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Le OV Show

Environnement Positif et Alimentation : Le Dr Diouf Déconstruit les Mythes de la Santé Infantile avec Humour

Environnement Positif et Alimentation : Le Dr Diouf Déconstruit les Mythes de la Santé Infantile avec Humour

1h57 |26/10/2025
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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pédiatrie moderne et engageant ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme s'entretient avec le Dr Cheick Ahmed Tidjiane Diouf, un pédiatre 2. 0 qui redéfinit la manière dont nous percevons la santé des enfants. Avec une passion débordante pour le bien-être des plus jeunes, le Dr Diouf partage son parcours inspirant depuis son enfance à Dakar jusqu'à ses études de médecine, tout en révélant des anecdotes fascinantes sur ses défis académiques.


Au cœur de cette discussion enrichissante, le Dr Diouf aborde l'un des défis majeurs auxquels les parents font face : comment faire manger des légumes à leurs enfants ? En explorant les habitudes alimentaires et l'influence de l'environnement familial, il nous rappelle que la clé réside dans la création d'un environnement positif autour de la nourriture. Oubliez les méthodes coercitives ! Le Dr Diouf propose des conseils pratiques et accessibles pour encourager une alimentation saine sans stress.


Mais ce n'est pas tout ! Cet épisode du OV Show met également en lumière certains mythes tenaces liés à la santé des enfants, comme l'idée que les dents peuvent provoquer de la fièvre. Avec un ton humoristique et engageant, le Dr Diouf s'attaque à ces idées reçues, offrant ainsi une perspective rafraîchissante et éducative. Sa passion pour son métier transparaît dans chaque mot, et son engagement à améliorer la santé des enfants à travers l'éducation et la sensibilisation est tout simplement contagieux.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur la pédiatrie moderne et de découvrir des stratégies qui pourraient transformer la vie de votre famille. Que vous soyez parent, futur parent ou simplement curieux d'en savoir plus sur la santé des enfants, cet épisode du OV Show est fait pour vous. Préparez-vous à être inspiré et à changer votre façon de penser la nutrition et le bien-être des enfants. Écoutez dès maintenant et rejoignez-nous dans cette aventure passionnante vers une meilleure santé pour nos petits !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, c'est votre faute. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre. Des fois, je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. je me mets toujours à la place des enfants. Et... Dans notre société, on se dit que l'enfant n'a pas de rire. Et les gens, mal à droit qu'ils soient, ont rentré chez eux en disant « Le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. » Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Mon premier mois de FFI à Basse-Nord, j'ai compris que ce n'était pas la gynéco que j'aimais.

  • Speaker #1

    Hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Offshow que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois quelqu'un qui va vous faire rigoler, mais qui est très sérieux. Vous allez voir, il est très sérieux dans ce qu'il fait, mais en même temps, il a cette pointe d'humour que j'adore. Attendez, vous allez voir. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui s'occupe des enfants. Je reçois un professionnel de santé. Je reçois un médecin 2.0. Je reçois Cheick Ahmed Tidjiane Diouf aka le Pédiatre 2.0, dans le Off Show ! Cher, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Tu m'as distrait avec ton intro.

  • Speaker #1

    Je t'avais prévenu que je te préparais une petite intro pour te mettre à l'aise, détendu.

  • Speaker #0

    Très bien, tu m'as mis... Là t'es bien là, t'es prêt.

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    En forme.

  • Speaker #1

    Tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venu en tout cas, parce qu'on a coordonné hier soir. Hier soir j'ai dit, cher tu fais quoi demain ? Il m'a dit rien, j'ai dit vas-y viens. Et puis il m'a dit vas-y let's go on est parti. donc discussion improvisée mais discussion qui va être pleine de d'apprentissage. On va d'abord apprendre à découvrir qui tu es, ton parcours, savoir comment tu es arrivé à la pédiatrie. Et surtout, on va parler du travail que tu fais aujourd'hui sur les réseaux. Parce qu'il y a le côté pédiatre, ce que tu fais en cabinet tous les jours. Mais moi, comment je t'ai découvert, comment je t'ai connu, c'est que tu as une forte présence aussi sur les réseaux sociaux, où tu essayes... Un, de faire des conseils, mais surtout de déconstruire beaucoup de clichés de la société africaine et d'expliquer le côté médical ou les erreurs à ne pas commettre par rapport à ces clichés. Donc, on va rentrer dans tout ça. Mais la première question que je pose à tous mes invités chers quand ils arrivent, c'est la plus dure du podcast. Aujourd'hui, comment tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ah ça, il fallait te donner ça hier, que je prépare ça !

  • Speaker #1

    Ah ah, mais non ! Sinon ça serait pas spontané ! Mais c'est ça la question la plus dure.

  • Speaker #0

    Alors, quelqu'un qui me connaît pas...

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui te connaît pas. Tu es dans un événement, on te présente, bonjour, ah bonjour, je suis Olivier, vous êtes ?

  • Speaker #0

    Je dis je suis Cher Diouf.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que vous faites dans la vie monsieur ? Vous êtes qui ? Vous faites quoi ?

  • Speaker #0

    Je suis pédiatre.

  • Speaker #1

    Ok, c'est ça la présentation officielle ?

  • Speaker #0

    Officielle, je me dis que c'est ça.

  • Speaker #1

    D'accord, vous allez voir que c'est pas que ça veut, vous allez voir. Donc toi Cher, d'abord pour commencer, toi tu es né ici au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis né ici, de Dakar.

  • Speaker #1

    Comment c'était ? Tu es né où ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est bizarre je suis né en Dakar, maintenant que tu le dis. J'habitais à Jocelym. Je pense qu'on habitait à Sicap, Gédo.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. OK. Sinon, dans quel hôpital ?

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, c'est pas grave. Et c'était comment l'enfance de Cher ?

  • Speaker #0

    C'était top. Comme tu as pu le voir dans mes réseaux, quand je parle d'être un grand enfant, que je me souviens à quel point j'étais juste heureux quand j'étais enfant. J'ai eu une très belle enfance, vraiment.

  • Speaker #1

    Beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    Ah oui, que de beaux souvenirs. Rigolade. J'ai éclaté du matin au soir. J'ai donné des cheveux blancs à tout le monde. ah oui enfant égoïste qui ne veut que s'amuser et qui s'est amusé toi tu as beaucoup de frères et sœurs ? alors moi j'étais Benjamin pendant très longtemps j'ai un grand frère un petit frère trois ans d'écart papa était bien calé et j'étais au milieu et donc ma petite sœur est née dix ans après le dernier donc le grand écart elle me connait plutôt comme un monsieur sérieux respectable pédiatre c'est très marrant la relation qu'il y a avec elle alors que les autres ils m'ont connu plutôt comme Celui qui fâche papa. Celui qui rend compliqué l'argent de poche à la fin du mois parce qu'il a fait trop de bêtises. Donc, mon père, c'est déjà... Il arrive et bon. Ce mois-ci, vous n'aurez pas d'argent de poche.

  • Speaker #1

    Parce que Cher a...

  • Speaker #0

    Cher a déjà pris pour tout. Il réglait un peu comme ça, il mettait un mal avec mes frères. Et il ne pouvait pas être un mal parce que je partageais avec eux tout le butin. Donc tout ce que je faisais, il ne pouvait pas dire qu'il n'était pas vraiment au courant, ça les arrangait. Et justement, mon père a vite fait comprendre. A tout le monde que c'est une équipe. Il n'y a pas que Cher qui...

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous êtes plus malin que moi ?

  • Speaker #0

    Après eux, comme c'était des bons élèves, ils allaient en classe chez moi. Le grand et le petit, c'était ça. C'est 18 de moyenne. C'est des bons enfants. Moi, je n'étais pas du tout dans ce même cannevas. C'est marrant, je me souviens, en première, en seconde, je pense que mon père me déposait à l'école. Et il venait me prendre. Là, maintenant, quand je y pense, je me rends compte que ça devait être dur pour lui.

  • Speaker #1

    Il te déposait à l'école et il venait te prendre. Comment ça ?

  • Speaker #0

    Il voulait s'assurer que j'allais rentrer en classe.

  • Speaker #1

    Ah, ok ! Il voulait être sûr que quand il te dépose, qu'il vienne te récupérer à l'école.

  • Speaker #0

    Il vienne me récupérer pour que j'arrive à la maison. J'ai dit, mince, j'espère que mon fils ne fera pas pareil. Si je dois faire ça jusqu'à 7 ans, ça va être galère. Il a fallu ça pour avoir un pédiatre.

  • Speaker #1

    Mais ouais, tu vois, c'est bien que tu sois assez transparent et assez libre de parler de ça. parce que Tu sais, souvent, quand on voit les métiers de la médecine et autres, on s'imagine toujours que les personnes qui sont derrière ont des parcours scolaires parfaits. Parce que tu sais, souvent, on entend que les métiers de la médecine, c'est 7 ans, 8 ans, 11 ans d'études, c'est des études scientifiques, il faut avoir des bonnes notes et tout. Tu vois, c'est toujours perçu comme les élèves excellents qui font de la médecine. Et je trouve que c'est intéressant que tu partages le fait que, BOUM ! Au lycée, ce n'était pas ta tasse de thé, forcément, l'école. On était obligé de te surveiller et de te recadrer pour être sûr que tu ailles bien à l'école. Mais malgré ça, aujourd'hui, tu es quand même pédiatre. Et tu as fait combien d'années d'études pour être pédiatre ?

  • Speaker #0

    12 ans.

  • Speaker #1

    Combien ? 12. Astafoula, je n'aurais jamais vu.

  • Speaker #0

    Même 13, parce que j'ai redoublé la cinquième année.

  • Speaker #1

    13 ans ?

  • Speaker #0

    13.

  • Speaker #1

    Et donc, je trouve que c'est bien que tu déconstruises ça. Donc toi, le lycée, collège-lycée, c'était pas... C'était cool pour les copains, mais c'était pas l'école qui te stimulait.

  • Speaker #0

    J'ai toujours été la personne, la classe où je comprends. Je fais comprendre, j'ai participé aux cours, je suis très dynamique. Bon, après, je passe à autre chose. Toi, à l'époque, je me souviens, vers 3e seconde, on a eu les premiers téléphones. Tu pouvais taper avec les 9 touches sans regarder. Voilà, il y avait beaucoup de distractions de ce genre-là. Ça allait très vite. Arrivé en classe, tu comprends. Ok, on passe à autre chose. Je suis très hyperactif. Ça me fait rire quand les parents viennent et me disent que leur enfant a du mal à se concentrer en classe. Des fois, je suis assis dans mon fauteuil, les parents viennent et m'expliquent. Je n'ose pas lui dire tout ce que je faisais à l'âge où je suis un enfant. Là, il se plaint de choses. J'ai envie de le mettre devant mon père. Soudain, il se plaint. c'est rien d'extraordinaire parce que j'ai fait peut-être 30 fois pire que ça aujourd'hui. Je n'ose même pas le dire là parce que je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai eu à faire. Mais le truc, c'est que je n'ai jamais eu de mauvaise note. Je n'étais pas un mauvais élève. Donc, j'allais en classe. D'ailleurs, c'est ça qui est marrant quand tu veux faire la médecine. Ce sont les notes de terminale qui vont te faire rentrer en médecine.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui sont déterminantes pour pouvoir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je disais tout à l'heure que je n'ai jamais eu à... J'ai jamais espéré faire d'études à l'extérieur parce qu'il fallait des préinscriptions. Et pour ça, il faut des notes de seconde première. Et moi, toute cette phase de ma vie, j'avais juste 10, 10.2, 10.1. Je pense que mes deux bulletins de notes de seconde, ça a toujours été 10. D'ailleurs, à la fac, j'ai jamais eu plus de 10 aussi. Ça aussi, c'est quelque chose qui est sur ma note. Je passe en classe supérieure et puis c'est tout. Et justement, je me souviens encore la fois où ma mère a trouvé une école pour mon petit frère. Parce que mon grand frère avait eu le bac IB. Et ils avaient galéré pour trouver parce qu'il était né en France, donc ils voulaient qu'il aille en France, mais ils se sont rendu compte qu'avec le bac IB, il fallait étudier aux États-Unis ou au Canada. Ils n'étaient pas prêts pour ça. Donc comme le petit frère aussi était dans le même type d'école à Waka, à West African College. il ne voulait pas le garder là-bas. parce qu'ils voulaient qu'elle aille en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là, ils ont trouvé une école. Ils voulaient qu'elle aille à Sacré-Cœur à l'époque. Ils ont trouvé une école, l'Icée d'Excellence Biragodio. La mère qui revient, elle me dit, écoute fils, ton frère a trouvé une école. Comme c'est dit sur les cracks. il me dit t'as pas envie de changer d'école pour la terminale Carrément, je veux avoir le bac parce qu'en fait, arrivé en terminale, le déclic d'avoir le bac, c'était plus pour moi liberté.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si tu as eu dans ces écoles là, moi à l'école, voilà, j'étais juste à l'école. Et en sixième, cinquième, tu as toujours ces terminaux de terminale là qui sont assez... Tu es un peu fan de... Le truc du foyer, tout le monde court derrière eux. Il y en avait un à l'école, c'était... Voilà quoi, tout le monde voulait être à la place.

  • Speaker #2

    C'était la star.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'il n'a pas eu le bac les deux premières fois. Et l'année où j'arrive à la seconde, je rentre dans le bus. En première, je vois le gars, il n'est plus du tout rayonnant, il est terne, il est dans son coin, tous ses potes sont partis, personne ne lui parle. Je vois le gars, je dis, oh, le bac ça fait ça.

  • Speaker #2

    Dans le bac,

  • Speaker #0

    il ne faut pas traîner. Donc moi, quand il me propose d'échanger d'école, parce que dans mon école, c'était no way, j'ai le bac, je n'étais pas du tout dans les dispositions. J'avais trop de plans quand j'arrivais en classe. J'étais au CEMAD, il y avait la plage en bas, il y avait trop de choses à faire. Trop de distractions. Donc j'ai dit, bon, écoute, le bac, on le fait parce que là, on est en terminale. On le fait, on passe à autre chose. Et donc, du coup, j'ai dit, hop, oui, mets-moi dans l'école de Meissa, que j'aille un peu changer de veste pour avoir le bac. Et d'ailleurs, c'est ça, en terminant, j'ai changé de veste. Je suis arrivé à l'école. Focus, je suis là pour le bac. Je ne suis pas là pour autre chose.

  • Speaker #1

    Mais c'est bien parce que ça veut dire que tu as quand même cette conscience de sentir que tu es dans une position ou si tu restes dans cette position, tu peux ne pas... Avoir le bac et tu as quand même la conscience de dire c'est mieux que je change parce que sinon je sais que je l'aurais pas.

  • Speaker #0

    Ouais il faut le bac. J'ai joué mon grand fer et je suis la première fois alors que c'est un excellent élève. C'est du genre il va se réveiller à 4h du mat, il va d'abord jouer à 1h de PS parce que c'est un bon élève dans tout. Parcourir c'est les techniques de Tekken. On va passer à ses cours donc du coup très bien rôlé. C'est le genre, il avait une voiture en terminale. À ce point qu'il était un bon élève. Et quand il n'a pas eu le bac la première fois, j'ai dit wow. Donc moi j'avais une pression en me disant que le bac c'était...

  • Speaker #1

    Si mon frère qui bosse dur,

  • Speaker #0

    il n'a pas eu le bac. Qu'est-ce qui va m'arriver à moi qui prends tout à la légère ? Parce que j'ai eu le BFM sans effort, j'avais perdu mon sac d'ailleurs. Deux mois avant le BFM, je m'en foutais pas mal. Chaque fois qu'on me disait « mais t'as révisé » , j'ai dit « c'est la moyenne, non ? » Parce que j'ai toujours eu la moyenne. Quand on me dit « c'est la moyenne, c'est pas un concours » , pourquoi vous mettez la pression ?

  • Speaker #1

    T'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je ne sais même pas où j'avais mis mon sac. J'avais perdu mon sac. Avec tes cours. Avec mes cours.

  • Speaker #1

    Deux mois avant.

  • Speaker #0

    Deux mois avant. Les gars voulaient que je révise, j'ai dit mais j'ai pas de cours. Et je comptais même pas réviser parce que...

  • Speaker #1

    Mais tes parents ils ont jamais remarqué que t'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Bah en fait, j'ai jamais ouvert un cahier à la maison avant le terminal. J'ai toujours fait ça moi. D'ailleurs un terminal m'a dit une fois Tu vois cher, quand tu travailles, on te voit. Parce que de toute ma vie, chaque fois elle venait me dire T'as bossé ? J'ai dit, j'ai metti des trucs sur la table. J'ai dit ouais, je viens de finir de travailler. Elle dit arrête ça. J'ai dit comment ça arrête ça ? Elle m'a dit bah... Et un terminal elle m'a dit tu vois là on te voit. Il dit ouais, ça va, que là je bosse. Et j'ai eu le bac. C'est mon père qui m'a appelé pour me dire que j'ai eu le bac. Tellement...

  • Speaker #1

    Tellement c'est quoi ? Tu stressais ou tellement lui te collait ?

  • Speaker #0

    Au moment où je suis allé composer au bac, je me suis dit que je n'ai peut-être pas tout cassé. J'ai quand même stressé parce que les gens échouaient au bac. J'avais cette pression, surtout quand en terminale, dans l'école où j'étais. Peut-être ça, ça m'a beaucoup aidé aussi. J'étais avec, comme c'est une nouvelle école, ils avaient récupéré beaucoup de gens qui avaient échoué au bac la première fois. Parce que les nouvelles écoles, elles veulent avoir des bonnes statistiques, j'imagine. Donc, ils n'ont pas pris de mauvais élèves, mais ils ont pris des gens qui ont échoué au bac. D'ailleurs, c'est une nouvelle école. Les autres sont dans la même école. Ils veulent changer d'école. Et donc, du coup, dans ma classe, il y avait beaucoup de redoublants. Ils étaient tous stressés du bac. Moi, déjà, c'était le prof de maths qui finit son exo. Quelqu'un lui dit, non, J'étais là, c'était comme des aliens. Ils avaient corrigé ça comme ça. Et le prof était obligé de lui expliquer pourquoi on corrige ça. On peut faire comme ça, on peut faire comme ça. Donc c'était ça un peu l'ambiance dans ma classe. Et donc c'est ça, je me souviens très bien le jour du bac. J'étais passé chez un pote. tu étais là j'étais dans le quartier quand j'ai eu le bac on m'appelle mon père m'a dit allo tu es où ? il m'a dit je m'apprête à aller à la délibération parce que j'étais en retard il m'a dit c'est bon t'as eu le bac il m'a dit ok je règle ça et ça va j'ai voulu le taquiner je lui ai dit tu te souviens du BFM ? parce que le BFM c'était différent je l'ai eu au deuxième tour et quand j'ai eu le BFM quand j'ai eu le deuxième tour ça m'avait un peu fait ça m'avait un peu fait mal parce que j'ai pas passé au premier coup Bon, je suis rentré chez moi, j'ai dit j'ai échoué. Donc ça n'a surpris personne. Parce que je ne voulais pas qu'on me fasse réviser avant le deuxième tour en fait. Donc je me souviens, il y avait un tournoi de tennis. Donc je suis allé faire mon tournoi tranquille. Et le matin du deuxième tour, je suis rentré dans la voiture de mon père. Parce que mon cousin devait se déposer aussi pour le deuxième tour. J'ai dit, ouais, j'ai le deuxième tour. Il m'a dit, comment ça, t'as le deuxième tour, t'as pas échoué ? J'ai dit, bah, j'ai juste dit j'ai échoué, j'ai pas dit j'ai pas une deuxième chance. Et là, mon père me dit, tu es fatigué et du coup il me dépose dans le centre et le soir j'étais au père je te remets ah non mon père claque sur la tête Il ne m'a jamais tapé. Moi, je suis fan de lui parce que le niveau de... Le self-control. Je l'ai mis, oui. D'ailleurs, j'ai beaucoup appris. Il me dépose au centre. Je rentre le soir. J'ai dit, j'ai le BFM. Il dit, non, écoute, il allume sa caisse. Au centre, il appelle ma mère. Il dit, oui, il a vraiment le BFM, ce con. Et il m'a fait reprendre la troisième.

  • Speaker #1

    OK. Malgré ça.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai passé d'excellentes vacances en troisième.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Allez, meilleure vacances de ma vie parce que j'ai le BFM. Mais ce que mon père ne savait pas, c'est que j'avais plus de sang en absence. Tu vas te dire comment un jeune il fait sans absence, et d'ailleurs c'est ça pour ça que j'ai changé d'école en troisième, ben c'est pas possible. Mais comment t'as fait ça sans absence en troisième ? Ben je signais, je falsifiais les mots de papa pour justifier mes absences.

  • Speaker #1

    Mais sans ? Sans avec le BFM,

  • Speaker #0

    c'est ce que je dis à mes parents, ça veut dire que j'ai quand même raté trois mois de cours. Bon, c'est normal, quand on donne le bulletin, on dit sans absence. Mon père, le jour où il m'a dit, on va prendre ton bulletin, je me souviens trop de ce matin-là. Il me dit, on va aller quoi ? On va prendre ton bulletin. Il est allé, va quand c'est fini. Il est allé, va quand c'est fini. Mon père, c'est un enseignant, tu vois. Et les vacances étaient finies, il est arrivé à l'école. Je ne voulais même pas descendre de la voiture. Parce que je ne voulais pas être à côté de lui quand il va me découvrir. On m'a mis mon bulletin, il y a un 10. Je me souviens, il y avait 10, 30 de moyenne. parce que j'ai toujours eu mon 10 on va pas m'en vouloir j'ai jamais eu moins de 10 dans ma vie Il regarde le bulletin, il dit à l'école. Il est fâché avec son interlocuteur. Il dit comment ça se fait que moi, mon fils, il a raté 100 jours d'école. Il était où, mon fils ? Pendant 5 jours où il était censé être à l'école.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Mais tu étais où moi-même ? Je pose la question, je te dirai pas. C'est bizarre, on rate.

  • Speaker #1

    100 jours ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'était quand même énorme. Ce qui fait que j'avais beaucoup de lacunes, seconde, première, donc tu vois.

  • Speaker #1

    Mais même l'école, ils ont pas appelé pour dire mais c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Bah je faisais des mots !

  • Speaker #1

    Non mais même si tu faisais des mots.

  • Speaker #0

    J'ai même... Non parce que j'avais mis un autre numéro sur le... En fait, je suis très ingénieux, hein. J'ai pas de mentir. J'étais bon dans ce que je faisais. Et dans l'inscription même, j'avais réussi à changer le numéro de ma mère dessus. Il y avait une dame qu'on appelait. C'est pas possible. Il y avait une dame qu'on appelait qui était ma mère. Elle disait que j'étais malade, que j'étais pas bien et tout. Et je faisais le mot et je l'ai ramené. Et ils n'ont jamais su parce que... D'ailleurs là, je pense que même, heureusement, mon père n'écoutera pas le off-show. Parce qu'il ne sait pas toujours comment j'ai fait pour passer tous ces jours d'absence.

  • Speaker #1

    Incroyable. Son jour, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne m'en étais pas rendu compte. C'est quand ils m'ont comptabilisé le truc, j'ai regardé Mec les gars, c'est des traîtres ! Ils ne peuvent pas juste mettre ma note et passer à autre chose ? Pourquoi ils mettent mes jours d'absence ?

  • Speaker #1

    Donc, tu passes ton bac ?

  • Speaker #0

    Je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Tu as ton bac. Et quand tu as ton bac, est-ce que tu sais déjà ce que tu veux faire ? Genre, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter vers la pédiatrie ? Ou est-ce que... C'est quoi qui se passe quand tu as ton bac ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai mon bac, c'est roue libre. C'est-à-dire que j'ai mon bac, déjà, moi, c'est réglé. Je suis un homme libre. Le bac, c'était la liberté. Je quitte le lycée, je quitte cette histoire de 8h30, 16h30. Tu es assis en classe, tu as une pause. Voilà, tu n'as plus d'un contrôle. Et je n'avais pas de préinscription. Ça, je l'ai compris que quand j'ai dû aller faire la co-campus France pour mon petit frère, que mes parents, à moi, ils ne voulaient pas que je sorte du pays. Et donc, comme quand je révisais avec mon groupe de travail, il y avait un travail à trois. Il y a une des trois qui voulait... D'ailleurs, on est pédiatre aujourd'hui ensemble. D'ailleurs, c'est elle-même qui... Je reviens à ça un peu tout de suite. Quand on remplissait les fiches d'orientation, moi, mon père voulait que je sois médecin. D'accord.

  • Speaker #1

    C'était déjà une volonté.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est ça, sa réussite. Il va me dire, ouais, mon fils, le terrible, il est médecin. Donc ça, je sais qu'aujourd'hui, il est assez fier de ça. Et justement, quand on remplit les fiches, d'ailleurs, ils m'ont toujours répété, toi, t'es gentil, toi, tu aimes rendre service, tu ferais un bon médecin. Et donc, du coup, à force, quand ton père te répète ça, t'as envie d'être médecin. T'as pas vu que tu vas bosser 8 ans, tu vas bosser 12 ans, t'as pas vu tout ça. T'as juste vu que ton père te voit comme un bon médecin. Et c'est pas comme si t'avais une carrière de prévu. Je voulais être architecte parce que je dessine super bien. Et j'aime les maths. J'aime bien les sciences, en fait. J'adore les sciences. J'adore SVT. j'ai toujours adoré tout ce qui est scientifique Mais là, je n'ai pas de quoi aller faire des études ailleurs. Et comme je te disais, ce n'est pas avec des gens qui ont 100 jours d'absence qu'on va sortir du pays.

  • Speaker #1

    On ne peut pas l'envoyer à l'étranger, lui. Non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Il aurait fait des études,

  • Speaker #1

    quoi. Si sur place, il a 100 jours d'absence, non, non, non. Comment ça va se passer ?

  • Speaker #0

    Du coup, en remplissant la fiche jaune, tu me souviens encore, la fiche était jaune, où on orientait. Moi, je mets médecine. Et comme je n'ai pas d'autre choix, je mets médecine, je mets médecine,

  • Speaker #1

    je mets médecine. sans même toi savoir le nombre d'années qu'il y a derrière tout ?

  • Speaker #0

    En fait, je me dirais que je n'étais pas assez intelligent pour savoir que j'allais avoir 30 ans et encore être en train d'étudier. Sur le coup, je ne suis pas le genre à projeter aussi loin dans ma vie. Moi, je sais que je suis en train de faire le bac. Je vais avoir le bac. Qu'est-ce que je vais faire après ? Avec des gens qui sont intelligents, qui ont déjà refait le bac, qui rêvent d'être médecins. Donc, je me dis, j'espère que je serai médecin. Allons-y. Bon, on y va. donc j'ai rempli mes titres ouais

  • Speaker #1

    Tu n'as pas d'autre choix ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas d'autre choix. Je ne sais pas quoi d'autre je vais faire dans ma vie. Je ne me vois pas faire autre chose. Je ne me vois même pas être médecin, mais il paraît que la médecine, c'est bien. Et puis, c'était assez prestigieux.

  • Speaker #1

    Oui, médecin, c'est toujours...

  • Speaker #0

    Et justement, si j'avais resté au Sénégal étudier, avec tous les gens qui se fréquentaient c'est pas pour me la péter mais je voulais quand même Réussir.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que les gens réussissaient à côté de moi, ils avaient des bonnes notes, les gens étaient fiers. Et je voyais bien que les gens étaient fiers. D'ailleurs, j'ai toujours vu mon père être fier de mon grand quand il ramenait des 16, mon petit frère. Il était fier, quoi. J'ai bien envie de procurer ce sentiment autour de moi, que les gens soient quand même fiers. Et du coup, je coache médecine et j'arrive à la médecine. Paf ! Premier jour, d'ailleurs, après de très bonnes vacances.

  • Speaker #1

    Mieux que la troisième.

  • Speaker #0

    Parce que là, je suis sur mon nuage. J'avais ma médecine le premier jour. Je comprends que je viens de... Ah oui, je viens de montrer une photo après de moi, après ma première année. Je comprends que je viens de m'engager dans quelque chose de...

  • Speaker #1

    Donc, tu es à la fac de médecine ici à Dakar.

  • Speaker #0

    Oui, fac de médecine ici à Dakar. J'arrive. Le premier jour, c'est intense. On est rempli en amphithéâtre. Peut-être, je pense qu'on est 400. C'est parti pour faire cours debout. Cours debout. C'est très sportif. C'est-à-dire que tu arrives le matin, tu fais deux heures de cours debout, le prof, il répète pas.

  • Speaker #1

    Comment ça, cours debout ?

  • Speaker #0

    Tu es debout, j'avais un notepad où je bloque les feuilles. Et je suis parti pour prendre des notes.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de siège ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas assez pour tout le monde. Donc c'est ça, tu es du campus et les gens du campus arrivent à prendre des places à 5h du mat, un peu avant la prière. Donc c'est ça, pour faire des places, tu vois, c'est pas moi qui vais venir à 6h pour avoir des places. Donc j'ai plutôt choisi le côté sport. Heureusement, j'avais déjà un background de sportif à l'époque.

  • Speaker #1

    Ouais, avec le tennis et tout.

  • Speaker #0

    Avec le tennis. Donc ça arrive, j'arrive debout et je fais 8h, 19h. Et c'est intense. Et c'est parti. 8h19, debout. Des fois t'as laissé, après il y avait des affinités, des gens qui vont te regarder une place.

  • Speaker #1

    Et puis je pense que ça doit être un peu comme un peu partout, souvent la première semaine tous les élèves sont là, puis après il y en a de plus en plus qui disparaissent.

  • Speaker #0

    Les gens sont là,

  • Speaker #1

    les gens étaient là.

  • Speaker #0

    Les gens étaient là, les gens étaient là en première année, les gens étaient là en deuxième année, sauf qu'après entre temps... On sait un peu qui vient d'où, il faut garder une place, ça peut se faire comme ça. Et du coup, après, t'as un petit cercle, t'arrives à t'asseoir à certains cours, à d'autres cours, c'est pas possible. D'ailleurs, le cours du matin, c'était un peu compliqué. Après, il fallait sortir, courir. Parce qu'on avait ma fille qui était un peu loin. Donc c'était un peu... Moi, j'étais pas du genre à faire semblant à marcher, donc je sortais, je courais. Après, je me suis dit, bon, écoute, tout ça, y'en a marre. On fait les cours debout. Le soir, le matin, on s'est connus debout, c'est tout. On y va. Et ça s'est fait comme ça. Et on a charbonné, parce que quand on arrive, on voit le niveau de pression.

  • Speaker #1

    Ah ouais, et puis surtout que la fac, c'est tellement un autre monde comparé au lycée. Déjà, comme tu viens de dire, vous êtes 400, debout, personne ne te surveille. Le prof, il ne sait pas comment tu t'appelles, il ne sait même pas où tu es, il ne sait même pas où tu viens. Il ne connaît rien à ta tête,

  • Speaker #0

    tu ne viens même pas.

  • Speaker #1

    Et pour un jeune homme qui aime la liberté comme toi... C'est facile de se perdre et de ne pas aller dans les cours et tout, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai arrêté les cours plus tard. Ça c'est naturel, il revient au galop. Mais quand même, mes deux premières années...

  • Speaker #1

    Tu es focus quand même un peu. Je suis focus.

  • Speaker #0

    Première année surtout, je suis arrivé super focus parce que j'arrive, je vois les gens qui ont redoublé. Des gens qui ne sont pas nuls, parce qu'il faut savoir qu'en fac de médecine, tu arrives, les gens se débattent avec... C'est-à-dire que quand on va en fac de médecine, le quota, c'est maths, PC, SVT qu'on cumule. Et les gens qui ont 56 points. ils ont rien laissé au bac et donc il y a un niveau qui est là et il y a des gens qui ont repris qui ont eu un bac de malade qui étaient là l'année dernière qui sont pas passés donc dès que t'arrives je me mets en situation de bac ouais c'est ça tu es en situation de en situation de bac je me dis ça c'est comme le bac on s'y met donc je m'y mets je fais mes cours normal je prends des notes normales Je focus. Premier examen vient. J'ai 44 points sur 80. Je suis déçu. Je suis déçu parce que je n'avais jamais autant bossé de ma vie. C'est-à-dire que même au bac j'ai bossé, mais ce que j'ai bossé en première année de médecine, je ne savais même pas que c'était possible d'autant bosser. C'est-à-dire que le matin de l'examen, j'ai récité mes 40 cours. Je marchais dans la rue, quand je vois les jeunes assis sous les lampadaires, des fois je les encourageais, les gars, là je n'ai rien, j'étais là, c'était mon lampadaire. C'est-à-dire qu'on était là, on bossait. jusqu'à pas d'heure et on métalisait tout le programme je ne sais même pas comment les gars ils font pour nous donner 10 c'est à dire que mon 10 que j'avais en seconde première je comprenais parce que je n'avais pas révisé j'arrive je compose j'ai 10 j'ai 11 c'est bon je passe Mais un phare des médecines ? Et je bûche. J'ai bûché jusqu'à... Je dors, tu me réveilles, je récite un truc tellement je suis dans le truc. Et d'ailleurs, je me souviens, la première année, je me suis retrouvé seul à Sali. Parce que je suis allé à la maison de mon père. J'ai dit à mon père, laisse-moi ici. J'ai passé dix jours pour réviser tout seul.

  • Speaker #1

    Tout seul ?

  • Speaker #0

    Tout seul. Les gens m'ont dit, comment ton fils est à Sali, il révise ? Mon père a dit, écoute,

  • Speaker #1

    laisse-le.

  • Speaker #0

    j'étais posé, j'allais à la plage, je bossais, je faisais que ça Tout seul. Parce que c'était... À quel point j'étais concentré.

  • Speaker #1

    Et toi, tu te dis qu'en mettant tous ces efforts-là, non, je n'aurais pas 10. Si quand je ne travaille pas, j'ai 10.

  • Speaker #0

    Je n'y allais pas pour être premier. Je disais que je vais être à l'aise. Donc quand j'arrive, j'ai 44. J'ai dit, mince. Avec tout ce que j'ai fourni, je vois des gars qui ont des 70 points. J'ai des chèques Il va falloir bosser, on ne fait que commencer en fait. Heureusement, la première année, je passe en premier tour. D'ailleurs, c'est la seule fois de ma vie à médecine où je passe en premier tour. Je passerai toutes les autres années en deuxième session. Parce qu'en deuxième année, coup du destin, un jour on sort pour faire un don de sang. Je n'ai jamais raté un cours avant ce jour, promis. J'ai fait tous mes cours. Ce jour-là, on me sort pour faire... On avait une campagne de don de sang. Donc moi, je donne du sang. Ça prend un peu de temps. Le cours a commencé. Et là, il y a mon pote qui me dit... Bon, je vais l'appeler. Le thé qui est passé. On va aller manger au Piazzola. J'ai dit... Piazza, je pensais en ville. Il dit, je ne pense pas que j'ai les sous pour ça, en fait. Je lui dis, non, t'inquiète, j'ai géré. On est parti.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Et j'ai pas remis les pieds en cours de toute l'année.

  • Speaker #1

    Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    Ah les gars, ils m'ont ramené, ils m'ont ramené.

  • Speaker #1

    Ils t'ont remis la piqûre.

  • Speaker #0

    Ils m'ont remis la piqûre de pas aller en cours. Après se réveiller le matin, aller en cours, faire cours debout, c'était plus possible. Je me réveillais le matin, je traînais jusqu'à 10h, j'étais libre. Je mangeais à la maison, j'étais en famille, je prenais un bon petit dé, à l'époque je faisais un kilo de PNL, les gars venaient même, je faisais la cuisine pour tout le monde. Et c'était parti, ah c'était parti. Et cette année-là, je passe avec indulgence, je pense en deuxième session, donc toute l'année, j'avais toute l'année, absolument toute l'année, les deux sessions, tous les deux semestres, 8 modules à faire en deuxième session. Je dis ok on le fait, tu assumes. Donc je me pose, je passe. Je me souviens je passe avec IND. Bon IND ou pas, on est passé. Il y en a qui sont pas passé, on est en 3ème année. Et on est parti. 3ème année aussi, session, j'ai gère. 4ème année aussi session,

  • Speaker #2

    j'ai gère.

  • Speaker #0

    Après en 4ème année il m'arrive un petit coup un peu dur en 5ème année. C'est que mon binôme, celui avec qui je bosse depuis le premier jour, il chope une sale maladie, donc il est hospitalisé. Il frôle même la mort d'ailleurs, il s'en sort avec une paralysie. très malade et tout. Donc, c'est pas que je l'attends, mais j'avais jamais bossé sans lui. C'est-à-dire qu'à médecine, on avait des styles de bosse très différents. Moi, j'avais une approche... Il avait une approche différente de la mienne et on se complétait bien. On avait nos différents, mais on bossait ensemble.

  • Speaker #1

    Mais vous aviez trouvé votre cohésion dans le travail.

  • Speaker #0

    C'est du genre, ma troisième année de médecine, je suis passé, je me souviens, les deux derniers modules. On a bossé jusqu'à 6h du mat, j'étais fatigué. Il m'a dit, Joe, viens, rafle-toi. on fait cet examen c'était le pro des anciennes épreuves et le matin là je refuse de faire l'épreuve il me réveille, il met de l'eau on fait l'épreuve, on arrive à 8h10 on donne l'épreuve, c'est la même épreuve j'ai fini en 10 minutes je pose l'épreuve en premier, je rentre, j'ai sommeil quand je pose l'épreuve c'est comme si j'ai pas composé tellement j'ai composé vite, alors qu'en fait j'ai même pas lu les questions et je suis parti et on sort, il me regarde et donc du coup Tu vois, c'est le genre de gars là,

  • Speaker #1

    quand tu le perds en cinquième année,

  • Speaker #0

    t'arrives, t'es dans une année. En cinquième année, on appelait ça le grand prix du doigt, tellement c'était dur. C'était l'année la plus dure en médecine avant. Bon, maintenant, ça a changé avec le LMD. Et cette année était carrément épique. Lui, il était malade, donc il n'était pas avec moi. Ah non, il avait repris l'année à cause d'un report de notes maladroit. C'est l'année qui suit qu'il tombe malade. Et l'année-là, je redouble. Mon père me dit, ah, tu attends. Il dit, de toute façon, on n'est pas prêts de quitter cette fac. On est qu'en cinquième année, il reste la sixième année, après, il faut faire l'année de clinique. Bon, après, j'ai essayé de me recycler, j'ai essayé de réapprendre, parce que je n'avais pas du tout l'automatisme. C'est-à-dire, tu te lèves, tu n'as pas envie de bosser, tu as le bas qui te stimule. C'était très difficile de se remettre dans le bas, de bosser sans lui. Et il a fallu que je continue sans lui. La 5e année, la 2e année, je n'ai pas eu un autre bunon. Je n'en ai jamais eu d'ailleurs, depuis le temps. C'était mon unique bunon de boss. Aujourd'hui, c'est mon frère. Bunon de boss, non, c'est mort. Après, j'ai fait ma 5e année. Je me suis marié à la fin de ma 2e,

  • Speaker #2

    5e année.

  • Speaker #0

    C'est la 6e année. Bref, j'ai fini mes modules. J'ai fini tout ce qui est théorique. Je me souviens, je vais presque faire quelques mois sabbatiques.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, il faut se lever pour aller faire maintenant un an de stage pour pouvoir faire la thèse.

  • Speaker #1

    La question que je ne t'ai pas posée, c'est pendant ces 5 ans, 6 ans, est-ce que tu t'orientes déjà en pédiatrie ou c'est de la médecine générale ?

  • Speaker #0

    Ah non, du tout. En fait, il faut savoir qu'on commence la médecine réellement. Je dirais en troisième année. La première, deuxième année, c'est très scientifique, chimie organique, chimie physique. C'est vraiment dans les matières scientifiques. On met les bases. D'ailleurs, on se demande pourquoi on apprend tout ça. C'est bien après qu'on se dit, ah, on comprend plus vite maintenant. Et donc, du coup, en troisième année, on fait la semi-o. En quatrième année, on fait tout ce qui est pneumo, cardio.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    on fait la pédiatrie en cinquième année.

  • Speaker #1

    Et donc en gros, tu te... touches à tout, il n'y a pas de spécialisation. Non, il n'y a pas de spécialisation.

  • Speaker #0

    On peut faire le concours d'internat pour être orienté et faire une spécialité plus tôt. C'est une autre voie d'ailleurs pour finir la médecine, on va dire, plus tôt. Parce que quand on réussit au concours, on commence la spécialisation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je t'explique ça tout de suite justement parce que quand je fais mes six ans de théorie, comme je disais tout de suite, il faut faire maintenant un an de stage. Où tu vas faire quatre mois, quatre mois, puis quatre mois en stage rural.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et justement là, c'est là où je reçois ce coup de fil. Un peu comme toi hier soir. Et c'est cet ami avec qui j'ai fait la terminale, avec qui je bossais, qui me dit hey. Tu fais quoi ? Il me dit, je suis à l'hôpital, je dois déposer au service de médecine interne. Il me dit, il y a des places libres en pédiatrie à Basnaou comme faisant fonction interne. Donc, je disais tout à l'heure que tu peux réussir un concours d'internat et donc être placé dans un hôpital. Donc, il y a des services, quand ils n'ont pas d'interne, ils ouvrent des postes de faisant fonction.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    où justement c'est payé. Et tu bosses, bien sûr, comme un fou, mais au moins c'est payé. Et c'est considéré comme stage. Donc tu peux avancer dans ta médecine. Et c'est ça en fait.

  • Speaker #1

    Et tu cumules déjà pour ton stage de fin de diplôme.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui me fait devenir pédiatre. Parce que j'arrive, je dépose direct. C'était un no-brainer parce que je ne gagnais pas ma vie. Je n'avais aucune perspective de gagner ma vie. Je démarrais de l'argent à ce moment-là. Et là, hop, on me dit, il y a 80 000 que tu peux gagner par mois. 80 000, c'était le rêve. Et je dépose. On dépose, on prend et c'est parti pour une...

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça que tu rentres en pédiatrie ?

  • Speaker #0

    Ah, je rentre en pédiatrie. Wow ! Avant ça, je pensais être... J'ai voulu être orthopédiste, j'ai voulu être gynéco parce qu'en 5e année, pourquoi je reprends aussi, c'est qu'en 5e année, on avait des salles de gynéco, j'avais tellement aimé que je n'allais plus en cours. Mais au moins là, j'étais à l'hôpital, c'était un peu différent, je ne traînais pas, j'étais à l'hôpital tout le temps parce que j'étais vraiment inclus dans l'équipe et ça marchait bien. J'étais à l'hôpital, ils me faisaient travailler, j'adorais ça et j'ai cru que j'aimais la gynécologie. c'est un premier mois de FFI à Basse-Nord que j'ai compris que ce n'est pas la gynéco que j'aimais. C'est les enfants que j'ai mis. Parce que là je suis en salle de réa, je suis en néonate et je ne sors plus de cette salle. J'arrive à l'hôpital à 7h, j'ai du mal à quitter l'hôpital. C'est 3 grades la semaine. Donc on est là de 8h à 20h. Le lendemain on est là de 8h jusqu'au lendemain à 20h. J'habite à l'hôpital. Parce qu'il faut un temps de jeu quand même pour comprendre tout ce qu'on va ensuite essayer de pratiquer. Et c'est parti. Je fais 4 mois. On signe mon stage, je fais encore 4 mois, on signe mon stage, maintenant il faut aller faire le stage rural. Et donc j'ai fait un massage rural. D'ailleurs j'ai dit souvent en déconnant que c'est là où j'ai perdu mes cheveux parce que je suis devenu chauve au massage rural.

  • Speaker #1

    On t'a envoyé où ?

  • Speaker #0

    On m'a pas vraiment envoyé à un endroit compliqué. J'ai choisi un endroit compliqué pour aider un ami. Après ça, ça m'apprendra d'autres choses dans la vie. Parce que j'ai voulu arranger quelqu'un. Et je suis allé dans un coin qui était vraiment dur. J'ai fait une calvitie de stress. Et c'est comme ça. J'avais un selfie à ma femme un jour, elle m'a dit, il te manque des cheveux sur la tête. J'ai dit, comment ça ? J'ai dit, bon, je vais me raser. Et là, je me rase, je vois que ça ne pousse plus. J'ai un ami de la moto, il m'a dit, Oui, tu fais une calvitie de stress. Ah ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Parce que là, on a rigolé à cause de la blague.

  • Speaker #0

    mais c'est sérieux c'est marrant mais j'ai vraiment perdu mes cheveux entre le 31 décembre 2016 et le 30 avril 2017 ah ouais ah oui littéralement j'ai la date précise parce que je suis rentré le 30 avril c'est mon anniversaire et je suis parti le 31 décembre et c'est vraiment un coin dur à vivre j'étais à Waoundé au niveau du fleuve Sénégal c'est pour te dire à quel point c'était aride c'est la première fois où j'ai vu des mouches boire de l'eau Non, tu rigoles,

  • Speaker #1

    hein ? Je rigole parce qu'effectivement, j'ai jamais vu des mouches boire de l'eau.

  • Speaker #0

    Et même une fourmi, ça veut dire que tu manges une mangue, mais en fait, la mouche, elle s'intéresse pas. Elle est sur l'eau. Et tu vois carrément la goutte d'eau être zippée par la mouche.

  • Speaker #1

    Tellement c'est aride. Tellement c'est aride.

  • Speaker #0

    J'ai fait un coup de soleil, je pensais que c'était les blancs qui faisaient le coup de soleil. je me suis réveillé quelque part, on m'a mis de l'eau et là Et là, le gardien, il était fâché contre moi. Il me dit, mais toi, Diouf, où tu étais à cette heure-ci ? J'ai dit, mais j'étais chez moi. Il me dit, mais quand tu marchais là, est-ce que tu as vu quelque chose ? Tu as vu un truc vif ? J'ai dit, oui, c'est vrai qu'il n'y a que le vent. Il me dit, oui, effectivement, tu ne verras pas de lézard. Tu ne verras aucun animal. Rien qui vive, qui circule entre une certaine heure. Tellement il fait chaud. D'ailleurs, je me souviens, le premier jour où j'ai appelé le technicien de la clim pour dire que ça marche pas la clim et j'ouvre la porte Et quand j'ouvre la porte du bureau, je réalise que la clim marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est juste qu'il fait trop chaud.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'il fait trop chaud et je ferme vite la porte. J'ai dit, mais il en faut deux ou trois dans le bureau. Et c'est une dinguerie. Il fait chaud. La bouffe, c'est compliqué. D'ailleurs, c'est là où j'ai arrêté de regarder les statues. Quand je ne regarde pas les statues, c'est parce qu'il m'est arrivé des soirs de ne pas dormir. Parce que j'ai fait l'erreur de regarder des statues. Il y avait à manger. alors que je venais de manger une pastèque et de boire 2 litres d'eau pour essayer de calmer ma faim Il fait 3 heures du mat, je dors de fatigue parce qu'il fait chaud.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    la première fois que j'ai mis le ventilateur sur moi, ça m'a brûlé. Donc, ce n'était pas une option de juste se faire ventiler parce qu'il faisait chaud. Et voilà, c'est parti. J'ai fait mes 4 mois.

  • Speaker #1

    4 mois ?

  • Speaker #0

    4 mois, oui. J'ai fait 4 mois. C'était compliqué parce que si je décidais d'annuler ce que je voulais faire, il fallait que je rentre. Que je fasse un autre tirage. et on ne fait pas un tirage chaque fois. chaque jour. Il fallait attendre un autre cycle. Et ça allait me ralentir parce qu'on m'attendait pour que je fasse ma thèse et que j'aille faire ma SP. Et à un moment, tu veux gagner du temps parce que tu es rentré à la fac il y a six ans. Comme je t'ai dit, il n'y a aucune perspective. je suis censé faire mon sale pour faire ma thèse, pour ensuite faire ma spécialité. Donc, j'ai encore quatre ans qui m'attendent.

  • Speaker #1

    Oui, tu as encore quatre ans qui t'attendent. Tu es marié, tu as ta femme.

  • Speaker #0

    Donc là, quand même, tu comptabilises des trucs. Du coup, j'ai fait mes quatre mois, tout fier. Je suis rentré.

  • Speaker #1

    Et quand tu as dû finir les quatre mois ?

  • Speaker #0

    J'ai fini le jour même que je suis rentré.

  • Speaker #1

    La question, c'est parce que, oui, effectivement, c'est des conditions qui sont dures, mais j'imagine que pendant ces quatre mois... tu crées quand même aussi des liens avec les enfants que tu vois, les choses comme ça. Donc, ça doit être quand même aussi... Oui, tu as ce soulagement de rentrer parce que tu sais que je ne serai plus dans la chaleur de dingue et tout, mais en même temps, tu dois avoir quand même un pincement

  • Speaker #0

    au coeur de laisser ces enfants là et tout non faut pas déconner j'ai quitté j'ai laissé mes bagages là bas parce que j'avais une voiture qui pouvait m'en ramener en fait le truc c'est que souvent on a cette sensation ou médecin j'ai dit ça souvent à mes patients arrêtez de me prendre en otage vous faites du chantage affectif c'est à dire qu'aujourd'hui on déploie une personne dans un endroit on veut qu'il règle les problèmes je peux pas régler les problèmes moi tout ce que je c'est que là où je suis Je vais faire le taf. Je vais donner le maximum. J'ai investi à 100%. J'ai bossé. C'était un centre qui était compliqué. Et j'ai bossé. J'avais 4 mois. D'ailleurs, je me souviens, c'est quand je quitte, qu'on me propose des conditions, qu'on me propose une clim. D'ailleurs, c'est 2 jours avant que je quitte, qu'on me dise oui. On va t'installer dans une clim chez toi. J'ai dit, vous êtes sérieux ?

  • Speaker #1

    Il voulait te garder.

  • Speaker #0

    J'ai dit, de quoi vous parlez ? Je suis parti. je suis parti le 31 décembre, c'était

  • Speaker #1

    4 mois pile poil.

  • Speaker #0

    il n'y a pas eu un jour de plus je suis revenu plus tard récupérer mes bagages et je suis revenu avec mon petit frère et ma femme et quand on arrive dans mon village le chauffeur me dit mais ton endroit là c'est sérieux là tu es là où tu étais et quand on arrive chez moi je lui demande là où j'étais il me dit tu as vécu ici idiot j'ai vécu ici mais c'est bon je reverrai le même parcours parce que dans la vie ça m'a appris beaucoup de choses ah non j'imagine même pas comme je dis j'étais parti pour aider quelqu'un et ça m'a appris beaucoup de choses aussi à quel point tu peux t'investir personnellement ? dans tes relations personnelles même et ça m'a fait grandir comme j'ai dit j'ai perdu mes cheveux là mais vraiment j'ai gagné énormément en expérience humaine d'ailleurs, j'ai jamais eu problème pour jeûner de ma vie après cet endroit là parce que la nourriture maintenant d'ailleurs les gens le savent quand ils viennent au cabinet je mange pas, je travaille toute une journée, je ne prends que des fruits, je n'ai pas de problème.

  • Speaker #1

    Parce que tu as vécu cette habitude.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Pour rien au monde, j'aurais fait autrement, parce que ça m'a appris beaucoup de choses. Et là, je vais rentrer, paf, je fais ma thèse, et c'est re-bolote. Je vais balancer à Albert Royer pour faire mon premier stage en tant que... On va dire spécialiste, spécialiste. Parce que là, maintenant, je suis inscrit, je suis en spécialité. Même si j'avais commencé trois ans avant, en faisant fonction. C'est pour ça que j'ai des patients qui sont vieux, qui ont aujourd'hui neuf ans.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Même eux, quand je dis j'ai fini en 2022, ils me disent...

  • Speaker #1

    Mais attends, comment tu me voyais ?

  • Speaker #0

    J'ai deux ans, trois ans. Mais officiellement, je suis pédiatre depuis 2022. C'est ça,

  • Speaker #1

    officiellement, comme tu as dit, tu es inscrit à partir de 2022 sur les listes en tant que pédiatre officiel.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai fini. J'ai fini mes quatre ans.

  • Speaker #1

    Sauf que tu fais trois ans d'expérience un petit peu avant.

  • Speaker #0

    Depuis, je ne fais que de la pédiatrie. C'est pour ça que des fois, mes patients me disent, tu me donnes quoi en adulte ? Je dis, moi, je n'ai pas fait de médecine adulte. Mon année clinique, je ne fais que de la pédiatrie. J'ai fait mes quatre ans de FFI, quatre mois de FFI, quatre mois de FFI. je suis allé faire mon stage rural où on savait que j'étais à l'aise avec les enfants. Donc par défaut, ça a réglé les problèmes. On m'a remis chez les enfants. Du coup, après, je suis rentré, j'ai fait ma spécialité et je suis resté avec les enfants. J'ai jamais fait autre chose.

  • Speaker #1

    OK. Donc officiellement, depuis 2022, en tout cas, officiellement, c'est là où tu es pédiatre. Ouais. OK.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans.

  • Speaker #1

    Depuis trois ans. Ça t'a fait quoi quand justement, on t'a dit que ça y est, c'est officiel. Là, tu es pédiatre.

  • Speaker #0

    Parfait. C'est pas comme le bac. Ce qui se passe, c'est que... D'ailleurs, je suis allé à ma présentation de mémoire. Je suis arrivé le dernier. Et même mes maîtres étaient un peu fâchés. Ils m'ont dit, mais les gens sont là depuis 7h, pourquoi tu viens à midi ? Le truc, c'est que je bossais depuis 2019. J'avais déjà des patients. J'avais une double vie dans ma spécialité parce que... Comme je te disais à l'époque, quand j'ai pris le contrat pour l'argent, faire pédiatrie, ça m'a ouvert des portes dans la pédiatrie parce que j'ai commencé tôt. Et en 2022, quand je finissais, je bossais à plein temps. C'est-à-dire que j'ai bossé 24h sur 24, parce que j'étais à l'hôpital à 8h-15h. J'allais consulter du 15h à 2h-3h. La nuit aussi, je faisais des réceptions de bébés. Du coup, je bossais 24h sur 24, 7 jours sur 7. Donc, quand on revient pour finir, pour me donner mon diplôme, Merci. C'est genre... C'était une libère... Comment je peux dire ça ? Je taquine des fois les jeunes quand ils me disent que la spécialité c'est dur. Je dis prenez ça comme un paxe. Vous êtes là pour les papiers. Faites vos quatre ans, prenez vos papiers. Parce que la fin est dure. La fin est super dure, c'est contraignant, tu dois écrire un mémoire. Tu es à l'hôpital, tu dois faire des gardes, tu dois former des juniors. Mais en fait le truc c'est que tu veux juste finir ton temps, descendre et aller bosser. Parce qu'en fait ça fait 12 ans que tu as commencé des études. Tu vas aller bosser en fait. Et ce papier, c'est ça qui t'empêche de bosser en étant libre dans ton cœur, en te disant que... Là,

  • Speaker #1

    c'est bon, je suis.

  • Speaker #0

    Officiellement, c'est pourquoi beaucoup de gens t'apprennent depuis 7 ans.

  • Speaker #1

    Aux yeux des gens, tu es déjà un pédiatre, mais pour les professionnels et pour le milieu,

  • Speaker #0

    tu n'es pas encore reconnu. Même mon père, ça m'a un peu choqué qu'après je reste à Dakar, il me dit, alors tu vas aller en Europe ? Tu as vrai que j'ai dit non, j'ai des patients. Lui, il a pris du temps à comprendre que j'avais des patients. Il m'a même une fois dit que tu manques d'ambition. Ça m'a fait un peu mal quand il m'a dit ça, mais j'ai dit bon tu comprendras. J'ai dit j'ai des patients, je me vois mal quitter le pays, sortir un an, revenir pour dire oui le même pédiatre que vous avez connu, il allait faire un an en France, il est revenu. S'en foutre. Depuis des années tu règles leurs problèmes, tu as l'écoute, tu suis leur enfant, donc techniquement c'est pour ça qu'ils ont besoin de toi. Et donc je suis resté, le temps ne m'a pas pris. Donc c'était un deuxième coup dur parce que je me souviens, la quatrième année, il y a eu un truc massif de recrutement. Donc tous mes potes ont été recrutés par l'État. Parce que là, je suis en privé. Quand je fais du privé, ça fait rire. Les gens pensent que je fais du privé parce que je voulais faire du privé toute ma vie. Alors que non, moi, j'étais urgentiste. J'adorais mon hôpital. Et là aussi, je suis posé. J'ai toujours voulu être pris comme fonctionnaire. D'ailleurs, tout le monde pensait que j'étais fonctionnaire. Parce que mon père est un peu dans le milieu et tout. Bon, ça fait rire parce qu'ils se disaient que ça allait être facile pour moi d'être pris. Et je n'étais pas fonctionnaire, donc je finissais en quatrième année avec zéro perspective. Mais zéro perspective encore. Comme quand j'avais le bac, j'avais que mes patients qui avaient confiance en moi. J'avais reçu peut-être 1000 à 2000 bébés à l'époque que j'avais suivis. En 2019, voilà, des gens que j'ai suivis depuis la saison de naissance. Et j'avais construit mon truc. Je me suis dit, tu sais quoi, on va faire comme le premier jour. On reste avec notre communauté qu'on a construit et on bosse. Et j'ai commencé, et j'ai continué à bosser. J'ai arrêté de bosser la nuit, ça c'était mon cadeau. J'ai dit bon, j'arrête les trucs de nuit là, ça me pourrit la vie. Et je bosse maintenant, je fais le suivi. Et d'ailleurs, je me suis concentré sur le suivi des patients. Parce que je me suis dit, bon, les gens voient les consultations comme un gagne-pain. Certes c'est un gagne-pain, mais au final, comme on dit chez nous, karmat. Voilà, le gars il bosse, il fait. vienne bosser ici j'ai dit non j'aime pas ça les gens retrouvent la même le même sourire qui s'est passé c'est que un peu avant je me suis disputé avec un patient un jour de manière très je me suis pas reconnu tellement j'étais fâché je me pose une épreuve aussi vénère j'ai dit peut-être je suis

  • Speaker #1

    fatigué.

  • Speaker #0

    Parce que je bossais la nuit, la journée, les gens viennent, ils se posent dans le bureau, eux, ils s'en foutent que tu aies passé trois jours t'as pas dormi.

  • Speaker #1

    Eux, ils savent pas tout ce que t'as fait. Ils arrivent dans le bureau,

  • Speaker #0

    elle a eu une nuit difficile, ils te parlent mal, c'est très ingrat. D'ailleurs, je le dis souvent, entre les lignes, quand je dis aux jeunes, bah, préparez-vous parce que vous aurez des parents qui ont... Ils veulent pour leur argent, on l'a même dit des gens un jour.

  • Speaker #1

    Tu auras des patients qui seront très cool, très souriants et tout, mais tu auras des gens qui payent un service, ils veulent le service.

  • Speaker #0

    Oui, ils veulent le service et des fois ils arrivent, ils en demandent plus pour leur argent. Ça me fait rire, des fois j'ai recruter des gens comme ça, parce qu'il est arrivé qu'ils m'appellent dimanche, que je réponde, et un jour ils arrivent au cabinet et ils me font comprendre qu'ils sont là, qu'ils ont payé pour. Alors qu'ils ne se rendent pas compte que je leur donne tellement plus. Et des fois, je n'arrive pas à dire, dimanche tu m'appelles, je dis écoute, lundi tu passes au cabinet. Tu ne peux pas, pourquoi je te décroche le dimanche à 2h du matin ? Je le fais parce que ça me plaît. Et je le fais pour ton enfant, même pas pour toi. C'est pour ça que je n'ai pas de mal à... autant sortir de cette zone pour justement suppléer pas facile mais on s'y est mis donc du coup le jour là j'ai dit écoute mon anniversaire mon cadeau j'arrête la nuit c'était un coup dur parce que travailler les nuits disons que ça gagne ça paie beaucoup plus que consulter ok parce que consulter tu peux passer 45 minutes avec quelqu'un ouais tu vois moi je parle trop donc je parle trop t'inquiète nous pas plus nous nous on moi et

  • Speaker #1

    Karel on n'est pas un pas le bon genre de passion pour toi justement parce que nous aussi on parle trop. Donc quand on a quelqu'un qui est en face de nous qui parle trop, on peut rester longtemps avec... Et des fois on parle même pas du problème.

  • Speaker #0

    Même ma femme, il me dit, il me reste un patient. Elle me dit, ouais,

  • Speaker #1

    à demain. Je connais ça. Tu vois,

  • Speaker #0

    et du coup, quand je décide de faire du suivi, je lui dis, écoute, je vais arrêter les nuits, je vais faire du suivi.

  • Speaker #1

    Elle me dit,

  • Speaker #0

    ok, ça va aller. Je pense que ça va aller parce que... On va voir ce que ça donne. Parce que les nuits, j'ai commencé à faire que la journée. J'ai eu mon diplôme, j'ai posé, j'ai dit je bosse. J'ai commencé à faire que ça. J'ai réussi à construire mon petit truc. Avec une petite infirmière, une assistante. J'ai construit mon petit monde. La création digitale arrive un peu avant que j'ai mes diplômes. Elle arrive, je pense, ma dernière année de spécialité, quand je quitte mon stage rural. Et je reçois un patient à l'hôpital. Bon, après, j'étais un peu patron à l'hôpital parce que j'ai fini mon dernier stage. C'était là où j'avais fait FFI.

  • Speaker #1

    OK. FFI, c'est ?

  • Speaker #0

    C'est mon faisant fonction interne, là, en 2015. Donc, j'arrive en troisième année de quatrième année de spécialité. Je reviens à la terre promise, tu vois. Ils sont tous fiers de m'avoir. Donc, j'arrive et je fais un peu... Je ne sais pas que je fais ce que je veux, mais je suis un peu plus calé maintenant dans les années. Donc, j'ai des juniors. plus d'ancienneté plus de temps donc du coup à l'époque je faisais mes canvas tranquillement j'arrivais le matin je faisais la visite je dirigeais après je mettais sur mon téléphone je faisais des petits canevas et tout et d'ailleurs je me souviens j'ai posté sur facebook par erreur parce que entre insta facebook c'était linké j'ai rentré plus sur facebook donc j'ai commencé à poster mes trucs sauf que ça partait sur facebook ok d'accord et sur facebook il y avait plus de déliments et ça y est même pas un jour je suis là taf y a un gars qui me dit ouais sur facebook et là j'ai au facebook et je vois que j'ai posté tous. Je voyais les gens commenter et tout. J'ai dit, je ne voulais pas poster sur Facebook parce qu'Instagram, c'était nouveau. C'était très jeune. Donc voilà quoi. Ça m'évitait de voir tous les vies. Je n'avais pas fini en fait. Et ça marchait bien. D'ailleurs, je me souviens, c'est une de mes plus vieilles patientes qui m'a dit un jour, le jour-là quand elle est venue à l'hôpital, mais crée une page Insta. Ce que tu dis ici, mais il faut bien que tu en fasses profiter de tout le monde. Tu ne peux pas rester juste là. J'ai dit, OK, on va essayer. Et j'ai toujours aimé les réseaux sociaux. J'ai commencé à poster sous forme de posters.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander, les premiers contenus que tu créais, c'est quoi ? C'est des photos ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est plus ça. J'allais sur Canva. Et quand je voulais parler, par exemple, de la bronchiolite, je cherchais des belles images. Après, je faisais un texte, comme afin de corriger. Quand j'avais une belle image pour accrocher. Je faisais mon texte et après, je postais des diapositives que je postais. Et justement, c'était ça le premier contenu. J'ai fait ça peut-être pendant... Ça a bien pris au début. Je me souviens, c'était bien accueilli par tout le monde. Et après, je n'avais pas le temps. Parce qu'après, je suis arrivé à Tiawan pour faire mon dernier stage rural. C'est là où j'ai eu la barbe. C'est la petite histoire. Donc souvent, je dis aux gens, laissez-moi tranquille.

  • Speaker #1

    Tu as laissé les cheveux là-bas et tu as eu la barbe à Tiawan.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    On dirait que moi aussi, il va falloir que je parte faire un stage. Moi, c'est l'histoire.

  • Speaker #0

    ça irait à dire à un moment donné je suis je fais un selfie, je dis à ma femme, écoute, on dirait que la barbe pousse plus que d'habitude. On fait quoi ? On laisse ? Elle me dit oui, laisse, on va voir. Et c'est parti comme ça. Donc quand les gens me disaient, mais coupe la barbe, j'ai dit, mais je veux savoir un peu ce que ça donne. Laissez-moi kiffer la vie. J'accepte ce que Dieu me donne. J'ai plané la tête. Là, j'ai la barbe, laissez-moi profiter. Pourquoi vous voulez me dire quoi faire ? C'est ça la société, on dit toujours. T'as maigri, t'as grotti, t'as noirci, t'as glaci. Bref, Bref, je l'ai vécu très tôt parce que j'étais très rond, bouboule par-ci, on te fait toujours des commentaires. Et là, donc, du coup... Voilà, je disais quoi, je vais à Tiwawan et je rentre. Et à Tiwawan, je n'avais pas le temps de poster.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais un rythme un peu infernal. Parce que j'étais en stage rural.

  • Speaker #1

    Parce que toi, tu crées la page Instagram en quelle année ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai créée en 2021, une année avant de finir. D'accord. Justement, je vais à Tiwawan. Et cette année, je n'ai pas le temps de faire des trucs de ce genre parce que j'arrivais... Tiwawan, ce n'est pas trop loin. comme j'avais commencé à bosser en 2019 ça allait être un autre avec les accouchements. Ça avait pris un autre cran, donc j'ai acheté une voiture. À Tiwa One, j'étais très mobile. D'ailleurs, les gens de Tiwa One ne savaient même pas que je consultais à Dakar l'après-midi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je me suis tapé une année discale cette année parce que je faisais 8 heures. Je travaillais le lundi, d'arriver à Dakar ? J'ai quitté ici donc 6 heures. J'arrivais à Tiawan, je faisais 8h-20h. À Tiawan c'était intense, c'est-à-dire qu'à Tiawan les gens venaient des villages et tout, tu ne peux pas les chasser. Donc tu montais les couloirs, les gens te jetaient des regards noirs en mode c'est à 7h-6h, t'arrives toi. Et je rentre dans le bureau et c'est parti.

  • Speaker #1

    On va bosser jusqu'à

  • Speaker #0

    20h, 21h. Donc le lundi je finissais, j'étais dead.

  • Speaker #1

    8 ans, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dormir à Tiawan le mardi matin, c'était différent. J'arrivais à l'hôpital super tôt. Parce qu'il fallait que je finisse à 15h pour rentrer à Dakar. Parce que mes patients ils ont jamais su que j'étais à Tiawan.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis descendu à Dakar et là je bossais encore jusqu'à minuit, une heure du matin.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Il en est même fait, ça, ça va.

  • Speaker #1

    Si t'es pas passionné, tu fais pas ça.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'était sur la nuit de mercredi. J'ai dormi en crampe. Le matin, ma femme me réveille trois fois. Joe, tu dois être sur Tiawan à 8h. je me réveille je repartais à Tiawan et le mercredi j'enchaînais encore sur Dakar et j'avais négocié avec celle avec qui j'étais elle faisait le vendredi seule le jeudi je finissais et là je faisais des asserrains de nuit pour recevoir des bébés le jeudi soir et là c'était parti pour travailler le jeudi soir à vendredi vendredi on enchaînait samedi aussi j'enchaînais et j'avais le dimanche pour et le dimanche j'étais aussi d'asserrains de la nuit et si j'avais pas trop d'accouchement la nuit il pouvait y en avoir lundi j'étais encore et quel rythme et c'était ça 6 mois et à Tiawan il pensait que j'étais toujours à côté à Dakar, ils pensaient que j'étais à côté.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'appelles,

  • Speaker #0

    je dis j'arrive, j'arrive. Ici aussi pareil, tu m'appelles, je dis demain 15h. Donc les patients, mes parents n'ont jamais vraiment su même que je vivais à Tiawan, parce que je ne vivais nulle part.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement tout le temps sur la route. Oui,

  • Speaker #0

    la station Shell qui est ouverte là, ils me connaissaient bien, je pionçais là-bas. Je garais souvent, je n'en pouvais plus parce qu'un matin, tu te souviens, la voiture était devant moi à changer de couleur.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose quand même.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle était rouge avant, elle est devenue grise.

