Speaker #0Hey ! Je te le dis en off. 77% de ces auditeurs hebdo ont dit qu'ils ont déjà changé d'avis sur un sujet en écoutant un podcast. En fait, dans les médias digitaux, bah que dalle. En fait, c'est open bar tout et n'importe quoi. Y'a pas de garde-fous. Et on peut se demander en fait, où sont les limites ? Bon, entre toi et moi, c'est quoi le pire jour de ta vie ? Raconte-moi un truc bien traumatisant. Voilà, ça c'est non. Quand tu sens que ton invité a envie de partir en courant, On arrête ce genre de questions. Vérifier le background de ses envies et ce temps de parole qu'on lui donne, quand on met quelqu'un sur les projecteurs, ça a de l'impact. Parce que oui, en fait, pour moi, laisser dire n'importe quoi sans contradiction, c'est déjà un choix. En même temps, est-ce qu'on peut se demander et se dire responsable si on utilise des plateformes qui ne le sont pas elles-mêmes ? Mesdames et messieurs, bonjour. Nous sommes en guerre. CNN is fake news, don't talk to me. C'est devenu un métier, en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui, je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif, c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros. dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Bon bah, let's go ! Hello, bienvenue dans mon nouveau format de podcast de Je te le dis en off. Aujourd'hui, je ne suis pas accompagnée d'un invité, t'es dans mon salon, sur mon canap'. Ça change un petit peu, j'avais envie d'un format un petit peu plus complice, un petit peu plus authentique, dans l'intimité. Les interviews reviennent la semaine prochaine, demain j'ai un... euh, demain, c'est pas demain. J'enregistre bientôt, mais pour le prochain épisode, vous aurez un expert de la fake news, donc ça sera un sujet super d'actu et super intéressant. En attendant, aujourd'hui, prends ton petit plaid, fais chauffer ton petit thé, ton café, et on va parler d'éthique dans le podcast. Coucou, moi j'avais oublié de me présenter, je suis la Mélanie du montage, je suis là pour faire un react à mon propre contenu. Faire des petites blagues et aussi rapporter des infos supplémentaires. Je suis un peu la version upgradée de la Mélanie de la vidéo. Peut-être la meilleure version moi-même, je sais pas. Allez hop, c'est parti pour l'épisode ! Alors pourquoi je vais aborder ce sujet ? En fait ça fait un moment que, évidemment, moi j'écoute des podcasts, je coache des podcasters. J'en crée moi-même un. Et en ce moment j'ai un peu les oreilles qui sont écorchées quand j'écoute... certains podcasters ou même certains créateurs de contenu et j'avais envie en fait qu'on en parle ensemble le but c'est pas de montrer du doigt quelqu'un ou de faire la morale mais c'est plus d'apporter une réflexion comment on a envie qu'évolue le monde de la création de contenu et du podcast en 2025. Dans les médias tradis moi j'étais réalisatrice de reportages pour la télé et c'est vrai que moi j'avais plein de gens qui pouvaient vérifier tout ce que je disais, la déontologie Quand on est journaliste, c'est un mot qui est très important, avoir de la déontologie, de l'éthique. Chaque jour de notre vie, il est un geste du quotidien auquel personne normalement n'échappe. Le brossage de dents, une frotte et une brosse, en duo ou en solide. Bon, pour ceux qui écoutent la version audio, c'est moi qui suis en train de me brosser les dents très sérieusement pour Egal M6. C'est vraiment un gros moment de journalisme et d'investigation. Mais bon, on revient aux explications. Quels sont les garde-fous de l'info en télé ? Et en fait au dessus de moi il y avait un rédacteur en chef en boîte de prod qui vérifiait les infos, si ce que je disais était correct, moral, etc. Au dessus il y avait le diffuseur qu'on appelle communément la chaîne qui paraît y valider avant que ça soit diffusé. Et ensuite il y a l'ARCOM qui régule les médias traduits en France et qui vérifie qu'on soit éthique, que ce qu'on dit est bien légal, moral, etc. En fait dans les médias digitaux, bah que dalle ! En fait c'est open bar à tout et n'importe quoi. Alors évidemment... Moi maintenant je travaille dans le digital alors loin de moi de cracher sur ces médias-là, je trouve que c'est fabuleux et qu'il y a une liberté d'expression, une ouverture incroyable. Mais en fait il n'y a pas de garde-fou et on peut se demander en fait où sont les limites. Et je pense que les limites c'est nous qui devons nous les poser nous-mêmes parce que pour l'instant il n'y a pas d'instance qui régule tout ce qui peut être dit et fait sur le podcast ou même YouTube, ou très rarement. Et c'est pour ça que c'est important en 2025 de se demander... Comment on fait pour être éthique ? Je pense que ça y est, c'est le temps avec tout ce qui se passe en ce moment. Voilà, l'élection Trump, Elon Musk qui veut racheter TikTok, Mark Zuckerberg qui enlève le fact-checking de Meta. Je pense qu'aujourd'hui, en tant que créateur de contenu, podcaster ou même consommateur de médias... de podcast, on doit en fait avoir une réflexion là dessus tous ensemble et être responsable. On peut peut-être déjà définir l'éthique. C'est la définition du dictionnaire de l'Académie française. Réflexion relative aux conduites humaines et aux valeurs qui les fondent, mener