L'Epopée de Valerian Saliou (CRISP) par Sébastien Le Corfec cover
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L'épopée de...

L'Epopée de Valerian Saliou (CRISP) par Sébastien Le Corfec

L'Epopée de Valerian Saliou (CRISP) par Sébastien Le Corfec

31min |11/02/2025
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L'Epopée de Valerian Saliou (CRISP) par Sébastien Le Corfec

L'Epopée de Valerian Saliou (CRISP) par Sébastien Le Corfec

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Description

Quand Valerian était encore étudiant du côté de Lannion, il a créé en 2015 avec Baptiste Jamin, CRISP, cette start-up devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la start-up nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit, et tout ceci en maintenant plus de 60% de croissance par an et générant plusieurs millions d'euros d'ARR (récurrent annuel). C’est pour moi, l’une des plus belles réussite de l’ouest de ces 10 dernières années.

Aujourd’hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d’unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. 


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Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée de Valérien Saliou, cofondateur de CRISP, c'est maintenant. Valerian, bonjour.

  • Valerian Saliou

    Bonjour Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Quand tu étais encore étudiant, tu as créé en 2015 avec Baptiste Jamain, CRISP, cette startup devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la Startup Nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit et tout ceci en maintenant plus de 50% de croissance par an. C'est pour moi l'une des plus belles réussites de l'Ouest de ces dix dernières années. Aujourd'hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d'unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. Et toi Valérian, comment tu pitcherais CRISP en une minute ?

  • Valerian Saliou

    Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Alors CRISP, c'est une messagerie multicanale qui sert aux supports clients. Donc les entreprises nous installent. Ils installent un petit widget sur leur site et connectent leur canot de discussion. Donc ça peut être email, WhatsApp, Messenger. Donc c'est des choses qui peuvent déjà préexister. Et en fait, tous les messages arrivent dans une boîte de discussion unifiée, centralisée. Et de là, en fait, elles peuvent inviter leurs salariés, les équipes de support à cette boîte de discussion qui est unifiée pour que tout le monde puisse être mis à contribution pour répondre aux clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Et je vais parler de quelques chiffres, quelques KPIs rapidement pour situer CRISP aujourd'hui.

  • Valerian Saliou

    Oui, CRISP, c'est 600 000 utilisateurs sur la plateforme. Donc, il y a une métrique que j'aime beaucoup, c'est que tous les mois, il y a 100 millions de personnes à travers le monde qui voient la petite bulle de discussion, qui est le widget CRISP, que nos clients installent sur leur site Internet.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quel type de client ?

  • Valerian Saliou

    On va de services d'État français à du Air France. On a des e-commerce. On a vraiment de tout.

  • Sébastien Le Corfec

    On va revenir sur de nombreux. points lors de ce podcast. Tous les KPI, on va revenir dessus. Mais j'aime bien, moi, dans ce podcast, au tout début, aborder un peu l'enfance. Qu'est-ce que ça a donné de ton côté ? Ta jeunesse, tes études, dans quel univers tu as grandi ? Je crois que tu es sacrément breton, tu viens de Plabénec.

  • Valerian Saliou

    C'est ça. Alors, j'ai grandi en campagne, donc maison, avec, je pense, des parents qui m'ont bien transmis une bonne éducation. qui m'ont aussi, je pense, accompagné dans ce que j'aimais. Et donc, en fait, j'ai eu très jeune un ordinateur. Donc, c'était un ordinateur qui a été récupéré, pour l'anecdote, par un copain de mon père dans une benne à ordures. Enfin, un ordinateur retapé. Et donc, j'ai commencé à apprendre à manipuler les OS comme ça, Linux, etc.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as quel âge ?

  • Valerian Saliou

    J'ai 31 ans. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    mais quand tu...

  • Valerian Saliou

    Et quand j'avais commencé, j'avais bien 14 ans.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, 14 ans,

  • Valerian Saliou

    tu peux dire. Et assez vieux. Assez vite j'ai eu un upgrade on va dire, j'ai eu un ordinateur portable un peu plus moderne et il y avait Windows Vista dessus. Donc j'ai tout de suite désinstallé ça et installé un OS Linux Ubuntu et je me suis mis assez vite après à apprendre à développer parce que quand tu es dans cet environnement Linux, contrairement à Windows, je trouve que tu mets beaucoup plus les mains dans le cambouis et du coup j'ai très vite commencé à faire du HTML tout simplement et JavaScript etc, PHP. Donc la base à l'époque, j'ai développé une application de messagerie déjà à l'époque qui était open source qui s'appelle JAPX. Donc le code est toujours disponible sur GitHub. Donc c'est un client Jabber web, c'est une des premières web apps dans le monde des messageries Jabber XMPP qui sont un protocole open source.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord.

  • Valerian Saliou

    Et après je suis entré, j'étais au lycée à ce moment là et après je suis commencé les études d'ingénieur donc là j'ai tout arrêté. Pas le temps.

  • Sébastien Le Corfec

    Et quelle école du coup ? Ouais c'était l'ENIB de Brest Ah l'ENIB de Brest ouais Donc t'as fait un bac S quelque chose comme ça Ouais c'est ça,

  • Valerian Saliou

    la voie assez classique pour entrer en école d'ingénieur Après ce qui s'est passé c'est que l'école d'ingénieur en fait étant très généraliste donc c'était de la méca, élec et informatique moi en fait j'étais très mauvais en méca et en élec pas parce que ça m'intéresse pas dans l'absolu aujourd'hui parce que j'étais trop intéressé par le code Donc j'étais premier de promo en tout ce qui était informatique et j'étais dernier de promo dans les autres matières. J'arrivais juste pas en fait à ne pas coder le soir. Et du coup j'ai décidé de changer d'école après les deux ans. de prépa intégré et donc j'ai rejoint une école à l'Agnon qui s'appelle l'ENSAT et c'est là où j'ai rencontré mon associé,

  • Sébastien Le Corfec

    ton co-fondateur,

  • Valerian Saliou

    pour CRISP.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, donc là on est en quelle année ?

  • Valerian Saliou

    Là on était en 2014-2015, j'ai rencontré Baptiste en 2014.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, d'accord, d'accord. Et là c'est un coup de foudre professionnel, vous bidouillez, je crois que du côté de Baptiste il travaille sur... une application de bus pour l'Agnon, il y a eu des histoires de random mail,

  • Valerian Saliou

    je sais pas si vous connaissez. Oui, c'est ça. En fait, on a tous les deux des profils similaires. Baptiste, comme moi, a commencé à développer assez jeune, à 14-15 ans, il a développé un moteur de jeu vidéo un peu collaboratif en ligne avec d'autres contributeurs en mode open source. Et après, il a développé une application qui s'appelle Random Mail, qui permettait d'anonymiser ses mails. Quand Apple a lancé sa fonctionnalité de private mail, ça existait déjà sous la forme de random mail à l'époque. Et moi j'avais déjà Pix. Et donc quand on s'est rencontrés, on avait tous les deux ces services-là. Et on a très vite connecté quand on était là le premier jour. Quand je suis arrivé, quand on était en classe, il y avait des mecs qui étaient en retard. Ils sont arrivés une demi-heure en retard le premier jour, la première heure. Et ils se disent, désolé on était un startup weekend à Rennes ou à Brest, je sais plus. Et là, je me suis dit, OK,

  • Sébastien Le Corfec

    excellent,

  • Valerian Saliou

    il faut qu'on se parle. Et Baptiste, quand on s'est présenté, s'est dit de la même chose de l'autre côté. Donc le soir, j'étais chez Baptiste et on était déjà en train de brainstormer sur des idées.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et justement, si tu peux raconter un peu les coulisses avant CRISP. Qu'est-ce qui se passe ? Vous codez CRISP durant vos années d'études à l'Agnon ?

  • Valerian Saliou

    Oui, alors ça faisait déjà deux ans avant de rencontrer Baptiste que je voulais commencer un service de support client. Pour la petite anecdote, à l'époque je voulais l'appeler ChatSonic, j'avais acheté le domaine. Aujourd'hui c'est un autre service qui l'a pris. Et quand j'ai rencontré Baptiste, je lui ai reproposé l'idée 6 mois après le début de l'école, parce qu'en fait on s'ennuyait un peu sur certains aspects de code, parce qu'on avait déjà la connaissance par notre aspect autodidacte. Et du coup j'ai proposé l'idée à Baptiste, et Baptiste s'est dit ok cool, allons-y. Et en fait, je pense qu'au début, il était encore plus motivé que moi parce qu'à un moment, il arrive une semaine après que je lui propose l'idée avec un proto. Regarde ce que j'ai fait. Il y avait un système où d'un côté, tu avais les messages qui arrivaient sur le web et de l'autre, on pouvait répondre dans une commande line ou quelque chose comme ça. Et il avait fait un peu l'infra de bout en bout. Et moi, je vois ça, j'étais OK, cool.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, vous avez des stages pendant un moment avant de rentrer, de se dire tiens, je bascule vraiment, crise pas 100%.

  • Valerian Saliou

    On était en alternance. Ouais, d'accord. Donc, c'était une école en... Je pense que ça correspondait bien aussi à notre profil autodidacte. On voulait travailler au plus vite. Et on était en alternance. Donc, six mois entreprise, six mois cours. Et puis, les nuits sur le trispe.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais, ouais. Toi, t'as fait ton alternance où,

  • Valerian Saliou

    du coup ? À Erickson, à Lagnon. Et Baptiste était à Orange, à Lagnon aussi. Donc, on était proches.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et alors, comment ça se passe, la bascule ? Vous vous dites à un moment, vous lancez votre service. Vous avez des... premiers clients,

  • Valerian Saliou

    vous créez l'entreprise alors l'entreprise n'a existé que deux ans après le début du projet c'est d'ailleurs un conseil que je donne à beaucoup d'entrepreneurs qui commencent dans le software à ce service par exemple à partir du moment où tu n'as pas besoin d'émettre des factures ou des choses comme ça c'est une lourdeur de créer une entreprise trop vite donc je pense que naïvement on a fait les choses par naïveté et par passion donc en fait on a omis le fait de créer l'entreprise je pense et ce qui était une bonne idée Pendant deux ans on a travaillé sur le produit d'Arrache-Pied. On a posé de très bonnes bases techniques, je pense, qui d'ailleurs existent toujours aujourd'hui et qui d'ailleurs n'ont pas beaucoup changé depuis, on les fait évoluer. On n'a pas eu à réécrire CRISP suite au succès. Et donc on commence à partager le produit de manière gratuite, il n'y avait pas de plan payant. Et CRISP était d'ailleurs protégé par un mot de passe les premiers mois, parce qu'on avait un peu honte du produit. Et il y a un ami à Baptiste qui s'appelle Mathieu qui arrive et qui dit « Pourquoi vous protégez ça par mot de passe ? C'est cool. Enlevez le mot de passe et je vous ramène des gens, des entreprises qui sont intéressées. » Et donc on dit « Ok, vas-y, on enlève. » On fait ça un soir. Le lendemain matin, quand on se lève, il y avait genre une quinzaine de comptes dans la base de données. Et c'était des entreprises effectivement que Mathieu nous avait ramenées. Et là on s'est dit « Ok. » Et c'était des early adopters qui étaient très intéressés. On communiquait beaucoup avec eux, c'était assez qualitatif. Et on s'est dit ok, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et en français uniquement à l'époque ?

  • Valerian Saliou

    En partie, oui. Beaucoup de français.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là vous vous dites, on va immatriculer la société. Et ça s'est du coup passé rapidement après la croissance. Ça a été quoi les milestones au fur et à mesure de cette croissance un peu folle ?

  • Valerian Saliou

    Alors il y a eu plusieurs stages. D'ailleurs je suis parti en Erasmus un an avant la fin de mes études, donc ça a duré six mois. Et ça m'a donné en fait, j'étais en Lettonie à Riga, qui est une très belle ville d'ailleurs, et j'y suis parti au début de l'hiver, enfin automne. Du coup la température est très très vite baissée, il n'y avait plus rien à faire dehors, il neigeait, il faisait parfois moins 25 degrés dehors. Donc en fait la seule chose que je pouvais faire c'est... Coder. Un, boire dans les bars avec mes potes, ce que je faisais de temps en temps, et deux, coder. Et du coup je passais ma vie à coder en fait, j'avais loué un coworking space, la vie était très peu chère là-bas aussi, donc c'était possible avec des budgets étudiants de vivre très très bien en mode digital nomad quoi. Ouais et je pense que j'ai vécu ma meilleure vie là-bas dans la difficulté en ce sens où j'arrivais à 7h du matin en co-work et je repartais à 20h explosé et j'avais fait une journée straight et je pouvais manger au restaurant tous les jours sans me penser à cuisiner ou quoi que ce soit parce que je pouvais manger pour 5€ des trucs qui étaient qualitatifs c'était cool comme environnement je pense pour Focus et ça m'a aussi mis un petit coup de pied parce que c'est un environnement qui est plus libéral aussi je pense que la France et du coup tu as plus même si les choses sont moins chères en fait tu sens plus le besoin la valeur de l'argent là bas et ça te met aussi un coup de pied au cul entrepreneurial je pense que d'être dans un écosystème différent et

  • Sébastien Le Corfec

    du coup les dates clés un tout petit peu donc on est là on est en 2015 à peu près c'est ça c'est quoi les moments forts au final de cette croissance ?

  • Valerian Saliou

    alors les moments forts bah du coup Je te parlais d'Erasmus, mais en fait, c'est le moment où on s'est concentré sur ce qu'on appelle la V2 de Crisp. Et on s'est dit, OK, dans six mois, on n'est plus en études, je ne suis plus alternant, il faut faire de la thune. Et du coup, on a commencé à lancer nos vrais plans payants, c'est-à-dire les plans qu'on voit aujourd'hui sur la page de pricing de Crisp, Pro, Unlimited, etc. Et on a lancé une vraie version avec un nouveau design, plus de features. qui passe juste la simple communication dans l'inbox de Crisp. Donc on a lancé le CRM, le centre d'aide, le helpdesk et tout ça. Et donc ensuite, on a eu une croissance suite au product end de lancement, météoritique, on a ajouté en quelques semaines 10 000 euros de MRR, de revenu mensuel. Et moi j'étais toujours étudiant, j'étais wow. Et Baptiste aussi, il était wow. Il y a eu des moments dans l'histoire de Chris où on était démotivé quand ça ne faisait pas d'argent et là on était ok, c'est la validation ultime, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et à un moment tu te dis, c'est le moment d'embaucher, vous êtes parti à la chasse aux talents, on a croisé tout à l'heure l'excellent Antoine Goré, vous voulez débaucher de chez moi. Les excuses. Non mais il n'y a pas de soucis, je suis très très content pour Antoine qui vient de rejoindre une équipe aussi talentueuse. Et comment alors vous avez... Bâti au final, Chris, parce que là de deux vous avez vous êtes passé à 3, 4, 5, 6, mais en maîtrisant la croissance. Il y a peu d'effectifs.

  • Valerian Saliou

    On n'a jamais levé de fonds en effet donc on a je pense qu'on a toujours fait attention à l'aspect argent. Donc on a toujours rationalisé en fait chaque dépense et je pense que c'est une bonne chose. On a toujours aussi fait les choses de manière très efficiente c'est à dire un moment on était juste Baptiste et moi et pourtant on avait un gros MRR et en fait on était tous les deux à bosser sur Crisp. Un moment c'était plus tenable donc on a dû se faire aider donc c'est là qu'on a embauché. Et les embauches correspondent à peu près à notre arrivée à Nantes. D'accord. C'est-à-dire qu'après justement la version 2 de CRISP et l'Erasmus, tout ça, quand on est sortis des études, avec Baptiste on est partis aux Etats-Unis pendant 3 mois, avec un potentiel de s'y installer. On est partis à San Francisco, ce que font tous les entrepreneurs de la tech, je pense, à la Mecque. Ah oui, j'avais pas dit ça. Et ça nous a pas... En fait, on a aimé le côté écosystème, mais en fait en tant que Français, Européens, on sentait qu'on fitait pas avec la culture à 100%. et qu'on était peut-être mieux en Europe. Donc en fait, après ces trois mois, on s'est dit ok, on revient en Europe. Donc c'était un peu tombé à l'eau le projet d'installation. Et moi, j'ai voyagé en Europe pendant près d'un an en mode digital nomade. Donc j'étais à Budapest, en Pologne.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, ça fait partie de l'ADN de l'ADN. Que l'ensemble des, que ce soit vous ou les collaborateurs.

  • Valerian Saliou

    Oui, le voyage. Associer le travail et le voyage. Donc on était des digital nomades avant le Covid. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    Avant que ça devienne populaire. Et ensuite on s'est dit ok ben ça serait intéressant d'avoir une base quoi, un HQ. Donc on s'est sélectionné Nantes par rapport à là où vit la famille de Baptiste et là où vit la mienne. Donc entre Saumur et... parce que c'est entre Saumur et Brest. Donc on tire une ligne, il y a Nantes entre les deux.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as pas essayé de vendre Plabenec à Baptiste ?

