Lebronze Alloys cover
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Impossible-Possible (version française)

Lebronze Alloys

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10min |24/10/2024
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Description

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Accéder au podcast et à son transcript : https://podcast.ausha.co/impossible-possible-version-francaise/lebronze-alloys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra Dumont Nubery

    Mon père et ma mère avaient créé leur boîte de conseil et, dans une sorte de folie, ils ont accepté de reprendre une boîte qui n'était pas du tout dans leur métier. A partir de 2011, ils ont décidé de constituer un groupe, de racheter des boîtes en difficulté, dans le monde de la métallurgie. Et on est même devenu quasiment une petite boîte de M&A, puisqu'on faisait l'acquisition d'une à deux sociétés par an entre 2011 et 2017. Donc, on a beaucoup grossi. Et puis, on s'est beaucoup recentré, maintenant, sur notre cœur de métier qui est la métallurgie d'exception. Travailler en famille, c'est toujours quelque chose d'assez puissant. Cela étant, il faut être capable, je pense, d'être dans une relation presque de hiérarchie, y compris dans le cercle familial. Et nous avons la chance, avec mon père et avec ma mère, d'être extrêmement complémentaires. On est tous les trois sur des appétences et des compétences différentes. Ainsi, on a assez vite pu trouver des équilibres où j'ai pu aussi trouver ma place. C'est, je pense, l'avantage d'avoir un parcours assez généraliste dans les études. On est capable, après, de pouvoir apprendre, si on a la curiosité de le faire, des compétences assez différentes. Les choses se sont faites finalement de manière assez fluide, mais assez rapide. Je pense que c'est une des particularités de mon parcours : tous les ans, tous les deux ans, je faisais évoluer mon périmètre. Cela étant, il y a quand même eu un moment-clé où tout a fini par s'enclencher. En 2019, je prends mon premier poste de direction. Je me rends compte que le statut de dirigeante me demande d'évoluer sur un certain nombre de sujets. Et je me prends en main en me disant, je veux être performante dans ce rôle de manager. Je mets en place un certain nombre d'actions. Je pense que c'est ce qui a permis que le reste, finalement, soit assez fluide et que je puisse, derrière, reprendre le juridique, les ressources humaines, les achats, etc. Et ceci en augmentant ma charge et mon périmètre, sans "péter un câble", tout en restant quand même performante. En 2019, quand je prends pour la 1e fois cette fonction de dirigeante, je me rends compte que c'est bien différent que d'être dans son poste de responsable du contrôle de gestion. Je mesure ce changement de dimension. Puis, le reste a pu être fluide parce que je pense que j'ai assez vite pu mettre en place ces actions pour prendre cette stature de dirigeante. Les enjeux qu’il y a à devenir DG à 32 ans sont multiples. Le premier, c'est la légitimité. J'ai eu la chance d'avoir été un peu poussée en interne, notamment par les membres du COMEX qui, pendant quelques mois, quelques années, ont influé que je prenne ce poste-là. Donc, je n'ai pas subi ce syndrome de "téléportation". Cela faisait déjà dix ans que j'étais dans la société. Cela étant, il faut aussi prendre la dimension du poste et de tous les enjeux qui vont avec, y compris en matière de posture. Et j'ai eu la chance de faire un parcours de DG en plusieurs phases. C'était très rassurant parce que si vous devez prendre tout d'un