L'Épopée de Romain Pestourie (UNIKALO) par Sébastien Le Corfec cover
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L'épopée de...

L'Épopée de Romain Pestourie (UNIKALO) par Sébastien Le Corfec

L'Épopée de Romain Pestourie (UNIKALO) par Sébastien Le Corfec

27min |10/12/2024
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L'Épopée de Romain Pestourie (UNIKALO) par Sébastien Le Corfec

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Description

Comment une entreprise familiale de peinture, fondée en 1936, parvient-elle à se réinventer tout en respectant ses valeurs traditionnelles ? Dans cet épisode captivant de "L'épopée de...", je reçois Romain Pestouri, le dirigeant d'Unikalo, une véritable institution en nouvelle Aquitaine et au-delà. Romain nous plonge dans l'histoire fascinante d'Unikalo, une entreprise qui a su traverser les époques et les défis du marché avec brio. En tant qu'entrepreneur engagé, il partage la vision de la troisième génération qui dirige cette société emblématique basé à Mérignac, tout en ayant pour objectif de maintenir son ancrage territorial et ses valeurs familiales.


Au cœur de cet épisode, découvrez comment Unikalo a réussi à se démarquer face à la concurrence féroce des grands groupes. Romain explique les stratégies audacieuses mises en place pour développer un réseau de distribution propre, garantissant ainsi une proximité avec ses clients en Nouvelle Aquitiane et au-delà. L'innovation est également au centre de la discussion, avec des initiatives écologiques remarquables, telles que l'utilisation de coquilles d'œufs pour remplacer certaines matières premières. Cette démarche témoigne d'un engagement fort envers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), une priorité pour l'entreprise.


Écoutez Romain évoquer les enjeux de la transmission et de l'investissement dans la formation des jeunes talents, à travers des stages et des alternances, afin de préparer la nouvelle génération d'entrepreneurs bretons. L'épisode met en lumière les défis et les opportunités auxquels fait face Unikalo, tout en soulignant l'importance de l'entrepreneuriat local.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer l'épopée d'Unikalo, une entreprise qui incarne le meilleur de l'esprit girondin et qui continue d'innover pour un avenir durable. Romain Pestouri partage avec passion son parcours, celui de son entreprise et sa vision pour l'avenir, offrant une source d'inspiration pour tous les entrepreneurs et les acteurs économiques. Rejoignez-nous pour une conversation enrichissante qui vous fera découvrir les coulisses d'une entreprise familiale résiliente et engagée !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Arc Atlantique. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Arc Atlantique. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée d'Unikalo, c'est maintenant. Romain, bonjour.

  • Romain PESTOURIE

    Bonjour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Unikalo. Créé à bègle en 1936 et développé depuis 1977 par la famille Pestouri, l'enseigne de peinture pour professionnels ne s'est jamais aussi bien portée, avec une croissance à deux chiffres depuis plus de 20 ans. Avec plus de 1600 employés, deux sites de production, un réseau de distribution nationale, 160 magasins, plus de 1000 références de peinture et presque 600 millions de chiffres d'affaires. L'entreprise girondine Unikalo est une success story. Aujourd'hui, Unikalo est désormais entre les mains de la troisième génération. Thomas Pestouri, le fils d'Hervé Pestouri et Romain Pestouri, son neveu. Romain, comment toi tu pitcherais, tu présenterais Unikalo en une minute ?

  • Romain PESTOURIE

    En une minute ? Alors Unikalo, nous on est une entreprise spécialisée dans la conception, la production et la distribution de peintures et de produits de décoration pour le second œuvre du bâtiment. Et on est une entreprise engagée et au plus proche de nos clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, on va revenir de toute façon sur les points clés de comment s'est construit Unikalo. Mais souvent dans le podcast, j'aime bien comprendre d'où partent mes invités, ta jeunesse, tes études. Alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors moi, si je reprends sur la partie études, j'ai commencé par un DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, que je fais par apprentissage, au sein du Laser Méga Joule, qui était à l'époque le plus gros chantier d'Europe. Donc c'était la construction d'un... un grand bâtiment pour simuler les essais nucléaires qui étaient avant tirés dans le Pacifique, et maintenant c'est interdit. La construction de ce bâtiment avait pour vocation de reproduire ces réactions à la base de lasers. Je m'occupais à l'époque de toute la partie santé-sécurité du marché B, qui était toute la partie ventilation nucléaire. Ventilation aussi, parce que pour les lasers, il faut qu'il y ait un niveau de propre trait très élevé pour ne pas que les rayons du laser soient diffractés. Et donc, la société pour laquelle je travaillais s'occupait de tous ces marchés-là.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et après, du coup...

  • Romain PESTOURIE

    Et ensuite, du coup, j'ai fait une licence. Donc, je suis resté un peu dans le monde du nucléaire. Et donc, j'ai fait une licence professionnelle à Nîmes pour tout ce qui était démantèlement, déchets et déconstruction. Et j'ai travaillé ensuite trois ans dans un bureau d'études à Aix-en-Provence où j'avais en charge, j'étais ingénieur d'affaires et je m'occupais de projets de démantèlement nucléaire sur différents sites du CEA ou d'EDF.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et est-ce que tu entendais parler, pas matin, midi et soir, due Unikalo, mais c'est des choses que tu entendais, tu croisais donc ton cousin Thomas régulièrement, j'imagine ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors à cette époque-là, j'étais dans le sud-est de la France, donc j'entendais parler de Unikalo et je voyais parfois d'ailleurs les bureaux dans lesquels j'étais avaient été repeints par une société avec laquelle on travaillait. Et ensuite, j'ai repris mes études pour faire l'école de commerce de Bordeaux, KEDGE, et j'ai repris mon master gestion globale des risques. C'était au-delà des risques industriels ou santé-sécurité que j'avais pu faire précédemment, c'était vraiment sur la notion d'audit, la notion de risque financier, risque assurantiel. Et donc j'ai repris mes études par alternance et c'est là que j'ai intégré du coup la société Unikalo. Et à la base je ne devais rester qu'un an pour faire en gros un audit de la société et partir sur de nouvelles aventures, mais j'ai attrapé le bon virus de l'entrepreneuriat et donc je suis resté dans la société.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord et... Et enfant, du coup, tu croises Thomas aussi régulièrement. Est-ce que là, aujourd'hui,

  • Romain PESTOURIE

    vous formez un binôme ? Oui, tout à fait. Oui, Thomas, on a toujours été très proches. On travaillait déjà l'été, à l'époque. Il y a prescription maintenant, on peut en parler. Mais on travaillait l'été pour se faire un peu d'argent de poche, pour pouvoir acheter nos scooters ou nos mobilettes de l'époque. Donc oui, on a toujours gardé un lien fort avec Thomas. Et puis, c'est vrai que depuis maintenant plus de 13 ans, on travaille au quotidien. Je travaille au quotidien avec lui.

  • Sébastien Le Corfec

    Comment alors s'est produit cette bascule ? Tu rentres à la base pour faire un audit et puis à un moment, il y a une passation. Est-ce que tu peux nous parler un peu des coulisses avec ton oncle ? Comment on se dit allez, ok,

  • Romain PESTOURIE

    on y va C'était assez rigolo maintenant que ça s'est passé. Au bout d'un an, j'ai restitué mon travail à mon oncle qui était à l'époque le président de la société. Il y a eu des choses qui ont changé. Et puis, à la fin de l'entretien, il me dit C'est vraiment bien ce que tu as fait. J'aimerais que tu restes pour nous accompagner à mettre en place… tout ce que tu as comme piste d'amélioration que tu nous proposes. Et donc c'est comme ça que j'ai intégré finalement la société. Donc au début j'étais responsable des risques, en fait ce qu'on appelle risque manager, donc j'étais gestionnaire des risques si on le traduit en français. Donc j'ai commencé comme ça pendant deux ans, et ensuite au bout de deux ans il y a eu quelques difficultés sur toute la partie production et expédition. avec le responsable qui était, enfin qui est toujours dans la société, mais qui était à la tête à l'époque du site de Mérignac. Et donc, du coup, je me suis positionné pour m'occuper de cette partie-là. Alors, je suis un peu sorti de ma zone de confort parce que toute la partie projet logistique, ce n'était pas forcément dans mes prérogatives ou dans les choses que j'avais pu étudier précédemment. Donc voilà, c'était un super défi et j'ai beaucoup aimé. De manière générale, j'ai toujours aimé un petit peu tout ce qui était industriel, etc. Donc voilà, j'ai repris la gestion de ce service-là, ça s'est très bien passé. Et ensuite, petit à petit, en fait, la progression au sein de l'entreprise s'est faite par étapes. Ensuite, on avait un directeur technique qui était là depuis quasiment tout le départ, que mon grand-père avait recruté, qui partait à la retraite. Donc j'ai commencé à superviser toutes les activités de laboratoire R&D. Je vais commencer après à superviser aussi toute la partie après-vente, service après-vente des machines à teinter. Voilà, donc petit à petit, finalement, mon périmètre s'est agrandi. Et pour arriver au poste de directeur industriel que j'occupais pendant plusieurs années. Et ensuite, au départ de mon oncle à la retraite, donc en 2019, du coup, je suis passé directeur général. Mon cousin, lui, est passé président. Et donc là, voilà, encore de nouvelles missions et encore plus de polycompétences et de transversalité. C'est ce que j'aime. Ça s'est fait au fil de l'eau.

  • Sébastien Le Corfec

    Au fil de l'eau, au fil des missions.

  • Romain PESTOURIE

    Tu seras directeur général, c'est quelque chose qui s'est fait progressivement. Et qui s'est fait aussi au mérite, ce n'est pas quelque chose de... Oui, bien sûr.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, on commence à rentrer dans le vif du sujet avec Unikalo. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l'histoire de cette entreprise aujourd'hui ? Comme tu me disais, qui fait quasi 600 millions de chiffres d'affaires. Donc, quelles ont été les grandes étapes, les métiers aujourd'hui ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc oui, si je reviens un petit peu en arrière, donc effectivement, tu l'as dit précédemment, la création de la marque Unikalo, déjà, elle existe depuis 1936. Pour la petite histoire, il y a deux petites anecdotes. Déjà la première c'est d'où vient le nom. Il faut se mettre à l'époque, on fabriquait des badigeons. Il faut imaginer que c'était un petit peu comme les sacs de farine où il y avait la poudre de la peinture. Et on rajoutait uniquement l'eau pour faire la peinture. Et en fait le nom Unique à l'eau vient de là. Pareil, si on se remet dans le contexte de 1936, les peintures à l'eau n'étaient pas du tout porteurs. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque c'était beaucoup des peintures à base d'huile ou à base de solvants. Et les peintures à l'eau n'avaient pas forcément une très bonne réputation en termes de tenue. Finalement, nous, le nom, on ne l'a pas changé, mais pendant très longtemps, il n'a pas été très porteur. Maintenant, ça a complètement changé, puisque la peinture à l'eau, maintenant, se sont imposées sur plein d'usages, mais ce n'était pas forcément le cas avant. Donc ça, c'était 1936. Ensuite, tu l'as dit aussi tout à l'heure, en 1977, c'est là où l'histoire commune, finalement, entre Unique à l'eau et la famille Pestouille commence, avec le rachat de mon grand-père, qui était à l'époque, lui, représentant en brosserie. Donc, il vendait des pinceaux et des manchons dans la partie sud-ouest de la France. Et puis il a commencé à fabriquer dans son garage, parce qu'on lui avait donné des formules, donc il commençait à fabriquer dans son garage avec ma grand-mère, mon oncle et mon père. Donc il fabriquait le week-end et il vendait la peinture plus les pinceaux la semaine. Et puis après il s'est vite rendu compte que c'était plus intéressant la peinture, donc il a arrêté la partie brosserie et il s'est consacré à fond dans la peinture pour du coup racheter l'entreprise Unikalo qui à l'époque n'allait pas très bien en 77. Après la stratégie de l'entreprise, pendant de nombreuses années, ça a été de, et c'est toujours le cas aujourd'hui, ça a été de travailler avec des grossistes indépendants. Donc en fait, on rentrait avec un produit et le but c'était qu'on arrive à placer le reste de la gamme. Et ça, à la fin des années 90, beaucoup de nos confrères, qui sont des grands groupes internationaux, en fait, commençaient à racheter nos clients un par un. Et donc là, il y a eu un choix stratégique qui a été fait de créer notre propre réseau de distribution pour pouvoir finalement faire perdurer l'entreprise. Et aussi, comme on vend dans nos magasins pas que la peinture, mais aussi des produits d'achat-revente, pour le revêtement de sol, le revêtement de mur, les outillages, les collés-enduits, etc. Ça nous permettait d'être plus forts aussi sur la partie achat, le fait de se regrouper avec deux autres familles de distributeurs, donc la famille Barbeau et la famille Bolligny, qui étaient du coup des purs distributeurs avec qui on s'est associés en 2000 ans. Et donc, en fait, les tout départs, nuances, c'était 12 magasins pour arriver aujourd'hui, presque un peu plus de 20 ans plus tard, à 160 magasins. Et du coup, forcément, le développement du réseau associé à nos clients historiques indépendants ont permis aussi à la société Unikalo de pouvoir se développer, à la marque Unikalo de pouvoir se développer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu parlais un peu de stratégie à l'époque vis-à-vis de la concurrence. C'est quoi ta vision de ton secteur aujourd'hui ? Tu te dis tiens, à 2030, 2040, 2050, c'est quoi l'histoire ?

  • Romain PESTOURIE

    Nous, les enjeux auxquels on est confrontés et auxquels on va devoir répondre, c'est comme sur beaucoup de secteurs, c'est qu'en fait aujourd'hui on a un modèle qui est largement basé sur des ressources pétro-sourcées, sur des ressources minières. Donc nous, le vrai enjeu, il est de finalement concevoir et fabriquer la peinture différemment. Donc anticiper et identifier aussi des alternatives aux produits que nous utilisons aujourd'hui. C'est pour nous un vrai enjeu, un vrai objectif long terme pour le coup, puisque pour trouver des solutions sur le temps long, il faut commencer dès maintenant et aussi aider à ce que les filières se mettent en place. C'est un peu comme ça qu'on voit notre responsabilité finalement. Si on veut demain avoir des alternatives à ces matières premières qu'on utilise aujourd'hui, il faut qu'on puisse accompagner les différentes startups aujourd'hui, mais qui seront demain, je l'espère, des fournisseurs importants pour nous.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc ça c'est par rapport à... à un sujet, on avance un peu dans le podcast, mais d'innovation. Je vois que vous travaillez sur tout ce qui est coquilles d'œufs, huîtres, tout ça.

  • Romain PESTOURIE

    Tout à fait.

