- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Dans cet épisode, je pousse la porte de l'atelier Grand Soleil, un lieu unique de près de 250 m² niché en plein cœur du 11e arrondissement de Paris. Un espace béni de lumière sous une barrière majestueuse, pensé comme un écran pour la création, l'émulation et la transmission. A l'origine du projet, deux artistes, Gaëlle Levray, illustratrice et céramiste passionnée, et Arnold Dalgé, designer et fondateur du Bazar d'Alger. Deux univers, deux élans créatifs, une complémentarité évidente, et une rencontre qui marquera le début d'une très belle aventure amicale et entrepreneuriale. Alors qu'ils venaient tout juste de se rencontrer il y a un an, un goûter improvisé les conduit par hasard devant un local alloué. Un coup de foudre, et très vite une évidence. Impossible de faire marche arrière. ensemble, ils allaient créer l'atelier de leurs rêves. Mais Grand Soleil, ce n'est pas qu'un atelier. C'est un lieu vivant, dédié au décor, à la création et à la production de céramique. Un espace ouvert au public pour des ateliers de modelage, de tournage ou de décor, mais aussi entièrement privatisable pour des expériences culinaires, des événements créatifs, des team building ou des journées sur mesure. Avec Gaëlle, on revient sur la naissance du projet, sur cette association audacieuse née d'un coup de cœur mutuel. Elle nous raconte les imprévus, les coups durs, Comme ce premier local rêvé qui leur a filé entre les doigts, puis la joie immense d'en trouver un second encore mieux. Elle nous partage les coulisses d'une aventure montée à une vitesse folle, portée par beaucoup d'intuition, d'enthousiasme et de travail. On parle donc de résilience, d'oser passer à l'action, de tout ce que ça implique de piloter un tel lieu tout en étant artiste. La gestion, les chiffres, les plannings, les équipes, et la création, toujours. Un épisode qui donne envie de croire aux rencontres qui transforment tout. Bonne écoute ! Vous rêvez d'ouvrir votre boutique, mais vous avez l'impression de faire face à une montagne insurmontable ? Je sais ce que vous ressentez, je suis passée par là. Ouvrir un commerce, c'est passionnant, mais c'est aussi un sacré casse-tête. Entre les démarches administratives, la recherche d'un local, le budget, le business plan et toutes les petites choses qu'on ne soupçonne pas, ça peut vite devenir écrasant. C'est pourquoi j'ai créé le pack J'ouvre ma boutique. C'est plus qu'un kit, c'est la somme de mes 10 années d'expérience en tant que chef d'entreprise dans le retail, enrichie par des années d'accompagnement et de coaching auprès de commerçants comme vous. Dans ce pack, vous trouverez plus de 150 pages de contenu ultra pratique avec un guide détaillé des étapes à suivre pour ouvrir sa boutique, une checklist complète pour ne rien oublier, un modèle structuré de business plan pour convaincre vos partenaires, des répertoires d'aide et des acteurs du secteur, un livret des bonnes pratiques pour être rentable et durable et des tableaux financiers automatisés pour votre budget d'avant ouverture et vos outils de pilotage. Et ce n'est pas tout, j'ai prévu une heure de coaching personnalisée ensemble pour répondre à vos questions et lever vos blocages. Bref, c'est l'outil que j'aurais rêvé d'avoir quand j'ai ouvert ma première boutique. Ne laissez pas les doutes freiner vos ambitions. Ce pack est là pour transformer vos idées en réalité, étape par étape. Votre projet mérite le meilleur départ possible. Avec ce pack, vous allez gagner en sérénité, en efficacité, en impact et en confiance. Rendez-vous sur le site larriereboutique.fr pour découvrir le pack dans son intégralité, commandez-le dès maintenant et donnez à votre projet toutes les chances de réussir. Et maintenant, place à l'épisode ! Salut Gaëlle, ça va ?
- Speaker #1
Salut, ça va et toi ?
- Speaker #0
Ouais, alors on est à l'atelier Grand Soleil. Tu vas nous le décrire un petit peu après, mais pour info, c'est un endroit qui est hyper, hyper chouette, très chaleureux. Il y a des grandes plantes, on s'y sent bien. En tout cas, moi, je m'y sens bien parce que je me suis accueillie avec le goûter.
- Speaker #1
Il y a toujours du goûter à l'atelier.
- Speaker #0
C'est le bonheur. Et c'est vrai que j'avais fait un atelier ici avec ma fille et que tu étais aussi arrivée avec un gros plateau de brioches au chocolat.
- Speaker #1
Lou avait adoré. Ouais,
- Speaker #0
c'est très, très cool. Vous allez entendre un petit peu sur mon fond sonore. à Yelp. une petite équipe qui est en train de créer des jolies choses avec leurs mains. Donc c'est normal, c'est un lieu de vie.
- Speaker #1
On n'est pas toutes seules, c'est des bruits d'atelier.
- Speaker #0
Exactement. Donc Gaëlle, est-ce que tu peux déjà te présenter, me raconter qui tu es, ton parcours ?
- Speaker #1
Oui. Alors je m'appelle Gaëlle Levray, j'ai 33 ans. Je suis graphiste-illustratrice de formation. J'ai fait l'école de la Cambre à Bruxelles. Et je suis revenue à Paris en 2018. Et le premier travail que j'ai trouvé à Paris, c'était... J'étais illustratrice sur de la vaisselle. Et donc, c'est comme ça que je suis tombée dans la céramique. D'accord. Un peu par hasard, finalement. D'accord. Et donc, j'étais illustratrice, mais j'ai appris aussi tous les différents postes qu'on connaît dans la céramique. Donc... émailler, monter des fours, etc. Et suite à ça, à cette expérience-là, je me suis dit, c'est merveilleux la céramique.
- Speaker #0
Tellement de merveilleux.
- Speaker #1
Voilà, tellement de merveilleux et tellement de possibilités. Donc j'ai arrêté ce travail-là qui n'était plus tellement créatif pour moi. Et la création, c'est un truc super important pour moi. Je me disais, je vais produire mes propres pièces. Pendant une année, je suis devenue résidente dans deux ateliers à Paris. Dans le deuxième, le chef d'atelier m'a vu travailler. Il savait que j'avais travaillé en production. Il m'a proposé de faire à nouveau de la production. Je me suis remise à faire des objets un petit peu en série. C'était des vases pour la maison Dior qui sont édités par l'atelier des céramistes près de la place de Clichy. Et suite à cette expérience-là, il m'a ensuite proposé de devenir assistante d'atelier. Donc là, j'ai un petit peu plus exploré le côté gestion d'atelier et d'un gros atelier à Paris. Et en parallèle de ça, je suis aussi devenue professeure de modelage. Et ça fait maintenant, je crois, presque trois ans que j'enseigne le modelage en initiation, en cours hebdomadaire, toutes les semaines. Et donc, j'étais devenue prof dans quatre ateliers différents. Et suite à cette expérience-là, Arnold cherchait une céramiste pour faire des statues pour le Mama Shelter de Nice. et... Et par une connexion, du coup, on s'est rencontrés et de fil en aiguille, on s'est mis à faire ce projet-là qui ensuite nous a apporté l'atelier. Ça, c'est du très rapide.
- Speaker #0
Voilà, on va faire un petit stop.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
On va dézoomer un peu. Et revenir peut-être sur la rencontre, parce qu'en fait, l'histoire de cet atelier, c'est donc, comme tu dis, une histoire de rencontre. Oui, c'est ça qui est intéressant aussi, que j'ai envie d'explorer, c'est comment parfois les rencontres, quand on entreprend, vont ouvrir des chemins. Parfois c'est des choses qu'on a en tête mais ça nous paraît trop compliqué seul et donc je trouve ça intéressant d'aller un peu creuser là dessus et de pas décortiquer la route mais d'y revenir pour voir ce que ça a déclenché chez toi, chez vous et pourquoi est-ce que vous êtes arrivée là quoi. Oui.
- Speaker #1
Alors tout commence par une retraite de yoga. J'adore. Je rencontre le conjoint d'Arnold et qui me dit Arnalde vient de faire des dessins pour des statues pour le Mama Shelter de Nice et c'est l'ouverture très bientôt et il cherche une céramiste pour l'aider et je lui dis super j'adorerais faire ce genre de projet parce que c'était quand même des statues qui n'étaient pas loin de un mètre de... Pour moi ça prenait aussi de l'ampleur dans mon travail Je n'avais jamais fait ça Moi je suis très Merci. Mais pourquoi je n'y arriverais pas ? Du coup, je me suis dit, ok, c'est un super projet, c'est pas challengeant, merveilleux. Et on se rencontre, Arnaud et Bruno m'invitent chez eux. Et cette fois, je lui explique un petit peu mon parcours, etc. Et il me dit, mais c'est super. Et en plus de ça, j'ai un ami qui souhaite avoir un vase dans une semaine, etc. Donc j'avais comme un espèce de... Petit projet test, voilà, on a accéléré, encore une fois, de toute façon tout se fait très rapidement. Et après, du coup, c'était parti pour faire les statues. Les statues qu'on a faites dans l'atelier d'Arnold, qui est un appartement... Dans le dixième arrondissement, très joli, etc. Pas du tout atelier de céramique. Donc je suis arrivée chez lui avec mes outils et je lui ai mis plein de poussière partout.
- Speaker #0
Donc c'était des statues de quoi ?
- Speaker #1
Il y avait un oiseau, il y avait un arbre avec un citron, il y avait une lune et un soleil. Et le dernier, c'était un poisson en forme de carapace.
- Speaker #0
Oui d'accord, donc en plus il n'y en a pas une.
- Speaker #1
Non, non, c'est quatre statues. Et toutes très challengeant techniquement, etc.
- Speaker #0
Dans un cadre qui est nouveau.
- Speaker #1
Voilà, on s'est créé dans un cadre nouveau, c'est toujours particulier. Et surtout, oui, c'est important de se sentir bien, etc. Mais l'appartement était super. C'est juste qu'effectivement, ce n'était pas un atelier de céramique. Et donc, en plus, on devait cuire ces statues-là dans un autre atelier. Donc, on a dû les transporter pas cuites, donc très fragiles.
- Speaker #0
parce que ça existe des fours, des maxi-fours. Oui,
- Speaker #1
ça existe des maxi-fours. Et par chance, l'endroit où je travaillais nous a autorisé la location des fours, donc on a pu se débrouiller comme ça. Mais on allait en taxi avec les statues dans le coffre. Ça devait être épique. Oui, c'était un peu épique. Maintenant, avec le souvenir, mais on y est arrivés, les statues vont bien, elles sont admises, tout va bien. Donc... Donc voilà, c'est ce qui fait un peu l'expérience. Et donc pendant cette création-là, il y a un jour où je monte une statue. Et bon, je suis assez sensible. Donc du coup, il y a un moment où... Bref, c'est un moment un peu clé. j'étais quand même un peu stressée par ce projet que j'avais abordé et donc j'ai les lèvres aux yeux qui arrivent et Arnold me dit viens on va manger un cookie, c'est super ce que t'as fait viens on va manger un cookie donc c'est pour ça qu'il y a toujours des cookies à l'atelier et en allant manger ce cookie en revenant à l'atelier d'Arnold il y avait un monsieur qui était devant un local Et en passant la tête, on dit, oh là là, mais c'est immense ici. Et Arnold dit, bonjour monsieur, est-ce qu'on pourrait visiter votre local ? Et donc on visite, on tombe sur une immense halle de 300 mètres carrés, vraiment, et on se dit, mais c'est un atelier de rêve ici. On était un peu, comment dire, sous le choc de ce qu'on venait de voir.
