45 - Histoire du cuir et de ses métiers cover
45 - Histoire du cuir et de ses métiers cover
Histoires d'Artisans

45 - Histoire du cuir et de ses métiers

45 - Histoire du cuir et de ses métiers

22min |07/03/2024
Play
45 - Histoire du cuir et de ses métiers cover
45 - Histoire du cuir et de ses métiers cover
Histoires d'Artisans

45 - Histoire du cuir et de ses métiers

45 - Histoire du cuir et de ses métiers

22min |07/03/2024
Play

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d’utilisations et plus particulièrement des métiers qui l’utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et malletier ne fabriquent pas les mêmes objets. Que le sellier-maroquinier et le maroquinier n’utilisent pas les mêmes techniques. Et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

Robert Mercier

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations


Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoire d'Artisan. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoire d'Artisan est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoire d'Artisan. Aujourd'hui, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d'utilisation et plus particulièrement des métiers qui l'utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et le maltier ne fabriquent pas les mêmes objets, que le cellier maroquinier et le maroquinier n'utilisent pas les mêmes techniques et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Robert,

  • Speaker #1

    merci de m'accueillir dans ton atelier. Robert, tu es artisan du cuir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ce qui va nous permettre dans ce premier épisode de parler de tous les métiers du cuir, puisqu'il n'y a pas que le maroquinier, il y en a plein d'autres. Et tu peux... pouvoir nous éclairer sur toutes ces façons de travailler le cuir.

  • Speaker #0

    À la base, moi, j'étais maroquinier. Donc, il y a déjà la maroquinerie, effectivement. Et en maroquinerie, en fait, on fabrique des sacs, soit en cuir ou soit en matériau souple, pas que le cuir. Il y a d'autres aussi parties, comme la petite maroquinerie.

  • Speaker #1

    Tu peux peut-être préciser ce qu'est, parce qu'on ne le sait pas forcément, ce qu'est un matériau souple.

  • Speaker #0

    Alors, tous les matériaux souples, ça peut être soit des tissus enduits de plastique ou soit les tissus, tout ce qui est tissé. où on peut mélanger aussi avec du cuir. On peut faire des toilettes cuir et mélanger pour avoir plus de légèreté, par exemple, suivant le besoin qu'on a.

  • Speaker #1

    Est-ce que, par exemple, la côte de maille, est-ce qu'on considère ça comme un matériau souple ?

  • Speaker #0

    Oui, ça en fait partie, oui. En fait, moi, dans ma filière, quand on a fait notre formation, on travaillait justement avec plusieurs matériaux. Ils nous ont adaptés aussi à pouvoir mêler et aussi à pouvoir travailler sur ces différents matériaux pour pouvoir les associer, en fait, justement. Le sac a toujours été associé à d'autres matériaux. Parce qu'à une période aussi, pour le développement du sac, le coût du cuir est quand même assez élevé. Et il faut savoir qu'un sac qui est fait tout en cuir, surtout quand il a un volume assez important, il est très lourd. Donc si on veut quelque chose de plus léger, ou même un visuel, un look plus léger, on peut utiliser aussi des tissus, ou alors pour être plus mode avec du métal, ou plein de choses comme ça. Donc c'était assez important aussi de pouvoir mêler tout ça, parce que même les doublures, il y a les doublures des sacs, maintenant on va doubler souvent en cuir, mais avant c'était pas doublé en cuir, c'était souvent en tissu. Vraiment très, très souvent, ce tissu. Soit du satin ou du coton ou plein de choses différentes. Mais voilà, c'était assez courant quand même.

  • Speaker #1

    Et il y a une raison pour laquelle on est passé du tissu au cuir qui est lui-même plus lourd ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a un côté toujours plus luxueux, en fait. Il y a eu une bascule il y a peu de temps où on a monté un petit peu de gamme parce qu'avec le succès aussi de la maroquinerie et la demande aussi qui est de plus en plus haut de gamme. Donc, on veut le plus, plus, plus toujours. Et il y a même des matériaux qu'on voyait pas à une époque et qui sont apparus, pourtant qui sont fragiles, mais qui sont arrivés. Comme par exemple avec Coco Chanel, ces sacs à la base de Chanel, ils sont en agneau. Alors que nous, l'agneau, c'est un matériau qui est très fragile, on l'utilisait au maximum en doublure. Mais Coco Chanel, elle, elle fabrique des vêtements, donc elle fabrique des vestes en agneau, des jupes en agneau. Et donc quand elle se décide de fabriquer des sacs, elle fabrique avec les matériaux qu'elle a chez elle. Et donc elle utilise ces cuirs-là. et donc par la suite beaucoup de gens ont voulu aussi utiliser ce matériau-là qui est aussi très agréable au toucher. Et donc maintenant, on voit quand même beaucoup de sacs en agneau qui sont très très fragiles et qu'on n'aurait pas utilisé avant parce que dans la durabilité, parfois, c'est quand même un peu compliqué. Après, quand c'est un sac un peu délicat, ça va. Mais autrement, il faut quand même quelque chose de plus résistant.

  • Speaker #1

    Ce qu'on m'avait dit, c'est que l'agneau se patine et se griffe et qu'en fait, on se met en tête que le sac va évoluer avec son utilisation.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est le plus important, je pense. J'ai croisé beaucoup de gens qui, dès qu'ils achètent un sac un peu précieux, ils ne veulent pas l'abîmer du tout. J'ai même connu une personne qui me le donnait toutes les quatre jours pour que je le resire et que je le re-nettoie tout le temps. Et ça, c'est complètement bête parce que je trouve que ce qui nous fait rêver et ce qui nous projette aussi dans quelque chose de plus profond à travers nos objets, nos sacs ou les portefeuilles, c'est que le sac que ma grand-mère a porté et qu'elle a usé, elle est la seule à l'avoir usé comme ça. Personne ne peut l'user comme ça, c'est sa personnalité qui est à travers ce sac. Donc il faut accepter l'usure. Si un jour on veut passer le sac à ses enfants, si j'ai ce tic de pincer tout le temps le côté droit du sac, oui, il va être peut-être troué, mais c'était le signe que maman elle faisait toujours ce truc, et c'est quelque chose de très personnel. Donc il faut accepter l'usure des sacs, et la vie qu'on peut leur donner et vivre avec en fait, simplement.

  • Speaker #1

    Quand tu récupères un sac, tu récupères son histoire.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut accepter son histoire et puis... Maintenant, on veut essayer de créer ce qui est terrible et ce que je n'aime pas trop, c'est ces fausses usures, en fait, où on veut essayer de créer... Moi, j'aime beaucoup les instruments de musique, les guitares. J'ai déjà racheté des anciennes guitares qui n'ont pratiquement plus de peinture parce qu'elles ont tellement été en concert et la transpiration a fait même disparaître la peinture. C'est une vraie usure. Mais maintenant, on va au Custom Shop de Fender et on dit qu'on veut une usure. Alors, la guitare est toute neuve, mais elle est... Déjà usée comme si elle avait joué pendant 50 ans.

  • Speaker #1

    Comme les jeans.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est exactement ça. Et ça, je trouve ça un peu dingue. On veut déjà qu'il y ait une histoire avant qu'il ait connu son histoire. En fait, c'est assez fou.

  • Speaker #1

    OK, donc ça, c'est la maroquinerie. Donc maroquinerie, c'est vraiment que des sacs.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que les sacs, la maroquinerie. Après, il y a aussi la cellerie qui est souvent mêlée à la maroquinerie. On peut appeler cellier maroquinier aussi. Il y a des celliers maroquiniers. Alors ça, c'est un terme, je pense, qui a été inventé par Hermès. je pense Célie Marroquinier parce que c'était vraiment deux métiers séparés La céleri, à la base, de toute façon, on est dans le métier du cuir, on est dans l'utilité. Donc, c'est les chevaux, les premiers, par exemple, qui ont eu besoin. Alors, nous aussi, on a eu besoin de vestes ou de chaussures ou tout ça. Mais au début du siècle dernier, ils utilisaient surtout pour les animaux, pour faire du harnais, pour faire de la selle, pour faire du pratique aussi au niveau de l'attelage. Et c'est après le sac qui est venu se greffer à ça. Les deux spécificités de la maroquinerie et de la céleri, c'est que la céleri, en fait, c'est du coupé franc. C'est que les bords sont coupés nets avec une teinture. Et la maroquinerie, normalement, c'est rembordé. En fait, le bord, on le remborde, on affine le cuir très très fin et on vient le replier à l'arrière. Voilà, c'est vraiment leur différence. À la base, c'est exactement ça. Et tous les sacs de maroquinerie, avant, ils n'avaient pas de teinture de tranche, les sacs anciens. Ils étaient toujours rembordés. Quand on regarde un sac des années 30 ou 50, tous les bords sont rembordés. Ils sont toujours recouverts. Ils n'utilisaient pas de teinture.

  • Speaker #1

    Ah, c'est dingue. Moi, je pensais que la différence, c'était le... Alors, en l'occurrence, le poincelier et la technique de production.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, il y a ça parce que la céleri va faire beaucoup de couture main. Parce que dans l'arnachement, on utilisait la couture main, soit sur de très grosses machines, parce que les cuirs étaient très épais et donc il fallait quelque chose de très résistant, par exemple avec du fil de lin. Et la maroquinerie, elle s'est vite affinée. Et donc là, c'était plus des fils nylon, satin ou des choses comme ça. Et donc, on utilisait plus des machines à coudre quand même. Et la maroquinerie était souvent plus faite avec des machines à coudre et la céleri à la main. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc en fait, si je comprends bien... la différenciation qu'on fait entre céleri, c'est couture main, et maroquinerie, c'est couture machine, vient du fait qu'on avait des besoins spécifiques pour la finalité de l'objet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est l'industrie. Une dame qui commande son sac, elle va avoir moins de... Elle va moins le solliciter qu'un percheron qui tire sur un attelage, je pense. Donc elle est là, la différence. Hermès, je pense qu'ils ont croisé le truc parce qu'effectivement, ils font de l'arnachement à la base, donc ils sont celliers. Et à un moment, ils s'aperçoivent que les sacs fonctionnent Et eux aussi, ils veulent fabriquer leurs sacs Ils peuvent le faire, ils ont de la matière, ils peuvent le faire Et d'ailleurs, les premiers sacs, c'est souvent des sacs Qui étaient utilisés pour transporter des bottes Ou des selles, en fait Le Birkin, quand il était en saco à Courroie, qui est son ancêtre C'est pour porter des bottes, des quittations Des choses comme ça Et donc, eux, ils ont continué à utiliser leur technique Qu'ils connaissaient Et donc, comme ils ont commencé à fabriquer des sacs C'est devenu effectivement des selliers maroquiniers donc ils ont presque créé un métier je pense

  • Speaker #1

    Et donc tu nous parlais de la petite maroquinerie Qui se différencie aussi de la maroquinerie Oui c'est tout ce qui est Porte-carte,

  • Speaker #0

    portefeuille Il y a les ceintures aussi un petit peu Et c'est tout ce qui est vraiment plus petit et beaucoup plus fin Où ça demande quand même beaucoup plus de finesse Les sacs aussi demandent pas mal de finesse Mais la petite maroquinerie C'est vraiment très très pointu Si on veut avoir une belle petite maroquinerie C'est vraiment un travail très très précis Et très très fin C'est vraiment un savoir-faire quand même Et une approche qu'il faut connaître

  • Speaker #1

    Oui, plus c'est petit et plus le défaut va se voir.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de défaut. C'est que si je vais faire un sac basique, je vais être avec un cuir qui fait, on va dire, 2 mm d'épaisseur. C'est un sac qui va être solide, résistant et qui va être parfait pour porter comme ça par rapport à son volume. Par contre, si je veux faire un portefeuille avec ce même cuir, d'un seul coup, je vais me retrouver avec un sandwich dans la poche qui est énorme et je ne pourrais rien mettre dedans. Donc, il faut arriver à justement... Il faut en fait presque anticiper tout ce qui va être à l'intérieur, qui va venir le rigidifier en quelque sorte. Ce qui va rigidifier presque le portefeuille, c'est les billets qu'on va mettre, c'est les cartes, c'est les papiers. Et donc, c'est un travail vraiment très, très fin. Et donc, ça demande de maîtriser comme un travail plus en finesse quand même.

  • Speaker #1

    Donc, on a... Maroquinerie, sellerie, petite maroquinerie et tu m'avais parlé de deux autres métiers, le métier de gainier.

  • Speaker #0

    Voilà, gainier et puis maltier, qui sont quand même assez proches. Le maltier, c'est ceux qui fabriquent bien sûr les mâles de voyage et tout ce qui peut emballer des produits à une époque pour les protéger. Qui se faisait beaucoup à une époque forcément et puis un petit peu moins maintenant. Qui est quand même encore quelque chose d'autre parce qu'il faut aussi maîtriser un petit peu la menuiserie, souvent. Qui est liée parce que c'est la base. On appelle ça un fût. D'abord on fabrique le fût qui va être recouvert en fait. Et donc après, il va être recouvert et puis on va créer des poignées.

  • Speaker #1

    C'est tout le temps du bois ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai toujours vu du bois parce que je pense que j'ai toujours travaillé pour le luxe. Donc on utilise du peuplier, simplement du peuplier, parce que c'est un bois qui est assez souple et très léger. Donc il a justement tout ce qu'il faut pour correspondre à la malle parce que quand on passe sur des malles avec des volumes assez importants, il faut essayer de travailler le plus possible sur la légèreté, même s'il y a un poids qui est quand même là. Il y a une époque où il y avait des porteurs, mais il y en a un petit peu moins actuellement. Mais Viton fabrique encore beaucoup de mâles, il ne faut pas l'oublier. Il y a quand même, on a toujours cette fascination. Voilà, et puis la mâle, par exemple, a eu ce basculement avec les matériaux souples. Viton, à l'époque, bon, ils sont en pénurie. Il y a la guerre où on n'a pas le droit d'utiliser de cuir, par exemple, ou beaucoup moins. Et donc, on utilise un autre matériau qui est un tissu enduit, qui est une toile qui a été recouverte de plastique ou de résine par-dessus et qui va la rendre imperméable et étanche. parce qu'aussi, une malle, quand on va à l'hôtel, Elle est déposée devant l'hôtel, nous on monte dans notre chambre, mais la malle, elle peut rester encore 10 minutes dehors. Et donc comme ça, elle devenait étanche. C'était vraiment une utilité. Parfois, certaines personnes pensent que Viton a inventé cette toile monogramme plastique pour économiser des coûts et tout ça. C'est pas vraiment ça, en fait. C'était vraiment dans une technologie de l'époque pour rendre la malle étanche. Parce que le cuir boit quand même l'eau, faut pas l'oublier. Et donc après, il faut les laisser sécher. Ça peut vraiment créer des problèmes de tâches ou autre. Donc voilà, on utilise ces matériaux. Et puis la gainerie... Là, on est plus peut-être sur des coffrets, par exemple, des boîtes à bijoux, plein de genres de coffrets qui peuvent peut-être rester plus à l'intérieur, qui sont plus précieux. Et là, c'est vraiment comme la maroquinerie et la petite maroquinerie. Je pense que la gainerie, c'est la petite maroquinerie des Maltiers, en fait. C'est beaucoup plus en finesse et c'est ce qu'on va aller renfermer dans la malle, peut-être. Et là, on travaille vraiment avec des cuirs très, très fins. Et donc, c'est surtout le recouvrement d'un objet avec ces matières assez fines.

