La France, terre de champions ?-Avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète para-badminton cover
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Hors-Champ

La France, terre de champions ?-Avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète para-badminton

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32min |19/06/2024
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Description

Dans cet épisode de Hors-Champ, plongez au cœur du sport de haut niveau en France avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète de para-badminton. Ensemble, ils explorent la question : La France, une terre de champions ? Découvrez leurs perspectives sur l'investissement dans le sport de haut niveau, la formation des jeunes talents, et l'impact de la culture sportive française sur les performances internationales. Ne manquez pas cette discussion captivante sur les coulisses du sport de haut niveau en France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Hors-Champs, le podcast qui vous emmène dans les coulisses du sport de haut niveau. Dans cet épisode, Hors-Champs pose ses valises aux Crêpes des Pays de la Loire à Nantes et on accueille Aude et Abdoula. Aude, vous êtes directrice du Crêpes des Pays de la Loire depuis 2019 et Abdoula, vous êtes un sportif qui est accompagné à 360 ici. Est-ce que vous pouvez commencer tous les deux par vous présenter ?

  • Speaker #1

    Bien bonjour, je suis Aude Regal, la directrice du Crêpes des Pays de la Loire.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, moi c'est Abdoula, tout m'appelle Abdou, j'ai 23 ans, je suis sportif de haut niveau en para-badminton. Actuellement je suis 10ème mondial et j'ai pour objectif de me qualifier pour Paris et faire médaille d'or à Los Angeles.

  • Speaker #0

    Des beaux objectifs, une belle perspective pour l'avenir.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est important de se fixer des objectifs et j'espère les atteindre.

  • Speaker #0

    On l'espère aussi. Est-ce que vous pouvez nous raconter l'un comme l'autre comment vous êtes arrivé jusqu'au Krebs de Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi effectivement je suis un employé fonctionnaire du ministère des sports et j'ai utilisé le panel du concours. Et donc je suis arrivée via Fonds Romeux, qui est la centre nationale d'entraînement en altitude, avant d'être au CREBS des Pays de la Loire. Et je suis heureuse de contribuer à ce beau projet.

  • Speaker #2

    Moi c'est différent, moi je viens du Nord. Et en fait il faut savoir qu'en badminton, la structure du CREBS des Pays de la Loire, c'est l'une des meilleures au niveau national. Et je me suis, en fait le coach de la structure m'a invité à venir une semaine et depuis je suis jamais reparti.

  • Speaker #0

    Et donc ça fait combien de temps que tu es au Creps à Nantes ?

  • Speaker #2

    Là ça va faire trois ans, ouais trois ans.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur comment tu es accompagné à 360 ici ? Qu'est-ce que ça entraîne pour ta carrière de sportif ?

  • Speaker #2

    Oui, du coup, je suis accompagné sur le plan sportif parce qu'on a un bel écrin ici au Crépe des Pays de la Loire. Que ce soit en récupération, juste au-dessus de notre salle, on a l'équiné, la salle de muscu. En bas, il y a le pôle médical. Tout est fait pour être bien physiquement et avoir les meilleurs outils possibles. pour s'entraîner correctement. Ensuite, il n'y a pas que l'aspect sportif, il y a aussi l'aspect scolaire. Parce que du coup, même si je fais des études supérieures, je vais à l'école du Sens qui est juste à côté. Historiquement, c'est l'école du FC Nantes. Mais du coup, tous les jeunes qui sont au Crépes, pour la plupart, vont étudier là-bas. Ça va du collège jusqu'au lycée. Et après, pour tout ce qui est études supérieures, c'est à distance. On suit des programmes à distance, mais par contre il y a des permanences où il y a des professeurs qui viennent nous aider, ou qui vérifient que tout se passe bien. Ensuite, il y a aussi l'aspect socio-professionnel, parce qu'il nous aide à trouver des partenariats ou des CIP, etc. Du coup, ça, c'est hyper important parce qu'on ne peut pas vivre de rien. Et du coup, je pense avoir fait le tour.

  • Speaker #0

    Et Aude, est-ce que vous pouvez peut-être préciser, parce que c'est encore assez flou pour le grand public, qu'est-ce qu'un CREPS et comment celui de Nantes se positionne ? Je sais que par exemple, à Font-Remeu, c'est très course à pied. Pour l'entraînement en altitude, est-ce que à Nantes, il y a une spécialité sportive ou est-ce que vous accueillez tout type de sportif ?

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est parfois encore un peu méconnu, même si les Jeux olympiques de Paris et paralympiques vont permettre de donner un joli focus sur notre organisation en France. Il y a 17 CREPS, quelques écoles nationales et l'INSEP qui forment le réseau Grand INSEP. Et on maille le territoire de manière à accompagner tous les sportifs de haut niveau. Alors on fait d'autres choses comme de la formation, comme l'accueil d'équipes nationales ou internationales, des séjours. On se rassemble de préparation aux Jeux. Mais effectivement, depuis... Depuis quelques années, on s'est vu confier la mission par le ministère des Sports et l'Agence nationale des Sports d'accompagner les athlètes dans ce que vous avez nommé parfaitement A360. Ça veut dire qu'on a toute une équipe d'experts qui va accompagner l'ensemble de la dimension, comme l'a dit Abdou, sportive, mais aussi sociale, socioprofessionnelle et conditions de vie au quotidien. de manière à diagnostiquer au plus près les besoins des athlètes de l'ensemble du territoire, pour nous les pays de la Loire, et de pouvoir accompagner dans toutes ses dimensions le projet sportif et scolaire ou socio-professionnel du jeune. Donc effectivement, Abdeloula Padim, il dort aussi ici, il se nourrit ici et on fait aussi même de l'animation.

  • Speaker #2

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Des délégués, des élèves ou des jeunes athlètes accueillis. Donc effectivement, on accueille l'ensemble des sportifs des Pays-de-la-Loi, où en tout cas on suit environ 500 athlètes et on prépare dans une logique de forte individualisation quand on arrive vers les sélectionnables. Les athlètes des Pays de la Loire. Le CREBS des Pays de la Loire, il a une particularité, c'est qu'il est le plus neuf, le plus récent et sorti de terre il y a à peu près trois ans. Vous bénéficiez effectivement du dernier cri. Donc, on a eu la chance que la région, le conseil régional des Pays de la Loire investisse fortement avec les partenaires, notamment Nord Métropole. C'est un vrai projet de territoire et on a pu avoir un établissement sorti de terre neuf, moderne et donc innovant. complètement adapté aux besoins des athlètes. Donc, quelques exemples de logique fonctionnelle renforcée ici. Le service médical est au plus près de l'unité de récupération, mais aussi du terrain d'entraînement. Et on crée donc une liaison fonctionnelle au quotidien entre les équipes d'experts médicaux et l'entraîneur ou le sportif. Donc c'est une des fortes particularités du crêpe, c'est un crêpe moderne, neuf et complètement adapté à l'ensemble de l'accompagnement à 360 de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est bien parce qu'en fin d'épisode, on parlera un petit peu de l'arrivée des nouvelles technologies, de l'IA, de toutes les nouvelles spécificités médicales, etc. On est au meilleur endroit pour en parler puisque vous êtes le dernier sorti de terre. Est-ce qu'on entend souvent dans les médias que la France est un pays sportif ? On entend aussi souvent le ministère l'expliquer, les représentants, etc. Pourtant, la France n'obtient pas toujours dans les grandes compétitions internationales les résultats espérés. On pense par exemple aux Jeux Olympiques, où on n'est pas forcément dans les pays les mieux classés en termes de médailles. Pourtant, on en voit quand même beaucoup d'athlètes. Comment vous expliquez ça ?

  • Speaker #2

    Pour commencer, je pense que... Aujourd'hui, la France a fait beaucoup d'efforts pour venir à un pays fort dans le sport, notamment par tout ce que l'ANS met en place pour souligner les sportifs, que ce soit les aides personnalisées ou tout le suivi qui entoure l'athlète. Après, je pense que la France, de base, ce n'est pas un pays où il a cette culture du sport. Quand on regarde aux États-Unis notamment, le sport c'est hyper important. Quand on est un bon sportif, on peut avoir des bourses d'études incroyables. Alors que là, en France, quand on dit qu'on est sportif, on est un peu considéré comme un attardé et on n'est bon qu'à faire du sport. C'est un peu le constat que j'ai. Mais je trouve que là, c'est de mieux en mieux et qu'on va justement vers une vraie culture du sport. Et je pense que les prochaines générations, elles seront hyper fortes.

  • Speaker #1

    Je vous trouve un peu dur avec la France, d'abord. Effectivement, on a quand même fini à la huitième place des derniers Jeux. Et effectivement, on était loin d'être catastrophique. Et de mémoire. 14e sur les Paralympiques. Donc, on n'est pas si mauvais. Effectivement, par contre, on veut faire mieux. On veut toujours gagner et travailler sur les podiums, forcément. Donc, on a un objectif top 5 et top 8 à ces Jeux. Et comme c'était chez nous, c'est vrai qu'on a vraiment travaillé à renforcer l'accompagnement et à détecter les difficultés qu'on pouvait avoir. Et c'est vrai qu'une des analyses qu'on a pu faire, c'est qu'on est souvent très fort, voire très bon sur des champions du monde. On est souvent très bons sur les médailles d'argent et on a parfois du mal à arriver à l'heure au jeu et à transférer ces médailles de champion du monde au jeu. Donc on a fait tout un travail de renforcement de l'accompagnement de l'athlète avec effectivement, c'est ce que je vous disais, les crêpes, les 17 crêpes, notamment se sont vues dotées et quelques organismes équivalents. On a décentralisé le suivi, donc désormais par territoire, on a vraiment un système qu'on appelle un guichet unique. qui se concentre justement sur l'établissement et qui permet justement que l'athlète, quel que soit son besoin aujourd'hui, puisse aller voir le CREPS ou l'organisme équivalent et trouver la réponse à sa solution. Donc on a identifié la manière de répondre, on a renforcé les moyens autour de l'ensemble des dimensions d'accompagnement de l'athlète et Abdoul a parfaitement suivi, noté, et avec une forte particularité et un vrai, vrai travail sur notamment les athlètes paralympiques. Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est la première fois qu'on a mis en place un vrai suivi centralisé et généralisé des athlètes paralympiques. Je trouve pour ma part que c'est une vraie belle réussite que ce nouveau système de suivi et d'accompagnement des besoins spécifiques des athlètes paralympiques. Du coup, je n'ai assez peu de doutes que nos résultats ne vont que s'améliorer et développer les capacités des jeunes athlètes et leur envie d'eux. Mais Abdou, on a un bon exemple. On vise très fort, très haut.

  • Speaker #0

    Et bien c'est super parce qu'en plus on vise l'or en 2028 avec Abdou, donc on croise les doigts que ça soit possible. Ce que je retiens un petit peu de vos deux points de vue, c'est que les politiques elles sont un peu récentes, et que du coup les sportifs qui bénéficient de tout ça, de toutes ces nouvelles perspectives, de tout ce qui est mis en place, ils sont encore peut-être un peu jeunes pour prétendre aux meilleures places mondiales par rapport au panel de sportifs qui est encore en action.

  • Speaker #1

    L'État vise clairement un renforcement des objectifs sur ces Jeux olympiques, qui sont nos Jeux, olympiques et paralympiques évidemment, ce sont nos Jeux à la maison, donc on ne peut pas imaginer faire un nombre significatif de médailles renforcées, mais ce qu'il est important effectivement de noter, à mon avis, c'est effectivement de dire qu'on n'a pas créé le système, par contre on l'a amélioré, renforcé, et ce système ne va pas s'arrêter aux Jeux. Nous, on travaille évidemment dans l'ensemble des territoires sur la détection et sur la relève. Donc, effectivement, on a déjà des 6 pour 28, pour 30, pour 32. Et l'idée, c'est effectivement que ce système bénéficie à l'ensemble de notre potentiel médaillat dans les années à venir. Donc, on a construit un système qui s'est renforcé et qui portera encore plus ses fruits sur, à notre avis, 2028.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner les grandes lignes des prochaines années après les Jeux olympiques, des grands axes sur lesquels l'État veut insister ?

  • Speaker #1

    Ce qui est important, c'est d'abord d'imaginer qu'on va faire un bilan, parce qu'il faut d'abord voir, on expérimente, on a essayé des choses nouvelles, donc il va falloir aussi en tirer bilan en fonction des résultats et puis des retours des athlètes. Donc on expérimente, on crée une trajectoire et on la rectifiera si nécessaire en fonction des résultats. Mais effectivement, nos grandes lignes et nos orientations, elles sont individualisées, travaillées au plus près du suivi de la performance. On voit que certains axes... ...doivent être renforcées ou se creusent assez naturellement aujourd'hui. On en dira peut-être un mot, mais sur le suivi psychologique et la dimension mentale, c'est des choses qu'on a travaillées et qu'on renforce, ou à mon avis, il y a des choses à travailler. Et puis, il y a des axes sur lesquels, Abdoul a dit, on s'est renforcés et il faut qu'on continue à avancer, et qui est quelque chose d'essentiel pour l'État français. est très différente dans d'autres pays parfois, c'est la notion de double projet. On considère évidemment qu'on est là pour accompagner le projet sportif de l'athlète, mais aussi lui permettre de devenir un citoyen, quel que soit son résultat sportif, inséré dans la société. Et à partir de là, on travaille vraiment très fortement. avec le ministère de l'Éducation nationale, sur les perspectives et les débouchés socioprofessionnels. Donc, évidemment, réussir d'abord sa scolarité quand on est en collège, en lycée, mais aussi pouvoir avoir des vrais débouchés après le bac, pas être juste sur l'université sportive, par exemple. Mais c'est important que si on veut être médecin, si on veut être kiné, si on veut être instituteur, si on veut être... Voilà. Quel que soit le projet du sportif, on va essayer de travailler avec l'université, avec les rectorats pour travailler à l'aménagement des cursus et puis éventuellement travailler à l'insertion dans les entreprises si c'est le projet. Mais ça, la question du double projet et de donner un avenir à nos athlètes sportifs pour l'après carrière, c'est aussi quelque chose sur lequel on est extrêmement attentif aujourd'hui et où on se renforce tous les jours.

  • Speaker #2

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'était bien dit, Abdou est d'accord. Est-ce que tu parlais des États-Unis tout à l'heure qui ont beaucoup plus la culture du sport et du il faut tout donner pour le sport Est-ce que tu as déjà pensé à aller t'entraîner aux États-Unis ?

  • Speaker #2

    Non, parce que moi, je suis assez patriote dans le sens où je me rends compte de la chance que j'ai, notamment pour avoir eu la chance d'avoir beaucoup voyagé dans le monde. Je trouve que des fois, on est assez dur avec notre pays parce que, par exemple, si on prend l'exemple d'un athlète canadien, Lui, il doit payer ses études, il doit payer son entraîneur, il doit louer le terrain où il va s'entraîner, et il doit payer tout son matériel. Ça veut dire que pour une famille modeste, moyenne, c'est impossible pour eux d'aider leurs enfants à atteindre leurs objectifs. Alors qu'en France, même si c'est un peu compliqué encore, on peut s'entraîner gratuitement juste en payant une petite licence. On peut aller à l'école publique gratuitement. Et ça, je trouve que c'est une aide. Elle n'est même pas... Comment dire ? On ne peut pas la calculer, on ne peut pas... Elle n'est pas assez soumise. Exactement, parce que c'est hyper important. Et aujourd'hui, beaucoup de sportifs, ils ont eu la chance de briller parce qu'ils ont eu accès à tous ces outils-là. Et dans le monde, ce n'est pas pareil. Et je trouve que dans le monde para aussi, on est l'un des pays les plus développés sur tout ce qui est prothèse, les aides pour les personnes qui ont un handicap. Alors que quand on va en Asie ou en Afrique, ça arrive de voir des personnes qui sont amputées jouer en béquille sur le terrain, alors qu'ils n'ont pas assez accès à tout ce qui est prothèse. Du coup, je pense qu'il faut assez relativiser. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à améliorer. Personne n'est parfait, l'herbe est toujours plus à tailleur. Mais je pense qu'on est vraiment sur le bon chemin.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien d'avoir en plus vos deux points de vue. Parce que moi qui suis dans le sport, mais quand même pas du tout sportive de haut niveau, etc. On lit beaucoup de choses, on entend beaucoup de choses dans les médias. Et on ne se rend pas compte de ce qui se passe, les tenants, les aboutissants, et ce qui se passe en interne. Ça suit un peu ce que tu disais. Qu'est-ce qui manquerait, à ton avis, pour améliorer encore cette politique ? Qu'est-ce que toi, tu aurais besoin pour développer ta carrière que l'État pourrait t'apporter ?

  • Speaker #2

    Honnêtement, en venant ici, j'ai eu déjà beaucoup de réponses à toutes mes questions et beaucoup plus de soutien. Après, je pense que sur la reconnaissance des athlètes dans un premier temps, qu'on ne soit pas que des athlètes, qu'on soit vraiment reconnus. Intellectuellement et tous les aspects qui vont avec, parce qu'aujourd'hui, comme j'ai dit tout à l'heure, je trouve que quand on dit qu'on est athlète, on est bon qu'à faire du sport et rien d'autre. Et je trouve que c'est assez dénigrant. Et après, on peut peut-être s'améliorer sur l'aspect financier, pour être plus serein quand on débute la discipline.

  • Speaker #0

    Tous les sportifs de haut niveau sont des personnes, avant d'être un sportif, et avant de lui demander de gagner des médailles, etc. Il faut que tous ses besoins, en tant qu'humain, soient comblés.

  • Speaker #2

    C'est ça parce que quand on commence et qu'on n'a rien, on a plein de problèmes dans la tête. On réfléchit, on a beaucoup de questions et c'est impossible d'arriver sur le terrain, vouloir gagner. Quand on est sur le terrain, on pense, si je ne gagne pas, je ne vais pas réussir à faire les performances requises pour toucher la prime par exemple. Comment je vais faire pour financer les trois prochains tournois qui vont arriver. Du coup, on n'est pas dans une sphère où on pense à la performance. On pense plus à comment s'en sortir que comment... Réussir.

