L'épopée de Jean-Baptiste de Bel-Air (STEEPLE) par Sébastien Le Corfec cover
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L'épopée de...

L'épopée de Jean-Baptiste de Bel-Air (STEEPLE) par Sébastien Le Corfec

L'épopée de Jean-Baptiste de Bel-Air (STEEPLE) par Sébastien Le Corfec

42min |18/03/2025
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L'épopée de Jean-Baptiste de Bel-Air (STEEPLE) par Sébastien Le Corfec

L'épopée de Jean-Baptiste de Bel-Air (STEEPLE) par Sébastien Le Corfec

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Description

🚀 Plongez au cœur de l’épopée de Steeple avec Jean-Baptiste de Bel-Air ! 🎙️


Dans le dernier épisode du podcast L’Épopée de, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Jean-Baptiste de Bel-Air, fondateur de Steeple, la scale-up rennaise qui révolutionne la communication interne en entreprise et qui réalise 10 Millions d'euros de CA en autofinancement. 💡


📢 Une solution figitale pour reconnecter tous les collaborateurs
🔹 Un constat : 80% des travailleurs n’ont pas d’accès direct aux outils numériques en entreprise.
🔹 Une réponse : Steeple digitalise l’affichage interne avec une approche humaine et engageante, combinant application mobile, ordinateur et écrans tactiles dans les salles de pause.
🔹 Un succès : 350 000 utilisateurs, plus de 1 500 entreprises clientes (Renault, Decathlon, Leclerc...), 10M€ de CA et une hypercroissance en autofinancement depuis 2017.


💬 Au programme de cet échange passionnant :
✅ L’origine de Steeple et les défis du bootstrapping 🚀
✅ L’impact de l’IA sur le futur du travail 🧠
✅ La communication interne comme levier de performance et de cohésion 📊
✅ L’internationalisation et les ambitions d’un futur leader mondial depuis la Bretagne 🌍

🎧 Un épisode inspirant pour tous ceux qui construisent, innovent et osent penser autrement.


📲 Écoutez l’épisode dès maintenant et partagez votre avis ! 👉 [Lien du podcast]


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé dans l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Carri. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Jean-Baptiste Debeller, fondateur de Stiple, c'est maintenant. Jean-Baptiste, salut !

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Salut Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc focus sur ta scale-up qui révolutionne la communication interne en entreprise, donc Stipple. C'est la solution qui digitalise l'affichage dans les structures avec une promesse forte, remettre l'humain au cœur des organisations. Dans un monde où 80% des travailleurs n'ont pas d'accès direct aux outils numériques en entreprise, Stipple répond à un besoin majeur, connecter tous les salariés, des bureaux aux entrepôts, en passant par les équipes terrain. Tu as lancé cette entreprise en 2017 à l'âge de 27 ans. Stiple est aujourd'hui utilisé par plus de 1500 entreprises, dont de grands groupes comme Renault, Decathlon ou Leclerc. La société n'a jamais levé de fonds et tu affiches une forte croissance avec plus de 100 collaborateurs. Et toi Jean-Baptiste, comment tu pitcherais du coup cette startup qui ne connaît pas encore ton entreprise ? En une minute.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    C'est déjà pas mal ce que tu as fait. Moi je pense qu'il faut se rendre compte de ce qu'est le quotidien d'une personne qui cherche à faire de la communication, par exemple je vais prendre une industrie. manufacturières avec comme tu l'as dit 80% de personnes qui ne sont pas connectées ça veut dire quoi ça veut dire bon bah pour les 20% on peut envoyer un mail mais pour le reste ça veut dire quoi on fait de l'affichage mais si on a du multi sites ça veut dire que cet affichage on doit le dupliquer sur les différents sites donc on retrouve des affiches placardées à la machine à café sur la porte des toilettes pour capter l'attention des gens et puis finalement on se rend compte que c'est pas regardé c'est pas vu parce que l'affichage on s'en cogne un petit peu finalement et donc l'idée c'est de se dire comment on fait pour communiquer sans discriminer ces personnes qui sont pas équipées Et donc nous, on a inventé ce qu'on appelle la communication interne figitale, donc moitié physique, moitié digitale, parce qu'en plus d'une application mobile et ordinateur, on va retrouver des grands écrans tactiles dans les salles de pause. Et le seul outil indispensable pour utiliser Steeple, on est plutôt bien doté de ça, c'est un doigt.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, exactement. Très bon pitch, tu es habitué, tu l'as fait quand même à quelques reprises. J'ai une première question, elle est basée où au final, cette entreprise ? À Rennes ou à Brest ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Elle est à Rennes, elle est à Rennes, désolé Sébastien, elle est à Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    Pourtant tu as des origines du côté de Brest, petit flashback, justement qu'est-ce que tu faisais avant Stiple, ton enfance, tes études, tes premières expériences dans le domaine ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc moi j'ai pour habitude de dire que je n'ai jamais travaillé, parce que Stiple c'était mon projet de fin d'études en école de commerce à Rennes. Avant j'ai surtout décidé de suivre mes parents qui... qui était parti pendant six ans aussi en Pologne, a lancé les premiers magasins Leclerc, ils sont dans la grande distribution. Et donc, on est revenu dans le Finistère Nord par opportunité, pas par choix, tout à fait. Je ne veux pas me faire que des amis. Et donc après, j'ai fait une classe préparatoire et l'école de commerce. Et là, en fait, pour la petite histoire, ce qui est intéressant, c'est que mes parents qui ont un hypermarché Leclerc, dans ces... des entreprises là qui sont familiales, c'est des entreprises qui se transmettent souvent de parents à enfants. Et il y avait un problème à ça, c'est que je n'avais pas forcément envie de reprendre l'entreprise familiale. Et donc c'est pour ça que je crée très vite. après mes études, parce que je me suis dit si jamais je ne crée pas une entreprise, eh bien je vais devoir reprendre le magasin. Alors il y a pire, il y a vraiment pire comme situation, mais j'avais envie, c'est Sartre qui dit ça, c'est les pères ont des projets, les filles sont des destins. Et moi j'avais envie d'avoir mes propres projets, et je sentais bien que l'étau se resserrait, puis il faut dire non à sa mère, et ça c'est pas évident. Donc c'est pour ça que j'ai créé très vite après l'école de commerce.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais d'accord, et t'étais plutôt bon élève à l'école de commerce de Rennes ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors on va... Pas parlé de l'école de commerce de Rennes en tant qu'élève, mais j'ai fait des très belles campagnes BDE. Non, c'était par contre les classes préparatoires avant, ça c'était quelque chose. Mon lycée et classe préparatoire s'est monté en puissance, et puis l'école de commerce m'a appris autre chose.

  • Sébastien Le Corfec

    J'ai croisé tout à l'heure quelqu'un du middle d'épopée, Nicolas Patinac, qui me disait « Moi j'ai bossé avec Jean-Baptiste, j'ai vu mettre des choses en rayon,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    donc les mains dans le cambouis très tôt. » mettre en rayon. Donc j'ai fait à peu près tous les rayons du magasin pour gagner de l'argent. Et puis ça m'a permis de découvrir aussi ce monde de la grande distribution qui n'est pas un monde facile. On est souvent dans la grande distri, on y va pour dix jours et puis finalement on y reste dix ans parce que il y a une vie de magasin. Et puis c'est là que ça m'a permis de comprendre aussi les sujets de communication. Et puis le décalage qu'il existe entre souvent la vision du dirigeant, parce que je les avais matin, midi et soir à table, et puis aussi le côté collaborateur sur le terrain et ces deux mondes qui ne devraient pas s'opposer autant et s'aligner plutôt.

  • Sébastien Le Corfec

    On se connaît bien, on se croise depuis longtemps. Très tôt, on t'a entendu pitcher à la West Web Valley, je crois que c'était en 2017, justement. On t'a remis un West Web Award aussi à l'époque, à toi et à mon équipe, pour la meilleure start-up bretonne, c'était en 2021, si mes souvenirs sont bons. Tu es pour la troisième fois dans EBOPE les 40, les 40 personnalités bretonnes de moins de 40 ans qui façonnent le territoire d'aujourd'hui et de de demain, mais pour les auditeurs, l'idée, c'est de tenter vraiment de revenir au mieux sur la trajectoire de Steeple. Donc déjà, comment est née cette idée ? Je crois que Steeple, ça veut dire en breton, clocher, c'est ça ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    En anglais. En anglais,

  • Sébastien Le Corfec

    en anglais.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, non, en anglais, c'est le clocher, parce que le clocher, c'est l'un des plus vieux outils de communication interne, parce que alors pour les bonnes et les mauvaises nouvelles, mais c'est ce qui permet au village d'être averti, et puis c'est un point de repère qui permet de se retrouver et d'échanger, donc c'est exactement ce qu'on fait, et donc... Donc nous, pour l'histoire, c'est vrai qu'en 2015, on commence à créer l'entreprise. Quand tu dis on, à l'époque, j'étais avec un associé qui était Nicolas, qui lui était ingénieur informatique parce que j'avais essayé d'apprendre à coder. Je n'avais pas réussi.

  • Sébastien Le Corfec

    On ne peut pas avoir tous les talents.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Voilà, donc je me suis dit, laissons faire les professionnels. Donc avec Nicolas, on se met à deux. Et puis, on développe une plateforme de communication interne au départ qui était bon au début pour les étudiants, pour les entreprises. Et en fait, ça ne marchait pas du tout. Oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Les premiers retours,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    c'est... Non, ça ne marchait pas parce qu'on l'avait mis en test en laboratoire dans le magasin de mes parents. Mais en fait, il y avait 200 salariés, il y avait à peine 10 personnes qui s'y connectaient. Donc en fait, ça ne servait à rien. Et au bout d'un an, un an et demi, à force de faire des améliorations, de discuter avec les utilisateurs, on s'est rendu compte qu'on avait beau rajouter toutes les fonctionnalités du monde, c'est un problème non pas de fonctionnalité, mais d'accessibilité. Et on s'est dit, mais en fait, puisqu'après, dès qu'ils publiaient sur Steeple, ils étaient en train d'afficher et de le mettre sur le tableau d'affichage. On se dit, mais pourquoi est-ce qu'on ne viendrait pas remplacer complètement le tableau d'affichage ? Et en juin 2016, on met le premier écran tactile dans la salle de pause du Leclerc de Plugastel. Et là, en fait, on se dit tout de suite, waouh, ça y est, on a trouvé le truc.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, vous aviez matérialisé. Au final, il fallait une solution software, mais hardware. L'un n'allait pas sans l'autre.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il fallait s'adapter à notre utilisateur. Et quand on est... employé soit en industrie, dans le BTP, et qu'en fait, on travaille et on n'est pas derrière un ordinateur et qu'on a une pause d'un quart d'heure et qu'en fait, ce qui se passe c'est qu'on va prendre son café et on a 30 secondes, le temps que le café coule, pour faire passer de l'information et pour donner envie, comme une vitrine d'un magasin, donner envie de rentrer à l'intérieur. Et ça c'est tout l'enjeu de l'écran qui est à côté de la machine à café. On peut toucher, on peut interagir avec l'écran et puis on peut aussi se dire bon bah en fait je vais peut-être le télécharger sur mon téléphone.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aujourd'hui, Steeple, c'est une entreprise en hypercroissance. Mais au départ, tu parlais effectivement de quelques obstacles. Mais est-ce que tu as eu un moment de doute qui a marqué ce parcours en disant « Ah non, je n'y arriverai pas, je jette l'éponge » .

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, je pense que je n'étais pas assez intelligent pour ça. Et au contraire, tant mieux. Quand on est jeune, on est fou, même si je ne suis pas très vieux. Mais non, j'ai toujours été optimiste. Moi, j'adore avancer, me taper la tête contre un mur. Et puis après, ne pas avancer au même endroit. Donc, toujours cette volonté d'avancer, d'avancer, d'avancer, en faisant plein d'erreurs. L'histoire de Steeple est jonchée d'erreurs et de conneries, mais des fois des trucs. C'est plus facile de raconter une histoire quand on connaît déjà la fin. On se dit, bah oui, il y avait des évidences. Mais non, donc...

  • Sébastien Le Corfec

    Le top 3 de tes conneries ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oh là là, mais déjà, premièrement, quand on commence à faire Steeple, on ne sort pas notre cul du bureau. on fait des fonctionnalités en disant attendez j'ai vu ça sur tel site j'ai fait et on oublie de parler aux utilisateurs est ce qui est fou c'est que c'est la même connerie que je refais sept ans plus tard en ayant structuré l'entreprise à plus de 100 personnes voilà la même chose c'est que je reste le cul sur mon bureau et enfin sur la chaise de mon bureau et j'oublie le client et finalement là je me rends compte que c'est toute l'entreprise qui oublie le client et que tu vois à chaque fois c'est toujours mais rappelle toi ce que tu fais pour qui et pourquoi

  • Sébastien Le Corfec

    Parce que quand tu dis, tu es parti voir le client, c'est 1500 entreprises aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous donner vraiment les chiffres clés aujourd'hui du développement, le nombre d'utilisateurs, la croissance peut-être du chiffre d'affaires, peut-être le chiffre d'affaires c'est compliqué d'en parler, l'adoption par secteur, quelques PTI comme ça.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Moi je parle de tout. Aujourd'hui on est à près de 10 millions de chiffres d'affaires, donc ça c'est bien. On a du récurrent à hauteur de près de 8 millions. Donc ça, 8 millions de récurrents.

  • Sébastien Le Corfec

    Il faut bien juste, pardon de te couper, mais par rapport à toutes les startups qui naissent à l'Ouest depuis quelques années, tu es dans le top 5, top 10, je pense, des belles startups. Il faut vraiment remettre le clocher au milieu du vidage. Aujourd'hui, tu es parmi les startups qui avancent le plus.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais moi, je le vois vraiment comme un démarrage parce que c'est 100 millions et pourquoi pas un milliard.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, en nombre d'utilisateurs, tu me parlais de...

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, on équipe 350 000 personnes et après, qui peuvent l'utiliser soit sur les écrans. Donc, on n'a pas la caméra qui permet de tracer les gens. Donc, après, il y en a qui décident de s'inscrire, de télécharger sur leur téléphone. Mais le chiffre qu'on a, c'est 350 000.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Et par secteur, du coup ? Il y a de la GMS qui est le premier client, les Scarmore, les Scarwest.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc on a 300 magasins Leclerc. On va avoir aussi un accord avec System U. On a 200-250 magasins System U. On avance aussi dans la restauration avec McDonald's. Et puis après, il y a les secteurs du BTP, du transport, de l'industrie, de l'agroalimentaire. On travaille avec les chantiers de l'Atlantique. On travaille avec des abattoirs. Donc tous ces métiers où on travaille avec ses mains.

  • Sébastien Le Corfec

    Il y a tout de même, pour nos auditeurs, une certaine similarité au niveau des belles tractions dans l'Ouest. Quand je pense à Chopopop, il bosse avec la GMS, grosse croissance. Les frères Menez de Gwénou qui ont monté Zerogashi, qui s'appelle maintenant Smartway, c'est pareil, c'est de la GMS. Il y a quand même un point commun entre tous les trois où ça cartonne, parce qu'une fois qu'on est rentré du côté de la GMS, c'est assez vertueux.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce qu'on a un système particulier sur la GMS en France, c'est qu'il est composé beaucoup d'indépendants et des entrepreneurs dans la GMS qui ont envie aussi d'innover dans leur magasin. Donc, il faut leur rendre ça. Moi, j'ai croisé des adhérents Leclerc, des associés Système U qui ont dit OK, on teste et ça fait du bien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, votre promesse, c'est d'améliorer la communication interne. dans les entreprises où, comme on disait tout à l'heure, 80% des salariés n'ont pas d'ordinateur professionnel. Concrètement, est-ce que tu es parvenu à mesurer des impacts ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, les clients nous disent que ça a un impact sur... Parce que l'accidentologie, parce qu'en fait, tout le monde s'en fout de la com interne. Le sujet n'est pas la com interne. Et communiquer, ce n'est pas juste balancer l'info. Communiquer, c'est donner l'information, qu'elle soit vue, comprise et appliquée. Typiquement... Si je dis juste mettez vos chaussures de sécurité et que tout le monde arrive en tongs le lendemain, ça ne va pas gérer mon problème d'accidentologie. Donc les clients nous disent que sur l'accidentologie, ça leur fait gagner de l'argent, moins d'accidents. Des collaborateurs qui se sentent plus impliqués aussi dans l'entreprise, donc moins d'absentéisme, moins de turnover. Et là, ce qu'on commence à voir aussi, c'est la notion de cooptation. On se sent bien dans une entreprise, on fait venir d'autres personnes. Donc certaines entreprises le mesurent. ont des indicateurs et nous disent que ça a un impact. D'autres se disent, j'ai beaucoup moins de personnes qui me disent, de toute façon, on n'est au courant de rien, ce qui est très important. Et il y a un autre volet qu'on nous dit, c'est cette discrimination qui existe entre col bleu et col blanc, qui est normale dans beaucoup d'entreprises. C'est vrai qu'on s'est beaucoup battu pour éviter la discrimination homme-femme, mais la discrimination col bleu, col blanc, elle est encore très, très présente. Beaucoup trouvent ça normal que des gens qui ont une adresse mail, un ordinateur et une info, et ceux qui travaillent sur la ligne de prod n'aient pas l'info. Nous, on crée justement ce lien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu vois des différences en fonction des typologies d'entreprise sur la communication interne, les structures qui ont des entrepôts, des structures peut-être un peu plus digitalisées, qui ont déjà des produits comme Slack, tout ça. Tu vois des différences ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ce qu'on voit surtout, c'est... des entreprises qui ont déjà bien avancé sur la com externe. Des entreprises qui se sont dit, bon, pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le client, il faut avoir une communication. Et après, elles se disent, mais comment ça se fait qu'on ait mis des réseaux sociaux, des applis, des écrans pour le client, et qu'en fait, on a des mêmes problèmes pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le collaborateur, et qu'on est toujours en train de leur servir la fiche sur la porte des toilettes. Donc, ça effectivement, ça aide beaucoup. Il y a eu un autre volet, c'est le Covid. Parce que le Covid, du jour au lendemain, il fallait passer des messages à tout le monde. Alors là, c'était panique à bord. Tous ceux qui avaient Steeple nous ont dit, mais heureusement qu'on avait Steeple.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc, gagnant du Covid.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Gagnant du Covid. Et effectivement, tout le monde s'est posé la question, comment je fais passer le message ? Donc, oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quelles sont les grandes tendances du secteur ? L'IA, les nouveaux formats, l'évolution du management, parce que tu es au cœur du réacteur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, c'est intéressant de voir aussi que ces secteurs qu'on peut appeler traditionnels, ils suivent lentement ce qu'on a connu dans les services avant, sur justement mettre le collaborateur dans les meilleures dispositions pour qu'il se sente impliqué, pour qu'il soit engagé, et que derrière, il y a des effets de productivité. Donc, ça arrive jusque dans ces entreprises-là. Et le problème, c'est qu'elles ne sont pas structurées. Parce que plus on a une petite entreprise dans un secteur traditionnel, Alors la com interne, c'est un mot qui n'existe pas. Et la communication, ce n'est pas toujours le cas. Souvent, c'est géré par des personnes RH. Et donc, tout l'enjeu que tu soulignes, qui est aussi comment on fait grâce à l'intelligence artificielle, nous, c'est le truc qu'on arrive à faire bientôt. C'est ce qui existait que pour des grands groupes digitaux. On va l'amener pour des petites entreprises traditionnelles. Pourquoi ? Parce qu'on va apporter presque une boîte à outils. On va surarmer... une personne qui est RH, qui ne sait pas du tout comment faire de com, et en fait, on va lui montrer que parce qu'on va récupérer plein d'infos, on va brancher Stipple avec ses outils, avec ses offres d'emploi, avec ses documents, avec les choses à faire signer, avec le parcours d'onboarding, avec les événements internes, et bien tout ça, on va lui dire, regarde, il y a toutes ces choses-là et on t'a préparé des publications toutes prêtes que tu n'as plus qu'à publier pour ranimer la vie de ton entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu es en train de préparer avec tes équipes, au final, une espèce de suite logicielle, un peu de la com interne. tu étais sur du FIGITEL avec l'écran où tu as craqué le truc, mais tu es en train d'aller plus loin pour faire de l'upsell peut-être ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce que les clients qui ont Steeple nous disent, nous on a dit à tout le monde, allez sur Steeple, on a mis les écrans, par contre on aurait besoin de ça, on aurait besoin d'une base documentaire, on aurait besoin de faire signer des documents, on aurait besoin de gérer nos événements, et donc tout ça, nous on construit. Et finalement, Steeple, certains l'ont sur leur téléphone perso, c'est quand même... l'une des seules applications professionnelles qu'ils ont sur leur téléphone perso. Et pas parce qu'on les a obligés, parce qu'ils se sont dit « Ah, c'est pas mal ce qu'il y a sur l'écran de salle de pause, je peux le télécharger et donc je le prends sur mon téléphone perso. » Donc là, on a aussi plein d'acteurs environnants qui disent « Mais comment on peut se brancher à vous ? Comment est-ce qu'on peut balancer, par exemple, les retours, les notes des clients directement ? » Tu es un réplicateur. Oui, tu vois, on parle de Smartway qui est le gaspillage alimentaire dans… dans les hypermarchés et les supermarchés, mais comment on fait pour que ces données-là arrivent directement sur Steeple pour, eh bien, que tout le monde soit au courant des valeurs et des axes de progression.

  • Sébastien Le Corfec

    Et au final, c'est vrai que les entreprises un peu plus tech vont utiliser des solutions type Slack ou Notion pour la base de connaissances. Au final, toi, tu es l'acteur aujourd'hui français qui permet d'adresser des PME qui n'ont jamais entendu parler de Slack ou Notion.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Exactement. On s'inspire évidemment des meilleurs. En se disant aussi, ce qui est intéressant, c'est quel est le 20% qui fait 80% du job ? Parce que Notion, c'est très bien quand tu veux faire de l'automatisation, quand tu veux collaborer et c'est ton outil de travail. Slack, c'est un outil de travail. Mais quand c'est, tiens, voilà ton emploi du temps ou tiens les gars, on se retrouve au soccer ce soir, tu n'as peut-être pas besoin de toutes les fonctionnalités de Slack.

