà parlé un peu de ce que ta mère t'avait apporté. Mais à ton avis, pour aller plus loin un peu sur ce sujet, comment la vie, les choix de ta mère et l'éducation qu'elle t'a transmise, à ton avis, ont eu un impact sur ta vie ? Qu'est-ce qu'elle t'a apporté, ta maman ?

  • Speaker #0

    Déjà, avec tout ce que je viens de partager, c'est-à-dire la volonté et l'engagement dans ses projets, d'aller du début à la fin. Je pense que c'est une valeur qu'elle m'a montrée. C'est une des choses que je me souviens avoir dit à ses obsèques, c'est que je la remerciais, plutôt que de nous dire de faire ci, d'être comme ça, de tenir ses engagements, d'être... d'être bienveillant, d'être à l'écoute, de savoir s'écouter, d'écouter les autres, etc. Plutôt que de nous le dire, de nous le répéter, même si elle nous l'a dit de temps en temps, elle le faisait en fait. C'est par l'exemple qu'elle nous a montré les choses, qu'elle nous a montré comment elle, selon elle, être quelqu'un de bien, c'était quoi pour elle être quelqu'un de bien. Et donc tenir ses engagements, je pense que c'était quelque chose de très important pour elle et c'est quelque chose de très important pour moi aujourd'hui. Quand je fais le choix d'aller dans un projet, j'y suis à 1000%. Je donne le maximum de ce que je peux donner et j'essaye d'aller au bout. Voilà, donc l'engagement. Et aussi, ce qu'elle me disait parfois, mais pareil, elle me le montrait plus qu'elle me disait, c'était soit une femme indépendante, soit une femme qui a des passions et qui va au bout de ses passions et qui les vit. sans pour autant ne pas être là pour la famille et pour les gens que tu aimes, mais pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Donc il faut trouver l'organisation, le rythme, la place pour des temps pour tout. Salme ne l'a jamais dit mot pour mot. Je pense qu'elle n'en était même pas consciente. Elle ne se posait pas la question de « attends, ça, ça rentre dans le planning ou ça ne rentre pas dans le planning » . C'était des rythmes de malade. C'était des... des plannings. Elle était éducatrice tout le temps, en fait. Quand c'était les vacances scolaires ou le week-end, il y avait toujours un truc de prévu, un loisir, une activité. Quand ma tante, justement, de qui elle était très proche, venait en week-end chez nous, à chaque fois, on rigolait parce qu'elle disait « Moi, je suis venue pour papoter, boire un café et me poser chez toi. Non, il faut qu'on aille se marcher le matin, à la plage l'après-midi, faire un jeu de société le soir. » Il y avait toujours quelque chose de prévu. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres.

  • Speaker #1

    Tu ne l'as pas encore mentionné, mais j'imagine que tout ce qui tourne autour des activités artistiques, c'est quelque chose qu'elle t'a évidemment aussi apporté.

  • Speaker #0

    Oui, je ne l'ai pas encore mentionné. Alors, avec cette envie de nous transmettre le goût de la culture, le goût de l'activité, le goût de faire des choses par ce qu'on aime, elle nous a toujours donné la possibilité de faire des activités. Donc moi, petite, j'ai fait, je ne sais pas combien de... sports différents, de la gym, du judo, du ping-pong, du tennis, du volley, du handball, du basket, voilà. J'ai fait un peu de théâtre et puis, donc je m'amusais dans tout ça, mais je ne faisais pas de danse toute petite. Et par contre, j'ai commencé la danse vers l'âge de 20 ans. Donc j'ai continué à avoir cette envie et ce besoin de faire des activités hors de mes pratiques et hors du scolaire d'abord. Tout le temps que j'ai fait des études, j'ai toujours fait des activités. Quand je suis partie pour les études, l'endroit où je suis allée arriver pour mes études, j'ai cherché tout de suite comment poursuivre les activités extrascolaires que je faisais par ailleurs. Et après, j'ai commencé à rentrer dans la vie active. Pareil, il y a toujours eu une place pour soit faire du sport, soit faire une activité artistique. En tout cas, avoir quelque chose en plus qui remplisse... qui m'épanouissent autre qu'au travail.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé en fait ce moment où tu as basculé de j'ai une activité professionnelle et ça c'est un loisir, j'en fais mon job ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai commencé la danse, je vous ai dit vers... En tout cas, je dansais déjà. Pourquoi je suis allée à la danse et à la danse hip-hop, on va préciser, c'est que je suis née en 87, j'ai vécu mon adolescence à l'époque... où le hip-hop a vraiment pris le dessus en termes de culture partout. Et moi, j'ai beaucoup accroché à cette culture, beaucoup accroché à la musique et au rap français. Parce que je trouve que c'est une musique et c'est des textes, quand on écoute des rappeurs engagés, qui éduquent beaucoup sur la société dans laquelle on vit, qui montrent la société d'une autre manière. Et moi, j'adhère et ça me parle beaucoup. Et du coup, c'est une culture à laquelle j'ai accroché. et je me suis identifiée. Et il y a des danses liées à cette culture hip-hop. Et du coup, je voyais, quand je sortais dans les soirées, que j'ai eu l'âge de sortir, j'allais dans les soirées où il y avait du hip-hop, où ça dansait hip-hop, où moi-même je dansais, mais jamais en mode je prends des cours. Et vers l'âge de 23 ans, quand je suis arrivée sur l'île, j'ai commencé à prendre des cours de danse hip-hop. Et en parallèle, c'était là aussi où j'ai commencé à travailler. Donc comme tu le disais... Mon métier, c'est la gestion des systèmes de management et la performance des organisations. Et à côté, j'apprenais à danser. J'apprenais à danser, j'apprenais la chorégraphie. J'ai fait ça pendant 10 ans en parallèle. En fait, je me suis formée à la danse. Et puis, on sait très bien que quand on a son diplôme, on n'est pas totalement bien fort encore au top de ses pratiques professionnelles. On apprend sur le terrain. Donc, pendant 10 ans, entre 2008... et 2018, j'ai grandi dans les deux côtés. J'ai mené ma carrière de responsable des systèmes de management de laboratoire. Mon métier, c'était d'atteindre des certifications, des accréditations, donc des reconnaissances assez poussées et qui touchent à tous les pans de l'organisation de l'entreprise. Et de l'autre côté, c'était les kiffs, c'était la danse, les soirées, les week-ends, la promenade. la compétition par les battles, la dépouverte de chorégraphier un groupe, se faire chorégraphier, etc., le monde de la danse. Et petit à petit, moi, dans ma tête, j'étais de plus en plus passionnée par la danse et j'avais envie de mettre du temps et de l'engagement justement là-dedans. Et dans mon métier de manager, je voyais du lien, je voyais que ce que je vivais dans la danse, ça m'apportait dans ma façon de... de gérer des équipes, dans ma façon de voir les humains avec qui je travaille, comment je peux être en relation avec eux, comment je peux communiquer, ce que je peux construire avec eux. Mais j'étais bloquée dans le monde du labo. Jamais de la vie, j'aurais osé dire, tiens, ça ne vous dit pas que de tester ce que pourrait donner l'utilisation de la danse et de l'art et de la mise en mouvement. Puis quand tu es salariée, tu n'as pas la place, en tout cas là où j'étais, tu n'as pas la place pour ce genre d'initiative. Donc, voyant que cette idée, cette envie et la danse prenaient de la place dans ma vie, j'ai eu envie de me donner la possibilité de mettre plus de temps. et de mêler cette passion à ma façon de mener mon métier en entreprise. Donc, vers janvier 2022, j'ai quitté le salariat et je suis devenue entrepreneur. On appelle ça entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur. J'ai décidé de mener mes activités de façon autonome et de tisser cette idée de comment la danse, comment l'expérience de la chorégraphie en groupe collective, peut apporter dans nos façons de travailler, dans nos façons de nous organiser, dans la façon dont on perçoit l'organisation. Et voilà, depuis 2022, cette idée fait son chemin, et de plus en plus, la danse, donc ma passion, entre dans mes pratiques pro, et voire même, en fait, en vrai, les ponts, ils se font dans les deux sens. Quand je suis dans la danse, quand je suis dans le milieu associatif, artistique, compagnie, Aujourd'hui, j'ai un rôle d'organisatrice, de gestion de projet, de construction du projet artistique, et de moins en moins de danseuse pure. D'ailleurs, cette année, mon objectif, c'est de redevenir plus danseuse. Et de côté entreprise, au contraire, je dis à les gars, ouvrons-nous l'esprit. Aujourd'hui, on est tous danseurs. Ce matin-là, on va se faire trois heures. Vous sortez de votre quotidien d'entreprise et on va se faire trois heures où on va vivre une expérience chorégraphique. Et à travers cette expérience chorégraphique, moi, je vais aller d'une casquette à l'autre, passer d'une casquette à l'autre, de manager à danseuse et vous montrer comment on peut enrichir notre façon de voir, comment on peut enrichir notre façon de faire les choses ensemble par cette expérience-là.

  • Speaker #1

    Alors, je vois évidemment un lien avec ta mère tout de suite et la façon dont elle a géré son job et sa passion en même temps. Est-ce que c'est aussi évident que ça pour toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je vois, c'est que ma mère s'est épanouie par le théâtre et par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et je pense qu'elle a eu envie de... de donner cet espace de liberté, d'expression et de bien-être, de le partager avec les groupes qu'elle animait. Et de ce fait-là, elle a amené le théâtre auprès de ces groupes d'enfants qu'elle encadrait pour leur faire du bien, en fait. Et pour leur montrer que par le biais de l'art, ils peuvent s'épanouir et s'exprimer et améliorer leur façon d'être en relation avec les autres humains.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais la même chose, mais dans des entreprises, du coup, et avec la danse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et je n'avais jamais vu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Si on peut dire que tout ce que tu viens d'expliquer un peu, tout ce que ta mère t'avait apporté, qu'est-ce que toi, à ton avis, tu lui as apporté ?

  • Speaker #0

    Ah, bonne question. Déjà, elle était fière de ses enfants. Ça, c'est des choses qu'on nous a dites, bien sûr, qu'elle était fière de ses enfants. Elle avait envie d'être maman, elle a envie d'avoir des enfants, donc je lui ai apporté le bonheur d'être maman, si on veut être simple. Et ensuite, j'ai essayé aussi, je pense, à un moment donné où des fois tu es fatiguée, tu n'as pas envie, malgré toute ta bonne organisation et ta volonté, tu n'as pas trop envie, tu as du mal à te motiver. Je sais que ma mère, elle s'appuyait sur moi, sur ma sœur aussi. parce que toutes les deux, on a bien accroché à son état d'esprit. J'ai une petite sœur aujourd'hui qui a 23 ans et qui est au Cambodge. Pareil, jeune femme sportive, toujours 15 000 projets en tête, en parallèle, etc. Elle s'appuyait sur nous pour se motiver elle-même. Elle nous disait, allez, viens avec moi faire cette activité, viens avec moi faire cette expérience. Je pense qu'à partir de là, à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour se raccrocher, pour s'accrocher, pour garder cette discipline de penser à soi et de faire des choses pour soi. Il y a des moments où tu te dis, si je m'oublie, ça va être plus facile. Il y a plein de femmes comme ça, on le sait. Plein de femmes qui s'oublient dans leur rôle de maman, qui s'oublient peut-être par leur carrière. Elles s'oublient elles-mêmes. Elles oublient la passion, les choses qui les font vibrer. Et peut-être qu'à ces moments-là, où ma mère aurait pu s'oublier pour, entre guillemets, à un moment donné, se faciliter la vie. Non, elle s'est raccrochée à nous et elle nous a embarquées dans ça pour eux. pour elle-même rester raccrochée à ça.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #2

    on arrive bientôt à la fin de cet épisode. Il y a une dernière question que j'aimerais bien te poser. C'est, quel est le message que ta mère,

  • Speaker #1

    elle t'aurait transmis et que toi aussi,

  • Speaker #2

    tu voudrais transmettre aux autres femmes qui écoutent ce podcast ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai un peu déjà dit, mais c'est, essaie de t'aimer fort, toi. pour pouvoir aimer les autres mieux. Et de prendre soin de toi en trouvant le bon équilibre, mais prendre soin assez fort de toi pour pouvoir être assez forte pour aider les autres.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on peut suivre tes activités,

  • Speaker #2

    ton actualité ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas cité les noms de ce que je faisais. En gros, j'ai deux terrains de jeu. Un plus dédié à la danse, purement à la danse et à la culture hip-hop. C'est un projet qui s'appelle Session Concept. Ça s'écrit S-E-2-S-I-O-N-S, plus loin concept, avec un S aussi, parce qu'il y a plein de concepts. Et donc ça, c'est un compte Instagram et une page Facebook, Session Concept. Donc là, c'est vraiment dédié à la culture hip-hop. C'est pur hip-hop et c'est associatif. Et je suis présidente... On est deux, d'ailleurs. On est deux femmes à la fondation de cet asso et qui gérons ce projet. Sarah, que j'embrasse fort. Et donc, c'est un projet associatif. L'autre... L'autre projet, l'autre terrain de jeu, s'appelle l'agence Imgroove. Imgroove, c'est une contraction entre improve et groove, s'améliorer et groover. Et là, c'est dédié au monde de l'entreprise. C'est là que je propose de mettre de la danse dans les entreprises. Et là, pareil, c'est un projet sur lequel j'ai embarqué une autre femme qui s'appelle Emeline, qui est aussi danseuse et consultante dans le marketing digital. Et voilà, donc encore une fois, tu vois, un binôme qui se crée entre deux femmes. pour faire élever le projet plus loin que ce qu'il aurait été si j'y étais restée toute seule. Et donc là, c'est Agence Imgroove, I-M-P-G-R-O-O-V-E, Imgroove. Pour l'instant, c'est une page entreprise sur LinkedIn. Cécile Félix sur LinkedIn. Sur Instagram, j'ai aussi un profil artistique. Mon nom d'artiste, c'est

  • Speaker #2

    6CY2S. Et je mettrai tout ça dans les notes de l'épisode.

  • Speaker #0

    Super, merci. Merci, Élodie.