  • Speaker #1

    Il a dit,

  • Speaker #0

    tu vois que je dors déjà. Et là j'ai commencé, j'ai fait ma première escale à Shell, je dors, mais même pas de réveil, j'arrive, je dors. Parce que je conduisais, je ne voulais pas mourir aussi. Et je me disais, j'étais vanné. J'étais vraiment vanné. J'ai quitté, quand j'ai fini mes six mois, c'était marrant aussi pareil. Quand j'ai fini, ils font un pot, ils me disent... Ils n'ont jamais vu un gars qui était aussi performant, qui ne refusait pas de patience. Et je me souviens, j'ai dit à Omar, Si tu m'as vu aussi performant depuis six mois, c'est qu'aujourd'hui c'était un jour qui devait arriver. C'est-à-dire que si j'étais aussi bon avec le sourire du matin au soir, c'est que ça finissait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Il y avait une fin.

  • Speaker #1

    Il y avait une fin, ouais.

  • Speaker #0

    Si tu me regardes ici en mode indéfini,

  • Speaker #1

    je ne peux plus être comme ça. Ouais, là je peux être comme ça, ouais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Là je suis comme ça parce que depuis que je suis arrivé, je sais que ça finit. Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai un point de... J'ai un point où ça finit. Ouais.

  • Speaker #0

    Je ne peux même pas savoir tout ce qui s'est passé en six mois dans ma vie. Aujourd'hui, ça finit. Donc je dis pas que tu m'entendras plus, tu m'appelles, je serai là, qu'importe de quoi tu as besoin, mais ici là.

  • Speaker #1

    C'est terminé.

  • Speaker #0

    Les bagages sont déjà dans la voiture. On était en train de manger en fait, on faisait un pot, et ils étaient venus avec un truc pour me proposer quelque chose, parce qu'ils disent qu'ils n'ont jamais vu quelqu'un qui va bosser de 8h à 21h qui chasse personne. Je dis moi je ne peux pas chasser quelqu'un qui a quitté un village, qui a pris une calèche, parce que j'ai été au Futa. Je sais c'est quoi rallier deux villes. Ce que je n'ai pas dit c'est que dans mon village là, il m'est arrivé de faire stop. De midi à 19h. Je suis resté au bord de la route. À l'époque, je suis mis en cour. J'ai fumé deux paquets de clopes sur une route. J'étais là. Et j'appelle mon pote qui était à Wurusuka. Il dit, yo, si je dois rentrer dans mon village à 19h, viens me suicider. Viens me prendre. Et il est venu me prendre. Et d'ailleurs, je vais en profiter pour raconter comment j'ai venu avec le Thierry dans cette zone. J'ai dit ça dans ma page. Je n'ai pas eu le temps de faire une vidéo là-dessus. Mais ce qui se passe, c'est que j'arrive au Futa et je passe ma première semaine dans ce coin où j'ai connu la fin. J'ai faim quoi, j'ai faim. J'ai tellement faim, tu peux pas comprendre. J'ai même disputé avec une fille de 5 ans. Non parce que j'avais un pot de Nutella. Et le pot de Nutella en fait, c'était lui qui est censé régler mon problème.

  • Speaker #1

    Ça c'est le Graal là-bas. C'était le Graal.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais beau avoir faim, si j'ai un Nutella sur un pain, et j'avais pas du pain frais, j'avais du pain de la veille, donc tu vois j'étais assis dans un sachet là. Ces Nutella sur le pain avec du bridel, ça te ramène une douceur dans le... Je me souviens le matin, je suis chez une maison d'hôte, à Cannelle, c'est à Michemais, et la petite qui voit mon pot de Nutella. Tu connais les enfants ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ils sont prêts à tout. Mais il ne sait pas qu'elle avait affaire à...

  • Speaker #1

    Elle avait affaire à une craquette. Non,

  • Speaker #0

    c'est pas possible. Craquette de Nutella. Il avait son pot. Elle me tire le doigt. Elle tombe tout au cher. J'ai dit, hey,

  • Speaker #1

    pleuve du sang, même. Stop. Tu ne touches pas mon Nutella.

  • Speaker #0

    Non, je peux t'en tartiner. Mais le pot, il ne reste pas ici.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    après, j'ai acheté des sachets de 10 francs. De trême, là. Vous mettez mes doses. Quand je voyageais, j'avais ma dosette. Elle ne voyait plus. Non, j'ai dit, est-ce qu'en fait, j'ai retourné dans mon village ? Je ne retournais pas à Osogi. J'aurais pu en racheter, mais j'allais dans l'autre sens. Et il est hors de question que j'arrive à Cannelle, j'arrive à Rwanda sans mon Nutella parce que dans cette zone Je marchais 3 km pour acheter une canette fraîche.

  • Speaker #1

    3 km ?

  • Speaker #0

    Donc je marche, je prends ma canette fraîche, je marche au retour.

  • Speaker #1

    6 km donc ?

  • Speaker #0

    Donc tu vois, c'était pas rien. Donc elle veut que j'achète mon Nutella là-bas, c'était pas possible. Et donc du coup, quand j'arrive sur Orosogui, de ce jour-là, j'arrive. Premier vendredi, Abdul me dit, il dit, qu'est-ce que vous avez fait à manger aujourd'hui ? Il dit, j'ai vu, il y a des fast-foods, il y a des débits, il y a des débits. je parle de bouffe je parle que de bouffe Il m'a dit, Dio, calme-toi. C'était un genre de cousin, en fait. Il m'a dit, écoute, on va aller dîner. Les parents, ils vont te voir. Ça va leur faire plaisir aussi. Et après, si tu n'aimes pas le dîner, on sort manger.

  • Speaker #1

    On sort, oui.

  • Speaker #0

    Et là, je dis, qu'est-ce que vous avez fait à dîner ? Il me dit, du tiaret. Et là, je suis malade. Limite, j'ai envie de vomir. Parce que je n'aimais pas ça. Moi aussi. Et là, je le sors. je suis désolé j'aime pas le tchéré et là je le sors je lui dis j'aime pas le tchéré j'ai envie de pleurer j'avais les yeux mouillés il me dit boy tu pleures j'ai dit boy Non, je suis à bout. En fait, j'étais à bout.

  • Speaker #1

    Moi aussi, Dyson. Je pense à toi dans la situation. Non,

  • Speaker #0

    c'est le jour. J'étais là, fatigué, plein de poussière et tout. Je prends ma douche. Et là, je vais m'asseoir dans le bol de Thierry. C'est une grande maison familiale. Il y avait un grand bol. C'est des bols. Tu peux même pas comprendre comment ils ont fait ça. Et du coup, je m'assois. J'adore le mafé, par contre. Là, je m'assois. J'ai une odeur de mafé. De mafé,

  • Speaker #1

    ta petite sauce arrachée. Et tu dis... Et tu dis quoi ?

  • Speaker #0

    Et là, je commence à saliver, littéralement. Je bave comme un chien, tellement j'ai faim. Ils ouvrent le truc. Je prends une bouchée. C'était un type de tiré basse, donc c'était une sauce arrachée. Je dégomme le truc. Il y a le sort du boy qui passe et me dit, toi, si t'aimes pas le tiré, si t'aimes le tiré, nous, on était mal barrés. Je lui dis, ouais, je comprends pas. Bon, j'avais faim. Donc, le vendredi prochain, je reviens, il y a encore du tiré. Bon, là, je dis pas que j'aime pas le tiré. Je vais m'asseoir, tranquillement. Ils ouvrent, il y a une sauce différente, sauce Ako, c'est une sauce feuille, feuille verte. Je tape le truc encore. Il dit, bon, c'est pas le tiré sauce rouge que ma mère faisait que j'aime pas. Troisième vendredi, j'ai le classique. Il dit, voilà, c'est ça que moi j'aime pas. Tu manges ?

  • Speaker #1

    Tu aimes.

  • Speaker #0

    Il dit, non, j'ai faim. C'est la faim. Je suis pas encore d'accord. Donc du coup, il m'a fallu répéter comme ça, 4, 5, 6 vendredis. Et un soir, je pète l'éponge, je pète ma mère, j'ai dit « Mais maman, comment ça se fait que moi, je suis en train de me tuer ici avec le tiré alors que j'aime pas le tiré ? » Elle m'a dit « Ah, tu sais, nous, le tiré, on sait pas le faire. » J'ai dit « Ouais, il faut pas imposer des trucs aux enfants que vous savez pas faire ! »

  • Speaker #1

    C'est pour ça que dans mes vidéos, j'ai dit « Regarde, mais faites des choses que vous savez faire ! » Pourquoi vous imposez aux enfants des plats que vous savez pas faire ?

  • Speaker #0

    Et vous créez des problèmes chez les gens. qui n'existent que chez eux. Parce que c'est vous qui avez créé des choses. En plus, au moins, elle a le courage de dire,

  • Speaker #1

    on ne sait pas le faire.

  • Speaker #0

    On dit, non, nous, le cher, vraiment, on ne sait pas le faire. C'est ton père qui l'aime. Donc, on lui dit, mais arrêtez ça. Et depuis ce jour, quand on me dit un plat exemplaire Posez le plat, je vais voir ce que ça vaut. Peut-être c'est une interprétation que je ne connais pas, mais je ne vais pas dire que je n'aime pas le bois, alors que je n'ai pas vu tous les types de bois. Donc sur ce truc-là, je suis resté... Mais voilà quoi, à ce point, ça m'a changé. Donc ça m'a permis de découvrir le tiare, que ma femme fait très bien et que j'adore. D'ailleurs, là, les tamkhari, je fais des fois 300 kilomètres jusqu'à Saint-Louis, tu me poses, tu tapes mon t-shirt,

  • Speaker #1

    Bon, prochaine fois, je viendrai peut-être avec toi, parce que moi, je n'aime pas le Thierry non plus. Peut-être que tu seras capable de changer mon avis.

  • Speaker #0

    Moi, j'étais en situation extrême aussi, pour l'accueillir. Parce que quand tu as de la faim à ce point pour l'accueillir, c'est très différent. J'imagine qu'il doit y avoir des rebranchements neuronaux même dans ma tête.

  • Speaker #1

    Quand on dit que tu aimes le Thierry,

  • Speaker #0

    tu aimes. Voilà, c'était assez intense comme expérience. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle beaucoup de diversification en disant que c'est l'environnement qui compte. C'est important. ce que ton père mange. ta mère mange avec plaisir, tu arrives, tu veux goûter, ça te fait plaisir, tu verras, tu as les goûts familiaux, parce que c'est dans ça que tu baignes. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant, parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. L'enfant ne te voit jamais manger. Tu ne vas même pas pratiquer cette activité que tu veux lui imposer à une heure. Et il n'y a pas de... Comme je dis, je taquine des fois en leur disant Oreo. Moi, j'ai adoré Oreo avant de manger Oreo. Tellement ils ont bien travaillé. Ils ont mis la pub, ils ont mis le verre de lait. Les gens étaient là. Oui, j'ai aimé ce truc avant de le goûter. Parce que la pub était parfaite. Et je dis que dans une famille, c'est les parents qui sont la pub.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #0

    Cette pub, elle est là. Vous mangez, l'enfant vous voit. Vous faites plaisir. Vous n'êtes pas en train de manger sous contrainte. Pourquoi l'enfant va manger sous contrainte ? Vous êtes en train de manger, vous faites plaisir, vous partagez un bon moment, et donc l'enfant vient participer. Et le truc, c'est que quand l'enfant commence à manger... Quand il doit commencer à manger, les gens sont tellement obnubilés par lui donner des nutriments, lui donner des choses dont il a besoin, qu'on oublie que c'est quelque chose de naturel. Laissez-le participer, qu'il ait des repères, qu'il puisse acquérir tout ce qu'il a besoin d'acquérir pour manger. C'est pas évident, il faisait que boire jusqu'à aujourd'hui. Maintenant après, il faut qu'il mange, il faut qu'il l'avale, il faut qu'il l'attrape, il faut qu'il coupe, il faut qu'il fasse tout ça, il faut qu'il apprenne à faire ça. et dans la bonne ambiance, ça passe. Et malheureusement... On veut tout lui liquéfier, on veut qu'il en prenne en quantité parce qu'on trouve qu'il est petit, on trouve qu'il ne mange pas assez. Alors qu'il n'en a pas encore besoin. On est en train de mettre la charrue avant les bœufs. Et malheureusement, on va rater le coach où l'enfant le fait avec plaisir pour un an après lui dire, viens manger ce qu'on mange. Alors qu'on lui refuse ça depuis toujours parce qu'on avait décidé que c'était trop tôt pour lui. Je ne sais pas si tu as eu ça avec tes filles, mais c'est vraiment... Moi,

  • Speaker #1

    ce qu'on a eu avec la plus grande, parce que la petite, comme je t'ai dit, elle n'a pas encore un an, donc elle vient de commencer il n'y a pas longtemps la diversification alimentaire et tout. Nous, ce qu'on a eu comme comportement qu'on ne comprend pas, on se l'explique d'une manière, mais tu me diras que ce n'est peut-être pas ça. En fait, par exemple, Kélina, quand elle était petite, quand Karel commence la diversification alimentaire, elle mange tout. Tout, les légumes, tout. Il n'y a pas un truc qui te dit j'aime pas, elle mange tout. À partir du moment où elle est rentrée à l'école, qu'elle a commencé à voir d'autres enfants, nous c'est comme ça qu'on l'explique, d'autres enfants dire berk, je veux pas, j'aime pas. C'est à partir de ce moment-là qu'elle est rentrée à la maison, qu'elle a commencé à dire je veux pas, j'aime pas. Et qu'elle veut pas manger de légumes.

  • Speaker #0

    Vous avez parfaitement raison en fait. Le truc c'est qu'elle n'avait pas encore eu d'autres. d'autres... Bon, pas d'inspiration, mais elle n'avait pas d'autres influences. Et ce qui se passe chez un enfant, c'est qu'à un moment, tous les enfants passent par cette néophagie. Ils choisissent ce qu'ils veulent manger.

  • Speaker #1

    J'ai encore mieux pour toi.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    On a eu une réunion avec ses profs lundi, lundi dernier là. Sa prof nous dit, ah mais Kélina, elle adore les concombres, elle adore les tomates. Avec sa mère, on se regarde comme ça, on dit, mais comment ça elle adore les concombres ? Elle était en train de jouer avec ça, on l'a appelée comme ça, on dit, Kélina, viens ici ! Comment ça ta maîtresse, elle nous dit que t'aimes les concombres, que t'aimes les tomates ? Elle dit, mais Kélina, elle adore ça ! Et la petite, qu'est-ce qu'elle nous répond devant les profs ? Ouais, j'adore les coco-mélitomates de l'école.

  • Speaker #0

    De l'école. Elles répondent vraiment vrai.

  • Speaker #1

    Oui, elles m'ont pas.

  • Speaker #0

    Parce que le truc, c'est que, justement, ça me fait rire. Je vais t'expliquer ça autrement. Quand tu vas chez ta belle-mère, elle te fait un repas. Que t'aimes pas forcément. T'arrives, elle va te faire plaisir. Tu manges ou tu manges pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le choix ?

  • Speaker #0

    Tu vois, tu manges. T'arrives chez ta mère à toi. Elle s'est décarcassée depuis la veille pour cuisiner ton plat favori. C'est trop salé. Tu lui dis ou tu lui dis pas ? C'est trop salé.

  • Speaker #1

    Bon, ma mère c'est une salouzine, si je lui dis qu'elle va me taper...

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu peux lui dire.

  • Speaker #1

    Oui, je peux.

  • Speaker #0

    Tu peux lui dire, à un moment ça c'est salé,

  • Speaker #1

    tu sais comment c'était soit. À un moment c'est un peu salé. Oui, c'est ta mère.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand t'es en famille, t'as justement ça.

  • Speaker #1

    T'as cette liberté.

  • Speaker #0

    T'as cette liberté de dire ce que t'as envie de dire. Donc quand t'es à la maison, t'as ton père, t'as ta mère, t'as le frigo, tu sais qu'on fait des courses. tu n'es pas là pour qu'on t'impose des choses Et c'est ça les enfants d'aujourd'hui, ils sont pas là pour qu'on leur impose quoi manger, parce qu'ils ont très bien vu que tu fais des courses. D'ailleurs tu vois avec lui quand tu fais des courses, tu es dans les rayons, il choisit des trucs, tu choisis des trucs. Il a pas choisi les trucs que t'as choisi, il a choisi ses trucs. Parce qu'après quand il rentre, il mange ses trucs. Il a fait ses courses.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement vrai ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Donc il arrive pas à la maison, tu lui dis viens manger le repas. Non, moi j'ai acheté tout à l'heure des chips, je mange mes chips.

  • Speaker #1

    Ouais Ouais

  • Speaker #0

    Je t'ai pas ça gafé la partie où l'enfant commence à choisir, tu es obligé d'être un peu plus... Lousson, comment on dit Lousson en français ?

  • Speaker #1

    Un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, si tu rends la chose trop dure, tu vas juste l'éloigner du repas. Parce qu'elle finira par avoir ce qu'elle veut. Elle finira toujours... Je dis toujours aux gens, mettez un enfant au pouvoir. Il a un objectif, il va l'avoir. Il va avoir ce pour quoi il est là. Parce que c'est un enfant. Il n'est pas là pour faire plaisir aux gens. Il est très égoïste. Elle descend de l'école, elle a mangé ses concombres dès l'école. Oui. À l'école, elle n'avait pas le choix. On lui a posé des choses. Si elle ne les aime pas, elle va mal vivre son école. On lui en met. Et elle en mange parce que c'est l'école. Mais quand elle descend, « Ah, papa, je veux un chocolat chaud. » Oui, papa est là pour faire plaisir à sa fille. Donc, elle ne va pas hésiter à dire ce qui lui fait plaisir. Après, maintenant, la difficulté, c'est de trouver un repas équilibré. parmi les choses qu'elle aime. Et malheureusement, des fois, les parents, tous les Africains sont partis en mode, non, non, l'enfant, il choisit pas ce qu'il mange. L'enfant, il mange ce qu'il y a ici dans la maison.

  • Speaker #1

    On connaît tous cette phrase-là.

  • Speaker #0

    Ça, ça marcherait il y a 50 ans. Oui, tu m'étonnes. À l'époque, si tu me dis, il n'y a pas de boutique à côté. Il n'y a pas de vendeur de pastels en face. Mais c'est bon. L'enfant, il sait qu'il mange pas, il va dormir à la fin. il se réveille il n'y a pas à manger toi ta fille il se réveille à 3h du matin tu lui trouves à manger ouais Donc cette possibilité existe. Donc elle n'a plus de besoin de manger ce que tu lui imposes. Parce qu'elle sait que chaque jour, elle va manger ce qu'elle veut manger. Parce qu'elle est chez elle et elle a justement son choix. Parce que c'est nous qui avons créé cet environnement où l'enfant a le choix de manger ce qu'il veut. Après, on le crée et après, on veut créer autre chose. C'est pour ça qu'au début, on fait tout découvrir. Et d'ailleurs, c'est marrant, tu dis qu'elle mangeait tout. Elle mange toujours tout. C'est pour ça qu'à l'école, elle mange ses concons. C'est pour ça qu'elle va être correcte quand elle va arriver chez une amie, qu'on a fait un truc, elle va le manger. Tu n'auras jamais de problème avec Kélina en dehors de la maison. On va te dire qu'elle n'aime pas ça. Parce qu'elle mange tout. À la maison, elle a des préférences en fonction du moment. Et c'est vous qui allez vivre ces préférences-là. Et comme vous l'avez tout appris, elle mange tout. Mais est-ce que toi, tu manges tout ? Oui. Mais quand tu arrives dans un endroit, on te propose des choses, tu préfères aller manger une pizza.

  • Speaker #2

    Ouais

  • Speaker #0

    Parce que tu as le choix. Ce que je n'ai pas eu pour aimer le tirer.

  • Speaker #2

    Clairement. Tu vois ? Clairement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que des fois, moi, il m'est arrivé que des parents prennent leur enfant et le mettent dans un dara. Ils me disent, oui, j'ai l'air du jour. Le jour où vous allez prendre l'enfant, au retour, dans la voiture, il va vous dire ce qu'il va brancher.

  • Speaker #1

    Attends, j'ai pas compris, t'as des gens qui prennent leur enfant, ils les mettent dans des darats.

  • Speaker #0

    Ils prennent dans des darats pendant trois mois les grandes vacances, parce que l'enfant il mange rien qu'il y a à la maison, il mange pas le riz, il est très compliqué. Donc là les vacances, ils vont aller apprendre le courant, ils vont les mettre quelque part. Et là il n'y a pas de souci, un enfant il va vivre là-bas, il va manger, on va vous envoyer des vidéos, il va se faire plaisir. Je vous assure que le jour où il prend son sac,

  • Speaker #1

    il rentre dans la voiture là.

  • Speaker #0

    dans la voiture même il va te dire les parents non docteur toi tu devins ou quoi Depuis que j'ai pris l'enfant, il ne parle que de chips. Il a un manque. Quand il est arrivé, il a compris qu'il n'a pas papa et maman. Il s'est dit, ok, je survis. Ça finit dans trois mois. Quand le trois mois est arrivé, il dit, ok, le lit, c'est fini. J'arrive chez moi, c'est pizza, c'est hamburger. Oui, c'est ça que je vais manger. Est-ce que vous allez l'acheter ? Ils arrivent ici, ils me disent, mais on a le même problème qu'avant, ils partent. Je vous ai dit, le problème, ce n'est pas qu'ils partent ou qu'ils viennent. Le problème, c'est l'environnement. Donc là, c'est déjà fini. essayer de trouver un compromis parce que c'est un enfant aujourd'hui qui a des enjeux Il a des enjeux, mais à partir d'un âge, il y a certains enjeux, donc on peut trouver des compromis. Et quand tu as un enfant de cet âge, tu n'as pas de compromis. L'enfant, il est égoïste. Elle descend de l'école, elle veut son truc.

  • Speaker #1

    Mais donc moi, ma question, c'est aujourd'hui, tu as Karel et Olivier qui viennent te voir, qui ont envie, tu vois, que Kélina soit de la même manière qu'elle est plus ouverte aux légumes à l'école, soit plus ouverte aux légumes à la maison. Quel conseil tu nous donnerais ? Parce que je pense que tu as beaucoup de parents qui sont face à ce problème-là, des enfants qui ne veulent pas manger de légumes. Quel conseil tu nous donnerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais répondre, mais je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, maison c'est votre faute. Dans le sens où vous mettez les légumes et vous pointez les doigts les légumes, finis les légumes et même des fois les gens viennent dire les enfants ne mangent pas les légumes et on en parle et ils finissent par accepter que l'enfant mange la carotte, l'enfant mange des légumes mais cette phrase là, mon enfant ne mange pas les légumes, c'est vrai qu'ils les mettent dans la tête de l'enfant vous proposez des légumes dans des plats de tous les jours et vous n'en faites pas une tonne et vous laissez l'enfant manger à son rythme, elle en prendra un ou deux vous regardez même pas l'enfant d'accord,

  • Speaker #1

    donc ce que tu préconises c'est de pas être dans la posture de mange tes légumes, mange tes légumes, mange tes légumes si elle en mange deux,

  • Speaker #0

    tant mieux demain elle en mangera peut-être trois ou quatre justement parce qu'elle aime ça à l'école et à la maison il y a une petite pression qui fait que quand on mange pas des légumes il y a déjà Merci. une appréhension de manger les légumes ou pas, qui ne devait même pas exister parce qu'elle les mange déjà. Et vous savez qu'elle les mange, vous êtes rassurés. Donc ne soyez pas stressés qu'elle ne les mange pas, qu'elle ne finisse pas son plat de légumes, parce qu'en fait, un enfant, de base, les légumes, ce n'est pas que ce n'est pas nutritif, mais ce n'est pas énergétique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les enfants, ils cherchent l'énergie dans tout ce qu'ils mangent, parce qu'ils sont très énergétiques. Ils veulent le sucre. À l'effet...

  • Speaker #1

    Oui. Pompidou.

  • Speaker #0

    Merci. Du coup, on veut leur faire manger un truc qu'ils ne leur font pas, Pompidou. Ça ne leur apporte rien. Nous, on en mange pourquoi ? Moi, j'adore les légumes, mais en vrai, si on demande à l'étude d'en manger autant, c'est pour qu'il mange moins de Pompidou. Parce qu'il bouge moins. Il est assis, il discute, il fait franginer sa tête, partout son corps. L'enfant, comme tu as dit, 20 minutes assis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    En fait, c'est-à-dire que tu n'imagines pas Elle peut faire 400 roues en une heure.

  • Speaker #0

    Comment tu fais 400 roues en mangeant des légumes ? C'est pas possible ! Donc on veut que les enfants mangent des légumes. Et il veut qu'il... C'est pas possible, il a besoin d'énergie. C'est pas qu'il te demandera du riz, des pâtes, des vermicelles. Il veut des trucs énergétiques et justement, les légumes sont là, elle va les manger parce qu'ils sont là. Pas parce que papa est là, non, tu finis tes légumes et du coup, tu es dans une défiance. Si t'es à moi en face, t'es foutu. Tu ne toucherais plus à ça parce que juste, t'as dit que je devais manger. D'ailleurs, mon fils me fait pareil. Quand on va à l'école, je le mets dans la voiture dès que je suis dans la pièce il va verser le truc parce qu'à chaque fois je parle Donc il va falloir que je me taise. Je me suis tué trois semaines. Je me suis tué trois semaines.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le...

  • Speaker #1

    Pour qu'il arrête le comportement.

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le truc. Et il versait ça juste à cause de moi. Donc j'ai dit ça une première fois à sa mère. Quand elle disait... Il prenait toujours des biques qu'il mettait dans la bouche. J'ai dit c'est à cause de toi. Il ne le fait jamais avec moi. dès qu'il met la bouche tu es là tu dis arrête et il le fait tout le temps quand elle est là c'est marrant parce que ce que tu dis là c'est ta femme ouais

  • Speaker #1

    Qui corrige le pédiatre ?

  • Speaker #0

    Ah oui, ma femme !

  • Speaker #1

    On dit souvent que les cordonniers sont les moins bien chaussés.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à être le pédiatre avec ton fils ?

  • Speaker #0

    Non. Ce qui se passe souvent, même, je taquine, je dis qu'on est vraiment prêt pour un enfant. Moi, je n'étais pas prêt. Je pensais l'être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, parce que tu es au contact d'enfants tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est ma femme qui était prête. Heureusement d'ailleurs, parce que quand il fallait être grand et grand... Elle était prête dès le premier jour. Elle était ready. Elle l'est toujours d'ailleurs aujourd'hui. Heureusement pour lui. Elle me dit toujours, tu dis toujours.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a un soir, il faisait de la fièvre. Et j'ai cherché, j'ai examiné deux jours. Je n'ai pas trouvé de foyer. Je n'ai pas trouvé de cause de fièvre. Je lui ai dit, bon, peut-être c'est les dents. Elle me dit, tu as toujours dit qu'un enfant ne peut pas faire de la fièvre au point où on stresse et c'est les dents. Tu vois, ça, c'est ma règle. Parce que moi, j'ai créé des règles.

  • Speaker #1

    Et ça doit te faire mal quand ta femme te dit des phrases. Non, non, en fait,

  • Speaker #0

    elle me ramène. J'adore ma femme parce qu'elle me ramène toujours à ça, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais on connaît nos femmes. Oui, oui, c'est sûr. La malheur de la tante Lili. Tu dis toujours que...

  • Speaker #0

    Et le jour-là ? L'un de mes enfants me fait la diarrhée, je dis ouais c'est de ça la cause et je traite. D'ailleurs même les patients ça va, quand elles arrivent dans la salle de tente, elles sont assises, des fois elles se parlent, il y a une nouvelle, elles disent si, donc il va encore me chauffer les oreilles parce que je pensais que l'enfant avait fessé dans les gens. Les dents c'est pas une maladie, et oui j'insiste sur ça parce que c'est pas une maladie, ça c'est un cliché.

  • Speaker #1

    Donc en gros que les dents c'est pas supposé Décrocher de la fièvre c'est ça ?

  • Speaker #0

    Bah en fait Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si on veut comprendre le procédé de manière très simple, c'est que quand l'enfant, ses dents bougent dans la gencive, ça rend la gencive perméable. La gencive devient perméable aux bactéries, aux virus qui sont environnants à l'enfant, mais tout dans la bouche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, dès que quelque chose va passer, le corps va se mettre à combattre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est ça la fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ce n'est pas le processus physique du fait que les dents sortent qui va générer de la fièvre, mais c'est parce que la zone est beaucoup plus sensible, fragile,

  • Speaker #0

    qu'il va y avoir des combats.

  • Speaker #1

    combat parce qu'il peut...

  • Speaker #0

    Quand l'enfant est en train de perdre le combat, la fièvre est encore plus intense, l'enfant est malade.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les gens sont persuadés toujours que ça va passer chez les dents. Et moi, je le dis chaque jour. Il y a peut-être 100 ans, les femmes pouvaient se permettre ça. Elles étaient collées à leur enfant. Elles donnaient le sein 24 sur 24. Donc, elles pouvaient être là tout le temps en mode soutien. Aujourd'hui, moi, mes parents, je dis, vous n'êtes pas en soutien. Ce n'est pas pour vous faire mal, mais c'est la vie d'aujourd'hui. Vous n'êtes pas collé à votre enfant de 8h à 8h. vous pouvez pas laisser la faire la maison avec un inconnu et venir le soir, on vous raconte qu'elle allait bien. Comment elle va aller mal ? Elle n'était pas avec sa maman. C'est comme l'histoire de manger. L'enfant ne va pas se comporter de manière « elle n'est pas bien » . Elle n'a pas de réception. Elle n'a pas de récepteur pour exprimer qu'elle n'est pas bien. C'est quand tu rentres le soir que l'enfant est malade. Parce que justement, toute la journée, elle a dû se gérer parce qu'elle n'avait personne. Elle n'avait pas son père, elle n'avait pas sa mère pour être malade. Pour être malade, c'est un luxe d'être malade. Quand tu es malade, tu vas bosser, tu n'es pas malade. C'est quand tu rentres le soir, oui, là tu es malade. Parce que tu as quelqu'un à qui tu peux dire que tu es malade. Tu peux exprimer. Et l'enfant, c'est pareil. Aujourd'hui, c'est quand on descend du taf que l'enfant est malade. La nuit, il a été malade. On dit, on ne comprend jamais, il tombe malade que la nuit. L'enfant, il est malade depuis.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce qu'il sait que tous les parents sont là, il peut exprimer son mal-être.

  • Speaker #0

    Il peut exprimer son mal-être. Il ne va pas manger, il va faire ses chichis, parce que oui, là, il peut, la journée, il dort. Tu laisses ton enfant, le plus turbulent, inconnu, il te dit, ah, il a été gentil, il a dormi toute la journée. Oui, il n'a vu personne, il dort. Et le soir, dès que tu viens, ah, tu es là, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Et les dents, vraiment, c'est un cliché, C'est l'un des plus gros clichés qui existent dans le monde de la pédiatrie. Mais tout le monde est persuadé qu'un enfant qui fait ses dents doit être malade. Alors qu'on se dit la vérité, on a tous été surpris de voir les premières dents de notre enfant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de fièvre. Tout d'un coup, tu vois la dent qui sort, tu dis, il a une dent.

  • Speaker #0

    Donc pourquoi est-ce que quand il va faire une fièvre, ça doit être les dents ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai, c'est très logique. Et tu vois, moi, on ne me l'avait jamais expliqué comme ça. Et là, maintenant, je comprends. Et c'est pour ça que le travail que tu fais au quotidien, il est hyper important. Et tu vois, tout à l'heure, on parlait de comment tu as créé la page et tout. Donc quand tu crées la page, de base, c'est pour apporter de l'information complémentaire aux parents et pour un petit peu les aider dans leur quotidien, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    À quel moment tu fais le switch à la vidéo ? Parce que j'imagine, tu vas me corriger si je me trompe, parce que nous on l'a vécu comme ça dans la création de contenu, c'est que nous on faisait du contenu photo, photo, photo, mais quand on est passé à la vidéo... Il y a eu un véritable changement.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, on est dans une ère où les gens sont plus réceptifs à un contenu où tu as une personne qui parle, où ça bouge et tout, que les photos. Quand tu fais ta première vidéo, comment ça se passe la première vidéo ? Tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens très bien. Et d'ailleurs, c'était un projet pour lequel j'avais été... Il y a une dame là qui m'apporte beaucoup. Mayanne, tu verras, elle est très enthousiaste. Elle est tellement peps. Et du coup, on se rencontre sur le net, on fait un live ensemble. Je faisais quand même des petits lives de temps en temps. Elle me parle de faire, d'animer un... une conférence sur la Semaine d'allaitement sans frontières.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et elle me demande de lui faire une capsule pour me présenter. Donc il faut que je me filme. Avant ça, je ne m'étais jamais vraiment filmé pour faire qui je suis et où je parle. Et je fais la vidéo avec mon téléphone. Et ça, c'est le déclic.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai la vidéo, après je m'écoute, j'ai dit bon, dans la vidéo où le Joe n'est pas bon, il faut que je commence à faire des recherches, c'est là que je vais aller chercher un petit micro. Voilà, ça se commence. Et du coup, je lui achète un micro, j'ai pas encore prévu, j'ai rien écrit, parce que j'écris jamais mes sorties. mais là je me dis J'avais disparu d'Instagram pendant un bon moment parce que ma femme était enceinte, j'ai bossé, j'avais pas la tête à ça. Et Instagram, effectivement, les photos n'étaient plus trop promues par la plateforme parce que c'est pas ça que les gens regardaient. J'avais vu ça avec mes derniers posts, ça prenait pas du tout. Et donc j'avais arrêté d'en faire et je bossais et je m'étais dit bon les vidéos je suis pas prêt à montrer mon visage, je suis pas prêt à être influenceur entre guillemets, ça me dérangeait un peu, je suis médecin et à un moment j'ai fait cette vidéo là, j'ai dit bon pourquoi pas. Après, il y a une marque qui me fait signe pour animer un atelier diversification, parce que c'est un sujet que je voulais. D'ailleurs, ça n'a pas pris. J'ai voulu passer par une marque qui faisait... Bon, ils m'ont fait signe, j'ai dit, bon, pourquoi pas, je vais dire oui, parce que peut-être ils pourront me mettre ça, maman, dans une pièce. et je pourrais parler d'eux. C'était ces clichés.

  • Speaker #1

    L'importance pour toi, c'était d'avoir du monde pour pouvoir faire passer le message. Moi,

  • Speaker #0

    en fait, dès qu'on m'a fait signe pour ce projet, j'ai dit, mettez-moi des mains dans une salle et je peux leur parler. C'est tout ce que je veux. Je veux des gens devant moi à qui je peux parler. Je sais que si c'est gratuit, les gens écoutent moi. Donc, qu'ils paient un petit truc.

  • Speaker #1

    Ouais. À partir du moment où ils savent qu'ils ont payé pour quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    ils vont écouter et après ils vont répandre la bonne parole. Donc moi, ça fera du bouche à oreille.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fait trop plaisir quand quelqu'un me dit qu'un de tes parents m'a expliqué un truc. Ah, je suis trop content. c'est ça c'est une fierté extraordinaire quand on m'explique que quelqu'un lui a expliqué un truc que j'ai expliqué et que c'est bien expliqué. Je suis trop fier. Je lui ai dit, ah, c'est passé. C'est parti, le message est passé parce qu'il faut bien qu'on crée des messages de la même manière que les mythes ont été créés. Donc, je me dis, il faut qu'on crée. Et du coup, ça ne marche pas parce que le sujet n'intéresse personne. Parce que oui, tous les gens qui ont des problèmes pour faire manger leur enfant ne sauront qu'ils ont des problèmes que quand les problèmes s'installent.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Ils ne seront jamais prêts avant à venir prendre des cours pour... se préparer à régler les problèmes de je ne mange pas de légumes à la maison. Et malheureusement, quand les problèmes sont là, c'est beaucoup plus compliqué à régler parce qu'ils ont déjà installé beaucoup de mécanismes de défense. Exactement. Et donc du coup, je voulais juste ça. Du monde devant moi. Et donc, à un moment, j'ai dit, les vidéos, ça va prendre. Parce que je vois la vidéo que Marianne poste, elle fait 5000 vues. Je fais 400 vues sur ma photo. Bon, les gens ont besoin de voir un visage. Et je les comprends aussi. J'ai besoin de voir un visage. Donc là, j'ai un téléphone qui filme. J'avais fait deux vidéos. Parce qu'avec la marque aussi, j'avais dû me présenter. D'ailleurs, tu verras même sur ma page. Parce que c'est très ressemblant à ce que j'avais fait avec l'autre. Et j'achète un micro. Que je clipe. Et au début, je suis très... Je suis trop... J'explique trop.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    D'accord ? J'explique trop. Instagram m'a dit, ta vidéo n'est pas montrée parce que trop de gens n'ont pas regardé. Après trois secondes, j'ai dit, bof, tu me gaves, toi. Les gens à qui ça intéresse vont regarder. Au début, je me dis ça, je me convainc de ça. Je crée un Monday Talk. Le lundi, à 13h, j'ai un sujet, je parle et je veux créer un peu les gens qui se fidélisent à ça. Il y a des sujets qui intéressent, d'autres moins. Et un jour, je poste une photo. Je fais une vidéo de moi dans la voiture j'ai des lunettes et tout à moi je poste la vidéo Heureusement, elle était censée, mais elle fait boum.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    Elle y va. Le problème, c'est qu'ici, il faut vraiment que les gars veuillent regarder avant même d'écouter le message.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Sinon, ils ne regardent pas. C'est pour ça que je suis parti avec des hooks. Des fois, les collègues me disent, tu me fais rire avec tes introductions. Je dis, le problème, c'est que si tu ne t'introduis pas, la personne ne regarde pas.

  • Speaker #1

    Si tu n'arrives pas à capter les trois premières secondes,

  • Speaker #0

    comme on te dit, c'est mort. Je dis, bon, c'est quand même un exodure.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Mine de rien. Et donc du coup, heureusement, maintenant, c'est beaucoup plus facile parce que... C'est quand j'ai répété un truc, des fois je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. Parce qu'elle dit, cher, il s'amuse. Et là j'ai 10 minutes parce que j'ai chaud aux fesses parce que mon salle de tente n'est pas vide et je ne peux pas repasser une heure de temps à faire du contenu. J'ai 5 à 10 minutes où je dois capter. dans la même... C'est pour ça que j'ai toujours des airs différents quand je fais une vidéo parce que je suis vraiment dans l'excitation de faire mon truc.

  • Speaker #1

    Tu sais que tu tiens un sujet, tu sais qu'il y a un truc, il faut le faire vite. Il faut le faire vite,

  • Speaker #0

    je vais oublier et je n'ai pas le temps. Et donc du coup, taf, je le fais, j'aime bien. Et à la descente, quand je vais finir, je vais faire le petit petit tête-trou et je relance. Et j'aime bien la spontanéité du truc. Parce que justement, il rigole. donc tu peux pas me dire ça. Et après, il dit, ah,

  • Speaker #1

    c'est quelque chose. Et je pense que, tu vois, justement, moi, c'est comme ça que je découvre ta page.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui avait repartagé en story une de tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, moi, c'est ça qui m'a accroché. Tu vois, justement, c'est... J'ai aimé ton énergie dans les premières secondes. Après, je vois que tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Au début, je ne sais même pas de quoi tu parles. J'ai juste aimé l'énergie par laquelle tu es arrivé dans la vidéo. Après, tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Et donc après, je dis, attends, mais je regarde le nom, je vois pédiatre. J'ai marre. Donc, il est pédiatre. Mais attends, il fait des vidéos. Donc, je suis allé sur le profil. Et c'est comme ça que je découvre le profil. Tu vois ? Et ce que j'ai beaucoup aimé, moi, sur la page, c'est que tu mets aussi un énorme travail à déconstruire des mythes, des mythes propres à nos pays, tu vois, face aux enfants et autres. et je trouve ça super intéressant parce que ben Il n'y a pas beaucoup de monde qui le fait. Et on a besoin de sensibiliser les gens et de leur faire comprendre le pourquoi de certaines choses. Tu vois, par exemple, une des dernières vidéos que tu as postées sur les ongles, même moi, je pense qu'il y a les deux personnes. Il y a les personnes qui... font ce que tu expliques dans la vidéo, à qui il faut expliquer que ce qu'ils font n'est pas correct et qu'il faut changer ses habitudes là. Il y a aussi les personnes qui sont loin de cette réalité et qui ne peuvent pas s'imaginer que d'autres font faire cette chose-là, parce que pour eux, c'est tellement évident de faire certaines choses. Donc, ça sert, je pense, à tout le monde. Qu'est-ce qui te fait comprendre que, justement, il y a beaucoup de mythes et qu'il faut qu'on les déconstruise ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est mon quotidien. C'est littéralement mon quotidien. Quand je vais justement dans cette vidéo prendre l'exemple, d'ailleurs, ça fait un peu... J'ai failli la recouper pour en reparler quand je dis combat de chat. Le truc, c'est que c'est mon quotidien. Je reçois un bébé, il est balafré. Il ne ressemble à rien du tout. Des fois, il y a des pustules qui sont installées, ça s'est infecté. Je dis aux parents, mais coupe les ongles. Et la maman te regarde tout sérieusement. Elle te dit, ta grand-mère m'a dit que si je coupe, l'enfant va être un voleur. Je lui ai dit, tu ne vas pas faire passer tout ce que tu t'apprêtes à enseigner à un enfant pour me dire qu'en coupant les ongles, ça va annuler toute ton éducation chez un enfant. Et en fait, on te le répète tellement souvent que tu vas en parler. D'ailleurs, ça, je vais en parler depuis deux ans.

  • Speaker #1

    ça je vais en parler depuis deux ans je vais parler de ça mais le truc c'est que j'ai compris que pour parler d'un truc je peux être moins pressé d'en parler mais je suis pas prêt à en parler parce que je sais pas comment en parler ouais ouais c'est ça il faut savoir comment bien l'amener il faut bien l'amener exactement et du coup tu verras mais dernièrement

  • Speaker #0

    j'ai pris beaucoup de Bon, je suis sorti un peu de... Je dis pas que je suis sorti de ma zone de confort, mais je suis quand même allé très loin en parlant de harcèlement de gens avec des petits poids, parce qu'en fait, ces gens sont tellement malheureux, j'en reçois chaque jour. Vendredi, c'était ma dernière conversation, c'était quelqu'un qui a quitté. Je pense qu'il est né aux Etats-Unis, qui arrive dans mon cabinet, qui a forcé deux mois pour me voir, et rentrer deux jours après, parce que son enfant est petit. Et ça aussi, c'est un cliché, l'enfant. Et quand j'arrive, je la vois venir, Je vous renvoie à petit. Donc, souvent, pour qu'ils puissent bien comprendre que ça ne va pas aller dans le sens qu'ils veulent, j'enquête bien, je prends le carnet, je regarde le poids de naissance, et je fais une consulte normale, je lui explique tout, je prends les paramètres, parce qu'après, il me dit, en fait, il va bien, mais il est petit. Je lui dis, c'est quoi le problème ? Tu comptes te vendre quelque part, c'est un peu cher. C'est quoi le problème avec le poids ? Je ne comprends pas. Il a ses deux yeux, il est intelligent, il est là. C'est un enfant compétent. Pourquoi le poids peut tourner ? Il me dit, oui, mais tout le temps, il me répète que je ne donne pas assez à manger, il est petit et tout. J'ai dit, mais toi, ton enfant, tu as fait neuf mois de grossesse. Il est sorti à 2,5 kg. Il est né petit. Pourquoi tu fais un bébé plus petit que là où d'autres ont sorti du 4 kg ? Qui es-tu ?

  • Speaker #2

    Il me dit oui,

  • Speaker #0

    son père est très petit. J'ai dit mais vous, vous ne pouvez pas. Et c'est ça le problème. La société, tout à l'heure, je disais, on va te répéter, t'as perdu tes cheveux, t'as la barbe qui est trop longue, voilà, bref. On passe notre temps à pointer du doigt ce que la personne a elle-même vu. Olivier, si tu fais du bille, tu sais très bien que t'as fait du bille.

  • Speaker #1

    Bien sûr. T'as pas besoin que les gens viennent te dire ah, t'as pris du poids, t'as un petit ventre là. Oui,

  • Speaker #0

    t'as pas besoin de ça. T'es mère, t'as eu une grossesse, t'as sorti un bébé, il te pourrit la vie, il bouffe ton argent il bouffe tes émotions, t'as pas une minute pour toi Et tout le monde autour de toi te répète qu'il est petit, tu ne fais pas assez pour lui. Et tu finis par te demander si tu fais assez pour l'enfant au point où ça te pourrit ta vie au lieu de vivre. Tu as assez de problèmes là. Et c'est pour ça que j'arrive avec autant d'énergie pour parler sans me retenir. Parce que je me dis au final, il faut bien que ça vienne d'un pédiatre. Peut-être qu'ils vont être soulagés d'entendre dire que c'est normal. Parce que personne, comme tu l'as dit tout à l'heure, il n'y a personne qui le fait. Et c'est d'ailleurs pour ça que je le fais.

  • Speaker #1

    Après, ça doit être aussi dur, tu sais, quand tu es dans une profession comme la tienne, de santé, où tout ce que tu vas dire est écouté et appliqué à la lettre, parce que... Est-ce que tu n'as pas des collègues, peut-être, qui t'ont justement dit « Ah, mais tu ne devrais pas faire ça parce que tu donnes ton avis, des trucs comme ça. » On parlait en off aujourd'hui de marques qui t'ont contacté, qui veulent faire du placement de produits dans ce que tu fais. Ça doit être dur de... Tu vois, de... Créer du contenu avec ce but informatif et de santé, de voir que ça marche et de voir justement des gens qui essayent de se placer dessus et de ne pas se faire juger. Parce que les gens sur les réseaux sociaux ont la critique facile, ont le commentaire facile. Et souvent, il y a des gens aussi qui parlent pour rien dire.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, comme tu es dans des sujets très sensibles, Est-ce que toi, t'as pas eu peur de ça quand tu t'es lancé ? Ou peut-être même jusqu'à présent, t'as pas peur de ça ?

  • Speaker #0

    Au début, si. Quand j'ai sorti mon visage pour parler d'un sujet, je me suis battu pour arriver là où j'étais, tranquillement dans l'ombre. J'aimais bien être dans l'ombre, travailler, rentrer chez moi. Et après, on s'est dit tout à l'heure, on a parlé de comment j'arrivais pour être pédiatre et tout. j'ai pas choisi donc du coup à un moment peur ou pas peur j'aime ça c'est à dire la création de contenu elle me bouffait du temps après à un moment j'ai dit écoute j'arrête ça j'arrête pas ça et j'ai des choses que je veux dire je peux pas m'empêcher de dégainer mon téléphone et de le faire et surtout au début oui un jour je me souviens j'ai posté un truc il y a un collègue qui m'a écrit il m'a dit ouais j'ai dit bon on peut pas plaire à tout le monde ouais Après, je vois que ça fait du bien à des gens. Je reçois énormément de messages en dessous des gens à qui j'ai fait du bien, qui dorment la nuit aujourd'hui. Je ne les partage pas forcément parce que je ne cherche pas trop à marquer ma crédibilité dans ce sens-là. D'ailleurs, justement, c'est pour ça que quand les marques me contactent, c'est ça que je me dis. doc, elle insiste il lui donne le rendez-vous, je suis accessible elle peut me voir, elle peut me voir, il n'y a pas de soucis elle peut venir dire ce qu'elle a à dire il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin d'audience mercredi 13h tu donnes le rendez-vous à quiconque veut me voir, il vient à 13h, on lui accorde ses 10 minutes il dit ce qu'il a à dire, il n'y a pas de soucis et je lui dirai de visu parce que j'ai pas envie de répondre à tout si ça me prend du temps et justement je ne peux pas m'être autant investi dans mon jour le jour, avec, comme j'ai expliqué, tout ce que j'ai eu à faire pour chaque patient au jour le jour, et laisser une quelconque marque se placer à côté de mon nom.

  • Speaker #1

    Oui. Mais c'est que souvent, tu sais, les marques, elles voient tellement que leur intérêt et que leur but commercial...

  • Speaker #0

    Oui, je les comprends. Ils veulent faire du chiffre. Moi, j'ai pris une autre voie. Je veux sensibiliser. Je veux que ça apporte du bien aux gens. Je me mets toujours à la place des enfants. J'ai dit souvent, mais tu vois, à la place des enfants, le monde va beaucoup mieux avancer. Si tu vas vendre un produit, tu vas vendre de la drogue, tu sais qu'il y a des enfants qui peuvent l'acheter, tu ne vends pas de la drogue. Si tu vas me dire acheter une fois, non, tu sais qu'il y a des gosses qui peuvent tomber sur ta drogue, tu ne vas pas la mettre sur le marché. Parce que tu t'es mis à la place d'un enfant. Tu vas aller faire autre chose. et c'est ça que je fais aujourd'hui c'est à dire que chaque fois pour prendre une décision je réfléchis même pas parce que moi je me considère comme un grand enfant parce que de base Je suis du côté des enfants. D'ailleurs, même quand elles viennent en consultation des parents, les mamans, des fois, elles me disent « Ah, toi, tu tranches toujours avec l'enfant. » Je dis « Mais vous voulez trancher de quel côté ? » Vous avez un gosse qui est innocent que vous gérez et vous voulez trancher de votre côté. Je dis « Mais laissez l'enfant. » D'ailleurs, ils disent toujours « Tu ne dis rien, on verra avec ton enfant. » Je dis « Mon enfant, il a une maman. » On est deux. Ne vous inquiétez pas. Vous venez me voir parce que vous avez déjà réfléchi au truc, vous ne nous en sortez pas. Je tranche. Chez moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas dit « Je tranche » .

  • Speaker #0

    c'est médical d'étrange quand c'est l'éducation on est deux Mon enfant, il a quelqu'un. Et c'est comme le cliché d'avoir... Parce que moi, je vis en famille. Je suis resté avec des études longues et tout. Tout le monde a quitté le foyer. D'ailleurs, ça me fait rire des fois quand les gens me disent « Ah, tu es resté avec la famille ? » Je dis « Non, non. C'est eux qui vivent avec moi. » C'est avec toi maintenant. Moi qui vis avec mes parents, c'est moi qui vais subir de toc-toc à une heure pour t'expliquer un truc. D'ailleurs, mon père me disait hier, il me donnait une liste. « Tu as une valise à ouvrir ici. » parce qu'il a sa valise qu'il n'arrive pas à ouvrir il me donne la liste des choses que je dois faire à la maison et ça me fait toujours rire quand j'ai des choses comme ça comme aller il devait tailler un peu son jardin il a besoin que je monte sur l'échelle donc il m'a dit à 17h il y a ça à tailler il y a ma valise à ouvrir il y a mon ordinateur il a un problème donc il me donne sa liste comme maintenant il a compris il a accepté Tu dis à mon fils, il dit bah oui, t'as d'autres enfants, même si je suis seul ici. Les autres t'as pas... tu peux pas leur dire, mais m'ouvre la valise. Donc, dis-moi ça le matin, et je dirai comment je peux le faire. Bon, je... C'est vrai que ce n'est pas sympa de parler comme ça à son père, mais bon, ce n'est pas plus dans ce sens. On est très amis maintenant. C'est-à-dire que c'était très difficile.

  • Speaker #2

    Plus jeune.

  • Speaker #0

    C'était très difficile. C'est maintenant qu'on est à un bon terme, on va dire aujourd'hui comme ça. Et justement, pour que ça puisse arriver et qu'on puisse vivre en cohésion, il faut vraiment que tu acceptes de vivre chez toi. Oui, parce que je suis resté ici. pour supporter parce que maintenant vous êtes vieux. D'ailleurs, il est arrivé un soir, il s'est cassé le bras, j'étais à la maison. Et d'ailleurs, c'est là que ma femme m'a dit parce qu'à l'époque, je lui ai dit écoute, tu gagnes assez pour qu'on sorte d'ici. Elle m'a dit pourquoi tu veux sortir d'ici ? On a prévu de faire une famille. Tu n'as pas envie que ton fils ou ta fille vive avec ses grands-parents ? Il est temps qu'on reste, mais c'est toi qui as décidé. Moi, je t'ai donné le choix. Et on est resté. Et bon, assez bon côté, assez mauvais côté. Ah oui,

  • Speaker #2

    bien sûr, comme tout,

  • Speaker #0

    de toute façon. Après, mon fils, il est fan de sa grand-mère. Il adore ses moments.

  • Speaker #2

    Et c'est une chance. malheureusement les grands-parents de nos filles ne sont pas à Dakar ne sont pas au Sénégal même tout court et tu sais le bonheur le bonheur pour eux quand ils voient leur petite fille et le bonheur d'elles quand elles voient leurs grands-parents et les moments qui passent ensemble, moi j'aimerais tellement que mes parents ou que les parents de Karel soient à Dakar ou qu'ils soient plus proches parce que pour les deux c'est un tel bonheur et c'est une telle bénédiction de pouvoir offrir ça à tes parents je trouve que ça n'a pas de prix. Donc, c'est une chance extraordinaire que vous avez de pouvoir leur permettre d'être avec leurs petits-enfants et les petits-enfants, d'être avec les grands-parents tout le temps. Parce que ça ne sera pas la relation d'un enfant avec un papa ou une maman. La relation d'un papa avec un grand-père ou d'une grand-mère,

  • Speaker #0

    c'est magique. C'est autre chose. Le mien me dit ça tout le temps. Quand je lui dis, il me dit, hé, il dit que ton fils, moi, je ne suis pas là pour ça. Ma grand-mère, moi, j'ai eu la chance, on a redéménagé chez... Ma grand-mère, parce qu'elle avait perdu son fils aîné à l'époque. Elle n'avait pas supporté. J'avais 2-3 ans. D'ailleurs, je t'inquiète, mon père, en disant, c'est toi qui as commencé mon école bussonnière. Parce que quand je suis arrivé chez ma grand-mère, le matin, on allait au marché. Il disait, il y a une année, j'ai payé l'école. Je n'ai même pas compris pourquoi j'ai payé l'école. Parce que le matin, je me disais, ma grand-mère, je ne vais pas à l'école. Et ma grand-mère, devant mon père, il ne pouvait rien faire. et j'allais pas à l'école, on allait au marché Et c'était à... Il m'achetait mon crabe, il m'achetait mon fil. J'avais mon animal de compagnie. Je me souviens, j'ai tellement de souvenirs avec ma grand-mère. D'ailleurs, c'est un autre plat que je n'aime pas manger aujourd'hui qui est le soupoukandia.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #2

    ça c'est un de mes préférés.

  • Speaker #0

    Parce que ma grand-mère, elle le faisait... Ah, c'était... Elle, quand elle a quitté... Moi, je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #2

    Tu n'arrives pas à retrouver. Je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #0

    Le grand-père, à l'époque, il disait à chaque fois qu'on faisait une soupacandia, moi, je ne mangerais pas parce que le crabe que j'ai vu chier, torturé toute la matinée, que la grand-mère a mis dans la sauce vivante, que moi, maintenant, je dois manger, on va mal finir. C'est à quel point j'étais avec ma grand-mère. Non, on s'est éclaté, littéralement. C'est pour ça que, d'ailleurs, c'est peut-être un sujet que je vais aborder rapidement, quand j'ai cet enfant qui perd sa grand-mère. Et que dans la société, on dit des mensonges à l'enfant. On ne se rend pas compte que des fois, on est des gros menteurs en famille. On a son gosse qui voit clairement que la grand-mère, elle ne rentrera pas. Et on lui dit non, elle est à l'hôpital. Non, elle a voyagé. On lui raconte des bobards. Il voit tout le monde traverser la famille. On est là, premier jour, huitième jour, quarantième jour. On fait, tout le monde est là triste, pleure. Tout le monde sait que la grand-mère est décédée. Et lui, on lui raconte des bobards. Il déprime. On ne comprend pas qu'il n'est pas bien. Et on vient me voir, on dit que depuis une semaine, il ne mange pas, il ne dort pas. Je dis, mais vous êtes sérieux là ? Il m'est arrivé de découvrir, au bout du contrôle post-consultation, par un ami de la famille, qu'en fait la grand-mère est décédée.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et la mère n'a pas jugé pertinent d'en parler.

  • Speaker #1

    D'en parler, OK.

  • Speaker #0

    Je me dis, mais c'est quoi le délire ? C'est sûr que ça impacte l'enfant.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et dans notre société, on se dit que l'enfant, non, hamoul. Alors qu'il n'y a pas plus proche d'un grand-mère que son petit-fils ou sa petite-fille. Ils peuvent passer 24 heures sur 24 ensemble. Tu ne vas même pas l'entendre l'enfant te plaindre. Tellement il est à l'aise. Elle est dans ses... Elle va dans son sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Elle ne cherche pas du tout à froncer. Toi, tu peux un peu essayer de faire le dieu. Non, non, non. Cette fois, ça ne passe pas. La grand-mère, non, elle n'est même pas dans ça. Moi, elle peut passer deux heures dans la voiture, dans la chaleur avec sa grand-mère. Elle est fatiguée, mais elle va quand même aller parce qu'il dit auto. On va dans auto. On se pose. Il met du glace. Chaque matin, j'ai dit, un jour, tu n'auras pas de batterie. Parce que ça, ce n'est pas possible. Allume la voiture au moins. Il dit, allume. Parce que vous faisiez de l'air depuis deux heures de temps. Et il demande. Il va dire, mame, mame. Il va à la barrière. Il lance quelque chose. Il pleure. Il fait un cri de malade. comme si on l'a tapé de ouf ? Et la grand-mère arrive en mode Superman. Elle dit, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit, il n'y a rien, on t'appelle, c'est tout. Tu as répondu, maintenant, assume. Il est là. Elle l'amène, il dit, Otto, Otto. J'ai dit, c'est toi qui es venu. Tu sais très bien qu'il n'y a rien. On ne va pas le maltraiter, le petit. Mais c'est ça, les grands-parents. La première fois qu'ils étaient malades, ma mère m'a dit, il y a encore une faille. malin comme non j'ai un qui me je soigne pas c'est quoi ce délire Là tu m'envoies tous les gens que tu crois pas avoir cher, mon fils est malade,

  • Speaker #2

    tu me demandes si on est en train de le soigner.

  • Speaker #0

    Non je le soigne pas, je le laisse dans son coin, j'attends qu'il meure. J'ai dit comment tu me poses cette question ? Mais le truc c'est que ça aussi j'ai compris, parce que trop longtemps avant quand les gens venaient en consultation me parler de leur maman, je donnais des conseils. Et les gens, mal à droit qu'ils soient rentrés chez eux en disant, le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. C'est comme quand votre enfant vient dire, mon ami a dit. Parce que ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas venir chez vous et dire que quelqu'un d'extérieur a donné des conseils dans la famille. Non. Arrivez chez vous, voyez comment vous placez votre raisonnement, que ça appartienne aux gens. C'est comme, j'aime bien parler du film Inception. Il faut insérer, il faut donner des trucs qui vont germer pour que les gens s'approprient l'idée. faut pas arriver à la maison et dire on coupe les ongles il deviendra pas un voleur non tu peux pas déconstruire ça c'est vrai on est quand même encore dans une société où que quelqu'un d'extérieur vienne mettre un jugement ou dire quelque chose à faire dans la famille ça passe pas ça passe pas tu peux pas dire ça j'ai dit mais vous êtes sérieux là ton enfant revient de l'école t'as dit oui mon ami il a un iPhone voilà on lui a précommandé le nouveau iPhone que tu en as à faire au contraire rien que le fait qu'il t'ait dit ça fait que toi tu vas tout faire pour qu'il n'ait jamais ça parce que tu ne veux pas qu'il fonctionne comme ça donc quand toi tu arrives tu sais que c'est logique tu dois couper les ongles de l'enfant pourquoi tu le dis tu viens tu coupes les ongles on vient te dire ah c'est coupé peut-être son père qui l'a fait que tu en as à faire tu n'as pas besoin d'avoir raison devant tes parents ça n'a pas de sens mais après c'est ça doit être

  • Speaker #2

    Aussi tellement dur, c'est parce qu'on est dans des sociétés où tu vis souvent avec ta belle-mère et tu vis avec ta mère et qui veut te dire comment faire et on connait le poids et le respect des aînés et tout et tout.

  • Speaker #0

    C'est pas facile.

  • Speaker #2

    Ça doit pas être facile au quotidien parce que autant je te disais, moi j'aimerais tellement que mes parents ou les parents de Karel soient là, mais Merci. Ça se trouve, je te dis ça parce qu'ils sont pas là. Mais s'ils étaient là tout le temps, peut-être que je te dirais pas la même chose.

  • Speaker #0

    Non mais t'aurais quand même aimé Parce qu'en fait, au final, comme je dis toujours aux gens, c'est que de l'amour. En belle famille, c'est différent. Des fois, j'ai l'impression que ce n'est pas que de l'amour. Aussi, je le dis quand je suis sorti pour... D'ailleurs, c'est un post où ton épouse a commenté « Mes bras, mon enfant, mes bras, mes règles » . Je m'apprête à reprendre ça ailleurs dans un autre truc parce que ça m'a beaucoup inspiré. Et c'est effectivement le cas. C'est-à-dire qu'on a chez nous ce problème-là. On forme une famille. Et on a peur de prendre des responsabilités pour notre noyau. Et en fait, ça c'est par rapport au comportement que tu auras. Des fois, il m'arrive, je ne connais que l'épouse, elle me parle d'un problème, je lui dis écoute, si tu veux régler ce problème, tu amènes ton époux ici. Si tu n'es pas capable d'amèner ton époux ici, qu'on se pose, arrête de me parler de ça, parce que je n'y peux rien. C'est à lui de régler ce problème.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu m'en parles, on parle pour rien du tout. Tu l'amènes ici, on en parle. Je sais que si tu réussis à le ramener ici, moi je vais lui parler. Je n'ai pas dû lui faire du rand dedans comme ça, j'ai gagné beaucoup d'attente en diplomatie. Et je verrai comment il est, parce que des fois aussi il faut... avoir la personne devant soi pour comprendre un peu et on va trouver. Et d'ailleurs, j'ai réglé beaucoup de problèmes comme ça, mais il a fallu qu'on s'asseye parce que c'est un truc que même lui, il a remarqué. Il ne savait pas s'y prendre avec sa propre maman. Le problème, c'est qu'on va se dire que... C'est comme l'histoire par rapport à ce commentaire quand il y a cette maman qui arrive le matin. On me dit qu'il y a une femme qui arrive depuis 6h du matin qui est dans la salle d'attente. Elle arrive à 8h30. J'ai des urgences, je demande à l'infirmière qu'est-ce qu'elle a parce que c'est une nouvelle mémoire et tout, un nouveau patient, j'ai du mal à prendre un nouveau patient quand les gens sont là, même s'ils arrivent à 8h avec des fièvres et tout, et je lui demande de patienter un peu, je vide la salle, après on va voir ce qu'on va prendre. Et donc son problème c'est ça, son enfant il est là dans le salon, ils sont censés être au salon avec l'enfant, et l'enfant elle n'a pas le droit de le prendre quand il pleure. Parce que c'est censé le rendre faible, il n'est pas censé, il a mangé, ça a couché propre, il ne doit pas être pris. Et ça, c'est la belle-mère qui impose ça. Et elle, elle vit chez la belle-famille. Donc toute la journée, elle est là, et quand elle se lève, comme elle dit quand la femme se lève pour pleurer, la grand-mère, limite, elle va la tuer. Ce jour-là, j'ai fait cette vidéo parce que c'est vrai que c'était un cas. Je veux le faire, les parents vont le voir, mais à ce moment, il faut que je le fasse parce que j'ai eu d'autres cas comme ça.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais pour régler un cas comme ça ? Parce que ça va plus loin que de la pédiatrie. En fait, ce n'est pas de la pédiatrie. C'est plus de la psychologie et autres.

  • Speaker #0

    On ramène le papa. Même mieux, on ramène la maman. Et on ramène la maman... Parce que l'enfant a trois mois, je la ramène à la maman parce que je sais que je vais lui plaire.

  • Speaker #2

    Quand tu dis que tu vas ramener la maman, la belle-mère ?

  • Speaker #0

    La grand-mère, oui. On va la ramener. Ah oui, il faut le faire. Parce que je sais que je vais lui plaire quand je vais lui dire que la diversification, l'enfant va tout manger. Que l'enfant peut manger le riz, que l'enfant peut manger la sauce. En fait, je la ramène, je vais dans son sens. Elle m'adore. Elle parle de moi. Elle est fan. Sauf que ce qui va suivre, elle m'adore déjà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop tard.

  • Speaker #0

    C'est elle qui a déjà parlé de moi. Parce que je suis allé dans son sens. donc elle est toute hypée de ce que j'ai dit, c'est comme ça. Ce qui fait que quand elle va revenir et qu'on va parler, parce qu'on a déjà fait une consultation sans parler de ça, on est allé dans un autre sens qui s'apprêtait à être un problème chez elle. Donc j'ai anticipé un peu sur ce qui allait causer un problème, en allant dans son sens à 100%. Elle revient, et quand elle revient, c'est bon.

  • Speaker #2

    C'est là où tu parles du vrai sujet.

  • Speaker #0

    Parce que là, je vais le mettre, il y aura tout le monde. elle pourra pas dire non. Parce que c'est elle qui pendant un mois Ah le pédiatre a dit, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit. Donc c'est fini, elle arrive, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis rentré chez elle.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Elle m'a laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En fait je rentre chez les gens comme ça.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les grands-mères...

  • Speaker #1

    Non ça il faut être stratégique.

  • Speaker #0

    Je suis stratégique en fonction... C'est pour ça qu'il faut qu'ils viennent. Je dis, hey, venez ! Quand vous venez, je verrai à qui j'ai affaire et comment je vais m'y prendre.

  • Speaker #2

    C'est ça, parce que finalement, les problèmes, ce n'est pas forcément que des problèmes. D'enfants ? C'est peut-être souvent des problèmes de parents.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de problèmes. Tu sais, il y a des grand-mères que j'ai rencontrées, je sais qu'elles ont eu déjà peut-être un mariage. Ou la maman, elle pose l'enfant, elle prend l'enfant tout le temps, à trois mois, elle reprend le travail, elle disparaît toute la journée. Elle ne veut pas que son enfant soit habitué à la maman. Tu me diras, c'est bizarre, mais elle sait qu'elle se dit que la maman ne sera pas là dans deux mois. Donc pourquoi elle va s'habituer à la maman ? C'est moi qui vais gérer l'enfant. Donne-lui le biberon. Elle ne veut même pas que l'enfant t'aide. Parce qu'elle ne veut pas que l'enfant ait l'habitude de croire en lui-même. Parce que sa mère va aller au travail. C'est comme si elle les punissait un peu d'aller au travail après.

  • Speaker #2

    Comme tu ne seras pas là dans deux mois, pourquoi tu veux faire ça ?

  • Speaker #0

    Pourquoi tu vas habiter l'enfant à prendre ton sein, à être là tout le temps ? Après, il va être là à pleurer tout le temps. Donc tu vois, il y a quand même de l'amour derrière les actes qui sont devenus maintenant... On va mépriser l'acte. Mais c'est pour ça que sur ma page, j'ai dit toujours, on juge pas. Faut pas juger. Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Tu regardes comment tu règles son problème. C'est tout. Tu ne t'occupes pas de pourquoi cette personne fait ça. Bon, tu t'en occupes dans un sens, il faut que tu comprennes, mais tu ne vas pas dans un jugement. Parce que dès que tu vas juger, la personne verra que tu es en train de la juger. Et à ce moment, tu ne peux plus être... dans son cœur parce que tu la juges. Les gens qui te jugent aujourd'hui, tu ne vas pas essayer de leur présenter quoi que ce soit. Tu sais qu'eux, c'est mort. Ils t'ont déjà classifié. Donc tu vas vers des gens qui t'accueillent. Et là, tu arrives à convaincre de beaucoup de choses parce que justement, ils ont accueilli la bonne parole. Tu sais que tu ne pourras jamais être accueilli par 100%. Ce n'est pas possible. Et donc, du coup, des fois, j'ai des fails quand même. Des fois, j'ai des gros fails. J'ai un gros fail, j'ai été aidé par... J'ai eu une maman qui a un bébé. Et le bébé, la nuit, il pleurait parce que le papa ramenait le bébé à sa grand-mère. Parce que soi-disant, pour mouiller le couple, parce qu'elle porte compagnie à sa maman. Il y a des couples comme ça, le papa, il est lunatique, tu ne comprends pas le délire.

