- Aurélie
Mais vraiment, c'est la maternité qui m'a éveillée au féminisme. Je me suis dit « Waouh, quand même, les femmes, on est des sacrés warriors ! » On s'est raconté nos vies, nos maternités, ça a tout de suite matché. Et puis, il n'y a pas longtemps, on s'est fait aussi une belle déclaration d'amitié. Oh, je les aime d'amour !
- Elodie
Bienvenue dans le podcast Gang de Copines. Je suis Élodie, et dans ce podcast... je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie. Et je sais que je ne suis pas la seule. On est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines. Parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Bonjour Aurélie.
- Aurélie
Bonjour Élodie.
- Elodie
Alors Aurélie, tu as 40 ans. tu vis à La Madeleine, à côté de Lille, et tu exerces le métier de doula, le nom de ta petite entreprise, c'est Lily Louv, et tu accompagnes les femmes enceintes de la grossesse à l'accouchement. Déjà, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce métier que, alors moi, je ne connaissais pas très très peu avant qu'on en parle, et ce métier n'a l'air pas hyper connu ni répandu.
- Aurélie
D'abord, je voudrais te remercier, Elodie, pour m'inviter à ton micro aujourd'hui. Et je parlerai de mon métier de doula avec plaisir. Je dis souvent que je suis doula depuis 20 ans sans savoir que ça porte un nom, parce qu'en fait, avant, j'étais infirmière. Donc, ça fait déjà depuis de nombreuses années que j'accompagne les personnes, les personnes en général. Et le métier de doula est venu avec ma maternité. J'aurai l'occasion d'en parler un petit peu plus tard. Et donc, le métier de doula, c'est un métier qui est... plus connus autour de la maternité. Les doublas sont des femmes qui accompagnent les femmes, les familles, autour de cette période, surtout autour de cette période, par l'écoute et par le soutien émotionnel. Donc c'est plutôt, autant il y a la partie médicale qui est assurée classiquement par les médecins, sages-femmes, etc. Les familles peuvent se saisir des psychologues au besoin et tout ça. La place de la doubla, c'est encore autre chose. C'est vraiment un soutien émotionnel du quotidien. J'aime bien aussi dire que c'est un peu la meilleure amie de passage du couple ou de la femme sur une période de temps où elle va pouvoir être vraiment à l'écoute de cette famille sans apporter son jugement, en étant complètement neutre et en accompagnant d'ailleurs ce type de parcours.
- Elodie
Quand tu étais infirmière, tu n'accompagnais déjà que des femmes ?
- Aurélie
Non, pas que des femmes. J'ai toujours accompagné différents publics. Néanmoins, sur le dernier poste que j'ai occupé à Lille, je prenais en soin des patients atteints de maladies chroniques et qui étaient quand même un peu plus représentés, ces maladies étaient un peu plus représentées chez les femmes. En fait, ce métier d'infirmière, j'avais même une petite spécificité, c'est que je m'occupais des essais thérapeutiques dans un centre de référence maladies rares. Et du coup, j'étais l'infirmière référente de ces personnes qui revenaient. J'avais un pool de patients, on va dire, en charge. Du coup, à la fois, j'étais leur référente et à la fois, j'avais un temps dédié un peu plus conséquent qu'une infirmière lambda dans un service qui, des fois, n'a pas le temps d'aller aux toilettes. Enfin, caricature un petit peu, mais vraiment, voilà. Là, j'étais centrée sur le patient. Je le gérais de A à Z, aussi bien la prise de rendez-vous que la gestion de ses échantillons sanguins. Mais du coup, ça m'a aussi donné un petit peu cette relation privilégiée avec les personnes. Et ça m'a montré l'importance de l'écoute. Parce qu'il y avait des gens qui allaient bien et mieux rien que par le fait qu'ils venaient à l'hôpital et qu'ils avaient un temps où ils pouvaient être écoutés et entendus.
- Elodie
Comment t'es passée ? Du métier d'infirmière à ce métier de doula où tu accompagnes 100% des femmes ?
- Aurélie
Derrière ce métier d'infirmière, je suis partie vivre à l'étranger pendant 7 ans. Et pendant cette expatriation, je suis devenue maman. Et je dirais que... Alors déjà, j'ai rencontré des doulas pour ma propre grossesse.
- Elodie
Dans quel pays du coup ?
- Aurélie
Corée du Sud. J'étais 3 ans et demi en Corée du Sud où j'ai eu ma propre grossesse. première fille, et trois ans en Croatie où j'ai eu ma deuxième fille. Donc un pays, un bébé.
