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L' Arrière Boutique

La reconversion d’une fleuriste engagée avec Camille de Fleurs Fleurs Fleurs

La reconversion d’une fleuriste engagée avec Camille de Fleurs Fleurs Fleurs

1h56 |23/01/2025
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Description

Comment réaliser son rêve de devenir fleuriste, tout en bousculant les codes ?


Camille Arot Thuillier, fondatrice de Fleurs Fleurs Fleurs, partage son aventure inspirante : une reconversion audacieuse au métier de fleuriste ! Elle s’est lancée en pleine pandémie, avec un concept totalement à contre-courant : des fleurs locales, de saison, une approche profondément alignée avec ses valeurs.


Ce pari il est risqué mais vous allez l'entendre la magie va opérer.


Dans cet épisode, Camille se livre avec sincérité et générosité sur son parcours :

  • Comment elle a transformé son rêve en réalité malgré les nombreux défis.

  • Ce qu’elle a appris en partant de zéro pour devenir fleuriste.

  • L’importance de prendre le temps, de s’écouter, et de construire un projet avec patience et cohérence, dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse.

  • Ses ingrédients secrets pour que ça fonctionne


Camille, c’est aussi une entrepreneuse solaire et passionnée. Elle revient sans filtre sur ses doutes, ses réussites, et ses défis, tout en partageant des conseils précieux pour celles et ceux qui rêvent de changer de vie ou d’ouvrir leur propre boutique.


Prêt(e) à découvrir une histoire pleine d’audace, de créativité, et d’engagement ? Cet épisode est pour vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Salut tout le monde ! Dans cet épisode, je pars à la rencontre de Camille Arot-Huillier, fleuriste et fondatrice de Fleur Fleur Fleur, une boutique à son image, joyeuse et audacieuse. Après une première expérience dans le commerce et la création de sa première entreprise, Very Monkey, elle nous raconte avec passion comment Fleur Fleur Fleur est née en pleine pandémie. D'abord via un système de précommande en ligne, avant de donner vie à sa magnifique boutique jaune et rose, un lieu qui infuse de la joie et de la couleur dans le quotidien de ses clients. Sa reconversion, Camille décide de la faire à sa façon, alignée avec ses valeurs, mais totalement à contre-courant des pratiques traditionnelles. Fleur, fleur, fleur, ça sera donc local et de saison. Dans cet épisode, Camille nous partage les défis qu'elle relève chaque jour en tant que commerçante indépendante, seule aux commandes, et nous livre ses réflexions sur des sujets essentiels. L'importance d'Instagram pour créer une communauté engagée, comment incarner une marque forte et différenciante tout en restant soi-même, les coulisses du métier de commerçant avec ses défis et ses joies, l'expérience client qui est essentielle dans son approche, la création d'un univers et d'un espace qui reflète sa personnalité et ses valeurs, ainsi que son organisation. Avec Camille, on comprend aussi l'importance de prendre le temps, de s'écouter et de construire un projet avec patience et cohérence dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse. Vous allez l'entendre, cet épisode respire la passion. La passion du commerce, la passion des fleurs, mais aussi la passion des gens. Camille nous inspire par son énergie, sa créativité et son engagement à faire les choses autrement. J'espère que vous prendrez... autant de plaisir à écouter cet épisode que j'ai pris de plaisir à l'enregistrer. Bonne écoute ! Salut Camille !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci.

  • Speaker #0

    En ce début de vacances, je te prends un peu de ton temps pendant tes congés.

  • Speaker #1

    Je suis absolument ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et moi je suis ravie qu'on puisse discuter, j'ai hâte, vraiment très hâte d'en savoir plus de ton aventure qui a l'air hyper hyper cool. Alors on va commencer, je te laisse te présenter, me raconter un peu qui tu es, ton parcours.

  • Speaker #1

    cours. Très bien. Alors ça, déjà, ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Normal. En même temps, si jamais on pouvait résumer une vie en une minute.

  • Speaker #1

    C'est clair. Donc moi, je suis Camille Arroutchelier. Je suis fleuriste à Orléans depuis 2000. Je suis fleuriste depuis 2020. J'ai créé Fleur, Fleur, Fleur la même année, en 2020. Et j'ai ouvert ma boutique de fleurs l'année dernière. Enfin, l'année dernière. Du coup, en 2023. Parce que maintenant, nous sommes en 2023. Oui. j'ai ouvert en novembre 2023 ma boutique à Orléans ok et donc effectivement si tu veux que je te raconte déjà dans les grandes lignes un petit peu mon parcours moi en fait je suis j'ai jamais fini mes études j'ai jamais trouvé ma voie donc j'ai fait un an de BTS en communication j'ai fait un peu de droit, j'ai dû faire deux mois de fac de droit, voilà j'ai fait plein de choses comme ça, un peu de fac d'anglais aussi et je n'ai même rien fini et en fait j'ai commencé à bosser dans une boutique à Orléans, donc ça on parle de ça c'était en 2010, j'ai commencé à travailler dans une boutique à Orléans qui est une boutique qui n'existe plus maintenant mais qui était une grosse boutique qui faisait 300 mètres carrés, on était... En fait, on vendait des vêtements, des chaussures, hommes et femmes. On était un peu ce qu'on appelait un concept store. On vendait pas mal de choses, pas mal d'échos, d'idées cadeaux à Noël. On avait vraiment plein de choses, on a même parti librairie. On a même eu un café à un moment. On était une super équipe de jeunes. On était vraiment... 5-6, on a travaillé à plein de temps là-bas. Et l'ambiance était incroyable. Et c'est en fait comme ça que j'ai commencé à juste rentrer dans le métier de commerçante, qui pour moi est effectivement un vrai métier. On ne s'improvise pas commerçant. Et même si on a toujours l'impression que c'est le cas, c'est un métier à part entière. C'est un métier qui s'apprend. Et pour le coup, il y a plein de codes, il y a plein de choses. Mais qu'est-ce que c'était bien ? Donc, j'ai travaillé dans cette boutique pendant 5-6 ans. Ouais, 6 ans peut-être.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'était jusqu'en 2016, je dirais. Ouais, de 2010 à 2016, quelque chose comme ça. Et en fait, en parallèle de ça, je travaillais à plein temps. Donc c'est le moment où j'ai vraiment lâché mes études. J'ai commencé à travailler vraiment en CDI là-bas. Et en fait, j'ai adoré. Vraiment, j'ai adoré travailler là-bas. Mais c'est vrai que le commerce, c'est quand même quelque chose qui est... C'est un métier dur, c'est un métier passionnant. C'est un métier qui demande d'être à 100% tout le temps. Et il y a eu un moment où je ne pouvais plus, je n'y arrivais plus, je n'avais plus envie. Et il s'avère qu'en parallèle de ce travail à plein temps, en 2012 à peu près, moi j'ai commencé à créer, au début c'était vraiment pour mes copines, pour moi, pour mes sœurs, une marque d'accessoires pour les cheveux qui s'appelait Very Monkey à l'époque. D'ailleurs, ce qui est très drôle, c'est que je pense que j'ai vraiment dû démarcher à l'époque du Facebook. C'est vrai ? Oui, je ne sais pas s'il faudrait que je retrouve. Je m'étais dit que je le ferais avant l'enregistrement du podcast.

  • Speaker #0

    Retrouver le mail ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est tout à fait possible que je devais démarcher à ce moment-là. Et en fait, c'était vraiment... J'ai commencé à faire ça... comme ça. Et puis, en fait, c'était des bandeaux pour les cheveux. Je me servais de chutes de tissu de chez ma grand-mère qui est une ancienne petite membre chez Dior et qui a été couturière toute sa vie. Elle avait une pièce gigantesque avec plein de tissus. Elle faisait beaucoup de pas de foire, des choses comme ça. Du coup, j'ai commencé à lui piquer des chutes, à faire des bandeaux pour les cheveux pour mes copines. Et puis, ça a commencé à prendre comme ça. Je me suis créée un petit déti à l'époque. j'étais vendue dans quelques boutiques jusqu'au moment où j'ai même été vendue au printemps à Paris et voilà donc en fait c'est à peu près le moment où ça commençait à vraiment bien se passer pour Verimonkey et j'en avais marre du commerce donc j'ai lâché mon boulot à plein temps et je me suis lancée dans Verimonkey à 100% et en fait il s'avère que après quelques mois je me suis rendu compte que j'adorais le principe de tout faire à 100%, en fait, vraiment de la création des modèles, de penser, donc j'avais vraiment, je pensais, des collections, c'était assez poussé, on faisait des shootings, photos, voilà, comme ça, et en fait, je me rendais compte que c'était vraiment quelque chose que j'aimais, mais qui, je sais pas, il me manquait quelque chose, j'aimais beaucoup travailler de mes mains, j'aimais beaucoup faire tout ça, mais c'était pas le produit qui m'allait, c'était pas la couleur, c'était pas mon truc. Donc j'ai fini par tout lâcher, je dirais justement 2016 ou 2017. Et puis c'est le moment où j'ai trouvé à nouveau un job à plein temps. Donc Very Monkey, à ce moment-là, vraiment, j'ai tout arrêté. Et j'ai trouvé un job... Je n'ai vendu pas du tout. J'ai géré le service client d'une marque de cosmétiques. Enfin, pas d'une marque d'ailleurs. En fait, c'est un site internet de cosmétiques naturelles. Ils avaient un système de box. Et donc, ils se lançaient à Orléans à ce moment-là. Et j'ai été leur première salariée. Et je gérais le service client, donc box, site internet, etc. Pendant approximativement deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    et il s'avère que j'ai adoré faire ça parce que du coup je trouvais un peu le contact que j'avais avec les gens, en plus c'était super parce que je travaillais du lundi au vendredi comme les gens normaux oui c'est vrai que ça c'est le truc mais ouais c'est vrai que on a vraiment on a une vie, enfin un fonctionnement à part entière et c'est vrai que vous travaillez dans le calais ouais en fait nos gros moments c'est le moment, enfin dans le commerce en tout cas c'est le moment où les gens sont heureux qu'on le fait et on en pousse le temps.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est un peu dur ce décalage pour moi. Bien sûr. Mais en tout cas, c'est vraiment quelque chose d'important en fait, en vrai, quand on commence dans le commerce. Et voilà. Donc, j'ai bossé pendant deux ans et demi dans cette entreprise qui vendait des cosmétiques naturels. J'ai appris plein de choses. C'était vraiment incroyable. Et puis, j'en ai eu marre, en fait. Travailler derrière un ordinateur et gérer le service client, c'est finalement pas quelque chose qui m'allait. Et je ne me voyais pas rester à long terme. J'avais un CDI, c'était super. Et ça faisait longtemps que, je pense comme beaucoup d'entre nous, j'avais vraiment ce truc où j'avais un rêve en tête. Et c'était donc évidemment de devenir fleuriste. Et je me suis, à ce moment-là, je me suis posé plein de questions parce que c'est vrai qu'il y a plein de gens qui... qui se le disent mais qui passent pas le pas. Et je pense que c'est un peu... Il y a des moments de vie comme ça où les planètes s'alignent. Et en fait, c'était la fin de mon CDI. Enfin, du coup, j'ai quitté mon CDI. Je savais pas ce que j'allais faire. Et je me suis dit, est-ce que ce serait pas le moment de commencer une formation de fleuriste ? Et voilà. Donc je l'ai finalement quelques mois plus tard, parce que je suis partie en avril. Et donc ça, c'était en 2019. Et en juillet 2019, je fais commencer ma formation de fleuriste à Paris. Donc c'est allé très vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête à ce moment-là ? Parce que c'est vrai qu'entre le moment où tu as le rêve et l'envie, tu te dis ce serait chouette. Et qu'est-ce qui fait que tu es vraiment passée à l'action ? Écrire un mail à cette formation ?

  • Speaker #1

    Avant de quitter mon CDI, je m'étais déjà renseignée. Donc c'était quelque chose qui devenait quand même au fur et à mesure un peu plus concret quand même. C'est une formation qui est très chère, qui était à l'époque en plus, je ne pouvais pas la financer avec le CPF ou ce genre de choses. Donc c'est quand même quelque chose, il fallait que je trouve les moyens de la financer. Mais en fait, une fois que... Il y a vraiment ce truc quand on parlait de rêve, quand tu rêves de quelque chose, c'est un fait, mais quand tu commences à vraiment essayer de concrétiser, de savoir comment, quand on est au moment à regarder les formations et à savoir comment tu vas le financer, c'est un peu trop tard. Oui,

  • Speaker #0

    tu as déjà le bon engrenage.

  • Speaker #1

    Exactement, le bon engrenage. Oui, complètement. Et du coup, ensuite, c'est vraiment plus en termes techniques et en termes de logistique, comment tu vas faire pour... quitter ton CDI et de partir à l'aventure après j'en parle beaucoup moi j'adore échanger avec les gens qui comme moi ont ces formations adultes ça veut dire que c'est des gens qui la plupart du temps sont en CDI comme moi qui décident de changer de vie, il y a un vrai truc et dont on parle peut-être pas assez c'est la question financière de comment tu vas faire pour vivre, tu quittes un CDI et Moi, il s'avère que si je l'ai fait, et c'est loin d'être anodin, c'est aussi parce que mon mari, il est en CDI, dans une boîte, et qu'il a une situation qui nous permet, tous les deux, de vivre, et en tout cas, de me poser la question de si pendant des mois, voire des années, je ne gagne pas ma vie correctement, j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui peut subvenir à mes besoins. Et c'est hyper important, c'est des choses dont on ne parle pas trop.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un peu tabou. Les gens ont un peu du mal à le dire alors qu'en fait, c'est des moments de vie et puis que c'est ok.

  • Speaker #1

    Exactement. La raison pour laquelle c'est vraiment un choix à faire à deux, c'est une décision à faire à deux, c'est pas parce que c'est mon mari et que c'est mon fils. Mais c'est vrai que c'est hyper important de savoir que l'autre est aussi ok avec ça et que c'est une décision de vie, c'est un changement de vie complet. Il y a ça et puis évidemment l'avantage d'être partie avec une rupture conventionnelle. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que je voulais te demander.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pendant des mois, voire on en reparlera après, mais pendant des années, j'ai eu la chance de profiter de Pôle emploi. Et ça, c'est des vraies choses pareilles qui sont hyper taboues. C'est vrai que si j'étais partie en claquant la porte de ma boîte et en n'ayant rien, pas de chômage, rien du tout, c'est vrai que ça aurait été beaucoup plus difficile financièrement. Donc c'est vrai que c'est pour ça que ça m'a permis de vraiment avoir toutes les meilleures dispositions et les cartes en main pour vraiment commencer ma nouvelle vie qui commençait. Alors que, en gros, c'est ça. C'est vraiment les derniers mois avant de partir de mon CDI, je me suis renseignée sur les formations. J'ai essayé aussi de me faire financer une partie de la formation par... J'ai perdu, ça s'appelle plus comme ça le fonds Gécif, ça s'appelait le fonds Gécif à l'époque. Et c'est deux fois que j'ai eu un refus. Parce que je voulais commencer à Orléans, on a un lycée horticole qui a une formation pour adultes, un CAP adulte juriste. Et j'aurais aimé faire la formation en un an. En fait, il s'avère que c'est une formation qui ne peut pas être autofinancée parce que c'est une formation qui coûte très cher. Et il fallait automatiquement que je passe soit par le fonds gestif, soit par Pôle emploi. Et les deux m'ont été... Enfin, aucun des deux n'a accepté. Donc, il a fallu que je trouve une autre solution. Et c'est la raison pour laquelle j'ai autofinancé cette formation à Paris, qui est la formation finalement qu'on est beaucoup à faire, beaucoup d'adultes. C'est à l'école des fleuristes de Paris qui s'appelle maintenant l'école nationale des fleuristes. Et en fait c'est une formation un peu étonnante parce que c'est une formation d'un mois. En fait on fait... Ouais, en un mois c'est hyper intense. Ça doit être très intense. Ouais, c'est hyper intense. C'est-à-dire que t'arrives... T'as un lundi matin où t'arrives et tu n'as jamais touché à une fleur et tu repars un mois plus tard en ayant eu le nombre d'heures qui sont obligatoires pour passer ton CAP. En fait, en formation, il y a une partie qui est obligatoire. Et donc, en fait, en un mois, on fait ça au lieu d'un an pour la plupart des élèves. Donc, c'est ultra intense. Donc là, tu sors vraiment le soir avec la tête comme ça. En même temps, c'est là où rapidement tu te rends compte, bien sûr. prendre compte du coup si c'est fait pour toi ou pas. En plus, on n'était pas beaucoup. On était une petite vingtaine dans ma classe. Évidemment, c'est des... On n'était que des filles dans ma classe. C'est des filles avec qui tu passes un mois, un changement de vie, où du coup, t'as les mêmes problématiques. Certaines sont restées des copines encore maintenant, et j'adore encore échanger avec elles parce que certaines sont encore fleuristes, certaines ont ouvert leur boutique, d'autres ont... pris leur job ou ont changé de job mais en tout cas ne sont plus floristes il y a plein,

  • Speaker #0

    depuis 2019 il y a eu plein de changements de vie mais c'est ça qu'il faudrait aussi elles font partie d'un moment hyper important de la vie et j'adore c'est vraiment ce truc un peu de promo où tu peux repartager effectivement c'est des changements de vie parce que là c'est vraiment des formations qui sont plus pour des personnes qui sont en reconversion t'as pas du tout de je ne sais pas non non

  • Speaker #1

    En fait, c'est une formation qui te permet, à la suite de ta formation d'un mois à l'école, l'école peut te fournir pendant un an des conventions de stage. Donc en fait, on te conseille pendant un an de faire des stages parce que c'est finalement là où tu apprends.

  • Speaker #0

    Oui, c'était un peu ça ma question tout à l'heure qui m'a popé en tête quand tu as parlé de la formation. Je me suis dit en fait, est-ce que c'était... C'est sûrement nécessaire et hyper intéressant, mais est-ce que tu recommandes obligatoirement de passer par une formation ? Ou est-ce que, si finalement, par l'expérience... Je ne sais pas, peut-être que les fleuristes ont besoin d'avoir quand même des gens qui sont qualifiés parce que ça leur demande, eux, de former des novices et que c'est un travail monstre alors que tu as déjà ta boutique à gérer. Tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    Tu peux par expérience,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Par rapport à plein de métiers, de métiers en CAP, le métier de fleuriste, pour ouvrir ta boutique, tu n'es pas obligé d'avoir un CAP. D'accord. Il y a des métiers où tu es obligé, donc tu dois forcément passer par une formation. Le métier de fleuriste, n'importe qui peut se dire, tiens, j'ouvre ma boutique. Après, finalement, avec le recul, je me dis que cette formation d'un an à l'école, je ne suis pas sûre que je... C'est toujours le truc. C'est-à-dire que moi, j'avais 32 ans à l'époque. À 32 ans, reprendre pendant un an le... retourner au lycée avec potentiellement des élèves de 16 ans, c'est hyper difficile quand tu as été pendant longtemps en CDI. Je ne sais pas si le scénario est au bout, si j'avais passé un an de formation. Je pense que le format, comme j'ai fait, est super. Il faut se donner de la rigueur, mais ça, en même temps, tu es censé être dans un moment où tu veux faire quelque chose qui te plaît. Après, est-ce que c'est important ? Je ne sais pas si cette formation que j'ai faite, elle est nécessaire, elle est super si tu peux la faire. En revanche, c'est vrai que c'est vraiment en boutique que tu apprends tout. C'est les stages que j'ai faits qui m'ont permis d'apprendre. Et j'ai voulu faire les choses de façon... En fait, c'est ça. Tu as le syndrome de l'imposteur. Tu as vraiment ce truc où tu commences un métier, la plupart des gens... que tu côtoies qui sont fleuristes ont fait les choses pas du tout dans le même sens que toi et qui ont commencé à 16 ans un CAP et qui ont fait un CAP puis un BP puis voilà donc ça c'est des gens qui sont très légitimes à être fleuristes et c'est vrai que quand t'arrives à 32 ans, en plus t'as pas ton CAP c'est compliqué avec de gérer ce syndrome de l'imposteur que j'ai eu pendant longtemps et qu'on est beaucoup à avoir Je ne l'ai plus depuis que j'ai la boutique, je pense.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça aide.

  • Speaker #0

    Ça concrétise les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ça aide pour la simple et bonne raison qu'il y a des gens qui viennent à la boutique, qui me font confiance, qui repartent avec un bouquet, qui sont trop contents et qui reviennent. Donc, je me dis que si je n'étais pas bonne fleuriste, ce ne serait pas le cas. Ça m'a beaucoup aidée. Depuis un an, ça m'aide beaucoup. Mais c'est vrai que je pense que le passage vers une formation est nécessaire. pas obligatoire mais ne serait-ce que pour juste se poser et se dire tiens ça va être mon nouveau métier c'est mon nouveau travail ma nouvelle vie donc ouais ouais je conseille à tout le monde en tout cas de passer par par une partie formation et de faire des stages pas forcément de passer le CAP là moi je les fais parce que c'était important pour moi et il s'avère qu'en plus le CAP donc moi je vais fait ma formation en juillet 2019 donc pendant un mois, et je l'ai fait ensuite un stage directement après, jusqu'à janvier 2020. Et j'avais prévu d'autres stages, et il s'avère que le Covid est arrivé.

  • Speaker #0

    Et oui, et oui.

  • Speaker #1

    Donc j'ai eu la possibilité de travailler, enfin c'était un petit peu plus tard, c'est vrai que j'avais prévu au printemps de reprendre un stage et de passer mon CAP dans la foulée. donc CAP c'est fin d'année c'est mai-juin voilà comment était prévu mon année scolaire à fin mai sauf que en février-mars on se retrouve confiné donc plus la possibilité de continuer comme ça et surtout c'est un peu le moment où après ce long stage que j'ai fait il y avait un truc, c'est qu'il fallait aussi que je commence de façon très concrète. C'était un peu, ok, Camille, là, tu as fait ta formation, là, tu n'es pas prête à passer ton CAP, tu vas faire quoi après ? Dans ma tête, il était hors de question que je travaille en CDI pour quelqu'un parce que je pense que quand on commence un métier et qu'on est un peu plus âgé, c'est difficile de... c'était pas mon truc en tout cas je me voyais pas travailler dans une boutique avec quelqu'un tu l'avais déjà fait ouais et c'est pas j'avais pas envie de ça et il s'avère que du coup je m'étais dit faire de l'événementiel ça doit être super ce que je vais faire c'est que une fois mon CAP en main Je vais essayer de créer ma boîte et de faire de l'événementiel. Je ne me voyais pas du tout avec une boutique, mais vraiment pas. Parce qu'encore une fois, je n'avais plus envie d'être dans le commerce. Donc le Covid arrive, on se retrouve tous confinés. Je suis fait moi à passer beaucoup de temps à réfléchir à ce que je vais faire. Et puis, on ne va pas se mentir, c'est un moment qui a été au début très dur. puis très cool mais surtout au début très dur je me posais énormément de questions ça devenait très concret et j'avais pas les réponses j'avais pas les réponses sur qu'est-ce que je vais faire l'événementiel du coup c'était complètement foutu enfin c'était pas la place clairement t'es dans le fond en plus tu sais pas c'est vrai que maintenant là ça va bientôt faire 5 ans mais c'est vrai que il faut se dire qu'on était vraiment dans les baskets à l'époque ouais bien sûr et en même temps pas de boutique parce que toutes les boutiques qu'elles soient elles sont qu'elles viennent d'ouvrir ou qu'elles soient installées depuis des années. Mais en fait, tout le monde se retrouvait confiné et on ne savait pas quand est-ce qu'on allait pouvoir reprendre, comment ça allait reprendre. Enfin voilà, on était un flou total. Donc j'ai beaucoup pleuré. Vraiment, j'ai vraiment passé beaucoup de temps à pleurer, à me demander ce que j'allais faire. Parce qu'il y a aussi beaucoup de pression en fait. Je m'ennuie sans avoir de choses concrètes. Et après avoir beaucoup pleuré, je me suis posée et je me suis dit, OK. qu'est-ce qu'on fait ? Et j'avais une seule chose qui était évidente et qui était sûre pour moi, c'est que pendant ma formation, je me suis énormément renseignée sur le métier de fleuriste. C'est le moment où je me suis demandé sur des choses simples, mais d'où viennent les fleurs qu'on vend ? Plein de choses comme ça. Et c'est vrai que quand tu rentres dans une boutique de fleurs, tu ne te poses pas ce genre de questions. T'as des fleurs chez le fleuriste, tu choisis, c'est joli. Oui, tu te fais pas de questions. C'était des questions très terre-à-terre, très logistiques. D'où viennent les fleurs ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Je l'ai écouté énormément de podcasts. Je l'ai... Et je l'ai... En fait, je l'ai... Je ne savais pas que ça existait, mais il y a un collectif qui s'appelle le Collectif de la Fleur Française et qui vraiment essaye de remettre la fleur française sur le devant de la scène. Parce qu'en fait, ce que j'ai appris pendant cette formation, c'est que 80% environ, 80% des fleurs coupées qui sont vendues en France viennent de l'étranger. Donc on parle beaucoup effectivement des Pays-Bas, on sait que c'est un énorme pôle de fleurs coupées. Il y a aussi beaucoup de fleurs qui viennent d'Équateur, du Kenya, dans des conditions évidemment pas très roses. Là, c'est vrai qu'on en entend énormément parler, et c'est entre autres grâce au travail du collectif. Mais c'est vrai qu'entre le fait que les fleurs prennent l'avion, que les fleurs, la façon dont les gens travaillent là-bas, les pesticides qu'on utilise il y a énormément de choses qui font que en fait c'est une aberration complètement quand j'ai pris conscience de ça c'était une aberration pour moi en fait on nous apprend à l'école qu'on ne doit jamais dire non à un client qu'il faut forcément avoir un étal gigantesque dans ta boutique pour que le client ait le choix et et Et plein de choses comme ça que je trouvais qu'une fois que je le savais, ça allait à l'encontre de tout ce que j'essayais de faire, de mettre en place sur ma façon de consommer, de façon un peu plus globale dans ma vie. Et je me dis mais attends, je ne vais quand même pas acheter des fleurs qui viennent de l'autre bout du monde, ça n'a pas de sens. Qu'est-ce qui se passe en France et comment on peut faire ? Donc finalement, c'est un peu le moment où... Dès la formation, on en a parlé un peu avec les filles avec lesquelles j'étais à l'école. Les profs nous ont dit que c'était complètement utopique et que ça n'était pas possible. Un peu, tu vois, les fleurs à la Saint-Valentin. Comme ça. Les fleurs, les roses à la Saint-Valentin. On ne peut pas ne pas vendre de roses à la Saint-Valentin. C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est des trucs que les gens... C'est ça, en fait, qui ne tiennent même plus, quoi. C'est vrai que c'est fascinant parce que... Récemment aussi, je me suis intéressée aux fleurs et j'ai eu cette prise de conscience aussi qu'en fait il y a des saisons pour les fleurs. Et tu le sais pour les légumes. Mais en fait pour les fleurs, tu l'ignores. Et tu l'as aussi pour les poissons. Il y a des saisons où tu peux manger du bar, il y a des saisons où tu peux manger des moules, mais il y a d'autres saisons où c'est pas génial. Et c'est vrai que pour les fleurs c'est très vrai, mais on ne le sait pas.

  • Speaker #1

    alors qu'en plus clairement on le voit bien dans les jardins il y a des moments où tu as des fleurs tu n'en as plus il y a des fois tu es déconnecté aussi de tout ça ouais et puis je pense que ça a arrangé bien tout le monde parce que quand tu as envie d'avoir des pivoines t'as des pivoines, quand tu veux des roses t'as des roses c'est un peu ce que je la souhaitais on veut tout tout le temps exactement et Tu vois, c'est exactement comme on s'est posé la question il y a quelques années sur est-ce qu'on n'arrêterait pas de manger des tomates à Noël ? C'est pareil. Est-ce qu'on n'arrêterait pas de vendre des roses à la Saint-Valentin ? Parce qu'en plus, c'est un moment où, évidemment, il n'y en a pas en France. Elles viennent toutes, beaucoup d'Équateur, beaucoup du Kenya. Il y a une énorme demande qui fait que... Elles sont dans des frigos pendant des jours, voire sincèrement des semaines. Elles sont moches, elles sont hors de prix parce que l'offre et la demande, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est aberrant.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une aberration. Et tout ça pour vendre des fleurs qui en plus ont une qualité vraiment nulle. Rien n'allait dans tout ça. Donc c'est vrai que j'ai commencé à intégrer tout ça pendant ma formation, plus tard. Et au moment où j'ai dû... me poser la question de comment j'allais travailler, en fait, je me suis un peu donné un truc avec moi-même de dire quel que soit ton projet et quel que soit ce que tu vas faire, est-ce que tu n'essaierais pas de te donner comme objectif de ne travailler que la fleur de saison, que la fleur française ? Ce qui, pour la plupart des fleuristes, est complètement utopique. Mais je me suis dit, attends, t'as conscience de ça, t'es un peu plus âgée que les autres, tu ne sais pas encore ce que tu vas faire comme projet. Est-ce que tu n'essaierais pas comme ça ? Tu vois comment ça marche, tu vois si... Euh...

  • Speaker #0

    Pour te donner une idée, ce fameux collectif de la fleur française dont je suis membre maintenant, c'est un collectif qui regroupe fleuristes, producteurs et grossistes français. Et pour rentrer au collectif en tant que fleuriste, il faut faire au moins, en ce moment c'est ça, ça va peut-être augmenter un petit peu, c'est vendre 50% de fleurs françaises à l'année. Ça veut dire que selon les saisons, il y a évidemment un seuil de tolérance sur l'hiver, il y a moins de fleurs. Donc si tu as besoin d'aller un peu plus loin... Et puis l'été, peut-être travailler avec des producteurs un peu plus près. Enfin voilà, tu vas essayer de jouer comme ça selon les saisons pour essayer d'arriver à 50% à l'année. Donc c'est vrai que moi, je m'étais donné 100%, ça pourrait être moins. Mais je me suis dit, commence comme ça. Ah oui,

  • Speaker #1

    avec une grosse ambition. Et puis après, tu composes avec la réalité, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il vaut mieux avoir 100% dès le début. Et puis voilà. Donc en fait, il s'avère que... J'ai profité de ce confinement pour en quelques semaines mettre en place un site internet, un compte Instagram.

  • Speaker #1

    Tu avais des petites compétences ou c'était de la débrouille perso ?

  • Speaker #0

    En fait, depuis Very Monkey où je faisais tout, j'avais un site. Je n'étais pas sur Etsy, je m'étais créé un petit site internet. Donc je m'étais dit je vais faire ça et puis il y a des sites maintenant qui sont hyper bien faits. J'utilisais à l'époque Squarespace, j'ai changé maintenant sur Shopify, mais c'est des sites qui sont quand même assez confus même si tu n'y connais pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais c'est super bon.

  • Speaker #0

    Vraiment et puis j'avais le temps. Donc j'ai réfléchi à ça, j'ai créé mon site internet. Donc fleur fleur fleur, j'ai trouvé mon nom. On a trouvé, c'est mon mec qui a trouvé mon nom d'ailleurs. J'ai fait appel à un artiste graphiste que j'adore qui s'appelle Ilk, qui m'a fait mon logo. Franchement, il a travaillé très vite, en quelques jours. On a monté ça un peu comme ça tous ensemble parce qu'on avait le temps et parce que ça faisait un projet que j'adorais. Mais je ne savais toujours pas ce que j'allais vendre. C'était un peu...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu avais déjà posé des bases importantes. Déjà, tes valeurs...

  • Speaker #0

    tu t'étais mis tes barrières et tu savais quand même tu avais quand même déjà des pistes après ça s'est petit à petit ça commençait à se concrétiser même si vous n'avez que les fondations c'était quand même déjà ça par rapport à quelques semaines avant où je pleurais dans mon lit pour savoir ce que j'allais faire et puis il faut bien commencer par les fondations c'est la base,

  • Speaker #1

    une maison tu commences par les fondations exactement,

  • Speaker #0

    on avançait petit à petit et puis en fait c'est C'était très simple, c'est-à-dire que pas de possibilité de sortir de chez soi. À plus de, c'était un kilomètre, deux ou cinq kilomètres, il y avait un truc comme ça. Et en fait, je me suis dit, ok, on arrive là dans deux, trois semaines, il y a la saison des pivoines qui va commencer. Fleur incroyable, tout le monde adore. Ce que je vais faire, c'est que je vais proposer en précommande des pivoines et on va voir comment ça marche. Ça veut dire qu'en amont... j'ai contacté tous les producteurs de fleurs qui étaient dans l'annuaire du collectif de la fleur française ou qui soient en France, en leur disant Bonjour, je suis Camille, je viens de créer Fleur Fleur Fleur, personne ne me connaît, est-ce qu'on peut travailler ensemble ? C'était vraiment ça. C'est à l'air que la plupart m'ont dit oui. techniquement c'est pas possible et puis on vous connaît pas donc voilà c'est un petit peu trop tôt, revenez nous voir plus tard et les premiers à m'avoir dit oui c'est un producteur de pivoine justement pivoine de troncets qui m'ont dit aucun souci la saison commence dans trois semaines non c'était plus court que ça dans deux semaines On peut vous livrer directement chez vous et puis voilà vous décidez de combien de bottes Vous nous dites quelques jours avant combien de bottes vous avez besoin et on fait ça. Donc de façon très concrète, là c'était ok, vous pouvez avoir des fleurs. Je me suis lancée le 1er mai. Donc moi à l'époque, j'avais un compte Instagram qui était l'ancien compte Instagram qui s'appelait encore Very Monkey, qui du coup était celui que j'avais lancé quand j'avais mes bandeaux. Puis du coup, c'était mon compte perso. Je devais avoir peut-être 800 ou 1000 followers, quelque chose comme ça. Et en fait, je l'ai switché un jour et j'ai fait une vidéo et j'ai dit... C'est Cam Cam, bonjour. Généralement de plan. Exactement, maintenant c'est fleur fleur fleur. J'avais déjà quand même un petit peu, j'avais parlé un peu de ma reconversion.

  • Speaker #1

    D'accord, les gens avaient suivi un peu ton parcours, tes envies.

  • Speaker #0

    J'adore Instagram parce que je trouve que c'est un bon moyen de montrer ce qu'on a envie de montrer. Mais j'aime beaucoup, en plus c'est vrai que dans le métier de fleuriste, pendant que j'étais dans ma formation, je montrais des photos de mes réalisations. Les gens adorent. et c'est hyper visuel donc c'est parfait donc j'avais déjà des gens qui s'étaient un peu intégrés au projet au fur et à mesure depuis que j'étais en formation il y avait ceux qui étaient là avant c'était un bon plein de gens comme ça rien à voir qui me suivaient depuis soit parce qu'on se connaissait soit de Very Monkey le 1er mai 2020 je fais ma vidéo, je change de nom sur Instagram et je préviens tout le monde que fleur aînés et que mon site est en ligne et que les Orléanais peuvent précommander des pivoines pour dans une semaine avoir un bouquet que je livre chez eux. En plus, ça impliquait que ce soit que des gens qui habitaient dans un rayon de Centroville, voilà, ou en tout cas avec un moyen. En mai, c'était un petit peu plus facile. Il y a des gens qui devaient peut-être prendre leur voiture dans un bal.

  • Speaker #1

    Exactement. Des contraintes qu'on avait, mais ça a été peut-être un peu plus léger qu'en mars.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les premières livraisons, je les avais faites avec mon petit chariot à pied, avec mon masque. On ne se touchait pas. Donc, j'avais réservé préalablement, je ne sais pas, peut-être une dizaine ou une quinzaine de bottes de pivoine à mes producteurs qui arrivaient à une date fixe. Donc là, mon site est en ligne. Je parle de ça aux Orléanais. en un quart d'heure plus rien tout est vendu c'était énorme mais c'était déjà mais c'est énorme parce que c'était l'intégralité de ce que tu avais prévu enfin pour toi ça devait être enfin je sais pas comment qu'est ce que tu as ressenti à ce moment là en fait c'est ça c'est que tu travailles sur un projet tu sais pas du tout comment il va comment les gens vont réagir et ce qu'il va se passer et je pense que là je prenais pas l'ampleur du truc parce que je me disais ça c'est les gens qui c'est les gens de mon entourage qui me prennent en bouquet parce qu'ils sont en Ils sont contents. En fait, ils ont envie de faire marcher mon petit business. Je voyais ça un peu comme quand j'étais en auto-entreprise et que j'endais mes bandeaux. C'était un peu le truc de C'est la petite Camille, elle est gentille. Et puis les pibanes, ça nous plaît bien. Et puis on va faire ça. Donc là, je pense que c'était un peu le truc de Ok, c'est trop bien, mais ça ne va pas durer. C'est vraiment tous mes copains qui me font plaisir. Et effectivement, on était en confinement, donc les gens étaient trop contents d'avoir des fleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce que j'allais dire, c'est que c'était pas mal finalement, parce que les gens avaient besoin de renouveler l'intérieur, de se faire plaisir avec des jolies choses à la maison. Parce qu'au bout d'un moment, quand tu es tout le temps chez toi, dans la même pièce, tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis pour les gens qui, comme moi, n'avaient pas de jardin, vivaient en appartement, c'est vrai que d'avoir un peu de fleurs... C'était vraiment un moment qui était dur. On avait besoin, comme on pouvait, de se mettre un peu de couleur, un peu de fleurs. Première semaine, vraiment sold out en très peu de temps. On a fait les premières livraisons, trop bien. En plus, ce qui était génial, c'est que je faisais les livraisons moi-même. J'avais le temps quand même de loin de discuter avec des gens. Je voulais passer, comme tout le monde, deux mois avec mon mec dans mon appartement. C'était très cool de voir un peu de monde. C'était que des gens que je connaissais. Au début, c'était vraiment que des gens que je connaissais. C'est ça, quand tu apprends une dimension, les premières personnes que tu ne connais pas...

  • Speaker #1

    Là, tu as fait drôle, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    c'est comme ça qu'on commence. Je trouve que...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas se dire que, comme nos premiers clients, c'est des gens qu'on connaît, ce ne sont pas des vrais clients, finalement. C'est souvent comme ça que ça commence, en fait, la bouchée. Elle commence par le réseau très proche et après, ça s'élargit petit à petit. C'est ça. Il ne faut pas dévaloriser.

  • Speaker #0

    Il ne faut absolument pas dévaloriser. Mais c'est vrai que c'est un step à passer. Ensuite, que l'effet boule de neige fonctionne. Et que du coup, tu te retrouves avec des gens qui ne sont pas des gens de ton entourage proche. Et donc, c'est pour ça, deuxième semaine. Donc, beaucoup de gens qui, en plus, évidemment... tout le monde prend en photo je partage sur Instagram les gens voient les pivoines qui en plus étaient sublimes c'était vraiment d'incroyable les photos étaient trop belles et puis moi je fais le travail de vraiment les prendre en photo beaucoup,

  • Speaker #1

    j'avais que ça à faire tu vois tu pouvais exploiter tout ce contenu visuel

  • Speaker #0

    Beaucoup, vraiment je me sers beaucoup d'Instagram. Semaine suivante, je remets en ligne et là pareil, vraiment j'en commande plus, j'en vends plus. Vraiment les bouquets se sont vendus très très vite et puis j'ai dû faire ça trois semaines pendant le confinement. Et là les clients commencent à vraiment... J'ai des gens d'Orléans qui commencent à me suivre sur Instagram, j'ai des gens qui me disent... quand est-ce qu'on peut commander et puis voilà ça prend trois semaines à échelle largement humaine c'est vrai que j'ai dû vendre peut-être la troisième semaine j'avais vendu 20 bottes de pivoine mais c'est quand même quelque chose et en quelques heures c'est vraiment le truc de dire je fais quelque chose qui plaît sauf que là euh Le confinement s'arrête, la saison des pivoines s'arrête, parce qu'à un moment, Anne travaillait qu'avec des fleurs de saison. Moi, j'étais sur mon petit nuage avec les pivoines, sauf que je n'avais rien d'autre. Je n'avais rien de concret, je ne savais pas comment travailler autrement. Et puis, le confinement s'arrête, donc la vraie vie reprend aussi. Qu'est-ce que je fais à ce moment-là ? Et il s'avère que deux semaines après, c'était la fête des mères.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la fête des mères, forcément. énorme moment pour les fleuristes et donc là vraiment à nouveau question dans la tête tout tourne qu'est-ce que je propose à partir de maintenant qu'est-ce qui se passe de façon très concrète et je finis par trouver un grossiste qui veut bien travailler avec moi pour la fête des mères donc je précommande des fleurs sans même commencer à avoir lancé les précommandes sur le site voilà Je savais de façon concrète que je pouvais vendre des fleurs pour la fête des mères. J'avais quelqu'un qui me proposait des fleurs. Donc, via Instagram, je commence et je mets en place les précommandes pour la fête des mères. Donc là, c'était un peu le moment charnière. C'est-à-dire que les gens allaient voir à quoi ressemblaient les bouquets que je faisais.

  • Speaker #1

    Parce que c'était plusieurs. alors qu'avant c'était entre guillemets que des pivoines mais là du coup t'avais un petit challenge complémentaire ah ouais j'avais un petit challenge je savais pas où j'allais,

  • Speaker #0

    je savais pas la qualité des fleurs que j'allais avoir j'avais aucune photo à proposer aux gens en fait parce que jusqu'alors de mes propres photos de mes bouquets ça n'était que des pivoines donc euh mais je le joue comme ça, bah voilà dans deux semaines c'est la fête des mères on verra quoi comme depuis le début de fleurs faire fleurs quoi Et en fait, il s'avère que je précommande. Donc moi, je ne voulais que des précommandes pour être sûre que je le vende et que je l'achète. En gros, il fallait... Parce que du coup, après, j'ai lancé le programme de vraiment tout ce qui est précommande. Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, j'avais déjà acheté les fleurs. Donc je savais que j'avais tant de bouquets à vendre. mais il fallait pour moi que tout soit vendu à la fête des mères avant la fête des mères parce que je n'avais pas de boutique physique pour les vendre donc là ça commençait j'avais je sais pas peut-être une trentaine ou une quarantaine de bouquets en précommande tout est arrivé les fleurs sont arrivées chez ma maman donc j'étais vraiment dans le garage de ma maman pour préparer tous mes bouquets et Et en quelques jours, toutes mes précommandes sont parties. Donc, je savais que déjà, tous les bouquets que j'allais faire étaient déjà commandés. Par contre, la pression. Parce que ça veut dire que là, il y a potentiellement 40 personnes qui me font confiance. Et je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas les fleurs que je vais recevoir. D'ailleurs, les fleurs sont arrivées avec 24 heures de retard.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est pas drôle. Ça, c'est les grands classiques des bébés, quoi.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, mais c'est ça. C'est vraiment... C'est marrant de se rappeler ça et de se dire que... Mais c'est vrai que je faisais pas la maligne. Et je me souviens, ma maman était dans un état de stress pour moi. Et je lui ai dit, si les fleurs, elles arrivent pas demain, c'est bon. Fleur, fleur, fleur, ça va durer trois semaines.

  • Speaker #1

    Comment tu gères la pression, toi ? Comment tu gères ce bord de... D'imprévu que tu as dans la vie d'entrepreneur, ça te tombe tout le temps sur le coin de la figure. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, à ce moment-là, vraiment, ce jour-là, ça a été hyper dur à gérer. Et en fait, j'ai appris après. à gérer vraiment la pression. Maintenant, je me dis que rien n'est grave. Et puis en fait, maintenant, je suis établie. Donc c'est un peu différent. C'est-à-dire que ça arrive à tout le monde d'avoir des imprévus. Les gens me connaissent, les gens savent. Là, je veux jouer un peu la réputation. On en était à même pas un mois de vie de mon entreprise. Donc c'était vraiment très compliqué. Et donc non, non, là, c'était vraiment... Je ne faisais pas la maligne. J'ai bossé du coup plus vite. que prévu parce que j'avais 24 heures en moins. Toute ma famille m'a aidée. Et ce que je faisais, c'est que je lui ai proposé un système de... C'était uniquement en livraison. Depuis le début de Fleur Fleur Fleur, je le travaille. Donc à partir de ce moment-là, à partir de cette fête des mères, j'ai commencé à travailler avec Thibaut, qui est un livreur à vélo, qui a un vélo cargo à Orléans que tout le monde connaît, un vélo vert fluo. Et il fait toutes mes livraisons. Voilà parce que c'est vrai que je me disais quitte à faire bien, à travailler de la franceise, machin, qui vient de pas loin, de saison, c'est dommage de tout foutre en l'air en livrant avec une voiture. Ouais,

  • Speaker #1

    autant les bus que moi, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est pas tout foutre en l'air évidemment, mais c'est vrai que du coup je trouvais que la démarche de livrer à vélo, ne serait-ce que juste parce que ton bouquet il arrive à vélo, c'est un truc aussi pour l'image c'est trop bien et voilà donc j'ai... J'ai commencé à travailler avec Thibaut, donc là tous mes bouquets de fêtes des mères ont été édifiés à vélo à ce moment-là. Et puis c'était parti. C'est-à-dire que là j'avais du contenu, des photos, des gens qui étaient trop contents et qui faisaient des photos de leurs bouquets que je relayais sur Instagram. Donc les gens commençaient à voir ce à quoi ressemblait un bouquet fleur fleur fleur. Et il s'avère que c'est aussi le moment où j'ai commencé à trouver un peu mon univers à moi. Et c'est vrai que moi j'adore. travailler la couleur et je trouve que c'est très beau les bouquets blancs, les bouquets rose pâle comme on voit beaucoup chez les fleuristes. Ce n'est pas mon univers à moi. Moi je me dis que quitte à ce qu'on ait un bouquet à la maison, autant que ce soit quelque chose d'hyper coloré et la météo elle est toujours un peu nulle surtout quand on habite à Orléans. On va tous, surtout à ce moment là, on n'allait quand même pas tous très bien. Et je me dis que quitte à s'offrir des fleurs, autant que ce soit vraiment quelque chose, il faut qu'un bouquet, tu le regardes et que ça t'apporte de la couleur, de la joie. Et pour moi, ça passe par la couleur. Ça dépend vraiment. Mais du coup, je l'imagine un peu comme une œuvre d'art à chaque fois. Et moi, mon truc, en tout cas, c'est la couleur. Donc, je me suis créée à partir de ce moment-là, vraiment. Évidemment, c'est au fur et à mesure du temps que j'ai trouvé mon image et mon univers. Mais je savais que c'est ça que je voulais. Et j'ai passé énormément de temps à partir de ce moment-là à travailler vraiment mon Instagram. Parce que c'était ma seule vitrine. J'avais fait le choix de continuer à travailler uniquement en précommande. Donc les clients. Ensuite, à partir de ce moment de la fête des mères, chaque semaine, je proposais un bouquet en précommande. donc j'ai jamais arrêté en fait donc toutes les semaines les clients pouvaient commander ils avaient jusqu'au mercredi soir pour commander leur bouquet par semaine ? exactement oui c'est ça en fait ce que j'ai fait c'est que je proposais un bouquet que j'appelle le bouquet de la semaine qui est un bouquet surprise parce que c'est vrai que moi en travaillant avec mes producteurs je sais jamais selon les saisons je sais jamais ce que je vais avoir c'est à dire qu'il y a une semaine où c'est la fin de saison d'une fleur c'est le début d'une autre donc c'est un peu la surprise chaque semaine et c'est ça que je trouve aussi génial je me dis si les fleuristes qui travaillent tout le temps les mêmes fleurs toute l'année, c'est trop triste moi j'adore, je suis très triste de voir quand c'est la fin de la saison il y a certaines fleurs que j'aime encore plus que d'autres mais on est trop content de les retrouver c'est le mimosa en ce moment ça va bien avec les tulipes Il y a plein de fleurs comme ça où du coup, je suis trop contente. Ça fait un an que je n'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça donne une saveur différente aussi à la vie. C'est comme tu n'attends pas dans les fraises toute l'année. Tu vas prendre des fraises et ce n'est pas grave, tu trouveras autre chose.

  • Speaker #0

    Et tu n'es d'autant plus complètement honte de les retrouver. D'être vraiment de la valeur suivante. Exactement. Donc, ça implique de sortir de la surprise. Oui, c'est ça. Donc, c'est ce bouquet surprise. Entre temps, j'ai commencé à travailler avec un grossiste qui est à côté de chez moi, enfin à côté de chez moi, qui est à Tours, donc qui me livrait directement les fleurs que je pouvais commander sur leur site.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ils ont tout de suite une partie où ils travaillent directement avec des producteurs en France. Ok. Et ça, c'est vraiment pour... tout ce qui est feuillage, etc. Et l'hiver, les fleurs du sud de la France. Et en revanche, moi, j'ai un producteur qui est à côté de Blois, donc pas loin de chez moi, avec qui je travaille en direct et qui, selon les saisons, vraiment me fournit entre, je dirais, 50% l'hiver, enfin 40% l'hiver peut-être, et jusqu'à 90% l'été, où je privilégie vraiment... ce producteur parce que je connais ces fleurs,

  • Speaker #1

    j'y vais moi-même tous les mardis matin pour aller chercher mes fleurs ça c'est génial ça c'est une collaboration c'est hyper riche pour toi,

  • Speaker #0

    pour les clients la qualité des fleurs est impeccable moi mes bouquets ont vraiment ce que disent la plupart des gens c'est que vraiment mes bouquets tiennent longtemps parce que si c'est vrai contrairement aux fleurs... qui ont traversé la moitié du monde. Moi, mes fleurs, elles sont à peine cueillies. Elles sont chez mes clients. Et ce qui fait que les bouquets, en plus, ils sont de plus en plus jolis chaque jour parce que les fleurs, elles sont en bouton quand elles arrivent et elles s'ouvrent au fur et à mesure. Donc, c'est d'autant plus la surprise que vraiment le bouquet... C'est trop. Pendant une semaine, deux semaines, certains clients disent jusqu'à trois semaines. Mais ça, à mon avis, c'est que les fleurs ont juste... séchées ils veulent pas s'en séparer oui c'est ça mais voilà donc j'ai vraiment commencé à travailler avec des producteurs vraiment avec des j'ai des fleurs que j'adore des fleurs que je connais très bien j'ai mis en place ce système de bouquet de la semaine donc c'était un précommande jusqu'au mercredi et ensuite livraison ou retrait à la maison le vendredi Ce qui me permettait de n'acheter que ce que j'avais précommandé et donc de ne pas gâcher. Parce qu'il y a ça aussi, c'est-à-dire que les étals gigantesques des fleuristes qui sont sublimes, qu'on a tous envie de prendre en photo, qui sont d'incroyables endroits. En fait, il y a beaucoup de fleurs qui sont jetées à la fin parce qu'elles ne sont pas vendues. Donc moi, je voulais éviter ça parce que pour moi, la vie d'une fleur, ce n'est pas de finir à la poubelle. Et ça allait aussi faire des démarches.

  • Speaker #1

    toute l'énergie qu'il faut déployer pour juste qu'une fleur fleurisse c'est dur de s'imaginer que tu la coupes et qu'à la fin elle finira à la poubelle quoi c'est ça,

  • Speaker #0

    c'était vraiment c'est ce que je voulais, donc j'ai fonctionné comme ça pendant pendant deux ans et demi ouais deux ans et demi donc c'était vraiment chez moi je m'étais fait un endroit pour le stockage,

  • Speaker #1

    comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    en fait, c'est le truc, c'est que mes fleurs elles arrivaient le jeudi je préparais mes bouquets le jeudi et elles repartaient le vendredi matin donc il n'y avait pas de stockage, il n'y avait rien du tout et je gardais rien donc c'était vraiment, les bouquets étaient à peine faits et ils partaient donc ça fonctionnait comme ça, c'est juste que les conditions à la maison c'était vraiment pas c'était pas le top c'est le moment où j'ai commencé à me dire que une boutique ce serait peut-être pas mal et puis ne serait-ce que... Parce que j'avais envie de passer à un step supérieur aussi. Ouais. Et ça fonctionnait très bien comme ça. Le bouffe à oreille dans une ville de la taille d'Orléans fonctionne très bien. Vu que j'ai été commerçante pendant longtemps, les gens me connaissaient.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il y avait vraiment ce truc où j'ai croisé dans la rue alors. Vous devenez quoi ? Bah tiens, je suis fleuriste.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Et oui, d'ailleurs, je suis fleuriste. Parce que ce que je t'ai pas raconté, c'est que j'ai fini quand même par passer ce CAP. J'ai passé plus tard que prévu. Donc, j'ai créé Fleur Fleur Fleur en mai 2020. Et finalement, mon CAP, je l'ai passé en novembre 2020. D'accord. Parce qu'avec le confinement, tout avait été annulé. Donc, j'ai fini par passer ce CAP et l'avoir quand même en 2020. Donc, bien après avoir créé Fleur Fleur Fleur. D'accord. Donc, voilà. J'étais officiellement fleuriste. Je travaillais comme ça, ça fonctionnait bien. Mais c'est vrai que le système de précommande, le système où les clients me disaient Moi, j'aime quand même bien voir les fleurs à blanc. Il y a plein de choses, c'est normal. T'imagines que Déjà réussissait à avoir des clients sur un système de...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes surprise. Oui, c'est vrai que c'est...

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Les freins à l'achat,

  • Speaker #0

    il est assez... T'étais obligée d'être chez toi ou de venir le chercher le vendredi matin. alors que tout le monde bosse le vendredi matin. Tu ne choisissais pas tes fleurs, tu ne savais pas à l'avance ce qu'il y allait avoir. Les gens ne voyaient pas physiquement le bouquet avant de l'avoir. Ça faisait quand même énormément de choses.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est dur, c'est que pour que tout ça soit accepté par le client et que tu ne perdes pas des ventes, c'est vraiment de la notoriété. C'est construire ton image de marque, rassurer, et que les gens, ils ont envie juste parce qu'ils savent que tes bouquets sont trop cools et qu'en plus, ça coche leur valeur. Mais pour ça, il faut réussir à transmettre le message, à convaincre, à diffuser.

  • Speaker #0

    C'est là où j'avais pour moi vraiment deux casquettes. et deux métiers complètement distincts. C'est-à-dire que du mercredi au vendredi, j'étais fleuriste. Et le reste du temps, j'étais créatrice de contenu sur Instagram. Et en fait, ma seule vitrine, le seul moyen pour moi de récupérer des clients, c'était de montrer ce que je faisais grâce à Instagram. Et c'est absolument génial. Mais c'est vrai que ça demande un temps fou et c'est un autre métier. Ce qu'on faisait au tout début, c'est que chaque semaine, le jeudi, quand j'avais préparé mes bouquets, j'emmerdais mon mec qui, en plus, était en plein dans sa journée de boulot en télétravail à la maison. Et on avait un petit endroit pas loin de la maison, dans une petite venelle. Et on faisait chaque semaine une photo du bouquet de la semaine. Alors qu'en plus... les gens avaient déjà précommandé donc c'est pas forcément le bouquet qu'ils allaient la voir la fois suivante ça permettait vraiment donc le le 10 soirs je mettais en en ligne une photo du bouquet de la semaine en expliquant qu'elles étaient les fleurs de la semaine etc et de saison et voilà et du coup ça permettait de vraiment créer bas Plus il y avait de cliquetures sur Instagram, plus les gens voyaient à quoi ressemblaient mes bouquets et plus ça leur donnait envie.

  • Speaker #1

    Des projets qu'ils puissent avoir.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, une façon concrète de ce à quoi pouvait ressembler un bouquet à moi s'ils le commandaient. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis vraiment tenue à ça. J'ai adoré, enfin je l'adore d'ailleurs toujours, Instagram qui effectivement pour certains est un endroit, enfin c'est pas un endroit que bienveillant. Mais moi en fait, j'ai la chance d'avoir une communauté. qui a grandi, qui est à taille humaine, je dois avoir pas loin maintenant de, je sais pas, 5 000 followers, quelque chose comme ça, mais qui a grandi au fur et à mesure. Et en fait, le truc, c'est surtout, moi, je joue beaucoup le jeu et je trouve que c'est, pour moi, mon travail, c'est super. Et en fait, il s'avère qu'en plus de mes fleurs, les gens, c'est facile, je suis seule derrière fleur, fleur, fleur. Donc, je crois qu'il y a un seul conseil que m'avait donné mon mec. c'est incarne. Incarne ta marque. Incarne, c'est ton image, c'est toi. Et je pense que c'est un des conseils que je donnerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Parce que j'allais te dire, quel serait ton conseil ? Parce qu'il est vrai qu'Instagram, c'est un outil qui est fabuleux, mais qui est parfois compliqué à aborder, aussi à tenir sur le long terme. Enfin, ça peut être monophage, etc.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais pour moi, c'est nécessaire. Est-ce que tu... va dans un restaurant ou dans une boutique même maintenant sans avoir checké leur Instagram pour voir ce qu'ils font. Tu vois, il y a ce truc qui malheureusement est nécessaire. Et vu que c'est nécessaire, autant le prendre comme quelque chose de chouette plutôt que comme une contrainte. Et le truc, c'est, tu vois, par exemple, je me suis demandé est-ce que je fais un Instagram perso et est-ce que je fais un Instagram à fleur fleur ? Et en fait, le truc, c'est que si tu as un Instagram perso et un Instagram de marque, tu ne vas pas incarner ta marque. Tu vas vraiment les choses du quotidien, tu vas les avoir sur ton compte perso, mais tu ne vas pas les avoir sur... Et donc, tu vas juste être un joli Instagram de fleurs, mais il y a un truc où moi, je sais que j'ai une communauté de gens qui, du coup, sont au courant de plein de choses dans ma vie. parce que j'ai décidé de le montrer et que du coup, ça rend aussi la marque un peu plus humaine. Et je pense que c'est ça que les gens viennent chercher. Et on va rapidement venir à la boutique, etc. Mais c'est vrai qu'il y a un truc où si tu ne commandes pas ta fringue, si tu ne la commandes pas sur Internet, c'est parce que tu as envie d'aller dans une boutique où tu vas avoir un conseil, tu vas avoir quelqu'un qui va être là et du coup de l'humain. Et c'est vraiment ça, c'est que je voulais mettre une dimension humaine à Fleur Fleur Fleur, parce que finalement je suis une fleuriste parmi tant d'autres à Roléon. Comment me démarquer ? En faisant des blagues sur Instagram, en racontant un peu ma vie. toujours plus ou moins liées et on en revient toujours aux fleurs. Et puis ne serait-ce que juste quand je dis c'est ma fleur préférée ou c'est bon j'y mets quelque chose d'humain donc tant qu'à faire... En tout cas je me suis pris au jeu de ça, je l'ai fait de façon un peu inconsciente mais j'adore.

  • Speaker #1

    Ça te prend du temps ?

