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Stress & Colonne Part 2 Épisode 13 cover
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La Chronique de Spin’Dynamic

Stress & Colonne Part 2 Épisode 13

Stress & Colonne Part 2 Épisode 13

18min |30/03/2025
Play
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La Chronique de Spin’Dynamic

Stress & Colonne Part 2 Épisode 13

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18min |30/03/2025
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Description


Dans cette deuxième partie je vous explique le processus cérébral originel du stress et sa cascade de réactions physiologiques en chaîne.

Je vous détaille aussi toute la mécanique de tension musculaire réflexe et ses incidences sur notre colonne en prenant deux exemples à l’appui.

Et enfin j'évoque la piste d'un stress positif !



Références citées ou utilisées dans cet épisode :


Neuro Sapiens auteur Anaïs Roux


Podcast Métamorphose avec Stéphanie Brillant “ la santé mentale passe par le corps “ saison 7 épisode #572 du 06.03.2025

Auteure du livre “ quand le corps n’est plus d’accord” aux Editions Actes Sud.


Retrouvez Spin'Dynamic sur Facebook Instagram YouTube

Et sur le site du cabinet !


http://www.spindynamic.com/


Facebook Emanuelle O'dru


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Facebook Cabinet Spin'Dynamic


https://youtube.com/@chroniquespindynamic?si=DZI-MRnUESl7BHBn


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Emmanuelle O'dru, fondatrice de Spin'Dynamic et thérapeute en réalignement vertébral. J'avoue, je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de vous retrouver désormais, deux samedis par mois, pour la chronique de Spin'Dynamic, le nouveau rendez-vous acoustique avec notre dos. Savez-vous qu'il règne encore aujourd'hui une méconnaissance générale à propos de la colonne vertébrale et surtout de l'étendue de son territoire d'action ? Et si notre dos était la source d'une majorité de maux ? Et si notre dos était l'instrument clé à la confluence du physiologique et de l'émotionnel ? Mon défi derrière ce micro sera de vous révéler les pouvoirs extraordinaires de votre dos en passant par des conseils pertinents pour répondre à tous ses besoins primordiaux. Alors, si vous voulez en savoir plus sur ce dragon sacré qui sommeille en vous et se nomme colonne vertébrale ouvrez grand vos oreilles, ce podcast va chambouler votre vision sur vos vertèbres et votre conception du corps. Bonne écoute ! Bonjour les amis, dans cette deuxième partie, on plante le décor d'office. Je vous propose un petit debriefing sur le processus originel du stress et de ses réactions en chaîne avant de détricoter la mécanique et les incidences du stress dit chronique sur notre colonne vertébrale et par corollaire sur tout notre corps. Et ça commence par une petite référence en matière de neurosciences. En 2020, une équipe de chercheurs à l'université de Nagoya au Japon a identifié au sein du cortex préfrontal, qui se trouve derrière le front, un groupe de neurones décideurs susceptibles de commander la fameuse réaction en chaîne du stress dans l'organisme. Cette zone, prénommée très élégamment cortex préfrontal ventromédian, a pour rôle de traiter les risques et de réguler les émotions. Or, en activant ou bloquant ces neurones chez des rongeurs, ils ont pu, tour à tour, déclencher ou annuler les symptômes de stress. Ces chercheurs en ont déduit que selon les signaux émotionnels d'alerte reçus, ce groupe de neurones déciderait ou non d'une réponse physiologique à l'état de stress. Si ces neurones choisissent d'appliquer l'ordre, l'hypothalamus va dans ce cas enclencher l'activation du système nerveux sympathique, véritable turbo de notre corps. Pédale au plancher et vrombissement des hormones, il s'ensuit une accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, mais également de la contraction des muscles et des vaisseaux sanguins. Et à ce stade, je reprends la main pour vous expliquer la suite de ces effets. La tension musculaire réflexe, ou TMR comme je la nomme, est bien une réponse physiologique inconsciente qui découle d'une émotion de stress ou de peur, contrairement à la tension musculaire posturale ou d'effort, qui elle, est une réponse physiologique consciente, délivrée par un ordre nerveux fonctionnel. Cette crispation musculaire, qui découle donc d'un processus neuronal en réponse à une émotion, a pour principale conséquence l'accentuation du sanglage vertébral. Une pression qui va s'exercer en priorité sur l'étage cervical et les dorsales hautes, premières victimes de l'assaut, dans l'ordre de placement. Ce serrage va ensuite se répartir sur toute la colonne, mais il va à l'évidence peser davantage sur les fragilités de chacun. Plus le serrage est intense et prolongé, par exemple s'il se compte en mois ou années en cas de stress chronique, plus les conséquences seront sévères pour votre rachis et retentiront sur votre corps tout entier. Contrairement à la tension musculaire. postural ou d'effort, la tension musculaire réflexe n'a pas de raison fonctionnelle. Elle est la plupart du temps insidieuse et sous-estimée. Il est aisé d'évaluer le poids des charges manipulées dans une journée, mais la pression du stress endossée est incalculable. Pourtant, la charge infligée au corps par le processus de réponse neuronale est la plupart du temps bien supérieure à celle du maniement de charges lourdes. Et pour certaines personnes, elle peut même s'apparenter à plus d'une tonne ! Je vais prendre à cette intention deux exemples différents pour illustrer mon propros. Le premier sera celui d'un artisan plombier que je nommerais Jean-Pierre, 57 ans, exerçant donc un métier très physique. Il dispose d'une solide structure vertébrale, que je qualifierais de charpentée, et d'une bonne résistance musculaire. Cependant, il présente de l'embonpoint et ne pratique aucun étirement ni exercice de mobilité, hormis ses efforts quotidiens. Jean-Pierre rentre tous les soirs exténué, mais a la chance d'avoir une vie de famille épanouie et sereine. Il est sujet à de fréquentes lombalgies et souffre en particulier depuis plus d'un mois d'une sciatologie très inflammatoire et invalidante. Ses rapports d'imagerie font état d'un dos arthrosique et d'un rachis lombaire dégénératif qui présente même un rétrécissement du canal, nommé sténose. Quand j'observe sa colonne vertébrale, je note non seulement la prolifération d'ostéophytes, entendez les jolies fleurs de l'arthrose, et des discopathies lombaires étagées, c'est-à-dire que les lombaires et leurs disques sont affaissés, mais surtout un rachis dorsal monobloc, et de ce fait très pesant. La fameuse partie invisible de l'iceberg, dont je parle très souvent en consultation, et dont l'impact n'est au grand jamais pris en compte ni évalué. Ces dorsales, comprimées par les efforts quotidiens, exercent une délétère compensation sur l'étage lombaire, entraînant ainsi une contrainte massive sur l'enclume du sacrum. Les trajectoires nerveuses, piégées dans les trous de conjugaison rétrécies et calcifiées, se sont progressivement enflammées. Ce sont bien ces discopathies qui ont causé un début de rétrécissement canalaire. Dans le cas de Jean-Pierre, sa pathologie semble... à l'évidence, découler d'une tension musculaire excessive due aux efforts quotidiens intensifs et surtout d'un abandon essentiel d'entretien du dos. Aucun étirement, pas de mobilité articulaire. En somme, c'est le cas d'un jusqu'au-boutiste qui finit aplati comme un âne porteur sous la tonne de bagages... Le deuxième profil sera celui d'une femme de 39 ans qui répondra au prénom d'Alice. Elle exerce un métier intellectuel DRH, elle est mince, très dynamique, sans aucune contrainte physique, très sportive. Elle pratique notamment deux fois par semaine le crossfit pour se maintenir en forme et tenter d'évacuer l'étau féroce d'un stress constricteur. Je précise qu'Alice exerce son métier dans un contexte professionnel et puissant et qu'elle entretient une relation conflictuelle avec son conjoint. Alice souffre d'un type de lombagie fulgurante qui l'handicape beaucoup au quotidien. Elle la décrit comme une barre en bas du dos qui peut survenir sans raison apparente et dont la fréquence ne cesse d'augmenter. Elle présente