- Speaker #0
Bonjour, bienvenue. Depuis près d'un an, je vous propose d'écouter Internes en médecine, un podcast à suivre sans ordonnance ni modération, une série de rencontres et de conversations avec des internes en médecine. Avant de partir à la rencontre de nouvelles personnalités, je vous invite à écouter ce florilège de cette première saison. Et j'en profite pour vous remercier toutes et tous de nous suivre. Et j'en profite aussi pour remercier tous ces étudiants en médecine, tous ces internes, d'avoir accepté de me recevoir chez eux ou à l'hôpital, de m'avoir accordé un peu de leur temps et d'avoir répondu avec tant de sincérité et de générosité à toutes mes questions. Le premier à s'être prêté à l'exercice de l'interview pour ce podcast, et je le remercie encore de m'avoir fait confiance, est interne en anesthésie et réanimation. Avec lui, nous avons évoqué sa légitimité de médecin dans ses tout premiers jours d'interdit.
- Speaker #1
Quand je suis en train d'expliquer à quelqu'un qui a l'âge de mon père, c'est-à-dire qui a plus de deux fois mon âge,
- Speaker #2
en tout cas qui a deux fois mon âge,
- Speaker #1
que son père à lui est sur le point de décéder, en tout cas peut décéder à tout instant,
- Speaker #2
forcément,
- Speaker #1
et comme ça c'est naturel, il y a beaucoup beaucoup de questions. Et bah, il faut accepter, ça c'est pas forcément facile au début, que je ne peux pas avoir réponse à tout,
- Speaker #2
que c'est comme ça.
- Speaker #1
Et donc parfois, quand on répond « je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas » , certains sont tentés de donner des fausses réponses, choses de l'expérience, « si j'ai retenu quelque chose, il ne faut vraiment pas dire, vraiment pas faire » . Quand on répond qu'on ne sait pas, parfois c'est vrai qu'on peut douter de cette légitimité. Or, en fait, j'en ai convenu au final, je me suis rendu compte que... Il faut admettre, et c'est ce qui fait qu'on est médecin et humain avant tout, et les gens au final le comprennent très bien,
- Speaker #2
que je n'ai pas réponse à tout. Je suis comme eux.
- Speaker #1
Alors oui,
- Speaker #2
il y a une blouse,
- Speaker #1
j'ai des connaissances, mais je ne suis pas omniscient, je ne peux pas tout savoir, tout prédire, je n'ai pas de boucle de cristal, parce que forcément...
- Speaker #2
Et puis voilà, on peut jamais... Les gens posent des questions,
- Speaker #1
chaque situation est unique. Les gens posent des questions parfois à laquelle on n'aurait jamais pensé. Il faut savoir dire qu'on ne sait pas. Il faut savoir dire qu'on va se renseigner. Il faut savoir dire qu'on ne peut pas donner de réponse, parce que les relations ne sont pas mathématiques et en médecine, au final, c'est quasiment jamais 1 plus 1 égale 2.
- Speaker #2
Donc voilà,
- Speaker #1
les gens le comprennent la plupart du temps. Il faut juste, je pense, être humain, essayer de se faire comprendre et comprendre. comprendre les réactions des gens et avec connaîteté et transparence, et vulgariser les choses,
- Speaker #2
mais essayer de faire passer le message et de répondre au maximum de questions possibles en admettant qu'on ne peut pas avoir réponse à tout et que c'est comme ça.
- Speaker #0
Sydney, interne en médecine générale. Native du sud-est de la France, elle a choisi Paris pour suivre son internat. Nous nous sommes rencontrés dans le... 11e arrondissement de la capitale et avant évoquer, entre autres, une qualité précieuse à ses yeux, l'adaptabilité.
- Speaker #3
Pour moi, l'adaptabilité, c'est le critère numéro un pour un peu survivre à l'internat. Si on ne s'adapte pas aux gens, si on ne s'adapte pas aux services, les gens ne s'adapteront pas à nous. Ce n'est pas le service qui s'adaptera à l'interne, ce ne sont pas les infirmières qui s'adapteront à l'interne. C'est clairement à nous de nous adapter. ça a C'est vraiment le critère numéro un pour moi pour arriver à bien survivre dans l'internat.
- Speaker #0
Tout en arrivant à garder sa personnalité et puis ses opinions.
- Speaker #3
Des fois, j'ai même l'impression que ça doit un peu s'effacer quand même. On doit un peu rentrer dans un moule de l'interne un peu compliant, qui ne va pas trop faire de friction avec l'équipe paramédicale ni médicale d'ailleurs. On doit être quand même un peu dans ce truc codifié de l'interne multitâche. qui n'arrive pas en retard, qui ne rate aucune garde, qui n'est jamais trop malade, puisque le concept d'arrêt de travail pour un rhume, ça n'existe pas trop chez nous. Donc, c'est quand même nous qui devons nous adapter sur plein de points différents. Et la fatigue, on n'a pas non plus trop le droit de s'en plaindre en garde. Si à 3h du matin, on est fatigué, là aussi, on a juste à s'adapter. On n'a pas à aller se reposer.
- Speaker #4
C'est difficile ?
- Speaker #3
La fatigue ?
- Speaker #0
Non, l'adaptabilité.
