- Speaker #0
Bienvenue sur Lait'Change, le podcast qui donne la parole aux actrices et aux acteurs de la filière laitière et fromagère. Aujourd'hui, un épisode un peu particulier, un épisode citatin. Je suis actuellement dans la région parisienne, dans le premier arrondissement, où je me trouve dans une adresse bien connue des crémiers fromagés. Je suis actuellement à la Fédération Française des Fromagers, située dans le premier arrondissement, rue des Lavandières-Saint-Opportune. On se retrouve actuellement avec David Bazergue, délégué général de la Fédération. Bonjour David.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Comment vas-tu aujourd'hui ?
- Speaker #1
Ça va bien, en forme.
- Speaker #0
En forme. Pour ceux qui ne te connaissent pas, même si de nombreux crémiers fromagers, mais il n'y a pas que des crémiers fromagers qui nous écoutent aujourd'hui, peux-tu te présenter en quelques mots ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Je suis David Bazergue, je suis le délégué général de la Fédération des fromagers de France. En fait, j'assure la direction des services de la fédération et je travaille avec les élus, parce que la fédération, c'est un outil qui est voulu par les professionnels, pour les professionnels. Donc, je travaille avec les élus de la fédération qui sont organisés en conseil d'administration pour mettre en place un peu la politique voulue par les professionnels pour développer du service et de la représentation d'intérêt pour le métier de crémier fromager.
- Speaker #0
Et du coup, ça fait longtemps que tu travailles à la FED ?
- Speaker #1
Alors en fait, oui, ça fait déjà un moment. Le temps passe vite, d'autant plus quand on ne s'ennuie pas dans ce que l'on fait. Et c'est particulièrement vrai à la Fédération des fromagers de France. En fait, ça fait environ 16 ans que j'ai une vision sur ce métier de crémier fromager. Et en fait, 16 ans d'activité au niveau de la Fédération, mais un peu plus dans l'intervalle, si je puis dire, parce que j'ai eu deux séquences à la Fédération. J'ai commencé à travailler à la Fédération en 2005 jusqu'en 2015. Et ensuite, j'ai vogué à... sous d'autres horizons professionnels. Et je suis revenu ensuite en 2018, donc jusqu'en 2024. Donc, ça fait 16 ans au final, mais j'ai vu l'évolution de la profession pendant quasi 20 ans. Donc, c'est déjà un regard.
- Speaker #0
Ça permet d'avoir déjà un regard avec un peu de recul. Et du coup, est-ce que tu peux nous expliquer en quelques mots, c'est quoi une fédération ?
- Speaker #1
Alors... Une fédération, c'est...
- Speaker #0
Qu'on peut appeler aussi syndicat professionnel. Voilà,
- Speaker #1
c'est ce que j'allais effectivement indiquer. C'est aussi appelé un syndicat professionnel. Donc, dans l'organisation d'une fédération, on a des statuts de type associatif. Enfin, on peut dire qu'on est très proche de l'association. Et en fait, la particularité de ces associations professionnelles ou syndicats professionnels... c'est d'être gouverné, si je puis dire, d'avoir un fonctionnement fait par les professionnels du secteur. Donc en fait, la fédération est pilotée par un conseil d'administration qui est composé de représentants de la fédération et de la profession, donc en l'occurrence des crémiers fromagers, qui sont des crémiers fromagers venant de toutes les régions de France. Donc en fait, c'est eux qui président, si je puis dire, au destiné de la fédération, qui mettent en place une stratégie. Et ensuite, mon rôle à moi, c'est d'être un peu la cheville ouvrière et de faire le lien entre effectivement cette stratégie et l'équipe et les services de la fédération pour faire en sorte de la mettre en place. et de développer la représentation des intérêts des crèmes et fromagers et les services associés.
- Speaker #0
Et cette Fédération française des fromagers, elle date de quand ? C'est quoi un peu son histoire ?