en plus des tendinites rebelles du bras droit. Ces symptômes finissent par la priver de tout effort sportif. Or, le sport est sa seule bouteille d'oxygène. La médecine allopathique n'a pas de solution pour Alice, hormis la prise d'antalgiques car ses imageries montrent uniquement, selon la lecture médicale classique, un léger pincement discal L5-S1. Pourtant, ces douleurs n'ont cessé de s'empirer depuis plus d'un an et demi. Comment cela est-il possible ? Et d'où proviennent ces douleurs inexpliquées ? Son examen révèle un dos particulièrement cordé et tendu, surtout à l'étage cervico-dorsal, nuque et épaule. Son rachis est raide et manque cruellement de souplesse articulaire. Nous sommes face à un cas d'hypertension musculaire réflexe. Sa colonne est prisonnière de l'étau musculaire programmé par son cerveau en réaction à sa charge mentale et émotionnelle. Ses articulations vertébrales, privées d'ouverture, s'appauvrissent en apport sanguin, sa colonne s'enrédit, ses nerfs achiniens s'enflamment. Alice s'inflige un sur-régime quotidien depuis des années. Elle est branchée en permanence sur le mode survie enclenché par l'hypersympathique. Même quand elle ne travaille pas, son corps n'est jamais vraiment au repos. La tension réflexe continue d'exercer son autorité. A noter que le crossfit est un sport à double tranchant malgré l'engouement qu'il suscite., il peut causer des dommages importants sur notre dos et nos articulations. J'ai déjà reçu plusieurs fois des patients qui souffraient d'une hernie discale déclenchée. à la suite d'une séance. La vitesse et l'intensité du rythme rendent facilement addict, cela libère de l'adrénaline et permet d'exprimer des émotions refoulées, mais la production de cette hormone à très haute dose, tout comme le cortisol d'ailleurs, peut entraîner à la longue des effets délétères sur notre santé, à commencer par un épuisement chronique. Retenez que le crossfit défoule, mais ne décontracte pas. Et dans le cas d'Alice, sa pratique régulière amplifie son serrage articulaire. Sa colonne, tout comme son esprit, ne bénéficie d'aucun répit. Je ne vous cache pas que le cas de Jean-Pierre sera beaucoup plus facile à résoudre que celui d'Alice. Pourtant, leurs rapports médicaux semblent attester du contraire. Si on rééquilibre sa colonne avec la méthode de réalignement vertébral et lui dispense des conseils d'exercices et d'étirements quotidiens adaptés, Jean-Pierre pourra en quelques semaines reprendre progressivement son travail et ce, malgré l'aspect dégénératif de départ. Comme il ne subit pas le verrouillage d'une charge mentale oppressante, sa colonne va pouvoir au fil des séances se délivrer des contraintes musculaires dues aux efforts répétés. En recréant de l'ouverture articulaire, son rachis va atteindre un seuil de régénération suffisante pour drainer l'inflammation. Les disques soulagés et réalimentés vont se rétracter et ainsi décomprimer le canal rachidien. Il va retrouver de la souplesse et de la mobilité. Ces douleurs vont finir par disparaître. Dans le cas d'Alice, c'est plus complexe. Il va falloir recréer un équilibre relationnel entre son mental et son corps. La colonne, comme je le disais au préalable, est prédisposée pour jouer ce rôle de médiateur. entre le cerveau et le corps, entre le mental et le physique. Le plus compliqué sera de passer le serrage articulaire réflexe, car ce programme peut contrecarrer l'ordre nerveux de délivrance musculaire obtenu après les soins, et freiner ainsi le processus de régénération. D'une personne à l'autre, le pourcentage de résistance réflexe est très différent. Il résulte de l'atteinte émotionnelle et de sa propre gestion du stress. Un patient présentant un dos arthrosique et dégénératif peut ainsi bénéficier d'un soulagement beaucoup plus rapide qu'un plus jeune, qui présente un symptôme moins grave sur le papier, mais subit une très forte pression émotionnelle. C'est toute la perplexité du paradoxe. L'âge n'est pas un facteur prioritaire. La nature du terrain émotionnel et la santé mentale de l'individu passe bien avant. Le premier conseil post-soin que je prodiguerais à Alice serait de remplacer pendant au moins trois semaines l'exercice du crossfit devenu trop douloureux par une pratique douce de marche active voire rapide. Dans un deuxième temps, après une reprise progressive, stopper tous les exercices de crossfit qui génèrent une contrainte trop élevée. Sans oublier bien sûr de compléter par un rituel d'étirements quotidiens. Dans un troisième temps, l'idéal serait de s'initier en complément à une autre discipline d'apparence plus lente, mais susceptible de lui offrir un vrai temps de reconnexion avec son corps par le biais du souffle. Une occasion clé pour switcher en mode parasympathique. Je citerai à cet effet les abdominaux hypopressifs de la méthode de Gasquet, le Qigong ou la gyrotonique, une discipline moins connue mais particulièrement efficace pour tonifier et rééquilibrer le dos et le corps tout entier, ou bien encore le yoga, en veillant toutefois à extraire toutes les postures susceptibles de réactiver ces douleurs. L'idée n'est pas de bannir le crossfit, mais plutôt d'adapter le rythme et la fréquence de ces séances, parce qu'il est à mon sens fondamental qu'elle continue à se faire plaisir pour pouvoir guérir. Si le serrage articulaire réflexe persiste malgré tout en partie et réactive des douleurs, je conseillerais à Alice de consulter en parallèle un psychothérapeute afin d'entamer un travail sur les émotions pour se libérer des mémoires physiques engrammées au fil des années et changer son rapport au stress. N'oublions pas que la nocivité et l'impact du stress sur notre corps dépend en priorité de la façon dont nous le percevons. Dans ce cas, il paraît nécessaire d'apporter une délivrance complémentaire par le biais d'une autre thérapie telle que la sophrologie, l'hypnose ou le MDR. ` Petite astuce, si vous n'arrivez pas à mettre des mots sur vos blocages, préférez une thérapie de type somato qui vous apaise et agit en profondeur sans que vous soyez contraint à remuer tout le limon de vos émotions, comme la fasciapulsologie, la micro-kiné, la kinésiologie ou bien encore l'énergie, dont je peux attester des effets bénéfiques sur mes patients. J'ai constaté que cette circularité de soins et de conseils pour un cas comme Alice semble la plus efficace pour briser les dernières chaînes des tensions et recréer un dialogue entre notre mental et notre corps. Les exemples de Jean-Pierre et d'Alice ne sont pas inventés, ils s'inspirent bien d'une réalité de terrain et résultent du traitement et de l'observation de plusieurs cas de patients. Tel un boa qui broie sa proie jusqu'au dernier souffle de résistance, retenez bien que le stress chronique blesse et condamne tant qu'il ne cesse. Pourtant, le stress ne nous veut pas que du mal. La preuve, il existe bien un sain stress capable de revêtir le rôle du remède. C'est d'ailleurs le principe même de l'hormèse. À dose infinitésimale, le poison inverse son effet perverse et fait des miracles. Alors, comment stresser utilement notre corps ? Notre corps peut s'apparenter en effet à un enfant. Il faut l'éduquer et savoir parfois lui dire non pour créer une juste frustration. C'est pourquoi, lorsqu'on dompte son corps, en pratiquant par exemple une hormèse telle que le jeûne, la méthode Wim Hof, ou bien encore un défi sportif, on va l'exercer non seulement à se dépasser, mais aussi à se réguler. N'oublions pas d'enclencher le mode pyrolyse de temps en temps pour faciliter notre auto-nettoyage. Une petite dose de stress, c'est comme une bonne piqûre aux fesses, rien de tel pour booster nos ardeurs et faire des prouesses dignes d'un marsupilami vainqueur du combat ! Houba Houba ! À bientôt ! Cet épisode vous a plu et vous avez hâte d'écouter les prochains ? Alors c'est le moment de vous abonner à la chronique de Spin'Dynamic. Vos commentaires et encouragements étoilés sont évidemment les bienvenus, ainsi que vos questions et autres suggestions. Et enfin, je vous donne rendez-vous avec une folle impatience pour un prochain moment d'intimité avec vos vertèbres. En commentaire, vous trouverez tous les liens utiles pour suivre Spin'Dynamic sur le web et les réseaux sociaux Instagram et Facebook. Spinament votre !

