- Speaker #0
Et normalement, j'aurais dû me faire baptiser en 2020. Et là, le Covid a tout retardé. Et je me suis fait baptiser le dimanche 31 mars 2024, le dimanche de Pâques. C'est très symbolique. C'est une très belle messe.
- Speaker #1
Gueule cachée, ce sont des personnes qui racontent ce qui ne se voit pas et qu'on ne veut pas toujours entendre. Cet épisode s'intéresse à la place de la foire dans le récit de vie. Pénélope a accepté de partager son histoire. Au revoir. On se rencontre à l'aumônerie de l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard en région parisienne. C'est un jour difficile. Cela fait trois ans que Pénélope est là. Des hauts, des bas et un baptême reçu l'an dernier. Elle raconte.
- Speaker #0
Pendant le confinement, je suis restée chez moi. Je me faisais des fausses attestations pour sortir parce que je ne supportais pas de rester chez moi, seule, enfermée entre quatre murs dans un 30 mètres carré. Et je me sentais complètement inutile pour la société. Je voyais qu'il y avait ce qu'on appelle l'école blanc et l'école bleue. Et il y en a qui allaient quand même travailler malgré la maladie et tout. Et là, je me suis dit, non, je suis complètement inutile, je ne sers à rien. En plus, dans mon travail, je n'avais pas énormément de choses à faire, ce qui fait que j'avais encore beaucoup de temps libre. Alors je jouais sur ma Switch et j'étais payée quand même. Il y a même des jours où je n'avais vraiment aucun travail à faire. Je n'avais rien à faire. Et donc je jouais toute la journée sur ma console en écoutant France Info qui faisait jour par jour le deuil du nombre de morts, du nombre de personnes en situation de réa. Et ça m'a fait très mal. Et c'est là que j'ai eu mes premières idées. Et je me suis dit, je ne sais rien, il faut que je dégage d'ici, je n'ai pas ma place sur cette terre, on est déjà trop nombreux, on est 8 milliards, donc de toute façon, je n'ai pas ma place ici. Donc, à la suite du confinement, j'étais mal, toujours, même si le confinement a été terminé. On m'a dit le confinement est terminé, c'est bon, tu peux rentrer chez toi, il n'y a plus de problème. Le Covid, maintenant, ça va être une maladie comme une autre, ça va muter comme la grippe et tout. Donc, il n'y a plus de danger, on a des vaccins, on a trouvé ce qu'il fallait. Mais moi, ça m'est resté, les idées suicidaires, elles ont continué à tourner dans ma tête. On m'a conseillé d'aller voir un psychologue. Enfin, un psychiatre, au début c'était un psychiatre. Première rencontre avec le psychiatre, c'était au centre COSEM de Miromenil à Paris. Il m'a dit, si vous avez mal vécu le confinement, c'est parce que vous n'étiez pas chez vos parents, que vous n'avez pas de petit ami, point barre. Elle m'a donné un antidépresseur, elle m'a dit, vous reviendrez dans trois semaines pour qu'on évalue ça. Je suis sortie de chez elle et je suis retournée voir ma généraliste et je lui ai dit c'est pas possible ce qu'elle a fait, je veux pas de ça. Ma généraliste m'a dit que c'était un traitement assez léger, donc que je pouvais le prendre. Je l'ai pris, mais je voulais avoir un suivi psychologique en fait. Du coup j'ai regardé sur internet, du côté de la psychiatrie publique, qu'est-ce qu'il y avait. Et c'est là que j'ai connu Villevraar. Je suis tombée sur un site qui s'appelait Villevraar, je me suis dit tiens qu'est-ce que c'est que ça. Et j'ai regardé. Et ça m'a semblé intéressant pour moi. Et je me suis dit, je me verrais bien là-bas. Je suis allée au CMP, le centre médico-psychologique, où ils m'ont dit que j'avais besoin d'un suivi psychiatrique et psychologique. Ils m'ont conseillé une psychologue et ils m'ont proposé un psychiatre aussi. Donc pendant plus d'un an, j'ai pris tous les antidépresseurs que mon psychiatre me donnait, mais ça ne passait pas, j'avais toujours