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L' Arrière Boutique

Que sont-ils devenus ? #2 - Maison Paon : fermer une de ses boutiques et tout repenser

Que sont-ils devenus ? #2 - Maison Paon : fermer une de ses boutiques et tout repenser

31min |21/07/2025
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Description

Fermer une boutique pour mieux rebondir : Floriane la fondatrice de Maison Paon nous raconte.


Huit mois après son premier passage dans L’Arrière Boutique, Floriane, revient au micro pour partager un tournant majeur dans son parcours entrepreneurial.


Depuis notre dernier échange, elle a vécu une période de grands chamboulements : perte de motivation, doute profond, fermeture de sa première boutique à Tours… et un réalignement complet de son modèle de vie et d’entreprise.


Dans cet épisode, elle nous parle sans filtre :

  • de la fragilisation de son entreprise suite à l'ouverture d'un second point de vente,

  • de la nécessité de faire des choix difficiles pour préserver sa vision,

  • de la façon dont elle a affronté le regard des autres,

  • de ce qu’elle a compris sur le lien émotionnel qu’on entretient avec son entreprise,

  • et de sa volonté de bâtir un business qui travaille pour elle, et non l’inverse.


On parle aussi de modèle économique, de résilience, d'alignement personnel et professionnel mais aussi de pause salariale choisie pour stabiliser son activité sans tout sacrifier.


Un épisode vrai, puissant, et utile pour toutes celles et ceux qui traversent des périodes de remise en question ou cherchent à construire un projet plus aligné.


Bonne écoute 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'été, c'est les vacances, mais on avait encore des choses à se dire. Alors bienvenue dans cette série spéciale de l'arrière-boutique. Des nouvelles, des suites, des virages imprévus, des apprentissages. Cet été, je repars à la rencontre des invités du podcast pour prendre des nouvelles. Aujourd'hui, direction tour avec Floriane de Maison Pan, que j'avais reçue il y a environ 8 mois à un moment où tout semblait s'accélérer pour elle, avec l'ouverture de sa deuxième boutique à Angers et de nouveaux projets. Depuis, il y a eu pas mal de changements. Dans cet épisode, Floriane va donc revenir avec beaucoup de lucidité et de sincérité sur ces derniers mois très très intenses. Elle nous raconte la perte d'envie, la nécessité de fermer sa première boutique, les décisions difficiles mais alignées, et elle nous partage aussi ses apprentissages. Elle retient qu'un business n'est pas un bébé. qu'il faut savoir se détacher pour mieux piloter, et qu'on peut faire des choix courageux sans tout perdre. On parle aussi du regard des autres, de stratégie, de marge, de trésorerie, de réalignement personnel, et de cette volonté forte de bâtir un business qui travaille pour soi, et pas à l'inverse. Un épisode précieux et honnête, avec plein d'enseignements pour toutes celles et ceux qui vivent les hauts, mais aussi les bas de l'entrepreneuriat. Bonne écoute ! Salut Floriane !

  • Speaker #1

    Salut Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bien, et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais. On fait cette petite session, que sont-elles devenues après huit mois de notre dernier échange. Je vois que tu bosses dans un endroit qui a l'air très chouette. On se voit en ce moment même, il y a de la verdure autour de toi, j'entends les oiseaux qui chantent.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ce sera le cadre parfait pour peut-être revenir sur tout ce qui s'est passé depuis notre dernière discussion.

  • Speaker #1

    Oui, grand plaisir.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, ça va, ça va mieux. Comme je te disais en off, j'ai eu des petits mois de flottement là depuis mars. Ça a été un peu plus dur où il y a eu un peu plus de doute, on va dire. Mais là, ça commence à aller mieux. C'est cette raison aussi pour laquelle je travaille dans un lieu assez joli et inspirant parce que c'est quelque chose qui me nourrit beaucoup. Et comme j'avais perdu un peu ce qu'on appelle le feu intérieur depuis quelques mois, j'ai eu besoin en effet de me retrouver et de retrouver... l'envie d'entreprendre et d'avancer. Donc voilà, ça a été ces huit mois un peu de chamboulements et de changements de vibes, on va dire. Mais ça va mieux et c'est très chouette d'en discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est la première fois que tu ressens un moment comme ça, de perte d'énergie ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. En fait, avec Maison de Temps, ça fait cinq ans. Enfin, ça va faire un peu plus de cinq ans maintenant qu'on s'est lancé. Et du coup, depuis 2020, j'étais à 100, j'arrêtais pas, j'enchaînais les projets entre les déménagements, les agrandissements, les évolutions de concepts, les recrutements, toutes les campagnes de communication qu'on a pu faire. Ça s'arrêtait jamais en fait, c'était très chouette parce qu'on voyait le projet évoluer. Et en fait, d'ouvrir un second établissement en juillet l'année dernière à Angers, ça a permis de grandir très vite, de faire évoluer l'équipe très vite. Mais ça a aussi mis en avant plein de défauts d'entreprise qui, à petite échelle, ne posaient peut-être pas trop de problèmes, mais à grande échelle, peuvent poser un peu plus de soucis. Et donc, de se rendre compte un peu qu'il y a des choses qui ne vont pas et qui vont faire que plus tu grandiras, pire ça va être, ça met un petit coup, on va dire. Et d'autant plus qu'on est dans un contexte économique et politique qui n'est pas toujours simple pour le commerce de manière générale. Il y a plein de commerçants qui, ces derniers mois, ont mis la clé sous la porte, qu'on préférait arrêter avant que ce soit plus compliqué. On voit que la manière dont consomment les gens, elle est très disparate. Parce que tu as ceux qui vont vraiment ultra consommer, mais sur des choses pas chères comme Primark, Shein, Normal, etc. Et tu as ceux qui vont être dans l'ultra luxe. Et en fait, nous qui sommes un peu sur du premium et du middle, on va dire, c'est plus compliqué et on voit que les commerces comme le nôtre galèrent un petit peu. donc il a fallu prendre des décisions avant que nous aussi on galère. Et donc, on a pris la décision en janvier de fermer la première boutique qui était celle de Tours, qui était une toute petite boutique, un tout petit écrin qui fait 15 mètres carrés. Et donc là, comme j'ai des associés aujourd'hui, ça a été plus compliqué qu'on peut l'imaginer parce que c'est une décision qui n'est pas facile à prendre, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi, on a des salariés, on a des dettes, enfin, il y avait plein de choses à prendre en compte. Donc ça a été un moment où là on a vraiment pris la casquette de chef d'entreprise. et qui n'est pas simple en fait. Oui, oui. Et où tu oublies un peu la partie créative, etc. Donc c'était soit on revoyait encore une fois le concept et les coûts et on continuait à faire les deux, soit on prenait la décision de se concentrer sur une qui fonctionne bien et la faire évoluer avec des bases et des fondations solides plutôt que de s'acharner sur quelque chose qui fonctionnait. mais qui, malheureusement, en cas de perte de chiffre d'affaires, pouvaient être vraiment compliquées. Oui,

  • Speaker #0

    donc tu n'as pas vraiment identifié. Il y avait ces deux boutiques qui étaient tes sources de revenus. Il y en avait une qui était trop fragile.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tant que le chiffre était le même, ça allait. Mais on voyait que si une semaine, ne serait-ce qu'une semaine ou deux, où tu galères un peu, en fait, ça peut te mettre très vite dans le rouge. Donc, il ne fallait mieux pas prendre le risque. Et de toute façon, c'était difficile de faire plus de chiffre d'affaires. Parce que la boutique était petite, qu'on ne pouvait pas avoir autant de collections, qu'on ne pouvait pas développer l'événementiel, le sur-mesure. Tout ce qu'on faisait à Angers, qui nous apporte une marge plus confortable aussi, on ne pouvait pas le faire à tour, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, cette décision, elle s'est imposée à toi à quel moment ?

  • Speaker #1

    Du coup, on l'a décidé... Enfin, ça a commencé à être en discussion en janvier. Et on l'a vraiment décidé en mars. D'accord. Et là, tu vois, on a signé cette semaine. D'accord. Donc, voilà. Là, c'est vendu. C'est bon. Tout n'existe plus.

  • Speaker #0

    D'accord. Ouais alors comme un... Tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Sur le coup, ça a été un peu compliqué parce que on se demande si on prend la bonne décision. On a tout un pan de communication à faire auprès de nos clients qui est compliqué parce que tout de suite, si on ferme, c'est que ça ne marche pas. Sauf que nous, on a quand même Angers qui continue, on a quand même le site qui continue, on a le podcast qui continue. Tu vois, on a plein de trucs qui continuent à fonctionner. Donc en fait, si les gens dans leur tête, ça ne marche plus ou c'est fermé définitivement, en fait, ils arrêtent de suivre, ils ne commentent plus. Et nous, il fallait qu'on... qu'on met une communication, on explique qu'en fait, c'est pas fini, que ça continue, c'est juste que c'est comme un déménagement, un agrandissement, enfin voilà. Donc ça, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Tant manque d'énergie, c'est dur, il faut encaisser ses décisions, mais en même temps, il faut en mettre trois fois plus pour embarquer tes clients et leur dire qu'en fait, c'est...

  • Speaker #1

    C'est pas fini. C'est pas fini, ouais. C'est juste que c'est un autre modèle, une autre façon de faire, enfin voilà. Et en fait, on en a vu plein qui ont fait ça. Par exemple, on a vu qu'il y avait les raffineurs qui ont fait ça au même moment que nous. Il y avait leurs boutiques, les petits raffineurs qui étaient dédiés à l'enfance et les raffineurs dédiés à la mode, concept homme et femme. Et en fait, ils ont rassemblé les deux boutiques. Et pareil, ils ont fait comme si c'était pour un meilleur service client, etc. Bon, la vérité, c'est qu'à mon avis, c'est très compliqué d'avoir plusieurs boutiques. C'est des charges énormes qu'au bout d'un moment, quand tu ne fais pas assez de chiffres ou la marge ne sont pas assez bonnes, tu ne prends pas le risque de continuer. Même si tu as beau marcher, il vaut mieux parfois tout rassembler sur les mêmes endroits. Donc voilà, j'ai vu que je n'étais pas la seule, du coup ça rassure. Tu te dis que ce n'est pas que toi le problème.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, on est beaucoup. Moi je l'ai vécu aussi ce moment-là et il y a énormément de gens qui les vivent. Je pense qu'il y a des phases aussi. Ce n'est pas parce que tu fermes un chapitre que ça veut dire que le livre est terminé. Il faut aussi réussir à prendre du recul. Après c'est tellement compliqué dans ces situations-là. Il faut comprendre parce qu'il y a beaucoup d'émotionnel. C'est tellement d'énergie, de passion, que c'est compliqué de réussir à faire la part des choses quand t'es dedans. Mais ça peut n'être qu'une étape et c'est des décisions qui sont dures mais qui sont salvatrices par ailleurs pour la boîte.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, ce que ça m'a appris à faire, c'est à faire en sorte de comprendre que c'est pas un bébé. Souvent, on a tendance à dire « ah oui, c'est mon bébé, mon entreprise » , etc. et en fait pour arriver pense, après avoir vécu ça, je me dis qu'il faut peut-être prendre plus de recul face à ça et de le voir vraiment comme un business avec une source de revenus éventuelle, un patrimoine, une manière de créer de la valeur pour soit le revendre, soit se rémunérer, etc. Mais en fait, ne pas avoir un attachement trop dans l'émotion, justement, parce qu'en fait, des business, tu peux en créer un plein si tu en as fait un. Généralement, tu peux en faire 10 000 derrière. justement tout ça, là moi ça fait 5 ans où j'ai plus appris en étant entrepreneur qu'en étant en école de commerce ou dans mes différents jobs d'avant et en fait j'ai pris conscience qu'il fallait avoir un détachement et justement il y a des décisions que j'ai peut-être mal prises à certains moments de la vie de l'entreprise parce que j'étais dans l'émotionnel en disant ah oui c'est moi, c'est mon image ou qu'est-ce que les gens vont penser de moi alors qu'en fait on s'en fout plus de qu'est-ce que les gens pensent de moi C'est... que l'entreprise elle vit, comment elle vit, comment elle se rémunère. Et voilà. Donc du coup j'ai pris plus de recul. Et en fait c'est mieux, parce que du coup je peux prendre des décisions plus drastiques avec des meilleurs résultats aujourd'hui que peut-être que j'ai fait pendant 5 ans jusqu'ici.

  • Speaker #0

    Oui. Tu sens que ça t'arme différemment dans les situations ? C'est dur de le dire dans l'émotionnel.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, on s'était posé la question avec les associés de est-ce qu'on garde les deux boutiques ? Et moi, je n'étais plus du tout en boutique. Depuis quasiment deux ans, j'avais des salariés, donc je ne travaillais pas du tout en boutique. Je venais de temps en temps, je venais pour l'événementiel. Je faisais beaucoup de management, mais je n'étais plus en vente, si tu veux. C'est pas moi qui faisais l'ouverture, qui comptait le fond de caisse, qui mettait le merch, qui étiquetait, sauf grosse collection. Et donc on s'est posé la question de se dire, est-ce que ça serait pas intéressant de garder les deux boutiques, et moi je retourne en boutique concrètement, tous les jours, et je me rémunère sur un salaire de conseillère de vente. Ou carrément fermer une boutique et aller déménager, vivre à Angers, et reprendre Angers environ si la salariée est en place, et en étant sa place. Et en fait, tout ça, je l'ai refusé parce que je savais qu'en étant sur place, concrètement, en devenant entre guillemets salariée de ma propre entreprise, ça allait me mettre dans une position où j'aurais mis de nouveau de l'émotionnel dedans. Alors que là, de ne pas être dedans et de faire tout entre guillemets à distance, tes décisions, elles sont beaucoup plus... Il y a beaucoup plus de recul sur ce que tu fais en fait. Et tu es moins dans le rythme du quotidien et dans le rush du quotidien. Et ce qui fait que... En fait, tu peux beaucoup plus facilement évoluer et on voit les chiffres sont meilleurs aussi parce que j'arrive à identifier plus facilement ce qui va, ce qui ne va pas et comment on peut l'améliorer. Et je n'ai pas peur de dire écoute, ça, ça ne se vend pas, on le vire. Alors qu'avant, quand j'étais dedans, j'ai dit oui, mais j'ai quand même une cliente qui a dit que... Et en fait, là, je regarde essentiellement les chiffres, j'ai quand même le ressenti de mes équipes et leur remontée, mais les décisions ne sont pas les mêmes. Là, j'en parle parce que j'ai pris du recul, mais il y a eu quand même tout le mois de mars où j'étais en mode pas hyper en forme, en mode il fallait gérer. La fermeture, la vente, le déménagement, tous les documents à refaire, gérer les équipes qui partaient, parce qu'on a fait des ruptures conventionnelles pour nos équipes qui partaient. Il a fallu revoir les nouvelles équipes qui, elles, venaient d'arriver à Angers, mais qui n'avaient peut-être pas toutes les ressources pour que ça fonctionne bien. On développait la haute papeterie, on avait de plus en plus de demandes sur mesure. Voilà, ça a été un peu un flottement où je ne savais plus trop si je voulais continuer, si je voulais vraiment que mon business fonctionne comme ça. Voilà. Ça a été une période de gros questionnements.

  • Speaker #0

    Du coup, tu en es revenue un peu à la base. Pourquoi est-ce que tu t'es lancée dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en fait, ce que j'ai compris, c'est que j'aimais créer, entreprendre, développer. Ça, c'est sûr. Après, le retail, je pense que les objectifs de vie personnel que j'ai ne correspondent peut-être pas à ce que le retail, à petite échelle, peut m'offrir aujourd'hui. Parce que, effectivement, je pense que si j'avais été toute seule dans ma boutique de 15 mètres carrés à tour, je ne me rémunérais mieux, ou peut-être de manière plus sereine aujourd'hui, que là d'avoir voulu ouvrir plusieurs boutiques, de mettre des équipes à ma place, etc. Je pense que c'est vraiment se poser la question, enfin c'est ça que je ne me suis pas posé au début, au début je voulais entreprendre, je suis allée dans le secteur que je connaissais, dans un secteur qui me passionnait, les carnets c'était toute ma vie, donc voilà. Mais je pense vraiment que les gens qui veulent se lancer se posent la question de effectivement pourquoi ils le font et est-ce que ça correspond à leurs aspirations de vie.

  • Speaker #0

    Oui, et tu n'es pas d'accord que c'est aussi une question qu'il faut se poser presque, pas quotidiennement, sinon tu es épuisée, mais au moins une fois par an, se faire un rendez-vous avec soi-même, au contraire, une petite dissonance, parce que ça va vite d'avoir ce projet et d'être hyper alignée, hyper ancrée dans le but, et petit à petit, en fait, de perdre de vue. Et donc, du coup, tu es encore dans la machine, donc tu le fais, mais je trouve que c'est important de se dire, allez... Une fois par an, je me fais un rendez-vous avec moi-même où je pose vraiment, enfin, je sais pas, on grandit, on vieillit, il se passe des choses dans nos vies à chacun et à chacune, et du coup, on change aussi. Donc je trouve que ce soit que tu sois commerçant ou que t'es une boîte, n'importe quoi, mais à partir du moment où t'entreprends, je trouve que c'est un exercice qui est pas facile, mais qui est quand même nécessaire et au final assez libérateur, parce qu'au fond, quand on est désaligné, on le sent, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Ouais. Exactement. Et en fait, je fais partie de ces personnes qui ont beaucoup d'intuition, qui ont toujours un truc dans le corps qui te dit t'y vas ou t'y vas pas. Et tu vois, de mars à juin, j'avais ce truc où tout était neutre. Je ne sais pas comment expliquer. C'est-à-dire que, OK, on a pris la décision de vendre. Maintenant, j'avais qu'une hâte, c'était de vider la boutique, de signer chez le notaire, de donner les clés au nada qui reprenait derrière moi. Et de leur dire, allez, bon courage et faites de belles choses. Ça va être super pour vous aussi. mais moi j'avais vraiment besoin d'avancer, de me concentrer sur autre chose et de me dire qu'est-ce que je veux vraiment, comment je veux que ça se passe, qu'est-ce que je veux donner à mes clients, quels services j'ai envie qu'ils aient, pourquoi on le fait, comment je veux que mes salariés se sentent aussi dans l'entreprise. Et du coup ça a remis tout à plat et tout bien. Je pense que là on repart sur une meilleure situation que là en mars ou même en janvier. Personne ne savait exactement où on allait, ce qu'on allait faire et ce qui se passait. Même si le chiffre était là et qu'on avait de la chance d'avoir des clients très fidèles, malgré tout, il y a beaucoup de charges qui ont augmenté, il y a des prix fournisseurs qui ont augmenté aussi. Nous, notre faiblesse, on en avait parlé une fois, notre faiblesse, c'était notre marge. On achète trop cher et on ne vend pas assez cher. Et pourtant, on est cher. On peut paraître cher face à d'autres concurrents. Et du coup, tu vois, la stratégie est totalement différente. On a beaucoup moins de marques qu'avant. On prend vraiment toutes leurs collections. Et on a choisi des marques sur lesquelles on sait que même en margeant bien, le prix reste très raisonnable pour notre client. Parce qu'on aurait pu faire le choix de vendre très très cher et basta. Mais au bout d'un moment, on ne veut pas remercier les clients non plus.

