- Speaker #0
Hé !
- Speaker #1
Je te le dis en vrai ! Journaliste de rue, c'est-à-dire que tous mes formats, c'est moi qui suis dans la rue, on va dire, et qui donne la parole à des gens qui souffrent. Et en fait, le but, c'est d'être partout tout le temps pour reporter l'information.
- Speaker #2
Tu penses quoi du monde médiatique en ce moment, en 2024, en France ?
- Speaker #1
En fait, moi, si je suis devenu journaliste, sans avoir la formation, ou limite j'ai l'impression de faire mieux le travail que d'autres qui sont là depuis longtemps, c'est parce qu'il y a un vrai problème. Sauf que moi, je venais de tout côté. Parce que j'ai vraiment eu des clics du genre en main. J'ai été pris par l'envie de changer le monde, d'informer, de sensibiliser, de toucher les gens. Donc forcément, tu prends du doigt un problème. Donc t'es pas neutre.
- Speaker #2
Un journaliste de base peut être neutre, qu'est-ce que t'en penses ?
- Speaker #1
Non. Enfin, oui, mais du coup, c'est pas du journalisme. Il y a un moment de pouvoir d'influence. Être journaliste et avoir un média, c'est une façon de changer les choses. Donc faut pas rigoler avec ça.
- Speaker #2
Mesdames et messieurs, bonjour. Nous sommes en guerre.
- Speaker #1
CNN is fake news,
- Speaker #2
don't talk to me.
- Speaker #1
Alors c'est devenu un métier,
- Speaker #2
donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas,
- Speaker #1
c'est devenu un métier ?
- Speaker #2
Moi c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news. Mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans ce deuxième épisode, je reçois José Rexac, journaliste engagé chez Blast et fondateur du média Umeko. José se définit comme journaliste de rue, une nouvelle forme de journalisme digital qui a émergé avec le mouvement des Gilets jaunes. Il n'aurait jamais dû être journaliste. mais à 27 ans, il a eu un déclic. Je suis très contente de te recevoir sur le podcast, je te le dis en off, bienvenue.
- Speaker #1
Merci beaucoup, moi aussi je suis content.
- Speaker #2
Tu es journaliste pour le média Blast, et tu as ton média aussi, Umeko, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, j'ai fondé un média fin 2019.
- Speaker #2
Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui te connaissent ? Carrément,
- Speaker #1
donc là je regarde la cam. Vas-y. Du coup, moi je m'appelle Rossé, je suis journaliste à Blast, comme tu m'as dit, et j'ai fondé un média qui s'appelle Umeko. J'ai fondé un média... parce que je suis arrivé à 27 ans sans être sensible. Je préfère te regarder, toi. Donc j'ai fondé ce média parce que je suis arrivé à mes 27 ans sans avoir aucune sensibilité sur les enjeux écologiques ou même humains. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait des enfants de 7 ans qui dormaient à la rue. Je n'étais pas du tout renseigné sur ces sujets. En fait, c'est de tout avoir, de tout ce que je voulais avoir. Je pensais que j'étais heureux. En fait... En parallèle de voir qu'il y avait des gens qui souffraient. Et ça, à un moment donné, je ne pouvais plus vivre ma vie en ne pas voyant ces personnes. Je ne sais pas trop comment on peut le dire, mais c'est vrai que beaucoup de fois...
- Speaker #2
Tu ne peux plus vivre ta vie l'art de rien.
- Speaker #1
On met des milliards d'euros dans la publicité, on met des milliards d'euros dans le militaire. Et du coup, je me disais, mais il n'y a pas moyen d'enlever un milliard et de le foutre dans l'accueil ou je ne sais pas. Donc là, j'ai remis en question tout ce qui est médias. Ça touche très bien ta thématique. Pourquoi quand je regarde la télé, on n'explique pas bien les choses ? Pourquoi je n'ai pas été éduqué ? Aussi par l'éducation française.
- Speaker #2
Ça veut dire que tu n'as pas voulu être journaliste depuis que tu étais tout petit ?
- Speaker #1
Pas du tout. Moi, je faisais de la traduction et de l'hôtellerie. Je faisais de l'hôtellerie de nuit comme Orwell San. Et en même temps, je faisais tous mes projets en plus et j'étais traducteur.
- Speaker #2
Donc, tu as vraiment une prise de conscience. Oui,
- Speaker #1
un gros déclic.
- Speaker #2
Toi ton réflexe quand t'as une prise de conscience C'est de lancer un média C'est quand même original parce que tout le monde a pas envie de lancer un média Dès qu'on a envie de s'engager Mais on a pas tous envie de lancer un média
- Speaker #1
Alors t'arrives à 27 ans T'as eu tout ce que t'as voulu Franchement je me sentais Alors je suis pas riche mais je me sentais quand même ultra aisé Donc en fait tu peux pas dire J'ai envie de tester d'autres trucs, j'ai envie d'avoir plus Parce qu'en fait j'avais déjà tout ce que j'avais envie d'avoir Après on parle de choses simples Mais en fait Juste, j'étais hyper vénère envers comment fonctionnait déjà le gouvernement qui lui faisait rien et le système en lui-même. Quand j'ai lu Zeclic, j'ai voulu faire, pour répondre à ta question, de l'humanitaire. Il y a une école Bioforce à Lyon qui, elle, t'apprend à tout ce qui est métier logistique ou autre pour venir en aide lors des missions. N'importe où dans le monde. Donc là, c'est aider avec des ONG, l'humanitaire, etc. Sauf que moi, je venais de tout quitter. Parce que j'ai vraiment eu des clics du jour au lendemain.
- Speaker #2
Et t'as tout planté ?
- Speaker #1
J'ai tout planté. Même mon ex. Non mais je te jure. Ah ouais,
- Speaker #2
c'est un vrai changement de réalité.
- Speaker #1
Alors que ça allait bien aussi avec elle, mais c'est juste en mode, là j'ai besoin de comprendre en fait que le monde dans lequel on m'a éduqué n'est pas du tout vrai monde. J'étais pas dans ma bulle et tout le monde n'est pas comme moi en fait. Mais apprendre plein de choses qu'on nous a jamais apprises à l'école, ni les parents, parce que mes parents sont pas sensibles. En plus en Espagne, moi je suis espagnol, on est encore moins, je trouve, sensibles sur ces thématiques. Ni mes proches, potes, parce que bah... En fait, pour t'expliquer, j'ai fait Alicante. Je suis allé à Alicante. Après, j'ai fait Madrid. Mais très jeune, à 7 ans, je suis venu en France. Et je suis venu en Saône-et-Loire. La bonne campagne, tu vois. Et les gens ne sont pas forcément sensibles à ces sujets.
- Speaker #2
Donc du coup, pas l'humanitaire, parce que tu as tout planté. Et ça ne te convenait pas spécialement, c'est ça ?
- Speaker #1
De quoi ? De continuer la vie ?
- Speaker #2
Non, parce que tu me disais, j'ai tout planté quand j'ai eu cette remise en question. Et du coup, au début, je pensais faire de l'humanitaire.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui s'est passé ? Ah ah, non j'ai rien fait, j'ai fait des jeux. Bah donc du coup, comme je te dis, j'ai tout arrêté, je me suis inscrit à l'école Pure Force, ils ont mis 6 mois à répondre parce que c'était 6 mois de réponse, sauf que côté, c'était un peu comme l'éco-anxiété, c'est ce truc anxieux, en mode je ne suis pas en accord avec ce qu'on m'a appris, j'ai envie d'être un genre de militant ou un genre de changer le monde en fait. Je voulais avoir un sens et un impact dans ma vie. Et en fait, je me suis pris comme sujet. Je me suis dit bah... Mon frérot, t'as 27 ans, 27 ans c'est quand même... Tu commences à être vieux, tu vois ? T'es pas conscient de tes sujets, c'est pas normal. Qu'est-ce qui va pas ? Et là, en fait, je me suis posé les questions comme une simple expérience. C'est que, est-ce que les médias parlent bien des sujets ? Non. Est-ce que moi je suis attiré par les médias avec le truc hyper formel ? Pas du tout. Parce que, courir sur la cravate, être au-dessus des autres, enfin tu vois, ce truc de regard, d'apparence... Et est-ce qu'à l'école, on apprend à la base du monde, de la vie ? Non, en fait, pas du tout. La seule chose que j'ai appris à l'école, c'est planter des haricots. Non, mais c'est vrai, on est SVT, tu vois. Ou alors, il faut faire un parcours spécifique.
- Speaker #2
Mais il faut déjà savoir qu'on a envie d'apprendre là-dessus.