en vue d'établir une doctrine, une science de la morale. Et ce qui nous intéresse, ensemble des principes moraux qui s'imposent aux personnes qui exercent une même profession et qui pratiquent une même activité. Bon, dit comme ça, on dirait que je vais te faire un cours de philo. Promis c'est pas ça, on va parler de responsabilité et de création de contenu et spoiler c'est pas joli joli. Et donc je vais vous partager en fait les trois piliers moi que j'ai repéré et qui m'agressent les oreilles ou même les yeux dans le podcast et évidemment je suis sûre qu'il y a plein d'autres choses dont on peut débattre ensemble, n'hésitez pas à m'envoyer un MP sur Insta ou commenter cet épisode pour me dire si vous avez d'autres choses que vous avez vu ou auxquelles vous avez pensé, évidemment on n'est pas du tout là pour... Critiquer ou montrer du doigt quelqu'un, on est là pour réfléchir et apprendre à mieux faire ensemble. Moi je suis pas parfaite, ça fait 10 ans que je crée du contenu pour les médias tradis ou digitaux. Maintenant j'ai lancé mon podcast et je suis sûre que je risque de faire des conneries. Mais je me dis si on est réfléchis ensemble on peut peut-être essayer d'être meilleurs. Quand on a un média on se rend pas compte forcément mais on a une influence. On peut influencer une campagne électorale, on en parlera tout à l'heure. On peut inciter au harcèlement en faisant exprès ou non. On peut influencer à acheter un produit, souvent quand on lance un podcast c'est pour promouvoir son business ou faire du personal branding. Il y a un vrai pouvoir d'influence et on peut par exemple parler du procès de Ultia qui est une streameuse qui s'est déroulée le 21 janvier dernier. En fait cette streameuse, l'histoire elle est toute simple, il y a quelques années en 2021 au The Event, un stream caritatif, elle entend des propos misogynes d'un autre streamer et elle les dénonce. Et en fait depuis 2021 elle est harcelée évidemment parce que c'est une femme, c'est du cyber harcèlement misogyne avec des propos vraiment dégueulasses. Et en fait parmi les personnes qui étaient accusées, qui étaient présentes au procès, certains auraient dit qu'ils auraient pu être influencés par des streamers en fait qui ont critiqué Ultia et que c'est pour ça qu'ils l'auraient harcelée. Évidemment chacun est responsable et c'est pas la faute des streamers mais on peut se dire qu'en étant responsable... On peut se rendre compte qu'on peut pousser des gens ou influencer des gens d'un côté négatif ou positif. Et c'est là aussi que se pose l'éthique en se disant ok je peux pas dire exactement tout ce que je veux, pas parce qu'il n'y a pas de liberté d'expression, mais parce que ce que je dis, ma parole elle a de l'impact et j'ai envie d'un monde bienveillant et meilleur. Et peut-être qu'en surveillant un peu et en faisant attention à ne pas avoir de mal autour de moi, ça peut être. pas mal. Si on veut avoir une notion en fait de l'impact que peut avoir un média comme le podcast, c'est vrai que quand je vous dis que ça a de l'impact, on peut se dire oui, bon. Il y a un sondage qui sort tous les ans, dont les résultats sont annoncés au Paris Podcast Festival. C'est l'étude CSA AVAS, et la dernière de 2024 nous donne des chiffres qui sont assez intéressants. Ils ont interrogé en fait les gens qui écoutent des podcasts toutes les semaines, donc les auditeurs hebdo. Et 77% de ces auditeurs hebdo On dit qu'ils ont déjà changé d'avis sur un sujet en écoutant un podcast. 77% c'est énorme. En marketing ça veut dire qu'un bon podcast pourrait même réussir à te faire acheter une formation à 1000 balles pour te faire devenir la star d'Instagram en 3 jours. Mais en politique peut-être que c'est un peu plus problématique. Il y a un autre chiffre qui est intéressant dans le sondage, c'est que quand on demande quel degré de confiance ces auditeurs hebdo apportent aux médias podcast, 85% des personnes disent qu'ils ont confiance dans le podcast. ex aequo avec la radio et loin derrière la télé la presse écrite et les réseaux sociaux donc c'est vraiment un des médias qui est plébiscité pour la confiance dans son contenu la véracité de ces infos et de ce qu'on écoute et c'est pour ça que vraiment j'insiste parce que ces chiffres ils nous montrent bien que on peut pas faire comme si c'était pas important et comme si on n'avait pas de l'impact Et on ne peut pas parler pareil dans un podcast que quand on rigole avec ses potes dans sa cuisine en soirée. C'est important ce qu'on dit et c'est important de montrer l'exemple. C'est pour ça que moi je vais vous partager les trois piliers en fait de l'éthique, mes trois commandements. Et peut-être moi les choses que j'ai entendues que j'appréciais pas, en donnant quelques exemples. Le but c'est pas du tout de montrer quelqu'un du doigt ou de faire la morale. Moi aussi je fais des conneries. Moi je crée du contenu depuis dix ans, que ce soit en télé ou pour les marques, je coache des gens en podcast. Mais voilà, je viens de lancer mon podcast, c'est au quatrième épisode, je suis sûre que vous aurez plein de trucs à redire sur ce que je fais et je ferai des conneries c'est sûr. Mais voilà, peut-être si on est réfléchi ensemble, on peut construire un monde digital un