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#14 S’engager dans un métier de l’ombre

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34min |24/04/2025
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#14 S’engager dans un métier de l’ombre

#14 S’engager dans un métier de l’ombre

34min |24/04/2025
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Description

🎙️ Dans cet épisode d’IMMOSTORIES, Charles Loiselet revient sur son parcours et sa prise de poste au sein de la maison familiale Loiselet & Daigremont, dont il représente la 5ème génération.

Entre appréhension et détermination, il raconte comment il a gagné en légitimité en apprenant sur le terrain, épaulé par des mentors, guidé par l’envie d’être utile et par la passion du service.


Aujourd’hui à la tête d’une agence qu’il a développée, il partage sa vision du métier de syndic de copropriété : un secteur de l’ombre parfois décrié, mais essentiel à la vie des copropriétaires et à la pérennité de leur patrimoine. Il évoque l’importance du lien humain, de la confiance, et l’impact souvent oublié des gestionnaires. 🤝


🔄 Il livre aussi son point de vue sur les évolutions et défis du secteur, les enjeux de la rénovation énergétique et l’importance d’innover à partir des besoins concrets du terrain.


Un témoignage sincère et inspirant sur l’engagement dans un métier exigeant et riche de sens, au service du collectif et du quotidien. 💫


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans ImmoStories, le podcast qui vous fait découvrir les entrepreneurs de l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis un des deux cofondateurs de Garantme. Mon objectif avec ImmoStories, c'est de vous faire découvrir des parcours, des carrières. Donc j'invite des personnes qui ont des choses à nous dire sur les succès ou les échecs. qu'on peut rencontrer dans l'immobilier. J'ai lancé ImmoStories en partenariat avec l'ESPI, c'est l'École supérieure des professions immobilières. Je les remercie pour leur accompagnement. Le podcast ne pourrait pas exister sans eux. Aujourd'hui, un invité particulier, Charles Loiselet, qui est directeur d'agence chez Loiselet d'Aigremont, mais aussi directeur du développement. Bonjour Charles.

  • Charles Loiselet

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que pour commencer le podcast, tu peux nous présenter en quelques mots l'entreprise Loiselet Daigremont ?

  • Charles Loiselet

    Alors c'est une entreprise qui existe depuis 1904.

  • Thomas Reynaud

    C'est la plus vieille entreprise que j'ai reçue sur ce plateau.

  • Charles Loiselet

    Je suis content de pouvoir être pionnière en la matière. Donc c'est une entreprise qui existe depuis 1904, c'est une entreprise familiale. J'en sais quelque chose parce que je m'appelle moi-même Loisley du coup. Alors on communique plutôt sur 1951 parce que c'est Loiselet et Daigremont. C'est à partir de 1951 que l'entreprise s'est nommée comme ça.

  • Thomas Reynaud

    Si toi t'es Loiselet, c'est qui Dégremont alors ?

  • Charles Loiselet

    Mon grand-père s'est associé avec Monsieur Daigremont. la famille Daigremont et donc Loiselet est devenu Loiselet et des Gremonts.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc on comprend le nom. Je suis content de te recevoir parce que c'est la première fois que je reçois quelqu'un qui vient d'une entreprise familiale. On n'a pas eu ce type de filiation encore sur Emo Stories. Tu vas nous raconter. Pour que l'on se rende compte de la taille de la société, tu peux nous donner deux ou trois chiffres ?

  • Charles Loiselet

    Alors oui, aujourd'hui on est 300 collaborateurs. On est une maison qui gère à peu près 6000 lots en gestion locative. On communique sur 1500 copropriétés et à peu plus de 105 000 clients en copropriété. Et après on fait de la transaction, mais on le fait majoritairement sur nos clients en copropriété et en gestion locative. Je précise encore une chose, c'est qu'aujourd'hui, ça reste Loiselet et Daigremont, mais il n'y a plus de Daigremont. Mon grand-père, à l'époque, d'ailleurs, voulait que ça se renomme de nouveau le cabinet Loiselet uniquement. Mais mon père, ayant repris l'entreprise, a dit que c'est comme la famille Renault, c'est comme la société Renault. Aujourd'hui c'est une marque, on est implanté. sur le marché et donc ça restera Loiselet. Sur le marché, on dit beaucoup LD.

  • Thomas Reynaud

    LD. Allez, on va parler de LD alors. Une petite dernière précision, vous opérez sur quelle géographie ?

  • Charles Loiselet

    Alors, on a 25 sites en Ile-de-France. principalement un maillage francilien en allant de Poissy à Bussy-Saint-Georges et jusqu'à Chilimazarin ou Orsay dans le sud de Paris par exemple, encore Franconville tout le maillage parisien évidemment une agence à Nantes et une agence à Bordeaux

  • Thomas Reynaud

    Mon but tu le sais, c'est de découvrir des parcours comment t'es arrivé à ces responsabilités on comprend un petit peu les raisons vu que c'est ta famille, mais on a toujours un parcours personnel au sein d'une famille tu peux nous parler de... Ce qui t'a fait rester déjà dans ce métier ?

  • Charles Loiselet

    Alors, rester c'est un peu... finalement je viens d'y arriver. Mais moi j'ai fait une école de commerce à la base, en me disant que ça allait m'ouvrir énormément de portes. Je pense comme chaque petit garçon, je voulais faire comme mon père, c'est-à-dire je voulais être dans les affaires, c'est-à-dire que je voulais faire de l'entrepreneuriat, parce que moi je ne savais pas exactement ce que faisait mon père quand j'étais plus jeune, mais je savais qu'il dirigeait l'entreprise, qu'il créait des sociétés, qu'il développait la structure familiale, et c'était ça que je voulais faire. Donc une école de commerce, disons que ça pouvait m'ouvrir toutes les portes. me donner un panel de métiers à faire. Et puis, en fin d'études, je suis allé dans une entreprise qui s'est bien développée depuis, qui s'appelle Deskeo. Ça m'a beaucoup plu, mais je voulais faire un peu plus...

  • Thomas Reynaud

    Deskeo qui fait de l'immobilier d'entreprise ?

  • Charles Loiselet

    Exactement. En fait, ils ouvrent des plateaux clés en main pour des entreprises qui veulent se développer. principalement en région parisienne, mais maintenant, alors ils ont été rachetés par une entreprise américaine et ils se développent. J'ai eu la chance d'être à l'intérieur de cette entreprise. On est passé de 35 à 70 en six mois.

  • Thomas Reynaud

    Donc une belle croissance.

  • Charles Loiselet

    Une très très belle croissance.

  • Thomas Reynaud

    Je les connais parce qu'on a souvent déménagé. avec Garantme et Deskeo est un des acteurs de référence sur le marché.

  • Charles Loiselet

    C'est ça et je le dis d'ailleurs parce qu'on s'adresse aussi aux étudiants, j'ai appris par Franck Zorn qui est le patron qui a créé Groupon France, donc après qui a créé Deskeo. En termes de management, enfin c'est déjà quelqu'un de brillant, mais en termes de management il m'a appris quelque chose de très intéressant, c'est-à-dire qu'on va voir son manager toujours avec une solution. On peut avoir une problématique mais on propose toujours quelque chose. même si ce n'est pas forcément la bonne solution, me dire, moi j'ai pensé à ça, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on le fait ou on le fait pas ? Ne serait-ce que parce que si on a la bonne solution, le manager se dit, ce n'est pas une banane, c'est un bon collaborateur. Et en plus de ça, il est proactif. Et le collaborateur qui ressort du bureau en disant, on a retenu ma solution, il ressort avec un égo galvanisé.

  • Thomas Reynaud

    Il y a une question que j'aime bien poser du coup, et puisque tu en parles, je vais en profiter. Est-ce que tu considère cette personne ou une autre comme un mentor qui t'a fait vouloir travailler dans le secteur de l'immo ?

  • Charles Loiselet

    Alors non, ça c'est pas un de mes mentors, mais du coup ça me permet de revenir sur ta précédente question, à savoir qu'une fois que j'ai fait ça, je voulais vraiment aller dans l'immobilier, j'ai compris que ça me plaisait, mais je voulais partir sur la partie financière. Or, moi j'avais pas fait de... j'ai fait un master commerce, j'avais pas fait un master finance, et donc du coup je suis retourné sur les bancs d'école, à l'ESPI justement, où j'ai fait un master en finance immobilière.

  • Thomas Reynaud

    Je suis content, j'ai mon premier alumné de l'ESPI. C'est vrai,

  • Charles Loiselet

    on ne fait que des innovations. Et donc, je retourne sur les bancs de l'école, je fais un an d'alternance à l'ESPI et je le fais dans une société qui s'appelle Perial. Je découvre ce qu'est une entreprise familiale, puisque Perial, c'est une des plus grosses sociétés de gestion de la place, en tout cas de la place parisienne, qui gère quatre SCPI. Et donc, j'ai découvert ce qu'était la finance immobilière en étant analyste, puis asset. au sein de cette entreprise, puisqu'après j'ai prolongé en CDI. J'ai fait ça pendant plus de deux ans, plus de deux ans et demi. J'adorais ce que je faisais.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qui fait que tu n'es pas directement allé dans la boîte de ton père ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que ça va parler beaucoup à pas mal d'étudiants qui sont à l'ESPI, parce que dans l'immobilier, il y a beaucoup de boîtes familiales. Je pense que c'est très bien, pas que dans l'immobilier, mais a fortiori en immobilier. Je pense qu'il y avait une certaine pression. Je pense que si c'était une société où il y avait peut-être 10 collaborateurs, je me serais moins posé la question. J'avais une appréhension de la taille de l'entreprise, j'avais une appréhension, il faut passer après quelqu'un. Je veux dire, moi, les personnes qui sont passées après moi ont toujours développé l'entreprise. Et il y avait ce côté, si j'y vais, c'est forcément pour réussir. Sinon, c'est un constat d'échec. Et il y avait aussi une question très simple, c'est est-ce que je vais aimer le métier ? C'était un métier que je ne connaissais pas du tout. Et il y a donc au bout de deux ans et demi, moi mon père a pris un peu de recul. Il y a un nouveau monsieur qui lui pour le coup est un de mes mentors, qui a pris la direction, qui s'appelle Bertrand Esposito, qui a pris la direction de l'Oise-Lé-Des-Gremonds, et qui m'a sollicité, qui m'a dit bon bah... Tu es dans l'immobilier, encore tu serais dans la grande consommation, dans l'automobile ou autre chose.

  • Thomas Reynaud

    Oui, tu n'étais pas si loin.

  • Charles Loiselet

    Voilà, mais tu es dans l'immobilier, tu es dans la grande famille au sens large de l'immobilier. Ça serait dommage que tu fasses autre chose. La société porte ton nom, rejoins-nous et puis on va voir le parcours qu'on fait. Bon, et puis il a dû me prendre pour un fou parce que je pense qu'il y a beaucoup qui se seraient dit « Bon, c'est acquis, c'est comme ça, ça doit se passer comme ça, il y a un chemin qui est tracé, j'y vais. » de par mon éducation, de par comment je suis. Je n'ai pas été comme ça, j'ai mis six mois à réfléchir. J'ai discuté notamment avec pas mal de personnes, des amis, de la famille, des professionnels. Et j'invite les étudiants à le faire régulièrement parce que c'est très, très enrichissant. J'ai discuté aussi avec ma cousine qui travaillait déjà dans l'entreprise, qui s'appelle Charlotte Météro. Et au bout de six mois, je lui ai dit très bien, on y va. Mais par contre, comme n'importe quel collaborateur, qu'est-ce qu'on fait ?

  • Thomas Reynaud

    C'était quoi tes doutes ? Tu nous as parlé de la peur de l'échec ou de l'obligation de réussir.

  • Charles Loiselet

    C'est ça, je considère qu'en étant fils d'eux, c'est ce qui fait pour moi la différence entre "fils de" et "fils à". En étant fils d'eux, on doit être encore meilleur que celui qui ne l'est pas. on présente souvent notre entreprise sur notre marché comme une maison d'excellence, si les collaborateurs sont excellents, moi je me devais d'être encore meilleur. Ou en tout cas de viser ce chemin-là. Donc il y avait cette pression-là, et puis tout simplement de savoir... voir si le métier me plaisait, puisque je le connaissais assez peu. Et puis, au bout de six mois, je lui ai dit, OK, on y va, qu'est-ce qu'on fait ? Et alors,

  • Thomas Reynaud

    qu'est-ce qui t'a convaincu, justement, à l'inverse ?

  • Charles Loiselet

    Alors, il m'a dit, on y va pour la gestion locative. Alors, moi, ça me parlait peut-être un peu plus que la copropriété. Et puis, j'ai dit, très bien, on voit. Et puis, il m'a dit, tu grandiras dans l'entreprise en fonction de tes résultats et nous, des besoins qu'on a. Donc moi, je quitte mon entreprise et un mois avant de commencer, il m'appelle et il me dit finalement, ça ne va pas être possible pour différentes raisons. Tu vas ouvrir une agence en copropriété. Et alors là, les bras m'ont tombé parce que je lui ai dit, mais est-ce que tu es au courant que je n'y connais rien ? Je n'ai jamais été dans une assemblée générale de ma vie. Il m'a dit, non, non, mais tu vas apprendre avec ce qui sera mon second mentor, avec un monsieur qui s'appelle Bernard Maubert, qui a été dirigeant de la gérance de Pastille, qui a été une des plus grandes sociétés de gestion en Ile-de-France. qui s'est fait racheter par un groupe il y a une dizaine d'années maintenant. Pour faire simple, cette société, elle gérait un immeuble sur trois dans le 16e, et il l'a géré pendant une dizaine d'années. Donc ça a été un très grand monsieur qui connaît très bien le métier, qui connaissait le fait de diriger une entreprise, et qui, depuis 3-4 ans je crois, était arrivé chez Loiselet & Daigremont et dirigeait une de nos agences. Et on lui a proposé du coup, pendant un an, de lancer cette agence avec moi, et me donner les clés du métier. quittait le monde du travail dans un an.

  • Thomas Reynaud

    Alors, c'est quoi la logique à ce moment-là pour Loiselet & Daigremont d'ouvrir une nouvelle agence ?

  • Charles Loiselet

    Alors, nous, notre politique maison, et ce qu'on considère d'ailleurs du métier, c'est que c'est un métier où on doit être proche de ses clients, tant dans la relation que la présence physique. Et donc, quand on a un certain nombre de copropriétés dans une zone, on a décidé d'ouvrir une agence. Alors, pour la petite histoire, ce qui est assez drôle, c'est que historiquement, l'ensemble de la famille Loisley, on habitait tous Clamart, et maintenant qu'on... Je dirais la quasi-totalité a quitté Clamart et plus personne n'habite à Clamart. Moi j'ai ouvert l'agence Clamartoise parce qu'il y avait un retour aux sources. C'est les secrets de l'histoire. Mais c'est vrai que pendant la première année, je pense que pour les étudiants c'est primordial, on y reviendra peut-être tout à l'heure, d'avoir un mentor, d'écouter, de bien s'entendre avec, parce que moi j'ai une relation presque filiale avec ces deux mentors-là. d'apprendre, ça veut pas dire faire... bêtement ce qu'on nous dit, mais d'essayer de le comprendre, de l'intellectualiser, prendre ce qu'il y a à moi à prendre, et puis après dire peut-être que cette Ausha, on peut la faire évoluer dans un sens ou dans l'autre. Parfois on mange des murs, on s'en rend les doigts, on dit, comme disait Chacha Guitry, mon père avait raison, c'est un peu pareil. Après, je ne cache pas que pendant 8 mois, 1 an, ça a été un tunnel, et quand on apprend quelque chose... Après... Si on a envie et que moi j'avais faim...

  • Thomas Reynaud

    Ça s'est passé comment pour toi, pour te faire accepter par des équipes qui ont parfois plus d'expérience, en tout cas plus d'années de métier ? Comment tu t'es fait accepter ? Comment tu as réussi à t'immiscer dans l'univers ?

  • Charles Loiselet

    Alors il y a plusieurs choses. Déjà en montrant qu'on a envie, ne pas se prendre pour un chefaillon et dire « je suis le fils d'eux et je me positionne comme tel et c'est comme ça et je suis là parce que ça m'est dû » . Je pense que la... J'ai eu une position à l'opposé de ça et je pense que ça, ça a été apprécié. La deuxième chose, c'est que moi, j'ai été bercé, notamment par mon père, à dire qu'on est une entreprise familiale et que le cœur de l'entreprise, c'est les collaborateurs. Depuis que je suis tout petit avec ma sœur, on nous dit, fais en sorte que tes collaborateurs soient heureux parce qu'ils prendront soin de ton entreprise. Donc, partant de ce principe-là... Moi, ça a été de m'insérer au sein même de ma famille, je dirais, de ma famille professionnelle. C'est pour ça d'ailleurs que chez nous, on ne parle pas de société, on dit la maison Loiselet & Daigremont, à bien des égards. Et puis après, ça a été par les résultats déjà, parce que mon agence... se développe très bien. Et puis après, moi, je suis parti. Au début, j'étais tout seul dans un petit bureau. Et puis, j'ai fait grandir mes équipes. Et puis, après, je dirais que comme n'importe quel entrepreneur, on monte son service, sa société. Et puis, ça se développe tranquillement.

  • Thomas Reynaud

    Pour que tu nous donnes un peu quelques normes, c'est quoi le succès d'un cabinet de syndic ? Ça se mesure comment ?

  • Charles Loiselet

    Après, comme n'importe quelle entreprise, ça dira au chiffre d'affaires. Et le chiffre d'affaires, il se développe avec un portefeuille en gestion plus ou moins important. Moi, je suis parti, j'avais une dizaine d'immeubles, 300 lots. Ce qu'on appelle les lots principaux, c'est les appartements, généralement les appartements ou les commerces. Donc j'avais une dizaine d'immeubles d'une trentaine d'appartements. Et aujourd'hui, on a passé 2500 lots et on est une quarantaine d'immeubles. Donc ça a bien grossi en trois ans. C'est une belle activité.

  • Thomas Reynaud

    Oui, c'est bien. Un bon boom. C'est ça. Tu as parlé des collaborateurs. Oui. Ce que j'aime bien demander aussi, parce qu'on s'adresse à des gens qui se projettent sur une carrière dans l'immobilier, c'est le type de profil que vous attirez dans votre maison. Et ensuite, une fois qu'ils sont là, comment vous les faites évoluer ? C'est quoi les métiers et les passerelles qu'il peut y avoir entre les différents métiers ?

  • Charles Loiselet

    Alors, chez nous, il y a, je veux dire, il y a de tout, un peu comme partout. Mais c'est surtout des profils expérimentés, en tout cas qui connaissent bien le métier. Alors, on peut avoir, il y a beaucoup de, il y a quand même assez de, on a une classe pluriance, c'est-à-dire une classe sur nos métiers au sein de l'ESPI, qui est dédiée avec Foncia, Sergic, Citia. On a créé une classe dédiée aux métiers de l'administration de biens. Donc on recrute des alternants au sein de notre entreprise pour les former, les développer, et puis après, pourquoi pas les faire poursuivre. Après, il y a beaucoup de gens qui ont déjà une expérience dans nos métiers, dans le métier de l'administration de biens, que ce soit en gestion locative ou en copropriété. Et puis après, il y en a beaucoup qui ont des très très belles carrières, parce que quand on est sur des métiers où si on est fidèle, on est bon, Et bien en fait on peut faire des très très belles carrières, soit juste en changeant d'agence, soit en changeant de poste au sein d'une même agence. J'en veux pour preuve, aujourd'hui notre directeur général et DRH qui combinent ce poste là, c'est une personne qui a 30 ans de maison. Et notre président directeur général dont je parlais, qui était mon mentor tout à l'heure, Bertrand Esposito, c'est une personne qui a 30 ans de maison aussi.

  • Thomas Reynaud

    Toi aussi t'es lancé pour faire 30 ans de maison là non ?

  • Charles Loiselet

    Il y a des chances, oui.

  • Thomas Reynaud

    Ça m'intéresse ce que tu dis sur Plurian, c'est la classe. On ne voit pas ça souvent dans tous les secteurs. Tu peux en dire plus ? C'est quoi cette alliance d'entreprise et comment elle opère ? Qu'est-ce qu'elle fait ?

  • Charles Loiselet

    En fait, on est sur des métiers où on a besoin de forces vives. On en parlait un peu avant l'émission. Il y a beaucoup de gens qui venaient au micro te parler de transactions. Je suis sur un secteur d'activité qui est finalement assez peu connu, que ce soit gestion locative ou la copropriété. qui... très décrié, mais paradoxalement très peu connu. C'est un paradoxe qui est assez intéressant. Il y a peu de métiers comme ça qui sont peu connus et en même temps tiraillés en France. Et dans ce cadre-là, le fait que ce soit un métier qui soit peu connu et en même temps décrié, les personnes ne veulent pas forcément le faire.

  • Thomas Reynaud

    Quand ils diplôment, tu veux dire ?