  • Sébastien Le Corfec

    par rapport à ta stratégie pour conquérir le marché européen ? Tu es déjà présent, tu as tenté je crois d'être présent en Espagne, en Allemagne, en Italie. Aujourd'hui quels sont tes objectifs et puis ce retour d'expérience ? Parce qu'on entend notamment pas mal de startups de l'Ouest se casser les dents, aller sur les marchés comme ça européens et ton recul justement, ça fait longtemps que tu as commencé, tu as tenté.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui parce qu'encore une fois, moi ce que je disais tout à l'heure c'est que j'aime bien foncer, me taper un mur et puis après changer. Donc je me suis dit... plutôt je me lance à l'international, de toute façon je ferai plein de conneries, mais plus tôt je les fais, mieux je peux les réparer. En fait, c'est à la fois intéressant et complètement con aussi, parce qu'en fait, les conneries que j'ai faites à l'international, j'ai fait les mêmes en France. Et l'erreur, c'est évidemment d'avoir pensé qu'on était assez structuré pour le marché français et de le dupliquer. Et donc on a dupliqué, mais toutes les conneries qu'on faisait en France. Et c'est là que maintenant... Heureusement, on n'a pas investi trop d'argent à l'international. Mais quand on a corrigé le tir, là, on est en train de corriger depuis 18 mois le tir en France pour réorganiser toutes les équipes commerciales, toutes les équipes de relations clients, pour remettre le client au centre de tout. Et bien là, du coup, on refait également l'international. Et l'avenir a l'air beaucoup plus radieux. On a une trentaine de clients en Espagne, une vingtaine en Allemagne et on commence en Italie. Ouais, c'est bien, on a nos clients aussi qui nous portent à l'international.

  • Sébastien Le Corfec

    Ça c'était une de mes questions. Souvent, le meilleur moyen pour réussir à l'international, c'est d'être porté par les clients. Et forcément, dans la GMS, même si ce n'est pas forcément vrai, c'est bien dissocié en fonction des différentes chaînes de magasins. Mais c'est vrai que ça peut être bien d'être porté par les acteurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Notre problématique, c'est notre typologie d'entreprise. Nous, on travaille sur la PME et l'ETI. C'est souvent porté par des grands groupes. Mais encore une fois, on travaille beaucoup avec des indépendants parce que la problématique de Stiple, c'est que quand tu as quelqu'un au siège qui reste toujours au siège sur un groupe, par exemple, on prend des hypermarchés intégrés. En fait, s'il ne va pas sur le terrain, il ne se rend pas compte qu'en fait, le salarié qui met en rayon, ce n'est pas la même chose que le gars qui a la défense, qui est connecté. Tout le monde pense à la défense, que tout le monde est connecté. Mais d'un autre côté, c'est pour ça qu'on n'a pas de concurrent. C'est parce qu'ils sont tous à Paris à faire des startups pour des startups connectées. Et qu'en fait, quand on vient sur le terrain, on se rend compte que non, le monde n'est pas pareil. Mais le problème, c'est quand il y a des personnes qui décident à Paris pour tout le monde en France. Donc, c'est pour ça qu'on avance avec des gens qui sont sur le terrain et qui se plaignent même de ce qui est fait au siège.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est bon, tu as le discours pour être le futur prochain président de Produits en Bretagne. Stiple, justement tu parles des RH tout ça l'équipe a grandi très vite aujourd'hui vous êtes plus de 200 collaborateurs, comment tu as structuré justement la croissance ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà on ne l'a pas fait dans un premier temps parce que finalement si tu veux aussi ce qui s'est passé c'est que justement après Covid tu as un marché porteur et donc quand tu es porté par une vague, c'est ça au surf ... Tu fais n'importe quoi, mais tu avances quand même. Et tu as l'impression de savoir surfer, mais tu fais n'importe quoi. Et il y a cette expression qu'on aime bien en Bretagne, c'est quand la marée se retire qu'on voit qu'il n'avait pas de slip.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et donc globalement, ce qui s'est passé en 2022, 2021, 2022, c'est qu'on faisait n'importe quoi, mais que ça marchait. Mais qu'on ne s'en rendait pas compte qu'on faisait n'importe quoi. Et donc, en 2023, ça commence à s'effriter un petit peu. Et là, on se dit, oula, tiens, il y a un sujet. Et nous, le churn, donc le taux de résiliation de nos clients, ça n'a jamais dépassé 1%. Et donc là, on commençait à avoir 2%. Donc 2%, c'est le double de 1%. Donc même si dans le SaaS, 2%, c'est personne n'a ça.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le taux qu'en général, on dit 2% de churn, c'est acceptable.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, oui. Et donc là, c'est là où on s'est dit, oula, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, on s'est rendu compte qu'on avait mis beaucoup de gaz sur le nouveau business, aller chercher, conquérir plein de clients. Et que... On est habitué aussi à ce que les clients savent utiliser la plateforme, le prennent pour les bonnes raisons parce qu'ils avaient vraiment étudié et que finalement avec le Covid et nous qui étions moins présents pour les accompagner, il y avait un moins bon usage que Steeple et puis moins bien vendu. Et donc en fait Steeple c'était devenu le réseau social à côté et pas l'outil central de la communication. Donc mais avec des aberrations et encore une fois comme je te disais, moi je n'étais plus au contact assez proche des équipes. plus au contact des clients, j'allais plus voir ce qui se passait, mais c'était du n'importe quoi.

  • Sébastien Le Corfec

    Et pourtant, tu faisais des actions comme ton Tour de France.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais le Tour de France, encore une fois, il était pensé acquisition de clients. Mais parce qu'encore une fois, on prenait pour acquis cette relation avec un client. Parce que quand on a zéro résiliation, on se dit mais pourquoi finalement tout doit bien se passer ? Et là, tu soulèves le capot et c'est un bordel. Donc là, on a restructuré, on a retravaillé les postes, retravaillé les périmètres, retravaillé les business units. Pour juste se dire, il faut mettre de l'énergie là sur nos fondamentaux. Donc dans l'Ouest. sur les marques, les enseignes qui nous font vivre en France et repartir de cette base solide parce qu'il n'y a rien de plus fort qu'un client qui est satisfait.

  • Sébastien Le Corfec

    Parce qu'aujourd'hui, tu es structuré, je ne sais pas, le pôle tech, bizdev, tout ça. C'est quoi, en gros, les grandes masses sur la centaine de collaborateurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, tu as 35 commerciaux, 35 équipes produits, à peu près. Puis après, une équipe marketing, les fonctions support. Et après, les fonctions customer aussi pour accompagner le client. Donc, tu vois, 10 customers, 70, après 5 et 15, quelque chose comme ça. Oui, d'accord. Et l'enjeu a été de construire sur les postes des commerciaux, des business units et de donner de la responsabilité. Ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas. C'est-à-dire que là, tous les commerciaux sont responsables soit d'un territoire, soit ce qu'on appelle les qui-à-compte, d'un compte-clé. Et donc… Ils sont responsables à la fois de l'acquisition, mais aussi de la rétention et du développement sur leur territoire ou leur compte-clé. D'accord. Et c'est ce qui fait qu'aussi, on a des personnes à Lille, à Strasbourg, à Aix-en-Provence, à Bordeaux. Et on maille le territoire, et donc aussi à Madrid, à Milan. Et on cherche quelqu'un côté d'Allemagne aussi actuellement.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et tout à l'heure, tu parlais des anciens clients. Mais tu avais fait une belle action avec l'histoire des vœux. où tu avais eu la bonne idée, toi, tes équipes, de parvenir à remercier chaque personne. Ça, c'est sympa. Oui,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    mais en fait, aussi, il y a un sujet, c'est que la communication interne, c'est souvent vu comme un truc chiant. Et oui, ça sent la poussière, la naphtaline. Donc, nous, on veut montrer que c'est un sujet sérieux, mais qu'on peut le faire sans se prendre au sérieux et avec du fun. Et donc, comment on apporte cette touche ? un peu fantasy et comment on garde cette relation client donc oui on a l'habitude tous les ans de faire des voeux personnalisés pour chacun de nos clients donc là ça commence à devenir compliqué donc une vidéo quand tu fais une vidéo de deux minutes pour chacun des clients bat 3 à 1500 clients ça fait ça fait du boulot donc tu les fais tout ça c'était ça l'histoire c'était ça où l'histoire au début et puis après quand je suis tombé en pls parce que c'est tellement intense tu imagines tu as 3000 ans mais c'est

  • Sébastien Le Corfec

    C'est très drôle, franchement, pour avoir vu quelques vidéos très sympas. Revenons un tout petit peu sur tout ce qui est R&D. C'est le cœur de l'acteur encore une fois. C'est quoi les budgets qui sont dédiés, les équipes ? Comment tu continues à faire en sorte que le produit soit toujours au top ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il y a un énorme sujet d'organisation. J'ai l'impression de passer ma vie à faire des organigrammes.

  • Sébastien Le Corfec

    Des process ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Pas des process, parce qu'au contraire, mieux tu fais ton organisation, moins tu as besoin de process. Et plus tu donnes de la responsabilité sur un périmètre qui est clair et en disant, voici l'impact qu'on veut avoir. Et à la limite, démerdez-vous, moi je veux augmenter ce chiffre-là. Et ça, ça veut dire que tu dois savoir qui fait quoi, pourquoi. Donc, c'est ça au produit. C'est comment au début, on avait des équipes un peu projet, puis on les transforme en feature team, en équipe périmètre. Et là, l'idée, c'est de les emmener vers des impacts team en disant vous êtes pluridisciplinaire, mais vous travaillez sur cet impact. Et ça, c'est quelque chose.

  • Sébastien Le Corfec

    Je pense en orchestré, ce n'est pas évident, mais ça va certainement dans le bon sens. On va parler un tout petit peu de vision, transmission. Stiple s'inscrit dans une transformation plus large du monde du travail. Quelle est ta vision à 2050 de ce monde du travail ? Certes, j'imagine très bien un stipple un tout petit peu partout, mais si on se fait un peu de prospective, ça donne quoi à 2050 selon toi ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors, je vais te dire, déjà entre l'année dernière et cette année, le raz-de-marée pour les cols blancs sur l'IA… C'est quelque chose d'impressionnant. Et je vois à quel point, même au sein de Stiple, les collaborateurs ne saisissent pas l'ampleur de ce qui arrive. Moi, j'ai presque. Maintenant, ChatGPT version audio, tout le temps à côté de moi. C'est dingue. Et c'est mon assistant. Et je gagne en productivité, mais de malade. Et il y a des métiers qui vont être vraiment... Il n'y en aura plus besoin, ou très peu. Donc, on va vivre un peu ce qu'on a connu dans l'industrie avec l'automatisation. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'ouvriers en France, mais ça veut dire qu'effectivement, on va être augmenté. Donc, jusqu'où... C'est intéressant, dans 25 ans... Mais autant tu parles de ça, par exemple tes clients dans la GMS, tu auras toujours du monde à mettre en rayon. D'une certaine façon, certes, on peut penser à des Amazones qui essaient de faire des petites boutiques comme ça, où il y a très peu de monde. Mais tu auras toujours cette com' interne qui sera très importante pour les gens qui font. Mais c'est vrai que les fameux cols blancs, c'est encore autre chose. Les gens qui s'occupent de la communication, aujourd'hui, on voit plein d'IA se lancer pour générer tel ou tel contenu. ne va rester que la valeur ajoutée. Et finalement, ce n'est pas plus mal, parce que si on passe sa journée à faire des tableaux, à mettre des chiffres dans des tableaux, ce n'est peut-être pas la meilleure valeur ajoutée de l'être humain.

  • Sébastien Le Corfec

    On parle beaucoup de sens et d'engagement dans l'entreprenariat. Comment fais-tu en sorte pour que Stiple ne soit pas juste une entreprise qui vend un produit, mais une entreprise qui a un impact ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Tu sais, si on vend notre produit, On permet à des gens qui n'ont jamais été au courant de ce qui se passait dans leur entreprise, des gens qui parfois ont passé 30 ans à côté d'une autre personne sans connaître leur prénom. Donc ça, c'est ce qu'on fait au jour le jour. Et il faut se rendre compte de ce que c'est d'être dans un abattoir et de couper des queues de vache toute la journée, d'être à la chaîne, mettre en rayon. C'est des métiers, c'est dur. ce qu'on apporte à ces gens-là, c'est leur dire, mais vous n'êtes pas que des bras. Vous êtes, et c'est pour ça que notre slogan, c'est la vie au travail. C'est parce que pour ces entreprises-là, on leur dit, oui, il y a le droit de se sentir bien au travail, d'expliquer ce que tu fais, voilà pourquoi tu le fais. Et le sens qu'on donne, tu as utilisé le terme donner du sens. Nous, c'est ce qu'on essaye de faire, d'aider les entreprises à donner du sens et à créer du lien. Peut-être qu'on ne fait pas le meilleur boulot du monde, mais si à la pause, on peut se marrer, avec son collègue, c'est déjà pas mal.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que Steeple, pour l'avoir testé dans nos bureaux, même si on n'était pas du tout la bonne cible, notre histoire de West Valley Explore, on dirait Pop et Gestion, c'est vrai que tu as plein de petits modules, des paris sportifs, ce genre de choses. Et je pense que c'est des outils, des fonctionnalités qui fonctionnent bien quand tu fédères les gens.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais oui, parce que l'idée, c'est un peu, si tu veux, comme un journal. Un journal. Tu vas avoir les actualités, tu vas avoir le sport, tu vas avoir le turf, tu vas avoir les mots croisés. Et en fait, c'est tout ça. Chacun arrive, prend ce qu'il veut. Et bien, nous, c'est pareil. C'est à différentes manières d'attirer, mais en première page, tu as l'actu. Et ça, c'est le plus important.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu fais partie d'une génération d'entrepreneurs, avec Crisp notamment, qui a réussi sans lever de fond et tout ça en scalant assez rapidement. Donc déjà... Je veux bien t'entendre un tout petit peu sur cette notion de levée de fonds parce que tu as un parti pris, tu es très engagé sur le fait que tu peux faire effectivement sans levée de fonds. Et justement, comment tu transmets toute cette expérience aux jeunes entrepreneurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc sur les levées de fonds, déjà, on n'en a pas eu besoin.

  • Sébastien Le Corfec

    Croissance organique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, et puis parce que c'est du récurrent, c'est du paiement upfront, donc pour annualiser. Donc nous, chaque client représentait une mini levée de fonds. Donc après, on était redevable du paiement qu'ils avaient fait, mais ça permet de financer. Ce n'est pas la même chose pour d'autres typologies d'entreprises, pour même de la deep tech, où il faut aller dans la recherche. Donc moi, je ne suis pas blanc ou noir sur un modèle. Et c'est ce que je dis justement à des jeunes entrepreneurs qui viennent me voir et qui me disent, là, mon objectif, c'est de lever des fonds.

  • Sébastien Le Corfec

    Grave erreur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais oui. Et donc de rappeler... L'objectif,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est d'avoir des clients. Oui.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et puis de rappeler que la levée de fonds est un moyen. Mais j'avais l'impression dans les années 2021-2022 d'être le gars sur l'autoroute qui était à dire « Pourquoi ils roulent tous à l'envers ? » Et j'avais l'impression que c'était moi qui roulais à l'envers. Parce que c'était devenu la première question, c'est « T'as levé combien ? »

  • Sébastien Le Corfec

    C'était le Graal. Tu as complètement raison. La finalité pour certains entrepreneurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et notre chance, et ma chance, c'est d'être en Bretagne, d'être à Rennes. Et d'avoir peut-être, non pas comme les startups parisiennes, le regard tourné vers la Silicon Valley et le modèle américain, mais d'avoir justement en visu les entrepreneurs du territoire, les Louis Loduf, les Beaumanoir, les Édouard Leclerc, tous ces gens-là. Quand tu écoutes leur histoire, ce n'est pas l'histoire de la Silicon Valley américaine. Et de toute façon, on voit bien qu'on n'a pas le même marché, on n'a pas la même réglementation. On n'a pas la même liquidité qu'aux États-Unis, donc il ne faut pas jouer au même jeu.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et c'est quelque chose, au final, que tu ne mettra jamais en œuvre. Par exemple, si tu as besoin de te déployer plus rapidement dans tel ou tel pays, tu dis non, non, je peux le faire en fonds propres. Je me vois comme un capitaine d'industrie et non un gars qui est là, entre guillemets, juste pour faire un coup.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais non, mais tu as raison, parce que la première question, c'est qu'est-ce que tu veux ? Et ça, c'est ce que je pose aux jeunes entrepreneurs qui viennent me voir. Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux être riche ? Tu veux... travailler, tu veux faire quelque chose. Et moi, ma vision, c'est que si j'avais voulu être riche, j'aurais repris l'entreprise de mes parents et j'aurais eu moins d'emmerdes et plus d'argent. Donc, depuis le début, le contrat est clair, c'est je ne fais pas ça pour l'argent et je suis quelqu'un d'impatient, mais de patient. Et donc, je sais que c'est mon projet potentiellement d'une vie et il faut trouver les moyens de se réinventer aussi parce que tout change tout le temps. Mais donc, j'ai du temps et je n'ai pas besoin de faire... une levée, une deuxième, puis de revendre et après d'avoir plein d'argent dont je ne sais que faire.

  • Sébastien Le Corfec

    Mais c'est très rare, au final, aujourd'hui, dans ce monde de la tech, d'entendre des gens qui sont là, au final, pour durer, quand j'emploie le terme capitaine d'industrie, j'en connais très peu. Et toi, au final, tu te dis, mais non, mais moi j'ai cette envie que quand je vois un Louis Leduc, un Christian Rouleau de Samsyk, les gars, sur une génération, ils ont réussi du coup à faire des build-up. C'est vrai qu'on... J'avais pas prévu de te poser cette question-là, mais peut-être que tu vas vouloir racheter des briques logicielles comme ça, ou c'est pas dans ta stratégie ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, parce qu'en fait, souvent, ceux qui font ça aussi, c'est pour se faire plaisir. Et la réalité, c'est qu'avec le code aujourd'hui, nous, on n'a pas d'acteur sur notre marché. Ce serait un compétiteur direct, on rachèterait la base clientèle, mais... Aujourd'hui, ça coûte plus cher de racheter. Il y a un sujet culturel qui est incroyable dans une entreprise. Si c'est racheter une entreprise, je ne prendrais même pas la techno, je ne prendrais même pas les gens, je prendrais juste le parc clientèle. Enfin, ça n'a pas de sens.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. On voit l'entrepreneuriat breton dans la tech en pleine effervescence. Dans l'article que j'écrivais, qui accompagne la map, je disais, il va y avoir, comme en 2024. pas mal de startups qui vont péricliter. Il y en a un paquet. Et on voit tout de même quelques sorties qui commencent à se faire. Et ça, c'est très, très, très important que cet écosystème arrive à maturité. Quel regard tu portes justement sur cet écosystème local ? Et puis l'actualité au final de ces dernières semaines où on voit effectivement les rainées de klaxons avec Mathieu qui a revendu du coup un à une société américaine, ou c'est qu'il y aura ici aussi qui ont été rachetés par des Américains. Vertigo du côté de Nantes aussi. Comment tu analyses tout ça, ton regard sur ces sujets ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà, parmi tous les exemples que tu as cités, il y a plein d'histoires différentes. Bien sûr. Et derrière un exit, il peut se cacher des réussites et des fois des échecs. L'important dans tout ça... c'est qu'il y a des entrepreneurs qui ont tenté des choses, qui ont pris des risques, et il y a des belles histoires. Et quoi qu'il en soit, on a besoin de ce dynamisme sur le territoire. On a besoin que des étudiants qui sont bons, qui sont à Rennes, qui sont en Bretagne, n'aillent pas à Paris, parce qu'une fois qu'ils sont à Paris, ils sont perdus. Et après, ils reviennent à 35 ans en disant « moi, je veux fonder une famille, donc je veux relâcher la pédale » . Non, nous, on en a besoin quand ils sortent d'études. Et pour ça... Il faut un écosystème dynamique, il faut leur donner envie de rester. Donc, moi, je suis pour qu'il y ait plein d'entreprises qui grandissent à Rennes, mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, l'écosystème, ce n'est pas facile, le marché français, ce n'est pas facile. Et encore une fois, quand on veut jouer le jeu des Américains sur un marché qui n'est pas celui des États-Unis, on se le prend dans la gueule.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tu penses que... Le fait d'avoir levé des fonds, ça a permis du coup d'avoir ces exits plus ou moins rapidement ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Levé des fonds, et tu le sais, l'argent n'est pas gratuit. En fait, c'est l'argent le plus cher qu'il faut rembourser. Il vaut mieux que tu lèves des fonds auprès d'investisseurs privés quand tu ne peux plus lever auprès des banques, ou qu'elles ne veulent pas te financer. Et c'est de l'argent qui coûte... très cher parce qu'à un moment le fonds doit sortir et donc il veut récupérer son argent. Donc dès lors où tu lèves des fonds, il faut être prêt potentiellement à ne pas pouvoir rembourser. Et quand tu ne peux pas rembourser, tu es obligé de faire quelque chose pour les investisseurs.

  • Sébastien Le Corfec

    L'interview la touche bientôt à sa fin. Quelles questions ne te posent jamais et que tu aimerais qu'on te pose ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Peut-être que tu m'as posé des questions sur l'avenir, mais effectivement, à quoi ressemblerait la solution de demain ? On en a un peu parlé justement de ce côté... On parle souvent d'une super app. C'est important de se dire comment est-ce qu'on arrive à faire en sorte que le collaborateur dans une entreprise ait une seule app sur laquelle il peut vraiment avoir toute l'information, toute la vie de son entreprise. Et donc, moi j'appelle s'il y a des personnes aussi, des développeurs qui veulent nous rejoindre talentueux, on accueille et on continue de recruter sur ce volet-là parce qu'il y a des projets extraordinaires qui nous attendent.

  • Sébastien Le Corfec

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour dire que l'épopée de Steeple est épique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ah oui, elle est épique.

  • Sébastien Le Corfec

    Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ? Qu'est-ce que tu aimerais qu'on dise de Steeple dans quelques années ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Nous, si tu veux, il y a un sujet qui est important, c'est qu'on est une entreprise qui est très exigeante avec ses salariés. Parce que... on est obligé parce qu'on est en autofinancement. Et on a ce problème qui est que, comme je te l'ai dit, on fait des communications qui sont fun, on a une image qui est fun. Et peut-être que par le passé, des personnes nous ont rejoints pour les mauvaises raisons. Et quand on a des gens qui arrivent et qu'on ne leur dit pas, non, en fait, on essaye de créer un leader mondial en autofinancement depuis Rennes. Donc, ce n'est pas possible. Normalement, ce n'est pas possible. Et pourtant, il y a un couillon qui pense qu'il peut y arriver. Mais ça veut dire que doivent nous rejoindre des personnes qui ont envie de se dépasser, qui ont envie d'être curieux, d'apprendre et apprendre tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    oui, il y a eu des fights dans l'entreprise en disant non, il faut réaffirmer le projet qui est ambitieux. Et ce n'est pas, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le Club Med. Et on a dévié vers ça. Donc, moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que oui, on a cette exigence et cette dureté qui fait notre réputation sur le bassin en disant « Oh là là, chez Stiple, c'est des fous » . Mais oui, on est fous. Et donc, j'aimerais qu'on dise que mine de rien, on a toujours essayé d'être humain dans cette manière, d'accompagner les collaborateurs, d'essayer de les faire se dépasser, de reconnaître quand on n'y arrivait pas qu'on a merdé et qu'on a fait plein de conneries. Et moi, le premier, j'ai fait plein de conneries, mais c'était toujours avec la volonté. d'aller plus loin et d'apprendre chaque jour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Jean-Baptiste pour cet échange passionnant. C'était l'épopée de Steeple par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci Jean-Baptiste.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Merci Sébastien.