  • Speaker #2

    Attends, je ne comprends pas. Le bébé pleurait la nuit.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, le bébé pleurait parce qu'il n'était pas avec sa maman. Il était avec la grand-mère. Parce que le père jugeait que la grand-mère était seule. Il voulait que le bébé accompagne la grand-mère la nuit.

  • Speaker #2

    D'accord. Donc, quand la nuit arrivait, quand c'est l'heure de dormir, il allait avec la grand-mère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ce que Dieu a fait, cette fille a eu des jumeaux. Donc la femme n'allait même pas chez la maman de la belle famille, la famille de la maman, tellement la grand-mère de l'autre était à accaparer le bébé. Et donc Dieu a mis deux autres bébés là-bas.

  • Speaker #2

    Maintenant, occupe-toi des trois.

  • Speaker #0

    C'est réglé. Déjà. Il y en a pour tout le monde. C'était marrant parce que j'avais essayé une fois, j'ai vu le papa, et le papa, on s'était rencontrés avant. J'avais connu avant. Donc des fois, quand c'est mes potes, Tu arrives en consulte, tu as des bizarreries chez toi, je te parle cash.

  • Speaker #2

    Oui, tu peux te permettre de... Je ne me positionne même pas.

  • Speaker #0

    Je t'appelle, je dis, hey, arrête de faire tes bizarreries. Donc lui, quand il est venu, je lui ai parlé assez cash. Je n'aurais pas dû. Parce que justement, des fois, on oublie que les gens ne nous ont pas connus. Pédiatre. Donc quand ils nous connaissent pédiatre, t'imagines on est en classe, on a un machin là, on roule les dés à l'arrière, 15 ans après tu me dis quoi faire chez moi, ça marche pas. T'as pas la même emprise sur quand tu parles à cette personne.

  • Speaker #2

    T'as pas la même écoute que quelqu'un qui te connaît que en tant que pédiatre.

  • Speaker #0

    Exactement. T'as pas la même écoute. Il m'est arrivé qu'un ami fasse la queue dans la salle d'attente, il dit...

  • Speaker #1

    C'est lui !

  • Speaker #0

    C'est à cause de lui que je fais la connexion ! Il est là, c'est bien à cause de moi. Il savait pas, il a entendu cher, mais il s'est jamais dit que c'est cher. C'est le même cher qu'il a eu en classe, du coup. Et donc du coup, quand j'ai eu des problèmes comme ça, dans cette famille, ça s'est réglé comme ça. Il y a deux autres bébés qui sont arrivés, tout d'un coup, et elle n'en pouvait plus à la grand-mère. Il fallait bien qu'elle partage. C'était marrant. Il n'y avait plus de... Donne ça à ma maman. Et d'ailleurs, même, j'ai dit à la maman, des fois, de temps en temps, il faut lui proposer quand tu es fatigué, donner le bébé à la maman. Elle lançait des pics comme ça.

  • Speaker #2

    Franchement, tu dois voir des situations, tu dois voir des trucs.

  • Speaker #0

    Je m'éclate. Sérieusement, je m'éclate. Je disais ça tout à l'heure, mais lundi, son sport, mais le truc c'est que dès que j'ai traversé le cap de me réveiller me doucher Voilà, on arrive ici à Abielty, on est arrivé avec, on a déposé, on arrive dans une autre phase, on arrive au cabinet, on a une autre chose. On va arriver, on s'oublie. Il m'arrive de bosser jusqu'à midi, j'ai oublié ma bouteille de café. J'ai même pas pris une gorgée tellement, c'était sport entre vrais problèmes, pas problèmes pédiatriques, mais vrais problèmes, parce que ça a pourri vraiment la vie des gens.

  • Speaker #2

    Et surtout la vie des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout la vie des enfants. Et c'est ça le moteur, c'est ça la boussole, c'est les enfants. et d'ailleurs j'ai Je ne savais même pas à quel point tu étais dans cette boussole. Un peu quand on a parlé en off, j'ai vu que je n'ai pas regretté d'être venu parce que justement...

  • Speaker #2

    Oui, on est dans la même direction. C'est cette boussole-là qui te fait charbonner. Les enfants, c'est une énergie, c'est quelque chose de... On ne peut même pas décrire, tu vois. En tout cas, quand tu aimes les enfants, c'est un moteur incroyable. et toi aujourd'hui Tu vois, c'est quoi la suite ? que tu vois pour toi ? Parce que tu ne te voyais pas en pédiatrie, tu es arrivé en pédiatrie, tu t'éclates dans ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je m'éclate.

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est un domaine, par exemple, la pédiatrie, où tu es capable de... Tu sais, dans beaucoup de boulots, les gens se projettent en se disant dans 5 ans, j'aimerais faire ça, dans 10 ans, j'aimerais faire ça, et tout, et tout. Est-ce qu'aujourd'hui, toi, dans ce que tu fais... Tu es aussi dans la projection, dans essayer de te dire j'aimerais bien faire ça dans cinq ans ou j'aimerais bien arriver à réaliser tel projet ou tel truc. Ou est-ce que tu es plus dans... Il y a tellement de choses au quotidien à gérer que pour l'instant, tu es plus dans gérer ce qui se passe au jour le jour.

  • Speaker #0

    J'adore la question parce que c'est une question que je me pose moi-même depuis quelque temps. J'ai un projet typiquement médical pour répondre à des besoins que j'ai cernés, que j'ai identifiés. C'est un projet typiquement médical. J'ai un projet, d'ailleurs c'est pour ça que j'ai continué à faire les réseaux, qui est typiquement de la sensibilisation. pour justement impacter, aider les gens à répondre à des questions toutes bêtes qui pourraient juste changer leur vie. Et au jour le jour, je pense que je vais m'y plaire encore. Tant que je vais m'y plaire, je vais y rester. Je suis très spontané, comme je t'ai dit. Et donc le projet médical, j'attends d'avoir tout ce qu'il faut pour le faire bien parce que je déteste. Peut-être que tu me rejoindras. Je déteste les gens qui vont me dire que je suis self-made. Je déteste cette phrase, je ne la supporte pas. Parce que je trouve que même les portes fermées, tu as appris les choses. Donc dire que tu t'es fait tout seul,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Je ne suis pas non plus partant de cette philosophie.

  • Speaker #0

    Cette philosophie-là, je n'aime pas. Du coup, aujourd'hui, dans ma philosophie, je me dis que tous les gens que j'ai rencontrés, toutes les expériences que j'ai eues, impactent. D'ailleurs, c'est marrant quand je dis que c'est mon équipe de travail de Terminal. où j'ai eu le tuyau d'aller faire de la pédiatrie en faisant fonction. Tu vois ? Donc ça c'est parti. Je ne savais même pas que ça allait devenir ça. Et donc aujourd'hui, quand j'étais très déçu de ne pas être recruté par l'État,

  • Speaker #1

    tu ne savais pas que ça t'amènerait à faire ce que tu fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et donc dans mon jour le jour où je m'éclate, je me dis toujours ma boussole c'est les enfants et qu'importe le projet que je vais faire, C'est les enfants.

  • Speaker #1

    Tant que tu restes aligné avec cette boussole-là.

  • Speaker #0

    Quand je reste aligné avec les enfants, ça me va. Maintenant, je mets plus de place pour ma famille. Je m'efforce de faire ça parce que, justement, les projets, ça prend du temps. Et j'ai compris qu'une journée, malheureusement, c'est que 24 heures. Ma femme m'en a répété 10 bonnes années.

  • Speaker #2

    Ah normal, elle t'a vu faire des Tiwawan Dakar. Je me réveille,

  • Speaker #0

    je dis je vais faire ça, ça et ça. Tu sais que demain, ça finit, ça ne s'allonge pas comme toi qui as prévu de le faire. Parce que mon père m'a traité d'imbécile heureux quand j'étais plus jeune. Ça c'est une anecdote que j'adore. On le convoque à l'école, parce que j'ai fait une gaffe. Et donc lui il arrive à l'école. en stress parce qu'on l'a convoqué quand même le gars et il passe devant moi je joue au foot et je lui fais un coucou et là j'ai adoré parce qu'il a ramassé le surveillant et il lui dit que c'est la dernière fois que tu me convoques moi qui paie pour lui là, qu'il soit là et que quand j'arrive il y a un même pas un minimum de stress chez cet énergumène et que c'est moi qui quitte le boulot stressé pour arriver comme si c'est moi qui fais une gaffe là il a raison non c'est pas possible le gars là il est content de me voir et moi je ne sais pas dans quoi j'étais vous m'appelez du coup je suis très spontané comme je te dis et je garde cette ligne de conduite et après quand j'étais jeune Merci. J'aime plus le dire parce qu'on dit que c'est pas vrai. Je ne me suis jamais vu vieux. J'ai toujours dit que j'aurais une vie courte dans comment je voyais les choses. Quand j'ai eu ma femme, j'ai dit Dieu laisse-moi encore en place.

  • Speaker #1

    Encore un peu de temps.

  • Speaker #0

    Quand j'ai eu mon fils,

  • Speaker #1

    j'ai dit un peu encore.

  • Speaker #0

    Laisse-moi ici beaucoup de temps parce qu'il faut que j'accompagne. Et donc dans cet accompagnement-là, j'espère que j'aurai des opportunités de juste plus faire pour les gosses, plus faire pour la famille, plus faire pour... tout ce que je peux apporter et je continuerai à m'éclater dans ce que je fais. Je reste dans mon jour le jour. Je fais du contenu parce que chaque fois que je vois un truc qui doit être vu, je le dis. Des fois, je vais dire des trucs très importants à mon goût qui ne sont pas vus. Ce n'est pas grave. Maintenant, j'ai compris. J'archive et je reviendrai différemment.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est tout.

  • Speaker #0

    Je vais réessayer jusqu'à ce que ça passe parce que je veux que le message passe. Et du coup, quand... J'ai des partenaires qui me parlent d'un truc, je dis, si je peux faire passer un message, je vais aller glisser un truc. Tant que ça ne nuit pas à justement ce que j'ai déjà construit, pas seul, mais ce que j'ai réussi à construire de crédible, je reste... persuadé que je dois rester crédible dans ce que je fais. Et après, tout ce que je veux faire passer, je fais passer. Et tous les projets que j'ai, j'ai des projets quand même. J'ai des trucs foufous. Mais bon, c'est comme mon petit frère disait ça à un moment. Je disais, je vais faire ça, je vais faire ça. Il dit, toi, tu parles. Dix ans après, il me dit, ah, mais tu as fait ça. Il est idiot. Joe, reste là-bas.

  • Speaker #2

    Je t'avais dit que j'allais faire.

  • Speaker #0

    Je t'avais dit, je reste là-bas. Du coup, il y a des trucs que je balance, on me dit, Joe, je dis, reste là-bas. Qu'on me laisse juste là et ça peut se faire.

  • Speaker #2

    Inch'Allah. Tant qu'il y a la santé, la volonté, c'est Inch'Allah.

  • Speaker #0

    C'est un même délire que beaucoup de choses se font aujourd'hui. Je reste persuadé qu'on rencontre les bonnes personnes, on est au bon endroit, au bon moment pour faire ce pour quoi on est bon. Et voilà. Peut-être que j'irai bon dans le chose, mais pour l'instant, j'adore ce que je fais.

  • Speaker #2

    Et tu t'éclates dedans, et ça se voit quand tu en parles.

  • Speaker #0

    Les gens se retrouvent dedans. Et voilà, quoi.

  • Speaker #2

    Non, mais en tout cas, on te souhaite de réaliser tout ce que tu rêves de réaliser, de continuer à garder ce sourire que tu as quand tu parles de ce que tu fais. Moi, c'est ce que je vais retenir de notre échange. C'est que tu es un... Je ne vais pas dire autodidacte parce qu'il y a toutes les années que tu as fait d'études qui t'ont amené à faire ce que tu fais, mais finalement tu es quelqu'un qui... Qui est rentré dans un truc parce qu'il fallait rentrer dans quelque chose et qui ne s'attendait pas à rencontrer sa passion.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Parce que tu as rencontré ta passion et on sent que tu t'épanouis dedans, on sent que tu es heureux dedans, que ce soit dans les postes que tu fais, que ce soit dans la conversation qu'on a maintenant. Je pense que tout le monde peut le dire, on ressent ton énergie et on ressent ton épanouissement quand tu parles justement de ses enfants et de toutes ces choses que tu fais au quotidien. En tout cas, ça a été un... plaisir d'échanger avec toi, plaisir d'en apprendre plus sur ton histoire, sur ton parcours. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir que moi à le découvrir et à découvrir l'homme qui se cache derrière toutes ces capsules que vous voyez sur les réseaux sociaux et que vous compreniez tout l'amour qu'il a pour ses enfants d'ailleurs d'abord et comprendre par quoi il est passé. Moi ce que j'ai beaucoup aimé dans la discussion aussi c'est surtout, tu vois, casser ce mythe de... Comme je l'ai dit, du parcours parfait pour être aujourd'hui pédiatre ou autre, il n'y a pas beaucoup de parcours parfait, il y a du travail, il y a de la sueur, il y a des moments arides où même les mouches boivent de l'eau. l'eau, tu vois, mais il y a surtout beaucoup de travail et beaucoup de passion et franchement, encore une fois, merci. Allez le suivre sur ses réseaux, de toute façon, je vous mettrai tous ses réseaux dans les descriptions et autres. Allez l'encourager, allez lui envoyer des messages, allez apprendre sur ce qu'il fait et si vous avez pris du bon temps, laissez un commentaire, un partage, un like. Vous savez comment l'algorithme fonctionne. On est presque 20 000 sur la chaîne YouTube. Donc, on continue d'avancer la team incroyable. Je vous dis merci et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode. Peace !

  • Speaker #3

    Allow me to reduce myself.

  • Speaker #2

    My name is Ho.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La mission : casser les clichés

    02:47

  • Qui est le Dr Diouf ?

    03:08

  • Enfance à Dakar

    03:42

  • Études de médecine (3e → 6e années)

    29:53

  • FFI Basse-Nord : déclic pédiatrie

    31:24

  • Néonat’ & réa : passion confirmée

    32:26

  • Anecdote : « Légumes à la maison »

    01:08:00

  • Anecdote : dents ≠ fièvre

    01:12:05

  • Anecdote : « Malade que la nuit »

    01:13:50

  • Dans le cabinet : sa méthode

    01:24:33

  • Anecdote : couper les ongles ≠ voleur

    01:38:04

  • Anecdote : bébé chez la grand-mère (et… des jumeaux !)

    01:46:34

  • Conclusion

    01:57:31

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pédiatrie moderne et engageant ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme s'entretient avec le Dr Cheick Ahmed Tidjiane Diouf, un pédiatre 2. 0 qui redéfinit la manière dont nous percevons la santé des enfants. Avec une passion débordante pour le bien-être des plus jeunes, le Dr Diouf partage son parcours inspirant depuis son enfance à Dakar jusqu'à ses études de médecine, tout en révélant des anecdotes fascinantes sur ses défis académiques.


Au cœur de cette discussion enrichissante, le Dr Diouf aborde l'un des défis majeurs auxquels les parents font face : comment faire manger des légumes à leurs enfants ? En explorant les habitudes alimentaires et l'influence de l'environnement familial, il nous rappelle que la clé réside dans la création d'un environnement positif autour de la nourriture. Oubliez les méthodes coercitives ! Le Dr Diouf propose des conseils pratiques et accessibles pour encourager une alimentation saine sans stress.


Mais ce n'est pas tout ! Cet épisode du OV Show met également en lumière certains mythes tenaces liés à la santé des enfants, comme l'idée que les dents peuvent provoquer de la fièvre. Avec un ton humoristique et engageant, le Dr Diouf s'attaque à ces idées reçues, offrant ainsi une perspective rafraîchissante et éducative. Sa passion pour son métier transparaît dans chaque mot, et son engagement à améliorer la santé des enfants à travers l'éducation et la sensibilisation est tout simplement contagieux.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur la pédiatrie moderne et de découvrir des stratégies qui pourraient transformer la vie de votre famille. Que vous soyez parent, futur parent ou simplement curieux d'en savoir plus sur la santé des enfants, cet épisode du OV Show est fait pour vous. Préparez-vous à être inspiré et à changer votre façon de penser la nutrition et le bien-être des enfants. Écoutez dès maintenant et rejoignez-nous dans cette aventure passionnante vers une meilleure santé pour nos petits !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, c'est votre faute. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre. Des fois, je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. je me mets toujours à la place des enfants. Et... Dans notre société, on se dit que l'enfant n'a pas de rire. Et les gens, mal à droit qu'ils soient, ont rentré chez eux en disant « Le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. » Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Mon premier mois de FFI à Basse-Nord, j'ai compris que ce n'était pas la gynéco que j'aimais.

  • Speaker #1

    Hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Offshow que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois quelqu'un qui va vous faire rigoler, mais qui est très sérieux. Vous allez voir, il est très sérieux dans ce qu'il fait, mais en même temps, il a cette pointe d'humour que j'adore. Attendez, vous allez voir. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui s'occupe des enfants. Je reçois un professionnel de santé. Je reçois un médecin 2.0. Je reçois Cheick Ahmed Tidjiane Diouf aka le Pédiatre 2.0, dans le Off Show ! Cher, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Tu m'as distrait avec ton intro.

  • Speaker #1

    Je t'avais prévenu que je te préparais une petite intro pour te mettre à l'aise, détendu.

  • Speaker #0

    Très bien, tu m'as mis... Là t'es bien là, t'es prêt.

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    En forme.

  • Speaker #1

    Tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venu en tout cas, parce qu'on a coordonné hier soir. Hier soir j'ai dit, cher tu fais quoi demain ? Il m'a dit rien, j'ai dit vas-y viens. Et puis il m'a dit vas-y let's go on est parti. donc discussion improvisée mais discussion qui va être pleine de d'apprentissage. On va d'abord apprendre à découvrir qui tu es, ton parcours, savoir comment tu es arrivé à la pédiatrie. Et surtout, on va parler du travail que tu fais aujourd'hui sur les réseaux. Parce qu'il y a le côté pédiatre, ce que tu fais en cabinet tous les jours. Mais moi, comment je t'ai découvert, comment je t'ai connu, c'est que tu as une forte présence aussi sur les réseaux sociaux, où tu essayes... Un, de faire des conseils, mais surtout de déconstruire beaucoup de clichés de la société africaine et d'expliquer le côté médical ou les erreurs à ne pas commettre par rapport à ces clichés. Donc, on va rentrer dans tout ça. Mais la première question que je pose à tous mes invités chers quand ils arrivent, c'est la plus dure du podcast. Aujourd'hui, comment tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ah ça, il fallait te donner ça hier, que je prépare ça !

  • Speaker #1

    Ah ah, mais non ! Sinon ça serait pas spontané ! Mais c'est ça la question la plus dure.

  • Speaker #0

    Alors, quelqu'un qui me connaît pas...

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui te connaît pas. Tu es dans un événement, on te présente, bonjour, ah bonjour, je suis Olivier, vous êtes ?

  • Speaker #0

    Je dis je suis Cher Diouf.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que vous faites dans la vie monsieur ? Vous êtes qui ? Vous faites quoi ?

  • Speaker #0

    Je suis pédiatre.

  • Speaker #1

    Ok, c'est ça la présentation officielle ?

  • Speaker #0

    Officielle, je me dis que c'est ça.

  • Speaker #1

    D'accord, vous allez voir que c'est pas que ça veut, vous allez voir. Donc toi Cher, d'abord pour commencer, toi tu es né ici au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis né ici, de Dakar.

  • Speaker #1

    Comment c'était ? Tu es né où ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est bizarre je suis né en Dakar, maintenant que tu le dis. J'habitais à Jocelym. Je pense qu'on habitait à Sicap, Gédo.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. OK. Sinon, dans quel hôpital ?

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, c'est pas grave. Et c'était comment l'enfance de Cher ?

  • Speaker #0

    C'était top. Comme tu as pu le voir dans mes réseaux, quand je parle d'être un grand enfant, que je me souviens à quel point j'étais juste heureux quand j'étais enfant. J'ai eu une très belle enfance, vraiment.

  • Speaker #1

    Beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    Ah oui, que de beaux souvenirs. Rigolade. J'ai éclaté du matin au soir. J'ai donné des cheveux blancs à tout le monde. ah oui enfant égoïste qui ne veut que s'amuser et qui s'est amusé toi tu as beaucoup de frères et sœurs ? alors moi j'étais Benjamin pendant très longtemps j'ai un grand frère un petit frère trois ans d'écart papa était bien calé et j'étais au milieu et donc ma petite sœur est née dix ans après le dernier donc le grand écart elle me connait plutôt comme un monsieur sérieux respectable pédiatre c'est très marrant la relation qu'il y a avec elle alors que les autres ils m'ont connu plutôt comme Celui qui fâche papa. Celui qui rend compliqué l'argent de poche à la fin du mois parce qu'il a fait trop de bêtises. Donc, mon père, c'est déjà... Il arrive et bon. Ce mois-ci, vous n'aurez pas d'argent de poche.

  • Speaker #1

    Parce que Cher a...

  • Speaker #0

    Cher a déjà pris pour tout. Il réglait un peu comme ça, il mettait un mal avec mes frères. Et il ne pouvait pas être un mal parce que je partageais avec eux tout le butin. Donc tout ce que je faisais, il ne pouvait pas dire qu'il n'était pas vraiment au courant, ça les arrangait. Et justement, mon père a vite fait comprendre. A tout le monde que c'est une équipe. Il n'y a pas que Cher qui...

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous êtes plus malin que moi ?

  • Speaker #0

    Après eux, comme c'était des bons élèves, ils allaient en classe chez moi. Le grand et le petit, c'était ça. C'est 18 de moyenne. C'est des bons enfants. Moi, je n'étais pas du tout dans ce même cannevas. C'est marrant, je me souviens, en première, en seconde, je pense que mon père me déposait à l'école. Et il venait me prendre. Là, maintenant, quand je y pense, je me rends compte que ça devait être dur pour lui.

  • Speaker #1

    Il te déposait à l'école et il venait te prendre. Comment ça ?

  • Speaker #0

    Il voulait s'assurer que j'allais rentrer en classe.

  • Speaker #1

    Ah, ok ! Il voulait être sûr que quand il te dépose, qu'il vienne te récupérer à l'école.

  • Speaker #0

    Il vienne me récupérer pour que j'arrive à la maison. J'ai dit, mince, j'espère que mon fils ne fera pas pareil. Si je dois faire ça jusqu'à 7 ans, ça va être galère. Il a fallu ça pour avoir un pédiatre.

  • Speaker #1

    Mais ouais, tu vois, c'est bien que tu sois assez transparent et assez libre de parler de ça. parce que Tu sais, souvent, quand on voit les métiers de la médecine et autres, on s'imagine toujours que les personnes qui sont derrière ont des parcours scolaires parfaits. Parce que tu sais, souvent, on entend que les métiers de la médecine, c'est 7 ans, 8 ans, 11 ans d'études, c'est des études scientifiques, il faut avoir des bonnes notes et tout. Tu vois, c'est toujours perçu comme les élèves excellents qui font de la médecine. Et je trouve que c'est intéressant que tu partages le fait que, BOUM ! Au lycée, ce n'était pas ta tasse de thé, forcément, l'école. On était obligé de te surveiller et de te recadrer pour être sûr que tu ailles bien à l'école. Mais malgré ça, aujourd'hui, tu es quand même pédiatre. Et tu as fait combien d'années d'études pour être pédiatre ?

  • Speaker #0

    12 ans.

  • Speaker #1

    Combien ? 12. Astafoula, je n'aurais jamais vu.

  • Speaker #0

    Même 13, parce que j'ai redoublé la cinquième année.

  • Speaker #1

    13 ans ?

  • Speaker #0

    13.

  • Speaker #1

    Et donc, je trouve que c'est bien que tu déconstruises ça. Donc toi, le lycée, collège-lycée, c'était pas... C'était cool pour les copains, mais c'était pas l'école qui te stimulait.

  • Speaker #0

    J'ai toujours été la personne, la classe où je comprends. Je fais comprendre, j'ai participé aux cours, je suis très dynamique. Bon, après, je passe à autre chose. Toi, à l'époque, je me souviens, vers 3e seconde, on a eu les premiers téléphones. Tu pouvais taper avec les 9 touches sans regarder. Voilà, il y avait beaucoup de distractions de ce genre-là. Ça allait très vite. Arrivé en classe, tu comprends. Ok, on passe à autre chose. Je suis très hyperactif. Ça me fait rire quand les parents viennent et me disent que leur enfant a du mal à se concentrer en classe. Des fois, je suis assis dans mon fauteuil, les parents viennent et m'expliquent. Je n'ose pas lui dire tout ce que je faisais à l'âge où je suis un enfant. Là, il se plaint de choses. J'ai envie de le mettre devant mon père. Soudain, il se plaint. c'est rien d'extraordinaire parce que j'ai fait peut-être 30 fois pire que ça aujourd'hui. Je n'ose même pas le dire là parce que je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai eu à faire. Mais le truc, c'est que je n'ai jamais eu de mauvaise note. Je n'étais pas un mauvais élève. Donc, j'allais en classe. D'ailleurs, c'est ça qui est marrant quand tu veux faire la médecine. Ce sont les notes de terminale qui vont te faire rentrer en médecine.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui sont déterminantes pour pouvoir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je disais tout à l'heure que je n'ai jamais eu à... J'ai jamais espéré faire d'études à l'extérieur parce qu'il fallait des préinscriptions. Et pour ça, il faut des notes de seconde première. Et moi, toute cette phase de ma vie, j'avais juste 10, 10.2, 10.1. Je pense que mes deux bulletins de notes de seconde, ça a toujours été 10. D'ailleurs, à la fac, j'ai jamais eu plus de 10 aussi. Ça aussi, c'est quelque chose qui est sur ma note. Je passe en classe supérieure et puis c'est tout. Et justement, je me souviens encore la fois où ma mère a trouvé une école pour mon petit frère. Parce que mon grand frère avait eu le bac IB. Et ils avaient galéré pour trouver parce qu'il était né en France, donc ils voulaient qu'il aille en France, mais ils se sont rendu compte qu'avec le bac IB, il fallait étudier aux États-Unis ou au Canada. Ils n'étaient pas prêts pour ça. Donc comme le petit frère aussi était dans le même type d'école à Waka, à West African College. il ne voulait pas le garder là-bas. parce qu'ils voulaient qu'elle aille en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là, ils ont trouvé une école. Ils voulaient qu'elle aille à Sacré-Cœur à l'époque. Ils ont trouvé une école, l'Icée d'Excellence Biragodio. La mère qui revient, elle me dit, écoute fils, ton frère a trouvé une école. Comme c'est dit sur les cracks. il me dit t'as pas envie de changer d'école pour la terminale Carrément, je veux avoir le bac parce qu'en fait, arrivé en terminale, le déclic d'avoir le bac, c'était plus pour moi liberté.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si tu as eu dans ces écoles là, moi à l'école, voilà, j'étais juste à l'école. Et en sixième, cinquième, tu as toujours ces terminaux de terminale là qui sont assez... Tu es un peu fan de... Le truc du foyer, tout le monde court derrière eux. Il y en avait un à l'école, c'était... Voilà quoi, tout le monde voulait être à la place.

  • Speaker #2

    C'était la star.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'il n'a pas eu le bac les deux premières fois. Et l'année où j'arrive à la seconde, je rentre dans le bus. En première, je vois le gars, il n'est plus du tout rayonnant, il est terne, il est dans son coin, tous ses potes sont partis, personne ne lui parle. Je vois le gars, je dis, oh, le bac ça fait ça.

  • Speaker #2

    Dans le bac,

  • Speaker #0

    il ne faut pas traîner. Donc moi, quand il me propose d'échanger d'école, parce que dans mon école, c'était no way, j'ai le bac, je n'étais pas du tout dans les dispositions. J'avais trop de plans quand j'arrivais en classe. J'étais au CEMAD, il y avait la plage en bas, il y avait trop de choses à faire. Trop de distractions. Donc j'ai dit, bon, écoute, le bac, on le fait parce que là, on est en terminale. On le fait, on passe à autre chose. Et donc, du coup, j'ai dit, hop, oui, mets-moi dans l'école de Meissa, que j'aille un peu changer de veste pour avoir le bac. Et d'ailleurs, c'est ça, en terminant, j'ai changé de veste. Je suis arrivé à l'école. Focus, je suis là pour le bac. Je ne suis pas là pour autre chose.

  • Speaker #1

    Mais c'est bien parce que ça veut dire que tu as quand même cette conscience de sentir que tu es dans une position ou si tu restes dans cette position, tu peux ne pas... Avoir le bac et tu as quand même la conscience de dire c'est mieux que je change parce que sinon je sais que je l'aurais pas.

  • Speaker #0

    Ouais il faut le bac. J'ai joué mon grand fer et je suis la première fois alors que c'est un excellent élève. C'est du genre il va se réveiller à 4h du mat, il va d'abord jouer à 1h de PS parce que c'est un bon élève dans tout. Parcourir c'est les techniques de Tekken. On va passer à ses cours donc du coup très bien rôlé. C'est le genre, il avait une voiture en terminale. À ce point qu'il était un bon élève. Et quand il n'a pas eu le bac la première fois, j'ai dit wow. Donc moi j'avais une pression en me disant que le bac c'était...

  • Speaker #1

    Si mon frère qui bosse dur,

  • Speaker #0

    il n'a pas eu le bac. Qu'est-ce qui va m'arriver à moi qui prends tout à la légère ? Parce que j'ai eu le BFM sans effort, j'avais perdu mon sac d'ailleurs. Deux mois avant le BFM, je m'en foutais pas mal. Chaque fois qu'on me disait « mais t'as révisé » , j'ai dit « c'est la moyenne, non ? » Parce que j'ai toujours eu la moyenne. Quand on me dit « c'est la moyenne, c'est pas un concours » , pourquoi vous mettez la pression ?

  • Speaker #1

    T'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je ne sais même pas où j'avais mis mon sac. J'avais perdu mon sac. Avec tes cours. Avec mes cours.

  • Speaker #1

    Deux mois avant.

  • Speaker #0

    Deux mois avant. Les gars voulaient que je révise, j'ai dit mais j'ai pas de cours. Et je comptais même pas réviser parce que...

  • Speaker #1

    Mais tes parents ils ont jamais remarqué que t'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Bah en fait, j'ai jamais ouvert un cahier à la maison avant le terminal. J'ai toujours fait ça moi. D'ailleurs un terminal m'a dit une fois Tu vois cher, quand tu travailles, on te voit. Parce que de toute ma vie, chaque fois elle venait me dire T'as bossé ? J'ai dit, j'ai metti des trucs sur la table. J'ai dit ouais, je viens de finir de travailler. Elle dit arrête ça. J'ai dit comment ça arrête ça ? Elle m'a dit bah... Et un terminal elle m'a dit tu vois là on te voit. Il dit ouais, ça va, que là je bosse. Et j'ai eu le bac. C'est mon père qui m'a appelé pour me dire que j'ai eu le bac. Tellement...

  • Speaker #1

    Tellement c'est quoi ? Tu stressais ou tellement lui te collait ?

  • Speaker #0

    Au moment où je suis allé composer au bac, je me suis dit que je n'ai peut-être pas tout cassé. J'ai quand même stressé parce que les gens échouaient au bac. J'avais cette pression, surtout quand en terminale, dans l'école où j'étais. Peut-être ça, ça m'a beaucoup aidé aussi. J'étais avec, comme c'est une nouvelle école, ils avaient récupéré beaucoup de gens qui avaient échoué au bac la première fois. Parce que les nouvelles écoles, elles veulent avoir des bonnes statistiques, j'imagine. Donc, ils n'ont pas pris de mauvais élèves, mais ils ont pris des gens qui ont échoué au bac. D'ailleurs, c'est une nouvelle école. Les autres sont dans la même école. Ils veulent changer d'école. Et donc, du coup, dans ma classe, il y avait beaucoup de redoublants. Ils étaient tous stressés du bac. Moi, déjà, c'était le prof de maths qui finit son exo. Quelqu'un lui dit, non, J'étais là, c'était comme des aliens. Ils avaient corrigé ça comme ça. Et le prof était obligé de lui expliquer pourquoi on corrige ça. On peut faire comme ça, on peut faire comme ça. Donc c'était ça un peu l'ambiance dans ma classe. Et donc c'est ça, je me souviens très bien le jour du bac. J'étais passé chez un pote. tu étais là j'étais dans le quartier quand j'ai eu le bac on m'appelle mon père m'a dit allo tu es où ? il m'a dit je m'apprête à aller à la délibération parce que j'étais en retard il m'a dit c'est bon t'as eu le bac il m'a dit ok je règle ça et ça va j'ai voulu le taquiner je lui ai dit tu te souviens du BFM ? parce que le BFM c'était différent je l'ai eu au deuxième tour et quand j'ai eu le BFM quand j'ai eu le deuxième tour ça m'avait un peu fait ça m'avait un peu fait mal parce que j'ai pas passé au premier coup Bon, je suis rentré chez moi, j'ai dit j'ai échoué. Donc ça n'a surpris personne. Parce que je ne voulais pas qu'on me fasse réviser avant le deuxième tour en fait. Donc je me souviens, il y avait un tournoi de tennis. Donc je suis allé faire mon tournoi tranquille. Et le matin du deuxième tour, je suis rentré dans la voiture de mon père. Parce que mon cousin devait se déposer aussi pour le deuxième tour. J'ai dit, ouais, j'ai le deuxième tour. Il m'a dit, comment ça, t'as le deuxième tour, t'as pas échoué ? J'ai dit, bah, j'ai juste dit j'ai échoué, j'ai pas dit j'ai pas une deuxième chance. Et là, mon père me dit, tu es fatigué et du coup il me dépose dans le centre et le soir j'étais au père je te remets ah non mon père claque sur la tête Il ne m'a jamais tapé. Moi, je suis fan de lui parce que le niveau de... Le self-control. Je l'ai mis, oui. D'ailleurs, j'ai beaucoup appris. Il me dépose au centre. Je rentre le soir. J'ai dit, j'ai le BFM. Il dit, non, écoute, il allume sa caisse. Au centre, il appelle ma mère. Il dit, oui, il a vraiment le BFM, ce con. Et il m'a fait reprendre la troisième.

  • Speaker #1

    OK. Malgré ça.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai passé d'excellentes vacances en troisième.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Allez, meilleure vacances de ma vie parce que j'ai le BFM. Mais ce que mon père ne savait pas, c'est que j'avais plus de sang en absence. Tu vas te dire comment un jeune il fait sans absence, et d'ailleurs c'est ça pour ça que j'ai changé d'école en troisième, ben c'est pas possible. Mais comment t'as fait ça sans absence en troisième ? Ben je signais, je falsifiais les mots de papa pour justifier mes absences.

  • Speaker #1

    Mais sans ? Sans avec le BFM,

  • Speaker #0

    c'est ce que je dis à mes parents, ça veut dire que j'ai quand même raté trois mois de cours. Bon, c'est normal, quand on donne le bulletin, on dit sans absence. Mon père, le jour où il m'a dit, on va prendre ton bulletin, je me souviens trop de ce matin-là. Il me dit, on va aller quoi ? On va prendre ton bulletin. Il est allé, va quand c'est fini. Il est allé, va quand c'est fini. Mon père, c'est un enseignant, tu vois. Et les vacances étaient finies, il est arrivé à l'école. Je ne voulais même pas descendre de la voiture. Parce que je ne voulais pas être à côté de lui quand il va me découvrir. On m'a mis mon bulletin, il y a un 10. Je me souviens, il y avait 10, 30 de moyenne. parce que j'ai toujours eu mon 10 on va pas m'en vouloir j'ai jamais eu moins de 10 dans ma vie Il regarde le bulletin, il dit à l'école. Il est fâché avec son interlocuteur. Il dit comment ça se fait que moi, mon fils, il a raté 100 jours d'école. Il était où, mon fils ? Pendant 5 jours où il était censé être à l'école.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Mais tu étais où moi-même ? Je pose la question, je te dirai pas. C'est bizarre, on rate.

  • Speaker #1

    100 jours ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'était quand même énorme. Ce qui fait que j'avais beaucoup de lacunes, seconde, première, donc tu vois.

  • Speaker #1

    Mais même l'école, ils ont pas appelé pour dire mais c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Bah je faisais des mots !

  • Speaker #1

    Non mais même si tu faisais des mots.

  • Speaker #0

    J'ai même... Non parce que j'avais mis un autre numéro sur le... En fait, je suis très ingénieux, hein. J'ai pas de mentir. J'étais bon dans ce que je faisais. Et dans l'inscription même, j'avais réussi à changer le numéro de ma mère dessus. Il y avait une dame qu'on appelait. C'est pas possible. Il y avait une dame qu'on appelait qui était ma mère. Elle disait que j'étais malade, que j'étais pas bien et tout. Et je faisais le mot et je l'ai ramené. Et ils n'ont jamais su parce que... D'ailleurs là, je pense que même, heureusement, mon père n'écoutera pas le off-show. Parce qu'il ne sait pas toujours comment j'ai fait pour passer tous ces jours d'absence.

  • Speaker #1

    Incroyable. Son jour, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne m'en étais pas rendu compte. C'est quand ils m'ont comptabilisé le truc, j'ai regardé Mec les gars, c'est des traîtres ! Ils ne peuvent pas juste mettre ma note et passer à autre chose ? Pourquoi ils mettent mes jours d'absence ?

  • Speaker #1

    Donc, tu passes ton bac ?

  • Speaker #0

    Je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Tu as ton bac. Et quand tu as ton bac, est-ce que tu sais déjà ce que tu veux faire ? Genre, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter vers la pédiatrie ? Ou est-ce que... C'est quoi qui se passe quand tu as ton bac ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai mon bac, c'est roue libre. C'est-à-dire que j'ai mon bac, déjà, moi, c'est réglé. Je suis un homme libre. Le bac, c'était la liberté. Je quitte le lycée, je quitte cette histoire de 8h30, 16h30. Tu es assis en classe, tu as une pause. Voilà, tu n'as plus d'un contrôle. Et je n'avais pas de préinscription. Ça, je l'ai compris que quand j'ai dû aller faire la co-campus France pour mon petit frère, que mes parents, à moi, ils ne voulaient pas que je sorte du pays. Et donc, comme quand je révisais avec mon groupe de travail, il y avait un travail à trois. Il y a une des trois qui voulait... D'ailleurs, on est pédiatre aujourd'hui ensemble. D'ailleurs, c'est elle-même qui... Je reviens à ça un peu tout de suite. Quand on remplissait les fiches d'orientation, moi, mon père voulait que je sois médecin. D'accord.

  • Speaker #1

    C'était déjà une volonté.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est ça, sa réussite. Il va me dire, ouais, mon fils, le terrible, il est médecin. Donc ça, je sais qu'aujourd'hui, il est assez fier de ça. Et justement, quand on remplit les fiches, d'ailleurs, ils m'ont toujours répété, toi, t'es gentil, toi, tu aimes rendre service, tu ferais un bon médecin. Et donc, du coup, à force, quand ton père te répète ça, t'as envie d'être médecin. T'as pas vu que tu vas bosser 8 ans, tu vas bosser 12 ans, t'as pas vu tout ça. T'as juste vu que ton père te voit comme un bon médecin. Et c'est pas comme si t'avais une carrière de prévu. Je voulais être architecte parce que je dessine super bien. Et j'aime les maths. J'aime bien les sciences, en fait. J'adore les sciences. J'adore SVT. j'ai toujours adoré tout ce qui est scientifique Mais là, je n'ai pas de quoi aller faire des études ailleurs. Et comme je te disais, ce n'est pas avec des gens qui ont 100 jours d'absence qu'on va sortir du pays.

  • Speaker #1

    On ne peut pas l'envoyer à l'étranger, lui. Non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Il aurait fait des études,

  • Speaker #1

    quoi. Si sur place, il a 100 jours d'absence, non, non, non. Comment ça va se passer ?

  • Speaker #0

    Du coup, en remplissant la fiche jaune, tu me souviens encore, la fiche était jaune, où on orientait. Moi, je mets médecine. Et comme je n'ai pas d'autre choix, je mets médecine, je mets médecine,

  • Speaker #1

    je mets médecine. sans même toi savoir le nombre d'années qu'il y a derrière tout ?

  • Speaker #0

    En fait, je me dirais que je n'étais pas assez intelligent pour savoir que j'allais avoir 30 ans et encore être en train d'étudier. Sur le coup, je ne suis pas le genre à projeter aussi loin dans ma vie. Moi, je sais que je suis en train de faire le bac. Je vais avoir le bac. Qu'est-ce que je vais faire après ? Avec des gens qui sont intelligents, qui ont déjà refait le bac, qui rêvent d'être médecins. Donc, je me dis, j'espère que je serai médecin. Allons-y. Bon, on y va. donc j'ai rempli mes titres ouais

  • Speaker #1

    Tu n'as pas d'autre choix ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas d'autre choix. Je ne sais pas quoi d'autre je vais faire dans ma vie. Je ne me vois pas faire autre chose. Je ne me vois même pas être médecin, mais il paraît que la médecine, c'est bien. Et puis, c'était assez prestigieux.

  • Speaker #1

    Oui, médecin, c'est toujours...

  • Speaker #0

    Et justement, si j'avais resté au Sénégal étudier, avec tous les gens qui se fréquentaient c'est pas pour me la péter mais je voulais quand même Réussir.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que les gens réussissaient à côté de moi, ils avaient des bonnes notes, les gens étaient fiers. Et je voyais bien que les gens étaient fiers. D'ailleurs, j'ai toujours vu mon père être fier de mon grand quand il ramenait des 16, mon petit frère. Il était fier, quoi. J'ai bien envie de procurer ce sentiment autour de moi, que les gens soient quand même fiers. Et du coup, je coache médecine et j'arrive à la médecine. Paf ! Premier jour, d'ailleurs, après de très bonnes vacances.

  • Speaker #1

    Mieux que la troisième.

  • Speaker #0

    Parce que là, je suis sur mon nuage. J'avais ma médecine le premier jour. Je comprends que je viens de... Ah oui, je viens de montrer une photo après de moi, après ma première année. Je comprends que je viens de m'engager dans quelque chose de...

  • Speaker #1

    Donc, tu es à la fac de médecine ici à Dakar.

  • Speaker #0

    Oui, fac de médecine ici à Dakar. J'arrive. Le premier jour, c'est intense. On est rempli en amphithéâtre. Peut-être, je pense qu'on est 400. C'est parti pour faire cours debout. Cours debout. C'est très sportif. C'est-à-dire que tu arrives le matin, tu fais deux heures de cours debout, le prof, il répète pas.

  • Speaker #1

    Comment ça, cours debout ?

  • Speaker #0

    Tu es debout, j'avais un notepad où je bloque les feuilles. Et je suis parti pour prendre des notes.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de siège ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas assez pour tout le monde. Donc c'est ça, tu es du campus et les gens du campus arrivent à prendre des places à 5h du mat, un peu avant la prière. Donc c'est ça, pour faire des places, tu vois, c'est pas moi qui vais venir à 6h pour avoir des places. Donc j'ai plutôt choisi le côté sport. Heureusement, j'avais déjà un background de sportif à l'époque.

  • Speaker #1

    Ouais, avec le tennis et tout.

  • Speaker #0

    Avec le tennis. Donc ça arrive, j'arrive debout et je fais 8h, 19h. Et c'est intense. Et c'est parti. 8h19, debout. Des fois t'as laissé, après il y avait des affinités, des gens qui vont te regarder une place.

  • Speaker #1

    Et puis je pense que ça doit être un peu comme un peu partout, souvent la première semaine tous les élèves sont là, puis après il y en a de plus en plus qui disparaissent.

  • Speaker #0

    Les gens sont là,

  • Speaker #1

    les gens étaient là.

  • Speaker #0

    Les gens étaient là, les gens étaient là en première année, les gens étaient là en deuxième année, sauf qu'après entre temps... On sait un peu qui vient d'où, il faut garder une place, ça peut se faire comme ça. Et du coup, après, t'as un petit cercle, t'arrives à t'asseoir à certains cours, à d'autres cours, c'est pas possible. D'ailleurs, le cours du matin, c'était un peu compliqué. Après, il fallait sortir, courir. Parce qu'on avait ma fille qui était un peu loin. Donc c'était un peu... Moi, j'étais pas du genre à faire semblant à marcher, donc je sortais, je courais. Après, je me suis dit, bon, écoute, tout ça, y'en a marre. On fait les cours debout. Le soir, le matin, on s'est connus debout, c'est tout. On y va. Et ça s'est fait comme ça. Et on a charbonné, parce que quand on arrive, on voit le niveau de pression.

  • Speaker #1

    Ah ouais, et puis surtout que la fac, c'est tellement un autre monde comparé au lycée. Déjà, comme tu viens de dire, vous êtes 400, debout, personne ne te surveille. Le prof, il ne sait pas comment tu t'appelles, il ne sait même pas où tu es, il ne sait même pas où tu viens. Il ne connaît rien à ta tête,

  • Speaker #0

    tu ne viens même pas.

  • Speaker #1

    Et pour un jeune homme qui aime la liberté comme toi... C'est facile de se perdre et de ne pas aller dans les cours et tout, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai arrêté les cours plus tard. Ça c'est naturel, il revient au galop. Mais quand même, mes deux premières années...

  • Speaker #1

    Tu es focus quand même un peu. Je suis focus.

  • Speaker #0

    Première année surtout, je suis arrivé super focus parce que j'arrive, je vois les gens qui ont redoublé. Des gens qui ne sont pas nuls, parce qu'il faut savoir qu'en fac de médecine, tu arrives, les gens se débattent avec... C'est-à-dire que quand on va en fac de médecine, le quota, c'est maths, PC, SVT qu'on cumule. Et les gens qui ont 56 points. ils ont rien laissé au bac et donc il y a un niveau qui est là et il y a des gens qui ont repris qui ont eu un bac de malade qui étaient là l'année dernière qui sont pas passés donc dès que t'arrives je me mets en situation de bac ouais c'est ça tu es en situation de en situation de bac je me dis ça c'est comme le bac on s'y met donc je m'y mets je fais mes cours normal je prends des notes normales Je focus. Premier examen vient. J'ai 44 points sur 80. Je suis déçu. Je suis déçu parce que je n'avais jamais autant bossé de ma vie. C'est-à-dire que même au bac j'ai bossé, mais ce que j'ai bossé en première année de médecine, je ne savais même pas que c'était possible d'autant bosser. C'est-à-dire que le matin de l'examen, j'ai récité mes 40 cours. Je marchais dans la rue, quand je vois les jeunes assis sous les lampadaires, des fois je les encourageais, les gars, là je n'ai rien, j'étais là, c'était mon lampadaire. C'est-à-dire qu'on était là, on bossait. jusqu'à pas d'heure et on métalisait tout le programme je ne sais même pas comment les gars ils font pour nous donner 10 c'est à dire que mon 10 que j'avais en seconde première je comprenais parce que je n'avais pas révisé j'arrive je compose j'ai 10 j'ai 11 c'est bon je passe Mais un phare des médecines ? Et je bûche. J'ai bûché jusqu'à... Je dors, tu me réveilles, je récite un truc tellement je suis dans le truc. Et d'ailleurs, je me souviens, la première année, je me suis retrouvé seul à Sali. Parce que je suis allé à la maison de mon père. J'ai dit à mon père, laisse-moi ici. J'ai passé dix jours pour réviser tout seul.

  • Speaker #1

    Tout seul ?

  • Speaker #0

    Tout seul. Les gens m'ont dit, comment ton fils est à Sali, il révise ? Mon père a dit, écoute,

  • Speaker #1

    laisse-le.

  • Speaker #0

    j'étais posé, j'allais à la plage, je bossais, je faisais que ça Tout seul. Parce que c'était... À quel point j'étais concentré.

  • Speaker #1

    Et toi, tu te dis qu'en mettant tous ces efforts-là, non, je n'aurais pas 10. Si quand je ne travaille pas, j'ai 10.

  • Speaker #0

    Je n'y allais pas pour être premier. Je disais que je vais être à l'aise. Donc quand j'arrive, j'ai 44. J'ai dit, mince. Avec tout ce que j'ai fourni, je vois des gars qui ont des 70 points. J'ai des chèques Il va falloir bosser, on ne fait que commencer en fait. Heureusement, la première année, je passe en premier tour. D'ailleurs, c'est la seule fois de ma vie à médecine où je passe en premier tour. Je passerai toutes les autres années en deuxième session. Parce qu'en deuxième année, coup du destin, un jour on sort pour faire un don de sang. Je n'ai jamais raté un cours avant ce jour, promis. J'ai fait tous mes cours. Ce jour-là, on me sort pour faire... On avait une campagne de don de sang. Donc moi, je donne du sang. Ça prend un peu de temps. Le cours a commencé. Et là, il y a mon pote qui me dit... Bon, je vais l'appeler. Le thé qui est passé. On va aller manger au Piazzola. J'ai dit... Piazza, je pensais en ville. Il dit, je ne pense pas que j'ai les sous pour ça, en fait. Je lui dis, non, t'inquiète, j'ai géré. On est parti.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Et j'ai pas remis les pieds en cours de toute l'année.

  • Speaker #1

    Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    Ah les gars, ils m'ont ramené, ils m'ont ramené.

  • Speaker #1

    Ils t'ont remis la piqûre.

  • Speaker #0

    Ils m'ont remis la piqûre de pas aller en cours. Après se réveiller le matin, aller en cours, faire cours debout, c'était plus possible. Je me réveillais le matin, je traînais jusqu'à 10h, j'étais libre. Je mangeais à la maison, j'étais en famille, je prenais un bon petit dé, à l'époque je faisais un kilo de PNL, les gars venaient même, je faisais la cuisine pour tout le monde. Et c'était parti, ah c'était parti. Et cette année-là, je passe avec indulgence, je pense en deuxième session, donc toute l'année, j'avais toute l'année, absolument toute l'année, les deux sessions, tous les deux semestres, 8 modules à faire en deuxième session. Je dis ok on le fait, tu assumes. Donc je me pose, je passe. Je me souviens je passe avec IND. Bon IND ou pas, on est passé. Il y en a qui sont pas passé, on est en 3ème année. Et on est parti. 3ème année aussi, session, j'ai gère. 4ème année aussi session,

  • Speaker #2

    j'ai gère.

  • Speaker #0

    Après en 4ème année il m'arrive un petit coup un peu dur en 5ème année. C'est que mon binôme, celui avec qui je bosse depuis le premier jour, il chope une sale maladie, donc il est hospitalisé. Il frôle même la mort d'ailleurs, il s'en sort avec une paralysie. très malade et tout. Donc, c'est pas que je l'attends, mais j'avais jamais bossé sans lui. C'est-à-dire qu'à médecine, on avait des styles de bosse très différents. Moi, j'avais une approche... Il avait une approche différente de la mienne et on se complétait bien. On avait nos différents, mais on bossait ensemble.

  • Speaker #1

    Mais vous aviez trouvé votre cohésion dans le travail.

  • Speaker #0

    C'est du genre, ma troisième année de médecine, je suis passé, je me souviens, les deux derniers modules. On a bossé jusqu'à 6h du mat, j'étais fatigué. Il m'a dit, Joe, viens, rafle-toi. on fait cet examen c'était le pro des anciennes épreuves et le matin là je refuse de faire l'épreuve il me réveille, il met de l'eau on fait l'épreuve, on arrive à 8h10 on donne l'épreuve, c'est la même épreuve j'ai fini en 10 minutes je pose l'épreuve en premier, je rentre, j'ai sommeil quand je pose l'épreuve c'est comme si j'ai pas composé tellement j'ai composé vite, alors qu'en fait j'ai même pas lu les questions et je suis parti et on sort, il me regarde et donc du coup Tu vois, c'est le genre de gars là,

  • Speaker #1

    quand tu le perds en cinquième année,

  • Speaker #0

    t'arrives, t'es dans une année. En cinquième année, on appelait ça le grand prix du doigt, tellement c'était dur. C'était l'année la plus dure en médecine avant. Bon, maintenant, ça a changé avec le LMD. Et cette année était carrément épique. Lui, il était malade, donc il n'était pas avec moi. Ah non, il avait repris l'année à cause d'un report de notes maladroit. C'est l'année qui suit qu'il tombe malade. Et l'année-là, je redouble. Mon père me dit, ah, tu attends. Il dit, de toute façon, on n'est pas prêts de quitter cette fac. On est qu'en cinquième année, il reste la sixième année, après, il faut faire l'année de clinique. Bon, après, j'ai essayé de me recycler, j'ai essayé de réapprendre, parce que je n'avais pas du tout l'automatisme. C'est-à-dire, tu te lèves, tu n'as pas envie de bosser, tu as le bas qui te stimule. C'était très difficile de se remettre dans le bas, de bosser sans lui. Et il a fallu que je continue sans lui. La 5e année, la 2e année, je n'ai pas eu un autre bunon. Je n'en ai jamais eu d'ailleurs, depuis le temps. C'était mon unique bunon de boss. Aujourd'hui, c'est mon frère. Bunon de boss, non, c'est mort. Après, j'ai fait ma 5e année. Je me suis marié à la fin de ma 2e,

  • Speaker #2

    5e année.

  • Speaker #0

    C'est la 6e année. Bref, j'ai fini mes modules. J'ai fini tout ce qui est théorique. Je me souviens, je vais presque faire quelques mois sabbatiques.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, il faut se lever pour aller faire maintenant un an de stage pour pouvoir faire la thèse.

  • Speaker #1

    La question que je ne t'ai pas posée, c'est pendant ces 5 ans, 6 ans, est-ce que tu t'orientes déjà en pédiatrie ou c'est de la médecine générale ?

  • Speaker #0

    Ah non, du tout. En fait, il faut savoir qu'on commence la médecine réellement. Je dirais en troisième année. La première, deuxième année, c'est très scientifique, chimie organique, chimie physique. C'est vraiment dans les matières scientifiques. On met les bases. D'ailleurs, on se demande pourquoi on apprend tout ça. C'est bien après qu'on se dit, ah, on comprend plus vite maintenant. Et donc, du coup, en troisième année, on fait la semi-o. En quatrième année, on fait tout ce qui est pneumo, cardio.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    on fait la pédiatrie en cinquième année.

  • Speaker #1

    Et donc en gros, tu te... touches à tout, il n'y a pas de spécialisation. Non, il n'y a pas de spécialisation.

  • Speaker #0

    On peut faire le concours d'internat pour être orienté et faire une spécialité plus tôt. C'est une autre voie d'ailleurs pour finir la médecine, on va dire, plus tôt. Parce que quand on réussit au concours, on commence la spécialisation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je t'explique ça tout de suite justement parce que quand je fais mes six ans de théorie, comme je disais tout de suite, il faut faire maintenant un an de stage. Où tu vas faire quatre mois, quatre mois, puis quatre mois en stage rural.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et justement là, c'est là où je reçois ce coup de fil. Un peu comme toi hier soir. Et c'est cet ami avec qui j'ai fait la terminale, avec qui je bossais, qui me dit hey. Tu fais quoi ? Il me dit, je suis à l'hôpital, je dois déposer au service de médecine interne. Il me dit, il y a des places libres en pédiatrie à Basnaou comme faisant fonction interne. Donc, je disais tout à l'heure que tu peux réussir un concours d'internat et donc être placé dans un hôpital. Donc, il y a des services, quand ils n'ont pas d'interne, ils ouvrent des postes de faisant fonction.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    où justement c'est payé. Et tu bosses, bien sûr, comme un fou, mais au moins c'est payé. Et c'est considéré comme stage. Donc tu peux avancer dans ta médecine. Et c'est ça en fait.

  • Speaker #1

    Et tu cumules déjà pour ton stage de fin de diplôme.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui me fait devenir pédiatre. Parce que j'arrive, je dépose direct. C'était un no-brainer parce que je ne gagnais pas ma vie. Je n'avais aucune perspective de gagner ma vie. Je démarrais de l'argent à ce moment-là. Et là, hop, on me dit, il y a 80 000 que tu peux gagner par mois. 80 000, c'était le rêve. Et je dépose. On dépose, on prend et c'est parti pour une...

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça que tu rentres en pédiatrie ?

  • Speaker #0

    Ah, je rentre en pédiatrie. Wow ! Avant ça, je pensais être... J'ai voulu être orthopédiste, j'ai voulu être gynéco parce qu'en 5e année, pourquoi je reprends aussi, c'est qu'en 5e année, on avait des salles de gynéco, j'avais tellement aimé que je n'allais plus en cours. Mais au moins là, j'étais à l'hôpital, c'était un peu différent, je ne traînais pas, j'étais à l'hôpital tout le temps parce que j'étais vraiment inclus dans l'équipe et ça marchait bien. J'étais à l'hôpital, ils me faisaient travailler, j'adorais ça et j'ai cru que j'aimais la gynécologie. c'est un premier mois de FFI à Basse-Nord que j'ai compris que ce n'est pas la gynéco que j'aimais. C'est les enfants que j'ai mis. Parce que là je suis en salle de réa, je suis en néonate et je ne sors plus de cette salle. J'arrive à l'hôpital à 7h, j'ai du mal à quitter l'hôpital. C'est 3 grades la semaine. Donc on est là de 8h à 20h. Le lendemain on est là de 8h jusqu'au lendemain à 20h. J'habite à l'hôpital. Parce qu'il faut un temps de jeu quand même pour comprendre tout ce qu'on va ensuite essayer de pratiquer. Et c'est parti. Je fais 4 mois. On signe mon stage, je fais encore 4 mois, on signe mon stage, maintenant il faut aller faire le stage rural. Et donc j'ai fait un massage rural. D'ailleurs j'ai dit souvent en déconnant que c'est là où j'ai perdu mes cheveux parce que je suis devenu chauve au massage rural.

  • Speaker #1

    On t'a envoyé où ?

  • Speaker #0

    On m'a pas vraiment envoyé à un endroit compliqué. J'ai choisi un endroit compliqué pour aider un ami. Après ça, ça m'apprendra d'autres choses dans la vie. Parce que j'ai voulu arranger quelqu'un. Et je suis allé dans un coin qui était vraiment dur. J'ai fait une calvitie de stress. Et c'est comme ça. J'avais un selfie à ma femme un jour, elle m'a dit, il te manque des cheveux sur la tête. J'ai dit, comment ça ? J'ai dit, bon, je vais me raser. Et là, je me rase, je vois que ça ne pousse plus. J'ai un ami de la moto, il m'a dit, Oui, tu fais une calvitie de stress. Ah ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Parce que là, on a rigolé à cause de la blague.

  • Speaker #0

    mais c'est sérieux c'est marrant mais j'ai vraiment perdu mes cheveux entre le 31 décembre 2016 et le 30 avril 2017 ah ouais ah oui littéralement j'ai la date précise parce que je suis rentré le 30 avril c'est mon anniversaire et je suis parti le 31 décembre et c'est vraiment un coin dur à vivre j'étais à Waoundé au niveau du fleuve Sénégal c'est pour te dire à quel point c'était aride c'est la première fois où j'ai vu des mouches boire de l'eau Non, tu rigoles,

  • Speaker #1

    hein ? Je rigole parce qu'effectivement, j'ai jamais vu des mouches boire de l'eau.

  • Speaker #0

    Et même une fourmi, ça veut dire que tu manges une mangue, mais en fait, la mouche, elle s'intéresse pas. Elle est sur l'eau. Et tu vois carrément la goutte d'eau être zippée par la mouche.

  • Speaker #1

    Tellement c'est aride. Tellement c'est aride.

  • Speaker #0

    J'ai fait un coup de soleil, je pensais que c'était les blancs qui faisaient le coup de soleil. je me suis réveillé quelque part, on m'a mis de l'eau et là Et là, le gardien, il était fâché contre moi. Il me dit, mais toi, Diouf, où tu étais à cette heure-ci ? J'ai dit, mais j'étais chez moi. Il me dit, mais quand tu marchais là, est-ce que tu as vu quelque chose ? Tu as vu un truc vif ? J'ai dit, oui, c'est vrai qu'il n'y a que le vent. Il me dit, oui, effectivement, tu ne verras pas de lézard. Tu ne verras aucun animal. Rien qui vive, qui circule entre une certaine heure. Tellement il fait chaud. D'ailleurs, je me souviens, le premier jour où j'ai appelé le technicien de la clim pour dire que ça marche pas la clim et j'ouvre la porte Et quand j'ouvre la porte du bureau, je réalise que la clim marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est juste qu'il fait trop chaud.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'il fait trop chaud et je ferme vite la porte. J'ai dit, mais il en faut deux ou trois dans le bureau. Et c'est une dinguerie. Il fait chaud. La bouffe, c'est compliqué. D'ailleurs, c'est là où j'ai arrêté de regarder les statues. Quand je ne regarde pas les statues, c'est parce qu'il m'est arrivé des soirs de ne pas dormir. Parce que j'ai fait l'erreur de regarder des statues. Il y avait à manger. alors que je venais de manger une pastèque et de boire 2 litres d'eau pour essayer de calmer ma faim Il fait 3 heures du mat, je dors de fatigue parce qu'il fait chaud.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    la première fois que j'ai mis le ventilateur sur moi, ça m'a brûlé. Donc, ce n'était pas une option de juste se faire ventiler parce qu'il faisait chaud. Et voilà, c'est parti. J'ai fait mes 4 mois.

  • Speaker #1

    4 mois ?

  • Speaker #0

    4 mois, oui. J'ai fait 4 mois. C'était compliqué parce que si je décidais d'annuler ce que je voulais faire, il fallait que je rentre. Que je fasse un autre tirage. et on ne fait pas un tirage chaque fois. chaque jour. Il fallait attendre un autre cycle. Et ça allait me ralentir parce qu'on m'attendait pour que je fasse ma thèse et que j'aille faire ma SP. Et à un moment, tu veux gagner du temps parce que tu es rentré à la fac il y a six ans. Comme je t'ai dit, il n'y a aucune perspective. je suis censé faire mon sale pour faire ma thèse, pour ensuite faire ma spécialité. Donc, j'ai encore quatre ans qui m'attendent.

  • Speaker #1

    Oui, tu as encore quatre ans qui t'attendent. Tu es marié, tu as ta femme.

  • Speaker #0

    Donc là, quand même, tu comptabilises des trucs. Du coup, j'ai fait mes quatre mois, tout fier. Je suis rentré.

  • Speaker #1

    Et quand tu as dû finir les quatre mois ?

  • Speaker #0

    J'ai fini le jour même que je suis rentré.

  • Speaker #1

    La question, c'est parce que, oui, effectivement, c'est des conditions qui sont dures, mais j'imagine que pendant ces quatre mois... tu crées quand même aussi des liens avec les enfants que tu vois, les choses comme ça. Donc, ça doit être quand même aussi... Oui, tu as ce soulagement de rentrer parce que tu sais que je ne serai plus dans la chaleur de dingue et tout, mais en même temps, tu dois avoir quand même un pincement

  • Speaker #0

    au coeur de laisser ces enfants là et tout non faut pas déconner j'ai quitté j'ai laissé mes bagages là bas parce que j'avais une voiture qui pouvait m'en ramener en fait le truc c'est que souvent on a cette sensation ou médecin j'ai dit ça souvent à mes patients arrêtez de me prendre en otage vous faites du chantage affectif c'est à dire qu'aujourd'hui on déploie une personne dans un endroit on veut qu'il règle les problèmes je peux pas régler les problèmes moi tout ce que je c'est que là où je suis Je vais faire le taf. Je vais donner le maximum. J'ai investi à 100%. J'ai bossé. C'était un centre qui était compliqué. Et j'ai bossé. J'avais 4 mois. D'ailleurs, je me souviens, c'est quand je quitte, qu'on me propose des conditions, qu'on me propose une clim. D'ailleurs, c'est 2 jours avant que je quitte, qu'on me dise oui. On va t'installer dans une clim chez toi. J'ai dit, vous êtes sérieux ?

  • Speaker #1

    Il voulait te garder.

  • Speaker #0

    J'ai dit, de quoi vous parlez ? Je suis parti. je suis parti le 31 décembre, c'était

  • Speaker #1

    4 mois pile poil.

  • Speaker #0

    il n'y a pas eu un jour de plus je suis revenu plus tard récupérer mes bagages et je suis revenu avec mon petit frère et ma femme et quand on arrive dans mon village le chauffeur me dit mais ton endroit là c'est sérieux là tu es là où tu étais et quand on arrive chez moi je lui demande là où j'étais il me dit tu as vécu ici idiot j'ai vécu ici mais c'est bon je reverrai le même parcours parce que dans la vie ça m'a appris beaucoup de choses ah non j'imagine même pas comme je dis j'étais parti pour aider quelqu'un et ça m'a appris beaucoup de choses aussi à quel point tu peux t'investir personnellement ? dans tes relations personnelles même et ça m'a fait grandir comme j'ai dit j'ai perdu mes cheveux là mais vraiment j'ai gagné énormément en expérience humaine d'ailleurs, j'ai jamais eu problème pour jeûner de ma vie après cet endroit là parce que la nourriture maintenant d'ailleurs les gens le savent quand ils viennent au cabinet je mange pas, je travaille toute une journée, je ne prends que des fruits, je n'ai pas de problème.

  • Speaker #1

    Parce que tu as vécu cette habitude.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Pour rien au monde, j'aurais fait autrement, parce que ça m'a appris beaucoup de choses. Et là, je vais rentrer, paf, je fais ma thèse, et c'est re-bolote. Je vais balancer à Albert Royer pour faire mon premier stage en tant que... On va dire spécialiste, spécialiste. Parce que là, maintenant, je suis inscrit, je suis en spécialité. Même si j'avais commencé trois ans avant, en faisant fonction. C'est pour ça que j'ai des patients qui sont vieux, qui ont aujourd'hui neuf ans.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Même eux, quand je dis j'ai fini en 2022, ils me disent...

  • Speaker #1

    Mais attends, comment tu me voyais ?

  • Speaker #0

    J'ai deux ans, trois ans. Mais officiellement, je suis pédiatre depuis 2022. C'est ça,

  • Speaker #1

    officiellement, comme tu as dit, tu es inscrit à partir de 2022 sur les listes en tant que pédiatre officiel.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai fini. J'ai fini mes quatre ans.

  • Speaker #1

    Sauf que tu fais trois ans d'expérience un petit peu avant.

  • Speaker #0

    Depuis, je ne fais que de la pédiatrie. C'est pour ça que des fois, mes patients me disent, tu me donnes quoi en adulte ? Je dis, moi, je n'ai pas fait de médecine adulte. Mon année clinique, je ne fais que de la pédiatrie. J'ai fait mes quatre ans de FFI, quatre mois de FFI, quatre mois de FFI. je suis allé faire mon stage rural où on savait que j'étais à l'aise avec les enfants. Donc par défaut, ça a réglé les problèmes. On m'a remis chez les enfants. Du coup, après, je suis rentré, j'ai fait ma spécialité et je suis resté avec les enfants. J'ai jamais fait autre chose.

  • Speaker #1

    OK. Donc officiellement, depuis 2022, en tout cas, officiellement, c'est là où tu es pédiatre. Ouais. OK.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans.

  • Speaker #1

    Depuis trois ans. Ça t'a fait quoi quand justement, on t'a dit que ça y est, c'est officiel. Là, tu es pédiatre.

  • Speaker #0

    Parfait. C'est pas comme le bac. Ce qui se passe, c'est que... D'ailleurs, je suis allé à ma présentation de mémoire. Je suis arrivé le dernier. Et même mes maîtres étaient un peu fâchés. Ils m'ont dit, mais les gens sont là depuis 7h, pourquoi tu viens à midi ? Le truc, c'est que je bossais depuis 2019. J'avais déjà des patients. J'avais une double vie dans ma spécialité parce que... Comme je te disais à l'époque, quand j'ai pris le contrat pour l'argent, faire pédiatrie, ça m'a ouvert des portes dans la pédiatrie parce que j'ai commencé tôt. Et en 2022, quand je finissais, je bossais à plein temps. C'est-à-dire que j'ai bossé 24h sur 24, parce que j'étais à l'hôpital à 8h-15h. J'allais consulter du 15h à 2h-3h. La nuit aussi, je faisais des réceptions de bébés. Du coup, je bossais 24h sur 24, 7 jours sur 7. Donc, quand on revient pour finir, pour me donner mon diplôme, Merci. C'est genre... C'était une libère... Comment je peux dire ça ? Je taquine des fois les jeunes quand ils me disent que la spécialité c'est dur. Je dis prenez ça comme un paxe. Vous êtes là pour les papiers. Faites vos quatre ans, prenez vos papiers. Parce que la fin est dure. La fin est super dure, c'est contraignant, tu dois écrire un mémoire. Tu es à l'hôpital, tu dois faire des gardes, tu dois former des juniors. Mais en fait le truc c'est que tu veux juste finir ton temps, descendre et aller bosser. Parce qu'en fait ça fait 12 ans que tu as commencé des études. Tu vas aller bosser en fait. Et ce papier, c'est ça qui t'empêche de bosser en étant libre dans ton cœur, en te disant que... Là,

  • Speaker #1

    c'est bon, je suis.

