- Speaker #0
Chers amis, bonjour et bienvenue, ici Cédric Esserméant, comme toujours, j'espère que je vous retrouve en forme aujourd'hui. Aujourd'hui est un jour excitant, j'ai le jour, le jour, la joie, je vais y arriver, je retrouve mes mots, j'en bafouille, la joie de retrouver Julie Girard. Bienvenue Julie, merci d'être là.
- Speaker #1
Merci Cédric, bonjour à tout le monde. Ravie d'être là.
- Speaker #0
C'est chouette pour moi parce que, vous le savez ou vous ne le savez pas, j'en sais rien, vous allez le découvrir. En fait, la culture est un sujet qui m'intéresse particulièrement. Et je ne suis pas en train de parler de jardin potager, je ne suis pas en train de parler d'agriculture, je suis en train de parler de la culture d'entreprise, ça va être le sujet avec Julie. Mais pour moi, la culture familiale, si vous me connaissez un petit peu, vous savez à quel point... C'est un sujet pour lequel je suis sensible. On va parler de culture d'entreprise ici. Le parallèle avec la culture familiale sera fait par Julie un tout petit peu après, parce qu'évidemment, on a préparé ce podcast, mais avant une histoire. Donc, Julie est aujourd'hui coach d'affaires spécialisé en leadership, en culture d'entreprise. Mais ça, ce n'est pas fait par hasard. Il y a un parcours de vie qui t'a amené à ça. Est-ce que tu aurais en quelques minutes ? l'occasion, la chance, Julie, s'il te plaît, de nous partager un petit peu ce qui s'est passé, ce que tu as découvert en cours de route, qui va être pas mal le sujet d'aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, avec plaisir. Je crois que c'est un voyage initiatique, en fait. Très jeune, à l'école, j'avais une manière d'apprendre qui était un peu surprenante, où, en fait, j'étais dyslexique, je m'en suis rendue compte assez tardivement. Donc, en fait, l'école, c'était quand même très laborieux pour moi. Je peinais, je ne comprenais pas. Pourquoi on devait faire des exercices de calcul ? C'était quoi le sens ? Ça me servait à quoi dans la vie ? Je ne comprenais pas. Donc comme je ne comprenais pas et que je n'arrivais pas à le rendre concret, j'étais beaucoup en résistance et je n'ai pas eu une scolarité brillante qui était un peu déstabilisante parce que j'ai grandi dans une culture familiale où toute une branche de ma famille était dans l'éducation nationale. Et l'autre branche était dans l'entrepreneuriat. Et du coup, à chaque fois, on se disait, Julie, pas facile, on ne sait pas trop ce qu'elle va faire. Comme elle est passionnée de nature, allez, hop, on va lui proposer de faire des études d'éducation à l'environnement. Et là, je me suis régalée dans justement la puissance de la nature, de l'écologie, cette manière d'assembler, de voir les écosystèmes grandir. Au fur et à mesure que j'ai évolué, je me suis dit, en fait, ce qui m'intéresse, c'est de ramener ça à quelque chose d'un peu plus humain et d'un peu plus concret dans le monde du travail. Pas que dans l'écologie, mais dans le monde du travail. Donc, j'ai un peu œuvré, cherché mon chemin en étant un steed, mais en choisissant la voie d'enseigner dans les cités où là, j'avais un no man's land, où je pouvais faire ce que je voulais. Donc, créer les conditions de la réussite auprès des élèves, c'était génial parce qu'on a créé un peu... notre manière d'apprendre et de voir le monde qui sortait un peu des programmes. Et puis là, je me suis dit, j'ai envie d'aller plus loin. Je sens que dans ce système-là, je me sens vite limitée. Donc, j'ai envie de sortir de ce système et de proposer ça, finalement, au monde du travail. Donc, j'ai commencé à l'époque, il y avait un peu plus de 25 ans, à faire de la QVT, de la qualité de vie au travail dans les entreprises. Et là où j'ai vite ressenti de la frustration, c'est oui c'est sympa, j'interviens pour une journée pour les collaborateurs, pour les managers. Et puis de retour dans le quotidien, en fait cette journée c'est bon, on l'a faite, on l'a checkée les gars, maintenant c'est reparti. Et moi je me disais non, c'est pas ça la QVT, c'est pas juste. C'est pas juste on s'arrête une journée, on fait un truc et on coche, c'est comment on l'intègre dans notre quotidien. Et c'est là où finalement, je me suis dit, qui est le chef d'orchestre de tout ça ? Et c'est là où naturellement, ça m'a amenée à le gardien finalement de cette terre, de ce terreau. Eh bien, c'est le dirigeant, c'est l'entrepreneur qui est au pilote et qui est responsable quelque part de s'assurer que cette terre, elle ne s'appauvrit pas et qu'elle se nourrit et que voire elle s'autogère. Et ça, c'est un petit peu sûr. Ce sur quoi j'oeuvre aujourd'hui, comment créer justement les conditions de cette autonomie au niveau de ce terreau ?