coup, à la fois la responsabilité de la posture, les enjeux, le P&L, enfin tout un tas de choses, c'est trop. Et je pense enfin que, quand vous travaillez avec des équipes qui sont là depuis 20-30 ans, il faut être dans l'humilité, accepter de ne pas avoir le même savoir, tout en sachant forcer au changement. C'est indispensable. Je me suis fait coacher sur des dimensions professionnelles, mais aussi personnelles. Il faut accepter de travailler ses sources d'angoisse, de posture, de confiance en soi. Ce n'est pas toujours simple. Il faut aussi accepter ses vulnérabilités. La principale clé pour moi a été de rester moi-même. Je suis quelqu'un de naturellement souriant, j'aime l'autre et je pense que mes collaborateurs le ressentent. Je ne pense pas qu'il faille s'inventer un personnage, comme ce qu'on lit dans les bouquins, la figure du directeur ou de la directrice générale qui fonctionne dans les boîtes du CAC40. Ici on est aussi une entreprise industrielle, mais à échelle humaine. Je connais quasiment l'ensemble de mes collaborateurs, donc je pense qu'on peut aussi avoir une posture qui est un peu différente. Et en tout cas, moi, c'est l'approche que j'ai choisie et je me sens à l'aise avec mes collaborateurs. Avec mon père, on est très complémentaire dans nos appétences. Lui est très analytique, avec une belle part d'intuition, mais sur la base d'éléments plutôt factuels, et une capacité à être plutôt dans la vision. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui a le pragmatisme du quotidien et du plan d'action qui se déroule. Je dispose de la rigueur pour être sûre que les choses se fassent en temps et en heure. Et aujourd'hui, je pense que c'est cette complémentarité qui nous permet de délivrer quelque chose de très performant. Tout en ayant cette vision moyen-long terme, qui est l'ADN d'une entreprise familiale et d'un métier qui est aussi ancien que la métallurgie, on se doit de penser le moindre investissement. Il faut penser à 10, 15, 20 ans quand on investit dans une fonderie. C'est important d'avoir cette double vision. Parce que dans des sociétés comme la nôtre, il faut toujours se situer entre le court et le long terme. Avoir réussi à porter un groupe industriel à un tel niveau d'excellence, aussi bien sur des aspects RSE que de performance financière, dans un secteur compliqué comme la métallurgie, c'est quand même une sacrée belle fierté. On l'oublie parfois parce qu'on est plongé dans le quotidien, mais quand je prends deux minutes de recul, c'est quand même un parcours extraordinaire. Et ce sont 15 ans d’histoires de croissance, de difficultés, de succès et de victoires incroyables. Il y a de quoi être fier. Je pars du principe que toute rencontre, toute personne que je vais voir pour la première fois, va plutôt représenter une opportunité qu'un risque. Et donc, naturellement, je suis dans cette notion de confiance. Je pense que cela m'a énormément aidée pour développer des interactions de qualité, pour saisir des opportunités aussi dans ma vie. J'ai de la chance parce que cette confiance a été assez peu mise à mal durant toute ma vie, à la fois sur le plan professionnel et personnel. J'espère que ça continuera comme ça, que je pourrais garder cette philosophie. Mais c'est vrai que cela est très fort chez moi, et que cela transpire dans nos équipes, nous travaillons avec des gens d’une grande fidélité, qui occupent des postes avec beaucoup d'ancienneté. Mais, nous sommes aussi aptes à accueillir ces nouvelles générations, également en confiance. C'est un mot qui a une forte portée à mes yeux.