- Speaker #1
Alors en fait, comme beaucoup d'autres sujets, le métier s'est d'abord structuré un petit peu dans les territoires, dans la région. Donc on a eu en fait des régions particulièrement actives au niveau historique sur le métier de crémier fromager, la région lyonnaise et la région parisienne. Donc on a eu en fait... notre profession a été très rapide à se syndiquer et à s'organiser, puisqu'on a suivi une loi qui s'appelle la loi Waldeck-Rousseau, qui a permis la création de syndicats professionnels. Et en fait, aux alentours des années 1880 et quelques, je n'ai plus exactement la date en tête, on a eu un premier syndicat professionnel de cette profession, alors qu'il ne s'appelait pas... nécessairement crèmerie-fromagerie à l'époque. On parlait soit de marchands de beurre, soit de commerçants laitiers, où il y avait différents termes qui étaient utilisés. Mais en tout cas, ça a été vraiment la genèse de ce métier et sa structuration. Et ensuite, la fédération en elle-même, elle a été créée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1946. Donc, il y a eu cette volonté... de créer une entité nationale pour arriver à fédérer l'ensemble du métier de crémier fromager. Alors à l'époque, la profession était pléthorique, elle était très nombreuse parce que la grande distribution n'existait pas à l'époque. Donc le crémier fromager, il n'avait pas entièrement fait sa mue vis-à-vis du métier de spécialiste du fromage. Et donc on était plutôt sur des commerces... d'alimentation générale, en fait, qui ont dû, par la force des choses, évoluer suite à cet apogée de la grande distribution et se spécialiser pour développer une vraie compétence sur le fromage et les produits laitiers.
- Speaker #0
Et du coup, la fédération, comme on la connaît aujourd'hui, ça remonte à quand ?
- Speaker #1
La fédération, en tant que telle, alors les statuts ont évolué, mais... on peut dire que c'est la même entité depuis 1946, en fait. Et les locaux dans lesquels nous sommes, rue des Lavandières-Saint-Opportune, c'est des locaux dans lesquels nous sommes présents depuis les années 30, en fait. Alors, il y a eu certains passages où nous avions effectivement déménagé, mais pour autant, ces locaux, c'est des locaux de la profession depuis les années 30. Donc, on fêtera bientôt le centenaire de... de cette construction dans le centre de Paris.
- Speaker #0
Et du coup, cette fédération aujourd'hui, elle regroupe combien d'adhérents ? On parle d'adhérents ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Alors en fait, déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que pour adhérer à une fédération professionnelle, c'est une volonté de la part du chef d'entreprise. C'est-à-dire que c'est volontaire, il n'y a pas d'obligation. Donc en fait, il y a vraiment d'abord... Ce principe de vouloir faire partie d'un collectif et ensuite de faire partie de cette profession, c'est la première volonté. Et bien entendu, on est dans une logique à la fois de représentation, mais aussi de proposer des services à nos adhérents. Donc, j'en parlerai tout à l'heure. Mais en fait, en 2023, on avait quasi 1450 adhérents. pour une estimation aux alentours de 4000 entreprises de crèmerie-fromagerie en France.
- Speaker #0
D'accord, donc il y a encore beaucoup de gens qui n'adhèrent pas à la fédération.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Alors, ce taux, il augmente au fur et à mesure des années. On se fait de plus en plus connaître. La notoriété de la fédération, elle augmente avec le temps. Donc, on se fait connaître. Pour autant, effectivement... certains ne nous connaissent pas. Donc, on fait un gros travail de communication. Et en fait, on est aussi dans des métiers où il y a des commerçants qui ont un principe d'indépendance. Donc, il faut montrer aussi en quoi c'est important de se réunir autour de grands sujets de structuration de la profession et de la filière et de montrer aussi l'intérêt pour des chefs d'entreprise parce que souvent... Il faut être un peu au four et au moulin quand on est chef d'entreprise, d'autant plus dans nos petites entreprises. Donc, se faire accompagner, se faire épauler sur des sujets très spécifiques tels que des sujets juridiques, ça aide vraiment dans l'organisation de l'entreprise. Donc, on est là pour ça, pour structurer, accompagner les professionnels.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, tu expliquais tout à l'heure, c'est organisé en… en région, comment ça se rattache ? quelles sont les régions où il y a plus ou moins d'adhérents, comment ça fonctionne ?
