- Speaker #0
Vous ne le savez peut-être pas, mais en plus d'animer IMMO INSIDE, j'ai créé mon agence de gestion locative qui s'appelle BIMproperty. Vous qui m'écoutez, vous venez peut-être de signer pour acheter un appartement que vous voulez louer. C'est le moment de vous simplifier la vie et de confier la gestion de votre appartement ou de vos bureaux à une super agence. Rendez-vous sur bimproperty.fr. Notre équipe vous garantira une location sur mesure et maîtrisée sur les aspects administratifs, comptables et techniques. BIMproperty, c'est un interlocuteur dédié, une astreinte 7 jours sur 7, L'assurance de trouver un bon locataire et de suivre pas à pas la vie quotidienne de votre bien. Fini les mauvaises surprises, les pertes de temps et les loyers impayés. Pour info, nous sommes implantés en Ile-de-France et en région marseillaise. Je vous mets le lien vers le site de BIMproperty en commentaire. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans... Imo Inside, le podcast qui vous plonge dans l'univers fascinant de l'immobilier et vous dévoile les coulisses de ce secteur à travers des parcours inspirants d'hommes et de femmes qui le façonnent. Alors avouons-le, mon dernier épisode avec Anne-Laure Tomareno a littéralement explosé les compteurs. Je ne sais pas si c'est Imo Inside qui commence à se faire un nom ou si c'est ma brillante invitée qui a si captivé vos cœurs et je dois bien l'avouer, ce ne serait pas une surprise. Mais en tout cas, c'est un réel plaisir de voir qu'en la peine quatre mois, mon projet de podcast a évolué d'une simple idée à une aventure qui visiblement vous enthousiasme. Alors, un grand merci à vous tous. Cette semaine dans IMMO INSIDE, je vous propose une rencontre de 40 minutes avec une figure incontournable du logement social. Il s'agit de notre très estimé Christophe Lheureux, un ingénieur passionné, pragmatique, humaniste et animé par un désir constant de faire avancer les choses. Christophe incarne parfaitement l'esprit de son métier et de l'organisation qu'il sert depuis près de 24 ans chez Immobilière 3F. Alors, au programme de cet échange, on a parlé de l'enjeu de mieux comprendre les besoins des bailleurs sociaux et d'informer davantage sur les HLM, l'importance de la montée en compétences, l'intégration du BIM chez Immobilière 3F, des sujets plus persos, évidemment. Alors, on a parlé course à pied, peinture. Oui, oui, je vous promets. Et enfin, l'implication des écoles dans la formation des futurs professionnels au métier du numérique et au défi de demain. Bref, installez-vous confortablement pour les 40 prochaines minutes et découvrez ma conversation passionnante avec Christophe. Bonne écoute ! Bonjour Christophe.
- Speaker #1
Bonjour Cécile.
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Très bien, même si j'ai un peu mal aux jambes ce soir, j'ai vagabondé dans les montagnes vosgiennes le week-end dernier et je sens encore quelques traces de ce vagabondage périgrénation vosgienne.
- Speaker #0
Excellent, on va pouvoir en parler juste après. Je te souhaite la bienvenue sur IMMO INSIDE et je suis très contente de t'avoir aujourd'hui parce que je t'ai rejoint dans tes bureaux, c'est la première fois que je viens te voir ici et on est parti pour quasiment 40 minutes tous les deux et profiter de ce temps pour parler de toi, de ton parcours, ton actualité. Tu as sorti récemment un nouveau livre sur le BIM, donc on va pouvoir parler de cette sortie, parler aussi du BIM World qui a eu lieu il y a quelques jours. Et je vais démarrer cette émission en te posant la question que je pose à tous mes invités. Je vais te demander de nous dire qui est Christophe Lheureux.
- Speaker #1
Merci Cécile. J'ai 57 ans. Je suis marié, je suis père de deux grands enfants, deux très grands enfants maintenant. Je suis ingénieur de formation, je suis sorti de l'école tout en août, il y a quelques années.
- Speaker #0
Ça ne se voit absolument pas.
- Speaker #1
Non, merci Cécile. Je suis rentré chez 3F il y a quelques années aussi, en 2001 exactement. Et depuis cette date-là, j'ai fait plein de choses très différentes, des choses très sympathiques, avec à chaque fois de beaux défis à relever, mais je pense qu'on y reviendra au cours de cet entretien. Et depuis dix ans maintenant, sur ce sujet qui me tient beaucoup à cœur, de la maquette numérique, du BIM, de la data, tout ça au service des projets de construction, de réhabitation qu'on mène, au service de nos activités de maintenance et d'exploitation du patrimoine. Alors 3F, le groupe 3F, puisque en fait c'est plusieurs sociétés, la maison mère est Immobilière 3F, on est ici dans une annexe du siège social d'Immobilière 3F, et puis on a aussi un... un réseau de filiales en région, puis une filiale thématique qui fait du logement thématique. 3F est un bailleur social parmi les plus gros bailleurs sociaux de France, sinon le plus gros. On est présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitain, de Dunkerque à Marseille et de La Rochelle à Strasbourg. Nos métiers sont simples, en fait on construit du logement social, on le gère, on l'entretient, on le réhabilite. Notre vocation, c'est d'offrir un logement à des ménages qui ont des ressources modestes et qui auraient des difficultés à se loger sur le marché privé. On est une société très ancienne. 3F a été créée avant la Deuxième Guerre mondiale, à la fin des années 1920. Je ne sais pas, pas assez grand-chose jusque dans les années 1950. Il y a eu un vrai essor après-guerre, en fait, quand il s'agit de reconstruire la France. La courbe de montée en puissance a été progressive de 1950 jusqu'à aujourd'hui. On est un peu plus de 4000 collaborateurs avec une caractéristique forte qui est qu'un collaborateur sur deux chez 3F est un gardien d'immeuble, un gardien ou une gardienne d'immeuble, donc en proximité directe avec nos clients locataires présents sur les sites, quelle que soit la nature de ce site. Et on est très attachés. à ce lien de proximité avec nos clients locataires. On considère que c'est extrêmement important. Parfois, on est le dernier représentant des pouvoirs publics, entre guillemets, sur certains territoires. Et on considère que c'est effectivement extrêmement important de rester présent sur ces terrains-là.