  • Speaker #0

    C'est aussi repartir de son pourquoi. C'est un peu son moteur intérieur. Mais aussi repartir du client, puisque c'est lui qui achète. À partir du moment où tu sais à qui tu vends et que tu arrives à bien affiner et à leur proposer la bonne offre, c'est plus facile. je dis pas que c'est facile parce que le contexte est compliqué en effet. Mais effectivement, si jamais tu sens que ta clientèle cible, elle a des prix psychologiques qui font qu'elle ne peut pas aller plus loin, il faut réussir à pivoter un peu ton offre et à l'affiner.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, cette notion de pivot et d'évolution, moi en cinq ans, quand je comprends tout ce qu'on a fait, on a changé un milliard de fois en fait. On a vraiment adapté au lieu dans lequel on était, aux clients qu'on visait, aux marchés, aux contextes économiques. à ce qui se passait autour de nous en fait. Et je pense que ça, c'est une des clés de réussite et ce qui fait qu'on est encore là aujourd'hui malgré tout ce qui s'est passé. C'est qu'on a réussi, alors tant bien que mal, on ne dit pas qu'on a fait tout bien. Je pense qu'il y a des choses qu'on aurait dû peut-être mieux faire ou faire autrement. Mais en tout cas, à toujours rebondir parce qu'on s'est adapté à ce qui nous entoure et qu'on n'est pas resté bloqué juste sur nous perso, qu'est-ce qu'on veut pour nous-mêmes en fait. Vraiment par rapport au marché qui nous entoure. et le fait de ne plus être dedans au quotidien. En fait, j'ai d'autres choses à côté qui font que je suis moins dans le nez à tout le temps regarder les chiffres, à tout le temps être sur le dos des équipes, etc. Ce qui fait que j'ai beaucoup plus de recul pour prendre de meilleures décisions par rapport au marché qui m'entoure aujourd'hui. Et je pense que ça, c'est hyper important de le faire quand c'est possible et que ça fait partie de nos envies. Les mecs, ils veulent rester dans leur boutique et tout gérer et pas déléguer et être toute seule. C'est très bien aussi et je peux l'entendre, mais en tout cas, moi, c'est parce que je voulais. Ok,

  • Speaker #0

    de la même manière que tu te... questionne sur ton pourquoi, c'est après tu vois comment tu réalises dans les faits quoi. Est-ce que pour toi c'est important effectivement d'être sur deux terrains ou au contraire de pouvoir prendre la distance ou d'avoir un juste équilibre. Il faut vachement se questionner soi-même effectivement pour réussir à construire le quotidien qui est le plus proche de ses besoins, de ses envies. Après on a beaucoup de contraintes et des fois on aurait évidemment envie de pouvoir sortir un peu de la boutique

  • Speaker #1

    mais quand même d'être un petit peu là et en fait c'est pas possible parce qu'on peut pas recruter ouais voilà mais après mais après moi je fais partie des personnes qui il y en a qui vont me quitter des dents en disant ça mais moi je veux pas travailler dans mon business quel qu'il soit en fait j'ai envie d'avoir un business qui travaille pour moi et qui me permette de vivre des moments de liberté à côté Merci. et je ne veux pas de recréer un job de salarié dans ma propre entreprise. J'ai le sentiment qu'une entreprise doit s'auto-développer en créant des emplois, en créant de la valeur, en s'auto-finançant, etc. Pas en étant tous les jours dedans, en travaillant je ne sais combien d'heures par semaine pour combler le fait qu'on ne peut pas recruter. Du coup, ça veut dire qu'elle n'est pas rentable. L'entreprise, à un moment donné, si tu es là tous les jours et que tu ne peux même pas te payer correctement et que tu dois faire des heures. Il y a quelque chose pour moi qui cloche quelque part. En tout cas, c'est ma vision de l'entrepreneuriat. Je sais qu'il y en a qui ne sait pas du tout ça et qui ne comprendront pas et qui vont dire oui, mais non, en fait, il faut bosser, il faut bosser. Je pense qu'il y a une manière d'apporter de la valeur à ton entreprise qui est autre que faire 200 heures par semaine et te payer une misère. Mais il y a cinq ans, je n'avais pas ce discours-là. Je tiens à préciser. Il y a cinq ans, j'étais pas comme ça, mais là j'ai évolué là-dessus.

  • Speaker #0

    Oui. Après effectivement c'est hyper intéressant de voir l'entreprise comme un outil qui travaille aussi pour soi et de se dire qu'en fait il ne faut pas être prisonnier de sa boîte. Après si on a énormément de plaisir à être en boutique et que finalement d'être seule en boutique ça permet de se payer.

  • Speaker #1

    D'épanouir.

  • Speaker #0

    Le chute d'affaires tombe bien. C'est vrai que ce truc de tomber un peu sous le coude, d'être un peu l'esclave de ta boîte, là c'est un peu plus compliqué. Après c'est normal des fois de le ressentir parce qu'il y a toujours un ras-le-bol etc.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    Faut faire attention, ouais.

  • Speaker #1

    Je sais que je développe d'autres business à côté, notamment avec mon conjoint, etc. Parce que je préfère avoir plusieurs sources de revenus. développer mes compétences sur plein de choses et ouais pas en tout cas avoir ce sentiment d'être sur un seul truc tous les jours comme j'ai pu être les deux premières années en boutique et en fait quand j'ai recruté ça a été un soulagement de fou et un renouveau, c'est là qu'on a déménagé et qu'on a fait évoluer le concept parce qu'en fait d'être tous les jours dedans ça ne correspondait pas à ma personnalité et donc j'attrape au vol ton ouverture sur les autres projets pour savoir

  • Speaker #0

    Où tu en es aujourd'hui et quelles sont tes envies pour la suite ? Quels sont les projets que tu es en train de nous mijoter ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, quand on a annoncé qu'on fermait Tours, on a annoncé aussi qu'on développait une autre marque qui s'appelait Rêve Holistique, qui était censée être une marque de compléments alimentaires, sous forme de liquide, etc., qui était très chouette, qu'on avait imaginé en parallèle, en fait. Et en fait, avec du recul. je me suis rendue compte que je l'ai lancé la communication à ce sujet très vite non pas parce que le sujet était abouti mais plutôt parce que j'avais tellement peur de perdre une partie de ma clientèle que j'ai essayé de rattraper au vol et en fait j'ai tout fait justement sans feu intérieur avec une neutralité totale sur tout en mode est-ce que ça me rend heureuse ou malheureuse je ne savais pas est-ce que ça me fait du bien ou pas mais je pense que ça rassurait en fait de me dire non mais vous inquiétez pas je fais quand même d'autres choses il se passe d'autres choses dans ma vie en fait Et en fait, ce n'est pas pris par le bon angle parce que du coup, tu construis un produit et une marque sur quelque chose qui n'est pas basé sur un marché cible et des clients cibles. Du coup, les gens ne comprennent pas ce que tu fais, ils ne comprennent pas pourquoi tu le fais, ils ne comprennent pas si ça les concerne ou pas. Et en fait, tu as des gens qui vont te suivre parce qu'ils te connaissent et qu'ils savent que tu vas faire des choses. Mais en réalité, en questionnant les gens, tu te rends compte que tu es à côté de la plaque. En plus, le complément alimentaire, c'est un marché qui est... très mature et où il se passe plein de choses mais qui est ouvert à tout bout, il y a très peu de barrières à l'entrée pour créer ça donc pour te démarquer c'est compliqué et bref, et surtout en fait je me suis écoutée, je me suis rendue compte que ça me faisait pas du tout vibrer, que moi en tant que cliente bien sûr que j'achèterais de ce genre de choses parce que je suis la bonne poire qui achèterait ce genre de trucs c'est le genre de truc miracle qui te dictera une peau magnifique après, et donc du coup voilà j'aurais été la bonne cliente mais en fait je suis pas sûre d'avoir envie de développer ce genre de marque en tout cas pas pour l'instant Donc ça, c'est quelque chose que je garde de côté, que j'ai mes carnets remplis d'idées, de contacts et de gens avec qui j'étais, voire des laboratoires, des choses comme ça, mais que je ne vais pas développer pour l'instant. J'ai tout gardé, le compte Insta, tout ça, mais que j'ai mis en pause. Et en fait, je me concentre plutôt sur l'immobilier, où j'ai eu l'opportunité il y a plusieurs temps maintenant, avec mon conjoint, d'acheter des studios en fait. et qu'on essaye de développer en location courte durée du coup, donc tout ce qui est Airbnb, etc., qu'on a envie de développer avec plutôt des concepts de location, pas juste un truc que tu meubles et tu te dis, vas-y, c'est sur Airbnb, c'est propre, et c'est en centre-ville, ça va marcher, mais plutôt avec un concept un peu plus sympa qui font que les gens viennent aussi pour se ressourcer et pas juste louer parce qu'ils sont en déplacement. Donc ouais, on va se concentrer plutôt là-dessus. Et pour tout avouer, j'ai pris un job à côté d'extra. Je suis totalement sortie de ma zone de confort. Je travaille en tant qu'extra dans un bar en plein centre-ville de Tours. Un bar très chouette qui s'appelle le Tour Meseul. Je vous invite à aller voir, c'est très sympa, il y a une terrasse magnifique. Voilà, donc je me suis retrouvée à apprendre à faire des cocktails et à tirer des bières, à changer les fûts de bière surtout. Moi qui ne savais rien faire de tout ça, qui n'avais jamais été dans le service.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu as eu envie ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te dises, allez, go, je n'ai jamais fait ça, j'ai envie d'y aller ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, j'avais ma source de revenus qui était sur Tour. Moi, c'était la boutique de Tour qui me rémunérait en partie. Le temps qu'on développe les Airbnbs, ça ne peut pas nous rémunérer tout de suite. on sait que il y a un minimum en plus de nuitée à faire pour pouvoir commencer à se rémunérer. On a la chance d'avoir des toutes petites charges qui fait qu'on va pouvoir assez vite rentabiliser le truc, mais quand même, il y a encore plein de choses à faire, plein de travaux, etc., donc c'est pas pour tout de suite. Donc plutôt que d'aller pomper de l'argent sur Angers, je me suis dit, je vais trouver un moyen de faire de l'argent à côté, et je voulais un job qui ne prenne pas toute ma matière grise. Donc je n'avais pas envie de retourner en tant que chef de projet ou dans la com. Je n'avais pas envie de passer du temps et de l'énergie, de manger tout mon temps et mon énergie sur ce job salarié. J'avais envie que ça me rémunère le strict minimum, mais pas forcément des milliers d'essences, juste ce qu'il faut pour vivre. sachant que je prends quand même des sources de revenus sur maison pour compléter. Et j'avais envie de sortir de ma zone de confort, d'apprendre un nouveau métier. Je me suis dit, sur conseil de plusieurs personnes, pourquoi pas aller dans le domaine de la restauration ? C'est quelque chose qui est, pour le coup, plus dur que ce que j'imaginais, qui est très physique. En fait, il y a quand même beaucoup de choses à faire et à savoir, mais qui est pour le coup très dynamique, où tu t'ennuies pas, les journées passent à une vitesse folle. pour le coup moi qui ne savais rien faire de tout ça j'apprends plein de choses j'ai la chance d'être dans un contexte et une équipe qui est quand même très chouette où on s'amuse bien donc voilà mais je l'ai choisi aussi je suis pas allée taper à la porte de tout le monde vraiment je voulais être là-bas donc je travaille du mercredi au samedi et je fais 11h30 17h30 donc tu vois c'est des journées très light ça me fait un contrat de 25h quoi donc une journée très light Merci. Tu apprends un nouveau métier, tu es sûre d'avoir une source de revenus, mais je ne bousille pas tout mon temps et mon énergie non plus, ce qui fait que j'ai la sécurité d'un revenu, tout en pouvant continuer Maison Pan et les autres projets.

  • Speaker #0

    Ok, et tu arrives à être suffisamment disponible pour Maison Pan malgré tout ça ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai dû revoir toute mon organisation. Là où j'avais toutes mes journées de libre, et que je pouvais aller d'une ville à l'autre, et pour les équipes, il a fallu leur apprendre à être... beaucoup plus... Enfin, moi, déléguée, et elle, elle est plus autonome. Donc, ce qui fait que le lundi, je suis en télétravail et je vais faire toute la partie comptabilité administratif, paye, préparation des contenus, vidéos, des choses pour Instagram, des PLV, des commandes, etc. Le mardi, je vais à Angers. Donc, je passe toute la journée avec les équipes. Je les aide à faire les étiquetages, le merch, à faire les objectifs, à voir les offres qu'on met en place, les événements de la semaine, etc. La prod et tout ça. pour régler tous les problèmes aussi de machines qui ne marchent pas, tous les problèmes techniques qui ne nous lâchent pas. Et ensuite, tous les matins, je fais un point avec elle. Vu que je commence à 11h30, j'ai largement le temps le matin. Ensuite, de 11h30 à 17h30, je suis dédiée à mon job salarié. Donc même si de temps en temps, on te check un message, on est concentré sur ce qu'on fait, on est rémunéré pour ça. Et après, 17h30, il est encore très tôt. Donc en fait, toute la soirée... si t'as envie de faire du sport, si t'as envie de rencontrer du monde, de rencontrer d'autres entrepreneurs, de participer à des conférences, il peut se passer plein de choses en fait. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je m'attendais pas du tout à cet update là, mais c'est trop chouette justement d'avoir des retours comme ça, et de voir qu'il y a tout un tas de possibilités de rebondir, de réécrire l'histoire, de se réinventer, et que tout ça c'est à chaque fois des petites briques en plus au projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas un projet personnel aussi, c'est de se construire soi-même autour de... de ce qu'on vit dans ces entreprises.

  • Speaker #1

    Il faut être capable de beaucoup s'écouter, de ne pas avoir peur du regard des autres. Moi, c'était le plus dur, parce que quand j'ai eu mes premières clientes maison-pens qui ont débarqué au bar en me disant « Mais Florian, qu'est-ce que vous faites là ? » Ça a été compliqué de leur dire « En fait, c'est de la transition, c'est pour avoir plus de sécurité, c'est aussi pour moi me remettre un peu de toutes ces émotions qui y sont arrivées. » Et en fait, un besoin de découvrir autre chose et de faire autre chose. et sans avoir toutes les contraintes salariales classiques de je prends un CDI dans un métier qui demande beaucoup d'horaire, beaucoup d'investissement intellectuel et peut-être de remise à niveau. Enfin, tu vois, pas avoir peur. Et en fait, on n'a rien à faire de ce que pensent les autres, de dire ah oui, elle a arrêté, ça n'a pas marché. Et en fait, non, je sais très bien que mes comptes bancaires sont au vert et qu'on gagne suffisamment pour payer des gens et pour me rémunérer au passage. C'est juste que... J'ai aussi mes envies personnelles qui font que j'avais besoin de ça. Et c'est très cool parce que c'est un job qui va durer jusqu'à octobre. Je fais une saison, en fait. C'est saisonnier, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chiant de devoir toujours se justifier aussi quand tu es entrepreneur. Parce que c'est un mal. Tu incarnes une entreprise, tu la racontes. Mais c'est vrai que parfois, tu te dis, j'aimerais bien juste ne pas avoir à chaque fois à justifier, expliquer. Ouais et donc en fait le tout c'est de les gens qui y'a beaucoup de gens qui comprennent qu'ils ah ouais en fait tu es courageuse c'est bien ce que tu fais on a hâte de voir la suite de tes projets et à ceux qui vont voilà te dire ouais donc tu fais ça parce que ta boutique elle marche pas et que tu as pas d'argent et que tu galères et que ouais bah écoute tente ça en tout cas moi je fais des choses on verra ce que toi tu fais et on en reparlera mais mais oui il faut mettre son ego de côté un moment et ça ça a été le travail que moi j'ai dû faire apprendre à me dire en fait c'est pas grave si là tu es en phase de transition et que les projets ont besoin de se consolider, que des travaux c'est long à faire de signer un prêt pour racheter un autre appart c'est long que t'es pas toute seule au bord de l'entreprise donc t'as des associés donc tu ne prends pas toutes les décisions comme tu veux et ouais il a fallu un gros travail et je pense que là ces trois derniers mois ça a été ça c'est prendre suffisamment de recul pour se foutre de ce que pensent les autres Oui. faire ton parcours de vie comme toi tu l'entends, quitte à ce que te faire critiquer quand toi tu es au bord d'une piscine en train de travailler et que les gens pensent que tu ne fous rien. Et continuer à garder tes valeurs coûte que coûte, si toi c'est ton ambition de rendre les choses plus belles ou de les faire comme ci ou comme ça et que ce n'est pas le mode de vie classique, tant pis quoi.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Floriane pour cette... update, tout en transparence de nous avoir un peu ouvert aussi à tout ce que tu as pu traverser tes émotions,

  • Speaker #0

    tes sentiments c'est pas toujours évident de se mettre un peu à nu comme ça donc merci beaucoup non mais avec grand plaisir on se revoit dans six mois ouais j'aurai encore tout revendu, tout rebougé c'est énorme merci Audrey en tout cas à bientôt je te dis à très bientôt

  • Speaker #1

    Moi aussi, salut !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #2

    Merci de nous avoir écoutés, j'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pensez à laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée, ça m'aide beaucoup à faire connaître le podcast. Et je vous donne donc rendez-vous lundi prochain pour un nouvel épisode que sont-ils devenus ? A bientôt !

