Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous. Je vais être honnête avec vous, personne n'a envie de voir un orateur scotché à ses notes. Et pourtant, ce passé de feuilles, ça nous fait peur. D'oublier un passage, peur d'inverser des arguments, peur de bloquer au milieu d'une phrase, et c'est normal. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il existe une méthode concrète, éprouvée et efficace pour retenir un discours sans l'apprendre par cœur. Une méthode qui mobilise votre mémoire visuelle, spatiale, émotionnelle, et qui vous rendra plus libre, plus fluide, plus vivant à l'oral. Cette méthode, c'est le palais mental. Vous en avez peut-être déjà entendu parler dans la série The Mentalist, où le héros Patrick Jane utilise cette technique pour mémoriser des séries de noms ou d'informations. Mais en réalité, cette méthode ne vient absolument pas d'un mentaliste de fiction. Elle vient de Cicéron, le plus grand orateur de la Rome antique. Et Cicéron lui-même l'a reçue d'un poète grec, Simonide de Céos. Donc autant vous dire qu'elle a fait ses preuves. Et ce que je vous propose aujourd'hui, c'est de l'appliquer à vos prises de parole. Pas de théorie abstraite, je vais vous guider étape par étape pour que vous puissiez construire votre propre palais mental et l'utiliser pour retenir n'importe quel discours. Alors d'abord, comment ça fonctionne ? Le palais mental, ça repose sur un principe simple. Notre cerveau mémorise beaucoup mieux l'espace, les images et les émotions que les mots abstraits. D'ailleurs, c'est très bien illustré dans le fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Je ne sais pas si vous vous souvenez du moment où Amélie change une toute petite chose dans la routine de l'épicier Collignon. Elle remplace la poignée plate de la porte par une poignée ronde. Et ça suffit à le déstabiliser complètement. Pourquoi ? Parce que notre cerveau est câblé pour repérer les changements dans un cadre connu. Et c'est exactement ça que vous allez utiliser. L'idée, c'est de créer une structure fixe, votre palais, puis d'y placer à chaque fois des images marquantes pour représenter les idées clés de votre discours. Comme ça, quand vous aurez besoin de retrouver le fil, vous aurez juste à revisiter mentalement votre parcours. Donc on va le construire ensemble en trois étapes. Première étape, choisir un lieu. Là , vous avez deux options. Soit un lieu personnel, votre maison, l'appartement de vos parents, votre lieu de travail, un endroit que vous connaissez par cœur. Soit un lieu public que vous avez visité très souvent. Un musée, un marché, une gare ou un bâtiment administratif. Dans les deux cas, ce qui compte, c'est que vous puissiez visualiser très précisément les espaces, les objets, les passages d'une pièce à l'autre. Personnellement, j'ai choisi la maison de mes parents. Parce que je la connais dans les moindres détails, je sais où sont les meubles, les interrupteurs, les tableaux. Et surtout, elle est chargée d'émotions, ce qui facilite encore plus la mémorisation. Mais elle a un inconvénient, c'est qu'elle n'est pas infinie. Alors pour l'agrandir, j'ai utilisé un petit tour de passe-passe inspiré d'Inception. J'ai connecté cette maison à un autre lieu familier, un logement où j'ai vécu à Marseille. Et j'ai simplement décidé que la dernière porte de la maison donnait sur ce deuxième lieu. Vous pouvez faire pareil. Créez un palais qui s'étend mentalement, pièce après pièce, étage après étage, sans limites. Et si vous choisissez un lieu public, gardez à l'esprit deux limites. D'abord, vous devez le connaître parfaitement, donc l'avoir visité plusieurs fois. Et souvent, il est moins chargé émotionnellement. Mais son avantage, c'est qu'il est généralement plus vaste et plus structuré, donc plus facile à organiser. Mais choisissez ce qui vous convient le mieux. Et sachez que vous pouvez très