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#35 Réconcilier l'entreprise et la jeunesse : le pari de l'engagement -Youth Forever- Jasmine Manet cover
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Human First : engagé pour un monde du travail et du management régénératif et humain

#35 Réconcilier l'entreprise et la jeunesse : le pari de l'engagement -Youth Forever- Jasmine Manet

#35 Réconcilier l'entreprise et la jeunesse : le pari de l'engagement -Youth Forever- Jasmine Manet

45min |29/04/2025
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Human First : engagé pour un monde du travail et du management régénératif et humain

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45min |29/04/2025
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Description

À seulement 28 ans, Jasmine Manet incarne une génération qui veut faire bouger les lignes. Cofondatrice et directrice générale de l'association Youth Forever, créatrice du podcast Vocation, conférencière reconnue sur la génération Z et les mutations du travail, Jasmine multiplie les initiatives pour accompagner sa génération dans un monde professionnel en pleine transformation.

Dans cet épisode, elle partage avec passion son engagement :

  • Comment le travail peut devenir un puissant levier d'engagement pour les jeunes,

  • Pourquoi la jeunesse est une loupe révélatrice des grands défis de notre époque,

  • Comment Youth Forever accompagne entreprises et jeunes dans la construction d’un nouveau pacte de confiance,

  • Et pourquoi la réconciliation entre générations est essentielle pour réussir les transitions à venir.

Nous évoquons aussi la responsabilité des employeurs : qui va faire le monde de demain ? Comment préparer les jeunes à prendre leur place, sans exclure les autres générations ?
Un échange dense, inspirant, qui donne envie de bâtir un monde du travail plus responsabilisant, plus humain... et surtout plus aligné.

✨ Un immense merci à Clément et Romain Meyer pour leur précieuse recommandation d’invitée !

Préparez vos carnets de notes : cet épisode est une mine d’idées concrètes, de références inspirantes et d'élans d'optimisme pour repenser nos organisations.

🔗 Belle écoute à vous, et n’hésitez pas à partager si l’épisode vous a inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jasmine Manet a 28 ans et déjà un parcours vraiment brillant. Elle multiplie les projets pour atteindre sa mission, celle de prendre soin et mettre en capacité sa génération, la génération Z, la fameuse. Elle cofonde avec Emmanuel Duez l'association Youth Forever. Elle en est la DG. Elle nous expliquera la mission de cette association dans l'épisode. Elle a aussi créé le podcast Vocation, un média d'orientation professionnelle pour les jeunes que je vous recommande. Et elle fait des conférences sur la génération Z. notamment au travail et sur le nouveau pacte à tisser entre employeurs et jeunesse pour mener la transition. Vous comprendrez donc aisément que je me devais de l'interroger et je remercie grandement Clément et Romain Meillère pour la recommandation. Encore une fois, prenez des notes car l'épisode regorge de références et d'idées qui vont vous passionner. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour et bienvenue sur Human First, le podcast business qui parle plus d'humains que de chiffres. À chaque épisode, je vous emmène à la rencontre de professionnels qui ont osé voir le monde du travail différemment. Comment ? En plaçant l'humain au cœur de ses priorités et de sa stratégie. Je suis Cécile Chapon, entrepreneuse, RH, coach et militante pour un monde du travail plus épanouissant et plus responsabilisant. Et maintenant, place à notre invité du jour ! Bonjour Jasmine. Bonjour. Et bien déjà, pourquoi avoir créé cette association Youth Forever ?

  • Speaker #1

    Je l'ai créée parce qu'on me l'a proposée. Youth Forever, c'est une aventure conjointe avec notamment mon conseil d'administration et notamment la présidente de l'association, Emmanuelle Duez, si vous en avez déjà entendu parler, qui est une entrepreneur qui depuis 15 ans s'exprime sur les générations au travail et les mutations du travail, et qui a notamment une entreprise qui s'appelle The Boson Project, donc un cabinet de conseil sur les enjeux de transformation. que j'ai interrogée dans mon podcast que je tenais à l'époque qui s'appelle Vocation, qui était un média d'orientation professionnelle, si je résume. Je l'ai interrogée suite à des prises de position qu'elle avait faites pendant le Covid. Et à la fin de l'épisode, on éteint les micros et elle me dit « Dis-moi en plus sur toi, où est-ce que t'en es en ce moment ? J'ai une idée, j'ai un projet et je cherche la tête opérante. Je pense que ça pourrait être toi. » Donc on en a parlé et puis trois semaines plus tard, je commençais en gros. Donc un gros coup de cœur professionnel et personnel. Du coup, on a consolidé cette idée qui existait déjà d'employeurs qui se mobilisaient collectivement pour la jeunesse. À un moment particulier, on était en 2021, donc très Covid. Et l'important était de comprendre l'impact réel de la crise sur les jeunes et comment mobiliser un écosystème pour... pour dépasser le conseil et faire des actions collectives sur l'emploi, sur l'apprentissage, sur presque prendre soin et mettre en capacité, on dit beaucoup ces mots-là nous, cette jeune génération. Donc Use4Ever s'est tombé un très bon moment pour moi, pour elle, de contexte aussi de mode ou en tout cas de besoin sur le marché. Et aujourd'hui, c'est une association qui fait en gros trois choses. On est d'abord avant tout un observatoire, donc on produit des idées, des études. des livres blancs, des benchmarks, des articles, des prises de position. On fait beaucoup de plaidoyer aussi. Et on va étudier le rapport au travail des générations. Et on dit beaucoup que la jeunesse est une loupe pour nous sur le reste de la société sur l'époque, comme une page blanche sur laquelle on voit s'écrire un peu les mutations à l'œuvre. Et donc, c'est pour ça que nous, on s'y intéresse. Et ensuite, on a deux verticales qui sont en gros les entreprises et les jeunes. Si je caricature, mais le côté entreprise, on bosse avec... soit ponctuellement sur des conférences, des ateliers avec différents employeurs, partout sur le territoire d'ailleurs, et même en dehors des frontières françaises, que ce soit des PME de logements sociaux ou L'Oréal, globalement c'est vraiment le grand écart de type d'entreprise, avec qui on va essayer de creuser des sujets RH au service des transformations, au service de la transition environnementale. Et puis on va bosser, et ça c'est mon cœur métier, avec les jeunes au quotidien, et en l'occurrence on fait de la formation nous. et de la sensibilisation aux enjeux de l'engagement et du travail. Et notre formation phare, elle s'appelle CENO. CENO, c'est un acronyme pour convaincre, écouter, négocier, opérationnaliser. Ce qu'on appelle les soft skills dans le jargon RH, mais en gros, c'est compétences de savoir-être qu'on a identifiées nécessaires pour amorcer son parcours professionnel ou porter, quand on est en emploi ou à l'école, pour porter des causes qui nous tiennent à cœur. Une génération qui cherche un petit peu sa place. Donc voilà, aujourd'hui, Use4Ever, c'est une structure, une association qui vise à poser la question du qui va le faire. Dans un contexte de grande transformation, on va en parler, des sujets que tu abordes tout le temps dans le podcast, mais on pose nous la question non pas du quoi, non pas du pourquoi, non pas du comment, mais vraiment du qui. Et donc qui les jeunes, parce que c'est eux qui travaillent demain, c'est simplement une équation mathématique. Et du coup, on y répond avec des idées et donc du plaidoyer, des actions côté entreprise et des actions côté jeunesse. Aujourd'hui, 18-30 ans, mais on espère aller vers les plus jeunes.

  • Speaker #0

    Ça m'amène vraiment déjà plein de questions normales. Quel est le but de cette formation, Céno ? En formant des jeunes, à quoi en fait ? C'est-à-dire, qu'est-ce qu'ils vont vouler qu'ils soient amenés à faire quoi ? Aller dans le monde de l'entreprise et à transformer les choses, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, en première étape, nous, on dit beaucoup que c'est une formation pour se faire entendre et être entendu. On touche des jeunes qui sont volontaires parce que la formation, elle est gratuite, mais elle est sur la base de la motivation et de la disponibilité. Aujourd'hui, on a fait trois promos en Ile-de-France. On est en train de créer des formats en région et en province. En l'occurrence, il y a un premier filtre qui se fait à ce critère motivation. On a des jeunes qui sont étudiants en recherche d'emploi, demandeurs d'emploi, en précarité. ou déjà salariés, en stage, en alternance, en premier job, etc. Et pour beaucoup, ils ont la sensation de ne pas trouver tout à fait leur place, de soit poser des questions d'orientation, soit d'avoir mis le doigt dessus et de ne pas savoir comment se mettre en avant, comment prendre de la place, et donc se faire entendre, en gros. Et puis progresser sur toutes les compétences dont on a besoin, en entretien, dans une recherche d'emploi, pour gérer un poste, etc. Mais nous, on dit beaucoup, en fait, il faut prendre conscience que pour porter les sujets qui vous tiennent à cœur, Que ce soit un projet personnel ou professionnel, comme trouver son premier job, ou pour transformer et mettre sa boîte sur les rails de la transition environnementale, ce ne sont pas les mêmes chantiers, mais dans tous les cas, il va falloir des compétences humaines pour le faire. On dit que ça ne suffit pas de prendre une place si derrière on ne vous entend pas. En l'occurrence, ce sont des exemples que nous avons tout le temps, mais ce sont des COMEX, par exemple, des comités exécutifs qui vont rencontrer Merci. des jeunes de leur entreprise et qui sont hyper déçus, des propositions qui sont faites, etc. C'est un exemple comme un autre. Et en l'occurrence, c'est aussi que la posture adoptée par la personne en face n'est pas toujours adaptée pour se mettre à la place de leurs interlocuteurs. Donc nous, on essaye beaucoup de travailler en entre guillemets l'empathie, l'art de la négociation, de l'écoute, en se disant comment on vous équipe pour avoir les bonnes compétences. Déjà, concrètes de mieux s'exprimer, de mieux porter les sujets qui nous tiennent à cœur, mieux réagir, négocier un salaire, peu importe, mais aussi de les mettre au service de causes qui leur tiennent à cœur. Et comment on fait ça ? En fait, notre formation, c'est un peu trois ingrédients. C'est d'abord de la théorie, donc en gros, convaincre qu'est-ce que c'est, alors de la prise de parole, et ça, on le fait faire par des experts, comme un avocat de plaidoirie, par exemple, qui va expliquer ce que c'est que convaincre dans un métier dont c'est le cœur. Ensuite on va faire de la pratique, donc là typiquement sur Convainc on a travaillé beaucoup avec la fédération francophone du débat donc on fait des cours d'éloquence en gros concrètement comment on porte sa voix, comment on se tient, comment etc... Et puis derrière on ajoute toujours une brique témoignage de personnes soit qui leur ressemblent, soit qui sont plus avancées dans la vie active comme un format podcast en vrai et en l'occurrence par exemple on a eu des activistes qui racontent comment Ils ont été propulsés, par exemple, dans une scène médiatique et ont dû porter des sujets qui leur tiennent à cœur et ils n'étaient pas formés pour. On a eu des entrepreneurs, des directions des achats, des militaires, etc. Et l'idée, c'est un peu regard croisé. Un, pour découvrir d'autres métiers. Deux, pour se projeter dans la suite de ton parcours. Et trois, pour croiser tout un tas de personnalités dans ce qu'ils apportent pour décrire une compétence. Donc toi, travailler de ton côté, C'est à mon temps. compétences, mais aussi pour te projeter dans différentes histoires de vie et d'engagement. C'est un peu ça l'idée, mais work in progress, on est à la troisième promo et on peaufine chaque fois.

  • Speaker #0

    Et si on se place du côté dirigeant d'entreprise, quel conseil tu nous donnerais pour permettre à la jeunesse de se réaliser ? Si je suis dirigeant et que j'ai pris conscience que c'était vraiment intéressant de faire entrer la jeunesse dans mon entreprise, comment je fais pour qu'ils se réalisent ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai deux déjà précautions. Tu vois, en m'aventurant dans cette réponse, la première, c'est que la jeunesse, en fait, ça ne veut rien dire et que c'est très important de voir les jeunesses. Mais comme on parlerait de les parents ou les seniors, globalement, il y a autant de réalités en fonction du diplôme, du métier, de l'âge même, de l'origine sociale, du territoire. Il n'y a pas deux jeunesses avec un grand J. En tout cas, il y en a d'un point de vue sociologique quand on analyse des traits caractéristiques, ça c'est mon métier. Mais derrière, dans la réalité du terrain, c'est beaucoup plus complexe. Et le risque, notamment dirigeant, c'est de voir qu'une partie de la jeunesse, souvent biaisée par ses propres enfants, ou par un profil type qu'on va chercher. Et ma première invitation, c'est déjà de déconstruire ce que ça veut dire jeunesse. Ça commence à quel âge ? Ça finit quand ? Est-ce que c'est une question d'expérience ? Est-ce qu'on peut être très jeune dans un métier en étant en reconversion ? Est-ce que c'est ça être jeune ou pas ? Du coup, il y a une question de définition et surtout d'information, de comprendre la réalité de ces jeunesses aujourd'hui. Et qu'une jeunesse en France aujourd'hui, c'est 13% qui sont ni en emploi ni en formation. C'est une précarité financière qu'on ne peut pas nier. On le voit avec les questions sur la précarité alimentaire beaucoup dans l'actualité. une santé mentale et physique qui n'est pas au top. Déjà, il va falloir s'acculturer. aux problématiques, aux traits caractéristiques, donc déconstruire ce mot jeunesse. Et ensuite, de l'autre côté, mon invitation, c'est en quoi je crois le plus profondément, c'est qu'il ne faut pas faire un cas particulier jeunesse et qu'il faut identifier ce public-là et surtout ce moment clé de la vie d'entrer dans une trajectoire professionnelle. Néanmoins, tout ce qu'on va pavailler en tant que dirigeant ou dirigeante sur les jeunes, moi, j'invite toujours à le faire en intergénérationnel. et qu'en fait les problématiques portées par la jeunesse, ou en tout cas ce besoin de les inclure, en fait dans le qui va le faire, il n'y a pas que les jeunes. Évidemment, c'est l'ensemble de celles et ceux qui ont envie, qui sont capables, qui sont volontaires. Donc en l'occurrence, il va falloir trouver la bonne limite entre les problématiques d'une population à un moment de vie dédié, avec des attentes peut-être exprimées différemment, mais aussi comment on refond un modèle RH qui correspond à un modèle du travail qui évolue. Par exemple, sur la notion d'apprentissage ou d'évolution, à quelle fréquence on fait évoluer quelqu'un dans un poste ? Les jeunes vont exiger une rotation, souvent, je caricature, mais vont exiger une rotation fréquente, d'évolution de compétences, de montée en responsabilité, de salaire qui progresse, très rapide. Parce que c'est leur mode de fonctionnement aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que si on construit un plan pour eux, qu'il ne faut pas le travailler pour l'ensemble des salariés. Moi, j'ai déjà animé des ateliers avec des personnes de 40-50 ans qui me disaient, on étudiait l'alternance, en l'occurrence les parcours d'alternance, et ils nous disaient, mais ça a l'air trop bien l'alternance, moi j'aimerais trop faire un programme comme ça, avec la fréquence d'événementialisation, l'attention qui est portée sur eux, donc importante à ce moment, on l'apprécie, mais qu'en fait, il ne faut pas délaisser les autres. Donc en fait, sans donner de conseils, d'abord je ferai un travail d'acculturation, de définition, c'est quoi les jeunes, c'est quoi leurs problématiques, etc. Pas tomber non plus dans des caprices de « ils veulent ça, on va faire ça » , etc. Et en même temps, bosser le sujet. Peut-être avoir ce réflexe permanent de se dire « mais est-ce que c'est un sujet jeune ou pas ? » Et comme ça, ça pose des fondamentaux peut-être hyper intéressants à travailler en tant que dirigeant sur ces thématiques. Et nous, après, pour répondre plus précisément à ta question, notre motto ou notre slogan un petit peu chez Youth Forever en anglais, c'est « Care Enable Impact » . En gros, ça veut dire prendre soin, préparer et transformer l'impact. En l'occurrence, on dit beaucoup comment on crée les conditions de se rendre compte des difficultés, accompagner les moments de vie, prendre soin des gens, c'est permettre ce qui lève la main quand il y a un problème en interne ou en externe, etc. Comment on les met en capacité ? Donc là, c'est des formations, des parcours d'évolution, des compétences, des connaissances, peut-être du pouvoir à certains moments. et puis transformer ces... se mettre en action collectivement et pas d'en faire un sujet d'études en chambre. Donc voilà, globalement, c'est un peu comme ça que je commencerais et on a, toutes nos études traitent d'une façon ou d'une autre cette question. Mais voilà, j'aurais surtout tendance à dire, d'abord, est-ce que j'ai pas des biais ou des façons de comprendre le sujet qui vont en fait me mettre en difficulté plus tard dans ma façon de l'aborder.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as des modèles RH en tête, je sais pas si tu pourras citer ou pas l'entreprise, mais qui marchent bien pour justement intégrer, alors on va dire la jeunesse au sens âge du terme, justement pour aider cette génération à rentrer dans le monde du travail, à se réaliser, etc. Là, je parle vraiment en termes de...

  • Speaker #1

    Je sais pas, au sens pur.

  • Speaker #0

    Les gens qui rentrent dans le monde du travail.

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de plans assez volontaristes sur la jeunesse après le Covid. Il y a eu beaucoup de mises en place même d'antennes jeunesse, de programmes jeunesse, de plans jeunesse. Et nous, d'ailleurs, notre premier partenaire, c'est L'Oréal. Et L'Oréal, ils ont un plan qui s'appelle L'Oréal for Youth, qui est en gros le... le qui-vale-faire de leur plan L'Oréal for the Future, qui est un peu leur plan stratégique à 30 ans. Ils ont vraiment fait cet effort de déclinaison pour les jeunes qui sont chez eux, mais aussi en dehors de chez eux. Donc, ils avaient créé toute une université L'Oréal qui est accessible à n'importe qui veut pour permettre une montée en compétences, même si ce n'est pas des gens qui vont recruter. Donc, c'est un exemple un peu corporate auquel je pense. Et de plus en plus, en fait, on revient aujourd'hui, j'ai l'impression, de ces plans jeunesse parce que post-réforme des retraites, poste tous ces enjeux est ce qu'on peut catégoriser aussi clairement les populations donc maintenant on parle plus d'un intergénérationnel et c'est devenu plus un sujet diversité inclusion que rh et qu'on aborde beaucoup plus sur le prisme de on met personne de côté et c est donc quelques boîtes bossent dessus par aksa ils ont beaucoup travaillé sur cette notion d'âge isme de jeunisme et c'est que je trouve l'approche intéressante assez récemment mais tu On est quand même... Dans un entre-deux, on ne sait pas trop sur quel pied danser, entre les programmes dédiés, etc. Là, on voit des vrais, peut-être quelques programmes auxquels je pense. Il y a tout ce qui est lié à l'alternance. De toute façon, la majorité des boîtes qui le pratiquent se sont mis en action pour créer des programmes dédiés. Donc ça, je trouve ça intéressant. Deuxième exemple, moi, que je trouve hyper intéressant, c'est le programme CEO for One Month, qui est en gros CEO pour un mois, qui est un programme d'ADECO à l'origine, mais qui est maintenant pratiqué par d'autres entreprises. qui a un programme qui fait un recrutement en externe d'un ou une jeune, je crois que moins de 30, mais c'est peut-être même moins de 25, qui est recruté après un parcours très, très peaufiné, très gamifié, qui d'ailleurs, moi, je connais des gens qui mettent ça sur leur CV. J'ai fait le parcours de recrutement, même s'ils ne sont pas pris, d'ADECO, pour le CEO for one month. Et ensuite, la personne sélectionnée passe un mois côte à côte avec le CEO France. Et ils ont la même chose partout dans le monde. mais en mode je fais les conseils d'administration, je vais au COMEX, je fais les entretiens individuels pendant un mois. Donc c'est vraiment une sorte d'accélérateur de fou et puis pour eux un dénicheur de talent extraordinaire dans ceux qui candidatent. Donc ça c'est un exemple que je trouve intéressant. Et sinon moi j'aime bien prendre l'exemple de l'entreprise ENAF, le dépaté ENAF que vous connaissez peut-être, en Bretagne, entreprise familiale aujourd'hui chapeautée par Loïc ENAF, qui eux ont beaucoup travaillé cette... C'est dans un virage sur la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise et sur quel impact on fait quand on fait du pâté. Globalement, c'était un peu le point de départ. Notamment, dans tout leur travail d'onboarding et d'accompagnement des jeunes salariés. Finalement, ils ont bossé sur l'ensemble du segment. Comment est-ce qu'on peut typiquement créer des visites de nos abattoirs pour ouvrir des conversations sincères, de dialogue sur notre business, sur là où on va, sur nos pratiques ? sur notre territoire. Je trouve que tout est dans leur rapport d'impact, mais je trouve qu'ils ont, en tout cas dans une démarche très humble, on a beaucoup de chemin à parcourir, ils vont dans le bon sens sur comment on accompagne, on va chercher des jeunes dont on va avoir besoin sur des métiers complexes qu'il faut transformer. Quelques exemples comme ça.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Tu dirais que c'est quoi la responsabilité des dirigeants, donc un peu du monde de l'entreprise, dans la réconciliation avec la jeunesse ?

  • Speaker #1

    Immense ! J'espère que vous ne faites pas partie de cette catégorie de dirigeants, mais le gros défaut, tu parles de réconciliation, moi je vais parler à l'inverse de fracture. On parle beaucoup d'une crise générationnelle ou d'une fracture générationnelle, il y a eu plein d'ouvrages sur le sujet. En fait, quand on creuse, on se rend bien compte que c'est un sujet millénaire. J'ai des anecdotes à partager à travers les époques, moi j'adore les citations de l'Antiquité sur le sujet, c'est toujours très rigolo. mais en gros, et on a fait notre première étude nous sur l'interjet puisqu'on voulait justement débattre 2021-2022, est-ce qu'on peut parler d'une fracture ou pas ? Sachant qu'il y avait eu pas mal d'articles sur le sujet. Et donc on fait ce tour d'horizon pour se rendre compte qu'en effet on n'innove en rien en disant que les jeunes sont terribles et que les vieux sont terribles et que tout le monde est terrible. On avait appelé l'étude, elle est sur notre site en open source, elle s'appelle Jeune con love vieux fou. ou l'inverse. En l'occurrence, il faut sortir de ce vocabulaire-là parce qu'en soi, on n'invente rien, ça s'est toujours passé, on a toujours critiqué les plus âgés ou les plus jeunes. Pour amener à cette réconciliation, les bonnes nouvelles, c'est qu'aujourd'hui, il y a un peu le terreau pour. Donc, il y a une envie de se parler, il y a les mêmes sujets prioritaires de conviction, il y a les mêmes valeurs plus ou moins transverses et des rôles que l'on se donne qui vont dans le sens de le faire ensemble. Derrière, là où ça ne marche pas, c'est dans le quotidien, c'est dans l'affect, c'est dans l'émotionnel Et le plus gros risque, c'est surtout le manque d'espace commun, le manque de rencontres. Et que moi, je fais beaucoup d'événements de dirigeants avec Youth Forever. Et en fait, on parle tout le temps des jeunes d'une façon ou d'une autre. On parle d'eux, on a espoir en changement du monde par eux. On se questionne peut-être sur leurs pratiques, mais globalement, on a confiance en l'avenir parce qu'on a confiance en la jeunesse. Mais dans ces événements, il n'y a pas un jeune à l'horizon. Pareil, moi je fais beaucoup d'événements en entreprise qui sont pour les top 100 managers les top 200, le comex une population choisie qui est un petit peu les pépites de l'entreprise en poste de direction Pareil, pour qu'il y ait des gens de moins de 30 et peut-être même moins de 40 il faut y aller Donc en fait on parle souvent des jeunes alors qu'ils sont pas là Donc moi mon premier sujet sur Réconcilier c'est En fait, votre boîte, c'est des miroirs de la société, premier niveau, mais c'est aussi des miroirs d'une pyramide des âges, et que dans toute instance de décision, ou du moins, quand on veut bosser ce sujet de l'interjet, il faut des instances interjets pour le traiter. On a travaillé sur les enjeux de gouvernance et j'avais une ancienne DRH de chez Danone qui avait beaucoup bossé sur le sujet et qui m'avait dit que la gouvernance, ça doit être le miroir de l'entreprise. Donc en gros, si la boîte a un âge moyen de 27 ans, 30 ans ou 50 ans, peut-être qu'après il faut forcer le destin et aussi biaiser dans l'autre sens. Mais en l'occurrence, si les organes de direction ou moins les organes stratégiques qui sont mis à côté... S'ils n'ont pas la même moyenne d'âge, c'est problématique pour représenter les intérêts. Première étape pour réconcilier, c'est recréer des espaces communs. Le travail est l'endroit parfait pour faire ça, parce que c'est un endroit où on est entre générations. Donc c'est une opportunité, il faut le voir comme tel. Et puis moi je commencerais par ça, et puis après ne pas se formaliser sur du langage qui n'est pas forcément le même, sur des références qui ne sont pas forcément les mêmes, sur un vocabulaire qui n'est peut-être pas le même. Mais il faut bosser un petit peu la forme pour permettre le fond. Et puis moi je dis toujours que pour réconcilier, ça ne suffit pas de mettre les gens ensemble. Il faut faciliter, il faut faire une médiation sur les échanges et il faut un projet commun. Il ne faut pas avoir aucun objectif, il faut avoir une intention. Que ce soit un tournoi de foot au sein de la boîte, parce que ça donne un cap commun pour permettre la rencontre entre les gens, ou un projet vraiment cœur stratégie sur lequel on fait plancher un groupe. Mais du coup, moi je suis assez contre les formats où on va mettre un groupe de jeunes d'un côté, un groupe de direction de l'autre. Comment est-ce qu'une fois par an, on va se voir et se raconter ce qu'on a fait toute l'année ? Bon bref, je me perds un peu dans ma réponse, mais globalement, pour réconcilier, il faut d'abord mettre ensemble. Et une fois qu'on met ensemble, il faut faciliter parce que ça peut ne pas bien se passer.

  • Speaker #0

    J'allais justement te poser cette question, on dit shadow, comité de direction, des choses comme ça. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Je crois que vous avez testé la chose il y a déjà quelques années.

