- Margot Grellier
Oui, bonjour Margot, c'est Margot. Bonjour, c'est ouvert. Merci. Traduit-on de la même façon lorsqu'on a la gueule de bois ? Lorsqu'on est malade ou fatigué ? L'activité de l'esprit se manifeste-t-elle avec la même acuité lorsque le corps nous lâche ? Margot Nguyen Béraud traduit l'espagnol depuis dix ans. Et ça fait presque autant de temps qu'elle s'investit au sein d'ATLAS, l'association pour la promotion de la traduction littéraire. J'ai l'impression que pour elle, la traduction a quelque chose à voir avec l'action. En tout cas, elle ne dissocie pas les deux, bien au contraire. J'ai eu le bonheur d'échanger avec elle pour le premier épisode du podcast que vous vous apprêtez à écouter. C'était un matin de mars, il faisait beau. Elle m'avait demandé si je pouvais arriver un peu plus tard car elle devait sortir acheter du café. Elle était à sec. Et un matin sans café pour Margot, c'est comme un matin où le réveil ne sonne pas. Je suis arrivée un peu plus tard, le café était prêt. Pendant trois heures, on a vidé les tasses en parlant des langues que l'on reçoit en héritage, de la langue espagnole et de ses variations à travers le monde, des choix inhérents au métier de traducteur aussi, et de la difficulté d'en vivre aujourd'hui. Ce qui m'a marquée, surtout, c'est l'importance que Margot donne au corps. Le corps à la fois comme outil, contrainte et ancrage. Comme pour chasser toute vision romantique de la traduction et la ramener à sa réalité concrète. Car la traduction, c'est avant tout le travail d'un être de chair, influencé, évidemment, par des conditions matérielles comme sa santé physique ou le nombre de bières ingurgitées la veille. Salopette bleue, chemisette à motif marin, Petit anneau argenté dans la narine gauche et queue de cheval brune, Margot a l'œil qui pétille et les pieds bien sur terre. La force de ses convictions et de son engagement m'ont impressionnée et je ne doute pas que vous aussi, vous serez conquis par son humour et sa passion communicative pour la littérature. Je suis Margot Grellier et vous écoutez Langue à Langue, épisode 1 : anarchisme, danse inclusive et littérature espagnole, avec
- Margot Nguyen Béraud
Margot Nguyen Béraud.
- Margot Grellier
Langue à Langue
- Margot Nguyen Béraud
Lengua a lengua Bonjour Bonjour Margot Bienvenue
- Margot Grellier
Merci J'enlève mes chaussures ? Ouais c'est mieux Margot me reçoit chez elle, rue Stendhal, dans le 20e arrondissement de Paris. C'est un petit appartement bien agencé, au 5e étage d'un vieil immeuble peint en blanc. Dans le salon, il y a beaucoup de meubles chinés et des livres qui ne tiennent plus sur les étagères. Par la fenêtre de la cuisine, on aperçoit, juste en bas, les plantations du Paysan Urbain, une micro-ferme qui s'est installée là en mai 2020. C'est vrai qu'en termes de vue, on a fait pire. Margot me sert un café et on va s'asseoir à sa table de travail au milieu du salon. Mais ma chaise accueille déjà un étrange objet.
- Margot Nguyen Béraud
Ça, c'est un coussin ergonomique qui est intéressant, mais qui est plus bas, qui te fait paraître un peu comme un déchien, tu vois ? Ok. T'es assez basse, je travaille là-dessus. Ah ok, et pourquoi ça apporte... Parce que c'est un truc que j'ai trouvé cette année, c'est un coussin de gym pour je ne sais quels exercices, donc c'est dans le Décathlon. Et en fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on est assise, mais comme c'est un coussin rond assez épais, avec des espèces de petits picots et qui est gonflé d'air, en fait, ça donne qu'on n'est jamais complètement droite. On est droite parce qu'on... On maintient la posture. Et en fait, le bassin, les hanches, remuent un tout petit peu, parce qu'il y a un dégât des équilibres. Et en fait, ça fait... Là, on ne voit pas, mais il y a un petit mouvement perpétuel, inconscient, qui est très bien, parce que ça nous empêche d'être tellement rigide sur la chaise. Et je sais que, par exemple, c'est aussi un outil qu'utilisent les... On dit la rééducation post-partum.
- Margot Grellier
Ah oui, ça ne m'étonne pas. Ça fait dix ans que Margot est traductrice de l'espagnol. En fin d'études, sans trop savoir à quoi s'attendre, elle s'inscrit dans un master de traduction littéraire et d'édition critique à Lyon. Ensuite, elle enchaîne les stages au sein de maisons d'édition. Elle se forme au métier de correctrice, devient lectrice de français et d'espagnol. Elle me dit que son parcours, elle le doit beaucoup à la chance, à l'alignement des planètes et aussi... à une rencontre déterminante, celle de l'éditrice Dana Burlac, qui lui confie sa première traduction en 2014 aux éditions Denoël. Mais pour comprendre ce qui lie Margot à la langue espagnole, il faut remonter beaucoup plus loin en arrière.
