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L'Industrie qui fait Envie : Recrutement, Fidélisation des Talents, Marque Employeur et Stratégies RH pour les Professionnels de l'Industrie

Décarbonation & Industrie : Nouveaux leviers d’attractivité 🌲1/2

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41min |03/02/2025|

38

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41min |03/02/2025|

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Description

🎧 L’industrie face au défi de l’attractivité : quand la décarbonation devient un levier !


Pendant des décennies, l’industrie a souffert d’une mauvaise réputation : polluante, rigide, incapable de se transformer. Ce n’est pas étonnant que les candidats soient souvent aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. Et aujourd’hui, la décarbonation ne se résume plus à une contrainte : c’est un moteur d’innovation, un levier pour attirer les talents et un moyen de redorer l’image d’un secteur en pleine transition.

Dans cet épisode,je reçois Thibault Hourquebie, délégué général de Pays Basque Industrie, pour explorer comment la transformation écologique redéfinit les contours de l’industrie et la rend plus désirable aux yeux des candidats et des collaborateurs.


💡 Au programme :


Repenser l’attractivité industrielle : Pourquoi la décarbonation est devenue un outil clé pour séduire les talents, en particulier les jeunes générations.
Le schéma ADEME appliqué : Les trois étapes pour réduire ses émissions et améliorer sa performance écologique et économique.
Le rôle des territoires : Comment les collaborations locales transforment l’industrie en un moteur de développement économique et social.
Les impacts Ressources Humaines : Pourquoi s’engager dans une démarche durable renforce aussi bien la marque employeur que la fidélisation des talents.


🎯 Pourquoi écouter cet épisode ?


🔹 Comprendre pourquoi la transition écologique est aujourd’hui un atout pour attirer et engager les talents.
🔹 Découvrir des exemples concrets de projets menés au Pays Basque pour conjuguer performance économique et respect de l’environnement.
🔹 S’inspirer des bonnes pratiques pour intégrer la décarbonation dans votre stratégie RH et renforcer l’attractivité de votre entreprise.


📌 Références mentionnées :

  • Le schéma ADEME sur la décarbonation : diagnostiquer, réduire, substituer.

  • La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : une nouvelle réglementation qui impose des rapports extra-financiers.

  • Les synergies locales et initiatives du Pays Basque pour accélérer la réindustrialisation.

👉 Retrouvez Thibault HOURQUEBIE sur LinkedIn pour en savoir plus sur ses accompagnements et initiatives : https://www.linkedin.com/in/thibault-hourquebie/
👉
Mon LinkedIn pour échanger sur ces sujets : www.linkedin.com/in/claire-industrie-qui-fait-envie.


🎧 Bonne écoute et rendez-vous jeudi pour l’épisode 4, où nous approfondirons les méthodologies collaboratives entre Qualité et RH pour une gestion des talents performante.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillot, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Salut Thibaut ! Salut ! Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Bien, parfait. Et toi ?

  • Speaker #0

    Bah écoute, super, je te remercie. Si je te reçois aujourd'hui... c'est pour une raison quand même assez précise. C'est pour parler des initiatives des territoires en faveur du développement de l'industrie française. Sur le papier, ok, on s'éloigne un peu de mon sujet RH de prédilection. Mais pas tant que ça quand même. Car derrière finalement chaque initiative qu'on parle de décarbonation, d'économie circulaire, on a clairement des enjeux qui sont cruciaux. Et c'est notamment le sujet de l'attractivité de l'industrie. Comment ? ce sont des leviers pour fidéliser les talents, comment ça peut donner envie aux jeunes générations de rejoindre l'industrie, qui finalement prennent bien le pas de cette transformation et de répondre à ces enjeux sociétaux d'aujourd'hui. Alors on va faire deux épisodes ensemble. Le premier focus sur justement les enjeux de la décarbonation, comment ça redessine le visage de l'industrie en la rendant non seulement plus durable et plus désirable finalement pour les candidats. pour les collaborateurs. Et le second va faire un focus sur un projet que vous portez. C'est un projet d'économie circulaire autour du recyclage plastique qui s'appelle Iparla. Donc, j'ai trop hâte que tu m'en dises plus. Est-ce que tu rejoins mon introduction ?

  • Speaker #1

    100% en ligne et j'en profite pour te remercier pour cette invitation. L'industrie qui fait envie, c'est un peu notre leitmotiv aussi à Pays Basque Industrie. Donc, très heureux d'être là aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Donc alors, écoute, je te retourne la question. Je fais un peu dans l'autre sens, mais je rebondis sur ce que tu viens de me dire. L'industrie qui fait envie, pour toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Une industrie qui fait envie, pour moi, c'est juste une industrie qui doit être vue à sa juste valeur. Parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on a un petit peu tous l'idée de l'industrie des années 50. avec de la fumée qui en sort, des grosses usines, du travail à la chaîne, un travail pénible. Ça, c'est quelque chose qu'on entend souvent. Et pour autant, pour ceux qui ont osé passer le cap de rentrer dans une usine, on se rend compte que finalement, aujourd'hui, l'industrie, c'est un secteur qui offre pleinement du sens à ceux qui y travaillent, parce que concrètement, ils fabriquent des produits dont ils se servent tous les jours. C'est un... secteur aussi où la remunération est attractive. Donc, il y a vraiment des vrais atouts, je pense, pour l'industrie qui, on en parlera sûrement, est en pleine transition, que ce soit écologique, numérique. Voilà, donc, il y a des vraies opportunités de s'épanouir dedans. Donc, une industrie qui fait envie, c'est une industrie qui arrive à montrer au monde ce qu'elle est vraiment.

  • Speaker #0

    Super. Après, j'ai trois questions. Attention. roulement de tambour. Thibaut, qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à répondre, mais je dirais que ce qui m'anime au quotidien, moi je suis un pur produit de l'industrie, clairement, et j'aime l'industrie. Ça nous fait, je pense, un point commun, clair. Et donc, participer à son développement et des synergies en local entre industriels. Faire en sorte de solutionner des problèmes à plusieurs. Faire des rencontres avec des chefs d'entreprise qui sont hyper engagés. Ça, c'est vraiment ce qui me motive au quotidien. Ce qui va me révolter, c'est que pour la réindustrialisation française, il faut qu'on tire tous dans le même sens. Tout est acteur confondu et ce n'est pas toujours le cas. Donc parfois, on s'est amené à des situations un peu frustrantes. Et ce qui me fait peur, toujours sur l'industrie, Je pense qu'on a des enjeux qui sont majeurs dans les années à venir. Le réchauffement climatique, c'est un secret pour personne. On a un contexte géopolitique qui est aussi compliqué. On a l'émergence de l'IA qui est... notamment de l'autre côté de l'Atlantique, en plein essor. Et donc, comment on va réussir à relever tous ces enjeux avec une industrie forte ?

  • Speaker #0

    Écoute, merci pour ces réponses. Et peut-être avant qu'on plonge dans le sujet, je pense que la terre entière ne te connaît pas, Thibaut. D'ailleurs, ton nom de famille, c'est Ourkeby. Puisque je ne l'ai pas dit en introduction, je propose que tu te présentes. Alors vraiment, tu as carte blanche, donc tu peux te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Je pourrais parler de Thibaut le papa, Thibaut le sportif, puisque je pratique le crossfit. Mais je pense que les gens qui écoutent aujourd'hui sont surtout venus là pour écouter Thibaut l'industriel. Et qui donc, comme je le disais, moi ça fait une dizaine d'années que je suis dans l'industrie, avec l'obtention d'un diplôme d'ingénieur à l'Insermat Mecca de Bordeaux, dans les années 2014-2015. Et j'ai connu plusieurs métiers, donc j'ai commencé par du bureau d'études dans l'aéronautique et le spatial, où j'étais donc chez Airbus Events & Space à Toulouse, à la Bêche plus précisément, s'il y a des Occitans qui nous écoutent. et donc de développer des produits pour les satellites. Le développement, c'est l'écriture du cahier des charges, la conception, la fabrication, le montage sur satellite. Et c'est vrai que c'est un métier qui est passionnant parce qu'on n'a pas trop le droit à l'erreur. Une fois que le satellite est parti dans l'espace, c'est compliqué de le réparer. Donc il faut faire les choses bien et il y a toujours cette petite adrénaline lors du lancement. On est tous devant les écrans, on voit la fusée qui décolle et on se dit... Est-ce qu'il va arriver à bon port ? Et donc, lors du Covid, comme beaucoup de monde, ça a créé des changements dans les carrières. Et moi, j'ai décidé de revenir au Pays Basque, qui était ma région natale, pour y fonder ma famille. Et j'ai donc décidé de me diriger vers Pays Basque Industrie, où je suis aujourd'hui le délégué général. Et Pays Basque Industrie, c'est une association qui regroupe une soixantaine d'industriels. et avec qui on travaille à créer des synergies, développer des projets.

  • Speaker #0

    Et alors, ton rôle de délégué général ? Tu nous en dis un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors, un délégué général, comme dans les entreprises classiques, c'est un peu au four et au moulin. Vous voyez, aujourd'hui, je me retrouve à faire un podcast. Mais à côté de ça, j'ai le rôle de développer l'association, donc avec de plus en plus de membres, faire en sorte de... de fédérer toute cette industrie en local. Mon rôle, c'est aussi de porter des projets. On parlera du projet Iparla, mais j'en suis le chef de projet. Donc, il y a une partie aussi technique. Et j'ai une partie aussi liée à la création de synergies entre industriels. Donc, créer des partages d'expérience, créer de la mutualisation de machines, de savoir-faire, faire en sorte que tout ce petit monde se parle, travaille ensemble. Et c'est moi qui les accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Écoute, ça donne envie ton job. Enfin, le bien est pas mal non plus, cela dit. Mais ça donne envie. Merci pour cette présentation. Maintenant, je sais que tu es papa, sportif et passionné d'industrie. Merci Thibaut. Je te propose qu'on commence le premier épisode. Bon, pendant des décennies, l'industrie a été mise sur le banc des accusés dans le combat pour l'environnement. Trop polluante, trop rigide, incapable de changer. Forcément, ce n'est pas étonnant que les candidats, aujourd'hui, soient aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. La décarbonation, ce mot, on l'entend partout. Ce n'est plus seulement une contrainte, aujourd'hui, pour les industriels. C'est une opportunité, un moteur d'innovation, un levier d'attractivité. Je pense que tu ne vas pas me contredire. Et si au Pays Basque, il y a des filières comme l'aéronautique, l'agroalimentaire, devenaient des modèles de transformation durable. Donc, on va parler de tout ça aujourd'hui. On va aborder les chemins parcourus par les industriels basques. C'est ton territoire, tu le connais par cœur. Les collaborations qui émergent. comment la décarbonation peut améliorer la perf économique, écologique et aussi, évidemment, on est là pour parler de ça, redorer l'image de l'industrie et redevenir l'industrie qui fait envie. Donc maintenant, Thibaut, c'est parti, on rentre dans l'arène, on aborde les questions. Est-ce que déjà, tu peux nous poser un peu de contexte, notamment autour de l'industrie du Pays basque ? il y a 5-10 ans sur la question de la décarbonation. Où est-ce qu'on est à l'industrie ? Quels étaient les enjeux, les sujets ? Et vers où vous voulez aller ?

  • Speaker #1

    Alors clairement, si on faisait une photo il y a 5 ou 10 ans de la décarbonation de l'industrie, on n'aurait pas la même photo qu'aujourd'hui. Puisque les transitions, qu'elles soient, on a dit décarbonation, mais le numérique, le social, toutes ces transitions-là, elles vont très vite. Donc rien que 5 ans sur l'échelle de temps de la transition, c'est énorme. Nous, à Pays Basque Industrie, on est une jeune association. Une des toutes premières actions qu'on a faites, il y a trois ans maintenant, c'était de faire un diagnostic de où en sont les industriels en termes de décarbonation, au Pays Basque, bien sûr. Et finalement, ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait des précurseurs qui s'étaient lancés parce qu'ils avaient senti avant tout le monde qu'il fallait y aller. Il y avait un... gros pool aussi d'entreprises qui savaient qu'il fallait y aller mais qui n'y avaient pas commencé parce que quelque part comment je me lance dans une transition écologique quand mon métier avant c'était juste mon métier je me me préoccupais pas de cet aspect là donc c'est vrai que ça a un petit côté déroutant au départ et il y avait une petite minorité qui aujourd'hui à mon sens n'existe plus qui était encore peut-être un petit peu sceptique de ce qu'il faut y aller est ce qu'il faut pas y aller voilà ça c'était le paysage il ya quelques années aujourd'hui On a un schéma qui est très clair sur la décarbonation. Ce n'est d'ailleurs pas les industriels qui le disent, c'est l'ADEME. Quand on regarde le schéma d'ADEME sur comment se décarboner, il y a trois étapes. La première, avant d'installer des panneaux solaires partout sur ces toits, il faut déjà connaître ses consommations. Et donc, par ce diagnostic-là, on est capable de connaître ses points faibles. Derrière, on déroule un plan d'action pour réduire les consommations. Ça, c'est la deuxième étape. Pour connaître mes consommations, je vais mettre des capteurs sur les machines qui vont permettre de traquer l'énergie. Et pour les réduire, je vais optimiser mon processus de fabrication. Je peux éventuellement traquer les fuites d'air comprimé qui gaspillent de l'énergie pour rien. Je peux récupérer ma chaleur fatale. Et une fois que j'ai fait tout ça, c'est là qu'on va substituer par des énergies bas carbone, type panneaux solaires, biomasse, etc. Mais c'est vraiment un schéma qu'on rencontre dans toutes les entreprises aujourd'hui. Ces trois étapes qui sont clés. Et donc, on parle des temporalités. Il y a quelques années, il y avait déjà des entreprises qui avaient réalisé ces trois étapes-là. Et aujourd'hui, la majorité, je dirais, elles sont à l'étape entre connaître ses consommations et réduire, au niveau du tissu de PME qu'on a au Pays basque.

  • Speaker #0

    Et d'après toi, pourquoi est-ce que l'industrie souffre autant de cette image ? de pollueurs. En quoi est-ce que travailler avec cette vision systémique, le sujet de la décarbonation, ça peut aider à redorer l'image du secteur ? Quels sont les impacts ? Qu'est-ce que tu mesures sur ton territoire ?

  • Speaker #1

    On peut peut-être sortir quelques chiffres. Parce que c'est vrai qu'on a ce ressentiment, quand je dis on, c'est le grand public, de l'industrie qui est pollue. Peut-être à cause aussi d'images qu'on voit, que ce soit dans les journaux, que ce soit dans les films de la grosse usine, les représentations, que les gens en impriment cette image. Mais si on prend les chiffres, l'industrie en France, c'est 20% des gaz à effet de serre. Là où le transport, c'est plus de 30%, et le domaine agricole, c'est aussi 20%. Rien que quand on a dit ça, on voit que l'industrie n'est pas du tout le premier pollueur. Et encore, là, on est au niveau français où on prend les industries lourdes. Si on fait un focus au Pays basque, nous, on représente 3% des gaz à effet de serre du Pays basque. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'on a une population industrielle qui sont... majoritairement des fabricants, métallurgisme, plasturgistes, des sous-traitants de grands groupes. On a très peu d'industries lourdes et donc 3% à l'échelle du Pays-Bas, ce n'est vraiment pas significatif. Donc par rapport à cet imaginaire collectif que l'industrie pollue, on a démontré que, même si tout le monde doit s'améliorer pour atteindre les objectifs et les accords de Paris, On voit que l'industrie n'a pas à rougir de ses performances sur ce côté-là.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Et tu vois, pour moi, il y a aussi un point qu'il faut considérer côté industriel. On le sait, toi et moi, et vous qui nous écoutez, que les enjeux des industriels sont juste colossaux. Les enjeux de transformation, les normes sur lesquelles on les attend, qui ne cessent d'évoluer. tous les mois, tous les deux mois, tous les six mois. ils ont toujours plus d'attentes et toujours plus de Ausha à fouetter donc pour certains en tout cas ça peut être perçu les enjeux de la décarbonation comme une contrainte qu'est-ce que toi tu y vois derrière, quel est ton ressenti sur ton territoire, tu disais que ça avait beaucoup progressé, qu'effectivement vous avez réussi à embarquer de nombreux acteurs dans la transformation mais eux Comment ils le vivent ? Parce que quelque part, ils n'ont pas forcément les compétences, ils n'ont pas forcément le temps pour s'attacher à ces sujets-là.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, il y a un aspect déjà réglementaire, on pourra peut-être en parler avec notamment la CSRD qui arrive, mais au-delà de l'aspect réglementaire, il y a aussi un vrai aspect engagement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la majorité des dirigeants, ils ont suivi des parcours accélérateurs, ils ont écouté des conférences, comme tout le monde, ils ont compris. ce qui était à l'impact de leur entreprise sur la planète. Et donc aujourd'hui, ils ont compris que l'entreprise de demain, elle devra intégrer l'aspect transition écologique dans son business model. C'est clair et net, sinon elle n'existera plus. Donc je pense que les industriels, en tout cas les dirigeants, sont convaincus qu'il faut y aller. Maintenant, il y a une double opportunité. C'est maintenant qu'on a dit ça. Comment je vais transformer mon business ? Est-ce qu'il y a des opportunités de business à faire ? mais également comment je vais en faire un outil de marque employeur. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait que les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail ont l'engagement écologique avec elles quand elles rentrent dans l'entreprise. Donc, ils savent qu'en engageant finalement leurs salariés, ils vont aussi engager leurs futurs recrues et donc la société avec eux. Donc, ils ont un vrai rôle à jouer dans tout ça.

  • Speaker #0

    Oui. Après, est-ce que tu... Souvent, si tu veux, les industriels ont du mal à passer le cap de la communication, justement, de la représentation, avec toujours ce vieil adage, vivons heureux, vivons cachés.

  • Speaker #1

    C'est vrai,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Historiquement, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, qui persiste. Donc, il faut un petit peu casser ces barrières-là. Est-ce que toi, tu observes, tu me parles de marque employeur, donc il y a forcément une forme de communication derrière la marque employeur, de branding. Est-ce que les industriels prennent le pas au-delà de l'engagement de communiquer sur leur réalisation et pour vraiment le transformer en levier ? en levier marketing, communication pour attirer que ce soit des clients ou des candidats, tu vois ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est sûr qu'il y a un très gros changement qui est observé. Ce que tu as dit est très vrai. Pour Yves-Roy Vivant Caché, c'est vraiment un adage un peu industriel où ce n'est pas comme le service du tertiaire où on est amené à communiquer tout le temps et pour tout. Là, clairement, aujourd'hui, toutes les entreprises ont leur page LinkedIn. Certains chefs d'entreprise se mettent à faire du personal branding, à incarner leur marque, même quand c'est adressé à du B2B. Donc, c'est vrai que ça, c'est assez changeant. Et donc, sur l'aspect environnemental, oui, les entreprises aiment communiquer là-dessus, par exemple, sur la gestion de leurs déchets, par exemple, sur un investissement qui va permettre d'être plus sobre énergétiquement. Donc oui, clairement, ça, ça a changé. Et je pense que c'est dû aussi au fait qu'ils ont besoin d'attirer leurs clients, mais aussi leurs futurs talents pour leur entreprise.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu observes que ça progresse quand même, qu'ils prennent un peu plus la parole sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Complètement, oui. Alors sur la décarbonation, mais aussi sur la RSE au sens large. Il y a des communications. Avant, peut-être que c'était plus de la communication métier. j'ai réalisé cette pièce en titane aujourd'hui c'est je viens d'accueillir mon nouveau alternant en communication qui va faire les postings tu vois ça a changé le type de communication c'est

  • Speaker #0

    une vraie stratégie marque employeur tu me parlais d'une nouvelle réglementation la CSRD c'est ça

  • Speaker #1

    Corporate Sustainability Reporting Directive. Avec l'accent anglais.

