Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Qui veut être mon associé vient de reprendre pour une cinquième saison. Et cette émission, c'est l'occasion parfaite d'analyser des pitches, de voir ensemble les leçons qu'on peut tirer en analysant, en observant d'autres pitches. Ces analyses, depuis 3 ans, je les fais en vidéo sur ma chaîne YouTube. Mais vous l'aurez constaté, aujourd'hui, j'ai aussi un podcast. Et donc je trouvais ça dommage de me contenter de la vidéo, d'autant qu'on va pas se mentir, le format audio est un peu plus simple à créer. Donc pour cette année, j'ai décidé de mélanger les deux formats. Sur le podcast, ce que vous êtes en train d'écouter, on va faire des analyses globales. C'est-à-dire qu'on va regarder chaque pitch, mais pas seconde par seconde, minute par minute. On va regarder globalement ce qu'il y a... d'intéressants à retenir de chaque pitch. Alors que sur la chaîne YouTube, on va s'intéresser à un seul pitch, mais l'idée pour le coup, ça va être de l'analyser au fil de l'eau, de la voir en intégralité. Donc c'est deux formats un peu différents, mais très complémentaires. Alors bien entendu, je vous invite à suivre les deux. Pour ce premier épisode, j'ai choisi d'analyser dans le détail le pitch de The Phone, dont vous allez pouvoir retrouver cette analyse détaillée sur YouTube. Je vous mets le lien dans la description de cet épisode du podcast. Et donc, on va voir ce qu'on peut retenir comme le son des autres pitchs de ce premier épisode. Alors, on commence tout de suite avec Cédric et Guillaume de chez Agricolis. Agricolis, c'est une entreprise dont le but est assez simple finalement, mais je trouve ça ultra inventif. C'est tout simplement de proposer à des agriculteurs de servir de point relais. Plein d'avantages à ça pour les agriculteurs, pour les utilisateurs, pour les e-commerce, etc. Donc, super intéressant. Maintenant, sur le pitch en lui-même, premier point que je trouve très bien, c'est leur accroche. Je voulais savoir ce que vous faites vendredi, entre 9h et 17h, car le livreur va venir avec votre nouvelle machine à laver. L'accroche, c'est un moment essentiel dans un pitch parce que c'est là que les investisseurs ou les interlocuteurs, de façon générale, vont décider si oui ou non, ils vont... vous écouter sur la suite de votre présentation. C'est extrêmement important de les capter à ce moment-là. Et ici, Cédric et Guillaume utilisent une technique qui est vieille comme le monde, mais ultra efficace, la question rhétorique. On pose une question qui n'attend pas nécessairement de réponse. L'idée, c'est qu'en faisant ça, on rend le public actif. C'est-à-dire qu'il va malgré tout réfléchir et il va intérieurement donner une réponse à la question que vous posez. Je trouve que c'est une bonne façon de commencer. Très bon point pour eux. Deuxième point que j'aime beaucoup, c'est qu'ils montrent que leur système est scalable. Ça, là encore, point super important pour des investisseurs. La scalabilité, c'est-à-dire qu'on peut facilement déployer ça, augmenter la cadence, augmenter le chiffre d'affaires sans avoir à gérer beaucoup plus de moyens. Chez eux, c'est donc complètement scalable et je trouve qu'ils le présentent très bien. C'est très important. De plus en plus, les investisseurs cherchent des entreprises qui soient rentables. Et donc, bye. Il cherche à montrer qu'on va pouvoir augmenter la croissance, qu'on va pouvoir augmenter la production, la vente, etc. Globalement, c'est donc un bon pitch. Ce n'est pas un pitch exceptionnel, je ne dirais pas jusque-là, mais c'est un bon pitch parce que, tout simplement, on comprend le problème, même les problèmes. On comprend la solution, elle est assez simple. Donc, tout fonctionne. Et on comprend qu'ils arrivent à gagner de l'argent là-dessus. Et in fine, c'est ce que cherche un investisseur. Donc, très bon point, je trouve. pour ce premier pitch. Petite notion intéressante aussi, au moment de la négociation, Eric Larchevêque leur propose la valorisation qu'ils ont