- Margot Nguyen Béraud
Ma mère, elle est française, elle a grandi en Colombie, à Bogotá dans les années 50. Par hasard, parce que ses parents, elles, étaient auvergnats et du sud, bref. Ils se sont retrouvés... en Colombie. Et elle, elle avait deux ans. Je m'arrête un peu sur l'histoire de ma mère, parce que je trouve que c'est la racine de tout, en fait. Elle avait deux ans, ils sont restés, je ne sais pas, dix ans là-bas. De deux ans à douze ans, qu'est-ce qui se passe ? C'est là où la formation du langage est pleine. Donc elle, elle a été élevée, en fait, dans un réel bilinguisme, parlant français avec ses parents et parlant espagnol, apprenant l'espagnol au fur et à mesure des années. Et donc elle parle, c'est marrant, avec un accent colombien que moi j'ai attrapé, alors que je n'ai jamais mis les pieds en Colombie et que ma mère ne m'a jamais vraiment parlé espagnol. Parce qu'elle, c'est sa langue, une de ses deux langues maternelles, en fait. Mais moi, même si c'est une langue de ma mère, ce n'est pas une langue maternelle. Parce qu'elle me l'a mise, je pense, par sa vie, dans les oreilles, par la musique, les copains latinos qui venaient à la maison quand j'étais petite et tout. Donc un accès évident à la langue. Mais c'est une langue que j'ai appris à parler. et que j'ai apprise en fait tout simplement à l'école. Donc en LV2 espagnol au collège, puis après au lycée, puis après en spécialisant. Et puis voilà, je l'ai musclé, j'ai vécu un an en Espagne, en Erasmus. Et voilà, c'était une langue qui était là, qui est une langue héritée, mais qui n'est pas une langue maternelle. C'est une langue apprise. Et est-ce que vous sauriez dire quels univers ça ouvre pour vous ? À quoi c'est associé de manière intime ? Déjà, c'est très subjectif. Et puis, il faut pouvoir mettre des mots dessus aussi. Je ne sais pas très bien. Oui, c'est une langue qui m'est familière, mais que j'ai l'impression de sans cesse essayer de continuer à... à dompter dans le bon sens du terme, à travailler. J'ai l'impression d'avoir un rapport mouvant à elle, de sans cesse essayer de la renouveler aussi. Et je ne parle pas que dans la pratique. Ça, ça m'intéresse moins, c'est dans l'écoute. Elle est plus dans mes oreilles que dans ma bouche, en fait. C'est une langue que je peux passer des semaines sans pratiquer. Après, on revient, il faut la dérouiller. Et c'est ce rapport-là assez... tranquille, à la langue que j'ai envie de garder. Mais oui, c'est sûr que c'est une langue forcément affective. Mais comme elle est parlée dans plein de pays hispanophones, moi je connais très bien l'Espagne, plusieurs provinces différentes d'Espagne, j'y vais souvent, l'Amérique latine, je n'y suis jamais allée. J'y suis jamais allée. Par contre, je traduis de la littérature latino-américaine. Donc ça, ça peut sembler un paradoxe pour les gens qui ne sont pas traducteurs. Et c'est aussi un apprentissage de finir par oser et surtout de l'expérimenter pour voir que non, c'est, allez, osons les mots, c'est stupide et c'est mettre les langues dans des cases, que de dire qu'on aurait un domaine de spécialité. En tout cas, concernant l'espagnol, non. Ce n'est pas forcément pertinent de parler de variantes. Et comme si, parce que je n'avais jamais mis les pieds au Venezuela, je ne serais incapable de traduire un roman vénézuélien.
- Margot Grellier
Ça, Margot est bien placée pour le savoir. En dix ans, elle a traduit une trentaine de livres. Des romans espagnols, mais aussi vénézuéliens, justement, argentins, colombiens, mexicains, péruviens. Et au moment où je la rencontre, elle se lance tout juste dans la traduction d'un roman bolivien.
