- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Duneco, le podcast qui vous accompagne dans votre réflexion professionnelle et vous aide à construire une carrière qui vous ressemble. Je suis Florence Verdier, coach spécialisé en évolution et transition professionnelle. Dans chaque épisode, je partage avec vous des outils, des réflexions et des histoires inspirantes pour vous aider à clarifier vos aspirations et pour passer à l'action. Que vous soyez en quête d'idées, de motivation ou d'un nouveau départ, ce podcast est là pour vous accompagner, pour vous guider. Et si vous l'appréciez, pensez à lui donner un avis 5 étoiles et à laisser un joli commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est la meilleure façon de soutenir d'une co et de permettre à d'autres de les découvrir. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour et je vous souhaite une très belle écoute. Bienvenue Grégory sur le podcast, un grand merci d'avoir accepté l'invitation.
- Speaker #1
Eh bien, un vrai plaisir.
- Speaker #0
Alors, je t'ai invité, plus d'une co, parce qu'ici on aime découvrir des personnes inspirantes, solaires, avec des parcours assez singuliers. Et là, je crois que les auditeurs, les auditrices vont en avoir pour leur compte. Alors voilà, vous allez pouvoir bien vous installer, limite prenez du popcorn, parce que là, on va découvrir... Une super vie professionnelle. Alors, ce que je te propose, Grégory, c'est, je vais te laisser te présenter à celle de ceux qui nous écoutent.
- Speaker #1
Je m'appelle Grégory Cohen. Je suis un passager de cette vie, plutôt content de ce qui se passe jusqu'à présent. Le voyage est sympa. Je suis chef et entrepreneur et papa de quatre merveilleux enfants.
- Speaker #0
Donc, tu as eu plusieurs vies professionnelles. Comment ça a commencé, du coup, cette aventure ?
- Speaker #1
C'était à commencer jeune, jeune, jeune. J'ai commencé à l'âge de 13 ans. J'ai travaillé dans le resto gastronomique de mon père. Mon père ne savait pas cuisiner, c'était son restaurant, mais donc il m'a mis en cuisine. Et j'ai fait mes armes en pâtisserie et puis en cuisine jusqu'à mes 23 ans. Pendant ce temps-là, je continuais d'être à l'école parce que maman voulait absolument que je continue l'école. Donc je n'étais pas déscolarisé. Et en même temps, j'ai développé une passion pour les langues. Puis j'ai appris à programmer très très jeune en informatique. Et à l'âge de 14 ans, j'ai programmé mon premier jeu vidéo. C'était un Space Invaders en basique. Donc j'ai gardé une passion pour tout ce qui était technologique, langue et la cuisine. Ça va m'armer pour le futur et pour cette vie qui n'est que technologie, que rencontres et avec des distances qui sont de plus en plus courtes et donc les langues qui me permettent de communiquer avec tout le monde.
- Speaker #0
Donc déjà à 13 ans, de 13 à 23, tu étais déjà en mode slasher, je suis dans la cuisine de mon père, je code et j'apprends les langues, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, c'est ça, c'est ça. J'ai appris l'anglais quand tout le monde parlait français. Ensuite, j'ai appris l'espagnol au moment où tout le monde apprenait l'anglais. Ensuite, j'ai appris l'italien quand tout le monde apprenait sa deuxième langue. Du coup, ça a développé un truc facile. Il suffit que je sois dans un pays pendant deux semaines et je comprends à peu près ce qu'ils disent.
- Speaker #0
Ah ouais, donc tu as développé de base déjà, ça vient d'où ces affinités avec les langues ?
- Speaker #1
Aucune idée, j'ai toujours eu, je pense que c'est l'écoute, je ne sais pas, je pense que c'est un coup de bol, ça fonctionne. Donc je suis au Portugal, c'est des langues qui sont latines, donc vachement simples, mais ça m'est arrivé aussi en Allemagne, où je bossais en Allemagne pendant un moment, là pour le coup c'est vachement plus gutéral, et à un moment ils étaient en train de parler, et puis je les regarde et je leur dis « das ist unglaublich » . Et il me regarde, il me dit « Je ne parle pas le allemand » . Je lui dis « Ja, nein, ich spreche nicht Deutsch, aber ich verstehe alles » . Il me dit « Non, non, non, je ne parle pas le allemand, mais je comprends à peu près tout » . Et donc, il me regarde comme ça en me disant « What ? Qu'est-ce qu'il nous fait le mec ? » Ça fait deux semaines qu'il est là, il ne disait rien dans son coin. On lui parlait qu'anglais. En fait, ils ont eu un énorme doute. Est-ce qu'il comprenait tout ou pas ? C'est assez drôle.
- Speaker #0
Oui, donc quand même des capacités, on ne sait pas d'où ça vient, mais elles sont là et tu as su…
- Speaker #1
Une autre vie, peut-être, j'en sais rien.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Ça restera le mystère.
- Speaker #1
Le mystère.
- Speaker #0
Ok, nous de 13 ans, 23 ans. Et à 23 ans, qu'est-ce qui se passe alors ?
