- Speaker #0
Salut, moi c'est Audrey, alias la chef-tête. Comme beaucoup, j'ai longtemps cru que ma valeur dépendait des autres. Mes parents, mes profs, mon conjoint, mon boss, et même ma gynécologue. Entre syndrome de l'imposteur et doute permanente, je me sentais prisonnière de mes étiquettes. Mais ça, c'était avant. Avant de réaliser que je n'étais pas seule, à me traîner tous ces boulets. Et surtout... avant de décider de tout envoyer vers lui. La Cheftaine, c'est un podcast où on parle de ce qui nous freine, mais aussi de ce qui nous inspire. En solo ou avec mes invités, j'ai décidé de secouer le cocotier. Alors, si toi aussi tu cherches à te reconnecter à ta propre valeur et que tu veux un boost d'énergie positive, c'est pas. Bienvenue dans La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé. Place à l'épisode du jour. Bonne écoute En cette période de fête de fin d'année, j'ai enregistré un épisode un peu spécial avec Élodie, ma petite sœur. Même si nous avons été élevées ensemble de la même façon, nous sommes bien différentes toutes les deux. Elle m'a toujours semblé être bien plus à l'aise dans ses baskets que moi. Et elle a réussi, là où je n'y arrive toujours pas, à presque 40 ans, tenir tête à notre maman sans te raconter toute sa vie. Élodie, c'est aussi un véritable chat noir. Sans déconner. Une vraie reine des galères. C'est simple. Le dégât des eaux, il est pour elle. La voiture qui te lâche un vendredi soir, à 18h évidemment, pour elle aussi. La relation toxique au travail, pour sa paume. Le mec qui se barre sans se retourner, en te laissant une ardoise et le marmon en bas âge, en bonus, pour elle. Dans chacune des épreuves que la vie a placées sur sa route, Elodie a décidé de rester positive pour aller de l'avant. Parce que c'est bien connu. Regardez derrière. Ça ne fait avancer personne. Sa force de résilience m'a toujours impressionnée. Et petit pas par petit pas, elle a construit sa vie à la force de son travail et de sa pugnacité. À la naissance de son second enfant, dans une ambiance bien plus apaisée, avec un conjoint qui la soutient, mais dans une vie professionnelle qui l'épuise, elle décide de mettre sa carrière sur pause et prend un congé parental. Frustrée de ne pas avoir pris plus de temps pour son aîné à l'époque et de profiter pleinement de ses premiers mois de vie, elle s'est engagée dans ce projet et ce fantasme de maternité pour son second. Mais en pratique, en dehors de son bébé, elle a vraiment tout détesté dans cette vie de mère au foyer. Pour autant, elle n'avait pas du tout l'envie de retourner à son poste. Et c'est justement là que le bât blesse. Son job ne l'éclatait pas. La passion pour son métier avait disparu. mais elle devait bien trouver quoi faire de sa vie professionnelle à présent. Puis vint une opportunité qu'elle ne pouvait pas décliner et qui l'a obligée à sortir de sa zone de confort. La Cheftaine, le podcast. Nouvel épisode.
- Speaker #1
C'est parti et joyeuses fêtes Bonjour Élodie.
- Speaker #2
Bonjour Audrey.
- Speaker #1
Bienvenue sur le podcast de La Cheftaine. Alors on est toutes les deux en train de se marrer. On est assis sur le lit de ta chambre, planqués pendant que Esteban, ton fils aîné, est en train de regarder la télé. Voilà. Pour l'audience, je précise, tu es ma petite sœur. Je trouve que ton parcours pourrait en inspirer d'autres parce que tu t'es lancée dans quelque chose d'intéressant. Tu vas nous raconter un petit peu l'aventure. Mais avant de démarrer, parce que moi, je ne te connais mais personne d'autre, finalement. Donc, présente-toi. Dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie.
- Speaker #2
Alors, moi, c'est Élodie, bientôt 35 ans. Je viens de Perpignan dans le 66. Je suis... coiffeuse depuis presque 20 ans maintenant.
