L'épopée de Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) par Sébastien Le Corfec cover
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L'épopée de...

L'épopée de Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) par Sébastien Le Corfec

L'épopée de Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) par Sébastien Le Corfec

44min |22/05/2025
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L'épopée de Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) par Sébastien Le Corfec

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Description

🚀 [PODCAST] L'Épopée #30 avec Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) 🎙️

🎬 Épisode spécial aujourd’hui pour le 30ème numéro de « L’Épopée » ! Tourné au Totem French Tech de Brest, nous accueillons Cyril de Sousa Cardoso, fondateur et CEO de Polaria, acteur incontournable de l'intelligence artificielle conversationnelle.

✨ Cyril, c'est aussi un auteur inspirant avec plusieurs ouvrages sur l'innovation, un conférencier passionné (+500 conférences en 18 mois), et surtout l'une des personnalités influentes de notre classement Épopée Deloitte Les 40.

Dans cet échange riche, Cyril nous raconte son parcours depuis les quartiers populaires de Brest, son choix déterminant de quitter l'école navale malgré une brillante réussite académique, et ses premiers pas professionnels à Paris entre ministères et Banque de France, avant la grande bascule entrepreneuriale.

📌 On parle des coulisses de Polaria, de l'accélération technologique actuelle, des enjeux sociétaux et écologiques de l'IA, mais aussi de territoires, d'innovation durable, et du management à l’ère du numérique.

🔑 À retenir :

  • Le parcours atypique et inspirant d’un entrepreneur brestois passionné

  • Les coulisses des premières aventures entrepreneuriales, succès et échecs compris

  • Une vision lucide et optimiste du futur, nourrie par la technologie et l'humain

Un grand merci à Cyril pour ce partage authentique et inspirant ! 🙌



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Allez, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Épopée 2, épisode particulier pour moi, 30e numéro. Agathe et Morgane, qui travaillent à la communication d'Épopée, ont suggéré de filmer cet entretien. Nous sommes au bâtiment Totem de la French Tech à Brest aujourd'hui, et nous accueillons à Brestois, devenu improtournable, Cyril de Souza Cardozo, fondateur et CEO de Polaria Goria, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle conversationnelle. Cyril est également auteur de plusieurs ouvrages sur l'innovation et la technologie. Ces 18 derniers mois, il a fait avec ses équipes plus de 500 conférences autour de l'IA et figure bien entendu dans notre classement Épopée 40, des 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes. Cyril, salut !

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Bonjour Sébastien, je suis très content à plusieurs titres d'être là, à la fois que ce soit cette première en termes de vidéos et à la fois le Shift Room, moi je trouve qu'il va me porter en tout cas bonheur et chance et très content de faire en tout cas ce podcast avec toi, parce que tu fais partie aussi de ceux qui m'ont inspiré sur cette aventure sur les dimensions digitales. Donc, qui est ce podcast-là ? Ça me touche particulièrement. Merci pour l'invitation.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai qu'on se connaît quand même très bien avec Cyril. Je te revois il y a une dizaine d'années pousser la porte de mon bureau. Je voyais déjà un petit gars avec pas mal d'énergie, pas mal d'envie. Et puis, au fil du temps, tu es devenu aussi un incontournable du West Web Festival. Mais avant de parier d'IA, de Polaria, de Gorilla, de Managia, des Ideas, de tes ouvrages, du territoire, de 2050. Je commence toujours par cette question. Au final, c'était quoi ton enfance, tes études, ton milieu ? Est-ce que tu peux remettre un truc un peu là-dessus ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, moi, je suis un gamin des HLM de Brest. Voilà, une famille de points communs. Ça, c'est des points communs, exactement. Je pense qu'ils nous ont reliés très tôt. Et effectivement, j'ai grandi au Valir et à Kerango. Une enfance... avec une maman bretonne de Cognal-Milisac et un papa du Portugal de Nazaré. Une enfance heureuse, mais dans des quartiers populaires, avec un papa qui est ouvrier, une maman qui travaille à l'hôpital, qui est au standard de l'hôpital. Et une enfant pleine d'amour, joyeuse, avec cependant une envie d'aller conquérir le monde. Je ne sais pas, le fait d'être à la périphérie de la périphérie avec... Les gens qui m'ont enrichi, il y avait une envie, je ne sais pas, en partant de là, de progresser, d'aller jouer un rôle, en tout cas dans notre époque. Oui, j'ai en tout cas le souvenir d'une enfance joyeuse. Et après, des études que j'ai faites à Brest, c'est par le Collège des Cabous, le lycée de l'Arctovar, le bac. Et ensuite, je vais vraiment rentrer dans ma formation au moment de Mathieu Matspé que je vais faire au lycée Naval à Brest. Je vais beaucoup me former, me faire aussi découvrir tout un nouvel environnement de bitère. Je ne le connaissais pas, même si j'étais brestois. J'adorais ce temps-là. J'ai développé énormément d'amitié avec beaucoup de personnes qui aujourd'hui ont des postes et des places dans les différentes armées. Mais j'ai compris à ce moment-là que ce n'était pas mon chemin, que je voulais absolument devenir entrepreneur. Et donc, malgré le fait que j'ai obtenu l'école navale et Saint-Cyr, j'ai décidé de ne pas y aller. Ça a été très mal vécu, d'ailleurs, par la direction de l'école à l'époque. Ils ont changé d'ailleurs les contrats l'année suivante pour interdire aux... aux électes passer les concours civils la première année. Je me suis dit qu'ils ont même appelé ma mère et quasiment donné le sentiment que j'étais quasiment en situation de désertion, que j'étais en train de faire des erreurs de ma vie. Bon, rejoignons pas ces écoles militaires. Et donc, il fallait que je trouve une solution de contournement. Et j'ai décidé à ce moment-là de rejoindre l'ENSAI, qui était une école d'ingénieurs toute récente, depuis 10 ans. Mais il y avait quelque chose dans la data, la science, la data science qui m'intéressait. J'avais déjà en tête le rêve de... de participer au développement de systèmes d'intelligence artificielle. On en parlait un peu en matière de science-fiction. Je percevais que dans le lumière de la data, il y avait ça, donc je suis parti pour devenir ingénieur statisticien, formé par l'INSEE parce qu'il fallait absolument que j'ai une formation publique pour pouvoir m'inscrire dans la continuité des années, finalement, que j'avais bénéficiées du coup en Mathsup Mathspé. Et je vais faire ma formation là-bas avant ensuite de partir sur Paris et je vais enjeuner avec eux.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement Mathsup Mathspé. Tu es parti sur Paris, mais tu n'as pas monté Polaria tout de suite. C'était quoi les premières expériences suite à toutes ces formations ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Quand j'arrive sur Paris, je vais rejoindre le ministère de l'écologie au bureau des statistiques. Je vais avoir en charge, c'est paradoxal, tout le système d'information qui est en charge d'évaluation de l'activité économique du bâtiment en France. Mon père avait un seul rêve, c'est que je ne travaille pas dans le bâtiment commun. Finalement, mon premier taf va être sur les statistiques. sur le bâtiment, la construction. Et donc, j'ai en charge la modernisation des systèmes d'information, le développement des projets autour des infrastructures data, l'analyse de ces choses-là. Et je veux devenir un peu expert de la conduite de projets agis. dans l'univers des systèmes d'information. Je vais passer par le ministère de l'écologie 3 ans. Puis après, je pars à la Banque de France, où là, je vais avoir en charge tout le système d'information qui évalue l'activité touristique en France, avec plusieurs dispositifs. Il y a pas mal de développements qui sont faits autour de ça. Je suis l'expert sur ce sujet-là. En quelle année, à peu près ? Je commence mon premier poste en 2008. Je commence à travailler, je deviens manager d'ailleurs à une équipe, l'Ulsan Ecologie. 2011, je pars à la Banque de France. Je vais d'ailleurs avoir une mission pour l'Union Européenne. Je vais intervenir au Maroc sur le sujet via l'Union Européenne, donc sur le sujet des systèmes d'information. Pareil, déployer les choses. Là, je vais commencer vraiment à participer à la communauté parisienne sur les méthodes agiles. Et je vais à ce moment-là vouloir partir parce que j'allais commencer à développer des boîtes en parallèle. C'est là d'ailleurs... que je commence un peu à prendre contact avec, à venir voir l'écosystème ici en local, même si je suis parisien. Et je décide, moi, de partir, parce que j'ai envie de me lancer vraiment dans ma vie d'entrepreneuriat, de démissionner. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, cette scène pascule, là, à un moment, tu dis, t'as passé quelques années dans les ministères, à la Banque de France, c'est quoi le petit truc où tu dis, attends, je veux devenir entrepreneur,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    c'est quoi le déclic ? En fait, dès le début, dès que je suis d'un mâme, je veux devenir entrepreneur. Si je fais au moment donné le lycée naval ici, c'est parce que je suis mouru logé dans le CHI et mes études sont financées. Et comme je suis l'aîné d'une famille de 4, j'ai à cœur à ce que mes études coûtent zéro à mes parents. Parce que je veux qu'ils regardent l'argent pour pouvoir financer ensuite les études de mes frères et sœurs. Et donc je décide de faire cette formation-là. Ça m'oblige du coup à faire une formation publique pour rembourser les années que je dois. Et ce qui est logique, parce que si tu payes une formation, tu dois des années. Je vais faire l'INSEE et à ce moment-là, je dois 6 ans. Mais je sais déjà, de toute façon, que je vais quitter pour devenir entrepreneur. C'est quelque chose qui est... J'en suis convaincu. Et je dois partir à ce moment-là. Sauf que l'INSEE, à ce moment-là, vient me chercher pour me dire qu'il souhaiterait que j'intègre l'INSEE pour aider la transformation globale des méthodes de gestion de projet là-bas, avec une autre équipe qui est en train de se former. Et je vais devenir référent de la méthode de conduite de projet d'innovation et de projet informatique au sein de l'INSEE. À ce moment-là, je suis parti pour trois ans et je ne vais pas rester trois ans.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et donc là, tu vas commencer à croiser des cofondateurs comme tu es Polaria. Comment ça se passe entre ces deux grandes phases de ta vie ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors en fait, c'est une phase un peu intermédiaire. C'est qu'en parallèle de mon travail dans le fonds public, moi, je veux devenir entrepreneur. Et donc, je développe une plateforme à l'époque qui s'appelle Nessacossal. C'est Mensana Incorporé Sano. C'est une plateforme digitale dédiée au bien-être. Le but, c'est de rassembler des experts du bien-être au-delà des... des croyances chamaniques ou autres, c'est vraiment de passer et de parler de manière scientifique, professionnelle de ces sujets-là. Et donc, je développe cette boîte-là et ça, cette boîte-là va me donner la visibilité. Elle va fermer plus tard parce que ça va être une des premières échecs en termes d'entreprise mais une des scornes en main des échecs. Ah, exactement. C'est une des expériences que moi, le plus appris. Je pense que j'ai payé moyenne billet avec ça et ça m'a propulsé sur l'asset d'un TEDx à Paris. Le TEDx Vosgira Road que je vais réaliser alors que j'ai 27 ans. Et donc je monte sur scène pour parler de ma vision de la créativité notamment. Et ça, ça m'offre beaucoup de visibilité au niveau national. J'ai commencé à faire des missions au parallèle de mon travail dans le secteur public sur justement la conduite de projets d'innovation, les méthodes agiles. Et à ce moment-là, je vais rencontrer le fondateur d'une société qui s'appelle Odalom à l'époque, qui vient d'être créée depuis un an. Ce sont trois associés. Ils œuvrent dans l'univers plutôt public. Ils accompagnent à ce moment-là. les mutualisations de notre secteur public, puisqu'il y a la loi NOTRe, qui est une loi qui oblige les secteurs publics à avoir les collectivités à se rassembler autour d'intercommunalités. Et en gros, il vient me chercher pour me dire on veut appliquer les méthodes que tu utilises dans l'univers informatique et de la data pour venir le déployer dans ces accompagnements-là. Et donc, en septembre 2015, je donne ma démission à l'INSEE et je rejoins cette aventure qui va donner naissance à Polaria.

  • Sébastien Le Corfec

    Polaria, et puis remis entre temps. Il y a eu d'autres moments forts, parce qu'il y a eu l'histoire des petits bottes aussi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    alors l'histoire est assez longue pour aller à Polaria au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement, c'est vrai que ça fait dix ans quasiment que je quitte l'INSEE, je me souviens encore de la photo que je vais prendre au moins ici pour dire ça y est, je passe à une nouvelle phase de ma vie. Et à ce moment-là, en gros, je rejoins de l'homme, je vais découvrir la partie du monde du conseil que je connais plus, et surtout je vais découvrir la France. Je vais traverser la France de long en large. partout, il y a peu de grandes villes où je n'ai pas été, beaucoup de territoires même ruraux, donc je me l'ai passé partout pour aller accompagner les collectivités, en même temps on travaillait aussi avec des entreprises. Et au fur et à mesure de ce tour-là, toute l'année 2015 me montre une chose, c'est que je découvre qu'en France, les directions des ressources humaines, qui devraient être concentrées pour accompagner les transformations, humaines, organisationnelles, se retrouvent à passer beaucoup de temps sur des dimensions administratives et notamment à répondre à des questions quotidiennes qui sont toujours les mêmes. Comment je fais pour poser mes congés ? C'est quoi le nombre de jours de congés maternités que j'ai droit ? Comment je fais pour déterrer la retraite ? Toutes ces choses-là. Et j'ai l'idée de le proposer à ce moment-là parce que moi, je m'intéresse beaucoup, depuis maintenant 2008-2010, je m'intéressais beaucoup à, cette fois-ci, les liens conversationnels, les chatbots. Je crois que j'ai lu toute la littérature sur le sujet à ce moment-là. Et je lui ai dit, il faut qu'on crée un chatbot ERH, un des premiers en France, même s'il y a quelques prédécesseurs dans cela. Et on va lancer une société qui s'appelle Leptibot. Alors en réalité, on va mettre deux ans pour vraiment arriver au POC fonctionnel. Et de par l'activité qu'on a en parallèle, on va réussir à embarquer la Caisse Nationale d'Assurance IES, Jérôme Frito, qui est DRH, qui est donné d'ailleurs à l'AMI aujourd'hui, mais également la Gendarmerie Nationale, qui vont nous faire confiance pour déployer... parmi les grands premiers chatbots en France. Et on rentre vraiment dans l'ère de l'IA conversationnelle, nous, par cet intermédiaire-là, qui est une filiale finalement d'Odaleux.

  • Sébastien Le Corfec

    Avec Quand je me conjure en abri, tout ça, il y avait déjà des histoires un peu de souveraineté, parce que ta solution était forcée.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement. Développé, j'avais cette vision-là. Il y avait cette vision avec une dimension qui était déjà aussi modulée, et ça, ça va nous sauver. C'est que, pour différentes raisons, parce que j'avais fait... Des mauvais choix, à un moment donné, technologiques, en tout cas plutôt de partenaires. Il faut toujours intégrer le développement de la tech en interne. Ça, c'est une leçon que j'avais apprise, mais que j'ai reproduit plusieurs fois l'erreur. Et du coup, prenant un peu de retard par rapport au moment où on avait initié le projet, on a décidé rapidement de créer une solution modulaire qui n'allait pas utiliser une brique d'IA interne, mais se connecter aux meilleures briques externes. Et ça, ça va nous préparer finalement à l'arrivée des IAG.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc après, là, tu as enchaîné... Pas mal de sujets entre Odalo, Metibot, puis la Managia qui arrive, Xeno qui devient Polaria Tech, puis Gorilla. Alors, c'est quoi pour toi aujourd'hui cet enchaînement-là ? Comment tu expliques tout ça et puis cette hauteur de vue que tu as pris au fil de toutes ces années ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    En fait, on est forcément dans les technologies diaconstationnelles très tôt. Très rapidement aussi, je vais recruter. La première personne que je recrute chez les Thibauts, c'est une philosophe. Pourquoi ? Parce que je suis persuadé qu'il faut qu'on place l'éthique au cœur de la réflexion éthnologique, que ça, c'est non seulement un devoir, mais que c'est également un argument de communication, de marketing, qui va nous permettre plein de choses. Et donc je propose à mes associés de recruter une philosophe comme première salariée. Autant qu'ils vont te dire qu'ils vont regarder un peu bizarrement. Et finalement, en faisant ce choix-là, alors d'ailleurs, c'est Janapissi qui va rejoindre... plus tard, Hugging Face, pour diriger aujourd'hui, en tout cas participer à la répétition des titres chez Hugging Face. Et à ce moment-là, on a, nous, accès, du coup, au monde de la recherche. Et très tôt, dès 2020, un jour, j'ai la société Timothy Pierce qui vient me voir un matin et qui me dit « Cyril, il faut que tu viennes voir, je vais te présenter un truc que tu ne sais pas encore, mais ta vie a changé. » Je me dis « C'est un peu bizarre. » En plus, il n'était pas comme ça à le départ, enthousiaste de ces manières. Et en fait, il vient me montrer Il me montre une interface. Et c'est la première interface qu'OpenAI met à disposition. Et on découvre le premier modèle. En tout cas, dès qu'on est en 2020, il me montre ça. Et en regardant le tout, du coup, je ne tilte pas trop. Je me dis ça, puis bon, c'est ça. Pourquoi il me dit, bon, OK, d'accord, je kiffe un texte, en face, ça, je vais mettre quelque chose. Mais moi, venant de l'univers de la création, de tout à coup, je ne sais pas pourquoi, dans les semaines qui arrivent, je me commence à poser la question de, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ça ? je commence à mentionner sur les Transformers, Je commence à typher que, en fait, si on peut générer du texte et des syllabes, on va pouvoir générer, finalement, par les mêmes types, en tout cas, de bécanies, des pixels, des photos. Si on peut générer des pixels, des photos, des pixels, des vidéos, signaux sonores, d'une voix. Et d'un coup, courant 2020, fin 2020, je t'y dis qu'en réalité, aucune production intellectuelle humaine ne va pas être à la portée de la machine. Et là, je pense vraiment qu'il va y avoir un changement majeur. Et je décide de dire, OK, il faut qu'on crée un pur player de l'IA. je vais voir mes associés alors à ce moment là on avait une associée qui était partie mon dernier associé que j'avais. Et je lui ai dit, écoute, on va faire deux choses. Je te propose deux choses. Soit je te revends toutes mes parts et moi, je vais créer une entité à parts dédiée à ce sujet-là. Soit je te rachète tes parts et je vais réorienter la web. On va négocier et je vais racheter les parts en juin 2022. Et ChatGPT sort en novembre 2022. Ce qui va nous propulser parce que tout début 2023, les des comités de direction notamment, du COMEX, de compte banque, d'assurance, on commençait à se dire mais c'est quoi ce Tadjipiti ? Et à ce moment-là, moi, je suis un auteur qui a publié des ouvrages sur l'innovation.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, on y reviendra tout à l'heure sur les bliquets.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Qui a également déployé une solution technologique dans l'IA, en conversationnel et génératif. Je suis conférencier. Et surtout, en début 2021, en janvier 2021, j'avais publié un texte sur LinkedIn disant « État de l'art de l'IA, l'IA génératif, ça va changer le monde. » Sauf que ce texte-là, qui n'avait pas beaucoup d'influence à ce moment-là, 18 mois plus tard quasiment, il y a plein de gens... le roïsme, quasiment deux ans plus tard. Et à ce moment-là, on va commencer à être contactés. Maintenant, je fais un peu le malin en disant qu'on était parti de la bonne direction. La réalité, c'est qu'en réalité, jamais on n'aurait pensé que les choses allaient aller aussi vite. Quand moi, je commence à me passer le grabe, je suis à l'horizon 5 ans, 10 ans. Et depuis, tout s'est accéléré là-dessus parce que ça nous a offert de la visibilité, des opportunités technologiques. Et donc, je décide de transformer les marques Odalogue et les petits bottes. la marque Polaria, pour nous positionner clairement sur ce domaine-là. Donc l'entité Géovic Polaria a été visant. Et à partir de là, les petits bois deviennent Polaria Technologies. Très vite, on veut grossir en taille. Et donc, on va rencontrer effectivement Alexis Lowal, qui lui a installé à Vannes, notamment. Et on va fusionner la société Polaria Technologies avec la société Xenoac, pour créer un des acteurs majeurs, effectivement, de liens conversationnels et génératifs. sur une dimension de souveraineté technologique qui est aujourd'hui dirigée par Alexi. Dans ce cadre-là, on a également très tôt beaucoup de projets sur mesure qui arrivent. On les gère un peu en mode start-up, mais je sens qu'on a besoin de professionnaliser ça. On va échanger avec 6TM, bien sûr, 6TM, Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    C'était pas le premier et le rang raison que je vous ai saillis.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement,

  • Sébastien Le Corfec

    le exceptionnel du côté de Rennes.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Tout à fait, avec un bel écosystème, en tout cas humain, on va se rejoindre sur les valeurs et décider de créer une jeune venture pour porter ces projets-là. Et très tôt, également dans cette dynamique-là, on sait que la recherche qui fait partie en réalité de notre ADN, et j'insiste, la recherche en sciences humaines, en sciences sociales, en philosophie, en éthique et en anthropologie qui fait partie de notre ADN, on décide de la propulser dans une chaire de recherche qui va s'appeler Managia. Mickaël Cabon. Mickaël Cabon, exactement. Un film très important. Très important sur l'écosystème, exactement. Et pour revenir, on le salue. Et aujourd'hui, il est parti l'heure de nouvelles aventures, en tout cas professionnelles, sur d'autres territoires. mais c'est une personne qui continue à avoir une grosse influence sur l'autre écosystème technologique. Et donc, on va créer effectivement Managia, qui va être dirigée par Fanny Paris, et qui va recevoir d'ailleurs le pouls de victoire de la Bretagne du Telegram sur l'initiative digitale 2024. Donc, tout ça forme maintenant l'écosystème Polaria, le but de pouvoir adresser à 360 l'intégralité des sujets, en tout cas en matière d'intelligence artificielle. Et je ne suis pas terminé parce qu'on aura... On va continuer à faire des choses spagies.

  • Sébastien Le Corfec

    J'imagine, parti avec cette envie, et surtout quand on voit toutes les énergies que tu parviens aujourd'hui à fédérer autour de toi, j'imagine qu'il y aura encore plein d'histoires sur tous ces sujets-là. Mais quand tu fais ces 500 conférences, ce sont les 18 derniers mois, donc tu parles beaucoup de transformation de l'université, d'IA, tout ça, c'est quoi les défis majeurs ? que tu observes chez tes clients. Tu sors de celles, on vient te voir pour toi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Les gens viennent me voir parce qu'ils veulent former, acculturer leurs collaborateurs, leurs équipes. Ils veulent savoir ce qu'ils peuvent faire avec l'IA. On va déployer beaucoup d'audits aujourd'hui. Et ils veulent développer des solutions opérationnelles. Avec un moment un peu particulier, où à la fois on est face à une vague technologique qui se déploie très rapidement. C'est une vague plutôt individuelle et égoïste. Chacun a sa poche. et joue avec personnellement, professionnellement. Donc, il manque encore de projets collectifs autour de l'intelligence artificielle. Je crois que les enjeux du moment, c'est ça. C'est de penser des vraies stratégies autour de l'intelligence artificielle. Mais c'est assez normal. On parle quand même d'une technologie qui est passée de 1% des professionnels qui l'utilisaient il y a deux ans à 30%. Maintenant, on n'a jamais vu une vague technologique se déployer aussi vite. Donc, ce n'est pas si simple de penser une stratégie, des projets. Mais les choses sont en cours et je crois qu'on vend maintenant dans... et 36 mois qui vont voir les premiers vrais projets d'IA, et la transformer, les organisations. Et le défi, c'est de savoir qu'est-ce qu'on fait, replacer l'IA à l'endroit où il est, c'est un savoir, un outil, et sortir un peu de la pensée magique, parce que moi j'aime bien faire le spectacle, bien entendu, je suis là pour ça, et ce qu'on appelle nous, on a prétendu partir sur les shows, conférences, votre idée a été très vite de faire de la démo live, pour impressionner et pour impacter, sauf que ça, ça a un effet cependant, et mes équipes d'ailleurs râlent là-dessus, c'est qu'ensuite, quand eux interviennent dans les organisations, les gens disent « on a vu Chiric sur scène » . Ça a l'air d'être en CAC Bonne Noire. Non, il n'y a pas d'IA magique, il y a du travail et demi-sonde.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce qu'il peut y avoir un effet déceptif de temps en temps. Et pas plus tard que hier soir, on était au 10 ans du point BZH, d'où le petit stickers. Je salue aussi David Lesvenan, je vais plus s'en faire mon Michel Drucker, un petit état de... Un monde comme ça, pardon. Mais c'est vrai qu'il y avait Yann Le Teuil qui était en vidéo. Et c'est vrai que quand on l'entend, la prise de recul qu'il a sur l'IA, c'est assez dingue. Je ne sais pas, ton avis, quand tu l'entends ? Dersoir, c'est quand même...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Moi, il fait partie des gens, en tout cas, que j'écoute beaucoup, sachant qu'il repèse pas courant dans l'IA.

  • Sébastien Le Corfec

    Il est breton.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Il est breton,

  • Sébastien Le Corfec

    on commence par il est breton,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    et ensuite...

