- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Ce podcast est proposé par la mutualité française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est. Les additifs alimentaires, les perturbateurs endocriniens, les produits phytosanitaires impactent notre microbiote intestinal. Des travaux menés par une équipe de l'Inserm en 2021 ont montré que la consommation de certains agents émulsifiants entraînait l'altération du microbiote intestinal. Ces altérations conduisent à une inflammation intestinale chronique et à des dérégulations métaboliques. Parallèlement, un sondage réalisé par l'IFOP en 2017 nous disait que 48% des Français, c'est-à-dire quasiment un Français sur deux, étaient concernés par des troubles digestifs. Alors comment notre ventre, ce deuxième cerveau, est-il influencé par les polluants de notre environnement ? Pour cet épisode consacré aux microbiotes intestinales, je reçois Nathalie Jeunet, diététicienne, nutritionniste libérale et formatrice, spécialiste du microbiote, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur notre deuxième cerveau, l'état de la science à ce sujet. et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé. Bonjour Nathalie.
- Speaker #1
Bonjour Vanessa.
- Speaker #0
Microbiote, flore intestinale, deuxième cerveau, pourquoi est-il si important et quels sont ses fameux pouvoirs ?
- Speaker #1
Alors, d'une part, le microbiote intestinal, il faut savoir comment il est composé. En fait, c'est un ensemble de micro-organismes qui est composé de bactéries, de champignons, de virus, et selon notre environnement, il va être influencé. Il faut savoir qu'il y a l'environnement de l'air, du sol, de la mer et de la terre. Et selon l'endroit où on vit sur la planète, ça va influencer la composition de notre microbiote intestinal. A savoir également que c'est la plus grande population de micro-organismes de notre organisme. Il y a 100 000 milliards de bactéries à l'intérieur de notre intestin. Il est unique à chaque individu, tant au niveau de la quantité qu'au niveau de la qualité du microbiote intestinal. Le microbiote intestinal commence à se constituer dès la naissance. Il va être impacté selon la flore vaginale, si la maman a accouché par voie basse, ou par l'environnement de la salle d'accouchement, si la maman a accouché par césarienne. Il se stabilise vers l'âge de 3 ans. Il est influencé également 6 mois avant la conception du bébé par l'alimentation de la maman. l'environnement, savoir s'il y a eu des perturbateurs endocriniens, des produits phytosanitaires, et également de l'environnement du papa. Au cours de la vie, il faut savoir qu'il y a plusieurs facteurs qui vont influencer et modifier le microbiote intestinal. Par exemple, le stress, les maladies, la prise de médicaments, l'alimentation. A noter également que le microbiote intestinal a une mémoire à partir de la naissance. C'est-à-dire que si, par exemple, il y a une perturbation du microbiote intestinal comme une gastro, on va récupérer par la suite notre microbiote intestinal de naissance. Cependant, on sait aujourd'hui que, mais on ne connaît pas la durée, mais s'il est influencé pendant un certain temps, on ne va pas récupérer ce microbiote de naissance. Ça veut dire qu'effectivement, il peut y avoir un impact sur la santé du microbiote, comme des maladies inflammatoires telles que les rectocolites hémorragiques, maladies de Crohn, etc.
- Speaker #0
Alors justement, quand il commence à dysfonctionner, comment on s'en aperçoit ?
