- Speaker #0
Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Bonjour Aurélien, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Très bien, bonjour Claire.
- Speaker #0
Bon, écoute... Je suis très heureuse de t'avoir aujourd'hui. On va parler de plein de sujets passionnants. Tu connais la routine ici, comme d'habitude, on commence par trois questions qui répondent de manière la plus spontanée possible. Donc, qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Et qu'est-ce qui te fait peur ?
- Speaker #1
Ce qui m'anime, c'est le collectif. Ce qui me révolte, c'est le pessimisme. Et ce qui me fait peur, c'est qu'on... On ne soit pas capable de relever les défis qui sont devant nous à temps et qu'ils soient relevés par ailleurs et que nous, on soit en retard. Ça, ça me fait peur et ça m'inquiète.
- Speaker #0
Et de ces défis, de quel type de défis ? J'imagine que tu as des défis en particulier en tête ?
- Speaker #1
Il y en a plein, mais comme on est là pour parler d'industrie, je pense que réindustrialiser notre pays et retrouver une certaine autonomie, une certaine souveraineté, ça me paraît important. Je pense qu'il faut qu'on arrive à innover, à rendre le secteur attractif. Il y a une concurrence tellement forte qu'on est obligé de se remonter les manches dès maintenant. J'espère qu'on sera au niveau et à temps.
- Speaker #0
Alors justement, forcément, on va parler d'industrie. Ici, on est sur l'industrie qui fait envie, donc je te retourne la question. C'est quoi pour toi une industrie qui fait envie ?
- Speaker #1
Pour moi, une industrie qui fait envie, c'est une industrie qu'on comprend. Et c'est une industrie qui répond aux vrais besoins des gens. Et je pense que nos industriels, en tout cas en France, sont vraiment dans cette dynamique-là. La preuve, ils ouvrent leurs portes pour montrer, expliquer leur métier et pour montrer que leur métier sont là pour répondre à des besoins du quotidien. Et je pense que quand tout le monde aura compris ça, ça sera beaucoup plus facile. plus simple d'attirer des gens vers l'industrie parce que ça mettra un sens important derrière ces métiers.
- Speaker #0
Super. Et avant qu'on plonge dans le sujet, je te propose de te présenter. Tu as carte blanche, tu nous dis tout ce que tu souhaites.
- Speaker #1
Très bien. Moi, c'est Aurélien Herbert, j'ai 28 ans, je suis ingénieur. Depuis que j'ai commencé ma carrière, je fais du conseil, mais toujours... pour des entreprises industrielles, donc aéronautiques, ferroviaires, etc., sur des missions de transformation, des missions de performance, des missions de grands projets. Et par ailleurs, je suis élu à la Société des ingénieurs à arrêt métier, qui fédère l'ensemble des ingénieurs qui sont passés par les arrêts métiers. Et au sein de cette société, je m'occupe des jeunes et je m'occupe maintenant des sujets d'attractivité de l'industrie. Et donc, c'est pour ça que... Je pense que c'est intéressant qu'on discute ce matin ensemble, Claire.
- Speaker #0
Écoute, je pense qu'on va avoir pas mal de choses à se dire, tu as bien raison. Ce que je te propose, c'est de poser un peu de contexte avant qu'on enchaîne sur notre échange de passionnés et qui sera très certainement passionnant. Juste une petite... pause avant de commencer. Merci à nos auditeurs parce que vous êtes de plus en plus nombreux. On a une croissance assez folle en ce moment sur le podcast. Donc, merci pour votre fidélité. Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à me mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute, donc sur Deezer, Spotify ou Apple Podcast. Ça vous prend franchement 2 secondes, 2 minutes, même pas. Top chrono. Et ça permet de soutenir. soutenir et de faire grandir en visibilité le podcast. Merci. Aurélien, excuse-moi, je reviens à toi pour un petit peu de contexte. C'est vrai que souvent, d'un œil externe, on peut penser que l'industrie, c'est un monde un peu difficile finalement, un peu opaque, un peu difficile d'accès. Forcément, moi, s'il y a bien une chose pour laquelle je suis convaincue... C'est de la nécessité de créer de nouvelles représentations, mais ouvrir les portes de l'industrie, c'est aussi un formidable levier. Et il s'avère que les 4 et 5 avril dernier, donc 2025, il y a plus de 200 usines qui ont ouvert leurs portes à travers la France dans le cadre de cette première édition des Journées Usines Ouvertes. Bon, évidemment, tu vas nous en dire plus. Cette initiative, elle est donc portée par la Société des ingénieurs à art et métier. Vous avez fait le pari un peu fou, mais essentiel, de reconcilier les Français avec leur industrie. Maintenant que l'événement est passé, qu'est-ce qu'on en retient ? Qu'est-ce que ça a réveillé ? Est-ce que l'industrie a réussi à redonner envie ? Voilà, tout l'objet de cet échange, revenir avec toi sur les coulisses, les réussites, ce que cette opération dit, de la manière dont l'industrie veut aussi se raconter aujourd'hui. Est-ce que ça t'intrigue ? trop en matière te convient avant qu'on enchaîne.
- Speaker #1
C'est parfait. Je pense que si on traite de tout ça, on va en avoir déjà pour un moment. Donc, ça va très, très bien.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, c'est parti. Alors, est-ce que déjà, on peut revenir tout simplement à la genèse de ce projet ? Qu'est-ce qui vous a fait aller vers cette première édition ? C'était quoi les déclencheurs ? Enfin, pour qui, pourquoi ?