peu meilleur. Alors, premier pilier c'est respecter ses invités. Quand on fait une interview, souvent les formats de podcast c'est des tables rondes. ou des discussions ou des interviews. Ça m'arrive de voir et d'écouter des podcasts où en fait on va écouter une histoire poignante de quelqu'un qui a subi un traumatisme ou quelque chose de très émouvant. Mais parfois la personne en face, elle gratte, Bon, entre toi et moi, c'est quoi le pire jour de ta vie ? Raconte-moi un truc bien traumatisant. Bon, après avoir été virée, avoir perdu ton cochon d'Inde, avoir découvert que t'avais une maladie incurable, est-ce que tu crois encore à la vie ? Dis-moi, ton burn-out, c'était vraiment un burn-out ? Ou c'était juste un drama pour attirer toute l'attention vers toi ? Voilà, ça c'est non. Quand tu sens que ton invité a envie de partir en courant, on arrête ce genre de questions. Et on voit qu'elle fait du forcing pour aller chercher du buzz ou... ou quelque chose qui va devenir viral au détriment de la personne qu'on a en face. Alors évidemment, le rôle d'un intervieweur, c'est d'aller gratter, c'est d'aller un peu bousculer la personne en face, mais on n'est pas là pour lui faire du mal. Donc il faut aussi respecter les limites des gens qui sont interviewés. Quand ils ne veulent pas, ils ne veulent pas. Ça, c'est aussi du consentement, en fait. Moi, je suis là, je viens de raconter mon histoire, ça te fait de la pub, ça me fait de la pub, mais par contre, en fait, on respecte mes limites et on ne va pas au-delà. Tout ça pour faire un TikTok. On connaît les gens qui font ça, je vois. Voilà, ça c'est vraiment important. Moi j'ai entendu des podcasts récemment où franchement j'avais envie d'aller sauver le petit chat qui était interviewé. Parce que je sentais qu'elle n'avait pas envie de raconter ce moment-là ou que la personne était trop intrusive dans son histoire et elle ne le laissait pas raconter à sa façon. En tout cas filtrer les infos qu'elle avait envie de donner. Donc ça c'est très important déjà. La deuxième, je sais pas si c'est une éthique, mais c'est quelque chose que je vois qui peut être maladroit parfois. Quand j'étais en télé, c'était quelque chose qu'on reprochait souvent aux jeunes journalistes. Ma rédacteur en chef appelait ça la caméra téquelle. C'est-à-dire qu'en fait, tu vas aller faire un reportage sur un sujet, mais tu vas pas prendre de recul pour raconter un phénomène de société. Souvent, quand on fait un podcast, on a quand même un but. Raconter les coulisses, par exemple dans mon podcast, c'est... C'est pour aider les gens à mieux s'informer. Je pense que quand on comprend mieux les médias, on sait mieux s'informer, on sait mieux les choisir. Et quand on comprend mieux les forces qu'il y a, comment se fait de l'argent, quelles sont les difficultés d'un journaliste ou d'un créateur de contenu, on comprend mieux les médias qu'on consomme. Et ça, c'est vraiment important et ça fait de nous un meilleur citoyen. Mais en fait, les témoignages des gens que je vais aller chercher, c'est évidemment pour vous divertir, pour vous apporter... Mais pour que vous appreniez aussi des choses. Et en fait je vais tout le temps essayer d'extrapoler. C'est à dire qu'un témoignage il va dire quelque chose des médias. Il va dire quelque chose du podcast pour qu'on puisse l'analyser ensemble. Je fais pas juste une interview parce que lui fait un podcast. On s'en fout en fait. Chaque chose va être utilisée pour analyser, dénoncer, inspirer. Et c'est bien de prendre du recul, c'est pareil, si on fait une interview sur quelqu'un qui a vécu un traumatisme, c'est aussi pour parler de comment quelqu'un qui entend ça et qui vit la même chose, quel recours il a, comment on peut l'aider à s'améliorer, est-ce qu'il existe des associations, est-ce que c'est quelque chose qui est très commun en France ou pas, ou dans le monde entier. Mais pour moi ça fait partie de l'éthique aussi d'avoir un peu de recul et de se dire ok ça c'est ce témoignage mais qu'est-ce que ça veut dire ? de notre société, est-ce que c'est un cas isolé ou pas, pour informer correctement et en fait aussi aboutir souvent au projet qu'on a avec notre média, c'est d'aider, d'informer, de dénoncer ou même de divertir. La troisième chose, c'est la magie du montage. Alors le montage, c'est incroyable. Je suis sûre que je vais bégayer dans cet épisode à plein de moments parce que c'est mon premier épisode solo. Je vais pouvoir effacer, atténuer un peu ça, même si les plus grands experts ici vont pouvoir se rendre compte des coupes que je vais faire. Mais en fait, le montage, c'est un pouvoir incroyable, mais aussi ça peut être négatif. Le montage peut vraiment avoir un côté manipulateur. Donc on ne déforme pas le propos de son invité, on peut faire des super extraits pour promouvoir son podcast et poster sur les réseaux sociaux mais en fait on ne coupe pas les phrases à outrance, on ne déforme pas les propos des gens juste pour faire le buzz, ça c'est vraiment dégueulasse. Je le répète à chaque fois mais la personne qui est là souvent elle n'est pas payée, elle est là pour vous même si elle fait sa pub, on protège son image publique, c'est important. Donc on ne va pas aller déformer ses propos, ça c'est