- Speaker #0
Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute ! Kevin, bonjour, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Claire, très bien et toi ?
- Speaker #0
Ben ça va, écoute... Je suis contente de t'avoir à nouveau pour ce deuxième épisode. On en a discuté un petit peu. C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, à la fois pour le pro, à la fois pour le perso, puisque j'ai un ado à la maison. En troisième, l'orientation, ça commence à être crucial. En plus, il baigne avec deux parents qui sont dans l'industrie. Donc autant te dire que les sujets de l'orientation dans l'industrie... On en parle pas mal à table le soir, le midi, à n'importe quel moment. Et tu vois, c'est rigolo. Je ne suis pas sûre que ce soit très drôle d'ailleurs, mais il y a quelques temps, réunion parents-profs, premier trimestre, on parle orientation. Et la prof principale dit à mon fils, tu ne vas quand même pas bosser dans l'industrie, tu as du potentiel. J'ai serré très fort les dents pour éviter d'être trop agressive.
- Speaker #1
Tu as pu répondre ? justement, c'est ce potentiel qui va lui permettre de faire une belle carrière dans l'industrie.
- Speaker #0
Voilà, j'ai répondu quelque chose d'assez démago et je me suis retenue de ne pas m'éterniser sur le sujet, mais c'est là qu'on touche le problème et c'est justement ce qu'on va aborder aujourd'hui ensemble puisque finalement, ce ne sont pas que les jeunes que l'on a à convaincre. C'est là qu'on a vraiment besoin de parler à tout leur écosystème. enseignant, parent, accompagnant. Et c'est vraiment l'enjeu et les bonnes pratiques que tu vas nous partager aujourd'hui. Alors, c'est vrai que dans les deux derniers épisodes avec Jean-Baptiste, on a beaucoup parlé des jeunes générations, des attentes de la génération Z, de ce qu'ils recherchent, mais on ne s'est pas intéressé à toute la phase amont, c'est-à-dire vraiment, je suis... collégien, je suis lycéen, comment est-ce qu'on réussit à changer la perception de ces jeunes sur l'industrie ? Qu'est-ce qui influence leur choix ? Comment lorsqu'on est dirigeant RH dans l'industrie, on muscle son écosystème pour que ce soit un vrai levier d'attractivité ? Tu connais bien le sujet. En préparant cet épisode, tu m'as confié que tu avais fait beaucoup de... mince, je ne trouve pas mes mots, mais que tu avais activé différents leviers, en tout cas pour lever certains verrous dans cet écosystème. Donc, c'est parti, on va décortiquer le sujet. Très bien. Ça te convient, cette introduction ?
- Speaker #1
Très, très bien.
- Speaker #0
Donc, tu m'as dit que tu étais vraiment particulièrement engagée dans la promotion de l'industrie auprès des jeunes. Déjà, d'où est-ce que cela te vient ? Qu'est-ce que tu en retiens et quelles ont été tes bonnes, tes mauvaises surprises sur ce sujet-là ?
- Speaker #1
Alors effectivement, quand on est RH dans des sites industriels, dans des territoires comme on dit, c'est-à-dire dans des environnements qui sont assez vastes et plutôt ruraux en l'occurrence, assez vite, on a l'enjeu de l'attractivité et de faire connaître nos structures industrielles. Et donc mécaniquement, en fait, on est connecté à tout l'écosystème local et on s'aperçoit que justement cet écosystème est déjà très actif autour de ces enjeux-là et tente tout un tas d'initiatives pour essayer de partager avec les jeunes du bassin d'emploi finalement local les opportunités qui existent, que ce soit dans l'industrie ou dans d'autres domaines. Donc en fait, c'est... Les initiatives, j'en ai lancé quelques-unes, mais je ne les ai pas forcément toutes lancées, puisqu'il y en a déjà beaucoup qui s'organisaient autour de moi. Et finalement, j'ai pris part à ces initiatives-là, et je me suis aperçu qu'elles étaient extrêmement variées et extrêmement riches, avec effectivement mes responsabilités de RH de site industriel. Qu'est-ce que j'ai découvert, on va dire, au fur et à mesure que je m'impliquais et que je participais à ces différents événements ? Le premier, c'est que... On se focalise beaucoup sur les jeunes, tu l'as dit, il y a beaucoup de choses qui sont organisées pour les jeunes et c'est très bien. Malgré tout, ce que je me suis dit, c'est qu'on se trompait peut-être un petit peu de cible. Alors, on ne se trompait pas totalement, mais il y a une partie en tout cas qui nous manquait, c'est les parents. Les parents, c'est difficile d'accéder à l'écosystème des parents parce qu'on peut le faire à travers des portes ouvertes, mais ce n'est pas la population la plus simple à actionner et à convaincre et avec laquelle on peut avoir des échanges en tant qu'industrie employeur privé. En revanche, on était plus régulièrement en contact avec les professeurs. Et là, les professeurs, ce dont on s'est aperçu, c'est qu'effectivement... Ils étaient extrêmement importants dans l'influence qu'ils pouvaient avoir vis-à-vis de ces jeunes populations quant à leur orientation professionnelle. Ce que j'ai appris aussi, c'est que les premières fois, j'ai dû me présenter avec plein de PowerPoint dans tous les sens que j'ai passé un temps fou à réaliser. Et je pense que ce n'était pas la bonne option. Rien ne remplace le terrain, rien ne remplace une visite. Le fait de manipuler une machine, le fait d'échanger avec un salarié. Voilà, on peut se présenter avec tous les PowerPoint du monde. Ce n'est pas ça franchement qui va convaincre, que ce soit les jeunes générations d'ailleurs ou les professeurs, que l'industrie n'est pas celle à laquelle ils pensent et n'est pas l'industrie telle qu'ils l'ont en tête avec tout un tas de stéréotypes, mais on y reviendra tout à l'heure. Et le troisième apprentissage, c'est qu'au-delà du concret, la puissance du témoignage, les témoignages d'apprentis, les témoignages de professionnels, les témoignages de... Femmes ayant réussi dans l'industrie, ça avait plus d'impact que n'importe quelle plaquette ou vidéo institutionnelle. Le poids des rôles modèles, c'est quelque chose qui est extrêmement convaincant, extrêmement puissant. Et ce dont je me suis aperçu aussi, c'est que finalement dans les usines dans lesquelles je travaillais, j'avais tout un tas de salariés, femmes ou hommes, qui étaient eux-mêmes très intéressés et très proactifs. dans cette démarche d'aller rencontrer des jeunes, d'aller rencontrer des enseignants pour leur faire découvrir l'environnement professionnel dans lequel ils travaillaient. Ils avaient un petit peu ça chevillé en eux d'ores et déjà. Donc il suffisait finalement plus qu'à créer les espaces de rencontre, les plateformes au sein desquelles on allait pouvoir faire se rencontrer tout cet écosystème et s'assurer que nos jeunes avaient la bonne compréhension et la bonne vision. de ce qu'était réellement l'industrie. Parce que parmi les bonnes surprises, qu'est-ce qu'on voit ? C'est que les jeunes sont très intéressés, justement, de découvrir, de connaître. Ils sont curieux, ils sont très actifs dans leur recherche de métier. Donc en fait, ils vont commencer à actionner l'ensemble des leviers qu'ils peuvent avoir et taper à toutes les portes. Donc quand on leur ouvre une porte, qui est celle de l'industrie, très vite, si on ouvre, ils vont voir, ils s'intéressent. Ça les intéresse, ça les intéresse pas. Ça, c'est un sujet, on va dire... qui leur est plus personnel finalement. Ce qui me semble important, c'est de s'assurer qu'ils savent ce que c'est réellement, parce que parmi les mauvaises surprises, pour le coup, on s'aperçoit que le fait qu'ils aient une vision précise et claire de ce qu'est l'industrie, c'est difficile parce qu'ils apportent avec eux tout un tas de stéréotypes qui leur sont inconsciemment, et évidemment pas volontairement, inculqués, ou qui sont véhiculés. par leurs parents, par le corps enseignant, malgré tout ce qui a pu se produire dans l'industrie, les évolutions technologiques, tout ce qui est fait autour, évidemment, de la responsabilité sociale, sociétale, environnementale des entreprises et notamment des industries, malgré tout, ce stéréotype d'un environnement vieillot, pénible, sale, bruyant, ça reste extrêmement ancré, ancré, on va dire, chez les adultes, et donc transmis aux plus jeunes générations. avec une partie, encore une fois, qui n'est pas volontaire. Finalement, c'est les images qu'on leur donne à voir à la télé, dans les films. Moi, j'adore Ken Loach, j'adore Vincent Lindon. Ils font des films extraordinaires. Malgré tout, on ne peut pas dire que ce soit la vision la plus positive de l'industrie.
