- Speaker #0
Apprendre, échanger, s'informer, travailler, mais aussi payer ses impôts, faire ses courses, se divertir et même tomber amoureux. Aujourd'hui, une grande partie de nos vies se déroulent en ligne. Mais que se passe-t-il pour celles et ceux qui n'y ont pas accès ? Pour plus d'un milliard de personnes dans le monde, être hors ligne ne relève pas d'un choix, mais d'une contrainte. Bienvenue dans Hors ligne, le podcast qui remet l'inclusion au cœur du numérique. Je suis Marion Ranvier, directrice générale de la Content Square Foundation. Et ici, je donne la parole à celles et ceux qui agissent, souvent dans l'ombre, pour un monde numérique plus accessible. Témoignages, parcours inspirants et réflexions pour bâtir un monde où personne ne reste hors ligne. Bienvenue dans hors ligne. Bienvenue dans Hors Ligne, le podcast où on prend le temps de creuser ce qui nous anime au-delà des chiffres et des rôles. C'est un épisode un peu particulier pour moi aujourd'hui parce que je reçois quelqu'un qui a marqué mon parcours, Jonathan Cherky, CEO et fondateur de Content Square. On va parler d'entreprenariat, d'accessibilité numérique, d'impact, de philanthropie, mais aussi de choix parfois inattendus et de convictions profondes. Salut John, merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Salut Marion.
- Speaker #0
Alors... Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter en quelques mots ?
- Speaker #1
Alors, je suis le fondateur et CEO de Content Square. J'ai 39 ans, j'ai grandi à Marseille, puis parti à Paris pour mes études et démarrer Content Square. Et je vis depuis quelques années à New York où j'ai trois de mes quatre enfants qui sont nés là-bas.
- Speaker #0
Ok. Alors, dans ce podcast, j'ai pour habitude de demander à mes invités de se plier à un petit jeu avant d'entamer notre échange. Alors John, j'aimerais que tu me racontes deux anecdotes sur toi, une vraie et une fausse, et je vais essayer de deviner laquelle est vraie.
- Speaker #1
Déjà, c'est moi qui ai l'habitude en général de faire des interviews ou d'échanges avec toi, Marion, donc c'est un peu particulier. Mais démarrons ce vrai-faux. Allez,
- Speaker #0
allons-y.
- Speaker #1
Alors, pour ce vrai-faux, je vais démarrer par te dire que j'aurais dû être footballeur professionnel. Vrai ou faux ?
- Speaker #0
Écoute, je connais ta passion pour le foot et l'Olympique de Marseille, donc j'ai envie de te dire vrai.
- Speaker #1
Et j'aurais aimé te dire vrai, mais la réponse est fausse. Mon talent n'était pas à la hauteur de mon ambition. Je rêvais effectivement d'être footballeur. J'ai grandi à Marseille, j'étais abonné pendant une dizaine d'années au Vélodrome. Je n'étais pas si mauvais pour pouvoir faire des jongles, mais pas de quoi faire une carrière. Peut-être qu'un jour, je trouverai le moyen de boucler la boucle là-dessus. En tout cas, j'ai eu la chance de rencontrer une de mes idoles de jeunesse, qui était Bernard Tapie, avant sa mort, qui m'a marqué, c'était un entrepreneur qui était président de l'Olympique de Marseille et qui avait plein de facettes, je dirais, dans sa carrière. Et quand je l'ai rencontré, il m'a dit une chose. Il m'a dit, j'aurais aimé faire quelque chose différemment et notamment d'avoir la victoire encore plus partageuse. à savoir pas juste gagner moi-même dans tout ce que j'ai fait, mais d'embarquer avec moi tout un écosystème dans la victoire. Il a gagné dans le vélo, en gagnant le Tour de France, il a gagné la première Coupe d'Europe avec Marseille, il a eu un paquet de difficultés après. Et c'est quelque chose qui m'a vachement marqué dans mon histoire en essayant de faire en sorte que le développement, la réussite de Content Square, ça ne soit pas l'affaire d'un seul homme, mais l'affaire de... de toute une entreprise, de toute une équipe, de tout un écosystème, de tout un pays. Et j'essaie de me rappeler ce bon conseil d'un invétéré, d'un passionné que j'ai pu avoir.
- Speaker #0
Magnifique conseil et effectivement, quelle chance d'avoir pu le rencontrer et échanger avec lui.