  • Charles Loiselet

    Quand ils vont chercher un diplôme, quand on forme. Je donne un exemple, je discutais avec un promoteur. Il me dit, mais c'est essentiel. que les jeunes connaissent la matière copropriété pour faire mon métier. Je donne un exemple. Le règlement de copropriété, pour un promoteur, c'est essentiel. Un marchand de biens, de savoir combien il y a de lots dans une copropriété, c'est essentiel. Est-ce que ma voix, en tant que marchand de biens, sur le lot que j'achète pour faire mon opération, est-ce que... Est-ce que si j'ai des gros travaux à faire qui doivent passer par l'Assemblée générale, est-ce que je représente 10% de la copropriété, 20% ? Ou est-ce que je représente 2% ? C'est complètement différent, mais c'est un exemple parmi tant d'autres.

  • Thomas Reynaud

    Je n'aurais pas la même liberté, c'est sûr, en ce qui compte du poids. Et donc ça, oui, c'est les métiers qui sont inconnus, c'est les métiers auxquels l'ESPI forme,

  • Charles Loiselet

    j'imagine. Exactement.

  • Thomas Reynaud

    Mais en même temps, il y a tellement de postes, de rôles, de jobs dans l'immobilier que les écoles immobilières ne suffisent pas à former tout le monde. Non.

  • Charles Loiselet

    Et il y a beaucoup de gens qui viennent dans notre métier qui le disent, qui disent « moi je suis tombé dans ces métiers, ce qu'on appelle les métiers de gestion, complètement par hasard » . Et souvent ils y restent par passion. Par passion parce qu'on sait le sens qu'a notre métier, qui est bien souvent d'aider les gens, parce que la plupart du temps les gens quand ils appellent, c'est parce qu'ils ont une problématique et donc c'est de les aider. Et donc ça peut permettre de faire un lien avec un sujet qui est très intéressant pour les étudiants aujourd'hui, c'est… Je veux faire un métier qui a du sens. Et aujourd'hui, notre métier, il a vraiment du sens. Il a vraiment du sens parce qu'on s'occupe des immeubles, on s'occupe des gens, il y a beaucoup de social. Et aussi, à l'heure de la rénovation énergétique, eh bien, ça a du sens aussi pour la planète.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça que vous faites du coup avec Plurian, c'est d'éveiller des jeunes alternants à des métiers de gestion locative ou de syndic ?

  • Charles Loiselet

    À les éveiller. à les former, soit pour qu'ils le fassent après, ces métiers-là, pour qu'ils les pratiquent, soit tout simplement pour que, quand ils vont faire un autre métier dans l'immobilier, ils aient cette connaissance-là qui va les aider à être meilleurs.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais du fait que les métiers de gestion locative étaient décriés et en même temps peu connus. C'est quoi la cause d'après toi ? Est-ce que c'est le fait que c'est méconnu qui fait que c'est décrié, ou il y a d'autres causes ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que c'est un... On ne peut pas remettre tout sur la partie extérieure. Je pense que c'est du 50-50 entre le professionnel qui doit plus... Non, pas être transparent, parce que nous, on est très transparents sur notre activité, en tout cas chez Loiselet & Daigremont. Donc c'est pour ça qu'on évite de parler de transparence, parce que c'est inclus dans notre métier. Mais plus sur la façon de prendre le temps d'expliquer ce qu'on fait, comment on le fait, pourquoi on le fait. et l'autre partie c'est Moi, je pense que c'est essentiellement une notion de temps et de découverte des gens. C'est assez paradoxal parce que le bien, c'est-à-dire l'appartement, c'est le bien le plus précieux des personnes.

  • Thomas Reynaud

    Ah oui, c'est l'investissement d'une vie.

  • Charles Loiselet

    C'est l'investissement d'une vie. Donc, on devrait s'y intéresser autant qu'on s'intéresse à sa voiture, autant qu'on... Et paradoxalement, quand on va en assemblée générale, qui est le cœur de là où on vit, de pilotage de l'immeuble dans lequel on a notre appartement, dans lequel on vit, où on a fait un investissement. Et bien il y a assez peu de personnes qui participent. Alors que ça devrait être le...

  • Thomas Reynaud

    Je suis cotif, j'ai fait trois investissements locatifs et dès que je reçois les convocations d'Assemblée Générale, je les mets de côté.

  • Charles Loiselet

    Il y a plein de façons de voter aujourd'hui et de participer.

  • Thomas Reynaud

    C'est vrai, alors ils font tous les efforts pour que je vote mais je suis fotif. Mais ça me fait penser à quelque chose de... à une expérience que j'ai eue, ce que tu racontes. Je me déplace souvent en agence chez des clients de Garantme. Un jour j'entre, le directeur est tout bougon. Je lui dis bah alors ça va pas. moi j'ai perdu 3 mandats trois mandats de gestion locative. Je lui ai dit « Ah mince, vous avez fait des bêtises » . Il me dit « Ben non, non, en fait, on ne les a jamais tenus au courant de ce qu'on fait » . Et donc les propriétaires se sont retirés en disant « Bon, puisque c'est si simple, je peux le faire moi-même » . Alors qu'en réalité, sur les lots en gestion dont on parlait, beaucoup de problématiques résolues avec les propriétaires, des retards de paiement résolus, des problématiques dans les appartements résolus, dont les propriétaires... n'étaient pas au courant. Et en fait, de mon point de vue, quand je parle avec nos clients, j'ai l'impression qu'une des faiblesses de ce secteur, c'est la capacité à transmettre les informations sur tous les événements qui peuvent se produire sur un mur.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça.

  • Thomas Reynaud

    Tellement varié.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça. Et je pense que tu parlais des problèmes de paiement qui ont été résolus, etc. Il y a une grosse partie sur nos métiers qui est, je dirais administratif, mais vraiment comptable. Et ça, ça ne se voit pas. Ça ne se voit pas et ça n'a pas d'odeur. et tant que ça va bien Personne ne le remarque, mais c'est plus de 50% de nos métiers. Et cette chose là, on devrait plus le mettre en avant. C'est parce qu'il y a forcément plus sexy, mais souvent on dit Ah bah tiens, mon gestionnaire locatif, il n'a pas donné les clés à temps, etc. ou ou j'ai pas eu cette information. Ah, il fait rien. Oui, mais on. Tous les quittancements qui sont faits en temps et en heure, qui permettent que les loyers sont prélevés et que j'ai ma rémunération sur mon investissement locatif comme toi tu as pu le faire, ou tout simplement les charges sont prélevées correctement, la santé financière de l'immeuble est bonne, les résolutions sont appliquées, les travaux sont votés, l'immeuble est sain. Tout ça, il y a une grosse partie comptable qui est très importante. et qu'en fait on ne voit pas.

  • Thomas Reynaud

    Oui, clairement. Justement, ça nous mène à un sujet. On a vu là sur les dix dernières années, beaucoup de boîtes se lançaient, soit en concurrence des agences immobilières, en se disant agence 2.0, alors agence de syndic ou agence de transac ou agence de gestion locative, 2.0. Parfois ils disent 3.0, on ne sait pas comment on est passé du 2 au 3. Mais aussi d'autres types d'entreprises qui eux sont venus dire, Moi, je veux augmenter la... l'agence immobilière ou aider l'agence immobilière à faire son métier différemment, autrement, mieux, plus rapidement. C'est quoi ta vision de tout ce bourgeonnement d'innovation ?

  • Charles Loiselet

    Alors ma vision, elle est multiple. Je pense que déjà, le fait qu'il y ait des sociétés qui seraient sur ces secteurs-là, c'est... C'est bien pour la richesse de ce métier et de cette activité. Déjà pour faire bouger les choses, pour que les professionnels se remettent en cause, parce qu'il y a des nouvelles technologies qui arrivent, parce qu'il y a potentiellement des nouvelles idées. tout de suite je pose le fait de dire on peut inventer plein de choses mais il ya une réglementation qui est très importante parfois trop lourde et qui bloque les professionnels c'est pas par manque de d'innovation ou de manque d'envie ou de temps mais juste parce que la loi est déjà très lourde donc on peut dire réinventer il ya qui il y en a qui arrivent il y en a beaucoup qui échouent Parce que je considère qu'il ne faut pas dire, ah bah avant ils étaient bêtes et maintenant nous on est plus intelligents. Mais plus, bon, vous avez réussi à faire de très bonnes choses, comment nous, aujourd'hui, avec peut-être en se spécialisant sur une petite partie de votre métier, ou en s'ajoutant à ce que vous faites déjà, on va pouvoir vous aider. Et pour moi, il y a deux piliers très importants. qui rejoignent les difficultés dont on a parlé avant, c'est comment je peux faire gagner plus de marge à l'administrateur et comment je peux lui faire gagner du temps. Je dis ça parce que, historiquement, le métier de syndic... Il est décrié, mais les gens disent « Ah, je paye trop cher mon syndic » . Mais il y a très peu de marge, en fait. Il y a beaucoup d'administrateurs sur la place, même les plus gros, qui disent « Moi, je ne gagne quasiment pas d'argent, voire opérationneux. » Certains même disent d'en perdre sur le métier de syndic.

  • Thomas Reynaud

    Ils en gagnent juste pour faire du transaction. Mais ils en gagnent,

  • Charles Loiselet

    ils font, en fait, historiquement, c'est un apporteur d'affaires pour la transaction et la gestion locative. Moi, mon point, c'est de dire, toutes ces innovations qui existent, et qui vont se lancer, venez nous aider à faire plus de marge sur le métier de syndic et à nous faire gagner du temps pour pouvoir mieux servir nos clients, pour qu'on ait un métier plus simple et à mieux servir nos clients. Pour que, non pas que le syndic ne soit pas un apporteur d'affaires pour la gestion locative et la transac, parce que ça doit le rester.

  • Thomas Reynaud

    Un business rentable en tant que tel.

  • Charles Loiselet

    Mais qu'en tant que tel, ce soit un business rentable et que du coup, puisque c'est un business rentable, on le fait pas Pour gagner des clients, c'est-à-dire une base de clients, mais pour gagner notre vie avec le métier de syndic, et donc du coup encore mieux servir nos clients. Alors nous on est un peu paradoxal parce qu'on s'est concentré là-dessus et on gagne de l'argent en copropriété.

  • Thomas Reynaud

    Parce que vous avez atteint une masse critique aussi que tous les cabinets n'ont pas ?

  • Charles Loiselet

    Oui, alors c'est aussi parce que nous on est spécialisé sur les gros immeubles. Et donc ça nous permet de faire des économies d'échelle sur certains aspects. Mais c'est aussi parce que du coup on a produit nos outils en interne. Et tout ce qui pouvait être externalisé, on l'a externalisé. Les valeurs ajoutées et les expertises métiers qu'on avait, on les a centralisées. Ce qui nous permet de faire certaines marges sur certains postes. Et du coup de valoriser notre produit.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez créé des outils en interne ? Oui. Ça vient en concurrence du coup avec toutes ces boîtes là qui bourgeonnent et qui proposent...

  • Charles Loiselet

    Pas toutes.

  • Thomas Reynaud

    Pas toutes, avec certaines, heureusement pas toutes, avec certaines. Comment vous voyez l'innovation, qu'est-ce qui doit être fait en interne, qu'est-ce qui doit se faire via des partenariats ?

  • Charles Loiselet

    Déjà il y a des choses qu'on ne sait pas faire et qu'il y a des gens, ils inventent des solutions qui sont... Parce qu'ils ont du temps, qu'ils sont très développés tout de suite. Et nous, il faudrait beaucoup d'argent et beaucoup de temps pour pouvoir le faire. Alors autant les intégrer plutôt que les développer. Et puis après, il y a des solutions aussi qu'on a créées nous. On a créé des structures parce qu'elles ont répondu à une problématique que Loiselet & Daigremont avaient. Et que si nous, on avait cette problématique, les autres confrères l'avaient aussi. Et donc du coup, nos confrères sont devenus nos clients.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc vous avez fait ce qu'on appelle de l'essai-mage, c'est des boîtes qu'on peut appeler des start-up ?

  • Charles Loiselet

    Non mais complètement c'est ça, après le terme start-up pour moi c'est surtout au début, après ça reste une structure, après on peut appeler ça start-up ou pas, mais aujourd'hui c'est des structures qui marchent très bien, et qui permettent notamment aux métiers de bien se développer, je pense par exemple, mais c'est des choses toutes bêtes, Par exemple, on a créé le syndic 24-7. C'est-à-dire, il y a de moins en moins de gardiens dans les immeubles. Aujourd'hui, les gens, à 2h du matin, le gestionnaire dort. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui puisse intervenir rapidement quand il y a une urgence sur un immeuble. Ça, on l'a créé. et ça du coup on l'a vendu aux confrères ou la gestion de la paix des... gardiens ok ouais des choses très pratiques liées aux métiers qui sont un peu des produits de niche mais que vous allez pouvoir distribuer ça et je pense que pour répondre in fine est à question de savoir est ce que comment les boîtes doivent se créer sur ce milieu là Je n'ai pas la prétention de dire comment elles doivent avoir des idées, mais je pense qu'elles doivent se renseigner un maximum sur justement les gens qui pratiquent ce métier depuis longtemps et leur dire, tiens, moi, j'ai telle problématique, est-ce que tu peux m'aider là-dessus ? Tiens, vous, vous avez pensé à ça ? Oui, mais moi, dans mon métier, l'idée n'est pas mauvaise, mais dans mon métier, moi, je sais qu'en pratique, je ne vais pas l'utiliser ou pas comme ça. Et donc, comme ça, ça permet d'étayer peut-être sur certaines, d'aller plus rapidement répondre à un besoin des entreprises sur mon métier.

  • Thomas Reynaud

    Si on en vient à l'état du... marché actuellement, comment tu perçois l'actualité des 18 derniers mois et puis est-ce que tu as des espoirs sur des choses qui bougent dans l'actualité des prochains mois ?

  • Charles Loiselet

    Les actualités qu'on a sur nos métiers nous, ça va être tout ce qui est autour de la rénovation énergétique. Parce que pour louer son logement, j'ai potentiellement des travaux à faire. Pour valoriser ma copropriété, on a des gros travaux de rénovation. Il faut potentiellement aller chercher des aides. Tout ça, ça coûte de l'argent. Et à côté de ça, dans le même temps, il y a la guerre. Toute l'actualité géopolitique qu'on constate aujourd'hui, qu'on déplore, mais qui ont un impact notamment sur le prix de l'énergie. Alors à côté de ça du coup ce qui fait que les gens ont peut-être plus de mal à payer leurs charges quand on fait un investissement. Mon investissement n'est plus aussi rentable que ce qui était prévu puisque il y a le coût du gaz qui a explosé, il y a tout le coût des matières premières quand il y a des travaux à faire qui a explosé, etc.

  • Thomas Reynaud

    Il y a toute cette partie-là et à côté de ça, il y a toute la problématique autour du gouvernement, puisque c'est eux qui font les lois et on a besoin que les lois, elles évoluent. Et je le dis et je le répète, et je pense qu'il y a beaucoup de mes confrères qui vont me suivre, elles ont besoin d'évoluer, mais en simplification. Ça fait des années que sur nos métiers, on parle de la loi Auguet, beaucoup pour la gestion locative, on parle de la loi de 65 pour la copropriété, tout ça s'entremêlant. Il y a d'autres lois en matière de... pour la transaction. Mais tout ça s'entremêle et est lié pour les trois secteurs d'activité. Elles ont besoin d'être améliorées, mais surtout simplifiées. Simplifiées pour le professionnel qui la pratique, et aussi surtout pour le client, pour le résident, pour le copropriétaire, pour le bailleur.

  • Charles Loiselet

    Ça cause quoi cette complexité ? Pour un professionnel, on comprend que ça va lui faire perdre du temps et donc réduire ses marges. Concrètement, c'est ça souvent. Nous, on en souffre aussi dans un secteur très réglementé comme l'assurance. Ça a aussi certains bénéfices. Pour un particulier, cette complexité, elle a quel impact concrètement ?

  • Thomas Reynaud

    Je vais donner un exemple. Aujourd'hui, c'est très facile de voter pour une Assemblée Générale. Il y a quatre moyens. Longtemps, ça a été réclamé, la dématérialisation. Aujourd'hui, on peut voter en dématérialisé si on n'est pas sur place, on ne peut pas venir à l'Assemblée Générale. Paradoxalement, il y a beaucoup de gens qui ne votent pas, mais qui peuvent contester les décisions de l'Assemblée Générale. Nous, ça nous semble paradoxal. Dans le même sens, il y a beaucoup de décisions qui se votent à certaines majorités. Et nous, on voudrait que ce soit que des majorités simples, c'est-à-dire la majorité des présents et représentés, c'est-à-dire ceux qui votent.

  • Charles Loiselet

    Ça responsabiliserait davantage.

  • Thomas Reynaud

    Un peu comme le président, finalement.

  • Charles Loiselet

    Oui, oui. Ça responsabiliserait davantage tous les copropriétaires de réellement voter. Là, je me mettrais peut-être à voter, du coup. Tu as peut-être raison.

  • Thomas Reynaud

    Je donne un dernier exemple. La convocation d'Assemblée générale, elle doit être envoyée trois semaines avant l'AG. Aujourd'hui, notamment avec la dématérialisation, nous on voudrait revenir à deux semaines. Pourquoi ? Parce que un à deux semaines, ça donne la possibilité quand même au copropriétaire de voter et d'avoir l'information de son Assemblée Générale, de s'y préparer ou de se rendre disponible. Mais aussi en même temps, ça donne un délai supplémentaire pour ajouter des décisions à l'Assemblée Générale et mieux la préparer.

  • Charles Loiselet

    Ce sont des pistes de simplification qui sont intéressantes. On va finir le podcast sur ma question préférée, c'est celle des étudiants de l'ESPI. Si tu devais parler à un jeune qui veut se lancer dans un métier de l'immobilier, ce serait quoi le petit secret pour réussir ou un peu plus modestement, au moins un conseil que tu donnerais ?

  • Thomas Reynaud

    Je dirais essayer de rencontrer avec le réseau qu'on a un maximum de personnes, leur poser beaucoup de questions. Et essayer de prendre les choses positives comme négatives, dans le sens, tiens, ça c'est positif, je lui pique et j'essaye de l'appliquer. Quand t'as pas de réseau,

  • Charles Loiselet

    tu fais comment ? S'il y a plus de gens qui ont pas de réseau que des gens qui ont un réseau très riche, quoi.

  • Thomas Reynaud

    Alors, je crois que c'est Churchill qui disait, plus je travaille, plus j'ai de la chance. si on bosse dur et qu'on montre qu'on a faim, etc. On peut, je pense, quand même se provoquer, et il y a des tas de gens, moi j'en fais partie, il t'en fait partie, notamment en faisant un podcast, à ouvrir la porte et à dire... Je suis ouvert à vous parler.

  • Charles Loiselet

    C'est vrai que tu es un bon exemple, parce que je t'ai écrit sur LinkedIn, tu m'as gentiment répondu. Ou tu m'as écrit, je ne sais même plus qui a écrit à qui. Mais en tout cas, on s'est répondu.

  • Thomas Reynaud

    C'est pas grave, mais je pense que c'est... Et notamment les profs à l'ESPI, ils ont beaucoup de réseaux. Pour peu qu'on ait envie d'aller discuter avec eux, eh bien, il y a un réseau formidable qui s'ouvre. Et il y avait justement quelqu'un à l'ESPI qui s'appelle Youssef Sakir, qui disait, les profs vous en donneront assez, juste pour vous intéresser, mais assez peu pour vous continuer de creuser. pour vous donner envie de creuser. Et je trouvais que cette phrase a été très symbolique dans le sens où, tiens, il y a des profs qui sont des professionnels qui viennent nous donner, moi je le faisais régulièrement, mais je sais que je ne suis pas le seul, j'allais leur parler à la fin, je prenais leur contact, et après, récemment j'ai vu quelqu'un qui s'appelle Pascal Chazal, ça permettra peut-être que tu l'invites, qui est un des pontes de la construction modulaire en France, et je l'ai revu dans un salon immobilier à Cannes, au MIPIM, il s'est souvenu de moi, on a discuté, je trouve que ce qu'il fait est passionnant, Je prends du positif et des idées de ces gens et de leur façon de travailler et du secteur sur lequel ils pratiquent. Et après, il y avait une phrase, je ne sais plus si j'avais oublié ça, c'était... si tu travailles dur et que tu as du réseau, tu iras très très loin. Donc il faut essayer de cultiver ces deux trucs-là.

  • Charles Loiselet

    Merci pour tes conseils. On arrive à la fin de cet épisode d'ImmoStories. J'espère que vous avez apprécié la conversation avec Charles autant que moi. Merci pour le partage de ton parcours et puis aussi tes précieux conseils. Si vous avez apprécié l'épisode, je vous invite à le partager autour de vous. Il est disponible sur toutes les plateformes de podcasts, donc garantme.fr dans la section podcasts, mais aussi sur Spotify, sur YouTube, sur tout ce que vous voulez. Je remercie encore l'ESPI de nous soutenir dans la programmation d'ImmoStories et je vous dis à bientôt.

