undefined cover
undefined cover
🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie. cover
🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie. cover
L'Industrie qui fait Envie : Recrutement, Fidélisation des Talents, Marque Employeur et Stratégies RH pour les Professionnels de l'Industrie

🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.

🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.

1h04 |18/05/2025|

74

Play
undefined cover
undefined cover
🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie. cover
🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie. cover
L'Industrie qui fait Envie : Recrutement, Fidélisation des Talents, Marque Employeur et Stratégies RH pour les Professionnels de l'Industrie

🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.

🔥 Elle est PDG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.

1h04 |18/05/2025|

74

Play

Description

➡️ Elle est DG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.
[📉 Marre de subir le turnover ? ] Télécharge mon workbook gratuit ici 👉 https://claire-tenailleau.systeme.io/ee272bc7


Attirer des talents, c’est bien. Les fidéliser et leur offrir un cadre de travail performant, c’est encore mieux !
Mais dans un contexte de pénurie de compétences et d’image parfois dépassée, l’industrie doit se réinventer pour redevenir… désirable 💥

Dans cet épisode, Jade Le Maitre, Directrice Générale de Proxinov, partage avec nous 3 leviers concrets et puissants pour faire évoluer nos modèles industriels 👇


🎯 Levier #1 : La robotisation, moteur d’attractivité

  • Moderniser les lignes de production avec des robots collaboratifs

  • Réduire la pénibilité et valoriser les compétences humaines

  • Exemple : l’entreprise 19 qui passe au 1x8 tout en gagnant en productivité

🛠️ Levier #2 : Réorganiser le travail pour plus de flexibilité

  • Adapter les horaires et les flux pour intégrer toutes les réalités de vie (jeunes parents, mobilité, etc.)

  • Exemple : semaine de 4 jours une semaine sur deux ou orga par îlots

🌍 Levier #3 : Miser sur la diversité et l’inclusion

  • Mieux intégrer les femmes, les profils en reconversion ou issus de l’immigration

  • Favoriser l’équité par l’environnement (crèches, transports, ergonomie)

  • Exemples inspirants : Sodebo, Fleury Michon

On parle aussi de :
✅ Congé menstruel en industrie
✅ Lean & management visuel au service de l’intégration
✅ L’impact du design industriel sur la projection des candidats
✅ Le rôle des RH, méthodes et amélioration continue dans la transformation


Vous ne connaissez pas encore Jade Le Maitre ? Retrouvez-la sur LinkedIn :
👉 Jade Le Maitre

https://www.linkedin.com/in/agilerobotics/

Mon LinkedIn :
👉 Claire Tenailleau


Bonne écoute 🎧

💖 Vous avez aimé l’épisode ?
✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer
✅ Laissez un avis
✅ Mettez 5 ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Spotify, Deezer ou Apple Podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Jade, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Claire.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tout va très bien. On a de la chance, il fait beau et donc le soleil a un impact très positif sur le moral des troupes.

  • Speaker #0

    Écoute, moi quand je te vois comme ça, forcément le soleil brille. Tu me dis si j'en fais trop,

  • Speaker #1

    mais un tout petit peu. Bon,

  • Speaker #0

    je recommence.

  • Speaker #1

    Non, non, c'était une plaisanterie. Tout va bien, on peut continuer.

  • Speaker #0

    Tu sais que je suis quand même très contente de t'avoir et c'est évidemment très sincère. Ici, on commence par trois questions. Qu'est-ce qui t'anime ? qu'est-ce qui te révolte et qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Et donc je réponds aux trois en même temps qu'est-ce qui m'anime ? J'aurais dû les lire en avant.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est spontané, t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ce qui m'anime. Pendant longtemps je me la suis posée et je crois que ce qui m'anime c'est les rencontres avec les gens et les défis qui peuvent me poser. Et donc, c'est le feu intérieur qui s'alimente de ces rencontres. Ce qui me révolte, c'est l'état du monde actuel. Et je me dis, si on continue, si personne ne change ses habitudes, si on n'est pas tous collectivement en train de prendre conscience qu'il faut avancer dans la même direction et que cette avance doit se faire différemment, on va droit dans le mur.

  • Speaker #0

    Tu parles des sujets écologiques. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, écologiques, sociaux, démographiques, plein de sujets. On n'a qu'une seule planète pour l'instant. Je pense que c'est très bien de n'en avoir qu'une seule. Et du coup, on a eu des habitudes qui ne sont plus soutenables pour notre planète. Voilà. Et donc, le manque de prise de conscience collective me révolte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait peur ? Est-ce que c'est une peur qu'elle y est ? Oui,

  • Speaker #1

    ce qui me fait peur... Je dirais que le surcroît de testostérone qu'on perçoit chez certains politiques outre-Atlantique me fait peur. Est-ce que ça peut leur faire prendre comme décision ? On va dire ça gentiment.

  • Speaker #0

    Écoute,

  • Speaker #1

    c'est le problème de ces questions-là.

  • Speaker #0

    Je me retiens parce que je pense que sur ces trois questions, on pourrait faire un podcast en entier.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Test de la ronde, le podcast. Voilà,

  • Speaker #0

    ça sonne. Écoute, lance un side project.

  • Speaker #1

    Oh non, pas encore un. Ouais.

  • Speaker #0

    Non, il faut parfois apprendre à rester focus. Mais merci pour tes réponses. Pour toi, c'est quoi l'industrie qui fait envie ? Qu'est-ce que ça t'évoque ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je vais lier ça à mes réponses précédentes. Pour moi, l'industrie qui fait envie, c'est celle qui s'est remise en question. qui a su évoluer et qui n'est plus en train de produire les objets d'hier avec les méthodes d'art entière.

  • Speaker #0

    Très chouette réponse. Maintenant, je t'invite à te présenter. Comme d'habitude, jusque-là, je n'ai donné que ton tiennant histoire de faire un super teasing. Je te laisse prendre la main sur ta présentation. Tu nous dis absolument tout ce que tu veux. Tu as carte blanche.

  • Speaker #1

    Merci Claire. Jade 37 ans.

  • Speaker #0

    Donc Jade Lemaitre.

  • Speaker #1

    Oui, Jade Lemaitre, pardon. Merci Claire. J'ai 37 ans, 4 Ausha, 2 poules. Ça fait 15 ans que je travaille dans l'industrie et plus particulièrement la robotique. Ça a été un déclic très rapidement quand j'étais jeune pendant mes études. Je me suis mal orientée, je suis arrivée par hasard dans mes études et au final j'ai eu un énorme déclic à ce sujet. Et Et je me dis que le bazar fait très bien les choses. Et donc actuellement, je suis directrice générale de Proxinov. Proxinov, c'est... Une entité qui existe depuis 13 ans dans les pays de la Loire et en Normandie, qui est un réseau et un centre technique autour de la robotique industrielle. Proximément, c'est plus de 200 membres en France, à la fois des industriels manufacturiers, des offreurs de solutions, donc tout ce qui fait une cellule robotisée et des intégrateurs. Et nous, notre but, c'est de faire en sorte que cet écosystème grandisse et via le centre technique, d'apporter un accompagnement à ces industriels. plutôt des PME, plutôt des primo-accédants, pour les aider à bondir sur la marge de la robotisation et à relocaliser et ou produire vertueusement en France.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, très clair. Et quand tu dis, je fais ma petite curieuse parce que je ne sais pas tout de toi, quand tu dis que c'était un peu une erreur d'orientation,

  • Speaker #1

    est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus ? Oui, quand j'étais gamine, j'étais passionnée par tout ce qui était sciences de la vie et bio. Et donc je me suis inscrite dans une école d'ingénieurs post-bac, qui avait un diplôme en génie biologique et un diplôme franco-allemand. Et donc je me suis inscrite en pensant que je pouvais faire génie biologique en études franco-allemandes, donc me partager entre la France et l'Allemagne. Et en fait, après six mois de cours sur comment fraiser du métal et des ateliers pratiques de tourmage sur alu, je me suis rendue compte qu'en fait, je n'allais jamais faire de génie biologique en faisant ces études-là. J'allais certes... Passer la moitié de mes études en Allemagne, mais sur des techniques de production et sur la construction mécanique. Et en fait, j'ai adoré.

  • Speaker #0

    Ok, donc le hasard fait bien les choses finalement. Enfin, le hasard, je ne sais pas si on peut appeler ça le hasard, mais ok, très chouette. Merci à tous d'être de plus en plus nombreux à écouter le podcast parce qu'en ce moment, il y a une croissance assez folle. Donc, je suis évidemment trop contente. Si pour m'aider et en même temps aider l'industrie à rayonner, vous pouvez prendre deux petites minutes pour ajouter cinq étoiles juste en haut, peu importe où vous écoutez. Ça me serait utile. Vous pouvez vous abonner aussi, évidemment, pour être sûr de ne manquer aucun épisode. Je reviens à toi, Jade. Donc, tu nous le disais, tu as la tête... De Proxinov, tu accompagnes les industriels de ton territoire qui s'élargit avec l'ouverture récente d'ailleurs du Havre, si je ne me trompe pas, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, l'année dernière la Normandie avec notre antenne du Havre.

  • Speaker #0

    Bon, super, heureusement, tu as vu, j'ai bûché un peu pour ne pas me planter. Et tu t'attaques aussi à d'autres sujets parce que je crois savoir que vous avez décidé d'animer des clubs et notamment un club… autour de l'attractivité. Vous parlez de différents sujets, la place des femmes, dont est particulièrement imprégnée, on va dire, le recrutement, la manière dont on donne envie de rejoindre l'industrie de façon finalement assez macro. Et je me rappelle très bien de ce jour-là, tu as publié un poste, c'était il y a quoi ? Deux ans, peut-être ? Un an et demi ? Deux ans ?

  • Speaker #1

    Un an et je ne sais plus. Je crois, oui. Mais le temps passait trop vite, je voulais faire un bilan à un an. Et donc, c'est très marrant parce que ce poste a eu énormément d'écho. Oui. Mais pas tant dans la vraie vie. C'est là que je vois la différence entre nos bulles sur les réseaux sociaux et ce qui se passe dans la vraie vie ensuite.

  • Speaker #0

    Intéressant. Donc, je vais vous expliquer un peu le fondement de ce poste-là. De mémoire, tu sortais d'un événement, d'une table ronde, t'as l'habitude, t'es souvent... invité en guest star sur les sujets de l'industrie, de la robotisation, de la féminisation. En tout cas, tu es un peu une incontournable sur ces sujets-là. Et tu piquais un petit peu un coup de gueule et tu nous expliquais, tu annonçais que si tu continuais à être la seule femme à intervenir dans ces tables rondes sur l'industrie, tu doublerais ton tarif. C'était fort. c'était juste effectivement ce poste a eu beaucoup de rebonds beaucoup d'écho et finalement c'était très juste parce que c'est là qu'on voit que c'est pas que une question de visibilité c'est une question de transformation derrière de notre modèle de notre vision presque de notre société finalement où ça interroge les normes sociétales. Alors, avant qu'on rentre dans le concret, dans l'organisation de l'industrie, dans les outils, les leviers pour rendre l'industrie un peu plus désirable, j'ai envie de commencer par toi. Forcément, j'étais en face de moi, tu es une femme dirigeante dans l'industrie. Est-ce que tu peux me dire si tu rencontres ou tu as rencontré des barrières, est-ce que ça t'a faîné ou est-ce qu'à l'inverse, ça t'a...

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. D'habitude, on me demande plutôt est-ce que ça change quelque chose d'être une femme dans l'industrie ou pas ? À laquelle je réponds de manière assez invariable, ça change tout et en même temps, ça ne change rien. Parce que j'ai la chance, je suis une femme, mais je n'ai pas d'autre minorité visible que celle d'être une femme. Donc au final... L'inconfort que je peux ressentir à certains endroits s'estompe assez vite, mais parce que j'ai aussi l'habitude de me battre pour ce en quoi je crois. Donc c'est peut-être ça aussi qui me permet, moi, de faire bouger les choses. Si j'ai eu des freins ou des barrières, oui. C'est plus facile à identifier, parce qu'en général, le frein, la barrière, tu... Tu le vois arriver, tu vois que ça te stoppe dans ton élan et tu vois que collectivement autour de toi, les gens en général ne voient pas que c'est un frein ou une barrière. Néanmoins, ça existe bien pour toi en tant que nana. Si je bossais dans le BTP, je pense que ces freins et ces barrières seraient infiniment plus grands. J'ai eu quelques expériences dans le BTP, donc j'ai pu voir ce que c'était. Je me dis que l'industrie, au final, ce n'est pas si mal. Mais dans des exemples assez récurrents, en général, on demande, les gens qui ne me connaissent pas demandent déjà à parler au patron de Proxenov ou au directeur. Et donc on a un moment général assez interloqué, quand ils voient arriver dans leur réunion une nana de moins de 40 ans, blonde et avec un poil d'assurance, et je pense que c'est ça qui joue aussi. C'est intéressant parce que ça permet de retourner leur candor ou leur surprise contre eux quand le rendez-vous ne se passe pas bien. Mais ça reste néanmoins assez inconfortable, je dirais. Dans les barrières que j'ai bien identifiées, c'est surtout quand j'étais plus jeune, où je manquais de légitimité. Et où notamment quand j'avais ma précédente boîte, où on devait lever des fonds, s'adresser à des acheteurs de grands groupes, etc. J'étais clairement pas prise au sérieux dans mon rôle de directrice technique parce que j'étais une femme, que ce soit par des interlocuteurs français ou bien étrangers. Et donc, c'était pas rare de voir les gens, nos interlocuteurs, poser une question technique à mon cofondateur qui était plutôt commercial. Et lui me rebalançait la question, je répondais, les interlocuteurs écoutaient et continuaient à lui poser des questions.

  • Speaker #0

    Il s'adressait à lui,

  • Speaker #1

    quoi. Donc, il s'adressait à lui parce que c'était un homme. Et au final, on arrive très, très vite à voir ces patterns. Et en fait, en tant que nana, c'est difficile de s'en sortir et de briser la barrière si on n'a pas un allié à nos côtés. C'est con de dire qu'on ne peut pas le faire seul, mais parce qu'en général, on a en face de nous des gens qui, consciemment ou inconsciemment, ont ce blocage. C'est dans leur culture, c'est dans leurs habitudes, c'est dans leur mode de vie. Ils n'y réfléchissent pas, alors que nous, on n'arrête pas d'y réfléchir. Si on ne trouve pas l'allié, la bonne personne, qui peut nous aider à casser cette barrière en face, ça ne marche pas et en fait, on se bat seul.

  • Speaker #0

    Et alors toi, tu n'as jamais mis de barrière intérieure ?

  • Speaker #1

    Si. En fait, j'ai eu énormément de chance dans mon éducation. Ma mère a eu deux filles et ne nous a jamais vraiment posé derrière à moi et à ma sœur. C'est-à-dire qu'on pouvait faire les études qu'on souhaitait, qu'elles soient typiquement masculines ou typiquement féminines. Elle nous a encouragées dans notre voie et au final, on est toutes les deux devenues ingénieurs.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant.

  • Speaker #1

    Ouais. Donc, c'est très chouette. À Noël, j'ai reçu un microscope. On se rappelle, hein, génie biologique, tout ça. C'est génial. Je n'avais pas le droit au Lego, mais j'avais le droit au microscope. Et donc, la barrière n'était pas vraiment là. Ce qui est assez intéressant parce que dans ma génération, on est assez peu nombreuses, je pense, à avoir été élevée sans avoir cette espèce de barrière de « ma fille, plus tard, quand tu seras plus grande, tu feras un métier de nana » . Donc ça, c'est bien. Je pense que ça a permis de mon côté... une certaine liberté aussi d'action dans ce que je souhaitais devenir. Et un premier feu intérieur qui m'a permis d'aller, de choisir la voie qui me plaisait vraiment. Par contre, la barrière que je m'étais mise pendant très, très longtemps, elle était celle de l'entrepreneuriat. Jamais je ne fonderais une boîte, jamais je ne serais patronne, jamais je ne dirigerais des gens. Et donc, ça, c'était une barrière qui était assez forte. Et il a fallu qu'on vienne me chercher, qu'on vienne me convaincre pour que je me lance dans l'aventure et que je me laisse tenter par ça.

  • Speaker #0

    Ah, c'est cool. Mais tu as quand même réussi à faire de tout ça une force, parce qu'aujourd'hui, tu as quand même... Les responsabilités. Bien. Un poste de dirigeante. Donc, un moment, tu as réussi à renverser la vapeur, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En fait, ça s'est fait petit à petit. Je dirais que la vapeur, elle n'est pas tout le temps renversée H24 parce que je pense que n'importe qui n'arrive de douter, mais peut-être plutôt comme n'importe quelle femme, il n'arrive de douter fréquemment. Et donc, tout l'enjeu, c'est comment est-ce que je transforme ce doute en moteur ? Comment est-ce que je fais que ma roue à aube perpétuelle qui m'alimente, ça ne soit déjà un pas que du doute, et puis quand c'est du doute, en fait, que ça me propulse plus loin ensuite. Mais c'est simple.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu as bossé plus et tu as dû prouver plus que peut-être tes copains de promo ? Tu parlais de soucis de légitimité. Est-ce que tu as dû faire plus ou est-ce que tu as la sensation d'avoir fait plus ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. C'est difficile d'avoir ce recul sur soi-même. Pour ça, il faudrait demander à mon entourage est-ce que vous avez l'impression que je bosse plus ? Globalement, j'aime bien bosser. Quand je fais les choses, je ne les fais pas à moitié. Donc, de base, je bosse. Après... plus, si je regarde un petit peu le stéréotype classique, j'aurais tendance à te dire oui. Mais en fait, si je prends un peu de réflexivité, honnêtement, je ne sais pas te dire.

  • Speaker #0

    Ok. Merci. Merci pour ça. Et de ton côté, il y a quelque chose que tu me dis souvent, enfin en tout cas quand on se croise, parce qu'on ne passe pas non plus nos deux vies ensemble, mais ça arrive de nous croiser. Tu dis souvent que On ne pourra pas attirer des profils différents si on ne change pas nos manières de faire, mais pas seulement la manière de communiquer. Et tu penses que quels sont justement les angles morts qu'on peut avoir un peu dans nos modèles industriels, qu'ils soient organisationnels ou structurels ? Tu vois quoi quand tu verbalises ça ? Je vois,

  • Speaker #1

    je vais... repartir d'une expérience que moi j'ai vécue en essayant de recruter des femmes dans la précédente boîte. Je fais une parenthèse, cette boîte, c'était donc une boîte de robotique où on faisait nous-mêmes notre propre robot produit à Villeurbanne en Auvergne-en-Alpes. Et donc, à un moment donné, je me disais, franchement, mon équipe technique, majoritairement des hommes, on fait un robot qui va dans l'espace public, si on ne fait pas un peu de... Si je n'apporte pas des profils différents, je vais me retrouver avec un robot qui n'interagirait pas de la bonne manière avec 90% des gens, puisque mon équipe était représentative du 10% reste. Et donc je suis allée chercher des profils féminins, et notamment des profils féminins entre 30 et 40 ans, parce que j'avais aussi besoin d'avoir des personnes un peu plus expérimentées dans mon équipe. Et c'est là que j'ai découvert que la localisation de l'entreprise interdisait tout recrutement de jeunes mamans. Je ne dis pas que tous les profils féminins entre 30 et 40 ans sont des profils féminins qui sont parents, mais c'était un fait en fait. On était éloignés des transports en commun, on était éloignés des crèches et des écoles, on était éloignés du centre-ville. Et du coup, ça aurait été le parcours du combattant pour une jeune maman de venir le rejoindre.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu fais déposer tes enfants à l'école ou à la crèche au jeune 16 ou tu es chez toi, tu vas à un point A, tu as ta boîte qui est à l'autre bout. Donc, au final, tu as une demi-heure de trajet qui se transforme en 50 minutes si tu fais les deux étapes.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était donc 50 minutes allées, 50 minutes retour. Alors que globalement, nous, en tant que jeunes actifs, on trouvait que la localisation était plutôt très bien et qu'il n'y avait absolument rien à changer. Et donc... L'enseignement que j'ai tiré, c'est que si on n'arrive pas, en fait, dans le processus de recrutement, à déjà penser l'entreprise pour pouvoir inclure différents types de personnes, On n'arrivera jamais à les fidéliser et à les recruter en dehors de notre vie habituelle. Déjà, il faut se faire accompagner, il faut se faire conseiller et essayer d'avoir un petit peu de jugeote et de sortir de sa bulle pour voir ce qui pêche dans l'entreprise et ce qui peut être amélioré.

  • Speaker #0

    Donc, on m'appelle dans ces cas-là.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    En promo, pardon.

  • Speaker #1

    Encore un. Oui, mais il faut se dépasser ses propres barrières aussi. Et donc, nous, ça a été aussi d'aller demander l'installation d'une micro-crèche pas très loin, parce qu'on était plusieurs entreprises, en fait, à être dans le même cas, pour pouvoir permettre aux jeunes parents, et ce qui bénéficie aux potentiels jeunes mamans, bénéficie aussi aux jeunes papas. Et donc, pour permettre à tous les jeunes parents de pouvoir venir travailler sereinement.

  • Speaker #0

    Ok, voilà. C'est un exemple qui est hyper concret. C'est vrai que l'accès aux transports, aux organismes, ce n'est pas le bon terme, mais aux organismes publics autour, c'est un vrai sujet parce que souvent, on est industriel, on est écarté des centres, des lieux de vie. C'est une vraie problématique dans l'attractivité sur les territoires et sur les zones industrielles.

  • Speaker #1

    Et complètement. Et en fait, quand tu regardes sur les zones industrielles, ce sont majoritairement des zones où tu ne viens qu'en voiture, qui sont très mal desservies par les transports en commun, qui n'ont aucun service aux alentours. Des services, voilà, services petite enfance, mais aussi pour pouvoir faire ses courses, pouvoir prendre le pain, pouvoir, je sais pas,

  • Speaker #0

    mettre du lait. Les restos des fois le midi, tu te retrouves à manger.

  • Speaker #1

    Les restos de midi, oui. Et les pistes cyclables. si t'as pas envie de venir en vélo, si t'as pas envie de venir en bus des fois en fait des pistes SICA pourraient aussi être aménagées et qui permettraient une mobilité un peu plus douce et en fait les zones industrielles à l'heure actuelle, elles datent du siècle dernier, elles ont été pensées par des gens il y a 40 ans 50 ans, à une époque où la société était très différente et à une époque où on ne pensait pas du tout, en fait le problème ne se posait même pas, il y avait de la main d'oeuvre donc pourquoi penser à recruter différemment ? Il y avait du monde, il y avait de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Et là, on voit... On poussait à prendre la voiture. Et surtout, on ne voulait pas de nos industries. Déjà, quand on voulait les délocaliser, les sortir, tu as eu mon petit geste. Donc, on ne va pas les mettre en cœur de ville. On les décale, quoi.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout, cachez-moi cette industrie que je ne veux pas voir. Et je comprends. Il y a tellement de clichés sur l'industrie qu'on n'a peut-être pas envie de l'avoir à côté de chez soi. Mais en fait, c'est ce qui, in fine, empêche une industrie propre, vertueuse et pensée différemment de se développer aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais complètement, complètement. Est-ce que tu vois ce qu'après, le modèle organisationnel de l'industrie est souvent assez contraint ? Des rythmes horaires ? les cadences, l'ergonomie des postes. On a aussi des leviers, mais effectivement, si on ne considère pas la diversité des profils qu'on a besoin d'attirer, comme tu citais ton exemple de mobilité, est-ce que tu mettrais le doigt sur quelque chose là-dessus ? Quelle limite tu peux voir à la diversité du fait de nos modèles organisationnels ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, en fait, il faut... repenser l'industrie dans un tout, c'est à la fois sa localisation, son accessibilité, la manière aussi d'organiser la production à l'intérieur de l'industrie. Pour ça, il faut se faire aussi accompagner, donc là, c'est ma minute autopromo à moi, par des gens, en fait, dont c'est le métier d'aider à faire de la réorganisation industrielle, en prenant en compte l'ensemble de ce qui existe à l'heure actuelle comme technologie pour faire gagner des points de productivité. et Et in fine, quand on gagne un point de productivité, on peut commencer à repenser son organisation, son flux, ses horaires, etc. J'ai un bon exemple dans notre réseau, c'est l'entreprise 19. Si, quand vous m'écoutez, vous êtes en train de siroter un verre devant un feu de cheminée, à côté de votre cheminée, il y a forcément un accessoire 19. Vous le verrez, cet accessoire, c'est en métal noir, un peu design, ça contient vos bûches, ça contient les accessoires autour de la cheminée ou du poêle. Et donc 19, c'est une entreprise qui est pas très loin d'ici, en Pays de la Loire, et eux, ils n'ont absolument aucun problème pour recruter. Pourquoi ils sont passés du 2,8 au 1,8 ? Tous les salariés sortent avant 17h de chez eux. Qu'est-ce qui a permis cette transformation ? Tout en gardant bien sûr la productivité et la qualité, ils gagnent même en productivité, ils prennent des nouveaux marchés chaque année. Ce qui a permis ce passage-là, c'est une réorganisation profonde du modèle industriel et surtout une automatisation forte de certaines de leurs tâches. qui a permis de rerouter du coup la main-d'oeuvre humaine vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, moins dangereuses, moins chronophones. Globalement, ils ont beaucoup investi dans des robots pour faire des tâches de soudage. Ils ont une partie de cellules traditionnelles robotisées pour faire leur grande série. Et à côté, ils ont pris ce qu'on appelle des robots collaboratifs, qui sont des robots plus légers, un peu moins précis, mais aussi beaucoup plus simples à remettre en route par les collaborateurs quand il y a une panne. Et donc la majorité des collaborateurs qui s'occupent de ces robots sont complètement autonomes sur les robots collaboratifs. Ça les a fait monter en compétence, ils deviennent des ambassadeurs de l'entreprise, et ça a permis aussi d'aller automatiser des opérations de plus petite série. Et donc grâce à cette grande réorganisation à la fois des outils, des moyens et du process, 19 a pu gagner en flexibilité. ont pu passer au 1,8 et gagner en confort de travail et de vie pour leurs collaborateurs.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que toutes leurs grandes séries, en gros, elles tournent toutes seules ? Oui, je l'imagine. Qui les font démarrer la nuit, possiblement, après 17 heures ?

  • Speaker #1

    Sur les cellules de soudage robotisées, il y a toujours une personne qui surveille. qui surveillent la cellule. Donc, ça reste de la prod en 1.8 classique.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas forcément de prod de nuit. Ok, d'accord. Écoute, je t'invite à me mettre en relation avec eux. On les recevra sur ce podcast pour en mettre en avant, pour réussir. Ça, c'est trop chouette, une belle illustration. Et du coup, je trouve que ce qui est hyper intéressant, c'est effectivement du sujet de comment la robotisation permet de gagner en attractivité. Parce que là, tu as abordé le sujet de la montée en compétences, tu vois, de la partie sécurisation, peut-être ergonomie. Du coup, j'ai bien envie de te challenger là-dessus. Faisons le lien entre nos deux sujets respectifs, tu vois. Je t'écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, moi, ça va être très, très simple. On va prendre l'exemple d'une société qui travaille le métal, par exemple une société d'usinage. En tant que jeune candidat, si tu vas visiter une société d'usinage qui est uniquement sur des machines traditionnelles et qui travaille comme ton grand-père hyper vieux, parce que t'es un jeune candidat, donc les grands-parents c'est très vieux, qui travaille comme travaillaient tes grands-parents il y a 50 ans, est-ce que tu te projettes ? Oui, non, je sais pas. Et le lendemain, tu fais le même entretien d'embauche dans une société qui s'est modernisée, qui a des machines dernier cri. des robots devant ces machines pour pouvoir charger et décharger les pièces. Les personnes, du coup, qui travaillent dans un environnement qui est très propre, immaculé, parce que c'est ce qui se passe, en fait, quand on ajoute la robotisation, l'automatisation. In fine, l'atelier doit être rangé, l'atelier doit être propre, parce que les robots, ça ne supporte pas la propriaque. Donc, tout est propre, immaculé, bien rangé, il y a du vide, etc. Cette jeune candidate, elle va sûrement choisir la deuxième entreprise. Même si la première, elle a des valeurs plus fortes, c'est une entreprise familiale, qui a un pignon sur rue, ils font des super jolis produits, etc. Elle choisira quand même la deuxième parce qu'elle se sentira mieux, son travail sera sans doute plus valorisant, il sera moins pénible. Et même si cette personne, elle a un handicap ou moins de formation, Cette entreprise, elle est aussi structurée, elle a évolué pour pouvoir intégrer plus facilement des petites différences entre les candidats. C'est ce que permet l'automatisation et la robotisation. Ça change en profondeur le process d'une entreprise, ça la fait évoluer, ça la fait grandir. Et in fine, les candidats le verront. Et donc cette entreprise aura beaucoup moins de mal à recruter. Je prenais l'exemple d'un jeune candidat parce que c'est eux qu'on veut recruter pour pouvoir les inscrire au long cours dans les entreprises. Mais ça marche pour des candidats qui sont plus expérimentés et ça marche avec des profils en reconversion.

  • Speaker #0

    On se projette plus facilement dans une entreprise propre, bien rangée, avec de l'automatisation.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le reflet de notre vie quotidienne aussi. Je pense qu'on ne peut pas vivre avec un déséquilibre entre, aujourd'hui, on a la tech à portée de main, on a nos téléphones, on a nos tablettes, on a tout. Et en même temps, effectivement, rentrer dans une industrie qui, en plus, peut produire, tout dépend du produit de finet, mais... Et retrouver des machines qui sont un peu d'un autre temps, en tout cas, c'est parce que vous recherchez les jeunes, je pense.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, par contre, je pense qu'il est aussi important qu'ils soient formés à utiliser les vieilles machines et les nouvelles machines. Parce que si jamais il y a une panne, il y a un problème, c'est important aussi qu'ils sachent utiliser les matériels plus anciens pour comprendre aussi les process.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir les utiliser au besoin, mais aussi pour comprendre ce qui se passe. qu'il se passe quand un robot ou une tour d'usinage...

  • Speaker #1

    Et puis, ça les fait monter en compétences. Tu prends l'exemple du tourneur ou du fraiseur, s'il ne commence pas et il n'apprend pas sur du trad, il perd aussi la notion de l'usinage, des axes. Du coup, son job devient aussi moins intéressant. Dans ces cas-là, on devient... Moi, je l'ai... j'ai beaucoup recruté sur ces métiers-là, on a du mal à recruter ce qu'on appelle vulgairement des presse-boutons parce qu'en fait, les vrais techniciens d'usinage vont très vite s'ennuyer à être juste presse-boutons aussi. Donc, c'est aussi un sujet d'attractivité que de faire monter en compétence effectivement l'opérateur et que de proposer des postes qui soient transverses où effectivement ils vont faire plus que du presse-bouton, donc parfois toucher un peu à de la maintenance Merci. au premier niveau, ou aller peut-être soulager sur du deuxième niveau le texte de maintenance, ou un peu de programmation, enfin voilà. Moi, j'ai vu beaucoup de candidats, de salariés qui recherchent ça, la curiosité aussi de procéder derrière, du faire, c'est un vrai levier pour progresser.