  • Speaker #1

    Donc ces deux derniers métiers, en fait, si je comprends bien, le cuir va être juste, alors je vais le dire très grossièrement, mais collé.

  • Speaker #0

    Collé dessus, oui, c'est ça exactement. Mais après, l'art de tout ça, c'est qu'on peut dire, oui, on a collé un cuir sur un autre, sur une structure, mais c'est surtout qu'il ne faut pas qu'il y ait de plis. Il faut maîtriser aussi ces choses-là. Il suffit qu'il y ait des formes qui soient dessus et tout ça. Il faut arriver à le gainer correctement parce qu'il y a beaucoup d'étuis qui étaient faits à une époque. Par exemple, fin 1800, où on pouvait renfermer simplement des couverts aussi ou des bijoux. Et les formes des étuis avaient la même forme que le collier, en fait. Donc, on allait sur des formes assez folles. Et donc, il fallait créer un fût déjà pour le faire. Donc déjà, le menuisier, à la base, il était déjà assez doué. Et après, il fallait le recouvrir et que ça soit précieux et parfait. Donc,

  • Speaker #1

    à une époque, on avait des manufactures avec des menuisiers. Bien sûr. Et des travailleurs du cuir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mêlé, de toute façon, à Agnières, par exemple, chez Vuitton, comme c'est encore les derniers à fabriquer vraiment des mâles. Alors, à l'époque, moi, j'étais au sous-sol, mais il y a une menuiserie qui est là, qui fabrique directement les fûts. Parce que soit ça va être... Bon, ils ont des mâles de leur collection, mais c'est souvent aussi des commandes spéciales pour protéger quelque chose de précis aussi.

  • Speaker #1

    À part Vuitton, il ne doit plus y avoir beaucoup d'ateliers cuir bois aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, en Maltier, je pense que c'est les derniers. Il y a quelques petites entreprises qui existent. Je sais qu'il y a même des gens qui restaurent aussi toutes ces mâles. Mais après, pour trouver un Maltier actuellement, en indépendant, ça doit être assez difficile.

  • Speaker #1

    Et je pense à un autre objet aussi qui, à une époque, a eu sans doute beaucoup de succès, mais aujourd'hui, peut-être un peu moins, c'est les tables de bridge. Je ne sais pas si tu vois, avec un renfoncement, pour mettre la pièce de cuir. Et en fait, on en voit beaucoup, notamment avec une pièce de cuir verte, foncée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez souvent les dessus de bureau. Oui,

  • Speaker #1

    les dessus de bureau.

  • Speaker #0

    Il y a toutes ces choses-là, ou les tables de jeu aussi. Il y a beaucoup de tables de jeu. Mais c'est aussi, je pense que pour le jeu, c'est plus confortable. C'est comme quand les gens qui jouent au poker, ils n'ont pas forcément quelque chose en cuir, mais ils vont avoir un tapis de poker. Et je pense qu'il y a un confort de jeu. Je ne suis pas forcément joueur, mais j'ai fabriqué beaucoup de jeux de backgammon, par exemple, en cuir. Ok.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, ça se fait plus, si.

  • Speaker #0

    le jeu de Bagamon qui je pensais disparu il y a vraiment une demande assez forte il y a beaucoup pour les bateaux par exemple les gens qui ont des bateaux assez luxueux qui veulent justement une table avec des jeux dessus et tout ça et j'ai quand même fabriqué beaucoup Bagamon et puis j'ai déjà vu aussi d'autres entreprises qui fabriquaient que pour le jeu qui étaient spécialisées vraiment que dans des jeux luxueux je crois même avoir vu un Monopoly complètement en cuir aussi ah ouais voilà

  • Speaker #2

    Voilà. Il faut vraiment aimer le Monopoly pour se faire un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Mais le jeu est toujours présent. C'est presque un luxe, d'ailleurs. Il y avait beaucoup de photos qui circulaient à un moment où vous voyiez, je ne sais pas, James Dean ou qui jouait au Bagamon et tout ça, pour montrer que pendant leur détente, ils faisaient ce jeu un peu où on va se détendre, mais un peu avec classe, où ils étaient sur la plage à faire ça. Et il y en a qui continuent encore à le faire. Après, bien sûr, c'est une partie de la population qui a un peu plus d'argent. Qui n'est pas nous. Voilà, mais... Mais il y a encore une forte demande. Il y avait même, quand j'étais chez Viton, on m'avait dit, ce qui était étonnant, c'est que par exemple, les gens ne portent plus de chapeau, mais ils vendent énormément de boîtes à chapeau. Donc il y a une forte demande là-dessus aussi. Il y a quelque chose qui est du souvenir, peut-être, chez les gens. C'est comme les mâles. Tout le monde veut avoir sa mâle au milieu du salon. Cette mâle qui a voyagé et qui a une histoire. Au final, on revient à l'histoire des objets. Et pourtant, on ne va pas l'utiliser plus que ça, Peut-être de rangement mais on la veut là quoi Ça fait partie de nos imaginaires, je pense. C'est toujours magique d'avoir ces objets. Et puis, il y en avait de très beaux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, c'est Vuitton qui fait des mâles barres. On peut mettre les bouteilles.

  • Speaker #0

    Il y avait de tout. En commande spéciale, j'ai vu énormément de choses. Oui, il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    On est d'accord que dans les métiers du cuir, parce que je pense aussi à notamment le billard avec le feutre, vous, ce n'est pas considéré comme métier d'artisan du cuir. C'est une toute autre technique.

  • Speaker #0

    Au niveau du billard, il n'y a pas de cuir même si c'est d'autres matériaux. C'est vraiment une spécificité, je pense. C'est rarement. S'il y a autour du jeu, c'est plus une histoire de tapis ou de boîte où le jeu est à l'intérieur. Ça va plutôt être ça. Peut-être pour lui donner aussi un côté luxueux, c'est possible. Mais il se pisse un côté moins froid quand on joue. Je pense qu'il y a un côté... Les jetons, quand ils ne sont pas en métal aussi, j'ai rien contre le métal, mais il y a quelque chose quand même qui est plus agréable au toucher.

  • Speaker #1

    moins froid.

  • Speaker #0

    Dans la détente, je pense que ça reste des choses qui sont plus agréables. C'est comme le tapis de jeu, au moins si on pose ses bras sur le bord de table, c'est plus agréable que juste le plateau en bois.

  • Speaker #1

    Mais du coup, est-ce que justement, tu parles du métal qui est froid, est-ce que tu considères que le cuir est froid ?

  • Speaker #0

    C'est la première fois qu'on me pose cette question. En fait, on a toujours d'ailleurs la réponse, elle est souvent avec les voitures, où il y a des gens qui ne veulent pas de siège en cuir parce que soit ils disent que l'hiver et ils sont froids Et l'été, ils sont trop chauds, en fait. Mais parce que c'est tempéré, je pense que ça prend la température extérieure. Et ça, ça dépend aussi des cuirs. Il y a les cuirs, par exemple, que toutes ces finitions un peu velours, ils ne seront jamais froids, en fait, au toucher. C'est souvent quand ils ont une fleur peut-être rectifiée ou qu'ils sont recouverts, où justement, ils captent plus le froid, peut-être, le germe moins.

  • Speaker #1

    OK. Donc oui, en fait, ce n'est pas le cuir qui peut être considéré comme froid, c'est la finition.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est la finition qu'il y a dessus, oui. Oui, après, ça prend la température à l'extérieur. Ça ne l'accentue peut-être pas. En tout cas, ça ne l'accentue pas. Le métal, je pense que si on le laisse à zéro, je pense qu'il est encore plus froid que zéro. C'est bien possible. Je ne sais pas si c'est un ressenti ou quoi. Mais on pourrait presque s'imaginer qu'il est encore plus froid que l'environnement qu'il y a autour. Mais il prend peut-être la température. Ça peut refroidir un petit peu ou chauffer. Mais après, il faut le laisser en plein soleil. Je prends l'exemple de la voiture parce qu'elle est exposée vraiment à l'extrême, je pense.

  • Speaker #1

    J'irai plus loin dans ma question, mais est-ce que le cuir est conducteur d'électricité ? Parce que le métal est conducteur, donc est-ce que ça peut être... Enfin tu vois quand tu dis ça prend le froid et ça prend la chaleur, est-ce que t'as déjà testé de savoir si c'était conducteur ?

  • Speaker #0

    Non ça je ne sais pas, j'ai déjà pensé à essayer de faire ce test qu'ils font avec des électrolytes je crois, je ne sais plus, où ils branchent d'un côté et de l'autre pour faire ressortir... toutes les sortes de veines qui sont dedans, comme on fait avec le bois, où d'un seul coup, ça va passer par les canaux du bois et ça brûle toutes ces parties. J'ai déjà voulu essayer, mais il faudrait l'humidifier et ça reste quand même une matière qui est assez fragile. Et quand on commence à trop la chauffer, elle réagit plutôt mal quand même.

  • Speaker #1

    Oui, donc il faudrait faire des tests et des tests pour arriver au résultat souhaité. Parce que le cuir a des veines.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est la peau, en fait. Il y a tous les circuits qu'il y a dedans pour faire passer notre sang. et puis... Il n'y a pas forcément ça qui reste, mais il y a forcément une structure qui est dedans. Et d'ailleurs, on peut le voir parfois sur les tannages naturels. On voit la vie ou tout ce qui s'est passé aussi pour l'animal que l'on utilisait. Il suffit qu'on ait une cicatrice, si on nous tanne, les cicatrices restent et elles ressortent. On les voit encore plus.

  • Speaker #1

    Et toi, tu joues avec ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on en voit moins, c'est plutôt bien. Avec le temps, il y a longtemps, les cuirs, parfois, on les recevait avec beaucoup de balafres, beaucoup de cicatrices parce que... On laissait les vaches aussi à l'extérieur, où elles se frottaient aussi. Quand elles avaient envie de se gratter, elles se grattaient au barbelé. Donc forcément, elles se blessaient quand même. Et ça, tout ça, on le voit. Mais on s'aperçoit que le traitement des animaux, il est quand même mieux, même s'il y en a qui ne sont toujours pas clean. Mais en tout cas, elles sont plus respectées, parce qu'il y a moins de marques comme ça dessus. Parce qu'après, il peut y avoir des marques de vie, mais bon, il y a des choses qui sont quand même délicates. Une césarienne, par exemple, j'en ai quelques-unes de temps en temps. mais esthétiquement, il faut pouvoir savoir l'utiliser. C'est quelque chose de particulier.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça paraît pourtant évident, mais je ne m'étais jamais dit qu'on pouvait faire une césarienne et une vache.

  • Speaker #0

    Puis bon, on retrouve, l'Amérique du Sud, les animaux sont marqués au fer rouge, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc là, ça reste la marque, elle est dessus aussi.

  • Speaker #1

    Donc tu peux reconnaître...

  • Speaker #0

    Ah ben, on connaît le propriétaire de l'animal, oui, oui. Là, c'est vraiment l'extrême, nous, on ne fait pas ça ici.

  • Speaker #1

    Et tu vois leurs grains de beauté ? Parce que j'imagine qu'ils ont des grains de beauté aussi.

  • Speaker #0

    Ben, des grains de beauté, je n'ai jamais vu. Non, il n'y a pas forcément de tâches et je sais qu'il y a des couleurs à travers les serpents. Après c'est une spécialité, vraiment le tannage des cuirs et tout ça, c'est encore un autre métier qu'avant nous. Mais souvent il n'y a pas de couleur, c'est une couleur assez terne en fait à la base. Parce qu'on est toujours étonné de voir un crocodile rose, mais il ne sait pas, quand il était vivant il ne se baladait pas en rose. On l'a coloré par la suite, ou à paillettes, bon là c'était bien après. Mais après il n'y a pas forcément de couleur, c'est par la suite qu'on amène une couleur en fait.

  • Speaker #1

    Avant tannage, un crocodile c'est blanc transparent non ?

  • Speaker #0

    C'est pas forcément transparent, c'est une sorte de couleur un peu vert, terne, assez claire. et... Après, je crois qu'avant les couleurs, il y a un travail peut-être à la chaux, où ils le rendent complètement blanc. C'est pour que par la suite, on puisse amener une couleur beaucoup plus uniforme. Parce qu'il faut aussi accepter... Dernièrement, il y a eu ces crocodiles, d'ailleurs, qui sont assez prisés. Ça s'appelait Himalaya, je crois. Et c'est des crocodiles très blancs. En fait, ils ont justement une couleur qui est sur le côté, sur les flancs. Et ils le gardent comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne traitent pas à la chaux de ce côté-là ?

  • Speaker #0

    Voilà, non. Ils le laissent avec des teintes naturelles. Mais souvent, les demandes sont très souvent uniformes. uniforme. Et c'est vrai que les choses naturelles... On quand même déviait la maroquinerie des dernières années. Ils veulent quelque chose de parfait, de vraiment parfait. Parce que le client, il faudrait l'éduquer pour qu'il comprenne pourquoi il y avait ce petit défaut qui n'est pas un défaut en fait. Et qui est simplement la vie de l'animal. Et au contraire, ça amène quelque chose de plus unique. Mais on va vers la perfection. Et donc, il faut pratiquement écarter tous les défauts. C'est peut-être pour ça aussi qu'il y a plus de peau aussi, ceux qui déstockent les peaux et tout ça. Parce qu'elles sont écartées, parce qu'elles ont des petits défauts et qui peuvent être très bien utilisées derrière.

  • Speaker #1

    Autre question qui peut paraître complètement débile, mais les vaches noires et blanches, le cuir, il est noir et blanc ?

  • Speaker #0

    Non, c'est que leurs poils en mode qui sont...

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Oui, c'est débile parce que nous n'avons pas la tête noire quand nous avons les cheveux noirs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci Lisa. Je dis ça, mais je me demande si... Par exemple, les Ausha, s'il y a moi...

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y en a qui ont une peau de coloré. Il y a certains animaux qui ont une couleur. C'est vrai que j'ai déjà vu. Les pitons, par exemple, ils ont déjà une coloration dans leurs écailles. Avec des mouvements, avec des rythmes de couleurs, par exemple, un peu plus noirs sur des zones et tout ça. Oui, même les lézards. Mais les vaches, je ne pense pas, non. Tout ce qui est côté à l'épaule. Mais c'est vrai que même les chiens, parfois, ils sont colorés un petit peu en dessous.

  • Speaker #1

    Même leurs truffes. On les voit, elles ont des taches. Bon, bref, ma question n'était pas si débile. OK, très bien. Donc, on récapitule. Marroquinier avec son enfant, la petite marroquinerie. avec son cousin le cellier. et ensuite Maltier avec son enfant le guenier très bien merci beaucoup Robert pour cette petite introduction sur les métiers du cuir je suis ravie que nous l'ayons fait et je te dis à très vite pour l'épisode 2 merci beaucoup pour votre écoute j'espère que ce premier épisode avec Robert Mercier artisan du cuir vous aura plu dans le prochain épisode Robert nous parlera de ses recherches et de ses projets vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. A bientôt avec une nouvelle histoire !