Description

Fermer une boutique pour mieux rebondir : Floriane la fondatrice de Maison Paon nous raconte.


Huit mois après son premier passage dans L’Arrière Boutique, Floriane, revient au micro pour partager un tournant majeur dans son parcours entrepreneurial.


Depuis notre dernier échange, elle a vécu une période de grands chamboulements : perte de motivation, doute profond, fermeture de sa première boutique à Tours… et un réalignement complet de son modèle de vie et d’entreprise.


Dans cet épisode, elle nous parle sans filtre :

  • de la fragilisation de son entreprise suite à l'ouverture d'un second point de vente,

  • de la nécessité de faire des choix difficiles pour préserver sa vision,

  • de la façon dont elle a affronté le regard des autres,

  • de ce qu’elle a compris sur le lien émotionnel qu’on entretient avec son entreprise,

  • et de sa volonté de bâtir un business qui travaille pour elle, et non l’inverse.


On parle aussi de modèle économique, de résilience, d'alignement personnel et professionnel mais aussi de pause salariale choisie pour stabiliser son activité sans tout sacrifier.


Un épisode vrai, puissant, et utile pour toutes celles et ceux qui traversent des périodes de remise en question ou cherchent à construire un projet plus aligné.


Bonne écoute 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'été, c'est les vacances, mais on avait encore des choses à se dire. Alors bienvenue dans cette série spéciale de l'arrière-boutique. Des nouvelles, des suites, des virages imprévus, des apprentissages. Cet été, je repars à la rencontre des invités du podcast pour prendre des nouvelles. Aujourd'hui, direction tour avec Floriane de Maison Pan, que j'avais reçue il y a environ 8 mois à un moment où tout semblait s'accélérer pour elle, avec l'ouverture de sa deuxième boutique à Angers et de nouveaux projets. Depuis, il y a eu pas mal de changements. Dans cet épisode, Floriane va donc revenir avec beaucoup de lucidité et de sincérité sur ces derniers mois très très intenses. Elle nous raconte la perte d'envie, la nécessité de fermer sa première boutique, les décisions difficiles mais alignées, et elle nous partage aussi ses apprentissages. Elle retient qu'un business n'est pas un bébé. qu'il faut savoir se détacher pour mieux piloter, et qu'on peut faire des choix courageux sans tout perdre. On parle aussi du regard des autres, de stratégie, de marge, de trésorerie, de réalignement personnel, et de cette volonté forte de bâtir un business qui travaille pour soi, et pas à l'inverse. Un épisode précieux et honnête, avec plein d'enseignements pour toutes celles et ceux qui vivent les hauts, mais aussi les bas de l'entrepreneuriat. Bonne écoute ! Salut Floriane !

  • Speaker #1

    Salut Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bien, et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais. On fait cette petite session, que sont-elles devenues après huit mois de notre dernier échange. Je vois que tu bosses dans un endroit qui a l'air très chouette. On se voit en ce moment même, il y a de la verdure autour de toi, j'entends les oiseaux qui chantent.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ce sera le cadre parfait pour peut-être revenir sur tout ce qui s'est passé depuis notre dernière discussion.

  • Speaker #1

    Oui, grand plaisir.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, ça va, ça va mieux. Comme je te disais en off, j'ai eu des petits mois de flottement là depuis mars. Ça a été un peu plus dur où il y a eu un peu plus de doute, on va dire. Mais là, ça commence à aller mieux. C'est cette raison aussi pour laquelle je travaille dans un lieu assez joli et inspirant parce que c'est quelque chose qui me nourrit beaucoup. Et comme j'avais perdu un peu ce qu'on appelle le feu intérieur depuis quelques mois, j'ai eu besoin en effet de me retrouver et de retrouver... l'envie d'entreprendre et d'avancer. Donc voilà, ça a été ces huit mois un peu de chamboulements et de changements de vibes, on va dire. Mais ça va mieux et c'est très chouette d'en discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est la première fois que tu ressens un moment comme ça, de perte d'énergie ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. En fait, avec Maison de Temps, ça fait cinq ans. Enfin, ça va faire un peu plus de cinq ans maintenant qu'on s'est lancé. Et du coup, depuis 2020, j'étais à 100, j'arrêtais pas, j'enchaînais les projets entre les déménagements, les agrandissements, les évolutions de concepts, les recrutements, toutes les campagnes de communication qu'on a pu faire. Ça s'arrêtait jamais en fait, c'était très chouette parce qu'on voyait le projet évoluer. Et en fait, d'ouvrir un second établissement en juillet l'année dernière à Angers, ça a permis de grandir très vite, de faire évoluer l'équipe très vite. Mais ça a aussi mis en avant plein de défauts d'entreprise qui, à petite échelle, ne posaient peut-être pas trop de problèmes, mais à grande échelle, peuvent poser un peu plus de soucis. Et donc, de se rendre compte un peu qu'il y a des choses qui ne vont pas et qui vont faire que plus tu grandiras, pire ça va être, ça met un petit coup, on va dire. Et d'autant plus qu'on est dans un contexte économique et politique qui n'est pas toujours simple pour le commerce de manière générale. Il y a plein de commerçants qui, ces derniers mois, ont mis la clé sous la porte, qu'on préférait arrêter avant que ce soit plus compliqué. On voit que la manière dont consomment les gens, elle est très disparate. Parce que tu as ceux qui vont vraiment ultra consommer, mais sur des choses pas chères comme Primark, Shein, Normal, etc. Et tu as ceux qui vont être dans l'ultra luxe. Et en fait, nous qui sommes un peu sur du premium et du middle, on va dire, c'est plus compliqué et on voit que les commerces comme le nôtre galèrent un petit peu. donc il a fallu prendre des décisions avant que nous aussi on galère. Et donc, on a pris la décision en janvier de fermer la première boutique qui était celle de Tours, qui était une toute petite boutique, un tout petit écrin qui fait 15 mètres carrés. Et donc là, comme j'ai des associés aujourd'hui, ça a été plus compliqué qu'on peut l'imaginer parce que c'est une décision qui n'est pas facile à prendre, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi, on a des salariés, on a des dettes, enfin, il y avait plein de choses à prendre en compte. Donc ça a été un moment où là on a vraiment pris la casquette de chef d'entreprise. et qui n'est pas simple en fait. Oui, oui. Et où tu oublies un peu la partie créative, etc. Donc c'était soit on revoyait encore une fois le concept et les coûts et on continuait à faire les deux, soit on prenait la décision de se concentrer sur une qui fonctionne bien et la faire évoluer avec des bases et des fondations solides plutôt que de s'acharner sur quelque chose qui fonctionnait. mais qui, malheureusement, en cas de perte de chiffre d'affaires, pouvaient être vraiment compliquées. Oui,

  • Speaker #0

    donc tu n'as pas vraiment identifié. Il y avait ces deux boutiques qui étaient tes sources de revenus. Il y en avait une qui était trop fragile.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tant que le chiffre était le même, ça allait. Mais on voyait que si une semaine, ne serait-ce qu'une semaine ou deux, où tu galères un peu, en fait, ça peut te mettre très vite dans le rouge. Donc, il ne fallait mieux pas prendre le risque. Et de toute façon, c'était difficile de faire plus de chiffre d'affaires. Parce que la boutique était petite, qu'on ne pouvait pas avoir autant de collections, qu'on ne pouvait pas développer l'événementiel, le sur-mesure. Tout ce qu'on faisait à Angers, qui nous apporte une marge plus confortable aussi, on ne pouvait pas le faire à tour, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, cette décision, elle s'est imposée à toi à quel moment ?

  • Speaker #1

    Du coup, on l'a décidé... Enfin, ça a commencé à être en discussion en janvier. Et on l'a vraiment décidé en mars. D'accord. Et là, tu vois, on a signé cette semaine. D'accord. Donc, voilà. Là, c'est vendu. C'est bon. Tout n'existe plus.

  • Speaker #0

    D'accord. Ouais alors comme un... Tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Sur le coup, ça a été un peu compliqué parce que on se demande si on prend la bonne décision. On a tout un pan de communication à faire auprès de nos clients qui est compliqué parce que tout de suite, si on ferme, c'est que ça ne marche pas. Sauf que nous, on a quand même Angers qui continue, on a quand même le site qui continue, on a le podcast qui continue. Tu vois, on a plein de trucs qui continuent à fonctionner. Donc en fait, si les gens dans leur tête, ça ne marche plus ou c'est fermé définitivement, en fait, ils arrêtent de suivre, ils ne commentent plus. Et nous, il fallait qu'on... qu'on met une communication, on explique qu'en fait, c'est pas fini, que ça continue, c'est juste que c'est comme un déménagement, un agrandissement, enfin voilà. Donc ça, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Tant manque d'énergie, c'est dur, il faut encaisser ses décisions, mais en même temps, il faut en mettre trois fois plus pour embarquer tes clients et leur dire qu'en fait, c'est...

  • Speaker #1

    C'est pas fini. C'est pas fini, ouais. C'est juste que c'est un autre modèle, une autre façon de faire, enfin voilà. Et en fait, on en a vu plein qui ont fait ça. Par exemple, on a vu qu'il y avait les raffineurs qui ont fait ça au même moment que nous. Il y avait leurs boutiques, les petits raffineurs qui étaient dédiés à l'enfance et les raffineurs dédiés à la mode, concept homme et femme. Et en fait, ils ont rassemblé les deux boutiques. Et pareil, ils ont fait comme si c'était pour un meilleur service client, etc. Bon, la vérité, c'est qu'à mon avis, c'est très compliqué d'avoir plusieurs boutiques. C'est des charges énormes qu'au bout d'un moment, quand tu ne fais pas assez de chiffres ou la marge ne sont pas assez bonnes, tu ne prends pas le risque de continuer. Même si tu as beau marcher, il vaut mieux parfois tout rassembler sur les mêmes endroits. Donc voilà, j'ai vu que je n'étais pas la seule, du coup ça rassure. Tu te dis que ce n'est pas que toi le problème.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, on est beaucoup. Moi je l'ai vécu aussi ce moment-là et il y a énormément de gens qui les vivent. Je pense qu'il y a des phases aussi. Ce n'est pas parce que tu fermes un chapitre que ça veut dire que le livre est terminé. Il faut aussi réussir à prendre du recul. Après c'est tellement compliqué dans ces situations-là. Il faut comprendre parce qu'il y a beaucoup d'émotionnel. C'est tellement d'énergie, de passion, que c'est compliqué de réussir à faire la part des choses quand t'es dedans. Mais ça peut n'être qu'une étape et c'est des décisions qui sont dures mais qui sont salvatrices par ailleurs pour la boîte.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, ce que ça m'a appris à faire, c'est à faire en sorte de comprendre que c'est pas un bébé. Souvent, on a tendance à dire « ah oui, c'est mon bébé, mon entreprise » , etc. et en fait pour arriver pense, après avoir vécu ça, je me dis qu'il faut peut-être prendre plus de recul face à ça et de le voir vraiment comme un business avec une source de revenus éventuelle, un patrimoine, une manière de créer de la valeur pour soit le revendre, soit se rémunérer, etc. Mais en fait, ne pas avoir un attachement trop dans l'émotion, justement, parce qu'en fait, des business, tu peux en créer un plein si tu en as fait un. Généralement, tu peux en faire 10 000 derrière. justement tout ça, là moi ça fait 5 ans où j'ai plus appris en étant entrepreneur qu'en étant en école de commerce ou dans mes différents jobs d'avant et en fait j'ai pris conscience qu'il fallait avoir un détachement et justement il y a des décisions que j'ai peut-être mal prises à certains moments de la vie de l'entreprise parce que j'étais dans l'émotionnel en disant ah oui c'est moi, c'est mon image ou qu'est-ce que les gens vont penser de moi alors qu'en fait on s'en fout plus de qu'est-ce que les gens pensent de moi C'est... que l'entreprise elle vit, comment elle vit, comment elle se rémunère. Et voilà. Donc du coup j'ai pris plus de recul. Et en fait c'est mieux, parce que du coup je peux prendre des décisions plus drastiques avec des meilleurs résultats aujourd'hui que peut-être que j'ai fait pendant 5 ans jusqu'ici.

  • Speaker #0

    Oui. Tu sens que ça t'arme différemment dans les situations ? C'est dur de le dire dans l'émotionnel.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, on s'était posé la question avec les associés de est-ce qu'on garde les deux boutiques ? Et moi, je n'étais plus du tout en boutique. Depuis quasiment deux ans, j'avais des salariés, donc je ne travaillais pas du tout en boutique. Je venais de temps en temps, je venais pour l'événementiel. Je faisais beaucoup de management, mais je n'étais plus en vente, si tu veux. C'est pas moi qui faisais l'ouverture, qui comptait le fond de caisse, qui mettait le merch, qui étiquetait, sauf grosse collection. Et donc on s'est posé la question de se dire, est-ce que ça serait pas intéressant de garder les deux boutiques, et moi je retourne en boutique concrètement, tous les jours, et je me rémunère sur un salaire de conseillère de vente. Ou carrément fermer une boutique et aller déménager, vivre à Angers, et reprendre Angers environ si la salariée est en place, et en étant sa place. Et en fait, tout ça, je l'ai refusé parce que je savais qu'en étant sur place, concrètement, en devenant entre guillemets salariée de ma propre entreprise, ça allait me mettre dans une position où j'aurais mis de nouveau de l'émotionnel dedans. Alors que là, de ne pas être dedans et de faire tout entre guillemets à distance, tes décisions, elles sont beaucoup plus... Il y a beaucoup plus de recul sur ce que tu fais en fait. Et tu es moins dans le rythme du quotidien et dans le rush du quotidien. Et ce qui fait que... En fait, tu peux beaucoup plus facilement évoluer et on voit les chiffres sont meilleurs aussi parce que j'arrive à identifier plus facilement ce qui va, ce qui ne va pas et comment on peut l'améliorer. Et je n'ai pas peur de dire écoute, ça, ça ne se vend pas, on le vire. Alors qu'avant, quand j'étais dedans, j'ai dit oui, mais j'ai quand même une cliente qui a dit que... Et en fait, là, je regarde essentiellement les chiffres, j'ai quand même le ressenti de mes équipes et leur remontée, mais les décisions ne sont pas les mêmes. Là, j'en parle parce que j'ai pris du recul, mais il y a eu quand même tout le mois de mars où j'étais en mode pas hyper en forme, en mode il fallait gérer. La fermeture, la vente, le déménagement, tous les documents à refaire, gérer les équipes qui partaient, parce qu'on a fait des ruptures conventionnelles pour nos équipes qui partaient. Il a fallu revoir les nouvelles équipes qui, elles, venaient d'arriver à Angers, mais qui n'avaient peut-être pas toutes les ressources pour que ça fonctionne bien. On développait la haute papeterie, on avait de plus en plus de demandes sur mesure. Voilà, ça a été un peu un flottement où je ne savais plus trop si je voulais continuer, si je voulais vraiment que mon business fonctionne comme ça. Voilà. Ça a été une période de gros questionnements.

  • Speaker #0

    Du coup, tu en es revenue un peu à la base. Pourquoi est-ce que tu t'es lancée dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en fait, ce que j'ai compris, c'est que j'aimais créer, entreprendre, développer. Ça, c'est sûr. Après, le retail, je pense que les objectifs de vie personnel que j'ai ne correspondent peut-être pas à ce que le retail, à petite échelle, peut m'offrir aujourd'hui. Parce que, effectivement, je pense que si j'avais été toute seule dans ma boutique de 15 mètres carrés à tour, je ne me rémunérais mieux, ou peut-être de manière plus sereine aujourd'hui, que là d'avoir voulu ouvrir plusieurs boutiques, de mettre des équipes à ma place, etc. Je pense que c'est vraiment se poser la question, enfin c'est ça que je ne me suis pas posé au début, au début je voulais entreprendre, je suis allée dans le secteur que je connaissais, dans un secteur qui me passionnait, les carnets c'était toute ma vie, donc voilà. Mais je pense vraiment que les gens qui veulent se lancer se posent la question de effectivement pourquoi ils le font et est-ce que ça correspond à leurs aspirations de vie.

  • Speaker #0

    Oui, et tu n'es pas d'accord que c'est aussi une question qu'il faut se poser presque, pas quotidiennement, sinon tu es épuisée, mais au moins une fois par an, se faire un rendez-vous avec soi-même, au contraire, une petite dissonance, parce que ça va vite d'avoir ce projet et d'être hyper alignée, hyper ancrée dans le but, et petit à petit, en fait, de perdre de vue. Et donc, du coup, tu es encore dans la machine, donc tu le fais, mais je trouve que c'est important de se dire, allez... Une fois par an, je me fais un rendez-vous avec moi-même où je pose vraiment, enfin, je sais pas, on grandit, on vieillit, il se passe des choses dans nos vies à chacun et à chacune, et du coup, on change aussi. Donc je trouve que ce soit que tu sois commerçant ou que t'es une boîte, n'importe quoi, mais à partir du moment où t'entreprends, je trouve que c'est un exercice qui est pas facile, mais qui est quand même nécessaire et au final assez libérateur, parce qu'au fond, quand on est désaligné, on le sent, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Ouais. Exactement. Et en fait, je fais partie de ces personnes qui ont beaucoup d'intuition, qui ont toujours un truc dans le corps qui te dit t'y vas ou t'y vas pas. Et tu vois, de mars à juin, j'avais ce truc où tout était neutre. Je ne sais pas comment expliquer. C'est-à-dire que, OK, on a pris la décision de vendre. Maintenant, j'avais qu'une hâte, c'était de vider la boutique, de signer chez le notaire, de donner les clés au nada qui reprenait derrière moi. Et de leur dire, allez, bon courage et faites de belles choses. Ça va être super pour vous aussi. mais moi j'avais vraiment besoin d'avancer, de me concentrer sur autre chose et de me dire qu'est-ce que je veux vraiment, comment je veux que ça se passe, qu'est-ce que je veux donner à mes clients, quels services j'ai envie qu'ils aient, pourquoi on le fait, comment je veux que mes salariés se sentent aussi dans l'entreprise. Et du coup ça a remis tout à plat et tout bien. Je pense que là on repart sur une meilleure situation que là en mars ou même en janvier. Personne ne savait exactement où on allait, ce qu'on allait faire et ce qui se passait. Même si le chiffre était là et qu'on avait de la chance d'avoir des clients très fidèles, malgré tout, il y a beaucoup de charges qui ont augmenté, il y a des prix fournisseurs qui ont augmenté aussi. Nous, notre faiblesse, on en avait parlé une fois, notre faiblesse, c'était notre marge. On achète trop cher et on ne vend pas assez cher. Et pourtant, on est cher. On peut paraître cher face à d'autres concurrents. Et du coup, tu vois, la stratégie est totalement différente. On a beaucoup moins de marques qu'avant. On prend vraiment toutes leurs collections. Et on a choisi des marques sur lesquelles on sait que même en margeant bien, le prix reste très raisonnable pour notre client. Parce qu'on aurait pu faire le choix de vendre très très cher et basta. Mais au bout d'un moment, on ne veut pas remercier les clients non plus.

