- Speaker #0
Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro,
- Speaker #1
puisque chaque mois,
- Speaker #0
je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute.
- Speaker #1
Véronique, bonjour !
- Speaker #2
Bonjour Claire,
- Speaker #1
comment tu vas ?
- Speaker #2
Ça va bien, ça va bien. Bon,
- Speaker #1
on tente un concept aujourd'hui, toi et moi. Alors, on tenait à vous le dire quand même, en fait Véronique est à la maison, on est dans nos canapés respectifs et on vient de boire un petit thé. Donc c'est le concept, je ne sais pas, l'usine à la maison, voilà, je n'ai pas réfléchi au nom, on ne va peut-être pas le marketer, mais...
- Speaker #2
Et il fait beau dehors. Et il fait beau,
- Speaker #1
exactement. On va peut-être se faire une petite balade après, on ne sait pas encore, mais voilà le concept du jour, donc c'est une nouveauté, donc tant qu'à faire, on vous la partage. Véronique, on commence. Je te pose trois questions. Qu'est-ce qui t'anime, qu'est-ce qui te révolte et qu'est-ce qui te fait peur ?
- Speaker #2
Alors ce qui m'anime c'est de faire du lien, de faire du lien entre des gens, entre des structures, par exemple des territoires, des entreprises. Principalement de faire du lien. Ce qui me révolte c'est les rentes de situation, mais je ne sais pas trop comment l'expliquer si tu veux.
- Speaker #1
Mais profiter de sa situation, c'est dans ce sens-là ?
- Speaker #2
Non, en fait, c'est profiter de cette situation, c'est surtout ne pas avoir à bosser pour arriver à quelque chose. C'est ça surtout qui me révolte.
- Speaker #1
Donc, ok, je comprends. Je comprends, c'est intéressant. Et alors, qu'est-ce qui te fait peur ?
- Speaker #2
Qu'est-ce qui me fait peur ? Bonne question. Beaucoup de choses me font peur, mais c'est plus dans la vie de tous les jours. Ce qui me fait peur, c'est principalement de ne pas y arriver, de ne pas réussir.
- Speaker #1
De ne pas réussir dans le travail, de ne pas réussir à une mission que tu portes ?
- Speaker #2
Par exemple. Par exemple, voilà. J'ai toujours des exigences assez élevées. Hein ? Voilà. Donc la peur de ne pas y arriver dans les temps où... au niveau des exigences que je m'étais fixé.
- Speaker #1
C'est marrant, ça me parle ce que tu dis là. Oui,
- Speaker #2
je ne m'étonne pas. Oui ? Oups !
- Speaker #1
Alors, on va parler industrie.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Donc, je te pose la question. Pour toi, c'est quoi l'industrie qui fait envie ?
- Speaker #2
L'industrie qui fait envie, c'est celle, c'est l'industrie d'abord dans un territoire qui attire, qui continue Merci. d'attirer ou qui re-attirent de nouveau les jeunes et surtout dont les parents disent à leurs enfants « tu pourras aller bosser dans cette industrie quand tu seras grande » .
- Speaker #1
C'est chouette, j'aime bien cette réponse. Dans combien de temps on se dit ça ?
- Speaker #2
Allez, maximum cinq ans.
- Speaker #1
Allez, écoute, je signe. Très bien, je propose que tu te présentes. On a gardé ton nom sous silence encore, donc je veux que tu nous dises ton nom, ton prénom, et tu te présentes comme tu veux.
- Speaker #2
Véronique Gricourt. J'ai trouvé une métaphore récemment pour me définir, qui est un peu provocatrice. et un peu curieuse, mais c'est vétérinaire des écosystèmes industriels. Pas mal ! Puisque je suis vétérinaire de formation, et depuis toute petite, je voulais être vétérinaire pour comprendre justement l'écosystème du vivant autour de moi, pour soigner les vaches bien sûr, mais pas que, ensuite c'était les chevaux, et ensuite c'était pour comprendre l'écosystème autour de moi. Et après avoir fait l'école vétérinaire, ça ne m'a pas suffi, j'ai voulu faire Sciences Po, pourquoi ? Pour comprendre l'écosystème justement de l'entreprise. Et ça ne m'a pas suffi. Je suis allée ensuite dans... J'ai démarré mon expérience professionnelle dans le conseil. Et là, j'ai découvert justement des écosystèmes d'entreprise, des écosystèmes de collectivité, des écosystèmes... Finalement, je me suis rendu compte que le fil rouge, c'était la mise en lien, mais surtout effectivement comment comprendre, analyser un écosystème pas tant du vivant, mais on passe à l'écosystème de l'entreprise et l'écosystème industriel. Puisque quand j'étais en collectivité, j'ai eu à accompagner la reprise d'entreprises industrielles et ça m'a dans des territoires assez marqués par la déprise industrielle et ça, ça m'a vraiment... marquées justement. Donc voilà, cette notion de mise en lien, d'écosystème et le fait qu'une entreprise, une industrie n'est jamais un élément tout seul, mais c'est un élément dans son environnement avec tout un tas de relations autour.
