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Calendrier de l'Avent 16 - Quand la mer rencontre la montagne cover
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La déchiffreuse

Calendrier de l'Avent 16 - Quand la mer rencontre la montagne

Calendrier de l'Avent 16 - Quand la mer rencontre la montagne

07min |16/12/2024
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Description

Dans un domaine chargé d’histoire, où les vignes racontent autant de secrets que les montagnes qui les entourent, Clélia et Giulia découvrent que les alliances passées peuvent façonner des destins qu’on croyait libres.

De retour au domaine, elles sont accueillies par une visite inattendue : Nolwenn, leur mère, accompagnée d’Elena. Ensemble, elles ouvrent une boîte qui contient des lettres, des photos et des souvenirs précieux, révélant les liens profonds entre leurs ancêtres et des promesses oubliées.


Dans cet épisode :

➡️ La rencontre inattendue avec Nolwenn et l’ouverture d’une boîte remplie de lettres et d’objets liés à leurs origines.
➡️ La révélation du rôle crucial joué par Yann Le Braz, le marin breton, dans la survie de Giancarlo Bianchi, l’arrière-grand-père, grâce à une mystérieuse algue.
➡️ L’évocation de l’histoire d’amour entre Nolwenn et Marco, qui jette une nouvelle lumière sur les choix de ce dernier et leur impact sur la famille.


Dans la newsletter, tu découvriras : un focus sur les mythes familiaux et les rôles qu'ils jouent


L’énigme du jour : Les histoires que nous choisissons de transmettre ou d’omettre sont-elles une preuve d’amour ou une charge ? 🤔