  • Speaker #1

    Nous, on a surtout étudié ces shadowboards parce que c'était assez surprenant. Je suis assez pour de créer des organes de direction un petit peu en miroir du comex. Je trouve qu'il y a quelque chose de très intéressant, surtout vu les enjeux, et que d'avoir des regards du terrain sont hyper pertinents. Et ça a été beaucoup fait avec les jeunes. Mais derrière, quand on parlait à des employeurs, la plupart des gens nous disaient que c'était la cata, que ça n'avait pas du tout fonctionné. Ou on parlait d'autres boîtes qui l'avaient fait et que ça n'avait pas fonctionné. On s'est un peu posé la question de qu'est-ce qui s'est passé. Et si vous voulez vraiment lire les 50 pages sur le sujet, c'est une enquête qui s'appelle Jeunes et pouvoirs sur notre site. mais en l'occurrence ce qu'on a découvert, c'est que souvent c'était des organes qui étaient mal cadrés. Soit avec une intention RH pour valoriser des talents particuliers, mais derrière, est-ce qu'il y avait vraiment une intention par contre, il n'y avait rien à faire vraiment concret dans l'organe, soit parce qu'il n'y a pas de suivi, il n'y a pas d'animation, soit parce que en fait, on recrée un groupe en chambre, tu vois, Shadow qui, de son côté, fait des travaux, va venir pitcher une fois de temps en temps. Et du coup, il y avait un peu un effet flanc qui retombe, pas flanc soufflé, qui retombe. Et du coup, de déception et de frustration, mais de tout le monde, des gens qui l'ont mis en place, des dirigeants associés, des jeunes qui l'ont fait, etc. Donc en fait, moi, j'y crois vachement à ce format, mais peut-être plus dans un sens miroir de l'entreprise, pouls du terrain. Et s'il y a beaucoup de jeunes, tant mieux. Mais du coup, il faut avoir ce réflexe, mais pas que. J'ai plein d'exemples de shadowboard réussis, notamment, j'aime beaucoup celui de Nestlé. et Anthony, si tu m'écoutes, c'est une dédicace à toi. En l'occurrence, ils ont créé ce Shadow Board d'antenne de tous les départements de jeunes qui étaient là pour challenger sur les enjeux de durabilité le COMEX. Et en fait, c'est maintenant la fin de l'histoire, c'est qu'ils ont dissous le Shadow COMEX pour en créer un organe de salariés en interne. Donc pas que les 10 ou 12 qui en faisaient partie. Pour eux, ça a été une réussite parce qu'ils ont eu un mandat, ils sont allés au bout. à la fin du mandat le Shadow Comex est dissous mais ça se retransforme dans une autre instance qui a plus de crédibilité plus de légitimité surtout qui est plus inclusive sur l'ensemble des salariés pour les thèmes qu'ils abordaient donc ça peut marcher à condition que il y a plein de conditions à remplir ça si vous avez envie de les creuser tout est dans l'étude mais c'est du cadrage en gros de projet c'est assez simple et puis il faut que c'est vraiment un objectif précis de est-ce qu'il y a un sujet précis sur lequel vous les faire bosser Est-ce que c'est vraiment, comme dans le parlement anglais, mais est-ce que c'est vraiment juste une fréquence d'autant que le comèque se voit, ce groupe se voit, et il y a un vrai échange ? Mais c'est coûteux. C'est coûteux en temps, en homme, en femme, en salaire, en argent. Du coup, il faut le faire pour les bonnes raisons. Et ça peut être super positif comme une cata. Donc j'ai un avis mitigé.

  • Speaker #0

    Et puis peut-être faire attention aussi à qui vient. c'est-à-dire que c'est toujours les gens qui... sont amenés à prendre des gros postes dans l'entreprise, qui est répertorié comme talent, ça peut créer aussi un peu de frustration pour les autres, ou une inéquité.

  • Speaker #1

    Il y a souvent, la plupart des jeunes qu'on a interrogés, le retour qu'ils nous faisaient, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on a été choisi. Soit il y a des candidatures, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais souvent, on se dit pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre ? Et du coup, pour la promo suivante, ils sont mal à l'aise. Il y a une sorte de flou artistique. qui souvent... au détriment de la bonne tenue du dispositif. C'est ça que je dis, il faut y aller si vous y croyez, mais il faut bien le bosser en amont, et surtout l'animer tout au long, et le plus de transparence possible.

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux, comme sur le sujet de l'engagement, qui je crois t'est cher aussi, c'est parfois on met des choses en place pour l'engagement et finalement on crée du désengagement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup t'entendre sur quels sont pour toi les ingrédients de l'engagement.

  • Speaker #1

    C'est drôle que tu me poses cette question. Moi, c'est fondamentalement, personnellement, je crois en le travail comme vecteur d'engagement et comme façon de s'engager. Pour moi, c'est par mon travail que je serai utile.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que je me projette dans le monde, c'est là où j'ai envie de mettre de l'énergie, du temps, et c'est par le travail que j'ai envie de le faire, ou là où d'autres pourraient le faire à côté de leur travail, et je l'entends complètement, et je suis ravie de constater que c'est le cas de beaucoup de gens aussi. Mais en l'occurrence, dans cette question d'engagement qui est très, à la fin, assez subjective, qu'est-ce que ça veut dire s'engager, et puis chez les plus jeunes, il y a aussi un rejet de cet engagement. Au sens de, est-ce que c'est à nous de s'engager ? Est-ce qu'il faut être engagé ? Est-ce que je ne peux pas être tranquille de mon côté ? Donc, nous, on la bosse à différents niveaux. Déjà, elle me questionne au quotidien. C'est ce que j'essaie de toucher du doigt avec mon podcast avant vocation. Et aujourd'hui, on la travaille au niveau de la formation et au niveau de nos événements. Au niveau de la formation, avec Céno, l'objectif, et on essaye de décliner ça en programme de sensibilisation pour les lycéens, etc. Donc là, on est en train de le travailler. En gros, on va parler de compétences. mais en fait en parlant de compétences on donne des exemples de gens qui les pratiquent et donc ces gens-là ils travaillent et donc par leur travail ils utilisent ces compétences mais surtout ils incarnent quelque chose c'est souvent on choisit pas par hasard nos intervenants et ils incarnent une forme d'engagement pour une cause pour eux-mêmes pour ils ont ce supplément de je vais faire la chose en plus qui fait que je suis aligné que je suis cohérent que je suis utile et donc Tout l'enjeu pour nous, c'est de recréer cet amour du travail, même sans le dire comme ça, ça ne sera dans aucun de nos prospectus. On ne peut pas faire une formation, retomber amoureux de votre job. Ce n'est pas ça ce qu'on fait nous. Nous, on forme à des compétences techniques. Mais en fait, l'intention cachée, c'est de travailler sur cet engagement. Et que nous, le public qu'on cible, les jeunes qu'on forme, ce sont des jeunes qui ne se disent pas du tout engagés. Il y a plein de programmes qui existent pour des jeunes engagés ou des entrepreneurs. C'est souvent deux catégories qui vont rester bien ensemble. Mais nous, on fait le tour de table du début et ils sont hyper gênés. Il y en a qui nous disent « moi je ne suis pas du tout engagée, je ne le suis pas encore » . Il y a vraiment cette étiquette où ils ont du mal à formaliser. Ce qu'on dit, évidemment, il n'y a pas de problème. Mais on va se questionner, au moins avoir un déclic de c'est quoi ma place à moi dans le monde. Et pour moi, c'est déjà trouver un vecteur d'engagement. Du coup, on bosse ça avec eux, avec un autre prétexte qui est celui de la compétence. Et mon objectif, c'est de montrer des exemples d'engagement aux gens. Et comme tu écoutes un podcast et un jour tu te dis, celui-là m'a trop inspiré, celle-là, je ne pourrai jamais bosser pour eux ou pour elle, ça ne me convient pas. En fait, tu travailles cette façon de toi, quel est ton apport au monde et à quoi tu veux contribuer si c'est ça qui t'intéresse. Donc ça, c'est le premier point. On essaie de le bosser par la formation pour donner des exemples de personnalités engagées, mais engagées au sens vaste du terme. Ça peut être engagé pour le climat, comme ça peut être engagé pour le bien-être des gens. Ça peut être engagé pour soi, parce que c'est important d'avoir cet équilibre et travailler un bien-être personnel, etc. Donc ça, c'est d'un côté, c'est nous. Et tous les programmes qu'on a créés en ce moment. Mais surtout, nous, on a bossé la question avec nos événements. On a un événement qu'on fait tous les ans qui s'appelle Cause Toujours. Un peu Cause Toujours, tu m'intéresses. La première édition, c'était 7 jeunes qu'on a mis sur scène. C'est dans la lignée des discours des écoles de commerce et d'ingénieurs où les jeunes disaient « je déserte » , « je bifurque » , etc. Donc, c'était un peu l'actualité du moment. Et on a mis sept jeunes sur scène pour nous parler, un peu cause toujours, mais pour nous parler de leur vie. Et du coup, c'était sept exemples d'engagement. Du déserteur, comme on en a vu dans les cérémonies de diplôme des grandes écoles, au salarié qui se dit pas engagé, mais en fait qu'il l'est, dans la façon dont il fait son métier, etc. Et donc, on avait eu sept exemples de verbes, en gros, d'action. Certains qui faisaient, certains qui construisaient, certains qui parlaient, certains qui montraient, certains qui pointaient du doigt, etc. Et on avait créé comme ça une soirée autour de verbes d'action pour montrer que s'engager, en fait, c'est tous ces verbes. Et chacun trouve le sien et c'est OK. Deuxième événement qu'on a fait l'an dernier, c'était trop bien, c'était à l'Ascala, à Paris, c'était sublime. En l'occurrence, là, on l'a fait en intergénérationnel, donc nous intervenons avec tous les âges. On avait fait des duos sur chaque thème et là on s'était posé des questions c'est quoi les ferments de l'engagement ? On en revient à ta question. Et on en avait identifié 5 et nous c'était un peu genre c'est quoi tes drivers ? Pourquoi tu le fais ? Et nous, on avait dit, un, le soin, porter attention à l'autre. Donc, en l'occurrence, c'est tu le fais pour prendre soin de soi, du monde, des autres. Deux, qui est un peu différent du soin, mais le collectif. Donc là, c'est vraiment, je le fais pour mon équipe, je le fais pour mon pays, je le fais pour un collectif auquel je m'appartiens et qui sera plus important que moi. Je le fais pour la liberté, pour être libre. En l'occurrence, on avait eu des exemples d'un réfugié ghanéen et on avait eu un ukrainien qui nous parlait de liberté au sens premier, là c'était au sens de la paix, mais on peut le décliner de « je m'engage pour être libre » . Ça a plein de résonances différentes. Donc on avait fait le collectif, le soin, la liberté, la joie, et qu'en fait la joie c'est un moteur d'action qui peut encourager tout ça. Et le dernier c'était la nature, donc en l'occurrence je le fais. pour une cause qui est celui du vivant. Et en l'occurrence, on avait eu deux personnes qui défendaient la mer, l'écosystème marin. Bref, c'est cinq exemples. On aurait pu en faire plein d'autres. Mais du coup, on avait comme ça essayé de voulu incarner des gens qui s'identifient à cette cause-là ou ce ferment-là d'engagement, ce pourquoi je le fais. Donc bref, ma réponse est très, très longue pour dire pas grand-chose. Mais globalement, moi, ce que je découvre dans l'engagement, c'est que c'est très pluriel, c'est très multiple, ça change dans le temps. C'est à la fois... enthousiasmant et décourageant. Et surtout, je ne veux pas en faire un mot galvaudé qui fait peur où on n'arrive pas à s'identifier parce qu'on ne rentre pas dans la case. Il y a les engagés, il y a les autres. Comme on disait, il y a les personnes dans le système comme il y a les personnes en dehors du système. En fait, non, ça n'apporte rien. Donc, passons au-delà des limitations. Puis, engageons-nous au sens de agissons et dans l'action, je pense qu'on trouve chacun sa façon d'être utile.

  • Speaker #1

    Les auditeurs ne le voient pas, mais toi, tu es très jeune. C'est quoi, toi, les ingrédients de ton engagement dans ton travail pour Use Forever, pour une cause ? Qu'est-ce qui fait que tu t'engages, toi, dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je précise que beaucoup de choix que j'ai pu faire, j'ai pu les faire parce que j'avais le luxe de pouvoir les faire. J'avais le choix. C'est important de le préciser. On n'est pas toujours libre. Les choix d'études qu'on fait, dans les lieux en vie, dans le patrimoine que l'on a, etc. Je ne suis pas non plus l'ultime fortune de France, mais globalement, j'avais quand même une éducation des parents qui m'ont permis d'avoir le choix. Donc, je valorise à quel point ça a été précieux dans toutes les décisions que j'ai prises depuis le collège. Et donc, dans cette mentalité, cette posture, je pense que mon premier driver, ça a été cette liberté dont je parlais tout à l'heure. Et pour moi, la liberté, c'était de... de tracer sa propre route. En l'occurrence, ma concrétisation de cette liberté, c'était d'être entrepreneur. Pour moi, mon objectif, c'était de monter ma boîte. Donc j'ai tout fait pour, j'ai travaillé dans des startups, j'ai été bras droit de dirigeant, j'ai fait de l'investissement dans des startups, j'ai fait un master dédié entrepreneuriat, j'ai monté une première société, maintenant une association. C'est assez transverse si je regarde en arrière ce qui était un peu mes drivers. Et entrepreneur, pourquoi ? En fait, pour moi, vraiment, le notion d'entrepreneuriat, je l'associe à la notion de liberté et de créer un modèle qui me paraît juste dans le monde dans lequel on est. Et notamment un modèle collectif RH, c'est qu'en fait, moi, je travaille aussi pour être avec les autres et construire ensemble. Donc, c'est peut-être ça que j'aurais répondu, mais en fait, au fond, justement, parce que j'ai le choix, je veux surtout contribuer à des sujets qui me tiennent à cœur. Là où je peux mettre mes compétences au service de quelque chose, et en l'occurrence, moi, je connais bien le monde économique, j'ai fait des études en école de commerce, j'ai, grâce à mon école, eu un énorme réseau, j'ai ensuite fait des rencontres déterminantes là-dessus. Je pense que j'ai le devoir, entre guillemets, d'utiliser ces cartes à jouer que j'ai la chance d'avoir. Donc, c'est me mettre au service d'une cause, et globalement, je pense que comme tout le monde, le futur me fait flipper. C'est presque que je n'ai pas le choix, et que je suis quelqu'un de nature plutôt optimiste. peut-être assez naïve aussi, mais globalement, quand je pense au futur et que je lis en détail le futur de notre planète, de la transition démographique et de ce que ça va impliquer en système de solidarité, en temps disponible, quand je m'informe sur la santé mentale des gens et que j'ai vécu moi-même déjà dans ma petite vie, en fait, ça me fait flipper parce que je me dis mais les enjeux sont trop importants, mais qui va le faire, quoi ? Et du coup, j'essaye d'y contribuer. et de porter les sujets qui me tiennent à cœur, tout en essayant d'être crédible, d'être légitime, etc. Donc c'est tout un truc. Mais donc moi, ma façon de m'engager, ça a été de créer une entreprise, puis une association. Là, de le faire par un véhicule associatif, essayer de faire une démonstration entrepreneuriale, de le construire avec des gens qui m'inspirent, que je trouve meilleurs que moi, qui sont juste incroyables, que ce soit mon équipe ou les gens avec qui on collabore. Et puis, en fait, moi, presque mon vecteur premier, c'est de me dire si dans 80 ans, 90 ans, je tourne le dos et je me dis OK, est-ce que tu es fière de toi ? Est-ce que tu as passé une bonne vie ? Qu'est-ce que tu réponds ? Et j'espère répondre que oui. Donc, prendre soin de moi, faire les choses qui me tiennent à cœur. Et voilà, globalement, c'est un peu essayer de faire en conscience dans tout ça. Mais encore une fois, parce que j'ai bien conscience que j'ai des contraintes que d'autres. moins de contraintes que certains pourraient avoir.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de ton honnêteté. Et est-ce qu'il y aurait des ingrédients liés par exemple à la... Alors, je sais bien que c'est pas vraiment du management, ça a pas été monté comme ça, mais est-ce qu'il y a des ingrédients liés à ta relation avec Emmanuel ? Est-ce que cette relation-là te crée de l'engagement ?

  • Speaker #0

    C'est évident. La réponse est oui. Et au-delà d'Emmanuel, avec qui on a une relation... très importante, très fusionnelle et en même temps très libre parce que elle n'est pas du tout sur mon dos à suivre ce qu'on fait, etc. Au contraire, c'est plutôt une confiance aveugle et un soutien quand il y en a besoin. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on a essayé de construire une sorte de cordée, comme en randonnée où vous vous accrochez les uns aux autres pour ne pas tomber. On a essayé de construire une sorte de cordée de convictions, de personnalités qui vont porter les mêmes valeurs et messages que nous. Et qu'en fait, quelqu'un de 60 ans, qui était l'ancien DRH d'un groupe du CAC 40, va porter les mêmes convictions de manière différente, entendues de manière différente, avec un réseau différent. Mais on va essayer comme ça de faire dégringoler dans cette cordée, d'avoir des porte-paroles entre guillemets différents. Et d'être ce cœur de soutien. Et après, moi, à mon niveau, au niveau de ma génération, par exemple, tu as eu Romain et Clément Meillard, c'est un exemple maintenant de gens que j'appelle mes amis, mais de gens avec qui je peux être amenée à rencontrer dans des événements ou à collaborer. Et j'en ai des gens comme eux, j'en ai une vingtaine, une trentaine que je connais et qui on essaye de se corder ensemble pour se propulser dans les sujets qui nous tiennent à cœur. Tout en ayant conscience que les gens qui sont autour de nous nous ressemblent aussi beaucoup et qu'il faut aussi créer des brèches. pour passer le relais à d'autres qui ont peut-être moins cet accès-là, ou moins cette visibilité. Moi, mon objectif, ce n'est pas ma gloire personnelle. Évidemment, ça me fait plaisir, ça fait du bien à mon égo. Mais derrière, je serais fière si j'arrive à créer des petits moi, et qu'ils soient plus importants que moi, comme Emmanuel a fait avec moi sur certains sujets. Créer ces cordes est là. Et puis évidemment, notre relation indéterminante, c'est déjà juste d'avoir un mentor quotidien, de quelqu'un qui a pile dix ans de plus que moi. qui a monté des associations, des entreprises, qui a eu une trajectoire comme celle que je suis en train de vivre, mais sans être accompagnée à l'époque, d'avoir ce retour-là. Et puis cet échange très fécond de ne pas être d'accord, en fait, on arrive à cultiver ce désaccord ou ces débats du quotidien qui nous permettent de progresser dans nos sujets. Et puis, je pense qu'il faut se mettre avec des gens qui nous ressemblent au sens peut-être du profil émotionnel. En l'occurrence, on est toutes les deux. assez intuitives et assez sensibles dans notre rapport au monde, dans les réactions des gens, etc. Donc c'est très précieux d'avoir quelqu'un qui n'a pas du tout la même histoire de vie, mais qui partage des impressions du quotidien. Surtout nous qui sommes des sortes de thermomètres du travail et de l'époque. Donc non, évidemment, elle est déterminante, mais je mentionne aussi tous les autres qui sont autour de nous. Et mes résolutions chaque année, je fais comme tout le monde, je pense que j'ai un moment en résolution. mais résolution c'est toujours voir plus les gens qui te font du bien mais au sens pro, juste même au travail après perso c'est un autre sujet mais voir les gens qui t'inspirent et qui te montrent à quel point c'est on est tous dans le même bateau et on va dans le bon sens,

  • Speaker #1

    entoure-toi des gens qui te font du bien et qui t'inspirent etc donc ça c'est mon premier conseil pour rester engagé je pense que là juste ce dont on vient de parler dans votre relation ça peut être déclinable justement même pour les plus grosses entreprises où l'idée c'est peut-être de se choisir, parce que quand on se choisit, on crée plus d'engagement, etc. Voilà, c'était surtout pour faire ce petit lien. C'est possible même en plus grand groupe.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai ce fameux cause toujours que je t'ai expliqué. Il y a un de nos intervenants, c'était Louis Fort, qui est un garçon génial qui a créé avec son associé le concept du compagnonnage. Et en gros, leur idée, c'est de dire, en fait, c'est plus que du mentorat. en fait si de choisir des compagnons. Par exemple, veux-tu être mon compagnon ? En gros, ce que je te demande, c'est que je choisis quelqu'un qui n'est pas dans ma sphère du quotidien, donc un parent, un ami, un copain, etc. Mais en gros, je te donne le mandat, entre guillemets, de me dévoiler à toi. Je te dis, voilà qui je suis aujourd'hui. Voilà ce que j'ai envie d'être, voilà ce que j'ai envie de devenir, voilà ce qui est important pour moi, etc. Et on se voit, je ne sais pas, tous les trois mois, tous les ans. et puis je te donne le mandat de me dire quand je dévide ma trajectoire et que si on se voit sachant qu'on se voit très peu notre relation de compagnon c'est de se dire quand on sent l'autre qu'il n'est plus l'autre et c'est une sorte d'autorisation à faire des interventions de attention je sens que là tu me parles beaucoup de ce truc là je pense que c'est pas un choix que t'aurais fait il y a un an et on en parle Le but, ce n'est pas de se faire critiquer à tout va, mais c'est de rester dans sa trajectoire et de mettre à jour avec quelqu'un qui a le droit. Et ce droit, on peut le donner à des amis. Spontanément, c'est souvent les cercles proches qui jouent le rôle. Mais ce n'est pas la même autorisation. Parce qu'il y a de l'affect, parce qu'on va peut-être mal le prendre. on ne va pas l'entendre de la même façon. Mais si, quand tout va bien, je te dis, le jour où tu sens qu'il y a un truc qui me tracasse, etc., en fait, tu es la personne que je peux aller voir pour en parler ou qui va m'interpeller pour me dire, attention, je ne te sens pas là. Donc, je trouve le concept intéressant et je pense que cette notion de compagnonnage a plus d'horizontalité, mais aussi d'autorisation, de permission, d'accompagnement. Et puis, j'aime bien cette notion de mandat parce que du mentorat, par exemple, on peut le vivre. Moi, je me suis fait coacher un moment par quelqu'un pendant six mois. Ça a été hyper utile pour moi, mais il y avait un début et une fin. Pareil, je vois une psy, il y a des moments où j'ai besoin de l'avoir beaucoup, d'autres moments pas du tout. Et on se donne un peu ce mandat de... Il y a des moments où on a besoin, on a un objectif à atteindre. Et après il y a des relations avec qui ça va être plus sur toute la vie, avec plus ou moins d'intensité. Avec Emmanuel, ça fait deux ans et demi qu'on travaille ensemble, on a la même, voire une meilleure relation qu'au démarrage. Mais qui est permanente parce qu'on a cette sorte de match affectif qui est très important. Donc, on choisit de le poursuivre. Mais ça pourrait ne pas être le cas.

  • Speaker #1

    Jasmine, qui aimerais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Sur le sujet des gouvernances, du management, de ces transformations surtout de management et de gouvernance.

  • Speaker #0

    Je m'excuse pour les gens qui nous écoutent, je n'en ai pas tant parlé, mais pourtant, c'est la gouvernance, c'est le sujet qui m'intéresse beaucoup. Qui est-ce que je voudrais entendre ? Comme j'en ai parlé, je vais peut-être te proposer Anthony Spittiles de chez Nestlé, justement, qui a... construit et consolidé ce fameux Shadowborn, donc ça va être vraiment dans le concret de la gouvernance. Donc ça c'est une première idée. Et après moi je suis toujours, j'aime beaucoup les regards croisés, comme t'as dû le comprendre et que du coup j'ai pas de nom à te proposer mais j'aimerais bien voir si t'as déjà eu des militaires dans ton podcast, mais je trouve que c'est l'organe militaire d'un point de vue RH et stratégique et organisationnel il y a des choses hyper intéressantes tu verras dans l'enquête Jeunet Pouvoir on a interrogé des militaires. justement, qui ont bossé ces liens-là, dans une structure très hiérarchique, comment on recrée du lien. Donc peut-être du côté militaire ou politique. Tu vois, j'aurais envie d'inviter à des intervenants qui ne sont pas évidents sur notre sujet, peut-être parce que des instances où la gouvernance n'est pas la même et du coup, par nature, on n'y pense pas. Mais que moi je trouve à chaque fois, en tout cas ma porte, nous, dans les études qu'on fait, dans les événements qu'on organise, toujours ce petit truc supplémentaire où tu te dis « ah mais je ne l'ai pas vu comme ça » , mais en fait, En fait, c'est trop intéressant. donc j'ai pas de nom particulier à te proposer mais je regarderais un peu du côté de ces univers là même dans le domaine public effectivement on gère pas les organes de la même façon mais il y a sûrement des choses surtout sur les enjeux jeunesse si on reprend mon thème les référents jeunesse peut-être là je peux te conseiller quelqu'un qui s'appelle Attity Arche je te la présenterai qui est élue dans sa ville je sais pas quel est son titre exact mais c'est un référent jeunesse mais un mandat de 7 ans qu'elle a pris il y a 18 ou 20 ans Donc typiquement ce genre de profil dans une dynamique très locale, je trouve que ça peut être hyper intéressant pour faire des liens avec le monde d'entreprise. C'est aussi des gens en général qui ont des engagements privés à côté. Donc ça peut être quelque chose à explorer.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un petit mot de la fin pour nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Auditeurs dans des gouvernances en entreprise, moi j'aurais envie de vous inviter à vous poser systématiquement cette question de qui va le faire. pour les 30 prochaines années à venir. Il n'y a pas besoin d'avoir une réponse, mais au moins créer les ferments d'en avoir une, que ce soit les gens qui ne sont pas encore là ou les gens qui sont déjà là. Et comment créer du coup les parcours, les associer, les informer, les impliquer dans l'exercice de cette gouvernance ou de cette stratégie ? Qui va le faire ? Posez-vous tout le temps cette question et au plaisir d'en discuter ensemble.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jasmine, pour ta simplicité et en même temps ton éloquence. Je trouve que ça fait un... Ça fait un mélange qui est vraiment très très agréable à écouter. Donc merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir proposé.