Description

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


Accéder au podcast et à son transcript : https://podcast.ausha.co/impossible-possible-version-francaise/lebronze-alloys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Alexandra Dumont Nubery

    Mon père et ma mère avaient créé leur boîte de conseil et, dans une sorte de folie, ils ont accepté de reprendre une boîte qui n'était pas du tout dans leur métier. A partir de 2011, ils ont décidé de constituer un groupe, de racheter des boîtes en difficulté, dans le monde de la métallurgie. Et on est même devenu quasiment une petite boîte de M&A, puisqu'on faisait l'acquisition d'une à deux sociétés par an entre 2011 et 2017. Donc, on a beaucoup grossi. Et puis, on s'est beaucoup recentré, maintenant, sur notre cœur de métier qui est la métallurgie d'exception. Travailler en famille, c'est toujours quelque chose d'assez puissant. Cela étant, il faut être capable, je pense, d'être dans une relation presque de hiérarchie, y compris dans le cercle familial. Et nous avons la chance, avec mon père et avec ma mère, d'être extrêmement complémentaires. On est tous les trois sur des appétences et des compétences différentes. Ainsi, on a assez vite pu trouver des équilibres où j'ai pu aussi trouver ma place. C'est, je pense, l'avantage d'avoir un parcours assez généraliste dans les études. On est capable, après, de pouvoir apprendre, si on a la curiosité de le faire, des compétences assez différentes. Les choses se sont faites finalement de manière assez fluide, mais assez rapide. Je pense que c'est une des particularités de mon parcours : tous les ans, tous les deux ans, je faisais évoluer mon périmètre. Cela étant, il y a quand même eu un moment-clé où tout a fini par s'enclencher. En 2019, je prends mon premier poste de direction. Je me rends compte que le statut de dirigeante me demande d'évoluer sur un certain nombre de sujets. Et je me prends en main en me disant, je veux être performante dans ce rôle de manager. Je mets en place un certain nombre d'actions. Je pense que c'est ce qui a permis que le reste, finalement, soit assez fluide et que je puisse, derrière, reprendre le juridique, les ressources humaines, les achats, etc. Et ceci en augmentant ma charge et mon périmètre, sans "péter un câble", tout en restant quand même performante. En 2019, quand je prends pour la 1e fois cette fonction de dirigeante, je me rends compte que c'est bien différent que d'être dans son poste de responsable du contrôle de gestion. Je mesure ce changement de dimension. Puis, le reste a pu être fluide parce que je pense que j'ai assez vite pu mettre en place ces actions pour prendre cette stature de dirigeante. Les enjeux qu’il y a à devenir DG à 32 ans sont multiples. Le premier, c'est la légitimité. J'ai eu la chance d'avoir été un peu poussée en interne, notamment par les membres du COMEX qui, pendant quelques mois, quelques années, ont influé que je prenne ce poste-là. Donc, je n'ai pas subi ce syndrome de "téléportation". Cela faisait déjà dix ans que j'étais dans la société. Cela étant, il faut aussi prendre la dimension du poste et de tous les enjeux qui vont avec, y compris en matière de posture. Et j'ai eu la chance de faire un parcours de DG en plusieurs phases. C'était très rassurant parce que si vous devez prendre tout d'un coup, à la fois la responsabilité de la posture, les enjeux, le P&L, enfin tout un tas de choses, c'est trop. Et je pense