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La mer et la montagne sont les deux gardiennes des secrets les plus profonds. L'une les noie dans ses abysses, l'autre les enfuit dans ses sommets. Ces mots semblent avoir été écrits pour notre histoire, et précisément pour ces lieux, ces dolomites qui gardent la mémoire des pas qui les ont foulés. Et parmi eux, ceux, improbables, d'un Mara breton qui, sans le savoir, allait tisser un lien indéfectible entre deux familles, deux terres, deux traditions. Une histoire, aux arômes de sel et de raisin. Aujourd'hui, je t'en dis plus sur les origines, mais avant cela, revenons à nos deux sœurs. Le retour au domaine est lourd de non-dit. Gabriel est conduit, ses mains serrées sur le volant trahissent une tension qu'il tente de maîtriser. Dans le rétroviseur, ses yeux scrutent Clélia et Yulia comme s'ils cherchaient quelque chose dans leur trait. Les deux sœurs sont chacune perdues dans leur pensée. Leur arrière-grand-père était-il un traître ? Leur père a-t-il fui, car la rumeur était devenue trop lourde ? Le soleil déclinant jette des ombres orangées sur les vignes, leur donnant l'aspect de vagues figées dans la pierre. L'air du soir est chargé d'humidité, comme si la mer elle-même avait décidé de visiter les montagnes. Et c'est peut-être le cas, car là, dans l'encadrement de la porte massive du domaine, se tient une silhouette que les sœurs n'attendaient pas. Maman ? la voix de Clélia tremble légèrement. Nolwenn est là, droite, les traits tendus comme emprunts d'une douceur farouche. Dans ses bras, une boîte en bois dont le couvercle usé porte les marques du temps. À ses côtés, Héléna, le visage grave, leur lance un regard qui contient plus de questions que de réponses. Il était temps. dit simplement Nolwenn. Elena m'a appelée. Certaines histoires ne peuvent pas attendre plus longtemps. Le grand salon semble retenir son souffle. Les flammes de la cheminée projettent des ombles tremblantes sur les murs comme autant de fantômes d'un passé qui refusent de se taire. La boîte que Nolwenn pose sur la table basse émet un son mat, comme un secret trop longtemps gardé. Ses doigts caressent le couvercle, avec la délicatesse qu'on réserve aux reliques. Cette boîte contient bien plus que des souvenirs. Elle garde l'histoire de deux familles que la guerre a liées et que le temps n'a pas su séparer, commence-t-elle, sa voix empreinte d'une gravité familière à Clélia, celle qu'elle prend quand elle s'apprête à révéler quelque chose d'essentiel. Les lettres qu'elles en sortent sont jaunies, cornées. Certaines perdent encore des traces de sel. L'odeur qui s'en échappe est un mélange troublant d'iode et de vieux papiers. Voici Yann Le Bras. Mon grand-père. Elle montre une photo. Clélia et Yulia observent l'image. Un homme grand et mince, son uniforme de soldat trahissant son appartenance à la marine française. Ses traits sont emprunts de sérénité, mais ses yeux, ses yeux semblent traverser le papier pour sonder les âmes de ceux qui le regardent. Un marin dans les montagnes, poursuit Nolwenn, sa voix prenant les inflexions des contes anciens. La guerre fait parfois d'étranges mélanges. En 1916, elle a envoyé un fils de l'océan dans les hauteurs des Dolomites. Il était là, affecté à une unité de transmission. C'était un homme qui parlait peu, mais qui écoutait beaucoup. La mer, le vent, les ondes. Ce qu'il portait avec lui, cependant, était plus précieux que n'importe quelle technologie militaire. Gabriel s'est rapproché imperceptiblement, comme elle tirait magré lui par ce récit. Héléna l'obserte du coin de l'œil, ses mains nouées dans les plis de sa robe. Nolwenn sort un petit sachet de toile bleue délavée. À l'intérieur du petit sachet bleu, un fragment d'algue séchée, d'un vert sombre qui semble encore scintiller sous la lumière de la cheminée. Nous sommes les gardiennes de cette algue. Yann l'a utilisée pour sauver Giancarlo Bianchi, le grand-père de votre grand-père. Ce jour-là, un marin breton a scellé une alliance improbable avec une famille de vignerons italiens. Et cette alliance s'est transmise de génération en génération. Pour Sino-Lwen, sa voix changeant subtilement. D'abord par les lettres, entre Yann et Yann Carlo, puis par leurs enfants. Chaque génération, ajoutant sa pierre à l'édifice, ses secrets au fardeau, elle sort une enveloppe plus récente. Jusqu'à moi. Maman ? souffle Clélia troublée. Oui, mes lettres, poursuit Nolwenn. Parce que moi aussi, j'ai tissé ce fil entre nos deux familles. Elle sort une photo d'elle-même, bien plus jeune, posant devant le domaine Bianchi avec un sourire timide. À ses côtés, Marco, rayonnant, une main posée sur son épaule. J'étais venue veiller sur Marco, à la demande de Jeanne, ma grand-mère. Il fallait surveiller que la tradition perdure. que les Viennquais ne cèdent pas à la pression. Elle marque une pause, caressant la photo du but des doigts. Je n'étais pas censée tomber amoureuse. Vous deux ? Mais on meurt, Yulia, irrédule. Ce n'était pas prévu, admet Nolwenn, une ombre de tristesse dans la voix. Mais Marco était différent. Un rêveur qui cherchait à échapper à l'ombre de son père, un scientifique qui croyait en l'équilibre entre la nature et la technique. Il m'a appris la patience et moi, moi je lui ai offert un refuge jusqu'à ce que... Elle s'interrompt, regardant Elena qui détourne légèrement les yeux. Une autre photo glisse des lettres. Elle montre une femme en habit religieux, tenant un bébé dans ses bras. Le regard de cette femme est si lumineux qu'il semble percer l'obscurité du salon. Gabriel est, jusqu'ici silencieux, se raidit en voyant l'image. Son souffle s'accélère imperceptiblement, mais Clélia remarque le changement. Qui est-ce ? demande-t-elle. Une question pour un autre jour coupe Elena en récupérant la photo d'un geste rapide. Nolwenn serre les bras autour d'elle comme pour se protéger. Certains secrets sont encore trop lourds. Le portable d'Elena sonne. Elle lit le message et son visage se fige. C'est l'hôpital. Alberto. Son état s'aggrave. Un silence tombe sur le salon, le crépitement des femmes semblant absorber l'air lui-même. Clélia attrape le bras de sa mère. Pourquoi ne nous as-tu jamais raconté tout ça ? Nolwenn lui répond, les yeux pleins d'une douleur contenue. Parce que je voulais vous protéger. Parce que Marco pensait qu'il fallait tout couper pour vivre libre. Mais il avait tort, Clélia. Personne ne peut échapper à ses racines. Alors, les histoires que nous choisissons de transmettre ou d'omettre sont-elles une preuve d'amour ou une charge ?

