- Speaker #0
Bonjour à toutes, bonjour à tous, je suis Didier Embact et bienvenue sur la batterie podcast saison 3. Comme vous le savez peut-être, la saison 1 était consacrée à l'histoire des instruments séparés de la batterie, puis ensuite l'histoire du kit jusqu'à la batterie électronique. Pendant la saison 2, j'ai fait quelques reportages et quelques interviews. et ce sera désormais la norme avec la saison 3. Pour commencer cette saison, je vous invite à découvrir un instrument que vous ne connaissez peut-être pas, qui est le cousin de notre caisse claire, puisqu'il se joue dans les fanfares bretonnes appelées bagades. Pour vous en faire découvrir les spécificités et l'histoire, j'ai été interroger quelques spécialistes pendant les répétitions du bagade cap cavale à Pont-l'Abbé. Vous allez voir que les spécificités de la caisse écossaise peuvent vous apprendre beaucoup sur nos caisses claires. Ces répétitions avaient lieu au Triskel, que je remercie d'ailleurs au passage pour leur accueil et leur gentillesse. Le bagade Cap Caval n'est pas un bagade militaire, comme le bagade de l'Enbyway par exemple. C'est un bagade populaire qui rassemble des hommes et des femmes de tous âges dans le même amour pour la musique. C'est un bagade qui a reçu de nombreux prix, et vous allez voir qu'ils ont inventé un ensemble de grosses caisses que je vous laisse découvrir. Avant de partir à la rencontre du Cap Caval, Je voulais vous dire que vous pouvez me retrouver chaque mois dans la rubrique « Un peu d'histoire » dans Batter, Batterie Magazine. Sachez aussi que le prochain épisode de la Batterie Podcast aura lieu dans un tout autre endroit, puisque nous irons de l'autre côté de la France, près de Strasbourg cette fois, où nous irons visiter le musée de la batterie de Cénone, un musée qui est unique au monde. Ne manquez pas cet épisode, et je vous souhaite bon rythme, car dans la vie, tout est rythme. A très bientôt.
- Speaker #1
Ah ! Faut expliquer ce qu'est un bagad. Le bagad en fait c'est un ensemble de musique bretonne. On y retrouve des cornemuses, des bombardes, des caisses claires et différentes percussions. En fait le bagade c'est arrivé à la sortie de la seconde guerre mondiale en fait. En fait c'est le cousin des pipe bands d'Écossais. Eux ils ont que des cornemuses et des caissclères. et des ténors et une grosse caisse. Et nous, on a ajouté l'instrument breton, la bombarde, pour faire cet ensemble-là. Et ça fait 80 ans que ça existe, des groupes comme ça, partout en Bretagne. En Bretagne et au-delà des frontières de la Bretagne, parce qu'on peut en retrouver un peu partout en France et même dans le monde.
- Speaker #0
Et dis-moi, tu parlais de caisse claire, parce que c'est quand même la partie qui va, je pense, intéresser le podcast. Ce sont des caissières spéciales ?
- Speaker #1
Alors c'est une caissière type, ce qu'on appelle type écossaise en fait. On va voir, notre caissière à nous aura deux timbres. Il y aura un timbre pour la résonance en dessous comme une caissière normale et la caissière écossaise a un système de timbre à l'intérieur pour timbrer, pour avoir ce son métallique qui est si particulier à la caissière écossaise. On est sur une base de 14 pouces en largeur. Le fût va dépendre sur certains modèles, en fait, entre 12 et 14. Généralement, c'est du 14-14. Le fût va être en 12 et des fois, on peut avoir des casclères en 7, des casclères taille enfant.
- Speaker #0
D'accord. Là, comme elle est posée là, est-ce qu'on peut voir...
- Speaker #1
Le dessous ?
- Speaker #0
Le dessous, ici.
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #1
Donc là, on a le terme de résonance. La peau de résonance et à l'intérieur on va voir le système de timbre, le mécanisme du système de timbre. En fait on va pouvoir tendre vraiment comme on veut le timbre, le monter ou le descendre. Et au lieu d'avoir une peau, je vais dire transparente, ou une peau, je cherche les noms, un petit peu sablée sur les batteries complètes, en fait nous on a une peau tressée, hyper dure.
- Speaker #0
En kevlar ?
- Speaker #1
En kevlar, des peaux en kevlar, oui. D'accord. Des pots comme ça, en fait, il y a trois fabricants dans le monde. Il y a le droit de les citer peut-être ? Oui, bien sûr. Il va y avoir Remo avec les pots Cybermax. Il y a Evans qui en fait aussi. Et il y a Andante qui en fait maintenant depuis une vingtaine d'années. Ils font deux séries, les Cortec Elite et les Cortec Gold. C'est surtout ces pots-là qu'on retrouve principalement dans le milieu des Bagadou ou des Pipe-Brand.
- Speaker #0
Par contre, je vois que la peau de résonance... C'est une peau de résonance de base ?
- Speaker #1
Oui, standard. On utilise, si on peut citer les marques, les Raymond Ambassador sont très connues. Andante fait des peaux neutres aussi. Il y a Evans qui en fait. Et puis là, depuis quelques mois, on essaye la marque Hitz, les filters 3 et les filters 5, pour voir si ça peut bien fonctionner. Je pense que ça peut être bien.
- Speaker #0
Dans ta façon d'enseigner ce type de caisse claire, est-ce que toi tu as une façon particulière d'enseigner cette caisse ? Est-ce qu'il y a quelque chose de plus à savoir par rapport à une caisse normale ?
- Speaker #1
Ça fait cinq ans que j'enseigne et en fait je me dis que j'aurais fait ma propre pédagogie quand je partirais en retraite. Je pense qu'en fait on évolue. On évolue tout le temps dans l'enseignement. On a des guides qui existent pour nous aider à enseigner. Un flas, un paradiddle, ça restera toujours un flas, un paradiddle.