- Speaker #3
Je pense que ça dépend des gens. Je pense que ça dépend des gens. Moi, je vois ça comme un défi. J'aime bien m'adapter aux gens et tout, mais je pense qu'à terme, c'est épuisant. Et d'ailleurs, je me dis, heureusement que mon internat est court parce que me réadapter tous les six mois à une nouvelle équipe, à la fin, je pense qu'au bout de cinq ans, je serai épuisée.
- Speaker #0
Interne en médecine d'urgence, je l'ai rencontré chez moi. Il était en stage à Bayonne et il a évoqué les premiers jours d'internat et les responsabilités qui vous tombent sur le dos.
- Speaker #1
Ce qui est un peu dur aussi, c'est les responsabilités qu'on te met sur les épaules. Quand les infirmières rentrent dans le bureau pour te dire qu'est-ce qu'on fait pour lui ou est-ce qu'on peut mettre ça ? Je n'ai jamais pris aucune décision dans ma vie aussi importante. quand même c'est une décision pas importante, mais aucune décision et là tu me demandes de choisir plein de choses et je suis pas du tout sûr de moi et j'ai pas d'expérience, j'ai accumulé plein de connaissances médicales, théoriques, mais j'ai jamais fait ça en pratique est-ce que je suis légitime de les donner est-ce que je fais le bon choix si je me trompe, qu'est-ce que ça va faire et au fur et à mesure ça vient tout seul et à force d'être à l'hôpital et d'entendre on reproduit un peu aussi par métisme ce que font les chefs et des fois t'as pas trop d'idées mais la dernière fois lui il avait fait ça ... Ça avait l'air de bien se passer, je vais faire la même chose, on verra. Donc plutôt ça, et aussi, mine de rien, ces infirmières qui étaient là, ça fait 10 ans qu'elles travaillaient dans le service, qui te disent d'habitude on fait comme ça, ça a l'air d'une bonne idée, d'habitude on fait comme ça, ça se passe bien, t'es là depuis 10 ans, je suis là depuis une semaine, on peut écouter ce que tu dis, et il ne faut pas du tout être... Si ça se passe bien avec les infirmières, on a tout gagné déjà dans le service, avec les paramètres en général.
- Speaker #0
Ça se passe bien avec les infirmières ?
- Speaker #1
C'est acquis ? Avec les infirmières, les aides-soignantes, les ASH qui font le ménage, les kinés qui passent, les nutritionnistes, les diètes, le fait d'être gentil avec eux, ça te facilite le travail. Elles sont trop contentes quand elles te voient et toi, t'es trop content quand tu les vois. De dire bonjour, d'être sympa, et discuter avec eux. Si tu fais un truc, tu vas les voir. Ça prend deux secondes, mais dire j'ai fait ça. Elles sont contentes de le savoir. Ça te met dans une détente après pour le reste du stage. C'est vraiment... Et il faut faire ça dès le début, en fait. Et du coup, après, elles te font des retours et elles t'aident quand t'es dans la galère. Ça arrive d'être dans la galère et elles sont là. Après, il y a quelque chose quand même en médecine d'urgence, c'est que c'est un gros pool d'infirmiers, de médecins. Et tous les jours, on travaille avec des personnes différentes. Et t'arrives le matin... Et il n'y a pas de suivi des patients. Il n'y a pas de suivi dans des services. Tu connais le monsieur qui va rester trois mois, au bout d'un moment, tout le monde le connaît, ce monsieur qui va rester trois mois. Nous, on fait des transmissions le matin, le midi, le soir, à tout le monde, et tu présentes à plein de gens des personnes que personne ne connaît. Et du coup, il y a un truc de communication qui est tellement important, c'est un peu sanctuarisé, mais le matin, on se réunit dans le bureau, on fait des transmissions avec tout le monde, et on présente les patients de la nuit, et inversement... Et c'est des patients que personne connaît. Donc, on est obligé d'être un peu méticulé et précis sur ce qu'on raconte. Et tu peux bosser trois jours à l'hôpital, mais trois jours, ce sera des équipes différentes. Il y a un truc de communication. Tu es obligé de travailler ensemble et de faire attention avec les gens avec qui tu travailles parce qu'il y a du monde. Et si l'infirmière, tu lui demandes de faire 15 choses à la fois, ça ne marche pas. et à l'inverse Si toi, tu n'es pas organisé dans ce que tu fais, la prise en charge pour les patients n'est pas bien.
- Speaker #0
Charline est médecin généraliste. Elle partage son temps de travail entre deux cabinets médicaux en région bordelaise, un pied en semi-rural et un autre en ville. Elle a terminé son internat depuis sept ans. Je l'ai rencontrée un jour de semaine, jour off pour elle. par une matinée grise et glaciale dans un bar d'hôtel bordelais à quelques pas de la gare, avec en tête l'idée de la faire se replonger dans ses années d'internat. Ce qu'elle a fait lorsqu'elle nous a parlé, elle aussi, du poids de la responsabilité.