Description

Dans un domaine chargé d’histoire, où les vignes racontent autant de secrets que les montagnes qui les entourent, Clélia et Giulia découvrent que les alliances passées peuvent façonner des destins qu’on croyait libres.

De retour au domaine, elles sont accueillies par une visite inattendue : Nolwenn, leur mère, accompagnée d’Elena. Ensemble, elles ouvrent une boîte qui contient des lettres, des photos et des souvenirs précieux, révélant les liens profonds entre leurs ancêtres et des promesses oubliées.


Dans cet épisode :

➡️ La rencontre inattendue avec Nolwenn et l’ouverture d’une boîte remplie de lettres et d’objets liés à leurs origines.
➡️ La révélation du rôle crucial joué par Yann Le Braz, le marin breton, dans la survie de Giancarlo Bianchi, l’arrière-grand-père, grâce à une mystérieuse algue.
➡️ L’évocation de l’histoire d’amour entre Nolwenn et Marco, qui jette une nouvelle lumière sur les choix de ce dernier et leur impact sur la famille.


Dans la newsletter, tu découvriras : un focus sur les mythes familiaux et les rôles qu'ils jouent


L’énigme du jour : Les histoires que nous choisissons de transmettre ou d’omettre sont-elles une preuve d’amour ou une charge ? 🤔