- Speaker #1
C'est ça, alors que c'est la base du tout. Avant d'apprendre, limite l'économie, qui est quand même importante dans ce système, il faudrait limite apprendre aussi... la vie. Moi je savais pas qu'il y avait des produits avec de l'huile de palme dans les supermarchés. Non mais t'imagines le niveau de...
- Speaker #2
Le Nutella ?
- Speaker #1
Ouais par exemple ! Et je savais pas l'impact du Nutella. En fait on nous apprend pas tout ça. Parce qu'il y a sûrement une perte d'argent ou parce que...
- Speaker #2
Ouais parce que c'est pas dans le programme cadré de l'État.
- Speaker #1
Mais c'est la base. C'est la destruction de la vie.
- Speaker #2
Et donc du coup t'avais envie de transmettre ce que t'avais un peu compris grâce à ton déclic.
- Speaker #1
Ouais et du coup je me suis dit bon il faut faire un média assez cool. Au début, c'était une page d'Insta, j'avais 80 followers, donc c'était mignon.
- Speaker #2
C'est bien commencé.
- Speaker #1
Oui, carrément, c'est pour ça que... Puis là, je suis ultra privilégié comme journaliste.
- Speaker #2
Mais comment t'as appris à être journaliste ? Parce que moi, par exemple, j'ai un parcours classique. J'ai pas fait d'études de journalisme, mais j'ai fait des stages, j'ai beaucoup travaillé dans les rédactions. Et toi, t'as décidé tout seul de te lancer, c'est ça ? Comment t'as appris ? Ouais.
- Speaker #1
Alors justement c'est bien, c'est la continuité de ce que je disais. Quand je me suis posé toutes ces questions, j'ai répondu puisque j'étais le sujet parfait. Et en fait je me suis enfermé pendant six mois chez moi. Tout simplement, j'ai appris tout ce que j'avais envie d'apprendre sur tout ce qui est impact social, les thématiques sociales ou écologiques, enfin tout. L'huile de palme, c'était un de mes premiers sujets. Après, ça a été la pétrochimie, ensuite, pétrole, plastique, tout ce que tu peux savoir. Une fois que j'étais plus instruit, je me suis dit qu'il fallait en parler. Après, je me suis dit comment faire. En 2019, là où on touche le plus de gens, c'est sur les réseaux sociaux. Let's go, comment on fait ? C'est plus des vidéos. Du coup, j'ai tout appris sur YouTube. Déjà, j'ai monté. Recherche de prêts, de noms, de trucs. J'ai recherché des noms, du média, la charte, tout ça j'ai travaillé pendant les six mois. Comment faire du montage vidéo, avec quel logiciel ? J'ai commencé par Final Cut Pro, après je suis passé à la suite Adobe, parce que toutes les boîtes passent à Adobe et que ça tourne énormément de choses. Et en fait je suis devenu ultra... T'es autodidacte ? Ouais, à fond. Trop bien. Mais c'est ce qui là maintenant fait que je suis chez Blast, c'est que je fais aussi tout tout seul. Donc du journalisme au montage à la publication.
- Speaker #2
Je pense que maintenant sur les réseaux sociaux, on fait un peu tout ça en fait. On doit être capable de faire tout tout seul, de monter, de toucher une caméra même si on n'est pas pro, de choisir ses sujets, de les écrire.
- Speaker #1
C'est horrible mais en fait dans tous les métiers, regarde les comédiens, les comédiens qui arrivent le plus, c'est ceux qui arrivent à faire de la com, des vidéos et tout sur Insta et faire des sketchs etc. Nous c'est pareil en tant que journaliste. Tu connais la précarité journalistique. Reporter en plus terrain, je rencontre Miskin, ça fait 10 ans qu'ils sont sur le terrain, ils sont piges encore. Moi j'arrive en 3 ans et je suis en CDI. C'est fou. Tu es en CDI chez Blaise ?
- Speaker #2
Je suis en CDI.
- Speaker #1
Ok, c'est très rare. Ouais, et j'ai réussi à négocier le nombre de jours que je voulais avoir parce qu'il y a eu Meko à côté, il m'a jamais fait chier. Donc en fait je suis ultra privilégié. Bon déjà j'ai travaillé à fond parce que j'ai créé mon média et tout. C'est que j'attends pas non plus, alors ça fait un peu ma con ce que je dis mais c'est pas bien. Mais c'est vrai que ça aide dans un monde où il y a une... Il y a une compétitivité très grande, en fait, c'est que j'attends pas d'avoir une pige pour aller sur le terrain, c'est que moi j'ai été passionné, j'ai été pris par l'envie de changer le monde, d'informer, de sensibiliser, de toucher les gens, limite de les aider aussi à s'engager parce que avec tout ce qui nous arrive là, même en ce moment c'est horrible, même en tant que journaliste où j'ai un engagement et un sens dans ma vie, avec tout ce qui arrive de partout, les guerres et tout, j'ai plus trop de sens quoi. Et en fait, du coup, j'ai créé ce média où j'ai... publié quasiment tous les jours dessus ou une vidéo par semaine mais sinon tous les jours je publiais des posts etc donc j'informais et je sensibilisais, il y avait un retour à un impact de tous les gens ils disaient ah c'est trop bien nanana puis en plus tu as une façon de rendre l'information qu'on n'a pas trop l'habitude d'avoir en 2019 il n'y avait pas trop l'habitude ça a été direct envers ton audience alors que les médias te l'aient dit il y a quand même un filtre c'est beaucoup plus guindé il y a beaucoup plus de filtres on peut pas dire forcément ce qu'on veut Là avec le digital tu parles directement à ton audience Bah oui et moi mon but c'était pas de Parler à la petite bulle proche Que je sais pas Tous ces gens qui regardent la télé Moi ça me m'attire pas tu vois Moi j'aime trop ce truc de proximité D'humain en fait j'ai envie de ramener de l'humain Et j'aurais jamais ce truc de Oui bonjour C'est moi ça me Dommage j'avais un exercice à te faire faire Fais le on va se taper des barres Mais je vais pas réussir.
- Speaker #2
C'est marrant parce que tu vois, moi j'ai commencé à l'envers. C'est-à-dire que moi, je crois que j'ai toujours voulu être journaliste depuis que je sais parler. Quand j'étais petite en classe de CP, j'ai créé mon journal. J'étais la rédactrice en chef de mon propre journal. Et moi c'était les médias tradis quoi. Je suis allée au Paris 1, on m'a laissé rentrer dans les coulisses du Paris 1. J'étais là, waouh, j'avais 5 ans. Donc je sais pas d'où ça vient. Et je voyais mes parents, tu vois, le dimanche, qui regardaient Zone Interdite Capital. Et j'étais là, waouh, moi je veux faire ça. En fait j'ai travaillé toutes mes études pour faire ça. Et quand je suis arrivée, j'ai découvert moi l'envers du décor. Ça m'a fallu presque 7 ans pour me dire, ok, c'est le métier de tes rêves, mais en fait, toi t'as envie d'être journaliste parce que t'as envie de changer le monde, t'as envie de transmettre. Mais en fait, avec tout ce qui se passe derrière les médias, tu peux pas choisir de quoi tu parles. C'est pas toi qui as le dernier mot. Quand tu vas sur le terrain, tu promets des choses aux gens. Derrière, il y a la chaîne, derrière, il y a les producteurs. Et toi, en fait, après, tu peux pas garantir que ce que tu dis à quelqu'un quand tu fais une interview, tu vas pouvoir le respecter. Et moi, j'avais des super sujets, j'adore. Je suis très intéressée par tout ce qui est le droit des femmes, des choses comme ça. Et quand j'allais proposer mes sujets, on me disait non mais attends, ça n'intéresse pas la ménagère. Je disais mais attends, mais la ménagère, enfin déjà parler d'une ménagère, enfin t'es là quoi, l'audience c'est n'importe quoi. Et en plus tu disais mais en fait en population, les femmes ça représente une personne sur deux, donc forcément que ça intéresse les gens. Mais non parce qu'il y a la logique des pubs, il y a toute cette logique-là. Et moi j'ai tout envoyé bouler aussi il y a deux ans tu vois. Mais en faisant le parcours inverse, en étant de l'intérieur et en étant déçue de l'intérieur en fait des médias. Mais au final, tu te rends compte aussi là-dessus. Et c'est pour ça que j'ai lancé mon podcast en me disant la seule façon que j'ai de dire aux gens qu'en fait, on peut faire confiance aux journalistes, mais qu'il faut connaître aussi un peu les coulisses. Et ce qui se passe, c'est de lancer mon média. Et en fait, on revient un peu tous les deux à dire pour faire avancer, en tout cas, enfin, je ne sais pas, pour faire avancer nos causes ou nos combats, qu'il faut se lancer tout seul.