  • Speaker #0

    Ça me prend beaucoup de temps. En fait, ce qui est chouette, c'est que j'ai eu l'opportunité pendant toutes ces années où je travaillais de chez moi, j'ai eu le temps vraiment de me faire une routine Instagram et donc que ce ne soit pas un peu, tu vois, comme on peut voir beaucoup, tiens, il faut poster à ce moment-là En fait, du coup, je le faisais un peu naturellement. Il y a des jours où au début, bien sûr, je m'en voulais de ne pas avoir posté, mais je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, pas quoi poster. Et donc ça n'avait aucun sens. Et donc je me suis un peu donné une routine grâce à ça. Et en fait, maintenant que j'ai la boutique, et que c'est beaucoup trop chronophage, et que j'ai absolument pas le temps de faire sur Instagram, j'ai réussi à faire en sorte que les clients prennent des photos tout le temps de leur bouquet. Et donc j'ai beaucoup de repos, beaucoup de choses comme ça. Et donc en fait, ils font le travail pour moi.

  • Speaker #1

    C'est bon, c'est bon petit RP. Mais en plus c'est malin, c'est vrai que tu as des produits qui sont visuels, qui sont beaux.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Là ça fait deux ans, c'est-à-dire que tu as des beaux visuels et en plus tu as un peu le crédit client. Quand tu vois que des clients repartagent des photos de ce qu'ils ont acheté, déjà pour toi c'est hyper valorisant. Mais c'est-à-dire que pour les gens qui le voient, ils se disent ok, c'est une fleuriste qui a du succès. Donc ça donne encore plus envie peut-être de passer à la boutique.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Mais c'est sûr que quand tu as une boutique, de devoir faire l'animation sur Instagram, c'est important, mais c'est hyper dur. C'est un peu schizophrénique ce truc parfois de...

  • Speaker #0

    Non, mais c'est pour ça. Et je pense que sincèrement, je serais beaucoup moins présente sur Instagram si j'avais eu ma boutique tout de suite.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, on va revenir à la boutique, forcément. Il s'avère que... Je me posais la question, mais c'est toujours le truc, c'est qu'il faut trouver... le bon endroit au bon prix. Et moi, il y a vraiment ce truc où je me disais j'aimerais une boutique, ça y est. En revanche, il y avait deux choses très concrètes et complètement différentes. Déjà, financièrement, je n'ai pas les moyens. Et je veux... Donc, OK, pour avoir une boutique, mais je veux quand même pouvoir dormir la nuit. Et ça, c'est un vrai truc. Je ne voulais pas avoir un... de trop grosses charges. C'est vraiment un truc où, quand tu vois des loyers à Orléans, enfin comme partout, on n'est pas à Paris, mais quand même, pour des boutiques minuscules qui sont à des prix vraiment sans compter les pas de porte, etc., ça c'est vraiment quelque chose qui me faisait flipper, donc je l'ai regardé longtemps et rien n'allait.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    l'autre truc, c'est qu'en fait, à cette époque-là, j'étais enceinte. et donc forcément enceinte de ton petit business il n'y avait pas forcément ce truc où c'était compatible avec l'ouverture d'une boutique quand t'as un petit bébé donc j'ai beaucoup beaucoup raconté ça c'est le moment pas très drôle mais forcément je raconte tout donc je raconte ma grossesse etc ne serait-ce que parce que juste j'explique que vu que c'est un business d'une seule personne il s'avère que oui je suis enceinte, je vais pas tarder à accrocher donc je vais devoir fermer fleur fleur fleur le temps de deux et je reviendrai plus tard voilà donc j'avais fait le dernier bouquet avant le congé mat, vraiment j'avais joué le truc tout le monde était évidemment au courant et puis encore une fois on est à Orléans dans une petite ville donc les gens me voyaient, savaient très bien que j'étais enceinte il s'avère que on est pas là pour raconter ça mais j'ai perdu mon bébé à la naissance donc tous mes plans euh... hormis évidemment tout ce qui s'est passé après, qui était hyper dur, le temps de s'en remettre, etc. Là, il y a un peu ce truc où je dois raconter sur Instagram ce qui est arrivé, parce que je vais raconter plein de choses hyper drôles, hyper gays. Tout le monde m'attend, je recevais des messages, c'était en plus après le terme, donc je recevais des messages de clientes hyper bienveillantes, mais alors, alors... Donc forcément, je ne peux pas d'un coup cacher ce qui s'est passé. Donc, on fait un poste avec mon mari pour raconter dans les grandes lignes, mais voilà, expliquer ce qui s'est passé. Et va revenir après ça, va reprendre ta vie. Bien sûr. Donc, en fait, il faut que je me remette dans un projet, il faut que je fasse quelque chose. La boutique était un peu en suspens parce que je devais avoir un bébé en bas âge. Finalement, j'ai plus de temps prévu. Donc j'essaye de me focus Alors évidemment ça c'est quelques mois après Parce qu'il faut déjà le temps de s'en remettre Et quand j'ai senti que ça allait mieux Et que j'avais besoin aussi De poser ma tête sur autre chose Pour aller de l'avant J'ai une de mes amies Qui elle est Elle vend En fait elle a pareil un compte Instagram Sur lequel elle chine énormément De dobler

  • Speaker #1

    C'est magnifique ce qu'elle fait Ouais

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Et en fait, il s'avère qu'à ce moment-là, depuis qu'elle a ouvert une boutique, donc elle s'appelle Macam, c'est Carla de Macam à Orléans. Et en fait, elle chine énormément d'objets, de meubles. Et elle était uniquement en ligne comme moi, que Instagram. Et puis au mois d'octobre, elle me dit, écoute, j'ai un projet là pour le mois de novembre. Donc on a un monop à Orléans. Il y a mon op qui m'a proposé le temps d'un week-end d'exposer au rez-de-chaussée mes pièces et d'avoir un peu comme une boutique éphémère. Et j'ai hyper envie que tu viennes avec moi, on va faire ça toutes les deux. Ça m'a donné un peu le truc où je me suis dit bon ça va être hyper dur parce que c'est le moment où du coup je vais voir tout le monde. Je n'avais pas revu, je n'avais revu personne depuis. Et puis moi je me cachais un peu dans mon atelier. Mais c'était le moment psychologiquement où je me sentais prête de faire ça.

  • Speaker #1

    En plus, avec une amie, c'était l'occasion de faire ça à deux.

  • Speaker #0

    C'était probablement trop dur pour moi de le faire seule, mais j'ai fini de faire ça à deux. Et puis le temps d'un week-end, ça permettait de revenir.

  • Speaker #1

    Première étape.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça s'est hyper bien passé. J'ai adoré. On vendait des bouquets. Carla, elle vendait ses objets. En plus, elle est trop forte pour la DA, pour tout. Donc, c'était vraiment trop beau. Et puis en fait, je me suis dit à ce moment-là, donc on était en novembre, ce serait trop bien pour Noël, on crée un truc pour que je revienne, je ne sais pas comment. Et en fait, il y avait une copine à nous qui avait une boutique éphémère, qui le louait à la semaine, au week-end. D'accord. Et en fait, j'ai réussi à l'avoir pour tout le mois de décembre. Et j'ai dit à Carla, par contre, je le fais, mais à une condition, c'est que tu viennes avec moi. Je ne peux pas être toute seule.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Même équipe, ça s'est trop bien passé. J'ai trop envie d'être avec toi. Et comme ça, ça nous permet de tester un peu notre concept.

  • Speaker #1

    Oui, super bonne synergie dans les univers.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, ces clients peuvent devenir de potentiels clients pour moi. Et puis, c'est ça. C'était trop bien comme ça. Et en fait, on a tout le mois de décembre. Mais ça a été hyper rapide. C'est-à-dire qu'en deux semaines, on a tout fait. Une com. Et on s'est retrouvés... Donc ça c'était décembre 2022. On s'est retrouvés avec une boutique pour tout le mois de décembre. Et c'était trop bien. J'ai en plus organisé des ateliers. J'ai commencé un peu les ateliers comme ça. Donc atelier de couronne de Noël. Apprendre aux participantes à faire leur bouquet, leur couronne. Enfin voilà, on a fait plein de trucs. C'était vraiment super. C'était un peu un moment suspendu. Et du coup ça m'a permis aussi de revenir. De reprendre forme humaine et de voir des gens. Et de me dire, bon bah en fait les gens... Ils sont là, mais peut-être pas que parce qu'ils ont pitié. Tu vois, il y avait un peu ce truc où je me disais que les gens, ils ne reviennent pas parce qu'ils ont pitié après ce qui t'est arrivé, etc. Donc, je me rendais compte que non, c'était juste de la bienveillance. C'est que les gens, ils étaient trop contents. Et c'était la première fois que je me montrais, moi, en tant que fleuriste. Parce que les gens me connaissaient en tant que vendeuse de nouveaux magasins, plein de choses. Oui,

  • Speaker #1

    tu n'avais jamais un espace physique vraiment.

  • Speaker #0

    Non, je me cachais toujours derrière mon site internet et derrière mon compte Instagram. Oui, mais... physiquement, je n'avais jamais fait un bouquet devant des gens.

  • Speaker #1

    Ça t'a impressionné la première fois où tu t'es retrouvée face à des clients ?

  • Speaker #0

    Surtout que finalement, pendant ce mois de décembre, je n'en ai pas trop fait parce que les bouquets, je les ai préparés beaucoup à l'avance. En fait, j'avais mis mon atelier au sous-sol et eux n'y allaient pas. Donc en fait, je n'avais pas vraiment ce truc d'être devant des gens. Sauf que du coup, quelques mois après, j'ai réfléchi à la boutique et à la façon de l'agencer. j'ai maintenant un énorme plan de travail sur lequel je travaille devant les gens parce que c'est vrai que normalement les fleuries c'est un peu dans la... c'est toujours dans la... de moi-même je me suis créé un endroit où je travaille devant les gens mais ça c'est génial, c'est trop bien les premiers jours je flippais en me disant vraiment tu vas là être devant les gens, faire tes bouquets vraiment ça fait partie de l'expérience

  • Speaker #1

    l'expérience et finalement ça que sa chance de ce que tu peux trouver chez un autre floriste donc et je les ai encore une fois ça trop trop bonne idée parce que parce que je vais les gens adorent me voir créer et en fait dans ton parcours depuis le début ce qu'on entend à demi mot c'est que tu aimes quand même énormément de contact client tu vois même quand tu faisais le sav de la marque pour laquelle tu tu bosses à tu as un truc tout à l'heure tu disais que tu aimais ça donc en fait en fait c'est juste que c'est un drôle de la poster accepté que tu es vraiment une fleuriste et que tu peux faire une chose et puis et puis

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des métiers comme ça, comme le métier de commerçant, où si tu n'as plus envie, il faut partir. parce que il n'y a rien de pire que de rentrer dans une boutique où il y a quelqu'un qui est là à moitié ou quelqu'un qui tu sens qu'il est pas motivé tu peux pas faire ton blanc en fait c'est impossible tu peux pas faire ton blanc et c'est d'ailleurs ce pourquoi le métier de commerçant est un métier et pas tiens j'en ai marre de mon travail et du coup je vais ouvrir une petite boutique parce que c'est un métier à part entière le contact tu l'as ou tu l'as pas et c'est pas donné à tout le monde et moi j'adore... c'est quelque chose qui me porte tous les jours mais j'ai senti qu'il y a un moment où c'était plus possible pour moi et là ça du coup ce mois de décembre 2022 me faisait reprendre tu vois j'avais un peu ce truc de me dire en fait c'est ça que j'adore j'aime ça ouais et c'est le moment ça y est je suis à point pour ouvrir une boutique ouais t'avais fait tout ton petit chemin et là le puzzle se terminait t'as entendu tout arrive au bon moment, en plus avec ce que j'ai vécu je n'y crois plus forcément mais toujours quand même je me dis il y a vraiment ce truc où il fallait que je fasse tout ce chemin où j'étais chez moi à faire mes bouquets dans des conditions où j'ai construit quelque chose et petit à petit et surtout moi je suis partisane de faut pas aller trop vite si tu vas trop vite tu te fesses la gueule c'est parfois difficile de se dire que tu vois j'ai ouvert la boutique et je suis parti 3 ans et demi après le début de Fleur Fleur Fleur. Donc pour plein de gens, quand ils vont, là tu crées ton entreprise et dans 3 ans et demi, tu auras le droit d'avoir ta boutique. C'est vrai que ce n'est pas facile de se dire, surtout que je ne suis pas du tout quelqu'un de patient. J'apprends à l'être, mais ce n'est pas mon fort. Et voilà, donc...

  • Speaker #1

    En fait, pour s'écouter quoi. Finalement, tout ton parcours, tu as fait les choses aussi tranquillement parce que tu t'écoutais.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et tout est arrivé au bon moment. Et donc, à la fin de ce mois de décembre qui était incroyable, je me suis dit, ok, là c'est le bon moment. Par contre, maintenant, il va falloir trouver une boutique de façon très complète.

  • Speaker #1

    Je préfère encore.

  • Speaker #0

    J'ai mis un message toujours, j'ai envoyé un message, j'ai fait une story sur Instagram en disant, je cherche. Et en fait, au début, je me suis dit, est-ce que ce serait pas un atelier que je pourrais switcher en boutique ? Parce que c'est pareil, encore une fois, ça veut dire, là en plus, je n'ai plus de collègues. Donc, si je veux ouvrir une boutique, il faut que je vis de soi 100% du temps. Donc, à nouveau, les contraintes, quand on parlait d'ouvrir le samedi, ce genre de choses, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    Ouais, t'es malade, personne n'est là pour te remplacer.

  • Speaker #0

    Exactement. Il fallait que vraiment je prouve ça et que je me dise, t'es sûre de toi. Donc, c'est pour ça, au début, je m'étais dit, est-ce qu'un atelier dans lequel j'organise… Des ateliers, justement, les gens viennent chercher encore leur bouquet précommandé et que, tu vois, pour la fête des mères, pour Noël, que j'ouvre en boutique, ça ne peut pas être le bon compromis. Donc, au début, c'est ce que je m'étais dit. Et je fais une story sur Instagram, j'ai une de mes clientes qui me répond, qui me dit qu'elle a visité un local qui ne lui convient pas, mais qu'en revanche, elle peut me donner le contact à la mairie. Donc ce qui se passe, c'est que je rencontre ce monsieur à la mairie qui me fait visiter un local qui ne peut pas aller dans mon cas parce que c'est un local avec une grille de vent. Et la grille fait que si je veux l'ouvrir pour la fête des mœurs, pour Noël, ça ne peut pas fonctionner. Et il me dit, Camille, il y a un local qui pourrait vraiment vous convenir, rue des Carmes. Et rue des Carmes, c'est une des rues de l'Orléans qui est en plein centre-ville, mais qui a une image. Le problème, c'est que pendant des années, ça a été une rue qui était... un peu malfamés, mais en fait, il ne se passait pas grand-chose, mais un peu malfamés. Puis, il y a eu des travaux pour une ligne de tram où ils en ont profité pour exproprier tout le monde. Et ils ont fait des travaux sur tous les immeubles, toutes les boutiques, sauf que depuis, ces travaux qui datent d'il y a déjà quelques années, il n'y a plus une seule boutique ouverte. Sur tout le côté de la rue qui a été refait, plus une boutique. Et donc là, le but de la mairie, c'est de replacer des commerces. C'est une rue qui, pendant des années, était une rue qui était avec beaucoup, beaucoup d'artisans. Donc, ce qu'ils voulaient faire, c'est une rue à nouveau avec que des indépendants, que des artisans. Donc, en gros, j'étais, je rentrais vraiment dans toutes les cases. Et le truc, c'est que, c'est ce qu'on se disait, moi, j'avais pas de, j'ai vraiment, je voulais ouvrir une boutique, mais j'avais pas de budget, quoi. Vraiment pas de budget.

  • Speaker #1

    Tu t'étais fait un petit cahier des charges de ce que tu attendais, de l'espace, de la place dont tu avais besoin, de tes contraintes. Ouais. Tu es partie un peu comme ça. En fait,

  • Speaker #0

    je suis partie... Moi, ce que je voulais, c'était une boutique qui n'était pas trop grande. Parce que je n'ai pas besoin de beaucoup d'espace. Je voulais surtout une boutique qui soit... Les seules contraintes que j'avais, c'est que dans la plupart des boutiques que tu prends, c'est déjà des boutiques... La boutique, elle a déjà un vécu, il y a des travaux qui ont été faits. Et moi, il me fallait... et un plan de travail relativement grand quand même pour travailler, et un point d'eau. Il y avait ce truc du point d'eau. Généralement, dans les boutiques, tu as des petites toilettes avec de quoi te laver les mains, et c'est tout. Donc, c'est vrai que ça, c'est des choses qui étaient importantes, ou sinon, il y avait des travaux à prévoir qui pouvaient être un peu compliqués. Et donc, là, en fait, j'avais tellement déjà des contraintes financières que je ne m'étais pas mis en tête. Je m'étais dit, c'est un peu comme ce que je disais de... Depuis le début, ça doit arriver, ça va arriver. C'est trop facile de dire ça. Donc, je visite cette boutique. Et là, il se passe vraiment un truc où je me dis, ah, d'accord, tu es sûre que tu ne veux pas de boutique parce que vraiment, cette boutique, elle est incroyable. En fait, c'est très simple. C'est-à-dire qu'il y avait quatre murs, même pas de sol, tout à faire. ce qui n'était pas du tout prévu, évidemment, mais elle fait 29 mètres carrés. Et le truc, c'est que je me suis dit, au moins, c'est un espace, c'est une page blanche, et il y a tout à faire. Et c'est ça que je trouvais hyper intéressant. Donc, je visite cette boutique, et je me dis, mais non, je ne veux pas de boutique, mais c'est super, merci de me l'avoir visitée, à bientôt. Voilà. Sauf qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    Mais tu dis ça en étant convaincue ou en essayant de me convaincre ? Ouais d'accord, tu avais quand même eu le petit crush de te dire attends, je me vois bien ici

  • Speaker #0

    Bah ouais, mais c'est vrai qu'encore une fois, il fallait que je pose les pour et les contre de ok, ça veut dire qu'à partir de maintenant, ta vie, ça va être d'avoir une boutique ouverte 5 jours dans la semaine, des horaires respectés, toute la journée le samedi Est-ce que tu es sûre d'être prête à ça ? Et est-ce que tu es sûre avec ton mec aussi ? Parce que du coup, c'est encore une décision de vie. Donc, je pars comme ça. J'y réfléchis évidemment toute la journée, toute la nuit. Et en fait, c'était un appel d'offres. C'est-à-dire que c'était un appel d'offres sur toutes les boutiques de la rue. Et on avait du coup une deadline pour envoyer notre dossier. Ça faisait... plusieurs mois que des commerçants se préparaient à ça, qu'ils avaient déjà fait leur dossier, etc. avec des experts comptables, avec tout. Moi, je n'avais rien du tout. Et on était, c'était le 8 janvier. Et il fallait que le 20 janvier, j'envoie mon dossier dernier carat. Donc, ça ne me laissait vraiment pas beaucoup de temps. Et j'ai fait comme ce qu'on fait dans ces cas-là. Je suis retournée à plusieurs moments, à plusieurs jours différents. plusieurs heures différentes, je suis retournée rue des Carnes devant cette boutique et j'ai regardé un peu ce qui se passait et voir si... voilà parce que c'est une rue que finalement je connaissais très peu et je sais pas, elle m'appelait, il y avait un truc vraiment... j'ai eu un coup de coeur, la rue elle est incroyable parce qu'en fait elle est hyper passante, c'est vraiment une des rues pour venir en centre ville, il y a tout un quartier où les gens passent par là, il y a énormément de passages, c'est vraiment... ultra bien placé. C'est juste qu'on a arrêté d'aller rue des Carmes et que on vient plus faire du shopping rue des Carmes, mais il se passe plein de choses. Et donc je me dis, ça te coûte rien de faire un dossier, aussi minable soit-il vu le temps qui te reste, mais tu fais ça et puis tu mets des photos de ce que tu fais, tu mets des photos de plans de la boutique, de comme t'aimerais qu'elle soit, etc. Et tu vois ce qui se passe. Et puis, ils étaient trop contents à la mairie. Ils disaient que vraiment, c'était un super projet. On était...

  • Speaker #1

    Leur soutien, quand même. Oui, bien sûr. Qui a un engouement.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'était eux qui étaient décisionnaires ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est une partie la mairie et une partie qui s'appelle la Semdo, qui est en fait une société mixte, qui appartient entre autres à la mairie et aussi à des investisseurs type banque, etc. Et qui en fait sont... Il y a plein d'endroits à Orléans. qui rachètent, qui rénovent et qui revendent. Et dans le cadre d'immeubles et dans le cadre de commerce, du coup, dont ils sont propriétaires et restent propriétaires. Et donc, ils étaient en partie décisionnaires, effectivement. Et sur, je crois, la dizaine de dossiers qu'il y avait, on était peut-être deux ou trois qui étaient vraiment des dossiers intéressants pour la mairie. Il s'avère qu'il y en a un... cours de route qui est parti. Il y en a un deuxième qui était très intéressant. En fait, il s'avère que c'est maintenant une de mes copines, Julie, qui était sur le dossier. En fait, elle s'est dit qu'elle, c'était pas le bon moment, que c'était pas pour elle. En fait, ces deux dossiers, mine de rien, ont fait que la question a été plus facile pour la mairie et que j'étais un peu le dossier intéressant. On est passé en commission. Ça a mis beaucoup de temps. Ça a mis entre deux et trois mois. où je me suis passée de Non mais t'inquiète, de toute façon j'envoie ce dossier et puis on verra ce qui se passera à J'y pense jour et nuit et si c'est pas moi, je vais être trop triste. C'est vraiment j'ai un peu switché là-dessus et puis il s'avère que il y a un jour où on finit par m'appeler et me dire Camille, la boutique est pour vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'as ressenti là ?

  • Speaker #0

    Une joie immense.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait... Je m'étais hyper projetée, je m'étais vraiment projetée. J'avais évidemment entre-temps pensé à un milliard de choses, à tout ce que j'avais envie. Je regardais la seule vidéo que j'avais faite de la boutique et les quelques photos que j'avais. Mais du coup, je l'avais en tête. Entre-temps, en plus, on était partie avec mon mec à New York et je l'avais un peu pris comme un voyage où je m'inspire. En fait, j'adore. Moi, j'ai vraiment ce truc où on adore. en voyage aller dans on fait énormément de boutiques on adore s'inspirer de tout ce qui se fait en termes de déco en termes de design mais pas de ce qu'on vend de la structure des boutiques et donc je voulais m'inspirer de tout ça pour créer bouffer tout ce que j'ai et en ressortir quelque chose qui me ressemble avec toutes mes inspirations Mon Pinterest était déjà plein de 1 million de photos de choses. C'est marrant de le revoir maintenant. J'ai laissé, je crois, une story où je raconte justement le processus des couleurs de cette boutique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Mais oui, il y a plein de choses en fait. C'est là où vraiment on se nourrit de tout. Et on se rend compte qu'ensuite, il y a un moment où il faut prendre des décisions concrètes. Par exemple, je réfléchis à 10 mélanges de matching de couleurs différents. En fait, c'est un moment où il faut que l'aventure me l'achète.

  • Speaker #1

    Surtout que je ne sais pas, tu as eu cet appel qui est tombé en mars ?

  • Speaker #0

    C'était début avril. Début avril 2023.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo ? La petite est à vous, j'arrive avec les clés ? Ou c'est pour dans trois mois ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, ça reste quand même une mairie, donc ça va quand même moins vite que quand il y a un propriétaire particulier qui a envie que ça aille vite. Donc, il y a quand même beaucoup de choses. Déjà, on signait chez le notaire. Donc, il y avait tout un processus, effectivement. Et moi, en fait, c'est le moment où je passais de auto-entreprise à entreprise, SRL. Donc, il fallait que je fasse toutes les démarches, etc. auprès d'un comptable. Jusqu'à alors, oui. En fait, jusqu'alors, je n'avais absolument pas de comptable, d'expert comptable. Donc, c'est le moment où j'ai vraiment, je me suis vraiment, j'ai fait appel à plein de gens en leur demandant, voilà, ce n'est pas mon domaine, il faut qu'on m'aide. J'ai rencontré un incroyable banquier qui m'a aidée dans toutes mes démarches et il m'a aidée d'une grande aide et pour les travaux qu'ils m'ont financés et pour vraiment… Tout, il m'a beaucoup aidée sur tout. Et donc, j'ai ensuite eu une super experte comptable à qui j'ai dit, en fait, je signe dans deux semaines. Est-ce que c'est possible qu'on fasse toutes les démarches pour que la société soit ouverte ? À des moments où, clairement, on mettait plus un mois ou deux pour ouvrir une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça compte toujours un peu de temps.

  • Speaker #0

    Oui, les histoires de guillemets uniques qui freinent beaucoup de temps. Et elle m'a dit, OK, je voudrais votre entreprise créée dans deux semaines. Elle s'est donné une petite mission aussi. Donc, j'étais hyper bien entourée.

  • Speaker #1

    T'as aussi embarqué des gens dans le projet.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et il y avait un truc, c'est que... Donc déjà, moi, j'ouvrais une entreprise, donc pour qu'un banquier me fasse confiance, c'était quand même assez fou. Et surtout, il fallait que je trouve des entrepreneurs qui puissent travailler le plus vite possible. Ouais. Parce que forcément... Donc en fait, on m'a appelée début avril, j'ai signé la boutique et j'ai eu les clés le 31 mai. C'est quelque chose que... J'ai ouvert mon entreprise et j'ai signé le 31 mai parce que c'était psychologique et c'était un peu une date clé. Ça faisait neuf mois que ma fille était décédée et je voulais que ce soit ce jour-là. Donc, j'ai fait chier tout le monde pour que ce soit le 31 mai, pour que mon entreprise soit ouverte ce jour-là. Et pareil, je voyais ça comme un signe. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas important de…

  • Speaker #0

    C'était un peu, tiens, c'est mon deuxième bébé qui prend vie. Et neuf mois plus tard, j'ai eu le temps de… C'était un moment important. Donc le 31 mai, j'ai signé, j'ai eu les clés. Et puis, il y avait ces entrepreneurs que j'avais rencontrés. Mais là, ça y est, j'avais les clés. Donc, on pouvait vraiment commencer à faire les travaux, enfin, pas les travaux, mais en tout cas, les plans réels.

  • Speaker #1

    Oui, être dans la boutique, la regarder, surtout les coups de main.

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu avais fait un budget pour tout ça ? Quand tu avais dû faire ton dossier, tu avais dû faire un peu des projections ?

  • Speaker #0

    En gros, moi, je m'étais donné environ 15 000 euros. 15 000 euros de travaux. Il s'avère qu'on a évidemment un peu dépassé et qu'on est plus en tout à entre 22 et 23 000 euros de travaux. Mais c'est quelque chose sur lequel je ne voulais pas... En fait, c'était trop important. Et je voulais que cette boutique... C'est surtout que j'ai eu la chance d'avoir, encore une fois, un banquier qui me suit et qui me dit Ok, et si c'est un peu plus, c'est un peu plus. En gros, j'ai... Il y a une partie qui devait être un peu pour acheter du stock et finalement je m'en suis servi pour financer une partie des travaux. Et j'ai réussi à gérer comme ça et voilà. Là les choses concrètes commençaient, j'avais les devis, j'avais tout. Sauf que les mecs ne pouvaient pas commencer les travaux avant début septembre parce qu'ils avaient déjà des projets en cours. Et que moi en fait je leur disais à chaque fois, je ne sais pas quand est-ce que je verrai les clés, je ne sais pas. Donc allez-y, prenez un autre chantier. Donc on a commencé début septembre.

  • Speaker #1

    T'as pu négocier une franchise de loyer ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça le truc. C'est que moi, j'ai l'intention d'être dans une rue où, vu que personne ne voulait s'installer, on est vraiment hyper aidés. En fait, par rapport à mon loyer final, qui est vraiment un loyer en plus qui est très bas par rapport au reste d'Orléans, moi, j'ai eu une franchise de six mois de loyer.

  • Speaker #1

    Oui, nous démontons.

  • Speaker #0

    faire les travaux et ensuite la première année je ne paye que 40% de mon loyer et la deuxième année 60. Ce qui fait que c'est le seul endroit à Orléans où je pouvais m'installer et que je suis absolument ravie d'être là. Mais c'est vrai que c'était la seule boutique qui était dans mes prix. Oui. Si ça n'avait pas été ça, je ne sais pas. Mais ce n'est pas grave, de toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça. De toute façon, ce n'est pas grave. Tu ne vas pas refaire l'histoire. Elle était là, elle t'attendait.

  • Speaker #0

    Évidemment. Et donc, les travaux commencent en septembre. Et tout s'est trop bien passé. Donc, j'ai vraiment pu penser la boutique exactement comme je voulais. Et ce qui est génial, c'est que je rêvais, évidemment, après des années à travailler chez moi, je rêvais d'un énorme plan de travail sur lequel travailler et sur lequel organiser des ateliers. Ce plan de travail, il est réel, il existe maintenant. On travaille tous les jours dessus. On a créé deux pièces, justement, les sanitaires et la partie réserve. Et on a joué beaucoup avec la hauteur de plafond. J'ai une très grande vasque et un plan de travail pour l'eau, pour mes seaux, pour les fleurs. Tout a été vraiment pensé selon mes besoins. Et ce qui est génial, c'est que... J'ai aussi ce truc de... J'ai eu le temps pendant trois ans et demi d'imaginer exactement mes besoins. Si j'avais ouvert la boutique tout de suite, peut-être que j'aurais fait des gadgets ou des choses dont je ne me serais pas servie. Là, chaque mètre carré de cette boutique a été vraiment pensé selon mes besoins à moi. Et le temps.

  • Speaker #1

    Connaître le temps, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est ça que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Connaître.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'ai... J'ai finalement ouvert la boutique. J'aurais pu l'ouvrir une semaine plus tôt, mais je ne voulais absolument pas être dans le rush total pour l'ouvrir.

  • Speaker #1

    C'est l'occasion de profiter, encore une fois, le truc de prendre le temps, de savourer aussi, c'est des moments...

  • Speaker #0

    Ce qui était tellement important, et depuis le temps que je travaille dans des boutiques, je voulais que c'était la première fois que j'ouvrais ma boutique. Je voulais du coup que ce soit vraiment un moment où je ne sois pas... à moitié agacée parce que ça, c'est pas fini. Je voulais vraiment être au top. Et du coup, je l'ai ouvert dans les meilleures conditions. Tout était... tout était fini, à part mes plaintes que j'ai toujours pas posées un an après, parce que j'ai eu le temps de le faire.

  • Speaker #1

    Ouais, chaque fois que t'es lancée, tu te dis je ferai plus tard, mais en fait c'est impossible.

  • Speaker #0

    Je vous conseille, faites vraiment, finissez les travaux à 100%, parce que tout ce que vous n'allez pas faire, j'ai passé trois mois avec ma porte pas peinte, parce que c'était un truc vraiment... Mais donc ouais, j'ai ouvert vraiment dans les meilleures conditions possibles, et c'est incroyable. Et donc là par contre, j'ai vraiment dû changer. toute la logistique de tout, ce principe de précommande de bouquets, il n'existe plus.

  • Speaker #1

    Parce que, attends, juste pendant que tous tes travaux, pendant tout ce temps-là, avant cette ouverture du coup, l'ouverture a lieu quelle date ?

  • Speaker #0

    Le 2 novembre.

  • Speaker #1

    Le 2 novembre, ok. Ouais. Donc,

  • Speaker #0

    tu vois, je l'ai signé, je l'ai eu l'étier le 31 mai, j'ai ouvert le 2 novembre, il s'est passé beaucoup de temps. Pendant ce temps-là...

  • Speaker #1

    Tu as ouvert tes précommandes ?

  • Speaker #0

    Ouais. En fait, moi je l'ai laissé les travaux à 100%, j'ai absolument rien fait, enfin on a fait juste la peinture. On a fait la peinture avec ma maman la veille de l'ouverture. Et sinon, je laissais vraiment mes clés aux entrepreneurs. Ce n'est pas mon domaine. Et je continuais du coup dans les mêmes conditions à travailler. Sauf que, donc toujours au système de précommande, etc. Sauf qu'une fois à la boutique, il fallait bien que je change ce système et que je trouve une façon de faire différente. Que je devienne une boutique de fleurs dans laquelle on arrive et que, on ne sait pas, vous allez précommander. Donc... Donc ça, je réfléchis pas mal. Et j'incite toujours la précommande. Mais j'ai évidemment, bien sûr, des fleurs fraîches toute la semaine. Donc c'est comme ça que maintenant, j'ai trois arrivages par semaine. Dont un le mardi matin, où c'est avant d'ouvrir la boutique. Je vais moi-même chez ce fameux producteur à Blois dont je t'ai parlé. Et je vais chercher mes fleurs là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ouvre la boutique du coup avec des fleurs fraîches. Je suis une journée le mercredi et le jeudi. Donc j'ai sans cesse des fleurs fraîches.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais je fonctionne en... pas du tout le fameux étal dont je parlais qui est beaucoup trop grand et où on gâche et on jette des fleurs, je voulais vraiment quelque chose de beaucoup plus à taille humaine et donc j'ai un étal qui est ce qu'il est, qui est bien moins rempli que chez les fleuristes mais qui se remplit quand même, quand je vois les photos de mon étal au début et de maintenant, il est quand même, mais parce que j'ai plus de clients forcément mais donc je l'ai vraiment j'ai des fleurs tout le temps mais il se peut que des semaines où je travaille un peu trop bien et où que j'ai mal géré mes commandes je me retrouve sans fleurs le samedi midi peut-être ou parfois même samedi matin ça fait longtemps que ça n'est pas arrivé mais samedi midi samedi dans l'après midi donc c'est aussi pour ça que je me suis posé la question si tu n'as plus de fleurs qu'est ce que tu fais tu fermes ta boutique donc pour être ouvert tout le temps j'ai commencé à vendre un petit peu de déco à côté. Je me suis dit, tu as travaillé dans un concept store, c'est ta boutique, qu'est-ce que tu aimes ? La déco, il y a plein de choses qui vont chez les fleuristes, il y a toujours des vases, des bougies. Donc c'est OK, les gens ne te regarderont pas bizarrement si tu vends autre chose que des fleurs. Et en fait, j'ai commencé à ouvrir avec quelques vases, un peu d'objets de déco. Et vu que j'ai ouvert au début de novembre, ça a rapidement été Noël, où du coup la demande en plus des fleurs a été forcément... J'ai eu de plus en plus de demandes, donc j'ai commencé à acheter de plus en plus de décos, de bougies. J'ai vraiment commencé à créer un univers en plus de la fleur à côté, en parallèle dans la boutique, qui allait avec la demande de mes clients. Et c'est vrai que depuis un an, maintenant, je ne m'interdis rien et je vends ce que j'aime. Donc, c'est vraiment plus un petit concept store de décoration. Je vends un peu de… alors forcément, tout ce qui est cartes parce que je suis fleuriste, mais je vends de la papeterie, je vends… là, depuis Noël, je vends du parfum. Voilà, je vends vraiment, en fait, tout ce que j'aime, toutes les marques. en fait quand je crois au truc et que je sais que j'adore et que je vais réussir à le vendre je me propose.

  • Speaker #1

    Et ça fait un peu écho à ce que tu disais tout à l'heure que ton direct avait conseillé d'incarner aussi sur Instagram et bien là c'est aussi pareil en fait c'est humain tu incarnes dans la boutique elle a incarné cette boutique c'est toi c'est tes goûts et on va par la force des choses et

  • Speaker #0

    encore pas les tils parce que c'est super d'avoir une boutique qui te ressemble et d'avoir une boutique qui est ce que tu aimes exactement comment ça s'est passé la rencontre avec tes clients c'était à l'hiver de la guerre comment ça s'est passé mais tellement bien tellement bien moi j'ai vraiment une chance inouïe d'avoir une clientèle qui est incroyable de gens qui sont hyper bienveillants j'ai créé une en fait je pensais pas du tout au vu de mon concept qui est un peu différent tu rentres pas chez moi comme dans une boutique de fleurs traditionnelle et du coup je me disais les gens ils vont se dire mais attends c'est trop bizarre de proposer que des fleurs de saison comment on fait et en fait on est en 2025 mais Toute l'année 2024, où j'ai vraiment eu le temps de créer quelque chose, en fait, on est en 2024 et les gens, ils sont au courant de tout ça. Et donc, ils consomment déjà différemment et ils sont presque contents qu'on leur propose des choses en respectant les gens, la planète, les saisons. Et donc, ça va vraiment avec la façon de consommer de plus en plus de gens. Et donc, j'ai eu des retours hyper positifs. Et quand je dis, ben non, je suis désolée, c'est pas la saison des pivoines, c'est pas la saison de... Mais en fait, ce n'est pas grave. Vous avez quoi à me proposer ? On y arrive toujours.

  • Speaker #1

    Oui, tu as jamais...

  • Speaker #0

    Et je suis devenue fleuriste de quartier parce que j'ai du coup tous ces gens que je ne touchais pas avant qui m'ont découvert via la boutique et qui viennent soit chaque semaine, soit toutes les deux semaines, en tout cas de façon assez récurrente, ne serait-ce que juste pour venir me dire bonjour. Et c'est là où je me sens tellement bien dans cette boutique. En fait, c'est ça mon truc. C'est vraiment... J'adore discuter. avec les gens. J'adore. Moi, je suis un peu la psy, je pense. J'écoute les histoires de tout le monde. Je connais la vie de tout le monde. Les gens, ils me font des cadeaux à Noël. Ils m'offrent des chocolats. Je suis en vacances la semaine dernière, vendredi, quand j'ai fermé. Les gens, ils passaient devant la boutique, ils ouvraient la porte. Je me disais Passez de bonnes vacances ! Revenez en pleine forme ! J'incarne vraiment cette boutique. Les gens me connaissent maintenant. Et... J'ai pas de gens... En fait, j'arrive même pas à trouver d'exemples de gens qui n'ont pas été cool. Il y a un truc, je sais pas, où quand on rentre dans ma boutique, c'est parce que je dois attirer des gens qui sont cool, parce que je suis cool. Et par contre, moi, j'ai vraiment ce truc, c'est horrible. Mais j'ai ce truc où je suis désolée, mais le client n'est pas roi, en fait. Je pars du principe que... C'est pas parce que t'as envie de quelque chose ou que tu rentres dans une boutique que tu te dois d'être mal polie ou de vouloir quelque chose à tout prix. En fait, il y a un truc, c'est si t'es pas content, si t'as pas le temps, si t'es pas dans le mood, en fait, t'as le droit de pas venir et je m'en fous parce que je préfère presque pas servir les gens pas cool que de les avoir et de passer un mauvais moment avec eux parce qu'en plus, ça veut dire que ça va être des gens qui vont... ensuite soit faire de la mauvaise pub donc je veux moi je veux que ce soit que des gens qui soient dans un mood cool et qui ont envie en plus quand on vient chez le ferry c'est généralement on a le temps il y a vraiment ce truc tu pourrais avoir le mec pressé qui

  • Speaker #1

    s'est pas laissé en Valencia et qui est pas sympa parce que t'es occupé à faire autre chose je sais pas

  • Speaker #0

    J'arrive même pas à ne serait-ce qu'à penser à quelqu'un qui a pas été cool dans ma boutique.

  • Speaker #1

    Bah franchement tant mieux. Bien sûr. Parce que c'est le genre de truc, t'en as juste un, même t'en as un tous les deux, un par mois et tu vas t'en rappeler quoi. Donc si t'arrives pas à t'en rappeler, c'est que c'est très très anecdotique, c'est cool.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je me suis épanouie et heureuse depuis que j'ai cette boutique ? Enfin c'est un vrai truc, c'est-à-dire, tu vois même quand, comme tout le monde, parfois je me lève le matin, j'ai pas envie ou je suis un peu moins bien. Je rentre dans la boutique, je... prend l'énergie des gens. Ça fait très...

  • Speaker #1

    Vampire ! Non, mais c'est pas ce que tu veux dire, ce truc de... Je le ressentais beaucoup, moi, quand j'étais en boutique. Ou parfois, t'es un peu down le matin, et puis t'arrives dans la boutique, et t'as quelqu'un, effectivement, qui a passé juste dans la rue, un voisin, qui te dit bonjour, bonne journée, petit sourire. C'est pas du tout comme ça. Et les échanges, à la fin de la journée, t'es à bloc. t'as partagé ce que t'aimais, t'as fait découvrir des choses que t'aimais, t'as eu des discussions intéressantes. Ça existe, après c'est vrai que moi j'ai aussi des souvenirs de journées où c'était plus dur, où j'avais des gens qui étaient exilants, qui étaient qui ne se rendaient pas compte de ce que c'était que mon quotidien. Mais par contre, je vois très bien ce truc où tu te nourris de ces échanges et tu sens qu'il n'y a pas que toi qui repars Non,

  • Speaker #0

    c'est mutuel.

  • Speaker #1

    Les clients, ils sont super.

  • Speaker #0

    On est bien sûr. Et tu vois, c'est un endroit en plus où, encore la semaine dernière, il y avait une cliente, on finissait son bouquet, une autre qui arrive, on était en pleine discussion, l'autre part à la discussion, et en fait, on discute toutes les trois pendant trois quarts d'heure. Et il y a vraiment ce truc où les gens échangent entre eux dans la boutique. Quand à Noël, j'avais ma maman, elle aime trop parce que justement, elle vient me donner un coup de main et en même temps, elle discute avec plein de gens, elle rencontre des gens. Et c'est, en fait, c'est le truc où vraiment ma batterie, tu sais, au fur et à mesure de la journée, je recharge ma batterie. Et le temps que je rentre, je suis certes. très fatiguée, mais j'ai vraiment ce truc où, tu sais, c'est un peu la batterie sociale, elle est à plat parce que j'ai trop parlé et qu'en plus, c'est vraiment... Mais je suis, je ne sais pas, chargée d'un truc incroyable. Oui, tu as de l'énergie. C'est exactement ça. Il y a vraiment ce truc, par contre, qui est réel. J'ai écouté l'épisode de la meulerie de ton... Les drisses. Exactement. Et en fait, il dit un truc que j'adore et que... qui est tellement vrai, c'est que tu arrives à la boutique, c'est comme si tu sors de la réserve, tu es en représentation. Et ensuite, c'est un spectacle. Tu es en représentation toute la journée et tu as un client qui arrive et tu parles de la météo et des machins. Tu t'arrêtes jamais. Parfois, je ne m'arrête pas de parler. Je suis une pipelette. Mais c'est vrai que tu as vraiment ce truc où tu dois sans cesse recommencer avec chaque client et ensuite, le soir, tu es vidé. Mais... Tu lui donnes beaucoup,

  • Speaker #1

    mais en même temps, toi aussi. C'est vrai que c'est un truc à prendre en compte que tu réalises pas nécessairement quand t'es en reconversion, que tu relances dans le commerce, qu'il va y avoir cette partie-là. Il faut être prêt à... Il faut être prêt à plonger dedans. Il faut aimer les gens, il faut aimer parler avec les gens, il faut aimer échanger parce que c'est quand même la base. Ça n'a pas rien de logique, mais...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on en arrive à la fin. Et en revanche, s'il y a vraiment un conseil de façon plus globale que... que je donnerais. Tu vois, j'anticipe. Vas-y,

  • Speaker #1

    c'est bien.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, parce que sinon, je pourrais encore continuer à te dire pendant des heures à quel point je suis heureuse d'être dans ma boutique chaque jour et que je suis épanouie. Par contre, c'est un vrai truc, c'est que j'ai créé un vrai univers. C'est-à-dire que je n'ai pas juste posé des tréteaux et j'ai mes fleurs. C'est-à-dire que je me suis énormément nourrie de tout. de tous mes voyages, de tout ce que je vois, de tout. On parlait d'Instagram, mais en fait, mon inspiration, que ce soit pour le travail ou pour la boutique, je l'appuie partout. Mais par contre, j'ai ouvert un vrai endroit où les gens viennent, mais qui est un univers. Moi, ma boutique, elle est jaune. Mon plan de travail est gigantesque. Il est jaune au soleil. C'est jaune et rose dans toute la boutique. Tout ce que je vends, c'est cool. coloré et du coup tu rentres dans c'est un peu comme une bonbonnière ou en tout cas un endroit où t'es plus à Orléans tu sais plus où t'es et c'est un des meilleurs compliments qu'on me fait et en tout cas c'est un vrai univers et on voit trop de gens qui se plaignent, on entend trop de gens qui se plaignent mes clients rentrent pas dans la boutique ou y'a pas et en fait c'est souvent des gens qui ont pas poussé un concept à fond Et il y a un vrai truc, c'est que ce qui n'était pas forcément valable il y a quelques années, maintenant, on consomme énormément sur Internet, énormément, énormément. Et que si les gens se déplacent en boutique, alors les fleurs, c'est un peu différent, mais tu as un commerce de fringues. Si les gens ne commandent pas sur Internet, c'est pour avoir un conseil et un vrai lieu dans lequel ils ont envie de consommer. Et du coup, il y a un vrai effort à faire sur le... vraiment tu ouvres une boutique maintenant tu te dois et tu le dois à tes clients tu dois créer quelque chose et il faut y aller à fond faut pas ça peut pas être un truc un peu petit bras parce que sinon les gens ils vont pas avoir envie de venir ils vont pas avoir envie de revenir il faut que ce soit un vrai endroit qui soit un rien c'est marqué le principe à l'expérience il est réel et il est très dur parce que ça veut dire que moi il faut déjà que j'ai un coup d'avancé et que je pense presque déjà que dans deux ans mes clients ils en ont trop marre de ma boutique jaune et rose et qu'il faut déjà que je pense à tiens ce sera quoi la prochaine couleur ce soit que ce sera quoi ou comment je vais parce que le jeu j'ai toujours ce truc où j'ai travaillé dans le commerce de fringues je refais le merch très souvent et donc j'aime bien parce que tu as un truc qui est posé sur une étagère tu as un vase sur une étagère qui va pas se vendre pendant des semaines il suffit que tu le change de place ou que tu le mettes ailleurs ou que tu mettes un bouquet dedans et tout de suite tu vas le vendre voilà et Et il y a du coup ce truc où c'est hyper important de faire du merch tout le temps, et j'adore ça, mais c'est ça, ta boutique elle ne va jamais filer. Et puis encore une fois, le pouvoir d'Instagram, dès que je mets quelque chose, même je reçois des nouveaux vases, je les mets en ligne, tu peux être sûre que le jour même, il y a quatre personnes qui vont venir pour ce vase, et pas un autre, celui qu'ils ont vu sur Instagram. J'ai mis à Noël, j'ai dit que ma bougie préférée, c'était celle à la mandarine. J'ai 15 personnes qui sont venues en me disant On va acheter la mandarine, c'est votre préféré. Et j'ai dit, ah bah merde, j'ai vendu toutes mes mandarines, qu'est-ce que je vais faire ? Je vais leur dire que maintenant,

  • Speaker #1

    ma deuxième préférée,

  • Speaker #0

    c'est cette vidéo. Non mais le pouvoir d'Instagram est encore fou là-dessus. Et quand je reçois, quand je dis que c'est la saison du mimosa, tu as 20 personnes à la boutique qui rentrent en me disant, je veux mon mimosa. Donc encore une fois, malheureusement, très chronophage, mais Instagram,

  • Speaker #1

    c'est obligatoire. Comme outil, ouais.

  • Speaker #0

    Vraiment, incarnez, rigolez pas avec le concept de votre boutique et l'expérience client c'est réel. Et puis Instagram, je suis désolée mais ça existe.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. En effet, on va arriver un peu sur la fin de la discussion. Je pourrais encore passer des heures, c'est tellement frustrant. Mais il va falloir que je m'arrête. Mais c'est pas grave, en fait j'avais quelques questions que je m'étais notées ou qui sont un peu popées dans ma tête dans la discussion et je me dis qu'avant qu'on mette fin à cet échange peut-être que je peux te les dire et si tu essaies de m'y répondre de répondre en quelques mots ça serait vraiment bien Je suis frustrée un peu Je suis aussi frustrée mais au moins tu vois tu as fait des petites touches comme ça que tu peux partager et puis chacun le prendra et développera la réflexion si il veut quoi tu me parlais au début de ton expérience en boutique et tu disais que tu avais appris vachement que c'est un vrai métier le commerce et que tu avais appris vachement pendant ces années est ce que il ya deux trois apprentissages que tu peux partager c'est

  • Speaker #0

    hyper dur parce que j'ai appris tellement de choses je pense qu'effectivement c'est se dire que c'est pas donné à tout le monde qu'il faut avoir un vrai affect avec les gens et je pense aussi croire aux produits qu'on voit

  • Speaker #1

    Ok. Ok.

  • Speaker #0

    À développer.

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce que tu peux nous raconter un peu comment tu t'organises ? Parce que tu es seule à tout gérer. Donc est-ce qu'il y a des tips, des petits rituels ou des façons de fonctionner qui t'allègent ou que tu trouves efficaces pour toi ? On va partager.

  • Speaker #0

    Oui. Ça peut paraître étonnant, mais je sais que j'ai plein de gens qui disent que la boutique n'est pas ouverte non-stop. Mais en fait, je m'oblige à prendre mon mercredi matin. La boutique n'est pas ouverte. En fait, le mardi et le mercredi, elle n'ont qu'à midi. Et le mardi, je vais chercher mes fleurs. Le mercredi, c'est un moment pour moi. C'est-à-dire que c'est le moment où je peux caler un rendez-vous médical, un truc, ou juste rien faire. Et je pense que c'est important. Parce que c'est vrai que j'ai tellement... travailler beaucoup dans le commerce que je sais qu'on peut ouvrir non-stop et à la fin, on n'en peut plus, on est sur les rotules. Je pense que garder des moments comme ça et j'essaye aussi de faire un maximum entre deux clients sur tout ce qui est compta, tout ce qui est commandes, etc. Souvent, le mardi, je suis derrière mon ordinateur quand vous n'êtes pas à la boutique parce que ça évite aussi de ramener trop de travail à la maison. Et quand ta deuxième journée de compta commence, c'est vrai que tu t'arrêtes jamais. Et surtout, je délègue énormément tout ce qui est comptabilité. Je paye très cher, mais du coup, je ne fais rien à part envoyer mes factures. Je pense que payer des gens qui savent faire pour toi, qui font à ta place en tout cas mieux que toi, c'est un luxe, mais c'est nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est un investissement, mais qui est finalement un investissement. C'est pas une dépense, c'est plus un investissement je pense. C'est méga précieux. Tu peux l'utiliser à faire ce que tu sais faire. Et au final, quand tu parles des mandarines, s'il y a 15 ou 20 derrière, il vaut mieux que tu aies le temps de parler de la bougie à la mandarine. Ok. Comment est-ce que tu vois ton année 2025 ? Est-ce que tu as des projets pour 2025 ?

  • Speaker #0

    Là, je manque trois ou deux semaines de vacances parce que justement, c'est le week-end.

  • Speaker #1

    C'est pas facile.

  • Speaker #0

    En fait, la saison des fêtes est énorme. C'est-à-dire que déjà, dans le commerce, c'est énorme. Mais en plus, moi, avec mes fleurs, il y a plein de choses que je ne peux pas préparer à l'avance. Donc, c'est un moment très intense pendant quelques jours et qui m'a mis sur les rotules. Et je m'oblige à prendre deux semaines parce que c'est important pour, à nouveau, avoir de l'énergie. et de la créativité. Et donc, j'ai plein de petites choses comme ça en pointillé qui arrivent, mais pour le moment, je me laisse un peu porter. J'ai les grandes lignes, mais elle va ressembler à 2024 en mieux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est bien. C'est une bonne ambition, quoi. Faut pas chercher trop loin, des fois. Non,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Non mais c'est marrant parce que ce que tu dis là, ça fait un peu écho aussi à ce que tu disais par rapport à ces premières années où tu avais bossé en tant que conseillère de vente, où tu avais senti vraiment que tu n'avais plus rien à donner. Et qu'en fait dans ce métier, quand tu sens que tu n'as plus rien à donner, c'est bien de faire un break et de s'octroyer des breaks. Alors déjà tous les mercredis matins, je trouve que c'est trop bien. Après ça ne veut pas dire que tu ne vas pas bosser sur d'autres choses, mais au moins d'avoir un petit stress. Mais ça veut dire que tu le fais dans de meilleures conditions qu'en étant debout derrière le comptoir entre deux clients. Et donc du coup, mine de rien, ça allège. Et puis, Noa, de savoir s'octroyer des vacances, ça permet de revenir...

  • Speaker #0

    En fait, c'est le bon ton plus large pour tous les entrepreneurs. C'est-à-dire que t'es un peu le truc où c'est ton entreprise et du coup, tu t'octroies rien, t'as le droit à rien. Tu vas bosser, bosser, bosser, avoir la tête dans le guidon.

  • Speaker #1

    C'est une erreur.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a rien de mieux que de mieux revenir quand t'es... Quand t'es en pleine forme et surtout, effectivement, ne serait-ce que pour la créativité. Là, j'ai zéro, 0% créativité de rien. Je ne sais pas où je vais. Et donc là, tu vois, je vais en profiter. Je vais aller au musée à Paris. Je vais faire des trucs. Je vais me reposer. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    C'est important. Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Et le tout, c'est de se le dire et de se le crier.

  • Speaker #1

    C'est ta ressource principale. Tu vois ? Ta boîte a besoin de toi.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de problèmes avec ça. Oui.

  • Speaker #1

    Tant mieux parce que... Je pense que c'est vraiment un sujet sur lequel parfois on peut se prendre un peu les pieds dans le tapis. Oui,

  • Speaker #0

    et ne pas être trop fatiguée et perdre de vue où tu veux aller et finir par fermer ta boîte ou ta boutique parce que tu n'y arrives plus.

  • Speaker #1

    C'est une dommage bien sûr. De devoir faire des breaks et de devoir recharger pour redonner par ailleurs. Ok, quels sont les petits cailloux que tu as dans la chaussure aujourd'hui ? Les petits trucs qui t'embêtent dans la gestion ? Je sais pas, dans le projet ?

  • Speaker #0

    Euh... Ben plein forcément, ça c'est toujours le principe. Ça doit pas être des gros cailloux parce que, en fait, j'ai l'impression que je retiens surtout les trucs positifs. Mais bien sûr que j'aimerais avoir plus de moments pour justement me poser, tu vois, ne serait-ce que... Si, y en a un. C'est tout ce que je questionne. En fait, c'est là où je me dis que c'est super de faire gérer toute ta boîte par quelqu'un dans ce métier, mais je n'y comprends rien et je suis nulle à ça. Et je me dis que ce serait pas mal de finir par me former au moins de façon pas forcément énorme, mais au moins avoir une idée de là où je vais sur tout ce qui est gestion de mon entreprise, avoir un peu. plus une idée de mes marges, de mes trucs comme ça. Là, je finis ma première année comptable, donc je vais aussi en avoir un peu plus. Et c'est bien parce que ça donne aussi des challenges. Ce qui est sûr, c'est que je sais que c'était super et que c'est au-delà de mes espérances, mais il y a encore plein de choses à revoir. Et du coup, je pensais me poser un peu et me former un peu à la gestion pour ne pas avoir à tout déléguer, ne serait-ce que... savoir où je vais.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu envisages un jour d'agrandir l'équipe ?

  • Speaker #0

    J'aimerais bien mais en même temps ça fait peur. Et en même temps c'est aussi un peu le revers de la médaille d'avoir créé une entité qui est la mienne.

  • Speaker #1

    Bah ouais, s'y incarner.

  • Speaker #0

    Parce que finalement les gens quand ils arrivent à la boutique c'est pour me voir moi et bien sûr que je saurai créer quelque chose de cool autour de quelqu'un d'autre mais c'est vrai que là je tu vois je viens de me voir je suis pas encore prête et financièrement et dans la tête de laisser mon bébé à quelqu'un d'autre ouais je comprends c'est un gros c'est une grosse étape ouais

  • Speaker #1

    on l'a pas un peu d'entraînement ça fait pas ouais ouais ouais tu peux encore te laisser le temps c'est que c'est pas obligatoire d'ailleurs tu peux très bien développer ton commerce en passant par là ce cas c'est pas encore prévu pour 2025

  • Speaker #0

    Ok. Il faut se laisser des super projets pour la vie.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ok. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour cette année ?

  • Speaker #0

    Toujours plein de fleurs et plein de couleurs.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. La fleur et la couleur.

  • Speaker #0

    La fleur et la couleur et toujours de l'amour. Je sais ce que je souhaite à tout le monde aussi.

  • Speaker #1

    Écoute ça. on te souhaite des fleurs, de la couleur, de l'amour des clients évidemment sympa les autres allez acheter des fleurs ailleurs c'est clair c'était un super échange j'ai beaucoup discuté avec toi de tout ça si

  • Speaker #0

    j'ai oublié des choses je ne hésiterai pas sur Instagram à faire un petit post pour vous raconter des trucs et surtout je serai ravie d'échanger avec vous ceux ou celles qui ont envie d'échanger sur une future reconversion, soit l'ouverture d'une boutique. Moi, j'adore. j'ai manqué de j'ai manqué de gens et de fin de deux concrets au moment où j'avais besoin donc de ressources exactement donc je suis toujours ravi et c'est pour ça que j'adore ce que tu fais parce que c'est hyper important et non mais surtout le principe du commerce tout court c'est pas juste de l'entrepreneuriat c'est hyper spécifique et c'est des questions bien spécifiques et c'est ça qui est cool effectivement

  • Speaker #1

    c'est un C'est une bulle dans l'entrepreneuriat. C'est un vrai sujet. C'est une autre bulle, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, échangeons. En plus, je suis en vacances de le temps.

  • Speaker #1

    Eh bien, allez-y. Tu vas t'en faire assaillir de questions. On verra. Bon, bah écoute, merci encore. Bonnes vacances. Repose-toi bien. Recharge à fond. Et j'ai hâte de voir ce que tu nous prépares pour l'année à venir.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut Camille.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous souhaitez soutenir l'arrière-boutique, prenez deux petites secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Et pourquoi pas un commentaire ? Ça paraît rien comme ça, mais ça fait toute la différence. Ça m'encourage et surtout ça donne de la visibilité au podcast pour qu'il puisse toucher encore plus de commerçants et d'entrepreneurs comme vous. N'hésitez pas aussi à en toucher deux mots à votre entourage si ça peut les intéresser. Et si vous ressentez le besoin d'un accompagnement pour avancer sur vos projets, que ce soit pour lancer votre boutique ou pour la développer, n'hésitez pas à jeter un œil à mes offres sur mon site larriereboutique.fr. Je propose aussi le Starter Pack, un kit complet pour vous accompagner pas à pas dans l'ouverture de votre boutique physique. C'est une boîte à outils qui contient tout ce dont vous avez besoin. Un guide détaillé des étapes, des tableaux financiers, un modèle de business plan, une checklist et même une heure de coaching personnalisée pour répondre à vos questions. C'est l'outil idéal dont j'avais rêvé il y a 12 ans avant d'ouvrir mes boutiques et qui va vous permettre de transformer vos idées en réalité sans oublier une seule étape clé. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode plein de nouveaux conseils et d'inspiration. En attendant, prenez soin de vous et de vos projets. Bonne journée et à très vite !