- Speaker #0
Du coup, est-ce qu'il y a une différence entre la tenue de baguette des jazzmen et la tenue de baguette que vous avez dans les baguettes ?
- Speaker #1
Alors, je ne suis pas un pro du jazz. Je pense qu'on est assez proches, mais quand même un petit peu différents. Si je peux me permettre, alors je pense qu'il y a peut-être des gens qui vont me dire que je dis pas la vérité, mais je vois que souvent les doigts sont un petit peu plus refermés, c'est pour ça que je suis pas Jasmine. Mais c'est assez similaire quoi, ils auront pas une main gauche comme ça, mais plus une main gauche comme la nôtre en fait. Je pense que pour un néophyte c'est très proche, c'est presque pareil. Mais pour les gens confirmés qui maîtrisent les deux, ils vont se dire « Oh là là, c'est pas vrai, on est très différents. » Donc je pense que c'est oui et non.
- Speaker #0
D'accord. Et pendant que là on voit les baguettes, on voit très bien que l'olive est beaucoup plus importante.
- Speaker #1
Ah oui. Là,
- Speaker #0
pour le coup, même des baguettes de jazz n'ont pas une olive comme ça.
- Speaker #1
Ah non, nous, c'est des fagots qu'on a presque à côté des jazzmen. Certains ont l'olive. Plus rond, d'autres l'olive un peu plus ovale, un peu plus presque carré ici pour avoir plus d'attaque. Ça change énormément.
- Speaker #0
Oui, là en fait, ça doit surtout changer l'équilibre dans la baguette, non ? Oui,
- Speaker #1
avec le poids, soit plus de poids au bout, soit plus de poids devant. On a une façon particulière de tenir les baguettes en fait. Au lieu d'avoir vraiment deux mains identiques, on va avoir la main gauche. de cette manière là. En fait c'est historique parce que le tambour quand il était tenu avec une sangle sur le genou en fait le tambour était de travers donc on pouvait pas jouer de cette manière là donc en fait on avait on a dû moduler la tenue de baguette à gauche pour pouvoir jouer comme ça. Donc ce que je disais aussi c'était que un flat droit ou un flat gauche c'est la même chose en marching pour nous, les paradis de l'autre c'est pareil, les triolets c'est pareil Les doublés c'est pareil, elle a une différence que nous quand on fait des doublés on peut aller très vite et on arrive à faire des coups écrasés, ça c'est vraiment la particularité du jeu des batteurs bretons et des batteurs écossais.
- Speaker #3
Musique Donc là en fait on se trouve en face d'un mur de grosse caisse Nous on appelle ça un multibass. C'est un instrument qu'on a développé depuis les années 2000. Au début on était avec 4 grosses caisses, maintenant on a 6 grosses caisses. Et en fait, chaque grosse caisse est accordée sur une note. Ça fait comme un effet de basse électrique derrière le baguette. Le plus dur était sans doute au départ de travailler sur le son d'une seule grosse caisse pour réussir à ressortir la fondamentale dans l'harmonie, d'enlever un peu tous les harmoniques qui ne servaient à rien et de se concentrer sur la fondamentale. Donc ça a été un travail de longue haleine, on va dire, pour essayer de travailler le fût, la peau, pour isoler cette fondamentale. A partir du moment où on avait réussi à isoler la fondamentale et de faire sonner cette grosse caisse dans la tonalité des bourdons des cornes muses, parce que c'est ça un petit peu l'esprit, et bien on s'est permis de reporter le principe sur plusieurs grosses caisses et de faire ce qu'on appelle un multibasse avec six grosses caisses actuellement qui vont du Fa grave jusqu'au Mi bémol aigu, donc presque une octave entière, il manque une note pour réellement avoir les sept notes mais voilà six c'est déjà pas mal. C'est joué par un ou une instrumentiste sur l'ensemble du set. Le but est de marquer les impacts de caisse claire, qui est le pupitre situé juste devant, et à la fois de faire l'harmonie qui fonctionne avec toute la musique, avec l'harmonie qu'on a dans la musique. C'est un double intérêt, un peu comme une basse électrique. dans un groupe de rock. Là,
- Speaker #0
les grosses caisses, elles vont de quelle dimension à quelle dimension ?
- Speaker #3
Alors, actuellement, c'est pas encore optimal parce qu'on développe le projet depuis 20 ans, mais chaque année, on essaie d'avancer dessus. Et actuellement, on a la basse la plus petite, c'est une basse de 22 pouces. Et la plus grave, c'est une basse de 30 pouces. On a 30, 28, 28, 28 et 22. Alors ce n'est pas encore optimal, parce que logiquement, il faudrait qu'on ait du 26 pouces ici, ou 24 ou 26, et qu'on descende au fur et à mesure, parce que plus la grosse caisse est large, plus le son est grave. Et forcément, ça correspond un petit peu à l'ambitus de chaque note. Et voilà, chaque année, on essaye de... d'apporter une petite touche. On a travaillé aussi sur la structure parce que c'était pas simple simple simple au début on avait des structures qui étaient extrêmement lourdes extrêmement compliqué à déplacer et là on est à troisième ou quatrième version avec des tubes alu parce que le but c'est de suspendre la grosse caisse en fait pour qu'elle puisse résonner au maximum parce que dès qu'on la pose sur un pied ça n'a plus le même intérêt et là on retire le maximum de potentiel de l'instrument suspendu Et voilà, donc on va du... en fait on monte comme ça, Fa, Sol, La, Si bémol, Do, Mi bémol.