vraiment pas cool. Donc on fait vraiment attention à bien vouloir, même si ça part pas d'un mauvais sentiment, on fait bien attention à respecter son invité, ce qu'il veut pas montrer et aussi pas le mettre dans des situations à lui faire dire ce qu'il n'aurait pas voulu dire. La dernière chose, c'est quand même super important, moi j'ai quand même tendance à dire que quand on prépare une interview pour un podcast, il faut la préparer à fond. J'ai déjà rencontré un podcaster avec qui j'ai discuté et qui se foutait de moi et qui me disait ah bon mais... Mais comment ça une interview, un épisode de podcast, pour toi c'est 50 ou 60% de recherche et de préparation ? Moi j'y vais au talent, c'est un homme évidemment qui m'a dit ça, on s'en doute. Moi j'y vais au talent, j'ai pas besoin de prépa, moi je veux un truc spontané. Alors sachez que sauf exception, pour être très bon, très spontané, il faut avoir très bien préparé. Sinon on est spontané mais on raconte quand même beaucoup de conneries. Et je pense que c'est du respect de la personne qu'on a en face qui prend du temps pour venir nous voir, que de savoir, que de maîtriser un peu le sujet dont on parle et de maîtriser la vie de son invité, ou son parcours en tout cas. Je me dis bon peut-être, peut-être que ça existe des gens qui préparent pas leur interview et qui sont excellents et qui n'ont pas besoin. Donc ce gars-là, je vais écouter un de ses épisodes de podcast. En fait il reçoit quelqu'un d'assez connu et en fait quand il fait sa bio et son parcours, il l'a confondu avec quelqu'un d'autre. Il rajoute des trucs de son parcours qui n'ont rien à voir avec l'ambitie. Et là, je me dis, what the fuck ? Oui, évidemment. Alors, évidemment, l'erreur peut arriver à tout le monde. Je ne tape pas dessus. Mais s'il avait préparé son interview, il aurait su qu'en fait, parce qu'il racontait, c'était faux. Et pour son auditeur, ça remet un peu en question son professionnalisme en disant, mais attends, what the fuck ? Il ressent en gamme. Est-ce qu'il le reçoit juste parce qu'il est connu ? Juste parce qu'il n'y a qu'à dire oui, mais il n'a pas taffé ? Moi, pourquoi j'écoute son contenu pour quelqu'un qui me raconte des choses ? Ben du coup, ça remet aussi en question tout le reste de ce que tu dis. Est-ce que tout ce que tu dis est vrai ou pas ? Parce que si t'en reviens même dans le parcours de ton invité à raconter n'importe quoi, et puis pour ton invité, il se dit, mais attends, c'est qui ce mec en face ? Il n'est même pas foutu d'avoir des infos correctes, alors que maintenant avec Internet, franchement, raconter le parcours de quelqu'un, c'est pas très difficile. Donc voilà, je pense que... La préparation, c'est aussi du respect pour la personne qu'on reçoit, pour les personnes qui nous écoutent. Voilà, donc en fait, ça, c'était le premier pilier. Je pense que le podcast, c'est un échange quand on fait une interview. Et en fait, la personne qui vient, elle doit repartir aussi au moins gagnante que vous de l'échange. C'est pas possible qu'elle reparte en étant déçue ou en faisant un bad buzz, en tout cas de façon délibérée de votre faute. Voilà, on reçoit bien la personne, elle partage son temps, elle partage son image avec vous, elle vous permet d'être... elle vous partage sa communauté souvent, donc on la chouchoute, on fait attention. Évidemment, je vous dis pas de lui cirer les pompes, mais on la traite avec respect en tout cas. Mon pilier numéro 2, c'est respecter ses auditeurs. Je pense que de toute façon ça paraît évident quand on en parle comme ça, mais on est tous à la course de... Du nombre d'abonnés, du nombre de likes, on veut tous monétiser notre podcast, moi aussi j'en rêve, j'en me lancez. Petit aparté, ça prend du temps, pensez pas qu'après trois épisodes vous allez avoir des mille gens qui vont vous suivre si vous n'êtes pas un gros influenceur. Ou alors vous avez beaucoup de chance. Alors le premier point c'est l'absence de trigger warning. Quand on parle de sujets un peu lourds, tristes, compliqués, trigger warning c'est des avertissements. Je pense que c'est quand même super important parce que les gens qui vont écouter votre épisode, ils savent pas forcément de quel sujet vous allez parler et on peut pas arriver et lui mettre dans la face quelque chose qui peut réveiller une douleur ou une blessure ou un traumatisme. Donc c'est important de dire ok aujourd'hui on va parler de violence faite aux femmes, aujourd'hui on va parler de... On va parler de ce genre de choses-là qui font que la personne en face, par rapport à l'histoire qu'elle a vécue, elle va choisir ou non de vous écouter. Mais en fait, elle ne va pas se faire prendre au dépourvu en allant au sport. Il faut essayer de se vider la tête ou si elle a vécu quelque chose de difficile, de dire What ? En fait, je n'avais pas du tout, je n'étais pas prête, je me sens... Ça me trigger des émotions, un traumatisme ou juste Aujourd'hui, je n'ai pas la tête à ça et je n'ai pas envie d'écouter ce genre de thème. Et on ne peut pas... Je trouve ça un peu violent en fait de se retrouver sur le fait accompli d'écouter ces thèmes-là. Donc moi j'aime bien en tout cas quand on fait du contenu un peu deep de dire Ok, bon bah aujourd'hui on va parler