  • Speaker #0

    On a accompagné l'entreprise Cugnot sur des sujets d'automatisation du soudage, donc on revient sur cette opération. C'est intéressant le soudage parce que c'est en général, soit ça se prête très bien à l'automatisation, soit il faut se creuser un petit peu la cervelle pour le faire intelligemment. Et donc au bout de l'accompagnement, ils se sont retrouvés avec deux robots soudeurs. Et donc les soudeurs qui faisaient à l'origine le travail de soudure sur des très grands montants métalliques, avec des soudures qui sont très longues, qui doivent être extrêmement précises, se retrouvaient eux à contrôler deux robots soudeurs chacun. à continuer à avoir leur expertise de soudage, parce que les soudures un peu complexes, celles qui sont dans des positions où le robot ne peut pas forcément les atteindre, etc., c'est eux qui viennent mettre la touche finale. Et donc, ils gardent à la fois l'expertise de soudure, et en même temps, ils ont deux robots qui travaillent pour eux, et ils ont été formés pour pouvoir intégrer ces compétences et déclencher les robots, modifier les programmes, etc. Donc, c'est hyper intéressant en fait, comme exemple. Robotiser, ça ne veut pas dire... tu changes complètement ton emploi, mais ça veut aussi dire que tu vas ajouter de nouvelles compétences, de nouvelles cordes à ton arc.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et tu vois, ça me rappelle une discussion qu'on avait eue, ou avec Nicolas Clé, je ne sais plus si c'était toi ou Nicolas, où justement, je te disais, tu vois, je vois souvent, moi, des exemples de robotisation un peu avortée, ou carrément sabotée, dans pas mal de boîtes. Et à ce moment-là, la discussion n'est pas toute récente, ça doit dater d'il y a peut-être trois ans, depuis on avance et on apprend chaque jour. Et à ce moment-là, je vous disais, tu vois, je pense qu'un angle qui manque sur les sujets de la robotisation, c'est la prise en compte du changement culturel. Je pense qu'il y a deux sujets, et tu l'as dit, changer avec la robotisation, l'intégration, l'automatisation, les process de la boîte. Et du coup, il y a aussi un aspect culturel. Parce que tu donnes cet exemple du soudeur, effectivement, l'un des a priori de quelqu'un qui n'est pas sensibilisé aux enjeux de la robotisation, d'automatisation, ça peut être, on me dépossède de mon job, on m'enlève mon job. Ce qui m'énerve derrière, si ce n'est pas accompagné, tu vois, des sujets de... Je ne sais plus si c'est un...

  • Speaker #0

    Je n'ai plus que de la frustration, c'est que si tu n'es pas accompagné correctement, ton nouveau moyen, ton nouveau robot, il ne va pas faire long feu, en fait, sur ta ligne de production. Donc, tu as tout à fait raison de pointer ça. Et c'est aussi pour ça que nous, dans nos accompagnements, il y a toujours une composante humaine. On a une méthodologie d'accompagnement qui a été développée avec l'ARACT. Et qui permet justement de prendre en compte les retours du terrain et d'aller impliquer les collaborateurs bien avant que le mot robot ne soit prononcé. Et même qu'on ait choisi une solution.

  • Speaker #1

    Ouais, en phase.

  • Speaker #0

    Typiquement, nous on est arrivé une fois, donc c'était après la robotisation d'une entreprise qui avait été menée en fait sans nos accompagnements. Et donc bizarrement, je crois que le moyen il avait tenu deux semaines avant qu'un objet extrêmement lourd lui était tombé dessus depuis le pont roulant. Bizarre.

  • Speaker #1

    Sermon. La frustration,

  • Speaker #0

    en général, elle trouve vite un exutoire. C'est normal. C'est comme toute transformation. En tant qu'humain, notre cerveau est biologiquement fait pour résister aux changements. Si on n'accompagne pas, ça ne marchera jamais. Il faut le penser avant toute transformation, avant toute action. Ce n'est pas juste limité à la robotique ou à l'automatisation, c'est vraiment toutes les transformations en œuvre dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est ça, je pense qu'il faut bien percevoir. On n'est pas, ce n'est pas juste une machine. Enfin, une ciné, oui, ça reste un outil de production.

  • Speaker #0

    forme si c'était juste une machine.

  • Speaker #1

    Ah si, quelque part, mais c'est une machine qui, derrière, est pilotée par des hommes, quand même. Donc, c'est vrai qu'il y a un vrai changement culturel à considérer. Et sur les sujets de plutôt de la diversité, de l'inclusion, toi qui es au contact avec des industriels au quotidien, est-ce que tu dirais, alors tu faisais un peu le parallèle avec le BTP aussi tout à l'heure, est-ce que tu dirais qu'il y a quand même un Un changement de mood sur ces sujets-là. Est-ce que tu penses que les industriels y vont davantage, ont plus envie en tout cas de porter ces sujets-là qu'auparavant ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est plus envie qu'auparavant. Je pense que l'industrie comme le BTP en fait a été la première cause des grandes vagues migratoires de travailleurs depuis les Italiens bien avant la Seconde Guerre mondiale. et donc les vagues actuelles qui continuent à donner du travail aux personnes qui arrivent dans le pays. Je ne sais pas néanmoins si elles en font plus un étalage ou un coup marketing qu'autre chose à l'heure actuelle. J'ai plutôt l'impression que c'est quelque chose qui est tu, parce que notre société n'est peut-être pas très ouverte à entendre tous ces sujets-là. Mais en tout cas, ce que je vois évoluer, ce sont peut-être les pratiques de recrutement. et les ouvertures aux différentes nationalités. Notamment, on a beaucoup d'industriels dans la région qui se sont organisés pour pouvoir faire travailler des Ukrainiens, il y a quelques années, qui ont mis en place des traducteurs, des signalétiques spécifiques en ukrainien, etc. On le voit quand on se balade dans les usines, il y a parfois des écriteaux qui sont dans des langues qui ne nous sont pas connues. Et donc ça permet à des personnes qui arrivent et qui n'ont pas forcément de point de repère quand même de trouver un premier ancrage et de s'installer ici de manière plus durable. Moi je trouve que c'est plutôt bien. L'industrie a besoin de main-d'oeuvre et donc la main-d'oeuvre traditionnelle, le français moyen, etc. On en arrive au bout. C'est-à-dire que tous ceux qui peuvent y être employés sont déjà employés, donc il faut aller puiser ailleurs, chez les femmes et puis chez les pas français, pas moyens.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que tu pointes du doigt un sujet un peu pivant, dont on préfère souvent faire l'autruche. C'est clair, parce que oui, on n'aime pas, en tout cas c'est difficilement entendable quand on a quand même du chômage en France, c'est difficilement entendable par le grand public que oui, on a besoin de la main-d'œuvre étrangère. parce qu'on peut penser qu'ils nous piquent nos métiers, mais ce sont des métiers sur lesquels nous n'arrivons pas ou plus à recruter. Tout à fait. Nous en avons besoin pour notre souveraineté économique, pour notre développement territorial, pour l'activité d'une entreprise qui a besoin de produire, qui crée de la valeur. Et c'est un vrai sujet. Et on voit des initiatives. Alors après, l'intégration. Effectivement, c'est une super bonne pratique. L'intégration d'un public et d'un collaborateur étranger, ça s'accompagne et ce n'est pas toujours simple. C'est aidant, je trouve, aussi quand on a une démarche derrière et notamment les outils du Lean et de la perfindus qui aident beaucoup quand même, je trouve, par les pictogrammes, le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire le management visuel.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Effectivement, tu vois que les collaborateurs sont mieux intégrés dans les entreprises qui sont bien structurées aussi à ce niveau-là. Ouais. C'est vrai. Et après, à toute personne qui me dit « Non, on n'a pas besoin de la main-d'œuvre étrangère » , je les invite généralement à postuler en tant que soudeur, usineur ou faire du déchargement de containers pendant une semaine. Et puis en général, ils révisent leur opinion assez rapidement. Effectivement, ce sont des jobs qui... On n'arrive pas à recruter point barre. Et donc, il y a deux actions. C'est un, il faut les penser de manière différente. Donc, on revient au sujet d'automatisation, robotisation. Et deux, en fait, il faut aller chercher la main d'œuvre qui veut bien de ces jeux. Et donc, ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est des vrais sujets. C'est clair. Est-ce que tu dirais... Enfin, non, je ne vais pas te poser la question comme ça, pardon. Quels sont les projets ? qui t'ont le plus marqué ou les initiatives qui t'ont le plus marqué sur le sujet de l'attractivité ? Tu peux faire le lien, comme on te semble, avec tes sujets de la robotisation, de l'automatisation.

  • Speaker #0

    Dans les sujets d'attractivité, qu'est-ce qui m'a le plus marqué ? Donc 19, j'allais trouver ça extrêmement fort. Le fait qu'en plein pays de la Loire, on a un chômage qui est inférieur à 5 %, ils te regardent droit dans les yeux en disant « De toute façon, mais non ! » Pas de soucis, on n'a aucun problème de recrutement. Dans les initiatives qui m'ont marqué aussi, Sodebo, qui tire leur épingle du jeu, malgré un défi de taille, ils ont regroupé l'ensemble de leur site de production industrielle au même endroit. Donc en fait, ils font leur sourcing de recrutement sur un seul bassin économique. Donc c'est extrêmement compliqué, et en même temps, ils arrivent à être très compétitifs, notamment parce qu'ils sont bien structurés. il y a du management, il y a du lean, il y a de l'automatisation. Globalement, les postes sont attractifs et il y a énormément de femmes. Je crois que je n'ai jamais vu autant de femmes quand j'étais dans le site industriel chez Sodebo.

  • Speaker #1

    Ils sont super forts en tant qu'employeurs.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. C'est très fort.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça m'y fait penser. J'avais partagé une de leurs initiatives qui était une vidéo dédiée au métier de la maintenance. Et puis, mettez vraiment le doigt sur tous les pain points des métiers de maintenance et qui arrivaient à trouver les bons arguments.

  • Speaker #1

    La servante, le coup de la servante,

  • Speaker #0

    c'est génial. Exactement. La servante et puis une belle, c'est pas la servante. Ah ouais. C'est le dépôt. Ça donne vraiment envie de travailler. Et Fleury Michon avait fait la même chose il y a quelques années. Une visite de l'atelier maintenance en drone. Et on voyait donc les mains. on sentait que c'était une équipe dynamique, soudée, etc. Et ça, c'était aussi très chouette. Dans les bonnes initiatives, je dirais Le Mailleux, dans le nord de la France, qui est une manufacture textile qui serait en vente. Et là, pareil, c'est hyper intéressant en termes de com et de marque employeur. Et derrière, ils ont utilisé tous les outils du Lean et du management visuel pour repenser leurs prods. Et clairement, ça donne envie d'aller faire un tour chez eux aussi.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Eh bien, écoute, j'invite tout le monde à aller voir. Et est-ce que tu penses à une personne peut-être, tu vois, je pense, vers qui ? Enfin, ou un dirigeant, une dirigeante qui porte ça ? par le prisme des réseaux, parce que c'est le côté facile d'accès. Est-ce qu'il y a quelqu'un dont tu aimes les contenus ? Faire rayonner l'induce, tu vois, sur ces sujets un peu d'attractivité. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas à quelqu'un en particulier. Je pense à un collectif qui est celui des meufs de l'industrie. qui arrivent justement à faire voir l'industrie différemment. Et du coup, la fondatrice, c'est la fondatrice aussi de Marguerite, qui est une pépite de start-up industrielle. Donc, je pense que c'est intéressant parce que ça montre que l'industrie peut être différente.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah ouais, donc c'est Marion Garcia que je devrais bientôt recevoir, d'ailleurs. Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui. Inotte Pépite, c'est la dirigeante actuelle du slip français. Je ne connais plus son nom. Ça me reviendra sans doute à la fin de l'épisode. Et qui a passé sa vie avant le slip. plutôt dans l'import d'Asie et qui a découvert, notamment en rejoignant le slip et à l'occasion de la pandémie de Covid, que c'était important de réindustrialiser en France. Je trouve que ces prises de parole sont extrêmement justes, intéressantes. C'est une nana dans l'industrie textile qui est une filière qui doit absolument se réinventer en France. Je trouve que c'est hyper... Je n'aime pas le mot inspirant, mais en fait, c'est le cas. C'est hyper inspirant.

  • Speaker #1

    On peut inventer un autre mot,

  • Speaker #0

    si tu veux. Ça met des étincelles dans le petit déjeuner. Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais écouté l'épisode justement avec le fondateur du slip, mais pareil, j'ai mangé son nom, ce n'est pas bien. Un épisode de Génération Do It Yourself. Tu l'as écouté ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, il est génial.

  • Speaker #1

    Ah, il est génial.

  • Speaker #0

    Le problème des épisodes Génération de Wits Yourself, c'est qu'ils sont tous géniaux, à peu près. Et même le dernier, je suis plutôt habituée des épisodes des startups, etc. Et celui avec le patron du groupe Accor, la première fois qu'elle a un patron du CAC 40.

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas écouté encore.

  • Speaker #0

    Eh bien, vas-y, parce qu'en fait, c'est hyper intéressant, notamment sur la notion de communauté de personnes qui travaillent ensemble. et sur la manière d'inclure des publics différents. Il disait quelque chose qui, moi, m'a fait bondir, c'est que le turnover moyen dans ces équipes, c'est trois ans. Au bout de trois ans, ils ont tout renouvelé quasiment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Les hôtels. Mais parce qu'en fait, c'est l'hôtellerie-restauration, les gens restent un peu longtemps. Et donc, tu te dis ça, tu fais wow. Mais en fait, en trois ans, comment est-ce que tu garantis de transmettre ? le savoir, le mettre en application et est-ce que c'est pas plus intéressant de les garder plus que trois ans ? Est-ce que tu fais quelque chose pour ? Et en fait, l'épisode est hyper intéressant pour ça et pour le rapport justement au travail et des publics peu qualifiés.

  • Speaker #1

    Écoute, je rajoute... En ce moment, je suis sur Les Gendinesses, tu vois, le vendredi. les gens de business bon après il n'y a pas que business mais il sort trois épisodes semaine et tu as les gens de business le vendredi donc c'est pas mal c'est pas mal ça dépend des thèmes forcément après il y a les thèmes qui te touchent qui te touchent plus ou moins mais hyper intéressant aussi c'est moins long que Génération Do It Yourself moi j'aime bien les épisodes longs en même temps nous on a à chaque fois une heure devant nous donc c'est pas moi qui vais te dire que je préfère des épisodes de 10 minutes tu vois Hum

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que j'aurais pu te dire en dix minutes, sans doute beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pense qu'on s'éloigne complètement de notre sujet, mais j'aime bien. Je pense qu'il manque l'espace au débat, à l'échange et à l'attention. Parce qu'on va vers du clivant, vers de la punchline,

  • Speaker #0

    du hook.

  • Speaker #1

    Et je trouve qu'on manque de ces espaces où tu disais le mot d'inspirant. Mais je trouve qu'en fait, tu ne peux pas t'inspirer au travers d'une punchline. Il faut des moments où on peut aller au fond des choses, où on partage vraiment. Moi, j'ai aimé ce temps en début d'entretien. Tu donnes de tout, en fait. Enfin, je ne sais pas, mais je ne suis peut-être pas objective.

  • Speaker #0

    Non, mais je te rejoins, ça fait trois quarts d'heure. qu'on échange. En fait, je n'ai pas eu le temps passé déjà, ce qui est plutôt positif, que j'ai un span d'attention d'une seconde et demie. Et effectivement, on peut se permettre de dévier un peu du sujet, mais parce qu'en fait, ça va nourrir le sujet. Tu me poses beaucoup de questions, mais j'ai envie de t'en poser aussi, parce que j'imagine que tu accompagnes aussi des industriels. Est-ce que je peux te poser une question ? Mais on ne te pose jamais de questions !

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    pose-moi des questions. Je voudrais te poser la même question qui était... Un exemple d'initiative inspirante d'un industriel. J'aime autant me nourrir. Je passe ma vie à visiter des sites industriels, mais j'ai toujours mon biais, mon tropisme. J'y vois ce que je veux bien y voir. J'aime bien me nourrir de ce que les autres voient aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu es focus, on est focus sur nos sujets. Alors, moi, l'exemple qui me vient en tête, là, comme ça, qui va te parler, c'est une boîte industrielle qui a mis en place le congé menstruel. Ouais. Ah oui. Ouais. Alors, je n'ai pas le droit de donner son nom, pardon, mais je n'ai pas le droit.

  • Speaker #0

    Alors, si je peux me permettre, c'est dommage, parce que ça, ça pourrait permettre aussi de... d'avoir un peu de réflexion et de se dire si eux, ils ont réussi, on peut le faire et quels sont leurs critères de sélection.

  • Speaker #1

    On est bien d'accord. Par contre, je l'ai reçu, j'ai reçu la DRH qui l'a mise en place. Donc, c'est Catherine, elle en parle dans le podcast. Donc ça, je trouve que c'est un super exemple. Pas facile à porter, elle en parle très bien. Belle initiative, tu parlais de tout ça, donc ça, je trouve que c'est une belle initiative. Une autre... initiative, c'est la semaine de quatre jours, mais une semaine sur deux. Je trouve ça top.

  • Speaker #0

    C'est pas mal.

  • Speaker #1

    Le postulat de départ, c'était, ok, les fonctions support et direction ont deux jours semaine de tétée, de télétravail, pardon. En prod, on ne peut pas leur faire ça. Donc, comment est-ce qu'on trouve une forme d'équité, tu vois, pas d'égalité, mais d'équité ? Vous, vous avez des contraintes. Et donc, en fait, ils ont retravaillé leur modèle de production, pour le coup, pour pouvoir passer à la semaine de 4 jours une semaine sur deux. Et ce jour-là, il était Ausha du salarié, parce que les contraintes de la prod, c'est qu'il ne pouvait pas fermer un jour la prod. Donc, il fallait une rotation. Et par contre, le jour était fixe. Donc, les uns les autres, souvent, ont choisi le lundi, le mercredi ou le vendredi, grosso modo. et donc un chantier alors moi j'ai mis les pieds dedans c'était génial c'est hyper c'est génial et ça c'était génial parce que moi j'adore ces sujets je vais te dire pourquoi parce que tu bosses avec l'améliocontinue évidemment avec la prod et les RH et là moi j'avais enfin j'ai fait le projet sur ce sujet là côté RH en tout cas Trop intéressant.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, qu'est-ce qui a permis de passer à une semaine de quatre jours, une semaine sur deux ? Est-ce qu'il y avait déjà des ingrédients clés dans leur organisation qui leur ont permis de se dire « ok, on peut le faire » ? Est-ce qu'ils se sont peut-être plus automatisés ? Est-ce qu'ils étaient déjà automatisés au départ ? Qu'est-ce qui a fait ce terrain propice ?

  • Speaker #1

    En fait, ils intégraient un nouveau marché déjà. qu'ils ont... Ils avaient une organisation par poste, ils ont mis une organisation en ligne. Et sur un autre secteur, une orga en îlot.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui a tout changé, parce que sur l'orga en îlot, forcément, c'était beaucoup plus simple. Ils avaient déjà commencé à mettre en place de la polyvalence, polycompétence d'un îlot à un autre. Et les îlots étaient orientés par produit, par client. Tu vois ? Et donc, en fait, par îlot… toutes les opératrices pouvaient basculer d'un îlot à un autre. On a d'abord bossé sur une grille de polyvalence-polycompétence. Faire monter en compétence toutes les opératrices, c'était sur du câblage, toutes les opératrices sur chacun des îlots pour s'assurer que ça allait être robuste derrière. Donc après, en termes de planning, il fallait juste qu'on s'assure que tout le monde ne prenne pas le mercredi. Et effectivement, il y a eu des sujets assez autour de la robotisation, automatisation. Alors pour le coup, tu sais bien que ce n'est pas trop ma partie. Qu'est-ce qu'ils disent ? Qui ont facilité ça.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ça a pris un petit moment, mais ça marche super bien. Ils sont super contents. Tu vois. Donc, et la dernière question flexibilité, c'est la modulation. Voilà, les initiatives là, tu vois, vraiment concrètes, où tu peux appuyer sur un bouton, mettre ça dans ta roadmap et tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, c'est le groupe LDLC qui était passé l'entièreté du groupe à la semaine de 4 jours, et où ça avait posé des vrais défis en production, pour justement faire en sorte que la prod ne s'arrête pas. Eux, ce n'était pas tant la prod que plutôt le côté expédition shipping parce qu'ils ont une grosse activité d'e-commerce. Donc, eux, pareil, robotisation, lean, etc. Et puis, un planning à jour fixe par type, par employé. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'as pas le choix que de piloter comme ça. Tu ne peux pas, pareil, sur ce sujet-là. Je pense à une boîte de décolletage. J'ai oublié son nom, ce n'est pas bien. Petite série, grande série, ils ont des robots de chargement, robots de déchargement. Leur grande série, elle tourne le week-end. Ils étaient en 5-8 avant. Plus de 5-8, 3-8. Petite série la semaine, grande série le week-end. Vendredi soir à 17h, les grandes séries sont lancées. Évidemment, t'as de la maintenance. mais il n'y a pas d'opérateur le week-end.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Tu vois, il existe plein de choses. On se met nos propres barrières parce qu'on est tellement habitués à nos modèles organisationnels, l'héritage aussi du fordisme, mais il y a plein de choses qu'on peut faire. Il faut faire bosser les RH, les opérationnels. Quand je dis les opérationnels, c'est la prod.

  • Speaker #0

    et l'amélioration continue ensemble c'est mon combat je te dirais tu as un triptyque c'est RH amélioration continue et méthode je vais me mettre un peu dans l'amélioration mais oui RH qualité méthode et là vraiment même juste en les sortant aussi de leur quotidien et en leur permettant en leur donnant la liberté d'avoir des idées et puis de changer les choses oui oui

  • Speaker #1

    Et de parler le même langage.

  • Speaker #0

    On peut les aider à parler le même langage.

  • Speaker #1

    De quoi ? Excuse-moi.

  • Speaker #0

    On peut les aider, nous, à parler le même langage. Voilà,

  • Speaker #1

    exactement. Et on fera un super bidon, hein.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool que tu me poses une question. Merci, elle était longue,

  • Speaker #0

    ma réponse. Non, mais je pense qu'on a échangé sur ta réponse, donc c'est pour ça que c'était long, je pense intéressant.

  • Speaker #1

    Merci. Je surveille le temps, je vois que ça fait déjà 56 minutes. Je fais le coin sur les questions que j'avais préparées. Question finale, suite à l'introduction sur ce fameux post LinkedIn, tu sais que tu voulais faire un bilan. Donc, tu as pris une position très claire sur la place des femmes dans l'industrie au travers de ces événements. Mais j'imagine que c'était plutôt un prétexte, quelque chose que toi, tu avais vécu. comment tu vis aujourd'hui ? Est-ce que tu as une évolution ? Est-ce que ça a changé quelque chose ? Tu as commencé à nous répondre, mais tu as vu, j'ai voulu attendre. Et tu me donnes cette réponse plus tard. Mais tu viens nous faire. Ouais, dis-le.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai fait ce poste parce que je crois, en l'espace de un mois, on m'avait proposé quatre fois d'intervenir sur ça fait quoi d'être une femme dans l'industrie ? Et en fait, globalement, mon postulat, c'est... J'en ai marre d'être invitée parce que je suis une femme. Si je vais porter quelque part, c'est parce que j'ai une expertise, une parole, des convictions que je vais porter. Pas parce que je suis une femme, mais parce qu'en fait, je suis experte de mon sujet. Donc en général, c'est plutôt ce que je répondais et j'avais envie de frapper un peu fort et d'avoir ma parole qui allait un peu plus loin que d'habitude. Corollaire de ce poste, de temps en temps, on fait des blagues sur les salons quand on me voit. des bonnes blagues ? oui des bonnes blagues des petits clins d'oeil amicaux en mode tiens t'as vu tu es là c'est pas parce que t'es une femme dans l'industrie ouais c'est bien merci beaucoup deuxième corollaire je ne suis plus invitée à des tables rondes qui parlent de les femmes dans l'industrie c'est très bien j'ai l'impression qu'il y en a un petit peu moins donc s'il y a une réflexion collective des organisateurs d'événements C'est cool, c'est très bien. Je me sers de ce poste aussi pour pouvoir infléchir quand on me pose la question d'une intervention. Je dis voilà, ça je ne le fais pas. Par contre, je vous propose d'autres types de sujets. Mais par contre, si je fais des stats, je suis moins invitée qu'avant. Est-ce qu'il y a aussi un plan d'activité que je ne vois plus ? Peut-être.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être que ça t'a desservi. sur cette partie de ton activité-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, je vais dire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, ce n'est pas ma partie d'activité préférée. Faire une conférence ou participer à une table ronde, c'est une charge mentale énorme. Et donc, ce n'est pas grave. J'arrive à trouver d'autres moyens de faire passer mon message. Par exemple, les gens qui m'invitent à des podcasts. Merci. Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je suis trop contente de t'avoir. Mais c'est un exercice qui est plus facile pour toi. Enfin, plus facile, peut-être qui te demande moins de charge mentale, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, globalement, toute la préparation repose sur tes épaules, donc un grand merci. Et la liberté de ton du podcast est aussi plus simple. Les règles du jeu du podcast sont plus claires, je trouve, que les règles du jeu d'un événement, où parfois ton objectif à toi peut se télescoper avec les objectifs des autres intervenants ou d'organisateurs. Oui, je comprends. Et tu sais, ça me fait penser à autre chose. J'accompagne beaucoup de salariés aussi dans mes différentes activités que je ne vais pas tout énumérer parce que je suis à la journée. Mais j'accompagne beaucoup de salariés dans l'industrie à rebondir. Et très souvent, j'ai des femmes ingénieurs sur des gros postes. Je pense à… cinq, six femmes dans ma tête qui souvent me disent « Claire, j'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là. » Plutôt femme dirigeante ou juste en dessous du codire, dans des grosses boîtes. « J'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là, mais j'ai peur que ce soit mal perçu. » Pardon.

  • Speaker #1

    Les écrivains ne le verront pas, mais du coup, j'ai poussé un énorme soupir intérieur. Je vais te donner mon expérience en tant qu'organisatrice d'événements. Quand j'organise des conférences, des salons, etc., nous, on a des professionnels masculins, on a des hommes qui nous contactent en disant « Je suis expert sur ce sujet, je veux parler de ce sujet, invitez-moi. » Jamais je n'ai la même chose de la part de femmes, jamais. Mesdames, contactez les organisateurs des confs. globalement, le gros problème des organisateurs de conf, c'est qu'on a toujours la réflexion par au moins un ou deux participants dans la journée. Et je le fais à mes collègues aussi. Je le fais à mes confrères. Disons que ton événement, c'était 100% mec. À un moment donné, tu fais où ton sourcil ? Et en fait, à un moment donné...

  • Speaker #0

    Enfin, c'est...

  • Speaker #1

    notre sourcing ils tourneront moi j'ai mon annuaire interne de 10 ou 15 femmes incroyables que je peux faire intervenir à un moment donné si je ne fais plus intervenir qu'elles ça se voit que je suis en train de faire de la discrimination positive donc il faut que je me renouvelle mais je ne peux pas me renouveler s'il n'y a pas des nouvelles têtes qui arrivent dans mon champ de vision et ces nouvelles têtes elles auront été forcément à un moment donné invitées par quelqu'un d'autre donc en fait mesdames contactez-nous proposez-nous des sujets proposez-nous des formats

  • Speaker #0

    globalement dites-vous que si vous ne le faites pas quelqu'un de moins compétent de vous va le faire c'est vrai que tu es en train de mettre une claque en direct alors tu t'en rends compte j'espère

  • Speaker #1

    que toi tu as un podcast, tu prends la parole si tu te mets cette barrière là imagine ce que c'est pour des femmes qui n'ont déjà même pas cette tribune

  • Speaker #0

    Ouais, et écoute, si tu cherches du monde, je pense à plein de femmes. Ah oui,

  • Speaker #1

    mais vas-y, fais-moi mon deuxième petit annuaire et je te promets de leur laisser beaucoup de place.

  • Speaker #0

    Ouais, écoute, mais tu as raison dans ce que tu dis. Effectivement, c'est le genre de choses que je ne m'autorise jamais à faire, alors qu'animé, évidemment, j'adore ça. Comme les femmes auxquelles je pense, très certainement. Merci pour cette claque.

  • Speaker #1

    Mais de rien. Et puis, je dirais, en fait, je ne veux pas que ce soit une claque. Pour moi, c'est une main tendue qui peut propulser plus haut. Je ne veux pas que ce soit vu comme une claque.

  • Speaker #0

    Non, non,

  • Speaker #1

    c'est une claque au sens positif. C'est le coup de théoriste. Tu vois,

  • Speaker #0

    le bottage de fesse.

  • Speaker #1

    Le bottage de fesse. Le bottage de fesse. Oui. Si vous écoutez ce podcast, que vous pensez avoir des choses intéressantes à dire, contactez-nous.

  • Speaker #0

    Écoute, je vais passer le mot. Est-ce que, avant qu'on arrête cette fabuleuse discussion, est-ce que tu souhaites ajouter autre chose, Jade ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tout dit. J'ajouterais juste une chose. Changer le monde, ça ne peut se faire que si... on adopte une méthode du petit pas. On ne peut pas tout changer d'un coup parce qu'en fait, le barrage, il est tellement fort qu'on va s'épuiser. Mais par contre, si on fait des petits morceaux et des petits pas, ça ira tout de suite beaucoup mieux. Et donc, pour ça, il faut oser. Il faut oser avancer.

  • Speaker #0

    Ou Cazen.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça. Quand j'étais étudiante, mon livre de chevet, c'était Toyota Lean. Donc, ça fait plaisir de pouvoir remettre. tout ce vocabulaire au goût du jour.

  • Speaker #0

    Oui. Bon. J'espère que t'as passé un bon moment.

  • Speaker #1

    Excellent. J'espère que toi aussi et vous aussi qui nous écoutez.