des envies suicidaires. Je ne pouvais plus, je ne dormais plus la nuit. Le week-end, je me levais à 15h, je n'avais plus la force de rien faire. Je ne faisais que des pâtes à manger, je me nourrissais mal, je ne prenais pas soin de moi. J'étais vraiment dans un état déplorable, ça n'allait pas du tout. Et mon psychiatre m'a dit un jour, il faudrait qu'on mette en place un autre traitement, mais qui nécessite un suivi médical permanent pour voir si tout convient ou pas. Et c'est là qu'il m'a parlé de Villévrares. Moi, je lui ai dit, je ne veux pas aller chez les fous. Et bon, je ne sais pas s'il a apprécié sur le moment. Et finalement, je suis allée à Villévrares le 3 décembre 2021. Je suis arrivée une première fois au CAC. Le centre d'accueil et de crise, c'est les urgences adultes. Et là, ils ont tout de suite vu que j'étais en dépression sévère. Ils m'ont donné des médicaments. Ça s'est arrangé un peu, mais pas tellement. Ils m'ont fait sortir au bout d'un mois et demi. Je suis sortie. Et le week-end qui suivait, je suis tombée en pleurs complètement. J'ai appelé mes parents et je leur ai dit, c'était un lundi matin, je leur ai dit, je suis incapable de retourner travailler. Je ne peux plus, je ne peux plus, je ne peux plus. Et ils m'ont dit, retourne au CAC et va leur expliquer. Alors je suis retournée au CAC, je vais à mon psychiatre. Et je lui ai dit, docteur, ça ne va pas, je ne suis pas bien. Et il m'a dit, justement, on a gardé un lit pour toi. Je ne le croyais pas. Et effectivement, s'il y avait un lit, je ne sais pas s'il avait déconné ou pas, mais il y avait vraiment un lit pour moi. Et donc, du coup, je suis restée là-bas encore un mois et demi. Je suis sortie avec de l'anafranil. On m'a dit que c'était l'antidépressant le plus puissant sur le marché. Ça m'a un peu calmée, mais pas tellement. Et entre-temps, j'ai déménagé. De nez et plaisance, je suis arrivée à Noisy-le-Grand. Et à Noisy-le-Grand, après avoir emménagé un petit peu, au bout de quelques jours, j'ai fait une tentative de suicide par ingestion volontaire de médicamenteuse. Mais je ne m'en souviens pas du tout. Je n'ai aucun rappel de ce qui s'est passé ce jour-là. Je sais très bien ce que j'ai fait le matin. Je me rappelle très bien avoir appelé les pompiers en leur disant que je n'étais pas bien. J'étais au sol, je criais au secours. Et ils m'ont trouvé là. Ils m'ont dit qu'est-ce que vous avez madame ? Et puis je n'ai pas su leur répondre. Et ils m'ont dit, si vous ne répondez pas, on ne va pas pouvoir vous aider. J'étais incapable de leur répondre. Ils m'ont emmenée à Saint-Camille, l'hôpital d'où j'habitais. Je suis restée trois jours aux urgences. Et après, ils m'ont renvoyée au CAC, à Villévrard. Et au CAC, on m'a dit, on va t'envoyer dans une unité plus adaptée à ton besoin. Et c'est là que je suis arrivée dans un autre pavillon, une autre structure à tournesol. J'ai passé 5 mois en chambre d'isolement parce que je fuguais tout le temps, j'escaladais le grillage. Au début ça faisait rire les soignants parce que j'arrivais pas à escalader le grillage. Et puis au fur et à mesure avec ma dextérité j'ai réussi à le grimper et je m'enfuyais, je courais. Et eux ils étaient avec la voiture, ils m'attendaient à la sortie de l'hôpital, ils m'ont ramenée. Et il y a une fois, j'ai fait ça, j'ai couru, je suis sortie de l'hôpital, ils ne m'ont pas vu sortir. Je me suis retrouvée dans la rue et je me suis assise par terre et j'étais incapable de bouger, je ne pouvais plus rien faire. Et il y a un soignant qui avait pris la voiture, qui remontait toute l'avenue Jean Jaurès, près de l'hôpital, pour me chercher. Il m'a trouvée, il m'a dit... dit, alors Pénélope, qu'est-ce que tu fais là ? Et je ne sais pas ce qu'il lui répond. Et il m'a dit, viens, je te ramène au pavillon. Je lui ai dit, non, non, je ne veux