bien mélanger les deux, commencer dans un lieu personnel et continuer dans un lieu public. Deuxième étape, une fois votre lieu choisi, vous devez définir un parcours clair et logique. Ce parcours doit toujours rester le même, les mêmes étapes dans le même ordre. C'est lui qui servira de structure permanente pour tous vos discours. Et c'est ce qui vous permettra d'ancrer durablement votre mémoire. En gros, ce sera la page blanche sur laquelle vous allez écrire. Par exemple, pour moi, d'abord je passe par la grille, puis j'entre dans le patio, j'arrive devant la porte d'entrée, ensuite il y a l'entrée, à gauche le bureau de mon père, etc. Je ne vais pas vous faire toute la visite. Je ne m'attarde pas plus sur cette étape qui est très simple et on passe à la suivante. Troisième étape, vous avez maintenant un discours à mémoriser. Donc commencez par identifier les points clés, les titres, les arguments principaux, les citations, les chiffres, les références, les moments de bascule. Et mettez tout ça dans un plan avec des bullet points. L'objectif n'est pas de retenir chaque mot, mais de retenir le fil conducteur, les repères. Une fois que vous avez ce plan, vous allez associer une image marquante à chaque point. Et là , il y a deux types d'images. Des associations culturelles ou collectives. Par exemple, pour Jacques Chirac, je visualise une pomme parce que pour moi, Jacques Chirac, c'est manger les pommes. Une image que tout le monde peut connaître. Et l'autre type d'image, ce sont des associations beaucoup plus personnelles. Par exemple, j'ai un ami, Adrien Ardèle, qu'on surnomme Ardouille de Douze. Donc pour moi, il incarne le chiffre douze dans mes discours. Plus l'image est absurde, drôle, choquante ou intime, plus elle va être facile à retenir. donc n'hésitez pas à exagérer, à rendre les images disproportionnées. C'est ça qui va créer une accroche dans votre mémoire. Et oui, au début, ça peut sembler un peu fastidieux, mais vous verrez qu'avec l'habitude, vous irez de plus en plus vite et votre cerveau fera les liens de lui-même. Une fois qu'on a fait ça, on n'a plus qu'à placer les images dans notre palais. A chaque pièce de votre parcours correspond un point de votre discours. Et dans chaque pièce, vous allez installer mentalement l'image qui lui est associée. Par exemple, si mon discours commence par une citation de Jacques Chirac, je vais imaginer une pomme sur la grille de la maison. Si j'ai prévu d'utiliser une statistique de 12% juste après, je vais imaginer mon ami Adrien Ardèle au milieu du passeau. Puis je vais rajouter une image sur la porte d'entrée, une autre dans l'entrée, etc. Et ainsi de suite, pièce après pièce, jusqu'à la fin de mon discours. Le résultat, c'est que le jour où vous prenez la parole, vous n'avez pas besoin de votre feuille. Il vous suffit de vous promener mentalement dans votre palais et les idées vont revenir dans le bon ordre. Alors je sais, ça peut sembler difficile et surtout un peu fastidieux. Ça demande de la pratique, de la concentration et de l'entraînement. Mais je vous promets, une fois que vous aurez pris le pli, c'est une vraie libération. Vous serez plus à l'aise, beaucoup plus concentré sur votre connexion avec l'auditoire parce que vous serez plus disponible pour votre public. Vous n'aurez plus à chercher vos idées puisque vous les retrouverez naturellement. Elles seront posées, rangées dans votre mémoire, dans le bon ordre. Donc vous redevenez acteur de votre parole. Et ça, ça change tout. Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et surtout qu'il vous sera utile. Si c'est le cas, n'oubliez pas de laisser une note sur votre plateforme d'écoute et de partager ce podcast autour de vous. C'est super important pour moi, c'est ça qui fait vivre mon podcast. Et nous, on se retrouve la semaine prochaine pour débloquer une nouvelle compétence oratoire. Allez, ciao !