- Elodie
Et dans ces deux pays, les doulas, elles sont beaucoup plus... Le métier, l'activité, je ne sais pas comment on dit, ou la pratique, est beaucoup plus connue qu'en France ? Beaucoup plus répandue ?
- Aurélie
Je ne pense pas. Je pense que c'est juste la première doula que j'ai rencontrée. C'était vraiment un pur hasard. C'était une femme francophone qui se formait au métier de doula et qui proposait à la communauté francophone, aux femmes enceintes, une sorte de préparation à la naissance. En tout cas, des groupes de femmes où on venait... Elle venait nous donner des infos. C'était des discussions hyper intéressantes. Surtout qu'on n'avait pas accès à la préparation à la naissance en Corée. Parce que soit c'était en coréen et en anglais, il n'y avait pas grand-chose. Donc, en gros, c'était un peu notre seul support. Et en fait, c'est cette femme qui m'a dit « Tiens, viens voir où j'accouche. Je te montre là où j'accouche. » Parce qu'elle, elle était elle-même enceinte. Et donc... Je suis tombée amoureuse du lieu. Et puis voilà, après, de fil en aiguille, elle nous a parlé aussi de cette maternité qui était un peu plus orientée, physiologie de la naissance, etc. Travaillait assez régulièrement avec des doulas. Donc nous, on a décidé d'embaucher une doula pour la naissance de ma fille. Mais à ce moment-là, je n'avais pas encore bien capté c'était quoi une doula. Moi, je la voyais pour la naissance, point. Je n'avais pas compris qu'elle pouvait être vraiment là avant, vraiment là après. Donc je n'avais pas encore... tout saisie. Après, j'ai eu une super naissance, mais je n'avais pas du tout été préparée au post-Spartum. Et là, c'est là où je me suis pris une belle claque. Néanmoins, j'avais ce petit groupe, justement, de femmes avec qui j'avais fait cette préparation à la naissance, avec qui on s'est pas mal entraînées, soutenues sur toute cette période. Heureusement que j'avais ça, quand même. Mais voilà, ça, ça a été un premier truc où je me suis dit « Ah ouais, quand même ! » on n'est pas préparé. Autant la naissance, on peut trouver les infos, autant on idéalise quand même pas mal la période post-natale et ce n'est pas forcément le cas. Ça peut l'être, mais ce n'est pas forcément le cas. Ça, c'était le premier truc. Dans la foulée, après, moi, je me suis formée en tant que prof de yoga et tout de suite, je me suis dit je vais faire du yoga prénatal et du yoga post-natal. Encore une fois, dans la foulée, je me suis formée aussi dans ce... de ce côté-là. Et puis, j'ai vécu deux pertes de grossesse spontanées où, là encore, je me suis dit mais c'est dingue, ça me manque cruellement d'humanité et d'accompagnement dans ces périodes difficiles. Donc là, il y en a une que j'ai vécue en Corée juste avant de quitter, avant de déménager en Croatie et la deuxième en Croatie où là, on m'a dit prends ton téléphone pour prendre rendez-vous pour aller te... pour aller expulser le fœtus. Donc voilà, période Covid, j'étais toute seule dans le cabinet sans mon mari. C'était vraiment un peu galère.
- Elodie
Dur, oui. Et bref,
- Aurélie
tout ça mis bout à bout. À la fois aussi, moi, je me suis énormément renseignée. J'ai fait pas mal de lectures sur la fertilité aussi à cette période-là. Et bref, je me suis dit, j'aime bien accompagner les femmes. avec le yoga autour de la grossesse, mais j'aimerais bien un accompagnement plus global. Et donc, j'avais ce métier de doublard en tête depuis longtemps, mais je me disais, c'est parce que je suis dans cette période-là, avec des jeunes enfants et tout ça, machin. Et jusqu'à ce que je me dise, ben non, en fait, c'est ça que je veux faire, c'est là-dedans que je me sens bien. Et du coup, j'ai décidé de me former au métier de doublard. Et voilà, je suis là maintenant grâce à tout ce parcours.
- Elodie
Ok, alors il y a plusieurs éléments sur lesquels je voudrais revenir. Tu as parlé de femmes, avec qui tu avais fait cette préparation à l'accouchement. Vous avez créé une petite bande aussi, comme ça ? Comment ça s'est fait ? Comment ça s'est passé ?