  • Speaker #0

    C'est aussi repartir de son pourquoi. C'est un peu son moteur intérieur. Mais aussi repartir du client, puisque c'est lui qui achète. À partir du moment où tu sais à qui tu vends et que tu arrives à bien affiner et à leur proposer la bonne offre, c'est plus facile. je dis pas que c'est facile parce que le contexte est compliqué en effet. Mais effectivement, si jamais tu sens que ta clientèle cible, elle a des prix psychologiques qui font qu'elle ne peut pas aller plus loin, il faut réussir à pivoter un peu ton offre et à l'affiner.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, cette notion de pivot et d'évolution, moi en cinq ans, quand je comprends tout ce qu'on a fait, on a changé un milliard de fois en fait. On a vraiment adapté au lieu dans lequel on était, aux clients qu'on visait, aux marchés, aux contextes économiques. à ce qui se passait autour de nous en fait. Et je pense que ça, c'est une des clés de réussite et ce qui fait qu'on est encore là aujourd'hui malgré tout ce qui s'est passé. C'est qu'on a réussi, alors tant bien que mal, on ne dit pas qu'on a fait tout bien. Je pense qu'il y a des choses qu'on aurait dû peut-être mieux faire ou faire autrement. Mais en tout cas, à toujours rebondir parce qu'on s'est adapté à ce qui nous entoure et qu'on n'est pas resté bloqué juste sur nous perso, qu'est-ce qu'on veut pour nous-mêmes en fait. Vraiment par rapport au marché qui nous entoure. et le fait de ne plus être dedans au quotidien. En fait, j'ai d'autres choses à côté qui font que je suis moins dans le nez à tout le temps regarder les chiffres, à tout le temps être sur le dos des équipes, etc. Ce qui fait que j'ai beaucoup plus de recul pour prendre de meilleures décisions par rapport au marché qui m'entoure aujourd'hui. Et je pense que ça, c'est hyper important de le faire quand c'est possible et que ça fait partie de nos envies. Les mecs, ils veulent rester dans leur boutique et tout gérer et pas déléguer et être toute seule. C'est très bien aussi et je peux l'entendre, mais en tout cas, moi, c'est parce que je voulais. Ok,

  • Speaker #0

    de la même manière que tu te... questionne sur ton pourquoi, c'est après tu vois comment tu réalises dans les faits quoi. Est-ce que pour toi c'est important effectivement d'être sur deux terrains ou au contraire de pouvoir prendre la distance ou d'avoir un juste équilibre. Il faut vachement se questionner soi-même effectivement pour réussir à construire le quotidien qui est le plus proche de ses besoins, de ses envies. Après on a beaucoup de contraintes et des fois on aurait évidemment envie de pouvoir sortir un peu de la boutique

  • Speaker #1

    mais quand même d'être un petit peu là et en fait c'est pas possible parce qu'on peut pas recruter ouais voilà mais après mais après moi je fais partie des personnes qui il y en a qui vont me quitter des dents en disant ça mais moi je veux pas travailler dans mon business quel qu'il soit en fait j'ai envie d'avoir un business qui travaille pour moi et qui me permette de vivre des moments de liberté à côté Merci. et je ne veux pas de recréer un job de salarié dans ma propre entreprise. J'ai le sentiment qu'une entreprise doit s'auto-développer en créant des emplois, en créant de la valeur, en s'auto-finançant, etc. Pas en étant tous les jours dedans, en travaillant je ne sais combien d'heures par semaine pour combler le fait qu'on ne peut pas recruter. Du coup, ça veut dire qu'elle n'est pas rentable. L'entreprise, à un moment donné, si tu es là tous les jours et que tu ne peux même pas te payer correctement et que tu dois faire des heures. Il y a quelque chose pour moi qui cloche quelque part. En tout cas, c'est ma vision de l'entrepreneuriat. Je sais qu'il y en a qui ne sait pas du tout ça et qui ne comprendront pas et qui vont dire oui, mais non, en fait, il faut bosser, il faut bosser. Je pense qu'il y a une manière d'apporter de la valeur à ton entreprise qui est autre que faire 200 heures par semaine et te payer une misère. Mais il y a cinq ans, je n'avais pas ce discours-là. Je tiens à préciser. Il y a cinq ans, j'étais pas comme ça, mais là j'ai évolué là-dessus.

  • Speaker #0

    Oui. Après effectivement c'est hyper intéressant de voir l'entreprise comme un outil qui travaille aussi pour soi et de se dire qu'en fait il ne faut pas être prisonnier de sa boîte. Après si on a énormément de plaisir à être en boutique et que finalement d'être seule en boutique ça permet de se payer.

  • Speaker #1

    D'épanouir.

  • Speaker #0

    Le chute d'affaires tombe bien. C'est vrai que ce truc de tomber un peu sous le coude, d'être un peu l'esclave de ta boîte, là c'est un peu plus compliqué. Après c'est normal des fois de le ressentir parce qu'il y a toujours un ras-le-bol etc.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    Faut faire attention, ouais.

  • Speaker #1

    Je sais que je développe d'autres business à côté, notamment avec mon conjoint, etc. Parce que je préfère avoir plusieurs sources de revenus. développer mes compétences sur plein de choses et ouais pas en tout cas avoir ce sentiment d'être sur un seul truc tous les jours comme j'ai pu être les deux premières années en boutique et en fait quand j'ai recruté ça a été un soulagement de fou et un renouveau, c'est là qu'on a déménagé et qu'on a fait évoluer le concept parce qu'en fait d'être tous les jours dedans ça ne correspondait pas à ma personnalité et donc j'attrape au vol ton ouverture sur les autres projets pour savoir

  • Speaker #0

    Où tu en es aujourd'hui et quelles sont tes envies pour la suite ? Quels sont les projets que tu es en train de nous mijoter ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, quand on a annoncé qu'on fermait Tours, on a annoncé aussi qu'on développait une autre marque qui s'appelait Rêve Holistique, qui était censée être une marque de compléments alimentaires, sous forme de liquide, etc., qui était très chouette, qu'on avait imaginé en parallèle, en fait. Et en fait, avec du recul. je me suis rendue compte que je l'ai lancé la communication à ce sujet très vite non pas parce que le sujet était abouti mais plutôt parce que j'avais tellement peur de perdre une partie de ma clientèle que j'ai essayé de rattraper au vol et en fait j'ai tout fait justement sans feu intérieur avec une neutralité totale sur tout en mode est-ce que ça me rend heureuse ou malheureuse je ne savais pas est-ce que ça me fait du bien ou pas mais je pense que ça rassurait en fait de me dire non mais vous inquiétez pas je fais quand même d'autres choses il se passe d'autres choses dans ma vie en fait Et en fait, ce n'est pas pris par le bon angle parce que du coup, tu construis un produit et une marque sur quelque chose qui n'est pas basé sur un marché cible et des clients cibles. Du coup, les gens ne comprennent pas ce que tu fais, ils ne comprennent pas pourquoi tu le fais, ils ne comprennent pas si ça les concerne ou pas. Et en fait, tu as des gens qui vont te suivre parce qu'ils te connaissent et qu'ils savent que tu vas faire des choses. Mais en réalité, en questionnant les gens, tu te rends compte que tu es à côté de la plaque. En plus, le complément alimentaire, c'est un marché qui est... très mature et où il se passe plein de choses mais qui est ouvert à tout bout, il y a très peu de barrières à l'entrée pour créer ça donc pour te démarquer c'est compliqué et bref, et surtout en fait je me suis écoutée, je me suis rendue compte que ça me faisait pas du tout vibrer, que moi en tant que cliente bien sûr que j'achèterais de ce genre de choses parce que je suis la bonne poire qui achèterait ce genre de trucs c'est le genre de truc miracle qui te dictera une peau magnifique après, et donc du coup voilà j'aurais été la bonne cliente mais en fait je suis pas sûre d'avoir envie de développer ce genre de marque en tout cas pas pour l'instant Donc ça, c'est quelque chose que je garde de côté, que j'ai mes carnets remplis d'idées, de contacts et de gens avec qui j'étais, voire des laboratoires, des choses comme ça, mais que je ne vais pas développer pour l'instant. J'ai tout gardé, le compte Insta, tout ça, mais que j'ai mis en pause. Et en fait, je me concentre plutôt sur l'immobilier, où j'ai eu l'opportunité il y a plusieurs temps maintenant, avec mon conjoint, d'acheter des studios en fait. et qu'on essaye de développer en location courte durée du coup, donc tout ce qui est Airbnb, etc., qu'on a envie de développer avec plutôt des concepts de location, pas juste un truc que tu meubles et tu te dis, vas-y, c'est sur Airbnb, c'est propre, et c'est en centre-ville, ça va marcher, mais plutôt avec un concept un peu plus sympa qui font que les gens viennent aussi pour se ressourcer et pas juste louer parce qu'ils sont en déplacement. Donc ouais, on va se concentrer plutôt là-dessus. Et pour tout avouer, j'ai pris un job à côté d'extra. Je suis totalement sortie de ma zone de confort. Je travaille en tant qu'extra dans un bar en plein centre-ville de Tours. Un bar très chouette qui s'appelle le Tour Meseul. Je vous invite à aller voir, c'est très sympa, il y a une terrasse magnifique. Voilà, donc je me suis retrouvée à apprendre à faire des cocktails et à tirer des bières, à changer les fûts de bière surtout. Moi qui ne savais rien faire de tout ça, qui n'avais jamais été dans le service.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu as eu envie ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te dises, allez, go, je n'ai jamais fait ça, j'ai envie d'y aller ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, j'avais ma source de revenus qui était sur Tour. Moi, c'était la boutique de Tour qui me rémunérait en partie. Le temps qu'on développe les Airbnbs, ça ne peut pas nous rémunérer tout de suite. on sait que il y a un minimum en plus de nuitée à faire pour pouvoir commencer à se rémunérer. On a la chance d'avoir des toutes petites charges qui fait qu'on va pouvoir assez vite rentabiliser le truc, mais quand même, il y a encore plein de choses à faire, plein de travaux, etc., donc c'est pas pour tout de suite. Donc plutôt que d'aller pomper de l'argent sur Angers, je me suis dit, je vais trouver un moyen de faire de l'argent à côté, et je voulais un job qui ne prenne pas toute ma matière grise. Donc je n'avais pas envie de retourner en tant que chef de projet ou dans la com. Je n'avais pas envie de passer du temps et de l'énergie, de manger tout mon temps et mon énergie sur ce job salarié. J'avais envie que ça me rémunère le strict minimum, mais pas forcément des milliers d'essences, juste ce qu'il faut pour vivre. sachant que je prends quand même des sources de revenus sur maison pour compléter. Et j'avais envie de sortir de ma zone de confort, d'apprendre un nouveau métier. Je me suis dit, sur conseil de plusieurs personnes, pourquoi pas aller dans le domaine de la restauration ? C'est quelque chose qui est, pour le coup, plus dur que ce que j'imaginais, qui est très physique. En fait, il y a quand même beaucoup de choses à faire et à savoir, mais qui est pour le coup très dynamique, où tu t'ennuies pas, les journées passent à une vitesse folle. pour le coup moi qui ne savais rien faire de tout ça j'apprends plein de choses j'ai la chance d'être dans un contexte et une équipe qui est quand même très chouette où on s'amuse bien donc voilà mais je l'ai choisi aussi je suis pas allée taper à la porte de tout le monde vraiment je voulais être là-bas donc je travaille du mercredi au samedi et je fais 11h30 17h30 donc tu vois c'est des journées très light ça me fait un contrat de 25h quoi donc une journée très light Merci. Tu apprends un nouveau métier, tu es sûre d'avoir une source de revenus, mais je ne bousille pas tout mon temps et mon énergie non plus, ce qui fait que j'ai la sécurité d'un revenu, tout en pouvant continuer Maison Pan et les autres projets.

  • Speaker #0

    Ok, et tu arrives à être suffisamment disponible pour Maison Pan malgré tout ça ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai dû revoir toute mon organisation. Là où j'avais toutes mes journées de libre, et que je pouvais aller d'une ville à l'autre, et pour les équipes, il a fallu leur apprendre à être... beaucoup plus... Enfin, moi, déléguée, et elle, elle est plus autonome. Donc, ce qui fait que le lundi, je suis en télétravail et je vais faire toute la partie comptabilité administratif, paye, préparation des contenus, vidéos, des choses pour Instagram, des PLV, des commandes, etc. Le mardi, je vais à Angers. Donc, je passe toute la journée avec les équipes. Je les aide à faire les étiquetages, le merch, à faire les objectifs, à voir les offres qu'on met en place, les événements de la semaine, etc. La prod et tout ça. pour régler tous les problèmes aussi de machines qui ne marchent pas, tous les problèmes techniques qui ne nous lâchent pas. Et ensuite, tous les matins, je fais un point avec elle. Vu que je commence à 11h30, j'ai largement le temps le matin. Ensuite, de 11h30 à 17h30, je suis dédiée à mon job salarié. Donc même si de temps en temps, on te check un message, on est concentré sur ce qu'on fait, on est rémunéré pour ça. Et après, 17h30, il est encore très tôt. Donc en fait, toute la soirée... si t'as envie de faire du sport, si t'as envie de rencontrer du monde, de rencontrer d'autres entrepreneurs, de participer à des conférences, il peut se passer plein de choses en fait. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je m'attendais pas du tout à cet update là, mais c'est trop chouette justement d'avoir des retours comme ça, et de voir qu'il y a tout un tas de possibilités de rebondir, de réécrire l'histoire, de se réinventer, et que tout ça c'est à chaque fois des petites briques en plus au projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas un projet personnel aussi, c'est de se construire soi-même autour de... de ce qu'on vit dans ces entreprises.

  • Speaker #1

    Il faut être capable de beaucoup s'écouter, de ne pas avoir peur du regard des autres. Moi, c'était le plus dur, parce que quand j'ai eu mes premières clientes maison-pens qui ont débarqué au bar en me disant « Mais Florian, qu'est-ce que vous faites là ? » Ça a été compliqué de leur dire « En fait, c'est de la transition, c'est pour avoir plus de sécurité, c'est aussi pour moi me remettre un peu de toutes ces émotions qui y sont arrivées. » Et en fait, un besoin de découvrir autre chose et de faire autre chose. et sans avoir toutes les contraintes salariales classiques de je prends un CDI dans un métier qui demande beaucoup d'horaire, beaucoup d'investissement intellectuel et peut-être de remise à niveau. Enfin, tu vois, pas avoir peur. Et en fait, on n'a rien à faire de ce que pensent les autres, de dire ah oui, elle a arrêté, ça n'a pas marché. Et en fait, non, je sais très bien que mes comptes bancaires sont au vert et qu'on gagne suffisamment pour payer des gens et pour me rémunérer au passage. C'est juste que... J'ai aussi mes envies personnelles qui font que j'avais besoin de ça. Et c'est très cool parce que c'est un job qui va durer jusqu'à octobre. Je fais une saison, en fait. C'est saisonnier, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chiant de devoir toujours se justifier aussi quand tu es entrepreneur. Parce que c'est un mal. Tu incarnes une entreprise, tu la racontes. Mais c'est vrai que parfois, tu te dis, j'aimerais bien juste ne pas avoir à chaque fois à justifier, expliquer. Ouais et donc en fait le tout c'est de les gens qui y'a beaucoup de gens qui comprennent qu'ils ah ouais en fait tu es courageuse c'est bien ce que tu fais on a hâte de voir la suite de tes projets et à ceux qui vont voilà te dire ouais donc tu fais ça parce que ta boutique elle marche pas et que tu as pas d'argent et que tu galères et que ouais bah écoute tente ça en tout cas moi je fais des choses on verra ce que toi tu fais et on en reparlera mais mais oui il faut mettre son ego de côté un moment et ça ça a été le travail que moi j'ai dû faire apprendre à me dire en fait c'est pas grave si là tu es en phase de transition et que les projets ont besoin de se consolider, que des travaux c'est long à faire de signer un prêt pour racheter un autre appart c'est long que t'es pas toute seule au bord de l'entreprise donc t'as des associés donc tu ne prends pas toutes les décisions comme tu veux et ouais il a fallu un gros travail et je pense que là ces trois derniers mois ça a été ça c'est prendre suffisamment de recul pour se foutre de ce que pensent les autres Oui. faire ton parcours de vie comme toi tu l'entends, quitte à ce que te faire critiquer quand toi tu es au bord d'une piscine en train de travailler et que les gens pensent que tu ne fous rien. Et continuer à garder tes valeurs coûte que coûte, si toi c'est ton ambition de rendre les choses plus belles ou de les faire comme ci ou comme ça et que ce n'est pas le mode de vie classique, tant pis quoi.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Floriane pour cette... update, tout en transparence de nous avoir un peu ouvert aussi à tout ce que tu as pu traverser tes émotions,

  • Speaker #0

    tes sentiments c'est pas toujours évident de se mettre un peu à nu comme ça donc merci beaucoup non mais avec grand plaisir on se revoit dans six mois ouais j'aurai encore tout revendu, tout rebougé c'est énorme merci Audrey en tout cas à bientôt je te dis à très bientôt

  • Speaker #1

    Moi aussi, salut !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #2

    Merci de nous avoir écoutés, j'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pensez à laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée, ça m'aide beaucoup à faire connaître le podcast. Et je vous donne donc rendez-vous lundi prochain pour un nouvel épisode que sont-ils devenus ? A bientôt !