demandé, 300 000 euros contre 6%, mais ils demandent en supplément 2% de BSA. Le BSA, si vous faites de la levée de fonds, c'est un moyen qui est intéressant à connaître, c'est une spécificité de la levée de fonds. Pour bien comprendre ce que c'est, je vais utiliser une métaphore assez simple, mettons qu'il y a un jeu vidéo qui va sortir, et vous faites vous acheter l'option, vous achetez un ticket de précommande pour avoir le droit d'acheter ce jeu plus tard à un prix qui est fixé dès maintenant. C'est-à-dire que c'est un petit montant que vous payez pour gagner ce droit. Si le jeu devient un énorme succès, que son prix monte, qu'il prend de la valeur... Vous allez pouvoir l'acheter au prix que vous aviez fixé initialement. Et si le jeu flop, vous aurez perdu un peu d'argent, mais vous n'aurez pas à payer le prix fort. Le BSA, c'est ça. C'est-à-dire qu'on achète l'option d'acheter plus tard les 2% d'actions supplémentaires, en l'occurrence, mais pour un prix qui est fixé actuellement. Là, en l'occurrence, sur la valorisation de 300 000 euros pour 6%, donc 100 000 euros pour 2%. C'est quelque chose qui est... très intéressant, ça permet d'obtenir du capital supplémentaire sans perdre directement des parts de capital. Donc ça, c'est la proposition d'Éric Larchevêque. Il y a également une autre proposition de Julien Jacob, qui est finalement assez similaire pour eux, en tout cas, qui est 300 000 euros contre 6%, 1% de BSA et 1% de dons à une association. Ça, c'est quelque chose qu'on reverra assez souvent, je pense, de la part de Julien Jacob, qui est très investi auprès des associations. Maintenant, là, j'avoue que... La levée classique, plus le BSA, plus le dans une asso, ça fait beaucoup. D'autant qu'il est forcément moins connu qu'Eric Larchevêque. Et donc finalement, Cédric et Guillaume vont choisir de partir avec Eric Larchevêque. Premier deal de cette saison et très grosse valorisation puisqu'on est déjà sur une valorisation à 5 millions d'euros. Donc bravo à eux. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis arrêté un petit peu plus sur ce pitch. Je pense qu'il en valait le coup. On va peut-être passer un peu plus rapidement sur le suivant. Le pitch suivant, c'est le pitch de Jacques de Blockfire. Le produit qu'il propose, le produit qu'il a créé, c'est un produit, un genre de grenade, mais d'extinction. C'est-à-dire qu'au lieu de faire exploser quelque chose, ça va venir éteindre sur toute une zone un feu qui se serait déclenché. Alors globalement, le produit est intéressant. Les investisseurs le voient comme une innovation. Moi, j'avoue que je me semble avoir déjà vu ailleurs, donc moins certain de l'aspect innovation. Le but, c'est de convaincre les investisseurs. Donc si eux, ils voient une innovation, tant mieux. Maintenant sur ce pitch, deux choses. Premier élément, c'est trop rapide. Jacques parle très vite. En fait, on sent qu'il a 1 minute 30, c'est la nouvelle règle de cette saison. 1 minute 30 pour pitcher. Et il essaye de faire tenir dans cette minute 30 beaucoup trop de choses. Partez toujours du principe que quand vous avez un temps limité, ce n'est pas pour autant qu'il faut chercher à... condensé à faire rentrer dans ce temps limité ce que vous aviez prévu pour un temps plus long. Sinon, on ne va pas retenir les éléments. S'il y a un temps plus court, c'est qu'il faut plus sélectionner et non pas parler plus vite. Après, globalement, sur le fond, le pitch est bien construit. Il pose l'argument d'autorité en disant qu'il a reçu un prix pour ce produit. Il pose beaucoup son étau, son expliquant ce qu'il fait, son parcours. Il fait vivre une expérience aussi à l'auditoire en montrant comment ça fonctionne. On parle du brevet qu'il a déposé, ce qui crée une barrière à l'entrée. Il y a beaucoup de choses très intéressantes. Il y a un problème dans ce pitch et je suis étonné que les investisseurs ne se soient pas arrêtés plus là-dessus. C'est qu'il explique qu'il a déjà distribué 46% de son capital dans des précédentes levées de