- Aurélie
Déjà de l'initiative, quand on est arrivé, du coup moi je suis arrivé, j'étais ensemble de trois mois, donc ça existait déjà ce petit groupe. Et il y avait un groupe derrière. Comment ça s'appelait ? Maman-bébé. Il y avait la continuité de ce groupe de prépares à la naissance aussi, avec des rencontres des femmes francophones avec leur bébé. Du coup, ça s'est un peu poursuivi. Du coup, on a continué à se voir régulièrement, en semaine, avec nos bébés. Alors, c'était à la fois très soutenant. Et en même temps, moi, à cette période, je me disais, non mais t'as fait quoi de ta semaine ? à part aller boire des cafés avec tes copines. Mais c'était quand même une... Enfin voilà, ça, c'était mon ressenti parce que j'étais pas...
- Elodie
Sur le moment, ouais.
- Aurélie
C'était pas super bien. Mais voilà, il y avait notamment une fille, Julie, qui était ma voisine. Donc, elle, elle a accouché un mois avant moi. Donc, un jour, elle m'appelle. J'ai pas de poussette. Bref, je lui amène sa poussette. Enfin, on était vraiment... Et puis, on essayait de se voir régulièrement, justement, pour sortir de ce quotidien qui peut être un peu pesant où on est juste face à face avec un bébé et tout ça. Et puis, avec d'autres de ces femmes, on se retrouvait... régulièrement et c'était hyper précieux pour nous dans cette période.
- Elodie
Et tu continues à avoir des nouvelles de ces femmes ?
- Aurélie
Vraiment de façon épisodique parce qu'on est toutes un peu à droite à gauche. Certaines sont encore à l'autre bout du monde. Donc on a pas mal tenu. Et puis là, c'est vrai que moi aussi, avec mon activité qui s'est un petit peu développée, j'ai un peu moins de temps à consacrer à ça. Il y en a que j'ai revues à Paris il y a un ou deux ans. On est super contentes de se revoir. C'est comme si on ne s'était jamais quitté. On a vraiment l'impression d'avoir vécu des trucs quand même forts ensemble. Je pense que le jour où on se revoit, c'est top.
- Elodie
L'autre point sur lequel je voulais revenir, c'est aujourd'hui. Est-ce que c'est important pour toi de faire un métier, d'exercer une activité ? qui se consacre 100% à des femmes ?
- Aurélie
Alors, j'ai envie de dire oui. En fait, je vais dire que ma conscience féministe, elle est née... Je n'ai pas souvenir d'être très féministe avant de devenir mère. Un petit peu dans la charge du foyer. Enfin, voilà. Mais j'étais... Parce que je travaillais déjà... Enfin, je travaillais déjà. À l'époque, je travaillais un peu moins que mon conjoint. J'avais un salaire un peu moindre, donc je me rendais compte quand même de certaines choses de ce point de vue-là. Mais vraiment, c'est la maternité qui m'a éveillée au féminisme. Je ne saurais pas dire comment. C'est très bizarre, je pense qu'il y a aussi une partie de l'expatriation, parce que de me rendre compte de l'image que les gens ont des femmes expatriées, qui n'est quand même pas géniale, alors qu'en fait, c'est quand même un sacré challenge et que tout le monde ne le ferait pas. quand je parlais des cafés où on boovait des cafés en semaine et voilà c'est ça l'image que j'avais pas envie de renvoyer et que j'étais obligée de constater que c'était ça mais de par l'éloignement on était quand même à 12h de Paris mais nous on est originaire de Bretagne donc on avait genre 16h pour venir c'est quand même même pour faire ses courses c'est pas simple donc les gens n'ont pas forcément conscience de ça mais donc tout ça mêlé je me suis dit waouh quand même les femmes on est des sacrés warriors et là ça m'a encore refait ça ma deuxième accouchement je me suis dit mais c'est pas possible qu'à un moment donné dans ce monde on ait été étiqueté sexe faible mais on est des guerrières on est des ouf donc voilà c'est important pour moi de soutenir les femmes dans cette période, pas que la maternité d'ailleurs, je ne sais pas je ne saurais même pas poser des mots spécialement sur l'importance de ça ce que je sais quand même aujourd'hui c'est que quand j'accompagne des femmes autour de la naissance, j'ai quand même envie d'impliquer les hommes, mais pas pour juste pas pour impliquer les hommes, mais aussi pour leur faire prendre conscience de tout ce que ça implique en fait parce que c'est encore ... Déjà, pour qu'ils puissent être un soutien pendant la naissance, s'ils ne savent pas comment ça se passe, s'ils ne savent pas ce qui est normal, ce qui n'est pas normal, ils ne peuvent pas être un bon soutien pour leur conjointe. Et dans le post-natal, c'est pareil. S'ils n'ont pas confiance des changements, de la lourdeur que ça représente à un tout petit bébé, on a l'impression que c'est un tout petit bébé, ça ne devrait quand même pas prendre une journée pour s'en occuper. Et donc, depuis, moi, j'ai... J'ai écouté des podcasts et des podcasts, lu des bouquins. Enfin, je me nourris vachement de toute cette culture féministe dans laquelle je me retrouve totalement, en fait. Donc oui, être doula au service des femmes et des familles quand même, c'est hyper important pour moi. Je trouve que c'est aussi un lieu, un espace dans lequel j'essaie de faire prendre conscience aux femmes de leur puissance. et qu'elle reprenne confiance en elle. Moi, c'est ce que m'a apporté notamment ma deuxième doula. J'allais accoucher dans un endroit qui ne ressemblait pas à ce que je voulais. Elle m'a dit « tu peux poser ces questions au personnel médical si tu n'as pas envie que ça se passe comme ils te le prédisent, etc. » Et je me suis dit « ça y est, je me sens forte pour y aller, sans forcément partir à la guerre, mais dans une relation vraiment de confiance, je me sens assurée. » en confiance de mes connaissances aussi. Je suis suffisamment armée de façon, ouais, avec des connaissances pour pouvoir répondre au personnel médical et pouvoir poursuivre dans mes choix, en fait. Donc, ouais, ça, c'est hyper important pour moi.