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le patron de l'IA, Chemelechemeta.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    D'ailleurs, il expliquait que nous grandes parties des chercheurs qui est breton sont également bretons. Oui, d'ailleurs, de manière générale, la grande partie des laboratoires de recherche en IA aux Etats-Unis sont dirigés par des Français, ce qui montre aussi notre place globalement. Concernant Yann Lequin, très clairement, on a avec lui une capacité de prise de recul. Il est toujours un peu critique vis-à-vis de l'IA actuelle. Avec une limite, il n'y aurait pas une limite, parce que son travail du salaire recherche, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il veut créer une machine intelligente. C'est une quête qu'il veut poursuivre. Souvent, il râle parce qu'il dit que les IA génératives ne sont pas intelligentes. Et oui, ce ne sont pas intelligentes les IA génératives. D'ailleurs, une grande partie des IA qu'on aura entendu ne seront pas intelligentes. Ce que parfois juste il n'a pas en tête, c'est qu'on n'a pas forcément besoin que ça soit intelligent, pour que ça soit suffisamment puissant pour transformer beaucoup de choses. Mais par contre il a raison, on sait déjà que l'architecture qu'on utilise aujourd'hui, principalement construite sur des modèles de fondation, notamment de l'apprentissage statistique, sont en train de se transformer, en train de rentrer dans une ère de l'IA hybride, qui va coupler en gros du raisonnement symbolique potentiellement avec des IA statistiques, et qui a des nouvelles architectures dont on va avoir besoin. pour construire les systèmes, en tout cas de demain. La vague technologique dans laquelle on est ne fait que commencer et il y a encore énormément de choses à explorer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et concrètement, lorsque les gens poussent la porte de Polaria sous le thème de tes cons ou de tes prises de parole sur LinkedIn Walk, c'est quoi le premier use case ? Qu'est-ce qu'ils recherchent vraiment aujourd'hui ? Certes, des chatbots, ce genre de choses, mieux. concrètement, pour que les gens puissent se dire « tiens, Polaria ou Gorilla » , parce que les deux, pardon, sont liés, comment vous pouvez les aider ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, il y a plusieurs types de cas en matière d'intelligence artificielle. Je passe, effectivement, tout d'un parti chatbot, service client, chatbot interne, etc. Ce sont plutôt des use cases à la fois classiques, bien maîtrisées et qui se déploient assez facilement. On va avoir, évidemment, tout ce qui va revenir de la bureautique augmentée. Ça, c'est commun. l'une des premières choses que je viens de chercher, bah oui, utiliser l'IA et bien l'utiliser pour synthétiser plus rapidement mes documents, faire mes cours de produit automatique de réunion, traiter plus rapidement mes mails, automatiser la génération de documents, avoir une IA, donc sous la forme de RAD, c'est Retrieval Augmented Generation, installer sur mes données sur mon cloud pour pouvoir très rapidement venir récupérer des données, accélérer le traitement du CRM, du service client, venir réfléchir à des dimensions stratégiques. Donc ça, ça va être tous ces outils de base qui permettent finalement déjà d'augmenter le quotidien professionnel. Et déjà là, il y a énormément en tout cas d'activités. Cependant, ça c'est à la fois un indispensable, mais ça ne va pas créer la valeur concurrentielle d'avenir. Parce qu'à un moment donné, tout le monde est en train de s'équiper de ces outils-là. Et je dis souvent, personne aujourd'hui se dit qu'il est le meilleur vis-à-vis de ses concurrents parce qu'ils utilisent mieux Excel. Si quelqu'un dit ça, je ne suis pas sûr que chez Epopé vous faisiez un investissement. Mais l'enjeu, c'est justement... de venir maintenant penser au-delà de ça, quelle est la vraie valeur ajoutée de la boîte. Et là, on rentre dans l'intégration de l'IA dans vraiment la chaîne de production de l'émission. Dans les métiers. Et avec un point, c'est que les organisations qui se transforment le plus vite ne se dispersent pas. On le voit dans toutes les études, c'est que les organisations qui vont le plus vite sont celles qui se concentrent sur un cas d'usage, mais un cas d'usage qui compte. Une chaîne industrielle, je réduis mes topères. ou je vais améliorer la consommation électrique grâce à un modèle, par exemple, de machine armée. OK, là, on est sur un sujet qui va être important. Je suis, je ne sais pas, dans une structure de communication. J'ai besoin de déployer maintenant la puissance de l'IA auprès de mes clients pour les aider à intégrer, par exemple, les communications stratégiques où je travaille avec eux. Comment je déploie des agents qui vont être un peu le relais de ce qu'on fait au sein de la structure ? Là, j'ai un besoin de maîtriser derrière la chose. une structure de développement technologique, comment je déploie ma propre infrastructures qui accélèrent le développement de mes salariés pour justement aller plus vite dans la livraison en tout cas de codes pour mes clients. Donc c'est vraiment comment penser l'intégration d'IA dans la chaîne de valeur. Et je trouve que c'est ça, ce moment où je dis qu'il nous faut ces projets collectifs, ce projet qui à un moment donné intègre vraiment le cœur métier de la boîte. Et là, le champ des possibles est énorme à partir du moment où on parle de data.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, c'est un mythe de conseil Polaria. Et une exécution avec les équipes Gorillaz, Système, où il y a une centaine de personnes au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Et des experts, des MNGeneurs, des docteurs, on va avoir une course de mort de la France qui nous dit, on veut une application qui permette aux personnes qui viennent assister à la course de prendre en photo les véhicules qui passent, quelle que soit la qualité de la photo, pour identifier le véhicule. Là, on va faire un modèle, par exemple, sur mesure, sur ce sujet-là. Ça va être une société qui veut effectivement avoir son agent. il y a un terme mais entièrement sécurisé parce que et effectivement, ils traitent des données parmi le secret défense, eh bien là, on va pouvoir également, je veux dire, les accompagner. Donc, dès qu'il y a un projet, en tout cas, de données, oui, dès qu'il y a de la donnée, on est en capacité de venir, en tout cas, apporter derrière de la valeur. Et là, ça touche tous les secteurs, mais encore une fois, plus ou moins fortement, suivant que les tâches sont plus ou moins intellectuelles au cœur du processus métier, parce que l'IA, je le dis souvent, ne touche pas tout ce qui relève de la relation, mais des métiers émanouillés.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, tu as écrit pendant tout ce temps-là plusieurs ouvrages.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Ou que j'étais toujours à la CHE.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, je les ai toujours reçus, je les ai toujours lus. À chaque fois, c'était vraiment hyper, hyper sympa. Je me souviens effectivement, l'art d'innovation, Manager Sapiens. Qu'est-ce qui t'a poussé justement à partager ces réflexions, ces ouvrages et stratégiquement, ça t'a apporté, ça t'a crédibilisé ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, alors je pense que ça a été, initialement, je le fais parce que, un, toujours dans ma vie. et d'ici je me dis, j'ai envie d'écrire un livre, on va dire que ça va me légitimer effectivement, c'est un élément, mais deux, c'est parce que j'ai un vrai plaisir à écrire, j'aime beaucoup ça, et donc mon premier ouvrage s'appelle L'art de l'innovation, ça va être vraiment une expérience aquale, je vais prendre beaucoup de plaisir, on est avant l'ère de l'intelligence artificielle, dans ces livres qu'on écrit entièrement, et je vais prendre beaucoup de plaisir à écrire ce livre, qui est aussi une synthèse de tout mon travail autour des processus d'innovation, je l'ai publié en 2017, et en fait j'y synthétise tout ce que j'ai compris dans les processus d'innovation, mais aussi appuyé sur des épisodes, sur la recherche. Et à partir de là, c'est vrai que la publication de ce premier ouvrage, qui va bénéficier de beaucoup de visibilité, puisqu'on va avoir le patron de 60 000 rebonds, à l'époque, il va être inférbatible dessus, il va être préfacé par le président du CNES, il va être postfacé par Paul-François Fournier, qui est le numéro 2 de BPI France. On va avoir énormément de gens qui vont. en tout cas participer à la visibilité de ce projet, ça, ça va vraiment me propulser en termes de crédibilité. Je comprends que le livre papier, à l'ère du numérique et du digital, garde quand même un impact fort. Et j'essuie à ce moment-là de faire en sorte, à minima, de publier un livre par an sur nos sujets. Ça a plusieurs objectifs. Un, ça alimente notre communication, notre marketer. C'est évident. Mais deux, ça structure fondamentalement notre pensée. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on pose l'art de l'innovation, on sait que la méthodologie, la philosophie qui va exister au sein de nous, d'Odalome et maintenant du bon Polaria, elle est posée. Et on va, comme ça, poser un certain nombre de livres pour un peu alimenter notre méthodologie, notre philosophie.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, sur Manager, chacun s'exporte. Donc, le rôle du manager a l'air numérique. Comment tu vois l'évolution ? Il y a la chaire Managia où tu en parles régulièrement, mais Management, il y a, qu'est-ce qui va se passer ? Col blanc, col bleu ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, c'est vrai qu'il y a une vraie transformation de... En tout cas de... des tâches et de l'organisation des tâches dans nos organisations. Avec l'intelligence artificielle, vraiment, les métiers intellectuels sont ceux qui sont en tout cas le plus impact. Donc on rentre dans un temps où il va y avoir de toute façon une reconfiguration des organisations, des emplois, des métiers. Nelita ne va pas intégrer la plus grande vague technologique de notre époque à ISO organisation. Et ça, ça vient forcément interroger la posture du manager. La grande problématique de notre époque, c'est le manque d'engagement. qu'ont les salariés vis-à-vis des entreprises. Mais à juste raison, parce qu'on a des gens qui n'y placent plus le travail au centre de leur métier. Pas de raison, le temps de travail domadaire s'est réduit, donc les gens ont aussi d'autres priorités. Ils ont aussi vu potentiellement leurs parents, leurs grands-parents, finir leur carrière pas toujours dans les bonnes conditions ou être délaissés par des entreprises qui ne leur apportaient plus de considération. Et les gens se disent, si ça se fait comme ça, on ne mourra pas parce que moi, je ne vais pas terminer non plus de la même manière. Et ils ont vu aussi l'indépendance, l'autonomie, l'entrepreneuriat chez beaucoup. Donc il y a une grande problématique. le manager se retrouve à devoir répondre à des enjeux économiques. avec un matériel humain qui semble un peu se désengager. Et ça, ça vient réinterroger fondamentalement notre posture. Je crois qu'on a trop peu pensé au management pendant des décennies parce que les entreprises se sont trop reposées sur le fait de dire aux gens « si vous n'êtes pas content, vous pouvez aller à côté ou partir, nous on arrivera à recruter » . Au moment où ça s'inverse en termes de recrutement, il y a besoin de se réinterroger. Et là, le manager le doit. Ça se concentre sur trois leviers, c'est ce que j'explique dans Manager 15. Le sens que l'on donne au travail, l'impact. que les gens produisent, le résultat qu'ils ont et l'autonomie qu'on fournit aux personnes, on les inscrira aussi dans des dynamiques de performance collective.

  • Sébastien Le Corfec

    Et c'est vrai que dans ces deux cas-là, j'aurais bien le positionnement, mais je sais que tu es passionné par les territoires depuis très très longtemps, et là tu viens de sortir un nouvel ouvrage qui s'appelle « L'innovation au cœur des territoires » qui est préfacé par Ronan. Je remercierai Ronan Ozael. Quelle vision justement tu portes sur notre territoire et à l'horizon 2050 ? Tu vois ça comment avec l'IA ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Vous avez dit que cette ouvrage, c'est un ouvrage que 5 ans a écrit, c'était le plus long, et j'ai fait avec Rani Gidan, qui est une chercheuse sur ces sujets-là. Le but, c'était vraiment de remonter comment ouvrait le vrai espace de créativité et d'innovation, c'est le territoire. Effectivement, je trouve que la Bretagne est véritablement à eux, mais parce qu'il y a plein d'organisations qui ont participé aussi à cela. On parlait de la télécom avant, pas mal de personnes, d'ailleurs, que tu as interviewées dans ce podcast, et toi, mais aussi Charles, Ronan, vous avez participé. aussi à la création de ces territoires et de ces capacités. Je trouve que la Bretagne a une vraie capacité d'innovation, elle va la conserver parce qu'à un moment donné, on a cette notion d'être un peu périphérique par rapport au monde, par rapport à la France, par rapport à l'Europe. Il y a toujours cette idée de se dire, si nous, on ne s'en empare pas, en tout cas, les gens ne vont pas le faire pour nous. Il y a une vraie capacité de coopération sur notre territoire et un vrai goût pour l'innovation. Donc moi, je crois qu'on est un territoire qui va avoir la capacité, dans les années qui arrivent, à penser véritablement notre... capacité d'innovation, tout en pensant aussi à les enjeux qui sont écologiques, qui sont liés à l'énergie. Aujourd'hui, on a fait des choix, à une époque, on a décidé de ne pas installer de centrales nucléaires en Côte-Aïe. Ça, personne ne le dit, qu'on va le payer par le fait qu'il n'y aura pas de data center en Bretagne. Ça, en matière d'IA, ça va avoir des impacts. Alors, s'il faut abandonner tout à fait cette perspective-là, je laisserai les experts, en tout cas, trancher là-dessus. Et en tout cas, ça veut dire quand même, cependant, qu'on se positionne sur l'IA aujourd'hui à date, sur mon avis de champ, non pas dans la perspective pour l'instant des poids et des modèles de fondation chez nous, ce n'est pas ce qui arrivera, mais plutôt comment on intègre l'IA dans nos environnements économiques, dans nos filières d'excellence, au croisement de la cybersécurité, les énergies marines, l'agroalimentaire, et comment on participe également cependant aux nouvelles ruptures technologiques qui vont avoir lieu, que ce soit dans l'univers de l'IA, dans l'univers également potentiellement du quantique, dans le croisement de l'IA avec... la robotique, avec la réalité augmentée, avec la blockchain. On est cet espace qui devons penser ça. Et je crois qu'on a tout ce qu'il faut pour répondre à cet enjeu de notre époque. On vit avec ce moment un peu géopolitique. Très longtemps, on a opposé deux choses en disant, il fallait soit on pouvait innover et être compétitif, soit il fallait faire de l'écologie. Et il y avait une sorte de double affrontement entre ces deux choses-là, dans un monde avec toute une pensée à un moment donné de dire... qu'on pouvait finalement abandonner la perspective de faire de la compétition, ce n'est pas très utile. On revient dans un monde géopolitique, aujourd'hui violent, où on se rend compte, la Russie d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, la Chine, leur réalité ne vont pas nous faire de cadeaux. Et si on n'est pas au rendez-vous de la compétition, on peut être au rendez-vous de l'écologie, mais on aura une problématique. Et remerciement, si on est au rendez-vous de la compétition, on est pas au rendez-vous de l'écologie, on aura aussi d'autres problématiques. Comment on arrive à gérer ces deux contraintes ? Mon sentiment, mon intuition, c'est que... la Bretagne possède potentiellement la clé pour penser justement l'avenir sous ces doubles contraintes, cette capacité à devoir être innovante, tout en pensant nos enjeux écologiques.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que souvent, j'imagine, quand tu fais tes conférences, tu dois être un peu chahuté sur l'impact de l'IA, parce qu'on martègue d'une certaine façon en disant que l'IA est gourmand énergétiquement, ça pollue tout ça. J'imagine que ce sont les premières questions qui sortent souvent, où les gens se disent, grâce à l'IA, on va pouvoir être plus compétitif, plus productif, tout ça. La dualité entre les deux ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, il y a certainement une dualité. Alors, les gens ne sont pas si violents que ça sur le sujet, parce que je pense que ça fait quelques années, si on avait vécu la même chose, mais dans un temps géopolitique plus calme, les gens auraient pu être viratifs. Aujourd'hui, cependant, la bonne personne... s'aperçoit bien que si elle me parle de la consommation énergétique de l'IA, qui est légitime, comme c'est du numérique global, elle ne peut pas non plus le faire en faisant abstraction des enjeux géopolitiques qui nous entourent. Et donc, je sens des personnes qui sont plutôt en réflexion, nuancées, en se disant, OK, comment on peut faire de l'éco-conception ? Comment on fait pour que les bénéfices d'utilisation de l'IA dépassent, justement, ces effets négatifs en termes de consommation ? Et c'est l'enjeu du numérique, du digital globalement, de la technologie. C'est comment on fait pour que les enjeux, et en tout cas que les apports positifs dépassent les impacts négatifs ? Donc, je crois qu'on est vraiment dans ce moment-là. On a cette capacité, en tout cas, à réfléchir, à penser à ça. Parce qu'après, on peut peut-être avoir quelques personnes un peu extrêmes qui disent qu'on ne veut pas utiliser le NIDA. Mais ces personnes-là, est-ce qu'elles continuent à regarder des vidéos sur Netflix, à scroller sur Instagram ? Parce qu'il y a aussi des enjeux. Et je crois que ce n'est pas ça la question. Et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes là-dessus. Par contre, l'exigence de penser. Oui, la réalité des enjeux écologiques au cœur de la révolution technologique. Et tu parlais aussi des data centers. C'est vrai que sur la fameuse carte qui est sortie il y a quelques mois, J'ai croisé dernièrement Jean-Christophe Cagnard, on est à Brest, à ASten, et c'est vrai que lui avait déjà fait le pari d'avoir des data centers ici. Et cette carte, au final, était peut-être un tout petit peu inexacte sur certains sujets. Mais c'est vrai que par rapport à Tristan qui travaille aussi, notamment du côté de Polaria, je vais souligner que par rapport à l'énergie, à l'éolien, tout ça. au maritime pour le refroidissement, la Bretagne a certainement aussi une carte à jouer. Il y a des sujets de fond qui vont se poser dans les années à venir. Clairement, je pense en tout cas sur ça, sur cette dimension-là, mais je ne suis jamais trop rentré dans le débat parce que je pense que la réalité, c'est pourquoi il y a eu énormément d'investissements en France sur la dimension des data centers, notamment sur la puissance de KQ. Et Fatima, il faut souligner d'ailleurs le très bon travail qu'a fait Astel. positionné, ils vont continuer d'ailleurs à travailler là-dessus et on a la chance d'ailleurs de collaborer au sein de Managia ensemble. Donc c'est important de souligner qu'ils sont des acteurs optionnels sur le sujet, mais effectivement pour l'instant, on n'a pas projeté l'installation de grande puissance de calcul au sein des cartes, notamment des GPU ou autres, sur le territoire breton, de par le fait que justement on est éloigné des grandes centrales nucléaires. Donc certains peuvent considérer que ce n'est pas très important, je pense que en réalité avoir quand même aussi cette notre autonomie, en tout cas une... part d'autonomie sur cette dimension, c'est en réalité important. Bon, il y a eu beaucoup de discussions, de débats là-dessus, je ne vais pas rentrer plus en... Bien sûr, en zéotale, mais... But du podcast. Mais en tout cas, je partage en tout cas l'autre élément que tu dis, je pense que ça vaut le coup en tout cas qu'on y réfléchisse parce que il me semble qu'on a des atouts. Oui, mais on a des atouts effectivement sur potentiellement les énergies, mais il va falloir y investir massivement. On a des atouts sur notre, effectivement, patrimoine marin. On a de nouvelles technologies qui vont arriver, j'insiste, l'ordinateur quantique. On parle quand même d'une chose qui se présente en raison de 2030, début des années 2030, qui va aussi transformer des choses, non pas pour venir remplacer l'informatique, mais plutôt venir comme un coprocesseur à côté d'ordinateurs classiques qui vont ouvrir de nouvelles perspectives. La question, c'est effectivement comment la Bretagne veut se positionner là-dedans. Et je crois qu'on doit sortir d'une chose, c'est que le digital nous a fait penser que tout ça, c'était immatériel. Non, ce n'est pas immatériel. Le digital, le numérique, l'intelligence artificielle, c'est quelque chose qui est immatériel. qui passent dans des câbles, qui passent dans des fibres, qui passent dans des satellites, qui tournent sur des machines. Et la question, c'est est-ce qu'un monde où on peut être souverain et être indépendant, si tout ça tourne hors de chez nous ? Je pense qu'on a en tout cas des questions à se poser.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que côté West Web festival, cette année, on parlera beaucoup de souveraineté. On aura aussi le vice-président Europe d'NVIDIA qui sera là aussi. Donc ça va être des choses intéressantes qu'on va traiter. Toi, on parle d'événements, mais tu es aussi sacrément investi dans les iDays qui arrivent prochainement aussi sur le territoire, au Capuça. Et justement, comment tu fais pour transmettre ton expérience aussi à la jeune génération où tu interviens dans les écoles ? Mais iDays, écoles, comment ça se passe de ton côté ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors oui, c'est ça. C'est comment on fédère finalement un collectif. Moi, je crois que l'IA... C'est important qu'elle ne soit pas entre les mains de quelques-uns. Bien sûr, j'ai conscience d'avoir vachement incarné le visage de l'IA en Bretagne, mais je ne crois pas que, et heureusement que l'IA va dépendre ou dépend de Cyril de Sousa Cardoso en Bretagne. Il faut que ce soit une affaire collective, que des apprentissages entre pairs. Aujourd'hui, c'est le cas. Il y a tout un écosystème qui est en train de se nourrir. On a énormément de jeunes, d'experts, de boîtes qui sont en train de se monter et qui sont en train de s'emparer de ces sujets-là à plein de niveaux. de possibilités pour les entreprises en termes d'accompagnement et de formation. Et effectivement, je crois que ce qui est important, c'est de former toute une nouvelle génération, d'ailleurs plus ancienne également, parce qu'il va falloir aussi apprendre la formation continue, mais de cette jeune génération qui a un potentiel assez dingue entre les mains, qui ont l'appétence, qui ont l'envie. Et en deux, il faut qu'on les annale à bien comprendre ce qu'ils ont entre les mains, pour qu'ils comprennent aussi qu'ils ont potentiellement un outil qui pourrait les empêcher de construire leurs propres compétences sur plein de sujets. Parce qu'avant d'être bon dans l'utilisation de l'intelligence artificielle, dans n'importe quel domaine, il faut déjà maîtriser le domaine. Et ça, là, on a un sujet. Comment on aide les plus jeunes à comprendre, en tout cas, cette dimension-là, à ouvrir les perspectives, à leur montrer qu'effectivement, il y a des projets à lancer, à leur dire que rien n'est joué, En fait, on a plein de choses, en tout cas, à faire. Et je crois, et c'est le sens que j'ai... dans l'écriture de mon dernier ouvrage, l'ignoration au cœur des territoires, c'est qu'à la fin, je ne me crois ni à l'action centralisatrice de quelques politiques, je ne me crois pas à l'action centralisatrice de l'État, je ne me crois pas à la vision de quelques entrepreneurs. Moi, je crois aux écosystèmes, les appartenariats publics, l'interaction entre fonds d'investissement, l'entrepreneuriat, PME, ETI. Je crois qu'on a besoin de ça, un laboratoire de recherche. Et les High Days, c'est ça. C'est un événement, je lui dis clairement, on veut en faire le plus grand événement sur l'IA et la robotique à l'ouest de la France. Et je pense que classé dans le top 3 des événements dédiés à l'IA, il y a énormément de dynamique autour de cet événement-là. Il est ouvert à tout le monde, que ce soit effectivement des étudiants, mais aussi des chercheurs. On fait en sorte d'avoir un programme riche qui alimente tout cela, parce que le but, c'est de découvrir ensemble des opportunités. et ces opportunités, elles naissent au croisement et aux interactions, à la rencontre entre... des experts technologiques, des chercheurs et des PME, des ETI qui ont des problématiques et des gens qui savent développer des technologies et d'autres qui savent les vendre. Et donc, on a besoin de ces interactions-là, je crois, en la relation humaine. Et je crois que les AI Days, d'ailleurs comme le West Web Festival, ce sont ces espaces-là qui nous donnent des rituels réguliers sur notre territoire et qui nous aident en tout cas à échanger et partager. Et c'est ça la créativité d'Ingoation. Ouais, AI Days, imaginez, il y a 5 ans, 5-6 ans, par Jean-Eude Quefelec, et Fred Nicolas,

  • Sébastien Le Corfec

    qu'on salue tous les deux, parce qu'il m'a estimé, c'est un rôle important.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, c'est vrai, c'est important de le souligner. On arrive à la fin de l'interview. Je sais que tu as une demi-heure, mais là, j'en ai une quarantaine de minutes, donc le contrat n'est pas réglé. Quelle question aimerais-tu qu'on te pose et que l'on ne te pose jamais ? Pas ça, c'est vrai, cette question. La question qu'on ne me pose jamais, c'est... Je pense que oui. Peut-être une question que j'aimerais qu'on me pose, c'est de me dire comment on se positionne face à l'accélération technologique. Alors ? Ce n'est pas évident, ce point-là. Je pense que c'est une question que j'aime qu'on me pose parce que je n'ai pas tout à fait aujourd'hui la réponse à cette question. On a un enjeu, c'est qu'à chaque fois qu'une technologie nous a promis de gagner du temps, en réalité, on a accéléré. Et bien avant l'émergence de l'IA, on n'a jamais eu autant de burn out Pourtant, on n'a jamais eu autant d'outils à notre service pour la productivité. Les bonbons qu'on fit technologiquement aujourd'hui sont en train de nous faire vivre une nouvelle accélération. Et la question qu'on doit tous se poser, c'est tous ces gars de productivité qu'on va produire, ces capacités de créativité, d'innovation, on va les mettre au service de quoi ? Qu'est-ce qu'on veut produire avec ça ? Encore plus d'accélération, encore plus la tête dans le guidon, encore plus peut-être de réduction des interactions humaines, ou est-ce qu'on veut justement créer plus d'espace pour l'humain, plus d'espace pour l'interaction humaine. C'est compliqué derrière ça, il y a plein de choses, l'accélération, c'est... concept notamment formulé par Armoud Rosa, qui est un sociologue allemand. Lui parle d'un antidote qui s'appelle la résonance. Je ne vais pas redétailler les choses là, parce qu'il y a encore ces insouciants que j'aimerais moi-même explorer. Mais je crois que c'est la vraie question qu'on doit aujourd'hui se poser au moment technologique qu'on vit. La question, ce n'est pas l'IA ou pas l'IA. L'IA va se déployer. Elle produit une accélération. Et la question, c'est par contre comment on se positionne face à cette accélération.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, dernière question. Es-tu d'accord avec moi pour...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    qualifier l'épopée de Polaria d'épique. En tout cas, le début d'une épopée, parce que j'ai bien l'intention de considérer que pour l'instant, on est qu'à échauffement.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci beaucoup Cyril. C'était l'épopée de Cyril de Sousa Cardoso . N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify, deezer, avec Épopée Gestion. et explore. Nous ambitionnons de créer des chanteurs bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises du Grand Ouest. Merci beaucoup.