  • Speaker #0

    Et du coup, avec les structures qui se développent de plus en plus, comme vous disiez, Aude, les CREPS, les écoles nationales, etc., c'est ce qui permet aux athlètes d'être plus sereins dans leur pratique et du coup, entre guillemets, d'oublier toutes les problématiques logistiques autour de leur pratique et de se concentrer sur leur cœur de métier, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, pour les entraîneurs, vous l'avez parfaitement résumé. Je crois qu'on est un modèle de service public. Donc, on y a mis beaucoup d'argent en public, mais qu'on concentre et qu'on mutualise sur l'ensemble des disciplines et qui permet effectivement qu'on ait un... Par exemple, un service médical de 13 personnes qui permet de répondre à l'ensemble des besoins des athlètes et qui fait que l'entraîneur n'a plus qu'à entraîner, l'athlète à venir suivre sur le terrain et récupérer. Et effectivement, on s'occupe et on accompagne le reste avec des expertises d'analyse vidéo, de médical, de récupération, de suivi psychologique, etc. Ce qu'il est important aussi de souligner, je pense que l'État a fait un effort important d'accompagnement financier des athlètes. Il faut aussi le souligner. Je pense que les athlètes n'ont jamais été aussi bien accompagnés que sur ces Jeux. Cette arrivée des Jeux a permis de donner une visibilité au sport en France et d'amener un intérêt du monde économique sur ces sujets-là. Et donc, comme notre objectif est de répondre aux athlètes, vous me demandiez des anecdotes, bien le jour, à Charles, que vous verrez, et à Abdou, ils sont venus me voir dans le bureau, on dit, nous, on a besoin d'un peu de lisibilité, on voudrait bien un peu de sous, etc. Et effectivement, on a eu la chance. de travailler des partenariats privés qui font qu'aujourd'hui on a développé une lisibilité, une communication autour d'eux, avec notamment un concept qui s'appelle Sport au Centre, et je voudrais souligner le rôle de certains partenaires privés dans l'évolution des modèles économiques des athlètes, avec Atlantis, le centre commercial ouest, qui a considéré que... Il était important pour eux de s'insérer dans l'idée de soutenir les athlètes, et pas que les athlètes médaillables, mais la pépinière, parce que parfois la petite frange d'un peu en dessous de la médaille peut avoir du mal à être accompagnée. L'important était aussi de faire bouger les gens, et donc effectivement, travailler à la non-sédentarité, enfin lutter contre la sédentarité, c'était aussi des objectifs importants. Et donc on a créé un système de soutien et de bourse aux athlètes qui a permis effectivement d'aider aussi et de contribuer au soutien des sportifs de haut niveau des pays de la Loire. Donc voilà, la visibilité, l'arrivée des Jeux permet aussi que les acteurs économiques investissent le champ du sport et soutiennent la cause de nos athlètes et de la mobilité de tous, parce que c'est aussi un enjeu important pour le ministère, évidemment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait. C'est bien de savoir que, en plus, c'est des partenaires locaux. Vous disiez Atlantis, c'est autour de Nantes, si je ne dis pas de bêtises. Vous parlez du coup des changements dans l'inconscient ou le conscient collectif, un petit peu grand public. Est-ce que vous sentez des changements culturels avec les nouvelles générations de sportifs qui sont beaucoup plus connectés, qui peut-être ont une plus grande part à vous en parler un petit peu, au bien-être mental, qui font très attention à leur bien-être psychologique ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, il ne faut pas brûler les étapes. Et Abdoul le disait bien, je pense que par exemple, il ne faut pas aller sur la préparation mentale avant d'avoir déjà un bien-être psychologique. Donc il faut déjà être bien dans sa peau avant d'imaginer améliorer sa performance. Donc je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes et c'est là où l'importance de... De continuer à les accompagner en ne brûlant pas toujours les étapes, ce n'est pas parce qu'on est dans les sports à maturité, ce n'est pas toujours à 12-13 ans qu'il faut performer, sinon c'est trop tôt, puis finalement la marche, on va la rater. Donc il y a toutes ces dimensions-là d'accompagnement, mais il y a des nouveaux phénomènes. Nous, on est dit particulièrement difficile, par exemple, sur la gestion des téléphones, mais la gestion des réseaux sociaux, la question des temps d'écran et de la récupération, par exemple à l'internat. On enlève les téléphones très tôt, ce que beaucoup de parents n'arriveraient pas à faire. Ici, la règle, elle est celle-là et ça peut paraître dur, mais c'est essentiel que les athlètes dorment parce que la récupération fait partie de l'entraînement aussi. Et donc, le deal doit être compris, mais il y a des règles qui structurent la vie, qui, des fois, ça râle un peu, mais c'est aussi pour le bien-être et l'accompagnement de tous. Mais voilà, les réseaux sociaux, les temps d'écran, la notion de récupération, le sommeil, c'est aussi des choses sur lesquelles on travaille un peu plus ces derniers temps avec les jeunes.

  • Speaker #0

    Donc vous parlez du téléphone, ça fait rire Abdou. Est-ce que toi c'est un problème de ne pas pouvoir avoir accès à ton téléphone ?

  • Speaker #2

    Moi on ne me l'enlève pas, j'ai 23 ans, je suis assez grand.

  • Speaker #1

    On a fait des règles différenciées selon les âges, collège, lycée et majeur.

  • Speaker #2

    Mais ouais, non, c'est vrai que c'est... C'est compliqué, pas que pour un sportif, même pour une personne lambda, entre guillemets. C'est trop dur parce qu'on est devenus accro à ça. Mais non, je pense que, pour revenir à la question de base, je trouve que les sportifs ont des messages qui parlent au public. Et du coup, je pense que ces messages-là, si on les écoute vraiment sincèrement, ça peut faire avancer les mentalités publiques et même faire... Donner envie aux gens qui les écoutent de croire en leurs rêves. Parce que quand on regarde l'histoire d'un sportif, que ce soit un valide ou un para, ils ont chacun une histoire incroyable qui donne envie de se lier à cette histoire, qui nous donne du baume au cœur et qui nous donne aussi envie d'avancer. Et je trouve que ça c'est important à souligner parce que ces histoires-là, peut-être qu'au lieu d'écouter des mauvaises choses à la télé, ça peut rendre des gens heureux.

  • Speaker #1

    Alors à l'inverse c'est important mais là aussi on a un rôle de protection parce que justement ces athlètes qui sont là pour construire leur projet sportif se sentent investis et c'est fort, c'est beau. de messages en direction de la société, mais sont aussi souvent sur-sollicités. Et donc, on est aussi là pour leur apprendre à gérer le nom. Oui, vous avez touché quelques argents, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut multiplier les représentations associées. Et donc, effectivement, j'ai un exemple de temps où à un moment, on s'est rendu compte que parfois, ça prenait quatre heures par jour de répondre aux mails, aux messages, aux sollicitations. Et à un moment, non, ça doit être secondaire. Apprendre à dire non et à apprendre à mesurer le rôle qu'on doit avoir dans un projet sportif, c'est aussi un nouveau challenge qu'on n'avait pas mesuré forcément et puis que cette année nous a sauté aux yeux.

  • Speaker #2

    En vrai, je suis assez d'accord avec ça parce que c'est vrai que des fois, quand on signe avec un partenaire, ou même des fois, là par exemple, pour moi, cette période-là, elle est hyper relou parce que je reçois des messages, mais constamment, ça fait deux jours, on marcelle pour venir faire des conférences un peu partout en France. Et je trouve que ces personnes-là, elles oublient un peu aussi le sens premier de l'athlète, c'est de s'entraîner pour performer. Et c'est vrai que des fois, c'est assez compliqué de dire non, parce que des fois, on a des opportunités incroyables. Et en vrai, c'est vraiment dur de dire non. Et en fait, gérer tout ça, répondre aux mails et tout, pour une personne lambda, c'est assez banal. Mais quand tu t'es entraîné 9 heures dans la journée, que tu rentres à 20 heures, que tu as un peine de manger et que t'es mort, le... Ton dernier souci, c'est d'aller répondre à tes mails ou à répondre à des mails tout simplement. Du coup, c'est vrai que sur ça, on est vraiment bien accompagnés. Moi, je sais que madame la directrice m'a mis à disposition une personne de la communication qui m'aide justement à répondre à toutes les sollicitations. Ça me permet en fait de m'assouffler un peu et que quelqu'un s'occupe de répondre cordialement à toutes les sollicitations que j'ai eues.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça te permet d'avoir en fait un pré-tri avant de sélectionner ce qui t'intéresse vraiment et de pas perdre ton temps à lire les 50 mails que t'as reçus dans la journée, de faire ça, ça, ça, et tu sélectionnes que ce qui est vraiment qualitatif et qui te paraît important pour passer les messages dont tu parlais et raconter les histoires dont t'as envie de parler.

  • Speaker #2

    Exactement. J'ai pas encore fait énormément de résultats encore et je me dis que j'ai encore rien fait et j'ai autant de sollicitations. J'imagine même pas quand je vais commencer à faire des gros résultats. 2028. Carrément.

  • Speaker #0

    Ça sera plus 50 mails mais 500.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l'arrivée des nouvelles technologies ? Je sais qu'il y a l'IA qui est très tendance en ce moment, l'analyse vidéo de la performance. Est-ce qu'il y a des nouvelles techniques de récupération qui sont arrivées ? Récemment ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on travaille beaucoup. Comme je vous ai dit, on est un GREPS 9. Et l'idée, c'était de travailler sur les innovations technologiques. Donc, je pense qu'effectivement, on est plutôt doté des derniers cris et à la pointe 2 en réflexion de... tout ce qui peut sortir, avancer, etc. Donc on travaille beaucoup sur de l'analyse vidéo. Tous nos systèmes, toutes nos installations sont équipées d'un système d'analyse vidéo. Mais surtout, ce n'est pas que les technologies, c'est l'humain qui va avec. Donc effectivement, on a la chance d'avoir aussi des experts qui permettent de séquencer, de mesurer, de faire l'analyse du geste ou du mouvement, par exemple. Donc effectivement, on travaille beaucoup sur ces expertises avec nos conseillers au niveau de performance. Et puis, on a des réflexions autour de l'entraînement cognitif, de la réalité virtuelle et de l'ensemble des technologies associées qui peuvent être utilisées. Mais c'est vrai que sur l'analyse vidéo... C'est quelque chose qui accompagne beaucoup les athlètes et de plus en plus, de mieux en mieux, je pense.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu l'utilises, l'analyse vidéo ? Est-ce que ça t'aide ?

  • Speaker #2

    En fait, je ne sais pas si tu as vu, mais on a la chance d'avoir une belle salle de badminton. Et dedans, on a un grand écran. Je crois qu'il y a neuf caméras qui peuvent filmer de différents angles sur les terrains, ce qui permet à la fin d'analyser l'entraînement, de voir ce qui va, ce qui ne va pas. Après, je sais que nous, on travaille aussi avec le PRNSI, c'est ça ? On travaille beaucoup avec eux et je sais qu'ils analysent nos matchs. Ils ont des logiciels où ils analysent nos matchs pour voir combien de fautes on fait, dans quelle partie du terrain on gagne nos points. Et là, assez récemment, on a travaillé avec la réalité virtuelle pour améliorer nos réflexes et avoir un temps de réaction meilleur quand on a de la pression. Du coup, je trouve ça assez stylé et c'est des choses qu'on ne faisait pas avant. Et c'est vrai qu'avec ces personnes-là, en plus, on s'amuse bien. Du coup, ça nous permet aussi de progresser. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un peu nouveau. Ça change un peu de l'entraînement classique.

  • Speaker #2

    Carrément, ça change de l'entraînement classique. Après, sur la récupération, je trouve qu'ici, on est aussi bien équipés. On a l'altergé, ça s'appelle, je crois, c'est un tapis de course où il n'y a pas de... Comment dire ? Il n'y a pas de gravité dedans. Ça veut dire qu'une personne qui vient de se faire une entorse ou qui s'est cassé la jambe. Elle n'a pas de Exactement. Et pour récupérer, reprendre la marche, etc., c'est hyper important. Et on a plein de petites machines comme ça qui permettent de récupérer plus vite et mieux. Et en muscu aussi, on a des outils qui permettent de calculer la force, la vitesse d'exécution. En vrai, sur tout ça, je trouve qu'il y a plein d'améliorations. Ici, on est vraiment bien équipé.

  • Speaker #0

    On arrive déjà malheureusement à la fin de l'épisode. Est-ce que pour conclure, vous pouvez chacun nous raconter la plus belle émotion ou la plus belle anecdote de votre carrière ?

  • Speaker #1

    La plus belle, je ne sais pas. J'en ai eu beaucoup parce que j'ai eu la chance d'abord à fond romeux de côtoyer beaucoup de têtes couronnées. Ce que j'espère pour les crabes des pays de la Loire, il y en a de plus en plus. Mais j'ai effectivement des choses assez incroyables, je pense. On est dans les plus drôles, faire une séance de muscu à côté de Mofara ou trouver Polaradcliffe dans le ruisseau en train de faire de la récup. Mais j'ai aussi des beaux moments d'émotion et ce n'est pas parce qu'il est là, mais je me rappelle d'Abdou, effectivement, en retraçant son parcours et parlant à 150 jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse et qui se fait ensuite applaudir pendant une longue minute et à qui on demande des autographes. Et je pense que la transmission, et c'est ce qu'il disait, de valeurs de... De résilience, de s'accrocher, de lutter contre l'échec, de se relever toujours, c'est des messages que nos jeunes disent 100 fois mieux que nous et portent 100 fois plus, y compris sur des publics qui peuvent être plus en difficulté. Ce sont des magnifiques messages qu'on arrive quand on met en lumière ces publics-là face à d'autres. Quand on crée ces rencontres, on est fiers de notre travail et de ce qu'on fait. On sait pourquoi on se lève le matin.

  • Speaker #2

    Merci. Franchement, des belles émotions, il y en a beaucoup. Une qui m'a marqué, plus particulièrement, c'est assez récemment, c'était au mois de janvier, j'étais aux Étoiles du Sport et j'ai pu avoir une longue discussion avec Marie-Josée Perrec. Et c'est vrai que cette discussion, encore aujourd'hui, elle m'a vraiment marqué parce qu'en répondant à toutes les questions que j'avais sur mes débuts un peu dans le haut niveau, et sa vision du sport et de la vie en général, ça m'avait énormément touché, et ça m'a vraiment permis de voir plus positivement la suite du chemin. Après, bien sûr... Pareil, ce n'est pas parce qu'elle est ici que je dis ça, mais en venant ici, toutes les fois où j'ai été consulter la directrice dans son bureau, où elle m'a aidé, elle m'a vu dans des moments où c'était vraiment très dur. C'est vrai qu'à la fin, quand on a passé un peu toutes ces barrières, le moment de joie est toujours plus incroyable qu'avant.

  • Speaker #0

    Vous en arrivez à être une famille au quotidien, tous ensemble à tout partager

  • Speaker #1

    Si je dois finir sur un petit clin d'œil à Abdou, je ne pense pas que sa maman validerait qu'il parte à l'étranger Donc effectivement, oui Comme je le dis, j'ai 126 jeunes à l'internat et parfois j'ai 126 responsabilités de mineurs ou de majeurs, mais les majeurs ont aussi parfois besoin de nous, même si on ne peut plus leur enlever le téléphone. Il y a des fois, on peut les fâcher aussi ou les accompagner, ils en ont encore besoin. Et c'est un vrai projet de vie et de communauté éducative autour de leur projet. Et forcément, on y est impliqué et investi.

  • Speaker #2

    Parce que, si je peux finir avec ça, je trouve que... Les gens ne se rendent pas compte que les jeunes qui ont entre 13 et 18 ans viennent là, ils sont loin de leur famille. Ça veut dire que la seule famille qu'ils ont actuellement, c'est les surveillants, les employés du CREPS, leurs entraîneurs et les athlètes qui sont autour d'eux. Ça veut dire que pour un jeune, c'est hyper dur de quitter son monde normal et son cocon exactement. et qu'ils viennent et on lui demande d'être performant au sport, à l'école, et d'être épanoui. En réalité, c'est hyper dur parce que moi je suis venu ici, j'avais que 19 ans, et 19 ans je trouve que c'est hyper âgé comparé aux jeunes. Les trois premiers mois, ils étaient atroces. Il n'y a pas un soir, je pense, où je n'avais pas la larme à l'œil, où j'avais envie d'arrêter. Mais quand on est loin de sa famille, surtout moi je suis quelqu'un de très famille, quand on est loin de sa famille, je pense que c'est la pire épreuve. Et après quand on vient ici et que le niveau est hyper relevé, que c'est dur, qu'on perd contre des jeunes et tout, franchement ça met une claque. Et c'est là aussi qu'on voit le mental du sportif. Parce que quand c'est dur comme ça, et franchement on est à deux doigts de lâcher, mais cette endurance mentale de se dire bon je vais tenir encore une semaine, encore une semaine, encore une semaine en finalité c'est ça qui est beau. Et dans les rencontres qu'on a ici, notamment à la Directrice, moi je la considère un peu comme ma deuxième maman. C'est incroyable, mon coach il a toujours été là pour moi quand je suis arrivé, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et du coup ces personnes là, je sais que c'est des personnes que je vais inviter à mon mariage, avec qui je vais voir même après ma carrière sportive, et c'est hyper beau de créer ces liens là.