- Speaker #1
Donc ton parcours professionnel, tu viens d'en parler un petit peu, tu es coiffeuse depuis 20 ans, presque 20 ans. Oui, c'est vrai que tu as commencé avec 14-15 ans, donc c'est bientôt 35, on peut le dire, 20 ans. Donc coiffeuse, c'est un vaste métier, mais coiffeuse à quel titre Tu travailles à titre indépendant, à titre salarié Raconte-nous un petit peu ton parcours.
- Speaker #2
Alors, pendant 16 ans, j'ai été ouvrière, employée dans divers salons. Et depuis maintenant bientôt deux ans, à mon compte, en tant qu'entreprise.
- Speaker #1
Donc, tu es à ton compte depuis deux ans. Et comment ça s'est passé, ce passage à ton compte
- Speaker #2
Alors, la décision s'est prise pendant mon congé maternité de mon deuxième enfant, qui est bientôt trois ans. Pendant mon congé maternité, je me posais la question de savoir si vraiment je voulais continuer dans la coiffure ou pas, puisqu'un ras-le-bol général de l'ambiance des salons de coiffure, d'être pris un peu... Pas apprécié à ta juste valeur Pas apprécié à ma juste valeur, pas valorisé comme je l'aurais aimé. Donc, je me renseignais un peu à droite à gauche. Et puis après, j'ai eu cette opportunité qui s'est ouverte à moi de m'installer en tant que coiffeuse à domicile. D'accord. En intervenant principalement dans une résidence senior.
- Speaker #1
D'où le lien avec moi.
- Speaker #2
D'où le lien, effectivement.
- Speaker #1
Mais du coup, la coiffure ne te plaisait plus suffisamment Parce que, on se connaît depuis toujours, on va dire ça. C'est ta passion depuis gamine Depuis toujours.
- Speaker #2
J'ai toujours voulu faire coiffeuse. Je pense qu'arrivé à un moment, ma passion s'est un petit peu éteinte. Je pense que les gens pour qui j'ai travaillé ont éteint la flamme que j'avais pour la coiffure. Tu n'étais plus en phase Je n'étais plus en phase. Je cherchais, je pense que je me cherchais aussi, on me dit de renouveau. Et puis, ça a été le congé mater, aussi une période assez compliquée, déprime, mais... On est coupé de tout lien social d'un coup.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on a toujours eu de la question là.
- Speaker #2
J'ai quand même un premier enfant qui va bientôt faire 13 ans. Pour lui, je n'ai pas eu de congé mater. J'ai repris le boulot, il avait deux mois. Il avait un congé mater,
- Speaker #1
mais il avait un congé parental.
- Speaker #2
Parental, oui, voilà. Pour le deuxième, j'avais toujours dit, si un jour j'ai la chance d'avoir un autre enfant, je prendrai un congé parental, les trois ans, les machins. Sauf que ça ne se passe pas comme on le pense vraiment. Moi, en tout cas, ce n'est pas mon truc de rester à la maison qu'avec bébé. Et du coup, je me posais plein de... de questions. Est-ce que je suis une bonne maman Est-ce que vraiment je continue dans la coiffure Est-ce que je n'ai pas envie de faire autre chose La question, c'était vraiment quoi Parce que je n'ai toujours aimé et toujours voulu faire que de la coiffure.
- Speaker #1
C'est vrai que tu parles de ton premier enfant et je me souviens que le congé parental, tu ne l'as pas pris pour des raisons de problématiques financières. Exactement. Du coup, en termes d'organisation, est-ce que tu ne voulais pas revivre avec ton deuxième.
- Speaker #2
Je ne voulais pas parce que le premier, ça a été la nounou, papi, mamie et maman a été vraiment plus ou moins inexistante dans sa vie.
- Speaker #1
Oui, du coup, c'est vrai que les horaires que tu avais quand tu étais en salon de coiffure, c'était vraiment un moment où tu as pu te rendre plus en contact avec ton deuxième. C'est beaucoup de travail le week-end, de grosses amplitudes.
- Speaker #2
C'était du lundi au samedi, à part le mercredi après-midi que je ne travaillais pas. Mais je le posais à 8h et je le récupérais à 19h30.
- Speaker #1
Grosse amplitude qui fait que tu t'es posé ce genre de questions.