  • Sébastien Le Corfec

    Alors comment ça se passe cet aspect innovation aujourd'hui ? Parce que je pense que c'est un des sujets que tu pilotes. Notamment, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, alors effectivement, on a pris la décision il y a quelques années au niveau du laboratoire de créer un pôle innovation. Aujourd'hui il y a trois personnes qui sont dédiées à tester un peu toutes les matières premières et de sortir un peu même parfois de notre secteur d'activité. C'est être curieux finalement, c'est ce qu'on demande à cette équipe là en particulier, mais globalement à nos équipes, c'est d'avoir cette curiosité qui permet parfois de trouver des bols d'alternatives. Donc effectivement on a des projets, si on reprend les cinq constituants de la peinture, donc il y a les liants, les résines. Si je fais une comparaison avec des recettes bretonnes, c'est l'œuf de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les pigments. Ce sont principalement le dioxyde de titane noué à un peinture. C'est un peu la farine de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les solvants. C'est l'eau ou des vrais solvants. C'est le lait de la pâte à crêpes. Après, on va retrouver les matières de charge. On peut aussi l'assimiler à la farine. Ce sont des produits souvent à base de carbonate de calcium, talc ou de kaolin qui permettent d'apporter de l'opacité. Et enfin, on va retrouver tous les additifs et les adjuvants, c'est pour nous en peinture, les anti-quelque chose, les anti-bulles, anti-mousse, et aussi les conservateurs. Donc si je vais le parler avec la pâte à crêpes, ça dépend à quoi vous faites votre pâte à crêpes, ça peut être le rhum, le ricard, la fleur d'oranger par exemple. Et en fait, une formule de peinture, c'est un mélange de ces cinq constituants. Donc nous, au pôle innovation, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, on regarde ces cinq constituants et on regarde sur quoi on peut jouer. Donc là, par exemple, les coquilles d'œufs, c'est pour remplacer le carbonate de calcium, puisqu'en fait... Aujourd'hui, le carbonate de calcium qu'on utilise est extrait de carrières dans les Pyrénées. Et il se trouve que les coquilles d'œufs, c'est du carbonate de calcium. Et donc en Bretagne, parce que pour le coup la start-up est aussi en Bretagne, il y a des grosses casseries d'œufs pour l'industrie agroalimentaire. Donc ils récupèrent ces coquilles d'œufs, ils les nettoient, ils les broient à la bonne granulométrie pour nous, et du coup on peut l'incorporer dans nos peintures. Et donc là par exemple, c'est le genre de sujet qui est traité par le pôle d'innovation. On essaie de faire le même travail sur les résines, on essaie de faire le même travail sur le dioxyde de titane, même si c'est un peu plus difficile parce qu'il y a un verrou aujourd'hui technique, et on fait le même travail sur toute la partie additif, sur la partie solvant un peu moins puisque l'eau, il n'y a pas de substitut aujourd'hui forcément.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tous ces sujets innovation se recoupent avec des engagements sociétaux. Quels sont les indicateurs ou les missions côté engagement RSE ou ESG ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors nous on a une politique de durabilité qu'on a mis en place depuis 2022 qui repose sur trois axes, qui reprennent justement les trois axes, les trois piliers du développement durable. Le premier sur la partie développement économique, le deuxième sur la partie plutôt environnementale avec notamment tout ce que je viens d'expliquer sur la partie produit et un troisième axe qui va être plus sur la partie sociale, sociétale. Donc pour chaque axe, on a un plan d'action identifié avec tout un tas d'éléments à suivre. Donc si par exemple, je commence pour le premier axe, ce qui est important pour nous, c'est développer la résilience de notre entreprise. Pourquoi ? Parce que le contexte évolue beaucoup. On le voit sur les dernières années, entre 2020, année marquée par le Covid, donc avec tous les risques sanitaires. 2021, qui a été une année particulière de notre côté, c'était sur la partie approvisionnement. Grosse difficulté sur les supply chain en termes d'approvisionnement, donc il a fallu qu'on s'adapte, qu'on réfléchisse même différemment sur notre manière de fonctionner. 2022 qui a été une crise plutôt achat sur le prix des matières premières, les prix des matières premières ont complètement flambé. On n'avait jamais vu ça dans l'histoire de l'entreprise. On a connu certaines familles de produits qui augmentent, mais tout en même temps, ça n'était jamais arrivé. Donc gros impact, il faut aussi s'adapter et rester compétitif. Puis après, on a eu finalement à partir de 2023, un début de baisse au niveau du marché, notamment toute la partie travaux neufs, qui s'est poursuivie en 2024 et qui va se poursuivre en 2025. Donc en termes de défis, il y en a plein à relever. Donc c'est vrai que pour des jeunes dirigeants comme nous, c'est vrai que les dernières années ont été quand même très formatrices, parce qu'il faut constamment s'adapter. Et je pense que ça doit être la force de notre entreprise. Finalement, le défi, il est là, c'est de pouvoir continuer à grossir tout en restant flexible et agile. dans notre fonctionnement et ça c'est pas simple tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est compliqué dans un contexte de tracer des plans à 2030, ce genre de choses, c'est tellement mouvant aujourd'hui.

  • Romain PESTOURIE

    Oui c'est mouvant mais malgré tout je pense que c'est un travail nécessaire parce que ça permet aussi d'embarquer les équipes, de donner de la visibilité et le sens aussi dans le travail des équipes au quotidien. Et donc ça c'est ce qu'on s'efforce de faire. On a prévu de retravailler sur la stratégie 2030 à partir de janvier, parce que du coup on était un petit peu en avance sur notre temps de passage par rapport aux objectifs qu'on s'était fixés, donc ça c'est très bien. Et du coup, on en profite pour remercier toutes les équipes parce que sans eux, ce que je dis toujours, c'est le capital humain, c'est la plus grande richesse de l'entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Je partage à 10 000%. Et justement, Unikalo s'est développé grâce à la croissance externe. Comment ça se passe ? Comment vous êtes structuré de ce côté-là ? Parce que c'est au final de la consolidation qui se passe en permanence.

  • Romain PESTOURIE

    Oui. En fait, on a vu plusieurs développements ces dernières années. On a eu un des développements que l'on a nous-mêmes créé. C'est-à-dire qu'on a monté beaucoup de, notamment sur la partie distribution, on a monté beaucoup de magasins. Donc on a des personnes dédiées qui s'occupent de ça pour pouvoir finalement, sur un territoire, pouvoir se développer. Donc ça, ça a été un gros axe de développement ces dernières années. Là, c'est vrai que maintenant, on arrive dans une phase plutôt, finalement, où certains de nos clients historiques indépendants, dont je parlais tout à l'heure, vont se faire des choses. qui nous font confiance depuis de nombreuses années. Et finalement, c'est en lien aussi avec les valeurs de l'entreprise qu'on défend au quotidien, parce qu'il y a quatre valeurs qu'on défend au quotidien. La première, c'est la proximité entreprise familiale, que ce soit avec nos salariés, mais aussi avec toutes nos parties prenantes. Et ce qu'on cherche surtout, c'est d'avoir des relations longues. On n'est pas dans des approches court-termistes. On est vraiment dans des approches moyens, long terme. Et donc ça, c'est super important. Après, il y a toute la partie satisfaction client. Il paraît un peu cliché de dire ça, mais il ne faut surtout pas oublier, quel que soit son poste dans l'entreprise, qu'on travaille pour des clients, qu'ils soient internes ou externes. Mais le niveau d'exigence doit toujours être très haut. Et ça, on peut faire confiance à nos équipes sur la qualité produit, sur l'expertise, sur aussi l'état d'esprit et le sens du service. Ça, c'est hyper important. Après, il y a toute la partie engagement. On a eu un engagement environnemental très fort ces dernières années qu'on a fait évoluer vers la politique de durabilité qu'on expliquait tout à l'heure. Et enfin, il y a aussi l'accompagnement, l'accompagnement en interne de nos équipes. et l'accompagnement aussi en externe de nos clients. Et en fait, qu'est-ce qui fait aujourd'hui qu'on arrive à avoir des croissances externes ? C'est la proximité principalement. C'est qu'en fait, comme on est dans l'accompagnement et dans la proximité avec nos clients, et que globalement, ils sont satisfaits de nos services, et bien en fait, pour eux, c'est aussi une logique, une continuité finalement, quand ils nous disent, j'aimerais cesser mon activité parce que j'aimerais partir à la retraite par exemple.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est générationnel.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, elles peuvent faire effectivement certains clients distributeurs, mais en fait, assez naturellement, ça se fait parce que ces valeurs-là sont bien ancrées. Donc en fait, c'est un travail de longue haleine. C'est beaucoup comme ça que ça se... que ça se manifeste. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    il n'y a pas une équipe qui est dédiée, c'est des opportunités par rapport au lien qui est tissé depuis des années.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, on a toujours été dans une notion d'opportunité, c'est toujours un peu notre force, c'est transformer les risques en opportunités, c'était vraiment dans l'essence de notre entreprise, et donc voilà, parfois il y a des opportunités pures où il y a des distributeurs avec qui on n'avait pas forcément de relation et on peut partir sur un rachat, mais aussi il y en a beaucoup où finalement c'est dans la continuité de ce qu'on a construit depuis des années.

  • Sébastien Le Corfec

    Et aujourd'hui c'est uniquement au national ou il y a un développement européen qui commence à s'opérer ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors aujourd'hui sur la partie notamment distribution, sur la partie industrielle on est 100% en France, sur la partie distribution sur les 160 magasins donc il y a un très très gros réseau maintenant en France et on a ouvert depuis deux ans maintenant une première entité en Suisse, c'était la première société hors de France pour nous et donc là aujourd'hui il y a cinq magasins sur la partie suisse et effectivement... d'autres projets qui devraient arriver dans les prochains mois, prochaines années sur d'autres pays européens.

  • Sébastien Le Corfec

    La troisième génération a pour objectif, mission, envie.

  • Romain PESTOURIE

    Exactement. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui c'est vrai qu'on a un mariage au niveau du territoire français, alors qu'il n'est pas encore 100% complet, mais on commence à avoir un mariage qui n'est quand même pas trop mal. Et donc forcément si on veut poursuivre le développement de la société, ça passera forcément par de l'export. Mais du coup c'est des nouveaux enjeux aussi pour nous, puisqu'il y a d'autres choses à appréhender. Toute la partie géopolitique, toute la partie approvisionnement, toute la partie bonne compréhension aussi du marché dans le pays dans lequel on souhaite s'implanter. C'est finalement avoir cette capacité de se remettre en question pour être pertinent.

  • Sébastien Le Corfec

    Et l'implication du Unikalo aujourd'hui sur le territoire bordelais ou Nouvelle-Aquitaine ou Mérignac, comment vous le matérialisez ?

  • Romain PESTOURIE

    Aujourd'hui, on a plusieurs sociétés pour coller au mieux aux exigences territoriales et géographiques. On investit beaucoup dans le partenariat, que ce soit sportif, culturel, on investit beaucoup sur toute cette partie-là, un peu partout en France. Après, c'est vrai qu'effectivement, étant historiquement originaire de Gironde, on fait aussi pas mal de choses sur le territoire girondin et Nouvelle-Aquitaine. Voilà, avec quelques initiatives, on fait pas mal de partenariats sportifs, avec par exemple les boxeurs de Bandeau, dont c'est le club de hockey, on sponsorise aussi Basketland, la section féminine du basket à Mont-de-Marsan, on fait aussi des événements, on participe aussi à des événements culturels, on participe aussi à des événements de réhabilitation de bâtiments, donc on essaye à travers différentes actions de... On est aussi impliqués dans des écoles ou dans des universités pour pouvoir anticiper, identifier et répondre à nos besoins de demain. C'est important aussi pour nous de pouvoir transmettre ce qu'on a appris, de pouvoir aussi aider dans notre tissu proche en tout cas les futurs collaborateurs de demain.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement... Là, tu es présent cette année dans le premier classement épopé, les 40 talents de moins de 40 ans qui sont impliqués sur le territoire. Là, tu as commencé à dire que tu as accordé un tout petit peu de temps à cette nouvelle génération, même si tu n'es pas très vieux. Comment ça se matérialise aussi ces engagements ? J'ai bien entendu, OK, dans les écoles, mais est-ce que je ne sais pas, au travers du CJD, de l'APM ?

  • Romain PESTOURIE

    Est-ce que tu as dit ? Alors aujourd'hui on n'est pas dans les JD et APM, peut-être que ce sera tort, ça faudra peut-être qu'on regarde. Mais non, après ce qu'on essaye de faire aussi par rapport au territoire, c'est ce que j'expliquais un petit peu tout à l'heure, par rapport à la réflexion qu'on peut avoir sur le temps long, d'essayer de diminuer nos émissions de carbone, d'avoir une vision à long terme plus respectueuse de l'environnement. pas que de l'environnement parce qu'on sait qu'on parle souvent de la partie CO2, mais quand on regarde les neuf limites planétaires, en fait, il y a plein d'autres choses sur lesquelles il faut qu'on agisse aussi. Et donc, ce qu'on essaie de faire à notre échelle, en tout cas, c'est de réfléchir à tout ça. Donc voilà ce qu'on essaie de faire pour l'échelle de la future aujourd'hui, en plus, effectivement, de l'accompagnement, formation, notre présence au niveau de certains centres de formation et écoles.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que... J'imagine qu'il y a un pourcentage de stagiaires d'alternants qui doivent être assez costauds.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, tout à fait. On a mis en place il y a deux ans un programme sur les alternances, pour avoir plus d'alternants. Donc là, aujourd'hui, sur l'ensemble, on en a une trentaine, une trentaine d'alternances, soit sur la partie distri ou industrie. Et ça, c'est hyper important aussi pour nous de pouvoir... Moi, j'ai fait beaucoup, pardon, mon parcours, j'ai fait beaucoup par alternance. Je trouve que c'est une formation hyper complète parce qu'il y a toute la partie théorique que l'on voit à l'école, mais aussi et surtout, et qui est hyper importante, la partie pratique. Il y a toujours des petites différences et je trouve qu'on gagne énormément en maturité quand on fonctionne par alternance. Et donc, effectivement, on prend pas mal d'alternants, que ce soit sur la partie R&D, mais aussi sur la partie santé, sécurité, environnement ou sur la partie commerce, ou même marketing, communication. Dans tous les secteurs finalement de l'entreprise, on a aujourd'hui des alternants dans nos équipes. C'est hyper important de pouvoir bien les accompagner, c'est aussi, j'ai dit, notre responsabilité d'entreprise engagée.

  • Sébastien Le Corfec

    Sur un territoire, bien sûr. L'interview touche à sa fin. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc une question effectivement qu'on nous pose rarement, c'est savoir comment on va, comment on arrive à être un dirigeant, comment on arrive à allier la vie privée, perso, c'est des genres de questions qu'on a très rarement. C'est vrai qu'on a beaucoup de questions finalement sur l'activité, sur les orientations, sur la vision stratégique, etc. Mais c'est vrai que sur le côté humain finalement, on a très peu de questions. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, c'est vrai que quand on est jeune dirigeant comme ça, on va dire... On se lance dans la vie et c'est pas évident de jongler entre les journées qui sont très très longues et gérer la petite famille.

  • Romain PESTOURIE

    Oui et puis surtout je pense aussi qu'il y a une évolution aussi par rapport à ça et c'est bien d'ailleurs parce que effectivement les anciennes générations, il y avait des répartitions, des tâches qui étaient peut-être moins équilibrées. que c'est le cas aujourd'hui et ça évolue plutôt dans le bon sens. Mais effectivement, c'est de nouveaux équilibres à trouver parce qu'effectivement, on a aussi des enjeux et des postes très prenants. Donc, il faut bien s'organiser finalement, que ce soit sur la vie professionnelle et aussi privée pour une harmonie et que tout le monde y trouve son compte. Ça, c'est hyper important. Et voilà, moi, je suis très attaché effectivement aussi évidemment à ma famille. Donc, c'est important de leur consacrer du temps de qualité. et pas du temps vite fait. C'est un vrai défi.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que les générations ont changé, même s'il y a des exemples et des contre-exemples. Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée du Unikalo d'épique ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, effectivement, on a eu une évolution et on espère qu'elle n'est pas terminée, mais effectivement assez exceptionnelle. et c'est qu'on a toujours tendance à regarder devant mais là dernièrement on a fait l'exercice d'ailleurs avec les avec l'ensemble des collaborateurs de aussi parfois prendre le temps de ce qu'on a concrétisé de ce qu'on a fait donc de regarder un petit peu derrière et c'est quand on regarde en 20 ans le travail qui a été fait par l'ensemble des collaborateurs qui et qui nous ont finalement aidé à construire ce qu'on est aujourd'hui ben ouais on peut être je pense qu'on peut être fier du chemin parcouru et On peut être fier aussi de cette réussite commune. Et ça, ça fait choc. J'espère qu'on continuera comme ça encore longtemps.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Romain. C'était l'épopée de Unikalo par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions. sur l'arc atlantique avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Romain PESTOURIE

    Merci.

