- Speaker #0
Je pense qu'on est plein à se reconnaître là-dedans. En fait, on ne se pose pas, donc on ne se pose pas vraiment de questions. On n'a pas le temps d'analyser ce qui se passe. Est-ce que ça me convient ? Pourquoi est-ce que je ressens ça ? Et avec le recul, je mets bout à bout toutes les pièces et je me dis, eh oui, évidemment, vous avez eu des signaux bien avant.
- Speaker #1
Et si vous étiez capable de bien plus ? Et si cette personne que vous admirez vous ressemblait beaucoup plus que vous ne le pensez ? Et si... vous vous entouriez de personnes ordinaires qui se sont créées une vie extraordinaire. Je suis Steph, une multi-entrepreneur passionnée par l'épanouissement de soi sous toutes ses formes et ce depuis plus de 15 ans. J'interroge des personnes inspirantes qui sont sorties du rang pour se créer la vie qui leur plaisait à elles. Sont-elles spéciales ? Pas du tout. Mon objectif, c'est vraiment de vous montrer que si elles ont réussi, si moi je réussis, vous pouvez tout à fait réussir aussi. Ici, pas de blabla, pas de monde des bisounours, mes invités vous racontent leur succès, mais aussi les leçons qu'ils ont tirées de leurs échecs pour que vous puissiez aller encore plus vite vers la vie qui vous inspire. Je n'en dis pas plus, passons à cet épisode, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que j'en ai eu à l'enregistrer. J'accueille aujourd'hui Laurie, alors je suis super contente que tu sois là, déjà parce que moi je suis super contente d'être là avec toi, on est au milieu des Landes, je suis en train de finir ta retraite, que tu appelles le safe camp. Just in, c'est bien le terme que tu utilises, qui est donc une retraite pour femmes entrepreneurs dans lesquelles on n'a pas parlé pendant deux jours et c'était incroyable. Et puis, on a fait d'autres activités, énormément d'activités de méditation, de yoga, on est allé à l'océan, etc. On n'est pas trop là pour parler de ça, on est surtout là pour parler de toi. On va commencer dans le vif du sujet, si c'est OK pour toi. Est-ce que tu peux déjà te présenter plutôt d'abord en présentant la petite Laurie ? Qui était la petite Laurie ?
- Speaker #0
OK, merci déjà pour ton invitation. Vas-y. très contente qu'on fasse ça et encore plus dans ce cadre, qu'on profite d'être ensemble physiquement pour pouvoir le faire. La petite Laurie, elle était discrète, elle était réservée, calme et sérieuse.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Je dirais que je la présente comme ça. Bonne élève, mais pas première de la classe, tu vois, plus... Moins je me fais remarquer, mieux c'est. Donc, je vais faire en sorte de faire. tout bien, sans chercher ni à sortir du lot en étant, par exemple, la première. Je ne fais pas de vagues, tout le monde m'aime bien et c'est comme ça que je me porte le mieux. D'accord.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des gros changements par rapport à maintenant ?
- Speaker #0
Oui, même s'il y a quand même beaucoup de ça qui reste dans ma personnalité. J'ai l'impression que je l'ai été très fort, j'ai incarné ça très longtemps dans ma vie. Et puis, je m'en suis... J'ai essayé de m'en détacher, je l'ai rejeté. En fait, je n'aimais pas ces parts-là de moi. Donc, j'ai rejeté en me disant, c'est nul si je n'étais pas comme ça, si j'étais moins comme ça, alors ça irait mieux. Et là, aujourd'hui, je suis au stade où je refais la paix avec tout ça et je me rends compte que parfois, c'est bien d'être comme ça. Et dans d'autres situations, ça me force à muscler d'autres compétences pour accepter de ne plus m'être invisible.
- Speaker #1
Ça,
- Speaker #0
c'était la petite Laurie.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux me raconter quelle a été la Laurie de sa première... partie de vie avant le fameux switch dont on va parler. Donc je fais un petit spoiler, Laurie a effectué un énorme switch dans sa vie suite notamment à une retraite de silence, celle que je viens de vivre ici. Qui était Laurie avant ça ? Qu'est-ce que tu faisais ? Où est-ce que tu étais ? Qu'est-ce qui se passait ?
- Speaker #0
Avant ça, il y a deux grandes phases dans ma vie. Tu vois, il y en a une jusqu'à mes 25 ans à peu près où je suis... plutôt fidèle à cette description que je t'ai donnée. Tu vois, je teinte des trucs, mais j'ose jamais y aller à fond. Tu vois, c'est toujours teinter de réserve et de... Voilà, je veux pas trop qu'on me voit, qu'on me remarque. Voilà, je veux vivre ma vie et que personne ne le remarque.
- Speaker #1
T'as un exemple ?
- Speaker #0
Ne serait-ce que financièrement, tu vois. Genre, jamais j'ai pensé pouvoir gagner plus qu'un SMIC. OK. Tu vois, c'était vraiment... soit la plus « normale » possible par rapport aux gens qui t'entourent.
- Speaker #1
Mais tu étais déjà dans l'entrepreneuriat ?
- Speaker #0
J'étais dans l'entrepreneuriat, mais à part une de mes boîtes qui faisait un peu plus d'argent que les autres, mais jamais, tu vois, c'était pas visible, et c'était pas quelque chose qui m'aurait permis de changer complètement de train de vie, et puis ça restait beaucoup dans « je vends mon temps, donc c'est dur, donc c'est mérité » . Enfin voilà, il y avait vraiment ce truc-là pour coller au mieux aux gens qui m'entouraient en fait. Et je ne pense pas créer de décalage avec eux, faire en sorte d'être toujours... On fait partie du même groupe. Donc ça, je vais se calmer 25 ans à peu près. Et puis au moment où j'ai lancé ma société actuelle, il y a eu une espèce de... Je ne sais pas si c'est un déclic, mais en tout cas une ouverture sur le fait que je ne suis pas obligée de me contenter de ça. Et je n'ai pas moins de quelque chose que ceux qui y arrivent. Et du coup, ça a fait naître de l'ambition que je ne soupçonnais pas. Je n'avais pas l'impression de ne pas être ambitieuse du tout parce que j'entreprenais. Tu vois, j'essayais quand même de faire des trucs. Mais là, je me suis découvert une ambition plus plus au point, tu vois, où je me suis dit, je ne sais pas du tout si je vais pouvoir arriver à faire ça. Avant, mes objectifs étaient un peu fixés pour ne jamais être déçus. Donc, à ce moment-là, je suis très travailleuse. Trop, sûrement. Et à ce moment-là,
- Speaker #1
tu fais quoi exactement ?
- Speaker #0
J'ai donc lancé ma société actuelle. Je fais du coaching pour les entrepreneurs, beaucoup en individuel au début, jusqu'à 25 personnes en même temps. Tu vois, donc en fait, je passe mes semaines à faire ça. Je suis maman de trois enfants, dont un bébé dont je viens d'accoucher. Et je fais l'école à la maison à mes deux plus grands. Donc en fait, j'ai une vie. C'est pas qu'elle est remplie, c'est qu'elle déborde. Moi, je n'existe pas dedans, mais je ne le vois pas. En fait, je suis tout le temps là pour les autres. Et je n'ai pas de regrets dans le sens où ça a été bénéfique. C'est ce qui m'a permis de faire ce switch, d'arriver aujourd'hui où je suis. Mais avec le recul, je me rends compte à quel point il y avait de la place pour rien qui pouvait me faire du bien à moi. Donc vraiment, je dirais que je suis fonceuse, déterminée et dans une course à comment je peux faire toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite. D'accord. Et je ne sais pas vraiment après quoi je cours. mais j'y vais, tu vois, je ne le ralentis pas. Il y a vraiment ce truc de je cours tout le temps et je ne m'arrête jamais. Ça, c'est moi avant.
- Speaker #1
Je peux revenir sur le mini-switch qui a eu lieu avant. Tu es passée de j'ai plusieurs entreprises dans différents domaines, si j'ai bien compris, à je deviens coach pour entrepreneur. Oui. Ce switch-là, il s'est passé comment ?