  • Speaker #0

    en tant qu'être humain tout simplement c'est bien c'est une belle thématique d'épisode de rappeler que les athlètes sont des êtres humains avant d'être des athlètes et c'était passionnant de vous avoir tous les deux j'ai appris plein de choses encore une fois c'était un plaisir et pour toutes les personnes qui nous écoutent on se donne rendez-vous le mois prochain sur toutes les plateformes d'écoute et sinon pour patienter vous pouvez nous retrouver sur tous les réseaux sociaux

Description

Dans cet épisode de Hors-Champ, plongez au cœur du sport de haut niveau en France avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète de para-badminton. Ensemble, ils explorent la question : La France, une terre de champions ? Découvrez leurs perspectives sur l'investissement dans le sport de haut niveau, la formation des jeunes talents, et l'impact de la culture sportive française sur les performances internationales. Ne manquez pas cette discussion captivante sur les coulisses du sport de haut niveau en France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Hors-Champs, le podcast qui vous emmène dans les coulisses du sport de haut niveau. Dans cet épisode, Hors-Champs pose ses valises aux Crêpes des Pays de la Loire à Nantes et on accueille Aude et Abdoula. Aude, vous êtes directrice du Crêpes des Pays de la Loire depuis 2019 et Abdoula, vous êtes un sportif qui est accompagné à 360 ici. Est-ce que vous pouvez commencer tous les deux par vous présenter ?

  • Speaker #1

    Bien bonjour, je suis Aude Regal, la directrice du Crêpes des Pays de la Loire.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, moi c'est Abdoula, tout m'appelle Abdou, j'ai 23 ans, je suis sportif de haut niveau en para-badminton. Actuellement je suis 10ème mondial et j'ai pour objectif de me qualifier pour Paris et faire médaille d'or à Los Angeles.

  • Speaker #0

    Des beaux objectifs, une belle perspective pour l'avenir.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est important de se fixer des objectifs et j'espère les atteindre.

  • Speaker #0

    On l'espère aussi. Est-ce que vous pouvez nous raconter l'un comme l'autre comment vous êtes arrivé jusqu'au Krebs de Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi effectivement je suis un employé fonctionnaire du ministère des sports et j'ai utilisé le panel du concours. Et donc je suis arrivée via Fonds Romeux, qui est la centre nationale d'entraînement en altitude, avant d'être au CREBS des Pays de la Loire. Et je suis heureuse de contribuer à ce beau projet.

  • Speaker #2

    Moi c'est différent, moi je viens du Nord. Et en fait il faut savoir qu'en badminton, la structure du CREBS des Pays de la Loire, c'est l'une des meilleures au niveau national. Et je me suis, en fait le coach de la structure m'a invité à venir une semaine et depuis je suis jamais reparti.

  • Speaker #0

    Et donc ça fait combien de temps que tu es au Creps à Nantes ?

  • Speaker #2

    Là ça va faire trois ans, ouais trois ans.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur comment tu es accompagné à 360 ici ? Qu'est-ce que ça entraîne pour ta carrière de sportif ?

  • Speaker #2

    Oui, du coup, je suis accompagné sur le plan sportif parce qu'on a un bel écrin ici au Crépe des Pays de la Loire. Que ce soit en récupération, juste au-dessus de notre salle, on a l'équiné, la salle de muscu. En bas, il y a le pôle médical. Tout est fait pour être bien physiquement et avoir les meilleurs outils possibles. pour s'entraîner correctement. Ensuite, il n'y a pas que l'aspect sportif, il y a aussi l'aspect scolaire. Parce que du coup, même si je fais des études supérieures, je vais à l'école du Sens qui est juste à côté. Historiquement, c'est l'école du FC Nantes. Mais du coup, tous les jeunes qui sont au Crépes, pour la plupart, vont étudier là-bas. Ça va du collège jusqu'au lycée. Et après, pour tout ce qui est études supérieures, c'est à distance. On suit des programmes à distance, mais par contre il y a des permanences où il y a des professeurs qui viennent nous aider, ou qui vérifient que tout se passe bien. Ensuite, il y a aussi l'aspect socio-professionnel, parce qu'il nous aide à trouver des partenariats ou des CIP, etc. Du coup, ça, c'est hyper important parce qu'on ne peut pas vivre de rien. Et du coup, je pense avoir fait le tour.

  • Speaker #0

    Et Aude, est-ce que vous pouvez peut-être préciser, parce que c'est encore assez flou pour le grand public, qu'est-ce qu'un CREPS et comment celui de Nantes se positionne ? Je sais que par exemple, à Font-Remeu, c'est très course à pied. Pour l'entraînement en altitude, est-ce que à Nantes, il y a une spécialité sportive ou est-ce que vous accueillez tout type de sportif ?

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est parfois encore un peu méconnu, même si les Jeux olympiques de Paris et paralympiques vont permettre de donner un joli focus sur notre organisation en France. Il y a 17 CREPS, quelques écoles nationales et l'INSEP qui forment le réseau Grand INSEP. Et on maille le territoire de manière à accompagner tous les sportifs de haut niveau. Alors on fait d'autres choses comme de la formation, comme l'accueil d'équipes nationales ou internationales, des séjours. On se rassemble de préparation aux Jeux. Mais effectivement, depuis... Depuis quelques années, on s'est vu confier la mission par le ministère des Sports et l'Agence nationale des Sports d'accompagner les athlètes dans ce que vous avez nommé parfaitement A360. Ça veut dire qu'on a toute une équipe d'experts qui va accompagner l'ensemble de la dimension, comme l'a dit Abdou, sportive, mais aussi sociale, socioprofessionnelle et conditions de vie au quotidien. de manière à diagnostiquer au plus près les besoins des athlètes de l'ensemble du territoire, pour nous les pays de la Loire, et de pouvoir accompagner dans toutes ses dimensions le projet sportif et scolaire ou socio-professionnel du jeune. Donc effectivement, Abdeloula Padim, il dort aussi ici, il se nourrit ici et on fait aussi même de l'animation.

  • Speaker #2

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Des délégués, des élèves ou des jeunes athlètes accueillis. Donc effectivement, on accueille l'ensemble des sportifs des Pays-de-la-Loi, où en tout cas on suit environ 500 athlètes et on prépare dans une logique de forte individualisation quand on arrive vers les sélectionnables. Les athlètes des Pays de la Loire. Le CREBS des Pays de la Loire, il a une particularité, c'est qu'il est le plus neuf, le plus récent et sorti de terre il y a à peu près trois ans. Vous bénéficiez effectivement du dernier cri. Donc, on a eu la chance que la région, le conseil régional des Pays de la Loire investisse fortement avec les partenaires, notamment Nord Métropole. C'est un vrai projet de territoire et on a pu avoir un établissement sorti de terre neuf, moderne et donc innovant. complètement adapté aux besoins des athlètes. Donc, quelques exemples de logique fonctionnelle renforcée ici. Le service médical est au plus près de l'unité de récupération, mais aussi du terrain d'entraînement. Et on crée donc une liaison fonctionnelle au quotidien entre les équipes d'experts médicaux et l'entraîneur ou le sportif. Donc c'est une des fortes particularités du crêpe, c'est un crêpe moderne, neuf et complètement adapté à l'ensemble de l'accompagnement à 360 de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est bien parce qu'en fin d'épisode, on parlera un petit peu de l'arrivée des nouvelles technologies, de l'IA, de toutes les nouvelles spécificités médicales, etc. On est au meilleur endroit pour en parler puisque vous êtes le dernier sorti de terre. Est-ce qu'on entend souvent dans les médias que la France est un pays sportif ? On entend aussi souvent le ministère l'expliquer, les représentants, etc. Pourtant, la France n'obtient pas toujours dans les grandes compétitions internationales les résultats espérés. On pense par exemple aux Jeux Olympiques, où on n'est pas forcément dans les pays les mieux classés en termes de médailles. Pourtant, on en voit quand même beaucoup d'athlètes. Comment vous expliquez ça ?

  • Speaker #2

    Pour commencer, je pense que... Aujourd'hui, la France a fait beaucoup d'efforts pour venir à un pays fort dans le sport, notamment par tout ce que l'ANS met en place pour souligner les sportifs, que ce soit les aides personnalisées ou tout le suivi qui entoure l'athlète. Après, je pense que la France, de base, ce n'est pas un pays où il a cette culture du sport. Quand on regarde aux États-Unis notamment, le sport c'est hyper important. Quand on est un bon sportif, on peut avoir des bourses d'études incroyables. Alors que là, en France, quand on dit qu'on est sportif, on est un peu considéré comme un attardé et on n'est bon qu'à faire du sport. C'est un peu le constat que j'ai. Mais je trouve que là, c'est de mieux en mieux et qu'on va justement vers une vraie culture du sport. Et je pense que les prochaines générations, elles seront hyper fortes.

  • Speaker #1

    Je vous trouve un peu dur avec la France, d'abord. Effectivement, on a quand même fini à la huitième place des derniers Jeux. Et effectivement, on était loin d'être catastrophique. Et de mémoire. 14e sur les Paralympiques. Donc, on n'est pas si mauvais. Effectivement, par contre, on veut faire mieux. On veut toujours gagner et travailler sur les podiums, forcément. Donc, on a un objectif top 5 et top 8 à ces Jeux. Et comme c'était chez nous, c'est vrai qu'on a vraiment travaillé à renforcer l'accompagnement et à détecter les difficultés qu'on pouvait avoir. Et c'est vrai qu'une des analyses qu'on a pu faire, c'est qu'on est souvent très fort, voire très bon sur des champions du monde. On est souvent très bons sur les médailles d'argent et on a parfois du mal à arriver à l'heure au jeu et à transférer ces médailles de champion du monde au jeu. Donc on a fait tout un travail de renforcement de l'accompagnement de l'athlète avec effectivement, c'est ce que je vous disais, les crêpes, les 17 crêpes, notamment se sont vues dotées et quelques organismes équivalents. On a décentralisé le suivi, donc désormais par territoire, on a vraiment un système qu'on appelle un guichet unique. qui se concentre justement sur l'établissement et qui permet justement que l'athlète, quel que soit son besoin aujourd'hui, puisse aller voir le CREPS ou l'organisme équivalent et trouver la réponse à sa solution. Donc on a identifié la manière de répondre, on a renforcé les moyens autour de l'ensemble des dimensions d'accompagnement de l'athlète et Abdoul a parfaitement suivi, noté, et avec une forte particularité et un vrai, vrai travail sur notamment les athlètes paralympiques. Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est la première fois qu'on a mis en place un vrai suivi centralisé et généralisé des athlètes paralympiques. Je trouve pour ma part que c'est une vraie belle réussite que ce nouveau système de suivi et d'accompagnement des besoins spécifiques des athlètes paralympiques. Du coup, je n'ai assez peu de doutes que nos résultats ne vont que s'améliorer et développer les capacités des jeunes athlètes et leur envie d'eux. Mais Abdou, on a un bon exemple. On vise très fort, très haut.

  • Speaker #0

    Et bien c'est super parce qu'en plus on vise l'or en 2028 avec Abdou, donc on croise les doigts que ça soit possible. Ce que je retiens un petit peu de vos deux points de vue, c'est que les politiques elles sont un peu récentes, et que du coup les sportifs qui bénéficient de tout ça, de toutes ces nouvelles perspectives, de tout ce qui est mis en place, ils sont encore peut-être un peu jeunes pour prétendre aux meilleures places mondiales par rapport au panel de sportifs qui est encore en action.

  • Speaker #1

    L'État vise clairement un renforcement des objectifs sur ces Jeux olympiques, qui sont nos Jeux, olympiques et paralympiques évidemment, ce sont nos Jeux à la maison, donc on ne peut pas imaginer faire un nombre significatif de médailles renforcées, mais ce qu'il est important effectivement de noter, à mon avis, c'est effectivement de dire qu'on n'a pas créé le système, par contre on l'a amélioré, renforcé, et ce système ne va pas s'arrêter aux Jeux. Nous, on travaille évidemment dans l'ensemble des territoires sur la détection et sur la relève. Donc, effectivement, on a déjà des 6 pour 28, pour 30, pour 32. Et l'idée, c'est effectivement que ce système bénéficie à l'ensemble de notre potentiel médaillat dans les années à venir. Donc, on a construit un système qui s'est renforcé et qui portera encore plus ses fruits sur, à notre avis, 2028.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner les grandes lignes des prochaines années après les Jeux olympiques, des grands axes sur lesquels l'État veut insister ?

  • Speaker #1

    Ce qui est important, c'est d'abord d'imaginer qu'on va faire un bilan, parce qu'il faut d'abord voir, on expérimente, on a essayé des choses nouvelles, donc il va falloir aussi en tirer bilan en fonction des résultats et puis des retours des athlètes. Donc on expérimente, on crée une trajectoire et on la rectifiera si nécessaire en fonction des résultats. Mais effectivement, nos grandes lignes et nos orientations, elles sont individualisées, travaillées au plus près du suivi de la performance. On voit que certains axes... ...doivent être renforcées ou se creusent assez naturellement aujourd'hui. On en dira peut-être un mot, mais sur le suivi psychologique et la dimension mentale, c'est des choses qu'on a travaillées et qu'on renforce, ou à mon avis, il y a des choses à travailler. Et puis, il y a des axes sur lesquels, Abdoul a dit, on s'est renforcés et il faut qu'on continue à avancer, et qui est quelque chose d'essentiel pour l'État français. est très différente dans d'autres pays parfois, c'est la notion de double projet. On considère évidemment qu'on est là pour accompagner le projet sportif de l'athlète, mais aussi lui permettre de devenir un citoyen, quel que soit son résultat sportif, inséré dans la société. Et à partir de là, on travaille vraiment très fortement. avec le ministère de l'Éducation nationale, sur les perspectives et les débouchés socioprofessionnels. Donc, évidemment, réussir d'abord sa scolarité quand on est en collège, en lycée, mais aussi pouvoir avoir des vrais débouchés après le bac, pas être juste sur l'université sportive, par exemple. Mais c'est important que si on veut être médecin, si on veut être kiné, si on veut être instituteur, si on veut être... Voilà. Quel que soit le projet du sportif, on va essayer de travailler avec l'université, avec les rectorats pour travailler à l'aménagement des cursus et puis éventuellement travailler à l'insertion dans les entreprises si c'est le projet. Mais ça, la question du double projet et de donner un avenir à nos athlètes sportifs pour l'après carrière, c'est aussi quelque chose sur lequel on est extrêmement attentif aujourd'hui et où on se renforce tous les jours.

  • Speaker #2

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'était bien dit, Abdou est d'accord. Est-ce que tu parlais des États-Unis tout à l'heure qui ont beaucoup plus la culture du sport et du il faut tout donner pour le sport Est-ce que tu as déjà pensé à aller t'entraîner aux États-Unis ?

  • Speaker #2

    Non, parce que moi, je suis assez patriote dans le sens où je me rends compte de la chance que j'ai, notamment pour avoir eu la chance d'avoir beaucoup voyagé dans le monde. Je trouve que des fois, on est assez dur avec notre pays parce que, par exemple, si on prend l'exemple d'un athlète canadien, Lui, il doit payer ses études, il doit payer son entraîneur, il doit louer le terrain où il va s'entraîner, et il doit payer tout son matériel. Ça veut dire que pour une famille modeste, moyenne, c'est impossible pour eux d'aider leurs enfants à atteindre leurs objectifs. Alors qu'en France, même si c'est un peu compliqué encore, on peut s'entraîner gratuitement juste en payant une petite licence. On peut aller à l'école publique gratuitement. Et ça, je trouve que c'est une aide. Elle n'est même pas... Comment dire ? On ne peut pas la calculer, on ne peut pas... Elle n'est pas assez soumise. Exactement, parce que c'est hyper important. Et aujourd'hui, beaucoup de sportifs, ils ont eu la chance de briller parce qu'ils ont eu accès à tous ces outils-là. Et dans le monde, ce n'est pas pareil. Et je trouve que dans le monde para aussi, on est l'un des pays les plus développés sur tout ce qui est prothèse, les aides pour les personnes qui ont un handicap. Alors que quand on va en Asie ou en Afrique, ça arrive de voir des personnes qui sont amputées jouer en béquille sur le terrain, alors qu'ils n'ont pas assez accès à tout ce qui est prothèse. Du coup, je pense qu'il faut assez relativiser. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à améliorer. Personne n'est parfait, l'herbe est toujours plus à tailleur. Mais je pense qu'on est vraiment sur le bon chemin.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien d'avoir en plus vos deux points de vue. Parce que moi qui suis dans le sport, mais quand même pas du tout sportive de haut niveau, etc. On lit beaucoup de choses, on entend beaucoup de choses dans les médias. Et on ne se rend pas compte de ce qui se passe, les tenants, les aboutissants, et ce qui se passe en interne. Ça suit un peu ce que tu disais. Qu'est-ce qui manquerait, à ton avis, pour améliorer encore cette politique ? Qu'est-ce que toi, tu aurais besoin pour développer ta carrière que l'État pourrait t'apporter ?

  • Speaker #2

    Honnêtement, en venant ici, j'ai eu déjà beaucoup de réponses à toutes mes questions et beaucoup plus de soutien. Après, je pense que sur la reconnaissance des athlètes dans un premier temps, qu'on ne soit pas que des athlètes, qu'on soit vraiment reconnus. Intellectuellement et tous les aspects qui vont avec, parce qu'aujourd'hui, comme j'ai dit tout à l'heure, je trouve que quand on dit qu'on est athlète, on est bon qu'à faire du sport et rien d'autre. Et je trouve que c'est assez dénigrant. Et après, on peut peut-être s'améliorer sur l'aspect financier, pour être plus serein quand on débute la discipline.

  • Speaker #0

    Tous les sportifs de haut niveau sont des personnes, avant d'être un sportif, et avant de lui demander de gagner des médailles, etc. Il faut que tous ses besoins, en tant qu'humain, soient comblés.

  • Speaker #2

    C'est ça parce que quand on commence et qu'on n'a rien, on a plein de problèmes dans la tête. On réfléchit, on a beaucoup de questions et c'est impossible d'arriver sur le terrain, vouloir gagner. Quand on est sur le terrain, on pense, si je ne gagne pas, je ne vais pas réussir à faire les performances requises pour toucher la prime par exemple. Comment je vais faire pour financer les trois prochains tournois qui vont arriver. Du coup, on n'est pas dans une sphère où on pense à la performance. On pense plus à comment s'en sortir que comment... Réussir.

