- Céline
Dès les premières fois où on s'est rencontrés, on a su qu'on pouvait tous raconter sans secret, sans paraître. C'est réussir avant toute chose et à se dire les choses et à être honnête. Pour moi, la communication, c'est quelque chose de primordial. Ce ne sont pas des concurrentes, ce sont des consoeurs, ce sont des collègues. Je suis plutôt dans le soutien plutôt que de prendre la place de quelqu'un.
- Elodie
Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie et dans ce podcast... je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie. Et je sais que je ne suis pas la seule. On est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Céline ! Bonjour Élodie ! Alors Céline, tu as 36 ans, tu vis au nord de la métropole lilloise et tu es artisane textile. Alors qu'est-ce que ça veut dire d'être artisane textile ?
- Céline
Oui, alors moi je suis la créatrice d'une marque textile 100% coordonnée et engagée qui s'appelle Complicime. Moi depuis la plus tendre enfant, je suis passionnée et formée dans le monde du textile et de la couture et j'ai toujours voulu développer ma marque. Et c'est vrai qu'on ne se lance pas malheureusement une marque sans valeur, sans inspiration et sans concept et c'est pour ça qu'il m'a fallu du temps. avant de me lancer. Donc, Complicime est arrivé en 2022 grâce à une révélation lors d'un apéro avec Maxime, mon conjoint, où j'avais un chouchou qui était coordonné à son pull. Donc, c'était vraiment le déclic de se dire « Waouh, on est complice, on a encore quelque chose qui nous ressemble, qui nous lie, et on s'est encore plus rapprochés avec cette histoire. » Et c'est de là que Complicime a débuté. Donc, on a cherché des concurrents, fait une étude de marché brainstorming. J'ai également fait des formations professionnelles en 2023. lancé officiellement cette marque qui me ressemble donc je crée des accessoires textiles assortis donc les noeuds papillons les cravates les bretelles pour les papas et les enfants mais également pour les petites filles et les bébés et leurs mamans des accessoires des bijoux etc en fait on peut tout décliner en couture je peux réaliser beaucoup de choses et ça permet de créer le petit clin d'oeil assorti la petite touche finale lors des cérémonies des événements comme des anniversaires mariages, célébrations en tous genres. Et c'est pour fêter un peu la vie, pour fêter justement de créer ce lien naturel et textile qui m'anime. Et je travaille les matières naturelles, comme le lin qui est encore tissé dans les Hauts-de-France, et le coton qui est européen et labellisé Ecotexte, parce que je touche toute la famille, donc je fais très attention, j'apporte un soin particulier justement à toutes les créations, qu'elles soient responsables et respectueuses. J'ai un grand changement en 2024 également. Je suis devenue même preneur. Donc, j'ai une petite fille, Agathe, maintenant 4 mois, qui vient enrichir cette aventure entrepreneuriale. Donc, j'ai encore moins de temps pour dormir, mais c'est passionnant.
- Elodie
Alors, j'ai déjà plein de questions. Ma première question, c'est, tu faisais quelque chose qui avait un rapport avec ça avant ou rien à voir ?
- Céline
Alors oui, j'ai travaillé dans le textile, dans tout ce qui est vêtements professionnels. Donc, j'ai fait des tabliers coordonnés pour tous les métiers de bouche. J'ai travaillé aussi pour développer des vestes, tout établi dans les hôtels, les grands hôtels de luxe, tout ça. Donc, pendant six ans, j'ai quand même travaillé dans le monde du textile qui m'a apporté quand même, je pense, cette envie d'apporter un symbole, une unité.
- Elodie
D'accord. Et alors, tu parlais de ton conjoint. C'est une entreprise que vous avez montée à deux ou c'est juste toi qui es dedans ? Vous avez fait une entreprise en couple ?
- Céline
Non. Non, justement, je dis souvent « on a lancé » , mais non, il faut que je dise « j'ai lancé » . Même si Maxime fait partie entièrement de l'aventure, parce que c'est grâce à lui que j'ai eu le déclic et c'est lui qui m'a permis de me lancer. J'ai fait un petit clin d'œil. C'est mon barbu sur les réseaux sociaux quand je parle de lui. Les personnes ont vraiment cette personne qui fait partie de l'aventure entre eux. entrepreneurie, en fait. Maxime, le barbu, monsieur, mon barbu, c'est ça. Et ma petite fille qui, maintenant, vient rajouter aussi le contexte familial de la marque.