- Speaker #1
Alors maintenant, il y a un vrai faux, mais il y a aussi le faux ou le vrai. On peut faire deux vrais aussi. Alors tu vois, vas-y,
- Speaker #0
je t'écoute.
- Speaker #1
Ou deux faux. Qu'est-ce que je vais te dire ? J'aurais dû faire ma carrière dans les légumes secs.
- Speaker #0
Alors ça, je suis un petit peu biaisée parce que, comme je l'ai dit en préambule, aujourd'hui, c'est un petit peu particulier pour moi parce qu'on se connaît et ça, je sais que c'est vrai parce que ta famille, tu vas nous le raconter, mais à une industrie, en tout cas, travaille dans les légumes secs.
- Speaker #1
Tout à fait. Alors les légumes secs, pour tout le monde, c'est pois chiches, pois cassés, haricots secs, lentilles, riz. Mon grand-père avait monté il y a un peu plus de 70 ans. Une entreprise dans ce domaine dans laquelle mon père travaille, mon frère travaille. Donc quelque part j'étais destiné à reprendre le flambeau familial, en tout cas le poursuivre et le développer. Et j'adorais les maths et les statistiques. Quand je suis monté à Paris pour faire mes études, j'ai démarré dans le cadre de l'incubateur d'entreprises de l'ESSEC sur un projet d'étudiant qui s'est transformé en projet de vie. Donc, pas de légumes finalement, pas de ballons, mais des maths.
- Speaker #0
Pas de ballons, on ne sait pas. Il ne faut pas faire trop de pronostics.
- Speaker #1
Pas de ballons pour l'instant.
- Speaker #0
Pas de ballons pour l'instant. Donc, tu as commencé à le dire, mais tu as lancé Content Square il y a plus de 10 ans maintenant. Si tu devais revenir à ce moment-là... Qu'est-ce que tu nous raconterais ? C'était quoi l'origine et surtout pourquoi tu l'as fait ?
- Speaker #1
Alors il y a une dizaine d'années, ce n'était pas aussi branché qu'aujourd'hui que de faire de l'entrepreneuriat. D'ailleurs, la plupart de mes copains se dirigeaient plus dans le monde de la finance. Et j'ai démarré sur un projet d'étudiant à l'époque où le meilleur moyen d'améliorer les ventes en ligne, c'était l'acquisition de trafic, faire venir des gens sur un site web. À cette époque-là, il y avait un acteur qui s'appelait Google, qui était un des plus grands moteurs de recherche, qui ramenait beaucoup de trafic. Un autre acteur qui s'appelait Salesforce, très connu pour ses e-mails et son CRM. Donc, c'était vraiment le meilleur moyen de développer l'activité digitale. Et je me suis posé la question suivante, qui était, c'est quoi le prochain très gros marché ? Et c'est comme ça qu'est arrivée l'idée de se dire, c'est très bien de faire venir des gens sur les sites web, mais si les sites sont pourris, les gens vont s'en aller. Donc, d'où l'idée de comprendre ce qui se passait entre la publicité et les tunnels d'achat des sites. C'est comme ça qu'a émergé l'idée d'analyser la manière dont les gens naviguent, ce qu'ils voient, où est-ce qu'ils passent du temps, comment ils se comportent. Et ça, ça a été l'objet de la technologie de Content Square. Ça a démarré sur un ordinateur, un écran d'ordinateur, un desktop. Puis ça a évolué sur un téléphone mobile. Les quatre premières années ont consisté à développer cette technologie-là. Et quand on a considéré que le marché était plus mûr, que l'amélioration de la conversion était plus stratégique, que les marques avaient besoin de faire en sorte que quand les gens arrivaient, il y en ait plus qui achetaient à titre de comparaison. Sur 100 personnes qui rentrent dans un magasin physique, il y en a à peu près 30 qui achètent. Sur 100 personnes qui arrivent sur un site web, il y en a à peu près 3 qui achètent. Donc, c'était très stratégique pour eux d'améliorer la conversion. Et c'est comme ça que Content Square a pu éclore. Puis, le marché a mûri. Content Square s'est mis à lever de l'argent. Je suis parti aux États-Unis pour développer nos activités américaines. Et l'histoire s'est emballée.
- Speaker #0
Et l'histoire s'est emballée. Alors. Aujourd'hui, j'aimerais bien aussi qu'on parle de notre rencontre et du sujet de l'accessibilité numérique. Alors, encore une fois, c'est un peu particulier. Ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit son boss sur son podcast. Alors, John, on s'est rencontrés en janvier 2020. Qu'est-ce qui t'a convaincu à l'époque dans mon projet ?