- Speaker #1
Mais c'est très chouette. Et alors, aujourd'hui, tu fais quoi ?
- Speaker #2
Alors aujourd'hui et depuis bientôt un an, je dirige le collectif Startup Industriel France, on va l'appeler CSI France de son petit nom, ça sera plus simple, et en plus parce qu'on s'intéresse aux startups industrielles, mais pas que, à toutes les entreprises industrielles innovantes en général. Et l'ambition qu'on s'est donnée avec le président, c'est de lancer une dynamique très ambitieuse d'accélérateurs territoriaux. justement pour dynamiser ces écosystèmes industriels dans les territoires, pour aller renforcer, sécuriser l'innovation dans les territoires et faire en sorte que ces innovations, ces projets industriels innovants dans les territoires se développent, soient sécurisés, restent dans les territoires, créent de la valeur dans les territoires, développent, recrutent, attirent les compétences. trouve des financements publics et privés. Voilà l'ambition qu'on s'est donnée.
- Speaker #1
Eh bien, écoute, ça tombe bien, on va en parler. On va en parler. Alors, comme d'habitude, je fais une petite... petite introduction. Forcément, on va parler d'industrie, on va parler d'attractivité, on va parler de territoire. Je pense qu'on a compris avec ton introduction cet ancrage fort au territoire. Donc, on va parler finalement de l'attractivité mais qui prend racine. Celle qui se construit au plus proche de chez nous, au plus proche des projets, au plus proche des usines, des écoles, des envies, au plus... au plus proche de notre maison. Et c'est ça qui est intéressant et c'est vraiment autour de ces sujets-là que j'ai souhaité aller te chercher aujourd'hui. Donc Véronique, tu nous le disais, tu es déléguée générale pour CSI. Tu as cette conviction forte que c'est dans les territoires que se joue l'avenir de l'industrie. Tu es au quotidien auprès des startups industrielles, des entreprises qui innovent, qui veulent produire en France. Mais qui se heurtent à un mur quand il s'agit de passer à l'échelle, si j'ai bien compris. En tout cas, on en est là. Toi, tu agis. Ton but et le but de CSI, c'est justement que ce mur n'en soit plus un, mais devienne un tremplin de les accompagner, de rendre possibles ces ambitions de développement, de scale pour les startups, en tout cas, de passer à l'échelle. Alors, on va en parler concrètement. Comment est-ce que les territoires peuvent être à l'initiative de ce développement d'attractivité ? Comment l'innovation aussi, je trouvais que c'était l'angle qui était intéressant. Comment est-ce que l'innovation peut être un vecteur d'attractivité ? On va parler de tout ça. Donc,
- Speaker #2
je te...
- Speaker #1
Je vais poser les pieds dans le plat directement. Qu'est-ce qui vous a amené, CSI, à vouloir bâtir ce programme d'accélérateurs territoriaux ? Tu as commencé un peu à poser les bases en introduction. Est-ce que tu peux aller plus loin ? Quels sont les constats ? Qu'est-ce qui vous a amené à ça ? Et toujours en gardant en tête cet angle de l'attractivité, si tu le veux bien.