- Speaker #0
Un peu sur la base du hasard ou en tout cas d'une opportunité. Au total, tu vois, j'ai lancé plus d'une dizaine d'entreprises depuis… plus de 11 ans que j'entreprends, dans des domaines qui n'ont rien à voir, mais parce que je... En fait, moi, s'il y a quelque chose qui m'attire, je ne me dis pas que j'ai besoin de déjà connaître, je me dis que j'ai besoin d'y aller, et puis d'apprendre, et puis de le faire. Donc, j'ai testé plein de choses comme ça, l'immobilier, l'événementiel, la communication, une marque de vêtements, enfin, plein de trucs, où je ne connaissais pas, j'ai tenté, il y en a qui ont bien marché, il y en a qui n'ont pas marché, mais en tout cas, tu vois, ça m'a fait... ça m'a appris des choses, quoi qu'il arrive. À un moment donné, justement, fin d'un projet pour des raisons financières, parce que pas possible de continuer à injecter de l'argent dans le projet, et lui, il n'en rapporte pas. Donc en fait, situation financière hyper compliquée, parce que j'ai mis tout ce que j'avais, même si je n'avais déjà pas grand-chose, et je me retrouve avec pas de projet, pas d'argent, deux mois de chômage devant moi, et un bébé qui va arriver dans quelques mois. Donc, pas Ausha, tu vois. C'est même pas envisageable d'aller chercher un job salarié et puis j'en ai pas envie. Et à ce moment-là, j'essaye de trouver des idées de qu'est-ce que je peux faire, là, sur quoi je peux rebondir. Et pour la première fois, je trouve pas. Je suis vraiment un peu dépité. J'ai pas l'énergie de chercher. Et au bout de quelques semaines, à essayer de lutter contre ça, je me dis, bah, accepte, t'es en train de couler, laisse-toi couler. accepte et puis quand tu seras au fond, tu pourras taper du pied pour remonter. Mais là en fait, tu es en train de te débattre dans un truc où tu n'y arrives pas. Donc arrête. Ça a été dur, ça a été vraiment dur. J'ai le sentiment d'avoir plongé vraiment dans... Je ne sais pas si c'était une dépression, mais je l'ai senti comme ça va de moins en moins bien tous les jours. Et à un moment donné, je ne sais pas pour quelle raison explicable, mais je me suis sentie un peu mieux et j'ai eu envie. d'entamer un travail et je me suis dit, vas-y, je vais faire un espèce de bilan de compétences fait maison. Je ne savais même pas que ça existait, tu vois, à ce moment-là. Et je me suis fait, j'ai pris des feuilles, il y en avait partout, et j'ai tout noté, tu vois, mes expériences, savoir-être, mes qualités, le savoir-faire, qu'est-ce que j'ai appris, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas. J'ai fait tout le point là-dessus.
- Speaker #1
En partant d'une méthode que tu avais vue quelque part ?
- Speaker #0
Non, que j'ai l'imaginer et qui est devenue un de mes programmes par la suite d'ailleurs. Et donc, j'arrive à plusieurs pistes, dont une qui est autour de la formation, le coaching. Mais coaching, je ne connais pas vraiment à ce moment-là. Tu vois, on est en 2019. Il y a bien quelques coachs, mais c'est vraiment pas du tout comme aujourd'hui où il y a des coachs de tout, tu vois. Là, c'était vraiment plus, on voit coach sportif, coach mental, préparateur mental, mais pas tant coach entrepreneuriat, coach Instagram, tout ça. Il n'y a pas vraiment quoi. Donc je ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais je me dis, peut-être que ça m'intéresse. Et je laisse ça là. Et j'ai une ancienne cliente à qui j'avais fait un site internet quatre ou cinq ans avant, qui me contacte et qui me dit, écoute, je suis ce que tu fais depuis tout ce temps. Et c'est fou, tu lances des projets, tu en arrêtes, tu pivotes, machin.
- Speaker #1
Tu partageais déjà sur les réseaux sociaux à ce moment-là.
- Speaker #0
Exactement, je partageais. En fait, en 2013, j'avais ouvert un blog de maman quand j'étais enceinte de ma fille, la toute première. Et ça se faisait beaucoup. Tu vois, c'était le début d'Instagram. On avait des blogs, on faisait des... petits partenariats, c'était pas payé, tu recevais un truc gratuit, tu faisais un article et tout ça, donc j'avais ouvert ça. Et depuis, j'avais continué d'alimenter cette communauté, un peu pour continuer de partager avec les gens. Ils n'étaient pas très nombreux, mais ils étaient là, bien fidèles et engagés. Donc à chaque fois, quand j'avais un projet, j'en parlais. Et ça me demandait quand même de me challenger un peu, parce que je trouvais que ça me rendait très vulnérable de partager une nouvelle idée dans laquelle je crois. Puis après, de leur dire, en fait, j'arrête, ça n'a pas marché. Et en même temps, j'ai quand même continué de le faire parce qu'à chaque fois, je sentais que ça renforçait le lien avec les gens. En fait, ce que j'imaginais, c'est que j'allais devenir moins crédible à leurs yeux, alors que c'est tout l'inverse. C'est qu'eux me voyaient continuer d'avancer, là où parfois, ils étaient bloqués, ils n'osaient pas. Donc, c'était pour eux inspirant.
- Speaker #1
Voir les autres rater. Et puis finalement, réussir, évidemment, pas rater pour rater, mais je veux dire, voir les autres rater, c'est déculpabilisant aussi.
- Speaker #0
Ça autorise soi-même à tester et puis à se dire, en fait, c'est pas très grave.
- Speaker #1
On a beau savoir rationnellement que tous ceux qui ont réussi des choses ont d'abord raté plein d'autres choses, le voir, ça aide quand même.
- Speaker #0
Oui, et le voir en temps réel, parce que des fois, tu vois, on a réussi, puis on dit, il y a dix ans, vous savez, j'ai échoué. Ça n'a pas le même impact. Clairement. Donc, j'ai une de mes clientes qui me dit, tu lances des trucs, t'arrêtes, tu pivotes, ça marche, ça marche pas, mais en tout cas, tu fais tout le temps des trucs et... Et tu sais bien faire ça. Est-ce que tu ne voudrais pas me coacher ? Parce que moi, avec mon entreprise, j'atteins un plafond, je ne sais pas trop où est-ce que je dois aller et tout. Je ne sais pas, je n'ai jamais fait ça. Ça m'intéresse. Quand tu me le demandes, j'ai envie de le faire, mais je n'ai pas de méthode. Enfin, tu vois, je ne sais pas. Elle m'a dit, moi, je te fais confiance. Propose-moi un truc et puis on verra. Et donc, du coup, je réfléchis. Je prends ça très au sérieux, tu vois, genre waouh. peut-être ça peut changer la suite de ma vie pro donc je réfléchis je lui propose un petit accompagnement sur 5 séances où on se voit où on se fait un plan d'action et c'est à ce moment là plus sur la partie mentorat avec mon recul d'expérience que je vais l'accompagner plus que purement du coaching parce que je ne connais pas les outils, les méthodes même la posture, je n'en ai jamais entendu parler peut-être expliquer ici,
- Speaker #1
le mentorat tu vas arriver avec ton expérience et donc donner du conseil aussi. En coaching, en général, la posture de coach ne donne pas de conseil et utilise des outils pour que la personne y arrive d'elle-même.
- Speaker #0
En coaching, l'outil principal, c'est le questionnement. Donc, je vais te poser des questions pour t'amener à trouver tes réponses. Là où en mentorat, on va être dans un échange, je vais pouvoir te partager mon expérience, voir dans quelle mesure ça peut s'adapter à toi. Donc, je mixe les deux. Le but, c'est surtout pas de plaquer ma façon de faire sur ton entreprise. Donc, j'avais quand même déjà cette approche, tu vois, de je veux que ça te ressemble à toi et je ne veux pas que ce soit ma méthode dans ton business parce que ça ne marchera pas. Mais ce n'était pas officiellement du coaching, en tout cas. Et écoute, ça marche très bien. Ça se passe super bien. Elle est très contente. Il y a des super résultats. Et je me dis, mais j'adore faire ça. Ça, c'est un travail vraiment parce que moi, ça ne me demande pas d'énergie. Donc, j'adore faire ça.
- Speaker #1
Tu peux te payer pour faire ça. Mais oui.
- Speaker #0
Donc, je le partage, tu vois, à nouveau. J'en parle et je fais un petit formulaire. Google Forms, gratuit, genre, voilà ce que je peux proposer, voilà ce sur quoi je suis en train d'accompagner ma cliente, on peut traiter tel et tel sujet, problématique. Est-ce que ça intéresse quelqu'un ? Et si oui, parle-moi un peu de toi, qu'est-ce qui t'amènerait à faire ça ? Et dans les jours qui suivent, pas trois, quatre jours, j'ai 70 réponses. Ah oui ? Et je me dis, oh, OK, il y a de la demande, il y a un intérêt.
- Speaker #1
Sur une communauté de combien ?
- Speaker #0
À ce moment-là, je ne sais pas, il y a peut-être 2000 personnes qui me suivent. sur Instagram. Donc, peut-être, je ne sais pas, 600, 800 qui voient véritablement ce que je propose. Et voilà, peut-être une centaine qui cliquent pour la curiosité et 70 qui répondent dans les premiers jours où je le poste. Et je me dis, OK. Bon, cool, parce que moi, ça me plaît. Vous, ça a l'air d'être un besoin. Je vais commencer d'imaginer ce que je pourrais créer. Et c'est comme ça que ça s'est lancé. D'accord.
- Speaker #1
Et donc on avance un tout petit peu, donc là tu accompagnes des entrepreneurs en one-to-one, donc en individuel.