  • Speaker #0

    Et du coup, avec les structures qui se développent de plus en plus, comme vous disiez, Aude, les CREPS, les écoles nationales, etc., c'est ce qui permet aux athlètes d'être plus sereins dans leur pratique et du coup, entre guillemets, d'oublier toutes les problématiques logistiques autour de leur pratique et de se concentrer sur leur cœur de métier, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, pour les entraîneurs, vous l'avez parfaitement résumé. Je crois qu'on est un modèle de service public. Donc, on y a mis beaucoup d'argent en public, mais qu'on concentre et qu'on mutualise sur l'ensemble des disciplines et qui permet effectivement qu'on ait un... Par exemple, un service médical de 13 personnes qui permet de répondre à l'ensemble des besoins des athlètes et qui fait que l'entraîneur n'a plus qu'à entraîner, l'athlète à venir suivre sur le terrain et récupérer. Et effectivement, on s'occupe et on accompagne le reste avec des expertises d'analyse vidéo, de médical, de récupération, de suivi psychologique, etc. Ce qu'il est important aussi de souligner, je pense que l'État a fait un effort important d'accompagnement financier des athlètes. Il faut aussi le souligner. Je pense que les athlètes n'ont jamais été aussi bien accompagnés que sur ces Jeux. Cette arrivée des Jeux a permis de donner une visibilité au sport en France et d'amener un intérêt du monde économique sur ces sujets-là. Et donc, comme notre objectif est de répondre aux athlètes, vous me demandiez des anecdotes, bien le jour, à Charles, que vous verrez, et à Abdou, ils sont venus me voir dans le bureau, on dit, nous, on a besoin d'un peu de lisibilité, on voudrait bien un peu de sous, etc. Et effectivement, on a eu la chance. de travailler des partenariats privés qui font qu'aujourd'hui on a développé une lisibilité, une communication autour d'eux, avec notamment un concept qui s'appelle Sport au Centre, et je voudrais souligner le rôle de certains partenaires privés dans l'évolution des modèles économiques des athlètes, avec Atlantis, le centre commercial ouest, qui a considéré que... Il était important pour eux de s'insérer dans l'idée de soutenir les athlètes, et pas que les athlètes médaillables, mais la pépinière, parce que parfois la petite frange d'un peu en dessous de la médaille peut avoir du mal à être accompagnée. L'important était aussi de faire bouger les gens, et donc effectivement, travailler à la non-sédentarité, enfin lutter contre la sédentarité, c'était aussi des objectifs importants. Et donc on a créé un système de soutien et de bourse aux athlètes qui a permis effectivement d'aider aussi et de contribuer au soutien des sportifs de haut niveau des pays de la Loire. Donc voilà, la visibilité, l'arrivée des Jeux permet aussi que les acteurs économiques investissent le champ du sport et soutiennent la cause de nos athlètes et de la mobilité de tous, parce que c'est aussi un enjeu important pour le ministère, évidemment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait. C'est bien de savoir que, en plus, c'est des partenaires locaux. Vous disiez Atlantis, c'est autour de Nantes, si je ne dis pas de bêtises. Vous parlez du coup des changements dans l'inconscient ou le conscient collectif, un petit peu grand public. Est-ce que vous sentez des changements culturels avec les nouvelles générations de sportifs qui sont beaucoup plus connectés, qui peut-être ont une plus grande part à vous en parler un petit peu, au bien-être mental, qui font très attention à leur bien-être psychologique ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, il ne faut pas brûler les étapes. Et Abdoul le disait bien, je pense que par exemple, il ne faut pas aller sur la préparation mentale avant d'avoir déjà un bien-être psychologique. Donc il faut déjà être bien dans sa peau avant d'imaginer améliorer sa performance. Donc je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes et c'est là où l'importance de... De continuer à les accompagner en ne brûlant pas toujours les étapes, ce n'est pas parce qu'on est dans les sports à maturité, ce n'est pas toujours à 12-13 ans qu'il faut performer, sinon c'est trop tôt, puis finalement la marche, on va la rater. Donc il y a toutes ces dimensions-là d'accompagnement, mais il y a des nouveaux phénomènes. Nous, on est dit particulièrement difficile, par exemple, sur la gestion des téléphones, mais la gestion des réseaux sociaux, la question des temps d'écran et de la récupération, par exemple à l'internat. On enlève les téléphones très tôt, ce que beaucoup de parents n'arriveraient pas à faire. Ici, la règle, elle est celle-là et ça peut paraître dur, mais c'est essentiel que les athlètes dorment parce que la récupération fait partie de l'entraînement aussi. Et donc, le deal doit être compris, mais il y a des règles qui structurent la vie, qui, des fois, ça râle un peu, mais c'est aussi pour le bien-être et l'accompagnement de tous. Mais voilà, les réseaux sociaux, les temps d'écran, la notion de récupération, le sommeil, c'est aussi des choses sur lesquelles on travaille un peu plus ces derniers temps avec les jeunes.

  • Speaker #0

    Donc vous parlez du téléphone, ça fait rire Abdou. Est-ce que toi c'est un problème de ne pas pouvoir avoir accès à ton téléphone ?

  • Speaker #2

    Moi on ne me l'enlève pas, j'ai 23 ans, je suis assez grand.

  • Speaker #1

    On a fait des règles différenciées selon les âges, collège, lycée et majeur.

  • Speaker #2

    Mais ouais, non, c'est vrai que c'est... C'est compliqué, pas que pour un sportif, même pour une personne lambda, entre guillemets. C'est trop dur parce qu'on est devenus accro à ça. Mais non, je pense que, pour revenir à la question de base, je trouve que les sportifs ont des messages qui parlent au public. Et du coup, je pense que ces messages-là, si on les écoute vraiment sincèrement, ça peut faire avancer les mentalités publiques et même faire... Donner envie aux gens qui les écoutent de croire en leurs rêves. Parce que quand on regarde l'histoire d'un sportif, que ce soit un valide ou un para, ils ont chacun une histoire incroyable qui donne envie de se lier à cette histoire, qui nous donne du baume au cœur et qui nous donne aussi envie d'avancer. Et je trouve que ça c'est important à souligner parce que ces histoires-là, peut-être qu'au lieu d'écouter des mauvaises choses à la télé, ça peut rendre des gens heureux.

  • Speaker #1

    Alors à l'inverse c'est important mais là aussi on a un rôle de protection parce que justement ces athlètes qui sont là pour construire leur projet sportif se sentent investis et c'est fort, c'est beau. de messages en direction de la société, mais sont aussi souvent sur-sollicités. Et donc, on est aussi là pour leur apprendre à gérer le nom. Oui, vous avez touché quelques argents, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut multiplier les représentations associées. Et donc, effectivement, j'ai un exemple de temps où à un moment, on s'est rendu compte que parfois, ça prenait quatre heures par jour de répondre aux mails, aux messages, aux sollicitations. Et à un moment, non, ça doit être secondaire. Apprendre à dire non et à apprendre à mesurer le rôle qu'on doit avoir dans un projet sportif, c'est aussi un nouveau challenge qu'on n'avait pas mesuré forcément et puis que cette année nous a sauté aux yeux.

  • Speaker #2

    En vrai, je suis assez d'accord avec ça parce que c'est vrai que des fois, quand on signe avec un partenaire, ou même des fois, là par exemple, pour moi, cette période-là, elle est hyper relou parce que je reçois des messages, mais constamment, ça fait deux jours, on marcelle pour venir faire des conférences un peu partout en France. Et je trouve que ces personnes-là, elles oublient un peu aussi le sens premier de l'athlète, c'est de s'entraîner pour performer. Et c'est vrai que des fois, c'est assez compliqué de dire non, parce que des fois, on a des opportunités incroyables. Et en vrai, c'est vraiment dur de dire non. Et en fait, gérer tout ça, répondre aux mails et tout, pour une personne lambda, c'est assez banal. Mais quand tu t'es entraîné 9 heures dans la journée, que tu rentres à 20 heures, que tu as un peine de manger et que t'es mort, le... Ton dernier souci, c'est d'aller répondre à tes mails ou à répondre à des mails tout simplement. Du coup, c'est vrai que sur ça, on est vraiment bien accompagnés. Moi, je sais que madame la directrice m'a mis à disposition une personne de la communication qui m'aide justement à répondre à toutes les sollicitations. Ça me permet en fait de m'assouffler un peu et que quelqu'un s'occupe de répondre cordialement à toutes les sollicitations que j'ai eues.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça te permet d'avoir en fait un pré-tri avant de sélectionner ce qui t'intéresse vraiment et de pas perdre ton temps à lire les 50 mails que t'as reçus dans la journée, de faire ça, ça, ça, et tu sélectionnes que ce qui est vraiment qualitatif et qui te paraît important pour passer les messages dont tu parlais et raconter les histoires dont t'as envie de parler.

  • Speaker #2

    Exactement. J'ai pas encore fait énormément de résultats encore et je me dis que j'ai encore rien fait et j'ai autant de sollicitations. J'imagine même pas quand je vais commencer à faire des gros résultats. 2028. Carrément.

  • Speaker #0

    Ça sera plus 50 mails mais 500.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l'arrivée des nouvelles technologies ? Je sais qu'il y a l'IA qui est très tendance en ce moment, l'analyse vidéo de la performance. Est-ce qu'il y a des nouvelles techniques de récupération qui sont arrivées ? Récemment ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on travaille beaucoup. Comme je vous ai dit, on est un GREPS 9. Et l'idée, c'était de travailler sur les innovations technologiques. Donc, je pense qu'effectivement, on est plutôt doté des derniers cris et à la pointe 2 en réflexion de... tout ce qui peut sortir, avancer, etc. Donc on travaille beaucoup sur de l'analyse vidéo. Tous nos systèmes, toutes nos installations sont équipées d'un système d'analyse vidéo. Mais surtout, ce n'est pas que les technologies, c'est l'humain qui va avec. Donc effectivement, on a la chance d'avoir aussi des experts qui permettent de séquencer, de mesurer, de faire l'analyse du geste ou du mouvement, par exemple. Donc effectivement, on travaille beaucoup sur ces expertises avec nos conseillers au niveau de performance. Et puis, on a des réflexions autour de l'entraînement cognitif, de la réalité virtuelle et de l'ensemble des technologies associées qui peuvent être utilisées. Mais c'est vrai que sur l'analyse vidéo... C'est quelque chose qui accompagne beaucoup les athlètes et de plus en plus, de mieux en mieux, je pense.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu l'utilises, l'analyse vidéo ? Est-ce que ça t'aide ?

  • Speaker #2

    En fait, je ne sais pas si tu as vu, mais on a la chance d'avoir une belle salle de badminton. Et dedans, on a un grand écran. Je crois qu'il y a neuf caméras qui peuvent filmer de différents angles sur les terrains, ce qui permet à la fin d'analyser l'entraînement, de voir ce qui va, ce qui ne va pas. Après, je sais que nous, on travaille aussi avec le PRNSI, c'est ça ? On travaille beaucoup avec eux et je sais qu'ils analysent nos matchs. Ils ont des logiciels où ils analysent nos matchs pour voir combien de fautes on fait, dans quelle partie du terrain on gagne nos points. Et là, assez récemment, on a travaillé avec la réalité virtuelle pour améliorer nos réflexes et avoir un temps de réaction meilleur quand on a de la pression. Du coup, je trouve ça assez stylé et c'est des choses qu'on ne faisait pas avant. Et c'est vrai qu'avec ces personnes-là, en plus, on s'amuse bien. Du coup, ça nous permet aussi de progresser. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un peu nouveau. Ça change un peu de l'entraînement classique.

  • Speaker #2

    Carrément, ça change de l'entraînement classique. Après, sur la récupération, je trouve qu'ici, on est aussi bien équipés. On a l'altergé, ça s'appelle, je crois, c'est un tapis de course où il n'y a pas de... Comment dire ? Il n'y a pas de gravité dedans. Ça veut dire qu'une personne qui vient de se faire une entorse ou qui s'est cassé la jambe. Elle n'a pas de Exactement. Et pour récupérer, reprendre la marche, etc., c'est hyper important. Et on a plein de petites machines comme ça qui permettent de récupérer plus vite et mieux. Et en muscu aussi, on a des outils qui permettent de calculer la force, la vitesse d'exécution. En vrai, sur tout ça, je trouve qu'il y a plein d'améliorations. Ici, on est vraiment bien équipé.

  • Speaker #0

    On arrive déjà malheureusement à la fin de l'épisode. Est-ce que pour conclure, vous pouvez chacun nous raconter la plus belle émotion ou la plus belle anecdote de votre carrière ?

  • Speaker #1

    La plus belle, je ne sais pas. J'en ai eu beaucoup parce que j'ai eu la chance d'abord à fond romeux de côtoyer beaucoup de têtes couronnées. Ce que j'espère pour les crabes des pays de la Loire, il y en a de plus en plus. Mais j'ai effectivement des choses assez incroyables, je pense. On est dans les plus drôles, faire une séance de muscu à côté de Mofara ou trouver Polaradcliffe dans le ruisseau en train de faire de la récup. Mais j'ai aussi des beaux moments d'émotion et ce n'est pas parce qu'il est là, mais je me rappelle d'Abdou, effectivement, en retraçant son parcours et parlant à 150 jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse et qui se fait ensuite applaudir pendant une longue minute et à qui on demande des autographes. Et je pense que la transmission, et c'est ce qu'il disait, de valeurs de... De résilience, de s'accrocher, de lutter contre l'échec, de se relever toujours, c'est des messages que nos jeunes disent 100 fois mieux que nous et portent 100 fois plus, y compris sur des publics qui peuvent être plus en difficulté. Ce sont des magnifiques messages qu'on arrive quand on met en lumière ces publics-là face à d'autres. Quand on crée ces rencontres, on est fiers de notre travail et de ce qu'on fait. On sait pourquoi on se lève le matin.

  • Speaker #2

    Merci. Franchement, des belles émotions, il y en a beaucoup. Une qui m'a marqué, plus particulièrement, c'est assez récemment, c'était au mois de janvier, j'étais aux Étoiles du Sport et j'ai pu avoir une longue discussion avec Marie-Josée Perrec. Et c'est vrai que cette discussion, encore aujourd'hui, elle m'a vraiment marqué parce qu'en répondant à toutes les questions que j'avais sur mes débuts un peu dans le haut niveau, et sa vision du sport et de la vie en général, ça m'avait énormément touché, et ça m'a vraiment permis de voir plus positivement la suite du chemin. Après, bien sûr... Pareil, ce n'est pas parce qu'elle est ici que je dis ça, mais en venant ici, toutes les fois où j'ai été consulter la directrice dans son bureau, où elle m'a aidé, elle m'a vu dans des moments où c'était vraiment très dur. C'est vrai qu'à la fin, quand on a passé un peu toutes ces barrières, le moment de joie est toujours plus incroyable qu'avant.

  • Speaker #0

    Vous en arrivez à être une famille au quotidien, tous ensemble à tout partager

  • Speaker #1

    Si je dois finir sur un petit clin d'œil à Abdou, je ne pense pas que sa maman validerait qu'il parte à l'étranger Donc effectivement, oui Comme je le dis, j'ai 126 jeunes à l'internat et parfois j'ai 126 responsabilités de mineurs ou de majeurs, mais les majeurs ont aussi parfois besoin de nous, même si on ne peut plus leur enlever le téléphone. Il y a des fois, on peut les fâcher aussi ou les accompagner, ils en ont encore besoin. Et c'est un vrai projet de vie et de communauté éducative autour de leur projet. Et forcément, on y est impliqué et investi.

  • Speaker #2

    Parce que, si je peux finir avec ça, je trouve que... Les gens ne se rendent pas compte que les jeunes qui ont entre 13 et 18 ans viennent là, ils sont loin de leur famille. Ça veut dire que la seule famille qu'ils ont actuellement, c'est les surveillants, les employés du CREPS, leurs entraîneurs et les athlètes qui sont autour d'eux. Ça veut dire que pour un jeune, c'est hyper dur de quitter son monde normal et son cocon exactement. et qu'ils viennent et on lui demande d'être performant au sport, à l'école, et d'être épanoui. En réalité, c'est hyper dur parce que moi je suis venu ici, j'avais que 19 ans, et 19 ans je trouve que c'est hyper âgé comparé aux jeunes. Les trois premiers mois, ils étaient atroces. Il n'y a pas un soir, je pense, où je n'avais pas la larme à l'œil, où j'avais envie d'arrêter. Mais quand on est loin de sa famille, surtout moi je suis quelqu'un de très famille, quand on est loin de sa famille, je pense que c'est la pire épreuve. Et après quand on vient ici et que le niveau est hyper relevé, que c'est dur, qu'on perd contre des jeunes et tout, franchement ça met une claque. Et c'est là aussi qu'on voit le mental du sportif. Parce que quand c'est dur comme ça, et franchement on est à deux doigts de lâcher, mais cette endurance mentale de se dire bon je vais tenir encore une semaine, encore une semaine, encore une semaine en finalité c'est ça qui est beau. Et dans les rencontres qu'on a ici, notamment à la Directrice, moi je la considère un peu comme ma deuxième maman. C'est incroyable, mon coach il a toujours été là pour moi quand je suis arrivé, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et du coup ces personnes là, je sais que c'est des personnes que je vais inviter à mon mariage, avec qui je vais voir même après ma carrière sportive, et c'est hyper beau de créer ces liens là.