Description

Comment une entreprise familiale de peinture, fondée en 1936, parvient-elle à se réinventer tout en respectant ses valeurs traditionnelles ? Dans cet épisode captivant de "L'épopée de...", je reçois Romain Pestouri, le dirigeant d'Unikalo, une véritable institution en nouvelle Aquitaine et au-delà. Romain nous plonge dans l'histoire fascinante d'Unikalo, une entreprise qui a su traverser les époques et les défis du marché avec brio. En tant qu'entrepreneur engagé, il partage la vision de la troisième génération qui dirige cette société emblématique basé à Mérignac, tout en ayant pour objectif de maintenir son ancrage territorial et ses valeurs familiales.


Au cœur de cet épisode, découvrez comment Unikalo a réussi à se démarquer face à la concurrence féroce des grands groupes. Romain explique les stratégies audacieuses mises en place pour développer un réseau de distribution propre, garantissant ainsi une proximité avec ses clients en Nouvelle Aquitiane et au-delà. L'innovation est également au centre de la discussion, avec des initiatives écologiques remarquables, telles que l'utilisation de coquilles d'œufs pour remplacer certaines matières premières. Cette démarche témoigne d'un engagement fort envers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), une priorité pour l'entreprise.


Écoutez Romain évoquer les enjeux de la transmission et de l'investissement dans la formation des jeunes talents, à travers des stages et des alternances, afin de préparer la nouvelle génération d'entrepreneurs bretons. L'épisode met en lumière les défis et les opportunités auxquels fait face Unikalo, tout en soulignant l'importance de l'entrepreneuriat local.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer l'épopée d'Unikalo, une entreprise qui incarne le meilleur de l'esprit girondin et qui continue d'innover pour un avenir durable. Romain Pestouri partage avec passion son parcours, celui de son entreprise et sa vision pour l'avenir, offrant une source d'inspiration pour tous les entrepreneurs et les acteurs économiques. Rejoignez-nous pour une conversation enrichissante qui vous fera découvrir les coulisses d'une entreprise familiale résiliente et engagée !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Arc Atlantique. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Arc Atlantique. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée d'Unikalo, c'est maintenant. Romain, bonjour.

  • Romain PESTOURIE

    Bonjour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Unikalo. Créé à bègle en 1936 et développé depuis 1977 par la famille Pestouri, l'enseigne de peinture pour professionnels ne s'est jamais aussi bien portée, avec une croissance à deux chiffres depuis plus de 20 ans. Avec plus de 1600 employés, deux sites de production, un réseau de distribution nationale, 160 magasins, plus de 1000 références de peinture et presque 600 millions de chiffres d'affaires. L'entreprise girondine Unikalo est une success story. Aujourd'hui, Unikalo est désormais entre les mains de la troisième génération. Thomas Pestouri, le fils d'Hervé Pestouri et Romain Pestouri, son neveu. Romain, comment toi tu pitcherais, tu présenterais Unikalo en une minute ?

  • Romain PESTOURIE

    En une minute ? Alors Unikalo, nous on est une entreprise spécialisée dans la conception, la production et la distribution de peintures et de produits de décoration pour le second œuvre du bâtiment. Et on est une entreprise engagée et au plus proche de nos clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, on va revenir de toute façon sur les points clés de comment s'est construit Unikalo. Mais souvent dans le podcast, j'aime bien comprendre d'où partent mes invités, ta jeunesse, tes études. Alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors moi, si je reprends sur la partie études, j'ai commencé par un DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, que je fais par apprentissage, au sein du Laser Méga Joule, qui était à l'époque le plus gros chantier d'Europe. Donc c'était la construction d'un... un grand bâtiment pour simuler les essais nucléaires qui étaient avant tirés dans le Pacifique, et maintenant c'est interdit. La construction de ce bâtiment avait pour vocation de reproduire ces réactions à la base de lasers. Je m'occupais à l'époque de toute la partie santé-sécurité du marché B, qui était toute la partie ventilation nucléaire. Ventilation aussi, parce que pour les lasers, il faut qu'il y ait un niveau de propre trait très élevé pour ne pas que les rayons du laser soient diffractés. Et donc, la société pour laquelle je travaillais s'occupait de tous ces marchés-là.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et après, du coup...

  • Romain PESTOURIE

    Et ensuite, du coup, j'ai fait une licence. Donc, je suis resté un peu dans le monde du nucléaire. Et donc, j'ai fait une licence professionnelle à Nîmes pour tout ce qui était démantèlement, déchets et déconstruction. Et j'ai travaillé ensuite trois ans dans un bureau d'études à Aix-en-Provence où j'avais en charge, j'étais ingénieur d'affaires et je m'occupais de projets de démantèlement nucléaire sur différents sites du CEA ou d'EDF.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et est-ce que tu entendais parler, pas matin, midi et soir, due Unikalo, mais c'est des choses que tu entendais, tu croisais donc ton cousin Thomas régulièrement, j'imagine ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors à cette époque-là, j'étais dans le sud-est de la France, donc j'entendais parler de Unikalo et je voyais parfois d'ailleurs les bureaux dans lesquels j'étais avaient été repeints par une société avec laquelle on travaillait. Et ensuite, j'ai repris mes études pour faire l'école de commerce de Bordeaux, KEDGE, et j'ai repris mon master gestion globale des risques. C'était au-delà des risques industriels ou santé-sécurité que j'avais pu faire précédemment, c'était vraiment sur la notion d'audit, la notion de risque financier, risque assurantiel. Et donc j'ai repris mes études par alternance et c'est là que j'ai intégré du coup la société Unikalo. Et à la base je ne devais rester qu'un an pour faire en gros un audit de la société et partir sur de nouvelles aventures, mais j'ai attrapé le bon virus de l'entrepreneuriat et donc je suis resté dans la société.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord et... Et enfant, du coup, tu croises Thomas aussi régulièrement. Est-ce que là, aujourd'hui,

  • Romain PESTOURIE

    vous formez un binôme ? Oui, tout à fait. Oui, Thomas, on a toujours été très proches. On travaillait déjà l'été, à l'époque. Il y a prescription maintenant, on peut en parler. Mais on travaillait l'été pour se faire un peu d'argent de poche, pour pouvoir acheter nos scooters ou nos mobilettes de l'époque. Donc oui, on a toujours gardé un lien fort avec Thomas. Et puis, c'est vrai que depuis maintenant plus de 13 ans, on travaille au quotidien. Je travaille au quotidien avec lui.

  • Sébastien Le Corfec

    Comment alors s'est produit cette bascule ? Tu rentres à la base pour faire un audit et puis à un moment, il y a une passation. Est-ce que tu peux nous parler un peu des coulisses avec ton oncle ? Comment on se dit allez, ok,

  • Romain PESTOURIE

    on y va C'était assez rigolo maintenant que ça s'est passé. Au bout d'un an, j'ai restitué mon travail à mon oncle qui était à l'époque le président de la société. Il y a eu des choses qui ont changé. Et puis, à la fin de l'entretien, il me dit C'est vraiment bien ce que tu as fait. J'aimerais que tu restes pour nous accompagner à mettre en place… tout ce que tu as comme piste d'amélioration que tu nous proposes. Et donc c'est comme ça que j'ai intégré finalement la société. Donc au début j'étais responsable des risques, en fait ce qu'on appelle risque manager, donc j'étais gestionnaire des risques si on le traduit en français. Donc j'ai commencé comme ça pendant deux ans, et ensuite au bout de deux ans il y a eu quelques difficultés sur toute la partie production et expédition. avec le responsable qui était, enfin qui est toujours dans la société, mais qui était à la tête à l'époque du site de Mérignac. Et donc, du coup, je me suis positionné pour m'occuper de cette partie-là. Alors, je suis un peu sorti de ma zone de confort parce que toute la partie projet logistique, ce n'était pas forcément dans mes prérogatives ou dans les choses que j'avais pu étudier précédemment. Donc voilà, c'était un super défi et j'ai beaucoup aimé. De manière générale, j'ai toujours aimé un petit peu tout ce qui était industriel, etc. Donc voilà, j'ai repris la gestion de ce service-là, ça s'est très bien passé. Et ensuite, petit à petit, en fait, la progression au sein de l'entreprise s'est faite par étapes. Ensuite, on avait un directeur technique qui était là depuis quasiment tout le départ, que mon grand-père avait recruté, qui partait à la retraite. Donc j'ai commencé à superviser toutes les activités de laboratoire R&D. Je vais commencer après à superviser aussi toute la partie après-vente, service après-vente des machines à teinter. Voilà, donc petit à petit, finalement, mon périmètre s'est agrandi. Et pour arriver au poste de directeur industriel que j'occupais pendant plusieurs années. Et ensuite, au départ de mon oncle à la retraite, donc en 2019, du coup, je suis passé directeur général. Mon cousin, lui, est passé président. Et donc là, voilà, encore de nouvelles missions et encore plus de polycompétences et de transversalité. C'est ce que j'aime. Ça s'est fait au fil de l'eau.

  • Sébastien Le Corfec

    Au fil de l'eau, au fil des missions.

  • Romain PESTOURIE

    Tu seras directeur général, c'est quelque chose qui s'est fait progressivement. Et qui s'est fait aussi au mérite, ce n'est pas quelque chose de... Oui, bien sûr.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, on commence à rentrer dans le vif du sujet avec Unikalo. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l'histoire de cette entreprise aujourd'hui ? Comme tu me disais, qui fait quasi 600 millions de chiffres d'affaires. Donc, quelles ont été les grandes étapes, les métiers aujourd'hui ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc oui, si je reviens un petit peu en arrière, donc effectivement, tu l'as dit précédemment, la création de la marque Unikalo, déjà, elle existe depuis 1936. Pour la petite histoire, il y a deux petites anecdotes. Déjà la première c'est d'où vient le nom. Il faut se mettre à l'époque, on fabriquait des badigeons. Il faut imaginer que c'était un petit peu comme les sacs de farine où il y avait la poudre de la peinture. Et on rajoutait uniquement l'eau pour faire la peinture. Et en fait le nom Unique à l'eau vient de là. Pareil, si on se remet dans le contexte de 1936, les peintures à l'eau n'étaient pas du tout porteurs. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque c'était beaucoup des peintures à base d'huile ou à base de solvants. Et les peintures à l'eau n'avaient pas forcément une très bonne réputation en termes de tenue. Finalement, nous, le nom, on ne l'a pas changé, mais pendant très longtemps, il n'a pas été très porteur. Maintenant, ça a complètement changé, puisque la peinture à l'eau, maintenant, se sont imposées sur plein d'usages, mais ce n'était pas forcément le cas avant. Donc ça, c'était 1936. Ensuite, tu l'as dit aussi tout à l'heure, en 1977, c'est là où l'histoire commune, finalement, entre Unique à l'eau et la famille Pestouille commence, avec le rachat de mon grand-père, qui était à l'époque, lui, représentant en brosserie. Donc, il vendait des pinceaux et des manchons dans la partie sud-ouest de la France. Et puis il a commencé à fabriquer dans son garage, parce qu'on lui avait donné des formules, donc il commençait à fabriquer dans son garage avec ma grand-mère, mon oncle et mon père. Donc il fabriquait le week-end et il vendait la peinture plus les pinceaux la semaine. Et puis après il s'est vite rendu compte que c'était plus intéressant la peinture, donc il a arrêté la partie brosserie et il s'est consacré à fond dans la peinture pour du coup racheter l'entreprise Unikalo qui à l'époque n'allait pas très bien en 77. Après la stratégie de l'entreprise, pendant de nombreuses années, ça a été de, et c'est toujours le cas aujourd'hui, ça a été de travailler avec des grossistes indépendants. Donc en fait, on rentrait avec un produit et le but c'était qu'on arrive à placer le reste de la gamme. Et ça, à la fin des années 90, beaucoup de nos confrères, qui sont des grands groupes internationaux, en fait, commençaient à racheter nos clients un par un. Et donc là, il y a eu un choix stratégique qui a été fait de créer notre propre réseau de distribution pour pouvoir finalement faire perdurer l'entreprise. Et aussi, comme on vend dans nos magasins pas que la peinture, mais aussi des produits d'achat-revente, pour le revêtement de sol, le revêtement de mur, les outillages, les collés-enduits, etc. Ça nous permettait d'être plus forts aussi sur la partie achat, le fait de se regrouper avec deux autres familles de distributeurs, donc la famille Barbeau et la famille Bolligny, qui étaient du coup des purs distributeurs avec qui on s'est associés en 2000 ans. Et donc, en fait, les tout départs, nuances, c'était 12 magasins pour arriver aujourd'hui, presque un peu plus de 20 ans plus tard, à 160 magasins. Et du coup, forcément, le développement du réseau associé à nos clients historiques indépendants ont permis aussi à la société Unikalo de pouvoir se développer, à la marque Unikalo de pouvoir se développer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu parlais un peu de stratégie à l'époque vis-à-vis de la concurrence. C'est quoi ta vision de ton secteur aujourd'hui ? Tu te dis tiens, à 2030, 2040, 2050, c'est quoi l'histoire ?

  • Romain PESTOURIE

    Nous, les enjeux auxquels on est confrontés et auxquels on va devoir répondre, c'est comme sur beaucoup de secteurs, c'est qu'en fait aujourd'hui on a un modèle qui est largement basé sur des ressources pétro-sourcées, sur des ressources minières. Donc nous, le vrai enjeu, il est de finalement concevoir et fabriquer la peinture différemment. Donc anticiper et identifier aussi des alternatives aux produits que nous utilisons aujourd'hui. C'est pour nous un vrai enjeu, un vrai objectif long terme pour le coup, puisque pour trouver des solutions sur le temps long, il faut commencer dès maintenant et aussi aider à ce que les filières se mettent en place. C'est un peu comme ça qu'on voit notre responsabilité finalement. Si on veut demain avoir des alternatives à ces matières premières qu'on utilise aujourd'hui, il faut qu'on puisse accompagner les différentes startups aujourd'hui, mais qui seront demain, je l'espère, des fournisseurs importants pour nous.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc ça c'est par rapport à... à un sujet, on avance un peu dans le podcast, mais d'innovation. Je vois que vous travaillez sur tout ce qui est coquilles d'œufs, huîtres, tout ça.

  • Romain PESTOURIE

    Tout à fait.