Description

🚀 [PODCAST] L'Épopée #30 avec Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) 🎙️

🎬 Épisode spécial aujourd’hui pour le 30ème numéro de « L’Épopée » ! Tourné au Totem French Tech de Brest, nous accueillons Cyril de Sousa Cardoso, fondateur et CEO de Polaria, acteur incontournable de l'intelligence artificielle conversationnelle.

✨ Cyril, c'est aussi un auteur inspirant avec plusieurs ouvrages sur l'innovation, un conférencier passionné (+500 conférences en 18 mois), et surtout l'une des personnalités influentes de notre classement Épopée Deloitte Les 40.

Dans cet échange riche, Cyril nous raconte son parcours depuis les quartiers populaires de Brest, son choix déterminant de quitter l'école navale malgré une brillante réussite académique, et ses premiers pas professionnels à Paris entre ministères et Banque de France, avant la grande bascule entrepreneuriale.

📌 On parle des coulisses de Polaria, de l'accélération technologique actuelle, des enjeux sociétaux et écologiques de l'IA, mais aussi de territoires, d'innovation durable, et du management à l’ère du numérique.

🔑 À retenir :

  • Le parcours atypique et inspirant d’un entrepreneur brestois passionné

  • Les coulisses des premières aventures entrepreneuriales, succès et échecs compris

  • Une vision lucide et optimiste du futur, nourrie par la technologie et l'humain

Un grand merci à Cyril pour ce partage authentique et inspirant ! 🙌



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Allez, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Épopée 2, épisode particulier pour moi, 30e numéro. Agathe et Morgane, qui travaillent à la communication d'Épopée, ont suggéré de filmer cet entretien. Nous sommes au bâtiment Totem de la French Tech à Brest aujourd'hui, et nous accueillons à Brestois, devenu improtournable, Cyril de Souza Cardozo, fondateur et CEO de Polaria Goria, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle conversationnelle. Cyril est également auteur de plusieurs ouvrages sur l'innovation et la technologie. Ces 18 derniers mois, il a fait avec ses équipes plus de 500 conférences autour de l'IA et figure bien entendu dans notre classement Épopée 40, des 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes. Cyril, salut !

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Bonjour Sébastien, je suis très content à plusieurs titres d'être là, à la fois que ce soit cette première en termes de vidéos et à la fois le Shift Room, moi je trouve qu'il va me porter en tout cas bonheur et chance et très content de faire en tout cas ce podcast avec toi, parce que tu fais partie aussi de ceux qui m'ont inspiré sur cette aventure sur les dimensions digitales. Donc, qui est ce podcast-là ? Ça me touche particulièrement. Merci pour l'invitation.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai qu'on se connaît quand même très bien avec Cyril. Je te revois il y a une dizaine d'années pousser la porte de mon bureau. Je voyais déjà un petit gars avec pas mal d'énergie, pas mal d'envie. Et puis, au fil du temps, tu es devenu aussi un incontournable du West Web Festival. Mais avant de parier d'IA, de Polaria, de Gorilla, de Managia, des Ideas, de tes ouvrages, du territoire, de 2050. Je commence toujours par cette question. Au final, c'était quoi ton enfance, tes études, ton milieu ? Est-ce que tu peux remettre un truc un peu là-dessus ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, moi, je suis un gamin des HLM de Brest. Voilà, une famille de points communs. Ça, c'est des points communs, exactement. Je pense qu'ils nous ont reliés très tôt. Et effectivement, j'ai grandi au Valir et à Kerango. Une enfance... avec une maman bretonne de Cognal-Milisac et un papa du Portugal de Nazaré. Une enfance heureuse, mais dans des quartiers populaires, avec un papa qui est ouvrier, une maman qui travaille à l'hôpital, qui est au standard de l'hôpital. Et une enfant pleine d'amour, joyeuse, avec cependant une envie d'aller conquérir le monde. Je ne sais pas, le fait d'être à la périphérie de la périphérie avec... Les gens qui m'ont enrichi, il y avait une envie, je ne sais pas, en partant de là, de progresser, d'aller jouer un rôle, en tout cas dans notre époque. Oui, j'ai en tout cas le souvenir d'une enfance joyeuse. Et après, des études que j'ai faites à Brest, c'est par le Collège des Cabous, le lycée de l'Arctovar, le bac. Et ensuite, je vais vraiment rentrer dans ma formation au moment de Mathieu Matspé que je vais faire au lycée Naval à Brest. Je vais beaucoup me former, me faire aussi découvrir tout un nouvel environnement de bitère. Je ne le connaissais pas, même si j'étais brestois. J'adorais ce temps-là. J'ai développé énormément d'amitié avec beaucoup de personnes qui aujourd'hui ont des postes et des places dans les différentes armées. Mais j'ai compris à ce moment-là que ce n'était pas mon chemin, que je voulais absolument devenir entrepreneur. Et donc, malgré le fait que j'ai obtenu l'école navale et Saint-Cyr, j'ai décidé de ne pas y aller. Ça a été très mal vécu, d'ailleurs, par la direction de l'école à l'époque. Ils ont changé d'ailleurs les contrats l'année suivante pour interdire aux... aux électes passer les concours civils la première année. Je me suis dit qu'ils ont même appelé ma mère et quasiment donné le sentiment que j'étais quasiment en situation de désertion, que j'étais en train de faire des erreurs de ma vie. Bon, rejoignons pas ces écoles militaires. Et donc, il fallait que je trouve une solution de contournement. Et j'ai décidé à ce moment-là de rejoindre l'ENSAI, qui était une école d'ingénieurs toute récente, depuis 10 ans. Mais il y avait quelque chose dans la data, la science, la data science qui m'intéressait. J'avais déjà en tête le rêve de... de participer au développement de systèmes d'intelligence artificielle. On en parlait un peu en matière de science-fiction. Je percevais que dans le lumière de la data, il y avait ça, donc je suis parti pour devenir ingénieur statisticien, formé par l'INSEE parce qu'il fallait absolument que j'ai une formation publique pour pouvoir m'inscrire dans la continuité des années, finalement, que j'avais bénéficiées du coup en Mathsup Mathspé. Et je vais faire ma formation là-bas avant ensuite de partir sur Paris et je vais enjeuner avec eux.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement Mathsup Mathspé. Tu es parti sur Paris, mais tu n'as pas monté Polaria tout de suite. C'était quoi les premières expériences suite à toutes ces formations ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Quand j'arrive sur Paris, je vais rejoindre le ministère de l'écologie au bureau des statistiques. Je vais avoir en charge, c'est paradoxal, tout le système d'information qui est en charge d'évaluation de l'activité économique du bâtiment en France. Mon père avait un seul rêve, c'est que je ne travaille pas dans le bâtiment commun. Finalement, mon premier taf va être sur les statistiques. sur le bâtiment, la construction. Et donc, j'ai en charge la modernisation des systèmes d'information, le développement des projets autour des infrastructures data, l'analyse de ces choses-là. Et je veux devenir un peu expert de la conduite de projets agis. dans l'univers des systèmes d'information. Je vais passer par le ministère de l'écologie 3 ans. Puis après, je pars à la Banque de France, où là, je vais avoir en charge tout le système d'information qui évalue l'activité touristique en France, avec plusieurs dispositifs. Il y a pas mal de développements qui sont faits autour de ça. Je suis l'expert sur ce sujet-là. En quelle année, à peu près ? Je commence mon premier poste en 2008. Je commence à travailler, je deviens manager d'ailleurs à une équipe, l'Ulsan Ecologie. 2011, je pars à la Banque de France. Je vais d'ailleurs avoir une mission pour l'Union Européenne. Je vais intervenir au Maroc sur le sujet via l'Union Européenne, donc sur le sujet des systèmes d'information. Pareil, déployer les choses. Là, je vais commencer vraiment à participer à la communauté parisienne sur les méthodes agiles. Et je vais à ce moment-là vouloir partir parce que j'allais commencer à développer des boîtes en parallèle. C'est là d'ailleurs... que je commence un peu à prendre contact avec, à venir voir l'écosystème ici en local, même si je suis parisien. Et je décide, moi, de partir, parce que j'ai envie de me lancer vraiment dans ma vie d'entrepreneuriat, de démissionner. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, cette scène pascule, là, à un moment, tu dis, t'as passé quelques années dans les ministères, à la Banque de France, c'est quoi le petit truc où tu dis, attends, je veux devenir entrepreneur,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    c'est quoi le déclic ? En fait, dès le début, dès que je suis d'un mâme, je veux devenir entrepreneur. Si je fais au moment donné le lycée naval ici, c'est parce que je suis mouru logé dans le CHI et mes études sont financées. Et comme je suis l'aîné d'une famille de 4, j'ai à cœur à ce que mes études coûtent zéro à mes parents. Parce que je veux qu'ils regardent l'argent pour pouvoir financer ensuite les études de mes frères et sœurs. Et donc je décide de faire cette formation-là. Ça m'oblige du coup à faire une formation publique pour rembourser les années que je dois. Et ce qui est logique, parce que si tu payes une formation, tu dois des années. Je vais faire l'INSEE et à ce moment-là, je dois 6 ans. Mais je sais déjà, de toute façon, que je vais quitter pour devenir entrepreneur. C'est quelque chose qui est... J'en suis convaincu. Et je dois partir à ce moment-là. Sauf que l'INSEE, à ce moment-là, vient me chercher pour me dire qu'il souhaiterait que j'intègre l'INSEE pour aider la transformation globale des méthodes de gestion de projet là-bas, avec une autre équipe qui est en train de se former. Et je vais devenir référent de la méthode de conduite de projet d'innovation et de projet informatique au sein de l'INSEE. À ce moment-là, je suis parti pour trois ans et je ne vais pas rester trois ans.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et donc là, tu vas commencer à croiser des cofondateurs comme tu es Polaria. Comment ça se passe entre ces deux grandes phases de ta vie ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors en fait, c'est une phase un peu intermédiaire. C'est qu'en parallèle de mon travail dans le fonds public, moi, je veux devenir entrepreneur. Et donc, je développe une plateforme à l'époque qui s'appelle Nessacossal. C'est Mensana Incorporé Sano. C'est une plateforme digitale dédiée au bien-être. Le but, c'est de rassembler des experts du bien-être au-delà des... des croyances chamaniques ou autres, c'est vraiment de passer et de parler de manière scientifique, professionnelle de ces sujets-là. Et donc, je développe cette boîte-là et ça, cette boîte-là va me donner la visibilité. Elle va fermer plus tard parce que ça va être une des premières échecs en termes d'entreprise mais une des scornes en main des échecs. Ah, exactement. C'est une des expériences que moi, le plus appris. Je pense que j'ai payé moyenne billet avec ça et ça m'a propulsé sur l'asset d'un TEDx à Paris. Le TEDx Vosgira Road que je vais réaliser alors que j'ai 27 ans. Et donc je monte sur scène pour parler de ma vision de la créativité notamment. Et ça, ça m'offre beaucoup de visibilité au niveau national. J'ai commencé à faire des missions au parallèle de mon travail dans le secteur public sur justement la conduite de projets d'innovation, les méthodes agiles. Et à ce moment-là, je vais rencontrer le fondateur d'une société qui s'appelle Odalom à l'époque, qui vient d'être créée depuis un an. Ce sont trois associés. Ils œuvrent dans l'univers plutôt public. Ils accompagnent à ce moment-là. les mutualisations de notre secteur public, puisqu'il y a la loi NOTRe, qui est une loi qui oblige les secteurs publics à avoir les collectivités à se rassembler autour d'intercommunalités. Et en gros, il vient me chercher pour me dire on veut appliquer les méthodes que tu utilises dans l'univers informatique et de la data pour venir le déployer dans ces accompagnements-là. Et donc, en septembre 2015, je donne ma démission à l'INSEE et je rejoins cette aventure qui va donner naissance à Polaria.

  • Sébastien Le Corfec

    Polaria, et puis remis entre temps. Il y a eu d'autres moments forts, parce qu'il y a eu l'histoire des petits bottes aussi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    alors l'histoire est assez longue pour aller à Polaria au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement, c'est vrai que ça fait dix ans quasiment que je quitte l'INSEE, je me souviens encore de la photo que je vais prendre au moins ici pour dire ça y est, je passe à une nouvelle phase de ma vie. Et à ce moment-là, en gros, je rejoins de l'homme, je vais découvrir la partie du monde du conseil que je connais plus, et surtout je vais découvrir la France. Je vais traverser la France de long en large. partout, il y a peu de grandes villes où je n'ai pas été, beaucoup de territoires même ruraux, donc je me l'ai passé partout pour aller accompagner les collectivités, en même temps on travaillait aussi avec des entreprises. Et au fur et à mesure de ce tour-là, toute l'année 2015 me montre une chose, c'est que je découvre qu'en France, les directions des ressources humaines, qui devraient être concentrées pour accompagner les transformations, humaines, organisationnelles, se retrouvent à passer beaucoup de temps sur des dimensions administratives et notamment à répondre à des questions quotidiennes qui sont toujours les mêmes. Comment je fais pour poser mes congés ? C'est quoi le nombre de jours de congés maternités que j'ai droit ? Comment je fais pour déterrer la retraite ? Toutes ces choses-là. Et j'ai l'idée de le proposer à ce moment-là parce que moi, je m'intéresse beaucoup, depuis maintenant 2008-2010, je m'intéressais beaucoup à, cette fois-ci, les liens conversationnels, les chatbots. Je crois que j'ai lu toute la littérature sur le sujet à ce moment-là. Et je lui ai dit, il faut qu'on crée un chatbot ERH, un des premiers en France, même s'il y a quelques prédécesseurs dans cela. Et on va lancer une société qui s'appelle Leptibot. Alors en réalité, on va mettre deux ans pour vraiment arriver au POC fonctionnel. Et de par l'activité qu'on a en parallèle, on va réussir à embarquer la Caisse Nationale d'Assurance IES, Jérôme Frito, qui est DRH, qui est donné d'ailleurs à l'AMI aujourd'hui, mais également la Gendarmerie Nationale, qui vont nous faire confiance pour déployer... parmi les grands premiers chatbots en France. Et on rentre vraiment dans l'ère de l'IA conversationnelle, nous, par cet intermédiaire-là, qui est une filiale finalement d'Odaleux.

  • Sébastien Le Corfec

    Avec Quand je me conjure en abri, tout ça, il y avait déjà des histoires un peu de souveraineté, parce que ta solution était forcée.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement. Développé, j'avais cette vision-là. Il y avait cette vision avec une dimension qui était déjà aussi modulée, et ça, ça va nous sauver. C'est que, pour différentes raisons, parce que j'avais fait... Des mauvais choix, à un moment donné, technologiques, en tout cas plutôt de partenaires. Il faut toujours intégrer le développement de la tech en interne. Ça, c'est une leçon que j'avais apprise, mais que j'ai reproduit plusieurs fois l'erreur. Et du coup, prenant un peu de retard par rapport au moment où on avait initié le projet, on a décidé rapidement de créer une solution modulaire qui n'allait pas utiliser une brique d'IA interne, mais se connecter aux meilleures briques externes. Et ça, ça va nous préparer finalement à l'arrivée des IAG.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc après, là, tu as enchaîné... Pas mal de sujets entre Odalo, Metibot, puis la Managia qui arrive, Xeno qui devient Polaria Tech, puis Gorilla. Alors, c'est quoi pour toi aujourd'hui cet enchaînement-là ? Comment tu expliques tout ça et puis cette hauteur de vue que tu as pris au fil de toutes ces années ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    En fait, on est forcément dans les technologies diaconstationnelles très tôt. Très rapidement aussi, je vais recruter. La première personne que je recrute chez les Thibauts, c'est une philosophe. Pourquoi ? Parce que je suis persuadé qu'il faut qu'on place l'éthique au cœur de la réflexion éthnologique, que ça, c'est non seulement un devoir, mais que c'est également un argument de communication, de marketing, qui va nous permettre plein de choses. Et donc je propose à mes associés de recruter une philosophe comme première salariée. Autant qu'ils vont te dire qu'ils vont regarder un peu bizarrement. Et finalement, en faisant ce choix-là, alors d'ailleurs, c'est Janapissi qui va rejoindre... plus tard, Hugging Face, pour diriger aujourd'hui, en tout cas participer à la répétition des titres chez Hugging Face. Et à ce moment-là, on a, nous, accès, du coup, au monde de la recherche. Et très tôt, dès 2020, un jour, j'ai la société Timothy Pierce qui vient me voir un matin et qui me dit « Cyril, il faut que tu viennes voir, je vais te présenter un truc que tu ne sais pas encore, mais ta vie a changé. » Je me dis « C'est un peu bizarre. » En plus, il n'était pas comme ça à le départ, enthousiaste de ces manières. Et en fait, il vient me montrer Il me montre une interface. Et c'est la première interface qu'OpenAI met à disposition. Et on découvre le premier modèle. En tout cas, dès qu'on est en 2020, il me montre ça. Et en regardant le tout, du coup, je ne tilte pas trop. Je me dis ça, puis bon, c'est ça. Pourquoi il me dit, bon, OK, d'accord, je kiffe un texte, en face, ça, je vais mettre quelque chose. Mais moi, venant de l'univers de la création, de tout à coup, je ne sais pas pourquoi, dans les semaines qui arrivent, je me commence à poser la question de, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ça ? je commence à mentionner sur les Transformers, Je commence à typher que, en fait, si on peut générer du texte et des syllabes, on va pouvoir générer, finalement, par les mêmes types, en tout cas, de bécanies, des pixels, des photos. Si on peut générer des pixels, des photos, des pixels, des vidéos, signaux sonores, d'une voix. Et d'un coup, courant 2020, fin 2020, je t'y dis qu'en réalité, aucune production intellectuelle humaine ne va pas être à la portée de la machine. Et là, je pense vraiment qu'il va y avoir un changement majeur. Et je décide de dire, OK, il faut qu'on crée un pur player de l'IA. je vais voir mes associés alors à ce moment là on avait une associée qui était partie mon dernier associé que j'avais. Et je lui ai dit, écoute, on va faire deux choses. Je te propose deux choses. Soit je te revends toutes mes parts et moi, je vais créer une entité à parts dédiée à ce sujet-là. Soit je te rachète tes parts et je vais réorienter la web. On va négocier et je vais racheter les parts en juin 2022. Et ChatGPT sort en novembre 2022. Ce qui va nous propulser parce que tout début 2023, les des comités de direction notamment, du COMEX, de compte banque, d'assurance, on commençait à se dire mais c'est quoi ce Tadjipiti ? Et à ce moment-là, moi, je suis un auteur qui a publié des ouvrages sur l'innovation.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, on y reviendra tout à l'heure sur les bliquets.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Qui a également déployé une solution technologique dans l'IA, en conversationnel et génératif. Je suis conférencier. Et surtout, en début 2021, en janvier 2021, j'avais publié un texte sur LinkedIn disant « État de l'art de l'IA, l'IA génératif, ça va changer le monde. » Sauf que ce texte-là, qui n'avait pas beaucoup d'influence à ce moment-là, 18 mois plus tard quasiment, il y a plein de gens... le roïsme, quasiment deux ans plus tard. Et à ce moment-là, on va commencer à être contactés. Maintenant, je fais un peu le malin en disant qu'on était parti de la bonne direction. La réalité, c'est qu'en réalité, jamais on n'aurait pensé que les choses allaient aller aussi vite. Quand moi, je commence à me passer le grabe, je suis à l'horizon 5 ans, 10 ans. Et depuis, tout s'est accéléré là-dessus parce que ça nous a offert de la visibilité, des opportunités technologiques. Et donc, je décide de transformer les marques Odalogue et les petits bottes. la marque Polaria, pour nous positionner clairement sur ce domaine-là. Donc l'entité Géovic Polaria a été visant. Et à partir de là, les petits bois deviennent Polaria Technologies. Très vite, on veut grossir en taille. Et donc, on va rencontrer effectivement Alexis Lowal, qui lui a installé à Vannes, notamment. Et on va fusionner la société Polaria Technologies avec la société Xenoac, pour créer un des acteurs majeurs, effectivement, de liens conversationnels et génératifs. sur une dimension de souveraineté technologique qui est aujourd'hui dirigée par Alexi. Dans ce cadre-là, on a également très tôt beaucoup de projets sur mesure qui arrivent. On les gère un peu en mode start-up, mais je sens qu'on a besoin de professionnaliser ça. On va échanger avec 6TM, bien sûr, 6TM, Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    C'était pas le premier et le rang raison que je vous ai saillis.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement,

  • Sébastien Le Corfec

    le exceptionnel du côté de Rennes.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Tout à fait, avec un bel écosystème, en tout cas humain, on va se rejoindre sur les valeurs et décider de créer une jeune venture pour porter ces projets-là. Et très tôt, également dans cette dynamique-là, on sait que la recherche qui fait partie en réalité de notre ADN, et j'insiste, la recherche en sciences humaines, en sciences sociales, en philosophie, en éthique et en anthropologie qui fait partie de notre ADN, on décide de la propulser dans une chaire de recherche qui va s'appeler Managia. Mickaël Cabon. Mickaël Cabon, exactement. Un film très important. Très important sur l'écosystème, exactement. Et pour revenir, on le salue. Et aujourd'hui, il est parti l'heure de nouvelles aventures, en tout cas professionnelles, sur d'autres territoires. mais c'est une personne qui continue à avoir une grosse influence sur l'autre écosystème technologique. Et donc, on va créer effectivement Managia, qui va être dirigée par Fanny Paris, et qui va recevoir d'ailleurs le pouls de victoire de la Bretagne du Telegram sur l'initiative digitale 2024. Donc, tout ça forme maintenant l'écosystème Polaria, le but de pouvoir adresser à 360 l'intégralité des sujets, en tout cas en matière d'intelligence artificielle. Et je ne suis pas terminé parce qu'on aura... On va continuer à faire des choses spagies.

  • Sébastien Le Corfec

    J'imagine, parti avec cette envie, et surtout quand on voit toutes les énergies que tu parviens aujourd'hui à fédérer autour de toi, j'imagine qu'il y aura encore plein d'histoires sur tous ces sujets-là. Mais quand tu fais ces 500 conférences, ce sont les 18 derniers mois, donc tu parles beaucoup de transformation de l'université, d'IA, tout ça, c'est quoi les défis majeurs ? que tu observes chez tes clients. Tu sors de celles, on vient te voir pour toi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Les gens viennent me voir parce qu'ils veulent former, acculturer leurs collaborateurs, leurs équipes. Ils veulent savoir ce qu'ils peuvent faire avec l'IA. On va déployer beaucoup d'audits aujourd'hui. Et ils veulent développer des solutions opérationnelles. Avec un moment un peu particulier, où à la fois on est face à une vague technologique qui se déploie très rapidement. C'est une vague plutôt individuelle et égoïste. Chacun a sa poche. et joue avec personnellement, professionnellement. Donc, il manque encore de projets collectifs autour de l'intelligence artificielle. Je crois que les enjeux du moment, c'est ça. C'est de penser des vraies stratégies autour de l'intelligence artificielle. Mais c'est assez normal. On parle quand même d'une technologie qui est passée de 1% des professionnels qui l'utilisaient il y a deux ans à 30%. Maintenant, on n'a jamais vu une vague technologique se déployer aussi vite. Donc, ce n'est pas si simple de penser une stratégie, des projets. Mais les choses sont en cours et je crois qu'on vend maintenant dans... et 36 mois qui vont voir les premiers vrais projets d'IA, et la transformer, les organisations. Et le défi, c'est de savoir qu'est-ce qu'on fait, replacer l'IA à l'endroit où il est, c'est un savoir, un outil, et sortir un peu de la pensée magique, parce que moi j'aime bien faire le spectacle, bien entendu, je suis là pour ça, et ce qu'on appelle nous, on a prétendu partir sur les shows, conférences, votre idée a été très vite de faire de la démo live, pour impressionner et pour impacter, sauf que ça, ça a un effet cependant, et mes équipes d'ailleurs râlent là-dessus, c'est qu'ensuite, quand eux interviennent dans les organisations, les gens disent « on a vu Chiric sur scène » . Ça a l'air d'être en CAC Bonne Noire. Non, il n'y a pas d'IA magique, il y a du travail et demi-sonde.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce qu'il peut y avoir un effet déceptif de temps en temps. Et pas plus tard que hier soir, on était au 10 ans du point BZH, d'où le petit stickers. Je salue aussi David Lesvenan, je vais plus s'en faire mon Michel Drucker, un petit état de... Un monde comme ça, pardon. Mais c'est vrai qu'il y avait Yann Le Teuil qui était en vidéo. Et c'est vrai que quand on l'entend, la prise de recul qu'il a sur l'IA, c'est assez dingue. Je ne sais pas, ton avis, quand tu l'entends ? Dersoir, c'est quand même...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Moi, il fait partie des gens, en tout cas, que j'écoute beaucoup, sachant qu'il repèse pas courant dans l'IA.

  • Sébastien Le Corfec

    Il est breton.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Il est breton,

  • Sébastien Le Corfec

    on commence par il est breton,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    et ensuite...