- Elodie
Oui, c'est amusant parce que la façon dont tu le décris, on sent que il y a une... ta famille et le lien et l'entreprise, tout ça est assez lié, finalement.
- Céline
Oui. Moi, j'adore les connexions, j'adore le social, le rencontrer, partager, l'entraide. On en parlera sûrement. Tout à l'heure. Mais justement, pour moi, la famille, ça a toujours été. Je suis partie longtemps à l'étranger. Et c'est vrai que je suis rentrée pour la famille, tout simplement. Donc moi, ça a énormément d'importance. Donc c'est pour ça que pour moi, créer une marque qui justement renforce les liens d'amour, c'est hyper important. Après, ça peut être entre copines, entre collègues. Ça peut aussi déborder le lien complissime, peut s'adapter dans plein d'événements de la vie. Pas simplement la famille, mais c'est vrai que j'appuie sur le fait de la famille parce que moi, je l'utilise au sein de la mienne.
- Elodie
D'accord, ok. Et alors, dans ce quotidien professionnel, est-ce que tu es plutôt entourée d'hommes ou de femmes ?
- Céline
Alors, c'est vrai que dans le textile, il y a plus de femmes. Donc, j'ai beaucoup, beaucoup de contacts féminins. Après, quand je fais partie de plusieurs associations également professionnellement ou du réseau, je m'ouvre à plein d'autres. Voilà, groupe qui permet de rencontrer des hommes. Et je trouve qu'ils ont aussi leur place dans l'aventure, parce qu'ils nous apportent énormément également. Mais c'est vrai qu'il y a des associations, je ne sais pas si je peux les citer.
- Elodie
Avec plaisir.
- Céline
Oui. Alors moi, je fais partie de l'association des commerçants d'Haluin, donc ma petite ville, avec qui j'ai énormément de contacts et qui m'a aidée au développement de la marque de façon impressionnante. La mairie également de ma ville. Je fais partie de Slow Lille, qui est également engagée pour tout ce qui est les modes responsables lilloises. Il y a Fashion Green Hub, pour ne pas oublier la partie textile sur Roubaix, maintenant qui est délocalisée sur Paris. Mais Fashion Green Hub également, et sans oublier forcément Little Big Woman, donc pour le côté entrepreneur. Donc c'est varié. En règle générale, je rencontre plein d'hommes et de femmes, mais je trouve qu'entre femmes, on se comprend plus facilement. Et voilà, les marchés également, les événements pour lesquels je participe rencontrent énormément de femmes. Des femmes qui sont justement en train de créer et d'échanger sur les différents sujets.
- Elodie
D'accord. Et dans tes clientes, clients,
- Céline
c'est plus de femmes ? C'est plus de femmes. Parce que le concept, il est très visuel, girly, matchy-matchy. Et c'est vrai que c'est plutôt la femme qui va dire « oui, j'ai compris le concept, je vais assortir tout le monde » . Il y a des hommes qui aiment beaucoup, mais c'est vrai que c'est souvent la femme que j'arrive à atteindre plus facilement. Par exemple, le monde du mariage, je vais d'abord attirer les mariés et eux, avant d'attirer le marié pour lui faire ses bretelles et ses nœuds pas pas sortir.
- Elodie
Et dans ta vie privée, est-ce qu'il y a… Plus d'hommes, de femmes, comment tu décrirais ton cercle amical ?
- Céline
Alors moi, je dirais que c'est quand même assez mixte. En fonction, oui. Ma plus tendre enfant, je dirais féminin. Alors on est groupe de filles, forcément, lycée, collège, les études. Mais après, ça s'est vite... Même si je suis restée dans un univers très féminin, j'ai quand même fait des études de communication, marketing, web. Donc là, j'ai touché une grande partie masculine également, tout ce qui est développement de sites internet. pour ne pas rester dans les stéréotypes, mais il y a quand même plus d'hommes dans ce genre d'études. Du coup, non, non, j'ai été... Enfin, les amis sont vraiment mixtes. Et même mes passions. Mes passions font que j'ai rencontré des gens mixtes. Je ne vais pas parler de la danse ou du voyage, mais... Pas du tout. Pas du tout. Mais du coup, dans la danse, oui, non, non, il y a beaucoup d'hommes.
- Elodie
Il y a beaucoup d'hommes dans la danse ?
- Céline
Oui, alors ça manque toujours de cavaliers, mais en règle générale, moi, je fais des danses de couple.