- Speaker #1
Alors, pour redonner un peu de contexte, on a été mis en contact. par une collaboratrice de Content Square. Et ce que j'ai adoré chez toi dès notre première rencontre, c'est la volonté et l'envie de révolutionner les choses. Tu étais animé d'une énergie sans faille, d'une mission, tu étais passionné. Et je t'avoue qu'à titre personnel, j'avais une grande méconnaissance du sujet de l'accessibilité numérique. Et d'ailleurs, ça m'a... Je me suis dit, si moi-même j'en connais peu, peut-être que c'est le cas de beaucoup de monde dans la société, peut-être que c'est le cas d'autres entreprises et qu'il y a certainement quelque chose à aller faire. Et devant ta volonté, ta vision, la manière dont tu nous as éduqués sur le sujet, on s'est dit qu'on avait un rôle à jouer plus grand que celui de Content Square à l'époque, qui consistait juste à... Développer une entreprise qui allait sur d'autres segments, d'autres géographies, mais donnait un sens, d'avoir un impact très fort. Ce n'était plus qu'une question de business, c'était aussi une question d'avoir un impact sociétal et d'avoir un sens. Et je trouve que de ce point de vue-là, ça a permis aussi d'élever la société, d'embarquer encore plus les collaborateurs. C'était un moment marquant. dans l'histoire de la boîte. D'ailleurs, je pense que c'était une des meilleures décisions qu'on a pu prendre.
- Speaker #0
Merci. Non, mais c'est vrai ce que tu dis, parce que l'accessibilité numérique, c'est un sujet qui est méconnu ou parfois mal compris. On ne comprend pas que le web, qui est cet espace universel, finalement, n'est pas accessible à tous. On pense que c'est l'accessibilité au réseau, l'accessibilité au hardware. Et donc, ma question ici pour toi, c'est est-ce qu'il y a eu un moment précis ou une situation inconfortable peut-être où tu t'es dit OK, ce sujet est essentiel ? Et il faut qu'on s'embarque et qu'on prenne à bras le corps.
- Speaker #1
Au-delà de toi et de ta vision, il y a eu un deuxième aspect qui était important pour le jeune matheux et passionné que j'étais. C'était les chiffres. Je ne me rendais pas compte à quel point ce sujet touchait beaucoup de monde. Aujourd'hui, il y a plus d'un milliard de personnes sur Terre qui ont des problèmes d'accessibilité numérique. Et ça peut être les personnes qui ont... de la malvoyance, de la dyslexie, des personnes qui ont des problèmes d'audition, des personnes âgées. Donc le sujet touche beaucoup de monde. Et assez spontanément, j'ai fait la comparaison avec le monde physique. Et c'est vrai que dans le monde physique, on est souvent confronté à une société qui a fait pas mal de pas pour faciliter l'accès. au monde physique, à toute personne atteinte de n'importe quel type de handicap, mais peu, très peu dans le monde digital. Or, on passe de plus en plus de temps sur les sites Internet, les applications mobiles. Donc, à ce moment-là, ça a fait mouche en se disant, OK, c'est quoi l'état de l'art ? Et on a vite constaté qu'il y a à peu près 70 % des sites qui ne sont aujourd'hui pas accessibles. Donc, le sujet avait une ampleur. non seulement dans le nombre de personnes concernées, mais dans la capacité à améliorer les choses. Il y avait une vraie possibilité d'avoir un impact. Et quand on relie ça à la mission de Condren Square, qui est d'améliorer l'expérience des utilisateurs, il devenait de plus en plus logique que ce qu'on devait essayer de faire, c'est de l'améliorer pour tous. Pas uniquement pour ceux qui sont des serial acheteurs, mais pour tout le monde, parce que... Le digital se développant à vitesse grand V, il fallait que l'ensemble de la population puisse être concernée. Donc ça, ça m'a fait vraiment tilt de voir la dimension, la taille, l'impact que l'on pouvait avoir et de sentir qu'en tant qu'acteur de ce monde-là, on pouvait changer les choses.