  • Speaker #1

    À bientôt. J'espère que vous avez aimé cet épisode autant que moi. Si vous connaissez quelqu'un qui aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet, je serais très intéressée de le savoir. Alors partagez-nous son nom en commentaire. Merci. Pour nous soutenir, n'hésitez pas à partager cet épisode et à vous abonner à notre chaîne pour ne pas manquer les prochains. Et si l'envie de nous mettre plein d'étoiles et un commentaire vous prenait, n'hésitez surtout pas ! A bientôt !

Description

À seulement 28 ans, Jasmine Manet incarne une génération qui veut faire bouger les lignes. Cofondatrice et directrice générale de l'association Youth Forever, créatrice du podcast Vocation, conférencière reconnue sur la génération Z et les mutations du travail, Jasmine multiplie les initiatives pour accompagner sa génération dans un monde professionnel en pleine transformation.

Dans cet épisode, elle partage avec passion son engagement :

  • Comment le travail peut devenir un puissant levier d'engagement pour les jeunes,

  • Pourquoi la jeunesse est une loupe révélatrice des grands défis de notre époque,

  • Comment Youth Forever accompagne entreprises et jeunes dans la construction d’un nouveau pacte de confiance,

  • Et pourquoi la réconciliation entre générations est essentielle pour réussir les transitions à venir.

Nous évoquons aussi la responsabilité des employeurs : qui va faire le monde de demain ? Comment préparer les jeunes à prendre leur place, sans exclure les autres générations ?
Un échange dense, inspirant, qui donne envie de bâtir un monde du travail plus responsabilisant, plus humain... et surtout plus aligné.

✨ Un immense merci à Clément et Romain Meyer pour leur précieuse recommandation d’invitée !

Préparez vos carnets de notes : cet épisode est une mine d’idées concrètes, de références inspirantes et d'élans d'optimisme pour repenser nos organisations.

🔗 Belle écoute à vous, et n’hésitez pas à partager si l’épisode vous a inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jasmine Manet a 28 ans et déjà un parcours vraiment brillant. Elle multiplie les projets pour atteindre sa mission, celle de prendre soin et mettre en capacité sa génération, la génération Z, la fameuse. Elle cofonde avec Emmanuel Duez l'association Youth Forever. Elle en est la DG. Elle nous expliquera la mission de cette association dans l'épisode. Elle a aussi créé le podcast Vocation, un média d'orientation professionnelle pour les jeunes que je vous recommande. Et elle fait des conférences sur la génération Z. notamment au travail et sur le nouveau pacte à tisser entre employeurs et jeunesse pour mener la transition. Vous comprendrez donc aisément que je me devais de l'interroger et je remercie grandement Clément et Romain Meillère pour la recommandation. Encore une fois, prenez des notes car l'épisode regorge de références et d'idées qui vont vous passionner. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour et bienvenue sur Human First, le podcast business qui parle plus d'humains que de chiffres. À chaque épisode, je vous emmène à la rencontre de professionnels qui ont osé voir le monde du travail différemment. Comment ? En plaçant l'humain au cœur de ses priorités et de sa stratégie. Je suis Cécile Chapon, entrepreneuse, RH, coach et militante pour un monde du travail plus épanouissant et plus responsabilisant. Et maintenant, place à notre invité du jour ! Bonjour Jasmine. Bonjour. Et bien déjà, pourquoi avoir créé cette association Youth Forever ?

  • Speaker #1

    Je l'ai créée parce qu'on me l'a proposée. Youth Forever, c'est une aventure conjointe avec notamment mon conseil d'administration et notamment la présidente de l'association, Emmanuelle Duez, si vous en avez déjà entendu parler, qui est une entrepreneur qui depuis 15 ans s'exprime sur les générations au travail et les mutations du travail, et qui a notamment une entreprise qui s'appelle The Boson Project, donc un cabinet de conseil sur les enjeux de transformation. que j'ai interrogée dans mon podcast que je tenais à l'époque qui s'appelle Vocation, qui était un média d'orientation professionnelle, si je résume. Je l'ai interrogée suite à des prises de position qu'elle avait faites pendant le Covid. Et à la fin de l'épisode, on éteint les micros et elle me dit « Dis-moi en plus sur toi, où est-ce que t'en es en ce moment ? J'ai une idée, j'ai un projet et je cherche la tête opérante. Je pense que ça pourrait être toi. » Donc on en a parlé et puis trois semaines plus tard, je commençais en gros. Donc un gros coup de cœur professionnel et personnel. Du coup, on a consolidé cette idée qui existait déjà d'employeurs qui se mobilisaient collectivement pour la jeunesse. À un moment particulier, on était en 2021, donc très Covid. Et l'important était de comprendre l'impact réel de la crise sur les jeunes et comment mobiliser un écosystème pour... pour dépasser le conseil et faire des actions collectives sur l'emploi, sur l'apprentissage, sur presque prendre soin et mettre en capacité, on dit beaucoup ces mots-là nous, cette jeune génération. Donc Use4Ever s'est tombé un très bon moment pour moi, pour elle, de contexte aussi de mode ou en tout cas de besoin sur le marché. Et aujourd'hui, c'est une association qui fait en gros trois choses. On est d'abord avant tout un observatoire, donc on produit des idées, des études. des livres blancs, des benchmarks, des articles, des prises de position. On fait beaucoup de plaidoyer aussi. Et on va étudier le rapport au travail des générations. Et on dit beaucoup que la jeunesse est une loupe pour nous sur le reste de la société sur l'époque, comme une page blanche sur laquelle on voit s'écrire un peu les mutations à l'œuvre. Et donc, c'est pour ça que nous, on s'y intéresse. Et ensuite, on a deux verticales qui sont en gros les entreprises et les jeunes. Si je caricature, mais le côté entreprise, on bosse avec... soit ponctuellement sur des conférences, des ateliers avec différents employeurs, partout sur le territoire d'ailleurs, et même en dehors des frontières françaises, que ce soit des PME de logements sociaux ou L'Oréal, globalement c'est vraiment le grand écart de type d'entreprise, avec qui on va essayer de creuser des sujets RH au service des transformations, au service de la transition environnementale. Et puis on va bosser, et ça c'est mon cœur métier, avec les jeunes au quotidien, et en l'occurrence on fait de la formation nous. et de la sensibilisation aux enjeux de l'engagement et du travail. Et notre formation phare, elle s'appelle CENO. CENO, c'est un acronyme pour convaincre, écouter, négocier, opérationnaliser. Ce qu'on appelle les soft skills dans le jargon RH, mais en gros, c'est compétences de savoir-être qu'on a identifiées nécessaires pour amorcer son parcours professionnel ou porter, quand on est en emploi ou à l'école, pour porter des causes qui nous tiennent à cœur. Une génération qui cherche un petit peu sa place. Donc voilà, aujourd'hui, Use4Ever, c'est une structure, une association qui vise à poser la question du qui va le faire. Dans un contexte de grande transformation, on va en parler, des sujets que tu abordes tout le temps dans le podcast, mais on pose nous la question non pas du quoi, non pas du pourquoi, non pas du comment, mais vraiment du qui. Et donc qui les jeunes, parce que c'est eux qui travaillent demain, c'est simplement une équation mathématique. Et du coup, on y répond avec des idées et donc du plaidoyer, des actions côté entreprise et des actions côté jeunesse. Aujourd'hui, 18-30 ans, mais on espère aller vers les plus jeunes.

  • Speaker #0

    Ça m'amène vraiment déjà plein de questions normales. Quel est le but de cette formation, Céno ? En formant des jeunes, à quoi en fait ? C'est-à-dire, qu'est-ce qu'ils vont vouler qu'ils soient amenés à faire quoi ? Aller dans le monde de l'entreprise et à transformer les choses, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, en première étape, nous, on dit beaucoup que c'est une formation pour se faire entendre et être entendu. On touche des jeunes qui sont volontaires parce que la formation, elle est gratuite, mais elle est sur la base de la motivation et de la disponibilité. Aujourd'hui, on a fait trois promos en Ile-de-France. On est en train de créer des formats en région et en province. En l'occurrence, il y a un premier filtre qui se fait à ce critère motivation. On a des jeunes qui sont étudiants en recherche d'emploi, demandeurs d'emploi, en précarité. ou déjà salariés, en stage, en alternance, en premier job, etc. Et pour beaucoup, ils ont la sensation de ne pas trouver tout à fait leur place, de soit poser des questions d'orientation, soit d'avoir mis le doigt dessus et de ne pas savoir comment se mettre en avant, comment prendre de la place, et donc se faire entendre, en gros. Et puis progresser sur toutes les compétences dont on a besoin, en entretien, dans une recherche d'emploi, pour gérer un poste, etc. Mais nous, on dit beaucoup, en fait, il faut prendre conscience que pour porter les sujets qui vous tiennent à cœur, Que ce soit un projet personnel ou professionnel, comme trouver son premier job, ou pour transformer et mettre sa boîte sur les rails de la transition environnementale, ce ne sont pas les mêmes chantiers, mais dans tous les cas, il va falloir des compétences humaines pour le faire. On dit que ça ne suffit pas de prendre une place si derrière on ne vous entend pas. En l'occurrence, ce sont des exemples que nous avons tout le temps, mais ce sont des COMEX, par exemple, des comités exécutifs qui vont rencontrer Merci. des jeunes de leur entreprise et qui sont hyper déçus, des propositions qui sont faites, etc. C'est un exemple comme un autre. Et en l'occurrence, c'est aussi que la posture adoptée par la personne en face n'est pas toujours adaptée pour se mettre à la place de leurs interlocuteurs. Donc nous, on essaye beaucoup de travailler en entre guillemets l'empathie, l'art de la négociation, de l'écoute, en se disant comment on vous équipe pour avoir les bonnes compétences. Déjà, concrètes de mieux s'exprimer, de mieux porter les sujets qui nous tiennent à cœur, mieux réagir, négocier un salaire, peu importe, mais aussi de les mettre au service de causes qui leur tiennent à cœur. Et comment on fait ça ? En fait, notre formation, c'est un peu trois ingrédients. C'est d'abord de la théorie, donc en gros, convaincre qu'est-ce que c'est, alors de la prise de parole, et ça, on le fait faire par des experts, comme un avocat de plaidoirie, par exemple, qui va expliquer ce que c'est que convaincre dans un métier dont c'est le cœur. Ensuite on va faire de la pratique, donc là typiquement sur Convainc on a travaillé beaucoup avec la fédération francophone du débat donc on fait des cours d'éloquence en gros concrètement comment on porte sa voix, comment on se tient, comment etc... Et puis derrière on ajoute toujours une brique témoignage de personnes soit qui leur ressemblent, soit qui sont plus avancées dans la vie active comme un format podcast en vrai et en l'occurrence par exemple on a eu des activistes qui racontent comment Ils ont été propulsés, par exemple, dans une scène médiatique et ont dû porter des sujets qui leur tiennent à cœur et ils n'étaient pas formés pour. On a eu des entrepreneurs, des directions des achats, des militaires, etc. Et l'idée, c'est un peu regard croisé. Un, pour découvrir d'autres métiers. Deux, pour se projeter dans la suite de ton parcours. Et trois, pour croiser tout un tas de personnalités dans ce qu'ils apportent pour décrire une compétence. Donc toi, travailler de ton côté, C'est à mon temps. compétences, mais aussi pour te projeter dans différentes histoires de vie et d'engagement. C'est un peu ça l'idée, mais work in progress, on est à la troisième promo et on peaufine chaque fois.

  • Speaker #0

    Et si on se place du côté dirigeant d'entreprise, quel conseil tu nous donnerais pour permettre à la jeunesse de se réaliser ? Si je suis dirigeant et que j'ai pris conscience que c'était vraiment intéressant de faire entrer la jeunesse dans mon entreprise, comment je fais pour qu'ils se réalisent ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai deux déjà précautions. Tu vois, en m'aventurant dans cette réponse, la première, c'est que la jeunesse, en fait, ça ne veut rien dire et que c'est très important de voir les jeunesses. Mais comme on parlerait de les parents ou les seniors, globalement, il y a autant de réalités en fonction du diplôme, du métier, de l'âge même, de l'origine sociale, du territoire. Il n'y a pas deux jeunesses avec un grand J. En tout cas, il y en a d'un point de vue sociologique quand on analyse des traits caractéristiques, ça c'est mon métier. Mais derrière, dans la réalité du terrain, c'est beaucoup plus complexe. Et le risque, notamment dirigeant, c'est de voir qu'une partie de la jeunesse, souvent biaisée par ses propres enfants, ou par un profil type qu'on va chercher. Et ma première invitation, c'est déjà de déconstruire ce que ça veut dire jeunesse. Ça commence à quel âge ? Ça finit quand ? Est-ce que c'est une question d'expérience ? Est-ce qu'on peut être très jeune dans un métier en étant en reconversion ? Est-ce que c'est ça être jeune ou pas ? Du coup, il y a une question de définition et surtout d'information, de comprendre la réalité de ces jeunesses aujourd'hui. Et qu'une jeunesse en France aujourd'hui, c'est 13% qui sont ni en emploi ni en formation. C'est une précarité financière qu'on ne peut pas nier. On le voit avec les questions sur la précarité alimentaire beaucoup dans l'actualité. une santé mentale et physique qui n'est pas au top. Déjà, il va falloir s'acculturer. aux problématiques, aux traits caractéristiques, donc déconstruire ce mot jeunesse. Et ensuite, de l'autre côté, mon invitation, c'est en quoi je crois le plus profondément, c'est qu'il ne faut pas faire un cas particulier jeunesse et qu'il faut identifier ce public-là et surtout ce moment clé de la vie d'entrer dans une trajectoire professionnelle. Néanmoins, tout ce qu'on va pavailler en tant que dirigeant ou dirigeante sur les jeunes, moi, j'invite toujours à le faire en intergénérationnel. et qu'en fait les problématiques portées par la jeunesse, ou en tout cas ce besoin de les inclure, en fait dans le qui va le faire, il n'y a pas que les jeunes. Évidemment, c'est l'ensemble de celles et ceux qui ont envie, qui sont capables, qui sont volontaires. Donc en l'occurrence, il va falloir trouver la bonne limite entre les problématiques d'une population à un moment de vie dédié, avec des attentes peut-être exprimées différemment, mais aussi comment on refond un modèle RH qui correspond à un modèle du travail qui évolue. Par exemple, sur la notion d'apprentissage ou d'évolution, à quelle fréquence on fait évoluer quelqu'un dans un poste ? Les jeunes vont exiger une rotation, souvent, je caricature, mais vont exiger une rotation fréquente, d'évolution de compétences, de montée en responsabilité, de salaire qui progresse, très rapide. Parce que c'est leur mode de fonctionnement aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que si on construit un plan pour eux, qu'il ne faut pas le travailler pour l'ensemble des salariés. Moi, j'ai déjà animé des ateliers avec des personnes de 40-50 ans qui me disaient, on étudiait l'alternance, en l'occurrence les parcours d'alternance, et ils nous disaient, mais ça a l'air trop bien l'alternance, moi j'aimerais trop faire un programme comme ça, avec la fréquence d'événementialisation, l'attention qui est portée sur eux, donc importante à ce moment, on l'apprécie, mais qu'en fait, il ne faut pas délaisser les autres. Donc en fait, sans donner de conseils, d'abord je ferai un travail d'acculturation, de définition, c'est quoi les jeunes, c'est quoi leurs problématiques, etc. Pas tomber non plus dans des caprices de « ils veulent ça, on va faire ça » , etc. Et en même temps, bosser le sujet. Peut-être avoir ce réflexe permanent de se dire « mais est-ce que c'est un sujet jeune ou pas ? » Et comme ça, ça pose des fondamentaux peut-être hyper intéressants à travailler en tant que dirigeant sur ces thématiques. Et nous, après, pour répondre plus précisément à ta question, notre motto ou notre slogan un petit peu chez Youth Forever en anglais, c'est « Care Enable Impact » . En gros, ça veut dire prendre soin, préparer et transformer l'impact. En l'occurrence, on dit beaucoup comment on crée les conditions de se rendre compte des difficultés, accompagner les moments de vie, prendre soin des gens, c'est permettre ce qui lève la main quand il y a un problème en interne ou en externe, etc. Comment on les met en capacité ? Donc là, c'est des formations, des parcours d'évolution, des compétences, des connaissances, peut-être du pouvoir à certains moments. et puis transformer ces... se mettre en action collectivement et pas d'en faire un sujet d'études en chambre. Donc voilà, globalement, c'est un peu comme ça que je commencerais et on a, toutes nos études traitent d'une façon ou d'une autre cette question. Mais voilà, j'aurais surtout tendance à dire, d'abord, est-ce que j'ai pas des biais ou des façons de comprendre le sujet qui vont en fait me mettre en difficulté plus tard dans ma façon de l'aborder.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as des modèles RH en tête, je sais pas si tu pourras citer ou pas l'entreprise, mais qui marchent bien pour justement intégrer, alors on va dire la jeunesse au sens âge du terme, justement pour aider cette génération à rentrer dans le monde du travail, à se réaliser, etc. Là, je parle vraiment en termes de...

  • Speaker #1

    Je sais pas, au sens pur.

  • Speaker #0

    Les gens qui rentrent dans le monde du travail.

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de plans assez volontaristes sur la jeunesse après le Covid. Il y a eu beaucoup de mises en place même d'antennes jeunesse, de programmes jeunesse, de plans jeunesse. Et nous, d'ailleurs, notre premier partenaire, c'est L'Oréal. Et L'Oréal, ils ont un plan qui s'appelle L'Oréal for Youth, qui est en gros le... le qui-vale-faire de leur plan L'Oréal for the Future, qui est un peu leur plan stratégique à 30 ans. Ils ont vraiment fait cet effort de déclinaison pour les jeunes qui sont chez eux, mais aussi en dehors de chez eux. Donc, ils avaient créé toute une université L'Oréal qui est accessible à n'importe qui veut pour permettre une montée en compétences, même si ce n'est pas des gens qui vont recruter. Donc, c'est un exemple un peu corporate auquel je pense. Et de plus en plus, en fait, on revient aujourd'hui, j'ai l'impression, de ces plans jeunesse parce que post-réforme des retraites, poste tous ces enjeux est ce qu'on peut catégoriser aussi clairement les populations donc maintenant on parle plus d'un intergénérationnel et c'est devenu plus un sujet diversité inclusion que rh et qu'on aborde beaucoup plus sur le prisme de on met personne de côté et c est donc quelques boîtes bossent dessus par aksa ils ont beaucoup travaillé sur cette notion d'âge isme de jeunisme et c'est que je trouve l'approche intéressante assez récemment mais tu On est quand même... Dans un entre-deux, on ne sait pas trop sur quel pied danser, entre les programmes dédiés, etc. Là, on voit des vrais, peut-être quelques programmes auxquels je pense. Il y a tout ce qui est lié à l'alternance. De toute façon, la majorité des boîtes qui le pratiquent se sont mis en action pour créer des programmes dédiés. Donc ça, je trouve ça intéressant. Deuxième exemple, moi, que je trouve hyper intéressant, c'est le programme CEO for One Month, qui est en gros CEO pour un mois, qui est un programme d'ADECO à l'origine, mais qui est maintenant pratiqué par d'autres entreprises. qui a un programme qui fait un recrutement en externe d'un ou une jeune, je crois que moins de 30, mais c'est peut-être même moins de 25, qui est recruté après un parcours très, très peaufiné, très gamifié, qui d'ailleurs, moi, je connais des gens qui mettent ça sur leur CV. J'ai fait le parcours de recrutement, même s'ils ne sont pas pris, d'ADECO, pour le CEO for one month. Et ensuite, la personne sélectionnée passe un mois côte à côte avec le CEO France. Et ils ont la même chose partout dans le monde. mais en mode je fais les conseils d'administration, je vais au COMEX, je fais les entretiens individuels pendant un mois. Donc c'est vraiment une sorte d'accélérateur de fou et puis pour eux un dénicheur de talent extraordinaire dans ceux qui candidatent. Donc ça c'est un exemple que je trouve intéressant. Et sinon moi j'aime bien prendre l'exemple de l'entreprise ENAF, le dépaté ENAF que vous connaissez peut-être, en Bretagne, entreprise familiale aujourd'hui chapeautée par Loïc ENAF, qui eux ont beaucoup travaillé cette... C'est dans un virage sur la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise et sur quel impact on fait quand on fait du pâté. Globalement, c'était un peu le point de départ. Notamment, dans tout leur travail d'onboarding et d'accompagnement des jeunes salariés. Finalement, ils ont bossé sur l'ensemble du segment. Comment est-ce qu'on peut typiquement créer des visites de nos abattoirs pour ouvrir des conversations sincères, de dialogue sur notre business, sur là où on va, sur nos pratiques ? sur notre territoire. Je trouve que tout est dans leur rapport d'impact, mais je trouve qu'ils ont, en tout cas dans une démarche très humble, on a beaucoup de chemin à parcourir, ils vont dans le bon sens sur comment on accompagne, on va chercher des jeunes dont on va avoir besoin sur des métiers complexes qu'il faut transformer. Quelques exemples comme ça.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Tu dirais que c'est quoi la responsabilité des dirigeants, donc un peu du monde de l'entreprise, dans la réconciliation avec la jeunesse ?

  • Speaker #1

    Immense ! J'espère que vous ne faites pas partie de cette catégorie de dirigeants, mais le gros défaut, tu parles de réconciliation, moi je vais parler à l'inverse de fracture. On parle beaucoup d'une crise générationnelle ou d'une fracture générationnelle, il y a eu plein d'ouvrages sur le sujet. En fait, quand on creuse, on se rend bien compte que c'est un sujet millénaire. J'ai des anecdotes à partager à travers les époques, moi j'adore les citations de l'Antiquité sur le sujet, c'est toujours très rigolo. mais en gros, et on a fait notre première étude nous sur l'interjet puisqu'on voulait justement débattre 2021-2022, est-ce qu'on peut parler d'une fracture ou pas ? Sachant qu'il y avait eu pas mal d'articles sur le sujet. Et donc on fait ce tour d'horizon pour se rendre compte qu'en effet on n'innove en rien en disant que les jeunes sont terribles et que les vieux sont terribles et que tout le monde est terrible. On avait appelé l'étude, elle est sur notre site en open source, elle s'appelle Jeune con love vieux fou. ou l'inverse. En l'occurrence, il faut sortir de ce vocabulaire-là parce qu'en soi, on n'invente rien, ça s'est toujours passé, on a toujours critiqué les plus âgés ou les plus jeunes. Pour amener à cette réconciliation, les bonnes nouvelles, c'est qu'aujourd'hui, il y a un peu le terreau pour. Donc, il y a une envie de se parler, il y a les mêmes sujets prioritaires de conviction, il y a les mêmes valeurs plus ou moins transverses et des rôles que l'on se donne qui vont dans le sens de le faire ensemble. Derrière, là où ça ne marche pas, c'est dans le quotidien, c'est dans l'affect, c'est dans l'émotionnel Et le plus gros risque, c'est surtout le manque d'espace commun, le manque de rencontres. Et que moi, je fais beaucoup d'événements de dirigeants avec Youth Forever. Et en fait, on parle tout le temps des jeunes d'une façon ou d'une autre. On parle d'eux, on a espoir en changement du monde par eux. On se questionne peut-être sur leurs pratiques, mais globalement, on a confiance en l'avenir parce qu'on a confiance en la jeunesse. Mais dans ces événements, il n'y a pas un jeune à l'horizon. Pareil, moi je fais beaucoup d'événements en entreprise qui sont pour les top 100 managers les top 200, le comex une population choisie qui est un petit peu les pépites de l'entreprise en poste de direction Pareil, pour qu'il y ait des gens de moins de 30 et peut-être même moins de 40 il faut y aller Donc en fait on parle souvent des jeunes alors qu'ils sont pas là Donc moi mon premier sujet sur Réconcilier c'est En fait, votre boîte, c'est des miroirs de la société, premier niveau, mais c'est aussi des miroirs d'une pyramide des âges, et que dans toute instance de décision, ou du moins, quand on veut bosser ce sujet de l'interjet, il faut des instances interjets pour le traiter. On a travaillé sur les enjeux de gouvernance et j'avais une ancienne DRH de chez Danone qui avait beaucoup bossé sur le sujet et qui m'avait dit que la gouvernance, ça doit être le miroir de l'entreprise. Donc en gros, si la boîte a un âge moyen de 27 ans, 30 ans ou 50 ans, peut-être qu'après il faut forcer le destin et aussi biaiser dans l'autre sens. Mais en l'occurrence, si les organes de direction ou moins les organes stratégiques qui sont mis à côté... S'ils n'ont pas la même moyenne d'âge, c'est problématique pour représenter les intérêts. Première étape pour réconcilier, c'est recréer des espaces communs. Le travail est l'endroit parfait pour faire ça, parce que c'est un endroit où on est entre générations. Donc c'est une opportunité, il faut le voir comme tel. Et puis moi je commencerais par ça, et puis après ne pas se formaliser sur du langage qui n'est pas forcément le même, sur des références qui ne sont pas forcément les mêmes, sur un vocabulaire qui n'est peut-être pas le même. Mais il faut bosser un petit peu la forme pour permettre le fond. Et puis moi je dis toujours que pour réconcilier, ça ne suffit pas de mettre les gens ensemble. Il faut faciliter, il faut faire une médiation sur les échanges et il faut un projet commun. Il ne faut pas avoir aucun objectif, il faut avoir une intention. Que ce soit un tournoi de foot au sein de la boîte, parce que ça donne un cap commun pour permettre la rencontre entre les gens, ou un projet vraiment cœur stratégie sur lequel on fait plancher un groupe. Mais du coup, moi je suis assez contre les formats où on va mettre un groupe de jeunes d'un côté, un groupe de direction de l'autre. Comment est-ce qu'une fois par an, on va se voir et se raconter ce qu'on a fait toute l'année ? Bon bref, je me perds un peu dans ma réponse, mais globalement, pour réconcilier, il faut d'abord mettre ensemble. Et une fois qu'on met ensemble, il faut faciliter parce que ça peut ne pas bien se passer.

  • Speaker #0

    J'allais justement te poser cette question, on dit shadow, comité de direction, des choses comme ça. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Je crois que vous avez testé la chose il y a déjà quelques années.