- Speaker #1
Alors en fait, déjà, ce métier de crémier fromager, on en parlera peut-être tout à l'heure, il a beaucoup évolué dans le temps, je l'ai dit, c'est maintenant un métier de spécialiste, d'expert du fromage, et on a vécu sur... les 15 dernières années, un gros mouvement de nouveaux professionnels dans le métier, souvent des professionnels qui sont rentrés dans le métier via une reconversion professionnelle qui venait de secteurs complètement différents. Et en fait, ces professionnels qui sont rentrés dans notre secteur, ils sont arrivés avec des nouvelles idées, avec des expériences riches. qui leur ont permis d'entrevoir le métier aussi de façon différente. Ils se sont le plus souvent formés grâce aux différentes formations qui ont été mises en place par la profession et qui arrivent avec une volonté de retrouver un sens dans leur vie professionnelle. Et je pense que c'est ça qui fait aussi la logique du métier, c'est que... On a un bon nombre de professionnels qui exercent ce métier, mais ce métier est très lié aussi à leur passion. Et parfois, les deux sont mélangés entre la partie professionnelle et la partie personnelle. Ce sont des gens qui sont très engagés dans le respect du produit, dans la filière, et qui ont une vraie légitimité. avec un sens et une forme de militance pour exercer le métier de crème et fromager.
- Speaker #0
Donc aujourd'hui, c'est des régions ?
- Speaker #1
Alors justement, sur les régions, oui j'en viens parce que c'était ça la question. Je n'ai pas perdu le fil encore,
- Speaker #0
David.
- Speaker #1
Très bien, merci de ce rappel à l'ordre. Mais effectivement, les régions... Ce que je voulais dire, en fait, et je reprends le fil de ma réflexion, en fait, ce que je voulais indiquer, c'est qu'effectivement, cette profession, elle s'est structurée un peu partout en France. Mais historiquement, on a des gros bassins de présence de ce métier. Alors, j'en parlais tout à l'heure, Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Alors, l'Île-de-France, ça a été notamment Paris. avec une structuration du commerce qui a fait qu'il y a eu beaucoup de magasins spécialisés dans le centre de Paris. On a encore plus de 200 crèmeries-fromageries à Paris, donc c'est quand même très spécifique. Et ensuite, en Auvergne-Rhône-Alpes, on a aussi ce bassin qui existe. C'est en Auvergne-Rhône-Alpes que l'on a le plus de crèmeries-fromageries en France. Et il y a ce lien avec les filières. Donc, naturellement, ces deux régions, elles sont fortes en termes de densité de crème-frommagerie et en termes de poids dans notre gouvernance. Et donc, ces deux régions, c'est les deux régions où l'on a historiquement des syndicats. Des syndicats de crémiers-frommagers. Donc, on a l'Union des fromagers d'Auvergne-Rhône-Alpes. qui est présidée par Annick Polese. Et on a ensuite l'Union des fromagers de l'Île-de-France, présidée par Claude Maret.
- Speaker #0
Qui est aussi actuellement président de la fédération. C'est ça,
- Speaker #1
tout à fait. Et donc, c'est les deux régions structurées, si je puis dire, historiquement. Et ensuite, à partir de 2018, on a un peu réorganisé les choses. parce que le but, c'est d'avoir aussi une représentation de toutes les régions. Donc, en fait, on a créé des délégations régionales pour les autres régions, avec à leur tête un professionnel élu par ses pairs de la région, qui permet de faire le lien entre les crémiers fromagers adhérents et la fédération, et en fait, les présidentes ou présidents de ces délégations régionales. siège ensuite au Conseil d'administration de la Fédération, ce qui permet effectivement, quand on amène les sujets, d'avoir une analyse de ces sujets au regard des contextes régionaux.
- Speaker #0
C'est vrai qu'on a des bassins de consommation et des problématiques qui ne sont pas toujours les mêmes en fonction de si on est au nord de la France ou au sud de la France.
