- Speaker #0
Entreprendre en solo, en toute liberté, sans employés, et développer un business rentable, scalable et durable, c'est possible. Je suis Flavie Prévost, ex-dirigeante devenue solopreneur et créatrice du premier incubateur de solopreneurs en France. Avec ce podcast, j'ai voulu créer le board que j'aurais aimé avoir à mes côtés quand je me suis lancée en solo. Un board composé des meilleurs experts, disponible chaque semaine gratuitement à mon micro pour te donner des super conseils et te mettre au défi. L'épisode va commencer, je te préviens, ça va vite. Alors n'oublie pas de t'abonner à la newsletter. pour recevoir les bonus.
- Speaker #1
Alors Sarah, tu nous disais dans l'épisode précédent tous les bénéfices pour soi et pour l'employeur, mais dans le fond, il y a plein de gens qui redoutent de se lancer parce qu'ils me disent, Flavie, je ne sais pas comment aborder les choses vis-à-vis de mon manager. En gros, mon manager va se dire… que je ne suis pas motivée, que j'ai envie de faire un truc à côté, que je lui plante un couteau dans le dos. Comment tu as géré ça, toi ? Parce que d'ailleurs, moi, je suis assez mal à l'aise pour en parler, dans le sens où, en gros, moi, je n'ai pas demandé l'autorisation et j'ai lancé mon podcast comme ça à côté. Mais ce n'était qu'un podcast, ce n'était pas encore un podcast. Donc, qu'est-ce que tu en penses ? Alors, quelle est la bonne stratégie là-dessus ?
- Speaker #2
Alors, je comprends tout à fait qu'on puisse avoir un podcast ou quoi que ce soit à côté, dans le sens qu'on a tous le droit d'avoir des hobbies. Moi, j'ai des collègues qui coachent l'équipe de foot de leur vie et qui sont peut-être un peu… tout petit peu indemnisés pour ça. Évidemment, ils ne sont pas allés le déclarer. Ça, c'est plus ce su dans les conversations à la machine à café. Mais si vous êtes sérieux dans l'idée de vraiment créer une entreprise et du coup de générer des fonds, il va falloir que vous en parliez avec votre manager. Il va peut-être même falloir en parler avec les RH selon la tronche de votre contrat aussi. Moi, typiquement, à la stratégie, tu te doutes bien que j'ai un contrat dans lequel il est très clairement marqué que je n'ai pas le droit d'avoir d'autres activités que mon activité. professionnelle et que toute autre chose doit faire l'objet d'une permission, puisqu'il est important de savoir que ça ne va pas être, que je ne vais pas créer des conflits d'intérêts, que ça ne va pas venir être compétitif par rapport à ma fonction salariale, etc.
- Speaker #1
Oui, alors ça, pour écrire mon livre « Salariés diversifiés » , j'ai pas mal geeké, c'est les deux clauses. Enfin, la première, c'est la clause d'exclusivité, c'est celle que tu décris, c'est-à-dire que tu n'as pas le droit de faire autre chose. Alors, souvent, elle se renégocie ou elle se... C'est ça dont peut-être tu vas nous parler après. Et la deuxième, c'est la clause de loyauté. Ça, par contre, c'est valable pour tout le monde tout le temps. C'est-à-dire que toi, tu ne peux pas aller faire un power ta stratégie de bagnole, c'est-à-dire où tu vas en gros donner à d'autres constructeurs automobiles tes stratégies. Évidemment, tu n'as pas le droit de faire une activité concurrente à ton employeur.
- Speaker #2
Et en même temps, tu serais surprise, puisqu'il y en a qui sont quand même consultants dans leur propre métier et qui ont du coup quand même un soloprenariat de consultant à côté de leur propre métier. Donc, ça veut dire qu'à la fin, c'est un peu comme... Donc, c'est un peu toujours la phrase qu'on peut dire, tout se négocie.