- Speaker #0
En fait donc on peut dire que c'est un instrument qui a été conçu pour ce bagade.
- Speaker #3
Voilà, c'est un instrument qu'on a développé depuis les années 2000 et en fait, si on regarde bien maintenant, dans une bonne majorité des bagadoos, on retrouve cet instrument en fait, parce que voilà, ça a plu, ça apporte vraiment une couleur, ça vient remplir en fait, dans le spectre du bagade, ça vient remplir un registre qui était... Très peu occupé avant, et ça manquait, et ça vient remplir ce registre-là. Oui,
- Speaker #0
il n'y a aucune basse, il n'y a pas d'instrument pour ça, en fait. Merci beaucoup.
- Speaker #3
Merci.
- Speaker #0
Pendant qu'on accorde des caisses, on va retrouver Jean-Pierre Ménéguine, qui va nous parler plus précisément de celle-ci, d'abord avec un historique complet.
- Speaker #2
Alors, je m'appelle Jean-Pierre Ménéguine, je joue de la caisse claire écossaise. Je joue aux Bagades de Quimperlé depuis les années 74, c'est pas pour me mettre en évidence mais bon c'est comme ça. J'ai enseigné, mon boulot était d'enseigner la caisse claire écossaise au sein de BS auparavant et Sonarion actuellement. Donc l'association des grosses associations, la grosse association des Bagadous. qui est le pluriel de Bagade en fait. Donc ce sont des groupes de cornemuses, bombardes et batteries, génériques batteries, c'est-à-dire composées de caisses claires et de percussions qui au tout départ étaient uniquement grosses caisses et quelques ténors. de type marching, de parade, et ça s'est développé au fil du temps pour amener différentes sonorités et pour pouvoir enjoliver, embellir la musique que l'on proposait.
- Speaker #0
On va dire que les casclères, c'est un type de casclères très particulier, puisque ce sont des casclères écossaises, c'est ça ?
- Speaker #2
Voilà, le type de casclères est le type de casclères écossaises. qui n'a pas été tout à fait au début que de la création quand même de ces formations. A été utilisé les tambours qui existaient. Je dis tambours, parce qu'il y a eu tambours qui existaient. Et les premiers qui se sont vraiment investis dans cette musique et dans ces formations pour essayer de les développer, sont aperçus que... Notamment en Écosse, il y avait des formations de ce type-là et on s'est dit, tiens, ça pourrait faire l'affaire chez nous. Et on a été en chercher et en en ramener. Et puis après, voilà, c'est parti. Donc pour dire que ce n'est pas traditionnel de base. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Surtout que le bagade lui-même, il n'est pas vraiment traditionnel non plus. Voilà.
- Speaker #2
En gros, si on veut être... Chercher la petite bête, en fait, le seul instrument traditionnel dans un baguette, c'est la bombarde. Et autrement, c'est ce qu'on appelle le bignou-cause, le petit bignou. Mais en ensemble, comme c'est très aigu, en ensemble, ce n'était pas très efficace. Ça a existé, il y a des groupes qui se sont formés, mais ce n'était pas très efficace. Donc voilà, alors que la cornemuse... Le bagpipe, parce que la cornemuse, c'est pareil, c'est un terme générique. Des cornemuses, il en existe à travers le monde, sous différentes formes. Mais le bagpipe, donc la cornemuse écossaise, fonctionnait bien. Donc voilà, ça a été intégré, voilà, ce qui a ramené en Bretagne. Et donc la caisse claire, pareil, à ses débuts, n'était pas tout à fait sous cette forme qu'on connaît actuellement. Mais il y avait la spécificité de cette caisse claire, c'est le fait d'avoir deux timbres. Le timbre extérieur, comme toutes les caisses claires, c'est ce qui fait que c'est une caisse claire. Mais là en plus, elle a un timbre intérieur, comme on peut le voir ici, c'est la peau de frappe. Et donc le timbre est directement sous la peau de frappe, ce qui permet de transformer le son tout de suite à la base. Et donc après, le fût, ça se transforme dans la colonne d'air qui viendra faire vibrer le timbre extérieur, comme dans toutes les caisses claires. Je ne sais pas si... Donc voilà. Et donc... Donc fatalement, du fait qu'on transforme le son de la peau de frappe avec ce timbre-là intérieur, la technique va automatiquement être un petit peu, on va être obligé de l'adapter. Donc il y a des petites différences avec la technique de Casclair dite classique, qui n'a pas le timbre de frappe.
- Speaker #0
Après une courte pause, je vais rejoindre Jean-Pierre pour une description détaillée de la caisse écossaise. Oui, donc ce que je voulais que tu nous montres, c'est que là on a une caisse qui est découpée en fait, c'est-à-dire qu'on a juste là la peau de frappe. Et derrière, on s'aperçoit déjà qu'il y a un timbre qui est collé à la peau de frappe. Là, un drôle de mécanisme un peu bizarre, et encore plus bizarre, enfin en tous les cas pour moi, ce que je trouve encore plus bizarre, c'est que là, on a... qu'est-ce qu'on a en fait ?
- Speaker #2
Alors, en repartant d'une caisse de base, donc on a un fût sur lequel on va tendre deux pots, une pot de frappe et une pot de résonance, ou pas, mais bon, généralement, notamment pour une caisse claire, la pot... La résonance va être hyper importante.
- Speaker #0
De toute façon, on a ici...
- Speaker #2
Voilà, la caisse claire classique.
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #2
Et dans le fond...
- Speaker #0
Le thème de résonance.
