- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans le podcast le lundi de bonheur je reçois aujourd'hui une femme dirigeante qui place la santé le bien-être des collaborateurs au coeur de sa stratégie avec une approche plutôt corps et esprit qui va être porté par des médecins des psychologues elle investit dans l'humain pour construire une performance durable À la tête d'une entreprise de 10 collaborateurs, elle a récemment reçu le prix ERE pour ses actions en développement des ressources humaines. On va parler émotions, on va parler santé et puis relations de travail. Bref, je pense que c'est un épisode qui va faire du bien et qui va aussi nous faire réfléchir. Bonjour Ludivine Rumillier.
- Speaker #1
Bonjour Aurélie.
- Speaker #0
Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Merci à toi de m'accueillir, c'est très gentil.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Ludivine, est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais et quand tu te lèves le lundi, de bonheur ou pas d'ailleurs ? Qu'est-ce qui t'anime ?
- Speaker #1
Alors qui je suis ? Je suis donc Ludivine Remillier, je suis la fondatrice de Viprogramme. Viprogramme est une solution pour que les salariés aillent mieux dans leur tête et dans leur corps. Et ça j'insiste vraiment sur ce sujet-là. On travaille à la fois sur la santé mentale et la santé physique. Comment ? Grâce à des formations, grâce à des programmes de coaching, grâce à des interventions sur site. Voilà, on a tout un panel de solutions et de professionnels qui nous accompagnent, tu l'as dit. Notamment des médecins, des psychologues, des... diététiciennes, des sonothérapeutes, pour qu'en fait, on fasse en sorte que les salariés aillent bien dans leur tête et soient plus performants.
- Speaker #0
D'accord. Et toi, le lundi matin, du coup, quand tu te lèves, alors de bonheur ou ?
- Speaker #1
Moyennement de bonheur, je dois l'avouer. Je me couche assez tard et j'aime bien travailler le soir et faire quelque chose le soir. Donc, j'avoue que je ne me réveille pas super tôt. C'est du 8 heures, quoi.
- Speaker #0
Ah, ce qui est déjà pas mal. Surtout quand on se couche tard la veille. C'est ça. Il faut pouvoir aussi récupérer. Et du coup, qu'est-ce qui t'anime quand tu commences une journée de travail ?
- Speaker #1
C'est de retrouver mes équipes. J'ai une super équipe, j'ai la chance d'avoir pu monter moi-même en équipe, c'est l'avantage d'en être en direction de sa boîte. Et c'est de savoir que je vais avoir plein de projets avec elle et plein de sujets à régler. Ça, c'est vraiment le premier point. Et le deuxième point, c'est de savoir que je vais aider les gens que je ne connais pas forcément encore, mais à aller mieux et ça, c'est hyper motivant.
- Speaker #0
Bien sûr. Ludivine, tu le sais, ce podcast a pour ambition de parler de la qualité de vie et des conditions de travail, qu'on appelle souvent QVCT. Pour toi, qu'est-ce que c'est d'ailleurs la qualité de vie au travail ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est important de ne pas surinvestir son travail. On a tous, quand on est très motivé et qu'on aime vraiment son boulot, on a tendance à surinvestir ce domaine-là de sa vie et de négliger les autres. Et puis un matin, tu te réveilles et tu t'aperçois qu'en fait, tu es passé à côté de pas mal de choses. et vraiment l'objectif pour moi c'est que Alors, deux façons de s'apercevoir que t'es passée à côté de pas mal de choses. Soit tu fais un burn-out, et malheureusement dans les sociétés, les gens qui font des burn-outs sont souvent les gens qui sont les plus impliqués dans la société. Soit t'as un problème de santé, et là du coup tu te dis, il va falloir que je rééquilibre un peu ma vie pro, ma vie perso, parce que travailler tout le temps, c'est pas la solution si je veux aller loin dans la vie.
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais nous donner des ingrédients qui mènent à une vie de travail de qualité ?
- Speaker #1
Franchement, faire du sport à côté, c'est hyper important. Ce n'est pas forcément motivant tous les matins, mais on sait maintenant, on a plein d'études là-dessus, qu'au niveau neuronal, c'est très important d'oxygéner son cerveau. Et donc, la meilleure solution, c'est de faire du sport, d'avoir une vie sociale quand même malgré tout. Et d'ailleurs, dans le vie programme, sur les programmes de coaching, dès le début, on fait un bilan à 360 sur un ensemble de choses qui sont évidemment en voie de santé, mais aussi tes relations sociales, tes relations professionnelles, ta relation avec l'argent, parce que c'est super important aussi. et voilà un ensemble de choses qui permet de voir si finalement ta vie est équilibrée ou pas et si ce n'est pas le cas, comment on peut t'aider à l'équilibrer.