- Speaker #0
Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez des spécialités qu'on ne retrouve pas chez vos concurrents ? Je te tends un peu la perche avec le BIM. Alors,
- Speaker #1
je rebondis à ta question. tu dis... Parmi vos concurrents, on n'a pas réellement de concurrence finalement, parce que dans le secteur du logement HLM, d'abord il y a beaucoup d'organismes, de mémoire, il y a plus de 500 organismes HLM en France, des sociétés de toute taille, on imagine bien, et il n'y a pas réellement de concurrence entre nous, on est tous portés par cette même ambition qui est proposée du logement abordable. Malgré tout, je nuancerai un peu mon propos, il peut y avoir de la... concurrence tout en amont du cycle de vie de bâtiment quand il s'agit d'aller acheter un terrain, d'aller trouver un terrain ou d'aller trouver un immeuble à acquérir pour le rénover et le passer en statut HLM. Donc là, effectivement, entre organismes, il peut y avoir un petit peu de concurrence à celui qui achètera le mieux le terrain en question. Il peut y avoir également de la concurrence, d'ailleurs, avec les promoteurs privés qui ambitionnent ce même terrain. Mais une fois qu'on a acquis le terrain, ensuite on est sur des relations tout à fait Cordiale et tout à fait intéressante, je pense que c'est aussi un secteur qui se caractérise par ça. On a des échanges très fréquents, très nourris, très denses, très transparents avec nos confrères sur tout un tas de sujets, en particulier celui qui nous anime ce soir, le sujet de la maquette numérique du BIM, notre organisation professionnelle qui est l'USH, l'Union Sociale pour l'Habitat. entretient ce réseau de correspondants BIM, référents BIM, directeurs BIM, pour essayer d'entretenir et de partager les bonnes pratiques autour de l'adoption du BIM chez nous.
- Speaker #0
J'avais posé la question à Alexandre Bompard, qui était d'ailleurs le premier invité d'Imoinside, pour connaître sa définition du BIM. Alors tu imagines bien que je vais renouveler cette question pour apporter un peu plus de matière à ce vaste sujet. Est-ce que tu peux nous donner ta définition du BIM ?
- Speaker #1
Alors, j'imagine, je ne l'ai plus en tête, je n'ai plus en tête la réponse qu'a faite Alexandre. Je pourrais te redire la définition de BIM telle qu'elle apparaît dans la norme 19650, l'utilisation d'une représentation numérique partagée, patati patata. Tout ça est bien sûr vrai, mais je donnerais plutôt une interprétation du point de vue du maître d'ouvrage, qui n'est pas forcément celle qui figure dans la définition officielle de la norme. Nous, en tant que maîtres d'ouvrage, finalement, On est principalement destinataire, j'ajouterais entre parenthèses client, de la maquette numérique. Et c'est cette maquette numérique qui représente le projet dans ses différentes phases d'avancement qu'on va utiliser, qu'on va exploiter. On va pouvoir, à travers la maquette numérique, mieux comprendre le projet qui est présenté par la maîtrise d'œuvre. On va pouvoir l'analyser, on va pouvoir se montrer curieux et puis aller zoomer ou faire une coupe à un des endroits stratégiques du projet. Donc, Le BIM, pour nous, c'est d'abord cette maquette numérique, cet objet transitionnel entre le maître d'œuvre et le maître d'ouvrage, qui va nous offrir un degré de liberté supplémentaire par rapport à ce qu'on avait précédemment. Dans le monde ancien, quand on n'avait pas de maquette numérique, la maîtrise d'œuvre nous envoyait le dossier APS, le dossier APD, le dossier de pro, etc. Finalement, à travers les plans, on avait ce que voulait bien nous donner à voir la maîtrise d'œuvre. Bon, là, avec... le BIM, avec la maquette, cette pièce complémentaire au dossier d'études qu'on reçoit, on a cette possibilité d'aller regarder là où on a envie d'aller regarder. Et l'expérience qu'on en a aujourd'hui, après ces nombreuses années, cette dizaine d'années de pratiques, c'est qu'on a acquis des réflexes et on va systématiquement voir là où on sait qu'il peut y avoir potentiellement des problèmes ou des risques. Typiquement, On sait que les accès en toiture terrasse sont des aspects qui ne sont pas toujours très bien traités en conception. Donc désormais, dans nos usages, dans notre utilisation de maquettes, on va aller faire la bonne coupe au bon endroit pour aller examiner comment on accède en toiture terrasse, parce que souvent sur la toiture terrasse, il y a des équipements techniques. Et on se dit, demain quand le bâtiment sera en exploitation, comment le technicien qui entretient la VMC ou la machinerie ascenseur va accéder à cet endroit-là ? et souvent on découvre des choses, on se dit ah oui, là il y a besoin d'aller un petit peu plus loin dans la conception. Donc effectivement le BIM comme maquette numérique pour mieux faire notre job de maître d'ouvrage, paradoxalement, il y a eu plusieurs époques dans le BIM, le BIM c'est d'abord la 3D, puis le BIM c'est d'abord la data, puis finalement le BIM c'est les deux, c'est à la fois la 3D et la data. Sur la 3D ça apporte beaucoup de choses. dans la compréhension et l'analyse du projet à travers l'exemple que je donnais il y a un instant. La data, je ne vais pas dire que ça a fait pchit, mais on cherche encore, c'est paradoxal ce que je vais dire, mais on cherche encore la bonne utilisation des données qui sont dans les maquettes. Avec l'équipe, quand on reçoit une maquette, on en extrait habituellement un tableau de surface, de façon très classique, puis on pousse ça au chef de projet construction, en disant, regarde ce qu'on a pu extraire de la maquette, c'est super. Et force est de constater que dans 9 cas sur 10, ça fait un peu pschitt cette affaire-là, certainement par manque de culture data dans nos métiers. Et là aussi, c'est un sujet sur lequel on travaille avec l'équipe depuis plusieurs semaines. C'est un sujet sur lequel on pourra revenir. Adopter le BIM, ça passe par une transformation de la culture métier et en particulier s'intéresser plus à ce qu'on peut faire de la donnée, en particulier de la donnée qui se trouve dans les maquettes.
