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Parce qu'on vient de loin - Quand on a tout perdu...absolument tout cover
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JUKEBOX

Parce qu'on vient de loin - Quand on a tout perdu...absolument tout

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10min |01/10/2024
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10min |01/10/2024
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Description

JUKEBOX revient sur la tragédie qui a dévasté la vie de Corneille et de milliers de Rwandais en 1994 faisant 800.000 morts en 100 jours.


https://youtu.be/WDr3qCcXKXk?si=_7D7mYeIILvnq_mL


https://www.facebook.com/maria.canelferreiro

https://couvin.com/jukebox/

https://www.facebook.com/search/top?q=radio%20souvenir

https://www.facebook.com/search/top?q=music%20art%27up%20magasine


Influence musicale; Jukebox: évolution musicale; mémoire collective; histoire collective; voyage musical; chansons luttes; histoires chansons; anecdotes chansons musique; chansons émotions; chansons générations; chansons artistes emblématiques; chansons artistes iconiques; secrets chansons auteurs; transmission héritage musical; musique transmission mémoire; chansons paroles engagées; chansons générations; influence des chansons; anecdotes musique; artistes célèbres; chansons célèbres;


chansons et histoire; histoires fascinantes, histoire de la musique; musique et société; histoire des artistes; musique et mémoire; ; histoires en héritage; écrivain; écrivains; une chanson en histoire;



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jukebox, l'émission qui fait bavarder la musique.... de mon art et du rôle de l'écrivain. Jukebox !

  • Speaker #1

    Nous sommes nos propres pères. Si jeune et pourtant si vieux, ça me fait penser. Tu sais, nous sommes nos propres mères. Si jeune et si sérieux, mais ça va changer.

  • Speaker #0

    Les parents de Corneille sont Rwandais. Le pays des mille collines, comme on l'appelle. Sa mère est Hutu. Son père est Tutsi. Son père a de l'ambition. Il cherche à obtenir une bourse d'études pour aller étudier à l'étranger. En 1973, le président du Rwanda élu au suffrage universel avec 100% des voix est Hutu. Pour décrocher une bourse, il vaut mieux être Hutu comme lui. Alors, le père de Corneille fait remplacer la mention Tutsi dans la case ethnie de sa carte d'identité par la mention Hutu. Il obtient la bourse convoitée et part avec sa femme étudie en Allemagne. C'est comme ça que Corneille naît en mars 1977 en Allemagne, où son enfance s'écoule sans heure. Lorsqu'il a 6 ans, sa famille rentre au Rwanda, leur pays. Sauf que ce n'est pas le pays de Corneille qui n'a rien connu d'autre que l'Europe. Il s'y sent étranger, déraciné. Là-bas, on l'appelle le Blanc. Ses deux parents, fraîchement diplômés, trouvent facilement un emploi. Le père de Corneille a des ambitions politiques. En automne 1989, alors que Corneille finit l'école primaire, son père est arrêté. Il est suspecté de complots et d'atteintes à la sécurité de l'État. C'est le premier signe d'une instabilité politique qui va s'installer progressivement et s'intensifier jusqu'au génocide de 1994. Pour l'heure, nous sommes fin 1989. Le père de Corneille fait de la prison et en revient changé. Ses parents échappent par miracle à une tentative d'assassinat par une escadrille de la mort, dont le rôle est d'éliminer les éléments gênants pour le pouvoir. Un accident avec un gros camion-rma. Son père échappe encore à une attaque par des hommes armés de machettes, mais il ignore volontairement tous ces signes avant-coureurs du drame qui se profilent à l'horizon. L'histoire du Rwanda se résume à la domination historique des Tutsis, pourtant inférieure en nombre, sur les Hutus. Depuis 1885, le Rwanda est une colonie allemande. L'Allemagne, vaincue après la Deuxième Guerre mondiale, s'écolonise. sont redistribuées. Et c'est la Belgique qui hérite du Rwanda. Les premiers colons belges se placent naturellement du côté de l'ethnie au pouvoir à cette époque, les Tutsis, allant même jusqu'à leur reconnaître une intelligence supérieure à celle des Hutus et une morphologie plus caucasienne. Voilà de quoi tailler une brèche dans l'équilibre qui existe entre les deux communautés et susciter des rivalités. C'est d'ailleurs les Belges qui introduisent l'obligation de la mention de l'ethnie sur la carte d'identité des Rwandais. Dorénavant, on pourra les différencier plus facilement. C'est ainsi que les colons successifs façonnent une conscience raciale inexistante au sein de la société rwandaise avant leur arrivée. En 1959, les Hutus renversent les Tutsis et le pouvoir restera aux mains des Hutus jusqu'au 6 avril 1994, le jour fatidique où l'avion qui transporte le président rwandais sera abattu. Cet attentat sera attribué aux Tutsis. Cet événement met le feu aux poudres et va déclencher la rage revancharde des Hutus contre les Tutsis, que dorénavant on appelle Inyensi, cafards. Rien de mieux pour déshumaniser les gens que de leur donner des noms d'animaux. Cela légitimise ensuite les crimes contre l'humanité qui seront perpétrés par les deux camps.