Description

🚀 Plongez au cœur de l’épopée de Steeple avec Jean-Baptiste de Bel-Air ! 🎙️


Dans le dernier épisode du podcast L’Épopée de, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Jean-Baptiste de Bel-Air, fondateur de Steeple, la scale-up rennaise qui révolutionne la communication interne en entreprise et qui réalise 10 Millions d'euros de CA en autofinancement. 💡


📢 Une solution figitale pour reconnecter tous les collaborateurs
🔹 Un constat : 80% des travailleurs n’ont pas d’accès direct aux outils numériques en entreprise.
🔹 Une réponse : Steeple digitalise l’affichage interne avec une approche humaine et engageante, combinant application mobile, ordinateur et écrans tactiles dans les salles de pause.
🔹 Un succès : 350 000 utilisateurs, plus de 1 500 entreprises clientes (Renault, Decathlon, Leclerc...), 10M€ de CA et une hypercroissance en autofinancement depuis 2017.


💬 Au programme de cet échange passionnant :
✅ L’origine de Steeple et les défis du bootstrapping 🚀
✅ L’impact de l’IA sur le futur du travail 🧠
✅ La communication interne comme levier de performance et de cohésion 📊
✅ L’internationalisation et les ambitions d’un futur leader mondial depuis la Bretagne 🌍

🎧 Un épisode inspirant pour tous ceux qui construisent, innovent et osent penser autrement.


📲 Écoutez l’épisode dès maintenant et partagez votre avis ! 👉 [Lien du podcast]


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé dans l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Carri. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Jean-Baptiste Debeller, fondateur de Stiple, c'est maintenant. Jean-Baptiste, salut !

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Salut Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc focus sur ta scale-up qui révolutionne la communication interne en entreprise, donc Stipple. C'est la solution qui digitalise l'affichage dans les structures avec une promesse forte, remettre l'humain au cœur des organisations. Dans un monde où 80% des travailleurs n'ont pas d'accès direct aux outils numériques en entreprise, Stipple répond à un besoin majeur, connecter tous les salariés, des bureaux aux entrepôts, en passant par les équipes terrain. Tu as lancé cette entreprise en 2017 à l'âge de 27 ans. Stiple est aujourd'hui utilisé par plus de 1500 entreprises, dont de grands groupes comme Renault, Decathlon ou Leclerc. La société n'a jamais levé de fonds et tu affiches une forte croissance avec plus de 100 collaborateurs. Et toi Jean-Baptiste, comment tu pitcherais du coup cette startup qui ne connaît pas encore ton entreprise ? En une minute.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    C'est déjà pas mal ce que tu as fait. Moi je pense qu'il faut se rendre compte de ce qu'est le quotidien d'une personne qui cherche à faire de la communication, par exemple je vais prendre une industrie. manufacturières avec comme tu l'as dit 80% de personnes qui ne sont pas connectées ça veut dire quoi ça veut dire bon bah pour les 20% on peut envoyer un mail mais pour le reste ça veut dire quoi on fait de l'affichage mais si on a du multi sites ça veut dire que cet affichage on doit le dupliquer sur les différents sites donc on retrouve des affiches placardées à la machine à café sur la porte des toilettes pour capter l'attention des gens et puis finalement on se rend compte que c'est pas regardé c'est pas vu parce que l'affichage on s'en cogne un petit peu finalement et donc l'idée c'est de se dire comment on fait pour communiquer sans discriminer ces personnes qui sont pas équipées Et donc nous, on a inventé ce qu'on appelle la communication interne figitale, donc moitié physique, moitié digitale, parce qu'en plus d'une application mobile et ordinateur, on va retrouver des grands écrans tactiles dans les salles de pause. Et le seul outil indispensable pour utiliser Steeple, on est plutôt bien doté de ça, c'est un doigt.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, exactement. Très bon pitch, tu es habitué, tu l'as fait quand même à quelques reprises. J'ai une première question, elle est basée où au final, cette entreprise ? À Rennes ou à Brest ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Elle est à Rennes, elle est à Rennes, désolé Sébastien, elle est à Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    Pourtant tu as des origines du côté de Brest, petit flashback, justement qu'est-ce que tu faisais avant Stiple, ton enfance, tes études, tes premières expériences dans le domaine ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc moi j'ai pour habitude de dire que je n'ai jamais travaillé, parce que Stiple c'était mon projet de fin d'études en école de commerce à Rennes. Avant j'ai surtout décidé de suivre mes parents qui... qui était parti pendant six ans aussi en Pologne, a lancé les premiers magasins Leclerc, ils sont dans la grande distribution. Et donc, on est revenu dans le Finistère Nord par opportunité, pas par choix, tout à fait. Je ne veux pas me faire que des amis. Et donc après, j'ai fait une classe préparatoire et l'école de commerce. Et là, en fait, pour la petite histoire, ce qui est intéressant, c'est que mes parents qui ont un hypermarché Leclerc, dans ces... des entreprises là qui sont familiales, c'est des entreprises qui se transmettent souvent de parents à enfants. Et il y avait un problème à ça, c'est que je n'avais pas forcément envie de reprendre l'entreprise familiale. Et donc c'est pour ça que je crée très vite. après mes études, parce que je me suis dit si jamais je ne crée pas une entreprise, eh bien je vais devoir reprendre le magasin. Alors il y a pire, il y a vraiment pire comme situation, mais j'avais envie, c'est Sartre qui dit ça, c'est les pères ont des projets, les filles sont des destins. Et moi j'avais envie d'avoir mes propres projets, et je sentais bien que l'étau se resserrait, puis il faut dire non à sa mère, et ça c'est pas évident. Donc c'est pour ça que j'ai créé très vite après l'école de commerce.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais d'accord, et t'étais plutôt bon élève à l'école de commerce de Rennes ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors on va... Pas parlé de l'école de commerce de Rennes en tant qu'élève, mais j'ai fait des très belles campagnes BDE. Non, c'était par contre les classes préparatoires avant, ça c'était quelque chose. Mon lycée et classe préparatoire s'est monté en puissance, et puis l'école de commerce m'a appris autre chose.

  • Sébastien Le Corfec

    J'ai croisé tout à l'heure quelqu'un du middle d'épopée, Nicolas Patinac, qui me disait « Moi j'ai bossé avec Jean-Baptiste, j'ai vu mettre des choses en rayon,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    donc les mains dans le cambouis très tôt. » mettre en rayon. Donc j'ai fait à peu près tous les rayons du magasin pour gagner de l'argent. Et puis ça m'a permis de découvrir aussi ce monde de la grande distribution qui n'est pas un monde facile. On est souvent dans la grande distri, on y va pour dix jours et puis finalement on y reste dix ans parce que il y a une vie de magasin. Et puis c'est là que ça m'a permis de comprendre aussi les sujets de communication. Et puis le décalage qu'il existe entre souvent la vision du dirigeant, parce que je les avais matin, midi et soir à table, et puis aussi le côté collaborateur sur le terrain et ces deux mondes qui ne devraient pas s'opposer autant et s'aligner plutôt.

  • Sébastien Le Corfec

    On se connaît bien, on se croise depuis longtemps. Très tôt, on t'a entendu pitcher à la West Web Valley, je crois que c'était en 2017, justement. On t'a remis un West Web Award aussi à l'époque, à toi et à mon équipe, pour la meilleure start-up bretonne, c'était en 2021, si mes souvenirs sont bons. Tu es pour la troisième fois dans EBOPE les 40, les 40 personnalités bretonnes de moins de 40 ans qui façonnent le territoire d'aujourd'hui et de de demain, mais pour les auditeurs, l'idée, c'est de tenter vraiment de revenir au mieux sur la trajectoire de Steeple. Donc déjà, comment est née cette idée ? Je crois que Steeple, ça veut dire en breton, clocher, c'est ça ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    En anglais. En anglais,

  • Sébastien Le Corfec

    en anglais.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, non, en anglais, c'est le clocher, parce que le clocher, c'est l'un des plus vieux outils de communication interne, parce que alors pour les bonnes et les mauvaises nouvelles, mais c'est ce qui permet au village d'être averti, et puis c'est un point de repère qui permet de se retrouver et d'échanger, donc c'est exactement ce qu'on fait, et donc... Donc nous, pour l'histoire, c'est vrai qu'en 2015, on commence à créer l'entreprise. Quand tu dis on, à l'époque, j'étais avec un associé qui était Nicolas, qui lui était ingénieur informatique parce que j'avais essayé d'apprendre à coder. Je n'avais pas réussi.

  • Sébastien Le Corfec

    On ne peut pas avoir tous les talents.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Voilà, donc je me suis dit, laissons faire les professionnels. Donc avec Nicolas, on se met à deux. Et puis, on développe une plateforme de communication interne au départ qui était bon au début pour les étudiants, pour les entreprises. Et en fait, ça ne marchait pas du tout. Oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Les premiers retours,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    c'est... Non, ça ne marchait pas parce qu'on l'avait mis en test en laboratoire dans le magasin de mes parents. Mais en fait, il y avait 200 salariés, il y avait à peine 10 personnes qui s'y connectaient. Donc en fait, ça ne servait à rien. Et au bout d'un an, un an et demi, à force de faire des améliorations, de discuter avec les utilisateurs, on s'est rendu compte qu'on avait beau rajouter toutes les fonctionnalités du monde, c'est un problème non pas de fonctionnalité, mais d'accessibilité. Et on s'est dit, mais en fait, puisqu'après, dès qu'ils publiaient sur Steeple, ils étaient en train d'afficher et de le mettre sur le tableau d'affichage. On se dit, mais pourquoi est-ce qu'on ne viendrait pas remplacer complètement le tableau d'affichage ? Et en juin 2016, on met le premier écran tactile dans la salle de pause du Leclerc de Plugastel. Et là, en fait, on se dit tout de suite, waouh, ça y est, on a trouvé le truc.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, vous aviez matérialisé. Au final, il fallait une solution software, mais hardware. L'un n'allait pas sans l'autre.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il fallait s'adapter à notre utilisateur. Et quand on est... employé soit en industrie, dans le BTP, et qu'en fait, on travaille et on n'est pas derrière un ordinateur et qu'on a une pause d'un quart d'heure et qu'en fait, ce qui se passe c'est qu'on va prendre son café et on a 30 secondes, le temps que le café coule, pour faire passer de l'information et pour donner envie, comme une vitrine d'un magasin, donner envie de rentrer à l'intérieur. Et ça c'est tout l'enjeu de l'écran qui est à côté de la machine à café. On peut toucher, on peut interagir avec l'écran et puis on peut aussi se dire bon bah en fait je vais peut-être le télécharger sur mon téléphone.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aujourd'hui, Steeple, c'est une entreprise en hypercroissance. Mais au départ, tu parlais effectivement de quelques obstacles. Mais est-ce que tu as eu un moment de doute qui a marqué ce parcours en disant « Ah non, je n'y arriverai pas, je jette l'éponge » .

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, je pense que je n'étais pas assez intelligent pour ça. Et au contraire, tant mieux. Quand on est jeune, on est fou, même si je ne suis pas très vieux. Mais non, j'ai toujours été optimiste. Moi, j'adore avancer, me taper la tête contre un mur. Et puis après, ne pas avancer au même endroit. Donc, toujours cette volonté d'avancer, d'avancer, d'avancer, en faisant plein d'erreurs. L'histoire de Steeple est jonchée d'erreurs et de conneries, mais des fois des trucs. C'est plus facile de raconter une histoire quand on connaît déjà la fin. On se dit, bah oui, il y avait des évidences. Mais non, donc...

  • Sébastien Le Corfec

    Le top 3 de tes conneries ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oh là là, mais déjà, premièrement, quand on commence à faire Steeple, on ne sort pas notre cul du bureau. on fait des fonctionnalités en disant attendez j'ai vu ça sur tel site j'ai fait et on oublie de parler aux utilisateurs est ce qui est fou c'est que c'est la même connerie que je refais sept ans plus tard en ayant structuré l'entreprise à plus de 100 personnes voilà la même chose c'est que je reste le cul sur mon bureau et enfin sur la chaise de mon bureau et j'oublie le client et finalement là je me rends compte que c'est toute l'entreprise qui oublie le client et que tu vois à chaque fois c'est toujours mais rappelle toi ce que tu fais pour qui et pourquoi

  • Sébastien Le Corfec

    Parce que quand tu dis, tu es parti voir le client, c'est 1500 entreprises aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous donner vraiment les chiffres clés aujourd'hui du développement, le nombre d'utilisateurs, la croissance peut-être du chiffre d'affaires, peut-être le chiffre d'affaires c'est compliqué d'en parler, l'adoption par secteur, quelques PTI comme ça.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Moi je parle de tout. Aujourd'hui on est à près de 10 millions de chiffres d'affaires, donc ça c'est bien. On a du récurrent à hauteur de près de 8 millions. Donc ça, 8 millions de récurrents.

  • Sébastien Le Corfec

    Il faut bien juste, pardon de te couper, mais par rapport à toutes les startups qui naissent à l'Ouest depuis quelques années, tu es dans le top 5, top 10, je pense, des belles startups. Il faut vraiment remettre le clocher au milieu du vidage. Aujourd'hui, tu es parmi les startups qui avancent le plus.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais moi, je le vois vraiment comme un démarrage parce que c'est 100 millions et pourquoi pas un milliard.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, en nombre d'utilisateurs, tu me parlais de...

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, on équipe 350 000 personnes et après, qui peuvent l'utiliser soit sur les écrans. Donc, on n'a pas la caméra qui permet de tracer les gens. Donc, après, il y en a qui décident de s'inscrire, de télécharger sur leur téléphone. Mais le chiffre qu'on a, c'est 350 000.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Et par secteur, du coup ? Il y a de la GMS qui est le premier client, les Scarmore, les Scarwest.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc on a 300 magasins Leclerc. On va avoir aussi un accord avec System U. On a 200-250 magasins System U. On avance aussi dans la restauration avec McDonald's. Et puis après, il y a les secteurs du BTP, du transport, de l'industrie, de l'agroalimentaire. On travaille avec les chantiers de l'Atlantique. On travaille avec des abattoirs. Donc tous ces métiers où on travaille avec ses mains.

  • Sébastien Le Corfec

    Il y a tout de même, pour nos auditeurs, une certaine similarité au niveau des belles tractions dans l'Ouest. Quand je pense à Chopopop, il bosse avec la GMS, grosse croissance. Les frères Menez de Gwénou qui ont monté Zerogashi, qui s'appelle maintenant Smartway, c'est pareil, c'est de la GMS. Il y a quand même un point commun entre tous les trois où ça cartonne, parce qu'une fois qu'on est rentré du côté de la GMS, c'est assez vertueux.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce qu'on a un système particulier sur la GMS en France, c'est qu'il est composé beaucoup d'indépendants et des entrepreneurs dans la GMS qui ont envie aussi d'innover dans leur magasin. Donc, il faut leur rendre ça. Moi, j'ai croisé des adhérents Leclerc, des associés Système U qui ont dit OK, on teste et ça fait du bien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, votre promesse, c'est d'améliorer la communication interne. dans les entreprises où, comme on disait tout à l'heure, 80% des salariés n'ont pas d'ordinateur professionnel. Concrètement, est-ce que tu es parvenu à mesurer des impacts ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, les clients nous disent que ça a un impact sur... Parce que l'accidentologie, parce qu'en fait, tout le monde s'en fout de la com interne. Le sujet n'est pas la com interne. Et communiquer, ce n'est pas juste balancer l'info. Communiquer, c'est donner l'information, qu'elle soit vue, comprise et appliquée. Typiquement... Si je dis juste mettez vos chaussures de sécurité et que tout le monde arrive en tongs le lendemain, ça ne va pas gérer mon problème d'accidentologie. Donc les clients nous disent que sur l'accidentologie, ça leur fait gagner de l'argent, moins d'accidents. Des collaborateurs qui se sentent plus impliqués aussi dans l'entreprise, donc moins d'absentéisme, moins de turnover. Et là, ce qu'on commence à voir aussi, c'est la notion de cooptation. On se sent bien dans une entreprise, on fait venir d'autres personnes. Donc certaines entreprises le mesurent. ont des indicateurs et nous disent que ça a un impact. D'autres se disent, j'ai beaucoup moins de personnes qui me disent, de toute façon, on n'est au courant de rien, ce qui est très important. Et il y a un autre volet qu'on nous dit, c'est cette discrimination qui existe entre col bleu et col blanc, qui est normale dans beaucoup d'entreprises. C'est vrai qu'on s'est beaucoup battu pour éviter la discrimination homme-femme, mais la discrimination col bleu, col blanc, elle est encore très, très présente. Beaucoup trouvent ça normal que des gens qui ont une adresse mail, un ordinateur et une info, et ceux qui travaillent sur la ligne de prod n'aient pas l'info. Nous, on crée justement ce lien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu vois des différences en fonction des typologies d'entreprise sur la communication interne, les structures qui ont des entrepôts, des structures peut-être un peu plus digitalisées, qui ont déjà des produits comme Slack, tout ça. Tu vois des différences ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ce qu'on voit surtout, c'est... des entreprises qui ont déjà bien avancé sur la com externe. Des entreprises qui se sont dit, bon, pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le client, il faut avoir une communication. Et après, elles se disent, mais comment ça se fait qu'on ait mis des réseaux sociaux, des applis, des écrans pour le client, et qu'en fait, on a des mêmes problèmes pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le collaborateur, et qu'on est toujours en train de leur servir la fiche sur la porte des toilettes. Donc, ça effectivement, ça aide beaucoup. Il y a eu un autre volet, c'est le Covid. Parce que le Covid, du jour au lendemain, il fallait passer des messages à tout le monde. Alors là, c'était panique à bord. Tous ceux qui avaient Steeple nous ont dit, mais heureusement qu'on avait Steeple.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc, gagnant du Covid.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Gagnant du Covid. Et effectivement, tout le monde s'est posé la question, comment je fais passer le message ? Donc, oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quelles sont les grandes tendances du secteur ? L'IA, les nouveaux formats, l'évolution du management, parce que tu es au cœur du réacteur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, c'est intéressant de voir aussi que ces secteurs qu'on peut appeler traditionnels, ils suivent lentement ce qu'on a connu dans les services avant, sur justement mettre le collaborateur dans les meilleures dispositions pour qu'il se sente impliqué, pour qu'il soit engagé, et que derrière, il y a des effets de productivité. Donc, ça arrive jusque dans ces entreprises-là. Et le problème, c'est qu'elles ne sont pas structurées. Parce que plus on a une petite entreprise dans un secteur traditionnel, Alors la com interne, c'est un mot qui n'existe pas. Et la communication, ce n'est pas toujours le cas. Souvent, c'est géré par des personnes RH. Et donc, tout l'enjeu que tu soulignes, qui est aussi comment on fait grâce à l'intelligence artificielle, nous, c'est le truc qu'on arrive à faire bientôt. C'est ce qui existait que pour des grands groupes digitaux. On va l'amener pour des petites entreprises traditionnelles. Pourquoi ? Parce qu'on va apporter presque une boîte à outils. On va surarmer... une personne qui est RH, qui ne sait pas du tout comment faire de com, et en fait, on va lui montrer que parce qu'on va récupérer plein d'infos, on va brancher Stipple avec ses outils, avec ses offres d'emploi, avec ses documents, avec les choses à faire signer, avec le parcours d'onboarding, avec les événements internes, et bien tout ça, on va lui dire, regarde, il y a toutes ces choses-là et on t'a préparé des publications toutes prêtes que tu n'as plus qu'à publier pour ranimer la vie de ton entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu es en train de préparer avec tes équipes, au final, une espèce de suite logicielle, un peu de la com interne. tu étais sur du FIGITEL avec l'écran où tu as craqué le truc, mais tu es en train d'aller plus loin pour faire de l'upsell peut-être ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce que les clients qui ont Steeple nous disent, nous on a dit à tout le monde, allez sur Steeple, on a mis les écrans, par contre on aurait besoin de ça, on aurait besoin d'une base documentaire, on aurait besoin de faire signer des documents, on aurait besoin de gérer nos événements, et donc tout ça, nous on construit. Et finalement, Steeple, certains l'ont sur leur téléphone perso, c'est quand même... l'une des seules applications professionnelles qu'ils ont sur leur téléphone perso. Et pas parce qu'on les a obligés, parce qu'ils se sont dit « Ah, c'est pas mal ce qu'il y a sur l'écran de salle de pause, je peux le télécharger et donc je le prends sur mon téléphone perso. » Donc là, on a aussi plein d'acteurs environnants qui disent « Mais comment on peut se brancher à vous ? Comment est-ce qu'on peut balancer, par exemple, les retours, les notes des clients directement ? » Tu es un réplicateur. Oui, tu vois, on parle de Smartway qui est le gaspillage alimentaire dans… dans les hypermarchés et les supermarchés, mais comment on fait pour que ces données-là arrivent directement sur Steeple pour, eh bien, que tout le monde soit au courant des valeurs et des axes de progression.

  • Sébastien Le Corfec

    Et au final, c'est vrai que les entreprises un peu plus tech vont utiliser des solutions type Slack ou Notion pour la base de connaissances. Au final, toi, tu es l'acteur aujourd'hui français qui permet d'adresser des PME qui n'ont jamais entendu parler de Slack ou Notion.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Exactement. On s'inspire évidemment des meilleurs. En se disant aussi, ce qui est intéressant, c'est quel est le 20% qui fait 80% du job ? Parce que Notion, c'est très bien quand tu veux faire de l'automatisation, quand tu veux collaborer et c'est ton outil de travail. Slack, c'est un outil de travail. Mais quand c'est, tiens, voilà ton emploi du temps ou tiens les gars, on se retrouve au soccer ce soir, tu n'as peut-être pas besoin de toutes les fonctionnalités de Slack.

  • Sébastien Le Corfec

    par rapport à ta stratégie pour conquérir le marché européen ? Tu es déjà présent, tu as tenté je crois d'être présent en Espagne, en Allemagne, en Italie. Aujourd'hui quels sont tes objectifs et puis ce retour d'expérience ? Parce qu'on entend notamment pas mal de startups de l'Ouest se casser les dents, aller sur les marchés comme ça européens et ton recul justement, ça fait longtemps que tu as commencé, tu as tenté.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui parce qu'encore une fois, moi ce que je disais tout à l'heure c'est que j'aime bien foncer, me taper un mur et puis après changer. Donc je me suis dit... plutôt je me lance à l'international, de toute façon je ferai plein de conneries, mais plus tôt je les fais, mieux je peux les réparer. En fait, c'est à la fois intéressant et complètement con aussi, parce qu'en fait, les conneries que j'ai faites à l'international, j'ai fait les mêmes en France. Et l'erreur, c'est évidemment d'avoir pensé qu'on était assez structuré pour le marché français et de le dupliquer. Et donc on a dupliqué, mais toutes les conneries qu'on faisait en France. Et c'est là que maintenant... Heureusement, on n'a pas investi trop d'argent à l'international. Mais quand on a corrigé le tir, là, on est en train de corriger depuis 18 mois le tir en France pour réorganiser toutes les équipes commerciales, toutes les équipes de relations clients, pour remettre le client au centre de tout. Et bien là, du coup, on refait également l'international. Et l'avenir a l'air beaucoup plus radieux. On a une trentaine de clients en Espagne, une vingtaine en Allemagne et on commence en Italie. Ouais, c'est bien, on a nos clients aussi qui nous portent à l'international.