- Speaker #1
Tout à fait. Donc ça, c'est vraiment très important à la Fédération et notre engagement. de fédération parce que les services sont centralisés majoritairement à la fédération. Notre engagement, c'est aussi d'assurer du lien entre les professionnels, de créer du réseau entre eux. Et donc, on assure au moins une réunion par région et par an pour justement faire le lien directement sur le terrain. Les présidents de délégations... en font plus aussi, c'est vraiment un minimum. Mais en fait, c'est aussi un métier de proximité, de contact. Donc, c'est important de se connaître et de bâtir un réseau aussi au niveau régional.
- Speaker #0
Et demain, quelqu'un vient vous voir, comment tu pourrais lui donner envie d'adhérer à la fédération ? C'est quoi les services que depuis tout à l'heure, presque dès l'introduction, tu as parlé de services. C'est quoi les services qu'apporte la fédération et à quoi ça sert ? Oui,
- Speaker #1
alors en fait, les services de la fédération, les services qui font partie de cette adhésion, c'est tout d'abord des services juridiques. En fait, on a un juriste qui est employé par la Fédération et qui répond à toutes les questions des adhérents sur ces domaines-là. Donc c'est assez vaste comme sujet. La majorité des questions que l'on a dans le domaine juridique, ça va être par exemple des questions sur le bail commercial, le plus souvent, et notamment dans les périodes de renégociation avec le bailleur pour justement que les choses se passent bien. On a beaucoup de questions aussi sur le domaine social. On a une convention collective à laquelle on adhère et qu'on a mise en place, qui est la Convention collective des métiers du commerce alimentaire de détail spécialisé. Et en fait, on participe aux réunions de négociation en tant que fédération avec les partenaires sociaux. Et donc, on informe nos adhérents sur cette convention collective. Et notre juriste aide les adhérents, par exemple, pour connaître cette convention collective. et par exemple, dans le cadre d'embauches, aider à la constitution du contrat de travail en CDD, en CDI. Donc on a des modèles et on aide les professionnels à pouvoir formaliser leur recrutement. On a beaucoup de questions aussi sur les relations contractuelles avec, par exemple, des équipementiers ou autres de la part des professionnels. Et en fait, dans le cadre de notre adhésion, on a aussi une protection juridique. C'est-à-dire qu'au-delà de ce travail de juriste, le jour où il y a un contentieux entre un adhérent et un tiers, la protection juridique va rentrer en jeu pour prendre tout parti des frais de procédure pour l'adhérent. Ensuite, dans les autres services, nous avons des services liés à tout ce qui est information. on édite un journal pour les adhérents qui est un trimestriel, qui s'appelle Le Courrier du Fromager.
- Speaker #0
Ça se tient ? Oui. Création pour la profession de crémier fromager, Courrier du fromager.
- Speaker #1
C'est ça. Donc là, c'est un journal qui traite plutôt de sujets de fond. Ensuite, on s'est digitalisé également. Donc, on a beaucoup de newsletters à destination des adhérents. On a une newsletter qui paraît tous les 15 jours. Et ensuite, on a des notes d'actualité qui... On en a environ une par semaine sur des sujets d'actu, de profession.
- Speaker #0
Les deux premières missions, c'est protéger, informer ?
- Speaker #1
C'est ça, tout à fait. Un site Internet aussi avec un espace adhérent. Et cet espace adhérent, il permet aux adhérents de pouvoir consulter toute la documentation juridique, les études qu'on met en place ou les résultats d'études que l'on reçoit, de pouvoir poster des annonces de recrutement. des annonces de cessions de points de vente ou de matériel, par exemple. Et sur le site Internet, on a mis également deux outils en place qui font partie de l'adhésion. Le premier, c'est un outil relatif au plan de maîtrise sanitaire. C'est un outil en ligne qui permet aux adhérents de suivre leur plan de nettoyage ainsi que les relevés de température des différentes enceintes réfrigérées en point de vente. Donc ça, ça fait partie de... de l'adhésion et ça leur permet de suivre toutes ces données-là. Et ensuite, le deuxième service sur le site Internet, c'est ce qu'on appelle la médiation de la consommation. En fait, depuis 2017, il y a une obligation pour tous les commerçants d'avoir nommé un médiateur à la consommation. Donc ça, ça a un coût, c'est un cas de litige avec des consommateurs. Et donc, on prend en charge ces frais pour l'adhérent. Il a un portail sur lequel il doit s'inscrire. pour pouvoir figurer sur ce listing de la médiation de la consommation. Donc ça, c'est des services qu'on propose. Et ensuite, on a des services...