  • Speaker #0

    en tant qu'être humain tout simplement c'est bien c'est une belle thématique d'épisode de rappeler que les athlètes sont des êtres humains avant d'être des athlètes et c'était passionnant de vous avoir tous les deux j'ai appris plein de choses encore une fois c'était un plaisir et pour toutes les personnes qui nous écoutent on se donne rendez-vous le mois prochain sur toutes les plateformes d'écoute et sinon pour patienter vous pouvez nous retrouver sur tous les réseaux sociaux

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Description

Dans cet épisode de Hors-Champ, plongez au cœur du sport de haut niveau en France avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète de para-badminton. Ensemble, ils explorent la question : La France, une terre de champions ? Découvrez leurs perspectives sur l'investissement dans le sport de haut niveau, la formation des jeunes talents, et l'impact de la culture sportive française sur les performances internationales. Ne manquez pas cette discussion captivante sur les coulisses du sport de haut niveau en France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Hors-Champs, le podcast qui vous emmène dans les coulisses du sport de haut niveau. Dans cet épisode, Hors-Champs pose ses valises aux Crêpes des Pays de la Loire à Nantes et on accueille Aude et Abdoula. Aude, vous êtes directrice du Crêpes des Pays de la Loire depuis 2019 et Abdoula, vous êtes un sportif qui est accompagné à 360 ici. Est-ce que vous pouvez commencer tous les deux par vous présenter ?

  • Speaker #1

    Bien bonjour, je suis Aude Regal, la directrice du Crêpes des Pays de la Loire.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, moi c'est Abdoula, tout m'appelle Abdou, j'ai 23 ans, je suis sportif de haut niveau en para-badminton. Actuellement je suis 10ème mondial et j'ai pour objectif de me qualifier pour Paris et faire médaille d'or à Los Angeles.

  • Speaker #0

    Des beaux objectifs, une belle perspective pour l'avenir.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est important de se fixer des objectifs et j'espère les atteindre.

  • Speaker #0

    On l'espère aussi. Est-ce que vous pouvez nous raconter l'un comme l'autre comment vous êtes arrivé jusqu'au Krebs de Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi effectivement je suis un employé fonctionnaire du ministère des sports et j'ai utilisé le panel du concours. Et donc je suis arrivée via Fonds Romeux, qui est la centre nationale d'entraînement en altitude, avant d'être au CREBS des Pays de la Loire. Et je suis heureuse de contribuer à ce beau projet.

  • Speaker #2

    Moi c'est différent, moi je viens du Nord. Et en fait il faut savoir qu'en badminton, la structure du CREBS des Pays de la Loire, c'est l'une des meilleures au niveau national. Et je me suis, en fait le coach de la structure m'a invité à venir une semaine et depuis je suis jamais reparti.

  • Speaker #0

    Et donc ça fait combien de temps que tu es au Creps à Nantes ?

  • Speaker #2

    Là ça va faire trois ans, ouais trois ans.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur comment tu es accompagné à 360 ici ? Qu'est-ce que ça entraîne pour ta carrière de sportif ?

  • Speaker #2

    Oui, du coup, je suis accompagné sur le plan sportif parce qu'on a un bel écrin ici au Crépe des Pays de la Loire. Que ce soit en récupération, juste au-dessus de notre salle, on a l'équiné, la salle de muscu. En bas, il y a le pôle médical. Tout est fait pour être bien physiquement et avoir les meilleurs outils possibles. pour s'entraîner correctement. Ensuite, il n'y a pas que l'aspect sportif, il y a aussi l'aspect scolaire. Parce que du coup, même si je fais des études supérieures, je vais à l'école du Sens qui est juste à côté. Historiquement, c'est l'école du FC Nantes. Mais du coup, tous les jeunes qui sont au Crépes, pour la plupart, vont étudier là-bas. Ça va du collège jusqu'au lycée. Et après, pour tout ce qui est études supérieures, c'est à distance. On suit des programmes à distance, mais par contre il y a des permanences où il y a des professeurs qui viennent nous aider, ou qui vérifient que tout se passe bien. Ensuite, il y a aussi l'aspect socio-professionnel, parce qu'il nous aide à trouver des partenariats ou des CIP, etc. Du coup, ça, c'est hyper important parce qu'on ne peut pas vivre de rien. Et du coup, je pense avoir fait le tour.

  • Speaker #0

    Et Aude, est-ce que vous pouvez peut-être préciser, parce que c'est encore assez flou pour le grand public, qu'est-ce qu'un CREPS et comment celui de Nantes se positionne ? Je sais que par exemple, à Font-Remeu, c'est très course à pied. Pour l'entraînement en altitude, est-ce que à Nantes, il y a une spécialité sportive ou est-ce que vous accueillez tout type de sportif ?

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est parfois encore un peu méconnu, même si les Jeux olympiques de Paris et paralympiques vont permettre de donner un joli focus sur notre organisation en France. Il y a 17 CREPS, quelques écoles nationales et l'INSEP qui forment le réseau Grand INSEP. Et on maille le territoire de manière à accompagner tous les sportifs de haut niveau. Alors on fait d'autres choses comme de la formation, comme l'accueil d'équipes nationales ou internationales, des séjours. On se rassemble de préparation aux Jeux. Mais effectivement, depuis... Depuis quelques années, on s'est vu confier la mission par le ministère des Sports et l'Agence nationale des Sports d'accompagner les athlètes dans ce que vous avez nommé parfaitement A360. Ça veut dire qu'on a toute une équipe d'experts qui va accompagner l'ensemble de la dimension, comme l'a dit Abdou, sportive, mais aussi sociale, socioprofessionnelle et conditions de vie au quotidien. de manière à diagnostiquer au plus près les besoins des athlètes de l'ensemble du territoire, pour nous les pays de la Loire, et de pouvoir accompagner dans toutes ses dimensions le projet sportif et scolaire ou socio-professionnel du jeune. Donc effectivement, Abdeloula Padim, il dort aussi ici, il se nourrit ici et on fait aussi même de l'animation.

  • Speaker #2

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Des délégués, des élèves ou des jeunes athlètes accueillis. Donc effectivement, on accueille l'ensemble des sportifs des Pays-de-la-Loi, où en tout cas on suit environ 500 athlètes et on prépare dans une logique de forte individualisation quand on arrive vers les sélectionnables. Les athlètes des Pays de la Loire. Le CREBS des Pays de la Loire, il a une particularité, c'est qu'il est le plus neuf, le plus récent et sorti de terre il y a à peu près trois ans. Vous bénéficiez effectivement du dernier cri. Donc, on a eu la chance que la région, le conseil régional des Pays de la Loire investisse fortement avec les partenaires, notamment Nord Métropole. C'est un vrai projet de territoire et on a pu avoir un établissement sorti de terre neuf, moderne et donc innovant. complètement adapté aux besoins des athlètes. Donc, quelques exemples de logique fonctionnelle renforcée ici. Le service médical est au plus près de l'unité de récupération, mais aussi du terrain d'entraînement. Et on crée donc une liaison fonctionnelle au quotidien entre les équipes d'experts médicaux et l'entraîneur ou le sportif. Donc c'est une des fortes particularités du crêpe, c'est un crêpe moderne, neuf et complètement adapté à l'ensemble de l'accompagnement à 360 de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est bien parce qu'en fin d'épisode, on parlera un petit peu de l'arrivée des nouvelles technologies, de l'IA, de toutes les nouvelles spécificités médicales, etc. On est au meilleur endroit pour en parler puisque vous êtes le dernier sorti de terre. Est-ce qu'on entend souvent dans les médias que la France est un pays sportif ? On entend aussi souvent le ministère l'expliquer, les représentants, etc. Pourtant, la France n'obtient pas toujours dans les grandes compétitions internationales les résultats espérés. On pense par exemple aux Jeux Olympiques, où on n'est pas forcément dans les pays les mieux classés en termes de médailles. Pourtant, on en voit quand même beaucoup d'athlètes. Comment vous expliquez ça ?

  • Speaker #2

    Pour commencer, je pense que... Aujourd'hui, la France a fait beaucoup d'efforts pour venir à un pays fort dans le sport, notamment par tout ce que l'ANS met en place pour souligner les sportifs, que ce soit les aides personnalisées ou tout le suivi qui entoure l'athlète. Après, je pense que la France, de base, ce n'est pas un pays où il a cette culture du sport. Quand on regarde aux États-Unis notamment, le sport c'est hyper important. Quand on est un bon sportif, on peut avoir des bourses d'études incroyables. Alors que là, en France, quand on dit qu'on est sportif, on est un peu considéré comme un attardé et on n'est bon qu'à faire du sport. C'est un peu le constat que j'ai. Mais je trouve que là, c'est de mieux en mieux et qu'on va justement vers une vraie culture du sport. Et je pense que les prochaines générations, elles seront hyper fortes.

  • Speaker #1

    Je vous trouve un peu dur avec la France, d'abord. Effectivement, on a quand même fini à la huitième place des derniers Jeux. Et effectivement, on était loin d'être catastrophique. Et de mémoire. 14e sur les Paralympiques. Donc, on n'est pas si mauvais. Effectivement, par contre, on veut faire mieux. On veut toujours gagner et travailler sur les podiums, forcément. Donc, on a un objectif top 5 et top 8 à ces Jeux. Et comme c'était chez nous, c'est vrai qu'on a vraiment travaillé à renforcer l'accompagnement et à détecter les difficultés qu'on pouvait avoir. Et c'est vrai qu'une des analyses qu'on a pu faire, c'est qu'on est souvent très fort, voire très bon sur des champions du monde. On est souvent très bons sur les médailles d'argent et on a parfois du mal à arriver à l'heure au jeu et à transférer ces médailles de champion du monde au jeu. Donc on a fait tout un travail de renforcement de l'accompagnement de l'athlète avec effectivement, c'est ce que je vous disais, les crêpes, les 17 crêpes, notamment se sont vues dotées et quelques organismes équivalents. On a décentralisé le suivi, donc désormais par territoire, on a vraiment un système qu'on appelle un guichet unique. qui se concentre justement sur l'établissement et qui permet justement que l'athlète, quel que soit son besoin aujourd'hui, puisse aller voir le CREPS ou l'organisme équivalent et trouver la réponse à sa solution. Donc on a identifié la manière de répondre, on a renforcé les moyens autour de l'ensemble des dimensions d'accompagnement de l'athlète et Abdoul a parfaitement suivi, noté, et avec une forte particularité et un vrai, vrai travail sur notamment les athlètes paralympiques. Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est la première fois qu'on a mis en place un vrai suivi centralisé et généralisé des athlètes paralympiques. Je trouve pour ma part que c'est une vraie belle réussite que ce nouveau système de suivi et d'accompagnement des besoins spécifiques des athlètes paralympiques. Du coup, je n'ai assez peu de doutes que nos résultats ne vont que s'améliorer et développer les capacités des jeunes athlètes et leur envie d'eux. Mais Abdou, on a un bon exemple. On vise très fort, très haut.

  • Speaker #0

    Et bien c'est super parce qu'en plus on vise l'or en 2028 avec Abdou, donc on croise les doigts que ça soit possible. Ce que je retiens un petit peu de vos deux points de vue, c'est que les politiques elles sont un peu récentes, et que du coup les sportifs qui bénéficient de tout ça, de toutes ces nouvelles perspectives, de tout ce qui est mis en place, ils sont encore peut-être un peu jeunes pour prétendre aux meilleures places mondiales par rapport au panel de sportifs qui est encore en action.

  • Speaker #1

    L'État vise clairement un renforcement des objectifs sur ces Jeux olympiques, qui sont nos Jeux, olympiques et paralympiques évidemment, ce sont nos Jeux à la maison, donc on ne peut pas imaginer faire un nombre significatif de médailles renforcées, mais ce qu'il est important effectivement de noter, à mon avis, c'est effectivement de dire qu'on n'a pas créé le système, par contre on l'a amélioré, renforcé, et ce système ne va pas s'arrêter aux Jeux. Nous, on travaille évidemment dans l'ensemble des territoires sur la détection et sur la relève. Donc, effectivement, on a déjà des 6 pour 28, pour 30, pour 32. Et l'idée, c'est effectivement que ce système bénéficie à l'ensemble de notre potentiel médaillat dans les années à venir. Donc, on a construit un système qui s'est renforcé et qui portera encore plus ses fruits sur, à notre avis, 2028.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner les grandes lignes des prochaines années après les Jeux olympiques, des grands axes sur lesquels l'État veut insister ?

  • Speaker #1

    Ce qui est important, c'est d'abord d'imaginer qu'on va faire un bilan, parce qu'il faut d'abord voir, on expérimente, on a essayé des choses nouvelles, donc il va falloir aussi en tirer bilan en fonction des résultats et puis des retours des athlètes. Donc on expérimente, on crée une trajectoire et on la rectifiera si nécessaire en fonction des résultats. Mais effectivement, nos grandes lignes et nos orientations, elles sont individualisées, travaillées au plus près du suivi de la performance. On voit que certains axes... ...doivent être renforcées ou se creusent assez naturellement aujourd'hui. On en dira peut-être un mot, mais sur le suivi psychologique et la dimension mentale, c'est des choses qu'on a travaillées et qu'on renforce, ou à mon avis, il y a des choses à travailler. Et puis, il y a des axes sur lesquels, Abdoul a dit, on s'est renforcés et il faut qu'on continue à avancer, et qui est quelque chose d'essentiel pour l'État français. est très différente dans d'autres pays parfois, c'est la notion de double projet. On considère évidemment qu'on est là pour accompagner le projet sportif de l'athlète, mais aussi lui permettre de devenir un citoyen, quel que soit son résultat sportif, inséré dans la société. Et à partir de là, on travaille vraiment très fortement. avec le ministère de l'Éducation nationale, sur les perspectives et les débouchés socioprofessionnels. Donc, évidemment, réussir d'abord sa scolarité quand on est en collège, en lycée, mais aussi pouvoir avoir des vrais débouchés après le bac, pas être juste sur l'université sportive, par exemple. Mais c'est important que si on veut être médecin, si on veut être kiné, si on veut être instituteur, si on veut être... Voilà. Quel que soit le projet du sportif, on va essayer de travailler avec l'université, avec les rectorats pour travailler à l'aménagement des cursus et puis éventuellement travailler à l'insertion dans les entreprises si c'est le projet. Mais ça, la question du double projet et de donner un avenir à nos athlètes sportifs pour l'après carrière, c'est aussi quelque chose sur lequel on est extrêmement attentif aujourd'hui et où on se renforce tous les jours.

  • Speaker #2

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'était bien dit, Abdou est d'accord. Est-ce que tu parlais des États-Unis tout à l'heure qui ont beaucoup plus la culture du sport et du il faut tout donner pour le sport Est-ce que tu as déjà pensé à aller t'entraîner aux États-Unis ?

  • Speaker #2

    Non, parce que moi, je suis assez patriote dans le sens où je me rends compte de la chance que j'ai, notamment pour avoir eu la chance d'avoir beaucoup voyagé dans le monde. Je trouve que des fois, on est assez dur avec notre pays parce que, par exemple, si on prend l'exemple d'un athlète canadien, Lui, il doit payer ses études, il doit payer son entraîneur, il doit louer le terrain où il va s'entraîner, et il doit payer tout son matériel. Ça veut dire que pour une famille modeste, moyenne, c'est impossible pour eux d'aider leurs enfants à atteindre leurs objectifs. Alors qu'en France, même si c'est un peu compliqué encore, on peut s'entraîner gratuitement juste en payant une petite licence. On peut aller à l'école publique gratuitement. Et ça, je trouve que c'est une aide. Elle n'est même pas... Comment dire ? On ne peut pas la calculer, on ne peut pas... Elle n'est pas assez soumise. Exactement, parce que c'est hyper important. Et aujourd'hui, beaucoup de sportifs, ils ont eu la chance de briller parce qu'ils ont eu accès à tous ces outils-là. Et dans le monde, ce n'est pas pareil. Et je trouve que dans le monde para aussi, on est l'un des pays les plus développés sur tout ce qui est prothèse, les aides pour les personnes qui ont un handicap. Alors que quand on va en Asie ou en Afrique, ça arrive de voir des personnes qui sont amputées jouer en béquille sur le terrain, alors qu'ils n'ont pas assez accès à tout ce qui est prothèse. Du coup, je pense qu'il faut assez relativiser. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à améliorer. Personne n'est parfait, l'herbe est toujours plus à tailleur. Mais je pense qu'on est vraiment sur le bon chemin.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien d'avoir en plus vos deux points de vue. Parce que moi qui suis dans le sport, mais quand même pas du tout sportive de haut niveau, etc. On lit beaucoup de choses, on entend beaucoup de choses dans les médias. Et on ne se rend pas compte de ce qui se passe, les tenants, les aboutissants, et ce qui se passe en interne. Ça suit un peu ce que tu disais. Qu'est-ce qui manquerait, à ton avis, pour améliorer encore cette politique ? Qu'est-ce que toi, tu aurais besoin pour développer ta carrière que l'État pourrait t'apporter ?

  • Speaker #2

    Honnêtement, en venant ici, j'ai eu déjà beaucoup de réponses à toutes mes questions et beaucoup plus de soutien. Après, je pense que sur la reconnaissance des athlètes dans un premier temps, qu'on ne soit pas que des athlètes, qu'on soit vraiment reconnus. Intellectuellement et tous les aspects qui vont avec, parce qu'aujourd'hui, comme j'ai dit tout à l'heure, je trouve que quand on dit qu'on est athlète, on est bon qu'à faire du sport et rien d'autre. Et je trouve que c'est assez dénigrant. Et après, on peut peut-être s'améliorer sur l'aspect financier, pour être plus serein quand on débute la discipline.

  • Speaker #0

    Tous les sportifs de haut niveau sont des personnes, avant d'être un sportif, et avant de lui demander de gagner des médailles, etc. Il faut que tous ses besoins, en tant qu'humain, soient comblés.

  • Speaker #2

    C'est ça parce que quand on commence et qu'on n'a rien, on a plein de problèmes dans la tête. On réfléchit, on a beaucoup de questions et c'est impossible d'arriver sur le terrain, vouloir gagner. Quand on est sur le terrain, on pense, si je ne gagne pas, je ne vais pas réussir à faire les performances requises pour toucher la prime par exemple. Comment je vais faire pour financer les trois prochains tournois qui vont arriver. Du coup, on n'est pas dans une sphère où on pense à la performance. On pense plus à comment s'en sortir que comment... Réussir.