  • Valerian Saliou

    C'est... non. On cherchait une destination qui était quand même proche de Paris et tout ça parce que c'est vrai que... J'aime bien la Vra-Tail, mais c'est... Temporalement, quand on prend le TGV vers Paris, ou même pour voyager, parce que nous qui aimons le voyage, c'est...

  • Sébastien Le Corfec

    Je comprends.

  • Valerian Saliou

    C'est une petite heure de train. Ouais, c'est ça. En tout cas, ça s'est écourté depuis que je suis parti. Et puis on s'est installé à Nantes, et c'est là qu'on a commencé à recruter, du coup, localement. Les bureaux, tout ça. Et on a lancé ce qu'on appelle la version 3 de CRISP. Donc c'est encore une nouvelle mise à jour qui est venue encore booster notre croissance.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là, il y a combien de clients quand tu commences à embaucher à Antoine Goré, tout ça ? Il y a déjà un paquet de clients ?

  • Valerian Saliou

    Il y a déjà un paquet de clients. Je pense qu'on devait être à 50K de MRR.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Donc vous avez fait 50K de MRR à nous.

  • Valerian Saliou

    Oui, c'est ça.

  • Sébastien Le Corfec

    Ce qui est assez magique.

  • Valerian Saliou

    C'est satisfaisant.

  • Sébastien Le Corfec

    Les dividendes étaient sympas.

  • Valerian Saliou

    Ah non, pas à ce moment-là. Là, on l'a dépensé. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    côté serveur.

  • Valerian Saliou

    Oui, parce qu'il y a un moment où... tu deviens un peu break-even par rapport à tes dépenses là on était encore en phase de croissance grosses dépenses bien sûr,

  • Sébastien Le Corfec

    et donc côté RH donc toi vous êtes tous les deux à la tech après donc il y a Antoine qui a une casquette de CMO qui s'occupe de com, marketing tout ça, c'est quoi les autres profils ?

  • Valerian Saliou

    En fait on a par exemple que tu viens de voir arriver Elliot qui est développeur chez nous ouais donc qui par exemple là on travaille sur ce qu'on appelle la v4 de Crisp donc c'est une refonte totale design avec beaucoup de features AI qui arrivent une nouvelle inbox aussi avec une fonctionnalité de sous-inbox qui permet un peu d'ordonner beaucoup mieux ces conversations selon si t'es par exemple du marketing, du support etc donc tu peux vraiment cloisonner le support selon les profils dans ta team et du coup en fait Elliot travaille sur ça, sur cette version 4 On a une office manager aussi Myriam, que tu as dû voir. Oui. On a une personne qui gère le support client, donc le team de support client qui est international, donc Camille. Parce que le support client chez Crisp est ouvert 24 heures sur 24. Donc on a des gens entre l'Amérique latine et Philippines, enfin pour vraiment gérer tous les flux horaires. Donc on a des gens en Portugal, Europe, Italie. Tous les flux horaires, toutes les langues, toutes les cultures, les sous-cultures. et en gros à 10-15 personnes on est 20 on fait appel à quelques freelance par exemple pour le design tu vas voir que quand la version 4 va sortir il y a une refonte totale de l'identité graphique de CRISP donc ça passe du site internet à l'application et donc ça on a travaillé avec des très bons designers qui sont sur Nantes aussi qui sont freelance pour nous donc en fait c'est un modèle un peu hybride où on a du salarié et du freelance et justement à une vingtaine de collaborateurs je sais pas si publiquement ...

  • Sébastien Le Corfec

    Tu parles encore de MRR, mais ça donne quoi ?

  • Valerian Saliou

    C'est sympa, je ne le partage plus parce que ça peut nous apporter des ennuis.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, pas de soucis.

  • Valerian Saliou

    Mais ça te passe bien.

  • Sébastien Le Corfec

    L'idée, c'est de mettre un peu en perspective face à vos concurrents, des intercoms, des Gorgias, où il y a des armées de développeurs. Alors, comment ? vous gérez justement toute cette innovation, comment vous faites pour rivaliser, parce que c'est un secteur très concurrentiel, mais vous parvenez à tirer votre épingle du jeu depuis Nantes.

  • Valerian Saliou

    Oui, je pense qu'on le fait différemment, parce que tous les acteurs du marché ont levé énormément d'argent. Ils ont un pricing aussi qui est très enterprise ou grand compte, en tout cas très cher. Et nous, on s'adresse historiquement et toujours aujourd'hui au segment freelance à la base. indépendant après on est passé au pme avec les nouveaux pricing et aujourd'hui on commence à un peu ce qu'elle est en mode grands comptes et en fait ce qu'on veut c'est toujours va permettre à quiconque d'accéder à crisp quels que soient ses besoins donc on va pas se restreindre uniquement aux grands comptes par exemple on veut que des pme puissent accéder à crisp ce qui est peut-être moins le cas des concurrents où les pricing sont quand même très très très cher oui et c'est peut-être aussi lié à l'aspect qu'ils ont levé des fonds il ya des coûts qui sont énormes Il faut travailler à la valo en fait. On travaille je pense aux produits, ce qui est très différent. Et on est passionné aussi. C'est-à-dire qu'on est toujours des fondateurs qui travaillent toujours sur le produit, qui travaillent sur le design.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aussi vous avez forcément de...

  • Valerian Saliou

    Je me suis coupé à 1h du matin hier soir parce que j'étais en train de déployer une fonctionnalité par exemple. Ouais, ouais, ouais. Sur la nouvelle version.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, dans votre secteur, tout le monde est impacté par l'IA, mais vos utilisateurs encore plus. Comment vous gérez cette partie aujourd'hui ? Parce que moi, je vois plein de startups qui mettent des surcouches en place, qui vont requêter du coup les LLM qui vont bien. Aujourd'hui, les coûts sont acceptables, mais plus tu scales, plus forcément les coûts de requêtage sont importants. Mais surtout, eux vont, que ce soit Amistra, OpenAI ou je ne sais qui, vont monter leur coup très rapidement. Comment tu anticipes tout ça ?

  • Valerian Saliou

    Bon, étant donné qu'on est des geeks et qu'on est passionnés, ce qui s'est passé, c'est que quand GPT 3.5 était sorti, si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en décembre 2022. Quelque chose comme ça, on s'est dit c'est incroyable ce truc, il faut qu'on l'intègre à crisp et qu'on invente une fonctionnalité. Donc c'est là qu'on a déployé la première version d'une feature qu'on a appelée Magic Reply, qui permet de faire de la prédiction de réponse. Donc ça c'était basé sur les API de OpenAI. Et ensuite, ce qu'on a fait c'est qu'on s'est dit ok, le pricing ne va pas du tout scale avec notre modèle de pricing. On voudrait rendre l'AI disponible au plus grand nombre. Du coup on a lancé notre propre plateforme de ce qu'on appelle de RAG, où on héberge des LLM qui sont open source, qu'on a parfois fine-tuned, sur-entraînés. Donc c'est des LLM qui sont publiés, des LAMA ou des choses comme ça, sur la plateforme Hugging Face, et qui après on vient augmenter. Il y a d'autres modèles qu'on a créés aussi nous-mêmes, et en fait tout ça on a packagé ça dans une plateforme qui s'appelle Mirage, donc c'est un SaaS d'Ancrisp. dont on est des clients et qui nous permet de propulser tout un tas de fonctionnalités AI de Chris, donc pas que la réponse en mode Magic Reply dans le chat, mais l'aspect par exemple créer des résumés de conversation quand toi tu arrives sur le support client après une longue conversation et tu n'as pas envie de tout lire, mettre des petites catégories de conversation dans la liste de conversation à gauche, transcrire les messages audio, etc. Et tout ça c'est tout un tas de modèles qui collaborent entre eux et qui tournent sur notre plateforme Mirage. qui sont disponibles sur une API HTTP. Crisp vient communiquer avec Mirage pour enrichir la plateforme avec de l'AI. Et tout ça c'est contrôlé par Crisp. Donc c'est des serveurs qu'on contrôle, des cartes graphiques qu'on contrôle qui sont à Paris.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc vous gérez vos coûts par rapport à de la concurrence qui va payer les grands LLM. en direct et vous êtes parvenu à le développer.

  • Valerian Saliou

    C'est des coûts fixes en fait. Nous, on paye les cartes graphiques. Donc, c'est des coûts fixes au mois. Et puis après, on vient ajouter des GPU quand il y a plus de demandes finalement. Mais on ne se prend pas la marge en effet.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, bien sûr. Et pour avancer du coup dans le podcast, Valérian, tu as beaucoup parlé des histoires de levée de fonds. Comme je disais, vous êtes un peu aux antipodes. Vous êtes l'une des startups hyper bankable. qui n'avait pas levé de fonds à l'ouest. Pourquoi ton associé, j'aime bien le taquin là-dessus, et puis il me le rend bien aussi. C'était quoi la philosophie à la base ? Parce que quand tu tentes d'aller aux Etats-Unis au tout départ, vous avez décidé de tracer votre route sans lever.

  • Valerian Saliou

    Historiquement, on n'était pas sûr. On ne savait pas nécessairement s'il fallait qu'on lève des fonds ou pas. On était dans un écosystème autour de The Family, où tout le monde nous disait, à Paris, où tout le monde nous disait lever des fonds. Tout le monde levait des fonds, et il y avait énormément d'argent dans l'écosystème. Et tous nos amis entrepreneurs d'ailleurs avaient tous levé des fonds. Donc il y avait une forme de conformité à lever des fonds. Et nous on nous a proposé, mis en relation avec beaucoup d'investisseurs, on nous a beaucoup proposé de fonds. Et sur le moment, nous on était étudiants, moi j'étais alternant, enfin Baptiste aussi, puis ensuite il est parti à 42 à Paris, à l'école 42. Et donc finalement on faisait du freelance où moi j'avais mes revenus d'alternant. Donc on avait pour vivre on va dire, développer CRISP, on n'avait pas besoin d'argent. on n'avait pas besoin d'embaucher qui que ce soit tout était déjà fait à l'époque sur fonds propres sur les peu de fonds propres qu'on apportait donc en fait finalement les propositions d'investisseurs elles paraissaient alléchantes mais on s'est dit ok c'est pas le moment c'est pas le moment, jusqu'à temps qu'on soit invité à un événement peut-être deux ans après la création de CRISP un an et demi après la création de CRISP à Malte organisé par Ausha le SAS Ausha qui permet de faire du tracking, des heatmaps sur ... les activités des internautes sur les sites internet qui était très très successful déjà à l'époque nous a invité un événement à une sorte de compétition entre sas à malte où il y avait des sas comme nous qui commençait bootstrappé et qui y en avait genre 3 je crois ou qui allait gagner et puis un qui allait finir avec un chèque de 20 mille euros on a gagné et à cet événement là donc c'était une forme de validation à cet événement là on a rencontré un ancien investisseur allemand dont on avait déjà dit en fait le combien est ce qu'on gagner en mr à l'époque et nous a regardé nous a dit les mecs enfin levé pas de fond en fait continuer en fonds propres c'est incroyable et là en fait avoir cette validation d'un adulte qui avait peut-être le double de notre âge déjà en fait on s'est dit ok on va continuer comme ça ça a été la validation ultime parce qu'en fait on était il n'y a pas de réponse on n'était pas certain en fait ça en fait on était un peu perdu comme et puis c'est une démarche qui peut faire

  • Sébastien Le Corfec

    peur aussi à un moment, il y a la dilution il y a plein de choses et puis alors que un fond forcément au travers d'un bord peut aider sur plein plein de choses mais au final ça a renforcé votre ADN certes où vous aimez bien voyager, où il y a beaucoup de télétravail chez vous mais cette histoire d'être... un peu à l'encontre de tout ce qui est Startup Nation, ça vous a aussi stimulé d'une certaine façon.

  • Valerian Saliou

    C'est ça, parce qu'on n'avait aucune éducation en fait en la matière à l'époque. Pour tout te dire, en fait, à un moment, c'est quand on allait sur Paris et que Jean-Baptiste voyait quelqu'un à The Family et il lui explique ce que c'était CRISP et le mec lui répond « Ah, vous faites un SAS ! » Et aucun de nous deux savait ce que c'était un SAS.

  • Sébastien Le Corfec

    Ah d'accord.

  • Valerian Saliou

    En fait, on faisait un SaaS. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    C'est-à-dire le niveau de naïveté. C'est-à-dire qu'on commençait par la passion du produit. Je pense qu'on maîtrisait bien notre sujet qui était le code, le produit. On avait déjà fait des apps de messagerie dans le passé, mais en fait, sur l'aspect marché, SaaS, tout ça, levée de fonds, on n'y connaissait rien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu croises beaucoup de startups nantaises ou de l'Ouest qui ont les levées des fonds. C'est quoi ta vision un peu aujourd'hui du territoire, des startups, tout ça ?

  • Valerian Saliou

    En ce moment, c'est un peu particulier. J'ai l'impression qu'on voit moins d'entrepreneurs qui commencent des boîtes comme à l'euphorie des années 2015-2016. L'environnement a un peu changé et pas forcément malheureusement pour le bien. Je pense que c'est des cycles. En ce moment, je ne sais pas. Il y a une époque, en revanche, je voyais beaucoup de créations d'entreprises ici, autour de Brest, un peu partout finalement.

  • Sébastien Le Corfec

    et tu vois certains entrepreneurs ou certains techos qui décident tout comme à votre époque d'aller peut-être tenter l'aventure aussi aux Etats-Unis c'est ce que j'entends en ce moment ça fait longtemps que j'ai pas depuis 2017 que je suis pas allé aux Etats-Unis mais j'ai des échos de

  • Valerian Saliou

    potes qui sont là-bas qui confirment que beaucoup de français s'expatrient et commencent leur boîte ils incorporent et commencent leur boîte à ce moment-là aux Etats-Unis et non ici ... Et je pense que ça signifie que l'environnement économique a changé et la confiance aussi en l'avenir pour les entrepreneurs a dû évoluer. Et c'est dommage.

  • Sébastien Le Corfec

    Et par le passé, on voyait beaucoup d'entrepreneurs devenir des capitaines d'industrie. Toi, tu viens de Plabenec, je pense à Loulou-le-Duf qui vient un tout petit peu plus haut de la Côte-Nord, qui ont bâti des empires. On ne le voit pas réellement côté startup aujourd'hui. souvent les entrepreneurs à un moment veulent revendre leur boîte faire leur cash out c'est quoi ton point de vue là dessus tu te sens toi valerian devenir un capitaine d'industrie ou non monter d'autres d'autres sas c'est quoi un peu là j'aime bien j'aime bien la notion de capitaine d'industrie mais

  • Valerian Saliou

    en effet je pense que dans la tech c'est très différent parce qu'on est dans un marché qui est beaucoup plus qui évolue beaucoup plus rapidement et je pense que là tu perds tu peux très vite perdre ta ton actualité, on va dire ta relevance. Donc c'est un marché qui peut être assez fatigant parce qu'il faut constamment... Si tu t'arrêtes, en fait, tu meurs. C'est-à-dire que tu t'arrêtes de faire évoluer ton produit et de te tenir à jour. Cinq ans plus tard, tu te fais éclater par tes concurrents. Parce que là, tu vois, il y a l'AI qui est arrivé il y a deux ans. Si tu n'as pas de fonctionnalité AI, dans quelques années, tu es mort, en fait. Donc c'est un marché qui est très, très fatigant. Je pense que c'est très difficile pour les entrepreneurs de... sur la durée en fait de tenir. Et je pense que c'est pour ça aussi que les gens exitent. Et après, parce que c'est un modèle aussi qui est basé sur la levée de fonds, il y a une grosse incentive à exit autant pour les investisseurs que pour les fondateurs. On est sur un modèle un peu différent, donc on verra.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu commences aujourd'hui à faire quelques podcasts, quelques interviews comme ça. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Valerian Saliou

    Je pense comment créer plus d'entrepreneurs. Parce que je pense en fait... Je pense que, c'est pas qu'on est entrepreneur, mais je pense qu'on sait très vite qu'en étant enfant, qu'on a une tendance, plus tard, à la rébellion, à ne pas suivre un parcours scolaire où on va bosser dans une boîte. Et en fait, on veut vraiment faire sa boîte et c'est ça ou rien. Et je pense que ça, c'est un mindset qu'on crée quand on est enfant. Et je... Ce qui m'a beaucoup influencé finalement c'est le fait que je sois très accompagné par ma famille. avec le cadeau de l'ordinateur, mon père qui m'expliquait des choses très jeunes en informatique. Je pense que, je n'ai pas d'enfant, mais si là aujourd'hui j'en avais, je pense que je les accompagnerais très très vite sur... La culturation. La culturation, scientifique, tech, etc. Parce que c'est là où tu crées des vocations. Tu vois peut-être que si je vois que l'enfant est très matériel, il aime bien construire des choses, pourquoi pas lui acheter une imprimante 3D en fait. Et l'accompagner, et puis faire des trucs avec lui. le positiver on va dire dans cette volonté positive quoi dernière question,

  • Sébastien Le Corfec

    es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Crisp d'épique ? je sais pas oui peut-être sûrement j'aimerais bien c'est toi qui le dis mais on va travailler en ce sens en tout cas je pense que vous êtes sacrément bien partis et j'espère que ça va et s'aimer en tout cas par la suite. Je te remercie. On fait des choses avec passion, en tout cas, et on kiffe ce qu'on fait tous les jours, donc c'est cool. Merci Valérian, c'était l'épopée de CRISP par Sébastien Le Corfeuil. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises ou nos ventes du territoire. Merci. Merci à toi.