- Speaker #0
Mais votre présentation ne donne pas très envie.
- Speaker #1
D'accord. Malgré tout, ça existe. Enfin, ça existe. Et encore une fois, ce qui est illustré à travers ces films, c'est une partie aussi de la réalité de l'industrie. Il ne faut pas la... Il ne faut pas la nier, mais il faut aussi être en mesure de proposer autre chose et de montrer autre chose. Et cet autre chose, il existe. C'est-à-dire que ce n'est pas un décor en carton pâte factice. C'est vraiment l'industrie telle qu'elle est. Et l'industrie telle qu'elle est, elle peut être vraiment réjouissante. Elle peut être très active. Elle peut être le fruit de beaucoup de développement et de beaucoup d'innovation. Et ça, il faut le montrer. Il faut arriver à le montrer. Donc, arriver à le montrer, ça veut dire, encore une fois, créer les espaces d'échange, les plateformes au sein desquelles on va pouvoir proposer cette vision-là aux jeunes, aux parents, aux enseignants. Parmi les mauvaises surprises, et je finirai là-dessus, on s'aperçoit qu'en fait, ça paraît évident et ça ne l'est pas tant que ça, puisqu'il y a quand même une partie du monde enseignant qui n'a pas envie. qui ne veut pas connaître, qui considère que ce n'est pas son rôle. Et ça, je l'ai entendu vraiment beaucoup. Ce n'est pas notre rôle, nous, enseignants, de faire l'orientation et de faire découvrir les métiers des environnements industriels. Alors, c'est une partie du monde enseignant. Encore une fois, j'ai aussi travaillé avec une autre partie du monde enseignant qui, elle, était fondamentalement convaincue de l'inverse, qui était très active et qui se démenait, malgré d'ailleurs tous les blocages qu'ils pouvaient rencontrer en interne, pour pouvoir effectivement aller sur nos sites. nous rencontrer et donner cette autre vision à leurs jeunes élèves. Donc, comme tu le dis, il y a beaucoup d'apprentissages, et parmi ces apprentissages, c'est travaillons sur l'écosystème et pas seulement sur les jeunes. Des très bonnes surprises, quelques mauvaises surprises, mais sur lesquelles je suis persuadé qu'on peut tout à fait travailler et évoluer.
- Speaker #0
Oui, et puis tu vois, je pense que l'industrie, c'est palpable, c'est concret. Donc, c'est assez facile en termes de représentation, c'est visuel. Tu vois, un métier tertiaire de quelqu'un qui travaille derrière un bureau, pour un jeune qui ne connaît pas l'environnement professionnel, c'est forcément plus difficile de se projeter. Là, on a de la matière, on a un produit, une finée qui sort, on a une organisation, on a une chaîne de valeur, la matière, les produits bruts arrivent, ils en ressortent. assomblées ou que sais-je, en fonction de l'activité de l'industrie, on ne va pas balayer toutes les activités qui existent ici. Mais tu vois, je pense qu'on est dans le concret. Donc, je pense que ça fait le lien avec ce que tu disais sur... On a beau leur montrer tous les powerpoints possibles, faire les meilleurs pitches possibles, en fait, il n'y a rien de mieux pour se projeter que de voir, de se dire « Ok, cet environnement-là, il est intéressant pour telle ou telle raison. » Et je pense que c'est vraiment un atout qu'on a par rapport à d'autres secteurs. Et on ne l'exploite pas suffisamment. Après, la limite de faire venir l'écosystème à soi, peut-être qu'on peut en parler tout de suite, je mets les pieds dans le plat, c'est les contraintes de l'industrie en termes d'accueil, de sécurité, de perturbation de l'organisation du travail. Comment est-ce qu'on fait ? Parce que ça, c'est quand même pas toujours simple à gérer et je sais que tu as des bonnes pratiques à partager là-dessus. Alors,
- Speaker #1
effectivement, tu le dis, organiser une visite d'une classe, par exemple, d'une classe de troisième ou de quatrième. Moi, je suis persuadé que c'est des troisièmes et des quatrièmes qui sont vraiment le moment charnière, le moment clé au sein duquel cette vision de ce qu'est l'industrie, il faut le partager. Après, c'est un petit peu tard. Avant, c'est un petit peu tôt. troisième, quatrième, on s'aperçoit qu'ils commencent effectivement à être assez éveillés à ce que peut être potentiellement le monde du travail ils commencent à regarder un petit peu les différents environnements dans lesquels ils peuvent travailler plus tard, certains savent très bien là où ils vont aller d'autres sont vraiment dans une phase exploratoire, et donc moi ce que je trouve ce qui me semble extrêmement pertinent c'est de recevoir effectivement les élèves de troisième quatrième, seconde, c'est à ce moment là que les choses se font organiser une visite d'usine C'est compliqué pour tous les acteurs, à la fois pour les industriels eux-mêmes, évidemment, puisque comme tu l'as dit, il y a des cadences, il y a une organisation, il y a des enjeux de sécurité extrêmement forts. Et donc, il ne faut pas se couper. On ne peut pas se couper. Forcément, ça met une petite pression et ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire forcément tous les jours ou toutes les semaines. Malgré tout, moi, j'ai toujours été sur des sites au sein desquels peut-être une fois par mois ou une fois tous les deux mois, on avait une classe qui venait visiter nos environnements de crameuil. Donc, en fait, quand c'est... C'est comme tout process industriel. Quand tu as un process de visite, finalement, le process de visite, tu le mets en œuvre et il se déroule un peu comme les process industriels qui se déroulent par ailleurs.