  • Speaker #0

    Yes, of course. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Comment est-ce que... Déjà, qui est concerné ? Est-ce que c'est tous les industriels ? Est-ce que c'est à partir d'un certain nombre, je ne sais pas, de salariés, de productivité ? Je ne sais pas comment ça va être mesuré. Et comment on se met en ligne avec ça ? Ça sort en 2026, là, c'est ça ? Ou c'est déjà... Alors,

  • Speaker #1

    la CSRD, si je devais donner une image de la vision que les industriels en ont, c'est, tu sais, comme les Gaulois avec le ciel va leur tomber sur la tête. C'est un petit peu ça, puisque c'est un reporting extra-financier qui vient de l'Europe et qui demande à l'entreprise de fournir toutes ces données, en fait, sur l'environnement, la biodiversité, les droits humains. Et ça va être un rapport public que les clients vont pouvoir regarder, les fournisseurs, les financeurs surtout. Donc demain, pour accorder un crédit, il y aura ce rapport qui sera regardé. Et aussi, bien sûr, encore une fois, les futurs salariés de l'entreprise. Donc c'est quelque chose de public et qui montre finalement si l'entreprise joue le jeu en termes de transition écologique. Elle va être lancée sur l'exercice 2025, donc pour 2026, c'est demain, pour toutes les sociétés de plus de 250 salariés et 50 millions de chiffres d'affaires, donc les ETI et les grands groupes. Donc nous, à l'échelle du Pays-Bas, on a des ETI qui se creusent déjà la tête sur comment on va faire pour déjà remonter tous ces indicateurs, parce que je crois qu'il y a 1 000 indicateurs à sortir. Comment ils vont faire pour les sortir ? Et après, il y a un rapport peut-être de 400 pages à faire. C'est vraiment colossal en termes de travail. Il va y avoir peut-être un petit peu, on va dire, de la part de l'Europe, un petit peu de mou laissé peut-être les deux premières années. Mais par contre, après, il faudrait être capable de les ressortir automatiquement. Et pour complexifier la tâche, ça ne concerne pas que l'entreprise, mais aussi ses sous-traitants.

  • Speaker #0

    l'ensemble de la supply chain.

  • Speaker #1

    Voilà, donc c'est obligatoire pour les ETI et les grands groupes, mais ça sera basé sur des données qui viennent des PME, des TPE. Donc aujourd'hui, on peut être en mesure de dire que tout le monde va devoir faire des efforts en termes de collecte de données sur les aspects ESG, donc environnemental, social et gouvernemental.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un autre aspect, parce que là, tu me parles des ETI plus de 250 salariés, mais on sait très bien comment c'est. Un grand donneur d'ordre, un grand groupe. qui ne va pas avoir forcément que des sous-traitants ou des co-traitants qui soient des ETI, ils vont imposer le même cahier des charges finalement à leurs prestataires, à leurs co-traitants, sous-traitants.

  • Speaker #1

    C'est exactement la même chose que le bilan carbone. Quand Airbus ou Renault doit calculer son bilan carbone produit, il est obligé d'avoir les données du bilan carbone de ses sous-traitants. Donc le bilan carbone est obligatoire pour les ETI, mais il s'appuie sur des données de la part des PME. Et c'est pour ça que... Pas que, mais c'est une des raisons pour lesquelles, quand je disais que les PME, ils hésitaient déjà d'en connaître leur consommation et les réduire, c'est parce qu'ils sont déjà, en fait, dans la chaîne.

  • Speaker #0

    Ok. Oui, donc demain, moi, je suis un petit industriel, mais je travaille pour un grand donneur d'ordres. Je ne sais pas, je suis une boîte avec 30 salariés. Il faut se mettre en ligne.

  • Speaker #1

    Il va falloir, si tu veux garder ton activité... Ah ben oui,

  • Speaker #0

    j'ai envie de la garder. J'imagine que ça doit être un sacré sujet et enjeu et difficulté pour les industriels. Et il y a un autre aspect, j'en ai parlé en introduction, qui m'intéresse particulièrement. J'ai eu cette discussion, je t'en ai parlé en off avec Olivier Luanzi. je mettrai les références dans la description, vous le retrouverez sur LinkedIn et je trouve qu'il est hyper important lui son postulat c'est de dire mais en fait ce ne sont que les initiatives des territoires qui vont favoriser la réindustrialisation parce que c'est dur à lire comme mot du territoire national tu vois et J'ai envie de venir te chercher un petit peu là-dessus. Tu vois, vous êtes un bel exemple. Tu m'as parlé beaucoup de réalisation, justement de cet esprit communautaire que vous avez développé avec vos adhérents, mais pas que. Donc, qu'est-ce qu'on peut aller chercher, tu vois, avec cette territorialisation ? des industriels.

  • Speaker #1

    C'est marrant, je ne savais pas que Olivier Luandi avait dit ça, en tout cas comme ça, mais c'est clairement, nous, ce qu'on pense en local, c'est-à-dire que en septembre dernier, on a fait un événement sur la réindustrialisation, on a fait venir des industriels nationaux et locaux se rencontrer et discuter sur comment réindustrialiser la France et c'est vraiment le parti pris qu'on dit, c'est-à-dire que pour réindustrialiser la France, il faut passer par les territoires et des écosystèmes comme le... pays basque industrie, qui vont favoriser ces émergences de projets, ces émergences de collaboration qui, derrière, sont soutenues par les institutionnels et qui permettent, voilà, demain, de réindustrialiser. Et c'est dans ce sens que ça doit se faire.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a un point, je trouve important dans les territoires. On a souvent un attachement fort pour nos industries. Pour certains, c'est un peu cheville au corps, tu vois, où on a le tonton, la tata qui bosse dans telle industrie, on a envie de la rejoindre. Tu vois, si je fais le lien avec notre sujet de l'emploi, de l'attractivité, c'est hyper important d'être ancré sur son territoire. Je ne sais pas si tu me rejoins, mais je pense que cette territorialisation, elle est bonne, elle est vertueuse, aussi bien pour les enjeux de la réindustrialisation et de cette présence importante, et aussi bien sur le côté de l'emploi.

  • Speaker #1

    Clairement, moi j'ai envie de dire, sans industrie, il n'y a plus d'emploi. Parce que, regarde, on prend un industriel, donc il a ses salariés. Mais regarde, un consultant RH, il va travailler auprès d'un industriel. Je le prends au hasard, peut-être que tu te sentiras pas agisé.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est très sympa de me faire ma pub.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais c'est pareil pour l'assureur, le banquier, pour tous les gens, toutes les sociétés de services qui vont travailler autour de l'industrie. C'est vraiment dans ce sens-là que ça se fait. Et d'ailleurs, c'est comme ça que ça s'est créé dans les années... 5 ans, tout le monde, l'industrie s'est développée. C'est là que tous les services se sont développés derrière. Et ce n'est pas d'abord les services qui se sont créés, puis l'industrie. Donc l'industrie, c'est la mer de l'emploi. Et on le voit, pour reconnecter avec cet aspect de territoire, aujourd'hui, la réindustrialisation, elle passe par les villes moyennes et les territoires. On n'a pas de grosses usines en plein Toulouse, en plein Bordeaux ou en plein Paris. C'est par les territoires que les usines peuvent grandir. C'est ça. et créer de l'emploi. Donc oui, l'image est bonne, la tata, le tonton, le cousin, c'est exactement ça. Quand on était dans un lycée, il y a quelques semaines de ça, pour interroger les jeunes sur leur vision de l'industrie, il y en a pas mal qui ont répondu ça. Oui, moi j'ai mon oncle ou j'ai mon père qui travaille chez telle ou telle entreprise, donc je connais. C'est vrai, de près ou de loin, on a tous quelqu'un qui travaille dans l'industrie, dans notre cercle, qu'on en soit plus proche.

  • Speaker #0

    Ah bah clairement, tu vois, moi je ne suis pas très loin des chantiers de l'Atlantique, je peux te dire, j'ai des chantiers de l'Atlantique ou Airbus à 20 minutes de chez moi, la très grande majorité bosse ou au chantier ou chez Airbus, tu vois. Donc ouais, c'est vrai que cette empreinte territoriale, elle est hyper importante et les initiatives, comme tu le soulignais, de se regrouper, d'avancer dans le même sens parce que finalement... on a les mêmes enjeux. Donc, c'est chouette de fédérer autour de ça. Et tu penses, est-ce que... Alors, tu me parlais de ces jeunes que tu es allé rencontrer. Tu penses quel est leur regard, en fait, par rapport à ces sujets de la transition écologique ? Est-ce que ça te semble être un levier ? Est-ce que c'est des attentes qu'ils ont un peu chevillées au corps ? Ou est-ce que... Ils sont tellement désespérés envers l'industrie qu'ils ne s'imaginent même pas qu'on puisse faire une transition écologique. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Pour faire un petit aparté sur cet événement, là aussi, on avait un petit peu innové. Pays Basque Industrie, on s'était associé à la communauté d'agglomération Pays Basque pour organiser un événement dans un lycée à Bayonne, le lycée Louis-Defoix. Et on a amené 25 industriels du Pays Basque, de toutes filières. Il y avait des entreprises dans le médical, des entreprises de maroquinerie, dans l'aéronautique, dans l'agroalimentaire. dans l'ameublement. Et plutôt que d'être toujours les industriels sur scène et les jeunes qui écoutent, on a inversé les rôles. Donc on avait un panel de jeunes qui étaient sur scène et qui avaient des questions sur leur vision de l'industrie, leurs attentes. Et ce qui était assez marrant, c'est de voir les clichés, clairement, dont on a parlé tout à l'heure. Donc je m'en étais noté deux. Les usines, c'est énorme, je ne pourrais pas y travailler dedans. Alors qu'on a plein de petits ateliers avec 10, 15, 20 salariés.

  • Speaker #0

    Les usines polluent, il y a de la fumée, etc. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est 3% des émissions au Pays Basque. Donc je me défie quiconque d'aller trouver de la fumée au-dessus de ces usines. Donc c'est clairement une vision un peu tronquée. Et alors quelles étaient leurs attentes ? Moi, je m'attendais clairement, c'était une population de lycéens, je m'attendais clairement à la transition écologique, vraiment en réponse numéro 1 ou pas loin. Eh bien non, les réponses, ça a été vraiment lié à la qualité de vie au travail, donc un bon salaire. qui permet de se loger, qui permet de vivre convenablement, des horaires flexibles, du télétravail, etc. Il n'y a peut-être qu'un élève qui a parlé de transition écologique. Alors, ça ne veut pas dire que les jeunes n'attendent pas la transition écologique, c'est juste que je pense que cet aspect-là vient peut-être à l'entrée dans le marché du travail, peut-être dès le premier job, où on va vraiment s'interroger sur quel est son impact, peut-être à un moment où on a un petit peu plus de maturité aussi sur ce qu'on produit. donc c'est là qu'on voit qu'il y a des grandes écoles comme Polytechnique par exemple qui vont boycotter des grands groupes que je ne citerai pas mais là il y a peut-être un peu plus d'engagement post-bac là où au niveau collège-lycée ils sont encore peut-être dans un peu plus le B.A.B. du métier qui est de voir de quoi vivre et sur ces aspects-là les industriels se sont fait un plaisir de rappeler les conditions de travail qu'ils pouvaient y avoir c'est-à-dire ce qu'on a dit tout à l'heure des salaires intéressants... On ne croirait pas le week-end. On a des métiers qui sont de rien de sens. C'était une rencontre, en tout cas pour nous, qui a été riche d'enseignements et je pense que des deux côtés, autant du côté des industriels que du côté des élèves.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, c'est marrant ce que tu dis, mais finalement, c'est juste des besoins un peu primaires. Au départ, après, effectivement, ils ne sont pas encore dans la vie active, mais effectivement, finalement, c'est un peu du basico-basique. et tu vois je fais une petite aparté mais hier j'ai failli m'étouffer dans ma voiture j'écoutais ça aurait pu être dangereux on a failli rater le podcast d'aujourd'hui c'est ça mais j'écoutais un épisode de Génération Do It Yourself avec le CEO pardon j'ai mangé son nom mais je mettrai pareil dans la description du podcast le CEO du slip français ah oui Et forcément, qui est hyper engagé sur les sujets dont on parle, de la réindustrialisation, du consommé français, du consommé local et particulièrement, évidemment, dans le secteur du textile. Donc, il expliquait toute sa boucle et toute sa supply, si tu veux, du produit brut au produit fini et tout, hyper intéressant. Et j'ai failli m'étouffer avec les réponses. C'est Mathieu, j'ai plus son nom, Mathieu Stéphanie, je crois. Et qui les cherchait, tu sais, qui faisaient un peu l'avocat du diable de, en fait, est-ce que les candidats ont vraiment envie de se faire suer à des postes hyper répétitifs, à bosser en atelier derrière une machine et tout ? Mais moi, j'étais là, mais non, c'est pas que ça, en fait, l'industrie. Donc, je t'invite à l'écouter. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas forcément la position de Mathieu Stéphanie, tu vois, mais il se faisait l'avocat du diable et, enfin, voilà, hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est bien que tu parles de lui. Donc Guillaume Gibault, effectivement, il a lancé le site français et il a réussi quelque part pendant plusieurs années à émerger dans le marché. Mais malheureusement, il est rattrapé par les aspects de la mondialisation. On voit que son entreprise s'est compliquée en ce moment. Et ce n'est pas le seul. Toute la filière textile souffre. Toute l'industrie du textile souffre. C'est un secteur qui est extrêmement concurrentiel. Et voilà, où la main d'œuvre est importante, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'opérations manuelles et donc c'est forcément moins cher dans les pays low-cost. Donc la réindustrialisation, c'est vraiment un combat de chaque instant et un vrai engagement. Je pense qu'il y a plus facile que d'industrialiser en France aujourd'hui, malheureusement.

  • Speaker #1

    Non, mais très clairement. Mais en tout cas, filez écouter l'épisode parce que c'est hyper intéressant. On comprend mieux son combat et justement comment tu vois... Il réajuste pour limiter, pour baisser les prix, pour transformer ses process aussi, pour diminuer le time to fill finalement, tu vois, de production. C'est hyper, vraiment hyper intéressant cet épisode et d'avoir ce regard de Mathieu Stéphanie. tire un peu les ficelles pour se faire l'avocat du diable qui est en plein dans les préjugés qu'on vient de débunker, tu vois. Donc très très intéressant mais pardon, je m'écarte complètement du...

  • Speaker #0

    On ira écouter le podcast.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Il y a un sujet qu'on n'a pas trop abordé, j'aimerais bien voir ton point de vue aller un peu plus loin. C'est la vision en fait héroïste, tu vois, de l'approche de la décarbonisation décidément, j'arrive pas à le dire, décarbonation, pardon, de son industrie. Je suis industrielle, j'avance sur la démarche. Concrètement, ça peut m'apporter quoi d'un point de vue business pur ?

  • Speaker #0

    Je pense clairement que le ROI de chaque transition doit être calculé parce qu'une entreprise est amenée à gagner de l'argent pour payer ses fournisseurs, payer les salaires, faire vivre finalement le territoire, comme on l'a dit tout à l'heure. Donc on ne peut pas se lancer à fond dans la décarbonation. Allez, je mets des millions sur la table, je décarbone et après, je vois ce qui se passe. Donc chaque industriel, avant d'investir... dans des solutions de sobriété énergétique, de substitution dans des énergies bas carbone, tout ce que j'ai raconté tout à l'heure, il est obligé de calculer son héroïde. Donc c'est très juste de le prendre par cette approche. Et ce qui est bien fait quand même, dans la roadmap que j'ai donnée tout à l'heure, connaître ses consommations, les réduire et les substituer, c'est-à-dire qu'à terme, on fait des économies. C'est-à-dire qu'on le prend quand même par le spectre financier. On relie vraiment la performance énergétique. aux gains financiers. Je pense que c'est bien de le penser de cette manière. Alors, pour donner quelques chiffres, il y a des ROI qui peuvent être extrêmement rapides. Par exemple, moins d'un an. J'ai cité tout à l'heure traquer les fuites d'air comprimé. On était chez le groupe Lawak, qui est un gros sous-traitant d'Airbus au Pays Basque. On y était sept semaines pour parler justement de décarbonation et de gestion d'énergie. Et il nous disait qu'un trou d'un millimètre dans un tuyau d'air comprimé, 1 mm, c'est rien, ça faisait, de mémoire, 4700 m3 d'air perdu par an. Et donc, ça se chiffre en milliers d'euros à la fin de l'année, pour un trou d'1 mm. Donc, si on prend un trou de 2 mm, 3 mm, c'est exponentiel, fois tout le réseau. Donc, ils ont investi dans un truc tout simple, c'est un tracker de fuites. Ils regardent sur tout le réseau et par des jeux de couleurs, on voit où sont les fuites. Et le fait de reboucher ces fuites, C'est le tracker, je ne sais plus, c'est quelques milliers d'euros, mais on voit que le ROI, il est extrêmement rapide. C'est du quick win. Voilà, on peut avoir pareil sur l'éclairage intelligent, ce qu'on appelle le smart relamping. Donc l'atelier aujourd'hui, majoritairement, il est illuminé par zone. Zone 1 allumée, zone 2 allumée, zone 3 allumée. Demain, dans la zone 1, on pourrait avoir des sous-parties qui s'allument en fonction de l'éclairage naturel, en fonction de la présence des opérateurs. en passant aussi par un éclairage LED au lieu d'un éclairage ampoule classique. Donc ça, c'est des petits invests qui sont rentabilisés en moins d'un an. Et après, plus on va sur du gros investissement comme récupération de chaleur fatale, panneaux solaires, chaudières, biomasse et compagnie, plus le ROI va être long. Mais encore une fois, ça se calcule. Si je prends un exemple encore, les panneaux solaires pour une société comme d'agroalimentaire qui a des frigos, qui tournent H24 7 jours sur 7, 305 jours par an, ils vont se rentabiliser plus vite qu'une entreprise qui travaille que du lundi au vendredi, de 8h à 18h, parce que tout le solaire qui est capté le week-end, il n'est pas utilisé. Donc, pour conclure, c'est vraiment important de voir cette vision via le spell financier de manière à avoir une activité pérenne, encore une fois.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, merci pour cette réponse. forcément on est quand même là pour gagner du pognon donc aligner performance énergétique et performance business c'est forcément nécessaire je te propose à moi que tu aies quelque chose Thibaut à rajouter sur ce premier épisode sinon je te propose de conclure tu me dis juste en concluant je dirais qu'effectivement on a parlé d'aspect financier mais

  • Speaker #0

    Encore une fois, les industriels et les chefs d'entreprise ont bien compris de l'impact qu'ils ont sur la planète. Et je pense vraiment que c'est intégré dans le mindset aujourd'hui de se dire qu'on ne peut plus continuer. Il faut que sur chaque pilier de l'entreprise, on réfléchisse. Est-ce que l'entreprise en fait assez ? Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? Et c'est bien qu'il y ait cette prise de conscience. Et c'est comme ça qu'on arrivera à nos objectifs.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Depuis pas mal d'années maintenant, on voit des initiatives qui sont mises en place sur le recyclage des matières premières. Même sur la partie office, c'est de plus en plus intégré aussi sur les achats, sur la partie supply. On n'en a pas parlé, mais on sait que les achats sont aussi de plus en plus responsables. à chercher plutôt d'abord du local. Après, ça dépend des politiques de chaque boîte, mais je pense qu'effectivement, je te rejoins. De plus en plus, les Indus se sentent responsables et saisissent l'importance qu'ils ont à l'intégrer dans leur politique. Je suis carrément d'accord avec toi. Merci pour ce point, merci pour ces différents points. Donc moi, je retiens, on va dire, trois enseignements clés de notre échange. Déjà, la vision collective de la décarbonation et en tout cas l'angle que vous prenez sur le Pays Basque, donc hyper intéressant. Évidemment, le lien avec l'attractivité. du secteur, que c'est vraiment un moyen de redorer l'image de l'industrie par la responsabilisation de ce sujet sociétal. Donc, merci Thibaut pour tout ça. On se retrouve donc jeudi pour le deuxième épisode où tu vas nous présenter et nous faire un focus sur e-parler, sur cette boucle. que vous avez mis en place pour que le circulaire. Donc, j'ai hâte d'en savoir plus et on se retrouve jeudi. Ça te va ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Claire, à jeudi.