- Speaker #1
Alors là-dessus, nous on a toujours fait de la promotion des métiers techniques et scientifiques, ce qu'on appelle la PMIS, Promotion des métiers de l'ingénieur et scientifique au sein de la Société des ingénieurs à métier. Donc on a des bénévoles qui vont dans des classes de collège, des classes de lycée, et puis qui expliquent quels sont les métiers. Donc c'est un sujet qui nous a toujours tenus à cœur, mais plus globalement, on souhaitait... faire une opération d'ampleur sur justement la promotion de l'industrie. Et ça a été vraiment déclenché et confirmé en novembre dernier, quand on a réalisé notre première enquête de l'Observatoire à Rémétier des Industries Responsables. On a posé des questions sur l'industrie, sa perception et ses enjeux, à plus de 2000 ingénieurs à Rémétier, plus de 2000 gazards. Et on a posé les mêmes questions à 1000 Français en partenariat avec l'IFOP. Et on s'est rendu compte que dans les enjeux majeurs, il y avait un enjeu qui consistait à trouver les compétences, trouver les talents. Il y avait un enjeu situé autour de l'attractivité et de l'image du secteur. Et on sait aussi que pour trouver les compétences, il faut arriver à les attirer et donc l'image est tout de suite derrière. Donc on s'est dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire là-dessus et que nous, en tant que collectif d'ingénieurs, on était capable de donner quelque chose en ce sens. et ce qui a terminé de nous convaincre qu'il fallait agir, c'est quand on a posé la question aux Français en disant « Si vous deviez recommander de façon forte à l'un de vos proches de travailler dans l'industrie, est-ce que vous seriez OK ou pas OK ? » Il y en a 11% qui étaient favorables, donc ça veut dire qu'il y en a beaucoup qui disent « L'industrie, c'est important, mais ce n'est pas pour moi ou ce n'est pas pour l'un de mes proches. » C'est pour ça qu'on s'est dit qu'il faut absolument qu'on fasse connaître l'industrie, il faut absolument redorer son image. Et en fait, comme l'industrie a changé, l'industrie, c'est quelque chose qui est quand même plutôt intéressant. Et il y a une certaine magie quand on rentre dans une usine, qu'on voit de la matière première et qu'en sortie, il y a des produits qu'on utilise au quotidien. On s'est dit en fait, la manière la plus simple de rendre ce secteur attractif, c'est de montrer la réalité. Et c'est pour ça qu'on est parti sur des journées portes ouvertes, 4 et 5 avril dernier.
- Speaker #0
Écoute, super. Estée, tu as peut-être, je te pose une colle, tu as le droit de me dire si tu ne les as pas de tête. Moi, je vous suis un peu... obsédé de la mesure. Est-ce que tu as d'autres chiffres peut-être intéressants à ressortir ? Encore une fois, si tu n'as pas de tête, ce n'était pas une question préparée. Tu as le droit de me dire, non, Claire, je n'ai absolument rien en tête. Mais si tu as d'autres chiffres, je suis preneuse et je pense que nos auditeurs également.
- Speaker #1
Je n'ai pas les chiffres précis. Par contre, ce qui me revient, c'est qu'il y a un consensus. Il me semble que c'est plus de 9 ingénieurs à un métier sur 10 et plus de 8 Français sur 10 qui disent que l'industrie, c'est quelque chose qui est très important pour le pays. C'est important d'un point de vue économique, c'est important d'un point de vue innovation, c'est important d'un point de vue aussi recherche pour lutter contre les problématiques liées à l'environnement. C'est important aussi d'un point de vue animation du territoire. Donc, il y a vraiment un consensus autour de l'intérêt et de l'importance de ce secteur. Et il y a un deuxième consensus, je n'ai plus les chiffres en tête, mais qui, pareil, remporte la majorité. sur le fait que l'industrie, c'est quelque chose qui est perçu comme un secteur en déclin et en perte de vitesse. Et donc, ça, c'est quelque chose qui nous a marqués. C'est-à-dire que c'est important, mais c'est en perte de vitesse. Donc, on a l'impression que les gens vont se dire, il faut y aller. Et pourtant, il n'y en a que 11% qui sont prêts à recommander à leur croche d'y aller. Et donc, voilà, c'est quelques chiffres qui me viennent en tête. Après, il y en a d'autres, mais je ne les ai pas appris par cœur. et je vous remercie. Dernier ?
- Speaker #0
On n'avait pas dû te poser... Je t'ai posé une colle. Mais en tout cas, c'est intéressant parce que du coup, vous avez soulevé du doigt un vrai paradoxe entre la nécessité de réindustrialiser en quelque sorte et la nécessité de mettre l'industrie sur le devant de la scène dans le cadre de notre souveraineté économique et nationale et en même temps, ces fameux 11%. Donc, c'est ça qui a fini de vous... qu'on va déployer cette journée usine ouverte. C'est ce que je dois comprendre.
- Speaker #1
Exactement. Ça a été vraiment le dernier élément qui nous a dit maintenant, on a une certaine part de responsabilité. Il faut qu'on prenne nos responsabilités. Il faut qu'on agisse. Et donc, c'est pour ça qu'on s'est mis en ordre pour pouvoir fédérer nos bénévoles, nos camarades, fédérer aussi des partenaires autour de nous et organiser ces deux journées. Et d'ailleurs, on parle des 4 et 5 avril 2025. Ça, c'est des actions de fond. On a beaucoup impliqué des jeunes via des classes de scolaires. Je pense à des collégiens et à des lycéens. C'est des jeunes qui seront potentiellement dans l'industrie, mais dans plusieurs années. Donc on voit bien que c'est des actions long terme. Et notre ambition, c'est vraiment de faire ça sur la durée. Donc il y aura une deuxième édition. La date n'est pas tout à fait arrêtée encore, mais j'espère qu'avant les vacances d'été, elle sera connue et annoncée. Et on veut vraiment faire au printemps un rendez-vous récurrent, comme le sont les journées du patrimoine. pour le patrimoine français, on va faire ça pour l'industrie française et que sur le long terme, on arrive à convaincre des milliers de jeunes et des milliers de Français que l'industrie, ce n'est pas ce qui est colporté par tout un tas de stéréotypes, mais c'est quelque chose qui a changé, qui est indispensable et surtout, c'est quelque chose dans lequel il fait bon travailler et dans lequel il y a plein de perspectives d'évolution et il y a plein d'enjeux intéressants à relever.