Description

Quand Valerian était encore étudiant du côté de Lannion, il a créé en 2015 avec Baptiste Jamin, CRISP, cette start-up devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la start-up nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit, et tout ceci en maintenant plus de 60% de croissance par an et générant plusieurs millions d'euros d'ARR (récurrent annuel). C’est pour moi, l’une des plus belles réussite de l’ouest de ces 10 dernières années.

Aujourd’hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d’unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée de Valérien Saliou, cofondateur de CRISP, c'est maintenant. Valerian, bonjour.

  • Valerian Saliou

    Bonjour Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Quand tu étais encore étudiant, tu as créé en 2015 avec Baptiste Jamain, CRISP, cette startup devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la Startup Nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit et tout ceci en maintenant plus de 50% de croissance par an. C'est pour moi l'une des plus belles réussites de l'Ouest de ces dix dernières années. Aujourd'hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d'unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. Et toi Valérian, comment tu pitcherais CRISP en une minute ?

  • Valerian Saliou

    Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Alors CRISP, c'est une messagerie multicanale qui sert aux supports clients. Donc les entreprises nous installent. Ils installent un petit widget sur leur site et connectent leur canot de discussion. Donc ça peut être email, WhatsApp, Messenger. Donc c'est des choses qui peuvent déjà préexister. Et en fait, tous les messages arrivent dans une boîte de discussion unifiée, centralisée. Et de là, en fait, elles peuvent inviter leurs salariés, les équipes de support à cette boîte de discussion qui est unifiée pour que tout le monde puisse être mis à contribution pour répondre aux clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Et je vais parler de quelques chiffres, quelques KPIs rapidement pour situer CRISP aujourd'hui.

  • Valerian Saliou

    Oui, CRISP, c'est 600 000 utilisateurs sur la plateforme. Donc, il y a une métrique que j'aime beaucoup, c'est que tous les mois, il y a 100 millions de personnes à travers le monde qui voient la petite bulle de discussion, qui est le widget CRISP, que nos clients installent sur leur site Internet.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quel type de client ?

  • Valerian Saliou

    On va de services d'État français à du Air France. On a des e-commerce. On a vraiment de tout.

  • Sébastien Le Corfec

    On va revenir sur de nombreux. points lors de ce podcast. Tous les KPI, on va revenir dessus. Mais j'aime bien, moi, dans ce podcast, au tout début, aborder un peu l'enfance. Qu'est-ce que ça a donné de ton côté ? Ta jeunesse, tes études, dans quel univers tu as grandi ? Je crois que tu es sacrément breton, tu viens de Plabénec.

  • Valerian Saliou

    C'est ça. Alors, j'ai grandi en campagne, donc maison, avec, je pense, des parents qui m'ont bien transmis une bonne éducation. qui m'ont aussi, je pense, accompagné dans ce que j'aimais. Et donc, en fait, j'ai eu très jeune un ordinateur. Donc, c'était un ordinateur qui a été récupéré, pour l'anecdote, par un copain de mon père dans une benne à ordures. Enfin, un ordinateur retapé. Et donc, j'ai commencé à apprendre à manipuler les OS comme ça, Linux, etc.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as quel âge ?

  • Valerian Saliou

    J'ai 31 ans. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    mais quand tu...

  • Valerian Saliou

    Et quand j'avais commencé, j'avais bien 14 ans.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, 14 ans,

  • Valerian Saliou

    tu peux dire. Et assez vieux. Assez vite j'ai eu un upgrade on va dire, j'ai eu un ordinateur portable un peu plus moderne et il y avait Windows Vista dessus. Donc j'ai tout de suite désinstallé ça et installé un OS Linux Ubuntu et je me suis mis assez vite après à apprendre à développer parce que quand tu es dans cet environnement Linux, contrairement à Windows, je trouve que tu mets beaucoup plus les mains dans le cambouis et du coup j'ai très vite commencé à faire du HTML tout simplement et JavaScript etc, PHP. Donc la base à l'époque, j'ai développé une application de messagerie déjà à l'époque qui était open source qui s'appelle JAPX. Donc le code est toujours disponible sur GitHub. Donc c'est un client Jabber web, c'est une des premières web apps dans le monde des messageries Jabber XMPP qui sont un protocole open source.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord.

  • Valerian Saliou

    Et après je suis entré, j'étais au lycée à ce moment là et après je suis commencé les études d'ingénieur donc là j'ai tout arrêté. Pas le temps.

  • Sébastien Le Corfec

    Et quelle école du coup ? Ouais c'était l'ENIB de Brest Ah l'ENIB de Brest ouais Donc t'as fait un bac S quelque chose comme ça Ouais c'est ça,

  • Valerian Saliou

    la voie assez classique pour entrer en école d'ingénieur Après ce qui s'est passé c'est que l'école d'ingénieur en fait étant très généraliste donc c'était de la méca, élec et informatique moi en fait j'étais très mauvais en méca et en élec pas parce que ça m'intéresse pas dans l'absolu aujourd'hui parce que j'étais trop intéressé par le code Donc j'étais premier de promo en tout ce qui était informatique et j'étais dernier de promo dans les autres matières. J'arrivais juste pas en fait à ne pas coder le soir. Et du coup j'ai décidé de changer d'école après les deux ans. de prépa intégré et donc j'ai rejoint une école à l'Agnon qui s'appelle l'ENSAT et c'est là où j'ai rencontré mon associé,

  • Sébastien Le Corfec

    ton co-fondateur,

  • Valerian Saliou

    pour CRISP.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, donc là on est en quelle année ?

  • Valerian Saliou

    Là on était en 2014-2015, j'ai rencontré Baptiste en 2014.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, d'accord, d'accord. Et là c'est un coup de foudre professionnel, vous bidouillez, je crois que du côté de Baptiste il travaille sur... une application de bus pour l'Agnon, il y a eu des histoires de random mail,

  • Valerian Saliou

    je sais pas si vous connaissez. Oui, c'est ça. En fait, on a tous les deux des profils similaires. Baptiste, comme moi, a commencé à développer assez jeune, à 14-15 ans, il a développé un moteur de jeu vidéo un peu collaboratif en ligne avec d'autres contributeurs en mode open source. Et après, il a développé une application qui s'appelle Random Mail, qui permettait d'anonymiser ses mails. Quand Apple a lancé sa fonctionnalité de private mail, ça existait déjà sous la forme de random mail à l'époque. Et moi j'avais déjà Pix. Et donc quand on s'est rencontrés, on avait tous les deux ces services-là. Et on a très vite connecté quand on était là le premier jour. Quand je suis arrivé, quand on était en classe, il y avait des mecs qui étaient en retard. Ils sont arrivés une demi-heure en retard le premier jour, la première heure. Et ils se disent, désolé on était un startup weekend à Rennes ou à Brest, je sais plus. Et là, je me suis dit, OK,

  • Sébastien Le Corfec

    excellent,

  • Valerian Saliou

    il faut qu'on se parle. Et Baptiste, quand on s'est présenté, s'est dit de la même chose de l'autre côté. Donc le soir, j'étais chez Baptiste et on était déjà en train de brainstormer sur des idées.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et justement, si tu peux raconter un peu les coulisses avant CRISP. Qu'est-ce qui se passe ? Vous codez CRISP durant vos années d'études à l'Agnon ?

  • Valerian Saliou

    Oui, alors ça faisait déjà deux ans avant de rencontrer Baptiste que je voulais commencer un service de support client. Pour la petite anecdote, à l'époque je voulais l'appeler ChatSonic, j'avais acheté le domaine. Aujourd'hui c'est un autre service qui l'a pris. Et quand j'ai rencontré Baptiste, je lui ai reproposé l'idée 6 mois après le début de l'école, parce qu'en fait on s'ennuyait un peu sur certains aspects de code, parce qu'on avait déjà la connaissance par notre aspect autodidacte. Et du coup j'ai proposé l'idée à Baptiste, et Baptiste s'est dit ok cool, allons-y. Et en fait, je pense qu'au début, il était encore plus motivé que moi parce qu'à un moment, il arrive une semaine après que je lui propose l'idée avec un proto. Regarde ce que j'ai fait. Il y avait un système où d'un côté, tu avais les messages qui arrivaient sur le web et de l'autre, on pouvait répondre dans une commande line ou quelque chose comme ça. Et il avait fait un peu l'infra de bout en bout. Et moi, je vois ça, j'étais OK, cool.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, vous avez des stages pendant un moment avant de rentrer, de se dire tiens, je bascule vraiment, crise pas 100%.

  • Valerian Saliou

    On était en alternance. Ouais, d'accord. Donc, c'était une école en... Je pense que ça correspondait bien aussi à notre profil autodidacte. On voulait travailler au plus vite. Et on était en alternance. Donc, six mois entreprise, six mois cours. Et puis, les nuits sur le trispe.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais, ouais. Toi, t'as fait ton alternance où,

  • Valerian Saliou

    du coup ? À Erickson, à Lagnon. Et Baptiste était à Orange, à Lagnon aussi. Donc, on était proches.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et alors, comment ça se passe, la bascule ? Vous vous dites à un moment, vous lancez votre service. Vous avez des... premiers clients,

  • Valerian Saliou

    vous créez l'entreprise alors l'entreprise n'a existé que deux ans après le début du projet c'est d'ailleurs un conseil que je donne à beaucoup d'entrepreneurs qui commencent dans le software à ce service par exemple à partir du moment où tu n'as pas besoin d'émettre des factures ou des choses comme ça c'est une lourdeur de créer une entreprise trop vite donc je pense que naïvement on a fait les choses par naïveté et par passion donc en fait on a omis le fait de créer l'entreprise je pense et ce qui était une bonne idée Pendant deux ans on a travaillé sur le produit d'Arrache-Pied. On a posé de très bonnes bases techniques, je pense, qui d'ailleurs existent toujours aujourd'hui et qui d'ailleurs n'ont pas beaucoup changé depuis, on les fait évoluer. On n'a pas eu à réécrire CRISP suite au succès. Et donc on commence à partager le produit de manière gratuite, il n'y avait pas de plan payant. Et CRISP était d'ailleurs protégé par un mot de passe les premiers mois, parce qu'on avait un peu honte du produit. Et il y a un ami à Baptiste qui s'appelle Mathieu qui arrive et qui dit « Pourquoi vous protégez ça par mot de passe ? C'est cool. Enlevez le mot de passe et je vous ramène des gens, des entreprises qui sont intéressées. » Et donc on dit « Ok, vas-y, on enlève. » On fait ça un soir. Le lendemain matin, quand on se lève, il y avait genre une quinzaine de comptes dans la base de données. Et c'était des entreprises effectivement que Mathieu nous avait ramenées. Et là on s'est dit « Ok. » Et c'était des early adopters qui étaient très intéressés. On communiquait beaucoup avec eux, c'était assez qualitatif. Et on s'est dit ok, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et en français uniquement à l'époque ?

  • Valerian Saliou

    En partie, oui. Beaucoup de français.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là vous vous dites, on va immatriculer la société. Et ça s'est du coup passé rapidement après la croissance. Ça a été quoi les milestones au fur et à mesure de cette croissance un peu folle ?

  • Valerian Saliou

    Alors il y a eu plusieurs stages. D'ailleurs je suis parti en Erasmus un an avant la fin de mes études, donc ça a duré six mois. Et ça m'a donné en fait, j'étais en Lettonie à Riga, qui est une très belle ville d'ailleurs, et j'y suis parti au début de l'hiver, enfin automne. Du coup la température est très très vite baissée, il n'y avait plus rien à faire dehors, il neigeait, il faisait parfois moins 25 degrés dehors. Donc en fait la seule chose que je pouvais faire c'est... Coder. Un, boire dans les bars avec mes potes, ce que je faisais de temps en temps, et deux, coder. Et du coup je passais ma vie à coder en fait, j'avais loué un coworking space, la vie était très peu chère là-bas aussi, donc c'était possible avec des budgets étudiants de vivre très très bien en mode digital nomad quoi. Ouais et je pense que j'ai vécu ma meilleure vie là-bas dans la difficulté en ce sens où j'arrivais à 7h du matin en co-work et je repartais à 20h explosé et j'avais fait une journée straight et je pouvais manger au restaurant tous les jours sans me penser à cuisiner ou quoi que ce soit parce que je pouvais manger pour 5€ des trucs qui étaient qualitatifs c'était cool comme environnement je pense pour Focus et ça m'a aussi mis un petit coup de pied parce que c'est un environnement qui est plus libéral aussi je pense que la France et du coup tu as plus même si les choses sont moins chères en fait tu sens plus le besoin la valeur de l'argent là bas et ça te met aussi un coup de pied au cul entrepreneurial je pense que d'être dans un écosystème différent et

  • Sébastien Le Corfec

    du coup les dates clés un tout petit peu donc on est là on est en 2015 à peu près c'est ça c'est quoi les moments forts au final de cette croissance ?

  • Valerian Saliou

    alors les moments forts bah du coup Je te parlais d'Erasmus, mais en fait, c'est le moment où on s'est concentré sur ce qu'on appelle la V2 de Crisp. Et on s'est dit, OK, dans six mois, on n'est plus en études, je ne suis plus alternant, il faut faire de la thune. Et du coup, on a commencé à lancer nos vrais plans payants, c'est-à-dire les plans qu'on voit aujourd'hui sur la page de pricing de Crisp, Pro, Unlimited, etc. Et on a lancé une vraie version avec un nouveau design, plus de features. qui passe juste la simple communication dans l'inbox de Crisp. Donc on a lancé le CRM, le centre d'aide, le helpdesk et tout ça. Et donc ensuite, on a eu une croissance suite au product end de lancement, météoritique, on a ajouté en quelques semaines 10 000 euros de MRR, de revenu mensuel. Et moi j'étais toujours étudiant, j'étais wow. Et Baptiste aussi, il était wow. Il y a eu des moments dans l'histoire de Chris où on était démotivé quand ça ne faisait pas d'argent et là on était ok, c'est la validation ultime, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et à un moment tu te dis, c'est le moment d'embaucher, vous êtes parti à la chasse aux talents, on a croisé tout à l'heure l'excellent Antoine Goré, vous voulez débaucher de chez moi. Les excuses. Non mais il n'y a pas de soucis, je suis très très content pour Antoine qui vient de rejoindre une équipe aussi talentueuse. Et comment alors vous avez... Bâti au final, Chris, parce que là de deux vous avez vous êtes passé à 3, 4, 5, 6, mais en maîtrisant la croissance. Il y a peu d'effectifs.

  • Valerian Saliou

    On n'a jamais levé de fonds en effet donc on a je pense qu'on a toujours fait attention à l'aspect argent. Donc on a toujours rationalisé en fait chaque dépense et je pense que c'est une bonne chose. On a toujours aussi fait les choses de manière très efficiente c'est à dire un moment on était juste Baptiste et moi et pourtant on avait un gros MRR et en fait on était tous les deux à bosser sur Crisp. Un moment c'était plus tenable donc on a dû se faire aider donc c'est là qu'on a embauché. Et les embauches correspondent à peu près à notre arrivée à Nantes. D'accord. C'est-à-dire qu'après justement la version 2 de CRISP et l'Erasmus, tout ça, quand on est sortis des études, avec Baptiste on est partis aux Etats-Unis pendant 3 mois, avec un potentiel de s'y installer. On est partis à San Francisco, ce que font tous les entrepreneurs de la tech, je pense, à la Mecque. Ah oui, j'avais pas dit ça. Et ça nous a pas... En fait, on a aimé le côté écosystème, mais en fait en tant que Français, Européens, on sentait qu'on fitait pas avec la culture à 100%. et qu'on était peut-être mieux en Europe. Donc en fait, après ces trois mois, on s'est dit ok, on revient en Europe. Donc c'était un peu tombé à l'eau le projet d'installation. Et moi, j'ai voyagé en Europe pendant près d'un an en mode digital nomade. Donc j'étais à Budapest, en Pologne.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, ça fait partie de l'ADN de l'ADN. Que l'ensemble des, que ce soit vous ou les collaborateurs.

  • Valerian Saliou

    Oui, le voyage. Associer le travail et le voyage. Donc on était des digital nomades avant le Covid. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    Avant que ça devienne populaire. Et ensuite on s'est dit ok ben ça serait intéressant d'avoir une base quoi, un HQ. Donc on s'est sélectionné Nantes par rapport à là où vit la famille de Baptiste et là où vit la mienne. Donc entre Saumur et... parce que c'est entre Saumur et Brest. Donc on tire une ligne, il y a Nantes entre les deux.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as pas essayé de vendre Plabenec à Baptiste ?

  • Valerian Saliou

    C'est... non. On cherchait une destination qui était quand même proche de Paris et tout ça parce que c'est vrai que... J'aime bien la Vra-Tail, mais c'est... Temporalement, quand on prend le TGV vers Paris, ou même pour voyager, parce que nous qui aimons le voyage, c'est...

  • Sébastien Le Corfec

    Je comprends.