enfin que, quand vous travaillez avec des équipes qui sont là depuis 20-30 ans, il faut être dans l'humilité, accepter de ne pas avoir le même savoir, tout en sachant forcer au changement. C'est indispensable. Je me suis fait coacher sur des dimensions professionnelles, mais aussi personnelles. Il faut accepter de travailler ses sources d'angoisse, de posture, de confiance en soi. Ce n'est pas toujours simple. Il faut aussi accepter ses vulnérabilités. La principale clé pour moi a été de rester moi-même. Je suis quelqu'un de naturellement souriant, j'aime l'autre et je pense que mes collaborateurs le ressentent. Je ne pense pas qu'il faille s'inventer un personnage, comme ce qu'on lit dans les bouquins, la figure du directeur ou de la directrice générale qui fonctionne dans les boîtes du CAC40. Ici on est aussi une entreprise industrielle, mais à échelle humaine. Je connais quasiment l'ensemble de mes collaborateurs, donc je pense qu'on peut aussi avoir une posture qui est un peu différente. Et en tout cas, moi, c'est l'approche que j'ai choisie et je me sens à l'aise avec mes collaborateurs. Avec mon père, on est très complémentaire dans nos appétences. Lui est très analytique, avec une belle part d'intuition, mais sur la base d'éléments plutôt factuels, et une capacité à être plutôt dans la vision. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui a le pragmatisme du quotidien et du plan d'action qui se déroule. Je dispose de la rigueur pour être sûre que les choses se fassent en temps et en heure. Et aujourd'hui, je pense que c'est cette complémentarité qui nous permet de délivrer quelque chose de très performant. Tout en ayant cette vision moyen-long terme, qui est l'ADN d'une entreprise familiale et d'un métier qui est aussi ancien que la métallurgie, on se doit de penser le moindre investissement. Il faut penser à 10, 15, 20 ans quand on investit dans une fonderie. C'est important d'avoir cette double vision. Parce que dans des sociétés comme la nôtre, il faut toujours se situer entre le court et le long terme. Avoir réussi à porter un groupe industriel à un tel niveau d'excellence, aussi bien sur des aspects RSE que de performance financière, dans un secteur compliqué comme la métallurgie, c'est quand même une sacrée belle fierté. On l'oublie parfois parce qu'on est plongé dans le quotidien, mais quand je prends deux minutes de recul, c'est quand même un parcours extraordinaire. Et ce sont 15 ans d’histoires de croissance, de difficultés, de succès et de victoires incroyables. Il y a de quoi être fier. Je pars du principe que toute rencontre, toute personne que je vais voir pour la première fois, va plutôt représenter une opportunité qu'un risque. Et donc, naturellement, je suis dans cette notion de confiance. Je pense que cela m'a énormément aidée pour développer des interactions de qualité, pour saisir des opportunités aussi dans ma vie. J'ai de la chance parce que cette confiance a été assez peu mise à mal durant toute ma vie, à la fois sur le plan professionnel et personnel. J'espère que ça continuera comme ça, que je pourrais garder cette philosophie. Mais c'est vrai que cela est très fort chez moi, et que cela transpire dans nos équipes, nous travaillons avec des gens d’une grande fidélité, qui occupent des postes avec beaucoup d'ancienneté. Mais, nous sommes aussi aptes à accueillir ces nouvelles générations, également en confiance. C'est un mot qui a une forte portée à mes yeux.