Description

Comment réaliser son rêve de devenir fleuriste, tout en bousculant les codes ?


Camille Arot Thuillier, fondatrice de Fleurs Fleurs Fleurs, partage son aventure inspirante : une reconversion audacieuse au métier de fleuriste ! Elle s’est lancée en pleine pandémie, avec un concept totalement à contre-courant : des fleurs locales, de saison, une approche profondément alignée avec ses valeurs.


Ce pari il est risqué mais vous allez l'entendre la magie va opérer.


Dans cet épisode, Camille se livre avec sincérité et générosité sur son parcours :

  • Comment elle a transformé son rêve en réalité malgré les nombreux défis.

  • Ce qu’elle a appris en partant de zéro pour devenir fleuriste.

  • L’importance de prendre le temps, de s’écouter, et de construire un projet avec patience et cohérence, dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse.

  • Ses ingrédients secrets pour que ça fonctionne


Camille, c’est aussi une entrepreneuse solaire et passionnée. Elle revient sans filtre sur ses doutes, ses réussites, et ses défis, tout en partageant des conseils précieux pour celles et ceux qui rêvent de changer de vie ou d’ouvrir leur propre boutique.


Prêt(e) à découvrir une histoire pleine d’audace, de créativité, et d’engagement ? Cet épisode est pour vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Salut tout le monde ! Dans cet épisode, je pars à la rencontre de Camille Arot-Huillier, fleuriste et fondatrice de Fleur Fleur Fleur, une boutique à son image, joyeuse et audacieuse. Après une première expérience dans le commerce et la création de sa première entreprise, Very Monkey, elle nous raconte avec passion comment Fleur Fleur Fleur est née en pleine pandémie. D'abord via un système de précommande en ligne, avant de donner vie à sa magnifique boutique jaune et rose, un lieu qui infuse de la joie et de la couleur dans le quotidien de ses clients. Sa reconversion, Camille décide de la faire à sa façon, alignée avec ses valeurs, mais totalement à contre-courant des pratiques traditionnelles. Fleur, fleur, fleur, ça sera donc local et de saison. Dans cet épisode, Camille nous partage les défis qu'elle relève chaque jour en tant que commerçante indépendante, seule aux commandes, et nous livre ses réflexions sur des sujets essentiels. L'importance d'Instagram pour créer une communauté engagée, comment incarner une marque forte et différenciante tout en restant soi-même, les coulisses du métier de commerçant avec ses défis et ses joies, l'expérience client qui est essentielle dans son approche, la création d'un univers et d'un espace qui reflète sa personnalité et ses valeurs, ainsi que son organisation. Avec Camille, on comprend aussi l'importance de prendre le temps, de s'écouter et de construire un projet avec patience et cohérence dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse. Vous allez l'entendre, cet épisode respire la passion. La passion du commerce, la passion des fleurs, mais aussi la passion des gens. Camille nous inspire par son énergie, sa créativité et son engagement à faire les choses autrement. J'espère que vous prendrez... autant de plaisir à écouter cet épisode que j'ai pris de plaisir à l'enregistrer. Bonne écoute ! Salut Camille !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci.

  • Speaker #0

    En ce début de vacances, je te prends un peu de ton temps pendant tes congés.

  • Speaker #1

    Je suis absolument ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et moi je suis ravie qu'on puisse discuter, j'ai hâte, vraiment très hâte d'en savoir plus de ton aventure qui a l'air hyper hyper cool. Alors on va commencer, je te laisse te présenter, me raconter un peu qui tu es, ton parcours.

  • Speaker #1

    cours. Très bien. Alors ça, déjà, ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Normal. En même temps, si jamais on pouvait résumer une vie en une minute.

  • Speaker #1

    C'est clair. Donc moi, je suis Camille Arroutchelier. Je suis fleuriste à Orléans depuis 2000. Je suis fleuriste depuis 2020. J'ai créé Fleur, Fleur, Fleur la même année, en 2020. Et j'ai ouvert ma boutique de fleurs l'année dernière. Enfin, l'année dernière. Du coup, en 2023. Parce que maintenant, nous sommes en 2023. Oui. j'ai ouvert en novembre 2023 ma boutique à Orléans ok et donc effectivement si tu veux que je te raconte déjà dans les grandes lignes un petit peu mon parcours moi en fait je suis j'ai jamais fini mes études j'ai jamais trouvé ma voie donc j'ai fait un an de BTS en communication j'ai fait un peu de droit, j'ai dû faire deux mois de fac de droit, voilà j'ai fait plein de choses comme ça, un peu de fac d'anglais aussi et je n'ai même rien fini et en fait j'ai commencé à bosser dans une boutique à Orléans, donc ça on parle de ça c'était en 2010, j'ai commencé à travailler dans une boutique à Orléans qui est une boutique qui n'existe plus maintenant mais qui était une grosse boutique qui faisait 300 mètres carrés, on était... En fait, on vendait des vêtements, des chaussures, hommes et femmes. On était un peu ce qu'on appelait un concept store. On vendait pas mal de choses, pas mal d'échos, d'idées cadeaux à Noël. On avait vraiment plein de choses, on a même parti librairie. On a même eu un café à un moment. On était une super équipe de jeunes. On était vraiment... 5-6, on a travaillé à plein de temps là-bas. Et l'ambiance était incroyable. Et c'est en fait comme ça que j'ai commencé à juste rentrer dans le métier de commerçante, qui pour moi est effectivement un vrai métier. On ne s'improvise pas commerçant. Et même si on a toujours l'impression que c'est le cas, c'est un métier à part entière. C'est un métier qui s'apprend. Et pour le coup, il y a plein de codes, il y a plein de choses. Mais qu'est-ce que c'était bien ? Donc, j'ai travaillé dans cette boutique pendant 5-6 ans. Ouais, 6 ans peut-être.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'était jusqu'en 2016, je dirais. Ouais, de 2010 à 2016, quelque chose comme ça. Et en fait, en parallèle de ça, je travaillais à plein temps. Donc c'est le moment où j'ai vraiment lâché mes études. J'ai commencé à travailler vraiment en CDI là-bas. Et en fait, j'ai adoré. Vraiment, j'ai adoré travailler là-bas. Mais c'est vrai que le commerce, c'est quand même quelque chose qui est... C'est un métier dur, c'est un métier passionnant. C'est un métier qui demande d'être à 100% tout le temps. Et il y a eu un moment où je ne pouvais plus, je n'y arrivais plus, je n'avais plus envie. Et il s'avère qu'en parallèle de ce travail à plein temps, en 2012 à peu près, moi j'ai commencé à créer, au début c'était vraiment pour mes copines, pour moi, pour mes sœurs, une marque d'accessoires pour les cheveux qui s'appelait Very Monkey à l'époque. D'ailleurs, ce qui est très drôle, c'est que je pense que j'ai vraiment dû démarcher à l'époque du Facebook. C'est vrai ? Oui, je ne sais pas s'il faudrait que je retrouve. Je m'étais dit que je le ferais avant l'enregistrement du podcast.

  • Speaker #0

    Retrouver le mail ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est tout à fait possible que je devais démarcher à ce moment-là. Et en fait, c'était vraiment... J'ai commencé à faire ça... comme ça. Et puis, en fait, c'était des bandeaux pour les cheveux. Je me servais de chutes de tissu de chez ma grand-mère qui est une ancienne petite membre chez Dior et qui a été couturière toute sa vie. Elle avait une pièce gigantesque avec plein de tissus. Elle faisait beaucoup de pas de foire, des choses comme ça. Du coup, j'ai commencé à lui piquer des chutes, à faire des bandeaux pour les cheveux pour mes copines. Et puis, ça a commencé à prendre comme ça. Je me suis créée un petit déti à l'époque. j'étais vendue dans quelques boutiques jusqu'au moment où j'ai même été vendue au printemps à Paris et voilà donc en fait c'est à peu près le moment où ça commençait à vraiment bien se passer pour Verimonkey et j'en avais marre du commerce donc j'ai lâché mon boulot à plein temps et je me suis lancée dans Verimonkey à 100% et en fait il s'avère que après quelques mois je me suis rendu compte que j'adorais le principe de tout faire à 100%, en fait, vraiment de la création des modèles, de penser, donc j'avais vraiment, je pensais, des collections, c'était assez poussé, on faisait des shootings, photos, voilà, comme ça, et en fait, je me rendais compte que c'était vraiment quelque chose que j'aimais, mais qui, je sais pas, il me manquait quelque chose, j'aimais beaucoup travailler de mes mains, j'aimais beaucoup faire tout ça, mais c'était pas le produit qui m'allait, c'était pas la couleur, c'était pas mon truc. Donc j'ai fini par tout lâcher, je dirais justement 2016 ou 2017. Et puis c'est le moment où j'ai trouvé à nouveau un job à plein temps. Donc Very Monkey, à ce moment-là, vraiment, j'ai tout arrêté. Et j'ai trouvé un job... Je n'ai vendu pas du tout. J'ai géré le service client d'une marque de cosmétiques. Enfin, pas d'une marque d'ailleurs. En fait, c'est un site internet de cosmétiques naturelles. Ils avaient un système de box. Et donc, ils se lançaient à Orléans à ce moment-là. Et j'ai été leur première salariée. Et je gérais le service client, donc box, site internet, etc. Pendant approximativement deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    et il s'avère que j'ai adoré faire ça parce que du coup je trouvais un peu le contact que j'avais avec les gens, en plus c'était super parce que je travaillais du lundi au vendredi comme les gens normaux oui c'est vrai que ça c'est le truc mais ouais c'est vrai que on a vraiment on a une vie, enfin un fonctionnement à part entière et c'est vrai que vous travaillez dans le calais ouais en fait nos gros moments c'est le moment, enfin dans le commerce en tout cas c'est le moment où les gens sont heureux qu'on le fait et on en pousse le temps.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est un peu dur ce décalage pour moi. Bien sûr. Mais en tout cas, c'est vraiment quelque chose d'important en fait, en vrai, quand on commence dans le commerce. Et voilà. Donc, j'ai bossé pendant deux ans et demi dans cette entreprise qui vendait des cosmétiques naturels. J'ai appris plein de choses. C'était vraiment incroyable. Et puis, j'en ai eu marre, en fait. Travailler derrière un ordinateur et gérer le service client, c'est finalement pas quelque chose qui m'allait. Et je ne me voyais pas rester à long terme. J'avais un CDI, c'était super. Et ça faisait longtemps que, je pense comme beaucoup d'entre nous, j'avais vraiment ce truc où j'avais un rêve en tête. Et c'était donc évidemment de devenir fleuriste. Et je me suis, à ce moment-là, je me suis posé plein de questions parce que c'est vrai qu'il y a plein de gens qui... qui se le disent mais qui passent pas le pas. Et je pense que c'est un peu... Il y a des moments de vie comme ça où les planètes s'alignent. Et en fait, c'était la fin de mon CDI. Enfin, du coup, j'ai quitté mon CDI. Je savais pas ce que j'allais faire. Et je me suis dit, est-ce que ce serait pas le moment de commencer une formation de fleuriste ? Et voilà. Donc je l'ai finalement quelques mois plus tard, parce que je suis partie en avril. Et donc ça, c'était en 2019. Et en juillet 2019, je fais commencer ma formation de fleuriste à Paris. Donc c'est allé très vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête à ce moment-là ? Parce que c'est vrai qu'entre le moment où tu as le rêve et l'envie, tu te dis ce serait chouette. Et qu'est-ce qui fait que tu es vraiment passée à l'action ? Écrire un mail à cette formation ?

  • Speaker #1

    Avant de quitter mon CDI, je m'étais déjà renseignée. Donc c'était quelque chose qui devenait quand même au fur et à mesure un peu plus concret quand même. C'est une formation qui est très chère, qui était à l'époque en plus, je ne pouvais pas la financer avec le CPF ou ce genre de choses. Donc c'est quand même quelque chose, il fallait que je trouve les moyens de la financer. Mais en fait, une fois que... Il y a vraiment ce truc quand on parlait de rêve, quand tu rêves de quelque chose, c'est un fait, mais quand tu commences à vraiment essayer de concrétiser, de savoir comment, quand on est au moment à regarder les formations et à savoir comment tu vas le financer, c'est un peu trop tard. Oui,

  • Speaker #0

    tu as déjà le bon engrenage.

  • Speaker #1

    Exactement, le bon engrenage. Oui, complètement. Et du coup, ensuite, c'est vraiment plus en termes techniques et en termes de logistique, comment tu vas faire pour... quitter ton CDI et de partir à l'aventure après j'en parle beaucoup moi j'adore échanger avec les gens qui comme moi ont ces formations adultes ça veut dire que c'est des gens qui la plupart du temps sont en CDI comme moi qui décident de changer de vie, il y a un vrai truc et dont on parle peut-être pas assez c'est la question financière de comment tu vas faire pour vivre, tu quittes un CDI et Moi, il s'avère que si je l'ai fait, et c'est loin d'être anodin, c'est aussi parce que mon mari, il est en CDI, dans une boîte, et qu'il a une situation qui nous permet, tous les deux, de vivre, et en tout cas, de me poser la question de si pendant des mois, voire des années, je ne gagne pas ma vie correctement, j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui peut subvenir à mes besoins. Et c'est hyper important, c'est des choses dont on ne parle pas trop.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un peu tabou. Les gens ont un peu du mal à le dire alors qu'en fait, c'est des moments de vie et puis que c'est ok.

  • Speaker #1

    Exactement. La raison pour laquelle c'est vraiment un choix à faire à deux, c'est une décision à faire à deux, c'est pas parce que c'est mon mari et que c'est mon fils. Mais c'est vrai que c'est hyper important de savoir que l'autre est aussi ok avec ça et que c'est une décision de vie, c'est un changement de vie complet. Il y a ça et puis évidemment l'avantage d'être partie avec une rupture conventionnelle. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que je voulais te demander.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pendant des mois, voire on en reparlera après, mais pendant des années, j'ai eu la chance de profiter de Pôle emploi. Et ça, c'est des vraies choses pareilles qui sont hyper taboues. C'est vrai que si j'étais partie en claquant la porte de ma boîte et en n'ayant rien, pas de chômage, rien du tout, c'est vrai que ça aurait été beaucoup plus difficile financièrement. Donc c'est vrai que c'est pour ça que ça m'a permis de vraiment avoir toutes les meilleures dispositions et les cartes en main pour vraiment commencer ma nouvelle vie qui commençait. Alors que, en gros, c'est ça. C'est vraiment les derniers mois avant de partir de mon CDI, je me suis renseignée sur les formations. J'ai essayé aussi de me faire financer une partie de la formation par... J'ai perdu, ça s'appelle plus comme ça le fonds Gécif, ça s'appelait le fonds Gécif à l'époque. Et c'est deux fois que j'ai eu un refus. Parce que je voulais commencer à Orléans, on a un lycée horticole qui a une formation pour adultes, un CAP adulte juriste. Et j'aurais aimé faire la formation en un an. En fait, il s'avère que c'est une formation qui ne peut pas être autofinancée parce que c'est une formation qui coûte très cher. Et il fallait automatiquement que je passe soit par le fonds gestif, soit par Pôle emploi. Et les deux m'ont été... Enfin, aucun des deux n'a accepté. Donc, il a fallu que je trouve une autre solution. Et c'est la raison pour laquelle j'ai autofinancé cette formation à Paris, qui est la formation finalement qu'on est beaucoup à faire, beaucoup d'adultes. C'est à l'école des fleuristes de Paris qui s'appelle maintenant l'école nationale des fleuristes. Et en fait c'est une formation un peu étonnante parce que c'est une formation d'un mois. En fait on fait... Ouais, en un mois c'est hyper intense. Ça doit être très intense. Ouais, c'est hyper intense. C'est-à-dire que t'arrives... T'as un lundi matin où t'arrives et tu n'as jamais touché à une fleur et tu repars un mois plus tard en ayant eu le nombre d'heures qui sont obligatoires pour passer ton CAP. En fait, en formation, il y a une partie qui est obligatoire. Et donc, en fait, en un mois, on fait ça au lieu d'un an pour la plupart des élèves. Donc, c'est ultra intense. Donc là, tu sors vraiment le soir avec la tête comme ça. En même temps, c'est là où rapidement tu te rends compte, bien sûr. prendre compte du coup si c'est fait pour toi ou pas. En plus, on n'était pas beaucoup. On était une petite vingtaine dans ma classe. Évidemment, c'est des... On n'était que des filles dans ma classe. C'est des filles avec qui tu passes un mois, un changement de vie, où du coup, t'as les mêmes problématiques. Certaines sont restées des copines encore maintenant, et j'adore encore échanger avec elles parce que certaines sont encore fleuristes, certaines ont ouvert leur boutique, d'autres ont... pris leur job ou ont changé de job mais en tout cas ne sont plus floristes il y a plein,

  • Speaker #0

    depuis 2019 il y a eu plein de changements de vie mais c'est ça qu'il faudrait aussi elles font partie d'un moment hyper important de la vie et j'adore c'est vraiment ce truc un peu de promo où tu peux repartager effectivement c'est des changements de vie parce que là c'est vraiment des formations qui sont plus pour des personnes qui sont en reconversion t'as pas du tout de je ne sais pas non non

  • Speaker #1

    En fait, c'est une formation qui te permet, à la suite de ta formation d'un mois à l'école, l'école peut te fournir pendant un an des conventions de stage. Donc en fait, on te conseille pendant un an de faire des stages parce que c'est finalement là où tu apprends.

  • Speaker #0

    Oui, c'était un peu ça ma question tout à l'heure qui m'a popé en tête quand tu as parlé de la formation. Je me suis dit en fait, est-ce que c'était... C'est sûrement nécessaire et hyper intéressant, mais est-ce que tu recommandes obligatoirement de passer par une formation ? Ou est-ce que, si finalement, par l'expérience... Je ne sais pas, peut-être que les fleuristes ont besoin d'avoir quand même des gens qui sont qualifiés parce que ça leur demande, eux, de former des novices et que c'est un travail monstre alors que tu as déjà ta boutique à gérer. Tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    Tu peux par expérience,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Par rapport à plein de métiers, de métiers en CAP, le métier de fleuriste, pour ouvrir ta boutique, tu n'es pas obligé d'avoir un CAP. D'accord. Il y a des métiers où tu es obligé, donc tu dois forcément passer par une formation. Le métier de fleuriste, n'importe qui peut se dire, tiens, j'ouvre ma boutique. Après, finalement, avec le recul, je me dis que cette formation d'un an à l'école, je ne suis pas sûre que je... C'est toujours le truc. C'est-à-dire que moi, j'avais 32 ans à l'époque. À 32 ans, reprendre pendant un an le... retourner au lycée avec potentiellement des élèves de 16 ans, c'est hyper difficile quand tu as été pendant longtemps en CDI. Je ne sais pas si le scénario est au bout, si j'avais passé un an de formation. Je pense que le format, comme j'ai fait, est super. Il faut se donner de la rigueur, mais ça, en même temps, tu es censé être dans un moment où tu veux faire quelque chose qui te plaît. Après, est-ce que c'est important ? Je ne sais pas si cette formation que j'ai faite, elle est nécessaire, elle est super si tu peux la faire. En revanche, c'est vrai que c'est vraiment en boutique que tu apprends tout. C'est les stages que j'ai faits qui m'ont permis d'apprendre. Et j'ai voulu faire les choses de façon... En fait, c'est ça. Tu as le syndrome de l'imposteur. Tu as vraiment ce truc où tu commences un métier, la plupart des gens... que tu côtoies qui sont fleuristes ont fait les choses pas du tout dans le même sens que toi et qui ont commencé à 16 ans un CAP et qui ont fait un CAP puis un BP puis voilà donc ça c'est des gens qui sont très légitimes à être fleuristes et c'est vrai que quand t'arrives à 32 ans, en plus t'as pas ton CAP c'est compliqué avec de gérer ce syndrome de l'imposteur que j'ai eu pendant longtemps et qu'on est beaucoup à avoir Je ne l'ai plus depuis que j'ai la boutique, je pense.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça aide.

  • Speaker #0

    Ça concrétise les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ça aide pour la simple et bonne raison qu'il y a des gens qui viennent à la boutique, qui me font confiance, qui repartent avec un bouquet, qui sont trop contents et qui reviennent. Donc, je me dis que si je n'étais pas bonne fleuriste, ce ne serait pas le cas. Ça m'a beaucoup aidée. Depuis un an, ça m'aide beaucoup. Mais c'est vrai que je pense que le passage vers une formation est nécessaire. pas obligatoire mais ne serait-ce que pour juste se poser et se dire tiens ça va être mon nouveau métier c'est mon nouveau travail ma nouvelle vie donc ouais ouais je conseille à tout le monde en tout cas de passer par par une partie formation et de faire des stages pas forcément de passer le CAP là moi je les fais parce que c'était important pour moi et il s'avère qu'en plus le CAP donc moi je vais fait ma formation en juillet 2019 donc pendant un mois, et je l'ai fait ensuite un stage directement après, jusqu'à janvier 2020. Et j'avais prévu d'autres stages, et il s'avère que le Covid est arrivé.

  • Speaker #0

    Et oui, et oui.

  • Speaker #1

    Donc j'ai eu la possibilité de travailler, enfin c'était un petit peu plus tard, c'est vrai que j'avais prévu au printemps de reprendre un stage et de passer mon CAP dans la foulée. donc CAP c'est fin d'année c'est mai-juin voilà comment était prévu mon année scolaire à fin mai sauf que en février-mars on se retrouve confiné donc plus la possibilité de continuer comme ça et surtout c'est un peu le moment où après ce long stage que j'ai fait il y avait un truc, c'est qu'il fallait aussi que je commence de façon très concrète. C'était un peu, ok, Camille, là, tu as fait ta formation, là, tu n'es pas prête à passer ton CAP, tu vas faire quoi après ? Dans ma tête, il était hors de question que je travaille en CDI pour quelqu'un parce que je pense que quand on commence un métier et qu'on est un peu plus âgé, c'est difficile de... c'était pas mon truc en tout cas je me voyais pas travailler dans une boutique avec quelqu'un tu l'avais déjà fait ouais et c'est pas j'avais pas envie de ça et il s'avère que du coup je m'étais dit faire de l'événementiel ça doit être super ce que je vais faire c'est que une fois mon CAP en main Je vais essayer de créer ma boîte et de faire de l'événementiel. Je ne me voyais pas du tout avec une boutique, mais vraiment pas. Parce qu'encore une fois, je n'avais plus envie d'être dans le commerce. Donc le Covid arrive, on se retrouve tous confinés. Je suis fait moi à passer beaucoup de temps à réfléchir à ce que je vais faire. Et puis, on ne va pas se mentir, c'est un moment qui a été au début très dur. puis très cool mais surtout au début très dur je me posais énormément de questions ça devenait très concret et j'avais pas les réponses j'avais pas les réponses sur qu'est-ce que je vais faire l'événementiel du coup c'était complètement foutu enfin c'était pas la place clairement t'es dans le fond en plus tu sais pas c'est vrai que maintenant là ça va bientôt faire 5 ans mais c'est vrai que il faut se dire qu'on était vraiment dans les baskets à l'époque ouais bien sûr et en même temps pas de boutique parce que toutes les boutiques qu'elles soient elles sont qu'elles viennent d'ouvrir ou qu'elles soient installées depuis des années. Mais en fait, tout le monde se retrouvait confiné et on ne savait pas quand est-ce qu'on allait pouvoir reprendre, comment ça allait reprendre. Enfin voilà, on était un flou total. Donc j'ai beaucoup pleuré. Vraiment, j'ai vraiment passé beaucoup de temps à pleurer, à me demander ce que j'allais faire. Parce qu'il y a aussi beaucoup de pression en fait. Je m'ennuie sans avoir de choses concrètes. Et après avoir beaucoup pleuré, je me suis posée et je me suis dit, OK. qu'est-ce qu'on fait ? Et j'avais une seule chose qui était évidente et qui était sûre pour moi, c'est que pendant ma formation, je me suis énormément renseignée sur le métier de fleuriste. C'est le moment où je me suis demandé sur des choses simples, mais d'où viennent les fleurs qu'on vend ? Plein de choses comme ça. Et c'est vrai que quand tu rentres dans une boutique de fleurs, tu ne te poses pas ce genre de questions. T'as des fleurs chez le fleuriste, tu choisis, c'est joli. Oui, tu te fais pas de questions. C'était des questions très terre-à-terre, très logistiques. D'où viennent les fleurs ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Je l'ai écouté énormément de podcasts. Je l'ai... Et je l'ai... En fait, je l'ai... Je ne savais pas que ça existait, mais il y a un collectif qui s'appelle le Collectif de la Fleur Française et qui vraiment essaye de remettre la fleur française sur le devant de la scène. Parce qu'en fait, ce que j'ai appris pendant cette formation, c'est que 80% environ, 80% des fleurs coupées qui sont vendues en France viennent de l'étranger. Donc on parle beaucoup effectivement des Pays-Bas, on sait que c'est un énorme pôle de fleurs coupées. Il y a aussi beaucoup de fleurs qui viennent d'Équateur, du Kenya, dans des conditions évidemment pas très roses. Là, c'est vrai qu'on en entend énormément parler, et c'est entre autres grâce au travail du collectif. Mais c'est vrai qu'entre le fait que les fleurs prennent l'avion, que les fleurs, la façon dont les gens travaillent là-bas, les pesticides qu'on utilise il y a énormément de choses qui font que en fait c'est une aberration complètement quand j'ai pris conscience de ça c'était une aberration pour moi en fait on nous apprend à l'école qu'on ne doit jamais dire non à un client qu'il faut forcément avoir un étal gigantesque dans ta boutique pour que le client ait le choix et et Et plein de choses comme ça que je trouvais qu'une fois que je le savais, ça allait à l'encontre de tout ce que j'essayais de faire, de mettre en place sur ma façon de consommer, de façon un peu plus globale dans ma vie. Et je me dis mais attends, je ne vais quand même pas acheter des fleurs qui viennent de l'autre bout du monde, ça n'a pas de sens. Qu'est-ce qui se passe en France et comment on peut faire ? Donc finalement, c'est un peu le moment où... Dès la formation, on en a parlé un peu avec les filles avec lesquelles j'étais à l'école. Les profs nous ont dit que c'était complètement utopique et que ça n'était pas possible. Un peu, tu vois, les fleurs à la Saint-Valentin. Comme ça. Les fleurs, les roses à la Saint-Valentin. On ne peut pas ne pas vendre de roses à la Saint-Valentin. C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est des trucs que les gens... C'est ça, en fait, qui ne tiennent même plus, quoi. C'est vrai que c'est fascinant parce que... Récemment aussi, je me suis intéressée aux fleurs et j'ai eu cette prise de conscience aussi qu'en fait il y a des saisons pour les fleurs. Et tu le sais pour les légumes. Mais en fait pour les fleurs, tu l'ignores. Et tu l'as aussi pour les poissons. Il y a des saisons où tu peux manger du bar, il y a des saisons où tu peux manger des moules, mais il y a d'autres saisons où c'est pas génial. Et c'est vrai que pour les fleurs c'est très vrai, mais on ne le sait pas.

  • Speaker #1

    alors qu'en plus clairement on le voit bien dans les jardins il y a des moments où tu as des fleurs tu n'en as plus il y a des fois tu es déconnecté aussi de tout ça ouais et puis je pense que ça a arrangé bien tout le monde parce que quand tu as envie d'avoir des pivoines t'as des pivoines, quand tu veux des roses t'as des roses c'est un peu ce que je la souhaitais on veut tout tout le temps exactement et Tu vois, c'est exactement comme on s'est posé la question il y a quelques années sur est-ce qu'on n'arrêterait pas de manger des tomates à Noël ? C'est pareil. Est-ce qu'on n'arrêterait pas de vendre des roses à la Saint-Valentin ? Parce qu'en plus, c'est un moment où, évidemment, il n'y en a pas en France. Elles viennent toutes, beaucoup d'Équateur, beaucoup du Kenya. Il y a une énorme demande qui fait que... Elles sont dans des frigos pendant des jours, voire sincèrement des semaines. Elles sont moches, elles sont hors de prix parce que l'offre et la demande, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est aberrant.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une aberration. Et tout ça pour vendre des fleurs qui en plus ont une qualité vraiment nulle. Rien n'allait dans tout ça. Donc c'est vrai que j'ai commencé à intégrer tout ça pendant ma formation, plus tard. Et au moment où j'ai dû... me poser la question de comment j'allais travailler, en fait, je me suis un peu donné un truc avec moi-même de dire quel que soit ton projet et quel que soit ce que tu vas faire, est-ce que tu n'essaierais pas de te donner comme objectif de ne travailler que la fleur de saison, que la fleur française ? Ce qui, pour la plupart des fleuristes, est complètement utopique. Mais je me suis dit, attends, t'as conscience de ça, t'es un peu plus âgée que les autres, tu ne sais pas encore ce que tu vas faire comme projet. Est-ce que tu n'essaierais pas comme ça ? Tu vois comment ça marche, tu vois si... Euh...

  • Speaker #0

    Pour te donner une idée, ce fameux collectif de la fleur française dont je suis membre maintenant, c'est un collectif qui regroupe fleuristes, producteurs et grossistes français. Et pour rentrer au collectif en tant que fleuriste, il faut faire au moins, en ce moment c'est ça, ça va peut-être augmenter un petit peu, c'est vendre 50% de fleurs françaises à l'année. Ça veut dire que selon les saisons, il y a évidemment un seuil de tolérance sur l'hiver, il y a moins de fleurs. Donc si tu as besoin d'aller un peu plus loin... Et puis l'été, peut-être travailler avec des producteurs un peu plus près. Enfin voilà, tu vas essayer de jouer comme ça selon les saisons pour essayer d'arriver à 50% à l'année. Donc c'est vrai que moi, je m'étais donné 100%, ça pourrait être moins. Mais je me suis dit, commence comme ça. Ah oui,

  • Speaker #1

    avec une grosse ambition. Et puis après, tu composes avec la réalité, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il vaut mieux avoir 100% dès le début. Et puis voilà. Donc en fait, il s'avère que... J'ai profité de ce confinement pour en quelques semaines mettre en place un site internet, un compte Instagram.

  • Speaker #1

    Tu avais des petites compétences ou c'était de la débrouille perso ?

  • Speaker #0

    En fait, depuis Very Monkey où je faisais tout, j'avais un site. Je n'étais pas sur Etsy, je m'étais créé un petit site internet. Donc je m'étais dit je vais faire ça et puis il y a des sites maintenant qui sont hyper bien faits. J'utilisais à l'époque Squarespace, j'ai changé maintenant sur Shopify, mais c'est des sites qui sont quand même assez confus même si tu n'y connais pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais c'est super bon.

  • Speaker #0

    Vraiment et puis j'avais le temps. Donc j'ai réfléchi à ça, j'ai créé mon site internet. Donc fleur fleur fleur, j'ai trouvé mon nom. On a trouvé, c'est mon mec qui a trouvé mon nom d'ailleurs. J'ai fait appel à un artiste graphiste que j'adore qui s'appelle Ilk, qui m'a fait mon logo. Franchement, il a travaillé très vite, en quelques jours. On a monté ça un peu comme ça tous ensemble parce qu'on avait le temps et parce que ça faisait un projet que j'adorais. Mais je ne savais toujours pas ce que j'allais vendre. C'était un peu...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu avais déjà posé des bases importantes. Déjà, tes valeurs...

  • Speaker #0

    tu t'étais mis tes barrières et tu savais quand même tu avais quand même déjà des pistes après ça s'est petit à petit ça commençait à se concrétiser même si vous n'avez que les fondations c'était quand même déjà ça par rapport à quelques semaines avant où je pleurais dans mon lit pour savoir ce que j'allais faire et puis il faut bien commencer par les fondations c'est la base,

  • Speaker #1

    une maison tu commences par les fondations exactement,

  • Speaker #0

    on avançait petit à petit et puis en fait c'est C'était très simple, c'est-à-dire que pas de possibilité de sortir de chez soi. À plus de, c'était un kilomètre, deux ou cinq kilomètres, il y avait un truc comme ça. Et en fait, je me suis dit, ok, on arrive là dans deux, trois semaines, il y a la saison des pivoines qui va commencer. Fleur incroyable, tout le monde adore. Ce que je vais faire, c'est que je vais proposer en précommande des pivoines et on va voir comment ça marche. Ça veut dire qu'en amont... j'ai contacté tous les producteurs de fleurs qui étaient dans l'annuaire du collectif de la fleur française ou qui soient en France, en leur disant Bonjour, je suis Camille, je viens de créer Fleur Fleur Fleur, personne ne me connaît, est-ce qu'on peut travailler ensemble ? C'était vraiment ça. C'est à l'air que la plupart m'ont dit oui. techniquement c'est pas possible et puis on vous connaît pas donc voilà c'est un petit peu trop tôt, revenez nous voir plus tard et les premiers à m'avoir dit oui c'est un producteur de pivoine justement pivoine de troncets qui m'ont dit aucun souci la saison commence dans trois semaines non c'était plus court que ça dans deux semaines On peut vous livrer directement chez vous et puis voilà vous décidez de combien de bottes Vous nous dites quelques jours avant combien de bottes vous avez besoin et on fait ça. Donc de façon très concrète, là c'était ok, vous pouvez avoir des fleurs. Je me suis lancée le 1er mai. Donc moi à l'époque, j'avais un compte Instagram qui était l'ancien compte Instagram qui s'appelait encore Very Monkey, qui du coup était celui que j'avais lancé quand j'avais mes bandeaux. Puis du coup, c'était mon compte perso. Je devais avoir peut-être 800 ou 1000 followers, quelque chose comme ça. Et en fait, je l'ai switché un jour et j'ai fait une vidéo et j'ai dit... C'est Cam Cam, bonjour. Généralement de plan. Exactement, maintenant c'est fleur fleur fleur. J'avais déjà quand même un petit peu, j'avais parlé un peu de ma reconversion.

  • Speaker #1

    D'accord, les gens avaient suivi un peu ton parcours, tes envies.

  • Speaker #0

    J'adore Instagram parce que je trouve que c'est un bon moyen de montrer ce qu'on a envie de montrer. Mais j'aime beaucoup, en plus c'est vrai que dans le métier de fleuriste, pendant que j'étais dans ma formation, je montrais des photos de mes réalisations. Les gens adorent. et c'est hyper visuel donc c'est parfait donc j'avais déjà des gens qui s'étaient un peu intégrés au projet au fur et à mesure depuis que j'étais en formation il y avait ceux qui étaient là avant c'était un bon plein de gens comme ça rien à voir qui me suivaient depuis soit parce qu'on se connaissait soit de Very Monkey le 1er mai 2020 je fais ma vidéo, je change de nom sur Instagram et je préviens tout le monde que fleur aînés et que mon site est en ligne et que les Orléanais peuvent précommander des pivoines pour dans une semaine avoir un bouquet que je livre chez eux. En plus, ça impliquait que ce soit que des gens qui habitaient dans un rayon de Centroville, voilà, ou en tout cas avec un moyen. En mai, c'était un petit peu plus facile. Il y a des gens qui devaient peut-être prendre leur voiture dans un bal.

  • Speaker #1

    Exactement. Des contraintes qu'on avait, mais ça a été peut-être un peu plus léger qu'en mars.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les premières livraisons, je les avais faites avec mon petit chariot à pied, avec mon masque. On ne se touchait pas. Donc, j'avais réservé préalablement, je ne sais pas, peut-être une dizaine ou une quinzaine de bottes de pivoine à mes producteurs qui arrivaient à une date fixe. Donc là, mon site est en ligne. Je parle de ça aux Orléanais. en un quart d'heure plus rien tout est vendu c'était énorme mais c'était déjà mais c'est énorme parce que c'était l'intégralité de ce que tu avais prévu enfin pour toi ça devait être enfin je sais pas comment qu'est ce que tu as ressenti à ce moment là en fait c'est ça c'est que tu travailles sur un projet tu sais pas du tout comment il va comment les gens vont réagir et ce qu'il va se passer et je pense que là je prenais pas l'ampleur du truc parce que je me disais ça c'est les gens qui c'est les gens de mon entourage qui me prennent en bouquet parce qu'ils sont en Ils sont contents. En fait, ils ont envie de faire marcher mon petit business. Je voyais ça un peu comme quand j'étais en auto-entreprise et que j'endais mes bandeaux. C'était un peu le truc de C'est la petite Camille, elle est gentille. Et puis les pibanes, ça nous plaît bien. Et puis on va faire ça. Donc là, je pense que c'était un peu le truc de Ok, c'est trop bien, mais ça ne va pas durer. C'est vraiment tous mes copains qui me font plaisir. Et effectivement, on était en confinement, donc les gens étaient trop contents d'avoir des fleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce que j'allais dire, c'est que c'était pas mal finalement, parce que les gens avaient besoin de renouveler l'intérieur, de se faire plaisir avec des jolies choses à la maison. Parce qu'au bout d'un moment, quand tu es tout le temps chez toi, dans la même pièce, tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis pour les gens qui, comme moi, n'avaient pas de jardin, vivaient en appartement, c'est vrai que d'avoir un peu de fleurs... C'était vraiment un moment qui était dur. On avait besoin, comme on pouvait, de se mettre un peu de couleur, un peu de fleurs. Première semaine, vraiment sold out en très peu de temps. On a fait les premières livraisons, trop bien. En plus, ce qui était génial, c'est que je faisais les livraisons moi-même. J'avais le temps quand même de loin de discuter avec des gens. Je voulais passer, comme tout le monde, deux mois avec mon mec dans mon appartement. C'était très cool de voir un peu de monde. C'était que des gens que je connaissais. Au début, c'était vraiment que des gens que je connaissais. C'est ça, quand tu apprends une dimension, les premières personnes que tu ne connais pas...

  • Speaker #1

    Là, tu as fait drôle, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    c'est comme ça qu'on commence. Je trouve que...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas se dire que, comme nos premiers clients, c'est des gens qu'on connaît, ce ne sont pas des vrais clients, finalement. C'est souvent comme ça que ça commence, en fait, la bouchée. Elle commence par le réseau très proche et après, ça s'élargit petit à petit. C'est ça. Il ne faut pas dévaloriser.

  • Speaker #0

    Il ne faut absolument pas dévaloriser. Mais c'est vrai que c'est un step à passer. Ensuite, que l'effet boule de neige fonctionne. Et que du coup, tu te retrouves avec des gens qui ne sont pas des gens de ton entourage proche. Et donc, c'est pour ça, deuxième semaine. Donc, beaucoup de gens qui, en plus, évidemment... tout le monde prend en photo je partage sur Instagram les gens voient les pivoines qui en plus étaient sublimes c'était vraiment d'incroyable les photos étaient trop belles et puis moi je fais le travail de vraiment les prendre en photo beaucoup,

  • Speaker #1

    j'avais que ça à faire tu vois tu pouvais exploiter tout ce contenu visuel

  • Speaker #0

    Beaucoup, vraiment je me sers beaucoup d'Instagram. Semaine suivante, je remets en ligne et là pareil, vraiment j'en commande plus, j'en vends plus. Vraiment les bouquets se sont vendus très très vite et puis j'ai dû faire ça trois semaines pendant le confinement. Et là les clients commencent à vraiment... J'ai des gens d'Orléans qui commencent à me suivre sur Instagram, j'ai des gens qui me disent... quand est-ce qu'on peut commander et puis voilà ça prend trois semaines à échelle largement humaine c'est vrai que j'ai dû vendre peut-être la troisième semaine j'avais vendu 20 bottes de pivoine mais c'est quand même quelque chose et en quelques heures c'est vraiment le truc de dire je fais quelque chose qui plaît sauf que là euh Le confinement s'arrête, la saison des pivoines s'arrête, parce qu'à un moment, Anne travaillait qu'avec des fleurs de saison. Moi, j'étais sur mon petit nuage avec les pivoines, sauf que je n'avais rien d'autre. Je n'avais rien de concret, je ne savais pas comment travailler autrement. Et puis, le confinement s'arrête, donc la vraie vie reprend aussi. Qu'est-ce que je fais à ce moment-là ? Et il s'avère que deux semaines après, c'était la fête des mères.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la fête des mères, forcément. énorme moment pour les fleuristes et donc là vraiment à nouveau question dans la tête tout tourne qu'est-ce que je propose à partir de maintenant qu'est-ce qui se passe de façon très concrète et je finis par trouver un grossiste qui veut bien travailler avec moi pour la fête des mères donc je précommande des fleurs sans même commencer à avoir lancé les précommandes sur le site voilà Je savais de façon concrète que je pouvais vendre des fleurs pour la fête des mères. J'avais quelqu'un qui me proposait des fleurs. Donc, via Instagram, je commence et je mets en place les précommandes pour la fête des mères. Donc là, c'était un peu le moment charnière. C'est-à-dire que les gens allaient voir à quoi ressemblaient les bouquets que je faisais.

  • Speaker #1

    Parce que c'était plusieurs. alors qu'avant c'était entre guillemets que des pivoines mais là du coup t'avais un petit challenge complémentaire ah ouais j'avais un petit challenge je savais pas où j'allais,

  • Speaker #0

    je savais pas la qualité des fleurs que j'allais avoir j'avais aucune photo à proposer aux gens en fait parce que jusqu'alors de mes propres photos de mes bouquets ça n'était que des pivoines donc euh mais je le joue comme ça, bah voilà dans deux semaines c'est la fête des mères on verra quoi comme depuis le début de fleurs faire fleurs quoi Et en fait, il s'avère que je précommande. Donc moi, je ne voulais que des précommandes pour être sûre que je le vende et que je l'achète. En gros, il fallait... Parce que du coup, après, j'ai lancé le programme de vraiment tout ce qui est précommande. Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, j'avais déjà acheté les fleurs. Donc je savais que j'avais tant de bouquets à vendre. mais il fallait pour moi que tout soit vendu à la fête des mères avant la fête des mères parce que je n'avais pas de boutique physique pour les vendre donc là ça commençait j'avais je sais pas peut-être une trentaine ou une quarantaine de bouquets en précommande tout est arrivé les fleurs sont arrivées chez ma maman donc j'étais vraiment dans le garage de ma maman pour préparer tous mes bouquets et Et en quelques jours, toutes mes précommandes sont parties. Donc, je savais que déjà, tous les bouquets que j'allais faire étaient déjà commandés. Par contre, la pression. Parce que ça veut dire que là, il y a potentiellement 40 personnes qui me font confiance. Et je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas les fleurs que je vais recevoir. D'ailleurs, les fleurs sont arrivées avec 24 heures de retard.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est pas drôle. Ça, c'est les grands classiques des bébés, quoi.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, mais c'est ça. C'est vraiment... C'est marrant de se rappeler ça et de se dire que... Mais c'est vrai que je faisais pas la maligne. Et je me souviens, ma maman était dans un état de stress pour moi. Et je lui ai dit, si les fleurs, elles arrivent pas demain, c'est bon. Fleur, fleur, fleur, ça va durer trois semaines.

  • Speaker #1

    Comment tu gères la pression, toi ? Comment tu gères ce bord de... D'imprévu que tu as dans la vie d'entrepreneur, ça te tombe tout le temps sur le coin de la figure. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, à ce moment-là, vraiment, ce jour-là, ça a été hyper dur à gérer. Et en fait, j'ai appris après. à gérer vraiment la pression. Maintenant, je me dis que rien n'est grave. Et puis en fait, maintenant, je suis établie. Donc c'est un peu différent. C'est-à-dire que ça arrive à tout le monde d'avoir des imprévus. Les gens me connaissent, les gens savent. Là, je veux jouer un peu la réputation. On en était à même pas un mois de vie de mon entreprise. Donc c'était vraiment très compliqué. Et donc non, non, là, c'était vraiment... Je ne faisais pas la maligne. J'ai bossé du coup plus vite. que prévu parce que j'avais 24 heures en moins. Toute ma famille m'a aidée. Et ce que je faisais, c'est que je lui ai proposé un système de... C'était uniquement en livraison. Depuis le début de Fleur Fleur Fleur, je le travaille. Donc à partir de ce moment-là, à partir de cette fête des mères, j'ai commencé à travailler avec Thibaut, qui est un livreur à vélo, qui a un vélo cargo à Orléans que tout le monde connaît, un vélo vert fluo. Et il fait toutes mes livraisons. Voilà parce que c'est vrai que je me disais quitte à faire bien, à travailler de la franceise, machin, qui vient de pas loin, de saison, c'est dommage de tout foutre en l'air en livrant avec une voiture. Ouais,

  • Speaker #1

    autant les bus que moi, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est pas tout foutre en l'air évidemment, mais c'est vrai que du coup je trouvais que la démarche de livrer à vélo, ne serait-ce que juste parce que ton bouquet il arrive à vélo, c'est un truc aussi pour l'image c'est trop bien et voilà donc j'ai... J'ai commencé à travailler avec Thibaut, donc là tous mes bouquets de fêtes des mères ont été édifiés à vélo à ce moment-là. Et puis c'était parti. C'est-à-dire que là j'avais du contenu, des photos, des gens qui étaient trop contents et qui faisaient des photos de leurs bouquets que je relayais sur Instagram. Donc les gens commençaient à voir ce à quoi ressemblait un bouquet fleur fleur fleur. Et il s'avère que c'est aussi le moment où j'ai commencé à trouver un peu mon univers à moi. Et c'est vrai que moi j'adore. travailler la couleur et je trouve que c'est très beau les bouquets blancs, les bouquets rose pâle comme on voit beaucoup chez les fleuristes. Ce n'est pas mon univers à moi. Moi je me dis que quitte à ce qu'on ait un bouquet à la maison, autant que ce soit quelque chose d'hyper coloré et la météo elle est toujours un peu nulle surtout quand on habite à Orléans. On va tous, surtout à ce moment là, on n'allait quand même pas tous très bien. Et je me dis que quitte à s'offrir des fleurs, autant que ce soit vraiment quelque chose, il faut qu'un bouquet, tu le regardes et que ça t'apporte de la couleur, de la joie. Et pour moi, ça passe par la couleur. Ça dépend vraiment. Mais du coup, je l'imagine un peu comme une œuvre d'art à chaque fois. Et moi, mon truc, en tout cas, c'est la couleur. Donc, je me suis créée à partir de ce moment-là, vraiment. Évidemment, c'est au fur et à mesure du temps que j'ai trouvé mon image et mon univers. Mais je savais que c'est ça que je voulais. Et j'ai passé énormément de temps à partir de ce moment-là à travailler vraiment mon Instagram. Parce que c'était ma seule vitrine. J'avais fait le choix de continuer à travailler uniquement en précommande. Donc les clients. Ensuite, à partir de ce moment de la fête des mères, chaque semaine, je proposais un bouquet en précommande. donc j'ai jamais arrêté en fait donc toutes les semaines les clients pouvaient commander ils avaient jusqu'au mercredi soir pour commander leur bouquet par semaine ? exactement oui c'est ça en fait ce que j'ai fait c'est que je proposais un bouquet que j'appelle le bouquet de la semaine qui est un bouquet surprise parce que c'est vrai que moi en travaillant avec mes producteurs je sais jamais selon les saisons je sais jamais ce que je vais avoir c'est à dire qu'il y a une semaine où c'est la fin de saison d'une fleur c'est le début d'une autre donc c'est un peu la surprise chaque semaine et c'est ça que je trouve aussi génial je me dis si les fleuristes qui travaillent tout le temps les mêmes fleurs toute l'année, c'est trop triste moi j'adore, je suis très triste de voir quand c'est la fin de la saison il y a certaines fleurs que j'aime encore plus que d'autres mais on est trop content de les retrouver c'est le mimosa en ce moment ça va bien avec les tulipes Il y a plein de fleurs comme ça où du coup, je suis trop contente. Ça fait un an que je n'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça donne une saveur différente aussi à la vie. C'est comme tu n'attends pas dans les fraises toute l'année. Tu vas prendre des fraises et ce n'est pas grave, tu trouveras autre chose.

  • Speaker #0

    Et tu n'es d'autant plus complètement honte de les retrouver. D'être vraiment de la valeur suivante. Exactement. Donc, ça implique de sortir de la surprise. Oui, c'est ça. Donc, c'est ce bouquet surprise. Entre temps, j'ai commencé à travailler avec un grossiste qui est à côté de chez moi, enfin à côté de chez moi, qui est à Tours, donc qui me livrait directement les fleurs que je pouvais commander sur leur site.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ils ont tout de suite une partie où ils travaillent directement avec des producteurs en France. Ok. Et ça, c'est vraiment pour... tout ce qui est feuillage, etc. Et l'hiver, les fleurs du sud de la France. Et en revanche, moi, j'ai un producteur qui est à côté de Blois, donc pas loin de chez moi, avec qui je travaille en direct et qui, selon les saisons, vraiment me fournit entre, je dirais, 50% l'hiver, enfin 40% l'hiver peut-être, et jusqu'à 90% l'été, où je privilégie vraiment... ce producteur parce que je connais ces fleurs,

  • Speaker #1

    j'y vais moi-même tous les mardis matin pour aller chercher mes fleurs ça c'est génial ça c'est une collaboration c'est hyper riche pour toi,

  • Speaker #0

    pour les clients la qualité des fleurs est impeccable moi mes bouquets ont vraiment ce que disent la plupart des gens c'est que vraiment mes bouquets tiennent longtemps parce que si c'est vrai contrairement aux fleurs... qui ont traversé la moitié du monde. Moi, mes fleurs, elles sont à peine cueillies. Elles sont chez mes clients. Et ce qui fait que les bouquets, en plus, ils sont de plus en plus jolis chaque jour parce que les fleurs, elles sont en bouton quand elles arrivent et elles s'ouvrent au fur et à mesure. Donc, c'est d'autant plus la surprise que vraiment le bouquet... C'est trop. Pendant une semaine, deux semaines, certains clients disent jusqu'à trois semaines. Mais ça, à mon avis, c'est que les fleurs ont juste... séchées ils veulent pas s'en séparer oui c'est ça mais voilà donc j'ai vraiment commencé à travailler avec des producteurs vraiment avec des j'ai des fleurs que j'adore des fleurs que je connais très bien j'ai mis en place ce système de bouquet de la semaine donc c'était un précommande jusqu'au mercredi et ensuite livraison ou retrait à la maison le vendredi Ce qui me permettait de n'acheter que ce que j'avais précommandé et donc de ne pas gâcher. Parce qu'il y a ça aussi, c'est-à-dire que les étals gigantesques des fleuristes qui sont sublimes, qu'on a tous envie de prendre en photo, qui sont d'incroyables endroits. En fait, il y a beaucoup de fleurs qui sont jetées à la fin parce qu'elles ne sont pas vendues. Donc moi, je voulais éviter ça parce que pour moi, la vie d'une fleur, ce n'est pas de finir à la poubelle. Et ça allait aussi faire des démarches.

  • Speaker #1

    toute l'énergie qu'il faut déployer pour juste qu'une fleur fleurisse c'est dur de s'imaginer que tu la coupes et qu'à la fin elle finira à la poubelle quoi c'est ça,

  • Speaker #0

    c'était vraiment c'est ce que je voulais, donc j'ai fonctionné comme ça pendant pendant deux ans et demi ouais deux ans et demi donc c'était vraiment chez moi je m'étais fait un endroit pour le stockage,

  • Speaker #1

    comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    en fait, c'est le truc, c'est que mes fleurs elles arrivaient le jeudi je préparais mes bouquets le jeudi et elles repartaient le vendredi matin donc il n'y avait pas de stockage, il n'y avait rien du tout et je gardais rien donc c'était vraiment, les bouquets étaient à peine faits et ils partaient donc ça fonctionnait comme ça, c'est juste que les conditions à la maison c'était vraiment pas c'était pas le top c'est le moment où j'ai commencé à me dire que une boutique ce serait peut-être pas mal et puis ne serait-ce que... Parce que j'avais envie de passer à un step supérieur aussi. Ouais. Et ça fonctionnait très bien comme ça. Le bouffe à oreille dans une ville de la taille d'Orléans fonctionne très bien. Vu que j'ai été commerçante pendant longtemps, les gens me connaissaient.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il y avait vraiment ce truc où j'ai croisé dans la rue alors. Vous devenez quoi ? Bah tiens, je suis fleuriste.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Et oui, d'ailleurs, je suis fleuriste. Parce que ce que je t'ai pas raconté, c'est que j'ai fini quand même par passer ce CAP. J'ai passé plus tard que prévu. Donc, j'ai créé Fleur Fleur Fleur en mai 2020. Et finalement, mon CAP, je l'ai passé en novembre 2020. D'accord. Parce qu'avec le confinement, tout avait été annulé. Donc, j'ai fini par passer ce CAP et l'avoir quand même en 2020. Donc, bien après avoir créé Fleur Fleur Fleur. D'accord. Donc, voilà. J'étais officiellement fleuriste. Je travaillais comme ça, ça fonctionnait bien. Mais c'est vrai que le système de précommande, le système où les clients me disaient Moi, j'aime quand même bien voir les fleurs à blanc. Il y a plein de choses, c'est normal. T'imagines que Déjà réussissait à avoir des clients sur un système de...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes surprise. Oui, c'est vrai que c'est...

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Les freins à l'achat,

  • Speaker #0

    il est assez... T'étais obligée d'être chez toi ou de venir le chercher le vendredi matin. alors que tout le monde bosse le vendredi matin. Tu ne choisissais pas tes fleurs, tu ne savais pas à l'avance ce qu'il y allait avoir. Les gens ne voyaient pas physiquement le bouquet avant de l'avoir. Ça faisait quand même énormément de choses.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est dur, c'est que pour que tout ça soit accepté par le client et que tu ne perdes pas des ventes, c'est vraiment de la notoriété. C'est construire ton image de marque, rassurer, et que les gens, ils ont envie juste parce qu'ils savent que tes bouquets sont trop cools et qu'en plus, ça coche leur valeur. Mais pour ça, il faut réussir à transmettre le message, à convaincre, à diffuser.

  • Speaker #0

    C'est là où j'avais pour moi vraiment deux casquettes. et deux métiers complètement distincts. C'est-à-dire que du mercredi au vendredi, j'étais fleuriste. Et le reste du temps, j'étais créatrice de contenu sur Instagram. Et en fait, ma seule vitrine, le seul moyen pour moi de récupérer des clients, c'était de montrer ce que je faisais grâce à Instagram. Et c'est absolument génial. Mais c'est vrai que ça demande un temps fou et c'est un autre métier. Ce qu'on faisait au tout début, c'est que chaque semaine, le jeudi, quand j'avais préparé mes bouquets, j'emmerdais mon mec qui, en plus, était en plein dans sa journée de boulot en télétravail à la maison. Et on avait un petit endroit pas loin de la maison, dans une petite venelle. Et on faisait chaque semaine une photo du bouquet de la semaine. Alors qu'en plus... les gens avaient déjà précommandé donc c'est pas forcément le bouquet qu'ils allaient la voir la fois suivante ça permettait vraiment donc le le 10 soirs je mettais en en ligne une photo du bouquet de la semaine en expliquant qu'elles étaient les fleurs de la semaine etc et de saison et voilà et du coup ça permettait de vraiment créer bas Plus il y avait de cliquetures sur Instagram, plus les gens voyaient à quoi ressemblaient mes bouquets et plus ça leur donnait envie.

  • Speaker #1

    Des projets qu'ils puissent avoir.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, une façon concrète de ce à quoi pouvait ressembler un bouquet à moi s'ils le commandaient. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis vraiment tenue à ça. J'ai adoré, enfin je l'adore d'ailleurs toujours, Instagram qui effectivement pour certains est un endroit, enfin c'est pas un endroit que bienveillant. Mais moi en fait, j'ai la chance d'avoir une communauté. qui a grandi, qui est à taille humaine, je dois avoir pas loin maintenant de, je sais pas, 5 000 followers, quelque chose comme ça, mais qui a grandi au fur et à mesure. Et en fait, le truc, c'est surtout, moi, je joue beaucoup le jeu et je trouve que c'est, pour moi, mon travail, c'est super. Et en fait, il s'avère qu'en plus de mes fleurs, les gens, c'est facile, je suis seule derrière fleur, fleur, fleur. Donc, je crois qu'il y a un seul conseil que m'avait donné mon mec. c'est incarne. Incarne ta marque. Incarne, c'est ton image, c'est toi. Et je pense que c'est un des conseils que je donnerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Parce que j'allais te dire, quel serait ton conseil ? Parce qu'il est vrai qu'Instagram, c'est un outil qui est fabuleux, mais qui est parfois compliqué à aborder, aussi à tenir sur le long terme. Enfin, ça peut être monophage, etc.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais pour moi, c'est nécessaire. Est-ce que tu... va dans un restaurant ou dans une boutique même maintenant sans avoir checké leur Instagram pour voir ce qu'ils font. Tu vois, il y a ce truc qui malheureusement est nécessaire. Et vu que c'est nécessaire, autant le prendre comme quelque chose de chouette plutôt que comme une contrainte. Et le truc, c'est, tu vois, par exemple, je me suis demandé est-ce que je fais un Instagram perso et est-ce que je fais un Instagram à fleur fleur ? Et en fait, le truc, c'est que si tu as un Instagram perso et un Instagram de marque, tu ne vas pas incarner ta marque. Tu vas vraiment les choses du quotidien, tu vas les avoir sur ton compte perso, mais tu ne vas pas les avoir sur... Et donc, tu vas juste être un joli Instagram de fleurs, mais il y a un truc où moi, je sais que j'ai une communauté de gens qui, du coup, sont au courant de plein de choses dans ma vie. parce que j'ai décidé de le montrer et que du coup, ça rend aussi la marque un peu plus humaine. Et je pense que c'est ça que les gens viennent chercher. Et on va rapidement venir à la boutique, etc. Mais c'est vrai qu'il y a un truc où si tu ne commandes pas ta fringue, si tu ne la commandes pas sur Internet, c'est parce que tu as envie d'aller dans une boutique où tu vas avoir un conseil, tu vas avoir quelqu'un qui va être là et du coup de l'humain. Et c'est vraiment ça, c'est que je voulais mettre une dimension humaine à Fleur Fleur Fleur, parce que finalement je suis une fleuriste parmi tant d'autres à Roléon. Comment me démarquer ? En faisant des blagues sur Instagram, en racontant un peu ma vie. toujours plus ou moins liées et on en revient toujours aux fleurs. Et puis ne serait-ce que juste quand je dis c'est ma fleur préférée ou c'est bon j'y mets quelque chose d'humain donc tant qu'à faire... En tout cas je me suis pris au jeu de ça, je l'ai fait de façon un peu inconsciente mais j'adore.

  • Speaker #1

    Ça te prend du temps ?