- Speaker #4
Au début, c'est compliqué parce qu'on avait un petit peu d'expérience avec l'externat, mais là, il fallait tout de suite prescrire, prendre en charge, en termes même d'examen complémentaire, complémentaires, savoir comment... quoi faire et avoir un peu la responsabilité totale du patient. J'étais quand même sous la responsabilité d'un chef mais oui,
- Speaker #3
non,
- Speaker #4
c'était assez stressant pour une première journée d'avoir toutes ces petites choses à mettre en place, d'être dans le grand bain.
- Speaker #0
Comment vous l'avez géré ce stress-là ?
- Speaker #4
Alors, je pense que j'ai pas mal révisé pour essayer d'être au mieux sur mes acquis.
- Speaker #0
Révisé avant ? d'intégrer l'internat ou réviser quand vous avez vu ce qui vous attendait.
- Speaker #4
Oui, pendant,
- Speaker #3
on va dire.
- Speaker #4
C'est-à-dire d'être au mieux sur les pathologies, les prises en charge pour ne pas faire de bêtises quand même.
- Speaker #3
Et après...
- Speaker #4
Après, je pense pas mal m'aider de l'expérience de ceux qui étaient avec moi, parce qu'on était entourés par des cardiologues, des pneumologues, des médecins généralistes. Donc c'est vrai que tous les conseils, toutes les expériences étaient bonnes à prendre.
- Speaker #3
Et après, la course à pied pour le stress. Moi,
- Speaker #4
pour évacuer, c'était le mieux. Et aussi quand même les amis. Et sortir un petit peu sur le vieux port.
- Speaker #0
Agathe ? est interne en médecine d'urgence. Nous avons évoqué divers sujets. La fatigue, le stress de l'urgence vitale, son enfance aussi, si importante dans sa manière d'exercer son métier. Car avant d'être médecin, Agathe était une enfant malade. Agathe qui évoque ici sa spécialité d'urgentiste.
- Speaker #4
En France, je trouve qu'on est vraiment sur-spécialisé.
- Speaker #3
Il y a des gens qui maîtrisent un tel truc, c'est extrêmement niche.
- Speaker #4
Et au contraire,
- Speaker #3
urgentiste,
- Speaker #4
c'est maîtriser alors pas en profondeur et on s'entend bien là-dessus, mais tout un tas de choses.
- Speaker #3
Et je trouve que c'est ça qui est hyper intéressant. C'est de s'occuper d'une pathologie pulmonaire,
- Speaker #4
puis en fait d'une douleur abdominale,
- Speaker #3
et en fait de quelqu'un qui a de la fièvre,
- Speaker #4
et en fait d'un mal de tête.
- Speaker #3
Et je trouve que du coup,
- Speaker #4
ça mélange plein de trucs.
- Speaker #3
Ça nous fait réviser et ça nous fait encore apprendre plein de trucs. Et il y a un côté très propre à la médecine. Assez particulier avec la médecine d'urgence,
- Speaker #4
c'est qu'on est formé à l'échographie.
- Speaker #3
Ça fait partie de notre métier maintenant. Et à titre personnel, moi,
- Speaker #4
c'est vraiment quelque chose qui me plaît beaucoup,
- Speaker #3
de savoir,
- Speaker #4
de faire un peu d'échographie aux urgences.
- Speaker #3
Alors,
- Speaker #4
c'est probablement ce qu'on appelle du débrouillage, et j'entends parfaitement, mais je trouve que c'est...
- Speaker #0
Par rapport à un radiologue.
- Speaker #3
Oui, c'est ça, exactement. Par rapport à un cardiologue qui fait des échographies cardiaques,
- Speaker #4
mais ça permet aussi de rajouter une autre corde à notre arc.
- Speaker #3
Et de vraiment considérer les urgences et les médecins urgentistes comme une spécialité à part entière. Je trouve que c'est hyper important. Souvent, on se dit que c'est vu comme ça, les urgences, on y dépose des patients,
- Speaker #4
c'est encore la poubelle de l'hôpital.
- Speaker #3
Il y a des gens qui vraiment pensent comme ça.
- Speaker #4
Et moi, je trouve qu'il vaut plus qu'on réfléchisse comme ça,
- Speaker #3
qu'on ait une vraie spécialité, qu'on prend, que les patients arrivent parfois sur leurs jambes alors qu'en fait, ils sont gravissimes. et qu'en fait,
- Speaker #4
nous, on est formés à vraiment... S'occuper de patients graves qui, un peu tout venant,
- Speaker #3
c'est vraiment ce qu'on dit, c'est les gens qui rentrent et qui sont graves et c'est une spécialité. Donc on apprend vraiment à gérer les urgences et je trouve que c'est hyper intéressant et on ne fait jamais la même chose.
- Speaker #0
Gaspard, je l'ai rencontré aussi pour cette saison 2025. Il a initialement choisi la neurologie, il a fait un droit. Au remords, il s'est orienté vers la médecine intensive réanimation. Gaspard, avec qui nous avons évoqué la transmission.
- Speaker #5
J'ai un grand-père qui est médecin. C'est le seul de ma famille, mais j'ai toujours eu une filiation très importante avec lui. Et même si lui, il ne voulait pas que je fasse ça.
- Speaker #0
Il t'avait dit pourquoi ?