- Speaker #1
Eh bien en fait, il va y avoir des proliférations soit bactériennes, soit fongiques, et ça va engendrer des troubles digestifs. Comme par exemple des ballonnements, des douleurs intestinales, des selles défaites. On peut avoir aussi beaucoup de gaz, qu'ils soient odorants ou non. Et selon toutes ces perturbations... on va savoir à peu près où on se positionne. Est-ce que c'est une prolifération bactérienne, une prolifération fongique ou de fermentation ? Et selon différents critères, on va pouvoir déjà, par un interrogatoire, l'anamnèse du pot, on appelle ça de cette manière-là, on va savoir où on se positionne à peu près. Ensuite, on peut évaluer, justement, savoir qu'est-ce qui cloche au niveau de l'intestin par des analyses d'urine, l'ADN du microbiote, etc. Ce qui va favoriser la dysbiose, par exemple, c'est une alimentation. non adaptés, le manque de mastication, des repas pris trop vite sur le pouce, les édulcorants, des médicaments, les additifs, les polluants, les produits phytosanitaires, l'alcool, certains troubles hormonaux, par exemple chez les femmes, au moment de la ménopause, ou au moment du cycle, il peut y avoir aussi des perturbations du microbiote intestinal. Et puis, toutes les émotions négatives, le stress, par exemple.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples précis ? Par exemple, une personne qui a des gaz, quelles sont les recommandations et à quoi c'est dû ?
- Speaker #1
Eh bien, par exemple, si on ne mastique pas correctement la viande, on aura plutôt tendance à avoir des gaz odorants, par le manque de mastication des protéines d'origine animale, qui peuvent, eux, par la suite, générer des maladies cardiovasculaires, par exemple. Quand on est sur un type de fermentation bactérienne, on va avoir plutôt des gaz non odorants avec des douleurs abdominales ou pas. En fait, c'est toujours selon la clinique de la personne. Il n'y a pas de règle. Ça va dépendre de son mode de vie, du sommeil, si la personne fume, si elle consomme des boissons alcoolisées, etc.
- Speaker #0
Donc, qu'est-ce qu'on va recommander à ces personnes-là, du coup ?
- Speaker #1
Eh bien, déjà, d'avoir une hygiène de vie en suivant les règles hygiénodététiques. Donc en pratique, comment on peut s'y prendre ? Dans un premier temps, faire trois repas par jour, parce qu'il faut nourrir les bactéries, leur donner à manger, de manger lentement, de mastiquer, d'être dans le calme, d'éviter de manger debout par exemple, comme beaucoup peuvent le faire le midi pour le déjeuner, d'éviter la prise d'antibiotiques, de prendre des antibiotiques seulement si c'est nécessaire. Ensuite, ce qu'on peut faire, c'est de diversifier l'alimentation. Par exemple, faire des assiettes de toutes les couleurs afin d'apporter les fibres alimentaires, de manger des féculents complets, de l'orge, des topinambours. Ça va apporter certaines fibres pour nourrir le microbiote intestinal.
- Speaker #0
Alors justement, finalement, à quoi il sert ce microbiote ?
- Speaker #1
Le microbiote intestinal, il a différents rôles. L'un de ses rôles majeurs est au niveau du hépatique, au niveau du foie, puisqu'en fait, tout ce qu'on va manger va repasser par le foie. Au niveau du système immunitaire, à savoir que 80% des cellules du système immunitaire inné et adaptatif sont déployées le long de la muqueuse intestinale. Il va pouvoir avoir également un rôle au niveau de certains médicaments, de la santé cardiovasculaire, de la santé ostéo-articulaire au niveau des yeux, au niveau également cognitif. On sait aujourd'hui que le microbiote intestinal a un rôle, par exemple, sur la maladie de Parkinson. On sait également qu'il communique avec le tissu adipeux, donc le tissu adipeux. peu, c'est la masse grasse. Par exemple, même avec une assiette parfaite, on peut prendre du poids, car ça ne va pas repasser au niveau du foie, ça va directement de l'intestin à la cellule graisseuse par différents systèmes. Ils communiquent également avec les muscles, les cellules, le système immunitaire, le système nerveux, le cerveau, les émotions. Par exemple, des neuromédiateurs qui participent à notre bien-être, à la zénitude, et bien le microbiote intestinal, selon Nos repas, selon la prise des repas, va réguler notre humeur, par exemple.
- Speaker #0
D'accord. Il a aussi un rôle de barrière, me semble-t-il.