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La mer et la montagne sont les deux gardiennes des secrets les plus profonds. L'une les noie dans ses abysses, l'autre les enfuit dans ses sommets. Ces mots semblent avoir été écrits pour notre histoire, et précisément pour ces lieux, ces dolomites qui gardent la mémoire des pas qui les ont foulés. Et parmi eux, ceux, improbables, d'un Mara breton qui, sans le savoir, allait tisser un lien indéfectible entre deux familles, deux terres, deux traditions. Une histoire, aux arômes de sel et de raisin. Aujourd'hui, je t'en dis plus sur les origines, mais avant cela, revenons à nos deux sœurs. Le retour au domaine est lourd de non-dit. Gabriel est conduit, ses mains serrées sur le volant trahissent une tension qu'il tente de maîtriser. Dans le rétroviseur, ses yeux scrutent Clélia et Yulia comme s'ils cherchaient quelque chose dans leur trait. Les deux sœurs sont chacune perdues dans leur pensée. Leur arrière-grand-père était-il un traître ? Leur père a-t-il fui, car la rumeur était devenue trop lourde ? Le soleil déclinant jette des ombres orangées sur les vignes, leur donnant l'aspect de vagues figées dans la pierre. L'air du soir est chargé d'humidité, comme si la mer elle-même avait décidé de visiter les montagnes. Et c'est peut-être le cas, car là, dans l'encadrement de la porte massive du domaine, se tient une silhouette que les sœurs n'attendaient pas. Maman ? la voix de Clélia tremble légèrement. Nolwenn est là, droite, les traits tendus comme emprunts d'une douceur farouche. Dans ses bras, une boîte en bois dont le couvercle usé porte les marques du temps. À ses côtés, Héléna, le visage grave, leur lance un regard qui contient plus de questions que de réponses. Il était temps. dit simplement Nolwenn. Elena m'a appelée. Certaines histoires ne peuvent pas attendre plus longtemps. Le grand salon semble retenir son souffle. Les flammes de la cheminée projettent des ombles tremblantes sur les murs comme autant de fantômes d'un passé qui refusent de se taire. La boîte que Nolwenn pose sur la table basse émet un son mat, comme un secret trop longtemps gardé. Ses doigts caressent le couvercle, avec la délicatesse qu'on réserve aux reliques. Cette boîte contient bien plus que des souvenirs. Elle garde l'histoire de deux familles que la guerre a liées et que le temps n'a pas su séparer, commence-t-elle, sa voix empreinte d'une gravité familière à Clélia, celle qu'elle prend quand elle s'apprête à révéler quelque chose d'essentiel. Les lettres qu'elles en sortent sont jaunies, cornées. Certaines perdent encore des traces de sel. L'odeur qui s'en échappe est un mélange troublant d'iode et de vieux papiers. Voici Yann Le Bras. Mon grand-père. Elle montre une photo. Clélia et Yulia observent l'image. Un homme grand et mince, son uniforme de soldat trahissant son appartenance à la marine française. Ses traits sont emprunts de sérénité, mais ses yeux, ses yeux semblent traverser le papier pour sonder les âmes de ceux qui le regardent. Un marin dans les montagnes, poursuit Nolwenn, sa voix prenant les inflexions des contes anciens. La guerre fait parfois d'étranges mélanges. En 1916, elle a envoyé un fils de l'océan dans les hauteurs des Dolomites. Il était là, affecté à une unité de transmission. C'était un homme qui parlait peu, mais qui écoutait beaucoup. La mer, le vent, les ondes. Ce qu'il portait avec lui, cependant, était plus précieux que n'importe quelle technologie militaire. Gabriel s'est rapproché imperceptiblement, comme elle tirait magré lui par ce récit. Héléna l'obserte du coin de l'œil, ses mains nouées dans les plis de sa robe. Nolwenn sort un petit sachet de toile bleue délavée. À l'intérieur du petit sachet bleu, un fragment d'algue séchée, d'un vert sombre qui semble encore scintiller sous la lumière de la cheminée. Nous sommes les gardiennes de cette algue. Yann l'a utilisée pour sauver Giancarlo Bianchi, le grand-père de votre grand-père. Ce jour-là, un marin breton a scellé une alliance improbable avec une famille de vignerons italiens. Et cette alliance s'est transmise de génération en génération. Pour Sino-Lwen, sa voix changeant subtilement. D'abord par les lettres, entre Yann et Yann Carlo, puis par leurs enfants. Chaque génération, ajoutant sa pierre à l'édifice, ses secrets au fardeau, elle sort une enveloppe plus récente. Jusqu'à moi. Maman ? souffle Clélia troublée. Oui, mes lettres, poursuit Nolwenn. Parce que moi aussi, j'ai tissé ce fil entre nos deux familles. Elle sort une photo d'elle-même, bien plus jeune, posant devant le domaine Bianchi avec un sourire timide. À ses côtés, Marco, rayonnant, une main posée sur son épaule. J'étais venue veiller sur Marco, à la demande de Jeanne, ma grand-mère. Il fallait surveiller que la tradition perdure. que les Viennquais ne cèdent pas à la pression. Elle marque une pause, caressant la photo du but des doigts. Je n'étais pas censée tomber amoureuse. Vous deux ? Mais on meurt, Yulia, irrédule. Ce n'était pas prévu, admet Nolwenn, une ombre de tristesse dans la voix. Mais Marco était différent. Un rêveur qui cherchait à échapper à l'ombre de son père, un scientifique qui croyait en l'équilibre entre la nature et la technique. Il m'a appris la patience et moi, moi je lui ai offert un refuge jusqu'à ce que... Elle s'interrompt, regardant Elena qui détourne légèrement les yeux. Une autre photo glisse des lettres. Elle montre une femme en habit religieux, tenant un bébé dans ses bras. Le regard de cette femme est si lumineux qu'il semble percer l'obscurité du salon. Gabriel est, jusqu'ici silencieux, se raidit en voyant l'image. Son souffle s'accélère imperceptiblement, mais Clélia remarque le changement. Qui est-ce ? demande-t-elle. Une question pour un autre jour coupe Elena en récupérant la photo d'un geste rapide. Nolwenn serre les bras autour d'elle comme pour se protéger. Certains secrets sont encore trop lourds. Le portable d'Elena sonne. Elle lit le message et son visage se fige. C'est l'hôpital. Alberto. Son état s'aggrave. Un silence tombe sur le salon, le crépitement des femmes semblant absorber l'air lui-même. Clélia attrape le bras de sa mère. Pourquoi ne nous as-tu jamais raconté tout ça ? Nolwenn lui répond, les yeux pleins d'une douleur contenue. Parce que je voulais vous protéger. Parce que Marco pensait qu'il fallait tout couper pour vivre libre. Mais il avait tort, Clélia. Personne ne peut échapper à ses racines. Alors, les histoires que nous choisissons de transmettre ou d'omettre sont-elles une preuve d'amour ou une charge ?