- Speaker #0
La phase d'industrialisation du POC qui est la plus dure. Et puis après, une fois qu'on est rendu, c'est bon.
- Speaker #1
Exactement, tout à fait. Et tu t'aperçois aussi qu'au-delà de ce processus de visite, une fois que tu as bien calé le sujet des équipements de protection individuelle, du parcours, du circuit, etc., tu t'appuies aussi sur des salariés, des managers ou des salariés. des opérateurs ou des techniciens qui sont super contents petit à petit de participer à ce schéma de visite. Et justement, quand tu fais une rotation, tu ne t'appuies pas toujours sur les mêmes aussi, parce qu'effectivement, ça peut faire beaucoup d'un moment. Donc l'écosystème au sein de l'entreprise, il peut s'organiser, se structurer à travers un procès de visite, et beaucoup le font, et je pense que la très grande majorité des usines aujourd'hui ont ce type de schéma qui existe. Alors le nec plus ultra étant... Ce qu'on peut trouver chez Airbus, par exemple, avec la visite de la chaîne d'assemblage de la 320, où là, c'est ouvert au public, c'est quelque chose qui est presque touristique. On n'en est pas là, mais...
- Speaker #0
Ou les chantiers de l'Atlantique, pour leur faire la jupe aussi.
- Speaker #1
Et tu vois, ça montre que des secteurs extrêmement stratégiques, et qui ont des enjeux de confidentialité très forts aussi, d'ailleurs, au passage, malgré tout, ont franchi ce pas-là et ont vraiment intégré cet enjeu de la visite de leur environnement de travail comme faisant une des parties de leur travail, finalement. C'est une des composantes de leur métier. Donc ça, c'est un point... sur lequel je pense que toutes les usines sont prêtes. Les écoles sollicitent de temps en temps des visites. C'est plutôt des filières professionnelles que des filières générales. Mais en tout cas, ça, ça commence à bien se roder. Le deuxième point que j'ai expérimenté, que j'ai trouvé extrêmement intéressant, c'est l'école en entreprise, où là, effectivement, c'est un collège qui nous a sollicité pour pouvoir venir faire cours dans l'entreprise pendant deux jours. Et donc là, on a aménagé une salle de classe, entre guillemets, dans le... dans l'entreprise. Ce n'était pas au sein de l'usine même, c'était dans les salles de réunion plutôt. Les professeurs venaient faire cours dans l'usine, ça c'était le matin, et l'après-midi, les jeunes allaient visiter soit les services, ça leur permettait aussi de découvrir les services supports, l'ARH, le marketing, le commerce, toucher, on va dire, connexe aux activités industrielles, mais plutôt tertiaires. Et puis, évidemment, passer un peu plus de temps dans l'environnement industriel que juste une visite. Allez, on va dire d'une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Et à l'issue de ces deux jours, eh bien, il devait faire un petit exposé, quelque chose, un petit projet en tout cas de groupe. Et d'ailleurs, j'en avais profité parce que tu vois, on discutait tout à l'heure de communication institutionnelle. Je fais juste une aparté sur le sujet de la communication institutionnelle. J'ai longtemps cherché le meilleur moyen de communiquer ce qu'est l'industrie. Parce que des fois, on va directement dans les universités, on va directement dans les écoles. Et là, on ne peut pas ramener l'usine avec nous. On est obligé, effectivement, d'avoir un support visuel qui permet de partager ce qu'est réellement l'environnement dans lequel on est. Donc, je te dis, j'ai fait des vidéos, j'ai fait des PowerPoints, j'ai essayé de faire des choses, on va dire, les plus... Les plus... Les plus possibles. Et pourtant, ça ne marchait pas. Je voyais la plupart de mes jeunes dans la classe... Badailler. Regarder ou pas trop, d'ailleurs, à la fin. Je n'avais pas forcément des échos très positifs et typiquement, cette classe qui est venue en entreprise, je leur ai dit pendant deux jours, prenez vos téléphones. Je vous dirai ce qui est autorisé de filmer ou pas, parce qu'il y a au sens des enjeux de confidentialité, évidemment, de sécurité industrielle. Mais prenez vos téléphones et à la fin, faites-moi une présentation à votre manière, on va dire en type TikTok, d'accord, pour que vous puissiez effectivement vous présenter ce que vous avez vu pendant deux jours à d'autres élèves de vos classes. Et ce support-là... Moi ça m'intéresse ensuite de pouvoir effectivement le récupérer et l'utiliser. Quand j'irai voir des troisièmes, quand j'irai voir des quatrièmes ou des secondes, c'est cette vidéo-là que je montrerai parce que c'est la façon dont vous voyez cet environnement et c'est la façon dont vous voulez le restituer à vos camarades. De toute façon, ce qui est certain, c'est que nos moyens de communication institutionnels, ils ne sont pas convaincants. Pour parler aux jeunes, il faut laisser faire les jeunes. Ils ont confiance en eux, ils ont leurs propres codes, ils ont leurs propres canaux de communication. je te recommande un ouvrage de David Le Breton, dont je ne me souviens plus du titre complet, qui s'appelle « La fabrique des adolescents » . Quelque chose, il y a un sous-titre. C'est très bien, justement, les pratiques de communication des ados, comment ils créent leurs propres codes, leurs propres canaux pour s'exprimer, se comprendre entre eux, en dehors, justement, des communications institutionnelles. Et ce qu'il exprime extrêmement bien, c'est que, dans ces situations-là, c'est l'authenticité qui prime. Il faut que ce soit réel, il faut que ce soit spontané. Si on prépare une communication dont on sent qu'elle est créée juste pour nous convaincre, en fait, on voit les grosses ficelles et ce n'est pas convaincant du tout. Et donc voilà, sur la partie, je ferme cette parenthèse à la communication institutionnelle, il faut qu'on remette en question nos communications institutionnelles. Ce n'est pas les bonnes. On peut y passer tout le temps qu'on veut. Le plus efficace pour parler aux jeunes, c'est les jeunes eux-mêmes et c'est avec leur propre schéma de communication. Donc, si je reviens, pardon, j'ai fait une digression, excuse-moi. Non,
- Speaker #0
mais elle est très bien.