- Speaker #0
Justement, c'était quoi ? vous aviez des idées c'était quoi les récits que vous vouliez créer sur cette première édition, c'était quoi peut-être les objectifs aussi bien qualiques que quantiques qu'est-ce qu'il y avait derrière ?
- Speaker #1
Alors, en termes de récits, ce qui nous paraissait une clé d'entrée notamment pour les jeunes, c'est de rappeler que l'industrie elle a un impact sur notre quotidien on a l'impression souvent que c'est quelque chose qui est assez lointain Mais en fait, quand on veut se déplacer, quand on veut, là, on enregistre un podcast, donc on a besoin d'un ordinateur, d'un micro, on a besoin d'Internet, on a besoin de tout un tas de choses, si on veut se nourrir, etc. Toutes les actions qu'on fait au quotidien, elles sont permises par des produits ou des services qui viennent de l'industrie. Donc déjà, c'est de rappeler que l'industrie, c'est quelque chose qui... Les gens ont besoin maintenant d'avoir un certain sens dans leur travail. Quand on bosse dans l'industrie, il y a un sens, parce qu'on produit quelque chose qui est vraiment nécessaire. pour notre quotidien, pour notre bien-être, pour notre développement et pour tout un tas de choses. Donc ça, c'était quelque chose sur lequel on voulait vraiment insister. Ensuite, le deuxième message, c'était sur la diversité des métiers et la diversité des profils. Il y a tout un tas de métiers qui existent dans l'industrie, plus ou moins techniques, qui nécessitent de faire de plus ou moins longues études, plus ou moins manuelles, etc. Mais voilà, ces métiers, il y en a une très grande diversité, donc ça peut correspondre à vraiment... plein de personnes. Et aussi, il y a la possibilité, au long d'une carrière dans l'industrie, de changer de métier, d'évoluer. Donc, rentrer dans l'industrie, c'est la garantie qu'on va pouvoir relever de nouveaux défis, changer de métier, changer de position, évoluer et donc, finalement, ne jamais s'ennuyer. Et le point aussi, je disais, la diversité des profils, c'est de rappeler que l'industrie s'est ouverte à tous et ouverte à toutes. Et on sait qu'il y a encore trop de jeunes filles qui qui... hésitent à s'orienter vers des études techniques, des études scientifiques, parce que les métiers qu'il y a derrière ont une image encore trop masculine. Mais non, non, il faut vraiment faire comprendre à ces jeunes filles, à ces jeunes femmes, qu'elles sont vraiment les bienvenues et surtout on a besoin d'elles dans l'industrie, qu'il y en a de plus en plus. Et donc ça, c'était quelque chose qui nous tenait vraiment à cœur. Voilà pour les grands messages. Après, on a laissé faire les entreprises et les industriels, montrer aussi leur... leurs produits, leur savoir-faire et la magie qu'il y a derrière. C'était les mieux placés pour le coup, pour le faire. Sur les objectifs, en termes de quantité, on s'était fixé 100 usines minimum. On en a eu plus de 230. Donc là-dessus, on a atteint nos objectifs pour cette première édition.
- Speaker #0
Vraiment ? Au la main ?
- Speaker #1
Au la main. L'objectif pouvait paraître un peu ambitieux. Il faut comprendre que c'est une première édition, donc on est parti vraiment de zéro. et l'idée c'est que l'événement monte en puissance et qu'on puisse rassembler davantage d'industriels l'année prochaine et les années qui vont suivre. Mais en tout cas, sur le volume d'entreprise, on a atteint l'objectif qu'on s'était fixé. On a reçu en tout plus de 20 000 visiteurs, donc c'est tout à fait honorable pour une première édition et on en est très content, même si l'objectif ça va être d'accélérer. Et ensuite, il y avait un sujet qui... on rentre un peu dans le détail, mais on voulait être en capacité de financer des dizaines de bus, parce qu'on sait que quand on veut faire venir des scolaires, souvent le transport, c'est un point de blocage. Et donc, on voulait être capables, d'un point de vue financier, d'un point de vue aussi organisationnel, d'aider là-dessus. Et on a été capables, on a financé plus de 75 transports d'élèves. Donc là-dessus, on est assez contents. Et c'est de bonne augure aussi pour l'année prochaine, parce qu'on a dû... un peu bricolé, on a dû tout débroussailler pour arriver à remplir ces objectifs. Ce travail-là a été fait cette année et donc l'année prochaine, on pourra démarrer, déjà lancer. Et donc, avec une ampleur qui, j'espère, sera double, voire triple.