- Elodie
Du coup,
- Céline
il nous faut un leader et un follower. Et c'est vrai que les leaders hommes, on est plus en contact avec eux en soirée pour les inviter à danser que les femmes qui sont plus là en train d'attendre qu'on les invite à danser. On parle moins entre nous qu'avec les hommes où on a plus la façon de parler, de communiquer ensemble pour se connaître.
- Elodie
Qu'est-ce que c'est pour toi du coup la sororité ?
- Céline
Le premier mot qui me vient, c'est la bienveillance. C'est ce lien, encore une question de lien invisible qui unit les femmes. On arrive à se comprendre sans parler. Rien qu'en un regard entre nous, dans toute la vie, je trouve qu'on a des vécus professionnels et personnels qui sont tellement en commun. Dernièrement, pareil, je peux te parler de la boutique que j'ai partagée avec trois femmes que je ne connaissais pas, entrepreneurs, qui ont été d'univers carrément différents et on a parlé librement des sujets de la maternité. Comment éduquer ses enfants ? Et du coup, il y a plein de choses qu'on a pu partager, des retours d'expérience. Voilà, ravie d'avoir partagé cette expérience avec des femmes parce que justement, on a pu enrichir certains sujets que je n'aurais pas eu forcément avec des hommes.
- Elodie
En dehors de ce moment-là, de manière générale, quelle place elle a, la sororité, dans ta vie ?
- Céline
Elle est au cœur, on va dire, de mon activité personnelle et professionnelle que j'ai avec mes amis et mes sœurs. Forcément, j'ai deux sœurs, donc pareil. Je pense que ça joue énormément dans le contexte de la sororité entre femmes, c'est que ce lien, je reviens encore à ce mot lien qui est pour moi le centre de ma vie, c'est vraiment le partage et l'entraide entre femmes. Je suis plutôt dans le soutien, plutôt que de prendre la place de quelqu'un, donc par exemple en professionnel. Je suis couturière, on est beaucoup d'aides couturières, mais pour moi, ce ne sont pas des concurrentes, c'est des consoeurs, c'est des collègues. On a toute notre place, on a tout notre savoir-faire et notre histoire qui fait qu'on a des créations tout à fait différentes qui parlent et qui parlent à nos clients. Donc, je pense qu'on puisse un jour tous s'entraider, s'en juger et ça, c'est hyper important. Le jugement entre les femmes, c'est réussir. avant toute chose et à se dire les choses et à être honnête. Et pour moi, la communication, c'est quelque chose de primordial entre femmes. Et ça, on y arrive très bien. Plus facilement, en tout cas pour moi.
- Elodie
Tu as deux sœurs, du coup, c'est ça ? Deux sœurs avec qui tu t'entends bien. Elles sont plus vieilles, plus jeunes que toi.
- Céline
Oui, je suis au milieu. Moi, je suis la place un peu difficile. Je suis celle qui se cherche à toute sa vie. Mais en vrai, non, non, j'ai tout à fait ma place. J'ai la grande sœur qui habite vraiment pas loin et la petite sœur également. Elles ont tous les deux enfants. Enfin, on a une famille épanouie. Elles ont tout fait avant moi. Elles ont trouvé leur conjoint. Elles ont eu des enfants. Elles ont une maison. Et moi, voilà, j'ai profité de la vie. J'ai voyagé. Je suis revenue. Et voilà, mon parcours de vie fait que maintenant, je suis en train de les rattraper tout doucement, mais à mon rythme. Et du coup, on est très proches. On a fait un resto dernièrement. Voilà, il y a quelques jours, on arrive encore à se trouver. dans nos plannings respectifs, un moment pour échanger. Et il n'y a pas de fil, c'est mes sœurs.
- Elodie
Alors, on ne va pas parler de tes sœurs aujourd'hui. De qui on va parler et pourquoi ?
- Céline
On va parler de ma sœur de cœur, Laurine, de son petit surnom Loh. Tout le monde la connaît. Je la connais depuis 2018 et je la considère réellement partie prenante de ma famille. Malgré les kilomètres qui nous ont séparés par moments, que ce soit moi à l'étranger ou elle, on a toujours su se parler à cœur ouvert. Il n'y a jamais de filtre entre nous. Je ne sais pas. Dès les premières fois où on s'est rencontrés, on a su qu'on pouvait tous raconter sans secret, en fait, sans paraître. Et ça, c'était hyper important pour moi. C'est quelqu'un d'hyper pétillante. Et on s'est raconté tout de suite nos grands bonheurs, nos petits malheurs, toutes les préoccupations qu'on avait. Donc, vraiment, les plus grosses hontes, je crois qu'elle les connaît. Elle connaît toute ma vie.