  • Speaker #0

    J'en suis certaine. Merci pour tout ce que tu as livré. Vraiment, merci à vous, éditeur. Et j'imagine qu'on te retrouve sur LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Sur LinkedIn, je ne publie pas aussi fréquemment que ce que je voudrais, mais je suis quand même assez active.

  • Speaker #0

    Merci, Sade. Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, Claire.

  • Speaker #2

    Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayau, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.

Description

➡️ Elle est DG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.
[📉 Marre de subir le turnover ? ] Télécharge mon workbook gratuit ici 👉 https://claire-tenailleau.systeme.io/ee272bc7


Attirer des talents, c’est bien. Les fidéliser et leur offrir un cadre de travail performant, c’est encore mieux !
Mais dans un contexte de pénurie de compétences et d’image parfois dépassée, l’industrie doit se réinventer pour redevenir… désirable 💥

Dans cet épisode, Jade Le Maitre, Directrice Générale de Proxinov, partage avec nous 3 leviers concrets et puissants pour faire évoluer nos modèles industriels 👇


🎯 Levier #1 : La robotisation, moteur d’attractivité

  • Moderniser les lignes de production avec des robots collaboratifs

  • Réduire la pénibilité et valoriser les compétences humaines

  • Exemple : l’entreprise 19 qui passe au 1x8 tout en gagnant en productivité

🛠️ Levier #2 : Réorganiser le travail pour plus de flexibilité

  • Adapter les horaires et les flux pour intégrer toutes les réalités de vie (jeunes parents, mobilité, etc.)

  • Exemple : semaine de 4 jours une semaine sur deux ou orga par îlots

🌍 Levier #3 : Miser sur la diversité et l’inclusion

  • Mieux intégrer les femmes, les profils en reconversion ou issus de l’immigration

  • Favoriser l’équité par l’environnement (crèches, transports, ergonomie)

  • Exemples inspirants : Sodebo, Fleury Michon

On parle aussi de :
✅ Congé menstruel en industrie
✅ Lean & management visuel au service de l’intégration
✅ L’impact du design industriel sur la projection des candidats
✅ Le rôle des RH, méthodes et amélioration continue dans la transformation


Vous ne connaissez pas encore Jade Le Maitre ? Retrouvez-la sur LinkedIn :
👉 Jade Le Maitre

https://www.linkedin.com/in/agilerobotics/

Mon LinkedIn :
👉 Claire Tenailleau


Bonne écoute 🎧

💖 Vous avez aimé l’épisode ?
✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer
✅ Laissez un avis
✅ Mettez 5 ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Spotify, Deezer ou Apple Podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Jade, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Claire.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tout va très bien. On a de la chance, il fait beau et donc le soleil a un impact très positif sur le moral des troupes.

  • Speaker #0

    Écoute, moi quand je te vois comme ça, forcément le soleil brille. Tu me dis si j'en fais trop,

  • Speaker #1

    mais un tout petit peu. Bon,

  • Speaker #0

    je recommence.

  • Speaker #1

    Non, non, c'était une plaisanterie. Tout va bien, on peut continuer.

  • Speaker #0

    Tu sais que je suis quand même très contente de t'avoir et c'est évidemment très sincère. Ici, on commence par trois questions. Qu'est-ce qui t'anime ? qu'est-ce qui te révolte et qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Et donc je réponds aux trois en même temps qu'est-ce qui m'anime ? J'aurais dû les lire en avant.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est spontané, t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ce qui m'anime. Pendant longtemps je me la suis posée et je crois que ce qui m'anime c'est les rencontres avec les gens et les défis qui peuvent me poser. Et donc, c'est le feu intérieur qui s'alimente de ces rencontres. Ce qui me révolte, c'est l'état du monde actuel. Et je me dis, si on continue, si personne ne change ses habitudes, si on n'est pas tous collectivement en train de prendre conscience qu'il faut avancer dans la même direction et que cette avance doit se faire différemment, on va droit dans le mur.

  • Speaker #0

    Tu parles des sujets écologiques. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, écologiques, sociaux, démographiques, plein de sujets. On n'a qu'une seule planète pour l'instant. Je pense que c'est très bien de n'en avoir qu'une seule. Et du coup, on a eu des habitudes qui ne sont plus soutenables pour notre planète. Voilà. Et donc, le manque de prise de conscience collective me révolte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait peur ? Est-ce que c'est une peur qu'elle y est ? Oui,

  • Speaker #1

    ce qui me fait peur... Je dirais que le surcroît de testostérone qu'on perçoit chez certains politiques outre-Atlantique me fait peur. Est-ce que ça peut leur faire prendre comme décision ? On va dire ça gentiment.

  • Speaker #0

    Écoute,

  • Speaker #1

    c'est le problème de ces questions-là.

  • Speaker #0

    Je me retiens parce que je pense que sur ces trois questions, on pourrait faire un podcast en entier.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Test de la ronde, le podcast. Voilà,

  • Speaker #0

    ça sonne. Écoute, lance un side project.

  • Speaker #1

    Oh non, pas encore un. Ouais.

  • Speaker #0

    Non, il faut parfois apprendre à rester focus. Mais merci pour tes réponses. Pour toi, c'est quoi l'industrie qui fait envie ? Qu'est-ce que ça t'évoque ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je vais lier ça à mes réponses précédentes. Pour moi, l'industrie qui fait envie, c'est celle qui s'est remise en question. qui a su évoluer et qui n'est plus en train de produire les objets d'hier avec les méthodes d'art entière.

  • Speaker #0

    Très chouette réponse. Maintenant, je t'invite à te présenter. Comme d'habitude, jusque-là, je n'ai donné que ton tiennant histoire de faire un super teasing. Je te laisse prendre la main sur ta présentation. Tu nous dis absolument tout ce que tu veux. Tu as carte blanche.

  • Speaker #1

    Merci Claire. Jade 37 ans.

  • Speaker #0

    Donc Jade Lemaitre.

  • Speaker #1

    Oui, Jade Lemaitre, pardon. Merci Claire. J'ai 37 ans, 4 Ausha, 2 poules. Ça fait 15 ans que je travaille dans l'industrie et plus particulièrement la robotique. Ça a été un déclic très rapidement quand j'étais jeune pendant mes études. Je me suis mal orientée, je suis arrivée par hasard dans mes études et au final j'ai eu un énorme déclic à ce sujet. Et Et je me dis que le bazar fait très bien les choses. Et donc actuellement, je suis directrice générale de Proxinov. Proxinov, c'est... Une entité qui existe depuis 13 ans dans les pays de la Loire et en Normandie, qui est un réseau et un centre technique autour de la robotique industrielle. Proximément, c'est plus de 200 membres en France, à la fois des industriels manufacturiers, des offreurs de solutions, donc tout ce qui fait une cellule robotisée et des intégrateurs. Et nous, notre but, c'est de faire en sorte que cet écosystème grandisse et via le centre technique, d'apporter un accompagnement à ces industriels. plutôt des PME, plutôt des primo-accédants, pour les aider à bondir sur la marge de la robotisation et à relocaliser et ou produire vertueusement en France.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, très clair. Et quand tu dis, je fais ma petite curieuse parce que je ne sais pas tout de toi, quand tu dis que c'était un peu une erreur d'orientation,

  • Speaker #1

    est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus ? Oui, quand j'étais gamine, j'étais passionnée par tout ce qui était sciences de la vie et bio. Et donc je me suis inscrite dans une école d'ingénieurs post-bac, qui avait un diplôme en génie biologique et un diplôme franco-allemand. Et donc je me suis inscrite en pensant que je pouvais faire génie biologique en études franco-allemandes, donc me partager entre la France et l'Allemagne. Et en fait, après six mois de cours sur comment fraiser du métal et des ateliers pratiques de tourmage sur alu, je me suis rendue compte qu'en fait, je n'allais jamais faire de génie biologique en faisant ces études-là. J'allais certes... Passer la moitié de mes études en Allemagne, mais sur des techniques de production et sur la construction mécanique. Et en fait, j'ai adoré.

  • Speaker #0

    Ok, donc le hasard fait bien les choses finalement. Enfin, le hasard, je ne sais pas si on peut appeler ça le hasard, mais ok, très chouette. Merci à tous d'être de plus en plus nombreux à écouter le podcast parce qu'en ce moment, il y a une croissance assez folle. Donc, je suis évidemment trop contente. Si pour m'aider et en même temps aider l'industrie à rayonner, vous pouvez prendre deux petites minutes pour ajouter cinq étoiles juste en haut, peu importe où vous écoutez. Ça me serait utile. Vous pouvez vous abonner aussi, évidemment, pour être sûr de ne manquer aucun épisode. Je reviens à toi, Jade. Donc, tu nous le disais, tu as la tête... De Proxinov, tu accompagnes les industriels de ton territoire qui s'élargit avec l'ouverture récente d'ailleurs du Havre, si je ne me trompe pas, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, l'année dernière la Normandie avec notre antenne du Havre.

  • Speaker #0

    Bon, super, heureusement, tu as vu, j'ai bûché un peu pour ne pas me planter. Et tu t'attaques aussi à d'autres sujets parce que je crois savoir que vous avez décidé d'animer des clubs et notamment un club… autour de l'attractivité. Vous parlez de différents sujets, la place des femmes, dont est particulièrement imprégnée, on va dire, le recrutement, la manière dont on donne envie de rejoindre l'industrie de façon finalement assez macro. Et je me rappelle très bien de ce jour-là, tu as publié un poste, c'était il y a quoi ? Deux ans, peut-être ? Un an et demi ? Deux ans ?

  • Speaker #1

    Un an et je ne sais plus. Je crois, oui. Mais le temps passait trop vite, je voulais faire un bilan à un an. Et donc, c'est très marrant parce que ce poste a eu énormément d'écho. Oui. Mais pas tant dans la vraie vie. C'est là que je vois la différence entre nos bulles sur les réseaux sociaux et ce qui se passe dans la vraie vie ensuite.

  • Speaker #0

    Intéressant. Donc, je vais vous expliquer un peu le fondement de ce poste-là. De mémoire, tu sortais d'un événement, d'une table ronde, t'as l'habitude, t'es souvent... invité en guest star sur les sujets de l'industrie, de la robotisation, de la féminisation. En tout cas, tu es un peu une incontournable sur ces sujets-là. Et tu piquais un petit peu un coup de gueule et tu nous expliquais, tu annonçais que si tu continuais à être la seule femme à intervenir dans ces tables rondes sur l'industrie, tu doublerais ton tarif. C'était fort. c'était juste effectivement ce poste a eu beaucoup de rebonds beaucoup d'écho et finalement c'était très juste parce que c'est là qu'on voit que c'est pas que une question de visibilité c'est une question de transformation derrière de notre modèle de notre vision presque de notre société finalement où ça interroge les normes sociétales. Alors, avant qu'on rentre dans le concret, dans l'organisation de l'industrie, dans les outils, les leviers pour rendre l'industrie un peu plus désirable, j'ai envie de commencer par toi. Forcément, j'étais en face de moi, tu es une femme dirigeante dans l'industrie. Est-ce que tu peux me dire si tu rencontres ou tu as rencontré des barrières, est-ce que ça t'a faîné ou est-ce qu'à l'inverse, ça t'a...

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. D'habitude, on me demande plutôt est-ce que ça change quelque chose d'être une femme dans l'industrie ou pas ? À laquelle je réponds de manière assez invariable, ça change tout et en même temps, ça ne change rien. Parce que j'ai la chance, je suis une femme, mais je n'ai pas d'autre minorité visible que celle d'être une femme. Donc au final... L'inconfort que je peux ressentir à certains endroits s'estompe assez vite, mais parce que j'ai aussi l'habitude de me battre pour ce en quoi je crois. Donc c'est peut-être ça aussi qui me permet, moi, de faire bouger les choses. Si j'ai eu des freins ou des barrières, oui. C'est plus facile à identifier, parce qu'en général, le frein, la barrière, tu... Tu le vois arriver, tu vois que ça te stoppe dans ton élan et tu vois que collectivement autour de toi, les gens en général ne voient pas que c'est un frein ou une barrière. Néanmoins, ça existe bien pour toi en tant que nana. Si je bossais dans le BTP, je pense que ces freins et ces barrières seraient infiniment plus grands. J'ai eu quelques expériences dans le BTP, donc j'ai pu voir ce que c'était. Je me dis que l'industrie, au final, ce n'est pas si mal. Mais dans des exemples assez récurrents, en général, on demande, les gens qui ne me connaissent pas demandent déjà à parler au patron de Proxenov ou au directeur. Et donc on a un moment général assez interloqué, quand ils voient arriver dans leur réunion une nana de moins de 40 ans, blonde et avec un poil d'assurance, et je pense que c'est ça qui joue aussi. C'est intéressant parce que ça permet de retourner leur candor ou leur surprise contre eux quand le rendez-vous ne se passe pas bien. Mais ça reste néanmoins assez inconfortable, je dirais. Dans les barrières que j'ai bien identifiées, c'est surtout quand j'étais plus jeune, où je manquais de légitimité. Et où notamment quand j'avais ma précédente boîte, où on devait lever des fonds, s'adresser à des acheteurs de grands groupes, etc. J'étais clairement pas prise au sérieux dans mon rôle de directrice technique parce que j'étais une femme, que ce soit par des interlocuteurs français ou bien étrangers. Et donc, c'était pas rare de voir les gens, nos interlocuteurs, poser une question technique à mon cofondateur qui était plutôt commercial. Et lui me rebalançait la question, je répondais, les interlocuteurs écoutaient et continuaient à lui poser des questions.

  • Speaker #0

    Il s'adressait à lui,

  • Speaker #1

    quoi. Donc, il s'adressait à lui parce que c'était un homme. Et au final, on arrive très, très vite à voir ces patterns. Et en fait, en tant que nana, c'est difficile de s'en sortir et de briser la barrière si on n'a pas un allié à nos côtés. C'est con de dire qu'on ne peut pas le faire seul, mais parce qu'en général, on a en face de nous des gens qui, consciemment ou inconsciemment, ont ce blocage. C'est dans leur culture, c'est dans leurs habitudes, c'est dans leur mode de vie. Ils n'y réfléchissent pas, alors que nous, on n'arrête pas d'y réfléchir. Si on ne trouve pas l'allié, la bonne personne, qui peut nous aider à casser cette barrière en face, ça ne marche pas et en fait, on se bat seul.

  • Speaker #0

    Et alors toi, tu n'as jamais mis de barrière intérieure ?

  • Speaker #1

    Si. En fait, j'ai eu énormément de chance dans mon éducation. Ma mère a eu deux filles et ne nous a jamais vraiment posé derrière à moi et à ma sœur. C'est-à-dire qu'on pouvait faire les études qu'on souhaitait, qu'elles soient typiquement masculines ou typiquement féminines. Elle nous a encouragées dans notre voie et au final, on est toutes les deux devenues ingénieurs.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant.

  • Speaker #1

    Ouais. Donc, c'est très chouette. À Noël, j'ai reçu un microscope. On se rappelle, hein, génie biologique, tout ça. C'est génial. Je n'avais pas le droit au Lego, mais j'avais le droit au microscope. Et donc, la barrière n'était pas vraiment là. Ce qui est assez intéressant parce que dans ma génération, on est assez peu nombreuses, je pense, à avoir été élevée sans avoir cette espèce de barrière de « ma fille, plus tard, quand tu seras plus grande, tu feras un métier de nana » . Donc ça, c'est bien. Je pense que ça a permis de mon côté... une certaine liberté aussi d'action dans ce que je souhaitais devenir. Et un premier feu intérieur qui m'a permis d'aller, de choisir la voie qui me plaisait vraiment. Par contre, la barrière que je m'étais mise pendant très, très longtemps, elle était celle de l'entrepreneuriat. Jamais je ne fonderais une boîte, jamais je ne serais patronne, jamais je ne dirigerais des gens. Et donc, ça, c'était une barrière qui était assez forte. Et il a fallu qu'on vienne me chercher, qu'on vienne me convaincre pour que je me lance dans l'aventure et que je me laisse tenter par ça.

  • Speaker #0

    Ah, c'est cool. Mais tu as quand même réussi à faire de tout ça une force, parce qu'aujourd'hui, tu as quand même... Les responsabilités. Bien. Un poste de dirigeante. Donc, un moment, tu as réussi à renverser la vapeur, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En fait, ça s'est fait petit à petit. Je dirais que la vapeur, elle n'est pas tout le temps renversée H24 parce que je pense que n'importe qui n'arrive de douter, mais peut-être plutôt comme n'importe quelle femme, il n'arrive de douter fréquemment. Et donc, tout l'enjeu, c'est comment est-ce que je transforme ce doute en moteur ? Comment est-ce que je fais que ma roue à aube perpétuelle qui m'alimente, ça ne soit déjà un pas que du doute, et puis quand c'est du doute, en fait, que ça me propulse plus loin ensuite. Mais c'est simple.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu as bossé plus et tu as dû prouver plus que peut-être tes copains de promo ? Tu parlais de soucis de légitimité. Est-ce que tu as dû faire plus ou est-ce que tu as la sensation d'avoir fait plus ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. C'est difficile d'avoir ce recul sur soi-même. Pour ça, il faudrait demander à mon entourage est-ce que vous avez l'impression que je bosse plus ? Globalement, j'aime bien bosser. Quand je fais les choses, je ne les fais pas à moitié. Donc, de base, je bosse. Après... plus, si je regarde un petit peu le stéréotype classique, j'aurais tendance à te dire oui. Mais en fait, si je prends un peu de réflexivité, honnêtement, je ne sais pas te dire.

  • Speaker #0

    Ok. Merci. Merci pour ça. Et de ton côté, il y a quelque chose que tu me dis souvent, enfin en tout cas quand on se croise, parce qu'on ne passe pas non plus nos deux vies ensemble, mais ça arrive de nous croiser. Tu dis souvent que On ne pourra pas attirer des profils différents si on ne change pas nos manières de faire, mais pas seulement la manière de communiquer. Et tu penses que quels sont justement les angles morts qu'on peut avoir un peu dans nos modèles industriels, qu'ils soient organisationnels ou structurels ? Tu vois quoi quand tu verbalises ça ? Je vois,

  • Speaker #1

    je vais... repartir d'une expérience que moi j'ai vécue en essayant de recruter des femmes dans la précédente boîte. Je fais une parenthèse, cette boîte, c'était donc une boîte de robotique où on faisait nous-mêmes notre propre robot produit à Villeurbanne en Auvergne-en-Alpes. Et donc, à un moment donné, je me disais, franchement, mon équipe technique, majoritairement des hommes, on fait un robot qui va dans l'espace public, si on ne fait pas un peu de... Si je n'apporte pas des profils différents, je vais me retrouver avec un robot qui n'interagirait pas de la bonne manière avec 90% des gens, puisque mon équipe était représentative du 10% reste. Et donc je suis allée chercher des profils féminins, et notamment des profils féminins entre 30 et 40 ans, parce que j'avais aussi besoin d'avoir des personnes un peu plus expérimentées dans mon équipe. Et c'est là que j'ai découvert que la localisation de l'entreprise interdisait tout recrutement de jeunes mamans. Je ne dis pas que tous les profils féminins entre 30 et 40 ans sont des profils féminins qui sont parents, mais c'était un fait en fait. On était éloignés des transports en commun, on était éloignés des crèches et des écoles, on était éloignés du centre-ville. Et du coup, ça aurait été le parcours du combattant pour une jeune maman de venir le rejoindre.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu fais déposer tes enfants à l'école ou à la crèche au jeune 16 ou tu es chez toi, tu vas à un point A, tu as ta boîte qui est à l'autre bout. Donc, au final, tu as une demi-heure de trajet qui se transforme en 50 minutes si tu fais les deux étapes.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était donc 50 minutes allées, 50 minutes retour. Alors que globalement, nous, en tant que jeunes actifs, on trouvait que la localisation était plutôt très bien et qu'il n'y avait absolument rien à changer. Et donc... L'enseignement que j'ai tiré, c'est que si on n'arrive pas, en fait, dans le processus de recrutement, à déjà penser l'entreprise pour pouvoir inclure différents types de personnes, On n'arrivera jamais à les fidéliser et à les recruter en dehors de notre vie habituelle. Déjà, il faut se faire accompagner, il faut se faire conseiller et essayer d'avoir un petit peu de jugeote et de sortir de sa bulle pour voir ce qui pêche dans l'entreprise et ce qui peut être amélioré.

  • Speaker #0

    Donc, on m'appelle dans ces cas-là.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    En promo, pardon.

  • Speaker #1

    Encore un. Oui, mais il faut se dépasser ses propres barrières aussi. Et donc, nous, ça a été aussi d'aller demander l'installation d'une micro-crèche pas très loin, parce qu'on était plusieurs entreprises, en fait, à être dans le même cas, pour pouvoir permettre aux jeunes parents, et ce qui bénéficie aux potentiels jeunes mamans, bénéficie aussi aux jeunes papas. Et donc, pour permettre à tous les jeunes parents de pouvoir venir travailler sereinement.

  • Speaker #0

    Ok, voilà. C'est un exemple qui est hyper concret. C'est vrai que l'accès aux transports, aux organismes, ce n'est pas le bon terme, mais aux organismes publics autour, c'est un vrai sujet parce que souvent, on est industriel, on est écarté des centres, des lieux de vie. C'est une vraie problématique dans l'attractivité sur les territoires et sur les zones industrielles.

  • Speaker #1

    Et complètement. Et en fait, quand tu regardes sur les zones industrielles, ce sont majoritairement des zones où tu ne viens qu'en voiture, qui sont très mal desservies par les transports en commun, qui n'ont aucun service aux alentours. Des services, voilà, services petite enfance, mais aussi pour pouvoir faire ses courses, pouvoir prendre le pain, pouvoir, je sais pas,

  • Speaker #0

    mettre du lait. Les restos des fois le midi, tu te retrouves à manger.

  • Speaker #1

    Les restos de midi, oui. Et les pistes cyclables. si t'as pas envie de venir en vélo, si t'as pas envie de venir en bus des fois en fait des pistes SICA pourraient aussi être aménagées et qui permettraient une mobilité un peu plus douce et en fait les zones industrielles à l'heure actuelle, elles datent du siècle dernier, elles ont été pensées par des gens il y a 40 ans 50 ans, à une époque où la société était très différente et à une époque où on ne pensait pas du tout, en fait le problème ne se posait même pas, il y avait de la main d'oeuvre donc pourquoi penser à recruter différemment ? Il y avait du monde, il y avait de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Et là, on voit... On poussait à prendre la voiture. Et surtout, on ne voulait pas de nos industries. Déjà, quand on voulait les délocaliser, les sortir, tu as eu mon petit geste. Donc, on ne va pas les mettre en cœur de ville. On les décale, quoi.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout, cachez-moi cette industrie que je ne veux pas voir. Et je comprends. Il y a tellement de clichés sur l'industrie qu'on n'a peut-être pas envie de l'avoir à côté de chez soi. Mais en fait, c'est ce qui, in fine, empêche une industrie propre, vertueuse et pensée différemment de se développer aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais complètement, complètement. Est-ce que tu vois ce qu'après, le modèle organisationnel de l'industrie est souvent assez contraint ? Des rythmes horaires ? les cadences, l'ergonomie des postes. On a aussi des leviers, mais effectivement, si on ne considère pas la diversité des profils qu'on a besoin d'attirer, comme tu citais ton exemple de mobilité, est-ce que tu mettrais le doigt sur quelque chose là-dessus ? Quelle limite tu peux voir à la diversité du fait de nos modèles organisationnels ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, en fait, il faut... repenser l'industrie dans un tout, c'est à la fois sa localisation, son accessibilité, la manière aussi d'organiser la production à l'intérieur de l'industrie. Pour ça, il faut se faire aussi accompagner, donc là, c'est ma minute autopromo à moi, par des gens, en fait, dont c'est le métier d'aider à faire de la réorganisation industrielle, en prenant en compte l'ensemble de ce qui existe à l'heure actuelle comme technologie pour faire gagner des points de productivité. et Et in fine, quand on gagne un point de productivité, on peut commencer à repenser son organisation, son flux, ses horaires, etc. J'ai un bon exemple dans notre réseau, c'est l'entreprise 19. Si, quand vous m'écoutez, vous êtes en train de siroter un verre devant un feu de cheminée, à côté de votre cheminée, il y a forcément un accessoire 19. Vous le verrez, cet accessoire, c'est en métal noir, un peu design, ça contient vos bûches, ça contient les accessoires autour de la cheminée ou du poêle. Et donc 19, c'est une entreprise qui est pas très loin d'ici, en Pays de la Loire, et eux, ils n'ont absolument aucun problème pour recruter. Pourquoi ils sont passés du 2,8 au 1,8 ? Tous les salariés sortent avant 17h de chez eux. Qu'est-ce qui a permis cette transformation ? Tout en gardant bien sûr la productivité et la qualité, ils gagnent même en productivité, ils prennent des nouveaux marchés chaque année. Ce qui a permis ce passage-là, c'est une réorganisation profonde du modèle industriel et surtout une automatisation forte de certaines de leurs tâches. qui a permis de rerouter du coup la main-d'oeuvre humaine vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, moins dangereuses, moins chronophones. Globalement, ils ont beaucoup investi dans des robots pour faire des tâches de soudage. Ils ont une partie de cellules traditionnelles robotisées pour faire leur grande série. Et à côté, ils ont pris ce qu'on appelle des robots collaboratifs, qui sont des robots plus légers, un peu moins précis, mais aussi beaucoup plus simples à remettre en route par les collaborateurs quand il y a une panne. Et donc la majorité des collaborateurs qui s'occupent de ces robots sont complètement autonomes sur les robots collaboratifs. Ça les a fait monter en compétence, ils deviennent des ambassadeurs de l'entreprise, et ça a permis aussi d'aller automatiser des opérations de plus petite série. Et donc grâce à cette grande réorganisation à la fois des outils, des moyens et du process, 19 a pu gagner en flexibilité. ont pu passer au 1,8 et gagner en confort de travail et de vie pour leurs collaborateurs.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que toutes leurs grandes séries, en gros, elles tournent toutes seules ? Oui, je l'imagine. Qui les font démarrer la nuit, possiblement, après 17 heures ?

  • Speaker #1

    Sur les cellules de soudage robotisées, il y a toujours une personne qui surveille. qui surveillent la cellule. Donc, ça reste de la prod en 1.8 classique.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas forcément de prod de nuit. Ok, d'accord. Écoute, je t'invite à me mettre en relation avec eux. On les recevra sur ce podcast pour en mettre en avant, pour réussir. Ça, c'est trop chouette, une belle illustration. Et du coup, je trouve que ce qui est hyper intéressant, c'est effectivement du sujet de comment la robotisation permet de gagner en attractivité. Parce que là, tu as abordé le sujet de la montée en compétences, tu vois, de la partie sécurisation, peut-être ergonomie. Du coup, j'ai bien envie de te challenger là-dessus. Faisons le lien entre nos deux sujets respectifs, tu vois. Je t'écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, moi, ça va être très, très simple. On va prendre l'exemple d'une société qui travaille le métal, par exemple une société d'usinage. En tant que jeune candidat, si tu vas visiter une société d'usinage qui est uniquement sur des machines traditionnelles et qui travaille comme ton grand-père hyper vieux, parce que t'es un jeune candidat, donc les grands-parents c'est très vieux, qui travaille comme travaillaient tes grands-parents il y a 50 ans, est-ce que tu te projettes ? Oui, non, je sais pas. Et le lendemain, tu fais le même entretien d'embauche dans une société qui s'est modernisée, qui a des machines dernier cri. des robots devant ces machines pour pouvoir charger et décharger les pièces. Les personnes, du coup, qui travaillent dans un environnement qui est très propre, immaculé, parce que c'est ce qui se passe, en fait, quand on ajoute la robotisation, l'automatisation. In fine, l'atelier doit être rangé, l'atelier doit être propre, parce que les robots, ça ne supporte pas la propriaque. Donc, tout est propre, immaculé, bien rangé, il y a du vide, etc. Cette jeune candidate, elle va sûrement choisir la deuxième entreprise. Même si la première, elle a des valeurs plus fortes, c'est une entreprise familiale, qui a un pignon sur rue, ils font des super jolis produits, etc. Elle choisira quand même la deuxième parce qu'elle se sentira mieux, son travail sera sans doute plus valorisant, il sera moins pénible. Et même si cette personne, elle a un handicap ou moins de formation, Cette entreprise, elle est aussi structurée, elle a évolué pour pouvoir intégrer plus facilement des petites différences entre les candidats. C'est ce que permet l'automatisation et la robotisation. Ça change en profondeur le process d'une entreprise, ça la fait évoluer, ça la fait grandir. Et in fine, les candidats le verront. Et donc cette entreprise aura beaucoup moins de mal à recruter. Je prenais l'exemple d'un jeune candidat parce que c'est eux qu'on veut recruter pour pouvoir les inscrire au long cours dans les entreprises. Mais ça marche pour des candidats qui sont plus expérimentés et ça marche avec des profils en reconversion.

  • Speaker #0

    On se projette plus facilement dans une entreprise propre, bien rangée, avec de l'automatisation.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le reflet de notre vie quotidienne aussi. Je pense qu'on ne peut pas vivre avec un déséquilibre entre, aujourd'hui, on a la tech à portée de main, on a nos téléphones, on a nos tablettes, on a tout. Et en même temps, effectivement, rentrer dans une industrie qui, en plus, peut produire, tout dépend du produit de finet, mais... Et retrouver des machines qui sont un peu d'un autre temps, en tout cas, c'est parce que vous recherchez les jeunes, je pense.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, par contre, je pense qu'il est aussi important qu'ils soient formés à utiliser les vieilles machines et les nouvelles machines. Parce que si jamais il y a une panne, il y a un problème, c'est important aussi qu'ils sachent utiliser les matériels plus anciens pour comprendre aussi les process.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir les utiliser au besoin, mais aussi pour comprendre ce qui se passe. qu'il se passe quand un robot ou une tour d'usinage...

  • Speaker #1

    Et puis, ça les fait monter en compétences. Tu prends l'exemple du tourneur ou du fraiseur, s'il ne commence pas et il n'apprend pas sur du trad, il perd aussi la notion de l'usinage, des axes. Du coup, son job devient aussi moins intéressant. Dans ces cas-là, on devient... Moi, je l'ai... j'ai beaucoup recruté sur ces métiers-là, on a du mal à recruter ce qu'on appelle vulgairement des presse-boutons parce qu'en fait, les vrais techniciens d'usinage vont très vite s'ennuyer à être juste presse-boutons aussi. Donc, c'est aussi un sujet d'attractivité que de faire monter en compétence effectivement l'opérateur et que de proposer des postes qui soient transverses où effectivement ils vont faire plus que du presse-bouton, donc parfois toucher un peu à de la maintenance Merci. au premier niveau, ou aller peut-être soulager sur du deuxième niveau le texte de maintenance, ou un peu de programmation, enfin voilà. Moi, j'ai vu beaucoup de candidats, de salariés qui recherchent ça, la curiosité aussi de procéder derrière, du faire, c'est un vrai levier pour progresser.

