- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Inclusif. Aujourd'hui, nous allons parler de collaboration, de sens et de créativité avec un projet d'OxyClean qui bouscule les idées reçues. Pour nous en parler, Yann reçoit Frédéric Lagoire, gérant de technologie logistique, et Sébastien Granier, directeur de l'ESAD Pierre-Douciné, qui ont uni leurs forces pour donner naissance à Sans les Plumes, une marque de sneakers unique, fabriquée à partir de textiles récupérés de sièges de métro, salles de théâtre et même d'avions. Ces deux entrepreneurs ont érigé le partenariat et le respect du travail comme valeur essentielle dans un marché hyper concurrentiel où ils se battent pour un produit durable et plein de sens. Ensemble, ils nous parleront de leur aventure, de ce qui les a rapprochés et de leur engagement pour un produit éthique et sincère. Je suis Shirazade, dans nos épisodes nous mettons en lumière des histoires inspirantes et des initiatives innovantes. Vous entendrez des témoignages de dirigeants d'entreprises engagés en faveur de l'inclusion des personnes en situation de handicap, certains ayant eux-mêmes vécu une telle situation. et des salariés qui ont pu faire de leur différence une force. Ils partageront leurs expériences, leurs défis et les stratégies qu'ils ont mises en place pour créer des environnements de travail véritablement ouverts à tous.
- Speaker #1
Première question Frédéric, bonjour. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ton entreprise techno-logistique ?
- Speaker #2
donc les repris technologistiques il y a maintenant plus d'une quinzaine d'années, et dans cette aventure de fabrication, reconstruction de fauteuils, on va dire à 80%, avec un respect de l'environnement, à la faveur d'un petit accident en 2020, où on a fabriqué des masques, et des centaines de milliers de masques, et on s'est retrouvé avec des masques sur les bras, on ne savait pas quoi en faire, il était hors de question de les jeter, tout autant que le tissu que l'on avait contre coller avec du filtre etc pour que ça puisse passer les normes de la direction générale de l'armement et nous est venu à l'idée de fabriquer des chaussons ou plutôt c'est l'idée est venue du tissu de la matière parce que généralement donc on fait de l'upcycling c'est la matière qui décide et c'est pas nous qui décidons il y a un déchet et on essaie de le sublimer et on essaie aussi de faire un peu de prêcher la bonne parole à savoir que jeter ses mâles donc on a commencé avec ses chaussons puis après sont venus les sneakers parce que rénovant des fauteuils de, pas simplement de salle de spectacle, mais également de métro, de bus, de train, de tramway. Elle nous est venue à l'idée de faire des sneakers, puis des sacs, puis d'autres choses, et encore autres choses. Puisque finalement... Notre métier aujourd'hui, c'est upcycler, donc c'est d'aller chez nos clients ou nos clients potentiels, regarder ce qu'ils ont dans leur poubelle et puis en faire quelque chose. Et en faire des produits qui ne sont pas simplement des beaux produits durables, mais également qui communiquent. Moi, les sneakers commerciaux, par exemple, quand ils vont chez mes clients, ils parlent plus des sneakers que des fauteuils que l'on reconstruit, mais ces fauteuils, en vérité, la source, ce sont les fauteuils. Et puis, il y a également une autre caractéristique dans mon entreprise, c'est qu'on respecte pas simplement la planète, mais on respecte les hommes, qui qu'ils soient, quel que soit leur... leur taille et puis les handicapés en font partie et je considère que c'est une richesse. La richesse c'est la différence, pour peu qu'on sache, la respecter, la sublimer puis en faire une force plutôt qu'une faiblesse.
- Speaker #1
Bon alors cette affaire c'est pas tout seul Frédéric, puisque en face de toi il y a Sébastien Granier, voilà, que je vais enjoindre de se présenter également puisque tu guéris l'ESAT Pierre Doucinet.