Description


Dans cette deuxième partie je vous explique le processus cérébral originel du stress et sa cascade de réactions physiologiques en chaîne.

Je vous détaille aussi toute la mécanique de tension musculaire réflexe et ses incidences sur notre colonne en prenant deux exemples à l’appui.

Et enfin j'évoque la piste d'un stress positif !



Références citées ou utilisées dans cet épisode :


Neuro Sapiens auteur Anaïs Roux


Podcast Métamorphose avec Stéphanie Brillant “ la santé mentale passe par le corps “ saison 7 épisode #572 du 06.03.2025

Auteure du livre “ quand le corps n’est plus d’accord” aux Editions Actes Sud.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Emmanuelle O'dru, fondatrice de Spin'Dynamic et thérapeute en réalignement vertébral. J'avoue, je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de vous retrouver désormais, deux samedis par mois, pour la chronique de Spin'Dynamic, le nouveau rendez-vous acoustique avec notre dos. Savez-vous qu'il règne encore aujourd'hui une méconnaissance générale à propos de la colonne vertébrale et surtout de l'étendue de son territoire d'action ? Et si notre dos était la source d'une majorité de maux ? Et si notre dos était l'instrument clé à la confluence du physiologique et de l'émotionnel ? Mon défi derrière ce micro sera de vous révéler les pouvoirs extraordinaires de votre dos en passant par des conseils pertinents pour répondre à tous ses besoins primordiaux. Alors, si vous voulez en savoir plus sur ce dragon sacré qui sommeille en vous et se nomme colonne vertébrale ouvrez grand vos oreilles, ce podcast va chambouler votre vision sur vos vertèbres et votre conception du corps. Bonne écoute ! Bonjour les amis, dans cette deuxième partie, on plante le décor d'office. Je vous propose un petit debriefing sur le processus originel du stress et de ses réactions en chaîne avant de détricoter la mécanique et les incidences du stress dit chronique sur notre colonne vertébrale et par corollaire sur tout notre corps. Et ça commence par une petite référence en matière de neurosciences. En 2020, une équipe de chercheurs à l'université de Nagoya au Japon a identifié au sein du cortex préfrontal, qui se trouve derrière le front, un groupe de neurones décideurs susceptibles de commander la fameuse réaction en chaîne du stress dans l'organisme. Cette zone, prénommée très élégamment cortex préfrontal ventromédian, a pour rôle de traiter les risques et de réguler les émotions. Or, en activant ou bloquant ces neurones chez des rongeurs, ils ont pu, tour à tour, déclencher ou annuler les symptômes de stress. Ces chercheurs en ont déduit que selon les signaux émotionnels d'alerte reçus, ce groupe de neurones déciderait ou non d'une réponse physiologique à l'état de stress. Si ces neurones choisissent d'appliquer l'ordre, l'hypothalamus va dans ce cas enclencher l'activation du système nerveux sympathique, véritable turbo de notre corps. Pédale au plancher et vrombissement des hormones, il s'ensuit une accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, mais également de la contraction des muscles et des vaisseaux sanguins. Et à ce stade, je reprends la main pour vous expliquer la suite de ces effets. La tension musculaire réflexe, ou TMR comme je la nomme, est bien une réponse physiologique inconsciente qui découle d'une émotion de stress ou de peur, contrairement à la tension musculaire posturale ou d'effort, qui elle, est une réponse physiologique consciente, délivrée par un ordre nerveux fonctionnel. Cette crispation musculaire, qui découle donc d'un processus neuronal en réponse à une émotion, a pour principale conséquence l'accentuation du sanglage vertébral. Une pression qui va s'exercer en priorité sur l'étage cervical et les dorsales hautes, premières victimes de l'assaut, dans l'ordre de placement. Ce serrage va ensuite se répartir sur toute la colonne, mais il va à l'évidence peser davantage sur les fragilités de chacun. Plus le serrage est intense et prolongé, par exemple s'il se compte en mois ou années en cas de stress chronique, plus les conséquences seront sévères pour votre rachis et retentiront sur votre corps tout entier. Contrairement à la tension musculaire. postural ou d'effort, la tension musculaire réflexe n'a pas de raison fonctionnelle. Elle est la plupart du temps insidieuse et sous-estimée. Il est aisé d'évaluer le poids des charges manipulées dans une journée, mais la pression du stress endossée est incalculable. Pourtant, la charge infligée au corps par le processus de réponse neuronale est la plupart du temps bien supérieure à celle du maniement de charges lourdes. Et pour certaines personnes, elle peut même s'apparenter à plus d'une tonne ! Je vais prendre à cette intention deux exemples différents pour illustrer mon propros. Le premier sera celui d'un artisan plombier que je nommerais Jean-Pierre, 57 ans, exerçant donc un métier très physique. Il dispose d'une solide structure vertébrale, que je qualifierais de charpentée, et d'une bonne résistance musculaire. Cependant, il présente de l'embonpoint et ne pratique aucun étirement ni exercice de mobilité, hormis ses efforts quotidiens. Jean-Pierre rentre tous les soirs exténué, mais a la chance d'avoir une vie de famille épanouie et sereine. Il est sujet à de fréquentes lombalgies et souffre en particulier depuis plus d'un mois d'une sciatologie très inflammatoire et invalidante. Ses rapports d'imagerie font état d'un dos arthrosique et d'un rachis lombaire dégénératif qui présente même un rétrécissement du canal, nommé sténose. Quand j'observe sa colonne vertébrale, je note non seulement la prolifération d'ostéophytes, entendez les jolies fleurs de l'arthrose, et des discopathies lombaires étagées, c'est-à-dire que les lombaires et leurs disques sont affaissés, mais surtout un rachis dorsal monobloc, et de ce fait très pesant. La fameuse partie invisible de l'iceberg, dont je parle très souvent en consultation, et dont l'impact n'est au grand jamais pris en compte ni évalué. Ces dorsales, comprimées par les efforts quotidiens, exercent une délétère compensation sur l'étage lombaire, entraînant ainsi une contrainte massive sur l'enclume du sacrum. Les trajectoires nerveuses, piégées dans les trous de conjugaison rétrécies et calcifiées, se sont progressivement enflammées. Ce sont bien ces discopathies qui ont causé un début de rétrécissement canalaire. Dans le cas de Jean-Pierre, sa pathologie semble... à l'évidence, découler d'une tension musculaire excessive due aux efforts quotidiens intensifs et surtout d'un abandon essentiel d'entretien du dos. Aucun étirement, pas de mobilité articulaire. En somme, c'est le cas d'un jusqu'au-boutiste qui finit aplati comme un âne porteur sous la tonne de bagages... Le deuxième profil sera celui d'une femme de 39 ans qui répondra au prénom d'Alice. Elle exerce un métier intellectuel DRH, elle est mince, très dynamique, sans aucune contrainte physique, très sportive. Elle pratique notamment deux fois par semaine le crossfit pour se maintenir en forme et tenter d'évacuer l'étau féroce d'un stress constricteur. Je précise qu'Alice exerce son métier dans un contexte professionnel et puissant et qu'elle entretient une relation conflictuelle avec son conjoint. Alice souffre d'un type de lombagie fulgurante qui l'handicape beaucoup au quotidien. Elle la décrit comme une barre en bas du dos qui peut survenir sans raison apparente et dont la fréquence ne cesse d'augmenter. Elle présente en plus des tendinites rebelles du bras droit. Ces symptômes finissent par la priver de tout effort sportif. Or, le sport est sa seule bouteille d'oxygène. La médecine allopathique n'a pas de solution pour Alice, hormis la prise d'antalgiques car ses imageries montrent uniquement, selon la lecture médicale classique, un léger pincement discal L5-S1. Pourtant, ces douleurs n'ont cessé de s'empirer