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d’utilisations et plus particulièrement des métiers qui l’utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et malletier ne fabriquent pas les mêmes objets. Que le sellier-maroquinier et le maroquinier n’utilisent pas les mêmes techniques. Et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

Robert Mercier

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations


Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoire d'Artisan. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoire d'Artisan est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoire d'Artisan. Aujourd'hui, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d'utilisation et plus particulièrement des métiers qui l'utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et le maltier ne fabriquent pas les mêmes objets, que le cellier maroquinier et le maroquinier n'utilisent pas les mêmes techniques et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Robert,

  • Speaker #1

    merci de m'accueillir dans ton atelier. Robert, tu es artisan du cuir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ce qui va nous permettre dans ce premier épisode de parler de tous les métiers du cuir, puisqu'il n'y a pas que le maroquinier, il y en a plein d'autres. Et tu peux... pouvoir nous éclairer sur toutes ces façons de travailler le cuir.

  • Speaker #0

    À la base, moi, j'étais maroquinier. Donc, il y a déjà la maroquinerie, effectivement. Et en maroquinerie, en fait, on fabrique des sacs, soit en cuir ou soit en matériau souple, pas que le cuir. Il y a d'autres aussi parties, comme la petite maroquinerie.

  • Speaker #1

    Tu peux peut-être préciser ce qu'est, parce qu'on ne le sait pas forcément, ce qu'est un matériau souple.

  • Speaker #0

    Alors, tous les matériaux souples, ça peut être soit des tissus enduits de plastique ou soit les tissus, tout ce qui est tissé. où on peut mélanger aussi avec du cuir. On peut faire des toilettes cuir et mélanger pour avoir plus de légèreté, par exemple, suivant le besoin qu'on a.

  • Speaker #1

    Est-ce que, par exemple, la côte de maille, est-ce qu'on considère ça comme un matériau souple ?

  • Speaker #0

    Oui, ça en fait partie, oui. En fait, moi, dans ma filière, quand on a fait notre formation, on travaillait justement avec plusieurs matériaux. Ils nous ont adaptés aussi à pouvoir mêler et aussi à pouvoir travailler sur ces différents matériaux pour pouvoir les associer, en fait, justement. Le sac a toujours été associé à d'autres matériaux. Parce qu'à une période aussi, pour le développement du sac, le coût du cuir est quand même assez élevé. Et il faut savoir qu'un sac qui est fait tout en cuir, surtout quand il a un volume assez important, il est très lourd. Donc si on veut quelque chose de plus léger, ou même un visuel, un look plus léger, on peut utiliser aussi des tissus, ou alors pour être plus mode avec du métal, ou plein de choses comme ça. Donc c'était assez important aussi de pouvoir mêler tout ça, parce que même les doublures, il y a les doublures des sacs, maintenant on va doubler souvent en cuir, mais avant c'était pas doublé en cuir, c'était souvent en tissu. Vraiment très, très souvent, ce tissu. Soit du satin ou du coton ou plein de choses différentes. Mais voilà, c'était assez courant quand même.

  • Speaker #1

    Et il y a une raison pour laquelle on est passé du tissu au cuir qui est lui-même plus lourd ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a un côté toujours plus luxueux, en fait. Il y a eu une bascule il y a peu de temps où on a monté un petit peu de gamme parce qu'avec le succès aussi de la maroquinerie et la demande aussi qui est de plus en plus haut de gamme. Donc, on veut le plus, plus, plus toujours. Et il y a même des matériaux qu'on voyait pas à une époque et qui sont apparus, pourtant qui sont fragiles, mais qui sont arrivés. Comme par exemple avec Coco Chanel, ces sacs à la base de Chanel, ils sont en agneau. Alors que nous, l'agneau, c'est un matériau qui est très fragile, on l'utilisait au maximum en doublure. Mais Coco Chanel, elle, elle fabrique des vêtements, donc elle fabrique des vestes en agneau, des jupes en agneau. Et donc quand elle se décide de fabriquer des sacs, elle fabrique avec les matériaux qu'elle a chez elle. Et donc elle utilise ces cuirs-là. et donc par la suite beaucoup de gens ont voulu aussi utiliser ce matériau-là qui est aussi très agréable au toucher. Et donc maintenant, on voit quand même beaucoup de sacs en agneau qui sont très très fragiles et qu'on n'aurait pas utilisé avant parce que dans la durabilité, parfois, c'est quand même un peu compliqué. Après, quand c'est un sac un peu délicat, ça va. Mais autrement, il faut quand même quelque chose de plus résistant.

  • Speaker #1

    Ce qu'on m'avait dit, c'est que l'agneau se patine et se griffe et qu'en fait, on se met en tête que le sac va évoluer avec son utilisation.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est le plus important, je pense. J'ai croisé beaucoup de gens qui, dès qu'ils achètent un sac un peu précieux, ils ne veulent pas l'abîmer du tout. J'ai même connu une personne qui me le donnait toutes les quatre jours pour que je le resire et que je le re-nettoie tout le temps. Et ça, c'est complètement bête parce que je trouve que ce qui nous fait rêver et ce qui nous projette aussi dans quelque chose de plus profond à travers nos objets, nos sacs ou les portefeuilles, c'est que le sac que ma grand-mère a porté et qu'elle a usé, elle est la seule à l'avoir usé comme ça. Personne ne peut l'user comme ça, c'est sa personnalité qui est à travers ce sac. Donc il faut accepter l'usure. Si un jour on veut passer le sac à ses enfants, si j'ai ce tic de pincer tout le temps le côté droit du sac, oui, il va être peut-être troué, mais c'était le signe que maman elle faisait toujours ce truc, et c'est quelque chose de très personnel. Donc il faut accepter l'usure des sacs, et la vie qu'on peut leur donner et vivre avec en fait, simplement.

  • Speaker #1

    Quand tu récupères un sac, tu récupères son histoire.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut accepter son histoire et puis... Maintenant, on veut essayer de créer ce qui est terrible et ce que je n'aime pas trop, c'est ces fausses usures, en fait, où on veut essayer de créer... Moi, j'aime beaucoup les instruments de musique, les guitares. J'ai déjà racheté des anciennes guitares qui n'ont pratiquement plus de peinture parce qu'elles ont tellement été en concert et la transpiration a fait même disparaître la peinture. C'est une vraie usure. Mais maintenant, on va au Custom Shop de Fender et on dit qu'on veut une usure. Alors, la guitare est toute neuve, mais elle est... Déjà usée comme si elle avait joué pendant 50 ans.

  • Speaker #1

    Comme les jeans.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est exactement ça. Et ça, je trouve ça un peu dingue. On veut déjà qu'il y ait une histoire avant qu'il ait connu son histoire. En fait, c'est assez fou.

  • Speaker #1

    OK, donc ça, c'est la maroquinerie. Donc maroquinerie, c'est vraiment que des sacs.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que les sacs, la maroquinerie. Après, il y a aussi la cellerie qui est souvent mêlée à la maroquinerie. On peut appeler cellier maroquinier aussi. Il y a des celliers maroquiniers. Alors ça, c'est un terme, je pense, qui a été inventé par Hermès. je pense Célie Marroquinier parce que c'était vraiment deux métiers séparés La céleri, à la base, de toute façon, on est dans le métier du cuir, on est dans l'utilité. Donc, c'est les chevaux, les premiers, par exemple, qui ont eu besoin. Alors, nous aussi, on a eu besoin de vestes ou de chaussures ou tout ça. Mais au début du siècle dernier, ils utilisaient surtout pour les animaux, pour faire du harnais, pour faire de la selle, pour faire du pratique aussi au niveau de l'attelage. Et c'est après le sac qui est venu se greffer à ça. Les deux spécificités de la maroquinerie et de la céleri, c'est que la céleri, en fait, c'est du coupé franc. C'est que les bords sont coupés nets avec une teinture. Et la maroquinerie, normalement, c'est rembordé. En fait, le bord, on le remborde, on affine le cuir très très fin et on vient le replier à l'arrière. Voilà, c'est vraiment leur différence. À la base, c'est exactement ça. Et tous les sacs de maroquinerie, avant, ils n'avaient pas de teinture de tranche, les sacs anciens. Ils étaient toujours rembordés. Quand on regarde un sac des années 30 ou 50, tous les bords sont rembordés. Ils sont toujours recouverts. Ils n'utilisaient pas de teinture.

  • Speaker #1

    Ah, c'est dingue. Moi, je pensais que la différence, c'était le... Alors, en l'occurrence, le poincelier et la technique de production.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, il y a ça parce que la céleri va faire beaucoup de couture main. Parce que dans l'arnachement, on utilisait la couture main, soit sur de très grosses machines, parce que les cuirs étaient très épais et donc il fallait quelque chose de très résistant, par exemple avec du fil de lin. Et la maroquinerie, elle s'est vite affinée. Et donc là, c'était plus des fils nylon, satin ou des choses comme ça. Et donc, on utilisait plus des machines à coudre quand même. Et la maroquinerie était souvent plus faite avec des machines à coudre et la céleri à la main. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc en fait, si je comprends bien... la différenciation qu'on fait entre céleri, c'est couture main, et maroquinerie, c'est couture machine, vient du fait qu'on avait des besoins spécifiques pour la finalité de l'objet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est l'industrie. Une dame qui commande son sac, elle va avoir moins de... Elle va moins le solliciter qu'un percheron qui tire sur un attelage, je pense. Donc elle est là, la différence. Hermès, je pense qu'ils ont croisé le truc parce qu'effectivement, ils font de l'arnachement à la base, donc ils sont celliers. Et à un moment, ils s'aperçoivent que les sacs fonctionnent Et eux aussi, ils veulent fabriquer leurs sacs Ils peuvent le faire, ils ont de la matière, ils peuvent le faire Et d'ailleurs, les premiers sacs, c'est souvent des sacs Qui étaient utilisés pour transporter des bottes Ou des selles, en fait Le Birkin, quand il était en saco à Courroie, qui est son ancêtre C'est pour porter des bottes, des quittations Des choses comme ça Et donc, eux, ils ont continué à utiliser leur technique Qu'ils connaissaient Et donc, comme ils ont commencé à fabriquer des sacs C'est devenu effectivement des selliers maroquiniers donc ils ont presque créé un métier je pense

  • Speaker #1

    Et donc tu nous parlais de la petite maroquinerie Qui se différencie aussi de la maroquinerie Oui c'est tout ce qui est Porte-carte,

  • Speaker #0

    portefeuille Il y a les ceintures aussi un petit peu Et c'est tout ce qui est vraiment plus petit et beaucoup plus fin Où ça demande quand même beaucoup plus de finesse Les sacs aussi demandent pas mal de finesse Mais la petite maroquinerie C'est vraiment très très pointu Si on veut avoir une belle petite maroquinerie C'est vraiment un travail très très précis Et très très fin C'est vraiment un savoir-faire quand même Et une approche qu'il faut connaître

  • Speaker #1

    Oui, plus c'est petit et plus le défaut va se voir.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de défaut. C'est que si je vais faire un sac basique, je vais être avec un cuir qui fait, on va dire, 2 mm d'épaisseur. C'est un sac qui va être solide, résistant et qui va être parfait pour porter comme ça par rapport à son volume. Par contre, si je veux faire un portefeuille avec ce même cuir, d'un seul coup, je vais me retrouver avec un sandwich dans la poche qui est énorme et je ne pourrais rien mettre dedans. Donc, il faut arriver à justement... Il faut en fait presque anticiper tout ce qui va être à l'intérieur, qui va venir le rigidifier en quelque sorte. Ce qui va rigidifier presque le portefeuille, c'est les billets qu'on va mettre, c'est les cartes, c'est les papiers. Et donc, c'est un travail vraiment très, très fin. Et donc, ça demande de maîtriser comme un travail plus en finesse quand même.

  • Speaker #1

    Donc, on a... Maroquinerie, sellerie, petite maroquinerie et tu m'avais parlé de deux autres métiers, le métier de gainier.

  • Speaker #0

    Voilà, gainier et puis maltier, qui sont quand même assez proches. Le maltier, c'est ceux qui fabriquent bien sûr les mâles de voyage et tout ce qui peut emballer des produits à une époque pour les protéger. Qui se faisait beaucoup à une époque forcément et puis un petit peu moins maintenant. Qui est quand même encore quelque chose d'autre parce qu'il faut aussi maîtriser un petit peu la menuiserie, souvent. Qui est liée parce que c'est la base. On appelle ça un fût. D'abord on fabrique le fût qui va être recouvert en fait. Et donc après, il va être recouvert et puis on va créer des poignées.

  • Speaker #1

    C'est tout le temps du bois ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai toujours vu du bois parce que je pense que j'ai toujours travaillé pour le luxe. Donc on utilise du peuplier, simplement du peuplier, parce que c'est un bois qui est assez souple et très léger. Donc il a justement tout ce qu'il faut pour correspondre à la malle parce que quand on passe sur des malles avec des volumes assez importants, il faut essayer de travailler le plus possible sur la légèreté, même s'il y a un poids qui est quand même là. Il y a une époque où il y avait des porteurs, mais il y en a un petit peu moins actuellement. Mais Viton fabrique encore beaucoup de mâles, il ne faut pas l'oublier. Il y a quand même, on a toujours cette fascination. Voilà, et puis la mâle, par exemple, a eu ce basculement avec les matériaux souples. Viton, à l'époque, bon, ils sont en pénurie. Il y a la guerre où on n'a pas le droit d'utiliser de cuir, par exemple, ou beaucoup moins. Et donc, on utilise un autre matériau qui est un tissu enduit, qui est une toile qui a été recouverte de plastique ou de résine par-dessus et qui va la rendre imperméable et étanche. parce qu'aussi, une malle, quand on va à l'hôtel, Elle est déposée devant l'hôtel, nous on monte dans notre chambre, mais la malle, elle peut rester encore 10 minutes dehors. Et donc comme ça, elle devenait étanche. C'était vraiment une utilité. Parfois, certaines personnes pensent que Viton a inventé cette toile monogramme plastique pour économiser des coûts et tout ça. C'est pas vraiment ça, en fait. C'était vraiment dans une technologie de l'époque pour rendre la malle étanche. Parce que le cuir boit quand même l'eau, faut pas l'oublier. Et donc après, il faut les laisser sécher. Ça peut vraiment créer des problèmes de tâches ou autre. Donc voilà, on utilise ces matériaux. Et puis la gainerie... Là, on est plus peut-être sur des coffrets, par exemple, des boîtes à bijoux, plein de genres de coffrets qui peuvent peut-être rester plus à l'intérieur, qui sont plus précieux. Et là, c'est vraiment comme la maroquinerie et la petite maroquinerie. Je pense que la gainerie, c'est la petite maroquinerie des Maltiers, en fait. C'est beaucoup plus en finesse et c'est ce qu'on va aller renfermer dans la malle, peut-être. Et là, on travaille vraiment avec des cuirs très, très fins. Et donc, c'est surtout le recouvrement d'un objet avec ces matières assez fines.

  • Speaker #1

    Donc ces deux derniers métiers, en fait, si je comprends bien, le cuir va être juste, alors je vais le dire très grossièrement, mais collé.