  • Sébastien Le Corfec

    Alors comment ça se passe cet aspect innovation aujourd'hui ? Parce que je pense que c'est un des sujets que tu pilotes. Notamment, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, alors effectivement, on a pris la décision il y a quelques années au niveau du laboratoire de créer un pôle innovation. Aujourd'hui il y a trois personnes qui sont dédiées à tester un peu toutes les matières premières et de sortir un peu même parfois de notre secteur d'activité. C'est être curieux finalement, c'est ce qu'on demande à cette équipe là en particulier, mais globalement à nos équipes, c'est d'avoir cette curiosité qui permet parfois de trouver des bols d'alternatives. Donc effectivement on a des projets, si on reprend les cinq constituants de la peinture, donc il y a les liants, les résines. Si je fais une comparaison avec des recettes bretonnes, c'est l'œuf de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les pigments. Ce sont principalement le dioxyde de titane noué à un peinture. C'est un peu la farine de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les solvants. C'est l'eau ou des vrais solvants. C'est le lait de la pâte à crêpes. Après, on va retrouver les matières de charge. On peut aussi l'assimiler à la farine. Ce sont des produits souvent à base de carbonate de calcium, talc ou de kaolin qui permettent d'apporter de l'opacité. Et enfin, on va retrouver tous les additifs et les adjuvants, c'est pour nous en peinture, les anti-quelque chose, les anti-bulles, anti-mousse, et aussi les conservateurs. Donc si je vais le parler avec la pâte à crêpes, ça dépend à quoi vous faites votre pâte à crêpes, ça peut être le rhum, le ricard, la fleur d'oranger par exemple. Et en fait, une formule de peinture, c'est un mélange de ces cinq constituants. Donc nous, au pôle innovation, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, on regarde ces cinq constituants et on regarde sur quoi on peut jouer. Donc là, par exemple, les coquilles d'œufs, c'est pour remplacer le carbonate de calcium, puisqu'en fait... Aujourd'hui, le carbonate de calcium qu'on utilise est extrait de carrières dans les Pyrénées. Et il se trouve que les coquilles d'œufs, c'est du carbonate de calcium. Et donc en Bretagne, parce que pour le coup la start-up est aussi en Bretagne, il y a des grosses casseries d'œufs pour l'industrie agroalimentaire. Donc ils récupèrent ces coquilles d'œufs, ils les nettoient, ils les broient à la bonne granulométrie pour nous, et du coup on peut l'incorporer dans nos peintures. Et donc là par exemple, c'est le genre de sujet qui est traité par le pôle d'innovation. On essaie de faire le même travail sur les résines, on essaie de faire le même travail sur le dioxyde de titane, même si c'est un peu plus difficile parce qu'il y a un verrou aujourd'hui technique, et on fait le même travail sur toute la partie additif, sur la partie solvant un peu moins puisque l'eau, il n'y a pas de substitut aujourd'hui forcément.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tous ces sujets innovation se recoupent avec des engagements sociétaux. Quels sont les indicateurs ou les missions côté engagement RSE ou ESG ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors nous on a une politique de durabilité qu'on a mis en place depuis 2022 qui repose sur trois axes, qui reprennent justement les trois axes, les trois piliers du développement durable. Le premier sur la partie développement économique, le deuxième sur la partie plutôt environnementale avec notamment tout ce que je viens d'expliquer sur la partie produit et un troisième axe qui va être plus sur la partie sociale, sociétale. Donc pour chaque axe, on a un plan d'action identifié avec tout un tas d'éléments à suivre. Donc si par exemple, je commence pour le premier axe, ce qui est important pour nous, c'est développer la résilience de notre entreprise. Pourquoi ? Parce que le contexte évolue beaucoup. On le voit sur les dernières années, entre 2020, année marquée par le Covid, donc avec tous les risques sanitaires. 2021, qui a été une année particulière de notre côté, c'était sur la partie approvisionnement. Grosse difficulté sur les supply chain en termes d'approvisionnement, donc il a fallu qu'on s'adapte, qu'on réfléchisse même différemment sur notre manière de fonctionner. 2022 qui a été une crise plutôt achat sur le prix des matières premières, les prix des matières premières ont complètement flambé. On n'avait jamais vu ça dans l'histoire de l'entreprise. On a connu certaines familles de produits qui augmentent, mais tout en même temps, ça n'était jamais arrivé. Donc gros impact, il faut aussi s'adapter et rester compétitif. Puis après, on a eu finalement à partir de 2023, un début de baisse au niveau du marché, notamment toute la partie travaux neufs, qui s'est poursuivie en 2024 et qui va se poursuivre en 2025. Donc en termes de défis, il y en a plein à relever. Donc c'est vrai que pour des jeunes dirigeants comme nous, c'est vrai que les dernières années ont été quand même très formatrices, parce qu'il faut constamment s'adapter. Et je pense que ça doit être la force de notre entreprise. Finalement, le défi, il est là, c'est de pouvoir continuer à grossir tout en restant flexible et agile. dans notre fonctionnement et ça c'est pas simple tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est compliqué dans un contexte de tracer des plans à 2030, ce genre de choses, c'est tellement mouvant aujourd'hui.

  • Romain PESTOURIE

    Oui c'est mouvant mais malgré tout je pense que c'est un travail nécessaire parce que ça permet aussi d'embarquer les équipes, de donner de la visibilité et le sens aussi dans le travail des équipes au quotidien. Et donc ça c'est ce qu'on s'efforce de faire. On a prévu de retravailler sur la stratégie 2030 à partir de janvier, parce que du coup on était un petit peu en avance sur notre temps de passage par rapport aux objectifs qu'on s'était fixés, donc ça c'est très bien. Et du coup, on en profite pour remercier toutes les équipes parce que sans eux, ce que je dis toujours, c'est le capital humain, c'est la plus grande richesse de l'entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Je partage à 10 000%. Et justement, Unikalo s'est développé grâce à la croissance externe. Comment ça se passe ? Comment vous êtes structuré de ce côté-là ? Parce que c'est au final de la consolidation qui se passe en permanence.

  • Romain PESTOURIE

    Oui. En fait, on a vu plusieurs développements ces dernières années. On a eu un des développements que l'on a nous-mêmes créé. C'est-à-dire qu'on a monté beaucoup de, notamment sur la partie distribution, on a monté beaucoup de magasins. Donc on a des personnes dédiées qui s'occupent de ça pour pouvoir finalement, sur un territoire, pouvoir se développer. Donc ça, ça a été un gros axe de développement ces dernières années. Là, c'est vrai que maintenant, on arrive dans une phase plutôt, finalement, où certains de nos clients historiques indépendants, dont je parlais tout à l'heure, vont se faire des choses. qui nous font confiance depuis de nombreuses années. Et finalement, c'est en lien aussi avec les valeurs de l'entreprise qu'on défend au quotidien, parce qu'il y a quatre valeurs qu'on défend au quotidien. La première, c'est la proximité entreprise familiale, que ce soit avec nos salariés, mais aussi avec toutes nos parties prenantes. Et ce qu'on cherche surtout, c'est d'avoir des relations longues. On n'est pas dans des approches court-termistes. On est vraiment dans des approches moyens, long terme. Et donc ça, c'est super important. Après, il y a toute la partie satisfaction client. Il paraît un peu cliché de dire ça, mais il ne faut surtout pas oublier, quel que soit son poste dans l'entreprise, qu'on travaille pour des clients, qu'ils soient internes ou externes. Mais le niveau d'exigence doit toujours être très haut. Et ça, on peut faire confiance à nos équipes sur la qualité produit, sur l'expertise, sur aussi l'état d'esprit et le sens du service. Ça, c'est hyper important. Après, il y a toute la partie engagement. On a eu un engagement environnemental très fort ces dernières années qu'on a fait évoluer vers la politique de durabilité qu'on expliquait tout à l'heure. Et enfin, il y a aussi l'accompagnement, l'accompagnement en interne de nos équipes. et l'accompagnement aussi en externe de nos clients. Et en fait, qu'est-ce qui fait aujourd'hui qu'on arrive à avoir des croissances externes ? C'est la proximité principalement. C'est qu'en fait, comme on est dans l'accompagnement et dans la proximité avec nos clients, et que globalement, ils sont satisfaits de nos services, et bien en fait, pour eux, c'est aussi une logique, une continuité finalement, quand ils nous disent, j'aimerais cesser mon activité parce que j'aimerais partir à la retraite par exemple.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est générationnel.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, elles peuvent faire effectivement certains clients distributeurs, mais en fait, assez naturellement, ça se fait parce que ces valeurs-là sont bien ancrées. Donc en fait, c'est un travail de longue haleine. C'est beaucoup comme ça que ça se... que ça se manifeste. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    il n'y a pas une équipe qui est dédiée, c'est des opportunités par rapport au lien qui est tissé depuis des années.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, on a toujours été dans une notion d'opportunité, c'est toujours un peu notre force, c'est transformer les risques en opportunités, c'était vraiment dans l'essence de notre entreprise, et donc voilà, parfois il y a des opportunités pures où il y a des distributeurs avec qui on n'avait pas forcément de relation et on peut partir sur un rachat, mais aussi il y en a beaucoup où finalement c'est dans la continuité de ce qu'on a construit depuis des années.

  • Sébastien Le Corfec

    Et aujourd'hui c'est uniquement au national ou il y a un développement européen qui commence à s'opérer ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors aujourd'hui sur la partie notamment distribution, sur la partie industrielle on est 100% en France, sur la partie distribution sur les 160 magasins donc il y a un très très gros réseau maintenant en France et on a ouvert depuis deux ans maintenant une première entité en Suisse, c'était la première société hors de France pour nous et donc là aujourd'hui il y a cinq magasins sur la partie suisse et effectivement... d'autres projets qui devraient arriver dans les prochains mois, prochaines années sur d'autres pays européens.

  • Sébastien Le Corfec

    La troisième génération a pour objectif, mission, envie.

  • Romain PESTOURIE

    Exactement. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui c'est vrai qu'on a un mariage au niveau du territoire français, alors qu'il n'est pas encore 100% complet, mais on commence à avoir un mariage qui n'est quand même pas trop mal. Et donc forcément si on veut poursuivre le développement de la société, ça passera forcément par de l'export. Mais du coup c'est des nouveaux enjeux aussi pour nous, puisqu'il y a d'autres choses à appréhender. Toute la partie géopolitique, toute la partie approvisionnement, toute la partie bonne compréhension aussi du marché dans le pays dans lequel on souhaite s'implanter. C'est finalement avoir cette capacité de se remettre en question pour être pertinent.

  • Sébastien Le Corfec

    Et l'implication du Unikalo aujourd'hui sur le territoire bordelais ou Nouvelle-Aquitaine ou Mérignac, comment vous le matérialisez ?

  • Romain PESTOURIE

    Aujourd'hui, on a plusieurs sociétés pour coller au mieux aux exigences territoriales et géographiques. On investit beaucoup dans le partenariat, que ce soit sportif, culturel, on investit beaucoup sur toute cette partie-là, un peu partout en France. Après, c'est vrai qu'effectivement, étant historiquement originaire de Gironde, on fait aussi pas mal de choses sur le territoire girondin et Nouvelle-Aquitaine. Voilà, avec quelques initiatives, on fait pas mal de partenariats sportifs, avec par exemple les boxeurs de Bandeau, dont c'est le club de hockey, on sponsorise aussi Basketland, la section féminine du basket à Mont-de-Marsan, on fait aussi des événements, on participe aussi à des événements culturels, on participe aussi à des événements de réhabilitation de bâtiments, donc on essaye à travers différentes actions de... On est aussi impliqués dans des écoles ou dans des universités pour pouvoir anticiper, identifier et répondre à nos besoins de demain. C'est important aussi pour nous de pouvoir transmettre ce qu'on a appris, de pouvoir aussi aider dans notre tissu proche en tout cas les futurs collaborateurs de demain.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement... Là, tu es présent cette année dans le premier classement épopé, les 40 talents de moins de 40 ans qui sont impliqués sur le territoire. Là, tu as commencé à dire que tu as accordé un tout petit peu de temps à cette nouvelle génération, même si tu n'es pas très vieux. Comment ça se matérialise aussi ces engagements ? J'ai bien entendu, OK, dans les écoles, mais est-ce que je ne sais pas, au travers du CJD, de l'APM ?

  • Romain PESTOURIE

    Est-ce que tu as dit ? Alors aujourd'hui on n'est pas dans les JD et APM, peut-être que ce sera tort, ça faudra peut-être qu'on regarde. Mais non, après ce qu'on essaye de faire aussi par rapport au territoire, c'est ce que j'expliquais un petit peu tout à l'heure, par rapport à la réflexion qu'on peut avoir sur le temps long, d'essayer de diminuer nos émissions de carbone, d'avoir une vision à long terme plus respectueuse de l'environnement. pas que de l'environnement parce qu'on sait qu'on parle souvent de la partie CO2, mais quand on regarde les neuf limites planétaires, en fait, il y a plein d'autres choses sur lesquelles il faut qu'on agisse aussi. Et donc, ce qu'on essaie de faire à notre échelle, en tout cas, c'est de réfléchir à tout ça. Donc voilà ce qu'on essaie de faire pour l'échelle de la future aujourd'hui, en plus, effectivement, de l'accompagnement, formation, notre présence au niveau de certains centres de formation et écoles.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que... J'imagine qu'il y a un pourcentage de stagiaires d'alternants qui doivent être assez costauds.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, tout à fait. On a mis en place il y a deux ans un programme sur les alternances, pour avoir plus d'alternants. Donc là, aujourd'hui, sur l'ensemble, on en a une trentaine, une trentaine d'alternances, soit sur la partie distri ou industrie. Et ça, c'est hyper important aussi pour nous de pouvoir... Moi, j'ai fait beaucoup, pardon, mon parcours, j'ai fait beaucoup par alternance. Je trouve que c'est une formation hyper complète parce qu'il y a toute la partie théorique que l'on voit à l'école, mais aussi et surtout, et qui est hyper importante, la partie pratique. Il y a toujours des petites différences et je trouve qu'on gagne énormément en maturité quand on fonctionne par alternance. Et donc, effectivement, on prend pas mal d'alternants, que ce soit sur la partie R&D, mais aussi sur la partie santé, sécurité, environnement ou sur la partie commerce, ou même marketing, communication. Dans tous les secteurs finalement de l'entreprise, on a aujourd'hui des alternants dans nos équipes. C'est hyper important de pouvoir bien les accompagner, c'est aussi, j'ai dit, notre responsabilité d'entreprise engagée.

  • Sébastien Le Corfec

    Sur un territoire, bien sûr. L'interview touche à sa fin. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc une question effectivement qu'on nous pose rarement, c'est savoir comment on va, comment on arrive à être un dirigeant, comment on arrive à allier la vie privée, perso, c'est des genres de questions qu'on a très rarement. C'est vrai qu'on a beaucoup de questions finalement sur l'activité, sur les orientations, sur la vision stratégique, etc. Mais c'est vrai que sur le côté humain finalement, on a très peu de questions. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, c'est vrai que quand on est jeune dirigeant comme ça, on va dire... On se lance dans la vie et c'est pas évident de jongler entre les journées qui sont très très longues et gérer la petite famille.

  • Romain PESTOURIE

    Oui et puis surtout je pense aussi qu'il y a une évolution aussi par rapport à ça et c'est bien d'ailleurs parce que effectivement les anciennes générations, il y avait des répartitions, des tâches qui étaient peut-être moins équilibrées. que c'est le cas aujourd'hui et ça évolue plutôt dans le bon sens. Mais effectivement, c'est de nouveaux équilibres à trouver parce qu'effectivement, on a aussi des enjeux et des postes très prenants. Donc, il faut bien s'organiser finalement, que ce soit sur la vie professionnelle et aussi privée pour une harmonie et que tout le monde y trouve son compte. Ça, c'est hyper important. Et voilà, moi, je suis très attaché effectivement aussi évidemment à ma famille. Donc, c'est important de leur consacrer du temps de qualité. et pas du temps vite fait. C'est un vrai défi.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que les générations ont changé, même s'il y a des exemples et des contre-exemples. Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée du Unikalo d'épique ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, effectivement, on a eu une évolution et on espère qu'elle n'est pas terminée, mais effectivement assez exceptionnelle. et c'est qu'on a toujours tendance à regarder devant mais là dernièrement on a fait l'exercice d'ailleurs avec les avec l'ensemble des collaborateurs de aussi parfois prendre le temps de ce qu'on a concrétisé de ce qu'on a fait donc de regarder un petit peu derrière et c'est quand on regarde en 20 ans le travail qui a été fait par l'ensemble des collaborateurs qui et qui nous ont finalement aidé à construire ce qu'on est aujourd'hui ben ouais on peut être je pense qu'on peut être fier du chemin parcouru et On peut être fier aussi de cette réussite commune. Et ça, ça fait choc. J'espère qu'on continuera comme ça encore longtemps.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Romain. C'était l'épopée de Unikalo par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions. sur l'arc atlantique avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Romain PESTOURIE

    Merci.

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Description

Comment une entreprise familiale de peinture, fondée en 1936, parvient-elle à se réinventer tout en respectant ses valeurs traditionnelles ? Dans cet épisode captivant de "L'épopée de...", je reçois Romain Pestouri, le dirigeant d'Unikalo, une véritable institution en nouvelle Aquitaine et au-delà. Romain nous plonge dans l'histoire fascinante d'Unikalo, une entreprise qui a su traverser les époques et les défis du marché avec brio. En tant qu'entrepreneur engagé, il partage la vision de la troisième génération qui dirige cette société emblématique basé à Mérignac, tout en ayant pour objectif de maintenir son ancrage territorial et ses valeurs familiales.