- Speaker #2
Bien sûr. Le constat, c'est que nous sommes en France une nation d'innovation. on a de très bons... dirigeants d'entreprises industrielles, enfin des dirigeants d'entreprises industrielles qui sont de très bons innovants, innovateurs, je mets le terme le plus adéquat qu'on a compris. On contrôle l'idée. Voilà. On a de très nombreux et très bons dispositifs d'accompagnement à l'innovation. En revanche, ensuite on se rend compte qu'il y a un manque. Un manque à la fois dans la tête des dirigeants, et dans la tête, et pas dans la tête, dans les dispositifs d'accompagnement. C'est-à-dire que les dirigeants, en particulier de start-up industrielles, mais globalement d'entreprises industrielles innovantes, ne prennent pas suffisamment précocement en compte la question du passage à l'échelle sur le plan d'industrialisation, sur le plan de l'accès au marché. Et il y a un troisième point qui nous est très cher, c'est le modèle d'économie circulaire. Du coup, l'idée, c'est de dire, on va prendre les innovations, les projets industriels innovants, à la sortie des incubateurs, par exemple, ou ce type d'accompagnement, et on va les renforcer, les sécuriser, et on va aider les dirigeants à se poser les bonnes questions, en termes de, ok, j'ai mon innovation, elle est géniale, tout le monde en a besoin, c'est super, maintenant, comment, concrètement ? Comment je fais en sorte d'accéder au marché ? Quelle est ma stratégie d'accès au marché ? Comment je vais passer de mon prototype, de mon idée, au prototype, à la petite série, à la moyenne série, à la grande série, etc. Quelles sont les questions que je dois me poser en termes d'industrialisation ? Ensuite, qu'est-ce que l'économie circulaire peut m'apporter en termes d'attractivité, de compétitivité, d'intégration territoriale, etc. Pour revenir à ta question, ce n'est pas tellement un mur que les dirigeants rencontrent, parce qu'ils ne s'en rendent pas forcément compte, mais c'est plutôt une prise de conscience pas assez précoce des enjeux du passage à l'échelle. Donc c'est cela à quoi on a voulu remédier, c'est le premier point. Et quel est le rôle des territoires ? Le rôle des territoires, c'est qu'ils connaissent leur tissu économique, leur tissu industriel. Ils savent où sont les projets industriels innovants. Ils savent qui sont les dirigeants. Et aujourd'hui, ils n'ont pas forcément les outils, justement, pour renforcer ces projets et les ancrer dans le territoire. En gros, notre ambition, c'est de faire sortir des placards territoriaux des projets industriels innovants qui aujourd'hui ne répondent pas aux canons de beauté d'accompagnement France 2030 ou autres types d'accompagnement plus structurants, enfin quand je dis structurants c'est autre que le financement, et c'est de redonner du pouvoir aux territoires, les territoires c'est les collectivités, c'est les agences de développement et autres, pour justement aller chercher ces projets industriels innovants. et les renforcer pour ensuite les amener vers les canons de beauté France 2030 et autres.
- Speaker #1
Alors j'ai déjà plein de questions.
- Speaker #2
Vas-y.
- Speaker #1
Tu parles d'un passage à l'échelle, de l'accompagnement du passage à l'échelle. On s'éloigne complètement de mon angle, mais en fait c'est ma curiosité qui parle. Souvent, c'est quoi qui ressort ? Est-ce que c'est le market fit ? Est-ce que peut-être c'est la peur du développement aussi parfois ? Est-ce que c'est plus par méconnaissance des processus industriels ? Parce que pour le coup, on peut avoir des start-upers avec un super produit qui pour autant n'ont pas de connaissances techniques à industrialisation. Tu vois, qu'est-ce que...
- Speaker #2
Alors, c'est bien sûr, il y a autant de difficultés qu'il y a de projets. Mais globalement, on a beaucoup de dirigeants qui sont des ingénieurs. Donc... qui ont une très bonne innovation, qui ont su très bien la développer. Mais ensuite, lorsqu'il s'agit de se poser la question de l'accès au marché, j'ai encore un exemple en tête, c'est on n'a pas besoin de vendre. Notre innovation, elle est géniale. Tout le monde en a besoin. Voilà, je l'ai entendu encore hier de l'ivoire. Ensuite, c'est, bon, OK, industrialisation. de toute façon, mon innovation, encore une fois, elle est géniale. Donc, il y a bien quelqu'un, de toute façon, qui va m'aider à l'industrialiser. Voilà, c'est peut-être un peu basique, mais c'est la réalité. C'est des dirigeants qui ne se rendent pas compte parce qu'ils ont la tête dans le guidon, parce qu'ils ont effectivement le focus sur leur innovation. Et il faut qu'ils restent focus sur leur innovation. C'est extrêmement important.