  • Sébastien Le Corfec

    Ça c'était une de mes questions. Souvent, le meilleur moyen pour réussir à l'international, c'est d'être porté par les clients. Et forcément, dans la GMS, même si ce n'est pas forcément vrai, c'est bien dissocié en fonction des différentes chaînes de magasins. Mais c'est vrai que ça peut être bien d'être porté par les acteurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Notre problématique, c'est notre typologie d'entreprise. Nous, on travaille sur la PME et l'ETI. C'est souvent porté par des grands groupes. Mais encore une fois, on travaille beaucoup avec des indépendants parce que la problématique de Stiple, c'est que quand tu as quelqu'un au siège qui reste toujours au siège sur un groupe, par exemple, on prend des hypermarchés intégrés. En fait, s'il ne va pas sur le terrain, il ne se rend pas compte qu'en fait, le salarié qui met en rayon, ce n'est pas la même chose que le gars qui a la défense, qui est connecté. Tout le monde pense à la défense, que tout le monde est connecté. Mais d'un autre côté, c'est pour ça qu'on n'a pas de concurrent. C'est parce qu'ils sont tous à Paris à faire des startups pour des startups connectées. Et qu'en fait, quand on vient sur le terrain, on se rend compte que non, le monde n'est pas pareil. Mais le problème, c'est quand il y a des personnes qui décident à Paris pour tout le monde en France. Donc, c'est pour ça qu'on avance avec des gens qui sont sur le terrain et qui se plaignent même de ce qui est fait au siège.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est bon, tu as le discours pour être le futur prochain président de Produits en Bretagne. Stiple, justement tu parles des RH tout ça l'équipe a grandi très vite aujourd'hui vous êtes plus de 200 collaborateurs, comment tu as structuré justement la croissance ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà on ne l'a pas fait dans un premier temps parce que finalement si tu veux aussi ce qui s'est passé c'est que justement après Covid tu as un marché porteur et donc quand tu es porté par une vague, c'est ça au surf ... Tu fais n'importe quoi, mais tu avances quand même. Et tu as l'impression de savoir surfer, mais tu fais n'importe quoi. Et il y a cette expression qu'on aime bien en Bretagne, c'est quand la marée se retire qu'on voit qu'il n'avait pas de slip.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et donc globalement, ce qui s'est passé en 2022, 2021, 2022, c'est qu'on faisait n'importe quoi, mais que ça marchait. Mais qu'on ne s'en rendait pas compte qu'on faisait n'importe quoi. Et donc, en 2023, ça commence à s'effriter un petit peu. Et là, on se dit, oula, tiens, il y a un sujet. Et nous, le churn, donc le taux de résiliation de nos clients, ça n'a jamais dépassé 1%. Et donc là, on commençait à avoir 2%. Donc 2%, c'est le double de 1%. Donc même si dans le SaaS, 2%, c'est personne n'a ça.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le taux qu'en général, on dit 2% de churn, c'est acceptable.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, oui. Et donc là, c'est là où on s'est dit, oula, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, on s'est rendu compte qu'on avait mis beaucoup de gaz sur le nouveau business, aller chercher, conquérir plein de clients. Et que... On est habitué aussi à ce que les clients savent utiliser la plateforme, le prennent pour les bonnes raisons parce qu'ils avaient vraiment étudié et que finalement avec le Covid et nous qui étions moins présents pour les accompagner, il y avait un moins bon usage que Steeple et puis moins bien vendu. Et donc en fait Steeple c'était devenu le réseau social à côté et pas l'outil central de la communication. Donc mais avec des aberrations et encore une fois comme je te disais, moi je n'étais plus au contact assez proche des équipes. plus au contact des clients, j'allais plus voir ce qui se passait, mais c'était du n'importe quoi.

  • Sébastien Le Corfec

    Et pourtant, tu faisais des actions comme ton Tour de France.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais le Tour de France, encore une fois, il était pensé acquisition de clients. Mais parce qu'encore une fois, on prenait pour acquis cette relation avec un client. Parce que quand on a zéro résiliation, on se dit mais pourquoi finalement tout doit bien se passer ? Et là, tu soulèves le capot et c'est un bordel. Donc là, on a restructuré, on a retravaillé les postes, retravaillé les périmètres, retravaillé les business units. Pour juste se dire, il faut mettre de l'énergie là sur nos fondamentaux. Donc dans l'Ouest. sur les marques, les enseignes qui nous font vivre en France et repartir de cette base solide parce qu'il n'y a rien de plus fort qu'un client qui est satisfait.

  • Sébastien Le Corfec

    Parce qu'aujourd'hui, tu es structuré, je ne sais pas, le pôle tech, bizdev, tout ça. C'est quoi, en gros, les grandes masses sur la centaine de collaborateurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, tu as 35 commerciaux, 35 équipes produits, à peu près. Puis après, une équipe marketing, les fonctions support. Et après, les fonctions customer aussi pour accompagner le client. Donc, tu vois, 10 customers, 70, après 5 et 15, quelque chose comme ça. Oui, d'accord. Et l'enjeu a été de construire sur les postes des commerciaux, des business units et de donner de la responsabilité. Ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas. C'est-à-dire que là, tous les commerciaux sont responsables soit d'un territoire, soit ce qu'on appelle les qui-à-compte, d'un compte-clé. Et donc… Ils sont responsables à la fois de l'acquisition, mais aussi de la rétention et du développement sur leur territoire ou leur compte-clé. D'accord. Et c'est ce qui fait qu'aussi, on a des personnes à Lille, à Strasbourg, à Aix-en-Provence, à Bordeaux. Et on maille le territoire, et donc aussi à Madrid, à Milan. Et on cherche quelqu'un côté d'Allemagne aussi actuellement.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et tout à l'heure, tu parlais des anciens clients. Mais tu avais fait une belle action avec l'histoire des vœux. où tu avais eu la bonne idée, toi, tes équipes, de parvenir à remercier chaque personne. Ça, c'est sympa. Oui,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    mais en fait, aussi, il y a un sujet, c'est que la communication interne, c'est souvent vu comme un truc chiant. Et oui, ça sent la poussière, la naphtaline. Donc, nous, on veut montrer que c'est un sujet sérieux, mais qu'on peut le faire sans se prendre au sérieux et avec du fun. Et donc, comment on apporte cette touche ? un peu fantasy et comment on garde cette relation client donc oui on a l'habitude tous les ans de faire des voeux personnalisés pour chacun de nos clients donc là ça commence à devenir compliqué donc une vidéo quand tu fais une vidéo de deux minutes pour chacun des clients bat 3 à 1500 clients ça fait ça fait du boulot donc tu les fais tout ça c'était ça l'histoire c'était ça où l'histoire au début et puis après quand je suis tombé en pls parce que c'est tellement intense tu imagines tu as 3000 ans mais c'est

  • Sébastien Le Corfec

    C'est très drôle, franchement, pour avoir vu quelques vidéos très sympas. Revenons un tout petit peu sur tout ce qui est R&D. C'est le cœur de l'acteur encore une fois. C'est quoi les budgets qui sont dédiés, les équipes ? Comment tu continues à faire en sorte que le produit soit toujours au top ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il y a un énorme sujet d'organisation. J'ai l'impression de passer ma vie à faire des organigrammes.

  • Sébastien Le Corfec

    Des process ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Pas des process, parce qu'au contraire, mieux tu fais ton organisation, moins tu as besoin de process. Et plus tu donnes de la responsabilité sur un périmètre qui est clair et en disant, voici l'impact qu'on veut avoir. Et à la limite, démerdez-vous, moi je veux augmenter ce chiffre-là. Et ça, ça veut dire que tu dois savoir qui fait quoi, pourquoi. Donc, c'est ça au produit. C'est comment au début, on avait des équipes un peu projet, puis on les transforme en feature team, en équipe périmètre. Et là, l'idée, c'est de les emmener vers des impacts team en disant vous êtes pluridisciplinaire, mais vous travaillez sur cet impact. Et ça, c'est quelque chose.

  • Sébastien Le Corfec

    Je pense en orchestré, ce n'est pas évident, mais ça va certainement dans le bon sens. On va parler un tout petit peu de vision, transmission. Stiple s'inscrit dans une transformation plus large du monde du travail. Quelle est ta vision à 2050 de ce monde du travail ? Certes, j'imagine très bien un stipple un tout petit peu partout, mais si on se fait un peu de prospective, ça donne quoi à 2050 selon toi ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors, je vais te dire, déjà entre l'année dernière et cette année, le raz-de-marée pour les cols blancs sur l'IA… C'est quelque chose d'impressionnant. Et je vois à quel point, même au sein de Stiple, les collaborateurs ne saisissent pas l'ampleur de ce qui arrive. Moi, j'ai presque. Maintenant, ChatGPT version audio, tout le temps à côté de moi. C'est dingue. Et c'est mon assistant. Et je gagne en productivité, mais de malade. Et il y a des métiers qui vont être vraiment... Il n'y en aura plus besoin, ou très peu. Donc, on va vivre un peu ce qu'on a connu dans l'industrie avec l'automatisation. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'ouvriers en France, mais ça veut dire qu'effectivement, on va être augmenté. Donc, jusqu'où... C'est intéressant, dans 25 ans... Mais autant tu parles de ça, par exemple tes clients dans la GMS, tu auras toujours du monde à mettre en rayon. D'une certaine façon, certes, on peut penser à des Amazones qui essaient de faire des petites boutiques comme ça, où il y a très peu de monde. Mais tu auras toujours cette com' interne qui sera très importante pour les gens qui font. Mais c'est vrai que les fameux cols blancs, c'est encore autre chose. Les gens qui s'occupent de la communication, aujourd'hui, on voit plein d'IA se lancer pour générer tel ou tel contenu. ne va rester que la valeur ajoutée. Et finalement, ce n'est pas plus mal, parce que si on passe sa journée à faire des tableaux, à mettre des chiffres dans des tableaux, ce n'est peut-être pas la meilleure valeur ajoutée de l'être humain.

  • Sébastien Le Corfec

    On parle beaucoup de sens et d'engagement dans l'entreprenariat. Comment fais-tu en sorte pour que Stiple ne soit pas juste une entreprise qui vend un produit, mais une entreprise qui a un impact ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Tu sais, si on vend notre produit, On permet à des gens qui n'ont jamais été au courant de ce qui se passait dans leur entreprise, des gens qui parfois ont passé 30 ans à côté d'une autre personne sans connaître leur prénom. Donc ça, c'est ce qu'on fait au jour le jour. Et il faut se rendre compte de ce que c'est d'être dans un abattoir et de couper des queues de vache toute la journée, d'être à la chaîne, mettre en rayon. C'est des métiers, c'est dur. ce qu'on apporte à ces gens-là, c'est leur dire, mais vous n'êtes pas que des bras. Vous êtes, et c'est pour ça que notre slogan, c'est la vie au travail. C'est parce que pour ces entreprises-là, on leur dit, oui, il y a le droit de se sentir bien au travail, d'expliquer ce que tu fais, voilà pourquoi tu le fais. Et le sens qu'on donne, tu as utilisé le terme donner du sens. Nous, c'est ce qu'on essaye de faire, d'aider les entreprises à donner du sens et à créer du lien. Peut-être qu'on ne fait pas le meilleur boulot du monde, mais si à la pause, on peut se marrer, avec son collègue, c'est déjà pas mal.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que Steeple, pour l'avoir testé dans nos bureaux, même si on n'était pas du tout la bonne cible, notre histoire de West Valley Explore, on dirait Pop et Gestion, c'est vrai que tu as plein de petits modules, des paris sportifs, ce genre de choses. Et je pense que c'est des outils, des fonctionnalités qui fonctionnent bien quand tu fédères les gens.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais oui, parce que l'idée, c'est un peu, si tu veux, comme un journal. Un journal. Tu vas avoir les actualités, tu vas avoir le sport, tu vas avoir le turf, tu vas avoir les mots croisés. Et en fait, c'est tout ça. Chacun arrive, prend ce qu'il veut. Et bien, nous, c'est pareil. C'est à différentes manières d'attirer, mais en première page, tu as l'actu. Et ça, c'est le plus important.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu fais partie d'une génération d'entrepreneurs, avec Crisp notamment, qui a réussi sans lever de fond et tout ça en scalant assez rapidement. Donc déjà... Je veux bien t'entendre un tout petit peu sur cette notion de levée de fonds parce que tu as un parti pris, tu es très engagé sur le fait que tu peux faire effectivement sans levée de fonds. Et justement, comment tu transmets toute cette expérience aux jeunes entrepreneurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc sur les levées de fonds, déjà, on n'en a pas eu besoin.

  • Sébastien Le Corfec

    Croissance organique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, et puis parce que c'est du récurrent, c'est du paiement upfront, donc pour annualiser. Donc nous, chaque client représentait une mini levée de fonds. Donc après, on était redevable du paiement qu'ils avaient fait, mais ça permet de financer. Ce n'est pas la même chose pour d'autres typologies d'entreprises, pour même de la deep tech, où il faut aller dans la recherche. Donc moi, je ne suis pas blanc ou noir sur un modèle. Et c'est ce que je dis justement à des jeunes entrepreneurs qui viennent me voir et qui me disent, là, mon objectif, c'est de lever des fonds.

  • Sébastien Le Corfec

    Grave erreur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais oui. Et donc de rappeler... L'objectif,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est d'avoir des clients. Oui.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et puis de rappeler que la levée de fonds est un moyen. Mais j'avais l'impression dans les années 2021-2022 d'être le gars sur l'autoroute qui était à dire « Pourquoi ils roulent tous à l'envers ? » Et j'avais l'impression que c'était moi qui roulais à l'envers. Parce que c'était devenu la première question, c'est « T'as levé combien ? »

  • Sébastien Le Corfec

    C'était le Graal. Tu as complètement raison. La finalité pour certains entrepreneurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et notre chance, et ma chance, c'est d'être en Bretagne, d'être à Rennes. Et d'avoir peut-être, non pas comme les startups parisiennes, le regard tourné vers la Silicon Valley et le modèle américain, mais d'avoir justement en visu les entrepreneurs du territoire, les Louis Loduf, les Beaumanoir, les Édouard Leclerc, tous ces gens-là. Quand tu écoutes leur histoire, ce n'est pas l'histoire de la Silicon Valley américaine. Et de toute façon, on voit bien qu'on n'a pas le même marché, on n'a pas la même réglementation. On n'a pas la même liquidité qu'aux États-Unis, donc il ne faut pas jouer au même jeu.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et c'est quelque chose, au final, que tu ne mettra jamais en œuvre. Par exemple, si tu as besoin de te déployer plus rapidement dans tel ou tel pays, tu dis non, non, je peux le faire en fonds propres. Je me vois comme un capitaine d'industrie et non un gars qui est là, entre guillemets, juste pour faire un coup.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais non, mais tu as raison, parce que la première question, c'est qu'est-ce que tu veux ? Et ça, c'est ce que je pose aux jeunes entrepreneurs qui viennent me voir. Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux être riche ? Tu veux... travailler, tu veux faire quelque chose. Et moi, ma vision, c'est que si j'avais voulu être riche, j'aurais repris l'entreprise de mes parents et j'aurais eu moins d'emmerdes et plus d'argent. Donc, depuis le début, le contrat est clair, c'est je ne fais pas ça pour l'argent et je suis quelqu'un d'impatient, mais de patient. Et donc, je sais que c'est mon projet potentiellement d'une vie et il faut trouver les moyens de se réinventer aussi parce que tout change tout le temps. Mais donc, j'ai du temps et je n'ai pas besoin de faire... une levée, une deuxième, puis de revendre et après d'avoir plein d'argent dont je ne sais que faire.

  • Sébastien Le Corfec

    Mais c'est très rare, au final, aujourd'hui, dans ce monde de la tech, d'entendre des gens qui sont là, au final, pour durer, quand j'emploie le terme capitaine d'industrie, j'en connais très peu. Et toi, au final, tu te dis, mais non, mais moi j'ai cette envie que quand je vois un Louis Leduc, un Christian Rouleau de Samsyk, les gars, sur une génération, ils ont réussi du coup à faire des build-up. C'est vrai qu'on... J'avais pas prévu de te poser cette question-là, mais peut-être que tu vas vouloir racheter des briques logicielles comme ça, ou c'est pas dans ta stratégie ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, parce qu'en fait, souvent, ceux qui font ça aussi, c'est pour se faire plaisir. Et la réalité, c'est qu'avec le code aujourd'hui, nous, on n'a pas d'acteur sur notre marché. Ce serait un compétiteur direct, on rachèterait la base clientèle, mais... Aujourd'hui, ça coûte plus cher de racheter. Il y a un sujet culturel qui est incroyable dans une entreprise. Si c'est racheter une entreprise, je ne prendrais même pas la techno, je ne prendrais même pas les gens, je prendrais juste le parc clientèle. Enfin, ça n'a pas de sens.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. On voit l'entrepreneuriat breton dans la tech en pleine effervescence. Dans l'article que j'écrivais, qui accompagne la map, je disais, il va y avoir, comme en 2024. pas mal de startups qui vont péricliter. Il y en a un paquet. Et on voit tout de même quelques sorties qui commencent à se faire. Et ça, c'est très, très, très important que cet écosystème arrive à maturité. Quel regard tu portes justement sur cet écosystème local ? Et puis l'actualité au final de ces dernières semaines où on voit effectivement les rainées de klaxons avec Mathieu qui a revendu du coup un à une société américaine, ou c'est qu'il y aura ici aussi qui ont été rachetés par des Américains. Vertigo du côté de Nantes aussi. Comment tu analyses tout ça, ton regard sur ces sujets ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà, parmi tous les exemples que tu as cités, il y a plein d'histoires différentes. Bien sûr. Et derrière un exit, il peut se cacher des réussites et des fois des échecs. L'important dans tout ça... c'est qu'il y a des entrepreneurs qui ont tenté des choses, qui ont pris des risques, et il y a des belles histoires. Et quoi qu'il en soit, on a besoin de ce dynamisme sur le territoire. On a besoin que des étudiants qui sont bons, qui sont à Rennes, qui sont en Bretagne, n'aillent pas à Paris, parce qu'une fois qu'ils sont à Paris, ils sont perdus. Et après, ils reviennent à 35 ans en disant « moi, je veux fonder une famille, donc je veux relâcher la pédale » . Non, nous, on en a besoin quand ils sortent d'études. Et pour ça... Il faut un écosystème dynamique, il faut leur donner envie de rester. Donc, moi, je suis pour qu'il y ait plein d'entreprises qui grandissent à Rennes, mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, l'écosystème, ce n'est pas facile, le marché français, ce n'est pas facile. Et encore une fois, quand on veut jouer le jeu des Américains sur un marché qui n'est pas celui des États-Unis, on se le prend dans la gueule.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tu penses que... Le fait d'avoir levé des fonds, ça a permis du coup d'avoir ces exits plus ou moins rapidement ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Levé des fonds, et tu le sais, l'argent n'est pas gratuit. En fait, c'est l'argent le plus cher qu'il faut rembourser. Il vaut mieux que tu lèves des fonds auprès d'investisseurs privés quand tu ne peux plus lever auprès des banques, ou qu'elles ne veulent pas te financer. Et c'est de l'argent qui coûte... très cher parce qu'à un moment le fonds doit sortir et donc il veut récupérer son argent. Donc dès lors où tu lèves des fonds, il faut être prêt potentiellement à ne pas pouvoir rembourser. Et quand tu ne peux pas rembourser, tu es obligé de faire quelque chose pour les investisseurs.

  • Sébastien Le Corfec

    L'interview la touche bientôt à sa fin. Quelles questions ne te posent jamais et que tu aimerais qu'on te pose ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Peut-être que tu m'as posé des questions sur l'avenir, mais effectivement, à quoi ressemblerait la solution de demain ? On en a un peu parlé justement de ce côté... On parle souvent d'une super app. C'est important de se dire comment est-ce qu'on arrive à faire en sorte que le collaborateur dans une entreprise ait une seule app sur laquelle il peut vraiment avoir toute l'information, toute la vie de son entreprise. Et donc, moi j'appelle s'il y a des personnes aussi, des développeurs qui veulent nous rejoindre talentueux, on accueille et on continue de recruter sur ce volet-là parce qu'il y a des projets extraordinaires qui nous attendent.

  • Sébastien Le Corfec

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour dire que l'épopée de Steeple est épique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ah oui, elle est épique.

  • Sébastien Le Corfec

    Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ? Qu'est-ce que tu aimerais qu'on dise de Steeple dans quelques années ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Nous, si tu veux, il y a un sujet qui est important, c'est qu'on est une entreprise qui est très exigeante avec ses salariés. Parce que... on est obligé parce qu'on est en autofinancement. Et on a ce problème qui est que, comme je te l'ai dit, on fait des communications qui sont fun, on a une image qui est fun. Et peut-être que par le passé, des personnes nous ont rejoints pour les mauvaises raisons. Et quand on a des gens qui arrivent et qu'on ne leur dit pas, non, en fait, on essaye de créer un leader mondial en autofinancement depuis Rennes. Donc, ce n'est pas possible. Normalement, ce n'est pas possible. Et pourtant, il y a un couillon qui pense qu'il peut y arriver. Mais ça veut dire que doivent nous rejoindre des personnes qui ont envie de se dépasser, qui ont envie d'être curieux, d'apprendre et apprendre tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    oui, il y a eu des fights dans l'entreprise en disant non, il faut réaffirmer le projet qui est ambitieux. Et ce n'est pas, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le Club Med. Et on a dévié vers ça. Donc, moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que oui, on a cette exigence et cette dureté qui fait notre réputation sur le bassin en disant « Oh là là, chez Stiple, c'est des fous » . Mais oui, on est fous. Et donc, j'aimerais qu'on dise que mine de rien, on a toujours essayé d'être humain dans cette manière, d'accompagner les collaborateurs, d'essayer de les faire se dépasser, de reconnaître quand on n'y arrivait pas qu'on a merdé et qu'on a fait plein de conneries. Et moi, le premier, j'ai fait plein de conneries, mais c'était toujours avec la volonté. d'aller plus loin et d'apprendre chaque jour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Jean-Baptiste pour cet échange passionnant. C'était l'épopée de Steeple par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci Jean-Baptiste.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Merci Sébastien.