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le patron de l'IA, Chemelechemeta.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    D'ailleurs, il expliquait que nous grandes parties des chercheurs qui est breton sont également bretons. Oui, d'ailleurs, de manière générale, la grande partie des laboratoires de recherche en IA aux Etats-Unis sont dirigés par des Français, ce qui montre aussi notre place globalement. Concernant Yann Lequin, très clairement, on a avec lui une capacité de prise de recul. Il est toujours un peu critique vis-à-vis de l'IA actuelle. Avec une limite, il n'y aurait pas une limite, parce que son travail du salaire recherche, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il veut créer une machine intelligente. C'est une quête qu'il veut poursuivre. Souvent, il râle parce qu'il dit que les IA génératives ne sont pas intelligentes. Et oui, ce ne sont pas intelligentes les IA génératives. D'ailleurs, une grande partie des IA qu'on aura entendu ne seront pas intelligentes. Ce que parfois juste il n'a pas en tête, c'est qu'on n'a pas forcément besoin que ça soit intelligent, pour que ça soit suffisamment puissant pour transformer beaucoup de choses. Mais par contre il a raison, on sait déjà que l'architecture qu'on utilise aujourd'hui, principalement construite sur des modèles de fondation, notamment de l'apprentissage statistique, sont en train de se transformer, en train de rentrer dans une ère de l'IA hybride, qui va coupler en gros du raisonnement symbolique potentiellement avec des IA statistiques, et qui a des nouvelles architectures dont on va avoir besoin. pour construire les systèmes, en tout cas de demain. La vague technologique dans laquelle on est ne fait que commencer et il y a encore énormément de choses à explorer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et concrètement, lorsque les gens poussent la porte de Polaria sous le thème de tes cons ou de tes prises de parole sur LinkedIn Walk, c'est quoi le premier use case ? Qu'est-ce qu'ils recherchent vraiment aujourd'hui ? Certes, des chatbots, ce genre de choses, mieux. concrètement, pour que les gens puissent se dire « tiens, Polaria ou Gorilla » , parce que les deux, pardon, sont liés, comment vous pouvez les aider ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, il y a plusieurs types de cas en matière d'intelligence artificielle. Je passe, effectivement, tout d'un parti chatbot, service client, chatbot interne, etc. Ce sont plutôt des use cases à la fois classiques, bien maîtrisées et qui se déploient assez facilement. On va avoir, évidemment, tout ce qui va revenir de la bureautique augmentée. Ça, c'est commun. l'une des premières choses que je viens de chercher, bah oui, utiliser l'IA et bien l'utiliser pour synthétiser plus rapidement mes documents, faire mes cours de produit automatique de réunion, traiter plus rapidement mes mails, automatiser la génération de documents, avoir une IA, donc sous la forme de RAD, c'est Retrieval Augmented Generation, installer sur mes données sur mon cloud pour pouvoir très rapidement venir récupérer des données, accélérer le traitement du CRM, du service client, venir réfléchir à des dimensions stratégiques. Donc ça, ça va être tous ces outils de base qui permettent finalement déjà d'augmenter le quotidien professionnel. Et déjà là, il y a énormément en tout cas d'activités. Cependant, ça c'est à la fois un indispensable, mais ça ne va pas créer la valeur concurrentielle d'avenir. Parce qu'à un moment donné, tout le monde est en train de s'équiper de ces outils-là. Et je dis souvent, personne aujourd'hui se dit qu'il est le meilleur vis-à-vis de ses concurrents parce qu'ils utilisent mieux Excel. Si quelqu'un dit ça, je ne suis pas sûr que chez Epopé vous faisiez un investissement. Mais l'enjeu, c'est justement... de venir maintenant penser au-delà de ça, quelle est la vraie valeur ajoutée de la boîte. Et là, on rentre dans l'intégration de l'IA dans vraiment la chaîne de production de l'émission. Dans les métiers. Et avec un point, c'est que les organisations qui se transforment le plus vite ne se dispersent pas. On le voit dans toutes les études, c'est que les organisations qui vont le plus vite sont celles qui se concentrent sur un cas d'usage, mais un cas d'usage qui compte. Une chaîne industrielle, je réduis mes topères. ou je vais améliorer la consommation électrique grâce à un modèle, par exemple, de machine armée. OK, là, on est sur un sujet qui va être important. Je suis, je ne sais pas, dans une structure de communication. J'ai besoin de déployer maintenant la puissance de l'IA auprès de mes clients pour les aider à intégrer, par exemple, les communications stratégiques où je travaille avec eux. Comment je déploie des agents qui vont être un peu le relais de ce qu'on fait au sein de la structure ? Là, j'ai un besoin de maîtriser derrière la chose. une structure de développement technologique, comment je déploie ma propre infrastructures qui accélèrent le développement de mes salariés pour justement aller plus vite dans la livraison en tout cas de codes pour mes clients. Donc c'est vraiment comment penser l'intégration d'IA dans la chaîne de valeur. Et je trouve que c'est ça, ce moment où je dis qu'il nous faut ces projets collectifs, ce projet qui à un moment donné intègre vraiment le cœur métier de la boîte. Et là, le champ des possibles est énorme à partir du moment où on parle de data.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, c'est un mythe de conseil Polaria. Et une exécution avec les équipes Gorillaz, Système, où il y a une centaine de personnes au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Et des experts, des MNGeneurs, des docteurs, on va avoir une course de mort de la France qui nous dit, on veut une application qui permette aux personnes qui viennent assister à la course de prendre en photo les véhicules qui passent, quelle que soit la qualité de la photo, pour identifier le véhicule. Là, on va faire un modèle, par exemple, sur mesure, sur ce sujet-là. Ça va être une société qui veut effectivement avoir son agent. il y a un terme mais entièrement sécurisé parce que et effectivement, ils traitent des données parmi le secret défense, eh bien là, on va pouvoir également, je veux dire, les accompagner. Donc, dès qu'il y a un projet, en tout cas, de données, oui, dès qu'il y a de la donnée, on est en capacité de venir, en tout cas, apporter derrière de la valeur. Et là, ça touche tous les secteurs, mais encore une fois, plus ou moins fortement, suivant que les tâches sont plus ou moins intellectuelles au cœur du processus métier, parce que l'IA, je le dis souvent, ne touche pas tout ce qui relève de la relation, mais des métiers émanouillés.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, tu as écrit pendant tout ce temps-là plusieurs ouvrages.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Ou que j'étais toujours à la CHE.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, je les ai toujours reçus, je les ai toujours lus. À chaque fois, c'était vraiment hyper, hyper sympa. Je me souviens effectivement, l'art d'innovation, Manager Sapiens. Qu'est-ce qui t'a poussé justement à partager ces réflexions, ces ouvrages et stratégiquement, ça t'a apporté, ça t'a crédibilisé ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, alors je pense que ça a été, initialement, je le fais parce que, un, toujours dans ma vie. et d'ici je me dis, j'ai envie d'écrire un livre, on va dire que ça va me légitimer effectivement, c'est un élément, mais deux, c'est parce que j'ai un vrai plaisir à écrire, j'aime beaucoup ça, et donc mon premier ouvrage s'appelle L'art de l'innovation, ça va être vraiment une expérience aquale, je vais prendre beaucoup de plaisir, on est avant l'ère de l'intelligence artificielle, dans ces livres qu'on écrit entièrement, et je vais prendre beaucoup de plaisir à écrire ce livre, qui est aussi une synthèse de tout mon travail autour des processus d'innovation, je l'ai publié en 2017, et en fait j'y synthétise tout ce que j'ai compris dans les processus d'innovation, mais aussi appuyé sur des épisodes, sur la recherche. Et à partir de là, c'est vrai que la publication de ce premier ouvrage, qui va bénéficier de beaucoup de visibilité, puisqu'on va avoir le patron de 60 000 rebonds, à l'époque, il va être inférbatible dessus, il va être préfacé par le président du CNES, il va être postfacé par Paul-François Fournier, qui est le numéro 2 de BPI France. On va avoir énormément de gens qui vont. en tout cas participer à la visibilité de ce projet, ça, ça va vraiment me propulser en termes de crédibilité. Je comprends que le livre papier, à l'ère du numérique et du digital, garde quand même un impact fort. Et j'essuie à ce moment-là de faire en sorte, à minima, de publier un livre par an sur nos sujets. Ça a plusieurs objectifs. Un, ça alimente notre communication, notre marketer. C'est évident. Mais deux, ça structure fondamentalement notre pensée. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on pose l'art de l'innovation, on sait que la méthodologie, la philosophie qui va exister au sein de nous, d'Odalome et maintenant du bon Polaria, elle est posée. Et on va, comme ça, poser un certain nombre de livres pour un peu alimenter notre méthodologie, notre philosophie.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, sur Manager, chacun s'exporte. Donc, le rôle du manager a l'air numérique. Comment tu vois l'évolution ? Il y a la chaire Managia où tu en parles régulièrement, mais Management, il y a, qu'est-ce qui va se passer ? Col blanc, col bleu ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, c'est vrai qu'il y a une vraie transformation de... En tout cas de... des tâches et de l'organisation des tâches dans nos organisations. Avec l'intelligence artificielle, vraiment, les métiers intellectuels sont ceux qui sont en tout cas le plus impact. Donc on rentre dans un temps où il va y avoir de toute façon une reconfiguration des organisations, des emplois, des métiers. Nelita ne va pas intégrer la plus grande vague technologique de notre époque à ISO organisation. Et ça, ça vient forcément interroger la posture du manager. La grande problématique de notre époque, c'est le manque d'engagement. qu'ont les salariés vis-à-vis des entreprises. Mais à juste raison, parce qu'on a des gens qui n'y placent plus le travail au centre de leur métier. Pas de raison, le temps de travail domadaire s'est réduit, donc les gens ont aussi d'autres priorités. Ils ont aussi vu potentiellement leurs parents, leurs grands-parents, finir leur carrière pas toujours dans les bonnes conditions ou être délaissés par des entreprises qui ne leur apportaient plus de considération. Et les gens se disent, si ça se fait comme ça, on ne mourra pas parce que moi, je ne vais pas terminer non plus de la même manière. Et ils ont vu aussi l'indépendance, l'autonomie, l'entrepreneuriat chez beaucoup. Donc il y a une grande problématique. le manager se retrouve à devoir répondre à des enjeux économiques. avec un matériel humain qui semble un peu se désengager. Et ça, ça vient réinterroger fondamentalement notre posture. Je crois qu'on a trop peu pensé au management pendant des décennies parce que les entreprises se sont trop reposées sur le fait de dire aux gens « si vous n'êtes pas content, vous pouvez aller à côté ou partir, nous on arrivera à recruter » . Au moment où ça s'inverse en termes de recrutement, il y a besoin de se réinterroger. Et là, le manager le doit. Ça se concentre sur trois leviers, c'est ce que j'explique dans Manager 15. Le sens que l'on donne au travail, l'impact. que les gens produisent, le résultat qu'ils ont et l'autonomie qu'on fournit aux personnes, on les inscrira aussi dans des dynamiques de performance collective.

  • Sébastien Le Corfec

    Et c'est vrai que dans ces deux cas-là, j'aurais bien le positionnement, mais je sais que tu es passionné par les territoires depuis très très longtemps, et là tu viens de sortir un nouvel ouvrage qui s'appelle « L'innovation au cœur des territoires » qui est préfacé par Ronan. Je remercierai Ronan Ozael. Quelle vision justement tu portes sur notre territoire et à l'horizon 2050 ? Tu vois ça comment avec l'IA ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Vous avez dit que cette ouvrage, c'est un ouvrage que 5 ans a écrit, c'était le plus long, et j'ai fait avec Rani Gidan, qui est une chercheuse sur ces sujets-là. Le but, c'était vraiment de remonter comment ouvrait le vrai espace de créativité et d'innovation, c'est le territoire. Effectivement, je trouve que la Bretagne est véritablement à eux, mais parce qu'il y a plein d'organisations qui ont participé aussi à cela. On parlait de la télécom avant, pas mal de personnes, d'ailleurs, que tu as interviewées dans ce podcast, et toi, mais aussi Charles, Ronan, vous avez participé. aussi à la création de ces territoires et de ces capacités. Je trouve que la Bretagne a une vraie capacité d'innovation, elle va la conserver parce qu'à un moment donné, on a cette notion d'être un peu périphérique par rapport au monde, par rapport à la France, par rapport à l'Europe. Il y a toujours cette idée de se dire, si nous, on ne s'en empare pas, en tout cas, les gens ne vont pas le faire pour nous. Il y a une vraie capacité de coopération sur notre territoire et un vrai goût pour l'innovation. Donc moi, je crois qu'on est un territoire qui va avoir la capacité, dans les années qui arrivent, à penser véritablement notre... capacité d'innovation, tout en pensant aussi à les enjeux qui sont écologiques, qui sont liés à l'énergie. Aujourd'hui, on a fait des choix, à une époque, on a décidé de ne pas installer de centrales nucléaires en Côte-Aïe. Ça, personne ne le dit, qu'on va le payer par le fait qu'il n'y aura pas de data center en Bretagne. Ça, en matière d'IA, ça va avoir des impacts. Alors, s'il faut abandonner tout à fait cette perspective-là, je laisserai les experts, en tout cas, trancher là-dessus. Et en tout cas, ça veut dire quand même, cependant, qu'on se positionne sur l'IA aujourd'hui à date, sur mon avis de champ, non pas dans la perspective pour l'instant des poids et des modèles de fondation chez nous, ce n'est pas ce qui arrivera, mais plutôt comment on intègre l'IA dans nos environnements économiques, dans nos filières d'excellence, au croisement de la cybersécurité, les énergies marines, l'agroalimentaire, et comment on participe également cependant aux nouvelles ruptures technologiques qui vont avoir lieu, que ce soit dans l'univers de l'IA, dans l'univers également potentiellement du quantique, dans le croisement de l'IA avec... la robotique, avec la réalité augmentée, avec la blockchain. On est cet espace qui devons penser ça. Et je crois qu'on a tout ce qu'il faut pour répondre à cet enjeu de notre époque. On vit avec ce moment un peu géopolitique. Très longtemps, on a opposé deux choses en disant, il fallait soit on pouvait innover et être compétitif, soit il fallait faire de l'écologie. Et il y avait une sorte de double affrontement entre ces deux choses-là, dans un monde avec toute une pensée à un moment donné de dire... qu'on pouvait finalement abandonner la perspective de faire de la compétition, ce n'est pas très utile. On revient dans un monde géopolitique, aujourd'hui violent, où on se rend compte, la Russie d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, la Chine, leur réalité ne vont pas nous faire de cadeaux. Et si on n'est pas au rendez-vous de la compétition, on peut être au rendez-vous de l'écologie, mais on aura une problématique. Et remerciement, si on est au rendez-vous de la compétition, on est pas au rendez-vous de l'écologie, on aura aussi d'autres problématiques. Comment on arrive à gérer ces deux contraintes ? Mon sentiment, mon intuition, c'est que... la Bretagne possède potentiellement la clé pour penser justement l'avenir sous ces doubles contraintes, cette capacité à devoir être innovante, tout en pensant nos enjeux écologiques.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que souvent, j'imagine, quand tu fais tes conférences, tu dois être un peu chahuté sur l'impact de l'IA, parce qu'on martègue d'une certaine façon en disant que l'IA est gourmand énergétiquement, ça pollue tout ça. J'imagine que ce sont les premières questions qui sortent souvent, où les gens se disent, grâce à l'IA, on va pouvoir être plus compétitif, plus productif, tout ça. La dualité entre les deux ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, il y a certainement une dualité. Alors, les gens ne sont pas si violents que ça sur le sujet, parce que je pense que ça fait quelques années, si on avait vécu la même chose, mais dans un temps géopolitique plus calme, les gens auraient pu être viratifs. Aujourd'hui, cependant, la bonne personne... s'aperçoit bien que si elle me parle de la consommation énergétique de l'IA, qui est légitime, comme c'est du numérique global, elle ne peut pas non plus le faire en faisant abstraction des enjeux géopolitiques qui nous entourent. Et donc, je sens des personnes qui sont plutôt en réflexion, nuancées, en se disant, OK, comment on peut faire de l'éco-conception ? Comment on fait pour que les bénéfices d'utilisation de l'IA dépassent, justement, ces effets négatifs en termes de consommation ? Et c'est l'enjeu du numérique, du digital globalement, de la technologie. C'est comment on fait pour que les enjeux, et en tout cas que les apports positifs dépassent les impacts négatifs ? Donc, je crois qu'on est vraiment dans ce moment-là. On a cette capacité, en tout cas, à réfléchir, à penser à ça. Parce qu'après, on peut peut-être avoir quelques personnes un peu extrêmes qui disent qu'on ne veut pas utiliser le NIDA. Mais ces personnes-là, est-ce qu'elles continuent à regarder des vidéos sur Netflix, à scroller sur Instagram ? Parce qu'il y a aussi des enjeux. Et je crois que ce n'est pas ça la question. Et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes là-dessus. Par contre, l'exigence de penser. Oui, la réalité des enjeux écologiques au cœur de la révolution technologique. Et tu parlais aussi des data centers. C'est vrai que sur la fameuse carte qui est sortie il y a quelques mois, J'ai croisé dernièrement Jean-Christophe Cagnard, on est à Brest, à ASten, et c'est vrai que lui avait déjà fait le pari d'avoir des data centers ici. Et cette carte, au final, était peut-être un tout petit peu inexacte sur certains sujets. Mais c'est vrai que par rapport à Tristan qui travaille aussi, notamment du côté de Polaria, je vais souligner que par rapport à l'énergie, à l'éolien, tout ça. au maritime pour le refroidissement, la Bretagne a certainement aussi une carte à jouer. Il y a des sujets de fond qui vont se poser dans les années à venir. Clairement, je pense en tout cas sur ça, sur cette dimension-là, mais je ne suis jamais trop rentré dans le débat parce que je pense que la réalité, c'est pourquoi il y a eu énormément d'investissements en France sur la dimension des data centers, notamment sur la puissance de KQ. Et Fatima, il faut souligner d'ailleurs le très bon travail qu'a fait Astel. positionné, ils vont continuer d'ailleurs à travailler là-dessus et on a la chance d'ailleurs de collaborer au sein de Managia ensemble. Donc c'est important de souligner qu'ils sont des acteurs optionnels sur le sujet, mais effectivement pour l'instant, on n'a pas projeté l'installation de grande puissance de calcul au sein des cartes, notamment des GPU ou autres, sur le territoire breton, de par le fait que justement on est éloigné des grandes centrales nucléaires. Donc certains peuvent considérer que ce n'est pas très important, je pense que en réalité avoir quand même aussi cette notre autonomie, en tout cas une... part d'autonomie sur cette dimension, c'est en réalité important. Bon, il y a eu beaucoup de discussions, de débats là-dessus, je ne vais pas rentrer plus en... Bien sûr, en zéotale, mais... But du podcast. Mais en tout cas, je partage en tout cas l'autre élément que tu dis, je pense que ça vaut le coup en tout cas qu'on y réfléchisse parce que il me semble qu'on a des atouts. Oui, mais on a des atouts effectivement sur potentiellement les énergies, mais il va falloir y investir massivement. On a des atouts sur notre, effectivement, patrimoine marin. On a de nouvelles technologies qui vont arriver, j'insiste, l'ordinateur quantique. On parle quand même d'une chose qui se présente en raison de 2030, début des années 2030, qui va aussi transformer des choses, non pas pour venir remplacer l'informatique, mais plutôt venir comme un coprocesseur à côté d'ordinateurs classiques qui vont ouvrir de nouvelles perspectives. La question, c'est effectivement comment la Bretagne veut se positionner là-dedans. Et je crois qu'on doit sortir d'une chose, c'est que le digital nous a fait penser que tout ça, c'était immatériel. Non, ce n'est pas immatériel. Le digital, le numérique, l'intelligence artificielle, c'est quelque chose qui est immatériel. qui passent dans des câbles, qui passent dans des fibres, qui passent dans des satellites, qui tournent sur des machines. Et la question, c'est est-ce qu'un monde où on peut être souverain et être indépendant, si tout ça tourne hors de chez nous ? Je pense qu'on a en tout cas des questions à se poser.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que côté West Web festival, cette année, on parlera beaucoup de souveraineté. On aura aussi le vice-président Europe d'NVIDIA qui sera là aussi. Donc ça va être des choses intéressantes qu'on va traiter. Toi, on parle d'événements, mais tu es aussi sacrément investi dans les iDays qui arrivent prochainement aussi sur le territoire, au Capuça. Et justement, comment tu fais pour transmettre ton expérience aussi à la jeune génération où tu interviens dans les écoles ? Mais iDays, écoles, comment ça se passe de ton côté ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors oui, c'est ça. C'est comment on fédère finalement un collectif. Moi, je crois que l'IA... C'est important qu'elle ne soit pas entre les mains de quelques-uns. Bien sûr, j'ai conscience d'avoir vachement incarné le visage de l'IA en Bretagne, mais je ne crois pas que, et heureusement que l'IA va dépendre ou dépend de Cyril de Sousa Cardoso en Bretagne. Il faut que ce soit une affaire collective, que des apprentissages entre pairs. Aujourd'hui, c'est le cas. Il y a tout un écosystème qui est en train de se nourrir. On a énormément de jeunes, d'experts, de boîtes qui sont en train de se monter et qui sont en train de s'emparer de ces sujets-là à plein de niveaux. de possibilités pour les entreprises en termes d'accompagnement et de formation. Et effectivement, je crois que ce qui est important, c'est de former toute une nouvelle génération, d'ailleurs plus ancienne également, parce qu'il va falloir aussi apprendre la formation continue, mais de cette jeune génération qui a un potentiel assez dingue entre les mains, qui ont l'appétence, qui ont l'envie. Et en deux, il faut qu'on les annale à bien comprendre ce qu'ils ont entre les mains, pour qu'ils comprennent aussi qu'ils ont potentiellement un outil qui pourrait les empêcher de construire leurs propres compétences sur plein de sujets. Parce qu'avant d'être bon dans l'utilisation de l'intelligence artificielle, dans n'importe quel domaine, il faut déjà maîtriser le domaine. Et ça, là, on a un sujet. Comment on aide les plus jeunes à comprendre, en tout cas, cette dimension-là, à ouvrir les perspectives, à leur montrer qu'effectivement, il y a des projets à lancer, à leur dire que rien n'est joué, En fait, on a plein de choses, en tout cas, à faire. Et je crois, et c'est le sens que j'ai... dans l'écriture de mon dernier ouvrage, l'ignoration au cœur des territoires, c'est qu'à la fin, je ne me crois ni à l'action centralisatrice de quelques politiques, je ne me crois pas à l'action centralisatrice de l'État, je ne me crois pas à la vision de quelques entrepreneurs. Moi, je crois aux écosystèmes, les appartenariats publics, l'interaction entre fonds d'investissement, l'entrepreneuriat, PME, ETI. Je crois qu'on a besoin de ça, un laboratoire de recherche. Et les High Days, c'est ça. C'est un événement, je lui dis clairement, on veut en faire le plus grand événement sur l'IA et la robotique à l'ouest de la France. Et je pense que classé dans le top 3 des événements dédiés à l'IA, il y a énormément de dynamique autour de cet événement-là. Il est ouvert à tout le monde, que ce soit effectivement des étudiants, mais aussi des chercheurs. On fait en sorte d'avoir un programme riche qui alimente tout cela, parce que le but, c'est de découvrir ensemble des opportunités. et ces opportunités, elles naissent au croisement et aux interactions, à la rencontre entre... des experts technologiques, des chercheurs et des PME, des ETI qui ont des problématiques et des gens qui savent développer des technologies et d'autres qui savent les vendre. Et donc, on a besoin de ces interactions-là, je crois, en la relation humaine. Et je crois que les AI Days, d'ailleurs comme le West Web Festival, ce sont ces espaces-là qui nous donnent des rituels réguliers sur notre territoire et qui nous aident en tout cas à échanger et partager. Et c'est ça la créativité d'Ingoation. Ouais, AI Days, imaginez, il y a 5 ans, 5-6 ans, par Jean-Eude Quefelec, et Fred Nicolas,

  • Sébastien Le Corfec

    qu'on salue tous les deux, parce qu'il m'a estimé, c'est un rôle important.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, c'est vrai, c'est important de le souligner. On arrive à la fin de l'interview. Je sais que tu as une demi-heure, mais là, j'en ai une quarantaine de minutes, donc le contrat n'est pas réglé. Quelle question aimerais-tu qu'on te pose et que l'on ne te pose jamais ? Pas ça, c'est vrai, cette question. La question qu'on ne me pose jamais, c'est... Je pense que oui. Peut-être une question que j'aimerais qu'on me pose, c'est de me dire comment on se positionne face à l'accélération technologique. Alors ? Ce n'est pas évident, ce point-là. Je pense que c'est une question que j'aime qu'on me pose parce que je n'ai pas tout à fait aujourd'hui la réponse à cette question. On a un enjeu, c'est qu'à chaque fois qu'une technologie nous a promis de gagner du temps, en réalité, on a accéléré. Et bien avant l'émergence de l'IA, on n'a jamais eu autant de burn out Pourtant, on n'a jamais eu autant d'outils à notre service pour la productivité. Les bonbons qu'on fit technologiquement aujourd'hui sont en train de nous faire vivre une nouvelle accélération. Et la question qu'on doit tous se poser, c'est tous ces gars de productivité qu'on va produire, ces capacités de créativité, d'innovation, on va les mettre au service de quoi ? Qu'est-ce qu'on veut produire avec ça ? Encore plus d'accélération, encore plus la tête dans le guidon, encore plus peut-être de réduction des interactions humaines, ou est-ce qu'on veut justement créer plus d'espace pour l'humain, plus d'espace pour l'interaction humaine. C'est compliqué derrière ça, il y a plein de choses, l'accélération, c'est... concept notamment formulé par Armoud Rosa, qui est un sociologue allemand. Lui parle d'un antidote qui s'appelle la résonance. Je ne vais pas redétailler les choses là, parce qu'il y a encore ces insouciants que j'aimerais moi-même explorer. Mais je crois que c'est la vraie question qu'on doit aujourd'hui se poser au moment technologique qu'on vit. La question, ce n'est pas l'IA ou pas l'IA. L'IA va se déployer. Elle produit une accélération. Et la question, c'est par contre comment on se positionne face à cette accélération.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, dernière question. Es-tu d'accord avec moi pour...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    qualifier l'épopée de Polaria d'épique. En tout cas, le début d'une épopée, parce que j'ai bien l'intention de considérer que pour l'instant, on est qu'à échauffement.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci beaucoup Cyril. C'était l'épopée de Cyril de Sousa Cardoso . N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify, deezer, avec Épopée Gestion. et explore. Nous ambitionnons de créer des chanteurs bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises du Grand Ouest. Merci beaucoup.