- Speaker #3
Donc Sébastien Granier, bonjour. Donc je suis effectivement directeur de l'ESAT Pierre Doucinet. Alors l'ESAT c'est quoi ? C'est un établissement et service d'accompagnement pour les personnes âgées. par le travail. Donc on accompagne des personnes en situation de handicap, 118 à ce jour, vers le travail. Le travail chez nous, c'est un support pour travailler sur l'inclusion socio-professionnelle. Donc il est important dans nos missions d'avoir des activités, d'avoir plusieurs activités. L'activité de l'ESAD se répartit sur sept ateliers différents. Effectivement, nous travaillons depuis des années avec Techno-Logistique, donc c'est un partenariat qui s'est inscrit dans la durée sur d'abord le déhoussage des fauteuils. Et maintenant, sur la gestion des stocks et la préparation de commandes et l'expédition des chaussures, des sacs, des sneakers réalisés par Sans les Plumes. Donc c'est un partenariat pour nous qui est relativement intéressant en termes de développement de compétences, parce qu'on est sur des métiers porteurs où on peut faire valider des compétences, puisqu'on a aussi toute sa logique derrière de reconnaissance des compétences par les travailleurs qui font ça. On a eu l'occasion aussi avec la société Sans les Plumes de participer au salon Origines Auvergne, des travailleurs en situation de handicap ont pu participer à la tenue du Storm de Saint-Lépume. C'était quand même une expérience assez...
- Speaker #2
C'était une belle expérience.
- Speaker #3
Très belle expérience, très innovante et avec des retours très positifs.
- Speaker #1
Comment vous vous êtes rencontrés et qu'est-ce qui a déclenché cette collaboration entre Frédéric et Sébastien, ou Techno Logistique et l'ESAD Pierre Duciné ?
- Speaker #3
Il y a effectivement ce partenariat qui remonte à plus de 10 ans avec l'entreprise Techno Logistique. Il y a eu aussi cette réorientation de certaines activités de l'ESAD sur la préparation de commandes et de l'expédition, qui fait qu'on était connus. Rentrer dans cette dynamique et dans cette logique RSO telle qu'elle est aussi portée par Sans les Plumes, on s'est de suite rencontrés, on a eu l'occasion d'échanger avec M. Condamine de la société Sans les Plumes. On a eu l'occasion d'échanger et de travailler rapidement là-dessus, puisqu'effectivement toutes les planètes se sont rapidement alignées par rapport aux objectifs que vient d'évoquer Frédéric précédemment, qui matchaient avec les nôtres. Donc ça a été très simple de travailler ensemble finalement.
- Speaker #1
Mais à l'origine, comment vous vous êtes rencontrés ? Est-ce que vous vous en rappelez ? Il y a 10 ans du coup, ça vous rappelle Frédéric ?
- Speaker #2
Ça fait longtemps, je me demande, c'est pas plus que 10 ans d'ailleurs.
- Speaker #3
Oui, c'est plus que 10 ans.
- Speaker #2
C'est plus que 10 ans, j'ai eu cette volonté, mais en fait, pour tout dire, on avait fait le tour de plusieurs ESAT et on avait attiré ici. Je crois même d'ailleurs qu'il y avait déjà eu des premières collaborations avant encore avec Doucine, mais durant le point du Brésil là-bas, où on faisait faire à l'époque de la couture. Après, cette activité a été un peu abandonnée. Puis voilà, après ça se fait de fil en aiguille, parce que ce qui se passe, c'est que finalement, ce n'est pas que les organismes, ce n'est pas que les personnes, mais aussi une forme de réflexe finalement dans le mode de fonctionnement. On se dit, tiens, ça c'est des choses qu'on peut faire faire à des personnes en situation de handicap. Et donc, c'est de là que naît le souhait d'eux, à accueillir des gens chez nous. Ce qui est assez extraordinaire ici, c'est que... la valeur travail est prédominante ici. Et ça, c'est très très important. Mais dans notre pays, le travail n'est plus aussi important qu'il l'était encore il y a quelques années. Je peux vous dire qu'ici, le travail, c'est l'accomplissement par le travail. Et ça, c'est extraordinaire. Parce que quand on a des gens qui viennent chez nous, par exemple, je me rappelle une personne qui avait un bras, elle allait aussi vite que les autres. Elle n'était pas là pour venir travailler ou gagner sa pittance. Elle était là pour venir montrer au moins qu'elle valait autant que les autres. Elle faisait la pige aux autres parce que, ben voilà, elle envoie... Elle a envoyé du bois, comme on dit vulgairement. Et ça, c'est génial. Pour moi, c'est une respiration. Et quand je viens ici, que je les vois travailler, comment est-ce qu'ils sont fiers ? Et puis, on parlait tout à l'heure de l'intervention qu'ils ont faite. Donc déjà, il y a une boutique ici, mais... Et on va les amener ailleurs. Parce que pour nous aussi, ça nous fait respirer. C'est génial. En plus, l'aspiration, c'est d'être au moins aussi important qu'une personne valide. Je n'ai peut-être pas les termes qu'il faut pour exprimer ça comme ça. Et en plus, ça crée un lien avec la personne qui vient. pas simplement juste un produit, mais c'est aussi une personne qui l'a chevillé au corps, qui l'explique et puis on les accompagne, enfin bref, c'est nourricier. En psychologie, c'est ce qu'on appelle le don contre don. Je te rends service, tu me rends service, je te rends service, et il n'y a pas de limite, il n'y a pas de limite, ce n'est pas comme un récipient qu'on vide et puis après il n'y en a plus, non, c'est sans limite et c'est génial.