  • Speaker #1

    Merci. Et oui, nous voilà déjà à la fin de l'épisode. Mais merci de nous avoir écoutés. C'était Claire Tenayot, fondatrice de Be Wanted. L'épisode vous a plu ? On se retrouve jeudi pour l'épisode numéro 2. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner sur Spotify et surtout la meilleure façon de soutenir le podcast c'est de laisser un avis 5 étoiles à bientôt

Description

🎧 L’industrie face au défi de l’attractivité : quand la décarbonation devient un levier !


Pendant des décennies, l’industrie a souffert d’une mauvaise réputation : polluante, rigide, incapable de se transformer. Ce n’est pas étonnant que les candidats soient souvent aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. Et aujourd’hui, la décarbonation ne se résume plus à une contrainte : c’est un moteur d’innovation, un levier pour attirer les talents et un moyen de redorer l’image d’un secteur en pleine transition.

Dans cet épisode,je reçois Thibault Hourquebie, délégué général de Pays Basque Industrie, pour explorer comment la transformation écologique redéfinit les contours de l’industrie et la rend plus désirable aux yeux des candidats et des collaborateurs.


💡 Au programme :


Repenser l’attractivité industrielle : Pourquoi la décarbonation est devenue un outil clé pour séduire les talents, en particulier les jeunes générations.
Le schéma ADEME appliqué : Les trois étapes pour réduire ses émissions et améliorer sa performance écologique et économique.
Le rôle des territoires : Comment les collaborations locales transforment l’industrie en un moteur de développement économique et social.
Les impacts Ressources Humaines : Pourquoi s’engager dans une démarche durable renforce aussi bien la marque employeur que la fidélisation des talents.


🎯 Pourquoi écouter cet épisode ?


🔹 Comprendre pourquoi la transition écologique est aujourd’hui un atout pour attirer et engager les talents.
🔹 Découvrir des exemples concrets de projets menés au Pays Basque pour conjuguer performance économique et respect de l’environnement.
🔹 S’inspirer des bonnes pratiques pour intégrer la décarbonation dans votre stratégie RH et renforcer l’attractivité de votre entreprise.


📌 Références mentionnées :

  • Le schéma ADEME sur la décarbonation : diagnostiquer, réduire, substituer.

  • La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : une nouvelle réglementation qui impose des rapports extra-financiers.

  • Les synergies locales et initiatives du Pays Basque pour accélérer la réindustrialisation.

👉 Retrouvez Thibault HOURQUEBIE sur LinkedIn pour en savoir plus sur ses accompagnements et initiatives : https://www.linkedin.com/in/thibault-hourquebie/
👉
Mon LinkedIn pour échanger sur ces sujets : www.linkedin.com/in/claire-industrie-qui-fait-envie.


🎧 Bonne écoute et rendez-vous jeudi pour l’épisode 4, où nous approfondirons les méthodologies collaboratives entre Qualité et RH pour une gestion des talents performante.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillot, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Salut Thibaut ! Salut ! Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Bien, parfait. Et toi ?

  • Speaker #0

    Bah écoute, super, je te remercie. Si je te reçois aujourd'hui... c'est pour une raison quand même assez précise. C'est pour parler des initiatives des territoires en faveur du développement de l'industrie française. Sur le papier, ok, on s'éloigne un peu de mon sujet RH de prédilection. Mais pas tant que ça quand même. Car derrière finalement chaque initiative qu'on parle de décarbonation, d'économie circulaire, on a clairement des enjeux qui sont cruciaux. Et c'est notamment le sujet de l'attractivité de l'industrie. Comment ? ce sont des leviers pour fidéliser les talents, comment ça peut donner envie aux jeunes générations de rejoindre l'industrie, qui finalement prennent bien le pas de cette transformation et de répondre à ces enjeux sociétaux d'aujourd'hui. Alors on va faire deux épisodes ensemble. Le premier focus sur justement les enjeux de la décarbonation, comment ça redessine le visage de l'industrie en la rendant non seulement plus durable et plus désirable finalement pour les candidats. pour les collaborateurs. Et le second va faire un focus sur un projet que vous portez. C'est un projet d'économie circulaire autour du recyclage plastique qui s'appelle Iparla. Donc, j'ai trop hâte que tu m'en dises plus. Est-ce que tu rejoins mon introduction ?

  • Speaker #1

    100% en ligne et j'en profite pour te remercier pour cette invitation. L'industrie qui fait envie, c'est un peu notre leitmotiv aussi à Pays Basque Industrie. Donc, très heureux d'être là aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Donc alors, écoute, je te retourne la question. Je fais un peu dans l'autre sens, mais je rebondis sur ce que tu viens de me dire. L'industrie qui fait envie, pour toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Une industrie qui fait envie, pour moi, c'est juste une industrie qui doit être vue à sa juste valeur. Parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on a un petit peu tous l'idée de l'industrie des années 50. avec de la fumée qui en sort, des grosses usines, du travail à la chaîne, un travail pénible. Ça, c'est quelque chose qu'on entend souvent. Et pour autant, pour ceux qui ont osé passer le cap de rentrer dans une usine, on se rend compte que finalement, aujourd'hui, l'industrie, c'est un secteur qui offre pleinement du sens à ceux qui y travaillent, parce que concrètement, ils fabriquent des produits dont ils se servent tous les jours. C'est un... secteur aussi où la remunération est attractive. Donc, il y a vraiment des vrais atouts, je pense, pour l'industrie qui, on en parlera sûrement, est en pleine transition, que ce soit écologique, numérique. Voilà, donc, il y a des vraies opportunités de s'épanouir dedans. Donc, une industrie qui fait envie, c'est une industrie qui arrive à montrer au monde ce qu'elle est vraiment.

  • Speaker #0

    Super. Après, j'ai trois questions. Attention. roulement de tambour. Thibaut, qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à répondre, mais je dirais que ce qui m'anime au quotidien, moi je suis un pur produit de l'industrie, clairement, et j'aime l'industrie. Ça nous fait, je pense, un point commun, clair. Et donc, participer à son développement et des synergies en local entre industriels. Faire en sorte de solutionner des problèmes à plusieurs. Faire des rencontres avec des chefs d'entreprise qui sont hyper engagés. Ça, c'est vraiment ce qui me motive au quotidien. Ce qui va me révolter, c'est que pour la réindustrialisation française, il faut qu'on tire tous dans le même sens. Tout est acteur confondu et ce n'est pas toujours le cas. Donc parfois, on s'est amené à des situations un peu frustrantes. Et ce qui me fait peur, toujours sur l'industrie, Je pense qu'on a des enjeux qui sont majeurs dans les années à venir. Le réchauffement climatique, c'est un secret pour personne. On a un contexte géopolitique qui est aussi compliqué. On a l'émergence de l'IA qui est... notamment de l'autre côté de l'Atlantique, en plein essor. Et donc, comment on va réussir à relever tous ces enjeux avec une industrie forte ?

  • Speaker #0

    Écoute, merci pour ces réponses. Et peut-être avant qu'on plonge dans le sujet, je pense que la terre entière ne te connaît pas, Thibaut. D'ailleurs, ton nom de famille, c'est Ourkeby. Puisque je ne l'ai pas dit en introduction, je propose que tu te présentes. Alors vraiment, tu as carte blanche, donc tu peux te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Je pourrais parler de Thibaut le papa, Thibaut le sportif, puisque je pratique le crossfit. Mais je pense que les gens qui écoutent aujourd'hui sont surtout venus là pour écouter Thibaut l'industriel. Et qui donc, comme je le disais, moi ça fait une dizaine d'années que je suis dans l'industrie, avec l'obtention d'un diplôme d'ingénieur à l'Insermat Mecca de Bordeaux, dans les années 2014-2015. Et j'ai connu plusieurs métiers, donc j'ai commencé par du bureau d'études dans l'aéronautique et le spatial, où j'étais donc chez Airbus Events & Space à Toulouse, à la Bêche plus précisément, s'il y a des Occitans qui nous écoutent. et donc de développer des produits pour les satellites. Le développement, c'est l'écriture du cahier des charges, la conception, la fabrication, le montage sur satellite. Et c'est vrai que c'est un métier qui est passionnant parce qu'on n'a pas trop le droit à l'erreur. Une fois que le satellite est parti dans l'espace, c'est compliqué de le réparer. Donc il faut faire les choses bien et il y a toujours cette petite adrénaline lors du lancement. On est tous devant les écrans, on voit la fusée qui décolle et on se dit... Est-ce qu'il va arriver à bon port ? Et donc, lors du Covid, comme beaucoup de monde, ça a créé des changements dans les carrières. Et moi, j'ai décidé de revenir au Pays Basque, qui était ma région natale, pour y fonder ma famille. Et j'ai donc décidé de me diriger vers Pays Basque Industrie, où je suis aujourd'hui le délégué général. Et Pays Basque Industrie, c'est une association qui regroupe une soixantaine d'industriels. et avec qui on travaille à créer des synergies, développer des projets.

  • Speaker #0

    Et alors, ton rôle de délégué général ? Tu nous en dis un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors, un délégué général, comme dans les entreprises classiques, c'est un peu au four et au moulin. Vous voyez, aujourd'hui, je me retrouve à faire un podcast. Mais à côté de ça, j'ai le rôle de développer l'association, donc avec de plus en plus de membres, faire en sorte de... de fédérer toute cette industrie en local. Mon rôle, c'est aussi de porter des projets. On parlera du projet Iparla, mais j'en suis le chef de projet. Donc, il y a une partie aussi technique. Et j'ai une partie aussi liée à la création de synergies entre industriels. Donc, créer des partages d'expérience, créer de la mutualisation de machines, de savoir-faire, faire en sorte que tout ce petit monde se parle, travaille ensemble. Et c'est moi qui les accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Écoute, ça donne envie ton job. Enfin, le bien est pas mal non plus, cela dit. Mais ça donne envie. Merci pour cette présentation. Maintenant, je sais que tu es papa, sportif et passionné d'industrie. Merci Thibaut. Je te propose qu'on commence le premier épisode. Bon, pendant des décennies, l'industrie a été mise sur le banc des accusés dans le combat pour l'environnement. Trop polluante, trop rigide, incapable de changer. Forcément, ce n'est pas étonnant que les candidats, aujourd'hui, soient aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. La décarbonation, ce mot, on l'entend partout. Ce n'est plus seulement une contrainte, aujourd'hui, pour les industriels. C'est une opportunité, un moteur d'innovation, un levier d'attractivité. Je pense que tu ne vas pas me contredire. Et si au Pays Basque, il y a des filières comme l'aéronautique, l'agroalimentaire, devenaient des modèles de transformation durable. Donc, on va parler de tout ça aujourd'hui. On va aborder les chemins parcourus par les industriels basques. C'est ton territoire, tu le connais par cœur. Les collaborations qui émergent. comment la décarbonation peut améliorer la perf économique, écologique et aussi, évidemment, on est là pour parler de ça, redorer l'image de l'industrie et redevenir l'industrie qui fait envie. Donc maintenant, Thibaut, c'est parti, on rentre dans l'arène, on aborde les questions. Est-ce que déjà, tu peux nous poser un peu de contexte, notamment autour de l'industrie du Pays basque ? il y a 5-10 ans sur la question de la décarbonation. Où est-ce qu'on est à l'industrie ? Quels étaient les enjeux, les sujets ? Et vers où vous voulez aller ?

  • Speaker #1

    Alors clairement, si on faisait une photo il y a 5 ou 10 ans de la décarbonation de l'industrie, on n'aurait pas la même photo qu'aujourd'hui. Puisque les transitions, qu'elles soient, on a dit décarbonation, mais le numérique, le social, toutes ces transitions-là, elles vont très vite. Donc rien que 5 ans sur l'échelle de temps de la transition, c'est énorme. Nous, à Pays Basque Industrie, on est une jeune association. Une des toutes premières actions qu'on a faites, il y a trois ans maintenant, c'était de faire un diagnostic de où en sont les industriels en termes de décarbonation, au Pays Basque, bien sûr. Et finalement, ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait des précurseurs qui s'étaient lancés parce qu'ils avaient senti avant tout le monde qu'il fallait y aller. Il y avait un... gros pool aussi d'entreprises qui savaient qu'il fallait y aller mais qui n'y avaient pas commencé parce que quelque part comment je me lance dans une transition écologique quand mon métier avant c'était juste mon métier je me me préoccupais pas de cet aspect là donc c'est vrai que ça a un petit côté déroutant au départ et il y avait une petite minorité qui aujourd'hui à mon sens n'existe plus qui était encore peut-être un petit peu sceptique de ce qu'il faut y aller est ce qu'il faut pas y aller voilà ça c'était le paysage il ya quelques années aujourd'hui On a un schéma qui est très clair sur la décarbonation. Ce n'est d'ailleurs pas les industriels qui le disent, c'est l'ADEME. Quand on regarde le schéma d'ADEME sur comment se décarboner, il y a trois étapes. La première, avant d'installer des panneaux solaires partout sur ces toits, il faut déjà connaître ses consommations. Et donc, par ce diagnostic-là, on est capable de connaître ses points faibles. Derrière, on déroule un plan d'action pour réduire les consommations. Ça, c'est la deuxième étape. Pour connaître mes consommations, je vais mettre des capteurs sur les machines qui vont permettre de traquer l'énergie. Et pour les réduire, je vais optimiser mon processus de fabrication. Je peux éventuellement traquer les fuites d'air comprimé qui gaspillent de l'énergie pour rien. Je peux récupérer ma chaleur fatale. Et une fois que j'ai fait tout ça, c'est là qu'on va substituer par des énergies bas carbone, type panneaux solaires, biomasse, etc. Mais c'est vraiment un schéma qu'on rencontre dans toutes les entreprises aujourd'hui. Ces trois étapes qui sont clés. Et donc, on parle des temporalités. Il y a quelques années, il y avait déjà des entreprises qui avaient réalisé ces trois étapes-là. Et aujourd'hui, la majorité, je dirais, elles sont à l'étape entre connaître ses consommations et réduire, au niveau du tissu de PME qu'on a au Pays basque.

  • Speaker #0

    Et d'après toi, pourquoi est-ce que l'industrie souffre autant de cette image ? de pollueurs. En quoi est-ce que travailler avec cette vision systémique, le sujet de la décarbonation, ça peut aider à redorer l'image du secteur ? Quels sont les impacts ? Qu'est-ce que tu mesures sur ton territoire ?

  • Speaker #1

    On peut peut-être sortir quelques chiffres. Parce que c'est vrai qu'on a ce ressentiment, quand je dis on, c'est le grand public, de l'industrie qui est pollue. Peut-être à cause aussi d'images qu'on voit, que ce soit dans les journaux, que ce soit dans les films de la grosse usine, les représentations, que les gens en impriment cette image. Mais si on prend les chiffres, l'industrie en France, c'est 20% des gaz à effet de serre. Là où le transport, c'est plus de 30%, et le domaine agricole, c'est aussi 20%. Rien que quand on a dit ça, on voit que l'industrie n'est pas du tout le premier pollueur. Et encore, là, on est au niveau français où on prend les industries lourdes. Si on fait un focus au Pays basque, nous, on représente 3% des gaz à effet de serre du Pays basque. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'on a une population industrielle qui sont... majoritairement des fabricants, métallurgisme, plasturgistes, des sous-traitants de grands groupes. On a très peu d'industries lourdes et donc 3% à l'échelle du Pays-Bas, ce n'est vraiment pas significatif. Donc par rapport à cet imaginaire collectif que l'industrie pollue, on a démontré que, même si tout le monde doit s'améliorer pour atteindre les objectifs et les accords de Paris, On voit que l'industrie n'a pas à rougir de ses performances sur ce côté-là.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Et tu vois, pour moi, il y a aussi un point qu'il faut considérer côté industriel. On le sait, toi et moi, et vous qui nous écoutez, que les enjeux des industriels sont juste colossaux. Les enjeux de transformation, les normes sur lesquelles on les attend, qui ne cessent d'évoluer. tous les mois, tous les deux mois, tous les six mois. ils ont toujours plus d'attentes et toujours plus de Ausha à fouetter donc pour certains en tout cas ça peut être perçu les enjeux de la décarbonation comme une contrainte qu'est-ce que toi tu y vois derrière, quel est ton ressenti sur ton territoire, tu disais que ça avait beaucoup progressé, qu'effectivement vous avez réussi à embarquer de nombreux acteurs dans la transformation mais eux Comment ils le vivent ? Parce que quelque part, ils n'ont pas forcément les compétences, ils n'ont pas forcément le temps pour s'attacher à ces sujets-là.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, il y a un aspect déjà réglementaire, on pourra peut-être en parler avec notamment la CSRD qui arrive, mais au-delà de l'aspect réglementaire, il y a aussi un vrai aspect engagement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la majorité des dirigeants, ils ont suivi des parcours accélérateurs, ils ont écouté des conférences, comme tout le monde, ils ont compris. ce qui était à l'impact de leur entreprise sur la planète. Et donc aujourd'hui, ils ont compris que l'entreprise de demain, elle devra intégrer l'aspect transition écologique dans son business model. C'est clair et net, sinon elle n'existera plus. Donc je pense que les industriels, en tout cas les dirigeants, sont convaincus qu'il faut y aller. Maintenant, il y a une double opportunité. C'est maintenant qu'on a dit ça. Comment je vais transformer mon business ? Est-ce qu'il y a des opportunités de business à faire ? mais également comment je vais en faire un outil de marque employeur. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait que les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail ont l'engagement écologique avec elles quand elles rentrent dans l'entreprise. Donc, ils savent qu'en engageant finalement leurs salariés, ils vont aussi engager leurs futurs recrues et donc la société avec eux. Donc, ils ont un vrai rôle à jouer dans tout ça.

  • Speaker #0

    Oui. Après, est-ce que tu... Souvent, si tu veux, les industriels ont du mal à passer le cap de la communication, justement, de la représentation, avec toujours ce vieil adage, vivons heureux, vivons cachés.

  • Speaker #1

    C'est vrai,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Historiquement, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, qui persiste. Donc, il faut un petit peu casser ces barrières-là. Est-ce que toi, tu observes, tu me parles de marque employeur, donc il y a forcément une forme de communication derrière la marque employeur, de branding. Est-ce que les industriels prennent le pas au-delà de l'engagement de communiquer sur leur réalisation et pour vraiment le transformer en levier ? en levier marketing, communication pour attirer que ce soit des clients ou des candidats, tu vois ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est sûr qu'il y a un très gros changement qui est observé. Ce que tu as dit est très vrai. Pour Yves-Roy Vivant Caché, c'est vraiment un adage un peu industriel où ce n'est pas comme le service du tertiaire où on est amené à communiquer tout le temps et pour tout. Là, clairement, aujourd'hui, toutes les entreprises ont leur page LinkedIn. Certains chefs d'entreprise se mettent à faire du personal branding, à incarner leur marque, même quand c'est adressé à du B2B. Donc, c'est vrai que ça, c'est assez changeant. Et donc, sur l'aspect environnemental, oui, les entreprises aiment communiquer là-dessus, par exemple, sur la gestion de leurs déchets, par exemple, sur un investissement qui va permettre d'être plus sobre énergétiquement. Donc oui, clairement, ça, ça a changé. Et je pense que c'est dû aussi au fait qu'ils ont besoin d'attirer leurs clients, mais aussi leurs futurs talents pour leur entreprise.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu observes que ça progresse quand même, qu'ils prennent un peu plus la parole sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Complètement, oui. Alors sur la décarbonation, mais aussi sur la RSE au sens large. Il y a des communications. Avant, peut-être que c'était plus de la communication métier. j'ai réalisé cette pièce en titane aujourd'hui c'est je viens d'accueillir mon nouveau alternant en communication qui va faire les postings tu vois ça a changé le type de communication c'est

  • Speaker #0

    une vraie stratégie marque employeur tu me parlais d'une nouvelle réglementation la CSRD c'est ça

  • Speaker #1

    Corporate Sustainability Reporting Directive. Avec l'accent anglais.

