48 - César Leblic, artisan designer autour du carreau de ciment cover
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Histoires d'Artisans

48 - César Leblic, artisan designer autour du carreau de ciment

48 - César Leblic, artisan designer autour du carreau de ciment

31min |18/04/2024
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48 - César Leblic, artisan designer autour du carreau de ciment

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31min |18/04/2024
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Description

Dans ce deuxième épisode avec César Leblic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l’impact carbone du matériau principal du carreau de ciment : le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu’il va développer ! Belle écoute ! 


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

César Leblic - César Bazaar

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Histoires d’Artisans

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Le Carnet des Innovations

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoires d'artisans. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoires d'artisans est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d'artisans. Dans ce deuxième épisode avec César LebBlic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l'impact carbone du matériau principal du carreau de ciment, le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu'il va développer. Belle écoute ! Donc César, tu es artisan designer autour du carreau de ciment.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aime même bien dire des fois artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment. Mais c'est trop long. Au Maroc, ils disent carleur mais je ne sais pas si on dirait le même terme en France. Tu peux dire ce que je t'inspire, tu vois. Le clown du carreau.

  • Speaker #1

    Le saletain banquier du carreau.

  • Speaker #0

    C'est ça, le rigolo du carreau.

  • Speaker #1

    Oh, ça sonne bien, ça.

  • Speaker #0

    Donc, ouais, non. Artisans, bien sûr, mais... Enfin, tous les artisans le savent. Maintenant, des fois, je me sens presque plus communiquant. Instagrammeur, cartisan, ça dépend des jours. Il y a vraiment de tout. Après, je fais beaucoup de R&D. J'ai quand même un passif d'ingénieur dans les jeux vidéo. Ingénieur, c'est plus bas niveau, un peu, dans les trucs de geek. Donc j'ai quand même une approche toujours un peu technique et geekos des trucs. C'est pour ça, c'est pas pour me la péter, mais c'est parce qu'il y a plus de facettes que juste faire de l'artisan autour des carottes cinémas. Parce que le but, c'est vraiment aussi de tirer la métaphore du carottes cinémas le plus loin possible. Et voir toutes les choses qu'on peut faire, même juste en utilisant la technique, à la fin en ne faisant plus de carreaux de ciment. Genre, par exemple, les carreaux de papier. OK, il y a du ciment encore dedans. Mais j'ai fait des carreaux d'amidon, des carreaux de riz, je ne sais pas si tu as vu. Incroyable.

  • Speaker #1

    Tu dis vulgache encore !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache ?

  • Speaker #1

    Oui !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache. Alors ça, on en parlera après.

  • Speaker #1

    C'est pour plus tard dans l'épisode. La première question étant, pour remettre le contexte, est-ce que tu peux nous raconter ta rencontre avec ce métier ?

  • Speaker #0

    Ma rencontre avec ce métier, alors c'est plutôt ma rencontre avec ce médium, parce que ce métier, c'est devenu un métier très progressivement. Au départ, je ne voulais jamais que ça devienne un métier, ça devait être juste un loisir. J'étais sur une table en carreau de ciment avec des copains à déjeuner. Et c'était un mercredi, moi j'ai jamais travaillé les mercredis. Les mercredis je faisais des travaux manuels, des machins, donc j'étais dans le studio photo d'un ami, qui m'a d'ailleurs beaucoup aidé dans mon entreprise, et sûrement que j'y étais allé pour couper du bois, bricoler un truc, et je lui ai dit, ah mais tiens c'est marrant les carreaux de ciment, comment on fait ça ? Et donc là les deux igotos s'esclaffent et se moquent de moi, en disant, ah César qui fabrique toujours plein de trucs et change le patient tous les deux mois, fallait voir mon appart de 30m2, c'était rougi et plaie à l'époque quoi. Et ils disent maintenant tu vas faire des carreaux de ciment. Donc je regarde une vidéo YouTube, je vois du coup des gars au Maroc qui font des carreaux, je fais ah ouais c'est génial ! Comment ils font ça ? Et je me dis, j'ai trop envie d'en faire. Et le fait qu'ils soient un peu moqués de moi, et puis parce que la technique était un peu intrigante, j'ai commencé à faire du chaos. Donc c'est comme ça que ça a un peu commencé. Après, j'ai trouvé une technique indienne dont je me suis inspiré pour le faire. J'ai commencé à acheter un sac de ciment et du sable que j'ai rapporté dans mon appart de 30 mètres carrés au 4ème étage à Paris. Là, j'en ai foutu partout. Pour ceux qui font de la couture, ils savent déjà qu'on en fout partout. Je faisais de là. La sérigraphie dans mon appart, je faisais n'importe quoi. Ma douche, c'était une cabine de peinture. Et là, le ciment, c'était la fin. Comment tu laves tes trucs ? Donc, à ce moment-là, mon boulot d'ingénieur dans les jeux vidéo me fatiguait. J'étais sur une mission chiante. Au cours de couture, un pote me dit, il y a des super ateliers qui s'ouvrent. Tu devrais trop postuler. Et j'ai dit, OK. En fait, au début, j'étais dans mon atelier. Je bossais, je codais mon petit jeu vidéo. Puis à la pause-déjeuner, je jouais le week-end. Et le mercredi, je faisais mes carottes ciment. m'amuser. Vraiment, c'était plus une recherche, c'était une exploration vraiment personnelle. Je disais bien, mais genre, jamais je ferais ça, de faire ça toute la journée, faire des carreaux de ciment, genre l'enfer, enfin, non, non, et puis j'ai pas envie d'en faire un business, si j'en fais un business, ça va me rendre malheureux, parce que, alors que ça reste un loisir, ça restera un plaisir. Ça s'est adhéré vrai pendant très longtemps, et depuis quelques temps, ça devient un plaisir, mais on en parlera, on dira pourquoi, justement parce que j'en ai fait autre chose que faire des carreaux de ciment. Et voilà, voilà ma rencontre avec le métier. Elle a été du coup... sur une table en carreau, et puis après, j'ai glissé progressivement là-dedans. À un moment, j'ai voulu m'en extirper, un peu comme des sables mouvants, un peu comme un engrenage, tu vois, un engrenage dans lequel il faut vraiment être idiot, ou naïf, peut-être les enfants, mais tu mets ton doigt volontairement dans un engrenage, bon, à un moment, ta main commence à être prise, et là, je me suis dit, je vais l'enlever. Mais là, j'avais mis trop d'énergie déjà, trop d'honneur. Beaucoup trop d'honneur parce que mes parents n'ont pas sauté au plafond quand je leur ai dit Oh, je m'amuse à faire des carreaux de ciment, peut-être que j'aimerais… J'ai pris un atelier pour faire ça, ça ne les a pas rendus super heureux. La plupart de mes amis se sont foutus de ma… ...la gueule, comme je disais, et mon amoureuse a toujours été derrière moi. Et puis en fait, ce qui est drôle, c'est que c'est souvent les inconnus qui t'encouragent plus que les gens qui sont censés t'aimer au départ. Et puis du coup, j'avais mis trop d'honneur, et trop d'argent et trop d'énergie, donc j'ai décidé que tout mon corps irait dans cet engrenage, pas que ma main. Et maintenant que mon corps a été mal axé, mal axé, parce que l'engrenage a tourné, tourné, je suis devenu une patte incroyablement... douce et heureuse et molleuse, un petit pain brioche une toute tête et brioche toute mignonne et ça c'était il y a combien de temps ? faudrait que je révise mes dates mais c'était il y a pas si longtemps c'était il y a, on est en 2024 dit-il en regardant sa montre en fait c'était il y a deux ans et demi trois ans que j'ai commencé à m'y intéresser deux ans et demi que j'ai pris mon atelier un petit peu plus et que je commercialise Un an et demi. Ah oui, j'ai beaucoup fait de recherches, j'ai décidé de commercialiser il y a un an et demi, c'est ça ? Ouais, ça devait être. Où j'ai dit, ok, officiellement, je commercialise, et voilà, c'est tout. exponentielle, mais ça ne fait que grandir. Je ne parle vraiment de rien, c'est tout petit et tout. Mais c'est super chouette et je rencontre des gens, il y a des gens super qui m'ont fait confiance et ils ont bien eu raison, ils ne le regrettent pas. Il y a de plus en plus de beaux projets qui arrivent. C'est trop cool.

  • Speaker #1

    Et ça fait une très bonne transition justement sur, tu parles de commercialisation, on en parlait en off, tu as plusieurs types de commercialisation. Aujourd'hui, sur quel type de projet tu travailles ?

  • Speaker #0

    Tout. Moi, je peux tout faire. Tout. Non mais en plus c'est vraiment ça, je sais pas si on en parlera, alors j'en parle maintenant, moi je me définis comme un laboratoire autour du carreau de ciment, pas du tout comme un simple, un simple ce n'est pas simple, mais comme juste un atelier de carreau de ciment, dans le sens où j'ai un médium, j'ai ramené un médium en France, en région parisienne et un savoir-faire et je le fais extrêmement bien, enfin j'ai un degré de finition et de perfection qui est genre, c'est pas pour me jeter des fleurs mais parce que je suis un psychopathe. assez incroyable même comparé à la plupart des fabricants. Et l'idée, c'est maintenant de dire, OK, qu'est-ce qu'on va faire avec ce truc-là, ce que je sais faire ? Donc en plus, j'ai appris au Maroc, j'ai noué presque, on pourrait dire, eu des amitiés au Maroc avec un fabricant de carreaux de ciment qui m'a beaucoup apporté, qui m'a aidé à les derniers détails où je ne m'en sortais pas, qui m'a aidé à les craquer, etc. Et donc du coup, je fais de tout. C'est-à-dire, je fais du carreau que je vais vendre à l'unité comme une œuvre d'art parce que si tu viens faire des carreaux de ciment chez moi, Tant que ça prend à faire, et tu verras que même une sérigraphie, c'est plus rapide à faire, donc quand tu traduis le travail d'un artiste teinté dans la masse dans un carreau de ciment, c'est un super beau travail, c'est une œuvre d'art en soi, c'est un cadre en soi, ça suffit à accrocher un mur. Je vais aller de ça à faire de la petite surface, donc je fais beaucoup de créances, parce que j'ai une capacité limitée de production, je suis lent, enfin je ne suis pas lent, c'est juste que je suis tout seul, donc je ne fais pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et que la technique est lente.

  • Speaker #0

    La technique est lente, donc du coup je produis un mètre carré, c'est deux jours de production. de vraie journée où je vais pas faire de... Et sans parler du temps de séchage, de la mise en carton, de tout ça. Donc je fais beaucoup de crédence, je travaille avec plein d'artistes. Alors il me semble que c'est une quarantaine d'artistes, mais César Bazar tient bien son nom. Je ne tiens pas très bien toutes mes listes, mais je travaille avec plein d'artistes. Et s'il y a des artistes qui veulent travailler avec moi, encore une fois, il ne faut pas hésiter. C'est vraiment, moi, l'idée, c'est d'être ouvert. C'est d'être un laboratoire et donc d'être ouvert, de traduire l'art des gens en carottes ciment. Donc j'ai plein de collections différentes et puis j'en sors tous les mois quasiment. Et après, si c'est de la grosse commande, je travaille avec mon partenaire au Maroc qui m'a appris le métier. C'est genre... Le moins que je puisse faire, c'est de bosser avec lui, qui bosse super bien. C'est un Marocain, c'est une entreprise marocaine, je tiens à le dire, c'est pas moi qui ai une mainmise, c'est pas du néocolonialisme, comme on a pu me le dire, ce genre de choses. Et du coup, en fait, on a les mêmes pigments, on travaille avec les mêmes dosages. Donc moi, si jamais t'adores mes carreaux, mais t'en veux 25 mètres carrés, pour moi, ce sera peut-être trop long, et puis pour toi, ce sera sûrement trop cher, donc on peut le faire faire au Maroc. Donc voilà, je fais aussi de ça. Je fais aussi beaucoup d'ateliers. Et les ateliers, alors je fais des ateliers grand public pour initier à la fabrication. Alors le public, c'est souvent des gens qui aiment le do-it-yourself et tout, c'est vraiment un peu comprendre qu'un objet du quotidien, sur lequel tu n'as jamais trop prêté attention, en mode, c'est du carrelage, j'aime bien le carreau de ciment, c'est joli, tout le taf que c'était derrière. Alors ça, ce n'est pas pour me laper, ce n'est pas pour faire mon poète, mais c'est vrai, je pense que c'est vraiment un réenchantement du monde, encore plus aujourd'hui où on ne traverse pas forcément des temps pleins d'espoir. Ou savoir comment les choses sont faites, par qui, comment, savoir qu'en fait il y a beaucoup de travail derrière des trucs, ça impose un certain respect, une certaine magie, un peu un réenchantement du quotidien je trouve, en sachant comment les choses sont foutues. C'est ça mes ateliers, et les gens font 2-3 carreaux, t'as vu je suis très bavard, je leur raconte plein d'histoires. C'est vraiment des chouettes moments, j'essaie de ne pas en faire trop, pas de venir à une usine, parce que je suis plein, je suis un peu victime de mon succès, il faut s'y prendre à l'avance pour venir, je suis plein souvent trois mois à l'avance, mais j'essaie d'en faire pas trop pour pas être épuisé et être là, mon maman, tu fais ça, tu mets ton sable, que ça reste bien pour tout le monde. J'accueille aussi des scolaires, j'ai accueilli des petits, les collègues. Les classes secpa du collège de Pantin, ils avaient une journée où ils ne pouvaient pas participer au truc où les autres participaient, du coup ils sont tous venus, ils tirent un peu la gueule en rentrant dans l'atelier, ils sont sortis parce qu'ils étaient là genre c'est quoi cet endroit quoi, on emmène où ? Ils étaient trop heureux, c'était vraiment génial. Et depuis, j'ai postulé pour avoir le pass culture, parce que là, du coup, le collège a dû payer avec ses propres deniers. Et le pass culture, après sept mois d'études de dossier, m'a refusé. Donc là, la directrice de l'établissement essaye de revenir cette année, mais elle peine à trouver les fonds. Donc voilà, mais sinon, j'ai aussi bossé avec des écoles de design et aussi des lycéens, des animats, des co-responsables. Ils sont venus faire une journée de workshop. On a du coup... Vraiment, avec cette technique du carreau de ciment, on ne va pas rentrer dans les détails techniques, mais tu n'es pas obligé de mettre du ciment dedans, tu peux mettre plein d'autres choses, peut-être on en parlera après. Et donc, on a vraiment dérivé sur comment on pouvait fabriquer des moules avec du sable, des moules réutilisables, en utilisant la presse hydraulique. Enfin, on a fait des trucs vraiment chouettes, vraiment intéressants. et j'espère continuer à bosser avec eux et avec cette prof qui est assez incroyable. L'idée, c'est vraiment d'ouvrir à tout, et puis après, il y a la recherche en matériaux, qui n'avance pas assez au rythme que je voudrais, mais ça prend beaucoup de temps et puis ça coûte beaucoup d'argent. Comment on peut développer des matériaux différents avec cette technique ? Pourquoi pas utiliser des déchets ? C'est la grande mode, mais c'est aussi parce qu'on est entouré de déchets, donc essayer de les réintégrer pour faire des objets de design, c'est toujours chouette. Je suis lauréat du concours faire du pavillon de l'Arsenal. En 2021, je crois, si je ne dis pas de bêtises, ça m'a beaucoup aidé. D'ailleurs, je ne serai jamais assez remerciant envers le pavillon de l'Arsenal et Fer qui m'ont accompagné. J'ai été exposé en 2023, en septembre 2023. C'était une super expérience. Et donc, voilà, j'aimerais bien continuer à recevoir des étudiants, continuer à faire de la recherche. Malheureusement, je ne peux pas prendre des stagiaires pour deux semaines si les gens m'écoutent parce que c'est trop court. Mais des gens sur le temps long qui voudraient venir faire de la recherche en matériau, ça peut être intéressant. Et puis aussi, je fais du design d'objets. qu'est-ce que tu peux faire avec ces carreaux ? Et là, je travaille sur faire du mobilier. Et dans ma tête, je me dis que ça va être assez incroyable. Je ne sais pas si ça va marcher, mais moi, ça m'excite vachement ce que je vais faire. Je travaille sur utiliser le carreau de ciment comme élément structurel, pas justement comme un élément qui vient à venir recouvrir, qui va juste être ornemental, mais il va être structurel et ornemental en même temps pour faire du mobilier. Donc voilà, pour essayer de faire des nouveaux trucs. Il y a plein de trucs à faire. Et je suis sûr, et là, il y a encore des nouveaux trucs qui vont arriver. Là, j'aimerais faire des carreaux en sel. C'est ma nouvelle idée. J'étais à la plage. utiliser la cristallisation du sel sinon ça cristallise en quelque sorte pourquoi pas essayer tu vois les biquettes à la campagne il y en a qui lèchent leur pincelle donc ça j'aimerais ça c'est qu'une idée que j'ai eu dans ma tête sur la plage j'ai pas encore eu le temps de rechercher ceux qui veulent faire des startups et tout c'est le moment copiez-moi parce que moi je vais mettre du temps à le faire allez-y c'est le sel français dites que c'est green c'est bio ça va sauver le monde vous allez lever des fonds direct les gars vous pouvez non c'est pas dans la tech ah mais dans les nouveaux matériaux il n'y a pas des startups Je ne peux pas les citer. Il y en a beaucoup. Et qui font du green washing. Il y en a beaucoup,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qui utilisent des trucs qui ne sont pas forcément propres. Il y en a beaucoup. C'est quand même très à la mode d'utiliser des déchets, de le mélanger avec des trucs qui ne sont pas forcément clean, mais de focaliser sa communication sur le déchet en ayant abstraction des 20, 30, 40 de produits pétro-sourcés. On peut presque dire que le ciment, c'est pétro-sourcé. Ou la chaux. C'est quand même un truc que tu vas chauffer à 1000. 500 degrés pendant 36 heures. Donc, lâchez aussi. Bon, à partir de ce moment-là, qu'on ne dise pas que c'est naturel. Mais il y a beaucoup de gens qui utilisent, il y a beaucoup de matériaux, comme un soi-disant révolutionnaire, qui utilisent ça comme liant. Il y en a beaucoup aussi. Il y en a qui utilisent la résine, de la résine bicomposante. Et ils broient des déchets, ils font du terrazzo, des trucs comme ça. Et ils disent que c'est naturel. Comme je disais, ce n'est pas eux qui font le réchauffement climatique, mais ils contribuent au mythe. du matériau magique. Mais après, les entreprises, les banques, les Gary Lafayette, les je sais pas quoi, les gros, les Carrefour, ils adorent ça. Ils trouvent ça trop cool d'aller faire leurs revêtements, leurs trucs et tout ça, parce que ça leur offre une belle image. En tant que designer, on peut faire des trucs super beaux avec des déchets, en utilisant aussi des liens dégueulasses, mais que c'est un peu de notre responsabilité aussi d'être transparent. C'est le savoir, et c'est ça que je fais dans mes ateliers de carrémentation. Si tu sais ce qu'il y a et comment c'est fait, C'est ça qui t'aide à choisir ce que tu consommes, ce que tu ne consommes pas. Si tu sais que l'avion, ce n'est pas bien, ça pollue, etc. En tout cas, tu le prends en conscience. C'est déjà ça. C'est l'information qui va nous aider à changer notre rapport aux choses, à changer notre rapport à la consommation et tout. S'il y a des gens qui te font croire qu'il y a des produits miracles, ça fait reculer l'affaire.

  • Speaker #1

    Je voulais rebondir sur le fait que en étant en laboratoire, du coup, il y a pas mal de sujets de recherche, comme tu l'expliquais. Tu as un peu déjà parlé de tes sujets de recherche et de ce que tu avais envie de développer. Peut-être qu'on peut revenir sur est-ce que tu as un processus, justement, de recherche et d'innovation ? Déjà, elles te viennent d'où, toutes ces idées ?