- Speaker #1
Je reviens sur les initiatives. Visite d'usine, classe en entreprise, ça, c'est des choses qui sont extrêmement intéressantes pour permettre aux jeunes de voir directement, effectivement, ces environnements-là. Les portes ouvertes des usines aussi, ça existe. Il y a des usines qui organisent des portes ouvertes avec un public plus large. Là, c'est quelque chose, effectivement, pour l'avoir tenté plusieurs fois, pour l'avoir organisé plusieurs fois, enfin, co-organisé, évidemment, avec l'ensemble de mes collègues. Plusieurs fois dans les usines dans lesquelles j'étais, c'est quelque chose de très complexe parce que là, pour le coup, on a un public très varié qui peut arriver avec beaucoup de gens très intéressés et peut-être des gens qui ont d'autres intentions, en tout cas dans le cadre de leur visite. Donc, c'est des choses qui doivent être très encadrées, très préparées. Ça prend beaucoup de temps et faire une visite, une porte ouverte par an, c'est quelque chose qui est d'ores et déjà très compliqué, très difficile et très time-consuming, comme on dit. Donc c'est sans doute très bien, mais c'est aussi sans doute très complexe et il faut qu'on arrive, je pense, à être plus ciblé avec des populations telles que sont les collégiens, les lycéens.
- Speaker #0
Oui, pour savoir à qui on s'adresse, adapter ses messages, trouver les bons rôles modèles. C'est ça que je retiens un peu de ce que tu viens de dire finalement. Déjà, s'entourer en équipe, en interne, identifier tes relais, puisque effectivement, toi, tu ne peux pas être le représentant de l'ensemble des fonctions de la société. Donc ça, c'est hyper intéressant. Processer un peu, histoire de se soulager pour les prochaines initiatives et cibler les messages. À qui est-ce qu'on s'adresse ? C'est un bon message, de toute façon, qui est le plus requis indispensable en communication, à qui on s'adresse. Donc, je trouve que c'est les trois points essentiels. Je voulais juste aussi rebondir sur des initiatives qui existent, soit sur les territoires, soit au national. Il y a les usines, attends, comment ça s'appelle ? Je pense à deux initiatives. Et souvent sur la semaine de l'industrie de mémoire qui a lieu généralement au mois d'octobre, où il y a des initiatives, des entreprises qui ouvrent leurs portes. C'est assez bien organisé. Il y a beaucoup d'entreprises, d'industries qui ouvrent leurs portes. Donc ça, c'est génial. Et il y a aussi une initiative qui doit être là sur le mois d'avril. Usine ouverte, je crois que c'est comme ça que ça s'appelle. Et donc, il y a pas mal en plus de relais, de communication digitale sur ces sujets-là. Et je trouve qu'effectivement, c'est intéressant, ça fait une mobilisation. Après, la limite, comme tu dis, c'est la dilution du message. Parce que pour le coup, vous n'êtes pas, vous, industriel, en maîtrise de qui vient. Quelle est la communication ? Comment on adapte sa communication à un profit varié ?
- Speaker #1
Après, tu sais, de toute façon, il faut qu'on se montre tel qu'on est. Et ensuite, chacun se fait son avis. Moi, je n'ai aucun reproche à faire aux personnes qui n'aiment pas l'industrie, qui connaissent l'industrie et qui considèrent que c'est des environnements dans lesquels ils ne se sentiraient pas bien ou à l'aise. Je n'ai pas de problème avec ça. Finalement, chacun se fait son propre avis et ça, ce n'est pas un problème. Ce qui me pose un problème, c'est se faire un avis sur quelque chose qu'on ne connaît pas ou qu'on n'a pas vu. J'ai deux remarques par rapport à ça, se faire un avis sur quelque chose qu'on ne connaît pas ou qu'on n'a pas vu. Une situation qui m'a alerté en tant que papa cette fois, enfin papa ERH d'industrie, j'ai ma fille qui était en CE2 de mémoire à l'époque, qui devait visiter justement, il y avait une journée porte ouverte aux familles dans l'usine dans laquelle je travaillais, qui était une très belle usine qui fabrique des semoires de haute précision, enfin des semoires dans l'agriculture de précision pardon, qui est une usine vraiment superbe et qui est l'une des, enfin voilà ça fait partie du genre d'usine qu'on... qu'on aime à visiter et qui illustre vraiment ce que peut être une belle industrie moderne aujourd'hui. Et donc la visite était prévue au mois de juin et ma fille revient quelques semaines avant, un soir, en me disant « Papa, on discutait d'écologie avec mon institutrice » . Alors très bien, là pour le coup, ils sont extrêmement accompagnés et sensibilisés à ce sujet, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement puissant. Et mon institutrice, elle m'a dit que de toute façon, pour résoudre les problèmes de pollution, il fallait fermer les usines. Et donc, elle était désemparée parce qu'elle dit, mon institutrice m'a dit, il faut fermer les usines parce que ça pollue. Et toi, papa et maman aussi d'ailleurs, vous travaillez, vous avez travaillé dans des usines. Donc, bien entendu, il n'y a pas de méchants pollueurs. Et je la sentais vraiment triste, inquiète. Ça l'a vraiment beaucoup contrarié. Et je lui dis, écoute... Tu vas visiter mon usine dans quelques semaines, donc tu te feras ton opinion. Tu verras si effectivement c'est un environnement qui te semble polluant et vis-à-vis duquel on ne prête aucune attention aux enjeux environnementaux. Elle a visité l'usine, elle est revenue avec un sourire jusqu'aux oreilles. Et effectivement, sa vision n'était pas exactement la même. Mais ça, ça m'a fait dire qu'elle était dans une classe de 30 élèves. Il y a une élève sur 30 qui a... a pu visiter une usine et donc se faire son propre avis sur est-ce que l'usine s'a pollu ou pas, les 29 autres, en fait, ils restent avec l'opinion de leur institutrice, qui je pense qu'on n'est pas fondamentalement très bien au monde de l'industrie, et finalement qui leur a inculqué ça. L'industrie s'a pollu. Et donc, il faut les fermer. Et donc, j'ai pu en sauver une, entre guillemets, en tout cas, j'ai eu la chance de pouvoir effectivement montrer cet environnement à l'une d'entre elles, qui est ma fille, mais tous les autres. Eh bien, ça y est, il y a une petite graine qui est semée dans leur esprit et l'industrie, ça pollue. Et tu vois, ça commence dès le CE1, CE2. Et là, je me dis, ce n'est pas possible. On ne peut pas communiquer et faire apprendre aux élèves des sujets sur lesquels... On n'a pas la connaissance, en fait. Dans ces cas-là, il faut tout simplement se tenir.
- Speaker #0
Et déconstruire, c'est beaucoup plus difficile derrière. Effectivement, quand on récupère ces petites graines-là, une fois qu'ils sont arrivés en quatrième, troisième et plus, la déconstruction, elle est plus complexe, en fait. Donc, ce n'est pas évident. Mais alors, tu crois que ça vient d'où, en fait ?