  • Valerian Saliou

    C'est une petite heure de train. Ouais, c'est ça. En tout cas, ça s'est écourté depuis que je suis parti. Et puis on s'est installé à Nantes, et c'est là qu'on a commencé à recruter, du coup, localement. Les bureaux, tout ça. Et on a lancé ce qu'on appelle la version 3 de CRISP. Donc c'est encore une nouvelle mise à jour qui est venue encore booster notre croissance.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là, il y a combien de clients quand tu commences à embaucher à Antoine Goré, tout ça ? Il y a déjà un paquet de clients ?

  • Valerian Saliou

    Il y a déjà un paquet de clients. Je pense qu'on devait être à 50K de MRR.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Donc vous avez fait 50K de MRR à nous.

  • Valerian Saliou

    Oui, c'est ça.

  • Sébastien Le Corfec

    Ce qui est assez magique.

  • Valerian Saliou

    C'est satisfaisant.

  • Sébastien Le Corfec

    Les dividendes étaient sympas.

  • Valerian Saliou

    Ah non, pas à ce moment-là. Là, on l'a dépensé. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    côté serveur.

  • Valerian Saliou

    Oui, parce qu'il y a un moment où... tu deviens un peu break-even par rapport à tes dépenses là on était encore en phase de croissance grosses dépenses bien sûr,

  • Sébastien Le Corfec

    et donc côté RH donc toi vous êtes tous les deux à la tech après donc il y a Antoine qui a une casquette de CMO qui s'occupe de com, marketing tout ça, c'est quoi les autres profils ?

  • Valerian Saliou

    En fait on a par exemple que tu viens de voir arriver Elliot qui est développeur chez nous ouais donc qui par exemple là on travaille sur ce qu'on appelle la v4 de Crisp donc c'est une refonte totale design avec beaucoup de features AI qui arrivent une nouvelle inbox aussi avec une fonctionnalité de sous-inbox qui permet un peu d'ordonner beaucoup mieux ces conversations selon si t'es par exemple du marketing, du support etc donc tu peux vraiment cloisonner le support selon les profils dans ta team et du coup en fait Elliot travaille sur ça, sur cette version 4 On a une office manager aussi Myriam, que tu as dû voir. Oui. On a une personne qui gère le support client, donc le team de support client qui est international, donc Camille. Parce que le support client chez Crisp est ouvert 24 heures sur 24. Donc on a des gens entre l'Amérique latine et Philippines, enfin pour vraiment gérer tous les flux horaires. Donc on a des gens en Portugal, Europe, Italie. Tous les flux horaires, toutes les langues, toutes les cultures, les sous-cultures. et en gros à 10-15 personnes on est 20 on fait appel à quelques freelance par exemple pour le design tu vas voir que quand la version 4 va sortir il y a une refonte totale de l'identité graphique de CRISP donc ça passe du site internet à l'application et donc ça on a travaillé avec des très bons designers qui sont sur Nantes aussi qui sont freelance pour nous donc en fait c'est un modèle un peu hybride où on a du salarié et du freelance et justement à une vingtaine de collaborateurs je sais pas si publiquement ...

  • Sébastien Le Corfec

    Tu parles encore de MRR, mais ça donne quoi ?

  • Valerian Saliou

    C'est sympa, je ne le partage plus parce que ça peut nous apporter des ennuis.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, pas de soucis.

  • Valerian Saliou

    Mais ça te passe bien.

  • Sébastien Le Corfec

    L'idée, c'est de mettre un peu en perspective face à vos concurrents, des intercoms, des Gorgias, où il y a des armées de développeurs. Alors, comment ? vous gérez justement toute cette innovation, comment vous faites pour rivaliser, parce que c'est un secteur très concurrentiel, mais vous parvenez à tirer votre épingle du jeu depuis Nantes.

  • Valerian Saliou

    Oui, je pense qu'on le fait différemment, parce que tous les acteurs du marché ont levé énormément d'argent. Ils ont un pricing aussi qui est très enterprise ou grand compte, en tout cas très cher. Et nous, on s'adresse historiquement et toujours aujourd'hui au segment freelance à la base. indépendant après on est passé au pme avec les nouveaux pricing et aujourd'hui on commence à un peu ce qu'elle est en mode grands comptes et en fait ce qu'on veut c'est toujours va permettre à quiconque d'accéder à crisp quels que soient ses besoins donc on va pas se restreindre uniquement aux grands comptes par exemple on veut que des pme puissent accéder à crisp ce qui est peut-être moins le cas des concurrents où les pricing sont quand même très très très cher oui et c'est peut-être aussi lié à l'aspect qu'ils ont levé des fonds il ya des coûts qui sont énormes Il faut travailler à la valo en fait. On travaille je pense aux produits, ce qui est très différent. Et on est passionné aussi. C'est-à-dire qu'on est toujours des fondateurs qui travaillent toujours sur le produit, qui travaillent sur le design.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aussi vous avez forcément de...

  • Valerian Saliou

    Je me suis coupé à 1h du matin hier soir parce que j'étais en train de déployer une fonctionnalité par exemple. Ouais, ouais, ouais. Sur la nouvelle version.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, dans votre secteur, tout le monde est impacté par l'IA, mais vos utilisateurs encore plus. Comment vous gérez cette partie aujourd'hui ? Parce que moi, je vois plein de startups qui mettent des surcouches en place, qui vont requêter du coup les LLM qui vont bien. Aujourd'hui, les coûts sont acceptables, mais plus tu scales, plus forcément les coûts de requêtage sont importants. Mais surtout, eux vont, que ce soit Amistra, OpenAI ou je ne sais qui, vont monter leur coup très rapidement. Comment tu anticipes tout ça ?

  • Valerian Saliou

    Bon, étant donné qu'on est des geeks et qu'on est passionnés, ce qui s'est passé, c'est que quand GPT 3.5 était sorti, si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en décembre 2022. Quelque chose comme ça, on s'est dit c'est incroyable ce truc, il faut qu'on l'intègre à crisp et qu'on invente une fonctionnalité. Donc c'est là qu'on a déployé la première version d'une feature qu'on a appelée Magic Reply, qui permet de faire de la prédiction de réponse. Donc ça c'était basé sur les API de OpenAI. Et ensuite, ce qu'on a fait c'est qu'on s'est dit ok, le pricing ne va pas du tout scale avec notre modèle de pricing. On voudrait rendre l'AI disponible au plus grand nombre. Du coup on a lancé notre propre plateforme de ce qu'on appelle de RAG, où on héberge des LLM qui sont open source, qu'on a parfois fine-tuned, sur-entraînés. Donc c'est des LLM qui sont publiés, des LAMA ou des choses comme ça, sur la plateforme Hugging Face, et qui après on vient augmenter. Il y a d'autres modèles qu'on a créés aussi nous-mêmes, et en fait tout ça on a packagé ça dans une plateforme qui s'appelle Mirage, donc c'est un SaaS d'Ancrisp. dont on est des clients et qui nous permet de propulser tout un tas de fonctionnalités AI de Chris, donc pas que la réponse en mode Magic Reply dans le chat, mais l'aspect par exemple créer des résumés de conversation quand toi tu arrives sur le support client après une longue conversation et tu n'as pas envie de tout lire, mettre des petites catégories de conversation dans la liste de conversation à gauche, transcrire les messages audio, etc. Et tout ça c'est tout un tas de modèles qui collaborent entre eux et qui tournent sur notre plateforme Mirage. qui sont disponibles sur une API HTTP. Crisp vient communiquer avec Mirage pour enrichir la plateforme avec de l'AI. Et tout ça c'est contrôlé par Crisp. Donc c'est des serveurs qu'on contrôle, des cartes graphiques qu'on contrôle qui sont à Paris.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc vous gérez vos coûts par rapport à de la concurrence qui va payer les grands LLM. en direct et vous êtes parvenu à le développer.

  • Valerian Saliou

    C'est des coûts fixes en fait. Nous, on paye les cartes graphiques. Donc, c'est des coûts fixes au mois. Et puis après, on vient ajouter des GPU quand il y a plus de demandes finalement. Mais on ne se prend pas la marge en effet.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, bien sûr. Et pour avancer du coup dans le podcast, Valérian, tu as beaucoup parlé des histoires de levée de fonds. Comme je disais, vous êtes un peu aux antipodes. Vous êtes l'une des startups hyper bankable. qui n'avait pas levé de fonds à l'ouest. Pourquoi ton associé, j'aime bien le taquin là-dessus, et puis il me le rend bien aussi. C'était quoi la philosophie à la base ? Parce que quand tu tentes d'aller aux Etats-Unis au tout départ, vous avez décidé de tracer votre route sans lever.

  • Valerian Saliou

    Historiquement, on n'était pas sûr. On ne savait pas nécessairement s'il fallait qu'on lève des fonds ou pas. On était dans un écosystème autour de The Family, où tout le monde nous disait, à Paris, où tout le monde nous disait lever des fonds. Tout le monde levait des fonds, et il y avait énormément d'argent dans l'écosystème. Et tous nos amis entrepreneurs d'ailleurs avaient tous levé des fonds. Donc il y avait une forme de conformité à lever des fonds. Et nous on nous a proposé, mis en relation avec beaucoup d'investisseurs, on nous a beaucoup proposé de fonds. Et sur le moment, nous on était étudiants, moi j'étais alternant, enfin Baptiste aussi, puis ensuite il est parti à 42 à Paris, à l'école 42. Et donc finalement on faisait du freelance où moi j'avais mes revenus d'alternant. Donc on avait pour vivre on va dire, développer CRISP, on n'avait pas besoin d'argent. on n'avait pas besoin d'embaucher qui que ce soit tout était déjà fait à l'époque sur fonds propres sur les peu de fonds propres qu'on apportait donc en fait finalement les propositions d'investisseurs elles paraissaient alléchantes mais on s'est dit ok c'est pas le moment c'est pas le moment, jusqu'à temps qu'on soit invité à un événement peut-être deux ans après la création de CRISP un an et demi après la création de CRISP à Malte organisé par Ausha le SAS Ausha qui permet de faire du tracking, des heatmaps sur ... les activités des internautes sur les sites internet qui était très très successful déjà à l'époque nous a invité un événement à une sorte de compétition entre sas à malte où il y avait des sas comme nous qui commençait bootstrappé et qui y en avait genre 3 je crois ou qui allait gagner et puis un qui allait finir avec un chèque de 20 mille euros on a gagné et à cet événement là donc c'était une forme de validation à cet événement là on a rencontré un ancien investisseur allemand dont on avait déjà dit en fait le combien est ce qu'on gagner en mr à l'époque et nous a regardé nous a dit les mecs enfin levé pas de fond en fait continuer en fonds propres c'est incroyable et là en fait avoir cette validation d'un adulte qui avait peut-être le double de notre âge déjà en fait on s'est dit ok on va continuer comme ça ça a été la validation ultime parce qu'en fait on était il n'y a pas de réponse on n'était pas certain en fait ça en fait on était un peu perdu comme et puis c'est une démarche qui peut faire

  • Sébastien Le Corfec

    peur aussi à un moment, il y a la dilution il y a plein de choses et puis alors que un fond forcément au travers d'un bord peut aider sur plein plein de choses mais au final ça a renforcé votre ADN certes où vous aimez bien voyager, où il y a beaucoup de télétravail chez vous mais cette histoire d'être... un peu à l'encontre de tout ce qui est Startup Nation, ça vous a aussi stimulé d'une certaine façon.

  • Valerian Saliou

    C'est ça, parce qu'on n'avait aucune éducation en fait en la matière à l'époque. Pour tout te dire, en fait, à un moment, c'est quand on allait sur Paris et que Jean-Baptiste voyait quelqu'un à The Family et il lui explique ce que c'était CRISP et le mec lui répond « Ah, vous faites un SAS ! » Et aucun de nous deux savait ce que c'était un SAS.

  • Sébastien Le Corfec

    Ah d'accord.

  • Valerian Saliou

    En fait, on faisait un SaaS. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    C'est-à-dire le niveau de naïveté. C'est-à-dire qu'on commençait par la passion du produit. Je pense qu'on maîtrisait bien notre sujet qui était le code, le produit. On avait déjà fait des apps de messagerie dans le passé, mais en fait, sur l'aspect marché, SaaS, tout ça, levée de fonds, on n'y connaissait rien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu croises beaucoup de startups nantaises ou de l'Ouest qui ont les levées des fonds. C'est quoi ta vision un peu aujourd'hui du territoire, des startups, tout ça ?

  • Valerian Saliou

    En ce moment, c'est un peu particulier. J'ai l'impression qu'on voit moins d'entrepreneurs qui commencent des boîtes comme à l'euphorie des années 2015-2016. L'environnement a un peu changé et pas forcément malheureusement pour le bien. Je pense que c'est des cycles. En ce moment, je ne sais pas. Il y a une époque, en revanche, je voyais beaucoup de créations d'entreprises ici, autour de Brest, un peu partout finalement.

  • Sébastien Le Corfec

    et tu vois certains entrepreneurs ou certains techos qui décident tout comme à votre époque d'aller peut-être tenter l'aventure aussi aux Etats-Unis c'est ce que j'entends en ce moment ça fait longtemps que j'ai pas depuis 2017 que je suis pas allé aux Etats-Unis mais j'ai des échos de

  • Valerian Saliou

    potes qui sont là-bas qui confirment que beaucoup de français s'expatrient et commencent leur boîte ils incorporent et commencent leur boîte à ce moment-là aux Etats-Unis et non ici ... Et je pense que ça signifie que l'environnement économique a changé et la confiance aussi en l'avenir pour les entrepreneurs a dû évoluer. Et c'est dommage.

  • Sébastien Le Corfec

    Et par le passé, on voyait beaucoup d'entrepreneurs devenir des capitaines d'industrie. Toi, tu viens de Plabenec, je pense à Loulou-le-Duf qui vient un tout petit peu plus haut de la Côte-Nord, qui ont bâti des empires. On ne le voit pas réellement côté startup aujourd'hui. souvent les entrepreneurs à un moment veulent revendre leur boîte faire leur cash out c'est quoi ton point de vue là dessus tu te sens toi valerian devenir un capitaine d'industrie ou non monter d'autres d'autres sas c'est quoi un peu là j'aime bien j'aime bien la notion de capitaine d'industrie mais

  • Valerian Saliou

    en effet je pense que dans la tech c'est très différent parce qu'on est dans un marché qui est beaucoup plus qui évolue beaucoup plus rapidement et je pense que là tu perds tu peux très vite perdre ta ton actualité, on va dire ta relevance. Donc c'est un marché qui peut être assez fatigant parce qu'il faut constamment... Si tu t'arrêtes, en fait, tu meurs. C'est-à-dire que tu t'arrêtes de faire évoluer ton produit et de te tenir à jour. Cinq ans plus tard, tu te fais éclater par tes concurrents. Parce que là, tu vois, il y a l'AI qui est arrivé il y a deux ans. Si tu n'as pas de fonctionnalité AI, dans quelques années, tu es mort, en fait. Donc c'est un marché qui est très, très fatigant. Je pense que c'est très difficile pour les entrepreneurs de... sur la durée en fait de tenir. Et je pense que c'est pour ça aussi que les gens exitent. Et après, parce que c'est un modèle aussi qui est basé sur la levée de fonds, il y a une grosse incentive à exit autant pour les investisseurs que pour les fondateurs. On est sur un modèle un peu différent, donc on verra.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu commences aujourd'hui à faire quelques podcasts, quelques interviews comme ça. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Valerian Saliou

    Je pense comment créer plus d'entrepreneurs. Parce que je pense en fait... Je pense que, c'est pas qu'on est entrepreneur, mais je pense qu'on sait très vite qu'en étant enfant, qu'on a une tendance, plus tard, à la rébellion, à ne pas suivre un parcours scolaire où on va bosser dans une boîte. Et en fait, on veut vraiment faire sa boîte et c'est ça ou rien. Et je pense que ça, c'est un mindset qu'on crée quand on est enfant. Et je... Ce qui m'a beaucoup influencé finalement c'est le fait que je sois très accompagné par ma famille. avec le cadeau de l'ordinateur, mon père qui m'expliquait des choses très jeunes en informatique. Je pense que, je n'ai pas d'enfant, mais si là aujourd'hui j'en avais, je pense que je les accompagnerais très très vite sur... La culturation. La culturation, scientifique, tech, etc. Parce que c'est là où tu crées des vocations. Tu vois peut-être que si je vois que l'enfant est très matériel, il aime bien construire des choses, pourquoi pas lui acheter une imprimante 3D en fait. Et l'accompagner, et puis faire des trucs avec lui. le positiver on va dire dans cette volonté positive quoi dernière question,

  • Sébastien Le Corfec

    es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Crisp d'épique ? je sais pas oui peut-être sûrement j'aimerais bien c'est toi qui le dis mais on va travailler en ce sens en tout cas je pense que vous êtes sacrément bien partis et j'espère que ça va et s'aimer en tout cas par la suite. Je te remercie. On fait des choses avec passion, en tout cas, et on kiffe ce qu'on fait tous les jours, donc c'est cool. Merci Valérian, c'était l'épopée de CRISP par Sébastien Le Corfeuil. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises ou nos ventes du territoire. Merci. Merci à toi.