- Speaker #5
Trop dur, une espérance d'un métier dévalorisé. dans lequel on ne gagne pas assez d'argent. Le travail à l'assistance publique, c'est donner une partie de sa vie sans forcément un retour en contrepartie. Alors que finalement, quand il racontait toute sa vie et tout ce qu'il avait pu faire dans son métier, ça donnait quand même beaucoup plus envie que faire d'autres choses.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'il faisait, lui, comme spécialité ?
- Speaker #5
Lui, il était néphrologue. Il a travaillé dans la... Premières équipes de dialyse et de transplantation rénale en France, avec les grands pionniers en France dans les années 50-60. Il a pu voir les premières greffes, il est allé aux Etats-Unis, il a vu les premières dialyses en Hollande, il a travaillé avec les grands néphrologues et transplanteurs de son temps, en Burgé, etc. Et du coup, il a pu participer à cette aventure, et c'est vraiment une aventure de médecine comme on en connaît un peu moins aujourd'hui. Et c'est ça aussi qui m'avait orienté vers la neurologie, un peu le nouveau monde de la neurologie. Le cerveau, cet organe qui est un peu insaisissable. Et donc c'est ça qui m'a globalement donné envie, en plus d'un attrait pour la science globalement que j'ai toujours eu. Je pense qu'il y a une partie de moi qui a voulu faire comme lui, même si de toute façon en plus j'ai pris un chemin totalement différent dans la pratique. de la médecine que je ferai plus tard. Mais, lui, c'était de la recherche, c'était de la recherche fondamentale, sans règles, sans foi ni loi, et c'était le cheval Kiki qui, qu'ils avaient et qui produisaient le sérum contre les lymphocytes pour prévenir la greffe rénale.
- Speaker #0
Le cheval qui appartenait à ton grand-père ?
- Speaker #5
Qui appartenait au service, oui.
- Speaker #0
Au service ?
- Speaker #5
C'est pas vrai. Oui, c'est ça. C'était les lames de singes. Bon, c'est sûr que c'est pas très moderne aujourd'hui de parler de ça. Il y avait moins de règles sur la protection animale. Mais dans la voiture de ma grand-mère, qui racontait qu'elle retrouvait dans la boîte à gants les lames de foie, pardon, de rein de singe, qui avaient été colorées par mon grand-père le dimanche, qui travaillait sur les rejets de greffe, etc. Donc c'était vraiment une aventure.
- Speaker #0
Et ton grand-père est encore en vie ?
- Speaker #5
Non, malheureusement, il n'est pas en vie.
- Speaker #0
Et il sait qu'il est parti avant ? Avant que tu fasses ton choix de médecine, ou il savait que tu allais faire médecine ?
- Speaker #5
Heureusement, il a vécu jusqu'à la sixième année. Donc, il savait que j'allais être médecin. Il était quand même content au final. Il était assez heureux.
- Speaker #0
Elsa, interne en gynécologie obstétrique à Paris. Fille de deux médecins, pneumologue. Elle réalise des accouchements, intervient comme chirurgienne, césarienne, forceps, hémorragie. Chirurgie gynécologique également, utérus, sein, cancer, ablation de kyste, entre autres choses. Elsa, avec qui nous avons parlé des gardes ?
- Speaker #4
Les gardes, c'est 24 heures. Finalement, on ne quitte pas l'hôpital avant 10h, 10h30, même si à la fin, on n'est plus dans la même responsabilité, donc c'est différent. Et en fait, on apprend à les gérer, mais tous différemment. tous différemment. Moi, au lendemain de garde, par exemple, je dors beaucoup. En fait, en obstétrique, on a des gardes et en gynéco, on a des gardes où on dort vraiment très peu parce que c'est un service d'urgence, c'est comme les urgences classiques. Il y a tout le temps des gens et il y a tout le temps des accouchements. En gros, on est tout le temps un peu réveillés, donc on dort très peu. On va dire entre eux, peut-être... Il y a des gardes exceptionnels. On dort cinq heures, mais là, ça m'est peut-être arrivé une fois en six mois. Sinon, c'est entre une heure et peut-être trois heures, quelque chose comme ça. Donc moi, le lendemain, je dors. Je dors au moins trois, quatre heures, on va dire. Et après, il faut se réveiller. Donc ça, c'est un peu dur. C'est quelque chose qu'on apprend à faire. Parce qu'on sort d'un sommeil qui n'est pas... comme les autres. C'est un sommeil vraiment d'épuisement. Et après, on peut réussir à faire des choses. Et petit à petit, en fait, on apprend à le vivre. Mais moi, j'ai des quarantaines qui ne dorment pas trop en lendemain de garde et qui ont appris à vivre avec la fatigue et à faire des choses. Donc, en fait, ça dépend vraiment des gens.
- Speaker #0
Lorsque vous avez une urgence, que vous n'avez pas dormi, instinctif, vous êtes à l'éveil et alerte ?