- Margot Nguyen Béraud
Et est-ce que vous avez remarqué... enfin une différence entre les Espagnols justement par la... Par l'expérience que vous avez de traduction entre des livres ? Oui, bien sûr. C'est une infinité d'espagnols avec plein de s. Parce que quand je vais traduire, je vous parlais d'Ariel Magnus, cet auteur argentin, ou Gustavo Rodríguez, cet auteur péruvien. Je viens d'achever la traduction. Je ne traduis pas d'espagnol du Pérou. Je traduis le texte qu'a créé Gustavo Rodríguez. qui est péruvien. Vous voyez un petit peu ce décalage que je trouve plus fin et plus respectueux, en fait, des textes et de la complexité de ce que veut dire la traduction. Mais évidemment qu'après, il y a des variantes, des variantes d'espagnol dont on est plus ou moins familière et qu'il s'agit d'aller comprendre finement. Et c'est ça qui est très, très amusant en traduction. C'est qu'après... Il y a des mots qui résistent, qu'on ne comprend pas forcément, ou qu'on fait qu'on comprend par le contexte, mais qu'on n'a jamais rencontré. Et là, c'est la première fois qu'on les rencontre, donc c'est assez émouvant. Je sais que je fais un peu surtout les livres, mais souvent, quand même, quand il y a beaucoup de choses comme ça, beaucoup de lexiques nouveaux, je me fais une petite liste dont je ne fais absolument rien après. Mais c'est comme l'espèce de coffre au trésor des nouveaux mots, des nouvelles expressions. peu importe le registre de langue d'ailleurs, qui me sont apparus. Et là, je remercie mon métier et je remercie ce texte-là. Parce que sans ça, je n'aurais pas eu accès ou alors bien plus tard, ou peut-être jamais. Donc ça, c'est assez chouette aussi.
- Margot Grellier
J'avais très envie, en créant ce podcast, de vous baigner dans les sonorités de langues qui ne sont pas les vôtres. De vous faire goûter l'espace d'un instant. la beauté particulière des mots qu'on entend sans les comprendre. Alors j'ai demandé à Margot de choisir un texte qu'elle avait traduit et de me le lire d'abord dans sa version originale, en espagnol, puis dans sa version traduite, en français. Ensuite, elle nous guidera à travers ses choix de traduction pour nous faire vivre en vrai les complexités du passage d'une langue à l'autre et les pépites qui peuvent en être. Si vous souhaitez avoir le texte sous les yeux pendant qu'elle le commente, Vous pouvez le trouver en VO ou en VF sur le site languealangue.com ou sur les pages Facebook et Instagram du podcast. Le livre qu'elle a choisi est de l'autrice espagnole Cristina Morales et il s'appelle Lecture facile.
- Margot Nguyen Béraud
Là, j'ai la version traduite. Denoël, il est sorti en français en 2021. J'adore la couverture, elle est rose. rose papier toilette de mauvaise qualité. C'est comme une affiche, c'est comme du collage sauvage en fait. Et c'est une très bonne couverture pour ce texte, qui est donc en espagnol, Lectura Facil, qui est un des, je pense, vraiment, très sincèrement, un des plus grands textes espagnols de la littérature contemporaine. En fait, je trouve que c'est vraiment tout simplement un chef-d'œuvre, et d'ailleurs en Espagne, ils ne s'y sont pas trompés. En termes de vente, ça s'est correctement vendu, mais c'est une autrice qui est très respectée, elle a eu le prix national du roman. C'est une des autrices les plus importantes. J'ai aussi ici la version originale, donc chez Anagrama. Donc, la couverture, sur la couverture, il y a quoi ? J'allais dire un slogan, mais qui est un graffiti féministe qui est... Alors, qui est très difficile à traduire. Donc, ni amo ni Dios, ça veut dire... Ni amo ni Dios ? Non, c'est ni maître. Et l'amant, c'est le maître. Donc là, vous reconnaissez la grande phrase célébrissime anarchiste, ni Dieu ni maître. Donc, on voit que c'est amusant, c'est qu'en espagnol, on ne commence pas ni amo, on commence par le maître et après le Dieu. Donc, ni Dieu ni maître, ni marido, ni mari, ni partido. Donc, le... Ni mari, ni parti. Ni parti, donc là, on lit parti politique. C'est la logique. Dieu, le maître, le dieu, le mari, le parti. Et la fin, au plus petit, c'est ni de futbol. Donc, là, littéralement, même pas de foot. Et partido de futbol, c'est une partie de foot, ou plutôt un match de foot. Donc là, c'est une blague assez potache. En même temps, le slogan, le message est très, très clair. Mais évidemment, à la fin, ça se finit par cette espèce de pirouette. Et donc, pour revenir à l'histoire de ce livre, c'est un livre qui fait quasiment 500 pages. Et c'est l'histoire de quatre cousines de mi-sœur, qui, entre la trentaine et début de quarantaine, qui