Description

🎙️ Dans cet épisode d’IMMOSTORIES, Charles Loiselet revient sur son parcours et sa prise de poste au sein de la maison familiale Loiselet & Daigremont, dont il représente la 5ème génération.

Entre appréhension et détermination, il raconte comment il a gagné en légitimité en apprenant sur le terrain, épaulé par des mentors, guidé par l’envie d’être utile et par la passion du service.


Aujourd’hui à la tête d’une agence qu’il a développée, il partage sa vision du métier de syndic de copropriété : un secteur de l’ombre parfois décrié, mais essentiel à la vie des copropriétaires et à la pérennité de leur patrimoine. Il évoque l’importance du lien humain, de la confiance, et l’impact souvent oublié des gestionnaires. 🤝


🔄 Il livre aussi son point de vue sur les évolutions et défis du secteur, les enjeux de la rénovation énergétique et l’importance d’innover à partir des besoins concrets du terrain.


Un témoignage sincère et inspirant sur l’engagement dans un métier exigeant et riche de sens, au service du collectif et du quotidien. 💫


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans ImmoStories, le podcast qui vous fait découvrir les entrepreneurs de l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis un des deux cofondateurs de Garantme. Mon objectif avec ImmoStories, c'est de vous faire découvrir des parcours, des carrières. Donc j'invite des personnes qui ont des choses à nous dire sur les succès ou les échecs. qu'on peut rencontrer dans l'immobilier. J'ai lancé ImmoStories en partenariat avec l'ESPI, c'est l'École supérieure des professions immobilières. Je les remercie pour leur accompagnement. Le podcast ne pourrait pas exister sans eux. Aujourd'hui, un invité particulier, Charles Loiselet, qui est directeur d'agence chez Loiselet d'Aigremont, mais aussi directeur du développement. Bonjour Charles.

  • Charles Loiselet

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que pour commencer le podcast, tu peux nous présenter en quelques mots l'entreprise Loiselet Daigremont ?

  • Charles Loiselet

    Alors c'est une entreprise qui existe depuis 1904.

  • Thomas Reynaud

    C'est la plus vieille entreprise que j'ai reçue sur ce plateau.

  • Charles Loiselet

    Je suis content de pouvoir être pionnière en la matière. Donc c'est une entreprise qui existe depuis 1904, c'est une entreprise familiale. J'en sais quelque chose parce que je m'appelle moi-même Loisley du coup. Alors on communique plutôt sur 1951 parce que c'est Loiselet et Daigremont. C'est à partir de 1951 que l'entreprise s'est nommée comme ça.

  • Thomas Reynaud

    Si toi t'es Loiselet, c'est qui Dégremont alors ?

  • Charles Loiselet

    Mon grand-père s'est associé avec Monsieur Daigremont. la famille Daigremont et donc Loiselet est devenu Loiselet et des Gremonts.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc on comprend le nom. Je suis content de te recevoir parce que c'est la première fois que je reçois quelqu'un qui vient d'une entreprise familiale. On n'a pas eu ce type de filiation encore sur Emo Stories. Tu vas nous raconter. Pour que l'on se rende compte de la taille de la société, tu peux nous donner deux ou trois chiffres ?

  • Charles Loiselet

    Alors oui, aujourd'hui on est 300 collaborateurs. On est une maison qui gère à peu près 6000 lots en gestion locative. On communique sur 1500 copropriétés et à peu plus de 105 000 clients en copropriété. Et après on fait de la transaction, mais on le fait majoritairement sur nos clients en copropriété et en gestion locative. Je précise encore une chose, c'est qu'aujourd'hui, ça reste Loiselet et Daigremont, mais il n'y a plus de Daigremont. Mon grand-père, à l'époque, d'ailleurs, voulait que ça se renomme de nouveau le cabinet Loiselet uniquement. Mais mon père, ayant repris l'entreprise, a dit que c'est comme la famille Renault, c'est comme la société Renault. Aujourd'hui c'est une marque, on est implanté. sur le marché et donc ça restera Loiselet. Sur le marché, on dit beaucoup LD.

  • Thomas Reynaud

    LD. Allez, on va parler de LD alors. Une petite dernière précision, vous opérez sur quelle géographie ?

  • Charles Loiselet

    Alors, on a 25 sites en Ile-de-France. principalement un maillage francilien en allant de Poissy à Bussy-Saint-Georges et jusqu'à Chilimazarin ou Orsay dans le sud de Paris par exemple, encore Franconville tout le maillage parisien évidemment une agence à Nantes et une agence à Bordeaux

  • Thomas Reynaud

    Mon but tu le sais, c'est de découvrir des parcours comment t'es arrivé à ces responsabilités on comprend un petit peu les raisons vu que c'est ta famille, mais on a toujours un parcours personnel au sein d'une famille tu peux nous parler de... Ce qui t'a fait rester déjà dans ce métier ?

  • Charles Loiselet

    Alors, rester c'est un peu... finalement je viens d'y arriver. Mais moi j'ai fait une école de commerce à la base, en me disant que ça allait m'ouvrir énormément de portes. Je pense comme chaque petit garçon, je voulais faire comme mon père, c'est-à-dire je voulais être dans les affaires, c'est-à-dire que je voulais faire de l'entrepreneuriat, parce que moi je ne savais pas exactement ce que faisait mon père quand j'étais plus jeune, mais je savais qu'il dirigeait l'entreprise, qu'il créait des sociétés, qu'il développait la structure familiale, et c'était ça que je voulais faire. Donc une école de commerce, disons que ça pouvait m'ouvrir toutes les portes. me donner un panel de métiers à faire. Et puis, en fin d'études, je suis allé dans une entreprise qui s'est bien développée depuis, qui s'appelle Deskeo. Ça m'a beaucoup plu, mais je voulais faire un peu plus...

  • Thomas Reynaud

    Deskeo qui fait de l'immobilier d'entreprise ?

  • Charles Loiselet

    Exactement. En fait, ils ouvrent des plateaux clés en main pour des entreprises qui veulent se développer. principalement en région parisienne, mais maintenant, alors ils ont été rachetés par une entreprise américaine et ils se développent. J'ai eu la chance d'être à l'intérieur de cette entreprise. On est passé de 35 à 70 en six mois.

  • Thomas Reynaud

    Donc une belle croissance.

  • Charles Loiselet

    Une très très belle croissance.

  • Thomas Reynaud

    Je les connais parce qu'on a souvent déménagé. avec Garantme et Deskeo est un des acteurs de référence sur le marché.

  • Charles Loiselet

    C'est ça et je le dis d'ailleurs parce qu'on s'adresse aussi aux étudiants, j'ai appris par Franck Zorn qui est le patron qui a créé Groupon France, donc après qui a créé Deskeo. En termes de management, enfin c'est déjà quelqu'un de brillant, mais en termes de management il m'a appris quelque chose de très intéressant, c'est-à-dire qu'on va voir son manager toujours avec une solution. On peut avoir une problématique mais on propose toujours quelque chose. même si ce n'est pas forcément la bonne solution, me dire, moi j'ai pensé à ça, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on le fait ou on le fait pas ? Ne serait-ce que parce que si on a la bonne solution, le manager se dit, ce n'est pas une banane, c'est un bon collaborateur. Et en plus de ça, il est proactif. Et le collaborateur qui ressort du bureau en disant, on a retenu ma solution, il ressort avec un égo galvanisé.

  • Thomas Reynaud

    Il y a une question que j'aime bien poser du coup, et puisque tu en parles, je vais en profiter. Est-ce que tu considère cette personne ou une autre comme un mentor qui t'a fait vouloir travailler dans le secteur de l'immo ?

  • Charles Loiselet

    Alors non, ça c'est pas un de mes mentors, mais du coup ça me permet de revenir sur ta précédente question, à savoir qu'une fois que j'ai fait ça, je voulais vraiment aller dans l'immobilier, j'ai compris que ça me plaisait, mais je voulais partir sur la partie financière. Or, moi j'avais pas fait de... j'ai fait un master commerce, j'avais pas fait un master finance, et donc du coup je suis retourné sur les bancs d'école, à l'ESPI justement, où j'ai fait un master en finance immobilière.

  • Thomas Reynaud

    Je suis content, j'ai mon premier alumné de l'ESPI. C'est vrai,

  • Charles Loiselet

    on ne fait que des innovations. Et donc, je retourne sur les bancs de l'école, je fais un an d'alternance à l'ESPI et je le fais dans une société qui s'appelle Perial. Je découvre ce qu'est une entreprise familiale, puisque Perial, c'est une des plus grosses sociétés de gestion de la place, en tout cas de la place parisienne, qui gère quatre SCPI. Et donc, j'ai découvert ce qu'était la finance immobilière en étant analyste, puis asset. au sein de cette entreprise, puisqu'après j'ai prolongé en CDI. J'ai fait ça pendant plus de deux ans, plus de deux ans et demi. J'adorais ce que je faisais.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qui fait que tu n'es pas directement allé dans la boîte de ton père ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que ça va parler beaucoup à pas mal d'étudiants qui sont à l'ESPI, parce que dans l'immobilier, il y a beaucoup de boîtes familiales. Je pense que c'est très bien, pas que dans l'immobilier, mais a fortiori en immobilier. Je pense qu'il y avait une certaine pression. Je pense que si c'était une société où il y avait peut-être 10 collaborateurs, je me serais moins posé la question. J'avais une appréhension de la taille de l'entreprise, j'avais une appréhension, il faut passer après quelqu'un. Je veux dire, moi, les personnes qui sont passées après moi ont toujours développé l'entreprise. Et il y avait ce côté, si j'y vais, c'est forcément pour réussir. Sinon, c'est un constat d'échec. Et il y avait aussi une question très simple, c'est est-ce que je vais aimer le métier ? C'était un métier que je ne connaissais pas du tout. Et il y a donc au bout de deux ans et demi, moi mon père a pris un peu de recul. Il y a un nouveau monsieur qui lui pour le coup est un de mes mentors, qui a pris la direction, qui s'appelle Bertrand Esposito, qui a pris la direction de l'Oise-Lé-Des-Gremonds, et qui m'a sollicité, qui m'a dit bon bah... Tu es dans l'immobilier, encore tu serais dans la grande consommation, dans l'automobile ou autre chose.

  • Thomas Reynaud

    Oui, tu n'étais pas si loin.

  • Charles Loiselet

    Voilà, mais tu es dans l'immobilier, tu es dans la grande famille au sens large de l'immobilier. Ça serait dommage que tu fasses autre chose. La société porte ton nom, rejoins-nous et puis on va voir le parcours qu'on fait. Bon, et puis il a dû me prendre pour un fou parce que je pense qu'il y a beaucoup qui se seraient dit « Bon, c'est acquis, c'est comme ça, ça doit se passer comme ça, il y a un chemin qui est tracé, j'y vais. » de par mon éducation, de par comment je suis. Je n'ai pas été comme ça, j'ai mis six mois à réfléchir. J'ai discuté notamment avec pas mal de personnes, des amis, de la famille, des professionnels. Et j'invite les étudiants à le faire régulièrement parce que c'est très, très enrichissant. J'ai discuté aussi avec ma cousine qui travaillait déjà dans l'entreprise, qui s'appelle Charlotte Météro. Et au bout de six mois, je lui ai dit très bien, on y va. Mais par contre, comme n'importe quel collaborateur, qu'est-ce qu'on fait ?

  • Thomas Reynaud

    C'était quoi tes doutes ? Tu nous as parlé de la peur de l'échec ou de l'obligation de réussir.

  • Charles Loiselet

    C'est ça, je considère qu'en étant fils d'eux, c'est ce qui fait pour moi la différence entre "fils de" et "fils à". En étant fils d'eux, on doit être encore meilleur que celui qui ne l'est pas. on présente souvent notre entreprise sur notre marché comme une maison d'excellence, si les collaborateurs sont excellents, moi je me devais d'être encore meilleur. Ou en tout cas de viser ce chemin-là. Donc il y avait cette pression-là, et puis tout simplement de savoir... voir si le métier me plaisait, puisque je le connaissais assez peu. Et puis, au bout de six mois, je lui ai dit, OK, on y va, qu'est-ce qu'on fait ? Et alors,

  • Thomas Reynaud

    qu'est-ce qui t'a convaincu, justement, à l'inverse ?

  • Charles Loiselet

    Alors, il m'a dit, on y va pour la gestion locative. Alors, moi, ça me parlait peut-être un peu plus que la copropriété. Et puis, j'ai dit, très bien, on voit. Et puis, il m'a dit, tu grandiras dans l'entreprise en fonction de tes résultats et nous, des besoins qu'on a. Donc moi, je quitte mon entreprise et un mois avant de commencer, il m'appelle et il me dit finalement, ça ne va pas être possible pour différentes raisons. Tu vas ouvrir une agence en copropriété. Et alors là, les bras m'ont tombé parce que je lui ai dit, mais est-ce que tu es au courant que je n'y connais rien ? Je n'ai jamais été dans une assemblée générale de ma vie. Il m'a dit, non, non, mais tu vas apprendre avec ce qui sera mon second mentor, avec un monsieur qui s'appelle Bernard Maubert, qui a été dirigeant de la gérance de Pastille, qui a été une des plus grandes sociétés de gestion en Ile-de-France. qui s'est fait racheter par un groupe il y a une dizaine d'années maintenant. Pour faire simple, cette société, elle gérait un immeuble sur trois dans le 16e, et il l'a géré pendant une dizaine d'années. Donc ça a été un très grand monsieur qui connaît très bien le métier, qui connaissait le fait de diriger une entreprise, et qui, depuis 3-4 ans je crois, était arrivé chez Loiselet & Daigremont et dirigeait une de nos agences. Et on lui a proposé du coup, pendant un an, de lancer cette agence avec moi, et me donner les clés du métier. quittait le monde du travail dans un an.

  • Thomas Reynaud

    Alors, c'est quoi la logique à ce moment-là pour Loiselet & Daigremont d'ouvrir une nouvelle agence ?

  • Charles Loiselet

    Alors, nous, notre politique maison, et ce qu'on considère d'ailleurs du métier, c'est que c'est un métier où on doit être proche de ses clients, tant dans la relation que la présence physique. Et donc, quand on a un certain nombre de copropriétés dans une zone, on a décidé d'ouvrir une agence. Alors, pour la petite histoire, ce qui est assez drôle, c'est que historiquement, l'ensemble de la famille Loisley, on habitait tous Clamart, et maintenant qu'on... Je dirais la quasi-totalité a quitté Clamart et plus personne n'habite à Clamart. Moi j'ai ouvert l'agence Clamartoise parce qu'il y avait un retour aux sources. C'est les secrets de l'histoire. Mais c'est vrai que pendant la première année, je pense que pour les étudiants c'est primordial, on y reviendra peut-être tout à l'heure, d'avoir un mentor, d'écouter, de bien s'entendre avec, parce que moi j'ai une relation presque filiale avec ces deux mentors-là. d'apprendre, ça veut pas dire faire... bêtement ce qu'on nous dit, mais d'essayer de le comprendre, de l'intellectualiser, prendre ce qu'il y a à moi à prendre, et puis après dire peut-être que cette Ausha, on peut la faire évoluer dans un sens ou dans l'autre. Parfois on mange des murs, on s'en rend les doigts, on dit, comme disait Chacha Guitry, mon père avait raison, c'est un peu pareil. Après, je ne cache pas que pendant 8 mois, 1 an, ça a été un tunnel, et quand on apprend quelque chose... Après... Si on a envie et que moi j'avais faim...

  • Thomas Reynaud

    Ça s'est passé comment pour toi, pour te faire accepter par des équipes qui ont parfois plus d'expérience, en tout cas plus d'années de métier ? Comment tu t'es fait accepter ? Comment tu as réussi à t'immiscer dans l'univers ?

  • Charles Loiselet

    Alors il y a plusieurs choses. Déjà en montrant qu'on a envie, ne pas se prendre pour un chefaillon et dire « je suis le fils d'eux et je me positionne comme tel et c'est comme ça et je suis là parce que ça m'est dû » . Je pense que la... J'ai eu une position à l'opposé de ça et je pense que ça, ça a été apprécié. La deuxième chose, c'est que moi, j'ai été bercé, notamment par mon père, à dire qu'on est une entreprise familiale et que le cœur de l'entreprise, c'est les collaborateurs. Depuis que je suis tout petit avec ma sœur, on nous dit, fais en sorte que tes collaborateurs soient heureux parce qu'ils prendront soin de ton entreprise. Donc, partant de ce principe-là... Moi, ça a été de m'insérer au sein même de ma famille, je dirais, de ma famille professionnelle. C'est pour ça d'ailleurs que chez nous, on ne parle pas de société, on dit la maison Loiselet & Daigremont, à bien des égards. Et puis après, ça a été par les résultats déjà, parce que mon agence... se développe très bien. Et puis après, moi, je suis parti. Au début, j'étais tout seul dans un petit bureau. Et puis, j'ai fait grandir mes équipes. Et puis, après, je dirais que comme n'importe quel entrepreneur, on monte son service, sa société. Et puis, ça se développe tranquillement.

  • Thomas Reynaud

    Pour que tu nous donnes un peu quelques normes, c'est quoi le succès d'un cabinet de syndic ? Ça se mesure comment ?

  • Charles Loiselet

    Après, comme n'importe quelle entreprise, ça dira au chiffre d'affaires. Et le chiffre d'affaires, il se développe avec un portefeuille en gestion plus ou moins important. Moi, je suis parti, j'avais une dizaine d'immeubles, 300 lots. Ce qu'on appelle les lots principaux, c'est les appartements, généralement les appartements ou les commerces. Donc j'avais une dizaine d'immeubles d'une trentaine d'appartements. Et aujourd'hui, on a passé 2500 lots et on est une quarantaine d'immeubles. Donc ça a bien grossi en trois ans. C'est une belle activité.

  • Thomas Reynaud

    Oui, c'est bien. Un bon boom. C'est ça. Tu as parlé des collaborateurs. Oui. Ce que j'aime bien demander aussi, parce qu'on s'adresse à des gens qui se projettent sur une carrière dans l'immobilier, c'est le type de profil que vous attirez dans votre maison. Et ensuite, une fois qu'ils sont là, comment vous les faites évoluer ? C'est quoi les métiers et les passerelles qu'il peut y avoir entre les différents métiers ?

  • Charles Loiselet

    Alors, chez nous, il y a, je veux dire, il y a de tout, un peu comme partout. Mais c'est surtout des profils expérimentés, en tout cas qui connaissent bien le métier. Alors, on peut avoir, il y a beaucoup de, il y a quand même assez de, on a une classe pluriance, c'est-à-dire une classe sur nos métiers au sein de l'ESPI, qui est dédiée avec Foncia, Sergic, Citia. On a créé une classe dédiée aux métiers de l'administration de biens. Donc on recrute des alternants au sein de notre entreprise pour les former, les développer, et puis après, pourquoi pas les faire poursuivre. Après, il y a beaucoup de gens qui ont déjà une expérience dans nos métiers, dans le métier de l'administration de biens, que ce soit en gestion locative ou en copropriété. Et puis après, il y en a beaucoup qui ont des très très belles carrières, parce que quand on est sur des métiers où si on est fidèle, on est bon, Et bien en fait on peut faire des très très belles carrières, soit juste en changeant d'agence, soit en changeant de poste au sein d'une même agence. J'en veux pour preuve, aujourd'hui notre directeur général et DRH qui combinent ce poste là, c'est une personne qui a 30 ans de maison. Et notre président directeur général dont je parlais, qui était mon mentor tout à l'heure, Bertrand Esposito, c'est une personne qui a 30 ans de maison aussi.

  • Thomas Reynaud

    Toi aussi t'es lancé pour faire 30 ans de maison là non ?

  • Charles Loiselet

    Il y a des chances, oui.

  • Thomas Reynaud

    Ça m'intéresse ce que tu dis sur Plurian, c'est la classe. On ne voit pas ça souvent dans tous les secteurs. Tu peux en dire plus ? C'est quoi cette alliance d'entreprise et comment elle opère ? Qu'est-ce qu'elle fait ?

  • Charles Loiselet

    En fait, on est sur des métiers où on a besoin de forces vives. On en parlait un peu avant l'émission. Il y a beaucoup de gens qui venaient au micro te parler de transactions. Je suis sur un secteur d'activité qui est finalement assez peu connu, que ce soit gestion locative ou la copropriété. qui... très décrié, mais paradoxalement très peu connu. C'est un paradoxe qui est assez intéressant. Il y a peu de métiers comme ça qui sont peu connus et en même temps tiraillés en France. Et dans ce cadre-là, le fait que ce soit un métier qui soit peu connu et en même temps décrié, les personnes ne veulent pas forcément le faire.

  • Thomas Reynaud

    Quand ils diplôment, tu veux dire ?