- Speaker #0
D'accord. Dans ce sujet de la vie au travail, moi souvent ce que je remarque, c'est qu'il y a de nombreuses actions qui sont mises en place et qui sont intéressantes, comme celles que tu citais, qui sont mises en place dans le vie programme. Est-ce que tu sais comment on peut mesurer toutes ces actions ? Comment on peut mesurer leur impact au sein d'une entreprise ?
- Speaker #1
Alors, tu as plusieurs solutions. Nous, on travaille beaucoup sur le taux d'absentéisme et le taux de turnover. Si tu es bien dans ta boîte et que tes conditions de travail sont bonnes, Tu es moins en arrêt maladie, tu as moins de TMS, donc de troubles musculosquelétiques. Donc du coup, tout ça, l'absentéisme fait qu'il est moins important. Et on a d'ailleurs des entreprises pour lesquelles on a vraiment réduit le taux d'absentéisme. Il y a également tout le turnover. On sait que 41% des salariés quittent leur société à cause de leur manager. Ce n'est pas un problème de salaire, ce n'est pas un problème de fonction, c'est un problème de manager. Donc on a notamment développé des formations de management bienveillant. et aussi des formations de managers qui deviennent des managers alors qu'ils avaient des collègues. Quand tu dois manager tes collègues, c'est très compliqué. Donc on s'est aperçu qu'il y avait un vrai sujet là-dessus. Aujourd'hui, on aide les managers qui ont une promotion et qui doivent manager leurs collègues à développer leurs compétences de manager, qui sont des compétences un peu spécifiques. On a également des formations de management féminin. On adresse toutes les solutions de management. pour aider les gens à être mieux dans leur travail et être mieux avec les gens qu'ils ont à manager.
- Speaker #0
Je me demandais, je reviens là-dessus, mais je me demandais du coup, comment on en arrive à travailler sur ce sujet-là, à en faire une boîte, une entreprise avec des collaborateurs ? C'est quoi le parcours finalement ?
- Speaker #1
C'est super simple, je n'étais pas du tout dans la marmite au départ. En fait, j'étais directrice d'un laboratoire de compléments alimentaires, donc je travaillais déjà dans la santé et on avait une forte croissance, on était sur des trois chiffres tous les ans. sauf que je m'apercevais qu'en fait on cassait de l'humain, on était fatigués tous, on était tous au bord du burn-out, et que ce n'était pas du tout ce que je voulais, surtout travailler dans la santé. Donc je me suis dit, il y a forcément des solutions qui existent. Et en fait non, il n'y avait pas de solution qui existait à l'époque, il n'y avait pas de solution corps-esprit, il y avait vraiment, tu pouvais avoir des solutions de psy, mais des solutions vraiment pour le physique, avec des cours de sport, en fait ça n'existait pas. Et pour moi, du coup j'ai fait une formation en psychoneuro-immunologie pendant 4 ans. Et là, je me suis vraiment aperçue qu'on avait des résultats incroyables si on menait de façon scientifique des solutions pour les salariés. Des solutions aussi bien, on avait des résultats aussi bien au niveau personnel qu'au niveau de l'entreprise, avec des croissances vachement plus importantes au niveau de performance, que ce soit financière ou productivité, qui soient beaucoup plus importantes. Donc j'ai voulu en fait vraiment relier le bien-être des salariés. et la performance économique. C'est vraiment mes deux piliers. Étant directrice d'une société, je sais que la performance économique est la base de l'action et sans performance économique, tu ne peux pas te permettre de faire justement du bien-être en entreprise. Donc c'est vraiment les deux points importants pour moi, c'est performance économique et bien-être des salariés.
- Speaker #0
Oui, c'est cette idée que l'individu est aussi au cœur du collectif dans une démarche qualité de vie au travail. On ne peut pas dissocier les deux. On ne peut pas travailler la performance économique de l'entreprise. Si on ne prend pas forcément soin des personnes qui font le travail.