vivent à Barcelone dans un piso tutela, donc un appartement sous tutelle, parce qu'elles ont, et ça commence comme ça, elles ont toutes des degrés de handicap différents, qui donnent droit à différentes sommes d'indemnités. Et donc, ça, c'est un peu le postulat. Et elles ont plus ou moins des liens familiaux. Elles ne sont pas de Barcelone à la base. Et un jour, elles vont débarquer. elles vont débarquer à Barcelone et vivre ensemble. Évidemment, elles sont différentes, elles ne sont pas du tout dans la norme. Cristina Morales, c'est très très punk. C'est quelqu'un qui a fait des études aussi de sciences politiques. Elle est d'un très très haut niveau politique et intellectuel. Et elle a une maîtrise du langage qui est absolument remarquable. C'est vraiment une des personnes les plus brillantes dont je suis la contemporaine. Donc je suis assez fière d'avoir traduit ce très grand livre. Et donc il y a ces quatre personnages qui ont toutes des troubles, soit dit avec des gros guillemets, mentaux, psychologiques, différents. Et la réalité, c'est qu'elles ont des caractères, des tempéraments très différents, mais elles vivent à la fois dans la ville et à la marge de la pensée dominante. Et donc elles sont quatre, et à chaque fois, c'est des chapitres qui s'alternent. Donc on a Nati. qui est un peu l'alter-ego de Cristina Morales, on peut dire ça comme ça, même si elle donne de ce qu'elle est dans tous les personnages, qui est une danseuse, qui est une danseuse et qui est capable de très grands monologues, très construits, intellectuellement impeccables et très anarchistes. Et elle fait de la danse dite inclusive. Donc elle, elle n'est pas handicapée physique et elle fait de la danse. avec des personnes qui ont des handicaps différents. Donc il y a des scènes de danse qui sont absolument géniales et qui ont été très marrantes à traduire, parce que ça va très loin sur les mouvements, sur la manière de parler de la danse, et surtout, qu'est-ce qui est en train de se faire ? C'est de la danse ultra contemporaine avec des gens handicapés, y compris avec des personnes en fauteuil roulant. Il y a une des plus belles scènes de sexe que j'ai pu lire, qui est Nati, ce personnage, avec... un de ses camarades de la danse inclusive qui est en fauteuil roulant dans les toilettes du centre auto-géré où ils ont leur cours de danse. Et qui est très osé, et superbement écrit, à la fois très drôle, très belle. C'est d'une très très grande finesse. Vous pouvez sentir mon enthousiasme, je pourrais parler des heures de ce texte, je l'adore. Et je parlais surtout de la danse, parce que l'extrait dont on va parler, dans cet extrait-là, il est question de danse. et ça s'appelle lecture facile parce que c'est une référence à la méthode facile à lire et à comprendre, ou lecture facile, qui est en gros une espèce de simplification. Ça peut être la presse, ça peut être tout type de texte, et aussi des textes littéraires, d'une version plus condensée, avec des règles assez précises, il y a même des traités de tout ça, donc elle joue vraiment avec, encore une fois, la norme, y compris linguistique, justement. Et une des personnages de lecture facile... écrit sa bibliographie, sa biographie, ses mémoires en fait, mais elle a 35 ans, en lecture facile parce qu'on lui a dit que c'était comme ça qu'il fallait écrire. Donc elle en fait elle les prend au mot et c'est hyper drôle parce qu'évidemment à la fin elle défonce absolument toutes les règles, mais elle essaie de les suivre quand même et elle nous raconte toute son histoire de la campagne je sais plus où c'est, si c'est en Castille ou en Catalogne, et l'arrivée. Avec toutes les difficultés d'une petite fille qui a été soi-disant diagnostiquée, enfin diagnostiquée soi-disant handicapée, et qui vit avec son oncle dans une grande ruralité. Ce ne sont pas des petites bourgeoises, ces personnages-là. Lecture en espagnol. Lecture en français. J'ai choisi cet extrait qui est assez risqué en regard, en fait, parce que ça ne correspond pas forcément à toute la traduction du texte où les deux textes sont plus proches. Là, on a des difficultés qui sont assez représentatives de défis qu'on peut avoir en traduction en espagnol, avec notamment le terme de correr cojida Alors, on est deux. Côte à côte. Quelle page c'était ? Voilà. Donc, on a déjà en ligne 2, c'est ça qui est amusant, tout ce jeu sur la prononciation française. C'est peut-être porté ou porté. Donc, j'insiste un peu sur l'accent tonique. C'est-à-dire que porté s'écrit P-O-R-T-E avec cet accent visible.
- Margot Grellier
L'écriture à la française.