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Description

Fermer une boutique pour mieux rebondir : Floriane la fondatrice de Maison Paon nous raconte.


Huit mois après son premier passage dans L’Arrière Boutique, Floriane, revient au micro pour partager un tournant majeur dans son parcours entrepreneurial.


Depuis notre dernier échange, elle a vécu une période de grands chamboulements : perte de motivation, doute profond, fermeture de sa première boutique à Tours… et un réalignement complet de son modèle de vie et d’entreprise.


Dans cet épisode, elle nous parle sans filtre :

  • de la fragilisation de son entreprise suite à l'ouverture d'un second point de vente,

  • de la nécessité de faire des choix difficiles pour préserver sa vision,

  • de la façon dont elle a affronté le regard des autres,

  • de ce qu’elle a compris sur le lien émotionnel qu’on entretient avec son entreprise,

  • et de sa volonté de bâtir un business qui travaille pour elle, et non l’inverse.


On parle aussi de modèle économique, de résilience, d'alignement personnel et professionnel mais aussi de pause salariale choisie pour stabiliser son activité sans tout sacrifier.


Un épisode vrai, puissant, et utile pour toutes celles et ceux qui traversent des périodes de remise en question ou cherchent à construire un projet plus aligné.


Bonne écoute 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'été, c'est les vacances, mais on avait encore des choses à se dire. Alors bienvenue dans cette série spéciale de l'arrière-boutique. Des nouvelles, des suites, des virages imprévus, des apprentissages. Cet été, je repars à la rencontre des invités du podcast pour prendre des nouvelles. Aujourd'hui, direction tour avec Floriane de Maison Pan, que j'avais reçue il y a environ 8 mois à un moment où tout semblait s'accélérer pour elle, avec l'ouverture de sa deuxième boutique à Angers et de nouveaux projets. Depuis, il y a eu pas mal de changements. Dans cet épisode, Floriane va donc revenir avec beaucoup de lucidité et de sincérité sur ces derniers mois très très intenses. Elle nous raconte la perte d'envie, la nécessité de fermer sa première boutique, les décisions difficiles mais alignées, et elle nous partage aussi ses apprentissages. Elle retient qu'un business n'est pas un bébé. qu'il faut savoir se détacher pour mieux piloter, et qu'on peut faire des choix courageux sans tout perdre. On parle aussi du regard des autres, de stratégie, de marge, de trésorerie, de réalignement personnel, et de cette volonté forte de bâtir un business qui travaille pour soi, et pas à l'inverse. Un épisode précieux et honnête, avec plein d'enseignements pour toutes celles et ceux qui vivent les hauts, mais aussi les bas de l'entrepreneuriat. Bonne écoute ! Salut Floriane !

  • Speaker #1

    Salut Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bien, et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais. On fait cette petite session, que sont-elles devenues après huit mois de notre dernier échange. Je vois que tu bosses dans un endroit qui a l'air très chouette. On se voit en ce moment même, il y a de la verdure autour de toi, j'entends les oiseaux qui chantent.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ce sera le cadre parfait pour peut-être revenir sur tout ce qui s'est passé depuis notre dernière discussion.

  • Speaker #1

    Oui, grand plaisir.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, ça va, ça va mieux. Comme je te disais en off, j'ai eu des petits mois de flottement là depuis mars. Ça a été un peu plus dur où il y a eu un peu plus de doute, on va dire. Mais là, ça commence à aller mieux. C'est cette raison aussi pour laquelle je travaille dans un lieu assez joli et inspirant parce que c'est quelque chose qui me nourrit beaucoup. Et comme j'avais perdu un peu ce qu'on appelle le feu intérieur depuis quelques mois, j'ai eu besoin en effet de me retrouver et de retrouver... l'envie d'entreprendre et d'avancer. Donc voilà, ça a été ces huit mois un peu de chamboulements et de changements de vibes, on va dire. Mais ça va mieux et c'est très chouette d'en discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est la première fois que tu ressens un moment comme ça, de perte d'énergie ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. En fait, avec Maison de Temps, ça fait cinq ans. Enfin, ça va faire un peu plus de cinq ans maintenant qu'on s'est lancé. Et du coup, depuis 2020, j'étais à 100, j'arrêtais pas, j'enchaînais les projets entre les déménagements, les agrandissements, les évolutions de concepts, les recrutements, toutes les campagnes de communication qu'on a pu faire. Ça s'arrêtait jamais en fait, c'était très chouette parce qu'on voyait le projet évoluer. Et en fait, d'ouvrir un second établissement en juillet l'année dernière à Angers, ça a permis de grandir très vite, de faire évoluer l'équipe très vite. Mais ça a aussi mis en avant plein de défauts d'entreprise qui, à petite échelle, ne posaient peut-être pas trop de problèmes, mais à grande échelle, peuvent poser un peu plus de soucis. Et donc, de se rendre compte un peu qu'il y a des choses qui ne vont pas et qui vont faire que plus tu grandiras, pire ça va être, ça met un petit coup, on va dire. Et d'autant plus qu'on est dans un contexte économique et politique qui n'est pas toujours simple pour le commerce de manière générale. Il y a plein de commerçants qui, ces derniers mois, ont mis la clé sous la porte, qu'on préférait arrêter avant que ce soit plus compliqué. On voit que la manière dont consomment les gens, elle est très disparate. Parce que tu as ceux qui vont vraiment ultra consommer, mais sur des choses pas chères comme Primark, Shein, Normal, etc. Et tu as ceux qui vont être dans l'ultra luxe. Et en fait, nous qui sommes un peu sur du premium et du middle, on va dire, c'est plus compliqué et on voit que les commerces comme le nôtre galèrent un petit peu. donc il a fallu prendre des décisions avant que nous aussi on galère. Et donc, on a pris la décision en janvier de fermer la première boutique qui était celle de Tours, qui était une toute petite boutique, un tout petit écrin qui fait 15 mètres carrés. Et donc là, comme j'ai des associés aujourd'hui, ça a été plus compliqué qu'on peut l'imaginer parce que c'est une décision qui n'est pas facile à prendre, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi, on a des salariés, on a des dettes, enfin, il y avait plein de choses à prendre en compte. Donc ça a été un moment où là on a vraiment pris la casquette de chef d'entreprise. et qui n'est pas simple en fait. Oui, oui. Et où tu oublies un peu la partie créative, etc. Donc c'était soit on revoyait encore une fois le concept et les coûts et on continuait à faire les deux, soit on prenait la décision de se concentrer sur une qui fonctionne bien et la faire évoluer avec des bases et des fondations solides plutôt que de s'acharner sur quelque chose qui fonctionnait. mais qui, malheureusement, en cas de perte de chiffre d'affaires, pouvaient être vraiment compliquées. Oui,

  • Speaker #0

    donc tu n'as pas vraiment identifié. Il y avait ces deux boutiques qui étaient tes sources de revenus. Il y en avait une qui était trop fragile.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tant que le chiffre était le même, ça allait. Mais on voyait que si une semaine, ne serait-ce qu'une semaine ou deux, où tu galères un peu, en fait, ça peut te mettre très vite dans le rouge. Donc, il ne fallait mieux pas prendre le risque. Et de toute façon, c'était difficile de faire plus de chiffre d'affaires. Parce que la boutique était petite, qu'on ne pouvait pas avoir autant de collections, qu'on ne pouvait pas développer l'événementiel, le sur-mesure. Tout ce qu'on faisait à Angers, qui nous apporte une marge plus confortable aussi, on ne pouvait pas le faire à tour, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, cette décision, elle s'est imposée à toi à quel moment ?

  • Speaker #1

    Du coup, on l'a décidé... Enfin, ça a commencé à être en discussion en janvier. Et on l'a vraiment décidé en mars. D'accord. Et là, tu vois, on a signé cette semaine. D'accord. Donc, voilà. Là, c'est vendu. C'est bon. Tout n'existe plus.

  • Speaker #0

    D'accord. Ouais alors comme un... Tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Sur le coup, ça a été un peu compliqué parce que on se demande si on prend la bonne décision. On a tout un pan de communication à faire auprès de nos clients qui est compliqué parce que tout de suite, si on ferme, c'est que ça ne marche pas. Sauf que nous, on a quand même Angers qui continue, on a quand même le site qui continue, on a le podcast qui continue. Tu vois, on a plein de trucs qui continuent à fonctionner. Donc en fait, si les gens dans leur tête, ça ne marche plus ou c'est fermé définitivement, en fait, ils arrêtent de suivre, ils ne commentent plus. Et nous, il fallait qu'on... qu'on met une communication, on explique qu'en fait, c'est pas fini, que ça continue, c'est juste que c'est comme un déménagement, un agrandissement, enfin voilà. Donc ça, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Tant manque d'énergie, c'est dur, il faut encaisser ses décisions, mais en même temps, il faut en mettre trois fois plus pour embarquer tes clients et leur dire qu'en fait, c'est...

  • Speaker #1

    C'est pas fini. C'est pas fini, ouais. C'est juste que c'est un autre modèle, une autre façon de faire, enfin voilà. Et en fait, on en a vu plein qui ont fait ça. Par exemple, on a vu qu'il y avait les raffineurs qui ont fait ça au même moment que nous. Il y avait leurs boutiques, les petits raffineurs qui étaient dédiés à l'enfance et les raffineurs dédiés à la mode, concept homme et femme. Et en fait, ils ont rassemblé les deux boutiques. Et pareil, ils ont fait comme si c'était pour un meilleur service client, etc. Bon, la vérité, c'est qu'à mon avis, c'est très compliqué d'avoir plusieurs boutiques. C'est des charges énormes qu'au bout d'un moment, quand tu ne fais pas assez de chiffres ou la marge ne sont pas assez bonnes, tu ne prends pas le risque de continuer. Même si tu as beau marcher, il vaut mieux parfois tout rassembler sur les mêmes endroits. Donc voilà, j'ai vu que je n'étais pas la seule, du coup ça rassure. Tu te dis que ce n'est pas que toi le problème.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, on est beaucoup. Moi je l'ai vécu aussi ce moment-là et il y a énormément de gens qui les vivent. Je pense qu'il y a des phases aussi. Ce n'est pas parce que tu fermes un chapitre que ça veut dire que le livre est terminé. Il faut aussi réussir à prendre du recul. Après c'est tellement compliqué dans ces situations-là. Il faut comprendre parce qu'il y a beaucoup d'émotionnel. C'est tellement d'énergie, de passion, que c'est compliqué de réussir à faire la part des choses quand t'es dedans. Mais ça peut n'être qu'une étape et c'est des décisions qui sont dures mais qui sont salvatrices par ailleurs pour la boîte.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, ce que ça m'a appris à faire, c'est à faire en sorte de comprendre que c'est pas un bébé. Souvent, on a tendance à dire « ah oui, c'est mon bébé, mon entreprise » , etc. et en fait pour arriver pense, après avoir vécu ça, je me dis qu'il faut peut-être prendre plus de recul face à ça et de le voir vraiment comme un business avec une source de revenus éventuelle, un patrimoine, une manière de créer de la valeur pour soit le revendre, soit se rémunérer, etc. Mais en fait, ne pas avoir un attachement trop dans l'émotion, justement, parce qu'en fait, des business, tu peux en créer un plein si tu en as fait un. Généralement, tu peux en faire 10 000 derrière. justement tout ça, là moi ça fait 5 ans où j'ai plus appris en étant entrepreneur qu'en étant en école de commerce ou dans mes différents jobs d'avant et en fait j'ai pris conscience qu'il fallait avoir un détachement et justement il y a des décisions que j'ai peut-être mal prises à certains moments de la vie de l'entreprise parce que j'étais dans l'émotionnel en disant ah oui c'est moi, c'est mon image ou qu'est-ce que les gens vont penser de moi alors qu'en fait on s'en fout plus de qu'est-ce que les gens pensent de moi C'est... que l'entreprise elle vit, comment elle vit, comment elle se rémunère. Et voilà. Donc du coup j'ai pris plus de recul. Et en fait c'est mieux, parce que du coup je peux prendre des décisions plus drastiques avec des meilleurs résultats aujourd'hui que peut-être que j'ai fait pendant 5 ans jusqu'ici.

  • Speaker #0

    Oui. Tu sens que ça t'arme différemment dans les situations ? C'est dur de le dire dans l'émotionnel.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, on s'était posé la question avec les associés de est-ce qu'on garde les deux boutiques ? Et moi, je n'étais plus du tout en boutique. Depuis quasiment deux ans, j'avais des salariés, donc je ne travaillais pas du tout en boutique. Je venais de temps en temps, je venais pour l'événementiel. Je faisais beaucoup de management, mais je n'étais plus en vente, si tu veux. C'est pas moi qui faisais l'ouverture, qui comptait le fond de caisse, qui mettait le merch, qui étiquetait, sauf grosse collection. Et donc on s'est posé la question de se dire, est-ce que ça serait pas intéressant de garder les deux boutiques, et moi je retourne en boutique concrètement, tous les jours, et je me rémunère sur un salaire de conseillère de vente. Ou carrément fermer une boutique et aller déménager, vivre à Angers, et reprendre Angers environ si la salariée est en place, et en étant sa place. Et en fait, tout ça, je l'ai refusé parce que je savais qu'en étant sur place, concrètement, en devenant entre guillemets salariée de ma propre entreprise, ça allait me mettre dans une position où j'aurais mis de nouveau de l'émotionnel dedans. Alors que là, de ne pas être dedans et de faire tout entre guillemets à distance, tes décisions, elles sont beaucoup plus... Il y a beaucoup plus de recul sur ce que tu fais en fait. Et tu es moins dans le rythme du quotidien et dans le rush du quotidien. Et ce qui fait que... En fait, tu peux beaucoup plus facilement évoluer et on voit les chiffres sont meilleurs aussi parce que j'arrive à identifier plus facilement ce qui va, ce qui ne va pas et comment on peut l'améliorer. Et je n'ai pas peur de dire écoute, ça, ça ne se vend pas, on le vire. Alors qu'avant, quand j'étais dedans, j'ai dit oui, mais j'ai quand même une cliente qui a dit que... Et en fait, là, je regarde essentiellement les chiffres, j'ai quand même le ressenti de mes équipes et leur remontée, mais les décisions ne sont pas les mêmes. Là, j'en parle parce que j'ai pris du recul, mais il y a eu quand même tout le mois de mars où j'étais en mode pas hyper en forme, en mode il fallait gérer. La fermeture, la vente, le déménagement, tous les documents à refaire, gérer les équipes qui partaient, parce qu'on a fait des ruptures conventionnelles pour nos équipes qui partaient. Il a fallu revoir les nouvelles équipes qui, elles, venaient d'arriver à Angers, mais qui n'avaient peut-être pas toutes les ressources pour que ça fonctionne bien. On développait la haute papeterie, on avait de plus en plus de demandes sur mesure. Voilà, ça a été un peu un flottement où je ne savais plus trop si je voulais continuer, si je voulais vraiment que mon business fonctionne comme ça. Voilà. Ça a été une période de gros questionnements.

  • Speaker #0

    Du coup, tu en es revenue un peu à la base. Pourquoi est-ce que tu t'es lancée dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en fait, ce que j'ai compris, c'est que j'aimais créer, entreprendre, développer. Ça, c'est sûr. Après, le retail, je pense que les objectifs de vie personnel que j'ai ne correspondent peut-être pas à ce que le retail, à petite échelle, peut m'offrir aujourd'hui. Parce que, effectivement, je pense que si j'avais été toute seule dans ma boutique de 15 mètres carrés à tour, je ne me rémunérais mieux, ou peut-être de manière plus sereine aujourd'hui, que là d'avoir voulu ouvrir plusieurs boutiques, de mettre des équipes à ma place, etc. Je pense que c'est vraiment se poser la question, enfin c'est ça que je ne me suis pas posé au début, au début je voulais entreprendre, je suis allée dans le secteur que je connaissais, dans un secteur qui me passionnait, les carnets c'était toute ma vie, donc voilà. Mais je pense vraiment que les gens qui veulent se lancer se posent la question de effectivement pourquoi ils le font et est-ce que ça correspond à leurs aspirations de vie.

  • Speaker #0

    Oui, et tu n'es pas d'accord que c'est aussi une question qu'il faut se poser presque, pas quotidiennement, sinon tu es épuisée, mais au moins une fois par an, se faire un rendez-vous avec soi-même, au contraire, une petite dissonance, parce que ça va vite d'avoir ce projet et d'être hyper alignée, hyper ancrée dans le but, et petit à petit, en fait, de perdre de vue. Et donc, du coup, tu es encore dans la machine, donc tu le fais, mais je trouve que c'est important de se dire, allez... Une fois par an, je me fais un rendez-vous avec moi-même où je pose vraiment, enfin, je sais pas, on grandit, on vieillit, il se passe des choses dans nos vies à chacun et à chacune, et du coup, on change aussi. Donc je trouve que ce soit que tu sois commerçant ou que t'es une boîte, n'importe quoi, mais à partir du moment où t'entreprends, je trouve que c'est un exercice qui est pas facile, mais qui est quand même nécessaire et au final assez libérateur, parce qu'au fond, quand on est désaligné, on le sent, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Ouais. Exactement. Et en fait, je fais partie de ces personnes qui ont beaucoup d'intuition, qui ont toujours un truc dans le corps qui te dit t'y vas ou t'y vas pas. Et tu vois, de mars à juin, j'avais ce truc où tout était neutre. Je ne sais pas comment expliquer. C'est-à-dire que, OK, on a pris la décision de vendre. Maintenant, j'avais qu'une hâte, c'était de vider la boutique, de signer chez le notaire, de donner les clés au nada qui reprenait derrière moi. Et de leur dire, allez, bon courage et faites de belles choses. Ça va être super pour vous aussi. mais moi j'avais vraiment besoin d'avancer, de me concentrer sur autre chose et de me dire qu'est-ce que je veux vraiment, comment je veux que ça se passe, qu'est-ce que je veux donner à mes clients, quels services j'ai envie qu'ils aient, pourquoi on le fait, comment je veux que mes salariés se sentent aussi dans l'entreprise. Et du coup ça a remis tout à plat et tout bien. Je pense que là on repart sur une meilleure situation que là en mars ou même en janvier. Personne ne savait exactement où on allait, ce qu'on allait faire et ce qui se passait. Même si le chiffre était là et qu'on avait de la chance d'avoir des clients très fidèles, malgré tout, il y a beaucoup de charges qui ont augmenté, il y a des prix fournisseurs qui ont augmenté aussi. Nous, notre faiblesse, on en avait parlé une fois, notre faiblesse, c'était notre marge. On achète trop cher et on ne vend pas assez cher. Et pourtant, on est cher. On peut paraître cher face à d'autres concurrents. Et du coup, tu vois, la stratégie est totalement différente. On a beaucoup moins de marques qu'avant. On prend vraiment toutes leurs collections. Et on a choisi des marques sur lesquelles on sait que même en margeant bien, le prix reste très raisonnable pour notre client. Parce qu'on aurait pu faire le choix de vendre très très cher et basta. Mais au bout d'un moment, on ne veut pas remercier les clients non plus.