pas. Ils étaient deux soignants. Ils m'ont pris de force. Ils m'ont balancé dans la voiture. Ils m'ont dit, on retourne au pavillon, on retourne. à tournesol et tu vas être vu par un médecin. Je suis retournée en chambre d'isolement. J'y suis restée 5 mois. Je suis restée 5 mois en chambre d'isolement avec des fois quelques temps de sortie. Mais je les utilisais toujours pour fuguer. Ça les dérangeait pas mal. Maintenant, je suis dans une chambre double. Je me sens mieux. Mais j'ai toujours les idées suicidaires. J'avais prévu de me suicider aujourd'hui parce que ça fait trois ans pile que je suis en psychiatrie. Et parce que je n'ai plus le droit aux indemnités journalières de la Sécurité sociale, puis ça s'arrête au bout de trois ans. Donc du coup, maintenant, je me retrouve sans ressources pour vivre. Alors il faut que je passe devant la médecine du travail avant qu'ils aient évalué mon cas. Donc la MDPH m'a donné le droit d'avoir la H, mais il faut que le médecin la valide. Donc voilà, je suis dans l'attente du rendez-vous médical. Et ce n'est pas facile en ce moment. Je n'ai pas de date prévue de sortie. On voulait m'envoyer en famille d'accueil. C'est vrai que j'en avais exprimé la demande. Mais moi, je m'attendais à ce qu'ils m'envoient à 20 km ou 15 km d'ici, dans une famille pas très loin, nous y sommes, nous y le grand ou quelque chose dans ce coin-là. Maintenant, c'est carrément à 300 kilomètres. C'est à Aîné-le-Château, dans le centre. Et ils veulent m'envoyer là-bas, aller dans une famille d'accueil, parce qu'il y a un hôpital. On sera suivi aussi par l'hôpital, avec des activités à l'hôpital, des activités avec la famille d'accueil chez eux. Et des fois, je dis oui, je veux y aller. Et puis le lendemain, je dis non, je ne veux plus y aller. Pour l'instant, le médecin a dit que le projet était en stand-by.
- Speaker #1
Sous-titrage Soci Malgré l'itinéraire que tu décris, malgré ton inquiétude qu'on entend dans ta voix, on se trouve ici à l'aumônerie. Et je crois que c'est un lieu qui compte énormément pour toi. J'entends aussi que ce n'est pas un lieu qui gomme les difficultés. Comment tu as atterri ici ? Comment est-ce que tu as poussé les portes de cette aumônerie ?
- Speaker #0
Alors en fait, c'est quand je suis sortie en chambre d'isolement. Parce qu'en chambre d'isolement, je ne savais pas du tout qu'il y avait une aumônerie, ni une chapelle. Je ne m'en doutais absolument pas. Un jour, j'étais assise dans la salle télé. Et il y a deux personnes qui sont venues, Lionel et Marie, et qui m'ont dit, on fait partie de... de l'aumônerie de Villévrares, est-ce que vous voulez qu'on se parle un peu ? Puis j'ai dit oui, puis ils m'ont écouté, j'ai dit tout de suite d'emblée, est-ce que vous faites les baptêmes ? Et ils m'ont dit, oui bien sûr on fait les baptêmes, mais il faut rester un certain temps à Villévrares, parce qu'il y a une préparation à faire avant le baptême. Ils sont revenus la semaine suivante et j'ai dit, et pour mon baptême du coup, est-ce que je l'aurai ou pas ? Ils m'ont dit qu'ils allaient en parler avec Maria qui est l'aumônière, et Maria est venue me voir. Et elle m'a dit que oui, ils acceptaient de me faire le baptême. Donc à partir de là, je suis allée à la messe tous les dimanches. En fait, j'avais commencé à faire le catechuména au Mans. Ça se passait très bien, j'étais avec des adultes en fait. Il y avait une personne par exemple qui voulait se faire baptiser pour être mariée en robe blanche. Il y avait une autre personne qui était musulmane mais qui voulait se reconvertir dans le christianisme. Il y avait deux, trois autres personnes, on était un petit groupe. d'une dizaine de personnes à vouloir se faire baptiser. Donc on avait une fois par semaine, on faisait la lecture de la Bible un peu, et puis il y avait un prêtre qui nous expliquait