- Speaker #0
Et puis,
- Speaker #1
qu'est-ce qui se passe ? Comment est-ce qu'on va vers le second switch ?
- Speaker #0
Je les accompagne en individuel, c'est épuisant, parce que même si j'adore ça, gérer beaucoup de personnes, de problématiques, ça demande un travail mental de switcher, se remettre dans le truc à chaque fois, et puis faire un suivi sur le long terme. Tu vois, moi, je ne vendais vraiment pas en one shot, c'était je m'implique dans ton business, dans tes objectifs, et donc ça devient beaucoup. Et je me rends compte que très souvent les gens viennent avec des débuts de problématiques qui ont des racines communes. Et à ce moment-là, je me dis, il y a peut-être un intérêt à faire un programme qui ne serait plus genre « Venez vers moi et puis on verra votre problématique ensemble » , mais plutôt « Je définis une problématique commune et si vous vous reconnaissez là-dedans, venez dans le programme » . Donc j'inverse un peu la façon de travailler que j'avais. Je lance mon premier programme de groupe. qui marche hyper bien, qui est un, justement, basé sur cette méthode où j'ai trouvé ce que j'avais envie de faire, qui a très bien marché jusqu'à là, il y a quelques mois où j'ai décidé de l'arrêter. Ça a été un peu un cap symbolique. Pourquoi ? Parce que finalement... C'est en lien avec le switch, tu vois, de moins mais mieux, et on en reparlera je pense tout à l'heure, mais j'y tenais personnellement, parce que symboliquement, c'était quand même le premier programme et qu'il a super bien marché et qu'il a vraiment aidé plein de monde. mais il était plus cohérent avec ce que je fais et avec qui je m'adresse. Donc, j'ai dû faire de la place pour laisser autre chose rentrer. Et je ne regrette pas. Mais tu vois, ça fait un petit pincement. Genre, ce programme-là, c'est le premier avec lequel je me suis lancée. Donc, j'en crée un sur ce thème-là. J'en crée un autre sur l'étape d'après. C'est-à-dire, une fois que je sais ce que je veux faire, si j'ai identifié que c'était de l'entrepreneuriat, comment je me lance ? Et petit à petit, je crée différents programmes, etc. Ce qui me permet de faire grandir mon entreprise. sans travailler plus et en générant plus de revenus, en gérant plus de clients. Là,
- Speaker #1
tu arrêtes l'individuel complètement.
- Speaker #0
À ce moment-là, je crois que je n'ai plus d'individuel du tout. Et puis, les choses continuent d'évoluer. Je crée une école de coaching dans laquelle j'apprends mon approche, ma méthode, les différents outils que j'ai pris à droite à gauche et qui me semblent pertinents de rassembler au même endroit. Et dans cette école de coaching, je vois qu'il y a des gens qui sont vraiment très bons, qui ont vraiment au-delà des compétences, ils ont un savoir-être et des qualités humaines. Et je me dis, mais en fait, c'est ça la clé pour l'étape d'encore après, c'est comment est-ce que je peux faire coacher mes clients, non plus par moi, mais par d'autres coachs en qui j'ai totalement confiance dans les compétences et la capacité à accompagner parce que je les ai vus pendant un an expérimenter. Enfin, voilà, vraiment, je vois ce qu'ils peuvent faire. Et donc, ça, c'est une autre étape dans laquelle je décide de ne plus coacher du tout dans mes programmes et de complètement déléguer. Et moi, en fait, mon rôle, il est surtout en back-office, quoi. La gestion d'équipe, on fait des points sur, ok, dans tel coaching, j'ai telle problématique, je rencontre ce problème-là, qu'est-ce qu'on fait ? Mais moi, les clients me voient dans la communication, puis ils rentrent dans le programme, je suis là, mais je ne suis pas visible. Et ensuite ? c'est toute mon équipe de coach qui gère les programmes. Et ça m'amène à peu près à ce moment où je travaille tout le temps, alors que j'ai pourtant délégué.
- Speaker #1
Et donc, j'ai délégué le coaching, mais non.
- Speaker #0
En fait, mon travail devient autre chose. Il devient vraiment tout ce qui ne se voit pas. Et j'ai des lancements tous les mois. Donc, on sait que les lancements, ça prend beaucoup d'énergie, de temps. La communication aussi me prend quand même pas mal de temps. Et puis, je... Il y a tout le temps des trucs à gérer, à améliorer, à tiens, nouveau tunnel de vente, machin, séquence. Il y a plein de choses qui ne sont plus directement visibles. Et moi, à ce moment-là, je suis persuadée que pour me sentir plus alignée dans mon job, il faut que j'en fasse encore moins que ce que je fais là, à tous les niveaux, y compris être encore moins dans les programmes, etc. J'ai vraiment la croyance qu'un business automatique, c'est ça qui va me rendre plus heureuse.
- Speaker #1
Mais en fait, non.
- Speaker #0
Mais non. Mais en fait, non.
- Speaker #1
Et donc, à ce moment-là, tu es débordée ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Tu cherches du sens ?
- Speaker #0
Pas consciemment. OK. Pas consciemment. En fait, moi, j'ai l'impression que tout va bien dans ma vie. Vraiment. Et tellement pas avec le recul. Mais j'ai vraiment le sentiment que tout va bien, alors qu'il y a quand même des signaux. Je me couche hyper tard, je ne dors pas très bien, je travaille tout le temps et je n'ai pas de vie perso. En fait, j'en ai pris conscience après, avec le recul. Je me suis dit, en fait... vie de couple, ok, vie de famille, ok, vie pro, ok, vie sociale, pas très ok, ou alors si on compte mes clients dedans, bon bah ok, mais vie pour moi, je sais pas, je sais même pas ce que c'est.
- Speaker #1
Tu ne sais même pas quoi mettre dedans à ce moment-là.
- Speaker #0
Pour moi, quand je prends une douche, c'est du temps pour moi. Je ne sais pas ce qu'on peut faire d'autre.
- Speaker #1
Je fais les courses toute seule, c'est du temps pour moi.
- Speaker #0
Je ne sais pas, je suis perdue et je suis persuadée de ne pas en avoir besoin parce que j'aime mon job. Et donc, je me dis que ça me va.
- Speaker #1
Et donc, tu choisis de te taire pendant cinq jours.
- Speaker #0
Oui. En fait, juste avant ça... encore un énième lancement, encore des tas de programmes, de trucs, ça marche hyper bien en plus. C'est sournois parce que c'est valorisé ce que je fais. Je travaille beaucoup et j'ai beaucoup de résultats. J'ai envie encore, encore, encore. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Il y a un peu de dopamine aussi. Il y en a plein. À ce moment-là, je suis mariée. Aujourd'hui, je ne le suis plus. On va en parler rapidement. Je me suis un peu coupée de mes rêves à moi pour adopter les rêves communs. Et donc, je travaille pour les rêves communs. Et c'est là où je te dis, chercher du sens, je n'ai pas l'impression d'en manquer sur le moment parce que je sais pourquoi je veux faire plus d'argent, en gros. Avec le recul, je me rends compte que ce n'était pas vraiment moi qui voulais ça. Mais en tout cas, sur le moment, ça me semble normal. Donc, encore un lancement, des résultats, plein de clients, machin. Tu sais, vraiment... Comme je relâche jamais la pression, je suis tout le temps dans la dynamique, dans le mouvement, c'est génial, machin, et peur de s'arrêter aussi, parce que si je m'arrête, j'ai le sentiment qu'il faudra que je fournisse un tel niveau d'énergie pour relancer la machine que ça me fait peur. Mais juste avant, une ou deux semaines avant, je fais un séminaire que j'ai organisé, un séminaire sur l'argent, donc un sujet qui me passionne. beaucoup plus de monde que ce que j'avais imaginé qui y vient. Donc à nouveau, succès, dopamine, tout va bien, je suis très heureuse. Et c'est un séminaire sur deux jours. Et j'adore le sujet, mais je suis épuisée. Et là, je le ressens vraiment, tu vois, genre je ne sais même pas comment je fais pour tenir debout. Et je me dis, je veux du repos, du calme, du silence. Voilà, j'ai envie de ça. Et je commence à me rappeler qu'il y a plusieurs années, je faisais un peu de yoga. je voyais que pourquoi pas, ça pourrait être cool et après je me dis, une retraite de yoga ça pourrait être sympa je commence à regarder ça et il n'y a pas grand chose qui me parle, ou alors c'est très loin à l'étranger ou alors c'est trop long, alors avec le recul c'était la même durée mais sur le moment ça me paraissait trop long parce que, oh là là, je vais abandonner ma famille, mon boulot, mon équipe machin, donc ça me parle pas et puis quelques jours après je reçois une newsletter, je me rappelais même pas m'être inscrite à ça ... d'une personne qui parle d'une retraite silencieuse. Et je me dis, oh, ne pas parler aux gens et que personne ne me parle ? Ben oui, c'est ça que je veux.