- Speaker #1
Encore une fois, tu l'as aussi assez bien explicité dans tes postes et dans les communications que tu fais. Je pense que ces stéréotypes, ils sont issus de ce qu'on voit à la télé, dans les reportages de France 3, de France 2, les usines qui sont en difficulté. Oui,
- Speaker #0
on parle de nous quand ça ne va pas. Oui,
- Speaker #1
et c'est des vrais exemples aussi. Il ne faut pas dire que ça n'existe pas. Il y a vraiment des usines qui vont mal. Il y a des usines au sein desquelles... La sécurité n'est pas tout à fait assurée. Il y a effectivement des personnes qui se blessent, voire qui se tuent. Toute cette réalité, elle existe. Il ne faut pas la nier. Elle est montrée à la télé, c'est tout à fait logique, puisqu'encore une fois, elle est montrée. À nous, industriels, d'être en mesure de montrer aussi autre chose, sans nier cette partie-là, mais l'autre facette aussi de l'industrie. Il faut qu'on... Encore une fois, qu'on soit ouvert, il faut qu'on soit responsable dans la gestion des situations difficiles. Il y a beaucoup d'industries qui se sont reposées ces questions-là, la chimie notamment. Quand il y a des problématiques d'incendie ou d'explosion ou autre, forcément ça fait la lune de tous les journaux. Mais on ne montre pas en revanche tout ce qui est mis en œuvre pour empêcher les accidents d'intervenir. Et pour avoir travaillé dans la chimie dans le passé, toute la partie qu'on appelle le chimie des procédés, sécurité des procédés... toute la partie sécurité, c'est extrêmement puissant. C'est des gens qui sont des experts incroyables. Et donc, il y a des moyens énormes qui sont mis dans la partie sécurité, environnement, au sein des usines et au sein des industries. Et ce travail-là, qui est extrêmement important, finalement, il n'est pas mis en valeur parce qu'une fois de temps en temps, effectivement, il y a un accident qui intervient. Et finalement, on pense que personne n'agit pour pouvoir effectivement préserver, protéger ce qui se passe. Et donc, les... La chimie, elle s'est dit, finalement, maintenant, dès qu'il y a un tout petit incident qui intervient, on va communiquer de manière très ouverte. Il y a eu un départ de feu dans l'atelier B12. Ce départ de feu, c'était un départ de feu sur tel type de produit. Ça s'est produit de telle manière. Les équipes sont intervenues de telle et telle façon. Et on a pu, effectivement, canaliser l'incendie en X minutes. En fait, en communiquant à chaque fois qu'on arrive, effectivement, à résoudre des problèmes, ça permet aussi de montrer que... il y a des choses qui sont mises en oeuvre pour pouvoir les identifier, les capter et les résoudre très rapidement. Donc ça, il y a un gros travail effectivement qu'il y a à faire au niveau de l'industrie. Après, comme je l'ai dit, il faut qu'on crée des ponts entre les écoles, les parents, les entreprises. Et là, c'est le débat qu'on avait tout à l'heure. Typiquement, tu vois, on revient sur le sujet des territoires et Olivier Luancy en parlait aussi beaucoup. Parmi les choses que je trouve incroyables, c'est la force et la dynamique des territoires sur ces sujets-là. En fait, les territoires se bougent, vraiment, avec des initiatives qui sont très variées. Pour le coup, il faudrait peut-être qu'on aide les territoires à partager leurs bonnes pratiques. Ça, ça peut être sans doute quelque chose qui peut les aider. Mais j'étais dans le territoire bréssuiré il y a quelques temps et le territoire lui-même organisait des after-work pour les enseignants dans les usines. C'est-à-dire qu'ils eux-mêmes faisaient en sorte d'aller chercher le monde de l'enseignement, de contacter des industries. Et d'organiser au sein de ces industries des after-work pour qu'il y ait deux choses qui se passent. Une visite de l'usine par les enseignants et ensuite des débats thématiques entre les représentants de l'industrie et les enseignants qui étaient venus justement autour de ces enjeux de l'orientation, de l'attractivité, etc. Et ça, c'est génial.
- Speaker #0
C'est déporté par un institutionnel ?
- Speaker #1
Par l'agglomération qui a organisé.
- Speaker #0
Et c'est extraordinaire. Tu dis, c'est l'agglomération qui a parfaitement compris que, en fait, elle joue ce rôle, l'agglomération, de créer la plateforme d'échange, de connecter les parties prenantes locales et de faire en sorte qu'effectivement, ces enjeux qui concernent tout le monde, l'emploi des jeunes, l'emploi au sens large d'ailleurs, l'emploi, l'attractivité, la bonne orientation des jeunes vers des filières qui sont celles qui les intéressent, ce n'est pas que le problème des enseignants, ce n'est pas que le problème des usines, ce n'est pas que le problème des parents, c'est le problème de tout le monde. Et donc, il faut à un moment donné qu'il y en ait un qui prenne le lead et qui organise quelque chose qui va permettre à tout cet écosystème de se parler, de se muscler pour pouvoir effectivement être efficace collectivement et pas chacun dans son coin avec ses propres stéréotypes, avec ses propres rancœurs. Et donc, la force des territoires telle qu'Olivier en parlait, moi je la vis tous les jours, elle est un peu désordonnée. Tu vois, c'est une initiative un petit peu désordonnée au sens... de territoire. Ce n'est pas coordonné en tout cas. Oui, même si on pourra sans doute me donner tort en parlant de territoire d'industrie, dont parlait aussi Olivier justement. Territoire d'industrie, c'est quelque chose de beaucoup plus coordonné, qui est un peu plus, on va dire, macro. On est moins dans l'initiative très concrète, mais c'est hyper intéressant aussi. En tout cas, mon message, c'est qu'il y a plein d'exemples très différents qu'on peut rencontrer sur différents territoires et qui montrent que les territoires se bougent. à nous, usines, industries, d'aller s'accrocher, finalement, à ces différentes initiatives, à être partie prenante, à être acteur. Oui, ça prend du temps. Ça prend du temps dans la journée, ça prend du temps le soir, ça prend du temps parfois le week-end. Mais en fait, si on ne fait pas ça, on pourra toujours continuer à se plaindre qu'il y a des vilains stéréotypes à propos de l'usine et que ce n'est pas bien. Ah oui, agissons pour faire en sorte de les modifier, ces stéréotypes. Ils existeront toujours, mais il faut qu'on les fasse évoluer.