  • Speaker #0

    Ça me prend beaucoup de temps. En fait, ce qui est chouette, c'est que j'ai eu l'opportunité pendant toutes ces années où je travaillais de chez moi, j'ai eu le temps vraiment de me faire une routine Instagram et donc que ce ne soit pas un peu, tu vois, comme on peut voir beaucoup, tiens, il faut poster à ce moment-là En fait, du coup, je le faisais un peu naturellement. Il y a des jours où au début, bien sûr, je m'en voulais de ne pas avoir posté, mais je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, pas quoi poster. Et donc ça n'avait aucun sens. Et donc je me suis un peu donné une routine grâce à ça. Et en fait, maintenant que j'ai la boutique, et que c'est beaucoup trop chronophage, et que j'ai absolument pas le temps de faire sur Instagram, j'ai réussi à faire en sorte que les clients prennent des photos tout le temps de leur bouquet. Et donc j'ai beaucoup de repos, beaucoup de choses comme ça. Et donc en fait, ils font le travail pour moi.

  • Speaker #1

    C'est bon, c'est bon petit RP. Mais en plus c'est malin, c'est vrai que tu as des produits qui sont visuels, qui sont beaux.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Là ça fait deux ans, c'est-à-dire que tu as des beaux visuels et en plus tu as un peu le crédit client. Quand tu vois que des clients repartagent des photos de ce qu'ils ont acheté, déjà pour toi c'est hyper valorisant. Mais c'est-à-dire que pour les gens qui le voient, ils se disent ok, c'est une fleuriste qui a du succès. Donc ça donne encore plus envie peut-être de passer à la boutique.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Mais c'est sûr que quand tu as une boutique, de devoir faire l'animation sur Instagram, c'est important, mais c'est hyper dur. C'est un peu schizophrénique ce truc parfois de...

  • Speaker #0

    Non, mais c'est pour ça. Et je pense que sincèrement, je serais beaucoup moins présente sur Instagram si j'avais eu ma boutique tout de suite.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, on va revenir à la boutique, forcément. Il s'avère que... Je me posais la question, mais c'est toujours le truc, c'est qu'il faut trouver... le bon endroit au bon prix. Et moi, il y a vraiment ce truc où je me disais j'aimerais une boutique, ça y est. En revanche, il y avait deux choses très concrètes et complètement différentes. Déjà, financièrement, je n'ai pas les moyens. Et je veux... Donc, OK, pour avoir une boutique, mais je veux quand même pouvoir dormir la nuit. Et ça, c'est un vrai truc. Je ne voulais pas avoir un... de trop grosses charges. C'est vraiment un truc où, quand tu vois des loyers à Orléans, enfin comme partout, on n'est pas à Paris, mais quand même, pour des boutiques minuscules qui sont à des prix vraiment sans compter les pas de porte, etc., ça c'est vraiment quelque chose qui me faisait flipper, donc je l'ai regardé longtemps et rien n'allait.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    l'autre truc, c'est qu'en fait, à cette époque-là, j'étais enceinte. et donc forcément enceinte de ton petit business il n'y avait pas forcément ce truc où c'était compatible avec l'ouverture d'une boutique quand t'as un petit bébé donc j'ai beaucoup beaucoup raconté ça c'est le moment pas très drôle mais forcément je raconte tout donc je raconte ma grossesse etc ne serait-ce que parce que juste j'explique que vu que c'est un business d'une seule personne il s'avère que oui je suis enceinte, je vais pas tarder à accrocher donc je vais devoir fermer fleur fleur fleur le temps de deux et je reviendrai plus tard voilà donc j'avais fait le dernier bouquet avant le congé mat, vraiment j'avais joué le truc tout le monde était évidemment au courant et puis encore une fois on est à Orléans dans une petite ville donc les gens me voyaient, savaient très bien que j'étais enceinte il s'avère que on est pas là pour raconter ça mais j'ai perdu mon bébé à la naissance donc tous mes plans euh... hormis évidemment tout ce qui s'est passé après, qui était hyper dur, le temps de s'en remettre, etc. Là, il y a un peu ce truc où je dois raconter sur Instagram ce qui est arrivé, parce que je vais raconter plein de choses hyper drôles, hyper gays. Tout le monde m'attend, je recevais des messages, c'était en plus après le terme, donc je recevais des messages de clientes hyper bienveillantes, mais alors, alors... Donc forcément, je ne peux pas d'un coup cacher ce qui s'est passé. Donc, on fait un poste avec mon mari pour raconter dans les grandes lignes, mais voilà, expliquer ce qui s'est passé. Et va revenir après ça, va reprendre ta vie. Bien sûr. Donc, en fait, il faut que je me remette dans un projet, il faut que je fasse quelque chose. La boutique était un peu en suspens parce que je devais avoir un bébé en bas âge. Finalement, j'ai plus de temps prévu. Donc j'essaye de me focus Alors évidemment ça c'est quelques mois après Parce qu'il faut déjà le temps de s'en remettre Et quand j'ai senti que ça allait mieux Et que j'avais besoin aussi De poser ma tête sur autre chose Pour aller de l'avant J'ai une de mes amies Qui elle est Elle vend En fait elle a pareil un compte Instagram Sur lequel elle chine énormément De dobler

  • Speaker #1

    C'est magnifique ce qu'elle fait Ouais

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Et en fait, il s'avère qu'à ce moment-là, depuis qu'elle a ouvert une boutique, donc elle s'appelle Macam, c'est Carla de Macam à Orléans. Et en fait, elle chine énormément d'objets, de meubles. Et elle était uniquement en ligne comme moi, que Instagram. Et puis au mois d'octobre, elle me dit, écoute, j'ai un projet là pour le mois de novembre. Donc on a un monop à Orléans. Il y a mon op qui m'a proposé le temps d'un week-end d'exposer au rez-de-chaussée mes pièces et d'avoir un peu comme une boutique éphémère. Et j'ai hyper envie que tu viennes avec moi, on va faire ça toutes les deux. Ça m'a donné un peu le truc où je me suis dit bon ça va être hyper dur parce que c'est le moment où du coup je vais voir tout le monde. Je n'avais pas revu, je n'avais revu personne depuis. Et puis moi je me cachais un peu dans mon atelier. Mais c'était le moment psychologiquement où je me sentais prête de faire ça.

  • Speaker #1

    En plus, avec une amie, c'était l'occasion de faire ça à deux.

  • Speaker #0

    C'était probablement trop dur pour moi de le faire seule, mais j'ai fini de faire ça à deux. Et puis le temps d'un week-end, ça permettait de revenir.

  • Speaker #1

    Première étape.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça s'est hyper bien passé. J'ai adoré. On vendait des bouquets. Carla, elle vendait ses objets. En plus, elle est trop forte pour la DA, pour tout. Donc, c'était vraiment trop beau. Et puis en fait, je me suis dit à ce moment-là, donc on était en novembre, ce serait trop bien pour Noël, on crée un truc pour que je revienne, je ne sais pas comment. Et en fait, il y avait une copine à nous qui avait une boutique éphémère, qui le louait à la semaine, au week-end. D'accord. Et en fait, j'ai réussi à l'avoir pour tout le mois de décembre. Et j'ai dit à Carla, par contre, je le fais, mais à une condition, c'est que tu viennes avec moi. Je ne peux pas être toute seule.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Même équipe, ça s'est trop bien passé. J'ai trop envie d'être avec toi. Et comme ça, ça nous permet de tester un peu notre concept.

  • Speaker #1

    Oui, super bonne synergie dans les univers.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, ces clients peuvent devenir de potentiels clients pour moi. Et puis, c'est ça. C'était trop bien comme ça. Et en fait, on a tout le mois de décembre. Mais ça a été hyper rapide. C'est-à-dire qu'en deux semaines, on a tout fait. Une com. Et on s'est retrouvés... Donc ça c'était décembre 2022. On s'est retrouvés avec une boutique pour tout le mois de décembre. Et c'était trop bien. J'ai en plus organisé des ateliers. J'ai commencé un peu les ateliers comme ça. Donc atelier de couronne de Noël. Apprendre aux participantes à faire leur bouquet, leur couronne. Enfin voilà, on a fait plein de trucs. C'était vraiment super. C'était un peu un moment suspendu. Et du coup ça m'a permis aussi de revenir. De reprendre forme humaine et de voir des gens. Et de me dire, bon bah en fait les gens... Ils sont là, mais peut-être pas que parce qu'ils ont pitié. Tu vois, il y avait un peu ce truc où je me disais que les gens, ils ne reviennent pas parce qu'ils ont pitié après ce qui t'est arrivé, etc. Donc, je me rendais compte que non, c'était juste de la bienveillance. C'est que les gens, ils étaient trop contents. Et c'était la première fois que je me montrais, moi, en tant que fleuriste. Parce que les gens me connaissaient en tant que vendeuse de nouveaux magasins, plein de choses. Oui,

  • Speaker #1

    tu n'avais jamais un espace physique vraiment.

  • Speaker #0

    Non, je me cachais toujours derrière mon site internet et derrière mon compte Instagram. Oui, mais... physiquement, je n'avais jamais fait un bouquet devant des gens.

  • Speaker #1

    Ça t'a impressionné la première fois où tu t'es retrouvée face à des clients ?

  • Speaker #0

    Surtout que finalement, pendant ce mois de décembre, je n'en ai pas trop fait parce que les bouquets, je les ai préparés beaucoup à l'avance. En fait, j'avais mis mon atelier au sous-sol et eux n'y allaient pas. Donc en fait, je n'avais pas vraiment ce truc d'être devant des gens. Sauf que du coup, quelques mois après, j'ai réfléchi à la boutique et à la façon de l'agencer. j'ai maintenant un énorme plan de travail sur lequel je travaille devant les gens parce que c'est vrai que normalement les fleuries c'est un peu dans la... c'est toujours dans la... de moi-même je me suis créé un endroit où je travaille devant les gens mais ça c'est génial, c'est trop bien les premiers jours je flippais en me disant vraiment tu vas là être devant les gens, faire tes bouquets vraiment ça fait partie de l'expérience

  • Speaker #1

    l'expérience et finalement ça que sa chance de ce que tu peux trouver chez un autre floriste donc et je les ai encore une fois ça trop trop bonne idée parce que parce que je vais les gens adorent me voir créer et en fait dans ton parcours depuis le début ce qu'on entend à demi mot c'est que tu aimes quand même énormément de contact client tu vois même quand tu faisais le sav de la marque pour laquelle tu tu bosses à tu as un truc tout à l'heure tu disais que tu aimais ça donc en fait en fait c'est juste que c'est un drôle de la poster accepté que tu es vraiment une fleuriste et que tu peux faire une chose et puis et puis

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des métiers comme ça, comme le métier de commerçant, où si tu n'as plus envie, il faut partir. parce que il n'y a rien de pire que de rentrer dans une boutique où il y a quelqu'un qui est là à moitié ou quelqu'un qui tu sens qu'il est pas motivé tu peux pas faire ton blanc en fait c'est impossible tu peux pas faire ton blanc et c'est d'ailleurs ce pourquoi le métier de commerçant est un métier et pas tiens j'en ai marre de mon travail et du coup je vais ouvrir une petite boutique parce que c'est un métier à part entière le contact tu l'as ou tu l'as pas et c'est pas donné à tout le monde et moi j'adore... c'est quelque chose qui me porte tous les jours mais j'ai senti qu'il y a un moment où c'était plus possible pour moi et là ça du coup ce mois de décembre 2022 me faisait reprendre tu vois j'avais un peu ce truc de me dire en fait c'est ça que j'adore j'aime ça ouais et c'est le moment ça y est je suis à point pour ouvrir une boutique ouais t'avais fait tout ton petit chemin et là le puzzle se terminait t'as entendu tout arrive au bon moment, en plus avec ce que j'ai vécu je n'y crois plus forcément mais toujours quand même je me dis il y a vraiment ce truc où il fallait que je fasse tout ce chemin où j'étais chez moi à faire mes bouquets dans des conditions où j'ai construit quelque chose et petit à petit et surtout moi je suis partisane de faut pas aller trop vite si tu vas trop vite tu te fesses la gueule c'est parfois difficile de se dire que tu vois j'ai ouvert la boutique et je suis parti 3 ans et demi après le début de Fleur Fleur Fleur. Donc pour plein de gens, quand ils vont, là tu crées ton entreprise et dans 3 ans et demi, tu auras le droit d'avoir ta boutique. C'est vrai que ce n'est pas facile de se dire, surtout que je ne suis pas du tout quelqu'un de patient. J'apprends à l'être, mais ce n'est pas mon fort. Et voilà, donc...

  • Speaker #1

    En fait, pour s'écouter quoi. Finalement, tout ton parcours, tu as fait les choses aussi tranquillement parce que tu t'écoutais.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et tout est arrivé au bon moment. Et donc, à la fin de ce mois de décembre qui était incroyable, je me suis dit, ok, là c'est le bon moment. Par contre, maintenant, il va falloir trouver une boutique de façon très complète.

  • Speaker #1

    Je préfère encore.

  • Speaker #0

    J'ai mis un message toujours, j'ai envoyé un message, j'ai fait une story sur Instagram en disant, je cherche. Et en fait, au début, je me suis dit, est-ce que ce serait pas un atelier que je pourrais switcher en boutique ? Parce que c'est pareil, encore une fois, ça veut dire, là en plus, je n'ai plus de collègues. Donc, si je veux ouvrir une boutique, il faut que je vis de soi 100% du temps. Donc, à nouveau, les contraintes, quand on parlait d'ouvrir le samedi, ce genre de choses, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    Ouais, t'es malade, personne n'est là pour te remplacer.

  • Speaker #0

    Exactement. Il fallait que vraiment je prouve ça et que je me dise, t'es sûre de toi. Donc, c'est pour ça, au début, je m'étais dit, est-ce qu'un atelier dans lequel j'organise… Des ateliers, justement, les gens viennent chercher encore leur bouquet précommandé et que, tu vois, pour la fête des mères, pour Noël, que j'ouvre en boutique, ça ne peut pas être le bon compromis. Donc, au début, c'est ce que je m'étais dit. Et je fais une story sur Instagram, j'ai une de mes clientes qui me répond, qui me dit qu'elle a visité un local qui ne lui convient pas, mais qu'en revanche, elle peut me donner le contact à la mairie. Donc ce qui se passe, c'est que je rencontre ce monsieur à la mairie qui me fait visiter un local qui ne peut pas aller dans mon cas parce que c'est un local avec une grille de vent. Et la grille fait que si je veux l'ouvrir pour la fête des mœurs, pour Noël, ça ne peut pas fonctionner. Et il me dit, Camille, il y a un local qui pourrait vraiment vous convenir, rue des Carmes. Et rue des Carmes, c'est une des rues de l'Orléans qui est en plein centre-ville, mais qui a une image. Le problème, c'est que pendant des années, ça a été une rue qui était... un peu malfamés, mais en fait, il ne se passait pas grand-chose, mais un peu malfamés. Puis, il y a eu des travaux pour une ligne de tram où ils en ont profité pour exproprier tout le monde. Et ils ont fait des travaux sur tous les immeubles, toutes les boutiques, sauf que depuis, ces travaux qui datent d'il y a déjà quelques années, il n'y a plus une seule boutique ouverte. Sur tout le côté de la rue qui a été refait, plus une boutique. Et donc là, le but de la mairie, c'est de replacer des commerces. C'est une rue qui, pendant des années, était une rue qui était avec beaucoup, beaucoup d'artisans. Donc, ce qu'ils voulaient faire, c'est une rue à nouveau avec que des indépendants, que des artisans. Donc, en gros, j'étais, je rentrais vraiment dans toutes les cases. Et le truc, c'est que, c'est ce qu'on se disait, moi, j'avais pas de, j'ai vraiment, je voulais ouvrir une boutique, mais j'avais pas de budget, quoi. Vraiment pas de budget.

  • Speaker #1

    Tu t'étais fait un petit cahier des charges de ce que tu attendais, de l'espace, de la place dont tu avais besoin, de tes contraintes. Ouais. Tu es partie un peu comme ça. En fait,

  • Speaker #0

    je suis partie... Moi, ce que je voulais, c'était une boutique qui n'était pas trop grande. Parce que je n'ai pas besoin de beaucoup d'espace. Je voulais surtout une boutique qui soit... Les seules contraintes que j'avais, c'est que dans la plupart des boutiques que tu prends, c'est déjà des boutiques... La boutique, elle a déjà un vécu, il y a des travaux qui ont été faits. Et moi, il me fallait... et un plan de travail relativement grand quand même pour travailler, et un point d'eau. Il y avait ce truc du point d'eau. Généralement, dans les boutiques, tu as des petites toilettes avec de quoi te laver les mains, et c'est tout. Donc, c'est vrai que ça, c'est des choses qui étaient importantes, ou sinon, il y avait des travaux à prévoir qui pouvaient être un peu compliqués. Et donc, là, en fait, j'avais tellement déjà des contraintes financières que je ne m'étais pas mis en tête. Je m'étais dit, c'est un peu comme ce que je disais de... Depuis le début, ça doit arriver, ça va arriver. C'est trop facile de dire ça. Donc, je visite cette boutique. Et là, il se passe vraiment un truc où je me dis, ah, d'accord, tu es sûre que tu ne veux pas de boutique parce que vraiment, cette boutique, elle est incroyable. En fait, c'est très simple. C'est-à-dire qu'il y avait quatre murs, même pas de sol, tout à faire. ce qui n'était pas du tout prévu, évidemment, mais elle fait 29 mètres carrés. Et le truc, c'est que je me suis dit, au moins, c'est un espace, c'est une page blanche, et il y a tout à faire. Et c'est ça que je trouvais hyper intéressant. Donc, je visite cette boutique, et je me dis, mais non, je ne veux pas de boutique, mais c'est super, merci de me l'avoir visitée, à bientôt. Voilà. Sauf qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    Mais tu dis ça en étant convaincue ou en essayant de me convaincre ? Ouais d'accord, tu avais quand même eu le petit crush de te dire attends, je me vois bien ici

  • Speaker #0

    Bah ouais, mais c'est vrai qu'encore une fois, il fallait que je pose les pour et les contre de ok, ça veut dire qu'à partir de maintenant, ta vie, ça va être d'avoir une boutique ouverte 5 jours dans la semaine, des horaires respectés, toute la journée le samedi Est-ce que tu es sûre d'être prête à ça ? Et est-ce que tu es sûre avec ton mec aussi ? Parce que du coup, c'est encore une décision de vie. Donc, je pars comme ça. J'y réfléchis évidemment toute la journée, toute la nuit. Et en fait, c'était un appel d'offres. C'est-à-dire que c'était un appel d'offres sur toutes les boutiques de la rue. Et on avait du coup une deadline pour envoyer notre dossier. Ça faisait... plusieurs mois que des commerçants se préparaient à ça, qu'ils avaient déjà fait leur dossier, etc. avec des experts comptables, avec tout. Moi, je n'avais rien du tout. Et on était, c'était le 8 janvier. Et il fallait que le 20 janvier, j'envoie mon dossier dernier carat. Donc, ça ne me laissait vraiment pas beaucoup de temps. Et j'ai fait comme ce qu'on fait dans ces cas-là. Je suis retournée à plusieurs moments, à plusieurs jours différents. plusieurs heures différentes, je suis retournée rue des Carnes devant cette boutique et j'ai regardé un peu ce qui se passait et voir si... voilà parce que c'est une rue que finalement je connaissais très peu et je sais pas, elle m'appelait, il y avait un truc vraiment... j'ai eu un coup de coeur, la rue elle est incroyable parce qu'en fait elle est hyper passante, c'est vraiment une des rues pour venir en centre ville, il y a tout un quartier où les gens passent par là, il y a énormément de passages, c'est vraiment... ultra bien placé. C'est juste qu'on a arrêté d'aller rue des Carmes et que on vient plus faire du shopping rue des Carmes, mais il se passe plein de choses. Et donc je me dis, ça te coûte rien de faire un dossier, aussi minable soit-il vu le temps qui te reste, mais tu fais ça et puis tu mets des photos de ce que tu fais, tu mets des photos de plans de la boutique, de comme t'aimerais qu'elle soit, etc. Et tu vois ce qui se passe. Et puis, ils étaient trop contents à la mairie. Ils disaient que vraiment, c'était un super projet. On était...

  • Speaker #1

    Leur soutien, quand même. Oui, bien sûr. Qui a un engouement.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'était eux qui étaient décisionnaires ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est une partie la mairie et une partie qui s'appelle la Semdo, qui est en fait une société mixte, qui appartient entre autres à la mairie et aussi à des investisseurs type banque, etc. Et qui en fait sont... Il y a plein d'endroits à Orléans. qui rachètent, qui rénovent et qui revendent. Et dans le cadre d'immeubles et dans le cadre de commerce, du coup, dont ils sont propriétaires et restent propriétaires. Et donc, ils étaient en partie décisionnaires, effectivement. Et sur, je crois, la dizaine de dossiers qu'il y avait, on était peut-être deux ou trois qui étaient vraiment des dossiers intéressants pour la mairie. Il s'avère qu'il y en a un... cours de route qui est parti. Il y en a un deuxième qui était très intéressant. En fait, il s'avère que c'est maintenant une de mes copines, Julie, qui était sur le dossier. En fait, elle s'est dit qu'elle, c'était pas le bon moment, que c'était pas pour elle. En fait, ces deux dossiers, mine de rien, ont fait que la question a été plus facile pour la mairie et que j'étais un peu le dossier intéressant. On est passé en commission. Ça a mis beaucoup de temps. Ça a mis entre deux et trois mois. où je me suis passée de Non mais t'inquiète, de toute façon j'envoie ce dossier et puis on verra ce qui se passera à J'y pense jour et nuit et si c'est pas moi, je vais être trop triste. C'est vraiment j'ai un peu switché là-dessus et puis il s'avère que il y a un jour où on finit par m'appeler et me dire Camille, la boutique est pour vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'as ressenti là ?

  • Speaker #0

    Une joie immense.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait... Je m'étais hyper projetée, je m'étais vraiment projetée. J'avais évidemment entre-temps pensé à un milliard de choses, à tout ce que j'avais envie. Je regardais la seule vidéo que j'avais faite de la boutique et les quelques photos que j'avais. Mais du coup, je l'avais en tête. Entre-temps, en plus, on était partie avec mon mec à New York et je l'avais un peu pris comme un voyage où je m'inspire. En fait, j'adore. Moi, j'ai vraiment ce truc où on adore. en voyage aller dans on fait énormément de boutiques on adore s'inspirer de tout ce qui se fait en termes de déco en termes de design mais pas de ce qu'on vend de la structure des boutiques et donc je voulais m'inspirer de tout ça pour créer bouffer tout ce que j'ai et en ressortir quelque chose qui me ressemble avec toutes mes inspirations Mon Pinterest était déjà plein de 1 million de photos de choses. C'est marrant de le revoir maintenant. J'ai laissé, je crois, une story où je raconte justement le processus des couleurs de cette boutique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Mais oui, il y a plein de choses en fait. C'est là où vraiment on se nourrit de tout. Et on se rend compte qu'ensuite, il y a un moment où il faut prendre des décisions concrètes. Par exemple, je réfléchis à 10 mélanges de matching de couleurs différents. En fait, c'est un moment où il faut que l'aventure me l'achète.

  • Speaker #1

    Surtout que je ne sais pas, tu as eu cet appel qui est tombé en mars ?

  • Speaker #0

    C'était début avril. Début avril 2023.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo ? La petite est à vous, j'arrive avec les clés ? Ou c'est pour dans trois mois ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, ça reste quand même une mairie, donc ça va quand même moins vite que quand il y a un propriétaire particulier qui a envie que ça aille vite. Donc, il y a quand même beaucoup de choses. Déjà, on signait chez le notaire. Donc, il y avait tout un processus, effectivement. Et moi, en fait, c'est le moment où je passais de auto-entreprise à entreprise, SRL. Donc, il fallait que je fasse toutes les démarches, etc. auprès d'un comptable. Jusqu'à alors, oui. En fait, jusqu'alors, je n'avais absolument pas de comptable, d'expert comptable. Donc, c'est le moment où j'ai vraiment, je me suis vraiment, j'ai fait appel à plein de gens en leur demandant, voilà, ce n'est pas mon domaine, il faut qu'on m'aide. J'ai rencontré un incroyable banquier qui m'a aidée dans toutes mes démarches et il m'a aidée d'une grande aide et pour les travaux qu'ils m'ont financés et pour vraiment… Tout, il m'a beaucoup aidée sur tout. Et donc, j'ai ensuite eu une super experte comptable à qui j'ai dit, en fait, je signe dans deux semaines. Est-ce que c'est possible qu'on fasse toutes les démarches pour que la société soit ouverte ? À des moments où, clairement, on mettait plus un mois ou deux pour ouvrir une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça compte toujours un peu de temps.

  • Speaker #0

    Oui, les histoires de guillemets uniques qui freinent beaucoup de temps. Et elle m'a dit, OK, je voudrais votre entreprise créée dans deux semaines. Elle s'est donné une petite mission aussi. Donc, j'étais hyper bien entourée.

  • Speaker #1

    T'as aussi embarqué des gens dans le projet.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et il y avait un truc, c'est que... Donc déjà, moi, j'ouvrais une entreprise, donc pour qu'un banquier me fasse confiance, c'était quand même assez fou. Et surtout, il fallait que je trouve des entrepreneurs qui puissent travailler le plus vite possible. Ouais. Parce que forcément... Donc en fait, on m'a appelée début avril, j'ai signé la boutique et j'ai eu les clés le 31 mai. C'est quelque chose que... J'ai ouvert mon entreprise et j'ai signé le 31 mai parce que c'était psychologique et c'était un peu une date clé. Ça faisait neuf mois que ma fille était décédée et je voulais que ce soit ce jour-là. Donc, j'ai fait chier tout le monde pour que ce soit le 31 mai, pour que mon entreprise soit ouverte ce jour-là. Et pareil, je voyais ça comme un signe. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas important de…

  • Speaker #0

    C'était un peu, tiens, c'est mon deuxième bébé qui prend vie. Et neuf mois plus tard, j'ai eu le temps de… C'était un moment important. Donc le 31 mai, j'ai signé, j'ai eu les clés. Et puis, il y avait ces entrepreneurs que j'avais rencontrés. Mais là, ça y est, j'avais les clés. Donc, on pouvait vraiment commencer à faire les travaux, enfin, pas les travaux, mais en tout cas, les plans réels.

  • Speaker #1

    Oui, être dans la boutique, la regarder, surtout les coups de main.

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu avais fait un budget pour tout ça ? Quand tu avais dû faire ton dossier, tu avais dû faire un peu des projections ?

  • Speaker #0

    En gros, moi, je m'étais donné environ 15 000 euros. 15 000 euros de travaux. Il s'avère qu'on a évidemment un peu dépassé et qu'on est plus en tout à entre 22 et 23 000 euros de travaux. Mais c'est quelque chose sur lequel je ne voulais pas... En fait, c'était trop important. Et je voulais que cette boutique... C'est surtout que j'ai eu la chance d'avoir, encore une fois, un banquier qui me suit et qui me dit Ok, et si c'est un peu plus, c'est un peu plus. En gros, j'ai... Il y a une partie qui devait être un peu pour acheter du stock et finalement je m'en suis servi pour financer une partie des travaux. Et j'ai réussi à gérer comme ça et voilà. Là les choses concrètes commençaient, j'avais les devis, j'avais tout. Sauf que les mecs ne pouvaient pas commencer les travaux avant début septembre parce qu'ils avaient déjà des projets en cours. Et que moi en fait je leur disais à chaque fois, je ne sais pas quand est-ce que je verrai les clés, je ne sais pas. Donc allez-y, prenez un autre chantier. Donc on a commencé début septembre.

  • Speaker #1

    T'as pu négocier une franchise de loyer ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça le truc. C'est que moi, j'ai l'intention d'être dans une rue où, vu que personne ne voulait s'installer, on est vraiment hyper aidés. En fait, par rapport à mon loyer final, qui est vraiment un loyer en plus qui est très bas par rapport au reste d'Orléans, moi, j'ai eu une franchise de six mois de loyer.

  • Speaker #1

    Oui, nous démontons.

  • Speaker #0

    faire les travaux et ensuite la première année je ne paye que 40% de mon loyer et la deuxième année 60. Ce qui fait que c'est le seul endroit à Orléans où je pouvais m'installer et que je suis absolument ravie d'être là. Mais c'est vrai que c'était la seule boutique qui était dans mes prix. Oui. Si ça n'avait pas été ça, je ne sais pas. Mais ce n'est pas grave, de toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça. De toute façon, ce n'est pas grave. Tu ne vas pas refaire l'histoire. Elle était là, elle t'attendait.

  • Speaker #0

    Évidemment. Et donc, les travaux commencent en septembre. Et tout s'est trop bien passé. Donc, j'ai vraiment pu penser la boutique exactement comme je voulais. Et ce qui est génial, c'est que je rêvais, évidemment, après des années à travailler chez moi, je rêvais d'un énorme plan de travail sur lequel travailler et sur lequel organiser des ateliers. Ce plan de travail, il est réel, il existe maintenant. On travaille tous les jours dessus. On a créé deux pièces, justement, les sanitaires et la partie réserve. Et on a joué beaucoup avec la hauteur de plafond. J'ai une très grande vasque et un plan de travail pour l'eau, pour mes seaux, pour les fleurs. Tout a été vraiment pensé selon mes besoins. Et ce qui est génial, c'est que... J'ai aussi ce truc de... J'ai eu le temps pendant trois ans et demi d'imaginer exactement mes besoins. Si j'avais ouvert la boutique tout de suite, peut-être que j'aurais fait des gadgets ou des choses dont je ne me serais pas servie. Là, chaque mètre carré de cette boutique a été vraiment pensé selon mes besoins à moi. Et le temps.

  • Speaker #1

    Connaître le temps, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est ça que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Connaître.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'ai... J'ai finalement ouvert la boutique. J'aurais pu l'ouvrir une semaine plus tôt, mais je ne voulais absolument pas être dans le rush total pour l'ouvrir.

  • Speaker #1

    C'est l'occasion de profiter, encore une fois, le truc de prendre le temps, de savourer aussi, c'est des moments...

  • Speaker #0

    Ce qui était tellement important, et depuis le temps que je travaille dans des boutiques, je voulais que c'était la première fois que j'ouvrais ma boutique. Je voulais du coup que ce soit vraiment un moment où je ne sois pas... à moitié agacée parce que ça, c'est pas fini. Je voulais vraiment être au top. Et du coup, je l'ai ouvert dans les meilleures conditions. Tout était... tout était fini, à part mes plaintes que j'ai toujours pas posées un an après, parce que j'ai eu le temps de le faire.

  • Speaker #1

    Ouais, chaque fois que t'es lancée, tu te dis je ferai plus tard, mais en fait c'est impossible.

  • Speaker #0

    Je vous conseille, faites vraiment, finissez les travaux à 100%, parce que tout ce que vous n'allez pas faire, j'ai passé trois mois avec ma porte pas peinte, parce que c'était un truc vraiment... Mais donc ouais, j'ai ouvert vraiment dans les meilleures conditions possibles, et c'est incroyable. Et donc là par contre, j'ai vraiment dû changer. toute la logistique de tout, ce principe de précommande de bouquets, il n'existe plus.

  • Speaker #1

    Parce que, attends, juste pendant que tous tes travaux, pendant tout ce temps-là, avant cette ouverture du coup, l'ouverture a lieu quelle date ?

  • Speaker #0

    Le 2 novembre.

  • Speaker #1

    Le 2 novembre, ok. Ouais. Donc,

  • Speaker #0

    tu vois, je l'ai signé, je l'ai eu l'étier le 31 mai, j'ai ouvert le 2 novembre, il s'est passé beaucoup de temps. Pendant ce temps-là...

  • Speaker #1

    Tu as ouvert tes précommandes ?

  • Speaker #0

    Ouais. En fait, moi je l'ai laissé les travaux à 100%, j'ai absolument rien fait, enfin on a fait juste la peinture. On a fait la peinture avec ma maman la veille de l'ouverture. Et sinon, je laissais vraiment mes clés aux entrepreneurs. Ce n'est pas mon domaine. Et je continuais du coup dans les mêmes conditions à travailler. Sauf que, donc toujours au système de précommande, etc. Sauf qu'une fois à la boutique, il fallait bien que je change ce système et que je trouve une façon de faire différente. Que je devienne une boutique de fleurs dans laquelle on arrive et que, on ne sait pas, vous allez précommander. Donc... Donc ça, je réfléchis pas mal. Et j'incite toujours la précommande. Mais j'ai évidemment, bien sûr, des fleurs fraîches toute la semaine. Donc c'est comme ça que maintenant, j'ai trois arrivages par semaine. Dont un le mardi matin, où c'est avant d'ouvrir la boutique. Je vais moi-même chez ce fameux producteur à Blois dont je t'ai parlé. Et je vais chercher mes fleurs là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ouvre la boutique du coup avec des fleurs fraîches. Je suis une journée le mercredi et le jeudi. Donc j'ai sans cesse des fleurs fraîches.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais je fonctionne en... pas du tout le fameux étal dont je parlais qui est beaucoup trop grand et où on gâche et on jette des fleurs, je voulais vraiment quelque chose de beaucoup plus à taille humaine et donc j'ai un étal qui est ce qu'il est, qui est bien moins rempli que chez les fleuristes mais qui se remplit quand même, quand je vois les photos de mon étal au début et de maintenant, il est quand même, mais parce que j'ai plus de clients forcément mais donc je l'ai vraiment j'ai des fleurs tout le temps mais il se peut que des semaines où je travaille un peu trop bien et où que j'ai mal géré mes commandes je me retrouve sans fleurs le samedi midi peut-être ou parfois même samedi matin ça fait longtemps que ça n'est pas arrivé mais samedi midi samedi dans l'après midi donc c'est aussi pour ça que je me suis posé la question si tu n'as plus de fleurs qu'est ce que tu fais tu fermes ta boutique donc pour être ouvert tout le temps j'ai commencé à vendre un petit peu de déco à côté. Je me suis dit, tu as travaillé dans un concept store, c'est ta boutique, qu'est-ce que tu aimes ? La déco, il y a plein de choses qui vont chez les fleuristes, il y a toujours des vases, des bougies. Donc c'est OK, les gens ne te regarderont pas bizarrement si tu vends autre chose que des fleurs. Et en fait, j'ai commencé à ouvrir avec quelques vases, un peu d'objets de déco. Et vu que j'ai ouvert au début de novembre, ça a rapidement été Noël, où du coup la demande en plus des fleurs a été forcément... J'ai eu de plus en plus de demandes, donc j'ai commencé à acheter de plus en plus de décos, de bougies. J'ai vraiment commencé à créer un univers en plus de la fleur à côté, en parallèle dans la boutique, qui allait avec la demande de mes clients. Et c'est vrai que depuis un an, maintenant, je ne m'interdis rien et je vends ce que j'aime. Donc, c'est vraiment plus un petit concept store de décoration. Je vends un peu de… alors forcément, tout ce qui est cartes parce que je suis fleuriste, mais je vends de la papeterie, je vends… là, depuis Noël, je vends du parfum. Voilà, je vends vraiment, en fait, tout ce que j'aime, toutes les marques. en fait quand je crois au truc et que je sais que j'adore et que je vais réussir à le vendre je me propose.

  • Speaker #1

    Et ça fait un peu écho à ce que tu disais tout à l'heure que ton direct avait conseillé d'incarner aussi sur Instagram et bien là c'est aussi pareil en fait c'est humain tu incarnes dans la boutique elle a incarné cette boutique c'est toi c'est tes goûts et on va par la force des choses et

  • Speaker #0

    encore pas les tils parce que c'est super d'avoir une boutique qui te ressemble et d'avoir une boutique qui est ce que tu aimes exactement comment ça s'est passé la rencontre avec tes clients c'était à l'hiver de la guerre comment ça s'est passé mais tellement bien tellement bien moi j'ai vraiment une chance inouïe d'avoir une clientèle qui est incroyable de gens qui sont hyper bienveillants j'ai créé une en fait je pensais pas du tout au vu de mon concept qui est un peu différent tu rentres pas chez moi comme dans une boutique de fleurs traditionnelle et du coup je me disais les gens ils vont se dire mais attends c'est trop bizarre de proposer que des fleurs de saison comment on fait et en fait on est en 2025 mais Toute l'année 2024, où j'ai vraiment eu le temps de créer quelque chose, en fait, on est en 2024 et les gens, ils sont au courant de tout ça. Et donc, ils consomment déjà différemment et ils sont presque contents qu'on leur propose des choses en respectant les gens, la planète, les saisons. Et donc, ça va vraiment avec la façon de consommer de plus en plus de gens. Et donc, j'ai eu des retours hyper positifs. Et quand je dis, ben non, je suis désolée, c'est pas la saison des pivoines, c'est pas la saison de... Mais en fait, ce n'est pas grave. Vous avez quoi à me proposer ? On y arrive toujours.

  • Speaker #1

    Oui, tu as jamais...

  • Speaker #0

    Et je suis devenue fleuriste de quartier parce que j'ai du coup tous ces gens que je ne touchais pas avant qui m'ont découvert via la boutique et qui viennent soit chaque semaine, soit toutes les deux semaines, en tout cas de façon assez récurrente, ne serait-ce que juste pour venir me dire bonjour. Et c'est là où je me sens tellement bien dans cette boutique. En fait, c'est ça mon truc. C'est vraiment... J'adore discuter. avec les gens. J'adore. Moi, je suis un peu la psy, je pense. J'écoute les histoires de tout le monde. Je connais la vie de tout le monde. Les gens, ils me font des cadeaux à Noël. Ils m'offrent des chocolats. Je suis en vacances la semaine dernière, vendredi, quand j'ai fermé. Les gens, ils passaient devant la boutique, ils ouvraient la porte. Je me disais Passez de bonnes vacances ! Revenez en pleine forme ! J'incarne vraiment cette boutique. Les gens me connaissent maintenant. Et... J'ai pas de gens... En fait, j'arrive même pas à trouver d'exemples de gens qui n'ont pas été cool. Il y a un truc, je sais pas, où quand on rentre dans ma boutique, c'est parce que je dois attirer des gens qui sont cool, parce que je suis cool. Et par contre, moi, j'ai vraiment ce truc, c'est horrible. Mais j'ai ce truc où je suis désolée, mais le client n'est pas roi, en fait. Je pars du principe que... C'est pas parce que t'as envie de quelque chose ou que tu rentres dans une boutique que tu te dois d'être mal polie ou de vouloir quelque chose à tout prix. En fait, il y a un truc, c'est si t'es pas content, si t'as pas le temps, si t'es pas dans le mood, en fait, t'as le droit de pas venir et je m'en fous parce que je préfère presque pas servir les gens pas cool que de les avoir et de passer un mauvais moment avec eux parce qu'en plus, ça veut dire que ça va être des gens qui vont... ensuite soit faire de la mauvaise pub donc je veux moi je veux que ce soit que des gens qui soient dans un mood cool et qui ont envie en plus quand on vient chez le ferry c'est généralement on a le temps il y a vraiment ce truc tu pourrais avoir le mec pressé qui

  • Speaker #1

    s'est pas laissé en Valencia et qui est pas sympa parce que t'es occupé à faire autre chose je sais pas

  • Speaker #0

    J'arrive même pas à ne serait-ce qu'à penser à quelqu'un qui a pas été cool dans ma boutique.

  • Speaker #1

    Bah franchement tant mieux. Bien sûr. Parce que c'est le genre de truc, t'en as juste un, même t'en as un tous les deux, un par mois et tu vas t'en rappeler quoi. Donc si t'arrives pas à t'en rappeler, c'est que c'est très très anecdotique, c'est cool.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je me suis épanouie et heureuse depuis que j'ai cette boutique ? Enfin c'est un vrai truc, c'est-à-dire, tu vois même quand, comme tout le monde, parfois je me lève le matin, j'ai pas envie ou je suis un peu moins bien. Je rentre dans la boutique, je... prend l'énergie des gens. Ça fait très...

  • Speaker #1

    Vampire ! Non, mais c'est pas ce que tu veux dire, ce truc de... Je le ressentais beaucoup, moi, quand j'étais en boutique. Ou parfois, t'es un peu down le matin, et puis t'arrives dans la boutique, et t'as quelqu'un, effectivement, qui a passé juste dans la rue, un voisin, qui te dit bonjour, bonne journée, petit sourire. C'est pas du tout comme ça. Et les échanges, à la fin de la journée, t'es à bloc. t'as partagé ce que t'aimais, t'as fait découvrir des choses que t'aimais, t'as eu des discussions intéressantes. Ça existe, après c'est vrai que moi j'ai aussi des souvenirs de journées où c'était plus dur, où j'avais des gens qui étaient exilants, qui étaient qui ne se rendaient pas compte de ce que c'était que mon quotidien. Mais par contre, je vois très bien ce truc où tu te nourris de ces échanges et tu sens qu'il n'y a pas que toi qui repars Non,

  • Speaker #0

    c'est mutuel.

  • Speaker #1

    Les clients, ils sont super.

  • Speaker #0

    On est bien sûr. Et tu vois, c'est un endroit en plus où, encore la semaine dernière, il y avait une cliente, on finissait son bouquet, une autre qui arrive, on était en pleine discussion, l'autre part à la discussion, et en fait, on discute toutes les trois pendant trois quarts d'heure. Et il y a vraiment ce truc où les gens échangent entre eux dans la boutique. Quand à Noël, j'avais ma maman, elle aime trop parce que justement, elle vient me donner un coup de main et en même temps, elle discute avec plein de gens, elle rencontre des gens. Et c'est, en fait, c'est le truc où vraiment ma batterie, tu sais, au fur et à mesure de la journée, je recharge ma batterie. Et le temps que je rentre, je suis certes. très fatiguée, mais j'ai vraiment ce truc où, tu sais, c'est un peu la batterie sociale, elle est à plat parce que j'ai trop parlé et qu'en plus, c'est vraiment... Mais je suis, je ne sais pas, chargée d'un truc incroyable. Oui, tu as de l'énergie. C'est exactement ça. Il y a vraiment ce truc, par contre, qui est réel. J'ai écouté l'épisode de la meulerie de ton... Les drisses. Exactement. Et en fait, il dit un truc que j'adore et que... qui est tellement vrai, c'est que tu arrives à la boutique, c'est comme si tu sors de la réserve, tu es en représentation. Et ensuite, c'est un spectacle. Tu es en représentation toute la journée et tu as un client qui arrive et tu parles de la météo et des machins. Tu t'arrêtes jamais. Parfois, je ne m'arrête pas de parler. Je suis une pipelette. Mais c'est vrai que tu as vraiment ce truc où tu dois sans cesse recommencer avec chaque client et ensuite, le soir, tu es vidé. Mais... Tu lui donnes beaucoup,

  • Speaker #1

    mais en même temps, toi aussi. C'est vrai que c'est un truc à prendre en compte que tu réalises pas nécessairement quand t'es en reconversion, que tu relances dans le commerce, qu'il va y avoir cette partie-là. Il faut être prêt à... Il faut être prêt à plonger dedans. Il faut aimer les gens, il faut aimer parler avec les gens, il faut aimer échanger parce que c'est quand même la base. Ça n'a pas rien de logique, mais...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on en arrive à la fin. Et en revanche, s'il y a vraiment un conseil de façon plus globale que... que je donnerais. Tu vois, j'anticipe. Vas-y,

  • Speaker #1

    c'est bien.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, parce que sinon, je pourrais encore continuer à te dire pendant des heures à quel point je suis heureuse d'être dans ma boutique chaque jour et que je suis épanouie. Par contre, c'est un vrai truc, c'est que j'ai créé un vrai univers. C'est-à-dire que je n'ai pas juste posé des tréteaux et j'ai mes fleurs. C'est-à-dire que je me suis énormément nourrie de tout. de tous mes voyages, de tout ce que je vois, de tout. On parlait d'Instagram, mais en fait, mon inspiration, que ce soit pour le travail ou pour la boutique, je l'appuie partout. Mais par contre, j'ai ouvert un vrai endroit où les gens viennent, mais qui est un univers. Moi, ma boutique, elle est jaune. Mon plan de travail est gigantesque. Il est jaune au soleil. C'est jaune et rose dans toute la boutique. Tout ce que je vends, c'est cool. coloré et du coup tu rentres dans c'est un peu comme une bonbonnière ou en tout cas un endroit où t'es plus à Orléans tu sais plus où t'es et c'est un des meilleurs compliments qu'on me fait et en tout cas c'est un vrai univers et on voit trop de gens qui se plaignent, on entend trop de gens qui se plaignent mes clients rentrent pas dans la boutique ou y'a pas et en fait c'est souvent des gens qui ont pas poussé un concept à fond Et il y a un vrai truc, c'est que ce qui n'était pas forcément valable il y a quelques années, maintenant, on consomme énormément sur Internet, énormément, énormément. Et que si les gens se déplacent en boutique, alors les fleurs, c'est un peu différent, mais tu as un commerce de fringues. Si les gens ne commandent pas sur Internet, c'est pour avoir un conseil et un vrai lieu dans lequel ils ont envie de consommer. Et du coup, il y a un vrai effort à faire sur le... vraiment tu ouvres une boutique maintenant tu te dois et tu le dois à tes clients tu dois créer quelque chose et il faut y aller à fond faut pas ça peut pas être un truc un peu petit bras parce que sinon les gens ils vont pas avoir envie de venir ils vont pas avoir envie de revenir il faut que ce soit un vrai endroit qui soit un rien c'est marqué le principe à l'expérience il est réel et il est très dur parce que ça veut dire que moi il faut déjà que j'ai un coup d'avancé et que je pense presque déjà que dans deux ans mes clients ils en ont trop marre de ma boutique jaune et rose et qu'il faut déjà que je pense à tiens ce sera quoi la prochaine couleur ce soit que ce sera quoi ou comment je vais parce que le jeu j'ai toujours ce truc où j'ai travaillé dans le commerce de fringues je refais le merch très souvent et donc j'aime bien parce que tu as un truc qui est posé sur une étagère tu as un vase sur une étagère qui va pas se vendre pendant des semaines il suffit que tu le change de place ou que tu le mettes ailleurs ou que tu mettes un bouquet dedans et tout de suite tu vas le vendre voilà et Et il y a du coup ce truc où c'est hyper important de faire du merch tout le temps, et j'adore ça, mais c'est ça, ta boutique elle ne va jamais filer. Et puis encore une fois, le pouvoir d'Instagram, dès que je mets quelque chose, même je reçois des nouveaux vases, je les mets en ligne, tu peux être sûre que le jour même, il y a quatre personnes qui vont venir pour ce vase, et pas un autre, celui qu'ils ont vu sur Instagram. J'ai mis à Noël, j'ai dit que ma bougie préférée, c'était celle à la mandarine. J'ai 15 personnes qui sont venues en me disant On va acheter la mandarine, c'est votre préféré. Et j'ai dit, ah bah merde, j'ai vendu toutes mes mandarines, qu'est-ce que je vais faire ? Je vais leur dire que maintenant,

  • Speaker #1

    ma deuxième préférée,

  • Speaker #0

    c'est cette vidéo. Non mais le pouvoir d'Instagram est encore fou là-dessus. Et quand je reçois, quand je dis que c'est la saison du mimosa, tu as 20 personnes à la boutique qui rentrent en me disant, je veux mon mimosa. Donc encore une fois, malheureusement, très chronophage, mais Instagram,

  • Speaker #1

    c'est obligatoire. Comme outil, ouais.

  • Speaker #0

    Vraiment, incarnez, rigolez pas avec le concept de votre boutique et l'expérience client c'est réel. Et puis Instagram, je suis désolée mais ça existe.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. En effet, on va arriver un peu sur la fin de la discussion. Je pourrais encore passer des heures, c'est tellement frustrant. Mais il va falloir que je m'arrête. Mais c'est pas grave, en fait j'avais quelques questions que je m'étais notées ou qui sont un peu popées dans ma tête dans la discussion et je me dis qu'avant qu'on mette fin à cet échange peut-être que je peux te les dire et si tu essaies de m'y répondre de répondre en quelques mots ça serait vraiment bien Je suis frustrée un peu Je suis aussi frustrée mais au moins tu vois tu as fait des petites touches comme ça que tu peux partager et puis chacun le prendra et développera la réflexion si il veut quoi tu me parlais au début de ton expérience en boutique et tu disais que tu avais appris vachement que c'est un vrai métier le commerce et que tu avais appris vachement pendant ces années est ce que il ya deux trois apprentissages que tu peux partager c'est

  • Speaker #0

    hyper dur parce que j'ai appris tellement de choses je pense qu'effectivement c'est se dire que c'est pas donné à tout le monde qu'il faut avoir un vrai affect avec les gens et je pense aussi croire aux produits qu'on voit

  • Speaker #1

    Ok. Ok.

  • Speaker #0

    À développer.

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce que tu peux nous raconter un peu comment tu t'organises ? Parce que tu es seule à tout gérer. Donc est-ce qu'il y a des tips, des petits rituels ou des façons de fonctionner qui t'allègent ou que tu trouves efficaces pour toi ? On va partager.

  • Speaker #0

    Oui. Ça peut paraître étonnant, mais je sais que j'ai plein de gens qui disent que la boutique n'est pas ouverte non-stop. Mais en fait, je m'oblige à prendre mon mercredi matin. La boutique n'est pas ouverte. En fait, le mardi et le mercredi, elle n'ont qu'à midi. Et le mardi, je vais chercher mes fleurs. Le mercredi, c'est un moment pour moi. C'est-à-dire que c'est le moment où je peux caler un rendez-vous médical, un truc, ou juste rien faire. Et je pense que c'est important. Parce que c'est vrai que j'ai tellement... travailler beaucoup dans le commerce que je sais qu'on peut ouvrir non-stop et à la fin, on n'en peut plus, on est sur les rotules. Je pense que garder des moments comme ça et j'essaye aussi de faire un maximum entre deux clients sur tout ce qui est compta, tout ce qui est commandes, etc. Souvent, le mardi, je suis derrière mon ordinateur quand vous n'êtes pas à la boutique parce que ça évite aussi de ramener trop de travail à la maison. Et quand ta deuxième journée de compta commence, c'est vrai que tu t'arrêtes jamais. Et surtout, je délègue énormément tout ce qui est comptabilité. Je paye très cher, mais du coup, je ne fais rien à part envoyer mes factures. Je pense que payer des gens qui savent faire pour toi, qui font à ta place en tout cas mieux que toi, c'est un luxe, mais c'est nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est un investissement, mais qui est finalement un investissement. C'est pas une dépense, c'est plus un investissement je pense. C'est méga précieux. Tu peux l'utiliser à faire ce que tu sais faire. Et au final, quand tu parles des mandarines, s'il y a 15 ou 20 derrière, il vaut mieux que tu aies le temps de parler de la bougie à la mandarine. Ok. Comment est-ce que tu vois ton année 2025 ? Est-ce que tu as des projets pour 2025 ?

  • Speaker #0

    Là, je manque trois ou deux semaines de vacances parce que justement, c'est le week-end.

  • Speaker #1

    C'est pas facile.

  • Speaker #0

    En fait, la saison des fêtes est énorme. C'est-à-dire que déjà, dans le commerce, c'est énorme. Mais en plus, moi, avec mes fleurs, il y a plein de choses que je ne peux pas préparer à l'avance. Donc, c'est un moment très intense pendant quelques jours et qui m'a mis sur les rotules. Et je m'oblige à prendre deux semaines parce que c'est important pour, à nouveau, avoir de l'énergie. et de la créativité. Et donc, j'ai plein de petites choses comme ça en pointillé qui arrivent, mais pour le moment, je me laisse un peu porter. J'ai les grandes lignes, mais elle va ressembler à 2024 en mieux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est bien. C'est une bonne ambition, quoi. Faut pas chercher trop loin, des fois. Non,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Non mais c'est marrant parce que ce que tu dis là, ça fait un peu écho aussi à ce que tu disais par rapport à ces premières années où tu avais bossé en tant que conseillère de vente, où tu avais senti vraiment que tu n'avais plus rien à donner. Et qu'en fait dans ce métier, quand tu sens que tu n'as plus rien à donner, c'est bien de faire un break et de s'octroyer des breaks. Alors déjà tous les mercredis matins, je trouve que c'est trop bien. Après ça ne veut pas dire que tu ne vas pas bosser sur d'autres choses, mais au moins d'avoir un petit stress. Mais ça veut dire que tu le fais dans de meilleures conditions qu'en étant debout derrière le comptoir entre deux clients. Et donc du coup, mine de rien, ça allège. Et puis, Noa, de savoir s'octroyer des vacances, ça permet de revenir...

  • Speaker #0

    En fait, c'est le bon ton plus large pour tous les entrepreneurs. C'est-à-dire que t'es un peu le truc où c'est ton entreprise et du coup, tu t'octroies rien, t'as le droit à rien. Tu vas bosser, bosser, bosser, avoir la tête dans le guidon.

  • Speaker #1

    C'est une erreur.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a rien de mieux que de mieux revenir quand t'es... Quand t'es en pleine forme et surtout, effectivement, ne serait-ce que pour la créativité. Là, j'ai zéro, 0% créativité de rien. Je ne sais pas où je vais. Et donc là, tu vois, je vais en profiter. Je vais aller au musée à Paris. Je vais faire des trucs. Je vais me reposer. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    C'est important. Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Et le tout, c'est de se le dire et de se le crier.

  • Speaker #1

    C'est ta ressource principale. Tu vois ? Ta boîte a besoin de toi.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de problèmes avec ça. Oui.

  • Speaker #1

    Tant mieux parce que... Je pense que c'est vraiment un sujet sur lequel parfois on peut se prendre un peu les pieds dans le tapis. Oui,

  • Speaker #0

    et ne pas être trop fatiguée et perdre de vue où tu veux aller et finir par fermer ta boîte ou ta boutique parce que tu n'y arrives plus.

  • Speaker #1

    C'est une dommage bien sûr. De devoir faire des breaks et de devoir recharger pour redonner par ailleurs. Ok, quels sont les petits cailloux que tu as dans la chaussure aujourd'hui ? Les petits trucs qui t'embêtent dans la gestion ? Je sais pas, dans le projet ?

  • Speaker #0

    Euh... Ben plein forcément, ça c'est toujours le principe. Ça doit pas être des gros cailloux parce que, en fait, j'ai l'impression que je retiens surtout les trucs positifs. Mais bien sûr que j'aimerais avoir plus de moments pour justement me poser, tu vois, ne serait-ce que... Si, y en a un. C'est tout ce que je questionne. En fait, c'est là où je me dis que c'est super de faire gérer toute ta boîte par quelqu'un dans ce métier, mais je n'y comprends rien et je suis nulle à ça. Et je me dis que ce serait pas mal de finir par me former au moins de façon pas forcément énorme, mais au moins avoir une idée de là où je vais sur tout ce qui est gestion de mon entreprise, avoir un peu. plus une idée de mes marges, de mes trucs comme ça. Là, je finis ma première année comptable, donc je vais aussi en avoir un peu plus. Et c'est bien parce que ça donne aussi des challenges. Ce qui est sûr, c'est que je sais que c'était super et que c'est au-delà de mes espérances, mais il y a encore plein de choses à revoir. Et du coup, je pensais me poser un peu et me former un peu à la gestion pour ne pas avoir à tout déléguer, ne serait-ce que... savoir où je vais.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu envisages un jour d'agrandir l'équipe ?

  • Speaker #0

    J'aimerais bien mais en même temps ça fait peur. Et en même temps c'est aussi un peu le revers de la médaille d'avoir créé une entité qui est la mienne.

  • Speaker #1

    Bah ouais, s'y incarner.

  • Speaker #0

    Parce que finalement les gens quand ils arrivent à la boutique c'est pour me voir moi et bien sûr que je saurai créer quelque chose de cool autour de quelqu'un d'autre mais c'est vrai que là je tu vois je viens de me voir je suis pas encore prête et financièrement et dans la tête de laisser mon bébé à quelqu'un d'autre ouais je comprends c'est un gros c'est une grosse étape ouais

  • Speaker #1

    on l'a pas un peu d'entraînement ça fait pas ouais ouais ouais tu peux encore te laisser le temps c'est que c'est pas obligatoire d'ailleurs tu peux très bien développer ton commerce en passant par là ce cas c'est pas encore prévu pour 2025

  • Speaker #0

    Ok. Il faut se laisser des super projets pour la vie.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ok. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour cette année ?

  • Speaker #0

    Toujours plein de fleurs et plein de couleurs.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. La fleur et la couleur.

  • Speaker #0

    La fleur et la couleur et toujours de l'amour. Je sais ce que je souhaite à tout le monde aussi.

  • Speaker #1

    Écoute ça. on te souhaite des fleurs, de la couleur, de l'amour des clients évidemment sympa les autres allez acheter des fleurs ailleurs c'est clair c'était un super échange j'ai beaucoup discuté avec toi de tout ça si

  • Speaker #0

    j'ai oublié des choses je ne hésiterai pas sur Instagram à faire un petit post pour vous raconter des trucs et surtout je serai ravie d'échanger avec vous ceux ou celles qui ont envie d'échanger sur une future reconversion, soit l'ouverture d'une boutique. Moi, j'adore. j'ai manqué de j'ai manqué de gens et de fin de deux concrets au moment où j'avais besoin donc de ressources exactement donc je suis toujours ravi et c'est pour ça que j'adore ce que tu fais parce que c'est hyper important et non mais surtout le principe du commerce tout court c'est pas juste de l'entrepreneuriat c'est hyper spécifique et c'est des questions bien spécifiques et c'est ça qui est cool effectivement

  • Speaker #1

    c'est un C'est une bulle dans l'entrepreneuriat. C'est un vrai sujet. C'est une autre bulle, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, échangeons. En plus, je suis en vacances de le temps.

  • Speaker #1

    Eh bien, allez-y. Tu vas t'en faire assaillir de questions. On verra. Bon, bah écoute, merci encore. Bonnes vacances. Repose-toi bien. Recharge à fond. Et j'ai hâte de voir ce que tu nous prépares pour l'année à venir.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut Camille.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous souhaitez soutenir l'arrière-boutique, prenez deux petites secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Et pourquoi pas un commentaire ? Ça paraît rien comme ça, mais ça fait toute la différence. Ça m'encourage et surtout ça donne de la visibilité au podcast pour qu'il puisse toucher encore plus de commerçants et d'entrepreneurs comme vous. N'hésitez pas aussi à en toucher deux mots à votre entourage si ça peut les intéresser. Et si vous ressentez le besoin d'un accompagnement pour avancer sur vos projets, que ce soit pour lancer votre boutique ou pour la développer, n'hésitez pas à jeter un œil à mes offres sur mon site larriereboutique.fr. Je propose aussi le Starter Pack, un kit complet pour vous accompagner pas à pas dans l'ouverture de votre boutique physique. C'est une boîte à outils qui contient tout ce dont vous avez besoin. Un guide détaillé des étapes, des tableaux financiers, un modèle de business plan, une checklist et même une heure de coaching personnalisée pour répondre à vos questions. C'est l'outil idéal dont j'avais rêvé il y a 12 ans avant d'ouvrir mes boutiques et qui va vous permettre de transformer vos idées en réalité sans oublier une seule étape clé. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode plein de nouveaux conseils et d'inspiration. En attendant, prenez soin de vous et de vos projets. Bonne journée et à très vite !

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Description

Comment réaliser son rêve de devenir fleuriste, tout en bousculant les codes ?