- Speaker #0
Et comment vous avez fait ? Parce que l'initiative Journée Usine Ouveste était sur l'ensemble du territoire, donc ce n'est pas évident non plus, tu vois, en termes de gouvernance, entre la gouvernance et la partie territoriale, enfin, ce qui se joue vraiment dans le territoire. C'est toi qui tenais le rôle de... de chefs de projet ? Vous étiez organisés comment ? Ça me paraît être un chantier quand même assez fou. Est-ce que tu peux nous partager peut-être un peu les coulisses de l'orgas ? Peut-être aussi ce que vous vous en retenez et que vous ferez différemment au mieux ? Ou peut-être que c'est un peu tôt ? Parce que mine de rien, 4 et 5 avril, on enregistre là. On est le 28 avril. Vous n'avez peut-être pas fini votre rétexte non plus. Qu'est-ce que tu peux nous partager là-dessus ?
- Speaker #1
Alors là-dessus, sur le ton de l'humour, mais... Pas vraiment, et d'ailleurs ça rejoint un peu un de mes trois points, deux de mes trois points d'ailleurs que j'évoquais au début. Il y a un truc qui n'est pas tout à fait ingénieur, mais qu'on a fait, c'est qu'on n'a pas fait d'études de faisabilité. Parce que si on avait fait une étude de faisabilité, on n'aurait rien fait parce que c'était clairement pas faisable sur le papier. Donc on est parti un peu à fond, tête baissée.
- Speaker #0
Je vous fais que le parfait quoi !
- Speaker #1
Exactement, et on a pu compter sur le collectif qui est une des grandes forces. des ingénieurs à vrai métier. C'est vraiment le collectif qui a fait que ça a fonctionné. On a une équipe à Paris que je pilotais, une équipe très restreinte qui a travaillé jour et nuit sur le projet pour pouvoir monter le discours, le dispositif, créer les outils, etc. On s'est fait accompagner par une agence de com et je vais les citer, Adrenaline, qui nous a vraiment aidés et qui ont fait preuve d'un bel engagement. et surtout d'une adaptabilité très importante et qui était nécessaire à ce projet-là. Et ensuite, on s'est appuyé sur différents réseaux. Donc on avait une équipe qui pilotait à Paris et on avait tout un tas de réseaux. Le nôtre déjà, on a des ingénieurs à remettier partout sur le territoire qui sont d'ailleurs réunis en groupes professionnels par secteur d'activité ou en groupes territoriaux par localité géographique. Et donc ces différents groupes ont été le relais de ce projet. ont contacté des industriels pour les convaincre d'ouvrir leurs usines. Ensuite, ils ont contacté des établissements scolaires pour les convaincre d'emmener leurs élèves. Ils ont fait la communication. Ils ont été la graisse qu'on met dans les engrenages pour que tout se passe bien. Et on a pu compter sur d'autres réseaux de partenaires, notamment, je pense au réseau de France Industrie, je pense aux chambres de commerce et d'industrie, et je pense aussi beaucoup à Territoires d'Industrie. qui est porté notamment par l'Agence nationale de cohésion des territoires, qui a été vraiment d'une très très grande aide sur ce projet. Et si je dois retenir deux enseignements, il y a un enseignement qui est qu'il y a beaucoup de choses qui se font quand même à la dernière minute, c'est-à-dire que si on veut réussir, il faut anticiper au maximum, mais il y a un tas d'impondérables, notamment sur la couverture médiatique, les inscriptions du grand public, etc., qui se jouent vraiment dans les dernières semaines, voire les derniers jours.
- Speaker #0
La partie campagne, vraiment, où il ne faut rien lâcher.
- Speaker #1
Exactement, exactement. On a réussi à faire venir, qui était un de nos soutiens d'ailleurs, le ministre Marc Ferracci, chargé de l'industrie et de l'énergie, sur une visite. Mais il nous avait dit oui. Ensuite, le lundi, il ne pouvait plus. Le mercredi, c'était à Toulouse. Et le jeudi matin, c'était finalement en Ile-de-France pour une visite le vendredi. Donc, il a fallu être un peu réactif. Et on le comprend bien. Ça, c'est un enseignement. Et le deuxième enseignement, c'est quelque chose qu'on va appliquer, c'est qu'on va davantage territorialiser notre organisation. Ce qu'on a fait à Paris cette année pour tout créer, les supports, etc., l'organisation, l'idée, c'est d'avoir des équipes comme ça, mais qui soient, je ne sais pas, si on a entre 5 et 15 équipes comme ça en région, ça permettra d'avoir des régions qui soient plus autonomes et du coup, de pouvoir démultiplier nos forces. Et donc ça, c'est quelque chose sur lequel on travaille déjà. On avait une réunion vendredi sur le sujet et on a un dîner ce soir sur le sujet également. Donc on est vraiment, même si c'est peu après la première édition, en train de se projeter vers l'année prochaine.
- Speaker #0
Oui, donc effectivement, de toute façon, tu le disais, l'idée, c'est que ce ne soit pas une initiative ponctuelle, mais qu'on la retrouve chaque année. Tu faisais le parallèle aussi avec les journées du patrimoine. Est-ce que tu peux un petit peu nous... nous parler de ça. Est-ce que il y a un lien ? Est-ce que, tu vois, je ne sais pas trop comment te formuler la question. Mais, journée usine ouverte, journée du patrimoine, qu'est-ce qu'il y avait derrière ? Est-ce qu'il y avait un message derrière ce parallèle ?