- Speaker #0
Mais c'est vrai parce qu'une des premières choses que tu m'as dit, c'est « Mais Marion, en fait, l'accessibilité numérique fait pleinement partie de l'expérience utilisateur. » Comment on peut passer à côté finalement de créer des expériences qui sont du coup consommables par tous ? Et il y a un sujet aussi, là tu viens de le dire, mais on a une population vieillissante, on a besoin d'accessibilité, on a besoin d'adaptabilité aussi pour les seniors. Et j'aime bien aussi donner l'exemple de handicap situationnel. On peut par exemple se casser le bras et ne pas pouvoir utiliser sa souris, et donc on a besoin d'utiliser la navigation par clavier. et donc là en fait on se heurte à l'inaccessibilité du web parce que les sites n'ont pas été conçus d'une manière où on peut utiliser la navigation clavier. Alors, si tu veux bien, l'idée en site, c'est de continuer à parler de notre rencontre qui a abouti sur le rachat d'Adapt Mon Web. Donc, en 2020, tu fais le choix peu courant à l'époque de racheter une startup à impact. finalement à ce moment là ce qui comptait surtout dans les boîtes tech, c'était la croissance, la scalabilité, la rentabilité. Racheter une startup à impact, c'était assez inattendu. Est-ce que tu t'es senti, toi, en décalage avec le monde de la tech à ce moment-là ?
- Speaker #1
Je ne dirais pas en décalage, mais j'ai toujours eu l'ambition de faire de Content Square un géant mondial. Et dans cette ambition-là... Je pense que ça passait pas juste par faire de cette entreprise une entreprise qui va croître sur tous ses segments et dans plein de pays, mais un vrai acteur qui compte et qui compte aussi dans la société dans laquelle on vit. Et ça, je pense que c'est important pas juste pour l'ambition de l'entreprise, c'est important pour l'ensemble des collaborateurs. Ça donne énormément de sens dans ce qu'on fait. et ça fait partie, comme tu le disais, pleinement de la mission de Content Square que d'essayer d'améliorer l'accessibilité numérique et de rendre à tous l'accès à ça. Et tu vois, pour moi, c'est même pas juste dans le cas où on se casse le bras, on a accès à un clavier, c'est pour l'ensemble des situations. Quand j'ai regardé ce que faisait Adamon Web, qui à l'époque permettait d'adapter le confort de lecture pour... les utilisateurs qui avaient une dyslexie ou un inconfort en particulier, je me suis dit que ce sujet-là, ça devrait être un sujet de société à tous les niveaux. Au niveau de l'éducation, quand on est à l'école et qu'on ne voudrait pas que nos enfants ou nous-mêmes aient des difficultés d'accès au numérique, vu l'importance des numériques. Dans les entreprises, quand on travaille au quotidien. quand on crée des sites, vu le nombre de sites qui sont créés. Donc, c'est peut-être aussi l'occasion de sensibiliser ça. Et l'histoire nous a montré que ce n'était pas toujours l'État ou les services publics qui devaient faire avancer des causes comme celle-ci, mais ça pouvait être des entreprises et des entreprises privées avec des personnes qui étaient animées d'un projet, d'une ambition pour faire avancer les choses. De ce point de vue-là, Je me suis dit que c'était le moment de se lancer et que quelque part, même si on était une jeune entreprise, il fallait démarrer tout de suite ce sujet-là. Il ne fallait pas passer à côté de ce sujet-là parce que ça allait prendre du temps, qu'il y allait avoir des étapes, il y allait avoir de la technologie, il y allait avoir des gens, il y allait avoir des fondations, il y allait avoir un écosystème à aller embarquer avec nous. Et comme je le disais, je pense que c'est une des meilleures décisions qu'on a. qu'on a prises et je pense qu'on a encore beaucoup à faire, on a encore beaucoup à apprendre, mais je reste convaincu que cette mission, elle va changer la société de demain.
- Speaker #0
Moi, tu vois, je me rappelle quand on est arrivé avec mon équipe d'Adaptement Web, c'est vrai que les gens étaient au début un petit peu surpris de ce type d'acquisition sur un sujet social, sociétal et différent finalement du côté... purement business de Content Square. Et je me rappelle, une des premières choses que tu m'as dit, c'est Marion, je veux que toutes les équipes chez Content Square soient des ambassadeurs de ce sujet. Et donc, une des premières choses qu'on a faites, c'était former les équipes, sensibiliser les équipes et sensibiliser les équipes, pas uniquement les UX designers, les développeurs, mais tous les départements. Parce que c'est un sujet transvers, c'est pour qu'il soit priorisé et compris de tous, il faut sensibiliser toutes les équipes. Et effectivement, c'est comme ça qu'on avait commencé.