  • Speaker #0

    Collé dessus, oui, c'est ça exactement. Mais après, l'art de tout ça, c'est qu'on peut dire, oui, on a collé un cuir sur un autre, sur une structure, mais c'est surtout qu'il ne faut pas qu'il y ait de plis. Il faut maîtriser aussi ces choses-là. Il suffit qu'il y ait des formes qui soient dessus et tout ça. Il faut arriver à le gainer correctement parce qu'il y a beaucoup d'étuis qui étaient faits à une époque. Par exemple, fin 1800, où on pouvait renfermer simplement des couverts aussi ou des bijoux. Et les formes des étuis avaient la même forme que le collier, en fait. Donc, on allait sur des formes assez folles. Et donc, il fallait créer un fût déjà pour le faire. Donc déjà, le menuisier, à la base, il était déjà assez doué. Et après, il fallait le recouvrir et que ça soit précieux et parfait. Donc,

  • Speaker #1

    à une époque, on avait des manufactures avec des menuisiers. Bien sûr. Et des travailleurs du cuir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mêlé, de toute façon, à Agnières, par exemple, chez Vuitton, comme c'est encore les derniers à fabriquer vraiment des mâles. Alors, à l'époque, moi, j'étais au sous-sol, mais il y a une menuiserie qui est là, qui fabrique directement les fûts. Parce que soit ça va être... Bon, ils ont des mâles de leur collection, mais c'est souvent aussi des commandes spéciales pour protéger quelque chose de précis aussi.

  • Speaker #1

    À part Vuitton, il ne doit plus y avoir beaucoup d'ateliers cuir bois aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, en Maltier, je pense que c'est les derniers. Il y a quelques petites entreprises qui existent. Je sais qu'il y a même des gens qui restaurent aussi toutes ces mâles. Mais après, pour trouver un Maltier actuellement, en indépendant, ça doit être assez difficile.

  • Speaker #1

    Et je pense à un autre objet aussi qui, à une époque, a eu sans doute beaucoup de succès, mais aujourd'hui, peut-être un peu moins, c'est les tables de bridge. Je ne sais pas si tu vois, avec un renfoncement, pour mettre la pièce de cuir. Et en fait, on en voit beaucoup, notamment avec une pièce de cuir verte, foncée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez souvent les dessus de bureau. Oui,

  • Speaker #1

    les dessus de bureau.

  • Speaker #0

    Il y a toutes ces choses-là, ou les tables de jeu aussi. Il y a beaucoup de tables de jeu. Mais c'est aussi, je pense que pour le jeu, c'est plus confortable. C'est comme quand les gens qui jouent au poker, ils n'ont pas forcément quelque chose en cuir, mais ils vont avoir un tapis de poker. Et je pense qu'il y a un confort de jeu. Je ne suis pas forcément joueur, mais j'ai fabriqué beaucoup de jeux de backgammon, par exemple, en cuir. Ok.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, ça se fait plus, si.

  • Speaker #0

    le jeu de Bagamon qui je pensais disparu il y a vraiment une demande assez forte il y a beaucoup pour les bateaux par exemple les gens qui ont des bateaux assez luxueux qui veulent justement une table avec des jeux dessus et tout ça et j'ai quand même fabriqué beaucoup Bagamon et puis j'ai déjà vu aussi d'autres entreprises qui fabriquaient que pour le jeu qui étaient spécialisées vraiment que dans des jeux luxueux je crois même avoir vu un Monopoly complètement en cuir aussi ah ouais voilà

  • Speaker #2

    Voilà. Il faut vraiment aimer le Monopoly pour se faire un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Mais le jeu est toujours présent. C'est presque un luxe, d'ailleurs. Il y avait beaucoup de photos qui circulaient à un moment où vous voyiez, je ne sais pas, James Dean ou qui jouait au Bagamon et tout ça, pour montrer que pendant leur détente, ils faisaient ce jeu un peu où on va se détendre, mais un peu avec classe, où ils étaient sur la plage à faire ça. Et il y en a qui continuent encore à le faire. Après, bien sûr, c'est une partie de la population qui a un peu plus d'argent. Qui n'est pas nous. Voilà, mais... Mais il y a encore une forte demande. Il y avait même, quand j'étais chez Viton, on m'avait dit, ce qui était étonnant, c'est que par exemple, les gens ne portent plus de chapeau, mais ils vendent énormément de boîtes à chapeau. Donc il y a une forte demande là-dessus aussi. Il y a quelque chose qui est du souvenir, peut-être, chez les gens. C'est comme les mâles. Tout le monde veut avoir sa mâle au milieu du salon. Cette mâle qui a voyagé et qui a une histoire. Au final, on revient à l'histoire des objets. Et pourtant, on ne va pas l'utiliser plus que ça, Peut-être de rangement mais on la veut là quoi Ça fait partie de nos imaginaires, je pense. C'est toujours magique d'avoir ces objets. Et puis, il y en avait de très beaux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, c'est Vuitton qui fait des mâles barres. On peut mettre les bouteilles.

  • Speaker #0

    Il y avait de tout. En commande spéciale, j'ai vu énormément de choses. Oui, il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    On est d'accord que dans les métiers du cuir, parce que je pense aussi à notamment le billard avec le feutre, vous, ce n'est pas considéré comme métier d'artisan du cuir. C'est une toute autre technique.

  • Speaker #0

    Au niveau du billard, il n'y a pas de cuir même si c'est d'autres matériaux. C'est vraiment une spécificité, je pense. C'est rarement. S'il y a autour du jeu, c'est plus une histoire de tapis ou de boîte où le jeu est à l'intérieur. Ça va plutôt être ça. Peut-être pour lui donner aussi un côté luxueux, c'est possible. Mais il se pisse un côté moins froid quand on joue. Je pense qu'il y a un côté... Les jetons, quand ils ne sont pas en métal aussi, j'ai rien contre le métal, mais il y a quelque chose quand même qui est plus agréable au toucher.

  • Speaker #1

    moins froid.

  • Speaker #0

    Dans la détente, je pense que ça reste des choses qui sont plus agréables. C'est comme le tapis de jeu, au moins si on pose ses bras sur le bord de table, c'est plus agréable que juste le plateau en bois.

  • Speaker #1

    Mais du coup, est-ce que justement, tu parles du métal qui est froid, est-ce que tu considères que le cuir est froid ?

  • Speaker #0

    C'est la première fois qu'on me pose cette question. En fait, on a toujours d'ailleurs la réponse, elle est souvent avec les voitures, où il y a des gens qui ne veulent pas de siège en cuir parce que soit ils disent que l'hiver et ils sont froids Et l'été, ils sont trop chauds, en fait. Mais parce que c'est tempéré, je pense que ça prend la température extérieure. Et ça, ça dépend aussi des cuirs. Il y a les cuirs, par exemple, que toutes ces finitions un peu velours, ils ne seront jamais froids, en fait, au toucher. C'est souvent quand ils ont une fleur peut-être rectifiée ou qu'ils sont recouverts, où justement, ils captent plus le froid, peut-être, le germe moins.

  • Speaker #1

    OK. Donc oui, en fait, ce n'est pas le cuir qui peut être considéré comme froid, c'est la finition.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est la finition qu'il y a dessus, oui. Oui, après, ça prend la température à l'extérieur. Ça ne l'accentue peut-être pas. En tout cas, ça ne l'accentue pas. Le métal, je pense que si on le laisse à zéro, je pense qu'il est encore plus froid que zéro. C'est bien possible. Je ne sais pas si c'est un ressenti ou quoi. Mais on pourrait presque s'imaginer qu'il est encore plus froid que l'environnement qu'il y a autour. Mais il prend peut-être la température. Ça peut refroidir un petit peu ou chauffer. Mais après, il faut le laisser en plein soleil. Je prends l'exemple de la voiture parce qu'elle est exposée vraiment à l'extrême, je pense.

  • Speaker #1

    J'irai plus loin dans ma question, mais est-ce que le cuir est conducteur d'électricité ? Parce que le métal est conducteur, donc est-ce que ça peut être... Enfin tu vois quand tu dis ça prend le froid et ça prend la chaleur, est-ce que t'as déjà testé de savoir si c'était conducteur ?

  • Speaker #0

    Non ça je ne sais pas, j'ai déjà pensé à essayer de faire ce test qu'ils font avec des électrolytes je crois, je ne sais plus, où ils branchent d'un côté et de l'autre pour faire ressortir... toutes les sortes de veines qui sont dedans, comme on fait avec le bois, où d'un seul coup, ça va passer par les canaux du bois et ça brûle toutes ces parties. J'ai déjà voulu essayer, mais il faudrait l'humidifier et ça reste quand même une matière qui est assez fragile. Et quand on commence à trop la chauffer, elle réagit plutôt mal quand même.

  • Speaker #1

    Oui, donc il faudrait faire des tests et des tests pour arriver au résultat souhaité. Parce que le cuir a des veines.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est la peau, en fait. Il y a tous les circuits qu'il y a dedans pour faire passer notre sang. et puis... Il n'y a pas forcément ça qui reste, mais il y a forcément une structure qui est dedans. Et d'ailleurs, on peut le voir parfois sur les tannages naturels. On voit la vie ou tout ce qui s'est passé aussi pour l'animal que l'on utilisait. Il suffit qu'on ait une cicatrice, si on nous tanne, les cicatrices restent et elles ressortent. On les voit encore plus.

  • Speaker #1

    Et toi, tu joues avec ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on en voit moins, c'est plutôt bien. Avec le temps, il y a longtemps, les cuirs, parfois, on les recevait avec beaucoup de balafres, beaucoup de cicatrices parce que... On laissait les vaches aussi à l'extérieur, où elles se frottaient aussi. Quand elles avaient envie de se gratter, elles se grattaient au barbelé. Donc forcément, elles se blessaient quand même. Et ça, tout ça, on le voit. Mais on s'aperçoit que le traitement des animaux, il est quand même mieux, même s'il y en a qui ne sont toujours pas clean. Mais en tout cas, elles sont plus respectées, parce qu'il y a moins de marques comme ça dessus. Parce qu'après, il peut y avoir des marques de vie, mais bon, il y a des choses qui sont quand même délicates. Une césarienne, par exemple, j'en ai quelques-unes de temps en temps. mais esthétiquement, il faut pouvoir savoir l'utiliser. C'est quelque chose de particulier.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça paraît pourtant évident, mais je ne m'étais jamais dit qu'on pouvait faire une césarienne et une vache.

  • Speaker #0

    Puis bon, on retrouve, l'Amérique du Sud, les animaux sont marqués au fer rouge, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc là, ça reste la marque, elle est dessus aussi.

  • Speaker #1

    Donc tu peux reconnaître...

  • Speaker #0

    Ah ben, on connaît le propriétaire de l'animal, oui, oui. Là, c'est vraiment l'extrême, nous, on ne fait pas ça ici.

  • Speaker #1

    Et tu vois leurs grains de beauté ? Parce que j'imagine qu'ils ont des grains de beauté aussi.

  • Speaker #0

    Ben, des grains de beauté, je n'ai jamais vu. Non, il n'y a pas forcément de tâches et je sais qu'il y a des couleurs à travers les serpents. Après c'est une spécialité, vraiment le tannage des cuirs et tout ça, c'est encore un autre métier qu'avant nous. Mais souvent il n'y a pas de couleur, c'est une couleur assez terne en fait à la base. Parce qu'on est toujours étonné de voir un crocodile rose, mais il ne sait pas, quand il était vivant il ne se baladait pas en rose. On l'a coloré par la suite, ou à paillettes, bon là c'était bien après. Mais après il n'y a pas forcément de couleur, c'est par la suite qu'on amène une couleur en fait.

  • Speaker #1

    Avant tannage, un crocodile c'est blanc transparent non ?

  • Speaker #0

    C'est pas forcément transparent, c'est une sorte de couleur un peu vert, terne, assez claire. et... Après, je crois qu'avant les couleurs, il y a un travail peut-être à la chaux, où ils le rendent complètement blanc. C'est pour que par la suite, on puisse amener une couleur beaucoup plus uniforme. Parce qu'il faut aussi accepter... Dernièrement, il y a eu ces crocodiles, d'ailleurs, qui sont assez prisés. Ça s'appelait Himalaya, je crois. Et c'est des crocodiles très blancs. En fait, ils ont justement une couleur qui est sur le côté, sur les flancs. Et ils le gardent comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne traitent pas à la chaux de ce côté-là ?

  • Speaker #0

    Voilà, non. Ils le laissent avec des teintes naturelles. Mais souvent, les demandes sont très souvent uniformes. uniforme. Et c'est vrai que les choses naturelles... On quand même déviait la maroquinerie des dernières années. Ils veulent quelque chose de parfait, de vraiment parfait. Parce que le client, il faudrait l'éduquer pour qu'il comprenne pourquoi il y avait ce petit défaut qui n'est pas un défaut en fait. Et qui est simplement la vie de l'animal. Et au contraire, ça amène quelque chose de plus unique. Mais on va vers la perfection. Et donc, il faut pratiquement écarter tous les défauts. C'est peut-être pour ça aussi qu'il y a plus de peau aussi, ceux qui déstockent les peaux et tout ça. Parce qu'elles sont écartées, parce qu'elles ont des petits défauts et qui peuvent être très bien utilisées derrière.

  • Speaker #1

    Autre question qui peut paraître complètement débile, mais les vaches noires et blanches, le cuir, il est noir et blanc ?

  • Speaker #0

    Non, c'est que leurs poils en mode qui sont...

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Oui, c'est débile parce que nous n'avons pas la tête noire quand nous avons les cheveux noirs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci Lisa. Je dis ça, mais je me demande si... Par exemple, les Ausha, s'il y a moi...

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y en a qui ont une peau de coloré. Il y a certains animaux qui ont une couleur. C'est vrai que j'ai déjà vu. Les pitons, par exemple, ils ont déjà une coloration dans leurs écailles. Avec des mouvements, avec des rythmes de couleurs, par exemple, un peu plus noirs sur des zones et tout ça. Oui, même les lézards. Mais les vaches, je ne pense pas, non. Tout ce qui est côté à l'épaule. Mais c'est vrai que même les chiens, parfois, ils sont colorés un petit peu en dessous.

  • Speaker #1

    Même leurs truffes. On les voit, elles ont des taches. Bon, bref, ma question n'était pas si débile. OK, très bien. Donc, on récapitule. Marroquinier avec son enfant, la petite marroquinerie. avec son cousin le cellier. et ensuite Maltier avec son enfant le guenier très bien merci beaucoup Robert pour cette petite introduction sur les métiers du cuir je suis ravie que nous l'ayons fait et je te dis à très vite pour l'épisode 2 merci beaucoup pour votre écoute j'espère que ce premier épisode avec Robert Mercier artisan du cuir vous aura plu dans le prochain épisode Robert nous parlera de ses recherches et de ses projets vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. A bientôt avec une nouvelle histoire !