depuis plus d'un an et demi. Comment cela est-il possible ? Et d'où proviennent ces douleurs inexpliquées ? Son examen révèle un dos particulièrement cordé et tendu, surtout à l'étage cervico-dorsal, nuque et épaule. Son rachis est raide et manque cruellement de souplesse articulaire. Nous sommes face à un cas d'hypertension musculaire réflexe. Sa colonne est prisonnière de l'étau musculaire programmé par son cerveau en réaction à sa charge mentale et émotionnelle. Ses articulations vertébrales, privées d'ouverture, s'appauvrissent en apport sanguin, sa colonne s'enrédit, ses nerfs achiniens s'enflamment. Alice s'inflige un sur-régime quotidien depuis des années. Elle est branchée en permanence sur le mode survie enclenché par l'hypersympathique. Même quand elle ne travaille pas, son corps n'est jamais vraiment au repos. La tension réflexe continue d'exercer son autorité. A noter que le crossfit est un sport à double tranchant malgré l'engouement qu'il suscite., il peut causer des dommages importants sur notre dos et nos articulations. J'ai déjà reçu plusieurs fois des patients qui souffraient d'une hernie discale déclenchée. à la suite d'une séance. La vitesse et l'intensité du rythme rendent facilement addict, cela libère de l'adrénaline et permet d'exprimer des émotions refoulées, mais la production de cette hormone à très haute dose, tout comme le cortisol d'ailleurs, peut entraîner à la longue des effets délétères sur notre santé, à commencer par un épuisement chronique. Retenez que le crossfit défoule, mais ne décontracte pas. Et dans le cas d'Alice, sa pratique régulière amplifie son serrage articulaire. Sa colonne, tout comme son esprit, ne bénéficie d'aucun répit. Je ne vous cache pas que le cas de Jean-Pierre sera beaucoup plus facile à résoudre que celui d'Alice. Pourtant, leurs rapports médicaux semblent attester du contraire. Si on rééquilibre sa colonne avec la méthode de réalignement vertébral et lui dispense des conseils d'exercices et d'étirements quotidiens adaptés, Jean-Pierre pourra en quelques semaines reprendre progressivement son travail et ce, malgré l'aspect dégénératif de départ. Comme il ne subit pas le verrouillage d'une charge mentale oppressante, sa colonne va pouvoir au fil des séances se délivrer des contraintes musculaires dues aux efforts répétés. En recréant de l'ouverture articulaire, son rachis va atteindre un seuil de régénération suffisante pour drainer l'inflammation. Les disques soulagés et réalimentés vont se rétracter et ainsi décomprimer le canal rachidien. Il va retrouver de la souplesse et de la mobilité. Ces douleurs vont finir par disparaître. Dans le cas d'Alice, c'est plus complexe. Il va falloir recréer un équilibre relationnel entre son mental et son corps. La colonne, comme je le disais au préalable, est prédisposée pour jouer ce rôle de médiateur. entre le cerveau et le corps, entre le mental et le physique. Le plus compliqué sera de passer le serrage articulaire réflexe, car ce programme peut contrecarrer l'ordre nerveux de délivrance musculaire obtenu après les soins, et freiner ainsi le processus de régénération. D'une personne à l'autre, le pourcentage de résistance réflexe est très différent. Il résulte de l'atteinte émotionnelle et de sa propre gestion du stress. Un patient présentant un dos arthrosique et dégénératif peut ainsi bénéficier d'un soulagement beaucoup plus rapide qu'un plus jeune, qui présente un symptôme moins grave sur le papier, mais subit une très forte pression émotionnelle. C'est toute la perplexité du paradoxe. L'âge n'est pas un facteur prioritaire. La nature du terrain émotionnel et la santé mentale de l'individu passe bien avant. Le premier conseil post-soin que je prodiguerais à Alice serait de remplacer pendant au moins trois semaines l'exercice du crossfit devenu trop douloureux par une pratique douce de marche active voire rapide. Dans un deuxième temps, après une reprise progressive, stopper tous les exercices de crossfit qui génèrent une contrainte trop élevée. Sans oublier bien sûr de compléter par un rituel d'étirements quotidiens. Dans un troisième temps, l'idéal serait de s'initier en complément à une autre discipline d'apparence plus lente, mais susceptible de lui offrir un vrai temps de reconnexion avec son corps par le biais du souffle. Une occasion clé pour switcher en mode parasympathique. Je citerai à cet effet les abdominaux hypopressifs de la méthode de Gasquet, le Qigong ou la gyrotonique, une discipline moins connue mais particulièrement efficace pour tonifier et rééquilibrer le dos et le corps tout entier, ou bien encore le yoga, en veillant toutefois à extraire toutes les postures susceptibles de réactiver ces douleurs. L'idée n'est pas de bannir le crossfit, mais plutôt d'adapter le rythme et la fréquence de ces séances, parce qu'il est à mon sens fondamental qu'elle continue à se faire plaisir pour pouvoir guérir. Si le serrage articulaire réflexe persiste malgré tout en partie et réactive des douleurs, je conseillerais à Alice de consulter en parallèle un psychothérapeute afin d'entamer un travail sur les émotions pour se libérer des mémoires physiques engrammées au fil des années et changer son rapport au stress. N'oublions pas que la nocivité et l'impact du stress sur notre corps dépend en priorité de la façon dont nous le percevons. Dans ce cas, il paraît nécessaire d'apporter une délivrance complémentaire par le biais d'une autre thérapie telle que la sophrologie, l'hypnose ou le MDR. ` Petite astuce, si vous n'arrivez pas à mettre des mots sur vos blocages, préférez une thérapie de type somato qui vous apaise et agit en profondeur sans que vous soyez contraint à remuer tout le limon de vos émotions, comme la fasciapulsologie, la micro-kiné, la kinésiologie ou bien encore l'énergie, dont je peux attester des effets bénéfiques sur mes patients. J'ai constaté que cette circularité de soins et de conseils pour un cas comme Alice semble la plus efficace pour briser les dernières chaînes des tensions et recréer un dialogue entre notre mental et notre corps. Les exemples de Jean-Pierre et d'Alice ne sont pas inventés, ils s'inspirent bien d'une réalité de terrain et résultent du traitement et de l'observation de plusieurs cas de patients. Tel un boa qui broie sa proie jusqu'au dernier souffle de résistance, retenez bien que le stress chronique blesse et condamne tant qu'il ne cesse. Pourtant, le stress ne nous veut pas que du mal. La preuve, il existe bien un sain stress capable de revêtir le rôle du remède. C'est d'ailleurs le principe même de l'hormèse. À dose infinitésimale, le poison inverse son effet perverse et fait des miracles. Alors, comment stresser utilement notre corps ? Notre corps peut s'apparenter en effet à un enfant. Il faut l'éduquer et savoir parfois lui dire non pour créer une juste frustration. C'est pourquoi, lorsqu'on dompte son corps, en pratiquant par exemple une hormèse telle que le jeûne, la méthode Wim Hof, ou bien encore un défi sportif, on va l'exercer non seulement à se dépasser, mais aussi à se réguler. N'oublions pas d'enclencher le mode pyrolyse de temps en temps pour faciliter notre auto-nettoyage. Une petite dose de stress, c'est comme une bonne piqûre aux fesses, rien de tel pour booster nos ardeurs et faire des prouesses dignes d'un marsupilami vainqueur du combat ! Houba Houba ! À bientôt ! Cet épisode vous a plu et vous avez hâte d'écouter les prochains ? Alors c'est le moment de vous abonner à la chronique de Spin'Dynamic. Vos commentaires et encouragements étoilés sont évidemment les bienvenus, ainsi que vos questions et autres suggestions. Et enfin, je vous donne rendez-vous avec une folle impatience pour un prochain moment d'intimité avec vos vertèbres. En commentaire, vous trouverez tous les liens utiles pour suivre Spin'Dynamic sur le web et les réseaux sociaux Instagram et Facebook. Spinament votre !