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Description

Quand Valerian était encore étudiant du côté de Lannion, il a créé en 2015 avec Baptiste Jamin, CRISP, cette start-up devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la start-up nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit, et tout ceci en maintenant plus de 60% de croissance par an et générant plusieurs millions d'euros d'ARR (récurrent annuel). C’est pour moi, l’une des plus belles réussite de l’ouest de ces 10 dernières années.

Aujourd’hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d’unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée de Valérien Saliou, cofondateur de CRISP, c'est maintenant. Valerian, bonjour.

  • Valerian Saliou

    Bonjour Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Quand tu étais encore étudiant, tu as créé en 2015 avec Baptiste Jamain, CRISP, cette startup devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la Startup Nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit et tout ceci en maintenant plus de 50% de croissance par an. C'est pour moi l'une des plus belles réussites de l'Ouest de ces dix dernières années. Aujourd'hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d'unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. Et toi Valérian, comment tu pitcherais CRISP en une minute ?

  • Valerian Saliou

    Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Alors CRISP, c'est une messagerie multicanale qui sert aux supports clients. Donc les entreprises nous installent. Ils installent un petit widget sur leur site et connectent leur canot de discussion. Donc ça peut être email, WhatsApp, Messenger. Donc c'est des choses qui peuvent déjà préexister. Et en fait, tous les messages arrivent dans une boîte de discussion unifiée, centralisée. Et de là, en fait, elles peuvent inviter leurs salariés, les équipes de support à cette boîte de discussion qui est unifiée pour que tout le monde puisse être mis à contribution pour répondre aux clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Et je vais parler de quelques chiffres, quelques KPIs rapidement pour situer CRISP aujourd'hui.

  • Valerian Saliou

    Oui, CRISP, c'est 600 000 utilisateurs sur la plateforme. Donc, il y a une métrique que j'aime beaucoup, c'est que tous les mois, il y a 100 millions de personnes à travers le monde qui voient la petite bulle de discussion, qui est le widget CRISP, que nos clients installent sur leur site Internet.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quel type de client ?

  • Valerian Saliou

    On va de services d'État français à du Air France. On a des e-commerce. On a vraiment de tout.

  • Sébastien Le Corfec

    On va revenir sur de nombreux. points lors de ce podcast. Tous les KPI, on va revenir dessus. Mais j'aime bien, moi, dans ce podcast, au tout début, aborder un peu l'enfance. Qu'est-ce que ça a donné de ton côté ? Ta jeunesse, tes études, dans quel univers tu as grandi ? Je crois que tu es sacrément breton, tu viens de Plabénec.

  • Valerian Saliou

    C'est ça. Alors, j'ai grandi en campagne, donc maison, avec, je pense, des parents qui m'ont bien transmis une bonne éducation. qui m'ont aussi, je pense, accompagné dans ce que j'aimais. Et donc, en fait, j'ai eu très jeune un ordinateur. Donc, c'était un ordinateur qui a été récupéré, pour l'anecdote, par un copain de mon père dans une benne à ordures. Enfin, un ordinateur retapé. Et donc, j'ai commencé à apprendre à manipuler les OS comme ça, Linux, etc.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as quel âge ?

  • Valerian Saliou

    J'ai 31 ans. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    mais quand tu...

  • Valerian Saliou

    Et quand j'avais commencé, j'avais bien 14 ans.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, 14 ans,

  • Valerian Saliou

    tu peux dire. Et assez vieux. Assez vite j'ai eu un upgrade on va dire, j'ai eu un ordinateur portable un peu plus moderne et il y avait Windows Vista dessus. Donc j'ai tout de suite désinstallé ça et installé un OS Linux Ubuntu et je me suis mis assez vite après à apprendre à développer parce que quand tu es dans cet environnement Linux, contrairement à Windows, je trouve que tu mets beaucoup plus les mains dans le cambouis et du coup j'ai très vite commencé à faire du HTML tout simplement et JavaScript etc, PHP. Donc la base à l'époque, j'ai développé une application de messagerie déjà à l'époque qui était open source qui s'appelle JAPX. Donc le code est toujours disponible sur GitHub. Donc c'est un client Jabber web, c'est une des premières web apps dans le monde des messageries Jabber XMPP qui sont un protocole open source.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord.

  • Valerian Saliou

    Et après je suis entré, j'étais au lycée à ce moment là et après je suis commencé les études d'ingénieur donc là j'ai tout arrêté. Pas le temps.

  • Sébastien Le Corfec

    Et quelle école du coup ? Ouais c'était l'ENIB de Brest Ah l'ENIB de Brest ouais Donc t'as fait un bac S quelque chose comme ça Ouais c'est ça,

  • Valerian Saliou

    la voie assez classique pour entrer en école d'ingénieur Après ce qui s'est passé c'est que l'école d'ingénieur en fait étant très généraliste donc c'était de la méca, élec et informatique moi en fait j'étais très mauvais en méca et en élec pas parce que ça m'intéresse pas dans l'absolu aujourd'hui parce que j'étais trop intéressé par le code Donc j'étais premier de promo en tout ce qui était informatique et j'étais dernier de promo dans les autres matières. J'arrivais juste pas en fait à ne pas coder le soir. Et du coup j'ai décidé de changer d'école après les deux ans. de prépa intégré et donc j'ai rejoint une école à l'Agnon qui s'appelle l'ENSAT et c'est là où j'ai rencontré mon associé,

  • Sébastien Le Corfec

    ton co-fondateur,

  • Valerian Saliou

    pour CRISP.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, donc là on est en quelle année ?

  • Valerian Saliou

    Là on était en 2014-2015, j'ai rencontré Baptiste en 2014.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, d'accord, d'accord. Et là c'est un coup de foudre professionnel, vous bidouillez, je crois que du côté de Baptiste il travaille sur... une application de bus pour l'Agnon, il y a eu des histoires de random mail,

  • Valerian Saliou

    je sais pas si vous connaissez. Oui, c'est ça. En fait, on a tous les deux des profils similaires. Baptiste, comme moi, a commencé à développer assez jeune, à 14-15 ans, il a développé un moteur de jeu vidéo un peu collaboratif en ligne avec d'autres contributeurs en mode open source. Et après, il a développé une application qui s'appelle Random Mail, qui permettait d'anonymiser ses mails. Quand Apple a lancé sa fonctionnalité de private mail, ça existait déjà sous la forme de random mail à l'époque. Et moi j'avais déjà Pix. Et donc quand on s'est rencontrés, on avait tous les deux ces services-là. Et on a très vite connecté quand on était là le premier jour. Quand je suis arrivé, quand on était en classe, il y avait des mecs qui étaient en retard. Ils sont arrivés une demi-heure en retard le premier jour, la première heure. Et ils se disent, désolé on était un startup weekend à Rennes ou à Brest, je sais plus. Et là, je me suis dit, OK,

  • Sébastien Le Corfec

    excellent,

  • Valerian Saliou

    il faut qu'on se parle. Et Baptiste, quand on s'est présenté, s'est dit de la même chose de l'autre côté. Donc le soir, j'étais chez Baptiste et on était déjà en train de brainstormer sur des idées.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et justement, si tu peux raconter un peu les coulisses avant CRISP. Qu'est-ce qui se passe ? Vous codez CRISP durant vos années d'études à l'Agnon ?

  • Valerian Saliou

    Oui, alors ça faisait déjà deux ans avant de rencontrer Baptiste que je voulais commencer un service de support client. Pour la petite anecdote, à l'époque je voulais l'appeler ChatSonic, j'avais acheté le domaine. Aujourd'hui c'est un autre service qui l'a pris. Et quand j'ai rencontré Baptiste, je lui ai reproposé l'idée 6 mois après le début de l'école, parce qu'en fait on s'ennuyait un peu sur certains aspects de code, parce qu'on avait déjà la connaissance par notre aspect autodidacte. Et du coup j'ai proposé l'idée à Baptiste, et Baptiste s'est dit ok cool, allons-y. Et en fait, je pense qu'au début, il était encore plus motivé que moi parce qu'à un moment, il arrive une semaine après que je lui propose l'idée avec un proto. Regarde ce que j'ai fait. Il y avait un système où d'un côté, tu avais les messages qui arrivaient sur le web et de l'autre, on pouvait répondre dans une commande line ou quelque chose comme ça. Et il avait fait un peu l'infra de bout en bout. Et moi, je vois ça, j'étais OK, cool.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, vous avez des stages pendant un moment avant de rentrer, de se dire tiens, je bascule vraiment, crise pas 100%.

  • Valerian Saliou

    On était en alternance. Ouais, d'accord. Donc, c'était une école en... Je pense que ça correspondait bien aussi à notre profil autodidacte. On voulait travailler au plus vite. Et on était en alternance. Donc, six mois entreprise, six mois cours. Et puis, les nuits sur le trispe.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais, ouais. Toi, t'as fait ton alternance où,

  • Valerian Saliou

    du coup ? À Erickson, à Lagnon. Et Baptiste était à Orange, à Lagnon aussi. Donc, on était proches.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et alors, comment ça se passe, la bascule ? Vous vous dites à un moment, vous lancez votre service. Vous avez des... premiers clients,

  • Valerian Saliou

    vous créez l'entreprise alors l'entreprise n'a existé que deux ans après le début du projet c'est d'ailleurs un conseil que je donne à beaucoup d'entrepreneurs qui commencent dans le software à ce service par exemple à partir du moment où tu n'as pas besoin d'émettre des factures ou des choses comme ça c'est une lourdeur de créer une entreprise trop vite donc je pense que naïvement on a fait les choses par naïveté et par passion donc en fait on a omis le fait de créer l'entreprise je pense et ce qui était une bonne idée Pendant deux ans on a travaillé sur le produit d'Arrache-Pied. On a posé de très bonnes bases techniques, je pense, qui d'ailleurs existent toujours aujourd'hui et qui d'ailleurs n'ont pas beaucoup changé depuis, on les fait évoluer. On n'a pas eu à réécrire CRISP suite au succès. Et donc on commence à partager le produit de manière gratuite, il n'y avait pas de plan payant. Et CRISP était d'ailleurs protégé par un mot de passe les premiers mois, parce qu'on avait un peu honte du produit. Et il y a un ami à Baptiste qui s'appelle Mathieu qui arrive et qui dit « Pourquoi vous protégez ça par mot de passe ? C'est cool. Enlevez le mot de passe et je vous ramène des gens, des entreprises qui sont intéressées. » Et donc on dit « Ok, vas-y, on enlève. » On fait ça un soir. Le lendemain matin, quand on se lève, il y avait genre une quinzaine de comptes dans la base de données. Et c'était des entreprises effectivement que Mathieu nous avait ramenées. Et là on s'est dit « Ok. » Et c'était des early adopters qui étaient très intéressés. On communiquait beaucoup avec eux, c'était assez qualitatif. Et on s'est dit ok, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et en français uniquement à l'époque ?

  • Valerian Saliou

    En partie, oui. Beaucoup de français.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là vous vous dites, on va immatriculer la société. Et ça s'est du coup passé rapidement après la croissance. Ça a été quoi les milestones au fur et à mesure de cette croissance un peu folle ?

  • Valerian Saliou

    Alors il y a eu plusieurs stages. D'ailleurs je suis parti en Erasmus un an avant la fin de mes études, donc ça a duré six mois. Et ça m'a donné en fait, j'étais en Lettonie à Riga, qui est une très belle ville d'ailleurs, et j'y suis parti au début de l'hiver, enfin automne. Du coup la température est très très vite baissée, il n'y avait plus rien à faire dehors, il neigeait, il faisait parfois moins 25 degrés dehors. Donc en fait la seule chose que je pouvais faire c'est... Coder. Un, boire dans les bars avec mes potes, ce que je faisais de temps en temps, et deux, coder. Et du coup je passais ma vie à coder en fait, j'avais loué un coworking space, la vie était très peu chère là-bas aussi, donc c'était possible avec des budgets étudiants de vivre très très bien en mode digital nomad quoi. Ouais et je pense que j'ai vécu ma meilleure vie là-bas dans la difficulté en ce sens où j'arrivais à 7h du matin en co-work et je repartais à 20h explosé et j'avais fait une journée straight et je pouvais manger au restaurant tous les jours sans me penser à cuisiner ou quoi que ce soit parce que je pouvais manger pour 5€ des trucs qui étaient qualitatifs c'était cool comme environnement je pense pour Focus et ça m'a aussi mis un petit coup de pied parce que c'est un environnement qui est plus libéral aussi je pense que la France et du coup tu as plus même si les choses sont moins chères en fait tu sens plus le besoin la valeur de l'argent là bas et ça te met aussi un coup de pied au cul entrepreneurial je pense que d'être dans un écosystème différent et

  • Sébastien Le Corfec

    du coup les dates clés un tout petit peu donc on est là on est en 2015 à peu près c'est ça c'est quoi les moments forts au final de cette croissance ?

  • Valerian Saliou

    alors les moments forts bah du coup Je te parlais d'Erasmus, mais en fait, c'est le moment où on s'est concentré sur ce qu'on appelle la V2 de Crisp. Et on s'est dit, OK, dans six mois, on n'est plus en études, je ne suis plus alternant, il faut faire de la thune. Et du coup, on a commencé à lancer nos vrais plans payants, c'est-à-dire les plans qu'on voit aujourd'hui sur la page de pricing de Crisp, Pro, Unlimited, etc. Et on a lancé une vraie version avec un nouveau design, plus de features. qui passe juste la simple communication dans l'inbox de Crisp. Donc on a lancé le CRM, le centre d'aide, le helpdesk et tout ça. Et donc ensuite, on a eu une croissance suite au product end de lancement, météoritique, on a ajouté en quelques semaines 10 000 euros de MRR, de revenu mensuel. Et moi j'étais toujours étudiant, j'étais wow. Et Baptiste aussi, il était wow. Il y a eu des moments dans l'histoire de Chris où on était démotivé quand ça ne faisait pas d'argent et là on était ok, c'est la validation ultime, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et à un moment tu te dis, c'est le moment d'embaucher, vous êtes parti à la chasse aux talents, on a croisé tout à l'heure l'excellent Antoine Goré, vous voulez débaucher de chez moi. Les excuses. Non mais il n'y a pas de soucis, je suis très très content pour Antoine qui vient de rejoindre une équipe aussi talentueuse. Et comment alors vous avez... Bâti au final, Chris, parce que là de deux vous avez vous êtes passé à 3, 4, 5, 6, mais en maîtrisant la croissance. Il y a peu d'effectifs.

  • Valerian Saliou

    On n'a jamais levé de fonds en effet donc on a je pense qu'on a toujours fait attention à l'aspect argent. Donc on a toujours rationalisé en fait chaque dépense et je pense que c'est une bonne chose. On a toujours aussi fait les choses de manière très efficiente c'est à dire un moment on était juste Baptiste et moi et pourtant on avait un gros MRR et en fait on était tous les deux à bosser sur Crisp. Un moment c'était plus tenable donc on a dû se faire aider donc c'est là qu'on a embauché. Et les embauches correspondent à peu près à notre arrivée à Nantes. D'accord. C'est-à-dire qu'après justement la version 2 de CRISP et l'Erasmus, tout ça, quand on est sortis des études, avec Baptiste on est partis aux Etats-Unis pendant 3 mois, avec un potentiel de s'y installer. On est partis à San Francisco, ce que font tous les entrepreneurs de la tech, je pense, à la Mecque. Ah oui, j'avais pas dit ça. Et ça nous a pas... En fait, on a aimé le côté écosystème, mais en fait en tant que Français, Européens, on sentait qu'on fitait pas avec la culture à 100%. et qu'on était peut-être mieux en Europe. Donc en fait, après ces trois mois, on s'est dit ok, on revient en Europe. Donc c'était un peu tombé à l'eau le projet d'installation. Et moi, j'ai voyagé en Europe pendant près d'un an en mode digital nomade. Donc j'étais à Budapest, en Pologne.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, ça fait partie de l'ADN de l'ADN. Que l'ensemble des, que ce soit vous ou les collaborateurs.

  • Valerian Saliou

    Oui, le voyage. Associer le travail et le voyage. Donc on était des digital nomades avant le Covid. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    Avant que ça devienne populaire. Et ensuite on s'est dit ok ben ça serait intéressant d'avoir une base quoi, un HQ. Donc on s'est sélectionné Nantes par rapport à là où vit la famille de Baptiste et là où vit la mienne. Donc entre Saumur et... parce que c'est entre Saumur et Brest. Donc on tire une ligne, il y a Nantes entre les deux.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as pas essayé de vendre Plabenec à Baptiste ?

  • Valerian Saliou

    C'est... non. On cherchait une destination qui était quand même proche de Paris et tout ça parce que c'est vrai que... J'aime bien la Vra-Tail, mais c'est... Temporalement, quand on prend le TGV vers Paris, ou même pour voyager, parce que nous qui aimons le voyage, c'est...

  • Sébastien Le Corfec

    Je comprends.