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d’utilisations et plus particulièrement des métiers qui l’utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et malletier ne fabriquent pas les mêmes objets. Que le sellier-maroquinier et le maroquinier n’utilisent pas les mêmes techniques. Et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

Robert Mercier

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations


Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoire d'Artisan. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoire d'Artisan est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoire d'Artisan. Aujourd'hui, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d'utilisation et plus particulièrement des métiers qui l'utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et le maltier ne fabriquent pas les mêmes objets, que le cellier maroquinier et le maroquinier n'utilisent pas les mêmes techniques et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Robert,

  • Speaker #1

    merci de m'accueillir dans ton atelier. Robert, tu es artisan du cuir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ce qui va nous permettre dans ce premier épisode de parler de tous les métiers du cuir, puisqu'il n'y a pas que le maroquinier, il y en a plein d'autres. Et tu peux... pouvoir nous éclairer sur toutes ces façons de travailler le cuir.

  • Speaker #0

    À la base, moi, j'étais maroquinier. Donc, il y a déjà la maroquinerie, effectivement. Et en maroquinerie, en fait, on fabrique des sacs, soit en cuir ou soit en matériau souple, pas que le cuir. Il y a d'autres aussi parties, comme la petite maroquinerie.

  • Speaker #1

    Tu peux peut-être préciser ce qu'est, parce qu'on ne le sait pas forcément, ce qu'est un matériau souple.

  • Speaker #0

    Alors, tous les matériaux souples, ça peut être soit des tissus enduits de plastique ou soit les tissus, tout ce qui est tissé. où on peut mélanger aussi avec du cuir. On peut faire des toilettes cuir et mélanger pour avoir plus de légèreté, par exemple, suivant le besoin qu'on a.

  • Speaker #1

    Est-ce que, par exemple, la côte de maille, est-ce qu'on considère ça comme un matériau souple ?

  • Speaker #0

    Oui, ça en fait partie, oui. En fait, moi, dans ma filière, quand on a fait notre formation, on travaillait justement avec plusieurs matériaux. Ils nous ont adaptés aussi à pouvoir mêler et aussi à pouvoir travailler sur ces différents matériaux pour pouvoir les associer, en fait, justement. Le sac a toujours été associé à d'autres matériaux. Parce qu'à une période aussi, pour le développement du sac, le coût du cuir est quand même assez élevé. Et il faut savoir qu'un sac qui est fait tout en cuir, surtout quand il a un volume assez important, il est très lourd. Donc si on veut quelque chose de plus léger, ou même un visuel, un look plus léger, on peut utiliser aussi des tissus, ou alors pour être plus mode avec du métal, ou plein de choses comme ça. Donc c'était assez important aussi de pouvoir mêler tout ça, parce que même les doublures, il y a les doublures des sacs, maintenant on va doubler souvent en cuir, mais avant c'était pas doublé en cuir, c'était souvent en tissu. Vraiment très, très souvent, ce tissu. Soit du satin ou du coton ou plein de choses différentes. Mais voilà, c'était assez courant quand même.

  • Speaker #1

    Et il y a une raison pour laquelle on est passé du tissu au cuir qui est lui-même plus lourd ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a un côté toujours plus luxueux, en fait. Il y a eu une bascule il y a peu de temps où on a monté un petit peu de gamme parce qu'avec le succès aussi de la maroquinerie et la demande aussi qui est de plus en plus haut de gamme. Donc, on veut le plus, plus, plus toujours. Et il y a même des matériaux qu'on voyait pas à une époque et qui sont apparus, pourtant qui sont fragiles, mais qui sont arrivés. Comme par exemple avec Coco Chanel, ces sacs à la base de Chanel, ils sont en agneau. Alors que nous, l'agneau, c'est un matériau qui est très fragile, on l'utilisait au maximum en doublure. Mais Coco Chanel, elle, elle fabrique des vêtements, donc elle fabrique des vestes en agneau, des jupes en agneau. Et donc quand elle se décide de fabriquer des sacs, elle fabrique avec les matériaux qu'elle a chez elle. Et donc elle utilise ces cuirs-là. et donc par la suite beaucoup de gens ont voulu aussi utiliser ce matériau-là qui est aussi très agréable au toucher. Et donc maintenant, on voit quand même beaucoup de sacs en agneau qui sont très très fragiles et qu'on n'aurait pas utilisé avant parce que dans la durabilité, parfois, c'est quand même un peu compliqué. Après, quand c'est un sac un peu délicat, ça va. Mais autrement, il faut quand même quelque chose de plus résistant.

  • Speaker #1

    Ce qu'on m'avait dit, c'est que l'agneau se patine et se griffe et qu'en fait, on se met en tête que le sac va évoluer avec son utilisation.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est le plus important, je pense. J'ai croisé beaucoup de gens qui, dès qu'ils achètent un sac un peu précieux, ils ne veulent pas l'abîmer du tout. J'ai même connu une personne qui me le donnait toutes les quatre jours pour que je le resire et que je le re-nettoie tout le temps. Et ça, c'est complètement bête parce que je trouve que ce qui nous fait rêver et ce qui nous projette aussi dans quelque chose de plus profond à travers nos objets, nos sacs ou les portefeuilles, c'est que le sac que ma grand-mère a porté et qu'elle a usé, elle est la seule à l'avoir usé comme ça. Personne ne peut l'user comme ça, c'est sa personnalité qui est à travers ce sac. Donc il faut accepter l'usure. Si un jour on veut passer le sac à ses enfants, si j'ai ce tic de pincer tout le temps le côté droit du sac, oui, il va être peut-être troué, mais c'était le signe que maman elle faisait toujours ce truc, et c'est quelque chose de très personnel. Donc il faut accepter l'usure des sacs, et la vie qu'on peut leur donner et vivre avec en fait, simplement.

  • Speaker #1

    Quand tu récupères un sac, tu récupères son histoire.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut accepter son histoire et puis... Maintenant, on veut essayer de créer ce qui est terrible et ce que je n'aime pas trop, c'est ces fausses usures, en fait, où on veut essayer de créer... Moi, j'aime beaucoup les instruments de musique, les guitares. J'ai déjà racheté des anciennes guitares qui n'ont pratiquement plus de peinture parce qu'elles ont tellement été en concert et la transpiration a fait même disparaître la peinture. C'est une vraie usure. Mais maintenant, on va au Custom Shop de Fender et on dit qu'on veut une usure. Alors, la guitare est toute neuve, mais elle est... Déjà usée comme si elle avait joué pendant 50 ans.

  • Speaker #1

    Comme les jeans.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est exactement ça. Et ça, je trouve ça un peu dingue. On veut déjà qu'il y ait une histoire avant qu'il ait connu son histoire. En fait, c'est assez fou.

  • Speaker #1

    OK, donc ça, c'est la maroquinerie. Donc maroquinerie, c'est vraiment que des sacs.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que les sacs, la maroquinerie. Après, il y a aussi la cellerie qui est souvent mêlée à la maroquinerie. On peut appeler cellier maroquinier aussi. Il y a des celliers maroquiniers. Alors ça, c'est un terme, je pense, qui a été inventé par Hermès. je pense Célie Marroquinier parce que c'était vraiment deux métiers séparés La céleri, à la base, de toute façon, on est dans le métier du cuir, on est dans l'utilité. Donc, c'est les chevaux, les premiers, par exemple, qui ont eu besoin. Alors, nous aussi, on a eu besoin de vestes ou de chaussures ou tout ça. Mais au début du siècle dernier, ils utilisaient surtout pour les animaux, pour faire du harnais, pour faire de la selle, pour faire du pratique aussi au niveau de l'attelage. Et c'est après le sac qui est venu se greffer à ça. Les deux spécificités de la maroquinerie et de la céleri, c'est que la céleri, en fait, c'est du coupé franc. C'est que les bords sont coupés nets avec une teinture. Et la maroquinerie, normalement, c'est rembordé. En fait, le bord, on le remborde, on affine le cuir très très fin et on vient le replier à l'arrière. Voilà, c'est vraiment leur différence. À la base, c'est exactement ça. Et tous les sacs de maroquinerie, avant, ils n'avaient pas de teinture de tranche, les sacs anciens. Ils étaient toujours rembordés. Quand on regarde un sac des années 30 ou 50, tous les bords sont rembordés. Ils sont toujours recouverts. Ils n'utilisaient pas de teinture.

  • Speaker #1

    Ah, c'est dingue. Moi, je pensais que la différence, c'était le... Alors, en l'occurrence, le poincelier et la technique de production.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, il y a ça parce que la céleri va faire beaucoup de couture main. Parce que dans l'arnachement, on utilisait la couture main, soit sur de très grosses machines, parce que les cuirs étaient très épais et donc il fallait quelque chose de très résistant, par exemple avec du fil de lin. Et la maroquinerie, elle s'est vite affinée. Et donc là, c'était plus des fils nylon, satin ou des choses comme ça. Et donc, on utilisait plus des machines à coudre quand même. Et la maroquinerie était souvent plus faite avec des machines à coudre et la céleri à la main. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc en fait, si je comprends bien... la différenciation qu'on fait entre céleri, c'est couture main, et maroquinerie, c'est couture machine, vient du fait qu'on avait des besoins spécifiques pour la finalité de l'objet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est l'industrie. Une dame qui commande son sac, elle va avoir moins de... Elle va moins le solliciter qu'un percheron qui tire sur un attelage, je pense. Donc elle est là, la différence. Hermès, je pense qu'ils ont croisé le truc parce qu'effectivement, ils font de l'arnachement à la base, donc ils sont celliers. Et à un moment, ils s'aperçoivent que les sacs fonctionnent Et eux aussi, ils veulent fabriquer leurs sacs Ils peuvent le faire, ils ont de la matière, ils peuvent le faire Et d'ailleurs, les premiers sacs, c'est souvent des sacs Qui étaient utilisés pour transporter des bottes Ou des selles, en fait Le Birkin, quand il était en saco à Courroie, qui est son ancêtre C'est pour porter des bottes, des quittations Des choses comme ça Et donc, eux, ils ont continué à utiliser leur technique Qu'ils connaissaient Et donc, comme ils ont commencé à fabriquer des sacs C'est devenu effectivement des selliers maroquiniers donc ils ont presque créé un métier je pense

  • Speaker #1

    Et donc tu nous parlais de la petite maroquinerie Qui se différencie aussi de la maroquinerie Oui c'est tout ce qui est Porte-carte,

  • Speaker #0

    portefeuille Il y a les ceintures aussi un petit peu Et c'est tout ce qui est vraiment plus petit et beaucoup plus fin Où ça demande quand même beaucoup plus de finesse Les sacs aussi demandent pas mal de finesse Mais la petite maroquinerie C'est vraiment très très pointu Si on veut avoir une belle petite maroquinerie C'est vraiment un travail très très précis Et très très fin C'est vraiment un savoir-faire quand même Et une approche qu'il faut connaître

  • Speaker #1

    Oui, plus c'est petit et plus le défaut va se voir.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de défaut. C'est que si je vais faire un sac basique, je vais être avec un cuir qui fait, on va dire, 2 mm d'épaisseur. C'est un sac qui va être solide, résistant et qui va être parfait pour porter comme ça par rapport à son volume. Par contre, si je veux faire un portefeuille avec ce même cuir, d'un seul coup, je vais me retrouver avec un sandwich dans la poche qui est énorme et je ne pourrais rien mettre dedans. Donc, il faut arriver à justement... Il faut en fait presque anticiper tout ce qui va être à l'intérieur, qui va venir le rigidifier en quelque sorte. Ce qui va rigidifier presque le portefeuille, c'est les billets qu'on va mettre, c'est les cartes, c'est les papiers. Et donc, c'est un travail vraiment très, très fin. Et donc, ça demande de maîtriser comme un travail plus en finesse quand même.

  • Speaker #1

    Donc, on a... Maroquinerie, sellerie, petite maroquinerie et tu m'avais parlé de deux autres métiers, le métier de gainier.

  • Speaker #0

    Voilà, gainier et puis maltier, qui sont quand même assez proches. Le maltier, c'est ceux qui fabriquent bien sûr les mâles de voyage et tout ce qui peut emballer des produits à une époque pour les protéger. Qui se faisait beaucoup à une époque forcément et puis un petit peu moins maintenant. Qui est quand même encore quelque chose d'autre parce qu'il faut aussi maîtriser un petit peu la menuiserie, souvent. Qui est liée parce que c'est la base. On appelle ça un fût. D'abord on fabrique le fût qui va être recouvert en fait. Et donc après, il va être recouvert et puis on va créer des poignées.

  • Speaker #1

    C'est tout le temps du bois ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai toujours vu du bois parce que je pense que j'ai toujours travaillé pour le luxe. Donc on utilise du peuplier, simplement du peuplier, parce que c'est un bois qui est assez souple et très léger. Donc il a justement tout ce qu'il faut pour correspondre à la malle parce que quand on passe sur des malles avec des volumes assez importants, il faut essayer de travailler le plus possible sur la légèreté, même s'il y a un poids qui est quand même là. Il y a une époque où il y avait des porteurs, mais il y en a un petit peu moins actuellement. Mais Viton fabrique encore beaucoup de mâles, il ne faut pas l'oublier. Il y a quand même, on a toujours cette fascination. Voilà, et puis la mâle, par exemple, a eu ce basculement avec les matériaux souples. Viton, à l'époque, bon, ils sont en pénurie. Il y a la guerre où on n'a pas le droit d'utiliser de cuir, par exemple, ou beaucoup moins. Et donc, on utilise un autre matériau qui est un tissu enduit, qui est une toile qui a été recouverte de plastique ou de résine par-dessus et qui va la rendre imperméable et étanche. parce qu'aussi, une malle, quand on va à l'hôtel, Elle est déposée devant l'hôtel, nous on monte dans notre chambre, mais la malle, elle peut rester encore 10 minutes dehors. Et donc comme ça, elle devenait étanche. C'était vraiment une utilité. Parfois, certaines personnes pensent que Viton a inventé cette toile monogramme plastique pour économiser des coûts et tout ça. C'est pas vraiment ça, en fait. C'était vraiment dans une technologie de l'époque pour rendre la malle étanche. Parce que le cuir boit quand même l'eau, faut pas l'oublier. Et donc après, il faut les laisser sécher. Ça peut vraiment créer des problèmes de tâches ou autre. Donc voilà, on utilise ces matériaux. Et puis la gainerie... Là, on est plus peut-être sur des coffrets, par exemple, des boîtes à bijoux, plein de genres de coffrets qui peuvent peut-être rester plus à l'intérieur, qui sont plus précieux. Et là, c'est vraiment comme la maroquinerie et la petite maroquinerie. Je pense que la gainerie, c'est la petite maroquinerie des Maltiers, en fait. C'est beaucoup plus en finesse et c'est ce qu'on va aller renfermer dans la malle, peut-être. Et là, on travaille vraiment avec des cuirs très, très fins. Et donc, c'est surtout le recouvrement d'un objet avec ces matières assez fines.

  • Speaker #1

    Donc ces deux derniers métiers, en fait, si je comprends bien, le cuir va être juste, alors je vais le dire très grossièrement, mais collé.