- Speaker #0
Comment le BIM est arrivé chez
- Speaker #1
3F ? Ah ça c'est une belle histoire ça. C'est à cause ou grâce à Olivier Celnik.
- Speaker #0
Ah tiens, ça fait longtemps qu'on n'en avait pas parlé.
- Speaker #1
On ne le présente plus, c'est le directeur du Master Specialisé BIM de l'École des Ponts et de l'ESTP, il est architecte, il est AMO BIM, puis comme tu l'évoquais tout à l'heure, il est à mes côtés le co-rédacteur du livre BIM 10 ans de pratique. Alors c'est en 2014 que tout ça est arrivé. 2014 c'est aussi ce qu'on présente comme étant l'année zéro du BIM. Donc 3F s'est inscrit aussi dans cette dynamique-là. A l'époque nous avions pour directeur général Yves Lafoucrière, qui aujourd'hui a la retraite bien sûr, mais qui reste présent dans l'environnement de la construction et du BIM, puisqu'il y a encore quelques mois il était encore le président du plan BIM. Et Yves Lafoucrière, lors d'un comité exécutif au printemps 2014, avait invité Olivier à l'initiative de Pierre Polo, qui était à l'époque notre directeur de la maîtrise d'ouvrage, pour qu'Olivier vienne devant le comité exécutif présenter ce qui était en train d'émerger dans le secteur de la construction et de l'immobilier à cette époque-là. Moi, je n'écoutais à ce moment-là que d'une oreille parce que j'étais tout à fait sur autre chose. Je ne comprends pas bien ce qu'il me raconte, ce monsieur, mais il a l'air très savant. Pour ceux qui connaissent Olivier... Il était venu avec ses 300 slides, il en a projeté trois, bien évidemment pendant les 20 minutes où il a pu exposer ses choses. Et puis les 300 slides, je suis reparti avec, je les ai mis dans un coin, en me disant c'est intéressant, c'est sympathique son affaire. Puis tout ça a rebondi quelques mois après, en août 2014, donc en août dans les bureaux, il n'y a pas beaucoup de monde dans les entreprises. Moi j'étais là et je reçois un coup de fil d'Yves Lafoucrière un vendredi matin. Alors Yves Lafoucrière, je ne le croisais pas tous les matins, je ne pouvais pas monter avec lui. Et il m'appelle au TFN, il me dit Christophe venez me voir dans mon bureau, j'ai quelque chose à vous dire. Donc me voilà parti, pas forcément hyper fier, dans le bureau d'Yves Lafcour, il me dit, souvenez Christophe, il y a un monsieur qui est venu il y a quelques semaines nous parler du BIM, vous étiez là, vous avez écouté, je lui ai dit oui, parfait. Il me dit, ben voilà. Moi je crois qu'un bailleur social comme nous, comme 3F, un bailleur social qui construit, qui gère, qui rénove, il faut qu'on s'intéresse à ça. Il me dit, je ne sais pas encore bien comment s'y prendre, mais il faut vraiment s'intéresser à ça parce que c'est quelque chose qui va bouleverser notre univers professionnel. Et puis, alors là, il sort le vison et il me dit, j'ai pensé à vous pour prendre en charge cette réflexion sur la façon dont nous, 3F, pouvons nous emparer de ça. Il me dit, bon voilà, je vous laisse terminer ce que vous êtes en train de faire. A l'époque, j'étais à la direction de la gestion du patrimoine, donc tout à fait sur autre chose. Et puis, vous me rejoignez, et puis vous allez réfléchir pendant six mois à tout ça, puis on se reverra dans six mois. Mais prenez votre temps pour réfléchir, on était le vendredi matin, vous me donnez votre réponse lundi. Alors bien évidemment, quand un directeur général vous propose ça, le choix, la décision a été assez vite à prendre. J'en ai discuté un peu avec ma femme quand même pendant le week-end, et puis le lundi matin, je passe un coup de fil à Yves. Oui, oui. bien réfléchi à ce que vous m'avez proposé, je suis d'accord. Donc ça, c'était en août 2014. Et puis, j'ai terminé ce que je faisais à la direction de la gestion du patrimoine. Et le 1er décembre 2014, je me suis retrouvé tout seul dans un petit bureau, comme à peu près ici, en me disant, par quoi je commence ? Parce qu'à l'époque, en 2014, il y avait peu de littérature existante, peu en faisaient, peu savaient ce que c'était. Donc j'ai fait le tour des popotes. Je suis allé voir quelques archives qu'on m'avait conseillées, quelques bureaux d'études, quelques entreprises, voilà. J'ai ouvert grande les oreilles et puis j'ai essayé de me faire une idée de ce que c'était d'abord, et puis ensuite de ce que ça pouvait nous apporter à nous, et puis enfin de comment on pouvait s'emparer de ça. Donc ça a démarré le 1er décembre 2014, on s'est revus exactement 6 mois ensuite, le 1er juillet 2015, devant le comité de direction, petit comité, et il se passe beaucoup de choses l'été finalement, entre le mois d'août et le mois de juillet. Il se passe beaucoup de choses l'été. Et donc le 1er juillet 2015, je planche devant le comité de direction de 3F, voilà ce que j'ai compris de ce que c'est que ce truc qu'on appelle le BIM, la maquette numérique. Et voilà le plan d'action que je vous propose. Et ce plan d'action, il était basé sur trois orientations, trois pistes d'action. La première, c'est de confirmer qu'effectivement, nous, bailleurs sociaux, on doit s'emparer de ça. Donc de lancer une première opération, puis une deuxième pour monter. progressivement en compétence sur le sujet jusqu'à finalement généraliser cette pratique de management à l'ensemble de nos opérations. Première décision. Deuxième décision qui concerne là plutôt la partie exploitation, c'est confirmer l'outil qu'on avait testé à l'époque pour modéliser notre patrimoine existant. En l'occurrence, c'était Abila. On avait fait une petite expérimentation d'Abila sur le