- Speaker #1
Tout à fait, il a un rôle de barrière. Au même titre que la peau, la peau joue un rôle de barrière. Sauf si on se coupe, des toxines, des bactéries peuvent entrer. Le microbiote intestinal, lorsqu'il est altéré au niveau de la muqueuse, on appelle ça un leaky gut syndrome, les toxines peuvent traverser par le sang et... justement, faire des réactions inflammatoires systémiques. Il a un rôle également énergétique, on l'oublie, 10% de notre énergie vient du microbiote intestinal. Également un rôle dans la production de certaines vitamines.
- Speaker #0
D'accord, et comment il peut avoir un rôle dans l'énergie du coup ?
- Speaker #1
Eh bien, en fait, les bactéries se nourrissent de fibres, de ce qu'on mange, et bien en fait, produisent de l'énergie, tout simplement.
- Speaker #0
Alors, on observe de plus en plus de publications scientifiques au sujet du microbiote intestinal. Qu'a-t-on découvert ? Quelques grands exemples que vous pourriez nous donner ?
- Speaker #1
Oui, à savoir que par exemple, au début du XXe siècle, on n'y connaissait strictement rien. C'est en 1940 aux États-Unis, un monsieur a mis un protocole en place pour permettre la prolifération des bactéries. Et c'est en 1980 que l'INRA a commencé à étudier la flore intestinale. Et depuis, les études se multiplient. Ici, par exemple, en 2023, il y avait plus de 130 000 bactéries. publication sur le rôle du microbiote intestinal. Aujourd'hui, on sait faire le séquençage de l'ADN. Donc, on prend un prélèvement de sel, on fait le séquençage de l'ADN de toutes les bactéries qui va nous permettre de travailler via l'alimentation pour faire des modulations du microbiote intestinal, c'est-à-dire qu'il y a des mauvaises et des gentilles bactéries et on va pouvoir remettre en place certaines gentilles bactéries. On a identifié des bactéries qui jouaient le rôle, par exemple, sur la plis de... poids, c'est Ackermansia, sur, par exemple, la modulation également du cholestérol, et avec l'aide parfois de prébiotiques, de probiotiques adaptés selon le séquençage, on va pouvoir moduler et faire en sorte de minimiser les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, par exemple.
- Speaker #0
Nous sommes en permanence au contact d'additifs alimentaires, les colorants, les exhausteurs de goût, des perturbateurs endocriniens aussi, des produits phytosanitaires. Finalement, quel impact ont-ils sur le fonctionnement de notre microbiote ?
- Speaker #1
On sait, il y a des publications qui montrent aujourd'hui que certains additifs, par exemple ceux qui commencent par la lettre E, donc toujours bien lire la liste des ingrédients sur les étiquettes et bien identifier justement les additifs. qu'ils étaient responsables de certains cancers. Donc de plus en plus de publications dans ce sens. Les produits phytosanitaires, eux, tuent les bactéries. Donc c'est pourquoi il va falloir plutôt préférer des aliments issus de l'agriculture biologique, comme par exemple les céréales complètes, ou de l'agriculture raisonnée, pour les fruits, les légumes également. Surtout ceux qui ne s'épluchent pas, puisque de ce fait-là, on ne peut pas... enlever les produits phytosanitaires. Si toutefois, parfois, on ne trouve pas de produits de l'agriculture biologique ou raisonnée, l'idéal, ce serait de les laver dans un premier temps au savon de Marseille, ensuite de les éplucher. Pourquoi les laver au savon de Marseille ? Parce qu'en fait, les produits phytosanitaires sont liposolubles. Le fait de le toucher dans notre main, lorsqu'on va tourner une courgette, par exemple, pour l'éplucher, il va y avoir un transfert des produits phytosanitaires. sur la paume de la main, et lorsqu'on va toucher avec notre main le légume, il y aura un transfert des produits phytosanitaires sur l'endroit qui a été épluché. D'où l'importance de les laver au savon de Marseille, par exemple. Et effectivement, ce n'est pas une généralité par rapport à la perturbation du microbiote intestinal, car à savoir que notre microbiote est unique, et certaines personnes ne vont pas être impactées par les produits phytosanitaires, par exemple.