  • Speaker #0

    Yes, of course. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Comment est-ce que... Déjà, qui est concerné ? Est-ce que c'est tous les industriels ? Est-ce que c'est à partir d'un certain nombre, je ne sais pas, de salariés, de productivité ? Je ne sais pas comment ça va être mesuré. Et comment on se met en ligne avec ça ? Ça sort en 2026, là, c'est ça ? Ou c'est déjà... Alors,

  • Speaker #1

    la CSRD, si je devais donner une image de la vision que les industriels en ont, c'est, tu sais, comme les Gaulois avec le ciel va leur tomber sur la tête. C'est un petit peu ça, puisque c'est un reporting extra-financier qui vient de l'Europe et qui demande à l'entreprise de fournir toutes ces données, en fait, sur l'environnement, la biodiversité, les droits humains. Et ça va être un rapport public que les clients vont pouvoir regarder, les fournisseurs, les financeurs surtout. Donc demain, pour accorder un crédit, il y aura ce rapport qui sera regardé. Et aussi, bien sûr, encore une fois, les futurs salariés de l'entreprise. Donc c'est quelque chose de public et qui montre finalement si l'entreprise joue le jeu en termes de transition écologique. Elle va être lancée sur l'exercice 2025, donc pour 2026, c'est demain, pour toutes les sociétés de plus de 250 salariés et 50 millions de chiffres d'affaires, donc les ETI et les grands groupes. Donc nous, à l'échelle du Pays-Bas, on a des ETI qui se creusent déjà la tête sur comment on va faire pour déjà remonter tous ces indicateurs, parce que je crois qu'il y a 1 000 indicateurs à sortir. Comment ils vont faire pour les sortir ? Et après, il y a un rapport peut-être de 400 pages à faire. C'est vraiment colossal en termes de travail. Il va y avoir peut-être un petit peu, on va dire, de la part de l'Europe, un petit peu de mou laissé peut-être les deux premières années. Mais par contre, après, il faudrait être capable de les ressortir automatiquement. Et pour complexifier la tâche, ça ne concerne pas que l'entreprise, mais aussi ses sous-traitants.

  • Speaker #0

    l'ensemble de la supply chain.

  • Speaker #1

    Voilà, donc c'est obligatoire pour les ETI et les grands groupes, mais ça sera basé sur des données qui viennent des PME, des TPE. Donc aujourd'hui, on peut être en mesure de dire que tout le monde va devoir faire des efforts en termes de collecte de données sur les aspects ESG, donc environnemental, social et gouvernemental.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un autre aspect, parce que là, tu me parles des ETI plus de 250 salariés, mais on sait très bien comment c'est. Un grand donneur d'ordre, un grand groupe. qui ne va pas avoir forcément que des sous-traitants ou des co-traitants qui soient des ETI, ils vont imposer le même cahier des charges finalement à leurs prestataires, à leurs co-traitants, sous-traitants.

  • Speaker #1

    C'est exactement la même chose que le bilan carbone. Quand Airbus ou Renault doit calculer son bilan carbone produit, il est obligé d'avoir les données du bilan carbone de ses sous-traitants. Donc le bilan carbone est obligatoire pour les ETI, mais il s'appuie sur des données de la part des PME. Et c'est pour ça que... Pas que, mais c'est une des raisons pour lesquelles, quand je disais que les PME, ils hésitaient déjà d'en connaître leur consommation et les réduire, c'est parce qu'ils sont déjà, en fait, dans la chaîne.

  • Speaker #0

    Ok. Oui, donc demain, moi, je suis un petit industriel, mais je travaille pour un grand donneur d'ordres. Je ne sais pas, je suis une boîte avec 30 salariés. Il faut se mettre en ligne.

  • Speaker #1

    Il va falloir, si tu veux garder ton activité... Ah ben oui,

  • Speaker #0

    j'ai envie de la garder. J'imagine que ça doit être un sacré sujet et enjeu et difficulté pour les industriels. Et il y a un autre aspect, j'en ai parlé en introduction, qui m'intéresse particulièrement. J'ai eu cette discussion, je t'en ai parlé en off avec Olivier Luanzi. je mettrai les références dans la description, vous le retrouverez sur LinkedIn et je trouve qu'il est hyper important lui son postulat c'est de dire mais en fait ce ne sont que les initiatives des territoires qui vont favoriser la réindustrialisation parce que c'est dur à lire comme mot du territoire national tu vois et J'ai envie de venir te chercher un petit peu là-dessus. Tu vois, vous êtes un bel exemple. Tu m'as parlé beaucoup de réalisation, justement de cet esprit communautaire que vous avez développé avec vos adhérents, mais pas que. Donc, qu'est-ce qu'on peut aller chercher, tu vois, avec cette territorialisation ? des industriels.

  • Speaker #1

    C'est marrant, je ne savais pas que Olivier Luandi avait dit ça, en tout cas comme ça, mais c'est clairement, nous, ce qu'on pense en local, c'est-à-dire que en septembre dernier, on a fait un événement sur la réindustrialisation, on a fait venir des industriels nationaux et locaux se rencontrer et discuter sur comment réindustrialiser la France et c'est vraiment le parti pris qu'on dit, c'est-à-dire que pour réindustrialiser la France, il faut passer par les territoires et des écosystèmes comme le... pays basque industrie, qui vont favoriser ces émergences de projets, ces émergences de collaboration qui, derrière, sont soutenues par les institutionnels et qui permettent, voilà, demain, de réindustrialiser. Et c'est dans ce sens que ça doit se faire.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a un point, je trouve important dans les territoires. On a souvent un attachement fort pour nos industries. Pour certains, c'est un peu cheville au corps, tu vois, où on a le tonton, la tata qui bosse dans telle industrie, on a envie de la rejoindre. Tu vois, si je fais le lien avec notre sujet de l'emploi, de l'attractivité, c'est hyper important d'être ancré sur son territoire. Je ne sais pas si tu me rejoins, mais je pense que cette territorialisation, elle est bonne, elle est vertueuse, aussi bien pour les enjeux de la réindustrialisation et de cette présence importante, et aussi bien sur le côté de l'emploi.

  • Speaker #1

    Clairement, moi j'ai envie de dire, sans industrie, il n'y a plus d'emploi. Parce que, regarde, on prend un industriel, donc il a ses salariés. Mais regarde, un consultant RH, il va travailler auprès d'un industriel. Je le prends au hasard, peut-être que tu te sentiras pas agisé.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est très sympa de me faire ma pub.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais c'est pareil pour l'assureur, le banquier, pour tous les gens, toutes les sociétés de services qui vont travailler autour de l'industrie. C'est vraiment dans ce sens-là que ça se fait. Et d'ailleurs, c'est comme ça que ça s'est créé dans les années... 5 ans, tout le monde, l'industrie s'est développée. C'est là que tous les services se sont développés derrière. Et ce n'est pas d'abord les services qui se sont créés, puis l'industrie. Donc l'industrie, c'est la mer de l'emploi. Et on le voit, pour reconnecter avec cet aspect de territoire, aujourd'hui, la réindustrialisation, elle passe par les villes moyennes et les territoires. On n'a pas de grosses usines en plein Toulouse, en plein Bordeaux ou en plein Paris. C'est par les territoires que les usines peuvent grandir. C'est ça. et créer de l'emploi. Donc oui, l'image est bonne, la tata, le tonton, le cousin, c'est exactement ça. Quand on était dans un lycée, il y a quelques semaines de ça, pour interroger les jeunes sur leur vision de l'industrie, il y en a pas mal qui ont répondu ça. Oui, moi j'ai mon oncle ou j'ai mon père qui travaille chez telle ou telle entreprise, donc je connais. C'est vrai, de près ou de loin, on a tous quelqu'un qui travaille dans l'industrie, dans notre cercle, qu'on en soit plus proche.

  • Speaker #0

    Ah bah clairement, tu vois, moi je ne suis pas très loin des chantiers de l'Atlantique, je peux te dire, j'ai des chantiers de l'Atlantique ou Airbus à 20 minutes de chez moi, la très grande majorité bosse ou au chantier ou chez Airbus, tu vois. Donc ouais, c'est vrai que cette empreinte territoriale, elle est hyper importante et les initiatives, comme tu le soulignais, de se regrouper, d'avancer dans le même sens parce que finalement... on a les mêmes enjeux. Donc, c'est chouette de fédérer autour de ça. Et tu penses, est-ce que... Alors, tu me parlais de ces jeunes que tu es allé rencontrer. Tu penses quel est leur regard, en fait, par rapport à ces sujets de la transition écologique ? Est-ce que ça te semble être un levier ? Est-ce que c'est des attentes qu'ils ont un peu chevillées au corps ? Ou est-ce que... Ils sont tellement désespérés envers l'industrie qu'ils ne s'imaginent même pas qu'on puisse faire une transition écologique. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Pour faire un petit aparté sur cet événement, là aussi, on avait un petit peu innové. Pays Basque Industrie, on s'était associé à la communauté d'agglomération Pays Basque pour organiser un événement dans un lycée à Bayonne, le lycée Louis-Defoix. Et on a amené 25 industriels du Pays Basque, de toutes filières. Il y avait des entreprises dans le médical, des entreprises de maroquinerie, dans l'aéronautique, dans l'agroalimentaire. dans l'ameublement. Et plutôt que d'être toujours les industriels sur scène et les jeunes qui écoutent, on a inversé les rôles. Donc on avait un panel de jeunes qui étaient sur scène et qui avaient des questions sur leur vision de l'industrie, leurs attentes. Et ce qui était assez marrant, c'est de voir les clichés, clairement, dont on a parlé tout à l'heure. Donc je m'en étais noté deux. Les usines, c'est énorme, je ne pourrais pas y travailler dedans. Alors qu'on a plein de petits ateliers avec 10, 15, 20 salariés.

  • Speaker #0

    Les usines polluent, il y a de la fumée, etc. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est 3% des émissions au Pays Basque. Donc je me défie quiconque d'aller trouver de la fumée au-dessus de ces usines. Donc c'est clairement une vision un peu tronquée. Et alors quelles étaient leurs attentes ? Moi, je m'attendais clairement, c'était une population de lycéens, je m'attendais clairement à la transition écologique, vraiment en réponse numéro 1 ou pas loin. Eh bien non, les réponses, ça a été vraiment lié à la qualité de vie au travail, donc un bon salaire. qui permet de se loger, qui permet de vivre convenablement, des horaires flexibles, du télétravail, etc. Il n'y a peut-être qu'un élève qui a parlé de transition écologique. Alors, ça ne veut pas dire que les jeunes n'attendent pas la transition écologique, c'est juste que je pense que cet aspect-là vient peut-être à l'entrée dans le marché du travail, peut-être dès le premier job, où on va vraiment s'interroger sur quel est son impact, peut-être à un moment où on a un petit peu plus de maturité aussi sur ce qu'on produit. donc c'est là qu'on voit qu'il y a des grandes écoles comme Polytechnique par exemple qui vont boycotter des grands groupes que je ne citerai pas mais là il y a peut-être un peu plus d'engagement post-bac là où au niveau collège-lycée ils sont encore peut-être dans un peu plus le B.A.B. du métier qui est de voir de quoi vivre et sur ces aspects-là les industriels se sont fait un plaisir de rappeler les conditions de travail qu'ils pouvaient y avoir c'est-à-dire ce qu'on a dit tout à l'heure des salaires intéressants... On ne croirait pas le week-end. On a des métiers qui sont de rien de sens. C'était une rencontre, en tout cas pour nous, qui a été riche d'enseignements et je pense que des deux côtés, autant du côté des industriels que du côté des élèves.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, c'est marrant ce que tu dis, mais finalement, c'est juste des besoins un peu primaires. Au départ, après, effectivement, ils ne sont pas encore dans la vie active, mais effectivement, finalement, c'est un peu du basico-basique. et tu vois je fais une petite aparté mais hier j'ai failli m'étouffer dans ma voiture j'écoutais ça aurait pu être dangereux on a failli rater le podcast d'aujourd'hui c'est ça mais j'écoutais un épisode de Génération Do It Yourself avec le CEO pardon j'ai mangé son nom mais je mettrai pareil dans la description du podcast le CEO du slip français ah oui Et forcément, qui est hyper engagé sur les sujets dont on parle, de la réindustrialisation, du consommé français, du consommé local et particulièrement, évidemment, dans le secteur du textile. Donc, il expliquait toute sa boucle et toute sa supply, si tu veux, du produit brut au produit fini et tout, hyper intéressant. Et j'ai failli m'étouffer avec les réponses. C'est Mathieu, j'ai plus son nom, Mathieu Stéphanie, je crois. Et qui les cherchait, tu sais, qui faisaient un peu l'avocat du diable de, en fait, est-ce que les candidats ont vraiment envie de se faire suer à des postes hyper répétitifs, à bosser en atelier derrière une machine et tout ? Mais moi, j'étais là, mais non, c'est pas que ça, en fait, l'industrie. Donc, je t'invite à l'écouter. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas forcément la position de Mathieu Stéphanie, tu vois, mais il se faisait l'avocat du diable et, enfin, voilà, hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est bien que tu parles de lui. Donc Guillaume Gibault, effectivement, il a lancé le site français et il a réussi quelque part pendant plusieurs années à émerger dans le marché. Mais malheureusement, il est rattrapé par les aspects de la mondialisation. On voit que son entreprise s'est compliquée en ce moment. Et ce n'est pas le seul. Toute la filière textile souffre. Toute l'industrie du textile souffre. C'est un secteur qui est extrêmement concurrentiel. Et voilà, où la main d'œuvre est importante, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'opérations manuelles et donc c'est forcément moins cher dans les pays low-cost. Donc la réindustrialisation, c'est vraiment un combat de chaque instant et un vrai engagement. Je pense qu'il y a plus facile que d'industrialiser en France aujourd'hui, malheureusement.

  • Speaker #1

    Non, mais très clairement. Mais en tout cas, filez écouter l'épisode parce que c'est hyper intéressant. On comprend mieux son combat et justement comment tu vois... Il réajuste pour limiter, pour baisser les prix, pour transformer ses process aussi, pour diminuer le time to fill finalement, tu vois, de production. C'est hyper, vraiment hyper intéressant cet épisode et d'avoir ce regard de Mathieu Stéphanie. tire un peu les ficelles pour se faire l'avocat du diable qui est en plein dans les préjugés qu'on vient de débunker, tu vois. Donc très très intéressant mais pardon, je m'écarte complètement du...

  • Speaker #0

    On ira écouter le podcast.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Il y a un sujet qu'on n'a pas trop abordé, j'aimerais bien voir ton point de vue aller un peu plus loin. C'est la vision en fait héroïste, tu vois, de l'approche de la décarbonisation décidément, j'arrive pas à le dire, décarbonation, pardon, de son industrie. Je suis industrielle, j'avance sur la démarche. Concrètement, ça peut m'apporter quoi d'un point de vue business pur ?

  • Speaker #0

    Je pense clairement que le ROI de chaque transition doit être calculé parce qu'une entreprise est amenée à gagner de l'argent pour payer ses fournisseurs, payer les salaires, faire vivre finalement le territoire, comme on l'a dit tout à l'heure. Donc on ne peut pas se lancer à fond dans la décarbonation. Allez, je mets des millions sur la table, je décarbone et après, je vois ce qui se passe. Donc chaque industriel, avant d'investir... dans des solutions de sobriété énergétique, de substitution dans des énergies bas carbone, tout ce que j'ai raconté tout à l'heure, il est obligé de calculer son héroïde. Donc c'est très juste de le prendre par cette approche. Et ce qui est bien fait quand même, dans la roadmap que j'ai donnée tout à l'heure, connaître ses consommations, les réduire et les substituer, c'est-à-dire qu'à terme, on fait des économies. C'est-à-dire qu'on le prend quand même par le spectre financier. On relie vraiment la performance énergétique. aux gains financiers. Je pense que c'est bien de le penser de cette manière. Alors, pour donner quelques chiffres, il y a des ROI qui peuvent être extrêmement rapides. Par exemple, moins d'un an. J'ai cité tout à l'heure traquer les fuites d'air comprimé. On était chez le groupe Lawak, qui est un gros sous-traitant d'Airbus au Pays Basque. On y était sept semaines pour parler justement de décarbonation et de gestion d'énergie. Et il nous disait qu'un trou d'un millimètre dans un tuyau d'air comprimé, 1 mm, c'est rien, ça faisait, de mémoire, 4700 m3 d'air perdu par an. Et donc, ça se chiffre en milliers d'euros à la fin de l'année, pour un trou d'1 mm. Donc, si on prend un trou de 2 mm, 3 mm, c'est exponentiel, fois tout le réseau. Donc, ils ont investi dans un truc tout simple, c'est un tracker de fuites. Ils regardent sur tout le réseau et par des jeux de couleurs, on voit où sont les fuites. Et le fait de reboucher ces fuites, C'est le tracker, je ne sais plus, c'est quelques milliers d'euros, mais on voit que le ROI, il est extrêmement rapide. C'est du quick win. Voilà, on peut avoir pareil sur l'éclairage intelligent, ce qu'on appelle le smart relamping. Donc l'atelier aujourd'hui, majoritairement, il est illuminé par zone. Zone 1 allumée, zone 2 allumée, zone 3 allumée. Demain, dans la zone 1, on pourrait avoir des sous-parties qui s'allument en fonction de l'éclairage naturel, en fonction de la présence des opérateurs. en passant aussi par un éclairage LED au lieu d'un éclairage ampoule classique. Donc ça, c'est des petits invests qui sont rentabilisés en moins d'un an. Et après, plus on va sur du gros investissement comme récupération de chaleur fatale, panneaux solaires, chaudières, biomasse et compagnie, plus le ROI va être long. Mais encore une fois, ça se calcule. Si je prends un exemple encore, les panneaux solaires pour une société comme d'agroalimentaire qui a des frigos, qui tournent H24 7 jours sur 7, 305 jours par an, ils vont se rentabiliser plus vite qu'une entreprise qui travaille que du lundi au vendredi, de 8h à 18h, parce que tout le solaire qui est capté le week-end, il n'est pas utilisé. Donc, pour conclure, c'est vraiment important de voir cette vision via le spell financier de manière à avoir une activité pérenne, encore une fois.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, merci pour cette réponse. forcément on est quand même là pour gagner du pognon donc aligner performance énergétique et performance business c'est forcément nécessaire je te propose à moi que tu aies quelque chose Thibaut à rajouter sur ce premier épisode sinon je te propose de conclure tu me dis juste en concluant je dirais qu'effectivement on a parlé d'aspect financier mais

  • Speaker #0

    Encore une fois, les industriels et les chefs d'entreprise ont bien compris de l'impact qu'ils ont sur la planète. Et je pense vraiment que c'est intégré dans le mindset aujourd'hui de se dire qu'on ne peut plus continuer. Il faut que sur chaque pilier de l'entreprise, on réfléchisse. Est-ce que l'entreprise en fait assez ? Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? Et c'est bien qu'il y ait cette prise de conscience. Et c'est comme ça qu'on arrivera à nos objectifs.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Depuis pas mal d'années maintenant, on voit des initiatives qui sont mises en place sur le recyclage des matières premières. Même sur la partie office, c'est de plus en plus intégré aussi sur les achats, sur la partie supply. On n'en a pas parlé, mais on sait que les achats sont aussi de plus en plus responsables. à chercher plutôt d'abord du local. Après, ça dépend des politiques de chaque boîte, mais je pense qu'effectivement, je te rejoins. De plus en plus, les Indus se sentent responsables et saisissent l'importance qu'ils ont à l'intégrer dans leur politique. Je suis carrément d'accord avec toi. Merci pour ce point, merci pour ces différents points. Donc moi, je retiens, on va dire, trois enseignements clés de notre échange. Déjà, la vision collective de la décarbonation et en tout cas l'angle que vous prenez sur le Pays Basque, donc hyper intéressant. Évidemment, le lien avec l'attractivité. du secteur, que c'est vraiment un moyen de redorer l'image de l'industrie par la responsabilisation de ce sujet sociétal. Donc, merci Thibaut pour tout ça. On se retrouve donc jeudi pour le deuxième épisode où tu vas nous présenter et nous faire un focus sur e-parler, sur cette boucle. que vous avez mis en place pour que le circulaire. Donc, j'ai hâte d'en savoir plus et on se retrouve jeudi. Ça te va ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Claire, à jeudi.

  • Speaker #1

    Merci. Et oui, nous voilà déjà à la fin de l'épisode. Mais merci de nous avoir écoutés. C'était Claire Tenayot, fondatrice de Be Wanted. L'épisode vous a plu ? On se retrouve jeudi pour l'épisode numéro 2. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner sur Spotify et surtout la meilleure façon de soutenir le podcast c'est de laisser un avis 5 étoiles à bientôt

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Description

🎧 L’industrie face au défi de l’attractivité : quand la décarbonation devient un levier !