- Speaker #0
Tu t'enchaînes ? Ou qui ? Tu trouves un local ?
- Speaker #1
Ouais, voilà. On se regardait comme ça, mais qu'est-ce qu'on est en train de révisiter ? Et en même temps, on n'avait pas du tout jamais verbalisé ce qu'on voyait. Moi, j'ai toujours eu envie d'avoir mon atelier à moi, mais dans ma tête, il faisait 30 mètres carrés, et c'était chouette. Et Arnold avait un très bel atelier de 85 mètres carrés pour lui, et c'était chouette. Et donc on rentre à l'atelier. Et du coup, là, tous les deux, on se dit « Ok, il me pose lieu. »
- Speaker #0
La graine est plantée, c'est tout.
- Speaker #1
Il me pose lieu. Parce que moi, en fait, je travaillais dans quatre ateliers différents. Donc je pense que j'étais sur un rythme où je n'aurais pas pu tenir à la longueur bien plus longtemps. Et puis Arnold avait hyper envie de s'agrandir et puis de toucher Et... à cette matière qui est la céramique et ça lui ouvrait aussi d'autres possibilités. Donc c'était vraiment trop chouette pour tous les deux. Et donc là, très vite, mais vraiment très vite, on a trouvé une personne qui nous a aidé pour faire le business plan. Parce que tous les deux, on a une formation artistique. Donc au début, moi j'ai fait un joli dossier avec des belles photos. à quoi ça... Ce qui est bien, mais super ! En fait, un jour, on m'a présenté un tableau avec des projections sur trois ans, et j'ai dit, ah ! C'est ça !
- Speaker #0
C'est ça que vous attendiez, même si je pensais que...
- Speaker #1
Donc... Donc du coup, on a... Heureusement, à chaque fois, on a trouvé des gens pour s'entourer dont c'était le métier.
- Speaker #0
Qui venaient compléter les compétences que vous n'aviez pas.
- Speaker #1
Parce que ça, vraiment, je pense que jamais... Jamais j'aurais pu faire...
- Speaker #0
Et après, tout, c'est normal. On ne peut pas ne plus... C'est au cas de ne pas savoir tout faire après.
- Speaker #1
Mais je... C'est vrai que je pense que je mens sur mon CV quand je dis que je sais me servir d'Excel.
- Speaker #0
Ah ben là, ça y est, c'est dur de l'annoncer.
- Speaker #1
T'as sauf que c'est céramiste. C'est tout à la séquence.
- Speaker #0
Je pense que c'est plus facile d'apprendre à faire Excel qu'à vraiment avoir un talent de céramiste comme tu as, tu vois.
- Speaker #1
Mais quand t'as pas l'envie... Oui, oui. Non, non, mais... Je plaisante à bon temps. Au quotidien, je me perds de... pas grand chose sur Excel donc c'est pas grave mais bref. Et donc on...
- Speaker #0
Donc vous faites aider pour les business plan ?
- Speaker #1
Exactement, aussi on se fait aider par une autre personne qui fait des visuels 3D. Ça nous a aussi beaucoup aidé, déjà rien que pour se projeter. Moi j'ai pleuré le jour où je l'ai fait. J'ai dit waouh ça devient tellement concret. Et ça nous a... C'est intéressant qu'on puisse faire ça. Et ça nous a beaucoup aidé aussi, même pour les banques etc. Après, à se projeter. Ça c'était vraiment...
- Speaker #0
Vous avez senti que c'était un peu désembarqué ?
- Speaker #1
Oui, vraiment. Donc ça c'était vraiment une super rencontre. Alors qu'au début tu te dis, on n'a peut-être pas besoin de faire tout ça, etc. Mais en fait si. Ça c'est vraiment...
- Speaker #0
Ça montre que c'est le sérieux et puis en fait, t'as l'impression, pour la personne à qui tu montres le dossier, que tellement déjà engagée... Oui,
- Speaker #1
et puis en fait au final les gens n'ont pas beaucoup d'imagination parfois. Donc du coup c'est un peu plus facile de... Oui, on y était quoi. Vraiment, elle avait fait une vidéo, on se baladait dedans, c'était incroyable.
- Speaker #0
Ah ouais, trop bien.
- Speaker #1
Mais qu'elle a fait pour ici aussi après. Donc ça, ça a été très vite, très très vite.
- Speaker #0
En fait, ça faisait combien de temps que vous travaillez sur le...
- Speaker #1
En fait avec...
- Speaker #0
Il n'y a pas de nouveau rencontré non ?
- Speaker #1
Avec... Oui oui, ça faisait un mois et demi je pense. Et avec Arnold, là ça fait un an qu'on se connaît. C'est fou. On s'est connus au mois d'avril l'année dernière. Et du coup, il se passe ça, ce dossier qui se monte assez vite. Mais en face, on a un propriétaire qui est vraiment très dans le flou dans un premier temps. Notre projet lui plaît et en même temps, pas trop, il ne sait pas, etc. Et vu que c'est une création d'entreprise entre nous, ça l'effraie beaucoup. donc on a beau vraiment l'appeler constamment constamment c'est oui, non je regarde votre dossier peut-être et ça dure donc on découvre le lieu je pense au mois de mai et on a même pas un vrai nom en fait c'est juste qu'on a plus de réponses à partir du octobre
- Speaker #0
ah ouais c'est long ça c'est dur
- Speaker #1
Donc tout l'été, on a vraiment espéré à se projeter. Moi, je me disais, je pense que c'est fini ce projet. Et au mois de novembre, Arnold, qui est vraiment très, très fort pour dénicher plein de choses sur les internets.
- Speaker #0
Chasseur de trésors ?
- Speaker #1
Oui, chasseur de trésors, non, sur Le Bon Coin, etc. Mais sur PAP. Il a trouvé ce lieu dans lequel on est, qui est une verrière juste à côté du métro Parmentier, dans le 11e arrondissement de Paris. Et quand on a passé la porte, c'était le coup de foudre. Et je pense que des fois, quand on le sait... Moi, ce lieu, je le préfère amplement au premier, déjà parce qu'il n'y avait pas de travaux. Alors que dans le premier, c'était énorme.
- Speaker #0
C'était un gros investissement.
- Speaker #1
Un très gros investissement. Je ne sais pas comment on aurait fait vraiment. et le propriétaire hyper engagé dans notre projet à dire j'adore ce projet, je trouve qu'on a un atelier je suis ravie que ce soit vous quand je vous ai vu passer la porte j'ai su que c'était vous enfin vraiment tous les signaux ouverts quoi ça change tout donc c'était au mois de novembre et le 16 décembre on signait le bail Merci.
- Speaker #0
Donc là, très rapide pour le moment.
- Speaker #1
Très rapide.
- Speaker #0
Vous aviez réutilisé un peu votre premier dossier. Moi, j'imagine qu'il fallait retravailler parce que ce n'est pas le même local, pas les mêmes charges.
- Speaker #1
Mais un tout petit peu. Franchement, on a fait ça très, très vite encore une fois. En fait, on avait déjà contacté des banques, etc.
- Speaker #0
Oui, ce qui n'est pas plus mal parce qu'en fait, le truc, c'est que quand tu trouves le local de tes rêves, tu n'as pas déjà fait tout ce travail en un moment avec les banques. Donc, si quelqu'un est plus rapide que toi, il arrive.
- Speaker #1
C'est ça. Là, on a été super rapide. Et bon. Quand même aussi, les banques, c'est quand même un gros sujet. Oui, vous avez eu mal à... Et en fait, on a fait appel à des courtiers, qui nous ont vraiment aidés pour avoir des contacts dans les banques, parce que moi, j'avais beau y aller... Coucou ! Coucou !
- Speaker #0
Je vois très bien.
- Speaker #1
Mais vraiment, genre, vraiment, coucou ! Et au début, on me disait, ah, c'est super ce projet ! On a fait quelques rendez-vous avec Arnold, où les conseillers étaient vraiment ravis. Mais après, quand il fallait passer en commission, on n'avait plus de nouvelles.
- Speaker #0
C'est enfer, ça.
- Speaker #1
Donc, vraiment, moi, je...
- Speaker #0
C'est tellement frustrant.
- Speaker #1
Je me disais mais comment ça se passe chez eux ? C'est bizarre. Et puis voilà, c'est un monde que je connaissais pas du tout. Moi dans ma vie, j'avais jamais fait de prêt, etc. Encore quelque chose de nouveau. Et les courtiers nous ont beaucoup aidés parce que du coup, ils ont des contacts. Et en fait, on a été pris en charge avant Noël. En plus, c'était la période de Noël. On a trouvé un banquier qui, lui, ne partait pas en vacances comme nous. Je ne sais pas, il partait plus tard. Donc du coup, on a pu valider des choses avant. Et donc, c'est bien tombé. Et au 1er janvier, on avait les clés de l'atelier.
- Speaker #0
Incroyable quoi. donc ça allait très très vite ouais mais en fait vous avez eu deux temporalités vous avez eu ce premier moment où vous vous êtes lancé sur ce premier projet où ça a traîné mais du coup ça vous a en fait à posteriori quand tu le vois comme ça tu te dis ça vous a servi à plein de choses et ça vous a aidé à avoir celui-là mais en fait je trouve que quand t'es dedans c'est tellement dur et quand tu cherches un local surtout que vous avez quand même eu un premier coup de coeur pour le premier donc du coup c'est dur de se dire il va me passer sous le nez puis je sais pas trop le gars il souffle le chaud et le froid Mais je trouve que, en tout cas, j'ai l'impression que ce genre d'aventure-là, tous les gens qui ouvrent une boutique, un lieu, vont la vivre à un moment. Cette déception du local que tu adores et qui va te passer sous le nez. Mais de savoir que ça peut être...
- Speaker #1
Mais finalement, je l'aime encore plus.
- Speaker #0
C'est hyper encourageant. C'est vrai qu'il ne faut pas désespérer. C'est une quête qui est un peu compliquée, de trouver le bon lieu. Mais c'est vrai que déjà, ce que tu ressens quand tu es au bon endroit, quand ça te passe sous le nez, c'est dur. Il y a toujours d'autres opportunités.