- Speaker #1
Tu peux le faire, mais ça ne durera pas très longtemps. Oui, voilà, c'est ça. Et j'en suis l'exemple même. Et donc, du coup, en montant cette société, j'ai voulu prendre les deux en compte dès le début.
- Speaker #0
Oui, d'accord. Toi, je sais qu'il y a un sujet qui t'anime particulièrement, c'est celui du travail des émotions.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?
- Speaker #1
En fait, ton corps n'est qu'émotion. Donc, en fait, on avait à l'époque des préceptes. populaire quand on disait j'ai une boule dans la gorge j'en ai plein le dos voilà aujourd'hui on sait que ton corps en fait réagit grâce au corticozole à des émotions que tu vas rencontrer dans la journée est en fait cinq minutes de d'émotions négatives c'est égal à 5 5 heures d'arrêt ton immunité donc tu vois comme il est important en fait notamment quand en plus tu vieillis au plus il est important de bien gérer tes émotions parce qu'en fait ton corps arrive plus à prendre ces shoots de cortisol et à réagir super bien derrière. Donc, conclusion au départ, tu dors pas bien, du coup tu es fatigué, du coup tu manges beaucoup plus sucré, comme tu grossis, tu fais plus de sport, et voilà. Et tu rentres dans le cercle vicieux de l'ensemble des maladies dites de civilisation, qui vont être le diabète, le surpoids, et potentiellement des cancers aussi. Et en fait, d'ailleurs, cette idée de vie programme est née de ma formation en psychonorméliologie où j'étais bénévole, et je le suis toujours. ... Je suis bénévole et j'accompagne les gens atteints de maladies lourdes, notamment des cancers, des sclérose en plaques. Et vraiment, tu vois que ces maladies, elles ne se sont pas faites en un jour en général. Tu sens qu'il y avait vraiment des sujets derrière, des sujets de stress non gérés, des problèmes de sommeil, des problèmes d'addiction. Et voilà, donc d'où l'intérêt de vraiment prendre en compte ton bien-être quand c'est le moment et pas quand c'est trop tard.
- Speaker #0
Oui, et du coup, tu vois, en parlant des émotions, souvent l'entreprise, ce n'est pas forcément le lieu. Ou on prend en compte ça ? Non, je ne sais pas, tu dois le constater dans tes accompagnements. Comment c'est perçu, cette façon de travailler les émotions sur un lieu de travail ?
- Speaker #1
Alors, de plus en plus, c'est pris en compte. En fait, par du principe que si tu veux avoir un directeur de société et qu'il te fait confiance au début, mais qu'après, il voit les résultats, après, il est fidèle et il se dit « je ne comprends pas forcément comment ça marche, mais ça marche. J'ai moins de salariés absents, j'ai moins de turnover, ça me coûte beaucoup moins cher du coup en termes de recrutement, en termes de formation. » Donc je continue et en fait il voit les salariés heureux dans sa boîte. Il n'y a aucun patron qui n'est pas content de voir ses salariés heureux en fait. Il y a des gens pour qui c'est secondaire, mais il n'empêche que ça reste important.
- Speaker #0
C'est sûr. J'ai la sensation en fait que les accompagnements qualité de vie au travail, c'est bien pour ceux qui font le travail, donc les collaborateurs, les salariés, les différents services. Est-ce que la direction se sent aussi concernée par ce sujet-là ? vont participer ou est-ce qu'ils sont plus prescripteurs en fait de cet accompagnement ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. On a vraiment les deux cas de figure. On a des cas où on est appelé par les CSE. Notamment par exemple on travaille aujourd'hui sur un audit de QVCT pour la clinique Saint-Jean donc du puissant salarié. Là en l'occurrence on travaille avec le CSE. Mais on a des cas aussi où on est appelé par les directions directement. Soit parce qu'elles ont eu effectivement un contrôle et qu'on voit que c'est pas le top, soit à l'inverse c'est une démarche vraiment volontaire et positive, on a vraiment tous les cas de figure. En général, d'ailleurs c'est très intéressant, on a des directeurs qui ne croyaient pas du tout à la démarche et qui sont les premiers maintenant à nous rappeler. Donc c'est qu'ils voient à la fois sur eux que ça leur a fait du bien, mais aussi pour leurs équipes. Je pense que le principe de la QVCT, en tous les cas chez e-programme, le plus compliqué c'est de faire le premier pas. Une fois que vous avez vu ce qu'on pouvait vous apporter, la question ne se pose plus.