- Speaker #2
Le thème de résonance. Et puis peut-être que du fait que la peau soit transparente, on peut peut-être voir dans le fond, on voit l'autre timbre, puisqu'en plus il n'est pas aligné en principe. Donc on peut voir le rapport entre les deux. Et donc la caisse claire, c'est le flux... Enfin... Tout tambour infus, on vient tendre deux pots dessus. Et la caisse claire, c'est le fait de rajouter le timbre de résonance extérieure qui fait ce son caisse claire. Et ce tambour-ci a donc, la particularité, c'est donc ce timbre supérieur qui vient transformer le son. Alors, pareil que pour le timbre extérieur. le teint extérieur on peut venir l'appliquer plus ou moins sur la peau et le tendre plus ou moins. Et c'est ça qui va faire partie de notre réglage. Et chacun peut avoir le réglage qu'il veut en fonction du son qu'il veut, sans parler des tensions de peau et du fût ou de la marque, chacun amène sa spécificité. C'est ça l'intérêt, c'est d'avoir différentes marques, des sons différents. le principe est le même pour le dessus. Donc pareil, ce système-là que l'on voit va permettre de tendre plus ou moins le timbre et de l'appliquer plus ou moins sur la peau. Donc ce qui fait qu'on va pouvoir avoir des sons de caisse claire plus secs, c'est-à-dire avec un peu moins de timbre, puisque les gens les auront tendus un petit peu plus, ou les auront appliqués un petit peu plus, ou alors avoir un son un peu plus gras, un peu plus... avec un C qui commence avec un C et donc voilà en tendant un petit peu moins la peau et le timbre pour qu'on pour qu'on entende un peu plus en tendant moins on a un peu plus de résonance du timbre ça frotte un peu plus et ce qui permet d'avoir un son un petit peu plus gras et ce qui peut être intéressant à différents moments de l'apprentissage ou du niveau qu'on peut avoir. Plus on va obtenir un son sec, c'est qu'en général, ça peut correspondre à des gens qui sont très sûrs de leur technique d'ensemble. Et donc on veut être précis sur tout ce qu'on veut entendre. Maintenant, si on est un petit peu moins sûr de sa technique d'ensemble, je parle de la technique d'ensemble, On met un son un peu plus gras, ce qui fait que ça couvre un peu, ça fait un peu une reverb. Et on va rechercher autre chose sur l'impact de la batterie par rapport au groupe et donc à sa musique. C'est plus à ce niveau-là. Mais donc oui, ce qui permet justement d'avoir des sons de batterie différents. On va dire ça c'est ce qu'il y a de mieux, ça c'est moins bien. Non, chacun adapte un peu. L'important c'est toujours de pouvoir lire. de pouvoir comprendre ce que tu as décidé de faire. Et donc, ce système-là, en plus de la barre qui permet de tenir aussi le fût, permet de tenir ces deux éléments sur lesquels sont accrochés le timbu dessus. Et on a des vis de chaque côté, une pour la tension et l'autre pour le levage.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Et donc... La deuxième chose que tu me parlais, c'était...
- Speaker #0
Peut-être même encore plus que le timbre, que le mécanisme qui est là, c'est cette espèce de double à castillage.
- Speaker #2
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Celui-là, en fait, j'imagine qu'il est fixé sur le fût.
- Speaker #2
Voilà. Et donc, celui-ci fait partie intégrante du fût, qui s'enlève, la preuve, c'est là. Mais c'est deux cercles métalliques qui... permettent de venir tendre la peau de frappe, de venir la tendre indépendamment du fût. Ce qui existe aussi dans...
- Speaker #0
Tu veux dire par là que la pression qui est exercée sur la peau n'est pas exercée sur le fût.
- Speaker #2
Voilà. Elle n'a quasiment pas d'incidence sur le fût. Il n'y a donc que la peau de résonance qui est tendue sur le fût. Ok, la peau du dessous.
- Speaker #0
La peau de résonance là, n'a pas ce... D'accord, oui, on voit que le deuxième là, à Castillages, il est directement sur le fût.
- Speaker #2
Alors, ce cerclage là est relié par ces barres là à celui du dessous, ce qui permet de le tenir. et la peau et la peau de résonance est tendue directement sur le fût. On le voit là directement, le fût qui est là.
- Speaker #0
Ce qui fait qu'il y a un renfort de chanfrein là, uniquement sur la peau de résonance.
- Speaker #2
Voilà. Il n'y en a pas là.
- Speaker #0
Ah oui, parce que, effectivement, là, je le montrerai tout à l'heure de plus près, mais on voit bien que cette partie ici est directement collée.
- Speaker #2
Ou sur le fût. Du coup, le fût sert uniquement, voilà, c'est juste une caisse de résonance. Ce qui n'est pas toujours été le cas. Bien sûr, il y a des essais qui ont été faits avec les pots tendus à part aussi, et ainsi de suite. Notamment sur cette caisse claire-là, cette marque-là, qui est la marque Andanté, qui est la marque leader actuellement sur... Dans ce domaine-là, au tout début, la peau de résonance était aussi tendue à part, elle était tendue aussi sur du métal, et ils en sont revenus au bois, parce que en termes de puissance, ça a changé beaucoup.
- Speaker #0
Est-ce que c'est une invention écossaise ?