- Speaker #4
Oui, ça dépend de l'urgence, on va dire. Mais si c'est une urgence absolue, en fait, on se réveille très vite finalement. On est habitué à être rappelé sur, par exemple, il y a un bébé qui ne va pas bien, il faut faire une césarienne en urgence extrême, donc il faut qu'on monte directement au bloc opératoire pour faire une césarienne. C'est un peu violent, c'est sûr. Donc on sait le faire, on est en éveil. Mais c'est sûr que les décisions qu'on prend à 4h du matin, à 5h du matin, quand on n'a pas dormi... C'est sûr qu'on fait plus d'erreurs, je pense. Si on faisait des études, c'est sûr. Et je pense qu'il y en a, en fait. Je pense qu'on fait plus d'erreurs. Mais ce n'est pas ça. C'est qu'on prend plus de temps à faire les choses. C'est sûr que vraiment, notre esprit, il n'est pas pareil que si on prenait une décision à 10h du matin après avoir dormi 7h la nuit.
- Speaker #0
Et même dans ce moment où vous êtes fatigué, le geste reste sûr. Parce qu'il y a la décision qu'on prend, mais il y a le geste que vous faites. physique, il reste sûr,
- Speaker #4
lui ? Le geste, j'ai envie de dire, c'est ça qui est le plus sûr, finalement, parce qu'on fait beaucoup de gestes répétitifs, en fait, dans toutes les spécialités, je pense. Mais la césarienne et le forceps, qui sont, en gros, les deux gestes qu'on fait en urgence le plus souvent, c'est des gestes qu'on fait souvent, et donc c'est des gestes qui reviennent facilement, et qui reviennent très vite, en fait. Souvent, la fatigue ne va pas trop impacter. Moi, je n'ai pas l'impression, probablement, que forcément, ça doit avoir un impact. Je pense que c'est vraiment les décisions qui sont les plus dures à prendre quand on est fatigué, vraiment se poser sur un dossier, des faits et prendre une décision qui peut avoir des conséquences. Ça, c'est plus dur que de faire une césarienne en extrême urgence à 5h du matin. Ça, en vrai, on apprend à le faire, en fait, parce qu'on en a fait, je ne sais même pas combien de césariennes j'ai fait. C'est énorme, je pense, le nombre de césariennes qu'on a tous fait pendant notre internat. Donc, ça revient très vite.
- Speaker #1
Internat médecine,
- Speaker #0
le podcast à suivre sans ordonnance ni modération. Et puis au cours de cette saison, j'ai rencontré les équipes de l'ISNI, l'Intersyndicale Nationale des Internes, qui jouent un rôle important dans les négociations des réformes touchant à l'internat et dans la défense des internes face aux défis de leur parcours professionnel. La première personne à m'avoir écoutée, c'est Carla, qui était cette année vice-présidente chargée de la communication et du handicap pour l'ISNI. Ensuite, les entretiens se sont enchaînés avec des internes engagés. Avec Carla, il a été question de handicap. Car elle est une interne handicapée. Nous avons parlé ensemble de son quotidien et de celui des travailleurs handicapés qui sont deux fois plus exposés aux violences.
- Speaker #4
Malheureusement, c'est vrai.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on appelle violence ?
- Speaker #4
Ça peut être maltraitance, harcèlement, violence verbale, physique, toutes les formes de violence. Malheureusement, je pense sexuelle et sexiste aussi, mais sur les violences par rapport aux... au respect du temps de travail et tout ça, ça doit être un peu plus difficile parce que je pense qu'ils acceptent moins les aménagements, donc ça tire un peu plus sur la corde.
- Speaker #0
Vous avez-vous subi des violences, ou verbales, ou sexistes, ou sur le temps de travail ?
- Speaker #4
Alors, j'ai la chance que non. Donc je suis, je pense, un peu privilégiée là-dessus. Ou alors c'est que justement j'ai fait attention à aménager mes stages à me présenter en amont, à aller dans des stages où je savais que ça se passait bien. Et du coup, je me dis que c'est un peu la preuve qu'on peut aménager son internat en sachant comment l'aménager et où aller pour que ça se passe bien. L'idéal, ce serait que ça se passe bien partout et que tout le monde ait un internat avec des aménagements. On en est loin. Mais je pense que si on arrive en début d'internat en se présentant avec l'aide de nos syndicats, en réfléchissant dès le début à comment ça peut bien se passer. Moi, j'ai eu un retard de un semestre où du coup, je ne savais pas au premier semestre que j'avais le droit des aménagements, tout ça. J'ai eu la chance d'être en ville. Du coup, ça allait. Mais j'ai bien anticipé pour mon semestre d'urgence. Et du coup, ça s'est très bien passé. Mais parce que j'ai anticipé, si je n'avais rien fait, ça se serait très mal passé. Ce que vous me dites,
- Speaker #0
c'est que vous êtes allée sur le service, sur le site, avant de démarrer votre... stage de six mois d'internat avec votre canne, pour qu'ils sachent que vous avez une canne, pour qu'ils soient prêts, eux, psychologiquement, à vous accueillir ?
- Speaker #4
C'est un peu plus compliqué que ça, mais...
- Speaker #0
C'est quoi alors ?
- Speaker #4
La première chose que j'ai faite, c'est appeler le syndicat pour leur expliquer mon handicap et puis comment j'avais fait quand j'étais externe, parce qu'il y a eu tout l'externat avant aussi, accessoirement, qui a duré six ans, donc il fallait bien s'adapter. Et du coup, je leur ai dit que je savais que j'avais mon semestre d'urgence, que j'avais eu des aménagements, moi, quand j'étais externe aux urgences.
- Speaker #0
Quel type d'aménagement ?