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Dans un domaine chargé d’histoire, où les vignes racontent autant de secrets que les montagnes qui les entourent, Clélia et Giulia découvrent que les alliances passées peuvent façonner des destins qu’on croyait libres.

De retour au domaine, elles sont accueillies par une visite inattendue : Nolwenn, leur mère, accompagnée d’Elena. Ensemble, elles ouvrent une boîte qui contient des lettres, des photos et des souvenirs précieux, révélant les liens profonds entre leurs ancêtres et des promesses oubliées.


Dans cet épisode :

➡️ La rencontre inattendue avec Nolwenn et l’ouverture d’une boîte remplie de lettres et d’objets liés à leurs origines.
➡️ La révélation du rôle crucial joué par Yann Le Braz, le marin breton, dans la survie de Giancarlo Bianchi, l’arrière-grand-père, grâce à une mystérieuse algue.
➡️ L’évocation de l’histoire d’amour entre Nolwenn et Marco, qui jette une nouvelle lumière sur les choix de ce dernier et leur impact sur la famille.


Dans la newsletter, tu découvriras : un focus sur les mythes familiaux et les rôles qu'ils jouent


L’énigme du jour : Les histoires que nous choisissons de transmettre ou d’omettre sont-elles une preuve d’amour ou une charge ? 🤔