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Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


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  • Alexandra Dumont Nubery

    Mon père et ma mère avaient créé leur boîte de conseil et, dans une sorte de folie, ils ont accepté de reprendre une boîte qui n'était pas du tout dans leur métier. A partir de 2011, ils ont décidé de constituer un groupe, de racheter des boîtes en difficulté, dans le monde de la métallurgie. Et on est même devenu quasiment une petite boîte de M&A, puisqu'on faisait l'acquisition d'une à deux sociétés par an entre 2011 et 2017. Donc, on a beaucoup grossi. Et puis, on s'est beaucoup recentré, maintenant, sur notre cœur de métier qui est la métallurgie d'exception. Travailler en famille, c'est toujours quelque chose d'assez puissant. Cela étant, il faut être capable, je pense, d'être dans une relation presque de hiérarchie, y compris dans le cercle familial. Et nous avons la chance, avec mon père et avec ma mère, d'être extrêmement complémentaires. On est tous les trois sur des appétences et des compétences différentes. Ainsi, on a assez vite pu trouver des équilibres où j'ai pu aussi trouver ma place. C'est, je pense, l'avantage d'avoir un parcours assez généraliste dans les études. On est capable, après, de pouvoir apprendre, si on a la curiosité de le faire, des compétences assez différentes. Les choses se sont faites finalement de manière assez fluide, mais assez rapide. Je pense que c'est une des particularités de mon parcours : tous les ans, tous les deux ans, je faisais évoluer mon périmètre. Cela étant, il y a quand même eu un moment-clé où tout a fini par s'enclencher. En 2019, je prends mon premier poste de direction. Je me rends compte que le statut de dirigeante me demande d'évoluer sur un certain nombre de sujets. Et je me prends en main en me disant, je veux être performante dans ce rôle de manager. Je mets en place un certain nombre d'actions. Je pense que c'est ce qui a permis que le reste, finalement, soit assez fluide et que je puisse, derrière, reprendre le juridique, les ressources humaines, les achats, etc. Et ceci en augmentant ma charge et mon périmètre, sans "péter un câble", tout en restant quand même performante. En 2019, quand je prends pour la 1e fois cette fonction de dirigeante, je me rends compte que c'est bien différent que d'être dans son poste de responsable du contrôle de gestion. Je mesure ce changement de dimension. Puis, le reste a pu être fluide parce que je pense que j'ai assez vite pu mettre en place ces actions pour prendre cette stature de dirigeante. Les enjeux qu’il y a à devenir DG à 32 ans sont multiples. Le premier, c'est la légitimité. J'ai eu la chance d'avoir été un peu poussée en interne, notamment par les membres du COMEX qui, pendant quelques mois, quelques années, ont influé que je prenne ce poste-là. Donc, je n'ai pas subi ce syndrome de "téléportation". Cela faisait déjà dix ans que j'étais dans la société. Cela étant, il faut aussi prendre la dimension du poste et de tous les enjeux qui vont avec, y compris en matière de posture. Et j'ai eu la chance de faire un parcours de DG en plusieurs phases. C'était très rassurant parce que si vous devez prendre tout d'un coup, à la fois la responsabilité de la posture, les enjeux, le P&L, enfin tout un tas de choses, c'est trop. Et je pense enfin que, quand vous travaillez avec des équipes qui sont là depuis 20-30 ans, il faut être dans l'humilité, accepter de ne pas avoir le même savoir, tout en sachant forcer au changement. C'est indispensable. Je me suis fait coacher sur des dimensions professionnelles, mais aussi personnelles. Il faut accepter de travailler ses sources d'angoisse, de posture, de confiance en soi. Ce n'est pas toujours simple. Il faut aussi accepter ses vulnérabilités. La principale clé pour moi a été de rester moi-même. Je suis quelqu'un de naturellement souriant, j'aime l'autre et je pense que mes collaborateurs le ressentent. Je ne pense pas qu'il faille s'inventer un personnage, comme ce qu'on lit dans les bouquins, la figure du directeur ou de la directrice générale qui fonctionne dans les boîtes du CAC40. Ici on est aussi une entreprise industrielle, mais à échelle humaine. Je connais quasiment l'ensemble de mes collaborateurs, donc je pense qu'on peut aussi avoir une posture qui est un peu différente. Et en tout cas, moi, c'est l'approche que j'ai choisie et je me sens à l'aise avec mes collaborateurs. Avec mon père, on est très complémentaire dans nos appétences. Lui est très analytique, avec une belle part d'intuition, mais sur la base d'éléments plutôt factuels, et une capacité à être plutôt dans la vision. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui a le pragmatisme du quotidien et du plan d'action qui se déroule. Je dispose de la rigueur pour être sûre que les choses se fassent en temps et en heure. Et aujourd'hui, je pense que c'est cette complémentarité qui nous permet de délivrer quelque chose de très performant. Tout en ayant cette vision moyen-long terme, qui est l'ADN d'une entreprise familiale et d'un métier qui est aussi ancien que la métallurgie, on se doit de penser le moindre investissement. Il faut penser à 10, 15, 20 ans quand on investit dans une fonderie. C'est important d'avoir cette double vision. Parce que dans des sociétés comme la nôtre, il faut toujours se situer entre le court et le long terme. Avoir réussi à porter un groupe industriel à un tel niveau d'excellence, aussi bien sur des aspects RSE que de performance financière, dans un secteur compliqué comme la métallurgie, c'est quand même une sacrée belle fierté. On l'oublie parfois parce qu'on est plongé dans le quotidien, mais quand je prends deux minutes de recul, c'est quand même un parcours extraordinaire. Et ce sont 15 ans d’histoires de croissance, de difficultés, de succès et de victoires incroyables. Il y a de quoi être fier. Je pars du principe que toute rencontre, toute personne que je vais voir pour la première fois, va plutôt représenter une opportunité qu'un risque. Et donc, naturellement, je suis dans cette notion de confiance. Je pense que cela m'a énormément aidée pour développer des interactions de qualité, pour saisir des opportunités aussi dans ma vie. J'ai de la chance parce que cette confiance a été assez peu mise à mal durant toute ma vie, à la fois sur le plan professionnel et personnel. J'espère que ça continuera comme ça, que je pourrais garder cette philosophie. Mais c'est vrai que cela est très fort chez moi, et que cela transpire dans nos équipes, nous travaillons avec des gens d’une grande fidélité, qui occupent des postes avec beaucoup d'ancienneté. Mais, nous sommes aussi aptes à accueillir ces nouvelles générations, également en confiance. C'est un mot qui a une forte portée à mes yeux.