- Speaker #1
Et puis nous, d'un point de vue d'atelier, il y avait, ça c'est des trucs un peu plus techniques, mais il y avait déjà le triphasé, l'aération pour les fours, tout était au vert. Alors au vert aussi de l'autre côté, parce qu'il y avait les mêmes conditions, mais c'est vrai que quand on veut ouvrir un atelier de céramique, c'est un peu ça qui est un peu compliqué à trouver.
- Speaker #0
Donc c'est ça, il faut du triphasé, c'est l'installation électrique.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et il vous faut des aérations particulières pour les fours ? Exactement. Comme la restauration ? Oui,
- Speaker #1
on a des extractions et donc nous, elle va directement sur le toit. Et on a juste eu à se raccorder, donc c'est super. En général, ça c'est un truc dont je suis très fière, c'est que les fours ne sont pas dans l'atelier même. Ils sont vraiment dans un espace à part. et du coup comme ça On ne respire pas ce qu'il ne faut pas respirer, etc. Donc ça, c'est vraiment super. Et l'aération était là. Donc on a mis juste une plus grosse. Donc ça, c'est trop bien. C'est vraiment parfait.
- Speaker #0
C'est vrai que d'avoir un local qui coche les cases, c'est gros contraintes. Ça évite quand même un investissement énorme.
- Speaker #1
Et surtout, en fait, dans notre business plan, on avait aussi, au-delà de la céramique, l'envie de faire de l'événementiel. Et ce lieu dans lequel on se trouve s'y prête totalement. Et c'était d'ailleurs ce que faisait le propriétaire avant. D'accord. Donc ça ne l'a pas effrayé du tout. Et nous, ça remplissait encore, enfin ça Ausha encore une case de ce qu'on cherchait. Donc c'était trop bien. Ouais. Vraiment, on était trop contents.
- Speaker #0
Et c'est un propriétaire particulier du coup ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc banque validée et vous avez par rapport au bail, peut-être vous vous êtes fait accompagner sur ça ou pas ? Parce que c'est quelque chose parfois un petit peu absurde.
- Speaker #1
On a un bail de trois ans parce que ça a rassuré le propriétaire vu qu'on est une création d'entreprise. Et après, on enchaînera sur un 3, 6, 9 classique si tout se passe bien. Mais non, non, c'était vraiment très... On a fait la lecture tous ensemble et c'était très simple. C'était vraiment très simple. Donc là-dessus, il y a eu une relecture, mais ça a été. Là où ça a été plus compliqué, c'était plus compliqué. C'est juste que ça aussi, ce n'était pas notre métier dans l'association. Quand on s'est associé, la rédaction des statuts, de la technique,
- Speaker #0
etc.
- Speaker #1
Donc nous, on est une SARL. Voilà, on est tous les deux co-gérants. Oui, c'est sûr que cette administrative,
- Speaker #0
elle est costaud.
- Speaker #1
Elle est costaud. Et encore, dans tout ça, ma chance, c'est que ma maman est comptable. Oh là là, le méga bonus. Vraiment, c'est une pépite. C'est trop bien. Que ça s'est pas fait, elle est comptable.
- Speaker #0
Vraiment. Il y en a plein. Je ne veux pas forcer les comptables.
- Speaker #1
Non, non, non. Mais oui,
- Speaker #0
c'est toujours compliqué.
- Speaker #1
Et puis, je crois que ça m'a donné aussi une confiance de... Elle, vu qu'elle avait une relecture professionnelle et pas que de maman. Oui. Genre, il y a eu un moment où elle m'a vraiment dit « Super, ce projet tient hyper bien la route. » On parlait quand même de Somme que je n'avais jamais vu. C'était très effrayant pour moi. Mais je me suis dit, ça va, ce n'est pas un si gros projet.
- Speaker #0
Ça rassure.
- Speaker #1
Du coup, je l'arrivais encore à me dire ça et je me suis dit, OK, cool, si elle n'est pas paniquée, pourquoi je paniquerais ? Tout ça, ça a été assez rassurant. Et en fait, après, c'est que tout s'est fait tellement naturellement.
- Speaker #0
Oui, tout est fait de foi. Ça ne veut pas dire que c'est facile.
- Speaker #1
Non, c'est pas facile.
- Speaker #0
T'as l'impression qu'il y a une sorte de route qui a été tracée et que tu la suis.
- Speaker #1
C'était fait pour que ça se fasse. De toute façon, quand j'ai rencontré Arnold, c'était une évidence. Je ne sais pas, je me suis dit que c'était dingue. J'ai l'impression que ça fait dix ans qu'on se connaît et les projets qu'on a envie de monter ensemble, c'est les mêmes. donc ça là dessus on est assez assez raccord même vision de la création et tout ça c'est plus facile quoi et puis aussi il y avait l'envie de monter un atelier avec une casquette de créatif moi souvent j'ai bossé Dans des ateliers où le gérant n'était pas forcément ni céramiste, ni créatif, etc. Ce qui n'est pas grave du tout. Mais juste d'avoir peut-être une autre vision. Et puis surtout, les gens que j'emploie actuellement, on a beaucoup d'emplois que des personnes freelance. Mais tous les postes qu'ils ont eu chez moi, je les ai eu. J'ai fait aussi bien de l'assistanat d'atelier que de la production, que de l'illustration. Je suis un peu passée par plein de casquettes et du coup, je suis toujours prof d'ailleurs. Donc, on a tous le même langage et c'est moi qui le crois.
- Speaker #0
Tu peux accompagner des gens quand tu sais les enjeux, les complications de ton bain.
- Speaker #1
Et puis les préoccupations. Du coup, ça nous a donné la volonté de faire attention à certaines choses. Toi, tu as envie d'évoluer dans le bon sens. Je ne sais pas si c'est dans le bon sens, mais de prendre tout ce que tu as vu de positif et d'en faire quelque chose. Donc c'est chouette. Ouais c'est cool, c'est trop bien.
- Speaker #0
Et alors juste si on revient sur le lieu, est-ce que tu peux nous le décrire un peu et peut-être son histoire parce que c'est un lieu qui a une histoire. Oui. Alors il y a très longtemps, c'était une fabrique de valises. Ensuite, c'était un monsieur relieur d'art qui travaillait dans ce grand espace de 230 mètres carrés pour gué tout seul.
- Speaker #1
Deux chouettes carrés,
- Speaker #0
ça vaut pas mal. Ouais, pas mal, tant pas pour relier des lieux. Et donc on a une grande verrière. qui fait la longueur. Et sur les côtés, on a 14 tours de potiers. Et de l'autre côté, on a un espace pour le modelage avec 4 grandes tables. Et derrière, il y a encore une cuisine aussi qui nous permet de cuisiner un peu pour nos événements. Et on a une salle des matériaux. qui nous permet de stocker tous les outils et toutes les matières premières dont on a besoin. Et on a une salle des fours, du coup, qui est encore derrière.
- Speaker #1
Vous avez combien de fours ?
- Speaker #0
On va avoir quatre fours. La famille sera au complet ? La famille sera au complet. Les trois derniers arrivent mercredi. Et même, je m'en en ai un petit cinquième, qui est le petit four qu'Arnold avait. avant qu'on se rencontre et qui lui sert pour faire de la dorure encore. Donc en vrai, on aura cinq fois. Donc c'est pas mal. C'est vraiment pas mal.
- Speaker #1
Il y a de quoi faire.
- Speaker #0
Mais en même temps, tout ça est super intense. Donc on a vraiment besoin de tout ça. Donc c'est trop chouette. On a vraiment hâte que les trois derniers arrivent.
- Speaker #1
Ok. Et donc... On commence un peu à pressentir les activités que vous proposez, mais peut-être que tu peux me faire un petit tour des autres, de ce que vous proposez ici.
- Speaker #0
Alors, on a des cours de céramique, que ce soit en initiation ou en cours hebdomadaire. En initiation, souvent, c'est des personnes qui n'en ont jamais fait, que ce soit au tour ou au modelage. Et après, en cours hebdomadaire, c'est des gens qui sont aussi novices, mais qui souhaitent approfondir leur pratique, et donc ils viennent toutes les semaines. On a aussi des cours parents-enfants qui sont trop sympas. C'est comme ça qu'on s'est connus.
- Speaker #1
C'est très, très...
- Speaker #0
Et donc, c'est à partir de 3 ans. Donc, c'est vraiment trop chouette. Et après, on a aussi des résidents. Donc ça, c'est des personnes qui louent un espace au mois. pour venir pratiquer. Et donc, c'est des personnes qui sont autonomes. En général, c'est des personnes qui sont soit vers la professionnalisation, soit c'est un hobby, mais on va dire quand même un petit peu présent. Et après, on a aussi des offres un petit peu plus exceptionnelles, parce que moi, j'avais une volonté de mêler la céramique. Même Arnold, pareil, quand on s'est rencontrés, c'était un peu les premiers sujets. dans lesquelles on a parlé, c'est que Mêlez la céramique a d'autres activités. Donc on a fait une première édition d'une journée yoga brunch poterie.
- Speaker #1
Je peux aussi confirmer, la nana qui s'inscrit à tous les trucs, c'était vraiment très chouette. C'est trop bien.
- Speaker #0
Et donc ce lieu nous permet aussi d'avoir des offres à la journée avec des... des domaines complémentaires et aussi notre lieu se prête à l'événementiel. Là on a des marques qui nous demandent de privatiser l'atelier, soit pour faire des ateliers ou pour des dîners, déjeuners. Et donc nous après on fait tout le set design qu'il y a autour, donc ça nous permet de faire de la création aussi à côté. Et parce que quand on s'est rencontré aussi avec Arnold, le premier truc qu'on s'est dit, c'est qu'on avait envie de faire des grandes tables sur des thèmes incroyables. Donc ça, c'est cool parce que c'est en train d'arriver. Ouais. Trop chouette. Et il y a aussi des cours de dorure animés par Arnold. C'est une fois par mois. Et donc là, il vous apprend à... dorer vos pièces à la plume, en dessinant dessus, ou en posant des décalcos avec ces dessins qu'il a fait avant. Et c'est très sympa. C'est vraiment trop chouette. Et puis surtout, ça permet de donner une autre vie à sa propre vaisselle. Ou après, on peut choisir aussi dans le stock d'Arnold que j'ai oublié tout à l'heure, mais qui est une grande étagère dans l'atelier. C'est le stock du lieu. Exactement.
- Speaker #1
Donc c'est le stock de vaisselle chinée qui est prête à avoir une seconde vie.
- Speaker #0
Exactement. Qui était déjà le... La première activité d'Arnold qui lui continue toujours à faire de la vaisselle personnalisée. C'est trop sympa et en gros les gens lui renvoient quelques éléments de leur vie et après ils les dessinent sur des assiettes. Robo. Oui. Canon.
- Speaker #1
Très beau cadeau à faire.
- Speaker #0
Oui, vraiment.
- Speaker #1
Ou à se faire.