  • Speaker #0

    De mes insomnies, depuis que je suis enfant. J'en parlais avec ma copine. Je suis très bavard, mais j'adore rien dire et rêver. Et j'ai des cahiers. Je fabriquais beaucoup d'armes. Dans ma tête, quand j'étais au collège et au lycée, parce que j'étais un grand enfant, je me vantais comme on pouvait fabriquer des espèces de fusils avec des bouteilles de gaz. des trucs à la Batman tu vois Batman ? j'ai été bercé par ça donc toujours bricoler des gadgets imaginaires dans ma tête, j'ai fait ça toute ma vie et donc là, faire des matériaux en plus on retrouve le côté ingénierie que j'avais dans l'informatique c'est plus de la rêverie et après voir comment on peut le faire en fait c'est de la rêverie mélangée à de la technique tu te poses la question de comment ça s'est foutu et à partir de là tu regardes comment tu peux faire ça Donc tiens, comment ça marche ? Si tu te poses la question de comment ça marche la sérigraphie, et après tu fais, ah mais attends, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier ? Par exemple, j'ai envie de dire là comme ça, à chaud, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier genre un espèce d'engrais, un truc qui ferait que les graines, elles germeraient, et donc du coup, à les endroits où tu sérigraphies, ça va faire... Voilà. Et bah tiens, par exemple, j'ai essayé de faire des carreaux comme ça avec des graines pour que ça fasse des motifs végétaux. Mais le problème, c'est que ça me prend beaucoup trop de temps de tester. Donc j'ai accordé une demi-journée à faire ça, puis ça me prend beaucoup d'argent, parce que je dois à chaque fois acheter plein de matos. Mais voilà, c'est plus des trucs comme ça. Le côté Instagram aide en plus, parce que je me dis, tiens, si je teste ça, je pourrais le montrer sur Insta, ça fera un peu du contenu, ça fera rigoler les gens. Et puis je pense que j'ai toujours bien aimé faire mon original et faire les trucs différemment des autres. Donc il y a toujours un côté où je cherche involontairement à faire différemment que les autres, avant même d'essayer de faire. Je pense que c'est ça, si tu veux faire ma psychologie. Mais j'aimerais bien aller chez le psy, en vrai. Si vous voulez bien m'acheter plus de carreaux, ça m'aiderait à gagner un peu plus d'argent pour aller chez le psy. Là, j'avoue, c'est encore... C'est un peu ric-rac. Et un bon 6 sur Pentance, si vous connaissez, je serais bien chaud. Mais pour parler de tout ça, ça me ferait du bien, je pense. J'ai aussi une fascination pour les trucs du genre le facteur cheval, pour des choses un peu fous.

  • Speaker #1

    Le facteur cheval.

  • Speaker #0

    Tous ces trucs-là, j'ai un gros vide existentiel, il faut dire la vérité. J'ai toujours cette attirance d'essayer de faire un truc plus grand, plus gros et tout.

  • Speaker #1

    Avec les carreaux de ciment, c'est compliqué quand même.

  • Speaker #0

    Si, attends, tu rigoles. Je pourrais faire mon alambra en carreaux de ciment. C'est vrai. Il faut que j'achète un petit terrain perdu au fin du truc. Je m'y mets maintenant. Faire ma tombe en carreaux de ciment, c'est quelque chose qui me travaille énormément.

  • Speaker #1

    Mais c'est évident.

  • Speaker #0

    C'est évident, mais surtout, c'est que tu n'en as qu'une de tombe. Alors, je suis là, il faut vraiment que j'ai la bonne idée.

  • Speaker #1

    Mais non, mais ça peut être un des business. J'ai rencontré, elle s'appelle Thouni. Alors, pas du tout, Lisa. Elle ne s'appelle pas Toonie, mais Toone. Vous pouvez la retrouver en tapant mosaïque avec un K. Toone, T-O-O-N-E. Une mosaïste qui est spécialisée dans la décoration de pierres tombales. Et du coup, elle utilise la mosaïque pour raconter l'histoire de la personne. Et en fait, c'est parti d'un désir de faire en sorte que ce lieu de commémoration pour les vivants soit un beau lieu et pas juste une pierre grise du somme. D'accord. T'as envie de tout faire et le laboratoire représente tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ça doit être un laboratoire, parce que je pense que c'est beaucoup plus intéressant, et pour les autres, et pour le monde, et pour la culture, et pour moi. Alors, je ne pense pas que les 5-6 gros vendeurs de carreaux de ciment de France m'écoutent. Mais si vous m'écoutez, vous sachez bien que je ne vais pas vous concurrencer. Je voulais peut-être un ou deux contrats par an. Mais c'est tout. Mon but n'est pas d'aller concurrencer le Roi Merlin. Enfin, voilà. Ce podcast s'appelle Histoire d'artisan. Mais c'est vraiment ça. C'est faire du lien. C'est qu'il y ait une histoire dans l'objet. Même quand je travaille avec le Maroc. J'ai un lien. Là, en Belgique, on fait toute une cuisine de 36 mètres carrés avec des carreaux. que du coup j'ai fait fabriquer au Maroc. J'ai un lien avec ces gens-là, avec ces clients. Ce ne sont pas mes amis, mais on a une vraie relation. Je leur ai raconté toute cette histoire, ils sont au courant de tout ça. C'est transparent. Je ne dis pas je vais voir avec mes petits gars au Maroc Je ne parle pas comme ça. C'est mes partenaires au Maroc. Et puis c'est les gens qui m'ont appris le métier, il faut dire les choses comme elles sont. Ça doit être un médium avec une histoire et plein d'histoires pour que ce soit intéressant. Sinon, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Donc tu nous expliquais que justement dans tes créations, tu collaborais beaucoup avec des artistes. Comment tu les rencontres ? Quelle est ta relation avec eux ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je leur fais passer un test. D'abord, ils doivent venir. Je leur donne une feuille forme à raisin. Et ils ont 20 minutes pour faire un dessin. Si ça ne me plaît pas, je les mets dehors.

  • Speaker #1

    C'est bon, on t'entend regarder. J'essayais de t'échivrer sur ton visage.

  • Speaker #0

    J'ai du mal à me faire poker face. Alors le principe de ces herbazas, j'espère que ce principe durera éternellement, c'est que l'artiste soit entièrement libre. Jusqu'ici, je suis allé voir très peu d'artistes, je crois que même aucun artiste, je crois qu'ils sont tous venus vers moi. Je me sens trop honoré, chanceux. C'était trop mignon. La première personne avec qui j'ai collaboré, j'étais inconnu au bataillon. Elle m'avait dessiné des carreaux alors que je ne savais encore même pas les faire bien. La mandarine bleue, je suis éternellement reconnaissant. C'est des gens, au début, qui m'ont fait confiance. Et puis après, les gens viennent vers moi. Et l'idée, c'est vraiment qu'ils aient, comme je dis, c'est un médium. Ce n'est pas juste un carreau de ciment. Et c'est de les laisser le plus libre possible. Alors même si... Je leur dis et ce serait quand même bien que ça se vende quand même. Ce serait quand même pas mal, mais fais-toi plaise, fais ce que tu veux. Genre, OK, tu as envie de faire des... Fais ce qui te plaît, tu es un artiste. Et par artiste, j'entends des designers graphiques, des... Alors, c'est très drôle. Souvent, les hommes sont des artistes. J'ai jamais bossé avec d'autres hommes que des artistes, mais les femmes, elles sont plus à dire, je suis designer graphique, je suis graphiste, je suis... tout ce que tu veux, elles ont plus de mal à s'auto-proclamer artistes, tu vois. Mais moi, je les appelle des artistes. Enfin, c'est clairement des artistes. Il y a même des gens, une ingénieure informaticienne qui, dans son temps libre, fait du dessin. Elle fait des trucs stylés, tu vois, on s'en fout.

  • Speaker #1

    On en parlait dans l'épisode avec Pauline Loctin, l'épisode...

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est un épisode...

  • Speaker #0

    Il est super stylé, celui-là.

  • Speaker #1

    Je sais que tu ne l'as pas écouté. Arrête de faire semblant. C'est l'épisode de février. Donc, toi, tu es l'épisode d'avril. Donc, c'était il y a deux mois. Et en effet, Pauline parle de ça et de ce truc de l'artiste femme. Et elle dit, moi j'ai déjà vécu, quand on parle d'artisanat d'art, on dit souvent que les femmes sont des petites créatrices. Et quand on parle d'artiste, on dit que les femmes sont des artisanes. Donc en gros, elles sont toujours, elles sont jamais à la bonne place pour être bien vendues, tu vois. Et pour être dans le statut qui est valorisé. C'est dingue.

  • Speaker #0

    Alors que moi, j'ai collaboré avec très très peu de mecs où j'étais en relation pour des collabs. Mais la plupart du temps, je crois que 100% c'est des artistes. Et des femmes artistes, je ne sais même pas si j'en ai...

  • Speaker #1

    Qui se trouvent femmes artistes ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, c'est ça que je veux dire. Ou sur sa carte de visite, ou sur son site internet, il y a écrit artistes. Peut-être 5, 10, 20% même. Donc c'est fou, mais c'est ça qui est cool aussi, le carreau de ciment, c'est un milieu d'hommes, c'est du ciment, c'est du béton, c'est de la maçonnerie, mais il n'y a que des femmes, 95% des gens qui gravitent autour, qui s'intéressent à ce que je fais, etc. C'est un public féminin, qui viennent à mes ateliers, c'est hyper rare que j'ai des mecs qui ont cette curiosité d'aller apprendre un truc qu'ils ne connaissent pas, de dire qu'ils ne connaissent pas. qu'elles ne comprennent pas. Après, je dis ça, moi, je suis un mec et je me rends compte que j'ai fait comme tous les mecs blancs de base. Des fois, je suis là à vouloir. J'ai fait un atelier de vitra et l'autre jour, je voulais lui dire mais tu ne penses pas que si tu utilisais cet outil, ce serait mieux ? Enfin, j'étais là genre je suis exactement comme tous les...

  • Speaker #1

    Tu as osé. C'est vraiment du mansplaining.

  • Speaker #0

    C'est splaining. Un mansplaining.

  • Speaker #1

    Il y a spreading et splaining.

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'était pas du mansplaining pour dire la vérité. On essayait d'inventer des nouveaux outils avec mon père pour... Est-ce que ce serait pas plus pratique ? Mais c'était de la curiosité, mais évidemment que c'était du mansplaining en germe. Clairement ! Clairement, clairement ! Et j'étais là genre, je suis désolé, ne sois plus fort que moi, j'ai envie de mettre du silicone sur le truc ! Et t'avais marqué, t'es là, oh là là, les garçons, ils sont forts quand même ! J'étais là genre, oh non, tout se répète ! Mais j'ai lutté, j'ai lutté contre ça, et déjà, j'en ai plus conscience que j'ai lutté, mais la plupart des mecs qui viennent dans mes ateliers sont extrêmement mignons. Enfin, quasiment tous les mecs qui sont venus sont extrêmement mignons, il faut dire la vérité. C'est plus dans les... Quand je fais des marchés ou des foires, là, les mecs, c'est des enfers sur Terre. Enfin, les vieux hommes de 50 ans, blancs. 60 ans, ils viennent te voir et ils te disent Bah, dis-moi, moi je le fais chez moi ! Ou alors ils te disent C'est de la terre crue ! Et t'es là genre C'est de la terre cuite ! Et t'es là Non, c'est pas de la terre cuite ! Et du coup, ils te disent C'est comme ça ! Alors que, où ils se mettent très loin, ça c'est plus les hommes de mon âge, ils se mettent très très loin, et là, sa nana, elle écoute mon blabla et tout, Ah, c'est intéressant ! Et lui, il est à 4 mètres comme ça, et au bout de 15 minutes où je parle à sa femme, il a plus le choix que de s'approcher un peu comme ça. Mais j'ai parlé, c'est très bizarre, on veut pas montrer qu'on sait pas, quoi.

  • Speaker #1

    un truc comme ça c'est absurde mais je sais pas moi j'ai vécu là tu parles du en l'occurrence je pense que tu parles du salon du Made in France c'est ça ? mais moi au salon du Made in France j'ai aussi vécu un moment de malaise où en fait j'étais avec mon meilleur pote qui n'est absolument pas dans l'artisanat qui a fait chimie enfin genre vraiment pas dans ce milieu là et je lui ai dit bah viens on va se rendre du Made in France en plus comme je travaille à la chambre de métier de l'artisanat on avait des stands je m'étais dit bah go visiter et je posais plein de questions bon Et à qui on répondait ?

  • Speaker #0

    À lui. À lui.

  • Speaker #1

    Et ça me rendait folle. Et je lui ai dit, mais tu te rends compte qu'il ne me regarde pas ? Il disait, ah non, je ne suis pas remarquée. Mais regarde, je pose les questions. Mon pote, il est là. Oui, oui, oui, oui, oui. C'est moi qui pose les questions, qui sur-enchaîne lui. Et c'est lui que vous regardez. Mais on est où, quoi ? Et ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Moi, ma nana, qui est plus bavarde que moi, avec des gens qu'on ne connaît pas, eh bien, c'est souvent moi qu'on regarde. Et toi, tu es là, genre, tu es obligé de baisser les yeux pour que la personne, elle n'ait plus ton contact et qu'elle regarde son interlocutrice, quoi. Dans la partie collaboration avec les artistes, j'avais une dernière question. C'était, est-ce que tu dois leur mettre des contraintes techniques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, la seule contrainte que je donne, c'est des contraintes techniques. En fait, tu as une contrainte technique et créative, c'est le nombre de couleurs. Je limite le nombre de couleurs parce que plus il y a de couleurs, plus c'est de taf. Et tu ne peux pas faire du trait, le carottissement, il a ses limites. Donc du coup, il faut qu'ils se tiennent aux limites propres au carottissement, ainsi qu'à un nombre de motifs limité par collection. Parce qu'au début... J'en ai eu des collections avec 16 motifs différents, du coup ça fait beaucoup de travail. Mais c'est les seules contraintes que je leur donne. Et puis je demande une petite cotisation quand même, parce que j'ai eu des expériences plus ou moins mauvaises, et donc du coup ça permet d'engager aussi l'artiste. Comme ça il s'engage aussi à me livrer son truc à peu près en temps et en heure, puisque moi une collab ça va me prendre au moins deux jours de boulot. Puis après, je vais essayer de l'emmener dans un studio photo. Elle part du temps pour les prendre en photo, etc. Et on signe un contrat toujours. Donc, le motif reste à eux. Et ils gagnent un pourcentage sur toutes les ventes. Donc, jusqu'ici, c'est vachement des passionnés du carottissement qui adorent ce médium et qui ont envie de s'exprimer avec. Et ils réalisent un peu leur kiff. Et puis après, des fois, ils ont des bonnes surprises avec un petit mec qui leur dit Eh, au fait, je te dois 300 balles ! Puis j'ai fait des concours aussi de carottissement. Je ne sais pas si tu as vu, où plein de gens ont participé. Après, on a vendu pour plus de 1000 euros qu'on a pu donner à des assos.

  • Speaker #0

    C'est le mec en slip.

  • Speaker #1

    Le mec en slip, ouais. Et d'ailleurs, ce mec en slip, depuis, il y a des gens qui sont intéressés pour en refaire pour des commandes pour chez eux et tout. Donc, en plus, tu vois, le karma, quoi, tu vois, ça apporte des affaires. Donc, non, L'idée, c'est aussi, ça, j'en ai pas parlé, mais c'est aussi d'ancrer ça dans une réalité économique et aussi un contexte social, entre guillemets, et de, ouais, si on peut faire du solidaire aussi avec de l'artisanat, c'est cool. Vu qu'on passe notre temps à communiquer, on peut aussi ajouter un petit peu de solidaire et ça nous aide autant pour notre com et puis ça aide d'autres gens. Donc, ça peut s'en coûter beaucoup. plus de temps et d'argent.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est un bon mot de la fin. Alors, il y a une dernière question quand même. Que souhaites-tu pour le futur de ton métier ? Et donc, plutôt le futur de ton médium ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je souhaite pour le futur de mon médium ? Je ne parle que pour moi parce que je suis un peu tout seul dans mon médium tel que je l'aborde. C'est de continuer déjà à ce que des artistes l'approprient, continuer à faire des motifs. un peu fou et puis surtout le voir dans de plus en plus d'endroits. Là, je travaille avec des urbanistes pour travailler avec des scolaires peut-être, pour faire la signalisation d'une école avec des enfants qui pourraient les fabriquer. Vraiment, on a un truc où les enfants peuvent fabriquer des carreaux, etc. L'utiliser, c'est comme la scénographie. Avec la scénographie, tu peux imprimer des vêtements, enfin du tissu, imprimer des vêtements, tu peux faire des affiches, tu peux faire des fenzines, tu peux faire... Ah, on a une technique d'impression sur du caillou, grosso modo. On peut faire du mobilier à des projectiles en main. Non, peut-être pas, mais enfin voilà. Tu peux faire quand même énormément de choses, de déco, de... Sky's the limit, toi, man.

  • Speaker #0

    Alors, la question, elle était plus sûre en général. Mais peut-être que du coup, on peut... Si j'essaye de généraliser ta vision, c'est peut-être de dire qu'on a peut-être tendance à voir le carreau de ciment comme un objet décoratif qu'on colle sur un mur. Aujourd'hui, le marché du carreau de ciment est tel qu'il est. Qu'est-ce que tu lui souhaites ? On a abordé la partie transmission. Est-ce que tu souhaites qu'il soit de plus en plus transmis ? Ok, je ne souhaite pas ça. Non, mais tu vois, qu'est-ce que concrètement tu souhaites ?

  • Speaker #1

    Ce que je souhaite pour le carreau de ciment, c'est peut-être que de plus en plus de gens prennent conscience du travail qu'il y a derrière ce carreau de ciment. Ça va dans le sens de tout le travail qu'on doit faire tous, citoyens du monde, de prendre conscience d'où viennent les choses, comment elles sont faites, le travail qu'il y a derrière, etc. Et le carreau de ciment, on est un bon ambassadeur. Quelque chose qu'on pense, c'est juste un bout de carrelage. Il y a énormément de travail derrière. Même si on l'achète à 3 francs 6 sous, c'est juste qu'il a été fait par des gens qui sont payés 3 francs 6 sous et qu'il est fondamentalement artisanal et fondamentalement manufacturé par des humains. Et donc du coup, continuer à l'aimer encore plus du coup, aimer encore plus avoir du carreau de ciment chez soi, le regarder avec un autre regard, peut-être le consommer avec plus de conscience, en pleine conscience du taf qui adhère. Alors bien sûr, on ne peut pas tous se payer des carreaux de ciment made in France. Moi, je n'ai rien contre les gens qui vont les acheter à Leroy Marin, il n'y a aucun souci, ils ont raison. et mais du coup que les gens se disent putain c'est trop mire ça a été fait au Vietnam par des artisans etc donc je pense que c'est un très bon ambassadeur de l'humanité derrière l'objet et vu qu'on doit aller vers une consommation plus responsable plus éthique etc je pense que c'est tout à fait un objet d'actualité et d'époque le carottesime et ben c'est un merveilleux mot de la fin merveilleux merveilleux merveilleux

  • Speaker #0

    merveilleux trop bien et ben merci beaucoup César merci à tous merci à tous Lisa deux heures d'enregistrement qui ne seront peut-être pas deux heures d'épisode mais quand même deux heures d'enregistrement merci Quentin merci Quentin pour ton montage et de nous avoir supporté le montage de Mixage je ne sais Quentin l'a fait

  • Speaker #1

    Non, une émission de Quentin Lafebvre. Non, sur Poulet, il parle toujours de Quentin Lafebvre.

  • Speaker #0

    Non, j'ai dit qu'il s'appelait Quentin Blic.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est Quentin Blic. C'est le cousin. C'est mon cousin. Il a eu peur pendant la Révolution. On n'a pas eu peur, on est resté les Loblics.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre écoute. J'espère que ce deuxième épisode avec César, artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment, vous aura plu. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast.histoired'artisan.com En attendant, je vous dis à bientôt avec une nouvelle histoire.