- Speaker #1
Oui, et puis en plus, c'est bien, ton parcours est aussi bien parce que là où moi, j'étais sur le terrain, rencontrer des gens. J'ai ce parcours d'évolution, d'apprentissage direct. C'est vraiment terrain. C'est un CAP. Non, mais tu vois, mais c'est en sol. T'apprends sur l'état. Oui, c'est ça. Toi, t'as quand même un avantage aussi. Moi aussi, j'ai des avantages dans mon domaine. Parce que reporter terrain, je pense qu'il n'y a pas mieux pour apprendre et rencontrer des gens et de faire des contacts. Mais toi, t'as vraiment tout ce qui ne va pas dans la structure. Tu le comprends. Bon maintenant peut-être moi aussi, de plus en plus, mais pas encore tu vois. Toi t'es déjà dans un truc où tu vois qu'il y a des failles, il y a un truc qui va pas. Comme tu disais, il y a le dessus, après il y a encore le dessus, etc. Après on peut en venir aux médias qui sont rachetés par des milliardaires, et qui veulent pas en reparler de tout tu vois.
- Speaker #2
Ouais c'est ça, ma question que je voulais te poser, qui m'intéressait c'est tu penses quoi du monde médiatique en ce moment en 2024 en France ?
- Speaker #1
Bah en fait, moi si je suis devenu journaliste, sans avoir la formation, ou limite j'ai l'impression de faire mieux le travail que d'autres, qui sont là depuis longtemps, c'est parce qu'il y a un vrai problème dans la société des médias, tu vois. Il y a une vraie problématique. Et s'il y a de plus en plus de médias indépendants, c'est aussi parce qu'il y a une autre problématique. Moi, je pense que... Bon après, et moi j'aime pas être dans le truc politisé de gauche ou de droite ou quoi, tu vois, c'est pas... Mais il n'empêche qu'il y a des médias comme, je peux dire des noms, je sais pas, C-News ou BFM qui sont rachetés par les strains droites. Et moi ça m'est arrivé plein de fois d'être sur le terrain, de rapporter des faits avec l'aspect profondeur. Par exemple, Saint-Soline, je suis rentré de Saint-Soline, et en fait C-News et BFM ils avaient dit que des conneries. Ils avaient pas traité le sujet au plus profond de lui-même. Donc en fait dire juste qu'il y a des manifestants qui tapent des flics. C'est un dixième du sujet. Côté manifestants, ils n'ont pas dit tous les blessés qu'il y avait. Enfin, tu vois, il y avait plein de trucs comme ça. Il y a eu une ambulance qui devait venir en aide aux manifestants et que la police n'a pas autorisé, ou la préfecture du moins. La préfecture, ça, ils n'en ont jamais parlé. Et en fait, il y a plein de trucs ultra importants qui se sont déroulés ici qui n'ont pas été dits.
- Speaker #2
Qui filtrent en fait les infos. Ils filtrent.
- Speaker #1
Ils filtrent parce qu'il y a de l'intérêt de l'État ou je sais pas, je comprends pas trop, tu vois. Et en fait, on peut pas faire évoluer une société dans le bon sens si on commence à filtrer des trucs selon l'intérêt de quoi ? Ouais,
- Speaker #2
en fait, moi, ce que j'ai remarqué aussi, ce qui m'a fait flipper, c'est pour ça que j'ai eu envie de lancer le podcast, c'est que même ma famille, moi je suis journaliste, donc je leur ai raconté depuis 10 ans ce que je vivais. Et en fait, parfois, quand ils me citent une chaîne, ils prennent pas le recul de savoir, Ok, mais cette chaîne, elle appartient à qui ? Tu crois ou tu crois pas ce qu'on te dit, mais est-ce qu'au moins t'as le recul de savoir, Cette chaîne, elle appartient à un groupe, Vivendi, qui appartient à Bolloré. Donc, est-ce que tu crois qu'il a de l'intérêt à te faire croire ça ou pas ? Après, tu crois, tu crois pas, mais juste avoir ce recul de dire, OK, qui est la personne qui me parle, qui est son patron ? Et en fait, ça me fait un peu flipper de me dire, tu vas lire une info, mais tu vas pas avoir ou écouter une info à la télé, et tu vas pas avoir le recul de dire, OK, mais d'où ça vient ? Qui est la source ? Est-ce que j'ai déjà entendu ça d'une autre chaîne ? Je me dis, c'est super important que les gens soient conscients que quand ils écoutent quelque chose, ils ont besoin de savoir de qui ça vient. et quels sont les intérêts à nous faire croire ou à nous dire ça. Et on n'a plus ce recul-là. Dans les journaux, quand on lit l'UMA ou quand on lit le Figaro, on n'a plus ce réflexe, tu vas te dire, ok, c'est éditorialisé, ils sont plus proches d'un parti politique. Et en fait, en télé, moi, ce qui me fait flipper, c'est que les gens, j'ai l'impression qu'ils oublient ça, ils n'ont pas ce recul-là. Ils prennent une info comme un fait, en fait. Et c'est ça qui est super flippant. Et c'est important qu'ils sachent que nous, en fait, il y a des gros patrons derrière, des personnes qui ont des sensibilités politiques et qui ont des intérêts. Heureusement, il y a l'ARCOM qui est là pour un peu réguler tout ça. Ça reste compliqué quoi.
- Speaker #1
Pour moi l'Arkham c'est... Désolé, ils ont peut-être trop engagé mais là il y a eu...
- Speaker #2
Ils essaient en tout cas.
- Speaker #1
Après l'Arkham c'est le président qui choisit le président de l'Arkham. Donc compliqué. Il suffit qu'on ait même Marine ou Bardella qui arrivent et ils vont foutre un président de l'Arkham qui va être... qui va dégager tous les médias, même pas de gauche, mais genre ce même centre, en fait, tu vois. Donc, enfin, je sais pas, mais moi, le problème avec l'ARCOM, c'est qu'ils ont mis je sais pas combien d'amendants à CNews.
- Speaker #2
52 CNews et 58,
- Speaker #1
je crois. Ouais, un truc dans le genre, ouais. Et ils sont encore là, en fait. Et en fait, à un moment donné, quand tu sais qu'il y a un enjeu derrière, tu sais qu'en plus, c'est fait exprès et qu'ils rapportent de la haine et tout ça, ils ont des propos vraiment qui doivent pas être sur les médias. Et quand tu mets en parallèle le fait que oui, Moi j'étais comme ça, je regardais un média Et c'était important de me dire Enfin c'est pas important mais je le voyais comme quelque chose d'important Parce que le gouvernement autorisait ça En plein air Il parle des poules Genre en mode Diffusion directe et autre Et en fait tu regardes la télé, bah oui tout le monde regarde Donc forcément c'est vrai En fait y'a personne qui te protège de l'info qu'on te donne Mais tout est faux en fait Mais là heureusement la nouvelle génération Le détestent la télé et commencent à dire que c'est n'importe quoi. Et on commence justement à avoir cette mentalité de dire, bah attends, mais ça c'est sûrement faux ou pas. On va faire attention. Même si TikTok et tout, par moments, ils y vont. Il y a des trucs un peu fake. Ouais,
- Speaker #2
je vois. Et je pense que même j'ai vu, j'avais écouté une enquête du Monde qui était vachement intéressante aussi sur Europe 1, qui fait partie du même groupe aussi. Et c'était pendant les législatives où il y avait une grosse enquête où ils expliquaient en fait, ben... De quels sujets ils parlaient, qui étaient des sujets qui étaient toujours privilégiés par l'extrême droite, à qui on donnait la parole. Et en fait, il y avait vraiment... L'enquête montrait vraiment par des faits qu'ils manipulaient en tout cas l'opinion, qu'ils incitaient les gens à vouloir voter pour un parti en particulier. On se dit, quand on écoute Europe 1, qu'on n'a pas ce recul, on ne se rend même pas compte. Et en fait, c'est important d'avoir ce recul-là.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'on est là aussi, les 12 millions qui votent extrême droite, c'est des gens qui se renseignent que par ce genre de médias. Et oui, ce que tu disais, c'est Le Monde qui avait fait l'enquête. En fait, le problème, c'est que déjà, tu n'invites que des gens des scènes droites. Mais du coup, tu ne peux pas mettre une autre personne pour voir si elle va dire des trucs plus intéressants ou pas dans la discussion. Tu ne peux pas mettre de contradictions. Et en plus, les... chroniqueurs, les journalistes, ils se foutent de la gueule des gens d'autre part. Ils sont tapés dessus. Mais c'est chaud quand même.