  • Speaker #0

    Et du coup, avec les structures qui se développent de plus en plus, comme vous disiez, Aude, les CREPS, les écoles nationales, etc., c'est ce qui permet aux athlètes d'être plus sereins dans leur pratique et du coup, entre guillemets, d'oublier toutes les problématiques logistiques autour de leur pratique et de se concentrer sur leur cœur de métier, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, pour les entraîneurs, vous l'avez parfaitement résumé. Je crois qu'on est un modèle de service public. Donc, on y a mis beaucoup d'argent en public, mais qu'on concentre et qu'on mutualise sur l'ensemble des disciplines et qui permet effectivement qu'on ait un... Par exemple, un service médical de 13 personnes qui permet de répondre à l'ensemble des besoins des athlètes et qui fait que l'entraîneur n'a plus qu'à entraîner, l'athlète à venir suivre sur le terrain et récupérer. Et effectivement, on s'occupe et on accompagne le reste avec des expertises d'analyse vidéo, de médical, de récupération, de suivi psychologique, etc. Ce qu'il est important aussi de souligner, je pense que l'État a fait un effort important d'accompagnement financier des athlètes. Il faut aussi le souligner. Je pense que les athlètes n'ont jamais été aussi bien accompagnés que sur ces Jeux. Cette arrivée des Jeux a permis de donner une visibilité au sport en France et d'amener un intérêt du monde économique sur ces sujets-là. Et donc, comme notre objectif est de répondre aux athlètes, vous me demandiez des anecdotes, bien le jour, à Charles, que vous verrez, et à Abdou, ils sont venus me voir dans le bureau, on dit, nous, on a besoin d'un peu de lisibilité, on voudrait bien un peu de sous, etc. Et effectivement, on a eu la chance. de travailler des partenariats privés qui font qu'aujourd'hui on a développé une lisibilité, une communication autour d'eux, avec notamment un concept qui s'appelle Sport au Centre, et je voudrais souligner le rôle de certains partenaires privés dans l'évolution des modèles économiques des athlètes, avec Atlantis, le centre commercial ouest, qui a considéré que... Il était important pour eux de s'insérer dans l'idée de soutenir les athlètes, et pas que les athlètes médaillables, mais la pépinière, parce que parfois la petite frange d'un peu en dessous de la médaille peut avoir du mal à être accompagnée. L'important était aussi de faire bouger les gens, et donc effectivement, travailler à la non-sédentarité, enfin lutter contre la sédentarité, c'était aussi des objectifs importants. Et donc on a créé un système de soutien et de bourse aux athlètes qui a permis effectivement d'aider aussi et de contribuer au soutien des sportifs de haut niveau des pays de la Loire. Donc voilà, la visibilité, l'arrivée des Jeux permet aussi que les acteurs économiques investissent le champ du sport et soutiennent la cause de nos athlètes et de la mobilité de tous, parce que c'est aussi un enjeu important pour le ministère, évidemment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait. C'est bien de savoir que, en plus, c'est des partenaires locaux. Vous disiez Atlantis, c'est autour de Nantes, si je ne dis pas de bêtises. Vous parlez du coup des changements dans l'inconscient ou le conscient collectif, un petit peu grand public. Est-ce que vous sentez des changements culturels avec les nouvelles générations de sportifs qui sont beaucoup plus connectés, qui peut-être ont une plus grande part à vous en parler un petit peu, au bien-être mental, qui font très attention à leur bien-être psychologique ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, il ne faut pas brûler les étapes. Et Abdoul le disait bien, je pense que par exemple, il ne faut pas aller sur la préparation mentale avant d'avoir déjà un bien-être psychologique. Donc il faut déjà être bien dans sa peau avant d'imaginer améliorer sa performance. Donc je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes et c'est là où l'importance de... De continuer à les accompagner en ne brûlant pas toujours les étapes, ce n'est pas parce qu'on est dans les sports à maturité, ce n'est pas toujours à 12-13 ans qu'il faut performer, sinon c'est trop tôt, puis finalement la marche, on va la rater. Donc il y a toutes ces dimensions-là d'accompagnement, mais il y a des nouveaux phénomènes. Nous, on est dit particulièrement difficile, par exemple, sur la gestion des téléphones, mais la gestion des réseaux sociaux, la question des temps d'écran et de la récupération, par exemple à l'internat. On enlève les téléphones très tôt, ce que beaucoup de parents n'arriveraient pas à faire. Ici, la règle, elle est celle-là et ça peut paraître dur, mais c'est essentiel que les athlètes dorment parce que la récupération fait partie de l'entraînement aussi. Et donc, le deal doit être compris, mais il y a des règles qui structurent la vie, qui, des fois, ça râle un peu, mais c'est aussi pour le bien-être et l'accompagnement de tous. Mais voilà, les réseaux sociaux, les temps d'écran, la notion de récupération, le sommeil, c'est aussi des choses sur lesquelles on travaille un peu plus ces derniers temps avec les jeunes.

  • Speaker #0

    Donc vous parlez du téléphone, ça fait rire Abdou. Est-ce que toi c'est un problème de ne pas pouvoir avoir accès à ton téléphone ?

  • Speaker #2

    Moi on ne me l'enlève pas, j'ai 23 ans, je suis assez grand.

  • Speaker #1

    On a fait des règles différenciées selon les âges, collège, lycée et majeur.

  • Speaker #2

    Mais ouais, non, c'est vrai que c'est... C'est compliqué, pas que pour un sportif, même pour une personne lambda, entre guillemets. C'est trop dur parce qu'on est devenus accro à ça. Mais non, je pense que, pour revenir à la question de base, je trouve que les sportifs ont des messages qui parlent au public. Et du coup, je pense que ces messages-là, si on les écoute vraiment sincèrement, ça peut faire avancer les mentalités publiques et même faire... Donner envie aux gens qui les écoutent de croire en leurs rêves. Parce que quand on regarde l'histoire d'un sportif, que ce soit un valide ou un para, ils ont chacun une histoire incroyable qui donne envie de se lier à cette histoire, qui nous donne du baume au cœur et qui nous donne aussi envie d'avancer. Et je trouve que ça c'est important à souligner parce que ces histoires-là, peut-être qu'au lieu d'écouter des mauvaises choses à la télé, ça peut rendre des gens heureux.

  • Speaker #1

    Alors à l'inverse c'est important mais là aussi on a un rôle de protection parce que justement ces athlètes qui sont là pour construire leur projet sportif se sentent investis et c'est fort, c'est beau. de messages en direction de la société, mais sont aussi souvent sur-sollicités. Et donc, on est aussi là pour leur apprendre à gérer le nom. Oui, vous avez touché quelques argents, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut multiplier les représentations associées. Et donc, effectivement, j'ai un exemple de temps où à un moment, on s'est rendu compte que parfois, ça prenait quatre heures par jour de répondre aux mails, aux messages, aux sollicitations. Et à un moment, non, ça doit être secondaire. Apprendre à dire non et à apprendre à mesurer le rôle qu'on doit avoir dans un projet sportif, c'est aussi un nouveau challenge qu'on n'avait pas mesuré forcément et puis que cette année nous a sauté aux yeux.

  • Speaker #2

    En vrai, je suis assez d'accord avec ça parce que c'est vrai que des fois, quand on signe avec un partenaire, ou même des fois, là par exemple, pour moi, cette période-là, elle est hyper relou parce que je reçois des messages, mais constamment, ça fait deux jours, on marcelle pour venir faire des conférences un peu partout en France. Et je trouve que ces personnes-là, elles oublient un peu aussi le sens premier de l'athlète, c'est de s'entraîner pour performer. Et c'est vrai que des fois, c'est assez compliqué de dire non, parce que des fois, on a des opportunités incroyables. Et en vrai, c'est vraiment dur de dire non. Et en fait, gérer tout ça, répondre aux mails et tout, pour une personne lambda, c'est assez banal. Mais quand tu t'es entraîné 9 heures dans la journée, que tu rentres à 20 heures, que tu as un peine de manger et que t'es mort, le... Ton dernier souci, c'est d'aller répondre à tes mails ou à répondre à des mails tout simplement. Du coup, c'est vrai que sur ça, on est vraiment bien accompagnés. Moi, je sais que madame la directrice m'a mis à disposition une personne de la communication qui m'aide justement à répondre à toutes les sollicitations. Ça me permet en fait de m'assouffler un peu et que quelqu'un s'occupe de répondre cordialement à toutes les sollicitations que j'ai eues.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça te permet d'avoir en fait un pré-tri avant de sélectionner ce qui t'intéresse vraiment et de pas perdre ton temps à lire les 50 mails que t'as reçus dans la journée, de faire ça, ça, ça, et tu sélectionnes que ce qui est vraiment qualitatif et qui te paraît important pour passer les messages dont tu parlais et raconter les histoires dont t'as envie de parler.

  • Speaker #2

    Exactement. J'ai pas encore fait énormément de résultats encore et je me dis que j'ai encore rien fait et j'ai autant de sollicitations. J'imagine même pas quand je vais commencer à faire des gros résultats. 2028. Carrément.

  • Speaker #0

    Ça sera plus 50 mails mais 500.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l'arrivée des nouvelles technologies ? Je sais qu'il y a l'IA qui est très tendance en ce moment, l'analyse vidéo de la performance. Est-ce qu'il y a des nouvelles techniques de récupération qui sont arrivées ? Récemment ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on travaille beaucoup. Comme je vous ai dit, on est un GREPS 9. Et l'idée, c'était de travailler sur les innovations technologiques. Donc, je pense qu'effectivement, on est plutôt doté des derniers cris et à la pointe 2 en réflexion de... tout ce qui peut sortir, avancer, etc. Donc on travaille beaucoup sur de l'analyse vidéo. Tous nos systèmes, toutes nos installations sont équipées d'un système d'analyse vidéo. Mais surtout, ce n'est pas que les technologies, c'est l'humain qui va avec. Donc effectivement, on a la chance d'avoir aussi des experts qui permettent de séquencer, de mesurer, de faire l'analyse du geste ou du mouvement, par exemple. Donc effectivement, on travaille beaucoup sur ces expertises avec nos conseillers au niveau de performance. Et puis, on a des réflexions autour de l'entraînement cognitif, de la réalité virtuelle et de l'ensemble des technologies associées qui peuvent être utilisées. Mais c'est vrai que sur l'analyse vidéo... C'est quelque chose qui accompagne beaucoup les athlètes et de plus en plus, de mieux en mieux, je pense.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu l'utilises, l'analyse vidéo ? Est-ce que ça t'aide ?

  • Speaker #2

    En fait, je ne sais pas si tu as vu, mais on a la chance d'avoir une belle salle de badminton. Et dedans, on a un grand écran. Je crois qu'il y a neuf caméras qui peuvent filmer de différents angles sur les terrains, ce qui permet à la fin d'analyser l'entraînement, de voir ce qui va, ce qui ne va pas. Après, je sais que nous, on travaille aussi avec le PRNSI, c'est ça ? On travaille beaucoup avec eux et je sais qu'ils analysent nos matchs. Ils ont des logiciels où ils analysent nos matchs pour voir combien de fautes on fait, dans quelle partie du terrain on gagne nos points. Et là, assez récemment, on a travaillé avec la réalité virtuelle pour améliorer nos réflexes et avoir un temps de réaction meilleur quand on a de la pression. Du coup, je trouve ça assez stylé et c'est des choses qu'on ne faisait pas avant. Et c'est vrai qu'avec ces personnes-là, en plus, on s'amuse bien. Du coup, ça nous permet aussi de progresser. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un peu nouveau. Ça change un peu de l'entraînement classique.

  • Speaker #2

    Carrément, ça change de l'entraînement classique. Après, sur la récupération, je trouve qu'ici, on est aussi bien équipés. On a l'altergé, ça s'appelle, je crois, c'est un tapis de course où il n'y a pas de... Comment dire ? Il n'y a pas de gravité dedans. Ça veut dire qu'une personne qui vient de se faire une entorse ou qui s'est cassé la jambe. Elle n'a pas de Exactement. Et pour récupérer, reprendre la marche, etc., c'est hyper important. Et on a plein de petites machines comme ça qui permettent de récupérer plus vite et mieux. Et en muscu aussi, on a des outils qui permettent de calculer la force, la vitesse d'exécution. En vrai, sur tout ça, je trouve qu'il y a plein d'améliorations. Ici, on est vraiment bien équipé.

  • Speaker #0

    On arrive déjà malheureusement à la fin de l'épisode. Est-ce que pour conclure, vous pouvez chacun nous raconter la plus belle émotion ou la plus belle anecdote de votre carrière ?

  • Speaker #1

    La plus belle, je ne sais pas. J'en ai eu beaucoup parce que j'ai eu la chance d'abord à fond romeux de côtoyer beaucoup de têtes couronnées. Ce que j'espère pour les crabes des pays de la Loire, il y en a de plus en plus. Mais j'ai effectivement des choses assez incroyables, je pense. On est dans les plus drôles, faire une séance de muscu à côté de Mofara ou trouver Polaradcliffe dans le ruisseau en train de faire de la récup. Mais j'ai aussi des beaux moments d'émotion et ce n'est pas parce qu'il est là, mais je me rappelle d'Abdou, effectivement, en retraçant son parcours et parlant à 150 jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse et qui se fait ensuite applaudir pendant une longue minute et à qui on demande des autographes. Et je pense que la transmission, et c'est ce qu'il disait, de valeurs de... De résilience, de s'accrocher, de lutter contre l'échec, de se relever toujours, c'est des messages que nos jeunes disent 100 fois mieux que nous et portent 100 fois plus, y compris sur des publics qui peuvent être plus en difficulté. Ce sont des magnifiques messages qu'on arrive quand on met en lumière ces publics-là face à d'autres. Quand on crée ces rencontres, on est fiers de notre travail et de ce qu'on fait. On sait pourquoi on se lève le matin.

  • Speaker #2

    Merci. Franchement, des belles émotions, il y en a beaucoup. Une qui m'a marqué, plus particulièrement, c'est assez récemment, c'était au mois de janvier, j'étais aux Étoiles du Sport et j'ai pu avoir une longue discussion avec Marie-Josée Perrec. Et c'est vrai que cette discussion, encore aujourd'hui, elle m'a vraiment marqué parce qu'en répondant à toutes les questions que j'avais sur mes débuts un peu dans le haut niveau, et sa vision du sport et de la vie en général, ça m'avait énormément touché, et ça m'a vraiment permis de voir plus positivement la suite du chemin. Après, bien sûr... Pareil, ce n'est pas parce qu'elle est ici que je dis ça, mais en venant ici, toutes les fois où j'ai été consulter la directrice dans son bureau, où elle m'a aidé, elle m'a vu dans des moments où c'était vraiment très dur. C'est vrai qu'à la fin, quand on a passé un peu toutes ces barrières, le moment de joie est toujours plus incroyable qu'avant.

  • Speaker #0

    Vous en arrivez à être une famille au quotidien, tous ensemble à tout partager

  • Speaker #1

    Si je dois finir sur un petit clin d'œil à Abdou, je ne pense pas que sa maman validerait qu'il parte à l'étranger Donc effectivement, oui Comme je le dis, j'ai 126 jeunes à l'internat et parfois j'ai 126 responsabilités de mineurs ou de majeurs, mais les majeurs ont aussi parfois besoin de nous, même si on ne peut plus leur enlever le téléphone. Il y a des fois, on peut les fâcher aussi ou les accompagner, ils en ont encore besoin. Et c'est un vrai projet de vie et de communauté éducative autour de leur projet. Et forcément, on y est impliqué et investi.

  • Speaker #2

    Parce que, si je peux finir avec ça, je trouve que... Les gens ne se rendent pas compte que les jeunes qui ont entre 13 et 18 ans viennent là, ils sont loin de leur famille. Ça veut dire que la seule famille qu'ils ont actuellement, c'est les surveillants, les employés du CREPS, leurs entraîneurs et les athlètes qui sont autour d'eux. Ça veut dire que pour un jeune, c'est hyper dur de quitter son monde normal et son cocon exactement. et qu'ils viennent et on lui demande d'être performant au sport, à l'école, et d'être épanoui. En réalité, c'est hyper dur parce que moi je suis venu ici, j'avais que 19 ans, et 19 ans je trouve que c'est hyper âgé comparé aux jeunes. Les trois premiers mois, ils étaient atroces. Il n'y a pas un soir, je pense, où je n'avais pas la larme à l'œil, où j'avais envie d'arrêter. Mais quand on est loin de sa famille, surtout moi je suis quelqu'un de très famille, quand on est loin de sa famille, je pense que c'est la pire épreuve. Et après quand on vient ici et que le niveau est hyper relevé, que c'est dur, qu'on perd contre des jeunes et tout, franchement ça met une claque. Et c'est là aussi qu'on voit le mental du sportif. Parce que quand c'est dur comme ça, et franchement on est à deux doigts de lâcher, mais cette endurance mentale de se dire bon je vais tenir encore une semaine, encore une semaine, encore une semaine en finalité c'est ça qui est beau. Et dans les rencontres qu'on a ici, notamment à la Directrice, moi je la considère un peu comme ma deuxième maman. C'est incroyable, mon coach il a toujours été là pour moi quand je suis arrivé, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et du coup ces personnes là, je sais que c'est des personnes que je vais inviter à mon mariage, avec qui je vais voir même après ma carrière sportive, et c'est hyper beau de créer ces liens là.