- Speaker #0
On est convaincus et on a envie de poursuivre. C'est chouette, bravo. Est-ce qu'il y a des situations de travail qui parfois, toi, te font hurler ? Tu vois, quelle est la situation de travail qui va te... te crisper un peu.
- Speaker #1
Ce qui me crispe, c'est justement quand je vois les directeurs et qu'on me dit « nous, on n'est pas des assistantes sociales » . En fait, non, tu n'es pas une assistante sociale. C'est quelque chose que tu as vécu, ça ? Oui, tout à fait. On a un directeur qui nous a dit « mais moi, mon job, ce n'est pas d'être une assistante sociale » . Et on lui a dit « non, mais on ne sait pas ce qu'on vous demande » . On vous demande justement de nous faire confiance et de voir ce que ça donne. Et en fait, c'était un sous-directeur. Son directeur était hyper chaud pour la démarche. Il devait la mettre en place, mais il n'était pas chaud du tout. Et finalement, c'est cet exemple dont je te parle, qui aujourd'hui, il est le premier à nous rappeler, quand il y a des situations un peu de crise, notamment, il nous a rappelé il n'y a pas longtemps, parce qu'il y a eu un burn-out dans cette entreprise, qui est une grosse entreprise de 300 salariés. Et tout de suite, il a dit, il faut qu'on appelle du programme. Donc ça, c'est ma vraie petite victoire, on va dire. Voilà,
- Speaker #0
très bien. Et peut-être qu'idéalement, ce serait bien d'intervenir en prévention quand il n'y a rien. Tu sais, j'ai parfois l'impression qu'on accompagne quand il y a déjà... le mal est déjà fait, quand les cynistes sont déjà là, quand le burn-out est déjà installé, que les équipes sont déjà stressées. Est-ce que la solution idéale, ce serait pas de venir quand tout va bien ? Ça peut paraître un peu fou, mais...
- Speaker #1
Je crois que t'as raison. Je crois que t'as hyper raison. Le problème, c'est que c'est pas notre culture en France.
- Speaker #0
C'est ça, oui.
- Speaker #1
Et que, en fait, la vérité, c'est que quand t'es... Comme je le suis, je vois bien, quand t'es... directeur d'une boîte, tu parais toujours au plus près de ses et tu t'anticipes pas les problèmes, tu les règles quand ils sont là en général. Tu as déjà beaucoup de problèmes à régler tous les matins et donc voilà, je pense que la démarche de prévention c'est quelque chose qui aura du sens peut-être dans cinq, six ans. Mais aujourd'hui on intervient quand même plutôt sur des sujets lourds. Il y a toujours un petit élément déclencheur, soit une demande de la part des salariés, soit de la part du CSE. Soit les directeurs qui s'aperçoivent qu'ils ont des taux d'absentéisme ou des taux de turnover qui sont vraiment trop au-dessus de leur secteur. C'est d'ailleurs le premier conseil que je peux faire pour savoir comment on va à votre boîte. Regardez le taux d'absentéisme de votre secteur et regardez si vous êtes au-dessus ou pas. Si vous êtes au-dessus, appelez-nous.
- Speaker #0
Super. Écoute, je te remercie beaucoup pour cet échange. C'est très intéressant, très instructif. Alors moi, j'aime bien qu'on se quitte en musique. Et je voulais savoir quelle est la musique qui te met la patate quand tu te lèves le lundi matin, plus ou moins de bonheur.
- Speaker #1
Alors, la première, ça va être Résiste de France Gall. Et la deuxième, et c'est celle que j'ai choisie pour aujourd'hui, c'est Try Again de Imani. Et donc, pas le début parce que c'est un peu mou le début, mais alors après, ça met une patate incroyable. Et je pense que c'est bien le reflet de ma vie et de ce que j'essaye d'insuffler à mes enfants, de toujours essayer de jamais lâcher et de suivre son cœur. Voilà, c'est vraiment les paroles de la chanson. Fais-toi confiance, suis ton cœur et re-essaie. Voilà, je pense que c'est une note très positive et amusante.
- Speaker #0
Et en tout cas, on aime ce genre de notes sur le podcast Lundi le Bonheur. Merci beaucoup Ludivine.
- Speaker #1
Merci. Merci énormément.
- Speaker #0
Merci beaucoup, prends soin de toi et à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #2
C'est une blague qui chute sur la rive, un ami, un zé. Je suis très fatiguée, je suis très malade.