  • Speaker #1

    C'était l'épisode 42 du podcast Gangs de Copines. Encore merci à Cécile d'avoir partagé ce témoignage si émouvant, parce que la sororité c'est pas juste entre des collègues ou des copines, la sororité c'est aussi le lien qui nous unit au sein de nos familles, avec nos mères, nos soeurs, nos tantes, nos cousines, et là aussi on a des histoires fortes qui valent la peine d'être entendues. C'est hyper beau je trouve de voir l'influence, l'impact que la maman de Cécile a eu sur sa vie. comment ce lien l'a façonné et l'apporte encore aujourd'hui. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux partager avec une amie, écouter tous les autres épisodes sur ton appli de podcast préférée comme Deezer, Spotify, Apple Podcasts et suivre le gang sur Instagram et Youtube. Le compte c'est gangdecopinespodcasts et potes, ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Cécile Félix

    00:27

  • Définition de la sororité et son importance

    01:37

  • L'impact de la mère sur la vie de Cécile

    02:59

  • Histoire de la mère de Cécile, Carmen Ferreira dos Santos

    07:01

  • L'engagement professionnel de Carmen et son héritage

    14:14

  • Cécile et la danse : une passion partagée

    22:06

  • Conclusion et message de Cécile aux auditrices

    30:47

Description

Cécile, une entrepreneuse audacieuse et une activiste culturelle passionnée nous entraîne dans son univers, où les liens entre femmes, qu'ils soient amicaux, professionnels ou familiaux, jouent un rôle fondamental. Elle partage avec nous l'impact profond que sa mère, Carmen, a eu sur sa vie, et comment cet héritage familial a façonné son identité et son engagement.

À travers des anecdotes poignantes, Cécile évoque les défis que sa mère a surmontés, notamment la perte tragique de sa propre mère à un jeune âge. Malgré ces épreuves, Carmen a su bâtir une vie épanouissante, transmettant à ses enfants des valeurs de passion et d'engagement qui résonnent encore aujourd'hui. Cécile nous rappelle que prendre soin de soi est essentiel pour mieux aimer les autres, et elle nous invite à réfléchir sur l'importance de la sororité dans notre développement personnel et professionnel.

La danse et l'art sont devenus des éléments centraux de la vie de Cécile, lui permettant de poursuivre l'héritage de sa mère tout en cultivant sa propre voie.


Retrouvez l'agence Impgroove sur Instagram : https://www.instagram.com/imp.groove/

Et suivez le compte artistique de Cécile : https://www.instagram.com/cyss.flx/

Que vous soyez à la recherche de motivation, d'inspiration ou simplement d'une belle histoire à écouter, cet épisode de "Gang de Copines" est fait pour vous. Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans un univers où les femmes soutiennent les femmes, où chaque récit est une source d'inspiration et où la sororité est au cœur de chaque interaction.

Écoutez dès maintenant et laissez-vous porter par les mots de Cécile, qui nous rappelle à tous l'importance de tisser des liens authentiques et de célébrer notre force collective. Ensemble, nous pouvons créer un monde où la sororité est une réalité, et où chaque femme peut s'épanouir pleinement.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Ma mère s'est épanouie par le théâtre, par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres. Je pense qu'à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour elle.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie, et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie, et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Cécile !

  • Speaker #0

    Bonjour Élodie !

  • Speaker #1

    Alors Cécile, est-ce que tu peux déjà te présenter ?

  • Speaker #0

    Oui, bien évidemment. Donc Cécile Félix, je suis nordiste. Actuellement, tout de suite, je suis à Croix, dans la métropole d'Oise. Je suis née à Pente-Sainte, au nord du Nord, à côté de Dunkerque. Je suis entrepreneuse de l'accompagnement des entreprises. Je suis danseuse et activiste culturelle, culture hip-hop. Et plein d'autres choses. Je suis maman. Enfin, voilà, on va avoir le temps de discuter. Mais si je pouvais résumer là tout de suite, c'est comme ça que je le ferais.

  • Speaker #1

    OK. Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Speaker #0

    Alors, la sororité, c'est déjà des relations entre femmes. C'est l'amitié, c'est la maternité, c'est les relations professionnelles. C'est toutes les relations qu'il peut y avoir entre des femmes. Et quand ces relations deviennent... force de soutien, force de partage, force de réseau, force d'élévation des femmes, pour moi, là, ça devient de la sororité. Et quand on passe au-delà de la relation qui fait qu'on se rencontre et qu'on s'entraide, ça devient de la sororité.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas juste deux personnes qui se connectent, c'est vraiment ce qu'elles vont s'apporter pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, des connexions avec des femmes, on en fait plein tout au cours de notre vie, qui prennent... qui apporte quelque chose dans sa vie ou pas, plus ou moins fort, mais les relations qui nous marquent, les relations où il y a quelque chose qui se crée de différent, ce n'est pas forcément quelque chose de palpable. Une relation d'amitié, une relation, si c'est professionnel, mais qu'on crée quelque chose professionnellement à deux, il va y avoir un rapport de sororité pour moi qui va s'installer. de volonté d'amener l'autre avec soi ou d'aller chercher quelque chose chez l'autre. Et là, pour moi, s'installe une sororité.

  • Speaker #1

    Et alors du coup, quelle place elle a, toi, dans ta vie aujourd'hui, d'un côté dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ?

  • Speaker #0

    Je sens que ce sujet de la sororité et les relations avec les femmes que j'ai eues dans ma vie ont une importance aujourd'hui pour moi. Ça fait, on va dire, deux, trois ans que je m'en rends compte. Parce que justement, j'ai eu l'occasion de parler de sororité et d'être dans des cercles de femmes où on parle de ça et on se rend compte de la force de ces cercles-là. Et de ce fait-là, moi, je me suis rendue compte petit à petit de la place des relations que j'ai eues avec les femmes dans ma vie et de ce que ça m'a apporté. Professionnellement, je me rends compte que tout ce qui aboutit, qui devient des projets pérennes, qui se développent, qui ont un impact sur moi et sur mon environnement, des projets que j'ai menés en binôme ou en plus avec des femmes. Il y a toujours le besoin que j'ai d'aller chercher un binôme, quelque chose pour créer. Et côté personnel, je me rends compte que ce que m'a transmis ma maman, ce que m'a transmis l'histoire de ma maman et ce qu'elle a vécu, ça a un fort impact sur ma façon de voir la vie, sur ma façon d'aborder la vie. Et j'ai aussi deux petites sœurs. Pareil, les relations, ce que j'ai vu de ce que ma mère a transmis à mes sœurs. Du coup, moi, je me suis rendue compte de ce qu'elle me transmettait aussi. Quand on ne voit pas, des fois, on ne se rend pas compte de ce qu'on gagne. Tout ça m'a fait grandir, tout ça me fait grandir, tout ça me fait faire les choses d'une certaine manière aujourd'hui, professionnellement et personnellement.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que tu as toujours eu des relations professionnelles avec des femmes, mais que tu t'es rendue compte, il y a deux ou trois ans seulement, l'importance qu'elles avaient eue ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Alors professionnellement, si on restreint ça au cadre professionnel, il y a toujours eu des femmes dans mon cercle professionnel. J'ai un milieu professionnel où il y a beaucoup de femmes. Alors je viens du milieu du management. J'ai fait plus de dix ans de ma carrière dans le secteur du laboratoire et il y avait beaucoup de femmes dans ce secteur-là. Dans les ressources humaines, pareil, c'est des femmes que j'ai côtoyées. Et au niveau artistique, j'ai beaucoup eu de femmes aussi à mes côtés. Et donc, je me suis rendue compte, oui, de l'aspect particulier ou des liens particuliers créés avec ces femmes-là que je n'aurais pas forcément eu avec des hommes, voire même sans le vouloir vraiment. J'avais plus de facilité à créer des liens de confiance et à construire avec des... avec des hommes. Et je me souviens que enfant, j'avais des amitiés très fortes avec des filles, avec des petites filles, des filles de mon âge, mais on avait des jeux et on était considérés comme garçons manqués. Et pourtant, ça restait ma bande de copines. J'avais une bande de copines, j'avais même, depuis plus jeune que je me souviens encore qu'en maternelle, j'avais ma meilleure amie. Et en primaire aussi, j'avais ma bande de copines. J'ai eu des fortes amitiés. Et mais, Je me souviens que si on fait le rapport avec le côté masculin, on était sans manquer. Et on avait aussi des potes, des amis, des garçons. Mais c'était plutôt l'amitié. En tout cas, les amis dont je me souviens et avec qui je suis encore très connectée, c'est des femmes.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander parce que tu as parlé de ta mère et de tes sœurs. Mais dans ton cercle amical perso, il y a plus de femmes que d'hommes ou comment ça marche ?

  • Speaker #0

    Dans mon cercle amical perso, il n'y a que des femmes.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est marrant.

  • Speaker #0

    J'ai des amitiés hommes et ça se passe super bien, mais ce n'est pas mon cercle fermé de personnes très proches. Je n'ai vraiment que des femmes et c'est mes amis d'enfance, c'est mes amis du collège, du lycée et puis après mes amis de la danse. Mais ça reste vraiment très exclusivement féminin.

  • Speaker #1

    On va parler d'une femme qui a une place tout à fait particulière dans ta vie. On va parler de ta maman, une femme qui est unique. En préparant cet épisode, on s'est dit qu'on pourrait la qualifier de à contre-courant. Cette femme a largement participé à construire la femme épanouie que toi tu es aujourd'hui. Est-ce que tu veux bien déjà commencer par nous dire pourquoi tu veux parler de ta maman et nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Oui, donc on va parler de ma maman. qui s'appelle Carmen Ferreira dos Santos. Je ne sais pas si on s'était partagé son prénom. Donc, ma maman, c'est ma maman, c'est elle qui m'a élevée. Elle a toujours été là. Elle a été une personne qui a su et en même temps m'accompagner et en même temps me laisser la liberté de vivre les choses comme j'avais envie de les vivre. Donc, déjà, je te remercie, Elodie. parce que oui, on va parler de ma maman aujourd'hui, mais quand tu m'as demandé de participer à ce podcast, tu m'as posé la question de quelles étaient les relations avec des femmes que je pouvais partager. Et est venue en premier ma maman, puis le reste. Et tu m'as dit, mais non, en fait, la relation avec ta maman, c'est intéressant de le partager. Et en te... en y réfléchissant, c'est vrai que c'est super important pour moi de partager cette relation aujourd'hui, de faire le bilan de ce que ça m'a apporté. Parce qu'on va le dire tout de suite, malheureusement, j'ai perdu ma maman il y a six mois. Et c'est un peu un cadeau qu'on se fait, que je me fais, que je fais à ma maman et que tu nous offres en prenant ce temps de témoignage. Parce que j'aurais peut-être pas eu l'idée, le cadre et le moment pour le faire, en fait. Donc voilà, je prends un petit peu ce temps d'échange comme un cadeau. J'ai mis des photos de ma maman là. Je pense à elle aussi.

  • Speaker #1

    Autour de toi pendant qu'on enregistre ça ? D'accord, c'est chouette, c'est un beau cadeau. Et merci à toi de bien vouloir partager ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, avec beaucoup d'émotion, de plaisir et de nostalgie. Voilà, ça fait six mois donc c'est dur. Mais ça m'a fait du bien de t'en parler la dernière fois. Et je trouve ça super beau de le faire maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu peux nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Alors, ma maman, elle est née au Portugal en 1956. Elle arrivait en France, elle avait à peu près 5 ans. C'est une famille qui a émigré en France pour le travail. classique, dans le nord de la France, à la frontière belge. Son papa était ouvrier dans le textile et elle avait une grande sœur très proche, ils ont une année et demie d'écart, et une petite sœur. Donc, ça arrivait en famille, trois sœurs et le papa et la maman en France. Et elle a grandi à cette frontière belge avec un papa ouvrier. Et malheureusement, 5 ans, vers l'âge de 12 ans, elle a perdu sa maman d'un cancer du sein. Et donc, déjà, je pense qu'arriver en France, dans un pays qu'on ne connaît pas, dans une langue étrangère, ça ne doit pas être facile. Et quelques années plus tard, perdre un de ses repères dans la vie,

  • Speaker #1

    c'est dur.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. heureusement, elle avait une première relation que maintenant j'identifie comme une relation forte et importante dans sa vie qui est la relation avec une de ses sœurs, sa grande sœur en l'occurrence, qui lui a, je pense, à ce moment-là, sauvé la vie. Parce qu'elle a perdu sa maman d'un cancer du sein et son papa s'est très vite remarié, un peu quelqu'un avec un état d'esprit patriarcal et à l'ancienne. Une femme à la maison pour s'occuper de ses filles, j'imagine. Et suivre toutes les tâches du quotidien que lui n'avait pas envie de faire. Et donc, une relation avec son papa pas hyper élevante, disons, pas hyper aidante. C'était le père de famille qui ramène à manger sur la table. Et la relation émotionnelle et parentale, ce n'est pas du tout... qu'on juge comme vertueux et aidant pour un enfant. Donc ça, elle n'a pas eu. Elle a eu sa sœur. Et la belle-mère qui est arrivée n'a pas du tout été quelqu'un d'aidant pour ma mère. Donc voilà, vers l'âge de 12 ans, elle perd sa maman. Je pense qu'à ce moment-là, elle se soude avec sa sœur. Et petit à petit, elles vivent leur scolarité, mais elles décident vite de partir de la maison et de s'émanciper. de ce cadre-là qui n'était pas du tout épanouissant pour elles. Dès qu'elles ont pu partir de la maison et du cadre familial, elles sont allées sur l'île. Ma tante a fait des études en médecine pour être infirmière et ma mère pour être éducatrice. Dans un premier temps, animatrice, puis éducatrice. Elles ont trouvé un appart à deux alors qu'elles n'avaient pas forcément les moyens. Elles faisaient des petits boulots, elles faisaient leurs études. Et toutes les deux aimaient beaucoup la comédie. Et en parallèle, ça c'est déjà un élément assez marquant, quand j'y pense, c'est qu'elles faisaient et leurs études et elles pratiquaient ce qu'elles aimaient, c'est-à-dire la comédie, le théâtre. Et ça les a amenées vers l'âge de 23 ans. a créé, 23-25 ans je pense, avec un cercle d'amis, ils ont créé une compagnie de théâtre, de spectacle de rue, qui s'appelle Terre Tous. Et pendant quelques années, elles ont vécu cette aventure de comédiennes, elles ont créé des spectacles, elles ont créé des décors, quand elles m'ont parlé, ça avait l'air génial. Et tout ça, ça servait quand même, je pense, le... projets professionnels de ma mère parce que c'était souvent des spectacles dédiés à des publics un peu éloignés de la culture, des publics justement dans la rue, dans les quartiers, etc. Et elles se sont beaucoup amusées là-dedans, je pense. Et donc, c'est le fait d'être partie sur l'île et d'avoir vécu cette aventure et pro et artistique. qui les a fait rencontrer l'une et l'autre, leur mari et leur futur père de leurs enfants. Et donc, vers la trentaine, l'une et l'autre, elles ont eu leurs premiers enfants. Donc, ma mère m'a eu moi et ma tante, elle a eu un petit garçon. Voilà. Donc là, on a bien avancé dans l'histoire de ma maman.