- Speaker #0
Donc voilà pour les activités de l'atelier et après on a une production liée à l'atelier. Oui. Nous, on aimerait éditer des objets de plus en plus qui nous permettent de faire des commandes personnalisées ou juste de proposer nos motifs à nous sur des objets qu'on a créés. Après, chacun garde aussi sa production personnelle. Moi, je continue de créer des pièces. À quel moment ? Pas souvent. Je me disais, pas beaucoup. Mais ça m'arrive encore.
- Speaker #1
C'est normal, vous êtes en rodage. En fait, c'est ce qu'on disait, c'est deux, trois mois. Oui, c'est ça. Que c'est lancé, c'est encore très très récent. Vous avez déjà passé pas mal de choses en ce temps-là.
- Speaker #0
Complètement. Mais moi, c'est le seul truc qui me... Enfin, j'en ai besoin.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Donc,
- Speaker #0
il y a un moment... Donc il y a un moment même si je fais une pièce, c'est pas grave. Ça me rebooste pour 15 jours difficiles derrière l'ordinateur après.
- Speaker #1
Ouais, devoir recultrer tout ça. Ça coûte ton quotidien vachement changé.
- Speaker #0
Complètement. Déjà je gère toutes les commandes de l'atelier, donc il faut que toutes les matières premières soient là, etc. chose que je ne gérais pas avant. Il y a aussi tout le fait humain, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui viennent, des intervenants qui viennent à l'atelier. Donc toutes ces personnes-là, il faut leur écrire, les gérer, etc. Leur briefer sur les projets, etc.
- Speaker #1
Donc ça, ce sont les gens dont tu parlais tout à l'heure qui sont appris et qui viennent faire des cours de modélage et autres ?
- Speaker #0
Alors il y a des professeurs, mais on a aussi même des gens qui viennent tourner pour nous.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que moi, c'est pas du tout ma pratique et puis j'aurais pas du tout le temps et assez de mains pour faire tout ça.
- Speaker #1
Il faudrait faire 5 ans avec ces bras-là.
- Speaker #0
Et puis là, c'est quand même une grosse machine qu'on a lancée. Donc il y a des personnes qui viennent tourner pour nous. Et ensuite, pour l'instant, Arnold fait le décor après sur ces pièces-là.
- Speaker #1
Et ces pièces, elles ont une vocation du coup à... C'est pour des commandes ?
- Speaker #0
Eh bien, pour l'instant, ce sera pour notre e-shop. On va bientôt ouvrir un e-shop.
- Speaker #1
On va mettre une corde à son arbre. Voilà.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Trop bien. Ok, nous voyons.
- Speaker #0
Il va y avoir un e-shop, donc avec des modèles que nous, on propose. Et après, ça sera possible de personnaliser chaque forme. Ça sera un peu à la commande. Mais pour l'instant, on... Arnold dessine des vases qui sont tournés par les tourneuses et décorés après, émaillés par l'atelier, etc. Et après, c'est toute une petite chaîne qui se crée pour avoir un objet. Et voilà, ces objets-là sont destinés surtout pour notre e-shop. Et après, on a aussi de plus en plus de la commande. pour des marques, etc., pour des choses plus personnalisées. On crée aussi des objets personnalisés en fonction de la demande.
- Speaker #1
On peut écrire et dire,
- Speaker #0
j'aimerais ça.
- Speaker #1
Après, c'est une sorte de co-création.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et ce eShop, vous avez une petite date de sortie ?
- Speaker #0
On a une volonté de que ça soit fait avant fin mai.
- Speaker #1
Ah oui, d'accord,
- Speaker #0
c'est très imminent. Oui, c'est très imminent. même Si vous allez regarder sur le site, je crois que l'onglet est déjà présent.
- Speaker #1
Pour 6 minutes.
- Speaker #0
Donc voilà.
- Speaker #1
Ok, trop bien.
- Speaker #0
Mais oui, c'est vraiment tout, tout bientôt. En plus,
- Speaker #1
je pense que je sortirai l'épisode fin mai, donc ce sera peut-être l'occasion. Trop cool. De célébrer la sortie du show. Ouais,
- Speaker #0
carrément.
- Speaker #1
Et donc les pièces que vous allez proposer sur les shops seront aussi visibles à l'atelier ? Oui. Les gens pourront venir les voir et les acheter ici ?
- Speaker #0
Totalement. En fait, à l'atelier, quand on lève la tête, il y a plein d'étagères partout. Et l'idée, c'est que chaque objet soit posé sur ces étagères. Et si vous craquez pour l'un d'entre eux, il est à vous. Ok.
- Speaker #1
C'est trop cool.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, c'est un espace de création. mais aussi euh d'exposition.
- Speaker #1
En fait, c'est un espace type quoi.
- Speaker #0
Complètement. En fait, l'idée, c'était de rassembler toutes nos compétences pour faire quelque chose de plus grand. Parce que tout seul, c'est vrai que c'est difficile. Comme je disais, je pense que mon atelier, dans mes rêves les plus fous, il aurait fait 40 mètres carrés. Et encore. Mais là, c'est vraiment dans l'idée d'atteindre un public, de pouvoir faire des commandes personnalisées, de proposer un lieu d'exposition, que ce lieu soit vraiment multiple. Ce n'est pas vraiment comme ça qu'on le définit, mais j'aime bien me dire que c'est un peu une ruche de talents. Chaque personne qui travaille avec nous, c'est des gens qu'on... avec qui moi j'ai travaillé avant que j'aime beaucoup dont j'adore le travail dont j'admire le travail et c'est des gens qui ont de l'or entre les mains donc c'est chouette qu'on aille tous dans une direction pour
- Speaker #1
essayer de faire des commandes qu'on n'aurait pas eu tout seul en fait donc ça c'est vraiment trop chouette de s'unir pour créer quelque chose de plus grand c'était vraiment ça l'idée C'est cool.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
c'est trop bien. Et donc, si on revient à ce quotidien qui a vachement été changé ces derniers temps, tu disais qu'il y avait toute la partie des achats, en plus, la gestion des équipes, la planification, le management. Qu'est-ce que tu as d'autre à faire dans ton quotidien pour gérer un lieu comme ça ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que j'ai d'autre à faire ? Après, il y a de la comptabilité,
- Speaker #1
que je déteste.
- Speaker #0
du coup on a une comptable là qui est vraiment super, qui nous aide mais bon il faut, voilà exactement et puis moi j'avais quand même quelque chose de, j'ai envie de tout comprendre je veux pas je veux pas me laisser parce que bon, pareil moi je reviens, j'étais un peu phobique administrative mais qui se soigne, mais qui se soigne exactement et donc Il y a ça, qu'est-ce que je fais d'autre ? Il y a aussi quand même pas mal de communication. Il y a aussi un poste à temps plein, que ce soit sur les réseaux, faire la mise à jour du site internet. Enfin tout ça c'est...
- Speaker #1
Et avec le hip-hop ça va aussi, un gros truc.
- Speaker #0
Donc ça c'est quand même pas évident. Et après donner cours, parce que je donne toujours cours. et pour l'instant je donne pas mal cours c'est quelque chose que j'aimerais aussi un peu déléguer mais ça va se faire au fur et à mesure donc oui c'est intense plus monter les fours etc tout ce qui est de gestion d'atelier classique ça c'était plus mon quotidien avant de quoi tu connaissais ? ça je connaissais oui Après là je suis aidée, on a deux formidables stagiaires qui sont là, je les adore, qui m'aident à fond en ce moment sur la gestion de l'atelier, donc ça c'est vraiment super.
- Speaker #1
Donc là vous êtes quatre dans l'équipe ? Sans compter tous les talents qui gravitent autour de vous et qui donnent vie au lieu.
- Speaker #0
Pour l'instant, il y a Arnaud et moi. Du coup, on vient juste ce mois-ci d'avoir Eva et Evan qui sont en stage chez nous. Premier stagiaire, je suis très contente.
- Speaker #1
C'est un très bon truc aussi, je trouve. Parce que tu as été prof, tu connais déjà ce truc de transmission, etc. Mais je trouve que quand tu as ta boîte et que tu as tes premiers salariés, c'est la même chose. Tu dois les accueillir, tu dois leur transmettre quelque chose. Il doit aller driver, quoi faire, c'est pas évident.
- Speaker #0
Mais ça c'est quelque chose que j'aime bien, parce que j'aime bien expliquer, etc. Enfin oui, c'est un truc que j'ai, je pense,
- Speaker #1
fait très prof.
- Speaker #0
Donc ça j'aime bien transmettre, etc. Et puis ils sont vraiment talentueux, il n'y a pas d'autres mots. Donc vraiment... ils ont tout de suite saisi les enjeux de la céramique etc donc c'est assez facile j'avoue je suis vraiment j'ai vraiment eu la chance de premier stagiaire merveilleux et je suis ravi qu'ils fassent six mois chez nous enfin c'est moi ouais c'est vraiment super et Et donc ça, c'est plutôt facile. Mais après, l'accueil, en fait, je ne sais pas. Le management, j'avoue, moi, je n'ai pas du tout été formée à ça. J'ai une formation artistique à la base. Mais bon, on fait un peu l'école du bon sens. Et puis, je le fais comme moi. J'ai aimé qu'on me reçoive. Donc, quand ils arrivent, il y a toujours un déjeuner fait par l'atelier. Un cookie. Il y a toujours des goûters. J'avoue que le ventre c'est très important.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
en même temps. C'est pas la base. Exactement. Et puis c'est un travail assez physique, donc j'avoue qu'on se réconforte un peu.
- Speaker #1
Parce que eux, en tout cas si on reprend un peu l'équipe de quatre, comment vous répartissez un peu les tâches ? Je comprends qu'ils sont tout récemment arrivés. Comment vous avez décidé, vous vous êtes dit pour ces six prochains mois, on va s'organiser comme ça, comme ça ? Ou pour l'instant c'est vraiment...
- Speaker #0
Ben, il y a un peu... Alors, c'est pas du tout de l'observation. Ils participent vraiment activement à l'atelier. Après, c'est très... On fait aux urgences, pour l'instant. Donc là, ce qui va de mieux en mieux, c'est qu'on est en moins en moins, on va dire, comment dire... On est moins en moins dans l'urgence. Mais eux, du coup, font pas mal de... coulage pour des pièces dont on a besoin. Ils sont formés au rythme de l'atelier. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de terre à recycler, la gestion des fours. Ils ont été formés à l'émaillage. Ils sont vraiment formés à chaque poste de la production.
- Speaker #1
C'est vraiment plutôt technique. Eux, ils ont beaucoup à la terre.
- Speaker #0
Eux,
- Speaker #1
ils n'ont pas la partie...
- Speaker #0
Amis, pas du tout. Peut-être un petit peu pour m'aider à un certain moment, mais sinon c'est vraiment pour la vie d'atelier.
- Speaker #1
D'accord, ok.