- Speaker #0
Vous êtes aussi impliqué dans la formation ?
- Speaker #1
Alors, on est impliqué dans la formation, déjà, sur la politique de formation du métier. Alors, là-dessus, c'est déjà notre volonté à la fédération. Ça a toujours été de faire monter les compétences des professionnels parce qu'effectivement... On est sur des univers très concurrentiels et le crémier fromager, il doit se différencier certes par son offre produit, mais il doit savoir l'amener, la proposer aux consommateurs, tout en étant attentif à l'évolution des modes de consommation. Donc, au niveau de la fédération, on a mis en place le CQP, le certificat de qualification professionnelle de vendeur conseil. C'était avant en crèmerie-fromagerie. Depuis cette année, c'est le vendeur-conseil Crémier Fromager. On a directement un peu changé l'intitulé. Et cette formation de CQP, elle existe depuis 2002. Donc, elle a fêté ses 20 ans.
- Speaker #0
C'est déjà une formation qui a été rodée, qui a vu quand même pas mal d'apprenants et s'est appréciée par pas mal de personnes. Oui,
- Speaker #1
alors on estime que l'on a eu à peu près un millier. de stagiaires formés à ce CQP en 20 ans. Donc, on a vraiment notre nouvelle génération de professionnels.
- Speaker #0
Il y a combien de centres CQP en France aujourd'hui ?
- Speaker #1
En fait, au niveau de la fédération, via la convention collective, on fait le référentiel du CQP. Et ensuite, on habilite des organismes de formation qui ont le droit de dispenser ce CQP. Alors, actuellement, on a quatre lieux de formation. On a notre CFA historique qui est le CIFCA, qui est historiquement implanté à Paris, dans le 18e arrondissement, qui dispense le CQP. Il a créé il y a quelques années une antenne qui est à Toulouse, qui assure également ce CQP français crémier-fromager. Ensuite, dans l'ordre d'apparition, on a la MFR La Pommeraye, qui est à trois quarts d'heure, on va dire, d'Angers, qui est dans le Maine et Loire, qui dispense ce CQP. Et le petit dernier, c'est le CFPL, Centre de Formation des Produits Létiers École Française du Fromage, qui vient d'être habilité pour dispenser le CQP en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA. Donc, ça nous fait quatre lieux de formation pour, effectivement, soit répondre à des besoins... de formation directe de personnes, soit pour des chefs d'entreprise de former leurs salariés aussi.
- Speaker #0
Mais il n'y a pas que le CQP au niveau de la MIN et fromager ?
- Speaker #1
Tout à fait, il n'y a pas que le CQP. La fédération,
- Speaker #0
elle est aussi partie prenante sur un autre diplôme ?
- Speaker #1
Alors, si on reprend le cheminement de l'évolution de la profession, en fait, je pense qu'un des marqueurs de l'évolution de la profession, ça a été 2000. 2000. la profession a réussi à avoir la création de la classe fromagerie au concours Un des meilleurs ouvriers de France. Donc ça, en 2000...