  • Speaker #2

    6 avril, l'avion du président Abiyarimana est abattu, pour certains par des rebelles du FPR. Pour d'autres, par les durs du régime, qui craignaient qu'ils se rangent à l'alternance politique. 40 minutes à peine après l'attentat, le massacre commence. Premier visé, la minorité Tutsi, mais aussi les Hutu modérés, les Occidentaux, sont évacués à la hâte.

  • Speaker #0

    Comme toujours, les réseaux sociaux jouent un rôle. Et au Rwanda, c'est la radio qui exacerbe les rivalités entre les deux ethnies. C'est le début de tueries qui vont durer 100 jours et tuer 800 000 personnes. Moins de 10 jours après la disparition du président Hutu, le 15 avril, la famille de Corneille est décimée à son domicile, à Côte-Calage-Nicolle. Son père, sa mère... Son frère préféré, Christian. Sa sœur Delphine de trois ans et demi. Son frère Florian. Au premier coup de feu, Corneille s'est projetée derrière le divan où ses frères sont assis et seront tués. Sa vie ne tiendra qu'à un bond derrière un divan en cuir. Les bourreaux partis, Corneille en état de sidération se dirige vers sa chambre et se glisse entre les draps de son lit. Au matin, les voisins viendront pour ensevelir les corps dans le jardin. Pendant le mois qui suit, Corneille passe la nuit chez tous ceux qui proposent de l'héberger. Bientôt, le téléphone et l'électricité sont coupés et la nourriture commence à manquer. Corneille n'a pas pensé à récupérer sa carte d'identité avant de quitter le domicile familial. Et il a un physique de tout-ci. Grand, mince, nez fin, pointu, cheville fine. Ce physique le met en danger. Le salut pour lui est à l'ouest, vers le Congo, là où le soleil disparaît, titre qu'il donnera au livre qu'il mettra 5 ans à écrire et qui paraît en 2016. Il va dès lors gonfler ses narines lorsqu'il faudra avoir l'air outou pour survivre. Il marchera vers l'ouest sous les obus en trouvant que c'est une chance parce que sous les obus, contrairement aux armes à feu, on a quelques secondes pour se mettre à l'abri. Il marchera vers l'ouest avec un enfant de 4 ans sur les épaules. Il marchera vers l'ouest et rencontrera des barrages. À l'un d'entre eux, le militaire qui le garde lui dira J'ai trop tué aujourd'hui, je suis fatigué. Passe, de toute façon tu seras tué au barrage prochain. Pendant trois mois, il marche vers l'ouest. Trois mois où il verra des hommes, le pire mais aussi le meilleur. Tout au long de cette longue marche, la photo d'un petit déjeuner continental de l'hôtel Kigali dans la tête lui permettra de rêver quand la fin se fait tenace et qu'il doit échapper à la réalité bien trop dure pour un jeune de 17 ans. La fin du monde l'a vraiment frôlé à plusieurs reprises. Mais la mort ne veut pas de lui. Il a un destin à accomplir, il en est convaincu. Il rejoint l'Ouest, Kinshasa, et monte dans un avion qui le ramène là où il est né, en Allemagne, où de vrais amis de son père s'occuperont de lui comme d'un fils pendant deux ans. Après l'Allemagne, le Canada, où vit un frère de son père, mais surtout... une longue quête d'identité dans laquelle la musique l'a portée. Une réappropriation de ses sensations et de ses émotions qui avait disparu avec sa famille ce 15 avril 1994. La culpabilité du survivant et surtout celle de n'avoir pas pu sauver sa petite sœur. Et l'amour. L'amour enfin le vrai, qui va arriver sans prévenir dans sa vie et qui va être le début du chemin de sa reconstruction. Une psychanalyse qui va lui rendre les mots pour se raconter dans un autre format que celui d'une chanson de trois minutes et l'amour de ses parents qui ne l'a jamais quitté. Cet amour qu'ils ont été capables d'inoculer en lui si profondément pendant les 17 années qu'ils ont partagé. Cet amour qui l'a protégé et qui lui a sauvé la vie. Je termine par les mots qu'il a écrits. Dans ma vie, par une nuit d'avril, j'ai déjà tout perdu. Absolument tout. tout, pour tout retrouver en mieux encore des années plus tard. Si j'avais soustrait de ma ligne de vie ces horreurs passées, j'aurais forcément effacé mon bonheur présent. Ma femme Sophia, notre fils Méric, notre fille Mila, tout mon bonheur. Je devais le meilleur de ma vie au pire de mon existence. J'écris pour partager ce curieux espoir. Vous n'écouterez plus cette chanson de la même manière à présent. Pour des raisons de droit d'auteur, vous savez que je ne peux pas partager l'intégralité des morceaux ici, alors écoutez-les sur Spotify ou YouTube, lisez les textes, les traductions, soyez curieux. Merci de vous abonner à ma chaîne et de m'aider ainsi à améliorer son référencement en partageant ce podcast à toute personne qui apprécierait, en likant, en commentant, lorsque vous le pouvez. Je vous embrasse et je vous dis à tout bientôt en musique sur Tchoupa !