- Speaker #0
Et après, avec Arnold, Arnold poursuit les activités qu'il faisait avant, qui étaient bien nombreuses. Parce que du coup, il fait aussi du décor sur mesure, que ce soit des fraises, que ce soit... bientôt dans une piscine, que ce soit sur plein de supports et plus toute la partie business de l'atelier. Et après, moi, je suis plus dans la partie très technique de la céramique. Et c'est un peu sur moi que repose que la pièce finit comme il faut à la fin. Et voilà, il a formé tout le monde et a géré l'équipe des céramistes qu'il y a au sein de l'atelier. Vous êtes où ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si tu m'as déjà dit, peut-être ?
- Speaker #0
Là, pour l'instant, il y a deux tourneurs qui viennent régulièrement. Et après, moi, j'ai une équipe de sept professeurs.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais pour l'instant, ils ne sont pas du tout à temps plein à l'atelier. C'est vraiment ponctuellement quand on a besoin de renforts, etc. À terme, j'aimerais bien qu'ils soient là tout le temps. Si le planning évolue bien, normalement, c'est comme ça que ça se passera. Donc, ça fait quand même pas mal de personnes.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, ce qui est quand même assez compliqué, c'est que vous avez chacun vos activités par ailleurs, plus ce projet qui est né entre vous. Donc, c'est réussir à trouver un équilibre entre tout ça. Et ça, ça prend un peu de temps. Oui,
- Speaker #0
c'est sûr. Moi, l'équilibre, il n'est pas encore totalement là parce que j'aimerais créer plus. Moi, c'est vraiment ce dont je souhaite aller. Après, je sais que c'est juste un temps et qu'il faut être patient. Et je sais que la première année, ça va être un peu plus compliqué de faire des choses vraiment pour moi, etc. En termes de création, on va dire. Mais après, j'ai quand même un quotidien qui me permet de créer des pièces sur mesure. Donc ça, ça reste de la création et c'est super. C'est vraiment des projets que j'adore. Après, c'est plus l'expression d'une écriture personnelle, d'une pratique personnelle qui prend plus de temps. Mais je sais que ça viendrait. Et puis cette année, j'ai fait une superbe formation pour apprendre à faire des énormes jars avec un maître potier coréen. C'était incroyable. C'était vraiment la formation de mes rêves. Donc je continue.
- Speaker #1
T'enrichir, toi, ton parcours d'artiste à côté de ce projet entrepreneurial qui est vraiment un projet. C'est une entreprise avec tout ce que ça implique d'un peu... Oui. Relou.
- Speaker #0
Après, je suis allée voir ma première expo de l'année la semaine dernière.
- Speaker #1
Attends. Oui,
- Speaker #0
bon.
- Speaker #1
C'est normal. On ne peut pas tout faire. On ne peut pas être sur tous les côtés. C'est ça. Et c'est déjà fou comme projet. Non,
- Speaker #0
on est trop contentes. C'est incroyable, en vrai, moi là ça y est, je commence à avoir juste un peu de... À réaliser ? Ouais, à réaliser. Ok. J'ai mis vraiment le temps.
- Speaker #1
Ouais. Je... Genre toute la porte était là. Ouais.
- Speaker #0
Ah oui. Mais même, rien qu'il y ait que mon nom sur la porte. Ah oui, oui. Ouais, je me disais, ah ouais, c'est vrai, c'est chez moi.
- Speaker #1
Comme tu dis, c'est très rapide, quoi.
- Speaker #0
Ouais. Oui, oui, vraiment,
- Speaker #1
je pense que mon temps... C'était même pas le sujet.
- Speaker #0
Non mais en fait il y a un an je ne connaissais pas Arnold.
- Speaker #1
Donc c'est sûr que c'est fou quoi.
- Speaker #0
Oui c'est fou. Vraiment il n'y a pas d'autres mots. C'est dingue. Mais c'est que ça devait quoi. C'est ça qui est trop chouette.
- Speaker #1
Oui. En fait quand ça va être comme ça c'est souvent qu'il y a des évidences. Oui. Et que c'est plein de petites choses sur ton chemin qui se mettent. Alors ça peut faire un peu flipper parfois parce que tu te dis voilà ça s'emballe etc. Et finalement... Je ne sais pas toi, ce que tu as ressenti pendant ce parcours-là ? Est-ce que tu as eu peur ? Ou au contraire, est-ce que c'était assez serein ?
- Speaker #0
Alors il y a un truc que je n'ai jamais remis en question, c'est que j'avais hyper confiance en Arnold. Alors qu'on ne se connaissait pas. C'est vrai que maintenant, des fois, il me dit « je te rappelle qu'on ne se connaissait pas il y a six mois » . Je dis « ah oui, c'est vrai » . Et en vrai,
- Speaker #1
c'est vraiment connectant.
- Speaker #0
Enfin ça, je n'ai jamais... Oui. Ça, j'ai vraiment jamais,
- Speaker #1
jamais... C'est comme ça avec... Est-ce que tu fonctionnes beaucoup à ça, à l'instinct et à tes ressentis ? C'est vraiment...
- Speaker #0
C'est que l'instinct. Ouais. Vraiment que ça. Et je me trompe rarement quand même. Et après, je suis très... Alors, je fais confiance facilement. Et je crois vraiment que tout le monde est... Bon, je ne vis pas du tout dans un monde de bisounours, c'est pas du tout ça. Mais je me dis que les gens sont sympas.
- Speaker #1
Je pense que tu attires aussi les gens. Voilà,
- Speaker #0
je ne le fais pas.
- Speaker #1
Ils ont le même mood que toi par la partie des choses.
- Speaker #0
Donc je me disais, bon, il est comme moi, il est cool. Donc je n'ai jamais, jamais, jamais remis ça en cause. Après, ça a été dur parce que, déjà... Moralement, c'est vrai que quand le premier propriétaire nous laissait espérer, moi je me disais « bon, oui, non, c'est un peu dur » . Après, quand les premiers chiffres des prêts sont sortis, je me suis dit « oh là là ! » .
- Speaker #1
Oui, parce que ça a dit plus de quoi. Tu sors beaucoup de cash, il n'y a rien qui rentre. Il y a vraiment un moment dans les projets quand tu te lances, où il y a la traversée du désert.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Si tu vois vraiment tout ce compte qui se vide...
- Speaker #0
Ah bah, au début, non, je n'étais que la seule. Tu me disais, mais... Alors, Arnold adore acheter. Et moi, je suis beaucoup plus... Enfin, même d'un point de vue perso, je suis très...
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
je prends vraiment mon temps. Enfin, alors après, oui, vu grossièrement. Mais moi, je prends vraiment mon temps. Je ne suis pas très... J'analyse beaucoup et après, une fois que j'ai décidé, c'est OK. Mais dans un premier temps, je suis moins spontanée, on va dire. Donc au début, je me dis, oh là là, c'est pas possible, c'est pas possible. Tout part, etc. Mais en même temps, il avait raison parce qu'aujourd'hui, l'atelier, on a l'impression que ça fait déjà un sacré moment qu'on y est. Et je pense que c'est ce qui a apporté la chaleur au lieu, etc. Toutes ces dépenses étaient... Et puis bon, en fait, c'était des dépenses d'atelier, du matériel, etc.
- Speaker #1
C'est pas comme ça qu'il était peur.
- Speaker #0
Mais c'est juste que 14 tours, effectivement, c'en est juste pas deux posées dans un coin. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai que quand tu rentres, tu vois tous ces tours, c'est impressionnant. Mais bon, ça pose l'ambition aussi.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Donc du coup, il y avait cette volonté de faire un grand atelier. Mais en même temps, je me dis, c'était tellement difficile. Je pense que ça doit être aussi difficile pour un petit. Donc autant faire un gros, quitte à être mal pendant un petit moment, autant être mal pendant un petit moment. Je plaisante mais c'est vrai que maintenant je me dis bon au moins ça sera fait.
- Speaker #1
Oui et puis il y a quand même une sorte de synergie ensemble, enfin voilà tout ce que tu disais, tous ces gens qui se rajoutent à ce projet qui fait que aussi ça fait que c'est bien d'avoir un grand lieu parce que tu peux exprimer plein de choses et faire plein de choses. Ça fait peur parce que ouais, les chiffres sur le... Les investissements, ils sont pas pareils. Quand tu veux ouvrir ton compte en banque, c'est pas pareil. Mais enfin, un investissement pour un projet d'ampleur, quoi.
- Speaker #0
Donc ça, il y a eu cette peur-là. Mais après, comme on disait tout à l'heure, ma maman m'a beaucoup rassurée.
- Speaker #1
Oui, globalement, tu t'es sentie soutenue dans ton projet.
- Speaker #0
Oui, vraiment. Non, non, je l'aurais jamais fait. Jamais, jamais, jamais fait toute seule. Ça, c'est évident. Aussi bien dans des personnes qui m'ont épaulée dans des choses que je ne savais pas faire. Moralement, tout le monde m'a dit « mais c'est super, c'est la chance de ta vie, fais-le » . Et c'est vrai, de toute façon, je sentais que, à moi toute seule, j'aurais peut-être mis 20 ans à faire un lieu pareil. Peut-être pas,
- Speaker #1
mais là,
- Speaker #0
en une année, c'est incroyable. Donc, c'était une vraie chance. Et après, il faut savoir aussi la saisir, franchement. Et on ne s'est pas arrêté. Depuis une année, vraiment, on ne s'est pas arrêté. Mais ça valait le coup, je crois. Je crois que ça valait vraiment le coup.
- Speaker #1
Et donc là, les premiers bilans de ce premier trimestre, on va dire, comment tu vois le truc ? Comment tu te sens émotionnellement ? Concrètement, comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Alors, ça a été très intense au début. Et quand l'atelier a été ouvert au public, là, ça a commencé aussi à s'intensifier, etc. Moi, ça est devenu très intense. Et il y a un peu toute la fatigue qui est tombée d'un coup.
- Speaker #1
C'est ça qui est dur, en fait, quand tu as un projet comme ça. Je pensais que... En fait, là, ça faisait un an que vous étiez dessus. Et en fait, déjà, ça, c'est énormément d'énergie déployée. Après, tu as l'ouverture où là, c'est un peu l'apothéose. Tu n'as plus le regard braqué sur toi. Ça y est, c'est nouveau. Et après, en fait, il n'y a pas un break. Là, tu commences, c'est le début. Et tu arrives, tu es déjà crevé. C'est ça. Et tu dois...
- Speaker #0
Moi, j'avais déjà, dans mon parcours, ça faisait déjà trois ans que je travaillais quasiment tous les jours.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Parce que je donnais, ne serait-ce que donner un cours par jour, en fait. Oui. Mais j'étais quand même dans un rythme déjà très soutenu. Parce que la céramique, pour en vivre, c'est costaud. Donc ensuite, il y a eu la création de l'atelier. Et d'un coup, là, oui, après l'ouverture, j'ai eu un gros moment de fatigue. Et puis, je suis partie deux jours à Londres. J'ai soufflé deux jours.
- Speaker #1
Mais deux jours, ça peut te changer. Un temps de deux jours, c'est comme si pendant trois ans, tu n'avais pas eu une journée. Oui.