  • Charles Loiselet

    Quand ils vont chercher un diplôme, quand on forme. Je donne un exemple, je discutais avec un promoteur. Il me dit, mais c'est essentiel. que les jeunes connaissent la matière copropriété pour faire mon métier. Je donne un exemple. Le règlement de copropriété, pour un promoteur, c'est essentiel. Un marchand de biens, de savoir combien il y a de lots dans une copropriété, c'est essentiel. Est-ce que ma voix, en tant que marchand de biens, sur le lot que j'achète pour faire mon opération, est-ce que... Est-ce que si j'ai des gros travaux à faire qui doivent passer par l'Assemblée générale, est-ce que je représente 10% de la copropriété, 20% ? Ou est-ce que je représente 2% ? C'est complètement différent, mais c'est un exemple parmi tant d'autres.

  • Thomas Reynaud

    Je n'aurais pas la même liberté, c'est sûr, en ce qui compte du poids. Et donc ça, oui, c'est les métiers qui sont inconnus, c'est les métiers auxquels l'ESPI forme,

  • Charles Loiselet

    j'imagine. Exactement.

  • Thomas Reynaud

    Mais en même temps, il y a tellement de postes, de rôles, de jobs dans l'immobilier que les écoles immobilières ne suffisent pas à former tout le monde. Non.

  • Charles Loiselet

    Et il y a beaucoup de gens qui viennent dans notre métier qui le disent, qui disent « moi je suis tombé dans ces métiers, ce qu'on appelle les métiers de gestion, complètement par hasard » . Et souvent ils y restent par passion. Par passion parce qu'on sait le sens qu'a notre métier, qui est bien souvent d'aider les gens, parce que la plupart du temps les gens quand ils appellent, c'est parce qu'ils ont une problématique et donc c'est de les aider. Et donc ça peut permettre de faire un lien avec un sujet qui est très intéressant pour les étudiants aujourd'hui, c'est… Je veux faire un métier qui a du sens. Et aujourd'hui, notre métier, il a vraiment du sens. Il a vraiment du sens parce qu'on s'occupe des immeubles, on s'occupe des gens, il y a beaucoup de social. Et aussi, à l'heure de la rénovation énergétique, eh bien, ça a du sens aussi pour la planète.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça que vous faites du coup avec Plurian, c'est d'éveiller des jeunes alternants à des métiers de gestion locative ou de syndic ?

  • Charles Loiselet

    À les éveiller. à les former, soit pour qu'ils le fassent après, ces métiers-là, pour qu'ils les pratiquent, soit tout simplement pour que, quand ils vont faire un autre métier dans l'immobilier, ils aient cette connaissance-là qui va les aider à être meilleurs.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais du fait que les métiers de gestion locative étaient décriés et en même temps peu connus. C'est quoi la cause d'après toi ? Est-ce que c'est le fait que c'est méconnu qui fait que c'est décrié, ou il y a d'autres causes ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que c'est un... On ne peut pas remettre tout sur la partie extérieure. Je pense que c'est du 50-50 entre le professionnel qui doit plus... Non, pas être transparent, parce que nous, on est très transparents sur notre activité, en tout cas chez Loiselet & Daigremont. Donc c'est pour ça qu'on évite de parler de transparence, parce que c'est inclus dans notre métier. Mais plus sur la façon de prendre le temps d'expliquer ce qu'on fait, comment on le fait, pourquoi on le fait. et l'autre partie c'est Moi, je pense que c'est essentiellement une notion de temps et de découverte des gens. C'est assez paradoxal parce que le bien, c'est-à-dire l'appartement, c'est le bien le plus précieux des personnes.

  • Thomas Reynaud

    Ah oui, c'est l'investissement d'une vie.

  • Charles Loiselet

    C'est l'investissement d'une vie. Donc, on devrait s'y intéresser autant qu'on s'intéresse à sa voiture, autant qu'on... Et paradoxalement, quand on va en assemblée générale, qui est le cœur de là où on vit, de pilotage de l'immeuble dans lequel on a notre appartement, dans lequel on vit, où on a fait un investissement. Et bien il y a assez peu de personnes qui participent. Alors que ça devrait être le...

  • Thomas Reynaud

    Je suis cotif, j'ai fait trois investissements locatifs et dès que je reçois les convocations d'Assemblée Générale, je les mets de côté.

  • Charles Loiselet

    Il y a plein de façons de voter aujourd'hui et de participer.

  • Thomas Reynaud

    C'est vrai, alors ils font tous les efforts pour que je vote mais je suis fotif. Mais ça me fait penser à quelque chose de... à une expérience que j'ai eue, ce que tu racontes. Je me déplace souvent en agence chez des clients de Garantme. Un jour j'entre, le directeur est tout bougon. Je lui dis bah alors ça va pas. moi j'ai perdu 3 mandats trois mandats de gestion locative. Je lui ai dit « Ah mince, vous avez fait des bêtises » . Il me dit « Ben non, non, en fait, on ne les a jamais tenus au courant de ce qu'on fait » . Et donc les propriétaires se sont retirés en disant « Bon, puisque c'est si simple, je peux le faire moi-même » . Alors qu'en réalité, sur les lots en gestion dont on parlait, beaucoup de problématiques résolues avec les propriétaires, des retards de paiement résolus, des problématiques dans les appartements résolus, dont les propriétaires... n'étaient pas au courant. Et en fait, de mon point de vue, quand je parle avec nos clients, j'ai l'impression qu'une des faiblesses de ce secteur, c'est la capacité à transmettre les informations sur tous les événements qui peuvent se produire sur un mur.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça.

  • Thomas Reynaud

    Tellement varié.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça. Et je pense que tu parlais des problèmes de paiement qui ont été résolus, etc. Il y a une grosse partie sur nos métiers qui est, je dirais administratif, mais vraiment comptable. Et ça, ça ne se voit pas. Ça ne se voit pas et ça n'a pas d'odeur. et tant que ça va bien Personne ne le remarque, mais c'est plus de 50% de nos métiers. Et cette chose là, on devrait plus le mettre en avant. C'est parce qu'il y a forcément plus sexy, mais souvent on dit Ah bah tiens, mon gestionnaire locatif, il n'a pas donné les clés à temps, etc. ou ou j'ai pas eu cette information. Ah, il fait rien. Oui, mais on. Tous les quittancements qui sont faits en temps et en heure, qui permettent que les loyers sont prélevés et que j'ai ma rémunération sur mon investissement locatif comme toi tu as pu le faire, ou tout simplement les charges sont prélevées correctement, la santé financière de l'immeuble est bonne, les résolutions sont appliquées, les travaux sont votés, l'immeuble est sain. Tout ça, il y a une grosse partie comptable qui est très importante. et qu'en fait on ne voit pas.

  • Thomas Reynaud

    Oui, clairement. Justement, ça nous mène à un sujet. On a vu là sur les dix dernières années, beaucoup de boîtes se lançaient, soit en concurrence des agences immobilières, en se disant agence 2.0, alors agence de syndic ou agence de transac ou agence de gestion locative, 2.0. Parfois ils disent 3.0, on ne sait pas comment on est passé du 2 au 3. Mais aussi d'autres types d'entreprises qui eux sont venus dire, Moi, je veux augmenter la... l'agence immobilière ou aider l'agence immobilière à faire son métier différemment, autrement, mieux, plus rapidement. C'est quoi ta vision de tout ce bourgeonnement d'innovation ?

  • Charles Loiselet

    Alors ma vision, elle est multiple. Je pense que déjà, le fait qu'il y ait des sociétés qui seraient sur ces secteurs-là, c'est... C'est bien pour la richesse de ce métier et de cette activité. Déjà pour faire bouger les choses, pour que les professionnels se remettent en cause, parce qu'il y a des nouvelles technologies qui arrivent, parce qu'il y a potentiellement des nouvelles idées. tout de suite je pose le fait de dire on peut inventer plein de choses mais il ya une réglementation qui est très importante parfois trop lourde et qui bloque les professionnels c'est pas par manque de d'innovation ou de manque d'envie ou de temps mais juste parce que la loi est déjà très lourde donc on peut dire réinventer il ya qui il y en a qui arrivent il y en a beaucoup qui échouent Parce que je considère qu'il ne faut pas dire, ah bah avant ils étaient bêtes et maintenant nous on est plus intelligents. Mais plus, bon, vous avez réussi à faire de très bonnes choses, comment nous, aujourd'hui, avec peut-être en se spécialisant sur une petite partie de votre métier, ou en s'ajoutant à ce que vous faites déjà, on va pouvoir vous aider. Et pour moi, il y a deux piliers très importants. qui rejoignent les difficultés dont on a parlé avant, c'est comment je peux faire gagner plus de marge à l'administrateur et comment je peux lui faire gagner du temps. Je dis ça parce que, historiquement, le métier de syndic... Il est décrié, mais les gens disent « Ah, je paye trop cher mon syndic » . Mais il y a très peu de marge, en fait. Il y a beaucoup d'administrateurs sur la place, même les plus gros, qui disent « Moi, je ne gagne quasiment pas d'argent, voire opérationneux. » Certains même disent d'en perdre sur le métier de syndic.

  • Thomas Reynaud

    Ils en gagnent juste pour faire du transaction. Mais ils en gagnent,

  • Charles Loiselet

    ils font, en fait, historiquement, c'est un apporteur d'affaires pour la transaction et la gestion locative. Moi, mon point, c'est de dire, toutes ces innovations qui existent, et qui vont se lancer, venez nous aider à faire plus de marge sur le métier de syndic et à nous faire gagner du temps pour pouvoir mieux servir nos clients, pour qu'on ait un métier plus simple et à mieux servir nos clients. Pour que, non pas que le syndic ne soit pas un apporteur d'affaires pour la gestion locative et la transac, parce que ça doit le rester.

  • Thomas Reynaud

    Un business rentable en tant que tel.

  • Charles Loiselet

    Mais qu'en tant que tel, ce soit un business rentable et que du coup, puisque c'est un business rentable, on le fait pas Pour gagner des clients, c'est-à-dire une base de clients, mais pour gagner notre vie avec le métier de syndic, et donc du coup encore mieux servir nos clients. Alors nous on est un peu paradoxal parce qu'on s'est concentré là-dessus et on gagne de l'argent en copropriété.

  • Thomas Reynaud

    Parce que vous avez atteint une masse critique aussi que tous les cabinets n'ont pas ?

  • Charles Loiselet

    Oui, alors c'est aussi parce que nous on est spécialisé sur les gros immeubles. Et donc ça nous permet de faire des économies d'échelle sur certains aspects. Mais c'est aussi parce que du coup on a produit nos outils en interne. Et tout ce qui pouvait être externalisé, on l'a externalisé. Les valeurs ajoutées et les expertises métiers qu'on avait, on les a centralisées. Ce qui nous permet de faire certaines marges sur certains postes. Et du coup de valoriser notre produit.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez créé des outils en interne ? Oui. Ça vient en concurrence du coup avec toutes ces boîtes là qui bourgeonnent et qui proposent...

  • Charles Loiselet

    Pas toutes.

  • Thomas Reynaud

    Pas toutes, avec certaines, heureusement pas toutes, avec certaines. Comment vous voyez l'innovation, qu'est-ce qui doit être fait en interne, qu'est-ce qui doit se faire via des partenariats ?

  • Charles Loiselet

    Déjà il y a des choses qu'on ne sait pas faire et qu'il y a des gens, ils inventent des solutions qui sont... Parce qu'ils ont du temps, qu'ils sont très développés tout de suite. Et nous, il faudrait beaucoup d'argent et beaucoup de temps pour pouvoir le faire. Alors autant les intégrer plutôt que les développer. Et puis après, il y a des solutions aussi qu'on a créées nous. On a créé des structures parce qu'elles ont répondu à une problématique que Loiselet & Daigremont avaient. Et que si nous, on avait cette problématique, les autres confrères l'avaient aussi. Et donc du coup, nos confrères sont devenus nos clients.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc vous avez fait ce qu'on appelle de l'essai-mage, c'est des boîtes qu'on peut appeler des start-up ?

  • Charles Loiselet

    Non mais complètement c'est ça, après le terme start-up pour moi c'est surtout au début, après ça reste une structure, après on peut appeler ça start-up ou pas, mais aujourd'hui c'est des structures qui marchent très bien, et qui permettent notamment aux métiers de bien se développer, je pense par exemple, mais c'est des choses toutes bêtes, Par exemple, on a créé le syndic 24-7. C'est-à-dire, il y a de moins en moins de gardiens dans les immeubles. Aujourd'hui, les gens, à 2h du matin, le gestionnaire dort. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui puisse intervenir rapidement quand il y a une urgence sur un immeuble. Ça, on l'a créé. et ça du coup on l'a vendu aux confrères ou la gestion de la paix des... gardiens ok ouais des choses très pratiques liées aux métiers qui sont un peu des produits de niche mais que vous allez pouvoir distribuer ça et je pense que pour répondre in fine est à question de savoir est ce que comment les boîtes doivent se créer sur ce milieu là Je n'ai pas la prétention de dire comment elles doivent avoir des idées, mais je pense qu'elles doivent se renseigner un maximum sur justement les gens qui pratiquent ce métier depuis longtemps et leur dire, tiens, moi, j'ai telle problématique, est-ce que tu peux m'aider là-dessus ? Tiens, vous, vous avez pensé à ça ? Oui, mais moi, dans mon métier, l'idée n'est pas mauvaise, mais dans mon métier, moi, je sais qu'en pratique, je ne vais pas l'utiliser ou pas comme ça. Et donc, comme ça, ça permet d'étayer peut-être sur certaines, d'aller plus rapidement répondre à un besoin des entreprises sur mon métier.

  • Thomas Reynaud

    Si on en vient à l'état du... marché actuellement, comment tu perçois l'actualité des 18 derniers mois et puis est-ce que tu as des espoirs sur des choses qui bougent dans l'actualité des prochains mois ?

  • Charles Loiselet

    Les actualités qu'on a sur nos métiers nous, ça va être tout ce qui est autour de la rénovation énergétique. Parce que pour louer son logement, j'ai potentiellement des travaux à faire. Pour valoriser ma copropriété, on a des gros travaux de rénovation. Il faut potentiellement aller chercher des aides. Tout ça, ça coûte de l'argent. Et à côté de ça, dans le même temps, il y a la guerre. Toute l'actualité géopolitique qu'on constate aujourd'hui, qu'on déplore, mais qui ont un impact notamment sur le prix de l'énergie. Alors à côté de ça du coup ce qui fait que les gens ont peut-être plus de mal à payer leurs charges quand on fait un investissement. Mon investissement n'est plus aussi rentable que ce qui était prévu puisque il y a le coût du gaz qui a explosé, il y a tout le coût des matières premières quand il y a des travaux à faire qui a explosé, etc.

  • Thomas Reynaud

    Il y a toute cette partie-là et à côté de ça, il y a toute la problématique autour du gouvernement, puisque c'est eux qui font les lois et on a besoin que les lois, elles évoluent. Et je le dis et je le répète, et je pense qu'il y a beaucoup de mes confrères qui vont me suivre, elles ont besoin d'évoluer, mais en simplification. Ça fait des années que sur nos métiers, on parle de la loi Auguet, beaucoup pour la gestion locative, on parle de la loi de 65 pour la copropriété, tout ça s'entremêlant. Il y a d'autres lois en matière de... pour la transaction. Mais tout ça s'entremêle et est lié pour les trois secteurs d'activité. Elles ont besoin d'être améliorées, mais surtout simplifiées. Simplifiées pour le professionnel qui la pratique, et aussi surtout pour le client, pour le résident, pour le copropriétaire, pour le bailleur.

  • Charles Loiselet

    Ça cause quoi cette complexité ? Pour un professionnel, on comprend que ça va lui faire perdre du temps et donc réduire ses marges. Concrètement, c'est ça souvent. Nous, on en souffre aussi dans un secteur très réglementé comme l'assurance. Ça a aussi certains bénéfices. Pour un particulier, cette complexité, elle a quel impact concrètement ?

  • Thomas Reynaud

    Je vais donner un exemple. Aujourd'hui, c'est très facile de voter pour une Assemblée Générale. Il y a quatre moyens. Longtemps, ça a été réclamé, la dématérialisation. Aujourd'hui, on peut voter en dématérialisé si on n'est pas sur place, on ne peut pas venir à l'Assemblée Générale. Paradoxalement, il y a beaucoup de gens qui ne votent pas, mais qui peuvent contester les décisions de l'Assemblée Générale. Nous, ça nous semble paradoxal. Dans le même sens, il y a beaucoup de décisions qui se votent à certaines majorités. Et nous, on voudrait que ce soit que des majorités simples, c'est-à-dire la majorité des présents et représentés, c'est-à-dire ceux qui votent.

  • Charles Loiselet

    Ça responsabiliserait davantage.

  • Thomas Reynaud

    Un peu comme le président, finalement.

  • Charles Loiselet

    Oui, oui. Ça responsabiliserait davantage tous les copropriétaires de réellement voter. Là, je me mettrais peut-être à voter, du coup. Tu as peut-être raison.

  • Thomas Reynaud

    Je donne un dernier exemple. La convocation d'Assemblée générale, elle doit être envoyée trois semaines avant l'AG. Aujourd'hui, notamment avec la dématérialisation, nous on voudrait revenir à deux semaines. Pourquoi ? Parce que un à deux semaines, ça donne la possibilité quand même au copropriétaire de voter et d'avoir l'information de son Assemblée Générale, de s'y préparer ou de se rendre disponible. Mais aussi en même temps, ça donne un délai supplémentaire pour ajouter des décisions à l'Assemblée Générale et mieux la préparer.

  • Charles Loiselet

    Ce sont des pistes de simplification qui sont intéressantes. On va finir le podcast sur ma question préférée, c'est celle des étudiants de l'ESPI. Si tu devais parler à un jeune qui veut se lancer dans un métier de l'immobilier, ce serait quoi le petit secret pour réussir ou un peu plus modestement, au moins un conseil que tu donnerais ?

  • Thomas Reynaud

    Je dirais essayer de rencontrer avec le réseau qu'on a un maximum de personnes, leur poser beaucoup de questions. Et essayer de prendre les choses positives comme négatives, dans le sens, tiens, ça c'est positif, je lui pique et j'essaye de l'appliquer. Quand t'as pas de réseau,

  • Charles Loiselet

    tu fais comment ? S'il y a plus de gens qui ont pas de réseau que des gens qui ont un réseau très riche, quoi.

  • Thomas Reynaud

    Alors, je crois que c'est Churchill qui disait, plus je travaille, plus j'ai de la chance. si on bosse dur et qu'on montre qu'on a faim, etc. On peut, je pense, quand même se provoquer, et il y a des tas de gens, moi j'en fais partie, il t'en fait partie, notamment en faisant un podcast, à ouvrir la porte et à dire... Je suis ouvert à vous parler.

  • Charles Loiselet

    C'est vrai que tu es un bon exemple, parce que je t'ai écrit sur LinkedIn, tu m'as gentiment répondu. Ou tu m'as écrit, je ne sais même plus qui a écrit à qui. Mais en tout cas, on s'est répondu.

  • Thomas Reynaud

    C'est pas grave, mais je pense que c'est... Et notamment les profs à l'ESPI, ils ont beaucoup de réseaux. Pour peu qu'on ait envie d'aller discuter avec eux, eh bien, il y a un réseau formidable qui s'ouvre. Et il y avait justement quelqu'un à l'ESPI qui s'appelle Youssef Sakir, qui disait, les profs vous en donneront assez, juste pour vous intéresser, mais assez peu pour vous continuer de creuser. pour vous donner envie de creuser. Et je trouvais que cette phrase a été très symbolique dans le sens où, tiens, il y a des profs qui sont des professionnels qui viennent nous donner, moi je le faisais régulièrement, mais je sais que je ne suis pas le seul, j'allais leur parler à la fin, je prenais leur contact, et après, récemment j'ai vu quelqu'un qui s'appelle Pascal Chazal, ça permettra peut-être que tu l'invites, qui est un des pontes de la construction modulaire en France, et je l'ai revu dans un salon immobilier à Cannes, au MIPIM, il s'est souvenu de moi, on a discuté, je trouve que ce qu'il fait est passionnant, Je prends du positif et des idées de ces gens et de leur façon de travailler et du secteur sur lequel ils pratiquent. Et après, il y avait une phrase, je ne sais plus si j'avais oublié ça, c'était... si tu travailles dur et que tu as du réseau, tu iras très très loin. Donc il faut essayer de cultiver ces deux trucs-là.

  • Charles Loiselet

    Merci pour tes conseils. On arrive à la fin de cet épisode d'ImmoStories. J'espère que vous avez apprécié la conversation avec Charles autant que moi. Merci pour le partage de ton parcours et puis aussi tes précieux conseils. Si vous avez apprécié l'épisode, je vous invite à le partager autour de vous. Il est disponible sur toutes les plateformes de podcasts, donc garantme.fr dans la section podcasts, mais aussi sur Spotify, sur YouTube, sur tout ce que vous voulez. Je remercie encore l'ESPI de nous soutenir dans la programmation d'ImmoStories et je vous dis à bientôt.

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Description

🎙️ Dans cet épisode d’IMMOSTORIES, Charles Loiselet revient sur son parcours et sa prise de poste au sein de la maison familiale Loiselet & Daigremont, dont il représente la 5ème génération.