Description

Dans ce deuxième épisode avec César Leblic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l’impact carbone du matériau principal du carreau de ciment : le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu’il va développer ! Belle écoute ! 


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

César Leblic - César Bazaar

Site internet

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoires d'artisans. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoires d'artisans est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d'artisans. Dans ce deuxième épisode avec César LebBlic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l'impact carbone du matériau principal du carreau de ciment, le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu'il va développer. Belle écoute ! Donc César, tu es artisan designer autour du carreau de ciment.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aime même bien dire des fois artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment. Mais c'est trop long. Au Maroc, ils disent carleur mais je ne sais pas si on dirait le même terme en France. Tu peux dire ce que je t'inspire, tu vois. Le clown du carreau.

  • Speaker #1

    Le saletain banquier du carreau.

  • Speaker #0

    C'est ça, le rigolo du carreau.

  • Speaker #1

    Oh, ça sonne bien, ça.

  • Speaker #0

    Donc, ouais, non. Artisans, bien sûr, mais... Enfin, tous les artisans le savent. Maintenant, des fois, je me sens presque plus communiquant. Instagrammeur, cartisan, ça dépend des jours. Il y a vraiment de tout. Après, je fais beaucoup de R&D. J'ai quand même un passif d'ingénieur dans les jeux vidéo. Ingénieur, c'est plus bas niveau, un peu, dans les trucs de geek. Donc j'ai quand même une approche toujours un peu technique et geekos des trucs. C'est pour ça, c'est pas pour me la péter, mais c'est parce qu'il y a plus de facettes que juste faire de l'artisan autour des carottes cinémas. Parce que le but, c'est vraiment aussi de tirer la métaphore du carottes cinémas le plus loin possible. Et voir toutes les choses qu'on peut faire, même juste en utilisant la technique, à la fin en ne faisant plus de carreaux de ciment. Genre, par exemple, les carreaux de papier. OK, il y a du ciment encore dedans. Mais j'ai fait des carreaux d'amidon, des carreaux de riz, je ne sais pas si tu as vu. Incroyable.

  • Speaker #1

    Tu dis vulgache encore !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache ?

  • Speaker #1

    Oui !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache. Alors ça, on en parlera après.

  • Speaker #1

    C'est pour plus tard dans l'épisode. La première question étant, pour remettre le contexte, est-ce que tu peux nous raconter ta rencontre avec ce métier ?

  • Speaker #0

    Ma rencontre avec ce métier, alors c'est plutôt ma rencontre avec ce médium, parce que ce métier, c'est devenu un métier très progressivement. Au départ, je ne voulais jamais que ça devienne un métier, ça devait être juste un loisir. J'étais sur une table en carreau de ciment avec des copains à déjeuner. Et c'était un mercredi, moi j'ai jamais travaillé les mercredis. Les mercredis je faisais des travaux manuels, des machins, donc j'étais dans le studio photo d'un ami, qui m'a d'ailleurs beaucoup aidé dans mon entreprise, et sûrement que j'y étais allé pour couper du bois, bricoler un truc, et je lui ai dit, ah mais tiens c'est marrant les carreaux de ciment, comment on fait ça ? Et donc là les deux igotos s'esclaffent et se moquent de moi, en disant, ah César qui fabrique toujours plein de trucs et change le patient tous les deux mois, fallait voir mon appart de 30m2, c'était rougi et plaie à l'époque quoi. Et ils disent maintenant tu vas faire des carreaux de ciment. Donc je regarde une vidéo YouTube, je vois du coup des gars au Maroc qui font des carreaux, je fais ah ouais c'est génial ! Comment ils font ça ? Et je me dis, j'ai trop envie d'en faire. Et le fait qu'ils soient un peu moqués de moi, et puis parce que la technique était un peu intrigante, j'ai commencé à faire du chaos. Donc c'est comme ça que ça a un peu commencé. Après, j'ai trouvé une technique indienne dont je me suis inspiré pour le faire. J'ai commencé à acheter un sac de ciment et du sable que j'ai rapporté dans mon appart de 30 mètres carrés au 4ème étage à Paris. Là, j'en ai foutu partout. Pour ceux qui font de la couture, ils savent déjà qu'on en fout partout. Je faisais de là. La sérigraphie dans mon appart, je faisais n'importe quoi. Ma douche, c'était une cabine de peinture. Et là, le ciment, c'était la fin. Comment tu laves tes trucs ? Donc, à ce moment-là, mon boulot d'ingénieur dans les jeux vidéo me fatiguait. J'étais sur une mission chiante. Au cours de couture, un pote me dit, il y a des super ateliers qui s'ouvrent. Tu devrais trop postuler. Et j'ai dit, OK. En fait, au début, j'étais dans mon atelier. Je bossais, je codais mon petit jeu vidéo. Puis à la pause-déjeuner, je jouais le week-end. Et le mercredi, je faisais mes carottes ciment. m'amuser. Vraiment, c'était plus une recherche, c'était une exploration vraiment personnelle. Je disais bien, mais genre, jamais je ferais ça, de faire ça toute la journée, faire des carreaux de ciment, genre l'enfer, enfin, non, non, et puis j'ai pas envie d'en faire un business, si j'en fais un business, ça va me rendre malheureux, parce que, alors que ça reste un loisir, ça restera un plaisir. Ça s'est adhéré vrai pendant très longtemps, et depuis quelques temps, ça devient un plaisir, mais on en parlera, on dira pourquoi, justement parce que j'en ai fait autre chose que faire des carreaux de ciment. Et voilà, voilà ma rencontre avec le métier. Elle a été du coup... sur une table en carreau, et puis après, j'ai glissé progressivement là-dedans. À un moment, j'ai voulu m'en extirper, un peu comme des sables mouvants, un peu comme un engrenage, tu vois, un engrenage dans lequel il faut vraiment être idiot, ou naïf, peut-être les enfants, mais tu mets ton doigt volontairement dans un engrenage, bon, à un moment, ta main commence à être prise, et là, je me suis dit, je vais l'enlever. Mais là, j'avais mis trop d'énergie déjà, trop d'honneur. Beaucoup trop d'honneur parce que mes parents n'ont pas sauté au plafond quand je leur ai dit Oh, je m'amuse à faire des carreaux de ciment, peut-être que j'aimerais… J'ai pris un atelier pour faire ça, ça ne les a pas rendus super heureux. La plupart de mes amis se sont foutus de ma… ...la gueule, comme je disais, et mon amoureuse a toujours été derrière moi. Et puis en fait, ce qui est drôle, c'est que c'est souvent les inconnus qui t'encouragent plus que les gens qui sont censés t'aimer au départ. Et puis du coup, j'avais mis trop d'honneur, et trop d'argent et trop d'énergie, donc j'ai décidé que tout mon corps irait dans cet engrenage, pas que ma main. Et maintenant que mon corps a été mal axé, mal axé, parce que l'engrenage a tourné, tourné, je suis devenu une patte incroyablement... douce et heureuse et molleuse, un petit pain brioche une toute tête et brioche toute mignonne et ça c'était il y a combien de temps ? faudrait que je révise mes dates mais c'était il y a pas si longtemps c'était il y a, on est en 2024 dit-il en regardant sa montre en fait c'était il y a deux ans et demi trois ans que j'ai commencé à m'y intéresser deux ans et demi que j'ai pris mon atelier un petit peu plus et que je commercialise Un an et demi. Ah oui, j'ai beaucoup fait de recherches, j'ai décidé de commercialiser il y a un an et demi, c'est ça ? Ouais, ça devait être. Où j'ai dit, ok, officiellement, je commercialise, et voilà, c'est tout. exponentielle, mais ça ne fait que grandir. Je ne parle vraiment de rien, c'est tout petit et tout. Mais c'est super chouette et je rencontre des gens, il y a des gens super qui m'ont fait confiance et ils ont bien eu raison, ils ne le regrettent pas. Il y a de plus en plus de beaux projets qui arrivent. C'est trop cool.

  • Speaker #1

    Et ça fait une très bonne transition justement sur, tu parles de commercialisation, on en parlait en off, tu as plusieurs types de commercialisation. Aujourd'hui, sur quel type de projet tu travailles ?

  • Speaker #0

    Tout. Moi, je peux tout faire. Tout. Non mais en plus c'est vraiment ça, je sais pas si on en parlera, alors j'en parle maintenant, moi je me définis comme un laboratoire autour du carreau de ciment, pas du tout comme un simple, un simple ce n'est pas simple, mais comme juste un atelier de carreau de ciment, dans le sens où j'ai un médium, j'ai ramené un médium en France, en région parisienne et un savoir-faire et je le fais extrêmement bien, enfin j'ai un degré de finition et de perfection qui est genre, c'est pas pour me jeter des fleurs mais parce que je suis un psychopathe. assez incroyable même comparé à la plupart des fabricants. Et l'idée, c'est maintenant de dire, OK, qu'est-ce qu'on va faire avec ce truc-là, ce que je sais faire ? Donc en plus, j'ai appris au Maroc, j'ai noué presque, on pourrait dire, eu des amitiés au Maroc avec un fabricant de carreaux de ciment qui m'a beaucoup apporté, qui m'a aidé à les derniers détails où je ne m'en sortais pas, qui m'a aidé à les craquer, etc. Et donc du coup, je fais de tout. C'est-à-dire, je fais du carreau que je vais vendre à l'unité comme une œuvre d'art parce que si tu viens faire des carreaux de ciment chez moi, Tant que ça prend à faire, et tu verras que même une sérigraphie, c'est plus rapide à faire, donc quand tu traduis le travail d'un artiste teinté dans la masse dans un carreau de ciment, c'est un super beau travail, c'est une œuvre d'art en soi, c'est un cadre en soi, ça suffit à accrocher un mur. Je vais aller de ça à faire de la petite surface, donc je fais beaucoup de créances, parce que j'ai une capacité limitée de production, je suis lent, enfin je ne suis pas lent, c'est juste que je suis tout seul, donc je ne fais pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et que la technique est lente.

  • Speaker #0

    La technique est lente, donc du coup je produis un mètre carré, c'est deux jours de production. de vraie journée où je vais pas faire de... Et sans parler du temps de séchage, de la mise en carton, de tout ça. Donc je fais beaucoup de crédence, je travaille avec plein d'artistes. Alors il me semble que c'est une quarantaine d'artistes, mais César Bazar tient bien son nom. Je ne tiens pas très bien toutes mes listes, mais je travaille avec plein d'artistes. Et s'il y a des artistes qui veulent travailler avec moi, encore une fois, il ne faut pas hésiter. C'est vraiment, moi, l'idée, c'est d'être ouvert. C'est d'être un laboratoire et donc d'être ouvert, de traduire l'art des gens en carottes ciment. Donc j'ai plein de collections différentes et puis j'en sors tous les mois quasiment. Et après, si c'est de la grosse commande, je travaille avec mon partenaire au Maroc qui m'a appris le métier. C'est genre... Le moins que je puisse faire, c'est de bosser avec lui, qui bosse super bien. C'est un Marocain, c'est une entreprise marocaine, je tiens à le dire, c'est pas moi qui ai une mainmise, c'est pas du néocolonialisme, comme on a pu me le dire, ce genre de choses. Et du coup, en fait, on a les mêmes pigments, on travaille avec les mêmes dosages. Donc moi, si jamais t'adores mes carreaux, mais t'en veux 25 mètres carrés, pour moi, ce sera peut-être trop long, et puis pour toi, ce sera sûrement trop cher, donc on peut le faire faire au Maroc. Donc voilà, je fais aussi de ça. Je fais aussi beaucoup d'ateliers. Et les ateliers, alors je fais des ateliers grand public pour initier à la fabrication. Alors le public, c'est souvent des gens qui aiment le do-it-yourself et tout, c'est vraiment un peu comprendre qu'un objet du quotidien, sur lequel tu n'as jamais trop prêté attention, en mode, c'est du carrelage, j'aime bien le carreau de ciment, c'est joli, tout le taf que c'était derrière. Alors ça, ce n'est pas pour me laper, ce n'est pas pour faire mon poète, mais c'est vrai, je pense que c'est vraiment un réenchantement du monde, encore plus aujourd'hui où on ne traverse pas forcément des temps pleins d'espoir. Ou savoir comment les choses sont faites, par qui, comment, savoir qu'en fait il y a beaucoup de travail derrière des trucs, ça impose un certain respect, une certaine magie, un peu un réenchantement du quotidien je trouve, en sachant comment les choses sont foutues. C'est ça mes ateliers, et les gens font 2-3 carreaux, t'as vu je suis très bavard, je leur raconte plein d'histoires. C'est vraiment des chouettes moments, j'essaie de ne pas en faire trop, pas de venir à une usine, parce que je suis plein, je suis un peu victime de mon succès, il faut s'y prendre à l'avance pour venir, je suis plein souvent trois mois à l'avance, mais j'essaie d'en faire pas trop pour pas être épuisé et être là, mon maman, tu fais ça, tu mets ton sable, que ça reste bien pour tout le monde. J'accueille aussi des scolaires, j'ai accueilli des petits, les collègues. Les classes secpa du collège de Pantin, ils avaient une journée où ils ne pouvaient pas participer au truc où les autres participaient, du coup ils sont tous venus, ils tirent un peu la gueule en rentrant dans l'atelier, ils sont sortis parce qu'ils étaient là genre c'est quoi cet endroit quoi, on emmène où ? Ils étaient trop heureux, c'était vraiment génial. Et depuis, j'ai postulé pour avoir le pass culture, parce que là, du coup, le collège a dû payer avec ses propres deniers. Et le pass culture, après sept mois d'études de dossier, m'a refusé. Donc là, la directrice de l'établissement essaye de revenir cette année, mais elle peine à trouver les fonds. Donc voilà, mais sinon, j'ai aussi bossé avec des écoles de design et aussi des lycéens, des animats, des co-responsables. Ils sont venus faire une journée de workshop. On a du coup... Vraiment, avec cette technique du carreau de ciment, on ne va pas rentrer dans les détails techniques, mais tu n'es pas obligé de mettre du ciment dedans, tu peux mettre plein d'autres choses, peut-être on en parlera après. Et donc, on a vraiment dérivé sur comment on pouvait fabriquer des moules avec du sable, des moules réutilisables, en utilisant la presse hydraulique. Enfin, on a fait des trucs vraiment chouettes, vraiment intéressants. et j'espère continuer à bosser avec eux et avec cette prof qui est assez incroyable. L'idée, c'est vraiment d'ouvrir à tout, et puis après, il y a la recherche en matériaux, qui n'avance pas assez au rythme que je voudrais, mais ça prend beaucoup de temps et puis ça coûte beaucoup d'argent. Comment on peut développer des matériaux différents avec cette technique ? Pourquoi pas utiliser des déchets ? C'est la grande mode, mais c'est aussi parce qu'on est entouré de déchets, donc essayer de les réintégrer pour faire des objets de design, c'est toujours chouette. Je suis lauréat du concours faire du pavillon de l'Arsenal. En 2021, je crois, si je ne dis pas de bêtises, ça m'a beaucoup aidé. D'ailleurs, je ne serai jamais assez remerciant envers le pavillon de l'Arsenal et Fer qui m'ont accompagné. J'ai été exposé en 2023, en septembre 2023. C'était une super expérience. Et donc, voilà, j'aimerais bien continuer à recevoir des étudiants, continuer à faire de la recherche. Malheureusement, je ne peux pas prendre des stagiaires pour deux semaines si les gens m'écoutent parce que c'est trop court. Mais des gens sur le temps long qui voudraient venir faire de la recherche en matériau, ça peut être intéressant. Et puis aussi, je fais du design d'objets. qu'est-ce que tu peux faire avec ces carreaux ? Et là, je travaille sur faire du mobilier. Et dans ma tête, je me dis que ça va être assez incroyable. Je ne sais pas si ça va marcher, mais moi, ça m'excite vachement ce que je vais faire. Je travaille sur utiliser le carreau de ciment comme élément structurel, pas justement comme un élément qui vient à venir recouvrir, qui va juste être ornemental, mais il va être structurel et ornemental en même temps pour faire du mobilier. Donc voilà, pour essayer de faire des nouveaux trucs. Il y a plein de trucs à faire. Et je suis sûr, et là, il y a encore des nouveaux trucs qui vont arriver. Là, j'aimerais faire des carreaux en sel. C'est ma nouvelle idée. J'étais à la plage. utiliser la cristallisation du sel sinon ça cristallise en quelque sorte pourquoi pas essayer tu vois les biquettes à la campagne il y en a qui lèchent leur pincelle donc ça j'aimerais ça c'est qu'une idée que j'ai eu dans ma tête sur la plage j'ai pas encore eu le temps de rechercher ceux qui veulent faire des startups et tout c'est le moment copiez-moi parce que moi je vais mettre du temps à le faire allez-y c'est le sel français dites que c'est green c'est bio ça va sauver le monde vous allez lever des fonds direct les gars vous pouvez non c'est pas dans la tech ah mais dans les nouveaux matériaux il n'y a pas des startups Je ne peux pas les citer. Il y en a beaucoup. Et qui font du green washing. Il y en a beaucoup,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qui utilisent des trucs qui ne sont pas forcément propres. Il y en a beaucoup. C'est quand même très à la mode d'utiliser des déchets, de le mélanger avec des trucs qui ne sont pas forcément clean, mais de focaliser sa communication sur le déchet en ayant abstraction des 20, 30, 40 de produits pétro-sourcés. On peut presque dire que le ciment, c'est pétro-sourcé. Ou la chaux. C'est quand même un truc que tu vas chauffer à 1000. 500 degrés pendant 36 heures. Donc, lâchez aussi. Bon, à partir de ce moment-là, qu'on ne dise pas que c'est naturel. Mais il y a beaucoup de gens qui utilisent, il y a beaucoup de matériaux, comme un soi-disant révolutionnaire, qui utilisent ça comme liant. Il y en a beaucoup aussi. Il y en a qui utilisent la résine, de la résine bicomposante. Et ils broient des déchets, ils font du terrazzo, des trucs comme ça. Et ils disent que c'est naturel. Comme je disais, ce n'est pas eux qui font le réchauffement climatique, mais ils contribuent au mythe. du matériau magique. Mais après, les entreprises, les banques, les Gary Lafayette, les je sais pas quoi, les gros, les Carrefour, ils adorent ça. Ils trouvent ça trop cool d'aller faire leurs revêtements, leurs trucs et tout ça, parce que ça leur offre une belle image. En tant que designer, on peut faire des trucs super beaux avec des déchets, en utilisant aussi des liens dégueulasses, mais que c'est un peu de notre responsabilité aussi d'être transparent. C'est le savoir, et c'est ça que je fais dans mes ateliers de carrémentation. Si tu sais ce qu'il y a et comment c'est fait, C'est ça qui t'aide à choisir ce que tu consommes, ce que tu ne consommes pas. Si tu sais que l'avion, ce n'est pas bien, ça pollue, etc. En tout cas, tu le prends en conscience. C'est déjà ça. C'est l'information qui va nous aider à changer notre rapport aux choses, à changer notre rapport à la consommation et tout. S'il y a des gens qui te font croire qu'il y a des produits miracles, ça fait reculer l'affaire.

  • Speaker #1

    Je voulais rebondir sur le fait que en étant en laboratoire, du coup, il y a pas mal de sujets de recherche, comme tu l'expliquais. Tu as un peu déjà parlé de tes sujets de recherche et de ce que tu avais envie de développer. Peut-être qu'on peut revenir sur est-ce que tu as un processus, justement, de recherche et d'innovation ? Déjà, elles te viennent d'où, toutes ces idées ?