- Speaker #0
Bon, j'ai annoncé qu'on ne parlerait pas d'agriculture, mais on est en train d'y dénoncer. Bon, écoute, c'est génial, parce que je pense que si le monde moderne se rapprochait davantage du bon sens paysan, on aurait quand même beaucoup moins de merde à gérer. au niveau global. Et je ne parle pas juste d'écologie ici, mais vraiment le bon sens paysan, au sens noble du terme, comprenez-moi bien les amis là. Les notions de cycle, les notions de fertiliser, de laisser pousser au bon rythme, bref, fantastique. Donc, je répète ce que vient de dire Julie, qui est absolument précieux. Le chef d'entreprise, le dirigeant et le gardien de ses terres, c'est lui qui prend soin de sa terre, c'est lui qui prend soin. du terreau dans lequel son écosystème grandit. Et le bon sens paysan ici nous amène à... Il y a des pratiques qui respectent les lois de la nature. Et puis, il y a quand on fait n'importe quoi et qu'on se met à faire pousser des plantes malades à grands coups de cachet pour faire de la bouffe qui n'est absolument pas bio. C'est marrant parce que mon père m'a dit... Mon père a 74 ans. Et il me dit, il y a 2-3 ans, il me dit... ça m'énerve cette histoire de bio là ça m'énerve, ça m'énerve, je dis mais pourquoi il me dit mais parce que ça veut dire que depuis 50 ans on bouffe de la merde ben ouais ben ouais hein ça dépend qui mais oui donc c'est là qu'on en est et donc tu nous as quand même t'es quand même revenu sur la notion de ça a pas de sens de faire de la QVT une journée je coche la case et puis après on retourne à ce qu'on fait il y a quand même eu cette notion de de de labeur à travers ton parcours scolaire, qui n'avait pas de sens en soi, et pourtant, culturellement, en Occident, et dans un très grand nombre de pays dans le monde, en chier au travail est normal, et le plaisir c'est plus tard. Toi tu me disais, si c'est dur c'est que t'es pas au bon endroit. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Speaker #1
Alors, ça aussi, c'est le fruit quand même d'un parcours initiatique et d'expérience. Mais je te rejoins dans le sens où, alors moi qui suis passée par la case éducation nationale, c'est l'endroit où on met quand même les bonnes graines pour la population et pour construire les adultes de demain. De mon point de vue, ça n'engage que moi, mais on grandit dans un système bien mal et quand même, on n'a pas rien sans rien. Et ça nécessite effectivement de faire beaucoup d'efforts pour obtenir les résultats qui sont attendus par une certaine norme. Et ça aussi, je trouve que ça s'apprend, c'est-à-dire que comprendre qu'en fait, dès que tu te branches sur ton talent, ton énergie vitale, ton génie, tes qualités, ben finalement c'est facile. Et comme c'est facile... tu es capable de produire beaucoup et de la qualité et d'embarquer. Et si finalement, c'était ça le travail. Et ça, moi, je m'en suis rendu compte finalement assez tardivement. Pourtant, j'ai beaucoup investi en développement personnel et j'entendais qu'effectivement, il faut aller en dehors de sa zone de confort, qu'il faut se changer pour changer ses résultats. Sinon, tu n'y arriveras pas. Et du coup, quelque part... alors je vais parler sous mon angle de vue, mais j'ai longtemps cru qu'il fallait que je change qui je suis pour pouvoir réussir, et encore plus pour pouvoir réussir en entreprise, puisque ce n'était pas mon parcours initial. Jusqu'à ce que je me rends compte, et si on reste, excuse-moi, mais vraiment cette métaphore agricole, moi elle me parle, que finalement on est en train, comme l'agriculture intensive, de lessiver le sol de ce dont la plante se nourrit. Mais plutôt de revenir à des choses, et d'ailleurs l'agriculture de bon sens, c'est l'agriculture qui mélange les plantes, qui respecte les cycles, où tu n'as quasiment pas d'effort à faire pour avoir une super productivité. Et je trouve qu'aujourd'hui, il y a aussi la jeune génération qui vient amener, grâce au digital, cette facilité de développer les choses. mais qui remet un peu les choses finalement dans le bon sens en disant « Attendez les gars, on n'a plus besoin d'en chier pour pouvoir réussir et s'épanouir en plus dans ce qu'on fait. » Donc je trouve qu'aujourd'hui, il y a un changement qui se met en place, mais qui est apporté par la nouvelle génération. Et en tous les cas, moi, dans l'observation que j'en ai de ma clientèle et des entreprises que j'accompagne, C'est que ça demande effectivement un travail sur soi qui n'est pas anodin, enfin je veux dire qui se réapprend d'une certaine manière.
- Speaker #0
Alors là, ce qui est en train de se passer Julie, c'est qu'il y a un certain nombre de personnes qu'on a à moitié perdues et d'autres qu'on a complètement perdues. Les anciens là disent non mais attends, c'est bon, l'épanouissement au travail, qu'est-ce que tu me fais ? On est là pour bosser. Donc il y en a qui ont déjà coupé l'enregistrement, qui sont passés à autre chose. Et il y en a que ça a fait un peu grincer des dents, mais ils sont encore en train d'écouter. Donc c'est à vous. chers amis, qu'on va s'adresser là. Parce qu'en fait, ce que Julie, elle dit, ce n'est pas « il faut arrêter de bosser » .
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Elle n'a pas dit ça. Elle a dit « on va bosser différemment » . Parce que ce qu'elle a commencé à évoquer, c'est que quand je me mets dans mes talents, mon énergie, ce qui est fluide pour moi, je produis plus avec moins d'efforts. Dans un état d'épanouissement personnel, dans mon activité professionnelle. Donc si vous êtes dirigeant, manager ou quoi que ce soit, vous allez rapidement capter qu'un employé épanoui dans son travail, c'est un employé qui produit plus, qui produit mieux, qui prend du plaisir, qui est contagieux avec les autres, qui reste longtemps, qui ne se met pas en maladie, qui ne fait pas de barmotte et qui ne va pas claquer la porte pour aller bosser ailleurs. Qui perd quelque chose sur ce postulat que Julie nous propose ? À part ceux d'avant qui disaient, mais on a toujours fait comme ça. Et là, il y a un petit peu l'ego qui va certes frotter un peu. Mais OK, on est en 2024, les gars, au moment où on tourne ce podcast. Être heureux ou avoir raison, qu'est-ce que vous choisissez ?