Camille Arot Thuillier, fondatrice de Fleurs Fleurs Fleurs, partage son aventure inspirante : une reconversion audacieuse au métier de fleuriste ! Elle s’est lancée en pleine pandémie, avec un concept totalement à contre-courant : des fleurs locales, de saison, une approche profondément alignée avec ses valeurs.


Ce pari il est risqué mais vous allez l'entendre la magie va opérer.


Dans cet épisode, Camille se livre avec sincérité et générosité sur son parcours :

  • Comment elle a transformé son rêve en réalité malgré les nombreux défis.

  • Ce qu’elle a appris en partant de zéro pour devenir fleuriste.

  • L’importance de prendre le temps, de s’écouter, et de construire un projet avec patience et cohérence, dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse.

  • Ses ingrédients secrets pour que ça fonctionne


Camille, c’est aussi une entrepreneuse solaire et passionnée. Elle revient sans filtre sur ses doutes, ses réussites, et ses défis, tout en partageant des conseils précieux pour celles et ceux qui rêvent de changer de vie ou d’ouvrir leur propre boutique.


Prêt(e) à découvrir une histoire pleine d’audace, de créativité, et d’engagement ? Cet épisode est pour vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Salut tout le monde ! Dans cet épisode, je pars à la rencontre de Camille Arot-Huillier, fleuriste et fondatrice de Fleur Fleur Fleur, une boutique à son image, joyeuse et audacieuse. Après une première expérience dans le commerce et la création de sa première entreprise, Very Monkey, elle nous raconte avec passion comment Fleur Fleur Fleur est née en pleine pandémie. D'abord via un système de précommande en ligne, avant de donner vie à sa magnifique boutique jaune et rose, un lieu qui infuse de la joie et de la couleur dans le quotidien de ses clients. Sa reconversion, Camille décide de la faire à sa façon, alignée avec ses valeurs, mais totalement à contre-courant des pratiques traditionnelles. Fleur, fleur, fleur, ça sera donc local et de saison. Dans cet épisode, Camille nous partage les défis qu'elle relève chaque jour en tant que commerçante indépendante, seule aux commandes, et nous livre ses réflexions sur des sujets essentiels. L'importance d'Instagram pour créer une communauté engagée, comment incarner une marque forte et différenciante tout en restant soi-même, les coulisses du métier de commerçant avec ses défis et ses joies, l'expérience client qui est essentielle dans son approche, la création d'un univers et d'un espace qui reflète sa personnalité et ses valeurs, ainsi que son organisation. Avec Camille, on comprend aussi l'importance de prendre le temps, de s'écouter et de construire un projet avec patience et cohérence dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse. Vous allez l'entendre, cet épisode respire la passion. La passion du commerce, la passion des fleurs, mais aussi la passion des gens. Camille nous inspire par son énergie, sa créativité et son engagement à faire les choses autrement. J'espère que vous prendrez... autant de plaisir à écouter cet épisode que j'ai pris de plaisir à l'enregistrer. Bonne écoute ! Salut Camille !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci.

  • Speaker #0

    En ce début de vacances, je te prends un peu de ton temps pendant tes congés.

  • Speaker #1

    Je suis absolument ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et moi je suis ravie qu'on puisse discuter, j'ai hâte, vraiment très hâte d'en savoir plus de ton aventure qui a l'air hyper hyper cool. Alors on va commencer, je te laisse te présenter, me raconter un peu qui tu es, ton parcours.

  • Speaker #1

    cours. Très bien. Alors ça, déjà, ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Normal. En même temps, si jamais on pouvait résumer une vie en une minute.

  • Speaker #1

    C'est clair. Donc moi, je suis Camille Arroutchelier. Je suis fleuriste à Orléans depuis 2000. Je suis fleuriste depuis 2020. J'ai créé Fleur, Fleur, Fleur la même année, en 2020. Et j'ai ouvert ma boutique de fleurs l'année dernière. Enfin, l'année dernière. Du coup, en 2023. Parce que maintenant, nous sommes en 2023. Oui. j'ai ouvert en novembre 2023 ma boutique à Orléans ok et donc effectivement si tu veux que je te raconte déjà dans les grandes lignes un petit peu mon parcours moi en fait je suis j'ai jamais fini mes études j'ai jamais trouvé ma voie donc j'ai fait un an de BTS en communication j'ai fait un peu de droit, j'ai dû faire deux mois de fac de droit, voilà j'ai fait plein de choses comme ça, un peu de fac d'anglais aussi et je n'ai même rien fini et en fait j'ai commencé à bosser dans une boutique à Orléans, donc ça on parle de ça c'était en 2010, j'ai commencé à travailler dans une boutique à Orléans qui est une boutique qui n'existe plus maintenant mais qui était une grosse boutique qui faisait 300 mètres carrés, on était... En fait, on vendait des vêtements, des chaussures, hommes et femmes. On était un peu ce qu'on appelait un concept store. On vendait pas mal de choses, pas mal d'échos, d'idées cadeaux à Noël. On avait vraiment plein de choses, on a même parti librairie. On a même eu un café à un moment. On était une super équipe de jeunes. On était vraiment... 5-6, on a travaillé à plein de temps là-bas. Et l'ambiance était incroyable. Et c'est en fait comme ça que j'ai commencé à juste rentrer dans le métier de commerçante, qui pour moi est effectivement un vrai métier. On ne s'improvise pas commerçant. Et même si on a toujours l'impression que c'est le cas, c'est un métier à part entière. C'est un métier qui s'apprend. Et pour le coup, il y a plein de codes, il y a plein de choses. Mais qu'est-ce que c'était bien ? Donc, j'ai travaillé dans cette boutique pendant 5-6 ans. Ouais, 6 ans peut-être.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'était jusqu'en 2016, je dirais. Ouais, de 2010 à 2016, quelque chose comme ça. Et en fait, en parallèle de ça, je travaillais à plein temps. Donc c'est le moment où j'ai vraiment lâché mes études. J'ai commencé à travailler vraiment en CDI là-bas. Et en fait, j'ai adoré. Vraiment, j'ai adoré travailler là-bas. Mais c'est vrai que le commerce, c'est quand même quelque chose qui est... C'est un métier dur, c'est un métier passionnant. C'est un métier qui demande d'être à 100% tout le temps. Et il y a eu un moment où je ne pouvais plus, je n'y arrivais plus, je n'avais plus envie. Et il s'avère qu'en parallèle de ce travail à plein temps, en 2012 à peu près, moi j'ai commencé à créer, au début c'était vraiment pour mes copines, pour moi, pour mes sœurs, une marque d'accessoires pour les cheveux qui s'appelait Very Monkey à l'époque. D'ailleurs, ce qui est très drôle, c'est que je pense que j'ai vraiment dû démarcher à l'époque du Facebook. C'est vrai ? Oui, je ne sais pas s'il faudrait que je retrouve. Je m'étais dit que je le ferais avant l'enregistrement du podcast.

  • Speaker #0

    Retrouver le mail ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est tout à fait possible que je devais démarcher à ce moment-là. Et en fait, c'était vraiment... J'ai commencé à faire ça... comme ça. Et puis, en fait, c'était des bandeaux pour les cheveux. Je me servais de chutes de tissu de chez ma grand-mère qui est une ancienne petite membre chez Dior et qui a été couturière toute sa vie. Elle avait une pièce gigantesque avec plein de tissus. Elle faisait beaucoup de pas de foire, des choses comme ça. Du coup, j'ai commencé à lui piquer des chutes, à faire des bandeaux pour les cheveux pour mes copines. Et puis, ça a commencé à prendre comme ça. Je me suis créée un petit déti à l'époque. j'étais vendue dans quelques boutiques jusqu'au moment où j'ai même été vendue au printemps à Paris et voilà donc en fait c'est à peu près le moment où ça commençait à vraiment bien se passer pour Verimonkey et j'en avais marre du commerce donc j'ai lâché mon boulot à plein temps et je me suis lancée dans Verimonkey à 100% et en fait il s'avère que après quelques mois je me suis rendu compte que j'adorais le principe de tout faire à 100%, en fait, vraiment de la création des modèles, de penser, donc j'avais vraiment, je pensais, des collections, c'était assez poussé, on faisait des shootings, photos, voilà, comme ça, et en fait, je me rendais compte que c'était vraiment quelque chose que j'aimais, mais qui, je sais pas, il me manquait quelque chose, j'aimais beaucoup travailler de mes mains, j'aimais beaucoup faire tout ça, mais c'était pas le produit qui m'allait, c'était pas la couleur, c'était pas mon truc. Donc j'ai fini par tout lâcher, je dirais justement 2016 ou 2017. Et puis c'est le moment où j'ai trouvé à nouveau un job à plein temps. Donc Very Monkey, à ce moment-là, vraiment, j'ai tout arrêté. Et j'ai trouvé un job... Je n'ai vendu pas du tout. J'ai géré le service client d'une marque de cosmétiques. Enfin, pas d'une marque d'ailleurs. En fait, c'est un site internet de cosmétiques naturelles. Ils avaient un système de box. Et donc, ils se lançaient à Orléans à ce moment-là. Et j'ai été leur première salariée. Et je gérais le service client, donc box, site internet, etc. Pendant approximativement deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    et il s'avère que j'ai adoré faire ça parce que du coup je trouvais un peu le contact que j'avais avec les gens, en plus c'était super parce que je travaillais du lundi au vendredi comme les gens normaux oui c'est vrai que ça c'est le truc mais ouais c'est vrai que on a vraiment on a une vie, enfin un fonctionnement à part entière et c'est vrai que vous travaillez dans le calais ouais en fait nos gros moments c'est le moment, enfin dans le commerce en tout cas c'est le moment où les gens sont heureux qu'on le fait et on en pousse le temps.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est un peu dur ce décalage pour moi. Bien sûr. Mais en tout cas, c'est vraiment quelque chose d'important en fait, en vrai, quand on commence dans le commerce. Et voilà. Donc, j'ai bossé pendant deux ans et demi dans cette entreprise qui vendait des cosmétiques naturels. J'ai appris plein de choses. C'était vraiment incroyable. Et puis, j'en ai eu marre, en fait. Travailler derrière un ordinateur et gérer le service client, c'est finalement pas quelque chose qui m'allait. Et je ne me voyais pas rester à long terme. J'avais un CDI, c'était super. Et ça faisait longtemps que, je pense comme beaucoup d'entre nous, j'avais vraiment ce truc où j'avais un rêve en tête. Et c'était donc évidemment de devenir fleuriste. Et je me suis, à ce moment-là, je me suis posé plein de questions parce que c'est vrai qu'il y a plein de gens qui... qui se le disent mais qui passent pas le pas. Et je pense que c'est un peu... Il y a des moments de vie comme ça où les planètes s'alignent. Et en fait, c'était la fin de mon CDI. Enfin, du coup, j'ai quitté mon CDI. Je savais pas ce que j'allais faire. Et je me suis dit, est-ce que ce serait pas le moment de commencer une formation de fleuriste ? Et voilà. Donc je l'ai finalement quelques mois plus tard, parce que je suis partie en avril. Et donc ça, c'était en 2019. Et en juillet 2019, je fais commencer ma formation de fleuriste à Paris. Donc c'est allé très vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête à ce moment-là ? Parce que c'est vrai qu'entre le moment où tu as le rêve et l'envie, tu te dis ce serait chouette. Et qu'est-ce qui fait que tu es vraiment passée à l'action ? Écrire un mail à cette formation ?

  • Speaker #1

    Avant de quitter mon CDI, je m'étais déjà renseignée. Donc c'était quelque chose qui devenait quand même au fur et à mesure un peu plus concret quand même. C'est une formation qui est très chère, qui était à l'époque en plus, je ne pouvais pas la financer avec le CPF ou ce genre de choses. Donc c'est quand même quelque chose, il fallait que je trouve les moyens de la financer. Mais en fait, une fois que... Il y a vraiment ce truc quand on parlait de rêve, quand tu rêves de quelque chose, c'est un fait, mais quand tu commences à vraiment essayer de concrétiser, de savoir comment, quand on est au moment à regarder les formations et à savoir comment tu vas le financer, c'est un peu trop tard. Oui,

  • Speaker #0

    tu as déjà le bon engrenage.

  • Speaker #1

    Exactement, le bon engrenage. Oui, complètement. Et du coup, ensuite, c'est vraiment plus en termes techniques et en termes de logistique, comment tu vas faire pour... quitter ton CDI et de partir à l'aventure après j'en parle beaucoup moi j'adore échanger avec les gens qui comme moi ont ces formations adultes ça veut dire que c'est des gens qui la plupart du temps sont en CDI comme moi qui décident de changer de vie, il y a un vrai truc et dont on parle peut-être pas assez c'est la question financière de comment tu vas faire pour vivre, tu quittes un CDI et Moi, il s'avère que si je l'ai fait, et c'est loin d'être anodin, c'est aussi parce que mon mari, il est en CDI, dans une boîte, et qu'il a une situation qui nous permet, tous les deux, de vivre, et en tout cas, de me poser la question de si pendant des mois, voire des années, je ne gagne pas ma vie correctement, j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui peut subvenir à mes besoins. Et c'est hyper important, c'est des choses dont on ne parle pas trop.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un peu tabou. Les gens ont un peu du mal à le dire alors qu'en fait, c'est des moments de vie et puis que c'est ok.

  • Speaker #1

    Exactement. La raison pour laquelle c'est vraiment un choix à faire à deux, c'est une décision à faire à deux, c'est pas parce que c'est mon mari et que c'est mon fils. Mais c'est vrai que c'est hyper important de savoir que l'autre est aussi ok avec ça et que c'est une décision de vie, c'est un changement de vie complet. Il y a ça et puis évidemment l'avantage d'être partie avec une rupture conventionnelle. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que je voulais te demander.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pendant des mois, voire on en reparlera après, mais pendant des années, j'ai eu la chance de profiter de Pôle emploi. Et ça, c'est des vraies choses pareilles qui sont hyper taboues. C'est vrai que si j'étais partie en claquant la porte de ma boîte et en n'ayant rien, pas de chômage, rien du tout, c'est vrai que ça aurait été beaucoup plus difficile financièrement. Donc c'est vrai que c'est pour ça que ça m'a permis de vraiment avoir toutes les meilleures dispositions et les cartes en main pour vraiment commencer ma nouvelle vie qui commençait. Alors que, en gros, c'est ça. C'est vraiment les derniers mois avant de partir de mon CDI, je me suis renseignée sur les formations. J'ai essayé aussi de me faire financer une partie de la formation par... J'ai perdu, ça s'appelle plus comme ça le fonds Gécif, ça s'appelait le fonds Gécif à l'époque. Et c'est deux fois que j'ai eu un refus. Parce que je voulais commencer à Orléans, on a un lycée horticole qui a une formation pour adultes, un CAP adulte juriste. Et j'aurais aimé faire la formation en un an. En fait, il s'avère que c'est une formation qui ne peut pas être autofinancée parce que c'est une formation qui coûte très cher. Et il fallait automatiquement que je passe soit par le fonds gestif, soit par Pôle emploi. Et les deux m'ont été... Enfin, aucun des deux n'a accepté. Donc, il a fallu que je trouve une autre solution. Et c'est la raison pour laquelle j'ai autofinancé cette formation à Paris, qui est la formation finalement qu'on est beaucoup à faire, beaucoup d'adultes. C'est à l'école des fleuristes de Paris qui s'appelle maintenant l'école nationale des fleuristes. Et en fait c'est une formation un peu étonnante parce que c'est une formation d'un mois. En fait on fait... Ouais, en un mois c'est hyper intense. Ça doit être très intense. Ouais, c'est hyper intense. C'est-à-dire que t'arrives... T'as un lundi matin où t'arrives et tu n'as jamais touché à une fleur et tu repars un mois plus tard en ayant eu le nombre d'heures qui sont obligatoires pour passer ton CAP. En fait, en formation, il y a une partie qui est obligatoire. Et donc, en fait, en un mois, on fait ça au lieu d'un an pour la plupart des élèves. Donc, c'est ultra intense. Donc là, tu sors vraiment le soir avec la tête comme ça. En même temps, c'est là où rapidement tu te rends compte, bien sûr. prendre compte du coup si c'est fait pour toi ou pas. En plus, on n'était pas beaucoup. On était une petite vingtaine dans ma classe. Évidemment, c'est des... On n'était que des filles dans ma classe. C'est des filles avec qui tu passes un mois, un changement de vie, où du coup, t'as les mêmes problématiques. Certaines sont restées des copines encore maintenant, et j'adore encore échanger avec elles parce que certaines sont encore fleuristes, certaines ont ouvert leur boutique, d'autres ont... pris leur job ou ont changé de job mais en tout cas ne sont plus floristes il y a plein,

  • Speaker #0

    depuis 2019 il y a eu plein de changements de vie mais c'est ça qu'il faudrait aussi elles font partie d'un moment hyper important de la vie et j'adore c'est vraiment ce truc un peu de promo où tu peux repartager effectivement c'est des changements de vie parce que là c'est vraiment des formations qui sont plus pour des personnes qui sont en reconversion t'as pas du tout de je ne sais pas non non

  • Speaker #1

    En fait, c'est une formation qui te permet, à la suite de ta formation d'un mois à l'école, l'école peut te fournir pendant un an des conventions de stage. Donc en fait, on te conseille pendant un an de faire des stages parce que c'est finalement là où tu apprends.

  • Speaker #0

    Oui, c'était un peu ça ma question tout à l'heure qui m'a popé en tête quand tu as parlé de la formation. Je me suis dit en fait, est-ce que c'était... C'est sûrement nécessaire et hyper intéressant, mais est-ce que tu recommandes obligatoirement de passer par une formation ? Ou est-ce que, si finalement, par l'expérience... Je ne sais pas, peut-être que les fleuristes ont besoin d'avoir quand même des gens qui sont qualifiés parce que ça leur demande, eux, de former des novices et que c'est un travail monstre alors que tu as déjà ta boutique à gérer. Tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    Tu peux par expérience,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Par rapport à plein de métiers, de métiers en CAP, le métier de fleuriste, pour ouvrir ta boutique, tu n'es pas obligé d'avoir un CAP. D'accord. Il y a des métiers où tu es obligé, donc tu dois forcément passer par une formation. Le métier de fleuriste, n'importe qui peut se dire, tiens, j'ouvre ma boutique. Après, finalement, avec le recul, je me dis que cette formation d'un an à l'école, je ne suis pas sûre que je... C'est toujours le truc. C'est-à-dire que moi, j'avais 32 ans à l'époque. À 32 ans, reprendre pendant un an le... retourner au lycée avec potentiellement des élèves de 16 ans, c'est hyper difficile quand tu as été pendant longtemps en CDI. Je ne sais pas si le scénario est au bout, si j'avais passé un an de formation. Je pense que le format, comme j'ai fait, est super. Il faut se donner de la rigueur, mais ça, en même temps, tu es censé être dans un moment où tu veux faire quelque chose qui te plaît. Après, est-ce que c'est important ? Je ne sais pas si cette formation que j'ai faite, elle est nécessaire, elle est super si tu peux la faire. En revanche, c'est vrai que c'est vraiment en boutique que tu apprends tout. C'est les stages que j'ai faits qui m'ont permis d'apprendre. Et j'ai voulu faire les choses de façon... En fait, c'est ça. Tu as le syndrome de l'imposteur. Tu as vraiment ce truc où tu commences un métier, la plupart des gens... que tu côtoies qui sont fleuristes ont fait les choses pas du tout dans le même sens que toi et qui ont commencé à 16 ans un CAP et qui ont fait un CAP puis un BP puis voilà donc ça c'est des gens qui sont très légitimes à être fleuristes et c'est vrai que quand t'arrives à 32 ans, en plus t'as pas ton CAP c'est compliqué avec de gérer ce syndrome de l'imposteur que j'ai eu pendant longtemps et qu'on est beaucoup à avoir Je ne l'ai plus depuis que j'ai la boutique, je pense.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça aide.

  • Speaker #0

    Ça concrétise les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ça aide pour la simple et bonne raison qu'il y a des gens qui viennent à la boutique, qui me font confiance, qui repartent avec un bouquet, qui sont trop contents et qui reviennent. Donc, je me dis que si je n'étais pas bonne fleuriste, ce ne serait pas le cas. Ça m'a beaucoup aidée. Depuis un an, ça m'aide beaucoup. Mais c'est vrai que je pense que le passage vers une formation est nécessaire. pas obligatoire mais ne serait-ce que pour juste se poser et se dire tiens ça va être mon nouveau métier c'est mon nouveau travail ma nouvelle vie donc ouais ouais je conseille à tout le monde en tout cas de passer par par une partie formation et de faire des stages pas forcément de passer le CAP là moi je les fais parce que c'était important pour moi et il s'avère qu'en plus le CAP donc moi je vais fait ma formation en juillet 2019 donc pendant un mois, et je l'ai fait ensuite un stage directement après, jusqu'à janvier 2020. Et j'avais prévu d'autres stages, et il s'avère que le Covid est arrivé.

  • Speaker #0

    Et oui, et oui.

  • Speaker #1

    Donc j'ai eu la possibilité de travailler, enfin c'était un petit peu plus tard, c'est vrai que j'avais prévu au printemps de reprendre un stage et de passer mon CAP dans la foulée. donc CAP c'est fin d'année c'est mai-juin voilà comment était prévu mon année scolaire à fin mai sauf que en février-mars on se retrouve confiné donc plus la possibilité de continuer comme ça et surtout c'est un peu le moment où après ce long stage que j'ai fait il y avait un truc, c'est qu'il fallait aussi que je commence de façon très concrète. C'était un peu, ok, Camille, là, tu as fait ta formation, là, tu n'es pas prête à passer ton CAP, tu vas faire quoi après ? Dans ma tête, il était hors de question que je travaille en CDI pour quelqu'un parce que je pense que quand on commence un métier et qu'on est un peu plus âgé, c'est difficile de... c'était pas mon truc en tout cas je me voyais pas travailler dans une boutique avec quelqu'un tu l'avais déjà fait ouais et c'est pas j'avais pas envie de ça et il s'avère que du coup je m'étais dit faire de l'événementiel ça doit être super ce que je vais faire c'est que une fois mon CAP en main Je vais essayer de créer ma boîte et de faire de l'événementiel. Je ne me voyais pas du tout avec une boutique, mais vraiment pas. Parce qu'encore une fois, je n'avais plus envie d'être dans le commerce. Donc le Covid arrive, on se retrouve tous confinés. Je suis fait moi à passer beaucoup de temps à réfléchir à ce que je vais faire. Et puis, on ne va pas se mentir, c'est un moment qui a été au début très dur. puis très cool mais surtout au début très dur je me posais énormément de questions ça devenait très concret et j'avais pas les réponses j'avais pas les réponses sur qu'est-ce que je vais faire l'événementiel du coup c'était complètement foutu enfin c'était pas la place clairement t'es dans le fond en plus tu sais pas c'est vrai que maintenant là ça va bientôt faire 5 ans mais c'est vrai que il faut se dire qu'on était vraiment dans les baskets à l'époque ouais bien sûr et en même temps pas de boutique parce que toutes les boutiques qu'elles soient elles sont qu'elles viennent d'ouvrir ou qu'elles soient installées depuis des années. Mais en fait, tout le monde se retrouvait confiné et on ne savait pas quand est-ce qu'on allait pouvoir reprendre, comment ça allait reprendre. Enfin voilà, on était un flou total. Donc j'ai beaucoup pleuré. Vraiment, j'ai vraiment passé beaucoup de temps à pleurer, à me demander ce que j'allais faire. Parce qu'il y a aussi beaucoup de pression en fait. Je m'ennuie sans avoir de choses concrètes. Et après avoir beaucoup pleuré, je me suis posée et je me suis dit, OK. qu'est-ce qu'on fait ? Et j'avais une seule chose qui était évidente et qui était sûre pour moi, c'est que pendant ma formation, je me suis énormément renseignée sur le métier de fleuriste. C'est le moment où je me suis demandé sur des choses simples, mais d'où viennent les fleurs qu'on vend ? Plein de choses comme ça. Et c'est vrai que quand tu rentres dans une boutique de fleurs, tu ne te poses pas ce genre de questions. T'as des fleurs chez le fleuriste, tu choisis, c'est joli. Oui, tu te fais pas de questions. C'était des questions très terre-à-terre, très logistiques. D'où viennent les fleurs ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Je l'ai écouté énormément de podcasts. Je l'ai... Et je l'ai... En fait, je l'ai... Je ne savais pas que ça existait, mais il y a un collectif qui s'appelle le Collectif de la Fleur Française et qui vraiment essaye de remettre la fleur française sur le devant de la scène. Parce qu'en fait, ce que j'ai appris pendant cette formation, c'est que 80% environ, 80% des fleurs coupées qui sont vendues en France viennent de l'étranger. Donc on parle beaucoup effectivement des Pays-Bas, on sait que c'est un énorme pôle de fleurs coupées. Il y a aussi beaucoup de fleurs qui viennent d'Équateur, du Kenya, dans des conditions évidemment pas très roses. Là, c'est vrai qu'on en entend énormément parler, et c'est entre autres grâce au travail du collectif. Mais c'est vrai qu'entre le fait que les fleurs prennent l'avion, que les fleurs, la façon dont les gens travaillent là-bas, les pesticides qu'on utilise il y a énormément de choses qui font que en fait c'est une aberration complètement quand j'ai pris conscience de ça c'était une aberration pour moi en fait on nous apprend à l'école qu'on ne doit jamais dire non à un client qu'il faut forcément avoir un étal gigantesque dans ta boutique pour que le client ait le choix et et Et plein de choses comme ça que je trouvais qu'une fois que je le savais, ça allait à l'encontre de tout ce que j'essayais de faire, de mettre en place sur ma façon de consommer, de façon un peu plus globale dans ma vie. Et je me dis mais attends, je ne vais quand même pas acheter des fleurs qui viennent de l'autre bout du monde, ça n'a pas de sens. Qu'est-ce qui se passe en France et comment on peut faire ? Donc finalement, c'est un peu le moment où... Dès la formation, on en a parlé un peu avec les filles avec lesquelles j'étais à l'école. Les profs nous ont dit que c'était complètement utopique et que ça n'était pas possible. Un peu, tu vois, les fleurs à la Saint-Valentin. Comme ça. Les fleurs, les roses à la Saint-Valentin. On ne peut pas ne pas vendre de roses à la Saint-Valentin. C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est des trucs que les gens... C'est ça, en fait, qui ne tiennent même plus, quoi. C'est vrai que c'est fascinant parce que... Récemment aussi, je me suis intéressée aux fleurs et j'ai eu cette prise de conscience aussi qu'en fait il y a des saisons pour les fleurs. Et tu le sais pour les légumes. Mais en fait pour les fleurs, tu l'ignores. Et tu l'as aussi pour les poissons. Il y a des saisons où tu peux manger du bar, il y a des saisons où tu peux manger des moules, mais il y a d'autres saisons où c'est pas génial. Et c'est vrai que pour les fleurs c'est très vrai, mais on ne le sait pas.

  • Speaker #1

    alors qu'en plus clairement on le voit bien dans les jardins il y a des moments où tu as des fleurs tu n'en as plus il y a des fois tu es déconnecté aussi de tout ça ouais et puis je pense que ça a arrangé bien tout le monde parce que quand tu as envie d'avoir des pivoines t'as des pivoines, quand tu veux des roses t'as des roses c'est un peu ce que je la souhaitais on veut tout tout le temps exactement et Tu vois, c'est exactement comme on s'est posé la question il y a quelques années sur est-ce qu'on n'arrêterait pas de manger des tomates à Noël ? C'est pareil. Est-ce qu'on n'arrêterait pas de vendre des roses à la Saint-Valentin ? Parce qu'en plus, c'est un moment où, évidemment, il n'y en a pas en France. Elles viennent toutes, beaucoup d'Équateur, beaucoup du Kenya. Il y a une énorme demande qui fait que... Elles sont dans des frigos pendant des jours, voire sincèrement des semaines. Elles sont moches, elles sont hors de prix parce que l'offre et la demande, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est aberrant.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une aberration. Et tout ça pour vendre des fleurs qui en plus ont une qualité vraiment nulle. Rien n'allait dans tout ça. Donc c'est vrai que j'ai commencé à intégrer tout ça pendant ma formation, plus tard. Et au moment où j'ai dû... me poser la question de comment j'allais travailler, en fait, je me suis un peu donné un truc avec moi-même de dire quel que soit ton projet et quel que soit ce que tu vas faire, est-ce que tu n'essaierais pas de te donner comme objectif de ne travailler que la fleur de saison, que la fleur française ? Ce qui, pour la plupart des fleuristes, est complètement utopique. Mais je me suis dit, attends, t'as conscience de ça, t'es un peu plus âgée que les autres, tu ne sais pas encore ce que tu vas faire comme projet. Est-ce que tu n'essaierais pas comme ça ? Tu vois comment ça marche, tu vois si... Euh...

  • Speaker #0

    Pour te donner une idée, ce fameux collectif de la fleur française dont je suis membre maintenant, c'est un collectif qui regroupe fleuristes, producteurs et grossistes français. Et pour rentrer au collectif en tant que fleuriste, il faut faire au moins, en ce moment c'est ça, ça va peut-être augmenter un petit peu, c'est vendre 50% de fleurs françaises à l'année. Ça veut dire que selon les saisons, il y a évidemment un seuil de tolérance sur l'hiver, il y a moins de fleurs. Donc si tu as besoin d'aller un peu plus loin... Et puis l'été, peut-être travailler avec des producteurs un peu plus près. Enfin voilà, tu vas essayer de jouer comme ça selon les saisons pour essayer d'arriver à 50% à l'année. Donc c'est vrai que moi, je m'étais donné 100%, ça pourrait être moins. Mais je me suis dit, commence comme ça. Ah oui,

  • Speaker #1

    avec une grosse ambition. Et puis après, tu composes avec la réalité, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il vaut mieux avoir 100% dès le début. Et puis voilà. Donc en fait, il s'avère que... J'ai profité de ce confinement pour en quelques semaines mettre en place un site internet, un compte Instagram.

  • Speaker #1

    Tu avais des petites compétences ou c'était de la débrouille perso ?

  • Speaker #0

    En fait, depuis Very Monkey où je faisais tout, j'avais un site. Je n'étais pas sur Etsy, je m'étais créé un petit site internet. Donc je m'étais dit je vais faire ça et puis il y a des sites maintenant qui sont hyper bien faits. J'utilisais à l'époque Squarespace, j'ai changé maintenant sur Shopify, mais c'est des sites qui sont quand même assez confus même si tu n'y connais pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais c'est super bon.

  • Speaker #0

    Vraiment et puis j'avais le temps. Donc j'ai réfléchi à ça, j'ai créé mon site internet. Donc fleur fleur fleur, j'ai trouvé mon nom. On a trouvé, c'est mon mec qui a trouvé mon nom d'ailleurs. J'ai fait appel à un artiste graphiste que j'adore qui s'appelle Ilk, qui m'a fait mon logo. Franchement, il a travaillé très vite, en quelques jours. On a monté ça un peu comme ça tous ensemble parce qu'on avait le temps et parce que ça faisait un projet que j'adorais. Mais je ne savais toujours pas ce que j'allais vendre. C'était un peu...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu avais déjà posé des bases importantes. Déjà, tes valeurs...

  • Speaker #0

    tu t'étais mis tes barrières et tu savais quand même tu avais quand même déjà des pistes après ça s'est petit à petit ça commençait à se concrétiser même si vous n'avez que les fondations c'était quand même déjà ça par rapport à quelques semaines avant où je pleurais dans mon lit pour savoir ce que j'allais faire et puis il faut bien commencer par les fondations c'est la base,

  • Speaker #1

    une maison tu commences par les fondations exactement,

  • Speaker #0

    on avançait petit à petit et puis en fait c'est C'était très simple, c'est-à-dire que pas de possibilité de sortir de chez soi. À plus de, c'était un kilomètre, deux ou cinq kilomètres, il y avait un truc comme ça. Et en fait, je me suis dit, ok, on arrive là dans deux, trois semaines, il y a la saison des pivoines qui va commencer. Fleur incroyable, tout le monde adore. Ce que je vais faire, c'est que je vais proposer en précommande des pivoines et on va voir comment ça marche. Ça veut dire qu'en amont... j'ai contacté tous les producteurs de fleurs qui étaient dans l'annuaire du collectif de la fleur française ou qui soient en France, en leur disant Bonjour, je suis Camille, je viens de créer Fleur Fleur Fleur, personne ne me connaît, est-ce qu'on peut travailler ensemble ? C'était vraiment ça. C'est à l'air que la plupart m'ont dit oui. techniquement c'est pas possible et puis on vous connaît pas donc voilà c'est un petit peu trop tôt, revenez nous voir plus tard et les premiers à m'avoir dit oui c'est un producteur de pivoine justement pivoine de troncets qui m'ont dit aucun souci la saison commence dans trois semaines non c'était plus court que ça dans deux semaines On peut vous livrer directement chez vous et puis voilà vous décidez de combien de bottes Vous nous dites quelques jours avant combien de bottes vous avez besoin et on fait ça. Donc de façon très concrète, là c'était ok, vous pouvez avoir des fleurs. Je me suis lancée le 1er mai. Donc moi à l'époque, j'avais un compte Instagram qui était l'ancien compte Instagram qui s'appelait encore Very Monkey, qui du coup était celui que j'avais lancé quand j'avais mes bandeaux. Puis du coup, c'était mon compte perso. Je devais avoir peut-être 800 ou 1000 followers, quelque chose comme ça. Et en fait, je l'ai switché un jour et j'ai fait une vidéo et j'ai dit... C'est Cam Cam, bonjour. Généralement de plan. Exactement, maintenant c'est fleur fleur fleur. J'avais déjà quand même un petit peu, j'avais parlé un peu de ma reconversion.

  • Speaker #1

    D'accord, les gens avaient suivi un peu ton parcours, tes envies.

  • Speaker #0

    J'adore Instagram parce que je trouve que c'est un bon moyen de montrer ce qu'on a envie de montrer. Mais j'aime beaucoup, en plus c'est vrai que dans le métier de fleuriste, pendant que j'étais dans ma formation, je montrais des photos de mes réalisations. Les gens adorent. et c'est hyper visuel donc c'est parfait donc j'avais déjà des gens qui s'étaient un peu intégrés au projet au fur et à mesure depuis que j'étais en formation il y avait ceux qui étaient là avant c'était un bon plein de gens comme ça rien à voir qui me suivaient depuis soit parce qu'on se connaissait soit de Very Monkey le 1er mai 2020 je fais ma vidéo, je change de nom sur Instagram et je préviens tout le monde que fleur aînés et que mon site est en ligne et que les Orléanais peuvent précommander des pivoines pour dans une semaine avoir un bouquet que je livre chez eux. En plus, ça impliquait que ce soit que des gens qui habitaient dans un rayon de Centroville, voilà, ou en tout cas avec un moyen. En mai, c'était un petit peu plus facile. Il y a des gens qui devaient peut-être prendre leur voiture dans un bal.

  • Speaker #1

    Exactement. Des contraintes qu'on avait, mais ça a été peut-être un peu plus léger qu'en mars.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les premières livraisons, je les avais faites avec mon petit chariot à pied, avec mon masque. On ne se touchait pas. Donc, j'avais réservé préalablement, je ne sais pas, peut-être une dizaine ou une quinzaine de bottes de pivoine à mes producteurs qui arrivaient à une date fixe. Donc là, mon site est en ligne. Je parle de ça aux Orléanais. en un quart d'heure plus rien tout est vendu c'était énorme mais c'était déjà mais c'est énorme parce que c'était l'intégralité de ce que tu avais prévu enfin pour toi ça devait être enfin je sais pas comment qu'est ce que tu as ressenti à ce moment là en fait c'est ça c'est que tu travailles sur un projet tu sais pas du tout comment il va comment les gens vont réagir et ce qu'il va se passer et je pense que là je prenais pas l'ampleur du truc parce que je me disais ça c'est les gens qui c'est les gens de mon entourage qui me prennent en bouquet parce qu'ils sont en Ils sont contents. En fait, ils ont envie de faire marcher mon petit business. Je voyais ça un peu comme quand j'étais en auto-entreprise et que j'endais mes bandeaux. C'était un peu le truc de C'est la petite Camille, elle est gentille. Et puis les pibanes, ça nous plaît bien. Et puis on va faire ça. Donc là, je pense que c'était un peu le truc de Ok, c'est trop bien, mais ça ne va pas durer. C'est vraiment tous mes copains qui me font plaisir. Et effectivement, on était en confinement, donc les gens étaient trop contents d'avoir des fleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce que j'allais dire, c'est que c'était pas mal finalement, parce que les gens avaient besoin de renouveler l'intérieur, de se faire plaisir avec des jolies choses à la maison. Parce qu'au bout d'un moment, quand tu es tout le temps chez toi, dans la même pièce, tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis pour les gens qui, comme moi, n'avaient pas de jardin, vivaient en appartement, c'est vrai que d'avoir un peu de fleurs... C'était vraiment un moment qui était dur. On avait besoin, comme on pouvait, de se mettre un peu de couleur, un peu de fleurs. Première semaine, vraiment sold out en très peu de temps. On a fait les premières livraisons, trop bien. En plus, ce qui était génial, c'est que je faisais les livraisons moi-même. J'avais le temps quand même de loin de discuter avec des gens. Je voulais passer, comme tout le monde, deux mois avec mon mec dans mon appartement. C'était très cool de voir un peu de monde. C'était que des gens que je connaissais. Au début, c'était vraiment que des gens que je connaissais. C'est ça, quand tu apprends une dimension, les premières personnes que tu ne connais pas...

  • Speaker #1

    Là, tu as fait drôle, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    c'est comme ça qu'on commence. Je trouve que...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas se dire que, comme nos premiers clients, c'est des gens qu'on connaît, ce ne sont pas des vrais clients, finalement. C'est souvent comme ça que ça commence, en fait, la bouchée. Elle commence par le réseau très proche et après, ça s'élargit petit à petit. C'est ça. Il ne faut pas dévaloriser.

  • Speaker #0

    Il ne faut absolument pas dévaloriser. Mais c'est vrai que c'est un step à passer. Ensuite, que l'effet boule de neige fonctionne. Et que du coup, tu te retrouves avec des gens qui ne sont pas des gens de ton entourage proche. Et donc, c'est pour ça, deuxième semaine. Donc, beaucoup de gens qui, en plus, évidemment... tout le monde prend en photo je partage sur Instagram les gens voient les pivoines qui en plus étaient sublimes c'était vraiment d'incroyable les photos étaient trop belles et puis moi je fais le travail de vraiment les prendre en photo beaucoup,

  • Speaker #1

    j'avais que ça à faire tu vois tu pouvais exploiter tout ce contenu visuel

  • Speaker #0

    Beaucoup, vraiment je me sers beaucoup d'Instagram. Semaine suivante, je remets en ligne et là pareil, vraiment j'en commande plus, j'en vends plus. Vraiment les bouquets se sont vendus très très vite et puis j'ai dû faire ça trois semaines pendant le confinement. Et là les clients commencent à vraiment... J'ai des gens d'Orléans qui commencent à me suivre sur Instagram, j'ai des gens qui me disent... quand est-ce qu'on peut commander et puis voilà ça prend trois semaines à échelle largement humaine c'est vrai que j'ai dû vendre peut-être la troisième semaine j'avais vendu 20 bottes de pivoine mais c'est quand même quelque chose et en quelques heures c'est vraiment le truc de dire je fais quelque chose qui plaît sauf que là euh Le confinement s'arrête, la saison des pivoines s'arrête, parce qu'à un moment, Anne travaillait qu'avec des fleurs de saison. Moi, j'étais sur mon petit nuage avec les pivoines, sauf que je n'avais rien d'autre. Je n'avais rien de concret, je ne savais pas comment travailler autrement. Et puis, le confinement s'arrête, donc la vraie vie reprend aussi. Qu'est-ce que je fais à ce moment-là ? Et il s'avère que deux semaines après, c'était la fête des mères.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la fête des mères, forcément. énorme moment pour les fleuristes et donc là vraiment à nouveau question dans la tête tout tourne qu'est-ce que je propose à partir de maintenant qu'est-ce qui se passe de façon très concrète et je finis par trouver un grossiste qui veut bien travailler avec moi pour la fête des mères donc je précommande des fleurs sans même commencer à avoir lancé les précommandes sur le site voilà Je savais de façon concrète que je pouvais vendre des fleurs pour la fête des mères. J'avais quelqu'un qui me proposait des fleurs. Donc, via Instagram, je commence et je mets en place les précommandes pour la fête des mères. Donc là, c'était un peu le moment charnière. C'est-à-dire que les gens allaient voir à quoi ressemblaient les bouquets que je faisais.

  • Speaker #1

    Parce que c'était plusieurs. alors qu'avant c'était entre guillemets que des pivoines mais là du coup t'avais un petit challenge complémentaire ah ouais j'avais un petit challenge je savais pas où j'allais,

  • Speaker #0

    je savais pas la qualité des fleurs que j'allais avoir j'avais aucune photo à proposer aux gens en fait parce que jusqu'alors de mes propres photos de mes bouquets ça n'était que des pivoines donc euh mais je le joue comme ça, bah voilà dans deux semaines c'est la fête des mères on verra quoi comme depuis le début de fleurs faire fleurs quoi Et en fait, il s'avère que je précommande. Donc moi, je ne voulais que des précommandes pour être sûre que je le vende et que je l'achète. En gros, il fallait... Parce que du coup, après, j'ai lancé le programme de vraiment tout ce qui est précommande. Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, j'avais déjà acheté les fleurs. Donc je savais que j'avais tant de bouquets à vendre. mais il fallait pour moi que tout soit vendu à la fête des mères avant la fête des mères parce que je n'avais pas de boutique physique pour les vendre donc là ça commençait j'avais je sais pas peut-être une trentaine ou une quarantaine de bouquets en précommande tout est arrivé les fleurs sont arrivées chez ma maman donc j'étais vraiment dans le garage de ma maman pour préparer tous mes bouquets et Et en quelques jours, toutes mes précommandes sont parties. Donc, je savais que déjà, tous les bouquets que j'allais faire étaient déjà commandés. Par contre, la pression. Parce que ça veut dire que là, il y a potentiellement 40 personnes qui me font confiance. Et je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas les fleurs que je vais recevoir. D'ailleurs, les fleurs sont arrivées avec 24 heures de retard.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est pas drôle. Ça, c'est les grands classiques des bébés, quoi.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, mais c'est ça. C'est vraiment... C'est marrant de se rappeler ça et de se dire que... Mais c'est vrai que je faisais pas la maligne. Et je me souviens, ma maman était dans un état de stress pour moi. Et je lui ai dit, si les fleurs, elles arrivent pas demain, c'est bon. Fleur, fleur, fleur, ça va durer trois semaines.

  • Speaker #1

    Comment tu gères la pression, toi ? Comment tu gères ce bord de... D'imprévu que tu as dans la vie d'entrepreneur, ça te tombe tout le temps sur le coin de la figure. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, à ce moment-là, vraiment, ce jour-là, ça a été hyper dur à gérer. Et en fait, j'ai appris après. à gérer vraiment la pression. Maintenant, je me dis que rien n'est grave. Et puis en fait, maintenant, je suis établie. Donc c'est un peu différent. C'est-à-dire que ça arrive à tout le monde d'avoir des imprévus. Les gens me connaissent, les gens savent. Là, je veux jouer un peu la réputation. On en était à même pas un mois de vie de mon entreprise. Donc c'était vraiment très compliqué. Et donc non, non, là, c'était vraiment... Je ne faisais pas la maligne. J'ai bossé du coup plus vite. que prévu parce que j'avais 24 heures en moins. Toute ma famille m'a aidée. Et ce que je faisais, c'est que je lui ai proposé un système de... C'était uniquement en livraison. Depuis le début de Fleur Fleur Fleur, je le travaille. Donc à partir de ce moment-là, à partir de cette fête des mères, j'ai commencé à travailler avec Thibaut, qui est un livreur à vélo, qui a un vélo cargo à Orléans que tout le monde connaît, un vélo vert fluo. Et il fait toutes mes livraisons. Voilà parce que c'est vrai que je me disais quitte à faire bien, à travailler de la franceise, machin, qui vient de pas loin, de saison, c'est dommage de tout foutre en l'air en livrant avec une voiture. Ouais,

  • Speaker #1

    autant les bus que moi, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est pas tout foutre en l'air évidemment, mais c'est vrai que du coup je trouvais que la démarche de livrer à vélo, ne serait-ce que juste parce que ton bouquet il arrive à vélo, c'est un truc aussi pour l'image c'est trop bien et voilà donc j'ai... J'ai commencé à travailler avec Thibaut, donc là tous mes bouquets de fêtes des mères ont été édifiés à vélo à ce moment-là. Et puis c'était parti. C'est-à-dire que là j'avais du contenu, des photos, des gens qui étaient trop contents et qui faisaient des photos de leurs bouquets que je relayais sur Instagram. Donc les gens commençaient à voir ce à quoi ressemblait un bouquet fleur fleur fleur. Et il s'avère que c'est aussi le moment où j'ai commencé à trouver un peu mon univers à moi. Et c'est vrai que moi j'adore. travailler la couleur et je trouve que c'est très beau les bouquets blancs, les bouquets rose pâle comme on voit beaucoup chez les fleuristes. Ce n'est pas mon univers à moi. Moi je me dis que quitte à ce qu'on ait un bouquet à la maison, autant que ce soit quelque chose d'hyper coloré et la météo elle est toujours un peu nulle surtout quand on habite à Orléans. On va tous, surtout à ce moment là, on n'allait quand même pas tous très bien. Et je me dis que quitte à s'offrir des fleurs, autant que ce soit vraiment quelque chose, il faut qu'un bouquet, tu le regardes et que ça t'apporte de la couleur, de la joie. Et pour moi, ça passe par la couleur. Ça dépend vraiment. Mais du coup, je l'imagine un peu comme une œuvre d'art à chaque fois. Et moi, mon truc, en tout cas, c'est la couleur. Donc, je me suis créée à partir de ce moment-là, vraiment. Évidemment, c'est au fur et à mesure du temps que j'ai trouvé mon image et mon univers. Mais je savais que c'est ça que je voulais. Et j'ai passé énormément de temps à partir de ce moment-là à travailler vraiment mon Instagram. Parce que c'était ma seule vitrine. J'avais fait le choix de continuer à travailler uniquement en précommande. Donc les clients. Ensuite, à partir de ce moment de la fête des mères, chaque semaine, je proposais un bouquet en précommande. donc j'ai jamais arrêté en fait donc toutes les semaines les clients pouvaient commander ils avaient jusqu'au mercredi soir pour commander leur bouquet par semaine ? exactement oui c'est ça en fait ce que j'ai fait c'est que je proposais un bouquet que j'appelle le bouquet de la semaine qui est un bouquet surprise parce que c'est vrai que moi en travaillant avec mes producteurs je sais jamais selon les saisons je sais jamais ce que je vais avoir c'est à dire qu'il y a une semaine où c'est la fin de saison d'une fleur c'est le début d'une autre donc c'est un peu la surprise chaque semaine et c'est ça que je trouve aussi génial je me dis si les fleuristes qui travaillent tout le temps les mêmes fleurs toute l'année, c'est trop triste moi j'adore, je suis très triste de voir quand c'est la fin de la saison il y a certaines fleurs que j'aime encore plus que d'autres mais on est trop content de les retrouver c'est le mimosa en ce moment ça va bien avec les tulipes Il y a plein de fleurs comme ça où du coup, je suis trop contente. Ça fait un an que je n'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça donne une saveur différente aussi à la vie. C'est comme tu n'attends pas dans les fraises toute l'année. Tu vas prendre des fraises et ce n'est pas grave, tu trouveras autre chose.

  • Speaker #0

    Et tu n'es d'autant plus complètement honte de les retrouver. D'être vraiment de la valeur suivante. Exactement. Donc, ça implique de sortir de la surprise. Oui, c'est ça. Donc, c'est ce bouquet surprise. Entre temps, j'ai commencé à travailler avec un grossiste qui est à côté de chez moi, enfin à côté de chez moi, qui est à Tours, donc qui me livrait directement les fleurs que je pouvais commander sur leur site.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ils ont tout de suite une partie où ils travaillent directement avec des producteurs en France. Ok. Et ça, c'est vraiment pour... tout ce qui est feuillage, etc. Et l'hiver, les fleurs du sud de la France. Et en revanche, moi, j'ai un producteur qui est à côté de Blois, donc pas loin de chez moi, avec qui je travaille en direct et qui, selon les saisons, vraiment me fournit entre, je dirais, 50% l'hiver, enfin 40% l'hiver peut-être, et jusqu'à 90% l'été, où je privilégie vraiment... ce producteur parce que je connais ces fleurs,

  • Speaker #1

    j'y vais moi-même tous les mardis matin pour aller chercher mes fleurs ça c'est génial ça c'est une collaboration c'est hyper riche pour toi,

  • Speaker #0

    pour les clients la qualité des fleurs est impeccable moi mes bouquets ont vraiment ce que disent la plupart des gens c'est que vraiment mes bouquets tiennent longtemps parce que si c'est vrai contrairement aux fleurs... qui ont traversé la moitié du monde. Moi, mes fleurs, elles sont à peine cueillies. Elles sont chez mes clients. Et ce qui fait que les bouquets, en plus, ils sont de plus en plus jolis chaque jour parce que les fleurs, elles sont en bouton quand elles arrivent et elles s'ouvrent au fur et à mesure. Donc, c'est d'autant plus la surprise que vraiment le bouquet... C'est trop. Pendant une semaine, deux semaines, certains clients disent jusqu'à trois semaines. Mais ça, à mon avis, c'est que les fleurs ont juste... séchées ils veulent pas s'en séparer oui c'est ça mais voilà donc j'ai vraiment commencé à travailler avec des producteurs vraiment avec des j'ai des fleurs que j'adore des fleurs que je connais très bien j'ai mis en place ce système de bouquet de la semaine donc c'était un précommande jusqu'au mercredi et ensuite livraison ou retrait à la maison le vendredi Ce qui me permettait de n'acheter que ce que j'avais précommandé et donc de ne pas gâcher. Parce qu'il y a ça aussi, c'est-à-dire que les étals gigantesques des fleuristes qui sont sublimes, qu'on a tous envie de prendre en photo, qui sont d'incroyables endroits. En fait, il y a beaucoup de fleurs qui sont jetées à la fin parce qu'elles ne sont pas vendues. Donc moi, je voulais éviter ça parce que pour moi, la vie d'une fleur, ce n'est pas de finir à la poubelle. Et ça allait aussi faire des démarches.

  • Speaker #1

    toute l'énergie qu'il faut déployer pour juste qu'une fleur fleurisse c'est dur de s'imaginer que tu la coupes et qu'à la fin elle finira à la poubelle quoi c'est ça,

  • Speaker #0

    c'était vraiment c'est ce que je voulais, donc j'ai fonctionné comme ça pendant pendant deux ans et demi ouais deux ans et demi donc c'était vraiment chez moi je m'étais fait un endroit pour le stockage,

  • Speaker #1

    comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    en fait, c'est le truc, c'est que mes fleurs elles arrivaient le jeudi je préparais mes bouquets le jeudi et elles repartaient le vendredi matin donc il n'y avait pas de stockage, il n'y avait rien du tout et je gardais rien donc c'était vraiment, les bouquets étaient à peine faits et ils partaient donc ça fonctionnait comme ça, c'est juste que les conditions à la maison c'était vraiment pas c'était pas le top c'est le moment où j'ai commencé à me dire que une boutique ce serait peut-être pas mal et puis ne serait-ce que... Parce que j'avais envie de passer à un step supérieur aussi. Ouais. Et ça fonctionnait très bien comme ça. Le bouffe à oreille dans une ville de la taille d'Orléans fonctionne très bien. Vu que j'ai été commerçante pendant longtemps, les gens me connaissaient.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il y avait vraiment ce truc où j'ai croisé dans la rue alors. Vous devenez quoi ? Bah tiens, je suis fleuriste.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Et oui, d'ailleurs, je suis fleuriste. Parce que ce que je t'ai pas raconté, c'est que j'ai fini quand même par passer ce CAP. J'ai passé plus tard que prévu. Donc, j'ai créé Fleur Fleur Fleur en mai 2020. Et finalement, mon CAP, je l'ai passé en novembre 2020. D'accord. Parce qu'avec le confinement, tout avait été annulé. Donc, j'ai fini par passer ce CAP et l'avoir quand même en 2020. Donc, bien après avoir créé Fleur Fleur Fleur. D'accord. Donc, voilà. J'étais officiellement fleuriste. Je travaillais comme ça, ça fonctionnait bien. Mais c'est vrai que le système de précommande, le système où les clients me disaient Moi, j'aime quand même bien voir les fleurs à blanc. Il y a plein de choses, c'est normal. T'imagines que Déjà réussissait à avoir des clients sur un système de...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes surprise. Oui, c'est vrai que c'est...

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Les freins à l'achat,

  • Speaker #0

    il est assez... T'étais obligée d'être chez toi ou de venir le chercher le vendredi matin. alors que tout le monde bosse le vendredi matin. Tu ne choisissais pas tes fleurs, tu ne savais pas à l'avance ce qu'il y allait avoir. Les gens ne voyaient pas physiquement le bouquet avant de l'avoir. Ça faisait quand même énormément de choses.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est dur, c'est que pour que tout ça soit accepté par le client et que tu ne perdes pas des ventes, c'est vraiment de la notoriété. C'est construire ton image de marque, rassurer, et que les gens, ils ont envie juste parce qu'ils savent que tes bouquets sont trop cools et qu'en plus, ça coche leur valeur. Mais pour ça, il faut réussir à transmettre le message, à convaincre, à diffuser.

  • Speaker #0

    C'est là où j'avais pour moi vraiment deux casquettes. et deux métiers complètement distincts. C'est-à-dire que du mercredi au vendredi, j'étais fleuriste. Et le reste du temps, j'étais créatrice de contenu sur Instagram. Et en fait, ma seule vitrine, le seul moyen pour moi de récupérer des clients, c'était de montrer ce que je faisais grâce à Instagram. Et c'est absolument génial. Mais c'est vrai que ça demande un temps fou et c'est un autre métier. Ce qu'on faisait au tout début, c'est que chaque semaine, le jeudi, quand j'avais préparé mes bouquets, j'emmerdais mon mec qui, en plus, était en plein dans sa journée de boulot en télétravail à la maison. Et on avait un petit endroit pas loin de la maison, dans une petite venelle. Et on faisait chaque semaine une photo du bouquet de la semaine. Alors qu'en plus... les gens avaient déjà précommandé donc c'est pas forcément le bouquet qu'ils allaient la voir la fois suivante ça permettait vraiment donc le le 10 soirs je mettais en en ligne une photo du bouquet de la semaine en expliquant qu'elles étaient les fleurs de la semaine etc et de saison et voilà et du coup ça permettait de vraiment créer bas Plus il y avait de cliquetures sur Instagram, plus les gens voyaient à quoi ressemblaient mes bouquets et plus ça leur donnait envie.

  • Speaker #1

    Des projets qu'ils puissent avoir.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, une façon concrète de ce à quoi pouvait ressembler un bouquet à moi s'ils le commandaient. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis vraiment tenue à ça. J'ai adoré, enfin je l'adore d'ailleurs toujours, Instagram qui effectivement pour certains est un endroit, enfin c'est pas un endroit que bienveillant. Mais moi en fait, j'ai la chance d'avoir une communauté. qui a grandi, qui est à taille humaine, je dois avoir pas loin maintenant de, je sais pas, 5 000 followers, quelque chose comme ça, mais qui a grandi au fur et à mesure. Et en fait, le truc, c'est surtout, moi, je joue beaucoup le jeu et je trouve que c'est, pour moi, mon travail, c'est super. Et en fait, il s'avère qu'en plus de mes fleurs, les gens, c'est facile, je suis seule derrière fleur, fleur, fleur. Donc, je crois qu'il y a un seul conseil que m'avait donné mon mec. c'est incarne. Incarne ta marque. Incarne, c'est ton image, c'est toi. Et je pense que c'est un des conseils que je donnerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Parce que j'allais te dire, quel serait ton conseil ? Parce qu'il est vrai qu'Instagram, c'est un outil qui est fabuleux, mais qui est parfois compliqué à aborder, aussi à tenir sur le long terme. Enfin, ça peut être monophage, etc.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais pour moi, c'est nécessaire. Est-ce que tu... va dans un restaurant ou dans une boutique même maintenant sans avoir checké leur Instagram pour voir ce qu'ils font. Tu vois, il y a ce truc qui malheureusement est nécessaire. Et vu que c'est nécessaire, autant le prendre comme quelque chose de chouette plutôt que comme une contrainte. Et le truc, c'est, tu vois, par exemple, je me suis demandé est-ce que je fais un Instagram perso et est-ce que je fais un Instagram à fleur fleur ? Et en fait, le truc, c'est que si tu as un Instagram perso et un Instagram de marque, tu ne vas pas incarner ta marque. Tu vas vraiment les choses du quotidien, tu vas les avoir sur ton compte perso, mais tu ne vas pas les avoir sur... Et donc, tu vas juste être un joli Instagram de fleurs, mais il y a un truc où moi, je sais que j'ai une communauté de gens qui, du coup, sont au courant de plein de choses dans ma vie. parce que j'ai décidé de le montrer et que du coup, ça rend aussi la marque un peu plus humaine. Et je pense que c'est ça que les gens viennent chercher. Et on va rapidement venir à la boutique, etc. Mais c'est vrai qu'il y a un truc où si tu ne commandes pas ta fringue, si tu ne la commandes pas sur Internet, c'est parce que tu as envie d'aller dans une boutique où tu vas avoir un conseil, tu vas avoir quelqu'un qui va être là et du coup de l'humain. Et c'est vraiment ça, c'est que je voulais mettre une dimension humaine à Fleur Fleur Fleur, parce que finalement je suis une fleuriste parmi tant d'autres à Roléon. Comment me démarquer ? En faisant des blagues sur Instagram, en racontant un peu ma vie. toujours plus ou moins liées et on en revient toujours aux fleurs. Et puis ne serait-ce que juste quand je dis c'est ma fleur préférée ou c'est bon j'y mets quelque chose d'humain donc tant qu'à faire... En tout cas je me suis pris au jeu de ça, je l'ai fait de façon un peu inconsciente mais j'adore.

  • Speaker #1

    Ça te prend du temps ?

  • Speaker #0

    Ça me prend beaucoup de temps. En fait, ce qui est chouette, c'est que j'ai eu l'opportunité pendant toutes ces années où je travaillais de chez moi, j'ai eu le temps vraiment de me faire une routine Instagram et donc que ce ne soit pas un peu, tu vois, comme on peut voir beaucoup, tiens, il faut poster à ce moment-là En fait, du coup, je le faisais un peu naturellement. Il y a des jours où au début, bien sûr, je m'en voulais de ne pas avoir posté, mais je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, pas quoi poster. Et donc ça n'avait aucun sens. Et donc je me suis un peu donné une routine grâce à ça. Et en fait, maintenant que j'ai la boutique, et que c'est beaucoup trop chronophage, et que j'ai absolument pas le temps de faire sur Instagram, j'ai réussi à faire en sorte que les clients prennent des photos tout le temps de leur bouquet. Et donc j'ai beaucoup de repos, beaucoup de choses comme ça. Et donc en fait, ils font le travail pour moi.