- Speaker #4
Alors, quand j'étais externe, je ne faisais pas de 24 heures, sur ce que je fais encore en étant interne. Donc, je ne faisais pas de garde de 24 heures, alors que là où j'étais, mes urgences ne fonctionnaient qu'en garde de 24 heures. Donc, j'y étais allée, on avait vu avec la chef qui s'occupait des internes, qui était super et qui m'a très bien accueillie. on va te faire un emploi du temps sur mesure ou tu feras... des 12 heures en fait, du coup on coupait en deux. Et ça s'est très bien passé comme ça, donc je savais que c'était possible, je savais que ça s'était bien passé comme ça. Donc j'appelais le syndicat et je savais que ça serait un peu plus compliqué en tant qu'interne, parce que bon voilà, un externe, bien que là où j'étais on faisait beaucoup beaucoup de choses, là on a les responsabilités, et puis il y a toute l'histoire de il ne faut pas que ça empathise sur mes coûts internes, et ça c'est très dur pour moi de demander à mes coûts internes de... de faire plus si moi je dois faire moins. Donc c'est pour ça que j'avais trouvé, avec le syndicat, d'être en surnombre, justement pour pas que ça impacte sur mes collègues de travail. Du coup, j'étais en plus des quotas. Donc au contraire, il faisait moins d'heures parce que j'étais là. Donc là, tout de suite, ça passe mieux. Donc j'ai négocié un surnombre avec l'ARS, donc l'ARS, l'Agence Régionale de Santé, et le syndicat pour être en plus. Et du coup, me dire, voilà, je suis là. Je fais mon stage avec mes aménagements et je n'impacte pas sur mes collègues de travail, voire au contraire, ils ont un interne de plus, donc tout le monde est content. Après, il a fallu trouver le service qui voulait bien accueillir un surnombre, parce que c'est un financement en fait aussi, donc voilà, tout est toujours histoire de financement malheureusement. Et donc, il y avait deux endroits qui voulaient bien... M'accueillir, j'ai choisi un plus que l'autre parce qu'on le sentait mieux, tout simplement. Et donc je me suis présentée au chef, donc la chef qui nous accueillait, et qui, comme ça je fonctionne à chaque fois, du coup informe l'ensemble. de ses collègues par le moyen qu'ils veulent, un mail, un message. Et puis voilà, du coup ça s'est très bien passé parce qu'on a anticipé en amont tous les aménagements possibles. Et bon, c'était un semestre difficile parce que ça reste les urgences, mais que j'ai quand même bien vécu parce qu'on m'a bien accueilli et qu'on a bien aménagé les choses en amont.
- Speaker #0
Thomas, docteur junior à Nice, en médecine intensive réanimation. a évoqué son engagement auprès de l'ISNI. Cette année 2025, il était en charge des politiques de santé, soit, je le cite, la gestion du projet de loi de financement de la sécurité sociale, l'accès aux soins, le temps de travail, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et la revalorisation du statut d'interne en tant qu'agent public. Thomas, hyperactif, mille projets en tête, dont un tourné vers la montagne.
- Speaker #2
Spike Project, c'est un projet d'alpinisme solidaire, avec un aspect humanitaire. L'idée est de gravir les sept montagnes les plus hautes de chaque continent. Ça s'appelle le Seven Summit Challenge. Et tous les cinq mètres d'ascension verticale, redonner un euro à une association partenaire, puis par la suite aller s'engager en tant que médecin ou en tant qu'humanitaire bénévole, ou médecin bénévole bien sûr, avec eux dans leur théâtre d'opération humanitaire.
- Speaker #0
Est-ce que votre engagement professionnel et cet engagement-là sont liés ? Évidemment, vous m'avez donné la réponse. Oui, le lien est évident.
- Speaker #2
Il y a un lien. Disons que mon métier de médecin me permet d'avoir une action humanitaire en tant que médecin. Parfois, il n'y a pas de lien. J'ai par exemple été en Tanzanie faire une don à un orphelinat de jeunes filles. Et ça s'est même créé. En fait, initialement, j'avais aussi pour volonté de faire des actions humanitaires locales, c'est-à-dire de récolter des fonds et d'aller sur place. et sur place, en rencontrant les locaux, faire une action humanitaire ponctuelle.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que Spike Project a apporté à votre exercice de la médecine ?
- Speaker #2
C'est une excellente question. J'ai fait un séjour humanitaire au Togo, et à travers ce séjour humanitaire au Togo, j'ai réellement posé les pieds sur terre, et je me suis rendu compte de la chance qu'on avait, déjà d'avoir les études qu'on a ici en France, qui nous permettent d'être les médecins qu'on est aujourd'hui, mais d'autant plus d'avoir un système de santé Merci. ouvert à tous, comme c'est le cas, d'avoir des systèmes de pointe, d'avoir accès aux examens, malgré les problématiques d'accès aux soins qui sont grandissantes et qui sont aussi extrêmement graves. Mais on a quand même énormément de chance d'être en France.
- Speaker #0
Et ça, avant d'aller au Togo, vous ne l'aviez pas vraiment touché du doigt ?