Au cœur de cet épisode, découvrez comment Unikalo a réussi à se démarquer face à la concurrence féroce des grands groupes. Romain explique les stratégies audacieuses mises en place pour développer un réseau de distribution propre, garantissant ainsi une proximité avec ses clients en Nouvelle Aquitiane et au-delà. L'innovation est également au centre de la discussion, avec des initiatives écologiques remarquables, telles que l'utilisation de coquilles d'œufs pour remplacer certaines matières premières. Cette démarche témoigne d'un engagement fort envers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), une priorité pour l'entreprise.


Écoutez Romain évoquer les enjeux de la transmission et de l'investissement dans la formation des jeunes talents, à travers des stages et des alternances, afin de préparer la nouvelle génération d'entrepreneurs bretons. L'épisode met en lumière les défis et les opportunités auxquels fait face Unikalo, tout en soulignant l'importance de l'entrepreneuriat local.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer l'épopée d'Unikalo, une entreprise qui incarne le meilleur de l'esprit girondin et qui continue d'innover pour un avenir durable. Romain Pestouri partage avec passion son parcours, celui de son entreprise et sa vision pour l'avenir, offrant une source d'inspiration pour tous les entrepreneurs et les acteurs économiques. Rejoignez-nous pour une conversation enrichissante qui vous fera découvrir les coulisses d'une entreprise familiale résiliente et engagée !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Arc Atlantique. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Arc Atlantique. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée d'Unikalo, c'est maintenant. Romain, bonjour.

  • Romain PESTOURIE

    Bonjour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Unikalo. Créé à bègle en 1936 et développé depuis 1977 par la famille Pestouri, l'enseigne de peinture pour professionnels ne s'est jamais aussi bien portée, avec une croissance à deux chiffres depuis plus de 20 ans. Avec plus de 1600 employés, deux sites de production, un réseau de distribution nationale, 160 magasins, plus de 1000 références de peinture et presque 600 millions de chiffres d'affaires. L'entreprise girondine Unikalo est une success story. Aujourd'hui, Unikalo est désormais entre les mains de la troisième génération. Thomas Pestouri, le fils d'Hervé Pestouri et Romain Pestouri, son neveu. Romain, comment toi tu pitcherais, tu présenterais Unikalo en une minute ?

  • Romain PESTOURIE

    En une minute ? Alors Unikalo, nous on est une entreprise spécialisée dans la conception, la production et la distribution de peintures et de produits de décoration pour le second œuvre du bâtiment. Et on est une entreprise engagée et au plus proche de nos clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, on va revenir de toute façon sur les points clés de comment s'est construit Unikalo. Mais souvent dans le podcast, j'aime bien comprendre d'où partent mes invités, ta jeunesse, tes études. Alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors moi, si je reprends sur la partie études, j'ai commencé par un DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, que je fais par apprentissage, au sein du Laser Méga Joule, qui était à l'époque le plus gros chantier d'Europe. Donc c'était la construction d'un... un grand bâtiment pour simuler les essais nucléaires qui étaient avant tirés dans le Pacifique, et maintenant c'est interdit. La construction de ce bâtiment avait pour vocation de reproduire ces réactions à la base de lasers. Je m'occupais à l'époque de toute la partie santé-sécurité du marché B, qui était toute la partie ventilation nucléaire. Ventilation aussi, parce que pour les lasers, il faut qu'il y ait un niveau de propre trait très élevé pour ne pas que les rayons du laser soient diffractés. Et donc, la société pour laquelle je travaillais s'occupait de tous ces marchés-là.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et après, du coup...

  • Romain PESTOURIE

    Et ensuite, du coup, j'ai fait une licence. Donc, je suis resté un peu dans le monde du nucléaire. Et donc, j'ai fait une licence professionnelle à Nîmes pour tout ce qui était démantèlement, déchets et déconstruction. Et j'ai travaillé ensuite trois ans dans un bureau d'études à Aix-en-Provence où j'avais en charge, j'étais ingénieur d'affaires et je m'occupais de projets de démantèlement nucléaire sur différents sites du CEA ou d'EDF.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et est-ce que tu entendais parler, pas matin, midi et soir, due Unikalo, mais c'est des choses que tu entendais, tu croisais donc ton cousin Thomas régulièrement, j'imagine ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors à cette époque-là, j'étais dans le sud-est de la France, donc j'entendais parler de Unikalo et je voyais parfois d'ailleurs les bureaux dans lesquels j'étais avaient été repeints par une société avec laquelle on travaillait. Et ensuite, j'ai repris mes études pour faire l'école de commerce de Bordeaux, KEDGE, et j'ai repris mon master gestion globale des risques. C'était au-delà des risques industriels ou santé-sécurité que j'avais pu faire précédemment, c'était vraiment sur la notion d'audit, la notion de risque financier, risque assurantiel. Et donc j'ai repris mes études par alternance et c'est là que j'ai intégré du coup la société Unikalo. Et à la base je ne devais rester qu'un an pour faire en gros un audit de la société et partir sur de nouvelles aventures, mais j'ai attrapé le bon virus de l'entrepreneuriat et donc je suis resté dans la société.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord et... Et enfant, du coup, tu croises Thomas aussi régulièrement. Est-ce que là, aujourd'hui,

  • Romain PESTOURIE

    vous formez un binôme ? Oui, tout à fait. Oui, Thomas, on a toujours été très proches. On travaillait déjà l'été, à l'époque. Il y a prescription maintenant, on peut en parler. Mais on travaillait l'été pour se faire un peu d'argent de poche, pour pouvoir acheter nos scooters ou nos mobilettes de l'époque. Donc oui, on a toujours gardé un lien fort avec Thomas. Et puis, c'est vrai que depuis maintenant plus de 13 ans, on travaille au quotidien. Je travaille au quotidien avec lui.

  • Sébastien Le Corfec

    Comment alors s'est produit cette bascule ? Tu rentres à la base pour faire un audit et puis à un moment, il y a une passation. Est-ce que tu peux nous parler un peu des coulisses avec ton oncle ? Comment on se dit allez, ok,

  • Romain PESTOURIE

    on y va C'était assez rigolo maintenant que ça s'est passé. Au bout d'un an, j'ai restitué mon travail à mon oncle qui était à l'époque le président de la société. Il y a eu des choses qui ont changé. Et puis, à la fin de l'entretien, il me dit C'est vraiment bien ce que tu as fait. J'aimerais que tu restes pour nous accompagner à mettre en place… tout ce que tu as comme piste d'amélioration que tu nous proposes. Et donc c'est comme ça que j'ai intégré finalement la société. Donc au début j'étais responsable des risques, en fait ce qu'on appelle risque manager, donc j'étais gestionnaire des risques si on le traduit en français. Donc j'ai commencé comme ça pendant deux ans, et ensuite au bout de deux ans il y a eu quelques difficultés sur toute la partie production et expédition. avec le responsable qui était, enfin qui est toujours dans la société, mais qui était à la tête à l'époque du site de Mérignac. Et donc, du coup, je me suis positionné pour m'occuper de cette partie-là. Alors, je suis un peu sorti de ma zone de confort parce que toute la partie projet logistique, ce n'était pas forcément dans mes prérogatives ou dans les choses que j'avais pu étudier précédemment. Donc voilà, c'était un super défi et j'ai beaucoup aimé. De manière générale, j'ai toujours aimé un petit peu tout ce qui était industriel, etc. Donc voilà, j'ai repris la gestion de ce service-là, ça s'est très bien passé. Et ensuite, petit à petit, en fait, la progression au sein de l'entreprise s'est faite par étapes. Ensuite, on avait un directeur technique qui était là depuis quasiment tout le départ, que mon grand-père avait recruté, qui partait à la retraite. Donc j'ai commencé à superviser toutes les activités de laboratoire R&D. Je vais commencer après à superviser aussi toute la partie après-vente, service après-vente des machines à teinter. Voilà, donc petit à petit, finalement, mon périmètre s'est agrandi. Et pour arriver au poste de directeur industriel que j'occupais pendant plusieurs années. Et ensuite, au départ de mon oncle à la retraite, donc en 2019, du coup, je suis passé directeur général. Mon cousin, lui, est passé président. Et donc là, voilà, encore de nouvelles missions et encore plus de polycompétences et de transversalité. C'est ce que j'aime. Ça s'est fait au fil de l'eau.

  • Sébastien Le Corfec

    Au fil de l'eau, au fil des missions.

  • Romain PESTOURIE

    Tu seras directeur général, c'est quelque chose qui s'est fait progressivement. Et qui s'est fait aussi au mérite, ce n'est pas quelque chose de... Oui, bien sûr.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, on commence à rentrer dans le vif du sujet avec Unikalo. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l'histoire de cette entreprise aujourd'hui ? Comme tu me disais, qui fait quasi 600 millions de chiffres d'affaires. Donc, quelles ont été les grandes étapes, les métiers aujourd'hui ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc oui, si je reviens un petit peu en arrière, donc effectivement, tu l'as dit précédemment, la création de la marque Unikalo, déjà, elle existe depuis 1936. Pour la petite histoire, il y a deux petites anecdotes. Déjà la première c'est d'où vient le nom. Il faut se mettre à l'époque, on fabriquait des badigeons. Il faut imaginer que c'était un petit peu comme les sacs de farine où il y avait la poudre de la peinture. Et on rajoutait uniquement l'eau pour faire la peinture. Et en fait le nom Unique à l'eau vient de là. Pareil, si on se remet dans le contexte de 1936, les peintures à l'eau n'étaient pas du tout porteurs. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque c'était beaucoup des peintures à base d'huile ou à base de solvants. Et les peintures à l'eau n'avaient pas forcément une très bonne réputation en termes de tenue. Finalement, nous, le nom, on ne l'a pas changé, mais pendant très longtemps, il n'a pas été très porteur. Maintenant, ça a complètement changé, puisque la peinture à l'eau, maintenant, se sont imposées sur plein d'usages, mais ce n'était pas forcément le cas avant. Donc ça, c'était 1936. Ensuite, tu l'as dit aussi tout à l'heure, en 1977, c'est là où l'histoire commune, finalement, entre Unique à l'eau et la famille Pestouille commence, avec le rachat de mon grand-père, qui était à l'époque, lui, représentant en brosserie. Donc, il vendait des pinceaux et des manchons dans la partie sud-ouest de la France. Et puis il a commencé à fabriquer dans son garage, parce qu'on lui avait donné des formules, donc il commençait à fabriquer dans son garage avec ma grand-mère, mon oncle et mon père. Donc il fabriquait le week-end et il vendait la peinture plus les pinceaux la semaine. Et puis après il s'est vite rendu compte que c'était plus intéressant la peinture, donc il a arrêté la partie brosserie et il s'est consacré à fond dans la peinture pour du coup racheter l'entreprise Unikalo qui à l'époque n'allait pas très bien en 77. Après la stratégie de l'entreprise, pendant de nombreuses années, ça a été de, et c'est toujours le cas aujourd'hui, ça a été de travailler avec des grossistes indépendants. Donc en fait, on rentrait avec un produit et le but c'était qu'on arrive à placer le reste de la gamme. Et ça, à la fin des années 90, beaucoup de nos confrères, qui sont des grands groupes internationaux, en fait, commençaient à racheter nos clients un par un. Et donc là, il y a eu un choix stratégique qui a été fait de créer notre propre réseau de distribution pour pouvoir finalement faire perdurer l'entreprise. Et aussi, comme on vend dans nos magasins pas que la peinture, mais aussi des produits d'achat-revente, pour le revêtement de sol, le revêtement de mur, les outillages, les collés-enduits, etc. Ça nous permettait d'être plus forts aussi sur la partie achat, le fait de se regrouper avec deux autres familles de distributeurs, donc la famille Barbeau et la famille Bolligny, qui étaient du coup des purs distributeurs avec qui on s'est associés en 2000 ans. Et donc, en fait, les tout départs, nuances, c'était 12 magasins pour arriver aujourd'hui, presque un peu plus de 20 ans plus tard, à 160 magasins. Et du coup, forcément, le développement du réseau associé à nos clients historiques indépendants ont permis aussi à la société Unikalo de pouvoir se développer, à la marque Unikalo de pouvoir se développer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu parlais un peu de stratégie à l'époque vis-à-vis de la concurrence. C'est quoi ta vision de ton secteur aujourd'hui ? Tu te dis tiens, à 2030, 2040, 2050, c'est quoi l'histoire ?

  • Romain PESTOURIE

    Nous, les enjeux auxquels on est confrontés et auxquels on va devoir répondre, c'est comme sur beaucoup de secteurs, c'est qu'en fait aujourd'hui on a un modèle qui est largement basé sur des ressources pétro-sourcées, sur des ressources minières. Donc nous, le vrai enjeu, il est de finalement concevoir et fabriquer la peinture différemment. Donc anticiper et identifier aussi des alternatives aux produits que nous utilisons aujourd'hui. C'est pour nous un vrai enjeu, un vrai objectif long terme pour le coup, puisque pour trouver des solutions sur le temps long, il faut commencer dès maintenant et aussi aider à ce que les filières se mettent en place. C'est un peu comme ça qu'on voit notre responsabilité finalement. Si on veut demain avoir des alternatives à ces matières premières qu'on utilise aujourd'hui, il faut qu'on puisse accompagner les différentes startups aujourd'hui, mais qui seront demain, je l'espère, des fournisseurs importants pour nous.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc ça c'est par rapport à... à un sujet, on avance un peu dans le podcast, mais d'innovation. Je vois que vous travaillez sur tout ce qui est coquilles d'œufs, huîtres, tout ça.

  • Romain PESTOURIE

    Tout à fait.