- Speaker #1
23 ans, service militaire. Là, je me rends compte qu'il y a un peu une vie en dehors de la cuisine. Quand tu bosses à partir de 13 ans, forcément, tu ne vas pas au boom. Forcément, tu es un peu moins sociabilisé que les autres. Et à 23 ans, tu te retrouves au service militaire. En réalité, la seule chose que je retiens du service militaire, c'était les potes. C'était la chambrée. Là, je me rends compte que je ne tiens pas du tout l'alcool. J'ai une intolérance totale à l'alcool. un verre d'alcool et je suis complètement bourré. Donc je pense que je prends ma première cuite à 23 ans et quelques mois. avec après une bière, un petit mec qui me regarde, genre, mais c'est quoi ce rigolo ? Pour te dire que ça a fait marrer. Et voilà, 23 ans, c'est la première guerre du Golfe, c'est en 90, et je suis dans l'armée de l'air. Et puis après, je suis censé revenir, je suis censé faire le compagnonnage. Compagnonnage, c'est-à-dire qu'on avait prévu de m'envoyer dans plein, plein de grandes maisons. Et en réalité, quand je rentre de là, je dis à mon père, ben non, en fait, Merci. Ce n'est pas du tout ce que je veux faire. Trop tôt, j'ai démarré trop tôt, c'était trop contraignant. J'ai eu une soif de découvrir le monde, donc je me barre. C'est ce que j'ai fait. J'avais un pote qui s'appelait Carlex, qui s'appelle Carlex, haïtien, et qui me dit, viens en Haïti, tu vas voir, c'est super chouette. Et donc, je pars à Haïti avec lui. Ce n'était pas aussi chouette qu'il me le disait, pour être honnête. C'est un pays hyper dur. Je pense qu'il y a des pays qui sont maudits. Haïti ça fait partie d'un pays maudit pour ceux qui connaissent pas. C'est une île avec d'un côté la République Dominicaine et de l'autre côté Haïti. Mais c'est la même île. Sauf que quand il y a un ouragan, ça frappe que Haïti. Quand il y a une famine, c'est Haïti. Quand il y a une maladie, c'est Haïti. C'est l'horreur, c'est catastrophique. Et Haïti, pour ceux qui connaissent pas non plus, c'est la perle des Caraïbes. C'est dans les Caraïbes et tous les films de pirates qu'on a vus, ça se passe là-bas. En face, il y a l'île de la Tortuga. Et donc, c'est vraiment tout ce qu'il y avait, les pirates, les corsaires, ça se passait dans cette zone-là. Moi, je trouvais ça génial, hyper romantique. Et puis, je suis arrivé là-bas et je vois un pays d'une extrême misère. On fait travailler les enfants. J'ai énormément de mal avec ça. J'ai super mal vécu une partie de mon passage là-bas vraiment à cause de ça. Et il se trouve que pendant que je suis là-bas, il y a un coup d'État. Et donc, il faut partir très, très vite d'Haïti. La seule option que j'ai, c'est les États-Unis. Et puis, du coup, je pars aux États-Unis et je pars à New York. Et c'est le début de mon histoire d'amour avec ce pays complètement dingue qu'est les États-Unis. Je tombe en amour complet de tout. Des Américains, de leur cuisine, de leur façon de vivre, de leur technologie, de la facilité de tout ce qu'il y a là-bas, de cet espèce de rêve américain qu'on te met. qu'on t'a envoyé, avec lequel on t'a picousé quand t'étais petit. Et d'un seul coup, je le découvre. Et je me dis, waouh, exceptionnel. Je fais quelques allers-retours, France, puis je repars aux États-Unis, France, etc. Et à un moment, je me retrouve aux États-Unis. C'est le début d'Internet. Et moi, en fait, j'ai cette chance-là d'être très familier avec tout ce qui est informatique. Et à l'époque, même d'être dans des réseaux qui n'existent plus, qui étaient CompuServe ou AOL. C'est les ancêtres-ancêtres d'Internet. Et quand j'étais sur CompuServe, je Ausha avec des types qui étaient à New York, je Ausha avec plein de geeks de ouf, on s'envoyait des échanges, de trucs improbables. Et donc j'arrive là-bas, le HTML arrive, c'est-à-dire les hyperliens, et pour moi c'est clair comme de l'eau de roche. Je comprends tous les trucs, tous les liens qu'on peut faire, comment est-ce qu'on peut les trucs. Donc je suis vraiment comme un poisson dans l'eau, et je commence à développer des sites internet, je commence à travailler. pour Times Warner sur tout ce qui est music on demand pour Wired c'est un magazine le premier magazine internet aux Etats-Unis je travaille aussi un peu pour Sun Microsystem où on développe des applications pour un nouveau langage qui s'appelle Java à l'époque un nouveau et je me dis bon je suis le roi du pétrole je suis hyper gourou internet aux Etats-Unis donc je vais rentrer en France et je vais être méga gourou internet tu vois Et j'arrive en France, je rentre en France, et là, je me prends un Minitel en pleine gueule, parce que les mecs me disent, mais qu'est-ce que tu nous fais, mec ? Pourquoi tu veux qu'on donne de l'info gratos, alors que nous, on a le Minitel ? Tu fais 3615 code ULA, et vas-y, tu gagnes de l'argent. Alors que toi, tu es en train de nous dire, fais des sites Internet, ça va me coûter de l'argent, ça ne va rien me rapporter dans un premier temps.
- Speaker #0
La violence du décalage, quoi.