- Margot Nguyen Béraud
À la française. Et porté... à l'espagnol. Donc, là, on va avoir ce problème, parce que vous voyez bien ce que ça implique, on ne va pas pouvoir mettre une note de bas de page, on va dire oui, l'accent tonique est là ou là, l'autrice utilise une graphie française, ce texte n'a pas de note de bas de page. Alors, je ne suis pas du tout contre les notes de bas de page, je n'ai aucun dogme là-dessus, mais pour ce texte, c'est évident que non, il faut qu'on soit plongé dans le texte de A à Z, avec toutes ces multiples voix, c'est un texte très viscéral, il faut être dedans. Il ne faut jamais en sortir. Donc ça, c'était évidemment une possibilité théorique, mais que j'ai écartée très, très vite. Donc, évidemment, le problème, c'est qu'en français, on n'a pas plusieurs mots pour dire... Il va falloir garder le mot porté. Il va falloir être sur autre chose. Là, moi, je m'en suis sortie. Je me replonge dedans parce que ça fait un petit moment. On parle en général. J'ai dû décaler. J'ai dû enlever. Là, vous avez entendu en espagnol, on a la présence de la France. Mais vous voyez que ce que vous avez entendu... Dans la traduction française, on n'a plus de précision géographique. Le français dégage, l'Amérique latine dégage, mais il y a un décalage. Il y a un décalage sur la connotation. Donc, au début, ce qui se passe, c'est le porté. On peut dire porté ou voltige. Donc là, je me souviens, j'ai bien fait marcher les dictionnaires de synonyme. en cours on dit plutôt porter, faire un porté. Donc là j'ai dû expliciter un petit peu pour qu'on comprenne de quoi il s'agissait. Si on parle en général on dit voltage et là on arrive tout de suite après à cet autre quasi synonyme qui est la passe. Alors la passe ça évoque plutôt la voltage ça évoque quoi ? Ça évoque le cirque, les acrobaties, aussi l'équitation. En tout cas ce qui est important c'est qu'il y a quelque chose qui est portée et qui est à deux et qui renvoie aux arts et qui est un synonyme. Et ensuite on a la passe. Certains professeurs disent une passe. Ça c'est vrai, j'étais assez contente, j'ai mis du temps à trouver. Alors la passe c'est quoi plutôt ? Évidemment quelque chose en danse. On y pense par exemple avec la danse rock, voilà, mais ça réfère aussi à la passe de la prostitution. Exactement, voilà, ça c'est super, ça veut dire que ça marche. je suis contente donc passe effectivement on n'est pas dans le domaine de la danse classique ni de la danse très contemporaine en fait on est plus dans le domaine soit de la danse de salon soit du rock du rock acrobatique donc là on retombe sur nos pieds voltige le rock la passe le porter qui fait référence là pour le coup à une danse classique on dirait pas un porter en je sais pas en par exemple bref certains professeurs donc disent une passe c'est un peu On va faire des passes. Quelle bonne passe ! Attention, cette passe n'est pas évidente. Là, on voit, j'ai gardé ce rythme ternaire, c'était facile. Il fallait qu'il y ait une espèce de répétition du mot passe. C'est ça, c'est vamos a hacer corridas Que buena corrida ! Alors, pour ceux qui ne savent pas forcément, cojer est un verbe très intéressant en espagnol. En espagnol d'Espagne, ça veut simplement dire, c'est un verbe très passe-partout, prendre, attraper Vous dites ça, vous l'employez devant un latino-américain, quel qu'il soit, cette personne va éclater de rire. Parce que c'est évident, correr, c'est littéralement baiser, c'est pas faire l'amour ou avoir des relations sexuelles, c'est baiser, c'est tout. Donc quand vous dites, j'ai pris le bus, littéralement, et que si vous employez le mot correr, vous avez baisé le bus. Donc c'est très très drôle. Et donc ça, moi j'ai une grammaire qui est celle du castillan espagnol. Donc moi, Corrèze, je vais l'employer. J'ai des amis latino-américains, je rencontre plein de latino-américains, je sais que je vais plutôt utiliser Tomar ou n'importe quoi, un synonyme et pas cojer. Donc là, c'est vraiment extrêmement drôle en espagnol. Et puis sa suite, le répéter quatre fois, ça c'est typique de Morales, c'est lourd sans lettres du tout. Mais la question évidemment se pose, est-ce qu'on fait bien d'être du côté de la prostitution ? Parce que là, en espagnol, jamais, elle n'est pas là-dedans. On parle de sexualité, je n'y ai pas. Et vous avez bien compris qu'il n'y avait pas tellement d'autres... Il y a sans doute d'autres possibilités, quelqu'un d'autre l'aurait fait autrement, ça c'est évident. Moi je trouve que c'est bien, et aussi parce que je sais ce que pense Cristina Morales de la prostitution, de ce que je sais de ses textes et ce que je sais d'elle. la prostitution n'est pas forcément une chose mauvaise. C'est-à-dire qu'elle ne connote pas chez elle quelque chose qui soit de l'ordre de l'insulte. Et d'ailleurs, une des phrases liminaires de Lectura Facile, c'est un extrait de Feminismo Urgente de Maria Galindo, qui est une activiste bolivienne. féministe, écrivaine, qui écrit des choses absolument géniales et qui fédère en Bolivie. En Bolivie, c'est une autre histoire