- Speaker #1
Au-delà du fait que ça donne du boulot finalement aux travailleurs handicapés, qu'est-ce qui t'a séduit toi dans ce projet-là en fait, et de s'embarquer sur ce projet-là ?
- Speaker #3
Déjà le projet en lui-même, qui est quand même pour le coup sacrément innovant. Il y a un projet en plus de e-commerce et bientôt de vente en boutique, avec de l'upcycling, donc vraiment sur quelque chose qui est, on va dire, sur un niveau d'innovation relativement important. Une logique fabrication locale, circuit court. Nous on est en proximité. Je l'ai dit tout à l'heure, il y avait plein de choses qui matchaient globalement par rapport... à nos objectifs, par rapport à nos objectifs RSO, par rapport à la plus-value qu'apporte ce produit. Moi, je me rappelle de personnes qui essayent et qui disent, ouais, c'est super. C'est super, j'ai la paire de chaussures de mon train ou de mon métro. Et du coup, on contribue à ça. Et de voir les résultats derrière pour les travailleurs aussi, de voir un site internet de sans les plumes qui évolue, qui évolue régulièrement. des nouveaux produits, et de pouvoir, déjà, un, manipuler ces produits, c'est quand même des produits qui sont d'exception, d'accord ? On a un sac, on a des chaussures qui sont faites avec des matériaux, deux salles de concert, deux trains, etc. Donc on est sur un produit innovant. Le fait de les manipuler, déjà, pour les travailleurs, c'est quelque chose de très valorisant. Et le fait d'assurer l'intégralité de la gestion du process à cause d'expéditions, de prépa de commandes et d'expéditions, mais dire aussi que j'envoie un produit à un client final. Et je vais faire en sorte que ce colis soit le mieux présenté possible pour que le client, quand il ouvre, se dise Waouh, c'est super, c'est ce que je voulais C'est effectivement aussi la valeur travail qu'on évoquait précédemment qui est vraiment prépondérante à l'exemple.
- Speaker #1
Alors Frédéric, c'est un patron qui dénove parce qu'il te présente comme un peu un artiste visionnaire. Et puis dernièrement, tu as fait le chantre un peu de la culture un peu canadolraille. À travers Sans les Plumes, en fait, quel est le principal défi pour toi qu'a été le développement de Sans les Plumes avec Sébastien aujourd'hui ?