- Speaker #1
C'est leur job.
- Speaker #2
C'est leur job. Mais à un moment donné, il faut qu'ils sachent aussi se faire entourer, se poser les bonnes questions sur l'accès au marché et sur l'industrialisation et sur l'économie circulaire.
- Speaker #1
Oui, je vois assez bien ce que tu veux dire pour que vous soyez pas mal d'ingénieurs, mais on vous aime bien quand même.
- Speaker #2
On a besoin d'eux et heureusement qu'on les a.
- Speaker #1
Exactement. Et alors, justement, on a besoin d'eux. Alors, tu sais que l'orientation ici, c'est vraiment l'attractivité au sens large, mais quel lien on peut faire ? Qu'est-ce qui fait qu'on a besoin autant d'innovation ? Bon, j'enfonce une porte ouverte, mais j'ai quand même envie que tu nous parles de ça. Et aussi, en quoi est-ce que ça peut rendre soit les territoires attractifs, soit aussi de façon plus macro, rendre l'industrie attractive, ces innovations ?
- Speaker #2
L'innovation comme facteur d'attractivité, c'est ça ta question ? Ah ouais,
- Speaker #1
résumé comme ça, c'est ça. C'est bien résumé, des noms. T'as l'esprit de synthèse.
- Speaker #2
L'innovation comme facteur d'attractivité, à la fois pour l'industrie et pour les territoires. très intéressant alors comme ça en vrac d'abord effectivement quand on parle à des jeunes par exemple que ce soit des enfants ou des on va dire des un peu plus vieux et qui soient en période de recherche d'études le fait de se dire aujourd'hui je suis entourée Merci. de produits qui sont issus d'une innovation, le fait qu'ils se rendent compte de ça, c'est quand même... et qu'ils se rendent compte que d'une innovation, il y a la nécessité de fabriquer ce produit, et donc il y a la nécessité de mettre en place un process d'industrialisation, d'accès au marché, qui nécessitait d'une usine implantée dans un territoire. qui est un réseau de sous-traitants, qui est un réseau de clients, de fournisseurs, etc. Oui, ça peut être un élément, c'est-à-dire de partir de quelque chose qui les marque, parce que c'est innovant, parce que ça brille. Donc l'innovation, oui, peut être un facteur d'attractivité pour les jeunes. Je ne dirais pas que pour les jeunes. Parce que pour moi, il y a une cible extrêmement importante à mobiliser pour l'attractivité justement de l'industrie, c'est les enseignants. Les enseignants qui aujourd'hui malheureusement encore détournent un peu trop. les jeunes des métiers industriels, parce que ça reste encore des métiers sous-valorisés. Or, j'ai une expérience, j'ai dirigé un campus des métiers des qualifications, donc ça m'a donné une vision assez intéressante justement sur les enseignants. Et les enseignants, quand on les emmène dans une entreprise, pour visiter cette entreprise avec leur classe, et qu'on leur montre, je prends par exemple une entreprise qui fabrique des armoires électriques, et que les enseignants se rendent compte que ce qui est en train d'être fabriqué sous leurs yeux, c'est finalement le contenu de leur TP, ah ben là, ils sont complètement...
- Speaker #1
Ça devient concret, quoi.
- Speaker #2
Ça devient concret, et puis surtout, là, c'est eux qui ont les étoiles dans les yeux. et là ils se disent, ah ouais, mais ça pourrait faire un super sujet de TP. Et là, il y a la dirigeante, parce que c'est une dirigeante, qui leur dit, on fait les TP ensemble, avec les exemples sur mes chaînes de production. Et là, du coup, en train de se construire une chaîne, oui, une chaîne de formation, où les enseignants vont venir chercher le contenu des TP. et vont le diffuser ensuite à leurs jeunes en leur expliquant, et ça c'est quand même une armoire électrique qui équipe la centrale nucléaire de dernière génération de tel endroit.
- Speaker #1
C'est fou. Donc, il y a effectivement, finalement, la chaîne de valeur, comprendre le produit, l'innovation, passer de l'idée au produit fini, à son but, à quoi il sert, à quelles problématiques il répond, et toute la chaîne de valeur qui en découle. Donc, effectivement, je pense que ça, une fois que les jeunes et moins jeunes, parce qu'en fait, je trouve qu'on s'est vachement éloignés de comprendre comment. les choses sont faites.