- Speaker #1
D'ailleurs, quand tu regardes les grandes étapes de développement, celle-ci était l'une des premières de former et de sensibiliser nos collaborateurs. Pourquoi ? Parce que quelque part dans leur quotidien, ils allaient pouvoir ancrer ce sujet de l'accessibilité numérique. Quand tu regardes les autres étapes, cette première était nécessaire. Il y en a eu une qui était liée à la technologie. Oui. parce que Pour que ça soit pleinement utilisé, il fallait renforcer la technologie. Donc ça, c'est ce qu'on a fait. On a analysé ce que tu avais fait. On a regardé comment le renforcer. On a lancé des nouveaux produits. Je pense notamment au plugin Readapt. Tout à fait. Qui est un plugin gratuit à destination des gens qui sont atteints d'une dyslexie pour qu'automatiquement, la colorimétrie, la taille, la typologie de texte s'adaptent au type de dyslexie des... des utilisateurs. Donc, une fois qu'on a sensibilisé, fédéré nos collaborateurs, qu'on a renforcé la technologie, sont apparus un certain nombre de nouvelles étapes. La suivante a été de former et d'embarquer un écosystème avec nous. Et là, je trouve que tu as été assez précurseur parce que déjà à l'époque, tu avais commencé à aller parler à des écoles, des universités. sur ton projet et ce qu'on a fait ensemble c'est de donner de l'échelle à ce projet là en allant former un paquet de d'universités et d'entreprises je crois que l'année dernière si je m'abuse on a touché à un peu plus de 11000 universitaires ou personnes dans l'éducation avec l'ambition d'en toucher 25 000 cette année. On a mis en place un paquet de... collaboration avec des entreprises, des formations, des certifications à l'accessibilité numérique. Ça c'était la vague. de développement.
- Speaker #0
Oui, et le point de départ, je te rejoins, c'est vraiment cette notion de sensibilisation. On ne peut pas prioriser le handicap, ou en tout cas l'accessibilité numérique, quand on ne comprend pas le sujet. Donc, on a besoin d'évangéliser, de faire prendre conscience aux gens que c'est un sujet aux enjeux majeurs. Donc, c'était notre première étape. Et donc, effectivement, avec notre écosystème, et notamment l'écosystème de Content Square, il y avait cette notion de former d'abord les entreprises. tech ou de l'écosystème et après, très vite, d'aller sur former les étudiants, future génération de leaders, parce qu'on l'a vu, et je l'ai vu notamment avec les clients de Content Square, parce que l'accessibilité numérique, c'est un sujet aux enjeux social, sociétal, mais il y a aussi un impératif légal. Et donc, nos clients... Tout l'écosystème est en train de se mettre en conformité et cherche des talents qualifiés. Et aujourd'hui, on s'est dit que notre mission, c'était d'aller sensibiliser ces jeunes pour qu'ils puissent demain créer le web accessible et inclusif. D'ailleurs, si tu regardes, on a évoqué fédérer nos équipes et les former à ce sujet. On a évoqué la technologie qui devait évoluer. On a évoqué l'écosystème avec les universités et les entreprises. Et ça, ça nous a amené à l'étape d'après, qui était créer un département impact au sein de Content Square pour élargir encore plus cette mission. qui a débouché également sur la création d'une fondation dont on parlera peut-être tout à l'heure, pour élever encore plus ce sujet. Et tu disais qu'il y avait un cadre légal, c'est le cas dans un certain nombre de pays par rapport à un certain niveau de chiffre d'affaires sur des éléments à développer pour l'accessibilité numérique, mais on veut que cette mission dépasse le cadre légal, que les entreprises considèrent que c'est le B.A.B.A. à mettre en place dans la construction d'un site, dans l'optimisation d'un site, à la fois pour leur propre mission, pour leur image de marque, pour leur business, mais parce que ça fait partie intrinsèquement des valeurs qu'on devrait avoir dans notre société.
- Speaker #1
Et véhiculer, oui. Donc, c'est finalement l'accessibilité numérique qui a été le point de départ à notre stratégie d'impact. Comment ce sujet a-t-il permis de structurer, voire de faire naître le département Impact chez Content Square ? Et finalement, quels sont les autres sujets de ce département Impact aujourd'hui ?