  • Speaker #1

    Nous, on a surtout étudié ces shadowboards parce que c'était assez surprenant. Je suis assez pour de créer des organes de direction un petit peu en miroir du comex. Je trouve qu'il y a quelque chose de très intéressant, surtout vu les enjeux, et que d'avoir des regards du terrain sont hyper pertinents. Et ça a été beaucoup fait avec les jeunes. Mais derrière, quand on parlait à des employeurs, la plupart des gens nous disaient que c'était la cata, que ça n'avait pas du tout fonctionné. Ou on parlait d'autres boîtes qui l'avaient fait et que ça n'avait pas fonctionné. On s'est un peu posé la question de qu'est-ce qui s'est passé. Et si vous voulez vraiment lire les 50 pages sur le sujet, c'est une enquête qui s'appelle Jeunes et pouvoirs sur notre site. mais en l'occurrence ce qu'on a découvert, c'est que souvent c'était des organes qui étaient mal cadrés. Soit avec une intention RH pour valoriser des talents particuliers, mais derrière, est-ce qu'il y avait vraiment une intention par contre, il n'y avait rien à faire vraiment concret dans l'organe, soit parce qu'il n'y a pas de suivi, il n'y a pas d'animation, soit parce que en fait, on recrée un groupe en chambre, tu vois, Shadow qui, de son côté, fait des travaux, va venir pitcher une fois de temps en temps. Et du coup, il y avait un peu un effet flanc qui retombe, pas flanc soufflé, qui retombe. Et du coup, de déception et de frustration, mais de tout le monde, des gens qui l'ont mis en place, des dirigeants associés, des jeunes qui l'ont fait, etc. Donc en fait, moi, j'y crois vachement à ce format, mais peut-être plus dans un sens miroir de l'entreprise, pouls du terrain. Et s'il y a beaucoup de jeunes, tant mieux. Mais du coup, il faut avoir ce réflexe, mais pas que. J'ai plein d'exemples de shadowboard réussis, notamment, j'aime beaucoup celui de Nestlé. et Anthony, si tu m'écoutes, c'est une dédicace à toi. En l'occurrence, ils ont créé ce Shadow Board d'antenne de tous les départements de jeunes qui étaient là pour challenger sur les enjeux de durabilité le COMEX. Et en fait, c'est maintenant la fin de l'histoire, c'est qu'ils ont dissous le Shadow COMEX pour en créer un organe de salariés en interne. Donc pas que les 10 ou 12 qui en faisaient partie. Pour eux, ça a été une réussite parce qu'ils ont eu un mandat, ils sont allés au bout. à la fin du mandat le Shadow Comex est dissous mais ça se retransforme dans une autre instance qui a plus de crédibilité plus de légitimité surtout qui est plus inclusive sur l'ensemble des salariés pour les thèmes qu'ils abordaient donc ça peut marcher à condition que il y a plein de conditions à remplir ça si vous avez envie de les creuser tout est dans l'étude mais c'est du cadrage en gros de projet c'est assez simple et puis il faut que c'est vraiment un objectif précis de est-ce qu'il y a un sujet précis sur lequel vous les faire bosser Est-ce que c'est vraiment, comme dans le parlement anglais, mais est-ce que c'est vraiment juste une fréquence d'autant que le comèque se voit, ce groupe se voit, et il y a un vrai échange ? Mais c'est coûteux. C'est coûteux en temps, en homme, en femme, en salaire, en argent. Du coup, il faut le faire pour les bonnes raisons. Et ça peut être super positif comme une cata. Donc j'ai un avis mitigé.

  • Speaker #0

    Et puis peut-être faire attention aussi à qui vient. c'est-à-dire que c'est toujours les gens qui... sont amenés à prendre des gros postes dans l'entreprise, qui est répertorié comme talent, ça peut créer aussi un peu de frustration pour les autres, ou une inéquité.

  • Speaker #1

    Il y a souvent, la plupart des jeunes qu'on a interrogés, le retour qu'ils nous faisaient, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on a été choisi. Soit il y a des candidatures, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais souvent, on se dit pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre ? Et du coup, pour la promo suivante, ils sont mal à l'aise. Il y a une sorte de flou artistique. qui souvent... au détriment de la bonne tenue du dispositif. C'est ça que je dis, il faut y aller si vous y croyez, mais il faut bien le bosser en amont, et surtout l'animer tout au long, et le plus de transparence possible.

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux, comme sur le sujet de l'engagement, qui je crois t'est cher aussi, c'est parfois on met des choses en place pour l'engagement et finalement on crée du désengagement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup t'entendre sur quels sont pour toi les ingrédients de l'engagement.

  • Speaker #1

    C'est drôle que tu me poses cette question. Moi, c'est fondamentalement, personnellement, je crois en le travail comme vecteur d'engagement et comme façon de s'engager. Pour moi, c'est par mon travail que je serai utile.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que je me projette dans le monde, c'est là où j'ai envie de mettre de l'énergie, du temps, et c'est par le travail que j'ai envie de le faire, ou là où d'autres pourraient le faire à côté de leur travail, et je l'entends complètement, et je suis ravie de constater que c'est le cas de beaucoup de gens aussi. Mais en l'occurrence, dans cette question d'engagement qui est très, à la fin, assez subjective, qu'est-ce que ça veut dire s'engager, et puis chez les plus jeunes, il y a aussi un rejet de cet engagement. Au sens de, est-ce que c'est à nous de s'engager ? Est-ce qu'il faut être engagé ? Est-ce que je ne peux pas être tranquille de mon côté ? Donc, nous, on la bosse à différents niveaux. Déjà, elle me questionne au quotidien. C'est ce que j'essaie de toucher du doigt avec mon podcast avant vocation. Et aujourd'hui, on la travaille au niveau de la formation et au niveau de nos événements. Au niveau de la formation, avec Céno, l'objectif, et on essaye de décliner ça en programme de sensibilisation pour les lycéens, etc. Donc là, on est en train de le travailler. En gros, on va parler de compétences. mais en fait en parlant de compétences on donne des exemples de gens qui les pratiquent et donc ces gens-là ils travaillent et donc par leur travail ils utilisent ces compétences mais surtout ils incarnent quelque chose c'est souvent on choisit pas par hasard nos intervenants et ils incarnent une forme d'engagement pour une cause pour eux-mêmes pour ils ont ce supplément de je vais faire la chose en plus qui fait que je suis aligné que je suis cohérent que je suis utile et donc Tout l'enjeu pour nous, c'est de recréer cet amour du travail, même sans le dire comme ça, ça ne sera dans aucun de nos prospectus. On ne peut pas faire une formation, retomber amoureux de votre job. Ce n'est pas ça ce qu'on fait nous. Nous, on forme à des compétences techniques. Mais en fait, l'intention cachée, c'est de travailler sur cet engagement. Et que nous, le public qu'on cible, les jeunes qu'on forme, ce sont des jeunes qui ne se disent pas du tout engagés. Il y a plein de programmes qui existent pour des jeunes engagés ou des entrepreneurs. C'est souvent deux catégories qui vont rester bien ensemble. Mais nous, on fait le tour de table du début et ils sont hyper gênés. Il y en a qui nous disent « moi je ne suis pas du tout engagée, je ne le suis pas encore » . Il y a vraiment cette étiquette où ils ont du mal à formaliser. Ce qu'on dit, évidemment, il n'y a pas de problème. Mais on va se questionner, au moins avoir un déclic de c'est quoi ma place à moi dans le monde. Et pour moi, c'est déjà trouver un vecteur d'engagement. Du coup, on bosse ça avec eux, avec un autre prétexte qui est celui de la compétence. Et mon objectif, c'est de montrer des exemples d'engagement aux gens. Et comme tu écoutes un podcast et un jour tu te dis, celui-là m'a trop inspiré, celle-là, je ne pourrai jamais bosser pour eux ou pour elle, ça ne me convient pas. En fait, tu travailles cette façon de toi, quel est ton apport au monde et à quoi tu veux contribuer si c'est ça qui t'intéresse. Donc ça, c'est le premier point. On essaie de le bosser par la formation pour donner des exemples de personnalités engagées, mais engagées au sens vaste du terme. Ça peut être engagé pour le climat, comme ça peut être engagé pour le bien-être des gens. Ça peut être engagé pour soi, parce que c'est important d'avoir cet équilibre et travailler un bien-être personnel, etc. Donc ça, c'est d'un côté, c'est nous. Et tous les programmes qu'on a créés en ce moment. Mais surtout, nous, on a bossé la question avec nos événements. On a un événement qu'on fait tous les ans qui s'appelle Cause Toujours. Un peu Cause Toujours, tu m'intéresses. La première édition, c'était 7 jeunes qu'on a mis sur scène. C'est dans la lignée des discours des écoles de commerce et d'ingénieurs où les jeunes disaient « je déserte » , « je bifurque » , etc. Donc, c'était un peu l'actualité du moment. Et on a mis sept jeunes sur scène pour nous parler, un peu cause toujours, mais pour nous parler de leur vie. Et du coup, c'était sept exemples d'engagement. Du déserteur, comme on en a vu dans les cérémonies de diplôme des grandes écoles, au salarié qui se dit pas engagé, mais en fait qu'il l'est, dans la façon dont il fait son métier, etc. Et donc, on avait eu sept exemples de verbes, en gros, d'action. Certains qui faisaient, certains qui construisaient, certains qui parlaient, certains qui montraient, certains qui pointaient du doigt, etc. Et on avait créé comme ça une soirée autour de verbes d'action pour montrer que s'engager, en fait, c'est tous ces verbes. Et chacun trouve le sien et c'est OK. Deuxième événement qu'on a fait l'an dernier, c'était trop bien, c'était à l'Ascala, à Paris, c'était sublime. En l'occurrence, là, on l'a fait en intergénérationnel, donc nous intervenons avec tous les âges. On avait fait des duos sur chaque thème et là on s'était posé des questions c'est quoi les ferments de l'engagement ? On en revient à ta question. Et on en avait identifié 5 et nous c'était un peu genre c'est quoi tes drivers ? Pourquoi tu le fais ? Et nous, on avait dit, un, le soin, porter attention à l'autre. Donc, en l'occurrence, c'est tu le fais pour prendre soin de soi, du monde, des autres. Deux, qui est un peu différent du soin, mais le collectif. Donc là, c'est vraiment, je le fais pour mon équipe, je le fais pour mon pays, je le fais pour un collectif auquel je m'appartiens et qui sera plus important que moi. Je le fais pour la liberté, pour être libre. En l'occurrence, on avait eu des exemples d'un réfugié ghanéen et on avait eu un ukrainien qui nous parlait de liberté au sens premier, là c'était au sens de la paix, mais on peut le décliner de « je m'engage pour être libre » . Ça a plein de résonances différentes. Donc on avait fait le collectif, le soin, la liberté, la joie, et qu'en fait la joie c'est un moteur d'action qui peut encourager tout ça. Et le dernier c'était la nature, donc en l'occurrence je le fais. pour une cause qui est celui du vivant. Et en l'occurrence, on avait eu deux personnes qui défendaient la mer, l'écosystème marin. Bref, c'est cinq exemples. On aurait pu en faire plein d'autres. Mais du coup, on avait comme ça essayé de voulu incarner des gens qui s'identifient à cette cause-là ou ce ferment-là d'engagement, ce pourquoi je le fais. Donc bref, ma réponse est très, très longue pour dire pas grand-chose. Mais globalement, moi, ce que je découvre dans l'engagement, c'est que c'est très pluriel, c'est très multiple, ça change dans le temps. C'est à la fois... enthousiasmant et décourageant. Et surtout, je ne veux pas en faire un mot galvaudé qui fait peur où on n'arrive pas à s'identifier parce qu'on ne rentre pas dans la case. Il y a les engagés, il y a les autres. Comme on disait, il y a les personnes dans le système comme il y a les personnes en dehors du système. En fait, non, ça n'apporte rien. Donc, passons au-delà des limitations. Puis, engageons-nous au sens de agissons et dans l'action, je pense qu'on trouve chacun sa façon d'être utile.

  • Speaker #1

    Les auditeurs ne le voient pas, mais toi, tu es très jeune. C'est quoi, toi, les ingrédients de ton engagement dans ton travail pour Use Forever, pour une cause ? Qu'est-ce qui fait que tu t'engages, toi, dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je précise que beaucoup de choix que j'ai pu faire, j'ai pu les faire parce que j'avais le luxe de pouvoir les faire. J'avais le choix. C'est important de le préciser. On n'est pas toujours libre. Les choix d'études qu'on fait, dans les lieux en vie, dans le patrimoine que l'on a, etc. Je ne suis pas non plus l'ultime fortune de France, mais globalement, j'avais quand même une éducation des parents qui m'ont permis d'avoir le choix. Donc, je valorise à quel point ça a été précieux dans toutes les décisions que j'ai prises depuis le collège. Et donc, dans cette mentalité, cette posture, je pense que mon premier driver, ça a été cette liberté dont je parlais tout à l'heure. Et pour moi, la liberté, c'était de... de tracer sa propre route. En l'occurrence, ma concrétisation de cette liberté, c'était d'être entrepreneur. Pour moi, mon objectif, c'était de monter ma boîte. Donc j'ai tout fait pour, j'ai travaillé dans des startups, j'ai été bras droit de dirigeant, j'ai fait de l'investissement dans des startups, j'ai fait un master dédié entrepreneuriat, j'ai monté une première société, maintenant une association. C'est assez transverse si je regarde en arrière ce qui était un peu mes drivers. Et entrepreneur, pourquoi ? En fait, pour moi, vraiment, le notion d'entrepreneuriat, je l'associe à la notion de liberté et de créer un modèle qui me paraît juste dans le monde dans lequel on est. Et notamment un modèle collectif RH, c'est qu'en fait, moi, je travaille aussi pour être avec les autres et construire ensemble. Donc, c'est peut-être ça que j'aurais répondu, mais en fait, au fond, justement, parce que j'ai le choix, je veux surtout contribuer à des sujets qui me tiennent à cœur. Là où je peux mettre mes compétences au service de quelque chose, et en l'occurrence, moi, je connais bien le monde économique, j'ai fait des études en école de commerce, j'ai, grâce à mon école, eu un énorme réseau, j'ai ensuite fait des rencontres déterminantes là-dessus. Je pense que j'ai le devoir, entre guillemets, d'utiliser ces cartes à jouer que j'ai la chance d'avoir. Donc, c'est me mettre au service d'une cause, et globalement, je pense que comme tout le monde, le futur me fait flipper. C'est presque que je n'ai pas le choix, et que je suis quelqu'un de nature plutôt optimiste. peut-être assez naïve aussi, mais globalement, quand je pense au futur et que je lis en détail le futur de notre planète, de la transition démographique et de ce que ça va impliquer en système de solidarité, en temps disponible, quand je m'informe sur la santé mentale des gens et que j'ai vécu moi-même déjà dans ma petite vie, en fait, ça me fait flipper parce que je me dis mais les enjeux sont trop importants, mais qui va le faire, quoi ? Et du coup, j'essaye d'y contribuer. et de porter les sujets qui me tiennent à cœur, tout en essayant d'être crédible, d'être légitime, etc. Donc c'est tout un truc. Mais donc moi, ma façon de m'engager, ça a été de créer une entreprise, puis une association. Là, de le faire par un véhicule associatif, essayer de faire une démonstration entrepreneuriale, de le construire avec des gens qui m'inspirent, que je trouve meilleurs que moi, qui sont juste incroyables, que ce soit mon équipe ou les gens avec qui on collabore. Et puis, en fait, moi, presque mon vecteur premier, c'est de me dire si dans 80 ans, 90 ans, je tourne le dos et je me dis OK, est-ce que tu es fière de toi ? Est-ce que tu as passé une bonne vie ? Qu'est-ce que tu réponds ? Et j'espère répondre que oui. Donc, prendre soin de moi, faire les choses qui me tiennent à cœur. Et voilà, globalement, c'est un peu essayer de faire en conscience dans tout ça. Mais encore une fois, parce que j'ai bien conscience que j'ai des contraintes que d'autres. moins de contraintes que certains pourraient avoir.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de ton honnêteté. Et est-ce qu'il y aurait des ingrédients liés par exemple à la... Alors, je sais bien que c'est pas vraiment du management, ça a pas été monté comme ça, mais est-ce qu'il y a des ingrédients liés à ta relation avec Emmanuel ? Est-ce que cette relation-là te crée de l'engagement ?

  • Speaker #0

    C'est évident. La réponse est oui. Et au-delà d'Emmanuel, avec qui on a une relation... très importante, très fusionnelle et en même temps très libre parce que elle n'est pas du tout sur mon dos à suivre ce qu'on fait, etc. Au contraire, c'est plutôt une confiance aveugle et un soutien quand il y en a besoin. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on a essayé de construire une sorte de cordée, comme en randonnée où vous vous accrochez les uns aux autres pour ne pas tomber. On a essayé de construire une sorte de cordée de convictions, de personnalités qui vont porter les mêmes valeurs et messages que nous. Et qu'en fait, quelqu'un de 60 ans, qui était l'ancien DRH d'un groupe du CAC 40, va porter les mêmes convictions de manière différente, entendues de manière différente, avec un réseau différent. Mais on va essayer comme ça de faire dégringoler dans cette cordée, d'avoir des porte-paroles entre guillemets différents. Et d'être ce cœur de soutien. Et après, moi, à mon niveau, au niveau de ma génération, par exemple, tu as eu Romain et Clément Meillard, c'est un exemple maintenant de gens que j'appelle mes amis, mais de gens avec qui je peux être amenée à rencontrer dans des événements ou à collaborer. Et j'en ai des gens comme eux, j'en ai une vingtaine, une trentaine que je connais et qui on essaye de se corder ensemble pour se propulser dans les sujets qui nous tiennent à cœur. Tout en ayant conscience que les gens qui sont autour de nous nous ressemblent aussi beaucoup et qu'il faut aussi créer des brèches. pour passer le relais à d'autres qui ont peut-être moins cet accès-là, ou moins cette visibilité. Moi, mon objectif, ce n'est pas ma gloire personnelle. Évidemment, ça me fait plaisir, ça fait du bien à mon égo. Mais derrière, je serais fière si j'arrive à créer des petits moi, et qu'ils soient plus importants que moi, comme Emmanuel a fait avec moi sur certains sujets. Créer ces cordes est là. Et puis évidemment, notre relation indéterminante, c'est déjà juste d'avoir un mentor quotidien, de quelqu'un qui a pile dix ans de plus que moi. qui a monté des associations, des entreprises, qui a eu une trajectoire comme celle que je suis en train de vivre, mais sans être accompagnée à l'époque, d'avoir ce retour-là. Et puis cet échange très fécond de ne pas être d'accord, en fait, on arrive à cultiver ce désaccord ou ces débats du quotidien qui nous permettent de progresser dans nos sujets. Et puis, je pense qu'il faut se mettre avec des gens qui nous ressemblent au sens peut-être du profil émotionnel. En l'occurrence, on est toutes les deux. assez intuitives et assez sensibles dans notre rapport au monde, dans les réactions des gens, etc. Donc c'est très précieux d'avoir quelqu'un qui n'a pas du tout la même histoire de vie, mais qui partage des impressions du quotidien. Surtout nous qui sommes des sortes de thermomètres du travail et de l'époque. Donc non, évidemment, elle est déterminante, mais je mentionne aussi tous les autres qui sont autour de nous. Et mes résolutions chaque année, je fais comme tout le monde, je pense que j'ai un moment en résolution. mais résolution c'est toujours voir plus les gens qui te font du bien mais au sens pro, juste même au travail après perso c'est un autre sujet mais voir les gens qui t'inspirent et qui te montrent à quel point c'est on est tous dans le même bateau et on va dans le bon sens,

  • Speaker #1

    entoure-toi des gens qui te font du bien et qui t'inspirent etc donc ça c'est mon premier conseil pour rester engagé je pense que là juste ce dont on vient de parler dans votre relation ça peut être déclinable justement même pour les plus grosses entreprises où l'idée c'est peut-être de se choisir, parce que quand on se choisit, on crée plus d'engagement, etc. Voilà, c'était surtout pour faire ce petit lien. C'est possible même en plus grand groupe.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai ce fameux cause toujours que je t'ai expliqué. Il y a un de nos intervenants, c'était Louis Fort, qui est un garçon génial qui a créé avec son associé le concept du compagnonnage. Et en gros, leur idée, c'est de dire, en fait, c'est plus que du mentorat. en fait si de choisir des compagnons. Par exemple, veux-tu être mon compagnon ? En gros, ce que je te demande, c'est que je choisis quelqu'un qui n'est pas dans ma sphère du quotidien, donc un parent, un ami, un copain, etc. Mais en gros, je te donne le mandat, entre guillemets, de me dévoiler à toi. Je te dis, voilà qui je suis aujourd'hui. Voilà ce que j'ai envie d'être, voilà ce que j'ai envie de devenir, voilà ce qui est important pour moi, etc. Et on se voit, je ne sais pas, tous les trois mois, tous les ans. et puis je te donne le mandat de me dire quand je dévide ma trajectoire et que si on se voit sachant qu'on se voit très peu notre relation de compagnon c'est de se dire quand on sent l'autre qu'il n'est plus l'autre et c'est une sorte d'autorisation à faire des interventions de attention je sens que là tu me parles beaucoup de ce truc là je pense que c'est pas un choix que t'aurais fait il y a un an et on en parle Le but, ce n'est pas de se faire critiquer à tout va, mais c'est de rester dans sa trajectoire et de mettre à jour avec quelqu'un qui a le droit. Et ce droit, on peut le donner à des amis. Spontanément, c'est souvent les cercles proches qui jouent le rôle. Mais ce n'est pas la même autorisation. Parce qu'il y a de l'affect, parce qu'on va peut-être mal le prendre. on ne va pas l'entendre de la même façon. Mais si, quand tout va bien, je te dis, le jour où tu sens qu'il y a un truc qui me tracasse, etc., en fait, tu es la personne que je peux aller voir pour en parler ou qui va m'interpeller pour me dire, attention, je ne te sens pas là. Donc, je trouve le concept intéressant et je pense que cette notion de compagnonnage a plus d'horizontalité, mais aussi d'autorisation, de permission, d'accompagnement. Et puis, j'aime bien cette notion de mandat parce que du mentorat, par exemple, on peut le vivre. Moi, je me suis fait coacher un moment par quelqu'un pendant six mois. Ça a été hyper utile pour moi, mais il y avait un début et une fin. Pareil, je vois une psy, il y a des moments où j'ai besoin de l'avoir beaucoup, d'autres moments pas du tout. Et on se donne un peu ce mandat de... Il y a des moments où on a besoin, on a un objectif à atteindre. Et après il y a des relations avec qui ça va être plus sur toute la vie, avec plus ou moins d'intensité. Avec Emmanuel, ça fait deux ans et demi qu'on travaille ensemble, on a la même, voire une meilleure relation qu'au démarrage. Mais qui est permanente parce qu'on a cette sorte de match affectif qui est très important. Donc, on choisit de le poursuivre. Mais ça pourrait ne pas être le cas.

  • Speaker #1

    Jasmine, qui aimerais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Sur le sujet des gouvernances, du management, de ces transformations surtout de management et de gouvernance.

  • Speaker #0

    Je m'excuse pour les gens qui nous écoutent, je n'en ai pas tant parlé, mais pourtant, c'est la gouvernance, c'est le sujet qui m'intéresse beaucoup. Qui est-ce que je voudrais entendre ? Comme j'en ai parlé, je vais peut-être te proposer Anthony Spittiles de chez Nestlé, justement, qui a... construit et consolidé ce fameux Shadowborn, donc ça va être vraiment dans le concret de la gouvernance. Donc ça c'est une première idée. Et après moi je suis toujours, j'aime beaucoup les regards croisés, comme t'as dû le comprendre et que du coup j'ai pas de nom à te proposer mais j'aimerais bien voir si t'as déjà eu des militaires dans ton podcast, mais je trouve que c'est l'organe militaire d'un point de vue RH et stratégique et organisationnel il y a des choses hyper intéressantes tu verras dans l'enquête Jeunet Pouvoir on a interrogé des militaires. justement, qui ont bossé ces liens-là, dans une structure très hiérarchique, comment on recrée du lien. Donc peut-être du côté militaire ou politique. Tu vois, j'aurais envie d'inviter à des intervenants qui ne sont pas évidents sur notre sujet, peut-être parce que des instances où la gouvernance n'est pas la même et du coup, par nature, on n'y pense pas. Mais que moi je trouve à chaque fois, en tout cas ma porte, nous, dans les études qu'on fait, dans les événements qu'on organise, toujours ce petit truc supplémentaire où tu te dis « ah mais je ne l'ai pas vu comme ça » , mais en fait, En fait, c'est trop intéressant. donc j'ai pas de nom particulier à te proposer mais je regarderais un peu du côté de ces univers là même dans le domaine public effectivement on gère pas les organes de la même façon mais il y a sûrement des choses surtout sur les enjeux jeunesse si on reprend mon thème les référents jeunesse peut-être là je peux te conseiller quelqu'un qui s'appelle Attity Arche je te la présenterai qui est élue dans sa ville je sais pas quel est son titre exact mais c'est un référent jeunesse mais un mandat de 7 ans qu'elle a pris il y a 18 ou 20 ans Donc typiquement ce genre de profil dans une dynamique très locale, je trouve que ça peut être hyper intéressant pour faire des liens avec le monde d'entreprise. C'est aussi des gens en général qui ont des engagements privés à côté. Donc ça peut être quelque chose à explorer.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un petit mot de la fin pour nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Auditeurs dans des gouvernances en entreprise, moi j'aurais envie de vous inviter à vous poser systématiquement cette question de qui va le faire. pour les 30 prochaines années à venir. Il n'y a pas besoin d'avoir une réponse, mais au moins créer les ferments d'en avoir une, que ce soit les gens qui ne sont pas encore là ou les gens qui sont déjà là. Et comment créer du coup les parcours, les associer, les informer, les impliquer dans l'exercice de cette gouvernance ou de cette stratégie ? Qui va le faire ? Posez-vous tout le temps cette question et au plaisir d'en discuter ensemble.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jasmine, pour ta simplicité et en même temps ton éloquence. Je trouve que ça fait un... Ça fait un mélange qui est vraiment très très agréable à écouter. Donc merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir proposé.

  • Speaker #1

    À bientôt. J'espère que vous avez aimé cet épisode autant que moi. Si vous connaissez quelqu'un qui aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet, je serais très intéressée de le savoir. Alors partagez-nous son nom en commentaire. Merci. Pour nous soutenir, n'hésitez pas à partager cet épisode et à vous abonner à notre chaîne pour ne pas manquer les prochains. Et si l'envie de nous mettre plein d'étoiles et un commentaire vous prenait, n'hésitez surtout pas ! A bientôt !