- Speaker #1
C'est une question de choix. J'ai justement un exemple très concret avec un dirigeant que j'accompagne qui a deux sociétés et qui, justement, veut faire monter en compétence ses collaborateurs. Il a un très très bon technicien qu'il veut justement faire monter en responsabilité avec une partie vente. Et en fait le collaborateur lui il n'aime pas du tout la vente, il n'aime pas du tout ce Ausha. Lui ce qu'il anime c'est d'être sur les chantiers, c'est de créer les process. Et en fait à un moment donné ce dirigeant s'est dit « ben oui mais moi ce que je veux c'est qu'il monte pour prendre plus de responsabilité, que moi je me dégage et que je puisse faire d'autres choses » . Et donc on a mis du temps aussi à clarifier les choses en disant, mais tu te rends compte, l'énergie que tu vas perdre et la productivité que tu vas perdre à faire monter en compétence quelqu'un qui ne veut pas, qui ne va pas faire ce que tu vas lui demander, plutôt que de le laisser là où il est, où il est excellent, il développe, mais là il a développé un outil de suivi de chantier, de préparation de chantier, mais qui est juste une « c'est excellent et ça fait gagner en productivité » . Et à la place, de trouver une personne qui va avoir justement cette fluidité à créer des relations, à connecter, qui aime la vente, qui aime rendre service à travers des propositions, où là, finalement, tout le monde va être gagnant. Donc ça, pour moi, c'est l'illustration de ce que je viens de dire. C'est-à-dire que c'est d'arrêter de se dire, allez, il faut que tu fasses des efforts quand même, parce qu'il y a un truc. Et que finalement, si... On écoute vraiment la personne, le talent, et là où elle est bonne, c'est de la mettre là où elle est vraiment excellente, parce qu'elle va développer cette branche-là, qui va améliorer la productivité, et puis re-réfléchir, redéfinir l'organigramme pour trouver la meilleure personne qui sera adaptée à la fonction. Pour moi, ça parle de ça aussi, c'est d'arrêter de passer au forceps des gens. qui finalement deviennent un peu aigris, ne sont plus vraiment motivés pour aller au travail, donc n'ont plus d'idées d'innovation, ou ne sont plus, parce que si je repense à ce technicien, mais c'est un truc incroyable qu'il a mis en place, il l'a mis en place tout seul, parce qu'il aime tellement ce qu'il fait, il aime tellement contribuer à la qualité de service de ses hommes et des clients, que pour lui, ce n'était pas possible de faire autrement. Donc c'est comment finalement on amène dans cette écoute, des talents de chacun, la juste place à chacun pour redonner justement cette pleine productivité. Parce qu'en tous les cas, moi je parle des entrepreneurs qui sont ambitieux, visionnaires, qui aiment le cash, qui aiment la qualité de service client et qui ne parlent pas au premier abord de qualité de vie au travail, mais qui l'utilisent comme moyen pour améliorer la productivité. Voilà, pour moi ce n'est pas... Parler de qualité de vie comme, comment dirais-je, comme, je n'ai pas le bon terme, c'est un véhicule en fait, mais ce n'est pas une fin en soi. Parce que comme un agriculteur qui travaille son champ, il va aimer ce qu'il fait et il va le faire avec qualité et avec enthousiasme. Et c'est ça qui va générer la production.
- Speaker #0
Oui, ça, ça nous amène mécaniquement à l'exemple. du dirigeant. Si le dirigeant, lui, est dans cette logique de « il faut faire ce qui doit être fait, quitte à serrer les dents et c'est pas grave » , il va mécaniquement comprendre, croire que ça doit être la même chose pour ses employés. Donc, du coup, se dire « non, mais... » l'exemple que tu as partagé est absolument flagrant et représentatif il n'y a évidemment rien contre ce dirigeant là mais il y a certainement un endroit où si ça le crispe de voir quelqu'un juste qui s'épanouit alors que lui ça l'arrangerait qu'il soit ailleurs c'est que le dirigeant lui-même il y a des endroits où il se force à faire des choses alors qu'en fait il serait meilleur à un autre endroit et du coup les autorisations que les autres se donneraient et que lui ne se donne pas ça le fait chier donc ça c'est normal mais ce qui m'amène à la notion de culture qui elle-même est propulsée par le dirigeant lui-même. Est-ce que tu peux, Julie, nous partager quel va être le mécanisme de ce qui part du dirigeant, de la culture qui descend dans l'entreprise, de ce que devient la boîte à partir de ce point de départ qu'est le dirigeant ? Parce que comme tu le disais tout à l'heure, c'est lui le gardien. Est-ce que tu peux nous expliquer comment est créée la culture d'une entreprise, par exemple ?
- Speaker #1
Donc, ce que j'observe, c'est que soit c'est un repreneur, soit c'est un créateur. Il part. d'une intention, d'une vision, d'une volonté de contribuer et d'apporter quelque chose sur le marché, soit complètement d'innovant, soit de similaire à ce qu'il a vécu, mais à travers son propre regard sur le monde qui est influencé par ses valeurs. Donc c'est là où la mission de l'entreprise, la vision de l'entreprise, c'est-à-dire... Là où on aimerait aller idéalement dans 5, 10, 15 ans, comment on aimerait qu'on parle de nous, comment on aimerait contribuer dans la vie des gens, comment on aimerait que l'entreprise se développe, mais comment on aimerait aussi peut-être, parce qu'on est aussi un peu dans cette mouvance, comment on aimerait contribuer aussi sur l'aspect peut-être écologique, social, à travers les bénéfices de l'entreprise. Voilà, quelle est cette grande vision que l'on a. Et puis, quelles sont les valeurs qui nous animent ? au même titre que les valeurs familiales, parce que finalement une entreprise c'est aussi une famille, quels sont les comportements autour desquels nous nous retrouvons et qui sont caractéristiques de notre manière de fonctionner. Donc c'est un peu ce triptyque à partir duquel le dirigeant pose quelques repères. Mais de mon point de vue, le partage après avec son équipe et le fait vivre avec son équipe. Néanmoins, ça démarre de lui parce que bien souvent, l'entreprise démarre du dirigeant. Il reprend ou il crée et ensuite il fédère, il constitue son équipe. Et au fur et à mesure qu'il recrute et qu'il rassemble ses troupes, il y a quand même en toile de fond ce partage de pourquoi tu viens chez moi et pas ailleurs. Qu'est-ce que tu vas pouvoir développer chez moi ? Comment on voit à travers l'entreprise la qualité de service, d'impact et de contribution ? Et du coup, comment nous pouvons œuvrer ensemble ? Donc c'est un peu une sorte de manifeste, de triptyque qui permet justement de clarifier ces éléments et finalement de démonter les profils qui se retrouvent dans ces éléments-là.
- Speaker #0
Il y a un truc que tu as dit qui pour moi est super précieux, c'est que... Que ce soit une création ou une reprise, dans tous les cas, il y a un apport d'innovation ou en tout cas de mise à jour d'une certaine forme de... Même si c'est quelque chose qui existait déjà, la personne va le faire à sa façon. Donc à minima, ce ne sera pas juste un copier-coller de la pizzeria d'à côté. Ce sera, je vais faire des pizzas, mais je vais faire telle recette ou alors il y aura telle ambiance dans le restaurant. Il y a un truc qui appartient au dirigeant. Il y a son propre ADN.