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🚀 [PODCAST] L'Épopée #30 avec Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) 🎙️

🎬 Épisode spécial aujourd’hui pour le 30ème numéro de « L’Épopée » ! Tourné au Totem French Tech de Brest, nous accueillons Cyril de Sousa Cardoso, fondateur et CEO de Polaria, acteur incontournable de l'intelligence artificielle conversationnelle.

✨ Cyril, c'est aussi un auteur inspirant avec plusieurs ouvrages sur l'innovation, un conférencier passionné (+500 conférences en 18 mois), et surtout l'une des personnalités influentes de notre classement Épopée Deloitte Les 40.

Dans cet échange riche, Cyril nous raconte son parcours depuis les quartiers populaires de Brest, son choix déterminant de quitter l'école navale malgré une brillante réussite académique, et ses premiers pas professionnels à Paris entre ministères et Banque de France, avant la grande bascule entrepreneuriale.

📌 On parle des coulisses de Polaria, de l'accélération technologique actuelle, des enjeux sociétaux et écologiques de l'IA, mais aussi de territoires, d'innovation durable, et du management à l’ère du numérique.

🔑 À retenir :

  • Le parcours atypique et inspirant d’un entrepreneur brestois passionné

  • Les coulisses des premières aventures entrepreneuriales, succès et échecs compris

  • Une vision lucide et optimiste du futur, nourrie par la technologie et l'humain

Un grand merci à Cyril pour ce partage authentique et inspirant ! 🙌



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Allez, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Épopée 2, épisode particulier pour moi, 30e numéro. Agathe et Morgane, qui travaillent à la communication d'Épopée, ont suggéré de filmer cet entretien. Nous sommes au bâtiment Totem de la French Tech à Brest aujourd'hui, et nous accueillons à Brestois, devenu improtournable, Cyril de Souza Cardozo, fondateur et CEO de Polaria Goria, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle conversationnelle. Cyril est également auteur de plusieurs ouvrages sur l'innovation et la technologie. Ces 18 derniers mois, il a fait avec ses équipes plus de 500 conférences autour de l'IA et figure bien entendu dans notre classement Épopée 40, des 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes. Cyril, salut !

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Bonjour Sébastien, je suis très content à plusieurs titres d'être là, à la fois que ce soit cette première en termes de vidéos et à la fois le Shift Room, moi je trouve qu'il va me porter en tout cas bonheur et chance et très content de faire en tout cas ce podcast avec toi, parce que tu fais partie aussi de ceux qui m'ont inspiré sur cette aventure sur les dimensions digitales. Donc, qui est ce podcast-là ? Ça me touche particulièrement. Merci pour l'invitation.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai qu'on se connaît quand même très bien avec Cyril. Je te revois il y a une dizaine d'années pousser la porte de mon bureau. Je voyais déjà un petit gars avec pas mal d'énergie, pas mal d'envie. Et puis, au fil du temps, tu es devenu aussi un incontournable du West Web Festival. Mais avant de parier d'IA, de Polaria, de Gorilla, de Managia, des Ideas, de tes ouvrages, du territoire, de 2050. Je commence toujours par cette question. Au final, c'était quoi ton enfance, tes études, ton milieu ? Est-ce que tu peux remettre un truc un peu là-dessus ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, moi, je suis un gamin des HLM de Brest. Voilà, une famille de points communs. Ça, c'est des points communs, exactement. Je pense qu'ils nous ont reliés très tôt. Et effectivement, j'ai grandi au Valir et à Kerango. Une enfance... avec une maman bretonne de Cognal-Milisac et un papa du Portugal de Nazaré. Une enfance heureuse, mais dans des quartiers populaires, avec un papa qui est ouvrier, une maman qui travaille à l'hôpital, qui est au standard de l'hôpital. Et une enfant pleine d'amour, joyeuse, avec cependant une envie d'aller conquérir le monde. Je ne sais pas, le fait d'être à la périphérie de la périphérie avec... Les gens qui m'ont enrichi, il y avait une envie, je ne sais pas, en partant de là, de progresser, d'aller jouer un rôle, en tout cas dans notre époque. Oui, j'ai en tout cas le souvenir d'une enfance joyeuse. Et après, des études que j'ai faites à Brest, c'est par le Collège des Cabous, le lycée de l'Arctovar, le bac. Et ensuite, je vais vraiment rentrer dans ma formation au moment de Mathieu Matspé que je vais faire au lycée Naval à Brest. Je vais beaucoup me former, me faire aussi découvrir tout un nouvel environnement de bitère. Je ne le connaissais pas, même si j'étais brestois. J'adorais ce temps-là. J'ai développé énormément d'amitié avec beaucoup de personnes qui aujourd'hui ont des postes et des places dans les différentes armées. Mais j'ai compris à ce moment-là que ce n'était pas mon chemin, que je voulais absolument devenir entrepreneur. Et donc, malgré le fait que j'ai obtenu l'école navale et Saint-Cyr, j'ai décidé de ne pas y aller. Ça a été très mal vécu, d'ailleurs, par la direction de l'école à l'époque. Ils ont changé d'ailleurs les contrats l'année suivante pour interdire aux... aux électes passer les concours civils la première année. Je me suis dit qu'ils ont même appelé ma mère et quasiment donné le sentiment que j'étais quasiment en situation de désertion, que j'étais en train de faire des erreurs de ma vie. Bon, rejoignons pas ces écoles militaires. Et donc, il fallait que je trouve une solution de contournement. Et j'ai décidé à ce moment-là de rejoindre l'ENSAI, qui était une école d'ingénieurs toute récente, depuis 10 ans. Mais il y avait quelque chose dans la data, la science, la data science qui m'intéressait. J'avais déjà en tête le rêve de... de participer au développement de systèmes d'intelligence artificielle. On en parlait un peu en matière de science-fiction. Je percevais que dans le lumière de la data, il y avait ça, donc je suis parti pour devenir ingénieur statisticien, formé par l'INSEE parce qu'il fallait absolument que j'ai une formation publique pour pouvoir m'inscrire dans la continuité des années, finalement, que j'avais bénéficiées du coup en Mathsup Mathspé. Et je vais faire ma formation là-bas avant ensuite de partir sur Paris et je vais enjeuner avec eux.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement Mathsup Mathspé. Tu es parti sur Paris, mais tu n'as pas monté Polaria tout de suite. C'était quoi les premières expériences suite à toutes ces formations ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Quand j'arrive sur Paris, je vais rejoindre le ministère de l'écologie au bureau des statistiques. Je vais avoir en charge, c'est paradoxal, tout le système d'information qui est en charge d'évaluation de l'activité économique du bâtiment en France. Mon père avait un seul rêve, c'est que je ne travaille pas dans le bâtiment commun. Finalement, mon premier taf va être sur les statistiques. sur le bâtiment, la construction. Et donc, j'ai en charge la modernisation des systèmes d'information, le développement des projets autour des infrastructures data, l'analyse de ces choses-là. Et je veux devenir un peu expert de la conduite de projets agis. dans l'univers des systèmes d'information. Je vais passer par le ministère de l'écologie 3 ans. Puis après, je pars à la Banque de France, où là, je vais avoir en charge tout le système d'information qui évalue l'activité touristique en France, avec plusieurs dispositifs. Il y a pas mal de développements qui sont faits autour de ça. Je suis l'expert sur ce sujet-là. En quelle année, à peu près ? Je commence mon premier poste en 2008. Je commence à travailler, je deviens manager d'ailleurs à une équipe, l'Ulsan Ecologie. 2011, je pars à la Banque de France. Je vais d'ailleurs avoir une mission pour l'Union Européenne. Je vais intervenir au Maroc sur le sujet via l'Union Européenne, donc sur le sujet des systèmes d'information. Pareil, déployer les choses. Là, je vais commencer vraiment à participer à la communauté parisienne sur les méthodes agiles. Et je vais à ce moment-là vouloir partir parce que j'allais commencer à développer des boîtes en parallèle. C'est là d'ailleurs... que je commence un peu à prendre contact avec, à venir voir l'écosystème ici en local, même si je suis parisien. Et je décide, moi, de partir, parce que j'ai envie de me lancer vraiment dans ma vie d'entrepreneuriat, de démissionner. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, cette scène pascule, là, à un moment, tu dis, t'as passé quelques années dans les ministères, à la Banque de France, c'est quoi le petit truc où tu dis, attends, je veux devenir entrepreneur,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    c'est quoi le déclic ? En fait, dès le début, dès que je suis d'un mâme, je veux devenir entrepreneur. Si je fais au moment donné le lycée naval ici, c'est parce que je suis mouru logé dans le CHI et mes études sont financées. Et comme je suis l'aîné d'une famille de 4, j'ai à cœur à ce que mes études coûtent zéro à mes parents. Parce que je veux qu'ils regardent l'argent pour pouvoir financer ensuite les études de mes frères et sœurs. Et donc je décide de faire cette formation-là. Ça m'oblige du coup à faire une formation publique pour rembourser les années que je dois. Et ce qui est logique, parce que si tu payes une formation, tu dois des années. Je vais faire l'INSEE et à ce moment-là, je dois 6 ans. Mais je sais déjà, de toute façon, que je vais quitter pour devenir entrepreneur. C'est quelque chose qui est... J'en suis convaincu. Et je dois partir à ce moment-là. Sauf que l'INSEE, à ce moment-là, vient me chercher pour me dire qu'il souhaiterait que j'intègre l'INSEE pour aider la transformation globale des méthodes de gestion de projet là-bas, avec une autre équipe qui est en train de se former. Et je vais devenir référent de la méthode de conduite de projet d'innovation et de projet informatique au sein de l'INSEE. À ce moment-là, je suis parti pour trois ans et je ne vais pas rester trois ans.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et donc là, tu vas commencer à croiser des cofondateurs comme tu es Polaria. Comment ça se passe entre ces deux grandes phases de ta vie ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors en fait, c'est une phase un peu intermédiaire. C'est qu'en parallèle de mon travail dans le fonds public, moi, je veux devenir entrepreneur. Et donc, je développe une plateforme à l'époque qui s'appelle Nessacossal. C'est Mensana Incorporé Sano. C'est une plateforme digitale dédiée au bien-être. Le but, c'est de rassembler des experts du bien-être au-delà des... des croyances chamaniques ou autres, c'est vraiment de passer et de parler de manière scientifique, professionnelle de ces sujets-là. Et donc, je développe cette boîte-là et ça, cette boîte-là va me donner la visibilité. Elle va fermer plus tard parce que ça va être une des premières échecs en termes d'entreprise mais une des scornes en main des échecs. Ah, exactement. C'est une des expériences que moi, le plus appris. Je pense que j'ai payé moyenne billet avec ça et ça m'a propulsé sur l'asset d'un TEDx à Paris. Le TEDx Vosgira Road que je vais réaliser alors que j'ai 27 ans. Et donc je monte sur scène pour parler de ma vision de la créativité notamment. Et ça, ça m'offre beaucoup de visibilité au niveau national. J'ai commencé à faire des missions au parallèle de mon travail dans le secteur public sur justement la conduite de projets d'innovation, les méthodes agiles. Et à ce moment-là, je vais rencontrer le fondateur d'une société qui s'appelle Odalom à l'époque, qui vient d'être créée depuis un an. Ce sont trois associés. Ils œuvrent dans l'univers plutôt public. Ils accompagnent à ce moment-là. les mutualisations de notre secteur public, puisqu'il y a la loi NOTRe, qui est une loi qui oblige les secteurs publics à avoir les collectivités à se rassembler autour d'intercommunalités. Et en gros, il vient me chercher pour me dire on veut appliquer les méthodes que tu utilises dans l'univers informatique et de la data pour venir le déployer dans ces accompagnements-là. Et donc, en septembre 2015, je donne ma démission à l'INSEE et je rejoins cette aventure qui va donner naissance à Polaria.

  • Sébastien Le Corfec

    Polaria, et puis remis entre temps. Il y a eu d'autres moments forts, parce qu'il y a eu l'histoire des petits bottes aussi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    alors l'histoire est assez longue pour aller à Polaria au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement, c'est vrai que ça fait dix ans quasiment que je quitte l'INSEE, je me souviens encore de la photo que je vais prendre au moins ici pour dire ça y est, je passe à une nouvelle phase de ma vie. Et à ce moment-là, en gros, je rejoins de l'homme, je vais découvrir la partie du monde du conseil que je connais plus, et surtout je vais découvrir la France. Je vais traverser la France de long en large. partout, il y a peu de grandes villes où je n'ai pas été, beaucoup de territoires même ruraux, donc je me l'ai passé partout pour aller accompagner les collectivités, en même temps on travaillait aussi avec des entreprises. Et au fur et à mesure de ce tour-là, toute l'année 2015 me montre une chose, c'est que je découvre qu'en France, les directions des ressources humaines, qui devraient être concentrées pour accompagner les transformations, humaines, organisationnelles, se retrouvent à passer beaucoup de temps sur des dimensions administratives et notamment à répondre à des questions quotidiennes qui sont toujours les mêmes. Comment je fais pour poser mes congés ? C'est quoi le nombre de jours de congés maternités que j'ai droit ? Comment je fais pour déterrer la retraite ? Toutes ces choses-là. Et j'ai l'idée de le proposer à ce moment-là parce que moi, je m'intéresse beaucoup, depuis maintenant 2008-2010, je m'intéressais beaucoup à, cette fois-ci, les liens conversationnels, les chatbots. Je crois que j'ai lu toute la littérature sur le sujet à ce moment-là. Et je lui ai dit, il faut qu'on crée un chatbot ERH, un des premiers en France, même s'il y a quelques prédécesseurs dans cela. Et on va lancer une société qui s'appelle Leptibot. Alors en réalité, on va mettre deux ans pour vraiment arriver au POC fonctionnel. Et de par l'activité qu'on a en parallèle, on va réussir à embarquer la Caisse Nationale d'Assurance IES, Jérôme Frito, qui est DRH, qui est donné d'ailleurs à l'AMI aujourd'hui, mais également la Gendarmerie Nationale, qui vont nous faire confiance pour déployer... parmi les grands premiers chatbots en France. Et on rentre vraiment dans l'ère de l'IA conversationnelle, nous, par cet intermédiaire-là, qui est une filiale finalement d'Odaleux.

  • Sébastien Le Corfec

    Avec Quand je me conjure en abri, tout ça, il y avait déjà des histoires un peu de souveraineté, parce que ta solution était forcée.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement. Développé, j'avais cette vision-là. Il y avait cette vision avec une dimension qui était déjà aussi modulée, et ça, ça va nous sauver. C'est que, pour différentes raisons, parce que j'avais fait... Des mauvais choix, à un moment donné, technologiques, en tout cas plutôt de partenaires. Il faut toujours intégrer le développement de la tech en interne. Ça, c'est une leçon que j'avais apprise, mais que j'ai reproduit plusieurs fois l'erreur. Et du coup, prenant un peu de retard par rapport au moment où on avait initié le projet, on a décidé rapidement de créer une solution modulaire qui n'allait pas utiliser une brique d'IA interne, mais se connecter aux meilleures briques externes. Et ça, ça va nous préparer finalement à l'arrivée des IAG.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc après, là, tu as enchaîné... Pas mal de sujets entre Odalo, Metibot, puis la Managia qui arrive, Xeno qui devient Polaria Tech, puis Gorilla. Alors, c'est quoi pour toi aujourd'hui cet enchaînement-là ? Comment tu expliques tout ça et puis cette hauteur de vue que tu as pris au fil de toutes ces années ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    En fait, on est forcément dans les technologies diaconstationnelles très tôt. Très rapidement aussi, je vais recruter. La première personne que je recrute chez les Thibauts, c'est une philosophe. Pourquoi ? Parce que je suis persuadé qu'il faut qu'on place l'éthique au cœur de la réflexion éthnologique, que ça, c'est non seulement un devoir, mais que c'est également un argument de communication, de marketing, qui va nous permettre plein de choses. Et donc je propose à mes associés de recruter une philosophe comme première salariée. Autant qu'ils vont te dire qu'ils vont regarder un peu bizarrement. Et finalement, en faisant ce choix-là, alors d'ailleurs, c'est Janapissi qui va rejoindre... plus tard, Hugging Face, pour diriger aujourd'hui, en tout cas participer à la répétition des titres chez Hugging Face. Et à ce moment-là, on a, nous, accès, du coup, au monde de la recherche. Et très tôt, dès 2020, un jour, j'ai la société Timothy Pierce qui vient me voir un matin et qui me dit « Cyril, il faut que tu viennes voir, je vais te présenter un truc que tu ne sais pas encore, mais ta vie a changé. » Je me dis « C'est un peu bizarre. » En plus, il n'était pas comme ça à le départ, enthousiaste de ces manières. Et en fait, il vient me montrer Il me montre une interface. Et c'est la première interface qu'OpenAI met à disposition. Et on découvre le premier modèle. En tout cas, dès qu'on est en 2020, il me montre ça. Et en regardant le tout, du coup, je ne tilte pas trop. Je me dis ça, puis bon, c'est ça. Pourquoi il me dit, bon, OK, d'accord, je kiffe un texte, en face, ça, je vais mettre quelque chose. Mais moi, venant de l'univers de la création, de tout à coup, je ne sais pas pourquoi, dans les semaines qui arrivent, je me commence à poser la question de, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ça ? je commence à mentionner sur les Transformers, Je commence à typher que, en fait, si on peut générer du texte et des syllabes, on va pouvoir générer, finalement, par les mêmes types, en tout cas, de bécanies, des pixels, des photos. Si on peut générer des pixels, des photos, des pixels, des vidéos, signaux sonores, d'une voix. Et d'un coup, courant 2020, fin 2020, je t'y dis qu'en réalité, aucune production intellectuelle humaine ne va pas être à la portée de la machine. Et là, je pense vraiment qu'il va y avoir un changement majeur. Et je décide de dire, OK, il faut qu'on crée un pur player de l'IA. je vais voir mes associés alors à ce moment là on avait une associée qui était partie mon dernier associé que j'avais. Et je lui ai dit, écoute, on va faire deux choses. Je te propose deux choses. Soit je te revends toutes mes parts et moi, je vais créer une entité à parts dédiée à ce sujet-là. Soit je te rachète tes parts et je vais réorienter la web. On va négocier et je vais racheter les parts en juin 2022. Et ChatGPT sort en novembre 2022. Ce qui va nous propulser parce que tout début 2023, les des comités de direction notamment, du COMEX, de compte banque, d'assurance, on commençait à se dire mais c'est quoi ce Tadjipiti ? Et à ce moment-là, moi, je suis un auteur qui a publié des ouvrages sur l'innovation.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, on y reviendra tout à l'heure sur les bliquets.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Qui a également déployé une solution technologique dans l'IA, en conversationnel et génératif. Je suis conférencier. Et surtout, en début 2021, en janvier 2021, j'avais publié un texte sur LinkedIn disant « État de l'art de l'IA, l'IA génératif, ça va changer le monde. » Sauf que ce texte-là, qui n'avait pas beaucoup d'influence à ce moment-là, 18 mois plus tard quasiment, il y a plein de gens... le roïsme, quasiment deux ans plus tard. Et à ce moment-là, on va commencer à être contactés. Maintenant, je fais un peu le malin en disant qu'on était parti de la bonne direction. La réalité, c'est qu'en réalité, jamais on n'aurait pensé que les choses allaient aller aussi vite. Quand moi, je commence à me passer le grabe, je suis à l'horizon 5 ans, 10 ans. Et depuis, tout s'est accéléré là-dessus parce que ça nous a offert de la visibilité, des opportunités technologiques. Et donc, je décide de transformer les marques Odalogue et les petits bottes. la marque Polaria, pour nous positionner clairement sur ce domaine-là. Donc l'entité Géovic Polaria a été visant. Et à partir de là, les petits bois deviennent Polaria Technologies. Très vite, on veut grossir en taille. Et donc, on va rencontrer effectivement Alexis Lowal, qui lui a installé à Vannes, notamment. Et on va fusionner la société Polaria Technologies avec la société Xenoac, pour créer un des acteurs majeurs, effectivement, de liens conversationnels et génératifs. sur une dimension de souveraineté technologique qui est aujourd'hui dirigée par Alexi. Dans ce cadre-là, on a également très tôt beaucoup de projets sur mesure qui arrivent. On les gère un peu en mode start-up, mais je sens qu'on a besoin de professionnaliser ça. On va échanger avec 6TM, bien sûr, 6TM, Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    C'était pas le premier et le rang raison que je vous ai saillis.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement,

  • Sébastien Le Corfec

    le exceptionnel du côté de Rennes.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Tout à fait, avec un bel écosystème, en tout cas humain, on va se rejoindre sur les valeurs et décider de créer une jeune venture pour porter ces projets-là. Et très tôt, également dans cette dynamique-là, on sait que la recherche qui fait partie en réalité de notre ADN, et j'insiste, la recherche en sciences humaines, en sciences sociales, en philosophie, en éthique et en anthropologie qui fait partie de notre ADN, on décide de la propulser dans une chaire de recherche qui va s'appeler Managia. Mickaël Cabon. Mickaël Cabon, exactement. Un film très important. Très important sur l'écosystème, exactement. Et pour revenir, on le salue. Et aujourd'hui, il est parti l'heure de nouvelles aventures, en tout cas professionnelles, sur d'autres territoires. mais c'est une personne qui continue à avoir une grosse influence sur l'autre écosystème technologique. Et donc, on va créer effectivement Managia, qui va être dirigée par Fanny Paris, et qui va recevoir d'ailleurs le pouls de victoire de la Bretagne du Telegram sur l'initiative digitale 2024. Donc, tout ça forme maintenant l'écosystème Polaria, le but de pouvoir adresser à 360 l'intégralité des sujets, en tout cas en matière d'intelligence artificielle. Et je ne suis pas terminé parce qu'on aura... On va continuer à faire des choses spagies.

  • Sébastien Le Corfec

    J'imagine, parti avec cette envie, et surtout quand on voit toutes les énergies que tu parviens aujourd'hui à fédérer autour de toi, j'imagine qu'il y aura encore plein d'histoires sur tous ces sujets-là. Mais quand tu fais ces 500 conférences, ce sont les 18 derniers mois, donc tu parles beaucoup de transformation de l'université, d'IA, tout ça, c'est quoi les défis majeurs ? que tu observes chez tes clients. Tu sors de celles, on vient te voir pour toi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Les gens viennent me voir parce qu'ils veulent former, acculturer leurs collaborateurs, leurs équipes. Ils veulent savoir ce qu'ils peuvent faire avec l'IA. On va déployer beaucoup d'audits aujourd'hui. Et ils veulent développer des solutions opérationnelles. Avec un moment un peu particulier, où à la fois on est face à une vague technologique qui se déploie très rapidement. C'est une vague plutôt individuelle et égoïste. Chacun a sa poche. et joue avec personnellement, professionnellement. Donc, il manque encore de projets collectifs autour de l'intelligence artificielle. Je crois que les enjeux du moment, c'est ça. C'est de penser des vraies stratégies autour de l'intelligence artificielle. Mais c'est assez normal. On parle quand même d'une technologie qui est passée de 1% des professionnels qui l'utilisaient il y a deux ans à 30%. Maintenant, on n'a jamais vu une vague technologique se déployer aussi vite. Donc, ce n'est pas si simple de penser une stratégie, des projets. Mais les choses sont en cours et je crois qu'on vend maintenant dans... et 36 mois qui vont voir les premiers vrais projets d'IA, et la transformer, les organisations. Et le défi, c'est de savoir qu'est-ce qu'on fait, replacer l'IA à l'endroit où il est, c'est un savoir, un outil, et sortir un peu de la pensée magique, parce que moi j'aime bien faire le spectacle, bien entendu, je suis là pour ça, et ce qu'on appelle nous, on a prétendu partir sur les shows, conférences, votre idée a été très vite de faire de la démo live, pour impressionner et pour impacter, sauf que ça, ça a un effet cependant, et mes équipes d'ailleurs râlent là-dessus, c'est qu'ensuite, quand eux interviennent dans les organisations, les gens disent « on a vu Chiric sur scène » . Ça a l'air d'être en CAC Bonne Noire. Non, il n'y a pas d'IA magique, il y a du travail et demi-sonde.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce qu'il peut y avoir un effet déceptif de temps en temps. Et pas plus tard que hier soir, on était au 10 ans du point BZH, d'où le petit stickers. Je salue aussi David Lesvenan, je vais plus s'en faire mon Michel Drucker, un petit état de... Un monde comme ça, pardon. Mais c'est vrai qu'il y avait Yann Le Teuil qui était en vidéo. Et c'est vrai que quand on l'entend, la prise de recul qu'il a sur l'IA, c'est assez dingue. Je ne sais pas, ton avis, quand tu l'entends ? Dersoir, c'est quand même...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Moi, il fait partie des gens, en tout cas, que j'écoute beaucoup, sachant qu'il repèse pas courant dans l'IA.

  • Sébastien Le Corfec

    Il est breton.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Il est breton,

  • Sébastien Le Corfec

    on commence par il est breton,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    et ensuite...