- Elodie
Trop bien. Merci, merci pour tous ces partages. Du coup, j'ai envie d'une petite question bonus, là. C'est quoi le podcast et le livre que tu conseillerais ?
- Aurélie
Alors, le podcast, il y en a deux qui me viennent à l'esprit. C'est « Les couilles sur la table » . Évidemment. Évidemment. Et un podcast à soi.
- Elodie
Je ne le connais pas, celui-là. OK.
- Aurélie
Et le livre, une pépite, ça s'appelle « Incarna » . C'est Caroline Hinault. OK. C'est un peu journal de maternité. mais c'est aussi de la poésie en barre et j'adore ce livre.
- Elodie
Trop bien, merci pour ces conseils. On a bien fait le tour de ton métier, ton activité et de ce que ça représente pour toi. Et si on devait mettre des mots encore plus précis, qu'est-ce que c'est pour toi la sororité ?
- Aurélie
Alors la sororité, pour moi, je dirais que c'est la solidarité entre femmes. Je ne sais pas si c'est ça la définition, je n'ai jamais été voir. Et c'est vraiment... Je ne sais pas si on a été élevés avec cette notion de compétition entre femmes, mais ça se ressent quand même un petit peu. Et même moi encore maintenant, je m'ouvre à ça, parce que je sens que des fois j'ai des réflexes de compétition. Mais vraiment la sororité, je trouve que c'est la puissance de s'entourer de femmes. pour traverser la vie.
- Elodie
Elle est cool, cette définition. OK. Tu l'as déjà pas mal évoquée pour ta vie professionnelle, mais quelle place elle a, la sororité, dans ta vie, peut-être plus personnelle ?
- Aurélie
C'est un peu ce que... Alors, j'ai parlé de mes copines de Séoul à l'époque où j'ai eu ma première fille. Donc, c'était un groupe extra. Et j'ai envie de parler de mes copines de Croatie. Je ne sais pas. Je les aime d'amour. C'est trop beau. Là, pareil, j'ai vécu des trucs pas forcément faciles, justement, avec ces pères de grossesse. Je ne sais pas, on s'est trouvés, je ne saurais même pas dire comment. Si, via le yoga, parce que j'ai été leur prof de yoga, et qu'on est devenus amis, et qu'on est devenus un groupe d'amis, que certaines vivent des grosses galères, et qu'on est là les unes pour les autres. Je n'y trouve pas toujours mon compte, parce que c'est vrai que d'être à distance, d'avoir la vie pro qui prend la place des jeunes enfants, mes filles ont encore 2 et 7 ans, donc ça me manque un petit peu parfois. Mais c'est pareil, c'est les filles avec qui on a eu, avec l'une d'elles, Julie, on a eu nos bébés à quelques mois d'intervalle, donc on était tout le temps fourrés l'une chez l'autre. On avait besoin de cet espace où on... On était hyper bienveillantes l'une avec l'autre. C'était chouette. Ça a été vraiment des confidentes avec une place vraiment très importante pour moi sur la période où j'étais à Zagreb. La sororité dans la vie perso, elle est aussi très présente.
- Elodie
Quand tu es revenue de ces moments d'expatriation, vous vous êtes tout de suite installée autour de l'île ?
- Aurélie
Oui.
- Elodie
Et tu avais des amis sur place ?
- Aurélie
Alors, parce qu'avant de partir à l'étranger, on avait vécu six ans à Lille.