  • Speaker #1

    On a bien avancé dans leurs histoires et après, après leurs études. Donc, elles ont eu leurs enfants et cette double passion éducatrice spécialisée et théâtre-comédie commence à continuer à avancer après dans sa vie. Comment elle les a utilisées ? Comment elle a mixé son job et sa passion ?

  • Speaker #0

    Alors, ma mère a donc passionné de théâtre, de chant. Elle faisait de la guitare. Vraiment une artiste dans l'âme. mais avec l'envie aussi d'avoir une vie de famille, d'avoir des enfants, de pouvoir en prendre soin, de pouvoir avoir le temps de s'en occuper. Elle a choisi, je pense à un moment donné, de quitter cette vie professionnelle artistique, parce qu'ils ont quand même été intermittents du spectacle, etc. Elle a choisi le côté éducatrice spécialisée, elle a eu son diplôme et elle est devenue éducatrice en établissement, avec un poste fixe, et pour pouvoir... éduquer ses enfants. Elle a eu moi vers l'âge de 29 ans et puis deux ans plus tard, j'ai eu un petit frère. et elle n'a jamais lâché sa passion puisque dans ses pratiques professionnelles elle a toujours monté des projets chaque année il y avait le spectacle de théâtre donc c'était tout un projet où elle amenait les enfants à se former à la comédie à créer leurs costumes à créer les décors tous les ans je me souviens encore que plus ou moins on participait aux conversations de quelle histoire on va raconter cette année sur quel livre on va se baser pour construire le spectacle de l'année. Donc ça, c'est des choses auxquelles j'ai participé de loin, voire de près. Des fois, quand on était plus jeunes, elle devait nous amener avec elle pour pouvoir aller au bout de son projet. Donc on était là à côté d'elle, on aidait à la construction des décors, on participait aux répétitions. Et bien sûr, on venait voir, on ne pouvait pas louper ça, on venait voir le spectacle à la fin, à la représentation finale. Donc ça, c'était vraiment, je crois, tous les ans elle le faisait, tous les ans je l'entendais dire c'est fatigant de faire les deux parce que c'était pas une obligation en fait, quand t'es éducateur spécialisé ton métier c'est d'accompagner le groupe de public que tu suis, donc elle pour l'occurrence a toujours été des enfants a évolué tant bien que mal avec les problèmes et difficultés qu'ils ont chacun dans leur vie dans le système dans lequel on vit. On les accompagne un petit peu à l'école, un petit peu à l'autonomisation, etc. Mais ça, c'est le métier d'éducateur. Après, vouloir mettre un projet autour artistique, ça, c'était le choix de ma maman et elle ne l'a pas lâché. Elle l'a fait, je pense, il n'y a aucune année où elle n'a pas fait quelque chose, elle n'a pas monté un projet pour les établissements pour lesquels elle travaillait. Elle organisait les camps aussi. Tous les ans, il y avait un camp avec son établissement. Ça aussi, pareil, j'ai eu la chance en tant qu'enfant. À l'époque, ils avaient le droit encore d'amener leurs enfants dans les camps de vacances. Donc au mois de juillet, mon papa était un stit. Il avait deux mois de vacances, il pouvait s'occuper de nous. Maintenant, on allait au camp de vacances avec maman. On avait une nounou qui s'occupait de nous. Mais du coup, on vivait des temps de vie avec ses enfants. avec des besoins particuliers. Et nous, à côté, on se rendait compte aussi. Maintenant, je me rends compte de ce que je voyais ma maman faire et que ça rend fière, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu as déjà parlé un peu de ce que ta mère t'avait apporté. Mais à ton avis, pour aller plus loin un peu sur ce sujet, comment la vie, les choix de ta mère et l'éducation qu'elle t'a transmise, à ton avis, ont eu un impact sur ta vie ? Qu'est-ce qu'elle t'a apporté, ta maman ?

  • Speaker #0

    Déjà, avec tout ce que je viens de partager, c'est-à-dire la volonté et l'engagement dans ses projets, d'aller du début à la fin. Je pense que c'est une valeur qu'elle m'a montrée. C'est une des choses que je me souviens avoir dit à ses obsèques, c'est que je la remerciais, plutôt que de nous dire de faire ci, d'être comme ça, de tenir ses engagements, d'être... d'être bienveillant, d'être à l'écoute, de savoir s'écouter, d'écouter les autres, etc. Plutôt que de nous le dire, de nous le répéter, même si elle nous l'a dit de temps en temps, elle le faisait en fait. C'est par l'exemple qu'elle nous a montré les choses, qu'elle nous a montré comment elle, selon elle, être quelqu'un de bien, c'était quoi pour elle être quelqu'un de bien. Et donc tenir ses engagements, je pense que c'était quelque chose de très important pour elle et c'est quelque chose de très important pour moi aujourd'hui. Quand je fais le choix d'aller dans un projet, j'y suis à 1000%. Je donne le maximum de ce que je peux donner et j'essaye d'aller au bout. Voilà, donc l'engagement. Et aussi, ce qu'elle me disait parfois, mais pareil, elle me le montrait plus qu'elle me disait, c'était soit une femme indépendante, soit une femme qui a des passions et qui va au bout de ses passions et qui les vit. sans pour autant ne pas être là pour la famille et pour les gens que tu aimes, mais pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Donc il faut trouver l'organisation, le rythme, la place pour des temps pour tout. Salme ne l'a jamais dit mot pour mot. Je pense qu'elle n'en était même pas consciente. Elle ne se posait pas la question de « attends, ça, ça rentre dans le planning ou ça ne rentre pas dans le planning » . C'était des rythmes de malade. C'était des... des plannings. Elle était éducatrice tout le temps, en fait. Quand c'était les vacances scolaires ou le week-end, il y avait toujours un truc de prévu, un loisir, une activité. Quand ma tante, justement, de qui elle était très proche, venait en week-end chez nous, à chaque fois, on rigolait parce qu'elle disait « Moi, je suis venue pour papoter, boire un café et me poser chez toi. Non, il faut qu'on aille se marcher le matin, à la plage l'après-midi, faire un jeu de société le soir. » Il y avait toujours quelque chose de prévu. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres.

  • Speaker #1

    Tu ne l'as pas encore mentionné, mais j'imagine que tout ce qui tourne autour des activités artistiques, c'est quelque chose qu'elle t'a évidemment aussi apporté.

  • Speaker #0

    Oui, je ne l'ai pas encore mentionné. Alors, avec cette envie de nous transmettre le goût de la culture, le goût de l'activité, le goût de faire des choses par ce qu'on aime, elle nous a toujours donné la possibilité de faire des activités. Donc moi, petite, j'ai fait, je ne sais pas combien de... sports différents, de la gym, du judo, du ping-pong, du tennis, du volley, du handball, du basket, voilà. J'ai fait un peu de théâtre et puis, donc je m'amusais dans tout ça, mais je ne faisais pas de danse toute petite. Et par contre, j'ai commencé la danse vers l'âge de 20 ans. Donc j'ai continué à avoir cette envie et ce besoin de faire des activités hors de mes pratiques et hors du scolaire d'abord. Tout le temps que j'ai fait des études, j'ai toujours fait des activités. Quand je suis partie pour les études, l'endroit où je suis allée arriver pour mes études, j'ai cherché tout de suite comment poursuivre les activités extrascolaires que je faisais par ailleurs. Et après, j'ai commencé à rentrer dans la vie active. Pareil, il y a toujours eu une place pour soit faire du sport, soit faire une activité artistique. En tout cas, avoir quelque chose en plus qui remplisse... qui m'épanouissent autre qu'au travail.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé en fait ce moment où tu as basculé de j'ai une activité professionnelle et ça c'est un loisir, j'en fais mon job ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai commencé la danse, je vous ai dit vers... En tout cas, je dansais déjà. Pourquoi je suis allée à la danse et à la danse hip-hop, on va préciser, c'est que je suis née en 87, j'ai vécu mon adolescence à l'époque... où le hip-hop a vraiment pris le dessus en termes de culture partout. Et moi, j'ai beaucoup accroché à cette culture, beaucoup accroché à la musique et au rap français. Parce que je trouve que c'est une musique et c'est des textes, quand on écoute des rappeurs engagés, qui éduquent beaucoup sur la société dans laquelle on vit, qui montrent la société d'une autre manière. Et moi, j'adhère et ça me parle beaucoup. Et du coup, c'est une culture à laquelle j'ai accroché. et je me suis identifiée. Et il y a des danses liées à cette culture hip-hop. Et du coup, je voyais, quand je sortais dans les soirées, que j'ai eu l'âge de sortir, j'allais dans les soirées où il y avait du hip-hop, où ça dansait hip-hop, où moi-même je dansais, mais jamais en mode je prends des cours. Et vers l'âge de 23 ans, quand je suis arrivée sur l'île, j'ai commencé à prendre des cours de danse hip-hop. Et en parallèle, c'était là aussi où j'ai commencé à travailler. Donc comme tu le disais... Mon métier, c'est la gestion des systèmes de management et la performance des organisations. Et à côté, j'apprenais à danser. J'apprenais à danser, j'apprenais la chorégraphie. J'ai fait ça pendant 10 ans en parallèle. En fait, je me suis formée à la danse. Et puis, on sait très bien que quand on a son diplôme, on n'est pas totalement bien fort encore au top de ses pratiques professionnelles. On apprend sur le terrain. Donc, pendant 10 ans, entre 2008... et 2018, j'ai grandi dans les deux côtés. J'ai mené ma carrière de responsable des systèmes de management de laboratoire. Mon métier, c'était d'atteindre des certifications, des accréditations, donc des reconnaissances assez poussées et qui touchent à tous les pans de l'organisation de l'entreprise. Et de l'autre côté, c'était les kiffs, c'était la danse, les soirées, les week-ends, la promenade. la compétition par les battles, la dépouverte de chorégraphier un groupe, se faire chorégraphier, etc., le monde de la danse. Et petit à petit, moi, dans ma tête, j'étais de plus en plus passionnée par la danse et j'avais envie de mettre du temps et de l'engagement justement là-dedans. Et dans mon métier de manager, je voyais du lien, je voyais que ce que je vivais dans la danse, ça m'apportait dans ma façon de... de gérer des équipes, dans ma façon de voir les humains avec qui je travaille, comment je peux être en relation avec eux, comment je peux communiquer, ce que je peux construire avec eux. Mais j'étais bloquée dans le monde du labo. Jamais de la vie, j'aurais osé dire, tiens, ça ne vous dit pas que de tester ce que pourrait donner l'utilisation de la danse et de l'art et de la mise en mouvement. Puis quand tu es salariée, tu n'as pas la place, en tout cas là où j'étais, tu n'as pas la place pour ce genre d'initiative. Donc, voyant que cette idée, cette envie et la danse prenaient de la place dans ma vie, j'ai eu envie de me donner la possibilité de mettre plus de temps. et de mêler cette passion à ma façon de mener mon métier en entreprise. Donc, vers janvier 2022, j'ai quitté le salariat et je suis devenue entrepreneur. On appelle ça entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur. J'ai décidé de mener mes activités de façon autonome et de tisser cette idée de comment la danse, comment l'expérience de la chorégraphie en groupe collective, peut apporter dans nos façons de travailler, dans nos façons de nous organiser, dans la façon dont on perçoit l'organisation. Et voilà, depuis 2022, cette idée fait son chemin, et de plus en plus, la danse, donc ma passion, entre dans mes pratiques pro, et voire même, en fait, en vrai, les ponts, ils se font dans les deux sens. Quand je suis dans la danse, quand je suis dans le milieu associatif, artistique, compagnie, Aujourd'hui, j'ai un rôle d'organisatrice, de gestion de projet, de construction du projet artistique, et de moins en moins de danseuse pure. D'ailleurs, cette année, mon objectif, c'est de redevenir plus danseuse. Et de côté entreprise, au contraire, je dis à les gars, ouvrons-nous l'esprit. Aujourd'hui, on est tous danseurs. Ce matin-là, on va se faire trois heures. Vous sortez de votre quotidien d'entreprise et on va se faire trois heures où on va vivre une expérience chorégraphique. Et à travers cette expérience chorégraphique, moi, je vais aller d'une casquette à l'autre, passer d'une casquette à l'autre, de manager à danseuse et vous montrer comment on peut enrichir notre façon de voir, comment on peut enrichir notre façon de faire les choses ensemble par cette expérience-là.

  • Speaker #1

    Alors, je vois évidemment un lien avec ta mère tout de suite et la façon dont elle a géré son job et sa passion en même temps. Est-ce que c'est aussi évident que ça pour toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je vois, c'est que ma mère s'est épanouie par le théâtre et par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et je pense qu'elle a eu envie de... de donner cet espace de liberté, d'expression et de bien-être, de le partager avec les groupes qu'elle animait. Et de ce fait-là, elle a amené le théâtre auprès de ces groupes d'enfants qu'elle encadrait pour leur faire du bien, en fait. Et pour leur montrer que par le biais de l'art, ils peuvent s'épanouir et s'exprimer et améliorer leur façon d'être en relation avec les autres humains.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais la même chose, mais dans des entreprises, du coup, et avec la danse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et je n'avais jamais vu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Si on peut dire que tout ce que tu viens d'expliquer un peu, tout ce que ta mère t'avait apporté, qu'est-ce que toi, à ton avis, tu lui as apporté ?