  • Speaker #0

    De mes insomnies, depuis que je suis enfant. J'en parlais avec ma copine. Je suis très bavard, mais j'adore rien dire et rêver. Et j'ai des cahiers. Je fabriquais beaucoup d'armes. Dans ma tête, quand j'étais au collège et au lycée, parce que j'étais un grand enfant, je me vantais comme on pouvait fabriquer des espèces de fusils avec des bouteilles de gaz. des trucs à la Batman tu vois Batman ? j'ai été bercé par ça donc toujours bricoler des gadgets imaginaires dans ma tête, j'ai fait ça toute ma vie et donc là, faire des matériaux en plus on retrouve le côté ingénierie que j'avais dans l'informatique c'est plus de la rêverie et après voir comment on peut le faire en fait c'est de la rêverie mélangée à de la technique tu te poses la question de comment ça s'est foutu et à partir de là tu regardes comment tu peux faire ça Donc tiens, comment ça marche ? Si tu te poses la question de comment ça marche la sérigraphie, et après tu fais, ah mais attends, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier ? Par exemple, j'ai envie de dire là comme ça, à chaud, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier genre un espèce d'engrais, un truc qui ferait que les graines, elles germeraient, et donc du coup, à les endroits où tu sérigraphies, ça va faire... Voilà. Et bah tiens, par exemple, j'ai essayé de faire des carreaux comme ça avec des graines pour que ça fasse des motifs végétaux. Mais le problème, c'est que ça me prend beaucoup trop de temps de tester. Donc j'ai accordé une demi-journée à faire ça, puis ça me prend beaucoup d'argent, parce que je dois à chaque fois acheter plein de matos. Mais voilà, c'est plus des trucs comme ça. Le côté Instagram aide en plus, parce que je me dis, tiens, si je teste ça, je pourrais le montrer sur Insta, ça fera un peu du contenu, ça fera rigoler les gens. Et puis je pense que j'ai toujours bien aimé faire mon original et faire les trucs différemment des autres. Donc il y a toujours un côté où je cherche involontairement à faire différemment que les autres, avant même d'essayer de faire. Je pense que c'est ça, si tu veux faire ma psychologie. Mais j'aimerais bien aller chez le psy, en vrai. Si vous voulez bien m'acheter plus de carreaux, ça m'aiderait à gagner un peu plus d'argent pour aller chez le psy. Là, j'avoue, c'est encore... C'est un peu ric-rac. Et un bon 6 sur Pentance, si vous connaissez, je serais bien chaud. Mais pour parler de tout ça, ça me ferait du bien, je pense. J'ai aussi une fascination pour les trucs du genre le facteur cheval, pour des choses un peu fous.

  • Speaker #1

    Le facteur cheval.

  • Speaker #0

    Tous ces trucs-là, j'ai un gros vide existentiel, il faut dire la vérité. J'ai toujours cette attirance d'essayer de faire un truc plus grand, plus gros et tout.

  • Speaker #1

    Avec les carreaux de ciment, c'est compliqué quand même.

  • Speaker #0

    Si, attends, tu rigoles. Je pourrais faire mon alambra en carreaux de ciment. C'est vrai. Il faut que j'achète un petit terrain perdu au fin du truc. Je m'y mets maintenant. Faire ma tombe en carreaux de ciment, c'est quelque chose qui me travaille énormément.

  • Speaker #1

    Mais c'est évident.

  • Speaker #0

    C'est évident, mais surtout, c'est que tu n'en as qu'une de tombe. Alors, je suis là, il faut vraiment que j'ai la bonne idée.

  • Speaker #1

    Mais non, mais ça peut être un des business. J'ai rencontré, elle s'appelle Thouni. Alors, pas du tout, Lisa. Elle ne s'appelle pas Toonie, mais Toone. Vous pouvez la retrouver en tapant mosaïque avec un K. Toone, T-O-O-N-E. Une mosaïste qui est spécialisée dans la décoration de pierres tombales. Et du coup, elle utilise la mosaïque pour raconter l'histoire de la personne. Et en fait, c'est parti d'un désir de faire en sorte que ce lieu de commémoration pour les vivants soit un beau lieu et pas juste une pierre grise du somme. D'accord. T'as envie de tout faire et le laboratoire représente tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ça doit être un laboratoire, parce que je pense que c'est beaucoup plus intéressant, et pour les autres, et pour le monde, et pour la culture, et pour moi. Alors, je ne pense pas que les 5-6 gros vendeurs de carreaux de ciment de France m'écoutent. Mais si vous m'écoutez, vous sachez bien que je ne vais pas vous concurrencer. Je voulais peut-être un ou deux contrats par an. Mais c'est tout. Mon but n'est pas d'aller concurrencer le Roi Merlin. Enfin, voilà. Ce podcast s'appelle Histoire d'artisan. Mais c'est vraiment ça. C'est faire du lien. C'est qu'il y ait une histoire dans l'objet. Même quand je travaille avec le Maroc. J'ai un lien. Là, en Belgique, on fait toute une cuisine de 36 mètres carrés avec des carreaux. que du coup j'ai fait fabriquer au Maroc. J'ai un lien avec ces gens-là, avec ces clients. Ce ne sont pas mes amis, mais on a une vraie relation. Je leur ai raconté toute cette histoire, ils sont au courant de tout ça. C'est transparent. Je ne dis pas je vais voir avec mes petits gars au Maroc Je ne parle pas comme ça. C'est mes partenaires au Maroc. Et puis c'est les gens qui m'ont appris le métier, il faut dire les choses comme elles sont. Ça doit être un médium avec une histoire et plein d'histoires pour que ce soit intéressant. Sinon, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Donc tu nous expliquais que justement dans tes créations, tu collaborais beaucoup avec des artistes. Comment tu les rencontres ? Quelle est ta relation avec eux ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je leur fais passer un test. D'abord, ils doivent venir. Je leur donne une feuille forme à raisin. Et ils ont 20 minutes pour faire un dessin. Si ça ne me plaît pas, je les mets dehors.

  • Speaker #1

    C'est bon, on t'entend regarder. J'essayais de t'échivrer sur ton visage.

  • Speaker #0

    J'ai du mal à me faire poker face. Alors le principe de ces herbazas, j'espère que ce principe durera éternellement, c'est que l'artiste soit entièrement libre. Jusqu'ici, je suis allé voir très peu d'artistes, je crois que même aucun artiste, je crois qu'ils sont tous venus vers moi. Je me sens trop honoré, chanceux. C'était trop mignon. La première personne avec qui j'ai collaboré, j'étais inconnu au bataillon. Elle m'avait dessiné des carreaux alors que je ne savais encore même pas les faire bien. La mandarine bleue, je suis éternellement reconnaissant. C'est des gens, au début, qui m'ont fait confiance. Et puis après, les gens viennent vers moi. Et l'idée, c'est vraiment qu'ils aient, comme je dis, c'est un médium. Ce n'est pas juste un carreau de ciment. Et c'est de les laisser le plus libre possible. Alors même si... Je leur dis et ce serait quand même bien que ça se vende quand même. Ce serait quand même pas mal, mais fais-toi plaise, fais ce que tu veux. Genre, OK, tu as envie de faire des... Fais ce qui te plaît, tu es un artiste. Et par artiste, j'entends des designers graphiques, des... Alors, c'est très drôle. Souvent, les hommes sont des artistes. J'ai jamais bossé avec d'autres hommes que des artistes, mais les femmes, elles sont plus à dire, je suis designer graphique, je suis graphiste, je suis... tout ce que tu veux, elles ont plus de mal à s'auto-proclamer artistes, tu vois. Mais moi, je les appelle des artistes. Enfin, c'est clairement des artistes. Il y a même des gens, une ingénieure informaticienne qui, dans son temps libre, fait du dessin. Elle fait des trucs stylés, tu vois, on s'en fout.

  • Speaker #1

    On en parlait dans l'épisode avec Pauline Loctin, l'épisode...

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est un épisode...

  • Speaker #0

    Il est super stylé, celui-là.

  • Speaker #1

    Je sais que tu ne l'as pas écouté. Arrête de faire semblant. C'est l'épisode de février. Donc, toi, tu es l'épisode d'avril. Donc, c'était il y a deux mois. Et en effet, Pauline parle de ça et de ce truc de l'artiste femme. Et elle dit, moi j'ai déjà vécu, quand on parle d'artisanat d'art, on dit souvent que les femmes sont des petites créatrices. Et quand on parle d'artiste, on dit que les femmes sont des artisanes. Donc en gros, elles sont toujours, elles sont jamais à la bonne place pour être bien vendues, tu vois. Et pour être dans le statut qui est valorisé. C'est dingue.

  • Speaker #0

    Alors que moi, j'ai collaboré avec très très peu de mecs où j'étais en relation pour des collabs. Mais la plupart du temps, je crois que 100% c'est des artistes. Et des femmes artistes, je ne sais même pas si j'en ai...

  • Speaker #1

    Qui se trouvent femmes artistes ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, c'est ça que je veux dire. Ou sur sa carte de visite, ou sur son site internet, il y a écrit artistes. Peut-être 5, 10, 20% même. Donc c'est fou, mais c'est ça qui est cool aussi, le carreau de ciment, c'est un milieu d'hommes, c'est du ciment, c'est du béton, c'est de la maçonnerie, mais il n'y a que des femmes, 95% des gens qui gravitent autour, qui s'intéressent à ce que je fais, etc. C'est un public féminin, qui viennent à mes ateliers, c'est hyper rare que j'ai des mecs qui ont cette curiosité d'aller apprendre un truc qu'ils ne connaissent pas, de dire qu'ils ne connaissent pas. qu'elles ne comprennent pas. Après, je dis ça, moi, je suis un mec et je me rends compte que j'ai fait comme tous les mecs blancs de base. Des fois, je suis là à vouloir. J'ai fait un atelier de vitra et l'autre jour, je voulais lui dire mais tu ne penses pas que si tu utilisais cet outil, ce serait mieux ? Enfin, j'étais là genre je suis exactement comme tous les...

  • Speaker #1

    Tu as osé. C'est vraiment du mansplaining.

  • Speaker #0

    C'est splaining. Un mansplaining.

  • Speaker #1

    Il y a spreading et splaining.

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'était pas du mansplaining pour dire la vérité. On essayait d'inventer des nouveaux outils avec mon père pour... Est-ce que ce serait pas plus pratique ? Mais c'était de la curiosité, mais évidemment que c'était du mansplaining en germe. Clairement ! Clairement, clairement ! Et j'étais là genre, je suis désolé, ne sois plus fort que moi, j'ai envie de mettre du silicone sur le truc ! Et t'avais marqué, t'es là, oh là là, les garçons, ils sont forts quand même ! J'étais là genre, oh non, tout se répète ! Mais j'ai lutté, j'ai lutté contre ça, et déjà, j'en ai plus conscience que j'ai lutté, mais la plupart des mecs qui viennent dans mes ateliers sont extrêmement mignons. Enfin, quasiment tous les mecs qui sont venus sont extrêmement mignons, il faut dire la vérité. C'est plus dans les... Quand je fais des marchés ou des foires, là, les mecs, c'est des enfers sur Terre. Enfin, les vieux hommes de 50 ans, blancs. 60 ans, ils viennent te voir et ils te disent Bah, dis-moi, moi je le fais chez moi ! Ou alors ils te disent C'est de la terre crue ! Et t'es là genre C'est de la terre cuite ! Et t'es là Non, c'est pas de la terre cuite ! Et du coup, ils te disent C'est comme ça ! Alors que, où ils se mettent très loin, ça c'est plus les hommes de mon âge, ils se mettent très très loin, et là, sa nana, elle écoute mon blabla et tout, Ah, c'est intéressant ! Et lui, il est à 4 mètres comme ça, et au bout de 15 minutes où je parle à sa femme, il a plus le choix que de s'approcher un peu comme ça. Mais j'ai parlé, c'est très bizarre, on veut pas montrer qu'on sait pas, quoi.

  • Speaker #1

    un truc comme ça c'est absurde mais je sais pas moi j'ai vécu là tu parles du en l'occurrence je pense que tu parles du salon du Made in France c'est ça ? mais moi au salon du Made in France j'ai aussi vécu un moment de malaise où en fait j'étais avec mon meilleur pote qui n'est absolument pas dans l'artisanat qui a fait chimie enfin genre vraiment pas dans ce milieu là et je lui ai dit bah viens on va se rendre du Made in France en plus comme je travaille à la chambre de métier de l'artisanat on avait des stands je m'étais dit bah go visiter et je posais plein de questions bon Et à qui on répondait ?

  • Speaker #0

    À lui. À lui.

  • Speaker #1

    Et ça me rendait folle. Et je lui ai dit, mais tu te rends compte qu'il ne me regarde pas ? Il disait, ah non, je ne suis pas remarquée. Mais regarde, je pose les questions. Mon pote, il est là. Oui, oui, oui, oui, oui. C'est moi qui pose les questions, qui sur-enchaîne lui. Et c'est lui que vous regardez. Mais on est où, quoi ? Et ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Moi, ma nana, qui est plus bavarde que moi, avec des gens qu'on ne connaît pas, eh bien, c'est souvent moi qu'on regarde. Et toi, tu es là, genre, tu es obligé de baisser les yeux pour que la personne, elle n'ait plus ton contact et qu'elle regarde son interlocutrice, quoi. Dans la partie collaboration avec les artistes, j'avais une dernière question. C'était, est-ce que tu dois leur mettre des contraintes techniques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, la seule contrainte que je donne, c'est des contraintes techniques. En fait, tu as une contrainte technique et créative, c'est le nombre de couleurs. Je limite le nombre de couleurs parce que plus il y a de couleurs, plus c'est de taf. Et tu ne peux pas faire du trait, le carottissement, il a ses limites. Donc du coup, il faut qu'ils se tiennent aux limites propres au carottissement, ainsi qu'à un nombre de motifs limité par collection. Parce qu'au début... J'en ai eu des collections avec 16 motifs différents, du coup ça fait beaucoup de travail. Mais c'est les seules contraintes que je leur donne. Et puis je demande une petite cotisation quand même, parce que j'ai eu des expériences plus ou moins mauvaises, et donc du coup ça permet d'engager aussi l'artiste. Comme ça il s'engage aussi à me livrer son truc à peu près en temps et en heure, puisque moi une collab ça va me prendre au moins deux jours de boulot. Puis après, je vais essayer de l'emmener dans un studio photo. Elle part du temps pour les prendre en photo, etc. Et on signe un contrat toujours. Donc, le motif reste à eux. Et ils gagnent un pourcentage sur toutes les ventes. Donc, jusqu'ici, c'est vachement des passionnés du carottissement qui adorent ce médium et qui ont envie de s'exprimer avec. Et ils réalisent un peu leur kiff. Et puis après, des fois, ils ont des bonnes surprises avec un petit mec qui leur dit Eh, au fait, je te dois 300 balles ! Puis j'ai fait des concours aussi de carottissement. Je ne sais pas si tu as vu, où plein de gens ont participé. Après, on a vendu pour plus de 1000 euros qu'on a pu donner à des assos.

  • Speaker #0

    C'est le mec en slip.

  • Speaker #1

    Le mec en slip, ouais. Et d'ailleurs, ce mec en slip, depuis, il y a des gens qui sont intéressés pour en refaire pour des commandes pour chez eux et tout. Donc, en plus, tu vois, le karma, quoi, tu vois, ça apporte des affaires. Donc, non, L'idée, c'est aussi, ça, j'en ai pas parlé, mais c'est aussi d'ancrer ça dans une réalité économique et aussi un contexte social, entre guillemets, et de, ouais, si on peut faire du solidaire aussi avec de l'artisanat, c'est cool. Vu qu'on passe notre temps à communiquer, on peut aussi ajouter un petit peu de solidaire et ça nous aide autant pour notre com et puis ça aide d'autres gens. Donc, ça peut s'en coûter beaucoup. plus de temps et d'argent.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est un bon mot de la fin. Alors, il y a une dernière question quand même. Que souhaites-tu pour le futur de ton métier ? Et donc, plutôt le futur de ton médium ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je souhaite pour le futur de mon médium ? Je ne parle que pour moi parce que je suis un peu tout seul dans mon médium tel que je l'aborde. C'est de continuer déjà à ce que des artistes l'approprient, continuer à faire des motifs. un peu fou et puis surtout le voir dans de plus en plus d'endroits. Là, je travaille avec des urbanistes pour travailler avec des scolaires peut-être, pour faire la signalisation d'une école avec des enfants qui pourraient les fabriquer. Vraiment, on a un truc où les enfants peuvent fabriquer des carreaux, etc. L'utiliser, c'est comme la scénographie. Avec la scénographie, tu peux imprimer des vêtements, enfin du tissu, imprimer des vêtements, tu peux faire des affiches, tu peux faire des fenzines, tu peux faire... Ah, on a une technique d'impression sur du caillou, grosso modo. On peut faire du mobilier à des projectiles en main. Non, peut-être pas, mais enfin voilà. Tu peux faire quand même énormément de choses, de déco, de... Sky's the limit, toi, man.

  • Speaker #0

    Alors, la question, elle était plus sûre en général. Mais peut-être que du coup, on peut... Si j'essaye de généraliser ta vision, c'est peut-être de dire qu'on a peut-être tendance à voir le carreau de ciment comme un objet décoratif qu'on colle sur un mur. Aujourd'hui, le marché du carreau de ciment est tel qu'il est. Qu'est-ce que tu lui souhaites ? On a abordé la partie transmission. Est-ce que tu souhaites qu'il soit de plus en plus transmis ? Ok, je ne souhaite pas ça. Non, mais tu vois, qu'est-ce que concrètement tu souhaites ?

  • Speaker #1

    Ce que je souhaite pour le carreau de ciment, c'est peut-être que de plus en plus de gens prennent conscience du travail qu'il y a derrière ce carreau de ciment. Ça va dans le sens de tout le travail qu'on doit faire tous, citoyens du monde, de prendre conscience d'où viennent les choses, comment elles sont faites, le travail qu'il y a derrière, etc. Et le carreau de ciment, on est un bon ambassadeur. Quelque chose qu'on pense, c'est juste un bout de carrelage. Il y a énormément de travail derrière. Même si on l'achète à 3 francs 6 sous, c'est juste qu'il a été fait par des gens qui sont payés 3 francs 6 sous et qu'il est fondamentalement artisanal et fondamentalement manufacturé par des humains. Et donc du coup, continuer à l'aimer encore plus du coup, aimer encore plus avoir du carreau de ciment chez soi, le regarder avec un autre regard, peut-être le consommer avec plus de conscience, en pleine conscience du taf qui adhère. Alors bien sûr, on ne peut pas tous se payer des carreaux de ciment made in France. Moi, je n'ai rien contre les gens qui vont les acheter à Leroy Marin, il n'y a aucun souci, ils ont raison. et mais du coup que les gens se disent putain c'est trop mire ça a été fait au Vietnam par des artisans etc donc je pense que c'est un très bon ambassadeur de l'humanité derrière l'objet et vu qu'on doit aller vers une consommation plus responsable plus éthique etc je pense que c'est tout à fait un objet d'actualité et d'époque le carottesime et ben c'est un merveilleux mot de la fin merveilleux merveilleux merveilleux

  • Speaker #0

    merveilleux trop bien et ben merci beaucoup César merci à tous merci à tous Lisa deux heures d'enregistrement qui ne seront peut-être pas deux heures d'épisode mais quand même deux heures d'enregistrement merci Quentin merci Quentin pour ton montage et de nous avoir supporté le montage de Mixage je ne sais Quentin l'a fait

  • Speaker #1

    Non, une émission de Quentin Lafebvre. Non, sur Poulet, il parle toujours de Quentin Lafebvre.

  • Speaker #0

    Non, j'ai dit qu'il s'appelait Quentin Blic.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est Quentin Blic. C'est le cousin. C'est mon cousin. Il a eu peur pendant la Révolution. On n'a pas eu peur, on est resté les Loblics.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre écoute. J'espère que ce deuxième épisode avec César, artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment, vous aura plu. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast.histoired'artisan.com En attendant, je vous dis à bientôt avec une nouvelle histoire.

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Description

Dans ce deuxième épisode avec César Leblic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l’impact carbone du matériau principal du carreau de ciment : le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu’il va développer ! Belle écoute ! 