- Speaker #2
On le touche du doigt, on le touche, on le perçoit. Mais quand j'ai... Quand j'étais au Togo, il m'arrivait de faire des échographies cardiaques à des patients, trouver des cardiopathies terminales biventriculaires dilatées, des éléments qui en France devraient négocier, on pourrait envisager un projet de greffe, au moins avoir des traitements d'insuffisance cardiaque qui pourraient améliorer leur qualité de vie pour la fin de leur vie. Au Togo, malheureusement, du jour au lendemain, il faut considérer qu'en tant que médecin, on est strictement impuissant. et qu'on ne pourra pas permettre à ces gens-là de survivre. Et donc c'est des gens qui arrivent un peu essoufflés, et qui peuvent ressortir de cette consultation avec une alliance gravissime. Bien sûr, ça n'a pas d'intérêt de la faire, donc on ne leur dit pas que les choses vont être gravissimes, ou en tout cas on voit avec la famille, etc. Mais voilà, c'est une médecine qui est différente, qui est beaucoup moins séduisante d'un point de vue médical, car le médecin parfois ressent le besoin de devoir soigner la personne qui est en face de lui, et cette frustration-là... m'a amené à penser que j'ai énormément et énormément de respect pour l'association avec qui j'y suis allé, parce que c'est une association qui est dirigée par une dame qui est extrêmement âgée, qui y va deux fois par an, avec la chaleur, et qui se bat depuis plus de dix ans pour permettre l'accès aux soins des populations togolaises. Malgré cet élément-là de frustration, il y a quand même énormément qui est fait, notamment des chirurgies qui, elles, sont curables et qui permettent de sauver la vie de certains Togolais. Donc c'est une action qui est indispensable et qui nous rappelle tout de même... que ces populations-là n'ont pas l'aide de leur gouvernement comme nous on l'a en France. Et ça nous rappelle aussi, encore une fois, la chance que l'on a d'avoir la démocratie et le système de santé que l'on a ici. Il ne faut pas débattre de supprimer l'AME ou de supprimer l'aide à des gens qui en ont le besoin. Il faut respecter notre serment d'hypocrate. Il y a plein d'éléments qui sont aujourd'hui mis dans le débat politique, que ce soit la régulation, l'installation, les mesures restrictives, l'absence de considération à la fois des besoins de la population mais de manière efficiente. En regard de la littérature internationale, il ne faut pas succomber à des mesures émotionnelles qui viseraient juste à satisfaire un électorat qui ne permettrait pas d'améliorer réellement l'accès aux soins. Tous ces débats sont des choses passionnantes. Le contexte politique actuel est extrêmement compliqué avec les censures du gouvernement. Donc il y a encore beaucoup de travail. C'est ce qui fait qu'il faut se lever tous les jours.
- Speaker #0
Chabnam, en fin d'internat de docteur généraliste à Nice, chargé de mission auprès de l'ISNI. Nous avons parlé avec elle de son engagement syndical et plus précisément de son engagement tout court. Car Chabnam est engagé, simplement et définitivement engagé. Chabnam, c'est le calme avant la tempête. Après nous avoir parlé de sa position auprès des patients, de la fin de son internat et de sa mission auprès de l'ISNI, Elle nous a confié son désarroi et cette peur qu'en fait, tout ça n'est servi à rien.
- Speaker #3
En fait, oui. Je sais que sur le coup, pendant l'année où j'étais là, on a fait des choses. Et je sais que chaque année, les syndicats se battent pour faire des choses. Mais au long terme, on a quand même ce sentiment que tant qu'il n'y a pas une prise de conscience de la part de certains internes, il n'y a pas une solidarité qui se met en place, le fond, rien ne va changer. j'étais vraiment chagrinée pendant tout mon mandat de voir à quel point Dans un service, dans un pool d'internes, un groupe d'internes, il y avait parfois un manque de solidarité ou de considération les uns envers les autres. Il y avait un ou deux internes qui souffraient pourtant, qui souffraient d'un système qui est profondément injuste envers eux et qui est illégal. Et pourtant, les autres internes refusaient de s'allier à eux pour protester. On avait des vieux internes si près du but, qui n'avaient pas envie de gâcher tout ce qu'ils ont fait et qui, du coup, ne disaient rien. Des jeunes internes qui viennent d'arriver et qui ont trop peur de donner une mauvaise image d'eux à peine arrivés. Il y a des internes qui ne se rendent même pas compte du système dans lequel ils travaillent parce qu'ils se sont mis à penser comme on leur a demandé de penser, rentrer dans le moule. Et au milieu de tout ça, il y a des internes qui empathisent et qui se sentent profondément seules. et voilà j'ai une crainte que tant qu'il y aura ça ce manque de solidarité dans certains certains services, certaines spécialités, rien ne changera volontairement.
- Speaker #0
Alors ce que j'entends dans ce que vous dites, c'est que le nœud du problème il est dans ce noyau de 30 000 internes dans lesquels il y a 1000 façons de voir le métier et puis peut-être de serrer les dents, parce qu'il n'y en a pas un qui ne dise pas que les gardes c'est lourd, que les horaires il y en a beaucoup, mais tous voient différemment la finalité de ces 3, 4. 5 voire 6 années d'internat.