- Speaker #1
C'est exactement ce que je me suis dit quand j'ai eu ta retraite. Personne ne va pouvoir me parler pendant deux jours, mais je viens.
- Speaker #0
C'est ça. Et je ne savais même pas vraiment le programme. Je n'avais même pas compris qu'il y avait des connexions digitales. En fait, tu vas voir, dans ma tête, je me suis dit, trop bien. je vais pouvoir rattraper tout mon retard de boulot. Je vais prendre mon ordi, je vais prendre mon téléphone, et puis comme ça, je me ferai des grosses sessions de boulot au milieu du silence. Pas du tout ça, mais je n'avais pas lu tout à fait. Donc je décide de m'inscrire, et c'est genre une semaine et demie plus tard, je me dis, allez go, je vais vivre ça. Mais j'y vais vraiment en mode, je vais rattraper mon retard de boulot, je vais me reposer, je vais revenir plus en forme pour mes prochains lancements. Voilà, ça a commencé comme ça.
- Speaker #1
Très bien.
- Speaker #0
Et non. Et ben non, évidemment pas du tout. Évidemment pas du tout. J'arrive là-bas, on fait un peu... Les autres font un peu connaissance parce que moi, je suis en mode sauvage. Je veux déjà pas qu'on me parle. Donc, tu vois, on me montre ma chambre. En gros, je reste dans ma chambre jusqu'à l'heure du premier cercle. Je fais des stories, genre, ben voilà, je vais faire une retraite silencieuse. Vraiment, je suis encore dans mon monde. Et on fait le premier cercle. Et je comprends qu'en fait, on n'aura pas nos téléphones et que le concept, c'est pas on va travailler tous ici. La douche froide. Vraiment. Je te jure, vraiment, j'avais vraiment pas compris ce truc-là. Enfin, je te dirais, il y en a un, c'était pire, parce qu'à la fin des six jours, il nous a avoué qu'il avait pas compris que c'était six jours de silence. Pour lui, c'était encore pire. Il a apprécié. Il a apprécié, mais il n'était pas au courant totalement. Donc du coup, quand il passe la panière pour ramasser les téléphones, moi, je le donne pas. Je me sens angoissée. Je sens une espèce d'angoisse que je n'ai pas ressentie depuis mes 12-13 ans qui monte et je me dis, oh là là, non, je ne suis pas du tout prête à ça, à lâcher comme ça. Non, je n'y arriverai pas. En plus,
- Speaker #1
tu n'as pas prévenu ton mari, tes enfants ? Non.
- Speaker #0
Ben non. Ils savent juste que je vais en retraite, mais c'est tout. Donc du coup, je décide de le garder, mais par contre de le mettre dans un tiroir d'un vieux bureau, un tiroir qui ne s'ouvre pas très bien. Je mets une chaise devant. Je me complique le parcours pour être le moins tentée possible d'y aller. Et c'est très dur. Et en fait, là, je prends conscience que je suis accro à ça alors que je ne le voyais pas. Je me dis « Attends, mais pourquoi c'est si dur que ça pour toi de juste poser ton téléphone ? » J'avais vraiment l'impression que tout allait foutre le camp si jamais je ne pouvais pas être joignable. Et pourtant, on ne m'appelle pas. Non, vraiment. Moi, je ne suis pas du tout appel téléphonique, mais Instagram, les mails, l'équipe, non, je n'arrive pas. Et donc là, première douche froide, je me dis, OK, je n'avais pas vu ça. Et on fait un tour de parole. Il y a beaucoup de personnes, on est plus d'une trentaine, et chacun vient un peu présenter ce qu'il est venu chercher ici et nous dit globalement un peu ce qu'il fait dans la vie, où est-ce qu'il en est et qu'est-ce qu'il amène ici. Et quand vient mon tour, je n'ai pas préparé mentalement ce que je veux dire. Normalement, c'est un truc que je fais tout le temps. Mais là, je me dis, vas-y, challenge-toi un peu. Donc, je ne prépare pas et arrive mon tour. Et moi, je dis, moi, j'adore ma vie. Et je me mets à pleurer. Oh, merde ! Mais pleurer, genre, je ne peux plus parler. Et ça me fait un choc. C'est comme si ma tête veut dire quelque chose, mais mon corps, il sait que ce n'est pas vrai. Et donc, je me sens hyper mal. J'arrive à reprendre mon souffle. D'ailleurs, il y a un chat sorti de nulle part qui arrive à ce moment-là et qui se pose sur mon tapis. Je trouvais ça trop mignon. Et donc, j'essaye de me justifier. Genre, non, mais on ne dirait pas comme ça. Mais en fait, ça va.
- Speaker #1
Je ne veux toujours pas l'entendre.
- Speaker #0
Je ne suis toujours pas prête. Et bon, écoute, après, je repasse la parole et tout. Et on rentre dans le silence. Et là, je me dis... t'as des trucs à travailler en fait toi tu croyais que t'allais bosser sur ton ordi mais tu vas bosser là-dedans parce qu'il y a trop de choses et je sais il n'y a rien de conscient tu vois qui se passe véritablement mais je sens qu'il y a des trucs qui doivent changer et ne serait-ce que le temps de enfin reprendre le temps de vivre, de manger de regarder la nature, de marcher pieds nus enfin j'étais trop dans ma tête tout le temps Et là, le fait de revenir à la vraie vie, ça m'a fait beaucoup de bien. Et tu sais, c'est comme si j'avais retrouvé ma nature profonde. Et je m'en étais éloignée parce que dans ma tête, dans ma tête qui a été un peu façonnée par mes croyances, par les rêves des autres, par les réseaux sociaux, je me disais, quand tu as un business qui marche bien, tu veux vivre... dans un appart ou dans une maison à Paris. En tout cas, tu veux la vie citadine, c'est sûr. Tu travailles sur ton ordi, tu es très connecté, très joignable. Tu partages tout parce qu'il faut créer du lien avec ton audience. Et en fait, pour moi, il n'y a pas de place à la lenteur, alors qu'en fait, je pense que ça a toujours été à l'intérieur de moi, tu vois, cette envie-là d'être au calme, de pouvoir marcher pieds nus. C'est ma vie de faire ça, je le fais tout le temps, de cuisiner, j'adore ça. Enfin, tu vois, j'ai... Je me suis éloignée de tout ça en connaissant une ascension géniale avec mon business. Et je me suis dit, il est peut-être temps d'essayer de trouver un bon équilibre entre les deux. Tu veux toujours que ton business marche bien, mais pas au détriment de toi. Donc, il va falloir découvrir ce que tu peux faire toi quand tu ne travailles pas. Et je l'ai découvert pendant cette retraite. Je ne pouvais pas travailler. Donc, j'ai lu, j'ai réfléchi, je me suis promenée. Je me suis dit, ah, c'est ça ! qu'on fait, ok, c'est sympa aussi, même si j'avais quand même toujours cette envie d'être productive, comment est-ce que je peux optimiser le temps et ce que j'apprends ici, tu vois, je prenais des notes dans mon carnet, j'avais des notes de ok, prochain programme, je voudrais parler de ça c'est quand même un peu là, mais j'ai vraiment beaucoup ralenti et je me suis dit il va falloir que tu trouves un moyen de continuer de faire ce que t'aimes, de développer ton business parce que ton ambition elle est là en fait, ça c'est ok, elle est à toi Par contre, ce après quoi tu cours, c'est peut-être ça qui n'est pas à toi. L'environnement n'est peut-être pas celui que tu veux. Et je trouve qu'on oppose, même encore maintenant, on oppose souvent un business très lucratif avec une vie simple. C'est un peu soit tu as une vie simple mais pas d'argent, soit tu as un business qui marche bien, qui génère beaucoup d'argent, mais tu es forcément superficiel. Et moi, là, mon envie, mon message, c'est ce que j'ai d'abord vécu pour moi, c'est comment je peux continuer de vouloir générer de l'argent avec ma boîte. parce que j'aime ça, ça me fait plaisir, j'aime ce que je fais. Et surtout, il représente les gens que j'ai impactés. Donc, c'est quand même génial. Et en même temps, ta vie, elle peut être très simple et c'est pas obligé de se voir que ça marche bien pour toi. Donc, voilà. Ça, c'est un peu tout ce que je me suis dit. Pas toujours consciemment, mais tout ce que j'ai compris, en tout cas, là-bas.
- Speaker #1
Et donc, est-ce que tu peux nous raconter ce qui se passe juste après la retraite ? Ou en tout cas, après la retraite.