- Speaker #0
Donc...
- Speaker #1
Pour réussir à prendre soin de soi, c'est pas évident de retrouver un moyen d'avoir un équilibre quand il se passe plein de choses et puis comme tu dis, quand c'est des métiers où c'est pas évident d'en vivre et qu'il faut être toujours sur le qui-vive et toujours faire du bien de refuser des opportunités.
- Speaker #0
Je me disais jamais non, jamais, c'est mon principe. Sauf que plein de personnes me disaient mais tu vas pas y arriver. Sauf que, bah aujourd'hui en fait je regrette pas quand même parce que j'ai tenu. Et je n'y serais pas arrivée comme ça. Je veux dire, en fait, déjà, bon après ça change toute l'histoire, mais juste ces statues, si je m'étais dit non, ça me fait trop peur parce qu'elles font un mètre de haut et je ne sais pas faire, en fait, je n'irais pas à l'atelier là. Et en vrai, je pense qu'il ne faut pas non plus trop se... Enfin, je ne sais pas, ce qui est bizarre, c'est que je n'ai pas une confiance démesurée non plus.
- Speaker #1
C'est plus une curiosité,
- Speaker #0
une challenge.
- Speaker #1
Une envie d'apprendre. Peut-être que quand tu abordes l'échec différemment, tu parles d'un échec, c'est juste que j'ai essayé un truc, ça n'a pas fonctionné, mais j'ai appris quelque chose. Peut-être que les choses sont tellement plus simples à aborder. Ce n'est pas une sorte de confiance particulière en soi, c'est plus se dire « ok, il n'y a pas de... » Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Non mais clairement, c'est clairement ça.
- Speaker #1
Parce que ça change pas mal de choses quand on arrive à se mettre dans cet état d'esprit-là. Oui. Et c'est toujours un bon avantage quand on trempe. Oui oui,
- Speaker #0
c'est clair. Clairement. Ça change dans le jeu quotidien. On s'est trompés, c'est pas grave. Voilà. Pssst.
- Speaker #1
Voilà, en parlant d'eux.
- Speaker #0
Oui, mais je sais pas, il y a eu une bousculade.
- Speaker #1
Je me confie du coup pour prendre un bout de brioche. Dans l'édiputère, il y a des éfluffes de brioche et de cookies qui me parviennent au nez.
- Speaker #0
Oh la la.
- Speaker #1
Ouais, donc... Tu ne regrettes pas cet engagement physique et moral et implication ?
- Speaker #0
Oui, c'est pas mal de sacrifices et tout ça. Et maintenant, ça va mieux. Je sens que la force est revenue en moi. Mais parce qu'en fait, tout passe et que surtout, on devient plus fort. Je déteste... Ce mot, parce que j'ai entendu depuis que je suis toute petite, on me disait « il faut que tu t'endurcisses, il faut que tu t'endurcisses » . J'ai eu hâte de ce mot-là. Je crois que ce n'est pas ça, c'est juste qu'il y a un moment aussi où on s'habitue. Le quotidien, il change, donc c'est un changement. Tout ce changement, c'est quand même effrayant, dur, etc.
- Speaker #1
Mais c'est un équilibre que tu trouves avec un peu de patience, d'observation, de connaissance de soi. C'est ça.
- Speaker #0
Et puis juste de se dire, puis d'être un peu plus cool envers soi-même. C'est vrai que oui, je fais moins de sport en ce moment. Oui, je mange un peu plus de cookies pour me croire. Mais voilà, il y a un quotidien qui arrive et ça, c'est rassurant. Et du coup, ça devient plus facile. Et puis encore une fois, je suis très aidée par Arnold. ces deux merveilleuses stagiaires qui sont arrivées, mais même par les gens qui sont au quotidien dans l'atelier. Je veux dire, que ce soit les professeurs qui viennent ici, ils mettent toujours la main à la pâte, c'est le cas de le dire, ou même les tourneurs, tourneuses qui sont là, c'est que des gens que j'apprécie. Donc mon quotidien, il est doux en fait. Et puis, le fait que ce soit un atelier qui soit cool, etc. J'avoue, tous mes copains viennent à l'atelier.
- Speaker #1
Les gens viennent à toi.
- Speaker #0
Oui, les gens viennent à moi. Et donc, ça, c'est vraiment génial.
- Speaker #1
C'est cool. Moi, je ne sais pas, quand j'avais mes boutiques, je trouvais ça trop bien. Mes copains qui venaient, franchement, c'est trop cool. Mais c'est juste que des fois, tu es au travail. Oui, du coup, c'est un peu la galère parce que tu les vois, tu es trop contente, tu les vois. Et puis après, au bout de deux heures, tu es là. du public ou que t'as des gens ou même des gens à gérer,
- Speaker #0
c'est toujours alors ils connaissent mes heures de cours et puis après ils viennent plus en soirée mais c'est vrai que c'est quand même chouette parce que moi du coup je passe le week-end aussi ici donc c'est pas mal quand même de garder le lien donc ça c'est assez facile pour moi et puis voilà après on s'habitue à tout au début c'était dur de de gérer avec les fournisseurs, etc. Pardon, avec les fournisseurs. Et en fait, maintenant, ça devient plus quotidien, même s'il y a toujours des galères.
- Speaker #1
Mais ça, c'est la base.
- Speaker #0
Mais ça m'atteint moins.
- Speaker #1
Oui, voilà.
- Speaker #0
Je le prends moins personnellement.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc, c'est trop chouette.
- Speaker #1
Oui. Donc, les apprentissages que tu as faits sur cette route pour les prochains mois à venir, c'est ça, c'est de se lâcher un peu la grappe, de se dire que le temps fait les choses et que finalement...
- Speaker #0
prendre du recul et te dire bah j'aime ce que je fais donc oui c'est ça vaut tout enfin je veux dire il n'y a pas un matin où je suis pas contente de venir donc c'est je crois que ça ça j'ai gagné quoi oui c'est plutôt bon c'est trop bien et tu as des petits rituels tu as des petits trucs en plus du cookie pour dans
- Speaker #1
tes journées tu vois pour que ce soit bien organisé ou qu'elle se finisse bien que ce soit bien organisé alors on a ben
- Speaker #0
Évidemment, la fameuse tout doux qu'on fait au quotidien.
- Speaker #1
Vous faites des points hebdomadaires ?
- Speaker #0
On fait points hebdomadaires le lundi matin, on se fait une tout doux générale. Après, moi, je fais aussi la tout doux pour chaque intervenant. Et on transmet après à chacun. Et après, il y a des points qu'on se fait plus quotidiennement quand il y a des choses qui arrivent, etc. En général, Arnold reste la première personne à qui j'écris le matin, très tôt. Parce qu'on a besoin de connaître ce qui se passe dans l'atelier, tout le temps. Mais ça, c'est pas mal. Et après, quand rien ne va plus, je vais faire une séance de sport. Et tout va mieux après. Le yoga et... Et je fais aussi du vélo en salle. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Bon, bref. Ça, ça m'aide juste d'avoir 45, 50 minutes juste où ta tête, elle ne pense à rien. Mais ça, c'est un truc qui est arrivé quand j'ai commencé la céramique, en fait. Parce qu'il faut savoir que la céramique, ça apporte pas mal de frustration parce que les petites pièces qu'on sort du four, elles peuvent avoir des petites fissures, des petites choses qui ne vont pas. C'est un truc qu'on maîtrise un peu plus avec l'expérience, mais au début, c'est très compliqué. Sachant que moi, des fois, il y a des pièces où je mets plus de trois heures à dessiner dessus. Quand elles sortent mal, à la fin, c'est en général un moment pas très sympa.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
j'ai appris à un peu extérioriser par le sport. Et après aussi, ne serait-ce que d'avoir... Enfin, potier, c'est assez physique. On porte des... des sauts toute la journée, rien que de battre la terre ou tourner c'est quand même assez physique donc c'est bien de se muscler un petit peu Donc c'est un truc qui me fait vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de bien et voilà, que je continue au quotidien même si j'en fais pas autant que je voudrais maintenant mais c'est pas grave.
- Speaker #1
Comme tu disais, chaque chose dans son temps.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Là c'est construire toute une organisation, une équipe.
- Speaker #0
Non mais oui c'est... C'est déjà... Après maintenant rien que de prendre un peu de recul je trouve c'est... Ah oui c'est vrai, c'est tout ça. Tout ça finalement.
- Speaker #1
Et après ce qui est hyper intéressant et ce que j'avais un peu envie d'explorer aujourd'hui aussi c'est que... Du coup, en tant qu'artiste et artisane, je trouve ça intéressant de voir comment est-ce que tu connectes avec ton public, avec tes clients. Parce que c'est un enjeu, quand tu crées des choses, à la fin c'est pour des gens. Et il y a plein de façons différentes. Effectivement, d'organiser des ateliers dans des espaces que tu peux peut-être privatiser ou pas. faire... chez les personnes ou proposer tes créations juste en ligne, avoir un réseau social sur lequel tu partages. Il y a plein de façons de créer des ponts et des connexions avec tes clients. Mais là, ce que je trouve intéressant, c'est que c'est un lieu. Vous avez ouvert un lieu. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont cette envie de dire, pour l'instant, je fais des marchés ou je ne sais pas, je vends chez d'autres. Mais j'aimerais bien avoir mon lieu. Donc je me disais qu'on pourrait un peu... Gratter ce sujet là et voir toi comment tu en es arrivé là parce que c'est vrai qu'on a déjà un petit peu discuté de tout ça mais pourquoi c'était vraiment important d'avoir un lieu physique et pas de faire en ponctuel tu
- Speaker #0
vois ? Alors déjà pour créer c'est important d'avoir un lieu où on se sent bien. Souvent, c'est dur quand on arrive chez quelqu'un d'autre de se sentir bien pour créer, etc. Ou je ne sais pas, l'organisation n'est pas faite de telle façon et que toi ça te perturbe, etc. Ou des fois, on est à Paris, donc on n'a pas beaucoup de place pour pouvoir créer. Les places sont chères dans les ateliers. pas au sens forcément financier, mais je veux dire, même d'avoir une place. Parce que moi, j'ai travaillé dans des ateliers où il y a un an et demi d'attente pour avoir une résidence. Donc déjà, je trouve que c'est important d'avoir un lieu où tu te sentes bien. Et moi, j'étais un peu en perdition de ça. Alors qu'Arnold avait un super atelier. Je pense qu'il était déjà conquis par... par son espace évidemment. Donc déjà je trouve que c'est important d'avoir un lieu où on se sent bien. Et après de transmettre, c'est vrai que j'avais envie aussi d'avoir un lieu où je donne cours comme moi je l'entendais. Après je travaillais dans des ateliers qui étaient super et on ne m'a jamais rien imposé d'extravagant. Voilà, mais je veux dire, c'est bien aussi d'avoir ta vision. Donc, oui, nous, il y a un petit goûter à chaque cours. Mais voilà, les élèves ne sont pas limités à un poids de terre. Chaque élève fait exactement ce qu'il a envie. Et je guide à chaque fois et je mets un point d'honneur. Même quand je parlais avec les professeurs qui interviennent à l'atelier, je dis, je veux vraiment que les gens fassent ce qu'ils ont envie. Alors, évidemment, nous, en... En tant que potier, on sait qu'en trois heures, tu ne vas pas faire une jarre de 25 kilos. Mais je veux dire, on peut quand même faire des très belles pièces et les accompagner vraiment de façon personnelle. Les ateliers durent un petit peu plus longtemps que dans les autres ateliers. Donc l'initiation chez nous, elle dure trois heures. Mais c'est vraiment pour avoir un temps où on repart avec la pièce qu'on avait envie de faire. Bon, après, évidemment, il y a les mains. Quand elles sont un petit peu plus novices, on a un peu du mal à... faire exactement ce qu'on avait en tête mais je veux dire aujourd'hui on repart quand même avec des vases des carafes etc donc c'est quand même des formats intéressants et donc d'avoir envie d'enseigner vraiment comme moi je voyais à ma manière donc c'était important d'avoir un lieu pour ça et après ben la liberté enfin ça veut dire que tout ce qui nous sort par la tête Je pense qu'Arnold a une idée toutes les deux minutes. Moi, toutes les pièces auxquelles j'avais pensé, elles sont en train de se réaliser. Et je les ai faites dans cet atelier. Et je pense que ce n'est pas pour rien. C'est parce que je me sens bien et que tout est possible. Donc, c'est chouette de ne pas être contraint, etc. Et puis, vu que c'était quand même un... Comment dire ? Je mettais tellement d'énergie dans mon travail pour les autres que je me disais mais pourquoi pas pour moi en fait pas pour nous donc c'était trop important en fait d'avoir un lieu et puis moi la maison c'est une symbolique assez forte pour moi aussi dans ma vie et tout ça donc je crois que c'était un peu une façon d'avoir ma maison quoi et Et voilà, et puis moi, je vis dans 22 mètres carrés à Paris, donc j'avoue que c'est super. Ça a agrandi mon salon.