- Elodie
D'accord, OK.
- Aurélie
Mais néanmoins, l'essentiel, tout notre groupe de copains de l'époque, il n'y en avait aucun vraiment qui était de Lille, tout le monde s'était dispatché. Même, j'avais un bon groupe de copines aussi qui étaient quand même du Nord à l'origine, mais toutes maintenant sont à Strasbourg, à Lyon. Enfin, voilà. Donc, je n'ai pas forcément retrouvé ce noyau. de copines et j'avoue que ma vie sociale n'a pas été très développée sur... enfin ma vie sociale n'a été que entrepreneuriale. même si j'y ai fait des magnifiques rencontres, on en parlait d'ailleurs. Néanmoins, on est revenus à peu près en même temps que des copains qui étaient aussi expats, dont on s'est pas mal rapprochés en fait avec ce retour, parce que là encore une fois, on vivait un peu les mêmes choses à notre retour de l'étranger.
- Elodie
Alors justement, l'ami dont tu vas nous parler, c'est une amie que tu as rencontrée dans un contexte professionnel et avec qui tu travailles.
- Aurélie
Oui. Tout à fait.
- Elodie
Alors, qui c'est ?
- Aurélie
Je vais vous parler de Fanny. Fanny, quand j'ai connu ton podcast, je me suis dit que vraiment, c'était la personne à qui je pensais tout de suite. J'avais aussi envie de lui faire un peu ce petit cadeau, cette petite surprise. Elle n'est pas du tout au courant. On s'est rencontrées, du coup, il y a à peu près un peu plus d'un an. Il faut savoir que moi, je suis aussi référente d'une association qui soutient les femmes dans la difficulté maternelle qui s'appelle Maman Blues. Et donc, j'avais décidé de prendre mes fonctions. Il n'y avait pas de référente sur la région du Nord quand je suis revenue de l'étranger. Et du coup, j'avais souhaité m'investir bénévolement pour cet assaut. Cet assaut répond aux femmes pour les aiguiller vers des thérapeutes, des lieux ressources, pour les écouter. pour échanger aussi avec elle. Et sur certaines régions, on propose des groupes de paroles. Et voilà, j'avais un peu envie de... J'avais envie de créer des groupes de paroles, mais je ne me sentais pas de le faire toute seule. Et j'ai intégré, suite à la rencontre de deux doulas, de deux autres doulas, j'ai intégré un groupe WhatsApp des doulas du Nord. Et je me suis dit, tiens, les doulas, on est plutôt... formé à l'écoute et tout ça, donc ça pourrait être pas mal. Peut-être qu'il y a une personne qui serait intéressée pour s'investir avec moi sur ces groupes de paroles pour l'association Maman 12. Et Fanny s'est manifestée. Donc, on s'est rencontrées chez moi pour la première fois. Souvent, entre douze, c'est un peu comme ça que ça se passe. On s'est raconté nos vies, nos maternités. Ça a tout de suite matché. On a... On a du coup aussi un peu prospecté pour notre groupe de paroles, mais alors on n'a toujours pas créé ce groupe de paroles, malheureusement. On n'a pas... Enfin, si j'ai assez rapidement... Je lui ai proposé, j'avais un projet sur lequel... Enfin, à lequel je réfléchissais depuis quelques temps, dont je lui ai parlé. Voilà, je lui ai proposé de le faire avec moi. C'est encore secret parce qu'on est encore en train de travailler dessus. C'est un outil pour les professionnels et pour les familles autour de la maternité. Donc voilà, j'ai parlé quand même de ça assez spontanément. En parallèle, je me suis formée au soin rituel Rebozo, qu'elle, elle pratiquait déjà. Et puis, assez rapidement, elle m'a dit, si tu veux... qu'on fasse les soins ensemble, sachant qu'elle avait déjà deux binômes. Moi, je n'étais pas très sûre qu'elle le veuille de moi. Et en fait, on a commencé aussi à donner ses soins ensemble. Et au fur et à mesure des rencontres, de ses soins, j'en parlerai un petit peu aussi après, on a appris à se connaître de plus en plus, à travailler ensemble et puis du coup, à se partager finalement aussi nos vies, alors nos vies de nous-là. Aussi nos vies perso, à qui de toute façon s'entremêlent, j'ai envie de dire.
- Elodie
Elle, elle est doula depuis un peu plus longtemps que toi, c'est ça ?