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Et enfin j'évoque la piste d'un stress positif !



Références citées ou utilisées dans cet épisode :


Neuro Sapiens auteur Anaïs Roux


Podcast Métamorphose avec Stéphanie Brillant “ la santé mentale passe par le corps “ saison 7 épisode #572 du 06.03.2025

Auteure du livre “ quand le corps n’est plus d’accord” aux Editions Actes Sud.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Emmanuelle O'dru, fondatrice de Spin'Dynamic et thérapeute en réalignement vertébral. J'avoue, je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de vous retrouver désormais, deux samedis par mois, pour la chronique de Spin'Dynamic, le nouveau rendez-vous acoustique avec notre dos. Savez-vous qu'il règne encore aujourd'hui une méconnaissance générale à propos de la colonne vertébrale et surtout de l'étendue de son territoire d'action ? Et si notre dos était la source d'une majorité de maux ? Et si notre dos était l'instrument clé à la confluence du physiologique et de l'émotionnel ? Mon défi derrière ce micro sera de vous révéler les pouvoirs extraordinaires de votre dos en passant par des conseils pertinents pour répondre à tous ses besoins primordiaux. Alors, si vous voulez en savoir plus sur ce dragon sacré qui sommeille en vous et se nomme colonne vertébrale ouvrez grand vos oreilles, ce podcast va chambouler votre vision sur vos vertèbres et votre conception du corps. Bonne écoute ! Bonjour les amis, dans cette deuxième partie, on plante le décor d'office. Je vous propose un petit debriefing sur le processus originel du stress et de ses réactions en chaîne avant de détricoter la mécanique et les incidences du stress dit chronique sur notre colonne vertébrale et par corollaire sur tout notre corps. Et ça commence par une petite référence en matière de neurosciences. En 2020, une équipe de chercheurs à l'université de Nagoya au Japon a identifié au sein du cortex préfrontal, qui se trouve derrière le front, un groupe de neurones décideurs susceptibles de commander la fameuse réaction en chaîne du stress dans l'organisme. Cette zone, prénommée très élégamment cortex préfrontal ventromédian, a pour rôle de traiter les risques et de réguler les émotions. Or, en activant ou bloquant ces neurones chez des rongeurs, ils ont pu, tour à tour, déclencher ou annuler les symptômes de stress. Ces chercheurs en ont déduit que selon les signaux émotionnels d'alerte reçus, ce groupe de neurones déciderait ou non d'une réponse physiologique à l'état de stress. Si ces neurones choisissent d'appliquer l'ordre, l'hypothalamus va dans ce cas enclencher l'activation du système nerveux sympathique, véritable turbo de notre corps. Pédale au plancher et vrombissement des hormones, il s'ensuit une accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, mais également de la contraction des muscles et des vaisseaux sanguins. Et à ce stade, je reprends la main pour vous expliquer la suite de ces effets. La tension musculaire réflexe, ou TMR comme je la nomme, est bien une réponse physiologique inconsciente qui découle d'une émotion de stress ou de peur, contrairement à la tension musculaire posturale ou d'effort, qui elle, est une réponse physiologique consciente, délivrée par un ordre nerveux fonctionnel. Cette crispation musculaire, qui découle donc d'un processus neuronal en réponse à une émotion, a pour principale conséquence l'accentuation du sanglage vertébral. Une pression qui va s'exercer en priorité sur l'étage cervical et les dorsales hautes, premières victimes de l'assaut, dans l'ordre de placement. Ce serrage va ensuite se répartir sur toute la colonne, mais il va à l'évidence peser davantage sur les fragilités de chacun. Plus le serrage est intense et prolongé, par exemple s'il se compte en mois ou années en cas de stress chronique, plus les conséquences seront sévères pour votre rachis et retentiront sur votre corps tout entier. Contrairement à la tension musculaire. postural ou d'effort, la tension musculaire réflexe n'a pas de raison fonctionnelle. Elle est la plupart du temps insidieuse et sous-estimée. Il est aisé d'évaluer le poids des charges manipulées dans une journée, mais la pression du stress endossée est incalculable. Pourtant, la charge infligée au corps par le processus de réponse neuronale est la plupart du temps bien supérieure à celle du maniement de charges lourdes. Et pour certaines personnes, elle peut même s'apparenter à plus d'une tonne ! Je vais prendre à cette intention deux exemples différents pour illustrer mon propros. Le premier sera celui d'un artisan plombier que je nommerais Jean-Pierre, 57 ans, exerçant donc un métier très physique. Il dispose d'une solide structure vertébrale, que je qualifierais de charpentée, et d'une bonne résistance musculaire. Cependant, il présente de l'embonpoint et ne pratique aucun étirement ni exercice de mobilité, hormis ses efforts quotidiens. Jean-Pierre rentre tous les soirs exténué, mais a la chance d'avoir une vie de famille épanouie et sereine. Il est sujet à de fréquentes lombalgies et souffre en particulier depuis plus d'un mois d'une sciatologie très inflammatoire et invalidante. Ses rapports d'imagerie font état d'un dos arthrosique et d'un rachis lombaire dégénératif qui présente même un rétrécissement du canal, nommé sténose. Quand j'observe sa colonne vertébrale, je note non seulement la prolifération d'ostéophytes, entendez les jolies fleurs de l'arthrose, et des discopathies lombaires étagées, c'est-à-dire que les lombaires et leurs disques sont affaissés, mais surtout un rachis dorsal monobloc, et de ce fait très pesant. La fameuse partie invisible de l'iceberg, dont je parle très souvent en consultation, et dont l'impact n'est au grand jamais pris en compte ni évalué. Ces dorsales, comprimées par les efforts quotidiens, exercent une délétère compensation sur l'étage lombaire, entraînant ainsi une contrainte massive sur l'enclume du sacrum. Les trajectoires nerveuses, piégées dans les trous de conjugaison rétrécies et calcifiées, se sont progressivement enflammées. Ce sont bien ces discopathies qui ont causé un début de rétrécissement canalaire. Dans le cas de Jean-Pierre, sa pathologie semble... à l'évidence, découler d'une tension musculaire excessive due aux efforts quotidiens intensifs et surtout d'un abandon essentiel d'entretien du dos. Aucun étirement, pas de mobilité articulaire. En somme, c'est le cas d'un jusqu'au-boutiste qui finit aplati comme un âne porteur sous la tonne de bagages... Le deuxième profil sera celui d'une femme de 39 ans qui répondra au prénom d'Alice. Elle exerce un métier intellectuel DRH, elle est mince, très dynamique, sans aucune contrainte physique, très sportive. Elle pratique notamment deux fois par semaine le crossfit pour se maintenir en forme et tenter d'évacuer l'étau féroce d'un stress constricteur. Je précise qu'Alice exerce son métier dans un contexte professionnel et puissant et qu'elle entretient une relation conflictuelle avec son conjoint. Alice souffre d'un type de lombagie fulgurante qui l'handicape beaucoup au quotidien. Elle la décrit comme une barre en bas du dos qui peut survenir sans raison apparente et dont la fréquence ne cesse d'augmenter. Elle présente en plus des tendinites rebelles du bras droit. Ces symptômes finissent par la priver de tout effort sportif. Or, le sport est sa seule bouteille d'oxygène. La médecine allopathique n'a pas de solution pour Alice, hormis la prise d'antalgiques car ses imageries montrent uniquement, selon la lecture médicale classique, un léger pincement discal L5-S1. Pourtant, ces douleurs n'ont cessé de s'empirer depuis plus d'un an et demi. Comment cela est-il possible ? Et d'où proviennent ces douleurs inexpliquées ? Son examen révèle