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Description

À seulement 28 ans, Jasmine Manet incarne une génération qui veut faire bouger les lignes. Cofondatrice et directrice générale de l'association Youth Forever, créatrice du podcast Vocation, conférencière reconnue sur la génération Z et les mutations du travail, Jasmine multiplie les initiatives pour accompagner sa génération dans un monde professionnel en pleine transformation.

Dans cet épisode, elle partage avec passion son engagement :

  • Comment le travail peut devenir un puissant levier d'engagement pour les jeunes,

  • Pourquoi la jeunesse est une loupe révélatrice des grands défis de notre époque,

  • Comment Youth Forever accompagne entreprises et jeunes dans la construction d’un nouveau pacte de confiance,

  • Et pourquoi la réconciliation entre générations est essentielle pour réussir les transitions à venir.

Nous évoquons aussi la responsabilité des employeurs : qui va faire le monde de demain ? Comment préparer les jeunes à prendre leur place, sans exclure les autres générations ?
Un échange dense, inspirant, qui donne envie de bâtir un monde du travail plus responsabilisant, plus humain... et surtout plus aligné.

✨ Un immense merci à Clément et Romain Meyer pour leur précieuse recommandation d’invitée !

Préparez vos carnets de notes : cet épisode est une mine d’idées concrètes, de références inspirantes et d'élans d'optimisme pour repenser nos organisations.

🔗 Belle écoute à vous, et n’hésitez pas à partager si l’épisode vous a inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jasmine Manet a 28 ans et déjà un parcours vraiment brillant. Elle multiplie les projets pour atteindre sa mission, celle de prendre soin et mettre en capacité sa génération, la génération Z, la fameuse. Elle cofonde avec Emmanuel Duez l'association Youth Forever. Elle en est la DG. Elle nous expliquera la mission de cette association dans l'épisode. Elle a aussi créé le podcast Vocation, un média d'orientation professionnelle pour les jeunes que je vous recommande. Et elle fait des conférences sur la génération Z. notamment au travail et sur le nouveau pacte à tisser entre employeurs et jeunesse pour mener la transition. Vous comprendrez donc aisément que je me devais de l'interroger et je remercie grandement Clément et Romain Meillère pour la recommandation. Encore une fois, prenez des notes car l'épisode regorge de références et d'idées qui vont vous passionner. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour et bienvenue sur Human First, le podcast business qui parle plus d'humains que de chiffres. À chaque épisode, je vous emmène à la rencontre de professionnels qui ont osé voir le monde du travail différemment. Comment ? En plaçant l'humain au cœur de ses priorités et de sa stratégie. Je suis Cécile Chapon, entrepreneuse, RH, coach et militante pour un monde du travail plus épanouissant et plus responsabilisant. Et maintenant, place à notre invité du jour ! Bonjour Jasmine. Bonjour. Et bien déjà, pourquoi avoir créé cette association Youth Forever ?

  • Speaker #1

    Je l'ai créée parce qu'on me l'a proposée. Youth Forever, c'est une aventure conjointe avec notamment mon conseil d'administration et notamment la présidente de l'association, Emmanuelle Duez, si vous en avez déjà entendu parler, qui est une entrepreneur qui depuis 15 ans s'exprime sur les générations au travail et les mutations du travail, et qui a notamment une entreprise qui s'appelle The Boson Project, donc un cabinet de conseil sur les enjeux de transformation. que j'ai interrogée dans mon podcast que je tenais à l'époque qui s'appelle Vocation, qui était un média d'orientation professionnelle, si je résume. Je l'ai interrogée suite à des prises de position qu'elle avait faites pendant le Covid. Et à la fin de l'épisode, on éteint les micros et elle me dit « Dis-moi en plus sur toi, où est-ce que t'en es en ce moment ? J'ai une idée, j'ai un projet et je cherche la tête opérante. Je pense que ça pourrait être toi. » Donc on en a parlé et puis trois semaines plus tard, je commençais en gros. Donc un gros coup de cœur professionnel et personnel. Du coup, on a consolidé cette idée qui existait déjà d'employeurs qui se mobilisaient collectivement pour la jeunesse. À un moment particulier, on était en 2021, donc très Covid. Et l'important était de comprendre l'impact réel de la crise sur les jeunes et comment mobiliser un écosystème pour... pour dépasser le conseil et faire des actions collectives sur l'emploi, sur l'apprentissage, sur presque prendre soin et mettre en capacité, on dit beaucoup ces mots-là nous, cette jeune génération. Donc Use4Ever s'est tombé un très bon moment pour moi, pour elle, de contexte aussi de mode ou en tout cas de besoin sur le marché. Et aujourd'hui, c'est une association qui fait en gros trois choses. On est d'abord avant tout un observatoire, donc on produit des idées, des études. des livres blancs, des benchmarks, des articles, des prises de position. On fait beaucoup de plaidoyer aussi. Et on va étudier le rapport au travail des générations. Et on dit beaucoup que la jeunesse est une loupe pour nous sur le reste de la société sur l'époque, comme une page blanche sur laquelle on voit s'écrire un peu les mutations à l'œuvre. Et donc, c'est pour ça que nous, on s'y intéresse. Et ensuite, on a deux verticales qui sont en gros les entreprises et les jeunes. Si je caricature, mais le côté entreprise, on bosse avec... soit ponctuellement sur des conférences, des ateliers avec différents employeurs, partout sur le territoire d'ailleurs, et même en dehors des frontières françaises, que ce soit des PME de logements sociaux ou L'Oréal, globalement c'est vraiment le grand écart de type d'entreprise, avec qui on va essayer de creuser des sujets RH au service des transformations, au service de la transition environnementale. Et puis on va bosser, et ça c'est mon cœur métier, avec les jeunes au quotidien, et en l'occurrence on fait de la formation nous. et de la sensibilisation aux enjeux de l'engagement et du travail. Et notre formation phare, elle s'appelle CENO. CENO, c'est un acronyme pour convaincre, écouter, négocier, opérationnaliser. Ce qu'on appelle les soft skills dans le jargon RH, mais en gros, c'est compétences de savoir-être qu'on a identifiées nécessaires pour amorcer son parcours professionnel ou porter, quand on est en emploi ou à l'école, pour porter des causes qui nous tiennent à cœur. Une génération qui cherche un petit peu sa place. Donc voilà, aujourd'hui, Use4Ever, c'est une structure, une association qui vise à poser la question du qui va le faire. Dans un contexte de grande transformation, on va en parler, des sujets que tu abordes tout le temps dans le podcast, mais on pose nous la question non pas du quoi, non pas du pourquoi, non pas du comment, mais vraiment du qui. Et donc qui les jeunes, parce que c'est eux qui travaillent demain, c'est simplement une équation mathématique. Et du coup, on y répond avec des idées et donc du plaidoyer, des actions côté entreprise et des actions côté jeunesse. Aujourd'hui, 18-30 ans, mais on espère aller vers les plus jeunes.

  • Speaker #0

    Ça m'amène vraiment déjà plein de questions normales. Quel est le but de cette formation, Céno ? En formant des jeunes, à quoi en fait ? C'est-à-dire, qu'est-ce qu'ils vont vouler qu'ils soient amenés à faire quoi ? Aller dans le monde de l'entreprise et à transformer les choses, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, en première étape, nous, on dit beaucoup que c'est une formation pour se faire entendre et être entendu. On touche des jeunes qui sont volontaires parce que la formation, elle est gratuite, mais elle est sur la base de la motivation et de la disponibilité. Aujourd'hui, on a fait trois promos en Ile-de-France. On est en train de créer des formats en région et en province. En l'occurrence, il y a un premier filtre qui se fait à ce critère motivation. On a des jeunes qui sont étudiants en recherche d'emploi, demandeurs d'emploi, en précarité. ou déjà salariés, en stage, en alternance, en premier job, etc. Et pour beaucoup, ils ont la sensation de ne pas trouver tout à fait leur place, de soit poser des questions d'orientation, soit d'avoir mis le doigt dessus et de ne pas savoir comment se mettre en avant, comment prendre de la place, et donc se faire entendre, en gros. Et puis progresser sur toutes les compétences dont on a besoin, en entretien, dans une recherche d'emploi, pour gérer un poste, etc. Mais nous, on dit beaucoup, en fait, il faut prendre conscience que pour porter les sujets qui vous tiennent à cœur, Que ce soit un projet personnel ou professionnel, comme trouver son premier job, ou pour transformer et mettre sa boîte sur les rails de la transition environnementale, ce ne sont pas les mêmes chantiers, mais dans tous les cas, il va falloir des compétences humaines pour le faire. On dit que ça ne suffit pas de prendre une place si derrière on ne vous entend pas. En l'occurrence, ce sont des exemples que nous avons tout le temps, mais ce sont des COMEX, par exemple, des comités exécutifs qui vont rencontrer Merci. des jeunes de leur entreprise et qui sont hyper déçus, des propositions qui sont faites, etc. C'est un exemple comme un autre. Et en l'occurrence, c'est aussi que la posture adoptée par la personne en face n'est pas toujours adaptée pour se mettre à la place de leurs interlocuteurs. Donc nous, on essaye beaucoup de travailler en entre guillemets l'empathie, l'art de la négociation, de l'écoute, en se disant comment on vous équipe pour avoir les bonnes compétences. Déjà, concrètes de mieux s'exprimer, de mieux porter les sujets qui nous tiennent à cœur, mieux réagir, négocier un salaire, peu importe, mais aussi de les mettre au service de causes qui leur tiennent à cœur. Et comment on fait ça ? En fait, notre formation, c'est un peu trois ingrédients. C'est d'abord de la théorie, donc en gros, convaincre qu'est-ce que c'est, alors de la prise de parole, et ça, on le fait faire par des experts, comme un avocat de plaidoirie, par exemple, qui va expliquer ce que c'est que convaincre dans un métier dont c'est le cœur. Ensuite on va faire de la pratique, donc là typiquement sur Convainc on a travaillé beaucoup avec la fédération francophone du débat donc on fait des cours d'éloquence en gros concrètement comment on porte sa voix, comment on se tient, comment etc... Et puis derrière on ajoute toujours une brique témoignage de personnes soit qui leur ressemblent, soit qui sont plus avancées dans la vie active comme un format podcast en vrai et en l'occurrence par exemple on a eu des activistes qui racontent comment Ils ont été propulsés, par exemple, dans une scène médiatique et ont dû porter des sujets qui leur tiennent à cœur et ils n'étaient pas formés pour. On a eu des entrepreneurs, des directions des achats, des militaires, etc. Et l'idée, c'est un peu regard croisé. Un, pour découvrir d'autres métiers. Deux, pour se projeter dans la suite de ton parcours. Et trois, pour croiser tout un tas de personnalités dans ce qu'ils apportent pour décrire une compétence. Donc toi, travailler de ton côté, C'est à mon temps. compétences, mais aussi pour te projeter dans différentes histoires de vie et d'engagement. C'est un peu ça l'idée, mais work in progress, on est à la troisième promo et on peaufine chaque fois.

  • Speaker #0

    Et si on se place du côté dirigeant d'entreprise, quel conseil tu nous donnerais pour permettre à la jeunesse de se réaliser ? Si je suis dirigeant et que j'ai pris conscience que c'était vraiment intéressant de faire entrer la jeunesse dans mon entreprise, comment je fais pour qu'ils se réalisent ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai deux déjà précautions. Tu vois, en m'aventurant dans cette réponse, la première, c'est que la jeunesse, en fait, ça ne veut rien dire et que c'est très important de voir les jeunesses. Mais comme on parlerait de les parents ou les seniors, globalement, il y a autant de réalités en fonction du diplôme, du métier, de l'âge même, de l'origine sociale, du territoire. Il n'y a pas deux jeunesses avec un grand J. En tout cas, il y en a d'un point de vue sociologique quand on analyse des traits caractéristiques, ça c'est mon métier. Mais derrière, dans la réalité du terrain, c'est beaucoup plus complexe. Et le risque, notamment dirigeant, c'est de voir qu'une partie de la jeunesse, souvent biaisée par ses propres enfants, ou par un profil type qu'on va chercher. Et ma première invitation, c'est déjà de déconstruire ce que ça veut dire jeunesse. Ça commence à quel âge ? Ça finit quand ? Est-ce que c'est une question d'expérience ? Est-ce qu'on peut être très jeune dans un métier en étant en reconversion ? Est-ce que c'est ça être jeune ou pas ? Du coup, il y a une question de définition et surtout d'information, de comprendre la réalité de ces jeunesses aujourd'hui. Et qu'une jeunesse en France aujourd'hui, c'est 13% qui sont ni en emploi ni en formation. C'est une précarité financière qu'on ne peut pas nier. On le voit avec les questions sur la précarité alimentaire beaucoup dans l'actualité. une santé mentale et physique qui n'est pas au top. Déjà, il va falloir s'acculturer. aux problématiques, aux traits caractéristiques, donc déconstruire ce mot jeunesse. Et ensuite, de l'autre côté, mon invitation, c'est en quoi je crois le plus profondément, c'est qu'il ne faut pas faire un cas particulier jeunesse et qu'il faut identifier ce public-là et surtout ce moment clé de la vie d'entrer dans une trajectoire professionnelle. Néanmoins, tout ce qu'on va pavailler en tant que dirigeant ou dirigeante sur les jeunes, moi, j'invite toujours à le faire en intergénérationnel. et qu'en fait les problématiques portées par la jeunesse, ou en tout cas ce besoin de les inclure, en fait dans le qui va le faire, il n'y a pas que les jeunes. Évidemment, c'est l'ensemble de celles et ceux qui ont envie, qui sont capables, qui sont volontaires. Donc en l'occurrence, il va falloir trouver la bonne limite entre les problématiques d'une population à un moment de vie dédié, avec des attentes peut-être exprimées différemment, mais aussi comment on refond un modèle RH qui correspond à un modèle du travail qui évolue. Par exemple, sur la notion d'apprentissage ou d'évolution, à quelle fréquence on fait évoluer quelqu'un dans un poste ? Les jeunes vont exiger une rotation, souvent, je caricature, mais vont exiger une rotation fréquente, d'évolution de compétences, de montée en responsabilité, de salaire qui progresse, très rapide. Parce que c'est leur mode de fonctionnement aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que si on construit un plan pour eux, qu'il ne faut pas le travailler pour l'ensemble des salariés. Moi, j'ai déjà animé des ateliers avec des personnes de 40-50 ans qui me disaient, on étudiait l'alternance, en l'occurrence les parcours d'alternance, et ils nous disaient, mais ça a l'air trop bien l'alternance, moi j'aimerais trop faire un programme comme ça, avec la fréquence d'événementialisation, l'attention qui est portée sur eux, donc importante à ce moment, on l'apprécie, mais qu'en fait, il ne faut pas délaisser les autres. Donc en fait, sans donner de conseils, d'abord je ferai un travail d'acculturation, de définition, c'est quoi les jeunes, c'est quoi leurs problématiques, etc. Pas tomber non plus dans des caprices de « ils veulent ça, on va faire ça » , etc. Et en même temps, bosser le sujet. Peut-être avoir ce réflexe permanent de se dire « mais est-ce que c'est un sujet jeune ou pas ? » Et comme ça, ça pose des fondamentaux peut-être hyper intéressants à travailler en tant que dirigeant sur ces thématiques. Et nous, après, pour répondre plus précisément à ta question, notre motto ou notre slogan un petit peu chez Youth Forever en anglais, c'est « Care Enable Impact » . En gros, ça veut dire prendre soin, préparer et transformer l'impact. En l'occurrence, on dit beaucoup comment on crée les conditions de se rendre compte des difficultés, accompagner les moments de vie, prendre soin des gens, c'est permettre ce qui lève la main quand il y a un problème en interne ou en externe, etc. Comment on les met en capacité ? Donc là, c'est des formations, des parcours d'évolution, des compétences, des connaissances, peut-être du pouvoir à certains moments. et puis transformer ces... se mettre en action collectivement et pas d'en faire un sujet d'études en chambre. Donc voilà, globalement, c'est un peu comme ça que je commencerais et on a, toutes nos études traitent d'une façon ou d'une autre cette question. Mais voilà, j'aurais surtout tendance à dire, d'abord, est-ce que j'ai pas des biais ou des façons de comprendre le sujet qui vont en fait me mettre en difficulté plus tard dans ma façon de l'aborder.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as des modèles RH en tête, je sais pas si tu pourras citer ou pas l'entreprise, mais qui marchent bien pour justement intégrer, alors on va dire la jeunesse au sens âge du terme, justement pour aider cette génération à rentrer dans le monde du travail, à se réaliser, etc. Là, je parle vraiment en termes de...

  • Speaker #1

    Je sais pas, au sens pur.

  • Speaker #0

    Les gens qui rentrent dans le monde du travail.

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de plans assez volontaristes sur la jeunesse après le Covid. Il y a eu beaucoup de mises en place même d'antennes jeunesse, de programmes jeunesse, de plans jeunesse. Et nous, d'ailleurs, notre premier partenaire, c'est L'Oréal. Et L'Oréal, ils ont un plan qui s'appelle L'Oréal for Youth, qui est en gros le... le qui-vale-faire de leur plan L'Oréal for the Future, qui est un peu leur plan stratégique à 30 ans. Ils ont vraiment fait cet effort de déclinaison pour les jeunes qui sont chez eux, mais aussi en dehors de chez eux. Donc, ils avaient créé toute une université L'Oréal qui est accessible à n'importe qui veut pour permettre une montée en compétences, même si ce n'est pas des gens qui vont recruter. Donc, c'est un exemple un peu corporate auquel je pense. Et de plus en plus, en fait, on revient aujourd'hui, j'ai l'impression, de ces plans jeunesse parce que post-réforme des retraites, poste tous ces enjeux est ce qu'on peut catégoriser aussi clairement les populations donc maintenant on parle plus d'un intergénérationnel et c'est devenu plus un sujet diversité inclusion que rh et qu'on aborde beaucoup plus sur le prisme de on met personne de côté et c est donc quelques boîtes bossent dessus par aksa ils ont beaucoup travaillé sur cette notion d'âge isme de jeunisme et c'est que je trouve l'approche intéressante assez récemment mais tu On est quand même... Dans un entre-deux, on ne sait pas trop sur quel pied danser, entre les programmes dédiés, etc. Là, on voit des vrais, peut-être quelques programmes auxquels je pense. Il y a tout ce qui est lié à l'alternance. De toute façon, la majorité des boîtes qui le pratiquent se sont mis en action pour créer des programmes dédiés. Donc ça, je trouve ça intéressant. Deuxième exemple, moi, que je trouve hyper intéressant, c'est le programme CEO for One Month, qui est en gros CEO pour un mois, qui est un programme d'ADECO à l'origine, mais qui est maintenant pratiqué par d'autres entreprises. qui a un programme qui fait un recrutement en externe d'un ou une jeune, je crois que moins de 30, mais c'est peut-être même moins de 25, qui est recruté après un parcours très, très peaufiné, très gamifié, qui d'ailleurs, moi, je connais des gens qui mettent ça sur leur CV. J'ai fait le parcours de recrutement, même s'ils ne sont pas pris, d'ADECO, pour le CEO for one month. Et ensuite, la personne sélectionnée passe un mois côte à côte avec le CEO France. Et ils ont la même chose partout dans le monde. mais en mode je fais les conseils d'administration, je vais au COMEX, je fais les entretiens individuels pendant un mois. Donc c'est vraiment une sorte d'accélérateur de fou et puis pour eux un dénicheur de talent extraordinaire dans ceux qui candidatent. Donc ça c'est un exemple que je trouve intéressant. Et sinon moi j'aime bien prendre l'exemple de l'entreprise ENAF, le dépaté ENAF que vous connaissez peut-être, en Bretagne, entreprise familiale aujourd'hui chapeautée par Loïc ENAF, qui eux ont beaucoup travaillé cette... C'est dans un virage sur la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise et sur quel impact on fait quand on fait du pâté. Globalement, c'était un peu le point de départ. Notamment, dans tout leur travail d'onboarding et d'accompagnement des jeunes salariés. Finalement, ils ont bossé sur l'ensemble du segment. Comment est-ce qu'on peut typiquement créer des visites de nos abattoirs pour ouvrir des conversations sincères, de dialogue sur notre business, sur là où on va, sur nos pratiques ? sur notre territoire. Je trouve que tout est dans leur rapport d'impact, mais je trouve qu'ils ont, en tout cas dans une démarche très humble, on a beaucoup de chemin à parcourir, ils vont dans le bon sens sur comment on accompagne, on va chercher des jeunes dont on va avoir besoin sur des métiers complexes qu'il faut transformer. Quelques exemples comme ça.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Tu dirais que c'est quoi la responsabilité des dirigeants, donc un peu du monde de l'entreprise, dans la réconciliation avec la jeunesse ?

  • Speaker #1

    Immense ! J'espère que vous ne faites pas partie de cette catégorie de dirigeants, mais le gros défaut, tu parles de réconciliation, moi je vais parler à l'inverse de fracture. On parle beaucoup d'une crise générationnelle ou d'une fracture générationnelle, il y a eu plein d'ouvrages sur le sujet. En fait, quand on creuse, on se rend bien compte que c'est un sujet millénaire. J'ai des anecdotes à partager à travers les époques, moi j'adore les citations de l'Antiquité sur le sujet, c'est toujours très rigolo. mais en gros, et on a fait notre première étude nous sur l'interjet puisqu'on voulait justement débattre 2021-2022, est-ce qu'on peut parler d'une fracture ou pas ? Sachant qu'il y avait eu pas mal d'articles sur le sujet. Et donc on fait ce tour d'horizon pour se rendre compte qu'en effet on n'innove en rien en disant que les jeunes sont terribles et que les vieux sont terribles et que tout le monde est terrible. On avait appelé l'étude, elle est sur notre site en open source, elle s'appelle Jeune con love vieux fou. ou l'inverse. En l'occurrence, il faut sortir de ce vocabulaire-là parce qu'en soi, on n'invente rien, ça s'est toujours passé, on a toujours critiqué les plus âgés ou les plus jeunes. Pour amener à cette réconciliation, les bonnes nouvelles, c'est qu'aujourd'hui, il y a un peu le terreau pour. Donc, il y a une envie de se parler, il y a les mêmes sujets prioritaires de conviction, il y a les mêmes valeurs plus ou moins transverses et des rôles que l'on se donne qui vont dans le sens de le faire ensemble. Derrière, là où ça ne marche pas, c'est dans le quotidien, c'est dans l'affect, c'est dans l'émotionnel Et le plus gros risque, c'est surtout le manque d'espace commun, le manque de rencontres. Et que moi, je fais beaucoup d'événements de dirigeants avec Youth Forever. Et en fait, on parle tout le temps des jeunes d'une façon ou d'une autre. On parle d'eux, on a espoir en changement du monde par eux. On se questionne peut-être sur leurs pratiques, mais globalement, on a confiance en l'avenir parce qu'on a confiance en la jeunesse. Mais dans ces événements, il n'y a pas un jeune à l'horizon. Pareil, moi je fais beaucoup d'événements en entreprise qui sont pour les top 100 managers les top 200, le comex une population choisie qui est un petit peu les pépites de l'entreprise en poste de direction Pareil, pour qu'il y ait des gens de moins de 30 et peut-être même moins de 40 il faut y aller Donc en fait on parle souvent des jeunes alors qu'ils sont pas là Donc moi mon premier sujet sur Réconcilier c'est En fait, votre boîte, c'est des miroirs de la société, premier niveau, mais c'est aussi des miroirs d'une pyramide des âges, et que dans toute instance de décision, ou du moins, quand on veut bosser ce sujet de l'interjet, il faut des instances interjets pour le traiter. On a travaillé sur les enjeux de gouvernance et j'avais une ancienne DRH de chez Danone qui avait beaucoup bossé sur le sujet et qui m'avait dit que la gouvernance, ça doit être le miroir de l'entreprise. Donc en gros, si la boîte a un âge moyen de 27 ans, 30 ans ou 50 ans, peut-être qu'après il faut forcer le destin et aussi biaiser dans l'autre sens. Mais en l'occurrence, si les organes de direction ou moins les organes stratégiques qui sont mis à côté... S'ils n'ont pas la même moyenne d'âge, c'est problématique pour représenter les intérêts. Première étape pour réconcilier, c'est recréer des espaces communs. Le travail est l'endroit parfait pour faire ça, parce que c'est un endroit où on est entre générations. Donc c'est une opportunité, il faut le voir comme tel. Et puis moi je commencerais par ça, et puis après ne pas se formaliser sur du langage qui n'est pas forcément le même, sur des références qui ne sont pas forcément les mêmes, sur un vocabulaire qui n'est peut-être pas le même. Mais il faut bosser un petit peu la forme pour permettre le fond. Et puis moi je dis toujours que pour réconcilier, ça ne suffit pas de mettre les gens ensemble. Il faut faciliter, il faut faire une médiation sur les échanges et il faut un projet commun. Il ne faut pas avoir aucun objectif, il faut avoir une intention. Que ce soit un tournoi de foot au sein de la boîte, parce que ça donne un cap commun pour permettre la rencontre entre les gens, ou un projet vraiment cœur stratégie sur lequel on fait plancher un groupe. Mais du coup, moi je suis assez contre les formats où on va mettre un groupe de jeunes d'un côté, un groupe de direction de l'autre. Comment est-ce qu'une fois par an, on va se voir et se raconter ce qu'on a fait toute l'année ? Bon bref, je me perds un peu dans ma réponse, mais globalement, pour réconcilier, il faut d'abord mettre ensemble. Et une fois qu'on met ensemble, il faut faciliter parce que ça peut ne pas bien se passer.

  • Speaker #0

    J'allais justement te poser cette question, on dit shadow, comité de direction, des choses comme ça. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Je crois que vous avez testé la chose il y a déjà quelques années.