- Speaker #1
En fait, on s'est vraiment inspiré des journées du patrimoine. On veut qu'en termes de format, ça y ressemble. C'est-à-dire un événement sur une période très courte, deux jours, un vendredi pour les scolaires, un samedi pour le grand public, où on ouvre partout en France, au même moment, tout un tas d'installations. des bâtiments pour les journées du patrimoine, principalement, et nous, des usines. On veut un événement qui soit très lisible et accessible à tous. Le titre « Journées usines ouvertes » coule de sens et on ne peut pas faire beaucoup plus lisible. On veut un événement qui soit récurrent dans le temps et qui devienne un vrai rendez-vous pour les Français, comme les journées du patrimoine. Et donc voilà, c'est vraiment l'inspiration. Ce qui nous intéresse, c'est d'avoir quelque chose qui soit inspiré sur le format. Je ne sais pas si on... Ça serait prétentieux de dire qu'on voudrait acquérir la même notoriété, mais en tout cas, on veut que ça soit quelque chose de très grand public. Ce qui nous intéresse vraiment, c'est que ça soit quelque chose qui soit ouvert à tous. L'objectif, c'est de convaincre des gens qui ne connaissent pas l'industrie. Parce que le problème souvent dans nos milieux, c'est qu'on parle entre convaincus, mais donc on connaît déjà l'industrie, on est déjà convaincu que c'est important et on est déjà convaincu que c'est intéressant et que ça peut être attractif. Là, l'enjeu, c'est d'aller toucher des populations qui sont loin de l'industrie. Et les journées du patrimoine, c'est des journées qui touchent vraiment tout le monde. Et donc, c'est pour ça que c'est notre inspiration dans le format et dans la mise en œuvre.
- Speaker #0
Ok, ça clare. Si maintenant, on parlait un peu des industriels qui ont ouvert leurs portes, c'était quoi un peu, si tu peux me faire un avant-après ? Il y a d'autres initiatives, je pense à la semaine de l'industrie où il y a beaucoup d'usines qui ouvrent également. Est-ce qu'il y a eu un travail pour convaincre ou est-ce que vous avez trouvé que finalement les industriels étaient tout à fait prêts à le faire ? Et qu'est-ce que ça a changé pour eux ? Comment ils ont vécu ? Comment ils se sont mobilisés dans cette action-là ?
- Speaker #1
Il y a toujours un peu un travail pour convaincre, parce que comme tu l'as dit, il y a d'autres initiatives qui existent. La plus connue et celle qui a le plus d'ampleur, c'est la semaine de l'industrie. Mais notre événement est vraiment complémentaire avec la semaine de l'industrie, car c'est un format différent. C'est beaucoup plus court sur un seul type d'opération, des portes ouvertes, alors que la semaine de l'industrie, ça s'étale sur une semaine. Mais un peu avant, un peu après, il y a tout un tas de typologies et d'événements. C'est complémentaire aussi en termes de date. Nous, on est au printemps, la semaine de l'industrie, c'est à l'automne, donc au niveau des sorties, etc., dans le calendrier, c'est complémentaire. Pour les scolaires aussi, ça n'intervient pas au même moment dans les réflexions d'orientation, dans les réflexions de recherche de stage. Et puis, la répétition est souvent mère de pédagogie, donc plus on fait des initiatives comme celle-là, plus ça fonctionne. Donc je disais qu'il y a eu un effort un peu pour convaincre, parce qu'il y a ces grandes initiatives nationales, la semaine de l'industrie, mais il y a aussi tout un tas d'initiatives locales. et donc... C'est quand même un sacré investissement pour un industriel d'ouvrir ses portes parce qu'il y a des contraintes. Il faut être présent, il y a des contraintes de sécurité. Quand on ouvre ses portes, on a envie de le faire bien, donc il faut expliquer. Donc, ça peut engendrer des perturbations sur la production.
- Speaker #0
Il faut que tu aies un parcours, il faut que tu aies quelqu'un qui présente la boîte. Il faut sécuriser les allées.
- Speaker #1
Exactement. Donc, la contrainte est quand même assez forte. Mais malgré tout, nous, on s'est retrouvés face à des industriels très engagés qui avaient vraiment envie de le faire parce qu'ils... partagent comme nous la nécessité de faire ce type d'événement et le besoin de faire connaître l'industrie. Et les retours qu'on a, c'est vraiment... On avait donné tout un tas de guidelines pour les aider à préparer ça proprement. On a créé un kit, un livret pour les scolaires qui explique et qui vulgarise l'industrie. Néanmoins, ils ont vraiment mis le paquet. Tous les retours que j'ai eus, c'est qu'ils se sont attardés à faire des parcours intéressants, des parcours très bien travaillés, en termes même d'accueil et de convivialité, ils ont mis le paquet, donc on a vraiment fait face à des industriels très engagés et très moteurs sur leur participation. En cela, j'ai eu l'occasion d'en remercier une partie il y a quelques jours, mais s'il y en a qui nous écoutent, merci beaucoup, parce qu'on sait que c'est un engagement qui n'est pas tout à fait simple à mettre en œuvre, et vous l'avez fait, donc là-dessus, vraiment merci.
- Speaker #0
Bon, super. Et le public, alors, qu'en a dit le public ?