- Speaker #1
Oui, alors je vois. Par exemple, moi, j'étais directrice commerciale. Je pense que j'aurais pu être consultante commerciale pour plein d'autres boîtes, mais peut-être pas pour Europecar, parce que j'étais chez Sixt. Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #2
C'est ça. Souvent, ça va être, tu as une limitation de secteur ou de périmètre. Des fois, c'est même une limitation géographique. Genre, tu ne peux pas rester dans une boîte consulting de la région de Lille. Tu ne peux pas bosser pour des autres boîtes de consulting de la région de Lille, mais tu peux faire du consulting pour quelqu'un de la région de Nice. ça marche. Tous les termes se discutent. Mais je recommande vraiment de…
- Speaker #1
Non, vas-y, pardon. J'allais dire comment tu as renégocié, toi, de ton côté.
- Speaker #2
Je recommande déjà vraiment de ne pas du tout la jouer en soum-soum parce que pour le coup, ça peut vraiment finir avec des conversations très pénibles avec les RH. Vous n'êtes pas obligés d'y aller minute un, mais à partir du moment où vous allez commencer à générer des revenus et à communiquer publiquement, c'est quand même mieux de préparer le terrain. Il faut absolument partir du point de vue de votre employeur. En fait, c'est peut-être un peu, comment dire, c'est peut-être un peu déprimant des fois de se dire Quoi ? Mais pourquoi je penserais à lui ? mais en fait, les gens ne vous écoutent en négociation que si vous adoptez leur point de vue. Donc, il faut savoir mettre en valeur ce que ça va apporter à l'entreprise. Parce que ce que ça vous apporte à vous, votre chef et votre boîte, ils s'en foutent en fait. Ils veulent savoir what's in it for them. Pourquoi il faut qu'ils en aient quelque chose à foutre eux, tu vois. Pourquoi c'est leur problème ou leur truc intéressant. Et du coup, tu as intérêt à vraiment focaliser là-dessus. Donc, comme on en avait parlé un peu dans l'épisode précédent, c'est expliquer par exemple en quoi vous allez acquérir des nouvelles compétences. compétences qui sont intéressantes pour l'entreprise. Et ça vous inscrit aussi dans le temps long, parce que si tu parles du fait que tu vas acquérir des compétences intéressantes pour l'entreprise, tu crées aussi ce lien en disant « moi, je n'ai pas prévu de partir, je n'ai pas prévu de vous lâcher, ce n'est pas un renoncement, c'est un développement. » Donc moi, par exemple, c'est ce que j'ai toujours vendu en expliquant « attendez, ça enrichit mon côté commercial, pour une stratégie, c'est quand même important. » Expliquer que d'avoir écrit un livre, ça a augmenté ma notoriété, ce que je mettrai au service de mon... mon entreprise, etc.
- Speaker #1
En plus, toi, tu as quand même un petit côté touchy. Après, tous les business peuvent avoir un côté touchy. Typiquement, moi, je fais l'apologie du freelancing alors que je suis salariée. Toi, tu aides quand même les meufs à mieux négocier leur salaire, etc. Le côté féministe un peu et tout, ça n'a pas fait tiquer ton management ?
- Speaker #2
Et tu vois, c'est là où ça peut être intéressant parce que ça dépend comment tu présentes les choses. Et c'est toujours, c'est un truc aussi qui est un peu central chez Power Ta Carrière. On dit toujours, tu peux tout dire. Tu peux même dire merde à ton chef. C'est juste une histoire de formulation. Et là, par exemple, tu peux formuler en mode Je suis une féministe hystérique qui va transformer le monde de l'automobile et du coup, c'est insupportable pour le management et il y en a plein là-dedans qui n'adhèrent pas. Ou tu peux présenter ça en disant que ton entreprise va bénéficier de l'image de diversité et d'inclusion que tu propages et que les gens, quand ils vont savoir que tu es associé à cette entreprise, ils vont se dire que cette entreprise a forcément des politiques intéressantes et progressistes vu qu'elle accepte une telle personne dans ses rangs. Et comme on sait que l'image, c'est important pour eux, même si tout le monde n'est pas très bon sur les questions DEI, à minima, ils veulent avoir l'image associée avec la DEI. Tu deviens une porte-parole ou une figure de cette image qu'ils essayent d'obtenir.