- Speaker #1
Exactement. C'est exactement ça.
- Speaker #0
Ce truc-là, effectivement, va pouvoir être représenté par des valeurs personnelles, des valeurs morales, comme des valeurs familiales. J'aime beaucoup la comparaison avec la notion de famille et de valeurs familiales. Mais cet ingrédient de départ, cet ADN de départ, finalement, va se distiller dans absolument tout. Tu es d'accord avec ça, Julie ?
- Speaker #1
Complètement, complètement. Moi, j'aime beaucoup le terme que tu as utilisé, c'est l'ADN, en fait. La culture d'entreprise, c'est un peu l'ADN. Et c'est aussi finalement le baromètre et ce qui va permettre de construire et de grandir l'équipe, qu'elle soit aussi bien interne à travers le recrutement des collaborateurs en interne, mais aussi externe à travers le réseau des partenaires, des fournisseurs et puis de la clientèle, parce que cette culture d'entreprise ne va pas attirer les mêmes consommateurs. On l'a aussi à l'exemple du marché. Ce ne sont pas les mêmes consommateurs qui achètent Apple et les mêmes consommateurs qui achètent Microsoft, par exemple. Il y a une culture, il y a une… J'aime beaucoup aussi l'entreprise Feed, où Anthony Bourbon explique vraiment le travail de fond qu'il a fait au travers de son entreprise, où au début, il vendait des substituts de repas. Parce que c'était son kiff. Et puis, en fait, il s'est rendu compte que finalement, il n'arrivait pas à développer vraiment son business, à fédérer, à créer une communauté juste à travers un produit qui a des substituts de repas. Et quand il s'est posé sur « Mais pourquoi je veux faire ça ? » C'est au-delà des substituts de repas, ça c'est un support, mais c'est quoi les messages que je veux transmettre ? Pourquoi je veux que des gens aient des substituts de repas sains ? Parce que je veux que les gens, ils atteignent leurs rêves, qu'ils réalisent leurs ambitions, qu'ils remplissent leurs objectifs de la manière la plus fluide et la plus efficiente possible. Pour cela, avoir des substituts de repas sains, ça va leur permettre d'avoir de l'énergie. Et puis, je veux permettre aussi à tout le monde de pouvoir se développer dans l'entrepreneuriat, de ne pas avoir la chance d'avoir grandi dans une famille d'entrepreneurs, mais d'être comme lui, de partir entre guillemets de la base pour construire... un empire, et pour moi, mon entreprise, c'est ça. Et là, Feed a complètement changé, que ce soit en interne, avec les personnes qui sont venues rejoindre l'aventure, qu'en externe, puisqu'aujourd'hui, c'est un succès que l'on ne cite plus. Mais voilà, je trouve que ça, c'est un très bel exemple que nous avons sur le marché, qui part justement de c'était quoi, c'est quoi l'intention qui animait profondément le dirigeant. qu'il va pouvoir retranscrire et nommer justement dans un manifeste, dans un document qui rassemble ces différents éléments-là, et comment ensuite le développement de l'entreprise répond à cette vision et ces valeurs et attire, magnétise toute une communauté qui suit, qui consomme et qui reste fidèle dans ce développement.
- Speaker #0
Absolument. En Amérique du Nord, ils prennent souvent l'analogie du Big Mac, qui est un burger pas comme les autres. le Big Mac a eu son succès parce qu'il avait sa sauce secrète. Il y avait une sauce qui était dedans qui faisait que le Big Mac était meilleur que les autres hamburgers où il y avait juste la viande et le fromage. Et donc, ils prennent très souvent le... Ma sauce secrète du Big Mac à moi, c'est... Donc, visiblement, Anthony a trouvé sa sauce secrète à lui qui était reconnectée, le pourquoi. Ça donne du sens, ça crée une culture. Du coup, les gens qui sont dedans disent c'est absolument génial, ça attire des gens mécaniquement. Ce qui est très intéressant en passant, en parallèle de l'histoire qu'il vient de partager, c'est qu'Anthony Bourbon... et à terme, en tant qu'individu, est l'exemple parfait du gars qui souffre pour réussir, en passant, parce que lui, quand tu l'écoutes en interview, c'est le business, c'est un combat, c'est une guerre et tout. Tu dis, oh, non, merci. Maintenant, il a le succès qu'il a, et évidemment, on va lui laisser, parce que c'est flagrant. La question maintenant, c'est à quel prix ? Je ne suis pas en train de le juger, je dis juste, reprenons le cas général. lorsqu'on met beaucoup de gaz à un endroit, c'est où est-ce que j'ai enlevé des ressources ailleurs, finalement. Mais je ferme cette parenthèse. On est juste en train de marcher sur la ligne d'un autre sujet que tu avais évoqué, sur lequel j'ai vraiment tilté en préparant ce podcast, c'est expérience client, expérience collaborateur. Expérience client, à peu près tout le monde sait ce que c'est. 21e siècle. OK, on a capté. L'expérience collaborateur, je ne suis pas certain que tout le monde soit vraiment au parfum. C'est comme si tu nous parlais d'une sorte d'expérience client interne et d'expérience client externe quelque part. Est-ce que tu veux bien aborder ce sujet-là ? Déjà, définir ce que c'est l'expérience collaborateur et peut-être quelles seraient les bonnes pratiques, quels sont les ingrédients qui améliorent cette expérience et qui font la différence ?