- Elodie
D'accord. Comment vous êtes connue déjà ?
- Céline
Alors à l'époque du coup je vivais à l'étranger et les fameuses soirées danses où on rencontre beaucoup d'hommes de cavaliers ce jour là on me l'a présenté en disant entre entre filles vous parlez pas beaucoup ben je dis non effectivement sur les pistes de danse on n'a pas l'occasion de parler avec beaucoup de femmes et quand on m'a présenté Lo à la fin d'une soirée ça a tout de suite matché parce qu'elle avait des envies de continuer la soirée au bord de mer faire une nocturne Voilà, la citadelle de l'île en plein air. Et je lui ai dit, mais oui, mais moi, je suis partante. Alors, je n'habite pas en France actuellement, mais avec moi, on pourrait faire les 400 coups. Et c'est de là que sont partis nos plus gros délires. Et on les a faits. On a réalisé tous ces projets un peu fous et délurés. Et c'est ce qui nous a rapprochés. On a plein de points communs qui ont fait qu'on a parlé déjà lors de cette première soirée, pendant quelques heures jusqu'au petit matin. toutes nos aspirations, juste croquer la vie à pleines dents. C'est vraiment quelque chose qui nous a rapprochés. Depuis, on ne s'est plus quittés.
- Elodie
Alors, il y a un truc que je n'ai pas compris. Vous vous êtes rencontrée en France ou à l'étranger ?
- Céline
En France.
- Elodie
Vous vous êtes rencontrée en France, mais toi, c'était un moment où tu rentrais, c'est ça ?
- Céline
Oui, je faisais des allers-retours. En fait, régulièrement, une fois par an, je rentrais quelques semaines ou quelques mois. Et c'est pendant cette tranche de vie où je venais juste pour... pour profiter un peu du nord de la famille. Voilà, je lui ai dit, je t'adore, mais je n'habite pas ici. Donc, je suis repartie vivre en Argentine. Et quand je suis de retour en France, là, l'amitié s'est installée physiquement.
- Elodie
D'accord. Et alors, je fais une petite parenthèse justement sur tes voyages. Quand tu as vécu à l'étranger, est-ce que c'était un moment où tu avais envie de te faire des amis ? Et où tu t'es fait des amis ? Ou ce n'était pas du tout l'objectif ? Et il y a eu des personnes de passage, mais c'est tout ?
- Céline
Alors, à la base, je suis partie honnêtement pour apprendre l'espagnol. Donc, je suis partie dans cet objectif de dire, je pars un an vivre à l'étranger. Et à l'époque, je suis partie avec un permis vacances-travail en Argentine. C'était le seul pays qui permettait de parler l'espagnol. Du coup, le monde de la danse, il m'a permis de rencontrer plein de monde là-bas. C'est vrai que c'est beaucoup plus facile de revoir toutes les semaines les mêmes personnes aux mêmes soirées. J'ai fait également des volontariats, j'ai participé à des assos. Et pour en finir, au lieu de rester un an, j'en suis restée quatre. Du coup, j'ai eu le temps de me faire des vrais amis là-bas. C'est des personnes qui ont la main sur le cœur. L'Argentine, c'est un énorme pays, mais moi, je suis restée basée à Buenos Aires. Du coup, l'espagnol après n'était plus un problème. J'ai commencé à parler couramment. Et du coup, je me suis fait des copines argentines, mais également étrangères, donc françaises et étrangères. Donc, j'ai des copines sur Lyon, Paris, que je revois encore. régulièrement, on essaye de se revoir en disant que c'était un beau périple qu'on a vécu à l'étranger. Mais quand on se revoit en France, c'est différent. Mais ça fait des belles amitiés. Alors,
- Elodie
tu étais en Argentine. C'est à ce moment-là où tu as rencontré Laurine, en revenant, c'est ça ?
- Céline
Exactement.
- Elodie
Et comment, du coup, pendant cette période où tu vivais en Argentine et où tu revenais que de temps en temps, comment votre relation s'est construite ?