  • Speaker #0

    C'est aussi repartir de son pourquoi. C'est un peu son moteur intérieur. Mais aussi repartir du client, puisque c'est lui qui achète. À partir du moment où tu sais à qui tu vends et que tu arrives à bien affiner et à leur proposer la bonne offre, c'est plus facile. je dis pas que c'est facile parce que le contexte est compliqué en effet. Mais effectivement, si jamais tu sens que ta clientèle cible, elle a des prix psychologiques qui font qu'elle ne peut pas aller plus loin, il faut réussir à pivoter un peu ton offre et à l'affiner.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, cette notion de pivot et d'évolution, moi en cinq ans, quand je comprends tout ce qu'on a fait, on a changé un milliard de fois en fait. On a vraiment adapté au lieu dans lequel on était, aux clients qu'on visait, aux marchés, aux contextes économiques. à ce qui se passait autour de nous en fait. Et je pense que ça, c'est une des clés de réussite et ce qui fait qu'on est encore là aujourd'hui malgré tout ce qui s'est passé. C'est qu'on a réussi, alors tant bien que mal, on ne dit pas qu'on a fait tout bien. Je pense qu'il y a des choses qu'on aurait dû peut-être mieux faire ou faire autrement. Mais en tout cas, à toujours rebondir parce qu'on s'est adapté à ce qui nous entoure et qu'on n'est pas resté bloqué juste sur nous perso, qu'est-ce qu'on veut pour nous-mêmes en fait. Vraiment par rapport au marché qui nous entoure. et le fait de ne plus être dedans au quotidien. En fait, j'ai d'autres choses à côté qui font que je suis moins dans le nez à tout le temps regarder les chiffres, à tout le temps être sur le dos des équipes, etc. Ce qui fait que j'ai beaucoup plus de recul pour prendre de meilleures décisions par rapport au marché qui m'entoure aujourd'hui. Et je pense que ça, c'est hyper important de le faire quand c'est possible et que ça fait partie de nos envies. Les mecs, ils veulent rester dans leur boutique et tout gérer et pas déléguer et être toute seule. C'est très bien aussi et je peux l'entendre, mais en tout cas, moi, c'est parce que je voulais. Ok,

  • Speaker #0

    de la même manière que tu te... questionne sur ton pourquoi, c'est après tu vois comment tu réalises dans les faits quoi. Est-ce que pour toi c'est important effectivement d'être sur deux terrains ou au contraire de pouvoir prendre la distance ou d'avoir un juste équilibre. Il faut vachement se questionner soi-même effectivement pour réussir à construire le quotidien qui est le plus proche de ses besoins, de ses envies. Après on a beaucoup de contraintes et des fois on aurait évidemment envie de pouvoir sortir un peu de la boutique

  • Speaker #1

    mais quand même d'être un petit peu là et en fait c'est pas possible parce qu'on peut pas recruter ouais voilà mais après mais après moi je fais partie des personnes qui il y en a qui vont me quitter des dents en disant ça mais moi je veux pas travailler dans mon business quel qu'il soit en fait j'ai envie d'avoir un business qui travaille pour moi et qui me permette de vivre des moments de liberté à côté Merci. et je ne veux pas de recréer un job de salarié dans ma propre entreprise. J'ai le sentiment qu'une entreprise doit s'auto-développer en créant des emplois, en créant de la valeur, en s'auto-finançant, etc. Pas en étant tous les jours dedans, en travaillant je ne sais combien d'heures par semaine pour combler le fait qu'on ne peut pas recruter. Du coup, ça veut dire qu'elle n'est pas rentable. L'entreprise, à un moment donné, si tu es là tous les jours et que tu ne peux même pas te payer correctement et que tu dois faire des heures. Il y a quelque chose pour moi qui cloche quelque part. En tout cas, c'est ma vision de l'entrepreneuriat. Je sais qu'il y en a qui ne sait pas du tout ça et qui ne comprendront pas et qui vont dire oui, mais non, en fait, il faut bosser, il faut bosser. Je pense qu'il y a une manière d'apporter de la valeur à ton entreprise qui est autre que faire 200 heures par semaine et te payer une misère. Mais il y a cinq ans, je n'avais pas ce discours-là. Je tiens à préciser. Il y a cinq ans, j'étais pas comme ça, mais là j'ai évolué là-dessus.

  • Speaker #0

    Oui. Après effectivement c'est hyper intéressant de voir l'entreprise comme un outil qui travaille aussi pour soi et de se dire qu'en fait il ne faut pas être prisonnier de sa boîte. Après si on a énormément de plaisir à être en boutique et que finalement d'être seule en boutique ça permet de se payer.

  • Speaker #1

    D'épanouir.

  • Speaker #0

    Le chute d'affaires tombe bien. C'est vrai que ce truc de tomber un peu sous le coude, d'être un peu l'esclave de ta boîte, là c'est un peu plus compliqué. Après c'est normal des fois de le ressentir parce qu'il y a toujours un ras-le-bol etc.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    Faut faire attention, ouais.

  • Speaker #1

    Je sais que je développe d'autres business à côté, notamment avec mon conjoint, etc. Parce que je préfère avoir plusieurs sources de revenus. développer mes compétences sur plein de choses et ouais pas en tout cas avoir ce sentiment d'être sur un seul truc tous les jours comme j'ai pu être les deux premières années en boutique et en fait quand j'ai recruté ça a été un soulagement de fou et un renouveau, c'est là qu'on a déménagé et qu'on a fait évoluer le concept parce qu'en fait d'être tous les jours dedans ça ne correspondait pas à ma personnalité et donc j'attrape au vol ton ouverture sur les autres projets pour savoir

  • Speaker #0

    Où tu en es aujourd'hui et quelles sont tes envies pour la suite ? Quels sont les projets que tu es en train de nous mijoter ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, quand on a annoncé qu'on fermait Tours, on a annoncé aussi qu'on développait une autre marque qui s'appelait Rêve Holistique, qui était censée être une marque de compléments alimentaires, sous forme de liquide, etc., qui était très chouette, qu'on avait imaginé en parallèle, en fait. Et en fait, avec du recul. je me suis rendue compte que je l'ai lancé la communication à ce sujet très vite non pas parce que le sujet était abouti mais plutôt parce que j'avais tellement peur de perdre une partie de ma clientèle que j'ai essayé de rattraper au vol et en fait j'ai tout fait justement sans feu intérieur avec une neutralité totale sur tout en mode est-ce que ça me rend heureuse ou malheureuse je ne savais pas est-ce que ça me fait du bien ou pas mais je pense que ça rassurait en fait de me dire non mais vous inquiétez pas je fais quand même d'autres choses il se passe d'autres choses dans ma vie en fait Et en fait, ce n'est pas pris par le bon angle parce que du coup, tu construis un produit et une marque sur quelque chose qui n'est pas basé sur un marché cible et des clients cibles. Du coup, les gens ne comprennent pas ce que tu fais, ils ne comprennent pas pourquoi tu le fais, ils ne comprennent pas si ça les concerne ou pas. Et en fait, tu as des gens qui vont te suivre parce qu'ils te connaissent et qu'ils savent que tu vas faire des choses. Mais en réalité, en questionnant les gens, tu te rends compte que tu es à côté de la plaque. En plus, le complément alimentaire, c'est un marché qui est... très mature et où il se passe plein de choses mais qui est ouvert à tout bout, il y a très peu de barrières à l'entrée pour créer ça donc pour te démarquer c'est compliqué et bref, et surtout en fait je me suis écoutée, je me suis rendue compte que ça me faisait pas du tout vibrer, que moi en tant que cliente bien sûr que j'achèterais de ce genre de choses parce que je suis la bonne poire qui achèterait ce genre de trucs c'est le genre de truc miracle qui te dictera une peau magnifique après, et donc du coup voilà j'aurais été la bonne cliente mais en fait je suis pas sûre d'avoir envie de développer ce genre de marque en tout cas pas pour l'instant Donc ça, c'est quelque chose que je garde de côté, que j'ai mes carnets remplis d'idées, de contacts et de gens avec qui j'étais, voire des laboratoires, des choses comme ça, mais que je ne vais pas développer pour l'instant. J'ai tout gardé, le compte Insta, tout ça, mais que j'ai mis en pause. Et en fait, je me concentre plutôt sur l'immobilier, où j'ai eu l'opportunité il y a plusieurs temps maintenant, avec mon conjoint, d'acheter des studios en fait. et qu'on essaye de développer en location courte durée du coup, donc tout ce qui est Airbnb, etc., qu'on a envie de développer avec plutôt des concepts de location, pas juste un truc que tu meubles et tu te dis, vas-y, c'est sur Airbnb, c'est propre, et c'est en centre-ville, ça va marcher, mais plutôt avec un concept un peu plus sympa qui font que les gens viennent aussi pour se ressourcer et pas juste louer parce qu'ils sont en déplacement. Donc ouais, on va se concentrer plutôt là-dessus. Et pour tout avouer, j'ai pris un job à côté d'extra. Je suis totalement sortie de ma zone de confort. Je travaille en tant qu'extra dans un bar en plein centre-ville de Tours. Un bar très chouette qui s'appelle le Tour Meseul. Je vous invite à aller voir, c'est très sympa, il y a une terrasse magnifique. Voilà, donc je me suis retrouvée à apprendre à faire des cocktails et à tirer des bières, à changer les fûts de bière surtout. Moi qui ne savais rien faire de tout ça, qui n'avais jamais été dans le service.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu as eu envie ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te dises, allez, go, je n'ai jamais fait ça, j'ai envie d'y aller ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, j'avais ma source de revenus qui était sur Tour. Moi, c'était la boutique de Tour qui me rémunérait en partie. Le temps qu'on développe les Airbnbs, ça ne peut pas nous rémunérer tout de suite. on sait que il y a un minimum en plus de nuitée à faire pour pouvoir commencer à se rémunérer. On a la chance d'avoir des toutes petites charges qui fait qu'on va pouvoir assez vite rentabiliser le truc, mais quand même, il y a encore plein de choses à faire, plein de travaux, etc., donc c'est pas pour tout de suite. Donc plutôt que d'aller pomper de l'argent sur Angers, je me suis dit, je vais trouver un moyen de faire de l'argent à côté, et je voulais un job qui ne prenne pas toute ma matière grise. Donc je n'avais pas envie de retourner en tant que chef de projet ou dans la com. Je n'avais pas envie de passer du temps et de l'énergie, de manger tout mon temps et mon énergie sur ce job salarié. J'avais envie que ça me rémunère le strict minimum, mais pas forcément des milliers d'essences, juste ce qu'il faut pour vivre. sachant que je prends quand même des sources de revenus sur maison pour compléter. Et j'avais envie de sortir de ma zone de confort, d'apprendre un nouveau métier. Je me suis dit, sur conseil de plusieurs personnes, pourquoi pas aller dans le domaine de la restauration ? C'est quelque chose qui est, pour le coup, plus dur que ce que j'imaginais, qui est très physique. En fait, il y a quand même beaucoup de choses à faire et à savoir, mais qui est pour le coup très dynamique, où tu t'ennuies pas, les journées passent à une vitesse folle. pour le coup moi qui ne savais rien faire de tout ça j'apprends plein de choses j'ai la chance d'être dans un contexte et une équipe qui est quand même très chouette où on s'amuse bien donc voilà mais je l'ai choisi aussi je suis pas allée taper à la porte de tout le monde vraiment je voulais être là-bas donc je travaille du mercredi au samedi et je fais 11h30 17h30 donc tu vois c'est des journées très light ça me fait un contrat de 25h quoi donc une journée très light Merci. Tu apprends un nouveau métier, tu es sûre d'avoir une source de revenus, mais je ne bousille pas tout mon temps et mon énergie non plus, ce qui fait que j'ai la sécurité d'un revenu, tout en pouvant continuer Maison Pan et les autres projets.

  • Speaker #0

    Ok, et tu arrives à être suffisamment disponible pour Maison Pan malgré tout ça ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai dû revoir toute mon organisation. Là où j'avais toutes mes journées de libre, et que je pouvais aller d'une ville à l'autre, et pour les équipes, il a fallu leur apprendre à être... beaucoup plus... Enfin, moi, déléguée, et elle, elle est plus autonome. Donc, ce qui fait que le lundi, je suis en télétravail et je vais faire toute la partie comptabilité administratif, paye, préparation des contenus, vidéos, des choses pour Instagram, des PLV, des commandes, etc. Le mardi, je vais à Angers. Donc, je passe toute la journée avec les équipes. Je les aide à faire les étiquetages, le merch, à faire les objectifs, à voir les offres qu'on met en place, les événements de la semaine, etc. La prod et tout ça. pour régler tous les problèmes aussi de machines qui ne marchent pas, tous les problèmes techniques qui ne nous lâchent pas. Et ensuite, tous les matins, je fais un point avec elle. Vu que je commence à 11h30, j'ai largement le temps le matin. Ensuite, de 11h30 à 17h30, je suis dédiée à mon job salarié. Donc même si de temps en temps, on te check un message, on est concentré sur ce qu'on fait, on est rémunéré pour ça. Et après, 17h30, il est encore très tôt. Donc en fait, toute la soirée... si t'as envie de faire du sport, si t'as envie de rencontrer du monde, de rencontrer d'autres entrepreneurs, de participer à des conférences, il peut se passer plein de choses en fait. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je m'attendais pas du tout à cet update là, mais c'est trop chouette justement d'avoir des retours comme ça, et de voir qu'il y a tout un tas de possibilités de rebondir, de réécrire l'histoire, de se réinventer, et que tout ça c'est à chaque fois des petites briques en plus au projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas un projet personnel aussi, c'est de se construire soi-même autour de... de ce qu'on vit dans ces entreprises.

  • Speaker #1

    Il faut être capable de beaucoup s'écouter, de ne pas avoir peur du regard des autres. Moi, c'était le plus dur, parce que quand j'ai eu mes premières clientes maison-pens qui ont débarqué au bar en me disant « Mais Florian, qu'est-ce que vous faites là ? » Ça a été compliqué de leur dire « En fait, c'est de la transition, c'est pour avoir plus de sécurité, c'est aussi pour moi me remettre un peu de toutes ces émotions qui y sont arrivées. » Et en fait, un besoin de découvrir autre chose et de faire autre chose. et sans avoir toutes les contraintes salariales classiques de je prends un CDI dans un métier qui demande beaucoup d'horaire, beaucoup d'investissement intellectuel et peut-être de remise à niveau. Enfin, tu vois, pas avoir peur. Et en fait, on n'a rien à faire de ce que pensent les autres, de dire ah oui, elle a arrêté, ça n'a pas marché. Et en fait, non, je sais très bien que mes comptes bancaires sont au vert et qu'on gagne suffisamment pour payer des gens et pour me rémunérer au passage. C'est juste que... J'ai aussi mes envies personnelles qui font que j'avais besoin de ça. Et c'est très cool parce que c'est un job qui va durer jusqu'à octobre. Je fais une saison, en fait. C'est saisonnier, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chiant de devoir toujours se justifier aussi quand tu es entrepreneur. Parce que c'est un mal. Tu incarnes une entreprise, tu la racontes. Mais c'est vrai que parfois, tu te dis, j'aimerais bien juste ne pas avoir à chaque fois à justifier, expliquer. Ouais et donc en fait le tout c'est de les gens qui y'a beaucoup de gens qui comprennent qu'ils ah ouais en fait tu es courageuse c'est bien ce que tu fais on a hâte de voir la suite de tes projets et à ceux qui vont voilà te dire ouais donc tu fais ça parce que ta boutique elle marche pas et que tu as pas d'argent et que tu galères et que ouais bah écoute tente ça en tout cas moi je fais des choses on verra ce que toi tu fais et on en reparlera mais mais oui il faut mettre son ego de côté un moment et ça ça a été le travail que moi j'ai dû faire apprendre à me dire en fait c'est pas grave si là tu es en phase de transition et que les projets ont besoin de se consolider, que des travaux c'est long à faire de signer un prêt pour racheter un autre appart c'est long que t'es pas toute seule au bord de l'entreprise donc t'as des associés donc tu ne prends pas toutes les décisions comme tu veux et ouais il a fallu un gros travail et je pense que là ces trois derniers mois ça a été ça c'est prendre suffisamment de recul pour se foutre de ce que pensent les autres Oui. faire ton parcours de vie comme toi tu l'entends, quitte à ce que te faire critiquer quand toi tu es au bord d'une piscine en train de travailler et que les gens pensent que tu ne fous rien. Et continuer à garder tes valeurs coûte que coûte, si toi c'est ton ambition de rendre les choses plus belles ou de les faire comme ci ou comme ça et que ce n'est pas le mode de vie classique, tant pis quoi.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Floriane pour cette... update, tout en transparence de nous avoir un peu ouvert aussi à tout ce que tu as pu traverser tes émotions,

  • Speaker #0

    tes sentiments c'est pas toujours évident de se mettre un peu à nu comme ça donc merci beaucoup non mais avec grand plaisir on se revoit dans six mois ouais j'aurai encore tout revendu, tout rebougé c'est énorme merci Audrey en tout cas à bientôt je te dis à très bientôt

  • Speaker #1

    Moi aussi, salut !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #2

    Merci de nous avoir écoutés, j'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pensez à laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée, ça m'aide beaucoup à faire connaître le podcast. Et je vous donne donc rendez-vous lundi prochain pour un nouvel épisode que sont-ils devenus ? A bientôt !

Description

Fermer une boutique pour mieux rebondir : Floriane la fondatrice de Maison Paon nous raconte.