- Speaker #0
C'est pour qui on dit quelque chose. Oui,
- Speaker #1
n'est-ce pas ? Effectivement, ça a été un peu pour nous le fondement, déjà de l'image du métier de crémier fromager et le fait de montrer que ce métier, il avait... vraiment un pied, voire plus, dans cette partie artisanale et qui avait vraiment l'intelligence de la main, du savoir-faire professionnel. Donc on a réussi en 2000 à avoir ce premier concours avec quatre lauréats à l'époque et qui ont tracé ensuite la voie pour leur secteur. La voie lactée, effectivement. Et ça a été vraiment très structurant pour nos professionnels, je pense, et aussi pour attirer des nouveaux talents dans la profession. Et en fait, en 2002, je le disais, on a créé ce CQP. Donc là, on commençait à être dans cette logique de reconversion professionnelle. Et en fait, tout ça s'est structuré sur les années suivantes. Et en fait, en 2015... On a porté un dossier auprès du gouvernement de l'époque pour faire reconnaître le métier de crémier fromager comme étant un métier artisanal. Donc, on a réussi en 2015 à obtenir ce statut. À l'époque, c'était Carole Delga, qui était secrétaire d'État à l'artisanat et aux professions libérales. Elle nous a obtenu ce statut. Donc, en fait, ça a été aussi très structurant parce que là... On a aussi accepté le fait que les crémiers fromagers avaient un rôle sur les produits, qu'ils pouvaient les sublimer, si je puis dire, à travers leur savoir-faire et leurs gestes professionnels, les soins au fromage notamment. Et grâce à cela, après 2015, nous sommes allés voir l'éducation nationale pour dire qu'en fait, on n'avait pas de marqueur de diplôme éducation nationale. Et on a présenté le projet, donc ça c'était vraiment le rôle de la fédération aussi, de présenter un projet de création de CAP Crémerie-Fromager. Donc, on a travaillé, on a fait notre dossier de justification à l'éducation nationale. On est allé le défendre en commission et ça a été validé. Donc ensuite, on a mené un travail pendant quasi deux ans pour structurer ce référentiel avec l'éducation nationale. Et donc, on a eu notre première promotion de ce CAP Crémier-Fromager qui a vu le jour en 2018. Donc, le but, alors autant le CQP dans sa structuration, il est... plutôt fait pour répondre à une demande de personnes en reconversion professionnelle. Le CAP, pour nous, l'enjeu c'est aussi d'attirer des jeunes dans le métier. Ce CAP peut se faire en formation initiale, il peut se faire en apprentissage pour essayer de donner le goût du métier à des jeunes après le collège, en formation professionnelle ou initiale.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, du coup, Là, on est en 2024. Il y a combien de CAP ouverts aujourd'hui pour justement former des jeunes, mais pas que des jeunes ? Il y a les deux en CAP. J'ai croisé dans le Nord de France des gens qui n'étaient pas non plus très âgés, mais qui avaient déjà eu un bout de vie professionnelle avant. Il y a combien de CAP aujourd'hui ?
- Speaker #1
Actuellement, on a environ une petite vingtaine de centres. qui dispense ce CAP Crémier-Fromager. En fait, le CAP, c'est un référentiel à l'éducation nationale, il peut se faire de différentes façons. Il peut se faire en deux ans ou en un an. Et c'est vrai que quand on l'a conçu, notre objectif premier, c'était effectivement d'aller vers les jeunes. Alors, c'est compliqué encore à ce stade parce que c'est difficile de se projeter quand on a 14, 15 ans vers le métier. Donc, le CAP, il se fait aussi en un an, là, plutôt pour des profils en reconversion professionnelle. Et pour le moment, c'est plutôt sur ces profils-là qu'on a le plus d'effectifs sur le CAP. Mais on ne désespère pas. On a lancé plusieurs campagnes pour essayer de faire connaître cette formation auprès des jeunes. On sait que ça va être un travail de longue haleine, que les choses ne se font pas en claquant des doigts. Mais pour autant... On a cet objectif de mieux faire connaître le métier et cette formation auprès des jeunes publics.
- Speaker #0
Et donc après, dans les services de la fédération, il y a aussi un objectif, quand on regarde un peu votre site internet, de faire progresser. Comment vous accompagnez vos adhérents à progresser ?
- Speaker #1
Alors, on les accompagne déjà vis-à-vis de notre stratégie de professionnalisation, j'en ai parlé, parce que quand on crée des référentiels de formation, alors on a parlé de ces formations CAP, CQP. qui sont plutôt des formations longues. Donc là,
- Speaker #0
c'est la structuration de la formation initiale, entre guillemets ?