- Speaker #2
Est-ce que j'ai envie de cette vie Est-ce que je veux cette vie-là Et j'avais la chance pour le deuxième enfant d'être encore avec le papa. Chose que je n'avais pas pour le premier. On voit les choses différemment.
- Speaker #1
Et puis plus âgé aussi. Plus âgé aussi,
- Speaker #2
oui exactement. Il y avait du recul et déjà de l'expérience.
- Speaker #1
Moi, je précise pour l'audience, c'est un petit peu moi qui t'ai apporté cette opportunité puisque je dirige la résidence senior dans laquelle tu interviens, notamment, ou d'ailleurs. Et la coiffeuse habituelle a cessé ses activités et là, je me suis dit, tiens, Élodie, elle brouille un peu du noir et elle tourne en rond chez elle à savoir ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle aime bien travailler avec les personnes âgées parce que tu avais cette aspiration-là à un moment. Tu voulais même faire une formation de thanatopractrice.
- Speaker #2
Exactement. J'hésitais entre soi dans l'aide à domicile, le contact justement avec les gens, notamment âgés, parce que j'aime bien ça, c'est bête, c'est bizarre. Ou, oui, je sais comment on dit, thanatopracteur.
- Speaker #1
Oui, vraiment.
- Speaker #2
Mais la préparation des corps, en fait, quand ils sont morts, parce que je trouvais que ça allait un peu en continuité avec ce que je faisais, la mise en beauté des gens. Mais là... pour leur dernier voyage.
- Speaker #1
Vendre une certaine dignité aux défunts.
- Speaker #2
Et cet envie, déjà, je l'ai eu déjà de base quand Pépé est décédé. Parce qu'il n'était absolument pas coiffé comme lui. Il le souhaitait dans son cercueil et je me revois avec ma brosse en train de le poêler. C'est vrai que tu avais sorti la brosse et la brillante. Et de là,
- Speaker #1
je me suis dit non,
- Speaker #2
mais ce n'est pas possible. Il y a quelque chose à faire.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est...
- Speaker #2
C'est de là que l'idée avait déjà commencé.
- Speaker #1
Bon, on est bien d'accord, et là je fais une parenthèse, les personnes âgées, effectivement, sont âgées, mais ça ne veut pas dire qu'elles seront bientôt mortes. Non, pas du tout. D'autant que dans ce métier,
- Speaker #2
on m'avait beaucoup mise en garde en me disant qu'on ne fait pas la mise en beauté, entre guillemets, si je peux appeler ça comme ça, qu'à de la personne âgée. Tu peux être face à des enfants, tu peux être face à des gens de ton âge, et là, ça met un frein quand même, parce qu'est-ce que je les aurais aussi bien accrochés que ça pour mettre en beauté un enfant qui...
- Speaker #1
Oui, oui, oui.
- Speaker #2
Je ne sais pas.
- Speaker #1
Le cadre est différent. Oui. Donc, du coup, tu n'as pas eu à aller au bout de cette démarche-là, puisque
- Speaker #2
Zorro est arrivé.
- Speaker #1
Zorro est arrivé. Non, pas personne. Voilà. Et donc, j'étais dit, Elodie, là maintenant, c'est maintenant. Et donc, grand bouleversement. Comment tu as appréhendé ça Qu'est-ce qui s'est passé
- Speaker #2
Quand j'ai eu ton coup de fil pour me dire ça, ça m'a chamboulé parce que l'idée m'avait déjà traversé l'esprit, bon pas dans la résidence, mais de m'installer moi à mon compte. Après, vu mon parcours, j'ai élu mon premier enfant pendant 7 ans toute seule, je ne pouvais pas, je me mettais beaucoup de barrières pour me lancer toute seule, pour côté financier, tout ça. Là, en étant avec quelqu'un, deux enfants, je ne me suis pas posé la question plusieurs fois, parce qu'au bout d'une heure après, je t'ai rappelé en te disant que j'avais déjà préparé mes tarifs, mes amplitudes horaires, ce qu'il faudrait que je fasse, combien de chiffres d'affaires par jour pour pouvoir payer. des charges, des machins, des trucs, sans savoir vraiment où je mettais les pieds. Oui,
- Speaker #1
mais tu avais déjà...