  • Speaker #1

    C'est bon, c'est bon petit RP. Mais en plus c'est malin, c'est vrai que tu as des produits qui sont visuels, qui sont beaux.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Là ça fait deux ans, c'est-à-dire que tu as des beaux visuels et en plus tu as un peu le crédit client. Quand tu vois que des clients repartagent des photos de ce qu'ils ont acheté, déjà pour toi c'est hyper valorisant. Mais c'est-à-dire que pour les gens qui le voient, ils se disent ok, c'est une fleuriste qui a du succès. Donc ça donne encore plus envie peut-être de passer à la boutique.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Mais c'est sûr que quand tu as une boutique, de devoir faire l'animation sur Instagram, c'est important, mais c'est hyper dur. C'est un peu schizophrénique ce truc parfois de...

  • Speaker #0

    Non, mais c'est pour ça. Et je pense que sincèrement, je serais beaucoup moins présente sur Instagram si j'avais eu ma boutique tout de suite.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, on va revenir à la boutique, forcément. Il s'avère que... Je me posais la question, mais c'est toujours le truc, c'est qu'il faut trouver... le bon endroit au bon prix. Et moi, il y a vraiment ce truc où je me disais j'aimerais une boutique, ça y est. En revanche, il y avait deux choses très concrètes et complètement différentes. Déjà, financièrement, je n'ai pas les moyens. Et je veux... Donc, OK, pour avoir une boutique, mais je veux quand même pouvoir dormir la nuit. Et ça, c'est un vrai truc. Je ne voulais pas avoir un... de trop grosses charges. C'est vraiment un truc où, quand tu vois des loyers à Orléans, enfin comme partout, on n'est pas à Paris, mais quand même, pour des boutiques minuscules qui sont à des prix vraiment sans compter les pas de porte, etc., ça c'est vraiment quelque chose qui me faisait flipper, donc je l'ai regardé longtemps et rien n'allait.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    l'autre truc, c'est qu'en fait, à cette époque-là, j'étais enceinte. et donc forcément enceinte de ton petit business il n'y avait pas forcément ce truc où c'était compatible avec l'ouverture d'une boutique quand t'as un petit bébé donc j'ai beaucoup beaucoup raconté ça c'est le moment pas très drôle mais forcément je raconte tout donc je raconte ma grossesse etc ne serait-ce que parce que juste j'explique que vu que c'est un business d'une seule personne il s'avère que oui je suis enceinte, je vais pas tarder à accrocher donc je vais devoir fermer fleur fleur fleur le temps de deux et je reviendrai plus tard voilà donc j'avais fait le dernier bouquet avant le congé mat, vraiment j'avais joué le truc tout le monde était évidemment au courant et puis encore une fois on est à Orléans dans une petite ville donc les gens me voyaient, savaient très bien que j'étais enceinte il s'avère que on est pas là pour raconter ça mais j'ai perdu mon bébé à la naissance donc tous mes plans euh... hormis évidemment tout ce qui s'est passé après, qui était hyper dur, le temps de s'en remettre, etc. Là, il y a un peu ce truc où je dois raconter sur Instagram ce qui est arrivé, parce que je vais raconter plein de choses hyper drôles, hyper gays. Tout le monde m'attend, je recevais des messages, c'était en plus après le terme, donc je recevais des messages de clientes hyper bienveillantes, mais alors, alors... Donc forcément, je ne peux pas d'un coup cacher ce qui s'est passé. Donc, on fait un poste avec mon mari pour raconter dans les grandes lignes, mais voilà, expliquer ce qui s'est passé. Et va revenir après ça, va reprendre ta vie. Bien sûr. Donc, en fait, il faut que je me remette dans un projet, il faut que je fasse quelque chose. La boutique était un peu en suspens parce que je devais avoir un bébé en bas âge. Finalement, j'ai plus de temps prévu. Donc j'essaye de me focus Alors évidemment ça c'est quelques mois après Parce qu'il faut déjà le temps de s'en remettre Et quand j'ai senti que ça allait mieux Et que j'avais besoin aussi De poser ma tête sur autre chose Pour aller de l'avant J'ai une de mes amies Qui elle est Elle vend En fait elle a pareil un compte Instagram Sur lequel elle chine énormément De dobler

  • Speaker #1

    C'est magnifique ce qu'elle fait Ouais

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Et en fait, il s'avère qu'à ce moment-là, depuis qu'elle a ouvert une boutique, donc elle s'appelle Macam, c'est Carla de Macam à Orléans. Et en fait, elle chine énormément d'objets, de meubles. Et elle était uniquement en ligne comme moi, que Instagram. Et puis au mois d'octobre, elle me dit, écoute, j'ai un projet là pour le mois de novembre. Donc on a un monop à Orléans. Il y a mon op qui m'a proposé le temps d'un week-end d'exposer au rez-de-chaussée mes pièces et d'avoir un peu comme une boutique éphémère. Et j'ai hyper envie que tu viennes avec moi, on va faire ça toutes les deux. Ça m'a donné un peu le truc où je me suis dit bon ça va être hyper dur parce que c'est le moment où du coup je vais voir tout le monde. Je n'avais pas revu, je n'avais revu personne depuis. Et puis moi je me cachais un peu dans mon atelier. Mais c'était le moment psychologiquement où je me sentais prête de faire ça.

  • Speaker #1

    En plus, avec une amie, c'était l'occasion de faire ça à deux.

  • Speaker #0

    C'était probablement trop dur pour moi de le faire seule, mais j'ai fini de faire ça à deux. Et puis le temps d'un week-end, ça permettait de revenir.

  • Speaker #1

    Première étape.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça s'est hyper bien passé. J'ai adoré. On vendait des bouquets. Carla, elle vendait ses objets. En plus, elle est trop forte pour la DA, pour tout. Donc, c'était vraiment trop beau. Et puis en fait, je me suis dit à ce moment-là, donc on était en novembre, ce serait trop bien pour Noël, on crée un truc pour que je revienne, je ne sais pas comment. Et en fait, il y avait une copine à nous qui avait une boutique éphémère, qui le louait à la semaine, au week-end. D'accord. Et en fait, j'ai réussi à l'avoir pour tout le mois de décembre. Et j'ai dit à Carla, par contre, je le fais, mais à une condition, c'est que tu viennes avec moi. Je ne peux pas être toute seule.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Même équipe, ça s'est trop bien passé. J'ai trop envie d'être avec toi. Et comme ça, ça nous permet de tester un peu notre concept.

  • Speaker #1

    Oui, super bonne synergie dans les univers.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, ces clients peuvent devenir de potentiels clients pour moi. Et puis, c'est ça. C'était trop bien comme ça. Et en fait, on a tout le mois de décembre. Mais ça a été hyper rapide. C'est-à-dire qu'en deux semaines, on a tout fait. Une com. Et on s'est retrouvés... Donc ça c'était décembre 2022. On s'est retrouvés avec une boutique pour tout le mois de décembre. Et c'était trop bien. J'ai en plus organisé des ateliers. J'ai commencé un peu les ateliers comme ça. Donc atelier de couronne de Noël. Apprendre aux participantes à faire leur bouquet, leur couronne. Enfin voilà, on a fait plein de trucs. C'était vraiment super. C'était un peu un moment suspendu. Et du coup ça m'a permis aussi de revenir. De reprendre forme humaine et de voir des gens. Et de me dire, bon bah en fait les gens... Ils sont là, mais peut-être pas que parce qu'ils ont pitié. Tu vois, il y avait un peu ce truc où je me disais que les gens, ils ne reviennent pas parce qu'ils ont pitié après ce qui t'est arrivé, etc. Donc, je me rendais compte que non, c'était juste de la bienveillance. C'est que les gens, ils étaient trop contents. Et c'était la première fois que je me montrais, moi, en tant que fleuriste. Parce que les gens me connaissaient en tant que vendeuse de nouveaux magasins, plein de choses. Oui,

  • Speaker #1

    tu n'avais jamais un espace physique vraiment.

  • Speaker #0

    Non, je me cachais toujours derrière mon site internet et derrière mon compte Instagram. Oui, mais... physiquement, je n'avais jamais fait un bouquet devant des gens.

  • Speaker #1

    Ça t'a impressionné la première fois où tu t'es retrouvée face à des clients ?

  • Speaker #0

    Surtout que finalement, pendant ce mois de décembre, je n'en ai pas trop fait parce que les bouquets, je les ai préparés beaucoup à l'avance. En fait, j'avais mis mon atelier au sous-sol et eux n'y allaient pas. Donc en fait, je n'avais pas vraiment ce truc d'être devant des gens. Sauf que du coup, quelques mois après, j'ai réfléchi à la boutique et à la façon de l'agencer. j'ai maintenant un énorme plan de travail sur lequel je travaille devant les gens parce que c'est vrai que normalement les fleuries c'est un peu dans la... c'est toujours dans la... de moi-même je me suis créé un endroit où je travaille devant les gens mais ça c'est génial, c'est trop bien les premiers jours je flippais en me disant vraiment tu vas là être devant les gens, faire tes bouquets vraiment ça fait partie de l'expérience

  • Speaker #1

    l'expérience et finalement ça que sa chance de ce que tu peux trouver chez un autre floriste donc et je les ai encore une fois ça trop trop bonne idée parce que parce que je vais les gens adorent me voir créer et en fait dans ton parcours depuis le début ce qu'on entend à demi mot c'est que tu aimes quand même énormément de contact client tu vois même quand tu faisais le sav de la marque pour laquelle tu tu bosses à tu as un truc tout à l'heure tu disais que tu aimais ça donc en fait en fait c'est juste que c'est un drôle de la poster accepté que tu es vraiment une fleuriste et que tu peux faire une chose et puis et puis

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des métiers comme ça, comme le métier de commerçant, où si tu n'as plus envie, il faut partir. parce que il n'y a rien de pire que de rentrer dans une boutique où il y a quelqu'un qui est là à moitié ou quelqu'un qui tu sens qu'il est pas motivé tu peux pas faire ton blanc en fait c'est impossible tu peux pas faire ton blanc et c'est d'ailleurs ce pourquoi le métier de commerçant est un métier et pas tiens j'en ai marre de mon travail et du coup je vais ouvrir une petite boutique parce que c'est un métier à part entière le contact tu l'as ou tu l'as pas et c'est pas donné à tout le monde et moi j'adore... c'est quelque chose qui me porte tous les jours mais j'ai senti qu'il y a un moment où c'était plus possible pour moi et là ça du coup ce mois de décembre 2022 me faisait reprendre tu vois j'avais un peu ce truc de me dire en fait c'est ça que j'adore j'aime ça ouais et c'est le moment ça y est je suis à point pour ouvrir une boutique ouais t'avais fait tout ton petit chemin et là le puzzle se terminait t'as entendu tout arrive au bon moment, en plus avec ce que j'ai vécu je n'y crois plus forcément mais toujours quand même je me dis il y a vraiment ce truc où il fallait que je fasse tout ce chemin où j'étais chez moi à faire mes bouquets dans des conditions où j'ai construit quelque chose et petit à petit et surtout moi je suis partisane de faut pas aller trop vite si tu vas trop vite tu te fesses la gueule c'est parfois difficile de se dire que tu vois j'ai ouvert la boutique et je suis parti 3 ans et demi après le début de Fleur Fleur Fleur. Donc pour plein de gens, quand ils vont, là tu crées ton entreprise et dans 3 ans et demi, tu auras le droit d'avoir ta boutique. C'est vrai que ce n'est pas facile de se dire, surtout que je ne suis pas du tout quelqu'un de patient. J'apprends à l'être, mais ce n'est pas mon fort. Et voilà, donc...

  • Speaker #1

    En fait, pour s'écouter quoi. Finalement, tout ton parcours, tu as fait les choses aussi tranquillement parce que tu t'écoutais.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et tout est arrivé au bon moment. Et donc, à la fin de ce mois de décembre qui était incroyable, je me suis dit, ok, là c'est le bon moment. Par contre, maintenant, il va falloir trouver une boutique de façon très complète.

  • Speaker #1

    Je préfère encore.

  • Speaker #0

    J'ai mis un message toujours, j'ai envoyé un message, j'ai fait une story sur Instagram en disant, je cherche. Et en fait, au début, je me suis dit, est-ce que ce serait pas un atelier que je pourrais switcher en boutique ? Parce que c'est pareil, encore une fois, ça veut dire, là en plus, je n'ai plus de collègues. Donc, si je veux ouvrir une boutique, il faut que je vis de soi 100% du temps. Donc, à nouveau, les contraintes, quand on parlait d'ouvrir le samedi, ce genre de choses, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    Ouais, t'es malade, personne n'est là pour te remplacer.

  • Speaker #0

    Exactement. Il fallait que vraiment je prouve ça et que je me dise, t'es sûre de toi. Donc, c'est pour ça, au début, je m'étais dit, est-ce qu'un atelier dans lequel j'organise… Des ateliers, justement, les gens viennent chercher encore leur bouquet précommandé et que, tu vois, pour la fête des mères, pour Noël, que j'ouvre en boutique, ça ne peut pas être le bon compromis. Donc, au début, c'est ce que je m'étais dit. Et je fais une story sur Instagram, j'ai une de mes clientes qui me répond, qui me dit qu'elle a visité un local qui ne lui convient pas, mais qu'en revanche, elle peut me donner le contact à la mairie. Donc ce qui se passe, c'est que je rencontre ce monsieur à la mairie qui me fait visiter un local qui ne peut pas aller dans mon cas parce que c'est un local avec une grille de vent. Et la grille fait que si je veux l'ouvrir pour la fête des mœurs, pour Noël, ça ne peut pas fonctionner. Et il me dit, Camille, il y a un local qui pourrait vraiment vous convenir, rue des Carmes. Et rue des Carmes, c'est une des rues de l'Orléans qui est en plein centre-ville, mais qui a une image. Le problème, c'est que pendant des années, ça a été une rue qui était... un peu malfamés, mais en fait, il ne se passait pas grand-chose, mais un peu malfamés. Puis, il y a eu des travaux pour une ligne de tram où ils en ont profité pour exproprier tout le monde. Et ils ont fait des travaux sur tous les immeubles, toutes les boutiques, sauf que depuis, ces travaux qui datent d'il y a déjà quelques années, il n'y a plus une seule boutique ouverte. Sur tout le côté de la rue qui a été refait, plus une boutique. Et donc là, le but de la mairie, c'est de replacer des commerces. C'est une rue qui, pendant des années, était une rue qui était avec beaucoup, beaucoup d'artisans. Donc, ce qu'ils voulaient faire, c'est une rue à nouveau avec que des indépendants, que des artisans. Donc, en gros, j'étais, je rentrais vraiment dans toutes les cases. Et le truc, c'est que, c'est ce qu'on se disait, moi, j'avais pas de, j'ai vraiment, je voulais ouvrir une boutique, mais j'avais pas de budget, quoi. Vraiment pas de budget.

  • Speaker #1

    Tu t'étais fait un petit cahier des charges de ce que tu attendais, de l'espace, de la place dont tu avais besoin, de tes contraintes. Ouais. Tu es partie un peu comme ça. En fait,

  • Speaker #0

    je suis partie... Moi, ce que je voulais, c'était une boutique qui n'était pas trop grande. Parce que je n'ai pas besoin de beaucoup d'espace. Je voulais surtout une boutique qui soit... Les seules contraintes que j'avais, c'est que dans la plupart des boutiques que tu prends, c'est déjà des boutiques... La boutique, elle a déjà un vécu, il y a des travaux qui ont été faits. Et moi, il me fallait... et un plan de travail relativement grand quand même pour travailler, et un point d'eau. Il y avait ce truc du point d'eau. Généralement, dans les boutiques, tu as des petites toilettes avec de quoi te laver les mains, et c'est tout. Donc, c'est vrai que ça, c'est des choses qui étaient importantes, ou sinon, il y avait des travaux à prévoir qui pouvaient être un peu compliqués. Et donc, là, en fait, j'avais tellement déjà des contraintes financières que je ne m'étais pas mis en tête. Je m'étais dit, c'est un peu comme ce que je disais de... Depuis le début, ça doit arriver, ça va arriver. C'est trop facile de dire ça. Donc, je visite cette boutique. Et là, il se passe vraiment un truc où je me dis, ah, d'accord, tu es sûre que tu ne veux pas de boutique parce que vraiment, cette boutique, elle est incroyable. En fait, c'est très simple. C'est-à-dire qu'il y avait quatre murs, même pas de sol, tout à faire. ce qui n'était pas du tout prévu, évidemment, mais elle fait 29 mètres carrés. Et le truc, c'est que je me suis dit, au moins, c'est un espace, c'est une page blanche, et il y a tout à faire. Et c'est ça que je trouvais hyper intéressant. Donc, je visite cette boutique, et je me dis, mais non, je ne veux pas de boutique, mais c'est super, merci de me l'avoir visitée, à bientôt. Voilà. Sauf qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    Mais tu dis ça en étant convaincue ou en essayant de me convaincre ? Ouais d'accord, tu avais quand même eu le petit crush de te dire attends, je me vois bien ici

  • Speaker #0

    Bah ouais, mais c'est vrai qu'encore une fois, il fallait que je pose les pour et les contre de ok, ça veut dire qu'à partir de maintenant, ta vie, ça va être d'avoir une boutique ouverte 5 jours dans la semaine, des horaires respectés, toute la journée le samedi Est-ce que tu es sûre d'être prête à ça ? Et est-ce que tu es sûre avec ton mec aussi ? Parce que du coup, c'est encore une décision de vie. Donc, je pars comme ça. J'y réfléchis évidemment toute la journée, toute la nuit. Et en fait, c'était un appel d'offres. C'est-à-dire que c'était un appel d'offres sur toutes les boutiques de la rue. Et on avait du coup une deadline pour envoyer notre dossier. Ça faisait... plusieurs mois que des commerçants se préparaient à ça, qu'ils avaient déjà fait leur dossier, etc. avec des experts comptables, avec tout. Moi, je n'avais rien du tout. Et on était, c'était le 8 janvier. Et il fallait que le 20 janvier, j'envoie mon dossier dernier carat. Donc, ça ne me laissait vraiment pas beaucoup de temps. Et j'ai fait comme ce qu'on fait dans ces cas-là. Je suis retournée à plusieurs moments, à plusieurs jours différents. plusieurs heures différentes, je suis retournée rue des Carnes devant cette boutique et j'ai regardé un peu ce qui se passait et voir si... voilà parce que c'est une rue que finalement je connaissais très peu et je sais pas, elle m'appelait, il y avait un truc vraiment... j'ai eu un coup de coeur, la rue elle est incroyable parce qu'en fait elle est hyper passante, c'est vraiment une des rues pour venir en centre ville, il y a tout un quartier où les gens passent par là, il y a énormément de passages, c'est vraiment... ultra bien placé. C'est juste qu'on a arrêté d'aller rue des Carmes et que on vient plus faire du shopping rue des Carmes, mais il se passe plein de choses. Et donc je me dis, ça te coûte rien de faire un dossier, aussi minable soit-il vu le temps qui te reste, mais tu fais ça et puis tu mets des photos de ce que tu fais, tu mets des photos de plans de la boutique, de comme t'aimerais qu'elle soit, etc. Et tu vois ce qui se passe. Et puis, ils étaient trop contents à la mairie. Ils disaient que vraiment, c'était un super projet. On était...

  • Speaker #1

    Leur soutien, quand même. Oui, bien sûr. Qui a un engouement.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'était eux qui étaient décisionnaires ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est une partie la mairie et une partie qui s'appelle la Semdo, qui est en fait une société mixte, qui appartient entre autres à la mairie et aussi à des investisseurs type banque, etc. Et qui en fait sont... Il y a plein d'endroits à Orléans. qui rachètent, qui rénovent et qui revendent. Et dans le cadre d'immeubles et dans le cadre de commerce, du coup, dont ils sont propriétaires et restent propriétaires. Et donc, ils étaient en partie décisionnaires, effectivement. Et sur, je crois, la dizaine de dossiers qu'il y avait, on était peut-être deux ou trois qui étaient vraiment des dossiers intéressants pour la mairie. Il s'avère qu'il y en a un... cours de route qui est parti. Il y en a un deuxième qui était très intéressant. En fait, il s'avère que c'est maintenant une de mes copines, Julie, qui était sur le dossier. En fait, elle s'est dit qu'elle, c'était pas le bon moment, que c'était pas pour elle. En fait, ces deux dossiers, mine de rien, ont fait que la question a été plus facile pour la mairie et que j'étais un peu le dossier intéressant. On est passé en commission. Ça a mis beaucoup de temps. Ça a mis entre deux et trois mois. où je me suis passée de Non mais t'inquiète, de toute façon j'envoie ce dossier et puis on verra ce qui se passera à J'y pense jour et nuit et si c'est pas moi, je vais être trop triste. C'est vraiment j'ai un peu switché là-dessus et puis il s'avère que il y a un jour où on finit par m'appeler et me dire Camille, la boutique est pour vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'as ressenti là ?

  • Speaker #0

    Une joie immense.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait... Je m'étais hyper projetée, je m'étais vraiment projetée. J'avais évidemment entre-temps pensé à un milliard de choses, à tout ce que j'avais envie. Je regardais la seule vidéo que j'avais faite de la boutique et les quelques photos que j'avais. Mais du coup, je l'avais en tête. Entre-temps, en plus, on était partie avec mon mec à New York et je l'avais un peu pris comme un voyage où je m'inspire. En fait, j'adore. Moi, j'ai vraiment ce truc où on adore. en voyage aller dans on fait énormément de boutiques on adore s'inspirer de tout ce qui se fait en termes de déco en termes de design mais pas de ce qu'on vend de la structure des boutiques et donc je voulais m'inspirer de tout ça pour créer bouffer tout ce que j'ai et en ressortir quelque chose qui me ressemble avec toutes mes inspirations Mon Pinterest était déjà plein de 1 million de photos de choses. C'est marrant de le revoir maintenant. J'ai laissé, je crois, une story où je raconte justement le processus des couleurs de cette boutique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Mais oui, il y a plein de choses en fait. C'est là où vraiment on se nourrit de tout. Et on se rend compte qu'ensuite, il y a un moment où il faut prendre des décisions concrètes. Par exemple, je réfléchis à 10 mélanges de matching de couleurs différents. En fait, c'est un moment où il faut que l'aventure me l'achète.

  • Speaker #1

    Surtout que je ne sais pas, tu as eu cet appel qui est tombé en mars ?

  • Speaker #0

    C'était début avril. Début avril 2023.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo ? La petite est à vous, j'arrive avec les clés ? Ou c'est pour dans trois mois ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, ça reste quand même une mairie, donc ça va quand même moins vite que quand il y a un propriétaire particulier qui a envie que ça aille vite. Donc, il y a quand même beaucoup de choses. Déjà, on signait chez le notaire. Donc, il y avait tout un processus, effectivement. Et moi, en fait, c'est le moment où je passais de auto-entreprise à entreprise, SRL. Donc, il fallait que je fasse toutes les démarches, etc. auprès d'un comptable. Jusqu'à alors, oui. En fait, jusqu'alors, je n'avais absolument pas de comptable, d'expert comptable. Donc, c'est le moment où j'ai vraiment, je me suis vraiment, j'ai fait appel à plein de gens en leur demandant, voilà, ce n'est pas mon domaine, il faut qu'on m'aide. J'ai rencontré un incroyable banquier qui m'a aidée dans toutes mes démarches et il m'a aidée d'une grande aide et pour les travaux qu'ils m'ont financés et pour vraiment… Tout, il m'a beaucoup aidée sur tout. Et donc, j'ai ensuite eu une super experte comptable à qui j'ai dit, en fait, je signe dans deux semaines. Est-ce que c'est possible qu'on fasse toutes les démarches pour que la société soit ouverte ? À des moments où, clairement, on mettait plus un mois ou deux pour ouvrir une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça compte toujours un peu de temps.

  • Speaker #0

    Oui, les histoires de guillemets uniques qui freinent beaucoup de temps. Et elle m'a dit, OK, je voudrais votre entreprise créée dans deux semaines. Elle s'est donné une petite mission aussi. Donc, j'étais hyper bien entourée.

  • Speaker #1

    T'as aussi embarqué des gens dans le projet.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et il y avait un truc, c'est que... Donc déjà, moi, j'ouvrais une entreprise, donc pour qu'un banquier me fasse confiance, c'était quand même assez fou. Et surtout, il fallait que je trouve des entrepreneurs qui puissent travailler le plus vite possible. Ouais. Parce que forcément... Donc en fait, on m'a appelée début avril, j'ai signé la boutique et j'ai eu les clés le 31 mai. C'est quelque chose que... J'ai ouvert mon entreprise et j'ai signé le 31 mai parce que c'était psychologique et c'était un peu une date clé. Ça faisait neuf mois que ma fille était décédée et je voulais que ce soit ce jour-là. Donc, j'ai fait chier tout le monde pour que ce soit le 31 mai, pour que mon entreprise soit ouverte ce jour-là. Et pareil, je voyais ça comme un signe. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas important de…

  • Speaker #0

    C'était un peu, tiens, c'est mon deuxième bébé qui prend vie. Et neuf mois plus tard, j'ai eu le temps de… C'était un moment important. Donc le 31 mai, j'ai signé, j'ai eu les clés. Et puis, il y avait ces entrepreneurs que j'avais rencontrés. Mais là, ça y est, j'avais les clés. Donc, on pouvait vraiment commencer à faire les travaux, enfin, pas les travaux, mais en tout cas, les plans réels.

  • Speaker #1

    Oui, être dans la boutique, la regarder, surtout les coups de main.

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu avais fait un budget pour tout ça ? Quand tu avais dû faire ton dossier, tu avais dû faire un peu des projections ?

  • Speaker #0

    En gros, moi, je m'étais donné environ 15 000 euros. 15 000 euros de travaux. Il s'avère qu'on a évidemment un peu dépassé et qu'on est plus en tout à entre 22 et 23 000 euros de travaux. Mais c'est quelque chose sur lequel je ne voulais pas... En fait, c'était trop important. Et je voulais que cette boutique... C'est surtout que j'ai eu la chance d'avoir, encore une fois, un banquier qui me suit et qui me dit Ok, et si c'est un peu plus, c'est un peu plus. En gros, j'ai... Il y a une partie qui devait être un peu pour acheter du stock et finalement je m'en suis servi pour financer une partie des travaux. Et j'ai réussi à gérer comme ça et voilà. Là les choses concrètes commençaient, j'avais les devis, j'avais tout. Sauf que les mecs ne pouvaient pas commencer les travaux avant début septembre parce qu'ils avaient déjà des projets en cours. Et que moi en fait je leur disais à chaque fois, je ne sais pas quand est-ce que je verrai les clés, je ne sais pas. Donc allez-y, prenez un autre chantier. Donc on a commencé début septembre.

  • Speaker #1

    T'as pu négocier une franchise de loyer ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça le truc. C'est que moi, j'ai l'intention d'être dans une rue où, vu que personne ne voulait s'installer, on est vraiment hyper aidés. En fait, par rapport à mon loyer final, qui est vraiment un loyer en plus qui est très bas par rapport au reste d'Orléans, moi, j'ai eu une franchise de six mois de loyer.

  • Speaker #1

    Oui, nous démontons.

  • Speaker #0

    faire les travaux et ensuite la première année je ne paye que 40% de mon loyer et la deuxième année 60. Ce qui fait que c'est le seul endroit à Orléans où je pouvais m'installer et que je suis absolument ravie d'être là. Mais c'est vrai que c'était la seule boutique qui était dans mes prix. Oui. Si ça n'avait pas été ça, je ne sais pas. Mais ce n'est pas grave, de toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça. De toute façon, ce n'est pas grave. Tu ne vas pas refaire l'histoire. Elle était là, elle t'attendait.

  • Speaker #0

    Évidemment. Et donc, les travaux commencent en septembre. Et tout s'est trop bien passé. Donc, j'ai vraiment pu penser la boutique exactement comme je voulais. Et ce qui est génial, c'est que je rêvais, évidemment, après des années à travailler chez moi, je rêvais d'un énorme plan de travail sur lequel travailler et sur lequel organiser des ateliers. Ce plan de travail, il est réel, il existe maintenant. On travaille tous les jours dessus. On a créé deux pièces, justement, les sanitaires et la partie réserve. Et on a joué beaucoup avec la hauteur de plafond. J'ai une très grande vasque et un plan de travail pour l'eau, pour mes seaux, pour les fleurs. Tout a été vraiment pensé selon mes besoins. Et ce qui est génial, c'est que... J'ai aussi ce truc de... J'ai eu le temps pendant trois ans et demi d'imaginer exactement mes besoins. Si j'avais ouvert la boutique tout de suite, peut-être que j'aurais fait des gadgets ou des choses dont je ne me serais pas servie. Là, chaque mètre carré de cette boutique a été vraiment pensé selon mes besoins à moi. Et le temps.

  • Speaker #1

    Connaître le temps, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est ça que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Connaître.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'ai... J'ai finalement ouvert la boutique. J'aurais pu l'ouvrir une semaine plus tôt, mais je ne voulais absolument pas être dans le rush total pour l'ouvrir.

  • Speaker #1

    C'est l'occasion de profiter, encore une fois, le truc de prendre le temps, de savourer aussi, c'est des moments...

  • Speaker #0

    Ce qui était tellement important, et depuis le temps que je travaille dans des boutiques, je voulais que c'était la première fois que j'ouvrais ma boutique. Je voulais du coup que ce soit vraiment un moment où je ne sois pas... à moitié agacée parce que ça, c'est pas fini. Je voulais vraiment être au top. Et du coup, je l'ai ouvert dans les meilleures conditions. Tout était... tout était fini, à part mes plaintes que j'ai toujours pas posées un an après, parce que j'ai eu le temps de le faire.

  • Speaker #1

    Ouais, chaque fois que t'es lancée, tu te dis je ferai plus tard, mais en fait c'est impossible.

  • Speaker #0

    Je vous conseille, faites vraiment, finissez les travaux à 100%, parce que tout ce que vous n'allez pas faire, j'ai passé trois mois avec ma porte pas peinte, parce que c'était un truc vraiment... Mais donc ouais, j'ai ouvert vraiment dans les meilleures conditions possibles, et c'est incroyable. Et donc là par contre, j'ai vraiment dû changer. toute la logistique de tout, ce principe de précommande de bouquets, il n'existe plus.

  • Speaker #1

    Parce que, attends, juste pendant que tous tes travaux, pendant tout ce temps-là, avant cette ouverture du coup, l'ouverture a lieu quelle date ?

  • Speaker #0

    Le 2 novembre.

  • Speaker #1

    Le 2 novembre, ok. Ouais. Donc,

  • Speaker #0

    tu vois, je l'ai signé, je l'ai eu l'étier le 31 mai, j'ai ouvert le 2 novembre, il s'est passé beaucoup de temps. Pendant ce temps-là...

  • Speaker #1

    Tu as ouvert tes précommandes ?

  • Speaker #0

    Ouais. En fait, moi je l'ai laissé les travaux à 100%, j'ai absolument rien fait, enfin on a fait juste la peinture. On a fait la peinture avec ma maman la veille de l'ouverture. Et sinon, je laissais vraiment mes clés aux entrepreneurs. Ce n'est pas mon domaine. Et je continuais du coup dans les mêmes conditions à travailler. Sauf que, donc toujours au système de précommande, etc. Sauf qu'une fois à la boutique, il fallait bien que je change ce système et que je trouve une façon de faire différente. Que je devienne une boutique de fleurs dans laquelle on arrive et que, on ne sait pas, vous allez précommander. Donc... Donc ça, je réfléchis pas mal. Et j'incite toujours la précommande. Mais j'ai évidemment, bien sûr, des fleurs fraîches toute la semaine. Donc c'est comme ça que maintenant, j'ai trois arrivages par semaine. Dont un le mardi matin, où c'est avant d'ouvrir la boutique. Je vais moi-même chez ce fameux producteur à Blois dont je t'ai parlé. Et je vais chercher mes fleurs là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ouvre la boutique du coup avec des fleurs fraîches. Je suis une journée le mercredi et le jeudi. Donc j'ai sans cesse des fleurs fraîches.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais je fonctionne en... pas du tout le fameux étal dont je parlais qui est beaucoup trop grand et où on gâche et on jette des fleurs, je voulais vraiment quelque chose de beaucoup plus à taille humaine et donc j'ai un étal qui est ce qu'il est, qui est bien moins rempli que chez les fleuristes mais qui se remplit quand même, quand je vois les photos de mon étal au début et de maintenant, il est quand même, mais parce que j'ai plus de clients forcément mais donc je l'ai vraiment j'ai des fleurs tout le temps mais il se peut que des semaines où je travaille un peu trop bien et où que j'ai mal géré mes commandes je me retrouve sans fleurs le samedi midi peut-être ou parfois même samedi matin ça fait longtemps que ça n'est pas arrivé mais samedi midi samedi dans l'après midi donc c'est aussi pour ça que je me suis posé la question si tu n'as plus de fleurs qu'est ce que tu fais tu fermes ta boutique donc pour être ouvert tout le temps j'ai commencé à vendre un petit peu de déco à côté. Je me suis dit, tu as travaillé dans un concept store, c'est ta boutique, qu'est-ce que tu aimes ? La déco, il y a plein de choses qui vont chez les fleuristes, il y a toujours des vases, des bougies. Donc c'est OK, les gens ne te regarderont pas bizarrement si tu vends autre chose que des fleurs. Et en fait, j'ai commencé à ouvrir avec quelques vases, un peu d'objets de déco. Et vu que j'ai ouvert au début de novembre, ça a rapidement été Noël, où du coup la demande en plus des fleurs a été forcément... J'ai eu de plus en plus de demandes, donc j'ai commencé à acheter de plus en plus de décos, de bougies. J'ai vraiment commencé à créer un univers en plus de la fleur à côté, en parallèle dans la boutique, qui allait avec la demande de mes clients. Et c'est vrai que depuis un an, maintenant, je ne m'interdis rien et je vends ce que j'aime. Donc, c'est vraiment plus un petit concept store de décoration. Je vends un peu de… alors forcément, tout ce qui est cartes parce que je suis fleuriste, mais je vends de la papeterie, je vends… là, depuis Noël, je vends du parfum. Voilà, je vends vraiment, en fait, tout ce que j'aime, toutes les marques. en fait quand je crois au truc et que je sais que j'adore et que je vais réussir à le vendre je me propose.

  • Speaker #1

    Et ça fait un peu écho à ce que tu disais tout à l'heure que ton direct avait conseillé d'incarner aussi sur Instagram et bien là c'est aussi pareil en fait c'est humain tu incarnes dans la boutique elle a incarné cette boutique c'est toi c'est tes goûts et on va par la force des choses et

  • Speaker #0

    encore pas les tils parce que c'est super d'avoir une boutique qui te ressemble et d'avoir une boutique qui est ce que tu aimes exactement comment ça s'est passé la rencontre avec tes clients c'était à l'hiver de la guerre comment ça s'est passé mais tellement bien tellement bien moi j'ai vraiment une chance inouïe d'avoir une clientèle qui est incroyable de gens qui sont hyper bienveillants j'ai créé une en fait je pensais pas du tout au vu de mon concept qui est un peu différent tu rentres pas chez moi comme dans une boutique de fleurs traditionnelle et du coup je me disais les gens ils vont se dire mais attends c'est trop bizarre de proposer que des fleurs de saison comment on fait et en fait on est en 2025 mais Toute l'année 2024, où j'ai vraiment eu le temps de créer quelque chose, en fait, on est en 2024 et les gens, ils sont au courant de tout ça. Et donc, ils consomment déjà différemment et ils sont presque contents qu'on leur propose des choses en respectant les gens, la planète, les saisons. Et donc, ça va vraiment avec la façon de consommer de plus en plus de gens. Et donc, j'ai eu des retours hyper positifs. Et quand je dis, ben non, je suis désolée, c'est pas la saison des pivoines, c'est pas la saison de... Mais en fait, ce n'est pas grave. Vous avez quoi à me proposer ? On y arrive toujours.

  • Speaker #1

    Oui, tu as jamais...

  • Speaker #0

    Et je suis devenue fleuriste de quartier parce que j'ai du coup tous ces gens que je ne touchais pas avant qui m'ont découvert via la boutique et qui viennent soit chaque semaine, soit toutes les deux semaines, en tout cas de façon assez récurrente, ne serait-ce que juste pour venir me dire bonjour. Et c'est là où je me sens tellement bien dans cette boutique. En fait, c'est ça mon truc. C'est vraiment... J'adore discuter. avec les gens. J'adore. Moi, je suis un peu la psy, je pense. J'écoute les histoires de tout le monde. Je connais la vie de tout le monde. Les gens, ils me font des cadeaux à Noël. Ils m'offrent des chocolats. Je suis en vacances la semaine dernière, vendredi, quand j'ai fermé. Les gens, ils passaient devant la boutique, ils ouvraient la porte. Je me disais Passez de bonnes vacances ! Revenez en pleine forme ! J'incarne vraiment cette boutique. Les gens me connaissent maintenant. Et... J'ai pas de gens... En fait, j'arrive même pas à trouver d'exemples de gens qui n'ont pas été cool. Il y a un truc, je sais pas, où quand on rentre dans ma boutique, c'est parce que je dois attirer des gens qui sont cool, parce que je suis cool. Et par contre, moi, j'ai vraiment ce truc, c'est horrible. Mais j'ai ce truc où je suis désolée, mais le client n'est pas roi, en fait. Je pars du principe que... C'est pas parce que t'as envie de quelque chose ou que tu rentres dans une boutique que tu te dois d'être mal polie ou de vouloir quelque chose à tout prix. En fait, il y a un truc, c'est si t'es pas content, si t'as pas le temps, si t'es pas dans le mood, en fait, t'as le droit de pas venir et je m'en fous parce que je préfère presque pas servir les gens pas cool que de les avoir et de passer un mauvais moment avec eux parce qu'en plus, ça veut dire que ça va être des gens qui vont... ensuite soit faire de la mauvaise pub donc je veux moi je veux que ce soit que des gens qui soient dans un mood cool et qui ont envie en plus quand on vient chez le ferry c'est généralement on a le temps il y a vraiment ce truc tu pourrais avoir le mec pressé qui

  • Speaker #1

    s'est pas laissé en Valencia et qui est pas sympa parce que t'es occupé à faire autre chose je sais pas

  • Speaker #0

    J'arrive même pas à ne serait-ce qu'à penser à quelqu'un qui a pas été cool dans ma boutique.

  • Speaker #1

    Bah franchement tant mieux. Bien sûr. Parce que c'est le genre de truc, t'en as juste un, même t'en as un tous les deux, un par mois et tu vas t'en rappeler quoi. Donc si t'arrives pas à t'en rappeler, c'est que c'est très très anecdotique, c'est cool.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je me suis épanouie et heureuse depuis que j'ai cette boutique ? Enfin c'est un vrai truc, c'est-à-dire, tu vois même quand, comme tout le monde, parfois je me lève le matin, j'ai pas envie ou je suis un peu moins bien. Je rentre dans la boutique, je... prend l'énergie des gens. Ça fait très...

  • Speaker #1

    Vampire ! Non, mais c'est pas ce que tu veux dire, ce truc de... Je le ressentais beaucoup, moi, quand j'étais en boutique. Ou parfois, t'es un peu down le matin, et puis t'arrives dans la boutique, et t'as quelqu'un, effectivement, qui a passé juste dans la rue, un voisin, qui te dit bonjour, bonne journée, petit sourire. C'est pas du tout comme ça. Et les échanges, à la fin de la journée, t'es à bloc. t'as partagé ce que t'aimais, t'as fait découvrir des choses que t'aimais, t'as eu des discussions intéressantes. Ça existe, après c'est vrai que moi j'ai aussi des souvenirs de journées où c'était plus dur, où j'avais des gens qui étaient exilants, qui étaient qui ne se rendaient pas compte de ce que c'était que mon quotidien. Mais par contre, je vois très bien ce truc où tu te nourris de ces échanges et tu sens qu'il n'y a pas que toi qui repars Non,

  • Speaker #0

    c'est mutuel.

  • Speaker #1

    Les clients, ils sont super.

  • Speaker #0

    On est bien sûr. Et tu vois, c'est un endroit en plus où, encore la semaine dernière, il y avait une cliente, on finissait son bouquet, une autre qui arrive, on était en pleine discussion, l'autre part à la discussion, et en fait, on discute toutes les trois pendant trois quarts d'heure. Et il y a vraiment ce truc où les gens échangent entre eux dans la boutique. Quand à Noël, j'avais ma maman, elle aime trop parce que justement, elle vient me donner un coup de main et en même temps, elle discute avec plein de gens, elle rencontre des gens. Et c'est, en fait, c'est le truc où vraiment ma batterie, tu sais, au fur et à mesure de la journée, je recharge ma batterie. Et le temps que je rentre, je suis certes. très fatiguée, mais j'ai vraiment ce truc où, tu sais, c'est un peu la batterie sociale, elle est à plat parce que j'ai trop parlé et qu'en plus, c'est vraiment... Mais je suis, je ne sais pas, chargée d'un truc incroyable. Oui, tu as de l'énergie. C'est exactement ça. Il y a vraiment ce truc, par contre, qui est réel. J'ai écouté l'épisode de la meulerie de ton... Les drisses. Exactement. Et en fait, il dit un truc que j'adore et que... qui est tellement vrai, c'est que tu arrives à la boutique, c'est comme si tu sors de la réserve, tu es en représentation. Et ensuite, c'est un spectacle. Tu es en représentation toute la journée et tu as un client qui arrive et tu parles de la météo et des machins. Tu t'arrêtes jamais. Parfois, je ne m'arrête pas de parler. Je suis une pipelette. Mais c'est vrai que tu as vraiment ce truc où tu dois sans cesse recommencer avec chaque client et ensuite, le soir, tu es vidé. Mais... Tu lui donnes beaucoup,

  • Speaker #1

    mais en même temps, toi aussi. C'est vrai que c'est un truc à prendre en compte que tu réalises pas nécessairement quand t'es en reconversion, que tu relances dans le commerce, qu'il va y avoir cette partie-là. Il faut être prêt à... Il faut être prêt à plonger dedans. Il faut aimer les gens, il faut aimer parler avec les gens, il faut aimer échanger parce que c'est quand même la base. Ça n'a pas rien de logique, mais...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on en arrive à la fin. Et en revanche, s'il y a vraiment un conseil de façon plus globale que... que je donnerais. Tu vois, j'anticipe. Vas-y,

  • Speaker #1

    c'est bien.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, parce que sinon, je pourrais encore continuer à te dire pendant des heures à quel point je suis heureuse d'être dans ma boutique chaque jour et que je suis épanouie. Par contre, c'est un vrai truc, c'est que j'ai créé un vrai univers. C'est-à-dire que je n'ai pas juste posé des tréteaux et j'ai mes fleurs. C'est-à-dire que je me suis énormément nourrie de tout. de tous mes voyages, de tout ce que je vois, de tout. On parlait d'Instagram, mais en fait, mon inspiration, que ce soit pour le travail ou pour la boutique, je l'appuie partout. Mais par contre, j'ai ouvert un vrai endroit où les gens viennent, mais qui est un univers. Moi, ma boutique, elle est jaune. Mon plan de travail est gigantesque. Il est jaune au soleil. C'est jaune et rose dans toute la boutique. Tout ce que je vends, c'est cool. coloré et du coup tu rentres dans c'est un peu comme une bonbonnière ou en tout cas un endroit où t'es plus à Orléans tu sais plus où t'es et c'est un des meilleurs compliments qu'on me fait et en tout cas c'est un vrai univers et on voit trop de gens qui se plaignent, on entend trop de gens qui se plaignent mes clients rentrent pas dans la boutique ou y'a pas et en fait c'est souvent des gens qui ont pas poussé un concept à fond Et il y a un vrai truc, c'est que ce qui n'était pas forcément valable il y a quelques années, maintenant, on consomme énormément sur Internet, énormément, énormément. Et que si les gens se déplacent en boutique, alors les fleurs, c'est un peu différent, mais tu as un commerce de fringues. Si les gens ne commandent pas sur Internet, c'est pour avoir un conseil et un vrai lieu dans lequel ils ont envie de consommer. Et du coup, il y a un vrai effort à faire sur le... vraiment tu ouvres une boutique maintenant tu te dois et tu le dois à tes clients tu dois créer quelque chose et il faut y aller à fond faut pas ça peut pas être un truc un peu petit bras parce que sinon les gens ils vont pas avoir envie de venir ils vont pas avoir envie de revenir il faut que ce soit un vrai endroit qui soit un rien c'est marqué le principe à l'expérience il est réel et il est très dur parce que ça veut dire que moi il faut déjà que j'ai un coup d'avancé et que je pense presque déjà que dans deux ans mes clients ils en ont trop marre de ma boutique jaune et rose et qu'il faut déjà que je pense à tiens ce sera quoi la prochaine couleur ce soit que ce sera quoi ou comment je vais parce que le jeu j'ai toujours ce truc où j'ai travaillé dans le commerce de fringues je refais le merch très souvent et donc j'aime bien parce que tu as un truc qui est posé sur une étagère tu as un vase sur une étagère qui va pas se vendre pendant des semaines il suffit que tu le change de place ou que tu le mettes ailleurs ou que tu mettes un bouquet dedans et tout de suite tu vas le vendre voilà et Et il y a du coup ce truc où c'est hyper important de faire du merch tout le temps, et j'adore ça, mais c'est ça, ta boutique elle ne va jamais filer. Et puis encore une fois, le pouvoir d'Instagram, dès que je mets quelque chose, même je reçois des nouveaux vases, je les mets en ligne, tu peux être sûre que le jour même, il y a quatre personnes qui vont venir pour ce vase, et pas un autre, celui qu'ils ont vu sur Instagram. J'ai mis à Noël, j'ai dit que ma bougie préférée, c'était celle à la mandarine. J'ai 15 personnes qui sont venues en me disant On va acheter la mandarine, c'est votre préféré. Et j'ai dit, ah bah merde, j'ai vendu toutes mes mandarines, qu'est-ce que je vais faire ? Je vais leur dire que maintenant,

  • Speaker #1

    ma deuxième préférée,

  • Speaker #0

    c'est cette vidéo. Non mais le pouvoir d'Instagram est encore fou là-dessus. Et quand je reçois, quand je dis que c'est la saison du mimosa, tu as 20 personnes à la boutique qui rentrent en me disant, je veux mon mimosa. Donc encore une fois, malheureusement, très chronophage, mais Instagram,

  • Speaker #1

    c'est obligatoire. Comme outil, ouais.

  • Speaker #0

    Vraiment, incarnez, rigolez pas avec le concept de votre boutique et l'expérience client c'est réel. Et puis Instagram, je suis désolée mais ça existe.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. En effet, on va arriver un peu sur la fin de la discussion. Je pourrais encore passer des heures, c'est tellement frustrant. Mais il va falloir que je m'arrête. Mais c'est pas grave, en fait j'avais quelques questions que je m'étais notées ou qui sont un peu popées dans ma tête dans la discussion et je me dis qu'avant qu'on mette fin à cet échange peut-être que je peux te les dire et si tu essaies de m'y répondre de répondre en quelques mots ça serait vraiment bien Je suis frustrée un peu Je suis aussi frustrée mais au moins tu vois tu as fait des petites touches comme ça que tu peux partager et puis chacun le prendra et développera la réflexion si il veut quoi tu me parlais au début de ton expérience en boutique et tu disais que tu avais appris vachement que c'est un vrai métier le commerce et que tu avais appris vachement pendant ces années est ce que il ya deux trois apprentissages que tu peux partager c'est

  • Speaker #0

    hyper dur parce que j'ai appris tellement de choses je pense qu'effectivement c'est se dire que c'est pas donné à tout le monde qu'il faut avoir un vrai affect avec les gens et je pense aussi croire aux produits qu'on voit

  • Speaker #1

    Ok. Ok.

  • Speaker #0

    À développer.

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce que tu peux nous raconter un peu comment tu t'organises ? Parce que tu es seule à tout gérer. Donc est-ce qu'il y a des tips, des petits rituels ou des façons de fonctionner qui t'allègent ou que tu trouves efficaces pour toi ? On va partager.

  • Speaker #0

    Oui. Ça peut paraître étonnant, mais je sais que j'ai plein de gens qui disent que la boutique n'est pas ouverte non-stop. Mais en fait, je m'oblige à prendre mon mercredi matin. La boutique n'est pas ouverte. En fait, le mardi et le mercredi, elle n'ont qu'à midi. Et le mardi, je vais chercher mes fleurs. Le mercredi, c'est un moment pour moi. C'est-à-dire que c'est le moment où je peux caler un rendez-vous médical, un truc, ou juste rien faire. Et je pense que c'est important. Parce que c'est vrai que j'ai tellement... travailler beaucoup dans le commerce que je sais qu'on peut ouvrir non-stop et à la fin, on n'en peut plus, on est sur les rotules. Je pense que garder des moments comme ça et j'essaye aussi de faire un maximum entre deux clients sur tout ce qui est compta, tout ce qui est commandes, etc. Souvent, le mardi, je suis derrière mon ordinateur quand vous n'êtes pas à la boutique parce que ça évite aussi de ramener trop de travail à la maison. Et quand ta deuxième journée de compta commence, c'est vrai que tu t'arrêtes jamais. Et surtout, je délègue énormément tout ce qui est comptabilité. Je paye très cher, mais du coup, je ne fais rien à part envoyer mes factures. Je pense que payer des gens qui savent faire pour toi, qui font à ta place en tout cas mieux que toi, c'est un luxe, mais c'est nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est un investissement, mais qui est finalement un investissement. C'est pas une dépense, c'est plus un investissement je pense. C'est méga précieux. Tu peux l'utiliser à faire ce que tu sais faire. Et au final, quand tu parles des mandarines, s'il y a 15 ou 20 derrière, il vaut mieux que tu aies le temps de parler de la bougie à la mandarine. Ok. Comment est-ce que tu vois ton année 2025 ? Est-ce que tu as des projets pour 2025 ?

  • Speaker #0

    Là, je manque trois ou deux semaines de vacances parce que justement, c'est le week-end.

  • Speaker #1

    C'est pas facile.

  • Speaker #0

    En fait, la saison des fêtes est énorme. C'est-à-dire que déjà, dans le commerce, c'est énorme. Mais en plus, moi, avec mes fleurs, il y a plein de choses que je ne peux pas préparer à l'avance. Donc, c'est un moment très intense pendant quelques jours et qui m'a mis sur les rotules. Et je m'oblige à prendre deux semaines parce que c'est important pour, à nouveau, avoir de l'énergie. et de la créativité. Et donc, j'ai plein de petites choses comme ça en pointillé qui arrivent, mais pour le moment, je me laisse un peu porter. J'ai les grandes lignes, mais elle va ressembler à 2024 en mieux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est bien. C'est une bonne ambition, quoi. Faut pas chercher trop loin, des fois. Non,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Non mais c'est marrant parce que ce que tu dis là, ça fait un peu écho aussi à ce que tu disais par rapport à ces premières années où tu avais bossé en tant que conseillère de vente, où tu avais senti vraiment que tu n'avais plus rien à donner. Et qu'en fait dans ce métier, quand tu sens que tu n'as plus rien à donner, c'est bien de faire un break et de s'octroyer des breaks. Alors déjà tous les mercredis matins, je trouve que c'est trop bien. Après ça ne veut pas dire que tu ne vas pas bosser sur d'autres choses, mais au moins d'avoir un petit stress. Mais ça veut dire que tu le fais dans de meilleures conditions qu'en étant debout derrière le comptoir entre deux clients. Et donc du coup, mine de rien, ça allège. Et puis, Noa, de savoir s'octroyer des vacances, ça permet de revenir...

  • Speaker #0

    En fait, c'est le bon ton plus large pour tous les entrepreneurs. C'est-à-dire que t'es un peu le truc où c'est ton entreprise et du coup, tu t'octroies rien, t'as le droit à rien. Tu vas bosser, bosser, bosser, avoir la tête dans le guidon.

  • Speaker #1

    C'est une erreur.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a rien de mieux que de mieux revenir quand t'es... Quand t'es en pleine forme et surtout, effectivement, ne serait-ce que pour la créativité. Là, j'ai zéro, 0% créativité de rien. Je ne sais pas où je vais. Et donc là, tu vois, je vais en profiter. Je vais aller au musée à Paris. Je vais faire des trucs. Je vais me reposer. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    C'est important. Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Et le tout, c'est de se le dire et de se le crier.

  • Speaker #1

    C'est ta ressource principale. Tu vois ? Ta boîte a besoin de toi.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de problèmes avec ça. Oui.

  • Speaker #1

    Tant mieux parce que... Je pense que c'est vraiment un sujet sur lequel parfois on peut se prendre un peu les pieds dans le tapis. Oui,

  • Speaker #0

    et ne pas être trop fatiguée et perdre de vue où tu veux aller et finir par fermer ta boîte ou ta boutique parce que tu n'y arrives plus.

  • Speaker #1

    C'est une dommage bien sûr. De devoir faire des breaks et de devoir recharger pour redonner par ailleurs. Ok, quels sont les petits cailloux que tu as dans la chaussure aujourd'hui ? Les petits trucs qui t'embêtent dans la gestion ? Je sais pas, dans le projet ?

  • Speaker #0

    Euh... Ben plein forcément, ça c'est toujours le principe. Ça doit pas être des gros cailloux parce que, en fait, j'ai l'impression que je retiens surtout les trucs positifs. Mais bien sûr que j'aimerais avoir plus de moments pour justement me poser, tu vois, ne serait-ce que... Si, y en a un. C'est tout ce que je questionne. En fait, c'est là où je me dis que c'est super de faire gérer toute ta boîte par quelqu'un dans ce métier, mais je n'y comprends rien et je suis nulle à ça. Et je me dis que ce serait pas mal de finir par me former au moins de façon pas forcément énorme, mais au moins avoir une idée de là où je vais sur tout ce qui est gestion de mon entreprise, avoir un peu. plus une idée de mes marges, de mes trucs comme ça. Là, je finis ma première année comptable, donc je vais aussi en avoir un peu plus. Et c'est bien parce que ça donne aussi des challenges. Ce qui est sûr, c'est que je sais que c'était super et que c'est au-delà de mes espérances, mais il y a encore plein de choses à revoir. Et du coup, je pensais me poser un peu et me former un peu à la gestion pour ne pas avoir à tout déléguer, ne serait-ce que... savoir où je vais.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu envisages un jour d'agrandir l'équipe ?

  • Speaker #0

    J'aimerais bien mais en même temps ça fait peur. Et en même temps c'est aussi un peu le revers de la médaille d'avoir créé une entité qui est la mienne.

  • Speaker #1

    Bah ouais, s'y incarner.

  • Speaker #0

    Parce que finalement les gens quand ils arrivent à la boutique c'est pour me voir moi et bien sûr que je saurai créer quelque chose de cool autour de quelqu'un d'autre mais c'est vrai que là je tu vois je viens de me voir je suis pas encore prête et financièrement et dans la tête de laisser mon bébé à quelqu'un d'autre ouais je comprends c'est un gros c'est une grosse étape ouais

  • Speaker #1

    on l'a pas un peu d'entraînement ça fait pas ouais ouais ouais tu peux encore te laisser le temps c'est que c'est pas obligatoire d'ailleurs tu peux très bien développer ton commerce en passant par là ce cas c'est pas encore prévu pour 2025

  • Speaker #0

    Ok. Il faut se laisser des super projets pour la vie.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ok. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour cette année ?

  • Speaker #0

    Toujours plein de fleurs et plein de couleurs.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. La fleur et la couleur.

  • Speaker #0

    La fleur et la couleur et toujours de l'amour. Je sais ce que je souhaite à tout le monde aussi.

  • Speaker #1

    Écoute ça. on te souhaite des fleurs, de la couleur, de l'amour des clients évidemment sympa les autres allez acheter des fleurs ailleurs c'est clair c'était un super échange j'ai beaucoup discuté avec toi de tout ça si

  • Speaker #0

    j'ai oublié des choses je ne hésiterai pas sur Instagram à faire un petit post pour vous raconter des trucs et surtout je serai ravie d'échanger avec vous ceux ou celles qui ont envie d'échanger sur une future reconversion, soit l'ouverture d'une boutique. Moi, j'adore. j'ai manqué de j'ai manqué de gens et de fin de deux concrets au moment où j'avais besoin donc de ressources exactement donc je suis toujours ravi et c'est pour ça que j'adore ce que tu fais parce que c'est hyper important et non mais surtout le principe du commerce tout court c'est pas juste de l'entrepreneuriat c'est hyper spécifique et c'est des questions bien spécifiques et c'est ça qui est cool effectivement

  • Speaker #1

    c'est un C'est une bulle dans l'entrepreneuriat. C'est un vrai sujet. C'est une autre bulle, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, échangeons. En plus, je suis en vacances de le temps.

  • Speaker #1

    Eh bien, allez-y. Tu vas t'en faire assaillir de questions. On verra. Bon, bah écoute, merci encore. Bonnes vacances. Repose-toi bien. Recharge à fond. Et j'ai hâte de voir ce que tu nous prépares pour l'année à venir.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut Camille.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous souhaitez soutenir l'arrière-boutique, prenez deux petites secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Et pourquoi pas un commentaire ? Ça paraît rien comme ça, mais ça fait toute la différence. Ça m'encourage et surtout ça donne de la visibilité au podcast pour qu'il puisse toucher encore plus de commerçants et d'entrepreneurs comme vous. N'hésitez pas aussi à en toucher deux mots à votre entourage si ça peut les intéresser. Et si vous ressentez le besoin d'un accompagnement pour avancer sur vos projets, que ce soit pour lancer votre boutique ou pour la développer, n'hésitez pas à jeter un œil à mes offres sur mon site larriereboutique.fr. Je propose aussi le Starter Pack, un kit complet pour vous accompagner pas à pas dans l'ouverture de votre boutique physique. C'est une boîte à outils qui contient tout ce dont vous avez besoin. Un guide détaillé des étapes, des tableaux financiers, un modèle de business plan, une checklist et même une heure de coaching personnalisée pour répondre à vos questions. C'est l'outil idéal dont j'avais rêvé il y a 12 ans avant d'ouvrir mes boutiques et qui va vous permettre de transformer vos idées en réalité sans oublier une seule étape clé. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode plein de nouveaux conseils et d'inspiration. En attendant, prenez soin de vous et de vos projets. Bonne journée et à très vite !

Description

Comment réaliser son rêve de devenir fleuriste, tout en bousculant les codes ?


Camille Arot Thuillier, fondatrice de Fleurs Fleurs Fleurs, partage son aventure inspirante : une reconversion audacieuse au métier de fleuriste ! Elle s’est lancée en pleine pandémie, avec un concept totalement à contre-courant : des fleurs locales, de saison, une approche profondément alignée avec ses valeurs.


