Description
Au début des années 1980, aux États-Unis, un homme discret bouleverse sans bruit le monde des manuscrits anciens.
Mark Hofmann, autodidacte brillant, passionné de documents historiques, fait peu à peu son entrée dans le cercle restreint des collectionneurs et des historiens mormons. Il ne se contente pas de rechercher les pièces rares : il les fabrique. Grâce à une maîtrise quasi scientifique des matériaux anciens, il parvient à créer de faux documents indétectables.
En reproduisant fidèlement les techniques du XIXe siècle, en étudiant les encres, les papiers, et les styles d’écriture, Hofmann devient l’un des faussaires les plus redoutables de son temps. Son ascension est fulgurante. Il vend à prix fort des documents supposément exceptionnels, dont certains remettent en question les fondements historiques de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Parmi eux, la fameuse « Lettre Salamandre », prétendument rédigée par Martin Harris en 1830. Dans cette lettre, le témoin clé de la naissance du mormonisme décrit non pas une apparition divine, mais une créature surnaturelle, une salamandre blanche, qui conduit Joseph Smith aux plaques d’or. Cette version alternative choque et intrigue.
La lettre insinue que les origines de la religion seraient empreintes de magie populaire plutôt que d’inspiration céleste. L’Église tente de contenir l’impact de cette révélation. Elle acquiert la lettre, espérant sans doute en minimiser la diffusion. Pendant ce temps, Hofmann enchaîne les ventes et les découvertes. D’autres documents tout aussi controversés suivent : lettres, journaux, pages inédites. Chaque texte semble plausible, chaque détail historique est travaillé. Mais Hofmann, malgré son génie, commence à accumuler les dettes. Pour honorer ses engagements, il doit produire toujours plus, et plus vite.
Puis tout bascule. Le 15 octobre 1985, deux bombes artisanales explosent à Salt Lake City, tuant deux personnes liées au cercle de Hofmann. Le lendemain, une troisième explosion blesse Hofmann lui-même. L’enquête révèle bientôt l’impensable : il est l’auteur des trois attentats. Les policiers découvrent dans son garage un véritable atelier de faussaire. Sous la pression financière et la peur d’être démasqué, Hofmann a choisi de faire taire ceux qu’il soupçonnait de douter de lui. Le scandale éclate.
Face à l’accumulation des preuves, Hofmann plaide coupable en 1987 de deux meurtres, de fabrication de bombes et de fraude. Il est condamné à la prison à vie. Le choc est immense. L’Église mormone, des universités, des experts reconnus avaient tous été trompés.
La communauté scientifique et religieuse entre dans une période de remise en question. Les protocoles d’authentification sont renforcés.
Chaque manuscrit devient suspect. Hofmann a non seulement fabriqué des faux, il a aussi forgé le doute.
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