  • Valerian Saliou

    C'est une petite heure de train. Ouais, c'est ça. En tout cas, ça s'est écourté depuis que je suis parti. Et puis on s'est installé à Nantes, et c'est là qu'on a commencé à recruter, du coup, localement. Les bureaux, tout ça. Et on a lancé ce qu'on appelle la version 3 de CRISP. Donc c'est encore une nouvelle mise à jour qui est venue encore booster notre croissance.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là, il y a combien de clients quand tu commences à embaucher à Antoine Goré, tout ça ? Il y a déjà un paquet de clients ?

  • Valerian Saliou

    Il y a déjà un paquet de clients. Je pense qu'on devait être à 50K de MRR.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Donc vous avez fait 50K de MRR à nous.

  • Valerian Saliou

    Oui, c'est ça.

  • Sébastien Le Corfec

    Ce qui est assez magique.

  • Valerian Saliou

    C'est satisfaisant.

  • Sébastien Le Corfec

    Les dividendes étaient sympas.

  • Valerian Saliou

    Ah non, pas à ce moment-là. Là, on l'a dépensé. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    côté serveur.

  • Valerian Saliou

    Oui, parce qu'il y a un moment où... tu deviens un peu break-even par rapport à tes dépenses là on était encore en phase de croissance grosses dépenses bien sûr,

  • Sébastien Le Corfec

    et donc côté RH donc toi vous êtes tous les deux à la tech après donc il y a Antoine qui a une casquette de CMO qui s'occupe de com, marketing tout ça, c'est quoi les autres profils ?

  • Valerian Saliou

    En fait on a par exemple que tu viens de voir arriver Elliot qui est développeur chez nous ouais donc qui par exemple là on travaille sur ce qu'on appelle la v4 de Crisp donc c'est une refonte totale design avec beaucoup de features AI qui arrivent une nouvelle inbox aussi avec une fonctionnalité de sous-inbox qui permet un peu d'ordonner beaucoup mieux ces conversations selon si t'es par exemple du marketing, du support etc donc tu peux vraiment cloisonner le support selon les profils dans ta team et du coup en fait Elliot travaille sur ça, sur cette version 4 On a une office manager aussi Myriam, que tu as dû voir. Oui. On a une personne qui gère le support client, donc le team de support client qui est international, donc Camille. Parce que le support client chez Crisp est ouvert 24 heures sur 24. Donc on a des gens entre l'Amérique latine et Philippines, enfin pour vraiment gérer tous les flux horaires. Donc on a des gens en Portugal, Europe, Italie. Tous les flux horaires, toutes les langues, toutes les cultures, les sous-cultures. et en gros à 10-15 personnes on est 20 on fait appel à quelques freelance par exemple pour le design tu vas voir que quand la version 4 va sortir il y a une refonte totale de l'identité graphique de CRISP donc ça passe du site internet à l'application et donc ça on a travaillé avec des très bons designers qui sont sur Nantes aussi qui sont freelance pour nous donc en fait c'est un modèle un peu hybride où on a du salarié et du freelance et justement à une vingtaine de collaborateurs je sais pas si publiquement ...

  • Sébastien Le Corfec

    Tu parles encore de MRR, mais ça donne quoi ?

  • Valerian Saliou

    C'est sympa, je ne le partage plus parce que ça peut nous apporter des ennuis.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, pas de soucis.

  • Valerian Saliou

    Mais ça te passe bien.

  • Sébastien Le Corfec

    L'idée, c'est de mettre un peu en perspective face à vos concurrents, des intercoms, des Gorgias, où il y a des armées de développeurs. Alors, comment ? vous gérez justement toute cette innovation, comment vous faites pour rivaliser, parce que c'est un secteur très concurrentiel, mais vous parvenez à tirer votre épingle du jeu depuis Nantes.

  • Valerian Saliou

    Oui, je pense qu'on le fait différemment, parce que tous les acteurs du marché ont levé énormément d'argent. Ils ont un pricing aussi qui est très enterprise ou grand compte, en tout cas très cher. Et nous, on s'adresse historiquement et toujours aujourd'hui au segment freelance à la base. indépendant après on est passé au pme avec les nouveaux pricing et aujourd'hui on commence à un peu ce qu'elle est en mode grands comptes et en fait ce qu'on veut c'est toujours va permettre à quiconque d'accéder à crisp quels que soient ses besoins donc on va pas se restreindre uniquement aux grands comptes par exemple on veut que des pme puissent accéder à crisp ce qui est peut-être moins le cas des concurrents où les pricing sont quand même très très très cher oui et c'est peut-être aussi lié à l'aspect qu'ils ont levé des fonds il ya des coûts qui sont énormes Il faut travailler à la valo en fait. On travaille je pense aux produits, ce qui est très différent. Et on est passionné aussi. C'est-à-dire qu'on est toujours des fondateurs qui travaillent toujours sur le produit, qui travaillent sur le design.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aussi vous avez forcément de...

  • Valerian Saliou

    Je me suis coupé à 1h du matin hier soir parce que j'étais en train de déployer une fonctionnalité par exemple. Ouais, ouais, ouais. Sur la nouvelle version.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, dans votre secteur, tout le monde est impacté par l'IA, mais vos utilisateurs encore plus. Comment vous gérez cette partie aujourd'hui ? Parce que moi, je vois plein de startups qui mettent des surcouches en place, qui vont requêter du coup les LLM qui vont bien. Aujourd'hui, les coûts sont acceptables, mais plus tu scales, plus forcément les coûts de requêtage sont importants. Mais surtout, eux vont, que ce soit Amistra, OpenAI ou je ne sais qui, vont monter leur coup très rapidement. Comment tu anticipes tout ça ?

  • Valerian Saliou

    Bon, étant donné qu'on est des geeks et qu'on est passionnés, ce qui s'est passé, c'est que quand GPT 3.5 était sorti, si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en décembre 2022. Quelque chose comme ça, on s'est dit c'est incroyable ce truc, il faut qu'on l'intègre à crisp et qu'on invente une fonctionnalité. Donc c'est là qu'on a déployé la première version d'une feature qu'on a appelée Magic Reply, qui permet de faire de la prédiction de réponse. Donc ça c'était basé sur les API de OpenAI. Et ensuite, ce qu'on a fait c'est qu'on s'est dit ok, le pricing ne va pas du tout scale avec notre modèle de pricing. On voudrait rendre l'AI disponible au plus grand nombre. Du coup on a lancé notre propre plateforme de ce qu'on appelle de RAG, où on héberge des LLM qui sont open source, qu'on a parfois fine-tuned, sur-entraînés. Donc c'est des LLM qui sont publiés, des LAMA ou des choses comme ça, sur la plateforme Hugging Face, et qui après on vient augmenter. Il y a d'autres modèles qu'on a créés aussi nous-mêmes, et en fait tout ça on a packagé ça dans une plateforme qui s'appelle Mirage, donc c'est un SaaS d'Ancrisp. dont on est des clients et qui nous permet de propulser tout un tas de fonctionnalités AI de Chris, donc pas que la réponse en mode Magic Reply dans le chat, mais l'aspect par exemple créer des résumés de conversation quand toi tu arrives sur le support client après une longue conversation et tu n'as pas envie de tout lire, mettre des petites catégories de conversation dans la liste de conversation à gauche, transcrire les messages audio, etc. Et tout ça c'est tout un tas de modèles qui collaborent entre eux et qui tournent sur notre plateforme Mirage. qui sont disponibles sur une API HTTP. Crisp vient communiquer avec Mirage pour enrichir la plateforme avec de l'AI. Et tout ça c'est contrôlé par Crisp. Donc c'est des serveurs qu'on contrôle, des cartes graphiques qu'on contrôle qui sont à Paris.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc vous gérez vos coûts par rapport à de la concurrence qui va payer les grands LLM. en direct et vous êtes parvenu à le développer.

  • Valerian Saliou

    C'est des coûts fixes en fait. Nous, on paye les cartes graphiques. Donc, c'est des coûts fixes au mois. Et puis après, on vient ajouter des GPU quand il y a plus de demandes finalement. Mais on ne se prend pas la marge en effet.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, bien sûr. Et pour avancer du coup dans le podcast, Valérian, tu as beaucoup parlé des histoires de levée de fonds. Comme je disais, vous êtes un peu aux antipodes. Vous êtes l'une des startups hyper bankable. qui n'avait pas levé de fonds à l'ouest. Pourquoi ton associé, j'aime bien le taquin là-dessus, et puis il me le rend bien aussi. C'était quoi la philosophie à la base ? Parce que quand tu tentes d'aller aux Etats-Unis au tout départ, vous avez décidé de tracer votre route sans lever.

  • Valerian Saliou

    Historiquement, on n'était pas sûr. On ne savait pas nécessairement s'il fallait qu'on lève des fonds ou pas. On était dans un écosystème autour de The Family, où tout le monde nous disait, à Paris, où tout le monde nous disait lever des fonds. Tout le monde levait des fonds, et il y avait énormément d'argent dans l'écosystème. Et tous nos amis entrepreneurs d'ailleurs avaient tous levé des fonds. Donc il y avait une forme de conformité à lever des fonds. Et nous on nous a proposé, mis en relation avec beaucoup d'investisseurs, on nous a beaucoup proposé de fonds. Et sur le moment, nous on était étudiants, moi j'étais alternant, enfin Baptiste aussi, puis ensuite il est parti à 42 à Paris, à l'école 42. Et donc finalement on faisait du freelance où moi j'avais mes revenus d'alternant. Donc on avait pour vivre on va dire, développer CRISP, on n'avait pas besoin d'argent. on n'avait pas besoin d'embaucher qui que ce soit tout était déjà fait à l'époque sur fonds propres sur les peu de fonds propres qu'on apportait donc en fait finalement les propositions d'investisseurs elles paraissaient alléchantes mais on s'est dit ok c'est pas le moment c'est pas le moment, jusqu'à temps qu'on soit invité à un événement peut-être deux ans après la création de CRISP un an et demi après la création de CRISP à Malte organisé par Ausha le SAS Ausha qui permet de faire du tracking, des heatmaps sur ... les activités des internautes sur les sites internet qui était très très successful déjà à l'époque nous a invité un événement à une sorte de compétition entre sas à malte où il y avait des sas comme nous qui commençait bootstrappé et qui y en avait genre 3 je crois ou qui allait gagner et puis un qui allait finir avec un chèque de 20 mille euros on a gagné et à cet événement là donc c'était une forme de validation à cet événement là on a rencontré un ancien investisseur allemand dont on avait déjà dit en fait le combien est ce qu'on gagner en mr à l'époque et nous a regardé nous a dit les mecs enfin levé pas de fond en fait continuer en fonds propres c'est incroyable et là en fait avoir cette validation d'un adulte qui avait peut-être le double de notre âge déjà en fait on s'est dit ok on va continuer comme ça ça a été la validation ultime parce qu'en fait on était il n'y a pas de réponse on n'était pas certain en fait ça en fait on était un peu perdu comme et puis c'est une démarche qui peut faire

  • Sébastien Le Corfec

    peur aussi à un moment, il y a la dilution il y a plein de choses et puis alors que un fond forcément au travers d'un bord peut aider sur plein plein de choses mais au final ça a renforcé votre ADN certes où vous aimez bien voyager, où il y a beaucoup de télétravail chez vous mais cette histoire d'être... un peu à l'encontre de tout ce qui est Startup Nation, ça vous a aussi stimulé d'une certaine façon.

  • Valerian Saliou

    C'est ça, parce qu'on n'avait aucune éducation en fait en la matière à l'époque. Pour tout te dire, en fait, à un moment, c'est quand on allait sur Paris et que Jean-Baptiste voyait quelqu'un à The Family et il lui explique ce que c'était CRISP et le mec lui répond « Ah, vous faites un SAS ! » Et aucun de nous deux savait ce que c'était un SAS.

  • Sébastien Le Corfec

    Ah d'accord.

  • Valerian Saliou

    En fait, on faisait un SaaS. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    C'est-à-dire le niveau de naïveté. C'est-à-dire qu'on commençait par la passion du produit. Je pense qu'on maîtrisait bien notre sujet qui était le code, le produit. On avait déjà fait des apps de messagerie dans le passé, mais en fait, sur l'aspect marché, SaaS, tout ça, levée de fonds, on n'y connaissait rien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu croises beaucoup de startups nantaises ou de l'Ouest qui ont les levées des fonds. C'est quoi ta vision un peu aujourd'hui du territoire, des startups, tout ça ?

  • Valerian Saliou

    En ce moment, c'est un peu particulier. J'ai l'impression qu'on voit moins d'entrepreneurs qui commencent des boîtes comme à l'euphorie des années 2015-2016. L'environnement a un peu changé et pas forcément malheureusement pour le bien. Je pense que c'est des cycles. En ce moment, je ne sais pas. Il y a une époque, en revanche, je voyais beaucoup de créations d'entreprises ici, autour de Brest, un peu partout finalement.

  • Sébastien Le Corfec

    et tu vois certains entrepreneurs ou certains techos qui décident tout comme à votre époque d'aller peut-être tenter l'aventure aussi aux Etats-Unis c'est ce que j'entends en ce moment ça fait longtemps que j'ai pas depuis 2017 que je suis pas allé aux Etats-Unis mais j'ai des échos de

  • Valerian Saliou

    potes qui sont là-bas qui confirment que beaucoup de français s'expatrient et commencent leur boîte ils incorporent et commencent leur boîte à ce moment-là aux Etats-Unis et non ici ... Et je pense que ça signifie que l'environnement économique a changé et la confiance aussi en l'avenir pour les entrepreneurs a dû évoluer. Et c'est dommage.

  • Sébastien Le Corfec

    Et par le passé, on voyait beaucoup d'entrepreneurs devenir des capitaines d'industrie. Toi, tu viens de Plabenec, je pense à Loulou-le-Duf qui vient un tout petit peu plus haut de la Côte-Nord, qui ont bâti des empires. On ne le voit pas réellement côté startup aujourd'hui. souvent les entrepreneurs à un moment veulent revendre leur boîte faire leur cash out c'est quoi ton point de vue là dessus tu te sens toi valerian devenir un capitaine d'industrie ou non monter d'autres d'autres sas c'est quoi un peu là j'aime bien j'aime bien la notion de capitaine d'industrie mais

  • Valerian Saliou

    en effet je pense que dans la tech c'est très différent parce qu'on est dans un marché qui est beaucoup plus qui évolue beaucoup plus rapidement et je pense que là tu perds tu peux très vite perdre ta ton actualité, on va dire ta relevance. Donc c'est un marché qui peut être assez fatigant parce qu'il faut constamment... Si tu t'arrêtes, en fait, tu meurs. C'est-à-dire que tu t'arrêtes de faire évoluer ton produit et de te tenir à jour. Cinq ans plus tard, tu te fais éclater par tes concurrents. Parce que là, tu vois, il y a l'AI qui est arrivé il y a deux ans. Si tu n'as pas de fonctionnalité AI, dans quelques années, tu es mort, en fait. Donc c'est un marché qui est très, très fatigant. Je pense que c'est très difficile pour les entrepreneurs de... sur la durée en fait de tenir. Et je pense que c'est pour ça aussi que les gens exitent. Et après, parce que c'est un modèle aussi qui est basé sur la levée de fonds, il y a une grosse incentive à exit autant pour les investisseurs que pour les fondateurs. On est sur un modèle un peu différent, donc on verra.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu commences aujourd'hui à faire quelques podcasts, quelques interviews comme ça. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Valerian Saliou

    Je pense comment créer plus d'entrepreneurs. Parce que je pense en fait... Je pense que, c'est pas qu'on est entrepreneur, mais je pense qu'on sait très vite qu'en étant enfant, qu'on a une tendance, plus tard, à la rébellion, à ne pas suivre un parcours scolaire où on va bosser dans une boîte. Et en fait, on veut vraiment faire sa boîte et c'est ça ou rien. Et je pense que ça, c'est un mindset qu'on crée quand on est enfant. Et je... Ce qui m'a beaucoup influencé finalement c'est le fait que je sois très accompagné par ma famille. avec le cadeau de l'ordinateur, mon père qui m'expliquait des choses très jeunes en informatique. Je pense que, je n'ai pas d'enfant, mais si là aujourd'hui j'en avais, je pense que je les accompagnerais très très vite sur... La culturation. La culturation, scientifique, tech, etc. Parce que c'est là où tu crées des vocations. Tu vois peut-être que si je vois que l'enfant est très matériel, il aime bien construire des choses, pourquoi pas lui acheter une imprimante 3D en fait. Et l'accompagner, et puis faire des trucs avec lui. le positiver on va dire dans cette volonté positive quoi dernière question,

  • Sébastien Le Corfec

    es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Crisp d'épique ? je sais pas oui peut-être sûrement j'aimerais bien c'est toi qui le dis mais on va travailler en ce sens en tout cas je pense que vous êtes sacrément bien partis et j'espère que ça va et s'aimer en tout cas par la suite. Je te remercie. On fait des choses avec passion, en tout cas, et on kiffe ce qu'on fait tous les jours, donc c'est cool. Merci Valérian, c'était l'épopée de CRISP par Sébastien Le Corfeuil. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises ou nos ventes du territoire. Merci. Merci à toi.

Description

Quand Valerian était encore étudiant du côté de Lannion, il a créé en 2015 avec Baptiste Jamin, CRISP, cette start-up devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la start-up nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit, et tout ceci en maintenant plus de 60% de croissance par an et générant plusieurs millions d'euros d'ARR (récurrent annuel). C’est pour moi, l’une des plus belles réussite de l’ouest de ces 10 dernières années.