aussi, les questions de violences faites aux femmes. Et donc en page 2, la citation de Maria Galindo commence comme ça. Affirmo que la puta es mi madre, y que la puta es mi hermana, y que la puta soy yo. Je ne vais pas tout lire, mais... ça vous donne une petite idée de quelles sont ses références. Et d'ailleurs, ce qui est marrant, c'est que pendant la traduction, on était plusieurs à traduire en même moment dans des langues différentes. On avait constitué un petit groupe, c'était vers l'anglais, vers le portugais, il est arrivé après, l'allemand, le grec. Donc on a beaucoup échangé. Et Cristina Morales nous a fait une lettre, la lettre au traducteur, en nous donnant des pistes. Donc ça, ça n'arrive jamais, mais c'était des éclairages très précis, surtout en fait les libertés qu'on pouvait prendre. Et donc sur la question de puta... donc la fameuse Nati qui est un des quatre personnages féminins, celle qui fait de la danse inclusive, celle qui parle là dans l'extrait sur lequel on se penche, peut être très vulgaire, brillantissime et très vulgaire, mais... Jamais, nous a dit Cristina Morales dans sa lettre au traducteur, jamais elle n'aura d'attitude putophobe. C'est-à-dire que putain ne peut pas être quelque chose de négatif dans son parler, dans son franc-parler. Et ce qui est génial, c'est que l'espagnol est truffé de l'espagnol colloquial, enfin familier, voire vulgaire, est truffé de puta, puta, puta, hijo de puta. Hijo de puta, vous l'avez, non. tous les textes qui sont un petit peu, voilà, un peu dialogués, etc. Oraux. Même pas que dans l'oralité, d'ailleurs, reproduite. Et moi, souvent, je ne le traduis pas par fils de pute. Oui, ça n'a pas la même... Pas du tout. Ça n'a pas du tout la même connotation. Parfois oui, parfois non. Donc à chaque fois, c'est au cas par cas. De toute façon, la traduction, c'est toujours au cas par cas. Mais par exemple, en espagnol, on a beaucoup la puta madre que te parían. Ça, c'est classique. C'est littéralement la... pute de mère qui a accouché de toi. Alors, vous voyez, la violence du truc en français, jamais on ne peut mettre ça. Ou alors, si on caractérise le personnage comme quelqu'un d'extrêmement ordurier. Mais cette expression en soi, ne semble pas forcément aussi atroce que ça. Et donc, pour terminer sur le rapport à la prostitution aux putes, Nati n'est pas putophobe dans son expression. C'est là que je retombe encore une fois sur mes pattes, sur cette histoire de passe, que je trouve totalement à sa place et totalement une bonne solution.
- Margot Grellier
Quand on parle du métier de traducteur, il y a un terme qui revient souvent, c'est celui de solitude. On parle souvent de la solitude des traducteurs. Et effectivement, traduire, c'est engager sa subjectivité et donc, par essence, être seule face au texte. Après... On pourrait quand même remettre en question cette notion de solitude, parce que, comme tous les êtres humains, le traducteur est traversé par sa propre histoire, sa propre culture, ses fréquentations, ses lectures, et lorsqu'il traduit, il ne fait finalement que puiser dans toutes ces couches qui le constituent. Et donc, en ce sens, il n'est jamais complètement seul. Mais bon, je vous l'accorde, je joue sur les mots. Margot, elle, a trouvé un équilibre entre cette solitude ontologique du traducteur et un engagement actif. au service de la profession. Elle donne des ateliers, elle milite pour la reconnaissance du métier et elle s'investit beaucoup au sein d'ATLAS, une association dont elle est présidente depuis 2020.
- Margot Nguyen Béraud
ATLAS, c'est l'association pour la promotion de la traduction littéraire. Il y a pas mal de missions différentes, dont surtout la visibilisation et la compréhension et le soutien de la discipline et du métier et des gens qui l'exercent. C'est une association qui organise des manifestations littéraires, dont les fameuses assises de la traduction littéraire à Arles en novembre, qui existent depuis 40 ans. C'est un moment dans un lieu mythique. Toutes les générations de traducteurs se sont succédées. C'est autour du Collège international des traducteurs d'Arles, qui est la maison des traducteurs, on peut dire ça comme ça, qui est un lieu de résidence très important. C'est un lieu vraiment époustouflant et un des lieux, je pense, les plus importants pour beaucoup, beaucoup de traductrices et de traducteurs à l'international. Un lieu où on peut se ressourcer, on peut travailler, on peut avoir accès à la bibliothèque toute la nuit, où il se passe des choses. C'est un lieu où la traduction est vivante et tout le temps. Il y a toujours dix personnes là-dedans. C'est un endroit où les gens se mélangent, où il y a vraiment un endroit de rencontre dans tous les sens du terme.
- Margot Grellier
Dans ce lieu mythique. ATLAS organise toute l'année des formations et des rencontres autour de la traduction. À côté, l'association dispense aussi des ateliers de traduction dans les écoles, dans les médiathèques, dans les prisons aussi, pour des personnes francophones aussi bien que non francophones.