- Speaker #1
Ok, hyper intéressant. Et dans la négociation, tu as parlé aussi de ton temps de travail, parce que ça, c'est aussi un deuxième enjeu. Même si on sait qu'on est cadre, qu'on fluctue, et typiquement, il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour penser qu'un cadre travaille 100% de son temps de travail. Parce que moi, je me rappelle, des fois, je travaillais le week-end. A contrario, je revenais de déplacement et j'allais chez le coiffeur en milieu d'après-midi. Enfin, tu vois, il y a vraiment ce côté flexible. Quand ça touche à la création d'entreprise, je suis sûre que d'un coup, les managers, ils peuvent avoir tendance à se rétracter, à être un peu plus en mode, mais alors tu es sûre que tu vas travailler de telle heure à telle heure, etc. Comment tu avais négocié cette partie-là ?
- Speaker #2
Alors moi, au début, je suis restée à temps plein. Et donc, la conversation, c'était simplement de dire, en fait, notamment quand j'ai rejoint cette entreprise, c'était de dire, en fait, c'est quelque chose que je fais déjà depuis un an et qui fonctionne très bien, sur lequel je suis organisée, qui occupe essentiellement mes soirées, mes weeks. et donc c'est déjà planifié, organisé, il n'y a pas à s'inquiéter. Ensuite, j'ai voulu passer à temps partiel et quand je suis passée à temps partiel, bah en fait moi je me suis, c'est toujours la même chose, c'est une histoire de comment tu présentes les choses, je me suis servi de mon livre. Je suis allée voir mon employeur en lui disant, écoute en fait on m'a proposé d'écrire un livre, ça impressionne toujours bien les gens en plus, donc elle était là, waouh ! Et du coup j'ai dit, pour que ce soit le plus convenable possible, le plus confortable possible, j'aimerais beaucoup passer à quatre mains. je te propose qu'on choisisse le vendredi. Donc, toi, ça, c'est l'autre truc aussi. Tu essayes de discuter ce qui est discutable et de ne pas discuter ce qui n'est pas discutable. Je ne vais pas proposer de discuter mon temps partiel, je vais proposer de discuter le jour. Donc, je lui dis, je te propose de discuter sur le fait que je pense que le vendredi, c'est le mieux pour l'équipe, parce que c'est un jour où les collègues parlent déjà plus tôt, où il y a moins de réunions, etc. Ça enlèvera moins par rapport à l'entreprise. Je te propose de garder l'intégralité de mes missions. donc tu n'as pas besoin de trouver quelqu'un d'autre. pour faire une partie de mon travail, ce qui n'était pas au détriment de ma santé. C'est-à-dire que j'ai proposé ça parce que c'était faisable et que ce que je savais que j'allais faire, c'est que j'allais dégager toutes les réunions pourries et les trucs auxquels je n'avais pas envie d'assister. Parce que tu l'as dit toi-même, Flavie, quand on est cadre, tu peux facilement trouver 10 à 20 % de ton taf qui est un peu naze et que tu peux virer. Donc, j'ai juste élagué dans la liste qui ne servait à rien et je lui ai dit, écoute, voilà, c'est temporaire. On fait ça pendant six mois et on s'en reparle. Et donc, évidemment, le temporaire, c'est le typique pied dans la porte parce qu'en fait, au bout de six mois, comme ma performance n'avait pas du tout diminué et que je pouvais clairement documenter le fait que j'avais fait tout ce qu'il attendait de moi, que tout était très bien fait, etc., il ne pouvait plus tellement revenir en arrière en mode « Ah bah oui, mais en fait, tu comprends, flemme, quoi. » Donc, j'ai continué aussi à faire mon autopromo, à la fois sur ce que je faisais au travail, mais aussi sur le fait que le livre avançait, que j'avais fini un chapitre. J'avais montré la couverture à mes collègues parce que ça aussi, tu vois, tu impliques les gens dans le processus et ça crée un peu ce côté, en fait, c'est un peu leur truc aussi, c'est important pour eux, etc.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que, tu vois, certains peuvent vivre la jalousie des collègues et toi, tu en as fait des alliés. Donc ça, c'est cool aussi. Comme ça, ton manager, il pouvait moins être un connard vis-à-vis de toi. Enfin, je veux dire, finalement, si toute l'équipe te soutient aussi, il se sentirait un peu seul sur la touche si tu ne te soutenais pas.