  • Speaker #0

    Collé dessus, oui, c'est ça exactement. Mais après, l'art de tout ça, c'est qu'on peut dire, oui, on a collé un cuir sur un autre, sur une structure, mais c'est surtout qu'il ne faut pas qu'il y ait de plis. Il faut maîtriser aussi ces choses-là. Il suffit qu'il y ait des formes qui soient dessus et tout ça. Il faut arriver à le gainer correctement parce qu'il y a beaucoup d'étuis qui étaient faits à une époque. Par exemple, fin 1800, où on pouvait renfermer simplement des couverts aussi ou des bijoux. Et les formes des étuis avaient la même forme que le collier, en fait. Donc, on allait sur des formes assez folles. Et donc, il fallait créer un fût déjà pour le faire. Donc déjà, le menuisier, à la base, il était déjà assez doué. Et après, il fallait le recouvrir et que ça soit précieux et parfait. Donc,

  • Speaker #1

    à une époque, on avait des manufactures avec des menuisiers. Bien sûr. Et des travailleurs du cuir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mêlé, de toute façon, à Agnières, par exemple, chez Vuitton, comme c'est encore les derniers à fabriquer vraiment des mâles. Alors, à l'époque, moi, j'étais au sous-sol, mais il y a une menuiserie qui est là, qui fabrique directement les fûts. Parce que soit ça va être... Bon, ils ont des mâles de leur collection, mais c'est souvent aussi des commandes spéciales pour protéger quelque chose de précis aussi.

  • Speaker #1

    À part Vuitton, il ne doit plus y avoir beaucoup d'ateliers cuir bois aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, en Maltier, je pense que c'est les derniers. Il y a quelques petites entreprises qui existent. Je sais qu'il y a même des gens qui restaurent aussi toutes ces mâles. Mais après, pour trouver un Maltier actuellement, en indépendant, ça doit être assez difficile.

  • Speaker #1

    Et je pense à un autre objet aussi qui, à une époque, a eu sans doute beaucoup de succès, mais aujourd'hui, peut-être un peu moins, c'est les tables de bridge. Je ne sais pas si tu vois, avec un renfoncement, pour mettre la pièce de cuir. Et en fait, on en voit beaucoup, notamment avec une pièce de cuir verte, foncée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez souvent les dessus de bureau. Oui,

  • Speaker #1

    les dessus de bureau.

  • Speaker #0

    Il y a toutes ces choses-là, ou les tables de jeu aussi. Il y a beaucoup de tables de jeu. Mais c'est aussi, je pense que pour le jeu, c'est plus confortable. C'est comme quand les gens qui jouent au poker, ils n'ont pas forcément quelque chose en cuir, mais ils vont avoir un tapis de poker. Et je pense qu'il y a un confort de jeu. Je ne suis pas forcément joueur, mais j'ai fabriqué beaucoup de jeux de backgammon, par exemple, en cuir. Ok.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, ça se fait plus, si.

  • Speaker #0

    le jeu de Bagamon qui je pensais disparu il y a vraiment une demande assez forte il y a beaucoup pour les bateaux par exemple les gens qui ont des bateaux assez luxueux qui veulent justement une table avec des jeux dessus et tout ça et j'ai quand même fabriqué beaucoup Bagamon et puis j'ai déjà vu aussi d'autres entreprises qui fabriquaient que pour le jeu qui étaient spécialisées vraiment que dans des jeux luxueux je crois même avoir vu un Monopoly complètement en cuir aussi ah ouais voilà

  • Speaker #2

    Voilà. Il faut vraiment aimer le Monopoly pour se faire un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Mais le jeu est toujours présent. C'est presque un luxe, d'ailleurs. Il y avait beaucoup de photos qui circulaient à un moment où vous voyiez, je ne sais pas, James Dean ou qui jouait au Bagamon et tout ça, pour montrer que pendant leur détente, ils faisaient ce jeu un peu où on va se détendre, mais un peu avec classe, où ils étaient sur la plage à faire ça. Et il y en a qui continuent encore à le faire. Après, bien sûr, c'est une partie de la population qui a un peu plus d'argent. Qui n'est pas nous. Voilà, mais... Mais il y a encore une forte demande. Il y avait même, quand j'étais chez Viton, on m'avait dit, ce qui était étonnant, c'est que par exemple, les gens ne portent plus de chapeau, mais ils vendent énormément de boîtes à chapeau. Donc il y a une forte demande là-dessus aussi. Il y a quelque chose qui est du souvenir, peut-être, chez les gens. C'est comme les mâles. Tout le monde veut avoir sa mâle au milieu du salon. Cette mâle qui a voyagé et qui a une histoire. Au final, on revient à l'histoire des objets. Et pourtant, on ne va pas l'utiliser plus que ça, Peut-être de rangement mais on la veut là quoi Ça fait partie de nos imaginaires, je pense. C'est toujours magique d'avoir ces objets. Et puis, il y en avait de très beaux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, c'est Vuitton qui fait des mâles barres. On peut mettre les bouteilles.

  • Speaker #0

    Il y avait de tout. En commande spéciale, j'ai vu énormément de choses. Oui, il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    On est d'accord que dans les métiers du cuir, parce que je pense aussi à notamment le billard avec le feutre, vous, ce n'est pas considéré comme métier d'artisan du cuir. C'est une toute autre technique.

  • Speaker #0

    Au niveau du billard, il n'y a pas de cuir même si c'est d'autres matériaux. C'est vraiment une spécificité, je pense. C'est rarement. S'il y a autour du jeu, c'est plus une histoire de tapis ou de boîte où le jeu est à l'intérieur. Ça va plutôt être ça. Peut-être pour lui donner aussi un côté luxueux, c'est possible. Mais il se pisse un côté moins froid quand on joue. Je pense qu'il y a un côté... Les jetons, quand ils ne sont pas en métal aussi, j'ai rien contre le métal, mais il y a quelque chose quand même qui est plus agréable au toucher.

  • Speaker #1

    moins froid.

  • Speaker #0

    Dans la détente, je pense que ça reste des choses qui sont plus agréables. C'est comme le tapis de jeu, au moins si on pose ses bras sur le bord de table, c'est plus agréable que juste le plateau en bois.

  • Speaker #1

    Mais du coup, est-ce que justement, tu parles du métal qui est froid, est-ce que tu considères que le cuir est froid ?

  • Speaker #0

    C'est la première fois qu'on me pose cette question. En fait, on a toujours d'ailleurs la réponse, elle est souvent avec les voitures, où il y a des gens qui ne veulent pas de siège en cuir parce que soit ils disent que l'hiver et ils sont froids Et l'été, ils sont trop chauds, en fait. Mais parce que c'est tempéré, je pense que ça prend la température extérieure. Et ça, ça dépend aussi des cuirs. Il y a les cuirs, par exemple, que toutes ces finitions un peu velours, ils ne seront jamais froids, en fait, au toucher. C'est souvent quand ils ont une fleur peut-être rectifiée ou qu'ils sont recouverts, où justement, ils captent plus le froid, peut-être, le germe moins.

  • Speaker #1

    OK. Donc oui, en fait, ce n'est pas le cuir qui peut être considéré comme froid, c'est la finition.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est la finition qu'il y a dessus, oui. Oui, après, ça prend la température à l'extérieur. Ça ne l'accentue peut-être pas. En tout cas, ça ne l'accentue pas. Le métal, je pense que si on le laisse à zéro, je pense qu'il est encore plus froid que zéro. C'est bien possible. Je ne sais pas si c'est un ressenti ou quoi. Mais on pourrait presque s'imaginer qu'il est encore plus froid que l'environnement qu'il y a autour. Mais il prend peut-être la température. Ça peut refroidir un petit peu ou chauffer. Mais après, il faut le laisser en plein soleil. Je prends l'exemple de la voiture parce qu'elle est exposée vraiment à l'extrême, je pense.

  • Speaker #1

    J'irai plus loin dans ma question, mais est-ce que le cuir est conducteur d'électricité ? Parce que le métal est conducteur, donc est-ce que ça peut être... Enfin tu vois quand tu dis ça prend le froid et ça prend la chaleur, est-ce que t'as déjà testé de savoir si c'était conducteur ?

  • Speaker #0

    Non ça je ne sais pas, j'ai déjà pensé à essayer de faire ce test qu'ils font avec des électrolytes je crois, je ne sais plus, où ils branchent d'un côté et de l'autre pour faire ressortir... toutes les sortes de veines qui sont dedans, comme on fait avec le bois, où d'un seul coup, ça va passer par les canaux du bois et ça brûle toutes ces parties. J'ai déjà voulu essayer, mais il faudrait l'humidifier et ça reste quand même une matière qui est assez fragile. Et quand on commence à trop la chauffer, elle réagit plutôt mal quand même.

  • Speaker #1

    Oui, donc il faudrait faire des tests et des tests pour arriver au résultat souhaité. Parce que le cuir a des veines.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est la peau, en fait. Il y a tous les circuits qu'il y a dedans pour faire passer notre sang. et puis... Il n'y a pas forcément ça qui reste, mais il y a forcément une structure qui est dedans. Et d'ailleurs, on peut le voir parfois sur les tannages naturels. On voit la vie ou tout ce qui s'est passé aussi pour l'animal que l'on utilisait. Il suffit qu'on ait une cicatrice, si on nous tanne, les cicatrices restent et elles ressortent. On les voit encore plus.

  • Speaker #1

    Et toi, tu joues avec ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on en voit moins, c'est plutôt bien. Avec le temps, il y a longtemps, les cuirs, parfois, on les recevait avec beaucoup de balafres, beaucoup de cicatrices parce que... On laissait les vaches aussi à l'extérieur, où elles se frottaient aussi. Quand elles avaient envie de se gratter, elles se grattaient au barbelé. Donc forcément, elles se blessaient quand même. Et ça, tout ça, on le voit. Mais on s'aperçoit que le traitement des animaux, il est quand même mieux, même s'il y en a qui ne sont toujours pas clean. Mais en tout cas, elles sont plus respectées, parce qu'il y a moins de marques comme ça dessus. Parce qu'après, il peut y avoir des marques de vie, mais bon, il y a des choses qui sont quand même délicates. Une césarienne, par exemple, j'en ai quelques-unes de temps en temps. mais esthétiquement, il faut pouvoir savoir l'utiliser. C'est quelque chose de particulier.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça paraît pourtant évident, mais je ne m'étais jamais dit qu'on pouvait faire une césarienne et une vache.

  • Speaker #0

    Puis bon, on retrouve, l'Amérique du Sud, les animaux sont marqués au fer rouge, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc là, ça reste la marque, elle est dessus aussi.

  • Speaker #1

    Donc tu peux reconnaître...

  • Speaker #0

    Ah ben, on connaît le propriétaire de l'animal, oui, oui. Là, c'est vraiment l'extrême, nous, on ne fait pas ça ici.

  • Speaker #1

    Et tu vois leurs grains de beauté ? Parce que j'imagine qu'ils ont des grains de beauté aussi.

  • Speaker #0

    Ben, des grains de beauté, je n'ai jamais vu. Non, il n'y a pas forcément de tâches et je sais qu'il y a des couleurs à travers les serpents. Après c'est une spécialité, vraiment le tannage des cuirs et tout ça, c'est encore un autre métier qu'avant nous. Mais souvent il n'y a pas de couleur, c'est une couleur assez terne en fait à la base. Parce qu'on est toujours étonné de voir un crocodile rose, mais il ne sait pas, quand il était vivant il ne se baladait pas en rose. On l'a coloré par la suite, ou à paillettes, bon là c'était bien après. Mais après il n'y a pas forcément de couleur, c'est par la suite qu'on amène une couleur en fait.

  • Speaker #1

    Avant tannage, un crocodile c'est blanc transparent non ?

  • Speaker #0

    C'est pas forcément transparent, c'est une sorte de couleur un peu vert, terne, assez claire. et... Après, je crois qu'avant les couleurs, il y a un travail peut-être à la chaux, où ils le rendent complètement blanc. C'est pour que par la suite, on puisse amener une couleur beaucoup plus uniforme. Parce qu'il faut aussi accepter... Dernièrement, il y a eu ces crocodiles, d'ailleurs, qui sont assez prisés. Ça s'appelait Himalaya, je crois. Et c'est des crocodiles très blancs. En fait, ils ont justement une couleur qui est sur le côté, sur les flancs. Et ils le gardent comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne traitent pas à la chaux de ce côté-là ?

  • Speaker #0

    Voilà, non. Ils le laissent avec des teintes naturelles. Mais souvent, les demandes sont très souvent uniformes. uniforme. Et c'est vrai que les choses naturelles... On quand même déviait la maroquinerie des dernières années. Ils veulent quelque chose de parfait, de vraiment parfait. Parce que le client, il faudrait l'éduquer pour qu'il comprenne pourquoi il y avait ce petit défaut qui n'est pas un défaut en fait. Et qui est simplement la vie de l'animal. Et au contraire, ça amène quelque chose de plus unique. Mais on va vers la perfection. Et donc, il faut pratiquement écarter tous les défauts. C'est peut-être pour ça aussi qu'il y a plus de peau aussi, ceux qui déstockent les peaux et tout ça. Parce qu'elles sont écartées, parce qu'elles ont des petits défauts et qui peuvent être très bien utilisées derrière.

  • Speaker #1

    Autre question qui peut paraître complètement débile, mais les vaches noires et blanches, le cuir, il est noir et blanc ?

  • Speaker #0

    Non, c'est que leurs poils en mode qui sont...

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Oui, c'est débile parce que nous n'avons pas la tête noire quand nous avons les cheveux noirs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci Lisa. Je dis ça, mais je me demande si... Par exemple, les Ausha, s'il y a moi...

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y en a qui ont une peau de coloré. Il y a certains animaux qui ont une couleur. C'est vrai que j'ai déjà vu. Les pitons, par exemple, ils ont déjà une coloration dans leurs écailles. Avec des mouvements, avec des rythmes de couleurs, par exemple, un peu plus noirs sur des zones et tout ça. Oui, même les lézards. Mais les vaches, je ne pense pas, non. Tout ce qui est côté à l'épaule. Mais c'est vrai que même les chiens, parfois, ils sont colorés un petit peu en dessous.

  • Speaker #1

    Même leurs truffes. On les voit, elles ont des taches. Bon, bref, ma question n'était pas si débile. OK, très bien. Donc, on récapitule. Marroquinier avec son enfant, la petite marroquinerie. avec son cousin le cellier. et ensuite Maltier avec son enfant le guenier très bien merci beaucoup Robert pour cette petite introduction sur les métiers du cuir je suis ravie que nous l'ayons fait et je te dis à très vite pour l'épisode 2 merci beaucoup pour votre écoute j'espère que ce premier épisode avec Robert Mercier artisan du cuir vous aura plu dans le prochain épisode Robert nous parlera de ses recherches et de ses projets vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. A bientôt avec une nouvelle histoire !

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d’utilisations et plus particulièrement des métiers qui l’utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et malletier ne fabriquent pas les mêmes objets. Que le sellier-maroquinier et le maroquinier n’utilisent pas les mêmes techniques. Et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !


Histoires d’Artisans est l’association qui valorise l’ingénierie des artisans d’art en mettant en avant l’innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d’un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoires d’Artisans.