- Aurélie
Oui, on va dire qu'elle a commencé un peu plus d'un an avant moi, je dirais. Je crois à peu près un an avant moi. Et du coup, c'est vraiment aussi pour moi une grande source d'inspiration. Elle remue un peu ciel et terre, Fanny, avec... pour provoquer les rencontres entre les professionnels de la périnatalité. On a cette même envie de casser un petit peu les idées reçues sur les doulas, ce petit côté perché qu'on peut avoir parfois, quand même. Moi,
- Elodie
j'aime bien que ce soit assumé, c'est cool. Oui,
- Aurélie
moi j'aime bien. En plus, avec le yoga, j'avais déjà un petit peu ce côté… spirituelle, sans trop... Je ne vais pas prétendre être très spirituelle, mais voilà, cette intention des fois dans les choses que je fais. cette gratitude que j'essaye d'avoir au quotidien et de la notifier. C'est un peu comme ça, je vais dire, que j'ai ma spiritualité aujourd'hui, mais rien de foufou. Mais voilà, du coup, je ne me rappelle plus c'était quoi ta question. Mais ah oui, du coup, voilà. Donc, on a en fait cette même envie de faire connaître notre métier, de faire comprendre à quel point c'est complémentaire avec les sages-femmes et le suivi médical. comprendre aux familles à quel point c'est précieux aussi.
- Elodie
Vous avez d'autres points communs, d'autres choses que vous partagez ?
- Aurélie
Notre féminisme.
- Elodie
Parfois. C'est une bonne chose.
- Aurélie
Oui, donc on échange pas mal par rapport à ça. Forcément sur notre vie de famille, sur notre vie de co. Et puis on se découvre, en fait, c'est marrant, parce qu'on se découvre au fur et à mesure des points communs. Je pense que j'ai découvert... découvert via les réseaux sociaux qu'elle aimait Beyoncé. Moi, je suis fan depuis Destiny's Child. L'autre jour, je prends son écharpe. Mais en fait, on a la même écharpe. Je ne sais pas, une pauvre écharpe Zara qui date d'il y a 10-15 ans. On a la même. Enfin, c'est des trucs, voilà, c'est des petites choses. Mais ouais, avec cette passion aussi un peu pour la danse. Je pense qu'on a, toutes les deux, fait de la danse. Elle, elle en fait encore aussi. Voilà, donc on a quelques... Mais c'est assez marrant parce que c'est des... Comme on n'a pas vraiment le temps de se voir en dehors de... On ne s'est jamais vus, je pense, vraiment en dehors de... On s'est souvent dit même de se rencontrer avec nos familles et tout ça. On n'a toujours pas passé le pas. Et du coup, on partage des trucs très, très profonds, très intimes. Mais justement, pas forcément sur les futilités de Beyoncé. Sur des choses qui pourraient vraiment être fondées aussi, des petits éléments d'une amitié.
- Elodie
Des choses intimes, des choses comme ça.
- Aurélie
Ça, oui.
- Elodie
Intime dans le sens des trucs qui sont vraiment importants pour toi, qui sont importants pour elle, et que vous partagez, et pas juste la pluie et le beau temps.
- Aurélie
Oui. Oui, mais du coup, des fois, on en oublie la pluie et le beau temps. C'est ça que je veux dire.
- Elodie
D'accord.
- Aurélie
Moi, je ne pense pas trop m'avancer en parlant aussi pour elle, mais je pense qu'on est là d'où là l'une de l'autre. Vraiment, quand on se voit souvent avant un soin rituel, on va peut-être prendre une heure ou une heure et demie pour préparer l'espace ensemble, etc. Parce qu'on les fait chez moi à la Madeleine. Donc voilà, et sur ce temps, mais on n'a jamais assez de temps pour se raconter tout ce qu'on a envie de se raconter. Et puis c'est arrivé aussi qu'un soin annulé, on profite du cercle qu'on avait créé pour accueillir cette femme, et pour se poser et échanger, et s'accorder en fait ce temps et cette écoute précieuse qu'habituellement on offre aux autres.
- Elodie
Et alors d'ailleurs, tu l'as évoqué tout à l'heure, mais on ne l'a pas encore fait. Est-ce qu'en deux mots, tu peux nous parler de ce rituel ? Parce que ça a l'air d'être une grosse préparation. Vous le préparez pendant une heure, une heure et demie. Vous êtes à deux. Oui. Et ensuite, vous consacrez un moment pour une femme.