patrimoine de la Sénéma. On avait modélisé 6000 logements qu'on avait mis dans Abila. J'avais eu l'opportunité de faire un retour d'expérience de tout ça qui avait confirmé l'intérêt de ça. Donc deuxième décision, confirmer Abila comme étant l'outil de gestion du patrimoine en mode BIM. Et puis troisième décision importante, en tout cas avec beaucoup de conséquences d'un point de vue financier, c'est de lancer la modélisation de tout le patrimoine existant, en tout cas dans une première étape, celui de l'Île-de-France, donc à peu près 130 000 logements à l'époque. Donc je présente tout ça, j'avais fait un... Une espèce d'esquisse budgétaire pour quand même alerter sur le fait que ça allait coûter un petit peu d'argent. Et le comité de direction me dit « ben banco, on y va » . Donc une première opération se lance, on constitue un début d'équipe BIM, on lance les appels d'offres pour préparer la modélisation du patrimoine existant, etc. Et puis on se retrouve maintenant, dix ans après, avec tout ça finalement réellement mis en œuvre, ce qui est plutôt enthousiasmant dans ces conditions-là.
- Speaker #0
Je comprends un peu plus le titre de ton livre, BIM, dix ans de pratique. Est-ce que le fameux 10 ans... qui apparaît sur ton livre, co-écrit avec Olivier. Est-ce qu'il y a un lien avec ta propre expérience ?
- Speaker #1
Oui, nécessairement, parce que finalement, on a été parmi les premiers bailleurs sociaux, maîtres d'ouvrage, à se lancer là-dedans. Il y a nos amis normands d'Habitat 76 qui avaient fait, je pense que c'était les premiers d'ailleurs, à se lancer dans le BIM. Ils avaient quelques expériences de premières opérations en BIM quand nous, on a lancé notre première opération qui était... l'opération dans les SON à Grigny. Mais voilà, on a fait partie du groupe de tête. Et puis, comme à chaque fois, quand on fait partie d'un groupe de tête, on passe par toutes les faces, finalement, de l'enthousiasme du début, de la réception de la première maquette où on se dit, bon, qu'est-ce qu'on va faire de ça ? Enfin, voilà, tout ça a été un long processus d'apprentissage, de maturation. J'ai relu pour le bouquin très récemment le premier cahier des charges BIM qu'on avait fait pour cette opération à Grigny. Il est à mourir de rire. Il est à mourir de rire. Je ne vais pas dire qu'on l'a co-écrit avec Olivier, mais c'est à mourir de rire. C'est plein de naïveté, de candeur. C'était un cahier des charges très succinct, très concis. Ça tenait sur un recto verso. Où il disait, grosso modo, nous maîtres d'ouvrage importants. on veut faire du BIM, on s'adresse à vous, maître d'œuvre, entreprise, pour que vous fassiez du BIM sur cette opération à Grigny, et puis vous allez nous expliquer tout ce qu'on peut en tirer, en fait. Bon, et quand on a confié le marché de conception, le marché de travaux, respectivement à la maîtrise d'œuvre et à l'entreprise, ils ont dit, monsieur Leroy, mais on ne sait pas ce que c'est, nous. On n'a jamais fait, donc on va essayer d'apprendre ensemble. Et on a appris comme ça, en fait. Et ça, c'est peut-être quelque chose qui a... perdurer pendant ces dix années et qui perdure encore j'allais dire la bienveillance qu'on applique à nos partenaires pour faire du bim. On essaye d'être très à l'écoute de ce qu'ils nous disent. C'est pas toujours simple. Parce qu'on sait que c'est une pratique qui n'est pas encore courante aujourd'hui. Certains pourraient s'en plaindre et dire ça fait dix ans qu'on prêche mais on prêche un peu parfois dans les airs. Oui, certainement. Mais on sait que c'est Merci. Pas toujours simple, ça peut être compliqué, ça suppose des investissements de toute nature. Donc on est très à l'écoute de ça quand un architecte à qui on confie un projet nous dit ça. On ne va pas lui taper sur les doigts en disant c'est pas bien, pourquoi tu ne fais pas ? On va essayer de faire quelque chose, de s'adapter en fait, d'adapter notre ambition BIM à ce qu'on peut raisonnablement faire ensemble. Et un premier archi qui n'a jamais fait de BIM, c'était le cas sur l'opération que... que j'évoquais il y a un instant, même si nous, au départ, on avait plein d'objectifs, plein de cas d'usage, on s'est dit, avec vous, votre première opération, on va faire des choses raisonnables. Vous allez déjà nous produire une maquette qui n'est pas trop mal modélisée, pas trop mal ficelée, puis on va essayer d'en faire quelque chose ensemble. Ce qui caractérisait notre démarche au début, je pense que ça a été une couleur, finalement, tout au long de ces dix ans, et aujourd'hui encore, on est là-dessus, on ne cherche pas à imposer et... Nos exigences, nos objectifs, nos cas d'usage. Alors notre cahier des charges, il a évolué. Celui que j'évoquais sur Grigny, qu'il faudrait mettre dans le musée du BIM si un jour il y a un musée du BIM. On est passé là aussi par plusieurs versions du cahier des charges BIM. Aujourd'hui, je crois qu'on en est à la troisième ou à la quatrième sur dix ans. C'est une évolution. On change de version tous les deux ou trois ans. Et à chaque fois, on a eu en tête ce souci de feu. Faire quelque chose pratique, utile, pas prise de tête, facile à lire, facile à comprendre. On n'a pas encore atteint la perfection, mais on travaille dans ce sens-là. On a remis sur la table le travail de cahier des charges BIM. On espère qu'on pourra en produire une nouvelle version d'ici la fin de l'année, mais toujours avec ce même état d'esprit d'essayer d'embarquer finalement l'ensemble des parties prenantes.