  • Speaker #0

    Ah, bonne question. Déjà, elle était fière de ses enfants. Ça, c'est des choses qu'on nous a dites, bien sûr, qu'elle était fière de ses enfants. Elle avait envie d'être maman, elle a envie d'avoir des enfants, donc je lui ai apporté le bonheur d'être maman, si on veut être simple. Et ensuite, j'ai essayé aussi, je pense, à un moment donné où des fois tu es fatiguée, tu n'as pas envie, malgré toute ta bonne organisation et ta volonté, tu n'as pas trop envie, tu as du mal à te motiver. Je sais que ma mère, elle s'appuyait sur moi, sur ma sœur aussi. parce que toutes les deux, on a bien accroché à son état d'esprit. J'ai une petite sœur aujourd'hui qui a 23 ans et qui est au Cambodge. Pareil, jeune femme sportive, toujours 15 000 projets en tête, en parallèle, etc. Elle s'appuyait sur nous pour se motiver elle-même. Elle nous disait, allez, viens avec moi faire cette activité, viens avec moi faire cette expérience. Je pense qu'à partir de là, à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour se raccrocher, pour s'accrocher, pour garder cette discipline de penser à soi et de faire des choses pour soi. Il y a des moments où tu te dis, si je m'oublie, ça va être plus facile. Il y a plein de femmes comme ça, on le sait. Plein de femmes qui s'oublient dans leur rôle de maman, qui s'oublient peut-être par leur carrière. Elles s'oublient elles-mêmes. Elles oublient la passion, les choses qui les font vibrer. Et peut-être qu'à ces moments-là, où ma mère aurait pu s'oublier pour, entre guillemets, à un moment donné, se faciliter la vie. Non, elle s'est raccrochée à nous et elle nous a embarquées dans ça pour eux. pour elle-même rester raccrochée à ça.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #2

    on arrive bientôt à la fin de cet épisode. Il y a une dernière question que j'aimerais bien te poser. C'est, quel est le message que ta mère,

  • Speaker #1

    elle t'aurait transmis et que toi aussi,

  • Speaker #2

    tu voudrais transmettre aux autres femmes qui écoutent ce podcast ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai un peu déjà dit, mais c'est, essaie de t'aimer fort, toi. pour pouvoir aimer les autres mieux. Et de prendre soin de toi en trouvant le bon équilibre, mais prendre soin assez fort de toi pour pouvoir être assez forte pour aider les autres.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on peut suivre tes activités,

  • Speaker #2

    ton actualité ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas cité les noms de ce que je faisais. En gros, j'ai deux terrains de jeu. Un plus dédié à la danse, purement à la danse et à la culture hip-hop. C'est un projet qui s'appelle Session Concept. Ça s'écrit S-E-2-S-I-O-N-S, plus loin concept, avec un S aussi, parce qu'il y a plein de concepts. Et donc ça, c'est un compte Instagram et une page Facebook, Session Concept. Donc là, c'est vraiment dédié à la culture hip-hop. C'est pur hip-hop et c'est associatif. Et je suis présidente... On est deux, d'ailleurs. On est deux femmes à la fondation de cet asso et qui gérons ce projet. Sarah, que j'embrasse fort. Et donc, c'est un projet associatif. L'autre... L'autre projet, l'autre terrain de jeu, s'appelle l'agence Imgroove. Imgroove, c'est une contraction entre improve et groove, s'améliorer et groover. Et là, c'est dédié au monde de l'entreprise. C'est là que je propose de mettre de la danse dans les entreprises. Et là, pareil, c'est un projet sur lequel j'ai embarqué une autre femme qui s'appelle Emeline, qui est aussi danseuse et consultante dans le marketing digital. Et voilà, donc encore une fois, tu vois, un binôme qui se crée entre deux femmes. pour faire élever le projet plus loin que ce qu'il aurait été si j'y étais restée toute seule. Et donc là, c'est Agence Imgroove, I-M-P-G-R-O-O-V-E, Imgroove. Pour l'instant, c'est une page entreprise sur LinkedIn. Cécile Félix sur LinkedIn. Sur Instagram, j'ai aussi un profil artistique. Mon nom d'artiste, c'est

  • Speaker #2

    6CY2S. Et je mettrai tout ça dans les notes de l'épisode.

  • Speaker #0

    Super, merci. Merci, Élodie.

  • Speaker #1

    C'était l'épisode 42 du podcast Gangs de Copines. Encore merci à Cécile d'avoir partagé ce témoignage si émouvant, parce que la sororité c'est pas juste entre des collègues ou des copines, la sororité c'est aussi le lien qui nous unit au sein de nos familles, avec nos mères, nos soeurs, nos tantes, nos cousines, et là aussi on a des histoires fortes qui valent la peine d'être entendues. C'est hyper beau je trouve de voir l'influence, l'impact que la maman de Cécile a eu sur sa vie. comment ce lien l'a façonné et l'apporte encore aujourd'hui. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux partager avec une amie, écouter tous les autres épisodes sur ton appli de podcast préférée comme Deezer, Spotify, Apple Podcasts et suivre le gang sur Instagram et Youtube. Le compte c'est gangdecopinespodcasts et potes, ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Cécile Félix

    00:27

  • Définition de la sororité et son importance

    01:37

  • L'impact de la mère sur la vie de Cécile

    02:59

  • Histoire de la mère de Cécile, Carmen Ferreira dos Santos

    07:01

  • L'engagement professionnel de Carmen et son héritage

    14:14

  • Cécile et la danse : une passion partagée

    22:06

  • Conclusion et message de Cécile aux auditrices

    30:47

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Description

Cécile, une entrepreneuse audacieuse et une activiste culturelle passionnée nous entraîne dans son univers, où les liens entre femmes, qu'ils soient amicaux, professionnels ou familiaux, jouent un rôle fondamental. Elle partage avec nous l'impact profond que sa mère, Carmen, a eu sur sa vie, et comment cet héritage familial a façonné son identité et son engagement.

À travers des anecdotes poignantes, Cécile évoque les défis que sa mère a surmontés, notamment la perte tragique de sa propre mère à un jeune âge. Malgré ces épreuves, Carmen a su bâtir une vie épanouissante, transmettant à ses enfants des valeurs de passion et d'engagement qui résonnent encore aujourd'hui. Cécile nous rappelle que prendre soin de soi est essentiel pour mieux aimer les autres, et elle nous invite à réfléchir sur l'importance de la sororité dans notre développement personnel et professionnel.

La danse et l'art sont devenus des éléments centraux de la vie de Cécile, lui permettant de poursuivre l'héritage de sa mère tout en cultivant sa propre voie.


Retrouvez l'agence Impgroove sur Instagram : https://www.instagram.com/imp.groove/

Et suivez le compte artistique de Cécile : https://www.instagram.com/cyss.flx/

Que vous soyez à la recherche de motivation, d'inspiration ou simplement d'une belle histoire à écouter, cet épisode de "Gang de Copines" est fait pour vous. Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans un univers où les femmes soutiennent les femmes, où chaque récit est une source d'inspiration et où la sororité est au cœur de chaque interaction.

Écoutez dès maintenant et laissez-vous porter par les mots de Cécile, qui nous rappelle à tous l'importance de tisser des liens authentiques et de célébrer notre force collective. Ensemble, nous pouvons créer un monde où la sororité est une réalité, et où chaque femme peut s'épanouir pleinement.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Ma mère s'est épanouie par le théâtre, par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres. Je pense qu'à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour elle.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie, et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie, et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Cécile !

  • Speaker #0

    Bonjour Élodie !

  • Speaker #1

    Alors Cécile, est-ce que tu peux déjà te présenter ?

  • Speaker #0

    Oui, bien évidemment. Donc Cécile Félix, je suis nordiste. Actuellement, tout de suite, je suis à Croix, dans la métropole d'Oise. Je suis née à Pente-Sainte, au nord du Nord, à côté de Dunkerque. Je suis entrepreneuse de l'accompagnement des entreprises. Je suis danseuse et activiste culturelle, culture hip-hop. Et plein d'autres choses. Je suis maman. Enfin, voilà, on va avoir le temps de discuter. Mais si je pouvais résumer là tout de suite, c'est comme ça que je le ferais.

  • Speaker #1

    OK. Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Speaker #0

    Alors, la sororité, c'est déjà des relations entre femmes. C'est l'amitié, c'est la maternité, c'est les relations professionnelles. C'est toutes les relations qu'il peut y avoir entre des femmes. Et quand ces relations deviennent... force de soutien, force de partage, force de réseau, force d'élévation des femmes, pour moi, là, ça devient de la sororité. Et quand on passe au-delà de la relation qui fait qu'on se rencontre et qu'on s'entraide, ça devient de la sororité.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas juste deux personnes qui se connectent, c'est vraiment ce qu'elles vont s'apporter pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, des connexions avec des femmes, on en fait plein tout au cours de notre vie, qui prennent... qui apporte quelque chose dans sa vie ou pas, plus ou moins fort, mais les relations qui nous marquent, les relations où il y a quelque chose qui se crée de différent, ce n'est pas forcément quelque chose de palpable. Une relation d'amitié, une relation, si c'est professionnel, mais qu'on crée quelque chose professionnellement à deux, il va y avoir un rapport de sororité pour moi qui va s'installer. de volonté d'amener l'autre avec soi ou d'aller chercher quelque chose chez l'autre. Et là, pour moi, s'installe une sororité.

  • Speaker #1

    Et alors du coup, quelle place elle a, toi, dans ta vie aujourd'hui, d'un côté dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ?

  • Speaker #0

    Je sens que ce sujet de la sororité et les relations avec les femmes que j'ai eues dans ma vie ont une importance aujourd'hui pour moi. Ça fait, on va dire, deux, trois ans que je m'en rends compte. Parce que justement, j'ai eu l'occasion de parler de sororité et d'être dans des cercles de femmes où on parle de ça et on se rend compte de la force de ces cercles-là. Et de ce fait-là, moi, je me suis rendue compte petit à petit de la place des relations que j'ai eues avec les femmes dans ma vie et de ce que ça m'a apporté. Professionnellement, je me rends compte que tout ce qui aboutit, qui devient des projets pérennes, qui se développent, qui ont un impact sur moi et sur mon environnement, des projets que j'ai menés en binôme ou en plus avec des femmes. Il y a toujours le besoin que j'ai d'aller chercher un binôme, quelque chose pour créer. Et côté personnel, je me rends compte que ce que m'a transmis ma maman, ce que m'a transmis l'histoire de ma maman et ce qu'elle a vécu, ça a un fort impact sur ma façon de voir la vie, sur ma façon d'aborder la vie. Et j'ai aussi deux petites sœurs. Pareil, les relations, ce que j'ai vu de ce que ma mère a transmis à mes sœurs. Du coup, moi, je me suis rendue compte de ce qu'elle me transmettait aussi. Quand on ne voit pas, des fois, on ne se rend pas compte de ce qu'on gagne. Tout ça m'a fait grandir, tout ça me fait grandir, tout ça me fait faire les choses d'une certaine manière aujourd'hui, professionnellement et personnellement.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que tu as toujours eu des relations professionnelles avec des femmes, mais que tu t'es rendue compte, il y a deux ou trois ans seulement, l'importance qu'elles avaient eue ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Alors professionnellement, si on restreint ça au cadre professionnel, il y a toujours eu des femmes dans mon cercle professionnel. J'ai un milieu professionnel où il y a beaucoup de femmes. Alors je viens du milieu du management. J'ai fait plus de dix ans de ma carrière dans le secteur du laboratoire et il y avait beaucoup de femmes dans ce secteur-là. Dans les ressources humaines, pareil, c'est des femmes que j'ai côtoyées. Et au niveau artistique, j'ai beaucoup eu de femmes aussi à mes côtés. Et donc, je me suis rendue compte, oui, de l'aspect particulier ou des liens particuliers créés avec ces femmes-là que je n'aurais pas forcément eu avec des hommes, voire même sans le vouloir vraiment. J'avais plus de facilité à créer des liens de confiance et à construire avec des... avec des hommes. Et je me souviens que enfant, j'avais des amitiés très fortes avec des filles, avec des petites filles, des filles de mon âge, mais on avait des jeux et on était considérés comme garçons manqués. Et pourtant, ça restait ma bande de copines. J'avais une bande de copines, j'avais même, depuis plus jeune que je me souviens encore qu'en maternelle, j'avais ma meilleure amie. Et en primaire aussi, j'avais ma bande de copines. J'ai eu des fortes amitiés. Et mais, Je me souviens que si on fait le rapport avec le côté masculin, on était sans manquer. Et on avait aussi des potes, des amis, des garçons. Mais c'était plutôt l'amitié. En tout cas, les amis dont je me souviens et avec qui je suis encore très connectée, c'est des femmes.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander parce que tu as parlé de ta mère et de tes sœurs. Mais dans ton cercle amical perso, il y a plus de femmes que d'hommes ou comment ça marche ?

  • Speaker #0

    Dans mon cercle amical perso, il n'y a que des femmes.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est marrant.

  • Speaker #0

    J'ai des amitiés hommes et ça se passe super bien, mais ce n'est pas mon cercle fermé de personnes très proches. Je n'ai vraiment que des femmes et c'est mes amis d'enfance, c'est mes amis du collège, du lycée et puis après mes amis de la danse. Mais ça reste vraiment très exclusivement féminin.

  • Speaker #1

    On va parler d'une femme qui a une place tout à fait particulière dans ta vie. On va parler de ta maman, une femme qui est unique. En préparant cet épisode, on s'est dit qu'on pourrait la qualifier de à contre-courant. Cette femme a largement participé à construire la femme épanouie que toi tu es aujourd'hui. Est-ce que tu veux bien déjà commencer par nous dire pourquoi tu veux parler de ta maman et nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Oui, donc on va parler de ma maman. qui s'appelle Carmen Ferreira dos Santos. Je ne sais pas si on s'était partagé son prénom. Donc, ma maman, c'est ma maman, c'est elle qui m'a élevée. Elle a toujours été là. Elle a été une personne qui a su et en même temps m'accompagner et en même temps me laisser la liberté de vivre les choses comme j'avais envie de les vivre. Donc, déjà, je te remercie, Elodie. parce que oui, on va parler de ma maman aujourd'hui, mais quand tu m'as demandé de participer à ce podcast, tu m'as posé la question de quelles étaient les relations avec des femmes que je pouvais partager. Et est venue en premier ma maman, puis le reste. Et tu m'as dit, mais non, en fait, la relation avec ta maman, c'est intéressant de le partager. Et en te... en y réfléchissant, c'est vrai que c'est super important pour moi de partager cette relation aujourd'hui, de faire le bilan de ce que ça m'a apporté. Parce qu'on va le dire tout de suite, malheureusement, j'ai perdu ma maman il y a six mois. Et c'est un peu un cadeau qu'on se fait, que je me fais, que je fais à ma maman et que tu nous offres en prenant ce temps de témoignage. Parce que j'aurais peut-être pas eu l'idée, le cadre et le moment pour le faire, en fait. Donc voilà, je prends un petit peu ce temps d'échange comme un cadeau. J'ai mis des photos de ma maman là. Je pense à elle aussi.