  • Sébastien Le Corfec

    Alors comment ça se passe cet aspect innovation aujourd'hui ? Parce que je pense que c'est un des sujets que tu pilotes. Notamment, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, alors effectivement, on a pris la décision il y a quelques années au niveau du laboratoire de créer un pôle innovation. Aujourd'hui il y a trois personnes qui sont dédiées à tester un peu toutes les matières premières et de sortir un peu même parfois de notre secteur d'activité. C'est être curieux finalement, c'est ce qu'on demande à cette équipe là en particulier, mais globalement à nos équipes, c'est d'avoir cette curiosité qui permet parfois de trouver des bols d'alternatives. Donc effectivement on a des projets, si on reprend les cinq constituants de la peinture, donc il y a les liants, les résines. Si je fais une comparaison avec des recettes bretonnes, c'est l'œuf de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les pigments. Ce sont principalement le dioxyde de titane noué à un peinture. C'est un peu la farine de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les solvants. C'est l'eau ou des vrais solvants. C'est le lait de la pâte à crêpes. Après, on va retrouver les matières de charge. On peut aussi l'assimiler à la farine. Ce sont des produits souvent à base de carbonate de calcium, talc ou de kaolin qui permettent d'apporter de l'opacité. Et enfin, on va retrouver tous les additifs et les adjuvants, c'est pour nous en peinture, les anti-quelque chose, les anti-bulles, anti-mousse, et aussi les conservateurs. Donc si je vais le parler avec la pâte à crêpes, ça dépend à quoi vous faites votre pâte à crêpes, ça peut être le rhum, le ricard, la fleur d'oranger par exemple. Et en fait, une formule de peinture, c'est un mélange de ces cinq constituants. Donc nous, au pôle innovation, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, on regarde ces cinq constituants et on regarde sur quoi on peut jouer. Donc là, par exemple, les coquilles d'œufs, c'est pour remplacer le carbonate de calcium, puisqu'en fait... Aujourd'hui, le carbonate de calcium qu'on utilise est extrait de carrières dans les Pyrénées. Et il se trouve que les coquilles d'œufs, c'est du carbonate de calcium. Et donc en Bretagne, parce que pour le coup la start-up est aussi en Bretagne, il y a des grosses casseries d'œufs pour l'industrie agroalimentaire. Donc ils récupèrent ces coquilles d'œufs, ils les nettoient, ils les broient à la bonne granulométrie pour nous, et du coup on peut l'incorporer dans nos peintures. Et donc là par exemple, c'est le genre de sujet qui est traité par le pôle d'innovation. On essaie de faire le même travail sur les résines, on essaie de faire le même travail sur le dioxyde de titane, même si c'est un peu plus difficile parce qu'il y a un verrou aujourd'hui technique, et on fait le même travail sur toute la partie additif, sur la partie solvant un peu moins puisque l'eau, il n'y a pas de substitut aujourd'hui forcément.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tous ces sujets innovation se recoupent avec des engagements sociétaux. Quels sont les indicateurs ou les missions côté engagement RSE ou ESG ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors nous on a une politique de durabilité qu'on a mis en place depuis 2022 qui repose sur trois axes, qui reprennent justement les trois axes, les trois piliers du développement durable. Le premier sur la partie développement économique, le deuxième sur la partie plutôt environnementale avec notamment tout ce que je viens d'expliquer sur la partie produit et un troisième axe qui va être plus sur la partie sociale, sociétale. Donc pour chaque axe, on a un plan d'action identifié avec tout un tas d'éléments à suivre. Donc si par exemple, je commence pour le premier axe, ce qui est important pour nous, c'est développer la résilience de notre entreprise. Pourquoi ? Parce que le contexte évolue beaucoup. On le voit sur les dernières années, entre 2020, année marquée par le Covid, donc avec tous les risques sanitaires. 2021, qui a été une année particulière de notre côté, c'était sur la partie approvisionnement. Grosse difficulté sur les supply chain en termes d'approvisionnement, donc il a fallu qu'on s'adapte, qu'on réfléchisse même différemment sur notre manière de fonctionner. 2022 qui a été une crise plutôt achat sur le prix des matières premières, les prix des matières premières ont complètement flambé. On n'avait jamais vu ça dans l'histoire de l'entreprise. On a connu certaines familles de produits qui augmentent, mais tout en même temps, ça n'était jamais arrivé. Donc gros impact, il faut aussi s'adapter et rester compétitif. Puis après, on a eu finalement à partir de 2023, un début de baisse au niveau du marché, notamment toute la partie travaux neufs, qui s'est poursuivie en 2024 et qui va se poursuivre en 2025. Donc en termes de défis, il y en a plein à relever. Donc c'est vrai que pour des jeunes dirigeants comme nous, c'est vrai que les dernières années ont été quand même très formatrices, parce qu'il faut constamment s'adapter. Et je pense que ça doit être la force de notre entreprise. Finalement, le défi, il est là, c'est de pouvoir continuer à grossir tout en restant flexible et agile. dans notre fonctionnement et ça c'est pas simple tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est compliqué dans un contexte de tracer des plans à 2030, ce genre de choses, c'est tellement mouvant aujourd'hui.

  • Romain PESTOURIE

    Oui c'est mouvant mais malgré tout je pense que c'est un travail nécessaire parce que ça permet aussi d'embarquer les équipes, de donner de la visibilité et le sens aussi dans le travail des équipes au quotidien. Et donc ça c'est ce qu'on s'efforce de faire. On a prévu de retravailler sur la stratégie 2030 à partir de janvier, parce que du coup on était un petit peu en avance sur notre temps de passage par rapport aux objectifs qu'on s'était fixés, donc ça c'est très bien. Et du coup, on en profite pour remercier toutes les équipes parce que sans eux, ce que je dis toujours, c'est le capital humain, c'est la plus grande richesse de l'entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Je partage à 10 000%. Et justement, Unikalo s'est développé grâce à la croissance externe. Comment ça se passe ? Comment vous êtes structuré de ce côté-là ? Parce que c'est au final de la consolidation qui se passe en permanence.

  • Romain PESTOURIE

    Oui. En fait, on a vu plusieurs développements ces dernières années. On a eu un des développements que l'on a nous-mêmes créé. C'est-à-dire qu'on a monté beaucoup de, notamment sur la partie distribution, on a monté beaucoup de magasins. Donc on a des personnes dédiées qui s'occupent de ça pour pouvoir finalement, sur un territoire, pouvoir se développer. Donc ça, ça a été un gros axe de développement ces dernières années. Là, c'est vrai que maintenant, on arrive dans une phase plutôt, finalement, où certains de nos clients historiques indépendants, dont je parlais tout à l'heure, vont se faire des choses. qui nous font confiance depuis de nombreuses années. Et finalement, c'est en lien aussi avec les valeurs de l'entreprise qu'on défend au quotidien, parce qu'il y a quatre valeurs qu'on défend au quotidien. La première, c'est la proximité entreprise familiale, que ce soit avec nos salariés, mais aussi avec toutes nos parties prenantes. Et ce qu'on cherche surtout, c'est d'avoir des relations longues. On n'est pas dans des approches court-termistes. On est vraiment dans des approches moyens, long terme. Et donc ça, c'est super important. Après, il y a toute la partie satisfaction client. Il paraît un peu cliché de dire ça, mais il ne faut surtout pas oublier, quel que soit son poste dans l'entreprise, qu'on travaille pour des clients, qu'ils soient internes ou externes. Mais le niveau d'exigence doit toujours être très haut. Et ça, on peut faire confiance à nos équipes sur la qualité produit, sur l'expertise, sur aussi l'état d'esprit et le sens du service. Ça, c'est hyper important. Après, il y a toute la partie engagement. On a eu un engagement environnemental très fort ces dernières années qu'on a fait évoluer vers la politique de durabilité qu'on expliquait tout à l'heure. Et enfin, il y a aussi l'accompagnement, l'accompagnement en interne de nos équipes. et l'accompagnement aussi en externe de nos clients. Et en fait, qu'est-ce qui fait aujourd'hui qu'on arrive à avoir des croissances externes ? C'est la proximité principalement. C'est qu'en fait, comme on est dans l'accompagnement et dans la proximité avec nos clients, et que globalement, ils sont satisfaits de nos services, et bien en fait, pour eux, c'est aussi une logique, une continuité finalement, quand ils nous disent, j'aimerais cesser mon activité parce que j'aimerais partir à la retraite par exemple.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est générationnel.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, elles peuvent faire effectivement certains clients distributeurs, mais en fait, assez naturellement, ça se fait parce que ces valeurs-là sont bien ancrées. Donc en fait, c'est un travail de longue haleine. C'est beaucoup comme ça que ça se... que ça se manifeste. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    il n'y a pas une équipe qui est dédiée, c'est des opportunités par rapport au lien qui est tissé depuis des années.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, on a toujours été dans une notion d'opportunité, c'est toujours un peu notre force, c'est transformer les risques en opportunités, c'était vraiment dans l'essence de notre entreprise, et donc voilà, parfois il y a des opportunités pures où il y a des distributeurs avec qui on n'avait pas forcément de relation et on peut partir sur un rachat, mais aussi il y en a beaucoup où finalement c'est dans la continuité de ce qu'on a construit depuis des années.

  • Sébastien Le Corfec

    Et aujourd'hui c'est uniquement au national ou il y a un développement européen qui commence à s'opérer ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors aujourd'hui sur la partie notamment distribution, sur la partie industrielle on est 100% en France, sur la partie distribution sur les 160 magasins donc il y a un très très gros réseau maintenant en France et on a ouvert depuis deux ans maintenant une première entité en Suisse, c'était la première société hors de France pour nous et donc là aujourd'hui il y a cinq magasins sur la partie suisse et effectivement... d'autres projets qui devraient arriver dans les prochains mois, prochaines années sur d'autres pays européens.

  • Sébastien Le Corfec

    La troisième génération a pour objectif, mission, envie.

  • Romain PESTOURIE

    Exactement. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui c'est vrai qu'on a un mariage au niveau du territoire français, alors qu'il n'est pas encore 100% complet, mais on commence à avoir un mariage qui n'est quand même pas trop mal. Et donc forcément si on veut poursuivre le développement de la société, ça passera forcément par de l'export. Mais du coup c'est des nouveaux enjeux aussi pour nous, puisqu'il y a d'autres choses à appréhender. Toute la partie géopolitique, toute la partie approvisionnement, toute la partie bonne compréhension aussi du marché dans le pays dans lequel on souhaite s'implanter. C'est finalement avoir cette capacité de se remettre en question pour être pertinent.

  • Sébastien Le Corfec

    Et l'implication du Unikalo aujourd'hui sur le territoire bordelais ou Nouvelle-Aquitaine ou Mérignac, comment vous le matérialisez ?

  • Romain PESTOURIE

    Aujourd'hui, on a plusieurs sociétés pour coller au mieux aux exigences territoriales et géographiques. On investit beaucoup dans le partenariat, que ce soit sportif, culturel, on investit beaucoup sur toute cette partie-là, un peu partout en France. Après, c'est vrai qu'effectivement, étant historiquement originaire de Gironde, on fait aussi pas mal de choses sur le territoire girondin et Nouvelle-Aquitaine. Voilà, avec quelques initiatives, on fait pas mal de partenariats sportifs, avec par exemple les boxeurs de Bandeau, dont c'est le club de hockey, on sponsorise aussi Basketland, la section féminine du basket à Mont-de-Marsan, on fait aussi des événements, on participe aussi à des événements culturels, on participe aussi à des événements de réhabilitation de bâtiments, donc on essaye à travers différentes actions de... On est aussi impliqués dans des écoles ou dans des universités pour pouvoir anticiper, identifier et répondre à nos besoins de demain. C'est important aussi pour nous de pouvoir transmettre ce qu'on a appris, de pouvoir aussi aider dans notre tissu proche en tout cas les futurs collaborateurs de demain.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement... Là, tu es présent cette année dans le premier classement épopé, les 40 talents de moins de 40 ans qui sont impliqués sur le territoire. Là, tu as commencé à dire que tu as accordé un tout petit peu de temps à cette nouvelle génération, même si tu n'es pas très vieux. Comment ça se matérialise aussi ces engagements ? J'ai bien entendu, OK, dans les écoles, mais est-ce que je ne sais pas, au travers du CJD, de l'APM ?

  • Romain PESTOURIE

    Est-ce que tu as dit ? Alors aujourd'hui on n'est pas dans les JD et APM, peut-être que ce sera tort, ça faudra peut-être qu'on regarde. Mais non, après ce qu'on essaye de faire aussi par rapport au territoire, c'est ce que j'expliquais un petit peu tout à l'heure, par rapport à la réflexion qu'on peut avoir sur le temps long, d'essayer de diminuer nos émissions de carbone, d'avoir une vision à long terme plus respectueuse de l'environnement. pas que de l'environnement parce qu'on sait qu'on parle souvent de la partie CO2, mais quand on regarde les neuf limites planétaires, en fait, il y a plein d'autres choses sur lesquelles il faut qu'on agisse aussi. Et donc, ce qu'on essaie de faire à notre échelle, en tout cas, c'est de réfléchir à tout ça. Donc voilà ce qu'on essaie de faire pour l'échelle de la future aujourd'hui, en plus, effectivement, de l'accompagnement, formation, notre présence au niveau de certains centres de formation et écoles.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que... J'imagine qu'il y a un pourcentage de stagiaires d'alternants qui doivent être assez costauds.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, tout à fait. On a mis en place il y a deux ans un programme sur les alternances, pour avoir plus d'alternants. Donc là, aujourd'hui, sur l'ensemble, on en a une trentaine, une trentaine d'alternances, soit sur la partie distri ou industrie. Et ça, c'est hyper important aussi pour nous de pouvoir... Moi, j'ai fait beaucoup, pardon, mon parcours, j'ai fait beaucoup par alternance. Je trouve que c'est une formation hyper complète parce qu'il y a toute la partie théorique que l'on voit à l'école, mais aussi et surtout, et qui est hyper importante, la partie pratique. Il y a toujours des petites différences et je trouve qu'on gagne énormément en maturité quand on fonctionne par alternance. Et donc, effectivement, on prend pas mal d'alternants, que ce soit sur la partie R&D, mais aussi sur la partie santé, sécurité, environnement ou sur la partie commerce, ou même marketing, communication. Dans tous les secteurs finalement de l'entreprise, on a aujourd'hui des alternants dans nos équipes. C'est hyper important de pouvoir bien les accompagner, c'est aussi, j'ai dit, notre responsabilité d'entreprise engagée.

  • Sébastien Le Corfec

    Sur un territoire, bien sûr. L'interview touche à sa fin. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc une question effectivement qu'on nous pose rarement, c'est savoir comment on va, comment on arrive à être un dirigeant, comment on arrive à allier la vie privée, perso, c'est des genres de questions qu'on a très rarement. C'est vrai qu'on a beaucoup de questions finalement sur l'activité, sur les orientations, sur la vision stratégique, etc. Mais c'est vrai que sur le côté humain finalement, on a très peu de questions. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, c'est vrai que quand on est jeune dirigeant comme ça, on va dire... On se lance dans la vie et c'est pas évident de jongler entre les journées qui sont très très longues et gérer la petite famille.

  • Romain PESTOURIE

    Oui et puis surtout je pense aussi qu'il y a une évolution aussi par rapport à ça et c'est bien d'ailleurs parce que effectivement les anciennes générations, il y avait des répartitions, des tâches qui étaient peut-être moins équilibrées. que c'est le cas aujourd'hui et ça évolue plutôt dans le bon sens. Mais effectivement, c'est de nouveaux équilibres à trouver parce qu'effectivement, on a aussi des enjeux et des postes très prenants. Donc, il faut bien s'organiser finalement, que ce soit sur la vie professionnelle et aussi privée pour une harmonie et que tout le monde y trouve son compte. Ça, c'est hyper important. Et voilà, moi, je suis très attaché effectivement aussi évidemment à ma famille. Donc, c'est important de leur consacrer du temps de qualité. et pas du temps vite fait. C'est un vrai défi.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que les générations ont changé, même s'il y a des exemples et des contre-exemples. Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée du Unikalo d'épique ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, effectivement, on a eu une évolution et on espère qu'elle n'est pas terminée, mais effectivement assez exceptionnelle. et c'est qu'on a toujours tendance à regarder devant mais là dernièrement on a fait l'exercice d'ailleurs avec les avec l'ensemble des collaborateurs de aussi parfois prendre le temps de ce qu'on a concrétisé de ce qu'on a fait donc de regarder un petit peu derrière et c'est quand on regarde en 20 ans le travail qui a été fait par l'ensemble des collaborateurs qui et qui nous ont finalement aidé à construire ce qu'on est aujourd'hui ben ouais on peut être je pense qu'on peut être fier du chemin parcouru et On peut être fier aussi de cette réussite commune. Et ça, ça fait choc. J'espère qu'on continuera comme ça encore longtemps.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Romain. C'était l'épopée de Unikalo par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions. sur l'arc atlantique avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Romain PESTOURIE

    Merci.

Description

Comment une entreprise familiale de peinture, fondée en 1936, parvient-elle à se réinventer tout en respectant ses valeurs traditionnelles ? Dans cet épisode captivant de "L'épopée de...", je reçois Romain Pestouri, le dirigeant d'Unikalo, une véritable institution en nouvelle Aquitaine et au-delà. Romain nous plonge dans l'histoire fascinante d'Unikalo, une entreprise qui a su traverser les époques et les défis du marché avec brio. En tant qu'entrepreneur engagé, il partage la vision de la troisième génération qui dirige cette société emblématique basé à Mérignac, tout en ayant pour objectif de maintenir son ancrage territorial et ses valeurs familiales.


Au cœur de cet épisode, découvrez comment Unikalo a réussi à se démarquer face à la concurrence féroce des grands groupes. Romain explique les stratégies audacieuses mises en place pour développer un réseau de distribution propre, garantissant ainsi une proximité avec ses clients en Nouvelle Aquitiane et au-delà. L'innovation est également au centre de la discussion, avec des initiatives écologiques remarquables, telles que l'utilisation de coquilles d'œufs pour remplacer certaines matières premières. Cette démarche témoigne d'un engagement fort envers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), une priorité pour l'entreprise.