Description

JUKEBOX revient sur la tragédie qui a dévasté la vie de Corneille et de milliers de Rwandais en 1994 faisant 800.000 morts en 100 jours.


https://youtu.be/WDr3qCcXKXk?si=_7D7mYeIILvnq_mL


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Influence musicale; Jukebox: évolution musicale; mémoire collective; histoire collective; voyage musical; chansons luttes; histoires chansons; anecdotes chansons musique; chansons émotions; chansons générations; chansons artistes emblématiques; chansons artistes iconiques; secrets chansons auteurs; transmission héritage musical; musique transmission mémoire; chansons paroles engagées; chansons générations; influence des chansons; anecdotes musique; artistes célèbres; chansons célèbres;


chansons et histoire; histoires fascinantes, histoire de la musique; musique et société; histoire des artistes; musique et mémoire; ; histoires en héritage; écrivain; écrivains; une chanson en histoire;



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Jukebox, l'émission qui fait bavarder la musique.... de mon art et du rôle de l'écrivain. Jukebox !

  • Speaker #1

    Nous sommes nos propres pères. Si jeune et pourtant si vieux, ça me fait penser. Tu sais, nous sommes nos propres mères. Si jeune et si sérieux, mais ça va changer.

  • Speaker #0

    Les parents de Corneille sont Rwandais. Le pays des mille collines, comme on l'appelle. Sa mère est Hutu. Son père est Tutsi. Son père a de l'ambition. Il cherche à obtenir une bourse d'études pour aller étudier à l'étranger. En 1973, le président du Rwanda élu au suffrage universel avec 100% des voix est Hutu. Pour décrocher une bourse, il vaut mieux être Hutu comme lui. Alors, le père de Corneille fait remplacer la mention Tutsi dans la case ethnie de sa carte d'identité par la mention Hutu. Il obtient la bourse convoitée et part avec sa femme étudie en Allemagne. C'est comme ça que Corneille naît en mars 1977 en Allemagne, où son enfance s'écoule sans heure. Lorsqu'il a 6 ans, sa famille rentre au Rwanda, leur pays. Sauf que ce n'est pas le pays de Corneille qui n'a rien connu d'autre que l'Europe. Il s'y sent étranger, déraciné. Là-bas, on l'appelle le Blanc. Ses deux parents, fraîchement diplômés, trouvent facilement un emploi. Le père de Corneille a des ambitions politiques. En automne 1989, alors que Corneille finit l'école primaire, son père est arrêté. Il est suspecté de complots et d'atteintes à la sécurité de l'État. C'est le premier signe d'une instabilité politique qui va s'installer progressivement et s'intensifier jusqu'au génocide de 1994. Pour l'heure, nous sommes fin 1989. Le père de Corneille fait de la prison et en revient changé. Ses parents échappent par miracle à une tentative d'assassinat par une escadrille de la mort, dont le rôle est d'éliminer les éléments gênants pour le pouvoir. Un accident avec un gros camion-rma. Son père échappe encore à une attaque par des hommes armés de machettes, mais il ignore volontairement tous ces signes avant-coureurs du drame qui se profilent à l'horizon. L'histoire du Rwanda se résume à la domination historique des Tutsis, pourtant inférieure en nombre, sur les Hutus. Depuis 1885, le Rwanda est une colonie allemande. L'Allemagne, vaincue après la Deuxième Guerre mondiale, s'écolonise. sont redistribuées. Et c'est la Belgique qui hérite du Rwanda. Les premiers colons belges se placent naturellement du côté de l'ethnie au pouvoir à cette époque, les Tutsis, allant même jusqu'à leur reconnaître une intelligence supérieure à celle des Hutus et une morphologie plus caucasienne. Voilà de quoi tailler une brèche dans l'équilibre qui existe entre les deux communautés et susciter des rivalités. C'est d'ailleurs les Belges qui introduisent l'obligation de la mention de l'ethnie sur la carte d'identité des Rwandais. Dorénavant, on pourra les différencier plus facilement. C'est ainsi que les colons successifs façonnent une conscience raciale inexistante au sein de la société rwandaise avant leur arrivée. En 1959, les Hutus renversent les Tutsis et le pouvoir restera aux mains des Hutus jusqu'au 6 avril 1994, le jour fatidique où l'avion qui transporte le président rwandais sera abattu. Cet attentat sera attribué aux Tutsis. Cet événement met le feu aux poudres et va déclencher la rage revancharde des Hutus contre les Tutsis, que dorénavant on appelle Inyensi, cafards. Rien de mieux pour déshumaniser les gens que de leur donner des noms d'animaux. Cela légitimise ensuite les crimes contre l'humanité qui seront perpétrés par les deux camps.