de tel thème, je vous préviens, vous pouvez soit sauter ce moment-là et aller à telle minute si après on parle d'autre chose, soit écouter l'épisode d'avant ou l'épisode d'après et c'est ok en fait. On n'est pas tous obligés d'augmenter son watch time en faisant n'importe quoi. Donc ça je pense que c'est quand même très important. Et le deuxième aussi, c'est que j'ai entendu parfois des dissonances en fait entre le ton du podcaster et les sujets abordés. Et moi je me suis dit, mais what the fuck, qu'est-ce qui se passe ? Par exemple quelqu'un qui prend un ton très enjoué... Pour parler de sujets très deep de santé mentale, le gars a une voix Disney, sa musique d'intro c'est un truc super punchy, super vlog, super cool. Et en fait quand il reçoit son invité, elle balance dans la tronche un truc ultra deep. Hey salut à toi, bienvenue dans mon nouvel épisode de podcast. Aujourd'hui on va parler de troubles anxieux, de traumatismes d'enfance. J'ai trop hâte, à tout de suite ! Non mais vraiment, à quel moment on peut faire ça ? C'est vraiment gênant. Et on se dit, wouah, en fait c'est un problème de ton là. problème de réalisation, il y a un problème d'écriture parce que c'est pas possible de nous faire ça et du coup c'est prendre aussi son auditeur mais en fait peut-être plus aussi son invité en disant mais attends je respecte pas du tout ton émotion et l'émotion de l'auditeur donc là c'est un peu aussi être à côté de la plaque dans la réale mais ça c'est pas possible, franchement j'ai entendu ça et si vous saviez j'ai envie de... contacter la personne en lui disant mais what the fuck pourquoi tu fais ça, ça n'a aucun rapport voilà, donc il y a ces points là et vous me direz si vous avez déjà entendu, j'aimerais bien savoir parce que moi je sais de quel podcast je parle mais dites moi si vous avez déjà entendu certaines des choses que j'évoque aujourd'hui. Alors, le pilier 3, oula j'ai des petits doigts 3, 3 comme ça euh Les filles étroites, évidemment c'est peut-être celui auquel vous avez pensé en prio, c'est respecter l'information. On ne transmet pas quelque chose dont on n'est pas sûr. Franchement diffuser une fake news c'est pas possible quand on est podcasteur. Alors évidemment, mea culpa, ça peut m'arriver, ça peut arriver à tout le monde, je vous mets pas tous au pilori. Mais on fait gaffe quand même, parce que quand on sait justement l'impact que ça peut avoir le podcast... On essaye de pas balancer des conneries parce que les gens nous font confiance et puis ben si tu veux vendre ton expertise... Oula, mon petit micro. Si tu veux vendre ton expertise, ça te fait un peu passer pour un blaireau quoi. On double check tout ce qu'on dit, on ne prend pas une info sur un média pour acquis, on double check, on vérifie ses sources, on vérifie ses sources. Bon c'est pas un bug, c'est juste un message subliminal que j'essaye de faire passer à ton cerveau. Je le répète une dernière fois, on vérifie ses sources. On fait du fact-checking et on dit d'où provient l'information que l'on délivre. Comme quand on parle d'un sondage, ou quand on donne des chiffres, c'est toujours mieux de donner la source. Et le mieux carrément c'est de les citer après dans votre podcast, dans la description, Spotify ou Youtube ou whatever. Vous le citez comme ça, la personne en fait si elle est aussi intéressée par le sujet, elle peut aller creuser de son côté. Donc c'est même donner du contenu en plus pour ses auditeurs. En fait, croiser ses infos et croiser, multiplier les sources d'infos, c'est vachement important. Il faut savoir que les réseaux sociaux, leur but, c'est vraiment que vous restiez le plus longtemps possible dessus. Donc votre algo, il va vous proposer que des contenus avec lesquels vous êtes de base d'accord. Vous aurez... Vous aurez beaucoup d'infos en fait que vous savez déjà ou qui vont dans votre sens et vous aurez très peu d'infos contradictoires. Ou en tout cas qui vont remettre en question votre jugement ou vos idées. Et donc c'est à vous en fait là d'être responsable et de faire l'effort, de dire ok je vais donner cette info mais si j'ai une info qui sort de l'Ebay, qu'en pense le Figaro, etc. Et souvent, la vérité, elle se trouve peut-être au milieu. Donc ça, c'est important aussi pour vous. Ou alors d'aller chercher l'étude de base d'un chiffre qui est relayé. Ou se fier aussi quand c'est des études d'institution ou des choses comme ça, sur lesquelles on peut être sûr que l'info est véridique, ou en tout cas que la personne a cherché à être au plus près de la vérité. Donc ça, c'est important. Deuxième chose... Vérifier le background de ses invités. Je pense que comme on disait tout à l'heure, c'est une chance pour eux aussi d'être dans votre podcast, il ne faut pas l'oublier. C'est une mise en lumière, c'est un temps de parole souvent qui est de 30 minutes, 1 heure et maintenant voire de 3 heures. Ce temps de parole, quand on le donne, quand on met quelqu'un sous les projecteurs, ça a de l'impact. Donc choisir son invité, c'est aussi être responsable, c'est aussi être responsable de qui on met en lumière, des propos qu'on met en lumière. Et donc je pense qu'on peut pas donner la parole à n'importe qui. Alors je dis pas qu'il faut censurer mais en fait le