- Speaker #0
Ouais, tellement de choses. Tellement de choses, en fait. Pour pouvoir te parler de ça, il faut que je te parle un tout petit peu de pendant la retraite. Bien sûr, pardon. On est donc une trentaine. Et au premier cercle où on se présente, il y a quelqu'un qui est presque en face de moi. Et je sens qu'il... C'est comme si je connaissais son histoire sans le connaître. Tu vois, je suis attirée, pas physiquement, mais magnétiquement. Je ne sais pas comment dire. C'est comme si je ne pouvais pas retourner mon regard. j'ai besoin de le regarder c'est très bizarre dit comme ça mais j'ai besoin de je sais pas je me sens connectée à lui et c'est comme si je connaissais son histoire je ressens des trucs je me dis je pense qu'il est triste je pense qu'il a de la solitude à l'intérieur de lui je pense qu'il a manqué d'amour je me dis des trucs comme ça et vient son tour et le gars explique ça il me dit hein il se passe quoi là c'est trop bizarre je me suis un tout petit peu ouverte à la spiritualité à ce moment là mais un tout petit peu et ça me... Ça me fait peur et j'ai peur de tomber dans l'univers charlatan, tu vois. Donc, je suis très méfiante par rapport à ça. Donc, j'y vais et je ressens ça et je me dis, non mais toi, t'as dû inventer un truc. Et en fait, pendant tout le séjour, je me retrouve à tout le temps le chercher, du regard, à me demander où il est. On ne peut pas se parler et je cherche tout le temps sa présence. Tu vois, genre après les méditations, je reste plus longtemps dans la salle s'il est là. Ça fait un peu psychopathe indique, je ne sais pas. Ça fait un peu, comment dire en anglais, stalker. Mais c'était pas... Il a pas grave, il y a pas de problème. Mais tu vois, en fait, dans ma tête, je suis tout le temps en train de me demander qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qui se passe pour lui, qu'est-ce qu'il est en train de penser, qu'est-ce que... Et je me dis, purée, mais t'arrives quoi là ? Pourquoi t'arrêtes pas d'être concernée par lui, ce qui se passe ? Et du coup, je me souviens que pendant deux jours, j'écris par rapport à ça, parce que je me dis, mais c'est trop bizarre, je capte pas. Maintenant... saut dans le temps, on est après la retraite. Je rentre chez moi, donc le soir, il est 20h30. Donc je viens de passer 6 jours, 120 heures, dans le silence. Donc ça, c'est le jour de ton retour. Oui, 120 heures dans le silence avec des gens avec qui j'ai créé des liens plus profonds qu'avec des copines. On ne s'est pas parlé, mais on est bien en la présence des uns et des autres. Je me dis c'est bizarre de ressentir ça. Encore une fois, j'essaie de mentaliser. C'est très bizarre de ressentir ça alors que tu ne les connais pas. Je ne sais même pas comment ils s'appellent. Je n'ai pas retenu leur prénom. Et en fait, je me retrouve triste à l'idée de devoir les quitter. Et on est tous un peu dans ce mood-là, tu vois, de... On est content de retrouver nos familles, mais ça nous fait un truc de sortir de ça. C'était tellement bien que c'est un peu chiant de retourner dans le monde qui va vite et retrouver nos vies de d'habitude. Et donc, moi, j'arrive chez moi, il est 20h30, je pousse la porte, j'entends mes enfants qui crient. Je monte les petites marches, on a une maison de ville, tu vois, donc je monte les petites marches et je vois mon ex-mari qui est mon mari à ce moment là, qui est devant l'ordi hypnotisé par l'écran et je suis genre oh la la, je n'avais tellement pas envie de cette image là. Donc il est derrière l'écran, genre salut. Donc ça, ça me saoule et mes enfants ils viennent vers moi et tout donc trop contentes de leur faire un câlin mais très vite trop de bruit. Et en fait, je rentre et je suis énervée. J'ai une colère qui monte. Et j'essaye de l'intérioriser, tu vois. Je me dis, attends, toi, t'es partie, t'as fait le vide. Eux, non. Donc, sois quand même un peu indulgente, tu vois. Toi, t'arrives dans un mood qui n'est pas le leurre. Et c'est toi, l'anomalie, en fait, qui a du truc. Donc, j'essaye de prendre sur moi et tout. Mais je sens que vraiment, ça m'angoisse, ce que je suis en train de vivre. Et donc, je culpabilise de ressentir ça. Parce que je me dis, attends, quand même, t'es partie six jours, t'es même pas contente de les revoir. Donc, je me sens pas très bien. Du coup, je mange un truc vite fait, je vais me coucher. Enfin, tu vois, j'essaye de couper très vite. Et les jours d'après, en fait, ça va pas mieux. Je pleure tous les jours. Je sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que ça me manque, ce que j'ai vécu là-bas, que je veux y retourner. Et tu vois, genre, deux jours après, je suis déjà en train de regarder quelle est la prochaine date. Et on a un groupe, tu vois, on s'est créé un petit groupe de ceux avec qui je me sentais le plus proche. On décide de se revoir une semaine après pour faire un brunch et pouvoir se parler cette fois. Et c'est un peu ma date que j'attends de pied ferme. Genre, c'est ma fenêtre de respiration à ce moment-là. Et je ne comprends pas ce qui m'arrive. Tous les soirs, je pleure au moment de m'endormir. J'ai des espèces de montées d'angoisse. Je ne me sens pas bien. Je me dis, en fait, je n'aurais jamais dû partir. Parce que si c'est pour retrouver ça à l'arrivée, génial, quoi. et je ne capte pas. Et à un moment donné, avec ce gars auquel j'ai pensé pendant la retraite, on s'écrit et il me dit « Est-ce que je pourrais t'appeler ? Parce qu'il faut que je te dise un truc. » Je dis « Sérieux, moi, les appels, je ne suis pas trop fan. Tu ne veux pas me le dire par écrit ? » Il dit « Non, je préfère vraiment te dire de vive voix. » Je dis « Ok, appelle-moi tel jour, telle heure. » Il m'appelle, il me dit « ça va te paraître trop bizarre ce que je vais te dire, mais j'ai l'impression qu'on doit dealer un truc ensemble, peut-être au niveau pro. » Enfin, je ne sais pas, j'ai senti qu'on est amené à se revoir. Je dis « moi aussi, mais je ne sais pas, parce que tu fais quoi dans la vie ? » « Je suis coiffeur. » « Ah, moi je suis coach. » « A priori, tu as besoin d'être coaché sur ton entreprise ? » « Je ne sais pas. » Et donc, on décide de se voir. En gros, on est à deux semaines après la retraite parce que lui, il part, il n'est pas là. Moi, j'ai des rendez-vous, machin. Et pareil, je me dis, j'attends ce rendez-vous-là. J'ai le sentiment que ça va débloquer, tu vois, tout le reste. Et jusqu'au rendez-vous, entre le moment de l'appel et le rendez-vous, on se parle, tu vois, on s'écrit. Et en fait, très vite, je veux passer ma journée à lui écrire. Je veux m'enfermer dans une réalité autre. que celle qui est la mienne. Et c'est les seuls moments où je me sens bien et où je ne pleure pas. Ah ah ! Aïe ! Aïe ! Mais je ne comprends pas trop ce qui se passe. Tu vois, je suis mariée, ça fait dix ans qu'on est ensemble, il y a trois enfants, il y a un business, je l'ai intégrée dans ma boîte en tant qu'associée. Pourquoi ? Tu vois, qu'est-ce qui se passe ? Et ça allait, le couple allait ? Eh bien, normalement, comme je pensais que ma vie... J'adore ma vie, tu vois, et je me mets à pleurer. Donc oui, évidemment, pour moi, le couple allait, il n'y avait pas de problème. Et donc, on se voit et je le dis à mon mari, tu vois, je dis, écoute, là, il y a un brunch avec tout le groupe et puis là, tel jour, je vois un en particulier, au café à côté de chez moi. Enfin, vraiment, pas de problème. Et on se voit et en fait, je capte que je suis amoureuse de lui. Et je me dis, attends, qu'est-ce que ça veut dire ? quoi ça c'est bizarre j'avais pas identifié que j'étais plus amoureuse moi de mon mari tu vois et au moment où on se voit lui aussi comprend ça sauf que lui mais quand même de la résistance mentale l'utiliser attendance pas possible et encore plus rationnel que moi donc à ce moment là lui il est en couple aussi il sait que je suis marié parce que j'ai une alliance et il a compris plus ou moins que j'avais au moins un enfant et donc on se voit un petit déj au café et on comprend tous les deux c'est presque la première fois qu'on se parle vraiment face à face on s'est connus dans le silence et du coup on essaye de se trouver toutes les raisons de pourquoi ça a aucun sens de tomber amoureux et en fait on passe la journée à se promener et tout, à parler et le temps passe très vite et en fait je me sens bien et il se passe rien y'a rien, on se fait pas de bisous rien du tout mais on sait tous les deux en se le disant pas mais on sait que l'autre se le disait pas c'est incroyable et en fait je me dis j'ai compris donc le soir