- Speaker #2
Et puis, tu as le truc aussi que tu vois ton manager, un des trucs qui l'intéresse dans la vie, c'est de se faire mousser lui-même. Des fois, quand tu lui refiles un peu ton projet, c'est l'occasion pour que lui puisse aller dire dans un concours de manager quelque part que lui, il a une employée qui écrit un bouquin. Ah ouais,
- Speaker #1
trop bien. Bon, écoute, c'est génial. Je vais te questionner un peu plus dans la suite sur comment on gère son temps entre ces deux casquettes parce que là, c'est vrai que ça a l'air quand même assez millimétré et tout. Mais bon, ce que tu dis, c'est que tout se négocie. On va regarder tous tes tutos, tes reels et compagnie et tout ce que tu as écrit aussi pour nous aider à mieux négocier. Est-ce que tu as un petit conseil à nous donner sur cette partie The Talk, discussion avec le manager ?
- Speaker #2
Je propose qu'en fait, vous passiez la liste des arguments de en quoi quelque chose est intéressant pour vous. Que ce soit d'ailleurs votre future entreprise ou que ce soit pour votre demande de promotion et tout. Et ensuite, essayez de le retourner sur sa tête et de voir la perspective de votre boss. Mais ne partez pas sur un truc négatif, c'est-à-dire qu'est-ce que votre boss, il veut dans la vie ? Il veut avoir la paix, il veut pouvoir se faire mousser, il veut pouvoir dire aux autres que ça se passe bien dans son équipe. Comment vous pouvez-vous lui présenter les choses de cette manière-là ? Parce que vous allez voir qu'il y a plein, plein, plein de choses. Un petit, petit extra-tips. Moi, je me suis appuyée sur le fait que les parents, prenez chez nous en Suède des 80%. Et j'ai un peu essayé d'expliquer que mon livre, c'était mon bébé. Donc, si vous avez en plus une structure comme ça dans votre entreprise, il existe un 80% pour un certain cadre, essayez de vous raccrocher à cette structure. Génial.
- Speaker #1
Ok. Hyper intéressant, hyper pertinent. Et je suis d'accord avec toi, il ne faut pas penser au pire. En fait, il y a plein de managers eux-mêmes qui voudront être salariés diversifiés, écrire un bouquin, donner des conférences, donner des cours, parce qu'il y en a pas mal qui sont un peu chers aussi dans leur job ou qui ont envie un peu d'avoir un petit peu de piment. tu vois, sans dire qu'ils sont en burn-out ou en bore-out. Donc voilà, pensez à ça aussi. Peut-être que votre manager est un humain qui lui aussi vous posera des questions sur comment vous avez lancé votre podcast ou écrit votre livre. Et je te propose qu'on passe à la partie gestion du temps qui est fondamentale. C'est la troisième partie de notre interview. Et là, tu vas nous donner tous tes tips pour ne pas exploser en plein vol avec ces deux casquettes de salariés, dirigeantes, enfin managers, cadres et entrepreneurs. C'est parti.