  • Speaker #0

    On a accompagné l'entreprise Cugnot sur des sujets d'automatisation du soudage, donc on revient sur cette opération. C'est intéressant le soudage parce que c'est en général, soit ça se prête très bien à l'automatisation, soit il faut se creuser un petit peu la cervelle pour le faire intelligemment. Et donc au bout de l'accompagnement, ils se sont retrouvés avec deux robots soudeurs. Et donc les soudeurs qui faisaient à l'origine le travail de soudure sur des très grands montants métalliques, avec des soudures qui sont très longues, qui doivent être extrêmement précises, se retrouvaient eux à contrôler deux robots soudeurs chacun. à continuer à avoir leur expertise de soudage, parce que les soudures un peu complexes, celles qui sont dans des positions où le robot ne peut pas forcément les atteindre, etc., c'est eux qui viennent mettre la touche finale. Et donc, ils gardent à la fois l'expertise de soudure, et en même temps, ils ont deux robots qui travaillent pour eux, et ils ont été formés pour pouvoir intégrer ces compétences et déclencher les robots, modifier les programmes, etc. Donc, c'est hyper intéressant en fait, comme exemple. Robotiser, ça ne veut pas dire... tu changes complètement ton emploi, mais ça veut aussi dire que tu vas ajouter de nouvelles compétences, de nouvelles cordes à ton arc.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et tu vois, ça me rappelle une discussion qu'on avait eue, ou avec Nicolas Clé, je ne sais plus si c'était toi ou Nicolas, où justement, je te disais, tu vois, je vois souvent, moi, des exemples de robotisation un peu avortée, ou carrément sabotée, dans pas mal de boîtes. Et à ce moment-là, la discussion n'est pas toute récente, ça doit dater d'il y a peut-être trois ans, depuis on avance et on apprend chaque jour. Et à ce moment-là, je vous disais, tu vois, je pense qu'un angle qui manque sur les sujets de la robotisation, c'est la prise en compte du changement culturel. Je pense qu'il y a deux sujets, et tu l'as dit, changer avec la robotisation, l'intégration, l'automatisation, les process de la boîte. Et du coup, il y a aussi un aspect culturel. Parce que tu donnes cet exemple du soudeur, effectivement, l'un des a priori de quelqu'un qui n'est pas sensibilisé aux enjeux de la robotisation, d'automatisation, ça peut être, on me dépossède de mon job, on m'enlève mon job. Ce qui m'énerve derrière, si ce n'est pas accompagné, tu vois, des sujets de... Je ne sais plus si c'est un...

  • Speaker #0

    Je n'ai plus que de la frustration, c'est que si tu n'es pas accompagné correctement, ton nouveau moyen, ton nouveau robot, il ne va pas faire long feu, en fait, sur ta ligne de production. Donc, tu as tout à fait raison de pointer ça. Et c'est aussi pour ça que nous, dans nos accompagnements, il y a toujours une composante humaine. On a une méthodologie d'accompagnement qui a été développée avec l'ARACT. Et qui permet justement de prendre en compte les retours du terrain et d'aller impliquer les collaborateurs bien avant que le mot robot ne soit prononcé. Et même qu'on ait choisi une solution.

  • Speaker #1

    Ouais, en phase.

  • Speaker #0

    Typiquement, nous on est arrivé une fois, donc c'était après la robotisation d'une entreprise qui avait été menée en fait sans nos accompagnements. Et donc bizarrement, je crois que le moyen il avait tenu deux semaines avant qu'un objet extrêmement lourd lui était tombé dessus depuis le pont roulant. Bizarre.

  • Speaker #1

    Sermon. La frustration,

  • Speaker #0

    en général, elle trouve vite un exutoire. C'est normal. C'est comme toute transformation. En tant qu'humain, notre cerveau est biologiquement fait pour résister aux changements. Si on n'accompagne pas, ça ne marchera jamais. Il faut le penser avant toute transformation, avant toute action. Ce n'est pas juste limité à la robotique ou à l'automatisation, c'est vraiment toutes les transformations en œuvre dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est ça, je pense qu'il faut bien percevoir. On n'est pas, ce n'est pas juste une machine. Enfin, une ciné, oui, ça reste un outil de production.

  • Speaker #0

    forme si c'était juste une machine.

  • Speaker #1

    Ah si, quelque part, mais c'est une machine qui, derrière, est pilotée par des hommes, quand même. Donc, c'est vrai qu'il y a un vrai changement culturel à considérer. Et sur les sujets de plutôt de la diversité, de l'inclusion, toi qui es au contact avec des industriels au quotidien, est-ce que tu dirais, alors tu faisais un peu le parallèle avec le BTP aussi tout à l'heure, est-ce que tu dirais qu'il y a quand même un Un changement de mood sur ces sujets-là. Est-ce que tu penses que les industriels y vont davantage, ont plus envie en tout cas de porter ces sujets-là qu'auparavant ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est plus envie qu'auparavant. Je pense que l'industrie comme le BTP en fait a été la première cause des grandes vagues migratoires de travailleurs depuis les Italiens bien avant la Seconde Guerre mondiale. et donc les vagues actuelles qui continuent à donner du travail aux personnes qui arrivent dans le pays. Je ne sais pas néanmoins si elles en font plus un étalage ou un coup marketing qu'autre chose à l'heure actuelle. J'ai plutôt l'impression que c'est quelque chose qui est tu, parce que notre société n'est peut-être pas très ouverte à entendre tous ces sujets-là. Mais en tout cas, ce que je vois évoluer, ce sont peut-être les pratiques de recrutement. et les ouvertures aux différentes nationalités. Notamment, on a beaucoup d'industriels dans la région qui se sont organisés pour pouvoir faire travailler des Ukrainiens, il y a quelques années, qui ont mis en place des traducteurs, des signalétiques spécifiques en ukrainien, etc. On le voit quand on se balade dans les usines, il y a parfois des écriteaux qui sont dans des langues qui ne nous sont pas connues. Et donc ça permet à des personnes qui arrivent et qui n'ont pas forcément de point de repère quand même de trouver un premier ancrage et de s'installer ici de manière plus durable. Moi je trouve que c'est plutôt bien. L'industrie a besoin de main-d'oeuvre et donc la main-d'oeuvre traditionnelle, le français moyen, etc. On en arrive au bout. C'est-à-dire que tous ceux qui peuvent y être employés sont déjà employés, donc il faut aller puiser ailleurs, chez les femmes et puis chez les pas français, pas moyens.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que tu pointes du doigt un sujet un peu pivant, dont on préfère souvent faire l'autruche. C'est clair, parce que oui, on n'aime pas, en tout cas c'est difficilement entendable quand on a quand même du chômage en France, c'est difficilement entendable par le grand public que oui, on a besoin de la main-d'œuvre étrangère. parce qu'on peut penser qu'ils nous piquent nos métiers, mais ce sont des métiers sur lesquels nous n'arrivons pas ou plus à recruter. Tout à fait. Nous en avons besoin pour notre souveraineté économique, pour notre développement territorial, pour l'activité d'une entreprise qui a besoin de produire, qui crée de la valeur. Et c'est un vrai sujet. Et on voit des initiatives. Alors après, l'intégration. Effectivement, c'est une super bonne pratique. L'intégration d'un public et d'un collaborateur étranger, ça s'accompagne et ce n'est pas toujours simple. C'est aidant, je trouve, aussi quand on a une démarche derrière et notamment les outils du Lean et de la perfindus qui aident beaucoup quand même, je trouve, par les pictogrammes, le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire le management visuel.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Effectivement, tu vois que les collaborateurs sont mieux intégrés dans les entreprises qui sont bien structurées aussi à ce niveau-là. Ouais. C'est vrai. Et après, à toute personne qui me dit « Non, on n'a pas besoin de la main-d'œuvre étrangère » , je les invite généralement à postuler en tant que soudeur, usineur ou faire du déchargement de containers pendant une semaine. Et puis en général, ils révisent leur opinion assez rapidement. Effectivement, ce sont des jobs qui... On n'arrive pas à recruter point barre. Et donc, il y a deux actions. C'est un, il faut les penser de manière différente. Donc, on revient au sujet d'automatisation, robotisation. Et deux, en fait, il faut aller chercher la main d'œuvre qui veut bien de ces jeux. Et donc, ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est des vrais sujets. C'est clair. Est-ce que tu dirais... Enfin, non, je ne vais pas te poser la question comme ça, pardon. Quels sont les projets ? qui t'ont le plus marqué ou les initiatives qui t'ont le plus marqué sur le sujet de l'attractivité ? Tu peux faire le lien, comme on te semble, avec tes sujets de la robotisation, de l'automatisation.

  • Speaker #0

    Dans les sujets d'attractivité, qu'est-ce qui m'a le plus marqué ? Donc 19, j'allais trouver ça extrêmement fort. Le fait qu'en plein pays de la Loire, on a un chômage qui est inférieur à 5 %, ils te regardent droit dans les yeux en disant « De toute façon, mais non ! » Pas de soucis, on n'a aucun problème de recrutement. Dans les initiatives qui m'ont marqué aussi, Sodebo, qui tire leur épingle du jeu, malgré un défi de taille, ils ont regroupé l'ensemble de leur site de production industrielle au même endroit. Donc en fait, ils font leur sourcing de recrutement sur un seul bassin économique. Donc c'est extrêmement compliqué, et en même temps, ils arrivent à être très compétitifs, notamment parce qu'ils sont bien structurés. il y a du management, il y a du lean, il y a de l'automatisation. Globalement, les postes sont attractifs et il y a énormément de femmes. Je crois que je n'ai jamais vu autant de femmes quand j'étais dans le site industriel chez Sodebo.

  • Speaker #1

    Ils sont super forts en tant qu'employeurs.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. C'est très fort.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça m'y fait penser. J'avais partagé une de leurs initiatives qui était une vidéo dédiée au métier de la maintenance. Et puis, mettez vraiment le doigt sur tous les pain points des métiers de maintenance et qui arrivaient à trouver les bons arguments.

  • Speaker #1

    La servante, le coup de la servante,

  • Speaker #0

    c'est génial. Exactement. La servante et puis une belle, c'est pas la servante. Ah ouais. C'est le dépôt. Ça donne vraiment envie de travailler. Et Fleury Michon avait fait la même chose il y a quelques années. Une visite de l'atelier maintenance en drone. Et on voyait donc les mains. on sentait que c'était une équipe dynamique, soudée, etc. Et ça, c'était aussi très chouette. Dans les bonnes initiatives, je dirais Le Mailleux, dans le nord de la France, qui est une manufacture textile qui serait en vente. Et là, pareil, c'est hyper intéressant en termes de com et de marque employeur. Et derrière, ils ont utilisé tous les outils du Lean et du management visuel pour repenser leurs prods. Et clairement, ça donne envie d'aller faire un tour chez eux aussi.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Eh bien, écoute, j'invite tout le monde à aller voir. Et est-ce que tu penses à une personne peut-être, tu vois, je pense, vers qui ? Enfin, ou un dirigeant, une dirigeante qui porte ça ? par le prisme des réseaux, parce que c'est le côté facile d'accès. Est-ce qu'il y a quelqu'un dont tu aimes les contenus ? Faire rayonner l'induce, tu vois, sur ces sujets un peu d'attractivité. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas à quelqu'un en particulier. Je pense à un collectif qui est celui des meufs de l'industrie. qui arrivent justement à faire voir l'industrie différemment. Et du coup, la fondatrice, c'est la fondatrice aussi de Marguerite, qui est une pépite de start-up industrielle. Donc, je pense que c'est intéressant parce que ça montre que l'industrie peut être différente.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah ouais, donc c'est Marion Garcia que je devrais bientôt recevoir, d'ailleurs. Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui. Inotte Pépite, c'est la dirigeante actuelle du slip français. Je ne connais plus son nom. Ça me reviendra sans doute à la fin de l'épisode. Et qui a passé sa vie avant le slip. plutôt dans l'import d'Asie et qui a découvert, notamment en rejoignant le slip et à l'occasion de la pandémie de Covid, que c'était important de réindustrialiser en France. Je trouve que ces prises de parole sont extrêmement justes, intéressantes. C'est une nana dans l'industrie textile qui est une filière qui doit absolument se réinventer en France. Je trouve que c'est hyper... Je n'aime pas le mot inspirant, mais en fait, c'est le cas. C'est hyper inspirant.

  • Speaker #1

    On peut inventer un autre mot,

  • Speaker #0

    si tu veux. Ça met des étincelles dans le petit déjeuner. Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais écouté l'épisode justement avec le fondateur du slip, mais pareil, j'ai mangé son nom, ce n'est pas bien. Un épisode de Génération Do It Yourself. Tu l'as écouté ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, il est génial.

  • Speaker #1

    Ah, il est génial.

  • Speaker #0

    Le problème des épisodes Génération de Wits Yourself, c'est qu'ils sont tous géniaux, à peu près. Et même le dernier, je suis plutôt habituée des épisodes des startups, etc. Et celui avec le patron du groupe Accor, la première fois qu'elle a un patron du CAC 40.

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas écouté encore.

  • Speaker #0

    Eh bien, vas-y, parce qu'en fait, c'est hyper intéressant, notamment sur la notion de communauté de personnes qui travaillent ensemble. et sur la manière d'inclure des publics différents. Il disait quelque chose qui, moi, m'a fait bondir, c'est que le turnover moyen dans ces équipes, c'est trois ans. Au bout de trois ans, ils ont tout renouvelé quasiment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Les hôtels. Mais parce qu'en fait, c'est l'hôtellerie-restauration, les gens restent un peu longtemps. Et donc, tu te dis ça, tu fais wow. Mais en fait, en trois ans, comment est-ce que tu garantis de transmettre ? le savoir, le mettre en application et est-ce que c'est pas plus intéressant de les garder plus que trois ans ? Est-ce que tu fais quelque chose pour ? Et en fait, l'épisode est hyper intéressant pour ça et pour le rapport justement au travail et des publics peu qualifiés.

  • Speaker #1

    Écoute, je rajoute... En ce moment, je suis sur Les Gendinesses, tu vois, le vendredi. les gens de business bon après il n'y a pas que business mais il sort trois épisodes semaine et tu as les gens de business le vendredi donc c'est pas mal c'est pas mal ça dépend des thèmes forcément après il y a les thèmes qui te touchent qui te touchent plus ou moins mais hyper intéressant aussi c'est moins long que Génération Do It Yourself moi j'aime bien les épisodes longs en même temps nous on a à chaque fois une heure devant nous donc c'est pas moi qui vais te dire que je préfère des épisodes de 10 minutes tu vois Hum

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que j'aurais pu te dire en dix minutes, sans doute beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pense qu'on s'éloigne complètement de notre sujet, mais j'aime bien. Je pense qu'il manque l'espace au débat, à l'échange et à l'attention. Parce qu'on va vers du clivant, vers de la punchline,

  • Speaker #0

    du hook.

  • Speaker #1

    Et je trouve qu'on manque de ces espaces où tu disais le mot d'inspirant. Mais je trouve qu'en fait, tu ne peux pas t'inspirer au travers d'une punchline. Il faut des moments où on peut aller au fond des choses, où on partage vraiment. Moi, j'ai aimé ce temps en début d'entretien. Tu donnes de tout, en fait. Enfin, je ne sais pas, mais je ne suis peut-être pas objective.

  • Speaker #0

    Non, mais je te rejoins, ça fait trois quarts d'heure. qu'on échange. En fait, je n'ai pas eu le temps passé déjà, ce qui est plutôt positif, que j'ai un span d'attention d'une seconde et demie. Et effectivement, on peut se permettre de dévier un peu du sujet, mais parce qu'en fait, ça va nourrir le sujet. Tu me poses beaucoup de questions, mais j'ai envie de t'en poser aussi, parce que j'imagine que tu accompagnes aussi des industriels. Est-ce que je peux te poser une question ? Mais on ne te pose jamais de questions !

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    pose-moi des questions. Je voudrais te poser la même question qui était... Un exemple d'initiative inspirante d'un industriel. J'aime autant me nourrir. Je passe ma vie à visiter des sites industriels, mais j'ai toujours mon biais, mon tropisme. J'y vois ce que je veux bien y voir. J'aime bien me nourrir de ce que les autres voient aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu es focus, on est focus sur nos sujets. Alors, moi, l'exemple qui me vient en tête, là, comme ça, qui va te parler, c'est une boîte industrielle qui a mis en place le congé menstruel. Ouais. Ah oui. Ouais. Alors, je n'ai pas le droit de donner son nom, pardon, mais je n'ai pas le droit.

  • Speaker #0

    Alors, si je peux me permettre, c'est dommage, parce que ça, ça pourrait permettre aussi de... d'avoir un peu de réflexion et de se dire si eux, ils ont réussi, on peut le faire et quels sont leurs critères de sélection.

  • Speaker #1

    On est bien d'accord. Par contre, je l'ai reçu, j'ai reçu la DRH qui l'a mise en place. Donc, c'est Catherine, elle en parle dans le podcast. Donc ça, je trouve que c'est un super exemple. Pas facile à porter, elle en parle très bien. Belle initiative, tu parlais de tout ça, donc ça, je trouve que c'est une belle initiative. Une autre... initiative, c'est la semaine de quatre jours, mais une semaine sur deux. Je trouve ça top.

  • Speaker #0

    C'est pas mal.

  • Speaker #1

    Le postulat de départ, c'était, ok, les fonctions support et direction ont deux jours semaine de tétée, de télétravail, pardon. En prod, on ne peut pas leur faire ça. Donc, comment est-ce qu'on trouve une forme d'équité, tu vois, pas d'égalité, mais d'équité ? Vous, vous avez des contraintes. Et donc, en fait, ils ont retravaillé leur modèle de production, pour le coup, pour pouvoir passer à la semaine de 4 jours une semaine sur deux. Et ce jour-là, il était Ausha du salarié, parce que les contraintes de la prod, c'est qu'il ne pouvait pas fermer un jour la prod. Donc, il fallait une rotation. Et par contre, le jour était fixe. Donc, les uns les autres, souvent, ont choisi le lundi, le mercredi ou le vendredi, grosso modo. et donc un chantier alors moi j'ai mis les pieds dedans c'était génial c'est hyper c'est génial et ça c'était génial parce que moi j'adore ces sujets je vais te dire pourquoi parce que tu bosses avec l'améliocontinue évidemment avec la prod et les RH et là moi j'avais enfin j'ai fait le projet sur ce sujet là côté RH en tout cas Trop intéressant.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, qu'est-ce qui a permis de passer à une semaine de quatre jours, une semaine sur deux ? Est-ce qu'il y avait déjà des ingrédients clés dans leur organisation qui leur ont permis de se dire « ok, on peut le faire » ? Est-ce qu'ils se sont peut-être plus automatisés ? Est-ce qu'ils étaient déjà automatisés au départ ? Qu'est-ce qui a fait ce terrain propice ?

  • Speaker #1

    En fait, ils intégraient un nouveau marché déjà. qu'ils ont... Ils avaient une organisation par poste, ils ont mis une organisation en ligne. Et sur un autre secteur, une orga en îlot.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui a tout changé, parce que sur l'orga en îlot, forcément, c'était beaucoup plus simple. Ils avaient déjà commencé à mettre en place de la polyvalence, polycompétence d'un îlot à un autre. Et les îlots étaient orientés par produit, par client. Tu vois ? Et donc, en fait, par îlot… toutes les opératrices pouvaient basculer d'un îlot à un autre. On a d'abord bossé sur une grille de polyvalence-polycompétence. Faire monter en compétence toutes les opératrices, c'était sur du câblage, toutes les opératrices sur chacun des îlots pour s'assurer que ça allait être robuste derrière. Donc après, en termes de planning, il fallait juste qu'on s'assure que tout le monde ne prenne pas le mercredi. Et effectivement, il y a eu des sujets assez autour de la robotisation, automatisation. Alors pour le coup, tu sais bien que ce n'est pas trop ma partie. Qu'est-ce qu'ils disent ? Qui ont facilité ça.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ça a pris un petit moment, mais ça marche super bien. Ils sont super contents. Tu vois. Donc, et la dernière question flexibilité, c'est la modulation. Voilà, les initiatives là, tu vois, vraiment concrètes, où tu peux appuyer sur un bouton, mettre ça dans ta roadmap et tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, c'est le groupe LDLC qui était passé l'entièreté du groupe à la semaine de 4 jours, et où ça avait posé des vrais défis en production, pour justement faire en sorte que la prod ne s'arrête pas. Eux, ce n'était pas tant la prod que plutôt le côté expédition shipping parce qu'ils ont une grosse activité d'e-commerce. Donc, eux, pareil, robotisation, lean, etc. Et puis, un planning à jour fixe par type, par employé. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'as pas le choix que de piloter comme ça. Tu ne peux pas, pareil, sur ce sujet-là. Je pense à une boîte de décolletage. J'ai oublié son nom, ce n'est pas bien. Petite série, grande série, ils ont des robots de chargement, robots de déchargement. Leur grande série, elle tourne le week-end. Ils étaient en 5-8 avant. Plus de 5-8, 3-8. Petite série la semaine, grande série le week-end. Vendredi soir à 17h, les grandes séries sont lancées. Évidemment, t'as de la maintenance. mais il n'y a pas d'opérateur le week-end.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Tu vois, il existe plein de choses. On se met nos propres barrières parce qu'on est tellement habitués à nos modèles organisationnels, l'héritage aussi du fordisme, mais il y a plein de choses qu'on peut faire. Il faut faire bosser les RH, les opérationnels. Quand je dis les opérationnels, c'est la prod.

  • Speaker #0

    et l'amélioration continue ensemble c'est mon combat je te dirais tu as un triptyque c'est RH amélioration continue et méthode je vais me mettre un peu dans l'amélioration mais oui RH qualité méthode et là vraiment même juste en les sortant aussi de leur quotidien et en leur permettant en leur donnant la liberté d'avoir des idées et puis de changer les choses oui oui

  • Speaker #1

    Et de parler le même langage.

  • Speaker #0

    On peut les aider à parler le même langage.

  • Speaker #1

    De quoi ? Excuse-moi.

  • Speaker #0

    On peut les aider, nous, à parler le même langage. Voilà,

  • Speaker #1

    exactement. Et on fera un super bidon, hein.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool que tu me poses une question. Merci, elle était longue,

  • Speaker #0

    ma réponse. Non, mais je pense qu'on a échangé sur ta réponse, donc c'est pour ça que c'était long, je pense intéressant.

  • Speaker #1

    Merci. Je surveille le temps, je vois que ça fait déjà 56 minutes. Je fais le coin sur les questions que j'avais préparées. Question finale, suite à l'introduction sur ce fameux post LinkedIn, tu sais que tu voulais faire un bilan. Donc, tu as pris une position très claire sur la place des femmes dans l'industrie au travers de ces événements. Mais j'imagine que c'était plutôt un prétexte, quelque chose que toi, tu avais vécu. comment tu vis aujourd'hui ? Est-ce que tu as une évolution ? Est-ce que ça a changé quelque chose ? Tu as commencé à nous répondre, mais tu as vu, j'ai voulu attendre. Et tu me donnes cette réponse plus tard. Mais tu viens nous faire. Ouais, dis-le.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai fait ce poste parce que je crois, en l'espace de un mois, on m'avait proposé quatre fois d'intervenir sur ça fait quoi d'être une femme dans l'industrie ? Et en fait, globalement, mon postulat, c'est... J'en ai marre d'être invitée parce que je suis une femme. Si je vais porter quelque part, c'est parce que j'ai une expertise, une parole, des convictions que je vais porter. Pas parce que je suis une femme, mais parce qu'en fait, je suis experte de mon sujet. Donc en général, c'est plutôt ce que je répondais et j'avais envie de frapper un peu fort et d'avoir ma parole qui allait un peu plus loin que d'habitude. Corollaire de ce poste, de temps en temps, on fait des blagues sur les salons quand on me voit. des bonnes blagues ? oui des bonnes blagues des petits clins d'oeil amicaux en mode tiens t'as vu tu es là c'est pas parce que t'es une femme dans l'industrie ouais c'est bien merci beaucoup deuxième corollaire je ne suis plus invitée à des tables rondes qui parlent de les femmes dans l'industrie c'est très bien j'ai l'impression qu'il y en a un petit peu moins donc s'il y a une réflexion collective des organisateurs d'événements C'est cool, c'est très bien. Je me sers de ce poste aussi pour pouvoir infléchir quand on me pose la question d'une intervention. Je dis voilà, ça je ne le fais pas. Par contre, je vous propose d'autres types de sujets. Mais par contre, si je fais des stats, je suis moins invitée qu'avant. Est-ce qu'il y a aussi un plan d'activité que je ne vois plus ? Peut-être.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être que ça t'a desservi. sur cette partie de ton activité-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, je vais dire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, ce n'est pas ma partie d'activité préférée. Faire une conférence ou participer à une table ronde, c'est une charge mentale énorme. Et donc, ce n'est pas grave. J'arrive à trouver d'autres moyens de faire passer mon message. Par exemple, les gens qui m'invitent à des podcasts. Merci. Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je suis trop contente de t'avoir. Mais c'est un exercice qui est plus facile pour toi. Enfin, plus facile, peut-être qui te demande moins de charge mentale, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, globalement, toute la préparation repose sur tes épaules, donc un grand merci. Et la liberté de ton du podcast est aussi plus simple. Les règles du jeu du podcast sont plus claires, je trouve, que les règles du jeu d'un événement, où parfois ton objectif à toi peut se télescoper avec les objectifs des autres intervenants ou d'organisateurs. Oui, je comprends. Et tu sais, ça me fait penser à autre chose. J'accompagne beaucoup de salariés aussi dans mes différentes activités que je ne vais pas tout énumérer parce que je suis à la journée. Mais j'accompagne beaucoup de salariés dans l'industrie à rebondir. Et très souvent, j'ai des femmes ingénieurs sur des gros postes. Je pense à… cinq, six femmes dans ma tête qui souvent me disent « Claire, j'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là. » Plutôt femme dirigeante ou juste en dessous du codire, dans des grosses boîtes. « J'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là, mais j'ai peur que ce soit mal perçu. » Pardon.

  • Speaker #1

    Les écrivains ne le verront pas, mais du coup, j'ai poussé un énorme soupir intérieur. Je vais te donner mon expérience en tant qu'organisatrice d'événements. Quand j'organise des conférences, des salons, etc., nous, on a des professionnels masculins, on a des hommes qui nous contactent en disant « Je suis expert sur ce sujet, je veux parler de ce sujet, invitez-moi. » Jamais je n'ai la même chose de la part de femmes, jamais. Mesdames, contactez les organisateurs des confs. globalement, le gros problème des organisateurs de conf, c'est qu'on a toujours la réflexion par au moins un ou deux participants dans la journée. Et je le fais à mes collègues aussi. Je le fais à mes confrères. Disons que ton événement, c'était 100% mec. À un moment donné, tu fais où ton sourcil ? Et en fait, à un moment donné...

  • Speaker #0

    Enfin, c'est...

  • Speaker #1

    notre sourcing ils tourneront moi j'ai mon annuaire interne de 10 ou 15 femmes incroyables que je peux faire intervenir à un moment donné si je ne fais plus intervenir qu'elles ça se voit que je suis en train de faire de la discrimination positive donc il faut que je me renouvelle mais je ne peux pas me renouveler s'il n'y a pas des nouvelles têtes qui arrivent dans mon champ de vision et ces nouvelles têtes elles auront été forcément à un moment donné invitées par quelqu'un d'autre donc en fait mesdames contactez-nous proposez-nous des sujets proposez-nous des formats

  • Speaker #0

    globalement dites-vous que si vous ne le faites pas quelqu'un de moins compétent de vous va le faire c'est vrai que tu es en train de mettre une claque en direct alors tu t'en rends compte j'espère

  • Speaker #1

    que toi tu as un podcast, tu prends la parole si tu te mets cette barrière là imagine ce que c'est pour des femmes qui n'ont déjà même pas cette tribune

  • Speaker #0

    Ouais, et écoute, si tu cherches du monde, je pense à plein de femmes. Ah oui,

  • Speaker #1

    mais vas-y, fais-moi mon deuxième petit annuaire et je te promets de leur laisser beaucoup de place.

  • Speaker #0

    Ouais, écoute, mais tu as raison dans ce que tu dis. Effectivement, c'est le genre de choses que je ne m'autorise jamais à faire, alors qu'animé, évidemment, j'adore ça. Comme les femmes auxquelles je pense, très certainement. Merci pour cette claque.

  • Speaker #1

    Mais de rien. Et puis, je dirais, en fait, je ne veux pas que ce soit une claque. Pour moi, c'est une main tendue qui peut propulser plus haut. Je ne veux pas que ce soit vu comme une claque.

  • Speaker #0

    Non, non,

  • Speaker #1

    c'est une claque au sens positif. C'est le coup de théoriste. Tu vois,

  • Speaker #0

    le bottage de fesse.

  • Speaker #1

    Le bottage de fesse. Le bottage de fesse. Oui. Si vous écoutez ce podcast, que vous pensez avoir des choses intéressantes à dire, contactez-nous.

  • Speaker #0

    Écoute, je vais passer le mot. Est-ce que, avant qu'on arrête cette fabuleuse discussion, est-ce que tu souhaites ajouter autre chose, Jade ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tout dit. J'ajouterais juste une chose. Changer le monde, ça ne peut se faire que si... on adopte une méthode du petit pas. On ne peut pas tout changer d'un coup parce qu'en fait, le barrage, il est tellement fort qu'on va s'épuiser. Mais par contre, si on fait des petits morceaux et des petits pas, ça ira tout de suite beaucoup mieux. Et donc, pour ça, il faut oser. Il faut oser avancer.

  • Speaker #0

    Ou Cazen.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça. Quand j'étais étudiante, mon livre de chevet, c'était Toyota Lean. Donc, ça fait plaisir de pouvoir remettre. tout ce vocabulaire au goût du jour.

  • Speaker #0

    Oui. Bon. J'espère que t'as passé un bon moment.

  • Speaker #1

    Excellent. J'espère que toi aussi et vous aussi qui nous écoutez.

  • Speaker #0

    J'en suis certaine. Merci pour tout ce que tu as livré. Vraiment, merci à vous, éditeur. Et j'imagine qu'on te retrouve sur LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Sur LinkedIn, je ne publie pas aussi fréquemment que ce que je voudrais, mais je suis quand même assez active.

  • Speaker #0

    Merci, Sade. Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, Claire.

  • Speaker #2

    Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayau, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.