- Speaker #1
Ça me fait envie de réagir sur plusieurs points. Alors déjà, pour ceux qui n'ont pas écouté l'épisode avec Olivier, Lyon 6, il y en a deux d'ailleurs sur les sujets de l'attractivité de l'industrie et le premier sur le sujet de la réindustrialisation. Donc vous pouvez aller les écouter, ils sont dispo. Ensuite, tu vois, ça me fait penser à ce que tu dis. J'ai aussi vu des initiatives très propres à des... Zones industrielles, par exemple, qui se sont mobilisées. Typiquement, j'ai l'exemple d'une zone industrielle dans laquelle j'ai bossé, au sud de Nantes. Nantes a plutôt des belles solutions de mobilité, mais il s'avère que dans cette Ausha spécifiquement, il n'y avait pas de liaison Nantes-Bougnais, à côté de l'aéroport. pour les amis nantais qui nous écoutent. Et donc, c'était évidemment une grosse difficulté. Il y avait des jeunes, puisqu'il y a un centre de formation des apprentis. Évidemment, les jeunes, à partir de 15 ans, n'ont pas de voiture. Tu vois ? Et le bus ne venait pas jusque-là. Donc... En fait, les industriels autour et le centre de formation se sont mobilisés pour créer une association, se mettre en relation avec l'agglomération, avec la mairie de Boupenay, la mairie de Nantes, et créer des initiatives, tu vois. Alors, c'est un combat qui est assez long, mais aujourd'hui, on sait que d'ici deux ans, ils vont rallonger, je ne sais pas comment on dit, pardon, je ne m'y connais pas beaucoup en transport. Mais en tout cas, ils vont allonger la ligne de bus pour qu'il y ait un arrêt qui arrive pile poil dans la zone. Et l'association, en fait, est partie de là pour finalement créer des initiatives sur des temps forts de l'année, comme la semaine de l'industrie. Voilà, quelle thématique est-ce qu'on fait ? Quelle usine on ouvre ? Quelle usine accueille telle initiative ? Comment on fait venir les jeunes ? Et donc là, on est sur quelque chose de très micro, d'industriels qui se sont rassemblés. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, elles ont des ambitions communes. Elles ont besoin d'attirer, un, les mêmes publics et deux, elles ont les mêmes problématiques. Et pour autant, il y a certaines industries qui étaient, entre guillemets, concurrentes. Mais c'est de se dire, ben voilà, on a des enjeux communs et en fait, c'est par le collectif qu'on va parvenir à trouver des solutions. Et j'ai trouvé que c'était... hyper inspirant en fait. Et là, pour le coup, ce n'était pas porté. C'est vraiment eux qui se sont réunis autour de la table. On a des problèmes, on les a tous. Qu'est-ce qu'on sait ?
- Speaker #0
Ça, c'est un sujet que j'ai toujours connu et je pense qu'il y a tout un tas de RH qui nous écoutent peut-être, qui doivent se dire « je suis RH sur mon site, il y a 4 ou 5 autres sites autour de moi, on se parle peu ou pas suffisamment et on ne sait pas trop comment s'y prendre » . Et en fait, à chaque fois, ce dont je me suis aperçu, c'est qu'il fallait un tiers. Alors ce tiers, il peut être de toutes sortes. Ça peut être un tiers justement la communauté d'agglomération qui s'intéresse au sujet, ça peut être un tiers qui est un acteur. privé. J'avais travaillé avec une entreprise qui s'appelle Solutions Compétences à Châtellerault, qui est extrêmement active sur ses enjeux territoriaux et qui, au-delà de sa propre activité, a vraiment cette envie d'aider le territoire industriel à se structurer, à travailler ensemble. Et en fait, je me souviens que le dirigeant de cette société m'avait dit un truc hyper intéressant là-dessus et ça m'avait fait changer complètement de vision. En fait, effectivement, c'était sur le sujet du recrutement. Et on était chaque entreprise à essayer de se piquer un peu les meilleurs techniciens maintenance. Dans notre type, la concurrence,
- Speaker #1
elle était très la celui qui paye le mieux.
- Speaker #0
Exactement, voilà. Et il m'avait dit, écoutez, il faut que vous arrêtiez de vous comporter comme ça. Il faut que vous arrêtiez de vous comporter en prédateur. Il faut que vous vous comportiez en cultivateur. Et ça m'avait frappé. Il m'avait dit, écoutez, on va vous aider. à créer des sessions d'alternance de 10, 15, 20 jeunes dans un métier qui est un métier critique pour l'ensemble des entreprises du coin. Donc c'est nous qui allons porter le sujet avec vous, on va vous aider. Et à la fin, vous allez peut-être sur les 10 jeunes, vous allez en prendre 3, l'entreprise à côté elle va en prendre 2, l'entreprise à côté seulement 1. Et à la fin de cette alternance-là, vous pourrez embaucher en CDI ce que vous voulez prendre. soit ceux qui étaient chez vous, soit même ceux qui étaient chez quelqu'un d'autre, ou vous pourrez d'ailleurs ne pas les embaucher parce que malheureusement vous n'aurez pas les possibilités de le faire à l'instant T, peu importe, au sein du bassin d'emploi, il y aura 10 jeunes qui seront formés à ce métier critique-là et eux auront d'une part une employabilité et pourront répondre aux besoins du territoire. Vous aurez cultivé entre guillemets une promotion de 10 professionnels spécialisés dans un domaine qui est un domaine stratégique pour vous et vous allez sortir de cette... cette posture qui essaie d'aller chercher chez les autres ce dont on a du besoin. Les enjeux sur les rues. Oui, mais il a fallu, alors il y a peut-être des territoires qui arrivent à s'auto-organiser, on va dire, et que les RH, les DRH et les DU s'organisent entre eux, mais très souvent, le fait qu'il y ait un tiers qui joue ce type de rôle, c'est hyper intéressant parce que ça nous force aussi à changer notre posture et à être dans une logique de collaboration plus que dans une logique de concurrence. Et peu d'importe qui est ce tiers. D'ailleurs, peu importe si ce tiers a lui-même des intérêts ou pas dans la démarche. Ce n'est pas le sujet. C'est comment...
- Speaker #1
Il y a d'un rassemblé à faciliter les échanges. Et c'est nécessaire. Et tu vois, alors on digresse un peu du sujet, mais ça, c'est hyper intéressant. Je ne vais pas citer les noms des industriels parce que ce n'est pas forcément le but. Mais je vous ai sur un bassin d'emploi particulièrement tendu en termes de compétences autour du bassin de Saint-Nazaire. enfin sur le bassin de Saint-Nazaire, en pleine activité, avec de très grosses industries qui se portaient très très bien. Et en fait, les donneurs d'ordre, une partie des donneurs d'ordre en tout cas, ont décidé conjointement de ne pas « piquer » les compétences chez leurs sous-traitants. Alors, la genèse, comment ça s'est fait, je ne sais pas. Moi, qui étais à ce moment-là directrice d'agence de travail temporaire, je savais que c'était la règle. La règle était très claire. On ne se pique pas. Par contre, entre sous-traitants, c'était un peu moins le cas. Mais parce que la concurrence, quand on est sous-traitant ou quand on est donneur d'ordre, tu vois forcément que la majorité des salariés, des intérimaires candidats étaient forcément plus attirés par le donneur d'ordre que par les sous-traitants. Donc pour ne pas... déplumer les sous-traitants, cette règle-là, elle avait été mise en place. Et en fait, on se retrouvait tous les acteurs parce que dans cet écosystème, le nombre d'acteurs et de partenaires est quand même extrêmement important. Donneurs d'ordre, sous-traitants, prestataires en recrutement, pas que les agences, mais tous les prestataires en recrutement, les centres de formation, les institutionnels, Pôle emploi, la région, l'UMM qui était certificateur. On se retrouvait trois fois par an pour travailler sur c'est quoi la stratégie de recrutement, la stratégie d'attractivité, qu'est-ce qu'on définit, c'est quoi le ramp-up, de combien on va avoir besoin du recrutement et comment on se met tous en ordre de bataille.