- Speaker #0
On intervient tous les deux sur la formation certificat chef de projet BIM, Bon Formation Conseil. Est-ce que tu aimerais voir plus d'écoles proposer justement des formations pour parler un peu plus du BIM ? Tu vois, je suis intervenue il y a peu de temps à l'ESPI, qui est quand même une grande école d'immobilier. J'ai une matière sur les nouvelles technologies et évidemment que j'aborde le BIM. Je sonde toujours mes étudiants pour savoir s'ils connaissent le BIM. Sur une trentaine d'élèves, j'en ai à peine deux qui osent lever la main en disant « Oui, on en a déjà entendu parler » . Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, les formations sont trop limitées ?
- Speaker #1
Il y a un truc qui ne marche pas dans les formations. On a certainement, mais comme beaucoup de choses dans le BIM, on a voulu mettre la charrue avant les bœufs. La première formation, finalement, si on revient quelques années en arrière, la première formation qui a existé sur le BIM, c'est notre fameux master spécialisé de l'école des ponts et de l'ESTP. Déjà, rien que ça, je trouve, si on y réfléchit deux minutes, ça envoie un message particulier à la profession. Ça envoie le message suivant, si vous voulez vous former au BIM, c'est un bac plus 6. imagine l'électricien au fin fond de l'Auvergne, ou la petite entreprise de travaux dans l'Est de la France, ou la petite agence d'architecture en Bretagne. Je me disais, oh là là, si je veux comprendre comment ce truc-là, avec des grands guillemets, peut m'être utile, il faut que j'aille viser un diplôme Bac plus 6. Déjà, c'est un frein, c'est toujours plus facile de le dire maintenant avec le recul, mais peut-être qu'on aurait pu ou dû, je ne sais comment le dire, mais y aller dans le bon ordre. commencer à sensibiliser, pourquoi pas en bac pro, en manipulant une maquette, puis en licence professionnelle, en BUT, en DUT, puis en école d'ingé, en école d'archi, pour enfin aller. Là, on a fait un peu l'inverse de tout ça. Les choses, malgré tout, c'est toujours un sujet qui m'intéresse, la formation, l'enseignement. On est, nous, très souvent sollicités, par exemple, il ne faut pas que je le dise trop fort, pour que les étudiants n'écoutent pas, n'entendent pas, mais on est très souvent sollicités par des établissements d'enseignement supérieur pour récupérer des maquettes. pour servir d'exercice pédagogique, voire d'exercice d'examen. Donc ça a des niveaux, je dis, bac professionnel, bac plus 2, bac plus 3. Donc les choses avancent bien, et finalement on a l'impression à travers ça qu'on met les choses dans l'ordre, finalement on forme chacun, chaque professionnel, chaque futur professionnel au bon niveau où il doit être formé. Ce qui me désole un peu là-dedans, et c'est un sujet avec... sur lequel on discute assez régulièrement avec Olivier Celnik. C'est finalement le peu d'empressement de bon nombre d'écoles d'architecture à proposer un enseignement autour du numérique, autour du BIM, autour du process collaboratif. Il y a forcément, sur les 50 formations à l'architecture, au moins, j'ose espérer, un module d'initiation, un outil de modélisation, Revit ou Archicad, ce qui importe. Mais au-delà, pour beaucoup d'écoles d'architecture, il n'y a pas grand-chose. Et c'est quand même l'architecte qui est... À la base de tout ça, nous on peut se former, et à travers le certificat que tu évoquais il y a un instant, Cécile, j'ai vu beaucoup de maîtres d'ouvrage venir se former dans ce certificat BIM proposé par la formation de l'école des ponts, et finalement ce n'est pas tellement les maîtres d'ouvrage qui devraient venir se former, c'est plutôt les maîtres d'œuvre. Heureusement, aujourd'hui, dans ce certificat, il existe un module de spécialité dédié à la maîtrise d'œuvre, mais tu vois, il est tout récent, ça date de l'an dernier, parce que précédemment il n'y avait pas... pas de demande de la part des maîtresses d'oeuvre pour venir se former. C'est quand même bien dommage parce que tout part de là. C'est bien l'architecte qui, le premier, pose les bases du projet et de la maquette numérique qui définit le projet. Il y a un vrai paradoxe autour de la formation, la formation continue, au-delà de la formation initiale. Quand on regarde les enquêtes publiées par le plan BIM, Tous les professionnels se plaisent à dire qu'il y a un besoin de formation. Tout le monde dit « oui, oui, j'ai besoin d'être formé » . Mais derrière ça, quand on interroge les organismes de formation continue, ils peinent à remplir leur session de stagiaire. Il y a un vrai paradoxe. Alors il faut dire qu'on a besoin de formation, parce que c'est de bon ton de dire qu'on a besoin de formation. Mais derrière, les organisations ont du mal à dégager les... quelques heures pour suivre ces formations et les quelques milliers d'euros pour les acheter. Il y a un vrai sujet autour de ça. Ça certainement a ralenti la vitesse d'adoption du BIM par les acteurs de la filière, en fait. Parce que, si je reviens au 4.3f, on a un cahier des charges BIM, je l'ai dit, on a identifié quelques usages, on est assez modeste dans ce qu'on affiche en termes d'usages, considérant justement que tous les acteurs ne sont pas prêts là-dessus. Mais même là-dessus, on a parfois des architectes qui nous disent « oui, ça, je ne sais pas faire » , alors qu'on est vraiment sur des usages très basiques. C'est un peu dommage, et c'est un peu le constat qui est posé dans le livre qu'on évoquait, qu'on a co-dirigé avec Olivier Salny, qui disait « oui, alors, il ne s'est pas rien passé pendant dix ans » . Il ne s'est pas rien passé pendant dix ans, et il y a un certain nombre de témoignages dans le bouquin qui montrent qu'effectivement les choses ont progressé. Mais dix ans, c'est long quand même. Pourquoi aujourd'hui on a... Pas une adoption massive du BIM pour tous les projets, par tous les acteurs. Ça reste un petit peu un mystère, alors qu'on essaye d'éclairer dans le bouquin, mais je pense qu'on n'a pas encore complètement cerné ce problème-là.