- Speaker #0
Un des plus gros... polluants de l'air intérieur et le tabac avec 4000 substances toxiques, donc 50 cancérigènes. Quel impact a-t-il sur notre microbiote ?
- Speaker #1
Effectivement, les composés toxiques et la nicotine vont venir perturber l'équilibre du microbiote intestinal, c'est-à-dire qu'il va avoir un impact directement sur la diversité. Par exemple, il y a des protéobactérias qui vont être augmentés. qui vont favoriser l'inflammation. À contrepartie, il va y avoir une diminution, par exemple, des firmicutes qui, eux, participent à la digestion des aliments et la régulation du système immunitaire. Eh bien, ça va favoriser certaines pathologies et certains cancers. On sait aussi également qu'il va y avoir une perte de diversité et que ça va générer plus de maladies inflammatoires comme les rectocolites ulcéreuses. Il va y avoir une augmentation de la perméabilité intestinale qu'on appelle l'équigote, qui va, ce que je vous expliquais tout à l'heure, permettre à certaines toxines de passer par le sang et favoriser des inflammations systémiques. Donc l'idéal, évidemment, c'est d'arrêter la consommation du tabac. Et on sait aujourd'hui, en modulant le microbiote intestinal, on peut récupérer cette diversité tant qualitative que quantitative.
- Speaker #0
Ça, c'est une bonne nouvelle.
- Speaker #1
Une bonne nouvelle. Et on peut arrêter de fumer via le microbiote intestinal sans prendre de poids, en modulant.
- Speaker #0
Oui, parce que c'est une des craintes des fumeurs que de prendre du poids après.
- Speaker #1
On ne connaît pas ce détail, mais on peut vraiment y travailler.
- Speaker #0
Deuxième bonne nouvelle alors.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Alors justement, comment peut-on prendre soin de son microbiote ?
- Speaker #1
Eh bien en fait, il y a à savoir qu'il y a des choses sur lesquelles on ne va pas pouvoir agir. Par exemple, sur la génétique, le microbiote intestinal est unique pour chaque personne. Donc là, on ne peut pas... agir. Sur l'âge gestationnel, également, le microbiote de la mère avant la conception du bébé, puisque tout à l'heure, je vous indiquais qu'il était influencé six mois avant la conception. Donc, l'alimentation de la maman, son environnement, évidemment. L'allaitement, si le bébé était allaité ou pas. Le mode de naissance, par voie basse ou césarienne. L'âge, également. Au fur et à mesure de la vie, on sait qu'il y a une modulation naturelle du microbiote intestinal. Par contre, on peut agir sur le mode de l'alimentation, si le bébé a été allaité ou pas. Donc, le début de la diversification alimentaire, comment ça a été réalisé ? Les traitements, si le bébé a été souvent sous médicaments, sous antibiotiques. Ensuite, même à l'âge adulte, il faut vraiment éviter les antibiotiques, vraiment quand c'est nécessaire. Les habitudes alimentaires, les modes de cuisson également. Si on mange des aliments qui sont trop... Calciné, par exemple, on sait que ça influe aussi sur le facteur de risque de cancer. L'environnement. Si on habite en campagne ou en ville, le mode de vie, si on pratique une activité physique, le sommeil. A savoir aussi qu'une forte prise de poids ou une forte perte de poids va influencer également le microbiote intestinal. C'est pourquoi, par exemple, il est toujours important de savoir comment le poids a évolué dans la vie d'une personne. Et de cette façon, on peut agir également. La malnutrition, les gens qui ne mangent pas correctement, mais également la surnutrition. C'est-à-dire que si on consomme trop. d'aliments à un repas, ça va venir perturber. Donc là, avant les fêtes de Noël, effectivement, il y a des choses déjà à mettre en place pour prendre soin de son microbiote intestinal afin de ne pas trop l'impacter lors des repas de Noël, par exemple. La consommation de produits ultra transformés. Donc là, pour vous aider, vous avez l'indice NOVA qui va vous donner le degré d'intensité de la transformation de l'aliment. Donc, le numéro 1, c'est-à-dire que l'aliment n'est pas très transformé. Le numéro 4, beaucoup de transformation. Et ensuite, effectivement, d'éviter les produits phytosanitaires, les additifs, etc.