- Speaker #1
Alors, écoute, nous, les retours qu'on a, et on est en train de tout consolider, mais c'est que le public est plutôt très content, les scolaires notamment et les professeurs. qui ont pu nous écrire expriment une vraie satisfaction parce qu'ils ont trouvé un événement pour eux assez clé en main qui s'intègre vraiment dans leur démarche d'orientation. Il y a un sujet dans les collèges notamment et dans les lycées à travailler les sujets d'orientation, à faire connaître des métiers, faire connaître des filières. Et c'est vraiment comme ça qu'on avait pensé cette journée d'inouverte dédiée aux scolaires. L'idée, on ne voulait pas que ce soit une sortie scolaire, on voulait que ça soit vraiment un temps pédagogique au service de... de l'orientation, et c'est comme ça que ça a été perçu. Et on a eu beaucoup de jeunes qui sont sortis avec des étoiles dans les yeux, en découvrant des choses qu'ils ne connaissaient pas, en changeant un peu le regard qu'ils avaient sur l'industrie. Donc là-dessus, plutôt des retours positifs, on est en train de continuer à consolider ça. Ce que je n'ai pas dit aussi tout à l'heure, c'est qu'on a interrogé les industriels qui ont participé, et pour l'instant, on n'a plus de 100 ou 120 réponses. Et 9 entreprises sur 10 nous disent qu'elles veulent se réouvrir l'année prochaine pour la seconde édition. Donc ça nous paraît un bon score et ça veut dire que normalement ça a fonctionné. Donc là-dessus, les retours sont positifs. Ça se voit aussi par la couverture médiatique qu'il y a eu. Donc nous, ça nous encourage à continuer et à monter en puissance pour l'année prochaine.
- Speaker #0
Justement, si on parle de la com, des médias, c'est vrai que c'est insulé. pour l'attractivité de l'industrie au sens large. Je pense que les fois, en tout cas par le passé, parce qu'aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, on avance, on progresse. Auparavant, on parlait beaucoup de l'industrie quand ça n'allait pas, quand il y avait des piquets de grève ou une fermeture, tu vois. Pas forcément toujours bonne presse. Pour autant, on sait très bien aussi que créer des nouvelles représentations, ça passe aussi par la communication. Est-ce que ça n'a pas été là aussi cette initiative, un beau moyen justement de créer une nouvelle couverture médiatique qui renvoie un reflet positif d'une industrie qui est aussi accueillante ? Et pour toi, quelle est la place de la com dans l'enjeu de l'attractivité ? Enfin, je te pose plein de questions en une, mais je pense que tu as compris l'idée.
- Speaker #1
Je vais essayer d'y répondre. Non, je suis d'accord avec toi, c'est très très très important. Souvent l'industrie c'est quelque chose qui n'est pas tout à fait couvert. Quand on a fait la conférence de presse pour présenter l'Observatoire en novembre dernier, on a contacté un certain nombre de journalistes et on discutait un peu avec eux. Et souvent c'est des journalistes qui sont économiques, etc. Mais il y a peu de journaux où il y a des services industrie. Il y en a qui nous disaient, là on a relancé un service industrie. Mais avant c'était même pas... Il y a eu des années où... où ce n'était même pas un service en tant que tel, c'était noyé dans la masse. Alors que l'industrie, certes en part de PIB, ça a fortement diminué, mais c'est quand même quelque chose qui est vraiment important pour notre pays. Donc on sent que ce n'est pas quelque chose qui attire forcément beaucoup les journalistes, même si c'est en train de changer, et ça c'est positif. Et donc comme c'est quelque chose qui est moins relayé, du coup c'est moins connu. Et comme tu le disais, on a un sujet, c'est que souvent, ce qui est relayé, c'est qu'on a une fermeture d'usine, une grève, etc. Et donc là-dessus, il y a un vrai besoin de montrer l'autre côté aussi, le côté positif qui est parfois oublié. Tu parlais aussi de représentation, de créer des représentations. Il y a vraiment des choses à faire et il y a des choses qu'il faut encore compliquer, qu'il faut encore lutter. Il y a un truc qui nous a marqué en juin ou juillet dernier. Donc épreuve de bac de philo. Il y a, je ne me rappelle plus bien comment c'est fait, mais il doit y avoir deux dissertes, un truc comme ça. Il y a une étude de texte.
- Speaker #0
Le texte qui était proposé, c'était un texte de la philosophe Simone Weil, et qui parle de son expérience il y a quelques dizaines d'années dans l'industrie, notamment l'industrie automobile. Et vraiment, c'est un texte qui exprime à quel point c'est effroyable de travailler dans l'industrie, etc. Et en fait, on a donné à lire ce texte-là à des milliers de jeunes qui ont entre 16 et 18 ans, qui passent leur bac. Et je ne suis pas sûr... que ça soit le meilleur moyen de lutter contre les différents stéréotypes qui sont portés sur l'industrie. Et donc c'est tout ça qu'on veut faire changer. Je suis persuadé que les profs qui ont choisi ce texte-là, ils n'avaient pas ça en tête. Néanmoins, il faut que quand on voit ces choses-là, on puisse l'alerter et qu'on mette de l'énergie pour faire des représentations de l'industrie qui soient positives. Et une représentation d'industrie qui est positive, ce n'est pas mentir, ce n'est pas créer quelque chose d'artificiel. La preuve, nous, on a fait un pari simple, c'est de montrer la réalité. OK, vous ne connaissez pas l'industrie, vous avez une mauvaise image. Venez dans les ateliers, venez dans les usines, vous regarderez, vous jugerez par vous-même et vous vous ferez une conviction. Et les retours sont positifs.
- Speaker #1
Tu vois, tu parles justement beaucoup des scolaires. Est-ce que vous avez subi des classes en particulier ? Tiens, je n'ai pas pensé à te poser la question plus tôt. Désolée, c'est un peu décousu. Est-ce que ça ciblait, je ne sais pas, plutôt les quatrièmes, troisièmes ? Est-ce qu'en même temps, la philosophie, c'était vraiment que ce soit très grand public ? Comment vous avez géré ça ?
- Speaker #0
Il y avait deux journées, pour bien expliquer. Le vendredi
- Speaker #1
24 et le samedi 5.