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le patron de l'IA, Chemelechemeta.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    D'ailleurs, il expliquait que nous grandes parties des chercheurs qui est breton sont également bretons. Oui, d'ailleurs, de manière générale, la grande partie des laboratoires de recherche en IA aux Etats-Unis sont dirigés par des Français, ce qui montre aussi notre place globalement. Concernant Yann Lequin, très clairement, on a avec lui une capacité de prise de recul. Il est toujours un peu critique vis-à-vis de l'IA actuelle. Avec une limite, il n'y aurait pas une limite, parce que son travail du salaire recherche, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il veut créer une machine intelligente. C'est une quête qu'il veut poursuivre. Souvent, il râle parce qu'il dit que les IA génératives ne sont pas intelligentes. Et oui, ce ne sont pas intelligentes les IA génératives. D'ailleurs, une grande partie des IA qu'on aura entendu ne seront pas intelligentes. Ce que parfois juste il n'a pas en tête, c'est qu'on n'a pas forcément besoin que ça soit intelligent, pour que ça soit suffisamment puissant pour transformer beaucoup de choses. Mais par contre il a raison, on sait déjà que l'architecture qu'on utilise aujourd'hui, principalement construite sur des modèles de fondation, notamment de l'apprentissage statistique, sont en train de se transformer, en train de rentrer dans une ère de l'IA hybride, qui va coupler en gros du raisonnement symbolique potentiellement avec des IA statistiques, et qui a des nouvelles architectures dont on va avoir besoin. pour construire les systèmes, en tout cas de demain. La vague technologique dans laquelle on est ne fait que commencer et il y a encore énormément de choses à explorer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et concrètement, lorsque les gens poussent la porte de Polaria sous le thème de tes cons ou de tes prises de parole sur LinkedIn Walk, c'est quoi le premier use case ? Qu'est-ce qu'ils recherchent vraiment aujourd'hui ? Certes, des chatbots, ce genre de choses, mieux. concrètement, pour que les gens puissent se dire « tiens, Polaria ou Gorilla » , parce que les deux, pardon, sont liés, comment vous pouvez les aider ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, il y a plusieurs types de cas en matière d'intelligence artificielle. Je passe, effectivement, tout d'un parti chatbot, service client, chatbot interne, etc. Ce sont plutôt des use cases à la fois classiques, bien maîtrisées et qui se déploient assez facilement. On va avoir, évidemment, tout ce qui va revenir de la bureautique augmentée. Ça, c'est commun. l'une des premières choses que je viens de chercher, bah oui, utiliser l'IA et bien l'utiliser pour synthétiser plus rapidement mes documents, faire mes cours de produit automatique de réunion, traiter plus rapidement mes mails, automatiser la génération de documents, avoir une IA, donc sous la forme de RAD, c'est Retrieval Augmented Generation, installer sur mes données sur mon cloud pour pouvoir très rapidement venir récupérer des données, accélérer le traitement du CRM, du service client, venir réfléchir à des dimensions stratégiques. Donc ça, ça va être tous ces outils de base qui permettent finalement déjà d'augmenter le quotidien professionnel. Et déjà là, il y a énormément en tout cas d'activités. Cependant, ça c'est à la fois un indispensable, mais ça ne va pas créer la valeur concurrentielle d'avenir. Parce qu'à un moment donné, tout le monde est en train de s'équiper de ces outils-là. Et je dis souvent, personne aujourd'hui se dit qu'il est le meilleur vis-à-vis de ses concurrents parce qu'ils utilisent mieux Excel. Si quelqu'un dit ça, je ne suis pas sûr que chez Epopé vous faisiez un investissement. Mais l'enjeu, c'est justement... de venir maintenant penser au-delà de ça, quelle est la vraie valeur ajoutée de la boîte. Et là, on rentre dans l'intégration de l'IA dans vraiment la chaîne de production de l'émission. Dans les métiers. Et avec un point, c'est que les organisations qui se transforment le plus vite ne se dispersent pas. On le voit dans toutes les études, c'est que les organisations qui vont le plus vite sont celles qui se concentrent sur un cas d'usage, mais un cas d'usage qui compte. Une chaîne industrielle, je réduis mes topères. ou je vais améliorer la consommation électrique grâce à un modèle, par exemple, de machine armée. OK, là, on est sur un sujet qui va être important. Je suis, je ne sais pas, dans une structure de communication. J'ai besoin de déployer maintenant la puissance de l'IA auprès de mes clients pour les aider à intégrer, par exemple, les communications stratégiques où je travaille avec eux. Comment je déploie des agents qui vont être un peu le relais de ce qu'on fait au sein de la structure ? Là, j'ai un besoin de maîtriser derrière la chose. une structure de développement technologique, comment je déploie ma propre infrastructures qui accélèrent le développement de mes salariés pour justement aller plus vite dans la livraison en tout cas de codes pour mes clients. Donc c'est vraiment comment penser l'intégration d'IA dans la chaîne de valeur. Et je trouve que c'est ça, ce moment où je dis qu'il nous faut ces projets collectifs, ce projet qui à un moment donné intègre vraiment le cœur métier de la boîte. Et là, le champ des possibles est énorme à partir du moment où on parle de data.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, c'est un mythe de conseil Polaria. Et une exécution avec les équipes Gorillaz, Système, où il y a une centaine de personnes au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Et des experts, des MNGeneurs, des docteurs, on va avoir une course de mort de la France qui nous dit, on veut une application qui permette aux personnes qui viennent assister à la course de prendre en photo les véhicules qui passent, quelle que soit la qualité de la photo, pour identifier le véhicule. Là, on va faire un modèle, par exemple, sur mesure, sur ce sujet-là. Ça va être une société qui veut effectivement avoir son agent. il y a un terme mais entièrement sécurisé parce que et effectivement, ils traitent des données parmi le secret défense, eh bien là, on va pouvoir également, je veux dire, les accompagner. Donc, dès qu'il y a un projet, en tout cas, de données, oui, dès qu'il y a de la donnée, on est en capacité de venir, en tout cas, apporter derrière de la valeur. Et là, ça touche tous les secteurs, mais encore une fois, plus ou moins fortement, suivant que les tâches sont plus ou moins intellectuelles au cœur du processus métier, parce que l'IA, je le dis souvent, ne touche pas tout ce qui relève de la relation, mais des métiers émanouillés.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, tu as écrit pendant tout ce temps-là plusieurs ouvrages.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Ou que j'étais toujours à la CHE.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, je les ai toujours reçus, je les ai toujours lus. À chaque fois, c'était vraiment hyper, hyper sympa. Je me souviens effectivement, l'art d'innovation, Manager Sapiens. Qu'est-ce qui t'a poussé justement à partager ces réflexions, ces ouvrages et stratégiquement, ça t'a apporté, ça t'a crédibilisé ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, alors je pense que ça a été, initialement, je le fais parce que, un, toujours dans ma vie. et d'ici je me dis, j'ai envie d'écrire un livre, on va dire que ça va me légitimer effectivement, c'est un élément, mais deux, c'est parce que j'ai un vrai plaisir à écrire, j'aime beaucoup ça, et donc mon premier ouvrage s'appelle L'art de l'innovation, ça va être vraiment une expérience aquale, je vais prendre beaucoup de plaisir, on est avant l'ère de l'intelligence artificielle, dans ces livres qu'on écrit entièrement, et je vais prendre beaucoup de plaisir à écrire ce livre, qui est aussi une synthèse de tout mon travail autour des processus d'innovation, je l'ai publié en 2017, et en fait j'y synthétise tout ce que j'ai compris dans les processus d'innovation, mais aussi appuyé sur des épisodes, sur la recherche. Et à partir de là, c'est vrai que la publication de ce premier ouvrage, qui va bénéficier de beaucoup de visibilité, puisqu'on va avoir le patron de 60 000 rebonds, à l'époque, il va être inférbatible dessus, il va être préfacé par le président du CNES, il va être postfacé par Paul-François Fournier, qui est le numéro 2 de BPI France. On va avoir énormément de gens qui vont. en tout cas participer à la visibilité de ce projet, ça, ça va vraiment me propulser en termes de crédibilité. Je comprends que le livre papier, à l'ère du numérique et du digital, garde quand même un impact fort. Et j'essuie à ce moment-là de faire en sorte, à minima, de publier un livre par an sur nos sujets. Ça a plusieurs objectifs. Un, ça alimente notre communication, notre marketer. C'est évident. Mais deux, ça structure fondamentalement notre pensée. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on pose l'art de l'innovation, on sait que la méthodologie, la philosophie qui va exister au sein de nous, d'Odalome et maintenant du bon Polaria, elle est posée. Et on va, comme ça, poser un certain nombre de livres pour un peu alimenter notre méthodologie, notre philosophie.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, sur Manager, chacun s'exporte. Donc, le rôle du manager a l'air numérique. Comment tu vois l'évolution ? Il y a la chaire Managia où tu en parles régulièrement, mais Management, il y a, qu'est-ce qui va se passer ? Col blanc, col bleu ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, c'est vrai qu'il y a une vraie transformation de... En tout cas de... des tâches et de l'organisation des tâches dans nos organisations. Avec l'intelligence artificielle, vraiment, les métiers intellectuels sont ceux qui sont en tout cas le plus impact. Donc on rentre dans un temps où il va y avoir de toute façon une reconfiguration des organisations, des emplois, des métiers. Nelita ne va pas intégrer la plus grande vague technologique de notre époque à ISO organisation. Et ça, ça vient forcément interroger la posture du manager. La grande problématique de notre époque, c'est le manque d'engagement. qu'ont les salariés vis-à-vis des entreprises. Mais à juste raison, parce qu'on a des gens qui n'y placent plus le travail au centre de leur métier. Pas de raison, le temps de travail domadaire s'est réduit, donc les gens ont aussi d'autres priorités. Ils ont aussi vu potentiellement leurs parents, leurs grands-parents, finir leur carrière pas toujours dans les bonnes conditions ou être délaissés par des entreprises qui ne leur apportaient plus de considération. Et les gens se disent, si ça se fait comme ça, on ne mourra pas parce que moi, je ne vais pas terminer non plus de la même manière. Et ils ont vu aussi l'indépendance, l'autonomie, l'entrepreneuriat chez beaucoup. Donc il y a une grande problématique. le manager se retrouve à devoir répondre à des enjeux économiques. avec un matériel humain qui semble un peu se désengager. Et ça, ça vient réinterroger fondamentalement notre posture. Je crois qu'on a trop peu pensé au management pendant des décennies parce que les entreprises se sont trop reposées sur le fait de dire aux gens « si vous n'êtes pas content, vous pouvez aller à côté ou partir, nous on arrivera à recruter » . Au moment où ça s'inverse en termes de recrutement, il y a besoin de se réinterroger. Et là, le manager le doit. Ça se concentre sur trois leviers, c'est ce que j'explique dans Manager 15. Le sens que l'on donne au travail, l'impact. que les gens produisent, le résultat qu'ils ont et l'autonomie qu'on fournit aux personnes, on les inscrira aussi dans des dynamiques de performance collective.

  • Sébastien Le Corfec

    Et c'est vrai que dans ces deux cas-là, j'aurais bien le positionnement, mais je sais que tu es passionné par les territoires depuis très très longtemps, et là tu viens de sortir un nouvel ouvrage qui s'appelle « L'innovation au cœur des territoires » qui est préfacé par Ronan. Je remercierai Ronan Ozael. Quelle vision justement tu portes sur notre territoire et à l'horizon 2050 ? Tu vois ça comment avec l'IA ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Vous avez dit que cette ouvrage, c'est un ouvrage que 5 ans a écrit, c'était le plus long, et j'ai fait avec Rani Gidan, qui est une chercheuse sur ces sujets-là. Le but, c'était vraiment de remonter comment ouvrait le vrai espace de créativité et d'innovation, c'est le territoire. Effectivement, je trouve que la Bretagne est véritablement à eux, mais parce qu'il y a plein d'organisations qui ont participé aussi à cela. On parlait de la télécom avant, pas mal de personnes, d'ailleurs, que tu as interviewées dans ce podcast, et toi, mais aussi Charles, Ronan, vous avez participé. aussi à la création de ces territoires et de ces capacités. Je trouve que la Bretagne a une vraie capacité d'innovation, elle va la conserver parce qu'à un moment donné, on a cette notion d'être un peu périphérique par rapport au monde, par rapport à la France, par rapport à l'Europe. Il y a toujours cette idée de se dire, si nous, on ne s'en empare pas, en tout cas, les gens ne vont pas le faire pour nous. Il y a une vraie capacité de coopération sur notre territoire et un vrai goût pour l'innovation. Donc moi, je crois qu'on est un territoire qui va avoir la capacité, dans les années qui arrivent, à penser véritablement notre... capacité d'innovation, tout en pensant aussi à les enjeux qui sont écologiques, qui sont liés à l'énergie. Aujourd'hui, on a fait des choix, à une époque, on a décidé de ne pas installer de centrales nucléaires en Côte-Aïe. Ça, personne ne le dit, qu'on va le payer par le fait qu'il n'y aura pas de data center en Bretagne. Ça, en matière d'IA, ça va avoir des impacts. Alors, s'il faut abandonner tout à fait cette perspective-là, je laisserai les experts, en tout cas, trancher là-dessus. Et en tout cas, ça veut dire quand même, cependant, qu'on se positionne sur l'IA aujourd'hui à date, sur mon avis de champ, non pas dans la perspective pour l'instant des poids et des modèles de fondation chez nous, ce n'est pas ce qui arrivera, mais plutôt comment on intègre l'IA dans nos environnements économiques, dans nos filières d'excellence, au croisement de la cybersécurité, les énergies marines, l'agroalimentaire, et comment on participe également cependant aux nouvelles ruptures technologiques qui vont avoir lieu, que ce soit dans l'univers de l'IA, dans l'univers également potentiellement du quantique, dans le croisement de l'IA avec... la robotique, avec la réalité augmentée, avec la blockchain. On est cet espace qui devons penser ça. Et je crois qu'on a tout ce qu'il faut pour répondre à cet enjeu de notre époque. On vit avec ce moment un peu géopolitique. Très longtemps, on a opposé deux choses en disant, il fallait soit on pouvait innover et être compétitif, soit il fallait faire de l'écologie. Et il y avait une sorte de double affrontement entre ces deux choses-là, dans un monde avec toute une pensée à un moment donné de dire... qu'on pouvait finalement abandonner la perspective de faire de la compétition, ce n'est pas très utile. On revient dans un monde géopolitique, aujourd'hui violent, où on se rend compte, la Russie d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, la Chine, leur réalité ne vont pas nous faire de cadeaux. Et si on n'est pas au rendez-vous de la compétition, on peut être au rendez-vous de l'écologie, mais on aura une problématique. Et remerciement, si on est au rendez-vous de la compétition, on est pas au rendez-vous de l'écologie, on aura aussi d'autres problématiques. Comment on arrive à gérer ces deux contraintes ? Mon sentiment, mon intuition, c'est que... la Bretagne possède potentiellement la clé pour penser justement l'avenir sous ces doubles contraintes, cette capacité à devoir être innovante, tout en pensant nos enjeux écologiques.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que souvent, j'imagine, quand tu fais tes conférences, tu dois être un peu chahuté sur l'impact de l'IA, parce qu'on martègue d'une certaine façon en disant que l'IA est gourmand énergétiquement, ça pollue tout ça. J'imagine que ce sont les premières questions qui sortent souvent, où les gens se disent, grâce à l'IA, on va pouvoir être plus compétitif, plus productif, tout ça. La dualité entre les deux ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, il y a certainement une dualité. Alors, les gens ne sont pas si violents que ça sur le sujet, parce que je pense que ça fait quelques années, si on avait vécu la même chose, mais dans un temps géopolitique plus calme, les gens auraient pu être viratifs. Aujourd'hui, cependant, la bonne personne... s'aperçoit bien que si elle me parle de la consommation énergétique de l'IA, qui est légitime, comme c'est du numérique global, elle ne peut pas non plus le faire en faisant abstraction des enjeux géopolitiques qui nous entourent. Et donc, je sens des personnes qui sont plutôt en réflexion, nuancées, en se disant, OK, comment on peut faire de l'éco-conception ? Comment on fait pour que les bénéfices d'utilisation de l'IA dépassent, justement, ces effets négatifs en termes de consommation ? Et c'est l'enjeu du numérique, du digital globalement, de la technologie. C'est comment on fait pour que les enjeux, et en tout cas que les apports positifs dépassent les impacts négatifs ? Donc, je crois qu'on est vraiment dans ce moment-là. On a cette capacité, en tout cas, à réfléchir, à penser à ça. Parce qu'après, on peut peut-être avoir quelques personnes un peu extrêmes qui disent qu'on ne veut pas utiliser le NIDA. Mais ces personnes-là, est-ce qu'elles continuent à regarder des vidéos sur Netflix, à scroller sur Instagram ? Parce qu'il y a aussi des enjeux. Et je crois que ce n'est pas ça la question. Et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes là-dessus. Par contre, l'exigence de penser. Oui, la réalité des enjeux écologiques au cœur de la révolution technologique. Et tu parlais aussi des data centers. C'est vrai que sur la fameuse carte qui est sortie il y a quelques mois, J'ai croisé dernièrement Jean-Christophe Cagnard, on est à Brest, à ASten, et c'est vrai que lui avait déjà fait le pari d'avoir des data centers ici. Et cette carte, au final, était peut-être un tout petit peu inexacte sur certains sujets. Mais c'est vrai que par rapport à Tristan qui travaille aussi, notamment du côté de Polaria, je vais souligner que par rapport à l'énergie, à l'éolien, tout ça. au maritime pour le refroidissement, la Bretagne a certainement aussi une carte à jouer. Il y a des sujets de fond qui vont se poser dans les années à venir. Clairement, je pense en tout cas sur ça, sur cette dimension-là, mais je ne suis jamais trop rentré dans le débat parce que je pense que la réalité, c'est pourquoi il y a eu énormément d'investissements en France sur la dimension des data centers, notamment sur la puissance de KQ. Et Fatima, il faut souligner d'ailleurs le très bon travail qu'a fait Astel. positionné, ils vont continuer d'ailleurs à travailler là-dessus et on a la chance d'ailleurs de collaborer au sein de Managia ensemble. Donc c'est important de souligner qu'ils sont des acteurs optionnels sur le sujet, mais effectivement pour l'instant, on n'a pas projeté l'installation de grande puissance de calcul au sein des cartes, notamment des GPU ou autres, sur le territoire breton, de par le fait que justement on est éloigné des grandes centrales nucléaires. Donc certains peuvent considérer que ce n'est pas très important, je pense que en réalité avoir quand même aussi cette notre autonomie, en tout cas une... part d'autonomie sur cette dimension, c'est en réalité important. Bon, il y a eu beaucoup de discussions, de débats là-dessus, je ne vais pas rentrer plus en... Bien sûr, en zéotale, mais... But du podcast. Mais en tout cas, je partage en tout cas l'autre élément que tu dis, je pense que ça vaut le coup en tout cas qu'on y réfléchisse parce que il me semble qu'on a des atouts. Oui, mais on a des atouts effectivement sur potentiellement les énergies, mais il va falloir y investir massivement. On a des atouts sur notre, effectivement, patrimoine marin. On a de nouvelles technologies qui vont arriver, j'insiste, l'ordinateur quantique. On parle quand même d'une chose qui se présente en raison de 2030, début des années 2030, qui va aussi transformer des choses, non pas pour venir remplacer l'informatique, mais plutôt venir comme un coprocesseur à côté d'ordinateurs classiques qui vont ouvrir de nouvelles perspectives. La question, c'est effectivement comment la Bretagne veut se positionner là-dedans. Et je crois qu'on doit sortir d'une chose, c'est que le digital nous a fait penser que tout ça, c'était immatériel. Non, ce n'est pas immatériel. Le digital, le numérique, l'intelligence artificielle, c'est quelque chose qui est immatériel. qui passent dans des câbles, qui passent dans des fibres, qui passent dans des satellites, qui tournent sur des machines. Et la question, c'est est-ce qu'un monde où on peut être souverain et être indépendant, si tout ça tourne hors de chez nous ? Je pense qu'on a en tout cas des questions à se poser.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que côté West Web festival, cette année, on parlera beaucoup de souveraineté. On aura aussi le vice-président Europe d'NVIDIA qui sera là aussi. Donc ça va être des choses intéressantes qu'on va traiter. Toi, on parle d'événements, mais tu es aussi sacrément investi dans les iDays qui arrivent prochainement aussi sur le territoire, au Capuça. Et justement, comment tu fais pour transmettre ton expérience aussi à la jeune génération où tu interviens dans les écoles ? Mais iDays, écoles, comment ça se passe de ton côté ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors oui, c'est ça. C'est comment on fédère finalement un collectif. Moi, je crois que l'IA... C'est important qu'elle ne soit pas entre les mains de quelques-uns. Bien sûr, j'ai conscience d'avoir vachement incarné le visage de l'IA en Bretagne, mais je ne crois pas que, et heureusement que l'IA va dépendre ou dépend de Cyril de Sousa Cardoso en Bretagne. Il faut que ce soit une affaire collective, que des apprentissages entre pairs. Aujourd'hui, c'est le cas. Il y a tout un écosystème qui est en train de se nourrir. On a énormément de jeunes, d'experts, de boîtes qui sont en train de se monter et qui sont en train de s'emparer de ces sujets-là à plein de niveaux. de possibilités pour les entreprises en termes d'accompagnement et de formation. Et effectivement, je crois que ce qui est important, c'est de former toute une nouvelle génération, d'ailleurs plus ancienne également, parce qu'il va falloir aussi apprendre la formation continue, mais de cette jeune génération qui a un potentiel assez dingue entre les mains, qui ont l'appétence, qui ont l'envie. Et en deux, il faut qu'on les annale à bien comprendre ce qu'ils ont entre les mains, pour qu'ils comprennent aussi qu'ils ont potentiellement un outil qui pourrait les empêcher de construire leurs propres compétences sur plein de sujets. Parce qu'avant d'être bon dans l'utilisation de l'intelligence artificielle, dans n'importe quel domaine, il faut déjà maîtriser le domaine. Et ça, là, on a un sujet. Comment on aide les plus jeunes à comprendre, en tout cas, cette dimension-là, à ouvrir les perspectives, à leur montrer qu'effectivement, il y a des projets à lancer, à leur dire que rien n'est joué, En fait, on a plein de choses, en tout cas, à faire. Et je crois, et c'est le sens que j'ai... dans l'écriture de mon dernier ouvrage, l'ignoration au cœur des territoires, c'est qu'à la fin, je ne me crois ni à l'action centralisatrice de quelques politiques, je ne me crois pas à l'action centralisatrice de l'État, je ne me crois pas à la vision de quelques entrepreneurs. Moi, je crois aux écosystèmes, les appartenariats publics, l'interaction entre fonds d'investissement, l'entrepreneuriat, PME, ETI. Je crois qu'on a besoin de ça, un laboratoire de recherche. Et les High Days, c'est ça. C'est un événement, je lui dis clairement, on veut en faire le plus grand événement sur l'IA et la robotique à l'ouest de la France. Et je pense que classé dans le top 3 des événements dédiés à l'IA, il y a énormément de dynamique autour de cet événement-là. Il est ouvert à tout le monde, que ce soit effectivement des étudiants, mais aussi des chercheurs. On fait en sorte d'avoir un programme riche qui alimente tout cela, parce que le but, c'est de découvrir ensemble des opportunités. et ces opportunités, elles naissent au croisement et aux interactions, à la rencontre entre... des experts technologiques, des chercheurs et des PME, des ETI qui ont des problématiques et des gens qui savent développer des technologies et d'autres qui savent les vendre. Et donc, on a besoin de ces interactions-là, je crois, en la relation humaine. Et je crois que les AI Days, d'ailleurs comme le West Web Festival, ce sont ces espaces-là qui nous donnent des rituels réguliers sur notre territoire et qui nous aident en tout cas à échanger et partager. Et c'est ça la créativité d'Ingoation. Ouais, AI Days, imaginez, il y a 5 ans, 5-6 ans, par Jean-Eude Quefelec, et Fred Nicolas,

  • Sébastien Le Corfec

    qu'on salue tous les deux, parce qu'il m'a estimé, c'est un rôle important.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, c'est vrai, c'est important de le souligner. On arrive à la fin de l'interview. Je sais que tu as une demi-heure, mais là, j'en ai une quarantaine de minutes, donc le contrat n'est pas réglé. Quelle question aimerais-tu qu'on te pose et que l'on ne te pose jamais ? Pas ça, c'est vrai, cette question. La question qu'on ne me pose jamais, c'est... Je pense que oui. Peut-être une question que j'aimerais qu'on me pose, c'est de me dire comment on se positionne face à l'accélération technologique. Alors ? Ce n'est pas évident, ce point-là. Je pense que c'est une question que j'aime qu'on me pose parce que je n'ai pas tout à fait aujourd'hui la réponse à cette question. On a un enjeu, c'est qu'à chaque fois qu'une technologie nous a promis de gagner du temps, en réalité, on a accéléré. Et bien avant l'émergence de l'IA, on n'a jamais eu autant de burn out Pourtant, on n'a jamais eu autant d'outils à notre service pour la productivité. Les bonbons qu'on fit technologiquement aujourd'hui sont en train de nous faire vivre une nouvelle accélération. Et la question qu'on doit tous se poser, c'est tous ces gars de productivité qu'on va produire, ces capacités de créativité, d'innovation, on va les mettre au service de quoi ? Qu'est-ce qu'on veut produire avec ça ? Encore plus d'accélération, encore plus la tête dans le guidon, encore plus peut-être de réduction des interactions humaines, ou est-ce qu'on veut justement créer plus d'espace pour l'humain, plus d'espace pour l'interaction humaine. C'est compliqué derrière ça, il y a plein de choses, l'accélération, c'est... concept notamment formulé par Armoud Rosa, qui est un sociologue allemand. Lui parle d'un antidote qui s'appelle la résonance. Je ne vais pas redétailler les choses là, parce qu'il y a encore ces insouciants que j'aimerais moi-même explorer. Mais je crois que c'est la vraie question qu'on doit aujourd'hui se poser au moment technologique qu'on vit. La question, ce n'est pas l'IA ou pas l'IA. L'IA va se déployer. Elle produit une accélération. Et la question, c'est par contre comment on se positionne face à cette accélération.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, dernière question. Es-tu d'accord avec moi pour...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    qualifier l'épopée de Polaria d'épique. En tout cas, le début d'une épopée, parce que j'ai bien l'intention de considérer que pour l'instant, on est qu'à échauffement.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci beaucoup Cyril. C'était l'épopée de Cyril de Sousa Cardoso . N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify, deezer, avec Épopée Gestion. et explore. Nous ambitionnons de créer des chanteurs bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises du Grand Ouest. Merci beaucoup.