- Speaker #1
Comme on évoquait, pour avoir la vision globale, pour moi ce processus part vraiment de l'intérieur vers l'extérieur, un peu comme des poupées russes qui partent du dirigeant vers ses collaborateurs, vers les clients qui eux-mêmes vont nourrir l'entreprise. Dans ce schéma, dans cette spirale vertueuse, et de quelles sont les conditions du bien vivre ensemble, bien travailler ensemble, travailler ensemble. dans l'entreprise. Et quand je dis bien, c'est dans le respect de chacun. Ce n'est pas le bien-mal au terme, justement, plutôt sacerdoce. Mais c'est vraiment comment on crée les conditions pour se sentir bien dans la manière de servir les clients, que ce soit en termes de productivité. J'ai tout ce qu'il faut à mon poste de travail. Ma feuille de route, elle est bien claire en termes de mes responsabilités, mes missions professionnelles. mes indicateurs clés de performance qui vont me permettre avant tout de me mesurer dans est-ce que je suis efficient ou pas, comment je peux m'améliorer dans mon efficience, dans ce que je délivre au quotidien pour moi, dans ma manière de travailler, et puis pour servir, parce qu'une entreprise, de mon point de vue, c'est avant tout servir et contribuer dans la vie de ses clients, de ses consommateurs. Donc ça part de là, et puis ça part… aussi dans l'expérience collaborateur, comment on s'entraide ensemble, on s'aide à avoir cette vigilance croisée et commune pour réfléchir ensemble à des améliorations et être encore plus efficace. Donc ça parle de deux aspects, ça parle de mieux se connaître en tant qu'individu pour savoir qui je suis, là où je suis bon, de quoi j'ai besoin pour être bien et efficace dans ma manière de travailler. Donc un peu de connaissance de soi et de... pratique aussi des processus de travail, comment je prends l'habitude régulièrement de sortir la tête du guidon pour regarder un peu mes processus, pour m'auto-évaluer dans une volonté d'amélioration de ma production et d'amélioration de la qualité de service pour les clients. Donc ça aussi, c'est des éléments que je peux observer qui ne sont pas forcément intégrés partout dans justement les cultures d'entreprise. Bien souvent, par exemple, avoir des masterminds dans une entreprise, c'est super puissant de pouvoir à un moment donné croiser les bureaux, le terrain, le service client, les commerciaux sur des fonctions complètement différentes et de se dire « Ok les gars, on se réunit, alors moi je voudrais vous dire aujourd'hui, j'ai une problématique de gestion du temps, je suis stressée quand je sors de l'entreprise pour aller chercher les enfants, je ne sais pas comment m'organiser. » Et là, chacun apporte sa vision, ses questions, son expérience, son regard, pour aussi se dire comment, à travers l'autre, déjà, je peux l'aider, mais finalement, quand j'aide l'autre, c'est toujours pareil, je suis en train aussi d'améliorer chez moi des choses, et peut-être me dire, tiens, c'est intéressant le sujet qu'il pose, c'est vrai que je l'ai un peu mis sous le tapis ces derniers temps, allez, je m'y colle avec lui, et quelque part, moi aussi, je vais peut-être mettre des choses en place concrètement dans mon entreprise. Donc ça, par exemple, comme expérience collaborateur, je trouve que c'est super puissant. On n'a pas besoin d'être expert du domaine de l'autre, un peu comme quand on est coach et qu'on intervient dans une entreprise. Moi, je n'ai pas besoin d'être experte de la prévention sur la sécurité au travail pour intervenir sur les chantiers, parce que comme je pose des questions naïves, de bon sens, finalement, je les amène à regarder sous un autre angle où ils n'ont plus l'habitude de regarder. Et ça, par exemple, typiquement, Je trouve que c'est une bonne pratique d'expérience collaborateur.
- Speaker #0
Excellent, excellent. Effectivement, la malédiction du savoir, c'est que quand on est un expert dans un domaine, il y a plein d'évidence pour nous, et on fait des raccourcis, et quelqu'un qui vient de l'extérieur avec un œil tout neuf, qui dit « mais et ça ? » Ben ça c'est « ah putain, ah oui, bien vu » . On ne voyait plus. C'était ça, c'était dans l'angle mort, exactement.
- Speaker #1
Tu sais, c'est l'éléphant au milieu du couloir, en fait. Tu vois plus, quoi.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. C'est ça, c'est ça. Donc, il y a vraiment cette démarche de créer du plaisir, de la collaboration. Et je me demande à quel point, pour des humains, la collaboration, le fait de faire des choses ensemble, en équipe, etc. Et comme tu l'as très justement suggéré avec les masterminds, en croisant les services, alors qu'a priori, ils n'ont rien à foutre ensemble. Je me demande à quel point ce n'est pas un des ingrédients magiques, une des sauces secrètes d'une entreprise que de créer de la cohésion et de permettre à ce que les gens se rassemblent et créent des connexions au-delà de juste les fonctions qui sont marquées sur les feuilles. Toi, tu as remarqué des changements internes et donc mécaniquement sur la performance de l'entreprise quand il y a eu des événements qui font qu'il y a des gens qui se sont croisés, des choses qui se sont passées, qui ne se passaient pas avant et il y a eu un avant après dans la boîte ? Oui, tout à fait. J'ai le cas par exemple d'une équipe, donc dans les bonnes pratiques aussi de la culture d'entreprise, je trouve ça intéressant de réunir au moins une fois par an l'ensemble de l'équipe, d'alterner des activités un peu physiques, un peu fun, où on se retrouve dans un autre contexte, à marcher ensemble dans la boue ou sous la flotte, à faire du quad. à faire une balade autour du Mont-Saint-Michel dans les sables mouvants et s'enliser ensemble et se voir dans des contextes qui remontrent un peu d'humanité.
- Speaker #1
Il y a eu deux morts, mais ce n'est pas grave. Ils étaient sympas, Michel et Sylvie. C'est ballot.