  • Speaker #0

    Officiellement, c'est pourquoi beaucoup de gens t'apprennent depuis 7 ans.

  • Speaker #1

    Aux yeux des gens, tu es déjà un pédiatre, mais pour les professionnels et pour le milieu,

  • Speaker #0

    tu n'es pas encore reconnu. Même mon père, ça m'a un peu choqué qu'après je reste à Dakar, il me dit, alors tu vas aller en Europe ? Tu as vrai que j'ai dit non, j'ai des patients. Lui, il a pris du temps à comprendre que j'avais des patients. Il m'a même une fois dit que tu manques d'ambition. Ça m'a fait un peu mal quand il m'a dit ça, mais j'ai dit bon tu comprendras. J'ai dit j'ai des patients, je me vois mal quitter le pays, sortir un an, revenir pour dire oui le même pédiatre que vous avez connu, il allait faire un an en France, il est revenu. S'en foutre. Depuis des années tu règles leurs problèmes, tu as l'écoute, tu suis leur enfant, donc techniquement c'est pour ça qu'ils ont besoin de toi. Et donc je suis resté, le temps ne m'a pas pris. Donc c'était un deuxième coup dur parce que je me souviens, la quatrième année, il y a eu un truc massif de recrutement. Donc tous mes potes ont été recrutés par l'État. Parce que là, je suis en privé. Quand je fais du privé, ça fait rire. Les gens pensent que je fais du privé parce que je voulais faire du privé toute ma vie. Alors que non, moi, j'étais urgentiste. J'adorais mon hôpital. Et là aussi, je suis posé. J'ai toujours voulu être pris comme fonctionnaire. D'ailleurs, tout le monde pensait que j'étais fonctionnaire. Parce que mon père est un peu dans le milieu et tout. Bon, ça fait rire parce qu'ils se disaient que ça allait être facile pour moi d'être pris. Et je n'étais pas fonctionnaire, donc je finissais en quatrième année avec zéro perspective. Mais zéro perspective encore. Comme quand j'avais le bac, j'avais que mes patients qui avaient confiance en moi. J'avais reçu peut-être 1000 à 2000 bébés à l'époque que j'avais suivis. En 2019, voilà, des gens que j'ai suivis depuis la saison de naissance. Et j'avais construit mon truc. Je me suis dit, tu sais quoi, on va faire comme le premier jour. On reste avec notre communauté qu'on a construit et on bosse. Et j'ai commencé, et j'ai continué à bosser. J'ai arrêté de bosser la nuit, ça c'était mon cadeau. J'ai dit bon, j'arrête les trucs de nuit là, ça me pourrit la vie. Et je bosse maintenant, je fais le suivi. Et d'ailleurs, je me suis concentré sur le suivi des patients. Parce que je me suis dit, bon, les gens voient les consultations comme un gagne-pain. Certes c'est un gagne-pain, mais au final, comme on dit chez nous, karmat. Voilà, le gars il bosse, il fait. vienne bosser ici j'ai dit non j'aime pas ça les gens retrouvent la même le même sourire qui s'est passé c'est que un peu avant je me suis disputé avec un patient un jour de manière très je me suis pas reconnu tellement j'étais fâché je me pose une épreuve aussi vénère j'ai dit peut-être je suis

  • Speaker #1

    fatigué.

  • Speaker #0

    Parce que je bossais la nuit, la journée, les gens viennent, ils se posent dans le bureau, eux, ils s'en foutent que tu aies passé trois jours t'as pas dormi.

  • Speaker #1

    Eux, ils savent pas tout ce que t'as fait. Ils arrivent dans le bureau,

  • Speaker #0

    elle a eu une nuit difficile, ils te parlent mal, c'est très ingrat. D'ailleurs, je le dis souvent, entre les lignes, quand je dis aux jeunes, bah, préparez-vous parce que vous aurez des parents qui ont... Ils veulent pour leur argent, on l'a même dit des gens un jour.

  • Speaker #1

    Tu auras des patients qui seront très cool, très souriants et tout, mais tu auras des gens qui payent un service, ils veulent le service.

  • Speaker #0

    Oui, ils veulent le service et des fois ils arrivent, ils en demandent plus pour leur argent. Ça me fait rire, des fois j'ai recruter des gens comme ça, parce qu'il est arrivé qu'ils m'appellent dimanche, que je réponde, et un jour ils arrivent au cabinet et ils me font comprendre qu'ils sont là, qu'ils ont payé pour. Alors qu'ils ne se rendent pas compte que je leur donne tellement plus. Et des fois, je n'arrive pas à dire, dimanche tu m'appelles, je dis écoute, lundi tu passes au cabinet. Tu ne peux pas, pourquoi je te décroche le dimanche à 2h du matin ? Je le fais parce que ça me plaît. Et je le fais pour ton enfant, même pas pour toi. C'est pour ça que je n'ai pas de mal à... autant sortir de cette zone pour justement suppléer pas facile mais on s'y est mis donc du coup le jour là j'ai dit écoute mon anniversaire mon cadeau j'arrête la nuit c'était un coup dur parce que travailler les nuits disons que ça gagne ça paie beaucoup plus que consulter ok parce que consulter tu peux passer 45 minutes avec quelqu'un ouais tu vois moi je parle trop donc je parle trop t'inquiète nous pas plus nous nous on moi et

  • Speaker #1

    Karel on n'est pas un pas le bon genre de passion pour toi justement parce que nous aussi on parle trop. Donc quand on a quelqu'un qui est en face de nous qui parle trop, on peut rester longtemps avec... Et des fois on parle même pas du problème.

  • Speaker #0

    Même ma femme, il me dit, il me reste un patient. Elle me dit, ouais,

  • Speaker #1

    à demain. Je connais ça. Tu vois,

  • Speaker #0

    et du coup, quand je décide de faire du suivi, je lui dis, écoute, je vais arrêter les nuits, je vais faire du suivi.

  • Speaker #1

    Elle me dit,

  • Speaker #0

    ok, ça va aller. Je pense que ça va aller parce que... On va voir ce que ça donne. Parce que les nuits, j'ai commencé à faire que la journée. J'ai eu mon diplôme, j'ai posé, j'ai dit je bosse. J'ai commencé à faire que ça. J'ai réussi à construire mon petit truc. Avec une petite infirmière, une assistante. J'ai construit mon petit monde. La création digitale arrive un peu avant que j'ai mes diplômes. Elle arrive, je pense, ma dernière année de spécialité, quand je quitte mon stage rural. Et je reçois un patient à l'hôpital. Bon, après, j'étais un peu patron à l'hôpital parce que j'ai fini mon dernier stage. C'était là où j'avais fait FFI.

  • Speaker #1

    OK. FFI, c'est ?

  • Speaker #0

    C'est mon faisant fonction interne, là, en 2015. Donc, j'arrive en troisième année de quatrième année de spécialité. Je reviens à la terre promise, tu vois. Ils sont tous fiers de m'avoir. Donc, j'arrive et je fais un peu... Je ne sais pas que je fais ce que je veux, mais je suis un peu plus calé maintenant dans les années. Donc, j'ai des juniors. plus d'ancienneté plus de temps donc du coup à l'époque je faisais mes canvas tranquillement j'arrivais le matin je faisais la visite je dirigeais après je mettais sur mon téléphone je faisais des petits canevas et tout et d'ailleurs je me souviens j'ai posté sur facebook par erreur parce que entre insta facebook c'était linké j'ai rentré plus sur facebook donc j'ai commencé à poster mes trucs sauf que ça partait sur facebook ok d'accord et sur facebook il y avait plus de déliments et ça y est même pas un jour je suis là taf y a un gars qui me dit ouais sur facebook et là j'ai au facebook et je vois que j'ai posté tous. Je voyais les gens commenter et tout. J'ai dit, je ne voulais pas poster sur Facebook parce qu'Instagram, c'était nouveau. C'était très jeune. Donc voilà quoi. Ça m'évitait de voir tous les vies. Je n'avais pas fini en fait. Et ça marchait bien. D'ailleurs, je me souviens, c'est une de mes plus vieilles patientes qui m'a dit un jour, le jour-là quand elle est venue à l'hôpital, mais crée une page Insta. Ce que tu dis ici, mais il faut bien que tu en fasses profiter de tout le monde. Tu ne peux pas rester juste là. J'ai dit, OK, on va essayer. Et j'ai toujours aimé les réseaux sociaux. J'ai commencé à poster sous forme de posters.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander, les premiers contenus que tu créais, c'est quoi ? C'est des photos ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est plus ça. J'allais sur Canva. Et quand je voulais parler, par exemple, de la bronchiolite, je cherchais des belles images. Après, je faisais un texte, comme afin de corriger. Quand j'avais une belle image pour accrocher. Je faisais mon texte et après, je postais des diapositives que je postais. Et justement, c'était ça le premier contenu. J'ai fait ça peut-être pendant... Ça a bien pris au début. Je me souviens, c'était bien accueilli par tout le monde. Et après, je n'avais pas le temps. Parce qu'après, je suis arrivé à Tiawan pour faire mon dernier stage rural. C'est là où j'ai eu la barbe. C'est la petite histoire. Donc souvent, je dis aux gens, laissez-moi tranquille.

  • Speaker #1

    Tu as laissé les cheveux là-bas et tu as eu la barbe à Tiawan.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    On dirait que moi aussi, il va falloir que je parte faire un stage. Moi, c'est l'histoire.

  • Speaker #0

    ça irait à dire à un moment donné je suis je fais un selfie, je dis à ma femme, écoute, on dirait que la barbe pousse plus que d'habitude. On fait quoi ? On laisse ? Elle me dit oui, laisse, on va voir. Et c'est parti comme ça. Donc quand les gens me disaient, mais coupe la barbe, j'ai dit, mais je veux savoir un peu ce que ça donne. Laissez-moi kiffer la vie. J'accepte ce que Dieu me donne. J'ai plané la tête. Là, j'ai la barbe, laissez-moi profiter. Pourquoi vous voulez me dire quoi faire ? C'est ça la société, on dit toujours. T'as maigri, t'as grotti, t'as noirci, t'as glaci. Bref, Bref, je l'ai vécu très tôt parce que j'étais très rond, bouboule par-ci, on te fait toujours des commentaires. Et là, donc, du coup... Voilà, je disais quoi, je vais à Tiwawan et je rentre. Et à Tiwawan, je n'avais pas le temps de poster.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais un rythme un peu infernal. Parce que j'étais en stage rural.

  • Speaker #1

    Parce que toi, tu crées la page Instagram en quelle année ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai créée en 2021, une année avant de finir. D'accord. Justement, je vais à Tiwawan. Et cette année, je n'ai pas le temps de faire des trucs de ce genre parce que j'arrivais... Tiwawan, ce n'est pas trop loin. comme j'avais commencé à bosser en 2019 ça allait être un autre avec les accouchements. Ça avait pris un autre cran, donc j'ai acheté une voiture. À Tiwa One, j'étais très mobile. D'ailleurs, les gens de Tiwa One ne savaient même pas que je consultais à Dakar l'après-midi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je me suis tapé une année discale cette année parce que je faisais 8 heures. Je travaillais le lundi, d'arriver à Dakar ? J'ai quitté ici donc 6 heures. J'arrivais à Tiawan, je faisais 8h-20h. À Tiawan c'était intense, c'est-à-dire qu'à Tiawan les gens venaient des villages et tout, tu ne peux pas les chasser. Donc tu montais les couloirs, les gens te jetaient des regards noirs en mode c'est à 7h-6h, t'arrives toi. Et je rentre dans le bureau et c'est parti.

  • Speaker #1

    On va bosser jusqu'à

  • Speaker #0

    20h, 21h. Donc le lundi je finissais, j'étais dead.

  • Speaker #1

    8 ans, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dormir à Tiawan le mardi matin, c'était différent. J'arrivais à l'hôpital super tôt. Parce qu'il fallait que je finisse à 15h pour rentrer à Dakar. Parce que mes patients ils ont jamais su que j'étais à Tiawan.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis descendu à Dakar et là je bossais encore jusqu'à minuit, une heure du matin.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Il en est même fait, ça, ça va.

  • Speaker #1

    Si t'es pas passionné, tu fais pas ça.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'était sur la nuit de mercredi. J'ai dormi en crampe. Le matin, ma femme me réveille trois fois. Joe, tu dois être sur Tiawan à 8h. je me réveille je repartais à Tiawan et le mercredi j'enchaînais encore sur Dakar et j'avais négocié avec celle avec qui j'étais elle faisait le vendredi seule le jeudi je finissais et là je faisais des asserrains de nuit pour recevoir des bébés le jeudi soir et là c'était parti pour travailler le jeudi soir à vendredi vendredi on enchaînait samedi aussi j'enchaînais et j'avais le dimanche pour et le dimanche j'étais aussi d'asserrains de la nuit et si j'avais pas trop d'accouchement la nuit il pouvait y en avoir lundi j'étais encore et quel rythme et c'était ça 6 mois et à Tiawan il pensait que j'étais toujours à côté à Dakar, ils pensaient que j'étais à côté.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'appelles,

  • Speaker #0

    je dis j'arrive, j'arrive. Ici aussi pareil, tu m'appelles, je dis demain 15h. Donc les patients, mes parents n'ont jamais vraiment su même que je vivais à Tiawan, parce que je ne vivais nulle part.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement tout le temps sur la route. Oui,

  • Speaker #0

    la station Shell qui est ouverte là, ils me connaissaient bien, je pionçais là-bas. Je garais souvent, je n'en pouvais plus parce qu'un matin, tu te souviens, la voiture était devant moi à changer de couleur.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose quand même.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle était rouge avant, elle est devenue grise.

  • Speaker #1

    Il a dit,

  • Speaker #0

    tu vois que je dors déjà. Et là j'ai commencé, j'ai fait ma première escale à Shell, je dors, mais même pas de réveil, j'arrive, je dors. Parce que je conduisais, je ne voulais pas mourir aussi. Et je me disais, j'étais vanné. J'étais vraiment vanné. J'ai quitté, quand j'ai fini mes six mois, c'était marrant aussi pareil. Quand j'ai fini, ils font un pot, ils me disent... Ils n'ont jamais vu un gars qui était aussi performant, qui ne refusait pas de patience. Et je me souviens, j'ai dit à Omar, Si tu m'as vu aussi performant depuis six mois, c'est qu'aujourd'hui c'était un jour qui devait arriver. C'est-à-dire que si j'étais aussi bon avec le sourire du matin au soir, c'est que ça finissait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Il y avait une fin.

  • Speaker #1

    Il y avait une fin, ouais.

  • Speaker #0

    Si tu me regardes ici en mode indéfini,

  • Speaker #1

    je ne peux plus être comme ça. Ouais, là je peux être comme ça, ouais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Là je suis comme ça parce que depuis que je suis arrivé, je sais que ça finit. Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai un point de... J'ai un point où ça finit. Ouais.

  • Speaker #0

    Je ne peux même pas savoir tout ce qui s'est passé en six mois dans ma vie. Aujourd'hui, ça finit. Donc je dis pas que tu m'entendras plus, tu m'appelles, je serai là, qu'importe de quoi tu as besoin, mais ici là.

  • Speaker #1

    C'est terminé.

  • Speaker #0

    Les bagages sont déjà dans la voiture. On était en train de manger en fait, on faisait un pot, et ils étaient venus avec un truc pour me proposer quelque chose, parce qu'ils disent qu'ils n'ont jamais vu quelqu'un qui va bosser de 8h à 21h qui chasse personne. Je dis moi je ne peux pas chasser quelqu'un qui a quitté un village, qui a pris une calèche, parce que j'ai été au Futa. Je sais c'est quoi rallier deux villes. Ce que je n'ai pas dit c'est que dans mon village là, il m'est arrivé de faire stop. De midi à 19h. Je suis resté au bord de la route. À l'époque, je suis mis en cour. J'ai fumé deux paquets de clopes sur une route. J'étais là. Et j'appelle mon pote qui était à Wurusuka. Il dit, yo, si je dois rentrer dans mon village à 19h, viens me suicider. Viens me prendre. Et il est venu me prendre. Et d'ailleurs, je vais en profiter pour raconter comment j'ai venu avec le Thierry dans cette zone. J'ai dit ça dans ma page. Je n'ai pas eu le temps de faire une vidéo là-dessus. Mais ce qui se passe, c'est que j'arrive au Futa et je passe ma première semaine dans ce coin où j'ai connu la fin. J'ai faim quoi, j'ai faim. J'ai tellement faim, tu peux pas comprendre. J'ai même disputé avec une fille de 5 ans. Non parce que j'avais un pot de Nutella. Et le pot de Nutella en fait, c'était lui qui est censé régler mon problème.

  • Speaker #1

    Ça c'est le Graal là-bas. C'était le Graal.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais beau avoir faim, si j'ai un Nutella sur un pain, et j'avais pas du pain frais, j'avais du pain de la veille, donc tu vois j'étais assis dans un sachet là. Ces Nutella sur le pain avec du bridel, ça te ramène une douceur dans le... Je me souviens le matin, je suis chez une maison d'hôte, à Cannelle, c'est à Michemais, et la petite qui voit mon pot de Nutella. Tu connais les enfants ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ils sont prêts à tout. Mais il ne sait pas qu'elle avait affaire à...

  • Speaker #1

    Elle avait affaire à une craquette. Non,

  • Speaker #0

    c'est pas possible. Craquette de Nutella. Il avait son pot. Elle me tire le doigt. Elle tombe tout au cher. J'ai dit, hey,

  • Speaker #1

    pleuve du sang, même. Stop. Tu ne touches pas mon Nutella.

  • Speaker #0

    Non, je peux t'en tartiner. Mais le pot, il ne reste pas ici.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    après, j'ai acheté des sachets de 10 francs. De trême, là. Vous mettez mes doses. Quand je voyageais, j'avais ma dosette. Elle ne voyait plus. Non, j'ai dit, est-ce qu'en fait, j'ai retourné dans mon village ? Je ne retournais pas à Osogi. J'aurais pu en racheter, mais j'allais dans l'autre sens. Et il est hors de question que j'arrive à Cannelle, j'arrive à Rwanda sans mon Nutella parce que dans cette zone Je marchais 3 km pour acheter une canette fraîche.

  • Speaker #1

    3 km ?

  • Speaker #0

    Donc je marche, je prends ma canette fraîche, je marche au retour.

  • Speaker #1

    6 km donc ?

  • Speaker #0

    Donc tu vois, c'était pas rien. Donc elle veut que j'achète mon Nutella là-bas, c'était pas possible. Et donc du coup, quand j'arrive sur Orosogui, de ce jour-là, j'arrive. Premier vendredi, Abdul me dit, il dit, qu'est-ce que vous avez fait à manger aujourd'hui ? Il dit, j'ai vu, il y a des fast-foods, il y a des débits, il y a des débits. je parle de bouffe je parle que de bouffe Il m'a dit, Dio, calme-toi. C'était un genre de cousin, en fait. Il m'a dit, écoute, on va aller dîner. Les parents, ils vont te voir. Ça va leur faire plaisir aussi. Et après, si tu n'aimes pas le dîner, on sort manger.

  • Speaker #1

    On sort, oui.

  • Speaker #0

    Et là, je dis, qu'est-ce que vous avez fait à dîner ? Il me dit, du tiaret. Et là, je suis malade. Limite, j'ai envie de vomir. Parce que je n'aimais pas ça. Moi aussi. Et là, je le sors. je suis désolé j'aime pas le tchéré et là je le sors je lui dis j'aime pas le tchéré j'ai envie de pleurer j'avais les yeux mouillés il me dit boy tu pleures j'ai dit boy Non, je suis à bout. En fait, j'étais à bout.

  • Speaker #1

    Moi aussi, Dyson. Je pense à toi dans la situation. Non,

  • Speaker #0

    c'est le jour. J'étais là, fatigué, plein de poussière et tout. Je prends ma douche. Et là, je vais m'asseoir dans le bol de Thierry. C'est une grande maison familiale. Il y avait un grand bol. C'est des bols. Tu peux même pas comprendre comment ils ont fait ça. Et du coup, je m'assois. J'adore le mafé, par contre. Là, je m'assois. J'ai une odeur de mafé. De mafé,

  • Speaker #1

    ta petite sauce arrachée. Et tu dis... Et tu dis quoi ?

  • Speaker #0

    Et là, je commence à saliver, littéralement. Je bave comme un chien, tellement j'ai faim. Ils ouvrent le truc. Je prends une bouchée. C'était un type de tiré basse, donc c'était une sauce arrachée. Je dégomme le truc. Il y a le sort du boy qui passe et me dit, toi, si t'aimes pas le tiré, si t'aimes le tiré, nous, on était mal barrés. Je lui dis, ouais, je comprends pas. Bon, j'avais faim. Donc, le vendredi prochain, je reviens, il y a encore du tiré. Bon, là, je dis pas que j'aime pas le tiré. Je vais m'asseoir, tranquillement. Ils ouvrent, il y a une sauce différente, sauce Ako, c'est une sauce feuille, feuille verte. Je tape le truc encore. Il dit, bon, c'est pas le tiré sauce rouge que ma mère faisait que j'aime pas. Troisième vendredi, j'ai le classique. Il dit, voilà, c'est ça que moi j'aime pas. Tu manges ?

  • Speaker #1

    Tu aimes.

  • Speaker #0

    Il dit, non, j'ai faim. C'est la faim. Je suis pas encore d'accord. Donc du coup, il m'a fallu répéter comme ça, 4, 5, 6 vendredis. Et un soir, je pète l'éponge, je pète ma mère, j'ai dit « Mais maman, comment ça se fait que moi, je suis en train de me tuer ici avec le tiré alors que j'aime pas le tiré ? » Elle m'a dit « Ah, tu sais, nous, le tiré, on sait pas le faire. » J'ai dit « Ouais, il faut pas imposer des trucs aux enfants que vous savez pas faire ! »

  • Speaker #1

    C'est pour ça que dans mes vidéos, j'ai dit « Regarde, mais faites des choses que vous savez faire ! » Pourquoi vous imposez aux enfants des plats que vous savez pas faire ?

  • Speaker #0

    Et vous créez des problèmes chez les gens. qui n'existent que chez eux. Parce que c'est vous qui avez créé des choses. En plus, au moins, elle a le courage de dire,

  • Speaker #1

    on ne sait pas le faire.

  • Speaker #0

    On dit, non, nous, le cher, vraiment, on ne sait pas le faire. C'est ton père qui l'aime. Donc, on lui dit, mais arrêtez ça. Et depuis ce jour, quand on me dit un plat exemplaire Posez le plat, je vais voir ce que ça vaut. Peut-être c'est une interprétation que je ne connais pas, mais je ne vais pas dire que je n'aime pas le bois, alors que je n'ai pas vu tous les types de bois. Donc sur ce truc-là, je suis resté... Mais voilà quoi, à ce point, ça m'a changé. Donc ça m'a permis de découvrir le tiare, que ma femme fait très bien et que j'adore. D'ailleurs, là, les tamkhari, je fais des fois 300 kilomètres jusqu'à Saint-Louis, tu me poses, tu tapes mon t-shirt,

  • Speaker #1

    Bon, prochaine fois, je viendrai peut-être avec toi, parce que moi, je n'aime pas le Thierry non plus. Peut-être que tu seras capable de changer mon avis.

  • Speaker #0

    Moi, j'étais en situation extrême aussi, pour l'accueillir. Parce que quand tu as de la faim à ce point pour l'accueillir, c'est très différent. J'imagine qu'il doit y avoir des rebranchements neuronaux même dans ma tête.

  • Speaker #1

    Quand on dit que tu aimes le Thierry,

  • Speaker #0

    tu aimes. Voilà, c'était assez intense comme expérience. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle beaucoup de diversification en disant que c'est l'environnement qui compte. C'est important. ce que ton père mange. ta mère mange avec plaisir, tu arrives, tu veux goûter, ça te fait plaisir, tu verras, tu as les goûts familiaux, parce que c'est dans ça que tu baignes. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant, parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. L'enfant ne te voit jamais manger. Tu ne vas même pas pratiquer cette activité que tu veux lui imposer à une heure. Et il n'y a pas de... Comme je dis, je taquine des fois en leur disant Oreo. Moi, j'ai adoré Oreo avant de manger Oreo. Tellement ils ont bien travaillé. Ils ont mis la pub, ils ont mis le verre de lait. Les gens étaient là. Oui, j'ai aimé ce truc avant de le goûter. Parce que la pub était parfaite. Et je dis que dans une famille, c'est les parents qui sont la pub.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #0

    Cette pub, elle est là. Vous mangez, l'enfant vous voit. Vous faites plaisir. Vous n'êtes pas en train de manger sous contrainte. Pourquoi l'enfant va manger sous contrainte ? Vous êtes en train de manger, vous faites plaisir, vous partagez un bon moment, et donc l'enfant vient participer. Et le truc, c'est que quand l'enfant commence à manger... Quand il doit commencer à manger, les gens sont tellement obnubilés par lui donner des nutriments, lui donner des choses dont il a besoin, qu'on oublie que c'est quelque chose de naturel. Laissez-le participer, qu'il ait des repères, qu'il puisse acquérir tout ce qu'il a besoin d'acquérir pour manger. C'est pas évident, il faisait que boire jusqu'à aujourd'hui. Maintenant après, il faut qu'il mange, il faut qu'il l'avale, il faut qu'il l'attrape, il faut qu'il coupe, il faut qu'il fasse tout ça, il faut qu'il apprenne à faire ça. et dans la bonne ambiance, ça passe. Et malheureusement... On veut tout lui liquéfier, on veut qu'il en prenne en quantité parce qu'on trouve qu'il est petit, on trouve qu'il ne mange pas assez. Alors qu'il n'en a pas encore besoin. On est en train de mettre la charrue avant les bœufs. Et malheureusement, on va rater le coach où l'enfant le fait avec plaisir pour un an après lui dire, viens manger ce qu'on mange. Alors qu'on lui refuse ça depuis toujours parce qu'on avait décidé que c'était trop tôt pour lui. Je ne sais pas si tu as eu ça avec tes filles, mais c'est vraiment... Moi,

  • Speaker #1

    ce qu'on a eu avec la plus grande, parce que la petite, comme je t'ai dit, elle n'a pas encore un an, donc elle vient de commencer il n'y a pas longtemps la diversification alimentaire et tout. Nous, ce qu'on a eu comme comportement qu'on ne comprend pas, on se l'explique d'une manière, mais tu me diras que ce n'est peut-être pas ça. En fait, par exemple, Kélina, quand elle était petite, quand Karel commence la diversification alimentaire, elle mange tout. Tout, les légumes, tout. Il n'y a pas un truc qui te dit j'aime pas, elle mange tout. À partir du moment où elle est rentrée à l'école, qu'elle a commencé à voir d'autres enfants, nous c'est comme ça qu'on l'explique, d'autres enfants dire berk, je veux pas, j'aime pas. C'est à partir de ce moment-là qu'elle est rentrée à la maison, qu'elle a commencé à dire je veux pas, j'aime pas. Et qu'elle veut pas manger de légumes.

  • Speaker #0

    Vous avez parfaitement raison en fait. Le truc c'est qu'elle n'avait pas encore eu d'autres. d'autres... Bon, pas d'inspiration, mais elle n'avait pas d'autres influences. Et ce qui se passe chez un enfant, c'est qu'à un moment, tous les enfants passent par cette néophagie. Ils choisissent ce qu'ils veulent manger.

  • Speaker #1

    J'ai encore mieux pour toi.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    On a eu une réunion avec ses profs lundi, lundi dernier là. Sa prof nous dit, ah mais Kélina, elle adore les concombres, elle adore les tomates. Avec sa mère, on se regarde comme ça, on dit, mais comment ça elle adore les concombres ? Elle était en train de jouer avec ça, on l'a appelée comme ça, on dit, Kélina, viens ici ! Comment ça ta maîtresse, elle nous dit que t'aimes les concombres, que t'aimes les tomates ? Elle dit, mais Kélina, elle adore ça ! Et la petite, qu'est-ce qu'elle nous répond devant les profs ? Ouais, j'adore les coco-mélitomates de l'école.

  • Speaker #0

    De l'école. Elles répondent vraiment vrai.

  • Speaker #1

    Oui, elles m'ont pas.

  • Speaker #0

    Parce que le truc, c'est que, justement, ça me fait rire. Je vais t'expliquer ça autrement. Quand tu vas chez ta belle-mère, elle te fait un repas. Que t'aimes pas forcément. T'arrives, elle va te faire plaisir. Tu manges ou tu manges pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le choix ?

  • Speaker #0

    Tu vois, tu manges. T'arrives chez ta mère à toi. Elle s'est décarcassée depuis la veille pour cuisiner ton plat favori. C'est trop salé. Tu lui dis ou tu lui dis pas ? C'est trop salé.

  • Speaker #1

    Bon, ma mère c'est une salouzine, si je lui dis qu'elle va me taper...

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu peux lui dire.

  • Speaker #1

    Oui, je peux.

  • Speaker #0

    Tu peux lui dire, à un moment ça c'est salé,

  • Speaker #1

    tu sais comment c'était soit. À un moment c'est un peu salé. Oui, c'est ta mère.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand t'es en famille, t'as justement ça.

  • Speaker #1

    T'as cette liberté.

  • Speaker #0

    T'as cette liberté de dire ce que t'as envie de dire. Donc quand t'es à la maison, t'as ton père, t'as ta mère, t'as le frigo, tu sais qu'on fait des courses. tu n'es pas là pour qu'on t'impose des choses Et c'est ça les enfants d'aujourd'hui, ils sont pas là pour qu'on leur impose quoi manger, parce qu'ils ont très bien vu que tu fais des courses. D'ailleurs tu vois avec lui quand tu fais des courses, tu es dans les rayons, il choisit des trucs, tu choisis des trucs. Il a pas choisi les trucs que t'as choisi, il a choisi ses trucs. Parce qu'après quand il rentre, il mange ses trucs. Il a fait ses courses.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement vrai ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Donc il arrive pas à la maison, tu lui dis viens manger le repas. Non, moi j'ai acheté tout à l'heure des chips, je mange mes chips.

  • Speaker #1

    Ouais Ouais

  • Speaker #0

    Je t'ai pas ça gafé la partie où l'enfant commence à choisir, tu es obligé d'être un peu plus... Lousson, comment on dit Lousson en français ?

  • Speaker #1

    Un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, si tu rends la chose trop dure, tu vas juste l'éloigner du repas. Parce qu'elle finira par avoir ce qu'elle veut. Elle finira toujours... Je dis toujours aux gens, mettez un enfant au pouvoir. Il a un objectif, il va l'avoir. Il va avoir ce pour quoi il est là. Parce que c'est un enfant. Il n'est pas là pour faire plaisir aux gens. Il est très égoïste. Elle descend de l'école, elle a mangé ses concombres dès l'école. Oui. À l'école, elle n'avait pas le choix. On lui a posé des choses. Si elle ne les aime pas, elle va mal vivre son école. On lui en met. Et elle en mange parce que c'est l'école. Mais quand elle descend, « Ah, papa, je veux un chocolat chaud. » Oui, papa est là pour faire plaisir à sa fille. Donc, elle ne va pas hésiter à dire ce qui lui fait plaisir. Après, maintenant, la difficulté, c'est de trouver un repas équilibré. parmi les choses qu'elle aime. Et malheureusement, des fois, les parents, tous les Africains sont partis en mode, non, non, l'enfant, il choisit pas ce qu'il mange. L'enfant, il mange ce qu'il y a ici dans la maison.

  • Speaker #1

    On connaît tous cette phrase-là.

  • Speaker #0

    Ça, ça marcherait il y a 50 ans. Oui, tu m'étonnes. À l'époque, si tu me dis, il n'y a pas de boutique à côté. Il n'y a pas de vendeur de pastels en face. Mais c'est bon. L'enfant, il sait qu'il mange pas, il va dormir à la fin. il se réveille il n'y a pas à manger toi ta fille il se réveille à 3h du matin tu lui trouves à manger ouais Donc cette possibilité existe. Donc elle n'a plus de besoin de manger ce que tu lui imposes. Parce qu'elle sait que chaque jour, elle va manger ce qu'elle veut manger. Parce qu'elle est chez elle et elle a justement son choix. Parce que c'est nous qui avons créé cet environnement où l'enfant a le choix de manger ce qu'il veut. Après, on le crée et après, on veut créer autre chose. C'est pour ça qu'au début, on fait tout découvrir. Et d'ailleurs, c'est marrant, tu dis qu'elle mangeait tout. Elle mange toujours tout. C'est pour ça qu'à l'école, elle mange ses concons. C'est pour ça qu'elle va être correcte quand elle va arriver chez une amie, qu'on a fait un truc, elle va le manger. Tu n'auras jamais de problème avec Kélina en dehors de la maison. On va te dire qu'elle n'aime pas ça. Parce qu'elle mange tout. À la maison, elle a des préférences en fonction du moment. Et c'est vous qui allez vivre ces préférences-là. Et comme vous l'avez tout appris, elle mange tout. Mais est-ce que toi, tu manges tout ? Oui. Mais quand tu arrives dans un endroit, on te propose des choses, tu préfères aller manger une pizza.

  • Speaker #2

    Ouais

  • Speaker #0

    Parce que tu as le choix. Ce que je n'ai pas eu pour aimer le tirer.

  • Speaker #2

    Clairement. Tu vois ? Clairement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que des fois, moi, il m'est arrivé que des parents prennent leur enfant et le mettent dans un dara. Ils me disent, oui, j'ai l'air du jour. Le jour où vous allez prendre l'enfant, au retour, dans la voiture, il va vous dire ce qu'il va brancher.

  • Speaker #1

    Attends, j'ai pas compris, t'as des gens qui prennent leur enfant, ils les mettent dans des darats.

  • Speaker #0

    Ils prennent dans des darats pendant trois mois les grandes vacances, parce que l'enfant il mange rien qu'il y a à la maison, il mange pas le riz, il est très compliqué. Donc là les vacances, ils vont aller apprendre le courant, ils vont les mettre quelque part. Et là il n'y a pas de souci, un enfant il va vivre là-bas, il va manger, on va vous envoyer des vidéos, il va se faire plaisir. Je vous assure que le jour où il prend son sac,

  • Speaker #1

    il rentre dans la voiture là.

  • Speaker #0

    dans la voiture même il va te dire les parents non docteur toi tu devins ou quoi Depuis que j'ai pris l'enfant, il ne parle que de chips. Il a un manque. Quand il est arrivé, il a compris qu'il n'a pas papa et maman. Il s'est dit, ok, je survis. Ça finit dans trois mois. Quand le trois mois est arrivé, il dit, ok, le lit, c'est fini. J'arrive chez moi, c'est pizza, c'est hamburger. Oui, c'est ça que je vais manger. Est-ce que vous allez l'acheter ? Ils arrivent ici, ils me disent, mais on a le même problème qu'avant, ils partent. Je vous ai dit, le problème, ce n'est pas qu'ils partent ou qu'ils viennent. Le problème, c'est l'environnement. Donc là, c'est déjà fini. essayer de trouver un compromis parce que c'est un enfant aujourd'hui qui a des enjeux Il a des enjeux, mais à partir d'un âge, il y a certains enjeux, donc on peut trouver des compromis. Et quand tu as un enfant de cet âge, tu n'as pas de compromis. L'enfant, il est égoïste. Elle descend de l'école, elle veut son truc.

  • Speaker #1

    Mais donc moi, ma question, c'est aujourd'hui, tu as Karel et Olivier qui viennent te voir, qui ont envie, tu vois, que Kélina soit de la même manière qu'elle est plus ouverte aux légumes à l'école, soit plus ouverte aux légumes à la maison. Quel conseil tu nous donnerais ? Parce que je pense que tu as beaucoup de parents qui sont face à ce problème-là, des enfants qui ne veulent pas manger de légumes. Quel conseil tu nous donnerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais répondre, mais je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, maison c'est votre faute. Dans le sens où vous mettez les légumes et vous pointez les doigts les légumes, finis les légumes et même des fois les gens viennent dire les enfants ne mangent pas les légumes et on en parle et ils finissent par accepter que l'enfant mange la carotte, l'enfant mange des légumes mais cette phrase là, mon enfant ne mange pas les légumes, c'est vrai qu'ils les mettent dans la tête de l'enfant vous proposez des légumes dans des plats de tous les jours et vous n'en faites pas une tonne et vous laissez l'enfant manger à son rythme, elle en prendra un ou deux vous regardez même pas l'enfant d'accord,

  • Speaker #1

    donc ce que tu préconises c'est de pas être dans la posture de mange tes légumes, mange tes légumes, mange tes légumes si elle en mange deux,

  • Speaker #0

    tant mieux demain elle en mangera peut-être trois ou quatre justement parce qu'elle aime ça à l'école et à la maison il y a une petite pression qui fait que quand on mange pas des légumes il y a déjà Merci. une appréhension de manger les légumes ou pas, qui ne devait même pas exister parce qu'elle les mange déjà. Et vous savez qu'elle les mange, vous êtes rassurés. Donc ne soyez pas stressés qu'elle ne les mange pas, qu'elle ne finisse pas son plat de légumes, parce qu'en fait, un enfant, de base, les légumes, ce n'est pas que ce n'est pas nutritif, mais ce n'est pas énergétique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les enfants, ils cherchent l'énergie dans tout ce qu'ils mangent, parce qu'ils sont très énergétiques. Ils veulent le sucre. À l'effet...

  • Speaker #1

    Oui. Pompidou.

  • Speaker #0

    Merci. Du coup, on veut leur faire manger un truc qu'ils ne leur font pas, Pompidou. Ça ne leur apporte rien. Nous, on en mange pourquoi ? Moi, j'adore les légumes, mais en vrai, si on demande à l'étude d'en manger autant, c'est pour qu'il mange moins de Pompidou. Parce qu'il bouge moins. Il est assis, il discute, il fait franginer sa tête, partout son corps. L'enfant, comme tu as dit, 20 minutes assis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    En fait, c'est-à-dire que tu n'imagines pas Elle peut faire 400 roues en une heure.

  • Speaker #0

    Comment tu fais 400 roues en mangeant des légumes ? C'est pas possible ! Donc on veut que les enfants mangent des légumes. Et il veut qu'il... C'est pas possible, il a besoin d'énergie. C'est pas qu'il te demandera du riz, des pâtes, des vermicelles. Il veut des trucs énergétiques et justement, les légumes sont là, elle va les manger parce qu'ils sont là. Pas parce que papa est là, non, tu finis tes légumes et du coup, tu es dans une défiance. Si t'es à moi en face, t'es foutu. Tu ne toucherais plus à ça parce que juste, t'as dit que je devais manger. D'ailleurs, mon fils me fait pareil. Quand on va à l'école, je le mets dans la voiture dès que je suis dans la pièce il va verser le truc parce qu'à chaque fois je parle Donc il va falloir que je me taise. Je me suis tué trois semaines. Je me suis tué trois semaines.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le...

  • Speaker #1

    Pour qu'il arrête le comportement.

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le truc. Et il versait ça juste à cause de moi. Donc j'ai dit ça une première fois à sa mère. Quand elle disait... Il prenait toujours des biques qu'il mettait dans la bouche. J'ai dit c'est à cause de toi. Il ne le fait jamais avec moi. dès qu'il met la bouche tu es là tu dis arrête et il le fait tout le temps quand elle est là c'est marrant parce que ce que tu dis là c'est ta femme ouais

  • Speaker #1

    Qui corrige le pédiatre ?

  • Speaker #0

    Ah oui, ma femme !

  • Speaker #1

    On dit souvent que les cordonniers sont les moins bien chaussés.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à être le pédiatre avec ton fils ?

  • Speaker #0

    Non. Ce qui se passe souvent, même, je taquine, je dis qu'on est vraiment prêt pour un enfant. Moi, je n'étais pas prêt. Je pensais l'être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, parce que tu es au contact d'enfants tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est ma femme qui était prête. Heureusement d'ailleurs, parce que quand il fallait être grand et grand... Elle était prête dès le premier jour. Elle était ready. Elle l'est toujours d'ailleurs aujourd'hui. Heureusement pour lui. Elle me dit toujours, tu dis toujours.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a un soir, il faisait de la fièvre. Et j'ai cherché, j'ai examiné deux jours. Je n'ai pas trouvé de foyer. Je n'ai pas trouvé de cause de fièvre. Je lui ai dit, bon, peut-être c'est les dents. Elle me dit, tu as toujours dit qu'un enfant ne peut pas faire de la fièvre au point où on stresse et c'est les dents. Tu vois, ça, c'est ma règle. Parce que moi, j'ai créé des règles.

  • Speaker #1

    Et ça doit te faire mal quand ta femme te dit des phrases. Non, non, en fait,

  • Speaker #0

    elle me ramène. J'adore ma femme parce qu'elle me ramène toujours à ça, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais on connaît nos femmes. Oui, oui, c'est sûr. La malheur de la tante Lili. Tu dis toujours que...

  • Speaker #0

    Et le jour-là ? L'un de mes enfants me fait la diarrhée, je dis ouais c'est de ça la cause et je traite. D'ailleurs même les patients ça va, quand elles arrivent dans la salle de tente, elles sont assises, des fois elles se parlent, il y a une nouvelle, elles disent si, donc il va encore me chauffer les oreilles parce que je pensais que l'enfant avait fessé dans les gens. Les dents c'est pas une maladie, et oui j'insiste sur ça parce que c'est pas une maladie, ça c'est un cliché.

  • Speaker #1

    Donc en gros que les dents c'est pas supposé Décrocher de la fièvre c'est ça ?

  • Speaker #0

    Bah en fait Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si on veut comprendre le procédé de manière très simple, c'est que quand l'enfant, ses dents bougent dans la gencive, ça rend la gencive perméable. La gencive devient perméable aux bactéries, aux virus qui sont environnants à l'enfant, mais tout dans la bouche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, dès que quelque chose va passer, le corps va se mettre à combattre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est ça la fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ce n'est pas le processus physique du fait que les dents sortent qui va générer de la fièvre, mais c'est parce que la zone est beaucoup plus sensible, fragile,

  • Speaker #0

    qu'il va y avoir des combats.

  • Speaker #1

    combat parce qu'il peut...

  • Speaker #0

    Quand l'enfant est en train de perdre le combat, la fièvre est encore plus intense, l'enfant est malade.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les gens sont persuadés toujours que ça va passer chez les dents. Et moi, je le dis chaque jour. Il y a peut-être 100 ans, les femmes pouvaient se permettre ça. Elles étaient collées à leur enfant. Elles donnaient le sein 24 sur 24. Donc, elles pouvaient être là tout le temps en mode soutien. Aujourd'hui, moi, mes parents, je dis, vous n'êtes pas en soutien. Ce n'est pas pour vous faire mal, mais c'est la vie d'aujourd'hui. Vous n'êtes pas collé à votre enfant de 8h à 8h. vous pouvez pas laisser la faire la maison avec un inconnu et venir le soir, on vous raconte qu'elle allait bien. Comment elle va aller mal ? Elle n'était pas avec sa maman. C'est comme l'histoire de manger. L'enfant ne va pas se comporter de manière « elle n'est pas bien » . Elle n'a pas de réception. Elle n'a pas de récepteur pour exprimer qu'elle n'est pas bien. C'est quand tu rentres le soir que l'enfant est malade. Parce que justement, toute la journée, elle a dû se gérer parce qu'elle n'avait personne. Elle n'avait pas son père, elle n'avait pas sa mère pour être malade. Pour être malade, c'est un luxe d'être malade. Quand tu es malade, tu vas bosser, tu n'es pas malade. C'est quand tu rentres le soir, oui, là tu es malade. Parce que tu as quelqu'un à qui tu peux dire que tu es malade. Tu peux exprimer. Et l'enfant, c'est pareil. Aujourd'hui, c'est quand on descend du taf que l'enfant est malade. La nuit, il a été malade. On dit, on ne comprend jamais, il tombe malade que la nuit. L'enfant, il est malade depuis.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce qu'il sait que tous les parents sont là, il peut exprimer son mal-être.

  • Speaker #0

    Il peut exprimer son mal-être. Il ne va pas manger, il va faire ses chichis, parce que oui, là, il peut, la journée, il dort. Tu laisses ton enfant, le plus turbulent, inconnu, il te dit, ah, il a été gentil, il a dormi toute la journée. Oui, il n'a vu personne, il dort. Et le soir, dès que tu viens, ah, tu es là, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Et les dents, vraiment, c'est un cliché, C'est l'un des plus gros clichés qui existent dans le monde de la pédiatrie. Mais tout le monde est persuadé qu'un enfant qui fait ses dents doit être malade. Alors qu'on se dit la vérité, on a tous été surpris de voir les premières dents de notre enfant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de fièvre. Tout d'un coup, tu vois la dent qui sort, tu dis, il a une dent.

  • Speaker #0

    Donc pourquoi est-ce que quand il va faire une fièvre, ça doit être les dents ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai, c'est très logique. Et tu vois, moi, on ne me l'avait jamais expliqué comme ça. Et là, maintenant, je comprends. Et c'est pour ça que le travail que tu fais au quotidien, il est hyper important. Et tu vois, tout à l'heure, on parlait de comment tu as créé la page et tout. Donc quand tu crées la page, de base, c'est pour apporter de l'information complémentaire aux parents et pour un petit peu les aider dans leur quotidien, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    À quel moment tu fais le switch à la vidéo ? Parce que j'imagine, tu vas me corriger si je me trompe, parce que nous on l'a vécu comme ça dans la création de contenu, c'est que nous on faisait du contenu photo, photo, photo, mais quand on est passé à la vidéo... Il y a eu un véritable changement.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, on est dans une ère où les gens sont plus réceptifs à un contenu où tu as une personne qui parle, où ça bouge et tout, que les photos. Quand tu fais ta première vidéo, comment ça se passe la première vidéo ? Tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens très bien. Et d'ailleurs, c'était un projet pour lequel j'avais été... Il y a une dame là qui m'apporte beaucoup. Mayanne, tu verras, elle est très enthousiaste. Elle est tellement peps. Et du coup, on se rencontre sur le net, on fait un live ensemble. Je faisais quand même des petits lives de temps en temps. Elle me parle de faire, d'animer un... une conférence sur la Semaine d'allaitement sans frontières.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et elle me demande de lui faire une capsule pour me présenter. Donc il faut que je me filme. Avant ça, je ne m'étais jamais vraiment filmé pour faire qui je suis et où je parle. Et je fais la vidéo avec mon téléphone. Et ça, c'est le déclic.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai la vidéo, après je m'écoute, j'ai dit bon, dans la vidéo où le Joe n'est pas bon, il faut que je commence à faire des recherches, c'est là que je vais aller chercher un petit micro. Voilà, ça se commence. Et du coup, je lui achète un micro, j'ai pas encore prévu, j'ai rien écrit, parce que j'écris jamais mes sorties. mais là je me dis J'avais disparu d'Instagram pendant un bon moment parce que ma femme était enceinte, j'ai bossé, j'avais pas la tête à ça. Et Instagram, effectivement, les photos n'étaient plus trop promues par la plateforme parce que c'est pas ça que les gens regardaient. J'avais vu ça avec mes derniers posts, ça prenait pas du tout. Et donc j'avais arrêté d'en faire et je bossais et je m'étais dit bon les vidéos je suis pas prêt à montrer mon visage, je suis pas prêt à être influenceur entre guillemets, ça me dérangeait un peu, je suis médecin et à un moment j'ai fait cette vidéo là, j'ai dit bon pourquoi pas. Après, il y a une marque qui me fait signe pour animer un atelier diversification, parce que c'est un sujet que je voulais. D'ailleurs, ça n'a pas pris. J'ai voulu passer par une marque qui faisait... Bon, ils m'ont fait signe, j'ai dit, bon, pourquoi pas, je vais dire oui, parce que peut-être ils pourront me mettre ça, maman, dans une pièce. et je pourrais parler d'eux. C'était ces clichés.

  • Speaker #1

    L'importance pour toi, c'était d'avoir du monde pour pouvoir faire passer le message. Moi,

  • Speaker #0

    en fait, dès qu'on m'a fait signe pour ce projet, j'ai dit, mettez-moi des mains dans une salle et je peux leur parler. C'est tout ce que je veux. Je veux des gens devant moi à qui je peux parler. Je sais que si c'est gratuit, les gens écoutent moi. Donc, qu'ils paient un petit truc.

  • Speaker #1

    Ouais. À partir du moment où ils savent qu'ils ont payé pour quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    ils vont écouter et après ils vont répandre la bonne parole. Donc moi, ça fera du bouche à oreille.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fait trop plaisir quand quelqu'un me dit qu'un de tes parents m'a expliqué un truc. Ah, je suis trop content. c'est ça c'est une fierté extraordinaire quand on m'explique que quelqu'un lui a expliqué un truc que j'ai expliqué et que c'est bien expliqué. Je suis trop fier. Je lui ai dit, ah, c'est passé. C'est parti, le message est passé parce qu'il faut bien qu'on crée des messages de la même manière que les mythes ont été créés. Donc, je me dis, il faut qu'on crée. Et du coup, ça ne marche pas parce que le sujet n'intéresse personne. Parce que oui, tous les gens qui ont des problèmes pour faire manger leur enfant ne sauront qu'ils ont des problèmes que quand les problèmes s'installent.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Ils ne seront jamais prêts avant à venir prendre des cours pour... se préparer à régler les problèmes de je ne mange pas de légumes à la maison. Et malheureusement, quand les problèmes sont là, c'est beaucoup plus compliqué à régler parce qu'ils ont déjà installé beaucoup de mécanismes de défense. Exactement. Et donc du coup, je voulais juste ça. Du monde devant moi. Et donc, à un moment, j'ai dit, les vidéos, ça va prendre. Parce que je vois la vidéo que Marianne poste, elle fait 5000 vues. Je fais 400 vues sur ma photo. Bon, les gens ont besoin de voir un visage. Et je les comprends aussi. J'ai besoin de voir un visage. Donc là, j'ai un téléphone qui filme. J'avais fait deux vidéos. Parce qu'avec la marque aussi, j'avais dû me présenter. D'ailleurs, tu verras même sur ma page. Parce que c'est très ressemblant à ce que j'avais fait avec l'autre. Et j'achète un micro. Que je clipe. Et au début, je suis très... Je suis trop... J'explique trop.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    D'accord ? J'explique trop. Instagram m'a dit, ta vidéo n'est pas montrée parce que trop de gens n'ont pas regardé. Après trois secondes, j'ai dit, bof, tu me gaves, toi. Les gens à qui ça intéresse vont regarder. Au début, je me dis ça, je me convainc de ça. Je crée un Monday Talk. Le lundi, à 13h, j'ai un sujet, je parle et je veux créer un peu les gens qui se fidélisent à ça. Il y a des sujets qui intéressent, d'autres moins. Et un jour, je poste une photo. Je fais une vidéo de moi dans la voiture j'ai des lunettes et tout à moi je poste la vidéo Heureusement, elle était censée, mais elle fait boum.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    Elle y va. Le problème, c'est qu'ici, il faut vraiment que les gars veuillent regarder avant même d'écouter le message.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Sinon, ils ne regardent pas. C'est pour ça que je suis parti avec des hooks. Des fois, les collègues me disent, tu me fais rire avec tes introductions. Je dis, le problème, c'est que si tu ne t'introduis pas, la personne ne regarde pas.

  • Speaker #1

    Si tu n'arrives pas à capter les trois premières secondes,

  • Speaker #0

    comme on te dit, c'est mort. Je dis, bon, c'est quand même un exodure.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Mine de rien. Et donc du coup, heureusement, maintenant, c'est beaucoup plus facile parce que... C'est quand j'ai répété un truc, des fois je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. Parce qu'elle dit, cher, il s'amuse. Et là j'ai 10 minutes parce que j'ai chaud aux fesses parce que mon salle de tente n'est pas vide et je ne peux pas repasser une heure de temps à faire du contenu. J'ai 5 à 10 minutes où je dois capter. dans la même... C'est pour ça que j'ai toujours des airs différents quand je fais une vidéo parce que je suis vraiment dans l'excitation de faire mon truc.

  • Speaker #1

    Tu sais que tu tiens un sujet, tu sais qu'il y a un truc, il faut le faire vite. Il faut le faire vite,

  • Speaker #0

    je vais oublier et je n'ai pas le temps. Et donc du coup, taf, je le fais, j'aime bien. Et à la descente, quand je vais finir, je vais faire le petit petit tête-trou et je relance. Et j'aime bien la spontanéité du truc. Parce que justement, il rigole. donc tu peux pas me dire ça. Et après, il dit, ah,

  • Speaker #1

    c'est quelque chose. Et je pense que, tu vois, justement, moi, c'est comme ça que je découvre ta page.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui avait repartagé en story une de tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, moi, c'est ça qui m'a accroché. Tu vois, justement, c'est... J'ai aimé ton énergie dans les premières secondes. Après, je vois que tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Au début, je ne sais même pas de quoi tu parles. J'ai juste aimé l'énergie par laquelle tu es arrivé dans la vidéo. Après, tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Et donc après, je dis, attends, mais je regarde le nom, je vois pédiatre. J'ai marre. Donc, il est pédiatre. Mais attends, il fait des vidéos. Donc, je suis allé sur le profil. Et c'est comme ça que je découvre le profil. Tu vois ? Et ce que j'ai beaucoup aimé, moi, sur la page, c'est que tu mets aussi un énorme travail à déconstruire des mythes, des mythes propres à nos pays, tu vois, face aux enfants et autres. et je trouve ça super intéressant parce que ben Il n'y a pas beaucoup de monde qui le fait. Et on a besoin de sensibiliser les gens et de leur faire comprendre le pourquoi de certaines choses. Tu vois, par exemple, une des dernières vidéos que tu as postées sur les ongles, même moi, je pense qu'il y a les deux personnes. Il y a les personnes qui... font ce que tu expliques dans la vidéo, à qui il faut expliquer que ce qu'ils font n'est pas correct et qu'il faut changer ses habitudes là. Il y a aussi les personnes qui sont loin de cette réalité et qui ne peuvent pas s'imaginer que d'autres font faire cette chose-là, parce que pour eux, c'est tellement évident de faire certaines choses. Donc, ça sert, je pense, à tout le monde. Qu'est-ce qui te fait comprendre que, justement, il y a beaucoup de mythes et qu'il faut qu'on les déconstruise ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est mon quotidien. C'est littéralement mon quotidien. Quand je vais justement dans cette vidéo prendre l'exemple, d'ailleurs, ça fait un peu... J'ai failli la recouper pour en reparler quand je dis combat de chat. Le truc, c'est que c'est mon quotidien. Je reçois un bébé, il est balafré. Il ne ressemble à rien du tout. Des fois, il y a des pustules qui sont installées, ça s'est infecté. Je dis aux parents, mais coupe les ongles. Et la maman te regarde tout sérieusement. Elle te dit, ta grand-mère m'a dit que si je coupe, l'enfant va être un voleur. Je lui ai dit, tu ne vas pas faire passer tout ce que tu t'apprêtes à enseigner à un enfant pour me dire qu'en coupant les ongles, ça va annuler toute ton éducation chez un enfant. Et en fait, on te le répète tellement souvent que tu vas en parler. D'ailleurs, ça, je vais en parler depuis deux ans.

  • Speaker #1

    ça je vais en parler depuis deux ans je vais parler de ça mais le truc c'est que j'ai compris que pour parler d'un truc je peux être moins pressé d'en parler mais je suis pas prêt à en parler parce que je sais pas comment en parler ouais ouais c'est ça il faut savoir comment bien l'amener il faut bien l'amener exactement et du coup tu verras mais dernièrement

  • Speaker #0

    j'ai pris beaucoup de Bon, je suis sorti un peu de... Je dis pas que je suis sorti de ma zone de confort, mais je suis quand même allé très loin en parlant de harcèlement de gens avec des petits poids, parce qu'en fait, ces gens sont tellement malheureux, j'en reçois chaque jour. Vendredi, c'était ma dernière conversation, c'était quelqu'un qui a quitté. Je pense qu'il est né aux Etats-Unis, qui arrive dans mon cabinet, qui a forcé deux mois pour me voir, et rentrer deux jours après, parce que son enfant est petit. Et ça aussi, c'est un cliché, l'enfant. Et quand j'arrive, je la vois venir, Je vous renvoie à petit. Donc, souvent, pour qu'ils puissent bien comprendre que ça ne va pas aller dans le sens qu'ils veulent, j'enquête bien, je prends le carnet, je regarde le poids de naissance, et je fais une consulte normale, je lui explique tout, je prends les paramètres, parce qu'après, il me dit, en fait, il va bien, mais il est petit. Je lui dis, c'est quoi le problème ? Tu comptes te vendre quelque part, c'est un peu cher. C'est quoi le problème avec le poids ? Je ne comprends pas. Il a ses deux yeux, il est intelligent, il est là. C'est un enfant compétent. Pourquoi le poids peut tourner ? Il me dit, oui, mais tout le temps, il me répète que je ne donne pas assez à manger, il est petit et tout. J'ai dit, mais toi, ton enfant, tu as fait neuf mois de grossesse. Il est sorti à 2,5 kg. Il est né petit. Pourquoi tu fais un bébé plus petit que là où d'autres ont sorti du 4 kg ? Qui es-tu ?

  • Speaker #2

    Il me dit oui,

  • Speaker #0

    son père est très petit. J'ai dit mais vous, vous ne pouvez pas. Et c'est ça le problème. La société, tout à l'heure, je disais, on va te répéter, t'as perdu tes cheveux, t'as la barbe qui est trop longue, voilà, bref. On passe notre temps à pointer du doigt ce que la personne a elle-même vu. Olivier, si tu fais du bille, tu sais très bien que t'as fait du bille.

  • Speaker #1

    Bien sûr. T'as pas besoin que les gens viennent te dire ah, t'as pris du poids, t'as un petit ventre là. Oui,

  • Speaker #0

    t'as pas besoin de ça. T'es mère, t'as eu une grossesse, t'as sorti un bébé, il te pourrit la vie, il bouffe ton argent il bouffe tes émotions, t'as pas une minute pour toi Et tout le monde autour de toi te répète qu'il est petit, tu ne fais pas assez pour lui. Et tu finis par te demander si tu fais assez pour l'enfant au point où ça te pourrit ta vie au lieu de vivre. Tu as assez de problèmes là. Et c'est pour ça que j'arrive avec autant d'énergie pour parler sans me retenir. Parce que je me dis au final, il faut bien que ça vienne d'un pédiatre. Peut-être qu'ils vont être soulagés d'entendre dire que c'est normal. Parce que personne, comme tu l'as dit tout à l'heure, il n'y a personne qui le fait. Et c'est d'ailleurs pour ça que je le fais.

  • Speaker #1

    Après, ça doit être aussi dur, tu sais, quand tu es dans une profession comme la tienne, de santé, où tout ce que tu vas dire est écouté et appliqué à la lettre, parce que... Est-ce que tu n'as pas des collègues, peut-être, qui t'ont justement dit « Ah, mais tu ne devrais pas faire ça parce que tu donnes ton avis, des trucs comme ça. » On parlait en off aujourd'hui de marques qui t'ont contacté, qui veulent faire du placement de produits dans ce que tu fais. Ça doit être dur de... Tu vois, de... Créer du contenu avec ce but informatif et de santé, de voir que ça marche et de voir justement des gens qui essayent de se placer dessus et de ne pas se faire juger. Parce que les gens sur les réseaux sociaux ont la critique facile, ont le commentaire facile. Et souvent, il y a des gens aussi qui parlent pour rien dire.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, comme tu es dans des sujets très sensibles, Est-ce que toi, t'as pas eu peur de ça quand tu t'es lancé ? Ou peut-être même jusqu'à présent, t'as pas peur de ça ?

  • Speaker #0

    Au début, si. Quand j'ai sorti mon visage pour parler d'un sujet, je me suis battu pour arriver là où j'étais, tranquillement dans l'ombre. J'aimais bien être dans l'ombre, travailler, rentrer chez moi. Et après, on s'est dit tout à l'heure, on a parlé de comment j'arrivais pour être pédiatre et tout. j'ai pas choisi donc du coup à un moment peur ou pas peur j'aime ça c'est à dire la création de contenu elle me bouffait du temps après à un moment j'ai dit écoute j'arrête ça j'arrête pas ça et j'ai des choses que je veux dire je peux pas m'empêcher de dégainer mon téléphone et de le faire et surtout au début oui un jour je me souviens j'ai posté un truc il y a un collègue qui m'a écrit il m'a dit ouais j'ai dit bon on peut pas plaire à tout le monde ouais Après, je vois que ça fait du bien à des gens. Je reçois énormément de messages en dessous des gens à qui j'ai fait du bien, qui dorment la nuit aujourd'hui. Je ne les partage pas forcément parce que je ne cherche pas trop à marquer ma crédibilité dans ce sens-là. D'ailleurs, justement, c'est pour ça que quand les marques me contactent, c'est ça que je me dis. doc, elle insiste il lui donne le rendez-vous, je suis accessible elle peut me voir, elle peut me voir, il n'y a pas de soucis elle peut venir dire ce qu'elle a à dire il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin d'audience mercredi 13h tu donnes le rendez-vous à quiconque veut me voir, il vient à 13h, on lui accorde ses 10 minutes il dit ce qu'il a à dire, il n'y a pas de soucis et je lui dirai de visu parce que j'ai pas envie de répondre à tout si ça me prend du temps et justement je ne peux pas m'être autant investi dans mon jour le jour, avec, comme j'ai expliqué, tout ce que j'ai eu à faire pour chaque patient au jour le jour, et laisser une quelconque marque se placer à côté de mon nom.

  • Speaker #1

    Oui. Mais c'est que souvent, tu sais, les marques, elles voient tellement que leur intérêt et que leur but commercial...

  • Speaker #0

    Oui, je les comprends. Ils veulent faire du chiffre. Moi, j'ai pris une autre voie. Je veux sensibiliser. Je veux que ça apporte du bien aux gens. Je me mets toujours à la place des enfants. J'ai dit souvent, mais tu vois, à la place des enfants, le monde va beaucoup mieux avancer. Si tu vas vendre un produit, tu vas vendre de la drogue, tu sais qu'il y a des enfants qui peuvent l'acheter, tu ne vends pas de la drogue. Si tu vas me dire acheter une fois, non, tu sais qu'il y a des gosses qui peuvent tomber sur ta drogue, tu ne vas pas la mettre sur le marché. Parce que tu t'es mis à la place d'un enfant. Tu vas aller faire autre chose. et c'est ça que je fais aujourd'hui c'est à dire que chaque fois pour prendre une décision je réfléchis même pas parce que moi je me considère comme un grand enfant parce que de base Je suis du côté des enfants. D'ailleurs, même quand elles viennent en consultation des parents, les mamans, des fois, elles me disent « Ah, toi, tu tranches toujours avec l'enfant. » Je dis « Mais vous voulez trancher de quel côté ? » Vous avez un gosse qui est innocent que vous gérez et vous voulez trancher de votre côté. Je dis « Mais laissez l'enfant. » D'ailleurs, ils disent toujours « Tu ne dis rien, on verra avec ton enfant. » Je dis « Mon enfant, il a une maman. » On est deux. Ne vous inquiétez pas. Vous venez me voir parce que vous avez déjà réfléchi au truc, vous ne nous en sortez pas. Je tranche. Chez moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas dit « Je tranche » .

  • Speaker #0

    c'est médical d'étrange quand c'est l'éducation on est deux Mon enfant, il a quelqu'un. Et c'est comme le cliché d'avoir... Parce que moi, je vis en famille. Je suis resté avec des études longues et tout. Tout le monde a quitté le foyer. D'ailleurs, ça me fait rire des fois quand les gens me disent « Ah, tu es resté avec la famille ? » Je dis « Non, non. C'est eux qui vivent avec moi. » C'est avec toi maintenant. Moi qui vis avec mes parents, c'est moi qui vais subir de toc-toc à une heure pour t'expliquer un truc. D'ailleurs, mon père me disait hier, il me donnait une liste. « Tu as une valise à ouvrir ici. » parce qu'il a sa valise qu'il n'arrive pas à ouvrir il me donne la liste des choses que je dois faire à la maison et ça me fait toujours rire quand j'ai des choses comme ça comme aller il devait tailler un peu son jardin il a besoin que je monte sur l'échelle donc il m'a dit à 17h il y a ça à tailler il y a ma valise à ouvrir il y a mon ordinateur il a un problème donc il me donne sa liste comme maintenant il a compris il a accepté Tu dis à mon fils, il dit bah oui, t'as d'autres enfants, même si je suis seul ici. Les autres t'as pas... tu peux pas leur dire, mais m'ouvre la valise. Donc, dis-moi ça le matin, et je dirai comment je peux le faire. Bon, je... C'est vrai que ce n'est pas sympa de parler comme ça à son père, mais bon, ce n'est pas plus dans ce sens. On est très amis maintenant. C'est-à-dire que c'était très difficile.

  • Speaker #2

    Plus jeune.

  • Speaker #0

    C'était très difficile. C'est maintenant qu'on est à un bon terme, on va dire aujourd'hui comme ça. Et justement, pour que ça puisse arriver et qu'on puisse vivre en cohésion, il faut vraiment que tu acceptes de vivre chez toi. Oui, parce que je suis resté ici. pour supporter parce que maintenant vous êtes vieux. D'ailleurs, il est arrivé un soir, il s'est cassé le bras, j'étais à la maison. Et d'ailleurs, c'est là que ma femme m'a dit parce qu'à l'époque, je lui ai dit écoute, tu gagnes assez pour qu'on sorte d'ici. Elle m'a dit pourquoi tu veux sortir d'ici ? On a prévu de faire une famille. Tu n'as pas envie que ton fils ou ta fille vive avec ses grands-parents ? Il est temps qu'on reste, mais c'est toi qui as décidé. Moi, je t'ai donné le choix. Et on est resté. Et bon, assez bon côté, assez mauvais côté. Ah oui,

  • Speaker #2

    bien sûr, comme tout,

  • Speaker #0

    de toute façon. Après, mon fils, il est fan de sa grand-mère. Il adore ses moments.

  • Speaker #2

    Et c'est une chance. malheureusement les grands-parents de nos filles ne sont pas à Dakar ne sont pas au Sénégal même tout court et tu sais le bonheur le bonheur pour eux quand ils voient leur petite fille et le bonheur d'elles quand elles voient leurs grands-parents et les moments qui passent ensemble, moi j'aimerais tellement que mes parents ou que les parents de Karel soient à Dakar ou qu'ils soient plus proches parce que pour les deux c'est un tel bonheur et c'est une telle bénédiction de pouvoir offrir ça à tes parents je trouve que ça n'a pas de prix. Donc, c'est une chance extraordinaire que vous avez de pouvoir leur permettre d'être avec leurs petits-enfants et les petits-enfants, d'être avec les grands-parents tout le temps. Parce que ça ne sera pas la relation d'un enfant avec un papa ou une maman. La relation d'un papa avec un grand-père ou d'une grand-mère,

  • Speaker #0

    c'est magique. C'est autre chose. Le mien me dit ça tout le temps. Quand je lui dis, il me dit, hé, il dit que ton fils, moi, je ne suis pas là pour ça. Ma grand-mère, moi, j'ai eu la chance, on a redéménagé chez... Ma grand-mère, parce qu'elle avait perdu son fils aîné à l'époque. Elle n'avait pas supporté. J'avais 2-3 ans. D'ailleurs, je t'inquiète, mon père, en disant, c'est toi qui as commencé mon école bussonnière. Parce que quand je suis arrivé chez ma grand-mère, le matin, on allait au marché. Il disait, il y a une année, j'ai payé l'école. Je n'ai même pas compris pourquoi j'ai payé l'école. Parce que le matin, je me disais, ma grand-mère, je ne vais pas à l'école. Et ma grand-mère, devant mon père, il ne pouvait rien faire. et j'allais pas à l'école, on allait au marché Et c'était à... Il m'achetait mon crabe, il m'achetait mon fil. J'avais mon animal de compagnie. Je me souviens, j'ai tellement de souvenirs avec ma grand-mère. D'ailleurs, c'est un autre plat que je n'aime pas manger aujourd'hui qui est le soupoukandia.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #2

    ça c'est un de mes préférés.