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  • Speaker #0

    La mer et la montagne sont les deux gardiennes des secrets les plus profonds. L'une les noie dans ses abysses, l'autre les enfuit dans ses sommets. Ces mots semblent avoir été écrits pour notre histoire, et précisément pour ces lieux, ces dolomites qui gardent la mémoire des pas qui les ont foulés. Et parmi eux, ceux, improbables, d'un Mara breton qui, sans le savoir, allait tisser un lien indéfectible entre deux familles, deux terres, deux traditions. Une histoire, aux arômes de sel et de raisin. Aujourd'hui, je t'en dis plus sur les origines, mais avant cela, revenons à nos deux sœurs. Le retour au domaine est lourd de non-dit. Gabriel est conduit, ses mains serrées sur le volant trahissent une tension qu'il tente de maîtriser. Dans le rétroviseur, ses yeux scrutent Clélia et Yulia comme s'ils cherchaient quelque chose dans leur trait. Les deux sœurs sont chacune perdues dans leur pensée. Leur arrière-grand-père était-il un traître ? Leur père a-t-il fui, car la rumeur était devenue trop lourde ? Le soleil déclinant jette des ombres orangées sur les vignes, leur donnant l'aspect de vagues figées dans la pierre. L'air du soir est chargé d'humidité, comme si la mer elle-même avait décidé de visiter les montagnes. Et c'est peut-être le cas, car là, dans l'encadrement de la porte massive du domaine, se tient une silhouette que les sœurs n'attendaient pas. Maman ? la voix de Clélia tremble légèrement. Nolwenn est là, droite, les traits tendus comme emprunts d'une douceur farouche. Dans ses bras, une boîte en bois dont le couvercle usé porte les marques du temps. À ses côtés, Héléna, le visage grave, leur lance un regard qui contient plus de questions que de réponses. Il était temps. dit simplement Nolwenn. Elena m'a appelée. Certaines histoires ne peuvent pas attendre plus longtemps. Le grand salon semble retenir son souffle. Les flammes de la cheminée projettent des ombles tremblantes sur les murs comme autant de fantômes d'un passé qui refusent de se taire. La boîte que Nolwenn pose sur la table basse émet un son mat, comme un secret trop longtemps gardé. Ses doigts caressent le couvercle, avec la délicatesse qu'on réserve aux reliques. Cette boîte contient bien plus que des souvenirs. Elle garde l'histoire de deux familles que la guerre a liées et que le temps n'a pas su séparer, commence-t-elle, sa voix empreinte d'une gravité familière à Clélia, celle qu'elle prend quand elle s'apprête à révéler quelque chose d'essentiel. Les lettres qu'elles en sortent sont jaunies, cornées. Certaines perdent encore des traces de sel. L'odeur qui s'en échappe est un mélange troublant d'iode et de vieux papiers. Voici Yann Le Bras. Mon grand-père. Elle montre une photo. Clélia et Yulia observent l'image. Un homme grand et mince, son uniforme de soldat trahissant son appartenance à la marine française. Ses traits sont emprunts de sérénité, mais ses yeux, ses yeux semblent traverser le papier pour sonder les âmes de ceux qui le regardent. Un marin dans les montagnes, poursuit Nolwenn, sa voix prenant les inflexions des contes anciens. La guerre fait parfois d'étranges mélanges. En 1916, elle a envoyé un fils de l'océan dans les hauteurs des Dolomites. Il était là, affecté à une unité de transmission. C'était un homme qui parlait peu, mais qui écoutait beaucoup. La mer, le vent, les ondes. Ce qu'il portait avec lui, cependant, était plus précieux que n'importe quelle technologie militaire. Gabriel s'est rapproché imperceptiblement, comme elle tirait magré lui par ce récit. Héléna l'obserte du coin de l'œil, ses mains nouées dans les plis de sa robe. Nolwenn sort un petit sachet de toile bleue délavée. À l'intérieur du petit sachet bleu, un fragment d'algue séchée, d'un vert sombre qui semble encore scintiller sous la lumière de la cheminée. Nous sommes les gardiennes de cette algue. Yann l'a utilisée pour sauver Giancarlo Bianchi, le grand-père de votre grand-père. Ce jour-là, un marin breton a scellé une alliance improbable avec une famille de vignerons italiens. Et cette alliance s'est transmise de génération en génération. Pour Sino-Lwen, sa voix changeant subtilement. D'abord par les lettres, entre Yann et Yann Carlo, puis par leurs enfants. Chaque génération, ajoutant sa pierre à l'édifice, ses secrets au fardeau, elle sort une enveloppe plus récente. Jusqu'à moi. Maman ? souffle Clélia troublée. Oui, mes lettres, poursuit Nolwenn. Parce que moi aussi, j'ai tissé ce fil entre nos deux familles. Elle sort une photo d'elle-même, bien plus jeune, posant devant le domaine Bianchi avec un sourire timide. À ses côtés, Marco, rayonnant, une main posée sur son épaule. J'étais venue veiller sur Marco, à la demande de Jeanne, ma grand-mère. Il fallait surveiller que la tradition perdure. que les Viennquais ne cèdent pas à la pression. Elle marque une pause, caressant la photo du but des doigts. Je n'étais pas censée tomber amoureuse. Vous deux ? Mais on meurt, Yulia, irrédule. Ce n'était pas prévu, admet Nolwenn, une ombre de tristesse dans la voix. Mais Marco était différent. Un rêveur qui cherchait à échapper à l'ombre de son père, un scientifique qui croyait en l'équilibre entre la nature et la technique. Il m'a appris la patience et moi, moi je lui ai offert un refuge jusqu'à ce que... Elle s'interrompt, regardant Elena qui détourne légèrement les yeux. Une autre photo glisse des lettres. Elle montre une femme en habit religieux, tenant un bébé dans ses bras. Le regard de cette femme est si lumineux qu'il semble percer l'obscurité du salon. Gabriel est, jusqu'ici silencieux, se raidit en voyant l'image. Son souffle s'accélère imperceptiblement, mais Clélia remarque le changement. Qui est-ce ? demande-t-elle. Une question pour un autre jour coupe Elena en récupérant la photo d'un geste rapide. Nolwenn serre les bras autour d'elle comme pour se protéger. Certains secrets sont encore trop lourds. Le portable d'Elena sonne. Elle lit le message et son visage se fige. C'est l'hôpital. Alberto. Son état s'aggrave. Un silence tombe sur le salon, le crépitement des femmes semblant absorber l'air lui-même. Clélia attrape le bras de sa mère. Pourquoi ne nous as-tu jamais raconté tout ça ? Nolwenn lui répond, les yeux pleins d'une douleur contenue. Parce que je voulais vous protéger. Parce que Marco pensait qu'il fallait tout couper pour vivre libre. Mais il avait tort, Clélia. Personne ne peut échapper à ses racines. Alors, les histoires que nous choisissons de transmettre ou d'omettre sont-elles une preuve d'amour ou une charge ?