- Speaker #3
En fait, oui, c'est ça. C'est qu'il y a un sentiment, quelque chose qui est profondément ancré chez certains internes qui fait que les choses risquent de ne pas bouger, en tout cas pas à la vitesse qu'on voudrait.
- Speaker #0
C'est quelque chose de très profond à vous, cette inquiétude. C'est quelque chose... On a parlé de poser les valises par rapport à vos patients, mais en fait, votre... plus gros fardeau aujourd'hui, c'est celui-là, non ?
- Speaker #3
Alors, oui, mais je me retrouve à être devenue moi-même un peu fataliste par moments. En fait, le bilan de mon année de mandat, c'est qu'on part utopiste, qu'on fait tout pour... qu'on donne tout, en fait, pour faire changer les choses. Et que quand on prend un petit peu de recul et qu'on fait l'analyse... de ce qui concrètement a changé, on se rend compte que tant que les internes ne s'allient pas complètement, on n'aura pas le renversement qu'on souhaiterait qu'il y ait. Et ça, le fond de mon pessimisme, c'est que j'aimerais une solidarité totale dans la lutte. Et je sais qu'on ne la trouvera jamais.
- Speaker #4
Arthur,
- Speaker #0
vice-président chargé des partenariats pour l'ISNI cette saison 2025. interne en oncologie médicale à Lyon. Arthur, à qui j'ai demandé comment il imaginait la suite, l'après-internat, l'après-thèse, lorsqu'il sera docteur ?
- Speaker #5
J'ai aucune idée. Vraiment aucune idée. Pour l'instant, j'ai fait deux stages dans un CHU et dans un centre de lutte contre le cancer. Donc, des gros centres qui font beaucoup de prises en charge sur un peu tout, qui sont... d'une certaine façon, qui ont un peu le même fonctionnement et qui restent pseudo-publics et publics, du moins qui ne sont pas à but lucratif. J'aimerais bien faire un stage aussi dans une clinique privée parce que ça représente aussi beaucoup, beaucoup de prise en charge de l'oncologie et de cancer. Et je trouve ça hyper intéressant de voir comment ça se passe ailleurs. J'ai plein de co-internes qui ont fait des stages dans d'autres structures et qui disent, ça n'a rien à voir, t'aimes ou t'aimes pas. mais du coup tu t'occupes de ton patient vraiment d'un bout à l'autre, c'est un peu plus fonctionnel en termes d'organisation, ça roule mieux, on a moins de problèmes de matériel notamment, de choses comme ça. Et avant un peu de me dire vers quoi je m'oriente, je suis vraiment très intrigué. Je veux faire un semestre un peu plus dans le privé pour voir aussi un peu tout avant de faire un choix de vie plus profond. Donc pour l'instant, je n'en ai vraiment aucune idée. Vraiment, je me laisse toutes les portes ouvertes.
- Speaker #0
Et un break entre vous l'envisager ?
- Speaker #5
Moi, je vais faire un break. Quelle forme, comment, pourquoi, je ne sais pas. Un master de quelque chose, de la formation ou alors un break totalement juste pour... Voir mes copains, aller à la plage à Marseille, aller profiter de la vie, sortir, me ressourcer, bouquiner, profiter potentiellement aussi, l'un, l'autre, les deux. Je me dis aussi que potentiellement une année aussi un peu soit de syndicat où vraiment j'ai plus de temps, où c'est pas juste à côté mais où vraiment je peux donner plus de temps encore, ça pourrait être aussi intéressant. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, mais au moins une année, je pense, d'autre chose que de la médecine à proprement parler pour ouvrir un peu mes écoutilles et puis voir autre chose et vivre autre chose aussi.
- Speaker #0
Et ensuite, votre métier, ça sera la médecine ?
- Speaker #5
Ça, dans tous les cas. Dans tous les cas, même si peut-être je ferai d'autres choses un peu à côté, que ce soit de l'expertise médicale ou des choses comme ça. Moi, je trouve ça super important de garder un pied avec les patients et de ne pas oublier que c'est quand même ça. qui a vraiment un impact tous les jours, c'est de voir nos patients et de les suivre et de les soigner. Je pense que je ferai ça un peu, dans tous les cas, toute ma vie.
- Speaker #0
Interne, le terme est un emprunt au latin internus, qui désigne un interne, soit un étudiant logé et nourri dans l'établissement qu'il fréquente. Dans le milieu médical, il fut un temps où l'interne des hôpitaux répondait bien. à la définition. Il était à l'école de l'hosto, en pension complète. Il étudiait, assistait son responsable de service, mangeait et dormait sur son lieu de travail. Aujourd'hui, l'interne dort parfois à l'hôpital, les jours de garde. J'ai un immense respect pour ces étudiants travailleurs sans qui l'hôpital ne tiendrait pas debout. Merci donc à eux et merci à vous tous de suivre ce podcast. On se retrouve pour une seconde saison de Interne en médecine. avec de nouveaux témoignages à suivre sans ordonnance ni modération. Merci de nous avoir écoutés, merci de nous être fidèles. Un mot encore, faites vivre et prospérer ces entretiens en vous abonnant et en partageant le lien. Et n'oubliez pas d'activer les notifications pour être tenu au courant des nouveaux épisodes, nouvelles conversations, nouvelles rencontres en ligne. Merci à vous tous, à très vite.