fonds pour 1,4 million d'euros. Je trouve que c'est déjà un capital très dilué. Donc, pour quelqu'un qui rentre au capital à ce moment-là, il peut y avoir la crainte d'une entreprise qui va être... difficile à gérer avec potentiellement des conflits entre actionnaires et puis surtout la difficulté de lever des fonds plus tard. Parce qu'a priori, si c'est quelque chose qui fonctionne, il faut qu'il y ait encore du capital pour pouvoir le rediluer et faire de nouvelles levées de fonds. Malgré ça, beaucoup de propositions, puisque Julian Jacob lui propose 200 000 euros contre 20 %, ce qui est beaucoup plus que ce qu'il demandait. Il demandait 200 000 euros contre 7 %. Julian lui demande 20% pour cette somme-là. Et puis ensuite, trois offres similaires qui lui proposent ce qu'il demande. De Alice Labouze, de Kelly Massol et de Anthony Bourbon, chacun lui propose 200 000 euros contre les 7%. Face à ça, Julian Jacob va réduire son offre. Il va passer à 15% plus 2% à une asso pour les grands brûlés. Je vous ai dit, ça va revenir assez souvent, ça. Et finalement, le choix de Jacques se porte sur une union. Il va en fait prendre 200 000 euros contre 7%. Mais ces 7%, ils vont être répartis entre Alice Labouze, Kelly Massol et Anthony Bourbon. Donc un pitch bien réussi qui a convaincu les investisseurs, mais un pitch assez classique. Troisième pitch de ce premier épisode, The Smilist, présenté par François et Yvan. Là, clairement, on part sur un autre style. C'est étonnant, mais pas au sens de la grenade qui est un tout. Là, on est... sur un pitch très vivant, très dynamique, des gens qui viennent du luxe, il y a une bière plus tard, je reviendrai dessus, mais on sent qu'il y a quelque chose de très travaillé sur la forme. Et ça marche, je trouve, que vous m'en êtes pris. Alors moi, je trouve que c'est too much, mais je pense que c'est des personnalités qui sont too much aussi, avec mon opinion. Les personnalités sont très extravagantes et en même temps, si on est extravagant, il ne faut pas non plus masquer sa personnalité. D'ailleurs, qu'on soit extravagant ou pas, quelle que soit notre personnalité, je déconseille de la masquer puisque c'est important que les gens sachent avec qui ils vont travailler. Il y a un point que j'aime beaucoup dans ce pitch, c'est clairement la façon dont ils vont montrer leur expertise. En rhétorique, on parle de l'éthos. L'éthos, c'est la personnalité de celui qui parle. En quoi est-ce que... Ce qu'il montre en quoi ce qu'il est, ce qu'il est, va créer de la confiance et donner de la crédibilité à ce qu'il défend, en l'occurrence à son projet. Et ici, on a une triple expertise. On le voit très bien. On a François, Yvan, je crois que c'est la maman de François qui est dentiste. Et chacun apporte des éléments différents. Et chacun est expert de son domaine. Donc ça, une triple expertise, c'est super intéressant. Parce que ça montre que les profils sont complémentaires. Quand on est investisseur, on n'a pas envie d'une boîte où tout le monde fait la même chose. Dans ce cas, ça veut dire qu'il y en a qui sont en trop. Quand on a des associés, il faut que ça se complète. C'est pour ça d'ailleurs que, par exemple, le type de duo ingénieur-école de commerce, en général, est apprécié des investisseurs parce qu'ils savent que c'est extrêmement complémentaire. Ici, c'est le cas. On a trois experts de trois domaines différents. Super intéressant. D'autant qu'après, ils vont aussi poser leur expertise en... donnant la liste des endroits où François a travaillé. J'ai travaillé pour des grandes marques et des grands groupes de cosmétiques internationaux comme L'Oréal, Chanel, LVMH en marketing développement. On l'entend, il y a beaucoup de marques très connues, donc là encore un gage de qualité. Ça, typiquement, si vous avez bossé dans des marques, dans des entreprises qui sont très réputées, si vous avez bossé chez Google, chez Apple, chez L'Oréal, LVMH, etc., ça vaut le coup de le préciser. En revanche, attention, puisque ... Je trouve qu'après, sur une réponse, ils vont justement être un peu trop dans la technicité. N'oubliez pas, ce qui nous intéresse le plus dans un pitch, c'est de comprendre son utilité. La technicité, elle est intéressante dans une certaine limite, si elle apporte vraiment une plus-value. Par exemple, une barrière à l'entrée. Et finalement, avec ce pitch, on assiste à une première. C'est la première fois qu'il y a cinq propositions des investisseurs. Il touche 100%. 