média du podcast c'est un média perso d'opinion et je pense que c'est important en tout cas de savoir qui on invite. Et donc on check un peu ce qu'il a dit avant dans d'autres médias, s'il a eu des condamnations, ce genre de choses là pour pas avoir de mauvaises surprises même pour vous. Et puis aussi savoir si c'est pas quelqu'un qui raconte du bullshit ou qui fait de la fake news à gogo. Après, tout dépend évidemment de l'intention que vous tenez derrière votre média. Mais si vous êtes bienveillant, ça vous colline le coup de checker. Troisième chose, c'est si votre invité balance une fake news, quelque chose de totalement erroné, quelque chose avec lequel vous n'êtes pas d'accord, ou qui dit quelque chose de grave, ou des propos haineux, ou des choses comme ça, votre rôle à vous, c'est de réguler le débat. Vous êtes responsable de la parole sur votre podcast. Et donc votre rôle c'est de lui donner des éléments contradictoires en disant peut-être que tu penses ça mais est-ce que tu es sûr que, parce que moi je pense que, parce que telle info dit que, parce que telle personne a fait ci. Ou voilà en fait c'est aussi pour ça qu'on prépare en fait son podcast, c'est pouvoir répondre à la personne en face et pouvoir la corriger ou en tout cas contredire ce qu'elle dit si jamais ça part dans tous les sens. Et donc ça c'est important. Je le dis parce que ça c'est une des choses qui me tient le plus d'accord et que j'ai beaucoup vu dans les podcasts. En tout cas dans un ou deux podcasts, c'est recevoir des invités pour faire le buzz, des personnes qui ont été condamnées pour propos antisémites, qui sont complotistes, enfin tout le... Voilà, vous connaissez. Et en fait ces personnes-là, elles vont balancer vraiment des fake news ou des propos compliqués à l'antenne et en fait la personne en face, elle dit rien. En fait, elle laisse faire, elle dit pas ce que tu dis c'est faux, ce que tu dis ça peut être condamnable, ce que tu dis c'est des propos haineux, ce que tu dis c'est compliqué, ce que tu dis scientifiquement c'est prouvé que c'est faux. Et donc en fait, pour moi, se taire c'est légitimiser une parole qui peut être dangereuse ou qui est erronée. Parce que oui, en fait, pour moi, laisser dire n'importe quoi sans contradiction c'est déjà un choix. Et je vais justement vous parler de Joe Rogan, qui est un exemple assez... intéressant. Quand on parle de podcast qui façonne l'opinion, on pense tout de suite à celui de Joe Rogan. On peut vraiment dire que son podcast est une arme de persuasion massive. Pourquoi ? En fait, ce gars, c'est pas juste un podcaster, c'est juste une institution. Franchement, ces audiences, elles explosent les audiences de certaines chaînes télé, évidemment. Qui va être friand de ces interviews, c'est Donald Trump. Pour ceux qui me suivent sur les réseaux ou qui lisent ma newsletter, j'en ai déjà parlé. Est-ce que vous saviez que le podcast a été un outil méga puissant pour faire gagner Donald Trump lors de sa dernière campagne électorale ? Si tu ne le savais pas, je vais t'expliquer pourquoi. C'est vraiment le média métier. tellement parfait quand on est politique. Il n'y a pas de contradictions, il n'y a pas de fact-checking, et c'est un format qui dure des heures. Quand on passe en télé, on est minuté, tout le monde a la montre. Quand on fait des formats sur les réseaux sociaux, c'est très court. Vous vous rendez compte ? Trois heures d'interviews où en fait chacun peut dire ce qu'il veut. C'est un vrai outil en fait de propagande quand il est mal utilisé ou bien utilisé parce qu'ils savent très bien ce qu'ils font. Pour Joe Rogan par exemple c'est 55 millions d'écoutes. Imaginez le pouvoir que c'est de pouvoir parler pendant trois heures à 55 millions de personnes, c'est très rare et surtout sans montage ou en tout cas sans montage qui déforme ce qu'on dit ou qui va fact checker ce qu'on dit. Donc c'est vraiment très très powerful et en fait dans cette interview de Joe Rogan, Donald Trump en parle lui-même. Voilà, ce qu'il dit lui-même, en fait, c'est qu'il pense que les médias traduits sont pourris, sont corrompus. Et en fait, les médias digitaux, comme le podcast, permettent aussi un lien, en fait, entre lui et l'auditeur. Il n'y a pas de filtre. L'auditeur a vraiment le... On a l'impression que Donald Trump lui parle sans filtre et là en fait il va aller chercher des arguments auprès des électeurs qui pensent parfois que les médias sont très élitistes, très institutionnalisés et qu'ils ne se retrouvent pas forcément dans les médias traditionnels. C'est aussi ce qu'on peut entendre parfois en France et en fait Donald Trump utilise ces arguments. Les médias sont corrompus, ils sont pourris, du coup moi je passe avec des mecs super comme Joe Rogan. pour vous parler en direct et sans qu'on vous mente. Et en fait, ce qui est marrant, c'est que cette stratégie de podcast, elle a été soufflée, ou en tout cas conseillée par Barron, qui est le fils de Donald Trump, le jeune fils de Donald Trump. Et en fait, dans les 30 derniers jours de sa campagne, Trump a juste fait un seul débat sur CNN, sur les médias tradis contre Joe Biden, mais sinon, il a été exclusivement que dans des podcasts, une quinzaine environ. Donc celui de Joe Rogan qui