- Speaker #0
Alors quand tu regardes ce qu'on essaie de couvrir au niveau de l'Impact, donc il y a le sujet de l'accessibilité numérique, mais il y a d'autres sujets. Celui qui concerne la durabilité ou ce qu'on appelle la sustainability consistant à... Réduire nos émissions de CO2 liées à notre parc d'ordinateurs, à notre stockage, tout ce qui peut avoir un impact sur la manière dont on consomme. Le deuxième aspect concerne diversité, écouté, equity et inclusion. Donc toutes les actions qu'on peut mettre en place pour améliorer la manière dont on recrute. La parité qu'on peut avoir au sein du comité de direction, de notre senior leadership, du board. Et enfin, le sujet de la vie privée, qui est très important pour nous, qui est un des piliers de Content Square, parce qu'on considère que c'est un pilier de la future vie digitale. Le respect de la vie privée est quelque chose de très important pour nous. Depuis la manière dont on conçoit nos technologies, c'est important pour... nos consommateurs, c'est important pour nos clients, c'est important pour la société elle-même. Donc ça fait partie des sujets à impact sur lesquels pousse Content Square. Et donc quand on regarde l'impact de l'accessibilité numérique, ça n'a pas juste eu un impact en tant que tel pour essayer d'améliorer l'expérience pour tous, pour pousser la formation tôt dans les universités ou dans les entreprises. mais ça a permis d'aller plus loin, même au sein de Content Square, pour aller avoir un impact encore plus grand et plus fort en touchant à d'autres aspects.
- Speaker #1
Oui, on entend effectivement qu'il y a un engagement fort de la part de Content Square sur des sujets à impact. Et John, j'aimerais aussi qu'on aborde la Content Square Foundation, qui a été créée en 2021, parce que finalement, là, tu vas encore plus loin en créant un fonds de dotation. dédié. Pourquoi avoir voulu aller encore plus loin sur le sujet ? Mais tu vois, en créant une entité dédiée, en sachant que Content Square, à l'époque, n'avait même pas 10 ans.
- Speaker #0
Alors, je dirais qu'il y a plusieurs fondamentaux derrière ça. La première, c'est de reconnaître qu'on est peut-être limité dans les actions qu'on peut mener par nous-mêmes ou par notre écosystème. Et donc, de ce point de vue-là... On voulait identifier les bonnes associations ou d'autres types d'initiatives qui pouvaient faire progresser l'accessibilité numérique ou d'autres sujets à impact. Donc de ce point de vue-là, on a mis tout un process de sélection pour pouvoir donner de l'argent à ces associations qui essayent de faire du bien à la société. Le deuxième aspect... Au niveau de la fondation, c'est qu'on voulait aussi avoir des actes très concrets sur notre engagement. Financiers, ressources, projets, et on trouvait que créer une fondation dont le seul objectif était d'accélérer et d'améliorer l'accessibilité numérique, était quelque chose de fort. Et quelque part, je dirais que comme dans toute startup, il y a eu tout un process d'apprentissage, comment monter une fondation, comment la structurer, comment faire pour développer ça aux États-Unis, en France. Et on continue à faire de gros progrès et à apprendre en marchant, mais je suis ravi de voir que ça, ça a aussi un super impact.
- Speaker #1
Oui, effectivement, on apprend en marchant, mais est-ce que le fait de vivre à New York, John, t'as aussi peut-être permis d'être plus sensibilisé à la philanthropie ? Je sais que les Anglo-Saxons ont quand même aussi plus cette culture de give-back. Est-ce qu'à cette époque, ça a nourri aussi peut-être ta réflexion ?
- Speaker #0
Alors effectivement, Aux États-Unis, on voit beaucoup de fondations, on voit beaucoup d'organismes de charité, d'événements en ce sens. Ça a plutôt fait partie aussi de mon éducation, de pouvoir donner, de pouvoir partager. Et puis, quelque part, j'ai l'impression que beaucoup de choses qui sont apparues dans Content Square ne sont pas juste le fait de... ses équipes ou Jonathan ou de la société, mais aussi parce qu'autour de nous, il y a plein de gens qui ont donné, donné du temps, donné des conseils qui ont cru en nous. Et je me sens aussi redevable vis-à-vis de tous ces gens-là. Et ça, depuis toujours, je me suis toujours dit qu'il fallait pouvoir donner d'une façon ou d'une autre et que quelque part les retours seront toujours positifs et même sans en attendre. Quoi que ce soit, j'ai essayé de le faire dans une démarche la plus sincère possible parce que je pense que c'est ce qui fait du bien à tout le monde. En tout cas, ça fait partie des valeurs que j'ai reçues dans mon éducation.