- Speaker #2
Oui. Tu vois ? Tout à fait.
- Speaker #1
À force de... à force de déléguer, à force de sous-traiter, de délocaliser, à force d'éloigner le faire de nos quotidiens, en fait, parce qu'on est quand même devenus dans une nation très tertiaire. Tu vois, je trouve qu'on a perdu, et moi la première, moi je ne venais pas du tout du milieu de l'industrie, je ne me suis jamais posé la question, avant d'arriver dans le milieu de l'industrie, mais comment c'est fabriqué ? Tu vois ? À part ce qui pouvait être à ma portée, mais je veux dire, un produit manufacturé, je ne me suis jamais demandé comment c'est fait. C'est fou, hein ? Je digresse complètement, tu as le droit de me reprendre lorsque...
- Speaker #2
Non, non, non, c'est exactement ça.
- Speaker #1
Alors, si on en revient à notre sujet, des écosystèmes, des entreprises ou des start-up qui ont besoin de passer à l'échelle, qu'est-ce qui va faire pour elles qu'un territoire va être attractif ? Est-ce que le monde attire le monde ?
- Speaker #2
Oui, en partie, mais il y a plusieurs choses. Il y a plusieurs choses. J'ai un exemple très concret d'un Australien qui débarque dans un territoire de montagne en plus. C'est une bonne idée. Voilà. Parce que dans ce territoire de montagne, au blanc pour ne pas le citer, il y a toute une chaîne de valeurs sur le décolletage, mais aussi sur l'outdoor. Et lui, son métier à cette start-up, enfin ce dirigeant de start-up, c'est justement de travailler autour du textile outdoor. Et qu'est-ce qu'il a trouvé en arrivant ? Déjà un écosystème, des élus, des techniciens, des collectivités, etc., qui lui ont indiqué très rapidement à quelle porte frapper. Bon, c'était un Australien, alors déjà pour un Français, ce n'est pas évident de comprendre à quelle porte frapper quand... quand on a besoin non seulement d'une aide, mais de trouver des contacts pour telle démarche réglementaire, etc. Un Australien, je ne t'explique pas, il remercie vraiment tout l'écosystème d'accompagnement du Mont-Blanc, parce que dès qu'il posait une question, on lui apportait la réponse très rapidement. Et donc ce n'est pas simplement l'accès à des aides financières, c'est lui ouvrir les portes. et savoir l'écouter et lui ouvrir les portes.
- Speaker #1
Il fait un réseau et des solutions autour de lui.
- Speaker #2
Alors, et en plus, donc ça c'était plus sur le plan, on va dire, administratif, réglementaire, mais en plus il s'est rendu compte, parce que ça il n'était pas forcément venu le chercher au départ, que justement dans tout cet écosystème du décolletage, et bien finalement il trouvait des fournisseurs, des équipements. qui pouvait lui permettre de construire sa filière parce qu'il a besoin de construire une filière à partir de zéro. Voilà en quoi un territoire peut être attractif. On n'y vient pas forcément avec une idée préconçue, on y vient parce qu'on est issu de ce territoire, ou bien parce qu'on reprend une activité de ce territoire, ou bien parce qu'on a été chassé par ce territoire. Mais qu'est-ce qui fait qu'un territoire est attractif ? Parce qu'il aura un écosystème dynamique qui saura répondre aux questions sur le plan administratif, réglementaire, etc. et qu'on a effectivement ensuite un écosystème autour de la chaîne de valeur dans laquelle on est inséré qui peut répondre aux besoins.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant. et Tu dirais, parce qu'il y a aussi un enjeu, alors là on parle des startups, on a bien compris, j'insiste un peu, je suis un peu lourde, mais on a bien compris que vous n'accompagnez pas que les startups dans ces accélérateurs, je pense que c'est important que ce soit clair.
- Speaker #2
Merci de mentionner.