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Description

🚀 Plongez au cœur de l’épopée de Steeple avec Jean-Baptiste de Bel-Air ! 🎙️


Dans le dernier épisode du podcast L’Épopée de, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Jean-Baptiste de Bel-Air, fondateur de Steeple, la scale-up rennaise qui révolutionne la communication interne en entreprise et qui réalise 10 Millions d'euros de CA en autofinancement. 💡


📢 Une solution figitale pour reconnecter tous les collaborateurs
🔹 Un constat : 80% des travailleurs n’ont pas d’accès direct aux outils numériques en entreprise.
🔹 Une réponse : Steeple digitalise l’affichage interne avec une approche humaine et engageante, combinant application mobile, ordinateur et écrans tactiles dans les salles de pause.
🔹 Un succès : 350 000 utilisateurs, plus de 1 500 entreprises clientes (Renault, Decathlon, Leclerc...), 10M€ de CA et une hypercroissance en autofinancement depuis 2017.


💬 Au programme de cet échange passionnant :
✅ L’origine de Steeple et les défis du bootstrapping 🚀
✅ L’impact de l’IA sur le futur du travail 🧠
✅ La communication interne comme levier de performance et de cohésion 📊
✅ L’internationalisation et les ambitions d’un futur leader mondial depuis la Bretagne 🌍

🎧 Un épisode inspirant pour tous ceux qui construisent, innovent et osent penser autrement.


📲 Écoutez l’épisode dès maintenant et partagez votre avis ! 👉 [Lien du podcast]


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé dans l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Carri. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Jean-Baptiste Debeller, fondateur de Stiple, c'est maintenant. Jean-Baptiste, salut !

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Salut Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc focus sur ta scale-up qui révolutionne la communication interne en entreprise, donc Stipple. C'est la solution qui digitalise l'affichage dans les structures avec une promesse forte, remettre l'humain au cœur des organisations. Dans un monde où 80% des travailleurs n'ont pas d'accès direct aux outils numériques en entreprise, Stipple répond à un besoin majeur, connecter tous les salariés, des bureaux aux entrepôts, en passant par les équipes terrain. Tu as lancé cette entreprise en 2017 à l'âge de 27 ans. Stiple est aujourd'hui utilisé par plus de 1500 entreprises, dont de grands groupes comme Renault, Decathlon ou Leclerc. La société n'a jamais levé de fonds et tu affiches une forte croissance avec plus de 100 collaborateurs. Et toi Jean-Baptiste, comment tu pitcherais du coup cette startup qui ne connaît pas encore ton entreprise ? En une minute.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    C'est déjà pas mal ce que tu as fait. Moi je pense qu'il faut se rendre compte de ce qu'est le quotidien d'une personne qui cherche à faire de la communication, par exemple je vais prendre une industrie. manufacturières avec comme tu l'as dit 80% de personnes qui ne sont pas connectées ça veut dire quoi ça veut dire bon bah pour les 20% on peut envoyer un mail mais pour le reste ça veut dire quoi on fait de l'affichage mais si on a du multi sites ça veut dire que cet affichage on doit le dupliquer sur les différents sites donc on retrouve des affiches placardées à la machine à café sur la porte des toilettes pour capter l'attention des gens et puis finalement on se rend compte que c'est pas regardé c'est pas vu parce que l'affichage on s'en cogne un petit peu finalement et donc l'idée c'est de se dire comment on fait pour communiquer sans discriminer ces personnes qui sont pas équipées Et donc nous, on a inventé ce qu'on appelle la communication interne figitale, donc moitié physique, moitié digitale, parce qu'en plus d'une application mobile et ordinateur, on va retrouver des grands écrans tactiles dans les salles de pause. Et le seul outil indispensable pour utiliser Steeple, on est plutôt bien doté de ça, c'est un doigt.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, exactement. Très bon pitch, tu es habitué, tu l'as fait quand même à quelques reprises. J'ai une première question, elle est basée où au final, cette entreprise ? À Rennes ou à Brest ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Elle est à Rennes, elle est à Rennes, désolé Sébastien, elle est à Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    Pourtant tu as des origines du côté de Brest, petit flashback, justement qu'est-ce que tu faisais avant Stiple, ton enfance, tes études, tes premières expériences dans le domaine ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc moi j'ai pour habitude de dire que je n'ai jamais travaillé, parce que Stiple c'était mon projet de fin d'études en école de commerce à Rennes. Avant j'ai surtout décidé de suivre mes parents qui... qui était parti pendant six ans aussi en Pologne, a lancé les premiers magasins Leclerc, ils sont dans la grande distribution. Et donc, on est revenu dans le Finistère Nord par opportunité, pas par choix, tout à fait. Je ne veux pas me faire que des amis. Et donc après, j'ai fait une classe préparatoire et l'école de commerce. Et là, en fait, pour la petite histoire, ce qui est intéressant, c'est que mes parents qui ont un hypermarché Leclerc, dans ces... des entreprises là qui sont familiales, c'est des entreprises qui se transmettent souvent de parents à enfants. Et il y avait un problème à ça, c'est que je n'avais pas forcément envie de reprendre l'entreprise familiale. Et donc c'est pour ça que je crée très vite. après mes études, parce que je me suis dit si jamais je ne crée pas une entreprise, eh bien je vais devoir reprendre le magasin. Alors il y a pire, il y a vraiment pire comme situation, mais j'avais envie, c'est Sartre qui dit ça, c'est les pères ont des projets, les filles sont des destins. Et moi j'avais envie d'avoir mes propres projets, et je sentais bien que l'étau se resserrait, puis il faut dire non à sa mère, et ça c'est pas évident. Donc c'est pour ça que j'ai créé très vite après l'école de commerce.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais d'accord, et t'étais plutôt bon élève à l'école de commerce de Rennes ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors on va... Pas parlé de l'école de commerce de Rennes en tant qu'élève, mais j'ai fait des très belles campagnes BDE. Non, c'était par contre les classes préparatoires avant, ça c'était quelque chose. Mon lycée et classe préparatoire s'est monté en puissance, et puis l'école de commerce m'a appris autre chose.

  • Sébastien Le Corfec

    J'ai croisé tout à l'heure quelqu'un du middle d'épopée, Nicolas Patinac, qui me disait « Moi j'ai bossé avec Jean-Baptiste, j'ai vu mettre des choses en rayon,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    donc les mains dans le cambouis très tôt. » mettre en rayon. Donc j'ai fait à peu près tous les rayons du magasin pour gagner de l'argent. Et puis ça m'a permis de découvrir aussi ce monde de la grande distribution qui n'est pas un monde facile. On est souvent dans la grande distri, on y va pour dix jours et puis finalement on y reste dix ans parce que il y a une vie de magasin. Et puis c'est là que ça m'a permis de comprendre aussi les sujets de communication. Et puis le décalage qu'il existe entre souvent la vision du dirigeant, parce que je les avais matin, midi et soir à table, et puis aussi le côté collaborateur sur le terrain et ces deux mondes qui ne devraient pas s'opposer autant et s'aligner plutôt.

  • Sébastien Le Corfec

    On se connaît bien, on se croise depuis longtemps. Très tôt, on t'a entendu pitcher à la West Web Valley, je crois que c'était en 2017, justement. On t'a remis un West Web Award aussi à l'époque, à toi et à mon équipe, pour la meilleure start-up bretonne, c'était en 2021, si mes souvenirs sont bons. Tu es pour la troisième fois dans EBOPE les 40, les 40 personnalités bretonnes de moins de 40 ans qui façonnent le territoire d'aujourd'hui et de de demain, mais pour les auditeurs, l'idée, c'est de tenter vraiment de revenir au mieux sur la trajectoire de Steeple. Donc déjà, comment est née cette idée ? Je crois que Steeple, ça veut dire en breton, clocher, c'est ça ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    En anglais. En anglais,

  • Sébastien Le Corfec

    en anglais.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, non, en anglais, c'est le clocher, parce que le clocher, c'est l'un des plus vieux outils de communication interne, parce que alors pour les bonnes et les mauvaises nouvelles, mais c'est ce qui permet au village d'être averti, et puis c'est un point de repère qui permet de se retrouver et d'échanger, donc c'est exactement ce qu'on fait, et donc... Donc nous, pour l'histoire, c'est vrai qu'en 2015, on commence à créer l'entreprise. Quand tu dis on, à l'époque, j'étais avec un associé qui était Nicolas, qui lui était ingénieur informatique parce que j'avais essayé d'apprendre à coder. Je n'avais pas réussi.

  • Sébastien Le Corfec

    On ne peut pas avoir tous les talents.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Voilà, donc je me suis dit, laissons faire les professionnels. Donc avec Nicolas, on se met à deux. Et puis, on développe une plateforme de communication interne au départ qui était bon au début pour les étudiants, pour les entreprises. Et en fait, ça ne marchait pas du tout. Oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Les premiers retours,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    c'est... Non, ça ne marchait pas parce qu'on l'avait mis en test en laboratoire dans le magasin de mes parents. Mais en fait, il y avait 200 salariés, il y avait à peine 10 personnes qui s'y connectaient. Donc en fait, ça ne servait à rien. Et au bout d'un an, un an et demi, à force de faire des améliorations, de discuter avec les utilisateurs, on s'est rendu compte qu'on avait beau rajouter toutes les fonctionnalités du monde, c'est un problème non pas de fonctionnalité, mais d'accessibilité. Et on s'est dit, mais en fait, puisqu'après, dès qu'ils publiaient sur Steeple, ils étaient en train d'afficher et de le mettre sur le tableau d'affichage. On se dit, mais pourquoi est-ce qu'on ne viendrait pas remplacer complètement le tableau d'affichage ? Et en juin 2016, on met le premier écran tactile dans la salle de pause du Leclerc de Plugastel. Et là, en fait, on se dit tout de suite, waouh, ça y est, on a trouvé le truc.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, vous aviez matérialisé. Au final, il fallait une solution software, mais hardware. L'un n'allait pas sans l'autre.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il fallait s'adapter à notre utilisateur. Et quand on est... employé soit en industrie, dans le BTP, et qu'en fait, on travaille et on n'est pas derrière un ordinateur et qu'on a une pause d'un quart d'heure et qu'en fait, ce qui se passe c'est qu'on va prendre son café et on a 30 secondes, le temps que le café coule, pour faire passer de l'information et pour donner envie, comme une vitrine d'un magasin, donner envie de rentrer à l'intérieur. Et ça c'est tout l'enjeu de l'écran qui est à côté de la machine à café. On peut toucher, on peut interagir avec l'écran et puis on peut aussi se dire bon bah en fait je vais peut-être le télécharger sur mon téléphone.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aujourd'hui, Steeple, c'est une entreprise en hypercroissance. Mais au départ, tu parlais effectivement de quelques obstacles. Mais est-ce que tu as eu un moment de doute qui a marqué ce parcours en disant « Ah non, je n'y arriverai pas, je jette l'éponge » .

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, je pense que je n'étais pas assez intelligent pour ça. Et au contraire, tant mieux. Quand on est jeune, on est fou, même si je ne suis pas très vieux. Mais non, j'ai toujours été optimiste. Moi, j'adore avancer, me taper la tête contre un mur. Et puis après, ne pas avancer au même endroit. Donc, toujours cette volonté d'avancer, d'avancer, d'avancer, en faisant plein d'erreurs. L'histoire de Steeple est jonchée d'erreurs et de conneries, mais des fois des trucs. C'est plus facile de raconter une histoire quand on connaît déjà la fin. On se dit, bah oui, il y avait des évidences. Mais non, donc...

  • Sébastien Le Corfec

    Le top 3 de tes conneries ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oh là là, mais déjà, premièrement, quand on commence à faire Steeple, on ne sort pas notre cul du bureau. on fait des fonctionnalités en disant attendez j'ai vu ça sur tel site j'ai fait et on oublie de parler aux utilisateurs est ce qui est fou c'est que c'est la même connerie que je refais sept ans plus tard en ayant structuré l'entreprise à plus de 100 personnes voilà la même chose c'est que je reste le cul sur mon bureau et enfin sur la chaise de mon bureau et j'oublie le client et finalement là je me rends compte que c'est toute l'entreprise qui oublie le client et que tu vois à chaque fois c'est toujours mais rappelle toi ce que tu fais pour qui et pourquoi

  • Sébastien Le Corfec

    Parce que quand tu dis, tu es parti voir le client, c'est 1500 entreprises aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous donner vraiment les chiffres clés aujourd'hui du développement, le nombre d'utilisateurs, la croissance peut-être du chiffre d'affaires, peut-être le chiffre d'affaires c'est compliqué d'en parler, l'adoption par secteur, quelques PTI comme ça.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Moi je parle de tout. Aujourd'hui on est à près de 10 millions de chiffres d'affaires, donc ça c'est bien. On a du récurrent à hauteur de près de 8 millions. Donc ça, 8 millions de récurrents.

  • Sébastien Le Corfec

    Il faut bien juste, pardon de te couper, mais par rapport à toutes les startups qui naissent à l'Ouest depuis quelques années, tu es dans le top 5, top 10, je pense, des belles startups. Il faut vraiment remettre le clocher au milieu du vidage. Aujourd'hui, tu es parmi les startups qui avancent le plus.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais moi, je le vois vraiment comme un démarrage parce que c'est 100 millions et pourquoi pas un milliard.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, en nombre d'utilisateurs, tu me parlais de...

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, on équipe 350 000 personnes et après, qui peuvent l'utiliser soit sur les écrans. Donc, on n'a pas la caméra qui permet de tracer les gens. Donc, après, il y en a qui décident de s'inscrire, de télécharger sur leur téléphone. Mais le chiffre qu'on a, c'est 350 000.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Et par secteur, du coup ? Il y a de la GMS qui est le premier client, les Scarmore, les Scarwest.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc on a 300 magasins Leclerc. On va avoir aussi un accord avec System U. On a 200-250 magasins System U. On avance aussi dans la restauration avec McDonald's. Et puis après, il y a les secteurs du BTP, du transport, de l'industrie, de l'agroalimentaire. On travaille avec les chantiers de l'Atlantique. On travaille avec des abattoirs. Donc tous ces métiers où on travaille avec ses mains.

  • Sébastien Le Corfec

    Il y a tout de même, pour nos auditeurs, une certaine similarité au niveau des belles tractions dans l'Ouest. Quand je pense à Chopopop, il bosse avec la GMS, grosse croissance. Les frères Menez de Gwénou qui ont monté Zerogashi, qui s'appelle maintenant Smartway, c'est pareil, c'est de la GMS. Il y a quand même un point commun entre tous les trois où ça cartonne, parce qu'une fois qu'on est rentré du côté de la GMS, c'est assez vertueux.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce qu'on a un système particulier sur la GMS en France, c'est qu'il est composé beaucoup d'indépendants et des entrepreneurs dans la GMS qui ont envie aussi d'innover dans leur magasin. Donc, il faut leur rendre ça. Moi, j'ai croisé des adhérents Leclerc, des associés Système U qui ont dit OK, on teste et ça fait du bien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, votre promesse, c'est d'améliorer la communication interne. dans les entreprises où, comme on disait tout à l'heure, 80% des salariés n'ont pas d'ordinateur professionnel. Concrètement, est-ce que tu es parvenu à mesurer des impacts ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, les clients nous disent que ça a un impact sur... Parce que l'accidentologie, parce qu'en fait, tout le monde s'en fout de la com interne. Le sujet n'est pas la com interne. Et communiquer, ce n'est pas juste balancer l'info. Communiquer, c'est donner l'information, qu'elle soit vue, comprise et appliquée. Typiquement... Si je dis juste mettez vos chaussures de sécurité et que tout le monde arrive en tongs le lendemain, ça ne va pas gérer mon problème d'accidentologie. Donc les clients nous disent que sur l'accidentologie, ça leur fait gagner de l'argent, moins d'accidents. Des collaborateurs qui se sentent plus impliqués aussi dans l'entreprise, donc moins d'absentéisme, moins de turnover. Et là, ce qu'on commence à voir aussi, c'est la notion de cooptation. On se sent bien dans une entreprise, on fait venir d'autres personnes. Donc certaines entreprises le mesurent. ont des indicateurs et nous disent que ça a un impact. D'autres se disent, j'ai beaucoup moins de personnes qui me disent, de toute façon, on n'est au courant de rien, ce qui est très important. Et il y a un autre volet qu'on nous dit, c'est cette discrimination qui existe entre col bleu et col blanc, qui est normale dans beaucoup d'entreprises. C'est vrai qu'on s'est beaucoup battu pour éviter la discrimination homme-femme, mais la discrimination col bleu, col blanc, elle est encore très, très présente. Beaucoup trouvent ça normal que des gens qui ont une adresse mail, un ordinateur et une info, et ceux qui travaillent sur la ligne de prod n'aient pas l'info. Nous, on crée justement ce lien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu vois des différences en fonction des typologies d'entreprise sur la communication interne, les structures qui ont des entrepôts, des structures peut-être un peu plus digitalisées, qui ont déjà des produits comme Slack, tout ça. Tu vois des différences ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ce qu'on voit surtout, c'est... des entreprises qui ont déjà bien avancé sur la com externe. Des entreprises qui se sont dit, bon, pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le client, il faut avoir une communication. Et après, elles se disent, mais comment ça se fait qu'on ait mis des réseaux sociaux, des applis, des écrans pour le client, et qu'en fait, on a des mêmes problèmes pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le collaborateur, et qu'on est toujours en train de leur servir la fiche sur la porte des toilettes. Donc, ça effectivement, ça aide beaucoup. Il y a eu un autre volet, c'est le Covid. Parce que le Covid, du jour au lendemain, il fallait passer des messages à tout le monde. Alors là, c'était panique à bord. Tous ceux qui avaient Steeple nous ont dit, mais heureusement qu'on avait Steeple.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc, gagnant du Covid.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Gagnant du Covid. Et effectivement, tout le monde s'est posé la question, comment je fais passer le message ? Donc, oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quelles sont les grandes tendances du secteur ? L'IA, les nouveaux formats, l'évolution du management, parce que tu es au cœur du réacteur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, c'est intéressant de voir aussi que ces secteurs qu'on peut appeler traditionnels, ils suivent lentement ce qu'on a connu dans les services avant, sur justement mettre le collaborateur dans les meilleures dispositions pour qu'il se sente impliqué, pour qu'il soit engagé, et que derrière, il y a des effets de productivité. Donc, ça arrive jusque dans ces entreprises-là. Et le problème, c'est qu'elles ne sont pas structurées. Parce que plus on a une petite entreprise dans un secteur traditionnel, Alors la com interne, c'est un mot qui n'existe pas. Et la communication, ce n'est pas toujours le cas. Souvent, c'est géré par des personnes RH. Et donc, tout l'enjeu que tu soulignes, qui est aussi comment on fait grâce à l'intelligence artificielle, nous, c'est le truc qu'on arrive à faire bientôt. C'est ce qui existait que pour des grands groupes digitaux. On va l'amener pour des petites entreprises traditionnelles. Pourquoi ? Parce qu'on va apporter presque une boîte à outils. On va surarmer... une personne qui est RH, qui ne sait pas du tout comment faire de com, et en fait, on va lui montrer que parce qu'on va récupérer plein d'infos, on va brancher Stipple avec ses outils, avec ses offres d'emploi, avec ses documents, avec les choses à faire signer, avec le parcours d'onboarding, avec les événements internes, et bien tout ça, on va lui dire, regarde, il y a toutes ces choses-là et on t'a préparé des publications toutes prêtes que tu n'as plus qu'à publier pour ranimer la vie de ton entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu es en train de préparer avec tes équipes, au final, une espèce de suite logicielle, un peu de la com interne. tu étais sur du FIGITEL avec l'écran où tu as craqué le truc, mais tu es en train d'aller plus loin pour faire de l'upsell peut-être ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce que les clients qui ont Steeple nous disent, nous on a dit à tout le monde, allez sur Steeple, on a mis les écrans, par contre on aurait besoin de ça, on aurait besoin d'une base documentaire, on aurait besoin de faire signer des documents, on aurait besoin de gérer nos événements, et donc tout ça, nous on construit. Et finalement, Steeple, certains l'ont sur leur téléphone perso, c'est quand même... l'une des seules applications professionnelles qu'ils ont sur leur téléphone perso. Et pas parce qu'on les a obligés, parce qu'ils se sont dit « Ah, c'est pas mal ce qu'il y a sur l'écran de salle de pause, je peux le télécharger et donc je le prends sur mon téléphone perso. » Donc là, on a aussi plein d'acteurs environnants qui disent « Mais comment on peut se brancher à vous ? Comment est-ce qu'on peut balancer, par exemple, les retours, les notes des clients directement ? » Tu es un réplicateur. Oui, tu vois, on parle de Smartway qui est le gaspillage alimentaire dans… dans les hypermarchés et les supermarchés, mais comment on fait pour que ces données-là arrivent directement sur Steeple pour, eh bien, que tout le monde soit au courant des valeurs et des axes de progression.

  • Sébastien Le Corfec

    Et au final, c'est vrai que les entreprises un peu plus tech vont utiliser des solutions type Slack ou Notion pour la base de connaissances. Au final, toi, tu es l'acteur aujourd'hui français qui permet d'adresser des PME qui n'ont jamais entendu parler de Slack ou Notion.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Exactement. On s'inspire évidemment des meilleurs. En se disant aussi, ce qui est intéressant, c'est quel est le 20% qui fait 80% du job ? Parce que Notion, c'est très bien quand tu veux faire de l'automatisation, quand tu veux collaborer et c'est ton outil de travail. Slack, c'est un outil de travail. Mais quand c'est, tiens, voilà ton emploi du temps ou tiens les gars, on se retrouve au soccer ce soir, tu n'as peut-être pas besoin de toutes les fonctionnalités de Slack.

  • Sébastien Le Corfec

    par rapport à ta stratégie pour conquérir le marché européen ? Tu es déjà présent, tu as tenté je crois d'être présent en Espagne, en Allemagne, en Italie. Aujourd'hui quels sont tes objectifs et puis ce retour d'expérience ? Parce qu'on entend notamment pas mal de startups de l'Ouest se casser les dents, aller sur les marchés comme ça européens et ton recul justement, ça fait longtemps que tu as commencé, tu as tenté.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui parce qu'encore une fois, moi ce que je disais tout à l'heure c'est que j'aime bien foncer, me taper un mur et puis après changer. Donc je me suis dit... plutôt je me lance à l'international, de toute façon je ferai plein de conneries, mais plus tôt je les fais, mieux je peux les réparer. En fait, c'est à la fois intéressant et complètement con aussi, parce qu'en fait, les conneries que j'ai faites à l'international, j'ai fait les mêmes en France. Et l'erreur, c'est évidemment d'avoir pensé qu'on était assez structuré pour le marché français et de le dupliquer. Et donc on a dupliqué, mais toutes les conneries qu'on faisait en France. Et c'est là que maintenant... Heureusement, on n'a pas investi trop d'argent à l'international. Mais quand on a corrigé le tir, là, on est en train de corriger depuis 18 mois le tir en France pour réorganiser toutes les équipes commerciales, toutes les équipes de relations clients, pour remettre le client au centre de tout. Et bien là, du coup, on refait également l'international. Et l'avenir a l'air beaucoup plus radieux. On a une trentaine de clients en Espagne, une vingtaine en Allemagne et on commence en Italie. Ouais, c'est bien, on a nos clients aussi qui nous portent à l'international.