  • Speaker #2

    6 avril, l'avion du président Abiyarimana est abattu, pour certains par des rebelles du FPR. Pour d'autres, par les durs du régime, qui craignaient qu'ils se rangent à l'alternance politique. 40 minutes à peine après l'attentat, le massacre commence. Premier visé, la minorité Tutsi, mais aussi les Hutu modérés, les Occidentaux, sont évacués à la hâte.

  • Speaker #0

    Comme toujours, les réseaux sociaux jouent un rôle. Et au Rwanda, c'est la radio qui exacerbe les rivalités entre les deux ethnies. C'est le début de tueries qui vont durer 100 jours et tuer 800 000 personnes. Moins de 10 jours après la disparition du président Hutu, le 15 avril, la famille de Corneille est décimée à son domicile, à Côte-Calage-Nicolle. Son père, sa mère... Son frère préféré, Christian. Sa sœur Delphine de trois ans et demi. Son frère Florian. Au premier coup de feu, Corneille s'est projetée derrière le divan où ses frères sont assis et seront tués. Sa vie ne tiendra qu'à un bond derrière un divan en cuir. Les bourreaux partis, Corneille en état de sidération se dirige vers sa chambre et se glisse entre les draps de son lit. Au matin, les voisins viendront pour ensevelir les corps dans le jardin. Pendant le mois qui suit, Corneille passe la nuit chez tous ceux qui proposent de l'héberger. Bientôt, le téléphone et l'électricité sont coupés et la nourriture commence à manquer. Corneille n'a pas pensé à récupérer sa carte d'identité avant de quitter le domicile familial. Et il a un physique de tout-ci. Grand, mince, nez fin, pointu, cheville fine. Ce physique le met en danger. Le salut pour lui est à l'ouest, vers le Congo, là où le soleil disparaît, titre qu'il donnera au livre qu'il mettra 5 ans à écrire et qui paraît en 2016. Il va dès lors gonfler ses narines lorsqu'il faudra avoir l'air outou pour survivre. Il marchera vers l'ouest sous les obus en trouvant que c'est une chance parce que sous les obus, contrairement aux armes à feu, on a quelques secondes pour se mettre à l'abri. Il marchera vers l'ouest avec un enfant de 4 ans sur les épaules. Il marchera vers l'ouest et rencontrera des barrages. À l'un d'entre eux, le militaire qui le garde lui dira J'ai trop tué aujourd'hui, je suis fatigué. Passe, de toute façon tu seras tué au barrage prochain. Pendant trois mois, il marche vers l'ouest. Trois mois où il verra des hommes, le pire mais aussi le meilleur. Tout au long de cette longue marche, la photo d'un petit déjeuner continental de l'hôtel Kigali dans la tête lui permettra de rêver quand la fin se fait tenace et qu'il doit échapper à la réalité bien trop dure pour un jeune de 17 ans. La fin du monde l'a vraiment frôlé à plusieurs reprises. Mais la mort ne veut pas de lui. Il a un destin à accomplir, il en est convaincu. Il rejoint l'Ouest, Kinshasa, et monte dans un avion qui le ramène là où il est né, en Allemagne, où de vrais amis de son père s'occuperont de lui comme d'un fils pendant deux ans. Après l'Allemagne, le Canada, où vit un frère de son père, mais surtout... une longue quête d'identité dans laquelle la musique l'a portée. Une réappropriation de ses sensations et de ses émotions qui avait disparu avec sa famille ce 15 avril 1994. La culpabilité du survivant et surtout celle de n'avoir pas pu sauver sa petite sœur. Et l'amour. L'amour enfin le vrai, qui va arriver sans prévenir dans sa vie et qui va être le début du chemin de sa reconstruction. Une psychanalyse qui va lui rendre les mots pour se raconter dans un autre format que celui d'une chanson de trois minutes et l'amour de ses parents qui ne l'a jamais quitté. Cet amour qu'ils ont été capables d'inoculer en lui si profondément pendant les 17 années qu'ils ont partagé. Cet amour qui l'a protégé et qui lui a sauvé la vie. Je termine par les mots qu'il a écrits. Dans ma vie, par une nuit d'avril, j'ai déjà tout perdu. Absolument tout. tout, pour tout retrouver en mieux encore des années plus tard. Si j'avais soustrait de ma ligne de vie ces horreurs passées, j'aurais forcément effacé mon bonheur présent. Ma femme Sophia, notre fils Méric, notre fille Mila, tout mon bonheur. Je devais le meilleur de ma vie au pire de mon existence. J'écris pour partager ce curieux espoir. Vous n'écouterez plus cette chanson de la même manière à présent. Pour des raisons de droit d'auteur, vous savez que je ne peux pas partager l'intégralité des morceaux ici, alors écoutez-les sur Spotify ou YouTube, lisez les textes, les traductions, soyez curieux. Merci de vous abonner à ma chaîne et de m'aider ainsi à améliorer son référencement en partageant ce podcast à toute personne qui apprécierait, en likant, en commentant, lorsque vous le pouvez. Je vous embrasse et je vous dis à tout bientôt en musique sur Tchoupa !