- Speaker #2
L'invention écossaise, honnêtement, je ne pourrais pas dire. Je sais qu'il y a beaucoup de choses qui viennent de la Suisse, en termes d'écriture et sur les tambours aussi. Ils sont très réputés là-dessus. Il y a beaucoup de choses qui se passent là-bas. Mais les Écossais ont développé leur... leur façon de faire, de voir les choses. Et maintenant, c'est vrai que... En fait,
- Speaker #0
la Suisse, c'est surtout tout ce qui était militaire et les fameux gardes suisses,
- Speaker #2
etc. Oui, et alors, puisque tu parles là-dessus, l'armée a permis aussi, en Écosse notamment, a permis de monter justement ces paillet-bandes-là et que la batterie intervienne là-dedans. parce que pendant C'est de l'histoire, mais pendant un moment donné, un peu comme en Bretagne où la musique bretonne était interdite par les bretons, en Écosse c'était un petit peu de ce type-là. Et ça s'est réintégré par l'armée en fait, ça s'est recréé par l'armée. Il y avait très peu de Piper et puis donc l'armée a permis, mais ça permettait aux Anglais, quand ils faisaient la guerre, d'amener les musiques. les musiques de paille-bande, ce qu'on appelle le paille-bande maintenant, mais d'ensemble de cornemuses, de les mettre devant pour faire peur à l'ennemi. Ils servaient un peu à tout. Faire peur, mais aussi ça permettait d'utiliser les écossais.
- Speaker #0
Oui, en première ligne.
- Speaker #2
Oui, voilà, exactement. Mais ça a permis, sur du long terme, de créer ces formations-là. Et la batterie, pareil. Mais donc la batterie qui n'était pas sous cette forme-là, mais c'était des tambours. Et petit à petit, ça s'est développé. Et notamment, il y a des relations avec ce qui se passait en Suisse. Apparemment, moi, sur différentes choses que j'ai pu voir à ce niveau-là. Et même en termes d'écriture. Il semblera qu'ils étaient assez précurseurs à ce niveau-là. Est-ce que l'origine du tambour napoléonien est en Napoléon ? Je pense que ça doit être un peu... Tout ça doit se tenir un petit peu.
- Speaker #0
Je connais un peu ces similaires. Parce qu'en fait, les Suisses ont influencé le tambour chez les Français bien avant Napoléon.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #0
Ça date en fait de François Ier. C'est lui qui a amené des mercenaires. En fait, c'était des mercenaires suisses. Et c'est... Et ces gens-là avaient déjà une écriture du tambour, parce que je crois que nous, on utilisait surtout les cuivres. Et les Suisses, on préférait dans leur armée utiliser le tambour, parce que c'est un truc qu'ils pratiquaient déjà en montagne. Et c'était la façon dont ils le tenaient,
- Speaker #2
c'était le pratique pour marcher,
- Speaker #0
en fait. Et donc, je pense que les batteries napoléoniennes, en fait, elles ont créé un répertoire qui leur est propre, mais qui était influencé par la Suisse et probablement parce qu'il s'était déjà passé en France.
- Speaker #1
Donc au départ, ça a démarré comme ça. Et l'histoire des deux timbres, pareil, je n'ai pas vraiment d'explication là-dessus. Mais il me semblerait aussi que les Suisses sont aussi un petit peu là-dedans, dans l'histoire. à vérifier à ce niveau-là. Par contre, l'histoire des deux cerclages, l'histoire des deux cerclages, ce qui permet d'avoir une tension maximale là-dessus, d'ailleurs, le type de peau, ce n'est plus de la peau plastique ou de la peau animale. De toute façon, actuellement, ce serait difficile. Brigitte Bardot n'aimerait pas. Mais maintenant, c'est de la peau synthétique, mais vraiment très très dure. Ce sont des... Elle est tissée. Et les matériaux, ils utilisent du kevlar ou du mylar. C'est des matériaux très très durs qui sont utilisés notamment en... On parlait de ça au début dans la navigation, les bateaux de course. Et alors, le truc au départ, on utilisait des pots classiques, en plastique, que tout le monde utilisait. Comme toujours, il y a ou d'un côté le musicien qui cherche à se perfectionner, donc il est aussi exigeant avec le matériel sur lequel il joue, donc les fabricants aussi, eux aussi, cherchent à se développer. Donc à un moment donné, ils ont sorti les pots comme ça, les pots tressés, avec un matériau très très dur. Et donc, je me rappelle, moi, les toutes premières que j'ai vues, quelqu'un avait dû en amener des Etats-Unis. Une peau très très dure, donc on les montait sur nos caisses claires et puis dès qu'on serrait, dès qu'il y avait de la tension, le son devenait tout de suite très brillant, très agréable, donc c'était hyper intéressant, donc ça s'est développé. Mais plus ça allait, plus on serrait, sauf que le tambour, lui, n'était pas conçu pour recevoir ces tensions-là. Et donc, dessus, on avait une peau de frappe hyper tendue, très très tendue, et dessous, c'est une peau souple. transparentes, toujours plastiques, qui n'amenaient pas l'équilibre. Ce qui fait que ça tirait beaucoup vers le haut et donc tout ce qu'on a, les hauts bancs, si on veut parler comme ça, ils cassaient. Et les fûts, ils s'écrasaient. Donc, du coup, les fabricants ont cherché à résoudre ce problème-là. Donc, c'est passé par différentes étapes. et donc on renforce le tambour, alors qu'est-ce qu'il y a de plus costaud ? C'est les pièces métalliques, mais après on arrivait à des tambours qui pesaient... Déjà ça pèse assez, mais t'imagines le tambour entier, et donc à un moment donné, alors là c'est venu d'Australie, un fabricant en Australie qui s'appelait Legato, qui n'existe plus, ça a été racheté par Remo il me semble. Ils ont eu l'idée de tendre la peau de frappe, celle qui était la plus dure, entre deux cercles, donc à part du fût. Ce qui permettait après, quand on remettait sur le fût, de trouver un équilibre entre le dessus et le dessous. Et on pouvait toujours amener des grosses tensions sur la peau de frappe, ce qui permettait, tant que la peau tienne bien sûr, mais ce qui permettait donc d'améliorer le jeu, ce qui a permis aussi de développer la... la précision dans ton travail de l'instrument. Et donc, c'est surtout pour ça que ça a été créé.