100%. des investisseurs qui sont face à eux. Donc, formidable résultat. Bravo à eux pour ça. Ils ont en face de Jean-Michel Caram, ils ont en face d'Alice Labouze, ils ont en face d'Éric Larchevêque, Anthony Bourbon, Marc Simoncini. Donc, un choix cornélien. Et finalement, ils vont aller vers Jean-Michel Caram qui a plus d'expertise, plus d'expérience dans leur domaine. Je pense que c'est un très bon choix d'aller travailler avec lui. Ça matchera bien. Ils sont dans des domaines qu'ils connaissent tous les quatre. Et là encore il va apporter une nouvelle expertise, donc je me fais pas de soucis pour la suite, longue vie à eux. Et on enchaîne avec un pitch sur lequel je vais passer très rapidement, parce que le passage a été très raccourci, très découpé au montage. Pour précision d'ailleurs, le passage en réalité dure entre 1h et 1h30. Donc tous les passages sont très raccourcis, et pour le coup celui-ci ça a été vraiment... très rapide dans ce qui a été diffusé, donc j'ai peu de choses à commenter. Et il s'agit du pitch de Flood Frame présenté par Philippe. Alors Flood Frame, c'est en gros un genre de bouée qu'on installe autour de sa maison et qui, en cas d'inondation, va, par ce système de bouée qui en fait est rattaché à un système de bâche, etc., va permettre de protéger la maison contre l'inondation. Donc c'est un genre de garantie matérielle. Et alors là, sur le plan du pitch, pour moi, il y a un gros problème, c'est la technicité. Dès le début, au lieu de poser le problème, Philippe présente le fonctionnement technique de ce qu'il propose. Mais en fait, ce n'est pas ça qu'on attend. Avant de comprendre comment ça marche, on a besoin de savoir pourquoi c'est intéressant que ça marche. Commencez toujours par poser le problème que vous venez résoudre. Il faut faire comprendre qu'il y a une attente, qu'il y a un besoin et que vous venez répondre à ce besoin. En l'occurrence, il aurait pu parler des inondations qui ont lieu partout, de l'augmentation du nombre d'inondations en France. Des dégâts matériels, des dégâts financiers, etc. Tout ça, ça aurait été intéressant de le préciser et ensuite de préciser comment ça fonctionnait. Mais là, il rentre trop vite dans la technicité. On n'a pas le temps d'être accroché. On n'a pas le temps de ressentir quelque chose. Je sais, ça peut paraître très émotif ce que je vous dis, mais on doit ressentir quelque chose. On doit ressentir qu'on a un besoin pour ensuite y répondre. Ensuite, il y a un autre problème et qui là n'est pas inhérent au pitch, qui dépend de la société pour le coup. c'est qu'en fait en réalité il n'est pas du tout actionnaire majoritaire et ça a été dit après par les investisseurs mais ça ressemble plus à une filiale puisque 54% de son capital appartient à Floatframe Danemark, qui est entre guillemets la maison mère. Donc finalement, il ne va avoir aucune proposition, et je n'ai pas grand-chose de plus à dire dessus, si ce n'est que je pense que le produit est très intéressant, qu'il est très bien, mais le fonctionnement de la levée de fonds comme il l'a envisagé là n'était sans doute pas la bonne solution. Juste après lui, c'était Victor et Maïlis qui venaient présenter The Phone, mais ça comme je vous l'ai dit, pour avoir l'analyse détaillée, il va falloir aller sur la chaîne YouTube. Donc nous, on continue tout de suite avec Nicolas de chez SONED. SONED, c'est un système de sécurité pour les personnes âgées. C'est un système qui va entendre éventuellement leurs cris de détresse, leurs appels au secours, ou qui va détecter s'il y a au contraire une absence