un dos particulièrement cordé et tendu, surtout à l'étage cervico-dorsal, nuque et épaule. Son rachis est raide et manque cruellement de souplesse articulaire. Nous sommes face à un cas d'hypertension musculaire réflexe. Sa colonne est prisonnière de l'étau musculaire programmé par son cerveau en réaction à sa charge mentale et émotionnelle. Ses articulations vertébrales, privées d'ouverture, s'appauvrissent en apport sanguin, sa colonne s'enrédit, ses nerfs achiniens s'enflamment. Alice s'inflige un sur-régime quotidien depuis des années. Elle est branchée en permanence sur le mode survie enclenché par l'hypersympathique. Même quand elle ne travaille pas, son corps n'est jamais vraiment au repos. La tension réflexe continue d'exercer son autorité. A noter que le crossfit est un sport à double tranchant malgré l'engouement qu'il suscite., il peut causer des dommages importants sur notre dos et nos articulations. J'ai déjà reçu plusieurs fois des patients qui souffraient d'une hernie discale déclenchée. à la suite d'une séance. La vitesse et l'intensité du rythme rendent facilement addict, cela libère de l'adrénaline et permet d'exprimer des émotions refoulées, mais la production de cette hormone à très haute dose, tout comme le cortisol d'ailleurs, peut entraîner à la longue des effets délétères sur notre santé, à commencer par un épuisement chronique. Retenez que le crossfit défoule, mais ne décontracte pas. Et dans le cas d'Alice, sa pratique régulière amplifie son serrage articulaire. Sa colonne, tout comme son esprit, ne bénéficie d'aucun répit. Je ne vous cache pas que le cas de Jean-Pierre sera beaucoup plus facile à résoudre que celui d'Alice. Pourtant, leurs rapports médicaux semblent attester du contraire. Si on rééquilibre sa colonne avec la méthode de réalignement vertébral et lui dispense des conseils d'exercices et d'étirements quotidiens adaptés, Jean-Pierre pourra en quelques semaines reprendre progressivement son travail et ce, malgré l'aspect dégénératif de départ. Comme il ne subit pas le verrouillage d'une charge mentale oppressante, sa colonne va pouvoir au fil des séances se délivrer des contraintes musculaires dues aux efforts répétés. En recréant de l'ouverture articulaire, son rachis va atteindre un seuil de régénération suffisante pour drainer l'inflammation. Les disques soulagés et réalimentés vont se rétracter et ainsi décomprimer le canal rachidien. Il va retrouver de la souplesse et de la mobilité. Ces douleurs vont finir par disparaître. Dans le cas d'Alice, c'est plus complexe. Il va falloir recréer un équilibre relationnel entre son mental et son corps. La colonne, comme je le disais au préalable, est prédisposée pour jouer ce rôle de médiateur. entre le cerveau et le corps, entre le mental et le physique. Le plus compliqué sera de passer le serrage articulaire réflexe, car ce programme peut contrecarrer l'ordre nerveux de délivrance musculaire obtenu après les soins, et freiner ainsi le processus de régénération. D'une personne à l'autre, le pourcentage de résistance réflexe est très différent. Il résulte de l'atteinte émotionnelle et de sa propre gestion du stress. Un patient présentant un dos arthrosique et dégénératif peut ainsi bénéficier d'un soulagement beaucoup plus rapide qu'un plus jeune, qui présente un symptôme moins grave sur le papier, mais subit une très forte pression émotionnelle. C'est toute la perplexité du paradoxe. L'âge n'est pas un facteur prioritaire. La nature du terrain émotionnel et la santé mentale de l'individu passe bien avant. Le premier conseil post-soin que je prodiguerais à Alice serait de remplacer pendant au moins trois semaines l'exercice du crossfit devenu trop douloureux par une pratique douce de marche active voire rapide. Dans un deuxième temps, après une reprise progressive, stopper tous les exercices de crossfit qui génèrent une contrainte trop élevée. Sans oublier bien sûr de compléter par un rituel d'étirements quotidiens. Dans un troisième temps, l'idéal serait de s'initier en complément à une autre discipline d'apparence plus lente, mais susceptible de lui offrir un vrai temps de reconnexion avec son corps par le biais du souffle. Une occasion clé pour switcher en mode parasympathique. Je citerai à cet effet les abdominaux hypopressifs de la méthode de Gasquet, le Qigong ou la gyrotonique, une discipline moins connue mais particulièrement efficace pour tonifier et rééquilibrer le dos et le corps tout entier, ou bien encore le yoga, en veillant toutefois à extraire toutes les postures susceptibles de réactiver ces douleurs. L'idée n'est pas de bannir le crossfit, mais plutôt d'adapter le rythme et la fréquence de ces séances, parce qu'il est à mon sens fondamental qu'elle continue à se faire plaisir pour pouvoir guérir. Si le serrage articulaire réflexe persiste malgré tout en partie et réactive des douleurs, je conseillerais à Alice de consulter en parallèle un psychothérapeute afin d'entamer un travail sur les émotions pour se libérer des mémoires physiques engrammées au fil des années et changer son rapport au stress. N'oublions pas que la nocivité et l'impact du stress sur notre corps dépend en priorité de la façon dont nous le percevons. Dans ce cas, il paraît nécessaire d'apporter une délivrance complémentaire par le biais d'une autre thérapie telle que la sophrologie, l'hypnose ou le MDR. ` Petite astuce, si vous n'arrivez pas à mettre des mots sur vos blocages, préférez une thérapie de type somato qui vous apaise et agit en profondeur sans que vous soyez contraint à remuer tout le limon de vos émotions, comme la fasciapulsologie, la micro-kiné, la kinésiologie ou bien encore l'énergie, dont je peux attester des effets bénéfiques sur mes patients. J'ai constaté que cette circularité de soins et de conseils pour un cas comme Alice semble la plus efficace pour briser les dernières chaînes des tensions et recréer un dialogue entre notre mental et notre corps. Les exemples de Jean-Pierre et d'Alice ne sont pas inventés, ils s'inspirent bien d'une réalité de terrain et résultent du traitement et de l'observation de plusieurs cas de patients. Tel un boa qui broie sa proie jusqu'au dernier souffle de résistance, retenez bien que le stress chronique blesse et condamne tant qu'il ne cesse. Pourtant, le stress ne nous veut pas que du mal. La preuve, il existe bien un sain stress capable de revêtir le rôle du remède. C'est d'ailleurs le principe même de l'hormèse. À dose infinitésimale, le poison inverse son effet perverse et fait des miracles. Alors, comment stresser utilement notre corps ? Notre corps peut s'apparenter en effet à un enfant. Il faut l'éduquer et savoir parfois lui dire non pour créer une juste frustration. C'est pourquoi, lorsqu'on dompte son corps, en pratiquant par exemple une hormèse telle que le jeûne, la méthode Wim Hof, ou bien encore un défi sportif, on va l'exercer non seulement à se dépasser, mais aussi à se réguler. N'oublions pas d'enclencher le mode pyrolyse de temps en temps pour faciliter notre auto-nettoyage. Une petite dose de stress, c'est comme une bonne piqûre aux fesses, rien de tel pour booster nos ardeurs et faire des prouesses dignes d'un marsupilami vainqueur du combat ! Houba Houba ! À bientôt ! Cet épisode vous a plu et vous avez hâte d'écouter les prochains ? Alors c'est le moment de vous abonner à la chronique de Spin'Dynamic. Vos commentaires et encouragements étoilés sont évidemment les bienvenus, ainsi que vos questions et autres suggestions. Et enfin, je vous donne rendez-vous avec une folle impatience pour un prochain moment d'intimité avec vos vertèbres. En commentaire, vous trouverez tous les liens utiles pour suivre Spin'Dynamic sur le web et les réseaux sociaux Instagram et Facebook. Spinament votre !