- Speaker #1
Effectivement, le rôle de leader, en tout cas, tous les leaders ne prennent pas ce rôle à cœur, mais c'est aussi cette notion de redonner et de transmettre. Est-ce que... Ton regard sur le rôle d'un CEO a changé finalement depuis que tu portes cette casquette de faiseur d'impact ?
- Speaker #0
Je ne crois pas que j'ai une casquette de faiseur d'impact. Nous, ce qu'on essaye de faire, c'est à notre niveau, c'est de faire progresser les choses et d'embarquer les gens avec nous. Je n'y cherche pas un intérêt personnel ou un intérêt d'image. Je pense qu'il faut juste avoir une démarche sincère. J'ai vu plein de nos collaborateurs qui nous ont dit « Je trouve que ça, c'est super » . D'autres qui m'ont dit « J'y rejoins Content Square » parce que je vois que tout ce que fait Content Square, hors du champ business classique, et c'est important pour moi et dans mes valeurs, et de ce point de vue-là, je me reconnais avec la culture de l'entreprise. Je pense juste qu'il faut continuer, avancer, avancer. Et si ça a un bénéfice sur l'engagement de nos collaborateurs ou l'entreprise, tant mieux. Mais le but numéro un, c'est de faire avancer les choses. Faire avancer la société de ce point de vue-là. Le monde change. Cette mission, elle est énorme.
- Speaker #1
Partout où il y a du texte, il y a de l'accessibilité, du web, du mobile, du desktop, des bornes numériques. C'est sans fin.
- Speaker #0
C'est sans fin. Et quelque part, on voit d'autres acteurs qui commencent à suivre ce chemin. On a eu plein d'échanges avec le gouvernement, ses membres là-dessus. On lance plein d'initiatives, on remet des prix. On met en place des formations, des certifications avec pas mal d'autres partenaires. Donc, on est au début de ce qu'on peut faire, mais on voit qu'on est en train de faire progresser les choses. Et ça, c'est ce qui me fait me dire qu'il faut continuer.
- Speaker #1
Oui. Et alors, John, j'aimerais aussi revenir avec toi sur la construction d'une fondation quand on n'y connaît rien. Et je peux le dire en toute transparence parce que c'est vrai qu'au début, vieux. Finalement, on a réfléchi, on avait l'envie très forte de se dire qu'on voulait aller sur de la philanthropie. Mais concrètement, est-ce que tu peux nous expliquer comment on a essayé de bâtir un peu cette stratégie ? Est-ce qu'on savait où on voulait aller ou alors on l'a fait plutôt en mode improvisation façon startup ?
- Speaker #0
Je dirais un peu les deux. On avait une mission, une vision relativement claire qui était de faire de l'accessibilité numérique une priorité au niveau de l'éducation, au niveau de les entreprises. Et on a utilisé ContentSquare comme un incubateur de tests, un tremplin pour pouvoir voir ce qui fonctionnait et pour pouvoir le répliquer à plus grande échelle. On a effectivement également utilisé l'ancrage que pouvait avoir ContentSquare. Ce sont ces milliers de collaborateurs ou ces 1500-2000 collaborateurs que l'on pouvait avoir, qui eux-mêmes, en fait, pouvaient être des véhicules sur le développement de l'accessibilité numérique. On a essayé d'utiliser l'éducation comme un levier clé pour former les futurs experts de demain. Ça, c'est quelque chose de très important pour ne pas juste avoir un impact à court terme. Et après, comme... Dans toute startup, on a lancé plein de projets, on a testé plein de trucs, on a essayé des nouvelles solutions d'innovation, des nouvelles technologies, des nouvelles manières de transmettre, on a essayé de mettre en place un nouvel écosystème. Il y a des choses qui ont plus ou moins marché. Mais je dirais que cette démarche de test, learn, elle fait partie de toute startup. Donc, effectivement, on n'avait pas créé de fondation avant celle-ci. Et je trouve qu'on a appris relativement vite. Et maintenant, il faut continuer et la faire grandir pour que son impact soit encore plus grand. J'invite tous nos auditeurs à participer, s'ils veulent, d'une façon ou d'une autre à nos projets. J'imagine que tout est accessible en ligne pour comprendre. ce qu'on fait, la mission, les réalisations. Donc, vous êtes bienvenus pour contribuer d'une façon ou d'une autre au sein de la Content Square Foundation.