Share

Embed

You may also like

Description

➡️ Elle est DG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.
[📉 Marre de subir le turnover ? ] Télécharge mon workbook gratuit ici 👉 https://claire-tenailleau.systeme.io/ee272bc7


Attirer des talents, c’est bien. Les fidéliser et leur offrir un cadre de travail performant, c’est encore mieux !
Mais dans un contexte de pénurie de compétences et d’image parfois dépassée, l’industrie doit se réinventer pour redevenir… désirable 💥

Dans cet épisode, Jade Le Maitre, Directrice Générale de Proxinov, partage avec nous 3 leviers concrets et puissants pour faire évoluer nos modèles industriels 👇


🎯 Levier #1 : La robotisation, moteur d’attractivité

  • Moderniser les lignes de production avec des robots collaboratifs

  • Réduire la pénibilité et valoriser les compétences humaines

  • Exemple : l’entreprise 19 qui passe au 1x8 tout en gagnant en productivité

🛠️ Levier #2 : Réorganiser le travail pour plus de flexibilité

  • Adapter les horaires et les flux pour intégrer toutes les réalités de vie (jeunes parents, mobilité, etc.)

  • Exemple : semaine de 4 jours une semaine sur deux ou orga par îlots

🌍 Levier #3 : Miser sur la diversité et l’inclusion

  • Mieux intégrer les femmes, les profils en reconversion ou issus de l’immigration

  • Favoriser l’équité par l’environnement (crèches, transports, ergonomie)

  • Exemples inspirants : Sodebo, Fleury Michon

On parle aussi de :
✅ Congé menstruel en industrie
✅ Lean & management visuel au service de l’intégration
✅ L’impact du design industriel sur la projection des candidats
✅ Le rôle des RH, méthodes et amélioration continue dans la transformation


Vous ne connaissez pas encore Jade Le Maitre ? Retrouvez-la sur LinkedIn :
👉 Jade Le Maitre

https://www.linkedin.com/in/agilerobotics/

Mon LinkedIn :
👉 Claire Tenailleau


Bonne écoute 🎧

💖 Vous avez aimé l’épisode ?
✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer
✅ Laissez un avis
✅ Mettez 5 ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Spotify, Deezer ou Apple Podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Jade, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Claire.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tout va très bien. On a de la chance, il fait beau et donc le soleil a un impact très positif sur le moral des troupes.

  • Speaker #0

    Écoute, moi quand je te vois comme ça, forcément le soleil brille. Tu me dis si j'en fais trop,

  • Speaker #1

    mais un tout petit peu. Bon,

  • Speaker #0

    je recommence.

  • Speaker #1

    Non, non, c'était une plaisanterie. Tout va bien, on peut continuer.

  • Speaker #0

    Tu sais que je suis quand même très contente de t'avoir et c'est évidemment très sincère. Ici, on commence par trois questions. Qu'est-ce qui t'anime ? qu'est-ce qui te révolte et qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Et donc je réponds aux trois en même temps qu'est-ce qui m'anime ? J'aurais dû les lire en avant.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est spontané, t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ce qui m'anime. Pendant longtemps je me la suis posée et je crois que ce qui m'anime c'est les rencontres avec les gens et les défis qui peuvent me poser. Et donc, c'est le feu intérieur qui s'alimente de ces rencontres. Ce qui me révolte, c'est l'état du monde actuel. Et je me dis, si on continue, si personne ne change ses habitudes, si on n'est pas tous collectivement en train de prendre conscience qu'il faut avancer dans la même direction et que cette avance doit se faire différemment, on va droit dans le mur.

  • Speaker #0

    Tu parles des sujets écologiques. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, écologiques, sociaux, démographiques, plein de sujets. On n'a qu'une seule planète pour l'instant. Je pense que c'est très bien de n'en avoir qu'une seule. Et du coup, on a eu des habitudes qui ne sont plus soutenables pour notre planète. Voilà. Et donc, le manque de prise de conscience collective me révolte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait peur ? Est-ce que c'est une peur qu'elle y est ? Oui,

  • Speaker #1

    ce qui me fait peur... Je dirais que le surcroît de testostérone qu'on perçoit chez certains politiques outre-Atlantique me fait peur. Est-ce que ça peut leur faire prendre comme décision ? On va dire ça gentiment.

  • Speaker #0

    Écoute,

  • Speaker #1

    c'est le problème de ces questions-là.

  • Speaker #0

    Je me retiens parce que je pense que sur ces trois questions, on pourrait faire un podcast en entier.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Test de la ronde, le podcast. Voilà,

  • Speaker #0

    ça sonne. Écoute, lance un side project.

  • Speaker #1

    Oh non, pas encore un. Ouais.

  • Speaker #0

    Non, il faut parfois apprendre à rester focus. Mais merci pour tes réponses. Pour toi, c'est quoi l'industrie qui fait envie ? Qu'est-ce que ça t'évoque ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je vais lier ça à mes réponses précédentes. Pour moi, l'industrie qui fait envie, c'est celle qui s'est remise en question. qui a su évoluer et qui n'est plus en train de produire les objets d'hier avec les méthodes d'art entière.

  • Speaker #0

    Très chouette réponse. Maintenant, je t'invite à te présenter. Comme d'habitude, jusque-là, je n'ai donné que ton tiennant histoire de faire un super teasing. Je te laisse prendre la main sur ta présentation. Tu nous dis absolument tout ce que tu veux. Tu as carte blanche.

  • Speaker #1

    Merci Claire. Jade 37 ans.

  • Speaker #0

    Donc Jade Lemaitre.

  • Speaker #1

    Oui, Jade Lemaitre, pardon. Merci Claire. J'ai 37 ans, 4 Ausha, 2 poules. Ça fait 15 ans que je travaille dans l'industrie et plus particulièrement la robotique. Ça a été un déclic très rapidement quand j'étais jeune pendant mes études. Je me suis mal orientée, je suis arrivée par hasard dans mes études et au final j'ai eu un énorme déclic à ce sujet. Et Et je me dis que le bazar fait très bien les choses. Et donc actuellement, je suis directrice générale de Proxinov. Proxinov, c'est... Une entité qui existe depuis 13 ans dans les pays de la Loire et en Normandie, qui est un réseau et un centre technique autour de la robotique industrielle. Proximément, c'est plus de 200 membres en France, à la fois des industriels manufacturiers, des offreurs de solutions, donc tout ce qui fait une cellule robotisée et des intégrateurs. Et nous, notre but, c'est de faire en sorte que cet écosystème grandisse et via le centre technique, d'apporter un accompagnement à ces industriels. plutôt des PME, plutôt des primo-accédants, pour les aider à bondir sur la marge de la robotisation et à relocaliser et ou produire vertueusement en France.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, très clair. Et quand tu dis, je fais ma petite curieuse parce que je ne sais pas tout de toi, quand tu dis que c'était un peu une erreur d'orientation,

  • Speaker #1

    est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus ? Oui, quand j'étais gamine, j'étais passionnée par tout ce qui était sciences de la vie et bio. Et donc je me suis inscrite dans une école d'ingénieurs post-bac, qui avait un diplôme en génie biologique et un diplôme franco-allemand. Et donc je me suis inscrite en pensant que je pouvais faire génie biologique en études franco-allemandes, donc me partager entre la France et l'Allemagne. Et en fait, après six mois de cours sur comment fraiser du métal et des ateliers pratiques de tourmage sur alu, je me suis rendue compte qu'en fait, je n'allais jamais faire de génie biologique en faisant ces études-là. J'allais certes... Passer la moitié de mes études en Allemagne, mais sur des techniques de production et sur la construction mécanique. Et en fait, j'ai adoré.

  • Speaker #0

    Ok, donc le hasard fait bien les choses finalement. Enfin, le hasard, je ne sais pas si on peut appeler ça le hasard, mais ok, très chouette. Merci à tous d'être de plus en plus nombreux à écouter le podcast parce qu'en ce moment, il y a une croissance assez folle. Donc, je suis évidemment trop contente. Si pour m'aider et en même temps aider l'industrie à rayonner, vous pouvez prendre deux petites minutes pour ajouter cinq étoiles juste en haut, peu importe où vous écoutez. Ça me serait utile. Vous pouvez vous abonner aussi, évidemment, pour être sûr de ne manquer aucun épisode. Je reviens à toi, Jade. Donc, tu nous le disais, tu as la tête... De Proxinov, tu accompagnes les industriels de ton territoire qui s'élargit avec l'ouverture récente d'ailleurs du Havre, si je ne me trompe pas, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, l'année dernière la Normandie avec notre antenne du Havre.

  • Speaker #0

    Bon, super, heureusement, tu as vu, j'ai bûché un peu pour ne pas me planter. Et tu t'attaques aussi à d'autres sujets parce que je crois savoir que vous avez décidé d'animer des clubs et notamment un club… autour de l'attractivité. Vous parlez de différents sujets, la place des femmes, dont est particulièrement imprégnée, on va dire, le recrutement, la manière dont on donne envie de rejoindre l'industrie de façon finalement assez macro. Et je me rappelle très bien de ce jour-là, tu as publié un poste, c'était il y a quoi ? Deux ans, peut-être ? Un an et demi ? Deux ans ?

  • Speaker #1

    Un an et je ne sais plus. Je crois, oui. Mais le temps passait trop vite, je voulais faire un bilan à un an. Et donc, c'est très marrant parce que ce poste a eu énormément d'écho. Oui. Mais pas tant dans la vraie vie. C'est là que je vois la différence entre nos bulles sur les réseaux sociaux et ce qui se passe dans la vraie vie ensuite.

  • Speaker #0

    Intéressant. Donc, je vais vous expliquer un peu le fondement de ce poste-là. De mémoire, tu sortais d'un événement, d'une table ronde, t'as l'habitude, t'es souvent... invité en guest star sur les sujets de l'industrie, de la robotisation, de la féminisation. En tout cas, tu es un peu une incontournable sur ces sujets-là. Et tu piquais un petit peu un coup de gueule et tu nous expliquais, tu annonçais que si tu continuais à être la seule femme à intervenir dans ces tables rondes sur l'industrie, tu doublerais ton tarif. C'était fort. c'était juste effectivement ce poste a eu beaucoup de rebonds beaucoup d'écho et finalement c'était très juste parce que c'est là qu'on voit que c'est pas que une question de visibilité c'est une question de transformation derrière de notre modèle de notre vision presque de notre société finalement où ça interroge les normes sociétales. Alors, avant qu'on rentre dans le concret, dans l'organisation de l'industrie, dans les outils, les leviers pour rendre l'industrie un peu plus désirable, j'ai envie de commencer par toi. Forcément, j'étais en face de moi, tu es une femme dirigeante dans l'industrie. Est-ce que tu peux me dire si tu rencontres ou tu as rencontré des barrières, est-ce que ça t'a faîné ou est-ce qu'à l'inverse, ça t'a...

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. D'habitude, on me demande plutôt est-ce que ça change quelque chose d'être une femme dans l'industrie ou pas ? À laquelle je réponds de manière assez invariable, ça change tout et en même temps, ça ne change rien. Parce que j'ai la chance, je suis une femme, mais je n'ai pas d'autre minorité visible que celle d'être une femme. Donc au final... L'inconfort que je peux ressentir à certains endroits s'estompe assez vite, mais parce que j'ai aussi l'habitude de me battre pour ce en quoi je crois. Donc c'est peut-être ça aussi qui me permet, moi, de faire bouger les choses. Si j'ai eu des freins ou des barrières, oui. C'est plus facile à identifier, parce qu'en général, le frein, la barrière, tu... Tu le vois arriver, tu vois que ça te stoppe dans ton élan et tu vois que collectivement autour de toi, les gens en général ne voient pas que c'est un frein ou une barrière. Néanmoins, ça existe bien pour toi en tant que nana. Si je bossais dans le BTP, je pense que ces freins et ces barrières seraient infiniment plus grands. J'ai eu quelques expériences dans le BTP, donc j'ai pu voir ce que c'était. Je me dis que l'industrie, au final, ce n'est pas si mal. Mais dans des exemples assez récurrents, en général, on demande, les gens qui ne me connaissent pas demandent déjà à parler au patron de Proxenov ou au directeur. Et donc on a un moment général assez interloqué, quand ils voient arriver dans leur réunion une nana de moins de 40 ans, blonde et avec un poil d'assurance, et je pense que c'est ça qui joue aussi. C'est intéressant parce que ça permet de retourner leur candor ou leur surprise contre eux quand le rendez-vous ne se passe pas bien. Mais ça reste néanmoins assez inconfortable, je dirais. Dans les barrières que j'ai bien identifiées, c'est surtout quand j'étais plus jeune, où je manquais de légitimité. Et où notamment quand j'avais ma précédente boîte, où on devait lever des fonds, s'adresser à des acheteurs de grands groupes, etc. J'étais clairement pas prise au sérieux dans mon rôle de directrice technique parce que j'étais une femme, que ce soit par des interlocuteurs français ou bien étrangers. Et donc, c'était pas rare de voir les gens, nos interlocuteurs, poser une question technique à mon cofondateur qui était plutôt commercial. Et lui me rebalançait la question, je répondais, les interlocuteurs écoutaient et continuaient à lui poser des questions.

  • Speaker #0

    Il s'adressait à lui,

  • Speaker #1

    quoi. Donc, il s'adressait à lui parce que c'était un homme. Et au final, on arrive très, très vite à voir ces patterns. Et en fait, en tant que nana, c'est difficile de s'en sortir et de briser la barrière si on n'a pas un allié à nos côtés. C'est con de dire qu'on ne peut pas le faire seul, mais parce qu'en général, on a en face de nous des gens qui, consciemment ou inconsciemment, ont ce blocage. C'est dans leur culture, c'est dans leurs habitudes, c'est dans leur mode de vie. Ils n'y réfléchissent pas, alors que nous, on n'arrête pas d'y réfléchir. Si on ne trouve pas l'allié, la bonne personne, qui peut nous aider à casser cette barrière en face, ça ne marche pas et en fait, on se bat seul.

  • Speaker #0

    Et alors toi, tu n'as jamais mis de barrière intérieure ?

  • Speaker #1

    Si. En fait, j'ai eu énormément de chance dans mon éducation. Ma mère a eu deux filles et ne nous a jamais vraiment posé derrière à moi et à ma sœur. C'est-à-dire qu'on pouvait faire les études qu'on souhaitait, qu'elles soient typiquement masculines ou typiquement féminines. Elle nous a encouragées dans notre voie et au final, on est toutes les deux devenues ingénieurs.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant.

  • Speaker #1

    Ouais. Donc, c'est très chouette. À Noël, j'ai reçu un microscope. On se rappelle, hein, génie biologique, tout ça. C'est génial. Je n'avais pas le droit au Lego, mais j'avais le droit au microscope. Et donc, la barrière n'était pas vraiment là. Ce qui est assez intéressant parce que dans ma génération, on est assez peu nombreuses, je pense, à avoir été élevée sans avoir cette espèce de barrière de « ma fille, plus tard, quand tu seras plus grande, tu feras un métier de nana » . Donc ça, c'est bien. Je pense que ça a permis de mon côté... une certaine liberté aussi d'action dans ce que je souhaitais devenir. Et un premier feu intérieur qui m'a permis d'aller, de choisir la voie qui me plaisait vraiment. Par contre, la barrière que je m'étais mise pendant très, très longtemps, elle était celle de l'entrepreneuriat. Jamais je ne fonderais une boîte, jamais je ne serais patronne, jamais je ne dirigerais des gens. Et donc, ça, c'était une barrière qui était assez forte. Et il a fallu qu'on vienne me chercher, qu'on vienne me convaincre pour que je me lance dans l'aventure et que je me laisse tenter par ça.

  • Speaker #0

    Ah, c'est cool. Mais tu as quand même réussi à faire de tout ça une force, parce qu'aujourd'hui, tu as quand même... Les responsabilités. Bien. Un poste de dirigeante. Donc, un moment, tu as réussi à renverser la vapeur, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En fait, ça s'est fait petit à petit. Je dirais que la vapeur, elle n'est pas tout le temps renversée H24 parce que je pense que n'importe qui n'arrive de douter, mais peut-être plutôt comme n'importe quelle femme, il n'arrive de douter fréquemment. Et donc, tout l'enjeu, c'est comment est-ce que je transforme ce doute en moteur ? Comment est-ce que je fais que ma roue à aube perpétuelle qui m'alimente, ça ne soit déjà un pas que du doute, et puis quand c'est du doute, en fait, que ça me propulse plus loin ensuite. Mais c'est simple.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu as bossé plus et tu as dû prouver plus que peut-être tes copains de promo ? Tu parlais de soucis de légitimité. Est-ce que tu as dû faire plus ou est-ce que tu as la sensation d'avoir fait plus ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. C'est difficile d'avoir ce recul sur soi-même. Pour ça, il faudrait demander à mon entourage est-ce que vous avez l'impression que je bosse plus ? Globalement, j'aime bien bosser. Quand je fais les choses, je ne les fais pas à moitié. Donc, de base, je bosse. Après... plus, si je regarde un petit peu le stéréotype classique, j'aurais tendance à te dire oui. Mais en fait, si je prends un peu de réflexivité, honnêtement, je ne sais pas te dire.

  • Speaker #0

    Ok. Merci. Merci pour ça. Et de ton côté, il y a quelque chose que tu me dis souvent, enfin en tout cas quand on se croise, parce qu'on ne passe pas non plus nos deux vies ensemble, mais ça arrive de nous croiser. Tu dis souvent que On ne pourra pas attirer des profils différents si on ne change pas nos manières de faire, mais pas seulement la manière de communiquer. Et tu penses que quels sont justement les angles morts qu'on peut avoir un peu dans nos modèles industriels, qu'ils soient organisationnels ou structurels ? Tu vois quoi quand tu verbalises ça ? Je vois,

  • Speaker #1

    je vais... repartir d'une expérience que moi j'ai vécue en essayant de recruter des femmes dans la précédente boîte. Je fais une parenthèse, cette boîte, c'était donc une boîte de robotique où on faisait nous-mêmes notre propre robot produit à Villeurbanne en Auvergne-en-Alpes. Et donc, à un moment donné, je me disais, franchement, mon équipe technique, majoritairement des hommes, on fait un robot qui va dans l'espace public, si on ne fait pas un peu de... Si je n'apporte pas des profils différents, je vais me retrouver avec un robot qui n'interagirait pas de la bonne manière avec 90% des gens, puisque mon équipe était représentative du 10% reste. Et donc je suis allée chercher des profils féminins, et notamment des profils féminins entre 30 et 40 ans, parce que j'avais aussi besoin d'avoir des personnes un peu plus expérimentées dans mon équipe. Et c'est là que j'ai découvert que la localisation de l'entreprise interdisait tout recrutement de jeunes mamans. Je ne dis pas que tous les profils féminins entre 30 et 40 ans sont des profils féminins qui sont parents, mais c'était un fait en fait. On était éloignés des transports en commun, on était éloignés des crèches et des écoles, on était éloignés du centre-ville. Et du coup, ça aurait été le parcours du combattant pour une jeune maman de venir le rejoindre.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu fais déposer tes enfants à l'école ou à la crèche au jeune 16 ou tu es chez toi, tu vas à un point A, tu as ta boîte qui est à l'autre bout. Donc, au final, tu as une demi-heure de trajet qui se transforme en 50 minutes si tu fais les deux étapes.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était donc 50 minutes allées, 50 minutes retour. Alors que globalement, nous, en tant que jeunes actifs, on trouvait que la localisation était plutôt très bien et qu'il n'y avait absolument rien à changer. Et donc... L'enseignement que j'ai tiré, c'est que si on n'arrive pas, en fait, dans le processus de recrutement, à déjà penser l'entreprise pour pouvoir inclure différents types de personnes, On n'arrivera jamais à les fidéliser et à les recruter en dehors de notre vie habituelle. Déjà, il faut se faire accompagner, il faut se faire conseiller et essayer d'avoir un petit peu de jugeote et de sortir de sa bulle pour voir ce qui pêche dans l'entreprise et ce qui peut être amélioré.

  • Speaker #0

    Donc, on m'appelle dans ces cas-là.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    En promo, pardon.

  • Speaker #1

    Encore un. Oui, mais il faut se dépasser ses propres barrières aussi. Et donc, nous, ça a été aussi d'aller demander l'installation d'une micro-crèche pas très loin, parce qu'on était plusieurs entreprises, en fait, à être dans le même cas, pour pouvoir permettre aux jeunes parents, et ce qui bénéficie aux potentiels jeunes mamans, bénéficie aussi aux jeunes papas. Et donc, pour permettre à tous les jeunes parents de pouvoir venir travailler sereinement.

  • Speaker #0

    Ok, voilà. C'est un exemple qui est hyper concret. C'est vrai que l'accès aux transports, aux organismes, ce n'est pas le bon terme, mais aux organismes publics autour, c'est un vrai sujet parce que souvent, on est industriel, on est écarté des centres, des lieux de vie. C'est une vraie problématique dans l'attractivité sur les territoires et sur les zones industrielles.

  • Speaker #1

    Et complètement. Et en fait, quand tu regardes sur les zones industrielles, ce sont majoritairement des zones où tu ne viens qu'en voiture, qui sont très mal desservies par les transports en commun, qui n'ont aucun service aux alentours. Des services, voilà, services petite enfance, mais aussi pour pouvoir faire ses courses, pouvoir prendre le pain, pouvoir, je sais pas,

  • Speaker #0

    mettre du lait. Les restos des fois le midi, tu te retrouves à manger.

  • Speaker #1

    Les restos de midi, oui. Et les pistes cyclables. si t'as pas envie de venir en vélo, si t'as pas envie de venir en bus des fois en fait des pistes SICA pourraient aussi être aménagées et qui permettraient une mobilité un peu plus douce et en fait les zones industrielles à l'heure actuelle, elles datent du siècle dernier, elles ont été pensées par des gens il y a 40 ans 50 ans, à une époque où la société était très différente et à une époque où on ne pensait pas du tout, en fait le problème ne se posait même pas, il y avait de la main d'oeuvre donc pourquoi penser à recruter différemment ? Il y avait du monde, il y avait de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Et là, on voit... On poussait à prendre la voiture. Et surtout, on ne voulait pas de nos industries. Déjà, quand on voulait les délocaliser, les sortir, tu as eu mon petit geste. Donc, on ne va pas les mettre en cœur de ville. On les décale, quoi.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout, cachez-moi cette industrie que je ne veux pas voir. Et je comprends. Il y a tellement de clichés sur l'industrie qu'on n'a peut-être pas envie de l'avoir à côté de chez soi. Mais en fait, c'est ce qui, in fine, empêche une industrie propre, vertueuse et pensée différemment de se développer aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais complètement, complètement. Est-ce que tu vois ce qu'après, le modèle organisationnel de l'industrie est souvent assez contraint ? Des rythmes horaires ? les cadences, l'ergonomie des postes. On a aussi des leviers, mais effectivement, si on ne considère pas la diversité des profils qu'on a besoin d'attirer, comme tu citais ton exemple de mobilité, est-ce que tu mettrais le doigt sur quelque chose là-dessus ? Quelle limite tu peux voir à la diversité du fait de nos modèles organisationnels ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, en fait, il faut... repenser l'industrie dans un tout, c'est à la fois sa localisation, son accessibilité, la manière aussi d'organiser la production à l'intérieur de l'industrie. Pour ça, il faut se faire aussi accompagner, donc là, c'est ma minute autopromo à moi, par des gens, en fait, dont c'est le métier d'aider à faire de la réorganisation industrielle, en prenant en compte l'ensemble de ce qui existe à l'heure actuelle comme technologie pour faire gagner des points de productivité. et Et in fine, quand on gagne un point de productivité, on peut commencer à repenser son organisation, son flux, ses horaires, etc. J'ai un bon exemple dans notre réseau, c'est l'entreprise 19. Si, quand vous m'écoutez, vous êtes en train de siroter un verre devant un feu de cheminée, à côté de votre cheminée, il y a forcément un accessoire 19. Vous le verrez, cet accessoire, c'est en métal noir, un peu design, ça contient vos bûches, ça contient les accessoires autour de la cheminée ou du poêle. Et donc 19, c'est une entreprise qui est pas très loin d'ici, en Pays de la Loire, et eux, ils n'ont absolument aucun problème pour recruter. Pourquoi ils sont passés du 2,8 au 1,8 ? Tous les salariés sortent avant 17h de chez eux. Qu'est-ce qui a permis cette transformation ? Tout en gardant bien sûr la productivité et la qualité, ils gagnent même en productivité, ils prennent des nouveaux marchés chaque année. Ce qui a permis ce passage-là, c'est une réorganisation profonde du modèle industriel et surtout une automatisation forte de certaines de leurs tâches. qui a permis de rerouter du coup la main-d'oeuvre humaine vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, moins dangereuses, moins chronophones. Globalement, ils ont beaucoup investi dans des robots pour faire des tâches de soudage. Ils ont une partie de cellules traditionnelles robotisées pour faire leur grande série. Et à côté, ils ont pris ce qu'on appelle des robots collaboratifs, qui sont des robots plus légers, un peu moins précis, mais aussi beaucoup plus simples à remettre en route par les collaborateurs quand il y a une panne. Et donc la majorité des collaborateurs qui s'occupent de ces robots sont complètement autonomes sur les robots collaboratifs. Ça les a fait monter en compétence, ils deviennent des ambassadeurs de l'entreprise, et ça a permis aussi d'aller automatiser des opérations de plus petite série. Et donc grâce à cette grande réorganisation à la fois des outils, des moyens et du process, 19 a pu gagner en flexibilité. ont pu passer au 1,8 et gagner en confort de travail et de vie pour leurs collaborateurs.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que toutes leurs grandes séries, en gros, elles tournent toutes seules ? Oui, je l'imagine. Qui les font démarrer la nuit, possiblement, après 17 heures ?

  • Speaker #1

    Sur les cellules de soudage robotisées, il y a toujours une personne qui surveille. qui surveillent la cellule. Donc, ça reste de la prod en 1.8 classique.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas forcément de prod de nuit. Ok, d'accord. Écoute, je t'invite à me mettre en relation avec eux. On les recevra sur ce podcast pour en mettre en avant, pour réussir. Ça, c'est trop chouette, une belle illustration. Et du coup, je trouve que ce qui est hyper intéressant, c'est effectivement du sujet de comment la robotisation permet de gagner en attractivité. Parce que là, tu as abordé le sujet de la montée en compétences, tu vois, de la partie sécurisation, peut-être ergonomie. Du coup, j'ai bien envie de te challenger là-dessus. Faisons le lien entre nos deux sujets respectifs, tu vois. Je t'écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, moi, ça va être très, très simple. On va prendre l'exemple d'une société qui travaille le métal, par exemple une société d'usinage. En tant que jeune candidat, si tu vas visiter une société d'usinage qui est uniquement sur des machines traditionnelles et qui travaille comme ton grand-père hyper vieux, parce que t'es un jeune candidat, donc les grands-parents c'est très vieux, qui travaille comme travaillaient tes grands-parents il y a 50 ans, est-ce que tu te projettes ? Oui, non, je sais pas. Et le lendemain, tu fais le même entretien d'embauche dans une société qui s'est modernisée, qui a des machines dernier cri. des robots devant ces machines pour pouvoir charger et décharger les pièces. Les personnes, du coup, qui travaillent dans un environnement qui est très propre, immaculé, parce que c'est ce qui se passe, en fait, quand on ajoute la robotisation, l'automatisation. In fine, l'atelier doit être rangé, l'atelier doit être propre, parce que les robots, ça ne supporte pas la propriaque. Donc, tout est propre, immaculé, bien rangé, il y a du vide, etc. Cette jeune candidate, elle va sûrement choisir la deuxième entreprise. Même si la première, elle a des valeurs plus fortes, c'est une entreprise familiale, qui a un pignon sur rue, ils font des super jolis produits, etc. Elle choisira quand même la deuxième parce qu'elle se sentira mieux, son travail sera sans doute plus valorisant, il sera moins pénible. Et même si cette personne, elle a un handicap ou moins de formation, Cette entreprise, elle est aussi structurée, elle a évolué pour pouvoir intégrer plus facilement des petites différences entre les candidats. C'est ce que permet l'automatisation et la robotisation. Ça change en profondeur le process d'une entreprise, ça la fait évoluer, ça la fait grandir. Et in fine, les candidats le verront. Et donc cette entreprise aura beaucoup moins de mal à recruter. Je prenais l'exemple d'un jeune candidat parce que c'est eux qu'on veut recruter pour pouvoir les inscrire au long cours dans les entreprises. Mais ça marche pour des candidats qui sont plus expérimentés et ça marche avec des profils en reconversion.

  • Speaker #0

    On se projette plus facilement dans une entreprise propre, bien rangée, avec de l'automatisation.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le reflet de notre vie quotidienne aussi. Je pense qu'on ne peut pas vivre avec un déséquilibre entre, aujourd'hui, on a la tech à portée de main, on a nos téléphones, on a nos tablettes, on a tout. Et en même temps, effectivement, rentrer dans une industrie qui, en plus, peut produire, tout dépend du produit de finet, mais... Et retrouver des machines qui sont un peu d'un autre temps, en tout cas, c'est parce que vous recherchez les jeunes, je pense.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, par contre, je pense qu'il est aussi important qu'ils soient formés à utiliser les vieilles machines et les nouvelles machines. Parce que si jamais il y a une panne, il y a un problème, c'est important aussi qu'ils sachent utiliser les matériels plus anciens pour comprendre aussi les process.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir les utiliser au besoin, mais aussi pour comprendre ce qui se passe. qu'il se passe quand un robot ou une tour d'usinage...

  • Speaker #1

    Et puis, ça les fait monter en compétences. Tu prends l'exemple du tourneur ou du fraiseur, s'il ne commence pas et il n'apprend pas sur du trad, il perd aussi la notion de l'usinage, des axes. Du coup, son job devient aussi moins intéressant. Dans ces cas-là, on devient... Moi, je l'ai... j'ai beaucoup recruté sur ces métiers-là, on a du mal à recruter ce qu'on appelle vulgairement des presse-boutons parce qu'en fait, les vrais techniciens d'usinage vont très vite s'ennuyer à être juste presse-boutons aussi. Donc, c'est aussi un sujet d'attractivité que de faire monter en compétence effectivement l'opérateur et que de proposer des postes qui soient transverses où effectivement ils vont faire plus que du presse-bouton, donc parfois toucher un peu à de la maintenance Merci. au premier niveau, ou aller peut-être soulager sur du deuxième niveau le texte de maintenance, ou un peu de programmation, enfin voilà. Moi, j'ai vu beaucoup de candidats, de salariés qui recherchent ça, la curiosité aussi de procéder derrière, du faire, c'est un vrai levier pour progresser.