  • Speaker #0

    en tant qu'être humain tout simplement c'est bien c'est une belle thématique d'épisode de rappeler que les athlètes sont des êtres humains avant d'être des athlètes et c'était passionnant de vous avoir tous les deux j'ai appris plein de choses encore une fois c'était un plaisir et pour toutes les personnes qui nous écoutent on se donne rendez-vous le mois prochain sur toutes les plateformes d'écoute et sinon pour patienter vous pouvez nous retrouver sur tous les réseaux sociaux

Description

Dans cet épisode de Hors-Champ, plongez au cœur du sport de haut niveau en France avec Aude Reygade, directrice du CREPS des Pays de la Loire, et Abdoullah Ait Bella, athlète de para-badminton. Ensemble, ils explorent la question : La France, une terre de champions ? Découvrez leurs perspectives sur l'investissement dans le sport de haut niveau, la formation des jeunes talents, et l'impact de la culture sportive française sur les performances internationales. Ne manquez pas cette discussion captivante sur les coulisses du sport de haut niveau en France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Hors-Champs, le podcast qui vous emmène dans les coulisses du sport de haut niveau. Dans cet épisode, Hors-Champs pose ses valises aux Crêpes des Pays de la Loire à Nantes et on accueille Aude et Abdoula. Aude, vous êtes directrice du Crêpes des Pays de la Loire depuis 2019 et Abdoula, vous êtes un sportif qui est accompagné à 360 ici. Est-ce que vous pouvez commencer tous les deux par vous présenter ?

  • Speaker #1

    Bien bonjour, je suis Aude Regal, la directrice du Crêpes des Pays de la Loire.

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, moi c'est Abdoula, tout m'appelle Abdou, j'ai 23 ans, je suis sportif de haut niveau en para-badminton. Actuellement je suis 10ème mondial et j'ai pour objectif de me qualifier pour Paris et faire médaille d'or à Los Angeles.

  • Speaker #0

    Des beaux objectifs, une belle perspective pour l'avenir.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est important de se fixer des objectifs et j'espère les atteindre.

  • Speaker #0

    On l'espère aussi. Est-ce que vous pouvez nous raconter l'un comme l'autre comment vous êtes arrivé jusqu'au Krebs de Nantes ?

  • Speaker #1

    Moi effectivement je suis un employé fonctionnaire du ministère des sports et j'ai utilisé le panel du concours. Et donc je suis arrivée via Fonds Romeux, qui est la centre nationale d'entraînement en altitude, avant d'être au CREBS des Pays de la Loire. Et je suis heureuse de contribuer à ce beau projet.

  • Speaker #2

    Moi c'est différent, moi je viens du Nord. Et en fait il faut savoir qu'en badminton, la structure du CREBS des Pays de la Loire, c'est l'une des meilleures au niveau national. Et je me suis, en fait le coach de la structure m'a invité à venir une semaine et depuis je suis jamais reparti.

  • Speaker #0

    Et donc ça fait combien de temps que tu es au Creps à Nantes ?

  • Speaker #2

    Là ça va faire trois ans, ouais trois ans.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur comment tu es accompagné à 360 ici ? Qu'est-ce que ça entraîne pour ta carrière de sportif ?

  • Speaker #2

    Oui, du coup, je suis accompagné sur le plan sportif parce qu'on a un bel écrin ici au Crépe des Pays de la Loire. Que ce soit en récupération, juste au-dessus de notre salle, on a l'équiné, la salle de muscu. En bas, il y a le pôle médical. Tout est fait pour être bien physiquement et avoir les meilleurs outils possibles. pour s'entraîner correctement. Ensuite, il n'y a pas que l'aspect sportif, il y a aussi l'aspect scolaire. Parce que du coup, même si je fais des études supérieures, je vais à l'école du Sens qui est juste à côté. Historiquement, c'est l'école du FC Nantes. Mais du coup, tous les jeunes qui sont au Crépes, pour la plupart, vont étudier là-bas. Ça va du collège jusqu'au lycée. Et après, pour tout ce qui est études supérieures, c'est à distance. On suit des programmes à distance, mais par contre il y a des permanences où il y a des professeurs qui viennent nous aider, ou qui vérifient que tout se passe bien. Ensuite, il y a aussi l'aspect socio-professionnel, parce qu'il nous aide à trouver des partenariats ou des CIP, etc. Du coup, ça, c'est hyper important parce qu'on ne peut pas vivre de rien. Et du coup, je pense avoir fait le tour.

  • Speaker #0

    Et Aude, est-ce que vous pouvez peut-être préciser, parce que c'est encore assez flou pour le grand public, qu'est-ce qu'un CREPS et comment celui de Nantes se positionne ? Je sais que par exemple, à Font-Remeu, c'est très course à pied. Pour l'entraînement en altitude, est-ce que à Nantes, il y a une spécialité sportive ou est-ce que vous accueillez tout type de sportif ?

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est parfois encore un peu méconnu, même si les Jeux olympiques de Paris et paralympiques vont permettre de donner un joli focus sur notre organisation en France. Il y a 17 CREPS, quelques écoles nationales et l'INSEP qui forment le réseau Grand INSEP. Et on maille le territoire de manière à accompagner tous les sportifs de haut niveau. Alors on fait d'autres choses comme de la formation, comme l'accueil d'équipes nationales ou internationales, des séjours. On se rassemble de préparation aux Jeux. Mais effectivement, depuis... Depuis quelques années, on s'est vu confier la mission par le ministère des Sports et l'Agence nationale des Sports d'accompagner les athlètes dans ce que vous avez nommé parfaitement A360. Ça veut dire qu'on a toute une équipe d'experts qui va accompagner l'ensemble de la dimension, comme l'a dit Abdou, sportive, mais aussi sociale, socioprofessionnelle et conditions de vie au quotidien. de manière à diagnostiquer au plus près les besoins des athlètes de l'ensemble du territoire, pour nous les pays de la Loire, et de pouvoir accompagner dans toutes ses dimensions le projet sportif et scolaire ou socio-professionnel du jeune. Donc effectivement, Abdeloula Padim, il dort aussi ici, il se nourrit ici et on fait aussi même de l'animation.

  • Speaker #2

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Des délégués, des élèves ou des jeunes athlètes accueillis. Donc effectivement, on accueille l'ensemble des sportifs des Pays-de-la-Loi, où en tout cas on suit environ 500 athlètes et on prépare dans une logique de forte individualisation quand on arrive vers les sélectionnables. Les athlètes des Pays de la Loire. Le CREBS des Pays de la Loire, il a une particularité, c'est qu'il est le plus neuf, le plus récent et sorti de terre il y a à peu près trois ans. Vous bénéficiez effectivement du dernier cri. Donc, on a eu la chance que la région, le conseil régional des Pays de la Loire investisse fortement avec les partenaires, notamment Nord Métropole. C'est un vrai projet de territoire et on a pu avoir un établissement sorti de terre neuf, moderne et donc innovant. complètement adapté aux besoins des athlètes. Donc, quelques exemples de logique fonctionnelle renforcée ici. Le service médical est au plus près de l'unité de récupération, mais aussi du terrain d'entraînement. Et on crée donc une liaison fonctionnelle au quotidien entre les équipes d'experts médicaux et l'entraîneur ou le sportif. Donc c'est une des fortes particularités du crêpe, c'est un crêpe moderne, neuf et complètement adapté à l'ensemble de l'accompagnement à 360 de l'athlète.

  • Speaker #0

    C'est bien parce qu'en fin d'épisode, on parlera un petit peu de l'arrivée des nouvelles technologies, de l'IA, de toutes les nouvelles spécificités médicales, etc. On est au meilleur endroit pour en parler puisque vous êtes le dernier sorti de terre. Est-ce qu'on entend souvent dans les médias que la France est un pays sportif ? On entend aussi souvent le ministère l'expliquer, les représentants, etc. Pourtant, la France n'obtient pas toujours dans les grandes compétitions internationales les résultats espérés. On pense par exemple aux Jeux Olympiques, où on n'est pas forcément dans les pays les mieux classés en termes de médailles. Pourtant, on en voit quand même beaucoup d'athlètes. Comment vous expliquez ça ?

  • Speaker #2

    Pour commencer, je pense que... Aujourd'hui, la France a fait beaucoup d'efforts pour venir à un pays fort dans le sport, notamment par tout ce que l'ANS met en place pour souligner les sportifs, que ce soit les aides personnalisées ou tout le suivi qui entoure l'athlète. Après, je pense que la France, de base, ce n'est pas un pays où il a cette culture du sport. Quand on regarde aux États-Unis notamment, le sport c'est hyper important. Quand on est un bon sportif, on peut avoir des bourses d'études incroyables. Alors que là, en France, quand on dit qu'on est sportif, on est un peu considéré comme un attardé et on n'est bon qu'à faire du sport. C'est un peu le constat que j'ai. Mais je trouve que là, c'est de mieux en mieux et qu'on va justement vers une vraie culture du sport. Et je pense que les prochaines générations, elles seront hyper fortes.

  • Speaker #1

    Je vous trouve un peu dur avec la France, d'abord. Effectivement, on a quand même fini à la huitième place des derniers Jeux. Et effectivement, on était loin d'être catastrophique. Et de mémoire. 14e sur les Paralympiques. Donc, on n'est pas si mauvais. Effectivement, par contre, on veut faire mieux. On veut toujours gagner et travailler sur les podiums, forcément. Donc, on a un objectif top 5 et top 8 à ces Jeux. Et comme c'était chez nous, c'est vrai qu'on a vraiment travaillé à renforcer l'accompagnement et à détecter les difficultés qu'on pouvait avoir. Et c'est vrai qu'une des analyses qu'on a pu faire, c'est qu'on est souvent très fort, voire très bon sur des champions du monde. On est souvent très bons sur les médailles d'argent et on a parfois du mal à arriver à l'heure au jeu et à transférer ces médailles de champion du monde au jeu. Donc on a fait tout un travail de renforcement de l'accompagnement de l'athlète avec effectivement, c'est ce que je vous disais, les crêpes, les 17 crêpes, notamment se sont vues dotées et quelques organismes équivalents. On a décentralisé le suivi, donc désormais par territoire, on a vraiment un système qu'on appelle un guichet unique. qui se concentre justement sur l'établissement et qui permet justement que l'athlète, quel que soit son besoin aujourd'hui, puisse aller voir le CREPS ou l'organisme équivalent et trouver la réponse à sa solution. Donc on a identifié la manière de répondre, on a renforcé les moyens autour de l'ensemble des dimensions d'accompagnement de l'athlète et Abdoul a parfaitement suivi, noté, et avec une forte particularité et un vrai, vrai travail sur notamment les athlètes paralympiques. Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est la première fois qu'on a mis en place un vrai suivi centralisé et généralisé des athlètes paralympiques. Je trouve pour ma part que c'est une vraie belle réussite que ce nouveau système de suivi et d'accompagnement des besoins spécifiques des athlètes paralympiques. Du coup, je n'ai assez peu de doutes que nos résultats ne vont que s'améliorer et développer les capacités des jeunes athlètes et leur envie d'eux. Mais Abdou, on a un bon exemple. On vise très fort, très haut.

  • Speaker #0

    Et bien c'est super parce qu'en plus on vise l'or en 2028 avec Abdou, donc on croise les doigts que ça soit possible. Ce que je retiens un petit peu de vos deux points de vue, c'est que les politiques elles sont un peu récentes, et que du coup les sportifs qui bénéficient de tout ça, de toutes ces nouvelles perspectives, de tout ce qui est mis en place, ils sont encore peut-être un peu jeunes pour prétendre aux meilleures places mondiales par rapport au panel de sportifs qui est encore en action.

  • Speaker #1

    L'État vise clairement un renforcement des objectifs sur ces Jeux olympiques, qui sont nos Jeux, olympiques et paralympiques évidemment, ce sont nos Jeux à la maison, donc on ne peut pas imaginer faire un nombre significatif de médailles renforcées, mais ce qu'il est important effectivement de noter, à mon avis, c'est effectivement de dire qu'on n'a pas créé le système, par contre on l'a amélioré, renforcé, et ce système ne va pas s'arrêter aux Jeux. Nous, on travaille évidemment dans l'ensemble des territoires sur la détection et sur la relève. Donc, effectivement, on a déjà des 6 pour 28, pour 30, pour 32. Et l'idée, c'est effectivement que ce système bénéficie à l'ensemble de notre potentiel médaillat dans les années à venir. Donc, on a construit un système qui s'est renforcé et qui portera encore plus ses fruits sur, à notre avis, 2028.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner les grandes lignes des prochaines années après les Jeux olympiques, des grands axes sur lesquels l'État veut insister ?

  • Speaker #1

    Ce qui est important, c'est d'abord d'imaginer qu'on va faire un bilan, parce qu'il faut d'abord voir, on expérimente, on a essayé des choses nouvelles, donc il va falloir aussi en tirer bilan en fonction des résultats et puis des retours des athlètes. Donc on expérimente, on crée une trajectoire et on la rectifiera si nécessaire en fonction des résultats. Mais effectivement, nos grandes lignes et nos orientations, elles sont individualisées, travaillées au plus près du suivi de la performance. On voit que certains axes... ...doivent être renforcées ou se creusent assez naturellement aujourd'hui. On en dira peut-être un mot, mais sur le suivi psychologique et la dimension mentale, c'est des choses qu'on a travaillées et qu'on renforce, ou à mon avis, il y a des choses à travailler. Et puis, il y a des axes sur lesquels, Abdoul a dit, on s'est renforcés et il faut qu'on continue à avancer, et qui est quelque chose d'essentiel pour l'État français. est très différente dans d'autres pays parfois, c'est la notion de double projet. On considère évidemment qu'on est là pour accompagner le projet sportif de l'athlète, mais aussi lui permettre de devenir un citoyen, quel que soit son résultat sportif, inséré dans la société. Et à partir de là, on travaille vraiment très fortement. avec le ministère de l'Éducation nationale, sur les perspectives et les débouchés socioprofessionnels. Donc, évidemment, réussir d'abord sa scolarité quand on est en collège, en lycée, mais aussi pouvoir avoir des vrais débouchés après le bac, pas être juste sur l'université sportive, par exemple. Mais c'est important que si on veut être médecin, si on veut être kiné, si on veut être instituteur, si on veut être... Voilà. Quel que soit le projet du sportif, on va essayer de travailler avec l'université, avec les rectorats pour travailler à l'aménagement des cursus et puis éventuellement travailler à l'insertion dans les entreprises si c'est le projet. Mais ça, la question du double projet et de donner un avenir à nos athlètes sportifs pour l'après carrière, c'est aussi quelque chose sur lequel on est extrêmement attentif aujourd'hui et où on se renforce tous les jours.

  • Speaker #2

    Très bien.

  • Speaker #0

    C'était bien dit, Abdou est d'accord. Est-ce que tu parlais des États-Unis tout à l'heure qui ont beaucoup plus la culture du sport et du il faut tout donner pour le sport Est-ce que tu as déjà pensé à aller t'entraîner aux États-Unis ?

  • Speaker #2

    Non, parce que moi, je suis assez patriote dans le sens où je me rends compte de la chance que j'ai, notamment pour avoir eu la chance d'avoir beaucoup voyagé dans le monde. Je trouve que des fois, on est assez dur avec notre pays parce que, par exemple, si on prend l'exemple d'un athlète canadien, Lui, il doit payer ses études, il doit payer son entraîneur, il doit louer le terrain où il va s'entraîner, et il doit payer tout son matériel. Ça veut dire que pour une famille modeste, moyenne, c'est impossible pour eux d'aider leurs enfants à atteindre leurs objectifs. Alors qu'en France, même si c'est un peu compliqué encore, on peut s'entraîner gratuitement juste en payant une petite licence. On peut aller à l'école publique gratuitement. Et ça, je trouve que c'est une aide. Elle n'est même pas... Comment dire ? On ne peut pas la calculer, on ne peut pas... Elle n'est pas assez soumise. Exactement, parce que c'est hyper important. Et aujourd'hui, beaucoup de sportifs, ils ont eu la chance de briller parce qu'ils ont eu accès à tous ces outils-là. Et dans le monde, ce n'est pas pareil. Et je trouve que dans le monde para aussi, on est l'un des pays les plus développés sur tout ce qui est prothèse, les aides pour les personnes qui ont un handicap. Alors que quand on va en Asie ou en Afrique, ça arrive de voir des personnes qui sont amputées jouer en béquille sur le terrain, alors qu'ils n'ont pas assez accès à tout ce qui est prothèse. Du coup, je pense qu'il faut assez relativiser. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à améliorer. Personne n'est parfait, l'herbe est toujours plus à tailleur. Mais je pense qu'on est vraiment sur le bon chemin.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien d'avoir en plus vos deux points de vue. Parce que moi qui suis dans le sport, mais quand même pas du tout sportive de haut niveau, etc. On lit beaucoup de choses, on entend beaucoup de choses dans les médias. Et on ne se rend pas compte de ce qui se passe, les tenants, les aboutissants, et ce qui se passe en interne. Ça suit un peu ce que tu disais. Qu'est-ce qui manquerait, à ton avis, pour améliorer encore cette politique ? Qu'est-ce que toi, tu aurais besoin pour développer ta carrière que l'État pourrait t'apporter ?

  • Speaker #2

    Honnêtement, en venant ici, j'ai eu déjà beaucoup de réponses à toutes mes questions et beaucoup plus de soutien. Après, je pense que sur la reconnaissance des athlètes dans un premier temps, qu'on ne soit pas que des athlètes, qu'on soit vraiment reconnus. Intellectuellement et tous les aspects qui vont avec, parce qu'aujourd'hui, comme j'ai dit tout à l'heure, je trouve que quand on dit qu'on est athlète, on est bon qu'à faire du sport et rien d'autre. Et je trouve que c'est assez dénigrant. Et après, on peut peut-être s'améliorer sur l'aspect financier, pour être plus serein quand on débute la discipline.

  • Speaker #0

    Tous les sportifs de haut niveau sont des personnes, avant d'être un sportif, et avant de lui demander de gagner des médailles, etc. Il faut que tous ses besoins, en tant qu'humain, soient comblés.

  • Speaker #2

    C'est ça parce que quand on commence et qu'on n'a rien, on a plein de problèmes dans la tête. On réfléchit, on a beaucoup de questions et c'est impossible d'arriver sur le terrain, vouloir gagner. Quand on est sur le terrain, on pense, si je ne gagne pas, je ne vais pas réussir à faire les performances requises pour toucher la prime par exemple. Comment je vais faire pour financer les trois prochains tournois qui vont arriver. Du coup, on n'est pas dans une sphère où on pense à la performance. On pense plus à comment s'en sortir que comment... Réussir.