- Margot Nguyen Béraud
C'est toujours un peu le principe du vice-versa, dans les deux sens. C'est ça aussi qui permet la traduction, cette circulation des langues, des textes. Et nous, on défend vraiment l'accessibilité. Le droit au savoir pour tous et toutes, en fait, tout simplement, et que la traduction n'a pas à être élitiste, elle doit être précise, c'est une discipline intellectuelle, bien entendu, et aussi corporelle, et qu'elle est partageable. En fait, elle fait du bien. Parce que, là, je reviens à ce que je disais au début, on a la langue, les langues, en fait, en partage. C'est ça qu'on porte aussi, nous, traducteurs et traductrices. Donc ça... C'est quelque chose qu'ATLAS, avec ATLAS, on creuse aussi pour les enfants, pour les adultes, pour les vieux, pour tout le monde en fait. Et qu'est-ce que vous entendez par discipline corporelle ? Ah ! Là, on va revenir à mon coussin sur lequel vous êtes assise. C'est évidemment très cérébral. Des fois, moi, j'ai l'impression, et mes collègues aussi me le disent, qu'on a le cerveau qui fume, en fait, comme une petite commotive. Tout simplement parce que, et là, on va aussi revenir à la lecture facile. traduction en tout cas me concernant, où ça passe par la lecture à voix haute par exemple, et que pour traduire, je mets en jeu mes cordes vocales, ma capacité à m'entendre moi-même parler, quand je suis en train de me relire. Il y a toute cette dimension que j'appelle vraiment corporelle et physique, et d'ailleurs en atelier, on développe de plus en plus pour reparler d'Atlas, on développe de plus en plus des choses en mouvement. La traduction, ce n'est pas ni un clavier ni un écran, point. C'est traverser plein de choses et ça fait du bien de se lever et de se dépoussiérer qu'on peut traduire aussi en marchant, en dansant, en chantant. Justement, je pense que ça apporte beaucoup au final. au texte qui sera un livre, qui sera quelque chose de très physique. Mais en fait, c'est que du mouvement et des choses qui bougent en fait dans le texte.
- Margot Grellier
Cet investissement au sein d'ATLAS, Margot insiste, il est totalement bénévole et il vient en plus de son travail de traductrice à temps plein, qui, comme vous pouvez l'imaginer, représente déjà énormément de temps entre le travail de traduction à proprement parler et tous les à-côtés. comme la recherche et la lecture de textes, l'écriture de fiches ou le démarchage d'éditeurs. Un travail souvent très mal rémunéré, voire pas du tout. Vous traduisez en moyenne trois livres par an, c'est ça, à peu près ?
- Margot Nguyen Béraud
Oui, alors c'est ça, trois par an. Comme disait une copine traductrice, Karine Guerre, elle a une formulation très drôle et très parlante. C'est à trois livres, on n'en vit pas vraiment. Et à quatre livres, on ne vit plus du tout. Et c'est exactement ça. Évidemment, on ne peut pas faire trois livres et demi, mais moi, ça m'est déjà arrivé de faire quatre livres. Je ne sais plus, c'était en 2020 ou 2021. Paradoxalement, c'était au moment du Covid. Moi, j'avais eu beaucoup de travail pendant toute cette période-là, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Je suis sortie de cette année-là avec des cernes pas possibles. Et je pense que j'étais vraiment, vraiment pas loin d'une forme de burn-out. Ça tombait bien parce que c'était de très bons textes. Donc, il n'y avait pas cette fatigue. Sous cette lassitude de ne pas s'amuser. C'est ça qui est un petit peu troublant. C'est que c'est un volume, c'est un drôle d'équilibre à trouver. Mais moins de 3, je ne vois pas comment on peut en vivre. Moi, je vis de la traduction à 100%. Je fais beaucoup d'autres choses à côté, mais c'est en plus du 100%.
- Margot Grellier
Et pour comprendre le fonctionnement de la rémunération des traducteurs, est-ce que vous pouvez me détailler un petit peu comment ça marche ?
- Margot Nguyen Béraud
On est rémunérés sur... En fait... techniquement la diffusion de notre oeuvre, pas sur la création même, pas sur notre travail, on est rémunéré sur la diffusion. Donc c'est ça qui nous met aussi absolument en péril, c'est qu'on est toujours en dette, en tout cas en traduction, puisqu'on est rémunéré avec des avances sur droit d'auteur, ce qu'on appelle effectivement la valoir, qui en traduction en général se divise en trois tiers. Donc on touche un premier tiers à la signature du contrat. un deuxième tiers à la remise de la traduction et un troisième tiers à ce qu'on appelle l'acceptation, ce qui n'est pas la publication. Donc c'est comme si ça nous place absolument dans une dette par rapport à l'éditeur. On ne touche pas un centime tant qu'on n'a pas remboursé, et c'est le terme qui est employé, remboursé cette forme de dette, cette avaloir sur, qui est la rémunération de droits patrimoniaux. Donc effectivement, on est toujours dans cette espèce d'espoir un peu... à la fois illusoire et ridicule, et qui marche pour certains de temps en temps, du succès. C'est-à-dire que si votre traduction cartonne est très vendue, vous pouvez d'un