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Dans un domaine chargé d’histoire, où les vignes racontent autant de secrets que les montagnes qui les entourent, Clélia et Giulia découvrent que les alliances passées peuvent façonner des destins qu’on croyait libres.

De retour au domaine, elles sont accueillies par une visite inattendue : Nolwenn, leur mère, accompagnée d’Elena. Ensemble, elles ouvrent une boîte qui contient des lettres, des photos et des souvenirs précieux, révélant les liens profonds entre leurs ancêtres et des promesses oubliées.


Dans cet épisode :

➡️ La rencontre inattendue avec Nolwenn et l’ouverture d’une boîte remplie de lettres et d’objets liés à leurs origines.
➡️ La révélation du rôle crucial joué par Yann Le Braz, le marin breton, dans la survie de Giancarlo Bianchi, l’arrière-grand-père, grâce à une mystérieuse algue.
➡️ L’évocation de l’histoire d’amour entre Nolwenn et Marco, qui jette une nouvelle lumière sur les choix de ce dernier et leur impact sur la famille.


Dans la newsletter, tu découvriras : un focus sur les mythes familiaux et les rôles qu'ils jouent


L’énigme du jour : Les histoires que nous choisissons de transmettre ou d’omettre sont-elles une preuve d’amour ou une charge ? 🤔