Entre appréhension et détermination, il raconte comment il a gagné en légitimité en apprenant sur le terrain, épaulé par des mentors, guidé par l’envie d’être utile et par la passion du service.


Aujourd’hui à la tête d’une agence qu’il a développée, il partage sa vision du métier de syndic de copropriété : un secteur de l’ombre parfois décrié, mais essentiel à la vie des copropriétaires et à la pérennité de leur patrimoine. Il évoque l’importance du lien humain, de la confiance, et l’impact souvent oublié des gestionnaires. 🤝


🔄 Il livre aussi son point de vue sur les évolutions et défis du secteur, les enjeux de la rénovation énergétique et l’importance d’innover à partir des besoins concrets du terrain.


Un témoignage sincère et inspirant sur l’engagement dans un métier exigeant et riche de sens, au service du collectif et du quotidien. 💫


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans ImmoStories, le podcast qui vous fait découvrir les entrepreneurs de l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis un des deux cofondateurs de Garantme. Mon objectif avec ImmoStories, c'est de vous faire découvrir des parcours, des carrières. Donc j'invite des personnes qui ont des choses à nous dire sur les succès ou les échecs. qu'on peut rencontrer dans l'immobilier. J'ai lancé ImmoStories en partenariat avec l'ESPI, c'est l'École supérieure des professions immobilières. Je les remercie pour leur accompagnement. Le podcast ne pourrait pas exister sans eux. Aujourd'hui, un invité particulier, Charles Loiselet, qui est directeur d'agence chez Loiselet d'Aigremont, mais aussi directeur du développement. Bonjour Charles.

  • Charles Loiselet

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que pour commencer le podcast, tu peux nous présenter en quelques mots l'entreprise Loiselet Daigremont ?

  • Charles Loiselet

    Alors c'est une entreprise qui existe depuis 1904.

  • Thomas Reynaud

    C'est la plus vieille entreprise que j'ai reçue sur ce plateau.

  • Charles Loiselet

    Je suis content de pouvoir être pionnière en la matière. Donc c'est une entreprise qui existe depuis 1904, c'est une entreprise familiale. J'en sais quelque chose parce que je m'appelle moi-même Loisley du coup. Alors on communique plutôt sur 1951 parce que c'est Loiselet et Daigremont. C'est à partir de 1951 que l'entreprise s'est nommée comme ça.

  • Thomas Reynaud

    Si toi t'es Loiselet, c'est qui Dégremont alors ?

  • Charles Loiselet

    Mon grand-père s'est associé avec Monsieur Daigremont. la famille Daigremont et donc Loiselet est devenu Loiselet et des Gremonts.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc on comprend le nom. Je suis content de te recevoir parce que c'est la première fois que je reçois quelqu'un qui vient d'une entreprise familiale. On n'a pas eu ce type de filiation encore sur Emo Stories. Tu vas nous raconter. Pour que l'on se rende compte de la taille de la société, tu peux nous donner deux ou trois chiffres ?

  • Charles Loiselet

    Alors oui, aujourd'hui on est 300 collaborateurs. On est une maison qui gère à peu près 6000 lots en gestion locative. On communique sur 1500 copropriétés et à peu plus de 105 000 clients en copropriété. Et après on fait de la transaction, mais on le fait majoritairement sur nos clients en copropriété et en gestion locative. Je précise encore une chose, c'est qu'aujourd'hui, ça reste Loiselet et Daigremont, mais il n'y a plus de Daigremont. Mon grand-père, à l'époque, d'ailleurs, voulait que ça se renomme de nouveau le cabinet Loiselet uniquement. Mais mon père, ayant repris l'entreprise, a dit que c'est comme la famille Renault, c'est comme la société Renault. Aujourd'hui c'est une marque, on est implanté. sur le marché et donc ça restera Loiselet. Sur le marché, on dit beaucoup LD.

  • Thomas Reynaud

    LD. Allez, on va parler de LD alors. Une petite dernière précision, vous opérez sur quelle géographie ?

  • Charles Loiselet

    Alors, on a 25 sites en Ile-de-France. principalement un maillage francilien en allant de Poissy à Bussy-Saint-Georges et jusqu'à Chilimazarin ou Orsay dans le sud de Paris par exemple, encore Franconville tout le maillage parisien évidemment une agence à Nantes et une agence à Bordeaux

  • Thomas Reynaud

    Mon but tu le sais, c'est de découvrir des parcours comment t'es arrivé à ces responsabilités on comprend un petit peu les raisons vu que c'est ta famille, mais on a toujours un parcours personnel au sein d'une famille tu peux nous parler de... Ce qui t'a fait rester déjà dans ce métier ?

  • Charles Loiselet

    Alors, rester c'est un peu... finalement je viens d'y arriver. Mais moi j'ai fait une école de commerce à la base, en me disant que ça allait m'ouvrir énormément de portes. Je pense comme chaque petit garçon, je voulais faire comme mon père, c'est-à-dire je voulais être dans les affaires, c'est-à-dire que je voulais faire de l'entrepreneuriat, parce que moi je ne savais pas exactement ce que faisait mon père quand j'étais plus jeune, mais je savais qu'il dirigeait l'entreprise, qu'il créait des sociétés, qu'il développait la structure familiale, et c'était ça que je voulais faire. Donc une école de commerce, disons que ça pouvait m'ouvrir toutes les portes. me donner un panel de métiers à faire. Et puis, en fin d'études, je suis allé dans une entreprise qui s'est bien développée depuis, qui s'appelle Deskeo. Ça m'a beaucoup plu, mais je voulais faire un peu plus...

  • Thomas Reynaud

    Deskeo qui fait de l'immobilier d'entreprise ?

  • Charles Loiselet

    Exactement. En fait, ils ouvrent des plateaux clés en main pour des entreprises qui veulent se développer. principalement en région parisienne, mais maintenant, alors ils ont été rachetés par une entreprise américaine et ils se développent. J'ai eu la chance d'être à l'intérieur de cette entreprise. On est passé de 35 à 70 en six mois.

  • Thomas Reynaud

    Donc une belle croissance.

  • Charles Loiselet

    Une très très belle croissance.

  • Thomas Reynaud

    Je les connais parce qu'on a souvent déménagé. avec Garantme et Deskeo est un des acteurs de référence sur le marché.

  • Charles Loiselet

    C'est ça et je le dis d'ailleurs parce qu'on s'adresse aussi aux étudiants, j'ai appris par Franck Zorn qui est le patron qui a créé Groupon France, donc après qui a créé Deskeo. En termes de management, enfin c'est déjà quelqu'un de brillant, mais en termes de management il m'a appris quelque chose de très intéressant, c'est-à-dire qu'on va voir son manager toujours avec une solution. On peut avoir une problématique mais on propose toujours quelque chose. même si ce n'est pas forcément la bonne solution, me dire, moi j'ai pensé à ça, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on le fait ou on le fait pas ? Ne serait-ce que parce que si on a la bonne solution, le manager se dit, ce n'est pas une banane, c'est un bon collaborateur. Et en plus de ça, il est proactif. Et le collaborateur qui ressort du bureau en disant, on a retenu ma solution, il ressort avec un égo galvanisé.

  • Thomas Reynaud

    Il y a une question que j'aime bien poser du coup, et puisque tu en parles, je vais en profiter. Est-ce que tu considère cette personne ou une autre comme un mentor qui t'a fait vouloir travailler dans le secteur de l'immo ?

  • Charles Loiselet

    Alors non, ça c'est pas un de mes mentors, mais du coup ça me permet de revenir sur ta précédente question, à savoir qu'une fois que j'ai fait ça, je voulais vraiment aller dans l'immobilier, j'ai compris que ça me plaisait, mais je voulais partir sur la partie financière. Or, moi j'avais pas fait de... j'ai fait un master commerce, j'avais pas fait un master finance, et donc du coup je suis retourné sur les bancs d'école, à l'ESPI justement, où j'ai fait un master en finance immobilière.

  • Thomas Reynaud

    Je suis content, j'ai mon premier alumné de l'ESPI. C'est vrai,

  • Charles Loiselet

    on ne fait que des innovations. Et donc, je retourne sur les bancs de l'école, je fais un an d'alternance à l'ESPI et je le fais dans une société qui s'appelle Perial. Je découvre ce qu'est une entreprise familiale, puisque Perial, c'est une des plus grosses sociétés de gestion de la place, en tout cas de la place parisienne, qui gère quatre SCPI. Et donc, j'ai découvert ce qu'était la finance immobilière en étant analyste, puis asset. au sein de cette entreprise, puisqu'après j'ai prolongé en CDI. J'ai fait ça pendant plus de deux ans, plus de deux ans et demi. J'adorais ce que je faisais.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qui fait que tu n'es pas directement allé dans la boîte de ton père ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que ça va parler beaucoup à pas mal d'étudiants qui sont à l'ESPI, parce que dans l'immobilier, il y a beaucoup de boîtes familiales. Je pense que c'est très bien, pas que dans l'immobilier, mais a fortiori en immobilier. Je pense qu'il y avait une certaine pression. Je pense que si c'était une société où il y avait peut-être 10 collaborateurs, je me serais moins posé la question. J'avais une appréhension de la taille de l'entreprise, j'avais une appréhension, il faut passer après quelqu'un. Je veux dire, moi, les personnes qui sont passées après moi ont toujours développé l'entreprise. Et il y avait ce côté, si j'y vais, c'est forcément pour réussir. Sinon, c'est un constat d'échec. Et il y avait aussi une question très simple, c'est est-ce que je vais aimer le métier ? C'était un métier que je ne connaissais pas du tout. Et il y a donc au bout de deux ans et demi, moi mon père a pris un peu de recul. Il y a un nouveau monsieur qui lui pour le coup est un de mes mentors, qui a pris la direction, qui s'appelle Bertrand Esposito, qui a pris la direction de l'Oise-Lé-Des-Gremonds, et qui m'a sollicité, qui m'a dit bon bah... Tu es dans l'immobilier, encore tu serais dans la grande consommation, dans l'automobile ou autre chose.

  • Thomas Reynaud

    Oui, tu n'étais pas si loin.

  • Charles Loiselet

    Voilà, mais tu es dans l'immobilier, tu es dans la grande famille au sens large de l'immobilier. Ça serait dommage que tu fasses autre chose. La société porte ton nom, rejoins-nous et puis on va voir le parcours qu'on fait. Bon, et puis il a dû me prendre pour un fou parce que je pense qu'il y a beaucoup qui se seraient dit « Bon, c'est acquis, c'est comme ça, ça doit se passer comme ça, il y a un chemin qui est tracé, j'y vais. » de par mon éducation, de par comment je suis. Je n'ai pas été comme ça, j'ai mis six mois à réfléchir. J'ai discuté notamment avec pas mal de personnes, des amis, de la famille, des professionnels. Et j'invite les étudiants à le faire régulièrement parce que c'est très, très enrichissant. J'ai discuté aussi avec ma cousine qui travaillait déjà dans l'entreprise, qui s'appelle Charlotte Météro. Et au bout de six mois, je lui ai dit très bien, on y va. Mais par contre, comme n'importe quel collaborateur, qu'est-ce qu'on fait ?

  • Thomas Reynaud

    C'était quoi tes doutes ? Tu nous as parlé de la peur de l'échec ou de l'obligation de réussir.

  • Charles Loiselet

    C'est ça, je considère qu'en étant fils d'eux, c'est ce qui fait pour moi la différence entre "fils de" et "fils à". En étant fils d'eux, on doit être encore meilleur que celui qui ne l'est pas. on présente souvent notre entreprise sur notre marché comme une maison d'excellence, si les collaborateurs sont excellents, moi je me devais d'être encore meilleur. Ou en tout cas de viser ce chemin-là. Donc il y avait cette pression-là, et puis tout simplement de savoir... voir si le métier me plaisait, puisque je le connaissais assez peu. Et puis, au bout de six mois, je lui ai dit, OK, on y va, qu'est-ce qu'on fait ? Et alors,

  • Thomas Reynaud

    qu'est-ce qui t'a convaincu, justement, à l'inverse ?

  • Charles Loiselet

    Alors, il m'a dit, on y va pour la gestion locative. Alors, moi, ça me parlait peut-être un peu plus que la copropriété. Et puis, j'ai dit, très bien, on voit. Et puis, il m'a dit, tu grandiras dans l'entreprise en fonction de tes résultats et nous, des besoins qu'on a. Donc moi, je quitte mon entreprise et un mois avant de commencer, il m'appelle et il me dit finalement, ça ne va pas être possible pour différentes raisons. Tu vas ouvrir une agence en copropriété. Et alors là, les bras m'ont tombé parce que je lui ai dit, mais est-ce que tu es au courant que je n'y connais rien ? Je n'ai jamais été dans une assemblée générale de ma vie. Il m'a dit, non, non, mais tu vas apprendre avec ce qui sera mon second mentor, avec un monsieur qui s'appelle Bernard Maubert, qui a été dirigeant de la gérance de Pastille, qui a été une des plus grandes sociétés de gestion en Ile-de-France. qui s'est fait racheter par un groupe il y a une dizaine d'années maintenant. Pour faire simple, cette société, elle gérait un immeuble sur trois dans le 16e, et il l'a géré pendant une dizaine d'années. Donc ça a été un très grand monsieur qui connaît très bien le métier, qui connaissait le fait de diriger une entreprise, et qui, depuis 3-4 ans je crois, était arrivé chez Loiselet & Daigremont et dirigeait une de nos agences. Et on lui a proposé du coup, pendant un an, de lancer cette agence avec moi, et me donner les clés du métier. quittait le monde du travail dans un an.

  • Thomas Reynaud

    Alors, c'est quoi la logique à ce moment-là pour Loiselet & Daigremont d'ouvrir une nouvelle agence ?

  • Charles Loiselet

    Alors, nous, notre politique maison, et ce qu'on considère d'ailleurs du métier, c'est que c'est un métier où on doit être proche de ses clients, tant dans la relation que la présence physique. Et donc, quand on a un certain nombre de copropriétés dans une zone, on a décidé d'ouvrir une agence. Alors, pour la petite histoire, ce qui est assez drôle, c'est que historiquement, l'ensemble de la famille Loisley, on habitait tous Clamart, et maintenant qu'on... Je dirais la quasi-totalité a quitté Clamart et plus personne n'habite à Clamart. Moi j'ai ouvert l'agence Clamartoise parce qu'il y avait un retour aux sources. C'est les secrets de l'histoire. Mais c'est vrai que pendant la première année, je pense que pour les étudiants c'est primordial, on y reviendra peut-être tout à l'heure, d'avoir un mentor, d'écouter, de bien s'entendre avec, parce que moi j'ai une relation presque filiale avec ces deux mentors-là. d'apprendre, ça veut pas dire faire... bêtement ce qu'on nous dit, mais d'essayer de le comprendre, de l'intellectualiser, prendre ce qu'il y a à moi à prendre, et puis après dire peut-être que cette Ausha, on peut la faire évoluer dans un sens ou dans l'autre. Parfois on mange des murs, on s'en rend les doigts, on dit, comme disait Chacha Guitry, mon père avait raison, c'est un peu pareil. Après, je ne cache pas que pendant 8 mois, 1 an, ça a été un tunnel, et quand on apprend quelque chose... Après... Si on a envie et que moi j'avais faim...

  • Thomas Reynaud

    Ça s'est passé comment pour toi, pour te faire accepter par des équipes qui ont parfois plus d'expérience, en tout cas plus d'années de métier ? Comment tu t'es fait accepter ? Comment tu as réussi à t'immiscer dans l'univers ?

  • Charles Loiselet

    Alors il y a plusieurs choses. Déjà en montrant qu'on a envie, ne pas se prendre pour un chefaillon et dire « je suis le fils d'eux et je me positionne comme tel et c'est comme ça et je suis là parce que ça m'est dû » . Je pense que la... J'ai eu une position à l'opposé de ça et je pense que ça, ça a été apprécié. La deuxième chose, c'est que moi, j'ai été bercé, notamment par mon père, à dire qu'on est une entreprise familiale et que le cœur de l'entreprise, c'est les collaborateurs. Depuis que je suis tout petit avec ma sœur, on nous dit, fais en sorte que tes collaborateurs soient heureux parce qu'ils prendront soin de ton entreprise. Donc, partant de ce principe-là... Moi, ça a été de m'insérer au sein même de ma famille, je dirais, de ma famille professionnelle. C'est pour ça d'ailleurs que chez nous, on ne parle pas de société, on dit la maison Loiselet & Daigremont, à bien des égards. Et puis après, ça a été par les résultats déjà, parce que mon agence... se développe très bien. Et puis après, moi, je suis parti. Au début, j'étais tout seul dans un petit bureau. Et puis, j'ai fait grandir mes équipes. Et puis, après, je dirais que comme n'importe quel entrepreneur, on monte son service, sa société. Et puis, ça se développe tranquillement.

  • Thomas Reynaud

    Pour que tu nous donnes un peu quelques normes, c'est quoi le succès d'un cabinet de syndic ? Ça se mesure comment ?

  • Charles Loiselet

    Après, comme n'importe quelle entreprise, ça dira au chiffre d'affaires. Et le chiffre d'affaires, il se développe avec un portefeuille en gestion plus ou moins important. Moi, je suis parti, j'avais une dizaine d'immeubles, 300 lots. Ce qu'on appelle les lots principaux, c'est les appartements, généralement les appartements ou les commerces. Donc j'avais une dizaine d'immeubles d'une trentaine d'appartements. Et aujourd'hui, on a passé 2500 lots et on est une quarantaine d'immeubles. Donc ça a bien grossi en trois ans. C'est une belle activité.

  • Thomas Reynaud

    Oui, c'est bien. Un bon boom. C'est ça. Tu as parlé des collaborateurs. Oui. Ce que j'aime bien demander aussi, parce qu'on s'adresse à des gens qui se projettent sur une carrière dans l'immobilier, c'est le type de profil que vous attirez dans votre maison. Et ensuite, une fois qu'ils sont là, comment vous les faites évoluer ? C'est quoi les métiers et les passerelles qu'il peut y avoir entre les différents métiers ?

  • Charles Loiselet

    Alors, chez nous, il y a, je veux dire, il y a de tout, un peu comme partout. Mais c'est surtout des profils expérimentés, en tout cas qui connaissent bien le métier. Alors, on peut avoir, il y a beaucoup de, il y a quand même assez de, on a une classe pluriance, c'est-à-dire une classe sur nos métiers au sein de l'ESPI, qui est dédiée avec Foncia, Sergic, Citia. On a créé une classe dédiée aux métiers de l'administration de biens. Donc on recrute des alternants au sein de notre entreprise pour les former, les développer, et puis après, pourquoi pas les faire poursuivre. Après, il y a beaucoup de gens qui ont déjà une expérience dans nos métiers, dans le métier de l'administration de biens, que ce soit en gestion locative ou en copropriété. Et puis après, il y en a beaucoup qui ont des très très belles carrières, parce que quand on est sur des métiers où si on est fidèle, on est bon, Et bien en fait on peut faire des très très belles carrières, soit juste en changeant d'agence, soit en changeant de poste au sein d'une même agence. J'en veux pour preuve, aujourd'hui notre directeur général et DRH qui combinent ce poste là, c'est une personne qui a 30 ans de maison. Et notre président directeur général dont je parlais, qui était mon mentor tout à l'heure, Bertrand Esposito, c'est une personne qui a 30 ans de maison aussi.

  • Thomas Reynaud

    Toi aussi t'es lancé pour faire 30 ans de maison là non ?

  • Charles Loiselet

    Il y a des chances, oui.

  • Thomas Reynaud

    Ça m'intéresse ce que tu dis sur Plurian, c'est la classe. On ne voit pas ça souvent dans tous les secteurs. Tu peux en dire plus ? C'est quoi cette alliance d'entreprise et comment elle opère ? Qu'est-ce qu'elle fait ?

  • Charles Loiselet

    En fait, on est sur des métiers où on a besoin de forces vives. On en parlait un peu avant l'émission. Il y a beaucoup de gens qui venaient au micro te parler de transactions. Je suis sur un secteur d'activité qui est finalement assez peu connu, que ce soit gestion locative ou la copropriété. qui... très décrié, mais paradoxalement très peu connu. C'est un paradoxe qui est assez intéressant. Il y a peu de métiers comme ça qui sont peu connus et en même temps tiraillés en France. Et dans ce cadre-là, le fait que ce soit un métier qui soit peu connu et en même temps décrié, les personnes ne veulent pas forcément le faire.

  • Thomas Reynaud

    Quand ils diplôment, tu veux dire ?

  • Charles Loiselet

    Quand ils vont chercher un diplôme, quand on forme. Je donne un exemple, je discutais avec un promoteur. Il me dit, mais c'est essentiel. que les jeunes connaissent la matière copropriété pour faire mon métier. Je donne un exemple. Le règlement de copropriété, pour un promoteur, c'est essentiel. Un marchand de biens, de savoir combien il y a de lots dans une copropriété, c'est essentiel. Est-ce que ma voix, en tant que marchand de biens, sur le lot que j'achète pour faire mon opération, est-ce que... Est-ce que si j'ai des gros travaux à faire qui doivent passer par l'Assemblée générale, est-ce que je représente 10% de la copropriété, 20% ? Ou est-ce que je représente 2% ? C'est complètement différent, mais c'est un exemple parmi tant d'autres.