- Céline
Heureusement qu'il y a les réseaux. Maintenant, on a WhatsApp, on a Messenger. On pouvait se raconter un peu déjà nos histoires, nos soirées danses. Ça tournait beaucoup sur la danse à cette époque. On est resté en contact en attendant mon grand retour. C'est fait peu de temps après, en début 2019, je suis rentrée en France. Il y a eu un avant-après mon voyage, mais c'est vrai qu'elle m'a rencontrée vers la fin du voyage. J'ai évolué. plus les mêmes attentes par rapport à mes amis d'avant. Forcément, il y a des gens qui ont eu leur vie en France et qui ne pouvaient pas comprendre mes aspirations à l'étranger. Donc il y en a avec qui, malheureusement, on s'est éloignés naturellement. Mais l'eau, ça nous a rapprochés au contraire de vivre des aventures à l'étranger. Ça lui a donné envie parce qu'à l'heure dont je vous parle, l'eau n'est pas en France. Et du coup, ce qui a... Ce qui nous a permis de tenir, je pense que c'est le fait de continuer à communiquer. Quand je suis rentrée en France, c'est vraiment vivre à 200% la vie, l'amitié qu'on aurait peut-être dû vivre un an plus tôt.
- Elodie
Donc, vous restiez en contact avec les réseaux sociaux, les applis comme WhatsApp, et vous échangez. Et quand tu es rentrée, qu'est-ce que vous avez commencé à faire ensemble, du coup ?
- Céline
Alors, on a fait notre fameuse nuit blanche quand même. Il faut le souligner, notre fameuse nuit à la belle étoile, à la citadelle de Lille. Autant vous dire que c'était aussi flippant que excitant comme histoire. On a parlé sous les étoiles, on a grignoté, on était avec deux copains et on a passé une super soirée sur la vie, à échanger sur les projets de chacun. Et donc ça, c'était en 2018. C'était une vraie expédition. Et en 2019, à mon retour, on a fait notre... fameuse soirée à la mer. Donc après une soirée danse, on est partis en voiture et nos duvets, on a dormi à la belle étoile. On s'est retrouvés réveillés par un tracteur qui venait mettre à plat le sable à côté de nous, les chaises longues. C'était un périple aussi. En fait, on est aussi délurés et aventurières toutes les deux. Donc nous, on a adoré vivre ça. Ça nous a rapprochés. Et on se souviendra encore du PV pour le stationnement gênant. parce qu'on n'a pas pensé que se garer à 4h du matin, ça pourrait être gênant. Mais au moins, la voiture était là.
- Elodie
Donc ça, c'est des grandes expériences 2018-2019. Et après ?
- Céline
Alors après, la relation a continué de se construire. En 2020, avec l'arrivée du Covid, il y a eu le fameux angoisse, l'eau vivait seule. Moi, j'étais retournée chez mes parents. J'ai créé un groupe Messenger, pour le coup, Autenticité Les Réseaux, pour faire des visios. Et on a fait du sport. On s'appelait les sportives du confinement. Donc, c'était avec deux autres copines de la danse. Je fais un petit coucou à Malorie et Julie qui se reconnaîtront. Et on a fait un groupe pour se faire du sport à 11h du matin, tous les jours pendant le premier confinement. Et du coup, Laurine, avec qui on commençait à se côtoyer de plus en plus, c'est vrai d'avoir cette coupure, ça a été hyper important de rester en contact via le téléphone et les visios. Ça nous a vachement... vachement rapprochée, renforcer nos liens encore une fois. Après ça, j'ai vécu chez Laurine aussi. J'ai travaillé et je me suis rapprochée de Lille. Elle m'a proposé de vivre chez elle quelques mois. C'était entre les deux confinements. J'ai vécu chez elle et là, on a encore vécu notre amitié à 200% parce qu'on a partagé les sushis ensemble, les colorations pour les cheveux vegan. On a vraiment vécu des choses inoubliables. Elle m'a même enfermée chez elle parce qu'elle avait laissé les clés à l'extérieur de son appart. Donc, je me suis retrouvée... enfermé, donc habitant au deuxième étage, je n'ai pas pu m'en sortir. Il a fallu faire appeler un voisin pour me délivrer. Non, vraiment, on a vécu des belles aventures ensemble et on a appris le deuxième confinement, toutes les deux. Et on s'est regardé, on a dit, non, non, l'aventure ensemble, la coloc, elle ne va pas s'arrêter là. J'aurais dû prendre un appartement. Et je suis restée avec elle encore quelques mois. On a dit que, non, non, on allait continuer nos balades en signant nos autorisations toutes les deux et continuer à se soutenir comme on l'a toujours fait. Et il y a eu l'identité de mon conjoint qui est apparue, Maxime est apparu dans ma vie et c'était la première à être au courant. C'est la première qui a connu notre date, qui a connu comment ça s'était passé. Et je me dis, je crois que c'est l'homme de ma vie. Eh bien, je ne me suis pas trompée. Elle a toujours suivi chaque étape de ma vie et encore aujourd'hui, elle connaît chaque détail.