- Speaker #0
C'est quand même dans le quota, donc ça va. Ça permet de créer justement des liens. d'humain à humain dans du quotidien. Et puis après, dans les bonnes pratiques, c'est aussi de se réunir et de dire « Ok, on célèbre les belles réussites, on prend le temps de savourer ce que l'on a réussi ensemble et individuellement aussi, parce que chez nous, je trouve qu'on est très très bons pour être tout le temps focus sur les objectifs, les rêves, avancer, mais pas prendre le temps de savourer, célébrer, se féliciter. » Ah purée, puis ancrer que, purée les gars, là quand même on a bien assuré, et c'est un bon ancrage pour pouvoir démultiplier justement ces réussites. Et prendre le temps aussi de se dire entre quatre yeux, il y a des trucs qui ne vont pas dans notre manière de fonctionner. Ce n'est pas que tu es une mauvaise personne ou un gros machin truc, mais c'est que nos processus, notre manière de fonctionner n'est pas efficace. Donc discutons ensemble pour voir comment on pourrait améliorer nos manières de faire. Et ça, je pense à une équipe justement qui était, où les collaborateurs étaient assez tendus, il n'y avait pas cette pratique de se réunir, de se mettre debout autour de paperboard, pas assis derrière des pupitres, mais debout à brainstormer, à faire des dessins, à sortir aussi du cadre habituel pour ouvrir les esprits, et des équipes qui n'arrivaient plus du tout à travailler ensemble. qui échangeaient énormément de mails et qui, du coup, dans ces mails, perdaient en efficacité, en réactivité auprès des clients, à l'occasion d'une réunion, on a pété l'abcès pour se rendre compte qu'en fait, c'est vrai que quand tu restes sur ton propre angle, tu ne sais pas ce qui se passe dans la vie de l'autre. Donc, tout de suite, des vieux réflexes que l'on peut avoir, c'est de juger, c'est de repousser. Et juste créer une relation, une communication pour apaiser les choses et puis remettre un peu d'empathie et de compassion, ça permet aux personnes de se pardonner, de se dire en fait, ok, maintenant on va travailler différemment. Et clairement, en un échange, les choses se font avec beaucoup plus de fluidité et la conséquence, c'est quand même la réactivité auprès des clients qui ne met plus qu'un jour, mais qui met une journée à se faire et à répondre. Et ça, je trouve que aussi c'est... important dans la bonne expérience collaborateur d'avoir des moments où on peut se retrouver pour oser percer l'abcès, quoi. Voilà. Sans qu'il y ait d'enjeux, de drama, d'égo, de se redire qu'en fait, on est juste des humains mais que parfois, c'est intéressant aussi d'aller voir un peu de l'autre côté comment l'autre vit les choses et de retrouver un équilibre. pour pouvoir avancer ensemble dans la même direction. Sinon, tu sais, c'est le schéma où chacun tire la corde de son côté. Et au bout d'un moment, ça pète, quoi. On est tellement plus fort quand on tire ensemble dans le même sens. C'est un peu ça, finalement, ces pratiques collaboratives. C'est aussi ouvrir un peu ces horizons-là.
- Speaker #1
Ça me rappelle, c'est très juste, ça me rappelle ce que dit Simon Sinek, qui est un des grands experts américains du leadership moderne. même s'il ne remplacera jamais probablement un John Maxwell, je crois qu'il disait « Une entreprise dans laquelle l'erreur n'est pas permise, c'est une entreprise qui est basée sur le contrôle et c'est une entreprise qui est en danger parce que les gens doivent se sentir en sécurité pour pouvoir se tromper et ainsi donc progresser. Et sans ça, s'ils n'ont pas le droit à l'erreur, les gens vont tout faire pour planquer les conneries et en fait, on a une boîte qui est en train de crever. » plutôt qu'une boîte qui est en train de se développer naturellement. Mais dans l'énergie de ce que tu disais, je peux facilement sentir le parallèle. On disait, merde, on parlait du bon sens paysan. Là, je sens qu'on est vraiment plus proche du bon père de famille. de l'approche du bon père de famille. Donc, il y a une sorte de culture familiale d'entreprise, la famille de la boîte, un peu comme si c'était sa propre famille. J'imagine qu'il y a un parallèle facile à faire aussi pour le dirigeant lui-même, entre sa famille de son entreprise et sa famille de sa maison, où je sais que souvent, il y a des difficultés. Tu parlais de gestion du temps tout à l'heure, où il y a ma boîte qui me prend tout mon temps, je ne passe pas autant de temps que je voudrais avec ma famille, mais en même temps, si... Je passe plus de temps avec ma famille, j'en passe moins avec ma boîte. Je ne veux pas sacrifier ce que j'ai passé tant d'années à bâtir. Comment est-ce que tu accompagnes, toi, les dirigeants, sur les sujets de rééquilibrer le pro, le perso, la famille et d'avoir quelque chose qui soit plus dans le « et » et pas dans le « ou » ?
- Speaker #0
Dans la notion d'essentiel et de priorité, moi, j'aime bien les ouvrages de... Et là, bien sûr, son nom ne me revient pas ! Stéphane Covey, voilà. De revenir à des choses essentielles, et d'ailleurs, parfois, ça fait aussi l'objet de déclics chez les dirigeants qui ont perdu un proche du jour au lendemain, qui ont un accident grave, de revenir à cet essentiel, en fait, même pour des… et encore plus pour des entrepreneurs ambitieux, visionnaires, passionnés. La raison d'être quand même de tout ça, c'est de faire son entreprise un levier d'épanouissement. Ce n'est pas une boîte qui enferme et qui comprime. Et c'est de remettre dans l'échelle des priorités mon bien-être. Parce qu'au plus, je suis bien, je suis détendue, je vais être efficace. Et moi, j'ai de plus en plus d'entrepreneurs qui font du golf, même en semaine. Parce qu'en fait, ils se rendent compte que c'est dans ces moments-là qu'il y a paf ! Mais c'est ça, c'est ça qu'il faut qu'on fasse ! Tu sais, c'est ces pensées juste pile poil et précises, innovantes et intuitives qui libèrent tout un pu d'énergie qui stagnait. Donc, ils ont conscience que déjà ça commence par eux, par leur qualité d'être émotionnelle, qui passe aussi par ce bien-être corporel, c'est-à-dire sortir d'une crispation physique. L'importance aussi de finalement, si je veux que mon entreprise réussisse, c'est aussi pour contribuer dans la vie de ma famille. Donc, ce n'est pas de collectionner les résidences secondaires, mais c'est bien de profiter des résidences secondaires avec ma famille. Et du coup, c'est d'accorder un juste équilibre de temps avec ma famille et avec mon entreprise, qui fait que, comme tu disais aussi, repenser cette manière de travailler qui n'est plus dans le labeur, mais dans... comment on recrée un confort qui fait qu'en fait j'ai plus besoin d'être là en permanence et c'est même d'ailleurs j'adore observer ces moments avec les dirigeants qui disent tu sais quoi j'étais pas là et ils ont eu une idée de génie ils ont créé un truc incroyable et je suis tellement fier d'eux et ça c'est tellement important aussi de montrer aux collaborateurs que en fait d'ailleurs l'innovation elle vient d'eux les solutions elles viennent d'eux et pour eux aussi c'est hyper valorisant de se dire ok on a trouvé le truc on a libéré ce qui bloquait et on n'était pas contraint d'avoir la validation du patron parce qu'il fallait absolument qu'ils valident ou qu'ils survalident et pour ça aussi c'est très libérateur pour l'entrepreneur pour le dirigeant parce que être dirigeant c'est pas être pieds et poings liés dans son entreprise mais c'est bien créer un système autonome C'est bien créer un système qui grandit, qui se développe. Et d'ailleurs, mon point de vue, c'est qu'au fur et à mesure que l'entreprise se développe, le dirigeant devient le coach de son entreprise parce qu'il prend de plus en plus de recul et c'est là où il peut apporter toute son efficience et son expertise pour mettre les personnes au bon endroit, pour créer les bons flux, pour faire que tout le monde finalement agit dans la bonne direction au service des clients.