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JUKEBOX revient sur la tragédie qui a dévasté la vie de Corneille et de milliers de Rwandais en 1994 faisant 800.000 morts en 100 jours.


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Influence musicale; Jukebox: évolution musicale; mémoire collective; histoire collective; voyage musical; chansons luttes; histoires chansons; anecdotes chansons musique; chansons émotions; chansons générations; chansons artistes emblématiques; chansons artistes iconiques; secrets chansons auteurs; transmission héritage musical; musique transmission mémoire; chansons paroles engagées; chansons générations; influence des chansons; anecdotes musique; artistes célèbres; chansons célèbres;


chansons et histoire; histoires fascinantes, histoire de la musique; musique et société; histoire des artistes; musique et mémoire; ; histoires en héritage; écrivain; écrivains; une chanson en histoire;



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  • Speaker #0

    Jukebox, l'émission qui fait bavarder la musique.... de mon art et du rôle de l'écrivain. Jukebox !

  • Speaker #1

    Nous sommes nos propres pères. Si jeune et pourtant si vieux, ça me fait penser. Tu sais, nous sommes nos propres mères. Si jeune et si sérieux, mais ça va changer.

  • Speaker #0

    Les parents de Corneille sont Rwandais. Le pays des mille collines, comme on l'appelle. Sa mère est Hutu. Son père est Tutsi. Son père a de l'ambition. Il cherche à obtenir une bourse d'études pour aller étudier à l'étranger. En 1973, le président du Rwanda élu au suffrage universel avec 100% des voix est Hutu. Pour décrocher une bourse, il vaut mieux être Hutu comme lui. Alors, le père de Corneille fait remplacer la mention Tutsi dans la case ethnie de sa carte d'identité par la mention Hutu. Il obtient la bourse convoitée et part avec sa femme étudie en Allemagne. C'est comme ça que Corneille naît en mars 1977 en Allemagne, où son enfance s'écoule sans heure. Lorsqu'il a 6 ans, sa famille rentre au Rwanda, leur pays. Sauf que ce n'est pas le pays de Corneille qui n'a rien connu d'autre que l'Europe. Il s'y sent étranger, déraciné. Là-bas, on l'appelle le Blanc. Ses deux parents, fraîchement diplômés, trouvent facilement un emploi. Le père de Corneille a des ambitions politiques. En automne 1989, alors que Corneille finit l'école primaire, son père est arrêté. Il est suspecté de complots et d'atteintes à la sécurité de l'État. C'est le premier signe d'une instabilité politique qui va s'installer progressivement et s'intensifier jusqu'au génocide de 1994. Pour l'heure, nous sommes fin 1989. Le père de Corneille fait de la prison et en revient changé. Ses parents échappent par miracle à une tentative d'assassinat par une escadrille de la mort, dont le rôle est d'éliminer les éléments gênants pour le pouvoir. Un accident avec un gros camion-rma. Son père échappe encore à une attaque par des hommes armés de machettes, mais il ignore volontairement tous ces signes avant-coureurs du drame qui se profilent à l'horizon. L'histoire du Rwanda se résume à la domination historique des Tutsis, pourtant inférieure en nombre, sur les Hutus. Depuis 1885, le Rwanda est une colonie allemande. L'Allemagne, vaincue après la Deuxième Guerre mondiale, s'écolonise. sont redistribuées. Et c'est la Belgique qui hérite du Rwanda. Les premiers colons belges se placent naturellement du côté de l'ethnie au pouvoir à cette époque, les Tutsis, allant même jusqu'à leur reconnaître une intelligence supérieure à celle des Hutus et une morphologie plus caucasienne. Voilà de quoi tailler une brèche dans l'équilibre qui existe entre les deux communautés et susciter des rivalités. C'est d'ailleurs les Belges qui introduisent l'obligation de la mention de l'ethnie sur la carte d'identité des Rwandais. Dorénavant, on pourra les différencier plus facilement. C'est ainsi que les colons successifs façonnent une conscience raciale inexistante au sein de la société rwandaise avant leur arrivée. En 1959, les Hutus renversent les Tutsis et le pouvoir restera aux mains des Hutus jusqu'au 6 avril 1994, le jour fatidique où l'avion qui transporte le président rwandais sera abattu. Cet attentat sera attribué aux Tutsis. Cet événement met le feu aux poudres et va déclencher la rage revancharde des Hutus contre les Tutsis, que dorénavant on appelle Inyensi, cafards. Rien de mieux pour déshumaniser les gens que de leur donner des noms d'animaux. Cela légitimise ensuite les crimes contre l'humanité qui seront perpétrés par les deux camps.