je rentre et je lui dis que je veux divorcer j'attends pas parce que je me dis ça y est j'ai compris je veux pas jouer un jeu de je vais voir si jamais il y a de l'avenir et puis je lâcherai la branche et je me dis que quoi qu'il arrive peu importe s'il se passe quelque chose ou pas avec cet autre mec c'est déjà trop tard Je suis déjà allée trop loin dans ma définition de la fidélité, le couple et tout. Moi, je suis déjà allée trop loin. Donc, peu importe, c'est que c'était le signe, c'est qu'il y avait une porte ouverte et je ne savais pas. Et donc, ça me permet de prendre conscience qu'en fait, c'était fini et que ça faisait plusieurs années que je lançais des pistes pour dire ça ne va pas, ça ne va pas, ça ne va pas. Mais que le mental est très fort. Ça fait 10 ans qu'on est ensemble, on a des enfants, on a une boîte. Voilà. Et... Donc, avec le recul, évidemment qu'il y avait des signes, mais sur le moment, pour moi, il n'y en avait pas. Tout était normal, ça fait partie de la vie d'un couple, tout ça. Mais dès que je comprends qu'en fait, je suis tombée amoureuse et que c'est ça que j'ai ressenti à la retraite, mais que c'est impossible d'accepter ça, je me dis, OK, je rentre et je lui explique. Et ça n'a pas de sens, tu vois, de lui dire, alors, j'ai vu quelqu'un à qui je n'ai pas parlé pendant six jours, je l'ai vu ce matin. Il ne s'est rien passé, mais je te quitte. Et je te quitte. Wow ! Donc, j'essaye de le faire de la manière la plus délicate possible. Et en même temps, je suis tellement sûre de moi qu'il n'y a rien qui pourra me faire revenir sur cette décision. Donc ça, c'est le premier switch, je pense qu'on peut dire ça. Un bon gros switch, oui. Un bon gros switch. Et puis, pendant ce laps de temps de deux semaines, entre le moment où je rentre et je pleure tout le temps et le moment où je comprends qu'en fait, il faut que je tourne une page de ma vie. Je n'arrive plus à travailler. Je suis bonne à rien. J'annule quasiment tous mes rendez-vous. J'annule le lancement qui était prévu. Et je maintiens deux rendez-vous avec des prestataires parce que je me dis que parler de ces sujets-là, ça peut me faire du bien à titre perso. Donc là, je switch complètement, c'est-à-dire que je pense que à mon perso et plus du tout à mon pro, à mon couple, à ma famille, oui, parce que mes enfants. Mais mon couple et mon pro, c'est vraiment plus du tout ma priorité. Et là, je sens que je suis allée tellement loin en tirant sur la corde que tout le temps que je n'ai pas pris avant pour ma vie perso, en fait, il doit se vivre maintenant. OK. Donc, deuxième gros switch au niveau pro aussi. Oui, et donc là, tu te sépares aussi de ton associé en plus de ton mari. Oui, même si dans les faits, ça ne change pas beaucoup. parce que l'association, elle était plus comme un coup de main que comme véritablement un rôle dans la société. Donc ça, ça ne change rien. Ça a changé sur les papiers, ça a changé sur la rémunération à sortir, ça a changé sur ça, mais pas factuellement dans moi, mon job. Par contre, mon équipe, je leur fais un message vite fait. Déjà, pour moi, ce n'est pas clair, donc je ne peux pas être claire dans ce que je dis, mais en gros, je leur explique que depuis que je suis rentrée, je ne me sens pas bien. je sais plus trop où est-ce que j'ai envie d'aller. Donc, on continue de délivrer ce qui est là. De toute façon, ça n'a pas besoin de moi pour tourner, ça a besoin de moi pour être lancée, mais puisque je décide plus de lancer, ça n'a pas d'impact, en fait, tu vois, pour mes clients qui sont déjà là. Donc, je leur dis, gérer au mieux. Je vous fais confiance, mais là, moi, je suis plus dispo pour personne, quoi. Donc, ce qui change énormément la donne par rapport à ce que je faisais avant. Et là, il se passe quoi ? Là, il se passe que j'ai l'impression de vivre. De vivre ce que je n'ai jamais vécu. En plus, parce que depuis toujours, quand j'ai été en couple, c'était des relations longues. Et en plus de ça, je me suis mise jeune avec celui qui a été mon mari, puisque je l'ai rencontré quand j'avais 19 ans. J'ai été enceinte à 20 ans. C'était un choix, une envie. Je voulais être maman depuis bien plus longtemps que ça. Donc à 20 ans, je suis enceinte, c'est un immense bonheur. Mais du coup, tu vois, toute cette partie où beaucoup de personnes autour de moi se rencontrent, voyagent, kiffent la vie, machin, même s'il est sorti et tout, ça n'a jamais été mon truc. Mais cette liberté, entre guillemets, que tu as moins en étant parent parce que la logistique mentale est différente, en fait, j'ai l'impression de le vivre à ce moment-là. Et ça me fait un bien fou d'exister pour moi et pas en tant que maman ou que femme de... qu'est-ce que moi j'ai envie de faire et je le fais et c'est trop cool et en plus à ce moment là tu fais quoi à ce moment là ? des expos, des bains sonores du yoga je vais chez la manucure toutes les deux semaines vraiment je kiffe une vie de kiff incroyable je passe beaucoup de temps avec celui qui devient mon chéri maintenant que j'ai cliné d'un côté je me sens prête à ouvrir ce chapitre là Et c'est la liberté pour moi. Il a un scooter, on est dans Paris. Mais tu vas aller où ? On va là, on mange là. En plus, ce qui est trop cool, c'est que j'ai créé un business qui m'a permis d'avoir suffisamment d'argent pour pouvoir payer ce qui me fait kiffer. C'est ça. Tu vois ? Tu peux te permettre de faire une pause. Tu n'es pas en danger. C'est trop bien parce qu'à ce moment-là, je ne suis pas en danger. Tu vois, je me dis, ma boîte, elle tourne. J'ai beaucoup travaillé avant. je peux me permettre de relâcher la pression pendant un ou deux mois et que ça n'impacte pas financièrement ni ma boîte, ni la rémunération que j'aurai. C'est génial. Je teste plein de trucs, je kiffe vraiment. Je vis un peu comme une ado, tu vois. Et c'est génial. Le temps où les enfants sont à l'école, je ne suis plus maman à ce moment-là. Je deviens moi. Et puis après, je les récupère, petite vie de famille, tu vois. Et ça me fait vraiment du bien de faire ça. À un moment donné, la réalité arrive quand même et me rattrape. À ce moment-là, tu as déménagé. J'ai déménagé très vite, oui. En fait, quand j'ai décidé de me séparer, il y a eu un peu un flou parce qu'on avait pris des bureaux à Paris. C'était un hôtel particulier et en gros, il y avait plusieurs étages. Et il y avait des étages en mode bureau, on travaille ici, quand il y a l'équipe, on peut les recevoir là. Et à l'étage, c'est habitation. Tu vois, les chambres, les salles de bain, la cuisine, machin. Vous, vous habitiez là. On habitait là. OK. Et il y avait les bureaux en bas. C'était un loyer de fou en plein Paris. Enfin, t'imagines, voilà. Et donc, moi, je me dis, je ne veux pas rester habiter ici. Tu vois, ça n'a plus de sens. Donc, je cherche un appart. Parce que c'est moi qui veux partir, donc je pars. très vite je fais des visites et puis tu sais tu trouveras pas t'es indépendante, t'as pas de CDI, t'as pas de revenu les loyers ils sont super chers bon le fait est que 10 jours après j'ai signé mon bail j'ai trouvé parce que j'étais tellement déterminée qu'il n'y avait pas l'option où je trouvais pas donc j'emménage en gros moins d'un mois après avoir fait ce petit déj au café moins d'un mois après je suis dans mon appart c'est le mois où je vis ma grande vie perso. Ça continue encore un tout petit peu, ça s'est passé pendant l'été, on s'est vu le 8 juin et on va dire que jusqu'à début mi-août, c'était la totale liberté, mais qui ne peut pas être la vie normale. Tous les gens qui t'écoutent ont envie de se faire la liberté. C'était la vie sans contraintes, donc c'est trop cool, mais ça ne peut pas être la réalité sur le long terme. Mais juste, ça m'a fait du bien parce que j'ai le sentiment d'avoir rattrapé le temps perdu. Mais du coup, ne perdez pas ce temps, en fait. Parce qu'aujourd'hui, j'ai plus le sentiment d'avoir besoin d'une bulle de liberté parce que je le mets dans ma vie tout le temps. Mais là, je ne l'avais tellement pas. C'est comme tu te prives, tu te prives, tu te prives. Tu fais un régime hyper restrictif. Bon, tu vas acheter des paquets de gâteaux après parce que tu en as marre. Et là, c'est un peu pareil. Donc, il se passe un mois et demi de pur kiff. Et puis après, bon, il faut gérer les problèmes. Il faut gérer ce qui va avec, il faut gérer... Tu vois, je te disais, je partageais tout, en fait, notamment sur les réseaux, parce que j'avais la croyance que c'est... Et ça me faisait du bien, j'aimais bien ça. Et j'avais la croyance que c'est ce qui