Description


Dans cette deuxième partie je vous explique le processus cérébral originel du stress et sa cascade de réactions physiologiques en chaîne.

Je vous détaille aussi toute la mécanique de tension musculaire réflexe et ses incidences sur notre colonne en prenant deux exemples à l’appui.

Et enfin j'évoque la piste d'un stress positif !



Références citées ou utilisées dans cet épisode :


Neuro Sapiens auteur Anaïs Roux


Podcast Métamorphose avec Stéphanie Brillant “ la santé mentale passe par le corps “ saison 7 épisode #572 du 06.03.2025

Auteure du livre “ quand le corps n’est plus d’accord” aux Editions Actes Sud.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Emmanuelle O'dru, fondatrice de Spin'Dynamic et thérapeute en réalignement vertébral. J'avoue, je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de vous retrouver désormais, deux samedis par mois, pour la chronique de Spin'Dynamic, le nouveau rendez-vous acoustique avec notre dos. Savez-vous qu'il règne encore aujourd'hui une méconnaissance générale à propos de la colonne vertébrale et surtout de l'étendue de son territoire d'action ? Et si notre dos était la source d'une majorité de maux ? Et si notre dos était l'instrument clé à la confluence du physiologique et de l'émotionnel ? Mon défi derrière ce micro sera de vous révéler les pouvoirs extraordinaires de votre dos en passant par des conseils pertinents pour répondre à tous ses besoins primordiaux. Alors, si vous voulez en savoir plus sur ce dragon sacré qui sommeille en vous et se nomme colonne vertébrale ouvrez grand vos oreilles, ce podcast va chambouler votre vision sur vos vertèbres et votre conception du corps. Bonne écoute ! Bonjour les amis, dans cette deuxième partie, on plante le décor d'office. Je vous propose un petit debriefing sur le processus originel du stress et de ses réactions en chaîne avant de détricoter la mécanique et les incidences du stress dit chronique sur notre colonne vertébrale et par corollaire sur tout notre corps. Et ça commence par une petite référence en matière de neurosciences. En 2020, une équipe de chercheurs à l'université de Nagoya au Japon a identifié au sein du cortex préfrontal, qui se trouve derrière le front, un groupe de neurones décideurs susceptibles de commander la fameuse réaction en chaîne du stress dans l'organisme. Cette zone, prénommée très élégamment cortex préfrontal ventromédian, a pour rôle de traiter les risques et de réguler les émotions. Or, en activant ou bloquant ces neurones chez des rongeurs, ils ont pu, tour à tour, déclencher ou annuler les symptômes de stress. Ces chercheurs en ont déduit que selon les signaux émotionnels d'alerte reçus, ce groupe de neurones déciderait ou non d'une réponse physiologique à l'état de stress. Si ces neurones choisissent d'appliquer l'ordre, l'hypothalamus va dans ce cas enclencher l'activation du système nerveux sympathique, véritable turbo de notre corps. Pédale au plancher et vrombissement des hormones, il s'ensuit une accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, mais également de la contraction des muscles et des vaisseaux sanguins. Et à ce stade, je reprends la main pour vous expliquer la suite de ces effets. La tension musculaire réflexe, ou TMR comme je la nomme, est bien une réponse physiologique inconsciente qui découle d'une émotion de stress ou de peur, contrairement à la tension musculaire posturale ou d'effort, qui elle, est une réponse physiologique consciente, délivrée par un ordre nerveux fonctionnel. Cette crispation musculaire, qui découle donc d'un processus neuronal en réponse à une émotion, a pour principale conséquence l'accentuation du sanglage vertébral. Une pression qui va s'exercer en priorité sur l'étage cervical et les dorsales hautes, premières victimes de l'assaut, dans l'ordre de placement. Ce serrage va ensuite se répartir sur toute la colonne, mais il va à l'évidence peser davantage sur les fragilités de chacun. Plus le serrage est intense et prolongé, par exemple s'il se compte en mois ou années en cas de stress chronique, plus les conséquences seront sévères pour votre rachis et retentiront sur votre corps tout entier. Contrairement à la tension musculaire. postural ou d'effort, la tension musculaire réflexe n'a pas de raison fonctionnelle. Elle est la plupart du temps insidieuse et sous-estimée. Il est aisé d'évaluer le poids des charges manipulées dans une journée, mais la pression du stress endossée est incalculable. Pourtant, la charge infligée au corps par le processus de réponse neuronale est la plupart du temps bien supérieure à celle du maniement de charges lourdes. Et pour certaines personnes, elle peut même s'apparenter à plus d'une tonne ! Je vais prendre à cette intention deux exemples différents pour illustrer mon propros. Le premier sera celui d'un artisan plombier que je nommerais Jean-Pierre, 57 ans, exerçant donc un métier très physique. Il dispose d'une solide structure vertébrale, que je qualifierais de charpentée, et d'une bonne résistance musculaire. Cependant, il présente de l'embonpoint et ne pratique aucun étirement ni exercice de mobilité, hormis ses efforts quotidiens. Jean-Pierre rentre tous les soirs exténué, mais a la chance d'avoir une vie de famille épanouie et sereine. Il est sujet à de fréquentes lombalgies et souffre en particulier depuis plus d'un mois d'une sciatologie très inflammatoire et invalidante. Ses rapports d'imagerie font état d'un dos arthrosique et d'un rachis lombaire dégénératif qui présente même un rétrécissement du canal, nommé sténose. Quand j'observe sa colonne vertébrale, je note non seulement la prolifération d'ostéophytes, entendez les jolies fleurs de l'arthrose, et des discopathies lombaires étagées, c'est-à-dire que les lombaires et leurs disques sont affaissés, mais surtout un rachis dorsal monobloc, et de ce fait très pesant. La fameuse partie invisible de l'iceberg, dont je parle très souvent en consultation, et dont l'impact n'est au grand jamais pris en compte ni évalué. Ces dorsales, comprimées par les efforts quotidiens, exercent une délétère compensation sur l'étage lombaire, entraînant ainsi une contrainte massive sur l'enclume du sacrum. Les trajectoires nerveuses, piégées dans les trous de conjugaison rétrécies et calcifiées, se sont progressivement enflammées. Ce sont bien ces discopathies qui ont causé un début de rétrécissement canalaire. Dans le cas de Jean-Pierre, sa pathologie semble... à l'évidence, découler d'une tension musculaire excessive due aux efforts quotidiens intensifs et surtout d'un abandon essentiel d'entretien du dos. Aucun étirement, pas de mobilité articulaire. En somme, c'est le cas d'un jusqu'au-boutiste qui finit aplati comme un âne porteur sous la tonne de bagages... Le deuxième profil sera celui d'une femme de 39 ans qui répondra au prénom d'Alice. Elle exerce un métier intellectuel DRH, elle est mince, très dynamique, sans aucune contrainte physique, très sportive. Elle pratique notamment deux fois par semaine le crossfit pour se maintenir en forme et tenter d'évacuer l'étau féroce d'un stress constricteur. Je précise qu'Alice exerce son métier dans un contexte professionnel et puissant et qu'elle entretient une relation conflictuelle avec son conjoint. Alice souffre d'un type de lombagie fulgurante qui l'handicape beaucoup au quotidien. Elle la décrit comme une barre en bas du dos qui peut survenir sans raison apparente et dont la fréquence ne cesse d'augmenter. Elle présente en plus des tendinites rebelles du bras droit. Ces symptômes finissent par la priver de tout effort sportif. Or, le sport est sa seule bouteille d'oxygène. La médecine allopathique n'a pas de solution pour Alice, hormis la prise d'antalgiques car ses imageries montrent uniquement, selon la lecture médicale classique, un léger pincement discal L5-S1. Pourtant, ces douleurs n'ont cessé de s'empirer depuis plus d'un an et