- Speaker #1
C'est clair. Quel sacré agrandissement, là. Voilà. Comment vous faites pour, justement, être visible, parce qu'il y a quand même la concurrence, comment vous faites pour être visible, pour capter des gens, les faire revenir ? Revenir, je pense que c'est simple, c'est aussi, les gens se sentent bien. Comme tu dis, les cours sont longs, on n'est pas contraints. C'est accueillant, c'est chaleureux, donc par la force des choses, les gens veulent revenir. Mais c'est pas facile à Paris, c'est vrai que la concurrence est féroce.
- Speaker #0
On a eu quand même la chance, enfin la chance non, c'est pas de la chance, c'est le travail d'Arnel.
- Speaker #1
C'est vrai que j'ai dit beaucoup de choses, j'étais à côté, j'ai dit j'ai la chance,
- Speaker #0
j'ai la chance. Non mais il y a une grosse part du travail d'Arnel qui lui a une très grosse communauté sur Instagram. et qui est très suivi et qui... Les gens l'ont suivi aussi dans ce lieu, donc c'est vraiment trop chouette. Donc il y a cette partie-là qui nous permet d'être visible par un très grand nombre. Voilà, donc ça c'est vraiment un travail de longue haleine fait par Arnold. Moi après j'avais quelques clients aussi qui m'ont suivi, donc ça... s'est passé beaucoup par Instagram. À vrai dire, ça passe quand même beaucoup par Instagram. Et après, là, on vient d'arriver sur la plateforme We Can Do. Il y a un peu quand même, je pense, quand on a un atelier, j'ai beau en parler avec tous les artisans, qui est la plateforme à ne pas éviter. Enfin, je veux dire, vraiment, alors ils sont hyper sympathiques, etc. Vraiment, il y a un super accompagnement de leur côté et tout. Donc, c'est vraiment super. Mais je ne vois pas comment passer à côté, quoi.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
ça vous apporte une bonne visite. Oui, vraiment. Là, ça fait 15 jours qu'on est dessus et nos réservations ont doublé. Donc, je pense que vraiment, c'est quelque chose à faire. Et après, qu'est-ce qu'on a fait d'autre ? Et après, on a fait des flyers pour tous nos voisins. voilà on a déposé un peu dans des quartiers dans des commerces du quartier parce qu'on est près de la rue Oberkampf donc il y a vraiment pas mal de commerces et après une bonne émulation entre les commerçants trop sympa tout le monde nous a dit oui déposer des flyers c'est trop sympa plein aussi qui ont dit on viendra etc. Très très chouette et après chaque copain qui passe ici repart avec des flyers ceux qui mettent à leur travail. Le bouquin c'est juste que c'est long. Oui c'est ça.
- Speaker #1
On en parlait tout à l'heure avant d'enregistrer, tout prend du temps et c'est normal. Il faut accepter quand on entreprend. On est tellement un peu vibronné parfois sur Insta au succès un peu fulgurant. Oui c'est ça. Les gens racontent. Oui. Ils font l'impasse sur les galères.
- Speaker #0
Oui, c'est clair.
- Speaker #1
On les a tous, tout le monde les a, c'est normal. Il y a des moments où tu dis, je vais fermer ma boîte. Et puis, six mois plus tard, tout va mieux. C'est normal. Il faut juste la patience. Je pense que quand tu sais pourquoi tu fais un truc, c'est assez clair que tu as vraiment une vraie intention. Et que tu es alignée. Si tu continues, que tu persévères, au bout d'un moment, ça fonctionne.
- Speaker #0
Mais en même temps, quand tu es gui... Mais c'est vrai, comme tu dis, quand t'es guidée, moi je vois, j'ai jamais rien lâché. Je me disais, la céramique, c'est ça que j'ai envie de faire, alors que je viens pas de...
- Speaker #1
Oui, c'est bon, on m'a vu à la sélection.
- Speaker #0
Bon, après, c'est propre, il y a beaucoup de graphistes qui sont de plus rapistes. Mais c'est plus que... Au final, je sais pas quoi faire d'autre. Tu vois, je suis très céramique, c'est une évidence et je me disais, c'est pas grave, tu tiens bon, persévère, je pense que c'est le mot que je me suis le plus répété dans ma vie. J'en disais persévère, c'est pas grave, un jour ça paiera, tu verras. Bon bah voilà. Du coup, me voilà dans 230 mètres carrés. Mais ouais, il ne faut rien lâcher quand même.
- Speaker #1
Ok, donc là, pour l'instant, premier trimestre, plein de promesses. Oui,
- Speaker #0
vraiment. On en est trop contents. C'est un super départ pour l'atelier. On a plein de commandes qui arrivent, etc. Des belles privatisations pour des marques, etc. Donc on est... Plus que ravie et je pense que la rentrée nous amènera plein d'élèves qui sont souvent en général très motivés par la rentrée pour commencer plein de choses. Donc on est trop content, les ateliers se remplissent de plus en plus, on a des réservations jusqu'au mois de juillet là donc c'est top.
- Speaker #1
Tu vas prendre des vacances un peu ou pas ?
- Speaker #0
Ben ça serait bien...
- Speaker #1
Des quoi ?
- Speaker #0
Des quoi ? Ça serait bien 15 jours au mois d'août, j'aimerais bien.
- Speaker #1
Même pour célébrer, déjà pour repartir sur les rails après, mais pour célébrer aussi tout ce qui a été fait en si peu de temps quoi.
- Speaker #0
Non, c'est sûr. Non, non, mais il le faut. Et après là, j'avoue, je pars dimanche pour 4 jours. à la montagne et ça trop bien là j'avoue que je suis un peu impatiente comme quand on était enfant avant les vacances scolaires j'avoue que j'ai un peu un truc comme ça parce que c'est un lieu dans lequel je me sens hyper hyper bien donc c'est un copain qui a une maison d'hôte ça s'appelle Chaligny-Vignales c'est aux Ouches dans les Alpes et je vous recommande c'est divin et il fait table d'hôte et cuisine merveilleusement bien on a dit le vent c'est important oui oui chez moi c'est clairement le plus important c'est lié avec la céramique,
- Speaker #1
la vaisselle il y a quand même une ligne rouge on suit quoi peut-être qu'avant qu'on finisse cette discussion tu peux nous donner quelques conseils ou je sais pas si t'as des choses que t'as envie de transmettre aux gens qui écoutent ben
- Speaker #0
Ciao ! Il faut suivre son instinct, ça c'est sûr. Je pense qu'il faut s'entourer. C'est important d'avoir des gens dont c'est le métier et qui peuvent vous aiguiller pour faire un business plan, les propositions 3D pour les lieux, etc.
- Speaker #1
Pas avoir peur d'aller dans le lapin.
- Speaker #0
Exactement, parce qu'en général, c'est des frais en début de... de projets et souvent c'est de l'argent qu'on n'a pas mais surtout que le moment où tu as de l'argent qui sort qui sort qui sort mais c'est vraiment les meilleures dépenses vraiment faites Toujours avoir quelqu'un qui sait super bien faire des travaux nous on a un peu galéré avec l'atelier mais ça ça nous a bien aidé une fois qu'on a trouvé cette personne nous a bien soulagé et puis après Oui, se sentir épaulée, être moins seule. Moi, je sais que c'est un truc qui m'a beaucoup aidée, qu'on soit deux, de me sentir entourée et que les gens adhèrent à mon projet. C'est vrai que... Et aussi assis, je sais. Arnold communique beaucoup plus facilement que moi et très vite. Et au début, on n'avait même pas ce lieu qu'on communiquait sur les réseaux qu'on allait avoir ce lieu. Moi j'étais effrayée, effrayée vraiment de ça, je me disais oh là là, si ça se passe pas, comment on va faire ? Et en fait, ça a été super parce qu'on a gagné beaucoup de temps, parce que les gens nous connaissaient avant qu'on ait ce lieu. Et ça avait déjà le compte Instagram, avait déjà des abonnés, etc. avant qu'on ait passé le pas de cette porte. Et c'est mon papa qui me disait « Mais c'est pas grave, et puis ça se fait pas, mais c'est pas grave, les gens oublieront, on s'en fout. »
- Speaker #1
Mais comme on disait tout à l'heure, il n'y a pas vraiment de gros fails.
- Speaker #0
Et donc, alors que moi je me disais « Bon ok, je le dirai quand on aura signé tout, tant que rien n'est signé, blablabla. » Et en fait, non. je crois que c'est bien d'en parler et en fait ça me faisait même du bien d'en parler parce que je me disais ok mon projet il existe enfin c'est pas tout seul moi dans ma tête donc ça je crois que c'est important d'en parler avant parce que comme ça au moins quand ça doit arriver bah tu sais quoi dire et puis même quand je me suis retrouvée à la banque au moins c'était pas enfin je l'avais déjà expliqué à tellement de gens que en fait t'avais déjà en tout cas m'ai pitché plusieurs fois et la fin c'était plus naturel et tu te l'étais approprié et c'était réel Oui.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que c'est toujours un peu effrayant parce que t'as l'impression que d'un coup tu te jettes dans une piscine sans les bruits. T'es là genre « ouah, ça y est » .