- Aurélie
Exactement. C'est-à-dire ? Alors, la préparation, ça vient du fait aussi qu'on le fait chez nous. On a eu l'occasion de le faire chez... Chez Fanny, bref, pour des questions pratiques, c'est plus facile que ce soit chez moi. Donc forcément, il y a le ménage de la maison, de l'appartement un petit peu. Mais après, c'est vraiment préparer un espace accueillant et chaleureux pour recevoir une femme qui va... Donc c'est un soin qui dure trois heures. C'est pas un... Bon, même si parfois ça peut être juste vu comme un soin bien-être, c'est... pas vraiment la finalité. Ça s'appelle le soin rituel Rebozo, parce que justement, ça a une dimension ritualisée, avec un ordre précis des choses. Il y a vraiment d'abord un temps d'échange où on va du coup se réunir à trois, et où la femme va venir déposer ce qu'elle a envie de déposer. C'est vraiment un safe place, une safe place pour qu'elle vienne Il n'y a rien d'obligatoire. C'est qu'elle vienne nous déposer ce qu'elle a envie. Ensuite, il y a un massage à quatre mains. Donc là, on vient à l'huile chaude masser cette femme. Puis, il y a un temps de sudation, donc dans une petite tente de sudation. Ça peut être aussi un bain en fonction des... Enfin, nous, on ne le fait pas avec un bain, mais ce soin rituel peut être aussi proposé avec un bain. Et ensuite, avec ces écharpes Rebozo, donc c'est des tissus d'origine sud-américaine qui sont à la fois très souples et très solides. et qui ont un pouvoir, on va dire, enveloppant, contenant. Et donc avec ces foulards, on va venir resserrer le corps en sept points clés, de la tête au pied. Et la symbolique de tout ça, parce qu'il y a tout un process, à chaque fois on ferme, on ouvre les couvertures, pareil pour les rebozos. La symbolique derrière, c'est de venir clôturer une étape de vie pour s'ouvrir vers... vers autre chose. Donc, à la base, ce soin, il était plus connu autour de la période post-natale. Et finalement, il y a beaucoup d'autres contextes dans lesquels les femmes se sentent appelées pour faire ce soin, comme une séparation, un déménagement, un choix, un changement professionnel. Voilà. Et cette envie d'ouvrir, de clôturer un chapitre de vie pour s'ouvrir vers autre chose. Et donc cet espace, clairement, là encore, la sororité, elle est vraiment à une immense place. Moi, j'ai envie de rajouter aussi que ce soin, pour moi, c'est vraiment célébrer et honorer la femme. Donc là encore, ça prend tout son sens par rapport à tous les échanges qu'on a eus juste avant. Et oui, on le dit souvent, c'est vraiment un temps où on va vraiment apporter beaucoup d'amour à une femme qu'à la base, on ne connaît pas spécialement. Parce que ce n'est pas forcément nos clientes du quotidien qui vont venir pour ce soin. Et voilà, c'est hyper puissant. Et en fait, même nous, du coup, on a développé une complicité de dingue. Il n'y a pas longtemps, on nous disait, mais vous savez que vous respirez en même temps ? Alors,
- Elodie
oui,
- Aurélie
il y a des moments, ça fait exprès parce que c'est notre façon de se coordonner. Mais il y a d'autres, elles disent, mais non, mais même pendant le massage, vous respirez en même temps. OK. Et voilà, donc on a vraiment... Et pour nous, c'est aussi assez puissant, en fait, de le donner. Ce n'est pas un truc... Je ne sais pas comment dire, mais c'est assez fort. Parfois, on est aussi pris par les émotions du truc. C'est vraiment un chouette espace qu'on adore.
- Elodie
Alors, je vais quand même poser cette question, même si... en regardant tout ce que tu viens de dire, en écoutant tout ce que tu viens de dire, ça me paraît un peu superficiel, mais je la pose quand même. Comment tu sais que Fanny, c'est ton amie et pas juste une collègue de travail ?
- Aurélie
Oui, c'est une évidence. Oui, évidemment. Je crois aussi que... J'ai toujours un peu su... Il n'y a pas longtemps, on a eu un petit... je ne sais pas si on peut appeler ça un désaccord ou quelque chose, quelque chose que je lui ai dit l'a blessée et elle me l'a dit tout de suite. Et ça, franchement, c'était déjà exceptionnel. J'ai trouvé ça tellement bien. Et puis du coup, ça m'a fait aussi réfléchir. Ça m'a fait me dévoiler encore un peu plus aussi à elle. Et puis, il n'y a pas longtemps, on s'est fait aussi une belle déclaration d'amitié. C'est elle qui l'a fait, pareil, dans un contexte un peu particulier, mais peu importe le contexte. Mais voilà, où elle m'a vraiment dit, tu sais que tu peux compter sur moi, toujours.