- Speaker #2
J'ai réfléchi, on va dire, pendant une heure. Et au bout d'une heure, je me suis dit, mais là, c'est le moment, en fait. Il n'y a pas de frein. J'ai une sécurité. Quoi qu'il en soit, j'ai quand même un mari à côté de moi qui, si je me plante,
- Speaker #1
il est là. Les enfants ne sont pas à la rue.
- Speaker #2
Exactement. J'aurais de quoi remplir leurs assiettes ce soir.
- Speaker #1
C'est sûr que c'est une angoisse, effectivement, quand tu as des personnes à charge. Du coup, comment ça s'est organisé Parce que tu étais en congé parental, donc salariée et sous contrat. Et sous contrat, voilà. Comment tu as organisé tout ça et vers quoi tu es allée
- Speaker #2
Alors, j'ai d'abord contacté mon employeur, chez qui j'étais en poste depuis huit ans, en lui demandant, enfin en lui expliquant mon projet. Déjà, j'ai été transparente, j'ai été honnête et je lui ai demandé de faire une rupture conventionnelle.
- Speaker #1
De façon à pouvoir toucher le chômage Exactement,
- Speaker #2
parce qu'il faut se lancer, oui, mais…
- Speaker #1
À s'enfiler.
- Speaker #2
Mais bon, il faut quand même un petit pécule pour se lancer. J'avais du matériel à acheter, donc il me fallait quand même une petite ceinture de sécurité, on va dire. La rupture conventionnelle, elle me l'a refusée, chose après que je peux comprendre, elle n'est pas dans l'obligation de l'accepter. Mais la question s'est posée, c'est qu'est-ce que je vais faire Parce que si je démissionne, je perds tout. Dans ma tête, ça tournait un petit peu en rond parce que je ne savais pas trop vers quoi je pouvais me tourner. Tu n'avais pas d'argent de côté. Oui, je n'avais pas d'argent de côté. De l'autre côté, le poste vacant d'intervenante coiffeuse à domicile à la Réalisance Clarissia, il n'allait pas rester vacant 36 ans non plus, parce que ce n'est pas parce que je suis ta sœur que j'avais la priorité non plus. Et j'ai la belle-mère de mon mari qui travaille à la Chambre des métiers de Perpignan qui m'a parlé du conseiller en évolution professionnelle, chose que je ne connaissais absolument pas. Alors en fait, j'ai pris rendez-vous avec une conseillère, je lui ai expliqué mon projet. De là, j'ai dû monter un dossier assez solide pour prouver la validité et la solidité de mon projet, pour montrer que j'allais démissionner, mais ce n'était pas pour faire chou blanc après. De là, suite à la fin de cette candidature, j'ai su passer en commission devant un jury. qui a délibéré et qui m'a appuyée en me disant que oui, mon projet était solide et fiable. Donc, ils m'ont autorisée à démissionner pour ne pas que je perde mes indemnités de pendant le temps.
- Speaker #1
D'accord. Donc, ce conseil en évolution professionnelle, c'est l'étape nécessaire pour pouvoir démissionner en perdant le chômage.
- Speaker #2
Exactement. Et je ne connaissais absolument pas, donc j'ai trouvé ça super. Et je trouve qu'il devrait y avoir plus de communication justement sur ce point.
- Speaker #1
On commence à en parler, mais assez peu. C'est vrai que la démission ne permet pas de bénéficier des droits au chômage immédiatement.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
On a une top K de motifs légitimes. Et pour avoir un motif légitime, notamment la création d'entreprise, il faut passer par la case du conseiller en évolution professionnelle.
- Speaker #2
Mais c'est très bien parce que ça m'a permis quand même de découvrir beaucoup de choses, notamment un stage sur lequel je me suis positionnée tout de suite après. Donc, il y avait… les outils du chef d'entreprise et un petit peu de comptabilité aussi.
- Speaker #1
Donc, ça t'a envoyé en formation aussi Oui. D'accord.