de bruit, en tout cas qui par l'environnement sonore, va permettre d'envoyer très rapidement une alerte et d'intervenir en cas de besoin. Donc très intéressant. mais vous allez voir qu'il y a quand même des petits soucis dans ce pitch et des éléments qui sont très intéressants, ce qui en fait un pitch intéressant. Globalement, moi, j'aime bien quand il y a des choses à dire de positives et des choses à améliorer. On va commencer par ce qui est bien. D'abord, j'aime beaucoup l'accroche. Il commence par un storytelling, c'est-à-dire qu'il raconte une histoire qui est en l'occurrence son histoire et celle de son grand-père, qui est présent d'ailleurs avec lui sur le plateau. Il sert de cobaye, entre guillemets. J'aime bien ce système-là. Ça permet d'humaniser le problème avant de l'étendre. au marché. Donc très bonne chose. Et d'ailleurs, il profite de ce storytelling pour faire deuxième point très intéressant, c'est qu'il écarte les autres solutions. Dans la foulée de ce storytelling, il va expliquer que oui, son grand-père pourrait faire ça, mais il ne l'aime pas pour telle raison, pour telle raison, etc. Donc ça, c'est une très bonne chose. Ça permet de se positionner directement face à la concurrence. Parce que tout le monde connaît ses concurrents, en tout cas les systèmes, pas forcément les marques, mais les systèmes. Donc il ne peut pas faire comme si ça n'existait pas. très très bien de le faire, de le faire même rapidement, puisque moi c'est le premier truc auquel j'ai pensé, c'est déjà des solutions. En faisant ça, il me fait comprendre que les solutions ne sont pas optimales, et donc il m'accroche pour la suite. Donc très très bien, ne négligez jamais votre concurrence. Et surtout ne négligez pas les deux types de concurrence, la concurrence directe et indirecte. Concurrence directe, les personnes qui font la même chose que vous, avec des petites nuances mais globalement la même chose, et concurrence indirecte. les personnes qui répondent à la même problématique que vous. Typiquement, le concurrent d'Air France en direct, ça va être Royal Air Maroc, British Airways, etc. Et les concurrents indirects, ce sont les autres marques de transport, les autres moyens de transport, BlaBlaCar, SNCF, etc. Parce qu'ils répondent aux besoins de se transporter. Il faut toujours s'intéresser aux deux. Maintenant, il y a deux gros problèmes pour moi dans ce pitch. Le premier, c'est qu'il ne s'intéresse pas à la tendance de la silver economy, il ne le mentionne pas. Ça, je trouve ça très dommage parce qu'il s'inscrit sur un marché qui est très porteur. Heureusement, ça va être souligné par un autre investisseur, mais il aurait, je pense, dû le dire lui-même. Et le deuxième point, c'est qu'il va manquer d'ambition. Alors bien sûr, on n'est pas obligé de dire qu'on va devenir la plus grande multinationale du monde, de vouloir devenir milliardaire, mais un pitch doit nourrir les ambitions, la vision des investisseurs. auquel il s'adresse. Parce que quand on est investisseur, on ne le fait pas juste pour faire une bonne action. Sinon, on donne ses sous à une association et pas à une entreprise contre départ. Donc là, je pense qu'il aurait fallu montrer un peu plus d'ambition. Maintenant, ce que j'aime bien, c'est qu'il a une vision qui est très claire. Et d'ailleurs, ce qui s'est passé est assez intéressant. C'est qu'Anthony Bourbon lui a fait une proposition qui était de 250 000 euros contre 30% de sa société, alors qu'à la base, Nicolas a demandé 250. Donc 1000 euros contre 10%, qui est divisé par 3 la valorisation qu'il demandait à la base. Et Nicolas a décidé de la refuser, mais pas parce que c'est un problème de sous-valorisation de sa proposition, de sa société. Ce qui l'a dérangé, c'est la question de l'inadéquation avec ses propres valeurs. Et je trouve que c'est sans doute une des meilleures raisons de refuser l'argent d'un investisseur. Et je trouve que Kelly Massol a une phrase qui justifie. totalement ça qu'il explique très bien. J'en a pas d'odeur mais il