compte à ce jour je crois plus de 55 millions de vues. Celui de Logan Paul, 6,8 millions de vues aujourd'hui. Imaginez ces audiences, c'est complètement incroyable. C'est vraiment des audiences de télé mais pour des interviews fleuves de 1h, 2h, 3h. Pour vous donner une idée de cette quinzaine d'apparitions de Donald Trump, plus de 20% des électeurs, environ 20%. ont écouté un passage de Donald Trump dans un podcast. Donc c'est quand même énorme à l'échelle des Etats-Unis. Il y a même un sondage très intéressant de Suffolk University et USA Today qui dit que beaucoup de ceux qui ont écouté les passages de Donald Trump dans le podcast, ça a renforcé leur opinion positive envers lui. Donc là on voit encore le pouvoir de cet outil. Et pourquoi en fait... Il a eu raison de choisir le podcast pour sa campagne parce que le résultat c'est que ça marche. Et voilà pourquoi aussi je parle d'éthique, parce que dans des mains malveillantes ou en tout cas qui ont envie d'influencer l'opinion, le podcast a un pouvoir incroyable. Et si on donne la parole à n'importe qui et qu'il raconte des faits qui ne sont pas complètement loufoques ou pas véridiques, ça peut être un peu une gata. Le podcast c'est aussi un média qui est très adapté à Donald Trump On se rappelle quand même qu'il a fait de la télé, du divertissement Dans lequel il a vraiment appris à être charismatique, à faire le show Et en fait pour lui, être dans un podcast c'est un énième épisode de The Apprentice Où il est au milieu de la scène et il sort son personnage qui sait faire Où il fait le show, il en fait des caisses, il est dans le divertissement Et en fait ça lui a vraiment permis de se démarquer Bon... Donc voilà, je vous répète les trois choses qui ont fait le succès du média et des interviews de Trump. C'est vraiment le côté interview fluff, donc de trois heures. Ça, c'est vraiment une opportunité incroyable qui existe très peu, en fait, dans d'autres médias, sans coupure, donc sans filtre. Donc là, il y a un truc d'authenticité qu'il n'y a pas dans les médias tradis, où en fait, il peut dire ce qu'il veut, on ne va pas le contredire, on ne va pas le couper au montage. Évidemment pas de fact checking en direct, ce qui fait qu'on peut raconter plein de conneries pendant trois heures, des choses qui sont totalement fausses et qui servent notre propos et notre propagande, et en fait personne va nous dire que c'est faux, et donc c'est incroyable en fait, ça existe très peu. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on dit souvent aussi pour les médias digitaux, la liberté d'expression. Surtout les Américains et les tech bros, ils aiment bien utiliser ce mot en disant oui, mais en fait, moi, je tiens à la liberté d'expression. C'est pour ça qu'on peut tout dire et qu'il ne faut pas censurer dans les médias digitaux toute parole. doit être entendu, on peut pas dire aux gens de pas dire quelque chose, c'est pas possible. En fait, ce qui est aussi intéressant à relever, c'est que... Et ça, c'est ce que soulignent Thomas Huchon et Jean-Bernard Schmitt dans leur livre Anti-Fake News. Alors oui, moi je cite mes sources, mais je fais encore mieux, je les lis carrément. Et j'ai des preuves. Pour ceux qui écoutent la version audio, j'ai juste mis une vidéo de moi qui est en train de lire le livre Anti-Fake News. Est-ce que j'essaye de vous influencer pour faire penser que je suis une super journaliste ? Évidemment. Il nous rappelle qu'en fait, la liberté d'expression en fonction des pays, ça n'a pas le même sens. Et même légalement, ça ne veut pas dire la même chose. Aux Etats-Unis, c'est le premier amendement. Donc ça veut quand même dire quelque chose. Et aux Etats-Unis, on peut tout dire. En fait, c'est très difficile d'interdire à quelqu'un de dire quelque chose, alors qu'en France, la loi est différente, la liberté d'expression bien sûr est au cœur de notre pays et de nos valeurs, mais en fait on a le droit de dire ce qu'on veut tant qu'on ne blesse pas autrui. Et donc il y a certaines paroles qui peuvent être considérées comme un délit, donc ça avec des propos racistes, homophobes, négationnistes, antisémites, ça c'est interdit, c'est un délit. Et c'est ça la différence, en fait, par exemple, entre la France et les États-Unis. Et le problème, c'est que les réseaux sociaux, les médias digitaux, ils traversent les frontières. Meta, c'est en France et aussi aux États-Unis. Donc ça, ça a relevé aussi du fait que les lois ne sont pas les mêmes et les façons de voir la liberté d'expression ne sont pas les mêmes en fonction des pays. Et c'est aussi pour ça que c'est compliqué, en fait, à réguler, puisque tous les principaux réseaux sociaux qu'on suit... sont américains et dirigés par des tech bros, pas encore TikTok mais je sais pas quand vous m'écoutez mais peut-être que d'ici là ça aura changé mais bon il y a quand même Elon Musk qui ambitionne de racheter TikTok donc voilà il y a aussi ça en fait à mettre en perspective et qui est super intéressant d'ailleurs en parlant des tech bros et des plateformes, il y a un autre sujet qu'il faut qu'on aborde parce qu'on a beaucoup parlé de qui était X l'ancien Twitter, on a beaucoup parlé potentiellement pourquoi pas quitter Meta avec tout ce qui se passe en