- Speaker #2
Tu sais qu'il y a quelqu'un qui vient, qui a un contradicteur, il se fait taper dessus et on voyait les forces de pouvoir dans l'enquête, elle est incroyable pour le monde.
- Speaker #1
Mais oui, tu vois, c'est flippant. Enfin, c'est pas logique que les médias en arrivent là et que ça soit pas puni. Moi, ça me rend fou. C'est pour ça qu'en réalité, l'Arcom, je suis désolé, mais ils font pas leur boulot, ils font un semblant de travail. Mais quand tu mets des amendes de millions à des milliardaires, ils s'en foutent en fait. Limite, c'est dans leur budget comme... ils se font grave du blé tous les ans. Ils sont en mode, je vais garder ce petit blé pour aller continuer à endoctriner la population. Là,
- Speaker #2
ils essayent d'empêcher C8 de démettre bientôt.
- Speaker #1
Oui, en direct ?
- Speaker #2
Non,
- Speaker #1
tout court.
- Speaker #2
Ah, tout court. En fait, ils veulent les empêcher de renouveler leurs fréquences l'année prochaine parce qu'il y a eu tellement de sanctions. Mais ils sont en train de faire appel, donc on verra. Qu'est-ce que tu conseillerais aux gens qui ont envie justement de bien s'informer ? Comment choisir un média ? Comment tu t'informes, toi ?
- Speaker #1
Déjà, on prend conscience qu'il y a une manipulation et que c'est des partis qui parlent. C'est de la pub, en fait. Franchement, il faut partir du principe, il faut remettre en question le système, le gouvernement et les chaînes, en fait. Et dire que tout ce qui est là n'est pas vrai. Comme ça, déjà, quand tu remets en question, tu te poses tout le temps la question de est-ce que c'est vrai, ça ? Et juste déjà, tu te poses cette question de est-ce que c'est vrai pour aller voir d'autres médias, pour comprendre les choses, etc. Moi j'ai choisi le reportage de terrain parce que c'est des faits, je rencontre des gens, je vois la souffrance. Je comprends l'impact. J'essaie d'aller parler à l'autre camp, même si à chaque fois, on m'envoie chez moi parce qu'ils ne veulent pas. Mais en fait, à chaque fois, comme ça, je vais rencontrer les gens, j'essaie de vivre ça. C'est mon travail maintenant. J'en ai fait ma passion et tout, mais c'est mon travail. Et avant, j'étais au chômage quand j'ai créé Umeko. Le problème, c'est que ces gens-là, ils ont des enfants, ils doivent travailler et tout, donc ils ne peuvent pas faire ça. Donc juste, peut-être d'avoir un média dans chaque partie. Ça peut être bien, tu vois. Si tu veux prendre du C8, ok, mais par contre, l'info aussi sur Blast.
- Speaker #2
C'est un peu recouper les infos, d'aller voir d'autres médias, d'autres sources pour voir, ok, si je fais un middle entre ce que dit C8, entre ce que dit Luma, entre ce que dit Dimash, entre ce que dit Blast, au final, qu'est-ce qui reste comme info au milieu ? Je me place un peu, la vérité, elle est peut-être au milieu de tout le monde. En tout cas, pas prendre comme acquis une info qui sort d'un média, ça c'est quand même flippant. Et aussi, on parlait de la télé, mais il y a aussi tout ce qui est phénomène de fake news maintenant avec le digital. Moi j'ai commencé à un peu bosser là dessus, à réfléchir autour de tout ça et c'est super flippant parce que maintenant les gens, les jeunes surtout, se tournent vers les médias digitaux mais en fait il y a aussi de la fausse information, de la désinformation dans le digital. Est-ce que vous avec Blas vous rencontrez parfois ça ?
- Speaker #1
Alors Blas non, je ne crois pas. sûrement, je pense, en réalité, mais là, comme ça, je n'ai pas trop de retour à faire dessus. Ce que je peux te dire, c'est que j'ai déjà vu des trucs sur TikTok où Trump, là, il revient. Et en fait, il y a une vidéo qui est ressortie où il parlait de la Palestine avec Netanyahou, où il a dit, oui, je ne sais plus ce qu'il a dit, mais en gros, il disait j'ai mal aux victimes palestiniennes, etc. où tu vois Netanyahou, il est décomposé. Mais ça, c'est un truc qui est daté de 2017. Et en fait, c'est ce truc, il ressort et d'un coup, c'est un peu en mode... Mais en fait, il est pour la Palestine, tu vois. Et en fait, ça fait que ça peut lui ramener des voix, etc. C'est un peu un truc où il n'y a plus de date dans les publications, tu n'as plus beaucoup d'informations et donc, du coup, tu peux te resservir d'anciennes images ou autres pour justement le placer au bon moment et que ça fasse un gros buzz, etc. et que ça fasse une grosse promo, tu vois. Voilà, c'est plus politique. Mais ça reste une fake news dans le sens où ils font croire qu'il vient de dire ça, etc. ouais après bah oui des fake news, moi ce que je peux dire aux gens sinon pour contrer ça c'est surtout aller voir le reportage de terrain parce que c'est plus dur de mentir avec des faits qui sont filmés à part de les cacher il y a le montage quand même ou alors les directs c'est pas mal après les plateaux c'est vrai que
- Speaker #2
Il y a quand même des bons journalistes, rassure-moi.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, bien sûr. En fait, pour moi, un bon journaliste, maintenant, c'est quelqu'un qui va vraiment aller approfondir le sujet. Juste dire des faits pour dire des faits, je le vois malheureusement pas comme du vrai journalisme. Parce que pour moi le journalisme c'est ce sens, ce changement. Si tu veux faire évoluer la société, il faut que tu dises tout. Parce que s'il y a un truc qui va pas dans le script que tu vas dire, si tu le prends pas du doigt, il pourra pas être changé. Tu peux apporter après des solutions ou pas, le mieux c'est d'en apporter. Mais si tu le fais pas, c'est mort. Alors que si tu dis, je sais rien moi... Franchement là j'ai pas d'idée mais si tu dis juste un titre comme on peut voir et j'en ai déjà vu un peu en ligne etc même des gros journalistes connus et tout tu vois mais qui font quand même de base du bon boulot mais en fait ça ça n'a pas trop de sens quoi ça n'a pas de...
- Speaker #2
Après aussi le problème je pense qu'avec le digital il y a un truc d'algo qui fait que l'algo clique en fait il fait que tu es obligé de faire comme des titres qui sont toujours un peu putaclic pour que les gens viennent te voir viennent cliquer enfin on est tous tous Un minimum obligé de faire ça parce que si on fait un titre de 15 km, ça va faire chier tout le monde. Donc on est quand même obligé de s'y soumettre un peu parce que si on a envie que notre média fonctionne, il faut qu'il y ait des vues. C'est pareil en télé, c'est l'audience, c'est toujours pareil. et donc il y a ce côté là et il y a le côté aussi la longueur des formats voilà moi c'est pour ça que j'adore le podcast parce que tu peux un peu te poser, approfondir, connaître mieux la personne et pas réduire la pensée de quelqu'un en 30 secondes mais il y a aussi ce côté là où en fait quand tu t'informes avec un réel en fait tu peux pas non plus connaître à fond ton sujet et tu peux pas non plus connaître tu vois toutes les petites les petits détails qui font qu'une info elle est toujours un peu plus complexe que ça en fait ça
- Speaker #1
participe ça c'est un problème que j'ai avec Quimico Quimico et heureusement avec Blast mes formats font Ma moyenne de format est à 5 minutes, ça va pas du tout avec un ça. Heureusement, je fais beaucoup de vues parce que c'est Blast, que ça reste un média et que c'est regardé. Mais je dois faire quasiment au minimum 100 000, ce qui est énorme, je trouve, pour ma petite commune. Du coup, je préférais faire 100 000 au minimum et faire un format de 8 minutes qui explique un peu tout, même si c'est réduit en format Instagram, punchy et tout, que faire un format de 1 minute 30 et faire 1 million. Dans le sens où...
- Speaker #2
Si tu n'informes pas correctement.
- Speaker #1
Si tu n'informes pas correctement, il n'y a plus d'enjeu. C'est juste la fame. Même s'il y a un truc de... Tu sais, c'est le serpent qui se mord la gueule parce que tu as besoin de beaucoup de gens pour changer les choses. Mais est-ce que tu les changes si tu as beaucoup de gens et que tu le fais d'une mauvaise façon ? Ben non, tu vois. Mais je sais, ouais. Mais moi, en fait, Meta, c'est horrible. Mais je déteste cette plateforme. Je suis dessus, mais je la déteste.