- Speaker #0
Et là, effectivement, c'est le moment pour raccrocher à notre sujet de partager ce que les acteurs de l'enseignement, de l'enseignement, on va dire collège-lycée, mais évidemment aussi de l'enseignement universitaire soient présents aussi. Moi, j'ai toujours été surpris, tu vois, les métiers critiques dans les usines, dans les 4GT, c'est à peu près toujours les mêmes globalement. Et j'ai toujours crié sur tous les toits que ces métiers étaient critiques et qu'on avait besoin de recruter dans ces métiers-là. Et quand je rencontrais effectivement le monde enseignant, lycée professionnel ou université, leur connaissance de ces métiers critiques, elle était quand même assez relative. Et je me dis, mince, en fait, l'info, elle existe, elle est là. Il suffit de la partager, il suffit qu'on s'aligne tous autour de ces enjeux-là. Je vais donner un autre exemple qui m'avait scotché. Je travaillais dans la chimie à l'époque et j'étais allé dans une des facultés, c'était en Poitou-Charentes, donc dans une des facultés de... de Poitou-Charentes, avec d'autres employeurs de la chimie également. C'était organisé par France Chimie aujourd'hui. Et donc on rencontrait, il y avait de mémoire 200 élèves dans un amphithéâtre, 200 élèves qui étaient en première année de chimie. Le fameux, c'était plus le BTS, c'était en train de devenir la licence chimie. Et donc ces jeunes qui étaient en première ou deuxième année de chimie étaient intéressés de savoir ce que faisaient les industries chimiques justement dans leur environnement proche. Et après notre présentation, on était une dizaine d'entreprises à présenter ce qu'on faisait, notre activité. Après ça, les professeurs, eux, ont présenté la spécialisation en troisième année, donc la partie troisième année de licence, qui était un peu plus spécialisée dans un domaine de la chimie particulier. Et donc, on était en tant qu'employeur, on était dans l'amphithéâtre, on a pu faire une présentation. Et donc, il y a eu de mémoire, il y avait cinq ou six spécialités. qui étaient proposées à ces jeunes qui étaient là, toutes passionnantes, intellectuellement vraiment passionnantes. On dit, voilà, apprendre sur ce domaine-là, c'est vraiment super intéressant. Mais on s'est tous regardés avec les professionnels en disant, est-ce que toi, tu fais ça ? Est-ce que la chimie que tu fais, toi, dans le bassin, en tant qu'usine,
- Speaker #1
a besoin de cette spécialité ?
- Speaker #0
Et tous, on s'est dit, pas du tout. C'est-à-dire qu'il y a six spécialités qui étaient proposées aux jeunes locaux qui n'étaient absolument pas connectées à la chimie qui se faisait localement. Et donc ces jeunes, moi je me mets à leur place, je me dis, ben mince, eux en fait ils se disent, ben si nos professeurs et les industriels locaux sont dans la même salle, ça veut sans doute dire qu'ils se sont parlé, donc en toute confiance, moi je vais choisir une de ces six spécialités en licence, et ensuite j'aurai une employabilité qui sera plus forte pour pouvoir rejoindre une des industries de mon territoire. Et ben non, en fait, enfin non, oui, mais on se disait, bon, c'est pas rare, on reprendra les bases, on va dire, on reprendra les choses telles que nous on en a besoin pour notre propre... Alors ce n'était pas des chimies incroyablement complexes, c'était de la chimie organique, de la chimie minérale, c'était des choses qui étaient tout à fait accessibles et qui auraient tout à fait pu être proposées en spécialité en troisième année de licence. Et là ça montre qu'effectivement à un moment donné on ne s'est pas parlé, on ne s'est vraiment pas parlé et on n'a pas donné toutes les chances aux jeunes d'arriver sur le marché de l'encoi local avec l'ensemble des compétences et des connaissances dont ils ont besoin pour être le plus employables possible.
- Speaker #1
On a un vrai problème de silos dans la formation, de manière générale, toutes les formations. Et effectivement, c'est un sujet sur lequel il va falloir se pencher. Alors, une des solutions aussi en amont que proposait Olivier Luancy, c'est effectivement de créer des formes de clusters, tu vois, puisque derrière, enjeu de souveraineté économique, d'une part. Et de ces clusters, se rassembler autour de la table, quels sont nos enjeux ? Comment on organise notre outil pédagogique à tous les niveaux, que ce soit formation continue, alternance, enseignement plus général, parce qu'on a quand même des SP, tu vois, forcément. Je récite l'exemple de Saint-Nazaire, qui est quand même un très gros bassin industriel et mon bassin de cœur. À Saint-Nazaire, oui, on a au lycée une SP Science de l'ingénieur, mais tu ne l'as pas partout. Tu ne l'as pas partout. Et ça fait sens parce qu'évidemment, derrière, on a tout un tas d'enseignements supérieurs orientés sur les métiers de l'ingénierie. Mais ils se sont parlé, en fait. Ils se sont dit, voilà, il y a un enjeu. Et derrière le lycée qui fait science de l'ingénieur, il y a aussi des prépas pour rentrer dans des écoles d'ingénieurs. Tu vois, il y a une forme de logique, mais ça n'est pas... le cas. Et ce n'est pas parfait, évidemment, mais ce n'est pas le cas partout.
- Speaker #0
Là où je rejoins Olivier aussi, c'est le... Je pense que l'État, au sens des services, on va dire l'administration, l'administration d'État, a un rôle à jouer. Je ne suis pas tout à fait. Je pense que les territoires, on va dire assez naturellement, peuvent s'auto-organiser. Il ne faut pas tout attendre de l'État et de Paris pour organiser tout ce qui se passe sur les territoires parce que ce n'est pas possible, parce que ce ne serait pas forcément... Il faudrait pas attendre trop longtemps. Non, etc. Donc, je suis très prudent là-dessus. Pour que ce soit local. Exactement. En revanche, typiquement, ce que tu dis, l'organisation des clusters, elle peut vraiment passer par, on va dire, un acteur territorial public. Moi, je me souviens que j'avais discuté longuement avec la sous-préfecture d'un des endroits dans lesquels j'étais, qui nous réunissait souvent quand il y avait une entreprise qui n'allait pas bien. Il y a une entreprise du bassin qui ne va pas bien. On se faisait convoquer par le sous-préfet qui nous disait « Bon, vous, vous êtes les autres entreprises. Je vous demande de reprendre des salariés de cette usine-là pour pouvoir amoindrir l'impact social. » Ce qui est très bien, ce qui est une très bonne démarche et ce qui est tout à fait nécessaire. Ok, vous nous réunissez, c'est très bien et on va faire l'effort, mais réunissez-nous aussi, encore une fois dans cette démarche de cultivateur, réunissez-nous aussi au moment de se dire, c'est quoi les métiers critiques au sein du bassin, comment on peut s'organiser en type cluster, comme tu le dis, pour que tout soit huilé et tout soit organisé pour effectivement soutenir les besoins locaux et non pas des enjeux intellectuels. qui nous dépassent. Et tu vois, il faut que des acteurs publics soient acteurs. Territoire d'industrie est exactement ça. Et pas seulement quand il y a des crises ou pas seulement quand il y a des problèmes. Et encore là, on revient sur le sujet de l'industrie. Finalement, on y regarde quand il y a des problématiques d'emploi ou d'industrie qui ferment. Oui,
- Speaker #1
et puis, de créer cette émulation, voilà, ça va permettre de... de se créer l'écosystème dont on parlait après avoir digressé un peu de notre sujet de départ. Mais on fait quand même le lien, c'est-à-dire que notre besoin, c'est de créer un écosystème pour attirer effectivement les jeunes, pour convaincre, parce qu'on a encore et surtout besoin de convaincre que oui, l'industrie est nécessaire, que l'industrie n'est pas qu'un grand méchant loup et que chaque territoire a besoin d'une industrie qui soit forte pour ses emplois, pour la circularité aussi de nos produits manufacturés et donc pour l'aspect renouvelable, durable, dont on a besoin. C'est clairement nécessaire.