- Speaker #2
Ce n'était pas une obligation, mais j'ai préféré le faire et je ne regrette absolument pas parce que j'ai pu déterminer quel statut je voulais me placer. Ce n'était pas dans l'obligation de me mettre en tant qu'entrepreneur. J'aurais pu me mettre en entreprise individuelle ou autre chose.
- Speaker #1
Oui, mais ça t'a permis d'aller plus loin sur l'identité. Mais j'ai été… Voilà.
- Speaker #2
Parce que quand on fait les études de coiffure, notamment pour le brevet professionnel… on aborde un peu ces sujets de statut et tout ça, mais on le survole.
- Speaker #1
Les écoles de coiffure remontaient un certain temps aussi, elles n'étaient plus d'actualité peut-être.
- Speaker #2
Oui, pour le moment, j'avais 17-18 ans. Ça commençait à faire un peu long, mais ça m'a énormément servi. Cette formation et ce conseil en évolution, je le conseille pour tout le monde. Si on a l'ambition de démissionner pour monter sa société ou pour se lancer dans toute autre chose, Je trouve que c'est très bien parce qu'en plus, ce sont des gens qui voient...
- Speaker #1
C'est du service public, c'est gratuit.
- Speaker #2
C'est gratuit, ça oui, il faut le préciser aussi. Et puis, les accompagnants sont super. Enfin, moi, celle avec qui j'ai eu affaire, elle a été extraordinaire.
- Speaker #1
Du coup, ça t'a permis finalement de cadrer vraiment ton projet. Exactement. D'aller d'affiner un petit peu ça avec une formation. Et derrière, tu as soutenu ton projet devant ce jury, qui a validé en disant qu'elle ne va pas au casse-pipe, ou du moins, elle met tout pour ne pas y aller.
- Speaker #2
En sachant que le projet, quand on le présente au jury, ce n'est pas moi qui vais, je ne fais pas un oratoire.
- Speaker #1
C'est ta conseillère qui l'a défendu Pas du tout.
- Speaker #2
On a tout mis sur papier. On en a discuté, elle et moi, pendant au moins quatre rendez-vous, du travail, moi à la maison. Elle reprenait un petit peu. Donc les dyslexiques, les fautes d'orthographe étaient nombreuses. Et après, elle présente en fait le dossier, mais tout est mis par écrit. D'accord. C'est-à-dire que je ne me présente même pas au jury. C'est le seul truc, le petit point négatif que je leur dirais. Parce que moi, personnellement, je savais que mon projet était diable. Mais il fallait quand même avoir cette approbation pour pouvoir démissionner, moi, et ne pas perdre d'argent. Oui, parce que du coup,
- Speaker #1
en étant inscrite au chômage avec un statut d'auto-entrepreneur, ça te permet de bénéficier de cotisations de charges réduites sur les premières années. Alors,
- Speaker #2
pas forcément d'être au chômage. D'être inscrite au chômage et d'être un auto-entrepreneur, ce que j'ai pu faire, c'est… Toute personne qui a été au chômage le sait. Soit j'étais payée tant par mois. En fait, si je ne me dégageais pas de salaire ou si je me dégageais un tout petit salaire dans les premiers temps de mon activité, Pôle emploi pouvait me faire un complément. C'est-à-dire que j'avais droit, on va dire une bêtise, 1 100 euros de chômage par mois. Si moi, je ne me dégageais que 900 euros, mon chiffre d'affaires ne me permettait que de ne me dégager que de 900 euros de salaire, eux me payaient le complément pour que j'aie 1 100 euros.
- Speaker #1
C'est un minimum vital, ce qui n'est pas négligeable. Voilà.
- Speaker #2
C'était soit j'avais cette option, soit je demandais de me le faire payer en deux fois. Les six premiers mois.
- Speaker #1
Ça permettait d'acheter les fournitures qui manquaient.
- Speaker #2
D'accord. Et personnellement, j'ai choisi la deuxième option parce que…
- Speaker #1
Tu avais des frais pour le démarrage. Déjà de un.
- Speaker #2
Et par rapport au business plan que j'avais fait et ce que je souhaitais réaliser, j'osais espérer me payer un peu plus de 900 euros par mois.