- Speaker #2
C'est un peu le cas pour tout le monde. En fait, on est tous soumis à ça. Moi, maintenant, je suis entrepreneuse, donc j'ai mon podcast, mais j'aide aussi les gens à monter leur podcast et tout. Et pour me faire connaître, je suis obligée de poster. Mais je me dis, en fait, je suis dépendante de si l'algo va décider de faire exploser ma vidéo et là, j'aurai plein de clients. Ce n'est même pas dépendant de la qualité de mon travail. Donc, c'est ultra frustrant. Je peux être une super réelle de podcast ou de vidéo. Si j'ai posté à la mauvaise heure ou si, en fait, ce qui m'arrive souvent, c'est que je poste. Parfois il y a une coquille et je suis dégoûtée donc je repasse. Alors là mon algo il est foutu, il y a personne qui voit mon réel et je me dis mais c'est dégueulasse parce que j'ai mis deux jours à faire cette vidéo et il n'y a personne qui la voit. Et donc il y a un côté, en fait ils ont un pouvoir qui est juste incroyable et qui est ultra frustrant quand tu es dans les médias ou même quand tu te lances sur les réseaux.
- Speaker #1
Ouais et puis tu parles de ce pouvoir-là, je ne sais pas si tu sais mais genre il suffit que ton contenu soit un peu politique et ils le dégagent. Il faut décocher un truc Moi je l'aurais fait dans l'autre sens Si t'as pas envie d'être politisé parce que t'es comme ça Mais juste en fait tu Ausha case Non non c'est que tu dois la décocher pour avoir un truc donc c'est ultra malsain. Bah en fait ça en dit énormément de choses, enfin ça en dit beaucoup sur la société. Après il y a une plateforme qui fait pas trop ça, c'est TikTok logiquement, elle propulse beaucoup plus ton algo mais bon. Et parfois tu fais pareil du 500 vues, enfin tu vois. Alors que t'as... Enfin pour moi il y a un truc qui est pas logique c'est que même si on est énormément quoi, si t'as une commune de 11 000, pour moi les 11 000 doivent pouvoir passer dessus ta vidéo quoi. Enfin c'est le but de... que quand t'as une communauté et que t'as personne qui voit c'est super frustrant tu te dis mais qui est-ce qui a mis un filtre qui est-ce qui m'a empêché de regarder ce que j'ai fait et moi j'ai plein de potes qui font des trucs j'ai rencontré j'ai retrouvé un pote hier à la manif le fondateur de Verre le Média et il m'a parlé de son sujet il m'a dit t'as vu nos vidéos et tout j'étais en mode bah pas du tout quoi et pourtant on est dans le même cercle en plus vous devez avoir vraiment le même algo et pas du tout du coup j'ai pas vu ses vidéos bon après je suis pas non plus un Je suis pas une personne qui va aller regarder tous les trucs sur Insta et tout Parce que j'en fais mon outil de travail Mais vu que je déteste en soi En plus ça m'arrive parfois de juste Avant de me coucher regarder des vidéos Je suis en mode mais non mais c'est quoi ça Parce que bah tu m'as trické mais Mais bref ouais Du coup en fait tu vois pas tout Tout l'algorithme tu vois pas tous les trucs Dont tu pourrais t'intéresser quoi
- Speaker #2
J'ai vu sur Instagram que tu avais mis que tu étais journaliste de rue, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Journaliste de rue, c'est-à-dire que tout, quasiment, à part sur Meco, tous mes formats, c'est moi qui suis dans la rue, on va dire, qui donne la parole à des gens qui souffrent. Et en fait, le but, c'est d'être partout, tout le temps, pour reporter l'information. Et c'est comme ça que j'ai créé Meco, parce que du coup, je n'avais pas fini, mais en gros...
- Speaker #0
Une fois après, une fois que je savais monter, que je connaissais les sujets, je me suis dit, là mon coco, tu vas prendre un petit micro et tu vas aller dans la rue rencontrer des assos, etc. Et ça, je l'ai fait depuis fin 2019. Et donc du coup, dès le début, depuis 2019, j'étais que sur le terrain.
- Speaker #1
Tu t'es pas pris des vents, parce qu'au début c'est dur.
- Speaker #0
Ouais, après, là où je me prends les vents, c'est quand je fais mes petits... Croutres d'or ? Ouais, quand je fais le con, quand je fais un peu le con et tout. Mais après, c'était dans mon rôle, donc je m'en fous. Limite si on filme et je me prends avant ça peut être drôle de le mettre Donc du coup je suis en mode d'accord
- Speaker #1
Moi j'ai commencé par ça quand j'étais journaliste Et on envoie la petite journaliste toute jeune Allez va faire des micro-trottoirs Je pense que je ne me suis jamais pris autant de râteaux de toute ma vie Et en fait c'est là C'est là où on teste ta motivation Et toi t'es là, tu fais froid et tout Et tu te dis c'est horrible comme fait
- Speaker #0
Bah en fait Si tu le fais pour un média Où tu dois être ultra sérieux Et poser des questions je pense que ça doit être ultra compliqué Oui Après ça va avec l'expérience ça passe Mais moi je le fais en mode un peu Comme Yoris à la rue genre pas de limite je m'en fous des gens Mais je les aime hein Avec toute bienveillance je m'en fous Je peux faire une dinguerie avec la personne Et donc du coup si je me prends des vents Je m'en fous comme je t'ai dit c'est dans mon rôle
- Speaker #1
Mais ça c'est l'avantage des réseaux du digital C'est qu'en fait c'est toi qui as ta ligne édito Donc tu peux choisir comment tu parles D'un sujet et t'es pas obligé d'être Guindé avec ton micro comme moi j'ai pu faire Un micro trottoir
- Speaker #0
Mais il y a des astuces pour ça Moi j'en ai plein des astuces En fait tu me poses la question Tu tends le micro et il est filmé et c'est fini Il s'en va comme ça il peut pas dire non
- Speaker #1
Moi j'avoue je fais un très très grand sourire Et je leur donne pitié J'ai l'impression que je vais me faire virer S'ils répondent pas à ma question S'il vous plaît je vais me faire virer Je suis désolée En général ça marche La pitié pour les journalistes Après aussi est-ce que ça t'arrive Moi, j'ai bossé pour les médias tradis. Et parfois, quand tu as un micro et une caméra, je me prends des réflexions de les gens qui n'aiment pas les journalistes. Ça t'est déjà arrivé aussi ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Parce que toi, tu es un média engagé.
- Speaker #0
Oui, déjà. Je suis un média. Je suis un journaliste de base de la rue. Donc forcément... tous un peu déjà vu ou si on m'a déjà fait une remarque ou deux très vite il y a d'autres personnes qui vont dire tu le laisses tranquille c'est un bon reporter donc très vite ils disent tu peux lui faire confiance après je sais que il y a beaucoup de médias du genre c'est nous ou quoi qui quand ils sont très vite repérés mais quand ils sont en action sur les terrains ou même manif ou quoi ils enlèvent tout ce qui est micro ils ont une bonnette toute noire il n'y a pas de marque quoi Bah oui mais en même temps quand tu fais un sale métier et que les gens sont conscients bah forcément C'est pas la faute du journaliste en lui-même en plus, c'est surtout celui qui va en parler après dans le studio
- Speaker #1
C'est ça parce que le journaliste en général c'est un jeune qui sort d'école, qui veut faire ses preuves, qui a en général plein d'idéaux dans la tête et qui a envie de changer le monde Et c'est pas lui qui est décisionnaire de ce qui va être fait, en tout cas de son reportage Ouais je suis entièrement d'accord,
- Speaker #0
c'est vrai que c'est une bonne réflexion
- Speaker #1
C'est vrai parce que moi, tu vois, j'avais des bonnes intentions quand je voulais être journaliste.
- Speaker #0
T'étais pour qui déjà, tu m'as dit ?