  • Speaker #1

    Autour de toi pendant qu'on enregistre ça ? D'accord, c'est chouette, c'est un beau cadeau. Et merci à toi de bien vouloir partager ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, avec beaucoup d'émotion, de plaisir et de nostalgie. Voilà, ça fait six mois donc c'est dur. Mais ça m'a fait du bien de t'en parler la dernière fois. Et je trouve ça super beau de le faire maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu peux nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Alors, ma maman, elle est née au Portugal en 1956. Elle arrivait en France, elle avait à peu près 5 ans. C'est une famille qui a émigré en France pour le travail. classique, dans le nord de la France, à la frontière belge. Son papa était ouvrier dans le textile et elle avait une grande sœur très proche, ils ont une année et demie d'écart, et une petite sœur. Donc, ça arrivait en famille, trois sœurs et le papa et la maman en France. Et elle a grandi à cette frontière belge avec un papa ouvrier. Et malheureusement, 5 ans, vers l'âge de 12 ans, elle a perdu sa maman d'un cancer du sein. Et donc, déjà, je pense qu'arriver en France, dans un pays qu'on ne connaît pas, dans une langue étrangère, ça ne doit pas être facile. Et quelques années plus tard, perdre un de ses repères dans la vie,

  • Speaker #1

    c'est dur.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. heureusement, elle avait une première relation que maintenant j'identifie comme une relation forte et importante dans sa vie qui est la relation avec une de ses sœurs, sa grande sœur en l'occurrence, qui lui a, je pense, à ce moment-là, sauvé la vie. Parce qu'elle a perdu sa maman d'un cancer du sein et son papa s'est très vite remarié, un peu quelqu'un avec un état d'esprit patriarcal et à l'ancienne. Une femme à la maison pour s'occuper de ses filles, j'imagine. Et suivre toutes les tâches du quotidien que lui n'avait pas envie de faire. Et donc, une relation avec son papa pas hyper élevante, disons, pas hyper aidante. C'était le père de famille qui ramène à manger sur la table. Et la relation émotionnelle et parentale, ce n'est pas du tout... qu'on juge comme vertueux et aidant pour un enfant. Donc ça, elle n'a pas eu. Elle a eu sa sœur. Et la belle-mère qui est arrivée n'a pas du tout été quelqu'un d'aidant pour ma mère. Donc voilà, vers l'âge de 12 ans, elle perd sa maman. Je pense qu'à ce moment-là, elle se soude avec sa sœur. Et petit à petit, elles vivent leur scolarité, mais elles décident vite de partir de la maison et de s'émanciper. de ce cadre-là qui n'était pas du tout épanouissant pour elles. Dès qu'elles ont pu partir de la maison et du cadre familial, elles sont allées sur l'île. Ma tante a fait des études en médecine pour être infirmière et ma mère pour être éducatrice. Dans un premier temps, animatrice, puis éducatrice. Elles ont trouvé un appart à deux alors qu'elles n'avaient pas forcément les moyens. Elles faisaient des petits boulots, elles faisaient leurs études. Et toutes les deux aimaient beaucoup la comédie. Et en parallèle, ça c'est déjà un élément assez marquant, quand j'y pense, c'est qu'elles faisaient et leurs études et elles pratiquaient ce qu'elles aimaient, c'est-à-dire la comédie, le théâtre. Et ça les a amenées vers l'âge de 23 ans. a créé, 23-25 ans je pense, avec un cercle d'amis, ils ont créé une compagnie de théâtre, de spectacle de rue, qui s'appelle Terre Tous. Et pendant quelques années, elles ont vécu cette aventure de comédiennes, elles ont créé des spectacles, elles ont créé des décors, quand elles m'ont parlé, ça avait l'air génial. Et tout ça, ça servait quand même, je pense, le... projets professionnels de ma mère parce que c'était souvent des spectacles dédiés à des publics un peu éloignés de la culture, des publics justement dans la rue, dans les quartiers, etc. Et elles se sont beaucoup amusées là-dedans, je pense. Et donc, c'est le fait d'être partie sur l'île et d'avoir vécu cette aventure et pro et artistique. qui les a fait rencontrer l'une et l'autre, leur mari et leur futur père de leurs enfants. Et donc, vers la trentaine, l'une et l'autre, elles ont eu leurs premiers enfants. Donc, ma mère m'a eu moi et ma tante, elle a eu un petit garçon. Voilà. Donc là, on a bien avancé dans l'histoire de ma maman.

  • Speaker #1

    On a bien avancé dans leurs histoires et après, après leurs études. Donc, elles ont eu leurs enfants et cette double passion éducatrice spécialisée et théâtre-comédie commence à continuer à avancer après dans sa vie. Comment elle les a utilisées ? Comment elle a mixé son job et sa passion ?

  • Speaker #0

    Alors, ma mère a donc passionné de théâtre, de chant. Elle faisait de la guitare. Vraiment une artiste dans l'âme. mais avec l'envie aussi d'avoir une vie de famille, d'avoir des enfants, de pouvoir en prendre soin, de pouvoir avoir le temps de s'en occuper. Elle a choisi, je pense à un moment donné, de quitter cette vie professionnelle artistique, parce qu'ils ont quand même été intermittents du spectacle, etc. Elle a choisi le côté éducatrice spécialisée, elle a eu son diplôme et elle est devenue éducatrice en établissement, avec un poste fixe, et pour pouvoir... éduquer ses enfants. Elle a eu moi vers l'âge de 29 ans et puis deux ans plus tard, j'ai eu un petit frère. et elle n'a jamais lâché sa passion puisque dans ses pratiques professionnelles elle a toujours monté des projets chaque année il y avait le spectacle de théâtre donc c'était tout un projet où elle amenait les enfants à se former à la comédie à créer leurs costumes à créer les décors tous les ans je me souviens encore que plus ou moins on participait aux conversations de quelle histoire on va raconter cette année sur quel livre on va se baser pour construire le spectacle de l'année. Donc ça, c'est des choses auxquelles j'ai participé de loin, voire de près. Des fois, quand on était plus jeunes, elle devait nous amener avec elle pour pouvoir aller au bout de son projet. Donc on était là à côté d'elle, on aidait à la construction des décors, on participait aux répétitions. Et bien sûr, on venait voir, on ne pouvait pas louper ça, on venait voir le spectacle à la fin, à la représentation finale. Donc ça, c'était vraiment, je crois, tous les ans elle le faisait, tous les ans je l'entendais dire c'est fatigant de faire les deux parce que c'était pas une obligation en fait, quand t'es éducateur spécialisé ton métier c'est d'accompagner le groupe de public que tu suis, donc elle pour l'occurrence a toujours été des enfants a évolué tant bien que mal avec les problèmes et difficultés qu'ils ont chacun dans leur vie dans le système dans lequel on vit. On les accompagne un petit peu à l'école, un petit peu à l'autonomisation, etc. Mais ça, c'est le métier d'éducateur. Après, vouloir mettre un projet autour artistique, ça, c'était le choix de ma maman et elle ne l'a pas lâché. Elle l'a fait, je pense, il n'y a aucune année où elle n'a pas fait quelque chose, elle n'a pas monté un projet pour les établissements pour lesquels elle travaillait. Elle organisait les camps aussi. Tous les ans, il y avait un camp avec son établissement. Ça aussi, pareil, j'ai eu la chance en tant qu'enfant. À l'époque, ils avaient le droit encore d'amener leurs enfants dans les camps de vacances. Donc au mois de juillet, mon papa était un stit. Il avait deux mois de vacances, il pouvait s'occuper de nous. Maintenant, on allait au camp de vacances avec maman. On avait une nounou qui s'occupait de nous. Mais du coup, on vivait des temps de vie avec ses enfants. avec des besoins particuliers. Et nous, à côté, on se rendait compte aussi. Maintenant, je me rends compte de ce que je voyais ma maman faire et que ça rend fière, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu as déjà parlé un peu de ce que ta mère t'avait apporté. Mais à ton avis, pour aller plus loin un peu sur ce sujet, comment la vie, les choix de ta mère et l'éducation qu'elle t'a transmise, à ton avis, ont eu un impact sur ta vie ? Qu'est-ce qu'elle t'a apporté, ta maman ?

  • Speaker #0

    Déjà, avec tout ce que je viens de partager, c'est-à-dire la volonté et l'engagement dans ses projets, d'aller du début à la fin. Je pense que c'est une valeur qu'elle m'a montrée. C'est une des choses que je me souviens avoir dit à ses obsèques, c'est que je la remerciais, plutôt que de nous dire de faire ci, d'être comme ça, de tenir ses engagements, d'être... d'être bienveillant, d'être à l'écoute, de savoir s'écouter, d'écouter les autres, etc. Plutôt que de nous le dire, de nous le répéter, même si elle nous l'a dit de temps en temps, elle le faisait en fait. C'est par l'exemple qu'elle nous a montré les choses, qu'elle nous a montré comment elle, selon elle, être quelqu'un de bien, c'était quoi pour elle être quelqu'un de bien. Et donc tenir ses engagements, je pense que c'était quelque chose de très important pour elle et c'est quelque chose de très important pour moi aujourd'hui. Quand je fais le choix d'aller dans un projet, j'y suis à 1000%. Je donne le maximum de ce que je peux donner et j'essaye d'aller au bout. Voilà, donc l'engagement. Et aussi, ce qu'elle me disait parfois, mais pareil, elle me le montrait plus qu'elle me disait, c'était soit une femme indépendante, soit une femme qui a des passions et qui va au bout de ses passions et qui les vit. sans pour autant ne pas être là pour la famille et pour les gens que tu aimes, mais pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Donc il faut trouver l'organisation, le rythme, la place pour des temps pour tout. Salme ne l'a jamais dit mot pour mot. Je pense qu'elle n'en était même pas consciente. Elle ne se posait pas la question de « attends, ça, ça rentre dans le planning ou ça ne rentre pas dans le planning » . C'était des rythmes de malade. C'était des... des plannings. Elle était éducatrice tout le temps, en fait. Quand c'était les vacances scolaires ou le week-end, il y avait toujours un truc de prévu, un loisir, une activité. Quand ma tante, justement, de qui elle était très proche, venait en week-end chez nous, à chaque fois, on rigolait parce qu'elle disait « Moi, je suis venue pour papoter, boire un café et me poser chez toi. Non, il faut qu'on aille se marcher le matin, à la plage l'après-midi, faire un jeu de société le soir. » Il y avait toujours quelque chose de prévu. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres.

  • Speaker #1

    Tu ne l'as pas encore mentionné, mais j'imagine que tout ce qui tourne autour des activités artistiques, c'est quelque chose qu'elle t'a évidemment aussi apporté.