- Speaker #0
De toute façon, on voit que les deux matières sont très différentes.
- Speaker #1
Alors là...
- Speaker #0
C'est beaucoup plus dur, non ?
- Speaker #1
La deuxième. Non, non, non, en fait, c'est pareil. Là, il se trouve... C'est juste les théories. Oui, oui, parce qu'en fait, c'est deux cercles de... caisses différentes que nous, on a remonté comme ça. Mais en fait, on aurait pu faire avec les deux mêmes. Mais c'est deux cercles métalliques, ce qui permet de tendre la peau en dehors. Donc là, en fait, tel que c'est, on l'utilise comme ça pour quand on a des jeunes. On leur donne ça parce que du coup, ils n'ont pas tout ça devant eux et pour les jambes qui viennent taper pour apprendre à marcher, par exemple. Donc là, c'est plus léger. Mais l'idée principale, c'est le fait de pouvoir serrer la peau très très fort et en gardant quand même le système de timbre pour avoir un son de timbre.
- Speaker #0
Est-ce que sur celle-ci aussi, il y a... On peut remarquer donc qu'il y a... plus de tirant ici qu'en résonance.
- Speaker #1
Voilà ce qui permet alors là c'est pareil c'est un peu suivant les marques cette marque là c'est elle qui a le plus de vis de tension et ils ont choisi de répartir la tension le plus possible ce qui permet de moins... de répartir plus la tension de la peau et donc d'avoir moins de risques que ça lâche, que ça pète. Et donc là, il y a 20 vis. Mais si on prend d'autres marques, celle qui est la plus connue jusqu'à présent, la marque Premier et la marque Pearl, fonctionnent avec 12 vis de tension uniquement. Mais le système est un petit peu différent. Et le dessous, alors le dessous, là, moins...
- Speaker #0
On a gardé ces 12 vis.
- Speaker #1
Voilà. Parce que les tensions sont beaucoup moindres, sont normales entre guillemets.
- Speaker #0
J'imagine aussi que c'est un gain de précision.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, tout à fait. Le gain de précision est dû donc à la tension qu'on peut amener, peut-être plus forte ici, mais la tension plus forte parce qu'on a une peau qui est aussi beaucoup plus costaud en termes de conception. C'est un très sage. Alors après... Là, celle-ci, on dit qu'elle est jaune. Il y en a avec des revêtements par-dessus ça. Et qui peut amener aussi un changement dans le son. C'est-à-dire qu'un film qu'on vient mettre dessus, et donc on les achète ou comme ça ou avec un film. Là, c'est en jaune, c'est brut. Il y a un tout petit film transparent qui permet d'avoir un peu de... Quand il pleut, que l'eau ne pénètre pas, ou alors en blanc, et donc ça épaissit la peau, et donc automatiquement ça donne aussi un peu plus de puissance, et un peu plus de précision. Mais donc un peu plus dur à jouer.
- Speaker #0
Le fait qu'elle soit tressée,
- Speaker #1
elle n'est pas waterproof. Voilà, mais là donc elle s'est toujours un peu filmée, transparent, mais très léger. Ce qui donne, par exemple, dans ce type de Ausha, un son qui doit être un peu plus chaud, mais un peu moins puissant. Après, en fonction du film qu'on va mettre dessus, ça épaissit la peau. Du fait de l'épaissir, ça va lui donner de la puissance et de la précision, mais un peu plus difficile à jouer. Il en existe aussi en noir. Il y a d'autres marques qui ont fait des... Voilà, mais ça, c'est un peu la couleur. Mais ça, à chaque fois, ça modifie le son. quand on intervient sur la peau directement. La grosse spécificité de cette caisse claire, c'est ce système de timbre qui est directement en contact avec la peau du frappe et donc qui modifie le son avant la sortie. Mais ne pas oublier quand même que le fait de caisse claire, c'est quand même l'extérieur, la résonance pour la diffusion. Mais on modifie beaucoup de ça et ça permet de modifier, comme j'ai dit tout à l'heure, d'appréhender sa technique dessus. D'ailleurs, il y a pas mal de batteurs écossais qui sont connus en tant que batteurs de drum kit, qui jouent dans des bons groupes, qui ont fait, quand ils étaient jeunes, du paillement. Et donc ont appris le tambour. Parce que j'ai dit le tambour à la caisse claire, dans des groupes, et après on choisit de faire autre chose, mais il y en a en fait pas mal, et beaucoup sont des batteurs écossais. Comme il existe d'autres batteurs, style Steve Gann, qui sont passés par le marching, pour après dévier sur... Mais la technique de base de caisse claire, c'est une technique costaud, voilà. Et puis ça permet d'avoir une solide formation.
- Speaker #0
D'ailleurs, il y a des techniques particulières pour les bagades ou pour les marchings en général ?
- Speaker #1
Sur la caisse claire, ici, pour moi, une des grosses différences, elle est dans le roulement, dans la manière de faire le roulement. du fait... du fait de cette conception de caisse claire. On est obligé de serrer plus nos roulements. C'est-à-dire qu'avoir un roulement perlé est beaucoup plus difficile. C'est où on ouvre. C'est papa-maman où on sert pour faire bien sonner la peau et le timbre de Fram.
- Speaker #0
Mais ça permet d'avoir une précision ou au contraire c'est plus difficile d'avoir une précision là-dessus ?