- Elodie
Alors, je vais revenir sur le confinement et la période où vous avez vécu à deux. parce que ce n'est pas facile forcément de passer de on se connaît, on est copine ou amie et on est H24 ensemble. Qu'est-ce qui, à ton avis, a fait que ça a marché et que ça s'est bien passé ?
- Céline
Je pense qu'on a réussi à se dire les choses et c'était hyper important. La communication, j'en ai parlé tout à l'heure, pour moi c'est primordial et je pense qu'à un moment donné quand... Moi, j'étais en télétravail parfois avec le confinement ou je travaillais à l'extérieur, ce qui nous a aidés parce qu'elle était aussi entre deux travails, entre y aller, se déplacer. Des fois, on partageait la maison beaucoup de temps ensemble. L'appartement était quand même petit, même si on avait chacun nos pièces. Je pense que le fait de se dire, bon, là, tu fais trop de bruit, là, j'ai besoin de me reposer ou là, j'ai envie de me coucher tôt, de se dire tout simplement quand ça allait, quand ça n'allait pas. Et c'est ce qui fait aussi notre force aujourd'hui, c'est de se dire si ça ne va pas, écoute, là, tu n'as pas répondu assez vite, j'ai besoin de toi. En fait, ne pas se cacher quand ça va, quand ça ne va pas, en fait, et d'être là l'une pour l'autre au moment où on en a besoin, réellement besoin.
- Elodie
Comment vous faites aujourd'hui pour entretenir ça ?
- Céline
Ah oui, alors, maintenant, Laurine, comme je disais, est partie, ma petite Lou est partie en Amérique du Sud. Donc, avec le décalage horaire, j'avoue que ce n'est pas toujours évident, mais on a des récaps. super intéressant avec les fameux audios qui durent au moins 10 minutes sur nos vies. Le fait de parler sans filtre aussi permet de se dire les choses et de parler aisément de tous les sujets. Alors, c'est vrai qu'on n'a pas la même vie actuellement. Moi, je suis devenue maman. Elle est à l'étranger et elle est sur son chemin de découverte et d'expérience. Moi, je l'ai vécu il y a quelques années. Donc, je lui souhaite... que le meilleur et qu'elle trouve sa voie là-bas. Mais c'est vrai que comme c'est devenu ma moitié acquis, c'est la première à qui j'ai dit j'ai des contractions il y a quelques mois quand je partais à la maternité. Non, l'eau, elle sait tout en fait. À 24, ce qui se passe, on se parle en anglais, enfin moi beaucoup moins en anglais, mais en espagnol, en français, en fonction de là où on est, en fonction de ce qu'on veut raconter, dans toutes les langues en fait.
- Elodie
Elle te partage un peu son quotidien à elle, comment se passe son voyage, etc.
- Céline
Oui, oui, oui. Et je dirais même plus qu'elle partage aussi ses moments de peur et de doute où elle fait des trucs un peu chelous. Alors, je ne vais pas aller paniquer les parents qui vont peut-être nous écouter, mais je suis la première au courant et j'ai toutes les infos s'il arrive quoi que ce soit. Elle m'envoie sa position. Non, non. C'est ça aussi, les amitiés, même à distance, c'est de se faire confiance et de se dire, en même temps, elle serait à Lille dans un Uber, elle ferait pareil, en fait, elle m'enverrait la plaque. Tout simplement, on est là en mode sécurité, ça évite de belles frayeurs et ça évite de ne pas paniquer pour rien. Je suis là en disant, tout va bien se passer, si tu es sereine, essayez de se conseiller aussi l'une l'autre et c'est hyper important. Alors, ce qui m'aide, c'est aussi l'allaitement, parce que du coup, je suis en décalage avec... Oui, c'est ça. En décalage horaire avec elle. Donc, des fois, la nuit, j'ai des messages pour elle. C'est l'après-midi. Donc, non, c'est chouette. Malgré la distance, on arrive à trouver des moments d'écoute et des moments de partage. Alors, c'est vrai que c'est moins facile que quand on habitait ensemble ou toutes les deux. Ça, c'est sûr. Mais je suis la première à recevoir des nouvelles et des photos juste après sa famille, je pense.