  • Thomas Reynaud

    Je n'aurais pas la même liberté, c'est sûr, en ce qui compte du poids. Et donc ça, oui, c'est les métiers qui sont inconnus, c'est les métiers auxquels l'ESPI forme,

  • Charles Loiselet

    j'imagine. Exactement.

  • Thomas Reynaud

    Mais en même temps, il y a tellement de postes, de rôles, de jobs dans l'immobilier que les écoles immobilières ne suffisent pas à former tout le monde. Non.

  • Charles Loiselet

    Et il y a beaucoup de gens qui viennent dans notre métier qui le disent, qui disent « moi je suis tombé dans ces métiers, ce qu'on appelle les métiers de gestion, complètement par hasard » . Et souvent ils y restent par passion. Par passion parce qu'on sait le sens qu'a notre métier, qui est bien souvent d'aider les gens, parce que la plupart du temps les gens quand ils appellent, c'est parce qu'ils ont une problématique et donc c'est de les aider. Et donc ça peut permettre de faire un lien avec un sujet qui est très intéressant pour les étudiants aujourd'hui, c'est… Je veux faire un métier qui a du sens. Et aujourd'hui, notre métier, il a vraiment du sens. Il a vraiment du sens parce qu'on s'occupe des immeubles, on s'occupe des gens, il y a beaucoup de social. Et aussi, à l'heure de la rénovation énergétique, eh bien, ça a du sens aussi pour la planète.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça que vous faites du coup avec Plurian, c'est d'éveiller des jeunes alternants à des métiers de gestion locative ou de syndic ?

  • Charles Loiselet

    À les éveiller. à les former, soit pour qu'ils le fassent après, ces métiers-là, pour qu'ils les pratiquent, soit tout simplement pour que, quand ils vont faire un autre métier dans l'immobilier, ils aient cette connaissance-là qui va les aider à être meilleurs.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais du fait que les métiers de gestion locative étaient décriés et en même temps peu connus. C'est quoi la cause d'après toi ? Est-ce que c'est le fait que c'est méconnu qui fait que c'est décrié, ou il y a d'autres causes ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que c'est un... On ne peut pas remettre tout sur la partie extérieure. Je pense que c'est du 50-50 entre le professionnel qui doit plus... Non, pas être transparent, parce que nous, on est très transparents sur notre activité, en tout cas chez Loiselet & Daigremont. Donc c'est pour ça qu'on évite de parler de transparence, parce que c'est inclus dans notre métier. Mais plus sur la façon de prendre le temps d'expliquer ce qu'on fait, comment on le fait, pourquoi on le fait. et l'autre partie c'est Moi, je pense que c'est essentiellement une notion de temps et de découverte des gens. C'est assez paradoxal parce que le bien, c'est-à-dire l'appartement, c'est le bien le plus précieux des personnes.

  • Thomas Reynaud

    Ah oui, c'est l'investissement d'une vie.

  • Charles Loiselet

    C'est l'investissement d'une vie. Donc, on devrait s'y intéresser autant qu'on s'intéresse à sa voiture, autant qu'on... Et paradoxalement, quand on va en assemblée générale, qui est le cœur de là où on vit, de pilotage de l'immeuble dans lequel on a notre appartement, dans lequel on vit, où on a fait un investissement. Et bien il y a assez peu de personnes qui participent. Alors que ça devrait être le...

  • Thomas Reynaud

    Je suis cotif, j'ai fait trois investissements locatifs et dès que je reçois les convocations d'Assemblée Générale, je les mets de côté.

  • Charles Loiselet

    Il y a plein de façons de voter aujourd'hui et de participer.

  • Thomas Reynaud

    C'est vrai, alors ils font tous les efforts pour que je vote mais je suis fotif. Mais ça me fait penser à quelque chose de... à une expérience que j'ai eue, ce que tu racontes. Je me déplace souvent en agence chez des clients de Garantme. Un jour j'entre, le directeur est tout bougon. Je lui dis bah alors ça va pas. moi j'ai perdu 3 mandats trois mandats de gestion locative. Je lui ai dit « Ah mince, vous avez fait des bêtises » . Il me dit « Ben non, non, en fait, on ne les a jamais tenus au courant de ce qu'on fait » . Et donc les propriétaires se sont retirés en disant « Bon, puisque c'est si simple, je peux le faire moi-même » . Alors qu'en réalité, sur les lots en gestion dont on parlait, beaucoup de problématiques résolues avec les propriétaires, des retards de paiement résolus, des problématiques dans les appartements résolus, dont les propriétaires... n'étaient pas au courant. Et en fait, de mon point de vue, quand je parle avec nos clients, j'ai l'impression qu'une des faiblesses de ce secteur, c'est la capacité à transmettre les informations sur tous les événements qui peuvent se produire sur un mur.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça.

  • Thomas Reynaud

    Tellement varié.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça. Et je pense que tu parlais des problèmes de paiement qui ont été résolus, etc. Il y a une grosse partie sur nos métiers qui est, je dirais administratif, mais vraiment comptable. Et ça, ça ne se voit pas. Ça ne se voit pas et ça n'a pas d'odeur. et tant que ça va bien Personne ne le remarque, mais c'est plus de 50% de nos métiers. Et cette chose là, on devrait plus le mettre en avant. C'est parce qu'il y a forcément plus sexy, mais souvent on dit Ah bah tiens, mon gestionnaire locatif, il n'a pas donné les clés à temps, etc. ou ou j'ai pas eu cette information. Ah, il fait rien. Oui, mais on. Tous les quittancements qui sont faits en temps et en heure, qui permettent que les loyers sont prélevés et que j'ai ma rémunération sur mon investissement locatif comme toi tu as pu le faire, ou tout simplement les charges sont prélevées correctement, la santé financière de l'immeuble est bonne, les résolutions sont appliquées, les travaux sont votés, l'immeuble est sain. Tout ça, il y a une grosse partie comptable qui est très importante. et qu'en fait on ne voit pas.

  • Thomas Reynaud

    Oui, clairement. Justement, ça nous mène à un sujet. On a vu là sur les dix dernières années, beaucoup de boîtes se lançaient, soit en concurrence des agences immobilières, en se disant agence 2.0, alors agence de syndic ou agence de transac ou agence de gestion locative, 2.0. Parfois ils disent 3.0, on ne sait pas comment on est passé du 2 au 3. Mais aussi d'autres types d'entreprises qui eux sont venus dire, Moi, je veux augmenter la... l'agence immobilière ou aider l'agence immobilière à faire son métier différemment, autrement, mieux, plus rapidement. C'est quoi ta vision de tout ce bourgeonnement d'innovation ?

  • Charles Loiselet

    Alors ma vision, elle est multiple. Je pense que déjà, le fait qu'il y ait des sociétés qui seraient sur ces secteurs-là, c'est... C'est bien pour la richesse de ce métier et de cette activité. Déjà pour faire bouger les choses, pour que les professionnels se remettent en cause, parce qu'il y a des nouvelles technologies qui arrivent, parce qu'il y a potentiellement des nouvelles idées. tout de suite je pose le fait de dire on peut inventer plein de choses mais il ya une réglementation qui est très importante parfois trop lourde et qui bloque les professionnels c'est pas par manque de d'innovation ou de manque d'envie ou de temps mais juste parce que la loi est déjà très lourde donc on peut dire réinventer il ya qui il y en a qui arrivent il y en a beaucoup qui échouent Parce que je considère qu'il ne faut pas dire, ah bah avant ils étaient bêtes et maintenant nous on est plus intelligents. Mais plus, bon, vous avez réussi à faire de très bonnes choses, comment nous, aujourd'hui, avec peut-être en se spécialisant sur une petite partie de votre métier, ou en s'ajoutant à ce que vous faites déjà, on va pouvoir vous aider. Et pour moi, il y a deux piliers très importants. qui rejoignent les difficultés dont on a parlé avant, c'est comment je peux faire gagner plus de marge à l'administrateur et comment je peux lui faire gagner du temps. Je dis ça parce que, historiquement, le métier de syndic... Il est décrié, mais les gens disent « Ah, je paye trop cher mon syndic » . Mais il y a très peu de marge, en fait. Il y a beaucoup d'administrateurs sur la place, même les plus gros, qui disent « Moi, je ne gagne quasiment pas d'argent, voire opérationneux. » Certains même disent d'en perdre sur le métier de syndic.

  • Thomas Reynaud

    Ils en gagnent juste pour faire du transaction. Mais ils en gagnent,

  • Charles Loiselet

    ils font, en fait, historiquement, c'est un apporteur d'affaires pour la transaction et la gestion locative. Moi, mon point, c'est de dire, toutes ces innovations qui existent, et qui vont se lancer, venez nous aider à faire plus de marge sur le métier de syndic et à nous faire gagner du temps pour pouvoir mieux servir nos clients, pour qu'on ait un métier plus simple et à mieux servir nos clients. Pour que, non pas que le syndic ne soit pas un apporteur d'affaires pour la gestion locative et la transac, parce que ça doit le rester.

  • Thomas Reynaud

    Un business rentable en tant que tel.

  • Charles Loiselet

    Mais qu'en tant que tel, ce soit un business rentable et que du coup, puisque c'est un business rentable, on le fait pas Pour gagner des clients, c'est-à-dire une base de clients, mais pour gagner notre vie avec le métier de syndic, et donc du coup encore mieux servir nos clients. Alors nous on est un peu paradoxal parce qu'on s'est concentré là-dessus et on gagne de l'argent en copropriété.

  • Thomas Reynaud

    Parce que vous avez atteint une masse critique aussi que tous les cabinets n'ont pas ?

  • Charles Loiselet

    Oui, alors c'est aussi parce que nous on est spécialisé sur les gros immeubles. Et donc ça nous permet de faire des économies d'échelle sur certains aspects. Mais c'est aussi parce que du coup on a produit nos outils en interne. Et tout ce qui pouvait être externalisé, on l'a externalisé. Les valeurs ajoutées et les expertises métiers qu'on avait, on les a centralisées. Ce qui nous permet de faire certaines marges sur certains postes. Et du coup de valoriser notre produit.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez créé des outils en interne ? Oui. Ça vient en concurrence du coup avec toutes ces boîtes là qui bourgeonnent et qui proposent...

  • Charles Loiselet

    Pas toutes.

  • Thomas Reynaud

    Pas toutes, avec certaines, heureusement pas toutes, avec certaines. Comment vous voyez l'innovation, qu'est-ce qui doit être fait en interne, qu'est-ce qui doit se faire via des partenariats ?

  • Charles Loiselet

    Déjà il y a des choses qu'on ne sait pas faire et qu'il y a des gens, ils inventent des solutions qui sont... Parce qu'ils ont du temps, qu'ils sont très développés tout de suite. Et nous, il faudrait beaucoup d'argent et beaucoup de temps pour pouvoir le faire. Alors autant les intégrer plutôt que les développer. Et puis après, il y a des solutions aussi qu'on a créées nous. On a créé des structures parce qu'elles ont répondu à une problématique que Loiselet & Daigremont avaient. Et que si nous, on avait cette problématique, les autres confrères l'avaient aussi. Et donc du coup, nos confrères sont devenus nos clients.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc vous avez fait ce qu'on appelle de l'essai-mage, c'est des boîtes qu'on peut appeler des start-up ?

  • Charles Loiselet

    Non mais complètement c'est ça, après le terme start-up pour moi c'est surtout au début, après ça reste une structure, après on peut appeler ça start-up ou pas, mais aujourd'hui c'est des structures qui marchent très bien, et qui permettent notamment aux métiers de bien se développer, je pense par exemple, mais c'est des choses toutes bêtes, Par exemple, on a créé le syndic 24-7. C'est-à-dire, il y a de moins en moins de gardiens dans les immeubles. Aujourd'hui, les gens, à 2h du matin, le gestionnaire dort. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui puisse intervenir rapidement quand il y a une urgence sur un immeuble. Ça, on l'a créé. et ça du coup on l'a vendu aux confrères ou la gestion de la paix des... gardiens ok ouais des choses très pratiques liées aux métiers qui sont un peu des produits de niche mais que vous allez pouvoir distribuer ça et je pense que pour répondre in fine est à question de savoir est ce que comment les boîtes doivent se créer sur ce milieu là Je n'ai pas la prétention de dire comment elles doivent avoir des idées, mais je pense qu'elles doivent se renseigner un maximum sur justement les gens qui pratiquent ce métier depuis longtemps et leur dire, tiens, moi, j'ai telle problématique, est-ce que tu peux m'aider là-dessus ? Tiens, vous, vous avez pensé à ça ? Oui, mais moi, dans mon métier, l'idée n'est pas mauvaise, mais dans mon métier, moi, je sais qu'en pratique, je ne vais pas l'utiliser ou pas comme ça. Et donc, comme ça, ça permet d'étayer peut-être sur certaines, d'aller plus rapidement répondre à un besoin des entreprises sur mon métier.

  • Thomas Reynaud

    Si on en vient à l'état du... marché actuellement, comment tu perçois l'actualité des 18 derniers mois et puis est-ce que tu as des espoirs sur des choses qui bougent dans l'actualité des prochains mois ?

  • Charles Loiselet

    Les actualités qu'on a sur nos métiers nous, ça va être tout ce qui est autour de la rénovation énergétique. Parce que pour louer son logement, j'ai potentiellement des travaux à faire. Pour valoriser ma copropriété, on a des gros travaux de rénovation. Il faut potentiellement aller chercher des aides. Tout ça, ça coûte de l'argent. Et à côté de ça, dans le même temps, il y a la guerre. Toute l'actualité géopolitique qu'on constate aujourd'hui, qu'on déplore, mais qui ont un impact notamment sur le prix de l'énergie. Alors à côté de ça du coup ce qui fait que les gens ont peut-être plus de mal à payer leurs charges quand on fait un investissement. Mon investissement n'est plus aussi rentable que ce qui était prévu puisque il y a le coût du gaz qui a explosé, il y a tout le coût des matières premières quand il y a des travaux à faire qui a explosé, etc.

  • Thomas Reynaud

    Il y a toute cette partie-là et à côté de ça, il y a toute la problématique autour du gouvernement, puisque c'est eux qui font les lois et on a besoin que les lois, elles évoluent. Et je le dis et je le répète, et je pense qu'il y a beaucoup de mes confrères qui vont me suivre, elles ont besoin d'évoluer, mais en simplification. Ça fait des années que sur nos métiers, on parle de la loi Auguet, beaucoup pour la gestion locative, on parle de la loi de 65 pour la copropriété, tout ça s'entremêlant. Il y a d'autres lois en matière de... pour la transaction. Mais tout ça s'entremêle et est lié pour les trois secteurs d'activité. Elles ont besoin d'être améliorées, mais surtout simplifiées. Simplifiées pour le professionnel qui la pratique, et aussi surtout pour le client, pour le résident, pour le copropriétaire, pour le bailleur.

  • Charles Loiselet

    Ça cause quoi cette complexité ? Pour un professionnel, on comprend que ça va lui faire perdre du temps et donc réduire ses marges. Concrètement, c'est ça souvent. Nous, on en souffre aussi dans un secteur très réglementé comme l'assurance. Ça a aussi certains bénéfices. Pour un particulier, cette complexité, elle a quel impact concrètement ?

  • Thomas Reynaud

    Je vais donner un exemple. Aujourd'hui, c'est très facile de voter pour une Assemblée Générale. Il y a quatre moyens. Longtemps, ça a été réclamé, la dématérialisation. Aujourd'hui, on peut voter en dématérialisé si on n'est pas sur place, on ne peut pas venir à l'Assemblée Générale. Paradoxalement, il y a beaucoup de gens qui ne votent pas, mais qui peuvent contester les décisions de l'Assemblée Générale. Nous, ça nous semble paradoxal. Dans le même sens, il y a beaucoup de décisions qui se votent à certaines majorités. Et nous, on voudrait que ce soit que des majorités simples, c'est-à-dire la majorité des présents et représentés, c'est-à-dire ceux qui votent.

  • Charles Loiselet

    Ça responsabiliserait davantage.

  • Thomas Reynaud

    Un peu comme le président, finalement.

  • Charles Loiselet

    Oui, oui. Ça responsabiliserait davantage tous les copropriétaires de réellement voter. Là, je me mettrais peut-être à voter, du coup. Tu as peut-être raison.

  • Thomas Reynaud

    Je donne un dernier exemple. La convocation d'Assemblée générale, elle doit être envoyée trois semaines avant l'AG. Aujourd'hui, notamment avec la dématérialisation, nous on voudrait revenir à deux semaines. Pourquoi ? Parce que un à deux semaines, ça donne la possibilité quand même au copropriétaire de voter et d'avoir l'information de son Assemblée Générale, de s'y préparer ou de se rendre disponible. Mais aussi en même temps, ça donne un délai supplémentaire pour ajouter des décisions à l'Assemblée Générale et mieux la préparer.

  • Charles Loiselet

    Ce sont des pistes de simplification qui sont intéressantes. On va finir le podcast sur ma question préférée, c'est celle des étudiants de l'ESPI. Si tu devais parler à un jeune qui veut se lancer dans un métier de l'immobilier, ce serait quoi le petit secret pour réussir ou un peu plus modestement, au moins un conseil que tu donnerais ?

  • Thomas Reynaud

    Je dirais essayer de rencontrer avec le réseau qu'on a un maximum de personnes, leur poser beaucoup de questions. Et essayer de prendre les choses positives comme négatives, dans le sens, tiens, ça c'est positif, je lui pique et j'essaye de l'appliquer. Quand t'as pas de réseau,

  • Charles Loiselet

    tu fais comment ? S'il y a plus de gens qui ont pas de réseau que des gens qui ont un réseau très riche, quoi.

  • Thomas Reynaud

    Alors, je crois que c'est Churchill qui disait, plus je travaille, plus j'ai de la chance. si on bosse dur et qu'on montre qu'on a faim, etc. On peut, je pense, quand même se provoquer, et il y a des tas de gens, moi j'en fais partie, il t'en fait partie, notamment en faisant un podcast, à ouvrir la porte et à dire... Je suis ouvert à vous parler.

  • Charles Loiselet

    C'est vrai que tu es un bon exemple, parce que je t'ai écrit sur LinkedIn, tu m'as gentiment répondu. Ou tu m'as écrit, je ne sais même plus qui a écrit à qui. Mais en tout cas, on s'est répondu.

  • Thomas Reynaud

    C'est pas grave, mais je pense que c'est... Et notamment les profs à l'ESPI, ils ont beaucoup de réseaux. Pour peu qu'on ait envie d'aller discuter avec eux, eh bien, il y a un réseau formidable qui s'ouvre. Et il y avait justement quelqu'un à l'ESPI qui s'appelle Youssef Sakir, qui disait, les profs vous en donneront assez, juste pour vous intéresser, mais assez peu pour vous continuer de creuser. pour vous donner envie de creuser. Et je trouvais que cette phrase a été très symbolique dans le sens où, tiens, il y a des profs qui sont des professionnels qui viennent nous donner, moi je le faisais régulièrement, mais je sais que je ne suis pas le seul, j'allais leur parler à la fin, je prenais leur contact, et après, récemment j'ai vu quelqu'un qui s'appelle Pascal Chazal, ça permettra peut-être que tu l'invites, qui est un des pontes de la construction modulaire en France, et je l'ai revu dans un salon immobilier à Cannes, au MIPIM, il s'est souvenu de moi, on a discuté, je trouve que ce qu'il fait est passionnant, Je prends du positif et des idées de ces gens et de leur façon de travailler et du secteur sur lequel ils pratiquent. Et après, il y avait une phrase, je ne sais plus si j'avais oublié ça, c'était... si tu travailles dur et que tu as du réseau, tu iras très très loin. Donc il faut essayer de cultiver ces deux trucs-là.

  • Charles Loiselet

    Merci pour tes conseils. On arrive à la fin de cet épisode d'ImmoStories. J'espère que vous avez apprécié la conversation avec Charles autant que moi. Merci pour le partage de ton parcours et puis aussi tes précieux conseils. Si vous avez apprécié l'épisode, je vous invite à le partager autour de vous. Il est disponible sur toutes les plateformes de podcasts, donc garantme.fr dans la section podcasts, mais aussi sur Spotify, sur YouTube, sur tout ce que vous voulez. Je remercie encore l'ESPI de nous soutenir dans la programmation d'ImmoStories et je vous dis à bientôt.

Description

🎙️ Dans cet épisode d’IMMOSTORIES, Charles Loiselet revient sur son parcours et sa prise de poste au sein de la maison familiale Loiselet & Daigremont, dont il représente la 5ème génération.

Entre appréhension et détermination, il raconte comment il a gagné en légitimité en apprenant sur le terrain, épaulé par des mentors, guidé par l’envie d’être utile et par la passion du service.