- Speaker #0
J'ai envie de te parler un peu de tes défis personnels. Alors là tu vas me dire, tes défis personnels, j'en ai rempli un largement ce week-end avec ma course dans les Vosges. Est-ce que dans ton parcours tu as peut-être rencontré quelqu'un ou est-ce qu'il y a un événement marquant dont tu voudrais nous parler qui a marqué ta vie ? Oui, oui, ma vie professionnelle. De nature, alors ça peut-être te paraît tout à fait curieux, mais je suis quelqu'un d'assez timide et de réservé. Pas très à l'aise en public. Ça a été ma nature en tout cas, ça l'est peut-être un peu moins aujourd'hui. Il y a eu une bascule à un moment donné. J'ai rencontré, enfin mon patron à une époque a été Jean-Marie André, que les gens de 3F, les plus anciens en tout cas, connaissaient. Jean-Marie André était le directeur général adjoint de 3F. Il avait en charge... La gestion du patrimoine de 3F. J'ai travaillé sous sa responsabilité quelques années, en 2004 jusqu'en 2007 à peu près. Il m'a confié le projet de certification ISO 9001 des activités de gestion. Ça couvrait tout le spectre des activités de gestion locative, la gestion locative, le quittancement, le recouvrement, le développement social, la gestion de proximité, la gestion technique. Il m'a mis en responsabilité sur ce projet-là, alors qu'il est un projet conséquent. J'ai fait l'échec d'embarquer quelques mille collaborateurs, si on inclut les gardiens d'immeubles. Il m'a mis là-dessus, en tête de pont de ce projet-là. Alors, on a obtenu la certification et il m'a mis sur scène. Mais réellement, il m'a mis sur scène. C'est-à-dire, sur les trois ans qu'ont duré le projet, deux ans et demi qu'ont duré le projet pour obtenir la certification, on a organisé un certain nombre de manifestations pour embarquer les managers. On a fait des choses au Stade de France, on a fait des choses à Roland-Garros, on a été sur les studios Gabriel de Michel Drucker. et il m'a dit c'est vous Christophe qui alliez animer ça donc avec 100, 200, 300 personnes j'avais jamais fait ça de ma vie jamais fait ça de ma vie et c'est lui qui m'a donné les clés du camion et je lui en remercie je lui suis extrêmement reconnaissant parce que je pense que je ne serais jamais là où je suis s'il ne m'avait pas permis de faire ça à ce moment là ça a débloqué certainement des choses en moi et c'était un grand bonhomme il est toujours en vie c'est vraiment un grand monsieur du logement social En tout cas, il a beaucoup marqué chez 3F. Il a beaucoup marqué ceux avec lesquels il a travaillé.
- Speaker #1
C'est vrai que je peux rebondir sur ce que tu viens de dire. On a plutôt l'impression que tu es à l'aise en public, mais je suis assez d'accord sur le fait que, de temps en temps, se lancer comme ça dans le grand bain, ça peut apporter un vrai déclic pour le reste d'une vie. Pour le coup, tu vois, quand je vois les derniers articles sur LinkedIn sur l'engouement qu'il y a eu autour de toi, autour d'Olivier, pour la sortie de ton livre, au BimWord notamment, a priori, ça a bien marché.
- Speaker #0
Oui, et ça... Et ces rencontres-là, de rencontrer quelqu'un ou quelqu'une qui te dit « vas-y, je vais te mettre en avant » , c'est important, sauf avoir un égo surdimensionné de le faire naturellement, mais ce n'est pas moi et ce n'est pas la majorité des gens. Et c'est ce que j'essaye de refaire à ma petite échelle avec les membres de l'équipe. Quand je peux envoyer Nadege, Renaud ou Sarah qui sont dans l'équipe BIM de 3F à ma place, faire une présentation, faire une animation, intervenir dans une école. répondent à une interview où je les envoie avec... Oui, j'aime les envoyer. Ça les fait sortir un petit peu de leurs habitudes, de leur zone de confort, etc. Je pense que c'est important aussi. En tout cas, c'est important pour moi et puis j'espère que c'est important pour eux.
- Speaker #1
Alors, revenons à cette fameuse course. J'allais te poser la question « Quelle est ta journée type ? » Mais au final, je vais élargir ma question à... quelle est ta semaine type ?