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

César Leblic - César Bazaar

Site internet

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoires d'artisans. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoires d'artisans est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d'artisans. Dans ce deuxième épisode avec César LebBlic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l'impact carbone du matériau principal du carreau de ciment, le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu'il va développer. Belle écoute ! Donc César, tu es artisan designer autour du carreau de ciment.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aime même bien dire des fois artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment. Mais c'est trop long. Au Maroc, ils disent carleur mais je ne sais pas si on dirait le même terme en France. Tu peux dire ce que je t'inspire, tu vois. Le clown du carreau.

  • Speaker #1

    Le saletain banquier du carreau.

  • Speaker #0

    C'est ça, le rigolo du carreau.

  • Speaker #1

    Oh, ça sonne bien, ça.

  • Speaker #0

    Donc, ouais, non. Artisans, bien sûr, mais... Enfin, tous les artisans le savent. Maintenant, des fois, je me sens presque plus communiquant. Instagrammeur, cartisan, ça dépend des jours. Il y a vraiment de tout. Après, je fais beaucoup de R&D. J'ai quand même un passif d'ingénieur dans les jeux vidéo. Ingénieur, c'est plus bas niveau, un peu, dans les trucs de geek. Donc j'ai quand même une approche toujours un peu technique et geekos des trucs. C'est pour ça, c'est pas pour me la péter, mais c'est parce qu'il y a plus de facettes que juste faire de l'artisan autour des carottes cinémas. Parce que le but, c'est vraiment aussi de tirer la métaphore du carottes cinémas le plus loin possible. Et voir toutes les choses qu'on peut faire, même juste en utilisant la technique, à la fin en ne faisant plus de carreaux de ciment. Genre, par exemple, les carreaux de papier. OK, il y a du ciment encore dedans. Mais j'ai fait des carreaux d'amidon, des carreaux de riz, je ne sais pas si tu as vu. Incroyable.

  • Speaker #1

    Tu dis vulgache encore !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache ?

  • Speaker #1

    Oui !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache. Alors ça, on en parlera après.

  • Speaker #1

    C'est pour plus tard dans l'épisode. La première question étant, pour remettre le contexte, est-ce que tu peux nous raconter ta rencontre avec ce métier ?

  • Speaker #0

    Ma rencontre avec ce métier, alors c'est plutôt ma rencontre avec ce médium, parce que ce métier, c'est devenu un métier très progressivement. Au départ, je ne voulais jamais que ça devienne un métier, ça devait être juste un loisir. J'étais sur une table en carreau de ciment avec des copains à déjeuner. Et c'était un mercredi, moi j'ai jamais travaillé les mercredis. Les mercredis je faisais des travaux manuels, des machins, donc j'étais dans le studio photo d'un ami, qui m'a d'ailleurs beaucoup aidé dans mon entreprise, et sûrement que j'y étais allé pour couper du bois, bricoler un truc, et je lui ai dit, ah mais tiens c'est marrant les carreaux de ciment, comment on fait ça ? Et donc là les deux igotos s'esclaffent et se moquent de moi, en disant, ah César qui fabrique toujours plein de trucs et change le patient tous les deux mois, fallait voir mon appart de 30m2, c'était rougi et plaie à l'époque quoi. Et ils disent maintenant tu vas faire des carreaux de ciment. Donc je regarde une vidéo YouTube, je vois du coup des gars au Maroc qui font des carreaux, je fais ah ouais c'est génial ! Comment ils font ça ? Et je me dis, j'ai trop envie d'en faire. Et le fait qu'ils soient un peu moqués de moi, et puis parce que la technique était un peu intrigante, j'ai commencé à faire du chaos. Donc c'est comme ça que ça a un peu commencé. Après, j'ai trouvé une technique indienne dont je me suis inspiré pour le faire. J'ai commencé à acheter un sac de ciment et du sable que j'ai rapporté dans mon appart de 30 mètres carrés au 4ème étage à Paris. Là, j'en ai foutu partout. Pour ceux qui font de la couture, ils savent déjà qu'on en fout partout. Je faisais de là. La sérigraphie dans mon appart, je faisais n'importe quoi. Ma douche, c'était une cabine de peinture. Et là, le ciment, c'était la fin. Comment tu laves tes trucs ? Donc, à ce moment-là, mon boulot d'ingénieur dans les jeux vidéo me fatiguait. J'étais sur une mission chiante. Au cours de couture, un pote me dit, il y a des super ateliers qui s'ouvrent. Tu devrais trop postuler. Et j'ai dit, OK. En fait, au début, j'étais dans mon atelier. Je bossais, je codais mon petit jeu vidéo. Puis à la pause-déjeuner, je jouais le week-end. Et le mercredi, je faisais mes carottes ciment. m'amuser. Vraiment, c'était plus une recherche, c'était une exploration vraiment personnelle. Je disais bien, mais genre, jamais je ferais ça, de faire ça toute la journée, faire des carreaux de ciment, genre l'enfer, enfin, non, non, et puis j'ai pas envie d'en faire un business, si j'en fais un business, ça va me rendre malheureux, parce que, alors que ça reste un loisir, ça restera un plaisir. Ça s'est adhéré vrai pendant très longtemps, et depuis quelques temps, ça devient un plaisir, mais on en parlera, on dira pourquoi, justement parce que j'en ai fait autre chose que faire des carreaux de ciment. Et voilà, voilà ma rencontre avec le métier. Elle a été du coup... sur une table en carreau, et puis après, j'ai glissé progressivement là-dedans. À un moment, j'ai voulu m'en extirper, un peu comme des sables mouvants, un peu comme un engrenage, tu vois, un engrenage dans lequel il faut vraiment être idiot, ou naïf, peut-être les enfants, mais tu mets ton doigt volontairement dans un engrenage, bon, à un moment, ta main commence à être prise, et là, je me suis dit, je vais l'enlever. Mais là, j'avais mis trop d'énergie déjà, trop d'honneur. Beaucoup trop d'honneur parce que mes parents n'ont pas sauté au plafond quand je leur ai dit Oh, je m'amuse à faire des carreaux de ciment, peut-être que j'aimerais… J'ai pris un atelier pour faire ça, ça ne les a pas rendus super heureux. La plupart de mes amis se sont foutus de ma… ...la gueule, comme je disais, et mon amoureuse a toujours été derrière moi. Et puis en fait, ce qui est drôle, c'est que c'est souvent les inconnus qui t'encouragent plus que les gens qui sont censés t'aimer au départ. Et puis du coup, j'avais mis trop d'honneur, et trop d'argent et trop d'énergie, donc j'ai décidé que tout mon corps irait dans cet engrenage, pas que ma main. Et maintenant que mon corps a été mal axé, mal axé, parce que l'engrenage a tourné, tourné, je suis devenu une patte incroyablement... douce et heureuse et molleuse, un petit pain brioche une toute tête et brioche toute mignonne et ça c'était il y a combien de temps ? faudrait que je révise mes dates mais c'était il y a pas si longtemps c'était il y a, on est en 2024 dit-il en regardant sa montre en fait c'était il y a deux ans et demi trois ans que j'ai commencé à m'y intéresser deux ans et demi que j'ai pris mon atelier un petit peu plus et que je commercialise Un an et demi. Ah oui, j'ai beaucoup fait de recherches, j'ai décidé de commercialiser il y a un an et demi, c'est ça ? Ouais, ça devait être. Où j'ai dit, ok, officiellement, je commercialise, et voilà, c'est tout. exponentielle, mais ça ne fait que grandir. Je ne parle vraiment de rien, c'est tout petit et tout. Mais c'est super chouette et je rencontre des gens, il y a des gens super qui m'ont fait confiance et ils ont bien eu raison, ils ne le regrettent pas. Il y a de plus en plus de beaux projets qui arrivent. C'est trop cool.

  • Speaker #1

    Et ça fait une très bonne transition justement sur, tu parles de commercialisation, on en parlait en off, tu as plusieurs types de commercialisation. Aujourd'hui, sur quel type de projet tu travailles ?

  • Speaker #0

    Tout. Moi, je peux tout faire. Tout. Non mais en plus c'est vraiment ça, je sais pas si on en parlera, alors j'en parle maintenant, moi je me définis comme un laboratoire autour du carreau de ciment, pas du tout comme un simple, un simple ce n'est pas simple, mais comme juste un atelier de carreau de ciment, dans le sens où j'ai un médium, j'ai ramené un médium en France, en région parisienne et un savoir-faire et je le fais extrêmement bien, enfin j'ai un degré de finition et de perfection qui est genre, c'est pas pour me jeter des fleurs mais parce que je suis un psychopathe. assez incroyable même comparé à la plupart des fabricants. Et l'idée, c'est maintenant de dire, OK, qu'est-ce qu'on va faire avec ce truc-là, ce que je sais faire ? Donc en plus, j'ai appris au Maroc, j'ai noué presque, on pourrait dire, eu des amitiés au Maroc avec un fabricant de carreaux de ciment qui m'a beaucoup apporté, qui m'a aidé à les derniers détails où je ne m'en sortais pas, qui m'a aidé à les craquer, etc. Et donc du coup, je fais de tout. C'est-à-dire, je fais du carreau que je vais vendre à l'unité comme une œuvre d'art parce que si tu viens faire des carreaux de ciment chez moi, Tant que ça prend à faire, et tu verras que même une sérigraphie, c'est plus rapide à faire, donc quand tu traduis le travail d'un artiste teinté dans la masse dans un carreau de ciment, c'est un super beau travail, c'est une œuvre d'art en soi, c'est un cadre en soi, ça suffit à accrocher un mur. Je vais aller de ça à faire de la petite surface, donc je fais beaucoup de créances, parce que j'ai une capacité limitée de production, je suis lent, enfin je ne suis pas lent, c'est juste que je suis tout seul, donc je ne fais pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et que la technique est lente.

  • Speaker #0

    La technique est lente, donc du coup je produis un mètre carré, c'est deux jours de production. de vraie journée où je vais pas faire de... Et sans parler du temps de séchage, de la mise en carton, de tout ça. Donc je fais beaucoup de crédence, je travaille avec plein d'artistes. Alors il me semble que c'est une quarantaine d'artistes, mais César Bazar tient bien son nom. Je ne tiens pas très bien toutes mes listes, mais je travaille avec plein d'artistes. Et s'il y a des artistes qui veulent travailler avec moi, encore une fois, il ne faut pas hésiter. C'est vraiment, moi, l'idée, c'est d'être ouvert. C'est d'être un laboratoire et donc d'être ouvert, de traduire l'art des gens en carottes ciment. Donc j'ai plein de collections différentes et puis j'en sors tous les mois quasiment. Et après, si c'est de la grosse commande, je travaille avec mon partenaire au Maroc qui m'a appris le métier. C'est genre... Le moins que je puisse faire, c'est de bosser avec lui, qui bosse super bien. C'est un Marocain, c'est une entreprise marocaine, je tiens à le dire, c'est pas moi qui ai une mainmise, c'est pas du néocolonialisme, comme on a pu me le dire, ce genre de choses. Et du coup, en fait, on a les mêmes pigments, on travaille avec les mêmes dosages. Donc moi, si jamais t'adores mes carreaux, mais t'en veux 25 mètres carrés, pour moi, ce sera peut-être trop long, et puis pour toi, ce sera sûrement trop cher, donc on peut le faire faire au Maroc. Donc voilà, je fais aussi de ça. Je fais aussi beaucoup d'ateliers. Et les ateliers, alors je fais des ateliers grand public pour initier à la fabrication. Alors le public, c'est souvent des gens qui aiment le do-it-yourself et tout, c'est vraiment un peu comprendre qu'un objet du quotidien, sur lequel tu n'as jamais trop prêté attention, en mode, c'est du carrelage, j'aime bien le carreau de ciment, c'est joli, tout le taf que c'était derrière. Alors ça, ce n'est pas pour me laper, ce n'est pas pour faire mon poète, mais c'est vrai, je pense que c'est vraiment un réenchantement du monde, encore plus aujourd'hui où on ne traverse pas forcément des temps pleins d'espoir. Ou savoir comment les choses sont faites, par qui, comment, savoir qu'en fait il y a beaucoup de travail derrière des trucs, ça impose un certain respect, une certaine magie, un peu un réenchantement du quotidien je trouve, en sachant comment les choses sont foutues. C'est ça mes ateliers, et les gens font 2-3 carreaux, t'as vu je suis très bavard, je leur raconte plein d'histoires. C'est vraiment des chouettes moments, j'essaie de ne pas en faire trop, pas de venir à une usine, parce que je suis plein, je suis un peu victime de mon succès, il faut s'y prendre à l'avance pour venir, je suis plein souvent trois mois à l'avance, mais j'essaie d'en faire pas trop pour pas être épuisé et être là, mon maman, tu fais ça, tu mets ton sable, que ça reste bien pour tout le monde. J'accueille aussi des scolaires, j'ai accueilli des petits, les collègues. Les classes secpa du collège de Pantin, ils avaient une journée où ils ne pouvaient pas participer au truc où les autres participaient, du coup ils sont tous venus, ils tirent un peu la gueule en rentrant dans l'atelier, ils sont sortis parce qu'ils étaient là genre c'est quoi cet endroit quoi, on emmène où ? Ils étaient trop heureux, c'était vraiment génial. Et depuis, j'ai postulé pour avoir le pass culture, parce que là, du coup, le collège a dû payer avec ses propres deniers. Et le pass culture, après sept mois d'études de dossier, m'a refusé. Donc là, la directrice de l'établissement essaye de revenir cette année, mais elle peine à trouver les fonds. Donc voilà, mais sinon, j'ai aussi bossé avec des écoles de design et aussi des lycéens, des animats, des co-responsables. Ils sont venus faire une journée de workshop. On a du coup... Vraiment, avec cette technique du carreau de ciment, on ne va pas rentrer dans les détails techniques, mais tu n'es pas obligé de mettre du ciment dedans, tu peux mettre plein d'autres choses, peut-être on en parlera après. Et donc, on a vraiment dérivé sur comment on pouvait fabriquer des moules avec du sable, des moules réutilisables, en utilisant la presse hydraulique. Enfin, on a fait des trucs vraiment chouettes, vraiment intéressants. et j'espère continuer à bosser avec eux et avec cette prof qui est assez incroyable. L'idée, c'est vraiment d'ouvrir à tout, et puis après, il y a la recherche en matériaux, qui n'avance pas assez au rythme que je voudrais, mais ça prend beaucoup de temps et puis ça coûte beaucoup d'argent. Comment on peut développer des matériaux différents avec cette technique ? Pourquoi pas utiliser des déchets ? C'est la grande mode, mais c'est aussi parce qu'on est entouré de déchets, donc essayer de les réintégrer pour faire des objets de design, c'est toujours chouette. Je suis lauréat du concours faire du pavillon de l'Arsenal. En 2021, je crois, si je ne dis pas de bêtises, ça m'a beaucoup aidé. D'ailleurs, je ne serai jamais assez remerciant envers le pavillon de l'Arsenal et Fer qui m'ont accompagné. J'ai été exposé en 2023, en septembre 2023. C'était une super expérience. Et donc, voilà, j'aimerais bien continuer à recevoir des étudiants, continuer à faire de la recherche. Malheureusement, je ne peux pas prendre des stagiaires pour deux semaines si les gens m'écoutent parce que c'est trop court. Mais des gens sur le temps long qui voudraient venir faire de la recherche en matériau, ça peut être intéressant. Et puis aussi, je fais du design d'objets. qu'est-ce que tu peux faire avec ces carreaux ? Et là, je travaille sur faire du mobilier. Et dans ma tête, je me dis que ça va être assez incroyable. Je ne sais pas si ça va marcher, mais moi, ça m'excite vachement ce que je vais faire. Je travaille sur utiliser le carreau de ciment comme élément structurel, pas justement comme un élément qui vient à venir recouvrir, qui va juste être ornemental, mais il va être structurel et ornemental en même temps pour faire du mobilier. Donc voilà, pour essayer de faire des nouveaux trucs. Il y a plein de trucs à faire. Et je suis sûr, et là, il y a encore des nouveaux trucs qui vont arriver. Là, j'aimerais faire des carreaux en sel. C'est ma nouvelle idée. J'étais à la plage. utiliser la cristallisation du sel sinon ça cristallise en quelque sorte pourquoi pas essayer tu vois les biquettes à la campagne il y en a qui lèchent leur pincelle donc ça j'aimerais ça c'est qu'une idée que j'ai eu dans ma tête sur la plage j'ai pas encore eu le temps de rechercher ceux qui veulent faire des startups et tout c'est le moment copiez-moi parce que moi je vais mettre du temps à le faire allez-y c'est le sel français dites que c'est green c'est bio ça va sauver le monde vous allez lever des fonds direct les gars vous pouvez non c'est pas dans la tech ah mais dans les nouveaux matériaux il n'y a pas des startups Je ne peux pas les citer. Il y en a beaucoup. Et qui font du green washing. Il y en a beaucoup,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qui utilisent des trucs qui ne sont pas forcément propres. Il y en a beaucoup. C'est quand même très à la mode d'utiliser des déchets, de le mélanger avec des trucs qui ne sont pas forcément clean, mais de focaliser sa communication sur le déchet en ayant abstraction des 20, 30, 40 de produits pétro-sourcés. On peut presque dire que le ciment, c'est pétro-sourcé. Ou la chaux. C'est quand même un truc que tu vas chauffer à 1000. 500 degrés pendant 36 heures. Donc, lâchez aussi. Bon, à partir de ce moment-là, qu'on ne dise pas que c'est naturel. Mais il y a beaucoup de gens qui utilisent, il y a beaucoup de matériaux, comme un soi-disant révolutionnaire, qui utilisent ça comme liant. Il y en a beaucoup aussi. Il y en a qui utilisent la résine, de la résine bicomposante. Et ils broient des déchets, ils font du terrazzo, des trucs comme ça. Et ils disent que c'est naturel. Comme je disais, ce n'est pas eux qui font le réchauffement climatique, mais ils contribuent au mythe. du matériau magique. Mais après, les entreprises, les banques, les Gary Lafayette, les je sais pas quoi, les gros, les Carrefour, ils adorent ça. Ils trouvent ça trop cool d'aller faire leurs revêtements, leurs trucs et tout ça, parce que ça leur offre une belle image. En tant que designer, on peut faire des trucs super beaux avec des déchets, en utilisant aussi des liens dégueulasses, mais que c'est un peu de notre responsabilité aussi d'être transparent. C'est le savoir, et c'est ça que je fais dans mes ateliers de carrémentation. Si tu sais ce qu'il y a et comment c'est fait, C'est ça qui t'aide à choisir ce que tu consommes, ce que tu ne consommes pas. Si tu sais que l'avion, ce n'est pas bien, ça pollue, etc. En tout cas, tu le prends en conscience. C'est déjà ça. C'est l'information qui va nous aider à changer notre rapport aux choses, à changer notre rapport à la consommation et tout. S'il y a des gens qui te font croire qu'il y a des produits miracles, ça fait reculer l'affaire.

  • Speaker #1

    Je voulais rebondir sur le fait que en étant en laboratoire, du coup, il y a pas mal de sujets de recherche, comme tu l'expliquais. Tu as un peu déjà parlé de tes sujets de recherche et de ce que tu avais envie de développer. Peut-être qu'on peut revenir sur est-ce que tu as un processus, justement, de recherche et d'innovation ? Déjà, elles te viennent d'où, toutes ces idées ?