- Speaker #0
Moi je me dis « ouah » .
- Speaker #1
Mais en fait les gens sont trop contents, ils ont l'impression de faire partie de l'aventure. Tu crées déjà une communauté et en fait quand tu te lances, comme tu dis, t'as gagné un temps précieux et tout va plus vite en fait. C'est ça.
- Speaker #0
Et ça c'est vraiment le truc où moi j'ai été pour le coup… frileuse et en fait avec le recul je me dis waouh c'est trop bien vraiment ça oui finalement c'est pas parce que t'en parles qu'il va t'arriver moi j'étais un peu super pitiéuse pas tant mais je me disais oh la la je sais pas il va m'arriver un truc et tout et en fait non au contraire je crois que ça te porte encore plus de le partager avec des gens ...
- Speaker #1
Et ça peut déclencher des trucs parce que si quelqu'un t'entend parler, il peut te dire bah écoute moi je connais un banquier, enfin j'en sais rien. En fait, quand tu parles de ton projet, ça crée toujours des sortes de connexions, de trucs. Tu plantes d'autres graines sans t'en rendre compte en fait. Et les gens ils vont découvrir le projet et puis ça va donner quelque chose au bout d'un moment quoi.
- Speaker #0
Et ça le fait vivre quoi.
- Speaker #1
Ouais aussi.
- Speaker #0
Donc ouais, Oui, je crois que c'est important.
- Speaker #1
Ça te pousse dans le truc. C'est pas que t'as plus le choix mais ça te fait tomber quelques barrières psychologiques ? Exactement,
- Speaker #0
c'est vrai. Tu te dis bon bah là, je dois le faire. Ouais, c'est parfait. Clairement. Genre tu te dis bon bah lundi je dois appeler le banquier, tant pis, même si j'ai pas envie. Ouais,
- Speaker #1
mais c'est vrai que quand t'es seule, enfin après là vous êtes en équipe, mais quand t'es en petite équipe comme ça, parfois t'as pas un boss là au-dessus de toi qui te dit ce qu'il faut faire.
- Speaker #0
Clairement.
- Speaker #1
Ça peut aussi te mettre un petit coup de pied aux fesses et te motiver à ça.
- Speaker #0
Après, on était déjà... tous les deux dans des statuts d'indépendants. C'est vrai qu'on avait un peu ce truc-là où on n'a jamais trop attendu qu'il y ait quelqu'un à l'avant de nous.
- Speaker #1
Ah non,
- Speaker #0
ça marche pas, clairement pas. Tu peux attendre longtemps. Mais ouais, d'en parler, ça fait du bien. En fait, au final. Même si... Parler en général, ça fait du bien.
- Speaker #1
Oui, c'est pas faux. Et sur... Et par rapport peut-être à notre audience, si on a des artistes ou des artisans qui sont un peu peut-être au début de leur aventure ou pas, mais qui se posent plein de questions aussi sur la suite pour eux, est-ce que tu as des conseils ? Parce que c'est vrai que c'est des vocations qui ne sont pas toujours évidentes, c'est pas toujours évident de réussir à en vivre. à se construire un avenir. Des fois, quand t'es bien entourée, c'est bien, mais tu peux aussi avoir un entourage qui va être plutôt pessimiste. Oui. Toi, avec ton parcours, est-ce que t'as des petits mots à leur transmettre ?
- Speaker #0
Ben, faut... Même quand c'est dur, je sais pas. En fait, faut croire en la petite voix qui dit « Tu vas y arriver et continue. » Enfin, faut rien lâcher.
- Speaker #1
Persévérer, comme tu disais tout à l'heure. Oui,
- Speaker #0
vraiment persévérer. Mais c'est vraiment le mot que j'y pense tous les jours. Vraiment, c'est de vraiment persévérer. Un jour, ça va marcher. Et il y a de la place pour tout le monde. Vraiment, nous, on est quand même... Maintenant, la céramique, c'est très à la mode. Il y a vraiment beaucoup, beaucoup de céramistes. Mais il n'y en a pas deux qui font la même chose. Je veux dire, il y a vraiment de la place pour tout le monde et c'est ça qui est tellement stimulant. Enfin, vraiment, ne cherchez pas à copier ce que fait le voisin parce que vraiment, chacun a son propre truc. C'est dingue. Et après, le seul conseil que j'ai, c'est que j'ai multiplié toutes les expériences pour arriver... Pour essayer d'engranger parce qu'en fait aussi j'ai eu pas mal le truc de j'ai pas de diplôme en céramique donc il y a eu un moment où j'ai eu quand même un petit syndrome de l'imposteur quoi. Mais en fait maintenant je me dis bon depuis 2018 quand même ça fait un petit moment et puis juste de multiplier les activités même quand on pense que ça va rien nous rapporter. Je veux dire, moi, je suis allée donner cours en dehors de Paris, etc., où je m'étais plus d'une heure de chez moi. Et je me disais, mais pourquoi je fais ça ? Enfin, vraiment, c'est dur, quoi. En hiver, quand tu rentres chez toi, parce que tu travailles sur le temps de loisir des gens, donc tu rentres tard, etc. Mais en fait, ça valait le coup, parce que c'était de l'expérience, en fait. Donc, vraiment, multiplier les expériences et les diplômes, c'est pas grave. Genre, vraiment, je... Moi, ça serait à refaire. Je ne suis pas sûre que j'irais jusqu'au bout de mon master. Franchement, je regrette rire, mais c'est peut-être un peu gâté de dire ça, parce que c'était quand même super. Mais je veux dire, les expériences professionnelles, il faut multiplier les expériences. C'est ça que je dirais. Et après, il faut venir taper à notre porte et on peut se rassembler aussi. non c'est cool, moi en vrai j'aimerais trop je sais que ça existe un petit peu et tout mais je suis pas encore assez bien renseignée et tout ça mais j'aimerais bien faire des groupes de potiers quoi on se regroupe un peu des fois je pense que c'est bien de parler
- Speaker #1
à des gens qui vivent la même chose que toi vraiment ça change tout j'ai vu que tu avais fait le café entre les commerçants et les commerçants installés et c'est vrai que l'énergie qui se dégage de la discussion. Elle est incroyable. Moi je ressortais de cette discussion, j'étais à fond quoi. Je ne suis plus commerçante mais je l'ai fait en fait, échanger. Et puis parfois c'est des gens qui ont tous un commerce mais qui ne vendent pas du tout la même chose. Mais en fait les questions sont toutes les mêmes, les peurs sont les mêmes, le quotidien est le même. Et c'est trop chouette d'un coup sortir de cette petite solitude. Et puis tu peux créer des trucs fous, des collabs, des essais. Il y a plein de choses pour ça.
- Speaker #0
Donc même quand on a un entourage personnel pas cool, ou qu'on ne croit pas trop en nous, parce que ça peut arriver. Je crois qu'il y a aussi plein de gens qu'il faut aller voir. Parce qu'en fait aussi, il y a ça, c'est que, comme on disait, on idéalise beaucoup la vie des gens. Sauf que quand on rencontre les gens, on se rend compte qu'on est vraiment dans la même galère. Et qu'il ne faut pas avoir peur de... Enfin, je comprends, c'est effrayant, moi je suis assez timide et tout ça de nature, mais je veux dire... De rencontrer d'autres personnes qui font la même chose, on se rend compte que... Tout le monde en a envie. Oui, tout le monde en a envie. Mais c'est clair, là, on a fait des portes ouvertes de l'atelier, il y a quelques potiers qui sont venus, et franchement, c'était des potiers que je voyais depuis hyper longtemps sur Instagram. Et moi, j'étais genre... Moi, j'étais genre, oh là là, je suis trop contente de les rencontrer, tout ça. Et en fait, quand je parlais de mon quotidien, ils disaient, oh là là, mais t'inquiète pas, ça va aller. Nous aussi, on est passés par là. C'était hyper rassurant. Et en même temps, oui. C'est comme ça que tu rencontres des gens qui sont trop sympas. Là, il y a un potier qui nous a recommandé une résidente qui est venue à l'atelier parce que lui n'avait pas de place. Il y a un truc...
- Speaker #1
À la fin, il y a quelque chose de...
- Speaker #0
Moi, j'aime bien être dans la solidarité et pas se tirer dans les pattes. Ça n'a aucun sens. Oui,
- Speaker #1
comme tu dis, il y a de la place pour tout le monde. Oui,
- Speaker #0
vraiment. Donc ça c'est super. Oui, s'entourer de gens qui font la même chose pour être bien, pour se sentir bien. Après, ça peut être dans le domaine de la création aussi large. Moi je veux dire, j'ai plein d'amis qui font plein d'autres choses que de la céramique, mais qui sont quand même dans un domaine de la création,
- Speaker #1
etc. Oui, les mêmes choses.
- Speaker #0
Les mêmes choses, vraiment. Donc ça, ça fait du bien.
- Speaker #1
Ok, bah écoute, merci beaucoup pour ta parole, je pense qu'il y en a plein qui vont, ça fera du bien aussi. Et puis c'est une tellement chouette aventure, je vous encourage tous, si vous êtes dans les parages, ou pas, si vous passez à Paris, de venir ici à l'atelier, c'est vraiment trop cool. Merci beaucoup. Et puis on va suivre le lancement de vos produits.
- Speaker #0
Avec grand plaisir, j'ai hâte de voir ça.
- Speaker #1
J'ai hâte de voir ça. Bah écoute, merci beaucoup Gaëlle, c'était très très cool comme discussion, et puis longue vie à Grand Soleil.
- Speaker #0
Merci beaucoup, c'est trop sympa. Je suis trop contente.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu, qu'il vous donnera le goût d'entreprendre et peut-être un peu de réconfort si vous traversez les mêmes étapes ou les mêmes doutes. Si l'univers d'Atelier Grand soleil vous intrigue, n'hésitez pas à découvrir leur programmation. Il y a sûrement un atelier qui saura vous inspirer. Et si cet épisode vous a plu, je vous encourage à prendre quelques petites secondes pour mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée, et à laisser un petit commentaire. C'est un vrai coup de pouce pour faire connaître le podcast. Et moi, ça me fait toujours énormément plaisir de vous lire. Vous pouvez aussi me retrouver sur Instagram ou sur LinkedIn, où je partage mes réflexions, mes apprentissages, mes pensées du quotidien et les coulisses de la hiérarbotique. Ce podcast... il vit grâce à vous, à votre fidélité, à vos messages et à votre enthousiasme. Alors merci, vraiment, et continuons à faire grandir cette belle communauté ensemble. On se retrouve dans deux semaines pour un épisode un peu spécial. D'ici là, prenez bien soin de vous et de vos business. Ciao !