Écoutez Romain évoquer les enjeux de la transmission et de l'investissement dans la formation des jeunes talents, à travers des stages et des alternances, afin de préparer la nouvelle génération d'entrepreneurs bretons. L'épisode met en lumière les défis et les opportunités auxquels fait face Unikalo, tout en soulignant l'importance de l'entrepreneuriat local.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer l'épopée d'Unikalo, une entreprise qui incarne le meilleur de l'esprit girondin et qui continue d'innover pour un avenir durable. Romain Pestouri partage avec passion son parcours, celui de son entreprise et sa vision pour l'avenir, offrant une source d'inspiration pour tous les entrepreneurs et les acteurs économiques. Rejoignez-nous pour une conversation enrichissante qui vous fera découvrir les coulisses d'une entreprise familiale résiliente et engagée !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sébastien Le Corfec

    Je suis Sébastien Le Corfec, associé de l'entreprise d'investissement Épopée. Nous nous sommes mis en quête des grands dirigeants de l'Arc Atlantique. Tout comme la saison 3, nous gardons les mêmes fondamentaux pour cette saison 4. Vous racontez leur épopée entrepreneuriale avec un focus sur la nouvelle génération suite au classement l'Épopée des 40. Ce classement recense les 40 personnalités de moins de 40 ans les plus influentes de l'Arc Atlantique. Quels ont été leurs parcours ? Comment ont-ils innové ? Quelle est leur vision pour leur territoire ? L'Épopée d'Unikalo, c'est maintenant. Romain, bonjour.

  • Romain PESTOURIE

    Bonjour.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci d'avoir accepté notre invitation afin de revenir sur l'épopée de Unikalo. Créé à bègle en 1936 et développé depuis 1977 par la famille Pestouri, l'enseigne de peinture pour professionnels ne s'est jamais aussi bien portée, avec une croissance à deux chiffres depuis plus de 20 ans. Avec plus de 1600 employés, deux sites de production, un réseau de distribution nationale, 160 magasins, plus de 1000 références de peinture et presque 600 millions de chiffres d'affaires. L'entreprise girondine Unikalo est une success story. Aujourd'hui, Unikalo est désormais entre les mains de la troisième génération. Thomas Pestouri, le fils d'Hervé Pestouri et Romain Pestouri, son neveu. Romain, comment toi tu pitcherais, tu présenterais Unikalo en une minute ?

  • Romain PESTOURIE

    En une minute ? Alors Unikalo, nous on est une entreprise spécialisée dans la conception, la production et la distribution de peintures et de produits de décoration pour le second œuvre du bâtiment. Et on est une entreprise engagée et au plus proche de nos clients.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok, on va revenir de toute façon sur les points clés de comment s'est construit Unikalo. Mais souvent dans le podcast, j'aime bien comprendre d'où partent mes invités, ta jeunesse, tes études. Alors, qu'est-ce que ça a donné ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors moi, si je reprends sur la partie études, j'ai commencé par un DUT Hygiène, Sécurité et Environnement, que je fais par apprentissage, au sein du Laser Méga Joule, qui était à l'époque le plus gros chantier d'Europe. Donc c'était la construction d'un... un grand bâtiment pour simuler les essais nucléaires qui étaient avant tirés dans le Pacifique, et maintenant c'est interdit. La construction de ce bâtiment avait pour vocation de reproduire ces réactions à la base de lasers. Je m'occupais à l'époque de toute la partie santé-sécurité du marché B, qui était toute la partie ventilation nucléaire. Ventilation aussi, parce que pour les lasers, il faut qu'il y ait un niveau de propre trait très élevé pour ne pas que les rayons du laser soient diffractés. Et donc, la société pour laquelle je travaillais s'occupait de tous ces marchés-là.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord. Et après, du coup...

  • Romain PESTOURIE

    Et ensuite, du coup, j'ai fait une licence. Donc, je suis resté un peu dans le monde du nucléaire. Et donc, j'ai fait une licence professionnelle à Nîmes pour tout ce qui était démantèlement, déchets et déconstruction. Et j'ai travaillé ensuite trois ans dans un bureau d'études à Aix-en-Provence où j'avais en charge, j'étais ingénieur d'affaires et je m'occupais de projets de démantèlement nucléaire sur différents sites du CEA ou d'EDF.

  • Sébastien Le Corfec

    Ok. Et est-ce que tu entendais parler, pas matin, midi et soir, due Unikalo, mais c'est des choses que tu entendais, tu croisais donc ton cousin Thomas régulièrement, j'imagine ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors à cette époque-là, j'étais dans le sud-est de la France, donc j'entendais parler de Unikalo et je voyais parfois d'ailleurs les bureaux dans lesquels j'étais avaient été repeints par une société avec laquelle on travaillait. Et ensuite, j'ai repris mes études pour faire l'école de commerce de Bordeaux, KEDGE, et j'ai repris mon master gestion globale des risques. C'était au-delà des risques industriels ou santé-sécurité que j'avais pu faire précédemment, c'était vraiment sur la notion d'audit, la notion de risque financier, risque assurantiel. Et donc j'ai repris mes études par alternance et c'est là que j'ai intégré du coup la société Unikalo. Et à la base je ne devais rester qu'un an pour faire en gros un audit de la société et partir sur de nouvelles aventures, mais j'ai attrapé le bon virus de l'entrepreneuriat et donc je suis resté dans la société.

  • Sébastien Le Corfec

    D'accord et... Et enfant, du coup, tu croises Thomas aussi régulièrement. Est-ce que là, aujourd'hui,

  • Romain PESTOURIE

    vous formez un binôme ? Oui, tout à fait. Oui, Thomas, on a toujours été très proches. On travaillait déjà l'été, à l'époque. Il y a prescription maintenant, on peut en parler. Mais on travaillait l'été pour se faire un peu d'argent de poche, pour pouvoir acheter nos scooters ou nos mobilettes de l'époque. Donc oui, on a toujours gardé un lien fort avec Thomas. Et puis, c'est vrai que depuis maintenant plus de 13 ans, on travaille au quotidien. Je travaille au quotidien avec lui.

  • Sébastien Le Corfec

    Comment alors s'est produit cette bascule ? Tu rentres à la base pour faire un audit et puis à un moment, il y a une passation. Est-ce que tu peux nous parler un peu des coulisses avec ton oncle ? Comment on se dit allez, ok,

  • Romain PESTOURIE

    on y va C'était assez rigolo maintenant que ça s'est passé. Au bout d'un an, j'ai restitué mon travail à mon oncle qui était à l'époque le président de la société. Il y a eu des choses qui ont changé. Et puis, à la fin de l'entretien, il me dit C'est vraiment bien ce que tu as fait. J'aimerais que tu restes pour nous accompagner à mettre en place… tout ce que tu as comme piste d'amélioration que tu nous proposes. Et donc c'est comme ça que j'ai intégré finalement la société. Donc au début j'étais responsable des risques, en fait ce qu'on appelle risque manager, donc j'étais gestionnaire des risques si on le traduit en français. Donc j'ai commencé comme ça pendant deux ans, et ensuite au bout de deux ans il y a eu quelques difficultés sur toute la partie production et expédition. avec le responsable qui était, enfin qui est toujours dans la société, mais qui était à la tête à l'époque du site de Mérignac. Et donc, du coup, je me suis positionné pour m'occuper de cette partie-là. Alors, je suis un peu sorti de ma zone de confort parce que toute la partie projet logistique, ce n'était pas forcément dans mes prérogatives ou dans les choses que j'avais pu étudier précédemment. Donc voilà, c'était un super défi et j'ai beaucoup aimé. De manière générale, j'ai toujours aimé un petit peu tout ce qui était industriel, etc. Donc voilà, j'ai repris la gestion de ce service-là, ça s'est très bien passé. Et ensuite, petit à petit, en fait, la progression au sein de l'entreprise s'est faite par étapes. Ensuite, on avait un directeur technique qui était là depuis quasiment tout le départ, que mon grand-père avait recruté, qui partait à la retraite. Donc j'ai commencé à superviser toutes les activités de laboratoire R&D. Je vais commencer après à superviser aussi toute la partie après-vente, service après-vente des machines à teinter. Voilà, donc petit à petit, finalement, mon périmètre s'est agrandi. Et pour arriver au poste de directeur industriel que j'occupais pendant plusieurs années. Et ensuite, au départ de mon oncle à la retraite, donc en 2019, du coup, je suis passé directeur général. Mon cousin, lui, est passé président. Et donc là, voilà, encore de nouvelles missions et encore plus de polycompétences et de transversalité. C'est ce que j'aime. Ça s'est fait au fil de l'eau.

  • Sébastien Le Corfec

    Au fil de l'eau, au fil des missions.

  • Romain PESTOURIE

    Tu seras directeur général, c'est quelque chose qui s'est fait progressivement. Et qui s'est fait aussi au mérite, ce n'est pas quelque chose de... Oui, bien sûr.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, on commence à rentrer dans le vif du sujet avec Unikalo. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l'histoire de cette entreprise aujourd'hui ? Comme tu me disais, qui fait quasi 600 millions de chiffres d'affaires. Donc, quelles ont été les grandes étapes, les métiers aujourd'hui ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc oui, si je reviens un petit peu en arrière, donc effectivement, tu l'as dit précédemment, la création de la marque Unikalo, déjà, elle existe depuis 1936. Pour la petite histoire, il y a deux petites anecdotes. Déjà la première c'est d'où vient le nom. Il faut se mettre à l'époque, on fabriquait des badigeons. Il faut imaginer que c'était un petit peu comme les sacs de farine où il y avait la poudre de la peinture. Et on rajoutait uniquement l'eau pour faire la peinture. Et en fait le nom Unique à l'eau vient de là. Pareil, si on se remet dans le contexte de 1936, les peintures à l'eau n'étaient pas du tout porteurs. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque c'était beaucoup des peintures à base d'huile ou à base de solvants. Et les peintures à l'eau n'avaient pas forcément une très bonne réputation en termes de tenue. Finalement, nous, le nom, on ne l'a pas changé, mais pendant très longtemps, il n'a pas été très porteur. Maintenant, ça a complètement changé, puisque la peinture à l'eau, maintenant, se sont imposées sur plein d'usages, mais ce n'était pas forcément le cas avant. Donc ça, c'était 1936. Ensuite, tu l'as dit aussi tout à l'heure, en 1977, c'est là où l'histoire commune, finalement, entre Unique à l'eau et la famille Pestouille commence, avec le rachat de mon grand-père, qui était à l'époque, lui, représentant en brosserie. Donc, il vendait des pinceaux et des manchons dans la partie sud-ouest de la France. Et puis il a commencé à fabriquer dans son garage, parce qu'on lui avait donné des formules, donc il commençait à fabriquer dans son garage avec ma grand-mère, mon oncle et mon père. Donc il fabriquait le week-end et il vendait la peinture plus les pinceaux la semaine. Et puis après il s'est vite rendu compte que c'était plus intéressant la peinture, donc il a arrêté la partie brosserie et il s'est consacré à fond dans la peinture pour du coup racheter l'entreprise Unikalo qui à l'époque n'allait pas très bien en 77. Après la stratégie de l'entreprise, pendant de nombreuses années, ça a été de, et c'est toujours le cas aujourd'hui, ça a été de travailler avec des grossistes indépendants. Donc en fait, on rentrait avec un produit et le but c'était qu'on arrive à placer le reste de la gamme. Et ça, à la fin des années 90, beaucoup de nos confrères, qui sont des grands groupes internationaux, en fait, commençaient à racheter nos clients un par un. Et donc là, il y a eu un choix stratégique qui a été fait de créer notre propre réseau de distribution pour pouvoir finalement faire perdurer l'entreprise. Et aussi, comme on vend dans nos magasins pas que la peinture, mais aussi des produits d'achat-revente, pour le revêtement de sol, le revêtement de mur, les outillages, les collés-enduits, etc. Ça nous permettait d'être plus forts aussi sur la partie achat, le fait de se regrouper avec deux autres familles de distributeurs, donc la famille Barbeau et la famille Bolligny, qui étaient du coup des purs distributeurs avec qui on s'est associés en 2000 ans. Et donc, en fait, les tout départs, nuances, c'était 12 magasins pour arriver aujourd'hui, presque un peu plus de 20 ans plus tard, à 160 magasins. Et du coup, forcément, le développement du réseau associé à nos clients historiques indépendants ont permis aussi à la société Unikalo de pouvoir se développer, à la marque Unikalo de pouvoir se développer.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement, tu parlais un peu de stratégie à l'époque vis-à-vis de la concurrence. C'est quoi ta vision de ton secteur aujourd'hui ? Tu te dis tiens, à 2030, 2040, 2050, c'est quoi l'histoire ?

  • Romain PESTOURIE

    Nous, les enjeux auxquels on est confrontés et auxquels on va devoir répondre, c'est comme sur beaucoup de secteurs, c'est qu'en fait aujourd'hui on a un modèle qui est largement basé sur des ressources pétro-sourcées, sur des ressources minières. Donc nous, le vrai enjeu, il est de finalement concevoir et fabriquer la peinture différemment. Donc anticiper et identifier aussi des alternatives aux produits que nous utilisons aujourd'hui. C'est pour nous un vrai enjeu, un vrai objectif long terme pour le coup, puisque pour trouver des solutions sur le temps long, il faut commencer dès maintenant et aussi aider à ce que les filières se mettent en place. C'est un peu comme ça qu'on voit notre responsabilité finalement. Si on veut demain avoir des alternatives à ces matières premières qu'on utilise aujourd'hui, il faut qu'on puisse accompagner les différentes startups aujourd'hui, mais qui seront demain, je l'espère, des fournisseurs importants pour nous.

  • Sébastien Le Corfec

    Donc ça c'est par rapport à... à un sujet, on avance un peu dans le podcast, mais d'innovation. Je vois que vous travaillez sur tout ce qui est coquilles d'œufs, huîtres, tout ça.

  • Romain PESTOURIE

    Tout à fait.

  • Sébastien Le Corfec

    Alors comment ça se passe cet aspect innovation aujourd'hui ? Parce que je pense que c'est un des sujets que tu pilotes. Notamment, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, alors effectivement, on a pris la décision il y a quelques années au niveau du laboratoire de créer un pôle innovation. Aujourd'hui il y a trois personnes qui sont dédiées à tester un peu toutes les matières premières et de sortir un peu même parfois de notre secteur d'activité. C'est être curieux finalement, c'est ce qu'on demande à cette équipe là en particulier, mais globalement à nos équipes, c'est d'avoir cette curiosité qui permet parfois de trouver des bols d'alternatives. Donc effectivement on a des projets, si on reprend les cinq constituants de la peinture, donc il y a les liants, les résines. Si je fais une comparaison avec des recettes bretonnes, c'est l'œuf de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les pigments. Ce sont principalement le dioxyde de titane noué à un peinture. C'est un peu la farine de la pâte à crêpes. Ensuite, on va retrouver les solvants. C'est l'eau ou des vrais solvants. C'est le lait de la pâte à crêpes. Après, on va retrouver les matières de charge. On peut aussi l'assimiler à la farine. Ce sont des produits souvent à base de carbonate de calcium, talc ou de kaolin qui permettent d'apporter de l'opacité. Et enfin, on va retrouver tous les additifs et les adjuvants, c'est pour nous en peinture, les anti-quelque chose, les anti-bulles, anti-mousse, et aussi les conservateurs. Donc si je vais le parler avec la pâte à crêpes, ça dépend à quoi vous faites votre pâte à crêpes, ça peut être le rhum, le ricard, la fleur d'oranger par exemple. Et en fait, une formule de peinture, c'est un mélange de ces cinq constituants. Donc nous, au pôle innovation, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, on regarde ces cinq constituants et on regarde sur quoi on peut jouer. Donc là, par exemple, les coquilles d'œufs, c'est pour remplacer le carbonate de calcium, puisqu'en fait... Aujourd'hui, le carbonate de calcium qu'on utilise est extrait de carrières dans les Pyrénées. Et il se trouve que les coquilles d'œufs, c'est du carbonate de calcium. Et donc en Bretagne, parce que pour le coup la start-up est aussi en Bretagne, il y a des grosses casseries d'œufs pour l'industrie agroalimentaire. Donc ils récupèrent ces coquilles d'œufs, ils les nettoient, ils les broient à la bonne granulométrie pour nous, et du coup on peut l'incorporer dans nos peintures. Et donc là par exemple, c'est le genre de sujet qui est traité par le pôle d'innovation. On essaie de faire le même travail sur les résines, on essaie de faire le même travail sur le dioxyde de titane, même si c'est un peu plus difficile parce qu'il y a un verrou aujourd'hui technique, et on fait le même travail sur toute la partie additif, sur la partie solvant un peu moins puisque l'eau, il n'y a pas de substitut aujourd'hui forcément.