- Speaker #0
En pratique, que pouvez-vous nous conseiller pour booster notre microbiote ?
- Speaker #1
Oui, alors, pour rappel, ce qui est important, c'est qu'on sait que les émotions négatives, les facteurs affectifs, traumatiques, peuvent venir influencer. Donc, numéro un, être heureux. C'est super important, parce que de toute façon, ensuite, on pourra mettre ce qu'on souhaite en place, ça ne fonctionnera pas.
- Speaker #0
Donc, gérer le stress, en fin de compte.
- Speaker #1
Gérer le stress, les pensées négatives, de regarder tous les petits bonheurs du quotidien, par exemple, prendre le temps de regarder une fleur, de savourer sa boisson préférée, de lire son auteur préféré, etc. D'écouter de la musique qu'on aime, ça permet d'être heureux. heureux, les petits bonheurs moi je les appelle tout simplement. Ensuite de prendre le temps de manger et ce à chaque repas, c'est super important qui va faciliter également une meilleure mastication qui elle va permettre de détruire tout l'aliment et ensuite d'avoir une meilleure digestion. Il faut toujours considérer le tube digestif comme une chaîne de travail. Donc si les premières étapes ne sont pas faites correctement c'est toutes les étapes du tube digestif, de la digestion qui ne vont pas être réalisées. Il ne faut pas l'oublier.
- Speaker #0
Est-ce que vous recommandez une durée pour les repas ? Alors,
- Speaker #1
le temps du repas, l'idéal, c'est trois quarts d'heure, une heure. Alors, souvent, on dit, waouh, oui, mais lorsqu'on commence la diversification alimentaire d'un enfant, d'un bébé, eh bien, il prend des petites bouchées, même si la texture est liste, il mastique, il prend le temps de manger alors qu'on ne lui a rien dit. C'est seulement après... en raison de la société, parce que tout va vite, eh bien, on dit à l'enfant, dépêche-toi ! Alors qu'en fait, il faut réellement prendre le temps de manger. Trois quarts d'heure, une heure, c'est l'idéal. Après, c'est selon le type de repas. Évidemment, si on mange un potage, du pain, du fromage, un fruit, on ne va pas mettre une heure, on va mettre un peu moins. Mais l'idéal, c'est vraiment de se dire, d'apprécier le repas, de prendre plaisir à manger en masticant. Parce qu'une fois qu'on a avalé, on n'a plus la saveur des aliments dans la bouche. Donc quand même, on est en France, on a des super choses à manger. Donc voilà, de se faire plaisir, vraiment d'apprécier globalement le repas. Ensuite, de manger des fruits et des légumes de proximité. plutôt bio ou agriculture raisonnée, de bien lire la liste des ingrédients, d'éviter les produits phytosanitaires, les additifs, les émulsifiants, les perturbateurs endocriniens, les aliments ultra transformés, de manger des féculents à chaque repas, des aliments, donc des féculents riche en fibres, comme l'orge, les flocons d'avoine, pensez également au chou de la choucroutan. Des aliments fermentés, donc on connaît essentiellement celui-ci. Quoi d'autre ? Des topinambours, salsifis, la chicorée, des navets, l'artichaut également. On oublie, voilà. Tous les aliments qui vont être riches en fibres vont permettre de nourrir le microbiote. Par exemple, je peux vous donner un exemple de petit déjeuner. L'idéal, c'est de réduire le sucre au petit déjeuner et plutôt de favoriser les protéines d'origine animale. En pratique, par exemple, un œuf à la coque avec du pain, du beurre, du fromage, on accompagne le tout d'une poignée de fruits à coque qui contiennent des acides gras essentiels qui permettent le bon fonctionnement du cerveau. Et grâce aux fruits à coque à l'œuf, on aura une meilleure concentration, mémorisation tout au long de la matinée et pas de petits creux également jusqu'au dîner.