- Speaker #1
Et ce que tu viens d'évoquer est très différent d'un dirigeant qui contrôle absolument tout, qui veut tout surveiller et tout savoir et tout machin, parce qu'en fait, il est terrorisé de lâcher la main. Et donc, ça crée une culture d'entreprise totalement différente. Un dirigeant qui fait confiance qu'un dirigeant qui contrôle.
- Speaker #0
Parce qu'il ne veut pas lâcher l'autre partie ou peut-être il fuit quelque chose. D'ailleurs, c'est souvent un élément où je me permets d'aller taquiner comment ça se passe. Comment ça se passe dans la vie pour lui. pour m'assurer effectivement que sur l'aspect familial, c'est suffisamment nourri pour qu'il ne soit pas juste en boulimie de son travail, mais dans ce juste équilibre de se rappeler que la vie, c'est un tout, ce n'est pas juste. le travail, mais que c'est un ensemble de sphères où, une fois de plus, la vie passe hyper vite et le temps, on ne peut pas le racheter. Donc, c'est quelle qualité, comment il nourrit son temps, et qu'est-ce qui est vraiment important. Et ça, je trouve que c'est vraiment des choses qui émergent de plus en plus.
- Speaker #1
Et heureusement, parce que... Lorsqu'on travaille comme un fou pour développer une boîte et se dire mais c'est pour ma famille que je le fais ouais mais bon c'est quoi qu'elle récupère ta famille elle te récupère toi en vrac tous les soirs t'es pris dans ta tête spectacle de fin d'année de ton gamin tu es en train de penser à ta facturation tu as absolument rien vu quand tes enfants te parlent à table tu fais un un un un mais en fait t'écoutes pas parce que tu es pris dans tes problèmes que tu n'arrives pas à raccrocher le boulot que t'es pas là les week-ends que Ouais, mais ils ont une maison, ils ont un toit. Ok, génial. Génial. Et quand tu ne seras plus là, qu'est-ce qu'ils vont en foutre de ce toit et cet argent-là ? Parce qu'en fait, on parle depuis tout à l'heure de la culture d'entreprise, mais la culture familiale, c'est finalement ça qui va rester après nous, au-delà de l'immobilier et de l'argent qu'on va léguer à nos gamins. C'est la culture familiale. Et pour éviter de se retrouver avec des jeunes qui disent, j'ai eu le cas, parce que j'ai dit cette phrase-là que je m'apprête à vous dire à une femme d'un certain âge et qui a dit... Moi, c'est exactement ça. Pour éviter de se retrouver avec des jeunes qui disent « Mais moi, je ne vais jamais me mettre à mon compte, je ne veux pas faire ça à mes gamins. » Parce que ça a été un supplice pour eux d'avoir des parents entrepreneurs parce que du coup, ils n'ont pas eu de parents. Et je crois à cette femme qui me dit « Je ne me suis jamais mis à mon compte parce que moi, je n'ai pas eu de parents. J'avais deux parents qui étaient restaurateurs, je n'ai pas eu de parents. » C'est quoi l'héritage qui en reste ? Ce qui reste, c'est des gens qui sont traumatisés en se disant « Mais je ne veux pas de cette vie-là. » La culture de la souffrance, du choix, du sacrifice ne produit rien de bon à long terme. C'est exactement comme on disait pour l'agriculture.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis en même temps, c'est un choix et une responsabilité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est d'assumer aussi peut-être d'avoir une autre manière de travailler et de développer son entreprise. Ça me rappelle deux dirigeantes que j'ai accompagnées. Quand je les ai rencontrées, elles avaient vu plusieurs consultants. qui leur avait dit en fait c'est pas comme ça qu'il faut développer votre business vous y arriverez pas vous êtes trop gentil vous avez une trop bonne qualité d'écouté vous ne réussirez pas comme ça et elle elle se disait bah c'est compliqué parce que c'est qui on est et quand moi je les ai rencontrés je leur ai dit mais attendez mais si c'est génial d'abord c'est vous donc si c'est vous et bien c'est votre énergie c'est votre pétillant c'est c'est ce pourquoi les gens aiment être avec vous donc moi je prends le parti pris de vous inviter à développer ce côté là qui est d'autant plus intéressant parce qu'il n'est pas développé par les autres entreprises de votre industrie donc là vous êtes vraiment sur un point différenciant ou en plus vous n'avez pas ce besoin de vous forcer ou de vous changer mais bien au contraire d'accentuer votre trait de personnalité pour justement trouver un positionnement différenciant et répondre aussi à une qualité de clientèle qui est différente. Et là, on est plutôt dans un océan bleu qu'un océan rouge. Elles m'ont dit, OK, bingo, Julie, on te suit. Et finalement, là, c'est la troisième année. On en est au troisième collaborateur qu'elles recrutent. Et la première année, elles étaient à 400 000. Elles sont passées à un million. Et là, tranquillement, elles montent. Elles sont à un million trois, quatre. Et surtout. tout, eh bien, elles se prennent, toutes les deux, elles sont mères de famille, elles se prennent une semaine à chaque vacances scolaires pour passer du temps avec leurs enfants. Elles viennent de recruter une nouvelle collaboratrice qui est à Nice et l'entreprise est à Paris, en disant, ben écoute, tu bosses en distanciel, tu veux tes mercredis, c'est génial, il faut que tu passes du temps avec tes enfants. Voilà, elles ont nourri vraiment cette culture-là et ben finalement, tu vois, c'est un peu aussi cet exemple-là, c'est qu'elles ont fédéré et elles ont aussi bien des collaborateurs qui recherchent justement cette qualité de travail que des clients qui sont enchantés parce que moi je leur disais je trouve que vous avez une approche du luxe c'est à dire vous êtes vraiment aux petits soins avec un maximum de qualité de rendu de satisfaction client qui correspond aussi à un type de clientèle et aujourd'hui elles nous disent mais merci julie parce que tu ne nous aurais pas entre guillemets donner cette permission d'accentuer qui nous sommes je ne le savais pas et shippee elles me l'ont dit après mais elles étaient prêtes à mettre la clé sous la porte et ça aujourd'hui je leur dis mais vous vous rendez compte c'est incroyable ce que vous me dites là c'est dingue Donc oui, osez être vous-même. C'est génial si vous dérangez. C'est parce que vous ne correspondez pas à tout le monde. Et c'est top parce que ça permet d'avoir des autoroutes pour chacun. Et moi, je reviens à cette métaphore de l'écologie. Un écosystème qui fonctionne bien, c'est un écosystème où il y a de tout. Si on fait de la sélection ou de l'intensif, la terre, elle s'appauvrit et les plantes, elles ne se nourrissent plus. Alors oui, on va pouvoir ajouter des engrais, des pesticides. Mais finalement, en vrai, on n'a pas besoin de tout ça. Si on laisse le vivant s'exprimer et se développer, ça coûte moins cher et ça rapporte gros. Donc ça vaut le coup quand même.