ce moment, les algorithmes, la fin du fact-checking pour Meta, l'algorithme de Twitter, ce genre de choses là. Mais en fait Spotify, il faut aussi je pense se poser la question parce que oui c'est bien quand on est podcasteur d'être éthique évidemment et on est responsable et moi je pense qu'il faut qu'on le soit encore plus et c'est important mais qu'est ce qu'on fait en fait quand Les plateformes sur lesquelles on poste, elles ne sont pas neutres. Donc je ne sais pas si vous avez entendu parler récemment de ça sur Spotify, mais en fait il y a quelques indices que la plateforme n'est pas neutre. Il paraîtrait que Spotify a déboursé 150 000 euros pour financer l'investiture de Donald Trump là récemment. Elle a aussi organisé un brunch avec des podcasteurs soutiens. de Donald Trump. Et on rappelle quand même qu'elle produit depuis 2020 le podcast de Joe Rogan, qui quand même invite très peu de femmes dans son podcast, a des propos haineux, misogynes, enfin voilà, c'est un peu cata-cata quand même. Et pourtant, c'est produit par Spotify, qui a renouvelé, qui renouvelle très souvent son contrat avec Joe Rogan pour des centaines de millions de dollars. Dans ce cas, on se pose une question quand même de la neutralité de la plateforme. Est-ce qu'elle ne va pas devenir aussi le nouveau Twitter ? X, pardon, je suis une boumeuse. Mais c'est vrai que c'est important d'y penser et de se dire à quel point on est responsable et à quel point on doit faire des choix quand on est créateur de contenu. On sait que pour beaucoup de créateurs, c'est déjà très difficile d'être monétisé. Mais alors en plus, si on doit lâcher toute autre communauté... Sur les plateformes sur lesquelles on est, c'est compliqué, mais en même temps, est-ce qu'on peut se demander et se dire responsable si on utilise des plateformes qui ne le sont pas elles-mêmes ? Et en fait, moi, je n'ai pas la réponse. C'est comme Meta. Je ne sais pas si je quitterai un jour Meta. C'est un peu hypocrite de dire que je le ferai. Je n'en ai aucune idée. Pareil, c'est en réflexion chez moi. J'ai lancé mon podcast. Là, je tourne le quatrième épisode. Alors d'aujourd'hui avec vous... Pour être 100% honnête, je publie sur toutes les plateformes, sur YouTube, sur Spotify, sur Apple Podcasts, sur Deezer. Et YouTube est en tête, mais la deuxième plateforme, c'est Spotify, la deuxième où j'ai le plus d'écoute, après YouTube. Donc compliqué quand même pour moi qui crée du contenu gratuit, qui évidemment tend vers le monétisé, de dire adieu à... Voilà, deuxième plateforme qui me donne le plus d'auditeurs. Mais en tout cas, je me pose la question et je pense que ça va arriver de plus en plus. En tout cas, vous me direz ce que vous en pensez si vous êtes podcasteur ou créateur de contenu, si vous pensez à quitter les plateformes ou comment vous décidez de réfléchir à ça. En tout cas, est-ce que vous, les auditeurs, vous en pensez ? Est-ce que vous seriez prêts si moi, je décidais de ne plus passer sur Spotify, de venir m'écouter sur Apple Podcasts ou sur YouTube pour soutenir ce côté-là ? En vrai, c'est une réflexion qui m'intéresse et votre avis m'intéresse, donc n'hésitez pas à me faire un retour. Franchement, si on décide douce de quitter Spotify, why not ? Ok donc ces 40 minutes d'épisode ça se vous la vendrait pas mal de questions. Bon je vais pas vous laisser sans une conclusion. Qu'est-ce qu'on en fait de tout ça ? Si on a envie d'être responsable je pense qu'il y a quelques questions qu'on peut se poser tout simplement. C'est pourquoi j'ai créé ce podcast ? C'est quoi mon but en fait ? Qu'est-ce que je valide en ne contredisant pas ses propos ? Et qui sont les personnes que j'ai envie d'inviter et de mettre en lumière ? dans mon podcast et sur quelle plateforme je poste et quelles sont mes valeurs. Je pense que déjà, si on se pose ces questions-là régulièrement et après chaque épisode, peut-être que ça nous aide d'avoir une ligne de conduite. Je pense qu'à la fin, on est tous responsables du contenu qu'on crée ou qu'on publie. Et ce qui fera la différence, ce sera les choix qu'on fait de parler, de se taire, de relayer, de déconstruire ou de dénoncer. En tout cas, je pense que le pouvoir, il est entre nos mains. Podcatteur, créateur de contenu et auditeur de créer un monde digital meilleur. Donc, à nous. Bon, ça c'est dit. Merci beaucoup pour avoir écouté ce premier épisode solo. C'était un nouvel exercice pour moi. J'espère que ça t'a plu. Pour me donner la force, tu connais, c'est disponible sur... toutes les plateformes d'écoute, tu partages, tu commandes, tu likes, tu me donnes ton avis. Je te le dis en off, c'est un lundi sur deux à 18h. La semaine prochaine, on parlera de fake news avec un nouvel invité. A dans deux semaines. Bon meuf, je viens de finir le premier épisode de mon podcast solo. Je suis trop contente. J'espère que les gens vont aimer. Bon par contre, si jamais je disparais de la plateforme Spotify... Euh... ça sera pas de ma faute, euh... ben... euh... Peut-être que Spotify va pas trop kiffer ce que j'ai dit, mais en tout cas, peut-être que je peux me reconvertir dans la ASMR. Tu crois qu'on peut le monétiser ? Je peux refaire un truc genre... Hey ! Je te le dis en off ! Hey ! Je te le dis en off !