a des valeurs. Et donc finalement, vu que c'était la seule proposition qu'il a reçue, il repart sans levée de fonds, mais je pense qu'il arrivera malgré tout à obtenir quelque chose plus tard dans une levée de fonds plus classique. On termine avec le pitch de Belvéo. Belvéo, ce sont donc des parasols, mais des parasols qui résistent au vent. On connaît tous la galère du cerf-volant qui prend une énorme rafale de vent et dont les baleines vont finir par péter. Avec son système, plus de soucis là-dessus. Et il y a un truc que j'ai vraiment pas compris dans ce pitch. Pourquoi est-ce que les investisseurs n'ont pas investi ? Parce que clairement, on a un des meilleurs pitchs de la soirée. Déjà, super intéressant dans ce pitch, la structure. La structure qu'il utilise, elle est classique, mais c'est ce qui fonctionne. Et ça ne sert à rien de réinventer l'eau chaude. Il commence en donnant la preuve du problème, c'est-à-dire qu'on a cette espèce de générateur de vent qui montre, en gros, des parasols qui tiennent face à des bourrasques. Donc, la preuve par l'action, la preuve par... l'exposition. Donc, on a le problème. Ensuite, il présente la solution. On comprend tout de suite ce que c'est. Il expose les bénéfices. Il donne les chiffres. Il a fait 5 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. Il est rentable au jour 1 sans avoir pris d'investissement. Clairement, tout fonctionne. Et puis, il termine bien sûr avec son appel à l'action, avec sa demande. Il cherche 200 000 euros contre 5 %, donc lui, sa boîte à 4 millions d'euros. Très honnêtement, je trouve que tout ça est super honnête. Le pitch est bon, le produit est bon, tout a l'air de fonctionner. Et puis, les investisseurs lui demandent un peu finalement les next steps. C'est quoi les prochaines étapes ? Il a commencé à parler déjà de sa volonté de créer du nouveau mobilier, de créer d'autres produits. Et ça, pour moi, c'est une super idée. C'est même un des reproches qui est souvent fait dans Qui va être mon associé. C'est des gens qui n'ont qu'un seul produit. Au bout d'un moment, c'est un peu limité. Là, il a un produit qui marche super bien. Et il se dit, je vais continuer avec ce produit, mais je veux avoir quelque chose à vendre en plus. C'est vachement bien. Je ne vois pas du tout où est le problème sur ce truc-là. Je n'ai vraiment pas compris la position des investisseurs. En tout cas, malheureusement, il repart sans investissement, mais il va réfléchir apparemment à sa structure. Ce serait intéressant d'ailleurs de savoir avec un peu plus de recul, parce que là, on voit sa réaction à chaud, de voir un peu comment il a fait évoluer sa réflexion. Est-ce que finalement, il s'oriente vers de l'international ou est-ce qu'il reste sur sa volonté ? Mais ce qui est certain, c'est que sa structure était vachement bien, son produit est solide. Donc pour moi, tout était réuni pour qu'il y ait un bon pitch et pour qu'il y ait un investissement. Prendre les réactions à froid, c'est ce que je vais vous proposer de faire très bientôt. Parce que je vais essayer chaque vendredi de recevoir l'un des candidats de l'émission pour débriefer de son passage quelques mois après. Et donc ça fait un peu plus de 3-4 mois que ça a été tourné. Et je me suis dit que ça serait intéressant d'échanger avec ceux qui sont passés dans chaque épisode pour leur demander où ils en sont quelques mois après. Est-ce que le deal s'est fait ? Qu'est-ce qu'ils pensent de leur pitch ? Donc on va débriefer ça, ça se passera à 11h30. Le premier, ça sera pour la Saint-Valentin, le 14 février. On se retrouvera avec Julien, le CEO de Maju, qui passe dans l'émission de mercredi prochain. Donc rendez-vous le 14 février à 11h30 sur LinkedIn pour un live. Et n'oubliez pas, si vous avez apprécié ce podcast, de vous abonner et de laisser la meilleure note possible sur votre plateforme d'écoute. C'est super important pour le référencement. Alors je compte sur vous et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau débrief. Allez, ciao !