  • Speaker #0

    Oui, je ne l'ai pas encore mentionné. Alors, avec cette envie de nous transmettre le goût de la culture, le goût de l'activité, le goût de faire des choses par ce qu'on aime, elle nous a toujours donné la possibilité de faire des activités. Donc moi, petite, j'ai fait, je ne sais pas combien de... sports différents, de la gym, du judo, du ping-pong, du tennis, du volley, du handball, du basket, voilà. J'ai fait un peu de théâtre et puis, donc je m'amusais dans tout ça, mais je ne faisais pas de danse toute petite. Et par contre, j'ai commencé la danse vers l'âge de 20 ans. Donc j'ai continué à avoir cette envie et ce besoin de faire des activités hors de mes pratiques et hors du scolaire d'abord. Tout le temps que j'ai fait des études, j'ai toujours fait des activités. Quand je suis partie pour les études, l'endroit où je suis allée arriver pour mes études, j'ai cherché tout de suite comment poursuivre les activités extrascolaires que je faisais par ailleurs. Et après, j'ai commencé à rentrer dans la vie active. Pareil, il y a toujours eu une place pour soit faire du sport, soit faire une activité artistique. En tout cas, avoir quelque chose en plus qui remplisse... qui m'épanouissent autre qu'au travail.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé en fait ce moment où tu as basculé de j'ai une activité professionnelle et ça c'est un loisir, j'en fais mon job ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai commencé la danse, je vous ai dit vers... En tout cas, je dansais déjà. Pourquoi je suis allée à la danse et à la danse hip-hop, on va préciser, c'est que je suis née en 87, j'ai vécu mon adolescence à l'époque... où le hip-hop a vraiment pris le dessus en termes de culture partout. Et moi, j'ai beaucoup accroché à cette culture, beaucoup accroché à la musique et au rap français. Parce que je trouve que c'est une musique et c'est des textes, quand on écoute des rappeurs engagés, qui éduquent beaucoup sur la société dans laquelle on vit, qui montrent la société d'une autre manière. Et moi, j'adhère et ça me parle beaucoup. Et du coup, c'est une culture à laquelle j'ai accroché. et je me suis identifiée. Et il y a des danses liées à cette culture hip-hop. Et du coup, je voyais, quand je sortais dans les soirées, que j'ai eu l'âge de sortir, j'allais dans les soirées où il y avait du hip-hop, où ça dansait hip-hop, où moi-même je dansais, mais jamais en mode je prends des cours. Et vers l'âge de 23 ans, quand je suis arrivée sur l'île, j'ai commencé à prendre des cours de danse hip-hop. Et en parallèle, c'était là aussi où j'ai commencé à travailler. Donc comme tu le disais... Mon métier, c'est la gestion des systèmes de management et la performance des organisations. Et à côté, j'apprenais à danser. J'apprenais à danser, j'apprenais la chorégraphie. J'ai fait ça pendant 10 ans en parallèle. En fait, je me suis formée à la danse. Et puis, on sait très bien que quand on a son diplôme, on n'est pas totalement bien fort encore au top de ses pratiques professionnelles. On apprend sur le terrain. Donc, pendant 10 ans, entre 2008... et 2018, j'ai grandi dans les deux côtés. J'ai mené ma carrière de responsable des systèmes de management de laboratoire. Mon métier, c'était d'atteindre des certifications, des accréditations, donc des reconnaissances assez poussées et qui touchent à tous les pans de l'organisation de l'entreprise. Et de l'autre côté, c'était les kiffs, c'était la danse, les soirées, les week-ends, la promenade. la compétition par les battles, la dépouverte de chorégraphier un groupe, se faire chorégraphier, etc., le monde de la danse. Et petit à petit, moi, dans ma tête, j'étais de plus en plus passionnée par la danse et j'avais envie de mettre du temps et de l'engagement justement là-dedans. Et dans mon métier de manager, je voyais du lien, je voyais que ce que je vivais dans la danse, ça m'apportait dans ma façon de... de gérer des équipes, dans ma façon de voir les humains avec qui je travaille, comment je peux être en relation avec eux, comment je peux communiquer, ce que je peux construire avec eux. Mais j'étais bloquée dans le monde du labo. Jamais de la vie, j'aurais osé dire, tiens, ça ne vous dit pas que de tester ce que pourrait donner l'utilisation de la danse et de l'art et de la mise en mouvement. Puis quand tu es salariée, tu n'as pas la place, en tout cas là où j'étais, tu n'as pas la place pour ce genre d'initiative. Donc, voyant que cette idée, cette envie et la danse prenaient de la place dans ma vie, j'ai eu envie de me donner la possibilité de mettre plus de temps. et de mêler cette passion à ma façon de mener mon métier en entreprise. Donc, vers janvier 2022, j'ai quitté le salariat et je suis devenue entrepreneur. On appelle ça entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur. J'ai décidé de mener mes activités de façon autonome et de tisser cette idée de comment la danse, comment l'expérience de la chorégraphie en groupe collective, peut apporter dans nos façons de travailler, dans nos façons de nous organiser, dans la façon dont on perçoit l'organisation. Et voilà, depuis 2022, cette idée fait son chemin, et de plus en plus, la danse, donc ma passion, entre dans mes pratiques pro, et voire même, en fait, en vrai, les ponts, ils se font dans les deux sens. Quand je suis dans la danse, quand je suis dans le milieu associatif, artistique, compagnie, Aujourd'hui, j'ai un rôle d'organisatrice, de gestion de projet, de construction du projet artistique, et de moins en moins de danseuse pure. D'ailleurs, cette année, mon objectif, c'est de redevenir plus danseuse. Et de côté entreprise, au contraire, je dis à les gars, ouvrons-nous l'esprit. Aujourd'hui, on est tous danseurs. Ce matin-là, on va se faire trois heures. Vous sortez de votre quotidien d'entreprise et on va se faire trois heures où on va vivre une expérience chorégraphique. Et à travers cette expérience chorégraphique, moi, je vais aller d'une casquette à l'autre, passer d'une casquette à l'autre, de manager à danseuse et vous montrer comment on peut enrichir notre façon de voir, comment on peut enrichir notre façon de faire les choses ensemble par cette expérience-là.

  • Speaker #1

    Alors, je vois évidemment un lien avec ta mère tout de suite et la façon dont elle a géré son job et sa passion en même temps. Est-ce que c'est aussi évident que ça pour toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je vois, c'est que ma mère s'est épanouie par le théâtre et par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et je pense qu'elle a eu envie de... de donner cet espace de liberté, d'expression et de bien-être, de le partager avec les groupes qu'elle animait. Et de ce fait-là, elle a amené le théâtre auprès de ces groupes d'enfants qu'elle encadrait pour leur faire du bien, en fait. Et pour leur montrer que par le biais de l'art, ils peuvent s'épanouir et s'exprimer et améliorer leur façon d'être en relation avec les autres humains.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais la même chose, mais dans des entreprises, du coup, et avec la danse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et je n'avais jamais vu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Si on peut dire que tout ce que tu viens d'expliquer un peu, tout ce que ta mère t'avait apporté, qu'est-ce que toi, à ton avis, tu lui as apporté ?

  • Speaker #0

    Ah, bonne question. Déjà, elle était fière de ses enfants. Ça, c'est des choses qu'on nous a dites, bien sûr, qu'elle était fière de ses enfants. Elle avait envie d'être maman, elle a envie d'avoir des enfants, donc je lui ai apporté le bonheur d'être maman, si on veut être simple. Et ensuite, j'ai essayé aussi, je pense, à un moment donné où des fois tu es fatiguée, tu n'as pas envie, malgré toute ta bonne organisation et ta volonté, tu n'as pas trop envie, tu as du mal à te motiver. Je sais que ma mère, elle s'appuyait sur moi, sur ma sœur aussi. parce que toutes les deux, on a bien accroché à son état d'esprit. J'ai une petite sœur aujourd'hui qui a 23 ans et qui est au Cambodge. Pareil, jeune femme sportive, toujours 15 000 projets en tête, en parallèle, etc. Elle s'appuyait sur nous pour se motiver elle-même. Elle nous disait, allez, viens avec moi faire cette activité, viens avec moi faire cette expérience. Je pense qu'à partir de là, à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour se raccrocher, pour s'accrocher, pour garder cette discipline de penser à soi et de faire des choses pour soi. Il y a des moments où tu te dis, si je m'oublie, ça va être plus facile. Il y a plein de femmes comme ça, on le sait. Plein de femmes qui s'oublient dans leur rôle de maman, qui s'oublient peut-être par leur carrière. Elles s'oublient elles-mêmes. Elles oublient la passion, les choses qui les font vibrer. Et peut-être qu'à ces moments-là, où ma mère aurait pu s'oublier pour, entre guillemets, à un moment donné, se faciliter la vie. Non, elle s'est raccrochée à nous et elle nous a embarquées dans ça pour eux. pour elle-même rester raccrochée à ça.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #2

    on arrive bientôt à la fin de cet épisode. Il y a une dernière question que j'aimerais bien te poser. C'est, quel est le message que ta mère,

  • Speaker #1

    elle t'aurait transmis et que toi aussi,

  • Speaker #2

    tu voudrais transmettre aux autres femmes qui écoutent ce podcast ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai un peu déjà dit, mais c'est, essaie de t'aimer fort, toi. pour pouvoir aimer les autres mieux. Et de prendre soin de toi en trouvant le bon équilibre, mais prendre soin assez fort de toi pour pouvoir être assez forte pour aider les autres.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on peut suivre tes activités,

  • Speaker #2

    ton actualité ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas cité les noms de ce que je faisais. En gros, j'ai deux terrains de jeu. Un plus dédié à la danse, purement à la danse et à la culture hip-hop. C'est un projet qui s'appelle Session Concept. Ça s'écrit S-E-2-S-I-O-N-S, plus loin concept, avec un S aussi, parce qu'il y a plein de concepts. Et donc ça, c'est un compte Instagram et une page Facebook, Session Concept. Donc là, c'est vraiment dédié à la culture hip-hop. C'est pur hip-hop et c'est associatif. Et je suis présidente... On est deux, d'ailleurs. On est deux femmes à la fondation de cet asso et qui gérons ce projet. Sarah, que j'embrasse fort. Et donc, c'est un projet associatif. L'autre... L'autre projet, l'autre terrain de jeu, s'appelle l'agence Imgroove. Imgroove, c'est une contraction entre improve et groove, s'améliorer et groover. Et là, c'est dédié au monde de l'entreprise. C'est là que je propose de mettre de la danse dans les entreprises. Et là, pareil, c'est un projet sur lequel j'ai embarqué une autre femme qui s'appelle Emeline, qui est aussi danseuse et consultante dans le marketing digital. Et voilà, donc encore une fois, tu vois, un binôme qui se crée entre deux femmes. pour faire élever le projet plus loin que ce qu'il aurait été si j'y étais restée toute seule. Et donc là, c'est Agence Imgroove, I-M-P-G-R-O-O-V-E, Imgroove. Pour l'instant, c'est une page entreprise sur LinkedIn. Cécile Félix sur LinkedIn. Sur Instagram, j'ai aussi un profil artistique. Mon nom d'artiste, c'est

  • Speaker #2

    6CY2S. Et je mettrai tout ça dans les notes de l'épisode.

  • Speaker #0

    Super, merci. Merci, Élodie.

  • Speaker #1

    C'était l'épisode 42 du podcast Gangs de Copines. Encore merci à Cécile d'avoir partagé ce témoignage si émouvant, parce que la sororité c'est pas juste entre des collègues ou des copines, la sororité c'est aussi le lien qui nous unit au sein de nos familles, avec nos mères, nos soeurs, nos tantes, nos cousines, et là aussi on a des histoires fortes qui valent la peine d'être entendues. C'est hyper beau je trouve de voir l'influence, l'impact que la maman de Cécile a eu sur sa vie. comment ce lien l'a façonné et l'apporte encore aujourd'hui. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux partager avec une amie, écouter tous les autres épisodes sur ton appli de podcast préférée comme Deezer, Spotify, Apple Podcasts et suivre le gang sur Instagram et Youtube. Le compte c'est gangdecopinespodcasts et potes, ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Cécile Félix

    00:27

  • Définition de la sororité et son importance

    01:37

  • L'impact de la mère sur la vie de Cécile

    02:59

  • Histoire de la mère de Cécile, Carmen Ferreira dos Santos

    07:01

  • L'engagement professionnel de Carmen et son héritage

    14:14

  • Cécile et la danse : une passion partagée

    22:06

  • Conclusion et message de Cécile aux auditrices

    30:47

Description

Cécile, une entrepreneuse audacieuse et une activiste culturelle passionnée nous entraîne dans son univers, où les liens entre femmes, qu'ils soient amicaux, professionnels ou familiaux, jouent un rôle fondamental. Elle partage avec nous l'impact profond que sa mère, Carmen, a eu sur sa vie, et comment cet héritage familial a façonné son identité et son engagement.

À travers des anecdotes poignantes, Cécile évoque les défis que sa mère a surmontés, notamment la perte tragique de sa propre mère à un jeune âge. Malgré ces épreuves, Carmen a su bâtir une vie épanouissante, transmettant à ses enfants des valeurs de passion et d'engagement qui résonnent encore aujourd'hui. Cécile nous rappelle que prendre soin de soi est essentiel pour mieux aimer les autres, et elle nous invite à réfléchir sur l'importance de la sororité dans notre développement personnel et professionnel.

La danse et l'art sont devenus des éléments centraux de la vie de Cécile, lui permettant de poursuivre l'héritage de sa mère tout en cultivant sa propre voie.


Retrouvez l'agence Impgroove sur Instagram : https://www.instagram.com/imp.groove/

Et suivez le compte artistique de Cécile : https://www.instagram.com/cyss.flx/

Que vous soyez à la recherche de motivation, d'inspiration ou simplement d'une belle histoire à écouter, cet épisode de "Gang de Copines" est fait pour vous. Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans un univers où les femmes soutiennent les femmes, où chaque récit est une source d'inspiration et où la sororité est au cœur de chaque interaction.

Écoutez dès maintenant et laissez-vous porter par les mots de Cécile, qui nous rappelle à tous l'importance de tisser des liens authentiques et de célébrer notre force collective. Ensemble, nous pouvons créer un monde où la sororité est une réalité, et où chaque femme peut s'épanouir pleinement.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Ma mère s'est épanouie par le théâtre, par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres. Je pense qu'à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour elle.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie, et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie, et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Cécile !

  • Speaker #0

    Bonjour Élodie !

  • Speaker #1

    Alors Cécile, est-ce que tu peux déjà te présenter ?

  • Speaker #0

    Oui, bien évidemment. Donc Cécile Félix, je suis nordiste. Actuellement, tout de suite, je suis à Croix, dans la métropole d'Oise. Je suis née à Pente-Sainte, au nord du Nord, à côté de Dunkerque. Je suis entrepreneuse de l'accompagnement des entreprises. Je suis danseuse et activiste culturelle, culture hip-hop. Et plein d'autres choses. Je suis maman. Enfin, voilà, on va avoir le temps de discuter. Mais si je pouvais résumer là tout de suite, c'est comme ça que je le ferais.

  • Speaker #1

    OK. Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?

  • Speaker #0

    Alors, la sororité, c'est déjà des relations entre femmes. C'est l'amitié, c'est la maternité, c'est les relations professionnelles. C'est toutes les relations qu'il peut y avoir entre des femmes. Et quand ces relations deviennent... force de soutien, force de partage, force de réseau, force d'élévation des femmes, pour moi, là, ça devient de la sororité. Et quand on passe au-delà de la relation qui fait qu'on se rencontre et qu'on s'entraide, ça devient de la sororité.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas juste deux personnes qui se connectent, c'est vraiment ce qu'elles vont s'apporter pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, des connexions avec des femmes, on en fait plein tout au cours de notre vie, qui prennent... qui apporte quelque chose dans sa vie ou pas, plus ou moins fort, mais les relations qui nous marquent, les relations où il y a quelque chose qui se crée de différent, ce n'est pas forcément quelque chose de palpable. Une relation d'amitié, une relation, si c'est professionnel, mais qu'on crée quelque chose professionnellement à deux, il va y avoir un rapport de sororité pour moi qui va s'installer. de volonté d'amener l'autre avec soi ou d'aller chercher quelque chose chez l'autre. Et là, pour moi, s'installe une sororité.

  • Speaker #1

    Et alors du coup, quelle place elle a, toi, dans ta vie aujourd'hui, d'un côté dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ?