- Speaker #1
En fait, moi, je bossais en boîte de prod et donc j'étais piégiste pour plein de boîtes de prod et du coup plein de chaînes. Mais toi, quand t'es sur le terrain, t'as des bonnes intentions en fait. Mais c'est ton boss qui est là, un, un, un, on peut pas faire ça. Ou alors, il va repasser derrière toi dans ton montage. Toi, t'es là, si j'ouvre ma bouche, je perds mon travail. Parce qu'en fait, c'est des métiers qui sont beaucoup sur le bouche à oreille. T'envoies pas un CV pour avoir un taf, c'est machin, t'as recommandé et tout. Mais si toi tu dis mais moi je suis pas d'accord c'est de la merde ce que tu fais Ou bah en fait on va dire ok bah dégage Ton contrat c'est des DU T'es payé à la journée Donc en fait tu dégages en 3 secondes Donc bah en fait après il y a aussi un truc de Ok genre je suis motivée Je suis engagée mais en même temps il faut que je mange Faut que je paye mon loyer et aussi le journaliste Je pense qu'il a cette réalité là Et malheureusement parfois tu te laisses un peu faire Parce que t'as besoin de manger quoi
- Speaker #0
Ouais je suis d'accord Bah en tant que porteur de terrain j'ai eu Euh Il y a deux problématiques, il y a celle côté manifestant très extrême où ils vont aller jeter des cocktails ou quoi et ils ne veulent pas trop être filmés. Ça m'est déjà arrivé une fois, juste une. Je ne sais pas, comme c'est qu'une fois, je me dis bon c'est rien tu vois. Je ne sais pas comment j'ai réagi, le mec il m'a poussé. Et j'étais à deux doigts de lui coller un pont alors que je suis dans le travail, tu vois. Et en plus à côté, non mais attends, à un moment donné il y a un respect, tu vois. Et en même temps on se faisait bombarder par des GM2L, des gendarmes, tu vois. Donc des trucs qui explosent. des membres qui peuvent péter, genre la main, le pied, etc. En fait,
- Speaker #1
c'est risqué d'être journaliste.
- Speaker #0
Oui, mais du coup, je lui ai dit... Déjà, j'étais hyper vénère. Je lui ai dit, viens, on en parle après, mais ne me casse pas les couilles. On est en train de se faire bombarder, tu vois. C'est bizarre. Et si tu n'as pas envie d'être filmé, dans ce cas, fais des actions quand il n'y a pas de journaliste. Tu as des médias de partout. Donc forcément, tu seras dans le champ.
- Speaker #1
On met une cagoule.
- Speaker #0
Bah ouais, mais il était habillé et tout déjà, en plus qu'à gouler
- Speaker #1
Je reconnais pas
- Speaker #0
Logiquement non, bon après il y a peut-être des éléments Qui peuvent être repris par les forces de l'ordre Mais dans tous les cas t'as des drones Enfin tu vois ils ont tous les forces de l'ordre pour regarder T'as des hélicos, les hélicos Je crois qu'ils avaient pu regarder une plaque à juste pas combien de kilomètres Ouais ouais, une plaque d'immatriculation Enfin bref Et en fait il y a eu ce problème là Et après le problème c'est aussi une minorité De policiers, mais bon Je sais pas si c'est une minorité Qui euh qui eux n'aiment pas forcément les reporters terrain etc et qui vont être aussi ultra violents envers eux, moi je me suis déjà fait agresser à plusieurs reprises,
- Speaker #1
ou même pousser c'est ça que j'allais te demander parce qu'on te voit souvent quand même dans les manifs sur le terrain tu es journaliste de rue mais ça a l'air dangereux en fait
- Speaker #0
Ouais après moi je m'en fous c'est ma passion. Avant de faire le média je me suis dit est-ce que je continue à vivre dans ce monde parce que je suis plus en... Ma vie n'est plus en...
- Speaker #1
En adéquation ?
- Speaker #0
Ouais avec ce que j'ai envie de faire. Donc ça limite c'est plus je souffre de choses, plus je suis heureux. C'est trop bizarre. Parce que je sais que ça va apporter un poids dans la société.
- Speaker #1
T'as déjà vraiment eu peur pour ta vie ?
- Speaker #0
Non par contre à un moment donné j'étais pas mal sur les violences policières. Et j'en avais aussi suivi, donc du coup j'en ai beaucoup parlé. Et maintenant je suis un journaliste où avant j'encaissais, j'en avais rien à dire. Maintenant rien du tout, maintenant c'est la guerre. Il y a une infraction envers moi. Que tu sois flic ou manifestant, c'est vous, tu vois. Je t'en fais un truc, pour le coup, 1 minute 30, quoi. Là, je te fais une intro, je suis journaliste, je me suis fait agresser, bam, je la passe, tu vois, avec la preuve. Bah ouais, parce que... En fait, j'en ai un peu marre de gens qui respectent pas la loi. S'il y a une loi et... En présentant le quatrième pouvoir, tu vois, c'est aussi ça, le sens de notre métier, c'est qu'on apporte une information et une démocratie. Et là, le fait de... qu'on respecte pas ça, bah en fait on en perd la démocratie donc ouais en plus je suis ultra suivi par plein de médias qui me supportent, il y a Reporters sans frontières à fond qui attendent limite que j'ai une tu vois, non mais un problème tu vois parce que...
- Speaker #1
Mais c'est ça qui est important aussi c'est qu'il y a des gens qui te protègent quand même d'ailleurs c'est parce que quand on part comme ça, tu pars pas non plus t'as de brûlés sans avoir des gens qui peuvent t'aider parce que t'es quand même suivi par un média et tout, t'as quand même des gens derrière qui peuvent t'aider s'il y a un problème ou...
- Speaker #0
Alors oui mais pas en 3 ans, non... J'ai été seul et pendant trois ans j'ai rien dit pour le coup. Mais là c'est maintenant et maintenant je suis un peu dans une guerre et tant pis, je suis en liste engagée ou pas. Mais tu sais quand le manifestant il m'a fait ça au Sévère-Monde de la Terre à la 69, tu vois là j'en parle, beaucoup de gens m'ont dit oui mais ça représente pas tout le monde, je m'en fous, je parle autant des manifestants que des flics tu vois. Ce gars il n'applique pas la démocratie en elle-même aussi, qu'il soit flic ou pas, ou manifestant ou pas, donc du coup je...
- Speaker #1
T'as tout filtré en fait.
- Speaker #0
Non bah je suis là pour faire mon métier. Après j'ai mon engagement dans les sujets que je fais, dans le sens parce que... Quand tu es un journaliste et que tu veux faire évoluer la société, forcément, tu es confronté à critiquer des instances qui, déjà juste dans le journalisme, donc des milliardaires qui ont les médias, mais même dans tout ce qui est commercial, les grosses multinationales, les lobbies, l'agriculture aussi. Donc forcément, tu pointes du doigt un problème. Donc tu n'es pas neutre.
- Speaker #1
Oui, alors c'est ça, ma grande question que j'ai appris quand j'ai commencé le journalisme, parce que souvent on dit que les journalistes ne sont pas neutres, mais est-ce qu'on peut, sans être engagé forcément, mais est-ce qu'un journaliste de base peut être neutre ? Qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #0
Non. Enfin, oui, mais du coup, ce n'est pas du journalisme.
- Speaker #1
Parce que moi ce que j'ai appris aussi et qui m'avait fait réfléchir c'est qu'au final les gens parfois ils ont l'impression d'écouter un métier quand ils écoutent BFM ou France Daily ils vont dire c'est neutre. En fait moi ce qu'on m'a appris c'est aussi à partir du moment où c'est un humain qui parle, chaque mot que tu vas utiliser en fait et que tu vas choisir à la place d'un autre va avoir même une mini influence sur ton idée ou sur ce que tu penses. Donc en fait je pense que de toute façon de base... Tu peux jamais être 100% neutre. Dès que tu choisis un mot, t'es humain, t'es pas une IA. Ça va forcément tout le temps influer un peu sur l'info que tu vas donner. Je sais pas si ça existe vraiment.
- Speaker #0
Moi, pour ma part, j'essaie de l'être en parlant comme je viens de parler. C'est-à-dire que s'il y a un côté qui me fait chier, il y a un côté qui me fait chier, il y a l'autre côté aussi.
- Speaker #1
Pour toi, être neutre, c'est être transparent en fait.
- Speaker #0
Ouais, ouais, ouais, des ouf. Je pense que c'est ce qui t'associe le plus à la neutralité. Après, je le suis pas. J'en suis conscient et je ne l'ai pas envie parce que toute ma vie, mon changement, ma personnalité d'aujourd'hui, elle s'est faite par le fait que les médias avaient un problème justement d'être trop neutres et de rien dire en fait.
- Speaker #1
Mais du coup un journaliste ne peut pas être neutre mais est-ce qu'il peut être objectif ?
- Speaker #0
En fait il peut être objectif, oui. Mais ça pour moi c'est tout ce qu'on vient de dire. Tu l'es par comment tu traites l'information, puis sans qu'il y ait personne au-dessus pour te dire bah non. En fait qu'on puisse améliorer ton journalisme, ta façon de faire et tout, que tu aies un supérieur qui te fasse ça, trop bien. C'est ce que fait ma rédaction, Cheff à Blas par exemple. Parfois, rarement d'ailleurs, c'est ça qui est ouf, j'estime être assez objectif, mais parfois qui me dit peut-être que tu peux l'associer à ça. C'est très rare qu'il me dise ça, mais je trouve ça positif. Mais peut-être que tu peux l'associer à ça. C'est pas un mode, non, tu m'enlèves ça et tu vas parler de ça. Enfin non, mais tu vois, c'est pas... Pourquoi en fait ? Si t'as envie de parler d'un sujet, pourquoi tu peux pas en parler d'une façon...