un peu comment ça fonctionnait, qui était Dieu, qui était Jésus, toute son histoire en fait. Mais bon, j'ai déménagé, je suis arrivée sur Paris et je n'ai pas repris. Parce que je me suis dit, je n'ai pas envie de tout recommencer à zéro. Parce que j'avais drôlement bien avancé au moins. Et normalement, j'aurais dû me faire baptiser en 2020. Et là, le Covid a tout retardé. Et je me suis fait baptiser le dimanche 31 mars 2024. Le dimanche de Pâques. C'est très symbolique. C'était une très belle messe. Et je remercie encore mon père de m'avoir fait cet honneur, de m'avoir donné confiance et d'avoir accepté de me faire baptiser. Et ça, c'était très important pour moi. Je voulais absolument me faire baptiser pour me rapprocher du Seigneur. Parce que j'ai un frère jumeau qui a failli mourir à la naissance, mais il s'en est très bien sorti, que Dieu le bénisse. Mais mes parents l'ont surprotégé parce qu'ils avaient tellement peur qu'il meure, qu'ils l'ont surprotégé. Je ne me suis pas sentie aimée. Et les jours où j'ai cru qu'ils voulaient m'abandonner, ils me renvoyaient de chez eux.
- Speaker #1
Pénélope, est-ce que dans cette demande de baptême, Il y a précisément une recherche d'être aimé de façon inconditionnelle. Est-ce que tu peux nous parler de ça en fait, de cette recherche d'être aimé ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Je considérais que mes parents ne m'aimaient pas. Alors je me suis dit, qu'est-ce qui me reste ? Mes parents ne m'aiment pas, je n'ai pas d'amis, je n'ai personne à qui me confier. Qu'est-ce que je peux faire ? Et là, je me suis dit, mais il y a Dieu, il y a Jésus. Pourquoi ne pas leur faire confiance ? Il faut que je me laisse guider par eux. C'est eux qui vont me dire ce qui est bien pour moi ou pas. Et là, je me suis sentie... je me suis sentie mieux dans ma peau et je me suis dit oui je vais être aimée par Dieu,
- Speaker #1
par Jésus comment est-ce que tu le ressens cet amour de Dieu ? est-ce que tu le ressens ? oui je le ressens par de l'apaisement tous les dimanches je vais à la messe maintenant et ça m'apaise beaucoup qu'est-ce que tu dirais de je retiens la question du pompier dont tu nous as parlé tout à l'heure qui t'a dit si vous ne nous dites pas ce que vous avez on ne peut pas vous aider est-ce que tu es en mesure de dire Seigneur voilà ce qu'il me faut Voilà ce dont j'ai besoin pour être aidée.
- Speaker #0
Non, ça je ne sais pas le faire. J'ai besoin qu'il se montre à moi. Je ne sais pas quoi faire de ma vie, je ne sais pas quel sens donner à ma vie. Et j'ai besoin qu'il me guide.
- Speaker #1
Alors comment est-ce qu'il se montre à toi ? Est-ce qu'il est présent grâce aux autres ? Par les autres ?
- Speaker #0
Oui, grâce aux autres. Parce que maintenant je les considère comme mes frères et sœurs. Et c'est vrai que j'ai un frère jumeau biologique, mais j'ai toute une famille autour de moi. Et maintenant, je fais partie de cette famille. Et ça, ça me tient vraiment à cœur. Je fais partie de la famille des chrétiens. Et ça me tient à cœur. Et c'est ce que mon père m'a dit quand il m'a baptisé. Il m'a dit Bienvenue dans ta nouvelle famille
- Speaker #1
Alors au mois de juin, tu as communié aussi pour la première fois. Qu'est-ce que ça représente le fait de faire sa première communion ici à l'aumônerie de Villivrar ?
- Speaker #0
Faire ma communion ici ? C'était une façon pour moi de me rapprocher du Seigneur, de lui montrer ma fidélité, de lui montrer que je croyais en lui et je veux faire ma confirmation. Et l'année prochaine, je me laisse du temps encore pour cheminer dans mon parcours de foi, à essayer d'aller à la rencontre de mes nouveaux frères et sœurs. Et voilà.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu penses, toi, avoir à donner justement à tes autres frères et sœurs en tant que nouvelles baptisées ?