Ce pari il est risqué mais vous allez l'entendre la magie va opérer.


Dans cet épisode, Camille se livre avec sincérité et générosité sur son parcours :

  • Comment elle a transformé son rêve en réalité malgré les nombreux défis.

  • Ce qu’elle a appris en partant de zéro pour devenir fleuriste.

  • L’importance de prendre le temps, de s’écouter, et de construire un projet avec patience et cohérence, dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse.

  • Ses ingrédients secrets pour que ça fonctionne


Camille, c’est aussi une entrepreneuse solaire et passionnée. Elle revient sans filtre sur ses doutes, ses réussites, et ses défis, tout en partageant des conseils précieux pour celles et ceux qui rêvent de changer de vie ou d’ouvrir leur propre boutique.


Prêt(e) à découvrir une histoire pleine d’audace, de créativité, et d’engagement ? Cet épisode est pour vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Salut tout le monde ! Dans cet épisode, je pars à la rencontre de Camille Arot-Huillier, fleuriste et fondatrice de Fleur Fleur Fleur, une boutique à son image, joyeuse et audacieuse. Après une première expérience dans le commerce et la création de sa première entreprise, Very Monkey, elle nous raconte avec passion comment Fleur Fleur Fleur est née en pleine pandémie. D'abord via un système de précommande en ligne, avant de donner vie à sa magnifique boutique jaune et rose, un lieu qui infuse de la joie et de la couleur dans le quotidien de ses clients. Sa reconversion, Camille décide de la faire à sa façon, alignée avec ses valeurs, mais totalement à contre-courant des pratiques traditionnelles. Fleur, fleur, fleur, ça sera donc local et de saison. Dans cet épisode, Camille nous partage les défis qu'elle relève chaque jour en tant que commerçante indépendante, seule aux commandes, et nous livre ses réflexions sur des sujets essentiels. L'importance d'Instagram pour créer une communauté engagée, comment incarner une marque forte et différenciante tout en restant soi-même, les coulisses du métier de commerçant avec ses défis et ses joies, l'expérience client qui est essentielle dans son approche, la création d'un univers et d'un espace qui reflète sa personnalité et ses valeurs, ainsi que son organisation. Avec Camille, on comprend aussi l'importance de prendre le temps, de s'écouter et de construire un projet avec patience et cohérence dans un monde qui valorise trop souvent la vitesse. Vous allez l'entendre, cet épisode respire la passion. La passion du commerce, la passion des fleurs, mais aussi la passion des gens. Camille nous inspire par son énergie, sa créativité et son engagement à faire les choses autrement. J'espère que vous prendrez... autant de plaisir à écouter cet épisode que j'ai pris de plaisir à l'enregistrer. Bonne écoute ! Salut Camille !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci.

  • Speaker #0

    En ce début de vacances, je te prends un peu de ton temps pendant tes congés.

  • Speaker #1

    Je suis absolument ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et moi je suis ravie qu'on puisse discuter, j'ai hâte, vraiment très hâte d'en savoir plus de ton aventure qui a l'air hyper hyper cool. Alors on va commencer, je te laisse te présenter, me raconter un peu qui tu es, ton parcours.

  • Speaker #1

    cours. Très bien. Alors ça, déjà, ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Normal. En même temps, si jamais on pouvait résumer une vie en une minute.

  • Speaker #1

    C'est clair. Donc moi, je suis Camille Arroutchelier. Je suis fleuriste à Orléans depuis 2000. Je suis fleuriste depuis 2020. J'ai créé Fleur, Fleur, Fleur la même année, en 2020. Et j'ai ouvert ma boutique de fleurs l'année dernière. Enfin, l'année dernière. Du coup, en 2023. Parce que maintenant, nous sommes en 2023. Oui. j'ai ouvert en novembre 2023 ma boutique à Orléans ok et donc effectivement si tu veux que je te raconte déjà dans les grandes lignes un petit peu mon parcours moi en fait je suis j'ai jamais fini mes études j'ai jamais trouvé ma voie donc j'ai fait un an de BTS en communication j'ai fait un peu de droit, j'ai dû faire deux mois de fac de droit, voilà j'ai fait plein de choses comme ça, un peu de fac d'anglais aussi et je n'ai même rien fini et en fait j'ai commencé à bosser dans une boutique à Orléans, donc ça on parle de ça c'était en 2010, j'ai commencé à travailler dans une boutique à Orléans qui est une boutique qui n'existe plus maintenant mais qui était une grosse boutique qui faisait 300 mètres carrés, on était... En fait, on vendait des vêtements, des chaussures, hommes et femmes. On était un peu ce qu'on appelait un concept store. On vendait pas mal de choses, pas mal d'échos, d'idées cadeaux à Noël. On avait vraiment plein de choses, on a même parti librairie. On a même eu un café à un moment. On était une super équipe de jeunes. On était vraiment... 5-6, on a travaillé à plein de temps là-bas. Et l'ambiance était incroyable. Et c'est en fait comme ça que j'ai commencé à juste rentrer dans le métier de commerçante, qui pour moi est effectivement un vrai métier. On ne s'improvise pas commerçant. Et même si on a toujours l'impression que c'est le cas, c'est un métier à part entière. C'est un métier qui s'apprend. Et pour le coup, il y a plein de codes, il y a plein de choses. Mais qu'est-ce que c'était bien ? Donc, j'ai travaillé dans cette boutique pendant 5-6 ans. Ouais, 6 ans peut-être.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'était jusqu'en 2016, je dirais. Ouais, de 2010 à 2016, quelque chose comme ça. Et en fait, en parallèle de ça, je travaillais à plein temps. Donc c'est le moment où j'ai vraiment lâché mes études. J'ai commencé à travailler vraiment en CDI là-bas. Et en fait, j'ai adoré. Vraiment, j'ai adoré travailler là-bas. Mais c'est vrai que le commerce, c'est quand même quelque chose qui est... C'est un métier dur, c'est un métier passionnant. C'est un métier qui demande d'être à 100% tout le temps. Et il y a eu un moment où je ne pouvais plus, je n'y arrivais plus, je n'avais plus envie. Et il s'avère qu'en parallèle de ce travail à plein temps, en 2012 à peu près, moi j'ai commencé à créer, au début c'était vraiment pour mes copines, pour moi, pour mes sœurs, une marque d'accessoires pour les cheveux qui s'appelait Very Monkey à l'époque. D'ailleurs, ce qui est très drôle, c'est que je pense que j'ai vraiment dû démarcher à l'époque du Facebook. C'est vrai ? Oui, je ne sais pas s'il faudrait que je retrouve. Je m'étais dit que je le ferais avant l'enregistrement du podcast.

  • Speaker #0

    Retrouver le mail ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est tout à fait possible que je devais démarcher à ce moment-là. Et en fait, c'était vraiment... J'ai commencé à faire ça... comme ça. Et puis, en fait, c'était des bandeaux pour les cheveux. Je me servais de chutes de tissu de chez ma grand-mère qui est une ancienne petite membre chez Dior et qui a été couturière toute sa vie. Elle avait une pièce gigantesque avec plein de tissus. Elle faisait beaucoup de pas de foire, des choses comme ça. Du coup, j'ai commencé à lui piquer des chutes, à faire des bandeaux pour les cheveux pour mes copines. Et puis, ça a commencé à prendre comme ça. Je me suis créée un petit déti à l'époque. j'étais vendue dans quelques boutiques jusqu'au moment où j'ai même été vendue au printemps à Paris et voilà donc en fait c'est à peu près le moment où ça commençait à vraiment bien se passer pour Verimonkey et j'en avais marre du commerce donc j'ai lâché mon boulot à plein temps et je me suis lancée dans Verimonkey à 100% et en fait il s'avère que après quelques mois je me suis rendu compte que j'adorais le principe de tout faire à 100%, en fait, vraiment de la création des modèles, de penser, donc j'avais vraiment, je pensais, des collections, c'était assez poussé, on faisait des shootings, photos, voilà, comme ça, et en fait, je me rendais compte que c'était vraiment quelque chose que j'aimais, mais qui, je sais pas, il me manquait quelque chose, j'aimais beaucoup travailler de mes mains, j'aimais beaucoup faire tout ça, mais c'était pas le produit qui m'allait, c'était pas la couleur, c'était pas mon truc. Donc j'ai fini par tout lâcher, je dirais justement 2016 ou 2017. Et puis c'est le moment où j'ai trouvé à nouveau un job à plein temps. Donc Very Monkey, à ce moment-là, vraiment, j'ai tout arrêté. Et j'ai trouvé un job... Je n'ai vendu pas du tout. J'ai géré le service client d'une marque de cosmétiques. Enfin, pas d'une marque d'ailleurs. En fait, c'est un site internet de cosmétiques naturelles. Ils avaient un système de box. Et donc, ils se lançaient à Orléans à ce moment-là. Et j'ai été leur première salariée. Et je gérais le service client, donc box, site internet, etc. Pendant approximativement deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    et il s'avère que j'ai adoré faire ça parce que du coup je trouvais un peu le contact que j'avais avec les gens, en plus c'était super parce que je travaillais du lundi au vendredi comme les gens normaux oui c'est vrai que ça c'est le truc mais ouais c'est vrai que on a vraiment on a une vie, enfin un fonctionnement à part entière et c'est vrai que vous travaillez dans le calais ouais en fait nos gros moments c'est le moment, enfin dans le commerce en tout cas c'est le moment où les gens sont heureux qu'on le fait et on en pousse le temps.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est un peu dur ce décalage pour moi. Bien sûr. Mais en tout cas, c'est vraiment quelque chose d'important en fait, en vrai, quand on commence dans le commerce. Et voilà. Donc, j'ai bossé pendant deux ans et demi dans cette entreprise qui vendait des cosmétiques naturels. J'ai appris plein de choses. C'était vraiment incroyable. Et puis, j'en ai eu marre, en fait. Travailler derrière un ordinateur et gérer le service client, c'est finalement pas quelque chose qui m'allait. Et je ne me voyais pas rester à long terme. J'avais un CDI, c'était super. Et ça faisait longtemps que, je pense comme beaucoup d'entre nous, j'avais vraiment ce truc où j'avais un rêve en tête. Et c'était donc évidemment de devenir fleuriste. Et je me suis, à ce moment-là, je me suis posé plein de questions parce que c'est vrai qu'il y a plein de gens qui... qui se le disent mais qui passent pas le pas. Et je pense que c'est un peu... Il y a des moments de vie comme ça où les planètes s'alignent. Et en fait, c'était la fin de mon CDI. Enfin, du coup, j'ai quitté mon CDI. Je savais pas ce que j'allais faire. Et je me suis dit, est-ce que ce serait pas le moment de commencer une formation de fleuriste ? Et voilà. Donc je l'ai finalement quelques mois plus tard, parce que je suis partie en avril. Et donc ça, c'était en 2019. Et en juillet 2019, je fais commencer ma formation de fleuriste à Paris. Donc c'est allé très vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête à ce moment-là ? Parce que c'est vrai qu'entre le moment où tu as le rêve et l'envie, tu te dis ce serait chouette. Et qu'est-ce qui fait que tu es vraiment passée à l'action ? Écrire un mail à cette formation ?

  • Speaker #1

    Avant de quitter mon CDI, je m'étais déjà renseignée. Donc c'était quelque chose qui devenait quand même au fur et à mesure un peu plus concret quand même. C'est une formation qui est très chère, qui était à l'époque en plus, je ne pouvais pas la financer avec le CPF ou ce genre de choses. Donc c'est quand même quelque chose, il fallait que je trouve les moyens de la financer. Mais en fait, une fois que... Il y a vraiment ce truc quand on parlait de rêve, quand tu rêves de quelque chose, c'est un fait, mais quand tu commences à vraiment essayer de concrétiser, de savoir comment, quand on est au moment à regarder les formations et à savoir comment tu vas le financer, c'est un peu trop tard. Oui,

  • Speaker #0

    tu as déjà le bon engrenage.

  • Speaker #1

    Exactement, le bon engrenage. Oui, complètement. Et du coup, ensuite, c'est vraiment plus en termes techniques et en termes de logistique, comment tu vas faire pour... quitter ton CDI et de partir à l'aventure après j'en parle beaucoup moi j'adore échanger avec les gens qui comme moi ont ces formations adultes ça veut dire que c'est des gens qui la plupart du temps sont en CDI comme moi qui décident de changer de vie, il y a un vrai truc et dont on parle peut-être pas assez c'est la question financière de comment tu vas faire pour vivre, tu quittes un CDI et Moi, il s'avère que si je l'ai fait, et c'est loin d'être anodin, c'est aussi parce que mon mari, il est en CDI, dans une boîte, et qu'il a une situation qui nous permet, tous les deux, de vivre, et en tout cas, de me poser la question de si pendant des mois, voire des années, je ne gagne pas ma vie correctement, j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui peut subvenir à mes besoins. Et c'est hyper important, c'est des choses dont on ne parle pas trop.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un peu tabou. Les gens ont un peu du mal à le dire alors qu'en fait, c'est des moments de vie et puis que c'est ok.

  • Speaker #1

    Exactement. La raison pour laquelle c'est vraiment un choix à faire à deux, c'est une décision à faire à deux, c'est pas parce que c'est mon mari et que c'est mon fils. Mais c'est vrai que c'est hyper important de savoir que l'autre est aussi ok avec ça et que c'est une décision de vie, c'est un changement de vie complet. Il y a ça et puis évidemment l'avantage d'être partie avec une rupture conventionnelle. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que je voulais te demander.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Pendant des mois, voire on en reparlera après, mais pendant des années, j'ai eu la chance de profiter de Pôle emploi. Et ça, c'est des vraies choses pareilles qui sont hyper taboues. C'est vrai que si j'étais partie en claquant la porte de ma boîte et en n'ayant rien, pas de chômage, rien du tout, c'est vrai que ça aurait été beaucoup plus difficile financièrement. Donc c'est vrai que c'est pour ça que ça m'a permis de vraiment avoir toutes les meilleures dispositions et les cartes en main pour vraiment commencer ma nouvelle vie qui commençait. Alors que, en gros, c'est ça. C'est vraiment les derniers mois avant de partir de mon CDI, je me suis renseignée sur les formations. J'ai essayé aussi de me faire financer une partie de la formation par... J'ai perdu, ça s'appelle plus comme ça le fonds Gécif, ça s'appelait le fonds Gécif à l'époque. Et c'est deux fois que j'ai eu un refus. Parce que je voulais commencer à Orléans, on a un lycée horticole qui a une formation pour adultes, un CAP adulte juriste. Et j'aurais aimé faire la formation en un an. En fait, il s'avère que c'est une formation qui ne peut pas être autofinancée parce que c'est une formation qui coûte très cher. Et il fallait automatiquement que je passe soit par le fonds gestif, soit par Pôle emploi. Et les deux m'ont été... Enfin, aucun des deux n'a accepté. Donc, il a fallu que je trouve une autre solution. Et c'est la raison pour laquelle j'ai autofinancé cette formation à Paris, qui est la formation finalement qu'on est beaucoup à faire, beaucoup d'adultes. C'est à l'école des fleuristes de Paris qui s'appelle maintenant l'école nationale des fleuristes. Et en fait c'est une formation un peu étonnante parce que c'est une formation d'un mois. En fait on fait... Ouais, en un mois c'est hyper intense. Ça doit être très intense. Ouais, c'est hyper intense. C'est-à-dire que t'arrives... T'as un lundi matin où t'arrives et tu n'as jamais touché à une fleur et tu repars un mois plus tard en ayant eu le nombre d'heures qui sont obligatoires pour passer ton CAP. En fait, en formation, il y a une partie qui est obligatoire. Et donc, en fait, en un mois, on fait ça au lieu d'un an pour la plupart des élèves. Donc, c'est ultra intense. Donc là, tu sors vraiment le soir avec la tête comme ça. En même temps, c'est là où rapidement tu te rends compte, bien sûr. prendre compte du coup si c'est fait pour toi ou pas. En plus, on n'était pas beaucoup. On était une petite vingtaine dans ma classe. Évidemment, c'est des... On n'était que des filles dans ma classe. C'est des filles avec qui tu passes un mois, un changement de vie, où du coup, t'as les mêmes problématiques. Certaines sont restées des copines encore maintenant, et j'adore encore échanger avec elles parce que certaines sont encore fleuristes, certaines ont ouvert leur boutique, d'autres ont... pris leur job ou ont changé de job mais en tout cas ne sont plus floristes il y a plein,

  • Speaker #0

    depuis 2019 il y a eu plein de changements de vie mais c'est ça qu'il faudrait aussi elles font partie d'un moment hyper important de la vie et j'adore c'est vraiment ce truc un peu de promo où tu peux repartager effectivement c'est des changements de vie parce que là c'est vraiment des formations qui sont plus pour des personnes qui sont en reconversion t'as pas du tout de je ne sais pas non non

  • Speaker #1

    En fait, c'est une formation qui te permet, à la suite de ta formation d'un mois à l'école, l'école peut te fournir pendant un an des conventions de stage. Donc en fait, on te conseille pendant un an de faire des stages parce que c'est finalement là où tu apprends.

  • Speaker #0

    Oui, c'était un peu ça ma question tout à l'heure qui m'a popé en tête quand tu as parlé de la formation. Je me suis dit en fait, est-ce que c'était... C'est sûrement nécessaire et hyper intéressant, mais est-ce que tu recommandes obligatoirement de passer par une formation ? Ou est-ce que, si finalement, par l'expérience... Je ne sais pas, peut-être que les fleuristes ont besoin d'avoir quand même des gens qui sont qualifiés parce que ça leur demande, eux, de former des novices et que c'est un travail monstre alors que tu as déjà ta boutique à gérer. Tu vois, est-ce que...

  • Speaker #1

    Tu peux par expérience,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Par rapport à plein de métiers, de métiers en CAP, le métier de fleuriste, pour ouvrir ta boutique, tu n'es pas obligé d'avoir un CAP. D'accord. Il y a des métiers où tu es obligé, donc tu dois forcément passer par une formation. Le métier de fleuriste, n'importe qui peut se dire, tiens, j'ouvre ma boutique. Après, finalement, avec le recul, je me dis que cette formation d'un an à l'école, je ne suis pas sûre que je... C'est toujours le truc. C'est-à-dire que moi, j'avais 32 ans à l'époque. À 32 ans, reprendre pendant un an le... retourner au lycée avec potentiellement des élèves de 16 ans, c'est hyper difficile quand tu as été pendant longtemps en CDI. Je ne sais pas si le scénario est au bout, si j'avais passé un an de formation. Je pense que le format, comme j'ai fait, est super. Il faut se donner de la rigueur, mais ça, en même temps, tu es censé être dans un moment où tu veux faire quelque chose qui te plaît. Après, est-ce que c'est important ? Je ne sais pas si cette formation que j'ai faite, elle est nécessaire, elle est super si tu peux la faire. En revanche, c'est vrai que c'est vraiment en boutique que tu apprends tout. C'est les stages que j'ai faits qui m'ont permis d'apprendre. Et j'ai voulu faire les choses de façon... En fait, c'est ça. Tu as le syndrome de l'imposteur. Tu as vraiment ce truc où tu commences un métier, la plupart des gens... que tu côtoies qui sont fleuristes ont fait les choses pas du tout dans le même sens que toi et qui ont commencé à 16 ans un CAP et qui ont fait un CAP puis un BP puis voilà donc ça c'est des gens qui sont très légitimes à être fleuristes et c'est vrai que quand t'arrives à 32 ans, en plus t'as pas ton CAP c'est compliqué avec de gérer ce syndrome de l'imposteur que j'ai eu pendant longtemps et qu'on est beaucoup à avoir Je ne l'ai plus depuis que j'ai la boutique, je pense.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça aide.

  • Speaker #0

    Ça concrétise les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Ça aide pour la simple et bonne raison qu'il y a des gens qui viennent à la boutique, qui me font confiance, qui repartent avec un bouquet, qui sont trop contents et qui reviennent. Donc, je me dis que si je n'étais pas bonne fleuriste, ce ne serait pas le cas. Ça m'a beaucoup aidée. Depuis un an, ça m'aide beaucoup. Mais c'est vrai que je pense que le passage vers une formation est nécessaire. pas obligatoire mais ne serait-ce que pour juste se poser et se dire tiens ça va être mon nouveau métier c'est mon nouveau travail ma nouvelle vie donc ouais ouais je conseille à tout le monde en tout cas de passer par par une partie formation et de faire des stages pas forcément de passer le CAP là moi je les fais parce que c'était important pour moi et il s'avère qu'en plus le CAP donc moi je vais fait ma formation en juillet 2019 donc pendant un mois, et je l'ai fait ensuite un stage directement après, jusqu'à janvier 2020. Et j'avais prévu d'autres stages, et il s'avère que le Covid est arrivé.

  • Speaker #0

    Et oui, et oui.

  • Speaker #1

    Donc j'ai eu la possibilité de travailler, enfin c'était un petit peu plus tard, c'est vrai que j'avais prévu au printemps de reprendre un stage et de passer mon CAP dans la foulée. donc CAP c'est fin d'année c'est mai-juin voilà comment était prévu mon année scolaire à fin mai sauf que en février-mars on se retrouve confiné donc plus la possibilité de continuer comme ça et surtout c'est un peu le moment où après ce long stage que j'ai fait il y avait un truc, c'est qu'il fallait aussi que je commence de façon très concrète. C'était un peu, ok, Camille, là, tu as fait ta formation, là, tu n'es pas prête à passer ton CAP, tu vas faire quoi après ? Dans ma tête, il était hors de question que je travaille en CDI pour quelqu'un parce que je pense que quand on commence un métier et qu'on est un peu plus âgé, c'est difficile de... c'était pas mon truc en tout cas je me voyais pas travailler dans une boutique avec quelqu'un tu l'avais déjà fait ouais et c'est pas j'avais pas envie de ça et il s'avère que du coup je m'étais dit faire de l'événementiel ça doit être super ce que je vais faire c'est que une fois mon CAP en main Je vais essayer de créer ma boîte et de faire de l'événementiel. Je ne me voyais pas du tout avec une boutique, mais vraiment pas. Parce qu'encore une fois, je n'avais plus envie d'être dans le commerce. Donc le Covid arrive, on se retrouve tous confinés. Je suis fait moi à passer beaucoup de temps à réfléchir à ce que je vais faire. Et puis, on ne va pas se mentir, c'est un moment qui a été au début très dur. puis très cool mais surtout au début très dur je me posais énormément de questions ça devenait très concret et j'avais pas les réponses j'avais pas les réponses sur qu'est-ce que je vais faire l'événementiel du coup c'était complètement foutu enfin c'était pas la place clairement t'es dans le fond en plus tu sais pas c'est vrai que maintenant là ça va bientôt faire 5 ans mais c'est vrai que il faut se dire qu'on était vraiment dans les baskets à l'époque ouais bien sûr et en même temps pas de boutique parce que toutes les boutiques qu'elles soient elles sont qu'elles viennent d'ouvrir ou qu'elles soient installées depuis des années. Mais en fait, tout le monde se retrouvait confiné et on ne savait pas quand est-ce qu'on allait pouvoir reprendre, comment ça allait reprendre. Enfin voilà, on était un flou total. Donc j'ai beaucoup pleuré. Vraiment, j'ai vraiment passé beaucoup de temps à pleurer, à me demander ce que j'allais faire. Parce qu'il y a aussi beaucoup de pression en fait. Je m'ennuie sans avoir de choses concrètes. Et après avoir beaucoup pleuré, je me suis posée et je me suis dit, OK. qu'est-ce qu'on fait ? Et j'avais une seule chose qui était évidente et qui était sûre pour moi, c'est que pendant ma formation, je me suis énormément renseignée sur le métier de fleuriste. C'est le moment où je me suis demandé sur des choses simples, mais d'où viennent les fleurs qu'on vend ? Plein de choses comme ça. Et c'est vrai que quand tu rentres dans une boutique de fleurs, tu ne te poses pas ce genre de questions. T'as des fleurs chez le fleuriste, tu choisis, c'est joli. Oui, tu te fais pas de questions. C'était des questions très terre-à-terre, très logistiques. D'où viennent les fleurs ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Je l'ai écouté énormément de podcasts. Je l'ai... Et je l'ai... En fait, je l'ai... Je ne savais pas que ça existait, mais il y a un collectif qui s'appelle le Collectif de la Fleur Française et qui vraiment essaye de remettre la fleur française sur le devant de la scène. Parce qu'en fait, ce que j'ai appris pendant cette formation, c'est que 80% environ, 80% des fleurs coupées qui sont vendues en France viennent de l'étranger. Donc on parle beaucoup effectivement des Pays-Bas, on sait que c'est un énorme pôle de fleurs coupées. Il y a aussi beaucoup de fleurs qui viennent d'Équateur, du Kenya, dans des conditions évidemment pas très roses. Là, c'est vrai qu'on en entend énormément parler, et c'est entre autres grâce au travail du collectif. Mais c'est vrai qu'entre le fait que les fleurs prennent l'avion, que les fleurs, la façon dont les gens travaillent là-bas, les pesticides qu'on utilise il y a énormément de choses qui font que en fait c'est une aberration complètement quand j'ai pris conscience de ça c'était une aberration pour moi en fait on nous apprend à l'école qu'on ne doit jamais dire non à un client qu'il faut forcément avoir un étal gigantesque dans ta boutique pour que le client ait le choix et et Et plein de choses comme ça que je trouvais qu'une fois que je le savais, ça allait à l'encontre de tout ce que j'essayais de faire, de mettre en place sur ma façon de consommer, de façon un peu plus globale dans ma vie. Et je me dis mais attends, je ne vais quand même pas acheter des fleurs qui viennent de l'autre bout du monde, ça n'a pas de sens. Qu'est-ce qui se passe en France et comment on peut faire ? Donc finalement, c'est un peu le moment où... Dès la formation, on en a parlé un peu avec les filles avec lesquelles j'étais à l'école. Les profs nous ont dit que c'était complètement utopique et que ça n'était pas possible. Un peu, tu vois, les fleurs à la Saint-Valentin. Comme ça. Les fleurs, les roses à la Saint-Valentin. On ne peut pas ne pas vendre de roses à la Saint-Valentin. C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est des trucs que les gens... C'est ça, en fait, qui ne tiennent même plus, quoi. C'est vrai que c'est fascinant parce que... Récemment aussi, je me suis intéressée aux fleurs et j'ai eu cette prise de conscience aussi qu'en fait il y a des saisons pour les fleurs. Et tu le sais pour les légumes. Mais en fait pour les fleurs, tu l'ignores. Et tu l'as aussi pour les poissons. Il y a des saisons où tu peux manger du bar, il y a des saisons où tu peux manger des moules, mais il y a d'autres saisons où c'est pas génial. Et c'est vrai que pour les fleurs c'est très vrai, mais on ne le sait pas.

  • Speaker #1

    alors qu'en plus clairement on le voit bien dans les jardins il y a des moments où tu as des fleurs tu n'en as plus il y a des fois tu es déconnecté aussi de tout ça ouais et puis je pense que ça a arrangé bien tout le monde parce que quand tu as envie d'avoir des pivoines t'as des pivoines, quand tu veux des roses t'as des roses c'est un peu ce que je la souhaitais on veut tout tout le temps exactement et Tu vois, c'est exactement comme on s'est posé la question il y a quelques années sur est-ce qu'on n'arrêterait pas de manger des tomates à Noël ? C'est pareil. Est-ce qu'on n'arrêterait pas de vendre des roses à la Saint-Valentin ? Parce qu'en plus, c'est un moment où, évidemment, il n'y en a pas en France. Elles viennent toutes, beaucoup d'Équateur, beaucoup du Kenya. Il y a une énorme demande qui fait que... Elles sont dans des frigos pendant des jours, voire sincèrement des semaines. Elles sont moches, elles sont hors de prix parce que l'offre et la demande, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est aberrant.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une aberration. Et tout ça pour vendre des fleurs qui en plus ont une qualité vraiment nulle. Rien n'allait dans tout ça. Donc c'est vrai que j'ai commencé à intégrer tout ça pendant ma formation, plus tard. Et au moment où j'ai dû... me poser la question de comment j'allais travailler, en fait, je me suis un peu donné un truc avec moi-même de dire quel que soit ton projet et quel que soit ce que tu vas faire, est-ce que tu n'essaierais pas de te donner comme objectif de ne travailler que la fleur de saison, que la fleur française ? Ce qui, pour la plupart des fleuristes, est complètement utopique. Mais je me suis dit, attends, t'as conscience de ça, t'es un peu plus âgée que les autres, tu ne sais pas encore ce que tu vas faire comme projet. Est-ce que tu n'essaierais pas comme ça ? Tu vois comment ça marche, tu vois si... Euh...

  • Speaker #0

    Pour te donner une idée, ce fameux collectif de la fleur française dont je suis membre maintenant, c'est un collectif qui regroupe fleuristes, producteurs et grossistes français. Et pour rentrer au collectif en tant que fleuriste, il faut faire au moins, en ce moment c'est ça, ça va peut-être augmenter un petit peu, c'est vendre 50% de fleurs françaises à l'année. Ça veut dire que selon les saisons, il y a évidemment un seuil de tolérance sur l'hiver, il y a moins de fleurs. Donc si tu as besoin d'aller un peu plus loin... Et puis l'été, peut-être travailler avec des producteurs un peu plus près. Enfin voilà, tu vas essayer de jouer comme ça selon les saisons pour essayer d'arriver à 50% à l'année. Donc c'est vrai que moi, je m'étais donné 100%, ça pourrait être moins. Mais je me suis dit, commence comme ça. Ah oui,

  • Speaker #1

    avec une grosse ambition. Et puis après, tu composes avec la réalité, quoi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il vaut mieux avoir 100% dès le début. Et puis voilà. Donc en fait, il s'avère que... J'ai profité de ce confinement pour en quelques semaines mettre en place un site internet, un compte Instagram.

  • Speaker #1

    Tu avais des petites compétences ou c'était de la débrouille perso ?

  • Speaker #0

    En fait, depuis Very Monkey où je faisais tout, j'avais un site. Je n'étais pas sur Etsy, je m'étais créé un petit site internet. Donc je m'étais dit je vais faire ça et puis il y a des sites maintenant qui sont hyper bien faits. J'utilisais à l'époque Squarespace, j'ai changé maintenant sur Shopify, mais c'est des sites qui sont quand même assez confus même si tu n'y connais pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais c'est super bon.

  • Speaker #0

    Vraiment et puis j'avais le temps. Donc j'ai réfléchi à ça, j'ai créé mon site internet. Donc fleur fleur fleur, j'ai trouvé mon nom. On a trouvé, c'est mon mec qui a trouvé mon nom d'ailleurs. J'ai fait appel à un artiste graphiste que j'adore qui s'appelle Ilk, qui m'a fait mon logo. Franchement, il a travaillé très vite, en quelques jours. On a monté ça un peu comme ça tous ensemble parce qu'on avait le temps et parce que ça faisait un projet que j'adorais. Mais je ne savais toujours pas ce que j'allais vendre. C'était un peu...

  • Speaker #1

    Oui, mais tu avais déjà posé des bases importantes. Déjà, tes valeurs...

  • Speaker #0

    tu t'étais mis tes barrières et tu savais quand même tu avais quand même déjà des pistes après ça s'est petit à petit ça commençait à se concrétiser même si vous n'avez que les fondations c'était quand même déjà ça par rapport à quelques semaines avant où je pleurais dans mon lit pour savoir ce que j'allais faire et puis il faut bien commencer par les fondations c'est la base,

  • Speaker #1

    une maison tu commences par les fondations exactement,

  • Speaker #0

    on avançait petit à petit et puis en fait c'est C'était très simple, c'est-à-dire que pas de possibilité de sortir de chez soi. À plus de, c'était un kilomètre, deux ou cinq kilomètres, il y avait un truc comme ça. Et en fait, je me suis dit, ok, on arrive là dans deux, trois semaines, il y a la saison des pivoines qui va commencer. Fleur incroyable, tout le monde adore. Ce que je vais faire, c'est que je vais proposer en précommande des pivoines et on va voir comment ça marche. Ça veut dire qu'en amont... j'ai contacté tous les producteurs de fleurs qui étaient dans l'annuaire du collectif de la fleur française ou qui soient en France, en leur disant Bonjour, je suis Camille, je viens de créer Fleur Fleur Fleur, personne ne me connaît, est-ce qu'on peut travailler ensemble ? C'était vraiment ça. C'est à l'air que la plupart m'ont dit oui. techniquement c'est pas possible et puis on vous connaît pas donc voilà c'est un petit peu trop tôt, revenez nous voir plus tard et les premiers à m'avoir dit oui c'est un producteur de pivoine justement pivoine de troncets qui m'ont dit aucun souci la saison commence dans trois semaines non c'était plus court que ça dans deux semaines On peut vous livrer directement chez vous et puis voilà vous décidez de combien de bottes Vous nous dites quelques jours avant combien de bottes vous avez besoin et on fait ça. Donc de façon très concrète, là c'était ok, vous pouvez avoir des fleurs. Je me suis lancée le 1er mai. Donc moi à l'époque, j'avais un compte Instagram qui était l'ancien compte Instagram qui s'appelait encore Very Monkey, qui du coup était celui que j'avais lancé quand j'avais mes bandeaux. Puis du coup, c'était mon compte perso. Je devais avoir peut-être 800 ou 1000 followers, quelque chose comme ça. Et en fait, je l'ai switché un jour et j'ai fait une vidéo et j'ai dit... C'est Cam Cam, bonjour. Généralement de plan. Exactement, maintenant c'est fleur fleur fleur. J'avais déjà quand même un petit peu, j'avais parlé un peu de ma reconversion.

  • Speaker #1

    D'accord, les gens avaient suivi un peu ton parcours, tes envies.

  • Speaker #0

    J'adore Instagram parce que je trouve que c'est un bon moyen de montrer ce qu'on a envie de montrer. Mais j'aime beaucoup, en plus c'est vrai que dans le métier de fleuriste, pendant que j'étais dans ma formation, je montrais des photos de mes réalisations. Les gens adorent. et c'est hyper visuel donc c'est parfait donc j'avais déjà des gens qui s'étaient un peu intégrés au projet au fur et à mesure depuis que j'étais en formation il y avait ceux qui étaient là avant c'était un bon plein de gens comme ça rien à voir qui me suivaient depuis soit parce qu'on se connaissait soit de Very Monkey le 1er mai 2020 je fais ma vidéo, je change de nom sur Instagram et je préviens tout le monde que fleur aînés et que mon site est en ligne et que les Orléanais peuvent précommander des pivoines pour dans une semaine avoir un bouquet que je livre chez eux. En plus, ça impliquait que ce soit que des gens qui habitaient dans un rayon de Centroville, voilà, ou en tout cas avec un moyen. En mai, c'était un petit peu plus facile. Il y a des gens qui devaient peut-être prendre leur voiture dans un bal.

  • Speaker #1

    Exactement. Des contraintes qu'on avait, mais ça a été peut-être un peu plus léger qu'en mars.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les premières livraisons, je les avais faites avec mon petit chariot à pied, avec mon masque. On ne se touchait pas. Donc, j'avais réservé préalablement, je ne sais pas, peut-être une dizaine ou une quinzaine de bottes de pivoine à mes producteurs qui arrivaient à une date fixe. Donc là, mon site est en ligne. Je parle de ça aux Orléanais. en un quart d'heure plus rien tout est vendu c'était énorme mais c'était déjà mais c'est énorme parce que c'était l'intégralité de ce que tu avais prévu enfin pour toi ça devait être enfin je sais pas comment qu'est ce que tu as ressenti à ce moment là en fait c'est ça c'est que tu travailles sur un projet tu sais pas du tout comment il va comment les gens vont réagir et ce qu'il va se passer et je pense que là je prenais pas l'ampleur du truc parce que je me disais ça c'est les gens qui c'est les gens de mon entourage qui me prennent en bouquet parce qu'ils sont en Ils sont contents. En fait, ils ont envie de faire marcher mon petit business. Je voyais ça un peu comme quand j'étais en auto-entreprise et que j'endais mes bandeaux. C'était un peu le truc de C'est la petite Camille, elle est gentille. Et puis les pibanes, ça nous plaît bien. Et puis on va faire ça. Donc là, je pense que c'était un peu le truc de Ok, c'est trop bien, mais ça ne va pas durer. C'est vraiment tous mes copains qui me font plaisir. Et effectivement, on était en confinement, donc les gens étaient trop contents d'avoir des fleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce que j'allais dire, c'est que c'était pas mal finalement, parce que les gens avaient besoin de renouveler l'intérieur, de se faire plaisir avec des jolies choses à la maison. Parce qu'au bout d'un moment, quand tu es tout le temps chez toi, dans la même pièce, tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Oui, et puis pour les gens qui, comme moi, n'avaient pas de jardin, vivaient en appartement, c'est vrai que d'avoir un peu de fleurs... C'était vraiment un moment qui était dur. On avait besoin, comme on pouvait, de se mettre un peu de couleur, un peu de fleurs. Première semaine, vraiment sold out en très peu de temps. On a fait les premières livraisons, trop bien. En plus, ce qui était génial, c'est que je faisais les livraisons moi-même. J'avais le temps quand même de loin de discuter avec des gens. Je voulais passer, comme tout le monde, deux mois avec mon mec dans mon appartement. C'était très cool de voir un peu de monde. C'était que des gens que je connaissais. Au début, c'était vraiment que des gens que je connaissais. C'est ça, quand tu apprends une dimension, les premières personnes que tu ne connais pas...

  • Speaker #1

    Là, tu as fait drôle, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    c'est comme ça qu'on commence. Je trouve que...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas se dire que, comme nos premiers clients, c'est des gens qu'on connaît, ce ne sont pas des vrais clients, finalement. C'est souvent comme ça que ça commence, en fait, la bouchée. Elle commence par le réseau très proche et après, ça s'élargit petit à petit. C'est ça. Il ne faut pas dévaloriser.

  • Speaker #0

    Il ne faut absolument pas dévaloriser. Mais c'est vrai que c'est un step à passer. Ensuite, que l'effet boule de neige fonctionne. Et que du coup, tu te retrouves avec des gens qui ne sont pas des gens de ton entourage proche. Et donc, c'est pour ça, deuxième semaine. Donc, beaucoup de gens qui, en plus, évidemment... tout le monde prend en photo je partage sur Instagram les gens voient les pivoines qui en plus étaient sublimes c'était vraiment d'incroyable les photos étaient trop belles et puis moi je fais le travail de vraiment les prendre en photo beaucoup,

  • Speaker #1

    j'avais que ça à faire tu vois tu pouvais exploiter tout ce contenu visuel

  • Speaker #0

    Beaucoup, vraiment je me sers beaucoup d'Instagram. Semaine suivante, je remets en ligne et là pareil, vraiment j'en commande plus, j'en vends plus. Vraiment les bouquets se sont vendus très très vite et puis j'ai dû faire ça trois semaines pendant le confinement. Et là les clients commencent à vraiment... J'ai des gens d'Orléans qui commencent à me suivre sur Instagram, j'ai des gens qui me disent... quand est-ce qu'on peut commander et puis voilà ça prend trois semaines à échelle largement humaine c'est vrai que j'ai dû vendre peut-être la troisième semaine j'avais vendu 20 bottes de pivoine mais c'est quand même quelque chose et en quelques heures c'est vraiment le truc de dire je fais quelque chose qui plaît sauf que là euh Le confinement s'arrête, la saison des pivoines s'arrête, parce qu'à un moment, Anne travaillait qu'avec des fleurs de saison. Moi, j'étais sur mon petit nuage avec les pivoines, sauf que je n'avais rien d'autre. Je n'avais rien de concret, je ne savais pas comment travailler autrement. Et puis, le confinement s'arrête, donc la vraie vie reprend aussi. Qu'est-ce que je fais à ce moment-là ? Et il s'avère que deux semaines après, c'était la fête des mères.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et la fête des mères, forcément. énorme moment pour les fleuristes et donc là vraiment à nouveau question dans la tête tout tourne qu'est-ce que je propose à partir de maintenant qu'est-ce qui se passe de façon très concrète et je finis par trouver un grossiste qui veut bien travailler avec moi pour la fête des mères donc je précommande des fleurs sans même commencer à avoir lancé les précommandes sur le site voilà Je savais de façon concrète que je pouvais vendre des fleurs pour la fête des mères. J'avais quelqu'un qui me proposait des fleurs. Donc, via Instagram, je commence et je mets en place les précommandes pour la fête des mères. Donc là, c'était un peu le moment charnière. C'est-à-dire que les gens allaient voir à quoi ressemblaient les bouquets que je faisais.

  • Speaker #1

    Parce que c'était plusieurs. alors qu'avant c'était entre guillemets que des pivoines mais là du coup t'avais un petit challenge complémentaire ah ouais j'avais un petit challenge je savais pas où j'allais,

  • Speaker #0

    je savais pas la qualité des fleurs que j'allais avoir j'avais aucune photo à proposer aux gens en fait parce que jusqu'alors de mes propres photos de mes bouquets ça n'était que des pivoines donc euh mais je le joue comme ça, bah voilà dans deux semaines c'est la fête des mères on verra quoi comme depuis le début de fleurs faire fleurs quoi Et en fait, il s'avère que je précommande. Donc moi, je ne voulais que des précommandes pour être sûre que je le vende et que je l'achète. En gros, il fallait... Parce que du coup, après, j'ai lancé le programme de vraiment tout ce qui est précommande. Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, j'avais déjà acheté les fleurs. Donc je savais que j'avais tant de bouquets à vendre. mais il fallait pour moi que tout soit vendu à la fête des mères avant la fête des mères parce que je n'avais pas de boutique physique pour les vendre donc là ça commençait j'avais je sais pas peut-être une trentaine ou une quarantaine de bouquets en précommande tout est arrivé les fleurs sont arrivées chez ma maman donc j'étais vraiment dans le garage de ma maman pour préparer tous mes bouquets et Et en quelques jours, toutes mes précommandes sont parties. Donc, je savais que déjà, tous les bouquets que j'allais faire étaient déjà commandés. Par contre, la pression. Parce que ça veut dire que là, il y a potentiellement 40 personnes qui me font confiance. Et je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas les fleurs que je vais recevoir. D'ailleurs, les fleurs sont arrivées avec 24 heures de retard.

  • Speaker #1

    Ah, mais c'est pas drôle. Ça, c'est les grands classiques des bébés, quoi.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, mais c'est ça. C'est vraiment... C'est marrant de se rappeler ça et de se dire que... Mais c'est vrai que je faisais pas la maligne. Et je me souviens, ma maman était dans un état de stress pour moi. Et je lui ai dit, si les fleurs, elles arrivent pas demain, c'est bon. Fleur, fleur, fleur, ça va durer trois semaines.

  • Speaker #1

    Comment tu gères la pression, toi ? Comment tu gères ce bord de... D'imprévu que tu as dans la vie d'entrepreneur, ça te tombe tout le temps sur le coin de la figure. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, à ce moment-là, vraiment, ce jour-là, ça a été hyper dur à gérer. Et en fait, j'ai appris après. à gérer vraiment la pression. Maintenant, je me dis que rien n'est grave. Et puis en fait, maintenant, je suis établie. Donc c'est un peu différent. C'est-à-dire que ça arrive à tout le monde d'avoir des imprévus. Les gens me connaissent, les gens savent. Là, je veux jouer un peu la réputation. On en était à même pas un mois de vie de mon entreprise. Donc c'était vraiment très compliqué. Et donc non, non, là, c'était vraiment... Je ne faisais pas la maligne. J'ai bossé du coup plus vite. que prévu parce que j'avais 24 heures en moins. Toute ma famille m'a aidée. Et ce que je faisais, c'est que je lui ai proposé un système de... C'était uniquement en livraison. Depuis le début de Fleur Fleur Fleur, je le travaille. Donc à partir de ce moment-là, à partir de cette fête des mères, j'ai commencé à travailler avec Thibaut, qui est un livreur à vélo, qui a un vélo cargo à Orléans que tout le monde connaît, un vélo vert fluo. Et il fait toutes mes livraisons. Voilà parce que c'est vrai que je me disais quitte à faire bien, à travailler de la franceise, machin, qui vient de pas loin, de saison, c'est dommage de tout foutre en l'air en livrant avec une voiture. Ouais,

  • Speaker #1

    autant les bus que moi, c'est clair.

  • Speaker #0

    C'est pas tout foutre en l'air évidemment, mais c'est vrai que du coup je trouvais que la démarche de livrer à vélo, ne serait-ce que juste parce que ton bouquet il arrive à vélo, c'est un truc aussi pour l'image c'est trop bien et voilà donc j'ai... J'ai commencé à travailler avec Thibaut, donc là tous mes bouquets de fêtes des mères ont été édifiés à vélo à ce moment-là. Et puis c'était parti. C'est-à-dire que là j'avais du contenu, des photos, des gens qui étaient trop contents et qui faisaient des photos de leurs bouquets que je relayais sur Instagram. Donc les gens commençaient à voir ce à quoi ressemblait un bouquet fleur fleur fleur. Et il s'avère que c'est aussi le moment où j'ai commencé à trouver un peu mon univers à moi. Et c'est vrai que moi j'adore. travailler la couleur et je trouve que c'est très beau les bouquets blancs, les bouquets rose pâle comme on voit beaucoup chez les fleuristes. Ce n'est pas mon univers à moi. Moi je me dis que quitte à ce qu'on ait un bouquet à la maison, autant que ce soit quelque chose d'hyper coloré et la météo elle est toujours un peu nulle surtout quand on habite à Orléans. On va tous, surtout à ce moment là, on n'allait quand même pas tous très bien. Et je me dis que quitte à s'offrir des fleurs, autant que ce soit vraiment quelque chose, il faut qu'un bouquet, tu le regardes et que ça t'apporte de la couleur, de la joie. Et pour moi, ça passe par la couleur. Ça dépend vraiment. Mais du coup, je l'imagine un peu comme une œuvre d'art à chaque fois. Et moi, mon truc, en tout cas, c'est la couleur. Donc, je me suis créée à partir de ce moment-là, vraiment. Évidemment, c'est au fur et à mesure du temps que j'ai trouvé mon image et mon univers. Mais je savais que c'est ça que je voulais. Et j'ai passé énormément de temps à partir de ce moment-là à travailler vraiment mon Instagram. Parce que c'était ma seule vitrine. J'avais fait le choix de continuer à travailler uniquement en précommande. Donc les clients. Ensuite, à partir de ce moment de la fête des mères, chaque semaine, je proposais un bouquet en précommande. donc j'ai jamais arrêté en fait donc toutes les semaines les clients pouvaient commander ils avaient jusqu'au mercredi soir pour commander leur bouquet par semaine ? exactement oui c'est ça en fait ce que j'ai fait c'est que je proposais un bouquet que j'appelle le bouquet de la semaine qui est un bouquet surprise parce que c'est vrai que moi en travaillant avec mes producteurs je sais jamais selon les saisons je sais jamais ce que je vais avoir c'est à dire qu'il y a une semaine où c'est la fin de saison d'une fleur c'est le début d'une autre donc c'est un peu la surprise chaque semaine et c'est ça que je trouve aussi génial je me dis si les fleuristes qui travaillent tout le temps les mêmes fleurs toute l'année, c'est trop triste moi j'adore, je suis très triste de voir quand c'est la fin de la saison il y a certaines fleurs que j'aime encore plus que d'autres mais on est trop content de les retrouver c'est le mimosa en ce moment ça va bien avec les tulipes Il y a plein de fleurs comme ça où du coup, je suis trop contente. Ça fait un an que je n'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça donne une saveur différente aussi à la vie. C'est comme tu n'attends pas dans les fraises toute l'année. Tu vas prendre des fraises et ce n'est pas grave, tu trouveras autre chose.

  • Speaker #0

    Et tu n'es d'autant plus complètement honte de les retrouver. D'être vraiment de la valeur suivante. Exactement. Donc, ça implique de sortir de la surprise. Oui, c'est ça. Donc, c'est ce bouquet surprise. Entre temps, j'ai commencé à travailler avec un grossiste qui est à côté de chez moi, enfin à côté de chez moi, qui est à Tours, donc qui me livrait directement les fleurs que je pouvais commander sur leur site.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ils ont tout de suite une partie où ils travaillent directement avec des producteurs en France. Ok. Et ça, c'est vraiment pour... tout ce qui est feuillage, etc. Et l'hiver, les fleurs du sud de la France. Et en revanche, moi, j'ai un producteur qui est à côté de Blois, donc pas loin de chez moi, avec qui je travaille en direct et qui, selon les saisons, vraiment me fournit entre, je dirais, 50% l'hiver, enfin 40% l'hiver peut-être, et jusqu'à 90% l'été, où je privilégie vraiment... ce producteur parce que je connais ces fleurs,

  • Speaker #1

    j'y vais moi-même tous les mardis matin pour aller chercher mes fleurs ça c'est génial ça c'est une collaboration c'est hyper riche pour toi,

  • Speaker #0

    pour les clients la qualité des fleurs est impeccable moi mes bouquets ont vraiment ce que disent la plupart des gens c'est que vraiment mes bouquets tiennent longtemps parce que si c'est vrai contrairement aux fleurs... qui ont traversé la moitié du monde. Moi, mes fleurs, elles sont à peine cueillies. Elles sont chez mes clients. Et ce qui fait que les bouquets, en plus, ils sont de plus en plus jolis chaque jour parce que les fleurs, elles sont en bouton quand elles arrivent et elles s'ouvrent au fur et à mesure. Donc, c'est d'autant plus la surprise que vraiment le bouquet... C'est trop. Pendant une semaine, deux semaines, certains clients disent jusqu'à trois semaines. Mais ça, à mon avis, c'est que les fleurs ont juste... séchées ils veulent pas s'en séparer oui c'est ça mais voilà donc j'ai vraiment commencé à travailler avec des producteurs vraiment avec des j'ai des fleurs que j'adore des fleurs que je connais très bien j'ai mis en place ce système de bouquet de la semaine donc c'était un précommande jusqu'au mercredi et ensuite livraison ou retrait à la maison le vendredi Ce qui me permettait de n'acheter que ce que j'avais précommandé et donc de ne pas gâcher. Parce qu'il y a ça aussi, c'est-à-dire que les étals gigantesques des fleuristes qui sont sublimes, qu'on a tous envie de prendre en photo, qui sont d'incroyables endroits. En fait, il y a beaucoup de fleurs qui sont jetées à la fin parce qu'elles ne sont pas vendues. Donc moi, je voulais éviter ça parce que pour moi, la vie d'une fleur, ce n'est pas de finir à la poubelle. Et ça allait aussi faire des démarches.

  • Speaker #1

    toute l'énergie qu'il faut déployer pour juste qu'une fleur fleurisse c'est dur de s'imaginer que tu la coupes et qu'à la fin elle finira à la poubelle quoi c'est ça,

  • Speaker #0

    c'était vraiment c'est ce que je voulais, donc j'ai fonctionné comme ça pendant pendant deux ans et demi ouais deux ans et demi donc c'était vraiment chez moi je m'étais fait un endroit pour le stockage,

  • Speaker #1

    comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    en fait, c'est le truc, c'est que mes fleurs elles arrivaient le jeudi je préparais mes bouquets le jeudi et elles repartaient le vendredi matin donc il n'y avait pas de stockage, il n'y avait rien du tout et je gardais rien donc c'était vraiment, les bouquets étaient à peine faits et ils partaient donc ça fonctionnait comme ça, c'est juste que les conditions à la maison c'était vraiment pas c'était pas le top c'est le moment où j'ai commencé à me dire que une boutique ce serait peut-être pas mal et puis ne serait-ce que... Parce que j'avais envie de passer à un step supérieur aussi. Ouais. Et ça fonctionnait très bien comme ça. Le bouffe à oreille dans une ville de la taille d'Orléans fonctionne très bien. Vu que j'ai été commerçante pendant longtemps, les gens me connaissaient.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il y avait vraiment ce truc où j'ai croisé dans la rue alors. Vous devenez quoi ? Bah tiens, je suis fleuriste.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Et oui, d'ailleurs, je suis fleuriste. Parce que ce que je t'ai pas raconté, c'est que j'ai fini quand même par passer ce CAP. J'ai passé plus tard que prévu. Donc, j'ai créé Fleur Fleur Fleur en mai 2020. Et finalement, mon CAP, je l'ai passé en novembre 2020. D'accord. Parce qu'avec le confinement, tout avait été annulé. Donc, j'ai fini par passer ce CAP et l'avoir quand même en 2020. Donc, bien après avoir créé Fleur Fleur Fleur. D'accord. Donc, voilà. J'étais officiellement fleuriste. Je travaillais comme ça, ça fonctionnait bien. Mais c'est vrai que le système de précommande, le système où les clients me disaient Moi, j'aime quand même bien voir les fleurs à blanc. Il y a plein de choses, c'est normal. T'imagines que Déjà réussissait à avoir des clients sur un système de...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes surprise. Oui, c'est vrai que c'est...

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Les freins à l'achat,

  • Speaker #0

    il est assez... T'étais obligée d'être chez toi ou de venir le chercher le vendredi matin. alors que tout le monde bosse le vendredi matin. Tu ne choisissais pas tes fleurs, tu ne savais pas à l'avance ce qu'il y allait avoir. Les gens ne voyaient pas physiquement le bouquet avant de l'avoir. Ça faisait quand même énormément de choses.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est dur, c'est que pour que tout ça soit accepté par le client et que tu ne perdes pas des ventes, c'est vraiment de la notoriété. C'est construire ton image de marque, rassurer, et que les gens, ils ont envie juste parce qu'ils savent que tes bouquets sont trop cools et qu'en plus, ça coche leur valeur. Mais pour ça, il faut réussir à transmettre le message, à convaincre, à diffuser.

  • Speaker #0

    C'est là où j'avais pour moi vraiment deux casquettes. et deux métiers complètement distincts. C'est-à-dire que du mercredi au vendredi, j'étais fleuriste. Et le reste du temps, j'étais créatrice de contenu sur Instagram. Et en fait, ma seule vitrine, le seul moyen pour moi de récupérer des clients, c'était de montrer ce que je faisais grâce à Instagram. Et c'est absolument génial. Mais c'est vrai que ça demande un temps fou et c'est un autre métier. Ce qu'on faisait au tout début, c'est que chaque semaine, le jeudi, quand j'avais préparé mes bouquets, j'emmerdais mon mec qui, en plus, était en plein dans sa journée de boulot en télétravail à la maison. Et on avait un petit endroit pas loin de la maison, dans une petite venelle. Et on faisait chaque semaine une photo du bouquet de la semaine. Alors qu'en plus... les gens avaient déjà précommandé donc c'est pas forcément le bouquet qu'ils allaient la voir la fois suivante ça permettait vraiment donc le le 10 soirs je mettais en en ligne une photo du bouquet de la semaine en expliquant qu'elles étaient les fleurs de la semaine etc et de saison et voilà et du coup ça permettait de vraiment créer bas Plus il y avait de cliquetures sur Instagram, plus les gens voyaient à quoi ressemblaient mes bouquets et plus ça leur donnait envie.

  • Speaker #1

    Des projets qu'ils puissent avoir.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, une façon concrète de ce à quoi pouvait ressembler un bouquet à moi s'ils le commandaient. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis vraiment tenue à ça. J'ai adoré, enfin je l'adore d'ailleurs toujours, Instagram qui effectivement pour certains est un endroit, enfin c'est pas un endroit que bienveillant. Mais moi en fait, j'ai la chance d'avoir une communauté. qui a grandi, qui est à taille humaine, je dois avoir pas loin maintenant de, je sais pas, 5 000 followers, quelque chose comme ça, mais qui a grandi au fur et à mesure. Et en fait, le truc, c'est surtout, moi, je joue beaucoup le jeu et je trouve que c'est, pour moi, mon travail, c'est super. Et en fait, il s'avère qu'en plus de mes fleurs, les gens, c'est facile, je suis seule derrière fleur, fleur, fleur. Donc, je crois qu'il y a un seul conseil que m'avait donné mon mec. c'est incarne. Incarne ta marque. Incarne, c'est ton image, c'est toi. Et je pense que c'est un des conseils que je donnerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Parce que j'allais te dire, quel serait ton conseil ? Parce qu'il est vrai qu'Instagram, c'est un outil qui est fabuleux, mais qui est parfois compliqué à aborder, aussi à tenir sur le long terme. Enfin, ça peut être monophage, etc.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Mais pour moi, c'est nécessaire. Est-ce que tu... va dans un restaurant ou dans une boutique même maintenant sans avoir checké leur Instagram pour voir ce qu'ils font. Tu vois, il y a ce truc qui malheureusement est nécessaire. Et vu que c'est nécessaire, autant le prendre comme quelque chose de chouette plutôt que comme une contrainte. Et le truc, c'est, tu vois, par exemple, je me suis demandé est-ce que je fais un Instagram perso et est-ce que je fais un Instagram à fleur fleur ? Et en fait, le truc, c'est que si tu as un Instagram perso et un Instagram de marque, tu ne vas pas incarner ta marque. Tu vas vraiment les choses du quotidien, tu vas les avoir sur ton compte perso, mais tu ne vas pas les avoir sur... Et donc, tu vas juste être un joli Instagram de fleurs, mais il y a un truc où moi, je sais que j'ai une communauté de gens qui, du coup, sont au courant de plein de choses dans ma vie. parce que j'ai décidé de le montrer et que du coup, ça rend aussi la marque un peu plus humaine. Et je pense que c'est ça que les gens viennent chercher. Et on va rapidement venir à la boutique, etc. Mais c'est vrai qu'il y a un truc où si tu ne commandes pas ta fringue, si tu ne la commandes pas sur Internet, c'est parce que tu as envie d'aller dans une boutique où tu vas avoir un conseil, tu vas avoir quelqu'un qui va être là et du coup de l'humain. Et c'est vraiment ça, c'est que je voulais mettre une dimension humaine à Fleur Fleur Fleur, parce que finalement je suis une fleuriste parmi tant d'autres à Roléon. Comment me démarquer ? En faisant des blagues sur Instagram, en racontant un peu ma vie. toujours plus ou moins liées et on en revient toujours aux fleurs. Et puis ne serait-ce que juste quand je dis c'est ma fleur préférée ou c'est bon j'y mets quelque chose d'humain donc tant qu'à faire... En tout cas je me suis pris au jeu de ça, je l'ai fait de façon un peu inconsciente mais j'adore.

  • Speaker #1

    Ça te prend du temps ?

  • Speaker #0

    Ça me prend beaucoup de temps. En fait, ce qui est chouette, c'est que j'ai eu l'opportunité pendant toutes ces années où je travaillais de chez moi, j'ai eu le temps vraiment de me faire une routine Instagram et donc que ce ne soit pas un peu, tu vois, comme on peut voir beaucoup, tiens, il faut poster à ce moment-là En fait, du coup, je le faisais un peu naturellement. Il y a des jours où au début, bien sûr, je m'en voulais de ne pas avoir posté, mais je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire, pas quoi poster. Et donc ça n'avait aucun sens. Et donc je me suis un peu donné une routine grâce à ça. Et en fait, maintenant que j'ai la boutique, et que c'est beaucoup trop chronophage, et que j'ai absolument pas le temps de faire sur Instagram, j'ai réussi à faire en sorte que les clients prennent des photos tout le temps de leur bouquet. Et donc j'ai beaucoup de repos, beaucoup de choses comme ça. Et donc en fait, ils font le travail pour moi.