  • Speaker #0

    Parce que ma grand-mère, elle le faisait... Ah, c'était... Elle, quand elle a quitté... Moi, je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #2

    Tu n'arrives pas à retrouver. Je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #0

    Le grand-père, à l'époque, il disait à chaque fois qu'on faisait une soupacandia, moi, je ne mangerais pas parce que le crabe que j'ai vu chier, torturé toute la matinée, que la grand-mère a mis dans la sauce vivante, que moi, maintenant, je dois manger, on va mal finir. C'est à quel point j'étais avec ma grand-mère. Non, on s'est éclaté, littéralement. C'est pour ça que, d'ailleurs, c'est peut-être un sujet que je vais aborder rapidement, quand j'ai cet enfant qui perd sa grand-mère. Et que dans la société, on dit des mensonges à l'enfant. On ne se rend pas compte que des fois, on est des gros menteurs en famille. On a son gosse qui voit clairement que la grand-mère, elle ne rentrera pas. Et on lui dit non, elle est à l'hôpital. Non, elle a voyagé. On lui raconte des bobards. Il voit tout le monde traverser la famille. On est là, premier jour, huitième jour, quarantième jour. On fait, tout le monde est là triste, pleure. Tout le monde sait que la grand-mère est décédée. Et lui, on lui raconte des bobards. Il déprime. On ne comprend pas qu'il n'est pas bien. Et on vient me voir, on dit que depuis une semaine, il ne mange pas, il ne dort pas. Je dis, mais vous êtes sérieux là ? Il m'est arrivé de découvrir, au bout du contrôle post-consultation, par un ami de la famille, qu'en fait la grand-mère est décédée.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et la mère n'a pas jugé pertinent d'en parler.

  • Speaker #1

    D'en parler, OK.

  • Speaker #0

    Je me dis, mais c'est quoi le délire ? C'est sûr que ça impacte l'enfant.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et dans notre société, on se dit que l'enfant, non, hamoul. Alors qu'il n'y a pas plus proche d'un grand-mère que son petit-fils ou sa petite-fille. Ils peuvent passer 24 heures sur 24 ensemble. Tu ne vas même pas l'entendre l'enfant te plaindre. Tellement il est à l'aise. Elle est dans ses... Elle va dans son sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Elle ne cherche pas du tout à froncer. Toi, tu peux un peu essayer de faire le dieu. Non, non, non. Cette fois, ça ne passe pas. La grand-mère, non, elle n'est même pas dans ça. Moi, elle peut passer deux heures dans la voiture, dans la chaleur avec sa grand-mère. Elle est fatiguée, mais elle va quand même aller parce qu'il dit auto. On va dans auto. On se pose. Il met du glace. Chaque matin, j'ai dit, un jour, tu n'auras pas de batterie. Parce que ça, ce n'est pas possible. Allume la voiture au moins. Il dit, allume. Parce que vous faisiez de l'air depuis deux heures de temps. Et il demande. Il va dire, mame, mame. Il va à la barrière. Il lance quelque chose. Il pleure. Il fait un cri de malade. comme si on l'a tapé de ouf ? Et la grand-mère arrive en mode Superman. Elle dit, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit, il n'y a rien, on t'appelle, c'est tout. Tu as répondu, maintenant, assume. Il est là. Elle l'amène, il dit, Otto, Otto. J'ai dit, c'est toi qui es venu. Tu sais très bien qu'il n'y a rien. On ne va pas le maltraiter, le petit. Mais c'est ça, les grands-parents. La première fois qu'ils étaient malades, ma mère m'a dit, il y a encore une faille. malin comme non j'ai un qui me je soigne pas c'est quoi ce délire Là tu m'envoies tous les gens que tu crois pas avoir cher, mon fils est malade,

  • Speaker #2

    tu me demandes si on est en train de le soigner.

  • Speaker #0

    Non je le soigne pas, je le laisse dans son coin, j'attends qu'il meure. J'ai dit comment tu me poses cette question ? Mais le truc c'est que ça aussi j'ai compris, parce que trop longtemps avant quand les gens venaient en consultation me parler de leur maman, je donnais des conseils. Et les gens, mal à droit qu'ils soient rentrés chez eux en disant, le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. C'est comme quand votre enfant vient dire, mon ami a dit. Parce que ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas venir chez vous et dire que quelqu'un d'extérieur a donné des conseils dans la famille. Non. Arrivez chez vous, voyez comment vous placez votre raisonnement, que ça appartienne aux gens. C'est comme, j'aime bien parler du film Inception. Il faut insérer, il faut donner des trucs qui vont germer pour que les gens s'approprient l'idée. faut pas arriver à la maison et dire on coupe les ongles il deviendra pas un voleur non tu peux pas déconstruire ça c'est vrai on est quand même encore dans une société où que quelqu'un d'extérieur vienne mettre un jugement ou dire quelque chose à faire dans la famille ça passe pas ça passe pas tu peux pas dire ça j'ai dit mais vous êtes sérieux là ton enfant revient de l'école t'as dit oui mon ami il a un iPhone voilà on lui a précommandé le nouveau iPhone que tu en as à faire au contraire rien que le fait qu'il t'ait dit ça fait que toi tu vas tout faire pour qu'il n'ait jamais ça parce que tu ne veux pas qu'il fonctionne comme ça donc quand toi tu arrives tu sais que c'est logique tu dois couper les ongles de l'enfant pourquoi tu le dis tu viens tu coupes les ongles on vient te dire ah c'est coupé peut-être son père qui l'a fait que tu en as à faire tu n'as pas besoin d'avoir raison devant tes parents ça n'a pas de sens mais après c'est ça doit être

  • Speaker #2

    Aussi tellement dur, c'est parce qu'on est dans des sociétés où tu vis souvent avec ta belle-mère et tu vis avec ta mère et qui veut te dire comment faire et on connait le poids et le respect des aînés et tout et tout.

  • Speaker #0

    C'est pas facile.

  • Speaker #2

    Ça doit pas être facile au quotidien parce que autant je te disais, moi j'aimerais tellement que mes parents ou les parents de Karel soient là, mais Merci. Ça se trouve, je te dis ça parce qu'ils sont pas là. Mais s'ils étaient là tout le temps, peut-être que je te dirais pas la même chose.

  • Speaker #0

    Non mais t'aurais quand même aimé Parce qu'en fait, au final, comme je dis toujours aux gens, c'est que de l'amour. En belle famille, c'est différent. Des fois, j'ai l'impression que ce n'est pas que de l'amour. Aussi, je le dis quand je suis sorti pour... D'ailleurs, c'est un post où ton épouse a commenté « Mes bras, mon enfant, mes bras, mes règles » . Je m'apprête à reprendre ça ailleurs dans un autre truc parce que ça m'a beaucoup inspiré. Et c'est effectivement le cas. C'est-à-dire qu'on a chez nous ce problème-là. On forme une famille. Et on a peur de prendre des responsabilités pour notre noyau. Et en fait, ça c'est par rapport au comportement que tu auras. Des fois, il m'arrive, je ne connais que l'épouse, elle me parle d'un problème, je lui dis écoute, si tu veux régler ce problème, tu amènes ton époux ici. Si tu n'es pas capable d'amèner ton époux ici, qu'on se pose, arrête de me parler de ça, parce que je n'y peux rien. C'est à lui de régler ce problème.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu m'en parles, on parle pour rien du tout. Tu l'amènes ici, on en parle. Je sais que si tu réussis à le ramener ici, moi je vais lui parler. Je n'ai pas dû lui faire du rand dedans comme ça, j'ai gagné beaucoup d'attente en diplomatie. Et je verrai comment il est, parce que des fois aussi il faut... avoir la personne devant soi pour comprendre un peu et on va trouver. Et d'ailleurs, j'ai réglé beaucoup de problèmes comme ça, mais il a fallu qu'on s'asseye parce que c'est un truc que même lui, il a remarqué. Il ne savait pas s'y prendre avec sa propre maman. Le problème, c'est qu'on va se dire que... C'est comme l'histoire par rapport à ce commentaire quand il y a cette maman qui arrive le matin. On me dit qu'il y a une femme qui arrive depuis 6h du matin qui est dans la salle d'attente. Elle arrive à 8h30. J'ai des urgences, je demande à l'infirmière qu'est-ce qu'elle a parce que c'est une nouvelle mémoire et tout, un nouveau patient, j'ai du mal à prendre un nouveau patient quand les gens sont là, même s'ils arrivent à 8h avec des fièvres et tout, et je lui demande de patienter un peu, je vide la salle, après on va voir ce qu'on va prendre. Et donc son problème c'est ça, son enfant il est là dans le salon, ils sont censés être au salon avec l'enfant, et l'enfant elle n'a pas le droit de le prendre quand il pleure. Parce que c'est censé le rendre faible, il n'est pas censé, il a mangé, ça a couché propre, il ne doit pas être pris. Et ça, c'est la belle-mère qui impose ça. Et elle, elle vit chez la belle-famille. Donc toute la journée, elle est là, et quand elle se lève, comme elle dit quand la femme se lève pour pleurer, la grand-mère, limite, elle va la tuer. Ce jour-là, j'ai fait cette vidéo parce que c'est vrai que c'était un cas. Je veux le faire, les parents vont le voir, mais à ce moment, il faut que je le fasse parce que j'ai eu d'autres cas comme ça.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais pour régler un cas comme ça ? Parce que ça va plus loin que de la pédiatrie. En fait, ce n'est pas de la pédiatrie. C'est plus de la psychologie et autres.

  • Speaker #0

    On ramène le papa. Même mieux, on ramène la maman. Et on ramène la maman... Parce que l'enfant a trois mois, je la ramène à la maman parce que je sais que je vais lui plaire.

  • Speaker #2

    Quand tu dis que tu vas ramener la maman, la belle-mère ?

  • Speaker #0

    La grand-mère, oui. On va la ramener. Ah oui, il faut le faire. Parce que je sais que je vais lui plaire quand je vais lui dire que la diversification, l'enfant va tout manger. Que l'enfant peut manger le riz, que l'enfant peut manger la sauce. En fait, je la ramène, je vais dans son sens. Elle m'adore. Elle parle de moi. Elle est fan. Sauf que ce qui va suivre, elle m'adore déjà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop tard.

  • Speaker #0

    C'est elle qui a déjà parlé de moi. Parce que je suis allé dans son sens. donc elle est toute hypée de ce que j'ai dit, c'est comme ça. Ce qui fait que quand elle va revenir et qu'on va parler, parce qu'on a déjà fait une consultation sans parler de ça, on est allé dans un autre sens qui s'apprêtait à être un problème chez elle. Donc j'ai anticipé un peu sur ce qui allait causer un problème, en allant dans son sens à 100%. Elle revient, et quand elle revient, c'est bon.

  • Speaker #2

    C'est là où tu parles du vrai sujet.

  • Speaker #0

    Parce que là, je vais le mettre, il y aura tout le monde. elle pourra pas dire non. Parce que c'est elle qui pendant un mois Ah le pédiatre a dit, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit. Donc c'est fini, elle arrive, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis rentré chez elle.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Elle m'a laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En fait je rentre chez les gens comme ça.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les grands-mères...

  • Speaker #1

    Non ça il faut être stratégique.

  • Speaker #0

    Je suis stratégique en fonction... C'est pour ça qu'il faut qu'ils viennent. Je dis, hey, venez ! Quand vous venez, je verrai à qui j'ai affaire et comment je vais m'y prendre.

  • Speaker #2

    C'est ça, parce que finalement, les problèmes, ce n'est pas forcément que des problèmes. D'enfants ? C'est peut-être souvent des problèmes de parents.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de problèmes. Tu sais, il y a des grand-mères que j'ai rencontrées, je sais qu'elles ont eu déjà peut-être un mariage. Ou la maman, elle pose l'enfant, elle prend l'enfant tout le temps, à trois mois, elle reprend le travail, elle disparaît toute la journée. Elle ne veut pas que son enfant soit habitué à la maman. Tu me diras, c'est bizarre, mais elle sait qu'elle se dit que la maman ne sera pas là dans deux mois. Donc pourquoi elle va s'habituer à la maman ? C'est moi qui vais gérer l'enfant. Donne-lui le biberon. Elle ne veut même pas que l'enfant t'aide. Parce qu'elle ne veut pas que l'enfant ait l'habitude de croire en lui-même. Parce que sa mère va aller au travail. C'est comme si elle les punissait un peu d'aller au travail après.

  • Speaker #2

    Comme tu ne seras pas là dans deux mois, pourquoi tu veux faire ça ?

  • Speaker #0

    Pourquoi tu vas habiter l'enfant à prendre ton sein, à être là tout le temps ? Après, il va être là à pleurer tout le temps. Donc tu vois, il y a quand même de l'amour derrière les actes qui sont devenus maintenant... On va mépriser l'acte. Mais c'est pour ça que sur ma page, j'ai dit toujours, on juge pas. Faut pas juger. Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Tu regardes comment tu règles son problème. C'est tout. Tu ne t'occupes pas de pourquoi cette personne fait ça. Bon, tu t'en occupes dans un sens, il faut que tu comprennes, mais tu ne vas pas dans un jugement. Parce que dès que tu vas juger, la personne verra que tu es en train de la juger. Et à ce moment, tu ne peux plus être... dans son cœur parce que tu la juges. Les gens qui te jugent aujourd'hui, tu ne vas pas essayer de leur présenter quoi que ce soit. Tu sais qu'eux, c'est mort. Ils t'ont déjà classifié. Donc tu vas vers des gens qui t'accueillent. Et là, tu arrives à convaincre de beaucoup de choses parce que justement, ils ont accueilli la bonne parole. Tu sais que tu ne pourras jamais être accueilli par 100%. Ce n'est pas possible. Et donc, du coup, des fois, j'ai des fails quand même. Des fois, j'ai des gros fails. J'ai un gros fail, j'ai été aidé par... J'ai eu une maman qui a un bébé. Et le bébé, la nuit, il pleurait parce que le papa ramenait le bébé à sa grand-mère. Parce que soi-disant, pour mouiller le couple, parce qu'elle porte compagnie à sa maman. Il y a des couples comme ça, le papa, il est lunatique, tu ne comprends pas le délire.

  • Speaker #2

    Attends, je ne comprends pas. Le bébé pleurait la nuit.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, le bébé pleurait parce qu'il n'était pas avec sa maman. Il était avec la grand-mère. Parce que le père jugeait que la grand-mère était seule. Il voulait que le bébé accompagne la grand-mère la nuit.

  • Speaker #2

    D'accord. Donc, quand la nuit arrivait, quand c'est l'heure de dormir, il allait avec la grand-mère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ce que Dieu a fait, cette fille a eu des jumeaux. Donc la femme n'allait même pas chez la maman de la belle famille, la famille de la maman, tellement la grand-mère de l'autre était à accaparer le bébé. Et donc Dieu a mis deux autres bébés là-bas.

  • Speaker #2

    Maintenant, occupe-toi des trois.

  • Speaker #0

    C'est réglé. Déjà. Il y en a pour tout le monde. C'était marrant parce que j'avais essayé une fois, j'ai vu le papa, et le papa, on s'était rencontrés avant. J'avais connu avant. Donc des fois, quand c'est mes potes, Tu arrives en consulte, tu as des bizarreries chez toi, je te parle cash.

  • Speaker #2

    Oui, tu peux te permettre de... Je ne me positionne même pas.

  • Speaker #0

    Je t'appelle, je dis, hey, arrête de faire tes bizarreries. Donc lui, quand il est venu, je lui ai parlé assez cash. Je n'aurais pas dû. Parce que justement, des fois, on oublie que les gens ne nous ont pas connus. Pédiatre. Donc quand ils nous connaissent pédiatre, t'imagines on est en classe, on a un machin là, on roule les dés à l'arrière, 15 ans après tu me dis quoi faire chez moi, ça marche pas. T'as pas la même emprise sur quand tu parles à cette personne.

  • Speaker #2

    T'as pas la même écoute que quelqu'un qui te connaît que en tant que pédiatre.

  • Speaker #0

    Exactement. T'as pas la même écoute. Il m'est arrivé qu'un ami fasse la queue dans la salle d'attente, il dit...

  • Speaker #1

    C'est lui !

  • Speaker #0

    C'est à cause de lui que je fais la connexion ! Il est là, c'est bien à cause de moi. Il savait pas, il a entendu cher, mais il s'est jamais dit que c'est cher. C'est le même cher qu'il a eu en classe, du coup. Et donc du coup, quand j'ai eu des problèmes comme ça, dans cette famille, ça s'est réglé comme ça. Il y a deux autres bébés qui sont arrivés, tout d'un coup, et elle n'en pouvait plus à la grand-mère. Il fallait bien qu'elle partage. C'était marrant. Il n'y avait plus de... Donne ça à ma maman. Et d'ailleurs, même, j'ai dit à la maman, des fois, de temps en temps, il faut lui proposer quand tu es fatigué, donner le bébé à la maman. Elle lançait des pics comme ça.

  • Speaker #2

    Franchement, tu dois voir des situations, tu dois voir des trucs.

  • Speaker #0

    Je m'éclate. Sérieusement, je m'éclate. Je disais ça tout à l'heure, mais lundi, son sport, mais le truc c'est que dès que j'ai traversé le cap de me réveiller me doucher Voilà, on arrive ici à Abielty, on est arrivé avec, on a déposé, on arrive dans une autre phase, on arrive au cabinet, on a une autre chose. On va arriver, on s'oublie. Il m'arrive de bosser jusqu'à midi, j'ai oublié ma bouteille de café. J'ai même pas pris une gorgée tellement, c'était sport entre vrais problèmes, pas problèmes pédiatriques, mais vrais problèmes, parce que ça a pourri vraiment la vie des gens.

  • Speaker #2

    Et surtout la vie des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout la vie des enfants. Et c'est ça le moteur, c'est ça la boussole, c'est les enfants. et d'ailleurs j'ai Je ne savais même pas à quel point tu étais dans cette boussole. Un peu quand on a parlé en off, j'ai vu que je n'ai pas regretté d'être venu parce que justement...

  • Speaker #2

    Oui, on est dans la même direction. C'est cette boussole-là qui te fait charbonner. Les enfants, c'est une énergie, c'est quelque chose de... On ne peut même pas décrire, tu vois. En tout cas, quand tu aimes les enfants, c'est un moteur incroyable. et toi aujourd'hui Tu vois, c'est quoi la suite ? que tu vois pour toi ? Parce que tu ne te voyais pas en pédiatrie, tu es arrivé en pédiatrie, tu t'éclates dans ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je m'éclate.

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est un domaine, par exemple, la pédiatrie, où tu es capable de... Tu sais, dans beaucoup de boulots, les gens se projettent en se disant dans 5 ans, j'aimerais faire ça, dans 10 ans, j'aimerais faire ça, et tout, et tout. Est-ce qu'aujourd'hui, toi, dans ce que tu fais... Tu es aussi dans la projection, dans essayer de te dire j'aimerais bien faire ça dans cinq ans ou j'aimerais bien arriver à réaliser tel projet ou tel truc. Ou est-ce que tu es plus dans... Il y a tellement de choses au quotidien à gérer que pour l'instant, tu es plus dans gérer ce qui se passe au jour le jour.

  • Speaker #0

    J'adore la question parce que c'est une question que je me pose moi-même depuis quelque temps. J'ai un projet typiquement médical pour répondre à des besoins que j'ai cernés, que j'ai identifiés. C'est un projet typiquement médical. J'ai un projet, d'ailleurs c'est pour ça que j'ai continué à faire les réseaux, qui est typiquement de la sensibilisation. pour justement impacter, aider les gens à répondre à des questions toutes bêtes qui pourraient juste changer leur vie. Et au jour le jour, je pense que je vais m'y plaire encore. Tant que je vais m'y plaire, je vais y rester. Je suis très spontané, comme je t'ai dit. Et donc le projet médical, j'attends d'avoir tout ce qu'il faut pour le faire bien parce que je déteste. Peut-être que tu me rejoindras. Je déteste les gens qui vont me dire que je suis self-made. Je déteste cette phrase, je ne la supporte pas. Parce que je trouve que même les portes fermées, tu as appris les choses. Donc dire que tu t'es fait tout seul,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Je ne suis pas non plus partant de cette philosophie.

  • Speaker #0

    Cette philosophie-là, je n'aime pas. Du coup, aujourd'hui, dans ma philosophie, je me dis que tous les gens que j'ai rencontrés, toutes les expériences que j'ai eues, impactent. D'ailleurs, c'est marrant quand je dis que c'est mon équipe de travail de Terminal. où j'ai eu le tuyau d'aller faire de la pédiatrie en faisant fonction. Tu vois ? Donc ça c'est parti. Je ne savais même pas que ça allait devenir ça. Et donc aujourd'hui, quand j'étais très déçu de ne pas être recruté par l'État,

  • Speaker #1

    tu ne savais pas que ça t'amènerait à faire ce que tu fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et donc dans mon jour le jour où je m'éclate, je me dis toujours ma boussole c'est les enfants et qu'importe le projet que je vais faire, C'est les enfants.

  • Speaker #1

    Tant que tu restes aligné avec cette boussole-là.

  • Speaker #0

    Quand je reste aligné avec les enfants, ça me va. Maintenant, je mets plus de place pour ma famille. Je m'efforce de faire ça parce que, justement, les projets, ça prend du temps. Et j'ai compris qu'une journée, malheureusement, c'est que 24 heures. Ma femme m'en a répété 10 bonnes années.

  • Speaker #2

    Ah normal, elle t'a vu faire des Tiwawan Dakar. Je me réveille,

  • Speaker #0

    je dis je vais faire ça, ça et ça. Tu sais que demain, ça finit, ça ne s'allonge pas comme toi qui as prévu de le faire. Parce que mon père m'a traité d'imbécile heureux quand j'étais plus jeune. Ça c'est une anecdote que j'adore. On le convoque à l'école, parce que j'ai fait une gaffe. Et donc lui il arrive à l'école. en stress parce qu'on l'a convoqué quand même le gars et il passe devant moi je joue au foot et je lui fais un coucou et là j'ai adoré parce qu'il a ramassé le surveillant et il lui dit que c'est la dernière fois que tu me convoques moi qui paie pour lui là, qu'il soit là et que quand j'arrive il y a un même pas un minimum de stress chez cet énergumène et que c'est moi qui quitte le boulot stressé pour arriver comme si c'est moi qui fais une gaffe là il a raison non c'est pas possible le gars là il est content de me voir et moi je ne sais pas dans quoi j'étais vous m'appelez du coup je suis très spontané comme je te dis et je garde cette ligne de conduite et après quand j'étais jeune Merci. J'aime plus le dire parce qu'on dit que c'est pas vrai. Je ne me suis jamais vu vieux. J'ai toujours dit que j'aurais une vie courte dans comment je voyais les choses. Quand j'ai eu ma femme, j'ai dit Dieu laisse-moi encore en place.

  • Speaker #1

    Encore un peu de temps.

  • Speaker #0

    Quand j'ai eu mon fils,

  • Speaker #1

    j'ai dit un peu encore.

  • Speaker #0

    Laisse-moi ici beaucoup de temps parce qu'il faut que j'accompagne. Et donc dans cet accompagnement-là, j'espère que j'aurai des opportunités de juste plus faire pour les gosses, plus faire pour la famille, plus faire pour... tout ce que je peux apporter et je continuerai à m'éclater dans ce que je fais. Je reste dans mon jour le jour. Je fais du contenu parce que chaque fois que je vois un truc qui doit être vu, je le dis. Des fois, je vais dire des trucs très importants à mon goût qui ne sont pas vus. Ce n'est pas grave. Maintenant, j'ai compris. J'archive et je reviendrai différemment.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est tout.

  • Speaker #0

    Je vais réessayer jusqu'à ce que ça passe parce que je veux que le message passe. Et du coup, quand... J'ai des partenaires qui me parlent d'un truc, je dis, si je peux faire passer un message, je vais aller glisser un truc. Tant que ça ne nuit pas à justement ce que j'ai déjà construit, pas seul, mais ce que j'ai réussi à construire de crédible, je reste... persuadé que je dois rester crédible dans ce que je fais. Et après, tout ce que je veux faire passer, je fais passer. Et tous les projets que j'ai, j'ai des projets quand même. J'ai des trucs foufous. Mais bon, c'est comme mon petit frère disait ça à un moment. Je disais, je vais faire ça, je vais faire ça. Il dit, toi, tu parles. Dix ans après, il me dit, ah, mais tu as fait ça. Il est idiot. Joe, reste là-bas.

  • Speaker #2

    Je t'avais dit que j'allais faire.

  • Speaker #0

    Je t'avais dit, je reste là-bas. Du coup, il y a des trucs que je balance, on me dit, Joe, je dis, reste là-bas. Qu'on me laisse juste là et ça peut se faire.

  • Speaker #2

    Inch'Allah. Tant qu'il y a la santé, la volonté, c'est Inch'Allah.

  • Speaker #0

    C'est un même délire que beaucoup de choses se font aujourd'hui. Je reste persuadé qu'on rencontre les bonnes personnes, on est au bon endroit, au bon moment pour faire ce pour quoi on est bon. Et voilà. Peut-être que j'irai bon dans le chose, mais pour l'instant, j'adore ce que je fais.

  • Speaker #2

    Et tu t'éclates dedans, et ça se voit quand tu en parles.

  • Speaker #0

    Les gens se retrouvent dedans. Et voilà, quoi.

  • Speaker #2

    Non, mais en tout cas, on te souhaite de réaliser tout ce que tu rêves de réaliser, de continuer à garder ce sourire que tu as quand tu parles de ce que tu fais. Moi, c'est ce que je vais retenir de notre échange. C'est que tu es un... Je ne vais pas dire autodidacte parce qu'il y a toutes les années que tu as fait d'études qui t'ont amené à faire ce que tu fais, mais finalement tu es quelqu'un qui... Qui est rentré dans un truc parce qu'il fallait rentrer dans quelque chose et qui ne s'attendait pas à rencontrer sa passion.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Parce que tu as rencontré ta passion et on sent que tu t'épanouis dedans, on sent que tu es heureux dedans, que ce soit dans les postes que tu fais, que ce soit dans la conversation qu'on a maintenant. Je pense que tout le monde peut le dire, on ressent ton énergie et on ressent ton épanouissement quand tu parles justement de ses enfants et de toutes ces choses que tu fais au quotidien. En tout cas, ça a été un... plaisir d'échanger avec toi, plaisir d'en apprendre plus sur ton histoire, sur ton parcours. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir que moi à le découvrir et à découvrir l'homme qui se cache derrière toutes ces capsules que vous voyez sur les réseaux sociaux et que vous compreniez tout l'amour qu'il a pour ses enfants d'ailleurs d'abord et comprendre par quoi il est passé. Moi ce que j'ai beaucoup aimé dans la discussion aussi c'est surtout, tu vois, casser ce mythe de... Comme je l'ai dit, du parcours parfait pour être aujourd'hui pédiatre ou autre, il n'y a pas beaucoup de parcours parfait, il y a du travail, il y a de la sueur, il y a des moments arides où même les mouches boivent de l'eau. l'eau, tu vois, mais il y a surtout beaucoup de travail et beaucoup de passion et franchement, encore une fois, merci. Allez le suivre sur ses réseaux, de toute façon, je vous mettrai tous ses réseaux dans les descriptions et autres. Allez l'encourager, allez lui envoyer des messages, allez apprendre sur ce qu'il fait et si vous avez pris du bon temps, laissez un commentaire, un partage, un like. Vous savez comment l'algorithme fonctionne. On est presque 20 000 sur la chaîne YouTube. Donc, on continue d'avancer la team incroyable. Je vous dis merci et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode. Peace !

  • Speaker #3

    Allow me to reduce myself.

  • Speaker #2

    My name is Ho.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La mission : casser les clichés

    02:47

  • Qui est le Dr Diouf ?

    03:08

  • Enfance à Dakar

    03:42

  • Études de médecine (3e → 6e années)

    29:53

  • FFI Basse-Nord : déclic pédiatrie

    31:24

  • Néonat’ & réa : passion confirmée

    32:26

  • Anecdote : « Légumes à la maison »

    01:08:00

  • Anecdote : dents ≠ fièvre

    01:12:05

  • Anecdote : « Malade que la nuit »

    01:13:50

  • Dans le cabinet : sa méthode

    01:24:33

  • Anecdote : couper les ongles ≠ voleur

    01:38:04

  • Anecdote : bébé chez la grand-mère (et… des jumeaux !)

    01:46:34

  • Conclusion

    01:57:31

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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pédiatrie moderne et engageant ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme s'entretient avec le Dr Cheick Ahmed Tidjiane Diouf, un pédiatre 2. 0 qui redéfinit la manière dont nous percevons la santé des enfants. Avec une passion débordante pour le bien-être des plus jeunes, le Dr Diouf partage son parcours inspirant depuis son enfance à Dakar jusqu'à ses études de médecine, tout en révélant des anecdotes fascinantes sur ses défis académiques.


Au cœur de cette discussion enrichissante, le Dr Diouf aborde l'un des défis majeurs auxquels les parents font face : comment faire manger des légumes à leurs enfants ? En explorant les habitudes alimentaires et l'influence de l'environnement familial, il nous rappelle que la clé réside dans la création d'un environnement positif autour de la nourriture. Oubliez les méthodes coercitives ! Le Dr Diouf propose des conseils pratiques et accessibles pour encourager une alimentation saine sans stress.


Mais ce n'est pas tout ! Cet épisode du OV Show met également en lumière certains mythes tenaces liés à la santé des enfants, comme l'idée que les dents peuvent provoquer de la fièvre. Avec un ton humoristique et engageant, le Dr Diouf s'attaque à ces idées reçues, offrant ainsi une perspective rafraîchissante et éducative. Sa passion pour son métier transparaît dans chaque mot, et son engagement à améliorer la santé des enfants à travers l'éducation et la sensibilisation est tout simplement contagieux.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur la pédiatrie moderne et de découvrir des stratégies qui pourraient transformer la vie de votre famille. Que vous soyez parent, futur parent ou simplement curieux d'en savoir plus sur la santé des enfants, cet épisode du OV Show est fait pour vous. Préparez-vous à être inspiré et à changer votre façon de penser la nutrition et le bien-être des enfants. Écoutez dès maintenant et rejoignez-nous dans cette aventure passionnante vers une meilleure santé pour nos petits !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, c'est votre faute. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre. Des fois, je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. je me mets toujours à la place des enfants. Et... Dans notre société, on se dit que l'enfant n'a pas de rire. Et les gens, mal à droit qu'ils soient, ont rentré chez eux en disant « Le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. » Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Mon premier mois de FFI à Basse-Nord, j'ai compris que ce n'était pas la gynéco que j'aimais.

  • Speaker #1

    Hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Offshow que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois quelqu'un qui va vous faire rigoler, mais qui est très sérieux. Vous allez voir, il est très sérieux dans ce qu'il fait, mais en même temps, il a cette pointe d'humour que j'adore. Attendez, vous allez voir. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui s'occupe des enfants. Je reçois un professionnel de santé. Je reçois un médecin 2.0. Je reçois Cheick Ahmed Tidjiane Diouf aka le Pédiatre 2.0, dans le Off Show ! Cher, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Tu m'as distrait avec ton intro.

  • Speaker #1

    Je t'avais prévenu que je te préparais une petite intro pour te mettre à l'aise, détendu.

  • Speaker #0

    Très bien, tu m'as mis... Là t'es bien là, t'es prêt.

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    En forme.

  • Speaker #1

    Tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venu en tout cas, parce qu'on a coordonné hier soir. Hier soir j'ai dit, cher tu fais quoi demain ? Il m'a dit rien, j'ai dit vas-y viens. Et puis il m'a dit vas-y let's go on est parti. donc discussion improvisée mais discussion qui va être pleine de d'apprentissage. On va d'abord apprendre à découvrir qui tu es, ton parcours, savoir comment tu es arrivé à la pédiatrie. Et surtout, on va parler du travail que tu fais aujourd'hui sur les réseaux. Parce qu'il y a le côté pédiatre, ce que tu fais en cabinet tous les jours. Mais moi, comment je t'ai découvert, comment je t'ai connu, c'est que tu as une forte présence aussi sur les réseaux sociaux, où tu essayes... Un, de faire des conseils, mais surtout de déconstruire beaucoup de clichés de la société africaine et d'expliquer le côté médical ou les erreurs à ne pas commettre par rapport à ces clichés. Donc, on va rentrer dans tout ça. Mais la première question que je pose à tous mes invités chers quand ils arrivent, c'est la plus dure du podcast. Aujourd'hui, comment tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ah ça, il fallait te donner ça hier, que je prépare ça !

  • Speaker #1

    Ah ah, mais non ! Sinon ça serait pas spontané ! Mais c'est ça la question la plus dure.

  • Speaker #0

    Alors, quelqu'un qui me connaît pas...

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui te connaît pas. Tu es dans un événement, on te présente, bonjour, ah bonjour, je suis Olivier, vous êtes ?

  • Speaker #0

    Je dis je suis Cher Diouf.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que vous faites dans la vie monsieur ? Vous êtes qui ? Vous faites quoi ?

  • Speaker #0

    Je suis pédiatre.

  • Speaker #1

    Ok, c'est ça la présentation officielle ?

  • Speaker #0

    Officielle, je me dis que c'est ça.

  • Speaker #1

    D'accord, vous allez voir que c'est pas que ça veut, vous allez voir. Donc toi Cher, d'abord pour commencer, toi tu es né ici au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis né ici, de Dakar.

  • Speaker #1

    Comment c'était ? Tu es né où ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est bizarre je suis né en Dakar, maintenant que tu le dis. J'habitais à Jocelym. Je pense qu'on habitait à Sicap, Gédo.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. OK. Sinon, dans quel hôpital ?

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, c'est pas grave. Et c'était comment l'enfance de Cher ?

  • Speaker #0

    C'était top. Comme tu as pu le voir dans mes réseaux, quand je parle d'être un grand enfant, que je me souviens à quel point j'étais juste heureux quand j'étais enfant. J'ai eu une très belle enfance, vraiment.

  • Speaker #1

    Beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    Ah oui, que de beaux souvenirs. Rigolade. J'ai éclaté du matin au soir. J'ai donné des cheveux blancs à tout le monde. ah oui enfant égoïste qui ne veut que s'amuser et qui s'est amusé toi tu as beaucoup de frères et sœurs ? alors moi j'étais Benjamin pendant très longtemps j'ai un grand frère un petit frère trois ans d'écart papa était bien calé et j'étais au milieu et donc ma petite sœur est née dix ans après le dernier donc le grand écart elle me connait plutôt comme un monsieur sérieux respectable pédiatre c'est très marrant la relation qu'il y a avec elle alors que les autres ils m'ont connu plutôt comme Celui qui fâche papa. Celui qui rend compliqué l'argent de poche à la fin du mois parce qu'il a fait trop de bêtises. Donc, mon père, c'est déjà... Il arrive et bon. Ce mois-ci, vous n'aurez pas d'argent de poche.

  • Speaker #1

    Parce que Cher a...

  • Speaker #0

    Cher a déjà pris pour tout. Il réglait un peu comme ça, il mettait un mal avec mes frères. Et il ne pouvait pas être un mal parce que je partageais avec eux tout le butin. Donc tout ce que je faisais, il ne pouvait pas dire qu'il n'était pas vraiment au courant, ça les arrangait. Et justement, mon père a vite fait comprendre. A tout le monde que c'est une équipe. Il n'y a pas que Cher qui...

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous êtes plus malin que moi ?

  • Speaker #0

    Après eux, comme c'était des bons élèves, ils allaient en classe chez moi. Le grand et le petit, c'était ça. C'est 18 de moyenne. C'est des bons enfants. Moi, je n'étais pas du tout dans ce même cannevas. C'est marrant, je me souviens, en première, en seconde, je pense que mon père me déposait à l'école. Et il venait me prendre. Là, maintenant, quand je y pense, je me rends compte que ça devait être dur pour lui.

  • Speaker #1

    Il te déposait à l'école et il venait te prendre. Comment ça ?

  • Speaker #0

    Il voulait s'assurer que j'allais rentrer en classe.

  • Speaker #1

    Ah, ok ! Il voulait être sûr que quand il te dépose, qu'il vienne te récupérer à l'école.

  • Speaker #0

    Il vienne me récupérer pour que j'arrive à la maison. J'ai dit, mince, j'espère que mon fils ne fera pas pareil. Si je dois faire ça jusqu'à 7 ans, ça va être galère. Il a fallu ça pour avoir un pédiatre.

  • Speaker #1

    Mais ouais, tu vois, c'est bien que tu sois assez transparent et assez libre de parler de ça. parce que Tu sais, souvent, quand on voit les métiers de la médecine et autres, on s'imagine toujours que les personnes qui sont derrière ont des parcours scolaires parfaits. Parce que tu sais, souvent, on entend que les métiers de la médecine, c'est 7 ans, 8 ans, 11 ans d'études, c'est des études scientifiques, il faut avoir des bonnes notes et tout. Tu vois, c'est toujours perçu comme les élèves excellents qui font de la médecine. Et je trouve que c'est intéressant que tu partages le fait que, BOUM ! Au lycée, ce n'était pas ta tasse de thé, forcément, l'école. On était obligé de te surveiller et de te recadrer pour être sûr que tu ailles bien à l'école. Mais malgré ça, aujourd'hui, tu es quand même pédiatre. Et tu as fait combien d'années d'études pour être pédiatre ?

  • Speaker #0

    12 ans.

  • Speaker #1

    Combien ? 12. Astafoula, je n'aurais jamais vu.

  • Speaker #0

    Même 13, parce que j'ai redoublé la cinquième année.

  • Speaker #1

    13 ans ?

  • Speaker #0

    13.

  • Speaker #1

    Et donc, je trouve que c'est bien que tu déconstruises ça. Donc toi, le lycée, collège-lycée, c'était pas... C'était cool pour les copains, mais c'était pas l'école qui te stimulait.

  • Speaker #0

    J'ai toujours été la personne, la classe où je comprends. Je fais comprendre, j'ai participé aux cours, je suis très dynamique. Bon, après, je passe à autre chose. Toi, à l'époque, je me souviens, vers 3e seconde, on a eu les premiers téléphones. Tu pouvais taper avec les 9 touches sans regarder. Voilà, il y avait beaucoup de distractions de ce genre-là. Ça allait très vite. Arrivé en classe, tu comprends. Ok, on passe à autre chose. Je suis très hyperactif. Ça me fait rire quand les parents viennent et me disent que leur enfant a du mal à se concentrer en classe. Des fois, je suis assis dans mon fauteuil, les parents viennent et m'expliquent. Je n'ose pas lui dire tout ce que je faisais à l'âge où je suis un enfant. Là, il se plaint de choses. J'ai envie de le mettre devant mon père. Soudain, il se plaint. c'est rien d'extraordinaire parce que j'ai fait peut-être 30 fois pire que ça aujourd'hui. Je n'ose même pas le dire là parce que je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai eu à faire. Mais le truc, c'est que je n'ai jamais eu de mauvaise note. Je n'étais pas un mauvais élève. Donc, j'allais en classe. D'ailleurs, c'est ça qui est marrant quand tu veux faire la médecine. Ce sont les notes de terminale qui vont te faire rentrer en médecine.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui sont déterminantes pour pouvoir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je disais tout à l'heure que je n'ai jamais eu à... J'ai jamais espéré faire d'études à l'extérieur parce qu'il fallait des préinscriptions. Et pour ça, il faut des notes de seconde première. Et moi, toute cette phase de ma vie, j'avais juste 10, 10.2, 10.1. Je pense que mes deux bulletins de notes de seconde, ça a toujours été 10. D'ailleurs, à la fac, j'ai jamais eu plus de 10 aussi. Ça aussi, c'est quelque chose qui est sur ma note. Je passe en classe supérieure et puis c'est tout. Et justement, je me souviens encore la fois où ma mère a trouvé une école pour mon petit frère. Parce que mon grand frère avait eu le bac IB. Et ils avaient galéré pour trouver parce qu'il était né en France, donc ils voulaient qu'il aille en France, mais ils se sont rendu compte qu'avec le bac IB, il fallait étudier aux États-Unis ou au Canada. Ils n'étaient pas prêts pour ça. Donc comme le petit frère aussi était dans le même type d'école à Waka, à West African College. il ne voulait pas le garder là-bas. parce qu'ils voulaient qu'elle aille en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là, ils ont trouvé une école. Ils voulaient qu'elle aille à Sacré-Cœur à l'époque. Ils ont trouvé une école, l'Icée d'Excellence Biragodio. La mère qui revient, elle me dit, écoute fils, ton frère a trouvé une école. Comme c'est dit sur les cracks. il me dit t'as pas envie de changer d'école pour la terminale Carrément, je veux avoir le bac parce qu'en fait, arrivé en terminale, le déclic d'avoir le bac, c'était plus pour moi liberté.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si tu as eu dans ces écoles là, moi à l'école, voilà, j'étais juste à l'école. Et en sixième, cinquième, tu as toujours ces terminaux de terminale là qui sont assez... Tu es un peu fan de... Le truc du foyer, tout le monde court derrière eux. Il y en avait un à l'école, c'était... Voilà quoi, tout le monde voulait être à la place.

  • Speaker #2

    C'était la star.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'il n'a pas eu le bac les deux premières fois. Et l'année où j'arrive à la seconde, je rentre dans le bus. En première, je vois le gars, il n'est plus du tout rayonnant, il est terne, il est dans son coin, tous ses potes sont partis, personne ne lui parle. Je vois le gars, je dis, oh, le bac ça fait ça.

  • Speaker #2

    Dans le bac,

  • Speaker #0

    il ne faut pas traîner. Donc moi, quand il me propose d'échanger d'école, parce que dans mon école, c'était no way, j'ai le bac, je n'étais pas du tout dans les dispositions. J'avais trop de plans quand j'arrivais en classe. J'étais au CEMAD, il y avait la plage en bas, il y avait trop de choses à faire. Trop de distractions. Donc j'ai dit, bon, écoute, le bac, on le fait parce que là, on est en terminale. On le fait, on passe à autre chose. Et donc, du coup, j'ai dit, hop, oui, mets-moi dans l'école de Meissa, que j'aille un peu changer de veste pour avoir le bac. Et d'ailleurs, c'est ça, en terminant, j'ai changé de veste. Je suis arrivé à l'école. Focus, je suis là pour le bac. Je ne suis pas là pour autre chose.

  • Speaker #1

    Mais c'est bien parce que ça veut dire que tu as quand même cette conscience de sentir que tu es dans une position ou si tu restes dans cette position, tu peux ne pas... Avoir le bac et tu as quand même la conscience de dire c'est mieux que je change parce que sinon je sais que je l'aurais pas.

  • Speaker #0

    Ouais il faut le bac. J'ai joué mon grand fer et je suis la première fois alors que c'est un excellent élève. C'est du genre il va se réveiller à 4h du mat, il va d'abord jouer à 1h de PS parce que c'est un bon élève dans tout. Parcourir c'est les techniques de Tekken. On va passer à ses cours donc du coup très bien rôlé. C'est le genre, il avait une voiture en terminale. À ce point qu'il était un bon élève. Et quand il n'a pas eu le bac la première fois, j'ai dit wow. Donc moi j'avais une pression en me disant que le bac c'était...

  • Speaker #1

    Si mon frère qui bosse dur,

  • Speaker #0

    il n'a pas eu le bac. Qu'est-ce qui va m'arriver à moi qui prends tout à la légère ? Parce que j'ai eu le BFM sans effort, j'avais perdu mon sac d'ailleurs. Deux mois avant le BFM, je m'en foutais pas mal. Chaque fois qu'on me disait « mais t'as révisé » , j'ai dit « c'est la moyenne, non ? » Parce que j'ai toujours eu la moyenne. Quand on me dit « c'est la moyenne, c'est pas un concours » , pourquoi vous mettez la pression ?

  • Speaker #1

    T'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je ne sais même pas où j'avais mis mon sac. J'avais perdu mon sac. Avec tes cours. Avec mes cours.

  • Speaker #1

    Deux mois avant.

  • Speaker #0

    Deux mois avant. Les gars voulaient que je révise, j'ai dit mais j'ai pas de cours. Et je comptais même pas réviser parce que...

  • Speaker #1

    Mais tes parents ils ont jamais remarqué que t'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Bah en fait, j'ai jamais ouvert un cahier à la maison avant le terminal. J'ai toujours fait ça moi. D'ailleurs un terminal m'a dit une fois Tu vois cher, quand tu travailles, on te voit. Parce que de toute ma vie, chaque fois elle venait me dire T'as bossé ? J'ai dit, j'ai metti des trucs sur la table. J'ai dit ouais, je viens de finir de travailler. Elle dit arrête ça. J'ai dit comment ça arrête ça ? Elle m'a dit bah... Et un terminal elle m'a dit tu vois là on te voit. Il dit ouais, ça va, que là je bosse. Et j'ai eu le bac. C'est mon père qui m'a appelé pour me dire que j'ai eu le bac. Tellement...

  • Speaker #1

    Tellement c'est quoi ? Tu stressais ou tellement lui te collait ?

  • Speaker #0

    Au moment où je suis allé composer au bac, je me suis dit que je n'ai peut-être pas tout cassé. J'ai quand même stressé parce que les gens échouaient au bac. J'avais cette pression, surtout quand en terminale, dans l'école où j'étais. Peut-être ça, ça m'a beaucoup aidé aussi. J'étais avec, comme c'est une nouvelle école, ils avaient récupéré beaucoup de gens qui avaient échoué au bac la première fois. Parce que les nouvelles écoles, elles veulent avoir des bonnes statistiques, j'imagine. Donc, ils n'ont pas pris de mauvais élèves, mais ils ont pris des gens qui ont échoué au bac. D'ailleurs, c'est une nouvelle école. Les autres sont dans la même école. Ils veulent changer d'école. Et donc, du coup, dans ma classe, il y avait beaucoup de redoublants. Ils étaient tous stressés du bac. Moi, déjà, c'était le prof de maths qui finit son exo. Quelqu'un lui dit, non, J'étais là, c'était comme des aliens. Ils avaient corrigé ça comme ça. Et le prof était obligé de lui expliquer pourquoi on corrige ça. On peut faire comme ça, on peut faire comme ça. Donc c'était ça un peu l'ambiance dans ma classe. Et donc c'est ça, je me souviens très bien le jour du bac. J'étais passé chez un pote. tu étais là j'étais dans le quartier quand j'ai eu le bac on m'appelle mon père m'a dit allo tu es où ? il m'a dit je m'apprête à aller à la délibération parce que j'étais en retard il m'a dit c'est bon t'as eu le bac il m'a dit ok je règle ça et ça va j'ai voulu le taquiner je lui ai dit tu te souviens du BFM ? parce que le BFM c'était différent je l'ai eu au deuxième tour et quand j'ai eu le BFM quand j'ai eu le deuxième tour ça m'avait un peu fait ça m'avait un peu fait mal parce que j'ai pas passé au premier coup Bon, je suis rentré chez moi, j'ai dit j'ai échoué. Donc ça n'a surpris personne. Parce que je ne voulais pas qu'on me fasse réviser avant le deuxième tour en fait. Donc je me souviens, il y avait un tournoi de tennis. Donc je suis allé faire mon tournoi tranquille. Et le matin du deuxième tour, je suis rentré dans la voiture de mon père. Parce que mon cousin devait se déposer aussi pour le deuxième tour. J'ai dit, ouais, j'ai le deuxième tour. Il m'a dit, comment ça, t'as le deuxième tour, t'as pas échoué ? J'ai dit, bah, j'ai juste dit j'ai échoué, j'ai pas dit j'ai pas une deuxième chance. Et là, mon père me dit, tu es fatigué et du coup il me dépose dans le centre et le soir j'étais au père je te remets ah non mon père claque sur la tête Il ne m'a jamais tapé. Moi, je suis fan de lui parce que le niveau de... Le self-control. Je l'ai mis, oui. D'ailleurs, j'ai beaucoup appris. Il me dépose au centre. Je rentre le soir. J'ai dit, j'ai le BFM. Il dit, non, écoute, il allume sa caisse. Au centre, il appelle ma mère. Il dit, oui, il a vraiment le BFM, ce con. Et il m'a fait reprendre la troisième.

  • Speaker #1

    OK. Malgré ça.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai passé d'excellentes vacances en troisième.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Allez, meilleure vacances de ma vie parce que j'ai le BFM. Mais ce que mon père ne savait pas, c'est que j'avais plus de sang en absence. Tu vas te dire comment un jeune il fait sans absence, et d'ailleurs c'est ça pour ça que j'ai changé d'école en troisième, ben c'est pas possible. Mais comment t'as fait ça sans absence en troisième ? Ben je signais, je falsifiais les mots de papa pour justifier mes absences.

  • Speaker #1

    Mais sans ? Sans avec le BFM,

  • Speaker #0

    c'est ce que je dis à mes parents, ça veut dire que j'ai quand même raté trois mois de cours. Bon, c'est normal, quand on donne le bulletin, on dit sans absence. Mon père, le jour où il m'a dit, on va prendre ton bulletin, je me souviens trop de ce matin-là. Il me dit, on va aller quoi ? On va prendre ton bulletin. Il est allé, va quand c'est fini. Il est allé, va quand c'est fini. Mon père, c'est un enseignant, tu vois. Et les vacances étaient finies, il est arrivé à l'école. Je ne voulais même pas descendre de la voiture. Parce que je ne voulais pas être à côté de lui quand il va me découvrir. On m'a mis mon bulletin, il y a un 10. Je me souviens, il y avait 10, 30 de moyenne. parce que j'ai toujours eu mon 10 on va pas m'en vouloir j'ai jamais eu moins de 10 dans ma vie Il regarde le bulletin, il dit à l'école. Il est fâché avec son interlocuteur. Il dit comment ça se fait que moi, mon fils, il a raté 100 jours d'école. Il était où, mon fils ? Pendant 5 jours où il était censé être à l'école.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Mais tu étais où moi-même ? Je pose la question, je te dirai pas. C'est bizarre, on rate.

  • Speaker #1

    100 jours ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'était quand même énorme. Ce qui fait que j'avais beaucoup de lacunes, seconde, première, donc tu vois.

  • Speaker #1

    Mais même l'école, ils ont pas appelé pour dire mais c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Bah je faisais des mots !

  • Speaker #1

    Non mais même si tu faisais des mots.

  • Speaker #0

    J'ai même... Non parce que j'avais mis un autre numéro sur le... En fait, je suis très ingénieux, hein. J'ai pas de mentir. J'étais bon dans ce que je faisais. Et dans l'inscription même, j'avais réussi à changer le numéro de ma mère dessus. Il y avait une dame qu'on appelait. C'est pas possible. Il y avait une dame qu'on appelait qui était ma mère. Elle disait que j'étais malade, que j'étais pas bien et tout. Et je faisais le mot et je l'ai ramené. Et ils n'ont jamais su parce que... D'ailleurs là, je pense que même, heureusement, mon père n'écoutera pas le off-show. Parce qu'il ne sait pas toujours comment j'ai fait pour passer tous ces jours d'absence.

  • Speaker #1

    Incroyable. Son jour, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne m'en étais pas rendu compte. C'est quand ils m'ont comptabilisé le truc, j'ai regardé Mec les gars, c'est des traîtres ! Ils ne peuvent pas juste mettre ma note et passer à autre chose ? Pourquoi ils mettent mes jours d'absence ?

  • Speaker #1

    Donc, tu passes ton bac ?

  • Speaker #0

    Je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Tu as ton bac. Et quand tu as ton bac, est-ce que tu sais déjà ce que tu veux faire ? Genre, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter vers la pédiatrie ? Ou est-ce que... C'est quoi qui se passe quand tu as ton bac ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai mon bac, c'est roue libre. C'est-à-dire que j'ai mon bac, déjà, moi, c'est réglé. Je suis un homme libre. Le bac, c'était la liberté. Je quitte le lycée, je quitte cette histoire de 8h30, 16h30. Tu es assis en classe, tu as une pause. Voilà, tu n'as plus d'un contrôle. Et je n'avais pas de préinscription. Ça, je l'ai compris que quand j'ai dû aller faire la co-campus France pour mon petit frère, que mes parents, à moi, ils ne voulaient pas que je sorte du pays. Et donc, comme quand je révisais avec mon groupe de travail, il y avait un travail à trois. Il y a une des trois qui voulait... D'ailleurs, on est pédiatre aujourd'hui ensemble. D'ailleurs, c'est elle-même qui... Je reviens à ça un peu tout de suite. Quand on remplissait les fiches d'orientation, moi, mon père voulait que je sois médecin. D'accord.

  • Speaker #1

    C'était déjà une volonté.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est ça, sa réussite. Il va me dire, ouais, mon fils, le terrible, il est médecin. Donc ça, je sais qu'aujourd'hui, il est assez fier de ça. Et justement, quand on remplit les fiches, d'ailleurs, ils m'ont toujours répété, toi, t'es gentil, toi, tu aimes rendre service, tu ferais un bon médecin. Et donc, du coup, à force, quand ton père te répète ça, t'as envie d'être médecin. T'as pas vu que tu vas bosser 8 ans, tu vas bosser 12 ans, t'as pas vu tout ça. T'as juste vu que ton père te voit comme un bon médecin. Et c'est pas comme si t'avais une carrière de prévu. Je voulais être architecte parce que je dessine super bien. Et j'aime les maths. J'aime bien les sciences, en fait. J'adore les sciences. J'adore SVT. j'ai toujours adoré tout ce qui est scientifique Mais là, je n'ai pas de quoi aller faire des études ailleurs. Et comme je te disais, ce n'est pas avec des gens qui ont 100 jours d'absence qu'on va sortir du pays.

  • Speaker #1

    On ne peut pas l'envoyer à l'étranger, lui. Non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Il aurait fait des études,

  • Speaker #1

    quoi. Si sur place, il a 100 jours d'absence, non, non, non. Comment ça va se passer ?

  • Speaker #0

    Du coup, en remplissant la fiche jaune, tu me souviens encore, la fiche était jaune, où on orientait. Moi, je mets médecine. Et comme je n'ai pas d'autre choix, je mets médecine, je mets médecine,

  • Speaker #1

    je mets médecine. sans même toi savoir le nombre d'années qu'il y a derrière tout ?

  • Speaker #0

    En fait, je me dirais que je n'étais pas assez intelligent pour savoir que j'allais avoir 30 ans et encore être en train d'étudier. Sur le coup, je ne suis pas le genre à projeter aussi loin dans ma vie. Moi, je sais que je suis en train de faire le bac. Je vais avoir le bac. Qu'est-ce que je vais faire après ? Avec des gens qui sont intelligents, qui ont déjà refait le bac, qui rêvent d'être médecins. Donc, je me dis, j'espère que je serai médecin. Allons-y. Bon, on y va. donc j'ai rempli mes titres ouais

  • Speaker #1

    Tu n'as pas d'autre choix ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas d'autre choix. Je ne sais pas quoi d'autre je vais faire dans ma vie. Je ne me vois pas faire autre chose. Je ne me vois même pas être médecin, mais il paraît que la médecine, c'est bien. Et puis, c'était assez prestigieux.

  • Speaker #1

    Oui, médecin, c'est toujours...

  • Speaker #0

    Et justement, si j'avais resté au Sénégal étudier, avec tous les gens qui se fréquentaient c'est pas pour me la péter mais je voulais quand même Réussir.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que les gens réussissaient à côté de moi, ils avaient des bonnes notes, les gens étaient fiers. Et je voyais bien que les gens étaient fiers. D'ailleurs, j'ai toujours vu mon père être fier de mon grand quand il ramenait des 16, mon petit frère. Il était fier, quoi. J'ai bien envie de procurer ce sentiment autour de moi, que les gens soient quand même fiers. Et du coup, je coache médecine et j'arrive à la médecine. Paf ! Premier jour, d'ailleurs, après de très bonnes vacances.

  • Speaker #1

    Mieux que la troisième.

  • Speaker #0

    Parce que là, je suis sur mon nuage. J'avais ma médecine le premier jour. Je comprends que je viens de... Ah oui, je viens de montrer une photo après de moi, après ma première année. Je comprends que je viens de m'engager dans quelque chose de...

  • Speaker #1

    Donc, tu es à la fac de médecine ici à Dakar.

  • Speaker #0

    Oui, fac de médecine ici à Dakar. J'arrive. Le premier jour, c'est intense. On est rempli en amphithéâtre. Peut-être, je pense qu'on est 400. C'est parti pour faire cours debout. Cours debout. C'est très sportif. C'est-à-dire que tu arrives le matin, tu fais deux heures de cours debout, le prof, il répète pas.

  • Speaker #1

    Comment ça, cours debout ?

  • Speaker #0

    Tu es debout, j'avais un notepad où je bloque les feuilles. Et je suis parti pour prendre des notes.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de siège ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas assez pour tout le monde. Donc c'est ça, tu es du campus et les gens du campus arrivent à prendre des places à 5h du mat, un peu avant la prière. Donc c'est ça, pour faire des places, tu vois, c'est pas moi qui vais venir à 6h pour avoir des places. Donc j'ai plutôt choisi le côté sport. Heureusement, j'avais déjà un background de sportif à l'époque.

  • Speaker #1

    Ouais, avec le tennis et tout.

  • Speaker #0

    Avec le tennis. Donc ça arrive, j'arrive debout et je fais 8h, 19h. Et c'est intense. Et c'est parti. 8h19, debout. Des fois t'as laissé, après il y avait des affinités, des gens qui vont te regarder une place.

  • Speaker #1

    Et puis je pense que ça doit être un peu comme un peu partout, souvent la première semaine tous les élèves sont là, puis après il y en a de plus en plus qui disparaissent.

  • Speaker #0

    Les gens sont là,

  • Speaker #1

    les gens étaient là.

  • Speaker #0

    Les gens étaient là, les gens étaient là en première année, les gens étaient là en deuxième année, sauf qu'après entre temps... On sait un peu qui vient d'où, il faut garder une place, ça peut se faire comme ça. Et du coup, après, t'as un petit cercle, t'arrives à t'asseoir à certains cours, à d'autres cours, c'est pas possible. D'ailleurs, le cours du matin, c'était un peu compliqué. Après, il fallait sortir, courir. Parce qu'on avait ma fille qui était un peu loin. Donc c'était un peu... Moi, j'étais pas du genre à faire semblant à marcher, donc je sortais, je courais. Après, je me suis dit, bon, écoute, tout ça, y'en a marre. On fait les cours debout. Le soir, le matin, on s'est connus debout, c'est tout. On y va. Et ça s'est fait comme ça. Et on a charbonné, parce que quand on arrive, on voit le niveau de pression.

  • Speaker #1

    Ah ouais, et puis surtout que la fac, c'est tellement un autre monde comparé au lycée. Déjà, comme tu viens de dire, vous êtes 400, debout, personne ne te surveille. Le prof, il ne sait pas comment tu t'appelles, il ne sait même pas où tu es, il ne sait même pas où tu viens. Il ne connaît rien à ta tête,

  • Speaker #0

    tu ne viens même pas.

  • Speaker #1

    Et pour un jeune homme qui aime la liberté comme toi... C'est facile de se perdre et de ne pas aller dans les cours et tout, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai arrêté les cours plus tard. Ça c'est naturel, il revient au galop. Mais quand même, mes deux premières années...

  • Speaker #1

    Tu es focus quand même un peu. Je suis focus.

  • Speaker #0

    Première année surtout, je suis arrivé super focus parce que j'arrive, je vois les gens qui ont redoublé. Des gens qui ne sont pas nuls, parce qu'il faut savoir qu'en fac de médecine, tu arrives, les gens se débattent avec... C'est-à-dire que quand on va en fac de médecine, le quota, c'est maths, PC, SVT qu'on cumule. Et les gens qui ont 56 points. ils ont rien laissé au bac et donc il y a un niveau qui est là et il y a des gens qui ont repris qui ont eu un bac de malade qui étaient là l'année dernière qui sont pas passés donc dès que t'arrives je me mets en situation de bac ouais c'est ça tu es en situation de en situation de bac je me dis ça c'est comme le bac on s'y met donc je m'y mets je fais mes cours normal je prends des notes normales Je focus. Premier examen vient. J'ai 44 points sur 80. Je suis déçu. Je suis déçu parce que je n'avais jamais autant bossé de ma vie. C'est-à-dire que même au bac j'ai bossé, mais ce que j'ai bossé en première année de médecine, je ne savais même pas que c'était possible d'autant bosser. C'est-à-dire que le matin de l'examen, j'ai récité mes 40 cours. Je marchais dans la rue, quand je vois les jeunes assis sous les lampadaires, des fois je les encourageais, les gars, là je n'ai rien, j'étais là, c'était mon lampadaire. C'est-à-dire qu'on était là, on bossait. jusqu'à pas d'heure et on métalisait tout le programme je ne sais même pas comment les gars ils font pour nous donner 10 c'est à dire que mon 10 que j'avais en seconde première je comprenais parce que je n'avais pas révisé j'arrive je compose j'ai 10 j'ai 11 c'est bon je passe Mais un phare des médecines ? Et je bûche. J'ai bûché jusqu'à... Je dors, tu me réveilles, je récite un truc tellement je suis dans le truc. Et d'ailleurs, je me souviens, la première année, je me suis retrouvé seul à Sali. Parce que je suis allé à la maison de mon père. J'ai dit à mon père, laisse-moi ici. J'ai passé dix jours pour réviser tout seul.

  • Speaker #1

    Tout seul ?

  • Speaker #0

    Tout seul. Les gens m'ont dit, comment ton fils est à Sali, il révise ? Mon père a dit, écoute,

  • Speaker #1

    laisse-le.

  • Speaker #0

    j'étais posé, j'allais à la plage, je bossais, je faisais que ça Tout seul. Parce que c'était... À quel point j'étais concentré.

  • Speaker #1

    Et toi, tu te dis qu'en mettant tous ces efforts-là, non, je n'aurais pas 10. Si quand je ne travaille pas, j'ai 10.

  • Speaker #0

    Je n'y allais pas pour être premier. Je disais que je vais être à l'aise. Donc quand j'arrive, j'ai 44. J'ai dit, mince. Avec tout ce que j'ai fourni, je vois des gars qui ont des 70 points. J'ai des chèques Il va falloir bosser, on ne fait que commencer en fait. Heureusement, la première année, je passe en premier tour. D'ailleurs, c'est la seule fois de ma vie à médecine où je passe en premier tour. Je passerai toutes les autres années en deuxième session. Parce qu'en deuxième année, coup du destin, un jour on sort pour faire un don de sang. Je n'ai jamais raté un cours avant ce jour, promis. J'ai fait tous mes cours. Ce jour-là, on me sort pour faire... On avait une campagne de don de sang. Donc moi, je donne du sang. Ça prend un peu de temps. Le cours a commencé. Et là, il y a mon pote qui me dit... Bon, je vais l'appeler. Le thé qui est passé. On va aller manger au Piazzola. J'ai dit... Piazza, je pensais en ville. Il dit, je ne pense pas que j'ai les sous pour ça, en fait. Je lui dis, non, t'inquiète, j'ai géré. On est parti.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Et j'ai pas remis les pieds en cours de toute l'année.

  • Speaker #1

    Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    Ah les gars, ils m'ont ramené, ils m'ont ramené.

  • Speaker #1

    Ils t'ont remis la piqûre.

  • Speaker #0

    Ils m'ont remis la piqûre de pas aller en cours. Après se réveiller le matin, aller en cours, faire cours debout, c'était plus possible. Je me réveillais le matin, je traînais jusqu'à 10h, j'étais libre. Je mangeais à la maison, j'étais en famille, je prenais un bon petit dé, à l'époque je faisais un kilo de PNL, les gars venaient même, je faisais la cuisine pour tout le monde. Et c'était parti, ah c'était parti. Et cette année-là, je passe avec indulgence, je pense en deuxième session, donc toute l'année, j'avais toute l'année, absolument toute l'année, les deux sessions, tous les deux semestres, 8 modules à faire en deuxième session. Je dis ok on le fait, tu assumes. Donc je me pose, je passe. Je me souviens je passe avec IND. Bon IND ou pas, on est passé. Il y en a qui sont pas passé, on est en 3ème année. Et on est parti. 3ème année aussi, session, j'ai gère. 4ème année aussi session,

  • Speaker #2

    j'ai gère.

  • Speaker #0

    Après en 4ème année il m'arrive un petit coup un peu dur en 5ème année. C'est que mon binôme, celui avec qui je bosse depuis le premier jour, il chope une sale maladie, donc il est hospitalisé. Il frôle même la mort d'ailleurs, il s'en sort avec une paralysie. très malade et tout. Donc, c'est pas que je l'attends, mais j'avais jamais bossé sans lui. C'est-à-dire qu'à médecine, on avait des styles de bosse très différents. Moi, j'avais une approche... Il avait une approche différente de la mienne et on se complétait bien. On avait nos différents, mais on bossait ensemble.

  • Speaker #1

    Mais vous aviez trouvé votre cohésion dans le travail.

  • Speaker #0

    C'est du genre, ma troisième année de médecine, je suis passé, je me souviens, les deux derniers modules. On a bossé jusqu'à 6h du mat, j'étais fatigué. Il m'a dit, Joe, viens, rafle-toi. on fait cet examen c'était le pro des anciennes épreuves et le matin là je refuse de faire l'épreuve il me réveille, il met de l'eau on fait l'épreuve, on arrive à 8h10 on donne l'épreuve, c'est la même épreuve j'ai fini en 10 minutes je pose l'épreuve en premier, je rentre, j'ai sommeil quand je pose l'épreuve c'est comme si j'ai pas composé tellement j'ai composé vite, alors qu'en fait j'ai même pas lu les questions et je suis parti et on sort, il me regarde et donc du coup Tu vois, c'est le genre de gars là,

  • Speaker #1

    quand tu le perds en cinquième année,

  • Speaker #0

    t'arrives, t'es dans une année. En cinquième année, on appelait ça le grand prix du doigt, tellement c'était dur. C'était l'année la plus dure en médecine avant. Bon, maintenant, ça a changé avec le LMD. Et cette année était carrément épique. Lui, il était malade, donc il n'était pas avec moi. Ah non, il avait repris l'année à cause d'un report de notes maladroit. C'est l'année qui suit qu'il tombe malade. Et l'année-là, je redouble. Mon père me dit, ah, tu attends. Il dit, de toute façon, on n'est pas prêts de quitter cette fac. On est qu'en cinquième année, il reste la sixième année, après, il faut faire l'année de clinique. Bon, après, j'ai essayé de me recycler, j'ai essayé de réapprendre, parce que je n'avais pas du tout l'automatisme. C'est-à-dire, tu te lèves, tu n'as pas envie de bosser, tu as le bas qui te stimule. C'était très difficile de se remettre dans le bas, de bosser sans lui. Et il a fallu que je continue sans lui. La 5e année, la 2e année, je n'ai pas eu un autre bunon. Je n'en ai jamais eu d'ailleurs, depuis le temps. C'était mon unique bunon de boss. Aujourd'hui, c'est mon frère. Bunon de boss, non, c'est mort. Après, j'ai fait ma 5e année. Je me suis marié à la fin de ma 2e,

  • Speaker #2

    5e année.

  • Speaker #0

    C'est la 6e année. Bref, j'ai fini mes modules. J'ai fini tout ce qui est théorique. Je me souviens, je vais presque faire quelques mois sabbatiques.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, il faut se lever pour aller faire maintenant un an de stage pour pouvoir faire la thèse.

  • Speaker #1

    La question que je ne t'ai pas posée, c'est pendant ces 5 ans, 6 ans, est-ce que tu t'orientes déjà en pédiatrie ou c'est de la médecine générale ?

  • Speaker #0

    Ah non, du tout. En fait, il faut savoir qu'on commence la médecine réellement. Je dirais en troisième année. La première, deuxième année, c'est très scientifique, chimie organique, chimie physique. C'est vraiment dans les matières scientifiques. On met les bases. D'ailleurs, on se demande pourquoi on apprend tout ça. C'est bien après qu'on se dit, ah, on comprend plus vite maintenant. Et donc, du coup, en troisième année, on fait la semi-o. En quatrième année, on fait tout ce qui est pneumo, cardio.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    on fait la pédiatrie en cinquième année.

  • Speaker #1

    Et donc en gros, tu te... touches à tout, il n'y a pas de spécialisation. Non, il n'y a pas de spécialisation.