- Speaker #1
La violence du décalage. J'y crois quand même, je monte une petite boîte, et je me rends compte très vite que c'est compliqué. Donc, je revends ma boîte à une agence de pub. Et après, c'est moi qui ne suis pas très loin de Jacques Chirac quand il parle de Mulot au lieu de la souris, tu vois. Donc, je me dis, putain, on est mal. On est très, très, très mal. Puis après, je travaille pour le Conseil Régional d'Île-de-France pour la mise en ligne des premiers votes online. Après, j'ai un coup de bol de dingue. Cette agence-là travaillait avec les États-Unis, avec une autre agence aux États-Unis qui s'appelait CKS. et cette agence aux Etats-Unis était l'agence marketing d'Apple. Et à ce moment-là, Steve Jobs revient aux manettes chez Apple et décide d'organiser son retour à Paris à l'Apple Expo.
- Speaker #0
Là, pardon, t'as quel âge par exemple ?
- Speaker #1
Je suis jeune. On doit être en 95, 96. Je dois avoir 27. Ah oui,
- Speaker #0
d'accord. Donc là, entre 20... Tout ce que tu me racontes là, je pars au service militaire, t'as 23 ans. Haïti, États-Unis, tout ça.
- Speaker #1
Ça s'enchaîne.
- Speaker #0
27. Ok.
- Speaker #1
Ça s'enchaîne. C'est vraiment le truc où t'as la vie qui te prend par la main et qui t'embarque. Et tu serres fort la main parce que ça va vite. Mais en même temps, t'as tellement faim et t'es tellement curieux que c'est génial. Donc, j'organise l'Apple Expo et je fais une erreur. Il y a des kakémonos. Les kakémonos, c'est des espèces de grands posters affichés, enfin accrochés, qui font à peu près 8 mètres par 4. Ces kakémonos, Apple US m'avait donné des normes à respecter. Moi, j'ai sous-traité et le type qui le faisait m'a dit « Ces normes-là sont des normes US, pas des normes françaises, on doit changer de matériau. » Je dis « Bah, ok. » Et il me montre plein de trucs et je dis « Ah, celui-là, il a l'air sympa. » Mais je ne pense pas, c'était mon premier événement, je ne pense pas du tout aller le faire valider aux États-Unis. Voilà, je ne connaissais pas grand-chose. L'équipe d'Apple arrive, regarde le premier kakemono, me dit « Qu'est-ce que c'est que cette merde ? » « Ce n'est pas le bon matériau, tu dois tout refaire. » Je dis « Ah, alors le problème, c'est que c'est un impression-jet d'encre. » Et impression-jet d'encre, avec cette technologie de l'époque, c'était à peu près entre 48 et 72 heures par kakemono. il y en avait 22. on ouvre demain matin, ça ne va pas. On me dit « Ok, tu présenteras Steve tout seul. » On n'assume pas.
- Speaker #0
On parle bien de Steve Jobs.
- Speaker #1
On parle bien de Steve Jobs et on parle d'un gamin qui a 27 ans et qui se dit « What the fuck, c'est mon idole absolu. J'ai merdé complètement. Je fais un truc, c'est complètement hors de ma zone de confort et de ma compétence et je dois présenter demain au Dieu vivant. » Donc, complicado. J'appelle le S de CKS qui s'appelle Tom Souter, qui était le directeur de la création. de l'agence et je lui dis, bon Tom, je crois qu'on a un petit problème. Je lui explique le truc, il m'entend complètement en panique et il me dit, Greg, je serai avec Steve demain matin, ça va bien se passer, ne t'inquiète pas. Ok, 6h du mat, le gars arrive avec Tom Souter, il marche, il fait trois pas, évidemment il tombe sur le premier kakémono énorme, c'était Gandhi, il regarde le truc, il dit, qui a fait ça ? Il se retourne, l'équipe marketing genre à 15 mètres derrière et moi comme un con au milieu. bonjour tu vois et là t'as Tom Souter qui dit bah c'est Greg il fait pas durer le suspense il dit ok c'est mieux c'est super c'est mieux qu'aux Etats-Unis et il continue à marcher rien d'autre genre le gars il dit juste ça il marche c'est bien même pas c'est bien tu vois il regarde les trucs ok ok ok ok et puis il était déjà concentré à mon avis pour faire son son keynote mais là tu kiffes un peu quand même non ? Et là, je me dis en fait, bon, le gars, ce n'est pas un Méditerranéen, c'est clair, tu vois, il ne s'enthousiasme pas. Donc, je me dis, OK, il dit, c'est bien, super, mieux qu'aux States, OK. Et après, il ne dit plus rien et il marche. Donc, je me dis, bon.
- Speaker #0
Tu n'avais pas envie de te retourner à l'équipe marketing.