- Speaker #2
D'abord, c'est de faire peut-être des produits qui sont quand même très courants, sur lesquels il y a une concurrence qui est assez énorme. Mais c'est surtout d'amener les gens à voir autrement. Finalement, chacun crée sa réalité. Est-ce que vraiment ce dont il est question, c'est vraiment l'appréhension que j'ai de la situation ? Est-ce qu'elle est juste ou elle n'est pas juste ? Là-dedans, il y a un combat, le combat du... produits durables. Donc là, c'est pas très difficile quand on récupère des tissus issus de métro, qui sont faits pour voir des millions de paires de fêtes par semaine. Bon, déjà, c'est le critère, c'est pas tout à fait le critère de certains produits, que je dirais jetables, et c'est un de mes combats. Il fut un temps, quand j'étais petit, chaque achat était un achat responsable. Ça coûtait. Aujourd'hui, on se plaît, on gagne pas assez d'argent, etc. Moi, quand j'étais petit, j'avais assez peu de choses. On pouvait pas se payer 4 paires de fêtes. de chaussures, on pouvait s'en payer qu'une. Par contre, celle-là, du coup, comme elle nous avait coûté cher, on la respectait, on l'entretenait. Et puis surtout, elle n'avait pas été faite autrement, parce qu'il faut dire qu'à cette époque-là, les gens étaient encore très ruraux, près du travail manuel, et donc avaient une capacité à mesurer la valeur des choses. Vous allez encore dans les combrailles, les anciens, ils vous soupèsent un produit quel qu'il soit, et ils vont vous dire si ça a de la valeur ou pas. Or, il se trouve qu'il y a plusieurs dizaines d'années, avant il y avait des marques, c'était des marques dites caution, c'est-à-dire que j'achetais de la qualité. Et aujourd'hui, la marque c'est j'achète donc je suis, je donne beaucoup d'argent à Ronaldo et consorts. Mais en vérité, tout ce qui est donné à Ronaldo, ce n'est pas dans le produit. On se bat sur ça et on se bat aussi sur la création du lien, parce qu'on a vu tout le lien qu'il y a effectivement, l'expérience qu'on a ici, l'expérience qu'a le client. C'est du lien, c'est du lien avec les ZAD, c'est du lien avec son métro, avec sa salle de cinéma. Et le lien, ça fait aussi que ça nous amène à avoir un petit peu d'attention. Parce que quand on veut bien acheter, il faut y mettre un petit peu d'attention et un peu de temps. Il faut se renseigner pour savoir si ça a de la valeur, oui ou non. Et pas simplement au détour d'une pub, dire tiens, c'est super Puis aussi d'être à la fois progressiste, mais aussi de regarder le passé, de dire on ne jette pas tout Parce que par le passé, il y avait beaucoup de comportements, comme je disais, de respect. Je trouve qu'il y a beaucoup de produits, ils ne sont pas assez chers. Parce que la première des choses, c'est le respect. Quand ça coûte, on fait attention. Mais quand on peut en acheter tout plein, aujourd'hui, on est en con. On est venu dans le royaume du jetable. Pourquoi ? Parce que ça ne coûte rien. Il suffit, je le jette, etc. Et après, on fait des poubelles. Non, il faut revenir à des produits qui ont réellement de la valeur. Et pour ça, il faut aussi accompagner les gens pour qu'ils puissent se comprendre. Qu'est-ce que c'est qu'une couture ? Comment est-ce qu'elle est faite ? Parce qu'il faut être capable de démonter un produit pour savoir ce qu'il vaut. Et de manière à pouvoir véritablement le valoriser. Et puis aussi y mettre le prix. Pour que finalement, au kilomètre, ça coûte immensément moins cher que d'acheter du jetable.
- Speaker #1
Sébastien, j'ai bien compris que le partenariat était assez fluide. Entre vous, comment tu vois l'évolution du partenariat dans un avenir plus ou moins proche ?
- Speaker #3
Alors déjà, tu viens de le dire, le partenariat est fluide. Ça, c'est un élément primordial. C'est-à-dire que quand il y a besoin de quelque chose, nous sommes d'un côté comme de l'autre hyper réactifs. Ça, c'est important. Il y a besoin de faire évoluer quelque chose, il y a une commande qui arrive. Il faut que chacun, on se mette sur la même longueur d'onde et qu'on avance conjointement là-dessus. Il ne s'agit pas de ça. poser l'un sur l'autre, il s'agit d'avancer ensemble. On a fait des évolutions sur certains process par exemple pour gagner un peu plus en efficacité, être plus sûr de ce qu'on allait faire, rendre le colis quand il arrive, puisqu'on parle là sur l'expédition auprès de particuliers, rendre le colis pour qu'il soit beaucoup plus agréable, pour qu'il soit identifié également. Tout ça, on le fait évoluer rapidement en fait. On a des échanges. et on sait que ça va évoluer rapidement, puis on sait que s'il y a besoin, à un moment, de faire un effort un peu plus important sur telle journée, on va s'adapter pour faire un effort un peu plus important. Il y a beaucoup de choses qu'on va faire de façon, on parle beaucoup à l'heure actuelle, dans notre secteur aussi, beaucoup de normes, d'évaluations, d'audits, de beaucoup de choses, il en faut, mais là on a une relation de proximité qui est complètement différente, où on va s'appuyer sur, justement, C'est-à-dire tout simplement l'envie de bien faire des fois. Parce qu'on a envie d'avancer, on a envie que ça marche, nous aussi. Et du coup, d'un côté comme de l'autre, on va avancer, c'est-à-dire main dans la main tout simplement.