  • Speaker #0

    On peut faire le concours d'internat pour être orienté et faire une spécialité plus tôt. C'est une autre voie d'ailleurs pour finir la médecine, on va dire, plus tôt. Parce que quand on réussit au concours, on commence la spécialisation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je t'explique ça tout de suite justement parce que quand je fais mes six ans de théorie, comme je disais tout de suite, il faut faire maintenant un an de stage. Où tu vas faire quatre mois, quatre mois, puis quatre mois en stage rural.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et justement là, c'est là où je reçois ce coup de fil. Un peu comme toi hier soir. Et c'est cet ami avec qui j'ai fait la terminale, avec qui je bossais, qui me dit hey. Tu fais quoi ? Il me dit, je suis à l'hôpital, je dois déposer au service de médecine interne. Il me dit, il y a des places libres en pédiatrie à Basnaou comme faisant fonction interne. Donc, je disais tout à l'heure que tu peux réussir un concours d'internat et donc être placé dans un hôpital. Donc, il y a des services, quand ils n'ont pas d'interne, ils ouvrent des postes de faisant fonction.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    où justement c'est payé. Et tu bosses, bien sûr, comme un fou, mais au moins c'est payé. Et c'est considéré comme stage. Donc tu peux avancer dans ta médecine. Et c'est ça en fait.

  • Speaker #1

    Et tu cumules déjà pour ton stage de fin de diplôme.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui me fait devenir pédiatre. Parce que j'arrive, je dépose direct. C'était un no-brainer parce que je ne gagnais pas ma vie. Je n'avais aucune perspective de gagner ma vie. Je démarrais de l'argent à ce moment-là. Et là, hop, on me dit, il y a 80 000 que tu peux gagner par mois. 80 000, c'était le rêve. Et je dépose. On dépose, on prend et c'est parti pour une...

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça que tu rentres en pédiatrie ?

  • Speaker #0

    Ah, je rentre en pédiatrie. Wow ! Avant ça, je pensais être... J'ai voulu être orthopédiste, j'ai voulu être gynéco parce qu'en 5e année, pourquoi je reprends aussi, c'est qu'en 5e année, on avait des salles de gynéco, j'avais tellement aimé que je n'allais plus en cours. Mais au moins là, j'étais à l'hôpital, c'était un peu différent, je ne traînais pas, j'étais à l'hôpital tout le temps parce que j'étais vraiment inclus dans l'équipe et ça marchait bien. J'étais à l'hôpital, ils me faisaient travailler, j'adorais ça et j'ai cru que j'aimais la gynécologie. c'est un premier mois de FFI à Basse-Nord que j'ai compris que ce n'est pas la gynéco que j'aimais. C'est les enfants que j'ai mis. Parce que là je suis en salle de réa, je suis en néonate et je ne sors plus de cette salle. J'arrive à l'hôpital à 7h, j'ai du mal à quitter l'hôpital. C'est 3 grades la semaine. Donc on est là de 8h à 20h. Le lendemain on est là de 8h jusqu'au lendemain à 20h. J'habite à l'hôpital. Parce qu'il faut un temps de jeu quand même pour comprendre tout ce qu'on va ensuite essayer de pratiquer. Et c'est parti. Je fais 4 mois. On signe mon stage, je fais encore 4 mois, on signe mon stage, maintenant il faut aller faire le stage rural. Et donc j'ai fait un massage rural. D'ailleurs j'ai dit souvent en déconnant que c'est là où j'ai perdu mes cheveux parce que je suis devenu chauve au massage rural.

  • Speaker #1

    On t'a envoyé où ?

  • Speaker #0

    On m'a pas vraiment envoyé à un endroit compliqué. J'ai choisi un endroit compliqué pour aider un ami. Après ça, ça m'apprendra d'autres choses dans la vie. Parce que j'ai voulu arranger quelqu'un. Et je suis allé dans un coin qui était vraiment dur. J'ai fait une calvitie de stress. Et c'est comme ça. J'avais un selfie à ma femme un jour, elle m'a dit, il te manque des cheveux sur la tête. J'ai dit, comment ça ? J'ai dit, bon, je vais me raser. Et là, je me rase, je vois que ça ne pousse plus. J'ai un ami de la moto, il m'a dit, Oui, tu fais une calvitie de stress. Ah ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Parce que là, on a rigolé à cause de la blague.

  • Speaker #0

    mais c'est sérieux c'est marrant mais j'ai vraiment perdu mes cheveux entre le 31 décembre 2016 et le 30 avril 2017 ah ouais ah oui littéralement j'ai la date précise parce que je suis rentré le 30 avril c'est mon anniversaire et je suis parti le 31 décembre et c'est vraiment un coin dur à vivre j'étais à Waoundé au niveau du fleuve Sénégal c'est pour te dire à quel point c'était aride c'est la première fois où j'ai vu des mouches boire de l'eau Non, tu rigoles,

  • Speaker #1

    hein ? Je rigole parce qu'effectivement, j'ai jamais vu des mouches boire de l'eau.

  • Speaker #0

    Et même une fourmi, ça veut dire que tu manges une mangue, mais en fait, la mouche, elle s'intéresse pas. Elle est sur l'eau. Et tu vois carrément la goutte d'eau être zippée par la mouche.

  • Speaker #1

    Tellement c'est aride. Tellement c'est aride.

  • Speaker #0

    J'ai fait un coup de soleil, je pensais que c'était les blancs qui faisaient le coup de soleil. je me suis réveillé quelque part, on m'a mis de l'eau et là Et là, le gardien, il était fâché contre moi. Il me dit, mais toi, Diouf, où tu étais à cette heure-ci ? J'ai dit, mais j'étais chez moi. Il me dit, mais quand tu marchais là, est-ce que tu as vu quelque chose ? Tu as vu un truc vif ? J'ai dit, oui, c'est vrai qu'il n'y a que le vent. Il me dit, oui, effectivement, tu ne verras pas de lézard. Tu ne verras aucun animal. Rien qui vive, qui circule entre une certaine heure. Tellement il fait chaud. D'ailleurs, je me souviens, le premier jour où j'ai appelé le technicien de la clim pour dire que ça marche pas la clim et j'ouvre la porte Et quand j'ouvre la porte du bureau, je réalise que la clim marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est juste qu'il fait trop chaud.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'il fait trop chaud et je ferme vite la porte. J'ai dit, mais il en faut deux ou trois dans le bureau. Et c'est une dinguerie. Il fait chaud. La bouffe, c'est compliqué. D'ailleurs, c'est là où j'ai arrêté de regarder les statues. Quand je ne regarde pas les statues, c'est parce qu'il m'est arrivé des soirs de ne pas dormir. Parce que j'ai fait l'erreur de regarder des statues. Il y avait à manger. alors que je venais de manger une pastèque et de boire 2 litres d'eau pour essayer de calmer ma faim Il fait 3 heures du mat, je dors de fatigue parce qu'il fait chaud.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    la première fois que j'ai mis le ventilateur sur moi, ça m'a brûlé. Donc, ce n'était pas une option de juste se faire ventiler parce qu'il faisait chaud. Et voilà, c'est parti. J'ai fait mes 4 mois.

  • Speaker #1

    4 mois ?

  • Speaker #0

    4 mois, oui. J'ai fait 4 mois. C'était compliqué parce que si je décidais d'annuler ce que je voulais faire, il fallait que je rentre. Que je fasse un autre tirage. et on ne fait pas un tirage chaque fois. chaque jour. Il fallait attendre un autre cycle. Et ça allait me ralentir parce qu'on m'attendait pour que je fasse ma thèse et que j'aille faire ma SP. Et à un moment, tu veux gagner du temps parce que tu es rentré à la fac il y a six ans. Comme je t'ai dit, il n'y a aucune perspective. je suis censé faire mon sale pour faire ma thèse, pour ensuite faire ma spécialité. Donc, j'ai encore quatre ans qui m'attendent.

  • Speaker #1

    Oui, tu as encore quatre ans qui t'attendent. Tu es marié, tu as ta femme.

  • Speaker #0

    Donc là, quand même, tu comptabilises des trucs. Du coup, j'ai fait mes quatre mois, tout fier. Je suis rentré.

  • Speaker #1

    Et quand tu as dû finir les quatre mois ?

  • Speaker #0

    J'ai fini le jour même que je suis rentré.

  • Speaker #1

    La question, c'est parce que, oui, effectivement, c'est des conditions qui sont dures, mais j'imagine que pendant ces quatre mois... tu crées quand même aussi des liens avec les enfants que tu vois, les choses comme ça. Donc, ça doit être quand même aussi... Oui, tu as ce soulagement de rentrer parce que tu sais que je ne serai plus dans la chaleur de dingue et tout, mais en même temps, tu dois avoir quand même un pincement

  • Speaker #0

    au coeur de laisser ces enfants là et tout non faut pas déconner j'ai quitté j'ai laissé mes bagages là bas parce que j'avais une voiture qui pouvait m'en ramener en fait le truc c'est que souvent on a cette sensation ou médecin j'ai dit ça souvent à mes patients arrêtez de me prendre en otage vous faites du chantage affectif c'est à dire qu'aujourd'hui on déploie une personne dans un endroit on veut qu'il règle les problèmes je peux pas régler les problèmes moi tout ce que je c'est que là où je suis Je vais faire le taf. Je vais donner le maximum. J'ai investi à 100%. J'ai bossé. C'était un centre qui était compliqué. Et j'ai bossé. J'avais 4 mois. D'ailleurs, je me souviens, c'est quand je quitte, qu'on me propose des conditions, qu'on me propose une clim. D'ailleurs, c'est 2 jours avant que je quitte, qu'on me dise oui. On va t'installer dans une clim chez toi. J'ai dit, vous êtes sérieux ?

  • Speaker #1

    Il voulait te garder.

  • Speaker #0

    J'ai dit, de quoi vous parlez ? Je suis parti. je suis parti le 31 décembre, c'était

  • Speaker #1

    4 mois pile poil.

  • Speaker #0

    il n'y a pas eu un jour de plus je suis revenu plus tard récupérer mes bagages et je suis revenu avec mon petit frère et ma femme et quand on arrive dans mon village le chauffeur me dit mais ton endroit là c'est sérieux là tu es là où tu étais et quand on arrive chez moi je lui demande là où j'étais il me dit tu as vécu ici idiot j'ai vécu ici mais c'est bon je reverrai le même parcours parce que dans la vie ça m'a appris beaucoup de choses ah non j'imagine même pas comme je dis j'étais parti pour aider quelqu'un et ça m'a appris beaucoup de choses aussi à quel point tu peux t'investir personnellement ? dans tes relations personnelles même et ça m'a fait grandir comme j'ai dit j'ai perdu mes cheveux là mais vraiment j'ai gagné énormément en expérience humaine d'ailleurs, j'ai jamais eu problème pour jeûner de ma vie après cet endroit là parce que la nourriture maintenant d'ailleurs les gens le savent quand ils viennent au cabinet je mange pas, je travaille toute une journée, je ne prends que des fruits, je n'ai pas de problème.

  • Speaker #1

    Parce que tu as vécu cette habitude.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Pour rien au monde, j'aurais fait autrement, parce que ça m'a appris beaucoup de choses. Et là, je vais rentrer, paf, je fais ma thèse, et c'est re-bolote. Je vais balancer à Albert Royer pour faire mon premier stage en tant que... On va dire spécialiste, spécialiste. Parce que là, maintenant, je suis inscrit, je suis en spécialité. Même si j'avais commencé trois ans avant, en faisant fonction. C'est pour ça que j'ai des patients qui sont vieux, qui ont aujourd'hui neuf ans.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Même eux, quand je dis j'ai fini en 2022, ils me disent...

  • Speaker #1

    Mais attends, comment tu me voyais ?

  • Speaker #0

    J'ai deux ans, trois ans. Mais officiellement, je suis pédiatre depuis 2022. C'est ça,

  • Speaker #1

    officiellement, comme tu as dit, tu es inscrit à partir de 2022 sur les listes en tant que pédiatre officiel.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai fini. J'ai fini mes quatre ans.

  • Speaker #1

    Sauf que tu fais trois ans d'expérience un petit peu avant.

  • Speaker #0

    Depuis, je ne fais que de la pédiatrie. C'est pour ça que des fois, mes patients me disent, tu me donnes quoi en adulte ? Je dis, moi, je n'ai pas fait de médecine adulte. Mon année clinique, je ne fais que de la pédiatrie. J'ai fait mes quatre ans de FFI, quatre mois de FFI, quatre mois de FFI. je suis allé faire mon stage rural où on savait que j'étais à l'aise avec les enfants. Donc par défaut, ça a réglé les problèmes. On m'a remis chez les enfants. Du coup, après, je suis rentré, j'ai fait ma spécialité et je suis resté avec les enfants. J'ai jamais fait autre chose.

  • Speaker #1

    OK. Donc officiellement, depuis 2022, en tout cas, officiellement, c'est là où tu es pédiatre. Ouais. OK.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans.

  • Speaker #1

    Depuis trois ans. Ça t'a fait quoi quand justement, on t'a dit que ça y est, c'est officiel. Là, tu es pédiatre.

  • Speaker #0

    Parfait. C'est pas comme le bac. Ce qui se passe, c'est que... D'ailleurs, je suis allé à ma présentation de mémoire. Je suis arrivé le dernier. Et même mes maîtres étaient un peu fâchés. Ils m'ont dit, mais les gens sont là depuis 7h, pourquoi tu viens à midi ? Le truc, c'est que je bossais depuis 2019. J'avais déjà des patients. J'avais une double vie dans ma spécialité parce que... Comme je te disais à l'époque, quand j'ai pris le contrat pour l'argent, faire pédiatrie, ça m'a ouvert des portes dans la pédiatrie parce que j'ai commencé tôt. Et en 2022, quand je finissais, je bossais à plein temps. C'est-à-dire que j'ai bossé 24h sur 24, parce que j'étais à l'hôpital à 8h-15h. J'allais consulter du 15h à 2h-3h. La nuit aussi, je faisais des réceptions de bébés. Du coup, je bossais 24h sur 24, 7 jours sur 7. Donc, quand on revient pour finir, pour me donner mon diplôme, Merci. C'est genre... C'était une libère... Comment je peux dire ça ? Je taquine des fois les jeunes quand ils me disent que la spécialité c'est dur. Je dis prenez ça comme un paxe. Vous êtes là pour les papiers. Faites vos quatre ans, prenez vos papiers. Parce que la fin est dure. La fin est super dure, c'est contraignant, tu dois écrire un mémoire. Tu es à l'hôpital, tu dois faire des gardes, tu dois former des juniors. Mais en fait le truc c'est que tu veux juste finir ton temps, descendre et aller bosser. Parce qu'en fait ça fait 12 ans que tu as commencé des études. Tu vas aller bosser en fait. Et ce papier, c'est ça qui t'empêche de bosser en étant libre dans ton cœur, en te disant que... Là,

  • Speaker #1

    c'est bon, je suis.

  • Speaker #0

    Officiellement, c'est pourquoi beaucoup de gens t'apprennent depuis 7 ans.

  • Speaker #1

    Aux yeux des gens, tu es déjà un pédiatre, mais pour les professionnels et pour le milieu,

  • Speaker #0

    tu n'es pas encore reconnu. Même mon père, ça m'a un peu choqué qu'après je reste à Dakar, il me dit, alors tu vas aller en Europe ? Tu as vrai que j'ai dit non, j'ai des patients. Lui, il a pris du temps à comprendre que j'avais des patients. Il m'a même une fois dit que tu manques d'ambition. Ça m'a fait un peu mal quand il m'a dit ça, mais j'ai dit bon tu comprendras. J'ai dit j'ai des patients, je me vois mal quitter le pays, sortir un an, revenir pour dire oui le même pédiatre que vous avez connu, il allait faire un an en France, il est revenu. S'en foutre. Depuis des années tu règles leurs problèmes, tu as l'écoute, tu suis leur enfant, donc techniquement c'est pour ça qu'ils ont besoin de toi. Et donc je suis resté, le temps ne m'a pas pris. Donc c'était un deuxième coup dur parce que je me souviens, la quatrième année, il y a eu un truc massif de recrutement. Donc tous mes potes ont été recrutés par l'État. Parce que là, je suis en privé. Quand je fais du privé, ça fait rire. Les gens pensent que je fais du privé parce que je voulais faire du privé toute ma vie. Alors que non, moi, j'étais urgentiste. J'adorais mon hôpital. Et là aussi, je suis posé. J'ai toujours voulu être pris comme fonctionnaire. D'ailleurs, tout le monde pensait que j'étais fonctionnaire. Parce que mon père est un peu dans le milieu et tout. Bon, ça fait rire parce qu'ils se disaient que ça allait être facile pour moi d'être pris. Et je n'étais pas fonctionnaire, donc je finissais en quatrième année avec zéro perspective. Mais zéro perspective encore. Comme quand j'avais le bac, j'avais que mes patients qui avaient confiance en moi. J'avais reçu peut-être 1000 à 2000 bébés à l'époque que j'avais suivis. En 2019, voilà, des gens que j'ai suivis depuis la saison de naissance. Et j'avais construit mon truc. Je me suis dit, tu sais quoi, on va faire comme le premier jour. On reste avec notre communauté qu'on a construit et on bosse. Et j'ai commencé, et j'ai continué à bosser. J'ai arrêté de bosser la nuit, ça c'était mon cadeau. J'ai dit bon, j'arrête les trucs de nuit là, ça me pourrit la vie. Et je bosse maintenant, je fais le suivi. Et d'ailleurs, je me suis concentré sur le suivi des patients. Parce que je me suis dit, bon, les gens voient les consultations comme un gagne-pain. Certes c'est un gagne-pain, mais au final, comme on dit chez nous, karmat. Voilà, le gars il bosse, il fait. vienne bosser ici j'ai dit non j'aime pas ça les gens retrouvent la même le même sourire qui s'est passé c'est que un peu avant je me suis disputé avec un patient un jour de manière très je me suis pas reconnu tellement j'étais fâché je me pose une épreuve aussi vénère j'ai dit peut-être je suis

  • Speaker #1

    fatigué.

  • Speaker #0

    Parce que je bossais la nuit, la journée, les gens viennent, ils se posent dans le bureau, eux, ils s'en foutent que tu aies passé trois jours t'as pas dormi.

  • Speaker #1

    Eux, ils savent pas tout ce que t'as fait. Ils arrivent dans le bureau,

  • Speaker #0

    elle a eu une nuit difficile, ils te parlent mal, c'est très ingrat. D'ailleurs, je le dis souvent, entre les lignes, quand je dis aux jeunes, bah, préparez-vous parce que vous aurez des parents qui ont... Ils veulent pour leur argent, on l'a même dit des gens un jour.

  • Speaker #1

    Tu auras des patients qui seront très cool, très souriants et tout, mais tu auras des gens qui payent un service, ils veulent le service.

  • Speaker #0

    Oui, ils veulent le service et des fois ils arrivent, ils en demandent plus pour leur argent. Ça me fait rire, des fois j'ai recruter des gens comme ça, parce qu'il est arrivé qu'ils m'appellent dimanche, que je réponde, et un jour ils arrivent au cabinet et ils me font comprendre qu'ils sont là, qu'ils ont payé pour. Alors qu'ils ne se rendent pas compte que je leur donne tellement plus. Et des fois, je n'arrive pas à dire, dimanche tu m'appelles, je dis écoute, lundi tu passes au cabinet. Tu ne peux pas, pourquoi je te décroche le dimanche à 2h du matin ? Je le fais parce que ça me plaît. Et je le fais pour ton enfant, même pas pour toi. C'est pour ça que je n'ai pas de mal à... autant sortir de cette zone pour justement suppléer pas facile mais on s'y est mis donc du coup le jour là j'ai dit écoute mon anniversaire mon cadeau j'arrête la nuit c'était un coup dur parce que travailler les nuits disons que ça gagne ça paie beaucoup plus que consulter ok parce que consulter tu peux passer 45 minutes avec quelqu'un ouais tu vois moi je parle trop donc je parle trop t'inquiète nous pas plus nous nous on moi et

  • Speaker #1

    Karel on n'est pas un pas le bon genre de passion pour toi justement parce que nous aussi on parle trop. Donc quand on a quelqu'un qui est en face de nous qui parle trop, on peut rester longtemps avec... Et des fois on parle même pas du problème.

  • Speaker #0

    Même ma femme, il me dit, il me reste un patient. Elle me dit, ouais,

  • Speaker #1

    à demain. Je connais ça. Tu vois,

  • Speaker #0

    et du coup, quand je décide de faire du suivi, je lui dis, écoute, je vais arrêter les nuits, je vais faire du suivi.

  • Speaker #1

    Elle me dit,

  • Speaker #0

    ok, ça va aller. Je pense que ça va aller parce que... On va voir ce que ça donne. Parce que les nuits, j'ai commencé à faire que la journée. J'ai eu mon diplôme, j'ai posé, j'ai dit je bosse. J'ai commencé à faire que ça. J'ai réussi à construire mon petit truc. Avec une petite infirmière, une assistante. J'ai construit mon petit monde. La création digitale arrive un peu avant que j'ai mes diplômes. Elle arrive, je pense, ma dernière année de spécialité, quand je quitte mon stage rural. Et je reçois un patient à l'hôpital. Bon, après, j'étais un peu patron à l'hôpital parce que j'ai fini mon dernier stage. C'était là où j'avais fait FFI.

  • Speaker #1

    OK. FFI, c'est ?

  • Speaker #0

    C'est mon faisant fonction interne, là, en 2015. Donc, j'arrive en troisième année de quatrième année de spécialité. Je reviens à la terre promise, tu vois. Ils sont tous fiers de m'avoir. Donc, j'arrive et je fais un peu... Je ne sais pas que je fais ce que je veux, mais je suis un peu plus calé maintenant dans les années. Donc, j'ai des juniors. plus d'ancienneté plus de temps donc du coup à l'époque je faisais mes canvas tranquillement j'arrivais le matin je faisais la visite je dirigeais après je mettais sur mon téléphone je faisais des petits canevas et tout et d'ailleurs je me souviens j'ai posté sur facebook par erreur parce que entre insta facebook c'était linké j'ai rentré plus sur facebook donc j'ai commencé à poster mes trucs sauf que ça partait sur facebook ok d'accord et sur facebook il y avait plus de déliments et ça y est même pas un jour je suis là taf y a un gars qui me dit ouais sur facebook et là j'ai au facebook et je vois que j'ai posté tous. Je voyais les gens commenter et tout. J'ai dit, je ne voulais pas poster sur Facebook parce qu'Instagram, c'était nouveau. C'était très jeune. Donc voilà quoi. Ça m'évitait de voir tous les vies. Je n'avais pas fini en fait. Et ça marchait bien. D'ailleurs, je me souviens, c'est une de mes plus vieilles patientes qui m'a dit un jour, le jour-là quand elle est venue à l'hôpital, mais crée une page Insta. Ce que tu dis ici, mais il faut bien que tu en fasses profiter de tout le monde. Tu ne peux pas rester juste là. J'ai dit, OK, on va essayer. Et j'ai toujours aimé les réseaux sociaux. J'ai commencé à poster sous forme de posters.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander, les premiers contenus que tu créais, c'est quoi ? C'est des photos ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est plus ça. J'allais sur Canva. Et quand je voulais parler, par exemple, de la bronchiolite, je cherchais des belles images. Après, je faisais un texte, comme afin de corriger. Quand j'avais une belle image pour accrocher. Je faisais mon texte et après, je postais des diapositives que je postais. Et justement, c'était ça le premier contenu. J'ai fait ça peut-être pendant... Ça a bien pris au début. Je me souviens, c'était bien accueilli par tout le monde. Et après, je n'avais pas le temps. Parce qu'après, je suis arrivé à Tiawan pour faire mon dernier stage rural. C'est là où j'ai eu la barbe. C'est la petite histoire. Donc souvent, je dis aux gens, laissez-moi tranquille.

  • Speaker #1

    Tu as laissé les cheveux là-bas et tu as eu la barbe à Tiawan.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    On dirait que moi aussi, il va falloir que je parte faire un stage. Moi, c'est l'histoire.

  • Speaker #0

    ça irait à dire à un moment donné je suis je fais un selfie, je dis à ma femme, écoute, on dirait que la barbe pousse plus que d'habitude. On fait quoi ? On laisse ? Elle me dit oui, laisse, on va voir. Et c'est parti comme ça. Donc quand les gens me disaient, mais coupe la barbe, j'ai dit, mais je veux savoir un peu ce que ça donne. Laissez-moi kiffer la vie. J'accepte ce que Dieu me donne. J'ai plané la tête. Là, j'ai la barbe, laissez-moi profiter. Pourquoi vous voulez me dire quoi faire ? C'est ça la société, on dit toujours. T'as maigri, t'as grotti, t'as noirci, t'as glaci. Bref, Bref, je l'ai vécu très tôt parce que j'étais très rond, bouboule par-ci, on te fait toujours des commentaires. Et là, donc, du coup... Voilà, je disais quoi, je vais à Tiwawan et je rentre. Et à Tiwawan, je n'avais pas le temps de poster.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais un rythme un peu infernal. Parce que j'étais en stage rural.

  • Speaker #1

    Parce que toi, tu crées la page Instagram en quelle année ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai créée en 2021, une année avant de finir. D'accord. Justement, je vais à Tiwawan. Et cette année, je n'ai pas le temps de faire des trucs de ce genre parce que j'arrivais... Tiwawan, ce n'est pas trop loin. comme j'avais commencé à bosser en 2019 ça allait être un autre avec les accouchements. Ça avait pris un autre cran, donc j'ai acheté une voiture. À Tiwa One, j'étais très mobile. D'ailleurs, les gens de Tiwa One ne savaient même pas que je consultais à Dakar l'après-midi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je me suis tapé une année discale cette année parce que je faisais 8 heures. Je travaillais le lundi, d'arriver à Dakar ? J'ai quitté ici donc 6 heures. J'arrivais à Tiawan, je faisais 8h-20h. À Tiawan c'était intense, c'est-à-dire qu'à Tiawan les gens venaient des villages et tout, tu ne peux pas les chasser. Donc tu montais les couloirs, les gens te jetaient des regards noirs en mode c'est à 7h-6h, t'arrives toi. Et je rentre dans le bureau et c'est parti.

  • Speaker #1

    On va bosser jusqu'à

  • Speaker #0

    20h, 21h. Donc le lundi je finissais, j'étais dead.

  • Speaker #1

    8 ans, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dormir à Tiawan le mardi matin, c'était différent. J'arrivais à l'hôpital super tôt. Parce qu'il fallait que je finisse à 15h pour rentrer à Dakar. Parce que mes patients ils ont jamais su que j'étais à Tiawan.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis descendu à Dakar et là je bossais encore jusqu'à minuit, une heure du matin.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Il en est même fait, ça, ça va.

  • Speaker #1

    Si t'es pas passionné, tu fais pas ça.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'était sur la nuit de mercredi. J'ai dormi en crampe. Le matin, ma femme me réveille trois fois. Joe, tu dois être sur Tiawan à 8h. je me réveille je repartais à Tiawan et le mercredi j'enchaînais encore sur Dakar et j'avais négocié avec celle avec qui j'étais elle faisait le vendredi seule le jeudi je finissais et là je faisais des asserrains de nuit pour recevoir des bébés le jeudi soir et là c'était parti pour travailler le jeudi soir à vendredi vendredi on enchaînait samedi aussi j'enchaînais et j'avais le dimanche pour et le dimanche j'étais aussi d'asserrains de la nuit et si j'avais pas trop d'accouchement la nuit il pouvait y en avoir lundi j'étais encore et quel rythme et c'était ça 6 mois et à Tiawan il pensait que j'étais toujours à côté à Dakar, ils pensaient que j'étais à côté.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'appelles,

  • Speaker #0

    je dis j'arrive, j'arrive. Ici aussi pareil, tu m'appelles, je dis demain 15h. Donc les patients, mes parents n'ont jamais vraiment su même que je vivais à Tiawan, parce que je ne vivais nulle part.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement tout le temps sur la route. Oui,

  • Speaker #0

    la station Shell qui est ouverte là, ils me connaissaient bien, je pionçais là-bas. Je garais souvent, je n'en pouvais plus parce qu'un matin, tu te souviens, la voiture était devant moi à changer de couleur.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose quand même.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle était rouge avant, elle est devenue grise.

  • Speaker #1

    Il a dit,

  • Speaker #0

    tu vois que je dors déjà. Et là j'ai commencé, j'ai fait ma première escale à Shell, je dors, mais même pas de réveil, j'arrive, je dors. Parce que je conduisais, je ne voulais pas mourir aussi. Et je me disais, j'étais vanné. J'étais vraiment vanné. J'ai quitté, quand j'ai fini mes six mois, c'était marrant aussi pareil. Quand j'ai fini, ils font un pot, ils me disent... Ils n'ont jamais vu un gars qui était aussi performant, qui ne refusait pas de patience. Et je me souviens, j'ai dit à Omar, Si tu m'as vu aussi performant depuis six mois, c'est qu'aujourd'hui c'était un jour qui devait arriver. C'est-à-dire que si j'étais aussi bon avec le sourire du matin au soir, c'est que ça finissait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Il y avait une fin.

  • Speaker #1

    Il y avait une fin, ouais.

  • Speaker #0

    Si tu me regardes ici en mode indéfini,

  • Speaker #1

    je ne peux plus être comme ça. Ouais, là je peux être comme ça, ouais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Là je suis comme ça parce que depuis que je suis arrivé, je sais que ça finit. Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai un point de... J'ai un point où ça finit. Ouais.

  • Speaker #0

    Je ne peux même pas savoir tout ce qui s'est passé en six mois dans ma vie. Aujourd'hui, ça finit. Donc je dis pas que tu m'entendras plus, tu m'appelles, je serai là, qu'importe de quoi tu as besoin, mais ici là.

  • Speaker #1

    C'est terminé.

  • Speaker #0

    Les bagages sont déjà dans la voiture. On était en train de manger en fait, on faisait un pot, et ils étaient venus avec un truc pour me proposer quelque chose, parce qu'ils disent qu'ils n'ont jamais vu quelqu'un qui va bosser de 8h à 21h qui chasse personne. Je dis moi je ne peux pas chasser quelqu'un qui a quitté un village, qui a pris une calèche, parce que j'ai été au Futa. Je sais c'est quoi rallier deux villes. Ce que je n'ai pas dit c'est que dans mon village là, il m'est arrivé de faire stop. De midi à 19h. Je suis resté au bord de la route. À l'époque, je suis mis en cour. J'ai fumé deux paquets de clopes sur une route. J'étais là. Et j'appelle mon pote qui était à Wurusuka. Il dit, yo, si je dois rentrer dans mon village à 19h, viens me suicider. Viens me prendre. Et il est venu me prendre. Et d'ailleurs, je vais en profiter pour raconter comment j'ai venu avec le Thierry dans cette zone. J'ai dit ça dans ma page. Je n'ai pas eu le temps de faire une vidéo là-dessus. Mais ce qui se passe, c'est que j'arrive au Futa et je passe ma première semaine dans ce coin où j'ai connu la fin. J'ai faim quoi, j'ai faim. J'ai tellement faim, tu peux pas comprendre. J'ai même disputé avec une fille de 5 ans. Non parce que j'avais un pot de Nutella. Et le pot de Nutella en fait, c'était lui qui est censé régler mon problème.

  • Speaker #1

    Ça c'est le Graal là-bas. C'était le Graal.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais beau avoir faim, si j'ai un Nutella sur un pain, et j'avais pas du pain frais, j'avais du pain de la veille, donc tu vois j'étais assis dans un sachet là. Ces Nutella sur le pain avec du bridel, ça te ramène une douceur dans le... Je me souviens le matin, je suis chez une maison d'hôte, à Cannelle, c'est à Michemais, et la petite qui voit mon pot de Nutella. Tu connais les enfants ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ils sont prêts à tout. Mais il ne sait pas qu'elle avait affaire à...

  • Speaker #1

    Elle avait affaire à une craquette. Non,

  • Speaker #0

    c'est pas possible. Craquette de Nutella. Il avait son pot. Elle me tire le doigt. Elle tombe tout au cher. J'ai dit, hey,

  • Speaker #1

    pleuve du sang, même. Stop. Tu ne touches pas mon Nutella.

  • Speaker #0

    Non, je peux t'en tartiner. Mais le pot, il ne reste pas ici.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    après, j'ai acheté des sachets de 10 francs. De trême, là. Vous mettez mes doses. Quand je voyageais, j'avais ma dosette. Elle ne voyait plus. Non, j'ai dit, est-ce qu'en fait, j'ai retourné dans mon village ? Je ne retournais pas à Osogi. J'aurais pu en racheter, mais j'allais dans l'autre sens. Et il est hors de question que j'arrive à Cannelle, j'arrive à Rwanda sans mon Nutella parce que dans cette zone Je marchais 3 km pour acheter une canette fraîche.

  • Speaker #1

    3 km ?

  • Speaker #0

    Donc je marche, je prends ma canette fraîche, je marche au retour.

  • Speaker #1

    6 km donc ?

  • Speaker #0

    Donc tu vois, c'était pas rien. Donc elle veut que j'achète mon Nutella là-bas, c'était pas possible. Et donc du coup, quand j'arrive sur Orosogui, de ce jour-là, j'arrive. Premier vendredi, Abdul me dit, il dit, qu'est-ce que vous avez fait à manger aujourd'hui ? Il dit, j'ai vu, il y a des fast-foods, il y a des débits, il y a des débits. je parle de bouffe je parle que de bouffe Il m'a dit, Dio, calme-toi. C'était un genre de cousin, en fait. Il m'a dit, écoute, on va aller dîner. Les parents, ils vont te voir. Ça va leur faire plaisir aussi. Et après, si tu n'aimes pas le dîner, on sort manger.

  • Speaker #1

    On sort, oui.

  • Speaker #0

    Et là, je dis, qu'est-ce que vous avez fait à dîner ? Il me dit, du tiaret. Et là, je suis malade. Limite, j'ai envie de vomir. Parce que je n'aimais pas ça. Moi aussi. Et là, je le sors. je suis désolé j'aime pas le tchéré et là je le sors je lui dis j'aime pas le tchéré j'ai envie de pleurer j'avais les yeux mouillés il me dit boy tu pleures j'ai dit boy Non, je suis à bout. En fait, j'étais à bout.

  • Speaker #1

    Moi aussi, Dyson. Je pense à toi dans la situation. Non,

  • Speaker #0

    c'est le jour. J'étais là, fatigué, plein de poussière et tout. Je prends ma douche. Et là, je vais m'asseoir dans le bol de Thierry. C'est une grande maison familiale. Il y avait un grand bol. C'est des bols. Tu peux même pas comprendre comment ils ont fait ça. Et du coup, je m'assois. J'adore le mafé, par contre. Là, je m'assois. J'ai une odeur de mafé. De mafé,

  • Speaker #1

    ta petite sauce arrachée. Et tu dis... Et tu dis quoi ?

  • Speaker #0

    Et là, je commence à saliver, littéralement. Je bave comme un chien, tellement j'ai faim. Ils ouvrent le truc. Je prends une bouchée. C'était un type de tiré basse, donc c'était une sauce arrachée. Je dégomme le truc. Il y a le sort du boy qui passe et me dit, toi, si t'aimes pas le tiré, si t'aimes le tiré, nous, on était mal barrés. Je lui dis, ouais, je comprends pas. Bon, j'avais faim. Donc, le vendredi prochain, je reviens, il y a encore du tiré. Bon, là, je dis pas que j'aime pas le tiré. Je vais m'asseoir, tranquillement. Ils ouvrent, il y a une sauce différente, sauce Ako, c'est une sauce feuille, feuille verte. Je tape le truc encore. Il dit, bon, c'est pas le tiré sauce rouge que ma mère faisait que j'aime pas. Troisième vendredi, j'ai le classique. Il dit, voilà, c'est ça que moi j'aime pas. Tu manges ?

  • Speaker #1

    Tu aimes.

  • Speaker #0

    Il dit, non, j'ai faim. C'est la faim. Je suis pas encore d'accord. Donc du coup, il m'a fallu répéter comme ça, 4, 5, 6 vendredis. Et un soir, je pète l'éponge, je pète ma mère, j'ai dit « Mais maman, comment ça se fait que moi, je suis en train de me tuer ici avec le tiré alors que j'aime pas le tiré ? » Elle m'a dit « Ah, tu sais, nous, le tiré, on sait pas le faire. » J'ai dit « Ouais, il faut pas imposer des trucs aux enfants que vous savez pas faire ! »

  • Speaker #1

    C'est pour ça que dans mes vidéos, j'ai dit « Regarde, mais faites des choses que vous savez faire ! » Pourquoi vous imposez aux enfants des plats que vous savez pas faire ?

  • Speaker #0

    Et vous créez des problèmes chez les gens. qui n'existent que chez eux. Parce que c'est vous qui avez créé des choses. En plus, au moins, elle a le courage de dire,

  • Speaker #1

    on ne sait pas le faire.

  • Speaker #0

    On dit, non, nous, le cher, vraiment, on ne sait pas le faire. C'est ton père qui l'aime. Donc, on lui dit, mais arrêtez ça. Et depuis ce jour, quand on me dit un plat exemplaire Posez le plat, je vais voir ce que ça vaut. Peut-être c'est une interprétation que je ne connais pas, mais je ne vais pas dire que je n'aime pas le bois, alors que je n'ai pas vu tous les types de bois. Donc sur ce truc-là, je suis resté... Mais voilà quoi, à ce point, ça m'a changé. Donc ça m'a permis de découvrir le tiare, que ma femme fait très bien et que j'adore. D'ailleurs, là, les tamkhari, je fais des fois 300 kilomètres jusqu'à Saint-Louis, tu me poses, tu tapes mon t-shirt,

  • Speaker #1

    Bon, prochaine fois, je viendrai peut-être avec toi, parce que moi, je n'aime pas le Thierry non plus. Peut-être que tu seras capable de changer mon avis.

  • Speaker #0

    Moi, j'étais en situation extrême aussi, pour l'accueillir. Parce que quand tu as de la faim à ce point pour l'accueillir, c'est très différent. J'imagine qu'il doit y avoir des rebranchements neuronaux même dans ma tête.

  • Speaker #1

    Quand on dit que tu aimes le Thierry,

  • Speaker #0

    tu aimes. Voilà, c'était assez intense comme expérience. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle beaucoup de diversification en disant que c'est l'environnement qui compte. C'est important. ce que ton père mange. ta mère mange avec plaisir, tu arrives, tu veux goûter, ça te fait plaisir, tu verras, tu as les goûts familiaux, parce que c'est dans ça que tu baignes. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant, parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. L'enfant ne te voit jamais manger. Tu ne vas même pas pratiquer cette activité que tu veux lui imposer à une heure. Et il n'y a pas de... Comme je dis, je taquine des fois en leur disant Oreo. Moi, j'ai adoré Oreo avant de manger Oreo. Tellement ils ont bien travaillé. Ils ont mis la pub, ils ont mis le verre de lait. Les gens étaient là. Oui, j'ai aimé ce truc avant de le goûter. Parce que la pub était parfaite. Et je dis que dans une famille, c'est les parents qui sont la pub.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #0

    Cette pub, elle est là. Vous mangez, l'enfant vous voit. Vous faites plaisir. Vous n'êtes pas en train de manger sous contrainte. Pourquoi l'enfant va manger sous contrainte ? Vous êtes en train de manger, vous faites plaisir, vous partagez un bon moment, et donc l'enfant vient participer. Et le truc, c'est que quand l'enfant commence à manger... Quand il doit commencer à manger, les gens sont tellement obnubilés par lui donner des nutriments, lui donner des choses dont il a besoin, qu'on oublie que c'est quelque chose de naturel. Laissez-le participer, qu'il ait des repères, qu'il puisse acquérir tout ce qu'il a besoin d'acquérir pour manger. C'est pas évident, il faisait que boire jusqu'à aujourd'hui. Maintenant après, il faut qu'il mange, il faut qu'il l'avale, il faut qu'il l'attrape, il faut qu'il coupe, il faut qu'il fasse tout ça, il faut qu'il apprenne à faire ça. et dans la bonne ambiance, ça passe. Et malheureusement... On veut tout lui liquéfier, on veut qu'il en prenne en quantité parce qu'on trouve qu'il est petit, on trouve qu'il ne mange pas assez. Alors qu'il n'en a pas encore besoin. On est en train de mettre la charrue avant les bœufs. Et malheureusement, on va rater le coach où l'enfant le fait avec plaisir pour un an après lui dire, viens manger ce qu'on mange. Alors qu'on lui refuse ça depuis toujours parce qu'on avait décidé que c'était trop tôt pour lui. Je ne sais pas si tu as eu ça avec tes filles, mais c'est vraiment... Moi,

  • Speaker #1

    ce qu'on a eu avec la plus grande, parce que la petite, comme je t'ai dit, elle n'a pas encore un an, donc elle vient de commencer il n'y a pas longtemps la diversification alimentaire et tout. Nous, ce qu'on a eu comme comportement qu'on ne comprend pas, on se l'explique d'une manière, mais tu me diras que ce n'est peut-être pas ça. En fait, par exemple, Kélina, quand elle était petite, quand Karel commence la diversification alimentaire, elle mange tout. Tout, les légumes, tout. Il n'y a pas un truc qui te dit j'aime pas, elle mange tout. À partir du moment où elle est rentrée à l'école, qu'elle a commencé à voir d'autres enfants, nous c'est comme ça qu'on l'explique, d'autres enfants dire berk, je veux pas, j'aime pas. C'est à partir de ce moment-là qu'elle est rentrée à la maison, qu'elle a commencé à dire je veux pas, j'aime pas. Et qu'elle veut pas manger de légumes.

  • Speaker #0

    Vous avez parfaitement raison en fait. Le truc c'est qu'elle n'avait pas encore eu d'autres. d'autres... Bon, pas d'inspiration, mais elle n'avait pas d'autres influences. Et ce qui se passe chez un enfant, c'est qu'à un moment, tous les enfants passent par cette néophagie. Ils choisissent ce qu'ils veulent manger.

  • Speaker #1

    J'ai encore mieux pour toi.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    On a eu une réunion avec ses profs lundi, lundi dernier là. Sa prof nous dit, ah mais Kélina, elle adore les concombres, elle adore les tomates. Avec sa mère, on se regarde comme ça, on dit, mais comment ça elle adore les concombres ? Elle était en train de jouer avec ça, on l'a appelée comme ça, on dit, Kélina, viens ici ! Comment ça ta maîtresse, elle nous dit que t'aimes les concombres, que t'aimes les tomates ? Elle dit, mais Kélina, elle adore ça ! Et la petite, qu'est-ce qu'elle nous répond devant les profs ? Ouais, j'adore les coco-mélitomates de l'école.

  • Speaker #0

    De l'école. Elles répondent vraiment vrai.

  • Speaker #1

    Oui, elles m'ont pas.

  • Speaker #0

    Parce que le truc, c'est que, justement, ça me fait rire. Je vais t'expliquer ça autrement. Quand tu vas chez ta belle-mère, elle te fait un repas. Que t'aimes pas forcément. T'arrives, elle va te faire plaisir. Tu manges ou tu manges pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le choix ?

  • Speaker #0

    Tu vois, tu manges. T'arrives chez ta mère à toi. Elle s'est décarcassée depuis la veille pour cuisiner ton plat favori. C'est trop salé. Tu lui dis ou tu lui dis pas ? C'est trop salé.

  • Speaker #1

    Bon, ma mère c'est une salouzine, si je lui dis qu'elle va me taper...

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu peux lui dire.

  • Speaker #1

    Oui, je peux.

  • Speaker #0

    Tu peux lui dire, à un moment ça c'est salé,

  • Speaker #1

    tu sais comment c'était soit. À un moment c'est un peu salé. Oui, c'est ta mère.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand t'es en famille, t'as justement ça.

  • Speaker #1

    T'as cette liberté.

  • Speaker #0

    T'as cette liberté de dire ce que t'as envie de dire. Donc quand t'es à la maison, t'as ton père, t'as ta mère, t'as le frigo, tu sais qu'on fait des courses. tu n'es pas là pour qu'on t'impose des choses Et c'est ça les enfants d'aujourd'hui, ils sont pas là pour qu'on leur impose quoi manger, parce qu'ils ont très bien vu que tu fais des courses. D'ailleurs tu vois avec lui quand tu fais des courses, tu es dans les rayons, il choisit des trucs, tu choisis des trucs. Il a pas choisi les trucs que t'as choisi, il a choisi ses trucs. Parce qu'après quand il rentre, il mange ses trucs. Il a fait ses courses.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement vrai ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Donc il arrive pas à la maison, tu lui dis viens manger le repas. Non, moi j'ai acheté tout à l'heure des chips, je mange mes chips.

  • Speaker #1

    Ouais Ouais

  • Speaker #0

    Je t'ai pas ça gafé la partie où l'enfant commence à choisir, tu es obligé d'être un peu plus... Lousson, comment on dit Lousson en français ?

  • Speaker #1

    Un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, si tu rends la chose trop dure, tu vas juste l'éloigner du repas. Parce qu'elle finira par avoir ce qu'elle veut. Elle finira toujours... Je dis toujours aux gens, mettez un enfant au pouvoir. Il a un objectif, il va l'avoir. Il va avoir ce pour quoi il est là. Parce que c'est un enfant. Il n'est pas là pour faire plaisir aux gens. Il est très égoïste. Elle descend de l'école, elle a mangé ses concombres dès l'école. Oui. À l'école, elle n'avait pas le choix. On lui a posé des choses. Si elle ne les aime pas, elle va mal vivre son école. On lui en met. Et elle en mange parce que c'est l'école. Mais quand elle descend, « Ah, papa, je veux un chocolat chaud. » Oui, papa est là pour faire plaisir à sa fille. Donc, elle ne va pas hésiter à dire ce qui lui fait plaisir. Après, maintenant, la difficulté, c'est de trouver un repas équilibré. parmi les choses qu'elle aime. Et malheureusement, des fois, les parents, tous les Africains sont partis en mode, non, non, l'enfant, il choisit pas ce qu'il mange. L'enfant, il mange ce qu'il y a ici dans la maison.

  • Speaker #1

    On connaît tous cette phrase-là.

  • Speaker #0

    Ça, ça marcherait il y a 50 ans. Oui, tu m'étonnes. À l'époque, si tu me dis, il n'y a pas de boutique à côté. Il n'y a pas de vendeur de pastels en face. Mais c'est bon. L'enfant, il sait qu'il mange pas, il va dormir à la fin. il se réveille il n'y a pas à manger toi ta fille il se réveille à 3h du matin tu lui trouves à manger ouais Donc cette possibilité existe. Donc elle n'a plus de besoin de manger ce que tu lui imposes. Parce qu'elle sait que chaque jour, elle va manger ce qu'elle veut manger. Parce qu'elle est chez elle et elle a justement son choix. Parce que c'est nous qui avons créé cet environnement où l'enfant a le choix de manger ce qu'il veut. Après, on le crée et après, on veut créer autre chose. C'est pour ça qu'au début, on fait tout découvrir. Et d'ailleurs, c'est marrant, tu dis qu'elle mangeait tout. Elle mange toujours tout. C'est pour ça qu'à l'école, elle mange ses concons. C'est pour ça qu'elle va être correcte quand elle va arriver chez une amie, qu'on a fait un truc, elle va le manger. Tu n'auras jamais de problème avec Kélina en dehors de la maison. On va te dire qu'elle n'aime pas ça. Parce qu'elle mange tout. À la maison, elle a des préférences en fonction du moment. Et c'est vous qui allez vivre ces préférences-là. Et comme vous l'avez tout appris, elle mange tout. Mais est-ce que toi, tu manges tout ? Oui. Mais quand tu arrives dans un endroit, on te propose des choses, tu préfères aller manger une pizza.

  • Speaker #2

    Ouais

  • Speaker #0

    Parce que tu as le choix. Ce que je n'ai pas eu pour aimer le tirer.

  • Speaker #2

    Clairement. Tu vois ? Clairement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que des fois, moi, il m'est arrivé que des parents prennent leur enfant et le mettent dans un dara. Ils me disent, oui, j'ai l'air du jour. Le jour où vous allez prendre l'enfant, au retour, dans la voiture, il va vous dire ce qu'il va brancher.

  • Speaker #1

    Attends, j'ai pas compris, t'as des gens qui prennent leur enfant, ils les mettent dans des darats.

  • Speaker #0

    Ils prennent dans des darats pendant trois mois les grandes vacances, parce que l'enfant il mange rien qu'il y a à la maison, il mange pas le riz, il est très compliqué. Donc là les vacances, ils vont aller apprendre le courant, ils vont les mettre quelque part. Et là il n'y a pas de souci, un enfant il va vivre là-bas, il va manger, on va vous envoyer des vidéos, il va se faire plaisir. Je vous assure que le jour où il prend son sac,

  • Speaker #1

    il rentre dans la voiture là.

  • Speaker #0

    dans la voiture même il va te dire les parents non docteur toi tu devins ou quoi Depuis que j'ai pris l'enfant, il ne parle que de chips. Il a un manque. Quand il est arrivé, il a compris qu'il n'a pas papa et maman. Il s'est dit, ok, je survis. Ça finit dans trois mois. Quand le trois mois est arrivé, il dit, ok, le lit, c'est fini. J'arrive chez moi, c'est pizza, c'est hamburger. Oui, c'est ça que je vais manger. Est-ce que vous allez l'acheter ? Ils arrivent ici, ils me disent, mais on a le même problème qu'avant, ils partent. Je vous ai dit, le problème, ce n'est pas qu'ils partent ou qu'ils viennent. Le problème, c'est l'environnement. Donc là, c'est déjà fini. essayer de trouver un compromis parce que c'est un enfant aujourd'hui qui a des enjeux Il a des enjeux, mais à partir d'un âge, il y a certains enjeux, donc on peut trouver des compromis. Et quand tu as un enfant de cet âge, tu n'as pas de compromis. L'enfant, il est égoïste. Elle descend de l'école, elle veut son truc.

  • Speaker #1

    Mais donc moi, ma question, c'est aujourd'hui, tu as Karel et Olivier qui viennent te voir, qui ont envie, tu vois, que Kélina soit de la même manière qu'elle est plus ouverte aux légumes à l'école, soit plus ouverte aux légumes à la maison. Quel conseil tu nous donnerais ? Parce que je pense que tu as beaucoup de parents qui sont face à ce problème-là, des enfants qui ne veulent pas manger de légumes. Quel conseil tu nous donnerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais répondre, mais je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, maison c'est votre faute. Dans le sens où vous mettez les légumes et vous pointez les doigts les légumes, finis les légumes et même des fois les gens viennent dire les enfants ne mangent pas les légumes et on en parle et ils finissent par accepter que l'enfant mange la carotte, l'enfant mange des légumes mais cette phrase là, mon enfant ne mange pas les légumes, c'est vrai qu'ils les mettent dans la tête de l'enfant vous proposez des légumes dans des plats de tous les jours et vous n'en faites pas une tonne et vous laissez l'enfant manger à son rythme, elle en prendra un ou deux vous regardez même pas l'enfant d'accord,

  • Speaker #1

    donc ce que tu préconises c'est de pas être dans la posture de mange tes légumes, mange tes légumes, mange tes légumes si elle en mange deux,

  • Speaker #0

    tant mieux demain elle en mangera peut-être trois ou quatre justement parce qu'elle aime ça à l'école et à la maison il y a une petite pression qui fait que quand on mange pas des légumes il y a déjà Merci. une appréhension de manger les légumes ou pas, qui ne devait même pas exister parce qu'elle les mange déjà. Et vous savez qu'elle les mange, vous êtes rassurés. Donc ne soyez pas stressés qu'elle ne les mange pas, qu'elle ne finisse pas son plat de légumes, parce qu'en fait, un enfant, de base, les légumes, ce n'est pas que ce n'est pas nutritif, mais ce n'est pas énergétique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les enfants, ils cherchent l'énergie dans tout ce qu'ils mangent, parce qu'ils sont très énergétiques. Ils veulent le sucre. À l'effet...

  • Speaker #1

    Oui. Pompidou.

  • Speaker #0

    Merci. Du coup, on veut leur faire manger un truc qu'ils ne leur font pas, Pompidou. Ça ne leur apporte rien. Nous, on en mange pourquoi ? Moi, j'adore les légumes, mais en vrai, si on demande à l'étude d'en manger autant, c'est pour qu'il mange moins de Pompidou. Parce qu'il bouge moins. Il est assis, il discute, il fait franginer sa tête, partout son corps. L'enfant, comme tu as dit, 20 minutes assis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    En fait, c'est-à-dire que tu n'imagines pas Elle peut faire 400 roues en une heure.

  • Speaker #0

    Comment tu fais 400 roues en mangeant des légumes ? C'est pas possible ! Donc on veut que les enfants mangent des légumes. Et il veut qu'il... C'est pas possible, il a besoin d'énergie. C'est pas qu'il te demandera du riz, des pâtes, des vermicelles. Il veut des trucs énergétiques et justement, les légumes sont là, elle va les manger parce qu'ils sont là. Pas parce que papa est là, non, tu finis tes légumes et du coup, tu es dans une défiance. Si t'es à moi en face, t'es foutu. Tu ne toucherais plus à ça parce que juste, t'as dit que je devais manger. D'ailleurs, mon fils me fait pareil. Quand on va à l'école, je le mets dans la voiture dès que je suis dans la pièce il va verser le truc parce qu'à chaque fois je parle Donc il va falloir que je me taise. Je me suis tué trois semaines. Je me suis tué trois semaines.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le...

  • Speaker #1

    Pour qu'il arrête le comportement.

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le truc. Et il versait ça juste à cause de moi. Donc j'ai dit ça une première fois à sa mère. Quand elle disait... Il prenait toujours des biques qu'il mettait dans la bouche. J'ai dit c'est à cause de toi. Il ne le fait jamais avec moi. dès qu'il met la bouche tu es là tu dis arrête et il le fait tout le temps quand elle est là c'est marrant parce que ce que tu dis là c'est ta femme ouais

  • Speaker #1

    Qui corrige le pédiatre ?

  • Speaker #0

    Ah oui, ma femme !

  • Speaker #1

    On dit souvent que les cordonniers sont les moins bien chaussés.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à être le pédiatre avec ton fils ?

  • Speaker #0

    Non. Ce qui se passe souvent, même, je taquine, je dis qu'on est vraiment prêt pour un enfant. Moi, je n'étais pas prêt. Je pensais l'être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, parce que tu es au contact d'enfants tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est ma femme qui était prête. Heureusement d'ailleurs, parce que quand il fallait être grand et grand... Elle était prête dès le premier jour. Elle était ready. Elle l'est toujours d'ailleurs aujourd'hui. Heureusement pour lui. Elle me dit toujours, tu dis toujours.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a un soir, il faisait de la fièvre. Et j'ai cherché, j'ai examiné deux jours. Je n'ai pas trouvé de foyer. Je n'ai pas trouvé de cause de fièvre. Je lui ai dit, bon, peut-être c'est les dents. Elle me dit, tu as toujours dit qu'un enfant ne peut pas faire de la fièvre au point où on stresse et c'est les dents. Tu vois, ça, c'est ma règle. Parce que moi, j'ai créé des règles.

  • Speaker #1

    Et ça doit te faire mal quand ta femme te dit des phrases. Non, non, en fait,

  • Speaker #0

    elle me ramène. J'adore ma femme parce qu'elle me ramène toujours à ça, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais on connaît nos femmes. Oui, oui, c'est sûr. La malheur de la tante Lili. Tu dis toujours que...

  • Speaker #0

    Et le jour-là ? L'un de mes enfants me fait la diarrhée, je dis ouais c'est de ça la cause et je traite. D'ailleurs même les patients ça va, quand elles arrivent dans la salle de tente, elles sont assises, des fois elles se parlent, il y a une nouvelle, elles disent si, donc il va encore me chauffer les oreilles parce que je pensais que l'enfant avait fessé dans les gens. Les dents c'est pas une maladie, et oui j'insiste sur ça parce que c'est pas une maladie, ça c'est un cliché.

  • Speaker #1

    Donc en gros que les dents c'est pas supposé Décrocher de la fièvre c'est ça ?

  • Speaker #0

    Bah en fait Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si on veut comprendre le procédé de manière très simple, c'est que quand l'enfant, ses dents bougent dans la gencive, ça rend la gencive perméable. La gencive devient perméable aux bactéries, aux virus qui sont environnants à l'enfant, mais tout dans la bouche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, dès que quelque chose va passer, le corps va se mettre à combattre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est ça la fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ce n'est pas le processus physique du fait que les dents sortent qui va générer de la fièvre, mais c'est parce que la zone est beaucoup plus sensible, fragile,

  • Speaker #0

    qu'il va y avoir des combats.

  • Speaker #1

    combat parce qu'il peut...

  • Speaker #0

    Quand l'enfant est en train de perdre le combat, la fièvre est encore plus intense, l'enfant est malade.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les gens sont persuadés toujours que ça va passer chez les dents. Et moi, je le dis chaque jour. Il y a peut-être 100 ans, les femmes pouvaient se permettre ça. Elles étaient collées à leur enfant. Elles donnaient le sein 24 sur 24. Donc, elles pouvaient être là tout le temps en mode soutien. Aujourd'hui, moi, mes parents, je dis, vous n'êtes pas en soutien. Ce n'est pas pour vous faire mal, mais c'est la vie d'aujourd'hui. Vous n'êtes pas collé à votre enfant de 8h à 8h. vous pouvez pas laisser la faire la maison avec un inconnu et venir le soir, on vous raconte qu'elle allait bien. Comment elle va aller mal ? Elle n'était pas avec sa maman. C'est comme l'histoire de manger. L'enfant ne va pas se comporter de manière « elle n'est pas bien » . Elle n'a pas de réception. Elle n'a pas de récepteur pour exprimer qu'elle n'est pas bien. C'est quand tu rentres le soir que l'enfant est malade. Parce que justement, toute la journée, elle a dû se gérer parce qu'elle n'avait personne. Elle n'avait pas son père, elle n'avait pas sa mère pour être malade. Pour être malade, c'est un luxe d'être malade. Quand tu es malade, tu vas bosser, tu n'es pas malade. C'est quand tu rentres le soir, oui, là tu es malade. Parce que tu as quelqu'un à qui tu peux dire que tu es malade. Tu peux exprimer. Et l'enfant, c'est pareil. Aujourd'hui, c'est quand on descend du taf que l'enfant est malade. La nuit, il a été malade. On dit, on ne comprend jamais, il tombe malade que la nuit. L'enfant, il est malade depuis.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce qu'il sait que tous les parents sont là, il peut exprimer son mal-être.

  • Speaker #0

    Il peut exprimer son mal-être. Il ne va pas manger, il va faire ses chichis, parce que oui, là, il peut, la journée, il dort. Tu laisses ton enfant, le plus turbulent, inconnu, il te dit, ah, il a été gentil, il a dormi toute la journée. Oui, il n'a vu personne, il dort. Et le soir, dès que tu viens, ah, tu es là, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Et les dents, vraiment, c'est un cliché, C'est l'un des plus gros clichés qui existent dans le monde de la pédiatrie. Mais tout le monde est persuadé qu'un enfant qui fait ses dents doit être malade. Alors qu'on se dit la vérité, on a tous été surpris de voir les premières dents de notre enfant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de fièvre. Tout d'un coup, tu vois la dent qui sort, tu dis, il a une dent.

  • Speaker #0

    Donc pourquoi est-ce que quand il va faire une fièvre, ça doit être les dents ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai, c'est très logique. Et tu vois, moi, on ne me l'avait jamais expliqué comme ça. Et là, maintenant, je comprends. Et c'est pour ça que le travail que tu fais au quotidien, il est hyper important. Et tu vois, tout à l'heure, on parlait de comment tu as créé la page et tout. Donc quand tu crées la page, de base, c'est pour apporter de l'information complémentaire aux parents et pour un petit peu les aider dans leur quotidien, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    À quel moment tu fais le switch à la vidéo ? Parce que j'imagine, tu vas me corriger si je me trompe, parce que nous on l'a vécu comme ça dans la création de contenu, c'est que nous on faisait du contenu photo, photo, photo, mais quand on est passé à la vidéo... Il y a eu un véritable changement.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, on est dans une ère où les gens sont plus réceptifs à un contenu où tu as une personne qui parle, où ça bouge et tout, que les photos. Quand tu fais ta première vidéo, comment ça se passe la première vidéo ? Tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens très bien. Et d'ailleurs, c'était un projet pour lequel j'avais été... Il y a une dame là qui m'apporte beaucoup. Mayanne, tu verras, elle est très enthousiaste. Elle est tellement peps. Et du coup, on se rencontre sur le net, on fait un live ensemble. Je faisais quand même des petits lives de temps en temps. Elle me parle de faire, d'animer un... une conférence sur la Semaine d'allaitement sans frontières.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et elle me demande de lui faire une capsule pour me présenter. Donc il faut que je me filme. Avant ça, je ne m'étais jamais vraiment filmé pour faire qui je suis et où je parle. Et je fais la vidéo avec mon téléphone. Et ça, c'est le déclic.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai la vidéo, après je m'écoute, j'ai dit bon, dans la vidéo où le Joe n'est pas bon, il faut que je commence à faire des recherches, c'est là que je vais aller chercher un petit micro. Voilà, ça se commence. Et du coup, je lui achète un micro, j'ai pas encore prévu, j'ai rien écrit, parce que j'écris jamais mes sorties. mais là je me dis J'avais disparu d'Instagram pendant un bon moment parce que ma femme était enceinte, j'ai bossé, j'avais pas la tête à ça. Et Instagram, effectivement, les photos n'étaient plus trop promues par la plateforme parce que c'est pas ça que les gens regardaient. J'avais vu ça avec mes derniers posts, ça prenait pas du tout. Et donc j'avais arrêté d'en faire et je bossais et je m'étais dit bon les vidéos je suis pas prêt à montrer mon visage, je suis pas prêt à être influenceur entre guillemets, ça me dérangeait un peu, je suis médecin et à un moment j'ai fait cette vidéo là, j'ai dit bon pourquoi pas. Après, il y a une marque qui me fait signe pour animer un atelier diversification, parce que c'est un sujet que je voulais. D'ailleurs, ça n'a pas pris. J'ai voulu passer par une marque qui faisait... Bon, ils m'ont fait signe, j'ai dit, bon, pourquoi pas, je vais dire oui, parce que peut-être ils pourront me mettre ça, maman, dans une pièce. et je pourrais parler d'eux. C'était ces clichés.

  • Speaker #1

    L'importance pour toi, c'était d'avoir du monde pour pouvoir faire passer le message. Moi,

  • Speaker #0

    en fait, dès qu'on m'a fait signe pour ce projet, j'ai dit, mettez-moi des mains dans une salle et je peux leur parler. C'est tout ce que je veux. Je veux des gens devant moi à qui je peux parler. Je sais que si c'est gratuit, les gens écoutent moi. Donc, qu'ils paient un petit truc.

  • Speaker #1

    Ouais. À partir du moment où ils savent qu'ils ont payé pour quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    ils vont écouter et après ils vont répandre la bonne parole. Donc moi, ça fera du bouche à oreille.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fait trop plaisir quand quelqu'un me dit qu'un de tes parents m'a expliqué un truc. Ah, je suis trop content. c'est ça c'est une fierté extraordinaire quand on m'explique que quelqu'un lui a expliqué un truc que j'ai expliqué et que c'est bien expliqué. Je suis trop fier. Je lui ai dit, ah, c'est passé. C'est parti, le message est passé parce qu'il faut bien qu'on crée des messages de la même manière que les mythes ont été créés. Donc, je me dis, il faut qu'on crée. Et du coup, ça ne marche pas parce que le sujet n'intéresse personne. Parce que oui, tous les gens qui ont des problèmes pour faire manger leur enfant ne sauront qu'ils ont des problèmes que quand les problèmes s'installent.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Ils ne seront jamais prêts avant à venir prendre des cours pour... se préparer à régler les problèmes de je ne mange pas de légumes à la maison. Et malheureusement, quand les problèmes sont là, c'est beaucoup plus compliqué à régler parce qu'ils ont déjà installé beaucoup de mécanismes de défense. Exactement. Et donc du coup, je voulais juste ça. Du monde devant moi. Et donc, à un moment, j'ai dit, les vidéos, ça va prendre. Parce que je vois la vidéo que Marianne poste, elle fait 5000 vues. Je fais 400 vues sur ma photo. Bon, les gens ont besoin de voir un visage. Et je les comprends aussi. J'ai besoin de voir un visage. Donc là, j'ai un téléphone qui filme. J'avais fait deux vidéos. Parce qu'avec la marque aussi, j'avais dû me présenter. D'ailleurs, tu verras même sur ma page. Parce que c'est très ressemblant à ce que j'avais fait avec l'autre. Et j'achète un micro. Que je clipe. Et au début, je suis très... Je suis trop... J'explique trop.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    D'accord ? J'explique trop. Instagram m'a dit, ta vidéo n'est pas montrée parce que trop de gens n'ont pas regardé. Après trois secondes, j'ai dit, bof, tu me gaves, toi. Les gens à qui ça intéresse vont regarder. Au début, je me dis ça, je me convainc de ça. Je crée un Monday Talk. Le lundi, à 13h, j'ai un sujet, je parle et je veux créer un peu les gens qui se fidélisent à ça. Il y a des sujets qui intéressent, d'autres moins. Et un jour, je poste une photo. Je fais une vidéo de moi dans la voiture j'ai des lunettes et tout à moi je poste la vidéo Heureusement, elle était censée, mais elle fait boum.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    Elle y va. Le problème, c'est qu'ici, il faut vraiment que les gars veuillent regarder avant même d'écouter le message.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Sinon, ils ne regardent pas. C'est pour ça que je suis parti avec des hooks. Des fois, les collègues me disent, tu me fais rire avec tes introductions. Je dis, le problème, c'est que si tu ne t'introduis pas, la personne ne regarde pas.

  • Speaker #1

    Si tu n'arrives pas à capter les trois premières secondes,

  • Speaker #0

    comme on te dit, c'est mort. Je dis, bon, c'est quand même un exodure.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Mine de rien. Et donc du coup, heureusement, maintenant, c'est beaucoup plus facile parce que... C'est quand j'ai répété un truc, des fois je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. Parce qu'elle dit, cher, il s'amuse. Et là j'ai 10 minutes parce que j'ai chaud aux fesses parce que mon salle de tente n'est pas vide et je ne peux pas repasser une heure de temps à faire du contenu. J'ai 5 à 10 minutes où je dois capter. dans la même... C'est pour ça que j'ai toujours des airs différents quand je fais une vidéo parce que je suis vraiment dans l'excitation de faire mon truc.

  • Speaker #1

    Tu sais que tu tiens un sujet, tu sais qu'il y a un truc, il faut le faire vite. Il faut le faire vite,

  • Speaker #0

    je vais oublier et je n'ai pas le temps. Et donc du coup, taf, je le fais, j'aime bien. Et à la descente, quand je vais finir, je vais faire le petit petit tête-trou et je relance. Et j'aime bien la spontanéité du truc. Parce que justement, il rigole. donc tu peux pas me dire ça. Et après, il dit, ah,

  • Speaker #1

    c'est quelque chose. Et je pense que, tu vois, justement, moi, c'est comme ça que je découvre ta page.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui avait repartagé en story une de tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, moi, c'est ça qui m'a accroché. Tu vois, justement, c'est... J'ai aimé ton énergie dans les premières secondes. Après, je vois que tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Au début, je ne sais même pas de quoi tu parles. J'ai juste aimé l'énergie par laquelle tu es arrivé dans la vidéo. Après, tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Et donc après, je dis, attends, mais je regarde le nom, je vois pédiatre. J'ai marre. Donc, il est pédiatre. Mais attends, il fait des vidéos. Donc, je suis allé sur le profil. Et c'est comme ça que je découvre le profil. Tu vois ? Et ce que j'ai beaucoup aimé, moi, sur la page, c'est que tu mets aussi un énorme travail à déconstruire des mythes, des mythes propres à nos pays, tu vois, face aux enfants et autres. et je trouve ça super intéressant parce que ben Il n'y a pas beaucoup de monde qui le fait. Et on a besoin de sensibiliser les gens et de leur faire comprendre le pourquoi de certaines choses. Tu vois, par exemple, une des dernières vidéos que tu as postées sur les ongles, même moi, je pense qu'il y a les deux personnes. Il y a les personnes qui... font ce que tu expliques dans la vidéo, à qui il faut expliquer que ce qu'ils font n'est pas correct et qu'il faut changer ses habitudes là. Il y a aussi les personnes qui sont loin de cette réalité et qui ne peuvent pas s'imaginer que d'autres font faire cette chose-là, parce que pour eux, c'est tellement évident de faire certaines choses. Donc, ça sert, je pense, à tout le monde. Qu'est-ce qui te fait comprendre que, justement, il y a beaucoup de mythes et qu'il faut qu'on les déconstruise ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est mon quotidien. C'est littéralement mon quotidien. Quand je vais justement dans cette vidéo prendre l'exemple, d'ailleurs, ça fait un peu... J'ai failli la recouper pour en reparler quand je dis combat de chat. Le truc, c'est que c'est mon quotidien. Je reçois un bébé, il est balafré. Il ne ressemble à rien du tout. Des fois, il y a des pustules qui sont installées, ça s'est infecté. Je dis aux parents, mais coupe les ongles. Et la maman te regarde tout sérieusement. Elle te dit, ta grand-mère m'a dit que si je coupe, l'enfant va être un voleur. Je lui ai dit, tu ne vas pas faire passer tout ce que tu t'apprêtes à enseigner à un enfant pour me dire qu'en coupant les ongles, ça va annuler toute ton éducation chez un enfant. Et en fait, on te le répète tellement souvent que tu vas en parler. D'ailleurs, ça, je vais en parler depuis deux ans.