- Speaker #0
Exactement. Le vendredi, c'était dédié aux scolaires principalement, et le 5 au grand public. Dans les directives qu'on a données à notre réseau, etc., on a accès vraiment sur collège-lycée. avec quatrième, troisième et seconde vraiment ciblées parce qu'il y a des enjeux de stage, etc. Néanmoins, on n'était pas du tout fermé à plus large. J'ai des exemples d'entreprises, la RTM par exemple à Marseille, qui s'occupe de tout ce qui est métro, bus, etc. Ils ont reçu plus de dix classes, un truc comme ça. Ils ont reçu de mémoire 400 élèves du CM1 jusqu'aux classes préparatoires. en faisant les niveaux intermédiaires. Donc c'est quelque chose qui s'adresse à tout le monde. Je pense que c'est jamais trop tôt pour parler de l'industrie et pour parler des différents sujets. Quand on est tout petit, en tout cas moi j'étais comme ça, mais devant un truc qui a un fonctionnement, etc., on est toujours un petit peu interloqué. Donc je pense que c'est jamais trop tôt pour en parler. Et c'est non plus jamais trop tard, parce qu'on a, par exemple, moi j'ai fait une école d'ingénieur. Quand on regarde les chiffres, ceux qui sortent des écoles d'ingénieurs, il y en a beaucoup qui ne s'orientent pas vers l'industrie, alors qu'ils ont fait tous les choix d'orientation qui vont dans le bon sens pour aller dans l'industrie. Et in fine, il y a quand même un taux d'évaporation qui est important. Donc voilà, il n'est jamais trop tôt, il n'est jamais trop tard. On avait ciblé collège-lycée, mais en étant ouvert à d'autres classes et d'autres niveaux se sont déplacés le vendredi 4 avril.
- Speaker #1
Donc comme Muriel Pénicaud disait, l'orientation commence dès 3 ans. à la maternelle. Excuse-moi, je m'égare.
- Speaker #0
Je pense que c'est vrai. Moi, je regardais beaucoup C'est pas sorcier quand j'étais petit. C'était top. Et je me suis rendu compte quand j'étais en prépa et quand j'étais en école d'ingé qu'on avait tous grandi avec C'est pas sorcier. Et en fait, je pense qu'un truc qu'on regardait tous quand on était vraiment jeunes, petits, ça nous a éveillés sur des sujets comme ça de fonctionnement de système. de culture scientifique, etc. Et c'est vraiment quelque chose qui est intervenu très tôt. Et donc, je pense qu'il n'y a vraiment pas d'âge et il faut passer les bons messages le plus tôt possible.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, derrière, c'est la notion de s'interroger, de curiosité, de dire comment ça marche, comment ça s'est fabriqué, qu'est-ce qu'il y a derrière. Je pense que c'est ce que tu veux pointer du doigt, finalement, et que cette curiosité-là, elle s'éveille très tôt.
- Speaker #0
Exactement, c'est exactement ça qui... Moi, en tout cas, j'ai eu envie de faire des sciences via ce biais-là.
- Speaker #1
C'est intéressant. Un point qu'on n'a pas soulevé, c'est de ma faute, je n'ai pas pensé à te poser la question. Comment, justement, vous avez réussi à fédérer le scolaire, l'éducation nationale, que ce soit pour le coup, que ce soit et nationale et en local ? Comment vous avez fait ? Parce que ce n'est pas toujours simple. C'est un écosystème qui n'est pas toujours simple à embarquer. Comment vous avez fait ça ?
- Speaker #0
Alors là-dessus, on était... Effectivement, on avait la même réaction que toi, en se disant, oula, on est au-devant de beaucoup de difficultés. On a reçu quand même un très bon accueil des différentes personnes qu'on a contactées sur ces sujets-là. Donc, d'un point de vue opérationnel... On a contacté des services de la DGESCO, qui est une des directions générales du ministère d'éducation nationale, pour au national leur faire part du projet, qu'ils ont accueilli de façon très favorable et qui nous ont aidé à faire relayer dans les rectorats, dans les académies, en faisant des newsletters, en faisant des courriers dédiés, en communiquant là-dessus. Donc là-dessus, on les a remerciés vraiment. Ils nous ont aussi aidé à relire et à valider le livret qu'on a fait pour les scolaires. Et on a aussi eu un deuxième axe, c'est-à-dire qu'on a utilisé nos réseaux, donc notre réseau de Gadzar, mais aussi celui de nos partenaires, pour que tous ceux qui font des actions avec les écoles, je parlais de la PMIS tout à l'heure, puissent activer leurs contacts qu'ils avaient déjà via ces autres actions. Et donc en doublant ces canaux, un qui remonte du bas vers le haut et un qui est descendant du ministère, on a quand même réussi à beaucoup embarquer. Un des facteurs qui a aidé beaucoup, comme je disais, c'est de financer une partie des bus. C'est quelque chose sur lequel on a été alerté très tôt. Et arriver avec une solution à ce problème-là, ça a vraiment aidé à ce que le projet soit relayé. Et après, on a identifié tout un tas d'axes d'amélioration pour l'année prochaine, mais qui n'est pas tendu à l'implication des acteurs de l'éducation, mais plutôt à nous. On a pu apprendre beaucoup sur le fonctionnement, les différents... Rôles, les différents, il y a des chargés de relations école-entreprise, des chargés de l'orientation, tout un tas d'organisations, de personnels qui sont dédiés à ces sujets-là. C'est quelque chose qui est assez complexe quand on ne connaît pas. On a beaucoup appris cette année et donc je pense qu'on sera bien plus efficaces l'année prochaine.