- Speaker #1
J'avais envie de tout faire. J'avais envie de lui serrer la paluche. J'avais envie de lui faire un selfie, tu sais, comme on fait aujourd'hui. Mais bon, si tu remets le contexte, ce n'est pas possible. le marketing qui t'a un peu montré du doigt on leur fait un petit clin d'oeil à cela quand même et les autres voilà exactement et en fin d'après midi j'ai Tom Souter qui m'appelle et qui me dit Greg tu fais quoi à dîner ce soir j'aimerais dîner avec toi et puis là au dîner il me débauche et il me dit Steve aimerais que tu nous rejoignes à Cupertino et que tu bosses avec nous et voilà et donc de retour aux Etats-Unis ouais je retourne aux Etats-Unis Cupertino, c'est la Silicon Valley. La Silicon Valley, c'est là où c'est le temple de toute la technologie, de tout. Et à cette époque-là, c'était le début d'Internet. Donc le début des géants qu'on connaît aujourd'hui. Mais le début, ça veut dire que ce n'étaient pas des géants. Chez CKS, on était tellement à la pointe des connaissances digitales, pour l'époque, que les gens faisaient la queue pour venir bosser avec nous. c'est-à-dire que si nous on validait un concept en disant ok on te prend chez nous, pour le concept c'était quasiment gage qu'il allait pouvoir faire sa levée de fonds, pour te redonner le concept. Et donc ça a donné lieu à des situations ouf avec Jeff Bezos d'Amazon qui est venu pitcher le truc et il dit je veux remplacer Barnes & Noble, Barnes & Noble c'était l'équivalent de la FNAC. C'est le plus gros libraire aux US à l'époque. Et donc, les Américains qui sont là disent « Ok, c'est n'importe quoi, le gars, il délire total. Jamais ça marchera. » Et donc, on vote. Et on est, je crois, cinq dans le board. Et je crois qu'on n'est que deux à dire oui et trois à dire, qui disent non, non, non, on ne prend pas ce truc, ça ne marchera jamais. Donc voilà. Donc c'était drôle, on a travaillé pour Yahoo, pour Altavista, pour toutes les marques qui existent, Google, et c'était génial.
- Speaker #0
Et pendant ce temps-là, la cuisine, ça reste dans ta vie, c'est derrière ?
- Speaker #1
Oui. C'est même occulté.
- Speaker #0
Occulté, carrément.
- Speaker #1
Oui. Je m'éclate, je deviens directeur de création, directeur de création aux États-Unis. C'est un peu un mec, c'est un peu de la business intelligence, c'est-à-dire que tu lui amènes une problématique et il va te trouver, en utilisant de la créa, en utilisant du business, du marketing, etc., il va te trouver des solutions et donc il t'amène avec quelque chose pour créer des solutions. Donc, c'est hyper créatif. Ça me correspond à 10 000 %. Et donc, je m'éclate à faire ça. Donc, la cuisine, non, non, elle n'est plus du tout dans ma vie.
- Speaker #0
Et donc, cette aventure aux États-Unis continue jusqu'à quand ?
- Speaker #1
Cette aventure aux États-Unis, elle continue. On me demande de revenir en France pour devenir patron de la société française. Donc, c'est une boîte de… En France, on était 350. Ensuite, on me demande d'être vice-président Europe. C'était 3500 personnes. Et ensuite, membre du board mondial, c'est 10 000 personnes. C'est la plus grosse agence interactive. Et puis, un matin, je pense qu'on est dans les années, début des années 2000, 2002, un truc comme ça, je vois ma fille numéro un.
- Speaker #0
Tu es devenue donc papa entre-temps. Et là, tu es en mode encore, comme tu dis, tu tiens ma vie, tu serres fort la main.
- Speaker #1
Mais à ce moment-là, mes journées, c'est départ à 7 du mat. Et puis, la journée se termine française à 7 heures du soir. Et la journée américaine commence à 7h du soir. Et donc, je rentre à la maison, il est 22h. Ensuite, je pars énormément voyager dans toute l'Europe et je perds de vue l'essentiel. Et c'est ma fille qui me le rappelle. Donc, un dimanche matin, je lui dis, viens dans les bras de papa. Et là, je vois la gosse qui me regarde, genre, what the fuck, c'est qui ce gars ? Et je perçois ce truc-là dans son regard. Et ça m'a foutu une claque de ouf en me disant, en fait, j'ai complètement foiré ma vie. Je suis en train de la foirer. Il faut que j'arrête. J'arrête cette aventure. J'arrête ce rythme de malade. Je fais un an de sabbatique. Et pendant ces un an, je deviens prof à Léonard de Vinci. L'idée, c'était de redistribuer à d'autres ce que la vie m'avait donné. Donc voilà, pendant un an, je file des cours. Et je m'éclate avec les jeunes à transmettre.
- Speaker #0
J'ai peur quand même, parce que... cassure de rythme intense quand même. Tu as ce déclencheur, ta petite, qui te met un peu un miroir en face d'un coup et qui te fait comme l'effet d'une bombe. La prise de décision, elle se fait comme ça instantanément ?
- Speaker #1
J'ai pas de principe d'addiction. Le jour où je dis j'arrête, mais ça se fait naturellement. J'ai aucune... Voilà, j'arrête. Voilà.