Aujourd’hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d’unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée de Valérien Saliou, cofondateur de CRISP, c'est maintenant. Valerian, bonjour.

  • Valerian Saliou

    Bonjour Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Quand tu étais encore étudiant, tu as créé en 2015 avec Baptiste Jamain, CRISP, cette startup devenue incontournable dans la relation client, aux antipodes de la Startup Nation, sans aucune levée de fonds, avec un effectif très réduit et tout ceci en maintenant plus de 50% de croissance par an. C'est pour moi l'une des plus belles réussites de l'Ouest de ces dix dernières années. Aujourd'hui, depuis Nantes, CRISP permet à 600 000 entreprises d'unifier toute la gestion de la relation client, que ce soit par chat, par mail, par WhatsApp, Instagram, en un seul endroit. Et toi Valérian, comment tu pitcherais CRISP en une minute ?

  • Valerian Saliou

    Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Alors CRISP, c'est une messagerie multicanale qui sert aux supports clients. Donc les entreprises nous installent. Ils installent un petit widget sur leur site et connectent leur canot de discussion. Donc ça peut être email, WhatsApp, Messenger. Donc c'est des choses qui peuvent déjà préexister. Et en fait, tous les messages arrivent dans une boîte de discussion unifiée, centralisée. Et de là, en fait, elles peuvent inviter leurs salariés, les équipes de support à cette boîte de discussion qui est unifiée pour que tout le monde puisse être mis à contribution pour répondre aux clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Et je vais parler de quelques chiffres, quelques KPIs rapidement pour situer CRISP aujourd'hui.

  • Valerian Saliou

    Oui, CRISP, c'est 600 000 utilisateurs sur la plateforme. Donc, il y a une métrique que j'aime beaucoup, c'est que tous les mois, il y a 100 millions de personnes à travers le monde qui voient la petite bulle de discussion, qui est le widget CRISP, que nos clients installent sur leur site Internet.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quel type de client ?

  • Valerian Saliou

    On va de services d'État français à du Air France. On a des e-commerce. On a vraiment de tout.

  • Sébastien Le Corfec

    On va revenir sur de nombreux. points lors de ce podcast. Tous les KPI, on va revenir dessus. Mais j'aime bien, moi, dans ce podcast, au tout début, aborder un peu l'enfance. Qu'est-ce que ça a donné de ton côté ? Ta jeunesse, tes études, dans quel univers tu as grandi ? Je crois que tu es sacrément breton, tu viens de Plabénec.

  • Valerian Saliou

    C'est ça. Alors, j'ai grandi en campagne, donc maison, avec, je pense, des parents qui m'ont bien transmis une bonne éducation. qui m'ont aussi, je pense, accompagné dans ce que j'aimais. Et donc, en fait, j'ai eu très jeune un ordinateur. Donc, c'était un ordinateur qui a été récupéré, pour l'anecdote, par un copain de mon père dans une benne à ordures. Enfin, un ordinateur retapé. Et donc, j'ai commencé à apprendre à manipuler les OS comme ça, Linux, etc.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as quel âge ?

  • Valerian Saliou

    J'ai 31 ans. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    mais quand tu...

  • Valerian Saliou

    Et quand j'avais commencé, j'avais bien 14 ans.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, 14 ans,

  • Valerian Saliou

    tu peux dire. Et assez vieux. Assez vite j'ai eu un upgrade on va dire, j'ai eu un ordinateur portable un peu plus moderne et il y avait Windows Vista dessus. Donc j'ai tout de suite désinstallé ça et installé un OS Linux Ubuntu et je me suis mis assez vite après à apprendre à développer parce que quand tu es dans cet environnement Linux, contrairement à Windows, je trouve que tu mets beaucoup plus les mains dans le cambouis et du coup j'ai très vite commencé à faire du HTML tout simplement et JavaScript etc, PHP. Donc la base à l'époque, j'ai développé une application de messagerie déjà à l'époque qui était open source qui s'appelle JAPX. Donc le code est toujours disponible sur GitHub. Donc c'est un client Jabber web, c'est une des premières web apps dans le monde des messageries Jabber XMPP qui sont un protocole open source.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord.

  • Valerian Saliou

    Et après je suis entré, j'étais au lycée à ce moment là et après je suis commencé les études d'ingénieur donc là j'ai tout arrêté. Pas le temps.

  • Sébastien Le Corfec

    Et quelle école du coup ? Ouais c'était l'ENIB de Brest Ah l'ENIB de Brest ouais Donc t'as fait un bac S quelque chose comme ça Ouais c'est ça,

  • Valerian Saliou

    la voie assez classique pour entrer en école d'ingénieur Après ce qui s'est passé c'est que l'école d'ingénieur en fait étant très généraliste donc c'était de la méca, élec et informatique moi en fait j'étais très mauvais en méca et en élec pas parce que ça m'intéresse pas dans l'absolu aujourd'hui parce que j'étais trop intéressé par le code Donc j'étais premier de promo en tout ce qui était informatique et j'étais dernier de promo dans les autres matières. J'arrivais juste pas en fait à ne pas coder le soir. Et du coup j'ai décidé de changer d'école après les deux ans. de prépa intégré et donc j'ai rejoint une école à l'Agnon qui s'appelle l'ENSAT et c'est là où j'ai rencontré mon associé,

  • Sébastien Le Corfec

    ton co-fondateur,

  • Valerian Saliou

    pour CRISP.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, donc là on est en quelle année ?

  • Valerian Saliou

    Là on était en 2014-2015, j'ai rencontré Baptiste en 2014.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, d'accord, d'accord. Et là c'est un coup de foudre professionnel, vous bidouillez, je crois que du côté de Baptiste il travaille sur... une application de bus pour l'Agnon, il y a eu des histoires de random mail,

  • Valerian Saliou

    je sais pas si vous connaissez. Oui, c'est ça. En fait, on a tous les deux des profils similaires. Baptiste, comme moi, a commencé à développer assez jeune, à 14-15 ans, il a développé un moteur de jeu vidéo un peu collaboratif en ligne avec d'autres contributeurs en mode open source. Et après, il a développé une application qui s'appelle Random Mail, qui permettait d'anonymiser ses mails. Quand Apple a lancé sa fonctionnalité de private mail, ça existait déjà sous la forme de random mail à l'époque. Et moi j'avais déjà Pix. Et donc quand on s'est rencontrés, on avait tous les deux ces services-là. Et on a très vite connecté quand on était là le premier jour. Quand je suis arrivé, quand on était en classe, il y avait des mecs qui étaient en retard. Ils sont arrivés une demi-heure en retard le premier jour, la première heure. Et ils se disent, désolé on était un startup weekend à Rennes ou à Brest, je sais plus. Et là, je me suis dit, OK,

  • Sébastien Le Corfec

    excellent,

  • Valerian Saliou

    il faut qu'on se parle. Et Baptiste, quand on s'est présenté, s'est dit de la même chose de l'autre côté. Donc le soir, j'étais chez Baptiste et on était déjà en train de brainstormer sur des idées.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et justement, si tu peux raconter un peu les coulisses avant CRISP. Qu'est-ce qui se passe ? Vous codez CRISP durant vos années d'études à l'Agnon ?

  • Valerian Saliou

    Oui, alors ça faisait déjà deux ans avant de rencontrer Baptiste que je voulais commencer un service de support client. Pour la petite anecdote, à l'époque je voulais l'appeler ChatSonic, j'avais acheté le domaine. Aujourd'hui c'est un autre service qui l'a pris. Et quand j'ai rencontré Baptiste, je lui ai reproposé l'idée 6 mois après le début de l'école, parce qu'en fait on s'ennuyait un peu sur certains aspects de code, parce qu'on avait déjà la connaissance par notre aspect autodidacte. Et du coup j'ai proposé l'idée à Baptiste, et Baptiste s'est dit ok cool, allons-y. Et en fait, je pense qu'au début, il était encore plus motivé que moi parce qu'à un moment, il arrive une semaine après que je lui propose l'idée avec un proto. Regarde ce que j'ai fait. Il y avait un système où d'un côté, tu avais les messages qui arrivaient sur le web et de l'autre, on pouvait répondre dans une commande line ou quelque chose comme ça. Et il avait fait un peu l'infra de bout en bout. Et moi, je vois ça, j'étais OK, cool.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, vous avez des stages pendant un moment avant de rentrer, de se dire tiens, je bascule vraiment, crise pas 100%.

  • Valerian Saliou

    On était en alternance. Ouais, d'accord. Donc, c'était une école en... Je pense que ça correspondait bien aussi à notre profil autodidacte. On voulait travailler au plus vite. Et on était en alternance. Donc, six mois entreprise, six mois cours. Et puis, les nuits sur le trispe.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais, ouais. Toi, t'as fait ton alternance où,

  • Valerian Saliou

    du coup ? À Erickson, à Lagnon. Et Baptiste était à Orange, à Lagnon aussi. Donc, on était proches.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et alors, comment ça se passe, la bascule ? Vous vous dites à un moment, vous lancez votre service. Vous avez des... premiers clients,

  • Valerian Saliou

    vous créez l'entreprise alors l'entreprise n'a existé que deux ans après le début du projet c'est d'ailleurs un conseil que je donne à beaucoup d'entrepreneurs qui commencent dans le software à ce service par exemple à partir du moment où tu n'as pas besoin d'émettre des factures ou des choses comme ça c'est une lourdeur de créer une entreprise trop vite donc je pense que naïvement on a fait les choses par naïveté et par passion donc en fait on a omis le fait de créer l'entreprise je pense et ce qui était une bonne idée Pendant deux ans on a travaillé sur le produit d'Arrache-Pied. On a posé de très bonnes bases techniques, je pense, qui d'ailleurs existent toujours aujourd'hui et qui d'ailleurs n'ont pas beaucoup changé depuis, on les fait évoluer. On n'a pas eu à réécrire CRISP suite au succès. Et donc on commence à partager le produit de manière gratuite, il n'y avait pas de plan payant. Et CRISP était d'ailleurs protégé par un mot de passe les premiers mois, parce qu'on avait un peu honte du produit. Et il y a un ami à Baptiste qui s'appelle Mathieu qui arrive et qui dit « Pourquoi vous protégez ça par mot de passe ? C'est cool. Enlevez le mot de passe et je vous ramène des gens, des entreprises qui sont intéressées. » Et donc on dit « Ok, vas-y, on enlève. » On fait ça un soir. Le lendemain matin, quand on se lève, il y avait genre une quinzaine de comptes dans la base de données. Et c'était des entreprises effectivement que Mathieu nous avait ramenées. Et là on s'est dit « Ok. » Et c'était des early adopters qui étaient très intéressés. On communiquait beaucoup avec eux, c'était assez qualitatif. Et on s'est dit ok, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et en français uniquement à l'époque ?

  • Valerian Saliou

    En partie, oui. Beaucoup de français.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là vous vous dites, on va immatriculer la société. Et ça s'est du coup passé rapidement après la croissance. Ça a été quoi les milestones au fur et à mesure de cette croissance un peu folle ?

  • Valerian Saliou

    Alors il y a eu plusieurs stages. D'ailleurs je suis parti en Erasmus un an avant la fin de mes études, donc ça a duré six mois. Et ça m'a donné en fait, j'étais en Lettonie à Riga, qui est une très belle ville d'ailleurs, et j'y suis parti au début de l'hiver, enfin automne. Du coup la température est très très vite baissée, il n'y avait plus rien à faire dehors, il neigeait, il faisait parfois moins 25 degrés dehors. Donc en fait la seule chose que je pouvais faire c'est... Coder. Un, boire dans les bars avec mes potes, ce que je faisais de temps en temps, et deux, coder. Et du coup je passais ma vie à coder en fait, j'avais loué un coworking space, la vie était très peu chère là-bas aussi, donc c'était possible avec des budgets étudiants de vivre très très bien en mode digital nomad quoi. Ouais et je pense que j'ai vécu ma meilleure vie là-bas dans la difficulté en ce sens où j'arrivais à 7h du matin en co-work et je repartais à 20h explosé et j'avais fait une journée straight et je pouvais manger au restaurant tous les jours sans me penser à cuisiner ou quoi que ce soit parce que je pouvais manger pour 5€ des trucs qui étaient qualitatifs c'était cool comme environnement je pense pour Focus et ça m'a aussi mis un petit coup de pied parce que c'est un environnement qui est plus libéral aussi je pense que la France et du coup tu as plus même si les choses sont moins chères en fait tu sens plus le besoin la valeur de l'argent là bas et ça te met aussi un coup de pied au cul entrepreneurial je pense que d'être dans un écosystème différent et

  • Sébastien Le Corfec

    du coup les dates clés un tout petit peu donc on est là on est en 2015 à peu près c'est ça c'est quoi les moments forts au final de cette croissance ?

  • Valerian Saliou

    alors les moments forts bah du coup Je te parlais d'Erasmus, mais en fait, c'est le moment où on s'est concentré sur ce qu'on appelle la V2 de Crisp. Et on s'est dit, OK, dans six mois, on n'est plus en études, je ne suis plus alternant, il faut faire de la thune. Et du coup, on a commencé à lancer nos vrais plans payants, c'est-à-dire les plans qu'on voit aujourd'hui sur la page de pricing de Crisp, Pro, Unlimited, etc. Et on a lancé une vraie version avec un nouveau design, plus de features. qui passe juste la simple communication dans l'inbox de Crisp. Donc on a lancé le CRM, le centre d'aide, le helpdesk et tout ça. Et donc ensuite, on a eu une croissance suite au product end de lancement, météoritique, on a ajouté en quelques semaines 10 000 euros de MRR, de revenu mensuel. Et moi j'étais toujours étudiant, j'étais wow. Et Baptiste aussi, il était wow. Il y a eu des moments dans l'histoire de Chris où on était démotivé quand ça ne faisait pas d'argent et là on était ok, c'est la validation ultime, let's go.

  • Sébastien Le Corfec

    Et à un moment tu te dis, c'est le moment d'embaucher, vous êtes parti à la chasse aux talents, on a croisé tout à l'heure l'excellent Antoine Goré, vous voulez débaucher de chez moi. Les excuses. Non mais il n'y a pas de soucis, je suis très très content pour Antoine qui vient de rejoindre une équipe aussi talentueuse. Et comment alors vous avez... Bâti au final, Chris, parce que là de deux vous avez vous êtes passé à 3, 4, 5, 6, mais en maîtrisant la croissance. Il y a peu d'effectifs.

  • Valerian Saliou

    On n'a jamais levé de fonds en effet donc on a je pense qu'on a toujours fait attention à l'aspect argent. Donc on a toujours rationalisé en fait chaque dépense et je pense que c'est une bonne chose. On a toujours aussi fait les choses de manière très efficiente c'est à dire un moment on était juste Baptiste et moi et pourtant on avait un gros MRR et en fait on était tous les deux à bosser sur Crisp. Un moment c'était plus tenable donc on a dû se faire aider donc c'est là qu'on a embauché. Et les embauches correspondent à peu près à notre arrivée à Nantes. D'accord. C'est-à-dire qu'après justement la version 2 de CRISP et l'Erasmus, tout ça, quand on est sortis des études, avec Baptiste on est partis aux Etats-Unis pendant 3 mois, avec un potentiel de s'y installer. On est partis à San Francisco, ce que font tous les entrepreneurs de la tech, je pense, à la Mecque. Ah oui, j'avais pas dit ça. Et ça nous a pas... En fait, on a aimé le côté écosystème, mais en fait en tant que Français, Européens, on sentait qu'on fitait pas avec la culture à 100%. et qu'on était peut-être mieux en Europe. Donc en fait, après ces trois mois, on s'est dit ok, on revient en Europe. Donc c'était un peu tombé à l'eau le projet d'installation. Et moi, j'ai voyagé en Europe pendant près d'un an en mode digital nomade. Donc j'étais à Budapest, en Pologne.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, ça fait partie de l'ADN de l'ADN. Que l'ensemble des, que ce soit vous ou les collaborateurs.

  • Valerian Saliou

    Oui, le voyage. Associer le travail et le voyage. Donc on était des digital nomades avant le Covid. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    Avant que ça devienne populaire. Et ensuite on s'est dit ok ben ça serait intéressant d'avoir une base quoi, un HQ. Donc on s'est sélectionné Nantes par rapport à là où vit la famille de Baptiste et là où vit la mienne. Donc entre Saumur et... parce que c'est entre Saumur et Brest. Donc on tire une ligne, il y a Nantes entre les deux.

  • Sébastien Le Corfec

    T'as pas essayé de vendre Plabenec à Baptiste ?

  • Valerian Saliou

    C'est... non. On cherchait une destination qui était quand même proche de Paris et tout ça parce que c'est vrai que... J'aime bien la Vra-Tail, mais c'est... Temporalement, quand on prend le TGV vers Paris, ou même pour voyager, parce que nous qui aimons le voyage, c'est...

  • Sébastien Le Corfec

    Je comprends.