  • Speaker #0

    De mes insomnies, depuis que je suis enfant. J'en parlais avec ma copine. Je suis très bavard, mais j'adore rien dire et rêver. Et j'ai des cahiers. Je fabriquais beaucoup d'armes. Dans ma tête, quand j'étais au collège et au lycée, parce que j'étais un grand enfant, je me vantais comme on pouvait fabriquer des espèces de fusils avec des bouteilles de gaz. des trucs à la Batman tu vois Batman ? j'ai été bercé par ça donc toujours bricoler des gadgets imaginaires dans ma tête, j'ai fait ça toute ma vie et donc là, faire des matériaux en plus on retrouve le côté ingénierie que j'avais dans l'informatique c'est plus de la rêverie et après voir comment on peut le faire en fait c'est de la rêverie mélangée à de la technique tu te poses la question de comment ça s'est foutu et à partir de là tu regardes comment tu peux faire ça Donc tiens, comment ça marche ? Si tu te poses la question de comment ça marche la sérigraphie, et après tu fais, ah mais attends, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier ? Par exemple, j'ai envie de dire là comme ça, à chaud, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier genre un espèce d'engrais, un truc qui ferait que les graines, elles germeraient, et donc du coup, à les endroits où tu sérigraphies, ça va faire... Voilà. Et bah tiens, par exemple, j'ai essayé de faire des carreaux comme ça avec des graines pour que ça fasse des motifs végétaux. Mais le problème, c'est que ça me prend beaucoup trop de temps de tester. Donc j'ai accordé une demi-journée à faire ça, puis ça me prend beaucoup d'argent, parce que je dois à chaque fois acheter plein de matos. Mais voilà, c'est plus des trucs comme ça. Le côté Instagram aide en plus, parce que je me dis, tiens, si je teste ça, je pourrais le montrer sur Insta, ça fera un peu du contenu, ça fera rigoler les gens. Et puis je pense que j'ai toujours bien aimé faire mon original et faire les trucs différemment des autres. Donc il y a toujours un côté où je cherche involontairement à faire différemment que les autres, avant même d'essayer de faire. Je pense que c'est ça, si tu veux faire ma psychologie. Mais j'aimerais bien aller chez le psy, en vrai. Si vous voulez bien m'acheter plus de carreaux, ça m'aiderait à gagner un peu plus d'argent pour aller chez le psy. Là, j'avoue, c'est encore... C'est un peu ric-rac. Et un bon 6 sur Pentance, si vous connaissez, je serais bien chaud. Mais pour parler de tout ça, ça me ferait du bien, je pense. J'ai aussi une fascination pour les trucs du genre le facteur cheval, pour des choses un peu fous.

  • Speaker #1

    Le facteur cheval.

  • Speaker #0

    Tous ces trucs-là, j'ai un gros vide existentiel, il faut dire la vérité. J'ai toujours cette attirance d'essayer de faire un truc plus grand, plus gros et tout.

  • Speaker #1

    Avec les carreaux de ciment, c'est compliqué quand même.

  • Speaker #0

    Si, attends, tu rigoles. Je pourrais faire mon alambra en carreaux de ciment. C'est vrai. Il faut que j'achète un petit terrain perdu au fin du truc. Je m'y mets maintenant. Faire ma tombe en carreaux de ciment, c'est quelque chose qui me travaille énormément.

  • Speaker #1

    Mais c'est évident.

  • Speaker #0

    C'est évident, mais surtout, c'est que tu n'en as qu'une de tombe. Alors, je suis là, il faut vraiment que j'ai la bonne idée.

  • Speaker #1

    Mais non, mais ça peut être un des business. J'ai rencontré, elle s'appelle Thouni. Alors, pas du tout, Lisa. Elle ne s'appelle pas Toonie, mais Toone. Vous pouvez la retrouver en tapant mosaïque avec un K. Toone, T-O-O-N-E. Une mosaïste qui est spécialisée dans la décoration de pierres tombales. Et du coup, elle utilise la mosaïque pour raconter l'histoire de la personne. Et en fait, c'est parti d'un désir de faire en sorte que ce lieu de commémoration pour les vivants soit un beau lieu et pas juste une pierre grise du somme. D'accord. T'as envie de tout faire et le laboratoire représente tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ça doit être un laboratoire, parce que je pense que c'est beaucoup plus intéressant, et pour les autres, et pour le monde, et pour la culture, et pour moi. Alors, je ne pense pas que les 5-6 gros vendeurs de carreaux de ciment de France m'écoutent. Mais si vous m'écoutez, vous sachez bien que je ne vais pas vous concurrencer. Je voulais peut-être un ou deux contrats par an. Mais c'est tout. Mon but n'est pas d'aller concurrencer le Roi Merlin. Enfin, voilà. Ce podcast s'appelle Histoire d'artisan. Mais c'est vraiment ça. C'est faire du lien. C'est qu'il y ait une histoire dans l'objet. Même quand je travaille avec le Maroc. J'ai un lien. Là, en Belgique, on fait toute une cuisine de 36 mètres carrés avec des carreaux. que du coup j'ai fait fabriquer au Maroc. J'ai un lien avec ces gens-là, avec ces clients. Ce ne sont pas mes amis, mais on a une vraie relation. Je leur ai raconté toute cette histoire, ils sont au courant de tout ça. C'est transparent. Je ne dis pas je vais voir avec mes petits gars au Maroc Je ne parle pas comme ça. C'est mes partenaires au Maroc. Et puis c'est les gens qui m'ont appris le métier, il faut dire les choses comme elles sont. Ça doit être un médium avec une histoire et plein d'histoires pour que ce soit intéressant. Sinon, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Donc tu nous expliquais que justement dans tes créations, tu collaborais beaucoup avec des artistes. Comment tu les rencontres ? Quelle est ta relation avec eux ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je leur fais passer un test. D'abord, ils doivent venir. Je leur donne une feuille forme à raisin. Et ils ont 20 minutes pour faire un dessin. Si ça ne me plaît pas, je les mets dehors.

  • Speaker #1

    C'est bon, on t'entend regarder. J'essayais de t'échivrer sur ton visage.

  • Speaker #0

    J'ai du mal à me faire poker face. Alors le principe de ces herbazas, j'espère que ce principe durera éternellement, c'est que l'artiste soit entièrement libre. Jusqu'ici, je suis allé voir très peu d'artistes, je crois que même aucun artiste, je crois qu'ils sont tous venus vers moi. Je me sens trop honoré, chanceux. C'était trop mignon. La première personne avec qui j'ai collaboré, j'étais inconnu au bataillon. Elle m'avait dessiné des carreaux alors que je ne savais encore même pas les faire bien. La mandarine bleue, je suis éternellement reconnaissant. C'est des gens, au début, qui m'ont fait confiance. Et puis après, les gens viennent vers moi. Et l'idée, c'est vraiment qu'ils aient, comme je dis, c'est un médium. Ce n'est pas juste un carreau de ciment. Et c'est de les laisser le plus libre possible. Alors même si... Je leur dis et ce serait quand même bien que ça se vende quand même. Ce serait quand même pas mal, mais fais-toi plaise, fais ce que tu veux. Genre, OK, tu as envie de faire des... Fais ce qui te plaît, tu es un artiste. Et par artiste, j'entends des designers graphiques, des... Alors, c'est très drôle. Souvent, les hommes sont des artistes. J'ai jamais bossé avec d'autres hommes que des artistes, mais les femmes, elles sont plus à dire, je suis designer graphique, je suis graphiste, je suis... tout ce que tu veux, elles ont plus de mal à s'auto-proclamer artistes, tu vois. Mais moi, je les appelle des artistes. Enfin, c'est clairement des artistes. Il y a même des gens, une ingénieure informaticienne qui, dans son temps libre, fait du dessin. Elle fait des trucs stylés, tu vois, on s'en fout.

  • Speaker #1

    On en parlait dans l'épisode avec Pauline Loctin, l'épisode...

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est un épisode...

  • Speaker #0

    Il est super stylé, celui-là.

  • Speaker #1

    Je sais que tu ne l'as pas écouté. Arrête de faire semblant. C'est l'épisode de février. Donc, toi, tu es l'épisode d'avril. Donc, c'était il y a deux mois. Et en effet, Pauline parle de ça et de ce truc de l'artiste femme. Et elle dit, moi j'ai déjà vécu, quand on parle d'artisanat d'art, on dit souvent que les femmes sont des petites créatrices. Et quand on parle d'artiste, on dit que les femmes sont des artisanes. Donc en gros, elles sont toujours, elles sont jamais à la bonne place pour être bien vendues, tu vois. Et pour être dans le statut qui est valorisé. C'est dingue.

  • Speaker #0

    Alors que moi, j'ai collaboré avec très très peu de mecs où j'étais en relation pour des collabs. Mais la plupart du temps, je crois que 100% c'est des artistes. Et des femmes artistes, je ne sais même pas si j'en ai...

  • Speaker #1

    Qui se trouvent femmes artistes ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, c'est ça que je veux dire. Ou sur sa carte de visite, ou sur son site internet, il y a écrit artistes. Peut-être 5, 10, 20% même. Donc c'est fou, mais c'est ça qui est cool aussi, le carreau de ciment, c'est un milieu d'hommes, c'est du ciment, c'est du béton, c'est de la maçonnerie, mais il n'y a que des femmes, 95% des gens qui gravitent autour, qui s'intéressent à ce que je fais, etc. C'est un public féminin, qui viennent à mes ateliers, c'est hyper rare que j'ai des mecs qui ont cette curiosité d'aller apprendre un truc qu'ils ne connaissent pas, de dire qu'ils ne connaissent pas. qu'elles ne comprennent pas. Après, je dis ça, moi, je suis un mec et je me rends compte que j'ai fait comme tous les mecs blancs de base. Des fois, je suis là à vouloir. J'ai fait un atelier de vitra et l'autre jour, je voulais lui dire mais tu ne penses pas que si tu utilisais cet outil, ce serait mieux ? Enfin, j'étais là genre je suis exactement comme tous les...

  • Speaker #1

    Tu as osé. C'est vraiment du mansplaining.

  • Speaker #0

    C'est splaining. Un mansplaining.

  • Speaker #1

    Il y a spreading et splaining.

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'était pas du mansplaining pour dire la vérité. On essayait d'inventer des nouveaux outils avec mon père pour... Est-ce que ce serait pas plus pratique ? Mais c'était de la curiosité, mais évidemment que c'était du mansplaining en germe. Clairement ! Clairement, clairement ! Et j'étais là genre, je suis désolé, ne sois plus fort que moi, j'ai envie de mettre du silicone sur le truc ! Et t'avais marqué, t'es là, oh là là, les garçons, ils sont forts quand même ! J'étais là genre, oh non, tout se répète ! Mais j'ai lutté, j'ai lutté contre ça, et déjà, j'en ai plus conscience que j'ai lutté, mais la plupart des mecs qui viennent dans mes ateliers sont extrêmement mignons. Enfin, quasiment tous les mecs qui sont venus sont extrêmement mignons, il faut dire la vérité. C'est plus dans les... Quand je fais des marchés ou des foires, là, les mecs, c'est des enfers sur Terre. Enfin, les vieux hommes de 50 ans, blancs. 60 ans, ils viennent te voir et ils te disent Bah, dis-moi, moi je le fais chez moi ! Ou alors ils te disent C'est de la terre crue ! Et t'es là genre C'est de la terre cuite ! Et t'es là Non, c'est pas de la terre cuite ! Et du coup, ils te disent C'est comme ça ! Alors que, où ils se mettent très loin, ça c'est plus les hommes de mon âge, ils se mettent très très loin, et là, sa nana, elle écoute mon blabla et tout, Ah, c'est intéressant ! Et lui, il est à 4 mètres comme ça, et au bout de 15 minutes où je parle à sa femme, il a plus le choix que de s'approcher un peu comme ça. Mais j'ai parlé, c'est très bizarre, on veut pas montrer qu'on sait pas, quoi.

  • Speaker #1

    un truc comme ça c'est absurde mais je sais pas moi j'ai vécu là tu parles du en l'occurrence je pense que tu parles du salon du Made in France c'est ça ? mais moi au salon du Made in France j'ai aussi vécu un moment de malaise où en fait j'étais avec mon meilleur pote qui n'est absolument pas dans l'artisanat qui a fait chimie enfin genre vraiment pas dans ce milieu là et je lui ai dit bah viens on va se rendre du Made in France en plus comme je travaille à la chambre de métier de l'artisanat on avait des stands je m'étais dit bah go visiter et je posais plein de questions bon Et à qui on répondait ?

  • Speaker #0

    À lui. À lui.

  • Speaker #1

    Et ça me rendait folle. Et je lui ai dit, mais tu te rends compte qu'il ne me regarde pas ? Il disait, ah non, je ne suis pas remarquée. Mais regarde, je pose les questions. Mon pote, il est là. Oui, oui, oui, oui, oui. C'est moi qui pose les questions, qui sur-enchaîne lui. Et c'est lui que vous regardez. Mais on est où, quoi ? Et ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Moi, ma nana, qui est plus bavarde que moi, avec des gens qu'on ne connaît pas, eh bien, c'est souvent moi qu'on regarde. Et toi, tu es là, genre, tu es obligé de baisser les yeux pour que la personne, elle n'ait plus ton contact et qu'elle regarde son interlocutrice, quoi. Dans la partie collaboration avec les artistes, j'avais une dernière question. C'était, est-ce que tu dois leur mettre des contraintes techniques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, la seule contrainte que je donne, c'est des contraintes techniques. En fait, tu as une contrainte technique et créative, c'est le nombre de couleurs. Je limite le nombre de couleurs parce que plus il y a de couleurs, plus c'est de taf. Et tu ne peux pas faire du trait, le carottissement, il a ses limites. Donc du coup, il faut qu'ils se tiennent aux limites propres au carottissement, ainsi qu'à un nombre de motifs limité par collection. Parce qu'au début... J'en ai eu des collections avec 16 motifs différents, du coup ça fait beaucoup de travail. Mais c'est les seules contraintes que je leur donne. Et puis je demande une petite cotisation quand même, parce que j'ai eu des expériences plus ou moins mauvaises, et donc du coup ça permet d'engager aussi l'artiste. Comme ça il s'engage aussi à me livrer son truc à peu près en temps et en heure, puisque moi une collab ça va me prendre au moins deux jours de boulot. Puis après, je vais essayer de l'emmener dans un studio photo. Elle part du temps pour les prendre en photo, etc. Et on signe un contrat toujours. Donc, le motif reste à eux. Et ils gagnent un pourcentage sur toutes les ventes. Donc, jusqu'ici, c'est vachement des passionnés du carottissement qui adorent ce médium et qui ont envie de s'exprimer avec. Et ils réalisent un peu leur kiff. Et puis après, des fois, ils ont des bonnes surprises avec un petit mec qui leur dit Eh, au fait, je te dois 300 balles ! Puis j'ai fait des concours aussi de carottissement. Je ne sais pas si tu as vu, où plein de gens ont participé. Après, on a vendu pour plus de 1000 euros qu'on a pu donner à des assos.

  • Speaker #0

    C'est le mec en slip.

  • Speaker #1

    Le mec en slip, ouais. Et d'ailleurs, ce mec en slip, depuis, il y a des gens qui sont intéressés pour en refaire pour des commandes pour chez eux et tout. Donc, en plus, tu vois, le karma, quoi, tu vois, ça apporte des affaires. Donc, non, L'idée, c'est aussi, ça, j'en ai pas parlé, mais c'est aussi d'ancrer ça dans une réalité économique et aussi un contexte social, entre guillemets, et de, ouais, si on peut faire du solidaire aussi avec de l'artisanat, c'est cool. Vu qu'on passe notre temps à communiquer, on peut aussi ajouter un petit peu de solidaire et ça nous aide autant pour notre com et puis ça aide d'autres gens. Donc, ça peut s'en coûter beaucoup. plus de temps et d'argent.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est un bon mot de la fin. Alors, il y a une dernière question quand même. Que souhaites-tu pour le futur de ton métier ? Et donc, plutôt le futur de ton médium ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je souhaite pour le futur de mon médium ? Je ne parle que pour moi parce que je suis un peu tout seul dans mon médium tel que je l'aborde. C'est de continuer déjà à ce que des artistes l'approprient, continuer à faire des motifs. un peu fou et puis surtout le voir dans de plus en plus d'endroits. Là, je travaille avec des urbanistes pour travailler avec des scolaires peut-être, pour faire la signalisation d'une école avec des enfants qui pourraient les fabriquer. Vraiment, on a un truc où les enfants peuvent fabriquer des carreaux, etc. L'utiliser, c'est comme la scénographie. Avec la scénographie, tu peux imprimer des vêtements, enfin du tissu, imprimer des vêtements, tu peux faire des affiches, tu peux faire des fenzines, tu peux faire... Ah, on a une technique d'impression sur du caillou, grosso modo. On peut faire du mobilier à des projectiles en main. Non, peut-être pas, mais enfin voilà. Tu peux faire quand même énormément de choses, de déco, de... Sky's the limit, toi, man.

  • Speaker #0

    Alors, la question, elle était plus sûre en général. Mais peut-être que du coup, on peut... Si j'essaye de généraliser ta vision, c'est peut-être de dire qu'on a peut-être tendance à voir le carreau de ciment comme un objet décoratif qu'on colle sur un mur. Aujourd'hui, le marché du carreau de ciment est tel qu'il est. Qu'est-ce que tu lui souhaites ? On a abordé la partie transmission. Est-ce que tu souhaites qu'il soit de plus en plus transmis ? Ok, je ne souhaite pas ça. Non, mais tu vois, qu'est-ce que concrètement tu souhaites ?

  • Speaker #1

    Ce que je souhaite pour le carreau de ciment, c'est peut-être que de plus en plus de gens prennent conscience du travail qu'il y a derrière ce carreau de ciment. Ça va dans le sens de tout le travail qu'on doit faire tous, citoyens du monde, de prendre conscience d'où viennent les choses, comment elles sont faites, le travail qu'il y a derrière, etc. Et le carreau de ciment, on est un bon ambassadeur. Quelque chose qu'on pense, c'est juste un bout de carrelage. Il y a énormément de travail derrière. Même si on l'achète à 3 francs 6 sous, c'est juste qu'il a été fait par des gens qui sont payés 3 francs 6 sous et qu'il est fondamentalement artisanal et fondamentalement manufacturé par des humains. Et donc du coup, continuer à l'aimer encore plus du coup, aimer encore plus avoir du carreau de ciment chez soi, le regarder avec un autre regard, peut-être le consommer avec plus de conscience, en pleine conscience du taf qui adhère. Alors bien sûr, on ne peut pas tous se payer des carreaux de ciment made in France. Moi, je n'ai rien contre les gens qui vont les acheter à Leroy Marin, il n'y a aucun souci, ils ont raison. et mais du coup que les gens se disent putain c'est trop mire ça a été fait au Vietnam par des artisans etc donc je pense que c'est un très bon ambassadeur de l'humanité derrière l'objet et vu qu'on doit aller vers une consommation plus responsable plus éthique etc je pense que c'est tout à fait un objet d'actualité et d'époque le carottesime et ben c'est un merveilleux mot de la fin merveilleux merveilleux merveilleux

  • Speaker #0

    merveilleux trop bien et ben merci beaucoup César merci à tous merci à tous Lisa deux heures d'enregistrement qui ne seront peut-être pas deux heures d'épisode mais quand même deux heures d'enregistrement merci Quentin merci Quentin pour ton montage et de nous avoir supporté le montage de Mixage je ne sais Quentin l'a fait

  • Speaker #1

    Non, une émission de Quentin Lafebvre. Non, sur Poulet, il parle toujours de Quentin Lafebvre.

  • Speaker #0

    Non, j'ai dit qu'il s'appelait Quentin Blic.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est Quentin Blic. C'est le cousin. C'est mon cousin. Il a eu peur pendant la Révolution. On n'a pas eu peur, on est resté les Loblics.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre écoute. J'espère que ce deuxième épisode avec César, artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment, vous aura plu. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast.histoired'artisan.com En attendant, je vous dis à bientôt avec une nouvelle histoire.

Description

Dans ce deuxième épisode avec César Leblic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l’impact carbone du matériau principal du carreau de ciment : le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu’il va développer ! Belle écoute ! 