Aujourd’hui à la tête d’une agence qu’il a développée, il partage sa vision du métier de syndic de copropriété : un secteur de l’ombre parfois décrié, mais essentiel à la vie des copropriétaires et à la pérennité de leur patrimoine. Il évoque l’importance du lien humain, de la confiance, et l’impact souvent oublié des gestionnaires. 🤝


🔄 Il livre aussi son point de vue sur les évolutions et défis du secteur, les enjeux de la rénovation énergétique et l’importance d’innover à partir des besoins concrets du terrain.


Un témoignage sincère et inspirant sur l’engagement dans un métier exigeant et riche de sens, au service du collectif et du quotidien. 💫


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Thomas Reynaud

    Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans ImmoStories, le podcast qui vous fait découvrir les entrepreneurs de l'immobilier. Je m'appelle Thomas Reynaud, je suis un des deux cofondateurs de Garantme. Mon objectif avec ImmoStories, c'est de vous faire découvrir des parcours, des carrières. Donc j'invite des personnes qui ont des choses à nous dire sur les succès ou les échecs. qu'on peut rencontrer dans l'immobilier. J'ai lancé ImmoStories en partenariat avec l'ESPI, c'est l'École supérieure des professions immobilières. Je les remercie pour leur accompagnement. Le podcast ne pourrait pas exister sans eux. Aujourd'hui, un invité particulier, Charles Loiselet, qui est directeur d'agence chez Loiselet d'Aigremont, mais aussi directeur du développement. Bonjour Charles.

  • Charles Loiselet

    Bonjour Thomas.

  • Thomas Reynaud

    Est-ce que pour commencer le podcast, tu peux nous présenter en quelques mots l'entreprise Loiselet Daigremont ?

  • Charles Loiselet

    Alors c'est une entreprise qui existe depuis 1904.

  • Thomas Reynaud

    C'est la plus vieille entreprise que j'ai reçue sur ce plateau.

  • Charles Loiselet

    Je suis content de pouvoir être pionnière en la matière. Donc c'est une entreprise qui existe depuis 1904, c'est une entreprise familiale. J'en sais quelque chose parce que je m'appelle moi-même Loisley du coup. Alors on communique plutôt sur 1951 parce que c'est Loiselet et Daigremont. C'est à partir de 1951 que l'entreprise s'est nommée comme ça.

  • Thomas Reynaud

    Si toi t'es Loiselet, c'est qui Dégremont alors ?

  • Charles Loiselet

    Mon grand-père s'est associé avec Monsieur Daigremont. la famille Daigremont et donc Loiselet est devenu Loiselet et des Gremonts.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc on comprend le nom. Je suis content de te recevoir parce que c'est la première fois que je reçois quelqu'un qui vient d'une entreprise familiale. On n'a pas eu ce type de filiation encore sur Emo Stories. Tu vas nous raconter. Pour que l'on se rende compte de la taille de la société, tu peux nous donner deux ou trois chiffres ?

  • Charles Loiselet

    Alors oui, aujourd'hui on est 300 collaborateurs. On est une maison qui gère à peu près 6000 lots en gestion locative. On communique sur 1500 copropriétés et à peu plus de 105 000 clients en copropriété. Et après on fait de la transaction, mais on le fait majoritairement sur nos clients en copropriété et en gestion locative. Je précise encore une chose, c'est qu'aujourd'hui, ça reste Loiselet et Daigremont, mais il n'y a plus de Daigremont. Mon grand-père, à l'époque, d'ailleurs, voulait que ça se renomme de nouveau le cabinet Loiselet uniquement. Mais mon père, ayant repris l'entreprise, a dit que c'est comme la famille Renault, c'est comme la société Renault. Aujourd'hui c'est une marque, on est implanté. sur le marché et donc ça restera Loiselet. Sur le marché, on dit beaucoup LD.

  • Thomas Reynaud

    LD. Allez, on va parler de LD alors. Une petite dernière précision, vous opérez sur quelle géographie ?

  • Charles Loiselet

    Alors, on a 25 sites en Ile-de-France. principalement un maillage francilien en allant de Poissy à Bussy-Saint-Georges et jusqu'à Chilimazarin ou Orsay dans le sud de Paris par exemple, encore Franconville tout le maillage parisien évidemment une agence à Nantes et une agence à Bordeaux

  • Thomas Reynaud

    Mon but tu le sais, c'est de découvrir des parcours comment t'es arrivé à ces responsabilités on comprend un petit peu les raisons vu que c'est ta famille, mais on a toujours un parcours personnel au sein d'une famille tu peux nous parler de... Ce qui t'a fait rester déjà dans ce métier ?

  • Charles Loiselet

    Alors, rester c'est un peu... finalement je viens d'y arriver. Mais moi j'ai fait une école de commerce à la base, en me disant que ça allait m'ouvrir énormément de portes. Je pense comme chaque petit garçon, je voulais faire comme mon père, c'est-à-dire je voulais être dans les affaires, c'est-à-dire que je voulais faire de l'entrepreneuriat, parce que moi je ne savais pas exactement ce que faisait mon père quand j'étais plus jeune, mais je savais qu'il dirigeait l'entreprise, qu'il créait des sociétés, qu'il développait la structure familiale, et c'était ça que je voulais faire. Donc une école de commerce, disons que ça pouvait m'ouvrir toutes les portes. me donner un panel de métiers à faire. Et puis, en fin d'études, je suis allé dans une entreprise qui s'est bien développée depuis, qui s'appelle Deskeo. Ça m'a beaucoup plu, mais je voulais faire un peu plus...

  • Thomas Reynaud

    Deskeo qui fait de l'immobilier d'entreprise ?

  • Charles Loiselet

    Exactement. En fait, ils ouvrent des plateaux clés en main pour des entreprises qui veulent se développer. principalement en région parisienne, mais maintenant, alors ils ont été rachetés par une entreprise américaine et ils se développent. J'ai eu la chance d'être à l'intérieur de cette entreprise. On est passé de 35 à 70 en six mois.

  • Thomas Reynaud

    Donc une belle croissance.

  • Charles Loiselet

    Une très très belle croissance.

  • Thomas Reynaud

    Je les connais parce qu'on a souvent déménagé. avec Garantme et Deskeo est un des acteurs de référence sur le marché.

  • Charles Loiselet

    C'est ça et je le dis d'ailleurs parce qu'on s'adresse aussi aux étudiants, j'ai appris par Franck Zorn qui est le patron qui a créé Groupon France, donc après qui a créé Deskeo. En termes de management, enfin c'est déjà quelqu'un de brillant, mais en termes de management il m'a appris quelque chose de très intéressant, c'est-à-dire qu'on va voir son manager toujours avec une solution. On peut avoir une problématique mais on propose toujours quelque chose. même si ce n'est pas forcément la bonne solution, me dire, moi j'ai pensé à ça, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on le fait ou on le fait pas ? Ne serait-ce que parce que si on a la bonne solution, le manager se dit, ce n'est pas une banane, c'est un bon collaborateur. Et en plus de ça, il est proactif. Et le collaborateur qui ressort du bureau en disant, on a retenu ma solution, il ressort avec un égo galvanisé.

  • Thomas Reynaud

    Il y a une question que j'aime bien poser du coup, et puisque tu en parles, je vais en profiter. Est-ce que tu considère cette personne ou une autre comme un mentor qui t'a fait vouloir travailler dans le secteur de l'immo ?

  • Charles Loiselet

    Alors non, ça c'est pas un de mes mentors, mais du coup ça me permet de revenir sur ta précédente question, à savoir qu'une fois que j'ai fait ça, je voulais vraiment aller dans l'immobilier, j'ai compris que ça me plaisait, mais je voulais partir sur la partie financière. Or, moi j'avais pas fait de... j'ai fait un master commerce, j'avais pas fait un master finance, et donc du coup je suis retourné sur les bancs d'école, à l'ESPI justement, où j'ai fait un master en finance immobilière.

  • Thomas Reynaud

    Je suis content, j'ai mon premier alumné de l'ESPI. C'est vrai,

  • Charles Loiselet

    on ne fait que des innovations. Et donc, je retourne sur les bancs de l'école, je fais un an d'alternance à l'ESPI et je le fais dans une société qui s'appelle Perial. Je découvre ce qu'est une entreprise familiale, puisque Perial, c'est une des plus grosses sociétés de gestion de la place, en tout cas de la place parisienne, qui gère quatre SCPI. Et donc, j'ai découvert ce qu'était la finance immobilière en étant analyste, puis asset. au sein de cette entreprise, puisqu'après j'ai prolongé en CDI. J'ai fait ça pendant plus de deux ans, plus de deux ans et demi. J'adorais ce que je faisais.

  • Thomas Reynaud

    Qu'est-ce qui fait que tu n'es pas directement allé dans la boîte de ton père ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que ça va parler beaucoup à pas mal d'étudiants qui sont à l'ESPI, parce que dans l'immobilier, il y a beaucoup de boîtes familiales. Je pense que c'est très bien, pas que dans l'immobilier, mais a fortiori en immobilier. Je pense qu'il y avait une certaine pression. Je pense que si c'était une société où il y avait peut-être 10 collaborateurs, je me serais moins posé la question. J'avais une appréhension de la taille de l'entreprise, j'avais une appréhension, il faut passer après quelqu'un. Je veux dire, moi, les personnes qui sont passées après moi ont toujours développé l'entreprise. Et il y avait ce côté, si j'y vais, c'est forcément pour réussir. Sinon, c'est un constat d'échec. Et il y avait aussi une question très simple, c'est est-ce que je vais aimer le métier ? C'était un métier que je ne connaissais pas du tout. Et il y a donc au bout de deux ans et demi, moi mon père a pris un peu de recul. Il y a un nouveau monsieur qui lui pour le coup est un de mes mentors, qui a pris la direction, qui s'appelle Bertrand Esposito, qui a pris la direction de l'Oise-Lé-Des-Gremonds, et qui m'a sollicité, qui m'a dit bon bah... Tu es dans l'immobilier, encore tu serais dans la grande consommation, dans l'automobile ou autre chose.

  • Thomas Reynaud

    Oui, tu n'étais pas si loin.

  • Charles Loiselet

    Voilà, mais tu es dans l'immobilier, tu es dans la grande famille au sens large de l'immobilier. Ça serait dommage que tu fasses autre chose. La société porte ton nom, rejoins-nous et puis on va voir le parcours qu'on fait. Bon, et puis il a dû me prendre pour un fou parce que je pense qu'il y a beaucoup qui se seraient dit « Bon, c'est acquis, c'est comme ça, ça doit se passer comme ça, il y a un chemin qui est tracé, j'y vais. » de par mon éducation, de par comment je suis. Je n'ai pas été comme ça, j'ai mis six mois à réfléchir. J'ai discuté notamment avec pas mal de personnes, des amis, de la famille, des professionnels. Et j'invite les étudiants à le faire régulièrement parce que c'est très, très enrichissant. J'ai discuté aussi avec ma cousine qui travaillait déjà dans l'entreprise, qui s'appelle Charlotte Météro. Et au bout de six mois, je lui ai dit très bien, on y va. Mais par contre, comme n'importe quel collaborateur, qu'est-ce qu'on fait ?

  • Thomas Reynaud

    C'était quoi tes doutes ? Tu nous as parlé de la peur de l'échec ou de l'obligation de réussir.

  • Charles Loiselet

    C'est ça, je considère qu'en étant fils d'eux, c'est ce qui fait pour moi la différence entre "fils de" et "fils à". En étant fils d'eux, on doit être encore meilleur que celui qui ne l'est pas. on présente souvent notre entreprise sur notre marché comme une maison d'excellence, si les collaborateurs sont excellents, moi je me devais d'être encore meilleur. Ou en tout cas de viser ce chemin-là. Donc il y avait cette pression-là, et puis tout simplement de savoir... voir si le métier me plaisait, puisque je le connaissais assez peu. Et puis, au bout de six mois, je lui ai dit, OK, on y va, qu'est-ce qu'on fait ? Et alors,

  • Thomas Reynaud

    qu'est-ce qui t'a convaincu, justement, à l'inverse ?

  • Charles Loiselet

    Alors, il m'a dit, on y va pour la gestion locative. Alors, moi, ça me parlait peut-être un peu plus que la copropriété. Et puis, j'ai dit, très bien, on voit. Et puis, il m'a dit, tu grandiras dans l'entreprise en fonction de tes résultats et nous, des besoins qu'on a. Donc moi, je quitte mon entreprise et un mois avant de commencer, il m'appelle et il me dit finalement, ça ne va pas être possible pour différentes raisons. Tu vas ouvrir une agence en copropriété. Et alors là, les bras m'ont tombé parce que je lui ai dit, mais est-ce que tu es au courant que je n'y connais rien ? Je n'ai jamais été dans une assemblée générale de ma vie. Il m'a dit, non, non, mais tu vas apprendre avec ce qui sera mon second mentor, avec un monsieur qui s'appelle Bernard Maubert, qui a été dirigeant de la gérance de Pastille, qui a été une des plus grandes sociétés de gestion en Ile-de-France. qui s'est fait racheter par un groupe il y a une dizaine d'années maintenant. Pour faire simple, cette société, elle gérait un immeuble sur trois dans le 16e, et il l'a géré pendant une dizaine d'années. Donc ça a été un très grand monsieur qui connaît très bien le métier, qui connaissait le fait de diriger une entreprise, et qui, depuis 3-4 ans je crois, était arrivé chez Loiselet & Daigremont et dirigeait une de nos agences. Et on lui a proposé du coup, pendant un an, de lancer cette agence avec moi, et me donner les clés du métier. quittait le monde du travail dans un an.

  • Thomas Reynaud

    Alors, c'est quoi la logique à ce moment-là pour Loiselet & Daigremont d'ouvrir une nouvelle agence ?

  • Charles Loiselet

    Alors, nous, notre politique maison, et ce qu'on considère d'ailleurs du métier, c'est que c'est un métier où on doit être proche de ses clients, tant dans la relation que la présence physique. Et donc, quand on a un certain nombre de copropriétés dans une zone, on a décidé d'ouvrir une agence. Alors, pour la petite histoire, ce qui est assez drôle, c'est que historiquement, l'ensemble de la famille Loisley, on habitait tous Clamart, et maintenant qu'on... Je dirais la quasi-totalité a quitté Clamart et plus personne n'habite à Clamart. Moi j'ai ouvert l'agence Clamartoise parce qu'il y avait un retour aux sources. C'est les secrets de l'histoire. Mais c'est vrai que pendant la première année, je pense que pour les étudiants c'est primordial, on y reviendra peut-être tout à l'heure, d'avoir un mentor, d'écouter, de bien s'entendre avec, parce que moi j'ai une relation presque filiale avec ces deux mentors-là. d'apprendre, ça veut pas dire faire... bêtement ce qu'on nous dit, mais d'essayer de le comprendre, de l'intellectualiser, prendre ce qu'il y a à moi à prendre, et puis après dire peut-être que cette Ausha, on peut la faire évoluer dans un sens ou dans l'autre. Parfois on mange des murs, on s'en rend les doigts, on dit, comme disait Chacha Guitry, mon père avait raison, c'est un peu pareil. Après, je ne cache pas que pendant 8 mois, 1 an, ça a été un tunnel, et quand on apprend quelque chose... Après... Si on a envie et que moi j'avais faim...

  • Thomas Reynaud

    Ça s'est passé comment pour toi, pour te faire accepter par des équipes qui ont parfois plus d'expérience, en tout cas plus d'années de métier ? Comment tu t'es fait accepter ? Comment tu as réussi à t'immiscer dans l'univers ?

  • Charles Loiselet

    Alors il y a plusieurs choses. Déjà en montrant qu'on a envie, ne pas se prendre pour un chefaillon et dire « je suis le fils d'eux et je me positionne comme tel et c'est comme ça et je suis là parce que ça m'est dû » . Je pense que la... J'ai eu une position à l'opposé de ça et je pense que ça, ça a été apprécié. La deuxième chose, c'est que moi, j'ai été bercé, notamment par mon père, à dire qu'on est une entreprise familiale et que le cœur de l'entreprise, c'est les collaborateurs. Depuis que je suis tout petit avec ma sœur, on nous dit, fais en sorte que tes collaborateurs soient heureux parce qu'ils prendront soin de ton entreprise. Donc, partant de ce principe-là... Moi, ça a été de m'insérer au sein même de ma famille, je dirais, de ma famille professionnelle. C'est pour ça d'ailleurs que chez nous, on ne parle pas de société, on dit la maison Loiselet & Daigremont, à bien des égards. Et puis après, ça a été par les résultats déjà, parce que mon agence... se développe très bien. Et puis après, moi, je suis parti. Au début, j'étais tout seul dans un petit bureau. Et puis, j'ai fait grandir mes équipes. Et puis, après, je dirais que comme n'importe quel entrepreneur, on monte son service, sa société. Et puis, ça se développe tranquillement.

  • Thomas Reynaud

    Pour que tu nous donnes un peu quelques normes, c'est quoi le succès d'un cabinet de syndic ? Ça se mesure comment ?

  • Charles Loiselet

    Après, comme n'importe quelle entreprise, ça dira au chiffre d'affaires. Et le chiffre d'affaires, il se développe avec un portefeuille en gestion plus ou moins important. Moi, je suis parti, j'avais une dizaine d'immeubles, 300 lots. Ce qu'on appelle les lots principaux, c'est les appartements, généralement les appartements ou les commerces. Donc j'avais une dizaine d'immeubles d'une trentaine d'appartements. Et aujourd'hui, on a passé 2500 lots et on est une quarantaine d'immeubles. Donc ça a bien grossi en trois ans. C'est une belle activité.

  • Thomas Reynaud

    Oui, c'est bien. Un bon boom. C'est ça. Tu as parlé des collaborateurs. Oui. Ce que j'aime bien demander aussi, parce qu'on s'adresse à des gens qui se projettent sur une carrière dans l'immobilier, c'est le type de profil que vous attirez dans votre maison. Et ensuite, une fois qu'ils sont là, comment vous les faites évoluer ? C'est quoi les métiers et les passerelles qu'il peut y avoir entre les différents métiers ?

  • Charles Loiselet

    Alors, chez nous, il y a, je veux dire, il y a de tout, un peu comme partout. Mais c'est surtout des profils expérimentés, en tout cas qui connaissent bien le métier. Alors, on peut avoir, il y a beaucoup de, il y a quand même assez de, on a une classe pluriance, c'est-à-dire une classe sur nos métiers au sein de l'ESPI, qui est dédiée avec Foncia, Sergic, Citia. On a créé une classe dédiée aux métiers de l'administration de biens. Donc on recrute des alternants au sein de notre entreprise pour les former, les développer, et puis après, pourquoi pas les faire poursuivre. Après, il y a beaucoup de gens qui ont déjà une expérience dans nos métiers, dans le métier de l'administration de biens, que ce soit en gestion locative ou en copropriété. Et puis après, il y en a beaucoup qui ont des très très belles carrières, parce que quand on est sur des métiers où si on est fidèle, on est bon, Et bien en fait on peut faire des très très belles carrières, soit juste en changeant d'agence, soit en changeant de poste au sein d'une même agence. J'en veux pour preuve, aujourd'hui notre directeur général et DRH qui combinent ce poste là, c'est une personne qui a 30 ans de maison. Et notre président directeur général dont je parlais, qui était mon mentor tout à l'heure, Bertrand Esposito, c'est une personne qui a 30 ans de maison aussi.

  • Thomas Reynaud

    Toi aussi t'es lancé pour faire 30 ans de maison là non ?

  • Charles Loiselet

    Il y a des chances, oui.

  • Thomas Reynaud

    Ça m'intéresse ce que tu dis sur Plurian, c'est la classe. On ne voit pas ça souvent dans tous les secteurs. Tu peux en dire plus ? C'est quoi cette alliance d'entreprise et comment elle opère ? Qu'est-ce qu'elle fait ?

  • Charles Loiselet

    En fait, on est sur des métiers où on a besoin de forces vives. On en parlait un peu avant l'émission. Il y a beaucoup de gens qui venaient au micro te parler de transactions. Je suis sur un secteur d'activité qui est finalement assez peu connu, que ce soit gestion locative ou la copropriété. qui... très décrié, mais paradoxalement très peu connu. C'est un paradoxe qui est assez intéressant. Il y a peu de métiers comme ça qui sont peu connus et en même temps tiraillés en France. Et dans ce cadre-là, le fait que ce soit un métier qui soit peu connu et en même temps décrié, les personnes ne veulent pas forcément le faire.

  • Thomas Reynaud

    Quand ils diplôment, tu veux dire ?