- Speaker #0
Pour terminer, on dit que le ventre est notre deuxième cerveau. Il agirait notamment sur nos émotions et réciproquement. Comment cela fonctionne-t-il et que nous recommanderiez-vous ?
- Speaker #1
Oui, alors, en fait, ce qu'il faut savoir, c'est que tout au long de la muqueuse intestinale, on a des neurones. Et ces neurones vont réguler notre humeur selon notre alimentation, nous permettre si on est plus anxieux, si on est stressé. Ce qu'il faut savoir, c'est que par neuf voies différentes... Le microbiote intestinal va influencer notre cerveau alors que le cerveau va avoir une influence uniquement une fois sur le microbiote intestinal, sur le tube digestif dans son ensemble. Par exemple, il y a plein d'expressions de la bouche jusqu'à la nuissance, des expressions qui expriment nos émotions. Par exemple, l'avoir sur l'estomac ou encore se faire de la bile. Eh bien, lorsqu'on se fait de la bile... Il y a une sécrétion de la bile qui va se faire dans l'estomac alors que celui-ci est vide. Et lorsqu'on va manger, il n'y aura plus suffisamment de bile pour émulsionner les graisses et donc engendrer des troubles digestifs, par exemple.
- Speaker #0
Donc les expressions anciennes sont concrètement visibles scientifiquement de nos jours.
- Speaker #1
Tout à fait. Je peux vous donner un autre exemple. Par exemple, il me gonfle. Quand on est stressé, beaucoup de gens qui sont sujets au stress ont des ballonnements. Donc oui, on pourra moduler le microbiote intestinal pour éviter ceci. Mais déjà, dans un premier temps, comme je le disais tout à l'heure, il faut déjà travailler au niveau émotionnel et dans la gestion du stress.
- Speaker #0
Aujourd'hui, on mange de plus en plus de sucre. On a une alimentation... Avec des sucres cachés aussi, notamment dans les plats industriels. Est-ce que ça a une incidence sur notre microbiote ?
- Speaker #1
Exactement. En fait, les bactéries du microbiote intestinal n'aiment pas le sucre. L'évolution n'a pas prévu qu'on mange beaucoup de sucre. Il y a le sucre des fruits, dans les légumes il y en a. Mais quand on consomme trop de sucre, donc on a le droit de se faire plaisir. Je précise, on a le droit de manger des gâteaux, des chocolats. Mais lorsqu'on consomme beaucoup de sucre, ça peut avoir un double impact. Soit on va être énervé. Avoir de l'hyperactivité ou inversement, avoir un coup de barre. Donc, on parle toujours d'équilibre alimentaire. Il faut toujours un bon équilibre et ne pas manger trop de bonbons d'un coup. Se faire plaisir en mangeant quelques bonbons, quelques chocolats, un bon gâteau quand on va au restaurant, par exemple.
- Speaker #0
Mais pas forcément quotidiennement non plus.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Ok, merci Nathalie.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
En résumé, le microbiote intestinal a de grands pouvoirs sur notre état de santé. Il peut être perturbé par des polluants environnementaux et être modulé par nos émotions, nos modes de vie et bien entendu notre alimentation. Le petit déjeuner riche en protéines d'origine animale aide à booster notre microbiote. Une vigilance a été apportée sur Ausha alimentaires, plutôt une alimentation... biologique, voire raisonné. Évitez aussi les plats industriels, pourvoyeurs d'aliments ultra transformés. Bref, prenez soin de votre microbiote, il vous le rendra. Découvrez nos podcasts L'environnement au cœur de ma santé au cours de nouveaux épisodes sur l'aménagement de la maison avant l'arrivée de bébé et bien d'autres. A bientôt !