  • Speaker #2

    6 avril, l'avion du président Abiyarimana est abattu, pour certains par des rebelles du FPR. Pour d'autres, par les durs du régime, qui craignaient qu'ils se rangent à l'alternance politique. 40 minutes à peine après l'attentat, le massacre commence. Premier visé, la minorité Tutsi, mais aussi les Hutu modérés, les Occidentaux, sont évacués à la hâte.

  • Speaker #0

    Comme toujours, les réseaux sociaux jouent un rôle. Et au Rwanda, c'est la radio qui exacerbe les rivalités entre les deux ethnies. C'est le début de tueries qui vont durer 100 jours et tuer 800 000 personnes. Moins de 10 jours après la disparition du président Hutu, le 15 avril, la famille de Corneille est décimée à son domicile, à Côte-Calage-Nicolle. Son père, sa mère... Son frère préféré, Christian. Sa sœur Delphine de trois ans et demi. Son frère Florian. Au premier coup de feu, Corneille s'est projetée derrière le divan où ses frères sont assis et seront tués. Sa vie ne tiendra qu'à un bond derrière un divan en cuir. Les bourreaux partis, Corneille en état de sidération se dirige vers sa chambre et se glisse entre les draps de son lit. Au matin, les voisins viendront pour ensevelir les corps dans le jardin. Pendant le mois qui suit, Corneille passe la nuit chez tous ceux qui proposent de l'héberger. Bientôt, le téléphone et l'électricité sont coupés et la nourriture commence à manquer. Corneille n'a pas pensé à récupérer sa carte d'identité avant de quitter le domicile familial. Et il a un physique de tout-ci. Grand, mince, nez fin, pointu, cheville fine. Ce physique le met en danger. Le salut pour lui est à l'ouest, vers le Congo, là où le soleil disparaît, titre qu'il donnera au livre qu'il mettra 5 ans à écrire et qui paraît en 2016. Il va dès lors gonfler ses narines lorsqu'il faudra avoir l'air outou pour survivre. Il marchera vers l'ouest sous les obus en trouvant que c'est une chance parce que sous les obus, contrairement aux armes à feu, on a quelques secondes pour se mettre à l'abri. Il marchera vers l'ouest avec un enfant de 4 ans sur les épaules. Il marchera vers l'ouest et rencontrera des barrages. À l'un d'entre eux, le militaire qui le garde lui dira J'ai trop tué aujourd'hui, je suis fatigué. Passe, de toute façon tu seras tué au barrage prochain. Pendant trois mois, il marche vers l'ouest. Trois mois où il verra des hommes, le pire mais aussi le meilleur. Tout au long de cette longue marche, la photo d'un petit déjeuner continental de l'hôtel Kigali dans la tête lui permettra de rêver quand la fin se fait tenace et qu'il doit échapper à la réalité bien trop dure pour un jeune de 17 ans. La fin du monde l'a vraiment frôlé à plusieurs reprises. Mais la mort ne veut pas de lui. Il a un destin à accomplir, il en est convaincu. Il rejoint l'Ouest, Kinshasa, et monte dans un avion qui le ramène là où il est né, en Allemagne, où de vrais amis de son père s'occuperont de lui comme d'un fils pendant deux ans. Après l'Allemagne, le Canada, où vit un frère de son père, mais surtout... une longue quête d'identité dans laquelle la musique l'a portée. Une réappropriation de ses sensations et de ses émotions qui avait disparu avec sa famille ce 15 avril 1994. La culpabilité du survivant et surtout celle de n'avoir pas pu sauver sa petite sœur. Et l'amour. L'amour enfin le vrai, qui va arriver sans prévenir dans sa vie et qui va être le début du chemin de sa reconstruction. Une psychanalyse qui va lui rendre les mots pour se raconter dans un autre format que celui d'une chanson de trois minutes et l'amour de ses parents qui ne l'a jamais quitté. Cet amour qu'ils ont été capables d'inoculer en lui si profondément pendant les 17 années qu'ils ont partagé. Cet amour qui l'a protégé et qui lui a sauvé la vie. Je termine par les mots qu'il a écrits. Dans ma vie, par une nuit d'avril, j'ai déjà tout perdu. Absolument tout. tout, pour tout retrouver en mieux encore des années plus tard. Si j'avais soustrait de ma ligne de vie ces horreurs passées, j'aurais forcément effacé mon bonheur présent. Ma femme Sophia, notre fils Méric, notre fille Mila, tout mon bonheur. Je devais le meilleur de ma vie au pire de mon existence. J'écris pour partager ce curieux espoir. Vous n'écouterez plus cette chanson de la même manière à présent. Pour des raisons de droit d'auteur, vous savez que je ne peux pas partager l'intégralité des morceaux ici, alors écoutez-les sur Spotify ou YouTube, lisez les textes, les traductions, soyez curieux. Merci de vous abonner à ma chaîne et de m'aider ainsi à améliorer son référencement en partageant ce podcast à toute personne qui apprécierait, en likant, en commentant, lorsque vous le pouvez. Je vous embrasse et je vous dis à tout bientôt en musique sur Tchoupa !