- Elodie
C'est trop émouvant. Je rebondis sur cette expression déclaration d'amitié. Faisons des déclarations d'amitié. Non,
- Aurélie
mais... parle aussi, j'en ai quelques-uns comme ça dans ma vie, des coups de cœur amical, des coups de foudre amical, Fanny, c'est... Et encore que je trouve que ça s'est fait quand même progressivement, en fait, ça s'est fait insidieusement, vraiment, parce qu'on a commencé à travailler ensemble et hop, tiens, mais en fait, on est amis. Mais en fait, c'est tellement précieux. Puis je pense qu'on est vraiment... Enfin, on s'envoie des messages, pas tous les jours, mais pas loin. Et puis, dès qu'on n'a pas de soins pendant quelques temps, on est là, ah mince, on ne se voit pas pendant deux semaines. Non, on est vraiment… Oui, c'est hyper précieux comme amitié pour moi.
- Elodie
Ok. Comment tu aimerais voir cette amitié évoluer ?
- Aurélie
Qu'elle perdure le plus longtemps possible. Je ne sais pas trop quoi dire d'autre. Oui, peut-être qu'on passe le pas de se rencontrer avec nos enfants. On s'en parle tout le temps. Et finalement, elle, elle a vu mes filles. Moi, j'ai dû voir sa grande, mais je n'ai pas vu toute sa tribu. Donc, ça serait chouette qu'on ait un temps. Et puis, il n'y a pas longtemps aussi, on s'est dit non, mais il faut qu'on s'accorde. Parce que c'est ce que je disais un petit peu plus tôt, on n'a pas vraiment de temps, on ne travaille pas ensemble. Et donc, ça serait aussi trouver un temps à se dédier pour toutes les deux. On l'avait prévu en janvier, finalement, ça ne s'est pas fait. On devait aller se faire un petit hamam, là. Ça ne s'est pas fait. Voilà, les plannings sont chargés, les microbes sont arrivés par là. Là, ça ne m'a pas beaucoup... J'espère qu'on arrivera à trouver un moment. En tout cas, je fête enfin, parce que j'ai eu 40 ans l'été dernier, mais j'allais té en fin.
- Elodie
Les 184 sont les meilleurs, évidemment.
- Aurélie
Évidemment. Comme j'allais té, comme j'étais encore fatiguée, je n'avais pas du tout envie de fêter ça à ce moment-là, donc j'ai décidé de le faire au mois de mai, cette année. Et du coup, Fanny fera partie aussi de cet anniversaire. Donc voilà, de la voir aussi. Et puis aussi qu'elle réponde présente à cette invitation. Finalement, c'est encore une belle démonstration comme quoi on était amies, pas que dans l'entreprenariat.
- Elodie
Alors, avant qu'on clôture cet épisode, quel message tu aimerais transmettre à Fanny ?
- Aurélie
Je t'aime d'amour, famille ! Elle le sait, elle le sait. Ben non, mais je voudrais qu'elle continue d'être la femme solaire et battante qu'elle est pour elle, pour les doulas, pour les familles. Enfin, voilà. Je souhaite une longue vie à nosquelles sont... Son nom, c'est Donadoula. Vous pouvez la trouver aussi sur Insta. Ouais, voilà.
- Elodie
OK. Et oui, est-ce que toi, on peut suivre tes activités, ton actualité ?
- Aurélie
Eh bien, donc moi, c'est Lily Louvre. Donc sur Insta, c'est Lily-8, là. Louvre et 2-8. Voilà, ce n'est pas très simple, mais voilà. En tapant Lily Lou, vous me trouvez, je pense, facilement. Et j'ai un site internet, lilylou.fr, où vous pouvez retrouver toute mon offre et mes actualités.
- Elodie
Super ! Merci beaucoup Aurélie.
- Aurélie
Merci Élodie.
- Elodie
C'était l'épisode 44 du podcast Gang de Copines. Merci de l'avoir écouté. J'espère que Fanny va aimer cette surprise et que vous qui écoutez, vous avez aussi apprécié. C'était doux, c'était beau. c'était simple et touchant. Dans les mots et la voix d'Aurélie, on sent toute la bienveillance, tout l'amour qu'il y a entre elle et Fanny. D'ailleurs, j'aime trop cette notion de déclaration d'amitié et je propose qu'à la place ou en plus des cadeaux qu'on peut faire à nos amis, on partage aussi des déclarations d'amitié, un peu comme un cadeau qu'on leur offre. Si toi aussi tu as aimé cet épisode, il y en a plein d'autres à découvrir sur toutes les apps de podcast, Spotify, Deezer et aussi sur Youtube. Je partage aussi du contenu autour de la sororité et du féminisme sur Instagram. Le compte c'est gangdecopinespodcast et potes ça s'écrit comme une pote. A bientôt !