Description

Pour ses 160 ans, Société Générale a voulu célébrer ses relations de confiance avec celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible, ses clients et partenaires. Ainsi est né le projet artistique Impossible • Possible. Le photographe Marco D’Anna a réalisé pour le compte du Groupe une série de 75 portraits de ces derniers, entrepreneur(e)s, médecins, financiers, familles, bénévoles, musiciennes, industriels… Nous allons voulu aller au-delà des images…Découvrez ces histoires humaines, où l’impossible devient possible, ces récits authentiques où les protagonistes vous dévoilent leurs parcours, leurs visions, leurs passions.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Alexandra Dumont Nubery

    Mon père et ma mère avaient créé leur boîte de conseil et, dans une sorte de folie, ils ont accepté de reprendre une boîte qui n'était pas du tout dans leur métier. A partir de 2011, ils ont décidé de constituer un groupe, de racheter des boîtes en difficulté, dans le monde de la métallurgie. Et on est même devenu quasiment une petite boîte de M&A, puisqu'on faisait l'acquisition d'une à deux sociétés par an entre 2011 et 2017. Donc, on a beaucoup grossi. Et puis, on s'est beaucoup recentré, maintenant, sur notre cœur de métier qui est la métallurgie d'exception. Travailler en famille, c'est toujours quelque chose d'assez puissant. Cela étant, il faut être capable, je pense, d'être dans une relation presque de hiérarchie, y compris dans le cercle familial. Et nous avons la chance, avec mon père et avec ma mère, d'être extrêmement complémentaires. On est tous les trois sur des appétences et des compétences différentes. Ainsi, on a assez vite pu trouver des équilibres où j'ai pu aussi trouver ma place. C'est, je pense, l'avantage d'avoir un parcours assez généraliste dans les études. On est capable, après, de pouvoir apprendre, si on a la curiosité de le faire, des compétences assez différentes. Les choses se sont faites finalement de manière assez fluide, mais assez rapide. Je pense que c'est une des particularités de mon parcours : tous les ans, tous les deux ans, je faisais évoluer mon périmètre. Cela étant, il y a quand même eu un moment-clé où tout a fini par s'enclencher. En 2019, je prends mon premier poste de direction. Je me rends compte que le statut de dirigeante me demande d'évoluer sur un certain nombre de sujets. Et je me prends en main en me disant, je veux être performante dans ce rôle de manager. Je mets en place un certain nombre d'actions. Je pense que c'est ce qui a permis que le reste, finalement, soit assez fluide et que je puisse, derrière, reprendre le juridique, les ressources humaines, les achats, etc. Et ceci en augmentant ma charge et mon périmètre, sans "péter un câble", tout en restant quand même performante. En 2019, quand je prends pour la 1e fois cette fonction de dirigeante, je me rends compte que c'est bien différent que d'être dans son poste de responsable du contrôle de gestion. Je mesure ce changement de dimension. Puis, le reste a pu être fluide parce que je pense que j'ai assez vite pu mettre en place ces actions pour prendre cette stature de dirigeante. Les enjeux qu’il y a à devenir DG à 32 ans sont multiples. Le premier, c'est la légitimité. J'ai eu la chance d'avoir été un peu poussée en interne, notamment par les membres du COMEX qui, pendant quelques mois, quelques années, ont influé que je prenne ce poste-là. Donc, je n'ai pas subi ce syndrome de "téléportation". Cela faisait déjà dix ans que j'étais dans la société. Cela étant, il faut aussi prendre la dimension du poste et de tous les enjeux qui vont avec, y compris en matière de posture. Et j'ai eu la chance