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JUKEBOX revient sur la tragédie qui a dévasté la vie de Corneille et de milliers de Rwandais en 1994 faisant 800.000 morts en 100 jours.


https://youtu.be/WDr3qCcXKXk?si=_7D7mYeIILvnq_mL


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Influence musicale; Jukebox: évolution musicale; mémoire collective; histoire collective; voyage musical; chansons luttes; histoires chansons; anecdotes chansons musique; chansons émotions; chansons générations; chansons artistes emblématiques; chansons artistes iconiques; secrets chansons auteurs; transmission héritage musical; musique transmission mémoire; chansons paroles engagées; chansons générations; influence des chansons; anecdotes musique; artistes célèbres; chansons célèbres;


chansons et histoire; histoires fascinantes, histoire de la musique; musique et société; histoire des artistes; musique et mémoire; ; histoires en héritage; écrivain; écrivains; une chanson en histoire;



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Jukebox, l'émission qui fait bavarder la musique.... de mon art et du rôle de l'écrivain. Jukebox !

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    Nous sommes nos propres pères. Si jeune et pourtant si vieux, ça me fait penser. Tu sais, nous sommes nos propres mères. Si jeune et si sérieux, mais ça va changer.

  • Speaker #0

    Les parents de Corneille sont Rwandais. Le pays des mille collines, comme on l'appelle. Sa mère est Hutu. Son père est Tutsi. Son père a de l'ambition. Il cherche à obtenir une bourse d'études pour aller étudier à l'étranger. En 1973, le président du Rwanda élu au suffrage universel avec 100% des voix est Hutu. Pour décrocher une bourse, il vaut mieux être Hutu comme lui. Alors, le père de Corneille fait remplacer la mention Tutsi dans la case ethnie de sa carte d'identité par la mention Hutu. Il obtient la bourse convoitée et part avec sa femme étudie en Allemagne. C'est comme ça que Corneille naît en mars 1977 en Allemagne, où son enfance s'écoule sans heure. Lorsqu'il a 6 ans, sa famille rentre au Rwanda, leur pays. Sauf que ce n'est pas le pays de Corneille qui n'a rien connu d'autre que l'Europe. Il s'y sent étranger, déraciné. Là-bas, on l'appelle le Blanc. Ses deux parents, fraîchement diplômés, trouvent facilement un emploi. Le père de Corneille a des ambitions politiques. En automne 1989, alors que Corneille finit l'école primaire, son père est arrêté. Il est suspecté de complots et d'atteintes à la sécurité de l'État. C'est le premier signe d'une instabilité politique qui va s'installer progressivement et s'intensifier jusqu'au génocide de 1994. Pour l'heure, nous sommes fin 1989. Le père de Corneille fait de la prison et en revient changé. Ses parents échappent par miracle à une tentative d'assassinat par une escadrille de la mort, dont le rôle est d'éliminer les éléments gênants pour le pouvoir. Un accident avec un gros camion-rma. Son père échappe encore à une attaque par des hommes armés de machettes, mais il ignore volontairement tous ces signes avant-coureurs du drame qui se profilent à l'horizon. L'histoire du Rwanda se résume à la domination historique des Tutsis, pourtant inférieure en nombre, sur les Hutus. Depuis 1885, le Rwanda est une colonie allemande. L'Allemagne, vaincue après la Deuxième Guerre mondiale, s'écolonise. sont redistribuées. Et c'est la Belgique qui hérite du Rwanda. Les premiers colons belges se placent naturellement du côté de l'ethnie au pouvoir à cette époque, les Tutsis, allant même jusqu'à leur reconnaître une intelligence supérieure à celle des Hutus et une morphologie plus caucasienne. Voilà de quoi tailler une brèche dans l'équilibre qui existe entre les deux communautés et susciter des rivalités. C'est d'ailleurs les Belges qui introduisent l'obligation de la mention de l'ethnie sur la carte d'identité des Rwandais. Dorénavant, on pourra les différencier plus facilement. C'est ainsi que les colons successifs façonnent une conscience raciale inexistante au sein de la société rwandaise avant leur arrivée. En 1959, les Hutus renversent les Tutsis et le pouvoir restera aux mains des Hutus jusqu'au 6 avril 1994, le jour fatidique où l'avion qui transporte le président rwandais sera abattu. Cet attentat sera attribué aux Tutsis. Cet événement met le feu aux poudres et va déclencher la rage revancharde des Hutus contre les Tutsis, que dorénavant on appelle Inyensi, cafards. Rien de mieux pour déshumaniser les gens que de leur donner des noms d'animaux. Cela légitimise ensuite les crimes contre l'humanité qui seront perpétrés par les deux camps.