- Speaker #0
Ton intuition te dit là, s'il est temps que... Ouais,
- Speaker #1
et puis là, c'était violent parce que... La réalité du truc, c'est que tu travailles pour rendre ta vie meilleure pour toi, les tiens, ceux que tu aimes. À partir du moment où tu ne vois pas les tiens et ceux que tu aimes, le sens de ce que tu es en train de faire est zéro. À ce moment-là, quand je dis que je me casse, Apple me propose de bosser pour eux et je leur dis non. Et en faisant ça, je sais très bien que je dis non à énormément d'argent. Parce qu'Apple, quand ils veulent me recruter, c'est un package d'actions. Donc tu deviens actionnaire d'Apple plus ton énorme salaire. Et moi, je sais très bien que si je dis oui, le rythme, il ne va pas se calmer. Et c'est autre chose. C'est-à-dire que je deviens quelqu'un d'autre. Je deviens acteur d'un mec qui n'est pas moi et qui va se mettre à bosser pour des choses qui n'ont pas de valeur, de la valeur matérielle et financière, mais qui n'ont pas la valeur que je donne. qui va être la valeur émotionnelle. Donc ça ne va pas, ce n'est pas moi. Et je n'avais pas envie de devenir cette personne. Tu peux te faire avoir, tu peux dire oui à ça et te faire avoir. Mais à un moment, ça te rattrape et ça te rattrape toujours. Et je pense que si tu fais ce mauvais choix-là, au départ, tu exploses et tu niques ce qu'il y a de plus important, c'est le temps et le présent. Et le temps ne se rattrape pas, ne s'étend pas. et le présent devient le passé en un clin d'œil. Donc, tu es dans ce moment où tu dois prendre cette décision et que cette décision, tu dois la réfléchir en te disant si je la prends, je sais ce que ça va faire, ça va me niquer sur une tonne de trucs, mais ça va me donner... de l'argent. Et je ne veux pas que ça choque personne parce que l'argent, c'est important. Je ne dis pas que ce n'est pas important. J'ai eu un respect. Moi, j'ai commencé ma vie avec moins que zéro. Et je sais ce que c'est l'argent. Je sais ce que c'est d'aller au restaurant, de regarder le prix de tout et de se dire, je ne vais prendre qu'une entrée. D'être angoissé parce que tu es avec quatre potes et qu'ils se boivent. et que tu te dis, bon, bon, je vais avoir l'air du con qui va dire, on partage l'addition à la fin, les mecs vont être un peu plus larges, ils vont dire, on arrondit, et toi tu vas dire, j'aimerais bien arrondir, mais je ne les ai pas. Je sais exactement ce que c'est. Simplement, je dis que vraiment l'argent peut pervertir, parce qu'à un moment, elle va te proposer des choses, mais des choses futiles. Ces choses futiles vont être au détriment de l'essentiel, et moi, ça aurait été au détriment de mes enfants. Et quand j'ai vu dans le regard de ma fille que je n'avais pas créé ce lien, Je n'étais pas assez là. C'est là où j'ai dit stop.
- Speaker #0
Avant que tu nous racontes la suite de cette prise de conscience, j'ai envie de te poser une question. Il y a plein de gens à qui ça arrive en ce moment, en plus avec les faits Covid, les confinements qui nous ont mis à l'arrêt, qui nous ont mis face des fois à des choses essentielles, comme par exemple la famille. Toi, plus de 20 ans après, tu en gardes quoi de ça ? Comment ça se répercute aujourd'hui dans ta vie professionnelle ?
- Speaker #1
Tout se met en place naturellement. c'est à dire que Quand tu fais ce choix, t'as l'impression que... Moi, j'aime bien penser que je suis l'idiot du village. Je pense qu'il ne faut pas trop réfléchir sa vie ou son futur. Parce que personne n'est Madame Irma. Personne n'est capable de dire ce qui va se passer. Je pense qu'il faut la vivre, qu'il faut la vivre au quotidien. Je suis indépendamment d'être l'idiot du village, mais franchement, j'aime bien cette image. Parce que l'idiot du village, c'est le mec qui est insouciant. Il est assis, il regarde le soleil et c'est cool. Je suis un fataliste optimiste. Ce qui doit arriver, arrivera. Et quand ça arrive, même si c'est un tas de merde, il faut prendre le meilleur. Tu arrives à l'aéroport, tu vois que ton avion... Ça m'est arrivé avec ma grand-mère et ma mère. On arrive à l'aéroport, on doit partir au Portugal pour le mariage d'un de mes frères de vie. Et le mariage, et le lendemain, à midi, on prend l'avion, on arrive à l'aéroport, et tout s'enchaîne, mais horriblement. L'avion a deux heures de retard. Évidemment, après, on devait prendre un autre avion. Donc, c'était, tu vois, avec escale. Il y a deux heures de retard. Ma mère commence à partir en crise. Ma grand-mère commence à s'angoisser. Et je suis là et je leur dis, stop, venez, on kiffe. On va se faire un restaurant à l'aéroport. On est parti. Au lieu de prendre les 20 minutes, on a pris une heure pour manger dans le restaurant. On était détente. On arrive dans l'avion. Évidemment, l'avion, il arrive à 11h50. On rate la correspondance. Logique. Là, il nous propose de dormir dans un hôtel. Et là, on se dit, on va rater le mariage. Ce n'est pas possible. Donc, je me dis, OK, bon. Eh bien, venez, on essaie de trouver une voiture. Donc, il est 11h50. Ça ferme à minuit. On court. Entre-temps, on perd ma grand-mère dans l'aéroport. Un truc de ouf complet. Mais... On trouve la bagnole, on retrouve la grand-mère, on est en voiture, on part, et puis on est comme ça en train de parler, et puis d'un seul coup, il y a ma grand-mère. On se dit ça y est, on est sortis d'affaires, et là, il y a ma grand-mère qui fait « Je me sens pas bien, je vais vomir. » Et là, on se dit ça y est, c'est le pompon, on s'arrête, elle vomit, on rentre dans la voiture, et là, on se prend un fou rire, on se dit « Mais vous vous rendez compte ou quoi ? » « Vous vous rendez compte le délire ? » « Le chemin de croix pour arriver dans cette caisse ? » Après, ça y est, le petit bonnet, je le mange.