- Speaker #1
c'est l'intérêt aussi bon les premiers temps quand on se lance c'est pas la panacée c'est bien de le dire parce que tout le monde a l'image du chef d'entreprise qui réussit qui a la visa gold pour payer ses factures pas du tout même à l'heure actuelle presque deux ans d'activité je me verse pas non plus un euro de salaire il y a la réalité aussi donc sur la temporalité du coup moi je me souviens on en a parlé en décembre je t'ai dit bon ben là il y a une opportunité à l'heure actuelle il faut que tu y ailles Et le salon, si ma mémoire est bonne, l'intervention de coiffure, tu as démarré ça en avril Au mois de mai. Avril-mai. Ok, donc cinq mois plus tard. Le conseil en évolution professionnelle est tout en dossier à monter finalement. Ça t'a pris trois, quatre mois
- Speaker #2
Alors, dans un premier temps, ce qui a été long, ça a été la négociation avec mon employeur.
- Speaker #1
Oui, il y a eu quelques années. Il y a eu des petits points. Donc,
- Speaker #2
voilà, on ne trouvait pas tout bout,
- Speaker #1
tout rose non plus.
- Speaker #2
Après, le... En soi, monter le dossier, que ça passe en commission et tout ça, ce n'est pas très long. C'est juste que les commissions, il y en a, je crois, c'est une par mois, une tous les deux mois. Et j'étais prise dans le temps, vraiment, parce que je ne voulais pas que cette opportunité me file sous les doigts. Donc, j'ai dû accélérer le truc, aller vite, vite. Je n'avais plus besoin parce que la commission était à la fin.
- Speaker #1
Tu étais coincée un peu par le temps. Mais en soi, quelqu'un... C'est un février,
- Speaker #2
la première commission. Donc, j'étais vite, vite.
- Speaker #1
Mais en soi, quelqu'un qui prépare un petit peu les choses en amont, en l'espace de trois mois, ça peut se décanter. Déjà, pour les personnes qui sont un peu paumées, le conseiller en évolution professionnelle, c'est peut-être un premier truc.
- Speaker #2
Si jamais mes explications ne sont pas forcément top, on va dire. J'invite ces gens-là à se tourner vers la chambre des métiers de leur secteur. Là, ils seront aiguillés, il n'y a aucun souci.
- Speaker #1
Aujourd'hui, on est à 10 juin presque. On entame la deuxième année. Tu es en plein dans ta deuxième année d'activité Oui,
- Speaker #2
au mois de mai, ça fera deux ans.
- Speaker #1
Comment tu te sens
- Speaker #2
Je revis.
- Speaker #1
Ah oui, carrément Ah oui.
- Speaker #2
Je re-aime mon métier. Ça me conforte dans l'idée que c'est vraiment ma passion. depuis toujours. J'ai du temps pour travailler, j'ai du temps pour gérer mes enfants, ma famille. Parce que ce qu'il y a de bien quand on travaille à 50, c'est qu'on s'organise soi-même ses propres horaires. J'ai tous mes mercredis, mes samedis, mes dimanches. Mais à côté de ça, quand je suis au boulot, je suis au boulot. Mais j'ai l'esprit tranquille parce que papa est là et il gère les enfants. Donc, ça,
- Speaker #1
c'est énorme.
- Speaker #2
Mais voilà, quand je suis au boulot, j'ai l'esprit au boulot. Et quand je suis à la maison, je suis pleinement avec mes enfants. Donc,
- Speaker #1
tu as gagné en qualité de vie.
- Speaker #2
Complètement. Je gagne, comme je disais tout à l'heure, je ne gagne peut-être pas 5 000 euros par mois, mais j'ai une tranquillité d'esprit.
- Speaker #1
Et justement, par rapport à ton poste salarié et ton job salarié auparavant, financièrement, tu t'y retrouves là aujourd'hui, presque deux ans plus tard
- Speaker #2
Je travaille moins. Je travaille le lundi, le mardi, le jeudi, le vendredi.
- Speaker #1
Quatre jours semaine.