- Speaker #0
Le boulot prend pas mal de temps dans tout ça. Et puis j'aime ça en fait. J'aime ça. Cinq jours de travail dans la semaine qui sont bien chargés, bien consacrés au boulot. Mais j'aime ça et puis c'est facile. Oui, parce que je fais des tas de choses différentes en fait. Dans mon périmètre de responsabilité, dans mon périmètre professionnel. Mais il n'y a pas une journée qui se ressemble en fait. Et puis là, on aura peut-être l'occasion d'en reparler un peu plus tard avec Merci. toute la réflexion autour de la data qu'on est en train de mettre en place, la maîtrise, la mise en qualité de la data technique, il y a vraiment des sujets extrêmement intéressants qu'on pousse et qu'on m'a confié. Grosse partie de la semaine qui est consacrée à ça, mais j'ai des temps à moi. Après, il y a le temps avec la famille qui est extrêmement important, je le disais en introduction en parlant de mes deux fils. Tu évoquais la course à pied, donc oui, j'ai des temps de course à pied. Je maintiens ça parce que c'est important pour mon équilibre perso, physique, etc. Je cours très régulièrement le soir. Pas toujours très pratique pour mon épouse, mais enfin, comme avec l'habitude, ça le fait. Je cours le mardi soir, le jeudi soir, et puis peut-être... parfois un peu le week-end. Je tiens beaucoup à garder ces temps-là. Et puis je le fais depuis quelques années, je le fais en club, ce qui permet aussi d'avoir de la relation sociale avec des gens qu'on ne côtoie pas dans d'autres sphères que là, finalement, dans le milieu sportif associatif. Donc ça, c'est une façon de sortir un peu du cadre professionnel. Une autre passion que j'ai découverte au moment du Covid, quand on était tous enfermés il y a quelques années, j'ai retrouvé chez moi à la maison... du papier à dessin, des crayons de couleur, et je me suis mis, remis, je faisais ça quand on était gamin, comme tous les gamins, je me suis remis à dessiner. Alors une fois qu'on a été libérés, je suis allé m'acheter une boîte de pastels. Donc j'ai commencé par faire des pastels. Bon, mais le pastel, c'est compliqué. Ça a énervé ma femme, parce qu'on en met partout, en fait. De la craie. Donc je faisais ça dans la cuisine. Je ressortais avec de la craie, des pieds à la tête, c'est partout sur les murs. Donc elle m'a dit, non, il faut que tu trouves un autre support que le pastel, parce que le pastel, ça ne le fait pas. puis ça prend du temps le pastel, il faut vraiment voir le temps c'est pas un truc qu'on peut faire en une heure le soir pour se détendre, j'ai découvert l'aquarelle il y a deux ans et je m'amuse à faire des petites aquarelles alors je suis monothématique je fais que des arbres, ça fait rire tout le monde dans la famille je ne fais que des arbres, donc je fais des arbres en toute forme, toute couleur, mais voilà c'est mon moment tout seul, mon moment à moi qui est, voilà, on pense à rien d'autre qu'à faire son tronc d'arbre, ses branches et ses feuilles, tu peux me suivre sur Instagram j'ai un compte où je mets quelques-uns de mes arbres. J'ai bien essayé de faire d'autres formes, mais j'en reviens souvent et toujours aux arbres. Il y a peut-être un peu de psychologie à faire autour de ça, mais on ne va pas se faire une séance de psychologie de comptoir. Il y a peut-être un truc à chercher autour de la représentation de l'arbre.
- Speaker #1
On va passer aux questions signatures. C'est une question que je pose régulièrement à mes invités. Je voudrais savoir quelle personne tu aimerais entendre au micro d'Imo Insight.
- Speaker #0
Elle le sait parce que je lui en ai parlé. Elle a dit non, Christophe, ne fais pas ça, ne fais pas ça. J'aimerais bien que tu ailles à la rencontre de Chloé Lefebvre, qui est responsable pédagogique à la formation continue de l'école des ponts, qui anime un certain nombre de certificats, dont le certificat BIM dont on a parlé tout à l'heure. Je pense que son regard, de par sa position dans un organisme de formation, son esprit curieux, ça peut donner des choses tout à fait intéressantes sur ce qui est en train de se jouer aujourd'hui. dans ces métiers de la construction, de l'exploitation immobilière, sur les enjeux qu'il y a à relever, et puis bien évidemment sur les aides que la formation continue peut apporter pour permettre aux professionnels d'aborder dans de bonnes conditions ces nombreux défis qui sont devant eux.
- Speaker #1
C'est une super idée. J'avais parlé avec Chloé la dernière fois qu'on avait eu une formation sur le certificat chef de projet BIM, et elle m'avait dit « Oh, tu sors un podcast ! » C'est vrai que c'est une très bonne idée. Et en plus, elle rejoindra la famille femme d'Imo Insight. C'est super important, j'y tiens énormément. C'est une très bonne idée. Je te remercie, Christophe. Je te pose une dernière question. Ton secteur, celui du HLM, évidemment mérite de pouvoir en faire une promotion auprès des étudiants parce que c'est un secteur qui est, à mon sens, méconnu dans certaines écoles, sans se le cacher, qui n'est pas forcément très sexy. Qu'est-ce que tu dirais ? aux étudiants ou aux futurs étudiants ou peut-être même à des personnes en reconversion, en recherche d'un nouveau travail, qui s'interrogent sur ce secteur, sur ces métiers. Qu'est-ce que tu leur dirais pour les convaincre ?
