Speaker #0Bonjour et bienvenue, je suis Emmanuelle O'dru, fondatrice de Spin'Dynamic et thérapeute en réalignement vertébral. J'avoue, je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de vous retrouver désormais, deux samedis par mois, pour la chronique de Spin'Dynamic, le nouveau rendez-vous acoustique avec notre dos. Savez-vous qu'il règne encore aujourd'hui une méconnaissance générale à propos de la colonne vertébrale et surtout de l'étendue de son territoire d'action ? Et si notre dos était la source d'une majorité de maux ? Et si notre dos était l'instrument clé à la confluence du physiologique et de l'émotionnel ? Mon défi derrière ce micro sera de vous révéler les pouvoirs extraordinaires de votre dos en passant par des conseils pertinents pour répondre à tous ces besoins primordiaux. Alors, si vous voulez en savoir plus sur ce dragon sacré qui sommeille en vous et se nomme colonne vertébrale, ouvrez grand vos oreilles, ce podcast va chambouler votre vision sur vos vertèbres et votre conception de corps. Bonne écoute !
Bonjour les amis,
Aujourd'hui,nous allons parler du stress. Cet animal nuisant, si bien enraciné dans notre société. Je ne voudrais surtout pas vous stresser, rien qu'à la lecture du sujet, mais j'avoue qu'en appuyant un peu sur la pédale de prononciation, on imagine bien un serpent dressé sifflant sa menace d'attaque. Et à coup sûr, on n'a qu'une envie, s'enfuir pour éviter sa morsure. Alors, le serpent stress, est-il fondamentalement mauvais ? Vipère ou couleuvre ? Et existe-t-il vraiment un sain stress ? Je souhaitais, comme promis, revenir plus en détail sur un des pires fardeaux de notre dos, évoqué dans mon épisode numéro 1, et désosser plus spécifiquement avec vous la mécanique cynique de la tension musculaire réflexe et le balai de ses incidences sur notre colonne et notre corps tout entier. Le programme de cet épisode s'annonce riche et consistant. C'est pourquoi j'ai préféré le présenter en deux parties, planifiées sur ce mois de mars, pour vous offrir une attention allégée et une écoute plus digeste. La vie implique le mouvement. Nous sommes conçus pour bouger. Or, nos sociétés modernes nous forcent à déprogrammer ce paramètre originel. Et l'Occident paye d'ailleurs très cher le prix de cette hyper-sédentarisation. Mais nous sommes aussi des êtres sociaux. Comme les neurosciences l'affirment, l'homme ne peut pas se construire et évoluer en santé sans l'assurance de relations saines et d'affection. Pourtant, le contexte et l'ambiance professionnelle dans une majorité d'entreprises ne cessent de se dégrader. Je vous livre à la volée quelques chiffres illustrant le mal-être français. Selon une étude de l'ADP en 2024, 64% des Français ressentiraient du stress au travail au moins une fois par semaine. 54% estiment absorber un stress intense, dont 63% seraient des femmes. D'après l'Institut de Veille Sanitaire, 480 000 personnes en France expriment de la souffrance dans leur travail, dont 7% seraient touchées par le burn-out. Une autre étude du cabinet Empreinte Humaine, datant de 2023, estime que 2,5 millions d'actifs seraient en risque d'épuisement sévère. Forum of Future classe même la France en 2023 comme un pays européen les plus touchés par le burn-out. Et enfin, une ancienne estimation de l'INRS, datant de 2007, soit 18 ans, évaluait déjà entre 2 et 3 milliards d'euros les dépenses de soins liées au stress en France. Je n'ai pas trouvé d'études plus récentes, mais nul doute que ces dépenses ont explosé, surtout depuis la période Covid. Tous les chiffres soulignent une croissance affolante de la prévalence au stress dans la population. L'équation magique, entre guillemets, posture statique plus charge mentale paroxysmique, entraîne une cascade de mots dans les entreprises. Certains métiers, et surtout le système dans sa globalité, nous poussent à enclencher le mode survie en permanence, ce qui implique une véritable dichotomie dans la relation corps-esprit. Nous sommes pour la plupart métamorphosés en automates, ultra-fonctionnels, entraînés à une dérégulation. Le seuil de tolérance est certes très différent suivant les individus, néanmoins nous avons tous un plafond, et quand il est atteint, C'est là que les problèmes s'installent. Au fil des siècles, nous n'avons cessé de nous adapter. Mais la suradaptation à l'inacceptable dans nos modes de vie actuels nous conduit à un dérèglement profond de notre système vital. Tout ce qui nous dissocie avec nous-mêmes est susceptible de nous rendre malades. Une phrase clé sur laquelle je voudrais vous amener à réfléchir. C'est un des fondements essentiels de bonne santé. Or, cet élément nous a complètement échappé. Selon la thérapeute et journaliste Stéphanie Briand, auteure du livre « Quand le corps n'est plus d'accord » aux éditions Actes Sud, les crises corporelles sont des crises de sens, parce que le corps est le gardien du sens. Cet auteur nous explique que notre corps a sa propre intelligence, son propre esprit, en l'occurrence le cœur, et qu'il est souverain de notre santé mentale il est donc essentiel de restaurer une bonne relation avec lui cette approche rejoint la conception moniste unit corps esprit prônée par certains scientifiques dont je vous ai déjà parlé pour ma