- Speaker #1
Formation initiale ou pour des personnes en reconversion professionnelle. Ensuite, ce qu'il faut savoir aussi, c'est que le CQP, par exemple, il est organisé en blocs de compétences. Donc, on pourrait aussi dire qu'on forme des professionnels sur les blocs de compétences qu'ils n'ont pas acquis. Donc, ça peut être aussi très souple. Ensuite, on a aussi toute une logique de développement de stages courts qui répondent vraiment à des besoins, à des compétences spécifiques des professionnels. Donc, on a un organisme de formation qui est attaché directement à la fédération. C'est le Centre de formation des produits laitiers. Et ensuite, pour nous, la professionnalisation, elle se fait aussi à travers toute l'information que l'on donne à nos adhérents. Elle se fait... à travers les réunions dans lesquelles on anime des sujets. Elle se fait à travers les études qu'on lance pour mieux connaître la profession, partager des chiffres et des résultats avec nos adhérents, partager aussi des études sur le comportement des consommateurs. C'est important parce qu'on voit aussi que la profession a une belle image maintenant, mais pour autant... il faut aussi se faire connaître du public qui ne vient jamais en crème et fromagerie. Donc, on sait qu'il y a toujours le consommateur, quand il connaît notre secteur, quand il connaît nos commerces, il a tendance à en revenir. Le gros travail, la grosse énergie qu'il faut déployer, c'est pour faire venir des nouveaux consommateurs. Donc là, je pense que c'est important de pouvoir... échanger sur ces éléments-là, sur le comportement du consommateur, voire aussi, parce que c'est lié à la volonté du consommateur, comment demain il faudra ou il faudra accompagner la consommation de fromage. Parce qu'effectivement, on sait aussi que le fromage consommé en fin de repas a tendance à diminuer. Donc, il faut aussi pouvoir proposer d'autres moments de consommation, d'autres usages en cuisine, en préparation, en snacking, en plateau et autres. Donc, ça, c'est un travail de pouvoir amener aussi des idées. Les professionnels sont aussi très imaginatifs là-dessus. On est une profession qui bouge et qui a plein d'idées. Donc, c'est génial. Mais c'est aussi... Notre rôle de fédération, c'est de partager les bonnes pratiques aussi pour faire en sorte que la profession avance.
- Speaker #0
Et du coup, aussi, dans cette démarche de faire progresser, vous avez mis en place une démarche qualité. Est-ce que tu pourrais nous en dire quelques mots ? Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Alors, en fait, on... On s'est rendu compte que...
- Speaker #0
Elle est assez jeune en plus cette démarche. Oui,
- Speaker #1
la démarche elle a trois ans, alors elle est vraiment lancée depuis trois ans. Et on est parti du principe que beaucoup de crémiers fromagers, dans leur façon d'être, dans leur pratique, étaient déjà très engagés sur le développement durable. Pour autant, il manquait peut-être de repères pour pouvoir... organiser une méthode sur le sujet. Donc en fait, là aussi, ça a été un travail des professionnels. On a une commission de développement durable à la Fédération qui est présidée par Olivier Nives, qui est fromager à Clermont-Ferrand et qui est très dynamique sur ce sujet-là, notamment. Et on a mis en place avec cette commission un référentiel qui porte sur les grandes valeurs du développement durable, pour justement valoriser tout le rôle du crémier fromager en tant qu'ambassadeur du patrimoine fromager laitier, en tant qu'acteur de proximité, en tant qu'employeur aussi, pour valoriser les bonnes pratiques. Et donc, ce référentiel, c'est une charte qualité qui... qui est volontaire, donc qui est ouverte à nos adhérents, et les adhérents qui souhaitent aller plus loin peuvent s'engager sur cette charte qualité, qui va reconnaître en quelque sorte un haut niveau de développement durable. Et en fait, on n'est pas jugé parti, la fédération, sur le sujet. En fait, les professionnels intéressés par la démarche, ils déposent un dossier qui est regardé par notre commission, qui regarde si le professionnel... remplit déjà les principaux critères. Et ensuite, quand la commission estime que le professionnel est prêt, on envoie le dossier à un organisme tiers-partite qui va auditer de façon indépendante le professionnel pour lui donner une notation et lui attribuer ou pas cette charte.