- Speaker #2
Et le mot clé, c'est effectivement l'envie. L'envie de part et d'autre de travailler. Ce qui est intéressant, c'est que quand on travaille dans cet environnement-là, donc on ne peut pas faire n'importe quoi, et on a un peu comme une démarche scientifique. C'est-à-dire qu'on essaie, ça marche. On continue. Ça ne marche pas, on fait différemment. Et comme l'envie est là, on envisage de prendre des personnes qui sont venues à... On ira jacquerement de les amener à 200 bornes d'ici pour faire la même chose. Et je prends le pari que quand ils vont revenir, ils vont être si tentés qu'ils ne soient pas déjà gonflés à Bolo, qu'ils vont être gonflés encore plus.
- Speaker #1
Quel conseil vous pourriez donner à l'heure où la RSE va bon train, à d'autres entreprises qui souhaiteraient s'engager un peu dans une démarche similaire ?
- Speaker #2
Alors moi, je dirais que déjà, c'est se questionner sur sa sincérité. Parce que tu l'as dit au début, ça fait plus de 10 ou 15 ans qu'on travaille ensemble, nous ici, et on n'a pas attendu que ce soit la mode RSE pour le faire. Donc s'il n'y a pas de sincérité, il faut passer son chemin. Parce que par contre, la contrepartie, c'est le plaisir derrière, parce que c'est vraiment de l'humain.
- Speaker #1
Toi, Sébastien ?
- Speaker #3
La sincérité, bien sûr. Alors ça, c'est clair, c'est évident. Venir nous voir aussi, parce qu'en fait, des fois, on peut avoir des appréhensions, on peut avoir des images un peu négatives sur ce que peut être l'ESAT, le travail en ESAT. Il faut venir voir, il faut venir visiter, il faut venir se rendre compte, déjà. de la qualité du travail qui est fait parce que c'est quand même le facteur fondamental. Voir l'univers des possibles parce que dans les ESAT, il se fait beaucoup de choses. Aussi, il y a beaucoup d'activités qui sont mises en place, qui vont se réaliser. Donc ça permet aussi de se dire, ah tiens, je peux peut-être plus me centrer sur mon activité et mon cœur de métier. Et puis laisser les activités un peu, les scories à côté à un ESAT. Et nous, ça nous conviendra tout à fait puisqu'on va par exemple gérer de la préparation de commandes et de l'expédition. Et l'entreprise, elle va se centrer sur son cœur de métier. Et puis, il y a la proximité. Parce que malgré tout, c'est quand même aussi hyper important d'avoir des interlocuteurs qui sont là tous les jours, sur lesquels vous pouvez questionner, vous reposer, travailler avec eux. C'est vraiment un partenariat. Puis on va dire, nous, si on peut être limité, bloqué, par certaines choses qu'on ne va pas pouvoir faire. Nous, on va jouer carte sur table. On va dire ça, c'est faisable. Ça, on va tenter. On va évoluer. On va progresser. Ça, ça n'allait pas. Donc, il y a effectivement aussi, nous, de notre côté, cette sincérité-là.