- Speaker #0
Plein de choses. Moi, je suis tombé là-dedans complètement par hasard. Enfin, pas complètement par hasard, mais avec beaucoup de hasard. Après la sortie d'école, j'ai fait dix ans de conseil en organisation système d'information. Puis au bout de dix ans, j'en ai eu un peu marre de jouer aux gentils consultants, j'avais envie de passer un petit peu à autre chose. Et à l'époque, ça remonte à quelques années, Le Monde, dans son édition du mardi soir, publiait encore quelques pages avec des offres d'emploi, et j'avais répondu à une annonce d'Immobilière 3F qui recherchait un responsable organisation. C'est plus le titre responsable organisation que le secteur d'activité qui avait attiré mon regard. J'ai répondu et puis j'ai été pris à ce poste-là, sans savoir bien où je mettais les pieds. Et les plus anciens d'entre nous, ceux qui sont dans le secteur depuis très très longtemps, plus longtemps que moi encore, disent qu'on rentre souvent dans le secteur du logement HLM par hasard, mais on y reste par conviction. Quel que soit le statut de nos organisations HLM, qu'on soit office, opac, entreprise sociale pour l'habitat, société, anonyme, cop, on a tous pour mission, mission d'intérêt général, d'intérêt social, d'utilité sociale qui est proposée de fournir. Le logement, un bien essentiel pour se construire, proposer des logements à des prix abordables pour des familles qui ne pourraient pas se loger. Et ça c'est quelque chose qui nous fait bouger tous les jours. Alors on n'est pas tous dans nos métiers, c'est mon cas, en confrontation directe avec les locataires. Je vois très peu les locataires dans ce que je fais là aujourd'hui. Mais quelque part, même si on ne se le dit pas tous les jours avec l'équipe, on a ce... ce sentiment de travailler pour quelque chose. Je pense que dans notre époque actuelle, très perturbée, compliquée, où les jeunes générations ont du mal parfois à se retrouver dans le monde professionnel, je ne sais pas comment sont mes deux fils, finalement se dire je vais intégrer un secteur d'activité qui a une vision, qui sert à un intérêt, qui sert à quelque chose, c'est un petit supplément d'âme. dans le boulot qu'on fait et qui nous prend beaucoup de temps. On n'est pas mu uniquement par l'atteinte d'un objectif de chiffre d'affaires. Si tu poses la question, là, autour de nous, vous connaissez le chiffre d'affaires de 3F, je pense que la plupart des collaborateurs qui sont autour, là, diraient non, je ne connais pas le chiffre d'affaires de 3F parce que ce n'est pas le tableau de bord qui est publié tous les mois par le contrôle de gestion. Donc il y a ça qui nous porte et c'est extrêmement... extrêmement enthousiasmant. Après, je prendrai mon cas perso, moi ça fait je suis rentré ici en 2001 donc ça fait 23 ans, 24 ans que je suis là j'ai pas eu le temps de m'ennuyer en fait parce que, alors certes, 3F est une boîte d'une certaine taille, donc il permet aussi ça, bien évidemment mais sur ces deux plus de deux décennies de travail chez 3F j'ai fait des tas de choses différentes on l'a évoqué un petit peu tout à l'heure depuis 10 ans sur des sujets liés à la maîtrise d'ouvrage et à l'exploitation autour de la maquette numérique, de la data avant j'ai travaillé pour la gestion du patrimoine la gestion du patrimoine c'est le quittancement le recouvrement, le développement social avant ça je travaillais sur un projet en lien avec la qualité, on en a parlé aussi donc ça offre aussi et je sais que notre direction des ressources humaines est très attachée à ça des parcours professionnels enrichissants parce qu'on a cette possibilité de passer d'un job à l'autre et plus spécifiquement pour ce qui est de 3F, on appartient à la grande maison Action Logement Merci. Là aussi, il y a de nombreuses passerelles qui sont possibles entre nous et nos cousins, autres bailleurs sociaux qui appartiennent à Action Logement.
- Speaker #1
On espère que tes arguments auront convaincu et séduit les personnes qui nous écoutent, mais je n'en doute pas. Je te remercie beaucoup, Christophe, pour cet échange. J'espère de tout cœur, mais je n'en ai aucun doute, que ton livre co-écrit avec Olivier Celnik marchera. Pour te retrouver, je mettrai les liens vers les réseaux sociaux que tu as évoqués tout à l'heure. Merci beaucoup, Christophe.
- Speaker #0
Merci, Cécile.
- Speaker #1
Et voilà, mon échange avec Christophe Lheureux touche à sa fin. J'espère que vous avez trouvé cette conversation enrichissante, que ce soit sur l'univers du HLM, son évolution vers le numérique, ou encore les perspectives que cela ouvre. J'espère que vous avez pu en tirer quelques clés et, pourquoi pas, une inspiration nouvelle. Olivier et Chloé, vos oreilles ont dû siffler. Préparez-vous à ce que je vous appelle très prochainement. Quant à vous, mes chers auditeurs et mes chères auditrices, je compte sur vous pour faire vivre encore plus IMMO INSIDE. Partagez le podcast, faites-le connaître autour de vous, car c'est grâce à votre soutien précieux qu'il continue de grandir et de se réinventer. Vous êtes géniaux, vraiment, alors merci. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode, toujours plus passionnant et surprenant. À bientôt sur IMMO INSIDE ! Vous ne le savez peut-être pas, mais en plus d'animer IMMO INSIDE, j'ai créé mon agence de gestion locative qui s'appelle BIMproperty. Vous qui m'écoutez, vous venez peut-être de signer pour acheter un appartement que vous voulez louer. C'est le moment de vous simplifier la vie et de confier la gestion de votre appartement ou de vos bureaux à une super agence. Rendez-vous sur bimproperty.fr. Notre équipe vous garantira une location sur mesure et maîtrisée sur les aspects administratifs, comptables et techniques. BIMproperty, c'est un interlocuteur dédié, une astreinte 7 jours sur 7, L'assurance de trouver un bon locataire et de suivre pas à pas la vie quotidienne de votre bien. Fini les mauvaises surprises, les pertes de temps et les loyers impayés. Pour info, nous sommes implantés en Ile-de-France et en région marseillaise. Je vous mets le lien vers le site de BIMproperty en commentaire.