  • Speaker #0

    On a accompagné l'entreprise Cugnot sur des sujets d'automatisation du soudage, donc on revient sur cette opération. C'est intéressant le soudage parce que c'est en général, soit ça se prête très bien à l'automatisation, soit il faut se creuser un petit peu la cervelle pour le faire intelligemment. Et donc au bout de l'accompagnement, ils se sont retrouvés avec deux robots soudeurs. Et donc les soudeurs qui faisaient à l'origine le travail de soudure sur des très grands montants métalliques, avec des soudures qui sont très longues, qui doivent être extrêmement précises, se retrouvaient eux à contrôler deux robots soudeurs chacun. à continuer à avoir leur expertise de soudage, parce que les soudures un peu complexes, celles qui sont dans des positions où le robot ne peut pas forcément les atteindre, etc., c'est eux qui viennent mettre la touche finale. Et donc, ils gardent à la fois l'expertise de soudure, et en même temps, ils ont deux robots qui travaillent pour eux, et ils ont été formés pour pouvoir intégrer ces compétences et déclencher les robots, modifier les programmes, etc. Donc, c'est hyper intéressant en fait, comme exemple. Robotiser, ça ne veut pas dire... tu changes complètement ton emploi, mais ça veut aussi dire que tu vas ajouter de nouvelles compétences, de nouvelles cordes à ton arc.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et tu vois, ça me rappelle une discussion qu'on avait eue, ou avec Nicolas Clé, je ne sais plus si c'était toi ou Nicolas, où justement, je te disais, tu vois, je vois souvent, moi, des exemples de robotisation un peu avortée, ou carrément sabotée, dans pas mal de boîtes. Et à ce moment-là, la discussion n'est pas toute récente, ça doit dater d'il y a peut-être trois ans, depuis on avance et on apprend chaque jour. Et à ce moment-là, je vous disais, tu vois, je pense qu'un angle qui manque sur les sujets de la robotisation, c'est la prise en compte du changement culturel. Je pense qu'il y a deux sujets, et tu l'as dit, changer avec la robotisation, l'intégration, l'automatisation, les process de la boîte. Et du coup, il y a aussi un aspect culturel. Parce que tu donnes cet exemple du soudeur, effectivement, l'un des a priori de quelqu'un qui n'est pas sensibilisé aux enjeux de la robotisation, d'automatisation, ça peut être, on me dépossède de mon job, on m'enlève mon job. Ce qui m'énerve derrière, si ce n'est pas accompagné, tu vois, des sujets de... Je ne sais plus si c'est un...

  • Speaker #0

    Je n'ai plus que de la frustration, c'est que si tu n'es pas accompagné correctement, ton nouveau moyen, ton nouveau robot, il ne va pas faire long feu, en fait, sur ta ligne de production. Donc, tu as tout à fait raison de pointer ça. Et c'est aussi pour ça que nous, dans nos accompagnements, il y a toujours une composante humaine. On a une méthodologie d'accompagnement qui a été développée avec l'ARACT. Et qui permet justement de prendre en compte les retours du terrain et d'aller impliquer les collaborateurs bien avant que le mot robot ne soit prononcé. Et même qu'on ait choisi une solution.

  • Speaker #1

    Ouais, en phase.

  • Speaker #0

    Typiquement, nous on est arrivé une fois, donc c'était après la robotisation d'une entreprise qui avait été menée en fait sans nos accompagnements. Et donc bizarrement, je crois que le moyen il avait tenu deux semaines avant qu'un objet extrêmement lourd lui était tombé dessus depuis le pont roulant. Bizarre.

  • Speaker #1

    Sermon. La frustration,

  • Speaker #0

    en général, elle trouve vite un exutoire. C'est normal. C'est comme toute transformation. En tant qu'humain, notre cerveau est biologiquement fait pour résister aux changements. Si on n'accompagne pas, ça ne marchera jamais. Il faut le penser avant toute transformation, avant toute action. Ce n'est pas juste limité à la robotique ou à l'automatisation, c'est vraiment toutes les transformations en œuvre dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est ça, je pense qu'il faut bien percevoir. On n'est pas, ce n'est pas juste une machine. Enfin, une ciné, oui, ça reste un outil de production.

  • Speaker #0

    forme si c'était juste une machine.

  • Speaker #1

    Ah si, quelque part, mais c'est une machine qui, derrière, est pilotée par des hommes, quand même. Donc, c'est vrai qu'il y a un vrai changement culturel à considérer. Et sur les sujets de plutôt de la diversité, de l'inclusion, toi qui es au contact avec des industriels au quotidien, est-ce que tu dirais, alors tu faisais un peu le parallèle avec le BTP aussi tout à l'heure, est-ce que tu dirais qu'il y a quand même un Un changement de mood sur ces sujets-là. Est-ce que tu penses que les industriels y vont davantage, ont plus envie en tout cas de porter ces sujets-là qu'auparavant ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est plus envie qu'auparavant. Je pense que l'industrie comme le BTP en fait a été la première cause des grandes vagues migratoires de travailleurs depuis les Italiens bien avant la Seconde Guerre mondiale. et donc les vagues actuelles qui continuent à donner du travail aux personnes qui arrivent dans le pays. Je ne sais pas néanmoins si elles en font plus un étalage ou un coup marketing qu'autre chose à l'heure actuelle. J'ai plutôt l'impression que c'est quelque chose qui est tu, parce que notre société n'est peut-être pas très ouverte à entendre tous ces sujets-là. Mais en tout cas, ce que je vois évoluer, ce sont peut-être les pratiques de recrutement. et les ouvertures aux différentes nationalités. Notamment, on a beaucoup d'industriels dans la région qui se sont organisés pour pouvoir faire travailler des Ukrainiens, il y a quelques années, qui ont mis en place des traducteurs, des signalétiques spécifiques en ukrainien, etc. On le voit quand on se balade dans les usines, il y a parfois des écriteaux qui sont dans des langues qui ne nous sont pas connues. Et donc ça permet à des personnes qui arrivent et qui n'ont pas forcément de point de repère quand même de trouver un premier ancrage et de s'installer ici de manière plus durable. Moi je trouve que c'est plutôt bien. L'industrie a besoin de main-d'oeuvre et donc la main-d'oeuvre traditionnelle, le français moyen, etc. On en arrive au bout. C'est-à-dire que tous ceux qui peuvent y être employés sont déjà employés, donc il faut aller puiser ailleurs, chez les femmes et puis chez les pas français, pas moyens.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que tu pointes du doigt un sujet un peu pivant, dont on préfère souvent faire l'autruche. C'est clair, parce que oui, on n'aime pas, en tout cas c'est difficilement entendable quand on a quand même du chômage en France, c'est difficilement entendable par le grand public que oui, on a besoin de la main-d'œuvre étrangère. parce qu'on peut penser qu'ils nous piquent nos métiers, mais ce sont des métiers sur lesquels nous n'arrivons pas ou plus à recruter. Tout à fait. Nous en avons besoin pour notre souveraineté économique, pour notre développement territorial, pour l'activité d'une entreprise qui a besoin de produire, qui crée de la valeur. Et c'est un vrai sujet. Et on voit des initiatives. Alors après, l'intégration. Effectivement, c'est une super bonne pratique. L'intégration d'un public et d'un collaborateur étranger, ça s'accompagne et ce n'est pas toujours simple. C'est aidant, je trouve, aussi quand on a une démarche derrière et notamment les outils du Lean et de la perfindus qui aident beaucoup quand même, je trouve, par les pictogrammes, le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire le management visuel.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Effectivement, tu vois que les collaborateurs sont mieux intégrés dans les entreprises qui sont bien structurées aussi à ce niveau-là. Ouais. C'est vrai. Et après, à toute personne qui me dit « Non, on n'a pas besoin de la main-d'œuvre étrangère » , je les invite généralement à postuler en tant que soudeur, usineur ou faire du déchargement de containers pendant une semaine. Et puis en général, ils révisent leur opinion assez rapidement. Effectivement, ce sont des jobs qui... On n'arrive pas à recruter point barre. Et donc, il y a deux actions. C'est un, il faut les penser de manière différente. Donc, on revient au sujet d'automatisation, robotisation. Et deux, en fait, il faut aller chercher la main d'œuvre qui veut bien de ces jeux. Et donc, ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est des vrais sujets. C'est clair. Est-ce que tu dirais... Enfin, non, je ne vais pas te poser la question comme ça, pardon. Quels sont les projets ? qui t'ont le plus marqué ou les initiatives qui t'ont le plus marqué sur le sujet de l'attractivité ? Tu peux faire le lien, comme on te semble, avec tes sujets de la robotisation, de l'automatisation.

  • Speaker #0

    Dans les sujets d'attractivité, qu'est-ce qui m'a le plus marqué ? Donc 19, j'allais trouver ça extrêmement fort. Le fait qu'en plein pays de la Loire, on a un chômage qui est inférieur à 5 %, ils te regardent droit dans les yeux en disant « De toute façon, mais non ! » Pas de soucis, on n'a aucun problème de recrutement. Dans les initiatives qui m'ont marqué aussi, Sodebo, qui tire leur épingle du jeu, malgré un défi de taille, ils ont regroupé l'ensemble de leur site de production industrielle au même endroit. Donc en fait, ils font leur sourcing de recrutement sur un seul bassin économique. Donc c'est extrêmement compliqué, et en même temps, ils arrivent à être très compétitifs, notamment parce qu'ils sont bien structurés. il y a du management, il y a du lean, il y a de l'automatisation. Globalement, les postes sont attractifs et il y a énormément de femmes. Je crois que je n'ai jamais vu autant de femmes quand j'étais dans le site industriel chez Sodebo.

  • Speaker #1

    Ils sont super forts en tant qu'employeurs.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. C'est très fort.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça m'y fait penser. J'avais partagé une de leurs initiatives qui était une vidéo dédiée au métier de la maintenance. Et puis, mettez vraiment le doigt sur tous les pain points des métiers de maintenance et qui arrivaient à trouver les bons arguments.

  • Speaker #1

    La servante, le coup de la servante,

  • Speaker #0

    c'est génial. Exactement. La servante et puis une belle, c'est pas la servante. Ah ouais. C'est le dépôt. Ça donne vraiment envie de travailler. Et Fleury Michon avait fait la même chose il y a quelques années. Une visite de l'atelier maintenance en drone. Et on voyait donc les mains. on sentait que c'était une équipe dynamique, soudée, etc. Et ça, c'était aussi très chouette. Dans les bonnes initiatives, je dirais Le Mailleux, dans le nord de la France, qui est une manufacture textile qui serait en vente. Et là, pareil, c'est hyper intéressant en termes de com et de marque employeur. Et derrière, ils ont utilisé tous les outils du Lean et du management visuel pour repenser leurs prods. Et clairement, ça donne envie d'aller faire un tour chez eux aussi.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Eh bien, écoute, j'invite tout le monde à aller voir. Et est-ce que tu penses à une personne peut-être, tu vois, je pense, vers qui ? Enfin, ou un dirigeant, une dirigeante qui porte ça ? par le prisme des réseaux, parce que c'est le côté facile d'accès. Est-ce qu'il y a quelqu'un dont tu aimes les contenus ? Faire rayonner l'induce, tu vois, sur ces sujets un peu d'attractivité. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas à quelqu'un en particulier. Je pense à un collectif qui est celui des meufs de l'industrie. qui arrivent justement à faire voir l'industrie différemment. Et du coup, la fondatrice, c'est la fondatrice aussi de Marguerite, qui est une pépite de start-up industrielle. Donc, je pense que c'est intéressant parce que ça montre que l'industrie peut être différente.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah ouais, donc c'est Marion Garcia que je devrais bientôt recevoir, d'ailleurs. Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui. Inotte Pépite, c'est la dirigeante actuelle du slip français. Je ne connais plus son nom. Ça me reviendra sans doute à la fin de l'épisode. Et qui a passé sa vie avant le slip. plutôt dans l'import d'Asie et qui a découvert, notamment en rejoignant le slip et à l'occasion de la pandémie de Covid, que c'était important de réindustrialiser en France. Je trouve que ces prises de parole sont extrêmement justes, intéressantes. C'est une nana dans l'industrie textile qui est une filière qui doit absolument se réinventer en France. Je trouve que c'est hyper... Je n'aime pas le mot inspirant, mais en fait, c'est le cas. C'est hyper inspirant.

  • Speaker #1

    On peut inventer un autre mot,

  • Speaker #0

    si tu veux. Ça met des étincelles dans le petit déjeuner. Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais écouté l'épisode justement avec le fondateur du slip, mais pareil, j'ai mangé son nom, ce n'est pas bien. Un épisode de Génération Do It Yourself. Tu l'as écouté ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, il est génial.

  • Speaker #1

    Ah, il est génial.

  • Speaker #0

    Le problème des épisodes Génération de Wits Yourself, c'est qu'ils sont tous géniaux, à peu près. Et même le dernier, je suis plutôt habituée des épisodes des startups, etc. Et celui avec le patron du groupe Accor, la première fois qu'elle a un patron du CAC 40.

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas écouté encore.

  • Speaker #0

    Eh bien, vas-y, parce qu'en fait, c'est hyper intéressant, notamment sur la notion de communauté de personnes qui travaillent ensemble. et sur la manière d'inclure des publics différents. Il disait quelque chose qui, moi, m'a fait bondir, c'est que le turnover moyen dans ces équipes, c'est trois ans. Au bout de trois ans, ils ont tout renouvelé quasiment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Les hôtels. Mais parce qu'en fait, c'est l'hôtellerie-restauration, les gens restent un peu longtemps. Et donc, tu te dis ça, tu fais wow. Mais en fait, en trois ans, comment est-ce que tu garantis de transmettre ? le savoir, le mettre en application et est-ce que c'est pas plus intéressant de les garder plus que trois ans ? Est-ce que tu fais quelque chose pour ? Et en fait, l'épisode est hyper intéressant pour ça et pour le rapport justement au travail et des publics peu qualifiés.

  • Speaker #1

    Écoute, je rajoute... En ce moment, je suis sur Les Gendinesses, tu vois, le vendredi. les gens de business bon après il n'y a pas que business mais il sort trois épisodes semaine et tu as les gens de business le vendredi donc c'est pas mal c'est pas mal ça dépend des thèmes forcément après il y a les thèmes qui te touchent qui te touchent plus ou moins mais hyper intéressant aussi c'est moins long que Génération Do It Yourself moi j'aime bien les épisodes longs en même temps nous on a à chaque fois une heure devant nous donc c'est pas moi qui vais te dire que je préfère des épisodes de 10 minutes tu vois Hum

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que j'aurais pu te dire en dix minutes, sans doute beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pense qu'on s'éloigne complètement de notre sujet, mais j'aime bien. Je pense qu'il manque l'espace au débat, à l'échange et à l'attention. Parce qu'on va vers du clivant, vers de la punchline,

  • Speaker #0

    du hook.

  • Speaker #1

    Et je trouve qu'on manque de ces espaces où tu disais le mot d'inspirant. Mais je trouve qu'en fait, tu ne peux pas t'inspirer au travers d'une punchline. Il faut des moments où on peut aller au fond des choses, où on partage vraiment. Moi, j'ai aimé ce temps en début d'entretien. Tu donnes de tout, en fait. Enfin, je ne sais pas, mais je ne suis peut-être pas objective.

  • Speaker #0

    Non, mais je te rejoins, ça fait trois quarts d'heure. qu'on échange. En fait, je n'ai pas eu le temps passé déjà, ce qui est plutôt positif, que j'ai un span d'attention d'une seconde et demie. Et effectivement, on peut se permettre de dévier un peu du sujet, mais parce qu'en fait, ça va nourrir le sujet. Tu me poses beaucoup de questions, mais j'ai envie de t'en poser aussi, parce que j'imagine que tu accompagnes aussi des industriels. Est-ce que je peux te poser une question ? Mais on ne te pose jamais de questions !

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    pose-moi des questions. Je voudrais te poser la même question qui était... Un exemple d'initiative inspirante d'un industriel. J'aime autant me nourrir. Je passe ma vie à visiter des sites industriels, mais j'ai toujours mon biais, mon tropisme. J'y vois ce que je veux bien y voir. J'aime bien me nourrir de ce que les autres voient aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu es focus, on est focus sur nos sujets. Alors, moi, l'exemple qui me vient en tête, là, comme ça, qui va te parler, c'est une boîte industrielle qui a mis en place le congé menstruel. Ouais. Ah oui. Ouais. Alors, je n'ai pas le droit de donner son nom, pardon, mais je n'ai pas le droit.

  • Speaker #0

    Alors, si je peux me permettre, c'est dommage, parce que ça, ça pourrait permettre aussi de... d'avoir un peu de réflexion et de se dire si eux, ils ont réussi, on peut le faire et quels sont leurs critères de sélection.

  • Speaker #1

    On est bien d'accord. Par contre, je l'ai reçu, j'ai reçu la DRH qui l'a mise en place. Donc, c'est Catherine, elle en parle dans le podcast. Donc ça, je trouve que c'est un super exemple. Pas facile à porter, elle en parle très bien. Belle initiative, tu parlais de tout ça, donc ça, je trouve que c'est une belle initiative. Une autre... initiative, c'est la semaine de quatre jours, mais une semaine sur deux. Je trouve ça top.

  • Speaker #0

    C'est pas mal.

  • Speaker #1

    Le postulat de départ, c'était, ok, les fonctions support et direction ont deux jours semaine de tétée, de télétravail, pardon. En prod, on ne peut pas leur faire ça. Donc, comment est-ce qu'on trouve une forme d'équité, tu vois, pas d'égalité, mais d'équité ? Vous, vous avez des contraintes. Et donc, en fait, ils ont retravaillé leur modèle de production, pour le coup, pour pouvoir passer à la semaine de 4 jours une semaine sur deux. Et ce jour-là, il était Ausha du salarié, parce que les contraintes de la prod, c'est qu'il ne pouvait pas fermer un jour la prod. Donc, il fallait une rotation. Et par contre, le jour était fixe. Donc, les uns les autres, souvent, ont choisi le lundi, le mercredi ou le vendredi, grosso modo. et donc un chantier alors moi j'ai mis les pieds dedans c'était génial c'est hyper c'est génial et ça c'était génial parce que moi j'adore ces sujets je vais te dire pourquoi parce que tu bosses avec l'améliocontinue évidemment avec la prod et les RH et là moi j'avais enfin j'ai fait le projet sur ce sujet là côté RH en tout cas Trop intéressant.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, qu'est-ce qui a permis de passer à une semaine de quatre jours, une semaine sur deux ? Est-ce qu'il y avait déjà des ingrédients clés dans leur organisation qui leur ont permis de se dire « ok, on peut le faire » ? Est-ce qu'ils se sont peut-être plus automatisés ? Est-ce qu'ils étaient déjà automatisés au départ ? Qu'est-ce qui a fait ce terrain propice ?

  • Speaker #1

    En fait, ils intégraient un nouveau marché déjà. qu'ils ont... Ils avaient une organisation par poste, ils ont mis une organisation en ligne. Et sur un autre secteur, une orga en îlot.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui a tout changé, parce que sur l'orga en îlot, forcément, c'était beaucoup plus simple. Ils avaient déjà commencé à mettre en place de la polyvalence, polycompétence d'un îlot à un autre. Et les îlots étaient orientés par produit, par client. Tu vois ? Et donc, en fait, par îlot… toutes les opératrices pouvaient basculer d'un îlot à un autre. On a d'abord bossé sur une grille de polyvalence-polycompétence. Faire monter en compétence toutes les opératrices, c'était sur du câblage, toutes les opératrices sur chacun des îlots pour s'assurer que ça allait être robuste derrière. Donc après, en termes de planning, il fallait juste qu'on s'assure que tout le monde ne prenne pas le mercredi. Et effectivement, il y a eu des sujets assez autour de la robotisation, automatisation. Alors pour le coup, tu sais bien que ce n'est pas trop ma partie. Qu'est-ce qu'ils disent ? Qui ont facilité ça.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ça a pris un petit moment, mais ça marche super bien. Ils sont super contents. Tu vois. Donc, et la dernière question flexibilité, c'est la modulation. Voilà, les initiatives là, tu vois, vraiment concrètes, où tu peux appuyer sur un bouton, mettre ça dans ta roadmap et tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, c'est le groupe LDLC qui était passé l'entièreté du groupe à la semaine de 4 jours, et où ça avait posé des vrais défis en production, pour justement faire en sorte que la prod ne s'arrête pas. Eux, ce n'était pas tant la prod que plutôt le côté expédition shipping parce qu'ils ont une grosse activité d'e-commerce. Donc, eux, pareil, robotisation, lean, etc. Et puis, un planning à jour fixe par type, par employé. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'as pas le choix que de piloter comme ça. Tu ne peux pas, pareil, sur ce sujet-là. Je pense à une boîte de décolletage. J'ai oublié son nom, ce n'est pas bien. Petite série, grande série, ils ont des robots de chargement, robots de déchargement. Leur grande série, elle tourne le week-end. Ils étaient en 5-8 avant. Plus de 5-8, 3-8. Petite série la semaine, grande série le week-end. Vendredi soir à 17h, les grandes séries sont lancées. Évidemment, t'as de la maintenance. mais il n'y a pas d'opérateur le week-end.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Tu vois, il existe plein de choses. On se met nos propres barrières parce qu'on est tellement habitués à nos modèles organisationnels, l'héritage aussi du fordisme, mais il y a plein de choses qu'on peut faire. Il faut faire bosser les RH, les opérationnels. Quand je dis les opérationnels, c'est la prod.

  • Speaker #0

    et l'amélioration continue ensemble c'est mon combat je te dirais tu as un triptyque c'est RH amélioration continue et méthode je vais me mettre un peu dans l'amélioration mais oui RH qualité méthode et là vraiment même juste en les sortant aussi de leur quotidien et en leur permettant en leur donnant la liberté d'avoir des idées et puis de changer les choses oui oui

  • Speaker #1

    Et de parler le même langage.

  • Speaker #0

    On peut les aider à parler le même langage.

  • Speaker #1

    De quoi ? Excuse-moi.

  • Speaker #0

    On peut les aider, nous, à parler le même langage. Voilà,

  • Speaker #1

    exactement. Et on fera un super bidon, hein.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool que tu me poses une question. Merci, elle était longue,

  • Speaker #0

    ma réponse. Non, mais je pense qu'on a échangé sur ta réponse, donc c'est pour ça que c'était long, je pense intéressant.

  • Speaker #1

    Merci. Je surveille le temps, je vois que ça fait déjà 56 minutes. Je fais le coin sur les questions que j'avais préparées. Question finale, suite à l'introduction sur ce fameux post LinkedIn, tu sais que tu voulais faire un bilan. Donc, tu as pris une position très claire sur la place des femmes dans l'industrie au travers de ces événements. Mais j'imagine que c'était plutôt un prétexte, quelque chose que toi, tu avais vécu. comment tu vis aujourd'hui ? Est-ce que tu as une évolution ? Est-ce que ça a changé quelque chose ? Tu as commencé à nous répondre, mais tu as vu, j'ai voulu attendre. Et tu me donnes cette réponse plus tard. Mais tu viens nous faire. Ouais, dis-le.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai fait ce poste parce que je crois, en l'espace de un mois, on m'avait proposé quatre fois d'intervenir sur ça fait quoi d'être une femme dans l'industrie ? Et en fait, globalement, mon postulat, c'est... J'en ai marre d'être invitée parce que je suis une femme. Si je vais porter quelque part, c'est parce que j'ai une expertise, une parole, des convictions que je vais porter. Pas parce que je suis une femme, mais parce qu'en fait, je suis experte de mon sujet. Donc en général, c'est plutôt ce que je répondais et j'avais envie de frapper un peu fort et d'avoir ma parole qui allait un peu plus loin que d'habitude. Corollaire de ce poste, de temps en temps, on fait des blagues sur les salons quand on me voit. des bonnes blagues ? oui des bonnes blagues des petits clins d'oeil amicaux en mode tiens t'as vu tu es là c'est pas parce que t'es une femme dans l'industrie ouais c'est bien merci beaucoup deuxième corollaire je ne suis plus invitée à des tables rondes qui parlent de les femmes dans l'industrie c'est très bien j'ai l'impression qu'il y en a un petit peu moins donc s'il y a une réflexion collective des organisateurs d'événements C'est cool, c'est très bien. Je me sers de ce poste aussi pour pouvoir infléchir quand on me pose la question d'une intervention. Je dis voilà, ça je ne le fais pas. Par contre, je vous propose d'autres types de sujets. Mais par contre, si je fais des stats, je suis moins invitée qu'avant. Est-ce qu'il y a aussi un plan d'activité que je ne vois plus ? Peut-être.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être que ça t'a desservi. sur cette partie de ton activité-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, je vais dire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, ce n'est pas ma partie d'activité préférée. Faire une conférence ou participer à une table ronde, c'est une charge mentale énorme. Et donc, ce n'est pas grave. J'arrive à trouver d'autres moyens de faire passer mon message. Par exemple, les gens qui m'invitent à des podcasts. Merci. Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je suis trop contente de t'avoir. Mais c'est un exercice qui est plus facile pour toi. Enfin, plus facile, peut-être qui te demande moins de charge mentale, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, globalement, toute la préparation repose sur tes épaules, donc un grand merci. Et la liberté de ton du podcast est aussi plus simple. Les règles du jeu du podcast sont plus claires, je trouve, que les règles du jeu d'un événement, où parfois ton objectif à toi peut se télescoper avec les objectifs des autres intervenants ou d'organisateurs. Oui, je comprends. Et tu sais, ça me fait penser à autre chose. J'accompagne beaucoup de salariés aussi dans mes différentes activités que je ne vais pas tout énumérer parce que je suis à la journée. Mais j'accompagne beaucoup de salariés dans l'industrie à rebondir. Et très souvent, j'ai des femmes ingénieurs sur des gros postes. Je pense à… cinq, six femmes dans ma tête qui souvent me disent « Claire, j'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là. » Plutôt femme dirigeante ou juste en dessous du codire, dans des grosses boîtes. « J'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là, mais j'ai peur que ce soit mal perçu. » Pardon.

  • Speaker #1

    Les écrivains ne le verront pas, mais du coup, j'ai poussé un énorme soupir intérieur. Je vais te donner mon expérience en tant qu'organisatrice d'événements. Quand j'organise des conférences, des salons, etc., nous, on a des professionnels masculins, on a des hommes qui nous contactent en disant « Je suis expert sur ce sujet, je veux parler de ce sujet, invitez-moi. » Jamais je n'ai la même chose de la part de femmes, jamais. Mesdames, contactez les organisateurs des confs. globalement, le gros problème des organisateurs de conf, c'est qu'on a toujours la réflexion par au moins un ou deux participants dans la journée. Et je le fais à mes collègues aussi. Je le fais à mes confrères. Disons que ton événement, c'était 100% mec. À un moment donné, tu fais où ton sourcil ? Et en fait, à un moment donné...

  • Speaker #0

    Enfin, c'est...

  • Speaker #1

    notre sourcing ils tourneront moi j'ai mon annuaire interne de 10 ou 15 femmes incroyables que je peux faire intervenir à un moment donné si je ne fais plus intervenir qu'elles ça se voit que je suis en train de faire de la discrimination positive donc il faut que je me renouvelle mais je ne peux pas me renouveler s'il n'y a pas des nouvelles têtes qui arrivent dans mon champ de vision et ces nouvelles têtes elles auront été forcément à un moment donné invitées par quelqu'un d'autre donc en fait mesdames contactez-nous proposez-nous des sujets proposez-nous des formats

  • Speaker #0

    globalement dites-vous que si vous ne le faites pas quelqu'un de moins compétent de vous va le faire c'est vrai que tu es en train de mettre une claque en direct alors tu t'en rends compte j'espère

  • Speaker #1

    que toi tu as un podcast, tu prends la parole si tu te mets cette barrière là imagine ce que c'est pour des femmes qui n'ont déjà même pas cette tribune

  • Speaker #0

    Ouais, et écoute, si tu cherches du monde, je pense à plein de femmes. Ah oui,

  • Speaker #1

    mais vas-y, fais-moi mon deuxième petit annuaire et je te promets de leur laisser beaucoup de place.

  • Speaker #0

    Ouais, écoute, mais tu as raison dans ce que tu dis. Effectivement, c'est le genre de choses que je ne m'autorise jamais à faire, alors qu'animé, évidemment, j'adore ça. Comme les femmes auxquelles je pense, très certainement. Merci pour cette claque.

  • Speaker #1

    Mais de rien. Et puis, je dirais, en fait, je ne veux pas que ce soit une claque. Pour moi, c'est une main tendue qui peut propulser plus haut. Je ne veux pas que ce soit vu comme une claque.

  • Speaker #0

    Non, non,

  • Speaker #1

    c'est une claque au sens positif. C'est le coup de théoriste. Tu vois,

  • Speaker #0

    le bottage de fesse.

  • Speaker #1

    Le bottage de fesse. Le bottage de fesse. Oui. Si vous écoutez ce podcast, que vous pensez avoir des choses intéressantes à dire, contactez-nous.

  • Speaker #0

    Écoute, je vais passer le mot. Est-ce que, avant qu'on arrête cette fabuleuse discussion, est-ce que tu souhaites ajouter autre chose, Jade ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tout dit. J'ajouterais juste une chose. Changer le monde, ça ne peut se faire que si... on adopte une méthode du petit pas. On ne peut pas tout changer d'un coup parce qu'en fait, le barrage, il est tellement fort qu'on va s'épuiser. Mais par contre, si on fait des petits morceaux et des petits pas, ça ira tout de suite beaucoup mieux. Et donc, pour ça, il faut oser. Il faut oser avancer.

  • Speaker #0

    Ou Cazen.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça. Quand j'étais étudiante, mon livre de chevet, c'était Toyota Lean. Donc, ça fait plaisir de pouvoir remettre. tout ce vocabulaire au goût du jour.

  • Speaker #0

    Oui. Bon. J'espère que t'as passé un bon moment.

  • Speaker #1

    Excellent. J'espère que toi aussi et vous aussi qui nous écoutez.

  • Speaker #0

    J'en suis certaine. Merci pour tout ce que tu as livré. Vraiment, merci à vous, éditeur. Et j'imagine qu'on te retrouve sur LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Sur LinkedIn, je ne publie pas aussi fréquemment que ce que je voudrais, mais je suis quand même assez active.

  • Speaker #0

    Merci, Sade. Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, Claire.

  • Speaker #2

    Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayau, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.