  • Speaker #1

    ça je vais en parler depuis deux ans je vais parler de ça mais le truc c'est que j'ai compris que pour parler d'un truc je peux être moins pressé d'en parler mais je suis pas prêt à en parler parce que je sais pas comment en parler ouais ouais c'est ça il faut savoir comment bien l'amener il faut bien l'amener exactement et du coup tu verras mais dernièrement

  • Speaker #0

    j'ai pris beaucoup de Bon, je suis sorti un peu de... Je dis pas que je suis sorti de ma zone de confort, mais je suis quand même allé très loin en parlant de harcèlement de gens avec des petits poids, parce qu'en fait, ces gens sont tellement malheureux, j'en reçois chaque jour. Vendredi, c'était ma dernière conversation, c'était quelqu'un qui a quitté. Je pense qu'il est né aux Etats-Unis, qui arrive dans mon cabinet, qui a forcé deux mois pour me voir, et rentrer deux jours après, parce que son enfant est petit. Et ça aussi, c'est un cliché, l'enfant. Et quand j'arrive, je la vois venir, Je vous renvoie à petit. Donc, souvent, pour qu'ils puissent bien comprendre que ça ne va pas aller dans le sens qu'ils veulent, j'enquête bien, je prends le carnet, je regarde le poids de naissance, et je fais une consulte normale, je lui explique tout, je prends les paramètres, parce qu'après, il me dit, en fait, il va bien, mais il est petit. Je lui dis, c'est quoi le problème ? Tu comptes te vendre quelque part, c'est un peu cher. C'est quoi le problème avec le poids ? Je ne comprends pas. Il a ses deux yeux, il est intelligent, il est là. C'est un enfant compétent. Pourquoi le poids peut tourner ? Il me dit, oui, mais tout le temps, il me répète que je ne donne pas assez à manger, il est petit et tout. J'ai dit, mais toi, ton enfant, tu as fait neuf mois de grossesse. Il est sorti à 2,5 kg. Il est né petit. Pourquoi tu fais un bébé plus petit que là où d'autres ont sorti du 4 kg ? Qui es-tu ?

  • Speaker #2

    Il me dit oui,

  • Speaker #0

    son père est très petit. J'ai dit mais vous, vous ne pouvez pas. Et c'est ça le problème. La société, tout à l'heure, je disais, on va te répéter, t'as perdu tes cheveux, t'as la barbe qui est trop longue, voilà, bref. On passe notre temps à pointer du doigt ce que la personne a elle-même vu. Olivier, si tu fais du bille, tu sais très bien que t'as fait du bille.

  • Speaker #1

    Bien sûr. T'as pas besoin que les gens viennent te dire ah, t'as pris du poids, t'as un petit ventre là. Oui,

  • Speaker #0

    t'as pas besoin de ça. T'es mère, t'as eu une grossesse, t'as sorti un bébé, il te pourrit la vie, il bouffe ton argent il bouffe tes émotions, t'as pas une minute pour toi Et tout le monde autour de toi te répète qu'il est petit, tu ne fais pas assez pour lui. Et tu finis par te demander si tu fais assez pour l'enfant au point où ça te pourrit ta vie au lieu de vivre. Tu as assez de problèmes là. Et c'est pour ça que j'arrive avec autant d'énergie pour parler sans me retenir. Parce que je me dis au final, il faut bien que ça vienne d'un pédiatre. Peut-être qu'ils vont être soulagés d'entendre dire que c'est normal. Parce que personne, comme tu l'as dit tout à l'heure, il n'y a personne qui le fait. Et c'est d'ailleurs pour ça que je le fais.

  • Speaker #1

    Après, ça doit être aussi dur, tu sais, quand tu es dans une profession comme la tienne, de santé, où tout ce que tu vas dire est écouté et appliqué à la lettre, parce que... Est-ce que tu n'as pas des collègues, peut-être, qui t'ont justement dit « Ah, mais tu ne devrais pas faire ça parce que tu donnes ton avis, des trucs comme ça. » On parlait en off aujourd'hui de marques qui t'ont contacté, qui veulent faire du placement de produits dans ce que tu fais. Ça doit être dur de... Tu vois, de... Créer du contenu avec ce but informatif et de santé, de voir que ça marche et de voir justement des gens qui essayent de se placer dessus et de ne pas se faire juger. Parce que les gens sur les réseaux sociaux ont la critique facile, ont le commentaire facile. Et souvent, il y a des gens aussi qui parlent pour rien dire.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, comme tu es dans des sujets très sensibles, Est-ce que toi, t'as pas eu peur de ça quand tu t'es lancé ? Ou peut-être même jusqu'à présent, t'as pas peur de ça ?

  • Speaker #0

    Au début, si. Quand j'ai sorti mon visage pour parler d'un sujet, je me suis battu pour arriver là où j'étais, tranquillement dans l'ombre. J'aimais bien être dans l'ombre, travailler, rentrer chez moi. Et après, on s'est dit tout à l'heure, on a parlé de comment j'arrivais pour être pédiatre et tout. j'ai pas choisi donc du coup à un moment peur ou pas peur j'aime ça c'est à dire la création de contenu elle me bouffait du temps après à un moment j'ai dit écoute j'arrête ça j'arrête pas ça et j'ai des choses que je veux dire je peux pas m'empêcher de dégainer mon téléphone et de le faire et surtout au début oui un jour je me souviens j'ai posté un truc il y a un collègue qui m'a écrit il m'a dit ouais j'ai dit bon on peut pas plaire à tout le monde ouais Après, je vois que ça fait du bien à des gens. Je reçois énormément de messages en dessous des gens à qui j'ai fait du bien, qui dorment la nuit aujourd'hui. Je ne les partage pas forcément parce que je ne cherche pas trop à marquer ma crédibilité dans ce sens-là. D'ailleurs, justement, c'est pour ça que quand les marques me contactent, c'est ça que je me dis. doc, elle insiste il lui donne le rendez-vous, je suis accessible elle peut me voir, elle peut me voir, il n'y a pas de soucis elle peut venir dire ce qu'elle a à dire il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin d'audience mercredi 13h tu donnes le rendez-vous à quiconque veut me voir, il vient à 13h, on lui accorde ses 10 minutes il dit ce qu'il a à dire, il n'y a pas de soucis et je lui dirai de visu parce que j'ai pas envie de répondre à tout si ça me prend du temps et justement je ne peux pas m'être autant investi dans mon jour le jour, avec, comme j'ai expliqué, tout ce que j'ai eu à faire pour chaque patient au jour le jour, et laisser une quelconque marque se placer à côté de mon nom.

  • Speaker #1

    Oui. Mais c'est que souvent, tu sais, les marques, elles voient tellement que leur intérêt et que leur but commercial...

  • Speaker #0

    Oui, je les comprends. Ils veulent faire du chiffre. Moi, j'ai pris une autre voie. Je veux sensibiliser. Je veux que ça apporte du bien aux gens. Je me mets toujours à la place des enfants. J'ai dit souvent, mais tu vois, à la place des enfants, le monde va beaucoup mieux avancer. Si tu vas vendre un produit, tu vas vendre de la drogue, tu sais qu'il y a des enfants qui peuvent l'acheter, tu ne vends pas de la drogue. Si tu vas me dire acheter une fois, non, tu sais qu'il y a des gosses qui peuvent tomber sur ta drogue, tu ne vas pas la mettre sur le marché. Parce que tu t'es mis à la place d'un enfant. Tu vas aller faire autre chose. et c'est ça que je fais aujourd'hui c'est à dire que chaque fois pour prendre une décision je réfléchis même pas parce que moi je me considère comme un grand enfant parce que de base Je suis du côté des enfants. D'ailleurs, même quand elles viennent en consultation des parents, les mamans, des fois, elles me disent « Ah, toi, tu tranches toujours avec l'enfant. » Je dis « Mais vous voulez trancher de quel côté ? » Vous avez un gosse qui est innocent que vous gérez et vous voulez trancher de votre côté. Je dis « Mais laissez l'enfant. » D'ailleurs, ils disent toujours « Tu ne dis rien, on verra avec ton enfant. » Je dis « Mon enfant, il a une maman. » On est deux. Ne vous inquiétez pas. Vous venez me voir parce que vous avez déjà réfléchi au truc, vous ne nous en sortez pas. Je tranche. Chez moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas dit « Je tranche » .

  • Speaker #0

    c'est médical d'étrange quand c'est l'éducation on est deux Mon enfant, il a quelqu'un. Et c'est comme le cliché d'avoir... Parce que moi, je vis en famille. Je suis resté avec des études longues et tout. Tout le monde a quitté le foyer. D'ailleurs, ça me fait rire des fois quand les gens me disent « Ah, tu es resté avec la famille ? » Je dis « Non, non. C'est eux qui vivent avec moi. » C'est avec toi maintenant. Moi qui vis avec mes parents, c'est moi qui vais subir de toc-toc à une heure pour t'expliquer un truc. D'ailleurs, mon père me disait hier, il me donnait une liste. « Tu as une valise à ouvrir ici. » parce qu'il a sa valise qu'il n'arrive pas à ouvrir il me donne la liste des choses que je dois faire à la maison et ça me fait toujours rire quand j'ai des choses comme ça comme aller il devait tailler un peu son jardin il a besoin que je monte sur l'échelle donc il m'a dit à 17h il y a ça à tailler il y a ma valise à ouvrir il y a mon ordinateur il a un problème donc il me donne sa liste comme maintenant il a compris il a accepté Tu dis à mon fils, il dit bah oui, t'as d'autres enfants, même si je suis seul ici. Les autres t'as pas... tu peux pas leur dire, mais m'ouvre la valise. Donc, dis-moi ça le matin, et je dirai comment je peux le faire. Bon, je... C'est vrai que ce n'est pas sympa de parler comme ça à son père, mais bon, ce n'est pas plus dans ce sens. On est très amis maintenant. C'est-à-dire que c'était très difficile.

  • Speaker #2

    Plus jeune.

  • Speaker #0

    C'était très difficile. C'est maintenant qu'on est à un bon terme, on va dire aujourd'hui comme ça. Et justement, pour que ça puisse arriver et qu'on puisse vivre en cohésion, il faut vraiment que tu acceptes de vivre chez toi. Oui, parce que je suis resté ici. pour supporter parce que maintenant vous êtes vieux. D'ailleurs, il est arrivé un soir, il s'est cassé le bras, j'étais à la maison. Et d'ailleurs, c'est là que ma femme m'a dit parce qu'à l'époque, je lui ai dit écoute, tu gagnes assez pour qu'on sorte d'ici. Elle m'a dit pourquoi tu veux sortir d'ici ? On a prévu de faire une famille. Tu n'as pas envie que ton fils ou ta fille vive avec ses grands-parents ? Il est temps qu'on reste, mais c'est toi qui as décidé. Moi, je t'ai donné le choix. Et on est resté. Et bon, assez bon côté, assez mauvais côté. Ah oui,

  • Speaker #2

    bien sûr, comme tout,

  • Speaker #0

    de toute façon. Après, mon fils, il est fan de sa grand-mère. Il adore ses moments.

  • Speaker #2

    Et c'est une chance. malheureusement les grands-parents de nos filles ne sont pas à Dakar ne sont pas au Sénégal même tout court et tu sais le bonheur le bonheur pour eux quand ils voient leur petite fille et le bonheur d'elles quand elles voient leurs grands-parents et les moments qui passent ensemble, moi j'aimerais tellement que mes parents ou que les parents de Karel soient à Dakar ou qu'ils soient plus proches parce que pour les deux c'est un tel bonheur et c'est une telle bénédiction de pouvoir offrir ça à tes parents je trouve que ça n'a pas de prix. Donc, c'est une chance extraordinaire que vous avez de pouvoir leur permettre d'être avec leurs petits-enfants et les petits-enfants, d'être avec les grands-parents tout le temps. Parce que ça ne sera pas la relation d'un enfant avec un papa ou une maman. La relation d'un papa avec un grand-père ou d'une grand-mère,

  • Speaker #0

    c'est magique. C'est autre chose. Le mien me dit ça tout le temps. Quand je lui dis, il me dit, hé, il dit que ton fils, moi, je ne suis pas là pour ça. Ma grand-mère, moi, j'ai eu la chance, on a redéménagé chez... Ma grand-mère, parce qu'elle avait perdu son fils aîné à l'époque. Elle n'avait pas supporté. J'avais 2-3 ans. D'ailleurs, je t'inquiète, mon père, en disant, c'est toi qui as commencé mon école bussonnière. Parce que quand je suis arrivé chez ma grand-mère, le matin, on allait au marché. Il disait, il y a une année, j'ai payé l'école. Je n'ai même pas compris pourquoi j'ai payé l'école. Parce que le matin, je me disais, ma grand-mère, je ne vais pas à l'école. Et ma grand-mère, devant mon père, il ne pouvait rien faire. et j'allais pas à l'école, on allait au marché Et c'était à... Il m'achetait mon crabe, il m'achetait mon fil. J'avais mon animal de compagnie. Je me souviens, j'ai tellement de souvenirs avec ma grand-mère. D'ailleurs, c'est un autre plat que je n'aime pas manger aujourd'hui qui est le soupoukandia.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #2

    ça c'est un de mes préférés.

  • Speaker #0

    Parce que ma grand-mère, elle le faisait... Ah, c'était... Elle, quand elle a quitté... Moi, je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #2

    Tu n'arrives pas à retrouver. Je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #0

    Le grand-père, à l'époque, il disait à chaque fois qu'on faisait une soupacandia, moi, je ne mangerais pas parce que le crabe que j'ai vu chier, torturé toute la matinée, que la grand-mère a mis dans la sauce vivante, que moi, maintenant, je dois manger, on va mal finir. C'est à quel point j'étais avec ma grand-mère. Non, on s'est éclaté, littéralement. C'est pour ça que, d'ailleurs, c'est peut-être un sujet que je vais aborder rapidement, quand j'ai cet enfant qui perd sa grand-mère. Et que dans la société, on dit des mensonges à l'enfant. On ne se rend pas compte que des fois, on est des gros menteurs en famille. On a son gosse qui voit clairement que la grand-mère, elle ne rentrera pas. Et on lui dit non, elle est à l'hôpital. Non, elle a voyagé. On lui raconte des bobards. Il voit tout le monde traverser la famille. On est là, premier jour, huitième jour, quarantième jour. On fait, tout le monde est là triste, pleure. Tout le monde sait que la grand-mère est décédée. Et lui, on lui raconte des bobards. Il déprime. On ne comprend pas qu'il n'est pas bien. Et on vient me voir, on dit que depuis une semaine, il ne mange pas, il ne dort pas. Je dis, mais vous êtes sérieux là ? Il m'est arrivé de découvrir, au bout du contrôle post-consultation, par un ami de la famille, qu'en fait la grand-mère est décédée.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et la mère n'a pas jugé pertinent d'en parler.

  • Speaker #1

    D'en parler, OK.

  • Speaker #0

    Je me dis, mais c'est quoi le délire ? C'est sûr que ça impacte l'enfant.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et dans notre société, on se dit que l'enfant, non, hamoul. Alors qu'il n'y a pas plus proche d'un grand-mère que son petit-fils ou sa petite-fille. Ils peuvent passer 24 heures sur 24 ensemble. Tu ne vas même pas l'entendre l'enfant te plaindre. Tellement il est à l'aise. Elle est dans ses... Elle va dans son sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Elle ne cherche pas du tout à froncer. Toi, tu peux un peu essayer de faire le dieu. Non, non, non. Cette fois, ça ne passe pas. La grand-mère, non, elle n'est même pas dans ça. Moi, elle peut passer deux heures dans la voiture, dans la chaleur avec sa grand-mère. Elle est fatiguée, mais elle va quand même aller parce qu'il dit auto. On va dans auto. On se pose. Il met du glace. Chaque matin, j'ai dit, un jour, tu n'auras pas de batterie. Parce que ça, ce n'est pas possible. Allume la voiture au moins. Il dit, allume. Parce que vous faisiez de l'air depuis deux heures de temps. Et il demande. Il va dire, mame, mame. Il va à la barrière. Il lance quelque chose. Il pleure. Il fait un cri de malade. comme si on l'a tapé de ouf ? Et la grand-mère arrive en mode Superman. Elle dit, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit, il n'y a rien, on t'appelle, c'est tout. Tu as répondu, maintenant, assume. Il est là. Elle l'amène, il dit, Otto, Otto. J'ai dit, c'est toi qui es venu. Tu sais très bien qu'il n'y a rien. On ne va pas le maltraiter, le petit. Mais c'est ça, les grands-parents. La première fois qu'ils étaient malades, ma mère m'a dit, il y a encore une faille. malin comme non j'ai un qui me je soigne pas c'est quoi ce délire Là tu m'envoies tous les gens que tu crois pas avoir cher, mon fils est malade,

  • Speaker #2

    tu me demandes si on est en train de le soigner.

  • Speaker #0

    Non je le soigne pas, je le laisse dans son coin, j'attends qu'il meure. J'ai dit comment tu me poses cette question ? Mais le truc c'est que ça aussi j'ai compris, parce que trop longtemps avant quand les gens venaient en consultation me parler de leur maman, je donnais des conseils. Et les gens, mal à droit qu'ils soient rentrés chez eux en disant, le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. C'est comme quand votre enfant vient dire, mon ami a dit. Parce que ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas venir chez vous et dire que quelqu'un d'extérieur a donné des conseils dans la famille. Non. Arrivez chez vous, voyez comment vous placez votre raisonnement, que ça appartienne aux gens. C'est comme, j'aime bien parler du film Inception. Il faut insérer, il faut donner des trucs qui vont germer pour que les gens s'approprient l'idée. faut pas arriver à la maison et dire on coupe les ongles il deviendra pas un voleur non tu peux pas déconstruire ça c'est vrai on est quand même encore dans une société où que quelqu'un d'extérieur vienne mettre un jugement ou dire quelque chose à faire dans la famille ça passe pas ça passe pas tu peux pas dire ça j'ai dit mais vous êtes sérieux là ton enfant revient de l'école t'as dit oui mon ami il a un iPhone voilà on lui a précommandé le nouveau iPhone que tu en as à faire au contraire rien que le fait qu'il t'ait dit ça fait que toi tu vas tout faire pour qu'il n'ait jamais ça parce que tu ne veux pas qu'il fonctionne comme ça donc quand toi tu arrives tu sais que c'est logique tu dois couper les ongles de l'enfant pourquoi tu le dis tu viens tu coupes les ongles on vient te dire ah c'est coupé peut-être son père qui l'a fait que tu en as à faire tu n'as pas besoin d'avoir raison devant tes parents ça n'a pas de sens mais après c'est ça doit être

  • Speaker #2

    Aussi tellement dur, c'est parce qu'on est dans des sociétés où tu vis souvent avec ta belle-mère et tu vis avec ta mère et qui veut te dire comment faire et on connait le poids et le respect des aînés et tout et tout.

  • Speaker #0

    C'est pas facile.

  • Speaker #2

    Ça doit pas être facile au quotidien parce que autant je te disais, moi j'aimerais tellement que mes parents ou les parents de Karel soient là, mais Merci. Ça se trouve, je te dis ça parce qu'ils sont pas là. Mais s'ils étaient là tout le temps, peut-être que je te dirais pas la même chose.

  • Speaker #0

    Non mais t'aurais quand même aimé Parce qu'en fait, au final, comme je dis toujours aux gens, c'est que de l'amour. En belle famille, c'est différent. Des fois, j'ai l'impression que ce n'est pas que de l'amour. Aussi, je le dis quand je suis sorti pour... D'ailleurs, c'est un post où ton épouse a commenté « Mes bras, mon enfant, mes bras, mes règles » . Je m'apprête à reprendre ça ailleurs dans un autre truc parce que ça m'a beaucoup inspiré. Et c'est effectivement le cas. C'est-à-dire qu'on a chez nous ce problème-là. On forme une famille. Et on a peur de prendre des responsabilités pour notre noyau. Et en fait, ça c'est par rapport au comportement que tu auras. Des fois, il m'arrive, je ne connais que l'épouse, elle me parle d'un problème, je lui dis écoute, si tu veux régler ce problème, tu amènes ton époux ici. Si tu n'es pas capable d'amèner ton époux ici, qu'on se pose, arrête de me parler de ça, parce que je n'y peux rien. C'est à lui de régler ce problème.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu m'en parles, on parle pour rien du tout. Tu l'amènes ici, on en parle. Je sais que si tu réussis à le ramener ici, moi je vais lui parler. Je n'ai pas dû lui faire du rand dedans comme ça, j'ai gagné beaucoup d'attente en diplomatie. Et je verrai comment il est, parce que des fois aussi il faut... avoir la personne devant soi pour comprendre un peu et on va trouver. Et d'ailleurs, j'ai réglé beaucoup de problèmes comme ça, mais il a fallu qu'on s'asseye parce que c'est un truc que même lui, il a remarqué. Il ne savait pas s'y prendre avec sa propre maman. Le problème, c'est qu'on va se dire que... C'est comme l'histoire par rapport à ce commentaire quand il y a cette maman qui arrive le matin. On me dit qu'il y a une femme qui arrive depuis 6h du matin qui est dans la salle d'attente. Elle arrive à 8h30. J'ai des urgences, je demande à l'infirmière qu'est-ce qu'elle a parce que c'est une nouvelle mémoire et tout, un nouveau patient, j'ai du mal à prendre un nouveau patient quand les gens sont là, même s'ils arrivent à 8h avec des fièvres et tout, et je lui demande de patienter un peu, je vide la salle, après on va voir ce qu'on va prendre. Et donc son problème c'est ça, son enfant il est là dans le salon, ils sont censés être au salon avec l'enfant, et l'enfant elle n'a pas le droit de le prendre quand il pleure. Parce que c'est censé le rendre faible, il n'est pas censé, il a mangé, ça a couché propre, il ne doit pas être pris. Et ça, c'est la belle-mère qui impose ça. Et elle, elle vit chez la belle-famille. Donc toute la journée, elle est là, et quand elle se lève, comme elle dit quand la femme se lève pour pleurer, la grand-mère, limite, elle va la tuer. Ce jour-là, j'ai fait cette vidéo parce que c'est vrai que c'était un cas. Je veux le faire, les parents vont le voir, mais à ce moment, il faut que je le fasse parce que j'ai eu d'autres cas comme ça.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais pour régler un cas comme ça ? Parce que ça va plus loin que de la pédiatrie. En fait, ce n'est pas de la pédiatrie. C'est plus de la psychologie et autres.

  • Speaker #0

    On ramène le papa. Même mieux, on ramène la maman. Et on ramène la maman... Parce que l'enfant a trois mois, je la ramène à la maman parce que je sais que je vais lui plaire.

  • Speaker #2

    Quand tu dis que tu vas ramener la maman, la belle-mère ?

  • Speaker #0

    La grand-mère, oui. On va la ramener. Ah oui, il faut le faire. Parce que je sais que je vais lui plaire quand je vais lui dire que la diversification, l'enfant va tout manger. Que l'enfant peut manger le riz, que l'enfant peut manger la sauce. En fait, je la ramène, je vais dans son sens. Elle m'adore. Elle parle de moi. Elle est fan. Sauf que ce qui va suivre, elle m'adore déjà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop tard.

  • Speaker #0

    C'est elle qui a déjà parlé de moi. Parce que je suis allé dans son sens. donc elle est toute hypée de ce que j'ai dit, c'est comme ça. Ce qui fait que quand elle va revenir et qu'on va parler, parce qu'on a déjà fait une consultation sans parler de ça, on est allé dans un autre sens qui s'apprêtait à être un problème chez elle. Donc j'ai anticipé un peu sur ce qui allait causer un problème, en allant dans son sens à 100%. Elle revient, et quand elle revient, c'est bon.

  • Speaker #2

    C'est là où tu parles du vrai sujet.

  • Speaker #0

    Parce que là, je vais le mettre, il y aura tout le monde. elle pourra pas dire non. Parce que c'est elle qui pendant un mois Ah le pédiatre a dit, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit. Donc c'est fini, elle arrive, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis rentré chez elle.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Elle m'a laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En fait je rentre chez les gens comme ça.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les grands-mères...

  • Speaker #1

    Non ça il faut être stratégique.

  • Speaker #0

    Je suis stratégique en fonction... C'est pour ça qu'il faut qu'ils viennent. Je dis, hey, venez ! Quand vous venez, je verrai à qui j'ai affaire et comment je vais m'y prendre.

  • Speaker #2

    C'est ça, parce que finalement, les problèmes, ce n'est pas forcément que des problèmes. D'enfants ? C'est peut-être souvent des problèmes de parents.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de problèmes. Tu sais, il y a des grand-mères que j'ai rencontrées, je sais qu'elles ont eu déjà peut-être un mariage. Ou la maman, elle pose l'enfant, elle prend l'enfant tout le temps, à trois mois, elle reprend le travail, elle disparaît toute la journée. Elle ne veut pas que son enfant soit habitué à la maman. Tu me diras, c'est bizarre, mais elle sait qu'elle se dit que la maman ne sera pas là dans deux mois. Donc pourquoi elle va s'habituer à la maman ? C'est moi qui vais gérer l'enfant. Donne-lui le biberon. Elle ne veut même pas que l'enfant t'aide. Parce qu'elle ne veut pas que l'enfant ait l'habitude de croire en lui-même. Parce que sa mère va aller au travail. C'est comme si elle les punissait un peu d'aller au travail après.

  • Speaker #2

    Comme tu ne seras pas là dans deux mois, pourquoi tu veux faire ça ?

  • Speaker #0

    Pourquoi tu vas habiter l'enfant à prendre ton sein, à être là tout le temps ? Après, il va être là à pleurer tout le temps. Donc tu vois, il y a quand même de l'amour derrière les actes qui sont devenus maintenant... On va mépriser l'acte. Mais c'est pour ça que sur ma page, j'ai dit toujours, on juge pas. Faut pas juger. Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Tu regardes comment tu règles son problème. C'est tout. Tu ne t'occupes pas de pourquoi cette personne fait ça. Bon, tu t'en occupes dans un sens, il faut que tu comprennes, mais tu ne vas pas dans un jugement. Parce que dès que tu vas juger, la personne verra que tu es en train de la juger. Et à ce moment, tu ne peux plus être... dans son cœur parce que tu la juges. Les gens qui te jugent aujourd'hui, tu ne vas pas essayer de leur présenter quoi que ce soit. Tu sais qu'eux, c'est mort. Ils t'ont déjà classifié. Donc tu vas vers des gens qui t'accueillent. Et là, tu arrives à convaincre de beaucoup de choses parce que justement, ils ont accueilli la bonne parole. Tu sais que tu ne pourras jamais être accueilli par 100%. Ce n'est pas possible. Et donc, du coup, des fois, j'ai des fails quand même. Des fois, j'ai des gros fails. J'ai un gros fail, j'ai été aidé par... J'ai eu une maman qui a un bébé. Et le bébé, la nuit, il pleurait parce que le papa ramenait le bébé à sa grand-mère. Parce que soi-disant, pour mouiller le couple, parce qu'elle porte compagnie à sa maman. Il y a des couples comme ça, le papa, il est lunatique, tu ne comprends pas le délire.

  • Speaker #2

    Attends, je ne comprends pas. Le bébé pleurait la nuit.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, le bébé pleurait parce qu'il n'était pas avec sa maman. Il était avec la grand-mère. Parce que le père jugeait que la grand-mère était seule. Il voulait que le bébé accompagne la grand-mère la nuit.

  • Speaker #2

    D'accord. Donc, quand la nuit arrivait, quand c'est l'heure de dormir, il allait avec la grand-mère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ce que Dieu a fait, cette fille a eu des jumeaux. Donc la femme n'allait même pas chez la maman de la belle famille, la famille de la maman, tellement la grand-mère de l'autre était à accaparer le bébé. Et donc Dieu a mis deux autres bébés là-bas.

  • Speaker #2

    Maintenant, occupe-toi des trois.

  • Speaker #0

    C'est réglé. Déjà. Il y en a pour tout le monde. C'était marrant parce que j'avais essayé une fois, j'ai vu le papa, et le papa, on s'était rencontrés avant. J'avais connu avant. Donc des fois, quand c'est mes potes, Tu arrives en consulte, tu as des bizarreries chez toi, je te parle cash.

  • Speaker #2

    Oui, tu peux te permettre de... Je ne me positionne même pas.

  • Speaker #0

    Je t'appelle, je dis, hey, arrête de faire tes bizarreries. Donc lui, quand il est venu, je lui ai parlé assez cash. Je n'aurais pas dû. Parce que justement, des fois, on oublie que les gens ne nous ont pas connus. Pédiatre. Donc quand ils nous connaissent pédiatre, t'imagines on est en classe, on a un machin là, on roule les dés à l'arrière, 15 ans après tu me dis quoi faire chez moi, ça marche pas. T'as pas la même emprise sur quand tu parles à cette personne.

  • Speaker #2

    T'as pas la même écoute que quelqu'un qui te connaît que en tant que pédiatre.

  • Speaker #0

    Exactement. T'as pas la même écoute. Il m'est arrivé qu'un ami fasse la queue dans la salle d'attente, il dit...

  • Speaker #1

    C'est lui !

  • Speaker #0

    C'est à cause de lui que je fais la connexion ! Il est là, c'est bien à cause de moi. Il savait pas, il a entendu cher, mais il s'est jamais dit que c'est cher. C'est le même cher qu'il a eu en classe, du coup. Et donc du coup, quand j'ai eu des problèmes comme ça, dans cette famille, ça s'est réglé comme ça. Il y a deux autres bébés qui sont arrivés, tout d'un coup, et elle n'en pouvait plus à la grand-mère. Il fallait bien qu'elle partage. C'était marrant. Il n'y avait plus de... Donne ça à ma maman. Et d'ailleurs, même, j'ai dit à la maman, des fois, de temps en temps, il faut lui proposer quand tu es fatigué, donner le bébé à la maman. Elle lançait des pics comme ça.

  • Speaker #2

    Franchement, tu dois voir des situations, tu dois voir des trucs.

  • Speaker #0

    Je m'éclate. Sérieusement, je m'éclate. Je disais ça tout à l'heure, mais lundi, son sport, mais le truc c'est que dès que j'ai traversé le cap de me réveiller me doucher Voilà, on arrive ici à Abielty, on est arrivé avec, on a déposé, on arrive dans une autre phase, on arrive au cabinet, on a une autre chose. On va arriver, on s'oublie. Il m'arrive de bosser jusqu'à midi, j'ai oublié ma bouteille de café. J'ai même pas pris une gorgée tellement, c'était sport entre vrais problèmes, pas problèmes pédiatriques, mais vrais problèmes, parce que ça a pourri vraiment la vie des gens.

  • Speaker #2

    Et surtout la vie des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout la vie des enfants. Et c'est ça le moteur, c'est ça la boussole, c'est les enfants. et d'ailleurs j'ai Je ne savais même pas à quel point tu étais dans cette boussole. Un peu quand on a parlé en off, j'ai vu que je n'ai pas regretté d'être venu parce que justement...

  • Speaker #2

    Oui, on est dans la même direction. C'est cette boussole-là qui te fait charbonner. Les enfants, c'est une énergie, c'est quelque chose de... On ne peut même pas décrire, tu vois. En tout cas, quand tu aimes les enfants, c'est un moteur incroyable. et toi aujourd'hui Tu vois, c'est quoi la suite ? que tu vois pour toi ? Parce que tu ne te voyais pas en pédiatrie, tu es arrivé en pédiatrie, tu t'éclates dans ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je m'éclate.

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est un domaine, par exemple, la pédiatrie, où tu es capable de... Tu sais, dans beaucoup de boulots, les gens se projettent en se disant dans 5 ans, j'aimerais faire ça, dans 10 ans, j'aimerais faire ça, et tout, et tout. Est-ce qu'aujourd'hui, toi, dans ce que tu fais... Tu es aussi dans la projection, dans essayer de te dire j'aimerais bien faire ça dans cinq ans ou j'aimerais bien arriver à réaliser tel projet ou tel truc. Ou est-ce que tu es plus dans... Il y a tellement de choses au quotidien à gérer que pour l'instant, tu es plus dans gérer ce qui se passe au jour le jour.

  • Speaker #0

    J'adore la question parce que c'est une question que je me pose moi-même depuis quelque temps. J'ai un projet typiquement médical pour répondre à des besoins que j'ai cernés, que j'ai identifiés. C'est un projet typiquement médical. J'ai un projet, d'ailleurs c'est pour ça que j'ai continué à faire les réseaux, qui est typiquement de la sensibilisation. pour justement impacter, aider les gens à répondre à des questions toutes bêtes qui pourraient juste changer leur vie. Et au jour le jour, je pense que je vais m'y plaire encore. Tant que je vais m'y plaire, je vais y rester. Je suis très spontané, comme je t'ai dit. Et donc le projet médical, j'attends d'avoir tout ce qu'il faut pour le faire bien parce que je déteste. Peut-être que tu me rejoindras. Je déteste les gens qui vont me dire que je suis self-made. Je déteste cette phrase, je ne la supporte pas. Parce que je trouve que même les portes fermées, tu as appris les choses. Donc dire que tu t'es fait tout seul,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Je ne suis pas non plus partant de cette philosophie.

  • Speaker #0

    Cette philosophie-là, je n'aime pas. Du coup, aujourd'hui, dans ma philosophie, je me dis que tous les gens que j'ai rencontrés, toutes les expériences que j'ai eues, impactent. D'ailleurs, c'est marrant quand je dis que c'est mon équipe de travail de Terminal. où j'ai eu le tuyau d'aller faire de la pédiatrie en faisant fonction. Tu vois ? Donc ça c'est parti. Je ne savais même pas que ça allait devenir ça. Et donc aujourd'hui, quand j'étais très déçu de ne pas être recruté par l'État,

  • Speaker #1

    tu ne savais pas que ça t'amènerait à faire ce que tu fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et donc dans mon jour le jour où je m'éclate, je me dis toujours ma boussole c'est les enfants et qu'importe le projet que je vais faire, C'est les enfants.

  • Speaker #1

    Tant que tu restes aligné avec cette boussole-là.

  • Speaker #0

    Quand je reste aligné avec les enfants, ça me va. Maintenant, je mets plus de place pour ma famille. Je m'efforce de faire ça parce que, justement, les projets, ça prend du temps. Et j'ai compris qu'une journée, malheureusement, c'est que 24 heures. Ma femme m'en a répété 10 bonnes années.

  • Speaker #2

    Ah normal, elle t'a vu faire des Tiwawan Dakar. Je me réveille,

  • Speaker #0

    je dis je vais faire ça, ça et ça. Tu sais que demain, ça finit, ça ne s'allonge pas comme toi qui as prévu de le faire. Parce que mon père m'a traité d'imbécile heureux quand j'étais plus jeune. Ça c'est une anecdote que j'adore. On le convoque à l'école, parce que j'ai fait une gaffe. Et donc lui il arrive à l'école. en stress parce qu'on l'a convoqué quand même le gars et il passe devant moi je joue au foot et je lui fais un coucou et là j'ai adoré parce qu'il a ramassé le surveillant et il lui dit que c'est la dernière fois que tu me convoques moi qui paie pour lui là, qu'il soit là et que quand j'arrive il y a un même pas un minimum de stress chez cet énergumène et que c'est moi qui quitte le boulot stressé pour arriver comme si c'est moi qui fais une gaffe là il a raison non c'est pas possible le gars là il est content de me voir et moi je ne sais pas dans quoi j'étais vous m'appelez du coup je suis très spontané comme je te dis et je garde cette ligne de conduite et après quand j'étais jeune Merci. J'aime plus le dire parce qu'on dit que c'est pas vrai. Je ne me suis jamais vu vieux. J'ai toujours dit que j'aurais une vie courte dans comment je voyais les choses. Quand j'ai eu ma femme, j'ai dit Dieu laisse-moi encore en place.

  • Speaker #1

    Encore un peu de temps.

  • Speaker #0

    Quand j'ai eu mon fils,

  • Speaker #1

    j'ai dit un peu encore.

  • Speaker #0

    Laisse-moi ici beaucoup de temps parce qu'il faut que j'accompagne. Et donc dans cet accompagnement-là, j'espère que j'aurai des opportunités de juste plus faire pour les gosses, plus faire pour la famille, plus faire pour... tout ce que je peux apporter et je continuerai à m'éclater dans ce que je fais. Je reste dans mon jour le jour. Je fais du contenu parce que chaque fois que je vois un truc qui doit être vu, je le dis. Des fois, je vais dire des trucs très importants à mon goût qui ne sont pas vus. Ce n'est pas grave. Maintenant, j'ai compris. J'archive et je reviendrai différemment.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est tout.

  • Speaker #0

    Je vais réessayer jusqu'à ce que ça passe parce que je veux que le message passe. Et du coup, quand... J'ai des partenaires qui me parlent d'un truc, je dis, si je peux faire passer un message, je vais aller glisser un truc. Tant que ça ne nuit pas à justement ce que j'ai déjà construit, pas seul, mais ce que j'ai réussi à construire de crédible, je reste... persuadé que je dois rester crédible dans ce que je fais. Et après, tout ce que je veux faire passer, je fais passer. Et tous les projets que j'ai, j'ai des projets quand même. J'ai des trucs foufous. Mais bon, c'est comme mon petit frère disait ça à un moment. Je disais, je vais faire ça, je vais faire ça. Il dit, toi, tu parles. Dix ans après, il me dit, ah, mais tu as fait ça. Il est idiot. Joe, reste là-bas.

  • Speaker #2

    Je t'avais dit que j'allais faire.

  • Speaker #0

    Je t'avais dit, je reste là-bas. Du coup, il y a des trucs que je balance, on me dit, Joe, je dis, reste là-bas. Qu'on me laisse juste là et ça peut se faire.

  • Speaker #2

    Inch'Allah. Tant qu'il y a la santé, la volonté, c'est Inch'Allah.

  • Speaker #0

    C'est un même délire que beaucoup de choses se font aujourd'hui. Je reste persuadé qu'on rencontre les bonnes personnes, on est au bon endroit, au bon moment pour faire ce pour quoi on est bon. Et voilà. Peut-être que j'irai bon dans le chose, mais pour l'instant, j'adore ce que je fais.

  • Speaker #2

    Et tu t'éclates dedans, et ça se voit quand tu en parles.

  • Speaker #0

    Les gens se retrouvent dedans. Et voilà, quoi.

  • Speaker #2

    Non, mais en tout cas, on te souhaite de réaliser tout ce que tu rêves de réaliser, de continuer à garder ce sourire que tu as quand tu parles de ce que tu fais. Moi, c'est ce que je vais retenir de notre échange. C'est que tu es un... Je ne vais pas dire autodidacte parce qu'il y a toutes les années que tu as fait d'études qui t'ont amené à faire ce que tu fais, mais finalement tu es quelqu'un qui... Qui est rentré dans un truc parce qu'il fallait rentrer dans quelque chose et qui ne s'attendait pas à rencontrer sa passion.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Parce que tu as rencontré ta passion et on sent que tu t'épanouis dedans, on sent que tu es heureux dedans, que ce soit dans les postes que tu fais, que ce soit dans la conversation qu'on a maintenant. Je pense que tout le monde peut le dire, on ressent ton énergie et on ressent ton épanouissement quand tu parles justement de ses enfants et de toutes ces choses que tu fais au quotidien. En tout cas, ça a été un... plaisir d'échanger avec toi, plaisir d'en apprendre plus sur ton histoire, sur ton parcours. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir que moi à le découvrir et à découvrir l'homme qui se cache derrière toutes ces capsules que vous voyez sur les réseaux sociaux et que vous compreniez tout l'amour qu'il a pour ses enfants d'ailleurs d'abord et comprendre par quoi il est passé. Moi ce que j'ai beaucoup aimé dans la discussion aussi c'est surtout, tu vois, casser ce mythe de... Comme je l'ai dit, du parcours parfait pour être aujourd'hui pédiatre ou autre, il n'y a pas beaucoup de parcours parfait, il y a du travail, il y a de la sueur, il y a des moments arides où même les mouches boivent de l'eau. l'eau, tu vois, mais il y a surtout beaucoup de travail et beaucoup de passion et franchement, encore une fois, merci. Allez le suivre sur ses réseaux, de toute façon, je vous mettrai tous ses réseaux dans les descriptions et autres. Allez l'encourager, allez lui envoyer des messages, allez apprendre sur ce qu'il fait et si vous avez pris du bon temps, laissez un commentaire, un partage, un like. Vous savez comment l'algorithme fonctionne. On est presque 20 000 sur la chaîne YouTube. Donc, on continue d'avancer la team incroyable. Je vous dis merci et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode. Peace !

  • Speaker #3

    Allow me to reduce myself.

  • Speaker #2

    My name is Ho.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La mission : casser les clichés

    02:47

  • Qui est le Dr Diouf ?

    03:08

  • Enfance à Dakar

    03:42

  • Études de médecine (3e → 6e années)

    29:53

  • FFI Basse-Nord : déclic pédiatrie

    31:24

  • Néonat’ & réa : passion confirmée

    32:26

  • Anecdote : « Légumes à la maison »

    01:08:00

  • Anecdote : dents ≠ fièvre

    01:12:05

  • Anecdote : « Malade que la nuit »

    01:13:50

  • Dans le cabinet : sa méthode

    01:24:33

  • Anecdote : couper les ongles ≠ voleur

    01:38:04

  • Anecdote : bébé chez la grand-mère (et… des jumeaux !)

    01:46:34

  • Conclusion

    01:57:31

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pédiatrie moderne et engageant ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme s'entretient avec le Dr Cheick Ahmed Tidjiane Diouf, un pédiatre 2. 0 qui redéfinit la manière dont nous percevons la santé des enfants. Avec une passion débordante pour le bien-être des plus jeunes, le Dr Diouf partage son parcours inspirant depuis son enfance à Dakar jusqu'à ses études de médecine, tout en révélant des anecdotes fascinantes sur ses défis académiques.


Au cœur de cette discussion enrichissante, le Dr Diouf aborde l'un des défis majeurs auxquels les parents font face : comment faire manger des légumes à leurs enfants ? En explorant les habitudes alimentaires et l'influence de l'environnement familial, il nous rappelle que la clé réside dans la création d'un environnement positif autour de la nourriture. Oubliez les méthodes coercitives ! Le Dr Diouf propose des conseils pratiques et accessibles pour encourager une alimentation saine sans stress.


Mais ce n'est pas tout ! Cet épisode du OV Show met également en lumière certains mythes tenaces liés à la santé des enfants, comme l'idée que les dents peuvent provoquer de la fièvre. Avec un ton humoristique et engageant, le Dr Diouf s'attaque à ces idées reçues, offrant ainsi une perspective rafraîchissante et éducative. Sa passion pour son métier transparaît dans chaque mot, et son engagement à améliorer la santé des enfants à travers l'éducation et la sensibilisation est tout simplement contagieux.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur la pédiatrie moderne et de découvrir des stratégies qui pourraient transformer la vie de votre famille. Que vous soyez parent, futur parent ou simplement curieux d'en savoir plus sur la santé des enfants, cet épisode du OV Show est fait pour vous. Préparez-vous à être inspiré et à changer votre façon de penser la nutrition et le bien-être des enfants. Écoutez dès maintenant et rejoignez-nous dans cette aventure passionnante vers une meilleure santé pour nos petits !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, c'est votre faute. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre. Des fois, je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. je me mets toujours à la place des enfants. Et... Dans notre société, on se dit que l'enfant n'a pas de rire. Et les gens, mal à droit qu'ils soient, ont rentré chez eux en disant « Le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. » Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Mon premier mois de FFI à Basse-Nord, j'ai compris que ce n'était pas la gynéco que j'aimais.

  • Speaker #1

    Hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Offshow que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, je reçois quelqu'un qui va vous faire rigoler, mais qui est très sérieux. Vous allez voir, il est très sérieux dans ce qu'il fait, mais en même temps, il a cette pointe d'humour que j'adore. Attendez, vous allez voir. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui s'occupe des enfants. Je reçois un professionnel de santé. Je reçois un médecin 2.0. Je reçois Cheick Ahmed Tidjiane Diouf aka le Pédiatre 2.0, dans le Off Show ! Cher, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Tu m'as distrait avec ton intro.

  • Speaker #1

    Je t'avais prévenu que je te préparais une petite intro pour te mettre à l'aise, détendu.

  • Speaker #0

    Très bien, tu m'as mis... Là t'es bien là, t'es prêt.

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    En forme.

  • Speaker #1

    Tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venu en tout cas, parce qu'on a coordonné hier soir. Hier soir j'ai dit, cher tu fais quoi demain ? Il m'a dit rien, j'ai dit vas-y viens. Et puis il m'a dit vas-y let's go on est parti. donc discussion improvisée mais discussion qui va être pleine de d'apprentissage. On va d'abord apprendre à découvrir qui tu es, ton parcours, savoir comment tu es arrivé à la pédiatrie. Et surtout, on va parler du travail que tu fais aujourd'hui sur les réseaux. Parce qu'il y a le côté pédiatre, ce que tu fais en cabinet tous les jours. Mais moi, comment je t'ai découvert, comment je t'ai connu, c'est que tu as une forte présence aussi sur les réseaux sociaux, où tu essayes... Un, de faire des conseils, mais surtout de déconstruire beaucoup de clichés de la société africaine et d'expliquer le côté médical ou les erreurs à ne pas commettre par rapport à ces clichés. Donc, on va rentrer dans tout ça. Mais la première question que je pose à tous mes invités chers quand ils arrivent, c'est la plus dure du podcast. Aujourd'hui, comment tu te présentes à quelqu'un qui ne te connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ah ça, il fallait te donner ça hier, que je prépare ça !

  • Speaker #1

    Ah ah, mais non ! Sinon ça serait pas spontané ! Mais c'est ça la question la plus dure.

  • Speaker #0

    Alors, quelqu'un qui me connaît pas...

  • Speaker #1

    Quelqu'un qui te connaît pas. Tu es dans un événement, on te présente, bonjour, ah bonjour, je suis Olivier, vous êtes ?

  • Speaker #0

    Je dis je suis Cher Diouf.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que vous faites dans la vie monsieur ? Vous êtes qui ? Vous faites quoi ?

  • Speaker #0

    Je suis pédiatre.

  • Speaker #1

    Ok, c'est ça la présentation officielle ?

  • Speaker #0

    Officielle, je me dis que c'est ça.

  • Speaker #1

    D'accord, vous allez voir que c'est pas que ça veut, vous allez voir. Donc toi Cher, d'abord pour commencer, toi tu es né ici au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis né ici, de Dakar.

  • Speaker #1

    Comment c'était ? Tu es né où ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est bizarre je suis né en Dakar, maintenant que tu le dis. J'habitais à Jocelym. Je pense qu'on habitait à Sicap, Gédo.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. OK. Sinon, dans quel hôpital ?

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, c'est pas grave. Et c'était comment l'enfance de Cher ?

  • Speaker #0

    C'était top. Comme tu as pu le voir dans mes réseaux, quand je parle d'être un grand enfant, que je me souviens à quel point j'étais juste heureux quand j'étais enfant. J'ai eu une très belle enfance, vraiment.

  • Speaker #1

    Beaux souvenirs.

  • Speaker #0

    Ah oui, que de beaux souvenirs. Rigolade. J'ai éclaté du matin au soir. J'ai donné des cheveux blancs à tout le monde. ah oui enfant égoïste qui ne veut que s'amuser et qui s'est amusé toi tu as beaucoup de frères et sœurs ? alors moi j'étais Benjamin pendant très longtemps j'ai un grand frère un petit frère trois ans d'écart papa était bien calé et j'étais au milieu et donc ma petite sœur est née dix ans après le dernier donc le grand écart elle me connait plutôt comme un monsieur sérieux respectable pédiatre c'est très marrant la relation qu'il y a avec elle alors que les autres ils m'ont connu plutôt comme Celui qui fâche papa. Celui qui rend compliqué l'argent de poche à la fin du mois parce qu'il a fait trop de bêtises. Donc, mon père, c'est déjà... Il arrive et bon. Ce mois-ci, vous n'aurez pas d'argent de poche.

  • Speaker #1

    Parce que Cher a...

  • Speaker #0

    Cher a déjà pris pour tout. Il réglait un peu comme ça, il mettait un mal avec mes frères. Et il ne pouvait pas être un mal parce que je partageais avec eux tout le butin. Donc tout ce que je faisais, il ne pouvait pas dire qu'il n'était pas vraiment au courant, ça les arrangait. Et justement, mon père a vite fait comprendre. A tout le monde que c'est une équipe. Il n'y a pas que Cher qui...

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous êtes plus malin que moi ?

  • Speaker #0

    Après eux, comme c'était des bons élèves, ils allaient en classe chez moi. Le grand et le petit, c'était ça. C'est 18 de moyenne. C'est des bons enfants. Moi, je n'étais pas du tout dans ce même cannevas. C'est marrant, je me souviens, en première, en seconde, je pense que mon père me déposait à l'école. Et il venait me prendre. Là, maintenant, quand je y pense, je me rends compte que ça devait être dur pour lui.

  • Speaker #1

    Il te déposait à l'école et il venait te prendre. Comment ça ?

  • Speaker #0

    Il voulait s'assurer que j'allais rentrer en classe.

  • Speaker #1

    Ah, ok ! Il voulait être sûr que quand il te dépose, qu'il vienne te récupérer à l'école.

  • Speaker #0

    Il vienne me récupérer pour que j'arrive à la maison. J'ai dit, mince, j'espère que mon fils ne fera pas pareil. Si je dois faire ça jusqu'à 7 ans, ça va être galère. Il a fallu ça pour avoir un pédiatre.

  • Speaker #1

    Mais ouais, tu vois, c'est bien que tu sois assez transparent et assez libre de parler de ça. parce que Tu sais, souvent, quand on voit les métiers de la médecine et autres, on s'imagine toujours que les personnes qui sont derrière ont des parcours scolaires parfaits. Parce que tu sais, souvent, on entend que les métiers de la médecine, c'est 7 ans, 8 ans, 11 ans d'études, c'est des études scientifiques, il faut avoir des bonnes notes et tout. Tu vois, c'est toujours perçu comme les élèves excellents qui font de la médecine. Et je trouve que c'est intéressant que tu partages le fait que, BOUM ! Au lycée, ce n'était pas ta tasse de thé, forcément, l'école. On était obligé de te surveiller et de te recadrer pour être sûr que tu ailles bien à l'école. Mais malgré ça, aujourd'hui, tu es quand même pédiatre. Et tu as fait combien d'années d'études pour être pédiatre ?

  • Speaker #0

    12 ans.

  • Speaker #1

    Combien ? 12. Astafoula, je n'aurais jamais vu.

  • Speaker #0

    Même 13, parce que j'ai redoublé la cinquième année.

  • Speaker #1

    13 ans ?

  • Speaker #0

    13.

  • Speaker #1

    Et donc, je trouve que c'est bien que tu déconstruises ça. Donc toi, le lycée, collège-lycée, c'était pas... C'était cool pour les copains, mais c'était pas l'école qui te stimulait.

  • Speaker #0

    J'ai toujours été la personne, la classe où je comprends. Je fais comprendre, j'ai participé aux cours, je suis très dynamique. Bon, après, je passe à autre chose. Toi, à l'époque, je me souviens, vers 3e seconde, on a eu les premiers téléphones. Tu pouvais taper avec les 9 touches sans regarder. Voilà, il y avait beaucoup de distractions de ce genre-là. Ça allait très vite. Arrivé en classe, tu comprends. Ok, on passe à autre chose. Je suis très hyperactif. Ça me fait rire quand les parents viennent et me disent que leur enfant a du mal à se concentrer en classe. Des fois, je suis assis dans mon fauteuil, les parents viennent et m'expliquent. Je n'ose pas lui dire tout ce que je faisais à l'âge où je suis un enfant. Là, il se plaint de choses. J'ai envie de le mettre devant mon père. Soudain, il se plaint. c'est rien d'extraordinaire parce que j'ai fait peut-être 30 fois pire que ça aujourd'hui. Je n'ose même pas le dire là parce que je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai eu à faire. Mais le truc, c'est que je n'ai jamais eu de mauvaise note. Je n'étais pas un mauvais élève. Donc, j'allais en classe. D'ailleurs, c'est ça qui est marrant quand tu veux faire la médecine. Ce sont les notes de terminale qui vont te faire rentrer en médecine.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui sont déterminantes pour pouvoir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je disais tout à l'heure que je n'ai jamais eu à... J'ai jamais espéré faire d'études à l'extérieur parce qu'il fallait des préinscriptions. Et pour ça, il faut des notes de seconde première. Et moi, toute cette phase de ma vie, j'avais juste 10, 10.2, 10.1. Je pense que mes deux bulletins de notes de seconde, ça a toujours été 10. D'ailleurs, à la fac, j'ai jamais eu plus de 10 aussi. Ça aussi, c'est quelque chose qui est sur ma note. Je passe en classe supérieure et puis c'est tout. Et justement, je me souviens encore la fois où ma mère a trouvé une école pour mon petit frère. Parce que mon grand frère avait eu le bac IB. Et ils avaient galéré pour trouver parce qu'il était né en France, donc ils voulaient qu'il aille en France, mais ils se sont rendu compte qu'avec le bac IB, il fallait étudier aux États-Unis ou au Canada. Ils n'étaient pas prêts pour ça. Donc comme le petit frère aussi était dans le même type d'école à Waka, à West African College. il ne voulait pas le garder là-bas. parce qu'ils voulaient qu'elle aille en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là, ils ont trouvé une école. Ils voulaient qu'elle aille à Sacré-Cœur à l'époque. Ils ont trouvé une école, l'Icée d'Excellence Biragodio. La mère qui revient, elle me dit, écoute fils, ton frère a trouvé une école. Comme c'est dit sur les cracks. il me dit t'as pas envie de changer d'école pour la terminale Carrément, je veux avoir le bac parce qu'en fait, arrivé en terminale, le déclic d'avoir le bac, c'était plus pour moi liberté.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si tu as eu dans ces écoles là, moi à l'école, voilà, j'étais juste à l'école. Et en sixième, cinquième, tu as toujours ces terminaux de terminale là qui sont assez... Tu es un peu fan de... Le truc du foyer, tout le monde court derrière eux. Il y en avait un à l'école, c'était... Voilà quoi, tout le monde voulait être à la place.

  • Speaker #2

    C'était la star.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'il n'a pas eu le bac les deux premières fois. Et l'année où j'arrive à la seconde, je rentre dans le bus. En première, je vois le gars, il n'est plus du tout rayonnant, il est terne, il est dans son coin, tous ses potes sont partis, personne ne lui parle. Je vois le gars, je dis, oh, le bac ça fait ça.

  • Speaker #2

    Dans le bac,

  • Speaker #0

    il ne faut pas traîner. Donc moi, quand il me propose d'échanger d'école, parce que dans mon école, c'était no way, j'ai le bac, je n'étais pas du tout dans les dispositions. J'avais trop de plans quand j'arrivais en classe. J'étais au CEMAD, il y avait la plage en bas, il y avait trop de choses à faire. Trop de distractions. Donc j'ai dit, bon, écoute, le bac, on le fait parce que là, on est en terminale. On le fait, on passe à autre chose. Et donc, du coup, j'ai dit, hop, oui, mets-moi dans l'école de Meissa, que j'aille un peu changer de veste pour avoir le bac. Et d'ailleurs, c'est ça, en terminant, j'ai changé de veste. Je suis arrivé à l'école. Focus, je suis là pour le bac. Je ne suis pas là pour autre chose.

  • Speaker #1

    Mais c'est bien parce que ça veut dire que tu as quand même cette conscience de sentir que tu es dans une position ou si tu restes dans cette position, tu peux ne pas... Avoir le bac et tu as quand même la conscience de dire c'est mieux que je change parce que sinon je sais que je l'aurais pas.

  • Speaker #0

    Ouais il faut le bac. J'ai joué mon grand fer et je suis la première fois alors que c'est un excellent élève. C'est du genre il va se réveiller à 4h du mat, il va d'abord jouer à 1h de PS parce que c'est un bon élève dans tout. Parcourir c'est les techniques de Tekken. On va passer à ses cours donc du coup très bien rôlé. C'est le genre, il avait une voiture en terminale. À ce point qu'il était un bon élève. Et quand il n'a pas eu le bac la première fois, j'ai dit wow. Donc moi j'avais une pression en me disant que le bac c'était...

  • Speaker #1

    Si mon frère qui bosse dur,

  • Speaker #0

    il n'a pas eu le bac. Qu'est-ce qui va m'arriver à moi qui prends tout à la légère ? Parce que j'ai eu le BFM sans effort, j'avais perdu mon sac d'ailleurs. Deux mois avant le BFM, je m'en foutais pas mal. Chaque fois qu'on me disait « mais t'as révisé » , j'ai dit « c'est la moyenne, non ? » Parce que j'ai toujours eu la moyenne. Quand on me dit « c'est la moyenne, c'est pas un concours » , pourquoi vous mettez la pression ?

  • Speaker #1

    T'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que je ne sais même pas où j'avais mis mon sac. J'avais perdu mon sac. Avec tes cours. Avec mes cours.

  • Speaker #1

    Deux mois avant.

  • Speaker #0

    Deux mois avant. Les gars voulaient que je révise, j'ai dit mais j'ai pas de cours. Et je comptais même pas réviser parce que...

  • Speaker #1

    Mais tes parents ils ont jamais remarqué que t'avais perdu ton sac ?

  • Speaker #0

    Bah en fait, j'ai jamais ouvert un cahier à la maison avant le terminal. J'ai toujours fait ça moi. D'ailleurs un terminal m'a dit une fois Tu vois cher, quand tu travailles, on te voit. Parce que de toute ma vie, chaque fois elle venait me dire T'as bossé ? J'ai dit, j'ai metti des trucs sur la table. J'ai dit ouais, je viens de finir de travailler. Elle dit arrête ça. J'ai dit comment ça arrête ça ? Elle m'a dit bah... Et un terminal elle m'a dit tu vois là on te voit. Il dit ouais, ça va, que là je bosse. Et j'ai eu le bac. C'est mon père qui m'a appelé pour me dire que j'ai eu le bac. Tellement...

  • Speaker #1

    Tellement c'est quoi ? Tu stressais ou tellement lui te collait ?

  • Speaker #0

    Au moment où je suis allé composer au bac, je me suis dit que je n'ai peut-être pas tout cassé. J'ai quand même stressé parce que les gens échouaient au bac. J'avais cette pression, surtout quand en terminale, dans l'école où j'étais. Peut-être ça, ça m'a beaucoup aidé aussi. J'étais avec, comme c'est une nouvelle école, ils avaient récupéré beaucoup de gens qui avaient échoué au bac la première fois. Parce que les nouvelles écoles, elles veulent avoir des bonnes statistiques, j'imagine. Donc, ils n'ont pas pris de mauvais élèves, mais ils ont pris des gens qui ont échoué au bac. D'ailleurs, c'est une nouvelle école. Les autres sont dans la même école. Ils veulent changer d'école. Et donc, du coup, dans ma classe, il y avait beaucoup de redoublants. Ils étaient tous stressés du bac. Moi, déjà, c'était le prof de maths qui finit son exo. Quelqu'un lui dit, non, J'étais là, c'était comme des aliens. Ils avaient corrigé ça comme ça. Et le prof était obligé de lui expliquer pourquoi on corrige ça. On peut faire comme ça, on peut faire comme ça. Donc c'était ça un peu l'ambiance dans ma classe. Et donc c'est ça, je me souviens très bien le jour du bac. J'étais passé chez un pote. tu étais là j'étais dans le quartier quand j'ai eu le bac on m'appelle mon père m'a dit allo tu es où ? il m'a dit je m'apprête à aller à la délibération parce que j'étais en retard il m'a dit c'est bon t'as eu le bac il m'a dit ok je règle ça et ça va j'ai voulu le taquiner je lui ai dit tu te souviens du BFM ? parce que le BFM c'était différent je l'ai eu au deuxième tour et quand j'ai eu le BFM quand j'ai eu le deuxième tour ça m'avait un peu fait ça m'avait un peu fait mal parce que j'ai pas passé au premier coup Bon, je suis rentré chez moi, j'ai dit j'ai échoué. Donc ça n'a surpris personne. Parce que je ne voulais pas qu'on me fasse réviser avant le deuxième tour en fait. Donc je me souviens, il y avait un tournoi de tennis. Donc je suis allé faire mon tournoi tranquille. Et le matin du deuxième tour, je suis rentré dans la voiture de mon père. Parce que mon cousin devait se déposer aussi pour le deuxième tour. J'ai dit, ouais, j'ai le deuxième tour. Il m'a dit, comment ça, t'as le deuxième tour, t'as pas échoué ? J'ai dit, bah, j'ai juste dit j'ai échoué, j'ai pas dit j'ai pas une deuxième chance. Et là, mon père me dit, tu es fatigué et du coup il me dépose dans le centre et le soir j'étais au père je te remets ah non mon père claque sur la tête Il ne m'a jamais tapé. Moi, je suis fan de lui parce que le niveau de... Le self-control. Je l'ai mis, oui. D'ailleurs, j'ai beaucoup appris. Il me dépose au centre. Je rentre le soir. J'ai dit, j'ai le BFM. Il dit, non, écoute, il allume sa caisse. Au centre, il appelle ma mère. Il dit, oui, il a vraiment le BFM, ce con. Et il m'a fait reprendre la troisième.

  • Speaker #1

    OK. Malgré ça.

  • Speaker #0

    Parce que j'ai passé d'excellentes vacances en troisième.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Allez, meilleure vacances de ma vie parce que j'ai le BFM. Mais ce que mon père ne savait pas, c'est que j'avais plus de sang en absence. Tu vas te dire comment un jeune il fait sans absence, et d'ailleurs c'est ça pour ça que j'ai changé d'école en troisième, ben c'est pas possible. Mais comment t'as fait ça sans absence en troisième ? Ben je signais, je falsifiais les mots de papa pour justifier mes absences.

  • Speaker #1

    Mais sans ? Sans avec le BFM,

  • Speaker #0

    c'est ce que je dis à mes parents, ça veut dire que j'ai quand même raté trois mois de cours. Bon, c'est normal, quand on donne le bulletin, on dit sans absence. Mon père, le jour où il m'a dit, on va prendre ton bulletin, je me souviens trop de ce matin-là. Il me dit, on va aller quoi ? On va prendre ton bulletin. Il est allé, va quand c'est fini. Il est allé, va quand c'est fini. Mon père, c'est un enseignant, tu vois. Et les vacances étaient finies, il est arrivé à l'école. Je ne voulais même pas descendre de la voiture. Parce que je ne voulais pas être à côté de lui quand il va me découvrir. On m'a mis mon bulletin, il y a un 10. Je me souviens, il y avait 10, 30 de moyenne. parce que j'ai toujours eu mon 10 on va pas m'en vouloir j'ai jamais eu moins de 10 dans ma vie Il regarde le bulletin, il dit à l'école. Il est fâché avec son interlocuteur. Il dit comment ça se fait que moi, mon fils, il a raté 100 jours d'école. Il était où, mon fils ? Pendant 5 jours où il était censé être à l'école.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Mais tu étais où moi-même ? Je pose la question, je te dirai pas. C'est bizarre, on rate.

  • Speaker #1

    100 jours ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'était quand même énorme. Ce qui fait que j'avais beaucoup de lacunes, seconde, première, donc tu vois.

  • Speaker #1

    Mais même l'école, ils ont pas appelé pour dire mais c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Bah je faisais des mots !

  • Speaker #1

    Non mais même si tu faisais des mots.

  • Speaker #0

    J'ai même... Non parce que j'avais mis un autre numéro sur le... En fait, je suis très ingénieux, hein. J'ai pas de mentir. J'étais bon dans ce que je faisais. Et dans l'inscription même, j'avais réussi à changer le numéro de ma mère dessus. Il y avait une dame qu'on appelait. C'est pas possible. Il y avait une dame qu'on appelait qui était ma mère. Elle disait que j'étais malade, que j'étais pas bien et tout. Et je faisais le mot et je l'ai ramené. Et ils n'ont jamais su parce que... D'ailleurs là, je pense que même, heureusement, mon père n'écoutera pas le off-show. Parce qu'il ne sait pas toujours comment j'ai fait pour passer tous ces jours d'absence.

  • Speaker #1

    Incroyable. Son jour, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne m'en étais pas rendu compte. C'est quand ils m'ont comptabilisé le truc, j'ai regardé Mec les gars, c'est des traîtres ! Ils ne peuvent pas juste mettre ma note et passer à autre chose ? Pourquoi ils mettent mes jours d'absence ?

  • Speaker #1

    Donc, tu passes ton bac ?

  • Speaker #0

    Je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Tu as ton bac. Et quand tu as ton bac, est-ce que tu sais déjà ce que tu veux faire ? Genre, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter vers la pédiatrie ? Ou est-ce que... C'est quoi qui se passe quand tu as ton bac ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai mon bac, c'est roue libre. C'est-à-dire que j'ai mon bac, déjà, moi, c'est réglé. Je suis un homme libre. Le bac, c'était la liberté. Je quitte le lycée, je quitte cette histoire de 8h30, 16h30. Tu es assis en classe, tu as une pause. Voilà, tu n'as plus d'un contrôle. Et je n'avais pas de préinscription. Ça, je l'ai compris que quand j'ai dû aller faire la co-campus France pour mon petit frère, que mes parents, à moi, ils ne voulaient pas que je sorte du pays. Et donc, comme quand je révisais avec mon groupe de travail, il y avait un travail à trois. Il y a une des trois qui voulait... D'ailleurs, on est pédiatre aujourd'hui ensemble. D'ailleurs, c'est elle-même qui... Je reviens à ça un peu tout de suite. Quand on remplissait les fiches d'orientation, moi, mon père voulait que je sois médecin. D'accord.

  • Speaker #1

    C'était déjà une volonté.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est ça, sa réussite. Il va me dire, ouais, mon fils, le terrible, il est médecin. Donc ça, je sais qu'aujourd'hui, il est assez fier de ça. Et justement, quand on remplit les fiches, d'ailleurs, ils m'ont toujours répété, toi, t'es gentil, toi, tu aimes rendre service, tu ferais un bon médecin. Et donc, du coup, à force, quand ton père te répète ça, t'as envie d'être médecin. T'as pas vu que tu vas bosser 8 ans, tu vas bosser 12 ans, t'as pas vu tout ça. T'as juste vu que ton père te voit comme un bon médecin. Et c'est pas comme si t'avais une carrière de prévu. Je voulais être architecte parce que je dessine super bien. Et j'aime les maths. J'aime bien les sciences, en fait. J'adore les sciences. J'adore SVT. j'ai toujours adoré tout ce qui est scientifique Mais là, je n'ai pas de quoi aller faire des études ailleurs. Et comme je te disais, ce n'est pas avec des gens qui ont 100 jours d'absence qu'on va sortir du pays.

  • Speaker #1

    On ne peut pas l'envoyer à l'étranger, lui. Non, non, non, non.

  • Speaker #0

    Il aurait fait des études,

  • Speaker #1

    quoi. Si sur place, il a 100 jours d'absence, non, non, non. Comment ça va se passer ?

  • Speaker #0

    Du coup, en remplissant la fiche jaune, tu me souviens encore, la fiche était jaune, où on orientait. Moi, je mets médecine. Et comme je n'ai pas d'autre choix, je mets médecine, je mets médecine,

  • Speaker #1

    je mets médecine. sans même toi savoir le nombre d'années qu'il y a derrière tout ?