- Speaker #2
Je commence tous les matins à 9h30, donc c'est génial. Et je finis, par contre, je n'ai pas d'heures. Je ne gagne pas forcément plus, ça dépend des mois, que ce que je touchais en tant qu'employée. Mais... à côté de ça enfin voilà je suis avec mes enfants j'ai une vie je ne suis pas qu'au boulot oui tu vis pas pour le travail tu travailles pour vivre exactement la reconnaissance elle est pour moi c'est que il n'y a que moi qui est juste là je j'essaye pas de trouver à quelqu'un coucou je suis là regardez ce que je fais je me donne c'est pour moi et pour les petites mamies et pour mes petites mamies que j'adore ça c'est clair
- Speaker #1
Vous travaillez avec la clientèle âgée, c'est quelque chose, ce n'est pas facile. Et je crois que tu t'es fait une bonne petite place au point de résidence.
- Speaker #2
Ce n'est pas facile, oui, mais moi, j'ai un autre rapport. Tu es une directrice, moi, je suis leur coiffeuse. Donc, ça est très dans les potins, très dans le chouchoutage. Et moi, je me régale. Comme je leur dis souvent, moi, je n'ai plus mes grand-mères et c'est toutes mes grand-mères.
- Speaker #1
Du coup, aujourd'hui, qu'est-ce que tu penses en termes de rétrospective Tu as plus grosse erreur dans la conduite de cette évolution de carrière Est-ce qu'il y a une boulette que tu as faite Tu as dit, oh là là, avec le recul, je pourrais faire les choses différemment
- Speaker #2
Pas spécialement, juste une chose, ne pas avoir peur de me lancer, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
La trouille de se dire, oh là là, je n'y arrive pas, voilà. Alors qu'en fait, on se crée nous-mêmes des barrières dans la vie. Et même dans la vie de tous les jours. De toute façon, chaque fois qu'on avance dans la vie, on se le dit. Non, il ne faut pas se mettre de barrière. En fait, quand on a envie d'un truc, on va jusqu'au fond du truc, tout simplement.
- Speaker #1
Donc, si je résume, ta plus grande réussite, c'est d'y être allée Oui,
- Speaker #2
complètement.
- Speaker #1
C'est bien. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à concilier pour mener à bien ce projet, selon toi J'ai l'impression que l'équilibre personnel-professionnel est plutôt bien. Oui,
- Speaker #2
ça a été compliqué au début,
- Speaker #1
parce qu'en tant que maman,
- Speaker #2
toute maman me comprendra, on a beaucoup de charges. Et c'est compliqué d'essayer de déléguer, de faire comprendre aussi à l'autre où j'ai besoin. Je ne suis pas Wonder Woman, je ne suis pas Shiva, je n'ai pas 36 000 bras, je ne peux pas être sur tous les fronts.
- Speaker #1
Et surtout, tu es en congé parental et tu es gérée
- Speaker #2
H24. J'ai dû me débrouiller à vite trouver une nounou et essayer de tout concilier. Ça n'a pas été évident au début. Parce que j'avais des formations à passer, il fallait vite que je me dépêche d'acheter du matériel, que j'aille travailler, c'est toute une autre organisation. La maison quand même à gérer, les enfants, les courses, le repas.
- Speaker #1
Finalement, ton conjoint a pu prendre un peu plus de place. Prendre un peu plus de place,
- Speaker #2
exactement. Un peu forcé peut-être pour lui, mais il y a fait. Il n'est pas mort, messieurs. Et il le vit très bien aujourd'hui, même si des fois, c'est peut-être pesant pour lui. Ça s'appelle la vie.
- Speaker #1
exactement je ne suis pas toute seule qu'est-ce que tu sais aujourd'hui et que tu aurais aimé savoir avant de te lancer dans toute cette affaire c'est une excellente question que rien n'est insurmontable je ne sais pas si c'est vraiment le bon terme ouais que il faut arrêter de se faire un monde pour pas grand chose il faut y aller quoi il faut y aller il faut foncer j'allais te poser la question de qu'as-tu gagné à te lancer mais ça parle voilà j'ai fou gagné que tu es épanouie.