Pendant des décennies, l’industrie a souffert d’une mauvaise réputation : polluante, rigide, incapable de se transformer. Ce n’est pas étonnant que les candidats soient souvent aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. Et aujourd’hui, la décarbonation ne se résume plus à une contrainte : c’est un moteur d’innovation, un levier pour attirer les talents et un moyen de redorer l’image d’un secteur en pleine transition.

Dans cet épisode,je reçois Thibault Hourquebie, délégué général de Pays Basque Industrie, pour explorer comment la transformation écologique redéfinit les contours de l’industrie et la rend plus désirable aux yeux des candidats et des collaborateurs.


💡 Au programme :


Repenser l’attractivité industrielle : Pourquoi la décarbonation est devenue un outil clé pour séduire les talents, en particulier les jeunes générations.
Le schéma ADEME appliqué : Les trois étapes pour réduire ses émissions et améliorer sa performance écologique et économique.
Le rôle des territoires : Comment les collaborations locales transforment l’industrie en un moteur de développement économique et social.
Les impacts Ressources Humaines : Pourquoi s’engager dans une démarche durable renforce aussi bien la marque employeur que la fidélisation des talents.


🎯 Pourquoi écouter cet épisode ?


🔹 Comprendre pourquoi la transition écologique est aujourd’hui un atout pour attirer et engager les talents.
🔹 Découvrir des exemples concrets de projets menés au Pays Basque pour conjuguer performance économique et respect de l’environnement.
🔹 S’inspirer des bonnes pratiques pour intégrer la décarbonation dans votre stratégie RH et renforcer l’attractivité de votre entreprise.


📌 Références mentionnées :

  • Le schéma ADEME sur la décarbonation : diagnostiquer, réduire, substituer.

  • La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : une nouvelle réglementation qui impose des rapports extra-financiers.

  • Les synergies locales et initiatives du Pays Basque pour accélérer la réindustrialisation.

👉 Retrouvez Thibault HOURQUEBIE sur LinkedIn pour en savoir plus sur ses accompagnements et initiatives : https://www.linkedin.com/in/thibault-hourquebie/
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🎧 Bonne écoute et rendez-vous jeudi pour l’épisode 4, où nous approfondirons les méthodologies collaboratives entre Qualité et RH pour une gestion des talents performante.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillot, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Salut Thibaut ! Salut ! Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Bien, parfait. Et toi ?

  • Speaker #0

    Bah écoute, super, je te remercie. Si je te reçois aujourd'hui... c'est pour une raison quand même assez précise. C'est pour parler des initiatives des territoires en faveur du développement de l'industrie française. Sur le papier, ok, on s'éloigne un peu de mon sujet RH de prédilection. Mais pas tant que ça quand même. Car derrière finalement chaque initiative qu'on parle de décarbonation, d'économie circulaire, on a clairement des enjeux qui sont cruciaux. Et c'est notamment le sujet de l'attractivité de l'industrie. Comment ? ce sont des leviers pour fidéliser les talents, comment ça peut donner envie aux jeunes générations de rejoindre l'industrie, qui finalement prennent bien le pas de cette transformation et de répondre à ces enjeux sociétaux d'aujourd'hui. Alors on va faire deux épisodes ensemble. Le premier focus sur justement les enjeux de la décarbonation, comment ça redessine le visage de l'industrie en la rendant non seulement plus durable et plus désirable finalement pour les candidats. pour les collaborateurs. Et le second va faire un focus sur un projet que vous portez. C'est un projet d'économie circulaire autour du recyclage plastique qui s'appelle Iparla. Donc, j'ai trop hâte que tu m'en dises plus. Est-ce que tu rejoins mon introduction ?

  • Speaker #1

    100% en ligne et j'en profite pour te remercier pour cette invitation. L'industrie qui fait envie, c'est un peu notre leitmotiv aussi à Pays Basque Industrie. Donc, très heureux d'être là aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Donc alors, écoute, je te retourne la question. Je fais un peu dans l'autre sens, mais je rebondis sur ce que tu viens de me dire. L'industrie qui fait envie, pour toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Une industrie qui fait envie, pour moi, c'est juste une industrie qui doit être vue à sa juste valeur. Parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on a un petit peu tous l'idée de l'industrie des années 50. avec de la fumée qui en sort, des grosses usines, du travail à la chaîne, un travail pénible. Ça, c'est quelque chose qu'on entend souvent. Et pour autant, pour ceux qui ont osé passer le cap de rentrer dans une usine, on se rend compte que finalement, aujourd'hui, l'industrie, c'est un secteur qui offre pleinement du sens à ceux qui y travaillent, parce que concrètement, ils fabriquent des produits dont ils se servent tous les jours. C'est un... secteur aussi où la remunération est attractive. Donc, il y a vraiment des vrais atouts, je pense, pour l'industrie qui, on en parlera sûrement, est en pleine transition, que ce soit écologique, numérique. Voilà, donc, il y a des vraies opportunités de s'épanouir dedans. Donc, une industrie qui fait envie, c'est une industrie qui arrive à montrer au monde ce qu'elle est vraiment.

  • Speaker #0

    Super. Après, j'ai trois questions. Attention. roulement de tambour. Thibaut, qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à répondre, mais je dirais que ce qui m'anime au quotidien, moi je suis un pur produit de l'industrie, clairement, et j'aime l'industrie. Ça nous fait, je pense, un point commun, clair. Et donc, participer à son développement et des synergies en local entre industriels. Faire en sorte de solutionner des problèmes à plusieurs. Faire des rencontres avec des chefs d'entreprise qui sont hyper engagés. Ça, c'est vraiment ce qui me motive au quotidien. Ce qui va me révolter, c'est que pour la réindustrialisation française, il faut qu'on tire tous dans le même sens. Tout est acteur confondu et ce n'est pas toujours le cas. Donc parfois, on s'est amené à des situations un peu frustrantes. Et ce qui me fait peur, toujours sur l'industrie, Je pense qu'on a des enjeux qui sont majeurs dans les années à venir. Le réchauffement climatique, c'est un secret pour personne. On a un contexte géopolitique qui est aussi compliqué. On a l'émergence de l'IA qui est... notamment de l'autre côté de l'Atlantique, en plein essor. Et donc, comment on va réussir à relever tous ces enjeux avec une industrie forte ?

  • Speaker #0

    Écoute, merci pour ces réponses. Et peut-être avant qu'on plonge dans le sujet, je pense que la terre entière ne te connaît pas, Thibaut. D'ailleurs, ton nom de famille, c'est Ourkeby. Puisque je ne l'ai pas dit en introduction, je propose que tu te présentes. Alors vraiment, tu as carte blanche, donc tu peux te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Je pourrais parler de Thibaut le papa, Thibaut le sportif, puisque je pratique le crossfit. Mais je pense que les gens qui écoutent aujourd'hui sont surtout venus là pour écouter Thibaut l'industriel. Et qui donc, comme je le disais, moi ça fait une dizaine d'années que je suis dans l'industrie, avec l'obtention d'un diplôme d'ingénieur à l'Insermat Mecca de Bordeaux, dans les années 2014-2015. Et j'ai connu plusieurs métiers, donc j'ai commencé par du bureau d'études dans l'aéronautique et le spatial, où j'étais donc chez Airbus Events & Space à Toulouse, à la Bêche plus précisément, s'il y a des Occitans qui nous écoutent. et donc de développer des produits pour les satellites. Le développement, c'est l'écriture du cahier des charges, la conception, la fabrication, le montage sur satellite. Et c'est vrai que c'est un métier qui est passionnant parce qu'on n'a pas trop le droit à l'erreur. Une fois que le satellite est parti dans l'espace, c'est compliqué de le réparer. Donc il faut faire les choses bien et il y a toujours cette petite adrénaline lors du lancement. On est tous devant les écrans, on voit la fusée qui décolle et on se dit... Est-ce qu'il va arriver à bon port ? Et donc, lors du Covid, comme beaucoup de monde, ça a créé des changements dans les carrières. Et moi, j'ai décidé de revenir au Pays Basque, qui était ma région natale, pour y fonder ma famille. Et j'ai donc décidé de me diriger vers Pays Basque Industrie, où je suis aujourd'hui le délégué général. Et Pays Basque Industrie, c'est une association qui regroupe une soixantaine d'industriels. et avec qui on travaille à créer des synergies, développer des projets.

  • Speaker #0

    Et alors, ton rôle de délégué général ? Tu nous en dis un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors, un délégué général, comme dans les entreprises classiques, c'est un peu au four et au moulin. Vous voyez, aujourd'hui, je me retrouve à faire un podcast. Mais à côté de ça, j'ai le rôle de développer l'association, donc avec de plus en plus de membres, faire en sorte de... de fédérer toute cette industrie en local. Mon rôle, c'est aussi de porter des projets. On parlera du projet Iparla, mais j'en suis le chef de projet. Donc, il y a une partie aussi technique. Et j'ai une partie aussi liée à la création de synergies entre industriels. Donc, créer des partages d'expérience, créer de la mutualisation de machines, de savoir-faire, faire en sorte que tout ce petit monde se parle, travaille ensemble. Et c'est moi qui les accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Écoute, ça donne envie ton job. Enfin, le bien est pas mal non plus, cela dit. Mais ça donne envie. Merci pour cette présentation. Maintenant, je sais que tu es papa, sportif et passionné d'industrie. Merci Thibaut. Je te propose qu'on commence le premier épisode. Bon, pendant des décennies, l'industrie a été mise sur le banc des accusés dans le combat pour l'environnement. Trop polluante, trop rigide, incapable de changer. Forcément, ce n'est pas étonnant que les candidats, aujourd'hui, soient aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. La décarbonation, ce mot, on l'entend partout. Ce n'est plus seulement une contrainte, aujourd'hui, pour les industriels. C'est une opportunité, un moteur d'innovation, un levier d'attractivité. Je pense que tu ne vas pas me contredire. Et si au Pays Basque, il y a des filières comme l'aéronautique, l'agroalimentaire, devenaient des modèles de transformation durable. Donc, on va parler de tout ça aujourd'hui. On va aborder les chemins parcourus par les industriels basques. C'est ton territoire, tu le connais par cœur. Les collaborations qui émergent. comment la décarbonation peut améliorer la perf économique, écologique et aussi, évidemment, on est là pour parler de ça, redorer l'image de l'industrie et redevenir l'industrie qui fait envie. Donc maintenant, Thibaut, c'est parti, on rentre dans l'arène, on aborde les questions. Est-ce que déjà, tu peux nous poser un peu de contexte, notamment autour de l'industrie du Pays basque ? il y a 5-10 ans sur la question de la décarbonation. Où est-ce qu'on est à l'industrie ? Quels étaient les enjeux, les sujets ? Et vers où vous voulez aller ?

  • Speaker #1

    Alors clairement, si on faisait une photo il y a 5 ou 10 ans de la décarbonation de l'industrie, on n'aurait pas la même photo qu'aujourd'hui. Puisque les transitions, qu'elles soient, on a dit décarbonation, mais le numérique, le social, toutes ces transitions-là, elles vont très vite. Donc rien que 5 ans sur l'échelle de temps de la transition, c'est énorme. Nous, à Pays Basque Industrie, on est une jeune association. Une des toutes premières actions qu'on a faites, il y a trois ans maintenant, c'était de faire un diagnostic de où en sont les industriels en termes de décarbonation, au Pays Basque, bien sûr. Et finalement, ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait des précurseurs qui s'étaient lancés parce qu'ils avaient senti avant tout le monde qu'il fallait y aller. Il y avait un... gros pool aussi d'entreprises qui savaient qu'il fallait y aller mais qui n'y avaient pas commencé parce que quelque part comment je me lance dans une transition écologique quand mon métier avant c'était juste mon métier je me me préoccupais pas de cet aspect là donc c'est vrai que ça a un petit côté déroutant au départ et il y avait une petite minorité qui aujourd'hui à mon sens n'existe plus qui était encore peut-être un petit peu sceptique de ce qu'il faut y aller est ce qu'il faut pas y aller voilà ça c'était le paysage il ya quelques années aujourd'hui On a un schéma qui est très clair sur la décarbonation. Ce n'est d'ailleurs pas les industriels qui le disent, c'est l'ADEME. Quand on regarde le schéma d'ADEME sur comment se décarboner, il y a trois étapes. La première, avant d'installer des panneaux solaires partout sur ces toits, il faut déjà connaître ses consommations. Et donc, par ce diagnostic-là, on est capable de connaître ses points faibles. Derrière, on déroule un plan d'action pour réduire les consommations. Ça, c'est la deuxième étape. Pour connaître mes consommations, je vais mettre des capteurs sur les machines qui vont permettre de traquer l'énergie. Et pour les réduire, je vais optimiser mon processus de fabrication. Je peux éventuellement traquer les fuites d'air comprimé qui gaspillent de l'énergie pour rien. Je peux récupérer ma chaleur fatale. Et une fois que j'ai fait tout ça, c'est là qu'on va substituer par des énergies bas carbone, type panneaux solaires, biomasse, etc. Mais c'est vraiment un schéma qu'on rencontre dans toutes les entreprises aujourd'hui. Ces trois étapes qui sont clés. Et donc, on parle des temporalités. Il y a quelques années, il y avait déjà des entreprises qui avaient réalisé ces trois étapes-là. Et aujourd'hui, la majorité, je dirais, elles sont à l'étape entre connaître ses consommations et réduire, au niveau du tissu de PME qu'on a au Pays basque.

  • Speaker #0

    Et d'après toi, pourquoi est-ce que l'industrie souffre autant de cette image ? de pollueurs. En quoi est-ce que travailler avec cette vision systémique, le sujet de la décarbonation, ça peut aider à redorer l'image du secteur ? Quels sont les impacts ? Qu'est-ce que tu mesures sur ton territoire ?

  • Speaker #1

    On peut peut-être sortir quelques chiffres. Parce que c'est vrai qu'on a ce ressentiment, quand je dis on, c'est le grand public, de l'industrie qui est pollue. Peut-être à cause aussi d'images qu'on voit, que ce soit dans les journaux, que ce soit dans les films de la grosse usine, les représentations, que les gens en impriment cette image. Mais si on prend les chiffres, l'industrie en France, c'est 20% des gaz à effet de serre. Là où le transport, c'est plus de 30%, et le domaine agricole, c'est aussi 20%. Rien que quand on a dit ça, on voit que l'industrie n'est pas du tout le premier pollueur. Et encore, là, on est au niveau français où on prend les industries lourdes. Si on fait un focus au Pays basque, nous, on représente 3% des gaz à effet de serre du Pays basque. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'on a une population industrielle qui sont... majoritairement des fabricants, métallurgisme, plasturgistes, des sous-traitants de grands groupes. On a très peu d'industries lourdes et donc 3% à l'échelle du Pays-Bas, ce n'est vraiment pas significatif. Donc par rapport à cet imaginaire collectif que l'industrie pollue, on a démontré que, même si tout le monde doit s'améliorer pour atteindre les objectifs et les accords de Paris, On voit que l'industrie n'a pas à rougir de ses performances sur ce côté-là.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Et tu vois, pour moi, il y a aussi un point qu'il faut considérer côté industriel. On le sait, toi et moi, et vous qui nous écoutez, que les enjeux des industriels sont juste colossaux. Les enjeux de transformation, les normes sur lesquelles on les attend, qui ne cessent d'évoluer. tous les mois, tous les deux mois, tous les six mois. ils ont toujours plus d'attentes et toujours plus de Ausha à fouetter donc pour certains en tout cas ça peut être perçu les enjeux de la décarbonation comme une contrainte qu'est-ce que toi tu y vois derrière, quel est ton ressenti sur ton territoire, tu disais que ça avait beaucoup progressé, qu'effectivement vous avez réussi à embarquer de nombreux acteurs dans la transformation mais eux Comment ils le vivent ? Parce que quelque part, ils n'ont pas forcément les compétences, ils n'ont pas forcément le temps pour s'attacher à ces sujets-là.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, il y a un aspect déjà réglementaire, on pourra peut-être en parler avec notamment la CSRD qui arrive, mais au-delà de l'aspect réglementaire, il y a aussi un vrai aspect engagement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la majorité des dirigeants, ils ont suivi des parcours accélérateurs, ils ont écouté des conférences, comme tout le monde, ils ont compris. ce qui était à l'impact de leur entreprise sur la planète. Et donc aujourd'hui, ils ont compris que l'entreprise de demain, elle devra intégrer l'aspect transition écologique dans son business model. C'est clair et net, sinon elle n'existera plus. Donc je pense que les industriels, en tout cas les dirigeants, sont convaincus qu'il faut y aller. Maintenant, il y a une double opportunité. C'est maintenant qu'on a dit ça. Comment je vais transformer mon business ? Est-ce qu'il y a des opportunités de business à faire ? mais également comment je vais en faire un outil de marque employeur. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait que les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail ont l'engagement écologique avec elles quand elles rentrent dans l'entreprise. Donc, ils savent qu'en engageant finalement leurs salariés, ils vont aussi engager leurs futurs recrues et donc la société avec eux. Donc, ils ont un vrai rôle à jouer dans tout ça.

  • Speaker #0

    Oui. Après, est-ce que tu... Souvent, si tu veux, les industriels ont du mal à passer le cap de la communication, justement, de la représentation, avec toujours ce vieil adage, vivons heureux, vivons cachés.

  • Speaker #1

    C'est vrai,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Historiquement, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, qui persiste. Donc, il faut un petit peu casser ces barrières-là. Est-ce que toi, tu observes, tu me parles de marque employeur, donc il y a forcément une forme de communication derrière la marque employeur, de branding. Est-ce que les industriels prennent le pas au-delà de l'engagement de communiquer sur leur réalisation et pour vraiment le transformer en levier ? en levier marketing, communication pour attirer que ce soit des clients ou des candidats, tu vois ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est sûr qu'il y a un très gros changement qui est observé. Ce que tu as dit est très vrai. Pour Yves-Roy Vivant Caché, c'est vraiment un adage un peu industriel où ce n'est pas comme le service du tertiaire où on est amené à communiquer tout le temps et pour tout. Là, clairement, aujourd'hui, toutes les entreprises ont leur page LinkedIn. Certains chefs d'entreprise se mettent à faire du personal branding, à incarner leur marque, même quand c'est adressé à du B2B. Donc, c'est vrai que ça, c'est assez changeant. Et donc, sur l'aspect environnemental, oui, les entreprises aiment communiquer là-dessus, par exemple, sur la gestion de leurs déchets, par exemple, sur un investissement qui va permettre d'être plus sobre énergétiquement. Donc oui, clairement, ça, ça a changé. Et je pense que c'est dû aussi au fait qu'ils ont besoin d'attirer leurs clients, mais aussi leurs futurs talents pour leur entreprise.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu observes que ça progresse quand même, qu'ils prennent un peu plus la parole sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Complètement, oui. Alors sur la décarbonation, mais aussi sur la RSE au sens large. Il y a des communications. Avant, peut-être que c'était plus de la communication métier. j'ai réalisé cette pièce en titane aujourd'hui c'est je viens d'accueillir mon nouveau alternant en communication qui va faire les postings tu vois ça a changé le type de communication c'est

  • Speaker #0

    une vraie stratégie marque employeur tu me parlais d'une nouvelle réglementation la CSRD c'est ça

  • Speaker #1

    Corporate Sustainability Reporting Directive. Avec l'accent anglais.