Description

🚀 [PODCAST] L'Épopée #30 avec Cyril de Sousa Cardoso (Polaria) 🎙️

🎬 Épisode spécial aujourd’hui pour le 30ème numéro de « L’Épopée » ! Tourné au Totem French Tech de Brest, nous accueillons Cyril de Sousa Cardoso, fondateur et CEO de Polaria, acteur incontournable de l'intelligence artificielle conversationnelle.

✨ Cyril, c'est aussi un auteur inspirant avec plusieurs ouvrages sur l'innovation, un conférencier passionné (+500 conférences en 18 mois), et surtout l'une des personnalités influentes de notre classement Épopée Deloitte Les 40.

Dans cet échange riche, Cyril nous raconte son parcours depuis les quartiers populaires de Brest, son choix déterminant de quitter l'école navale malgré une brillante réussite académique, et ses premiers pas professionnels à Paris entre ministères et Banque de France, avant la grande bascule entrepreneuriale.

📌 On parle des coulisses de Polaria, de l'accélération technologique actuelle, des enjeux sociétaux et écologiques de l'IA, mais aussi de territoires, d'innovation durable, et du management à l’ère du numérique.

🔑 À retenir :

  • Le parcours atypique et inspirant d’un entrepreneur brestois passionné

  • Les coulisses des premières aventures entrepreneuriales, succès et échecs compris

  • Une vision lucide et optimiste du futur, nourrie par la technologie et l'humain

Un grand merci à Cyril pour ce partage authentique et inspirant ! 🙌



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Allez, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Épopée 2, épisode particulier pour moi, 30e numéro. Agathe et Morgane, qui travaillent à la communication d'Épopée, ont suggéré de filmer cet entretien. Nous sommes au bâtiment Totem de la French Tech à Brest aujourd'hui, et nous accueillons à Brestois, devenu improtournable, Cyril de Souza Cardozo, fondateur et CEO de Polaria Goria, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle conversationnelle. Cyril est également auteur de plusieurs ouvrages sur l'innovation et la technologie. Ces 18 derniers mois, il a fait avec ses équipes plus de 500 conférences autour de l'IA et figure bien entendu dans notre classement Épopée 40, des 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes. Cyril, salut !

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Bonjour Sébastien, je suis très content à plusieurs titres d'être là, à la fois que ce soit cette première en termes de vidéos et à la fois le Shift Room, moi je trouve qu'il va me porter en tout cas bonheur et chance et très content de faire en tout cas ce podcast avec toi, parce que tu fais partie aussi de ceux qui m'ont inspiré sur cette aventure sur les dimensions digitales. Donc, qui est ce podcast-là ? Ça me touche particulièrement. Merci pour l'invitation.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai qu'on se connaît quand même très bien avec Cyril. Je te revois il y a une dizaine d'années pousser la porte de mon bureau. Je voyais déjà un petit gars avec pas mal d'énergie, pas mal d'envie. Et puis, au fil du temps, tu es devenu aussi un incontournable du West Web Festival. Mais avant de parier d'IA, de Polaria, de Gorilla, de Managia, des Ideas, de tes ouvrages, du territoire, de 2050. Je commence toujours par cette question. Au final, c'était quoi ton enfance, tes études, ton milieu ? Est-ce que tu peux remettre un truc un peu là-dessus ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, moi, je suis un gamin des HLM de Brest. Voilà, une famille de points communs. Ça, c'est des points communs, exactement. Je pense qu'ils nous ont reliés très tôt. Et effectivement, j'ai grandi au Valir et à Kerango. Une enfance... avec une maman bretonne de Cognal-Milisac et un papa du Portugal de Nazaré. Une enfance heureuse, mais dans des quartiers populaires, avec un papa qui est ouvrier, une maman qui travaille à l'hôpital, qui est au standard de l'hôpital. Et une enfant pleine d'amour, joyeuse, avec cependant une envie d'aller conquérir le monde. Je ne sais pas, le fait d'être à la périphérie de la périphérie avec... Les gens qui m'ont enrichi, il y avait une envie, je ne sais pas, en partant de là, de progresser, d'aller jouer un rôle, en tout cas dans notre époque. Oui, j'ai en tout cas le souvenir d'une enfance joyeuse. Et après, des études que j'ai faites à Brest, c'est par le Collège des Cabous, le lycée de l'Arctovar, le bac. Et ensuite, je vais vraiment rentrer dans ma formation au moment de Mathieu Matspé que je vais faire au lycée Naval à Brest. Je vais beaucoup me former, me faire aussi découvrir tout un nouvel environnement de bitère. Je ne le connaissais pas, même si j'étais brestois. J'adorais ce temps-là. J'ai développé énormément d'amitié avec beaucoup de personnes qui aujourd'hui ont des postes et des places dans les différentes armées. Mais j'ai compris à ce moment-là que ce n'était pas mon chemin, que je voulais absolument devenir entrepreneur. Et donc, malgré le fait que j'ai obtenu l'école navale et Saint-Cyr, j'ai décidé de ne pas y aller. Ça a été très mal vécu, d'ailleurs, par la direction de l'école à l'époque. Ils ont changé d'ailleurs les contrats l'année suivante pour interdire aux... aux électes passer les concours civils la première année. Je me suis dit qu'ils ont même appelé ma mère et quasiment donné le sentiment que j'étais quasiment en situation de désertion, que j'étais en train de faire des erreurs de ma vie. Bon, rejoignons pas ces écoles militaires. Et donc, il fallait que je trouve une solution de contournement. Et j'ai décidé à ce moment-là de rejoindre l'ENSAI, qui était une école d'ingénieurs toute récente, depuis 10 ans. Mais il y avait quelque chose dans la data, la science, la data science qui m'intéressait. J'avais déjà en tête le rêve de... de participer au développement de systèmes d'intelligence artificielle. On en parlait un peu en matière de science-fiction. Je percevais que dans le lumière de la data, il y avait ça, donc je suis parti pour devenir ingénieur statisticien, formé par l'INSEE parce qu'il fallait absolument que j'ai une formation publique pour pouvoir m'inscrire dans la continuité des années, finalement, que j'avais bénéficiées du coup en Mathsup Mathspé. Et je vais faire ma formation là-bas avant ensuite de partir sur Paris et je vais enjeuner avec eux.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement Mathsup Mathspé. Tu es parti sur Paris, mais tu n'as pas monté Polaria tout de suite. C'était quoi les premières expériences suite à toutes ces formations ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Quand j'arrive sur Paris, je vais rejoindre le ministère de l'écologie au bureau des statistiques. Je vais avoir en charge, c'est paradoxal, tout le système d'information qui est en charge d'évaluation de l'activité économique du bâtiment en France. Mon père avait un seul rêve, c'est que je ne travaille pas dans le bâtiment commun. Finalement, mon premier taf va être sur les statistiques. sur le bâtiment, la construction. Et donc, j'ai en charge la modernisation des systèmes d'information, le développement des projets autour des infrastructures data, l'analyse de ces choses-là. Et je veux devenir un peu expert de la conduite de projets agis. dans l'univers des systèmes d'information. Je vais passer par le ministère de l'écologie 3 ans. Puis après, je pars à la Banque de France, où là, je vais avoir en charge tout le système d'information qui évalue l'activité touristique en France, avec plusieurs dispositifs. Il y a pas mal de développements qui sont faits autour de ça. Je suis l'expert sur ce sujet-là. En quelle année, à peu près ? Je commence mon premier poste en 2008. Je commence à travailler, je deviens manager d'ailleurs à une équipe, l'Ulsan Ecologie. 2011, je pars à la Banque de France. Je vais d'ailleurs avoir une mission pour l'Union Européenne. Je vais intervenir au Maroc sur le sujet via l'Union Européenne, donc sur le sujet des systèmes d'information. Pareil, déployer les choses. Là, je vais commencer vraiment à participer à la communauté parisienne sur les méthodes agiles. Et je vais à ce moment-là vouloir partir parce que j'allais commencer à développer des boîtes en parallèle. C'est là d'ailleurs... que je commence un peu à prendre contact avec, à venir voir l'écosystème ici en local, même si je suis parisien. Et je décide, moi, de partir, parce que j'ai envie de me lancer vraiment dans ma vie d'entrepreneuriat, de démissionner. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, cette scène pascule, là, à un moment, tu dis, t'as passé quelques années dans les ministères, à la Banque de France, c'est quoi le petit truc où tu dis, attends, je veux devenir entrepreneur,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    c'est quoi le déclic ? En fait, dès le début, dès que je suis d'un mâme, je veux devenir entrepreneur. Si je fais au moment donné le lycée naval ici, c'est parce que je suis mouru logé dans le CHI et mes études sont financées. Et comme je suis l'aîné d'une famille de 4, j'ai à cœur à ce que mes études coûtent zéro à mes parents. Parce que je veux qu'ils regardent l'argent pour pouvoir financer ensuite les études de mes frères et sœurs. Et donc je décide de faire cette formation-là. Ça m'oblige du coup à faire une formation publique pour rembourser les années que je dois. Et ce qui est logique, parce que si tu payes une formation, tu dois des années. Je vais faire l'INSEE et à ce moment-là, je dois 6 ans. Mais je sais déjà, de toute façon, que je vais quitter pour devenir entrepreneur. C'est quelque chose qui est... J'en suis convaincu. Et je dois partir à ce moment-là. Sauf que l'INSEE, à ce moment-là, vient me chercher pour me dire qu'il souhaiterait que j'intègre l'INSEE pour aider la transformation globale des méthodes de gestion de projet là-bas, avec une autre équipe qui est en train de se former. Et je vais devenir référent de la méthode de conduite de projet d'innovation et de projet informatique au sein de l'INSEE. À ce moment-là, je suis parti pour trois ans et je ne vais pas rester trois ans.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et donc là, tu vas commencer à croiser des cofondateurs comme tu es Polaria. Comment ça se passe entre ces deux grandes phases de ta vie ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors en fait, c'est une phase un peu intermédiaire. C'est qu'en parallèle de mon travail dans le fonds public, moi, je veux devenir entrepreneur. Et donc, je développe une plateforme à l'époque qui s'appelle Nessacossal. C'est Mensana Incorporé Sano. C'est une plateforme digitale dédiée au bien-être. Le but, c'est de rassembler des experts du bien-être au-delà des... des croyances chamaniques ou autres, c'est vraiment de passer et de parler de manière scientifique, professionnelle de ces sujets-là. Et donc, je développe cette boîte-là et ça, cette boîte-là va me donner la visibilité. Elle va fermer plus tard parce que ça va être une des premières échecs en termes d'entreprise mais une des scornes en main des échecs. Ah, exactement. C'est une des expériences que moi, le plus appris. Je pense que j'ai payé moyenne billet avec ça et ça m'a propulsé sur l'asset d'un TEDx à Paris. Le TEDx Vosgira Road que je vais réaliser alors que j'ai 27 ans. Et donc je monte sur scène pour parler de ma vision de la créativité notamment. Et ça, ça m'offre beaucoup de visibilité au niveau national. J'ai commencé à faire des missions au parallèle de mon travail dans le secteur public sur justement la conduite de projets d'innovation, les méthodes agiles. Et à ce moment-là, je vais rencontrer le fondateur d'une société qui s'appelle Odalom à l'époque, qui vient d'être créée depuis un an. Ce sont trois associés. Ils œuvrent dans l'univers plutôt public. Ils accompagnent à ce moment-là. les mutualisations de notre secteur public, puisqu'il y a la loi NOTRe, qui est une loi qui oblige les secteurs publics à avoir les collectivités à se rassembler autour d'intercommunalités. Et en gros, il vient me chercher pour me dire on veut appliquer les méthodes que tu utilises dans l'univers informatique et de la data pour venir le déployer dans ces accompagnements-là. Et donc, en septembre 2015, je donne ma démission à l'INSEE et je rejoins cette aventure qui va donner naissance à Polaria.

  • Sébastien Le Corfec

    Polaria, et puis remis entre temps. Il y a eu d'autres moments forts, parce qu'il y a eu l'histoire des petits bottes aussi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    alors l'histoire est assez longue pour aller à Polaria au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement, c'est vrai que ça fait dix ans quasiment que je quitte l'INSEE, je me souviens encore de la photo que je vais prendre au moins ici pour dire ça y est, je passe à une nouvelle phase de ma vie. Et à ce moment-là, en gros, je rejoins de l'homme, je vais découvrir la partie du monde du conseil que je connais plus, et surtout je vais découvrir la France. Je vais traverser la France de long en large. partout, il y a peu de grandes villes où je n'ai pas été, beaucoup de territoires même ruraux, donc je me l'ai passé partout pour aller accompagner les collectivités, en même temps on travaillait aussi avec des entreprises. Et au fur et à mesure de ce tour-là, toute l'année 2015 me montre une chose, c'est que je découvre qu'en France, les directions des ressources humaines, qui devraient être concentrées pour accompagner les transformations, humaines, organisationnelles, se retrouvent à passer beaucoup de temps sur des dimensions administratives et notamment à répondre à des questions quotidiennes qui sont toujours les mêmes. Comment je fais pour poser mes congés ? C'est quoi le nombre de jours de congés maternités que j'ai droit ? Comment je fais pour déterrer la retraite ? Toutes ces choses-là. Et j'ai l'idée de le proposer à ce moment-là parce que moi, je m'intéresse beaucoup, depuis maintenant 2008-2010, je m'intéressais beaucoup à, cette fois-ci, les liens conversationnels, les chatbots. Je crois que j'ai lu toute la littérature sur le sujet à ce moment-là. Et je lui ai dit, il faut qu'on crée un chatbot ERH, un des premiers en France, même s'il y a quelques prédécesseurs dans cela. Et on va lancer une société qui s'appelle Leptibot. Alors en réalité, on va mettre deux ans pour vraiment arriver au POC fonctionnel. Et de par l'activité qu'on a en parallèle, on va réussir à embarquer la Caisse Nationale d'Assurance IES, Jérôme Frito, qui est DRH, qui est donné d'ailleurs à l'AMI aujourd'hui, mais également la Gendarmerie Nationale, qui vont nous faire confiance pour déployer... parmi les grands premiers chatbots en France. Et on rentre vraiment dans l'ère de l'IA conversationnelle, nous, par cet intermédiaire-là, qui est une filiale finalement d'Odaleux.

  • Sébastien Le Corfec

    Avec Quand je me conjure en abri, tout ça, il y avait déjà des histoires un peu de souveraineté, parce que ta solution était forcée.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement. Développé, j'avais cette vision-là. Il y avait cette vision avec une dimension qui était déjà aussi modulée, et ça, ça va nous sauver. C'est que, pour différentes raisons, parce que j'avais fait... Des mauvais choix, à un moment donné, technologiques, en tout cas plutôt de partenaires. Il faut toujours intégrer le développement de la tech en interne. Ça, c'est une leçon que j'avais apprise, mais que j'ai reproduit plusieurs fois l'erreur. Et du coup, prenant un peu de retard par rapport au moment où on avait initié le projet, on a décidé rapidement de créer une solution modulaire qui n'allait pas utiliser une brique d'IA interne, mais se connecter aux meilleures briques externes. Et ça, ça va nous préparer finalement à l'arrivée des IAG.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc après, là, tu as enchaîné... Pas mal de sujets entre Odalo, Metibot, puis la Managia qui arrive, Xeno qui devient Polaria Tech, puis Gorilla. Alors, c'est quoi pour toi aujourd'hui cet enchaînement-là ? Comment tu expliques tout ça et puis cette hauteur de vue que tu as pris au fil de toutes ces années ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    En fait, on est forcément dans les technologies diaconstationnelles très tôt. Très rapidement aussi, je vais recruter. La première personne que je recrute chez les Thibauts, c'est une philosophe. Pourquoi ? Parce que je suis persuadé qu'il faut qu'on place l'éthique au cœur de la réflexion éthnologique, que ça, c'est non seulement un devoir, mais que c'est également un argument de communication, de marketing, qui va nous permettre plein de choses. Et donc je propose à mes associés de recruter une philosophe comme première salariée. Autant qu'ils vont te dire qu'ils vont regarder un peu bizarrement. Et finalement, en faisant ce choix-là, alors d'ailleurs, c'est Janapissi qui va rejoindre... plus tard, Hugging Face, pour diriger aujourd'hui, en tout cas participer à la répétition des titres chez Hugging Face. Et à ce moment-là, on a, nous, accès, du coup, au monde de la recherche. Et très tôt, dès 2020, un jour, j'ai la société Timothy Pierce qui vient me voir un matin et qui me dit « Cyril, il faut que tu viennes voir, je vais te présenter un truc que tu ne sais pas encore, mais ta vie a changé. » Je me dis « C'est un peu bizarre. » En plus, il n'était pas comme ça à le départ, enthousiaste de ces manières. Et en fait, il vient me montrer Il me montre une interface. Et c'est la première interface qu'OpenAI met à disposition. Et on découvre le premier modèle. En tout cas, dès qu'on est en 2020, il me montre ça. Et en regardant le tout, du coup, je ne tilte pas trop. Je me dis ça, puis bon, c'est ça. Pourquoi il me dit, bon, OK, d'accord, je kiffe un texte, en face, ça, je vais mettre quelque chose. Mais moi, venant de l'univers de la création, de tout à coup, je ne sais pas pourquoi, dans les semaines qui arrivent, je me commence à poser la question de, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ça ? je commence à mentionner sur les Transformers, Je commence à typher que, en fait, si on peut générer du texte et des syllabes, on va pouvoir générer, finalement, par les mêmes types, en tout cas, de bécanies, des pixels, des photos. Si on peut générer des pixels, des photos, des pixels, des vidéos, signaux sonores, d'une voix. Et d'un coup, courant 2020, fin 2020, je t'y dis qu'en réalité, aucune production intellectuelle humaine ne va pas être à la portée de la machine. Et là, je pense vraiment qu'il va y avoir un changement majeur. Et je décide de dire, OK, il faut qu'on crée un pur player de l'IA. je vais voir mes associés alors à ce moment là on avait une associée qui était partie mon dernier associé que j'avais. Et je lui ai dit, écoute, on va faire deux choses. Je te propose deux choses. Soit je te revends toutes mes parts et moi, je vais créer une entité à parts dédiée à ce sujet-là. Soit je te rachète tes parts et je vais réorienter la web. On va négocier et je vais racheter les parts en juin 2022. Et ChatGPT sort en novembre 2022. Ce qui va nous propulser parce que tout début 2023, les des comités de direction notamment, du COMEX, de compte banque, d'assurance, on commençait à se dire mais c'est quoi ce Tadjipiti ? Et à ce moment-là, moi, je suis un auteur qui a publié des ouvrages sur l'innovation.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, on y reviendra tout à l'heure sur les bliquets.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Qui a également déployé une solution technologique dans l'IA, en conversationnel et génératif. Je suis conférencier. Et surtout, en début 2021, en janvier 2021, j'avais publié un texte sur LinkedIn disant « État de l'art de l'IA, l'IA génératif, ça va changer le monde. » Sauf que ce texte-là, qui n'avait pas beaucoup d'influence à ce moment-là, 18 mois plus tard quasiment, il y a plein de gens... le roïsme, quasiment deux ans plus tard. Et à ce moment-là, on va commencer à être contactés. Maintenant, je fais un peu le malin en disant qu'on était parti de la bonne direction. La réalité, c'est qu'en réalité, jamais on n'aurait pensé que les choses allaient aller aussi vite. Quand moi, je commence à me passer le grabe, je suis à l'horizon 5 ans, 10 ans. Et depuis, tout s'est accéléré là-dessus parce que ça nous a offert de la visibilité, des opportunités technologiques. Et donc, je décide de transformer les marques Odalogue et les petits bottes. la marque Polaria, pour nous positionner clairement sur ce domaine-là. Donc l'entité Géovic Polaria a été visant. Et à partir de là, les petits bois deviennent Polaria Technologies. Très vite, on veut grossir en taille. Et donc, on va rencontrer effectivement Alexis Lowal, qui lui a installé à Vannes, notamment. Et on va fusionner la société Polaria Technologies avec la société Xenoac, pour créer un des acteurs majeurs, effectivement, de liens conversationnels et génératifs. sur une dimension de souveraineté technologique qui est aujourd'hui dirigée par Alexi. Dans ce cadre-là, on a également très tôt beaucoup de projets sur mesure qui arrivent. On les gère un peu en mode start-up, mais je sens qu'on a besoin de professionnaliser ça. On va échanger avec 6TM, bien sûr, 6TM, Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    C'était pas le premier et le rang raison que je vous ai saillis.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Exactement,

  • Sébastien Le Corfec

    le exceptionnel du côté de Rennes.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Tout à fait, avec un bel écosystème, en tout cas humain, on va se rejoindre sur les valeurs et décider de créer une jeune venture pour porter ces projets-là. Et très tôt, également dans cette dynamique-là, on sait que la recherche qui fait partie en réalité de notre ADN, et j'insiste, la recherche en sciences humaines, en sciences sociales, en philosophie, en éthique et en anthropologie qui fait partie de notre ADN, on décide de la propulser dans une chaire de recherche qui va s'appeler Managia. Mickaël Cabon. Mickaël Cabon, exactement. Un film très important. Très important sur l'écosystème, exactement. Et pour revenir, on le salue. Et aujourd'hui, il est parti l'heure de nouvelles aventures, en tout cas professionnelles, sur d'autres territoires. mais c'est une personne qui continue à avoir une grosse influence sur l'autre écosystème technologique. Et donc, on va créer effectivement Managia, qui va être dirigée par Fanny Paris, et qui va recevoir d'ailleurs le pouls de victoire de la Bretagne du Telegram sur l'initiative digitale 2024. Donc, tout ça forme maintenant l'écosystème Polaria, le but de pouvoir adresser à 360 l'intégralité des sujets, en tout cas en matière d'intelligence artificielle. Et je ne suis pas terminé parce qu'on aura... On va continuer à faire des choses spagies.

  • Sébastien Le Corfec

    J'imagine, parti avec cette envie, et surtout quand on voit toutes les énergies que tu parviens aujourd'hui à fédérer autour de toi, j'imagine qu'il y aura encore plein d'histoires sur tous ces sujets-là. Mais quand tu fais ces 500 conférences, ce sont les 18 derniers mois, donc tu parles beaucoup de transformation de l'université, d'IA, tout ça, c'est quoi les défis majeurs ? que tu observes chez tes clients. Tu sors de celles, on vient te voir pour toi.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Les gens viennent me voir parce qu'ils veulent former, acculturer leurs collaborateurs, leurs équipes. Ils veulent savoir ce qu'ils peuvent faire avec l'IA. On va déployer beaucoup d'audits aujourd'hui. Et ils veulent développer des solutions opérationnelles. Avec un moment un peu particulier, où à la fois on est face à une vague technologique qui se déploie très rapidement. C'est une vague plutôt individuelle et égoïste. Chacun a sa poche. et joue avec personnellement, professionnellement. Donc, il manque encore de projets collectifs autour de l'intelligence artificielle. Je crois que les enjeux du moment, c'est ça. C'est de penser des vraies stratégies autour de l'intelligence artificielle. Mais c'est assez normal. On parle quand même d'une technologie qui est passée de 1% des professionnels qui l'utilisaient il y a deux ans à 30%. Maintenant, on n'a jamais vu une vague technologique se déployer aussi vite. Donc, ce n'est pas si simple de penser une stratégie, des projets. Mais les choses sont en cours et je crois qu'on vend maintenant dans... et 36 mois qui vont voir les premiers vrais projets d'IA, et la transformer, les organisations. Et le défi, c'est de savoir qu'est-ce qu'on fait, replacer l'IA à l'endroit où il est, c'est un savoir, un outil, et sortir un peu de la pensée magique, parce que moi j'aime bien faire le spectacle, bien entendu, je suis là pour ça, et ce qu'on appelle nous, on a prétendu partir sur les shows, conférences, votre idée a été très vite de faire de la démo live, pour impressionner et pour impacter, sauf que ça, ça a un effet cependant, et mes équipes d'ailleurs râlent là-dessus, c'est qu'ensuite, quand eux interviennent dans les organisations, les gens disent « on a vu Chiric sur scène » . Ça a l'air d'être en CAC Bonne Noire. Non, il n'y a pas d'IA magique, il y a du travail et demi-sonde.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce qu'il peut y avoir un effet déceptif de temps en temps. Et pas plus tard que hier soir, on était au 10 ans du point BZH, d'où le petit stickers. Je salue aussi David Lesvenan, je vais plus s'en faire mon Michel Drucker, un petit état de... Un monde comme ça, pardon. Mais c'est vrai qu'il y avait Yann Le Teuil qui était en vidéo. Et c'est vrai que quand on l'entend, la prise de recul qu'il a sur l'IA, c'est assez dingue. Je ne sais pas, ton avis, quand tu l'entends ? Dersoir, c'est quand même...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Moi, il fait partie des gens, en tout cas, que j'écoute beaucoup, sachant qu'il repèse pas courant dans l'IA.

  • Sébastien Le Corfec

    Il est breton.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Il est breton,

  • Sébastien Le Corfec

    on commence par il est breton,

  • Cyril de Sousa Cardoso

    et ensuite...