  • Speaker #1

    Nous, on a surtout étudié ces shadowboards parce que c'était assez surprenant. Je suis assez pour de créer des organes de direction un petit peu en miroir du comex. Je trouve qu'il y a quelque chose de très intéressant, surtout vu les enjeux, et que d'avoir des regards du terrain sont hyper pertinents. Et ça a été beaucoup fait avec les jeunes. Mais derrière, quand on parlait à des employeurs, la plupart des gens nous disaient que c'était la cata, que ça n'avait pas du tout fonctionné. Ou on parlait d'autres boîtes qui l'avaient fait et que ça n'avait pas fonctionné. On s'est un peu posé la question de qu'est-ce qui s'est passé. Et si vous voulez vraiment lire les 50 pages sur le sujet, c'est une enquête qui s'appelle Jeunes et pouvoirs sur notre site. mais en l'occurrence ce qu'on a découvert, c'est que souvent c'était des organes qui étaient mal cadrés. Soit avec une intention RH pour valoriser des talents particuliers, mais derrière, est-ce qu'il y avait vraiment une intention par contre, il n'y avait rien à faire vraiment concret dans l'organe, soit parce qu'il n'y a pas de suivi, il n'y a pas d'animation, soit parce que en fait, on recrée un groupe en chambre, tu vois, Shadow qui, de son côté, fait des travaux, va venir pitcher une fois de temps en temps. Et du coup, il y avait un peu un effet flanc qui retombe, pas flanc soufflé, qui retombe. Et du coup, de déception et de frustration, mais de tout le monde, des gens qui l'ont mis en place, des dirigeants associés, des jeunes qui l'ont fait, etc. Donc en fait, moi, j'y crois vachement à ce format, mais peut-être plus dans un sens miroir de l'entreprise, pouls du terrain. Et s'il y a beaucoup de jeunes, tant mieux. Mais du coup, il faut avoir ce réflexe, mais pas que. J'ai plein d'exemples de shadowboard réussis, notamment, j'aime beaucoup celui de Nestlé. et Anthony, si tu m'écoutes, c'est une dédicace à toi. En l'occurrence, ils ont créé ce Shadow Board d'antenne de tous les départements de jeunes qui étaient là pour challenger sur les enjeux de durabilité le COMEX. Et en fait, c'est maintenant la fin de l'histoire, c'est qu'ils ont dissous le Shadow COMEX pour en créer un organe de salariés en interne. Donc pas que les 10 ou 12 qui en faisaient partie. Pour eux, ça a été une réussite parce qu'ils ont eu un mandat, ils sont allés au bout. à la fin du mandat le Shadow Comex est dissous mais ça se retransforme dans une autre instance qui a plus de crédibilité plus de légitimité surtout qui est plus inclusive sur l'ensemble des salariés pour les thèmes qu'ils abordaient donc ça peut marcher à condition que il y a plein de conditions à remplir ça si vous avez envie de les creuser tout est dans l'étude mais c'est du cadrage en gros de projet c'est assez simple et puis il faut que c'est vraiment un objectif précis de est-ce qu'il y a un sujet précis sur lequel vous les faire bosser Est-ce que c'est vraiment, comme dans le parlement anglais, mais est-ce que c'est vraiment juste une fréquence d'autant que le comèque se voit, ce groupe se voit, et il y a un vrai échange ? Mais c'est coûteux. C'est coûteux en temps, en homme, en femme, en salaire, en argent. Du coup, il faut le faire pour les bonnes raisons. Et ça peut être super positif comme une cata. Donc j'ai un avis mitigé.

  • Speaker #0

    Et puis peut-être faire attention aussi à qui vient. c'est-à-dire que c'est toujours les gens qui... sont amenés à prendre des gros postes dans l'entreprise, qui est répertorié comme talent, ça peut créer aussi un peu de frustration pour les autres, ou une inéquité.

  • Speaker #1

    Il y a souvent, la plupart des jeunes qu'on a interrogés, le retour qu'ils nous faisaient, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on a été choisi. Soit il y a des candidatures, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais souvent, on se dit pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre ? Et du coup, pour la promo suivante, ils sont mal à l'aise. Il y a une sorte de flou artistique. qui souvent... au détriment de la bonne tenue du dispositif. C'est ça que je dis, il faut y aller si vous y croyez, mais il faut bien le bosser en amont, et surtout l'animer tout au long, et le plus de transparence possible.

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux, comme sur le sujet de l'engagement, qui je crois t'est cher aussi, c'est parfois on met des choses en place pour l'engagement et finalement on crée du désengagement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup t'entendre sur quels sont pour toi les ingrédients de l'engagement.

  • Speaker #1

    C'est drôle que tu me poses cette question. Moi, c'est fondamentalement, personnellement, je crois en le travail comme vecteur d'engagement et comme façon de s'engager. Pour moi, c'est par mon travail que je serai utile.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que je me projette dans le monde, c'est là où j'ai envie de mettre de l'énergie, du temps, et c'est par le travail que j'ai envie de le faire, ou là où d'autres pourraient le faire à côté de leur travail, et je l'entends complètement, et je suis ravie de constater que c'est le cas de beaucoup de gens aussi. Mais en l'occurrence, dans cette question d'engagement qui est très, à la fin, assez subjective, qu'est-ce que ça veut dire s'engager, et puis chez les plus jeunes, il y a aussi un rejet de cet engagement. Au sens de, est-ce que c'est à nous de s'engager ? Est-ce qu'il faut être engagé ? Est-ce que je ne peux pas être tranquille de mon côté ? Donc, nous, on la bosse à différents niveaux. Déjà, elle me questionne au quotidien. C'est ce que j'essaie de toucher du doigt avec mon podcast avant vocation. Et aujourd'hui, on la travaille au niveau de la formation et au niveau de nos événements. Au niveau de la formation, avec Céno, l'objectif, et on essaye de décliner ça en programme de sensibilisation pour les lycéens, etc. Donc là, on est en train de le travailler. En gros, on va parler de compétences. mais en fait en parlant de compétences on donne des exemples de gens qui les pratiquent et donc ces gens-là ils travaillent et donc par leur travail ils utilisent ces compétences mais surtout ils incarnent quelque chose c'est souvent on choisit pas par hasard nos intervenants et ils incarnent une forme d'engagement pour une cause pour eux-mêmes pour ils ont ce supplément de je vais faire la chose en plus qui fait que je suis aligné que je suis cohérent que je suis utile et donc Tout l'enjeu pour nous, c'est de recréer cet amour du travail, même sans le dire comme ça, ça ne sera dans aucun de nos prospectus. On ne peut pas faire une formation, retomber amoureux de votre job. Ce n'est pas ça ce qu'on fait nous. Nous, on forme à des compétences techniques. Mais en fait, l'intention cachée, c'est de travailler sur cet engagement. Et que nous, le public qu'on cible, les jeunes qu'on forme, ce sont des jeunes qui ne se disent pas du tout engagés. Il y a plein de programmes qui existent pour des jeunes engagés ou des entrepreneurs. C'est souvent deux catégories qui vont rester bien ensemble. Mais nous, on fait le tour de table du début et ils sont hyper gênés. Il y en a qui nous disent « moi je ne suis pas du tout engagée, je ne le suis pas encore » . Il y a vraiment cette étiquette où ils ont du mal à formaliser. Ce qu'on dit, évidemment, il n'y a pas de problème. Mais on va se questionner, au moins avoir un déclic de c'est quoi ma place à moi dans le monde. Et pour moi, c'est déjà trouver un vecteur d'engagement. Du coup, on bosse ça avec eux, avec un autre prétexte qui est celui de la compétence. Et mon objectif, c'est de montrer des exemples d'engagement aux gens. Et comme tu écoutes un podcast et un jour tu te dis, celui-là m'a trop inspiré, celle-là, je ne pourrai jamais bosser pour eux ou pour elle, ça ne me convient pas. En fait, tu travailles cette façon de toi, quel est ton apport au monde et à quoi tu veux contribuer si c'est ça qui t'intéresse. Donc ça, c'est le premier point. On essaie de le bosser par la formation pour donner des exemples de personnalités engagées, mais engagées au sens vaste du terme. Ça peut être engagé pour le climat, comme ça peut être engagé pour le bien-être des gens. Ça peut être engagé pour soi, parce que c'est important d'avoir cet équilibre et travailler un bien-être personnel, etc. Donc ça, c'est d'un côté, c'est nous. Et tous les programmes qu'on a créés en ce moment. Mais surtout, nous, on a bossé la question avec nos événements. On a un événement qu'on fait tous les ans qui s'appelle Cause Toujours. Un peu Cause Toujours, tu m'intéresses. La première édition, c'était 7 jeunes qu'on a mis sur scène. C'est dans la lignée des discours des écoles de commerce et d'ingénieurs où les jeunes disaient « je déserte » , « je bifurque » , etc. Donc, c'était un peu l'actualité du moment. Et on a mis sept jeunes sur scène pour nous parler, un peu cause toujours, mais pour nous parler de leur vie. Et du coup, c'était sept exemples d'engagement. Du déserteur, comme on en a vu dans les cérémonies de diplôme des grandes écoles, au salarié qui se dit pas engagé, mais en fait qu'il l'est, dans la façon dont il fait son métier, etc. Et donc, on avait eu sept exemples de verbes, en gros, d'action. Certains qui faisaient, certains qui construisaient, certains qui parlaient, certains qui montraient, certains qui pointaient du doigt, etc. Et on avait créé comme ça une soirée autour de verbes d'action pour montrer que s'engager, en fait, c'est tous ces verbes. Et chacun trouve le sien et c'est OK. Deuxième événement qu'on a fait l'an dernier, c'était trop bien, c'était à l'Ascala, à Paris, c'était sublime. En l'occurrence, là, on l'a fait en intergénérationnel, donc nous intervenons avec tous les âges. On avait fait des duos sur chaque thème et là on s'était posé des questions c'est quoi les ferments de l'engagement ? On en revient à ta question. Et on en avait identifié 5 et nous c'était un peu genre c'est quoi tes drivers ? Pourquoi tu le fais ? Et nous, on avait dit, un, le soin, porter attention à l'autre. Donc, en l'occurrence, c'est tu le fais pour prendre soin de soi, du monde, des autres. Deux, qui est un peu différent du soin, mais le collectif. Donc là, c'est vraiment, je le fais pour mon équipe, je le fais pour mon pays, je le fais pour un collectif auquel je m'appartiens et qui sera plus important que moi. Je le fais pour la liberté, pour être libre. En l'occurrence, on avait eu des exemples d'un réfugié ghanéen et on avait eu un ukrainien qui nous parlait de liberté au sens premier, là c'était au sens de la paix, mais on peut le décliner de « je m'engage pour être libre » . Ça a plein de résonances différentes. Donc on avait fait le collectif, le soin, la liberté, la joie, et qu'en fait la joie c'est un moteur d'action qui peut encourager tout ça. Et le dernier c'était la nature, donc en l'occurrence je le fais. pour une cause qui est celui du vivant. Et en l'occurrence, on avait eu deux personnes qui défendaient la mer, l'écosystème marin. Bref, c'est cinq exemples. On aurait pu en faire plein d'autres. Mais du coup, on avait comme ça essayé de voulu incarner des gens qui s'identifient à cette cause-là ou ce ferment-là d'engagement, ce pourquoi je le fais. Donc bref, ma réponse est très, très longue pour dire pas grand-chose. Mais globalement, moi, ce que je découvre dans l'engagement, c'est que c'est très pluriel, c'est très multiple, ça change dans le temps. C'est à la fois... enthousiasmant et décourageant. Et surtout, je ne veux pas en faire un mot galvaudé qui fait peur où on n'arrive pas à s'identifier parce qu'on ne rentre pas dans la case. Il y a les engagés, il y a les autres. Comme on disait, il y a les personnes dans le système comme il y a les personnes en dehors du système. En fait, non, ça n'apporte rien. Donc, passons au-delà des limitations. Puis, engageons-nous au sens de agissons et dans l'action, je pense qu'on trouve chacun sa façon d'être utile.

  • Speaker #1

    Les auditeurs ne le voient pas, mais toi, tu es très jeune. C'est quoi, toi, les ingrédients de ton engagement dans ton travail pour Use Forever, pour une cause ? Qu'est-ce qui fait que tu t'engages, toi, dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je précise que beaucoup de choix que j'ai pu faire, j'ai pu les faire parce que j'avais le luxe de pouvoir les faire. J'avais le choix. C'est important de le préciser. On n'est pas toujours libre. Les choix d'études qu'on fait, dans les lieux en vie, dans le patrimoine que l'on a, etc. Je ne suis pas non plus l'ultime fortune de France, mais globalement, j'avais quand même une éducation des parents qui m'ont permis d'avoir le choix. Donc, je valorise à quel point ça a été précieux dans toutes les décisions que j'ai prises depuis le collège. Et donc, dans cette mentalité, cette posture, je pense que mon premier driver, ça a été cette liberté dont je parlais tout à l'heure. Et pour moi, la liberté, c'était de... de tracer sa propre route. En l'occurrence, ma concrétisation de cette liberté, c'était d'être entrepreneur. Pour moi, mon objectif, c'était de monter ma boîte. Donc j'ai tout fait pour, j'ai travaillé dans des startups, j'ai été bras droit de dirigeant, j'ai fait de l'investissement dans des startups, j'ai fait un master dédié entrepreneuriat, j'ai monté une première société, maintenant une association. C'est assez transverse si je regarde en arrière ce qui était un peu mes drivers. Et entrepreneur, pourquoi ? En fait, pour moi, vraiment, le notion d'entrepreneuriat, je l'associe à la notion de liberté et de créer un modèle qui me paraît juste dans le monde dans lequel on est. Et notamment un modèle collectif RH, c'est qu'en fait, moi, je travaille aussi pour être avec les autres et construire ensemble. Donc, c'est peut-être ça que j'aurais répondu, mais en fait, au fond, justement, parce que j'ai le choix, je veux surtout contribuer à des sujets qui me tiennent à cœur. Là où je peux mettre mes compétences au service de quelque chose, et en l'occurrence, moi, je connais bien le monde économique, j'ai fait des études en école de commerce, j'ai, grâce à mon école, eu un énorme réseau, j'ai ensuite fait des rencontres déterminantes là-dessus. Je pense que j'ai le devoir, entre guillemets, d'utiliser ces cartes à jouer que j'ai la chance d'avoir. Donc, c'est me mettre au service d'une cause, et globalement, je pense que comme tout le monde, le futur me fait flipper. C'est presque que je n'ai pas le choix, et que je suis quelqu'un de nature plutôt optimiste. peut-être assez naïve aussi, mais globalement, quand je pense au futur et que je lis en détail le futur de notre planète, de la transition démographique et de ce que ça va impliquer en système de solidarité, en temps disponible, quand je m'informe sur la santé mentale des gens et que j'ai vécu moi-même déjà dans ma petite vie, en fait, ça me fait flipper parce que je me dis mais les enjeux sont trop importants, mais qui va le faire, quoi ? Et du coup, j'essaye d'y contribuer. et de porter les sujets qui me tiennent à cœur, tout en essayant d'être crédible, d'être légitime, etc. Donc c'est tout un truc. Mais donc moi, ma façon de m'engager, ça a été de créer une entreprise, puis une association. Là, de le faire par un véhicule associatif, essayer de faire une démonstration entrepreneuriale, de le construire avec des gens qui m'inspirent, que je trouve meilleurs que moi, qui sont juste incroyables, que ce soit mon équipe ou les gens avec qui on collabore. Et puis, en fait, moi, presque mon vecteur premier, c'est de me dire si dans 80 ans, 90 ans, je tourne le dos et je me dis OK, est-ce que tu es fière de toi ? Est-ce que tu as passé une bonne vie ? Qu'est-ce que tu réponds ? Et j'espère répondre que oui. Donc, prendre soin de moi, faire les choses qui me tiennent à cœur. Et voilà, globalement, c'est un peu essayer de faire en conscience dans tout ça. Mais encore une fois, parce que j'ai bien conscience que j'ai des contraintes que d'autres. moins de contraintes que certains pourraient avoir.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de ton honnêteté. Et est-ce qu'il y aurait des ingrédients liés par exemple à la... Alors, je sais bien que c'est pas vraiment du management, ça a pas été monté comme ça, mais est-ce qu'il y a des ingrédients liés à ta relation avec Emmanuel ? Est-ce que cette relation-là te crée de l'engagement ?

  • Speaker #0

    C'est évident. La réponse est oui. Et au-delà d'Emmanuel, avec qui on a une relation... très importante, très fusionnelle et en même temps très libre parce que elle n'est pas du tout sur mon dos à suivre ce qu'on fait, etc. Au contraire, c'est plutôt une confiance aveugle et un soutien quand il y en a besoin. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on a essayé de construire une sorte de cordée, comme en randonnée où vous vous accrochez les uns aux autres pour ne pas tomber. On a essayé de construire une sorte de cordée de convictions, de personnalités qui vont porter les mêmes valeurs et messages que nous. Et qu'en fait, quelqu'un de 60 ans, qui était l'ancien DRH d'un groupe du CAC 40, va porter les mêmes convictions de manière différente, entendues de manière différente, avec un réseau différent. Mais on va essayer comme ça de faire dégringoler dans cette cordée, d'avoir des porte-paroles entre guillemets différents. Et d'être ce cœur de soutien. Et après, moi, à mon niveau, au niveau de ma génération, par exemple, tu as eu Romain et Clément Meillard, c'est un exemple maintenant de gens que j'appelle mes amis, mais de gens avec qui je peux être amenée à rencontrer dans des événements ou à collaborer. Et j'en ai des gens comme eux, j'en ai une vingtaine, une trentaine que je connais et qui on essaye de se corder ensemble pour se propulser dans les sujets qui nous tiennent à cœur. Tout en ayant conscience que les gens qui sont autour de nous nous ressemblent aussi beaucoup et qu'il faut aussi créer des brèches. pour passer le relais à d'autres qui ont peut-être moins cet accès-là, ou moins cette visibilité. Moi, mon objectif, ce n'est pas ma gloire personnelle. Évidemment, ça me fait plaisir, ça fait du bien à mon égo. Mais derrière, je serais fière si j'arrive à créer des petits moi, et qu'ils soient plus importants que moi, comme Emmanuel a fait avec moi sur certains sujets. Créer ces cordes est là. Et puis évidemment, notre relation indéterminante, c'est déjà juste d'avoir un mentor quotidien, de quelqu'un qui a pile dix ans de plus que moi. qui a monté des associations, des entreprises, qui a eu une trajectoire comme celle que je suis en train de vivre, mais sans être accompagnée à l'époque, d'avoir ce retour-là. Et puis cet échange très fécond de ne pas être d'accord, en fait, on arrive à cultiver ce désaccord ou ces débats du quotidien qui nous permettent de progresser dans nos sujets. Et puis, je pense qu'il faut se mettre avec des gens qui nous ressemblent au sens peut-être du profil émotionnel. En l'occurrence, on est toutes les deux. assez intuitives et assez sensibles dans notre rapport au monde, dans les réactions des gens, etc. Donc c'est très précieux d'avoir quelqu'un qui n'a pas du tout la même histoire de vie, mais qui partage des impressions du quotidien. Surtout nous qui sommes des sortes de thermomètres du travail et de l'époque. Donc non, évidemment, elle est déterminante, mais je mentionne aussi tous les autres qui sont autour de nous. Et mes résolutions chaque année, je fais comme tout le monde, je pense que j'ai un moment en résolution. mais résolution c'est toujours voir plus les gens qui te font du bien mais au sens pro, juste même au travail après perso c'est un autre sujet mais voir les gens qui t'inspirent et qui te montrent à quel point c'est on est tous dans le même bateau et on va dans le bon sens,

  • Speaker #1

    entoure-toi des gens qui te font du bien et qui t'inspirent etc donc ça c'est mon premier conseil pour rester engagé je pense que là juste ce dont on vient de parler dans votre relation ça peut être déclinable justement même pour les plus grosses entreprises où l'idée c'est peut-être de se choisir, parce que quand on se choisit, on crée plus d'engagement, etc. Voilà, c'était surtout pour faire ce petit lien. C'est possible même en plus grand groupe.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai ce fameux cause toujours que je t'ai expliqué. Il y a un de nos intervenants, c'était Louis Fort, qui est un garçon génial qui a créé avec son associé le concept du compagnonnage. Et en gros, leur idée, c'est de dire, en fait, c'est plus que du mentorat. en fait si de choisir des compagnons. Par exemple, veux-tu être mon compagnon ? En gros, ce que je te demande, c'est que je choisis quelqu'un qui n'est pas dans ma sphère du quotidien, donc un parent, un ami, un copain, etc. Mais en gros, je te donne le mandat, entre guillemets, de me dévoiler à toi. Je te dis, voilà qui je suis aujourd'hui. Voilà ce que j'ai envie d'être, voilà ce que j'ai envie de devenir, voilà ce qui est important pour moi, etc. Et on se voit, je ne sais pas, tous les trois mois, tous les ans. et puis je te donne le mandat de me dire quand je dévide ma trajectoire et que si on se voit sachant qu'on se voit très peu notre relation de compagnon c'est de se dire quand on sent l'autre qu'il n'est plus l'autre et c'est une sorte d'autorisation à faire des interventions de attention je sens que là tu me parles beaucoup de ce truc là je pense que c'est pas un choix que t'aurais fait il y a un an et on en parle Le but, ce n'est pas de se faire critiquer à tout va, mais c'est de rester dans sa trajectoire et de mettre à jour avec quelqu'un qui a le droit. Et ce droit, on peut le donner à des amis. Spontanément, c'est souvent les cercles proches qui jouent le rôle. Mais ce n'est pas la même autorisation. Parce qu'il y a de l'affect, parce qu'on va peut-être mal le prendre. on ne va pas l'entendre de la même façon. Mais si, quand tout va bien, je te dis, le jour où tu sens qu'il y a un truc qui me tracasse, etc., en fait, tu es la personne que je peux aller voir pour en parler ou qui va m'interpeller pour me dire, attention, je ne te sens pas là. Donc, je trouve le concept intéressant et je pense que cette notion de compagnonnage a plus d'horizontalité, mais aussi d'autorisation, de permission, d'accompagnement. Et puis, j'aime bien cette notion de mandat parce que du mentorat, par exemple, on peut le vivre. Moi, je me suis fait coacher un moment par quelqu'un pendant six mois. Ça a été hyper utile pour moi, mais il y avait un début et une fin. Pareil, je vois une psy, il y a des moments où j'ai besoin de l'avoir beaucoup, d'autres moments pas du tout. Et on se donne un peu ce mandat de... Il y a des moments où on a besoin, on a un objectif à atteindre. Et après il y a des relations avec qui ça va être plus sur toute la vie, avec plus ou moins d'intensité. Avec Emmanuel, ça fait deux ans et demi qu'on travaille ensemble, on a la même, voire une meilleure relation qu'au démarrage. Mais qui est permanente parce qu'on a cette sorte de match affectif qui est très important. Donc, on choisit de le poursuivre. Mais ça pourrait ne pas être le cas.

  • Speaker #1

    Jasmine, qui aimerais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Sur le sujet des gouvernances, du management, de ces transformations surtout de management et de gouvernance.

  • Speaker #0

    Je m'excuse pour les gens qui nous écoutent, je n'en ai pas tant parlé, mais pourtant, c'est la gouvernance, c'est le sujet qui m'intéresse beaucoup. Qui est-ce que je voudrais entendre ? Comme j'en ai parlé, je vais peut-être te proposer Anthony Spittiles de chez Nestlé, justement, qui a... construit et consolidé ce fameux Shadowborn, donc ça va être vraiment dans le concret de la gouvernance. Donc ça c'est une première idée. Et après moi je suis toujours, j'aime beaucoup les regards croisés, comme t'as dû le comprendre et que du coup j'ai pas de nom à te proposer mais j'aimerais bien voir si t'as déjà eu des militaires dans ton podcast, mais je trouve que c'est l'organe militaire d'un point de vue RH et stratégique et organisationnel il y a des choses hyper intéressantes tu verras dans l'enquête Jeunet Pouvoir on a interrogé des militaires. justement, qui ont bossé ces liens-là, dans une structure très hiérarchique, comment on recrée du lien. Donc peut-être du côté militaire ou politique. Tu vois, j'aurais envie d'inviter à des intervenants qui ne sont pas évidents sur notre sujet, peut-être parce que des instances où la gouvernance n'est pas la même et du coup, par nature, on n'y pense pas. Mais que moi je trouve à chaque fois, en tout cas ma porte, nous, dans les études qu'on fait, dans les événements qu'on organise, toujours ce petit truc supplémentaire où tu te dis « ah mais je ne l'ai pas vu comme ça » , mais en fait, En fait, c'est trop intéressant. donc j'ai pas de nom particulier à te proposer mais je regarderais un peu du côté de ces univers là même dans le domaine public effectivement on gère pas les organes de la même façon mais il y a sûrement des choses surtout sur les enjeux jeunesse si on reprend mon thème les référents jeunesse peut-être là je peux te conseiller quelqu'un qui s'appelle Attity Arche je te la présenterai qui est élue dans sa ville je sais pas quel est son titre exact mais c'est un référent jeunesse mais un mandat de 7 ans qu'elle a pris il y a 18 ou 20 ans Donc typiquement ce genre de profil dans une dynamique très locale, je trouve que ça peut être hyper intéressant pour faire des liens avec le monde d'entreprise. C'est aussi des gens en général qui ont des engagements privés à côté. Donc ça peut être quelque chose à explorer.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un petit mot de la fin pour nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Auditeurs dans des gouvernances en entreprise, moi j'aurais envie de vous inviter à vous poser systématiquement cette question de qui va le faire. pour les 30 prochaines années à venir. Il n'y a pas besoin d'avoir une réponse, mais au moins créer les ferments d'en avoir une, que ce soit les gens qui ne sont pas encore là ou les gens qui sont déjà là. Et comment créer du coup les parcours, les associer, les informer, les impliquer dans l'exercice de cette gouvernance ou de cette stratégie ? Qui va le faire ? Posez-vous tout le temps cette question et au plaisir d'en discuter ensemble.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jasmine, pour ta simplicité et en même temps ton éloquence. Je trouve que ça fait un... Ça fait un mélange qui est vraiment très très agréable à écouter. Donc merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir proposé.

  • Speaker #1

    À bientôt. J'espère que vous avez aimé cet épisode autant que moi. Si vous connaissez quelqu'un qui aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet, je serais très intéressée de le savoir. Alors partagez-nous son nom en commentaire. Merci. Pour nous soutenir, n'hésitez pas à partager cet épisode et à vous abonner à notre chaîne pour ne pas manquer les prochains. Et si l'envie de nous mettre plein d'étoiles et un commentaire vous prenait, n'hésitez surtout pas ! A bientôt !