demi. Comment cela est-il possible ? Et d'où proviennent ces douleurs inexpliquées ? Son examen révèle un dos particulièrement cordé et tendu, surtout à l'étage cervico-dorsal, nuque et épaule. Son rachis est raide et manque cruellement de souplesse articulaire. Nous sommes face à un cas d'hypertension musculaire réflexe. Sa colonne est prisonnière de l'étau musculaire programmé par son cerveau en réaction à sa charge mentale et émotionnelle. Ses articulations vertébrales, privées d'ouverture, s'appauvrissent en apport sanguin, sa colonne s'enrédit, ses nerfs achiniens s'enflamment. Alice s'inflige un sur-régime quotidien depuis des années. Elle est branchée en permanence sur le mode survie enclenché par l'hypersympathique. Même quand elle ne travaille pas, son corps n'est jamais vraiment au repos. La tension réflexe continue d'exercer son autorité. A noter que le crossfit est un sport à double tranchant malgré l'engouement qu'il suscite., il peut causer des dommages importants sur notre dos et nos articulations. J'ai déjà reçu plusieurs fois des patients qui souffraient d'une hernie discale déclenchée. à la suite d'une séance. La vitesse et l'intensité du rythme rendent facilement addict, cela libère de l'adrénaline et permet d'exprimer des émotions refoulées, mais la production de cette hormone à très haute dose, tout comme le cortisol d'ailleurs, peut entraîner à la longue des effets délétères sur notre santé, à commencer par un épuisement chronique. Retenez que le crossfit défoule, mais ne décontracte pas. Et dans le cas d'Alice, sa pratique régulière amplifie son serrage articulaire. Sa colonne, tout comme son esprit, ne bénéficie d'aucun répit. Je ne vous cache pas que le cas de Jean-Pierre sera beaucoup plus facile à résoudre que celui d'Alice. Pourtant, leurs rapports médicaux semblent attester du contraire. Si on rééquilibre sa colonne avec la méthode de réalignement vertébral et lui dispense des conseils d'exercices et d'étirements quotidiens adaptés, Jean-Pierre pourra en quelques semaines reprendre progressivement son travail et ce, malgré l'aspect dégénératif de départ. Comme il ne subit pas le verrouillage d'une charge mentale oppressante, sa colonne va pouvoir au fil des séances se délivrer des contraintes musculaires dues aux efforts répétés. En recréant de l'ouverture articulaire, son rachis va atteindre un seuil de régénération suffisante pour drainer l'inflammation. Les disques soulagés et réalimentés vont se rétracter et ainsi décomprimer le canal rachidien. Il va retrouver de la souplesse et de la mobilité. Ces douleurs vont finir par disparaître. Dans le cas d'Alice, c'est plus complexe. Il va falloir recréer un équilibre relationnel entre son mental et son corps. La colonne, comme je le disais au préalable, est prédisposée pour jouer ce rôle de médiateur. entre le cerveau et le corps, entre le mental et le physique. Le plus compliqué sera de passer le serrage articulaire réflexe, car ce programme peut contrecarrer l'ordre nerveux de délivrance musculaire obtenu après les soins, et freiner ainsi le processus de régénération. D'une personne à l'autre, le pourcentage de résistance réflexe est très différent. Il résulte de l'atteinte émotionnelle et de sa propre gestion du stress. Un patient présentant un dos arthrosique et dégénératif peut ainsi bénéficier d'un soulagement beaucoup plus rapide qu'un plus jeune, qui présente un symptôme moins grave sur le papier, mais subit une très forte pression émotionnelle. C'est toute la perplexité du paradoxe. L'âge n'est pas un facteur prioritaire. La nature du terrain émotionnel et la santé mentale de l'individu passe bien avant. Le premier conseil post-soin que je prodiguerais à Alice serait de remplacer pendant au moins trois semaines l'exercice du crossfit devenu trop douloureux par une pratique douce de marche active voire rapide. Dans un deuxième temps, après une reprise progressive, stopper tous les exercices de crossfit qui génèrent une contrainte trop élevée. Sans oublier bien sûr de compléter par un rituel d'étirements quotidiens. Dans un troisième temps, l'idéal serait de s'initier en complément à une autre discipline d'apparence plus lente, mais susceptible de lui offrir un vrai temps de reconnexion avec son corps par le biais du souffle. Une occasion clé pour switcher en mode parasympathique. Je citerai à cet effet les abdominaux hypopressifs de la méthode de Gasquet, le Qigong ou la gyrotonique, une discipline moins connue mais particulièrement efficace pour tonifier et rééquilibrer le dos et le corps tout entier, ou bien encore le yoga, en veillant toutefois à extraire toutes les postures susceptibles de réactiver ces douleurs. L'idée n'est pas de bannir le crossfit, mais plutôt d'adapter le rythme et la fréquence de ces séances, parce qu'il est à mon sens fondamental qu'elle continue à se faire plaisir pour pouvoir guérir. Si le serrage articulaire réflexe persiste malgré tout en partie et réactive des douleurs, je conseillerais à Alice de consulter en parallèle un psychothérapeute afin d'entamer un travail sur les émotions pour se libérer des mémoires physiques engrammées au fil des années et changer son rapport au stress. N'oublions pas que la nocivité et l'impact du stress sur notre corps dépend en priorité de la façon dont nous le percevons. Dans ce cas, il paraît nécessaire d'apporter une délivrance complémentaire par le biais d'une autre thérapie telle que la sophrologie, l'hypnose ou le MDR. ` Petite astuce, si vous n'arrivez pas à mettre des mots sur vos blocages, préférez une thérapie de type somato qui vous apaise et agit en profondeur sans que vous soyez contraint à remuer tout le limon de vos émotions, comme la fasciapulsologie, la micro-kiné, la kinésiologie ou bien encore l'énergie, dont je peux attester des effets bénéfiques sur mes patients. J'ai constaté que cette circularité de soins et de conseils pour un cas comme Alice semble la plus efficace pour briser les dernières chaînes des tensions et recréer un dialogue entre notre mental et notre corps. Les exemples de Jean-Pierre et d'Alice ne sont pas inventés, ils s'inspirent bien d'une réalité de terrain et résultent du traitement et de l'observation de plusieurs cas de patients. Tel un boa qui broie sa proie jusqu'au dernier souffle de résistance, retenez bien que le stress chronique blesse et condamne tant qu'il ne cesse. Pourtant, le stress ne nous veut pas que du mal. La preuve, il existe bien un sain stress capable de revêtir le rôle du remède. C'est d'ailleurs le principe même de l'hormèse. À dose infinitésimale, le poison inverse son effet perverse et fait des miracles. Alors, comment stresser utilement notre corps ? Notre corps peut s'apparenter en effet à un enfant. Il faut l'éduquer et savoir parfois lui dire non pour créer une juste frustration. C'est pourquoi, lorsqu'on dompte son corps, en pratiquant par exemple une hormèse telle que le jeûne, la méthode Wim Hof, ou bien encore un défi sportif, on va l'exercer non seulement à se dépasser, mais aussi à se réguler. N'oublions pas d'enclencher le mode pyrolyse de temps en temps pour faciliter notre auto-nettoyage. Une petite dose de stress, c'est comme une bonne piqûre aux fesses, rien de tel pour booster nos ardeurs et faire des prouesses dignes d'un marsupilami vainqueur du combat ! Houba Houba ! À bientôt ! Cet épisode vous a plu et vous avez hâte d'écouter les prochains ? Alors c'est le moment de vous abonner à la chronique de Spin'Dynamic. Vos commentaires et encouragements étoilés sont évidemment les bienvenus, ainsi que vos questions et autres suggestions. Et enfin, je vous donne rendez-vous avec une folle impatience pour un prochain moment d'intimité avec vos vertèbres. En commentaire, vous trouverez tous les liens utiles pour suivre Spin'Dynamic sur le web et les réseaux sociaux Instagram et Facebook. Spinament votre !

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