- Speaker #0
Vous êtes arrivés au mariage ou quoi ?
- Speaker #1
On est arrivés. au mariage, on a suivi le mariage, on a kiffé et ça nous fait l'un des plus beaux souvenirs de voyage qu'on ait jamais eu de notre life. Et voilà et tu te dis bah toute façon voilà c'est la fatalité, je peux pas avoir un contrôle sur cet avion, je peux pas avoir un contrôle sur l'autre truc mais ce que je peux c'est avoir un contrôle sur l'impact que ça va avoir sur moi et sur ce que je vais en donner et voilà donc essayons d'être le plus optimiste possible c'est comme ça que je vis ma vie.
- Speaker #0
Donc, prise de conscience, un an à transmettre à des jeunes, et après ?
- Speaker #1
Après, malheureusement, je divorce, parce que je pense que les cicatrices étaient trop grandes, l'écart était compliqué. Je me fais souvent cette image de se dire qu'un couple, c'est des gens qui marchent au même rythme, dans la même direction, jusqu'à ce qu'il y en ait un qui prenne un degré à droite, et l'autre un degré à gauche. Et si on ne rectifie pas, si on ne se parle pas, si on ne recentre pas, Au bout de cinq ans, ce n'est plus un degré qui nous sépare, mais on est tous les deux sur deux routes complètement différentes. Il y en a un qui est là-bas, l'autre qui est là-bas. Malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Alors aujourd'hui, c'est ma meilleure amie, mon ex-femme. Mais du coup, j'ai la garde partagée, on divorce donc, et on discute ensemble. Et moi, je dis, j'aimerais bien avoir les enfants les week-ends parce que les week-ends, je peux vraiment en profiter. vraiment passer du bon temps et du long temps avec eux parce que quand tu réfléchis la semaine en fait ils rentrent de l'école tu leur donnes leur bain tu leur donnes à manger tu leur fais faire les devoirs et hop tu les mets au lit le lendemain matin tu les accompagnes à l'école ensuite tu les vois plus ensuite ça et puis blablabla donc moi je me suis dit je préfère les avoir le week-end c'est un temps calme un temps long et donc je les ai le week-end et je me remets à cuisiner pour eux la passion revient je marie ça avec un peu de techno on crée un blog ensemble un des premiers blocs de cuisine qui s'appelle Un homme au fourneau. Et on partage les recettes, on partage plein de trucs. Je rencontre celle qui va devenir ma deuxième femme, qui me donnera deux enfants et qui me dit, mais en fait, ta passion, c'est la cuisine, retourne-y. C'est débile. Et je lui dis, tu crois ? Elle me dit, ouais, ouais, vraiment, fonce. Et puis, je monte un resto, un food truck, des pâtisseries. Je m'éclate, j'adore. La vie est chouette avec moi encore. elle me fait faire de la télévision donc je présente une émission tous les jours sur France 2 qui s'appelle Chéri c'est moi le chef j'avais jamais fait de télévision de ma vie je me dis les gars sont des oufs ils me filent les clés du truc ils me disent vas-y ça va c'est juste une petite émission on la démarre, on prend la case elle a 300 000 téléspectateurs et on arrête l'émission elle a 700 000 téléspectateurs donc c'était génial comme émission exactement ce que j'aimais la radio, ensuite beaucoup de consulting, à aider des restaurants, des hôtels à ouvrir. Depuis peu, mon projet absolu, One Place. Et c'est mon restaurant à Rungis, en fait c'est mon restaurant, ce n'est pas vraiment un restaurant, c'est six restaurants dans un lieu unique où on a un restaurant qui s'appelle Yalla, cuisine méditerranéenne, un restaurant qui s'appelle Schmatz, délicatessenne new-yorkais, évidemment. Un restaurant qui s'appelle Bella Gigi parce que j'ai des origines calabrées et siciliennes. Un restaurant qui s'appelle Mademoiselle Chang parce que ma cuisine de cœur, c'est la cuisine asiatique. Et un restaurant qui s'appelle Lily and the Moon, c'est le healthy végétarien. Et le sixième, il s'appelle Temporalité, c'est mon resto gastronomique.
- Speaker #0
Ok, wow. Tu as beaucoup parlé de chance. Le slogan de mon entreprise de coaching, c'est le mouvement Créer la Chance. Comment toi, tu vois justement, tu dis bon la vie, la vie, oui, ok la vie, mais on se met quand même dans des sites fins. On favorise, on se met à un moment donné. Il ne peut pas y avoir que de la chance en tant que tel. Qu'est-ce que tu as, tu penses ? Comment tu peux te mettre dans des situations comme ça où le gars dit, OK, allez, la télé, OK, action, moteur. Allez, c'est à toi. Parce que du coup, tu as quand même des capacités pour faire monter une autre. Tu as plus que doublé l'audience. Il y a quelque chose d'attractif, en fait.