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

César Leblic - César Bazaar

Site internet

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations

Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast@histoiresdartisans.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoires d'artisans. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoires d'artisans est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d'artisans. Dans ce deuxième épisode avec César LebBlic, connu sous le nom de César Bazaar, artisan designer autour du carreau de ciment, nous parlons de reconversion, de recherche et de collaboration avec les artistes. On aborde l'impact carbone du matériau principal du carreau de ciment, le ciment. César essaie de sortir ce médium de son univers classique. Nous avons hâte de voir ce qu'il va développer. Belle écoute ! Donc César, tu es artisan designer autour du carreau de ciment.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aime même bien dire des fois artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment. Mais c'est trop long. Au Maroc, ils disent carleur mais je ne sais pas si on dirait le même terme en France. Tu peux dire ce que je t'inspire, tu vois. Le clown du carreau.

  • Speaker #1

    Le saletain banquier du carreau.

  • Speaker #0

    C'est ça, le rigolo du carreau.

  • Speaker #1

    Oh, ça sonne bien, ça.

  • Speaker #0

    Donc, ouais, non. Artisans, bien sûr, mais... Enfin, tous les artisans le savent. Maintenant, des fois, je me sens presque plus communiquant. Instagrammeur, cartisan, ça dépend des jours. Il y a vraiment de tout. Après, je fais beaucoup de R&D. J'ai quand même un passif d'ingénieur dans les jeux vidéo. Ingénieur, c'est plus bas niveau, un peu, dans les trucs de geek. Donc j'ai quand même une approche toujours un peu technique et geekos des trucs. C'est pour ça, c'est pas pour me la péter, mais c'est parce qu'il y a plus de facettes que juste faire de l'artisan autour des carottes cinémas. Parce que le but, c'est vraiment aussi de tirer la métaphore du carottes cinémas le plus loin possible. Et voir toutes les choses qu'on peut faire, même juste en utilisant la technique, à la fin en ne faisant plus de carreaux de ciment. Genre, par exemple, les carreaux de papier. OK, il y a du ciment encore dedans. Mais j'ai fait des carreaux d'amidon, des carreaux de riz, je ne sais pas si tu as vu. Incroyable.

  • Speaker #1

    Tu dis vulgache encore !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache ?

  • Speaker #1

    Oui !

  • Speaker #0

    Je dis vulgache. Alors ça, on en parlera après.

  • Speaker #1

    C'est pour plus tard dans l'épisode. La première question étant, pour remettre le contexte, est-ce que tu peux nous raconter ta rencontre avec ce métier ?

  • Speaker #0

    Ma rencontre avec ce métier, alors c'est plutôt ma rencontre avec ce médium, parce que ce métier, c'est devenu un métier très progressivement. Au départ, je ne voulais jamais que ça devienne un métier, ça devait être juste un loisir. J'étais sur une table en carreau de ciment avec des copains à déjeuner. Et c'était un mercredi, moi j'ai jamais travaillé les mercredis. Les mercredis je faisais des travaux manuels, des machins, donc j'étais dans le studio photo d'un ami, qui m'a d'ailleurs beaucoup aidé dans mon entreprise, et sûrement que j'y étais allé pour couper du bois, bricoler un truc, et je lui ai dit, ah mais tiens c'est marrant les carreaux de ciment, comment on fait ça ? Et donc là les deux igotos s'esclaffent et se moquent de moi, en disant, ah César qui fabrique toujours plein de trucs et change le patient tous les deux mois, fallait voir mon appart de 30m2, c'était rougi et plaie à l'époque quoi. Et ils disent maintenant tu vas faire des carreaux de ciment. Donc je regarde une vidéo YouTube, je vois du coup des gars au Maroc qui font des carreaux, je fais ah ouais c'est génial ! Comment ils font ça ? Et je me dis, j'ai trop envie d'en faire. Et le fait qu'ils soient un peu moqués de moi, et puis parce que la technique était un peu intrigante, j'ai commencé à faire du chaos. Donc c'est comme ça que ça a un peu commencé. Après, j'ai trouvé une technique indienne dont je me suis inspiré pour le faire. J'ai commencé à acheter un sac de ciment et du sable que j'ai rapporté dans mon appart de 30 mètres carrés au 4ème étage à Paris. Là, j'en ai foutu partout. Pour ceux qui font de la couture, ils savent déjà qu'on en fout partout. Je faisais de là. La sérigraphie dans mon appart, je faisais n'importe quoi. Ma douche, c'était une cabine de peinture. Et là, le ciment, c'était la fin. Comment tu laves tes trucs ? Donc, à ce moment-là, mon boulot d'ingénieur dans les jeux vidéo me fatiguait. J'étais sur une mission chiante. Au cours de couture, un pote me dit, il y a des super ateliers qui s'ouvrent. Tu devrais trop postuler. Et j'ai dit, OK. En fait, au début, j'étais dans mon atelier. Je bossais, je codais mon petit jeu vidéo. Puis à la pause-déjeuner, je jouais le week-end. Et le mercredi, je faisais mes carottes ciment. m'amuser. Vraiment, c'était plus une recherche, c'était une exploration vraiment personnelle. Je disais bien, mais genre, jamais je ferais ça, de faire ça toute la journée, faire des carreaux de ciment, genre l'enfer, enfin, non, non, et puis j'ai pas envie d'en faire un business, si j'en fais un business, ça va me rendre malheureux, parce que, alors que ça reste un loisir, ça restera un plaisir. Ça s'est adhéré vrai pendant très longtemps, et depuis quelques temps, ça devient un plaisir, mais on en parlera, on dira pourquoi, justement parce que j'en ai fait autre chose que faire des carreaux de ciment. Et voilà, voilà ma rencontre avec le métier. Elle a été du coup... sur une table en carreau, et puis après, j'ai glissé progressivement là-dedans. À un moment, j'ai voulu m'en extirper, un peu comme des sables mouvants, un peu comme un engrenage, tu vois, un engrenage dans lequel il faut vraiment être idiot, ou naïf, peut-être les enfants, mais tu mets ton doigt volontairement dans un engrenage, bon, à un moment, ta main commence à être prise, et là, je me suis dit, je vais l'enlever. Mais là, j'avais mis trop d'énergie déjà, trop d'honneur. Beaucoup trop d'honneur parce que mes parents n'ont pas sauté au plafond quand je leur ai dit Oh, je m'amuse à faire des carreaux de ciment, peut-être que j'aimerais… J'ai pris un atelier pour faire ça, ça ne les a pas rendus super heureux. La plupart de mes amis se sont foutus de ma… ...la gueule, comme je disais, et mon amoureuse a toujours été derrière moi. Et puis en fait, ce qui est drôle, c'est que c'est souvent les inconnus qui t'encouragent plus que les gens qui sont censés t'aimer au départ. Et puis du coup, j'avais mis trop d'honneur, et trop d'argent et trop d'énergie, donc j'ai décidé que tout mon corps irait dans cet engrenage, pas que ma main. Et maintenant que mon corps a été mal axé, mal axé, parce que l'engrenage a tourné, tourné, je suis devenu une patte incroyablement... douce et heureuse et molleuse, un petit pain brioche une toute tête et brioche toute mignonne et ça c'était il y a combien de temps ? faudrait que je révise mes dates mais c'était il y a pas si longtemps c'était il y a, on est en 2024 dit-il en regardant sa montre en fait c'était il y a deux ans et demi trois ans que j'ai commencé à m'y intéresser deux ans et demi que j'ai pris mon atelier un petit peu plus et que je commercialise Un an et demi. Ah oui, j'ai beaucoup fait de recherches, j'ai décidé de commercialiser il y a un an et demi, c'est ça ? Ouais, ça devait être. Où j'ai dit, ok, officiellement, je commercialise, et voilà, c'est tout. exponentielle, mais ça ne fait que grandir. Je ne parle vraiment de rien, c'est tout petit et tout. Mais c'est super chouette et je rencontre des gens, il y a des gens super qui m'ont fait confiance et ils ont bien eu raison, ils ne le regrettent pas. Il y a de plus en plus de beaux projets qui arrivent. C'est trop cool.

  • Speaker #1

    Et ça fait une très bonne transition justement sur, tu parles de commercialisation, on en parlait en off, tu as plusieurs types de commercialisation. Aujourd'hui, sur quel type de projet tu travailles ?

  • Speaker #0

    Tout. Moi, je peux tout faire. Tout. Non mais en plus c'est vraiment ça, je sais pas si on en parlera, alors j'en parle maintenant, moi je me définis comme un laboratoire autour du carreau de ciment, pas du tout comme un simple, un simple ce n'est pas simple, mais comme juste un atelier de carreau de ciment, dans le sens où j'ai un médium, j'ai ramené un médium en France, en région parisienne et un savoir-faire et je le fais extrêmement bien, enfin j'ai un degré de finition et de perfection qui est genre, c'est pas pour me jeter des fleurs mais parce que je suis un psychopathe. assez incroyable même comparé à la plupart des fabricants. Et l'idée, c'est maintenant de dire, OK, qu'est-ce qu'on va faire avec ce truc-là, ce que je sais faire ? Donc en plus, j'ai appris au Maroc, j'ai noué presque, on pourrait dire, eu des amitiés au Maroc avec un fabricant de carreaux de ciment qui m'a beaucoup apporté, qui m'a aidé à les derniers détails où je ne m'en sortais pas, qui m'a aidé à les craquer, etc. Et donc du coup, je fais de tout. C'est-à-dire, je fais du carreau que je vais vendre à l'unité comme une œuvre d'art parce que si tu viens faire des carreaux de ciment chez moi, Tant que ça prend à faire, et tu verras que même une sérigraphie, c'est plus rapide à faire, donc quand tu traduis le travail d'un artiste teinté dans la masse dans un carreau de ciment, c'est un super beau travail, c'est une œuvre d'art en soi, c'est un cadre en soi, ça suffit à accrocher un mur. Je vais aller de ça à faire de la petite surface, donc je fais beaucoup de créances, parce que j'ai une capacité limitée de production, je suis lent, enfin je ne suis pas lent, c'est juste que je suis tout seul, donc je ne fais pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et que la technique est lente.

  • Speaker #0

    La technique est lente, donc du coup je produis un mètre carré, c'est deux jours de production. de vraie journée où je vais pas faire de... Et sans parler du temps de séchage, de la mise en carton, de tout ça. Donc je fais beaucoup de crédence, je travaille avec plein d'artistes. Alors il me semble que c'est une quarantaine d'artistes, mais César Bazar tient bien son nom. Je ne tiens pas très bien toutes mes listes, mais je travaille avec plein d'artistes. Et s'il y a des artistes qui veulent travailler avec moi, encore une fois, il ne faut pas hésiter. C'est vraiment, moi, l'idée, c'est d'être ouvert. C'est d'être un laboratoire et donc d'être ouvert, de traduire l'art des gens en carottes ciment. Donc j'ai plein de collections différentes et puis j'en sors tous les mois quasiment. Et après, si c'est de la grosse commande, je travaille avec mon partenaire au Maroc qui m'a appris le métier. C'est genre... Le moins que je puisse faire, c'est de bosser avec lui, qui bosse super bien. C'est un Marocain, c'est une entreprise marocaine, je tiens à le dire, c'est pas moi qui ai une mainmise, c'est pas du néocolonialisme, comme on a pu me le dire, ce genre de choses. Et du coup, en fait, on a les mêmes pigments, on travaille avec les mêmes dosages. Donc moi, si jamais t'adores mes carreaux, mais t'en veux 25 mètres carrés, pour moi, ce sera peut-être trop long, et puis pour toi, ce sera sûrement trop cher, donc on peut le faire faire au Maroc. Donc voilà, je fais aussi de ça. Je fais aussi beaucoup d'ateliers. Et les ateliers, alors je fais des ateliers grand public pour initier à la fabrication. Alors le public, c'est souvent des gens qui aiment le do-it-yourself et tout, c'est vraiment un peu comprendre qu'un objet du quotidien, sur lequel tu n'as jamais trop prêté attention, en mode, c'est du carrelage, j'aime bien le carreau de ciment, c'est joli, tout le taf que c'était derrière. Alors ça, ce n'est pas pour me laper, ce n'est pas pour faire mon poète, mais c'est vrai, je pense que c'est vraiment un réenchantement du monde, encore plus aujourd'hui où on ne traverse pas forcément des temps pleins d'espoir. Ou savoir comment les choses sont faites, par qui, comment, savoir qu'en fait il y a beaucoup de travail derrière des trucs, ça impose un certain respect, une certaine magie, un peu un réenchantement du quotidien je trouve, en sachant comment les choses sont foutues. C'est ça mes ateliers, et les gens font 2-3 carreaux, t'as vu je suis très bavard, je leur raconte plein d'histoires. C'est vraiment des chouettes moments, j'essaie de ne pas en faire trop, pas de venir à une usine, parce que je suis plein, je suis un peu victime de mon succès, il faut s'y prendre à l'avance pour venir, je suis plein souvent trois mois à l'avance, mais j'essaie d'en faire pas trop pour pas être épuisé et être là, mon maman, tu fais ça, tu mets ton sable, que ça reste bien pour tout le monde. J'accueille aussi des scolaires, j'ai accueilli des petits, les collègues. Les classes secpa du collège de Pantin, ils avaient une journée où ils ne pouvaient pas participer au truc où les autres participaient, du coup ils sont tous venus, ils tirent un peu la gueule en rentrant dans l'atelier, ils sont sortis parce qu'ils étaient là genre c'est quoi cet endroit quoi, on emmène où ? Ils étaient trop heureux, c'était vraiment génial. Et depuis, j'ai postulé pour avoir le pass culture, parce que là, du coup, le collège a dû payer avec ses propres deniers. Et le pass culture, après sept mois d'études de dossier, m'a refusé. Donc là, la directrice de l'établissement essaye de revenir cette année, mais elle peine à trouver les fonds. Donc voilà, mais sinon, j'ai aussi bossé avec des écoles de design et aussi des lycéens, des animats, des co-responsables. Ils sont venus faire une journée de workshop. On a du coup... Vraiment, avec cette technique du carreau de ciment, on ne va pas rentrer dans les détails techniques, mais tu n'es pas obligé de mettre du ciment dedans, tu peux mettre plein d'autres choses, peut-être on en parlera après. Et donc, on a vraiment dérivé sur comment on pouvait fabriquer des moules avec du sable, des moules réutilisables, en utilisant la presse hydraulique. Enfin, on a fait des trucs vraiment chouettes, vraiment intéressants. et j'espère continuer à bosser avec eux et avec cette prof qui est assez incroyable. L'idée, c'est vraiment d'ouvrir à tout, et puis après, il y a la recherche en matériaux, qui n'avance pas assez au rythme que je voudrais, mais ça prend beaucoup de temps et puis ça coûte beaucoup d'argent. Comment on peut développer des matériaux différents avec cette technique ? Pourquoi pas utiliser des déchets ? C'est la grande mode, mais c'est aussi parce qu'on est entouré de déchets, donc essayer de les réintégrer pour faire des objets de design, c'est toujours chouette. Je suis lauréat du concours faire du pavillon de l'Arsenal. En 2021, je crois, si je ne dis pas de bêtises, ça m'a beaucoup aidé. D'ailleurs, je ne serai jamais assez remerciant envers le pavillon de l'Arsenal et Fer qui m'ont accompagné. J'ai été exposé en 2023, en septembre 2023. C'était une super expérience. Et donc, voilà, j'aimerais bien continuer à recevoir des étudiants, continuer à faire de la recherche. Malheureusement, je ne peux pas prendre des stagiaires pour deux semaines si les gens m'écoutent parce que c'est trop court. Mais des gens sur le temps long qui voudraient venir faire de la recherche en matériau, ça peut être intéressant. Et puis aussi, je fais du design d'objets. qu'est-ce que tu peux faire avec ces carreaux ? Et là, je travaille sur faire du mobilier. Et dans ma tête, je me dis que ça va être assez incroyable. Je ne sais pas si ça va marcher, mais moi, ça m'excite vachement ce que je vais faire. Je travaille sur utiliser le carreau de ciment comme élément structurel, pas justement comme un élément qui vient à venir recouvrir, qui va juste être ornemental, mais il va être structurel et ornemental en même temps pour faire du mobilier. Donc voilà, pour essayer de faire des nouveaux trucs. Il y a plein de trucs à faire. Et je suis sûr, et là, il y a encore des nouveaux trucs qui vont arriver. Là, j'aimerais faire des carreaux en sel. C'est ma nouvelle idée. J'étais à la plage. utiliser la cristallisation du sel sinon ça cristallise en quelque sorte pourquoi pas essayer tu vois les biquettes à la campagne il y en a qui lèchent leur pincelle donc ça j'aimerais ça c'est qu'une idée que j'ai eu dans ma tête sur la plage j'ai pas encore eu le temps de rechercher ceux qui veulent faire des startups et tout c'est le moment copiez-moi parce que moi je vais mettre du temps à le faire allez-y c'est le sel français dites que c'est green c'est bio ça va sauver le monde vous allez lever des fonds direct les gars vous pouvez non c'est pas dans la tech ah mais dans les nouveaux matériaux il n'y a pas des startups Je ne peux pas les citer. Il y en a beaucoup. Et qui font du green washing. Il y en a beaucoup,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qui utilisent des trucs qui ne sont pas forcément propres. Il y en a beaucoup. C'est quand même très à la mode d'utiliser des déchets, de le mélanger avec des trucs qui ne sont pas forcément clean, mais de focaliser sa communication sur le déchet en ayant abstraction des 20, 30, 40 de produits pétro-sourcés. On peut presque dire que le ciment, c'est pétro-sourcé. Ou la chaux. C'est quand même un truc que tu vas chauffer à 1000. 500 degrés pendant 36 heures. Donc, lâchez aussi. Bon, à partir de ce moment-là, qu'on ne dise pas que c'est naturel. Mais il y a beaucoup de gens qui utilisent, il y a beaucoup de matériaux, comme un soi-disant révolutionnaire, qui utilisent ça comme liant. Il y en a beaucoup aussi. Il y en a qui utilisent la résine, de la résine bicomposante. Et ils broient des déchets, ils font du terrazzo, des trucs comme ça. Et ils disent que c'est naturel. Comme je disais, ce n'est pas eux qui font le réchauffement climatique, mais ils contribuent au mythe. du matériau magique. Mais après, les entreprises, les banques, les Gary Lafayette, les je sais pas quoi, les gros, les Carrefour, ils adorent ça. Ils trouvent ça trop cool d'aller faire leurs revêtements, leurs trucs et tout ça, parce que ça leur offre une belle image. En tant que designer, on peut faire des trucs super beaux avec des déchets, en utilisant aussi des liens dégueulasses, mais que c'est un peu de notre responsabilité aussi d'être transparent. C'est le savoir, et c'est ça que je fais dans mes ateliers de carrémentation. Si tu sais ce qu'il y a et comment c'est fait, C'est ça qui t'aide à choisir ce que tu consommes, ce que tu ne consommes pas. Si tu sais que l'avion, ce n'est pas bien, ça pollue, etc. En tout cas, tu le prends en conscience. C'est déjà ça. C'est l'information qui va nous aider à changer notre rapport aux choses, à changer notre rapport à la consommation et tout. S'il y a des gens qui te font croire qu'il y a des produits miracles, ça fait reculer l'affaire.

  • Speaker #1

    Je voulais rebondir sur le fait que en étant en laboratoire, du coup, il y a pas mal de sujets de recherche, comme tu l'expliquais. Tu as un peu déjà parlé de tes sujets de recherche et de ce que tu avais envie de développer. Peut-être qu'on peut revenir sur est-ce que tu as un processus, justement, de recherche et d'innovation ? Déjà, elles te viennent d'où, toutes ces idées ?