seul coup avoir des droits d'auteur importants, cash en fait. Et ça, c'est important de le rappeler aussi. Aujourd'hui, les droits proportionnels baissent. On n'est pas le seul métier concerné, mais c'est quand même assez dingue. C'est-à-dire que notre rémunération... n'augmente pas Alors que, je veux dire, quand on progresse en carrière dans n'importe quel autre métier, on est de mieux en mieux payé. Enfin, il y a des grilles quand même. Nous, ça n'existe pas. La grille, c'est la réputation. Donc, en fait, ce que ça fait, c'est que les gens sont en... C'est pour ça qu'on est aussi une profession atomisée. C'est comme on n'a pas de couverture sociale assez importante, qu'on n'a pas le droit à la continuité de revenus, c'est-à-dire au chômage. On peut effectivement appeler intermittence pour les artistes, interprètes. Nous, nous sommes artistes. artistes-auteurs et on ne bénéficie pas de ça, ce qui est un angle mort, ce qui est un impensé qu'il faut, selon moi, soutenir absolument. Déjà, qu'on comprenne bien, en tant que traducteur, que nous sommes des artistes-auteurs. C'est les détails de ce statut qu'on partage avec les plasticiens, avec les musiciens, avec tout un tas de métiers concernés par ce statut. Donc, déjà, le comprendre, pouvoir agir dessus. Là, il y a des gens qui ont travaillé sur cette histoire de continuité de revenus, c'est-à-dire basiquement... avoir le droit au chômage en transformant ces rémunérations qui se fondent sur la diffusion des œuvres, le comprendre et le transformer en salaire. Ça ne veut pas dire que nous aurions des relations de subordination à des patrons qui seraient nos éditeurs. Ce n'est pas du tout ça l'enjeu. C'est comment on transforme ça en salaire pour pouvoir cotiser normalement qu'on ait accès à des droits auxquels on a accès la toute. la totalité ou presque des travailleurs. Et c'est pour ça qu'on veut vraiment sortir, enfin je dis on, je souhaite ça, qu'on sorte de ce fantasme du métier passion, qu'on sorte de cette pensée-là de Ah, on est déjà bien chanceux, on est déjà bien chanceux de pouvoir faire ça, parce que c'est tellement une passion qu'en plus on peut nous payer des cacahuètes, voire ne pas nous payer du tout. Ce n'est pas vrai. Et ça je crois que c'est vraiment une urgence en fait de le comprendre et de l'assumer comme un réel travail. Ce qui moi n'enlève pas du tout la passion, c'est juste que ça ajoute des droits, des droits qui sont fondamentaux. Et donc pour revenir au pourcentage sur les ventes, ils ont baissé. La génération présente, j'ai des amis traductrices qui à l'époque, il y a encore 20 ans, avaient 4% sur les ventes. Moi aujourd'hui si j'ai 2 c'est la fête en fait. donc ça baisse à 1 et ça il n'y a aucune et ça c'est à partir en plus du remboursement bien sûr c'est à partir du remboursement sur la base de ce pourcentage là donc en fait pour un livre qui coûte 12 euros assez court à moins de 25 000 exemplaires vendus je touche rien en plus donc c'est l'écrasante majorité des textes Et ce qui est une réalité, c'est que là, on est en 2024. Moi, j'ai beaucoup, beaucoup de gens autour de moi qui ne peuvent plus traduire. Il y a moins de production de fait en France. C'est comme ça. On fait moins traduire parce que ça coûte plus cher. Donc ça, il faut aider à ça. Il faut nous sécuriser, il faut nous protéger. Et il faut que les pouvoirs publics l'assument pleinement. nous protéger pour qu'on puisse exercer notre métier qui est fondamental pour tout le monde.
- Margot Grellier
Vous l'aurez compris, les défis sont nombreux pour les traducteurs aujourd'hui et il y a encore beaucoup à faire pour que ce métier soit mieux compris, reconnu et soutenu. Pour ma part, je dois dire que j'ai adoré passer ce moment en compagnie de Margot Nguyen Béraud, qui sait si bien transmettre sa passion pour les mots et la littérature hispanophone. en même temps que ses convictions et ses combats. Je la remercie infiniment de s'être prêtée au jeu de l'interview et d'avoir accepté de commenter l'une de ses traductions dans ce premier épisode de Langue à langue. Je vous rappelle le titre du livre, il s'agit de Lecture facile de Cristina Morales, parue aux éditions de Noël en 2021. Vous pouvez retrouver les extraits en espagnol et en français sur le site languealangue.com ou sur les pages Facebook et Instagram du podcast. Langue à langue est un podcast de Margot Grellier, c'est moi. L'identité sonore et graphique sont signées Studio Pile et le montage-mixage a été réalisé par Nathan Luyer de La Cabine Rouge. Merci à eux, merci à vous surtout qui nous écoutez. J'ai déjà hâte de vous retrouver dans trois semaines pour le prochain épisode qui nous emmènera cette fois du côté de la Bulgarie avec la traductrice Marie Vrinat-Nikolov. D'ici là, n'hésitez pas à soutenir Langue à langue en nous suivant sur les réseaux. en vous abonnant sur votre plateforme d'écoute et en nous laissant plein de commentaires et de petites étoiles partout où vous pouvez. A très vite, et comme on dit en espagnol, hasta luego.