- Speaker #2
Je suis épanouie. Je me régale. J'aime mon métier encore plus qu'avant. Même si je ne fais que de la mise en pli ou de la permanente, des petits brushings, mais je me régale. Ça n'a rien à voir.
- Speaker #1
C'est le principal. Quelles sont tes perspectives Tu te vois où d'ici 5 ou 10 ans, par exemple
- Speaker #2
Toujours en place avec mes mamies.
- Speaker #1
Voilà. Indéboulonnable.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
Même si tu as 35 ans. Donc, tu fais vite. Tu as du temps, à nos entours. Oui,
- Speaker #2
j'ai du temps. Après, mon ambition plus tard, c'est de travailler quand même un peu plus. Là, je me permets de faire ça aussi parce que je peux et parce que j'ai quand même un enfant en bas âge. Après, à long terme…
- Speaker #1
Tu as des perspectives de croissance encore. Oui, oui, oui.
- Speaker #2
Il faut travailler plus ou plus, d'être plus présente à la résidence ou de démarcher d'autres maisons de retraite, d'autres résidences.
- Speaker #1
Vraiment, de rester auprès du public âgé. Oui. Quand même. Oui, oui.
- Speaker #2
ça te tient à cœur de rester avec ce public oui parce que ça leur fait du bien donc ils ont besoin de moi aussi c'est le lien social c'est du lien social et puis moi ils me font du bien aussi on est arrivé au bout des questions que je t'avais envoyées
- Speaker #1
Et maintenant, j'ai quelques petites questions que tu ne connais pas. Réponse au tac au tac. Sans réfléchir. Attention. Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi Et dans l'histoire avec un grand H.
- Speaker #2
Oh, enfin, la reine d'Angleterre. Elisabeth.
- Speaker #1
Elisabeth II. Elisabeth II. Un peu Elisabeth II. Oui. Voilà. Et pourquoi
- Speaker #2
J'ai toujours admiré cette femme. Elle a eu une vie qui ne lui était pas destinée de base et elle l'a menée, mais alors, comme un chef.
- Speaker #1
Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence
- Speaker #2
Je dirais un mensonge, mais tout dépend de l'ampleur du mensonge.
- Speaker #1
Un petit tu préfères
- Speaker #0
Tu préfères thé ou café
- Speaker #2
Café. Beaucoup de café Oui.
- Speaker #0
Trop de café Trop.
- Speaker #1
Tina ou Affida Turner Tina. Star Wars ou Star Trek
- Speaker #2
Star Wars.
- Speaker #1
Ça sent le traumatisme de l'enfance, tout de même. Oui. Avec ou sans ammoniac
- Speaker #2
Je dirais avec, puisque je travaille avec de l'abonniaque. Mais j'en sniffe toute la journée.
- Speaker #1
As-tu un mantra, une citation ou une devise que tu t'appliques au quotidien
- Speaker #2
Ce qui ne tue pas rend plus fort.
- Speaker #1
Bien envoyé. Que dirais-tu à la femme que tu étais il y a quelques années avant d'amorcer ce changement de vie professionnelle
- Speaker #2
Tout passe. Avec le temps, tout passe.
- Speaker #1
C'est une chanson, ça, non Avec le temps, tout passe. Et bien justement, quelle est la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les Josettes Oh,
- Speaker #2
j'en ai tellement.
- Speaker #1
Elle est super calipragie,
- Speaker #2
non Ah oui, Mary Poppins,
- Speaker #1
pourquoi pas.
- Speaker #2
Mais je n'arrive pas à dire les mots.
- Speaker #1
Non, on restera sur Mary Poppins. Oui, allez. Merci, Elodie, de ce partage. Et puis,
- Speaker #2
avec grand plaisir, Dreddrey.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #2
À bientôt.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que tu repars avec de l'inspiration et de nouvelles perspectives pour avancer avec confiance. Si cet épisode t'a plu, pense à t'abonner pour ne rien manquer des prochains. Et surtout, n'hésite pas à laisser un avis plein d'étoiles sur ta plateforme Vécoute. C'est le meilleur moyen de soutenir le podcast et de faire grandir notre belle communauté. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode, toujours aussi décliné et inspirant. A bientôt dans la Chef's Med