  • Speaker #0

    Je sens que ce sujet de la sororité et les relations avec les femmes que j'ai eues dans ma vie ont une importance aujourd'hui pour moi. Ça fait, on va dire, deux, trois ans que je m'en rends compte. Parce que justement, j'ai eu l'occasion de parler de sororité et d'être dans des cercles de femmes où on parle de ça et on se rend compte de la force de ces cercles-là. Et de ce fait-là, moi, je me suis rendue compte petit à petit de la place des relations que j'ai eues avec les femmes dans ma vie et de ce que ça m'a apporté. Professionnellement, je me rends compte que tout ce qui aboutit, qui devient des projets pérennes, qui se développent, qui ont un impact sur moi et sur mon environnement, des projets que j'ai menés en binôme ou en plus avec des femmes. Il y a toujours le besoin que j'ai d'aller chercher un binôme, quelque chose pour créer. Et côté personnel, je me rends compte que ce que m'a transmis ma maman, ce que m'a transmis l'histoire de ma maman et ce qu'elle a vécu, ça a un fort impact sur ma façon de voir la vie, sur ma façon d'aborder la vie. Et j'ai aussi deux petites sœurs. Pareil, les relations, ce que j'ai vu de ce que ma mère a transmis à mes sœurs. Du coup, moi, je me suis rendue compte de ce qu'elle me transmettait aussi. Quand on ne voit pas, des fois, on ne se rend pas compte de ce qu'on gagne. Tout ça m'a fait grandir, tout ça me fait grandir, tout ça me fait faire les choses d'une certaine manière aujourd'hui, professionnellement et personnellement.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que tu as toujours eu des relations professionnelles avec des femmes, mais que tu t'es rendue compte, il y a deux ou trois ans seulement, l'importance qu'elles avaient eue ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu l'idée.

  • Speaker #0

    Alors professionnellement, si on restreint ça au cadre professionnel, il y a toujours eu des femmes dans mon cercle professionnel. J'ai un milieu professionnel où il y a beaucoup de femmes. Alors je viens du milieu du management. J'ai fait plus de dix ans de ma carrière dans le secteur du laboratoire et il y avait beaucoup de femmes dans ce secteur-là. Dans les ressources humaines, pareil, c'est des femmes que j'ai côtoyées. Et au niveau artistique, j'ai beaucoup eu de femmes aussi à mes côtés. Et donc, je me suis rendue compte, oui, de l'aspect particulier ou des liens particuliers créés avec ces femmes-là que je n'aurais pas forcément eu avec des hommes, voire même sans le vouloir vraiment. J'avais plus de facilité à créer des liens de confiance et à construire avec des... avec des hommes. Et je me souviens que enfant, j'avais des amitiés très fortes avec des filles, avec des petites filles, des filles de mon âge, mais on avait des jeux et on était considérés comme garçons manqués. Et pourtant, ça restait ma bande de copines. J'avais une bande de copines, j'avais même, depuis plus jeune que je me souviens encore qu'en maternelle, j'avais ma meilleure amie. Et en primaire aussi, j'avais ma bande de copines. J'ai eu des fortes amitiés. Et mais, Je me souviens que si on fait le rapport avec le côté masculin, on était sans manquer. Et on avait aussi des potes, des amis, des garçons. Mais c'était plutôt l'amitié. En tout cas, les amis dont je me souviens et avec qui je suis encore très connectée, c'est des femmes.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander parce que tu as parlé de ta mère et de tes sœurs. Mais dans ton cercle amical perso, il y a plus de femmes que d'hommes ou comment ça marche ?

  • Speaker #0

    Dans mon cercle amical perso, il n'y a que des femmes.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est marrant.

  • Speaker #0

    J'ai des amitiés hommes et ça se passe super bien, mais ce n'est pas mon cercle fermé de personnes très proches. Je n'ai vraiment que des femmes et c'est mes amis d'enfance, c'est mes amis du collège, du lycée et puis après mes amis de la danse. Mais ça reste vraiment très exclusivement féminin.

  • Speaker #1

    On va parler d'une femme qui a une place tout à fait particulière dans ta vie. On va parler de ta maman, une femme qui est unique. En préparant cet épisode, on s'est dit qu'on pourrait la qualifier de à contre-courant. Cette femme a largement participé à construire la femme épanouie que toi tu es aujourd'hui. Est-ce que tu veux bien déjà commencer par nous dire pourquoi tu veux parler de ta maman et nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Oui, donc on va parler de ma maman. qui s'appelle Carmen Ferreira dos Santos. Je ne sais pas si on s'était partagé son prénom. Donc, ma maman, c'est ma maman, c'est elle qui m'a élevée. Elle a toujours été là. Elle a été une personne qui a su et en même temps m'accompagner et en même temps me laisser la liberté de vivre les choses comme j'avais envie de les vivre. Donc, déjà, je te remercie, Elodie. parce que oui, on va parler de ma maman aujourd'hui, mais quand tu m'as demandé de participer à ce podcast, tu m'as posé la question de quelles étaient les relations avec des femmes que je pouvais partager. Et est venue en premier ma maman, puis le reste. Et tu m'as dit, mais non, en fait, la relation avec ta maman, c'est intéressant de le partager. Et en te... en y réfléchissant, c'est vrai que c'est super important pour moi de partager cette relation aujourd'hui, de faire le bilan de ce que ça m'a apporté. Parce qu'on va le dire tout de suite, malheureusement, j'ai perdu ma maman il y a six mois. Et c'est un peu un cadeau qu'on se fait, que je me fais, que je fais à ma maman et que tu nous offres en prenant ce temps de témoignage. Parce que j'aurais peut-être pas eu l'idée, le cadre et le moment pour le faire, en fait. Donc voilà, je prends un petit peu ce temps d'échange comme un cadeau. J'ai mis des photos de ma maman là. Je pense à elle aussi.

  • Speaker #1

    Autour de toi pendant qu'on enregistre ça ? D'accord, c'est chouette, c'est un beau cadeau. Et merci à toi de bien vouloir partager ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, avec beaucoup d'émotion, de plaisir et de nostalgie. Voilà, ça fait six mois donc c'est dur. Mais ça m'a fait du bien de t'en parler la dernière fois. Et je trouve ça super beau de le faire maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu peux nous parler un peu de son histoire à elle ?

  • Speaker #0

    Alors, ma maman, elle est née au Portugal en 1956. Elle arrivait en France, elle avait à peu près 5 ans. C'est une famille qui a émigré en France pour le travail. classique, dans le nord de la France, à la frontière belge. Son papa était ouvrier dans le textile et elle avait une grande sœur très proche, ils ont une année et demie d'écart, et une petite sœur. Donc, ça arrivait en famille, trois sœurs et le papa et la maman en France. Et elle a grandi à cette frontière belge avec un papa ouvrier. Et malheureusement, 5 ans, vers l'âge de 12 ans, elle a perdu sa maman d'un cancer du sein. Et donc, déjà, je pense qu'arriver en France, dans un pays qu'on ne connaît pas, dans une langue étrangère, ça ne doit pas être facile. Et quelques années plus tard, perdre un de ses repères dans la vie,

  • Speaker #1

    c'est dur.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. heureusement, elle avait une première relation que maintenant j'identifie comme une relation forte et importante dans sa vie qui est la relation avec une de ses sœurs, sa grande sœur en l'occurrence, qui lui a, je pense, à ce moment-là, sauvé la vie. Parce qu'elle a perdu sa maman d'un cancer du sein et son papa s'est très vite remarié, un peu quelqu'un avec un état d'esprit patriarcal et à l'ancienne. Une femme à la maison pour s'occuper de ses filles, j'imagine. Et suivre toutes les tâches du quotidien que lui n'avait pas envie de faire. Et donc, une relation avec son papa pas hyper élevante, disons, pas hyper aidante. C'était le père de famille qui ramène à manger sur la table. Et la relation émotionnelle et parentale, ce n'est pas du tout... qu'on juge comme vertueux et aidant pour un enfant. Donc ça, elle n'a pas eu. Elle a eu sa sœur. Et la belle-mère qui est arrivée n'a pas du tout été quelqu'un d'aidant pour ma mère. Donc voilà, vers l'âge de 12 ans, elle perd sa maman. Je pense qu'à ce moment-là, elle se soude avec sa sœur. Et petit à petit, elles vivent leur scolarité, mais elles décident vite de partir de la maison et de s'émanciper. de ce cadre-là qui n'était pas du tout épanouissant pour elles. Dès qu'elles ont pu partir de la maison et du cadre familial, elles sont allées sur l'île. Ma tante a fait des études en médecine pour être infirmière et ma mère pour être éducatrice. Dans un premier temps, animatrice, puis éducatrice. Elles ont trouvé un appart à deux alors qu'elles n'avaient pas forcément les moyens. Elles faisaient des petits boulots, elles faisaient leurs études. Et toutes les deux aimaient beaucoup la comédie. Et en parallèle, ça c'est déjà un élément assez marquant, quand j'y pense, c'est qu'elles faisaient et leurs études et elles pratiquaient ce qu'elles aimaient, c'est-à-dire la comédie, le théâtre. Et ça les a amenées vers l'âge de 23 ans. a créé, 23-25 ans je pense, avec un cercle d'amis, ils ont créé une compagnie de théâtre, de spectacle de rue, qui s'appelle Terre Tous. Et pendant quelques années, elles ont vécu cette aventure de comédiennes, elles ont créé des spectacles, elles ont créé des décors, quand elles m'ont parlé, ça avait l'air génial. Et tout ça, ça servait quand même, je pense, le... projets professionnels de ma mère parce que c'était souvent des spectacles dédiés à des publics un peu éloignés de la culture, des publics justement dans la rue, dans les quartiers, etc. Et elles se sont beaucoup amusées là-dedans, je pense. Et donc, c'est le fait d'être partie sur l'île et d'avoir vécu cette aventure et pro et artistique. qui les a fait rencontrer l'une et l'autre, leur mari et leur futur père de leurs enfants. Et donc, vers la trentaine, l'une et l'autre, elles ont eu leurs premiers enfants. Donc, ma mère m'a eu moi et ma tante, elle a eu un petit garçon. Voilà. Donc là, on a bien avancé dans l'histoire de ma maman.

  • Speaker #1

    On a bien avancé dans leurs histoires et après, après leurs études. Donc, elles ont eu leurs enfants et cette double passion éducatrice spécialisée et théâtre-comédie commence à continuer à avancer après dans sa vie. Comment elle les a utilisées ? Comment elle a mixé son job et sa passion ?

  • Speaker #0

    Alors, ma mère a donc passionné de théâtre, de chant. Elle faisait de la guitare. Vraiment une artiste dans l'âme. mais avec l'envie aussi d'avoir une vie de famille, d'avoir des enfants, de pouvoir en prendre soin, de pouvoir avoir le temps de s'en occuper. Elle a choisi, je pense à un moment donné, de quitter cette vie professionnelle artistique, parce qu'ils ont quand même été intermittents du spectacle, etc. Elle a choisi le côté éducatrice spécialisée, elle a eu son diplôme et elle est devenue éducatrice en établissement, avec un poste fixe, et pour pouvoir... éduquer ses enfants. Elle a eu moi vers l'âge de 29 ans et puis deux ans plus tard, j'ai eu un petit frère. et elle n'a jamais lâché sa passion puisque dans ses pratiques professionnelles elle a toujours monté des projets chaque année il y avait le spectacle de théâtre donc c'était tout un projet où elle amenait les enfants à se former à la comédie à créer leurs costumes à créer les décors tous les ans je me souviens encore que plus ou moins on participait aux conversations de quelle histoire on va raconter cette année sur quel livre on va se baser pour construire le spectacle de l'année. Donc ça, c'est des choses auxquelles j'ai participé de loin, voire de près. Des fois, quand on était plus jeunes, elle devait nous amener avec elle pour pouvoir aller au bout de son projet. Donc on était là à côté d'elle, on aidait à la construction des décors, on participait aux répétitions. Et bien sûr, on venait voir, on ne pouvait pas louper ça, on venait voir le spectacle à la fin, à la représentation finale. Donc ça, c'était vraiment, je crois, tous les ans elle le faisait, tous les ans je l'entendais dire c'est fatigant de faire les deux parce que c'était pas une obligation en fait, quand t'es éducateur spécialisé ton métier c'est d'accompagner le groupe de public que tu suis, donc elle pour l'occurrence a toujours été des enfants a évolué tant bien que mal avec les problèmes et difficultés qu'ils ont chacun dans leur vie dans le système dans lequel on vit. On les accompagne un petit peu à l'école, un petit peu à l'autonomisation, etc. Mais ça, c'est le métier d'éducateur. Après, vouloir mettre un projet autour artistique, ça, c'était le choix de ma maman et elle ne l'a pas lâché. Elle l'a fait, je pense, il n'y a aucune année où elle n'a pas fait quelque chose, elle n'a pas monté un projet pour les établissements pour lesquels elle travaillait. Elle organisait les camps aussi. Tous les ans, il y avait un camp avec son établissement. Ça aussi, pareil, j'ai eu la chance en tant qu'enfant. À l'époque, ils avaient le droit encore d'amener leurs enfants dans les camps de vacances. Donc au mois de juillet, mon papa était un stit. Il avait deux mois de vacances, il pouvait s'occuper de nous. Maintenant, on allait au camp de vacances avec maman. On avait une nounou qui s'occupait de nous. Mais du coup, on vivait des temps de vie avec ses enfants. avec des besoins particuliers. Et nous, à côté, on se rendait compte aussi. Maintenant, je me rends compte de ce que je voyais ma maman faire et que ça rend fière, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu as déjà parlé un peu de ce que ta mère t'avait apporté. Mais à ton avis, pour aller plus loin un peu sur ce sujet, comment la vie, les choix de ta mère et l'éducation qu'elle t'a transmise, à ton avis, ont eu un impact sur ta vie ? Qu'est-ce qu'elle t'a apporté, ta maman ?