- Speaker #1
En fait, je pense qu'un journaliste, maintenant en plus comme on est très lié au digital, aux réseaux sociaux, Tes sujets seront différents des sujets de quelqu'un d'autre, tes reportages ? Parce qu'en fait, il y a ta patte et aussi tes auteurs. Moi, j'étais auteur quand j'étais journaliste, mais j'étais auteur que dalle, en fait. Moi, j'avais envie de raconter une histoire parce que je l'avais vécue. Et il y avait quelqu'un au-dessus qui me disait Non, en fait, tu ne l'as pas vécue comme ça, tu l'as vécue comme ça. Et donc, du coup, tu dis Pas du tout. Moi, j'ai passé des semaines avec des gens. Et par exemple, un des derniers reportages que j'ai fait avant de... Tout pété, comme toi. Je faisais un reportage sur le handicap. Et en fait, j'ai passé dix jours dans un séjour adapté avec des personnes en situation de handicap. Et là, en fait, ce qui m'a vraiment choquée, c'était ma prod, qui me parlait comme si... C'est de l'argent, forcément, ça coûte de l'argent, mais qui me parlait en mode, OK, t'as tourné aujourd'hui ? Bah non, parce qu'en fait, il voulait pas tourner. Et il me disait, ah oui, mais c'est pas possible, en fait, je peux pas revenir sans rien. Et ça, mais les gars, en fait, c'est des personnes en situation de handicap, tu veux que je les fouette, en fait, pour tourner ? Ils veulent pas tourner, on tourne pas, vous faites un reportage social, c'est comme ça. C'est la différence entre moi qui étais genre un journaliste et qui étais à fond, pas avoir envie de les aider, d'avoir envie de faire un reportage super, tu vois, et à côté, il y a des gens sans cœur en fait qui me disaient Non mais de toute façon, s'ils conviennent pas au pire, on prendra quelqu'un d'autre, tu vois.
- Speaker #0
T'as une pression en plus. Ouais. C'est la précarité journalistique encore.
- Speaker #1
C'est ça. Et tu dis, en fait, je faisais le reportage de mes rêves parce que c'était cool. Pour une fois, il y avait du sens sur ce que je faisais. J'ai fait des trucs qui avaient vraiment aucun sens. Et j'étais Ok, c'est trop bien. Et en fait, derrière, il y avait des gens qui ne me parlaient que d'argent. Et j'étais là, mais en fait, on ne peut pas tout le temps parler d'argent quand on veut informer et faire changer les choses. Évidemment qu'on ne peut pas faire un reportage qui coûte 10 millions, mais tu vois, une journée de tournage, elle est perdue, ça fait partie du métier. Et tu ne peux pas tout le temps calculer tout et penser qu'en termes d'argent, parce qu'en fait, sinon, tu vas faire de la mauvaise info. Moi, je peux obliger les gens à tourner, mais après, moi, j'ai mon deux mois, je ne suis plus humaine, tu vois. Et du coup, il y a ce truc-là qui a commencé à me dire, tu n'es plus très heureuse de faire ton métier, parce qu'en fait, si tu écoutes ce qu'on te dit, tu vas faire du mal aux gens. anti tout ce que tu veux faire parce qu'en fait tu fais un reportage sur le handicap mais on te demande de de pas être humaine c'est pas possible donc
- Speaker #0
Bâcler, de faire rapidement Bâcler et de dire ah bah oui bah en fait tu vas tourner toute seule tu démerdes et puis tu tournes tous les jours et puis je fais bah oui bien sûr enfin il ya une charte qui est sortie des médias d'ailleurs Yumeko est signataire aussi c'est la charte d'un journaliste à la hauteur de l'urgence climatique je sais pas si tu l'as déjà vu sinon je te conseille de la regarder et ils mettent tous ces points justement de comment tu peux tu te traites une bonne information Du coup, je conseille à tous les nouveaux journalistes qui veulent devenir ou quoi, d'aller regarder parce qu'elle pointe la précarité énergétique. Putain, c'est un sujet que j'ai traité il n'y a pas longtemps. Elle pointe la précarité journalistique du fait qu'on est obligé de faire énormément d'informations en très peu de temps, switcher. Même moi, alors qu'on a un média qui comprend ces trucs-là, je le fais. Parce que là, je pars à Calais, là, j'étais hier, j'étais là. Mais je le fais aussi par passion, ça c'est problématique, mais il faut que je fasse attention. Et bref, et qui parle de comment aussi... parler d'un sujet profond, de rien oublier, etc. Il y a 14 points, je crois, donc là, je ne vais pas tous les dire, mais c'est assez bien. Franchement, c'est assez cool.
- Speaker #1
Je ne dis pas souvent qu'il y a beaucoup de journalistes qui galèrent à gagner leur vie. Moi, j'ai commencé il y a 10 ans. Alors, je n'ai pas fait d'école de journalisme, j'ai fait une étude de lettres, mais il y a tous les gens autour de moi qui veulent faire des écoles de journalisme, ce qui coûte une blinde en plus, qui sont difficiles à intégrer. Je pense que 80% des gens que j'ai rencontrés, ils ont tous arrêté. Parce que... Déjà ils ont été dégoûtés du métier comme moi et on gagne pas notre vie. En fait les gens quand on les croise me disent mais t'es journaliste mais t'as la belle vie. Et en fait non c'est super précaire comme métier, c'est très dur et on doit beaucoup poser. Parfois je faisais deux reportages en même temps parce qu'en fait je gagnais pas ma vie. Et du coup c'est ultra frustrant parce que t'es passionné mais en même temps c'est une galère quoi. Et les gens le savent pas en fait.
- Speaker #0
En fait y'a pas beaucoup d'argent dans le journalisme finalement. Ce qui est dommage parce que comme je t'ai dit pour être un quatrième pouvoir il faut avoir autant d'argent limite que les autres
- Speaker #1
Et oui comme tu dis on est peu de journalistes donc il y en a plein déjà en pige qui sautent parce que c'est trop dur quoi Enfin la pige c'est ultra précaire Moi ce qu'on me disait souvent c'est en fait si tu veux pas le faire il y a 10 personnes derrière toi T'es comme dans le diable c'est bien près de ça Exactement Si tu veux pas le faire il y a 10 personnes derrière tu vas devoir te payer moins cher que toi En fait t'es pas du tout indispensable Ouais il y a ça,
- Speaker #0
il y a cette chose là parce que mine de rien il y a quand même beaucoup de journalistes qui essaient Mais tu dis 80, je ne connaissais pas le chiffre, mais c'est énorme, 80%.
- Speaker #1
Enfin, ce n'est pas un chiffre ressourcé, c'est dans ma tête.
- Speaker #0
Mais il y en a beaucoup, quoi.
- Speaker #1
Les gens de mon entourage que j'ai rencontrés au début qui ont arrêté, je pense que c'est énorme. Enfin, le pourcentage est énorme.
- Speaker #0
Tu vois. Et après, tu as ce truc de vraiment... Oui, il faut... Donc, très peu de journalistes et on te demande beaucoup. En fait, tu fais des semaines à 50, 60 heures, je ne sais rien. Là, je dis une connerie. Ou en fait, il faut que tu fasses plein de sujets en même temps. Parce que c'est ce qu'ils demandent, en fait. Tu vois, on n'est pas dans un truc de Ok, bon, on peut dire que là, on a trois personnes dans le média, on va faire trois sujets par semaine, ce qui est déjà pas mal. Déjà, un sujet par semaine, je trouve que c'est beaucoup. En fait, c'est là où la vraie information se rapporte par le temps, par la lenteur. Sur tout ce que tu dis,
- Speaker #1
c'est sûr.