me permettait de connecter avec mon audience. Et là, d'un coup, je ne partage plus rien, parce que je le vis pour moi. Et c'est nouveau, je ne sais pas ce que ça fait. Mais comme je suis dans un nouvel environnement avec une nouvelle personne qui partage ma vie qui, lui, n'est pas du tout réseau social, En fait, je me rends compte que c'est moi qui suis bizarre de faire ça. Et je me dis, ah ouais, mais lui, il n'a pas du tout le réflexe. Genre, on est au resto, photo, assiette. Non, juste, il mange. Je me dis, ah ouais, on peut juste... Et tu sais, j'ai un sentiment de, mais je vais faire quoi de tout ça pour moi toute seule ? Et donc, j'apprends à garder le plaisir que ça crée et tout. Et c'est trop bien. J'adore ça. Et à un moment donné, il y a quand même des problèmes à rattraper. Parce que, puisque je ne partage plus rien, Au moment où je reviens, il y a un peu besoin de faire une mise à jour. Tu vois, de « Ok, j'étais plus là, je suis maintenant là, et voilà ce qui va changer par la suite. » Donc, j'explique que j'ai pris la décision de me séparer, machin. J'ai des personnes qui me suivent qui le prennent très mal comme si elles étaient concernées. J'ai des personnes de mon équipe qui me tournent le dos et qui me font des sales coups. J'ai des personnes de mon équipe qui se servent de ça pour communiquer sur leur storytelling de « J'ai décidé de quitter Basique. » qui explique à quel point je suis une mauvaise personne d'avoir laissé mon pauvre ex-mari. Enfin, incroyable les proportions que ça prend. Donc, il y a ça à gérer. Il y a le fait que je n'ai pas fait de lancement ces derniers mois. Donc, il n'y a plus la montée qui est attendue normalement tous les mois. Donc, pas très grave parce que j'ai de la trésor, mais quand même préoccupant parce que les graines semées il y a trois mois, c'est celles qui te permettent de générer ton chiffre aujourd'hui. Et puis, il y a plein de trucs qui explosent un peu de tous les côtés. Les clients dans mes programmes qui se sentent trahis. Genre, ouais, tu ne nous l'as pas dit plus tôt. Enfin, vraiment, ça prend des proportions d'infaillibles. Il y a eu une petite vague de harcèlement qui s'est mise en place, tu vois, où on m'attaquait sur les réseaux vraiment pas chouettes. Sur le fait que tu quittes ton mari. Sur le fait que je quitte mon mari, mais qui était souvent déguisé aussi en... ouais, elle est pas fiable, alors que tu es venu pour un programme, et le programme t'a donné les résultats que tu voulais, donc sensiblement... Mais je peux comprendre avec le recul, tu vois, j'ai tellement laissé les portes ouvertes, tu as accès à moi en tant que personne et pas juste en tant que chef d'entreprise, c'est ma punition, j'ai laissé tout ça arriver et c'est pas pour rien que les gens ont réagi comme ça, c'est que j'étais ok avec ça avant. Donc, ça m'a appris à poser d'autres limites qui sont saines et à trouver comment je peux continuer d'être connectée aux gens parce que j'aime ça. Et en même temps, ne pas les laisser entrer dans ma vie pour qu'ils pensent avoir un mot à dire sur ma vie. Exactement. Donc, il y a eu ça. Puis après, évidemment, entre je décide de divorcer et je divorce, il y a une étape, il y a des étapes qui se passent. Il y a trois enfants aussi. Donc, il y a un réajustement à trouver. Il y a l'envie, avec mon chéri, d'être ensemble tout le temps. Donc, à quel moment je te présente aux enfants et ça devient normal ? Il y a toutes ces questions-là qui arrivent. Donc là, il y a le pro, le perso, il y a tout qui se mélange. Est-ce qu'il y a encore un sujet que tu veux aborder sur cette période-là ? Non, je pense que c'était complet. Je pense que c'était complet. On se rend compte, en fait, que je pensais que tout allait très bien dans ma vie, jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, non, mais je ne comprends pas pourquoi. jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait l'environnement dans lequel je vivais et la course sans fin que je menais ça me parle plus ça fait plus sens pour moi donc rupture Enfin, à tout niveau, rupture avec mon ex Paris, mais rupture de vie, en fait. Et puis après, essayer de reconstruire quelque chose par-dessus tout ça, à la fois en gérant les problèmes, à la fois en devenant plus forte aussi pour que les choses m'impactent moins, poser des limites, mes barrières, ce qui est OK, ce qui ne l'est pas. Prendre des décisions aussi, tu vois, vis-à-vis de mes enfants. Enfin, tu vois, il y a tout ça qui arrive. Et puis, en fait, petit à petit, et je dirais que ça a mis à peu près deux ans à vraiment se tasser correctement, les problèmes sont réglés, on a assaini tout ce qu'il faut dans le business et dans le perso pour arriver à des choix de vie où j'ai le sentiment d'avoir reconnecté à mes rêves à moi, ce qui est juste pour moi, quelles sont mes limites, pareil, pro et perso, qu'est-ce que je tolère, qu'est-ce que je ne tolère pas. Et comprendre aussi ce que je ne voyais pas avant, puisque j'étais dans ma vie, j'étais dans mon quotidien. Je pense qu'on est plein à se reconnaître là-dedans. On ne se pose pas vraiment de questions. On n'a pas le temps d'analyser ce qui se passe, est-ce que ça me convient, pourquoi est-ce que je ressens ça ? Et avec le recul, je mets bout à bout toutes les pièces et je me dis « Eh oui, évidemment, tu avais eu des signaux bien avant » . Et c'est souvent ça, ce qu'on appelle encore une fois rupture, mais pas forcément au sens que amoureux, rupture de vie. On se dit, du jour au lendemain, tu décides ça. C'est pas vrai, du jour au lendemain. C'est pas vrai. Ça fait trois ans que ça s'est fait du jour au lendemain. Ça n'a rien à voir avec une décision sur un coup de tête. Par contre, elle est visible du jour au lendemain. Oui, mais parce que je l'ai comprise comme ça aussi. Je ne me suis pas dit pendant trois ans, je ne sais pas, je ne suis pas sûre. Est-ce que... Pas du tout. Moi, je suis sûre, je fonce, j'y vais. Et puis, je suis tellement occupée. Ça m'arrange bien, je pense. Ce n'est pas conscient. Mais ça m'arrange bien de ne pas s'occuper. C'est vrai que c'est... Je ne sais plus où j'avais lu ça. La plus grande paresse, c'est de passer son temps à s'occuper. Ce n'était pas dit comme ça, mais en fait, c'est tellement plus facile de s'occuper de n'importe quelle manière que juste de se poser et de... En effet, se poser des questions, des questions inconfortables, etc. J'avais trouvé ça interpellant de dire que la paresse, ce n'était pas de rien faire. La paresse, c'était de s'occuper constamment. C'est fou parce que c'est tout l'inverse de ce qu'on imagine. Et souvent, les personnes qui, comme j'étais, sont dans une course, il faut faire toujours plus, toujours plus vite, pas s'arrêter, et qui sont tout le temps occupées, qui n'ont jamais le temps. C'est intéressant de se demander qu'est-ce que je fuis, en fait. Je fuis dans l'action. Et comme c'est dans l'action et que c'est un truc valorisé dans notre monde, en fait, on a l'impression que tout va bien. C'est « je fais, je fais des trucs, c'est trop cool » . Ce n'est pas comme si je déprimais dans mon canapé. Là, je pourrais me poser des questions. Mais là, il n'y a pas de problème. aujourd'hui où est ce que tu en es et à refaire qu'est ce que tu fais pareil qu'est ce que tu changes je refais tout pareil voilà parfait donc ça ouais je refais tout pareil parce que si je change un truc ça changera là où je suis aujourd'hui résultat je veux pas je veux pas je ça m'a tellement appris ça a été franchement super dur sur le moment tu vois la vague poste tout va bien, la liberté, je fais ce que je veux, je suis en scooter à Paris, avec mon amoureux. Vraiment, les clichés, quoi, vraiment. Et ça a été super dur, vraiment, il y a plein de fois où je me suis dit, je pourrais jamais me relever de ça, à tous les niveaux, que ce soit financier, émotionnel, dans ma déception, j'ai vécu, mais tellement fort, la déception vis-à-vis des gens, tu vois, où je me disais merde, en fait... J'avais un contrat dans ma tête avec eux où ils devaient se comporter comme ça et ce n'est pas le cas. Et c'est ça qui me crée de la déception. Ça m'a appris tellement, tellement de leçons que je ne veux surtout rien changer, même si ça a été dur. Ça a été vraiment, vraiment dur. C'est la période de ma vie la plus sombre. C'est paradoxal parce que je sentais que je faisais ce que je devais faire, mais c'était là où c'était le plus dur aussi. Et ce n'est pas évident parce qu'on a l'impression souvent que quand on est sur le bon chemin, tout est fluide et aligné. Non. Il y a tellement d'obstacles à passer, mais c'est des obstacles qu'on a choisis. Et je ne sais pas, c'est comme si j'avançais en conscience de... Ok, là, c'est éprouvant, vraiment. Je ne sais pas comment je vais faire pour me relever de ce truc-là, mais j'ai la certitude que quand je vais passer à travers, c'est exactement l'endroit où je devrais me trouver après. Donc... Je ne change rien, vraiment pas. Et la première partie de ta question, c'était ? Où est-ce que tu en es aujourd'hui ? Ah bah oui, comment est-ce que... Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir trouvé cet équilibre dont je te parlais, entre je ne veux pas renier mon ambition... mes envies avec mon business qui marche bien, qui a des... Tu vois, avoir un chiffre d'affaires qui augmente, avoir un nombre de clients croissant, satisfait, m'impliquer vraiment dans mon entreprise et en même temps, avoir une vraie vie perso, une vraie vie de famille, de couple qui colle à ce qui est OK pour moi aussi. J'ai mis beaucoup plus de conscience là-dessus alors qu'avant, c'était un peu... Ben, c'est comme ça. C'est normal. Tu vois, j'avais... peu de recul. On a été ensemble très jeunes, on a été ensemble dix ans. Tu crées une espèce de mode de vie où tu penses que tout le monde fonctionne comme ça. Là, ça m'a permis de mettre de la conscience et de voir autrement et de me dire « Ok, ça, ce n'était pas OK pour moi. Je ne le veux plus, donc je pose une limite. » Ça, ça m'a vraiment aidée. Une des grosses prises de conscience aussi, je te disais tout à l'heure que je pensais que mon bonheur dans mon business passerait par le fait d'en faire moins, moins, moins. En fait, ça a été Un retournement de cerveau pour moi quand j'ai compris que tout ce qui me donnait de la joie et de l'enthousiasme, c'est quand je travaillais avec mes clients. Alors, mais je te jure, j'ai buggé sur ça. Pendant plusieurs jours, je me suis dit, mais attends, ça ne marche pas dans ma tête. Parce que pendant des années, j'ai essayé de faire moins et de tout déléguer. Et en fait, tu es en train de me dire que c'est à cause de ça que j'ai perdu mon enthousiasme. Alors que je pensais vraiment faire le bon truc. Je me suis dit... C'est bizarre. Je ne suis vraiment pas sûre d'avoir envie de retourner comme ça autant m'impliquer et tout. J'ai fait le test. Évidemment, j'adore ça. En fait, j'avais la dopamine liée à l'argent, liée au partage sur les réseaux sociaux, à l'ego. Mais j'ai su aussi peut-être que le chef d'entreprise, il doit déléguer, il doit être à la tête et uniquement... J'ai fait une image stratégique, etc. C'est une image, inspiration, admiration. Bon, cool, mon ego est content. C'était ça. ma reconnaissance, mais en fait, là où moi je tire mon vrai sentiment de reconnaissance, c'est quand je sens que j'ai accompagné quelqu'un qui est satisfait et que j'ai pu casser justement l'image, la distance qu'on peut mettre entre je te vois sur les réseaux et on échange toi et moi pour de vrai et je t'aide pour de vrai. Et alors ça pour moi c'est magique. Et je te jure ça m'a fait bizarre de me dire Mais c'est ça qui me rend heureuse, vraiment, parce que je n'avais pas du tout l'impression. Donc là, j'ai remis beaucoup plus de ça dans ma vie pro, sans retourner totalement sur que de l'individuel, que l'IA. Mais moi, je m'implique davantage. Je suis plus visible à l'intérieur des programmes, même pour lesquels c'est mes coachs qui accompagnent. Tu vois, j'ai rajouté des choses où j'interviens moi et où les gens peuvent me poser des questions. Et en fait, je me suis rendue de nouveau plus accessible. J'ai repris... les coachings en individuel et ça me régale. J'adore faire ça. Les retraites, j'adore ça. Ça me permet de connecter avec les gens, d'être vraiment là. Et oui, j'y passe du temps, mais en fait, ça me nourrit tellement que j'adore ça. Donc, j'ai vraiment dû déconstruire ce truc et ça, ça a été un des trucs les plus fous pour moi. Et donc, aujourd'hui, je pense que j'en suis au stade où j'ai trouvé un équilibre qui me convient en ce moment. Les choses évoluent tout le temps. Mais en ce moment, l'équilibre me plaît énormément parce que j'ai le sentiment de pouvoir développer mon business d'une manière saine, c'est-à-dire viser de la croissance, mais sans me griller moi dedans, sans demander plus d'investissement si je n'ai pas envie de le faire de ma part. Et d'un autre côté, j'ai une vie perso que je ne montre pas et qui me remplit de joie personnellement et que je n'ai plus besoin de montrer pour prouver que je suis heureuse et que ma vie est très cool. Et j'ai une vie de famille qui est hyper épanouissante. J'ai une vie de couple qui est plus belle que ce que je pouvais jamais imaginer. Enfin, vraiment, je me sens au bon endroit et en train de, non plus de courir après toujours mieux, mais de profiter de ce que j'ai là et d'être excitée à l'idée de ce qui m'attend. C'est vraiment ça. Génial. C'est très joli. Je vais s'en terminer. Si tu devais partager une seule leçon que tu as apprise ? Ah, une seule ? Ah oui, allez, deux, allez. Attends, la leçon la plus importante, accepter l'inconfort et accepter de payer l'addition avant de vivre le truc chouette. ça je trouve que c'est une leçon de vie qui se vérifie dans plein de domaines où en fait souvent on essaye d'avoir le plaisir immédiat mais après on paye le prix enfin genre c'est facile et boum tu payes le truc moi aujourd'hui je choisis le chemin le plus rapide pour payer très vite et après pouvoir profiter donc c'est je pense ce qui me permet d'avoir moins peur d'aller dépasser les obstacles qu'il y aura sur le chemin j'y vais très vite parce que ma gratification, elle n'est pas dans je suis en train de passer l'obstacle et c'est dur, elle est dans qu'est-ce qui m'attend après. Et je préfère mille fois me dire je paye et après je profite plutôt que je profite mais en tâche de fond, je ne sais pas quand ça va me tomber dessus. Donc ça, je pense que c'est une bonne leçon de vie de se dire quand je paye le prix et que là, c'est compliqué, ça veut dire qu'après, je vais en profiter. Et ça fait du bien d'avoir cette lumière-là d'espoir dans les moments où ce n'est pas facile.
- Speaker #1
J'adore. C'est un peu le concept du cadeau caché. Là, toi, tu y vas à fond. Il m'est arrivé un truc et j'espère le cadeau après. Faisons en sorte qu'il m'arrive ce truc de toute façon. J'en profiterai après.
- Speaker #0
Plus vite je le passe, plus vite je réduis le moment d'inconfort. Parce que si je sais qu'il m'attend ça et que je repousse, je le vis déjà tous les jours. Viens, on y va. Au moins, c'est fini.
- Speaker #1
Ma dernière question. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée aujourd'hui et que tu aurais voulu que je te pose ?
- Speaker #0
Non, écoute, j'ai l'impression d'avoir abordé tout ce qui était important de dire et de partager. Non, au contraire, je pense que tes questions et la façon dont tu m'as laissé raconter tout ça m'a permis de partager tout ce qui me venait et que je trouvais important.
- Speaker #1
J'aime bien te poser cette question-là parce qu'on pourrait terminer alors qu'il y a une chose dont je suis pas au courant, une chose que j'aurais ratée, etc. Donc comme ça, on est sûr. Un énorme merci, Laurie. Là, c'est... On va partir sur une séance de yoga parce que la retraite n'est pas terminée. Un tout grand merci. On mettra évidemment dans les commentaires de l'épisode les liens pour te retrouver. Est-ce que tu as une dernière chose à partager ?
- Speaker #0
Merci à toi. Vraiment, je suis très contente d'avoir eu cette discussion avec toi.
- Speaker #1
Et merci pour ta retraite parce que c'est génial.
- Speaker #0
Venez faire la retraite. Nous, on va aller profiter du yoga.
- Speaker #1
On va aller profiter du yoga.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #2
J'espère que vous avez trouvé cet épisode aussi inspirant que moi. Si c'est le cas, n'oubliez pas de vous abonner, de laisser un avis 5 étoiles et de partager le podcast avec au moins 3 personnes qui pourraient en bénéficier. Ça me fait plaisir et surtout, ça me permet de vous proposer toujours plus de contenu de qualité. Vous voulez me partager en quoi l'épisode vous a fait bouger ? Venez m'en parler sur Instagram ou sur Facebook ou sur LinkedIn. Pour retrouver les articles, les idées de lecture, le coaching et bien plus encore, rendez-vous sur le site internet Kroissant. avec un k évidemment, .club. On se retrouve dans le prochain épisode. À très vite pour une nouvelle dose d'inspiration. Et d'ici là, continuez de passer à l'action.