  • Sébastien Le Corfec

    Ça c'était une de mes questions. Souvent, le meilleur moyen pour réussir à l'international, c'est d'être porté par les clients. Et forcément, dans la GMS, même si ce n'est pas forcément vrai, c'est bien dissocié en fonction des différentes chaînes de magasins. Mais c'est vrai que ça peut être bien d'être porté par les acteurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Notre problématique, c'est notre typologie d'entreprise. Nous, on travaille sur la PME et l'ETI. C'est souvent porté par des grands groupes. Mais encore une fois, on travaille beaucoup avec des indépendants parce que la problématique de Stiple, c'est que quand tu as quelqu'un au siège qui reste toujours au siège sur un groupe, par exemple, on prend des hypermarchés intégrés. En fait, s'il ne va pas sur le terrain, il ne se rend pas compte qu'en fait, le salarié qui met en rayon, ce n'est pas la même chose que le gars qui a la défense, qui est connecté. Tout le monde pense à la défense, que tout le monde est connecté. Mais d'un autre côté, c'est pour ça qu'on n'a pas de concurrent. C'est parce qu'ils sont tous à Paris à faire des startups pour des startups connectées. Et qu'en fait, quand on vient sur le terrain, on se rend compte que non, le monde n'est pas pareil. Mais le problème, c'est quand il y a des personnes qui décident à Paris pour tout le monde en France. Donc, c'est pour ça qu'on avance avec des gens qui sont sur le terrain et qui se plaignent même de ce qui est fait au siège.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est bon, tu as le discours pour être le futur prochain président de Produits en Bretagne. Stiple, justement tu parles des RH tout ça l'équipe a grandi très vite aujourd'hui vous êtes plus de 200 collaborateurs, comment tu as structuré justement la croissance ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà on ne l'a pas fait dans un premier temps parce que finalement si tu veux aussi ce qui s'est passé c'est que justement après Covid tu as un marché porteur et donc quand tu es porté par une vague, c'est ça au surf ... Tu fais n'importe quoi, mais tu avances quand même. Et tu as l'impression de savoir surfer, mais tu fais n'importe quoi. Et il y a cette expression qu'on aime bien en Bretagne, c'est quand la marée se retire qu'on voit qu'il n'avait pas de slip.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et donc globalement, ce qui s'est passé en 2022, 2021, 2022, c'est qu'on faisait n'importe quoi, mais que ça marchait. Mais qu'on ne s'en rendait pas compte qu'on faisait n'importe quoi. Et donc, en 2023, ça commence à s'effriter un petit peu. Et là, on se dit, oula, tiens, il y a un sujet. Et nous, le churn, donc le taux de résiliation de nos clients, ça n'a jamais dépassé 1%. Et donc là, on commençait à avoir 2%. Donc 2%, c'est le double de 1%. Donc même si dans le SaaS, 2%, c'est personne n'a ça.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le taux qu'en général, on dit 2% de churn, c'est acceptable.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, oui. Et donc là, c'est là où on s'est dit, oula, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, on s'est rendu compte qu'on avait mis beaucoup de gaz sur le nouveau business, aller chercher, conquérir plein de clients. Et que... On est habitué aussi à ce que les clients savent utiliser la plateforme, le prennent pour les bonnes raisons parce qu'ils avaient vraiment étudié et que finalement avec le Covid et nous qui étions moins présents pour les accompagner, il y avait un moins bon usage que Steeple et puis moins bien vendu. Et donc en fait Steeple c'était devenu le réseau social à côté et pas l'outil central de la communication. Donc mais avec des aberrations et encore une fois comme je te disais, moi je n'étais plus au contact assez proche des équipes. plus au contact des clients, j'allais plus voir ce qui se passait, mais c'était du n'importe quoi.

  • Sébastien Le Corfec

    Et pourtant, tu faisais des actions comme ton Tour de France.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais le Tour de France, encore une fois, il était pensé acquisition de clients. Mais parce qu'encore une fois, on prenait pour acquis cette relation avec un client. Parce que quand on a zéro résiliation, on se dit mais pourquoi finalement tout doit bien se passer ? Et là, tu soulèves le capot et c'est un bordel. Donc là, on a restructuré, on a retravaillé les postes, retravaillé les périmètres, retravaillé les business units. Pour juste se dire, il faut mettre de l'énergie là sur nos fondamentaux. Donc dans l'Ouest. sur les marques, les enseignes qui nous font vivre en France et repartir de cette base solide parce qu'il n'y a rien de plus fort qu'un client qui est satisfait.

  • Sébastien Le Corfec

    Parce qu'aujourd'hui, tu es structuré, je ne sais pas, le pôle tech, bizdev, tout ça. C'est quoi, en gros, les grandes masses sur la centaine de collaborateurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, tu as 35 commerciaux, 35 équipes produits, à peu près. Puis après, une équipe marketing, les fonctions support. Et après, les fonctions customer aussi pour accompagner le client. Donc, tu vois, 10 customers, 70, après 5 et 15, quelque chose comme ça. Oui, d'accord. Et l'enjeu a été de construire sur les postes des commerciaux, des business units et de donner de la responsabilité. Ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas. C'est-à-dire que là, tous les commerciaux sont responsables soit d'un territoire, soit ce qu'on appelle les qui-à-compte, d'un compte-clé. Et donc… Ils sont responsables à la fois de l'acquisition, mais aussi de la rétention et du développement sur leur territoire ou leur compte-clé. D'accord. Et c'est ce qui fait qu'aussi, on a des personnes à Lille, à Strasbourg, à Aix-en-Provence, à Bordeaux. Et on maille le territoire, et donc aussi à Madrid, à Milan. Et on cherche quelqu'un côté d'Allemagne aussi actuellement.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et tout à l'heure, tu parlais des anciens clients. Mais tu avais fait une belle action avec l'histoire des vœux. où tu avais eu la bonne idée, toi, tes équipes, de parvenir à remercier chaque personne. Ça, c'est sympa. Oui,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    mais en fait, aussi, il y a un sujet, c'est que la communication interne, c'est souvent vu comme un truc chiant. Et oui, ça sent la poussière, la naphtaline. Donc, nous, on veut montrer que c'est un sujet sérieux, mais qu'on peut le faire sans se prendre au sérieux et avec du fun. Et donc, comment on apporte cette touche ? un peu fantasy et comment on garde cette relation client donc oui on a l'habitude tous les ans de faire des voeux personnalisés pour chacun de nos clients donc là ça commence à devenir compliqué donc une vidéo quand tu fais une vidéo de deux minutes pour chacun des clients bat 3 à 1500 clients ça fait ça fait du boulot donc tu les fais tout ça c'était ça l'histoire c'était ça où l'histoire au début et puis après quand je suis tombé en pls parce que c'est tellement intense tu imagines tu as 3000 ans mais c'est

  • Sébastien Le Corfec

    C'est très drôle, franchement, pour avoir vu quelques vidéos très sympas. Revenons un tout petit peu sur tout ce qui est R&D. C'est le cœur de l'acteur encore une fois. C'est quoi les budgets qui sont dédiés, les équipes ? Comment tu continues à faire en sorte que le produit soit toujours au top ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il y a un énorme sujet d'organisation. J'ai l'impression de passer ma vie à faire des organigrammes.

  • Sébastien Le Corfec

    Des process ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Pas des process, parce qu'au contraire, mieux tu fais ton organisation, moins tu as besoin de process. Et plus tu donnes de la responsabilité sur un périmètre qui est clair et en disant, voici l'impact qu'on veut avoir. Et à la limite, démerdez-vous, moi je veux augmenter ce chiffre-là. Et ça, ça veut dire que tu dois savoir qui fait quoi, pourquoi. Donc, c'est ça au produit. C'est comment au début, on avait des équipes un peu projet, puis on les transforme en feature team, en équipe périmètre. Et là, l'idée, c'est de les emmener vers des impacts team en disant vous êtes pluridisciplinaire, mais vous travaillez sur cet impact. Et ça, c'est quelque chose.

  • Sébastien Le Corfec

    Je pense en orchestré, ce n'est pas évident, mais ça va certainement dans le bon sens. On va parler un tout petit peu de vision, transmission. Stiple s'inscrit dans une transformation plus large du monde du travail. Quelle est ta vision à 2050 de ce monde du travail ? Certes, j'imagine très bien un stipple un tout petit peu partout, mais si on se fait un peu de prospective, ça donne quoi à 2050 selon toi ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors, je vais te dire, déjà entre l'année dernière et cette année, le raz-de-marée pour les cols blancs sur l'IA… C'est quelque chose d'impressionnant. Et je vois à quel point, même au sein de Stiple, les collaborateurs ne saisissent pas l'ampleur de ce qui arrive. Moi, j'ai presque. Maintenant, ChatGPT version audio, tout le temps à côté de moi. C'est dingue. Et c'est mon assistant. Et je gagne en productivité, mais de malade. Et il y a des métiers qui vont être vraiment... Il n'y en aura plus besoin, ou très peu. Donc, on va vivre un peu ce qu'on a connu dans l'industrie avec l'automatisation. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'ouvriers en France, mais ça veut dire qu'effectivement, on va être augmenté. Donc, jusqu'où... C'est intéressant, dans 25 ans... Mais autant tu parles de ça, par exemple tes clients dans la GMS, tu auras toujours du monde à mettre en rayon. D'une certaine façon, certes, on peut penser à des Amazones qui essaient de faire des petites boutiques comme ça, où il y a très peu de monde. Mais tu auras toujours cette com' interne qui sera très importante pour les gens qui font. Mais c'est vrai que les fameux cols blancs, c'est encore autre chose. Les gens qui s'occupent de la communication, aujourd'hui, on voit plein d'IA se lancer pour générer tel ou tel contenu. ne va rester que la valeur ajoutée. Et finalement, ce n'est pas plus mal, parce que si on passe sa journée à faire des tableaux, à mettre des chiffres dans des tableaux, ce n'est peut-être pas la meilleure valeur ajoutée de l'être humain.

  • Sébastien Le Corfec

    On parle beaucoup de sens et d'engagement dans l'entreprenariat. Comment fais-tu en sorte pour que Stiple ne soit pas juste une entreprise qui vend un produit, mais une entreprise qui a un impact ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Tu sais, si on vend notre produit, On permet à des gens qui n'ont jamais été au courant de ce qui se passait dans leur entreprise, des gens qui parfois ont passé 30 ans à côté d'une autre personne sans connaître leur prénom. Donc ça, c'est ce qu'on fait au jour le jour. Et il faut se rendre compte de ce que c'est d'être dans un abattoir et de couper des queues de vache toute la journée, d'être à la chaîne, mettre en rayon. C'est des métiers, c'est dur. ce qu'on apporte à ces gens-là, c'est leur dire, mais vous n'êtes pas que des bras. Vous êtes, et c'est pour ça que notre slogan, c'est la vie au travail. C'est parce que pour ces entreprises-là, on leur dit, oui, il y a le droit de se sentir bien au travail, d'expliquer ce que tu fais, voilà pourquoi tu le fais. Et le sens qu'on donne, tu as utilisé le terme donner du sens. Nous, c'est ce qu'on essaye de faire, d'aider les entreprises à donner du sens et à créer du lien. Peut-être qu'on ne fait pas le meilleur boulot du monde, mais si à la pause, on peut se marrer, avec son collègue, c'est déjà pas mal.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que Steeple, pour l'avoir testé dans nos bureaux, même si on n'était pas du tout la bonne cible, notre histoire de West Valley Explore, on dirait Pop et Gestion, c'est vrai que tu as plein de petits modules, des paris sportifs, ce genre de choses. Et je pense que c'est des outils, des fonctionnalités qui fonctionnent bien quand tu fédères les gens.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais oui, parce que l'idée, c'est un peu, si tu veux, comme un journal. Un journal. Tu vas avoir les actualités, tu vas avoir le sport, tu vas avoir le turf, tu vas avoir les mots croisés. Et en fait, c'est tout ça. Chacun arrive, prend ce qu'il veut. Et bien, nous, c'est pareil. C'est à différentes manières d'attirer, mais en première page, tu as l'actu. Et ça, c'est le plus important.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu fais partie d'une génération d'entrepreneurs, avec Crisp notamment, qui a réussi sans lever de fond et tout ça en scalant assez rapidement. Donc déjà... Je veux bien t'entendre un tout petit peu sur cette notion de levée de fonds parce que tu as un parti pris, tu es très engagé sur le fait que tu peux faire effectivement sans levée de fonds. Et justement, comment tu transmets toute cette expérience aux jeunes entrepreneurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc sur les levées de fonds, déjà, on n'en a pas eu besoin.

  • Sébastien Le Corfec

    Croissance organique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, et puis parce que c'est du récurrent, c'est du paiement upfront, donc pour annualiser. Donc nous, chaque client représentait une mini levée de fonds. Donc après, on était redevable du paiement qu'ils avaient fait, mais ça permet de financer. Ce n'est pas la même chose pour d'autres typologies d'entreprises, pour même de la deep tech, où il faut aller dans la recherche. Donc moi, je ne suis pas blanc ou noir sur un modèle. Et c'est ce que je dis justement à des jeunes entrepreneurs qui viennent me voir et qui me disent, là, mon objectif, c'est de lever des fonds.

  • Sébastien Le Corfec

    Grave erreur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais oui. Et donc de rappeler... L'objectif,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est d'avoir des clients. Oui.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et puis de rappeler que la levée de fonds est un moyen. Mais j'avais l'impression dans les années 2021-2022 d'être le gars sur l'autoroute qui était à dire « Pourquoi ils roulent tous à l'envers ? » Et j'avais l'impression que c'était moi qui roulais à l'envers. Parce que c'était devenu la première question, c'est « T'as levé combien ? »

  • Sébastien Le Corfec

    C'était le Graal. Tu as complètement raison. La finalité pour certains entrepreneurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et notre chance, et ma chance, c'est d'être en Bretagne, d'être à Rennes. Et d'avoir peut-être, non pas comme les startups parisiennes, le regard tourné vers la Silicon Valley et le modèle américain, mais d'avoir justement en visu les entrepreneurs du territoire, les Louis Loduf, les Beaumanoir, les Édouard Leclerc, tous ces gens-là. Quand tu écoutes leur histoire, ce n'est pas l'histoire de la Silicon Valley américaine. Et de toute façon, on voit bien qu'on n'a pas le même marché, on n'a pas la même réglementation. On n'a pas la même liquidité qu'aux États-Unis, donc il ne faut pas jouer au même jeu.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et c'est quelque chose, au final, que tu ne mettra jamais en œuvre. Par exemple, si tu as besoin de te déployer plus rapidement dans tel ou tel pays, tu dis non, non, je peux le faire en fonds propres. Je me vois comme un capitaine d'industrie et non un gars qui est là, entre guillemets, juste pour faire un coup.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais non, mais tu as raison, parce que la première question, c'est qu'est-ce que tu veux ? Et ça, c'est ce que je pose aux jeunes entrepreneurs qui viennent me voir. Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux être riche ? Tu veux... travailler, tu veux faire quelque chose. Et moi, ma vision, c'est que si j'avais voulu être riche, j'aurais repris l'entreprise de mes parents et j'aurais eu moins d'emmerdes et plus d'argent. Donc, depuis le début, le contrat est clair, c'est je ne fais pas ça pour l'argent et je suis quelqu'un d'impatient, mais de patient. Et donc, je sais que c'est mon projet potentiellement d'une vie et il faut trouver les moyens de se réinventer aussi parce que tout change tout le temps. Mais donc, j'ai du temps et je n'ai pas besoin de faire... une levée, une deuxième, puis de revendre et après d'avoir plein d'argent dont je ne sais que faire.

  • Sébastien Le Corfec

    Mais c'est très rare, au final, aujourd'hui, dans ce monde de la tech, d'entendre des gens qui sont là, au final, pour durer, quand j'emploie le terme capitaine d'industrie, j'en connais très peu. Et toi, au final, tu te dis, mais non, mais moi j'ai cette envie que quand je vois un Louis Leduc, un Christian Rouleau de Samsyk, les gars, sur une génération, ils ont réussi du coup à faire des build-up. C'est vrai qu'on... J'avais pas prévu de te poser cette question-là, mais peut-être que tu vas vouloir racheter des briques logicielles comme ça, ou c'est pas dans ta stratégie ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, parce qu'en fait, souvent, ceux qui font ça aussi, c'est pour se faire plaisir. Et la réalité, c'est qu'avec le code aujourd'hui, nous, on n'a pas d'acteur sur notre marché. Ce serait un compétiteur direct, on rachèterait la base clientèle, mais... Aujourd'hui, ça coûte plus cher de racheter. Il y a un sujet culturel qui est incroyable dans une entreprise. Si c'est racheter une entreprise, je ne prendrais même pas la techno, je ne prendrais même pas les gens, je prendrais juste le parc clientèle. Enfin, ça n'a pas de sens.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. On voit l'entrepreneuriat breton dans la tech en pleine effervescence. Dans l'article que j'écrivais, qui accompagne la map, je disais, il va y avoir, comme en 2024. pas mal de startups qui vont péricliter. Il y en a un paquet. Et on voit tout de même quelques sorties qui commencent à se faire. Et ça, c'est très, très, très important que cet écosystème arrive à maturité. Quel regard tu portes justement sur cet écosystème local ? Et puis l'actualité au final de ces dernières semaines où on voit effectivement les rainées de klaxons avec Mathieu qui a revendu du coup un à une société américaine, ou c'est qu'il y aura ici aussi qui ont été rachetés par des Américains. Vertigo du côté de Nantes aussi. Comment tu analyses tout ça, ton regard sur ces sujets ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà, parmi tous les exemples que tu as cités, il y a plein d'histoires différentes. Bien sûr. Et derrière un exit, il peut se cacher des réussites et des fois des échecs. L'important dans tout ça... c'est qu'il y a des entrepreneurs qui ont tenté des choses, qui ont pris des risques, et il y a des belles histoires. Et quoi qu'il en soit, on a besoin de ce dynamisme sur le territoire. On a besoin que des étudiants qui sont bons, qui sont à Rennes, qui sont en Bretagne, n'aillent pas à Paris, parce qu'une fois qu'ils sont à Paris, ils sont perdus. Et après, ils reviennent à 35 ans en disant « moi, je veux fonder une famille, donc je veux relâcher la pédale » . Non, nous, on en a besoin quand ils sortent d'études. Et pour ça... Il faut un écosystème dynamique, il faut leur donner envie de rester. Donc, moi, je suis pour qu'il y ait plein d'entreprises qui grandissent à Rennes, mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, l'écosystème, ce n'est pas facile, le marché français, ce n'est pas facile. Et encore une fois, quand on veut jouer le jeu des Américains sur un marché qui n'est pas celui des États-Unis, on se le prend dans la gueule.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tu penses que... Le fait d'avoir levé des fonds, ça a permis du coup d'avoir ces exits plus ou moins rapidement ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Levé des fonds, et tu le sais, l'argent n'est pas gratuit. En fait, c'est l'argent le plus cher qu'il faut rembourser. Il vaut mieux que tu lèves des fonds auprès d'investisseurs privés quand tu ne peux plus lever auprès des banques, ou qu'elles ne veulent pas te financer. Et c'est de l'argent qui coûte... très cher parce qu'à un moment le fonds doit sortir et donc il veut récupérer son argent. Donc dès lors où tu lèves des fonds, il faut être prêt potentiellement à ne pas pouvoir rembourser. Et quand tu ne peux pas rembourser, tu es obligé de faire quelque chose pour les investisseurs.

  • Sébastien Le Corfec

    L'interview la touche bientôt à sa fin. Quelles questions ne te posent jamais et que tu aimerais qu'on te pose ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Peut-être que tu m'as posé des questions sur l'avenir, mais effectivement, à quoi ressemblerait la solution de demain ? On en a un peu parlé justement de ce côté... On parle souvent d'une super app. C'est important de se dire comment est-ce qu'on arrive à faire en sorte que le collaborateur dans une entreprise ait une seule app sur laquelle il peut vraiment avoir toute l'information, toute la vie de son entreprise. Et donc, moi j'appelle s'il y a des personnes aussi, des développeurs qui veulent nous rejoindre talentueux, on accueille et on continue de recruter sur ce volet-là parce qu'il y a des projets extraordinaires qui nous attendent.

  • Sébastien Le Corfec

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour dire que l'épopée de Steeple est épique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ah oui, elle est épique.

  • Sébastien Le Corfec

    Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ? Qu'est-ce que tu aimerais qu'on dise de Steeple dans quelques années ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Nous, si tu veux, il y a un sujet qui est important, c'est qu'on est une entreprise qui est très exigeante avec ses salariés. Parce que... on est obligé parce qu'on est en autofinancement. Et on a ce problème qui est que, comme je te l'ai dit, on fait des communications qui sont fun, on a une image qui est fun. Et peut-être que par le passé, des personnes nous ont rejoints pour les mauvaises raisons. Et quand on a des gens qui arrivent et qu'on ne leur dit pas, non, en fait, on essaye de créer un leader mondial en autofinancement depuis Rennes. Donc, ce n'est pas possible. Normalement, ce n'est pas possible. Et pourtant, il y a un couillon qui pense qu'il peut y arriver. Mais ça veut dire que doivent nous rejoindre des personnes qui ont envie de se dépasser, qui ont envie d'être curieux, d'apprendre et apprendre tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    oui, il y a eu des fights dans l'entreprise en disant non, il faut réaffirmer le projet qui est ambitieux. Et ce n'est pas, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le Club Med. Et on a dévié vers ça. Donc, moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que oui, on a cette exigence et cette dureté qui fait notre réputation sur le bassin en disant « Oh là là, chez Stiple, c'est des fous » . Mais oui, on est fous. Et donc, j'aimerais qu'on dise que mine de rien, on a toujours essayé d'être humain dans cette manière, d'accompagner les collaborateurs, d'essayer de les faire se dépasser, de reconnaître quand on n'y arrivait pas qu'on a merdé et qu'on a fait plein de conneries. Et moi, le premier, j'ai fait plein de conneries, mais c'était toujours avec la volonté. d'aller plus loin et d'apprendre chaque jour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Jean-Baptiste pour cet échange passionnant. C'était l'épopée de Steeple par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci Jean-Baptiste.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Merci Sébastien.