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La mer et la montagne sont les deux gardiennes des secrets les plus profonds. L'une les noie dans ses abysses, l'autre les enfuit dans ses sommets. Ces mots semblent avoir été écrits pour notre histoire, et précisément pour ces lieux, ces dolomites qui gardent la mémoire des pas qui les ont foulés. Et parmi eux, ceux, improbables, d'un Mara breton qui, sans le savoir, allait tisser un lien indéfectible entre deux familles, deux terres, deux traditions. Une histoire, aux arômes de sel et de raisin. Aujourd'hui, je t'en dis plus sur les origines, mais avant cela, revenons à nos deux sœurs. Le retour au domaine est lourd de non-dit. Gabriel est conduit, ses mains serrées sur le volant trahissent une tension qu'il tente de maîtriser. Dans le rétroviseur, ses yeux scrutent Clélia et Yulia comme s'ils cherchaient quelque chose dans leur trait. Les deux sœurs sont chacune perdues dans leur pensée. Leur arrière-grand-père était-il un traître ? Leur père a-t-il fui, car la rumeur était devenue trop lourde ? Le soleil déclinant jette des ombres orangées sur les vignes, leur donnant l'aspect de vagues figées dans la pierre. L'air du soir est chargé d'humidité, comme si la mer elle-même avait décidé de visiter les montagnes. Et c'est peut-être le cas, car là, dans l'encadrement de la porte massive du domaine, se tient une silhouette que les sœurs n'attendaient pas. Maman ? la voix de Clélia tremble légèrement. Nolwenn est là, droite, les traits tendus comme emprunts d'une douceur farouche. Dans ses bras, une boîte en bois dont le couvercle usé porte les marques du temps. À ses côtés, Héléna, le visage grave, leur lance un regard qui contient plus de questions que de réponses. Il était temps. dit simplement Nolwenn. Elena m'a appelée. Certaines histoires ne peuvent pas attendre plus longtemps. Le grand salon semble retenir son souffle. Les flammes de la cheminée projettent des ombles tremblantes sur les murs comme autant de fantômes d'un passé qui refusent de se taire. La boîte que Nolwenn pose sur la table basse émet un son mat, comme un secret trop longtemps gardé. Ses doigts caressent le couvercle, avec la délicatesse qu'on réserve aux reliques. Cette boîte contient bien plus que des souvenirs. Elle garde l'histoire de deux familles que la guerre a liées et que le temps n'a pas su séparer, commence-t-elle, sa voix empreinte d'une gravité familière à Clélia, celle qu'elle prend quand elle s'apprête à révéler quelque chose d'essentiel. Les lettres qu'elles en sortent sont jaunies, cornées. Certaines perdent encore des traces de sel. L'odeur qui s'en échappe est un mélange troublant d'iode et de vieux papiers. Voici Yann Le Bras. Mon grand-père. Elle montre une photo. Clélia et Yulia observent l'image. Un homme grand et mince, son uniforme de soldat trahissant son appartenance à la marine française. Ses traits sont emprunts de sérénité, mais ses yeux, ses yeux semblent traverser le papier pour sonder les âmes de ceux qui le regardent. Un marin dans les montagnes, poursuit Nolwenn, sa voix prenant les inflexions des contes anciens. La guerre fait parfois d'étranges mélanges. En 1916, elle a envoyé un fils de l'océan dans les hauteurs des Dolomites. Il était là, affecté à une unité de transmission. C'était un homme qui parlait peu, mais qui écoutait beaucoup. La mer, le vent, les ondes. Ce qu'il portait avec lui, cependant, était plus précieux que n'importe quelle technologie militaire. Gabriel s'est rapproché imperceptiblement, comme elle tirait magré lui par ce récit. Héléna l'obserte du coin de l'œil, ses mains nouées dans les plis de sa robe. Nolwenn sort un petit sachet de toile bleue délavée. À l'intérieur du petit sachet bleu, un fragment d'algue séchée, d'un vert sombre qui semble encore scintiller sous la lumière de la cheminée. Nous sommes les gardiennes de cette algue. Yann l'a utilisée pour sauver Giancarlo Bianchi, le grand-père de votre grand-père. Ce jour-là, un marin breton a scellé une alliance improbable avec une famille de vignerons italiens. Et cette alliance s'est transmise de génération en génération. Pour Sino-Lwen, sa voix changeant subtilement. D'abord par les lettres, entre Yann et Yann Carlo, puis par leurs enfants. Chaque génération, ajoutant sa pierre à l'édifice, ses secrets au fardeau, elle sort une enveloppe plus récente. Jusqu'à moi. Maman ? souffle Clélia troublée. Oui, mes lettres, poursuit Nolwenn. Parce que moi aussi, j'ai tissé ce fil entre nos deux familles. Elle sort une photo d'elle-même, bien plus jeune, posant devant le domaine Bianchi avec un sourire timide. À ses côtés, Marco, rayonnant, une main posée sur son épaule. J'étais venue veiller sur Marco, à la demande de Jeanne, ma grand-mère. Il fallait surveiller que la tradition perdure. que les Viennquais ne cèdent pas à la pression. Elle marque une pause, caressant la photo du but des doigts. Je n'étais pas censée tomber amoureuse. Vous deux ? Mais on meurt, Yulia, irrédule. Ce n'était pas prévu, admet Nolwenn, une ombre de tristesse dans la voix. Mais Marco était différent. Un rêveur qui cherchait à échapper à l'ombre de son père, un scientifique qui croyait en l'équilibre entre la nature et la technique. Il m'a appris la patience et moi, moi je lui ai offert un refuge jusqu'à ce que... Elle s'interrompt, regardant Elena qui détourne légèrement les yeux. Une autre photo glisse des lettres. Elle montre une femme en habit religieux, tenant un bébé dans ses bras. Le regard de cette femme est si lumineux qu'il semble percer l'obscurité du salon. Gabriel est, jusqu'ici silencieux, se raidit en voyant l'image. Son souffle s'accélère imperceptiblement, mais Clélia remarque le changement. Qui est-ce ? demande-t-elle. Une question pour un autre jour coupe Elena en récupérant la photo d'un geste rapide. Nolwenn serre les bras autour d'elle comme pour se protéger. Certains secrets sont encore trop lourds. Le portable d'Elena sonne. Elle lit le message et son visage se fige. C'est l'hôpital. Alberto. Son état s'aggrave. Un silence tombe sur le salon, le crépitement des femmes semblant absorber l'air lui-même. Clélia attrape le bras de sa mère. Pourquoi ne nous as-tu jamais raconté tout ça ? Nolwenn lui répond, les yeux pleins d'une douleur contenue. Parce que je voulais vous protéger. Parce que Marco pensait qu'il fallait tout couper pour vivre libre. Mais il avait tort, Clélia. Personne ne peut échapper à ses racines. Alors, les histoires que nous choisissons de transmettre ou d'omettre sont-elles une preuve d'amour ou une charge ?

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