- Elodie
D'accord. Alors, tu as parlé de soutien, d'écoute, de... de soutien dans les moments de doute. Est-ce qu'il y a d'autres choses que toi, tu lui apportes ?
- Céline
Alors, je me suis posé la question pour être franche. J'ai triché et je me suis dit que moi, je te répondrais qu'il me faudrait trois heures de podcast pour te répondre sur ce qu'elle m'apporte. Et elle m'a dit que pareil, l'écoute, c'est la première chose qu'elle m'a dit. Ça fait partie des longues heures d'échange qu'on a entre nous pour nous parler justement de notre vie. Qu'est-ce que je vais faire demain ? Dans quelle vision j'ai envie d'être en relation ? Comment on peut dire ça ? avec nos valeurs, tout simplement, pour ne pas être en contradiction avec nos envies actuelles et un peu suivre notre route en s'écoutant, en restant toujours positive, parce que c'est quand même un mot, la positivité qui, je pense, me relie à l'eau, c'est qu'on se remonte le moral et on partage aussi les bonnes nouvelles, comme les moins bonnes, mais comme il n'y a pas de jugement entre nous, même les pires traumas, on peut en parler librement, sans peur, en fait.
- Elodie
Ok. Est-ce que, en plus de l'écoute, vous vous conseillez l'une l'autre ? Vous donnez vos avis ? Comment ça se passe ?
- Céline
Oui. Alors, on essaye de ne pas trop donner son avis parce que, bon, on ne va pas dire « je pense que… » Mais bon, parfois, je pense qu'elle a envie, elle a besoin que je lui dise « là, non » ou « là, oui, tu peux tester » . Je pense qu'on est aussi là pour… pour justement s'aiguiller à partir du moment où on entend l'autre, où on sait exactement où elle en est dans son cheminement de vie. On a partagé beaucoup de choses en commun. En fait, le fait qu'elle vive là, à l'étranger, elle a des sensations et des sentiments que j'ai ressentis à une époque. Donc, ça me permet aussi de lui dire « J'ai ressenti la même chose, ne t'inquiète pas, c'est tout à fait normal. » Et dans ma vie actuelle, elle est d'une aide précieuse parce qu'à chaque fois, elle... Elle arrive à tamiser la situation ou grâce à un petit conseil, elle va justement m'aider à mieux communiquer. La communication non-violente, c'est l'eau dans sa définition. Donc, avec nos belles expériences, on arrive à s'enrichir, je pense, l'une l'autre.
- Elodie
Vous avez en commun le voyage, la danse. Est-ce qu'il y a d'autres choses ?
- Céline
Alors, il y a les langues étrangères. Ça, c'est en lien avec tout ça. Et la rando, la nature, je parlais des balades de confinement, mais on n'a pas fait que ça. On a fait les calanques du côté de Marseille quand elle vivait là-bas. Elle a préparé son tour du Mont Blanc. Donc, on a fait une balade dans la campagne du nord de la France. On est parti se balader. Elle avait son sac à dos chargé de livres pour faire comme si elle partait en randonnée. C'était très, très drôle. Je garde un excellent souvenir. Et du côté nourriture également, il y a la bonne bouffe qui nous ressemble et qui nous rapproche. Donc à le vegan, moi non, mais on arrive toujours à trouver des compromis qui font qu'on arrive à se faire plaisir gustativement toutes les deux. Ce que je peux dire également par rapport aux choses en commun, c'est les audios WhatsApp à rallonge. Je pense qu'on aime bien toutes les deux s'écouter l'une l'autre pour rigoler, passer un bon moment même si on n'arrive pas à savoir en live. Et dernièrement, on a fait des visios du coup avec ma petite... de plus d'Agathe qui voit sa tâte à l'eau. Du coup, même si elles ne se sont pas encore vues en vrai, j'ai hâte qu'elles la rencontrent en vrai bientôt. On ne va pas dire à l'eau de rentrer tout de suite, mais Agathe grandit. C'est vraiment chouette de pouvoir aussi profiter à distance comme ça et de lui envoyer des photos et des vidéos quotidiennement. Je sais quand elle n'a pas Internet, je ne lui envoie pas quotidiennement des infos, mais j'essaye au maximum qu'elle soit au courant de toute ma vie. actuelle française et elle à l'étranger.
- Elodie
Elle a une jolie place dans ta famille, si je comprends bien.
