Speaker #0Bienvenue dans la saison 2 de mon podcast L'Enthousiasme par les Mofs. Je suis Frédérique Mercier, coach de vie et professionnelle, j'habite à Lyon. Cette saison est une plongée au cœur des séances, par des partages ou des témoignages en lien avec des thématiques rencontrées régulièrement. Bonjour à toutes et tous, je suis Frédérique Mercier, coach professionnel dans la région lyonnaise depuis 5 ans. J'ai beaucoup d'enthousiasme dans cette saison à vous partager mon expérience au cœur de mes séances de coaching. J'ai compris aussi que vous aimez que je vous raconte comment je travaille et surtout de pouvoir ressentir concrètement ce que peut apporter un accompagnement. Je vais débuter par un premier sujet qui est le syndrome de l'imposteur. Bien sûr, la plupart des personnes que j'accompagne ne viennent pas vraiment avec cet objectif précis, voire même elles en ignorent l'existence. Si on parle de syndrome, c'est qu'il se reconnaît. Il y a des signes évocateurs, pensées ruminantes de culpabilité, exigences extrêmes, des biais d'attribution, un évitement du regard des autres et surtout une mauvaise estime de soi. Mais par principe, ignorés ou auto-alimentés par la personne qui l'a. J'entends souvent mais c'est normal, j'ai fait peu d'études je suis trop timide je ne sais pas parler en public Je me juge avant que l'on puisse me faire le moindre retour dans le cycle infernal du syndrome de l'imposteur. Autosabordage et syndrome de l'imposteur sont souvent liés, comme une boucle sans fin. Je m'autosaborde afin de justifier mon imposture. Je ne peux pas m'attribuer de réussite car je pense que je ne sais pas faire, ou pas assez bien faire, ou tout simplement que je ne mérite pas. Par exemple, mon frère est plus doué. Je dois être discret pour ne pas être rejeté. Tout ça n'étant bien sûr qu'une surinterprétation par la personne elle-même. Le syndrome de l'imposteur, c'est plutôt un mécanisme, une protection mise en place de manière insidieuse par notre mental. On l'appelle syndrome car il est directement lié au fonctionnement de notre société et aux attentes de réussite. Donc, si on en revient aux séances de coaching, c'est parce que l'on doute en permanence et que l'on se remet en cause que l'on fait appel à un coach. Et c'est vrai que ce n'est pas toujours facile de le percevoir pour le coach. Le coach soutient inconditionnellement et si le syndrome persiste, le risque, c'est de ne pas permettre l'autonomie de la personne que l'on accompagne. La difficulté de s'attribuer la réussite est la conséquence de fonctionnements mentaux, de comparaisons, évaluations et injonctions à la réussite. Je vous donnerai quelques exemples concrets de plusieurs types de syndromes que j'ai pu rencontrer. Cette injonction à la réussite est aussi liée à une croyance. Par exemple, il y a un prix à payer à la réussite. On n'a pas rien sans rien. Les nombres d'années d'études justifient l'intelligence d'une personne. L'autre principe, c'est que ça touche tout le monde, du manager à l'artiste en passant par le collégien. Comment j'accompagne une personne qui ressent l'imposture ? C'est parfois compliqué, car la bienveillance et l'alliance avec la personne restent la meilleure posture. Mais il doit y avoir une prise de conscience. Sinon, quel est le risque ? De chercher dans l'accompagnement une auto-validation constante. La force de l'accompagnement, ce sont les exercices. Je vais d'abord présenter le cycle du syndrome et surtout rassurer la personne sur la possibilité d'en sortir. Et oui, si je suis dans ce cycle, le fait d'en prendre conscience peut être très culpabilisant, voire même vous pouvez ressentir de l'abattement. Des exercices comme une exploration par les autres, une recherche de croyances limitantes qui me poussent dans ce comportement, des tests de personnalité, la recherche de talent, la mise en lumière des valeurs, une fois révélée et comprise dans son fonctionnement. Je reprends plusieurs fois si nécessaire avec la personne le fonctionnement du cycle. Difficulté à s'attribuer à la réussite, travail frénétique, justification par de la chance et surtout évitement des retours, qui me confirment sans cesse que je ne suis pas à la hauteur. En repérant chaque étape ensemble, en réfléchissant à une autre hypothèse, en ramenant la notion de plaisir dans l'action, plus que de résultats, on peut faire émerger de la motivation profonde, et non pas une réponse aux attentes des autres. Des émotions positives afin de ramener la personne dans l'instant présent. Qu'est-ce que je ressens quand j'effectue une tâche ? Est-ce que je vois le temps passer ? Ce sont des questions que l'on explore ensemble. Je cherche alors à remettre la personne dans son ressenti, de calmer le mental, les reproches incessants intérieurs, en lui donnant du sens aussi grâce aux valeurs et à quoi il veut participer dans ce monde. Comme je vous l'expliquais, je croise très souvent ce syndrome. Je peux vous parler d'une jeune femme de 25 ans qui par effet de comparaison familiale a mis en place une obligation de travail frénétique pour justifier sa compétence. Ce travail frénétique la poussant à procrastiner. C'est en explorant à qui elle pensait faire de l'ombre en réussissant qu'elle a pu comprendre que sa place dans la fratrie et sa peur de ne pas être à la hauteur de certains membres l'embarquait vers de l'auto-sabordage. Je peux aussi vous parler d'une autre femme de 45 ans, ayant fait des études mais gardant en tête un sentiment d'infériorité intellectuelle. Dans son cycle, la place de l'intelligence dans la réussite était fondamentale, alimentée par des blessures anciennes de rejet ou de réflexion sur une éventuelle mauvaise répartie, manque de culture. Nous avons beaucoup travaillé sur sa vision d'elle-même et surtout sur les injonctions à l'intelligence comme une obligation à tout savoir sans poser de questions. Par un processus de réassurance et d'action pour éliminer les croyances, par exemple qu'est-ce que l'intelligence l'a répartie, et par une discussion question-réponse dénuée de généralisation. Ce processus lui a permis de se recentrer sur elle et l'instant présent. Elle a petit à petit compris que tout ce qu'elle pensait n'était pas une certitude absolue. On pourrait croire, à travers ces différents exemples, que ce syndrome est uniquement féminin. Mais pas du tout. J'accompagne tout aussi bien des hommes dans cette démarche. Elle est même parfois plus forte. caché par une détermination ou une capacité de travail incroyable, jusqu'à parfois l'épuisement. Tout le monde peut être concerné à un moment ou un autre, et il faut souvent un événement majeur pour que l'on travaille dessus, refus d'une promotion, entretien annuel professionnel difficile, ou bien un événement personnel. Ce qui est rassurant avec l'expérience, c'est que même si le syndrome de l'imposteur est parfois très ancré chez certaines personnes, la volonté d'en sortir, Et la recherche actuelle de sens est un vrai levier. Et enfin, un travail de profondeur et de compréhension évite la réapparition. J'espère que cette immersion dans mon quotidien vous a plu et je vous remercie beaucoup de m'avoir écouté.