  • Speaker #0

    De mes insomnies, depuis que je suis enfant. J'en parlais avec ma copine. Je suis très bavard, mais j'adore rien dire et rêver. Et j'ai des cahiers. Je fabriquais beaucoup d'armes. Dans ma tête, quand j'étais au collège et au lycée, parce que j'étais un grand enfant, je me vantais comme on pouvait fabriquer des espèces de fusils avec des bouteilles de gaz. des trucs à la Batman tu vois Batman ? j'ai été bercé par ça donc toujours bricoler des gadgets imaginaires dans ma tête, j'ai fait ça toute ma vie et donc là, faire des matériaux en plus on retrouve le côté ingénierie que j'avais dans l'informatique c'est plus de la rêverie et après voir comment on peut le faire en fait c'est de la rêverie mélangée à de la technique tu te poses la question de comment ça s'est foutu et à partir de là tu regardes comment tu peux faire ça Donc tiens, comment ça marche ? Si tu te poses la question de comment ça marche la sérigraphie, et après tu fais, ah mais attends, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier ? Par exemple, j'ai envie de dire là comme ça, à chaud, est-ce qu'on pourrait pas sérigraphier genre un espèce d'engrais, un truc qui ferait que les graines, elles germeraient, et donc du coup, à les endroits où tu sérigraphies, ça va faire... Voilà. Et bah tiens, par exemple, j'ai essayé de faire des carreaux comme ça avec des graines pour que ça fasse des motifs végétaux. Mais le problème, c'est que ça me prend beaucoup trop de temps de tester. Donc j'ai accordé une demi-journée à faire ça, puis ça me prend beaucoup d'argent, parce que je dois à chaque fois acheter plein de matos. Mais voilà, c'est plus des trucs comme ça. Le côté Instagram aide en plus, parce que je me dis, tiens, si je teste ça, je pourrais le montrer sur Insta, ça fera un peu du contenu, ça fera rigoler les gens. Et puis je pense que j'ai toujours bien aimé faire mon original et faire les trucs différemment des autres. Donc il y a toujours un côté où je cherche involontairement à faire différemment que les autres, avant même d'essayer de faire. Je pense que c'est ça, si tu veux faire ma psychologie. Mais j'aimerais bien aller chez le psy, en vrai. Si vous voulez bien m'acheter plus de carreaux, ça m'aiderait à gagner un peu plus d'argent pour aller chez le psy. Là, j'avoue, c'est encore... C'est un peu ric-rac. Et un bon 6 sur Pentance, si vous connaissez, je serais bien chaud. Mais pour parler de tout ça, ça me ferait du bien, je pense. J'ai aussi une fascination pour les trucs du genre le facteur cheval, pour des choses un peu fous.

  • Speaker #1

    Le facteur cheval.

  • Speaker #0

    Tous ces trucs-là, j'ai un gros vide existentiel, il faut dire la vérité. J'ai toujours cette attirance d'essayer de faire un truc plus grand, plus gros et tout.

  • Speaker #1

    Avec les carreaux de ciment, c'est compliqué quand même.

  • Speaker #0

    Si, attends, tu rigoles. Je pourrais faire mon alambra en carreaux de ciment. C'est vrai. Il faut que j'achète un petit terrain perdu au fin du truc. Je m'y mets maintenant. Faire ma tombe en carreaux de ciment, c'est quelque chose qui me travaille énormément.

  • Speaker #1

    Mais c'est évident.

  • Speaker #0

    C'est évident, mais surtout, c'est que tu n'en as qu'une de tombe. Alors, je suis là, il faut vraiment que j'ai la bonne idée.

  • Speaker #1

    Mais non, mais ça peut être un des business. J'ai rencontré, elle s'appelle Thouni. Alors, pas du tout, Lisa. Elle ne s'appelle pas Toonie, mais Toone. Vous pouvez la retrouver en tapant mosaïque avec un K. Toone, T-O-O-N-E. Une mosaïste qui est spécialisée dans la décoration de pierres tombales. Et du coup, elle utilise la mosaïque pour raconter l'histoire de la personne. Et en fait, c'est parti d'un désir de faire en sorte que ce lieu de commémoration pour les vivants soit un beau lieu et pas juste une pierre grise du somme. D'accord. T'as envie de tout faire et le laboratoire représente tout ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ça doit être un laboratoire, parce que je pense que c'est beaucoup plus intéressant, et pour les autres, et pour le monde, et pour la culture, et pour moi. Alors, je ne pense pas que les 5-6 gros vendeurs de carreaux de ciment de France m'écoutent. Mais si vous m'écoutez, vous sachez bien que je ne vais pas vous concurrencer. Je voulais peut-être un ou deux contrats par an. Mais c'est tout. Mon but n'est pas d'aller concurrencer le Roi Merlin. Enfin, voilà. Ce podcast s'appelle Histoire d'artisan. Mais c'est vraiment ça. C'est faire du lien. C'est qu'il y ait une histoire dans l'objet. Même quand je travaille avec le Maroc. J'ai un lien. Là, en Belgique, on fait toute une cuisine de 36 mètres carrés avec des carreaux. que du coup j'ai fait fabriquer au Maroc. J'ai un lien avec ces gens-là, avec ces clients. Ce ne sont pas mes amis, mais on a une vraie relation. Je leur ai raconté toute cette histoire, ils sont au courant de tout ça. C'est transparent. Je ne dis pas je vais voir avec mes petits gars au Maroc Je ne parle pas comme ça. C'est mes partenaires au Maroc. Et puis c'est les gens qui m'ont appris le métier, il faut dire les choses comme elles sont. Ça doit être un médium avec une histoire et plein d'histoires pour que ce soit intéressant. Sinon, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Donc tu nous expliquais que justement dans tes créations, tu collaborais beaucoup avec des artistes. Comment tu les rencontres ? Quelle est ta relation avec eux ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je leur fais passer un test. D'abord, ils doivent venir. Je leur donne une feuille forme à raisin. Et ils ont 20 minutes pour faire un dessin. Si ça ne me plaît pas, je les mets dehors.

  • Speaker #1

    C'est bon, on t'entend regarder. J'essayais de t'échivrer sur ton visage.

  • Speaker #0

    J'ai du mal à me faire poker face. Alors le principe de ces herbazas, j'espère que ce principe durera éternellement, c'est que l'artiste soit entièrement libre. Jusqu'ici, je suis allé voir très peu d'artistes, je crois que même aucun artiste, je crois qu'ils sont tous venus vers moi. Je me sens trop honoré, chanceux. C'était trop mignon. La première personne avec qui j'ai collaboré, j'étais inconnu au bataillon. Elle m'avait dessiné des carreaux alors que je ne savais encore même pas les faire bien. La mandarine bleue, je suis éternellement reconnaissant. C'est des gens, au début, qui m'ont fait confiance. Et puis après, les gens viennent vers moi. Et l'idée, c'est vraiment qu'ils aient, comme je dis, c'est un médium. Ce n'est pas juste un carreau de ciment. Et c'est de les laisser le plus libre possible. Alors même si... Je leur dis et ce serait quand même bien que ça se vende quand même. Ce serait quand même pas mal, mais fais-toi plaise, fais ce que tu veux. Genre, OK, tu as envie de faire des... Fais ce qui te plaît, tu es un artiste. Et par artiste, j'entends des designers graphiques, des... Alors, c'est très drôle. Souvent, les hommes sont des artistes. J'ai jamais bossé avec d'autres hommes que des artistes, mais les femmes, elles sont plus à dire, je suis designer graphique, je suis graphiste, je suis... tout ce que tu veux, elles ont plus de mal à s'auto-proclamer artistes, tu vois. Mais moi, je les appelle des artistes. Enfin, c'est clairement des artistes. Il y a même des gens, une ingénieure informaticienne qui, dans son temps libre, fait du dessin. Elle fait des trucs stylés, tu vois, on s'en fout.

  • Speaker #1

    On en parlait dans l'épisode avec Pauline Loctin, l'épisode...

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est un épisode...

  • Speaker #0

    Il est super stylé, celui-là.

  • Speaker #1

    Je sais que tu ne l'as pas écouté. Arrête de faire semblant. C'est l'épisode de février. Donc, toi, tu es l'épisode d'avril. Donc, c'était il y a deux mois. Et en effet, Pauline parle de ça et de ce truc de l'artiste femme. Et elle dit, moi j'ai déjà vécu, quand on parle d'artisanat d'art, on dit souvent que les femmes sont des petites créatrices. Et quand on parle d'artiste, on dit que les femmes sont des artisanes. Donc en gros, elles sont toujours, elles sont jamais à la bonne place pour être bien vendues, tu vois. Et pour être dans le statut qui est valorisé. C'est dingue.

  • Speaker #0

    Alors que moi, j'ai collaboré avec très très peu de mecs où j'étais en relation pour des collabs. Mais la plupart du temps, je crois que 100% c'est des artistes. Et des femmes artistes, je ne sais même pas si j'en ai...

  • Speaker #1

    Qui se trouvent femmes artistes ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, c'est ça que je veux dire. Ou sur sa carte de visite, ou sur son site internet, il y a écrit artistes. Peut-être 5, 10, 20% même. Donc c'est fou, mais c'est ça qui est cool aussi, le carreau de ciment, c'est un milieu d'hommes, c'est du ciment, c'est du béton, c'est de la maçonnerie, mais il n'y a que des femmes, 95% des gens qui gravitent autour, qui s'intéressent à ce que je fais, etc. C'est un public féminin, qui viennent à mes ateliers, c'est hyper rare que j'ai des mecs qui ont cette curiosité d'aller apprendre un truc qu'ils ne connaissent pas, de dire qu'ils ne connaissent pas. qu'elles ne comprennent pas. Après, je dis ça, moi, je suis un mec et je me rends compte que j'ai fait comme tous les mecs blancs de base. Des fois, je suis là à vouloir. J'ai fait un atelier de vitra et l'autre jour, je voulais lui dire mais tu ne penses pas que si tu utilisais cet outil, ce serait mieux ? Enfin, j'étais là genre je suis exactement comme tous les...

  • Speaker #1

    Tu as osé. C'est vraiment du mansplaining.

  • Speaker #0

    C'est splaining. Un mansplaining.

  • Speaker #1

    Il y a spreading et splaining.

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'était pas du mansplaining pour dire la vérité. On essayait d'inventer des nouveaux outils avec mon père pour... Est-ce que ce serait pas plus pratique ? Mais c'était de la curiosité, mais évidemment que c'était du mansplaining en germe. Clairement ! Clairement, clairement ! Et j'étais là genre, je suis désolé, ne sois plus fort que moi, j'ai envie de mettre du silicone sur le truc ! Et t'avais marqué, t'es là, oh là là, les garçons, ils sont forts quand même ! J'étais là genre, oh non, tout se répète ! Mais j'ai lutté, j'ai lutté contre ça, et déjà, j'en ai plus conscience que j'ai lutté, mais la plupart des mecs qui viennent dans mes ateliers sont extrêmement mignons. Enfin, quasiment tous les mecs qui sont venus sont extrêmement mignons, il faut dire la vérité. C'est plus dans les... Quand je fais des marchés ou des foires, là, les mecs, c'est des enfers sur Terre. Enfin, les vieux hommes de 50 ans, blancs. 60 ans, ils viennent te voir et ils te disent Bah, dis-moi, moi je le fais chez moi ! Ou alors ils te disent C'est de la terre crue ! Et t'es là genre C'est de la terre cuite ! Et t'es là Non, c'est pas de la terre cuite ! Et du coup, ils te disent C'est comme ça ! Alors que, où ils se mettent très loin, ça c'est plus les hommes de mon âge, ils se mettent très très loin, et là, sa nana, elle écoute mon blabla et tout, Ah, c'est intéressant ! Et lui, il est à 4 mètres comme ça, et au bout de 15 minutes où je parle à sa femme, il a plus le choix que de s'approcher un peu comme ça. Mais j'ai parlé, c'est très bizarre, on veut pas montrer qu'on sait pas, quoi.

  • Speaker #1

    un truc comme ça c'est absurde mais je sais pas moi j'ai vécu là tu parles du en l'occurrence je pense que tu parles du salon du Made in France c'est ça ? mais moi au salon du Made in France j'ai aussi vécu un moment de malaise où en fait j'étais avec mon meilleur pote qui n'est absolument pas dans l'artisanat qui a fait chimie enfin genre vraiment pas dans ce milieu là et je lui ai dit bah viens on va se rendre du Made in France en plus comme je travaille à la chambre de métier de l'artisanat on avait des stands je m'étais dit bah go visiter et je posais plein de questions bon Et à qui on répondait ?

  • Speaker #0

    À lui. À lui.

  • Speaker #1

    Et ça me rendait folle. Et je lui ai dit, mais tu te rends compte qu'il ne me regarde pas ? Il disait, ah non, je ne suis pas remarquée. Mais regarde, je pose les questions. Mon pote, il est là. Oui, oui, oui, oui, oui. C'est moi qui pose les questions, qui sur-enchaîne lui. Et c'est lui que vous regardez. Mais on est où, quoi ? Et ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Moi, ma nana, qui est plus bavarde que moi, avec des gens qu'on ne connaît pas, eh bien, c'est souvent moi qu'on regarde. Et toi, tu es là, genre, tu es obligé de baisser les yeux pour que la personne, elle n'ait plus ton contact et qu'elle regarde son interlocutrice, quoi. Dans la partie collaboration avec les artistes, j'avais une dernière question. C'était, est-ce que tu dois leur mettre des contraintes techniques ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, la seule contrainte que je donne, c'est des contraintes techniques. En fait, tu as une contrainte technique et créative, c'est le nombre de couleurs. Je limite le nombre de couleurs parce que plus il y a de couleurs, plus c'est de taf. Et tu ne peux pas faire du trait, le carottissement, il a ses limites. Donc du coup, il faut qu'ils se tiennent aux limites propres au carottissement, ainsi qu'à un nombre de motifs limité par collection. Parce qu'au début... J'en ai eu des collections avec 16 motifs différents, du coup ça fait beaucoup de travail. Mais c'est les seules contraintes que je leur donne. Et puis je demande une petite cotisation quand même, parce que j'ai eu des expériences plus ou moins mauvaises, et donc du coup ça permet d'engager aussi l'artiste. Comme ça il s'engage aussi à me livrer son truc à peu près en temps et en heure, puisque moi une collab ça va me prendre au moins deux jours de boulot. Puis après, je vais essayer de l'emmener dans un studio photo. Elle part du temps pour les prendre en photo, etc. Et on signe un contrat toujours. Donc, le motif reste à eux. Et ils gagnent un pourcentage sur toutes les ventes. Donc, jusqu'ici, c'est vachement des passionnés du carottissement qui adorent ce médium et qui ont envie de s'exprimer avec. Et ils réalisent un peu leur kiff. Et puis après, des fois, ils ont des bonnes surprises avec un petit mec qui leur dit Eh, au fait, je te dois 300 balles ! Puis j'ai fait des concours aussi de carottissement. Je ne sais pas si tu as vu, où plein de gens ont participé. Après, on a vendu pour plus de 1000 euros qu'on a pu donner à des assos.

  • Speaker #0

    C'est le mec en slip.

  • Speaker #1

    Le mec en slip, ouais. Et d'ailleurs, ce mec en slip, depuis, il y a des gens qui sont intéressés pour en refaire pour des commandes pour chez eux et tout. Donc, en plus, tu vois, le karma, quoi, tu vois, ça apporte des affaires. Donc, non, L'idée, c'est aussi, ça, j'en ai pas parlé, mais c'est aussi d'ancrer ça dans une réalité économique et aussi un contexte social, entre guillemets, et de, ouais, si on peut faire du solidaire aussi avec de l'artisanat, c'est cool. Vu qu'on passe notre temps à communiquer, on peut aussi ajouter un petit peu de solidaire et ça nous aide autant pour notre com et puis ça aide d'autres gens. Donc, ça peut s'en coûter beaucoup. plus de temps et d'argent.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est un bon mot de la fin. Alors, il y a une dernière question quand même. Que souhaites-tu pour le futur de ton métier ? Et donc, plutôt le futur de ton médium ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je souhaite pour le futur de mon médium ? Je ne parle que pour moi parce que je suis un peu tout seul dans mon médium tel que je l'aborde. C'est de continuer déjà à ce que des artistes l'approprient, continuer à faire des motifs. un peu fou et puis surtout le voir dans de plus en plus d'endroits. Là, je travaille avec des urbanistes pour travailler avec des scolaires peut-être, pour faire la signalisation d'une école avec des enfants qui pourraient les fabriquer. Vraiment, on a un truc où les enfants peuvent fabriquer des carreaux, etc. L'utiliser, c'est comme la scénographie. Avec la scénographie, tu peux imprimer des vêtements, enfin du tissu, imprimer des vêtements, tu peux faire des affiches, tu peux faire des fenzines, tu peux faire... Ah, on a une technique d'impression sur du caillou, grosso modo. On peut faire du mobilier à des projectiles en main. Non, peut-être pas, mais enfin voilà. Tu peux faire quand même énormément de choses, de déco, de... Sky's the limit, toi, man.

  • Speaker #0

    Alors, la question, elle était plus sûre en général. Mais peut-être que du coup, on peut... Si j'essaye de généraliser ta vision, c'est peut-être de dire qu'on a peut-être tendance à voir le carreau de ciment comme un objet décoratif qu'on colle sur un mur. Aujourd'hui, le marché du carreau de ciment est tel qu'il est. Qu'est-ce que tu lui souhaites ? On a abordé la partie transmission. Est-ce que tu souhaites qu'il soit de plus en plus transmis ? Ok, je ne souhaite pas ça. Non, mais tu vois, qu'est-ce que concrètement tu souhaites ?

  • Speaker #1

    Ce que je souhaite pour le carreau de ciment, c'est peut-être que de plus en plus de gens prennent conscience du travail qu'il y a derrière ce carreau de ciment. Ça va dans le sens de tout le travail qu'on doit faire tous, citoyens du monde, de prendre conscience d'où viennent les choses, comment elles sont faites, le travail qu'il y a derrière, etc. Et le carreau de ciment, on est un bon ambassadeur. Quelque chose qu'on pense, c'est juste un bout de carrelage. Il y a énormément de travail derrière. Même si on l'achète à 3 francs 6 sous, c'est juste qu'il a été fait par des gens qui sont payés 3 francs 6 sous et qu'il est fondamentalement artisanal et fondamentalement manufacturé par des humains. Et donc du coup, continuer à l'aimer encore plus du coup, aimer encore plus avoir du carreau de ciment chez soi, le regarder avec un autre regard, peut-être le consommer avec plus de conscience, en pleine conscience du taf qui adhère. Alors bien sûr, on ne peut pas tous se payer des carreaux de ciment made in France. Moi, je n'ai rien contre les gens qui vont les acheter à Leroy Marin, il n'y a aucun souci, ils ont raison. et mais du coup que les gens se disent putain c'est trop mire ça a été fait au Vietnam par des artisans etc donc je pense que c'est un très bon ambassadeur de l'humanité derrière l'objet et vu qu'on doit aller vers une consommation plus responsable plus éthique etc je pense que c'est tout à fait un objet d'actualité et d'époque le carottesime et ben c'est un merveilleux mot de la fin merveilleux merveilleux merveilleux

  • Speaker #0

    merveilleux trop bien et ben merci beaucoup César merci à tous merci à tous Lisa deux heures d'enregistrement qui ne seront peut-être pas deux heures d'épisode mais quand même deux heures d'enregistrement merci Quentin merci Quentin pour ton montage et de nous avoir supporté le montage de Mixage je ne sais Quentin l'a fait

  • Speaker #1

    Non, une émission de Quentin Lafebvre. Non, sur Poulet, il parle toujours de Quentin Lafebvre.

  • Speaker #0

    Non, j'ai dit qu'il s'appelait Quentin Blic.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est Quentin Blic. C'est le cousin. C'est mon cousin. Il a eu peur pendant la Révolution. On n'a pas eu peur, on est resté les Loblics.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre écoute. J'espère que ce deuxième épisode avec César, artisan, artiste, ingénieur, designer, whatever, autour du carreau de ciment, vous aura plu. Vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. Nous sommes toujours heureux de recevoir vos témoignages et vos ressentis sur les épisodes de podcast. Si vous avez envie de nous transmettre un message, vous pouvez nous écrire à podcast.histoired'artisan.com En attendant, je vous dis à bientôt avec une nouvelle histoire.

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