- Speaker #1
Quelque chose d'attractif, moi, je ne saurais pas dire. Ce que je peux dire, c'est... Tu connais l'histoire, je ne sais pas si je vais bien la raconter, sur les voitures rouges ?
- Speaker #0
Non, je ne connais pas.
- Speaker #1
Si je te demande combien tu as croisé de voitures rouges aujourd'hui, tu peux me le dire. Tu es incapable. Tu ne les regardais pas. Non. Si je te dis, je te donne 10 euros par voiture rouge et tu me dis demain combien tu en as croisé.
- Speaker #0
Je vais les regarder, oui. Je les compte.
- Speaker #1
Je vais les regarder. La chance, je pense que c'est la même chose. Si tu n'as pas les yeux ouverts, si tu n'es pas attentif aux signes, si tu n'es pas attentif à ce qui se passe, tu peux dire 100 fois que tu attends quelque chose. Tu sais, c'est une histoire juive qui me fait marrer, qui est un type, il y a un incendie et il prie. Il dit, mon Dieu, mon Dieu, sauvez-moi, sauvez-moi de l'incendie. À ce moment-là, un pompier qui arrive, qui dit, Monsieur, venez avec moi, je vais vous sortir d'ici. Il dit, non, non, laissez-moi, Dieu y pourvoira. À ce moment-là, il continue, mon Dieu, mon Dieu, l'incendie devient encore plus fort. Et là, il commence à y avoir un orage dehors. Il y a le pompier qui revient, qui dit, Monsieur, il faut absolument sortir d'ici, ça va s'effondrer. Non, laissez-moi, laissez-moi, Dieu y pourvoira. Bon, bref, au bout d'un moment, l'immeuble s'effondre sur lui. le mec meurt, il arrive au paradis, il voit Dieu et il dit franchement je comprends pas, je comprends pas j'ai prié pour vous me sauver et le mec il dit mais t'es con ou pas je t'ai envoyé deux fois le pompier donc à un moment prends ce qu'on t'amène comprends-le et accepte-le et puis après travaille-le parce que de toute façon c'est brut donc après c'est que toi qui va en faire quelque chose de bien ou pas et le nombre de fois où je me suis planté colossal et le nombre de fois où j'étais frustré en me disant je sais que j'ai raison bah que dalle jusqu'au moment où tu lâches prise, tu laisses le truc filer, mais quand tu le fais, tu mets toute l'énergie positive que tu peux mettre dedans. Un jour, mon beau-père, Joazoubel, nous a quittés là il n'y a pas longtemps, c'était un type exceptionnel, comme un papa. Il me dit, j'avais 26 ans, c'était juste avant. juste avant que je parte bosser aux États-Unis. Et il me dit... Il adorait marcher. Moi, je déteste marcher, mais bon, je marchais avec lui parce que je l'adorais.
- Speaker #0
Et un jour, il me dit, Greg, il faut que tu laisses péter le bouchon. Ça fait partie des phrases à la con que tu ne comprends pas. Et que tu ne peux pas comprendre, tu vois. Et là, il n'y a pas longtemps, il était en train de partir. Et je suis allé le voir en Israël. Je me pose avec lui. Et on a eu des discussions tellement belles. À fleurer tous les deux, à rigoler en même temps, etc. Il nous a quittés une semaine après. Je lui dis, excuse-moi, Jové. C'est quoi ton truc du bouchon ? Il me dit, c'est quoi le truc du bouchon ? Je dis, ben là, tu me dis, laisse péter le bouchon. Il me dit, parce que tu étais tellement en attente que tu te serrais de tout. Et moi, je savais que quand elle est décontractée, ça allait péter. et ça coulerait à flot. J'ai cherché pendant des années, je me disais, mais qu'est-ce qu'il dit ? Mais quoi ? Mais qu'est-ce qu'il dit ? Et en fait, voilà. Donc, détente.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ce partage. Franchement, trop belle histoire. Là, j'ai vu que tu étais hyper investie aussi dans les questions du bien manger, dans des associations, etc. Pourquoi tu as voulu t'engager dans cet enjeu-là de l'alimentation, cette enjeu sociétal ?
- Speaker #0
Alors, ça, généralement, mais tout ce que je fais pour les assos, je ne le médiatise pas des masses parce que ce que je fais, c'est j'essaie simplement, naturellement, de rendre à la vie ce qu'elle m'a donné. Moi, la vie, j'ai trouvé qu'elle a été généreuse avec moi, vraiment. Peut-être un peu moins avec certaines personnes qui sont malades, qui sont dans le besoin, qui sont dans la nécessité. Et donc, ce n'est pas un devoir, c'est au-delà de ça. C'est naturel même, tout simplement, de redonner. Et le bien manger, c'est aussi une façon, tu vois, pendant le Covid, moi, j'étais sur France Inter tous les jours, pendant deux heures, à donner des recettes de cuisine simples en ouvrant le placard et en disant à tout le monde, voilà ce que vous pouvez faire à manger. Derrière, je vais dans les écoles pour accompagner la semaine du goût, pour initier les enfants, mais pas que les enfants, parce que tu rencontres les enseignants, les assistantes scolaires, etc. C'est génial. Et les cantinières. Et donc tout ça, je le fais hyper naturellement et ça m'enrichit de plein de façons différentes.