- Speaker #0
Je conclurai là-dessus, si tu me le permets, Claire, c'est que la chance de l'industrie, comme tu l'as dit, notamment manufacturière, c'est d'avoir à la fin des produits concret, existant, auquel on peut se rattacher et dont on peut mesurer l'importance finalement et l'utilité. Et en fait, on parle beaucoup de sens au travail, le sens au travail, le sens au travail, pourquoi je viens bosser. Quand je viens bosser et qu'à la fin de ma journée, je vois dans la zone de logistique, d'expédition, tout ce qui a été produit, qui part chez les clients et qui concrètement apportera de la valeur ajoutée, soit à des clients finaux, soit à des clients intermédiaires, c'est hyper satisfaisant. Ça donne du sens. je sais ce que je fais, je sais ce que je fais, je sais pourquoi je le fais. Alors, ce à quoi il faut être très prudent, c'est qu'il faut qu'on le fasse de manière responsable, encore une fois. Il peut y avoir parfois des enjeux de dissonance cognitive, on se dit ok, je sais ce que je fais, mais la façon dont on le fait ne me satisfait pas, je ne me sens pas à l'aise. Et ça, c'est un point sur lequel, encore une fois, les entreprises, les entités, les industries doivent être exemplaires. Malgré tout, quand on a des problématiques pour intéresser les jeunes, notamment à ce qui va donner du sens, dans leur vie professionnelle au travail tous les jours, l'industrie, c'est extraordinaire, puisque c'est concret. On voit concrètement ce à quoi on sert, ce qu'on produit et dans quelle manière ça va apporter de la valeur ajoutée. Donc en fait, il n'y a plus qu'à le montrer, il n'y a plus qu'à le vivre, il n'y a plus qu'à être dedans. Et une fois qu'on est dedans, on en est convaincu. Mais il faut faire le chemin jusque-là et c'est tout notre travail. Mais le potentiel de conviction de l'industrie sur le sujet du sens au travail, il est extrêmement fort. Une fois qu'on y est, généralement, on ne la quitte pas ou on ne la quitte plus, sauf si, encore une fois, individuellement, on n'est pas à l'aise ou on ne se sent pas bien ou on n'aime pas. Et ça, c'est le choix de chacun et ce n'est pas du tout critiquable. Il y a des gens qui s'y sentent bien, d'autres qui ne s'y sentent pas bien. Mais pour les personnes qu'on aimerait envoyer vers des filières, tu parlais de ton fils en tout début de podcast, tu n'iras pas dans l'industrie, tu peux faire autre chose. Franchement, des carrières de technicien. d'opérateurs, d'ingénieurs dans l'industrie, c'est des carrières qui sont extraordinaires, au sein desquelles en plus on peut progresser beaucoup. L'ascenseur social, il existe. C'est pas une bêtise, il existe vraiment. Moi j'ai eu des PDG qui étaient anciens opérateurs. dans les environnements dans lesquels je travaillais. Il y a des gens qui ont concrètement fait cette ascension, enfin cette évolution, ou ce cheminement. D'autres ne le souhaitent pas, d'autres n'ont pas cette volonté-là, et c'est tout à fait louable aussi. Mais en tout cas, concrètement, si on veut se spécialiser dans son métier et rester effectivement dans un environnement un peu, on va dire, comparable, En tant qu'opérateur, en tant que technicien, il y a plein de choses à explorer. C'est hyper intéressant. Et si on veut effectivement toucher à d'autres domaines et avoir une évolution managériale ou autre, on peut le faire aussi. L'industrie, elle permet tout ça. Ce qui n'est pas forcément le cas de toutes les autres environnements professionnels.
- Speaker #1
Merci, je signe en bas de la page pour cette belle conclusion. Je vais rajouter juste deux, trois petits mots. Donc, grosso modo, ce que je retiens, c'est... Je suis RH, j'ai besoin de muscler mon écosystème et d'attirer les jeunes. Donc déjà, je me tourne vers des initiatives territoriales qui sont déjà existantes, histoire de me raccrocher à quelque chose qui a déjà de la visibilité, qui fonctionne déjà. Donc premier point, je trouve mes relais dans l'entreprise. Pourquoi pas créer, on en a parlé très rapidement, enfin on a parlé très rapidement des communautés de rôle modèle qui vont pouvoir témoigner, parler de leur métier, montrer l'industrie, leur réussite aussi en tant que salarié. Il y a cette notion du coup de donner à son territoire pour recevoir. Donc je pense que c'est à peu près les trois grandes clés en tout cas pour changer l'image de l'industrie, pour travailler son écosystème. pour attirer, changer un peu les représentations de l'industrie auprès des jeunes et de leur écosystème.
- Speaker #0
C'est exactement ça. Et puis, partageons les bonnes pratiques, partageons ce qui se fait de bien. Et c'est ce que tu fais à travers ce podcast-là, évidemment, parce que ça va être inspirant. En fait, les territoires vont s'inspirer les uns des autres de ce qui se fait de bien, de ce qui se fait de mieux. Et il faut effectivement qu'il y ait un écho de ce qui se passe de bien sur les territoires. Et tu es un de ces échos. Donc, merci à toi, Claire.
- Speaker #1
Merci. Merci, Kevin. Merci pour tout ce que tu as livré, pour ces échanges. Je crois qu'on aurait pu parler encore des heures. J'avais encore plein de trucs à dire. Mais je pense qu'on va quand même conclure. On poursuivra nos échanges. Merci pour tout. Et puis, je te souhaite une belle journée. À ceux qui nous écoutent, le meilleur moyen de donner de la visibilité au podcast est vraiment de me mettre une petite... Un petit avis ou 5 étoiles, ça m'aide vraiment, vraiment. Et c'est important pour les enjeux de l'industrie. Donc, merci à vous. Merci, Kevin. Et à bientôt.
- Speaker #0
Merci, Guillaume. Bonne journée à toi.
- Speaker #1
Bonne journée. Bye. Et voilà, nous sommes donc à la fin de cette série. Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité pour débuter une nouvelle série. C'était Claire Tenayo, fondatrice de Be Wanted. Et vous venez d'écouter un épisode de l'industrie qui fait envie. Bon. Pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'industrie qui fait envie !