- Speaker #0
Et tu vois... Quand je te dis je vais sur le terrain, il ne sait pas que ça en plus, je ne vais pas assez dans la profondeur quand je dis ça. Quand je te dis je vais sur le terrain et je raconte une vraie info, pas du tout. Là j'étais avec la FNSA récemment et c'est ultra touchant et je leur donne grave une parole tu vois. Alors que derrière la FNSA, le président il fait partie. président du groupe Avril. En fait, il faut ultra... Pour pouvoir faire du journalisme, dans tous les cas, il faut connaître le sujet limite à 100%. Mais c'est dur. Ou au moins à 80, même si tu oublies un petit truc, au moins d'avoir ce truc de qu'est-ce qu'ils en pensent de l'autre côté. Que pensent les autres syndicats ? Ouais, exact. Parce que sinon... Tu vois, très vite, je peux donner une voix à une agriculture qui n'est pas forcément bonne. Parce que ce sont des humains et ils en souffrent. Ça, c'est beau aussi, tu vois. Mais il faut bien pointer du doigt que leur système syndical n'est pas bon. En plus, il est managé par... t'accapter par quelqu'un d'arrivé du groupe Avril.
- Speaker #1
Dernière question. J'ai deux petites questions. Dernière grosse question. En ce moment, on parle beaucoup, par exemple, de l'ESG Paris qui va être acheté par des milliardaires, Bolloré, Dassault, etc. Et donc moi ça me pose la question entre tout ça et ce que nous on dit du journalisme, qu'est-ce qu'on dit à quelqu'un qui nous écoute et qui a envie de devenir journaliste ? C'est quoi ton conseil ?
- Speaker #0
De se renseigner sur son école déjà, pourquoi pas. De comprendre la problématique qu'il y a entre les médias qui sont rachetés ou pas. Peut-être d'aller le mieux, mais c'est hyper compliqué, tout le monde veut y aller, mais c'est d'aller bosser pour des médias indépendants.
- Speaker #1
Peut-être de créer du contenu déjà tout seul, non ?
- Speaker #0
Bah ouais, c'est ce que j'ai fait en soi. On parlait de com et tout ça, en fait. C'est ultra important. Faut se vendre. Faut faire ton CV, en fait. Donc, tu... Ouais, tu crées une page Instagram. Au début, tu seras pas beaucoup vu. Donc, ce que je conseille aux gens, c'est d'aller voir des assos, des structures qui, elles, ont un peu plus de contenu pour faire des coposts, pour se montrer, pour faire des choses comme ça. C'est ultra important parce que tu vas toucher aussi, du coup, l'autre. Surtout s'il y a des... ça a un fond et des valeurs derrière quand même. D'y mettre ses émotions, s'il a envie. Mais ouais, de se faire un CV, c'est obligatoire. Surtout dans un monde où il y a énormément de gens qui essaient d'en devenir.
- Speaker #1
Je pense que maintenant, le mail... Même le personal branding, t'es un peu obligé, en fait, avec les réseaux. Parce que, disais-moi, mon invité de Caroline, milieu de l'épisode 10, elle disait, en fait, maintenant, les likes sont vachement importants quand t'es journaliste. Et du coup... Peut-être lancer son propre média et après aller toquer au rédac parce qu'en fait je pense qu'il y a tellement de gens qui ont envie d'être journalistes.
- Speaker #0
Ouais c'est une bonne idée et encore mieux c'est que moi j'ai pas toqué, ils sont venus me chercher. Et j'ai négocié mon contrat et tout. Et en plus j'ai fait ça pendant 2 ans et demi et Blast est venu parce que Meiko a un an de plus que Blast. Sauf que Meiko ça a été créé par un... Un petit gars pas connu. Alors que Blast, c'est des gros journalistes qui l'ont créé, donc forcément. Et donc du coup, j'étais même pas devant la cam, tu vois. Donc j'ai juste fait des publications, un peu les anciennes vidéos brutes, où encore on suit des gens, comme ça, avec des textes qui arrivent et quoi, mais je m'étais jamais devant. Et après, bon, j'ai capté que pour être sur Insta et tout, et pour aussi, à un moment donné, parce qu'il y a plein de choses qui viennent en compte, Le côté de l'égo, c'est la reconnaissance. C'est que tu travailles tellement en arrière-plan, et en réalité, j'ai sacrifié ma vie pendant trois ans, et je le fais encore, ça fait cinq ans, et je ne fais que de travailler, et ce que j'en gagne par rapport à l'investissement, il est très petit. Donc il y a des choses qui permettent de combler cette reconnaissance, parce que c'est humain. Genre moi dans l'asso je vois qu'il y a plein de gens qui sont bénévoles, ils ont un besoin de reconnaissance aussi tu vois.
- Speaker #1
Oui mais peut-être que quand tu montes ta tête c'est quand même aussi plus facile après d'aller chercher des reportages. Moi je sais que plus je vais me montrer, plus après je vais dire ok j'ai déjà fait ça, il y a ma tête dessus, peut-être que je vais avoir des invités qui vont me dire oui pour mon podcast en fait, c'est un peu, c'est toujours le game pour la chose.
- Speaker #0
Ouais ouais carrément, c'est vie, on en parlait, c'est ta carte d'identité quoi.
- Speaker #1
C'est ça. Ouais. Trop cool. En tout cas, c'était trop intéressant. Dernière question. Dans Je te le dis en off, on décrypte les coulisses des médias et des créateurs de contenu. Qui est-ce que tu aimerais avoir à ce micro ? Tu aimerais découvrir un peu les coulisses de quel journaliste ou de quel créateur de contenu ?
- Speaker #0
Alors...
- Speaker #1
On a quatre.
- Speaker #0
OK. Bon, ça va, j'ai le temps. Hugo décrypte un petit peu c'est bien j'aimerais bien pourquoi ? parce que j'aimerais qu'il aille un peu plus dans le fond des sujets par moment,
- Speaker #1
mais il le fait parce que il a mis de l'oeil sur Youtube tu vois Hugo est très neutre j'aimerais qu'il switch mais au moins qu'il puisse en parler un peu mais c'est pas une critique j'aime beaucoup ce qu'il fait moi j'aime beaucoup parce que je donne des cours en école de com et en fait je vois que tous mes élèves ils s'informent que par Hugo et du coup je suis quand même assez rassurée parce que c'est quand même un super média et les infos sont quand même sourcées c'est super et je me dis ok si déjà ils peuvent s'informer grâce à ça et en fait ils s'informent vraiment tous avec lui, ils connaissent, enfin ils regardent pas la télé et je me dis ok bah moi ça me rassure de savoir que en tout cas leur info elle vient de là au moins après il y a plein d'autres sources d'infos mais je trouve ça quand même rassurant oui oui c'est pour ça que il y a énormément de pouvoirs d'influence et enfin tu vois le
- Speaker #0
Être journaliste ou avoir un média, c'est une façon de changer les choses. Donc, il ne faut pas rigoler avec ça. Même si tu crées des problématiques ou autres, ou on te fonde du doigt ou autre, c'est sûr, tu suivis plein de choses et ce n'est pas facile. Mais en même temps, il faut se placer. Je pense qu'il ne faut pas oublier des informations. C'est important de vraiment... pas juste rester sur des titres ou autre aller dans le fond des choses ouais enfin vraiment faire comprendre pourquoi il y a un problème quoi ok d'accord est-ce que tu as un dernier mot, tu as envie de dire un dernier mot après tout ce que tu nous as dit je sais pas où est-ce qu'on peut te retrouver si on a envie de suivre tes repartages alors moi je suis beaucoup donc agent des réseaux parfois vous pouvez me voir après c'est pas tout le temps mais sur youtube de best sinon bah du coup moi c'est surtout sur Instagram donc c'est R-E-X-A-C-H mon nom ultra compliqué Rexac donc Rossé donc J-O-S-E il y a Umeko H-U-M-E-C-O sur les réseaux aussi sur Insta tu parles de quoi ? sur Umeko ? ouais je parle de en gros c'est-à-dire humain, écologie c'est un mot qui est accroché avec une terre à la fin et en gros ouais de tout ce qui est social écologique animal humain j'essaie de ramener un côté chill, drôle enfin léger je casse le code du journalisme et voilà on fait des émissions parfois sur Youtube bon le problème du méco c'est comme moi je suis le président et parfois je fais du contenu et à un côté de ça je suis reporter pour Blast t'imagines bien que je me mets des bâtons dans les roues je suis partout et donc du coup on fait quand j'ai le temps mais c'est assez cool et ton prochain reportage ? bah là je pars à Calais demain et là je... 14h30, j'ai un rendez-vous avec la LDH de Calais qui est venue à Paris pour parler des violences policières faites aux exilés.
- Speaker #1
Programme alors.
- Speaker #0
Là, je fais des traversées. Je vais quasiment faire une traversée dans deux jours. Deux ? De la Manche.
- Speaker #1
On a hâte de suivre ça.
- Speaker #0
Si je peux la faire,
- Speaker #1
oui. Trop bien. Merci de nous avoir accordé du temps. C'était très cool. N'hésitez pas à commenter, à aller te suivre sur les réseaux sociaux et on se retrouve très bientôt.