Speaker #1Je vous partage dans ce podcast, au cœur d'une séance, mon expérience de la thématique Dépasser sa peur du jugement C'est un thème récurrent. Déjà, car si cette peur n'était pas présente, la plupart de mes séances n'auraient pas lieu. Les personnes que j'accompagne viennent chercher un soutien face à ce jugement qui est parfois si douloureux. Cette peur est alors un frein à la réalisation, au changement. Elle est d'ailleurs souvent en lien avec la peur de l'échec, notamment sur un choix professionnel, mais même amoureux. C'est comme une double contrainte. Je vais être jugée et je vais échouer. Comment trouver la force ainsi de dépasser le jugement ? Surtout si je sais que celui-ci me fait souffrir, me fait me sentir nulle, incompétente ou incapable et qu'il me rappelle que j'ai déjà fait des erreurs. Ce jugement, c'est parfois une extrême prudence de l'entourage. Vous avez déjà raté, une protection ou tout simplement une méconnaissance. Comment je l'aborde en rendez-vous individuel ? Soit elle est exprimée clairement. Soit elle est cachée derrière une liste de désavantages de la nouvelle situation. Il est important, par le questionnement, de la repérer. J'utilise la question issue du titre d'un livre de Jacques Salomé, À qui je ferais de la peine si j'étais moi-même ? Cela permet aux personnes que j'accompagne de regarder la situation d'un autre angle. Si la peur du jugement est présente, c'est qu'il y a quelqu'un qui juge. Soi-même, souvent. les autres ou personne car c'est une supposition de futur jugement. Certains changements vont nous pousser vers la lumière, nous serons plus vus, entendus, remarqués. Cela reste une problématique de changer dans ces cas-là. Si c'est de son propre jugement que l'on parle, nous allons aborder en séance des exercices de confiance en soi. Avec ces exercices, comme l'arbre de vie par exemple, les personnes vont réfléchir à leur passé, leur présent, et leur avenir et revisiter toutes leurs ressources et forces. Cet exercice fait ressentir des émotions fortes, des ressentis intérieurs qui donnent du courage. L'accompagnement, le questionnement profond autour de cet arbre libère, ancre vers la singularité de chacun. Aucun arbre ne se ressemble, n'a poussé de la même manière. C'est alors très fort pour les personnes accompagnées de se voir sous cet angle, c'est un éclairage de son être. Il est aussi intéressant de réfléchir à la partie émotionnelle de cette peur. J'interroge alors les personnes sur leur envie qui se cache derrière leur peur. Quelle est la fonction principale de la peur ? Celle de protéger d'un danger. Plutôt que de parler ensemble de la peur, nous allons parler de l'envie. Et on remplace chaque phrase en lien avec la peur par une envie. Les personnes que j'accompagne se retrouvent parfois face à leur propre auto-sabordage. On retravaillera ensemble ici les besoins face à cette peur. Être rassuré par exemple. Comment la personne que j'accompagne peut se renseigner, écrire son projet pour plus de réalisme, questionner. Si c'est une problématique relationnelle, amoureuse, comment favoriser la communication avec l'autre ? Pour être sain dans sa communication, Dans ces choix, cela passe bien évidemment par soi. Si j'aime ce nouveau projet ou ce changement que je veux opérer chez moi, si je suis sûre que cela me rapprochera le plus possible de moi, si c'est un choix qui me permet de me sentir mieux, plus équilibré, je pense notamment à des situations professionnelles douloureuses mais sécuritaires. Les autres le sentiront et ne pourront pas interférer. Et parfois, s'ils le font, c'est que cela a un lien avec eux et leur propre choix ou la relation que vous avez ensemble. Si c'est vraiment du jugement des autres que l'on parle en séance, nous allons travailler ensemble le lien de la personne que j'accompagne avec la critique. Cette critique est peut-être un vécu familial, d'exigence ou de comparaison. Soit la personne que j'accompagne est en suivi psychologique, soit si ce n'est pas le cas, je lui propose aussi, en parallèle, d'aller analyser cette question. Puis, nous mettrons en lumière ensemble une sorte de filtre de la critique. N'oublions pas que notre société actuelle et les réseaux sociaux sont un miroir quotidien à la critique. A chaque moment de la journée où nous nous connectons, nous sommes face à des critiques. Il est important d'avoir un esprit critique, de douter, de se remettre en question. Mais de manière incessante, sans fondement, c'est épuisant et cela empêche de vivre sereinement. Il faut parfois se couper pour avancer. Le filtre de la critique c'est quoi ? Un questionnement. Première question. La critique que je viens de recevoir, ou de formuler moi-même, est-elle constructive ? C'est-à-dire qu'il y a une proposition de solution, une action. Cette critique me respecte-t-elle dans mes choix ? Deuxième question. Là où les personnes qui formulent cette critique sont-elles compétentes sur le sujet abordé ? Troisième question. Cette critique ne serait-elle pas tout simplement malveillante et donc dénuée d'intérêt ? Je trouve que ces trois filtres... permettent de sortir de l'émotionnel et de se repositionner plus clairement sur une réalité. La critique est humaine et peut être saine si elle permet d'ajuster sa posture. C'est ce que l'on appelle notre partie aveugle, celle que l'on ne peut pas voir, nos angles morts. Si elle est uniquement en référence à soi, la personne qui critique parle d'elle-même, de son vécu et ne prend pas en compte l'autre, ou a une supposition, on remercie la personne, on lui dit que tout va bien. et que l'on saura agir le moment venu. Pour y arriver, regardez en face, chacune de ces critiques est un apprentissage quotidien qui demande de lâcher prise sur la notion de validation par les autres. J'espère que cette plongée dans l'une de mes séances vous a plu. Merci beaucoup pour votre écoute, je vous embrasse.