  • Speaker #0

    Et du coup, avec les structures qui se développent de plus en plus, comme vous disiez, Aude, les CREPS, les écoles nationales, etc., c'est ce qui permet aux athlètes d'être plus sereins dans leur pratique et du coup, entre guillemets, d'oublier toutes les problématiques logistiques autour de leur pratique et de se concentrer sur leur cœur de métier, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, pour les entraîneurs, vous l'avez parfaitement résumé. Je crois qu'on est un modèle de service public. Donc, on y a mis beaucoup d'argent en public, mais qu'on concentre et qu'on mutualise sur l'ensemble des disciplines et qui permet effectivement qu'on ait un... Par exemple, un service médical de 13 personnes qui permet de répondre à l'ensemble des besoins des athlètes et qui fait que l'entraîneur n'a plus qu'à entraîner, l'athlète à venir suivre sur le terrain et récupérer. Et effectivement, on s'occupe et on accompagne le reste avec des expertises d'analyse vidéo, de médical, de récupération, de suivi psychologique, etc. Ce qu'il est important aussi de souligner, je pense que l'État a fait un effort important d'accompagnement financier des athlètes. Il faut aussi le souligner. Je pense que les athlètes n'ont jamais été aussi bien accompagnés que sur ces Jeux. Cette arrivée des Jeux a permis de donner une visibilité au sport en France et d'amener un intérêt du monde économique sur ces sujets-là. Et donc, comme notre objectif est de répondre aux athlètes, vous me demandiez des anecdotes, bien le jour, à Charles, que vous verrez, et à Abdou, ils sont venus me voir dans le bureau, on dit, nous, on a besoin d'un peu de lisibilité, on voudrait bien un peu de sous, etc. Et effectivement, on a eu la chance. de travailler des partenariats privés qui font qu'aujourd'hui on a développé une lisibilité, une communication autour d'eux, avec notamment un concept qui s'appelle Sport au Centre, et je voudrais souligner le rôle de certains partenaires privés dans l'évolution des modèles économiques des athlètes, avec Atlantis, le centre commercial ouest, qui a considéré que... Il était important pour eux de s'insérer dans l'idée de soutenir les athlètes, et pas que les athlètes médaillables, mais la pépinière, parce que parfois la petite frange d'un peu en dessous de la médaille peut avoir du mal à être accompagnée. L'important était aussi de faire bouger les gens, et donc effectivement, travailler à la non-sédentarité, enfin lutter contre la sédentarité, c'était aussi des objectifs importants. Et donc on a créé un système de soutien et de bourse aux athlètes qui a permis effectivement d'aider aussi et de contribuer au soutien des sportifs de haut niveau des pays de la Loire. Donc voilà, la visibilité, l'arrivée des Jeux permet aussi que les acteurs économiques investissent le champ du sport et soutiennent la cause de nos athlètes et de la mobilité de tous, parce que c'est aussi un enjeu important pour le ministère, évidemment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait. C'est bien de savoir que, en plus, c'est des partenaires locaux. Vous disiez Atlantis, c'est autour de Nantes, si je ne dis pas de bêtises. Vous parlez du coup des changements dans l'inconscient ou le conscient collectif, un petit peu grand public. Est-ce que vous sentez des changements culturels avec les nouvelles générations de sportifs qui sont beaucoup plus connectés, qui peut-être ont une plus grande part à vous en parler un petit peu, au bien-être mental, qui font très attention à leur bien-être psychologique ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en même temps, il ne faut pas brûler les étapes. Et Abdoul le disait bien, je pense que par exemple, il ne faut pas aller sur la préparation mentale avant d'avoir déjà un bien-être psychologique. Donc il faut déjà être bien dans sa peau avant d'imaginer améliorer sa performance. Donc je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes et c'est là où l'importance de... De continuer à les accompagner en ne brûlant pas toujours les étapes, ce n'est pas parce qu'on est dans les sports à maturité, ce n'est pas toujours à 12-13 ans qu'il faut performer, sinon c'est trop tôt, puis finalement la marche, on va la rater. Donc il y a toutes ces dimensions-là d'accompagnement, mais il y a des nouveaux phénomènes. Nous, on est dit particulièrement difficile, par exemple, sur la gestion des téléphones, mais la gestion des réseaux sociaux, la question des temps d'écran et de la récupération, par exemple à l'internat. On enlève les téléphones très tôt, ce que beaucoup de parents n'arriveraient pas à faire. Ici, la règle, elle est celle-là et ça peut paraître dur, mais c'est essentiel que les athlètes dorment parce que la récupération fait partie de l'entraînement aussi. Et donc, le deal doit être compris, mais il y a des règles qui structurent la vie, qui, des fois, ça râle un peu, mais c'est aussi pour le bien-être et l'accompagnement de tous. Mais voilà, les réseaux sociaux, les temps d'écran, la notion de récupération, le sommeil, c'est aussi des choses sur lesquelles on travaille un peu plus ces derniers temps avec les jeunes.

  • Speaker #0

    Donc vous parlez du téléphone, ça fait rire Abdou. Est-ce que toi c'est un problème de ne pas pouvoir avoir accès à ton téléphone ?

  • Speaker #2

    Moi on ne me l'enlève pas, j'ai 23 ans, je suis assez grand.

  • Speaker #1

    On a fait des règles différenciées selon les âges, collège, lycée et majeur.

  • Speaker #2

    Mais ouais, non, c'est vrai que c'est... C'est compliqué, pas que pour un sportif, même pour une personne lambda, entre guillemets. C'est trop dur parce qu'on est devenus accro à ça. Mais non, je pense que, pour revenir à la question de base, je trouve que les sportifs ont des messages qui parlent au public. Et du coup, je pense que ces messages-là, si on les écoute vraiment sincèrement, ça peut faire avancer les mentalités publiques et même faire... Donner envie aux gens qui les écoutent de croire en leurs rêves. Parce que quand on regarde l'histoire d'un sportif, que ce soit un valide ou un para, ils ont chacun une histoire incroyable qui donne envie de se lier à cette histoire, qui nous donne du baume au cœur et qui nous donne aussi envie d'avancer. Et je trouve que ça c'est important à souligner parce que ces histoires-là, peut-être qu'au lieu d'écouter des mauvaises choses à la télé, ça peut rendre des gens heureux.

  • Speaker #1

    Alors à l'inverse c'est important mais là aussi on a un rôle de protection parce que justement ces athlètes qui sont là pour construire leur projet sportif se sentent investis et c'est fort, c'est beau. de messages en direction de la société, mais sont aussi souvent sur-sollicités. Et donc, on est aussi là pour leur apprendre à gérer le nom. Oui, vous avez touché quelques argents, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut multiplier les représentations associées. Et donc, effectivement, j'ai un exemple de temps où à un moment, on s'est rendu compte que parfois, ça prenait quatre heures par jour de répondre aux mails, aux messages, aux sollicitations. Et à un moment, non, ça doit être secondaire. Apprendre à dire non et à apprendre à mesurer le rôle qu'on doit avoir dans un projet sportif, c'est aussi un nouveau challenge qu'on n'avait pas mesuré forcément et puis que cette année nous a sauté aux yeux.

  • Speaker #2

    En vrai, je suis assez d'accord avec ça parce que c'est vrai que des fois, quand on signe avec un partenaire, ou même des fois, là par exemple, pour moi, cette période-là, elle est hyper relou parce que je reçois des messages, mais constamment, ça fait deux jours, on marcelle pour venir faire des conférences un peu partout en France. Et je trouve que ces personnes-là, elles oublient un peu aussi le sens premier de l'athlète, c'est de s'entraîner pour performer. Et c'est vrai que des fois, c'est assez compliqué de dire non, parce que des fois, on a des opportunités incroyables. Et en vrai, c'est vraiment dur de dire non. Et en fait, gérer tout ça, répondre aux mails et tout, pour une personne lambda, c'est assez banal. Mais quand tu t'es entraîné 9 heures dans la journée, que tu rentres à 20 heures, que tu as un peine de manger et que t'es mort, le... Ton dernier souci, c'est d'aller répondre à tes mails ou à répondre à des mails tout simplement. Du coup, c'est vrai que sur ça, on est vraiment bien accompagnés. Moi, je sais que madame la directrice m'a mis à disposition une personne de la communication qui m'aide justement à répondre à toutes les sollicitations. Ça me permet en fait de m'assouffler un peu et que quelqu'un s'occupe de répondre cordialement à toutes les sollicitations que j'ai eues.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça te permet d'avoir en fait un pré-tri avant de sélectionner ce qui t'intéresse vraiment et de pas perdre ton temps à lire les 50 mails que t'as reçus dans la journée, de faire ça, ça, ça, et tu sélectionnes que ce qui est vraiment qualitatif et qui te paraît important pour passer les messages dont tu parlais et raconter les histoires dont t'as envie de parler.

  • Speaker #2

    Exactement. J'ai pas encore fait énormément de résultats encore et je me dis que j'ai encore rien fait et j'ai autant de sollicitations. J'imagine même pas quand je vais commencer à faire des gros résultats. 2028. Carrément.

  • Speaker #0

    Ça sera plus 50 mails mais 500.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l'arrivée des nouvelles technologies ? Je sais qu'il y a l'IA qui est très tendance en ce moment, l'analyse vidéo de la performance. Est-ce qu'il y a des nouvelles techniques de récupération qui sont arrivées ? Récemment ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on travaille beaucoup. Comme je vous ai dit, on est un GREPS 9. Et l'idée, c'était de travailler sur les innovations technologiques. Donc, je pense qu'effectivement, on est plutôt doté des derniers cris et à la pointe 2 en réflexion de... tout ce qui peut sortir, avancer, etc. Donc on travaille beaucoup sur de l'analyse vidéo. Tous nos systèmes, toutes nos installations sont équipées d'un système d'analyse vidéo. Mais surtout, ce n'est pas que les technologies, c'est l'humain qui va avec. Donc effectivement, on a la chance d'avoir aussi des experts qui permettent de séquencer, de mesurer, de faire l'analyse du geste ou du mouvement, par exemple. Donc effectivement, on travaille beaucoup sur ces expertises avec nos conseillers au niveau de performance. Et puis, on a des réflexions autour de l'entraînement cognitif, de la réalité virtuelle et de l'ensemble des technologies associées qui peuvent être utilisées. Mais c'est vrai que sur l'analyse vidéo... C'est quelque chose qui accompagne beaucoup les athlètes et de plus en plus, de mieux en mieux, je pense.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu l'utilises, l'analyse vidéo ? Est-ce que ça t'aide ?

  • Speaker #2

    En fait, je ne sais pas si tu as vu, mais on a la chance d'avoir une belle salle de badminton. Et dedans, on a un grand écran. Je crois qu'il y a neuf caméras qui peuvent filmer de différents angles sur les terrains, ce qui permet à la fin d'analyser l'entraînement, de voir ce qui va, ce qui ne va pas. Après, je sais que nous, on travaille aussi avec le PRNSI, c'est ça ? On travaille beaucoup avec eux et je sais qu'ils analysent nos matchs. Ils ont des logiciels où ils analysent nos matchs pour voir combien de fautes on fait, dans quelle partie du terrain on gagne nos points. Et là, assez récemment, on a travaillé avec la réalité virtuelle pour améliorer nos réflexes et avoir un temps de réaction meilleur quand on a de la pression. Du coup, je trouve ça assez stylé et c'est des choses qu'on ne faisait pas avant. Et c'est vrai qu'avec ces personnes-là, en plus, on s'amuse bien. Du coup, ça nous permet aussi de progresser. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un peu nouveau. Ça change un peu de l'entraînement classique.

  • Speaker #2

    Carrément, ça change de l'entraînement classique. Après, sur la récupération, je trouve qu'ici, on est aussi bien équipés. On a l'altergé, ça s'appelle, je crois, c'est un tapis de course où il n'y a pas de... Comment dire ? Il n'y a pas de gravité dedans. Ça veut dire qu'une personne qui vient de se faire une entorse ou qui s'est cassé la jambe. Elle n'a pas de Exactement. Et pour récupérer, reprendre la marche, etc., c'est hyper important. Et on a plein de petites machines comme ça qui permettent de récupérer plus vite et mieux. Et en muscu aussi, on a des outils qui permettent de calculer la force, la vitesse d'exécution. En vrai, sur tout ça, je trouve qu'il y a plein d'améliorations. Ici, on est vraiment bien équipé.

  • Speaker #0

    On arrive déjà malheureusement à la fin de l'épisode. Est-ce que pour conclure, vous pouvez chacun nous raconter la plus belle émotion ou la plus belle anecdote de votre carrière ?

  • Speaker #1

    La plus belle, je ne sais pas. J'en ai eu beaucoup parce que j'ai eu la chance d'abord à fond romeux de côtoyer beaucoup de têtes couronnées. Ce que j'espère pour les crabes des pays de la Loire, il y en a de plus en plus. Mais j'ai effectivement des choses assez incroyables, je pense. On est dans les plus drôles, faire une séance de muscu à côté de Mofara ou trouver Polaradcliffe dans le ruisseau en train de faire de la récup. Mais j'ai aussi des beaux moments d'émotion et ce n'est pas parce qu'il est là, mais je me rappelle d'Abdou, effectivement, en retraçant son parcours et parlant à 150 jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse et qui se fait ensuite applaudir pendant une longue minute et à qui on demande des autographes. Et je pense que la transmission, et c'est ce qu'il disait, de valeurs de... De résilience, de s'accrocher, de lutter contre l'échec, de se relever toujours, c'est des messages que nos jeunes disent 100 fois mieux que nous et portent 100 fois plus, y compris sur des publics qui peuvent être plus en difficulté. Ce sont des magnifiques messages qu'on arrive quand on met en lumière ces publics-là face à d'autres. Quand on crée ces rencontres, on est fiers de notre travail et de ce qu'on fait. On sait pourquoi on se lève le matin.

  • Speaker #2

    Merci. Franchement, des belles émotions, il y en a beaucoup. Une qui m'a marqué, plus particulièrement, c'est assez récemment, c'était au mois de janvier, j'étais aux Étoiles du Sport et j'ai pu avoir une longue discussion avec Marie-Josée Perrec. Et c'est vrai que cette discussion, encore aujourd'hui, elle m'a vraiment marqué parce qu'en répondant à toutes les questions que j'avais sur mes débuts un peu dans le haut niveau, et sa vision du sport et de la vie en général, ça m'avait énormément touché, et ça m'a vraiment permis de voir plus positivement la suite du chemin. Après, bien sûr... Pareil, ce n'est pas parce qu'elle est ici que je dis ça, mais en venant ici, toutes les fois où j'ai été consulter la directrice dans son bureau, où elle m'a aidé, elle m'a vu dans des moments où c'était vraiment très dur. C'est vrai qu'à la fin, quand on a passé un peu toutes ces barrières, le moment de joie est toujours plus incroyable qu'avant.

  • Speaker #0

    Vous en arrivez à être une famille au quotidien, tous ensemble à tout partager

  • Speaker #1

    Si je dois finir sur un petit clin d'œil à Abdou, je ne pense pas que sa maman validerait qu'il parte à l'étranger Donc effectivement, oui Comme je le dis, j'ai 126 jeunes à l'internat et parfois j'ai 126 responsabilités de mineurs ou de majeurs, mais les majeurs ont aussi parfois besoin de nous, même si on ne peut plus leur enlever le téléphone. Il y a des fois, on peut les fâcher aussi ou les accompagner, ils en ont encore besoin. Et c'est un vrai projet de vie et de communauté éducative autour de leur projet. Et forcément, on y est impliqué et investi.

  • Speaker #2

    Parce que, si je peux finir avec ça, je trouve que... Les gens ne se rendent pas compte que les jeunes qui ont entre 13 et 18 ans viennent là, ils sont loin de leur famille. Ça veut dire que la seule famille qu'ils ont actuellement, c'est les surveillants, les employés du CREPS, leurs entraîneurs et les athlètes qui sont autour d'eux. Ça veut dire que pour un jeune, c'est hyper dur de quitter son monde normal et son cocon exactement. et qu'ils viennent et on lui demande d'être performant au sport, à l'école, et d'être épanoui. En réalité, c'est hyper dur parce que moi je suis venu ici, j'avais que 19 ans, et 19 ans je trouve que c'est hyper âgé comparé aux jeunes. Les trois premiers mois, ils étaient atroces. Il n'y a pas un soir, je pense, où je n'avais pas la larme à l'œil, où j'avais envie d'arrêter. Mais quand on est loin de sa famille, surtout moi je suis quelqu'un de très famille, quand on est loin de sa famille, je pense que c'est la pire épreuve. Et après quand on vient ici et que le niveau est hyper relevé, que c'est dur, qu'on perd contre des jeunes et tout, franchement ça met une claque. Et c'est là aussi qu'on voit le mental du sportif. Parce que quand c'est dur comme ça, et franchement on est à deux doigts de lâcher, mais cette endurance mentale de se dire bon je vais tenir encore une semaine, encore une semaine, encore une semaine en finalité c'est ça qui est beau. Et dans les rencontres qu'on a ici, notamment à la Directrice, moi je la considère un peu comme ma deuxième maman. C'est incroyable, mon coach il a toujours été là pour moi quand je suis arrivé, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et du coup ces personnes là, je sais que c'est des personnes que je vais inviter à mon mariage, avec qui je vais voir même après ma carrière sportive, et c'est hyper beau de créer ces liens là.

  • Speaker #0

    en tant qu'être humain tout simplement c'est bien c'est une belle thématique d'épisode de rappeler que les athlètes sont des êtres humains avant d'être des athlètes et c'était passionnant de vous avoir tous les deux j'ai appris plein de choses encore une fois c'était un plaisir et pour toutes les personnes qui nous écoutent on se donne rendez-vous le mois prochain sur toutes les plateformes d'écoute et sinon pour patienter vous pouvez nous retrouver sur tous les réseaux sociaux

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