- Speaker #1
Non, je pense que c'est plus difficile, mais il faut être précis sur ce qu'on fait. Ça oblige à être précis sur ce qu'on fait et en plus que c'est principalement conçu pour être joué en ensemble. et donc ça veut dire que plus on est nombreux plus il faut que chacun soit précis pour qu'on soit ensemble mais c'est surtout ce que tu disais les roulements c'est surtout en press roll c'est ça autrement on ouvre et on ouvre carrément mais on ne va pas être entre les deux comme sur une caisse claire classique où on va dire je perle il y a moins de rebonds alors un petit peu moins de rebonds concernant le roulement ... Par contre sur tout le reste, on utilise énormément le rebond. Parce que le fait de la tension de peau, ça nous donne un rebond énorme. Alors c'est une difficulté parce que du coup ça nécessite un gros travail au niveau de la caisse claire, au niveau technique, pour contrôler ces baguettes. Les baguettes en plus elles sont très légères,
- Speaker #0
on a constaté que c'était assez léger par rapport à des baguettes de bête.
- Speaker #1
Et en plus, elles sont légères par rapport au visuel. On les voit des grosses, on va se dire que c'est des grosses. Elles sont lourdes et en fait, non. Ça, c'est le bois. C'est un type d'érable. Je ne pourrais pas dire exactement. Il y en a aussi, pareil, qui ont testé différents bois et ça ne marchait pas toujours. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai qu'elles ont l'air épaisses et en même temps, les olives sont très grosses.
- Speaker #1
On a tendance à se dire que ça va peser. En fait, pas du tout. mais après donc pareil dans les baguettes qui intervient comme tu sais sur le son il y a différents aussi de baguettes et les bagadous jouent avec des baguettes différentes et c'est ça qui est bien parce qu'à chaque fois il y a l'instrument les pots, tout le monde n'utilise pas forcément les mêmes pots donc tout le monde n'utilise pas les mêmes baguettes et après et donc voilà déjà ça joue énormément sur le son Et puis après, il y a le musicien, parce que ça aussi est important. Donc la manière de tenir et de frapper intervient dans ton son aussi.
- Speaker #0
Cette conclusion de Jean-Pierre est vraiment valable pour nous aussi à la batterie, bien sûr. Avec Tanguy Sicard maintenant, le chef d'orchestre du Bagade, on va aborder la question du répertoire du Cap Caval. Est-ce que les répertoires des différents bagades, c'est des répertoires régionaux ou c'est un répertoire qui est commun à la Bretagne tout entière ?
- Speaker #2
Oui, alors la matière première, c'est la musique traditionnelle de Bretagne. Après, c'est culturel un petit peu, c'est vrai qu'il y a des groupes qui maîtrisent bien des répertoires, ou qui est vraiment une identité musicale qui est avec des... des airs ou des danses spécifiques à leur territoire mais globalement en plus par le par nos concours organisés par notre confédération il ya un territoire en tout cas qui a imposé tous les ans qui nous qui nous oblige quelque part à s'imprégner un petit peu de tous les territoires de bretagne et donc ça c'est la matière première et après les arrangements parce que c'est un baguette c'est une espèce d'orchestre quelque part donc Il y a différents pupitres et l'orchestration après se nourrit de notre environnement musical contemporain. Je ne vous cache pas, je prends des choses un peu partout dans toutes les musiques, que ce soit rock, musique du monde, classique. Les musiques déjà sont en interconnection, toutes les musiques. Historiquement, il y a toujours eu ces interactions-là et il y a toujours eu des influences diverses. Mais le tout c'est au service quand même d'une musique, d'autres musiques populaires en Bretagne qui a une spécificité. Mais après l'idée c'est de la mettre au bout du jour tout le temps, d'avoir des arrangements, de créer aussi des nouveaux airs. Moi c'est quelque chose qui me plaît bien en fait parce que ça a toujours existé donc il n'est pas du tout question de rejouer Editha et Metteinham le même répertoire. C'est un répertoire qui a toujours, qui s'est enrichi de nouveaux apports. J'aime pas trop le terme composition, parce que c'est plutôt des inspirations de choses qui existent, qu'on met à notre sauce, et puis on enrichit un répertoire traditionnel. On est bien sur des musiques contemporaines parce qu'elles vivent toujours. Et puis les arrangements, on essaye de faire quelque chose qui est un petit peu en phase avec ce qu'on entend, qui peut aussi du coup amener des publics très variés vers notre musique populaire. Donc voilà c'est un petit peu ça l'état d'esprit et en essayant de bien jouer aussi c'est important avec des jolis sons bien accordés.
- Speaker #0
On va terminer ce podcast avec Jean-Pierre, qui va nous parler de ce sujet très important, la transmission.