  • Speaker #0

    Yes, of course. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Comment est-ce que... Déjà, qui est concerné ? Est-ce que c'est tous les industriels ? Est-ce que c'est à partir d'un certain nombre, je ne sais pas, de salariés, de productivité ? Je ne sais pas comment ça va être mesuré. Et comment on se met en ligne avec ça ? Ça sort en 2026, là, c'est ça ? Ou c'est déjà... Alors,

  • Speaker #1

    la CSRD, si je devais donner une image de la vision que les industriels en ont, c'est, tu sais, comme les Gaulois avec le ciel va leur tomber sur la tête. C'est un petit peu ça, puisque c'est un reporting extra-financier qui vient de l'Europe et qui demande à l'entreprise de fournir toutes ces données, en fait, sur l'environnement, la biodiversité, les droits humains. Et ça va être un rapport public que les clients vont pouvoir regarder, les fournisseurs, les financeurs surtout. Donc demain, pour accorder un crédit, il y aura ce rapport qui sera regardé. Et aussi, bien sûr, encore une fois, les futurs salariés de l'entreprise. Donc c'est quelque chose de public et qui montre finalement si l'entreprise joue le jeu en termes de transition écologique. Elle va être lancée sur l'exercice 2025, donc pour 2026, c'est demain, pour toutes les sociétés de plus de 250 salariés et 50 millions de chiffres d'affaires, donc les ETI et les grands groupes. Donc nous, à l'échelle du Pays-Bas, on a des ETI qui se creusent déjà la tête sur comment on va faire pour déjà remonter tous ces indicateurs, parce que je crois qu'il y a 1 000 indicateurs à sortir. Comment ils vont faire pour les sortir ? Et après, il y a un rapport peut-être de 400 pages à faire. C'est vraiment colossal en termes de travail. Il va y avoir peut-être un petit peu, on va dire, de la part de l'Europe, un petit peu de mou laissé peut-être les deux premières années. Mais par contre, après, il faudrait être capable de les ressortir automatiquement. Et pour complexifier la tâche, ça ne concerne pas que l'entreprise, mais aussi ses sous-traitants.

  • Speaker #0

    l'ensemble de la supply chain.

  • Speaker #1

    Voilà, donc c'est obligatoire pour les ETI et les grands groupes, mais ça sera basé sur des données qui viennent des PME, des TPE. Donc aujourd'hui, on peut être en mesure de dire que tout le monde va devoir faire des efforts en termes de collecte de données sur les aspects ESG, donc environnemental, social et gouvernemental.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un autre aspect, parce que là, tu me parles des ETI plus de 250 salariés, mais on sait très bien comment c'est. Un grand donneur d'ordre, un grand groupe. qui ne va pas avoir forcément que des sous-traitants ou des co-traitants qui soient des ETI, ils vont imposer le même cahier des charges finalement à leurs prestataires, à leurs co-traitants, sous-traitants.

  • Speaker #1

    C'est exactement la même chose que le bilan carbone. Quand Airbus ou Renault doit calculer son bilan carbone produit, il est obligé d'avoir les données du bilan carbone de ses sous-traitants. Donc le bilan carbone est obligatoire pour les ETI, mais il s'appuie sur des données de la part des PME. Et c'est pour ça que... Pas que, mais c'est une des raisons pour lesquelles, quand je disais que les PME, ils hésitaient déjà d'en connaître leur consommation et les réduire, c'est parce qu'ils sont déjà, en fait, dans la chaîne.

  • Speaker #0

    Ok. Oui, donc demain, moi, je suis un petit industriel, mais je travaille pour un grand donneur d'ordres. Je ne sais pas, je suis une boîte avec 30 salariés. Il faut se mettre en ligne.

  • Speaker #1

    Il va falloir, si tu veux garder ton activité... Ah ben oui,

  • Speaker #0

    j'ai envie de la garder. J'imagine que ça doit être un sacré sujet et enjeu et difficulté pour les industriels. Et il y a un autre aspect, j'en ai parlé en introduction, qui m'intéresse particulièrement. J'ai eu cette discussion, je t'en ai parlé en off avec Olivier Luanzi. je mettrai les références dans la description, vous le retrouverez sur LinkedIn et je trouve qu'il est hyper important lui son postulat c'est de dire mais en fait ce ne sont que les initiatives des territoires qui vont favoriser la réindustrialisation parce que c'est dur à lire comme mot du territoire national tu vois et J'ai envie de venir te chercher un petit peu là-dessus. Tu vois, vous êtes un bel exemple. Tu m'as parlé beaucoup de réalisation, justement de cet esprit communautaire que vous avez développé avec vos adhérents, mais pas que. Donc, qu'est-ce qu'on peut aller chercher, tu vois, avec cette territorialisation ? des industriels.

  • Speaker #1

    C'est marrant, je ne savais pas que Olivier Luandi avait dit ça, en tout cas comme ça, mais c'est clairement, nous, ce qu'on pense en local, c'est-à-dire que en septembre dernier, on a fait un événement sur la réindustrialisation, on a fait venir des industriels nationaux et locaux se rencontrer et discuter sur comment réindustrialiser la France et c'est vraiment le parti pris qu'on dit, c'est-à-dire que pour réindustrialiser la France, il faut passer par les territoires et des écosystèmes comme le... pays basque industrie, qui vont favoriser ces émergences de projets, ces émergences de collaboration qui, derrière, sont soutenues par les institutionnels et qui permettent, voilà, demain, de réindustrialiser. Et c'est dans ce sens que ça doit se faire.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a un point, je trouve important dans les territoires. On a souvent un attachement fort pour nos industries. Pour certains, c'est un peu cheville au corps, tu vois, où on a le tonton, la tata qui bosse dans telle industrie, on a envie de la rejoindre. Tu vois, si je fais le lien avec notre sujet de l'emploi, de l'attractivité, c'est hyper important d'être ancré sur son territoire. Je ne sais pas si tu me rejoins, mais je pense que cette territorialisation, elle est bonne, elle est vertueuse, aussi bien pour les enjeux de la réindustrialisation et de cette présence importante, et aussi bien sur le côté de l'emploi.

  • Speaker #1

    Clairement, moi j'ai envie de dire, sans industrie, il n'y a plus d'emploi. Parce que, regarde, on prend un industriel, donc il a ses salariés. Mais regarde, un consultant RH, il va travailler auprès d'un industriel. Je le prends au hasard, peut-être que tu te sentiras pas agisé.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est très sympa de me faire ma pub.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais c'est pareil pour l'assureur, le banquier, pour tous les gens, toutes les sociétés de services qui vont travailler autour de l'industrie. C'est vraiment dans ce sens-là que ça se fait. Et d'ailleurs, c'est comme ça que ça s'est créé dans les années... 5 ans, tout le monde, l'industrie s'est développée. C'est là que tous les services se sont développés derrière. Et ce n'est pas d'abord les services qui se sont créés, puis l'industrie. Donc l'industrie, c'est la mer de l'emploi. Et on le voit, pour reconnecter avec cet aspect de territoire, aujourd'hui, la réindustrialisation, elle passe par les villes moyennes et les territoires. On n'a pas de grosses usines en plein Toulouse, en plein Bordeaux ou en plein Paris. C'est par les territoires que les usines peuvent grandir. C'est ça. et créer de l'emploi. Donc oui, l'image est bonne, la tata, le tonton, le cousin, c'est exactement ça. Quand on était dans un lycée, il y a quelques semaines de ça, pour interroger les jeunes sur leur vision de l'industrie, il y en a pas mal qui ont répondu ça. Oui, moi j'ai mon oncle ou j'ai mon père qui travaille chez telle ou telle entreprise, donc je connais. C'est vrai, de près ou de loin, on a tous quelqu'un qui travaille dans l'industrie, dans notre cercle, qu'on en soit plus proche.

  • Speaker #0

    Ah bah clairement, tu vois, moi je ne suis pas très loin des chantiers de l'Atlantique, je peux te dire, j'ai des chantiers de l'Atlantique ou Airbus à 20 minutes de chez moi, la très grande majorité bosse ou au chantier ou chez Airbus, tu vois. Donc ouais, c'est vrai que cette empreinte territoriale, elle est hyper importante et les initiatives, comme tu le soulignais, de se regrouper, d'avancer dans le même sens parce que finalement... on a les mêmes enjeux. Donc, c'est chouette de fédérer autour de ça. Et tu penses, est-ce que... Alors, tu me parlais de ces jeunes que tu es allé rencontrer. Tu penses quel est leur regard, en fait, par rapport à ces sujets de la transition écologique ? Est-ce que ça te semble être un levier ? Est-ce que c'est des attentes qu'ils ont un peu chevillées au corps ? Ou est-ce que... Ils sont tellement désespérés envers l'industrie qu'ils ne s'imaginent même pas qu'on puisse faire une transition écologique. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Pour faire un petit aparté sur cet événement, là aussi, on avait un petit peu innové. Pays Basque Industrie, on s'était associé à la communauté d'agglomération Pays Basque pour organiser un événement dans un lycée à Bayonne, le lycée Louis-Defoix. Et on a amené 25 industriels du Pays Basque, de toutes filières. Il y avait des entreprises dans le médical, des entreprises de maroquinerie, dans l'aéronautique, dans l'agroalimentaire. dans l'ameublement. Et plutôt que d'être toujours les industriels sur scène et les jeunes qui écoutent, on a inversé les rôles. Donc on avait un panel de jeunes qui étaient sur scène et qui avaient des questions sur leur vision de l'industrie, leurs attentes. Et ce qui était assez marrant, c'est de voir les clichés, clairement, dont on a parlé tout à l'heure. Donc je m'en étais noté deux. Les usines, c'est énorme, je ne pourrais pas y travailler dedans. Alors qu'on a plein de petits ateliers avec 10, 15, 20 salariés.

  • Speaker #0

    Les usines polluent, il y a de la fumée, etc. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est 3% des émissions au Pays Basque. Donc je me défie quiconque d'aller trouver de la fumée au-dessus de ces usines. Donc c'est clairement une vision un peu tronquée. Et alors quelles étaient leurs attentes ? Moi, je m'attendais clairement, c'était une population de lycéens, je m'attendais clairement à la transition écologique, vraiment en réponse numéro 1 ou pas loin. Eh bien non, les réponses, ça a été vraiment lié à la qualité de vie au travail, donc un bon salaire. qui permet de se loger, qui permet de vivre convenablement, des horaires flexibles, du télétravail, etc. Il n'y a peut-être qu'un élève qui a parlé de transition écologique. Alors, ça ne veut pas dire que les jeunes n'attendent pas la transition écologique, c'est juste que je pense que cet aspect-là vient peut-être à l'entrée dans le marché du travail, peut-être dès le premier job, où on va vraiment s'interroger sur quel est son impact, peut-être à un moment où on a un petit peu plus de maturité aussi sur ce qu'on produit. donc c'est là qu'on voit qu'il y a des grandes écoles comme Polytechnique par exemple qui vont boycotter des grands groupes que je ne citerai pas mais là il y a peut-être un peu plus d'engagement post-bac là où au niveau collège-lycée ils sont encore peut-être dans un peu plus le B.A.B. du métier qui est de voir de quoi vivre et sur ces aspects-là les industriels se sont fait un plaisir de rappeler les conditions de travail qu'ils pouvaient y avoir c'est-à-dire ce qu'on a dit tout à l'heure des salaires intéressants... On ne croirait pas le week-end. On a des métiers qui sont de rien de sens. C'était une rencontre, en tout cas pour nous, qui a été riche d'enseignements et je pense que des deux côtés, autant du côté des industriels que du côté des élèves.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, c'est marrant ce que tu dis, mais finalement, c'est juste des besoins un peu primaires. Au départ, après, effectivement, ils ne sont pas encore dans la vie active, mais effectivement, finalement, c'est un peu du basico-basique. et tu vois je fais une petite aparté mais hier j'ai failli m'étouffer dans ma voiture j'écoutais ça aurait pu être dangereux on a failli rater le podcast d'aujourd'hui c'est ça mais j'écoutais un épisode de Génération Do It Yourself avec le CEO pardon j'ai mangé son nom mais je mettrai pareil dans la description du podcast le CEO du slip français ah oui Et forcément, qui est hyper engagé sur les sujets dont on parle, de la réindustrialisation, du consommé français, du consommé local et particulièrement, évidemment, dans le secteur du textile. Donc, il expliquait toute sa boucle et toute sa supply, si tu veux, du produit brut au produit fini et tout, hyper intéressant. Et j'ai failli m'étouffer avec les réponses. C'est Mathieu, j'ai plus son nom, Mathieu Stéphanie, je crois. Et qui les cherchait, tu sais, qui faisaient un peu l'avocat du diable de, en fait, est-ce que les candidats ont vraiment envie de se faire suer à des postes hyper répétitifs, à bosser en atelier derrière une machine et tout ? Mais moi, j'étais là, mais non, c'est pas que ça, en fait, l'industrie. Donc, je t'invite à l'écouter. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas forcément la position de Mathieu Stéphanie, tu vois, mais il se faisait l'avocat du diable et, enfin, voilà, hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est bien que tu parles de lui. Donc Guillaume Gibault, effectivement, il a lancé le site français et il a réussi quelque part pendant plusieurs années à émerger dans le marché. Mais malheureusement, il est rattrapé par les aspects de la mondialisation. On voit que son entreprise s'est compliquée en ce moment. Et ce n'est pas le seul. Toute la filière textile souffre. Toute l'industrie du textile souffre. C'est un secteur qui est extrêmement concurrentiel. Et voilà, où la main d'œuvre est importante, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'opérations manuelles et donc c'est forcément moins cher dans les pays low-cost. Donc la réindustrialisation, c'est vraiment un combat de chaque instant et un vrai engagement. Je pense qu'il y a plus facile que d'industrialiser en France aujourd'hui, malheureusement.

  • Speaker #1

    Non, mais très clairement. Mais en tout cas, filez écouter l'épisode parce que c'est hyper intéressant. On comprend mieux son combat et justement comment tu vois... Il réajuste pour limiter, pour baisser les prix, pour transformer ses process aussi, pour diminuer le time to fill finalement, tu vois, de production. C'est hyper, vraiment hyper intéressant cet épisode et d'avoir ce regard de Mathieu Stéphanie. tire un peu les ficelles pour se faire l'avocat du diable qui est en plein dans les préjugés qu'on vient de débunker, tu vois. Donc très très intéressant mais pardon, je m'écarte complètement du...

  • Speaker #0

    On ira écouter le podcast.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Il y a un sujet qu'on n'a pas trop abordé, j'aimerais bien voir ton point de vue aller un peu plus loin. C'est la vision en fait héroïste, tu vois, de l'approche de la décarbonisation décidément, j'arrive pas à le dire, décarbonation, pardon, de son industrie. Je suis industrielle, j'avance sur la démarche. Concrètement, ça peut m'apporter quoi d'un point de vue business pur ?

  • Speaker #0

    Je pense clairement que le ROI de chaque transition doit être calculé parce qu'une entreprise est amenée à gagner de l'argent pour payer ses fournisseurs, payer les salaires, faire vivre finalement le territoire, comme on l'a dit tout à l'heure. Donc on ne peut pas se lancer à fond dans la décarbonation. Allez, je mets des millions sur la table, je décarbone et après, je vois ce qui se passe. Donc chaque industriel, avant d'investir... dans des solutions de sobriété énergétique, de substitution dans des énergies bas carbone, tout ce que j'ai raconté tout à l'heure, il est obligé de calculer son héroïde. Donc c'est très juste de le prendre par cette approche. Et ce qui est bien fait quand même, dans la roadmap que j'ai donnée tout à l'heure, connaître ses consommations, les réduire et les substituer, c'est-à-dire qu'à terme, on fait des économies. C'est-à-dire qu'on le prend quand même par le spectre financier. On relie vraiment la performance énergétique. aux gains financiers. Je pense que c'est bien de le penser de cette manière. Alors, pour donner quelques chiffres, il y a des ROI qui peuvent être extrêmement rapides. Par exemple, moins d'un an. J'ai cité tout à l'heure traquer les fuites d'air comprimé. On était chez le groupe Lawak, qui est un gros sous-traitant d'Airbus au Pays Basque. On y était sept semaines pour parler justement de décarbonation et de gestion d'énergie. Et il nous disait qu'un trou d'un millimètre dans un tuyau d'air comprimé, 1 mm, c'est rien, ça faisait, de mémoire, 4700 m3 d'air perdu par an. Et donc, ça se chiffre en milliers d'euros à la fin de l'année, pour un trou d'1 mm. Donc, si on prend un trou de 2 mm, 3 mm, c'est exponentiel, fois tout le réseau. Donc, ils ont investi dans un truc tout simple, c'est un tracker de fuites. Ils regardent sur tout le réseau et par des jeux de couleurs, on voit où sont les fuites. Et le fait de reboucher ces fuites, C'est le tracker, je ne sais plus, c'est quelques milliers d'euros, mais on voit que le ROI, il est extrêmement rapide. C'est du quick win. Voilà, on peut avoir pareil sur l'éclairage intelligent, ce qu'on appelle le smart relamping. Donc l'atelier aujourd'hui, majoritairement, il est illuminé par zone. Zone 1 allumée, zone 2 allumée, zone 3 allumée. Demain, dans la zone 1, on pourrait avoir des sous-parties qui s'allument en fonction de l'éclairage naturel, en fonction de la présence des opérateurs. en passant aussi par un éclairage LED au lieu d'un éclairage ampoule classique. Donc ça, c'est des petits invests qui sont rentabilisés en moins d'un an. Et après, plus on va sur du gros investissement comme récupération de chaleur fatale, panneaux solaires, chaudières, biomasse et compagnie, plus le ROI va être long. Mais encore une fois, ça se calcule. Si je prends un exemple encore, les panneaux solaires pour une société comme d'agroalimentaire qui a des frigos, qui tournent H24 7 jours sur 7, 305 jours par an, ils vont se rentabiliser plus vite qu'une entreprise qui travaille que du lundi au vendredi, de 8h à 18h, parce que tout le solaire qui est capté le week-end, il n'est pas utilisé. Donc, pour conclure, c'est vraiment important de voir cette vision via le spell financier de manière à avoir une activité pérenne, encore une fois.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, merci pour cette réponse. forcément on est quand même là pour gagner du pognon donc aligner performance énergétique et performance business c'est forcément nécessaire je te propose à moi que tu aies quelque chose Thibaut à rajouter sur ce premier épisode sinon je te propose de conclure tu me dis juste en concluant je dirais qu'effectivement on a parlé d'aspect financier mais

  • Speaker #0

    Encore une fois, les industriels et les chefs d'entreprise ont bien compris de l'impact qu'ils ont sur la planète. Et je pense vraiment que c'est intégré dans le mindset aujourd'hui de se dire qu'on ne peut plus continuer. Il faut que sur chaque pilier de l'entreprise, on réfléchisse. Est-ce que l'entreprise en fait assez ? Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? Et c'est bien qu'il y ait cette prise de conscience. Et c'est comme ça qu'on arrivera à nos objectifs.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Depuis pas mal d'années maintenant, on voit des initiatives qui sont mises en place sur le recyclage des matières premières. Même sur la partie office, c'est de plus en plus intégré aussi sur les achats, sur la partie supply. On n'en a pas parlé, mais on sait que les achats sont aussi de plus en plus responsables. à chercher plutôt d'abord du local. Après, ça dépend des politiques de chaque boîte, mais je pense qu'effectivement, je te rejoins. De plus en plus, les Indus se sentent responsables et saisissent l'importance qu'ils ont à l'intégrer dans leur politique. Je suis carrément d'accord avec toi. Merci pour ce point, merci pour ces différents points. Donc moi, je retiens, on va dire, trois enseignements clés de notre échange. Déjà, la vision collective de la décarbonation et en tout cas l'angle que vous prenez sur le Pays Basque, donc hyper intéressant. Évidemment, le lien avec l'attractivité. du secteur, que c'est vraiment un moyen de redorer l'image de l'industrie par la responsabilisation de ce sujet sociétal. Donc, merci Thibaut pour tout ça. On se retrouve donc jeudi pour le deuxième épisode où tu vas nous présenter et nous faire un focus sur e-parler, sur cette boucle. que vous avez mis en place pour que le circulaire. Donc, j'ai hâte d'en savoir plus et on se retrouve jeudi. Ça te va ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Claire, à jeudi.

  • Speaker #1

    Merci. Et oui, nous voilà déjà à la fin de l'épisode. Mais merci de nous avoir écoutés. C'était Claire Tenayot, fondatrice de Be Wanted. L'épisode vous a plu ? On se retrouve jeudi pour l'épisode numéro 2. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner sur Spotify et surtout la meilleure façon de soutenir le podcast c'est de laisser un avis 5 étoiles à bientôt

Description

🎧 L’industrie face au défi de l’attractivité : quand la décarbonation devient un levier !