- Speaker #1
mais si on parle des startups je pense qu'il y a un sujet peut-être que vous pouvez y répondre aussi par le biais de ces accélérateurs qui est de rapprocher les startups, des grands groupes ou des moins grands groupes d'ailleurs, pour s'apporter mutuellement ? Ça peut être aussi l'une des réponses pour accompagner des montées à l'échelle, pour connecter le marché, pour s'apporter mutuellement tout simplement.
- Speaker #2
Alors c'est tellement vrai que dans notre dynamique accélérateur territoriaux, il y a trois piliers, trois porteurs. Il y a le CSI France. Mais il y a aussi les territoires et il y a des acteurs privés. Et les acteurs privés qui sont partenaires. Pourquoi ils sont partenaires ? Donc en général des grands groupes, en tout cas au niveau national. Pourquoi ils sont partenaires ? Chacun a ses raisons. Mais ils viennent chercher bien sûr un vivier de projets industriels pour l'open innovation, mais surtout des projets industriels. qui auront été sécurisés. Je pense à des grands groupes industriels qui parfois se retrouvent à être le seul client d'une start-up industrielle et c'est jamais sain, ni pour l'un ni pour l'autre. Donc, être partenaire d'un accélérateur qui va sécuriser cette entreprise, ça les intéresse. On a d'autres groupes qui sont intéressés, pourquoi ? Parce qu'ils viendront chercher. un vivier de futurs prospects pour accéder à leurs services, parce que c'est plus un groupe de services. Mais donc oui, il y a cette notion, effectivement, de relation client-fournisseur, mais au-delà, prestataire de service. Et donc on revient à toute la notion d'écosystème. Et donc dans notre dynamique d'accélérateurs territoriaux, il y a les territoires, mais il y a aussi les acteurs privés.
- Speaker #1
Mais alors du coup, Si je tire encore la pelote que tu me donnes, ou si je continue de mordre l'os que tu me mets dans la gueule, en quoi est-ce que ce travail sur l'écosystème des territoires, sur la connexion, l'accompagnement à l'échelle, la montée à l'échelle de ces startups ou de ces PMI, en quoi est-ce que ça va servir, in fine, l'attractivité de ton territoire ?
- Speaker #2
Je pense qu'il y a plusieurs réponses. D'une part, comme tu le disais tout à l'heure, le monde attire le monde. À partir du moment où tu as un territoire qui montre son dynamisme en termes de réussite, de projet... d'innovation qui se pérennise dans le temps, d'entreprises qui ont gagné un appel à projet, France 2030 ou européen ou autre, etc. Bon, voilà, le territoire va gagner, on va dire, quelques galons en termes d'attractivité. Ensuite, il y a, pour revenir à... à ma startup industrielle de tout à l'heure, de l'outdoor et du décolletage. Notre Australien,
- Speaker #1
qu'on a tous très envie de rencontrer d'ailleurs.
- Speaker #2
Voilà, il est hyper sympa en plus. C'est vrai ? Il est intervenu à Global Industrie d'ailleurs. Il a fait intervenir sur la grande scène. Présente-le-moi. Voilà, Ben. Bonjour Ben. Et donc, j'imagine, en plus, ce qui est très intéressant, c'est qu'il va... Il y a une chose sur laquelle je n'ai pas parlé jusqu'à maintenant, c'est la notion d'économie circulaire et le lien avec le territoire. La notion d'économie circulaire, le lien avec le territoire est très important. Pourquoi ? Parce que qui dit économie circulaire dit réparabilité, remanufacturing, etc. Et ça, ça nécessite l'appel à des acteurs locaux.
- Speaker #1
Tu ne peux pas faire des allers-retours dans tous les sens si ce n'est pas sur du local.
- Speaker #2
Local, et ce sont des acteurs, beaucoup des acteurs de l'ESS. Donc des acteurs locaux au minimum départementaux. Donc, le fait d'avoir des entreprises qui sont dans une logique d'économie circulaire, ces entreprises vont mobiliser ces acteurs de l'ESS locaux. Donc là encore, ça va dynamiser tout un pan. du territoire qui va ensuite pouvoir répondre à d'autres besoins, par exemple des particuliers. Une fois que ces acteurs auront été mis en valeur, mais surtout auront gagné des marchés grâce à ces industries qui sont dans l'économie circulaire, ces acteurs pourront répondre aux besoins des particuliers, des collectivités, etc. Donc on va créer. une chaîne de valeur à part entière à partir de ça.