  • Speaker #2

    6 avril, l'avion du président Abiyarimana est abattu, pour certains par des rebelles du FPR. Pour d'autres, par les durs du régime, qui craignaient qu'ils se rangent à l'alternance politique. 40 minutes à peine après l'attentat, le massacre commence. Premier visé, la minorité Tutsi, mais aussi les Hutu modérés, les Occidentaux, sont évacués à la hâte.

  • Speaker #0

    Comme toujours, les réseaux sociaux jouent un rôle. Et au Rwanda, c'est la radio qui exacerbe les rivalités entre les deux ethnies. C'est le début de tueries qui vont durer 100 jours et tuer 800 000 personnes. Moins de 10 jours après la disparition du président Hutu, le 15 avril, la famille de Corneille est décimée à son domicile, à Côte-Calage-Nicolle. Son père, sa mère... Son frère préféré, Christian. Sa sœur Delphine de trois ans et demi. Son frère Florian. Au premier coup de feu, Corneille s'est projetée derrière le divan où ses frères sont assis et seront tués. Sa vie ne tiendra qu'à un bond derrière un divan en cuir. Les bourreaux partis, Corneille en état de sidération se dirige vers sa chambre et se glisse entre les draps de son lit. Au matin, les voisins viendront pour ensevelir les corps dans le jardin. Pendant le mois qui suit, Corneille passe la nuit chez tous ceux qui proposent de l'héberger. Bientôt, le téléphone et l'électricité sont coupés et la nourriture commence à manquer. Corneille n'a pas pensé à récupérer sa carte d'identité avant de quitter le domicile familial. Et il a un physique de tout-ci. Grand, mince, nez fin, pointu, cheville fine. Ce physique le met en danger. Le salut pour lui est à l'ouest, vers le Congo, là où le soleil disparaît, titre qu'il donnera au livre qu'il mettra 5 ans à écrire et qui paraît en 2016. Il va dès lors gonfler ses narines lorsqu'il faudra avoir l'air outou pour survivre. Il marchera vers l'ouest sous les obus en trouvant que c'est une chance parce que sous les obus, contrairement aux armes à feu, on a quelques secondes pour se mettre à l'abri. Il marchera vers l'ouest avec un enfant de 4 ans sur les épaules. Il marchera vers l'ouest et rencontrera des barrages. À l'un d'entre eux, le militaire qui le garde lui dira J'ai trop tué aujourd'hui, je suis fatigué. Passe, de toute façon tu seras tué au barrage prochain. Pendant trois mois, il marche vers l'ouest. Trois mois où il verra des hommes, le pire mais aussi le meilleur. Tout au long de cette longue marche, la photo d'un petit déjeuner continental de l'hôtel Kigali dans la tête lui permettra de rêver quand la fin se fait tenace et qu'il doit échapper à la réalité bien trop dure pour un jeune de 17 ans. La fin du monde l'a vraiment frôlé à plusieurs reprises. Mais la mort ne veut pas de lui. Il a un destin à accomplir, il en est convaincu. Il rejoint l'Ouest, Kinshasa, et monte dans un avion qui le ramène là où il est né, en Allemagne, où de vrais amis de son père s'occuperont de lui comme d'un fils pendant deux ans. Après l'Allemagne, le Canada, où vit un frère de son père, mais surtout... une longue quête d'identité dans laquelle la musique l'a portée. Une réappropriation de ses sensations et de ses émotions qui avait disparu avec sa famille ce 15 avril 1994. La culpabilité du survivant et surtout celle de n'avoir pas pu sauver sa petite sœur. Et l'amour. L'amour enfin le vrai, qui va arriver sans prévenir dans sa vie et qui va être le début du chemin de sa reconstruction. Une psychanalyse qui va lui rendre les mots pour se raconter dans un autre format que celui d'une chanson de trois minutes et l'amour de ses parents qui ne l'a jamais quitté. Cet amour qu'ils ont été capables d'inoculer en lui si profondément pendant les 17 années qu'ils ont partagé. Cet amour qui l'a protégé et qui lui a sauvé la vie. Je termine par les mots qu'il a écrits. Dans ma vie, par une nuit d'avril, j'ai déjà tout perdu. Absolument tout. tout, pour tout retrouver en mieux encore des années plus tard. Si j'avais soustrait de ma ligne de vie ces horreurs passées, j'aurais forcément effacé mon bonheur présent. Ma femme Sophia, notre fils Méric, notre fille Mila, tout mon bonheur. Je devais le meilleur de ma vie au pire de mon existence. J'écris pour partager ce curieux espoir. Vous n'écouterez plus cette chanson de la même manière à présent. Pour des raisons de droit d'auteur, vous savez que je ne peux pas partager l'intégralité des morceaux ici, alors écoutez-les sur Spotify ou YouTube, lisez les textes, les traductions, soyez curieux. Merci de vous abonner à ma chaîne et de m'aider ainsi à améliorer son référencement en partageant ce podcast à toute personne qui apprécierait, en likant, en commentant, lorsque vous le pouvez. Je vous embrasse et je vous dis à tout bientôt en musique sur Tchoupa !

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