  • Sébastien Le Corfec

    Et tous ces sujets innovation se recoupent avec des engagements sociétaux. Quels sont les indicateurs ou les missions côté engagement RSE ou ESG ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors nous on a une politique de durabilité qu'on a mis en place depuis 2022 qui repose sur trois axes, qui reprennent justement les trois axes, les trois piliers du développement durable. Le premier sur la partie développement économique, le deuxième sur la partie plutôt environnementale avec notamment tout ce que je viens d'expliquer sur la partie produit et un troisième axe qui va être plus sur la partie sociale, sociétale. Donc pour chaque axe, on a un plan d'action identifié avec tout un tas d'éléments à suivre. Donc si par exemple, je commence pour le premier axe, ce qui est important pour nous, c'est développer la résilience de notre entreprise. Pourquoi ? Parce que le contexte évolue beaucoup. On le voit sur les dernières années, entre 2020, année marquée par le Covid, donc avec tous les risques sanitaires. 2021, qui a été une année particulière de notre côté, c'était sur la partie approvisionnement. Grosse difficulté sur les supply chain en termes d'approvisionnement, donc il a fallu qu'on s'adapte, qu'on réfléchisse même différemment sur notre manière de fonctionner. 2022 qui a été une crise plutôt achat sur le prix des matières premières, les prix des matières premières ont complètement flambé. On n'avait jamais vu ça dans l'histoire de l'entreprise. On a connu certaines familles de produits qui augmentent, mais tout en même temps, ça n'était jamais arrivé. Donc gros impact, il faut aussi s'adapter et rester compétitif. Puis après, on a eu finalement à partir de 2023, un début de baisse au niveau du marché, notamment toute la partie travaux neufs, qui s'est poursuivie en 2024 et qui va se poursuivre en 2025. Donc en termes de défis, il y en a plein à relever. Donc c'est vrai que pour des jeunes dirigeants comme nous, c'est vrai que les dernières années ont été quand même très formatrices, parce qu'il faut constamment s'adapter. Et je pense que ça doit être la force de notre entreprise. Finalement, le défi, il est là, c'est de pouvoir continuer à grossir tout en restant flexible et agile. dans notre fonctionnement et ça c'est pas simple tous les jours.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est compliqué dans un contexte de tracer des plans à 2030, ce genre de choses, c'est tellement mouvant aujourd'hui.

  • Romain PESTOURIE

    Oui c'est mouvant mais malgré tout je pense que c'est un travail nécessaire parce que ça permet aussi d'embarquer les équipes, de donner de la visibilité et le sens aussi dans le travail des équipes au quotidien. Et donc ça c'est ce qu'on s'efforce de faire. On a prévu de retravailler sur la stratégie 2030 à partir de janvier, parce que du coup on était un petit peu en avance sur notre temps de passage par rapport aux objectifs qu'on s'était fixés, donc ça c'est très bien. Et du coup, on en profite pour remercier toutes les équipes parce que sans eux, ce que je dis toujours, c'est le capital humain, c'est la plus grande richesse de l'entreprise.

  • Sébastien Le Corfec

    Je partage à 10 000%. Et justement, Unikalo s'est développé grâce à la croissance externe. Comment ça se passe ? Comment vous êtes structuré de ce côté-là ? Parce que c'est au final de la consolidation qui se passe en permanence.

  • Romain PESTOURIE

    Oui. En fait, on a vu plusieurs développements ces dernières années. On a eu un des développements que l'on a nous-mêmes créé. C'est-à-dire qu'on a monté beaucoup de, notamment sur la partie distribution, on a monté beaucoup de magasins. Donc on a des personnes dédiées qui s'occupent de ça pour pouvoir finalement, sur un territoire, pouvoir se développer. Donc ça, ça a été un gros axe de développement ces dernières années. Là, c'est vrai que maintenant, on arrive dans une phase plutôt, finalement, où certains de nos clients historiques indépendants, dont je parlais tout à l'heure, vont se faire des choses. qui nous font confiance depuis de nombreuses années. Et finalement, c'est en lien aussi avec les valeurs de l'entreprise qu'on défend au quotidien, parce qu'il y a quatre valeurs qu'on défend au quotidien. La première, c'est la proximité entreprise familiale, que ce soit avec nos salariés, mais aussi avec toutes nos parties prenantes. Et ce qu'on cherche surtout, c'est d'avoir des relations longues. On n'est pas dans des approches court-termistes. On est vraiment dans des approches moyens, long terme. Et donc ça, c'est super important. Après, il y a toute la partie satisfaction client. Il paraît un peu cliché de dire ça, mais il ne faut surtout pas oublier, quel que soit son poste dans l'entreprise, qu'on travaille pour des clients, qu'ils soient internes ou externes. Mais le niveau d'exigence doit toujours être très haut. Et ça, on peut faire confiance à nos équipes sur la qualité produit, sur l'expertise, sur aussi l'état d'esprit et le sens du service. Ça, c'est hyper important. Après, il y a toute la partie engagement. On a eu un engagement environnemental très fort ces dernières années qu'on a fait évoluer vers la politique de durabilité qu'on expliquait tout à l'heure. Et enfin, il y a aussi l'accompagnement, l'accompagnement en interne de nos équipes. et l'accompagnement aussi en externe de nos clients. Et en fait, qu'est-ce qui fait aujourd'hui qu'on arrive à avoir des croissances externes ? C'est la proximité principalement. C'est qu'en fait, comme on est dans l'accompagnement et dans la proximité avec nos clients, et que globalement, ils sont satisfaits de nos services, et bien en fait, pour eux, c'est aussi une logique, une continuité finalement, quand ils nous disent, j'aimerais cesser mon activité parce que j'aimerais partir à la retraite par exemple.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est générationnel.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, elles peuvent faire effectivement certains clients distributeurs, mais en fait, assez naturellement, ça se fait parce que ces valeurs-là sont bien ancrées. Donc en fait, c'est un travail de longue haleine. C'est beaucoup comme ça que ça se... que ça se manifeste. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    il n'y a pas une équipe qui est dédiée, c'est des opportunités par rapport au lien qui est tissé depuis des années.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, on a toujours été dans une notion d'opportunité, c'est toujours un peu notre force, c'est transformer les risques en opportunités, c'était vraiment dans l'essence de notre entreprise, et donc voilà, parfois il y a des opportunités pures où il y a des distributeurs avec qui on n'avait pas forcément de relation et on peut partir sur un rachat, mais aussi il y en a beaucoup où finalement c'est dans la continuité de ce qu'on a construit depuis des années.

  • Sébastien Le Corfec

    Et aujourd'hui c'est uniquement au national ou il y a un développement européen qui commence à s'opérer ?

  • Romain PESTOURIE

    Alors aujourd'hui sur la partie notamment distribution, sur la partie industrielle on est 100% en France, sur la partie distribution sur les 160 magasins donc il y a un très très gros réseau maintenant en France et on a ouvert depuis deux ans maintenant une première entité en Suisse, c'était la première société hors de France pour nous et donc là aujourd'hui il y a cinq magasins sur la partie suisse et effectivement... d'autres projets qui devraient arriver dans les prochains mois, prochaines années sur d'autres pays européens.

  • Sébastien Le Corfec

    La troisième génération a pour objectif, mission, envie.

  • Romain PESTOURIE

    Exactement. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui c'est vrai qu'on a un mariage au niveau du territoire français, alors qu'il n'est pas encore 100% complet, mais on commence à avoir un mariage qui n'est quand même pas trop mal. Et donc forcément si on veut poursuivre le développement de la société, ça passera forcément par de l'export. Mais du coup c'est des nouveaux enjeux aussi pour nous, puisqu'il y a d'autres choses à appréhender. Toute la partie géopolitique, toute la partie approvisionnement, toute la partie bonne compréhension aussi du marché dans le pays dans lequel on souhaite s'implanter. C'est finalement avoir cette capacité de se remettre en question pour être pertinent.

  • Sébastien Le Corfec

    Et l'implication du Unikalo aujourd'hui sur le territoire bordelais ou Nouvelle-Aquitaine ou Mérignac, comment vous le matérialisez ?

  • Romain PESTOURIE

    Aujourd'hui, on a plusieurs sociétés pour coller au mieux aux exigences territoriales et géographiques. On investit beaucoup dans le partenariat, que ce soit sportif, culturel, on investit beaucoup sur toute cette partie-là, un peu partout en France. Après, c'est vrai qu'effectivement, étant historiquement originaire de Gironde, on fait aussi pas mal de choses sur le territoire girondin et Nouvelle-Aquitaine. Voilà, avec quelques initiatives, on fait pas mal de partenariats sportifs, avec par exemple les boxeurs de Bandeau, dont c'est le club de hockey, on sponsorise aussi Basketland, la section féminine du basket à Mont-de-Marsan, on fait aussi des événements, on participe aussi à des événements culturels, on participe aussi à des événements de réhabilitation de bâtiments, donc on essaye à travers différentes actions de... On est aussi impliqués dans des écoles ou dans des universités pour pouvoir anticiper, identifier et répondre à nos besoins de demain. C'est important aussi pour nous de pouvoir transmettre ce qu'on a appris, de pouvoir aussi aider dans notre tissu proche en tout cas les futurs collaborateurs de demain.

  • Sébastien Le Corfec

    Et justement... Là, tu es présent cette année dans le premier classement épopé, les 40 talents de moins de 40 ans qui sont impliqués sur le territoire. Là, tu as commencé à dire que tu as accordé un tout petit peu de temps à cette nouvelle génération, même si tu n'es pas très vieux. Comment ça se matérialise aussi ces engagements ? J'ai bien entendu, OK, dans les écoles, mais est-ce que je ne sais pas, au travers du CJD, de l'APM ?

  • Romain PESTOURIE

    Est-ce que tu as dit ? Alors aujourd'hui on n'est pas dans les JD et APM, peut-être que ce sera tort, ça faudra peut-être qu'on regarde. Mais non, après ce qu'on essaye de faire aussi par rapport au territoire, c'est ce que j'expliquais un petit peu tout à l'heure, par rapport à la réflexion qu'on peut avoir sur le temps long, d'essayer de diminuer nos émissions de carbone, d'avoir une vision à long terme plus respectueuse de l'environnement. pas que de l'environnement parce qu'on sait qu'on parle souvent de la partie CO2, mais quand on regarde les neuf limites planétaires, en fait, il y a plein d'autres choses sur lesquelles il faut qu'on agisse aussi. Et donc, ce qu'on essaie de faire à notre échelle, en tout cas, c'est de réfléchir à tout ça. Donc voilà ce qu'on essaie de faire pour l'échelle de la future aujourd'hui, en plus, effectivement, de l'accompagnement, formation, notre présence au niveau de certains centres de formation et écoles.

  • Sébastien Le Corfec

    Oui, parce que... J'imagine qu'il y a un pourcentage de stagiaires d'alternants qui doivent être assez costauds.

  • Romain PESTOURIE

    Oui, tout à fait. On a mis en place il y a deux ans un programme sur les alternances, pour avoir plus d'alternants. Donc là, aujourd'hui, sur l'ensemble, on en a une trentaine, une trentaine d'alternances, soit sur la partie distri ou industrie. Et ça, c'est hyper important aussi pour nous de pouvoir... Moi, j'ai fait beaucoup, pardon, mon parcours, j'ai fait beaucoup par alternance. Je trouve que c'est une formation hyper complète parce qu'il y a toute la partie théorique que l'on voit à l'école, mais aussi et surtout, et qui est hyper importante, la partie pratique. Il y a toujours des petites différences et je trouve qu'on gagne énormément en maturité quand on fonctionne par alternance. Et donc, effectivement, on prend pas mal d'alternants, que ce soit sur la partie R&D, mais aussi sur la partie santé, sécurité, environnement ou sur la partie commerce, ou même marketing, communication. Dans tous les secteurs finalement de l'entreprise, on a aujourd'hui des alternants dans nos équipes. C'est hyper important de pouvoir bien les accompagner, c'est aussi, j'ai dit, notre responsabilité d'entreprise engagée.

  • Sébastien Le Corfec

    Sur un territoire, bien sûr. L'interview touche à sa fin. Quelles questions t'aimerais que l'on te pose et que l'on ne te pose jamais ?

  • Romain PESTOURIE

    Donc une question effectivement qu'on nous pose rarement, c'est savoir comment on va, comment on arrive à être un dirigeant, comment on arrive à allier la vie privée, perso, c'est des genres de questions qu'on a très rarement. C'est vrai qu'on a beaucoup de questions finalement sur l'activité, sur les orientations, sur la vision stratégique, etc. Mais c'est vrai que sur le côté humain finalement, on a très peu de questions. Oui,

  • Sébastien Le Corfec

    et justement, c'est vrai que quand on est jeune dirigeant comme ça, on va dire... On se lance dans la vie et c'est pas évident de jongler entre les journées qui sont très très longues et gérer la petite famille.

  • Romain PESTOURIE

    Oui et puis surtout je pense aussi qu'il y a une évolution aussi par rapport à ça et c'est bien d'ailleurs parce que effectivement les anciennes générations, il y avait des répartitions, des tâches qui étaient peut-être moins équilibrées. que c'est le cas aujourd'hui et ça évolue plutôt dans le bon sens. Mais effectivement, c'est de nouveaux équilibres à trouver parce qu'effectivement, on a aussi des enjeux et des postes très prenants. Donc, il faut bien s'organiser finalement, que ce soit sur la vie professionnelle et aussi privée pour une harmonie et que tout le monde y trouve son compte. Ça, c'est hyper important. Et voilà, moi, je suis très attaché effectivement aussi évidemment à ma famille. Donc, c'est important de leur consacrer du temps de qualité. et pas du temps vite fait. C'est un vrai défi.

  • Sébastien Le Corfec

    C'est vrai que les générations ont changé, même s'il y a des exemples et des contre-exemples. Dernière question, es-tu d'accord avec moi pour qualifier la destinée du Unikalo d'épique ?

  • Romain PESTOURIE

    Oui, effectivement, on a eu une évolution et on espère qu'elle n'est pas terminée, mais effectivement assez exceptionnelle. et c'est qu'on a toujours tendance à regarder devant mais là dernièrement on a fait l'exercice d'ailleurs avec les avec l'ensemble des collaborateurs de aussi parfois prendre le temps de ce qu'on a concrétisé de ce qu'on a fait donc de regarder un petit peu derrière et c'est quand on regarde en 20 ans le travail qui a été fait par l'ensemble des collaborateurs qui et qui nous ont finalement aidé à construire ce qu'on est aujourd'hui ben ouais on peut être je pense qu'on peut être fier du chemin parcouru et On peut être fier aussi de cette réussite commune. Et ça, ça fait choc. J'espère qu'on continuera comme ça encore longtemps.

  • Sébastien Le Corfec

    Merci Romain. C'était l'épopée de Unikalo par Sébastien Le Corfec. N'hésitez pas à réagir et à partager ce podcast qui est disponible sur nos sites web ainsi que sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer. Avec Épopée Gestion et Explore, nous ambitionnons de créer des champions. sur l'arc atlantique avec nos véhicules d'investissement et d'accélération dédiés aux PME et aux entreprises innovantes du territoire. Merci.

  • Romain PESTOURIE

    Merci.

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