Description

🚀 Plongez au cœur de l’épopée de Steeple avec Jean-Baptiste de Bel-Air ! 🎙️


Dans le dernier épisode du podcast L’Épopée de, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Jean-Baptiste de Bel-Air, fondateur de Steeple, la scale-up rennaise qui révolutionne la communication interne en entreprise et qui réalise 10 Millions d'euros de CA en autofinancement. 💡


📢 Une solution figitale pour reconnecter tous les collaborateurs
🔹 Un constat : 80% des travailleurs n’ont pas d’accès direct aux outils numériques en entreprise.
🔹 Une réponse : Steeple digitalise l’affichage interne avec une approche humaine et engageante, combinant application mobile, ordinateur et écrans tactiles dans les salles de pause.
🔹 Un succès : 350 000 utilisateurs, plus de 1 500 entreprises clientes (Renault, Decathlon, Leclerc...), 10M€ de CA et une hypercroissance en autofinancement depuis 2017.


💬 Au programme de cet échange passionnant :
✅ L’origine de Steeple et les défis du bootstrapping 🚀
✅ L’impact de l’IA sur le futur du travail 🧠
✅ La communication interne comme levier de performance et de cohésion 📊
✅ L’internationalisation et les ambitions d’un futur leader mondial depuis la Bretagne 🌍

🎧 Un épisode inspirant pour tous ceux qui construisent, innovent et osent penser autrement.


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Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé dans l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants bretons. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des Carri. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Ouest. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'épopée de Jean-Baptiste Debeller, fondateur de Stiple, c'est maintenant. Jean-Baptiste, salut !

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Salut Sébastien.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc focus sur ta scale-up qui révolutionne la communication interne en entreprise, donc Stipple. C'est la solution qui digitalise l'affichage dans les structures avec une promesse forte, remettre l'humain au cœur des organisations. Dans un monde où 80% des travailleurs n'ont pas d'accès direct aux outils numériques en entreprise, Stipple répond à un besoin majeur, connecter tous les salariés, des bureaux aux entrepôts, en passant par les équipes terrain. Tu as lancé cette entreprise en 2017 à l'âge de 27 ans. Stiple est aujourd'hui utilisé par plus de 1500 entreprises, dont de grands groupes comme Renault, Decathlon ou Leclerc. La société n'a jamais levé de fonds et tu affiches une forte croissance avec plus de 100 collaborateurs. Et toi Jean-Baptiste, comment tu pitcherais du coup cette startup qui ne connaît pas encore ton entreprise ? En une minute.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    C'est déjà pas mal ce que tu as fait. Moi je pense qu'il faut se rendre compte de ce qu'est le quotidien d'une personne qui cherche à faire de la communication, par exemple je vais prendre une industrie. manufacturières avec comme tu l'as dit 80% de personnes qui ne sont pas connectées ça veut dire quoi ça veut dire bon bah pour les 20% on peut envoyer un mail mais pour le reste ça veut dire quoi on fait de l'affichage mais si on a du multi sites ça veut dire que cet affichage on doit le dupliquer sur les différents sites donc on retrouve des affiches placardées à la machine à café sur la porte des toilettes pour capter l'attention des gens et puis finalement on se rend compte que c'est pas regardé c'est pas vu parce que l'affichage on s'en cogne un petit peu finalement et donc l'idée c'est de se dire comment on fait pour communiquer sans discriminer ces personnes qui sont pas équipées Et donc nous, on a inventé ce qu'on appelle la communication interne figitale, donc moitié physique, moitié digitale, parce qu'en plus d'une application mobile et ordinateur, on va retrouver des grands écrans tactiles dans les salles de pause. Et le seul outil indispensable pour utiliser Steeple, on est plutôt bien doté de ça, c'est un doigt.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement, exactement. Très bon pitch, tu es habitué, tu l'as fait quand même à quelques reprises. J'ai une première question, elle est basée où au final, cette entreprise ? À Rennes ou à Brest ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Elle est à Rennes, elle est à Rennes, désolé Sébastien, elle est à Rennes.

  • Sébastien Le Corfec

    Pourtant tu as des origines du côté de Brest, petit flashback, justement qu'est-ce que tu faisais avant Stiple, ton enfance, tes études, tes premières expériences dans le domaine ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc moi j'ai pour habitude de dire que je n'ai jamais travaillé, parce que Stiple c'était mon projet de fin d'études en école de commerce à Rennes. Avant j'ai surtout décidé de suivre mes parents qui... qui était parti pendant six ans aussi en Pologne, a lancé les premiers magasins Leclerc, ils sont dans la grande distribution. Et donc, on est revenu dans le Finistère Nord par opportunité, pas par choix, tout à fait. Je ne veux pas me faire que des amis. Et donc après, j'ai fait une classe préparatoire et l'école de commerce. Et là, en fait, pour la petite histoire, ce qui est intéressant, c'est que mes parents qui ont un hypermarché Leclerc, dans ces... des entreprises là qui sont familiales, c'est des entreprises qui se transmettent souvent de parents à enfants. Et il y avait un problème à ça, c'est que je n'avais pas forcément envie de reprendre l'entreprise familiale. Et donc c'est pour ça que je crée très vite. après mes études, parce que je me suis dit si jamais je ne crée pas une entreprise, eh bien je vais devoir reprendre le magasin. Alors il y a pire, il y a vraiment pire comme situation, mais j'avais envie, c'est Sartre qui dit ça, c'est les pères ont des projets, les filles sont des destins. Et moi j'avais envie d'avoir mes propres projets, et je sentais bien que l'étau se resserrait, puis il faut dire non à sa mère, et ça c'est pas évident. Donc c'est pour ça que j'ai créé très vite après l'école de commerce.

  • Sébastien Le Corfec

    Ouais d'accord, et t'étais plutôt bon élève à l'école de commerce de Rennes ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors on va... Pas parlé de l'école de commerce de Rennes en tant qu'élève, mais j'ai fait des très belles campagnes BDE. Non, c'était par contre les classes préparatoires avant, ça c'était quelque chose. Mon lycée et classe préparatoire s'est monté en puissance, et puis l'école de commerce m'a appris autre chose.

  • Sébastien Le Corfec

    J'ai croisé tout à l'heure quelqu'un du middle d'épopée, Nicolas Patinac, qui me disait « Moi j'ai bossé avec Jean-Baptiste, j'ai vu mettre des choses en rayon,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    donc les mains dans le cambouis très tôt. » mettre en rayon. Donc j'ai fait à peu près tous les rayons du magasin pour gagner de l'argent. Et puis ça m'a permis de découvrir aussi ce monde de la grande distribution qui n'est pas un monde facile. On est souvent dans la grande distri, on y va pour dix jours et puis finalement on y reste dix ans parce que il y a une vie de magasin. Et puis c'est là que ça m'a permis de comprendre aussi les sujets de communication. Et puis le décalage qu'il existe entre souvent la vision du dirigeant, parce que je les avais matin, midi et soir à table, et puis aussi le côté collaborateur sur le terrain et ces deux mondes qui ne devraient pas s'opposer autant et s'aligner plutôt.

  • Sébastien Le Corfec

    On se connaît bien, on se croise depuis longtemps. Très tôt, on t'a entendu pitcher à la West Web Valley, je crois que c'était en 2017, justement. On t'a remis un West Web Award aussi à l'époque, à toi et à mon équipe, pour la meilleure start-up bretonne, c'était en 2021, si mes souvenirs sont bons. Tu es pour la troisième fois dans EBOPE les 40, les 40 personnalités bretonnes de moins de 40 ans qui façonnent le territoire d'aujourd'hui et de de demain, mais pour les auditeurs, l'idée, c'est de tenter vraiment de revenir au mieux sur la trajectoire de Steeple. Donc déjà, comment est née cette idée ? Je crois que Steeple, ça veut dire en breton, clocher, c'est ça ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    En anglais. En anglais,

  • Sébastien Le Corfec

    en anglais.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, non, en anglais, c'est le clocher, parce que le clocher, c'est l'un des plus vieux outils de communication interne, parce que alors pour les bonnes et les mauvaises nouvelles, mais c'est ce qui permet au village d'être averti, et puis c'est un point de repère qui permet de se retrouver et d'échanger, donc c'est exactement ce qu'on fait, et donc... Donc nous, pour l'histoire, c'est vrai qu'en 2015, on commence à créer l'entreprise. Quand tu dis on, à l'époque, j'étais avec un associé qui était Nicolas, qui lui était ingénieur informatique parce que j'avais essayé d'apprendre à coder. Je n'avais pas réussi.

  • Sébastien Le Corfec

    On ne peut pas avoir tous les talents.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Voilà, donc je me suis dit, laissons faire les professionnels. Donc avec Nicolas, on se met à deux. Et puis, on développe une plateforme de communication interne au départ qui était bon au début pour les étudiants, pour les entreprises. Et en fait, ça ne marchait pas du tout. Oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Les premiers retours,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    c'est... Non, ça ne marchait pas parce qu'on l'avait mis en test en laboratoire dans le magasin de mes parents. Mais en fait, il y avait 200 salariés, il y avait à peine 10 personnes qui s'y connectaient. Donc en fait, ça ne servait à rien. Et au bout d'un an, un an et demi, à force de faire des améliorations, de discuter avec les utilisateurs, on s'est rendu compte qu'on avait beau rajouter toutes les fonctionnalités du monde, c'est un problème non pas de fonctionnalité, mais d'accessibilité. Et on s'est dit, mais en fait, puisqu'après, dès qu'ils publiaient sur Steeple, ils étaient en train d'afficher et de le mettre sur le tableau d'affichage. On se dit, mais pourquoi est-ce qu'on ne viendrait pas remplacer complètement le tableau d'affichage ? Et en juin 2016, on met le premier écran tactile dans la salle de pause du Leclerc de Plugastel. Et là, en fait, on se dit tout de suite, waouh, ça y est, on a trouvé le truc.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, vous aviez matérialisé. Au final, il fallait une solution software, mais hardware. L'un n'allait pas sans l'autre.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il fallait s'adapter à notre utilisateur. Et quand on est... employé soit en industrie, dans le BTP, et qu'en fait, on travaille et on n'est pas derrière un ordinateur et qu'on a une pause d'un quart d'heure et qu'en fait, ce qui se passe c'est qu'on va prendre son café et on a 30 secondes, le temps que le café coule, pour faire passer de l'information et pour donner envie, comme une vitrine d'un magasin, donner envie de rentrer à l'intérieur. Et ça c'est tout l'enjeu de l'écran qui est à côté de la machine à café. On peut toucher, on peut interagir avec l'écran et puis on peut aussi se dire bon bah en fait je vais peut-être le télécharger sur mon téléphone.

  • Sébastien Le Corfec

    Là aujourd'hui, Steeple, c'est une entreprise en hypercroissance. Mais au départ, tu parlais effectivement de quelques obstacles. Mais est-ce que tu as eu un moment de doute qui a marqué ce parcours en disant « Ah non, je n'y arriverai pas, je jette l'éponge » .

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, je pense que je n'étais pas assez intelligent pour ça. Et au contraire, tant mieux. Quand on est jeune, on est fou, même si je ne suis pas très vieux. Mais non, j'ai toujours été optimiste. Moi, j'adore avancer, me taper la tête contre un mur. Et puis après, ne pas avancer au même endroit. Donc, toujours cette volonté d'avancer, d'avancer, d'avancer, en faisant plein d'erreurs. L'histoire de Steeple est jonchée d'erreurs et de conneries, mais des fois des trucs. C'est plus facile de raconter une histoire quand on connaît déjà la fin. On se dit, bah oui, il y avait des évidences. Mais non, donc...

  • Sébastien Le Corfec

    Le top 3 de tes conneries ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oh là là, mais déjà, premièrement, quand on commence à faire Steeple, on ne sort pas notre cul du bureau. on fait des fonctionnalités en disant attendez j'ai vu ça sur tel site j'ai fait et on oublie de parler aux utilisateurs est ce qui est fou c'est que c'est la même connerie que je refais sept ans plus tard en ayant structuré l'entreprise à plus de 100 personnes voilà la même chose c'est que je reste le cul sur mon bureau et enfin sur la chaise de mon bureau et j'oublie le client et finalement là je me rends compte que c'est toute l'entreprise qui oublie le client et que tu vois à chaque fois c'est toujours mais rappelle toi ce que tu fais pour qui et pourquoi

  • Sébastien Le Corfec

    Parce que quand tu dis, tu es parti voir le client, c'est 1500 entreprises aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous donner vraiment les chiffres clés aujourd'hui du développement, le nombre d'utilisateurs, la croissance peut-être du chiffre d'affaires, peut-être le chiffre d'affaires c'est compliqué d'en parler, l'adoption par secteur, quelques PTI comme ça.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Moi je parle de tout. Aujourd'hui on est à près de 10 millions de chiffres d'affaires, donc ça c'est bien. On a du récurrent à hauteur de près de 8 millions. Donc ça, 8 millions de récurrents.

  • Sébastien Le Corfec

    Il faut bien juste, pardon de te couper, mais par rapport à toutes les startups qui naissent à l'Ouest depuis quelques années, tu es dans le top 5, top 10, je pense, des belles startups. Il faut vraiment remettre le clocher au milieu du vidage. Aujourd'hui, tu es parmi les startups qui avancent le plus.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais moi, je le vois vraiment comme un démarrage parce que c'est 100 millions et pourquoi pas un milliard.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, en nombre d'utilisateurs, tu me parlais de...

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, on équipe 350 000 personnes et après, qui peuvent l'utiliser soit sur les écrans. Donc, on n'a pas la caméra qui permet de tracer les gens. Donc, après, il y en a qui décident de s'inscrire, de télécharger sur leur téléphone. Mais le chiffre qu'on a, c'est 350 000.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, d'accord. Et par secteur, du coup ? Il y a de la GMS qui est le premier client, les Scarmore, les Scarwest.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc on a 300 magasins Leclerc. On va avoir aussi un accord avec System U. On a 200-250 magasins System U. On avance aussi dans la restauration avec McDonald's. Et puis après, il y a les secteurs du BTP, du transport, de l'industrie, de l'agroalimentaire. On travaille avec les chantiers de l'Atlantique. On travaille avec des abattoirs. Donc tous ces métiers où on travaille avec ses mains.

  • Sébastien Le Corfec

    Il y a tout de même, pour nos auditeurs, une certaine similarité au niveau des belles tractions dans l'Ouest. Quand je pense à Chopopop, il bosse avec la GMS, grosse croissance. Les frères Menez de Gwénou qui ont monté Zerogashi, qui s'appelle maintenant Smartway, c'est pareil, c'est de la GMS. Il y a quand même un point commun entre tous les trois où ça cartonne, parce qu'une fois qu'on est rentré du côté de la GMS, c'est assez vertueux.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce qu'on a un système particulier sur la GMS en France, c'est qu'il est composé beaucoup d'indépendants et des entrepreneurs dans la GMS qui ont envie aussi d'innover dans leur magasin. Donc, il faut leur rendre ça. Moi, j'ai croisé des adhérents Leclerc, des associés Système U qui ont dit OK, on teste et ça fait du bien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et du coup, votre promesse, c'est d'améliorer la communication interne. dans les entreprises où, comme on disait tout à l'heure, 80% des salariés n'ont pas d'ordinateur professionnel. Concrètement, est-ce que tu es parvenu à mesurer des impacts ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, les clients nous disent que ça a un impact sur... Parce que l'accidentologie, parce qu'en fait, tout le monde s'en fout de la com interne. Le sujet n'est pas la com interne. Et communiquer, ce n'est pas juste balancer l'info. Communiquer, c'est donner l'information, qu'elle soit vue, comprise et appliquée. Typiquement... Si je dis juste mettez vos chaussures de sécurité et que tout le monde arrive en tongs le lendemain, ça ne va pas gérer mon problème d'accidentologie. Donc les clients nous disent que sur l'accidentologie, ça leur fait gagner de l'argent, moins d'accidents. Des collaborateurs qui se sentent plus impliqués aussi dans l'entreprise, donc moins d'absentéisme, moins de turnover. Et là, ce qu'on commence à voir aussi, c'est la notion de cooptation. On se sent bien dans une entreprise, on fait venir d'autres personnes. Donc certaines entreprises le mesurent. ont des indicateurs et nous disent que ça a un impact. D'autres se disent, j'ai beaucoup moins de personnes qui me disent, de toute façon, on n'est au courant de rien, ce qui est très important. Et il y a un autre volet qu'on nous dit, c'est cette discrimination qui existe entre col bleu et col blanc, qui est normale dans beaucoup d'entreprises. C'est vrai qu'on s'est beaucoup battu pour éviter la discrimination homme-femme, mais la discrimination col bleu, col blanc, elle est encore très, très présente. Beaucoup trouvent ça normal que des gens qui ont une adresse mail, un ordinateur et une info, et ceux qui travaillent sur la ligne de prod n'aient pas l'info. Nous, on crée justement ce lien.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu vois des différences en fonction des typologies d'entreprise sur la communication interne, les structures qui ont des entrepôts, des structures peut-être un peu plus digitalisées, qui ont déjà des produits comme Slack, tout ça. Tu vois des différences ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ce qu'on voit surtout, c'est... des entreprises qui ont déjà bien avancé sur la com externe. Des entreprises qui se sont dit, bon, pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le client, il faut avoir une communication. Et après, elles se disent, mais comment ça se fait qu'on ait mis des réseaux sociaux, des applis, des écrans pour le client, et qu'en fait, on a des mêmes problèmes pour attirer, fidéliser et rendre ambassadeur le collaborateur, et qu'on est toujours en train de leur servir la fiche sur la porte des toilettes. Donc, ça effectivement, ça aide beaucoup. Il y a eu un autre volet, c'est le Covid. Parce que le Covid, du jour au lendemain, il fallait passer des messages à tout le monde. Alors là, c'était panique à bord. Tous ceux qui avaient Steeple nous ont dit, mais heureusement qu'on avait Steeple.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc, gagnant du Covid.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Gagnant du Covid. Et effectivement, tout le monde s'est posé la question, comment je fais passer le message ? Donc, oui.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, quelles sont les grandes tendances du secteur ? L'IA, les nouveaux formats, l'évolution du management, parce que tu es au cœur du réacteur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, c'est intéressant de voir aussi que ces secteurs qu'on peut appeler traditionnels, ils suivent lentement ce qu'on a connu dans les services avant, sur justement mettre le collaborateur dans les meilleures dispositions pour qu'il se sente impliqué, pour qu'il soit engagé, et que derrière, il y a des effets de productivité. Donc, ça arrive jusque dans ces entreprises-là. Et le problème, c'est qu'elles ne sont pas structurées. Parce que plus on a une petite entreprise dans un secteur traditionnel, Alors la com interne, c'est un mot qui n'existe pas. Et la communication, ce n'est pas toujours le cas. Souvent, c'est géré par des personnes RH. Et donc, tout l'enjeu que tu soulignes, qui est aussi comment on fait grâce à l'intelligence artificielle, nous, c'est le truc qu'on arrive à faire bientôt. C'est ce qui existait que pour des grands groupes digitaux. On va l'amener pour des petites entreprises traditionnelles. Pourquoi ? Parce qu'on va apporter presque une boîte à outils. On va surarmer... une personne qui est RH, qui ne sait pas du tout comment faire de com, et en fait, on va lui montrer que parce qu'on va récupérer plein d'infos, on va brancher Stipple avec ses outils, avec ses offres d'emploi, avec ses documents, avec les choses à faire signer, avec le parcours d'onboarding, avec les événements internes, et bien tout ça, on va lui dire, regarde, il y a toutes ces choses-là et on t'a préparé des publications toutes prêtes que tu n'as plus qu'à publier pour ranimer la vie de ton entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu es en train de préparer avec tes équipes, au final, une espèce de suite logicielle, un peu de la com interne. tu étais sur du FIGITEL avec l'écran où tu as craqué le truc, mais tu es en train d'aller plus loin pour faire de l'upsell peut-être ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Parce que les clients qui ont Steeple nous disent, nous on a dit à tout le monde, allez sur Steeple, on a mis les écrans, par contre on aurait besoin de ça, on aurait besoin d'une base documentaire, on aurait besoin de faire signer des documents, on aurait besoin de gérer nos événements, et donc tout ça, nous on construit. Et finalement, Steeple, certains l'ont sur leur téléphone perso, c'est quand même... l'une des seules applications professionnelles qu'ils ont sur leur téléphone perso. Et pas parce qu'on les a obligés, parce qu'ils se sont dit « Ah, c'est pas mal ce qu'il y a sur l'écran de salle de pause, je peux le télécharger et donc je le prends sur mon téléphone perso. » Donc là, on a aussi plein d'acteurs environnants qui disent « Mais comment on peut se brancher à vous ? Comment est-ce qu'on peut balancer, par exemple, les retours, les notes des clients directement ? » Tu es un réplicateur. Oui, tu vois, on parle de Smartway qui est le gaspillage alimentaire dans… dans les hypermarchés et les supermarchés, mais comment on fait pour que ces données-là arrivent directement sur Steeple pour, eh bien, que tout le monde soit au courant des valeurs et des axes de progression.

  • Sébastien Le Corfec

    Et au final, c'est vrai que les entreprises un peu plus tech vont utiliser des solutions type Slack ou Notion pour la base de connaissances. Au final, toi, tu es l'acteur aujourd'hui français qui permet d'adresser des PME qui n'ont jamais entendu parler de Slack ou Notion.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Exactement. On s'inspire évidemment des meilleurs. En se disant aussi, ce qui est intéressant, c'est quel est le 20% qui fait 80% du job ? Parce que Notion, c'est très bien quand tu veux faire de l'automatisation, quand tu veux collaborer et c'est ton outil de travail. Slack, c'est un outil de travail. Mais quand c'est, tiens, voilà ton emploi du temps ou tiens les gars, on se retrouve au soccer ce soir, tu n'as peut-être pas besoin de toutes les fonctionnalités de Slack.

  • Sébastien Le Corfec

    par rapport à ta stratégie pour conquérir le marché européen ? Tu es déjà présent, tu as tenté je crois d'être présent en Espagne, en Allemagne, en Italie. Aujourd'hui quels sont tes objectifs et puis ce retour d'expérience ? Parce qu'on entend notamment pas mal de startups de l'Ouest se casser les dents, aller sur les marchés comme ça européens et ton recul justement, ça fait longtemps que tu as commencé, tu as tenté.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui parce qu'encore une fois, moi ce que je disais tout à l'heure c'est que j'aime bien foncer, me taper un mur et puis après changer. Donc je me suis dit... plutôt je me lance à l'international, de toute façon je ferai plein de conneries, mais plus tôt je les fais, mieux je peux les réparer. En fait, c'est à la fois intéressant et complètement con aussi, parce qu'en fait, les conneries que j'ai faites à l'international, j'ai fait les mêmes en France. Et l'erreur, c'est évidemment d'avoir pensé qu'on était assez structuré pour le marché français et de le dupliquer. Et donc on a dupliqué, mais toutes les conneries qu'on faisait en France. Et c'est là que maintenant... Heureusement, on n'a pas investi trop d'argent à l'international. Mais quand on a corrigé le tir, là, on est en train de corriger depuis 18 mois le tir en France pour réorganiser toutes les équipes commerciales, toutes les équipes de relations clients, pour remettre le client au centre de tout. Et bien là, du coup, on refait également l'international. Et l'avenir a l'air beaucoup plus radieux. On a une trentaine de clients en Espagne, une vingtaine en Allemagne et on commence en Italie. Ouais, c'est bien, on a nos clients aussi qui nous portent à l'international.