  • Valerian Saliou

    C'est une petite heure de train. Ouais, c'est ça. En tout cas, ça s'est écourté depuis que je suis parti. Et puis on s'est installé à Nantes, et c'est là qu'on a commencé à recruter, du coup, localement. Les bureaux, tout ça. Et on a lancé ce qu'on appelle la version 3 de CRISP. Donc c'est encore une nouvelle mise à jour qui est venue encore booster notre croissance.

  • Sébastien Le Corfec

    Et donc là, il y a combien de clients quand tu commences à embaucher à Antoine Goré, tout ça ? Il y a déjà un paquet de clients ?

  • Valerian Saliou

    Il y a déjà un paquet de clients. Je pense qu'on devait être à 50K de MRR.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Donc vous avez fait 50K de MRR à nous.

  • Valerian Saliou

    Oui, c'est ça.

  • Sébastien Le Corfec

    Ce qui est assez magique.

  • Valerian Saliou

    C'est satisfaisant.

  • Sébastien Le Corfec

    Les dividendes étaient sympas.

  • Valerian Saliou

    Ah non, pas à ce moment-là. Là, on l'a dépensé. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    côté serveur.

  • Valerian Saliou

    Oui, parce qu'il y a un moment où... tu deviens un peu break-even par rapport à tes dépenses là on était encore en phase de croissance grosses dépenses bien sûr,

  • Sébastien Le Corfec

    et donc côté RH donc toi vous êtes tous les deux à la tech après donc il y a Antoine qui a une casquette de CMO qui s'occupe de com, marketing tout ça, c'est quoi les autres profils ?

  • Valerian Saliou

    En fait on a par exemple que tu viens de voir arriver Elliot qui est développeur chez nous ouais donc qui par exemple là on travaille sur ce qu'on appelle la v4 de Crisp donc c'est une refonte totale design avec beaucoup de features AI qui arrivent une nouvelle inbox aussi avec une fonctionnalité de sous-inbox qui permet un peu d'ordonner beaucoup mieux ces conversations selon si t'es par exemple du marketing, du support etc donc tu peux vraiment cloisonner le support selon les profils dans ta team et du coup en fait Elliot travaille sur ça, sur cette version 4 On a une office manager aussi Myriam, que tu as dû voir. Oui. On a une personne qui gère le support client, donc le team de support client qui est international, donc Camille. Parce que le support client chez Crisp est ouvert 24 heures sur 24. Donc on a des gens entre l'Amérique latine et Philippines, enfin pour vraiment gérer tous les flux horaires. Donc on a des gens en Portugal, Europe, Italie. Tous les flux horaires, toutes les langues, toutes les cultures, les sous-cultures. et en gros à 10-15 personnes on est 20 on fait appel à quelques freelance par exemple pour le design tu vas voir que quand la version 4 va sortir il y a une refonte totale de l'identité graphique de CRISP donc ça passe du site internet à l'application et donc ça on a travaillé avec des très bons designers qui sont sur Nantes aussi qui sont freelance pour nous donc en fait c'est un modèle un peu hybride où on a du salarié et du freelance et justement à une vingtaine de collaborateurs je sais pas si publiquement ...

  • Sébastien Le Corfec

    Tu parles encore de MRR, mais ça donne quoi ?

  • Valerian Saliou

    C'est sympa, je ne le partage plus parce que ça peut nous apporter des ennuis.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, pas de soucis.

  • Valerian Saliou

    Mais ça te passe bien.

  • Sébastien Le Corfec

    L'idée, c'est de mettre un peu en perspective face à vos concurrents, des intercoms, des Gorgias, où il y a des armées de développeurs. Alors, comment ? vous gérez justement toute cette innovation, comment vous faites pour rivaliser, parce que c'est un secteur très concurrentiel, mais vous parvenez à tirer votre épingle du jeu depuis Nantes.

  • Valerian Saliou

    Oui, je pense qu'on le fait différemment, parce que tous les acteurs du marché ont levé énormément d'argent. Ils ont un pricing aussi qui est très enterprise ou grand compte, en tout cas très cher. Et nous, on s'adresse historiquement et toujours aujourd'hui au segment freelance à la base. indépendant après on est passé au pme avec les nouveaux pricing et aujourd'hui on commence à un peu ce qu'elle est en mode grands comptes et en fait ce qu'on veut c'est toujours va permettre à quiconque d'accéder à crisp quels que soient ses besoins donc on va pas se restreindre uniquement aux grands comptes par exemple on veut que des pme puissent accéder à crisp ce qui est peut-être moins le cas des concurrents où les pricing sont quand même très très très cher oui et c'est peut-être aussi lié à l'aspect qu'ils ont levé des fonds il ya des coûts qui sont énormes Il faut travailler à la valo en fait. On travaille je pense aux produits, ce qui est très différent. Et on est passionné aussi. C'est-à-dire qu'on est toujours des fondateurs qui travaillent toujours sur le produit, qui travaillent sur le design.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aussi vous avez forcément de...

  • Valerian Saliou

    Je me suis coupé à 1h du matin hier soir parce que j'étais en train de déployer une fonctionnalité par exemple. Ouais, ouais, ouais. Sur la nouvelle version.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, dans votre secteur, tout le monde est impacté par l'IA, mais vos utilisateurs encore plus. Comment vous gérez cette partie aujourd'hui ? Parce que moi, je vois plein de startups qui mettent des surcouches en place, qui vont requêter du coup les LLM qui vont bien. Aujourd'hui, les coûts sont acceptables, mais plus tu scales, plus forcément les coûts de requêtage sont importants. Mais surtout, eux vont, que ce soit Amistra, OpenAI ou je ne sais qui, vont monter leur coup très rapidement. Comment tu anticipes tout ça ?

  • Valerian Saliou

    Bon, étant donné qu'on est des geeks et qu'on est passionnés, ce qui s'est passé, c'est que quand GPT 3.5 était sorti, si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en décembre 2022. Quelque chose comme ça, on s'est dit c'est incroyable ce truc, il faut qu'on l'intègre à crisp et qu'on invente une fonctionnalité. Donc c'est là qu'on a déployé la première version d'une feature qu'on a appelée Magic Reply, qui permet de faire de la prédiction de réponse. Donc ça c'était basé sur les API de OpenAI. Et ensuite, ce qu'on a fait c'est qu'on s'est dit ok, le pricing ne va pas du tout scale avec notre modèle de pricing. On voudrait rendre l'AI disponible au plus grand nombre. Du coup on a lancé notre propre plateforme de ce qu'on appelle de RAG, où on héberge des LLM qui sont open source, qu'on a parfois fine-tuned, sur-entraînés. Donc c'est des LLM qui sont publiés, des LAMA ou des choses comme ça, sur la plateforme Hugging Face, et qui après on vient augmenter. Il y a d'autres modèles qu'on a créés aussi nous-mêmes, et en fait tout ça on a packagé ça dans une plateforme qui s'appelle Mirage, donc c'est un SaaS d'Ancrisp. dont on est des clients et qui nous permet de propulser tout un tas de fonctionnalités AI de Chris, donc pas que la réponse en mode Magic Reply dans le chat, mais l'aspect par exemple créer des résumés de conversation quand toi tu arrives sur le support client après une longue conversation et tu n'as pas envie de tout lire, mettre des petites catégories de conversation dans la liste de conversation à gauche, transcrire les messages audio, etc. Et tout ça c'est tout un tas de modèles qui collaborent entre eux et qui tournent sur notre plateforme Mirage. qui sont disponibles sur une API HTTP. Crisp vient communiquer avec Mirage pour enrichir la plateforme avec de l'AI. Et tout ça c'est contrôlé par Crisp. Donc c'est des serveurs qu'on contrôle, des cartes graphiques qu'on contrôle qui sont à Paris.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc vous gérez vos coûts par rapport à de la concurrence qui va payer les grands LLM. en direct et vous êtes parvenu à le développer.

  • Valerian Saliou

    C'est des coûts fixes en fait. Nous, on paye les cartes graphiques. Donc, c'est des coûts fixes au mois. Et puis après, on vient ajouter des GPU quand il y a plus de demandes finalement. Mais on ne se prend pas la marge en effet.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, bien sûr. Et pour avancer du coup dans le podcast, Valérian, tu as beaucoup parlé des histoires de levée de fonds. Comme je disais, vous êtes un peu aux antipodes. Vous êtes l'une des startups hyper bankable. qui n'avait pas levé de fonds à l'ouest. Pourquoi ton associé, j'aime bien le taquin là-dessus, et puis il me le rend bien aussi. C'était quoi la philosophie à la base ? Parce que quand tu tentes d'aller aux Etats-Unis au tout départ, vous avez décidé de tracer votre route sans lever.

  • Valerian Saliou

    Historiquement, on n'était pas sûr. On ne savait pas nécessairement s'il fallait qu'on lève des fonds ou pas. On était dans un écosystème autour de The Family, où tout le monde nous disait, à Paris, où tout le monde nous disait lever des fonds. Tout le monde levait des fonds, et il y avait énormément d'argent dans l'écosystème. Et tous nos amis entrepreneurs d'ailleurs avaient tous levé des fonds. Donc il y avait une forme de conformité à lever des fonds. Et nous on nous a proposé, mis en relation avec beaucoup d'investisseurs, on nous a beaucoup proposé de fonds. Et sur le moment, nous on était étudiants, moi j'étais alternant, enfin Baptiste aussi, puis ensuite il est parti à 42 à Paris, à l'école 42. Et donc finalement on faisait du freelance où moi j'avais mes revenus d'alternant. Donc on avait pour vivre on va dire, développer CRISP, on n'avait pas besoin d'argent. on n'avait pas besoin d'embaucher qui que ce soit tout était déjà fait à l'époque sur fonds propres sur les peu de fonds propres qu'on apportait donc en fait finalement les propositions d'investisseurs elles paraissaient alléchantes mais on s'est dit ok c'est pas le moment c'est pas le moment, jusqu'à temps qu'on soit invité à un événement peut-être deux ans après la création de CRISP un an et demi après la création de CRISP à Malte organisé par Ausha le SAS Ausha qui permet de faire du tracking, des heatmaps sur ... les activités des internautes sur les sites internet qui était très très successful déjà à l'époque nous a invité un événement à une sorte de compétition entre sas à malte où il y avait des sas comme nous qui commençait bootstrappé et qui y en avait genre 3 je crois ou qui allait gagner et puis un qui allait finir avec un chèque de 20 mille euros on a gagné et à cet événement là donc c'était une forme de validation à cet événement là on a rencontré un ancien investisseur allemand dont on avait déjà dit en fait le combien est ce qu'on gagner en mr à l'époque et nous a regardé nous a dit les mecs enfin levé pas de fond en fait continuer en fonds propres c'est incroyable et là en fait avoir cette validation d'un adulte qui avait peut-être le double de notre âge déjà en fait on s'est dit ok on va continuer comme ça ça a été la validation ultime parce qu'en fait on était il n'y a pas de réponse on n'était pas certain en fait ça en fait on était un peu perdu comme et puis c'est une démarche qui peut faire

  • Sébastien Le Corfec

    peur aussi à un moment, il y a la dilution il y a plein de choses et puis alors que un fond forcément au travers d'un bord peut aider sur plein plein de choses mais au final ça a renforcé votre ADN certes où vous aimez bien voyager, où il y a beaucoup de télétravail chez vous mais cette histoire d'être... un peu à l'encontre de tout ce qui est Startup Nation, ça vous a aussi stimulé d'une certaine façon.

  • Valerian Saliou

    C'est ça, parce qu'on n'avait aucune éducation en fait en la matière à l'époque. Pour tout te dire, en fait, à un moment, c'est quand on allait sur Paris et que Jean-Baptiste voyait quelqu'un à The Family et il lui explique ce que c'était CRISP et le mec lui répond « Ah, vous faites un SAS ! » Et aucun de nous deux savait ce que c'était un SAS.

  • Sébastien Le Corfec

    Ah d'accord.

  • Valerian Saliou

    En fait, on faisait un SaaS. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est ça.

  • Valerian Saliou

    C'est-à-dire le niveau de naïveté. C'est-à-dire qu'on commençait par la passion du produit. Je pense qu'on maîtrisait bien notre sujet qui était le code, le produit. On avait déjà fait des apps de messagerie dans le passé, mais en fait, sur l'aspect marché, SaaS, tout ça, levée de fonds, on n'y connaissait rien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu croises beaucoup de startups nantaises ou de l'Ouest qui ont les levées des fonds. C'est quoi ta vision un peu aujourd'hui du territoire, des startups, tout ça ?

  • Valerian Saliou

    En ce moment, c'est un peu particulier. J'ai l'impression qu'on voit moins d'entrepreneurs qui commencent des boîtes comme à l'euphorie des années 2015-2016. L'environnement a un peu changé et pas forcément malheureusement pour le bien. Je pense que c'est des cycles. En ce moment, je ne sais pas. Il y a une époque, en revanche, je voyais beaucoup de créations d'entreprises ici, autour de Brest, un peu partout finalement.

  • Sébastien Le Corfec

    et tu vois certains entrepreneurs ou certains techos qui décident tout comme à votre époque d'aller peut-être tenter l'aventure aussi aux Etats-Unis c'est ce que j'entends en ce moment ça fait longtemps que j'ai pas depuis 2017 que je suis pas allé aux Etats-Unis mais j'ai des échos de

  • Valerian Saliou

    potes qui sont là-bas qui confirment que beaucoup de français s'expatrient et commencent leur boîte ils incorporent et commencent leur boîte à ce moment-là aux Etats-Unis et non ici ... Et je pense que ça signifie que l'environnement économique a changé et la confiance aussi en l'avenir pour les entrepreneurs a dû évoluer. Et c'est dommage.

  • Sébastien Le Corfec

    Et par le passé, on voyait beaucoup d'entrepreneurs devenir des capitaines d'industrie. Toi, tu viens de Plabenec, je pense à Loulou-le-Duf qui vient un tout petit peu plus haut de la Côte-Nord, qui ont bâti des empires. On ne le voit pas réellement côté startup aujourd'hui. souvent les entrepreneurs à un moment veulent revendre leur boîte faire leur cash out c'est quoi ton point de vue là dessus tu te sens toi valerian devenir un capitaine d'industrie ou non monter d'autres d'autres sas c'est quoi un peu là j'aime bien j'aime bien la notion de capitaine d'industrie mais

  • Valerian Saliou

    en effet je pense que dans la tech c'est très différent parce qu'on est dans un marché qui est beaucoup plus qui évolue beaucoup plus rapidement et je pense que là tu perds tu peux très vite perdre ta ton actualité, on va dire ta relevance. Donc c'est un marché qui peut être assez fatigant parce qu'il faut constamment... Si tu t'arrêtes, en fait, tu meurs. C'est-à-dire que tu t'arrêtes de faire évoluer ton produit et de te tenir à jour. Cinq ans plus tard, tu te fais éclater par tes concurrents. Parce que là, tu vois, il y a l'AI qui est arrivé il y a deux ans. Si tu n'as pas de fonctionnalité AI, dans quelques années, tu es mort, en fait. Donc c'est un marché qui est très, très fatigant. Je pense que c'est très difficile pour les entrepreneurs de... sur la durée en fait de tenir. Et je pense que c'est pour ça aussi que les gens exitent. Et après, parce que c'est un modèle aussi qui est basé sur la levée de fonds, il y a une grosse incentive à exit autant pour les investisseurs que pour les fondateurs. On est sur un modèle un peu différent, donc on verra.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu commences aujourd'hui à faire quelques podcasts, quelques interviews comme ça. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Valerian Saliou

    Je pense comment créer plus d'entrepreneurs. Parce que je pense en fait... Je pense que, c'est pas qu'on est entrepreneur, mais je pense qu'on sait très vite qu'en étant enfant, qu'on a une tendance, plus tard, à la rébellion, à ne pas suivre un parcours scolaire où on va bosser dans une boîte. Et en fait, on veut vraiment faire sa boîte et c'est ça ou rien. Et je pense que ça, c'est un mindset qu'on crée quand on est enfant. Et je... Ce qui m'a beaucoup influencé finalement c'est le fait que je sois très accompagné par ma famille. avec le cadeau de l'ordinateur, mon père qui m'expliquait des choses très jeunes en informatique. Je pense que, je n'ai pas d'enfant, mais si là aujourd'hui j'en avais, je pense que je les accompagnerais très très vite sur... La culturation. La culturation, scientifique, tech, etc. Parce que c'est là où tu crées des vocations. Tu vois peut-être que si je vois que l'enfant est très matériel, il aime bien construire des choses, pourquoi pas lui acheter une imprimante 3D en fait. Et l'accompagner, et puis faire des trucs avec lui. le positiver on va dire dans cette volonté positive quoi dernière question,

  • Sébastien Le Corfec

    es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée de Crisp d'épique ? je sais pas oui peut-être sûrement j'aimerais bien c'est toi qui le dis mais on va travailler en ce sens en tout cas je pense que vous êtes sacrément bien partis et j'espère que ça va et s'aimer en tout cas par la suite. Je te remercie. On fait des choses avec passion, en tout cas, et on kiffe ce qu'on fait tous les jours, donc c'est cool. Merci Valérian, c'était l'épopée de CRISP par Sébastien Le Corfeuil. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises ou nos ventes du territoire. Merci. Merci à toi.

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