- Speaker #0
Justement, je ne sais pas. Parce que je ne sais pas réconforter les gens. Je ne prends pas soin de moi. Alors je me demande comment je pourrais prendre soin de quelqu'un d'autre. Voilà, je ne sais pas.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des figures dans l'Évangile autour de Jésus, par exemple, qui t'inspirent particulièrement ? Est-ce qu'il y a une personne de l'Évangile ? que ce soit le Christ, que ce soit Marie, l'un de ses disciples. Est-ce qu'il y en a un qui t'inspire en particulier ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr, la Vierge Marie. Quand je fais mes prières, je passe par elle et je lui demande de demander à Dieu. Tous les soirs, je fais ma prière. Je pratique à ma manière. Je vais à la messe tous les dimanches. Je vais autant d'accueils, autant de prières tous les mercredis après-midi. Et tous les soirs, avant de me coucher, je prie. Je demande à Marie de m'aider, à me guider sur le bon chemin.
- Speaker #1
Est-ce que ta foi t'apporte du réconfort ?
- Speaker #0
Oui, oui beaucoup, oui. Elle m'apaise parce que je sais que je ne suis pas toute seule. Et comme je l'ai écrit dans une chanson, on a fait un clip sur Youtube, on est deux à affronter la vie. Je sais que le Seigneur est avec moi. Et il va me guider sur les pas de la réussite.
- Speaker #1
Concrètement, tout à l'heure, tu parlais de tentatives de suicide. Est-ce que dans ces cas-là, tu penses à tourner vers le Seigneur ou ça n'a pas sa place ?
- Speaker #0
dans ce passé je sais très bien que le suicide c'est une mauvaise pensée et que c'est pas bien je sais mais c'est c'est c'est involontaire je peux pas me retenir j'ai des impulsions comme ça de fuguer de l'hôpital d'aller me scarifier Et là, quand je fais ça, je sais que ce n'est pas bien, je ne pense pas au Seigneur. Et c'est qu'après, je me dis, mince, mais je n'aurais pas dû. Je n'ai pas le droit de faire du mal à mon corps. J'ai fait cinq tentatives de suicide. Elles ont toutes raté. Je me suis retrouvée à l'hôpital. On m'a ramenée à Villévrard. Et on m'a dit, c'est parce que ton heure n'est pas encore venue, que tu as encore des choses à faire ici sur Terre, que ta mission n'est pas terminée. Et c'est pour ça que je n'arrive pas à me suicider.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu dirais, toi, Pénélope ? De l'amour de Dieu pour toi ?
- Speaker #0
J'espère qu'il est très grand. J'espère. Mais je ne suis pas à sa place. Moi, j'ai foi en lui. J'ai foi en lui.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu lui demandes tous les jours ?
- Speaker #0
De guérir. De sortir de la dépression. De la schizophrénie. De reprendre une vie normale. Une vie que j'avais avant le Covid. De reprendre un travail. D'avoir un autre logement. De trouver un conjoint, d'avoir des enfants, d'avoir une vie de famille, comme tout le monde. Et je sais que je n'y arriverai jamais. Et ça me rend triste.
- Speaker #1
Est-ce que croire te procure de la joie ?
- Speaker #0
Oui. Ça m'a surtout procuré du réconfort. Surtout du réconfort. Parce qu'on est deux à affronter la vie. On n'est plus tout seul, on est deux. Je sais qu'il est à côté de moi. Il est à côté de moi et il va m'aider. à faire les bons choix. J'ai confiance en lui. J'ai confiance en lui, oui.
- Speaker #1
C'était Gueule cachée, épisode 7, Pénélope.
- Speaker #0
On est deux à affronter la vie. Je sais que le Seigneur est avec moi et il va me guider sur les pas de la réussite.
- Speaker #1
Une création de Laetitia Forgeaud d'Arc, en partenariat avec l'OCH, l'Office chrétien des personnes handicapées, et la revue Ombreuse et Lumière. Un immense merci à Pénélope, une création musicale de Marine Anger, et tous les épisodes à retrouver sur vos plateformes préférées ou sur mon site internet laetitiaforgeaudarc.com.