Huit mois après son premier passage dans L’Arrière Boutique, Floriane, revient au micro pour partager un tournant majeur dans son parcours entrepreneurial.


Depuis notre dernier échange, elle a vécu une période de grands chamboulements : perte de motivation, doute profond, fermeture de sa première boutique à Tours… et un réalignement complet de son modèle de vie et d’entreprise.


Dans cet épisode, elle nous parle sans filtre :

  • de la fragilisation de son entreprise suite à l'ouverture d'un second point de vente,

  • de la nécessité de faire des choix difficiles pour préserver sa vision,

  • de la façon dont elle a affronté le regard des autres,

  • de ce qu’elle a compris sur le lien émotionnel qu’on entretient avec son entreprise,

  • et de sa volonté de bâtir un business qui travaille pour elle, et non l’inverse.


On parle aussi de modèle économique, de résilience, d'alignement personnel et professionnel mais aussi de pause salariale choisie pour stabiliser son activité sans tout sacrifier.


Un épisode vrai, puissant, et utile pour toutes celles et ceux qui traversent des périodes de remise en question ou cherchent à construire un projet plus aligné.


Bonne écoute 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est l'été, c'est les vacances, mais on avait encore des choses à se dire. Alors bienvenue dans cette série spéciale de l'arrière-boutique. Des nouvelles, des suites, des virages imprévus, des apprentissages. Cet été, je repars à la rencontre des invités du podcast pour prendre des nouvelles. Aujourd'hui, direction tour avec Floriane de Maison Pan, que j'avais reçue il y a environ 8 mois à un moment où tout semblait s'accélérer pour elle, avec l'ouverture de sa deuxième boutique à Angers et de nouveaux projets. Depuis, il y a eu pas mal de changements. Dans cet épisode, Floriane va donc revenir avec beaucoup de lucidité et de sincérité sur ces derniers mois très très intenses. Elle nous raconte la perte d'envie, la nécessité de fermer sa première boutique, les décisions difficiles mais alignées, et elle nous partage aussi ses apprentissages. Elle retient qu'un business n'est pas un bébé. qu'il faut savoir se détacher pour mieux piloter, et qu'on peut faire des choix courageux sans tout perdre. On parle aussi du regard des autres, de stratégie, de marge, de trésorerie, de réalignement personnel, et de cette volonté forte de bâtir un business qui travaille pour soi, et pas à l'inverse. Un épisode précieux et honnête, avec plein d'enseignements pour toutes celles et ceux qui vivent les hauts, mais aussi les bas de l'entrepreneuriat. Bonne écoute ! Salut Floriane !

  • Speaker #1

    Salut Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, très bien, et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais. On fait cette petite session, que sont-elles devenues après huit mois de notre dernier échange. Je vois que tu bosses dans un endroit qui a l'air très chouette. On se voit en ce moment même, il y a de la verdure autour de toi, j'entends les oiseaux qui chantent.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ce sera le cadre parfait pour peut-être revenir sur tout ce qui s'est passé depuis notre dernière discussion.

  • Speaker #1

    Oui, grand plaisir.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, ça va, ça va mieux. Comme je te disais en off, j'ai eu des petits mois de flottement là depuis mars. Ça a été un peu plus dur où il y a eu un peu plus de doute, on va dire. Mais là, ça commence à aller mieux. C'est cette raison aussi pour laquelle je travaille dans un lieu assez joli et inspirant parce que c'est quelque chose qui me nourrit beaucoup. Et comme j'avais perdu un peu ce qu'on appelle le feu intérieur depuis quelques mois, j'ai eu besoin en effet de me retrouver et de retrouver... l'envie d'entreprendre et d'avancer. Donc voilà, ça a été ces huit mois un peu de chamboulements et de changements de vibes, on va dire. Mais ça va mieux et c'est très chouette d'en discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    C'est la première fois que tu ressens un moment comme ça, de perte d'énergie ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. En fait, avec Maison de Temps, ça fait cinq ans. Enfin, ça va faire un peu plus de cinq ans maintenant qu'on s'est lancé. Et du coup, depuis 2020, j'étais à 100, j'arrêtais pas, j'enchaînais les projets entre les déménagements, les agrandissements, les évolutions de concepts, les recrutements, toutes les campagnes de communication qu'on a pu faire. Ça s'arrêtait jamais en fait, c'était très chouette parce qu'on voyait le projet évoluer. Et en fait, d'ouvrir un second établissement en juillet l'année dernière à Angers, ça a permis de grandir très vite, de faire évoluer l'équipe très vite. Mais ça a aussi mis en avant plein de défauts d'entreprise qui, à petite échelle, ne posaient peut-être pas trop de problèmes, mais à grande échelle, peuvent poser un peu plus de soucis. Et donc, de se rendre compte un peu qu'il y a des choses qui ne vont pas et qui vont faire que plus tu grandiras, pire ça va être, ça met un petit coup, on va dire. Et d'autant plus qu'on est dans un contexte économique et politique qui n'est pas toujours simple pour le commerce de manière générale. Il y a plein de commerçants qui, ces derniers mois, ont mis la clé sous la porte, qu'on préférait arrêter avant que ce soit plus compliqué. On voit que la manière dont consomment les gens, elle est très disparate. Parce que tu as ceux qui vont vraiment ultra consommer, mais sur des choses pas chères comme Primark, Shein, Normal, etc. Et tu as ceux qui vont être dans l'ultra luxe. Et en fait, nous qui sommes un peu sur du premium et du middle, on va dire, c'est plus compliqué et on voit que les commerces comme le nôtre galèrent un petit peu. donc il a fallu prendre des décisions avant que nous aussi on galère. Et donc, on a pris la décision en janvier de fermer la première boutique qui était celle de Tours, qui était une toute petite boutique, un tout petit écrin qui fait 15 mètres carrés. Et donc là, comme j'ai des associés aujourd'hui, ça a été plus compliqué qu'on peut l'imaginer parce que c'est une décision qui n'est pas facile à prendre, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi, on a des salariés, on a des dettes, enfin, il y avait plein de choses à prendre en compte. Donc ça a été un moment où là on a vraiment pris la casquette de chef d'entreprise. et qui n'est pas simple en fait. Oui, oui. Et où tu oublies un peu la partie créative, etc. Donc c'était soit on revoyait encore une fois le concept et les coûts et on continuait à faire les deux, soit on prenait la décision de se concentrer sur une qui fonctionne bien et la faire évoluer avec des bases et des fondations solides plutôt que de s'acharner sur quelque chose qui fonctionnait. mais qui, malheureusement, en cas de perte de chiffre d'affaires, pouvaient être vraiment compliquées. Oui,

  • Speaker #0

    donc tu n'as pas vraiment identifié. Il y avait ces deux boutiques qui étaient tes sources de revenus. Il y en avait une qui était trop fragile.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, tant que le chiffre était le même, ça allait. Mais on voyait que si une semaine, ne serait-ce qu'une semaine ou deux, où tu galères un peu, en fait, ça peut te mettre très vite dans le rouge. Donc, il ne fallait mieux pas prendre le risque. Et de toute façon, c'était difficile de faire plus de chiffre d'affaires. Parce que la boutique était petite, qu'on ne pouvait pas avoir autant de collections, qu'on ne pouvait pas développer l'événementiel, le sur-mesure. Tout ce qu'on faisait à Angers, qui nous apporte une marge plus confortable aussi, on ne pouvait pas le faire à tour, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, cette décision, elle s'est imposée à toi à quel moment ?

  • Speaker #1

    Du coup, on l'a décidé... Enfin, ça a commencé à être en discussion en janvier. Et on l'a vraiment décidé en mars. D'accord. Et là, tu vois, on a signé cette semaine. D'accord. Donc, voilà. Là, c'est vendu. C'est bon. Tout n'existe plus.

  • Speaker #0

    D'accord. Ouais alors comme un... Tu vis ça ?

  • Speaker #1

    Sur le coup, ça a été un peu compliqué parce que on se demande si on prend la bonne décision. On a tout un pan de communication à faire auprès de nos clients qui est compliqué parce que tout de suite, si on ferme, c'est que ça ne marche pas. Sauf que nous, on a quand même Angers qui continue, on a quand même le site qui continue, on a le podcast qui continue. Tu vois, on a plein de trucs qui continuent à fonctionner. Donc en fait, si les gens dans leur tête, ça ne marche plus ou c'est fermé définitivement, en fait, ils arrêtent de suivre, ils ne commentent plus. Et nous, il fallait qu'on... qu'on met une communication, on explique qu'en fait, c'est pas fini, que ça continue, c'est juste que c'est comme un déménagement, un agrandissement, enfin voilà. Donc ça, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Tant manque d'énergie, c'est dur, il faut encaisser ses décisions, mais en même temps, il faut en mettre trois fois plus pour embarquer tes clients et leur dire qu'en fait, c'est...

  • Speaker #1

    C'est pas fini. C'est pas fini, ouais. C'est juste que c'est un autre modèle, une autre façon de faire, enfin voilà. Et en fait, on en a vu plein qui ont fait ça. Par exemple, on a vu qu'il y avait les raffineurs qui ont fait ça au même moment que nous. Il y avait leurs boutiques, les petits raffineurs qui étaient dédiés à l'enfance et les raffineurs dédiés à la mode, concept homme et femme. Et en fait, ils ont rassemblé les deux boutiques. Et pareil, ils ont fait comme si c'était pour un meilleur service client, etc. Bon, la vérité, c'est qu'à mon avis, c'est très compliqué d'avoir plusieurs boutiques. C'est des charges énormes qu'au bout d'un moment, quand tu ne fais pas assez de chiffres ou la marge ne sont pas assez bonnes, tu ne prends pas le risque de continuer. Même si tu as beau marcher, il vaut mieux parfois tout rassembler sur les mêmes endroits. Donc voilà, j'ai vu que je n'étais pas la seule, du coup ça rassure. Tu te dis que ce n'est pas que toi le problème.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, on est beaucoup. Moi je l'ai vécu aussi ce moment-là et il y a énormément de gens qui les vivent. Je pense qu'il y a des phases aussi. Ce n'est pas parce que tu fermes un chapitre que ça veut dire que le livre est terminé. Il faut aussi réussir à prendre du recul. Après c'est tellement compliqué dans ces situations-là. Il faut comprendre parce qu'il y a beaucoup d'émotionnel. C'est tellement d'énergie, de passion, que c'est compliqué de réussir à faire la part des choses quand t'es dedans. Mais ça peut n'être qu'une étape et c'est des décisions qui sont dures mais qui sont salvatrices par ailleurs pour la boîte.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, ce que ça m'a appris à faire, c'est à faire en sorte de comprendre que c'est pas un bébé. Souvent, on a tendance à dire « ah oui, c'est mon bébé, mon entreprise » , etc. et en fait pour arriver pense, après avoir vécu ça, je me dis qu'il faut peut-être prendre plus de recul face à ça et de le voir vraiment comme un business avec une source de revenus éventuelle, un patrimoine, une manière de créer de la valeur pour soit le revendre, soit se rémunérer, etc. Mais en fait, ne pas avoir un attachement trop dans l'émotion, justement, parce qu'en fait, des business, tu peux en créer un plein si tu en as fait un. Généralement, tu peux en faire 10 000 derrière. justement tout ça, là moi ça fait 5 ans où j'ai plus appris en étant entrepreneur qu'en étant en école de commerce ou dans mes différents jobs d'avant et en fait j'ai pris conscience qu'il fallait avoir un détachement et justement il y a des décisions que j'ai peut-être mal prises à certains moments de la vie de l'entreprise parce que j'étais dans l'émotionnel en disant ah oui c'est moi, c'est mon image ou qu'est-ce que les gens vont penser de moi alors qu'en fait on s'en fout plus de qu'est-ce que les gens pensent de moi C'est... que l'entreprise elle vit, comment elle vit, comment elle se rémunère. Et voilà. Donc du coup j'ai pris plus de recul. Et en fait c'est mieux, parce que du coup je peux prendre des décisions plus drastiques avec des meilleurs résultats aujourd'hui que peut-être que j'ai fait pendant 5 ans jusqu'ici.

  • Speaker #0

    Oui. Tu sens que ça t'arme différemment dans les situations ? C'est dur de le dire dans l'émotionnel.

  • Speaker #1

    Oui. En fait, on s'était posé la question avec les associés de est-ce qu'on garde les deux boutiques ? Et moi, je n'étais plus du tout en boutique. Depuis quasiment deux ans, j'avais des salariés, donc je ne travaillais pas du tout en boutique. Je venais de temps en temps, je venais pour l'événementiel. Je faisais beaucoup de management, mais je n'étais plus en vente, si tu veux. C'est pas moi qui faisais l'ouverture, qui comptait le fond de caisse, qui mettait le merch, qui étiquetait, sauf grosse collection. Et donc on s'est posé la question de se dire, est-ce que ça serait pas intéressant de garder les deux boutiques, et moi je retourne en boutique concrètement, tous les jours, et je me rémunère sur un salaire de conseillère de vente. Ou carrément fermer une boutique et aller déménager, vivre à Angers, et reprendre Angers environ si la salariée est en place, et en étant sa place. Et en fait, tout ça, je l'ai refusé parce que je savais qu'en étant sur place, concrètement, en devenant entre guillemets salariée de ma propre entreprise, ça allait me mettre dans une position où j'aurais mis de nouveau de l'émotionnel dedans. Alors que là, de ne pas être dedans et de faire tout entre guillemets à distance, tes décisions, elles sont beaucoup plus... Il y a beaucoup plus de recul sur ce que tu fais en fait. Et tu es moins dans le rythme du quotidien et dans le rush du quotidien. Et ce qui fait que... En fait, tu peux beaucoup plus facilement évoluer et on voit les chiffres sont meilleurs aussi parce que j'arrive à identifier plus facilement ce qui va, ce qui ne va pas et comment on peut l'améliorer. Et je n'ai pas peur de dire écoute, ça, ça ne se vend pas, on le vire. Alors qu'avant, quand j'étais dedans, j'ai dit oui, mais j'ai quand même une cliente qui a dit que... Et en fait, là, je regarde essentiellement les chiffres, j'ai quand même le ressenti de mes équipes et leur remontée, mais les décisions ne sont pas les mêmes. Là, j'en parle parce que j'ai pris du recul, mais il y a eu quand même tout le mois de mars où j'étais en mode pas hyper en forme, en mode il fallait gérer. La fermeture, la vente, le déménagement, tous les documents à refaire, gérer les équipes qui partaient, parce qu'on a fait des ruptures conventionnelles pour nos équipes qui partaient. Il a fallu revoir les nouvelles équipes qui, elles, venaient d'arriver à Angers, mais qui n'avaient peut-être pas toutes les ressources pour que ça fonctionne bien. On développait la haute papeterie, on avait de plus en plus de demandes sur mesure. Voilà, ça a été un peu un flottement où je ne savais plus trop si je voulais continuer, si je voulais vraiment que mon business fonctionne comme ça. Voilà. Ça a été une période de gros questionnements.

  • Speaker #0

    Du coup, tu en es revenue un peu à la base. Pourquoi est-ce que tu t'es lancée dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Oui. Et en fait, ce que j'ai compris, c'est que j'aimais créer, entreprendre, développer. Ça, c'est sûr. Après, le retail, je pense que les objectifs de vie personnel que j'ai ne correspondent peut-être pas à ce que le retail, à petite échelle, peut m'offrir aujourd'hui. Parce que, effectivement, je pense que si j'avais été toute seule dans ma boutique de 15 mètres carrés à tour, je ne me rémunérais mieux, ou peut-être de manière plus sereine aujourd'hui, que là d'avoir voulu ouvrir plusieurs boutiques, de mettre des équipes à ma place, etc. Je pense que c'est vraiment se poser la question, enfin c'est ça que je ne me suis pas posé au début, au début je voulais entreprendre, je suis allée dans le secteur que je connaissais, dans un secteur qui me passionnait, les carnets c'était toute ma vie, donc voilà. Mais je pense vraiment que les gens qui veulent se lancer se posent la question de effectivement pourquoi ils le font et est-ce que ça correspond à leurs aspirations de vie.

  • Speaker #0

    Oui, et tu n'es pas d'accord que c'est aussi une question qu'il faut se poser presque, pas quotidiennement, sinon tu es épuisée, mais au moins une fois par an, se faire un rendez-vous avec soi-même, au contraire, une petite dissonance, parce que ça va vite d'avoir ce projet et d'être hyper alignée, hyper ancrée dans le but, et petit à petit, en fait, de perdre de vue. Et donc, du coup, tu es encore dans la machine, donc tu le fais, mais je trouve que c'est important de se dire, allez... Une fois par an, je me fais un rendez-vous avec moi-même où je pose vraiment, enfin, je sais pas, on grandit, on vieillit, il se passe des choses dans nos vies à chacun et à chacune, et du coup, on change aussi. Donc je trouve que ce soit que tu sois commerçant ou que t'es une boîte, n'importe quoi, mais à partir du moment où t'entreprends, je trouve que c'est un exercice qui est pas facile, mais qui est quand même nécessaire et au final assez libérateur, parce qu'au fond, quand on est désaligné, on le sent, quoi.

  • Speaker #1

    Oui. Ouais. Exactement. Et en fait, je fais partie de ces personnes qui ont beaucoup d'intuition, qui ont toujours un truc dans le corps qui te dit t'y vas ou t'y vas pas. Et tu vois, de mars à juin, j'avais ce truc où tout était neutre. Je ne sais pas comment expliquer. C'est-à-dire que, OK, on a pris la décision de vendre. Maintenant, j'avais qu'une hâte, c'était de vider la boutique, de signer chez le notaire, de donner les clés au nada qui reprenait derrière moi. Et de leur dire, allez, bon courage et faites de belles choses. Ça va être super pour vous aussi. mais moi j'avais vraiment besoin d'avancer, de me concentrer sur autre chose et de me dire qu'est-ce que je veux vraiment, comment je veux que ça se passe, qu'est-ce que je veux donner à mes clients, quels services j'ai envie qu'ils aient, pourquoi on le fait, comment je veux que mes salariés se sentent aussi dans l'entreprise. Et du coup ça a remis tout à plat et tout bien. Je pense que là on repart sur une meilleure situation que là en mars ou même en janvier. Personne ne savait exactement où on allait, ce qu'on allait faire et ce qui se passait. Même si le chiffre était là et qu'on avait de la chance d'avoir des clients très fidèles, malgré tout, il y a beaucoup de charges qui ont augmenté, il y a des prix fournisseurs qui ont augmenté aussi. Nous, notre faiblesse, on en avait parlé une fois, notre faiblesse, c'était notre marge. On achète trop cher et on ne vend pas assez cher. Et pourtant, on est cher. On peut paraître cher face à d'autres concurrents. Et du coup, tu vois, la stratégie est totalement différente. On a beaucoup moins de marques qu'avant. On prend vraiment toutes leurs collections. Et on a choisi des marques sur lesquelles on sait que même en margeant bien, le prix reste très raisonnable pour notre client. Parce qu'on aurait pu faire le choix de vendre très très cher et basta. Mais au bout d'un moment, on ne veut pas remercier les clients non plus.