  • Sébastien Le Corfec

    Ça c'était une de mes questions. Souvent, le meilleur moyen pour réussir à l'international, c'est d'être porté par les clients. Et forcément, dans la GMS, même si ce n'est pas forcément vrai, c'est bien dissocié en fonction des différentes chaînes de magasins. Mais c'est vrai que ça peut être bien d'être porté par les acteurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Notre problématique, c'est notre typologie d'entreprise. Nous, on travaille sur la PME et l'ETI. C'est souvent porté par des grands groupes. Mais encore une fois, on travaille beaucoup avec des indépendants parce que la problématique de Stiple, c'est que quand tu as quelqu'un au siège qui reste toujours au siège sur un groupe, par exemple, on prend des hypermarchés intégrés. En fait, s'il ne va pas sur le terrain, il ne se rend pas compte qu'en fait, le salarié qui met en rayon, ce n'est pas la même chose que le gars qui a la défense, qui est connecté. Tout le monde pense à la défense, que tout le monde est connecté. Mais d'un autre côté, c'est pour ça qu'on n'a pas de concurrent. C'est parce qu'ils sont tous à Paris à faire des startups pour des startups connectées. Et qu'en fait, quand on vient sur le terrain, on se rend compte que non, le monde n'est pas pareil. Mais le problème, c'est quand il y a des personnes qui décident à Paris pour tout le monde en France. Donc, c'est pour ça qu'on avance avec des gens qui sont sur le terrain et qui se plaignent même de ce qui est fait au siège.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est bon, tu as le discours pour être le futur prochain président de Produits en Bretagne. Stiple, justement tu parles des RH tout ça l'équipe a grandi très vite aujourd'hui vous êtes plus de 200 collaborateurs, comment tu as structuré justement la croissance ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà on ne l'a pas fait dans un premier temps parce que finalement si tu veux aussi ce qui s'est passé c'est que justement après Covid tu as un marché porteur et donc quand tu es porté par une vague, c'est ça au surf ... Tu fais n'importe quoi, mais tu avances quand même. Et tu as l'impression de savoir surfer, mais tu fais n'importe quoi. Et il y a cette expression qu'on aime bien en Bretagne, c'est quand la marée se retire qu'on voit qu'il n'avait pas de slip.

  • Sébastien Le Corfec

    Exactement.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et donc globalement, ce qui s'est passé en 2022, 2021, 2022, c'est qu'on faisait n'importe quoi, mais que ça marchait. Mais qu'on ne s'en rendait pas compte qu'on faisait n'importe quoi. Et donc, en 2023, ça commence à s'effriter un petit peu. Et là, on se dit, oula, tiens, il y a un sujet. Et nous, le churn, donc le taux de résiliation de nos clients, ça n'a jamais dépassé 1%. Et donc là, on commençait à avoir 2%. Donc 2%, c'est le double de 1%. Donc même si dans le SaaS, 2%, c'est personne n'a ça.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est le taux qu'en général, on dit 2% de churn, c'est acceptable.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, oui. Et donc là, c'est là où on s'est dit, oula, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, on s'est rendu compte qu'on avait mis beaucoup de gaz sur le nouveau business, aller chercher, conquérir plein de clients. Et que... On est habitué aussi à ce que les clients savent utiliser la plateforme, le prennent pour les bonnes raisons parce qu'ils avaient vraiment étudié et que finalement avec le Covid et nous qui étions moins présents pour les accompagner, il y avait un moins bon usage que Steeple et puis moins bien vendu. Et donc en fait Steeple c'était devenu le réseau social à côté et pas l'outil central de la communication. Donc mais avec des aberrations et encore une fois comme je te disais, moi je n'étais plus au contact assez proche des équipes. plus au contact des clients, j'allais plus voir ce qui se passait, mais c'était du n'importe quoi.

  • Sébastien Le Corfec

    Et pourtant, tu faisais des actions comme ton Tour de France.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais le Tour de France, encore une fois, il était pensé acquisition de clients. Mais parce qu'encore une fois, on prenait pour acquis cette relation avec un client. Parce que quand on a zéro résiliation, on se dit mais pourquoi finalement tout doit bien se passer ? Et là, tu soulèves le capot et c'est un bordel. Donc là, on a restructuré, on a retravaillé les postes, retravaillé les périmètres, retravaillé les business units. Pour juste se dire, il faut mettre de l'énergie là sur nos fondamentaux. Donc dans l'Ouest. sur les marques, les enseignes qui nous font vivre en France et repartir de cette base solide parce qu'il n'y a rien de plus fort qu'un client qui est satisfait.

  • Sébastien Le Corfec

    Parce qu'aujourd'hui, tu es structuré, je ne sais pas, le pôle tech, bizdev, tout ça. C'est quoi, en gros, les grandes masses sur la centaine de collaborateurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc, tu as 35 commerciaux, 35 équipes produits, à peu près. Puis après, une équipe marketing, les fonctions support. Et après, les fonctions customer aussi pour accompagner le client. Donc, tu vois, 10 customers, 70, après 5 et 15, quelque chose comme ça. Oui, d'accord. Et l'enjeu a été de construire sur les postes des commerciaux, des business units et de donner de la responsabilité. Ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas. C'est-à-dire que là, tous les commerciaux sont responsables soit d'un territoire, soit ce qu'on appelle les qui-à-compte, d'un compte-clé. Et donc… Ils sont responsables à la fois de l'acquisition, mais aussi de la rétention et du développement sur leur territoire ou leur compte-clé. D'accord. Et c'est ce qui fait qu'aussi, on a des personnes à Lille, à Strasbourg, à Aix-en-Provence, à Bordeaux. Et on maille le territoire, et donc aussi à Madrid, à Milan. Et on cherche quelqu'un côté d'Allemagne aussi actuellement.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord, ok. Et tout à l'heure, tu parlais des anciens clients. Mais tu avais fait une belle action avec l'histoire des vœux. où tu avais eu la bonne idée, toi, tes équipes, de parvenir à remercier chaque personne. Ça, c'est sympa. Oui,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    mais en fait, aussi, il y a un sujet, c'est que la communication interne, c'est souvent vu comme un truc chiant. Et oui, ça sent la poussière, la naphtaline. Donc, nous, on veut montrer que c'est un sujet sérieux, mais qu'on peut le faire sans se prendre au sérieux et avec du fun. Et donc, comment on apporte cette touche ? un peu fantasy et comment on garde cette relation client donc oui on a l'habitude tous les ans de faire des voeux personnalisés pour chacun de nos clients donc là ça commence à devenir compliqué donc une vidéo quand tu fais une vidéo de deux minutes pour chacun des clients bat 3 à 1500 clients ça fait ça fait du boulot donc tu les fais tout ça c'était ça l'histoire c'était ça où l'histoire au début et puis après quand je suis tombé en pls parce que c'est tellement intense tu imagines tu as 3000 ans mais c'est

  • Sébastien Le Corfec

    C'est très drôle, franchement, pour avoir vu quelques vidéos très sympas. Revenons un tout petit peu sur tout ce qui est R&D. C'est le cœur de l'acteur encore une fois. C'est quoi les budgets qui sont dédiés, les équipes ? Comment tu continues à faire en sorte que le produit soit toujours au top ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Il y a un énorme sujet d'organisation. J'ai l'impression de passer ma vie à faire des organigrammes.

  • Sébastien Le Corfec

    Des process ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Pas des process, parce qu'au contraire, mieux tu fais ton organisation, moins tu as besoin de process. Et plus tu donnes de la responsabilité sur un périmètre qui est clair et en disant, voici l'impact qu'on veut avoir. Et à la limite, démerdez-vous, moi je veux augmenter ce chiffre-là. Et ça, ça veut dire que tu dois savoir qui fait quoi, pourquoi. Donc, c'est ça au produit. C'est comment au début, on avait des équipes un peu projet, puis on les transforme en feature team, en équipe périmètre. Et là, l'idée, c'est de les emmener vers des impacts team en disant vous êtes pluridisciplinaire, mais vous travaillez sur cet impact. Et ça, c'est quelque chose.

  • Sébastien Le Corfec

    Je pense en orchestré, ce n'est pas évident, mais ça va certainement dans le bon sens. On va parler un tout petit peu de vision, transmission. Stiple s'inscrit dans une transformation plus large du monde du travail. Quelle est ta vision à 2050 de ce monde du travail ? Certes, j'imagine très bien un stipple un tout petit peu partout, mais si on se fait un peu de prospective, ça donne quoi à 2050 selon toi ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Alors, je vais te dire, déjà entre l'année dernière et cette année, le raz-de-marée pour les cols blancs sur l'IA… C'est quelque chose d'impressionnant. Et je vois à quel point, même au sein de Stiple, les collaborateurs ne saisissent pas l'ampleur de ce qui arrive. Moi, j'ai presque. Maintenant, ChatGPT version audio, tout le temps à côté de moi. C'est dingue. Et c'est mon assistant. Et je gagne en productivité, mais de malade. Et il y a des métiers qui vont être vraiment... Il n'y en aura plus besoin, ou très peu. Donc, on va vivre un peu ce qu'on a connu dans l'industrie avec l'automatisation. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'ouvriers en France, mais ça veut dire qu'effectivement, on va être augmenté. Donc, jusqu'où... C'est intéressant, dans 25 ans... Mais autant tu parles de ça, par exemple tes clients dans la GMS, tu auras toujours du monde à mettre en rayon. D'une certaine façon, certes, on peut penser à des Amazones qui essaient de faire des petites boutiques comme ça, où il y a très peu de monde. Mais tu auras toujours cette com' interne qui sera très importante pour les gens qui font. Mais c'est vrai que les fameux cols blancs, c'est encore autre chose. Les gens qui s'occupent de la communication, aujourd'hui, on voit plein d'IA se lancer pour générer tel ou tel contenu. ne va rester que la valeur ajoutée. Et finalement, ce n'est pas plus mal, parce que si on passe sa journée à faire des tableaux, à mettre des chiffres dans des tableaux, ce n'est peut-être pas la meilleure valeur ajoutée de l'être humain.

  • Sébastien Le Corfec

    On parle beaucoup de sens et d'engagement dans l'entreprenariat. Comment fais-tu en sorte pour que Stiple ne soit pas juste une entreprise qui vend un produit, mais une entreprise qui a un impact ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Tu sais, si on vend notre produit, On permet à des gens qui n'ont jamais été au courant de ce qui se passait dans leur entreprise, des gens qui parfois ont passé 30 ans à côté d'une autre personne sans connaître leur prénom. Donc ça, c'est ce qu'on fait au jour le jour. Et il faut se rendre compte de ce que c'est d'être dans un abattoir et de couper des queues de vache toute la journée, d'être à la chaîne, mettre en rayon. C'est des métiers, c'est dur. ce qu'on apporte à ces gens-là, c'est leur dire, mais vous n'êtes pas que des bras. Vous êtes, et c'est pour ça que notre slogan, c'est la vie au travail. C'est parce que pour ces entreprises-là, on leur dit, oui, il y a le droit de se sentir bien au travail, d'expliquer ce que tu fais, voilà pourquoi tu le fais. Et le sens qu'on donne, tu as utilisé le terme donner du sens. Nous, c'est ce qu'on essaye de faire, d'aider les entreprises à donner du sens et à créer du lien. Peut-être qu'on ne fait pas le meilleur boulot du monde, mais si à la pause, on peut se marrer, avec son collègue, c'est déjà pas mal.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que Steeple, pour l'avoir testé dans nos bureaux, même si on n'était pas du tout la bonne cible, notre histoire de West Valley Explore, on dirait Pop et Gestion, c'est vrai que tu as plein de petits modules, des paris sportifs, ce genre de choses. Et je pense que c'est des outils, des fonctionnalités qui fonctionnent bien quand tu fédères les gens.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, mais oui, parce que l'idée, c'est un peu, si tu veux, comme un journal. Un journal. Tu vas avoir les actualités, tu vas avoir le sport, tu vas avoir le turf, tu vas avoir les mots croisés. Et en fait, c'est tout ça. Chacun arrive, prend ce qu'il veut. Et bien, nous, c'est pareil. C'est à différentes manières d'attirer, mais en première page, tu as l'actu. Et ça, c'est le plus important.

  • Sébastien Le Corfec

    Tu fais partie d'une génération d'entrepreneurs, avec Crisp notamment, qui a réussi sans lever de fond et tout ça en scalant assez rapidement. Donc déjà... Je veux bien t'entendre un tout petit peu sur cette notion de levée de fonds parce que tu as un parti pris, tu es très engagé sur le fait que tu peux faire effectivement sans levée de fonds. Et justement, comment tu transmets toute cette expérience aux jeunes entrepreneurs ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Donc sur les levées de fonds, déjà, on n'en a pas eu besoin.

  • Sébastien Le Corfec

    Croissance organique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Oui, et puis parce que c'est du récurrent, c'est du paiement upfront, donc pour annualiser. Donc nous, chaque client représentait une mini levée de fonds. Donc après, on était redevable du paiement qu'ils avaient fait, mais ça permet de financer. Ce n'est pas la même chose pour d'autres typologies d'entreprises, pour même de la deep tech, où il faut aller dans la recherche. Donc moi, je ne suis pas blanc ou noir sur un modèle. Et c'est ce que je dis justement à des jeunes entrepreneurs qui viennent me voir et qui me disent, là, mon objectif, c'est de lever des fonds.

  • Sébastien Le Corfec

    Grave erreur.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais oui. Et donc de rappeler... L'objectif,

  • Sébastien Le Corfec

    c'est d'avoir des clients. Oui.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et puis de rappeler que la levée de fonds est un moyen. Mais j'avais l'impression dans les années 2021-2022 d'être le gars sur l'autoroute qui était à dire « Pourquoi ils roulent tous à l'envers ? » Et j'avais l'impression que c'était moi qui roulais à l'envers. Parce que c'était devenu la première question, c'est « T'as levé combien ? »

  • Sébastien Le Corfec

    C'était le Graal. Tu as complètement raison. La finalité pour certains entrepreneurs.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Et notre chance, et ma chance, c'est d'être en Bretagne, d'être à Rennes. Et d'avoir peut-être, non pas comme les startups parisiennes, le regard tourné vers la Silicon Valley et le modèle américain, mais d'avoir justement en visu les entrepreneurs du territoire, les Louis Loduf, les Beaumanoir, les Édouard Leclerc, tous ces gens-là. Quand tu écoutes leur histoire, ce n'est pas l'histoire de la Silicon Valley américaine. Et de toute façon, on voit bien qu'on n'a pas le même marché, on n'a pas la même réglementation. On n'a pas la même liquidité qu'aux États-Unis, donc il ne faut pas jouer au même jeu.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et c'est quelque chose, au final, que tu ne mettra jamais en œuvre. Par exemple, si tu as besoin de te déployer plus rapidement dans tel ou tel pays, tu dis non, non, je peux le faire en fonds propres. Je me vois comme un capitaine d'industrie et non un gars qui est là, entre guillemets, juste pour faire un coup.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Mais non, mais tu as raison, parce que la première question, c'est qu'est-ce que tu veux ? Et ça, c'est ce que je pose aux jeunes entrepreneurs qui viennent me voir. Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux être riche ? Tu veux... travailler, tu veux faire quelque chose. Et moi, ma vision, c'est que si j'avais voulu être riche, j'aurais repris l'entreprise de mes parents et j'aurais eu moins d'emmerdes et plus d'argent. Donc, depuis le début, le contrat est clair, c'est je ne fais pas ça pour l'argent et je suis quelqu'un d'impatient, mais de patient. Et donc, je sais que c'est mon projet potentiellement d'une vie et il faut trouver les moyens de se réinventer aussi parce que tout change tout le temps. Mais donc, j'ai du temps et je n'ai pas besoin de faire... une levée, une deuxième, puis de revendre et après d'avoir plein d'argent dont je ne sais que faire.

  • Sébastien Le Corfec

    Mais c'est très rare, au final, aujourd'hui, dans ce monde de la tech, d'entendre des gens qui sont là, au final, pour durer, quand j'emploie le terme capitaine d'industrie, j'en connais très peu. Et toi, au final, tu te dis, mais non, mais moi j'ai cette envie que quand je vois un Louis Leduc, un Christian Rouleau de Samsyk, les gars, sur une génération, ils ont réussi du coup à faire des build-up. C'est vrai qu'on... J'avais pas prévu de te poser cette question-là, mais peut-être que tu vas vouloir racheter des briques logicielles comme ça, ou c'est pas dans ta stratégie ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Non, parce qu'en fait, souvent, ceux qui font ça aussi, c'est pour se faire plaisir. Et la réalité, c'est qu'avec le code aujourd'hui, nous, on n'a pas d'acteur sur notre marché. Ce serait un compétiteur direct, on rachèterait la base clientèle, mais... Aujourd'hui, ça coûte plus cher de racheter. Il y a un sujet culturel qui est incroyable dans une entreprise. Si c'est racheter une entreprise, je ne prendrais même pas la techno, je ne prendrais même pas les gens, je prendrais juste le parc clientèle. Enfin, ça n'a pas de sens.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. On voit l'entrepreneuriat breton dans la tech en pleine effervescence. Dans l'article que j'écrivais, qui accompagne la map, je disais, il va y avoir, comme en 2024. pas mal de startups qui vont péricliter. Il y en a un paquet. Et on voit tout de même quelques sorties qui commencent à se faire. Et ça, c'est très, très, très important que cet écosystème arrive à maturité. Quel regard tu portes justement sur cet écosystème local ? Et puis l'actualité au final de ces dernières semaines où on voit effectivement les rainées de klaxons avec Mathieu qui a revendu du coup un à une société américaine, ou c'est qu'il y aura ici aussi qui ont été rachetés par des Américains. Vertigo du côté de Nantes aussi. Comment tu analyses tout ça, ton regard sur ces sujets ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Déjà, parmi tous les exemples que tu as cités, il y a plein d'histoires différentes. Bien sûr. Et derrière un exit, il peut se cacher des réussites et des fois des échecs. L'important dans tout ça... c'est qu'il y a des entrepreneurs qui ont tenté des choses, qui ont pris des risques, et il y a des belles histoires. Et quoi qu'il en soit, on a besoin de ce dynamisme sur le territoire. On a besoin que des étudiants qui sont bons, qui sont à Rennes, qui sont en Bretagne, n'aillent pas à Paris, parce qu'une fois qu'ils sont à Paris, ils sont perdus. Et après, ils reviennent à 35 ans en disant « moi, je veux fonder une famille, donc je veux relâcher la pédale » . Non, nous, on en a besoin quand ils sortent d'études. Et pour ça... Il faut un écosystème dynamique, il faut leur donner envie de rester. Donc, moi, je suis pour qu'il y ait plein d'entreprises qui grandissent à Rennes, mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile, l'écosystème, ce n'est pas facile, le marché français, ce n'est pas facile. Et encore une fois, quand on veut jouer le jeu des Américains sur un marché qui n'est pas celui des États-Unis, on se le prend dans la gueule.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tu penses que... Le fait d'avoir levé des fonds, ça a permis du coup d'avoir ces exits plus ou moins rapidement ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Levé des fonds, et tu le sais, l'argent n'est pas gratuit. En fait, c'est l'argent le plus cher qu'il faut rembourser. Il vaut mieux que tu lèves des fonds auprès d'investisseurs privés quand tu ne peux plus lever auprès des banques, ou qu'elles ne veulent pas te financer. Et c'est de l'argent qui coûte... très cher parce qu'à un moment le fonds doit sortir et donc il veut récupérer son argent. Donc dès lors où tu lèves des fonds, il faut être prêt potentiellement à ne pas pouvoir rembourser. Et quand tu ne peux pas rembourser, tu es obligé de faire quelque chose pour les investisseurs.

  • Sébastien Le Corfec

    L'interview la touche bientôt à sa fin. Quelles questions ne te posent jamais et que tu aimerais qu'on te pose ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Peut-être que tu m'as posé des questions sur l'avenir, mais effectivement, à quoi ressemblerait la solution de demain ? On en a un peu parlé justement de ce côté... On parle souvent d'une super app. C'est important de se dire comment est-ce qu'on arrive à faire en sorte que le collaborateur dans une entreprise ait une seule app sur laquelle il peut vraiment avoir toute l'information, toute la vie de son entreprise. Et donc, moi j'appelle s'il y a des personnes aussi, des développeurs qui veulent nous rejoindre talentueux, on accueille et on continue de recruter sur ce volet-là parce qu'il y a des projets extraordinaires qui nous attendent.

  • Sébastien Le Corfec

    Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour dire que l'épopée de Steeple est épique ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Ah oui, elle est épique.

  • Sébastien Le Corfec

    Qu'est-ce qui t'a marqué le plus ? Qu'est-ce que tu aimerais qu'on dise de Steeple dans quelques années ?

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Nous, si tu veux, il y a un sujet qui est important, c'est qu'on est une entreprise qui est très exigeante avec ses salariés. Parce que... on est obligé parce qu'on est en autofinancement. Et on a ce problème qui est que, comme je te l'ai dit, on fait des communications qui sont fun, on a une image qui est fun. Et peut-être que par le passé, des personnes nous ont rejoints pour les mauvaises raisons. Et quand on a des gens qui arrivent et qu'on ne leur dit pas, non, en fait, on essaye de créer un leader mondial en autofinancement depuis Rennes. Donc, ce n'est pas possible. Normalement, ce n'est pas possible. Et pourtant, il y a un couillon qui pense qu'il peut y arriver. Mais ça veut dire que doivent nous rejoindre des personnes qui ont envie de se dépasser, qui ont envie d'être curieux, d'apprendre et apprendre tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc,

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    oui, il y a eu des fights dans l'entreprise en disant non, il faut réaffirmer le projet qui est ambitieux. Et ce n'est pas, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le Club Med. Et on a dévié vers ça. Donc, moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que oui, on a cette exigence et cette dureté qui fait notre réputation sur le bassin en disant « Oh là là, chez Stiple, c'est des fous » . Mais oui, on est fous. Et donc, j'aimerais qu'on dise que mine de rien, on a toujours essayé d'être humain dans cette manière, d'accompagner les collaborateurs, d'essayer de les faire se dépasser, de reconnaître quand on n'y arrivait pas qu'on a merdé et qu'on a fait plein de conneries. Et moi, le premier, j'ai fait plein de conneries, mais c'était toujours avec la volonté. d'aller plus loin et d'apprendre chaque jour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Jean-Baptiste pour cet échange passionnant. C'était l'épopée de Steeple par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions bretons avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci Jean-Baptiste.

  • Jean-Baptiste de Bel-Air

    Merci Sébastien.

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