Description

➡️ Elle est DG et elle nous partage ses 3 leviers pour attirer, fidéliser et performer dans l'industrie.
[📉 Marre de subir le turnover ? ] Télécharge mon workbook gratuit ici 👉 https://claire-tenailleau.systeme.io/ee272bc7


Attirer des talents, c’est bien. Les fidéliser et leur offrir un cadre de travail performant, c’est encore mieux !
Mais dans un contexte de pénurie de compétences et d’image parfois dépassée, l’industrie doit se réinventer pour redevenir… désirable 💥

Dans cet épisode, Jade Le Maitre, Directrice Générale de Proxinov, partage avec nous 3 leviers concrets et puissants pour faire évoluer nos modèles industriels 👇


🎯 Levier #1 : La robotisation, moteur d’attractivité

  • Moderniser les lignes de production avec des robots collaboratifs

  • Réduire la pénibilité et valoriser les compétences humaines

  • Exemple : l’entreprise 19 qui passe au 1x8 tout en gagnant en productivité

🛠️ Levier #2 : Réorganiser le travail pour plus de flexibilité

  • Adapter les horaires et les flux pour intégrer toutes les réalités de vie (jeunes parents, mobilité, etc.)

  • Exemple : semaine de 4 jours une semaine sur deux ou orga par îlots

🌍 Levier #3 : Miser sur la diversité et l’inclusion

  • Mieux intégrer les femmes, les profils en reconversion ou issus de l’immigration

  • Favoriser l’équité par l’environnement (crèches, transports, ergonomie)

  • Exemples inspirants : Sodebo, Fleury Michon

On parle aussi de :
✅ Congé menstruel en industrie
✅ Lean & management visuel au service de l’intégration
✅ L’impact du design industriel sur la projection des candidats
✅ Le rôle des RH, méthodes et amélioration continue dans la transformation


Vous ne connaissez pas encore Jade Le Maitre ? Retrouvez-la sur LinkedIn :
👉 Jade Le Maitre

https://www.linkedin.com/in/agilerobotics/

Mon LinkedIn :
👉 Claire Tenailleau


Bonne écoute 🎧

💖 Vous avez aimé l’épisode ?
✅ Abonnez-vous pour ne rien manquer
✅ Laissez un avis
✅ Mettez 5 ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Spotify, Deezer ou Apple Podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute. Jade, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Claire.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tout va très bien. On a de la chance, il fait beau et donc le soleil a un impact très positif sur le moral des troupes.

  • Speaker #0

    Écoute, moi quand je te vois comme ça, forcément le soleil brille. Tu me dis si j'en fais trop,

  • Speaker #1

    mais un tout petit peu. Bon,

  • Speaker #0

    je recommence.

  • Speaker #1

    Non, non, c'était une plaisanterie. Tout va bien, on peut continuer.

  • Speaker #0

    Tu sais que je suis quand même très contente de t'avoir et c'est évidemment très sincère. Ici, on commence par trois questions. Qu'est-ce qui t'anime ? qu'est-ce qui te révolte et qu'est-ce qui te fait peur ?

  • Speaker #1

    Et donc je réponds aux trois en même temps qu'est-ce qui m'anime ? J'aurais dû les lire en avant.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est spontané, t'inquiète pas.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ce qui m'anime. Pendant longtemps je me la suis posée et je crois que ce qui m'anime c'est les rencontres avec les gens et les défis qui peuvent me poser. Et donc, c'est le feu intérieur qui s'alimente de ces rencontres. Ce qui me révolte, c'est l'état du monde actuel. Et je me dis, si on continue, si personne ne change ses habitudes, si on n'est pas tous collectivement en train de prendre conscience qu'il faut avancer dans la même direction et que cette avance doit se faire différemment, on va droit dans le mur.

  • Speaker #0

    Tu parles des sujets écologiques. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, écologiques, sociaux, démographiques, plein de sujets. On n'a qu'une seule planète pour l'instant. Je pense que c'est très bien de n'en avoir qu'une seule. Et du coup, on a eu des habitudes qui ne sont plus soutenables pour notre planète. Voilà. Et donc, le manque de prise de conscience collective me révolte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te fait peur ? Est-ce que c'est une peur qu'elle y est ? Oui,

  • Speaker #1

    ce qui me fait peur... Je dirais que le surcroît de testostérone qu'on perçoit chez certains politiques outre-Atlantique me fait peur. Est-ce que ça peut leur faire prendre comme décision ? On va dire ça gentiment.

  • Speaker #0

    Écoute,

  • Speaker #1

    c'est le problème de ces questions-là.

  • Speaker #0

    Je me retiens parce que je pense que sur ces trois questions, on pourrait faire un podcast en entier.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Test de la ronde, le podcast. Voilà,

  • Speaker #0

    ça sonne. Écoute, lance un side project.

  • Speaker #1

    Oh non, pas encore un. Ouais.

  • Speaker #0

    Non, il faut parfois apprendre à rester focus. Mais merci pour tes réponses. Pour toi, c'est quoi l'industrie qui fait envie ? Qu'est-ce que ça t'évoque ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je vais lier ça à mes réponses précédentes. Pour moi, l'industrie qui fait envie, c'est celle qui s'est remise en question. qui a su évoluer et qui n'est plus en train de produire les objets d'hier avec les méthodes d'art entière.

  • Speaker #0

    Très chouette réponse. Maintenant, je t'invite à te présenter. Comme d'habitude, jusque-là, je n'ai donné que ton tiennant histoire de faire un super teasing. Je te laisse prendre la main sur ta présentation. Tu nous dis absolument tout ce que tu veux. Tu as carte blanche.

  • Speaker #1

    Merci Claire. Jade 37 ans.

  • Speaker #0

    Donc Jade Lemaitre.

  • Speaker #1

    Oui, Jade Lemaitre, pardon. Merci Claire. J'ai 37 ans, 4 Ausha, 2 poules. Ça fait 15 ans que je travaille dans l'industrie et plus particulièrement la robotique. Ça a été un déclic très rapidement quand j'étais jeune pendant mes études. Je me suis mal orientée, je suis arrivée par hasard dans mes études et au final j'ai eu un énorme déclic à ce sujet. Et Et je me dis que le bazar fait très bien les choses. Et donc actuellement, je suis directrice générale de Proxinov. Proxinov, c'est... Une entité qui existe depuis 13 ans dans les pays de la Loire et en Normandie, qui est un réseau et un centre technique autour de la robotique industrielle. Proximément, c'est plus de 200 membres en France, à la fois des industriels manufacturiers, des offreurs de solutions, donc tout ce qui fait une cellule robotisée et des intégrateurs. Et nous, notre but, c'est de faire en sorte que cet écosystème grandisse et via le centre technique, d'apporter un accompagnement à ces industriels. plutôt des PME, plutôt des primo-accédants, pour les aider à bondir sur la marge de la robotisation et à relocaliser et ou produire vertueusement en France.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, très clair. Et quand tu dis, je fais ma petite curieuse parce que je ne sais pas tout de toi, quand tu dis que c'était un peu une erreur d'orientation,

  • Speaker #1

    est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus ? Oui, quand j'étais gamine, j'étais passionnée par tout ce qui était sciences de la vie et bio. Et donc je me suis inscrite dans une école d'ingénieurs post-bac, qui avait un diplôme en génie biologique et un diplôme franco-allemand. Et donc je me suis inscrite en pensant que je pouvais faire génie biologique en études franco-allemandes, donc me partager entre la France et l'Allemagne. Et en fait, après six mois de cours sur comment fraiser du métal et des ateliers pratiques de tourmage sur alu, je me suis rendue compte qu'en fait, je n'allais jamais faire de génie biologique en faisant ces études-là. J'allais certes... Passer la moitié de mes études en Allemagne, mais sur des techniques de production et sur la construction mécanique. Et en fait, j'ai adoré.

  • Speaker #0

    Ok, donc le hasard fait bien les choses finalement. Enfin, le hasard, je ne sais pas si on peut appeler ça le hasard, mais ok, très chouette. Merci à tous d'être de plus en plus nombreux à écouter le podcast parce qu'en ce moment, il y a une croissance assez folle. Donc, je suis évidemment trop contente. Si pour m'aider et en même temps aider l'industrie à rayonner, vous pouvez prendre deux petites minutes pour ajouter cinq étoiles juste en haut, peu importe où vous écoutez. Ça me serait utile. Vous pouvez vous abonner aussi, évidemment, pour être sûr de ne manquer aucun épisode. Je reviens à toi, Jade. Donc, tu nous le disais, tu as la tête... De Proxinov, tu accompagnes les industriels de ton territoire qui s'élargit avec l'ouverture récente d'ailleurs du Havre, si je ne me trompe pas, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, l'année dernière la Normandie avec notre antenne du Havre.

  • Speaker #0

    Bon, super, heureusement, tu as vu, j'ai bûché un peu pour ne pas me planter. Et tu t'attaques aussi à d'autres sujets parce que je crois savoir que vous avez décidé d'animer des clubs et notamment un club… autour de l'attractivité. Vous parlez de différents sujets, la place des femmes, dont est particulièrement imprégnée, on va dire, le recrutement, la manière dont on donne envie de rejoindre l'industrie de façon finalement assez macro. Et je me rappelle très bien de ce jour-là, tu as publié un poste, c'était il y a quoi ? Deux ans, peut-être ? Un an et demi ? Deux ans ?

  • Speaker #1

    Un an et je ne sais plus. Je crois, oui. Mais le temps passait trop vite, je voulais faire un bilan à un an. Et donc, c'est très marrant parce que ce poste a eu énormément d'écho. Oui. Mais pas tant dans la vraie vie. C'est là que je vois la différence entre nos bulles sur les réseaux sociaux et ce qui se passe dans la vraie vie ensuite.

  • Speaker #0

    Intéressant. Donc, je vais vous expliquer un peu le fondement de ce poste-là. De mémoire, tu sortais d'un événement, d'une table ronde, t'as l'habitude, t'es souvent... invité en guest star sur les sujets de l'industrie, de la robotisation, de la féminisation. En tout cas, tu es un peu une incontournable sur ces sujets-là. Et tu piquais un petit peu un coup de gueule et tu nous expliquais, tu annonçais que si tu continuais à être la seule femme à intervenir dans ces tables rondes sur l'industrie, tu doublerais ton tarif. C'était fort. c'était juste effectivement ce poste a eu beaucoup de rebonds beaucoup d'écho et finalement c'était très juste parce que c'est là qu'on voit que c'est pas que une question de visibilité c'est une question de transformation derrière de notre modèle de notre vision presque de notre société finalement où ça interroge les normes sociétales. Alors, avant qu'on rentre dans le concret, dans l'organisation de l'industrie, dans les outils, les leviers pour rendre l'industrie un peu plus désirable, j'ai envie de commencer par toi. Forcément, j'étais en face de moi, tu es une femme dirigeante dans l'industrie. Est-ce que tu peux me dire si tu rencontres ou tu as rencontré des barrières, est-ce que ça t'a faîné ou est-ce qu'à l'inverse, ça t'a...

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. D'habitude, on me demande plutôt est-ce que ça change quelque chose d'être une femme dans l'industrie ou pas ? À laquelle je réponds de manière assez invariable, ça change tout et en même temps, ça ne change rien. Parce que j'ai la chance, je suis une femme, mais je n'ai pas d'autre minorité visible que celle d'être une femme. Donc au final... L'inconfort que je peux ressentir à certains endroits s'estompe assez vite, mais parce que j'ai aussi l'habitude de me battre pour ce en quoi je crois. Donc c'est peut-être ça aussi qui me permet, moi, de faire bouger les choses. Si j'ai eu des freins ou des barrières, oui. C'est plus facile à identifier, parce qu'en général, le frein, la barrière, tu... Tu le vois arriver, tu vois que ça te stoppe dans ton élan et tu vois que collectivement autour de toi, les gens en général ne voient pas que c'est un frein ou une barrière. Néanmoins, ça existe bien pour toi en tant que nana. Si je bossais dans le BTP, je pense que ces freins et ces barrières seraient infiniment plus grands. J'ai eu quelques expériences dans le BTP, donc j'ai pu voir ce que c'était. Je me dis que l'industrie, au final, ce n'est pas si mal. Mais dans des exemples assez récurrents, en général, on demande, les gens qui ne me connaissent pas demandent déjà à parler au patron de Proxenov ou au directeur. Et donc on a un moment général assez interloqué, quand ils voient arriver dans leur réunion une nana de moins de 40 ans, blonde et avec un poil d'assurance, et je pense que c'est ça qui joue aussi. C'est intéressant parce que ça permet de retourner leur candor ou leur surprise contre eux quand le rendez-vous ne se passe pas bien. Mais ça reste néanmoins assez inconfortable, je dirais. Dans les barrières que j'ai bien identifiées, c'est surtout quand j'étais plus jeune, où je manquais de légitimité. Et où notamment quand j'avais ma précédente boîte, où on devait lever des fonds, s'adresser à des acheteurs de grands groupes, etc. J'étais clairement pas prise au sérieux dans mon rôle de directrice technique parce que j'étais une femme, que ce soit par des interlocuteurs français ou bien étrangers. Et donc, c'était pas rare de voir les gens, nos interlocuteurs, poser une question technique à mon cofondateur qui était plutôt commercial. Et lui me rebalançait la question, je répondais, les interlocuteurs écoutaient et continuaient à lui poser des questions.

  • Speaker #0

    Il s'adressait à lui,

  • Speaker #1

    quoi. Donc, il s'adressait à lui parce que c'était un homme. Et au final, on arrive très, très vite à voir ces patterns. Et en fait, en tant que nana, c'est difficile de s'en sortir et de briser la barrière si on n'a pas un allié à nos côtés. C'est con de dire qu'on ne peut pas le faire seul, mais parce qu'en général, on a en face de nous des gens qui, consciemment ou inconsciemment, ont ce blocage. C'est dans leur culture, c'est dans leurs habitudes, c'est dans leur mode de vie. Ils n'y réfléchissent pas, alors que nous, on n'arrête pas d'y réfléchir. Si on ne trouve pas l'allié, la bonne personne, qui peut nous aider à casser cette barrière en face, ça ne marche pas et en fait, on se bat seul.

  • Speaker #0

    Et alors toi, tu n'as jamais mis de barrière intérieure ?

  • Speaker #1

    Si. En fait, j'ai eu énormément de chance dans mon éducation. Ma mère a eu deux filles et ne nous a jamais vraiment posé derrière à moi et à ma sœur. C'est-à-dire qu'on pouvait faire les études qu'on souhaitait, qu'elles soient typiquement masculines ou typiquement féminines. Elle nous a encouragées dans notre voie et au final, on est toutes les deux devenues ingénieurs.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant.

  • Speaker #1

    Ouais. Donc, c'est très chouette. À Noël, j'ai reçu un microscope. On se rappelle, hein, génie biologique, tout ça. C'est génial. Je n'avais pas le droit au Lego, mais j'avais le droit au microscope. Et donc, la barrière n'était pas vraiment là. Ce qui est assez intéressant parce que dans ma génération, on est assez peu nombreuses, je pense, à avoir été élevée sans avoir cette espèce de barrière de « ma fille, plus tard, quand tu seras plus grande, tu feras un métier de nana » . Donc ça, c'est bien. Je pense que ça a permis de mon côté... une certaine liberté aussi d'action dans ce que je souhaitais devenir. Et un premier feu intérieur qui m'a permis d'aller, de choisir la voie qui me plaisait vraiment. Par contre, la barrière que je m'étais mise pendant très, très longtemps, elle était celle de l'entrepreneuriat. Jamais je ne fonderais une boîte, jamais je ne serais patronne, jamais je ne dirigerais des gens. Et donc, ça, c'était une barrière qui était assez forte. Et il a fallu qu'on vienne me chercher, qu'on vienne me convaincre pour que je me lance dans l'aventure et que je me laisse tenter par ça.

  • Speaker #0

    Ah, c'est cool. Mais tu as quand même réussi à faire de tout ça une force, parce qu'aujourd'hui, tu as quand même... Les responsabilités. Bien. Un poste de dirigeante. Donc, un moment, tu as réussi à renverser la vapeur, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, oui. En fait, ça s'est fait petit à petit. Je dirais que la vapeur, elle n'est pas tout le temps renversée H24 parce que je pense que n'importe qui n'arrive de douter, mais peut-être plutôt comme n'importe quelle femme, il n'arrive de douter fréquemment. Et donc, tout l'enjeu, c'est comment est-ce que je transforme ce doute en moteur ? Comment est-ce que je fais que ma roue à aube perpétuelle qui m'alimente, ça ne soit déjà un pas que du doute, et puis quand c'est du doute, en fait, que ça me propulse plus loin ensuite. Mais c'est simple.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu as bossé plus et tu as dû prouver plus que peut-être tes copains de promo ? Tu parlais de soucis de légitimité. Est-ce que tu as dû faire plus ou est-ce que tu as la sensation d'avoir fait plus ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. C'est difficile d'avoir ce recul sur soi-même. Pour ça, il faudrait demander à mon entourage est-ce que vous avez l'impression que je bosse plus ? Globalement, j'aime bien bosser. Quand je fais les choses, je ne les fais pas à moitié. Donc, de base, je bosse. Après... plus, si je regarde un petit peu le stéréotype classique, j'aurais tendance à te dire oui. Mais en fait, si je prends un peu de réflexivité, honnêtement, je ne sais pas te dire.

  • Speaker #0

    Ok. Merci. Merci pour ça. Et de ton côté, il y a quelque chose que tu me dis souvent, enfin en tout cas quand on se croise, parce qu'on ne passe pas non plus nos deux vies ensemble, mais ça arrive de nous croiser. Tu dis souvent que On ne pourra pas attirer des profils différents si on ne change pas nos manières de faire, mais pas seulement la manière de communiquer. Et tu penses que quels sont justement les angles morts qu'on peut avoir un peu dans nos modèles industriels, qu'ils soient organisationnels ou structurels ? Tu vois quoi quand tu verbalises ça ? Je vois,

  • Speaker #1

    je vais... repartir d'une expérience que moi j'ai vécue en essayant de recruter des femmes dans la précédente boîte. Je fais une parenthèse, cette boîte, c'était donc une boîte de robotique où on faisait nous-mêmes notre propre robot produit à Villeurbanne en Auvergne-en-Alpes. Et donc, à un moment donné, je me disais, franchement, mon équipe technique, majoritairement des hommes, on fait un robot qui va dans l'espace public, si on ne fait pas un peu de... Si je n'apporte pas des profils différents, je vais me retrouver avec un robot qui n'interagirait pas de la bonne manière avec 90% des gens, puisque mon équipe était représentative du 10% reste. Et donc je suis allée chercher des profils féminins, et notamment des profils féminins entre 30 et 40 ans, parce que j'avais aussi besoin d'avoir des personnes un peu plus expérimentées dans mon équipe. Et c'est là que j'ai découvert que la localisation de l'entreprise interdisait tout recrutement de jeunes mamans. Je ne dis pas que tous les profils féminins entre 30 et 40 ans sont des profils féminins qui sont parents, mais c'était un fait en fait. On était éloignés des transports en commun, on était éloignés des crèches et des écoles, on était éloignés du centre-ville. Et du coup, ça aurait été le parcours du combattant pour une jeune maman de venir le rejoindre.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu fais déposer tes enfants à l'école ou à la crèche au jeune 16 ou tu es chez toi, tu vas à un point A, tu as ta boîte qui est à l'autre bout. Donc, au final, tu as une demi-heure de trajet qui se transforme en 50 minutes si tu fais les deux étapes.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était donc 50 minutes allées, 50 minutes retour. Alors que globalement, nous, en tant que jeunes actifs, on trouvait que la localisation était plutôt très bien et qu'il n'y avait absolument rien à changer. Et donc... L'enseignement que j'ai tiré, c'est que si on n'arrive pas, en fait, dans le processus de recrutement, à déjà penser l'entreprise pour pouvoir inclure différents types de personnes, On n'arrivera jamais à les fidéliser et à les recruter en dehors de notre vie habituelle. Déjà, il faut se faire accompagner, il faut se faire conseiller et essayer d'avoir un petit peu de jugeote et de sortir de sa bulle pour voir ce qui pêche dans l'entreprise et ce qui peut être amélioré.

  • Speaker #0

    Donc, on m'appelle dans ces cas-là.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    En promo, pardon.

  • Speaker #1

    Encore un. Oui, mais il faut se dépasser ses propres barrières aussi. Et donc, nous, ça a été aussi d'aller demander l'installation d'une micro-crèche pas très loin, parce qu'on était plusieurs entreprises, en fait, à être dans le même cas, pour pouvoir permettre aux jeunes parents, et ce qui bénéficie aux potentiels jeunes mamans, bénéficie aussi aux jeunes papas. Et donc, pour permettre à tous les jeunes parents de pouvoir venir travailler sereinement.

  • Speaker #0

    Ok, voilà. C'est un exemple qui est hyper concret. C'est vrai que l'accès aux transports, aux organismes, ce n'est pas le bon terme, mais aux organismes publics autour, c'est un vrai sujet parce que souvent, on est industriel, on est écarté des centres, des lieux de vie. C'est une vraie problématique dans l'attractivité sur les territoires et sur les zones industrielles.

  • Speaker #1

    Et complètement. Et en fait, quand tu regardes sur les zones industrielles, ce sont majoritairement des zones où tu ne viens qu'en voiture, qui sont très mal desservies par les transports en commun, qui n'ont aucun service aux alentours. Des services, voilà, services petite enfance, mais aussi pour pouvoir faire ses courses, pouvoir prendre le pain, pouvoir, je sais pas,

  • Speaker #0

    mettre du lait. Les restos des fois le midi, tu te retrouves à manger.

  • Speaker #1

    Les restos de midi, oui. Et les pistes cyclables. si t'as pas envie de venir en vélo, si t'as pas envie de venir en bus des fois en fait des pistes SICA pourraient aussi être aménagées et qui permettraient une mobilité un peu plus douce et en fait les zones industrielles à l'heure actuelle, elles datent du siècle dernier, elles ont été pensées par des gens il y a 40 ans 50 ans, à une époque où la société était très différente et à une époque où on ne pensait pas du tout, en fait le problème ne se posait même pas, il y avait de la main d'oeuvre donc pourquoi penser à recruter différemment ? Il y avait du monde, il y avait de la main-d'œuvre.

  • Speaker #0

    Et là, on voit... On poussait à prendre la voiture. Et surtout, on ne voulait pas de nos industries. Déjà, quand on voulait les délocaliser, les sortir, tu as eu mon petit geste. Donc, on ne va pas les mettre en cœur de ville. On les décale, quoi.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout, cachez-moi cette industrie que je ne veux pas voir. Et je comprends. Il y a tellement de clichés sur l'industrie qu'on n'a peut-être pas envie de l'avoir à côté de chez soi. Mais en fait, c'est ce qui, in fine, empêche une industrie propre, vertueuse et pensée différemment de se développer aussi.

  • Speaker #0

    Non, mais complètement, complètement. Est-ce que tu vois ce qu'après, le modèle organisationnel de l'industrie est souvent assez contraint ? Des rythmes horaires ? les cadences, l'ergonomie des postes. On a aussi des leviers, mais effectivement, si on ne considère pas la diversité des profils qu'on a besoin d'attirer, comme tu citais ton exemple de mobilité, est-ce que tu mettrais le doigt sur quelque chose là-dessus ? Quelle limite tu peux voir à la diversité du fait de nos modèles organisationnels ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, en fait, il faut... repenser l'industrie dans un tout, c'est à la fois sa localisation, son accessibilité, la manière aussi d'organiser la production à l'intérieur de l'industrie. Pour ça, il faut se faire aussi accompagner, donc là, c'est ma minute autopromo à moi, par des gens, en fait, dont c'est le métier d'aider à faire de la réorganisation industrielle, en prenant en compte l'ensemble de ce qui existe à l'heure actuelle comme technologie pour faire gagner des points de productivité. et Et in fine, quand on gagne un point de productivité, on peut commencer à repenser son organisation, son flux, ses horaires, etc. J'ai un bon exemple dans notre réseau, c'est l'entreprise 19. Si, quand vous m'écoutez, vous êtes en train de siroter un verre devant un feu de cheminée, à côté de votre cheminée, il y a forcément un accessoire 19. Vous le verrez, cet accessoire, c'est en métal noir, un peu design, ça contient vos bûches, ça contient les accessoires autour de la cheminée ou du poêle. Et donc 19, c'est une entreprise qui est pas très loin d'ici, en Pays de la Loire, et eux, ils n'ont absolument aucun problème pour recruter. Pourquoi ils sont passés du 2,8 au 1,8 ? Tous les salariés sortent avant 17h de chez eux. Qu'est-ce qui a permis cette transformation ? Tout en gardant bien sûr la productivité et la qualité, ils gagnent même en productivité, ils prennent des nouveaux marchés chaque année. Ce qui a permis ce passage-là, c'est une réorganisation profonde du modèle industriel et surtout une automatisation forte de certaines de leurs tâches. qui a permis de rerouter du coup la main-d'oeuvre humaine vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, moins dangereuses, moins chronophones. Globalement, ils ont beaucoup investi dans des robots pour faire des tâches de soudage. Ils ont une partie de cellules traditionnelles robotisées pour faire leur grande série. Et à côté, ils ont pris ce qu'on appelle des robots collaboratifs, qui sont des robots plus légers, un peu moins précis, mais aussi beaucoup plus simples à remettre en route par les collaborateurs quand il y a une panne. Et donc la majorité des collaborateurs qui s'occupent de ces robots sont complètement autonomes sur les robots collaboratifs. Ça les a fait monter en compétence, ils deviennent des ambassadeurs de l'entreprise, et ça a permis aussi d'aller automatiser des opérations de plus petite série. Et donc grâce à cette grande réorganisation à la fois des outils, des moyens et du process, 19 a pu gagner en flexibilité. ont pu passer au 1,8 et gagner en confort de travail et de vie pour leurs collaborateurs.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que toutes leurs grandes séries, en gros, elles tournent toutes seules ? Oui, je l'imagine. Qui les font démarrer la nuit, possiblement, après 17 heures ?

  • Speaker #1

    Sur les cellules de soudage robotisées, il y a toujours une personne qui surveille. qui surveillent la cellule. Donc, ça reste de la prod en 1.8 classique.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas forcément de prod de nuit. Ok, d'accord. Écoute, je t'invite à me mettre en relation avec eux. On les recevra sur ce podcast pour en mettre en avant, pour réussir. Ça, c'est trop chouette, une belle illustration. Et du coup, je trouve que ce qui est hyper intéressant, c'est effectivement du sujet de comment la robotisation permet de gagner en attractivité. Parce que là, tu as abordé le sujet de la montée en compétences, tu vois, de la partie sécurisation, peut-être ergonomie. Du coup, j'ai bien envie de te challenger là-dessus. Faisons le lien entre nos deux sujets respectifs, tu vois. Je t'écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, moi, ça va être très, très simple. On va prendre l'exemple d'une société qui travaille le métal, par exemple une société d'usinage. En tant que jeune candidat, si tu vas visiter une société d'usinage qui est uniquement sur des machines traditionnelles et qui travaille comme ton grand-père hyper vieux, parce que t'es un jeune candidat, donc les grands-parents c'est très vieux, qui travaille comme travaillaient tes grands-parents il y a 50 ans, est-ce que tu te projettes ? Oui, non, je sais pas. Et le lendemain, tu fais le même entretien d'embauche dans une société qui s'est modernisée, qui a des machines dernier cri. des robots devant ces machines pour pouvoir charger et décharger les pièces. Les personnes, du coup, qui travaillent dans un environnement qui est très propre, immaculé, parce que c'est ce qui se passe, en fait, quand on ajoute la robotisation, l'automatisation. In fine, l'atelier doit être rangé, l'atelier doit être propre, parce que les robots, ça ne supporte pas la propriaque. Donc, tout est propre, immaculé, bien rangé, il y a du vide, etc. Cette jeune candidate, elle va sûrement choisir la deuxième entreprise. Même si la première, elle a des valeurs plus fortes, c'est une entreprise familiale, qui a un pignon sur rue, ils font des super jolis produits, etc. Elle choisira quand même la deuxième parce qu'elle se sentira mieux, son travail sera sans doute plus valorisant, il sera moins pénible. Et même si cette personne, elle a un handicap ou moins de formation, Cette entreprise, elle est aussi structurée, elle a évolué pour pouvoir intégrer plus facilement des petites différences entre les candidats. C'est ce que permet l'automatisation et la robotisation. Ça change en profondeur le process d'une entreprise, ça la fait évoluer, ça la fait grandir. Et in fine, les candidats le verront. Et donc cette entreprise aura beaucoup moins de mal à recruter. Je prenais l'exemple d'un jeune candidat parce que c'est eux qu'on veut recruter pour pouvoir les inscrire au long cours dans les entreprises. Mais ça marche pour des candidats qui sont plus expérimentés et ça marche avec des profils en reconversion.

  • Speaker #0

    On se projette plus facilement dans une entreprise propre, bien rangée, avec de l'automatisation.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le reflet de notre vie quotidienne aussi. Je pense qu'on ne peut pas vivre avec un déséquilibre entre, aujourd'hui, on a la tech à portée de main, on a nos téléphones, on a nos tablettes, on a tout. Et en même temps, effectivement, rentrer dans une industrie qui, en plus, peut produire, tout dépend du produit de finet, mais... Et retrouver des machines qui sont un peu d'un autre temps, en tout cas, c'est parce que vous recherchez les jeunes, je pense.

  • Speaker #0

    C'est ça. Après, par contre, je pense qu'il est aussi important qu'ils soient formés à utiliser les vieilles machines et les nouvelles machines. Parce que si jamais il y a une panne, il y a un problème, c'est important aussi qu'ils sachent utiliser les matériels plus anciens pour comprendre aussi les process.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir les utiliser au besoin, mais aussi pour comprendre ce qui se passe. qu'il se passe quand un robot ou une tour d'usinage...

  • Speaker #1

    Et puis, ça les fait monter en compétences. Tu prends l'exemple du tourneur ou du fraiseur, s'il ne commence pas et il n'apprend pas sur du trad, il perd aussi la notion de l'usinage, des axes. Du coup, son job devient aussi moins intéressant. Dans ces cas-là, on devient... Moi, je l'ai... j'ai beaucoup recruté sur ces métiers-là, on a du mal à recruter ce qu'on appelle vulgairement des presse-boutons parce qu'en fait, les vrais techniciens d'usinage vont très vite s'ennuyer à être juste presse-boutons aussi. Donc, c'est aussi un sujet d'attractivité que de faire monter en compétence effectivement l'opérateur et que de proposer des postes qui soient transverses où effectivement ils vont faire plus que du presse-bouton, donc parfois toucher un peu à de la maintenance Merci. au premier niveau, ou aller peut-être soulager sur du deuxième niveau le texte de maintenance, ou un peu de programmation, enfin voilà. Moi, j'ai vu beaucoup de candidats, de salariés qui recherchent ça, la curiosité aussi de procéder derrière, du faire, c'est un vrai levier pour progresser.