  • Speaker #1

    C'est bon, c'est bon petit RP. Mais en plus c'est malin, c'est vrai que tu as des produits qui sont visuels, qui sont beaux.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Là ça fait deux ans, c'est-à-dire que tu as des beaux visuels et en plus tu as un peu le crédit client. Quand tu vois que des clients repartagent des photos de ce qu'ils ont acheté, déjà pour toi c'est hyper valorisant. Mais c'est-à-dire que pour les gens qui le voient, ils se disent ok, c'est une fleuriste qui a du succès. Donc ça donne encore plus envie peut-être de passer à la boutique.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Mais c'est sûr que quand tu as une boutique, de devoir faire l'animation sur Instagram, c'est important, mais c'est hyper dur. C'est un peu schizophrénique ce truc parfois de...

  • Speaker #0

    Non, mais c'est pour ça. Et je pense que sincèrement, je serais beaucoup moins présente sur Instagram si j'avais eu ma boutique tout de suite.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, on va revenir à la boutique, forcément. Il s'avère que... Je me posais la question, mais c'est toujours le truc, c'est qu'il faut trouver... le bon endroit au bon prix. Et moi, il y a vraiment ce truc où je me disais j'aimerais une boutique, ça y est. En revanche, il y avait deux choses très concrètes et complètement différentes. Déjà, financièrement, je n'ai pas les moyens. Et je veux... Donc, OK, pour avoir une boutique, mais je veux quand même pouvoir dormir la nuit. Et ça, c'est un vrai truc. Je ne voulais pas avoir un... de trop grosses charges. C'est vraiment un truc où, quand tu vois des loyers à Orléans, enfin comme partout, on n'est pas à Paris, mais quand même, pour des boutiques minuscules qui sont à des prix vraiment sans compter les pas de porte, etc., ça c'est vraiment quelque chose qui me faisait flipper, donc je l'ai regardé longtemps et rien n'allait.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    l'autre truc, c'est qu'en fait, à cette époque-là, j'étais enceinte. et donc forcément enceinte de ton petit business il n'y avait pas forcément ce truc où c'était compatible avec l'ouverture d'une boutique quand t'as un petit bébé donc j'ai beaucoup beaucoup raconté ça c'est le moment pas très drôle mais forcément je raconte tout donc je raconte ma grossesse etc ne serait-ce que parce que juste j'explique que vu que c'est un business d'une seule personne il s'avère que oui je suis enceinte, je vais pas tarder à accrocher donc je vais devoir fermer fleur fleur fleur le temps de deux et je reviendrai plus tard voilà donc j'avais fait le dernier bouquet avant le congé mat, vraiment j'avais joué le truc tout le monde était évidemment au courant et puis encore une fois on est à Orléans dans une petite ville donc les gens me voyaient, savaient très bien que j'étais enceinte il s'avère que on est pas là pour raconter ça mais j'ai perdu mon bébé à la naissance donc tous mes plans euh... hormis évidemment tout ce qui s'est passé après, qui était hyper dur, le temps de s'en remettre, etc. Là, il y a un peu ce truc où je dois raconter sur Instagram ce qui est arrivé, parce que je vais raconter plein de choses hyper drôles, hyper gays. Tout le monde m'attend, je recevais des messages, c'était en plus après le terme, donc je recevais des messages de clientes hyper bienveillantes, mais alors, alors... Donc forcément, je ne peux pas d'un coup cacher ce qui s'est passé. Donc, on fait un poste avec mon mari pour raconter dans les grandes lignes, mais voilà, expliquer ce qui s'est passé. Et va revenir après ça, va reprendre ta vie. Bien sûr. Donc, en fait, il faut que je me remette dans un projet, il faut que je fasse quelque chose. La boutique était un peu en suspens parce que je devais avoir un bébé en bas âge. Finalement, j'ai plus de temps prévu. Donc j'essaye de me focus Alors évidemment ça c'est quelques mois après Parce qu'il faut déjà le temps de s'en remettre Et quand j'ai senti que ça allait mieux Et que j'avais besoin aussi De poser ma tête sur autre chose Pour aller de l'avant J'ai une de mes amies Qui elle est Elle vend En fait elle a pareil un compte Instagram Sur lequel elle chine énormément De dobler

  • Speaker #1

    C'est magnifique ce qu'elle fait Ouais

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Et en fait, il s'avère qu'à ce moment-là, depuis qu'elle a ouvert une boutique, donc elle s'appelle Macam, c'est Carla de Macam à Orléans. Et en fait, elle chine énormément d'objets, de meubles. Et elle était uniquement en ligne comme moi, que Instagram. Et puis au mois d'octobre, elle me dit, écoute, j'ai un projet là pour le mois de novembre. Donc on a un monop à Orléans. Il y a mon op qui m'a proposé le temps d'un week-end d'exposer au rez-de-chaussée mes pièces et d'avoir un peu comme une boutique éphémère. Et j'ai hyper envie que tu viennes avec moi, on va faire ça toutes les deux. Ça m'a donné un peu le truc où je me suis dit bon ça va être hyper dur parce que c'est le moment où du coup je vais voir tout le monde. Je n'avais pas revu, je n'avais revu personne depuis. Et puis moi je me cachais un peu dans mon atelier. Mais c'était le moment psychologiquement où je me sentais prête de faire ça.

  • Speaker #1

    En plus, avec une amie, c'était l'occasion de faire ça à deux.

  • Speaker #0

    C'était probablement trop dur pour moi de le faire seule, mais j'ai fini de faire ça à deux. Et puis le temps d'un week-end, ça permettait de revenir.

  • Speaker #1

    Première étape.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça s'est hyper bien passé. J'ai adoré. On vendait des bouquets. Carla, elle vendait ses objets. En plus, elle est trop forte pour la DA, pour tout. Donc, c'était vraiment trop beau. Et puis en fait, je me suis dit à ce moment-là, donc on était en novembre, ce serait trop bien pour Noël, on crée un truc pour que je revienne, je ne sais pas comment. Et en fait, il y avait une copine à nous qui avait une boutique éphémère, qui le louait à la semaine, au week-end. D'accord. Et en fait, j'ai réussi à l'avoir pour tout le mois de décembre. Et j'ai dit à Carla, par contre, je le fais, mais à une condition, c'est que tu viennes avec moi. Je ne peux pas être toute seule.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Même équipe, ça s'est trop bien passé. J'ai trop envie d'être avec toi. Et comme ça, ça nous permet de tester un peu notre concept.

  • Speaker #1

    Oui, super bonne synergie dans les univers.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, ces clients peuvent devenir de potentiels clients pour moi. Et puis, c'est ça. C'était trop bien comme ça. Et en fait, on a tout le mois de décembre. Mais ça a été hyper rapide. C'est-à-dire qu'en deux semaines, on a tout fait. Une com. Et on s'est retrouvés... Donc ça c'était décembre 2022. On s'est retrouvés avec une boutique pour tout le mois de décembre. Et c'était trop bien. J'ai en plus organisé des ateliers. J'ai commencé un peu les ateliers comme ça. Donc atelier de couronne de Noël. Apprendre aux participantes à faire leur bouquet, leur couronne. Enfin voilà, on a fait plein de trucs. C'était vraiment super. C'était un peu un moment suspendu. Et du coup ça m'a permis aussi de revenir. De reprendre forme humaine et de voir des gens. Et de me dire, bon bah en fait les gens... Ils sont là, mais peut-être pas que parce qu'ils ont pitié. Tu vois, il y avait un peu ce truc où je me disais que les gens, ils ne reviennent pas parce qu'ils ont pitié après ce qui t'est arrivé, etc. Donc, je me rendais compte que non, c'était juste de la bienveillance. C'est que les gens, ils étaient trop contents. Et c'était la première fois que je me montrais, moi, en tant que fleuriste. Parce que les gens me connaissaient en tant que vendeuse de nouveaux magasins, plein de choses. Oui,

  • Speaker #1

    tu n'avais jamais un espace physique vraiment.

  • Speaker #0

    Non, je me cachais toujours derrière mon site internet et derrière mon compte Instagram. Oui, mais... physiquement, je n'avais jamais fait un bouquet devant des gens.

  • Speaker #1

    Ça t'a impressionné la première fois où tu t'es retrouvée face à des clients ?

  • Speaker #0

    Surtout que finalement, pendant ce mois de décembre, je n'en ai pas trop fait parce que les bouquets, je les ai préparés beaucoup à l'avance. En fait, j'avais mis mon atelier au sous-sol et eux n'y allaient pas. Donc en fait, je n'avais pas vraiment ce truc d'être devant des gens. Sauf que du coup, quelques mois après, j'ai réfléchi à la boutique et à la façon de l'agencer. j'ai maintenant un énorme plan de travail sur lequel je travaille devant les gens parce que c'est vrai que normalement les fleuries c'est un peu dans la... c'est toujours dans la... de moi-même je me suis créé un endroit où je travaille devant les gens mais ça c'est génial, c'est trop bien les premiers jours je flippais en me disant vraiment tu vas là être devant les gens, faire tes bouquets vraiment ça fait partie de l'expérience

  • Speaker #1

    l'expérience et finalement ça que sa chance de ce que tu peux trouver chez un autre floriste donc et je les ai encore une fois ça trop trop bonne idée parce que parce que je vais les gens adorent me voir créer et en fait dans ton parcours depuis le début ce qu'on entend à demi mot c'est que tu aimes quand même énormément de contact client tu vois même quand tu faisais le sav de la marque pour laquelle tu tu bosses à tu as un truc tout à l'heure tu disais que tu aimais ça donc en fait en fait c'est juste que c'est un drôle de la poster accepté que tu es vraiment une fleuriste et que tu peux faire une chose et puis et puis

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a des métiers comme ça, comme le métier de commerçant, où si tu n'as plus envie, il faut partir. parce que il n'y a rien de pire que de rentrer dans une boutique où il y a quelqu'un qui est là à moitié ou quelqu'un qui tu sens qu'il est pas motivé tu peux pas faire ton blanc en fait c'est impossible tu peux pas faire ton blanc et c'est d'ailleurs ce pourquoi le métier de commerçant est un métier et pas tiens j'en ai marre de mon travail et du coup je vais ouvrir une petite boutique parce que c'est un métier à part entière le contact tu l'as ou tu l'as pas et c'est pas donné à tout le monde et moi j'adore... c'est quelque chose qui me porte tous les jours mais j'ai senti qu'il y a un moment où c'était plus possible pour moi et là ça du coup ce mois de décembre 2022 me faisait reprendre tu vois j'avais un peu ce truc de me dire en fait c'est ça que j'adore j'aime ça ouais et c'est le moment ça y est je suis à point pour ouvrir une boutique ouais t'avais fait tout ton petit chemin et là le puzzle se terminait t'as entendu tout arrive au bon moment, en plus avec ce que j'ai vécu je n'y crois plus forcément mais toujours quand même je me dis il y a vraiment ce truc où il fallait que je fasse tout ce chemin où j'étais chez moi à faire mes bouquets dans des conditions où j'ai construit quelque chose et petit à petit et surtout moi je suis partisane de faut pas aller trop vite si tu vas trop vite tu te fesses la gueule c'est parfois difficile de se dire que tu vois j'ai ouvert la boutique et je suis parti 3 ans et demi après le début de Fleur Fleur Fleur. Donc pour plein de gens, quand ils vont, là tu crées ton entreprise et dans 3 ans et demi, tu auras le droit d'avoir ta boutique. C'est vrai que ce n'est pas facile de se dire, surtout que je ne suis pas du tout quelqu'un de patient. J'apprends à l'être, mais ce n'est pas mon fort. Et voilà, donc...

  • Speaker #1

    En fait, pour s'écouter quoi. Finalement, tout ton parcours, tu as fait les choses aussi tranquillement parce que tu t'écoutais.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et tout est arrivé au bon moment. Et donc, à la fin de ce mois de décembre qui était incroyable, je me suis dit, ok, là c'est le bon moment. Par contre, maintenant, il va falloir trouver une boutique de façon très complète.

  • Speaker #1

    Je préfère encore.

  • Speaker #0

    J'ai mis un message toujours, j'ai envoyé un message, j'ai fait une story sur Instagram en disant, je cherche. Et en fait, au début, je me suis dit, est-ce que ce serait pas un atelier que je pourrais switcher en boutique ? Parce que c'est pareil, encore une fois, ça veut dire, là en plus, je n'ai plus de collègues. Donc, si je veux ouvrir une boutique, il faut que je vis de soi 100% du temps. Donc, à nouveau, les contraintes, quand on parlait d'ouvrir le samedi, ce genre de choses, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    Ouais, t'es malade, personne n'est là pour te remplacer.

  • Speaker #0

    Exactement. Il fallait que vraiment je prouve ça et que je me dise, t'es sûre de toi. Donc, c'est pour ça, au début, je m'étais dit, est-ce qu'un atelier dans lequel j'organise… Des ateliers, justement, les gens viennent chercher encore leur bouquet précommandé et que, tu vois, pour la fête des mères, pour Noël, que j'ouvre en boutique, ça ne peut pas être le bon compromis. Donc, au début, c'est ce que je m'étais dit. Et je fais une story sur Instagram, j'ai une de mes clientes qui me répond, qui me dit qu'elle a visité un local qui ne lui convient pas, mais qu'en revanche, elle peut me donner le contact à la mairie. Donc ce qui se passe, c'est que je rencontre ce monsieur à la mairie qui me fait visiter un local qui ne peut pas aller dans mon cas parce que c'est un local avec une grille de vent. Et la grille fait que si je veux l'ouvrir pour la fête des mœurs, pour Noël, ça ne peut pas fonctionner. Et il me dit, Camille, il y a un local qui pourrait vraiment vous convenir, rue des Carmes. Et rue des Carmes, c'est une des rues de l'Orléans qui est en plein centre-ville, mais qui a une image. Le problème, c'est que pendant des années, ça a été une rue qui était... un peu malfamés, mais en fait, il ne se passait pas grand-chose, mais un peu malfamés. Puis, il y a eu des travaux pour une ligne de tram où ils en ont profité pour exproprier tout le monde. Et ils ont fait des travaux sur tous les immeubles, toutes les boutiques, sauf que depuis, ces travaux qui datent d'il y a déjà quelques années, il n'y a plus une seule boutique ouverte. Sur tout le côté de la rue qui a été refait, plus une boutique. Et donc là, le but de la mairie, c'est de replacer des commerces. C'est une rue qui, pendant des années, était une rue qui était avec beaucoup, beaucoup d'artisans. Donc, ce qu'ils voulaient faire, c'est une rue à nouveau avec que des indépendants, que des artisans. Donc, en gros, j'étais, je rentrais vraiment dans toutes les cases. Et le truc, c'est que, c'est ce qu'on se disait, moi, j'avais pas de, j'ai vraiment, je voulais ouvrir une boutique, mais j'avais pas de budget, quoi. Vraiment pas de budget.

  • Speaker #1

    Tu t'étais fait un petit cahier des charges de ce que tu attendais, de l'espace, de la place dont tu avais besoin, de tes contraintes. Ouais. Tu es partie un peu comme ça. En fait,

  • Speaker #0

    je suis partie... Moi, ce que je voulais, c'était une boutique qui n'était pas trop grande. Parce que je n'ai pas besoin de beaucoup d'espace. Je voulais surtout une boutique qui soit... Les seules contraintes que j'avais, c'est que dans la plupart des boutiques que tu prends, c'est déjà des boutiques... La boutique, elle a déjà un vécu, il y a des travaux qui ont été faits. Et moi, il me fallait... et un plan de travail relativement grand quand même pour travailler, et un point d'eau. Il y avait ce truc du point d'eau. Généralement, dans les boutiques, tu as des petites toilettes avec de quoi te laver les mains, et c'est tout. Donc, c'est vrai que ça, c'est des choses qui étaient importantes, ou sinon, il y avait des travaux à prévoir qui pouvaient être un peu compliqués. Et donc, là, en fait, j'avais tellement déjà des contraintes financières que je ne m'étais pas mis en tête. Je m'étais dit, c'est un peu comme ce que je disais de... Depuis le début, ça doit arriver, ça va arriver. C'est trop facile de dire ça. Donc, je visite cette boutique. Et là, il se passe vraiment un truc où je me dis, ah, d'accord, tu es sûre que tu ne veux pas de boutique parce que vraiment, cette boutique, elle est incroyable. En fait, c'est très simple. C'est-à-dire qu'il y avait quatre murs, même pas de sol, tout à faire. ce qui n'était pas du tout prévu, évidemment, mais elle fait 29 mètres carrés. Et le truc, c'est que je me suis dit, au moins, c'est un espace, c'est une page blanche, et il y a tout à faire. Et c'est ça que je trouvais hyper intéressant. Donc, je visite cette boutique, et je me dis, mais non, je ne veux pas de boutique, mais c'est super, merci de me l'avoir visitée, à bientôt. Voilà. Sauf qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    Mais tu dis ça en étant convaincue ou en essayant de me convaincre ? Ouais d'accord, tu avais quand même eu le petit crush de te dire attends, je me vois bien ici

  • Speaker #0

    Bah ouais, mais c'est vrai qu'encore une fois, il fallait que je pose les pour et les contre de ok, ça veut dire qu'à partir de maintenant, ta vie, ça va être d'avoir une boutique ouverte 5 jours dans la semaine, des horaires respectés, toute la journée le samedi Est-ce que tu es sûre d'être prête à ça ? Et est-ce que tu es sûre avec ton mec aussi ? Parce que du coup, c'est encore une décision de vie. Donc, je pars comme ça. J'y réfléchis évidemment toute la journée, toute la nuit. Et en fait, c'était un appel d'offres. C'est-à-dire que c'était un appel d'offres sur toutes les boutiques de la rue. Et on avait du coup une deadline pour envoyer notre dossier. Ça faisait... plusieurs mois que des commerçants se préparaient à ça, qu'ils avaient déjà fait leur dossier, etc. avec des experts comptables, avec tout. Moi, je n'avais rien du tout. Et on était, c'était le 8 janvier. Et il fallait que le 20 janvier, j'envoie mon dossier dernier carat. Donc, ça ne me laissait vraiment pas beaucoup de temps. Et j'ai fait comme ce qu'on fait dans ces cas-là. Je suis retournée à plusieurs moments, à plusieurs jours différents. plusieurs heures différentes, je suis retournée rue des Carnes devant cette boutique et j'ai regardé un peu ce qui se passait et voir si... voilà parce que c'est une rue que finalement je connaissais très peu et je sais pas, elle m'appelait, il y avait un truc vraiment... j'ai eu un coup de coeur, la rue elle est incroyable parce qu'en fait elle est hyper passante, c'est vraiment une des rues pour venir en centre ville, il y a tout un quartier où les gens passent par là, il y a énormément de passages, c'est vraiment... ultra bien placé. C'est juste qu'on a arrêté d'aller rue des Carmes et que on vient plus faire du shopping rue des Carmes, mais il se passe plein de choses. Et donc je me dis, ça te coûte rien de faire un dossier, aussi minable soit-il vu le temps qui te reste, mais tu fais ça et puis tu mets des photos de ce que tu fais, tu mets des photos de plans de la boutique, de comme t'aimerais qu'elle soit, etc. Et tu vois ce qui se passe. Et puis, ils étaient trop contents à la mairie. Ils disaient que vraiment, c'était un super projet. On était...

  • Speaker #1

    Leur soutien, quand même. Oui, bien sûr. Qui a un engouement.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'était eux qui étaient décisionnaires ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est une partie la mairie et une partie qui s'appelle la Semdo, qui est en fait une société mixte, qui appartient entre autres à la mairie et aussi à des investisseurs type banque, etc. Et qui en fait sont... Il y a plein d'endroits à Orléans. qui rachètent, qui rénovent et qui revendent. Et dans le cadre d'immeubles et dans le cadre de commerce, du coup, dont ils sont propriétaires et restent propriétaires. Et donc, ils étaient en partie décisionnaires, effectivement. Et sur, je crois, la dizaine de dossiers qu'il y avait, on était peut-être deux ou trois qui étaient vraiment des dossiers intéressants pour la mairie. Il s'avère qu'il y en a un... cours de route qui est parti. Il y en a un deuxième qui était très intéressant. En fait, il s'avère que c'est maintenant une de mes copines, Julie, qui était sur le dossier. En fait, elle s'est dit qu'elle, c'était pas le bon moment, que c'était pas pour elle. En fait, ces deux dossiers, mine de rien, ont fait que la question a été plus facile pour la mairie et que j'étais un peu le dossier intéressant. On est passé en commission. Ça a mis beaucoup de temps. Ça a mis entre deux et trois mois. où je me suis passée de Non mais t'inquiète, de toute façon j'envoie ce dossier et puis on verra ce qui se passera à J'y pense jour et nuit et si c'est pas moi, je vais être trop triste. C'est vraiment j'ai un peu switché là-dessus et puis il s'avère que il y a un jour où on finit par m'appeler et me dire Camille, la boutique est pour vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'as ressenti là ?

  • Speaker #0

    Une joie immense.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait... Je m'étais hyper projetée, je m'étais vraiment projetée. J'avais évidemment entre-temps pensé à un milliard de choses, à tout ce que j'avais envie. Je regardais la seule vidéo que j'avais faite de la boutique et les quelques photos que j'avais. Mais du coup, je l'avais en tête. Entre-temps, en plus, on était partie avec mon mec à New York et je l'avais un peu pris comme un voyage où je m'inspire. En fait, j'adore. Moi, j'ai vraiment ce truc où on adore. en voyage aller dans on fait énormément de boutiques on adore s'inspirer de tout ce qui se fait en termes de déco en termes de design mais pas de ce qu'on vend de la structure des boutiques et donc je voulais m'inspirer de tout ça pour créer bouffer tout ce que j'ai et en ressortir quelque chose qui me ressemble avec toutes mes inspirations Mon Pinterest était déjà plein de 1 million de photos de choses. C'est marrant de le revoir maintenant. J'ai laissé, je crois, une story où je raconte justement le processus des couleurs de cette boutique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Mais oui, il y a plein de choses en fait. C'est là où vraiment on se nourrit de tout. Et on se rend compte qu'ensuite, il y a un moment où il faut prendre des décisions concrètes. Par exemple, je réfléchis à 10 mélanges de matching de couleurs différents. En fait, c'est un moment où il faut que l'aventure me l'achète.

  • Speaker #1

    Surtout que je ne sais pas, tu as eu cet appel qui est tombé en mars ?

  • Speaker #0

    C'était début avril. Début avril 2023.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo ? La petite est à vous, j'arrive avec les clés ? Ou c'est pour dans trois mois ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, ça reste quand même une mairie, donc ça va quand même moins vite que quand il y a un propriétaire particulier qui a envie que ça aille vite. Donc, il y a quand même beaucoup de choses. Déjà, on signait chez le notaire. Donc, il y avait tout un processus, effectivement. Et moi, en fait, c'est le moment où je passais de auto-entreprise à entreprise, SRL. Donc, il fallait que je fasse toutes les démarches, etc. auprès d'un comptable. Jusqu'à alors, oui. En fait, jusqu'alors, je n'avais absolument pas de comptable, d'expert comptable. Donc, c'est le moment où j'ai vraiment, je me suis vraiment, j'ai fait appel à plein de gens en leur demandant, voilà, ce n'est pas mon domaine, il faut qu'on m'aide. J'ai rencontré un incroyable banquier qui m'a aidée dans toutes mes démarches et il m'a aidée d'une grande aide et pour les travaux qu'ils m'ont financés et pour vraiment… Tout, il m'a beaucoup aidée sur tout. Et donc, j'ai ensuite eu une super experte comptable à qui j'ai dit, en fait, je signe dans deux semaines. Est-ce que c'est possible qu'on fasse toutes les démarches pour que la société soit ouverte ? À des moments où, clairement, on mettait plus un mois ou deux pour ouvrir une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça compte toujours un peu de temps.

  • Speaker #0

    Oui, les histoires de guillemets uniques qui freinent beaucoup de temps. Et elle m'a dit, OK, je voudrais votre entreprise créée dans deux semaines. Elle s'est donné une petite mission aussi. Donc, j'étais hyper bien entourée.

  • Speaker #1

    T'as aussi embarqué des gens dans le projet.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et il y avait un truc, c'est que... Donc déjà, moi, j'ouvrais une entreprise, donc pour qu'un banquier me fasse confiance, c'était quand même assez fou. Et surtout, il fallait que je trouve des entrepreneurs qui puissent travailler le plus vite possible. Ouais. Parce que forcément... Donc en fait, on m'a appelée début avril, j'ai signé la boutique et j'ai eu les clés le 31 mai. C'est quelque chose que... J'ai ouvert mon entreprise et j'ai signé le 31 mai parce que c'était psychologique et c'était un peu une date clé. Ça faisait neuf mois que ma fille était décédée et je voulais que ce soit ce jour-là. Donc, j'ai fait chier tout le monde pour que ce soit le 31 mai, pour que mon entreprise soit ouverte ce jour-là. Et pareil, je voyais ça comme un signe. Oui,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas important de…

  • Speaker #0

    C'était un peu, tiens, c'est mon deuxième bébé qui prend vie. Et neuf mois plus tard, j'ai eu le temps de… C'était un moment important. Donc le 31 mai, j'ai signé, j'ai eu les clés. Et puis, il y avait ces entrepreneurs que j'avais rencontrés. Mais là, ça y est, j'avais les clés. Donc, on pouvait vraiment commencer à faire les travaux, enfin, pas les travaux, mais en tout cas, les plans réels.

  • Speaker #1

    Oui, être dans la boutique, la regarder, surtout les coups de main.

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu avais fait un budget pour tout ça ? Quand tu avais dû faire ton dossier, tu avais dû faire un peu des projections ?

  • Speaker #0

    En gros, moi, je m'étais donné environ 15 000 euros. 15 000 euros de travaux. Il s'avère qu'on a évidemment un peu dépassé et qu'on est plus en tout à entre 22 et 23 000 euros de travaux. Mais c'est quelque chose sur lequel je ne voulais pas... En fait, c'était trop important. Et je voulais que cette boutique... C'est surtout que j'ai eu la chance d'avoir, encore une fois, un banquier qui me suit et qui me dit Ok, et si c'est un peu plus, c'est un peu plus. En gros, j'ai... Il y a une partie qui devait être un peu pour acheter du stock et finalement je m'en suis servi pour financer une partie des travaux. Et j'ai réussi à gérer comme ça et voilà. Là les choses concrètes commençaient, j'avais les devis, j'avais tout. Sauf que les mecs ne pouvaient pas commencer les travaux avant début septembre parce qu'ils avaient déjà des projets en cours. Et que moi en fait je leur disais à chaque fois, je ne sais pas quand est-ce que je verrai les clés, je ne sais pas. Donc allez-y, prenez un autre chantier. Donc on a commencé début septembre.

  • Speaker #1

    T'as pu négocier une franchise de loyer ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça le truc. C'est que moi, j'ai l'intention d'être dans une rue où, vu que personne ne voulait s'installer, on est vraiment hyper aidés. En fait, par rapport à mon loyer final, qui est vraiment un loyer en plus qui est très bas par rapport au reste d'Orléans, moi, j'ai eu une franchise de six mois de loyer.

  • Speaker #1

    Oui, nous démontons.

  • Speaker #0

    faire les travaux et ensuite la première année je ne paye que 40% de mon loyer et la deuxième année 60. Ce qui fait que c'est le seul endroit à Orléans où je pouvais m'installer et que je suis absolument ravie d'être là. Mais c'est vrai que c'était la seule boutique qui était dans mes prix. Oui. Si ça n'avait pas été ça, je ne sais pas. Mais ce n'est pas grave, de toute façon,

  • Speaker #1

    c'est ça. De toute façon, ce n'est pas grave. Tu ne vas pas refaire l'histoire. Elle était là, elle t'attendait.

  • Speaker #0

    Évidemment. Et donc, les travaux commencent en septembre. Et tout s'est trop bien passé. Donc, j'ai vraiment pu penser la boutique exactement comme je voulais. Et ce qui est génial, c'est que je rêvais, évidemment, après des années à travailler chez moi, je rêvais d'un énorme plan de travail sur lequel travailler et sur lequel organiser des ateliers. Ce plan de travail, il est réel, il existe maintenant. On travaille tous les jours dessus. On a créé deux pièces, justement, les sanitaires et la partie réserve. Et on a joué beaucoup avec la hauteur de plafond. J'ai une très grande vasque et un plan de travail pour l'eau, pour mes seaux, pour les fleurs. Tout a été vraiment pensé selon mes besoins. Et ce qui est génial, c'est que... J'ai aussi ce truc de... J'ai eu le temps pendant trois ans et demi d'imaginer exactement mes besoins. Si j'avais ouvert la boutique tout de suite, peut-être que j'aurais fait des gadgets ou des choses dont je ne me serais pas servie. Là, chaque mètre carré de cette boutique a été vraiment pensé selon mes besoins à moi. Et le temps.

  • Speaker #1

    Connaître le temps, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est ça que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Connaître.

  • Speaker #0

    Donc voilà, j'ai... J'ai finalement ouvert la boutique. J'aurais pu l'ouvrir une semaine plus tôt, mais je ne voulais absolument pas être dans le rush total pour l'ouvrir.

  • Speaker #1

    C'est l'occasion de profiter, encore une fois, le truc de prendre le temps, de savourer aussi, c'est des moments...

  • Speaker #0

    Ce qui était tellement important, et depuis le temps que je travaille dans des boutiques, je voulais que c'était la première fois que j'ouvrais ma boutique. Je voulais du coup que ce soit vraiment un moment où je ne sois pas... à moitié agacée parce que ça, c'est pas fini. Je voulais vraiment être au top. Et du coup, je l'ai ouvert dans les meilleures conditions. Tout était... tout était fini, à part mes plaintes que j'ai toujours pas posées un an après, parce que j'ai eu le temps de le faire.

  • Speaker #1

    Ouais, chaque fois que t'es lancée, tu te dis je ferai plus tard, mais en fait c'est impossible.

  • Speaker #0

    Je vous conseille, faites vraiment, finissez les travaux à 100%, parce que tout ce que vous n'allez pas faire, j'ai passé trois mois avec ma porte pas peinte, parce que c'était un truc vraiment... Mais donc ouais, j'ai ouvert vraiment dans les meilleures conditions possibles, et c'est incroyable. Et donc là par contre, j'ai vraiment dû changer. toute la logistique de tout, ce principe de précommande de bouquets, il n'existe plus.

  • Speaker #1

    Parce que, attends, juste pendant que tous tes travaux, pendant tout ce temps-là, avant cette ouverture du coup, l'ouverture a lieu quelle date ?

  • Speaker #0

    Le 2 novembre.

  • Speaker #1

    Le 2 novembre, ok. Ouais. Donc,

  • Speaker #0

    tu vois, je l'ai signé, je l'ai eu l'étier le 31 mai, j'ai ouvert le 2 novembre, il s'est passé beaucoup de temps. Pendant ce temps-là...

  • Speaker #1

    Tu as ouvert tes précommandes ?

  • Speaker #0

    Ouais. En fait, moi je l'ai laissé les travaux à 100%, j'ai absolument rien fait, enfin on a fait juste la peinture. On a fait la peinture avec ma maman la veille de l'ouverture. Et sinon, je laissais vraiment mes clés aux entrepreneurs. Ce n'est pas mon domaine. Et je continuais du coup dans les mêmes conditions à travailler. Sauf que, donc toujours au système de précommande, etc. Sauf qu'une fois à la boutique, il fallait bien que je change ce système et que je trouve une façon de faire différente. Que je devienne une boutique de fleurs dans laquelle on arrive et que, on ne sait pas, vous allez précommander. Donc... Donc ça, je réfléchis pas mal. Et j'incite toujours la précommande. Mais j'ai évidemment, bien sûr, des fleurs fraîches toute la semaine. Donc c'est comme ça que maintenant, j'ai trois arrivages par semaine. Dont un le mardi matin, où c'est avant d'ouvrir la boutique. Je vais moi-même chez ce fameux producteur à Blois dont je t'ai parlé. Et je vais chercher mes fleurs là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ouvre la boutique du coup avec des fleurs fraîches. Je suis une journée le mercredi et le jeudi. Donc j'ai sans cesse des fleurs fraîches.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais je fonctionne en... pas du tout le fameux étal dont je parlais qui est beaucoup trop grand et où on gâche et on jette des fleurs, je voulais vraiment quelque chose de beaucoup plus à taille humaine et donc j'ai un étal qui est ce qu'il est, qui est bien moins rempli que chez les fleuristes mais qui se remplit quand même, quand je vois les photos de mon étal au début et de maintenant, il est quand même, mais parce que j'ai plus de clients forcément mais donc je l'ai vraiment j'ai des fleurs tout le temps mais il se peut que des semaines où je travaille un peu trop bien et où que j'ai mal géré mes commandes je me retrouve sans fleurs le samedi midi peut-être ou parfois même samedi matin ça fait longtemps que ça n'est pas arrivé mais samedi midi samedi dans l'après midi donc c'est aussi pour ça que je me suis posé la question si tu n'as plus de fleurs qu'est ce que tu fais tu fermes ta boutique donc pour être ouvert tout le temps j'ai commencé à vendre un petit peu de déco à côté. Je me suis dit, tu as travaillé dans un concept store, c'est ta boutique, qu'est-ce que tu aimes ? La déco, il y a plein de choses qui vont chez les fleuristes, il y a toujours des vases, des bougies. Donc c'est OK, les gens ne te regarderont pas bizarrement si tu vends autre chose que des fleurs. Et en fait, j'ai commencé à ouvrir avec quelques vases, un peu d'objets de déco. Et vu que j'ai ouvert au début de novembre, ça a rapidement été Noël, où du coup la demande en plus des fleurs a été forcément... J'ai eu de plus en plus de demandes, donc j'ai commencé à acheter de plus en plus de décos, de bougies. J'ai vraiment commencé à créer un univers en plus de la fleur à côté, en parallèle dans la boutique, qui allait avec la demande de mes clients. Et c'est vrai que depuis un an, maintenant, je ne m'interdis rien et je vends ce que j'aime. Donc, c'est vraiment plus un petit concept store de décoration. Je vends un peu de… alors forcément, tout ce qui est cartes parce que je suis fleuriste, mais je vends de la papeterie, je vends… là, depuis Noël, je vends du parfum. Voilà, je vends vraiment, en fait, tout ce que j'aime, toutes les marques. en fait quand je crois au truc et que je sais que j'adore et que je vais réussir à le vendre je me propose.

  • Speaker #1

    Et ça fait un peu écho à ce que tu disais tout à l'heure que ton direct avait conseillé d'incarner aussi sur Instagram et bien là c'est aussi pareil en fait c'est humain tu incarnes dans la boutique elle a incarné cette boutique c'est toi c'est tes goûts et on va par la force des choses et

  • Speaker #0

    encore pas les tils parce que c'est super d'avoir une boutique qui te ressemble et d'avoir une boutique qui est ce que tu aimes exactement comment ça s'est passé la rencontre avec tes clients c'était à l'hiver de la guerre comment ça s'est passé mais tellement bien tellement bien moi j'ai vraiment une chance inouïe d'avoir une clientèle qui est incroyable de gens qui sont hyper bienveillants j'ai créé une en fait je pensais pas du tout au vu de mon concept qui est un peu différent tu rentres pas chez moi comme dans une boutique de fleurs traditionnelle et du coup je me disais les gens ils vont se dire mais attends c'est trop bizarre de proposer que des fleurs de saison comment on fait et en fait on est en 2025 mais Toute l'année 2024, où j'ai vraiment eu le temps de créer quelque chose, en fait, on est en 2024 et les gens, ils sont au courant de tout ça. Et donc, ils consomment déjà différemment et ils sont presque contents qu'on leur propose des choses en respectant les gens, la planète, les saisons. Et donc, ça va vraiment avec la façon de consommer de plus en plus de gens. Et donc, j'ai eu des retours hyper positifs. Et quand je dis, ben non, je suis désolée, c'est pas la saison des pivoines, c'est pas la saison de... Mais en fait, ce n'est pas grave. Vous avez quoi à me proposer ? On y arrive toujours.

  • Speaker #1

    Oui, tu as jamais...

  • Speaker #0

    Et je suis devenue fleuriste de quartier parce que j'ai du coup tous ces gens que je ne touchais pas avant qui m'ont découvert via la boutique et qui viennent soit chaque semaine, soit toutes les deux semaines, en tout cas de façon assez récurrente, ne serait-ce que juste pour venir me dire bonjour. Et c'est là où je me sens tellement bien dans cette boutique. En fait, c'est ça mon truc. C'est vraiment... J'adore discuter. avec les gens. J'adore. Moi, je suis un peu la psy, je pense. J'écoute les histoires de tout le monde. Je connais la vie de tout le monde. Les gens, ils me font des cadeaux à Noël. Ils m'offrent des chocolats. Je suis en vacances la semaine dernière, vendredi, quand j'ai fermé. Les gens, ils passaient devant la boutique, ils ouvraient la porte. Je me disais Passez de bonnes vacances ! Revenez en pleine forme ! J'incarne vraiment cette boutique. Les gens me connaissent maintenant. Et... J'ai pas de gens... En fait, j'arrive même pas à trouver d'exemples de gens qui n'ont pas été cool. Il y a un truc, je sais pas, où quand on rentre dans ma boutique, c'est parce que je dois attirer des gens qui sont cool, parce que je suis cool. Et par contre, moi, j'ai vraiment ce truc, c'est horrible. Mais j'ai ce truc où je suis désolée, mais le client n'est pas roi, en fait. Je pars du principe que... C'est pas parce que t'as envie de quelque chose ou que tu rentres dans une boutique que tu te dois d'être mal polie ou de vouloir quelque chose à tout prix. En fait, il y a un truc, c'est si t'es pas content, si t'as pas le temps, si t'es pas dans le mood, en fait, t'as le droit de pas venir et je m'en fous parce que je préfère presque pas servir les gens pas cool que de les avoir et de passer un mauvais moment avec eux parce qu'en plus, ça veut dire que ça va être des gens qui vont... ensuite soit faire de la mauvaise pub donc je veux moi je veux que ce soit que des gens qui soient dans un mood cool et qui ont envie en plus quand on vient chez le ferry c'est généralement on a le temps il y a vraiment ce truc tu pourrais avoir le mec pressé qui

  • Speaker #1

    s'est pas laissé en Valencia et qui est pas sympa parce que t'es occupé à faire autre chose je sais pas

  • Speaker #0

    J'arrive même pas à ne serait-ce qu'à penser à quelqu'un qui a pas été cool dans ma boutique.

  • Speaker #1

    Bah franchement tant mieux. Bien sûr. Parce que c'est le genre de truc, t'en as juste un, même t'en as un tous les deux, un par mois et tu vas t'en rappeler quoi. Donc si t'arrives pas à t'en rappeler, c'est que c'est très très anecdotique, c'est cool.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je me suis épanouie et heureuse depuis que j'ai cette boutique ? Enfin c'est un vrai truc, c'est-à-dire, tu vois même quand, comme tout le monde, parfois je me lève le matin, j'ai pas envie ou je suis un peu moins bien. Je rentre dans la boutique, je... prend l'énergie des gens. Ça fait très...

  • Speaker #1

    Vampire ! Non, mais c'est pas ce que tu veux dire, ce truc de... Je le ressentais beaucoup, moi, quand j'étais en boutique. Ou parfois, t'es un peu down le matin, et puis t'arrives dans la boutique, et t'as quelqu'un, effectivement, qui a passé juste dans la rue, un voisin, qui te dit bonjour, bonne journée, petit sourire. C'est pas du tout comme ça. Et les échanges, à la fin de la journée, t'es à bloc. t'as partagé ce que t'aimais, t'as fait découvrir des choses que t'aimais, t'as eu des discussions intéressantes. Ça existe, après c'est vrai que moi j'ai aussi des souvenirs de journées où c'était plus dur, où j'avais des gens qui étaient exilants, qui étaient qui ne se rendaient pas compte de ce que c'était que mon quotidien. Mais par contre, je vois très bien ce truc où tu te nourris de ces échanges et tu sens qu'il n'y a pas que toi qui repars Non,

  • Speaker #0

    c'est mutuel.

  • Speaker #1

    Les clients, ils sont super.

  • Speaker #0

    On est bien sûr. Et tu vois, c'est un endroit en plus où, encore la semaine dernière, il y avait une cliente, on finissait son bouquet, une autre qui arrive, on était en pleine discussion, l'autre part à la discussion, et en fait, on discute toutes les trois pendant trois quarts d'heure. Et il y a vraiment ce truc où les gens échangent entre eux dans la boutique. Quand à Noël, j'avais ma maman, elle aime trop parce que justement, elle vient me donner un coup de main et en même temps, elle discute avec plein de gens, elle rencontre des gens. Et c'est, en fait, c'est le truc où vraiment ma batterie, tu sais, au fur et à mesure de la journée, je recharge ma batterie. Et le temps que je rentre, je suis certes. très fatiguée, mais j'ai vraiment ce truc où, tu sais, c'est un peu la batterie sociale, elle est à plat parce que j'ai trop parlé et qu'en plus, c'est vraiment... Mais je suis, je ne sais pas, chargée d'un truc incroyable. Oui, tu as de l'énergie. C'est exactement ça. Il y a vraiment ce truc, par contre, qui est réel. J'ai écouté l'épisode de la meulerie de ton... Les drisses. Exactement. Et en fait, il dit un truc que j'adore et que... qui est tellement vrai, c'est que tu arrives à la boutique, c'est comme si tu sors de la réserve, tu es en représentation. Et ensuite, c'est un spectacle. Tu es en représentation toute la journée et tu as un client qui arrive et tu parles de la météo et des machins. Tu t'arrêtes jamais. Parfois, je ne m'arrête pas de parler. Je suis une pipelette. Mais c'est vrai que tu as vraiment ce truc où tu dois sans cesse recommencer avec chaque client et ensuite, le soir, tu es vidé. Mais... Tu lui donnes beaucoup,

  • Speaker #1

    mais en même temps, toi aussi. C'est vrai que c'est un truc à prendre en compte que tu réalises pas nécessairement quand t'es en reconversion, que tu relances dans le commerce, qu'il va y avoir cette partie-là. Il faut être prêt à... Il faut être prêt à plonger dedans. Il faut aimer les gens, il faut aimer parler avec les gens, il faut aimer échanger parce que c'est quand même la base. Ça n'a pas rien de logique, mais...

  • Speaker #0

    Je pense qu'on en arrive à la fin. Et en revanche, s'il y a vraiment un conseil de façon plus globale que... que je donnerais. Tu vois, j'anticipe. Vas-y,

  • Speaker #1

    c'est bien.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, parce que sinon, je pourrais encore continuer à te dire pendant des heures à quel point je suis heureuse d'être dans ma boutique chaque jour et que je suis épanouie. Par contre, c'est un vrai truc, c'est que j'ai créé un vrai univers. C'est-à-dire que je n'ai pas juste posé des tréteaux et j'ai mes fleurs. C'est-à-dire que je me suis énormément nourrie de tout. de tous mes voyages, de tout ce que je vois, de tout. On parlait d'Instagram, mais en fait, mon inspiration, que ce soit pour le travail ou pour la boutique, je l'appuie partout. Mais par contre, j'ai ouvert un vrai endroit où les gens viennent, mais qui est un univers. Moi, ma boutique, elle est jaune. Mon plan de travail est gigantesque. Il est jaune au soleil. C'est jaune et rose dans toute la boutique. Tout ce que je vends, c'est cool. coloré et du coup tu rentres dans c'est un peu comme une bonbonnière ou en tout cas un endroit où t'es plus à Orléans tu sais plus où t'es et c'est un des meilleurs compliments qu'on me fait et en tout cas c'est un vrai univers et on voit trop de gens qui se plaignent, on entend trop de gens qui se plaignent mes clients rentrent pas dans la boutique ou y'a pas et en fait c'est souvent des gens qui ont pas poussé un concept à fond Et il y a un vrai truc, c'est que ce qui n'était pas forcément valable il y a quelques années, maintenant, on consomme énormément sur Internet, énormément, énormément. Et que si les gens se déplacent en boutique, alors les fleurs, c'est un peu différent, mais tu as un commerce de fringues. Si les gens ne commandent pas sur Internet, c'est pour avoir un conseil et un vrai lieu dans lequel ils ont envie de consommer. Et du coup, il y a un vrai effort à faire sur le... vraiment tu ouvres une boutique maintenant tu te dois et tu le dois à tes clients tu dois créer quelque chose et il faut y aller à fond faut pas ça peut pas être un truc un peu petit bras parce que sinon les gens ils vont pas avoir envie de venir ils vont pas avoir envie de revenir il faut que ce soit un vrai endroit qui soit un rien c'est marqué le principe à l'expérience il est réel et il est très dur parce que ça veut dire que moi il faut déjà que j'ai un coup d'avancé et que je pense presque déjà que dans deux ans mes clients ils en ont trop marre de ma boutique jaune et rose et qu'il faut déjà que je pense à tiens ce sera quoi la prochaine couleur ce soit que ce sera quoi ou comment je vais parce que le jeu j'ai toujours ce truc où j'ai travaillé dans le commerce de fringues je refais le merch très souvent et donc j'aime bien parce que tu as un truc qui est posé sur une étagère tu as un vase sur une étagère qui va pas se vendre pendant des semaines il suffit que tu le change de place ou que tu le mettes ailleurs ou que tu mettes un bouquet dedans et tout de suite tu vas le vendre voilà et Et il y a du coup ce truc où c'est hyper important de faire du merch tout le temps, et j'adore ça, mais c'est ça, ta boutique elle ne va jamais filer. Et puis encore une fois, le pouvoir d'Instagram, dès que je mets quelque chose, même je reçois des nouveaux vases, je les mets en ligne, tu peux être sûre que le jour même, il y a quatre personnes qui vont venir pour ce vase, et pas un autre, celui qu'ils ont vu sur Instagram. J'ai mis à Noël, j'ai dit que ma bougie préférée, c'était celle à la mandarine. J'ai 15 personnes qui sont venues en me disant On va acheter la mandarine, c'est votre préféré. Et j'ai dit, ah bah merde, j'ai vendu toutes mes mandarines, qu'est-ce que je vais faire ? Je vais leur dire que maintenant,

  • Speaker #1

    ma deuxième préférée,

  • Speaker #0

    c'est cette vidéo. Non mais le pouvoir d'Instagram est encore fou là-dessus. Et quand je reçois, quand je dis que c'est la saison du mimosa, tu as 20 personnes à la boutique qui rentrent en me disant, je veux mon mimosa. Donc encore une fois, malheureusement, très chronophage, mais Instagram,

  • Speaker #1

    c'est obligatoire. Comme outil, ouais.

  • Speaker #0

    Vraiment, incarnez, rigolez pas avec le concept de votre boutique et l'expérience client c'est réel. Et puis Instagram, je suis désolée mais ça existe.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. En effet, on va arriver un peu sur la fin de la discussion. Je pourrais encore passer des heures, c'est tellement frustrant. Mais il va falloir que je m'arrête. Mais c'est pas grave, en fait j'avais quelques questions que je m'étais notées ou qui sont un peu popées dans ma tête dans la discussion et je me dis qu'avant qu'on mette fin à cet échange peut-être que je peux te les dire et si tu essaies de m'y répondre de répondre en quelques mots ça serait vraiment bien Je suis frustrée un peu Je suis aussi frustrée mais au moins tu vois tu as fait des petites touches comme ça que tu peux partager et puis chacun le prendra et développera la réflexion si il veut quoi tu me parlais au début de ton expérience en boutique et tu disais que tu avais appris vachement que c'est un vrai métier le commerce et que tu avais appris vachement pendant ces années est ce que il ya deux trois apprentissages que tu peux partager c'est

  • Speaker #0

    hyper dur parce que j'ai appris tellement de choses je pense qu'effectivement c'est se dire que c'est pas donné à tout le monde qu'il faut avoir un vrai affect avec les gens et je pense aussi croire aux produits qu'on voit

  • Speaker #1

    Ok. Ok.

  • Speaker #0

    À développer.

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce que tu peux nous raconter un peu comment tu t'organises ? Parce que tu es seule à tout gérer. Donc est-ce qu'il y a des tips, des petits rituels ou des façons de fonctionner qui t'allègent ou que tu trouves efficaces pour toi ? On va partager.

  • Speaker #0

    Oui. Ça peut paraître étonnant, mais je sais que j'ai plein de gens qui disent que la boutique n'est pas ouverte non-stop. Mais en fait, je m'oblige à prendre mon mercredi matin. La boutique n'est pas ouverte. En fait, le mardi et le mercredi, elle n'ont qu'à midi. Et le mardi, je vais chercher mes fleurs. Le mercredi, c'est un moment pour moi. C'est-à-dire que c'est le moment où je peux caler un rendez-vous médical, un truc, ou juste rien faire. Et je pense que c'est important. Parce que c'est vrai que j'ai tellement... travailler beaucoup dans le commerce que je sais qu'on peut ouvrir non-stop et à la fin, on n'en peut plus, on est sur les rotules. Je pense que garder des moments comme ça et j'essaye aussi de faire un maximum entre deux clients sur tout ce qui est compta, tout ce qui est commandes, etc. Souvent, le mardi, je suis derrière mon ordinateur quand vous n'êtes pas à la boutique parce que ça évite aussi de ramener trop de travail à la maison. Et quand ta deuxième journée de compta commence, c'est vrai que tu t'arrêtes jamais. Et surtout, je délègue énormément tout ce qui est comptabilité. Je paye très cher, mais du coup, je ne fais rien à part envoyer mes factures. Je pense que payer des gens qui savent faire pour toi, qui font à ta place en tout cas mieux que toi, c'est un luxe, mais c'est nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est un investissement, mais qui est finalement un investissement. C'est pas une dépense, c'est plus un investissement je pense. C'est méga précieux. Tu peux l'utiliser à faire ce que tu sais faire. Et au final, quand tu parles des mandarines, s'il y a 15 ou 20 derrière, il vaut mieux que tu aies le temps de parler de la bougie à la mandarine. Ok. Comment est-ce que tu vois ton année 2025 ? Est-ce que tu as des projets pour 2025 ?

  • Speaker #0

    Là, je manque trois ou deux semaines de vacances parce que justement, c'est le week-end.

  • Speaker #1

    C'est pas facile.

  • Speaker #0

    En fait, la saison des fêtes est énorme. C'est-à-dire que déjà, dans le commerce, c'est énorme. Mais en plus, moi, avec mes fleurs, il y a plein de choses que je ne peux pas préparer à l'avance. Donc, c'est un moment très intense pendant quelques jours et qui m'a mis sur les rotules. Et je m'oblige à prendre deux semaines parce que c'est important pour, à nouveau, avoir de l'énergie. et de la créativité. Et donc, j'ai plein de petites choses comme ça en pointillé qui arrivent, mais pour le moment, je me laisse un peu porter. J'ai les grandes lignes, mais elle va ressembler à 2024 en mieux.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est bien. C'est une bonne ambition, quoi. Faut pas chercher trop loin, des fois. Non,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    Non mais c'est marrant parce que ce que tu dis là, ça fait un peu écho aussi à ce que tu disais par rapport à ces premières années où tu avais bossé en tant que conseillère de vente, où tu avais senti vraiment que tu n'avais plus rien à donner. Et qu'en fait dans ce métier, quand tu sens que tu n'as plus rien à donner, c'est bien de faire un break et de s'octroyer des breaks. Alors déjà tous les mercredis matins, je trouve que c'est trop bien. Après ça ne veut pas dire que tu ne vas pas bosser sur d'autres choses, mais au moins d'avoir un petit stress. Mais ça veut dire que tu le fais dans de meilleures conditions qu'en étant debout derrière le comptoir entre deux clients. Et donc du coup, mine de rien, ça allège. Et puis, Noa, de savoir s'octroyer des vacances, ça permet de revenir...

  • Speaker #0

    En fait, c'est le bon ton plus large pour tous les entrepreneurs. C'est-à-dire que t'es un peu le truc où c'est ton entreprise et du coup, tu t'octroies rien, t'as le droit à rien. Tu vas bosser, bosser, bosser, avoir la tête dans le guidon.

  • Speaker #1

    C'est une erreur.

  • Speaker #0

    Mais il n'y a rien de mieux que de mieux revenir quand t'es... Quand t'es en pleine forme et surtout, effectivement, ne serait-ce que pour la créativité. Là, j'ai zéro, 0% créativité de rien. Je ne sais pas où je vais. Et donc là, tu vois, je vais en profiter. Je vais aller au musée à Paris. Je vais faire des trucs. Je vais me reposer. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    C'est important. Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Et le tout, c'est de se le dire et de se le crier.

  • Speaker #1

    C'est ta ressource principale. Tu vois ? Ta boîte a besoin de toi.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de problèmes avec ça. Oui.

  • Speaker #1

    Tant mieux parce que... Je pense que c'est vraiment un sujet sur lequel parfois on peut se prendre un peu les pieds dans le tapis. Oui,

  • Speaker #0

    et ne pas être trop fatiguée et perdre de vue où tu veux aller et finir par fermer ta boîte ou ta boutique parce que tu n'y arrives plus.

  • Speaker #1

    C'est une dommage bien sûr. De devoir faire des breaks et de devoir recharger pour redonner par ailleurs. Ok, quels sont les petits cailloux que tu as dans la chaussure aujourd'hui ? Les petits trucs qui t'embêtent dans la gestion ? Je sais pas, dans le projet ?

  • Speaker #0

    Euh... Ben plein forcément, ça c'est toujours le principe. Ça doit pas être des gros cailloux parce que, en fait, j'ai l'impression que je retiens surtout les trucs positifs. Mais bien sûr que j'aimerais avoir plus de moments pour justement me poser, tu vois, ne serait-ce que... Si, y en a un. C'est tout ce que je questionne. En fait, c'est là où je me dis que c'est super de faire gérer toute ta boîte par quelqu'un dans ce métier, mais je n'y comprends rien et je suis nulle à ça. Et je me dis que ce serait pas mal de finir par me former au moins de façon pas forcément énorme, mais au moins avoir une idée de là où je vais sur tout ce qui est gestion de mon entreprise, avoir un peu. plus une idée de mes marges, de mes trucs comme ça. Là, je finis ma première année comptable, donc je vais aussi en avoir un peu plus. Et c'est bien parce que ça donne aussi des challenges. Ce qui est sûr, c'est que je sais que c'était super et que c'est au-delà de mes espérances, mais il y a encore plein de choses à revoir. Et du coup, je pensais me poser un peu et me former un peu à la gestion pour ne pas avoir à tout déléguer, ne serait-ce que... savoir où je vais.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu envisages un jour d'agrandir l'équipe ?

  • Speaker #0

    J'aimerais bien mais en même temps ça fait peur. Et en même temps c'est aussi un peu le revers de la médaille d'avoir créé une entité qui est la mienne.

  • Speaker #1

    Bah ouais, s'y incarner.

  • Speaker #0

    Parce que finalement les gens quand ils arrivent à la boutique c'est pour me voir moi et bien sûr que je saurai créer quelque chose de cool autour de quelqu'un d'autre mais c'est vrai que là je tu vois je viens de me voir je suis pas encore prête et financièrement et dans la tête de laisser mon bébé à quelqu'un d'autre ouais je comprends c'est un gros c'est une grosse étape ouais

  • Speaker #1

    on l'a pas un peu d'entraînement ça fait pas ouais ouais ouais tu peux encore te laisser le temps c'est que c'est pas obligatoire d'ailleurs tu peux très bien développer ton commerce en passant par là ce cas c'est pas encore prévu pour 2025

  • Speaker #0

    Ok. Il faut se laisser des super projets pour la vie.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ok. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour cette année ?

  • Speaker #0

    Toujours plein de fleurs et plein de couleurs.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. La fleur et la couleur.

  • Speaker #0

    La fleur et la couleur et toujours de l'amour. Je sais ce que je souhaite à tout le monde aussi.

  • Speaker #1

    Écoute ça. on te souhaite des fleurs, de la couleur, de l'amour des clients évidemment sympa les autres allez acheter des fleurs ailleurs c'est clair c'était un super échange j'ai beaucoup discuté avec toi de tout ça si

  • Speaker #0

    j'ai oublié des choses je ne hésiterai pas sur Instagram à faire un petit post pour vous raconter des trucs et surtout je serai ravie d'échanger avec vous ceux ou celles qui ont envie d'échanger sur une future reconversion, soit l'ouverture d'une boutique. Moi, j'adore. j'ai manqué de j'ai manqué de gens et de fin de deux concrets au moment où j'avais besoin donc de ressources exactement donc je suis toujours ravi et c'est pour ça que j'adore ce que tu fais parce que c'est hyper important et non mais surtout le principe du commerce tout court c'est pas juste de l'entrepreneuriat c'est hyper spécifique et c'est des questions bien spécifiques et c'est ça qui est cool effectivement

  • Speaker #1

    c'est un C'est une bulle dans l'entrepreneuriat. C'est un vrai sujet. C'est une autre bulle, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, échangeons. En plus, je suis en vacances de le temps.

  • Speaker #1

    Eh bien, allez-y. Tu vas t'en faire assaillir de questions. On verra. Bon, bah écoute, merci encore. Bonnes vacances. Repose-toi bien. Recharge à fond. Et j'ai hâte de voir ce que tu nous prépares pour l'année à venir.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut Camille.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous souhaitez soutenir l'arrière-boutique, prenez deux petites secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Et pourquoi pas un commentaire ? Ça paraît rien comme ça, mais ça fait toute la différence. Ça m'encourage et surtout ça donne de la visibilité au podcast pour qu'il puisse toucher encore plus de commerçants et d'entrepreneurs comme vous. N'hésitez pas aussi à en toucher deux mots à votre entourage si ça peut les intéresser. Et si vous ressentez le besoin d'un accompagnement pour avancer sur vos projets, que ce soit pour lancer votre boutique ou pour la développer, n'hésitez pas à jeter un œil à mes offres sur mon site larriereboutique.fr. Je propose aussi le Starter Pack, un kit complet pour vous accompagner pas à pas dans l'ouverture de votre boutique physique. C'est une boîte à outils qui contient tout ce dont vous avez besoin. Un guide détaillé des étapes, des tableaux financiers, un modèle de business plan, une checklist et même une heure de coaching personnalisée pour répondre à vos questions. C'est l'outil idéal dont j'avais rêvé il y a 12 ans avant d'ouvrir mes boutiques et qui va vous permettre de transformer vos idées en réalité sans oublier une seule étape clé. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode plein de nouveaux conseils et d'inspiration. En attendant, prenez soin de vous et de vos projets. Bonne journée et à très vite !

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