- Céline
Oui. En fait, elle fait pétiller ma vie. Même si elle pétille avant, je trouve qu'elle apporte encore plus de bulles, même si je ne peux pas boire actuellement. Malheureusement. Mais il y a du soft, c'est sympa. Non, l'eau, c'est exactement la bulle qu'il faut dans vos vies pour apporter la sérénité. du calme qui me faut parfois dans ma vie un peu tumultueuse d'entrepreneur et de maman. Elle est là pour me faire redescendre un peu. Je ne la compare pas à mon conjoint, je ne fais pas de comparaison, mais quelqu'un qui vient être là en renfort, c'est l'eau.
- Elodie
Comment tu aimerais voir cette relation évoluer ?
- Céline
J'aimerais la voir évoluer dans le bon sens, toujours. Avec nos vies un peu différentes, elle à l'étranger et moi en France. actuellement elle a déjà évolué par rapport à 2018 et j'espère vraiment que si un jour elle rentre en France ou qu'elle décide de s'expatrier là-bas on continuera de continuer à se parler en fait toujours autant, même si je sais que malheureusement avec le temps, il y a des choses qui s'effritent, la distance, tout ça. Mais je pense qu'on n'est pas... En tout cas, à l'heure d'aujourd'hui, on n'en est pas là. Ça ne s'effrite pas du tout, bien au contraire. Je pense que si elle était en France, parfois, il y a des amis qui habitent à quelques kilomètres que je vois beaucoup moins et avec qui je parle beaucoup moins qu'avec l'eau qui habite à des milliers de kilomètres. Donc pour moi, elle aura une place de toujours number one. Et il y aura toujours une phrase pour me dire « Il n'y a qu'à toi que je peux raconter cela, tu sais. » Et moi, je continuerai à lui raconter aussi mes moindres secrets et je serai toujours l'oreille attentive pour ses... petits conseils et ses réflexions sur la vie. Donc, j'espère qu'elle va évoluer encore et toujours dans le bon sens avec positivité et plein de bulles de champagne.
- Elodie
Alors, on est déjà presque arrivés à la fin de cet épisode. Quel est le... Oh oui, ça passe vite. Quel est le dernier mot que tu aimerais passer à l'eau ?
- Céline
Eh bien, l'eau, c'est ma petite bulle qui pétille et je suis vraiment reconnaissante qu'elle fasse partie de ma vie. J'aimerais lui dire de prendre soin d'elle. Même au bout du monde, quoi qu'elle fasse, où qu'elle soit, qu'elle sache que sa copine Céline, elle pense à elle. Depuis le Grand Nord, mais parfois elle a plus de soleil que nous. Mais j'ai hâte de lui présenter ma petite puce et qu'elle puisse lui conter des comptines en espagnol et en anglais.
- Elodie
Merci Céline. Où est-ce qu'on peut suivre ton actualité, découvrir un peu plus tes activités ?
- Céline
Sur les réseaux sociaux, avec Complicime, sur Facebook, Instagram, LinkedIn. Je suis présente. Il y a également mon site internet, ma boutique en ligne où je donne aussi plein d'informations sur mon blog, sur les collections spéciales, les expos et les créations.
- Elodie
Et vous retrouverez les liens en description de cet épisode. Merci beaucoup.
- Céline
Muchas gracias. Hasta luego. A bientôt,
- Elodie
Elodie. C'était l'épisode 43 du podcast Gang de Copines. Merci pour ton écoute. Est-ce que tu as entendu le sourire dans la voix de Céline tout au long de cet épisode ? ça fait trop de bien c'est positif, c'est doux, c'est sincère sans filtre, on ressent leur amour l'importance que l'une et l'autre ont dans leur vie respective franchement j'ai adoré ce qui m'a marqué c'est que même avec des vies et des cultures plutôt différentes elles trouvent toujours des moments pour se rencontrer, discuter, s'écouter partager, que ce soit dans la vraie vie ou à distance grâce à la bonne communication qu'elles entretiennent, leur lien, il est fort, il est solide, et vraiment, c'est pour moi un très très bel exemple de sororité. Si toi aussi t'as aimé cet épisode, n'hésite pas à le partager à ton gang de copines, et à écouter tous les autres. On se retrouve exceptionnellement dans une semaine, pour un épisode bonus dans le cadre du podcaston, c'est une initiative qui met à l'honneur des associations, grâce au podcast, pour avoir toutes les infos. suivez le compte Instagram gang de copines podcast et potes ça s'écrit comme une pote à bientôt