Liens de l’épisode : 

Robert Mercier

Instagram


Histoires d’Artisans

Site

Instagram

Le Carnet des Innovations


Production et réalisation : Lisa Millet

Montage et musiques : Quentin Blic


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans mon atelier.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Histoire d'Artisan. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat d'art. Histoire d'Artisan est l'association qui valorise l'ingénierie des artisans d'art en mettant en avant l'innovation et la recherche au sein des ateliers. Ce podcast est le reflet d'un univers merveilleux et riche avec lequel collabore Histoire d'Artisan. Aujourd'hui, nous accueillons Robert Mercier, artisan du cuir. Robert nous parle de ce matériau qui offre des possibilités infinies d'utilisation et plus particulièrement des métiers qui l'utilisent. Vous découvrirez que le maroquinier et le maltier ne fabriquent pas les mêmes objets, que le cellier maroquinier et le maroquinier n'utilisent pas les mêmes techniques et vous en saurez plus sur les différents cuirs et leurs utilisations. Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Robert,

  • Speaker #1

    merci de m'accueillir dans ton atelier. Robert, tu es artisan du cuir.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ce qui va nous permettre dans ce premier épisode de parler de tous les métiers du cuir, puisqu'il n'y a pas que le maroquinier, il y en a plein d'autres. Et tu peux... pouvoir nous éclairer sur toutes ces façons de travailler le cuir.

  • Speaker #0

    À la base, moi, j'étais maroquinier. Donc, il y a déjà la maroquinerie, effectivement. Et en maroquinerie, en fait, on fabrique des sacs, soit en cuir ou soit en matériau souple, pas que le cuir. Il y a d'autres aussi parties, comme la petite maroquinerie.

  • Speaker #1

    Tu peux peut-être préciser ce qu'est, parce qu'on ne le sait pas forcément, ce qu'est un matériau souple.

  • Speaker #0

    Alors, tous les matériaux souples, ça peut être soit des tissus enduits de plastique ou soit les tissus, tout ce qui est tissé. où on peut mélanger aussi avec du cuir. On peut faire des toilettes cuir et mélanger pour avoir plus de légèreté, par exemple, suivant le besoin qu'on a.

  • Speaker #1

    Est-ce que, par exemple, la côte de maille, est-ce qu'on considère ça comme un matériau souple ?

  • Speaker #0

    Oui, ça en fait partie, oui. En fait, moi, dans ma filière, quand on a fait notre formation, on travaillait justement avec plusieurs matériaux. Ils nous ont adaptés aussi à pouvoir mêler et aussi à pouvoir travailler sur ces différents matériaux pour pouvoir les associer, en fait, justement. Le sac a toujours été associé à d'autres matériaux. Parce qu'à une période aussi, pour le développement du sac, le coût du cuir est quand même assez élevé. Et il faut savoir qu'un sac qui est fait tout en cuir, surtout quand il a un volume assez important, il est très lourd. Donc si on veut quelque chose de plus léger, ou même un visuel, un look plus léger, on peut utiliser aussi des tissus, ou alors pour être plus mode avec du métal, ou plein de choses comme ça. Donc c'était assez important aussi de pouvoir mêler tout ça, parce que même les doublures, il y a les doublures des sacs, maintenant on va doubler souvent en cuir, mais avant c'était pas doublé en cuir, c'était souvent en tissu. Vraiment très, très souvent, ce tissu. Soit du satin ou du coton ou plein de choses différentes. Mais voilà, c'était assez courant quand même.

  • Speaker #1

    Et il y a une raison pour laquelle on est passé du tissu au cuir qui est lui-même plus lourd ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a un côté toujours plus luxueux, en fait. Il y a eu une bascule il y a peu de temps où on a monté un petit peu de gamme parce qu'avec le succès aussi de la maroquinerie et la demande aussi qui est de plus en plus haut de gamme. Donc, on veut le plus, plus, plus toujours. Et il y a même des matériaux qu'on voyait pas à une époque et qui sont apparus, pourtant qui sont fragiles, mais qui sont arrivés. Comme par exemple avec Coco Chanel, ces sacs à la base de Chanel, ils sont en agneau. Alors que nous, l'agneau, c'est un matériau qui est très fragile, on l'utilisait au maximum en doublure. Mais Coco Chanel, elle, elle fabrique des vêtements, donc elle fabrique des vestes en agneau, des jupes en agneau. Et donc quand elle se décide de fabriquer des sacs, elle fabrique avec les matériaux qu'elle a chez elle. Et donc elle utilise ces cuirs-là. et donc par la suite beaucoup de gens ont voulu aussi utiliser ce matériau-là qui est aussi très agréable au toucher. Et donc maintenant, on voit quand même beaucoup de sacs en agneau qui sont très très fragiles et qu'on n'aurait pas utilisé avant parce que dans la durabilité, parfois, c'est quand même un peu compliqué. Après, quand c'est un sac un peu délicat, ça va. Mais autrement, il faut quand même quelque chose de plus résistant.

  • Speaker #1

    Ce qu'on m'avait dit, c'est que l'agneau se patine et se griffe et qu'en fait, on se met en tête que le sac va évoluer avec son utilisation.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est le plus important, je pense. J'ai croisé beaucoup de gens qui, dès qu'ils achètent un sac un peu précieux, ils ne veulent pas l'abîmer du tout. J'ai même connu une personne qui me le donnait toutes les quatre jours pour que je le resire et que je le re-nettoie tout le temps. Et ça, c'est complètement bête parce que je trouve que ce qui nous fait rêver et ce qui nous projette aussi dans quelque chose de plus profond à travers nos objets, nos sacs ou les portefeuilles, c'est que le sac que ma grand-mère a porté et qu'elle a usé, elle est la seule à l'avoir usé comme ça. Personne ne peut l'user comme ça, c'est sa personnalité qui est à travers ce sac. Donc il faut accepter l'usure. Si un jour on veut passer le sac à ses enfants, si j'ai ce tic de pincer tout le temps le côté droit du sac, oui, il va être peut-être troué, mais c'était le signe que maman elle faisait toujours ce truc, et c'est quelque chose de très personnel. Donc il faut accepter l'usure des sacs, et la vie qu'on peut leur donner et vivre avec en fait, simplement.

  • Speaker #1

    Quand tu récupères un sac, tu récupères son histoire.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut accepter son histoire et puis... Maintenant, on veut essayer de créer ce qui est terrible et ce que je n'aime pas trop, c'est ces fausses usures, en fait, où on veut essayer de créer... Moi, j'aime beaucoup les instruments de musique, les guitares. J'ai déjà racheté des anciennes guitares qui n'ont pratiquement plus de peinture parce qu'elles ont tellement été en concert et la transpiration a fait même disparaître la peinture. C'est une vraie usure. Mais maintenant, on va au Custom Shop de Fender et on dit qu'on veut une usure. Alors, la guitare est toute neuve, mais elle est... Déjà usée comme si elle avait joué pendant 50 ans.

  • Speaker #1

    Comme les jeans.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est exactement ça. Et ça, je trouve ça un peu dingue. On veut déjà qu'il y ait une histoire avant qu'il ait connu son histoire. En fait, c'est assez fou.

  • Speaker #1

    OK, donc ça, c'est la maroquinerie. Donc maroquinerie, c'est vraiment que des sacs.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que les sacs, la maroquinerie. Après, il y a aussi la cellerie qui est souvent mêlée à la maroquinerie. On peut appeler cellier maroquinier aussi. Il y a des celliers maroquiniers. Alors ça, c'est un terme, je pense, qui a été inventé par Hermès. je pense Célie Marroquinier parce que c'était vraiment deux métiers séparés La céleri, à la base, de toute façon, on est dans le métier du cuir, on est dans l'utilité. Donc, c'est les chevaux, les premiers, par exemple, qui ont eu besoin. Alors, nous aussi, on a eu besoin de vestes ou de chaussures ou tout ça. Mais au début du siècle dernier, ils utilisaient surtout pour les animaux, pour faire du harnais, pour faire de la selle, pour faire du pratique aussi au niveau de l'attelage. Et c'est après le sac qui est venu se greffer à ça. Les deux spécificités de la maroquinerie et de la céleri, c'est que la céleri, en fait, c'est du coupé franc. C'est que les bords sont coupés nets avec une teinture. Et la maroquinerie, normalement, c'est rembordé. En fait, le bord, on le remborde, on affine le cuir très très fin et on vient le replier à l'arrière. Voilà, c'est vraiment leur différence. À la base, c'est exactement ça. Et tous les sacs de maroquinerie, avant, ils n'avaient pas de teinture de tranche, les sacs anciens. Ils étaient toujours rembordés. Quand on regarde un sac des années 30 ou 50, tous les bords sont rembordés. Ils sont toujours recouverts. Ils n'utilisaient pas de teinture.

  • Speaker #1

    Ah, c'est dingue. Moi, je pensais que la différence, c'était le... Alors, en l'occurrence, le poincelier et la technique de production.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, il y a ça parce que la céleri va faire beaucoup de couture main. Parce que dans l'arnachement, on utilisait la couture main, soit sur de très grosses machines, parce que les cuirs étaient très épais et donc il fallait quelque chose de très résistant, par exemple avec du fil de lin. Et la maroquinerie, elle s'est vite affinée. Et donc là, c'était plus des fils nylon, satin ou des choses comme ça. Et donc, on utilisait plus des machines à coudre quand même. Et la maroquinerie était souvent plus faite avec des machines à coudre et la céleri à la main. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc en fait, si je comprends bien... la différenciation qu'on fait entre céleri, c'est couture main, et maroquinerie, c'est couture machine, vient du fait qu'on avait des besoins spécifiques pour la finalité de l'objet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est l'industrie. Une dame qui commande son sac, elle va avoir moins de... Elle va moins le solliciter qu'un percheron qui tire sur un attelage, je pense. Donc elle est là, la différence. Hermès, je pense qu'ils ont croisé le truc parce qu'effectivement, ils font de l'arnachement à la base, donc ils sont celliers. Et à un moment, ils s'aperçoivent que les sacs fonctionnent Et eux aussi, ils veulent fabriquer leurs sacs Ils peuvent le faire, ils ont de la matière, ils peuvent le faire Et d'ailleurs, les premiers sacs, c'est souvent des sacs Qui étaient utilisés pour transporter des bottes Ou des selles, en fait Le Birkin, quand il était en saco à Courroie, qui est son ancêtre C'est pour porter des bottes, des quittations Des choses comme ça Et donc, eux, ils ont continué à utiliser leur technique Qu'ils connaissaient Et donc, comme ils ont commencé à fabriquer des sacs C'est devenu effectivement des selliers maroquiniers donc ils ont presque créé un métier je pense

  • Speaker #1

    Et donc tu nous parlais de la petite maroquinerie Qui se différencie aussi de la maroquinerie Oui c'est tout ce qui est Porte-carte,

  • Speaker #0

    portefeuille Il y a les ceintures aussi un petit peu Et c'est tout ce qui est vraiment plus petit et beaucoup plus fin Où ça demande quand même beaucoup plus de finesse Les sacs aussi demandent pas mal de finesse Mais la petite maroquinerie C'est vraiment très très pointu Si on veut avoir une belle petite maroquinerie C'est vraiment un travail très très précis Et très très fin C'est vraiment un savoir-faire quand même Et une approche qu'il faut connaître

  • Speaker #1

    Oui, plus c'est petit et plus le défaut va se voir.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une histoire de défaut. C'est que si je vais faire un sac basique, je vais être avec un cuir qui fait, on va dire, 2 mm d'épaisseur. C'est un sac qui va être solide, résistant et qui va être parfait pour porter comme ça par rapport à son volume. Par contre, si je veux faire un portefeuille avec ce même cuir, d'un seul coup, je vais me retrouver avec un sandwich dans la poche qui est énorme et je ne pourrais rien mettre dedans. Donc, il faut arriver à justement... Il faut en fait presque anticiper tout ce qui va être à l'intérieur, qui va venir le rigidifier en quelque sorte. Ce qui va rigidifier presque le portefeuille, c'est les billets qu'on va mettre, c'est les cartes, c'est les papiers. Et donc, c'est un travail vraiment très, très fin. Et donc, ça demande de maîtriser comme un travail plus en finesse quand même.

  • Speaker #1

    Donc, on a... Maroquinerie, sellerie, petite maroquinerie et tu m'avais parlé de deux autres métiers, le métier de gainier.

  • Speaker #0

    Voilà, gainier et puis maltier, qui sont quand même assez proches. Le maltier, c'est ceux qui fabriquent bien sûr les mâles de voyage et tout ce qui peut emballer des produits à une époque pour les protéger. Qui se faisait beaucoup à une époque forcément et puis un petit peu moins maintenant. Qui est quand même encore quelque chose d'autre parce qu'il faut aussi maîtriser un petit peu la menuiserie, souvent. Qui est liée parce que c'est la base. On appelle ça un fût. D'abord on fabrique le fût qui va être recouvert en fait. Et donc après, il va être recouvert et puis on va créer des poignées.

  • Speaker #1

    C'est tout le temps du bois ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai toujours vu du bois parce que je pense que j'ai toujours travaillé pour le luxe. Donc on utilise du peuplier, simplement du peuplier, parce que c'est un bois qui est assez souple et très léger. Donc il a justement tout ce qu'il faut pour correspondre à la malle parce que quand on passe sur des malles avec des volumes assez importants, il faut essayer de travailler le plus possible sur la légèreté, même s'il y a un poids qui est quand même là. Il y a une époque où il y avait des porteurs, mais il y en a un petit peu moins actuellement. Mais Viton fabrique encore beaucoup de mâles, il ne faut pas l'oublier. Il y a quand même, on a toujours cette fascination. Voilà, et puis la mâle, par exemple, a eu ce basculement avec les matériaux souples. Viton, à l'époque, bon, ils sont en pénurie. Il y a la guerre où on n'a pas le droit d'utiliser de cuir, par exemple, ou beaucoup moins. Et donc, on utilise un autre matériau qui est un tissu enduit, qui est une toile qui a été recouverte de plastique ou de résine par-dessus et qui va la rendre imperméable et étanche. parce qu'aussi, une malle, quand on va à l'hôtel, Elle est déposée devant l'hôtel, nous on monte dans notre chambre, mais la malle, elle peut rester encore 10 minutes dehors. Et donc comme ça, elle devenait étanche. C'était vraiment une utilité. Parfois, certaines personnes pensent que Viton a inventé cette toile monogramme plastique pour économiser des coûts et tout ça. C'est pas vraiment ça, en fait. C'était vraiment dans une technologie de l'époque pour rendre la malle étanche. Parce que le cuir boit quand même l'eau, faut pas l'oublier. Et donc après, il faut les laisser sécher. Ça peut vraiment créer des problèmes de tâches ou autre. Donc voilà, on utilise ces matériaux. Et puis la gainerie... Là, on est plus peut-être sur des coffrets, par exemple, des boîtes à bijoux, plein de genres de coffrets qui peuvent peut-être rester plus à l'intérieur, qui sont plus précieux. Et là, c'est vraiment comme la maroquinerie et la petite maroquinerie. Je pense que la gainerie, c'est la petite maroquinerie des Maltiers, en fait. C'est beaucoup plus en finesse et c'est ce qu'on va aller renfermer dans la malle, peut-être. Et là, on travaille vraiment avec des cuirs très, très fins. Et donc, c'est surtout le recouvrement d'un objet avec ces matières assez fines.

  • Speaker #1

    Donc ces deux derniers métiers, en fait, si je comprends bien, le cuir va être juste, alors je vais le dire très grossièrement, mais collé.