Description

À seulement 28 ans, Jasmine Manet incarne une génération qui veut faire bouger les lignes. Cofondatrice et directrice générale de l'association Youth Forever, créatrice du podcast Vocation, conférencière reconnue sur la génération Z et les mutations du travail, Jasmine multiplie les initiatives pour accompagner sa génération dans un monde professionnel en pleine transformation.

Dans cet épisode, elle partage avec passion son engagement :

  • Comment le travail peut devenir un puissant levier d'engagement pour les jeunes,

  • Pourquoi la jeunesse est une loupe révélatrice des grands défis de notre époque,

  • Comment Youth Forever accompagne entreprises et jeunes dans la construction d’un nouveau pacte de confiance,

  • Et pourquoi la réconciliation entre générations est essentielle pour réussir les transitions à venir.

Nous évoquons aussi la responsabilité des employeurs : qui va faire le monde de demain ? Comment préparer les jeunes à prendre leur place, sans exclure les autres générations ?
Un échange dense, inspirant, qui donne envie de bâtir un monde du travail plus responsabilisant, plus humain... et surtout plus aligné.

✨ Un immense merci à Clément et Romain Meyer pour leur précieuse recommandation d’invitée !

Préparez vos carnets de notes : cet épisode est une mine d’idées concrètes, de références inspirantes et d'élans d'optimisme pour repenser nos organisations.

🔗 Belle écoute à vous, et n’hésitez pas à partager si l’épisode vous a inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jasmine Manet a 28 ans et déjà un parcours vraiment brillant. Elle multiplie les projets pour atteindre sa mission, celle de prendre soin et mettre en capacité sa génération, la génération Z, la fameuse. Elle cofonde avec Emmanuel Duez l'association Youth Forever. Elle en est la DG. Elle nous expliquera la mission de cette association dans l'épisode. Elle a aussi créé le podcast Vocation, un média d'orientation professionnelle pour les jeunes que je vous recommande. Et elle fait des conférences sur la génération Z. notamment au travail et sur le nouveau pacte à tisser entre employeurs et jeunesse pour mener la transition. Vous comprendrez donc aisément que je me devais de l'interroger et je remercie grandement Clément et Romain Meillère pour la recommandation. Encore une fois, prenez des notes car l'épisode regorge de références et d'idées qui vont vous passionner. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour et bienvenue sur Human First, le podcast business qui parle plus d'humains que de chiffres. À chaque épisode, je vous emmène à la rencontre de professionnels qui ont osé voir le monde du travail différemment. Comment ? En plaçant l'humain au cœur de ses priorités et de sa stratégie. Je suis Cécile Chapon, entrepreneuse, RH, coach et militante pour un monde du travail plus épanouissant et plus responsabilisant. Et maintenant, place à notre invité du jour ! Bonjour Jasmine. Bonjour. Et bien déjà, pourquoi avoir créé cette association Youth Forever ?

  • Speaker #1

    Je l'ai créée parce qu'on me l'a proposée. Youth Forever, c'est une aventure conjointe avec notamment mon conseil d'administration et notamment la présidente de l'association, Emmanuelle Duez, si vous en avez déjà entendu parler, qui est une entrepreneur qui depuis 15 ans s'exprime sur les générations au travail et les mutations du travail, et qui a notamment une entreprise qui s'appelle The Boson Project, donc un cabinet de conseil sur les enjeux de transformation. que j'ai interrogée dans mon podcast que je tenais à l'époque qui s'appelle Vocation, qui était un média d'orientation professionnelle, si je résume. Je l'ai interrogée suite à des prises de position qu'elle avait faites pendant le Covid. Et à la fin de l'épisode, on éteint les micros et elle me dit « Dis-moi en plus sur toi, où est-ce que t'en es en ce moment ? J'ai une idée, j'ai un projet et je cherche la tête opérante. Je pense que ça pourrait être toi. » Donc on en a parlé et puis trois semaines plus tard, je commençais en gros. Donc un gros coup de cœur professionnel et personnel. Du coup, on a consolidé cette idée qui existait déjà d'employeurs qui se mobilisaient collectivement pour la jeunesse. À un moment particulier, on était en 2021, donc très Covid. Et l'important était de comprendre l'impact réel de la crise sur les jeunes et comment mobiliser un écosystème pour... pour dépasser le conseil et faire des actions collectives sur l'emploi, sur l'apprentissage, sur presque prendre soin et mettre en capacité, on dit beaucoup ces mots-là nous, cette jeune génération. Donc Use4Ever s'est tombé un très bon moment pour moi, pour elle, de contexte aussi de mode ou en tout cas de besoin sur le marché. Et aujourd'hui, c'est une association qui fait en gros trois choses. On est d'abord avant tout un observatoire, donc on produit des idées, des études. des livres blancs, des benchmarks, des articles, des prises de position. On fait beaucoup de plaidoyer aussi. Et on va étudier le rapport au travail des générations. Et on dit beaucoup que la jeunesse est une loupe pour nous sur le reste de la société sur l'époque, comme une page blanche sur laquelle on voit s'écrire un peu les mutations à l'œuvre. Et donc, c'est pour ça que nous, on s'y intéresse. Et ensuite, on a deux verticales qui sont en gros les entreprises et les jeunes. Si je caricature, mais le côté entreprise, on bosse avec... soit ponctuellement sur des conférences, des ateliers avec différents employeurs, partout sur le territoire d'ailleurs, et même en dehors des frontières françaises, que ce soit des PME de logements sociaux ou L'Oréal, globalement c'est vraiment le grand écart de type d'entreprise, avec qui on va essayer de creuser des sujets RH au service des transformations, au service de la transition environnementale. Et puis on va bosser, et ça c'est mon cœur métier, avec les jeunes au quotidien, et en l'occurrence on fait de la formation nous. et de la sensibilisation aux enjeux de l'engagement et du travail. Et notre formation phare, elle s'appelle CENO. CENO, c'est un acronyme pour convaincre, écouter, négocier, opérationnaliser. Ce qu'on appelle les soft skills dans le jargon RH, mais en gros, c'est compétences de savoir-être qu'on a identifiées nécessaires pour amorcer son parcours professionnel ou porter, quand on est en emploi ou à l'école, pour porter des causes qui nous tiennent à cœur. Une génération qui cherche un petit peu sa place. Donc voilà, aujourd'hui, Use4Ever, c'est une structure, une association qui vise à poser la question du qui va le faire. Dans un contexte de grande transformation, on va en parler, des sujets que tu abordes tout le temps dans le podcast, mais on pose nous la question non pas du quoi, non pas du pourquoi, non pas du comment, mais vraiment du qui. Et donc qui les jeunes, parce que c'est eux qui travaillent demain, c'est simplement une équation mathématique. Et du coup, on y répond avec des idées et donc du plaidoyer, des actions côté entreprise et des actions côté jeunesse. Aujourd'hui, 18-30 ans, mais on espère aller vers les plus jeunes.

  • Speaker #0

    Ça m'amène vraiment déjà plein de questions normales. Quel est le but de cette formation, Céno ? En formant des jeunes, à quoi en fait ? C'est-à-dire, qu'est-ce qu'ils vont vouler qu'ils soient amenés à faire quoi ? Aller dans le monde de l'entreprise et à transformer les choses, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, en première étape, nous, on dit beaucoup que c'est une formation pour se faire entendre et être entendu. On touche des jeunes qui sont volontaires parce que la formation, elle est gratuite, mais elle est sur la base de la motivation et de la disponibilité. Aujourd'hui, on a fait trois promos en Ile-de-France. On est en train de créer des formats en région et en province. En l'occurrence, il y a un premier filtre qui se fait à ce critère motivation. On a des jeunes qui sont étudiants en recherche d'emploi, demandeurs d'emploi, en précarité. ou déjà salariés, en stage, en alternance, en premier job, etc. Et pour beaucoup, ils ont la sensation de ne pas trouver tout à fait leur place, de soit poser des questions d'orientation, soit d'avoir mis le doigt dessus et de ne pas savoir comment se mettre en avant, comment prendre de la place, et donc se faire entendre, en gros. Et puis progresser sur toutes les compétences dont on a besoin, en entretien, dans une recherche d'emploi, pour gérer un poste, etc. Mais nous, on dit beaucoup, en fait, il faut prendre conscience que pour porter les sujets qui vous tiennent à cœur, Que ce soit un projet personnel ou professionnel, comme trouver son premier job, ou pour transformer et mettre sa boîte sur les rails de la transition environnementale, ce ne sont pas les mêmes chantiers, mais dans tous les cas, il va falloir des compétences humaines pour le faire. On dit que ça ne suffit pas de prendre une place si derrière on ne vous entend pas. En l'occurrence, ce sont des exemples que nous avons tout le temps, mais ce sont des COMEX, par exemple, des comités exécutifs qui vont rencontrer Merci. des jeunes de leur entreprise et qui sont hyper déçus, des propositions qui sont faites, etc. C'est un exemple comme un autre. Et en l'occurrence, c'est aussi que la posture adoptée par la personne en face n'est pas toujours adaptée pour se mettre à la place de leurs interlocuteurs. Donc nous, on essaye beaucoup de travailler en entre guillemets l'empathie, l'art de la négociation, de l'écoute, en se disant comment on vous équipe pour avoir les bonnes compétences. Déjà, concrètes de mieux s'exprimer, de mieux porter les sujets qui nous tiennent à cœur, mieux réagir, négocier un salaire, peu importe, mais aussi de les mettre au service de causes qui leur tiennent à cœur. Et comment on fait ça ? En fait, notre formation, c'est un peu trois ingrédients. C'est d'abord de la théorie, donc en gros, convaincre qu'est-ce que c'est, alors de la prise de parole, et ça, on le fait faire par des experts, comme un avocat de plaidoirie, par exemple, qui va expliquer ce que c'est que convaincre dans un métier dont c'est le cœur. Ensuite on va faire de la pratique, donc là typiquement sur Convainc on a travaillé beaucoup avec la fédération francophone du débat donc on fait des cours d'éloquence en gros concrètement comment on porte sa voix, comment on se tient, comment etc... Et puis derrière on ajoute toujours une brique témoignage de personnes soit qui leur ressemblent, soit qui sont plus avancées dans la vie active comme un format podcast en vrai et en l'occurrence par exemple on a eu des activistes qui racontent comment Ils ont été propulsés, par exemple, dans une scène médiatique et ont dû porter des sujets qui leur tiennent à cœur et ils n'étaient pas formés pour. On a eu des entrepreneurs, des directions des achats, des militaires, etc. Et l'idée, c'est un peu regard croisé. Un, pour découvrir d'autres métiers. Deux, pour se projeter dans la suite de ton parcours. Et trois, pour croiser tout un tas de personnalités dans ce qu'ils apportent pour décrire une compétence. Donc toi, travailler de ton côté, C'est à mon temps. compétences, mais aussi pour te projeter dans différentes histoires de vie et d'engagement. C'est un peu ça l'idée, mais work in progress, on est à la troisième promo et on peaufine chaque fois.

  • Speaker #0

    Et si on se place du côté dirigeant d'entreprise, quel conseil tu nous donnerais pour permettre à la jeunesse de se réaliser ? Si je suis dirigeant et que j'ai pris conscience que c'était vraiment intéressant de faire entrer la jeunesse dans mon entreprise, comment je fais pour qu'ils se réalisent ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai deux déjà précautions. Tu vois, en m'aventurant dans cette réponse, la première, c'est que la jeunesse, en fait, ça ne veut rien dire et que c'est très important de voir les jeunesses. Mais comme on parlerait de les parents ou les seniors, globalement, il y a autant de réalités en fonction du diplôme, du métier, de l'âge même, de l'origine sociale, du territoire. Il n'y a pas deux jeunesses avec un grand J. En tout cas, il y en a d'un point de vue sociologique quand on analyse des traits caractéristiques, ça c'est mon métier. Mais derrière, dans la réalité du terrain, c'est beaucoup plus complexe. Et le risque, notamment dirigeant, c'est de voir qu'une partie de la jeunesse, souvent biaisée par ses propres enfants, ou par un profil type qu'on va chercher. Et ma première invitation, c'est déjà de déconstruire ce que ça veut dire jeunesse. Ça commence à quel âge ? Ça finit quand ? Est-ce que c'est une question d'expérience ? Est-ce qu'on peut être très jeune dans un métier en étant en reconversion ? Est-ce que c'est ça être jeune ou pas ? Du coup, il y a une question de définition et surtout d'information, de comprendre la réalité de ces jeunesses aujourd'hui. Et qu'une jeunesse en France aujourd'hui, c'est 13% qui sont ni en emploi ni en formation. C'est une précarité financière qu'on ne peut pas nier. On le voit avec les questions sur la précarité alimentaire beaucoup dans l'actualité. une santé mentale et physique qui n'est pas au top. Déjà, il va falloir s'acculturer. aux problématiques, aux traits caractéristiques, donc déconstruire ce mot jeunesse. Et ensuite, de l'autre côté, mon invitation, c'est en quoi je crois le plus profondément, c'est qu'il ne faut pas faire un cas particulier jeunesse et qu'il faut identifier ce public-là et surtout ce moment clé de la vie d'entrer dans une trajectoire professionnelle. Néanmoins, tout ce qu'on va pavailler en tant que dirigeant ou dirigeante sur les jeunes, moi, j'invite toujours à le faire en intergénérationnel. et qu'en fait les problématiques portées par la jeunesse, ou en tout cas ce besoin de les inclure, en fait dans le qui va le faire, il n'y a pas que les jeunes. Évidemment, c'est l'ensemble de celles et ceux qui ont envie, qui sont capables, qui sont volontaires. Donc en l'occurrence, il va falloir trouver la bonne limite entre les problématiques d'une population à un moment de vie dédié, avec des attentes peut-être exprimées différemment, mais aussi comment on refond un modèle RH qui correspond à un modèle du travail qui évolue. Par exemple, sur la notion d'apprentissage ou d'évolution, à quelle fréquence on fait évoluer quelqu'un dans un poste ? Les jeunes vont exiger une rotation, souvent, je caricature, mais vont exiger une rotation fréquente, d'évolution de compétences, de montée en responsabilité, de salaire qui progresse, très rapide. Parce que c'est leur mode de fonctionnement aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que si on construit un plan pour eux, qu'il ne faut pas le travailler pour l'ensemble des salariés. Moi, j'ai déjà animé des ateliers avec des personnes de 40-50 ans qui me disaient, on étudiait l'alternance, en l'occurrence les parcours d'alternance, et ils nous disaient, mais ça a l'air trop bien l'alternance, moi j'aimerais trop faire un programme comme ça, avec la fréquence d'événementialisation, l'attention qui est portée sur eux, donc importante à ce moment, on l'apprécie, mais qu'en fait, il ne faut pas délaisser les autres. Donc en fait, sans donner de conseils, d'abord je ferai un travail d'acculturation, de définition, c'est quoi les jeunes, c'est quoi leurs problématiques, etc. Pas tomber non plus dans des caprices de « ils veulent ça, on va faire ça » , etc. Et en même temps, bosser le sujet. Peut-être avoir ce réflexe permanent de se dire « mais est-ce que c'est un sujet jeune ou pas ? » Et comme ça, ça pose des fondamentaux peut-être hyper intéressants à travailler en tant que dirigeant sur ces thématiques. Et nous, après, pour répondre plus précisément à ta question, notre motto ou notre slogan un petit peu chez Youth Forever en anglais, c'est « Care Enable Impact » . En gros, ça veut dire prendre soin, préparer et transformer l'impact. En l'occurrence, on dit beaucoup comment on crée les conditions de se rendre compte des difficultés, accompagner les moments de vie, prendre soin des gens, c'est permettre ce qui lève la main quand il y a un problème en interne ou en externe, etc. Comment on les met en capacité ? Donc là, c'est des formations, des parcours d'évolution, des compétences, des connaissances, peut-être du pouvoir à certains moments. et puis transformer ces... se mettre en action collectivement et pas d'en faire un sujet d'études en chambre. Donc voilà, globalement, c'est un peu comme ça que je commencerais et on a, toutes nos études traitent d'une façon ou d'une autre cette question. Mais voilà, j'aurais surtout tendance à dire, d'abord, est-ce que j'ai pas des biais ou des façons de comprendre le sujet qui vont en fait me mettre en difficulté plus tard dans ma façon de l'aborder.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as des modèles RH en tête, je sais pas si tu pourras citer ou pas l'entreprise, mais qui marchent bien pour justement intégrer, alors on va dire la jeunesse au sens âge du terme, justement pour aider cette génération à rentrer dans le monde du travail, à se réaliser, etc. Là, je parle vraiment en termes de...

  • Speaker #1

    Je sais pas, au sens pur.

  • Speaker #0

    Les gens qui rentrent dans le monde du travail.

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de plans assez volontaristes sur la jeunesse après le Covid. Il y a eu beaucoup de mises en place même d'antennes jeunesse, de programmes jeunesse, de plans jeunesse. Et nous, d'ailleurs, notre premier partenaire, c'est L'Oréal. Et L'Oréal, ils ont un plan qui s'appelle L'Oréal for Youth, qui est en gros le... le qui-vale-faire de leur plan L'Oréal for the Future, qui est un peu leur plan stratégique à 30 ans. Ils ont vraiment fait cet effort de déclinaison pour les jeunes qui sont chez eux, mais aussi en dehors de chez eux. Donc, ils avaient créé toute une université L'Oréal qui est accessible à n'importe qui veut pour permettre une montée en compétences, même si ce n'est pas des gens qui vont recruter. Donc, c'est un exemple un peu corporate auquel je pense. Et de plus en plus, en fait, on revient aujourd'hui, j'ai l'impression, de ces plans jeunesse parce que post-réforme des retraites, poste tous ces enjeux est ce qu'on peut catégoriser aussi clairement les populations donc maintenant on parle plus d'un intergénérationnel et c'est devenu plus un sujet diversité inclusion que rh et qu'on aborde beaucoup plus sur le prisme de on met personne de côté et c est donc quelques boîtes bossent dessus par aksa ils ont beaucoup travaillé sur cette notion d'âge isme de jeunisme et c'est que je trouve l'approche intéressante assez récemment mais tu On est quand même... Dans un entre-deux, on ne sait pas trop sur quel pied danser, entre les programmes dédiés, etc. Là, on voit des vrais, peut-être quelques programmes auxquels je pense. Il y a tout ce qui est lié à l'alternance. De toute façon, la majorité des boîtes qui le pratiquent se sont mis en action pour créer des programmes dédiés. Donc ça, je trouve ça intéressant. Deuxième exemple, moi, que je trouve hyper intéressant, c'est le programme CEO for One Month, qui est en gros CEO pour un mois, qui est un programme d'ADECO à l'origine, mais qui est maintenant pratiqué par d'autres entreprises. qui a un programme qui fait un recrutement en externe d'un ou une jeune, je crois que moins de 30, mais c'est peut-être même moins de 25, qui est recruté après un parcours très, très peaufiné, très gamifié, qui d'ailleurs, moi, je connais des gens qui mettent ça sur leur CV. J'ai fait le parcours de recrutement, même s'ils ne sont pas pris, d'ADECO, pour le CEO for one month. Et ensuite, la personne sélectionnée passe un mois côte à côte avec le CEO France. Et ils ont la même chose partout dans le monde. mais en mode je fais les conseils d'administration, je vais au COMEX, je fais les entretiens individuels pendant un mois. Donc c'est vraiment une sorte d'accélérateur de fou et puis pour eux un dénicheur de talent extraordinaire dans ceux qui candidatent. Donc ça c'est un exemple que je trouve intéressant. Et sinon moi j'aime bien prendre l'exemple de l'entreprise ENAF, le dépaté ENAF que vous connaissez peut-être, en Bretagne, entreprise familiale aujourd'hui chapeautée par Loïc ENAF, qui eux ont beaucoup travaillé cette... C'est dans un virage sur la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise et sur quel impact on fait quand on fait du pâté. Globalement, c'était un peu le point de départ. Notamment, dans tout leur travail d'onboarding et d'accompagnement des jeunes salariés. Finalement, ils ont bossé sur l'ensemble du segment. Comment est-ce qu'on peut typiquement créer des visites de nos abattoirs pour ouvrir des conversations sincères, de dialogue sur notre business, sur là où on va, sur nos pratiques ? sur notre territoire. Je trouve que tout est dans leur rapport d'impact, mais je trouve qu'ils ont, en tout cas dans une démarche très humble, on a beaucoup de chemin à parcourir, ils vont dans le bon sens sur comment on accompagne, on va chercher des jeunes dont on va avoir besoin sur des métiers complexes qu'il faut transformer. Quelques exemples comme ça.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Tu dirais que c'est quoi la responsabilité des dirigeants, donc un peu du monde de l'entreprise, dans la réconciliation avec la jeunesse ?

  • Speaker #1

    Immense ! J'espère que vous ne faites pas partie de cette catégorie de dirigeants, mais le gros défaut, tu parles de réconciliation, moi je vais parler à l'inverse de fracture. On parle beaucoup d'une crise générationnelle ou d'une fracture générationnelle, il y a eu plein d'ouvrages sur le sujet. En fait, quand on creuse, on se rend bien compte que c'est un sujet millénaire. J'ai des anecdotes à partager à travers les époques, moi j'adore les citations de l'Antiquité sur le sujet, c'est toujours très rigolo. mais en gros, et on a fait notre première étude nous sur l'interjet puisqu'on voulait justement débattre 2021-2022, est-ce qu'on peut parler d'une fracture ou pas ? Sachant qu'il y avait eu pas mal d'articles sur le sujet. Et donc on fait ce tour d'horizon pour se rendre compte qu'en effet on n'innove en rien en disant que les jeunes sont terribles et que les vieux sont terribles et que tout le monde est terrible. On avait appelé l'étude, elle est sur notre site en open source, elle s'appelle Jeune con love vieux fou. ou l'inverse. En l'occurrence, il faut sortir de ce vocabulaire-là parce qu'en soi, on n'invente rien, ça s'est toujours passé, on a toujours critiqué les plus âgés ou les plus jeunes. Pour amener à cette réconciliation, les bonnes nouvelles, c'est qu'aujourd'hui, il y a un peu le terreau pour. Donc, il y a une envie de se parler, il y a les mêmes sujets prioritaires de conviction, il y a les mêmes valeurs plus ou moins transverses et des rôles que l'on se donne qui vont dans le sens de le faire ensemble. Derrière, là où ça ne marche pas, c'est dans le quotidien, c'est dans l'affect, c'est dans l'émotionnel Et le plus gros risque, c'est surtout le manque d'espace commun, le manque de rencontres. Et que moi, je fais beaucoup d'événements de dirigeants avec Youth Forever. Et en fait, on parle tout le temps des jeunes d'une façon ou d'une autre. On parle d'eux, on a espoir en changement du monde par eux. On se questionne peut-être sur leurs pratiques, mais globalement, on a confiance en l'avenir parce qu'on a confiance en la jeunesse. Mais dans ces événements, il n'y a pas un jeune à l'horizon. Pareil, moi je fais beaucoup d'événements en entreprise qui sont pour les top 100 managers les top 200, le comex une population choisie qui est un petit peu les pépites de l'entreprise en poste de direction Pareil, pour qu'il y ait des gens de moins de 30 et peut-être même moins de 40 il faut y aller Donc en fait on parle souvent des jeunes alors qu'ils sont pas là Donc moi mon premier sujet sur Réconcilier c'est En fait, votre boîte, c'est des miroirs de la société, premier niveau, mais c'est aussi des miroirs d'une pyramide des âges, et que dans toute instance de décision, ou du moins, quand on veut bosser ce sujet de l'interjet, il faut des instances interjets pour le traiter. On a travaillé sur les enjeux de gouvernance et j'avais une ancienne DRH de chez Danone qui avait beaucoup bossé sur le sujet et qui m'avait dit que la gouvernance, ça doit être le miroir de l'entreprise. Donc en gros, si la boîte a un âge moyen de 27 ans, 30 ans ou 50 ans, peut-être qu'après il faut forcer le destin et aussi biaiser dans l'autre sens. Mais en l'occurrence, si les organes de direction ou moins les organes stratégiques qui sont mis à côté... S'ils n'ont pas la même moyenne d'âge, c'est problématique pour représenter les intérêts. Première étape pour réconcilier, c'est recréer des espaces communs. Le travail est l'endroit parfait pour faire ça, parce que c'est un endroit où on est entre générations. Donc c'est une opportunité, il faut le voir comme tel. Et puis moi je commencerais par ça, et puis après ne pas se formaliser sur du langage qui n'est pas forcément le même, sur des références qui ne sont pas forcément les mêmes, sur un vocabulaire qui n'est peut-être pas le même. Mais il faut bosser un petit peu la forme pour permettre le fond. Et puis moi je dis toujours que pour réconcilier, ça ne suffit pas de mettre les gens ensemble. Il faut faciliter, il faut faire une médiation sur les échanges et il faut un projet commun. Il ne faut pas avoir aucun objectif, il faut avoir une intention. Que ce soit un tournoi de foot au sein de la boîte, parce que ça donne un cap commun pour permettre la rencontre entre les gens, ou un projet vraiment cœur stratégie sur lequel on fait plancher un groupe. Mais du coup, moi je suis assez contre les formats où on va mettre un groupe de jeunes d'un côté, un groupe de direction de l'autre. Comment est-ce qu'une fois par an, on va se voir et se raconter ce qu'on a fait toute l'année ? Bon bref, je me perds un peu dans ma réponse, mais globalement, pour réconcilier, il faut d'abord mettre ensemble. Et une fois qu'on met ensemble, il faut faciliter parce que ça peut ne pas bien se passer.

  • Speaker #0

    J'allais justement te poser cette question, on dit shadow, comité de direction, des choses comme ça. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Je crois que vous avez testé la chose il y a déjà quelques années.