Pendant des décennies, l’industrie a souffert d’une mauvaise réputation : polluante, rigide, incapable de se transformer. Ce n’est pas étonnant que les candidats soient souvent aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. Et aujourd’hui, la décarbonation ne se résume plus à une contrainte : c’est un moteur d’innovation, un levier pour attirer les talents et un moyen de redorer l’image d’un secteur en pleine transition.

Dans cet épisode,je reçois Thibault Hourquebie, délégué général de Pays Basque Industrie, pour explorer comment la transformation écologique redéfinit les contours de l’industrie et la rend plus désirable aux yeux des candidats et des collaborateurs.


💡 Au programme :


Repenser l’attractivité industrielle : Pourquoi la décarbonation est devenue un outil clé pour séduire les talents, en particulier les jeunes générations.
Le schéma ADEME appliqué : Les trois étapes pour réduire ses émissions et améliorer sa performance écologique et économique.
Le rôle des territoires : Comment les collaborations locales transforment l’industrie en un moteur de développement économique et social.
Les impacts Ressources Humaines : Pourquoi s’engager dans une démarche durable renforce aussi bien la marque employeur que la fidélisation des talents.


🎯 Pourquoi écouter cet épisode ?


🔹 Comprendre pourquoi la transition écologique est aujourd’hui un atout pour attirer et engager les talents.
🔹 Découvrir des exemples concrets de projets menés au Pays Basque pour conjuguer performance économique et respect de l’environnement.
🔹 S’inspirer des bonnes pratiques pour intégrer la décarbonation dans votre stratégie RH et renforcer l’attractivité de votre entreprise.


📌 Références mentionnées :

  • Le schéma ADEME sur la décarbonation : diagnostiquer, réduire, substituer.

  • La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : une nouvelle réglementation qui impose des rapports extra-financiers.

  • Les synergies locales et initiatives du Pays Basque pour accélérer la réindustrialisation.

👉 Retrouvez Thibault HOURQUEBIE sur LinkedIn pour en savoir plus sur ses accompagnements et initiatives : https://www.linkedin.com/in/thibault-hourquebie/
👉
Mon LinkedIn pour échanger sur ces sujets : www.linkedin.com/in/claire-industrie-qui-fait-envie.


🎧 Bonne écoute et rendez-vous jeudi pour l’épisode 4, où nous approfondirons les méthodologies collaboratives entre Qualité et RH pour une gestion des talents performante.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillot, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Salut Thibaut ! Salut ! Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Bien, parfait. Et toi ?

  • Speaker #0

    Bah écoute, super, je te remercie. Si je te reçois aujourd'hui... c'est pour une raison quand même assez précise. C'est pour parler des initiatives des territoires en faveur du développement de l'industrie française. Sur le papier, ok, on s'éloigne un peu de mon sujet RH de prédilection. Mais pas tant que ça quand même. Car derrière finalement chaque initiative qu'on parle de décarbonation, d'économie circulaire, on a clairement des enjeux qui sont cruciaux. Et c'est notamment le sujet de l'attractivité de l'industrie. Comment ? ce sont des leviers pour fidéliser les talents, comment ça peut donner envie aux jeunes générations de rejoindre l'industrie, qui finalement prennent bien le pas de cette transformation et de répondre à ces enjeux sociétaux d'aujourd'hui. Alors on va faire deux épisodes ensemble. Le premier focus sur justement les enjeux de la décarbonation, comment ça redessine le visage de l'industrie en la rendant non seulement plus durable et plus désirable finalement pour les candidats. pour les collaborateurs. Et le second va faire un focus sur un projet que vous portez. C'est un projet d'économie circulaire autour du recyclage plastique qui s'appelle Iparla. Donc, j'ai trop hâte que tu m'en dises plus. Est-ce que tu rejoins mon introduction ?

  • Speaker #1

    100% en ligne et j'en profite pour te remercier pour cette invitation. L'industrie qui fait envie, c'est un peu notre leitmotiv aussi à Pays Basque Industrie. Donc, très heureux d'être là aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Donc alors, écoute, je te retourne la question. Je fais un peu dans l'autre sens, mais je rebondis sur ce que tu viens de me dire. L'industrie qui fait envie, pour toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Une industrie qui fait envie, pour moi, c'est juste une industrie qui doit être vue à sa juste valeur. Parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on a un petit peu tous l'idée de l'industrie des années 50. avec de la fumée qui en sort, des grosses usines, du travail à la chaîne, un travail pénible. Ça, c'est quelque chose qu'on entend souvent. Et pour autant, pour ceux qui ont osé passer le cap de rentrer dans une usine, on se rend compte que finalement, aujourd'hui, l'industrie, c'est un secteur qui offre pleinement du sens à ceux qui y travaillent, parce que concrètement, ils fabriquent des produits dont ils se servent tous les jours. C'est un... secteur aussi où la remunération est attractive. Donc, il y a vraiment des vrais atouts, je pense, pour l'industrie qui, on en parlera sûrement, est en pleine transition, que ce soit écologique, numérique. Voilà, donc, il y a des vraies opportunités de s'épanouir dedans. Donc, une industrie qui fait envie, c'est une industrie qui arrive à montrer au monde ce qu'elle est vraiment.

  • Speaker #0

    Super. Après, j'ai trois questions. Attention. roulement de tambour. Thibaut, qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à répondre, mais je dirais que ce qui m'anime au quotidien, moi je suis un pur produit de l'industrie, clairement, et j'aime l'industrie. Ça nous fait, je pense, un point commun, clair. Et donc, participer à son développement et des synergies en local entre industriels. Faire en sorte de solutionner des problèmes à plusieurs. Faire des rencontres avec des chefs d'entreprise qui sont hyper engagés. Ça, c'est vraiment ce qui me motive au quotidien. Ce qui va me révolter, c'est que pour la réindustrialisation française, il faut qu'on tire tous dans le même sens. Tout est acteur confondu et ce n'est pas toujours le cas. Donc parfois, on s'est amené à des situations un peu frustrantes. Et ce qui me fait peur, toujours sur l'industrie, Je pense qu'on a des enjeux qui sont majeurs dans les années à venir. Le réchauffement climatique, c'est un secret pour personne. On a un contexte géopolitique qui est aussi compliqué. On a l'émergence de l'IA qui est... notamment de l'autre côté de l'Atlantique, en plein essor. Et donc, comment on va réussir à relever tous ces enjeux avec une industrie forte ?

  • Speaker #0

    Écoute, merci pour ces réponses. Et peut-être avant qu'on plonge dans le sujet, je pense que la terre entière ne te connaît pas, Thibaut. D'ailleurs, ton nom de famille, c'est Ourkeby. Puisque je ne l'ai pas dit en introduction, je propose que tu te présentes. Alors vraiment, tu as carte blanche, donc tu peux te présenter de la manière dont tu le souhaites.

  • Speaker #1

    Je pourrais parler de Thibaut le papa, Thibaut le sportif, puisque je pratique le crossfit. Mais je pense que les gens qui écoutent aujourd'hui sont surtout venus là pour écouter Thibaut l'industriel. Et qui donc, comme je le disais, moi ça fait une dizaine d'années que je suis dans l'industrie, avec l'obtention d'un diplôme d'ingénieur à l'Insermat Mecca de Bordeaux, dans les années 2014-2015. Et j'ai connu plusieurs métiers, donc j'ai commencé par du bureau d'études dans l'aéronautique et le spatial, où j'étais donc chez Airbus Events & Space à Toulouse, à la Bêche plus précisément, s'il y a des Occitans qui nous écoutent. et donc de développer des produits pour les satellites. Le développement, c'est l'écriture du cahier des charges, la conception, la fabrication, le montage sur satellite. Et c'est vrai que c'est un métier qui est passionnant parce qu'on n'a pas trop le droit à l'erreur. Une fois que le satellite est parti dans l'espace, c'est compliqué de le réparer. Donc il faut faire les choses bien et il y a toujours cette petite adrénaline lors du lancement. On est tous devant les écrans, on voit la fusée qui décolle et on se dit... Est-ce qu'il va arriver à bon port ? Et donc, lors du Covid, comme beaucoup de monde, ça a créé des changements dans les carrières. Et moi, j'ai décidé de revenir au Pays Basque, qui était ma région natale, pour y fonder ma famille. Et j'ai donc décidé de me diriger vers Pays Basque Industrie, où je suis aujourd'hui le délégué général. Et Pays Basque Industrie, c'est une association qui regroupe une soixantaine d'industriels. et avec qui on travaille à créer des synergies, développer des projets.

  • Speaker #0

    Et alors, ton rôle de délégué général ? Tu nous en dis un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors, un délégué général, comme dans les entreprises classiques, c'est un peu au four et au moulin. Vous voyez, aujourd'hui, je me retrouve à faire un podcast. Mais à côté de ça, j'ai le rôle de développer l'association, donc avec de plus en plus de membres, faire en sorte de... de fédérer toute cette industrie en local. Mon rôle, c'est aussi de porter des projets. On parlera du projet Iparla, mais j'en suis le chef de projet. Donc, il y a une partie aussi technique. Et j'ai une partie aussi liée à la création de synergies entre industriels. Donc, créer des partages d'expérience, créer de la mutualisation de machines, de savoir-faire, faire en sorte que tout ce petit monde se parle, travaille ensemble. Et c'est moi qui les accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Écoute, ça donne envie ton job. Enfin, le bien est pas mal non plus, cela dit. Mais ça donne envie. Merci pour cette présentation. Maintenant, je sais que tu es papa, sportif et passionné d'industrie. Merci Thibaut. Je te propose qu'on commence le premier épisode. Bon, pendant des décennies, l'industrie a été mise sur le banc des accusés dans le combat pour l'environnement. Trop polluante, trop rigide, incapable de changer. Forcément, ce n'est pas étonnant que les candidats, aujourd'hui, soient aux abonnés absents. Pourtant, les choses bougent. La décarbonation, ce mot, on l'entend partout. Ce n'est plus seulement une contrainte, aujourd'hui, pour les industriels. C'est une opportunité, un moteur d'innovation, un levier d'attractivité. Je pense que tu ne vas pas me contredire. Et si au Pays Basque, il y a des filières comme l'aéronautique, l'agroalimentaire, devenaient des modèles de transformation durable. Donc, on va parler de tout ça aujourd'hui. On va aborder les chemins parcourus par les industriels basques. C'est ton territoire, tu le connais par cœur. Les collaborations qui émergent. comment la décarbonation peut améliorer la perf économique, écologique et aussi, évidemment, on est là pour parler de ça, redorer l'image de l'industrie et redevenir l'industrie qui fait envie. Donc maintenant, Thibaut, c'est parti, on rentre dans l'arène, on aborde les questions. Est-ce que déjà, tu peux nous poser un peu de contexte, notamment autour de l'industrie du Pays basque ? il y a 5-10 ans sur la question de la décarbonation. Où est-ce qu'on est à l'industrie ? Quels étaient les enjeux, les sujets ? Et vers où vous voulez aller ?

  • Speaker #1

    Alors clairement, si on faisait une photo il y a 5 ou 10 ans de la décarbonation de l'industrie, on n'aurait pas la même photo qu'aujourd'hui. Puisque les transitions, qu'elles soient, on a dit décarbonation, mais le numérique, le social, toutes ces transitions-là, elles vont très vite. Donc rien que 5 ans sur l'échelle de temps de la transition, c'est énorme. Nous, à Pays Basque Industrie, on est une jeune association. Une des toutes premières actions qu'on a faites, il y a trois ans maintenant, c'était de faire un diagnostic de où en sont les industriels en termes de décarbonation, au Pays Basque, bien sûr. Et finalement, ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait des précurseurs qui s'étaient lancés parce qu'ils avaient senti avant tout le monde qu'il fallait y aller. Il y avait un... gros pool aussi d'entreprises qui savaient qu'il fallait y aller mais qui n'y avaient pas commencé parce que quelque part comment je me lance dans une transition écologique quand mon métier avant c'était juste mon métier je me me préoccupais pas de cet aspect là donc c'est vrai que ça a un petit côté déroutant au départ et il y avait une petite minorité qui aujourd'hui à mon sens n'existe plus qui était encore peut-être un petit peu sceptique de ce qu'il faut y aller est ce qu'il faut pas y aller voilà ça c'était le paysage il ya quelques années aujourd'hui On a un schéma qui est très clair sur la décarbonation. Ce n'est d'ailleurs pas les industriels qui le disent, c'est l'ADEME. Quand on regarde le schéma d'ADEME sur comment se décarboner, il y a trois étapes. La première, avant d'installer des panneaux solaires partout sur ces toits, il faut déjà connaître ses consommations. Et donc, par ce diagnostic-là, on est capable de connaître ses points faibles. Derrière, on déroule un plan d'action pour réduire les consommations. Ça, c'est la deuxième étape. Pour connaître mes consommations, je vais mettre des capteurs sur les machines qui vont permettre de traquer l'énergie. Et pour les réduire, je vais optimiser mon processus de fabrication. Je peux éventuellement traquer les fuites d'air comprimé qui gaspillent de l'énergie pour rien. Je peux récupérer ma chaleur fatale. Et une fois que j'ai fait tout ça, c'est là qu'on va substituer par des énergies bas carbone, type panneaux solaires, biomasse, etc. Mais c'est vraiment un schéma qu'on rencontre dans toutes les entreprises aujourd'hui. Ces trois étapes qui sont clés. Et donc, on parle des temporalités. Il y a quelques années, il y avait déjà des entreprises qui avaient réalisé ces trois étapes-là. Et aujourd'hui, la majorité, je dirais, elles sont à l'étape entre connaître ses consommations et réduire, au niveau du tissu de PME qu'on a au Pays basque.

  • Speaker #0

    Et d'après toi, pourquoi est-ce que l'industrie souffre autant de cette image ? de pollueurs. En quoi est-ce que travailler avec cette vision systémique, le sujet de la décarbonation, ça peut aider à redorer l'image du secteur ? Quels sont les impacts ? Qu'est-ce que tu mesures sur ton territoire ?

  • Speaker #1

    On peut peut-être sortir quelques chiffres. Parce que c'est vrai qu'on a ce ressentiment, quand je dis on, c'est le grand public, de l'industrie qui est pollue. Peut-être à cause aussi d'images qu'on voit, que ce soit dans les journaux, que ce soit dans les films de la grosse usine, les représentations, que les gens en impriment cette image. Mais si on prend les chiffres, l'industrie en France, c'est 20% des gaz à effet de serre. Là où le transport, c'est plus de 30%, et le domaine agricole, c'est aussi 20%. Rien que quand on a dit ça, on voit que l'industrie n'est pas du tout le premier pollueur. Et encore, là, on est au niveau français où on prend les industries lourdes. Si on fait un focus au Pays basque, nous, on représente 3% des gaz à effet de serre du Pays basque. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'on a une population industrielle qui sont... majoritairement des fabricants, métallurgisme, plasturgistes, des sous-traitants de grands groupes. On a très peu d'industries lourdes et donc 3% à l'échelle du Pays-Bas, ce n'est vraiment pas significatif. Donc par rapport à cet imaginaire collectif que l'industrie pollue, on a démontré que, même si tout le monde doit s'améliorer pour atteindre les objectifs et les accords de Paris, On voit que l'industrie n'a pas à rougir de ses performances sur ce côté-là.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Et tu vois, pour moi, il y a aussi un point qu'il faut considérer côté industriel. On le sait, toi et moi, et vous qui nous écoutez, que les enjeux des industriels sont juste colossaux. Les enjeux de transformation, les normes sur lesquelles on les attend, qui ne cessent d'évoluer. tous les mois, tous les deux mois, tous les six mois. ils ont toujours plus d'attentes et toujours plus de Ausha à fouetter donc pour certains en tout cas ça peut être perçu les enjeux de la décarbonation comme une contrainte qu'est-ce que toi tu y vois derrière, quel est ton ressenti sur ton territoire, tu disais que ça avait beaucoup progressé, qu'effectivement vous avez réussi à embarquer de nombreux acteurs dans la transformation mais eux Comment ils le vivent ? Parce que quelque part, ils n'ont pas forcément les compétences, ils n'ont pas forcément le temps pour s'attacher à ces sujets-là.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, il y a un aspect déjà réglementaire, on pourra peut-être en parler avec notamment la CSRD qui arrive, mais au-delà de l'aspect réglementaire, il y a aussi un vrai aspect engagement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la majorité des dirigeants, ils ont suivi des parcours accélérateurs, ils ont écouté des conférences, comme tout le monde, ils ont compris. ce qui était à l'impact de leur entreprise sur la planète. Et donc aujourd'hui, ils ont compris que l'entreprise de demain, elle devra intégrer l'aspect transition écologique dans son business model. C'est clair et net, sinon elle n'existera plus. Donc je pense que les industriels, en tout cas les dirigeants, sont convaincus qu'il faut y aller. Maintenant, il y a une double opportunité. C'est maintenant qu'on a dit ça. Comment je vais transformer mon business ? Est-ce qu'il y a des opportunités de business à faire ? mais également comment je vais en faire un outil de marque employeur. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sait que les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail ont l'engagement écologique avec elles quand elles rentrent dans l'entreprise. Donc, ils savent qu'en engageant finalement leurs salariés, ils vont aussi engager leurs futurs recrues et donc la société avec eux. Donc, ils ont un vrai rôle à jouer dans tout ça.

  • Speaker #0

    Oui. Après, est-ce que tu... Souvent, si tu veux, les industriels ont du mal à passer le cap de la communication, justement, de la représentation, avec toujours ce vieil adage, vivons heureux, vivons cachés.

  • Speaker #1

    C'est vrai,

  • Speaker #0

    c'est vrai.

  • Speaker #1

    Historiquement, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai, qui persiste. Donc, il faut un petit peu casser ces barrières-là. Est-ce que toi, tu observes, tu me parles de marque employeur, donc il y a forcément une forme de communication derrière la marque employeur, de branding. Est-ce que les industriels prennent le pas au-delà de l'engagement de communiquer sur leur réalisation et pour vraiment le transformer en levier ? en levier marketing, communication pour attirer que ce soit des clients ou des candidats, tu vois ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est sûr qu'il y a un très gros changement qui est observé. Ce que tu as dit est très vrai. Pour Yves-Roy Vivant Caché, c'est vraiment un adage un peu industriel où ce n'est pas comme le service du tertiaire où on est amené à communiquer tout le temps et pour tout. Là, clairement, aujourd'hui, toutes les entreprises ont leur page LinkedIn. Certains chefs d'entreprise se mettent à faire du personal branding, à incarner leur marque, même quand c'est adressé à du B2B. Donc, c'est vrai que ça, c'est assez changeant. Et donc, sur l'aspect environnemental, oui, les entreprises aiment communiquer là-dessus, par exemple, sur la gestion de leurs déchets, par exemple, sur un investissement qui va permettre d'être plus sobre énergétiquement. Donc oui, clairement, ça, ça a changé. Et je pense que c'est dû aussi au fait qu'ils ont besoin d'attirer leurs clients, mais aussi leurs futurs talents pour leur entreprise.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu observes que ça progresse quand même, qu'ils prennent un peu plus la parole sur ces sujets-là ?

  • Speaker #1

    Complètement, oui. Alors sur la décarbonation, mais aussi sur la RSE au sens large. Il y a des communications. Avant, peut-être que c'était plus de la communication métier. j'ai réalisé cette pièce en titane aujourd'hui c'est je viens d'accueillir mon nouveau alternant en communication qui va faire les postings tu vois ça a changé le type de communication c'est

  • Speaker #0

    une vraie stratégie marque employeur tu me parlais d'une nouvelle réglementation la CSRD c'est ça

  • Speaker #1

    Corporate Sustainability Reporting Directive. Avec l'accent anglais.