- Speaker #1
On va parler de ton livre quand même, de cuisine méditerranéenne. Bon là, les gens ne le voient pas, mais je le mettrai sur les réseaux, etc. Raconte-nous un peu, juste rapidement, je ne vais pas te garder trop longtemps, l'histoire de ce livre.
- Speaker #0
En fait, ça, ça fait partie de mes racines, vraiment. de mon origine, c'est une cuisine de partage, il y a tout le monde dedans, il y a mes rencontres, mes histoires, ma belle-mère Nafsika, mon beau-père Jo dont je viens de parler, ma grand-mère, maman Fanny, mes mécamis, ma mère, mon père, ils sont tout le monde dedans, et tous les voyages, et toutes les rencontres que j'ai faites, toutes ces odeurs que j'ai senties. J'ai voulu l'appeler Yalla, en dessous, parce que Yalla pour moi, c'est le mot qui réunit toutes les communautés, on en a tellement besoin aujourd'hui, on est tellement fragmentés, et quand on a peur, on fait tellement de replis communautaires. ridicule. Il y a là, Sœur Emmanuelle, elle le criait, Calogéro, il le chantait, Bruno Solo, il nous faisait marrer avec dans La Vérité si je mens. Il y a là, que tu sois chrétien, musulman ou juif, ça veut dire la même chose. Il y a là, que tu sois allemand, espagnol, italien, anglais, français, d'où que tu ailles, ça veut dire la même chose. C'est un cri du cœur, c'est hyper positif, c'est aller, on y va. Et je voulais embarquer tout le monde dans cette aventure culinaire.
- Speaker #1
C'est réussi. Il est très beau. Il est vraiment très, très beau. Les couleurs, tout. C'est hyper réussi, franchement. C'est vraiment… J'aime beaucoup, en plus, que tu mettes les erreurs à éviter. Autant dire, moi, je vais regarder ça en premier. Et avec plaisir, vraiment. Pour cuisiner avec ton livre, c'est vraiment très beau. On voit qu'il y a de la transmission. Puis c'est chouette parce qu'il y a les histoires que tu racontes à travers tes recettes, d'où elles viennent. ta famille, etc. En plus, on peut le lire. Tu vois, moi, hier soir, je l'ai lu. Je l'ai feuilleté pendant une heure et je regardais les histoires. Ça m'a rendu vachement curieuse, tu vois, de découvrir, en fait, tout ça, au-delà même des recettes. C'est en plus un livre hyper intéressant. Donc, franchement, trop bien.
- Speaker #0
Merci, ça me touche.
- Speaker #1
Pour te dire, j'ai une stagiaire, Astrid, qui nous écoute d'ailleurs et qu'on embrasse et qui m'a dit, je vais l'offrir à mon père pour la fête des poils.
- Speaker #0
J'ai dit à la stride. Bonne idée.
- Speaker #1
Et bien franchement, un grand merci pour cet échange. Un dernier mot, qu'est-ce que tu pourrais, tu vois, j'ai une question spontanée comme ça, mais tu nous as déjà transmis beaucoup de choses. Mais au-delà du Yalla, c'est génial, moi je vais le garder le Yalla, je vais le sortir à toutes les sauces. Quel conseil, tu vois, pour vivre justement pleinement sa vie professionnelle ? Tu vois, beaucoup de gens doutent, moi j'en vois beaucoup en coaching, tu vois, qui du coup ne s'autorisent pas, ne s'autorisent pas à rêver, ne s'autorisent pas à rêver. Il y en a encore, justement, qui n'ont pas fait péter leur bouchon. Quel conseil ultime tu pourrais leur donner pour la fin de cet échange ?
- Speaker #0
Il y a un truc qui m'a inspiré. Au début, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire. Je crois que c'est Lao Tzu, je ne suis pas sûr, qui disait « Penser en stratège, agir en primitif » . Et en fait, ça veut dire quoi ? Ça veut dire, avant de vouloir faire quelque chose, pense-y, mets toute ton énergie créative dedans, pense-y à fond, imagine-le, écris-le, vraiment. Et puis après, tu prends ton cerveau qui a réfléchi à tout ça, tu le mets de côté et tu fais. juste tu fais, sans plus te poser de questions, tu fais. Et tu vas voir que si tu fais, ça c'est Audiard qui disait qu'un con qui marche, aller toujours plus loin qu'un intelligent assis sur un banc, eh bien tu iras beaucoup plus loin que lui.
- Speaker #1
Voilà. Wow, canon, merci beaucoup, trop bien, merci. Merci pour cet échange, et puis longue vie à Yala, et puis au plaisir Grégory, merci.
- Speaker #0
Merci Florence, bye.
- Speaker #2
Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode de Junko. J'espère qu'il vous aura apporté des pistes pour avancer dans vos réflexions et dans vos projets professionnels. Pour en savoir plus sur mes accompagnements ou me peser vos questions, rendez-vous sur mon site internet où vous trouverez tous mes contacts ou sur mon compte Instagram. Les liens se trouvent dans le descriptif de l'épisode. Et n'oubliez pas, chaque petit pas compte. Oser explorer, questionner et agir, c'est déjà avancer sur le chemin d'une carrière. alignés avec vous-même. Prenez soin de vous et de vos projets professionnels et rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de Junko.