  • Speaker #0

    Collé dessus, oui, c'est ça exactement. Mais après, l'art de tout ça, c'est qu'on peut dire, oui, on a collé un cuir sur un autre, sur une structure, mais c'est surtout qu'il ne faut pas qu'il y ait de plis. Il faut maîtriser aussi ces choses-là. Il suffit qu'il y ait des formes qui soient dessus et tout ça. Il faut arriver à le gainer correctement parce qu'il y a beaucoup d'étuis qui étaient faits à une époque. Par exemple, fin 1800, où on pouvait renfermer simplement des couverts aussi ou des bijoux. Et les formes des étuis avaient la même forme que le collier, en fait. Donc, on allait sur des formes assez folles. Et donc, il fallait créer un fût déjà pour le faire. Donc déjà, le menuisier, à la base, il était déjà assez doué. Et après, il fallait le recouvrir et que ça soit précieux et parfait. Donc,

  • Speaker #1

    à une époque, on avait des manufactures avec des menuisiers. Bien sûr. Et des travailleurs du cuir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mêlé, de toute façon, à Agnières, par exemple, chez Vuitton, comme c'est encore les derniers à fabriquer vraiment des mâles. Alors, à l'époque, moi, j'étais au sous-sol, mais il y a une menuiserie qui est là, qui fabrique directement les fûts. Parce que soit ça va être... Bon, ils ont des mâles de leur collection, mais c'est souvent aussi des commandes spéciales pour protéger quelque chose de précis aussi.

  • Speaker #1

    À part Vuitton, il ne doit plus y avoir beaucoup d'ateliers cuir bois aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, en Maltier, je pense que c'est les derniers. Il y a quelques petites entreprises qui existent. Je sais qu'il y a même des gens qui restaurent aussi toutes ces mâles. Mais après, pour trouver un Maltier actuellement, en indépendant, ça doit être assez difficile.

  • Speaker #1

    Et je pense à un autre objet aussi qui, à une époque, a eu sans doute beaucoup de succès, mais aujourd'hui, peut-être un peu moins, c'est les tables de bridge. Je ne sais pas si tu vois, avec un renfoncement, pour mettre la pièce de cuir. Et en fait, on en voit beaucoup, notamment avec une pièce de cuir verte, foncée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est assez souvent les dessus de bureau. Oui,

  • Speaker #1

    les dessus de bureau.

  • Speaker #0

    Il y a toutes ces choses-là, ou les tables de jeu aussi. Il y a beaucoup de tables de jeu. Mais c'est aussi, je pense que pour le jeu, c'est plus confortable. C'est comme quand les gens qui jouent au poker, ils n'ont pas forcément quelque chose en cuir, mais ils vont avoir un tapis de poker. Et je pense qu'il y a un confort de jeu. Je ne suis pas forcément joueur, mais j'ai fabriqué beaucoup de jeux de backgammon, par exemple, en cuir. Ok.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, ça se fait plus, si.

  • Speaker #0

    le jeu de Bagamon qui je pensais disparu il y a vraiment une demande assez forte il y a beaucoup pour les bateaux par exemple les gens qui ont des bateaux assez luxueux qui veulent justement une table avec des jeux dessus et tout ça et j'ai quand même fabriqué beaucoup Bagamon et puis j'ai déjà vu aussi d'autres entreprises qui fabriquaient que pour le jeu qui étaient spécialisées vraiment que dans des jeux luxueux je crois même avoir vu un Monopoly complètement en cuir aussi ah ouais voilà

  • Speaker #2

    Voilà. Il faut vraiment aimer le Monopoly pour se faire un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Mais le jeu est toujours présent. C'est presque un luxe, d'ailleurs. Il y avait beaucoup de photos qui circulaient à un moment où vous voyiez, je ne sais pas, James Dean ou qui jouait au Bagamon et tout ça, pour montrer que pendant leur détente, ils faisaient ce jeu un peu où on va se détendre, mais un peu avec classe, où ils étaient sur la plage à faire ça. Et il y en a qui continuent encore à le faire. Après, bien sûr, c'est une partie de la population qui a un peu plus d'argent. Qui n'est pas nous. Voilà, mais... Mais il y a encore une forte demande. Il y avait même, quand j'étais chez Viton, on m'avait dit, ce qui était étonnant, c'est que par exemple, les gens ne portent plus de chapeau, mais ils vendent énormément de boîtes à chapeau. Donc il y a une forte demande là-dessus aussi. Il y a quelque chose qui est du souvenir, peut-être, chez les gens. C'est comme les mâles. Tout le monde veut avoir sa mâle au milieu du salon. Cette mâle qui a voyagé et qui a une histoire. Au final, on revient à l'histoire des objets. Et pourtant, on ne va pas l'utiliser plus que ça, Peut-être de rangement mais on la veut là quoi Ça fait partie de nos imaginaires, je pense. C'est toujours magique d'avoir ces objets. Et puis, il y en avait de très beaux.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, c'est Vuitton qui fait des mâles barres. On peut mettre les bouteilles.

  • Speaker #0

    Il y avait de tout. En commande spéciale, j'ai vu énormément de choses. Oui, il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    On est d'accord que dans les métiers du cuir, parce que je pense aussi à notamment le billard avec le feutre, vous, ce n'est pas considéré comme métier d'artisan du cuir. C'est une toute autre technique.

  • Speaker #0

    Au niveau du billard, il n'y a pas de cuir même si c'est d'autres matériaux. C'est vraiment une spécificité, je pense. C'est rarement. S'il y a autour du jeu, c'est plus une histoire de tapis ou de boîte où le jeu est à l'intérieur. Ça va plutôt être ça. Peut-être pour lui donner aussi un côté luxueux, c'est possible. Mais il se pisse un côté moins froid quand on joue. Je pense qu'il y a un côté... Les jetons, quand ils ne sont pas en métal aussi, j'ai rien contre le métal, mais il y a quelque chose quand même qui est plus agréable au toucher.

  • Speaker #1

    moins froid.

  • Speaker #0

    Dans la détente, je pense que ça reste des choses qui sont plus agréables. C'est comme le tapis de jeu, au moins si on pose ses bras sur le bord de table, c'est plus agréable que juste le plateau en bois.

  • Speaker #1

    Mais du coup, est-ce que justement, tu parles du métal qui est froid, est-ce que tu considères que le cuir est froid ?

  • Speaker #0

    C'est la première fois qu'on me pose cette question. En fait, on a toujours d'ailleurs la réponse, elle est souvent avec les voitures, où il y a des gens qui ne veulent pas de siège en cuir parce que soit ils disent que l'hiver et ils sont froids Et l'été, ils sont trop chauds, en fait. Mais parce que c'est tempéré, je pense que ça prend la température extérieure. Et ça, ça dépend aussi des cuirs. Il y a les cuirs, par exemple, que toutes ces finitions un peu velours, ils ne seront jamais froids, en fait, au toucher. C'est souvent quand ils ont une fleur peut-être rectifiée ou qu'ils sont recouverts, où justement, ils captent plus le froid, peut-être, le germe moins.

  • Speaker #1

    OK. Donc oui, en fait, ce n'est pas le cuir qui peut être considéré comme froid, c'est la finition.

  • Speaker #0

    Oui, je pense que c'est la finition qu'il y a dessus, oui. Oui, après, ça prend la température à l'extérieur. Ça ne l'accentue peut-être pas. En tout cas, ça ne l'accentue pas. Le métal, je pense que si on le laisse à zéro, je pense qu'il est encore plus froid que zéro. C'est bien possible. Je ne sais pas si c'est un ressenti ou quoi. Mais on pourrait presque s'imaginer qu'il est encore plus froid que l'environnement qu'il y a autour. Mais il prend peut-être la température. Ça peut refroidir un petit peu ou chauffer. Mais après, il faut le laisser en plein soleil. Je prends l'exemple de la voiture parce qu'elle est exposée vraiment à l'extrême, je pense.

  • Speaker #1

    J'irai plus loin dans ma question, mais est-ce que le cuir est conducteur d'électricité ? Parce que le métal est conducteur, donc est-ce que ça peut être... Enfin tu vois quand tu dis ça prend le froid et ça prend la chaleur, est-ce que t'as déjà testé de savoir si c'était conducteur ?

  • Speaker #0

    Non ça je ne sais pas, j'ai déjà pensé à essayer de faire ce test qu'ils font avec des électrolytes je crois, je ne sais plus, où ils branchent d'un côté et de l'autre pour faire ressortir... toutes les sortes de veines qui sont dedans, comme on fait avec le bois, où d'un seul coup, ça va passer par les canaux du bois et ça brûle toutes ces parties. J'ai déjà voulu essayer, mais il faudrait l'humidifier et ça reste quand même une matière qui est assez fragile. Et quand on commence à trop la chauffer, elle réagit plutôt mal quand même.

  • Speaker #1

    Oui, donc il faudrait faire des tests et des tests pour arriver au résultat souhaité. Parce que le cuir a des veines.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est la peau, en fait. Il y a tous les circuits qu'il y a dedans pour faire passer notre sang. et puis... Il n'y a pas forcément ça qui reste, mais il y a forcément une structure qui est dedans. Et d'ailleurs, on peut le voir parfois sur les tannages naturels. On voit la vie ou tout ce qui s'est passé aussi pour l'animal que l'on utilisait. Il suffit qu'on ait une cicatrice, si on nous tanne, les cicatrices restent et elles ressortent. On les voit encore plus.

  • Speaker #1

    Et toi, tu joues avec ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on en voit moins, c'est plutôt bien. Avec le temps, il y a longtemps, les cuirs, parfois, on les recevait avec beaucoup de balafres, beaucoup de cicatrices parce que... On laissait les vaches aussi à l'extérieur, où elles se frottaient aussi. Quand elles avaient envie de se gratter, elles se grattaient au barbelé. Donc forcément, elles se blessaient quand même. Et ça, tout ça, on le voit. Mais on s'aperçoit que le traitement des animaux, il est quand même mieux, même s'il y en a qui ne sont toujours pas clean. Mais en tout cas, elles sont plus respectées, parce qu'il y a moins de marques comme ça dessus. Parce qu'après, il peut y avoir des marques de vie, mais bon, il y a des choses qui sont quand même délicates. Une césarienne, par exemple, j'en ai quelques-unes de temps en temps. mais esthétiquement, il faut pouvoir savoir l'utiliser. C'est quelque chose de particulier.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça paraît pourtant évident, mais je ne m'étais jamais dit qu'on pouvait faire une césarienne et une vache.

  • Speaker #0

    Puis bon, on retrouve, l'Amérique du Sud, les animaux sont marqués au fer rouge, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc là, ça reste la marque, elle est dessus aussi.

  • Speaker #1

    Donc tu peux reconnaître...

  • Speaker #0

    Ah ben, on connaît le propriétaire de l'animal, oui, oui. Là, c'est vraiment l'extrême, nous, on ne fait pas ça ici.

  • Speaker #1

    Et tu vois leurs grains de beauté ? Parce que j'imagine qu'ils ont des grains de beauté aussi.

  • Speaker #0

    Ben, des grains de beauté, je n'ai jamais vu. Non, il n'y a pas forcément de tâches et je sais qu'il y a des couleurs à travers les serpents. Après c'est une spécialité, vraiment le tannage des cuirs et tout ça, c'est encore un autre métier qu'avant nous. Mais souvent il n'y a pas de couleur, c'est une couleur assez terne en fait à la base. Parce qu'on est toujours étonné de voir un crocodile rose, mais il ne sait pas, quand il était vivant il ne se baladait pas en rose. On l'a coloré par la suite, ou à paillettes, bon là c'était bien après. Mais après il n'y a pas forcément de couleur, c'est par la suite qu'on amène une couleur en fait.

  • Speaker #1

    Avant tannage, un crocodile c'est blanc transparent non ?

  • Speaker #0

    C'est pas forcément transparent, c'est une sorte de couleur un peu vert, terne, assez claire. et... Après, je crois qu'avant les couleurs, il y a un travail peut-être à la chaux, où ils le rendent complètement blanc. C'est pour que par la suite, on puisse amener une couleur beaucoup plus uniforme. Parce qu'il faut aussi accepter... Dernièrement, il y a eu ces crocodiles, d'ailleurs, qui sont assez prisés. Ça s'appelait Himalaya, je crois. Et c'est des crocodiles très blancs. En fait, ils ont justement une couleur qui est sur le côté, sur les flancs. Et ils le gardent comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne traitent pas à la chaux de ce côté-là ?

  • Speaker #0

    Voilà, non. Ils le laissent avec des teintes naturelles. Mais souvent, les demandes sont très souvent uniformes. uniforme. Et c'est vrai que les choses naturelles... On quand même déviait la maroquinerie des dernières années. Ils veulent quelque chose de parfait, de vraiment parfait. Parce que le client, il faudrait l'éduquer pour qu'il comprenne pourquoi il y avait ce petit défaut qui n'est pas un défaut en fait. Et qui est simplement la vie de l'animal. Et au contraire, ça amène quelque chose de plus unique. Mais on va vers la perfection. Et donc, il faut pratiquement écarter tous les défauts. C'est peut-être pour ça aussi qu'il y a plus de peau aussi, ceux qui déstockent les peaux et tout ça. Parce qu'elles sont écartées, parce qu'elles ont des petits défauts et qui peuvent être très bien utilisées derrière.

  • Speaker #1

    Autre question qui peut paraître complètement débile, mais les vaches noires et blanches, le cuir, il est noir et blanc ?

  • Speaker #0

    Non, c'est que leurs poils en mode qui sont...

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Oui, c'est débile parce que nous n'avons pas la tête noire quand nous avons les cheveux noirs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci Lisa. Je dis ça, mais je me demande si... Par exemple, les Ausha, s'il y a moi...

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y en a qui ont une peau de coloré. Il y a certains animaux qui ont une couleur. C'est vrai que j'ai déjà vu. Les pitons, par exemple, ils ont déjà une coloration dans leurs écailles. Avec des mouvements, avec des rythmes de couleurs, par exemple, un peu plus noirs sur des zones et tout ça. Oui, même les lézards. Mais les vaches, je ne pense pas, non. Tout ce qui est côté à l'épaule. Mais c'est vrai que même les chiens, parfois, ils sont colorés un petit peu en dessous.

  • Speaker #1

    Même leurs truffes. On les voit, elles ont des taches. Bon, bref, ma question n'était pas si débile. OK, très bien. Donc, on récapitule. Marroquinier avec son enfant, la petite marroquinerie. avec son cousin le cellier. et ensuite Maltier avec son enfant le guenier très bien merci beaucoup Robert pour cette petite introduction sur les métiers du cuir je suis ravie que nous l'ayons fait et je te dis à très vite pour l'épisode 2 merci beaucoup pour votre écoute j'espère que ce premier épisode avec Robert Mercier artisan du cuir vous aura plu dans le prochain épisode Robert nous parlera de ses recherches et de ses projets vous pouvez continuer de m'aider à faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre en mettant une note et en vous abonnant sur votre plateforme de streaming préférée. Comme d'habitude, je publie régulièrement des photos du travail des artisans sur Instagram, donc n'hésitez pas à vous abonner pour découvrir leur métier en images. A bientôt avec une nouvelle histoire !

Share

Embed

You may also like