- Speaker #1
Donc chez nous, en parlant du milieu bagadou, et même la culture borotone en règle générale, on a beaucoup mis l'accent sur la transmission, ce qu'on appelle la transmission orale, ce qui est quand même préconisé par beaucoup. Et ce qui est hyper intéressant quand même, c'est que justement ça permet d'ouvrir ou d'intéresser des gamins à quelque chose sans avoir d'installer tout de suite des codes qui peuvent bloquer ou rebuter des gamins. Ce qu'on peut apparenter à ce qui se passe dans les écoles de musique, à ce qu'on appelle l'éveil musical, où on découvre son corps, des sons. plein de choses de ce type-là, que je trouve, moi, hyper intéressantes. Chez nous, en tout cas en ce qui me concerne, et je sais que c'est partagé par pas mal de monde, avant 8 ans, parlant de l'éducation, en rentrant là-dedans, je mets une petite barrière, moi, c'est l'âge, qui a ses limites, qui n'est pas vrai pour tout le monde, il y a des très grands musiciens qui ont démarré très très jeunes, moi je mets 8 ans parce que c'est lié aussi à une certaine indépendance du gamin par rapport à son corps. En principe, surtout pour le batteur, là je reviens pour la batterie, prendre conscience de sa main droite, de sa main gauche, bien sûr, première chose, mais pas uniquement. Prendre conscience du poignet, du coude, de l'épaule, parce que tout ça va intervenir dans le développement de sa façon de jouer. Et donc tout ça, c'est très important. Donc l'âge, voilà, l'âge, la première limite. Et la deuxième chose, c'est d'essayer de lui proposer des choses un peu sous forme de jeu, des choses très très simples et par répétition. Et en fait, on s'aperçoit que les gamins sont capables de jouer plein de choses, même très compliquées, mais en faisant fonctionner leurs oreilles. Le seul truc, c'est que toi, il faut que tu sois hyper cadré, c'est-à-dire que tu saches toujours ce que tu donnes. Donc ça, c'est hyper important et ça marche très très bien. Et pratiquement en parallèle, c'est tout de suite... Pour se rendre compte que la musique, les notes et tout ça, ce n'est pas un problème, mais c'est tout de suite leur montrer des images avec des notes. et pour qu'ils s'habituent à les voir. On les joue et puis qu'ils les voient en même temps. On ne dit pas, on va jouer ça. Non, on joue quelque chose et puis ils voient ce qu'ils jouent. Le rapport n'est pas le même. Et donc, du coup, ils vont voir toujours des choses écrites. Puis à un moment donné, on va faire le saut. Donc ça, c'est à toi, en tant que prof, de savoir quel est le moment le plus intéressant. De faire prendre conscience que voilà, ça, toi, c'était ça, et ça, c'est ça, et puis voilà, on va pouvoir enchaîner des choses. Il y a ça, et l'autre chose que l'on pratique, nous, beaucoup, c'est le groupe. C'est-à-dire, c'est des cours, en tout cas, moi, personnellement, des cours individuels, je n'ai quasiment pas donné. Je ne suis pas, comme on en parlait un petit peu tout à l'heure, je ne suis pas très friand de ça, parce que c'est un instrument principalement de groupe. Et je trouve que c'est important aussi l'émulation qu'il peut y avoir en étant à plusieurs. C'est-à-dire, chacun va voir ce que fait l'autre. Et donc, il se dit, tiens, lui, il fait ça. Peut-être qu'il travaille. Peut-être que moi, je ferais bien de lui mettre aussi. Ou bien, si lui peut, pourquoi pas moi ? Il peut y avoir plein de choses comme ça. Et en plus, on peut aussi faire plein de choses. C'est-à-dire que quand tu es tout seul avec un gamin, il n'entend que lui et toi. Et encore si toi tu joues avec lui, et autrement il ne s'entend que lui. Et on s'aperçoit, ça, il n'y en a pas énormément. Il y a des gamins qui savent très bien jouer, et dès qu'on les remet en groupe, ils sont incapables de jouer.
- Speaker #0
Ça permet d'avoir un rapport avec le tempo.
- Speaker #1
Exactement. Voilà, tout à fait. Et apprendre, sans mettre forcément le doigt dessus, l'écoute des autres. Parce qu'on peut faire des jeux, on joue ensemble, tu joues tout seul, ensemble, faire des liens. des boucles sans s'en tenir, apprendre à ne pas s'arrêter de jouer, garder toujours un tempo, un groove, une dynamique, et puis ensemble, tous les deux, tout seul, plein de jeux comme ça, qui feront que plus tard, il y a des choses qui vont intégrer sans s'en rendre compte.
- Speaker #0
Un changement par rapport à ce qui se pratiquait auparavant ?
- Speaker #1
Ce qui se pratiquait auparavant ? Je pense que maintenant ça s'est professionnalisé, c'est-à-dire qu'on a étudié beaucoup plus de choses, décortiqué, j'espère en tout cas pour les trois quarts des gens, et ce qui permet d'aller peut-être un peu plus vite à un résultat, si tant est qu'on puisse parler de résultat dans la musique. Mais encore que nous, dans les groupes ici, ce sont des assos. Et donc, quand tu vas dans une asso de musique, tu essaies de faire participer un maximum de gens, des gamins, des adultes. Il y a aussi tout ça. Le mélange de tout ça n'a pas que du bon, mais n'est pas inintéressant non plus. Donc, il y a une certaine recherche de l'efficacité, entre guillemets, dans ce qu'on fait. Et donc, voilà, je dirais ça plus maintenant. Mais déjà, ce qui se passait auparavant, c'était un peu comme ça. Si je vais prendre par rapport à des copains écossais, par exemple, puisque notre instrument, ils viennent là-bas. Ils ont pratiquement toujours pratiqué comme ça. Et encore un petit peu maintenant, l'écriture est loin d'être leur fort. Mais par contre, les oreilles... Voilà, c'est ça. Et quand tu fais de la musique... Et quand tu fais de la musique, les notes et l'écriture, on s'en fiche un petit peu. À un moment donné, on s'en fiche. L'important, c'est de jouer et d'essayer de bien jouer. Donc, eux, ça par contre, ils ne vont pas être... forcément capables de savoir, de bien écrire ce qu'ils jouent, mais par contre, ils sont capables de te dire si tu joues bien ou pas. Et ensemble et tout. Donc après, chacun choisit son camp. Mais bon, voilà. Je pense que c'est plus professionnalisé parce qu'on sait aussi, je crois, je pense qu'on a aussi regardé ce qui se pratiquait dans les conservatoires et ainsi de suite. Il y a des bonnes choses dans ce qu'ils font, donc fatalement, donc voilà. Il y a ce côté-là, groupe, que je pense qui est hyper important chez nous. C'est plus compliqué, parce que ça animait un groupe, pour que ce soit vivant, pour que ce soit positif pour tout le monde, que tout le monde s'y retrouve, tout ça, c'est pas toujours simple, mais le résultat, ouais, enfin, en ce qui me concerne, je trouve que c'est... C'est un bon truc, voilà. Sous-