  • Speaker #0

    Déjà, avec tout ce que je viens de partager, c'est-à-dire la volonté et l'engagement dans ses projets, d'aller du début à la fin. Je pense que c'est une valeur qu'elle m'a montrée. C'est une des choses que je me souviens avoir dit à ses obsèques, c'est que je la remerciais, plutôt que de nous dire de faire ci, d'être comme ça, de tenir ses engagements, d'être... d'être bienveillant, d'être à l'écoute, de savoir s'écouter, d'écouter les autres, etc. Plutôt que de nous le dire, de nous le répéter, même si elle nous l'a dit de temps en temps, elle le faisait en fait. C'est par l'exemple qu'elle nous a montré les choses, qu'elle nous a montré comment elle, selon elle, être quelqu'un de bien, c'était quoi pour elle être quelqu'un de bien. Et donc tenir ses engagements, je pense que c'était quelque chose de très important pour elle et c'est quelque chose de très important pour moi aujourd'hui. Quand je fais le choix d'aller dans un projet, j'y suis à 1000%. Je donne le maximum de ce que je peux donner et j'essaye d'aller au bout. Voilà, donc l'engagement. Et aussi, ce qu'elle me disait parfois, mais pareil, elle me le montrait plus qu'elle me disait, c'était soit une femme indépendante, soit une femme qui a des passions et qui va au bout de ses passions et qui les vit. sans pour autant ne pas être là pour la famille et pour les gens que tu aimes, mais pour bien aimer ta famille et pour être bien dans ta famille, si toi-même tu te mets de côté, ça ne peut pas marcher. Donc il faut trouver l'organisation, le rythme, la place pour des temps pour tout. Salme ne l'a jamais dit mot pour mot. Je pense qu'elle n'en était même pas consciente. Elle ne se posait pas la question de « attends, ça, ça rentre dans le planning ou ça ne rentre pas dans le planning » . C'était des rythmes de malade. C'était des... des plannings. Elle était éducatrice tout le temps, en fait. Quand c'était les vacances scolaires ou le week-end, il y avait toujours un truc de prévu, un loisir, une activité. Quand ma tante, justement, de qui elle était très proche, venait en week-end chez nous, à chaque fois, on rigolait parce qu'elle disait « Moi, je suis venue pour papoter, boire un café et me poser chez toi. Non, il faut qu'on aille se marcher le matin, à la plage l'après-midi, faire un jeu de société le soir. » Il y avait toujours quelque chose de prévu. Et ça, c'était un plaisir, je pense, pour elle d'animer la vie des autres.

  • Speaker #1

    Tu ne l'as pas encore mentionné, mais j'imagine que tout ce qui tourne autour des activités artistiques, c'est quelque chose qu'elle t'a évidemment aussi apporté.

  • Speaker #0

    Oui, je ne l'ai pas encore mentionné. Alors, avec cette envie de nous transmettre le goût de la culture, le goût de l'activité, le goût de faire des choses par ce qu'on aime, elle nous a toujours donné la possibilité de faire des activités. Donc moi, petite, j'ai fait, je ne sais pas combien de... sports différents, de la gym, du judo, du ping-pong, du tennis, du volley, du handball, du basket, voilà. J'ai fait un peu de théâtre et puis, donc je m'amusais dans tout ça, mais je ne faisais pas de danse toute petite. Et par contre, j'ai commencé la danse vers l'âge de 20 ans. Donc j'ai continué à avoir cette envie et ce besoin de faire des activités hors de mes pratiques et hors du scolaire d'abord. Tout le temps que j'ai fait des études, j'ai toujours fait des activités. Quand je suis partie pour les études, l'endroit où je suis allée arriver pour mes études, j'ai cherché tout de suite comment poursuivre les activités extrascolaires que je faisais par ailleurs. Et après, j'ai commencé à rentrer dans la vie active. Pareil, il y a toujours eu une place pour soit faire du sport, soit faire une activité artistique. En tout cas, avoir quelque chose en plus qui remplisse... qui m'épanouissent autre qu'au travail.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé en fait ce moment où tu as basculé de j'ai une activité professionnelle et ça c'est un loisir, j'en fais mon job ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai commencé la danse, je vous ai dit vers... En tout cas, je dansais déjà. Pourquoi je suis allée à la danse et à la danse hip-hop, on va préciser, c'est que je suis née en 87, j'ai vécu mon adolescence à l'époque... où le hip-hop a vraiment pris le dessus en termes de culture partout. Et moi, j'ai beaucoup accroché à cette culture, beaucoup accroché à la musique et au rap français. Parce que je trouve que c'est une musique et c'est des textes, quand on écoute des rappeurs engagés, qui éduquent beaucoup sur la société dans laquelle on vit, qui montrent la société d'une autre manière. Et moi, j'adhère et ça me parle beaucoup. Et du coup, c'est une culture à laquelle j'ai accroché. et je me suis identifiée. Et il y a des danses liées à cette culture hip-hop. Et du coup, je voyais, quand je sortais dans les soirées, que j'ai eu l'âge de sortir, j'allais dans les soirées où il y avait du hip-hop, où ça dansait hip-hop, où moi-même je dansais, mais jamais en mode je prends des cours. Et vers l'âge de 23 ans, quand je suis arrivée sur l'île, j'ai commencé à prendre des cours de danse hip-hop. Et en parallèle, c'était là aussi où j'ai commencé à travailler. Donc comme tu le disais... Mon métier, c'est la gestion des systèmes de management et la performance des organisations. Et à côté, j'apprenais à danser. J'apprenais à danser, j'apprenais la chorégraphie. J'ai fait ça pendant 10 ans en parallèle. En fait, je me suis formée à la danse. Et puis, on sait très bien que quand on a son diplôme, on n'est pas totalement bien fort encore au top de ses pratiques professionnelles. On apprend sur le terrain. Donc, pendant 10 ans, entre 2008... et 2018, j'ai grandi dans les deux côtés. J'ai mené ma carrière de responsable des systèmes de management de laboratoire. Mon métier, c'était d'atteindre des certifications, des accréditations, donc des reconnaissances assez poussées et qui touchent à tous les pans de l'organisation de l'entreprise. Et de l'autre côté, c'était les kiffs, c'était la danse, les soirées, les week-ends, la promenade. la compétition par les battles, la dépouverte de chorégraphier un groupe, se faire chorégraphier, etc., le monde de la danse. Et petit à petit, moi, dans ma tête, j'étais de plus en plus passionnée par la danse et j'avais envie de mettre du temps et de l'engagement justement là-dedans. Et dans mon métier de manager, je voyais du lien, je voyais que ce que je vivais dans la danse, ça m'apportait dans ma façon de... de gérer des équipes, dans ma façon de voir les humains avec qui je travaille, comment je peux être en relation avec eux, comment je peux communiquer, ce que je peux construire avec eux. Mais j'étais bloquée dans le monde du labo. Jamais de la vie, j'aurais osé dire, tiens, ça ne vous dit pas que de tester ce que pourrait donner l'utilisation de la danse et de l'art et de la mise en mouvement. Puis quand tu es salariée, tu n'as pas la place, en tout cas là où j'étais, tu n'as pas la place pour ce genre d'initiative. Donc, voyant que cette idée, cette envie et la danse prenaient de la place dans ma vie, j'ai eu envie de me donner la possibilité de mettre plus de temps. et de mêler cette passion à ma façon de mener mon métier en entreprise. Donc, vers janvier 2022, j'ai quitté le salariat et je suis devenue entrepreneur. On appelle ça entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur. J'ai décidé de mener mes activités de façon autonome et de tisser cette idée de comment la danse, comment l'expérience de la chorégraphie en groupe collective, peut apporter dans nos façons de travailler, dans nos façons de nous organiser, dans la façon dont on perçoit l'organisation. Et voilà, depuis 2022, cette idée fait son chemin, et de plus en plus, la danse, donc ma passion, entre dans mes pratiques pro, et voire même, en fait, en vrai, les ponts, ils se font dans les deux sens. Quand je suis dans la danse, quand je suis dans le milieu associatif, artistique, compagnie, Aujourd'hui, j'ai un rôle d'organisatrice, de gestion de projet, de construction du projet artistique, et de moins en moins de danseuse pure. D'ailleurs, cette année, mon objectif, c'est de redevenir plus danseuse. Et de côté entreprise, au contraire, je dis à les gars, ouvrons-nous l'esprit. Aujourd'hui, on est tous danseurs. Ce matin-là, on va se faire trois heures. Vous sortez de votre quotidien d'entreprise et on va se faire trois heures où on va vivre une expérience chorégraphique. Et à travers cette expérience chorégraphique, moi, je vais aller d'une casquette à l'autre, passer d'une casquette à l'autre, de manager à danseuse et vous montrer comment on peut enrichir notre façon de voir, comment on peut enrichir notre façon de faire les choses ensemble par cette expérience-là.

  • Speaker #1

    Alors, je vois évidemment un lien avec ta mère tout de suite et la façon dont elle a géré son job et sa passion en même temps. Est-ce que c'est aussi évident que ça pour toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je vois, c'est que ma mère s'est épanouie par le théâtre et par la comédie, par la musique. C'est quelque chose qui l'a permis de s'élever en tant que femme, qui l'a permis de s'épanouir en tant que femme et de se faire du bien. Et je pense qu'elle a eu envie de... de donner cet espace de liberté, d'expression et de bien-être, de le partager avec les groupes qu'elle animait. Et de ce fait-là, elle a amené le théâtre auprès de ces groupes d'enfants qu'elle encadrait pour leur faire du bien, en fait. Et pour leur montrer que par le biais de l'art, ils peuvent s'épanouir et s'exprimer et améliorer leur façon d'être en relation avec les autres humains.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais la même chose, mais dans des entreprises, du coup, et avec la danse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et je n'avais jamais vu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Si on peut dire que tout ce que tu viens d'expliquer un peu, tout ce que ta mère t'avait apporté, qu'est-ce que toi, à ton avis, tu lui as apporté ?

  • Speaker #0

    Ah, bonne question. Déjà, elle était fière de ses enfants. Ça, c'est des choses qu'on nous a dites, bien sûr, qu'elle était fière de ses enfants. Elle avait envie d'être maman, elle a envie d'avoir des enfants, donc je lui ai apporté le bonheur d'être maman, si on veut être simple. Et ensuite, j'ai essayé aussi, je pense, à un moment donné où des fois tu es fatiguée, tu n'as pas envie, malgré toute ta bonne organisation et ta volonté, tu n'as pas trop envie, tu as du mal à te motiver. Je sais que ma mère, elle s'appuyait sur moi, sur ma sœur aussi. parce que toutes les deux, on a bien accroché à son état d'esprit. J'ai une petite sœur aujourd'hui qui a 23 ans et qui est au Cambodge. Pareil, jeune femme sportive, toujours 15 000 projets en tête, en parallèle, etc. Elle s'appuyait sur nous pour se motiver elle-même. Elle nous disait, allez, viens avec moi faire cette activité, viens avec moi faire cette expérience. Je pense qu'à partir de là, à plein de moments de sa vie, on a été une source de motivation pour se raccrocher, pour s'accrocher, pour garder cette discipline de penser à soi et de faire des choses pour soi. Il y a des moments où tu te dis, si je m'oublie, ça va être plus facile. Il y a plein de femmes comme ça, on le sait. Plein de femmes qui s'oublient dans leur rôle de maman, qui s'oublient peut-être par leur carrière. Elles s'oublient elles-mêmes. Elles oublient la passion, les choses qui les font vibrer. Et peut-être qu'à ces moments-là, où ma mère aurait pu s'oublier pour, entre guillemets, à un moment donné, se faciliter la vie. Non, elle s'est raccrochée à nous et elle nous a embarquées dans ça pour eux. pour elle-même rester raccrochée à ça.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #2

    on arrive bientôt à la fin de cet épisode. Il y a une dernière question que j'aimerais bien te poser. C'est, quel est le message que ta mère,

  • Speaker #1

    elle t'aurait transmis et que toi aussi,

  • Speaker #2

    tu voudrais transmettre aux autres femmes qui écoutent ce podcast ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai un peu déjà dit, mais c'est, essaie de t'aimer fort, toi. pour pouvoir aimer les autres mieux. Et de prendre soin de toi en trouvant le bon équilibre, mais prendre soin assez fort de toi pour pouvoir être assez forte pour aider les autres.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on peut suivre tes activités,

  • Speaker #2

    ton actualité ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas cité les noms de ce que je faisais. En gros, j'ai deux terrains de jeu. Un plus dédié à la danse, purement à la danse et à la culture hip-hop. C'est un projet qui s'appelle Session Concept. Ça s'écrit S-E-2-S-I-O-N-S, plus loin concept, avec un S aussi, parce qu'il y a plein de concepts. Et donc ça, c'est un compte Instagram et une page Facebook, Session Concept. Donc là, c'est vraiment dédié à la culture hip-hop. C'est pur hip-hop et c'est associatif. Et je suis présidente... On est deux, d'ailleurs. On est deux femmes à la fondation de cet asso et qui gérons ce projet. Sarah, que j'embrasse fort. Et donc, c'est un projet associatif. L'autre... L'autre projet, l'autre terrain de jeu, s'appelle l'agence Imgroove. Imgroove, c'est une contraction entre improve et groove, s'améliorer et groover. Et là, c'est dédié au monde de l'entreprise. C'est là que je propose de mettre de la danse dans les entreprises. Et là, pareil, c'est un projet sur lequel j'ai embarqué une autre femme qui s'appelle Emeline, qui est aussi danseuse et consultante dans le marketing digital. Et voilà, donc encore une fois, tu vois, un binôme qui se crée entre deux femmes. pour faire élever le projet plus loin que ce qu'il aurait été si j'y étais restée toute seule. Et donc là, c'est Agence Imgroove, I-M-P-G-R-O-O-V-E, Imgroove. Pour l'instant, c'est une page entreprise sur LinkedIn. Cécile Félix sur LinkedIn. Sur Instagram, j'ai aussi un profil artistique. Mon nom d'artiste, c'est

  • Speaker #2

    6CY2S. Et je mettrai tout ça dans les notes de l'épisode.

  • Speaker #0

    Super, merci. Merci, Élodie.

  • Speaker #1

    C'était l'épisode 42 du podcast Gangs de Copines. Encore merci à Cécile d'avoir partagé ce témoignage si émouvant, parce que la sororité c'est pas juste entre des collègues ou des copines, la sororité c'est aussi le lien qui nous unit au sein de nos familles, avec nos mères, nos soeurs, nos tantes, nos cousines, et là aussi on a des histoires fortes qui valent la peine d'être entendues. C'est hyper beau je trouve de voir l'influence, l'impact que la maman de Cécile a eu sur sa vie. comment ce lien l'a façonné et l'apporte encore aujourd'hui. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, tu peux partager avec une amie, écouter tous les autres épisodes sur ton appli de podcast préférée comme Deezer, Spotify, Apple Podcasts et suivre le gang sur Instagram et Youtube. Le compte c'est gangdecopinespodcasts et potes, ça s'écrit comme une pote. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Cécile Félix

    00:27

  • Définition de la sororité et son importance

    01:37

  • L'impact de la mère sur la vie de Cécile

    02:59

  • Histoire de la mère de Cécile, Carmen Ferreira dos Santos

    07:01

  • L'engagement professionnel de Carmen et son héritage

    14:14

  • Cécile et la danse : une passion partagée

    22:06

  • Conclusion et message de Cécile aux auditrices

    30:47

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