- Speaker #2
Je peux rebondir là-dessus, je dirais qu'il faut y aller sans a priori, parce qu'on peut se dire, ah tiens, non mais ça, ça ne sera pas possible, ça ne sera pas possible. En vérité, c'est leur métier. La vérité, c'est de dire, voilà, quelle est la problématique ? Est-ce qu'il ne peut pas être fait directement par l'opérateur, par exemple ? Ils sont capables d'investir dans de la machine, etc. C'est vraiment, ça, c'est leur cœur de métier. C'est de dire, voilà, c'est que je dois intégrer et pour ça, je mets les moyens et je prends la problématique de manière différente d'une entreprise. Je dis différente, enfin, ils vont plus loin finalement, parce que travail à... par la contrainte, mais c'est ça qui est intéressant, ce qui peut aussi apporter une vision différente, pas simplement pour les faire travailler, mais aussi de travailler ensemble et puis de pouvoir aussi se dire, tiens, mais la manière dont ils ont abordé le problème là, sur un autre sujet, je vais peut-être le faire dans mon entreprise, de la même manière, sans pour autant les faire travailler, mais simplement par inspiration.
- Speaker #1
Dernière question, c'est pour toi, Frédéric, tu nous parlais de ton papa handicapé, j'ai l'impression que tu aurais été dans ce projet un peu les yeux fermés, est-ce que je me trompe ?
- Speaker #2
Ça se fait naturellement, je... je n'ai même pas pensé à faire autrement. Et puis, il y a la proximité, ils sont à côté, ils sont là, ils savent faire. C'est comme quand on a un partenariat avec n'importe quelle entreprise, au lieu d'aller chercher, tiens, mais tu ne peux pas me faire ça toi ? Si tu peux faire, vas-y, fais-le. Et puis, il y a une confiance, il y a un respect. Donc, tranquillement, on déroule comme ça. Mon père était handicapé, mon père était sourd. Et on est tous, qui qu'il soit, on est toujours très fiers de son père. Mon père, accessoirement, outre le fait qu'il était sourd, il avait une entreprise, il était parti. C'est terriblement intelligent. Voilà, les personnes handicapées, elles ont quelque chose en moins. En vérité, elles ont quelque chose en plus. Elles compensent. Un peu comme, je ne sais plus, tout le monde sait que voilà, celui qui est aveugle, il a un ouïe ultra développé. Ben ouais, il faut compenser quoi. Et puis en fait, on est tous handicapés en vérité. Et donc moi, je l'applique aussi dans mon entreprise. C'est-à-dire que je travaille avec les talents. Et en face d'un talent, il y a toujours une grosse tare. Et en fait, il faut savoir orchestrer pour mettre tout le monde sur ses talents plutôt que sur ses tares. Et les meilleurs entraîneurs vous le diront. On travaille sur les points forts. On oublie les points faibles. C'est comme ça qu'on gagne.
- Speaker #1
Sébastien, tu gères une structure qui n'est pas une entreprise normale, entre guillemets. D'où vient cette appétence aussi pour s'occuper de ce public ?
- Speaker #3
Il y a plusieurs choses. Il y a des parcours de vie, il y a aussi des parcours personnels. Mon père aussi était en situation de handicap déjà, donc effectivement, il y a des choses que l'on peut contrôler, que l'on peut appréhender littéralement, c'est clair. Ensuite, les actes. Les actes cardo-signés en particulier, c'est un acte qui accueille des personnes en situation d'homéopathie psychique, et qui a été créé, la Croix-Marine qui gère les actes, a été créée après-guerre par un médecin psychiatre, par exemple, le docteur Moussine, et qui, en sortie de guerre, avait une vision rénovatrice, en disant, peut-être qu'il faut une autre. On va permettre à des personnes qui sont en situation d'homéopathie psychique, plutôt qu'ils soient internés, qu'ils soient en vie, avec aussi un peu derrière, c'est un sport de vie,
- Speaker #2
c'est un malheur.
- Speaker #3
Et un malheur, oui. plutôt qu'ils se sont internés toute leur vie on va les mettre dans la société leur donner du travail adapté et mettre en place des dispositifs pour qu'ils puissent, à l'époque on parlait de s'intégrer, maintenant on parlerait d'inclusion qu'ils puissent s'inclure plus facilement dans la société je pense que globalement,
- Speaker #1
l'objectif il est pas malade et bien merci messieurs pour m'avoir accordé ce temps là on est dans le temps, donc c'est parfait merci à vous Sébastien et Frédéric merci
- Speaker #0
Merci à tous pour votre écoute. Le podcast inclusiviste est soutenu par la GFP et le Fond social européen. À la semaine prochaine pour un nouvel épisode.