de faire un parcours de DG en plusieurs phases. C'était très rassurant parce que si vous devez prendre tout d'un coup, à la fois la responsabilité de la posture, les enjeux, le P&L, enfin tout un tas de choses, c'est trop. Et je pense enfin que, quand vous travaillez avec des équipes qui sont là depuis 20-30 ans, il faut être dans l'humilité, accepter de ne pas avoir le même savoir, tout en sachant forcer au changement. C'est indispensable. Je me suis fait coacher sur des dimensions professionnelles, mais aussi personnelles. Il faut accepter de travailler ses sources d'angoisse, de posture, de confiance en soi. Ce n'est pas toujours simple. Il faut aussi accepter ses vulnérabilités. La principale clé pour moi a été de rester moi-même. Je suis quelqu'un de naturellement souriant, j'aime l'autre et je pense que mes collaborateurs le ressentent. Je ne pense pas qu'il faille s'inventer un personnage, comme ce qu'on lit dans les bouquins, la figure du directeur ou de la directrice générale qui fonctionne dans les boîtes du CAC40. Ici on est aussi une entreprise industrielle, mais à échelle humaine. Je connais quasiment l'ensemble de mes collaborateurs, donc je pense qu'on peut aussi avoir une posture qui est un peu différente. Et en tout cas, moi, c'est l'approche que j'ai choisie et je me sens à l'aise avec mes collaborateurs. Avec mon père, on est très complémentaire dans nos appétences. Lui est très analytique, avec une belle part d'intuition, mais sur la base d'éléments plutôt factuels, et une capacité à être plutôt dans la vision. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui a le pragmatisme du quotidien et du plan d'action qui se déroule. Je dispose de la rigueur pour être sûre que les choses se fassent en temps et en heure. Et aujourd'hui, je pense que c'est cette complémentarité qui nous permet de délivrer quelque chose de très performant. Tout en ayant cette vision moyen-long terme, qui est l'ADN d'une entreprise familiale et d'un métier qui est aussi ancien que la métallurgie, on se doit de penser le moindre investissement. Il faut penser à 10, 15, 20 ans quand on investit dans une fonderie. C'est important d'avoir cette double vision. Parce que dans des sociétés comme la nôtre, il faut toujours se situer entre le court et le long terme. Avoir réussi à porter un groupe industriel à un tel niveau d'excellence, aussi bien sur des aspects RSE que de performance financière, dans un secteur compliqué comme la métallurgie, c'est quand même une sacrée belle fierté. On l'oublie parfois parce qu'on est plongé dans le quotidien, mais quand je prends deux minutes de recul, c'est quand même un parcours extraordinaire. Et ce sont 15 ans d’histoires de croissance, de difficultés, de succès et de victoires incroyables. Il y a de quoi être fier. Je pars du principe que toute rencontre, toute personne que je vais voir pour la première fois, va plutôt représenter une opportunité qu'un risque. Et donc, naturellement, je suis dans cette notion de confiance. Je pense que cela m'a énormément aidée pour développer des interactions de qualité, pour saisir des opportunités aussi dans ma vie. J'ai de la chance parce que cette confiance a été assez peu mise à mal durant toute ma vie, à la fois sur le plan professionnel et personnel. J'espère que ça continuera comme ça, que je pourrais garder cette philosophie. Mais c'est vrai que cela est très fort chez moi, et que cela transpire dans nos équipes, nous travaillons avec des gens d’une grande fidélité, qui occupent des postes avec beaucoup d'ancienneté. Mais, nous sommes aussi aptes à accueillir ces nouvelles générations, également en confiance. C'est un mot qui a une forte portée à mes yeux.