  • Speaker #0

    On a accompagné l'entreprise Cugnot sur des sujets d'automatisation du soudage, donc on revient sur cette opération. C'est intéressant le soudage parce que c'est en général, soit ça se prête très bien à l'automatisation, soit il faut se creuser un petit peu la cervelle pour le faire intelligemment. Et donc au bout de l'accompagnement, ils se sont retrouvés avec deux robots soudeurs. Et donc les soudeurs qui faisaient à l'origine le travail de soudure sur des très grands montants métalliques, avec des soudures qui sont très longues, qui doivent être extrêmement précises, se retrouvaient eux à contrôler deux robots soudeurs chacun. à continuer à avoir leur expertise de soudage, parce que les soudures un peu complexes, celles qui sont dans des positions où le robot ne peut pas forcément les atteindre, etc., c'est eux qui viennent mettre la touche finale. Et donc, ils gardent à la fois l'expertise de soudure, et en même temps, ils ont deux robots qui travaillent pour eux, et ils ont été formés pour pouvoir intégrer ces compétences et déclencher les robots, modifier les programmes, etc. Donc, c'est hyper intéressant en fait, comme exemple. Robotiser, ça ne veut pas dire... tu changes complètement ton emploi, mais ça veut aussi dire que tu vas ajouter de nouvelles compétences, de nouvelles cordes à ton arc.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et tu vois, ça me rappelle une discussion qu'on avait eue, ou avec Nicolas Clé, je ne sais plus si c'était toi ou Nicolas, où justement, je te disais, tu vois, je vois souvent, moi, des exemples de robotisation un peu avortée, ou carrément sabotée, dans pas mal de boîtes. Et à ce moment-là, la discussion n'est pas toute récente, ça doit dater d'il y a peut-être trois ans, depuis on avance et on apprend chaque jour. Et à ce moment-là, je vous disais, tu vois, je pense qu'un angle qui manque sur les sujets de la robotisation, c'est la prise en compte du changement culturel. Je pense qu'il y a deux sujets, et tu l'as dit, changer avec la robotisation, l'intégration, l'automatisation, les process de la boîte. Et du coup, il y a aussi un aspect culturel. Parce que tu donnes cet exemple du soudeur, effectivement, l'un des a priori de quelqu'un qui n'est pas sensibilisé aux enjeux de la robotisation, d'automatisation, ça peut être, on me dépossède de mon job, on m'enlève mon job. Ce qui m'énerve derrière, si ce n'est pas accompagné, tu vois, des sujets de... Je ne sais plus si c'est un...

  • Speaker #0

    Je n'ai plus que de la frustration, c'est que si tu n'es pas accompagné correctement, ton nouveau moyen, ton nouveau robot, il ne va pas faire long feu, en fait, sur ta ligne de production. Donc, tu as tout à fait raison de pointer ça. Et c'est aussi pour ça que nous, dans nos accompagnements, il y a toujours une composante humaine. On a une méthodologie d'accompagnement qui a été développée avec l'ARACT. Et qui permet justement de prendre en compte les retours du terrain et d'aller impliquer les collaborateurs bien avant que le mot robot ne soit prononcé. Et même qu'on ait choisi une solution.

  • Speaker #1

    Ouais, en phase.

  • Speaker #0

    Typiquement, nous on est arrivé une fois, donc c'était après la robotisation d'une entreprise qui avait été menée en fait sans nos accompagnements. Et donc bizarrement, je crois que le moyen il avait tenu deux semaines avant qu'un objet extrêmement lourd lui était tombé dessus depuis le pont roulant. Bizarre.

  • Speaker #1

    Sermon. La frustration,

  • Speaker #0

    en général, elle trouve vite un exutoire. C'est normal. C'est comme toute transformation. En tant qu'humain, notre cerveau est biologiquement fait pour résister aux changements. Si on n'accompagne pas, ça ne marchera jamais. Il faut le penser avant toute transformation, avant toute action. Ce n'est pas juste limité à la robotique ou à l'automatisation, c'est vraiment toutes les transformations en œuvre dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est ça, je pense qu'il faut bien percevoir. On n'est pas, ce n'est pas juste une machine. Enfin, une ciné, oui, ça reste un outil de production.

  • Speaker #0

    forme si c'était juste une machine.

  • Speaker #1

    Ah si, quelque part, mais c'est une machine qui, derrière, est pilotée par des hommes, quand même. Donc, c'est vrai qu'il y a un vrai changement culturel à considérer. Et sur les sujets de plutôt de la diversité, de l'inclusion, toi qui es au contact avec des industriels au quotidien, est-ce que tu dirais, alors tu faisais un peu le parallèle avec le BTP aussi tout à l'heure, est-ce que tu dirais qu'il y a quand même un Un changement de mood sur ces sujets-là. Est-ce que tu penses que les industriels y vont davantage, ont plus envie en tout cas de porter ces sujets-là qu'auparavant ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est plus envie qu'auparavant. Je pense que l'industrie comme le BTP en fait a été la première cause des grandes vagues migratoires de travailleurs depuis les Italiens bien avant la Seconde Guerre mondiale. et donc les vagues actuelles qui continuent à donner du travail aux personnes qui arrivent dans le pays. Je ne sais pas néanmoins si elles en font plus un étalage ou un coup marketing qu'autre chose à l'heure actuelle. J'ai plutôt l'impression que c'est quelque chose qui est tu, parce que notre société n'est peut-être pas très ouverte à entendre tous ces sujets-là. Mais en tout cas, ce que je vois évoluer, ce sont peut-être les pratiques de recrutement. et les ouvertures aux différentes nationalités. Notamment, on a beaucoup d'industriels dans la région qui se sont organisés pour pouvoir faire travailler des Ukrainiens, il y a quelques années, qui ont mis en place des traducteurs, des signalétiques spécifiques en ukrainien, etc. On le voit quand on se balade dans les usines, il y a parfois des écriteaux qui sont dans des langues qui ne nous sont pas connues. Et donc ça permet à des personnes qui arrivent et qui n'ont pas forcément de point de repère quand même de trouver un premier ancrage et de s'installer ici de manière plus durable. Moi je trouve que c'est plutôt bien. L'industrie a besoin de main-d'oeuvre et donc la main-d'oeuvre traditionnelle, le français moyen, etc. On en arrive au bout. C'est-à-dire que tous ceux qui peuvent y être employés sont déjà employés, donc il faut aller puiser ailleurs, chez les femmes et puis chez les pas français, pas moyens.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que tu pointes du doigt un sujet un peu pivant, dont on préfère souvent faire l'autruche. C'est clair, parce que oui, on n'aime pas, en tout cas c'est difficilement entendable quand on a quand même du chômage en France, c'est difficilement entendable par le grand public que oui, on a besoin de la main-d'œuvre étrangère. parce qu'on peut penser qu'ils nous piquent nos métiers, mais ce sont des métiers sur lesquels nous n'arrivons pas ou plus à recruter. Tout à fait. Nous en avons besoin pour notre souveraineté économique, pour notre développement territorial, pour l'activité d'une entreprise qui a besoin de produire, qui crée de la valeur. Et c'est un vrai sujet. Et on voit des initiatives. Alors après, l'intégration. Effectivement, c'est une super bonne pratique. L'intégration d'un public et d'un collaborateur étranger, ça s'accompagne et ce n'est pas toujours simple. C'est aidant, je trouve, aussi quand on a une démarche derrière et notamment les outils du Lean et de la perfindus qui aident beaucoup quand même, je trouve, par les pictogrammes, le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire le management visuel.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Effectivement, tu vois que les collaborateurs sont mieux intégrés dans les entreprises qui sont bien structurées aussi à ce niveau-là. Ouais. C'est vrai. Et après, à toute personne qui me dit « Non, on n'a pas besoin de la main-d'œuvre étrangère » , je les invite généralement à postuler en tant que soudeur, usineur ou faire du déchargement de containers pendant une semaine. Et puis en général, ils révisent leur opinion assez rapidement. Effectivement, ce sont des jobs qui... On n'arrive pas à recruter point barre. Et donc, il y a deux actions. C'est un, il faut les penser de manière différente. Donc, on revient au sujet d'automatisation, robotisation. Et deux, en fait, il faut aller chercher la main d'œuvre qui veut bien de ces jeux. Et donc, ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est des vrais sujets. C'est clair. Est-ce que tu dirais... Enfin, non, je ne vais pas te poser la question comme ça, pardon. Quels sont les projets ? qui t'ont le plus marqué ou les initiatives qui t'ont le plus marqué sur le sujet de l'attractivité ? Tu peux faire le lien, comme on te semble, avec tes sujets de la robotisation, de l'automatisation.

  • Speaker #0

    Dans les sujets d'attractivité, qu'est-ce qui m'a le plus marqué ? Donc 19, j'allais trouver ça extrêmement fort. Le fait qu'en plein pays de la Loire, on a un chômage qui est inférieur à 5 %, ils te regardent droit dans les yeux en disant « De toute façon, mais non ! » Pas de soucis, on n'a aucun problème de recrutement. Dans les initiatives qui m'ont marqué aussi, Sodebo, qui tire leur épingle du jeu, malgré un défi de taille, ils ont regroupé l'ensemble de leur site de production industrielle au même endroit. Donc en fait, ils font leur sourcing de recrutement sur un seul bassin économique. Donc c'est extrêmement compliqué, et en même temps, ils arrivent à être très compétitifs, notamment parce qu'ils sont bien structurés. il y a du management, il y a du lean, il y a de l'automatisation. Globalement, les postes sont attractifs et il y a énormément de femmes. Je crois que je n'ai jamais vu autant de femmes quand j'étais dans le site industriel chez Sodebo.

  • Speaker #1

    Ils sont super forts en tant qu'employeurs.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. C'est très fort.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça m'y fait penser. J'avais partagé une de leurs initiatives qui était une vidéo dédiée au métier de la maintenance. Et puis, mettez vraiment le doigt sur tous les pain points des métiers de maintenance et qui arrivaient à trouver les bons arguments.

  • Speaker #1

    La servante, le coup de la servante,

  • Speaker #0

    c'est génial. Exactement. La servante et puis une belle, c'est pas la servante. Ah ouais. C'est le dépôt. Ça donne vraiment envie de travailler. Et Fleury Michon avait fait la même chose il y a quelques années. Une visite de l'atelier maintenance en drone. Et on voyait donc les mains. on sentait que c'était une équipe dynamique, soudée, etc. Et ça, c'était aussi très chouette. Dans les bonnes initiatives, je dirais Le Mailleux, dans le nord de la France, qui est une manufacture textile qui serait en vente. Et là, pareil, c'est hyper intéressant en termes de com et de marque employeur. Et derrière, ils ont utilisé tous les outils du Lean et du management visuel pour repenser leurs prods. Et clairement, ça donne envie d'aller faire un tour chez eux aussi.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Eh bien, écoute, j'invite tout le monde à aller voir. Et est-ce que tu penses à une personne peut-être, tu vois, je pense, vers qui ? Enfin, ou un dirigeant, une dirigeante qui porte ça ? par le prisme des réseaux, parce que c'est le côté facile d'accès. Est-ce qu'il y a quelqu'un dont tu aimes les contenus ? Faire rayonner l'induce, tu vois, sur ces sujets un peu d'attractivité. Est-ce que toi, tu penses à quelqu'un en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas à quelqu'un en particulier. Je pense à un collectif qui est celui des meufs de l'industrie. qui arrivent justement à faire voir l'industrie différemment. Et du coup, la fondatrice, c'est la fondatrice aussi de Marguerite, qui est une pépite de start-up industrielle. Donc, je pense que c'est intéressant parce que ça montre que l'industrie peut être différente.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah ouais, donc c'est Marion Garcia que je devrais bientôt recevoir, d'ailleurs. Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Ah oui. Inotte Pépite, c'est la dirigeante actuelle du slip français. Je ne connais plus son nom. Ça me reviendra sans doute à la fin de l'épisode. Et qui a passé sa vie avant le slip. plutôt dans l'import d'Asie et qui a découvert, notamment en rejoignant le slip et à l'occasion de la pandémie de Covid, que c'était important de réindustrialiser en France. Je trouve que ces prises de parole sont extrêmement justes, intéressantes. C'est une nana dans l'industrie textile qui est une filière qui doit absolument se réinventer en France. Je trouve que c'est hyper... Je n'aime pas le mot inspirant, mais en fait, c'est le cas. C'est hyper inspirant.

  • Speaker #1

    On peut inventer un autre mot,

  • Speaker #0

    si tu veux. Ça met des étincelles dans le petit déjeuner. Ouais.

  • Speaker #1

    J'avais écouté l'épisode justement avec le fondateur du slip, mais pareil, j'ai mangé son nom, ce n'est pas bien. Un épisode de Génération Do It Yourself. Tu l'as écouté ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, il est génial.

  • Speaker #1

    Ah, il est génial.

  • Speaker #0

    Le problème des épisodes Génération de Wits Yourself, c'est qu'ils sont tous géniaux, à peu près. Et même le dernier, je suis plutôt habituée des épisodes des startups, etc. Et celui avec le patron du groupe Accor, la première fois qu'elle a un patron du CAC 40.

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas écouté encore.

  • Speaker #0

    Eh bien, vas-y, parce qu'en fait, c'est hyper intéressant, notamment sur la notion de communauté de personnes qui travaillent ensemble. et sur la manière d'inclure des publics différents. Il disait quelque chose qui, moi, m'a fait bondir, c'est que le turnover moyen dans ces équipes, c'est trois ans. Au bout de trois ans, ils ont tout renouvelé quasiment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Les hôtels. Mais parce qu'en fait, c'est l'hôtellerie-restauration, les gens restent un peu longtemps. Et donc, tu te dis ça, tu fais wow. Mais en fait, en trois ans, comment est-ce que tu garantis de transmettre ? le savoir, le mettre en application et est-ce que c'est pas plus intéressant de les garder plus que trois ans ? Est-ce que tu fais quelque chose pour ? Et en fait, l'épisode est hyper intéressant pour ça et pour le rapport justement au travail et des publics peu qualifiés.

  • Speaker #1

    Écoute, je rajoute... En ce moment, je suis sur Les Gendinesses, tu vois, le vendredi. les gens de business bon après il n'y a pas que business mais il sort trois épisodes semaine et tu as les gens de business le vendredi donc c'est pas mal c'est pas mal ça dépend des thèmes forcément après il y a les thèmes qui te touchent qui te touchent plus ou moins mais hyper intéressant aussi c'est moins long que Génération Do It Yourself moi j'aime bien les épisodes longs en même temps nous on a à chaque fois une heure devant nous donc c'est pas moi qui vais te dire que je préfère des épisodes de 10 minutes tu vois Hum

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce que j'aurais pu te dire en dix minutes, sans doute beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pense qu'on s'éloigne complètement de notre sujet, mais j'aime bien. Je pense qu'il manque l'espace au débat, à l'échange et à l'attention. Parce qu'on va vers du clivant, vers de la punchline,

  • Speaker #0

    du hook.

  • Speaker #1

    Et je trouve qu'on manque de ces espaces où tu disais le mot d'inspirant. Mais je trouve qu'en fait, tu ne peux pas t'inspirer au travers d'une punchline. Il faut des moments où on peut aller au fond des choses, où on partage vraiment. Moi, j'ai aimé ce temps en début d'entretien. Tu donnes de tout, en fait. Enfin, je ne sais pas, mais je ne suis peut-être pas objective.

  • Speaker #0

    Non, mais je te rejoins, ça fait trois quarts d'heure. qu'on échange. En fait, je n'ai pas eu le temps passé déjà, ce qui est plutôt positif, que j'ai un span d'attention d'une seconde et demie. Et effectivement, on peut se permettre de dévier un peu du sujet, mais parce qu'en fait, ça va nourrir le sujet. Tu me poses beaucoup de questions, mais j'ai envie de t'en poser aussi, parce que j'imagine que tu accompagnes aussi des industriels. Est-ce que je peux te poser une question ? Mais on ne te pose jamais de questions !

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    pose-moi des questions. Je voudrais te poser la même question qui était... Un exemple d'initiative inspirante d'un industriel. J'aime autant me nourrir. Je passe ma vie à visiter des sites industriels, mais j'ai toujours mon biais, mon tropisme. J'y vois ce que je veux bien y voir. J'aime bien me nourrir de ce que les autres voient aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu es focus, on est focus sur nos sujets. Alors, moi, l'exemple qui me vient en tête, là, comme ça, qui va te parler, c'est une boîte industrielle qui a mis en place le congé menstruel. Ouais. Ah oui. Ouais. Alors, je n'ai pas le droit de donner son nom, pardon, mais je n'ai pas le droit.

  • Speaker #0

    Alors, si je peux me permettre, c'est dommage, parce que ça, ça pourrait permettre aussi de... d'avoir un peu de réflexion et de se dire si eux, ils ont réussi, on peut le faire et quels sont leurs critères de sélection.

  • Speaker #1

    On est bien d'accord. Par contre, je l'ai reçu, j'ai reçu la DRH qui l'a mise en place. Donc, c'est Catherine, elle en parle dans le podcast. Donc ça, je trouve que c'est un super exemple. Pas facile à porter, elle en parle très bien. Belle initiative, tu parlais de tout ça, donc ça, je trouve que c'est une belle initiative. Une autre... initiative, c'est la semaine de quatre jours, mais une semaine sur deux. Je trouve ça top.

  • Speaker #0

    C'est pas mal.

  • Speaker #1

    Le postulat de départ, c'était, ok, les fonctions support et direction ont deux jours semaine de tétée, de télétravail, pardon. En prod, on ne peut pas leur faire ça. Donc, comment est-ce qu'on trouve une forme d'équité, tu vois, pas d'égalité, mais d'équité ? Vous, vous avez des contraintes. Et donc, en fait, ils ont retravaillé leur modèle de production, pour le coup, pour pouvoir passer à la semaine de 4 jours une semaine sur deux. Et ce jour-là, il était Ausha du salarié, parce que les contraintes de la prod, c'est qu'il ne pouvait pas fermer un jour la prod. Donc, il fallait une rotation. Et par contre, le jour était fixe. Donc, les uns les autres, souvent, ont choisi le lundi, le mercredi ou le vendredi, grosso modo. et donc un chantier alors moi j'ai mis les pieds dedans c'était génial c'est hyper c'est génial et ça c'était génial parce que moi j'adore ces sujets je vais te dire pourquoi parce que tu bosses avec l'améliocontinue évidemment avec la prod et les RH et là moi j'avais enfin j'ai fait le projet sur ce sujet là côté RH en tout cas Trop intéressant.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, qu'est-ce qui a permis de passer à une semaine de quatre jours, une semaine sur deux ? Est-ce qu'il y avait déjà des ingrédients clés dans leur organisation qui leur ont permis de se dire « ok, on peut le faire » ? Est-ce qu'ils se sont peut-être plus automatisés ? Est-ce qu'ils étaient déjà automatisés au départ ? Qu'est-ce qui a fait ce terrain propice ?

  • Speaker #1

    En fait, ils intégraient un nouveau marché déjà. qu'ils ont... Ils avaient une organisation par poste, ils ont mis une organisation en ligne. Et sur un autre secteur, une orga en îlot.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui a tout changé, parce que sur l'orga en îlot, forcément, c'était beaucoup plus simple. Ils avaient déjà commencé à mettre en place de la polyvalence, polycompétence d'un îlot à un autre. Et les îlots étaient orientés par produit, par client. Tu vois ? Et donc, en fait, par îlot… toutes les opératrices pouvaient basculer d'un îlot à un autre. On a d'abord bossé sur une grille de polyvalence-polycompétence. Faire monter en compétence toutes les opératrices, c'était sur du câblage, toutes les opératrices sur chacun des îlots pour s'assurer que ça allait être robuste derrière. Donc après, en termes de planning, il fallait juste qu'on s'assure que tout le monde ne prenne pas le mercredi. Et effectivement, il y a eu des sujets assez autour de la robotisation, automatisation. Alors pour le coup, tu sais bien que ce n'est pas trop ma partie. Qu'est-ce qu'ils disent ? Qui ont facilité ça.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Ouais. Et ça a pris un petit moment, mais ça marche super bien. Ils sont super contents. Tu vois. Donc, et la dernière question flexibilité, c'est la modulation. Voilà, les initiatives là, tu vois, vraiment concrètes, où tu peux appuyer sur un bouton, mettre ça dans ta roadmap et tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser, c'est le groupe LDLC qui était passé l'entièreté du groupe à la semaine de 4 jours, et où ça avait posé des vrais défis en production, pour justement faire en sorte que la prod ne s'arrête pas. Eux, ce n'était pas tant la prod que plutôt le côté expédition shipping parce qu'ils ont une grosse activité d'e-commerce. Donc, eux, pareil, robotisation, lean, etc. Et puis, un planning à jour fixe par type, par employé. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'as pas le choix que de piloter comme ça. Tu ne peux pas, pareil, sur ce sujet-là. Je pense à une boîte de décolletage. J'ai oublié son nom, ce n'est pas bien. Petite série, grande série, ils ont des robots de chargement, robots de déchargement. Leur grande série, elle tourne le week-end. Ils étaient en 5-8 avant. Plus de 5-8, 3-8. Petite série la semaine, grande série le week-end. Vendredi soir à 17h, les grandes séries sont lancées. Évidemment, t'as de la maintenance. mais il n'y a pas d'opérateur le week-end.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Tu vois, il existe plein de choses. On se met nos propres barrières parce qu'on est tellement habitués à nos modèles organisationnels, l'héritage aussi du fordisme, mais il y a plein de choses qu'on peut faire. Il faut faire bosser les RH, les opérationnels. Quand je dis les opérationnels, c'est la prod.

  • Speaker #0

    et l'amélioration continue ensemble c'est mon combat je te dirais tu as un triptyque c'est RH amélioration continue et méthode je vais me mettre un peu dans l'amélioration mais oui RH qualité méthode et là vraiment même juste en les sortant aussi de leur quotidien et en leur permettant en leur donnant la liberté d'avoir des idées et puis de changer les choses oui oui

  • Speaker #1

    Et de parler le même langage.

  • Speaker #0

    On peut les aider à parler le même langage.

  • Speaker #1

    De quoi ? Excuse-moi.

  • Speaker #0

    On peut les aider, nous, à parler le même langage. Voilà,

  • Speaker #1

    exactement. Et on fera un super bidon, hein.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool que tu me poses une question. Merci, elle était longue,

  • Speaker #0

    ma réponse. Non, mais je pense qu'on a échangé sur ta réponse, donc c'est pour ça que c'était long, je pense intéressant.

  • Speaker #1

    Merci. Je surveille le temps, je vois que ça fait déjà 56 minutes. Je fais le coin sur les questions que j'avais préparées. Question finale, suite à l'introduction sur ce fameux post LinkedIn, tu sais que tu voulais faire un bilan. Donc, tu as pris une position très claire sur la place des femmes dans l'industrie au travers de ces événements. Mais j'imagine que c'était plutôt un prétexte, quelque chose que toi, tu avais vécu. comment tu vis aujourd'hui ? Est-ce que tu as une évolution ? Est-ce que ça a changé quelque chose ? Tu as commencé à nous répondre, mais tu as vu, j'ai voulu attendre. Et tu me donnes cette réponse plus tard. Mais tu viens nous faire. Ouais, dis-le.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai fait ce poste parce que je crois, en l'espace de un mois, on m'avait proposé quatre fois d'intervenir sur ça fait quoi d'être une femme dans l'industrie ? Et en fait, globalement, mon postulat, c'est... J'en ai marre d'être invitée parce que je suis une femme. Si je vais porter quelque part, c'est parce que j'ai une expertise, une parole, des convictions que je vais porter. Pas parce que je suis une femme, mais parce qu'en fait, je suis experte de mon sujet. Donc en général, c'est plutôt ce que je répondais et j'avais envie de frapper un peu fort et d'avoir ma parole qui allait un peu plus loin que d'habitude. Corollaire de ce poste, de temps en temps, on fait des blagues sur les salons quand on me voit. des bonnes blagues ? oui des bonnes blagues des petits clins d'oeil amicaux en mode tiens t'as vu tu es là c'est pas parce que t'es une femme dans l'industrie ouais c'est bien merci beaucoup deuxième corollaire je ne suis plus invitée à des tables rondes qui parlent de les femmes dans l'industrie c'est très bien j'ai l'impression qu'il y en a un petit peu moins donc s'il y a une réflexion collective des organisateurs d'événements C'est cool, c'est très bien. Je me sers de ce poste aussi pour pouvoir infléchir quand on me pose la question d'une intervention. Je dis voilà, ça je ne le fais pas. Par contre, je vous propose d'autres types de sujets. Mais par contre, si je fais des stats, je suis moins invitée qu'avant. Est-ce qu'il y a aussi un plan d'activité que je ne vois plus ? Peut-être.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être que ça t'a desservi. sur cette partie de ton activité-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, je vais dire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, ce n'est pas ma partie d'activité préférée. Faire une conférence ou participer à une table ronde, c'est une charge mentale énorme. Et donc, ce n'est pas grave. J'arrive à trouver d'autres moyens de faire passer mon message. Par exemple, les gens qui m'invitent à des podcasts. Merci. Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je suis trop contente de t'avoir. Mais c'est un exercice qui est plus facile pour toi. Enfin, plus facile, peut-être qui te demande moins de charge mentale, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, globalement, toute la préparation repose sur tes épaules, donc un grand merci. Et la liberté de ton du podcast est aussi plus simple. Les règles du jeu du podcast sont plus claires, je trouve, que les règles du jeu d'un événement, où parfois ton objectif à toi peut se télescoper avec les objectifs des autres intervenants ou d'organisateurs. Oui, je comprends. Et tu sais, ça me fait penser à autre chose. J'accompagne beaucoup de salariés aussi dans mes différentes activités que je ne vais pas tout énumérer parce que je suis à la journée. Mais j'accompagne beaucoup de salariés dans l'industrie à rebondir. Et très souvent, j'ai des femmes ingénieurs sur des gros postes. Je pense à… cinq, six femmes dans ma tête qui souvent me disent « Claire, j'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là. » Plutôt femme dirigeante ou juste en dessous du codire, dans des grosses boîtes. « J'aimerais bien prendre la parole sur ces sujets-là, mais j'ai peur que ce soit mal perçu. » Pardon.

  • Speaker #1

    Les écrivains ne le verront pas, mais du coup, j'ai poussé un énorme soupir intérieur. Je vais te donner mon expérience en tant qu'organisatrice d'événements. Quand j'organise des conférences, des salons, etc., nous, on a des professionnels masculins, on a des hommes qui nous contactent en disant « Je suis expert sur ce sujet, je veux parler de ce sujet, invitez-moi. » Jamais je n'ai la même chose de la part de femmes, jamais. Mesdames, contactez les organisateurs des confs. globalement, le gros problème des organisateurs de conf, c'est qu'on a toujours la réflexion par au moins un ou deux participants dans la journée. Et je le fais à mes collègues aussi. Je le fais à mes confrères. Disons que ton événement, c'était 100% mec. À un moment donné, tu fais où ton sourcil ? Et en fait, à un moment donné...

  • Speaker #0

    Enfin, c'est...

  • Speaker #1

    notre sourcing ils tourneront moi j'ai mon annuaire interne de 10 ou 15 femmes incroyables que je peux faire intervenir à un moment donné si je ne fais plus intervenir qu'elles ça se voit que je suis en train de faire de la discrimination positive donc il faut que je me renouvelle mais je ne peux pas me renouveler s'il n'y a pas des nouvelles têtes qui arrivent dans mon champ de vision et ces nouvelles têtes elles auront été forcément à un moment donné invitées par quelqu'un d'autre donc en fait mesdames contactez-nous proposez-nous des sujets proposez-nous des formats

  • Speaker #0

    globalement dites-vous que si vous ne le faites pas quelqu'un de moins compétent de vous va le faire c'est vrai que tu es en train de mettre une claque en direct alors tu t'en rends compte j'espère

  • Speaker #1

    que toi tu as un podcast, tu prends la parole si tu te mets cette barrière là imagine ce que c'est pour des femmes qui n'ont déjà même pas cette tribune

  • Speaker #0

    Ouais, et écoute, si tu cherches du monde, je pense à plein de femmes. Ah oui,

  • Speaker #1

    mais vas-y, fais-moi mon deuxième petit annuaire et je te promets de leur laisser beaucoup de place.

  • Speaker #0

    Ouais, écoute, mais tu as raison dans ce que tu dis. Effectivement, c'est le genre de choses que je ne m'autorise jamais à faire, alors qu'animé, évidemment, j'adore ça. Comme les femmes auxquelles je pense, très certainement. Merci pour cette claque.

  • Speaker #1

    Mais de rien. Et puis, je dirais, en fait, je ne veux pas que ce soit une claque. Pour moi, c'est une main tendue qui peut propulser plus haut. Je ne veux pas que ce soit vu comme une claque.

  • Speaker #0

    Non, non,

  • Speaker #1

    c'est une claque au sens positif. C'est le coup de théoriste. Tu vois,

  • Speaker #0

    le bottage de fesse.

  • Speaker #1

    Le bottage de fesse. Le bottage de fesse. Oui. Si vous écoutez ce podcast, que vous pensez avoir des choses intéressantes à dire, contactez-nous.

  • Speaker #0

    Écoute, je vais passer le mot. Est-ce que, avant qu'on arrête cette fabuleuse discussion, est-ce que tu souhaites ajouter autre chose, Jade ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tout dit. J'ajouterais juste une chose. Changer le monde, ça ne peut se faire que si... on adopte une méthode du petit pas. On ne peut pas tout changer d'un coup parce qu'en fait, le barrage, il est tellement fort qu'on va s'épuiser. Mais par contre, si on fait des petits morceaux et des petits pas, ça ira tout de suite beaucoup mieux. Et donc, pour ça, il faut oser. Il faut oser avancer.

  • Speaker #0

    Ou Cazen.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça. Quand j'étais étudiante, mon livre de chevet, c'était Toyota Lean. Donc, ça fait plaisir de pouvoir remettre. tout ce vocabulaire au goût du jour.

  • Speaker #0

    Oui. Bon. J'espère que t'as passé un bon moment.

  • Speaker #1

    Excellent. J'espère que toi aussi et vous aussi qui nous écoutez.

  • Speaker #0

    J'en suis certaine. Merci pour tout ce que tu as livré. Vraiment, merci à vous, éditeur. Et j'imagine qu'on te retrouve sur LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Sur LinkedIn, je ne publie pas aussi fréquemment que ce que je voudrais, mais je suis quand même assez active.

  • Speaker #0

    Merci, Sade. Et puis, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, Claire.

  • Speaker #2

    Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayau, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.

Share

Embed

You may also like