  • Speaker #1

    Nous, on a surtout étudié ces shadowboards parce que c'était assez surprenant. Je suis assez pour de créer des organes de direction un petit peu en miroir du comex. Je trouve qu'il y a quelque chose de très intéressant, surtout vu les enjeux, et que d'avoir des regards du terrain sont hyper pertinents. Et ça a été beaucoup fait avec les jeunes. Mais derrière, quand on parlait à des employeurs, la plupart des gens nous disaient que c'était la cata, que ça n'avait pas du tout fonctionné. Ou on parlait d'autres boîtes qui l'avaient fait et que ça n'avait pas fonctionné. On s'est un peu posé la question de qu'est-ce qui s'est passé. Et si vous voulez vraiment lire les 50 pages sur le sujet, c'est une enquête qui s'appelle Jeunes et pouvoirs sur notre site. mais en l'occurrence ce qu'on a découvert, c'est que souvent c'était des organes qui étaient mal cadrés. Soit avec une intention RH pour valoriser des talents particuliers, mais derrière, est-ce qu'il y avait vraiment une intention par contre, il n'y avait rien à faire vraiment concret dans l'organe, soit parce qu'il n'y a pas de suivi, il n'y a pas d'animation, soit parce que en fait, on recrée un groupe en chambre, tu vois, Shadow qui, de son côté, fait des travaux, va venir pitcher une fois de temps en temps. Et du coup, il y avait un peu un effet flanc qui retombe, pas flanc soufflé, qui retombe. Et du coup, de déception et de frustration, mais de tout le monde, des gens qui l'ont mis en place, des dirigeants associés, des jeunes qui l'ont fait, etc. Donc en fait, moi, j'y crois vachement à ce format, mais peut-être plus dans un sens miroir de l'entreprise, pouls du terrain. Et s'il y a beaucoup de jeunes, tant mieux. Mais du coup, il faut avoir ce réflexe, mais pas que. J'ai plein d'exemples de shadowboard réussis, notamment, j'aime beaucoup celui de Nestlé. et Anthony, si tu m'écoutes, c'est une dédicace à toi. En l'occurrence, ils ont créé ce Shadow Board d'antenne de tous les départements de jeunes qui étaient là pour challenger sur les enjeux de durabilité le COMEX. Et en fait, c'est maintenant la fin de l'histoire, c'est qu'ils ont dissous le Shadow COMEX pour en créer un organe de salariés en interne. Donc pas que les 10 ou 12 qui en faisaient partie. Pour eux, ça a été une réussite parce qu'ils ont eu un mandat, ils sont allés au bout. à la fin du mandat le Shadow Comex est dissous mais ça se retransforme dans une autre instance qui a plus de crédibilité plus de légitimité surtout qui est plus inclusive sur l'ensemble des salariés pour les thèmes qu'ils abordaient donc ça peut marcher à condition que il y a plein de conditions à remplir ça si vous avez envie de les creuser tout est dans l'étude mais c'est du cadrage en gros de projet c'est assez simple et puis il faut que c'est vraiment un objectif précis de est-ce qu'il y a un sujet précis sur lequel vous les faire bosser Est-ce que c'est vraiment, comme dans le parlement anglais, mais est-ce que c'est vraiment juste une fréquence d'autant que le comèque se voit, ce groupe se voit, et il y a un vrai échange ? Mais c'est coûteux. C'est coûteux en temps, en homme, en femme, en salaire, en argent. Du coup, il faut le faire pour les bonnes raisons. Et ça peut être super positif comme une cata. Donc j'ai un avis mitigé.

  • Speaker #0

    Et puis peut-être faire attention aussi à qui vient. c'est-à-dire que c'est toujours les gens qui... sont amenés à prendre des gros postes dans l'entreprise, qui est répertorié comme talent, ça peut créer aussi un peu de frustration pour les autres, ou une inéquité.

  • Speaker #1

    Il y a souvent, la plupart des jeunes qu'on a interrogés, le retour qu'ils nous faisaient, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on a été choisi. Soit il y a des candidatures, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais souvent, on se dit pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre ? Et du coup, pour la promo suivante, ils sont mal à l'aise. Il y a une sorte de flou artistique. qui souvent... au détriment de la bonne tenue du dispositif. C'est ça que je dis, il faut y aller si vous y croyez, mais il faut bien le bosser en amont, et surtout l'animer tout au long, et le plus de transparence possible.

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux, comme sur le sujet de l'engagement, qui je crois t'est cher aussi, c'est parfois on met des choses en place pour l'engagement et finalement on crée du désengagement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'aimerais beaucoup t'entendre sur quels sont pour toi les ingrédients de l'engagement.

  • Speaker #1

    C'est drôle que tu me poses cette question. Moi, c'est fondamentalement, personnellement, je crois en le travail comme vecteur d'engagement et comme façon de s'engager. Pour moi, c'est par mon travail que je serai utile.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que je me projette dans le monde, c'est là où j'ai envie de mettre de l'énergie, du temps, et c'est par le travail que j'ai envie de le faire, ou là où d'autres pourraient le faire à côté de leur travail, et je l'entends complètement, et je suis ravie de constater que c'est le cas de beaucoup de gens aussi. Mais en l'occurrence, dans cette question d'engagement qui est très, à la fin, assez subjective, qu'est-ce que ça veut dire s'engager, et puis chez les plus jeunes, il y a aussi un rejet de cet engagement. Au sens de, est-ce que c'est à nous de s'engager ? Est-ce qu'il faut être engagé ? Est-ce que je ne peux pas être tranquille de mon côté ? Donc, nous, on la bosse à différents niveaux. Déjà, elle me questionne au quotidien. C'est ce que j'essaie de toucher du doigt avec mon podcast avant vocation. Et aujourd'hui, on la travaille au niveau de la formation et au niveau de nos événements. Au niveau de la formation, avec Céno, l'objectif, et on essaye de décliner ça en programme de sensibilisation pour les lycéens, etc. Donc là, on est en train de le travailler. En gros, on va parler de compétences. mais en fait en parlant de compétences on donne des exemples de gens qui les pratiquent et donc ces gens-là ils travaillent et donc par leur travail ils utilisent ces compétences mais surtout ils incarnent quelque chose c'est souvent on choisit pas par hasard nos intervenants et ils incarnent une forme d'engagement pour une cause pour eux-mêmes pour ils ont ce supplément de je vais faire la chose en plus qui fait que je suis aligné que je suis cohérent que je suis utile et donc Tout l'enjeu pour nous, c'est de recréer cet amour du travail, même sans le dire comme ça, ça ne sera dans aucun de nos prospectus. On ne peut pas faire une formation, retomber amoureux de votre job. Ce n'est pas ça ce qu'on fait nous. Nous, on forme à des compétences techniques. Mais en fait, l'intention cachée, c'est de travailler sur cet engagement. Et que nous, le public qu'on cible, les jeunes qu'on forme, ce sont des jeunes qui ne se disent pas du tout engagés. Il y a plein de programmes qui existent pour des jeunes engagés ou des entrepreneurs. C'est souvent deux catégories qui vont rester bien ensemble. Mais nous, on fait le tour de table du début et ils sont hyper gênés. Il y en a qui nous disent « moi je ne suis pas du tout engagée, je ne le suis pas encore » . Il y a vraiment cette étiquette où ils ont du mal à formaliser. Ce qu'on dit, évidemment, il n'y a pas de problème. Mais on va se questionner, au moins avoir un déclic de c'est quoi ma place à moi dans le monde. Et pour moi, c'est déjà trouver un vecteur d'engagement. Du coup, on bosse ça avec eux, avec un autre prétexte qui est celui de la compétence. Et mon objectif, c'est de montrer des exemples d'engagement aux gens. Et comme tu écoutes un podcast et un jour tu te dis, celui-là m'a trop inspiré, celle-là, je ne pourrai jamais bosser pour eux ou pour elle, ça ne me convient pas. En fait, tu travailles cette façon de toi, quel est ton apport au monde et à quoi tu veux contribuer si c'est ça qui t'intéresse. Donc ça, c'est le premier point. On essaie de le bosser par la formation pour donner des exemples de personnalités engagées, mais engagées au sens vaste du terme. Ça peut être engagé pour le climat, comme ça peut être engagé pour le bien-être des gens. Ça peut être engagé pour soi, parce que c'est important d'avoir cet équilibre et travailler un bien-être personnel, etc. Donc ça, c'est d'un côté, c'est nous. Et tous les programmes qu'on a créés en ce moment. Mais surtout, nous, on a bossé la question avec nos événements. On a un événement qu'on fait tous les ans qui s'appelle Cause Toujours. Un peu Cause Toujours, tu m'intéresses. La première édition, c'était 7 jeunes qu'on a mis sur scène. C'est dans la lignée des discours des écoles de commerce et d'ingénieurs où les jeunes disaient « je déserte » , « je bifurque » , etc. Donc, c'était un peu l'actualité du moment. Et on a mis sept jeunes sur scène pour nous parler, un peu cause toujours, mais pour nous parler de leur vie. Et du coup, c'était sept exemples d'engagement. Du déserteur, comme on en a vu dans les cérémonies de diplôme des grandes écoles, au salarié qui se dit pas engagé, mais en fait qu'il l'est, dans la façon dont il fait son métier, etc. Et donc, on avait eu sept exemples de verbes, en gros, d'action. Certains qui faisaient, certains qui construisaient, certains qui parlaient, certains qui montraient, certains qui pointaient du doigt, etc. Et on avait créé comme ça une soirée autour de verbes d'action pour montrer que s'engager, en fait, c'est tous ces verbes. Et chacun trouve le sien et c'est OK. Deuxième événement qu'on a fait l'an dernier, c'était trop bien, c'était à l'Ascala, à Paris, c'était sublime. En l'occurrence, là, on l'a fait en intergénérationnel, donc nous intervenons avec tous les âges. On avait fait des duos sur chaque thème et là on s'était posé des questions c'est quoi les ferments de l'engagement ? On en revient à ta question. Et on en avait identifié 5 et nous c'était un peu genre c'est quoi tes drivers ? Pourquoi tu le fais ? Et nous, on avait dit, un, le soin, porter attention à l'autre. Donc, en l'occurrence, c'est tu le fais pour prendre soin de soi, du monde, des autres. Deux, qui est un peu différent du soin, mais le collectif. Donc là, c'est vraiment, je le fais pour mon équipe, je le fais pour mon pays, je le fais pour un collectif auquel je m'appartiens et qui sera plus important que moi. Je le fais pour la liberté, pour être libre. En l'occurrence, on avait eu des exemples d'un réfugié ghanéen et on avait eu un ukrainien qui nous parlait de liberté au sens premier, là c'était au sens de la paix, mais on peut le décliner de « je m'engage pour être libre » . Ça a plein de résonances différentes. Donc on avait fait le collectif, le soin, la liberté, la joie, et qu'en fait la joie c'est un moteur d'action qui peut encourager tout ça. Et le dernier c'était la nature, donc en l'occurrence je le fais. pour une cause qui est celui du vivant. Et en l'occurrence, on avait eu deux personnes qui défendaient la mer, l'écosystème marin. Bref, c'est cinq exemples. On aurait pu en faire plein d'autres. Mais du coup, on avait comme ça essayé de voulu incarner des gens qui s'identifient à cette cause-là ou ce ferment-là d'engagement, ce pourquoi je le fais. Donc bref, ma réponse est très, très longue pour dire pas grand-chose. Mais globalement, moi, ce que je découvre dans l'engagement, c'est que c'est très pluriel, c'est très multiple, ça change dans le temps. C'est à la fois... enthousiasmant et décourageant. Et surtout, je ne veux pas en faire un mot galvaudé qui fait peur où on n'arrive pas à s'identifier parce qu'on ne rentre pas dans la case. Il y a les engagés, il y a les autres. Comme on disait, il y a les personnes dans le système comme il y a les personnes en dehors du système. En fait, non, ça n'apporte rien. Donc, passons au-delà des limitations. Puis, engageons-nous au sens de agissons et dans l'action, je pense qu'on trouve chacun sa façon d'être utile.

  • Speaker #1

    Les auditeurs ne le voient pas, mais toi, tu es très jeune. C'est quoi, toi, les ingrédients de ton engagement dans ton travail pour Use Forever, pour une cause ? Qu'est-ce qui fait que tu t'engages, toi, dans tout ça ?

  • Speaker #0

    Déjà, je précise que beaucoup de choix que j'ai pu faire, j'ai pu les faire parce que j'avais le luxe de pouvoir les faire. J'avais le choix. C'est important de le préciser. On n'est pas toujours libre. Les choix d'études qu'on fait, dans les lieux en vie, dans le patrimoine que l'on a, etc. Je ne suis pas non plus l'ultime fortune de France, mais globalement, j'avais quand même une éducation des parents qui m'ont permis d'avoir le choix. Donc, je valorise à quel point ça a été précieux dans toutes les décisions que j'ai prises depuis le collège. Et donc, dans cette mentalité, cette posture, je pense que mon premier driver, ça a été cette liberté dont je parlais tout à l'heure. Et pour moi, la liberté, c'était de... de tracer sa propre route. En l'occurrence, ma concrétisation de cette liberté, c'était d'être entrepreneur. Pour moi, mon objectif, c'était de monter ma boîte. Donc j'ai tout fait pour, j'ai travaillé dans des startups, j'ai été bras droit de dirigeant, j'ai fait de l'investissement dans des startups, j'ai fait un master dédié entrepreneuriat, j'ai monté une première société, maintenant une association. C'est assez transverse si je regarde en arrière ce qui était un peu mes drivers. Et entrepreneur, pourquoi ? En fait, pour moi, vraiment, le notion d'entrepreneuriat, je l'associe à la notion de liberté et de créer un modèle qui me paraît juste dans le monde dans lequel on est. Et notamment un modèle collectif RH, c'est qu'en fait, moi, je travaille aussi pour être avec les autres et construire ensemble. Donc, c'est peut-être ça que j'aurais répondu, mais en fait, au fond, justement, parce que j'ai le choix, je veux surtout contribuer à des sujets qui me tiennent à cœur. Là où je peux mettre mes compétences au service de quelque chose, et en l'occurrence, moi, je connais bien le monde économique, j'ai fait des études en école de commerce, j'ai, grâce à mon école, eu un énorme réseau, j'ai ensuite fait des rencontres déterminantes là-dessus. Je pense que j'ai le devoir, entre guillemets, d'utiliser ces cartes à jouer que j'ai la chance d'avoir. Donc, c'est me mettre au service d'une cause, et globalement, je pense que comme tout le monde, le futur me fait flipper. C'est presque que je n'ai pas le choix, et que je suis quelqu'un de nature plutôt optimiste. peut-être assez naïve aussi, mais globalement, quand je pense au futur et que je lis en détail le futur de notre planète, de la transition démographique et de ce que ça va impliquer en système de solidarité, en temps disponible, quand je m'informe sur la santé mentale des gens et que j'ai vécu moi-même déjà dans ma petite vie, en fait, ça me fait flipper parce que je me dis mais les enjeux sont trop importants, mais qui va le faire, quoi ? Et du coup, j'essaye d'y contribuer. et de porter les sujets qui me tiennent à cœur, tout en essayant d'être crédible, d'être légitime, etc. Donc c'est tout un truc. Mais donc moi, ma façon de m'engager, ça a été de créer une entreprise, puis une association. Là, de le faire par un véhicule associatif, essayer de faire une démonstration entrepreneuriale, de le construire avec des gens qui m'inspirent, que je trouve meilleurs que moi, qui sont juste incroyables, que ce soit mon équipe ou les gens avec qui on collabore. Et puis, en fait, moi, presque mon vecteur premier, c'est de me dire si dans 80 ans, 90 ans, je tourne le dos et je me dis OK, est-ce que tu es fière de toi ? Est-ce que tu as passé une bonne vie ? Qu'est-ce que tu réponds ? Et j'espère répondre que oui. Donc, prendre soin de moi, faire les choses qui me tiennent à cœur. Et voilà, globalement, c'est un peu essayer de faire en conscience dans tout ça. Mais encore une fois, parce que j'ai bien conscience que j'ai des contraintes que d'autres. moins de contraintes que certains pourraient avoir.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de ton honnêteté. Et est-ce qu'il y aurait des ingrédients liés par exemple à la... Alors, je sais bien que c'est pas vraiment du management, ça a pas été monté comme ça, mais est-ce qu'il y a des ingrédients liés à ta relation avec Emmanuel ? Est-ce que cette relation-là te crée de l'engagement ?

  • Speaker #0

    C'est évident. La réponse est oui. Et au-delà d'Emmanuel, avec qui on a une relation... très importante, très fusionnelle et en même temps très libre parce que elle n'est pas du tout sur mon dos à suivre ce qu'on fait, etc. Au contraire, c'est plutôt une confiance aveugle et un soutien quand il y en a besoin. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on a essayé de construire une sorte de cordée, comme en randonnée où vous vous accrochez les uns aux autres pour ne pas tomber. On a essayé de construire une sorte de cordée de convictions, de personnalités qui vont porter les mêmes valeurs et messages que nous. Et qu'en fait, quelqu'un de 60 ans, qui était l'ancien DRH d'un groupe du CAC 40, va porter les mêmes convictions de manière différente, entendues de manière différente, avec un réseau différent. Mais on va essayer comme ça de faire dégringoler dans cette cordée, d'avoir des porte-paroles entre guillemets différents. Et d'être ce cœur de soutien. Et après, moi, à mon niveau, au niveau de ma génération, par exemple, tu as eu Romain et Clément Meillard, c'est un exemple maintenant de gens que j'appelle mes amis, mais de gens avec qui je peux être amenée à rencontrer dans des événements ou à collaborer. Et j'en ai des gens comme eux, j'en ai une vingtaine, une trentaine que je connais et qui on essaye de se corder ensemble pour se propulser dans les sujets qui nous tiennent à cœur. Tout en ayant conscience que les gens qui sont autour de nous nous ressemblent aussi beaucoup et qu'il faut aussi créer des brèches. pour passer le relais à d'autres qui ont peut-être moins cet accès-là, ou moins cette visibilité. Moi, mon objectif, ce n'est pas ma gloire personnelle. Évidemment, ça me fait plaisir, ça fait du bien à mon égo. Mais derrière, je serais fière si j'arrive à créer des petits moi, et qu'ils soient plus importants que moi, comme Emmanuel a fait avec moi sur certains sujets. Créer ces cordes est là. Et puis évidemment, notre relation indéterminante, c'est déjà juste d'avoir un mentor quotidien, de quelqu'un qui a pile dix ans de plus que moi. qui a monté des associations, des entreprises, qui a eu une trajectoire comme celle que je suis en train de vivre, mais sans être accompagnée à l'époque, d'avoir ce retour-là. Et puis cet échange très fécond de ne pas être d'accord, en fait, on arrive à cultiver ce désaccord ou ces débats du quotidien qui nous permettent de progresser dans nos sujets. Et puis, je pense qu'il faut se mettre avec des gens qui nous ressemblent au sens peut-être du profil émotionnel. En l'occurrence, on est toutes les deux. assez intuitives et assez sensibles dans notre rapport au monde, dans les réactions des gens, etc. Donc c'est très précieux d'avoir quelqu'un qui n'a pas du tout la même histoire de vie, mais qui partage des impressions du quotidien. Surtout nous qui sommes des sortes de thermomètres du travail et de l'époque. Donc non, évidemment, elle est déterminante, mais je mentionne aussi tous les autres qui sont autour de nous. Et mes résolutions chaque année, je fais comme tout le monde, je pense que j'ai un moment en résolution. mais résolution c'est toujours voir plus les gens qui te font du bien mais au sens pro, juste même au travail après perso c'est un autre sujet mais voir les gens qui t'inspirent et qui te montrent à quel point c'est on est tous dans le même bateau et on va dans le bon sens,

  • Speaker #1

    entoure-toi des gens qui te font du bien et qui t'inspirent etc donc ça c'est mon premier conseil pour rester engagé je pense que là juste ce dont on vient de parler dans votre relation ça peut être déclinable justement même pour les plus grosses entreprises où l'idée c'est peut-être de se choisir, parce que quand on se choisit, on crée plus d'engagement, etc. Voilà, c'était surtout pour faire ce petit lien. C'est possible même en plus grand groupe.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai ce fameux cause toujours que je t'ai expliqué. Il y a un de nos intervenants, c'était Louis Fort, qui est un garçon génial qui a créé avec son associé le concept du compagnonnage. Et en gros, leur idée, c'est de dire, en fait, c'est plus que du mentorat. en fait si de choisir des compagnons. Par exemple, veux-tu être mon compagnon ? En gros, ce que je te demande, c'est que je choisis quelqu'un qui n'est pas dans ma sphère du quotidien, donc un parent, un ami, un copain, etc. Mais en gros, je te donne le mandat, entre guillemets, de me dévoiler à toi. Je te dis, voilà qui je suis aujourd'hui. Voilà ce que j'ai envie d'être, voilà ce que j'ai envie de devenir, voilà ce qui est important pour moi, etc. Et on se voit, je ne sais pas, tous les trois mois, tous les ans. et puis je te donne le mandat de me dire quand je dévide ma trajectoire et que si on se voit sachant qu'on se voit très peu notre relation de compagnon c'est de se dire quand on sent l'autre qu'il n'est plus l'autre et c'est une sorte d'autorisation à faire des interventions de attention je sens que là tu me parles beaucoup de ce truc là je pense que c'est pas un choix que t'aurais fait il y a un an et on en parle Le but, ce n'est pas de se faire critiquer à tout va, mais c'est de rester dans sa trajectoire et de mettre à jour avec quelqu'un qui a le droit. Et ce droit, on peut le donner à des amis. Spontanément, c'est souvent les cercles proches qui jouent le rôle. Mais ce n'est pas la même autorisation. Parce qu'il y a de l'affect, parce qu'on va peut-être mal le prendre. on ne va pas l'entendre de la même façon. Mais si, quand tout va bien, je te dis, le jour où tu sens qu'il y a un truc qui me tracasse, etc., en fait, tu es la personne que je peux aller voir pour en parler ou qui va m'interpeller pour me dire, attention, je ne te sens pas là. Donc, je trouve le concept intéressant et je pense que cette notion de compagnonnage a plus d'horizontalité, mais aussi d'autorisation, de permission, d'accompagnement. Et puis, j'aime bien cette notion de mandat parce que du mentorat, par exemple, on peut le vivre. Moi, je me suis fait coacher un moment par quelqu'un pendant six mois. Ça a été hyper utile pour moi, mais il y avait un début et une fin. Pareil, je vois une psy, il y a des moments où j'ai besoin de l'avoir beaucoup, d'autres moments pas du tout. Et on se donne un peu ce mandat de... Il y a des moments où on a besoin, on a un objectif à atteindre. Et après il y a des relations avec qui ça va être plus sur toute la vie, avec plus ou moins d'intensité. Avec Emmanuel, ça fait deux ans et demi qu'on travaille ensemble, on a la même, voire une meilleure relation qu'au démarrage. Mais qui est permanente parce qu'on a cette sorte de match affectif qui est très important. Donc, on choisit de le poursuivre. Mais ça pourrait ne pas être le cas.

  • Speaker #1

    Jasmine, qui aimerais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Sur le sujet des gouvernances, du management, de ces transformations surtout de management et de gouvernance.

  • Speaker #0

    Je m'excuse pour les gens qui nous écoutent, je n'en ai pas tant parlé, mais pourtant, c'est la gouvernance, c'est le sujet qui m'intéresse beaucoup. Qui est-ce que je voudrais entendre ? Comme j'en ai parlé, je vais peut-être te proposer Anthony Spittiles de chez Nestlé, justement, qui a... construit et consolidé ce fameux Shadowborn, donc ça va être vraiment dans le concret de la gouvernance. Donc ça c'est une première idée. Et après moi je suis toujours, j'aime beaucoup les regards croisés, comme t'as dû le comprendre et que du coup j'ai pas de nom à te proposer mais j'aimerais bien voir si t'as déjà eu des militaires dans ton podcast, mais je trouve que c'est l'organe militaire d'un point de vue RH et stratégique et organisationnel il y a des choses hyper intéressantes tu verras dans l'enquête Jeunet Pouvoir on a interrogé des militaires. justement, qui ont bossé ces liens-là, dans une structure très hiérarchique, comment on recrée du lien. Donc peut-être du côté militaire ou politique. Tu vois, j'aurais envie d'inviter à des intervenants qui ne sont pas évidents sur notre sujet, peut-être parce que des instances où la gouvernance n'est pas la même et du coup, par nature, on n'y pense pas. Mais que moi je trouve à chaque fois, en tout cas ma porte, nous, dans les études qu'on fait, dans les événements qu'on organise, toujours ce petit truc supplémentaire où tu te dis « ah mais je ne l'ai pas vu comme ça » , mais en fait, En fait, c'est trop intéressant. donc j'ai pas de nom particulier à te proposer mais je regarderais un peu du côté de ces univers là même dans le domaine public effectivement on gère pas les organes de la même façon mais il y a sûrement des choses surtout sur les enjeux jeunesse si on reprend mon thème les référents jeunesse peut-être là je peux te conseiller quelqu'un qui s'appelle Attity Arche je te la présenterai qui est élue dans sa ville je sais pas quel est son titre exact mais c'est un référent jeunesse mais un mandat de 7 ans qu'elle a pris il y a 18 ou 20 ans Donc typiquement ce genre de profil dans une dynamique très locale, je trouve que ça peut être hyper intéressant pour faire des liens avec le monde d'entreprise. C'est aussi des gens en général qui ont des engagements privés à côté. Donc ça peut être quelque chose à explorer.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un petit mot de la fin pour nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    Auditeurs dans des gouvernances en entreprise, moi j'aurais envie de vous inviter à vous poser systématiquement cette question de qui va le faire. pour les 30 prochaines années à venir. Il n'y a pas besoin d'avoir une réponse, mais au moins créer les ferments d'en avoir une, que ce soit les gens qui ne sont pas encore là ou les gens qui sont déjà là. Et comment créer du coup les parcours, les associer, les informer, les impliquer dans l'exercice de cette gouvernance ou de cette stratégie ? Qui va le faire ? Posez-vous tout le temps cette question et au plaisir d'en discuter ensemble.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Jasmine, pour ta simplicité et en même temps ton éloquence. Je trouve que ça fait un... Ça fait un mélange qui est vraiment très très agréable à écouter. Donc merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir proposé.

  • Speaker #1

    À bientôt. J'espère que vous avez aimé cet épisode autant que moi. Si vous connaissez quelqu'un qui aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet, je serais très intéressée de le savoir. Alors partagez-nous son nom en commentaire. Merci. Pour nous soutenir, n'hésitez pas à partager cet épisode et à vous abonner à notre chaîne pour ne pas manquer les prochains. Et si l'envie de nous mettre plein d'étoiles et un commentaire vous prenait, n'hésitez surtout pas ! A bientôt !

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