- Speaker #1
Mais forcément. Mais alors, tu dirais... Souvent, les industriels ont réputation d'être un peu timides en termes de communication. En tout cas, moi, c'est quelque chose que je vis un peu au quotidien. Est-ce que tu penses qu'on passe un cap, le cap de se rendre visible suite à cette première initiative ?
- Speaker #0
Je pense que ce que tu dis est vrai, mais les industriels en ont pris conscience et font un tas de choses pour essayer de s'améliorer là-dessus. Et je pense qu'on a beaucoup d'industriels qui ont participé à notre événement, qui ouvrent leurs portes à d'autres initiatives et parfois sur des portes ouvertes qui sont simplement dédiées à leur entreprise. L'intérêt de notre projet, de nos journées inouvertes, c'est de créer une... Une notoriété autour d'un événement national très simple à lire, comme je disais, inspiré des journées du patrimoine. Et l'idée, c'est d'arriver à embarquer des publics qui ne seraient pas embarqués dans le cadre d'autres manifestations. C'est-à-dire que si c'est une manifestation type, je ne sais pas moi, porte ouverte de telle usine qui fait de la mécanique, des passionnés d'industrie, etc., vont pouvoir naturellement se déplacer parce qu'ils vont en avoir... Connaissance, parce que c'est des médias ou des sujets qui regardent et qui veillent. Mais le grand public ne va pas forcément avoir connaissance ou être attiré. En faisant quelque chose comme ça de national, avec des ciblages très très larges, on pense qu'on arrive à attirer des gens qui ne seraient pas venus dans le cadre d'autres initiatives. Et c'est vraiment ça notre objectif, c'est de faire venir ceux qui ne connaissent pas. Leur faire changer d'avis quand ils ont un avis négatif ou au minimum, leur faire connaître le secteur quand ils n'y connaissent rien du tout.
- Speaker #1
Et alors, on vous souhaite quoi pour l'année prochaine et les autres années ?
- Speaker #0
Beaucoup d'usines, beaucoup de visiteurs. Je pense que déjà, ça serait une bonne chose.
- Speaker #1
On double le nombre d'industriels qui ouvrent leurs portes l'année prochaine ?
- Speaker #0
J'espère, j'espère qu'on double et j'espère que... On pourra rediscuter dans un an et te dire que ce n'était pas assez ambitieux d'avoir décidé de doubler. Non, et ce que j'espère aussi à plus long terme, c'est que parmi tous les jeunes qui se sont déplacés en avril dernier, il y en a qui vont faire un stage dans une usine, dans un bureau d'études, et puis après qui feront des choix qui leur permettront de devenir techniciens, ingénieurs, ouvriers qualifiés, ou même d'autres services, d'autres métiers, mais qui leur permettront d'aller en industrie. et que quand... Ils seront en position d'aller voir des jeunes dans les classes en leur disant « Venez faire mon métier » , ils diront « Moi, par exemple, quand j'étais en quatrième, j'ai participé avec ma classe aux journées usines ouvertes et grâce à ça, j'ai eu envie de m'orienter vers ce secteur-là. » Si on a des témoignages comme ça dans dix ans, je serais très content.
- Speaker #1
Écoute, super. J'ai envie de dire que les journées usines ouvertes m'ont donné envie d'industriel.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, j'en suis très content parce que c'était l'objectif.
- Speaker #1
Bon, eh bien, écoute, super. Vois-tu quelque chose à rajouter ou un angle que l'on n'a pas abordé jusqu'alors que tu as envie de rajouter là, de poser là ?
- Speaker #0
Pas spécialement, si ce n'est que je sens parmi les acteurs de l'industrie que ce soit... associatif, industriel, institutionnel, etc. Une vraie envie, un vrai dynamisme, une vraie mobilisation pour tous ces sujets-là. Et je pense qu'il y a un intérêt à ce qu'on joue collectif, parce qu'en jouant collectif, on pesera plus et du coup, on sera plus impactant. Et donc, nous, c'est dans cet esprit-là qu'on a essayé de construire nos journées usines ouvertes. On est en train d'ailleurs de... de voir pour que la deuxième édition soit encore mieux connectée avec tout l'écosystème. Je pense que le message positif, c'est de dire qu'il y a plein de choses qui se font et on voit vraiment des acteurs qui sont très dynamiques. Et si on peut en plus être tous fédérés autour du collectif, ce qui m'anime d'ailleurs, comme je le disais au tout début, je pense que ça sera d'autant plus efficace et d'autant plus amusant.
- Speaker #1
Eh bien écoute, super, c'est à noter et je te rejoins. Je pense aussi qu'on est à une période un peu charnière du fait de ce contexte géopolitique qui fait qu'il y a une prise de conscience collective de la nécessité de se réinventer, de réinventer notre modèle social, notre modèle économique pour notre avenir. Comme toi, j'espère que la place de l'industrie retrouve un peu le cœur des Français. et des Européens. Donc, écoute, rendez-vous l'année prochaine, puis dans cinq ans pour faire un rétexte un peu plus macro. En tout cas, Aurélien, merci à toi. Merci à la Société des Arts et Métiers pour la confiance de recueillir ton témoignage précieux dans le podcast. J'ai trouvé que c'était effectivement hyper intéressant. forcément, je rejoins fois 1000% l'initiative et j'ai hâte de vous retrouver l'année prochaine.
- Speaker #0
Merci à toi, Claire, et ça m'a fait très plaisir de pouvoir témoigner de cette initiative et de l'énergie qu'on a pu mettre sur ce sujet.
- Speaker #1
Ça y est, c'est en télé. Merci Aurélien, et à bientôt en tout cas.
- Speaker #0
Merci, à bientôt.
- Speaker #1
Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayot, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.