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le patron de l'IA, Chemelechemeta.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    D'ailleurs, il expliquait que nous grandes parties des chercheurs qui est breton sont également bretons. Oui, d'ailleurs, de manière générale, la grande partie des laboratoires de recherche en IA aux Etats-Unis sont dirigés par des Français, ce qui montre aussi notre place globalement. Concernant Yann Lequin, très clairement, on a avec lui une capacité de prise de recul. Il est toujours un peu critique vis-à-vis de l'IA actuelle. Avec une limite, il n'y aurait pas une limite, parce que son travail du salaire recherche, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il veut créer une machine intelligente. C'est une quête qu'il veut poursuivre. Souvent, il râle parce qu'il dit que les IA génératives ne sont pas intelligentes. Et oui, ce ne sont pas intelligentes les IA génératives. D'ailleurs, une grande partie des IA qu'on aura entendu ne seront pas intelligentes. Ce que parfois juste il n'a pas en tête, c'est qu'on n'a pas forcément besoin que ça soit intelligent, pour que ça soit suffisamment puissant pour transformer beaucoup de choses. Mais par contre il a raison, on sait déjà que l'architecture qu'on utilise aujourd'hui, principalement construite sur des modèles de fondation, notamment de l'apprentissage statistique, sont en train de se transformer, en train de rentrer dans une ère de l'IA hybride, qui va coupler en gros du raisonnement symbolique potentiellement avec des IA statistiques, et qui a des nouvelles architectures dont on va avoir besoin. pour construire les systèmes, en tout cas de demain. La vague technologique dans laquelle on est ne fait que commencer et il y a encore énormément de choses à explorer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et concrètement, lorsque les gens poussent la porte de Polaria sous le thème de tes cons ou de tes prises de parole sur LinkedIn Walk, c'est quoi le premier use case ? Qu'est-ce qu'ils recherchent vraiment aujourd'hui ? Certes, des chatbots, ce genre de choses, mieux. concrètement, pour que les gens puissent se dire « tiens, Polaria ou Gorilla » , parce que les deux, pardon, sont liés, comment vous pouvez les aider ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, il y a plusieurs types de cas en matière d'intelligence artificielle. Je passe, effectivement, tout d'un parti chatbot, service client, chatbot interne, etc. Ce sont plutôt des use cases à la fois classiques, bien maîtrisées et qui se déploient assez facilement. On va avoir, évidemment, tout ce qui va revenir de la bureautique augmentée. Ça, c'est commun. l'une des premières choses que je viens de chercher, bah oui, utiliser l'IA et bien l'utiliser pour synthétiser plus rapidement mes documents, faire mes cours de produit automatique de réunion, traiter plus rapidement mes mails, automatiser la génération de documents, avoir une IA, donc sous la forme de RAD, c'est Retrieval Augmented Generation, installer sur mes données sur mon cloud pour pouvoir très rapidement venir récupérer des données, accélérer le traitement du CRM, du service client, venir réfléchir à des dimensions stratégiques. Donc ça, ça va être tous ces outils de base qui permettent finalement déjà d'augmenter le quotidien professionnel. Et déjà là, il y a énormément en tout cas d'activités. Cependant, ça c'est à la fois un indispensable, mais ça ne va pas créer la valeur concurrentielle d'avenir. Parce qu'à un moment donné, tout le monde est en train de s'équiper de ces outils-là. Et je dis souvent, personne aujourd'hui se dit qu'il est le meilleur vis-à-vis de ses concurrents parce qu'ils utilisent mieux Excel. Si quelqu'un dit ça, je ne suis pas sûr que chez Epopé vous faisiez un investissement. Mais l'enjeu, c'est justement... de venir maintenant penser au-delà de ça, quelle est la vraie valeur ajoutée de la boîte. Et là, on rentre dans l'intégration de l'IA dans vraiment la chaîne de production de l'émission. Dans les métiers. Et avec un point, c'est que les organisations qui se transforment le plus vite ne se dispersent pas. On le voit dans toutes les études, c'est que les organisations qui vont le plus vite sont celles qui se concentrent sur un cas d'usage, mais un cas d'usage qui compte. Une chaîne industrielle, je réduis mes topères. ou je vais améliorer la consommation électrique grâce à un modèle, par exemple, de machine armée. OK, là, on est sur un sujet qui va être important. Je suis, je ne sais pas, dans une structure de communication. J'ai besoin de déployer maintenant la puissance de l'IA auprès de mes clients pour les aider à intégrer, par exemple, les communications stratégiques où je travaille avec eux. Comment je déploie des agents qui vont être un peu le relais de ce qu'on fait au sein de la structure ? Là, j'ai un besoin de maîtriser derrière la chose. une structure de développement technologique, comment je déploie ma propre infrastructures qui accélèrent le développement de mes salariés pour justement aller plus vite dans la livraison en tout cas de codes pour mes clients. Donc c'est vraiment comment penser l'intégration d'IA dans la chaîne de valeur. Et je trouve que c'est ça, ce moment où je dis qu'il nous faut ces projets collectifs, ce projet qui à un moment donné intègre vraiment le cœur métier de la boîte. Et là, le champ des possibles est énorme à partir du moment où on parle de data.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, c'est un mythe de conseil Polaria. Et une exécution avec les équipes Gorillaz, Système, où il y a une centaine de personnes au final.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Et des experts, des MNGeneurs, des docteurs, on va avoir une course de mort de la France qui nous dit, on veut une application qui permette aux personnes qui viennent assister à la course de prendre en photo les véhicules qui passent, quelle que soit la qualité de la photo, pour identifier le véhicule. Là, on va faire un modèle, par exemple, sur mesure, sur ce sujet-là. Ça va être une société qui veut effectivement avoir son agent. il y a un terme mais entièrement sécurisé parce que et effectivement, ils traitent des données parmi le secret défense, eh bien là, on va pouvoir également, je veux dire, les accompagner. Donc, dès qu'il y a un projet, en tout cas, de données, oui, dès qu'il y a de la donnée, on est en capacité de venir, en tout cas, apporter derrière de la valeur. Et là, ça touche tous les secteurs, mais encore une fois, plus ou moins fortement, suivant que les tâches sont plus ou moins intellectuelles au cœur du processus métier, parce que l'IA, je le dis souvent, ne touche pas tout ce qui relève de la relation, mais des métiers émanouillés.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc, tu as écrit pendant tout ce temps-là plusieurs ouvrages.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Ou que j'étais toujours à la CHE.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, je les ai toujours reçus, je les ai toujours lus. À chaque fois, c'était vraiment hyper, hyper sympa. Je me souviens effectivement, l'art d'innovation, Manager Sapiens. Qu'est-ce qui t'a poussé justement à partager ces réflexions, ces ouvrages et stratégiquement, ça t'a apporté, ça t'a crédibilisé ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, alors je pense que ça a été, initialement, je le fais parce que, un, toujours dans ma vie. et d'ici je me dis, j'ai envie d'écrire un livre, on va dire que ça va me légitimer effectivement, c'est un élément, mais deux, c'est parce que j'ai un vrai plaisir à écrire, j'aime beaucoup ça, et donc mon premier ouvrage s'appelle L'art de l'innovation, ça va être vraiment une expérience aquale, je vais prendre beaucoup de plaisir, on est avant l'ère de l'intelligence artificielle, dans ces livres qu'on écrit entièrement, et je vais prendre beaucoup de plaisir à écrire ce livre, qui est aussi une synthèse de tout mon travail autour des processus d'innovation, je l'ai publié en 2017, et en fait j'y synthétise tout ce que j'ai compris dans les processus d'innovation, mais aussi appuyé sur des épisodes, sur la recherche. Et à partir de là, c'est vrai que la publication de ce premier ouvrage, qui va bénéficier de beaucoup de visibilité, puisqu'on va avoir le patron de 60 000 rebonds, à l'époque, il va être inférbatible dessus, il va être préfacé par le président du CNES, il va être postfacé par Paul-François Fournier, qui est le numéro 2 de BPI France. On va avoir énormément de gens qui vont. en tout cas participer à la visibilité de ce projet, ça, ça va vraiment me propulser en termes de crédibilité. Je comprends que le livre papier, à l'ère du numérique et du digital, garde quand même un impact fort. Et j'essuie à ce moment-là de faire en sorte, à minima, de publier un livre par an sur nos sujets. Ça a plusieurs objectifs. Un, ça alimente notre communication, notre marketer. C'est évident. Mais deux, ça structure fondamentalement notre pensée. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on pose l'art de l'innovation, on sait que la méthodologie, la philosophie qui va exister au sein de nous, d'Odalome et maintenant du bon Polaria, elle est posée. Et on va, comme ça, poser un certain nombre de livres pour un peu alimenter notre méthodologie, notre philosophie.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, sur Manager, chacun s'exporte. Donc, le rôle du manager a l'air numérique. Comment tu vois l'évolution ? Il y a la chaire Managia où tu en parles régulièrement, mais Management, il y a, qu'est-ce qui va se passer ? Col blanc, col bleu ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors, c'est vrai qu'il y a une vraie transformation de... En tout cas de... des tâches et de l'organisation des tâches dans nos organisations. Avec l'intelligence artificielle, vraiment, les métiers intellectuels sont ceux qui sont en tout cas le plus impact. Donc on rentre dans un temps où il va y avoir de toute façon une reconfiguration des organisations, des emplois, des métiers. Nelita ne va pas intégrer la plus grande vague technologique de notre époque à ISO organisation. Et ça, ça vient forcément interroger la posture du manager. La grande problématique de notre époque, c'est le manque d'engagement. qu'ont les salariés vis-à-vis des entreprises. Mais à juste raison, parce qu'on a des gens qui n'y placent plus le travail au centre de leur métier. Pas de raison, le temps de travail domadaire s'est réduit, donc les gens ont aussi d'autres priorités. Ils ont aussi vu potentiellement leurs parents, leurs grands-parents, finir leur carrière pas toujours dans les bonnes conditions ou être délaissés par des entreprises qui ne leur apportaient plus de considération. Et les gens se disent, si ça se fait comme ça, on ne mourra pas parce que moi, je ne vais pas terminer non plus de la même manière. Et ils ont vu aussi l'indépendance, l'autonomie, l'entrepreneuriat chez beaucoup. Donc il y a une grande problématique. le manager se retrouve à devoir répondre à des enjeux économiques. avec un matériel humain qui semble un peu se désengager. Et ça, ça vient réinterroger fondamentalement notre posture. Je crois qu'on a trop peu pensé au management pendant des décennies parce que les entreprises se sont trop reposées sur le fait de dire aux gens « si vous n'êtes pas content, vous pouvez aller à côté ou partir, nous on arrivera à recruter » . Au moment où ça s'inverse en termes de recrutement, il y a besoin de se réinterroger. Et là, le manager le doit. Ça se concentre sur trois leviers, c'est ce que j'explique dans Manager 15. Le sens que l'on donne au travail, l'impact. que les gens produisent, le résultat qu'ils ont et l'autonomie qu'on fournit aux personnes, on les inscrira aussi dans des dynamiques de performance collective.

  • Sébastien Le Corfec

    Et c'est vrai que dans ces deux cas-là, j'aurais bien le positionnement, mais je sais que tu es passionné par les territoires depuis très très longtemps, et là tu viens de sortir un nouvel ouvrage qui s'appelle « L'innovation au cœur des territoires » qui est préfacé par Ronan. Je remercierai Ronan Ozael. Quelle vision justement tu portes sur notre territoire et à l'horizon 2050 ? Tu vois ça comment avec l'IA ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Vous avez dit que cette ouvrage, c'est un ouvrage que 5 ans a écrit, c'était le plus long, et j'ai fait avec Rani Gidan, qui est une chercheuse sur ces sujets-là. Le but, c'était vraiment de remonter comment ouvrait le vrai espace de créativité et d'innovation, c'est le territoire. Effectivement, je trouve que la Bretagne est véritablement à eux, mais parce qu'il y a plein d'organisations qui ont participé aussi à cela. On parlait de la télécom avant, pas mal de personnes, d'ailleurs, que tu as interviewées dans ce podcast, et toi, mais aussi Charles, Ronan, vous avez participé. aussi à la création de ces territoires et de ces capacités. Je trouve que la Bretagne a une vraie capacité d'innovation, elle va la conserver parce qu'à un moment donné, on a cette notion d'être un peu périphérique par rapport au monde, par rapport à la France, par rapport à l'Europe. Il y a toujours cette idée de se dire, si nous, on ne s'en empare pas, en tout cas, les gens ne vont pas le faire pour nous. Il y a une vraie capacité de coopération sur notre territoire et un vrai goût pour l'innovation. Donc moi, je crois qu'on est un territoire qui va avoir la capacité, dans les années qui arrivent, à penser véritablement notre... capacité d'innovation, tout en pensant aussi à les enjeux qui sont écologiques, qui sont liés à l'énergie. Aujourd'hui, on a fait des choix, à une époque, on a décidé de ne pas installer de centrales nucléaires en Côte-Aïe. Ça, personne ne le dit, qu'on va le payer par le fait qu'il n'y aura pas de data center en Bretagne. Ça, en matière d'IA, ça va avoir des impacts. Alors, s'il faut abandonner tout à fait cette perspective-là, je laisserai les experts, en tout cas, trancher là-dessus. Et en tout cas, ça veut dire quand même, cependant, qu'on se positionne sur l'IA aujourd'hui à date, sur mon avis de champ, non pas dans la perspective pour l'instant des poids et des modèles de fondation chez nous, ce n'est pas ce qui arrivera, mais plutôt comment on intègre l'IA dans nos environnements économiques, dans nos filières d'excellence, au croisement de la cybersécurité, les énergies marines, l'agroalimentaire, et comment on participe également cependant aux nouvelles ruptures technologiques qui vont avoir lieu, que ce soit dans l'univers de l'IA, dans l'univers également potentiellement du quantique, dans le croisement de l'IA avec... la robotique, avec la réalité augmentée, avec la blockchain. On est cet espace qui devons penser ça. Et je crois qu'on a tout ce qu'il faut pour répondre à cet enjeu de notre époque. On vit avec ce moment un peu géopolitique. Très longtemps, on a opposé deux choses en disant, il fallait soit on pouvait innover et être compétitif, soit il fallait faire de l'écologie. Et il y avait une sorte de double affrontement entre ces deux choses-là, dans un monde avec toute une pensée à un moment donné de dire... qu'on pouvait finalement abandonner la perspective de faire de la compétition, ce n'est pas très utile. On revient dans un monde géopolitique, aujourd'hui violent, où on se rend compte, la Russie d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, la Chine, leur réalité ne vont pas nous faire de cadeaux. Et si on n'est pas au rendez-vous de la compétition, on peut être au rendez-vous de l'écologie, mais on aura une problématique. Et remerciement, si on est au rendez-vous de la compétition, on est pas au rendez-vous de l'écologie, on aura aussi d'autres problématiques. Comment on arrive à gérer ces deux contraintes ? Mon sentiment, mon intuition, c'est que... la Bretagne possède potentiellement la clé pour penser justement l'avenir sous ces doubles contraintes, cette capacité à devoir être innovante, tout en pensant nos enjeux écologiques.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que souvent, j'imagine, quand tu fais tes conférences, tu dois être un peu chahuté sur l'impact de l'IA, parce qu'on martègue d'une certaine façon en disant que l'IA est gourmand énergétiquement, ça pollue tout ça. J'imagine que ce sont les premières questions qui sortent souvent, où les gens se disent, grâce à l'IA, on va pouvoir être plus compétitif, plus productif, tout ça. La dualité entre les deux ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, il y a certainement une dualité. Alors, les gens ne sont pas si violents que ça sur le sujet, parce que je pense que ça fait quelques années, si on avait vécu la même chose, mais dans un temps géopolitique plus calme, les gens auraient pu être viratifs. Aujourd'hui, cependant, la bonne personne... s'aperçoit bien que si elle me parle de la consommation énergétique de l'IA, qui est légitime, comme c'est du numérique global, elle ne peut pas non plus le faire en faisant abstraction des enjeux géopolitiques qui nous entourent. Et donc, je sens des personnes qui sont plutôt en réflexion, nuancées, en se disant, OK, comment on peut faire de l'éco-conception ? Comment on fait pour que les bénéfices d'utilisation de l'IA dépassent, justement, ces effets négatifs en termes de consommation ? Et c'est l'enjeu du numérique, du digital globalement, de la technologie. C'est comment on fait pour que les enjeux, et en tout cas que les apports positifs dépassent les impacts négatifs ? Donc, je crois qu'on est vraiment dans ce moment-là. On a cette capacité, en tout cas, à réfléchir, à penser à ça. Parce qu'après, on peut peut-être avoir quelques personnes un peu extrêmes qui disent qu'on ne veut pas utiliser le NIDA. Mais ces personnes-là, est-ce qu'elles continuent à regarder des vidéos sur Netflix, à scroller sur Instagram ? Parce qu'il y a aussi des enjeux. Et je crois que ce n'est pas ça la question. Et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes là-dessus. Par contre, l'exigence de penser. Oui, la réalité des enjeux écologiques au cœur de la révolution technologique. Et tu parlais aussi des data centers. C'est vrai que sur la fameuse carte qui est sortie il y a quelques mois, J'ai croisé dernièrement Jean-Christophe Cagnard, on est à Brest, à ASten, et c'est vrai que lui avait déjà fait le pari d'avoir des data centers ici. Et cette carte, au final, était peut-être un tout petit peu inexacte sur certains sujets. Mais c'est vrai que par rapport à Tristan qui travaille aussi, notamment du côté de Polaria, je vais souligner que par rapport à l'énergie, à l'éolien, tout ça. au maritime pour le refroidissement, la Bretagne a certainement aussi une carte à jouer. Il y a des sujets de fond qui vont se poser dans les années à venir. Clairement, je pense en tout cas sur ça, sur cette dimension-là, mais je ne suis jamais trop rentré dans le débat parce que je pense que la réalité, c'est pourquoi il y a eu énormément d'investissements en France sur la dimension des data centers, notamment sur la puissance de KQ. Et Fatima, il faut souligner d'ailleurs le très bon travail qu'a fait Astel. positionné, ils vont continuer d'ailleurs à travailler là-dessus et on a la chance d'ailleurs de collaborer au sein de Managia ensemble. Donc c'est important de souligner qu'ils sont des acteurs optionnels sur le sujet, mais effectivement pour l'instant, on n'a pas projeté l'installation de grande puissance de calcul au sein des cartes, notamment des GPU ou autres, sur le territoire breton, de par le fait que justement on est éloigné des grandes centrales nucléaires. Donc certains peuvent considérer que ce n'est pas très important, je pense que en réalité avoir quand même aussi cette notre autonomie, en tout cas une... part d'autonomie sur cette dimension, c'est en réalité important. Bon, il y a eu beaucoup de discussions, de débats là-dessus, je ne vais pas rentrer plus en... Bien sûr, en zéotale, mais... But du podcast. Mais en tout cas, je partage en tout cas l'autre élément que tu dis, je pense que ça vaut le coup en tout cas qu'on y réfléchisse parce que il me semble qu'on a des atouts. Oui, mais on a des atouts effectivement sur potentiellement les énergies, mais il va falloir y investir massivement. On a des atouts sur notre, effectivement, patrimoine marin. On a de nouvelles technologies qui vont arriver, j'insiste, l'ordinateur quantique. On parle quand même d'une chose qui se présente en raison de 2030, début des années 2030, qui va aussi transformer des choses, non pas pour venir remplacer l'informatique, mais plutôt venir comme un coprocesseur à côté d'ordinateurs classiques qui vont ouvrir de nouvelles perspectives. La question, c'est effectivement comment la Bretagne veut se positionner là-dedans. Et je crois qu'on doit sortir d'une chose, c'est que le digital nous a fait penser que tout ça, c'était immatériel. Non, ce n'est pas immatériel. Le digital, le numérique, l'intelligence artificielle, c'est quelque chose qui est immatériel. qui passent dans des câbles, qui passent dans des fibres, qui passent dans des satellites, qui tournent sur des machines. Et la question, c'est est-ce qu'un monde où on peut être souverain et être indépendant, si tout ça tourne hors de chez nous ? Je pense qu'on a en tout cas des questions à se poser.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que côté West Web festival, cette année, on parlera beaucoup de souveraineté. On aura aussi le vice-président Europe d'NVIDIA qui sera là aussi. Donc ça va être des choses intéressantes qu'on va traiter. Toi, on parle d'événements, mais tu es aussi sacrément investi dans les iDays qui arrivent prochainement aussi sur le territoire, au Capuça. Et justement, comment tu fais pour transmettre ton expérience aussi à la jeune génération où tu interviens dans les écoles ? Mais iDays, écoles, comment ça se passe de ton côté ?

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Alors oui, c'est ça. C'est comment on fédère finalement un collectif. Moi, je crois que l'IA... C'est important qu'elle ne soit pas entre les mains de quelques-uns. Bien sûr, j'ai conscience d'avoir vachement incarné le visage de l'IA en Bretagne, mais je ne crois pas que, et heureusement que l'IA va dépendre ou dépend de Cyril de Sousa Cardoso en Bretagne. Il faut que ce soit une affaire collective, que des apprentissages entre pairs. Aujourd'hui, c'est le cas. Il y a tout un écosystème qui est en train de se nourrir. On a énormément de jeunes, d'experts, de boîtes qui sont en train de se monter et qui sont en train de s'emparer de ces sujets-là à plein de niveaux. de possibilités pour les entreprises en termes d'accompagnement et de formation. Et effectivement, je crois que ce qui est important, c'est de former toute une nouvelle génération, d'ailleurs plus ancienne également, parce qu'il va falloir aussi apprendre la formation continue, mais de cette jeune génération qui a un potentiel assez dingue entre les mains, qui ont l'appétence, qui ont l'envie. Et en deux, il faut qu'on les annale à bien comprendre ce qu'ils ont entre les mains, pour qu'ils comprennent aussi qu'ils ont potentiellement un outil qui pourrait les empêcher de construire leurs propres compétences sur plein de sujets. Parce qu'avant d'être bon dans l'utilisation de l'intelligence artificielle, dans n'importe quel domaine, il faut déjà maîtriser le domaine. Et ça, là, on a un sujet. Comment on aide les plus jeunes à comprendre, en tout cas, cette dimension-là, à ouvrir les perspectives, à leur montrer qu'effectivement, il y a des projets à lancer, à leur dire que rien n'est joué, En fait, on a plein de choses, en tout cas, à faire. Et je crois, et c'est le sens que j'ai... dans l'écriture de mon dernier ouvrage, l'ignoration au cœur des territoires, c'est qu'à la fin, je ne me crois ni à l'action centralisatrice de quelques politiques, je ne me crois pas à l'action centralisatrice de l'État, je ne me crois pas à la vision de quelques entrepreneurs. Moi, je crois aux écosystèmes, les appartenariats publics, l'interaction entre fonds d'investissement, l'entrepreneuriat, PME, ETI. Je crois qu'on a besoin de ça, un laboratoire de recherche. Et les High Days, c'est ça. C'est un événement, je lui dis clairement, on veut en faire le plus grand événement sur l'IA et la robotique à l'ouest de la France. Et je pense que classé dans le top 3 des événements dédiés à l'IA, il y a énormément de dynamique autour de cet événement-là. Il est ouvert à tout le monde, que ce soit effectivement des étudiants, mais aussi des chercheurs. On fait en sorte d'avoir un programme riche qui alimente tout cela, parce que le but, c'est de découvrir ensemble des opportunités. et ces opportunités, elles naissent au croisement et aux interactions, à la rencontre entre... des experts technologiques, des chercheurs et des PME, des ETI qui ont des problématiques et des gens qui savent développer des technologies et d'autres qui savent les vendre. Et donc, on a besoin de ces interactions-là, je crois, en la relation humaine. Et je crois que les AI Days, d'ailleurs comme le West Web Festival, ce sont ces espaces-là qui nous donnent des rituels réguliers sur notre territoire et qui nous aident en tout cas à échanger et partager. Et c'est ça la créativité d'Ingoation. Ouais, AI Days, imaginez, il y a 5 ans, 5-6 ans, par Jean-Eude Quefelec, et Fred Nicolas,

  • Sébastien Le Corfec

    qu'on salue tous les deux, parce qu'il m'a estimé, c'est un rôle important.

  • Cyril de Sousa Cardoso

    Oui, c'est vrai, c'est important de le souligner. On arrive à la fin de l'interview. Je sais que tu as une demi-heure, mais là, j'en ai une quarantaine de minutes, donc le contrat n'est pas réglé. Quelle question aimerais-tu qu'on te pose et que l'on ne te pose jamais ? Pas ça, c'est vrai, cette question. La question qu'on ne me pose jamais, c'est... Je pense que oui. Peut-être une question que j'aimerais qu'on me pose, c'est de me dire comment on se positionne face à l'accélération technologique. Alors ? Ce n'est pas évident, ce point-là. Je pense que c'est une question que j'aime qu'on me pose parce que je n'ai pas tout à fait aujourd'hui la réponse à cette question. On a un enjeu, c'est qu'à chaque fois qu'une technologie nous a promis de gagner du temps, en réalité, on a accéléré. Et bien avant l'émergence de l'IA, on n'a jamais eu autant de burn out Pourtant, on n'a jamais eu autant d'outils à notre service pour la productivité. Les bonbons qu'on fit technologiquement aujourd'hui sont en train de nous faire vivre une nouvelle accélération. Et la question qu'on doit tous se poser, c'est tous ces gars de productivité qu'on va produire, ces capacités de créativité, d'innovation, on va les mettre au service de quoi ? Qu'est-ce qu'on veut produire avec ça ? Encore plus d'accélération, encore plus la tête dans le guidon, encore plus peut-être de réduction des interactions humaines, ou est-ce qu'on veut justement créer plus d'espace pour l'humain, plus d'espace pour l'interaction humaine. C'est compliqué derrière ça, il y a plein de choses, l'accélération, c'est... concept notamment formulé par Armoud Rosa, qui est un sociologue allemand. Lui parle d'un antidote qui s'appelle la résonance. Je ne vais pas redétailler les choses là, parce qu'il y a encore ces insouciants que j'aimerais moi-même explorer. Mais je crois que c'est la vraie question qu'on doit aujourd'hui se poser au moment technologique qu'on vit. La question, ce n'est pas l'IA ou pas l'IA. L'IA va se déployer. Elle produit une accélération. Et la question, c'est par contre comment on se positionne face à cette accélération.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, dernière question. Es-tu d'accord avec moi pour...

  • Cyril de Sousa Cardoso

    qualifier l'épopée de Polaria d'épique. En tout cas, le début d'une épopée, parce que j'ai bien l'intention de considérer que pour l'instant, on est qu'à échauffement.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci beaucoup Cyril. C'était l'épopée de Cyril de Sousa Cardoso . N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify, deezer, avec Épopée Gestion. et explore. Nous ambitionnons de créer des chanteurs bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises du Grand Ouest. Merci beaucoup.

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