  • Speaker #0

    Yes, of course. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Comment est-ce que... Déjà, qui est concerné ? Est-ce que c'est tous les industriels ? Est-ce que c'est à partir d'un certain nombre, je ne sais pas, de salariés, de productivité ? Je ne sais pas comment ça va être mesuré. Et comment on se met en ligne avec ça ? Ça sort en 2026, là, c'est ça ? Ou c'est déjà... Alors,

  • Speaker #1

    la CSRD, si je devais donner une image de la vision que les industriels en ont, c'est, tu sais, comme les Gaulois avec le ciel va leur tomber sur la tête. C'est un petit peu ça, puisque c'est un reporting extra-financier qui vient de l'Europe et qui demande à l'entreprise de fournir toutes ces données, en fait, sur l'environnement, la biodiversité, les droits humains. Et ça va être un rapport public que les clients vont pouvoir regarder, les fournisseurs, les financeurs surtout. Donc demain, pour accorder un crédit, il y aura ce rapport qui sera regardé. Et aussi, bien sûr, encore une fois, les futurs salariés de l'entreprise. Donc c'est quelque chose de public et qui montre finalement si l'entreprise joue le jeu en termes de transition écologique. Elle va être lancée sur l'exercice 2025, donc pour 2026, c'est demain, pour toutes les sociétés de plus de 250 salariés et 50 millions de chiffres d'affaires, donc les ETI et les grands groupes. Donc nous, à l'échelle du Pays-Bas, on a des ETI qui se creusent déjà la tête sur comment on va faire pour déjà remonter tous ces indicateurs, parce que je crois qu'il y a 1 000 indicateurs à sortir. Comment ils vont faire pour les sortir ? Et après, il y a un rapport peut-être de 400 pages à faire. C'est vraiment colossal en termes de travail. Il va y avoir peut-être un petit peu, on va dire, de la part de l'Europe, un petit peu de mou laissé peut-être les deux premières années. Mais par contre, après, il faudrait être capable de les ressortir automatiquement. Et pour complexifier la tâche, ça ne concerne pas que l'entreprise, mais aussi ses sous-traitants.

  • Speaker #0

    l'ensemble de la supply chain.

  • Speaker #1

    Voilà, donc c'est obligatoire pour les ETI et les grands groupes, mais ça sera basé sur des données qui viennent des PME, des TPE. Donc aujourd'hui, on peut être en mesure de dire que tout le monde va devoir faire des efforts en termes de collecte de données sur les aspects ESG, donc environnemental, social et gouvernemental.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un autre aspect, parce que là, tu me parles des ETI plus de 250 salariés, mais on sait très bien comment c'est. Un grand donneur d'ordre, un grand groupe. qui ne va pas avoir forcément que des sous-traitants ou des co-traitants qui soient des ETI, ils vont imposer le même cahier des charges finalement à leurs prestataires, à leurs co-traitants, sous-traitants.

  • Speaker #1

    C'est exactement la même chose que le bilan carbone. Quand Airbus ou Renault doit calculer son bilan carbone produit, il est obligé d'avoir les données du bilan carbone de ses sous-traitants. Donc le bilan carbone est obligatoire pour les ETI, mais il s'appuie sur des données de la part des PME. Et c'est pour ça que... Pas que, mais c'est une des raisons pour lesquelles, quand je disais que les PME, ils hésitaient déjà d'en connaître leur consommation et les réduire, c'est parce qu'ils sont déjà, en fait, dans la chaîne.

  • Speaker #0

    Ok. Oui, donc demain, moi, je suis un petit industriel, mais je travaille pour un grand donneur d'ordres. Je ne sais pas, je suis une boîte avec 30 salariés. Il faut se mettre en ligne.

  • Speaker #1

    Il va falloir, si tu veux garder ton activité... Ah ben oui,

  • Speaker #0

    j'ai envie de la garder. J'imagine que ça doit être un sacré sujet et enjeu et difficulté pour les industriels. Et il y a un autre aspect, j'en ai parlé en introduction, qui m'intéresse particulièrement. J'ai eu cette discussion, je t'en ai parlé en off avec Olivier Luanzi. je mettrai les références dans la description, vous le retrouverez sur LinkedIn et je trouve qu'il est hyper important lui son postulat c'est de dire mais en fait ce ne sont que les initiatives des territoires qui vont favoriser la réindustrialisation parce que c'est dur à lire comme mot du territoire national tu vois et J'ai envie de venir te chercher un petit peu là-dessus. Tu vois, vous êtes un bel exemple. Tu m'as parlé beaucoup de réalisation, justement de cet esprit communautaire que vous avez développé avec vos adhérents, mais pas que. Donc, qu'est-ce qu'on peut aller chercher, tu vois, avec cette territorialisation ? des industriels.

  • Speaker #1

    C'est marrant, je ne savais pas que Olivier Luandi avait dit ça, en tout cas comme ça, mais c'est clairement, nous, ce qu'on pense en local, c'est-à-dire que en septembre dernier, on a fait un événement sur la réindustrialisation, on a fait venir des industriels nationaux et locaux se rencontrer et discuter sur comment réindustrialiser la France et c'est vraiment le parti pris qu'on dit, c'est-à-dire que pour réindustrialiser la France, il faut passer par les territoires et des écosystèmes comme le... pays basque industrie, qui vont favoriser ces émergences de projets, ces émergences de collaboration qui, derrière, sont soutenues par les institutionnels et qui permettent, voilà, demain, de réindustrialiser. Et c'est dans ce sens que ça doit se faire.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a un point, je trouve important dans les territoires. On a souvent un attachement fort pour nos industries. Pour certains, c'est un peu cheville au corps, tu vois, où on a le tonton, la tata qui bosse dans telle industrie, on a envie de la rejoindre. Tu vois, si je fais le lien avec notre sujet de l'emploi, de l'attractivité, c'est hyper important d'être ancré sur son territoire. Je ne sais pas si tu me rejoins, mais je pense que cette territorialisation, elle est bonne, elle est vertueuse, aussi bien pour les enjeux de la réindustrialisation et de cette présence importante, et aussi bien sur le côté de l'emploi.

  • Speaker #1

    Clairement, moi j'ai envie de dire, sans industrie, il n'y a plus d'emploi. Parce que, regarde, on prend un industriel, donc il a ses salariés. Mais regarde, un consultant RH, il va travailler auprès d'un industriel. Je le prends au hasard, peut-être que tu te sentiras pas agisé.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est très sympa de me faire ma pub.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais c'est pareil pour l'assureur, le banquier, pour tous les gens, toutes les sociétés de services qui vont travailler autour de l'industrie. C'est vraiment dans ce sens-là que ça se fait. Et d'ailleurs, c'est comme ça que ça s'est créé dans les années... 5 ans, tout le monde, l'industrie s'est développée. C'est là que tous les services se sont développés derrière. Et ce n'est pas d'abord les services qui se sont créés, puis l'industrie. Donc l'industrie, c'est la mer de l'emploi. Et on le voit, pour reconnecter avec cet aspect de territoire, aujourd'hui, la réindustrialisation, elle passe par les villes moyennes et les territoires. On n'a pas de grosses usines en plein Toulouse, en plein Bordeaux ou en plein Paris. C'est par les territoires que les usines peuvent grandir. C'est ça. et créer de l'emploi. Donc oui, l'image est bonne, la tata, le tonton, le cousin, c'est exactement ça. Quand on était dans un lycée, il y a quelques semaines de ça, pour interroger les jeunes sur leur vision de l'industrie, il y en a pas mal qui ont répondu ça. Oui, moi j'ai mon oncle ou j'ai mon père qui travaille chez telle ou telle entreprise, donc je connais. C'est vrai, de près ou de loin, on a tous quelqu'un qui travaille dans l'industrie, dans notre cercle, qu'on en soit plus proche.

  • Speaker #0

    Ah bah clairement, tu vois, moi je ne suis pas très loin des chantiers de l'Atlantique, je peux te dire, j'ai des chantiers de l'Atlantique ou Airbus à 20 minutes de chez moi, la très grande majorité bosse ou au chantier ou chez Airbus, tu vois. Donc ouais, c'est vrai que cette empreinte territoriale, elle est hyper importante et les initiatives, comme tu le soulignais, de se regrouper, d'avancer dans le même sens parce que finalement... on a les mêmes enjeux. Donc, c'est chouette de fédérer autour de ça. Et tu penses, est-ce que... Alors, tu me parlais de ces jeunes que tu es allé rencontrer. Tu penses quel est leur regard, en fait, par rapport à ces sujets de la transition écologique ? Est-ce que ça te semble être un levier ? Est-ce que c'est des attentes qu'ils ont un peu chevillées au corps ? Ou est-ce que... Ils sont tellement désespérés envers l'industrie qu'ils ne s'imaginent même pas qu'on puisse faire une transition écologique. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Pour faire un petit aparté sur cet événement, là aussi, on avait un petit peu innové. Pays Basque Industrie, on s'était associé à la communauté d'agglomération Pays Basque pour organiser un événement dans un lycée à Bayonne, le lycée Louis-Defoix. Et on a amené 25 industriels du Pays Basque, de toutes filières. Il y avait des entreprises dans le médical, des entreprises de maroquinerie, dans l'aéronautique, dans l'agroalimentaire. dans l'ameublement. Et plutôt que d'être toujours les industriels sur scène et les jeunes qui écoutent, on a inversé les rôles. Donc on avait un panel de jeunes qui étaient sur scène et qui avaient des questions sur leur vision de l'industrie, leurs attentes. Et ce qui était assez marrant, c'est de voir les clichés, clairement, dont on a parlé tout à l'heure. Donc je m'en étais noté deux. Les usines, c'est énorme, je ne pourrais pas y travailler dedans. Alors qu'on a plein de petits ateliers avec 10, 15, 20 salariés.

  • Speaker #0

    Les usines polluent, il y a de la fumée, etc. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est 3% des émissions au Pays Basque. Donc je me défie quiconque d'aller trouver de la fumée au-dessus de ces usines. Donc c'est clairement une vision un peu tronquée. Et alors quelles étaient leurs attentes ? Moi, je m'attendais clairement, c'était une population de lycéens, je m'attendais clairement à la transition écologique, vraiment en réponse numéro 1 ou pas loin. Eh bien non, les réponses, ça a été vraiment lié à la qualité de vie au travail, donc un bon salaire. qui permet de se loger, qui permet de vivre convenablement, des horaires flexibles, du télétravail, etc. Il n'y a peut-être qu'un élève qui a parlé de transition écologique. Alors, ça ne veut pas dire que les jeunes n'attendent pas la transition écologique, c'est juste que je pense que cet aspect-là vient peut-être à l'entrée dans le marché du travail, peut-être dès le premier job, où on va vraiment s'interroger sur quel est son impact, peut-être à un moment où on a un petit peu plus de maturité aussi sur ce qu'on produit. donc c'est là qu'on voit qu'il y a des grandes écoles comme Polytechnique par exemple qui vont boycotter des grands groupes que je ne citerai pas mais là il y a peut-être un peu plus d'engagement post-bac là où au niveau collège-lycée ils sont encore peut-être dans un peu plus le B.A.B. du métier qui est de voir de quoi vivre et sur ces aspects-là les industriels se sont fait un plaisir de rappeler les conditions de travail qu'ils pouvaient y avoir c'est-à-dire ce qu'on a dit tout à l'heure des salaires intéressants... On ne croirait pas le week-end. On a des métiers qui sont de rien de sens. C'était une rencontre, en tout cas pour nous, qui a été riche d'enseignements et je pense que des deux côtés, autant du côté des industriels que du côté des élèves.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, c'est marrant ce que tu dis, mais finalement, c'est juste des besoins un peu primaires. Au départ, après, effectivement, ils ne sont pas encore dans la vie active, mais effectivement, finalement, c'est un peu du basico-basique. et tu vois je fais une petite aparté mais hier j'ai failli m'étouffer dans ma voiture j'écoutais ça aurait pu être dangereux on a failli rater le podcast d'aujourd'hui c'est ça mais j'écoutais un épisode de Génération Do It Yourself avec le CEO pardon j'ai mangé son nom mais je mettrai pareil dans la description du podcast le CEO du slip français ah oui Et forcément, qui est hyper engagé sur les sujets dont on parle, de la réindustrialisation, du consommé français, du consommé local et particulièrement, évidemment, dans le secteur du textile. Donc, il expliquait toute sa boucle et toute sa supply, si tu veux, du produit brut au produit fini et tout, hyper intéressant. Et j'ai failli m'étouffer avec les réponses. C'est Mathieu, j'ai plus son nom, Mathieu Stéphanie, je crois. Et qui les cherchait, tu sais, qui faisaient un peu l'avocat du diable de, en fait, est-ce que les candidats ont vraiment envie de se faire suer à des postes hyper répétitifs, à bosser en atelier derrière une machine et tout ? Mais moi, j'étais là, mais non, c'est pas que ça, en fait, l'industrie. Donc, je t'invite à l'écouter. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas forcément la position de Mathieu Stéphanie, tu vois, mais il se faisait l'avocat du diable et, enfin, voilà, hyper intéressant.

  • Speaker #0

    C'est bien que tu parles de lui. Donc Guillaume Gibault, effectivement, il a lancé le site français et il a réussi quelque part pendant plusieurs années à émerger dans le marché. Mais malheureusement, il est rattrapé par les aspects de la mondialisation. On voit que son entreprise s'est compliquée en ce moment. Et ce n'est pas le seul. Toute la filière textile souffre. Toute l'industrie du textile souffre. C'est un secteur qui est extrêmement concurrentiel. Et voilà, où la main d'œuvre est importante, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'opérations manuelles et donc c'est forcément moins cher dans les pays low-cost. Donc la réindustrialisation, c'est vraiment un combat de chaque instant et un vrai engagement. Je pense qu'il y a plus facile que d'industrialiser en France aujourd'hui, malheureusement.

  • Speaker #1

    Non, mais très clairement. Mais en tout cas, filez écouter l'épisode parce que c'est hyper intéressant. On comprend mieux son combat et justement comment tu vois... Il réajuste pour limiter, pour baisser les prix, pour transformer ses process aussi, pour diminuer le time to fill finalement, tu vois, de production. C'est hyper, vraiment hyper intéressant cet épisode et d'avoir ce regard de Mathieu Stéphanie. tire un peu les ficelles pour se faire l'avocat du diable qui est en plein dans les préjugés qu'on vient de débunker, tu vois. Donc très très intéressant mais pardon, je m'écarte complètement du...

  • Speaker #0

    On ira écouter le podcast.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Il y a un sujet qu'on n'a pas trop abordé, j'aimerais bien voir ton point de vue aller un peu plus loin. C'est la vision en fait héroïste, tu vois, de l'approche de la décarbonisation décidément, j'arrive pas à le dire, décarbonation, pardon, de son industrie. Je suis industrielle, j'avance sur la démarche. Concrètement, ça peut m'apporter quoi d'un point de vue business pur ?

  • Speaker #0

    Je pense clairement que le ROI de chaque transition doit être calculé parce qu'une entreprise est amenée à gagner de l'argent pour payer ses fournisseurs, payer les salaires, faire vivre finalement le territoire, comme on l'a dit tout à l'heure. Donc on ne peut pas se lancer à fond dans la décarbonation. Allez, je mets des millions sur la table, je décarbone et après, je vois ce qui se passe. Donc chaque industriel, avant d'investir... dans des solutions de sobriété énergétique, de substitution dans des énergies bas carbone, tout ce que j'ai raconté tout à l'heure, il est obligé de calculer son héroïde. Donc c'est très juste de le prendre par cette approche. Et ce qui est bien fait quand même, dans la roadmap que j'ai donnée tout à l'heure, connaître ses consommations, les réduire et les substituer, c'est-à-dire qu'à terme, on fait des économies. C'est-à-dire qu'on le prend quand même par le spectre financier. On relie vraiment la performance énergétique. aux gains financiers. Je pense que c'est bien de le penser de cette manière. Alors, pour donner quelques chiffres, il y a des ROI qui peuvent être extrêmement rapides. Par exemple, moins d'un an. J'ai cité tout à l'heure traquer les fuites d'air comprimé. On était chez le groupe Lawak, qui est un gros sous-traitant d'Airbus au Pays Basque. On y était sept semaines pour parler justement de décarbonation et de gestion d'énergie. Et il nous disait qu'un trou d'un millimètre dans un tuyau d'air comprimé, 1 mm, c'est rien, ça faisait, de mémoire, 4700 m3 d'air perdu par an. Et donc, ça se chiffre en milliers d'euros à la fin de l'année, pour un trou d'1 mm. Donc, si on prend un trou de 2 mm, 3 mm, c'est exponentiel, fois tout le réseau. Donc, ils ont investi dans un truc tout simple, c'est un tracker de fuites. Ils regardent sur tout le réseau et par des jeux de couleurs, on voit où sont les fuites. Et le fait de reboucher ces fuites, C'est le tracker, je ne sais plus, c'est quelques milliers d'euros, mais on voit que le ROI, il est extrêmement rapide. C'est du quick win. Voilà, on peut avoir pareil sur l'éclairage intelligent, ce qu'on appelle le smart relamping. Donc l'atelier aujourd'hui, majoritairement, il est illuminé par zone. Zone 1 allumée, zone 2 allumée, zone 3 allumée. Demain, dans la zone 1, on pourrait avoir des sous-parties qui s'allument en fonction de l'éclairage naturel, en fonction de la présence des opérateurs. en passant aussi par un éclairage LED au lieu d'un éclairage ampoule classique. Donc ça, c'est des petits invests qui sont rentabilisés en moins d'un an. Et après, plus on va sur du gros investissement comme récupération de chaleur fatale, panneaux solaires, chaudières, biomasse et compagnie, plus le ROI va être long. Mais encore une fois, ça se calcule. Si je prends un exemple encore, les panneaux solaires pour une société comme d'agroalimentaire qui a des frigos, qui tournent H24 7 jours sur 7, 305 jours par an, ils vont se rentabiliser plus vite qu'une entreprise qui travaille que du lundi au vendredi, de 8h à 18h, parce que tout le solaire qui est capté le week-end, il n'est pas utilisé. Donc, pour conclure, c'est vraiment important de voir cette vision via le spell financier de manière à avoir une activité pérenne, encore une fois.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, merci pour cette réponse. forcément on est quand même là pour gagner du pognon donc aligner performance énergétique et performance business c'est forcément nécessaire je te propose à moi que tu aies quelque chose Thibaut à rajouter sur ce premier épisode sinon je te propose de conclure tu me dis juste en concluant je dirais qu'effectivement on a parlé d'aspect financier mais

  • Speaker #0

    Encore une fois, les industriels et les chefs d'entreprise ont bien compris de l'impact qu'ils ont sur la planète. Et je pense vraiment que c'est intégré dans le mindset aujourd'hui de se dire qu'on ne peut plus continuer. Il faut que sur chaque pilier de l'entreprise, on réfléchisse. Est-ce que l'entreprise en fait assez ? Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? Et c'est bien qu'il y ait cette prise de conscience. Et c'est comme ça qu'on arrivera à nos objectifs.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Depuis pas mal d'années maintenant, on voit des initiatives qui sont mises en place sur le recyclage des matières premières. Même sur la partie office, c'est de plus en plus intégré aussi sur les achats, sur la partie supply. On n'en a pas parlé, mais on sait que les achats sont aussi de plus en plus responsables. à chercher plutôt d'abord du local. Après, ça dépend des politiques de chaque boîte, mais je pense qu'effectivement, je te rejoins. De plus en plus, les Indus se sentent responsables et saisissent l'importance qu'ils ont à l'intégrer dans leur politique. Je suis carrément d'accord avec toi. Merci pour ce point, merci pour ces différents points. Donc moi, je retiens, on va dire, trois enseignements clés de notre échange. Déjà, la vision collective de la décarbonation et en tout cas l'angle que vous prenez sur le Pays Basque, donc hyper intéressant. Évidemment, le lien avec l'attractivité. du secteur, que c'est vraiment un moyen de redorer l'image de l'industrie par la responsabilisation de ce sujet sociétal. Donc, merci Thibaut pour tout ça. On se retrouve donc jeudi pour le deuxième épisode où tu vas nous présenter et nous faire un focus sur e-parler, sur cette boucle. que vous avez mis en place pour que le circulaire. Donc, j'ai hâte d'en savoir plus et on se retrouve jeudi. Ça te va ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Claire, à jeudi.

  • Speaker #1

    Merci. Et oui, nous voilà déjà à la fin de l'épisode. Mais merci de nous avoir écoutés. C'était Claire Tenayot, fondatrice de Be Wanted. L'épisode vous a plu ? On se retrouve jeudi pour l'épisode numéro 2. En attendant, n'oubliez pas de vous abonner sur Spotify et surtout la meilleure façon de soutenir le podcast c'est de laisser un avis 5 étoiles à bientôt

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