  • Speaker #0

    C'est aussi repartir de son pourquoi. C'est un peu son moteur intérieur. Mais aussi repartir du client, puisque c'est lui qui achète. À partir du moment où tu sais à qui tu vends et que tu arrives à bien affiner et à leur proposer la bonne offre, c'est plus facile. je dis pas que c'est facile parce que le contexte est compliqué en effet. Mais effectivement, si jamais tu sens que ta clientèle cible, elle a des prix psychologiques qui font qu'elle ne peut pas aller plus loin, il faut réussir à pivoter un peu ton offre et à l'affiner.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, cette notion de pivot et d'évolution, moi en cinq ans, quand je comprends tout ce qu'on a fait, on a changé un milliard de fois en fait. On a vraiment adapté au lieu dans lequel on était, aux clients qu'on visait, aux marchés, aux contextes économiques. à ce qui se passait autour de nous en fait. Et je pense que ça, c'est une des clés de réussite et ce qui fait qu'on est encore là aujourd'hui malgré tout ce qui s'est passé. C'est qu'on a réussi, alors tant bien que mal, on ne dit pas qu'on a fait tout bien. Je pense qu'il y a des choses qu'on aurait dû peut-être mieux faire ou faire autrement. Mais en tout cas, à toujours rebondir parce qu'on s'est adapté à ce qui nous entoure et qu'on n'est pas resté bloqué juste sur nous perso, qu'est-ce qu'on veut pour nous-mêmes en fait. Vraiment par rapport au marché qui nous entoure. et le fait de ne plus être dedans au quotidien. En fait, j'ai d'autres choses à côté qui font que je suis moins dans le nez à tout le temps regarder les chiffres, à tout le temps être sur le dos des équipes, etc. Ce qui fait que j'ai beaucoup plus de recul pour prendre de meilleures décisions par rapport au marché qui m'entoure aujourd'hui. Et je pense que ça, c'est hyper important de le faire quand c'est possible et que ça fait partie de nos envies. Les mecs, ils veulent rester dans leur boutique et tout gérer et pas déléguer et être toute seule. C'est très bien aussi et je peux l'entendre, mais en tout cas, moi, c'est parce que je voulais. Ok,

  • Speaker #0

    de la même manière que tu te... questionne sur ton pourquoi, c'est après tu vois comment tu réalises dans les faits quoi. Est-ce que pour toi c'est important effectivement d'être sur deux terrains ou au contraire de pouvoir prendre la distance ou d'avoir un juste équilibre. Il faut vachement se questionner soi-même effectivement pour réussir à construire le quotidien qui est le plus proche de ses besoins, de ses envies. Après on a beaucoup de contraintes et des fois on aurait évidemment envie de pouvoir sortir un peu de la boutique

  • Speaker #1

    mais quand même d'être un petit peu là et en fait c'est pas possible parce qu'on peut pas recruter ouais voilà mais après mais après moi je fais partie des personnes qui il y en a qui vont me quitter des dents en disant ça mais moi je veux pas travailler dans mon business quel qu'il soit en fait j'ai envie d'avoir un business qui travaille pour moi et qui me permette de vivre des moments de liberté à côté Merci. et je ne veux pas de recréer un job de salarié dans ma propre entreprise. J'ai le sentiment qu'une entreprise doit s'auto-développer en créant des emplois, en créant de la valeur, en s'auto-finançant, etc. Pas en étant tous les jours dedans, en travaillant je ne sais combien d'heures par semaine pour combler le fait qu'on ne peut pas recruter. Du coup, ça veut dire qu'elle n'est pas rentable. L'entreprise, à un moment donné, si tu es là tous les jours et que tu ne peux même pas te payer correctement et que tu dois faire des heures. Il y a quelque chose pour moi qui cloche quelque part. En tout cas, c'est ma vision de l'entrepreneuriat. Je sais qu'il y en a qui ne sait pas du tout ça et qui ne comprendront pas et qui vont dire oui, mais non, en fait, il faut bosser, il faut bosser. Je pense qu'il y a une manière d'apporter de la valeur à ton entreprise qui est autre que faire 200 heures par semaine et te payer une misère. Mais il y a cinq ans, je n'avais pas ce discours-là. Je tiens à préciser. Il y a cinq ans, j'étais pas comme ça, mais là j'ai évolué là-dessus.

  • Speaker #0

    Oui. Après effectivement c'est hyper intéressant de voir l'entreprise comme un outil qui travaille aussi pour soi et de se dire qu'en fait il ne faut pas être prisonnier de sa boîte. Après si on a énormément de plaisir à être en boutique et que finalement d'être seule en boutique ça permet de se payer.

  • Speaker #1

    D'épanouir.

  • Speaker #0

    Le chute d'affaires tombe bien. C'est vrai que ce truc de tomber un peu sous le coude, d'être un peu l'esclave de ta boîte, là c'est un peu plus compliqué. Après c'est normal des fois de le ressentir parce qu'il y a toujours un ras-le-bol etc.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    Faut faire attention, ouais.

  • Speaker #1

    Je sais que je développe d'autres business à côté, notamment avec mon conjoint, etc. Parce que je préfère avoir plusieurs sources de revenus. développer mes compétences sur plein de choses et ouais pas en tout cas avoir ce sentiment d'être sur un seul truc tous les jours comme j'ai pu être les deux premières années en boutique et en fait quand j'ai recruté ça a été un soulagement de fou et un renouveau, c'est là qu'on a déménagé et qu'on a fait évoluer le concept parce qu'en fait d'être tous les jours dedans ça ne correspondait pas à ma personnalité et donc j'attrape au vol ton ouverture sur les autres projets pour savoir

  • Speaker #0

    Où tu en es aujourd'hui et quelles sont tes envies pour la suite ? Quels sont les projets que tu es en train de nous mijoter ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, quand on a annoncé qu'on fermait Tours, on a annoncé aussi qu'on développait une autre marque qui s'appelait Rêve Holistique, qui était censée être une marque de compléments alimentaires, sous forme de liquide, etc., qui était très chouette, qu'on avait imaginé en parallèle, en fait. Et en fait, avec du recul. je me suis rendue compte que je l'ai lancé la communication à ce sujet très vite non pas parce que le sujet était abouti mais plutôt parce que j'avais tellement peur de perdre une partie de ma clientèle que j'ai essayé de rattraper au vol et en fait j'ai tout fait justement sans feu intérieur avec une neutralité totale sur tout en mode est-ce que ça me rend heureuse ou malheureuse je ne savais pas est-ce que ça me fait du bien ou pas mais je pense que ça rassurait en fait de me dire non mais vous inquiétez pas je fais quand même d'autres choses il se passe d'autres choses dans ma vie en fait Et en fait, ce n'est pas pris par le bon angle parce que du coup, tu construis un produit et une marque sur quelque chose qui n'est pas basé sur un marché cible et des clients cibles. Du coup, les gens ne comprennent pas ce que tu fais, ils ne comprennent pas pourquoi tu le fais, ils ne comprennent pas si ça les concerne ou pas. Et en fait, tu as des gens qui vont te suivre parce qu'ils te connaissent et qu'ils savent que tu vas faire des choses. Mais en réalité, en questionnant les gens, tu te rends compte que tu es à côté de la plaque. En plus, le complément alimentaire, c'est un marché qui est... très mature et où il se passe plein de choses mais qui est ouvert à tout bout, il y a très peu de barrières à l'entrée pour créer ça donc pour te démarquer c'est compliqué et bref, et surtout en fait je me suis écoutée, je me suis rendue compte que ça me faisait pas du tout vibrer, que moi en tant que cliente bien sûr que j'achèterais de ce genre de choses parce que je suis la bonne poire qui achèterait ce genre de trucs c'est le genre de truc miracle qui te dictera une peau magnifique après, et donc du coup voilà j'aurais été la bonne cliente mais en fait je suis pas sûre d'avoir envie de développer ce genre de marque en tout cas pas pour l'instant Donc ça, c'est quelque chose que je garde de côté, que j'ai mes carnets remplis d'idées, de contacts et de gens avec qui j'étais, voire des laboratoires, des choses comme ça, mais que je ne vais pas développer pour l'instant. J'ai tout gardé, le compte Insta, tout ça, mais que j'ai mis en pause. Et en fait, je me concentre plutôt sur l'immobilier, où j'ai eu l'opportunité il y a plusieurs temps maintenant, avec mon conjoint, d'acheter des studios en fait. et qu'on essaye de développer en location courte durée du coup, donc tout ce qui est Airbnb, etc., qu'on a envie de développer avec plutôt des concepts de location, pas juste un truc que tu meubles et tu te dis, vas-y, c'est sur Airbnb, c'est propre, et c'est en centre-ville, ça va marcher, mais plutôt avec un concept un peu plus sympa qui font que les gens viennent aussi pour se ressourcer et pas juste louer parce qu'ils sont en déplacement. Donc ouais, on va se concentrer plutôt là-dessus. Et pour tout avouer, j'ai pris un job à côté d'extra. Je suis totalement sortie de ma zone de confort. Je travaille en tant qu'extra dans un bar en plein centre-ville de Tours. Un bar très chouette qui s'appelle le Tour Meseul. Je vous invite à aller voir, c'est très sympa, il y a une terrasse magnifique. Voilà, donc je me suis retrouvée à apprendre à faire des cocktails et à tirer des bières, à changer les fûts de bière surtout. Moi qui ne savais rien faire de tout ça, qui n'avais jamais été dans le service.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu as eu envie ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te dises, allez, go, je n'ai jamais fait ça, j'ai envie d'y aller ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, j'avais ma source de revenus qui était sur Tour. Moi, c'était la boutique de Tour qui me rémunérait en partie. Le temps qu'on développe les Airbnbs, ça ne peut pas nous rémunérer tout de suite. on sait que il y a un minimum en plus de nuitée à faire pour pouvoir commencer à se rémunérer. On a la chance d'avoir des toutes petites charges qui fait qu'on va pouvoir assez vite rentabiliser le truc, mais quand même, il y a encore plein de choses à faire, plein de travaux, etc., donc c'est pas pour tout de suite. Donc plutôt que d'aller pomper de l'argent sur Angers, je me suis dit, je vais trouver un moyen de faire de l'argent à côté, et je voulais un job qui ne prenne pas toute ma matière grise. Donc je n'avais pas envie de retourner en tant que chef de projet ou dans la com. Je n'avais pas envie de passer du temps et de l'énergie, de manger tout mon temps et mon énergie sur ce job salarié. J'avais envie que ça me rémunère le strict minimum, mais pas forcément des milliers d'essences, juste ce qu'il faut pour vivre. sachant que je prends quand même des sources de revenus sur maison pour compléter. Et j'avais envie de sortir de ma zone de confort, d'apprendre un nouveau métier. Je me suis dit, sur conseil de plusieurs personnes, pourquoi pas aller dans le domaine de la restauration ? C'est quelque chose qui est, pour le coup, plus dur que ce que j'imaginais, qui est très physique. En fait, il y a quand même beaucoup de choses à faire et à savoir, mais qui est pour le coup très dynamique, où tu t'ennuies pas, les journées passent à une vitesse folle. pour le coup moi qui ne savais rien faire de tout ça j'apprends plein de choses j'ai la chance d'être dans un contexte et une équipe qui est quand même très chouette où on s'amuse bien donc voilà mais je l'ai choisi aussi je suis pas allée taper à la porte de tout le monde vraiment je voulais être là-bas donc je travaille du mercredi au samedi et je fais 11h30 17h30 donc tu vois c'est des journées très light ça me fait un contrat de 25h quoi donc une journée très light Merci. Tu apprends un nouveau métier, tu es sûre d'avoir une source de revenus, mais je ne bousille pas tout mon temps et mon énergie non plus, ce qui fait que j'ai la sécurité d'un revenu, tout en pouvant continuer Maison Pan et les autres projets.

  • Speaker #0

    Ok, et tu arrives à être suffisamment disponible pour Maison Pan malgré tout ça ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai dû revoir toute mon organisation. Là où j'avais toutes mes journées de libre, et que je pouvais aller d'une ville à l'autre, et pour les équipes, il a fallu leur apprendre à être... beaucoup plus... Enfin, moi, déléguée, et elle, elle est plus autonome. Donc, ce qui fait que le lundi, je suis en télétravail et je vais faire toute la partie comptabilité administratif, paye, préparation des contenus, vidéos, des choses pour Instagram, des PLV, des commandes, etc. Le mardi, je vais à Angers. Donc, je passe toute la journée avec les équipes. Je les aide à faire les étiquetages, le merch, à faire les objectifs, à voir les offres qu'on met en place, les événements de la semaine, etc. La prod et tout ça. pour régler tous les problèmes aussi de machines qui ne marchent pas, tous les problèmes techniques qui ne nous lâchent pas. Et ensuite, tous les matins, je fais un point avec elle. Vu que je commence à 11h30, j'ai largement le temps le matin. Ensuite, de 11h30 à 17h30, je suis dédiée à mon job salarié. Donc même si de temps en temps, on te check un message, on est concentré sur ce qu'on fait, on est rémunéré pour ça. Et après, 17h30, il est encore très tôt. Donc en fait, toute la soirée... si t'as envie de faire du sport, si t'as envie de rencontrer du monde, de rencontrer d'autres entrepreneurs, de participer à des conférences, il peut se passer plein de choses en fait. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je m'attendais pas du tout à cet update là, mais c'est trop chouette justement d'avoir des retours comme ça, et de voir qu'il y a tout un tas de possibilités de rebondir, de réécrire l'histoire, de se réinventer, et que tout ça c'est à chaque fois des petites briques en plus au projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En tout cas un projet personnel aussi, c'est de se construire soi-même autour de... de ce qu'on vit dans ces entreprises.

  • Speaker #1

    Il faut être capable de beaucoup s'écouter, de ne pas avoir peur du regard des autres. Moi, c'était le plus dur, parce que quand j'ai eu mes premières clientes maison-pens qui ont débarqué au bar en me disant « Mais Florian, qu'est-ce que vous faites là ? » Ça a été compliqué de leur dire « En fait, c'est de la transition, c'est pour avoir plus de sécurité, c'est aussi pour moi me remettre un peu de toutes ces émotions qui y sont arrivées. » Et en fait, un besoin de découvrir autre chose et de faire autre chose. et sans avoir toutes les contraintes salariales classiques de je prends un CDI dans un métier qui demande beaucoup d'horaire, beaucoup d'investissement intellectuel et peut-être de remise à niveau. Enfin, tu vois, pas avoir peur. Et en fait, on n'a rien à faire de ce que pensent les autres, de dire ah oui, elle a arrêté, ça n'a pas marché. Et en fait, non, je sais très bien que mes comptes bancaires sont au vert et qu'on gagne suffisamment pour payer des gens et pour me rémunérer au passage. C'est juste que... J'ai aussi mes envies personnelles qui font que j'avais besoin de ça. Et c'est très cool parce que c'est un job qui va durer jusqu'à octobre. Je fais une saison, en fait. C'est saisonnier, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chiant de devoir toujours se justifier aussi quand tu es entrepreneur. Parce que c'est un mal. Tu incarnes une entreprise, tu la racontes. Mais c'est vrai que parfois, tu te dis, j'aimerais bien juste ne pas avoir à chaque fois à justifier, expliquer. Ouais et donc en fait le tout c'est de les gens qui y'a beaucoup de gens qui comprennent qu'ils ah ouais en fait tu es courageuse c'est bien ce que tu fais on a hâte de voir la suite de tes projets et à ceux qui vont voilà te dire ouais donc tu fais ça parce que ta boutique elle marche pas et que tu as pas d'argent et que tu galères et que ouais bah écoute tente ça en tout cas moi je fais des choses on verra ce que toi tu fais et on en reparlera mais mais oui il faut mettre son ego de côté un moment et ça ça a été le travail que moi j'ai dû faire apprendre à me dire en fait c'est pas grave si là tu es en phase de transition et que les projets ont besoin de se consolider, que des travaux c'est long à faire de signer un prêt pour racheter un autre appart c'est long que t'es pas toute seule au bord de l'entreprise donc t'as des associés donc tu ne prends pas toutes les décisions comme tu veux et ouais il a fallu un gros travail et je pense que là ces trois derniers mois ça a été ça c'est prendre suffisamment de recul pour se foutre de ce que pensent les autres Oui. faire ton parcours de vie comme toi tu l'entends, quitte à ce que te faire critiquer quand toi tu es au bord d'une piscine en train de travailler et que les gens pensent que tu ne fous rien. Et continuer à garder tes valeurs coûte que coûte, si toi c'est ton ambition de rendre les choses plus belles ou de les faire comme ci ou comme ça et que ce n'est pas le mode de vie classique, tant pis quoi.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Floriane pour cette... update, tout en transparence de nous avoir un peu ouvert aussi à tout ce que tu as pu traverser tes émotions,

  • Speaker #0

    tes sentiments c'est pas toujours évident de se mettre un peu à nu comme ça donc merci beaucoup non mais avec grand plaisir on se revoit dans six mois ouais j'aurai encore tout revendu, tout rebougé c'est énorme merci Audrey en tout cas à bientôt je te dis à très bientôt

  • Speaker #1

    Moi aussi, salut !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #2

    Merci de nous avoir écoutés, j'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, pensez à laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée, ça m'aide beaucoup à faire connaître le podcast. Et je vous donne donc rendez-vous lundi prochain pour un nouvel épisode que sont-ils devenus ? A bientôt !

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