  • Charles Loiselet

    Quand ils vont chercher un diplôme, quand on forme. Je donne un exemple, je discutais avec un promoteur. Il me dit, mais c'est essentiel. que les jeunes connaissent la matière copropriété pour faire mon métier. Je donne un exemple. Le règlement de copropriété, pour un promoteur, c'est essentiel. Un marchand de biens, de savoir combien il y a de lots dans une copropriété, c'est essentiel. Est-ce que ma voix, en tant que marchand de biens, sur le lot que j'achète pour faire mon opération, est-ce que... Est-ce que si j'ai des gros travaux à faire qui doivent passer par l'Assemblée générale, est-ce que je représente 10% de la copropriété, 20% ? Ou est-ce que je représente 2% ? C'est complètement différent, mais c'est un exemple parmi tant d'autres.

  • Thomas Reynaud

    Je n'aurais pas la même liberté, c'est sûr, en ce qui compte du poids. Et donc ça, oui, c'est les métiers qui sont inconnus, c'est les métiers auxquels l'ESPI forme,

  • Charles Loiselet

    j'imagine. Exactement.

  • Thomas Reynaud

    Mais en même temps, il y a tellement de postes, de rôles, de jobs dans l'immobilier que les écoles immobilières ne suffisent pas à former tout le monde. Non.

  • Charles Loiselet

    Et il y a beaucoup de gens qui viennent dans notre métier qui le disent, qui disent « moi je suis tombé dans ces métiers, ce qu'on appelle les métiers de gestion, complètement par hasard » . Et souvent ils y restent par passion. Par passion parce qu'on sait le sens qu'a notre métier, qui est bien souvent d'aider les gens, parce que la plupart du temps les gens quand ils appellent, c'est parce qu'ils ont une problématique et donc c'est de les aider. Et donc ça peut permettre de faire un lien avec un sujet qui est très intéressant pour les étudiants aujourd'hui, c'est… Je veux faire un métier qui a du sens. Et aujourd'hui, notre métier, il a vraiment du sens. Il a vraiment du sens parce qu'on s'occupe des immeubles, on s'occupe des gens, il y a beaucoup de social. Et aussi, à l'heure de la rénovation énergétique, eh bien, ça a du sens aussi pour la planète.

  • Thomas Reynaud

    C'est ça que vous faites du coup avec Plurian, c'est d'éveiller des jeunes alternants à des métiers de gestion locative ou de syndic ?

  • Charles Loiselet

    À les éveiller. à les former, soit pour qu'ils le fassent après, ces métiers-là, pour qu'ils les pratiquent, soit tout simplement pour que, quand ils vont faire un autre métier dans l'immobilier, ils aient cette connaissance-là qui va les aider à être meilleurs.

  • Thomas Reynaud

    Tu parlais du fait que les métiers de gestion locative étaient décriés et en même temps peu connus. C'est quoi la cause d'après toi ? Est-ce que c'est le fait que c'est méconnu qui fait que c'est décrié, ou il y a d'autres causes ?

  • Charles Loiselet

    Je pense que c'est un... On ne peut pas remettre tout sur la partie extérieure. Je pense que c'est du 50-50 entre le professionnel qui doit plus... Non, pas être transparent, parce que nous, on est très transparents sur notre activité, en tout cas chez Loiselet & Daigremont. Donc c'est pour ça qu'on évite de parler de transparence, parce que c'est inclus dans notre métier. Mais plus sur la façon de prendre le temps d'expliquer ce qu'on fait, comment on le fait, pourquoi on le fait. et l'autre partie c'est Moi, je pense que c'est essentiellement une notion de temps et de découverte des gens. C'est assez paradoxal parce que le bien, c'est-à-dire l'appartement, c'est le bien le plus précieux des personnes.

  • Thomas Reynaud

    Ah oui, c'est l'investissement d'une vie.

  • Charles Loiselet

    C'est l'investissement d'une vie. Donc, on devrait s'y intéresser autant qu'on s'intéresse à sa voiture, autant qu'on... Et paradoxalement, quand on va en assemblée générale, qui est le cœur de là où on vit, de pilotage de l'immeuble dans lequel on a notre appartement, dans lequel on vit, où on a fait un investissement. Et bien il y a assez peu de personnes qui participent. Alors que ça devrait être le...

  • Thomas Reynaud

    Je suis cotif, j'ai fait trois investissements locatifs et dès que je reçois les convocations d'Assemblée Générale, je les mets de côté.

  • Charles Loiselet

    Il y a plein de façons de voter aujourd'hui et de participer.

  • Thomas Reynaud

    C'est vrai, alors ils font tous les efforts pour que je vote mais je suis fotif. Mais ça me fait penser à quelque chose de... à une expérience que j'ai eue, ce que tu racontes. Je me déplace souvent en agence chez des clients de Garantme. Un jour j'entre, le directeur est tout bougon. Je lui dis bah alors ça va pas. moi j'ai perdu 3 mandats trois mandats de gestion locative. Je lui ai dit « Ah mince, vous avez fait des bêtises » . Il me dit « Ben non, non, en fait, on ne les a jamais tenus au courant de ce qu'on fait » . Et donc les propriétaires se sont retirés en disant « Bon, puisque c'est si simple, je peux le faire moi-même » . Alors qu'en réalité, sur les lots en gestion dont on parlait, beaucoup de problématiques résolues avec les propriétaires, des retards de paiement résolus, des problématiques dans les appartements résolus, dont les propriétaires... n'étaient pas au courant. Et en fait, de mon point de vue, quand je parle avec nos clients, j'ai l'impression qu'une des faiblesses de ce secteur, c'est la capacité à transmettre les informations sur tous les événements qui peuvent se produire sur un mur.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça.

  • Thomas Reynaud

    Tellement varié.

  • Charles Loiselet

    Je suis assez d'accord avec ça. Et je pense que tu parlais des problèmes de paiement qui ont été résolus, etc. Il y a une grosse partie sur nos métiers qui est, je dirais administratif, mais vraiment comptable. Et ça, ça ne se voit pas. Ça ne se voit pas et ça n'a pas d'odeur. et tant que ça va bien Personne ne le remarque, mais c'est plus de 50% de nos métiers. Et cette chose là, on devrait plus le mettre en avant. C'est parce qu'il y a forcément plus sexy, mais souvent on dit Ah bah tiens, mon gestionnaire locatif, il n'a pas donné les clés à temps, etc. ou ou j'ai pas eu cette information. Ah, il fait rien. Oui, mais on. Tous les quittancements qui sont faits en temps et en heure, qui permettent que les loyers sont prélevés et que j'ai ma rémunération sur mon investissement locatif comme toi tu as pu le faire, ou tout simplement les charges sont prélevées correctement, la santé financière de l'immeuble est bonne, les résolutions sont appliquées, les travaux sont votés, l'immeuble est sain. Tout ça, il y a une grosse partie comptable qui est très importante. et qu'en fait on ne voit pas.

  • Thomas Reynaud

    Oui, clairement. Justement, ça nous mène à un sujet. On a vu là sur les dix dernières années, beaucoup de boîtes se lançaient, soit en concurrence des agences immobilières, en se disant agence 2.0, alors agence de syndic ou agence de transac ou agence de gestion locative, 2.0. Parfois ils disent 3.0, on ne sait pas comment on est passé du 2 au 3. Mais aussi d'autres types d'entreprises qui eux sont venus dire, Moi, je veux augmenter la... l'agence immobilière ou aider l'agence immobilière à faire son métier différemment, autrement, mieux, plus rapidement. C'est quoi ta vision de tout ce bourgeonnement d'innovation ?

  • Charles Loiselet

    Alors ma vision, elle est multiple. Je pense que déjà, le fait qu'il y ait des sociétés qui seraient sur ces secteurs-là, c'est... C'est bien pour la richesse de ce métier et de cette activité. Déjà pour faire bouger les choses, pour que les professionnels se remettent en cause, parce qu'il y a des nouvelles technologies qui arrivent, parce qu'il y a potentiellement des nouvelles idées. tout de suite je pose le fait de dire on peut inventer plein de choses mais il ya une réglementation qui est très importante parfois trop lourde et qui bloque les professionnels c'est pas par manque de d'innovation ou de manque d'envie ou de temps mais juste parce que la loi est déjà très lourde donc on peut dire réinventer il ya qui il y en a qui arrivent il y en a beaucoup qui échouent Parce que je considère qu'il ne faut pas dire, ah bah avant ils étaient bêtes et maintenant nous on est plus intelligents. Mais plus, bon, vous avez réussi à faire de très bonnes choses, comment nous, aujourd'hui, avec peut-être en se spécialisant sur une petite partie de votre métier, ou en s'ajoutant à ce que vous faites déjà, on va pouvoir vous aider. Et pour moi, il y a deux piliers très importants. qui rejoignent les difficultés dont on a parlé avant, c'est comment je peux faire gagner plus de marge à l'administrateur et comment je peux lui faire gagner du temps. Je dis ça parce que, historiquement, le métier de syndic... Il est décrié, mais les gens disent « Ah, je paye trop cher mon syndic » . Mais il y a très peu de marge, en fait. Il y a beaucoup d'administrateurs sur la place, même les plus gros, qui disent « Moi, je ne gagne quasiment pas d'argent, voire opérationneux. » Certains même disent d'en perdre sur le métier de syndic.

  • Thomas Reynaud

    Ils en gagnent juste pour faire du transaction. Mais ils en gagnent,

  • Charles Loiselet

    ils font, en fait, historiquement, c'est un apporteur d'affaires pour la transaction et la gestion locative. Moi, mon point, c'est de dire, toutes ces innovations qui existent, et qui vont se lancer, venez nous aider à faire plus de marge sur le métier de syndic et à nous faire gagner du temps pour pouvoir mieux servir nos clients, pour qu'on ait un métier plus simple et à mieux servir nos clients. Pour que, non pas que le syndic ne soit pas un apporteur d'affaires pour la gestion locative et la transac, parce que ça doit le rester.

  • Thomas Reynaud

    Un business rentable en tant que tel.

  • Charles Loiselet

    Mais qu'en tant que tel, ce soit un business rentable et que du coup, puisque c'est un business rentable, on le fait pas Pour gagner des clients, c'est-à-dire une base de clients, mais pour gagner notre vie avec le métier de syndic, et donc du coup encore mieux servir nos clients. Alors nous on est un peu paradoxal parce qu'on s'est concentré là-dessus et on gagne de l'argent en copropriété.

  • Thomas Reynaud

    Parce que vous avez atteint une masse critique aussi que tous les cabinets n'ont pas ?

  • Charles Loiselet

    Oui, alors c'est aussi parce que nous on est spécialisé sur les gros immeubles. Et donc ça nous permet de faire des économies d'échelle sur certains aspects. Mais c'est aussi parce que du coup on a produit nos outils en interne. Et tout ce qui pouvait être externalisé, on l'a externalisé. Les valeurs ajoutées et les expertises métiers qu'on avait, on les a centralisées. Ce qui nous permet de faire certaines marges sur certains postes. Et du coup de valoriser notre produit.

  • Thomas Reynaud

    Vous avez créé des outils en interne ? Oui. Ça vient en concurrence du coup avec toutes ces boîtes là qui bourgeonnent et qui proposent...

  • Charles Loiselet

    Pas toutes.

  • Thomas Reynaud

    Pas toutes, avec certaines, heureusement pas toutes, avec certaines. Comment vous voyez l'innovation, qu'est-ce qui doit être fait en interne, qu'est-ce qui doit se faire via des partenariats ?

  • Charles Loiselet

    Déjà il y a des choses qu'on ne sait pas faire et qu'il y a des gens, ils inventent des solutions qui sont... Parce qu'ils ont du temps, qu'ils sont très développés tout de suite. Et nous, il faudrait beaucoup d'argent et beaucoup de temps pour pouvoir le faire. Alors autant les intégrer plutôt que les développer. Et puis après, il y a des solutions aussi qu'on a créées nous. On a créé des structures parce qu'elles ont répondu à une problématique que Loiselet & Daigremont avaient. Et que si nous, on avait cette problématique, les autres confrères l'avaient aussi. Et donc du coup, nos confrères sont devenus nos clients.

  • Thomas Reynaud

    Ok, donc vous avez fait ce qu'on appelle de l'essai-mage, c'est des boîtes qu'on peut appeler des start-up ?

  • Charles Loiselet

    Non mais complètement c'est ça, après le terme start-up pour moi c'est surtout au début, après ça reste une structure, après on peut appeler ça start-up ou pas, mais aujourd'hui c'est des structures qui marchent très bien, et qui permettent notamment aux métiers de bien se développer, je pense par exemple, mais c'est des choses toutes bêtes, Par exemple, on a créé le syndic 24-7. C'est-à-dire, il y a de moins en moins de gardiens dans les immeubles. Aujourd'hui, les gens, à 2h du matin, le gestionnaire dort. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui puisse intervenir rapidement quand il y a une urgence sur un immeuble. Ça, on l'a créé. et ça du coup on l'a vendu aux confrères ou la gestion de la paix des... gardiens ok ouais des choses très pratiques liées aux métiers qui sont un peu des produits de niche mais que vous allez pouvoir distribuer ça et je pense que pour répondre in fine est à question de savoir est ce que comment les boîtes doivent se créer sur ce milieu là Je n'ai pas la prétention de dire comment elles doivent avoir des idées, mais je pense qu'elles doivent se renseigner un maximum sur justement les gens qui pratiquent ce métier depuis longtemps et leur dire, tiens, moi, j'ai telle problématique, est-ce que tu peux m'aider là-dessus ? Tiens, vous, vous avez pensé à ça ? Oui, mais moi, dans mon métier, l'idée n'est pas mauvaise, mais dans mon métier, moi, je sais qu'en pratique, je ne vais pas l'utiliser ou pas comme ça. Et donc, comme ça, ça permet d'étayer peut-être sur certaines, d'aller plus rapidement répondre à un besoin des entreprises sur mon métier.

  • Thomas Reynaud

    Si on en vient à l'état du... marché actuellement, comment tu perçois l'actualité des 18 derniers mois et puis est-ce que tu as des espoirs sur des choses qui bougent dans l'actualité des prochains mois ?

  • Charles Loiselet

    Les actualités qu'on a sur nos métiers nous, ça va être tout ce qui est autour de la rénovation énergétique. Parce que pour louer son logement, j'ai potentiellement des travaux à faire. Pour valoriser ma copropriété, on a des gros travaux de rénovation. Il faut potentiellement aller chercher des aides. Tout ça, ça coûte de l'argent. Et à côté de ça, dans le même temps, il y a la guerre. Toute l'actualité géopolitique qu'on constate aujourd'hui, qu'on déplore, mais qui ont un impact notamment sur le prix de l'énergie. Alors à côté de ça du coup ce qui fait que les gens ont peut-être plus de mal à payer leurs charges quand on fait un investissement. Mon investissement n'est plus aussi rentable que ce qui était prévu puisque il y a le coût du gaz qui a explosé, il y a tout le coût des matières premières quand il y a des travaux à faire qui a explosé, etc.

  • Thomas Reynaud

    Il y a toute cette partie-là et à côté de ça, il y a toute la problématique autour du gouvernement, puisque c'est eux qui font les lois et on a besoin que les lois, elles évoluent. Et je le dis et je le répète, et je pense qu'il y a beaucoup de mes confrères qui vont me suivre, elles ont besoin d'évoluer, mais en simplification. Ça fait des années que sur nos métiers, on parle de la loi Auguet, beaucoup pour la gestion locative, on parle de la loi de 65 pour la copropriété, tout ça s'entremêlant. Il y a d'autres lois en matière de... pour la transaction. Mais tout ça s'entremêle et est lié pour les trois secteurs d'activité. Elles ont besoin d'être améliorées, mais surtout simplifiées. Simplifiées pour le professionnel qui la pratique, et aussi surtout pour le client, pour le résident, pour le copropriétaire, pour le bailleur.

  • Charles Loiselet

    Ça cause quoi cette complexité ? Pour un professionnel, on comprend que ça va lui faire perdre du temps et donc réduire ses marges. Concrètement, c'est ça souvent. Nous, on en souffre aussi dans un secteur très réglementé comme l'assurance. Ça a aussi certains bénéfices. Pour un particulier, cette complexité, elle a quel impact concrètement ?

  • Thomas Reynaud

    Je vais donner un exemple. Aujourd'hui, c'est très facile de voter pour une Assemblée Générale. Il y a quatre moyens. Longtemps, ça a été réclamé, la dématérialisation. Aujourd'hui, on peut voter en dématérialisé si on n'est pas sur place, on ne peut pas venir à l'Assemblée Générale. Paradoxalement, il y a beaucoup de gens qui ne votent pas, mais qui peuvent contester les décisions de l'Assemblée Générale. Nous, ça nous semble paradoxal. Dans le même sens, il y a beaucoup de décisions qui se votent à certaines majorités. Et nous, on voudrait que ce soit que des majorités simples, c'est-à-dire la majorité des présents et représentés, c'est-à-dire ceux qui votent.

  • Charles Loiselet

    Ça responsabiliserait davantage.

  • Thomas Reynaud

    Un peu comme le président, finalement.

  • Charles Loiselet

    Oui, oui. Ça responsabiliserait davantage tous les copropriétaires de réellement voter. Là, je me mettrais peut-être à voter, du coup. Tu as peut-être raison.

  • Thomas Reynaud

    Je donne un dernier exemple. La convocation d'Assemblée générale, elle doit être envoyée trois semaines avant l'AG. Aujourd'hui, notamment avec la dématérialisation, nous on voudrait revenir à deux semaines. Pourquoi ? Parce que un à deux semaines, ça donne la possibilité quand même au copropriétaire de voter et d'avoir l'information de son Assemblée Générale, de s'y préparer ou de se rendre disponible. Mais aussi en même temps, ça donne un délai supplémentaire pour ajouter des décisions à l'Assemblée Générale et mieux la préparer.

  • Charles Loiselet

    Ce sont des pistes de simplification qui sont intéressantes. On va finir le podcast sur ma question préférée, c'est celle des étudiants de l'ESPI. Si tu devais parler à un jeune qui veut se lancer dans un métier de l'immobilier, ce serait quoi le petit secret pour réussir ou un peu plus modestement, au moins un conseil que tu donnerais ?

  • Thomas Reynaud

    Je dirais essayer de rencontrer avec le réseau qu'on a un maximum de personnes, leur poser beaucoup de questions. Et essayer de prendre les choses positives comme négatives, dans le sens, tiens, ça c'est positif, je lui pique et j'essaye de l'appliquer. Quand t'as pas de réseau,

  • Charles Loiselet

    tu fais comment ? S'il y a plus de gens qui ont pas de réseau que des gens qui ont un réseau très riche, quoi.

  • Thomas Reynaud

    Alors, je crois que c'est Churchill qui disait, plus je travaille, plus j'ai de la chance. si on bosse dur et qu'on montre qu'on a faim, etc. On peut, je pense, quand même se provoquer, et il y a des tas de gens, moi j'en fais partie, il t'en fait partie, notamment en faisant un podcast, à ouvrir la porte et à dire... Je suis ouvert à vous parler.

  • Charles Loiselet

    C'est vrai que tu es un bon exemple, parce que je t'ai écrit sur LinkedIn, tu m'as gentiment répondu. Ou tu m'as écrit, je ne sais même plus qui a écrit à qui. Mais en tout cas, on s'est répondu.

  • Thomas Reynaud

    C'est pas grave, mais je pense que c'est... Et notamment les profs à l'ESPI, ils ont beaucoup de réseaux. Pour peu qu'on ait envie d'aller discuter avec eux, eh bien, il y a un réseau formidable qui s'ouvre. Et il y avait justement quelqu'un à l'ESPI qui s'appelle Youssef Sakir, qui disait, les profs vous en donneront assez, juste pour vous intéresser, mais assez peu pour vous continuer de creuser. pour vous donner envie de creuser. Et je trouvais que cette phrase a été très symbolique dans le sens où, tiens, il y a des profs qui sont des professionnels qui viennent nous donner, moi je le faisais régulièrement, mais je sais que je ne suis pas le seul, j'allais leur parler à la fin, je prenais leur contact, et après, récemment j'ai vu quelqu'un qui s'appelle Pascal Chazal, ça permettra peut-être que tu l'invites, qui est un des pontes de la construction modulaire en France, et je l'ai revu dans un salon immobilier à Cannes, au MIPIM, il s'est souvenu de moi, on a discuté, je trouve que ce qu'il fait est passionnant, Je prends du positif et des idées de ces gens et de leur façon de travailler et du secteur sur lequel ils pratiquent. Et après, il y avait une phrase, je ne sais plus si j'avais oublié ça, c'était... si tu travailles dur et que tu as du réseau, tu iras très très loin. Donc il faut essayer de cultiver ces deux trucs-là.

  • Charles Loiselet

    Merci pour tes conseils. On arrive à la fin de cet épisode d'ImmoStories. J'espère que vous avez apprécié la conversation avec Charles autant que moi. Merci pour le partage de ton parcours et puis aussi tes précieux conseils. Si vous avez apprécié l'épisode, je vous invite à le partager autour de vous. Il est disponible sur toutes les plateformes de podcasts, donc garantme.fr dans la section podcasts, mais aussi sur Spotify, sur YouTube, sur tout ce que vous voulez. Je remercie encore l'ESPI de nous soutenir dans la programmation d'ImmoStories et je vous dis à bientôt.

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