part et après des années d'observation et de soins de quotidien je ne peux m'empêcher de souligner une évidence qui prend tout son sens la colonne fait office de passerelle entre le corps et le cerveau. C'est un instrument de dialogue privilégié entre tous nos organes par lequel s'exprime la voix du système nerveux. Bien plus qu'un clavier de commande, c'est avant tout un centre d'échange permanent. Sur le plan physiologique, il existe déjà une flagrante relation d'intimité entre le cerveau et la colonne. Pour rappel, le cerveau et la moelle épinière constituent le système nerveux central et les nerfs rachidiens, qui émergent des trous de conjugaison à chaque étage vertébral, le système nerveux dit périphérique. Au sortir du tronc cérébral, le puissant faisceau de la moelle épinière s'écoule dans le tunnel cervical. Siège de la moelle vive, les cervicales et les premières dorsales gouvernent la vie, puisqu'elles réagissent entre autres Les trois organes principaux, cerveau, cœur, poumons. Mais peut-on les considérer à ce titre comme l'élitocratie de la colonne vertébrale ? Eh bien non, ça ne fonctionne pas comme notre pays. Il n'y a pas de présumé suprématie des uns sur les autres. La nature est avant tout collaborative, une particularité féconde et inspirante à modéliser. L'équipe vertébrale reste soudée en permanence. Il y a certes des rôles d'importance différentes, mais la colonne, comme je l'explique au quotidien, forme une entité globale, solidaire et synergique. Pour la déchiffrer, il faut créer une voie d'interprétation pour cette unité et non pas se contenter d'une vision délimitée ou fractionnée sur imagerie. Le bourdonnement frénétique et incessant de la vie qui circule au creux de la colonne peut s'apparenter à une ruche. Chaque étage vertébral, avec ses sorties nerveuses, endosse et exerce plusieurs rôles, tel qu'une abeille peut le faire durant son existence. Mais faute de reine, cette colonie vertébrale s'organise autour d'un roi, le cerveau, qui, quant à lui, ne se contente pas seulement de prendre des neurones. Or, ces mêmes cervicales subissent du fait de leur emplacement privilégié En tant que support de tête, l'assaut incessant de la charge mentale. Les personnes anxieuses ou sous cloche de stress, c'est-à-dire soumises à une pression constante, présentent toutes des tensions des muscles cervicaux profonds, comme les scalènes et l'élévateur, mais également des épaules, comme les trapèzes et le supraépineux, ce qui confère au sujet des nuques raides, avec un relief de cordes à nœuds, ou bien encore, monolithique. Si les contractures touchent les muscles profonds et perdurent sur du long terme, le corps va déclencher un processus inflammatoire et alimenter des douleurs chroniques. Les points gâchettes, ou trigger points, que je révèle et travaille au massage, apparaissent quand le serrage des tissus altère l'irrigation sanguine. Le sang stagne dans nos fibres musculaires, ce qui cause des stases de sang, selon le terme de médecine chinoise. C'est pourquoi le massage ou bien encore les ventouses, pour ceux qui les pratiquent, sont salutaires car ils dégorgent et décollent les tissus, recréant aussi une stimulation de la circulation sanguine. Cependant, je pense que l'intimité cerveau-colonne se prolonge bien au-delà du champ physiologique. Au fil de ces années, j'ai en effet développé un intérêt croissant d'observation. Pour le rôle et l'impact des émotions sur notre dos, cette exploration complémentaire a l'ample champ de connaissances préalablement découvertes et défrichées par mon père, et j'avoue aussi vertigineuse que passionnante. Plus je détaille l'observation des colonnes, plus je m'aperçois que le profil et l'état de chaque empilement vertébral présentent non seulement les traces des lésions ou d'inflammations physiologiques, mais dévoile aussi des stigmates émotionnels. Une récente découverte scientifique à l'université de Genève a démontré que les traumatismes engrangés sur plusieurs générations laissaient des cicatrices très reconnaissables dans l'ADN sous forme de traces biologiques, à même de modifier les paramètres chimiques. Il n'est donc pas incohérent de retrouver aussi des stigmates sur notre rachis. Tout repose sur une lecture précise de chaque colonne vertébrale et non pas sur une symbolique généraliste, comme on peut en trouver dans certains ouvrages. Notre structure vertébrale et ses disques, en se tassant, dessinent un plissement significatif qui me fait penser à celui de la peau, mais à contrario, j'ai constaté que cet affaissement nommé « discopathies étagées » n'était pas systématique du vieillissement et des efforts. Il apparaît aussi étroitement corrélé au poids monumental de la charge mentale. J'ai pour habitude de mettre un curseur de zéro à l'âge actuel du patient. Mais je suis à peu près certaine que l'on peut remonter bien en amont et envisager que la colonne exprime notre transgénérationnel et peut-être même un passé encore plus ancien... J'estime n'être qu'au début de cette piste d'investigation qui s'annonce aussi complexe qu'addictive, la colonne peut, à mon sens, révéler autant de boîtes au trésor que de boîtes de Pandore. La suite au prochain épisode....
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