- Speaker #1
Merci pour ce call to action. Et j'aimerais juste revenir, je ne sais pas si je te l'ai dit, mais je suis souvent contactée en ce moment par des cabinets de conseil qui me disent, vous avez créé quelque chose d'assez unique et quelque chose d'hybride. parce que vous avez créé dans un premier temps vos propres projets et vos propres produits. C'est très rare. Tu parlais tout à l'heure de Redapt, qui est une technologie d'assistance qui permet de personnaliser son confort de lecture. C'est hyper rare d'avoir des fondations qui créent un produit. Normalement, une fondation, elle est plutôt dans cette notion de redistribuer et d'accompagner des porteurs de projets. Et donc, effectivement, je suis vachement contactée par... Vous avez créé quelque chose d'hybride. Quelle a été ce prisme ? Et je pense qu'en fait, ce prisme est effectivement qu'il y ait deux entrepreneurs qui se rencontrent et qui ont une envie. Et cette envie se manifeste. J'aime bien cette notion de test and learn parce que c'est effectivement ce qu'on a fait.
- Speaker #0
Écoute, Content Square, au départ, c'était une boîte d'une société de technologie, une société de logiciel. Donc, il me paraissait aussi important de voir concrètement qu'est-ce qu'on pouvait faire. Il y a l'aspect argent, il y a l'aspect financier, il y a l'aspect dotation, il y a l'aspect écosystème. Mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous, concrètement, pour que demain, quelqu'un qui a, dans le cas présent, une dyslexie, puisse tout de suite améliorer son confort de vision ? Et dans cette logique de fondation, comment on le met à disposition gracieusement pour que le plus de personnes puissent être touchées ? Donc, c'est comme ça aussi qu'a émergé entre la rencontre d'entrepreneurs. la base technologique de ce que fait Content Square, c'est-à-dire, en plus de tout ça, créons un produit, mettons de l'énergie et voyons si on peut faire quelque chose concrètement, nous-mêmes en plus, que distribuer ou partager.
- Speaker #1
Écoute, merci infiniment, John, d'avoir pris le temps de revenir sur ces moments clés, un petit peu les coulisses de la création de cette fondation, de notre département Impact. J'espère que notre discussion pourra aussi inspirer d'autres entrepreneurs, d'autres dirigeants pour cette mise en mouvement pour des sujets à impact autres que l'accessibilité ou l'accessibilité. Et comme le veut la tradition, j'aimerais te demander s'il y a une personne que tu aimerais entendre dans le podcast hors ligne, quelqu'un qui, selon toi, incarne un engagement sincère.
- Speaker #0
Alors, je pensais à Alexandre Mars. avec qui je n'ai échangé pas plus tard qu'hier, que j'avais rencontré lorsque j'étais arrivé aux États-Unis, qui a monté la fondation EPIC, qui me disait hier justement qu'un de ses nouveaux projets, c'est d'aider des étudiants qui ont eu un moindre accès au système scolaire pour leur permettre d'accéder à des parcours. grandes écoles, aux universités, mettre en place un système de dotation, mais également d'accompagnement, de mentorat. Donc il y a certainement chez Alexandre une vraie volonté de faire de l'impact. un acte fort de sa vie. Je suis sûr qu'il y aura plein de trucs inspirants qu'il pourra nous raconter.
- Speaker #1
Je serais ravie, effectivement, d'inviter Alexandre au micro de hors ligne. Je pense qu'il y a plein de synergies et plein d'échanges passionnants. Merci, John. Merci infiniment.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci à toi, Marion. Et continue à pousser très loin la Content Square Foundation, à faire de l'impact le cœur de ta... vie à développer l'accessibilité numérique partout, pour tous, partout à tous. Je m'y engage. Et j'espère qu'on a encore plein de choses à faire ensemble.
- Speaker #1
Merci à toi. Merci, merci beaucoup. Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Hors Ligne, le podcast de la Content Square Foundation. La Content Square Foundation s'engage à bâtir un web plus accessible. Vous souhaitez en savoir plus, suivre notre formation gratuite et devenir un ambassadeur de l'accessibilité numérique ? Toutes les infos sont sur notre site. Et rendez-vous au prochain épisode.