- Speaker #1
Et puis de la même façon qu'à long terme, l'utilisation de pesticides finit par tuer le sol et la terre est inutile, d'utiliser des moyens de secours à court terme va finir à long terme par tuer la boîte pareil.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
J'aime beaucoup l'histoire de ces deux dirigeantes, parce que tu vois... Je peux entendre certains qui pourraient se dire « Ah, mais moi, je me respecte, c'est comme je suis, etc. » Mais ça ne marche pas quand même. Je pense que je ferai un podcast entier sur quelle est la différence entre qui je suis et la nature de ce que je suis.
- Speaker #0
Ah oui, c'est bien.
- Speaker #1
Comment j'ai appris à être et donc j'utilise tous mes comportements adaptatifs. Et puis, il y a quand je me connais moi-même et que je me respecte et que je suis vraiment moi. Donc là, il y a encore tout un sujet qu'on n'ouvrira pas aujourd'hui. que je peux sentir que tu avais évidemment abordé parce qu'il y avait de la clarté auprès de tes clientes et ça, tu l'as validé. C'est pour ça que tu les as encouragées à aller vers qui elles sont parce que c'était vraiment qui elles sont et pas qui elles ont cru qu'elles devaient devenir en grandissant et c'était devenu des adultes conditionnés qui faisaient les choses en forçant. Donc, ouais, tout à fait. Ce qui nous amène évidemment à la fin de cette entrevue qui était passionnante. On a parlé de leadership, on a parlé de culture, on a parlé d'équilibre, d'harmonie, de fluidité. J'espère que vous avez compris que tout ça relève non pas de l'utopie ou du fantasme, mais ça relève de choses qui profitent déjà des entreprises. De produire plus, plus facilement, genre même en travaillant moins, en travaillant mieux, avec une meilleure ambiance, de rentrer chez soi le soir avec de l'énergie plutôt que d'être complètement cramé. de profiter de ses week-ends plutôt que de bosser, de profiter de ses enfants plutôt que de les voir grandir sans vous et que les tensions soient présentes dans la relation. Bref, il y a tout un nouveau paradigme qui s'ouvre. Pour ceux qui auraient aimé t'écouter, se nourrir de ce que tu as dit, de ton énergie, etc., à quel endroit ils peuvent te retrouver pour suivre ton actualité et éventuellement te contacter ?
- Speaker #0
Alors, il y a LinkedIn, qui est un endroit où je publie, je fais des publications. Et puis, pour aller plus loin, si certains ont envie de creuser comment ça peut parler pour leur entreprise ou qui ont envie de voir comment cheminer, je peux laisser mon calendly où là, j'offre une demi-heure d'échange, de diagnostic qui me permet de voir effectivement si c'est le bon moment ou si je suis la bonne personne. pour pouvoir amener un peu plus de vivants dans l'entreprise. Donc, je me ferais une joie de laisser ces éléments-là.
- Speaker #1
Donc, en fonction de la plateforme où sera diffusé ce podcast, soit vous avez à côté de cette audio, de cette vidéo, un champ de description où j'ai pu laisser un lien Calendly. Si ce n'est pas le cas, vous allez sur LinkedIn contacter Julie Girard, vous la contactez par message pour lui demander son lien Calendly et prendre un lien.
- Speaker #0
Il est sur LinkedIn.
- Speaker #1
Ou alors sur son profil LinkedIn en direct. Je ferai ce que je peux pour mettre le lien. Si jamais, je préviens, si jamais techniquement, ce n'est pas possible, même si ce serait surprenant, mais quand même, j'anticipe au niveau de la diffusion parce que cet enregistrement est fait bien, bien, bien avant la diffusion sur les ondes, on va dire. Donc voilà, d'ici là, on aura ajusté. Merci beaucoup, Julie, pour cet apport sur la culture, l'état d'esprit du dirigeant, de tout ce que ça fait redescendre en entreprise, de tout ce que ça crée comme bénéfice. que de prendre soin des graines au départ. Les agriculteurs, ils faisaient ça, ils choisissaient les bonnes graines, en fait.
- Speaker #0
Exactement, les bonnes graines. Merci, Cédric, de créer aussi ces conditions d'échange, de partage et d'œuvrer auprès des entreprises. Merci infiniment.
- Speaker #1
Écoute, c'est avec grand plaisir que je contribue à transformer la culture du labeur en la culture de l'expansion naturelle. Je crois que c'est important pour l'avenir de nos enfants et du monde qu'on va laisser à nous, qu'on propose.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
alternative à l'échelle mondiale voilà super merci à bientôt tout le monde bye bye et à bientôt pour un prochain épisode