- Speaker #0
Donc au final, la fédération accompagne à remplir ces différents critères ? l'adhérent qui souhaite se projeter dans cette démarche d'amélioration continue finalement. Tout à fait. Et après, il y a un organisme certificateur qui vient montrer que les différents points sont atteints.
- Speaker #1
C'est ça, tout à fait. Et en fait, c'est une notation. Donc, on est aussi sur le principe d'amélioration en continu de nos entreprises. Donc, un professionnel qui est certifié, il peut toujours mieux faire dans l'avenir. Et la certification est valable trois ans. Donc, l'idée, c'est d'être dans une démarche de progression pour montrer cet engagement, le sourcing des produits, l'engagement vers la qualité des professionnels.
- Speaker #0
Elle s'appelle comment cette démarche ?
- Speaker #1
C'est Notre Chartre Qualité.
- Speaker #0
Tout simplement.
- Speaker #1
Tout simplement, oui.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, comment les gens peuvent contacter la fédération s'ils ont des questions ? Comment ils peuvent vous contacter, se mettre en relation ? Vous êtes combien de personnes finalement à la fédération ? On n'en a pas parlé. Tout à l'heure, tu as parlé du jurisme.
- Speaker #1
Mon rôle, moi, en tant que délégué général, c'est que j'anime les différentes structures de cet univers, si je puis dire. Donc, il y a l'univers de la fédération, il y a celui des délégations régionales et des unions régionales. Il y a également le centre de formation École française du fromage, CFPL. Donc, au global, on a une petite quinzaine. de collaborateurs qui travaillent sur les différentes structures pour le développement de la profession.
- Speaker #0
Et comment on peut te contacter ? Comment on peut contacter les équipes ?
- Speaker #1
On peut nous contacter directement en nous appelant à la fédération 01 55 43 31 55. Je fais ma pub. Et autrement, via notre site internet, on essaie d'être réactif par rapport aux questions des professionnels. Donc, il ne faut pas hésiter. à nous contacter. On a aussi, je le disais, cette stratégie d'aller au plus près des entreprises, donc en région. Et on est aussi présents sur les grands événements de la profession, notamment le salon du fromage et des produits laitiers qui a lieu tous les deux ans à Paris et le mondial du fromage et des produits laitiers à Tours tous les deux ans aussi en alternance. Donc, on est présents sur ces événements. Nous avons des stands et ça nous permet de rencontrer... Soit nos adhérents, soit des prospects, des personnes qui ne nous connaissent pas, pour expliquer notre rôle et ce que l'on peut amener aux entreprises en termes de services.
- Speaker #0
Avant de conclure, j'ai une dernière question, David. Quelle est ta pizza préférée ?
- Speaker #1
La petite question bonus,
- Speaker #0
on ne s'y attend pas.
- Speaker #1
Non, on ne s'y attend pas, effectivement. Je n'avais pas du tout pensé à cette question. Alors, ça serait trop facile de dire que c'est la pizza avec quatre fromages, bien que je l'aime, mais mon goût va plutôt pour la pizza avec du fromage, certes, mais aussi avec des légumes du soleil, notamment avec des aubergines.
- Speaker #0
D'accord, donc une pizza fromage aubergine.
- Speaker #1
Oui, et ça me va très bien.
- Speaker #0
Ça va très très bien. Tout à fait. Merci beaucoup, David. Merci. Merci de ce temps partagé. Et puis, n'hésitez pas à revenir vers la Fédération si vous avez plus de questions. J'espère que cet épisode vous a plu. Et n'hésitez pas à le commenter, le partager. Et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode de l'Échange. Bientôt, David !
- Speaker #1
Merci, à bientôt !