- Speaker #1
Très bien. Et donc forcément, au bout du bout, tu crées une chaîne de valeur.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Tu crées de l'emploi.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #0
C'est là, j'imagine, où tu veux en venir.
- Speaker #1
Voilà, on crée de l'emploi. On crée de l'emploi, on crée des structures, et on crée du lien. Je reviens à ma notion de lien. On crée du lien entre les entreprises, les acteurs de l'ESS, les collectivités, et tout ça crée une boucle vertueuse. Et du coup, l'emploi, bien sûr, il va se créer dans les entreprises et les industries, mais pas que. L'emploi, il va se créer aussi dans les crèches, les écoles, etc., qui vont accueillir justement les nouveaux employés de ces entreprises industrielles ou de ces acteurs de l'ESS. L'emploi, il va se créer dans les cabinets médicaux, paramédicaux, qui vont éclore grâce à l'arrivée de ces nouveaux arrivants, par exemple.
- Speaker #0
Et tu vois, en rebouclant avec tout ce que tu dis, on en revient en fait à replacer l'outil productif au cœur de notre projet de société.
- Speaker #1
Au centre du village.
- Speaker #0
Au centre du village. C'est de dire qu'effectivement, on a un levier d'attractivité, on a un enjeu, on va le répéter, mais on rabâche un peu des fois, c'est pas mal. Il paraît qu'il faut dire huit fois la même chose pour que le message soit retenu. on va le dire, alors huit fois ça risque d'être long et de vous ennuyer tous très profondément, mais on va quand même rappeler qu'il y a un enjeu de souveraineté derrière, et effectivement un enjeu de développement d'économies plus durables, aussi comme tu le soulignes. Donc c'est ça que je trouve, on met le doigt sur une boucle qui devient hyper vertueuse au profit du territoire, au profit de la performance parce que dans l'accélérateur ce que je comprends c'est que vous mettez aussi la perf au coeur de l'enjeu de toute façon sinon ça ne fonctionnerait pas donc c'est très chouette enfin je sais pas j'ai pas de questions excuse moi j'étais en train de tirer les ficelles de la boucle mais je trouve que ça donne vachement de sens tu vois à la mission et à la place de l'industrie dans le projet de société je trouve que ça regarde ça incarne assez ça.
- Speaker #1
Mais tu vois, pour revenir à une de tes premières questions, qu'est-ce qui m'anime ? C'est ça qui m'anime.
- Speaker #0
C'est pas mal.
- Speaker #1
C'est pas mal.
- Speaker #0
Ouais, franchement, c'est pas mal. Ça donne envie. Ici, on est sur l'industrie qui fait envie, donc donnons envie. Écoute, super. Est-ce qu'il y a des sujets ? Alors, je n'ai pas du tout suivi la trame de questions qu'on s'était fixées. En plus, tu es à la maison, là, en face de moi. C'est laissé porter par la discussion. Mais est-ce que toi, il y a des sujets, est-ce qu'il y a des éléments que tu penses que tu n'as pas évoqués dans cet échange ?
- Speaker #1
Certainement. Comme ça, ça ne me vient pas. Non, comme ça...
- Speaker #0
Après, on peut refaire le monde. Oui,
- Speaker #1
on peut y passer du temps. Je pense qu'on aura encore beaucoup de choses à dire.
- Speaker #0
Ouais. Bon, écoute, je te propose à ce moment-là qu'on clôture sur ce beau final de cette boucle qui est bouclée de la nécessité de replacer notre outil...
- Speaker #1
L'usine au cœur du village.
- Speaker #0
Exact, l'usine au cœur du village.
- Speaker #1
À côté de l'église.
- Speaker #0
Alors, je te préviens tout de suite, je vais mettre cette accroche un jour dans un de mes posts LinkedIn.
- Speaker #1
À côté de l'église.
- Speaker #0
Voilà. Merci en tout cas Véronique, c'était très sympa.
- Speaker #1
Super, merci pour ton accueil ici.
- Speaker #0
Avec grand plaisir.
- Speaker #1
C'est sympa, il fait beau, la plage n'est pas loin.
- Speaker #0
Exactement, merci pour tout et puis à très bientôt.
- Speaker #2
A bientôt. Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayo, fondatrice de Be Wanted et vous venez d'écouter... un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcast. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.