  • Speaker #0

    En fait, je me dirais que je n'étais pas assez intelligent pour savoir que j'allais avoir 30 ans et encore être en train d'étudier. Sur le coup, je ne suis pas le genre à projeter aussi loin dans ma vie. Moi, je sais que je suis en train de faire le bac. Je vais avoir le bac. Qu'est-ce que je vais faire après ? Avec des gens qui sont intelligents, qui ont déjà refait le bac, qui rêvent d'être médecins. Donc, je me dis, j'espère que je serai médecin. Allons-y. Bon, on y va. donc j'ai rempli mes titres ouais

  • Speaker #1

    Tu n'as pas d'autre choix ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas d'autre choix. Je ne sais pas quoi d'autre je vais faire dans ma vie. Je ne me vois pas faire autre chose. Je ne me vois même pas être médecin, mais il paraît que la médecine, c'est bien. Et puis, c'était assez prestigieux.

  • Speaker #1

    Oui, médecin, c'est toujours...

  • Speaker #0

    Et justement, si j'avais resté au Sénégal étudier, avec tous les gens qui se fréquentaient c'est pas pour me la péter mais je voulais quand même Réussir.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que les gens réussissaient à côté de moi, ils avaient des bonnes notes, les gens étaient fiers. Et je voyais bien que les gens étaient fiers. D'ailleurs, j'ai toujours vu mon père être fier de mon grand quand il ramenait des 16, mon petit frère. Il était fier, quoi. J'ai bien envie de procurer ce sentiment autour de moi, que les gens soient quand même fiers. Et du coup, je coache médecine et j'arrive à la médecine. Paf ! Premier jour, d'ailleurs, après de très bonnes vacances.

  • Speaker #1

    Mieux que la troisième.

  • Speaker #0

    Parce que là, je suis sur mon nuage. J'avais ma médecine le premier jour. Je comprends que je viens de... Ah oui, je viens de montrer une photo après de moi, après ma première année. Je comprends que je viens de m'engager dans quelque chose de...

  • Speaker #1

    Donc, tu es à la fac de médecine ici à Dakar.

  • Speaker #0

    Oui, fac de médecine ici à Dakar. J'arrive. Le premier jour, c'est intense. On est rempli en amphithéâtre. Peut-être, je pense qu'on est 400. C'est parti pour faire cours debout. Cours debout. C'est très sportif. C'est-à-dire que tu arrives le matin, tu fais deux heures de cours debout, le prof, il répète pas.

  • Speaker #1

    Comment ça, cours debout ?

  • Speaker #0

    Tu es debout, j'avais un notepad où je bloque les feuilles. Et je suis parti pour prendre des notes.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de siège ?

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas assez pour tout le monde. Donc c'est ça, tu es du campus et les gens du campus arrivent à prendre des places à 5h du mat, un peu avant la prière. Donc c'est ça, pour faire des places, tu vois, c'est pas moi qui vais venir à 6h pour avoir des places. Donc j'ai plutôt choisi le côté sport. Heureusement, j'avais déjà un background de sportif à l'époque.

  • Speaker #1

    Ouais, avec le tennis et tout.

  • Speaker #0

    Avec le tennis. Donc ça arrive, j'arrive debout et je fais 8h, 19h. Et c'est intense. Et c'est parti. 8h19, debout. Des fois t'as laissé, après il y avait des affinités, des gens qui vont te regarder une place.

  • Speaker #1

    Et puis je pense que ça doit être un peu comme un peu partout, souvent la première semaine tous les élèves sont là, puis après il y en a de plus en plus qui disparaissent.

  • Speaker #0

    Les gens sont là,

  • Speaker #1

    les gens étaient là.

  • Speaker #0

    Les gens étaient là, les gens étaient là en première année, les gens étaient là en deuxième année, sauf qu'après entre temps... On sait un peu qui vient d'où, il faut garder une place, ça peut se faire comme ça. Et du coup, après, t'as un petit cercle, t'arrives à t'asseoir à certains cours, à d'autres cours, c'est pas possible. D'ailleurs, le cours du matin, c'était un peu compliqué. Après, il fallait sortir, courir. Parce qu'on avait ma fille qui était un peu loin. Donc c'était un peu... Moi, j'étais pas du genre à faire semblant à marcher, donc je sortais, je courais. Après, je me suis dit, bon, écoute, tout ça, y'en a marre. On fait les cours debout. Le soir, le matin, on s'est connus debout, c'est tout. On y va. Et ça s'est fait comme ça. Et on a charbonné, parce que quand on arrive, on voit le niveau de pression.

  • Speaker #1

    Ah ouais, et puis surtout que la fac, c'est tellement un autre monde comparé au lycée. Déjà, comme tu viens de dire, vous êtes 400, debout, personne ne te surveille. Le prof, il ne sait pas comment tu t'appelles, il ne sait même pas où tu es, il ne sait même pas où tu viens. Il ne connaît rien à ta tête,

  • Speaker #0

    tu ne viens même pas.

  • Speaker #1

    Et pour un jeune homme qui aime la liberté comme toi... C'est facile de se perdre et de ne pas aller dans les cours et tout, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai arrêté les cours plus tard. Ça c'est naturel, il revient au galop. Mais quand même, mes deux premières années...

  • Speaker #1

    Tu es focus quand même un peu. Je suis focus.

  • Speaker #0

    Première année surtout, je suis arrivé super focus parce que j'arrive, je vois les gens qui ont redoublé. Des gens qui ne sont pas nuls, parce qu'il faut savoir qu'en fac de médecine, tu arrives, les gens se débattent avec... C'est-à-dire que quand on va en fac de médecine, le quota, c'est maths, PC, SVT qu'on cumule. Et les gens qui ont 56 points. ils ont rien laissé au bac et donc il y a un niveau qui est là et il y a des gens qui ont repris qui ont eu un bac de malade qui étaient là l'année dernière qui sont pas passés donc dès que t'arrives je me mets en situation de bac ouais c'est ça tu es en situation de en situation de bac je me dis ça c'est comme le bac on s'y met donc je m'y mets je fais mes cours normal je prends des notes normales Je focus. Premier examen vient. J'ai 44 points sur 80. Je suis déçu. Je suis déçu parce que je n'avais jamais autant bossé de ma vie. C'est-à-dire que même au bac j'ai bossé, mais ce que j'ai bossé en première année de médecine, je ne savais même pas que c'était possible d'autant bosser. C'est-à-dire que le matin de l'examen, j'ai récité mes 40 cours. Je marchais dans la rue, quand je vois les jeunes assis sous les lampadaires, des fois je les encourageais, les gars, là je n'ai rien, j'étais là, c'était mon lampadaire. C'est-à-dire qu'on était là, on bossait. jusqu'à pas d'heure et on métalisait tout le programme je ne sais même pas comment les gars ils font pour nous donner 10 c'est à dire que mon 10 que j'avais en seconde première je comprenais parce que je n'avais pas révisé j'arrive je compose j'ai 10 j'ai 11 c'est bon je passe Mais un phare des médecines ? Et je bûche. J'ai bûché jusqu'à... Je dors, tu me réveilles, je récite un truc tellement je suis dans le truc. Et d'ailleurs, je me souviens, la première année, je me suis retrouvé seul à Sali. Parce que je suis allé à la maison de mon père. J'ai dit à mon père, laisse-moi ici. J'ai passé dix jours pour réviser tout seul.

  • Speaker #1

    Tout seul ?

  • Speaker #0

    Tout seul. Les gens m'ont dit, comment ton fils est à Sali, il révise ? Mon père a dit, écoute,

  • Speaker #1

    laisse-le.

  • Speaker #0

    j'étais posé, j'allais à la plage, je bossais, je faisais que ça Tout seul. Parce que c'était... À quel point j'étais concentré.

  • Speaker #1

    Et toi, tu te dis qu'en mettant tous ces efforts-là, non, je n'aurais pas 10. Si quand je ne travaille pas, j'ai 10.

  • Speaker #0

    Je n'y allais pas pour être premier. Je disais que je vais être à l'aise. Donc quand j'arrive, j'ai 44. J'ai dit, mince. Avec tout ce que j'ai fourni, je vois des gars qui ont des 70 points. J'ai des chèques Il va falloir bosser, on ne fait que commencer en fait. Heureusement, la première année, je passe en premier tour. D'ailleurs, c'est la seule fois de ma vie à médecine où je passe en premier tour. Je passerai toutes les autres années en deuxième session. Parce qu'en deuxième année, coup du destin, un jour on sort pour faire un don de sang. Je n'ai jamais raté un cours avant ce jour, promis. J'ai fait tous mes cours. Ce jour-là, on me sort pour faire... On avait une campagne de don de sang. Donc moi, je donne du sang. Ça prend un peu de temps. Le cours a commencé. Et là, il y a mon pote qui me dit... Bon, je vais l'appeler. Le thé qui est passé. On va aller manger au Piazzola. J'ai dit... Piazza, je pensais en ville. Il dit, je ne pense pas que j'ai les sous pour ça, en fait. Je lui dis, non, t'inquiète, j'ai géré. On est parti.

  • Speaker #1

    J'ai peur.

  • Speaker #0

    Et j'ai pas remis les pieds en cours de toute l'année.

  • Speaker #1

    Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    Ah les gars, ils m'ont ramené, ils m'ont ramené.

  • Speaker #1

    Ils t'ont remis la piqûre.

  • Speaker #0

    Ils m'ont remis la piqûre de pas aller en cours. Après se réveiller le matin, aller en cours, faire cours debout, c'était plus possible. Je me réveillais le matin, je traînais jusqu'à 10h, j'étais libre. Je mangeais à la maison, j'étais en famille, je prenais un bon petit dé, à l'époque je faisais un kilo de PNL, les gars venaient même, je faisais la cuisine pour tout le monde. Et c'était parti, ah c'était parti. Et cette année-là, je passe avec indulgence, je pense en deuxième session, donc toute l'année, j'avais toute l'année, absolument toute l'année, les deux sessions, tous les deux semestres, 8 modules à faire en deuxième session. Je dis ok on le fait, tu assumes. Donc je me pose, je passe. Je me souviens je passe avec IND. Bon IND ou pas, on est passé. Il y en a qui sont pas passé, on est en 3ème année. Et on est parti. 3ème année aussi, session, j'ai gère. 4ème année aussi session,

  • Speaker #2

    j'ai gère.

  • Speaker #0

    Après en 4ème année il m'arrive un petit coup un peu dur en 5ème année. C'est que mon binôme, celui avec qui je bosse depuis le premier jour, il chope une sale maladie, donc il est hospitalisé. Il frôle même la mort d'ailleurs, il s'en sort avec une paralysie. très malade et tout. Donc, c'est pas que je l'attends, mais j'avais jamais bossé sans lui. C'est-à-dire qu'à médecine, on avait des styles de bosse très différents. Moi, j'avais une approche... Il avait une approche différente de la mienne et on se complétait bien. On avait nos différents, mais on bossait ensemble.

  • Speaker #1

    Mais vous aviez trouvé votre cohésion dans le travail.

  • Speaker #0

    C'est du genre, ma troisième année de médecine, je suis passé, je me souviens, les deux derniers modules. On a bossé jusqu'à 6h du mat, j'étais fatigué. Il m'a dit, Joe, viens, rafle-toi. on fait cet examen c'était le pro des anciennes épreuves et le matin là je refuse de faire l'épreuve il me réveille, il met de l'eau on fait l'épreuve, on arrive à 8h10 on donne l'épreuve, c'est la même épreuve j'ai fini en 10 minutes je pose l'épreuve en premier, je rentre, j'ai sommeil quand je pose l'épreuve c'est comme si j'ai pas composé tellement j'ai composé vite, alors qu'en fait j'ai même pas lu les questions et je suis parti et on sort, il me regarde et donc du coup Tu vois, c'est le genre de gars là,

  • Speaker #1

    quand tu le perds en cinquième année,

  • Speaker #0

    t'arrives, t'es dans une année. En cinquième année, on appelait ça le grand prix du doigt, tellement c'était dur. C'était l'année la plus dure en médecine avant. Bon, maintenant, ça a changé avec le LMD. Et cette année était carrément épique. Lui, il était malade, donc il n'était pas avec moi. Ah non, il avait repris l'année à cause d'un report de notes maladroit. C'est l'année qui suit qu'il tombe malade. Et l'année-là, je redouble. Mon père me dit, ah, tu attends. Il dit, de toute façon, on n'est pas prêts de quitter cette fac. On est qu'en cinquième année, il reste la sixième année, après, il faut faire l'année de clinique. Bon, après, j'ai essayé de me recycler, j'ai essayé de réapprendre, parce que je n'avais pas du tout l'automatisme. C'est-à-dire, tu te lèves, tu n'as pas envie de bosser, tu as le bas qui te stimule. C'était très difficile de se remettre dans le bas, de bosser sans lui. Et il a fallu que je continue sans lui. La 5e année, la 2e année, je n'ai pas eu un autre bunon. Je n'en ai jamais eu d'ailleurs, depuis le temps. C'était mon unique bunon de boss. Aujourd'hui, c'est mon frère. Bunon de boss, non, c'est mort. Après, j'ai fait ma 5e année. Je me suis marié à la fin de ma 2e,

  • Speaker #2

    5e année.

  • Speaker #0

    C'est la 6e année. Bref, j'ai fini mes modules. J'ai fini tout ce qui est théorique. Je me souviens, je vais presque faire quelques mois sabbatiques.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, il faut se lever pour aller faire maintenant un an de stage pour pouvoir faire la thèse.

  • Speaker #1

    La question que je ne t'ai pas posée, c'est pendant ces 5 ans, 6 ans, est-ce que tu t'orientes déjà en pédiatrie ou c'est de la médecine générale ?

  • Speaker #0

    Ah non, du tout. En fait, il faut savoir qu'on commence la médecine réellement. Je dirais en troisième année. La première, deuxième année, c'est très scientifique, chimie organique, chimie physique. C'est vraiment dans les matières scientifiques. On met les bases. D'ailleurs, on se demande pourquoi on apprend tout ça. C'est bien après qu'on se dit, ah, on comprend plus vite maintenant. Et donc, du coup, en troisième année, on fait la semi-o. En quatrième année, on fait tout ce qui est pneumo, cardio.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    on fait la pédiatrie en cinquième année.

  • Speaker #1

    Et donc en gros, tu te... touches à tout, il n'y a pas de spécialisation. Non, il n'y a pas de spécialisation.

  • Speaker #0

    On peut faire le concours d'internat pour être orienté et faire une spécialité plus tôt. C'est une autre voie d'ailleurs pour finir la médecine, on va dire, plus tôt. Parce que quand on réussit au concours, on commence la spécialisation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Je t'explique ça tout de suite justement parce que quand je fais mes six ans de théorie, comme je disais tout de suite, il faut faire maintenant un an de stage. Où tu vas faire quatre mois, quatre mois, puis quatre mois en stage rural.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et justement là, c'est là où je reçois ce coup de fil. Un peu comme toi hier soir. Et c'est cet ami avec qui j'ai fait la terminale, avec qui je bossais, qui me dit hey. Tu fais quoi ? Il me dit, je suis à l'hôpital, je dois déposer au service de médecine interne. Il me dit, il y a des places libres en pédiatrie à Basnaou comme faisant fonction interne. Donc, je disais tout à l'heure que tu peux réussir un concours d'internat et donc être placé dans un hôpital. Donc, il y a des services, quand ils n'ont pas d'interne, ils ouvrent des postes de faisant fonction.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    où justement c'est payé. Et tu bosses, bien sûr, comme un fou, mais au moins c'est payé. Et c'est considéré comme stage. Donc tu peux avancer dans ta médecine. Et c'est ça en fait.

  • Speaker #1

    Et tu cumules déjà pour ton stage de fin de diplôme.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui me fait devenir pédiatre. Parce que j'arrive, je dépose direct. C'était un no-brainer parce que je ne gagnais pas ma vie. Je n'avais aucune perspective de gagner ma vie. Je démarrais de l'argent à ce moment-là. Et là, hop, on me dit, il y a 80 000 que tu peux gagner par mois. 80 000, c'était le rêve. Et je dépose. On dépose, on prend et c'est parti pour une...

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça que tu rentres en pédiatrie ?

  • Speaker #0

    Ah, je rentre en pédiatrie. Wow ! Avant ça, je pensais être... J'ai voulu être orthopédiste, j'ai voulu être gynéco parce qu'en 5e année, pourquoi je reprends aussi, c'est qu'en 5e année, on avait des salles de gynéco, j'avais tellement aimé que je n'allais plus en cours. Mais au moins là, j'étais à l'hôpital, c'était un peu différent, je ne traînais pas, j'étais à l'hôpital tout le temps parce que j'étais vraiment inclus dans l'équipe et ça marchait bien. J'étais à l'hôpital, ils me faisaient travailler, j'adorais ça et j'ai cru que j'aimais la gynécologie. c'est un premier mois de FFI à Basse-Nord que j'ai compris que ce n'est pas la gynéco que j'aimais. C'est les enfants que j'ai mis. Parce que là je suis en salle de réa, je suis en néonate et je ne sors plus de cette salle. J'arrive à l'hôpital à 7h, j'ai du mal à quitter l'hôpital. C'est 3 grades la semaine. Donc on est là de 8h à 20h. Le lendemain on est là de 8h jusqu'au lendemain à 20h. J'habite à l'hôpital. Parce qu'il faut un temps de jeu quand même pour comprendre tout ce qu'on va ensuite essayer de pratiquer. Et c'est parti. Je fais 4 mois. On signe mon stage, je fais encore 4 mois, on signe mon stage, maintenant il faut aller faire le stage rural. Et donc j'ai fait un massage rural. D'ailleurs j'ai dit souvent en déconnant que c'est là où j'ai perdu mes cheveux parce que je suis devenu chauve au massage rural.

  • Speaker #1

    On t'a envoyé où ?

  • Speaker #0

    On m'a pas vraiment envoyé à un endroit compliqué. J'ai choisi un endroit compliqué pour aider un ami. Après ça, ça m'apprendra d'autres choses dans la vie. Parce que j'ai voulu arranger quelqu'un. Et je suis allé dans un coin qui était vraiment dur. J'ai fait une calvitie de stress. Et c'est comme ça. J'avais un selfie à ma femme un jour, elle m'a dit, il te manque des cheveux sur la tête. J'ai dit, comment ça ? J'ai dit, bon, je vais me raser. Et là, je me rase, je vois que ça ne pousse plus. J'ai un ami de la moto, il m'a dit, Oui, tu fais une calvitie de stress. Ah ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Parce que là, on a rigolé à cause de la blague.

  • Speaker #0

    mais c'est sérieux c'est marrant mais j'ai vraiment perdu mes cheveux entre le 31 décembre 2016 et le 30 avril 2017 ah ouais ah oui littéralement j'ai la date précise parce que je suis rentré le 30 avril c'est mon anniversaire et je suis parti le 31 décembre et c'est vraiment un coin dur à vivre j'étais à Waoundé au niveau du fleuve Sénégal c'est pour te dire à quel point c'était aride c'est la première fois où j'ai vu des mouches boire de l'eau Non, tu rigoles,

  • Speaker #1

    hein ? Je rigole parce qu'effectivement, j'ai jamais vu des mouches boire de l'eau.

  • Speaker #0

    Et même une fourmi, ça veut dire que tu manges une mangue, mais en fait, la mouche, elle s'intéresse pas. Elle est sur l'eau. Et tu vois carrément la goutte d'eau être zippée par la mouche.

  • Speaker #1

    Tellement c'est aride. Tellement c'est aride.

  • Speaker #0

    J'ai fait un coup de soleil, je pensais que c'était les blancs qui faisaient le coup de soleil. je me suis réveillé quelque part, on m'a mis de l'eau et là Et là, le gardien, il était fâché contre moi. Il me dit, mais toi, Diouf, où tu étais à cette heure-ci ? J'ai dit, mais j'étais chez moi. Il me dit, mais quand tu marchais là, est-ce que tu as vu quelque chose ? Tu as vu un truc vif ? J'ai dit, oui, c'est vrai qu'il n'y a que le vent. Il me dit, oui, effectivement, tu ne verras pas de lézard. Tu ne verras aucun animal. Rien qui vive, qui circule entre une certaine heure. Tellement il fait chaud. D'ailleurs, je me souviens, le premier jour où j'ai appelé le technicien de la clim pour dire que ça marche pas la clim et j'ouvre la porte Et quand j'ouvre la porte du bureau, je réalise que la clim marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est juste qu'il fait trop chaud.

  • Speaker #0

    C'est juste qu'il fait trop chaud et je ferme vite la porte. J'ai dit, mais il en faut deux ou trois dans le bureau. Et c'est une dinguerie. Il fait chaud. La bouffe, c'est compliqué. D'ailleurs, c'est là où j'ai arrêté de regarder les statues. Quand je ne regarde pas les statues, c'est parce qu'il m'est arrivé des soirs de ne pas dormir. Parce que j'ai fait l'erreur de regarder des statues. Il y avait à manger. alors que je venais de manger une pastèque et de boire 2 litres d'eau pour essayer de calmer ma faim Il fait 3 heures du mat, je dors de fatigue parce qu'il fait chaud.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    la première fois que j'ai mis le ventilateur sur moi, ça m'a brûlé. Donc, ce n'était pas une option de juste se faire ventiler parce qu'il faisait chaud. Et voilà, c'est parti. J'ai fait mes 4 mois.

  • Speaker #1

    4 mois ?

  • Speaker #0

    4 mois, oui. J'ai fait 4 mois. C'était compliqué parce que si je décidais d'annuler ce que je voulais faire, il fallait que je rentre. Que je fasse un autre tirage. et on ne fait pas un tirage chaque fois. chaque jour. Il fallait attendre un autre cycle. Et ça allait me ralentir parce qu'on m'attendait pour que je fasse ma thèse et que j'aille faire ma SP. Et à un moment, tu veux gagner du temps parce que tu es rentré à la fac il y a six ans. Comme je t'ai dit, il n'y a aucune perspective. je suis censé faire mon sale pour faire ma thèse, pour ensuite faire ma spécialité. Donc, j'ai encore quatre ans qui m'attendent.

  • Speaker #1

    Oui, tu as encore quatre ans qui t'attendent. Tu es marié, tu as ta femme.

  • Speaker #0

    Donc là, quand même, tu comptabilises des trucs. Du coup, j'ai fait mes quatre mois, tout fier. Je suis rentré.

  • Speaker #1

    Et quand tu as dû finir les quatre mois ?

  • Speaker #0

    J'ai fini le jour même que je suis rentré.

  • Speaker #1

    La question, c'est parce que, oui, effectivement, c'est des conditions qui sont dures, mais j'imagine que pendant ces quatre mois... tu crées quand même aussi des liens avec les enfants que tu vois, les choses comme ça. Donc, ça doit être quand même aussi... Oui, tu as ce soulagement de rentrer parce que tu sais que je ne serai plus dans la chaleur de dingue et tout, mais en même temps, tu dois avoir quand même un pincement

  • Speaker #0

    au coeur de laisser ces enfants là et tout non faut pas déconner j'ai quitté j'ai laissé mes bagages là bas parce que j'avais une voiture qui pouvait m'en ramener en fait le truc c'est que souvent on a cette sensation ou médecin j'ai dit ça souvent à mes patients arrêtez de me prendre en otage vous faites du chantage affectif c'est à dire qu'aujourd'hui on déploie une personne dans un endroit on veut qu'il règle les problèmes je peux pas régler les problèmes moi tout ce que je c'est que là où je suis Je vais faire le taf. Je vais donner le maximum. J'ai investi à 100%. J'ai bossé. C'était un centre qui était compliqué. Et j'ai bossé. J'avais 4 mois. D'ailleurs, je me souviens, c'est quand je quitte, qu'on me propose des conditions, qu'on me propose une clim. D'ailleurs, c'est 2 jours avant que je quitte, qu'on me dise oui. On va t'installer dans une clim chez toi. J'ai dit, vous êtes sérieux ?

  • Speaker #1

    Il voulait te garder.

  • Speaker #0

    J'ai dit, de quoi vous parlez ? Je suis parti. je suis parti le 31 décembre, c'était

  • Speaker #1

    4 mois pile poil.

  • Speaker #0

    il n'y a pas eu un jour de plus je suis revenu plus tard récupérer mes bagages et je suis revenu avec mon petit frère et ma femme et quand on arrive dans mon village le chauffeur me dit mais ton endroit là c'est sérieux là tu es là où tu étais et quand on arrive chez moi je lui demande là où j'étais il me dit tu as vécu ici idiot j'ai vécu ici mais c'est bon je reverrai le même parcours parce que dans la vie ça m'a appris beaucoup de choses ah non j'imagine même pas comme je dis j'étais parti pour aider quelqu'un et ça m'a appris beaucoup de choses aussi à quel point tu peux t'investir personnellement ? dans tes relations personnelles même et ça m'a fait grandir comme j'ai dit j'ai perdu mes cheveux là mais vraiment j'ai gagné énormément en expérience humaine d'ailleurs, j'ai jamais eu problème pour jeûner de ma vie après cet endroit là parce que la nourriture maintenant d'ailleurs les gens le savent quand ils viennent au cabinet je mange pas, je travaille toute une journée, je ne prends que des fruits, je n'ai pas de problème.

  • Speaker #1

    Parce que tu as vécu cette habitude.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Pour rien au monde, j'aurais fait autrement, parce que ça m'a appris beaucoup de choses. Et là, je vais rentrer, paf, je fais ma thèse, et c'est re-bolote. Je vais balancer à Albert Royer pour faire mon premier stage en tant que... On va dire spécialiste, spécialiste. Parce que là, maintenant, je suis inscrit, je suis en spécialité. Même si j'avais commencé trois ans avant, en faisant fonction. C'est pour ça que j'ai des patients qui sont vieux, qui ont aujourd'hui neuf ans.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Même eux, quand je dis j'ai fini en 2022, ils me disent...

  • Speaker #1

    Mais attends, comment tu me voyais ?

  • Speaker #0

    J'ai deux ans, trois ans. Mais officiellement, je suis pédiatre depuis 2022. C'est ça,

  • Speaker #1

    officiellement, comme tu as dit, tu es inscrit à partir de 2022 sur les listes en tant que pédiatre officiel.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai fini. J'ai fini mes quatre ans.

  • Speaker #1

    Sauf que tu fais trois ans d'expérience un petit peu avant.

  • Speaker #0

    Depuis, je ne fais que de la pédiatrie. C'est pour ça que des fois, mes patients me disent, tu me donnes quoi en adulte ? Je dis, moi, je n'ai pas fait de médecine adulte. Mon année clinique, je ne fais que de la pédiatrie. J'ai fait mes quatre ans de FFI, quatre mois de FFI, quatre mois de FFI. je suis allé faire mon stage rural où on savait que j'étais à l'aise avec les enfants. Donc par défaut, ça a réglé les problèmes. On m'a remis chez les enfants. Du coup, après, je suis rentré, j'ai fait ma spécialité et je suis resté avec les enfants. J'ai jamais fait autre chose.

  • Speaker #1

    OK. Donc officiellement, depuis 2022, en tout cas, officiellement, c'est là où tu es pédiatre. Ouais. OK.

  • Speaker #0

    Depuis trois ans.

  • Speaker #1

    Depuis trois ans. Ça t'a fait quoi quand justement, on t'a dit que ça y est, c'est officiel. Là, tu es pédiatre.

  • Speaker #0

    Parfait. C'est pas comme le bac. Ce qui se passe, c'est que... D'ailleurs, je suis allé à ma présentation de mémoire. Je suis arrivé le dernier. Et même mes maîtres étaient un peu fâchés. Ils m'ont dit, mais les gens sont là depuis 7h, pourquoi tu viens à midi ? Le truc, c'est que je bossais depuis 2019. J'avais déjà des patients. J'avais une double vie dans ma spécialité parce que... Comme je te disais à l'époque, quand j'ai pris le contrat pour l'argent, faire pédiatrie, ça m'a ouvert des portes dans la pédiatrie parce que j'ai commencé tôt. Et en 2022, quand je finissais, je bossais à plein temps. C'est-à-dire que j'ai bossé 24h sur 24, parce que j'étais à l'hôpital à 8h-15h. J'allais consulter du 15h à 2h-3h. La nuit aussi, je faisais des réceptions de bébés. Du coup, je bossais 24h sur 24, 7 jours sur 7. Donc, quand on revient pour finir, pour me donner mon diplôme, Merci. C'est genre... C'était une libère... Comment je peux dire ça ? Je taquine des fois les jeunes quand ils me disent que la spécialité c'est dur. Je dis prenez ça comme un paxe. Vous êtes là pour les papiers. Faites vos quatre ans, prenez vos papiers. Parce que la fin est dure. La fin est super dure, c'est contraignant, tu dois écrire un mémoire. Tu es à l'hôpital, tu dois faire des gardes, tu dois former des juniors. Mais en fait le truc c'est que tu veux juste finir ton temps, descendre et aller bosser. Parce qu'en fait ça fait 12 ans que tu as commencé des études. Tu vas aller bosser en fait. Et ce papier, c'est ça qui t'empêche de bosser en étant libre dans ton cœur, en te disant que... Là,

  • Speaker #1

    c'est bon, je suis.

  • Speaker #0

    Officiellement, c'est pourquoi beaucoup de gens t'apprennent depuis 7 ans.

  • Speaker #1

    Aux yeux des gens, tu es déjà un pédiatre, mais pour les professionnels et pour le milieu,

  • Speaker #0

    tu n'es pas encore reconnu. Même mon père, ça m'a un peu choqué qu'après je reste à Dakar, il me dit, alors tu vas aller en Europe ? Tu as vrai que j'ai dit non, j'ai des patients. Lui, il a pris du temps à comprendre que j'avais des patients. Il m'a même une fois dit que tu manques d'ambition. Ça m'a fait un peu mal quand il m'a dit ça, mais j'ai dit bon tu comprendras. J'ai dit j'ai des patients, je me vois mal quitter le pays, sortir un an, revenir pour dire oui le même pédiatre que vous avez connu, il allait faire un an en France, il est revenu. S'en foutre. Depuis des années tu règles leurs problèmes, tu as l'écoute, tu suis leur enfant, donc techniquement c'est pour ça qu'ils ont besoin de toi. Et donc je suis resté, le temps ne m'a pas pris. Donc c'était un deuxième coup dur parce que je me souviens, la quatrième année, il y a eu un truc massif de recrutement. Donc tous mes potes ont été recrutés par l'État. Parce que là, je suis en privé. Quand je fais du privé, ça fait rire. Les gens pensent que je fais du privé parce que je voulais faire du privé toute ma vie. Alors que non, moi, j'étais urgentiste. J'adorais mon hôpital. Et là aussi, je suis posé. J'ai toujours voulu être pris comme fonctionnaire. D'ailleurs, tout le monde pensait que j'étais fonctionnaire. Parce que mon père est un peu dans le milieu et tout. Bon, ça fait rire parce qu'ils se disaient que ça allait être facile pour moi d'être pris. Et je n'étais pas fonctionnaire, donc je finissais en quatrième année avec zéro perspective. Mais zéro perspective encore. Comme quand j'avais le bac, j'avais que mes patients qui avaient confiance en moi. J'avais reçu peut-être 1000 à 2000 bébés à l'époque que j'avais suivis. En 2019, voilà, des gens que j'ai suivis depuis la saison de naissance. Et j'avais construit mon truc. Je me suis dit, tu sais quoi, on va faire comme le premier jour. On reste avec notre communauté qu'on a construit et on bosse. Et j'ai commencé, et j'ai continué à bosser. J'ai arrêté de bosser la nuit, ça c'était mon cadeau. J'ai dit bon, j'arrête les trucs de nuit là, ça me pourrit la vie. Et je bosse maintenant, je fais le suivi. Et d'ailleurs, je me suis concentré sur le suivi des patients. Parce que je me suis dit, bon, les gens voient les consultations comme un gagne-pain. Certes c'est un gagne-pain, mais au final, comme on dit chez nous, karmat. Voilà, le gars il bosse, il fait. vienne bosser ici j'ai dit non j'aime pas ça les gens retrouvent la même le même sourire qui s'est passé c'est que un peu avant je me suis disputé avec un patient un jour de manière très je me suis pas reconnu tellement j'étais fâché je me pose une épreuve aussi vénère j'ai dit peut-être je suis

  • Speaker #1

    fatigué.

  • Speaker #0

    Parce que je bossais la nuit, la journée, les gens viennent, ils se posent dans le bureau, eux, ils s'en foutent que tu aies passé trois jours t'as pas dormi.

  • Speaker #1

    Eux, ils savent pas tout ce que t'as fait. Ils arrivent dans le bureau,

  • Speaker #0

    elle a eu une nuit difficile, ils te parlent mal, c'est très ingrat. D'ailleurs, je le dis souvent, entre les lignes, quand je dis aux jeunes, bah, préparez-vous parce que vous aurez des parents qui ont... Ils veulent pour leur argent, on l'a même dit des gens un jour.

  • Speaker #1

    Tu auras des patients qui seront très cool, très souriants et tout, mais tu auras des gens qui payent un service, ils veulent le service.

  • Speaker #0

    Oui, ils veulent le service et des fois ils arrivent, ils en demandent plus pour leur argent. Ça me fait rire, des fois j'ai recruter des gens comme ça, parce qu'il est arrivé qu'ils m'appellent dimanche, que je réponde, et un jour ils arrivent au cabinet et ils me font comprendre qu'ils sont là, qu'ils ont payé pour. Alors qu'ils ne se rendent pas compte que je leur donne tellement plus. Et des fois, je n'arrive pas à dire, dimanche tu m'appelles, je dis écoute, lundi tu passes au cabinet. Tu ne peux pas, pourquoi je te décroche le dimanche à 2h du matin ? Je le fais parce que ça me plaît. Et je le fais pour ton enfant, même pas pour toi. C'est pour ça que je n'ai pas de mal à... autant sortir de cette zone pour justement suppléer pas facile mais on s'y est mis donc du coup le jour là j'ai dit écoute mon anniversaire mon cadeau j'arrête la nuit c'était un coup dur parce que travailler les nuits disons que ça gagne ça paie beaucoup plus que consulter ok parce que consulter tu peux passer 45 minutes avec quelqu'un ouais tu vois moi je parle trop donc je parle trop t'inquiète nous pas plus nous nous on moi et

  • Speaker #1

    Karel on n'est pas un pas le bon genre de passion pour toi justement parce que nous aussi on parle trop. Donc quand on a quelqu'un qui est en face de nous qui parle trop, on peut rester longtemps avec... Et des fois on parle même pas du problème.

  • Speaker #0

    Même ma femme, il me dit, il me reste un patient. Elle me dit, ouais,

  • Speaker #1

    à demain. Je connais ça. Tu vois,

  • Speaker #0

    et du coup, quand je décide de faire du suivi, je lui dis, écoute, je vais arrêter les nuits, je vais faire du suivi.

  • Speaker #1

    Elle me dit,

  • Speaker #0

    ok, ça va aller. Je pense que ça va aller parce que... On va voir ce que ça donne. Parce que les nuits, j'ai commencé à faire que la journée. J'ai eu mon diplôme, j'ai posé, j'ai dit je bosse. J'ai commencé à faire que ça. J'ai réussi à construire mon petit truc. Avec une petite infirmière, une assistante. J'ai construit mon petit monde. La création digitale arrive un peu avant que j'ai mes diplômes. Elle arrive, je pense, ma dernière année de spécialité, quand je quitte mon stage rural. Et je reçois un patient à l'hôpital. Bon, après, j'étais un peu patron à l'hôpital parce que j'ai fini mon dernier stage. C'était là où j'avais fait FFI.

  • Speaker #1

    OK. FFI, c'est ?

  • Speaker #0

    C'est mon faisant fonction interne, là, en 2015. Donc, j'arrive en troisième année de quatrième année de spécialité. Je reviens à la terre promise, tu vois. Ils sont tous fiers de m'avoir. Donc, j'arrive et je fais un peu... Je ne sais pas que je fais ce que je veux, mais je suis un peu plus calé maintenant dans les années. Donc, j'ai des juniors. plus d'ancienneté plus de temps donc du coup à l'époque je faisais mes canvas tranquillement j'arrivais le matin je faisais la visite je dirigeais après je mettais sur mon téléphone je faisais des petits canevas et tout et d'ailleurs je me souviens j'ai posté sur facebook par erreur parce que entre insta facebook c'était linké j'ai rentré plus sur facebook donc j'ai commencé à poster mes trucs sauf que ça partait sur facebook ok d'accord et sur facebook il y avait plus de déliments et ça y est même pas un jour je suis là taf y a un gars qui me dit ouais sur facebook et là j'ai au facebook et je vois que j'ai posté tous. Je voyais les gens commenter et tout. J'ai dit, je ne voulais pas poster sur Facebook parce qu'Instagram, c'était nouveau. C'était très jeune. Donc voilà quoi. Ça m'évitait de voir tous les vies. Je n'avais pas fini en fait. Et ça marchait bien. D'ailleurs, je me souviens, c'est une de mes plus vieilles patientes qui m'a dit un jour, le jour-là quand elle est venue à l'hôpital, mais crée une page Insta. Ce que tu dis ici, mais il faut bien que tu en fasses profiter de tout le monde. Tu ne peux pas rester juste là. J'ai dit, OK, on va essayer. Et j'ai toujours aimé les réseaux sociaux. J'ai commencé à poster sous forme de posters.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais demander, les premiers contenus que tu créais, c'est quoi ? C'est des photos ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est plus ça. J'allais sur Canva. Et quand je voulais parler, par exemple, de la bronchiolite, je cherchais des belles images. Après, je faisais un texte, comme afin de corriger. Quand j'avais une belle image pour accrocher. Je faisais mon texte et après, je postais des diapositives que je postais. Et justement, c'était ça le premier contenu. J'ai fait ça peut-être pendant... Ça a bien pris au début. Je me souviens, c'était bien accueilli par tout le monde. Et après, je n'avais pas le temps. Parce qu'après, je suis arrivé à Tiawan pour faire mon dernier stage rural. C'est là où j'ai eu la barbe. C'est la petite histoire. Donc souvent, je dis aux gens, laissez-moi tranquille.

  • Speaker #1

    Tu as laissé les cheveux là-bas et tu as eu la barbe à Tiawan.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    On dirait que moi aussi, il va falloir que je parte faire un stage. Moi, c'est l'histoire.

  • Speaker #0

    ça irait à dire à un moment donné je suis je fais un selfie, je dis à ma femme, écoute, on dirait que la barbe pousse plus que d'habitude. On fait quoi ? On laisse ? Elle me dit oui, laisse, on va voir. Et c'est parti comme ça. Donc quand les gens me disaient, mais coupe la barbe, j'ai dit, mais je veux savoir un peu ce que ça donne. Laissez-moi kiffer la vie. J'accepte ce que Dieu me donne. J'ai plané la tête. Là, j'ai la barbe, laissez-moi profiter. Pourquoi vous voulez me dire quoi faire ? C'est ça la société, on dit toujours. T'as maigri, t'as grotti, t'as noirci, t'as glaci. Bref, Bref, je l'ai vécu très tôt parce que j'étais très rond, bouboule par-ci, on te fait toujours des commentaires. Et là, donc, du coup... Voilà, je disais quoi, je vais à Tiwawan et je rentre. Et à Tiwawan, je n'avais pas le temps de poster.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais un rythme un peu infernal. Parce que j'étais en stage rural.

  • Speaker #1

    Parce que toi, tu crées la page Instagram en quelle année ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai créée en 2021, une année avant de finir. D'accord. Justement, je vais à Tiwawan. Et cette année, je n'ai pas le temps de faire des trucs de ce genre parce que j'arrivais... Tiwawan, ce n'est pas trop loin. comme j'avais commencé à bosser en 2019 ça allait être un autre avec les accouchements. Ça avait pris un autre cran, donc j'ai acheté une voiture. À Tiwa One, j'étais très mobile. D'ailleurs, les gens de Tiwa One ne savaient même pas que je consultais à Dakar l'après-midi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je me suis tapé une année discale cette année parce que je faisais 8 heures. Je travaillais le lundi, d'arriver à Dakar ? J'ai quitté ici donc 6 heures. J'arrivais à Tiawan, je faisais 8h-20h. À Tiawan c'était intense, c'est-à-dire qu'à Tiawan les gens venaient des villages et tout, tu ne peux pas les chasser. Donc tu montais les couloirs, les gens te jetaient des regards noirs en mode c'est à 7h-6h, t'arrives toi. Et je rentre dans le bureau et c'est parti.

  • Speaker #1

    On va bosser jusqu'à

  • Speaker #0

    20h, 21h. Donc le lundi je finissais, j'étais dead.

  • Speaker #1

    8 ans, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dormir à Tiawan le mardi matin, c'était différent. J'arrivais à l'hôpital super tôt. Parce qu'il fallait que je finisse à 15h pour rentrer à Dakar. Parce que mes patients ils ont jamais su que j'étais à Tiawan.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis descendu à Dakar et là je bossais encore jusqu'à minuit, une heure du matin.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Il en est même fait, ça, ça va.

  • Speaker #1

    Si t'es pas passionné, tu fais pas ça.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'était sur la nuit de mercredi. J'ai dormi en crampe. Le matin, ma femme me réveille trois fois. Joe, tu dois être sur Tiawan à 8h. je me réveille je repartais à Tiawan et le mercredi j'enchaînais encore sur Dakar et j'avais négocié avec celle avec qui j'étais elle faisait le vendredi seule le jeudi je finissais et là je faisais des asserrains de nuit pour recevoir des bébés le jeudi soir et là c'était parti pour travailler le jeudi soir à vendredi vendredi on enchaînait samedi aussi j'enchaînais et j'avais le dimanche pour et le dimanche j'étais aussi d'asserrains de la nuit et si j'avais pas trop d'accouchement la nuit il pouvait y en avoir lundi j'étais encore et quel rythme et c'était ça 6 mois et à Tiawan il pensait que j'étais toujours à côté à Dakar, ils pensaient que j'étais à côté.

  • Speaker #1

    Parce que tu m'appelles,

  • Speaker #0

    je dis j'arrive, j'arrive. Ici aussi pareil, tu m'appelles, je dis demain 15h. Donc les patients, mes parents n'ont jamais vraiment su même que je vivais à Tiawan, parce que je ne vivais nulle part.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement tout le temps sur la route. Oui,

  • Speaker #0

    la station Shell qui est ouverte là, ils me connaissaient bien, je pionçais là-bas. Je garais souvent, je n'en pouvais plus parce qu'un matin, tu te souviens, la voiture était devant moi à changer de couleur.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose quand même.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle était rouge avant, elle est devenue grise.

  • Speaker #1

    Il a dit,

  • Speaker #0

    tu vois que je dors déjà. Et là j'ai commencé, j'ai fait ma première escale à Shell, je dors, mais même pas de réveil, j'arrive, je dors. Parce que je conduisais, je ne voulais pas mourir aussi. Et je me disais, j'étais vanné. J'étais vraiment vanné. J'ai quitté, quand j'ai fini mes six mois, c'était marrant aussi pareil. Quand j'ai fini, ils font un pot, ils me disent... Ils n'ont jamais vu un gars qui était aussi performant, qui ne refusait pas de patience. Et je me souviens, j'ai dit à Omar, Si tu m'as vu aussi performant depuis six mois, c'est qu'aujourd'hui c'était un jour qui devait arriver. C'est-à-dire que si j'étais aussi bon avec le sourire du matin au soir, c'est que ça finissait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Il y avait une fin.

  • Speaker #1

    Il y avait une fin, ouais.

  • Speaker #0

    Si tu me regardes ici en mode indéfini,

  • Speaker #1

    je ne peux plus être comme ça. Ouais, là je peux être comme ça, ouais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Là je suis comme ça parce que depuis que je suis arrivé, je sais que ça finit. Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai un point de... J'ai un point où ça finit. Ouais.

  • Speaker #0

    Je ne peux même pas savoir tout ce qui s'est passé en six mois dans ma vie. Aujourd'hui, ça finit. Donc je dis pas que tu m'entendras plus, tu m'appelles, je serai là, qu'importe de quoi tu as besoin, mais ici là.

  • Speaker #1

    C'est terminé.

  • Speaker #0

    Les bagages sont déjà dans la voiture. On était en train de manger en fait, on faisait un pot, et ils étaient venus avec un truc pour me proposer quelque chose, parce qu'ils disent qu'ils n'ont jamais vu quelqu'un qui va bosser de 8h à 21h qui chasse personne. Je dis moi je ne peux pas chasser quelqu'un qui a quitté un village, qui a pris une calèche, parce que j'ai été au Futa. Je sais c'est quoi rallier deux villes. Ce que je n'ai pas dit c'est que dans mon village là, il m'est arrivé de faire stop. De midi à 19h. Je suis resté au bord de la route. À l'époque, je suis mis en cour. J'ai fumé deux paquets de clopes sur une route. J'étais là. Et j'appelle mon pote qui était à Wurusuka. Il dit, yo, si je dois rentrer dans mon village à 19h, viens me suicider. Viens me prendre. Et il est venu me prendre. Et d'ailleurs, je vais en profiter pour raconter comment j'ai venu avec le Thierry dans cette zone. J'ai dit ça dans ma page. Je n'ai pas eu le temps de faire une vidéo là-dessus. Mais ce qui se passe, c'est que j'arrive au Futa et je passe ma première semaine dans ce coin où j'ai connu la fin. J'ai faim quoi, j'ai faim. J'ai tellement faim, tu peux pas comprendre. J'ai même disputé avec une fille de 5 ans. Non parce que j'avais un pot de Nutella. Et le pot de Nutella en fait, c'était lui qui est censé régler mon problème.

  • Speaker #1

    Ça c'est le Graal là-bas. C'était le Graal.

  • Speaker #0

    Parce que j'avais beau avoir faim, si j'ai un Nutella sur un pain, et j'avais pas du pain frais, j'avais du pain de la veille, donc tu vois j'étais assis dans un sachet là. Ces Nutella sur le pain avec du bridel, ça te ramène une douceur dans le... Je me souviens le matin, je suis chez une maison d'hôte, à Cannelle, c'est à Michemais, et la petite qui voit mon pot de Nutella. Tu connais les enfants ?

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Ils sont prêts à tout. Mais il ne sait pas qu'elle avait affaire à...

  • Speaker #1

    Elle avait affaire à une craquette. Non,

  • Speaker #0

    c'est pas possible. Craquette de Nutella. Il avait son pot. Elle me tire le doigt. Elle tombe tout au cher. J'ai dit, hey,

  • Speaker #1

    pleuve du sang, même. Stop. Tu ne touches pas mon Nutella.

  • Speaker #0

    Non, je peux t'en tartiner. Mais le pot, il ne reste pas ici.

  • Speaker #1

    D'ailleurs,

  • Speaker #0

    après, j'ai acheté des sachets de 10 francs. De trême, là. Vous mettez mes doses. Quand je voyageais, j'avais ma dosette. Elle ne voyait plus. Non, j'ai dit, est-ce qu'en fait, j'ai retourné dans mon village ? Je ne retournais pas à Osogi. J'aurais pu en racheter, mais j'allais dans l'autre sens. Et il est hors de question que j'arrive à Cannelle, j'arrive à Rwanda sans mon Nutella parce que dans cette zone Je marchais 3 km pour acheter une canette fraîche.

  • Speaker #1

    3 km ?

  • Speaker #0

    Donc je marche, je prends ma canette fraîche, je marche au retour.

  • Speaker #1

    6 km donc ?

  • Speaker #0

    Donc tu vois, c'était pas rien. Donc elle veut que j'achète mon Nutella là-bas, c'était pas possible. Et donc du coup, quand j'arrive sur Orosogui, de ce jour-là, j'arrive. Premier vendredi, Abdul me dit, il dit, qu'est-ce que vous avez fait à manger aujourd'hui ? Il dit, j'ai vu, il y a des fast-foods, il y a des débits, il y a des débits. je parle de bouffe je parle que de bouffe Il m'a dit, Dio, calme-toi. C'était un genre de cousin, en fait. Il m'a dit, écoute, on va aller dîner. Les parents, ils vont te voir. Ça va leur faire plaisir aussi. Et après, si tu n'aimes pas le dîner, on sort manger.

  • Speaker #1

    On sort, oui.

  • Speaker #0

    Et là, je dis, qu'est-ce que vous avez fait à dîner ? Il me dit, du tiaret. Et là, je suis malade. Limite, j'ai envie de vomir. Parce que je n'aimais pas ça. Moi aussi. Et là, je le sors. je suis désolé j'aime pas le tchéré et là je le sors je lui dis j'aime pas le tchéré j'ai envie de pleurer j'avais les yeux mouillés il me dit boy tu pleures j'ai dit boy Non, je suis à bout. En fait, j'étais à bout.

  • Speaker #1

    Moi aussi, Dyson. Je pense à toi dans la situation. Non,

  • Speaker #0

    c'est le jour. J'étais là, fatigué, plein de poussière et tout. Je prends ma douche. Et là, je vais m'asseoir dans le bol de Thierry. C'est une grande maison familiale. Il y avait un grand bol. C'est des bols. Tu peux même pas comprendre comment ils ont fait ça. Et du coup, je m'assois. J'adore le mafé, par contre. Là, je m'assois. J'ai une odeur de mafé. De mafé,

  • Speaker #1

    ta petite sauce arrachée. Et tu dis... Et tu dis quoi ?

  • Speaker #0

    Et là, je commence à saliver, littéralement. Je bave comme un chien, tellement j'ai faim. Ils ouvrent le truc. Je prends une bouchée. C'était un type de tiré basse, donc c'était une sauce arrachée. Je dégomme le truc. Il y a le sort du boy qui passe et me dit, toi, si t'aimes pas le tiré, si t'aimes le tiré, nous, on était mal barrés. Je lui dis, ouais, je comprends pas. Bon, j'avais faim. Donc, le vendredi prochain, je reviens, il y a encore du tiré. Bon, là, je dis pas que j'aime pas le tiré. Je vais m'asseoir, tranquillement. Ils ouvrent, il y a une sauce différente, sauce Ako, c'est une sauce feuille, feuille verte. Je tape le truc encore. Il dit, bon, c'est pas le tiré sauce rouge que ma mère faisait que j'aime pas. Troisième vendredi, j'ai le classique. Il dit, voilà, c'est ça que moi j'aime pas. Tu manges ?

  • Speaker #1

    Tu aimes.

  • Speaker #0

    Il dit, non, j'ai faim. C'est la faim. Je suis pas encore d'accord. Donc du coup, il m'a fallu répéter comme ça, 4, 5, 6 vendredis. Et un soir, je pète l'éponge, je pète ma mère, j'ai dit « Mais maman, comment ça se fait que moi, je suis en train de me tuer ici avec le tiré alors que j'aime pas le tiré ? » Elle m'a dit « Ah, tu sais, nous, le tiré, on sait pas le faire. » J'ai dit « Ouais, il faut pas imposer des trucs aux enfants que vous savez pas faire ! »

  • Speaker #1

    C'est pour ça que dans mes vidéos, j'ai dit « Regarde, mais faites des choses que vous savez faire ! » Pourquoi vous imposez aux enfants des plats que vous savez pas faire ?

  • Speaker #0

    Et vous créez des problèmes chez les gens. qui n'existent que chez eux. Parce que c'est vous qui avez créé des choses. En plus, au moins, elle a le courage de dire,

  • Speaker #1

    on ne sait pas le faire.

  • Speaker #0

    On dit, non, nous, le cher, vraiment, on ne sait pas le faire. C'est ton père qui l'aime. Donc, on lui dit, mais arrêtez ça. Et depuis ce jour, quand on me dit un plat exemplaire Posez le plat, je vais voir ce que ça vaut. Peut-être c'est une interprétation que je ne connais pas, mais je ne vais pas dire que je n'aime pas le bois, alors que je n'ai pas vu tous les types de bois. Donc sur ce truc-là, je suis resté... Mais voilà quoi, à ce point, ça m'a changé. Donc ça m'a permis de découvrir le tiare, que ma femme fait très bien et que j'adore. D'ailleurs, là, les tamkhari, je fais des fois 300 kilomètres jusqu'à Saint-Louis, tu me poses, tu tapes mon t-shirt,

  • Speaker #1

    Bon, prochaine fois, je viendrai peut-être avec toi, parce que moi, je n'aime pas le Thierry non plus. Peut-être que tu seras capable de changer mon avis.

  • Speaker #0

    Moi, j'étais en situation extrême aussi, pour l'accueillir. Parce que quand tu as de la faim à ce point pour l'accueillir, c'est très différent. J'imagine qu'il doit y avoir des rebranchements neuronaux même dans ma tête.

  • Speaker #1

    Quand on dit que tu aimes le Thierry,

  • Speaker #0

    tu aimes. Voilà, c'était assez intense comme expérience. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle beaucoup de diversification en disant que c'est l'environnement qui compte. C'est important. ce que ton père mange. ta mère mange avec plaisir, tu arrives, tu veux goûter, ça te fait plaisir, tu verras, tu as les goûts familiaux, parce que c'est dans ça que tu baignes. Aujourd'hui, je trouve que beaucoup de gens ont beaucoup de problèmes pour faire manger leur enfant, parce qu'en fait, ils ne mangent plus à la maison. L'enfant ne te voit jamais manger. Tu ne vas même pas pratiquer cette activité que tu veux lui imposer à une heure. Et il n'y a pas de... Comme je dis, je taquine des fois en leur disant Oreo. Moi, j'ai adoré Oreo avant de manger Oreo. Tellement ils ont bien travaillé. Ils ont mis la pub, ils ont mis le verre de lait. Les gens étaient là. Oui, j'ai aimé ce truc avant de le goûter. Parce que la pub était parfaite. Et je dis que dans une famille, c'est les parents qui sont la pub.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est très vrai.

  • Speaker #0

    Cette pub, elle est là. Vous mangez, l'enfant vous voit. Vous faites plaisir. Vous n'êtes pas en train de manger sous contrainte. Pourquoi l'enfant va manger sous contrainte ? Vous êtes en train de manger, vous faites plaisir, vous partagez un bon moment, et donc l'enfant vient participer. Et le truc, c'est que quand l'enfant commence à manger... Quand il doit commencer à manger, les gens sont tellement obnubilés par lui donner des nutriments, lui donner des choses dont il a besoin, qu'on oublie que c'est quelque chose de naturel. Laissez-le participer, qu'il ait des repères, qu'il puisse acquérir tout ce qu'il a besoin d'acquérir pour manger. C'est pas évident, il faisait que boire jusqu'à aujourd'hui. Maintenant après, il faut qu'il mange, il faut qu'il l'avale, il faut qu'il l'attrape, il faut qu'il coupe, il faut qu'il fasse tout ça, il faut qu'il apprenne à faire ça. et dans la bonne ambiance, ça passe. Et malheureusement... On veut tout lui liquéfier, on veut qu'il en prenne en quantité parce qu'on trouve qu'il est petit, on trouve qu'il ne mange pas assez. Alors qu'il n'en a pas encore besoin. On est en train de mettre la charrue avant les bœufs. Et malheureusement, on va rater le coach où l'enfant le fait avec plaisir pour un an après lui dire, viens manger ce qu'on mange. Alors qu'on lui refuse ça depuis toujours parce qu'on avait décidé que c'était trop tôt pour lui. Je ne sais pas si tu as eu ça avec tes filles, mais c'est vraiment... Moi,

  • Speaker #1

    ce qu'on a eu avec la plus grande, parce que la petite, comme je t'ai dit, elle n'a pas encore un an, donc elle vient de commencer il n'y a pas longtemps la diversification alimentaire et tout. Nous, ce qu'on a eu comme comportement qu'on ne comprend pas, on se l'explique d'une manière, mais tu me diras que ce n'est peut-être pas ça. En fait, par exemple, Kélina, quand elle était petite, quand Karel commence la diversification alimentaire, elle mange tout. Tout, les légumes, tout. Il n'y a pas un truc qui te dit j'aime pas, elle mange tout. À partir du moment où elle est rentrée à l'école, qu'elle a commencé à voir d'autres enfants, nous c'est comme ça qu'on l'explique, d'autres enfants dire berk, je veux pas, j'aime pas. C'est à partir de ce moment-là qu'elle est rentrée à la maison, qu'elle a commencé à dire je veux pas, j'aime pas. Et qu'elle veut pas manger de légumes.

  • Speaker #0

    Vous avez parfaitement raison en fait. Le truc c'est qu'elle n'avait pas encore eu d'autres. d'autres... Bon, pas d'inspiration, mais elle n'avait pas d'autres influences. Et ce qui se passe chez un enfant, c'est qu'à un moment, tous les enfants passent par cette néophagie. Ils choisissent ce qu'ils veulent manger.

  • Speaker #1

    J'ai encore mieux pour toi.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    On a eu une réunion avec ses profs lundi, lundi dernier là. Sa prof nous dit, ah mais Kélina, elle adore les concombres, elle adore les tomates. Avec sa mère, on se regarde comme ça, on dit, mais comment ça elle adore les concombres ? Elle était en train de jouer avec ça, on l'a appelée comme ça, on dit, Kélina, viens ici ! Comment ça ta maîtresse, elle nous dit que t'aimes les concombres, que t'aimes les tomates ? Elle dit, mais Kélina, elle adore ça ! Et la petite, qu'est-ce qu'elle nous répond devant les profs ? Ouais, j'adore les coco-mélitomates de l'école.

  • Speaker #0

    De l'école. Elles répondent vraiment vrai.

  • Speaker #1

    Oui, elles m'ont pas.

  • Speaker #0

    Parce que le truc, c'est que, justement, ça me fait rire. Je vais t'expliquer ça autrement. Quand tu vas chez ta belle-mère, elle te fait un repas. Que t'aimes pas forcément. T'arrives, elle va te faire plaisir. Tu manges ou tu manges pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le choix ?

  • Speaker #0

    Tu vois, tu manges. T'arrives chez ta mère à toi. Elle s'est décarcassée depuis la veille pour cuisiner ton plat favori. C'est trop salé. Tu lui dis ou tu lui dis pas ? C'est trop salé.

  • Speaker #1

    Bon, ma mère c'est une salouzine, si je lui dis qu'elle va me taper...

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu peux lui dire.

  • Speaker #1

    Oui, je peux.

  • Speaker #0

    Tu peux lui dire, à un moment ça c'est salé,

  • Speaker #1

    tu sais comment c'était soit. À un moment c'est un peu salé. Oui, c'est ta mère.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand t'es en famille, t'as justement ça.

  • Speaker #1

    T'as cette liberté.

  • Speaker #0

    T'as cette liberté de dire ce que t'as envie de dire. Donc quand t'es à la maison, t'as ton père, t'as ta mère, t'as le frigo, tu sais qu'on fait des courses. tu n'es pas là pour qu'on t'impose des choses Et c'est ça les enfants d'aujourd'hui, ils sont pas là pour qu'on leur impose quoi manger, parce qu'ils ont très bien vu que tu fais des courses. D'ailleurs tu vois avec lui quand tu fais des courses, tu es dans les rayons, il choisit des trucs, tu choisis des trucs. Il a pas choisi les trucs que t'as choisi, il a choisi ses trucs. Parce qu'après quand il rentre, il mange ses trucs. Il a fait ses courses.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement vrai ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Donc il arrive pas à la maison, tu lui dis viens manger le repas. Non, moi j'ai acheté tout à l'heure des chips, je mange mes chips.

  • Speaker #1

    Ouais Ouais

  • Speaker #0

    Je t'ai pas ça gafé la partie où l'enfant commence à choisir, tu es obligé d'être un peu plus... Lousson, comment on dit Lousson en français ?

  • Speaker #1

    Un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, si tu rends la chose trop dure, tu vas juste l'éloigner du repas. Parce qu'elle finira par avoir ce qu'elle veut. Elle finira toujours... Je dis toujours aux gens, mettez un enfant au pouvoir. Il a un objectif, il va l'avoir. Il va avoir ce pour quoi il est là. Parce que c'est un enfant. Il n'est pas là pour faire plaisir aux gens. Il est très égoïste. Elle descend de l'école, elle a mangé ses concombres dès l'école. Oui. À l'école, elle n'avait pas le choix. On lui a posé des choses. Si elle ne les aime pas, elle va mal vivre son école. On lui en met. Et elle en mange parce que c'est l'école. Mais quand elle descend, « Ah, papa, je veux un chocolat chaud. » Oui, papa est là pour faire plaisir à sa fille. Donc, elle ne va pas hésiter à dire ce qui lui fait plaisir. Après, maintenant, la difficulté, c'est de trouver un repas équilibré. parmi les choses qu'elle aime. Et malheureusement, des fois, les parents, tous les Africains sont partis en mode, non, non, l'enfant, il choisit pas ce qu'il mange. L'enfant, il mange ce qu'il y a ici dans la maison.

  • Speaker #1

    On connaît tous cette phrase-là.

  • Speaker #0

    Ça, ça marcherait il y a 50 ans. Oui, tu m'étonnes. À l'époque, si tu me dis, il n'y a pas de boutique à côté. Il n'y a pas de vendeur de pastels en face. Mais c'est bon. L'enfant, il sait qu'il mange pas, il va dormir à la fin. il se réveille il n'y a pas à manger toi ta fille il se réveille à 3h du matin tu lui trouves à manger ouais Donc cette possibilité existe. Donc elle n'a plus de besoin de manger ce que tu lui imposes. Parce qu'elle sait que chaque jour, elle va manger ce qu'elle veut manger. Parce qu'elle est chez elle et elle a justement son choix. Parce que c'est nous qui avons créé cet environnement où l'enfant a le choix de manger ce qu'il veut. Après, on le crée et après, on veut créer autre chose. C'est pour ça qu'au début, on fait tout découvrir. Et d'ailleurs, c'est marrant, tu dis qu'elle mangeait tout. Elle mange toujours tout. C'est pour ça qu'à l'école, elle mange ses concons. C'est pour ça qu'elle va être correcte quand elle va arriver chez une amie, qu'on a fait un truc, elle va le manger. Tu n'auras jamais de problème avec Kélina en dehors de la maison. On va te dire qu'elle n'aime pas ça. Parce qu'elle mange tout. À la maison, elle a des préférences en fonction du moment. Et c'est vous qui allez vivre ces préférences-là. Et comme vous l'avez tout appris, elle mange tout. Mais est-ce que toi, tu manges tout ? Oui. Mais quand tu arrives dans un endroit, on te propose des choses, tu préfères aller manger une pizza.

  • Speaker #2

    Ouais

  • Speaker #0

    Parce que tu as le choix. Ce que je n'ai pas eu pour aimer le tirer.

  • Speaker #2

    Clairement. Tu vois ? Clairement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que des fois, moi, il m'est arrivé que des parents prennent leur enfant et le mettent dans un dara. Ils me disent, oui, j'ai l'air du jour. Le jour où vous allez prendre l'enfant, au retour, dans la voiture, il va vous dire ce qu'il va brancher.

  • Speaker #1

    Attends, j'ai pas compris, t'as des gens qui prennent leur enfant, ils les mettent dans des darats.

  • Speaker #0

    Ils prennent dans des darats pendant trois mois les grandes vacances, parce que l'enfant il mange rien qu'il y a à la maison, il mange pas le riz, il est très compliqué. Donc là les vacances, ils vont aller apprendre le courant, ils vont les mettre quelque part. Et là il n'y a pas de souci, un enfant il va vivre là-bas, il va manger, on va vous envoyer des vidéos, il va se faire plaisir. Je vous assure que le jour où il prend son sac,

  • Speaker #1

    il rentre dans la voiture là.

  • Speaker #0

    dans la voiture même il va te dire les parents non docteur toi tu devins ou quoi Depuis que j'ai pris l'enfant, il ne parle que de chips. Il a un manque. Quand il est arrivé, il a compris qu'il n'a pas papa et maman. Il s'est dit, ok, je survis. Ça finit dans trois mois. Quand le trois mois est arrivé, il dit, ok, le lit, c'est fini. J'arrive chez moi, c'est pizza, c'est hamburger. Oui, c'est ça que je vais manger. Est-ce que vous allez l'acheter ? Ils arrivent ici, ils me disent, mais on a le même problème qu'avant, ils partent. Je vous ai dit, le problème, ce n'est pas qu'ils partent ou qu'ils viennent. Le problème, c'est l'environnement. Donc là, c'est déjà fini. essayer de trouver un compromis parce que c'est un enfant aujourd'hui qui a des enjeux Il a des enjeux, mais à partir d'un âge, il y a certains enjeux, donc on peut trouver des compromis. Et quand tu as un enfant de cet âge, tu n'as pas de compromis. L'enfant, il est égoïste. Elle descend de l'école, elle veut son truc.

  • Speaker #1

    Mais donc moi, ma question, c'est aujourd'hui, tu as Karel et Olivier qui viennent te voir, qui ont envie, tu vois, que Kélina soit de la même manière qu'elle est plus ouverte aux légumes à l'école, soit plus ouverte aux légumes à la maison. Quel conseil tu nous donnerais ? Parce que je pense que tu as beaucoup de parents qui sont face à ce problème-là, des enfants qui ne veulent pas manger de légumes. Quel conseil tu nous donnerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais répondre, mais je veux d'abord que tu comprennes que si ta fille ne veut pas manger de légumes à la maison, maison c'est votre faute. Dans le sens où vous mettez les légumes et vous pointez les doigts les légumes, finis les légumes et même des fois les gens viennent dire les enfants ne mangent pas les légumes et on en parle et ils finissent par accepter que l'enfant mange la carotte, l'enfant mange des légumes mais cette phrase là, mon enfant ne mange pas les légumes, c'est vrai qu'ils les mettent dans la tête de l'enfant vous proposez des légumes dans des plats de tous les jours et vous n'en faites pas une tonne et vous laissez l'enfant manger à son rythme, elle en prendra un ou deux vous regardez même pas l'enfant d'accord,

  • Speaker #1

    donc ce que tu préconises c'est de pas être dans la posture de mange tes légumes, mange tes légumes, mange tes légumes si elle en mange deux,

  • Speaker #0

    tant mieux demain elle en mangera peut-être trois ou quatre justement parce qu'elle aime ça à l'école et à la maison il y a une petite pression qui fait que quand on mange pas des légumes il y a déjà Merci. une appréhension de manger les légumes ou pas, qui ne devait même pas exister parce qu'elle les mange déjà. Et vous savez qu'elle les mange, vous êtes rassurés. Donc ne soyez pas stressés qu'elle ne les mange pas, qu'elle ne finisse pas son plat de légumes, parce qu'en fait, un enfant, de base, les légumes, ce n'est pas que ce n'est pas nutritif, mais ce n'est pas énergétique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les enfants, ils cherchent l'énergie dans tout ce qu'ils mangent, parce qu'ils sont très énergétiques. Ils veulent le sucre. À l'effet...

  • Speaker #1

    Oui. Pompidou.

  • Speaker #0

    Merci. Du coup, on veut leur faire manger un truc qu'ils ne leur font pas, Pompidou. Ça ne leur apporte rien. Nous, on en mange pourquoi ? Moi, j'adore les légumes, mais en vrai, si on demande à l'étude d'en manger autant, c'est pour qu'il mange moins de Pompidou. Parce qu'il bouge moins. Il est assis, il discute, il fait franginer sa tête, partout son corps. L'enfant, comme tu as dit, 20 minutes assis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    En fait, c'est-à-dire que tu n'imagines pas Elle peut faire 400 roues en une heure.

  • Speaker #0

    Comment tu fais 400 roues en mangeant des légumes ? C'est pas possible ! Donc on veut que les enfants mangent des légumes. Et il veut qu'il... C'est pas possible, il a besoin d'énergie. C'est pas qu'il te demandera du riz, des pâtes, des vermicelles. Il veut des trucs énergétiques et justement, les légumes sont là, elle va les manger parce qu'ils sont là. Pas parce que papa est là, non, tu finis tes légumes et du coup, tu es dans une défiance. Si t'es à moi en face, t'es foutu. Tu ne toucherais plus à ça parce que juste, t'as dit que je devais manger. D'ailleurs, mon fils me fait pareil. Quand on va à l'école, je le mets dans la voiture dès que je suis dans la pièce il va verser le truc parce qu'à chaque fois je parle Donc il va falloir que je me taise. Je me suis tué trois semaines. Je me suis tué trois semaines.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le...

  • Speaker #1

    Pour qu'il arrête le comportement.

  • Speaker #0

    Pour qu'il arrête de verser le truc. Et il versait ça juste à cause de moi. Donc j'ai dit ça une première fois à sa mère. Quand elle disait... Il prenait toujours des biques qu'il mettait dans la bouche. J'ai dit c'est à cause de toi. Il ne le fait jamais avec moi. dès qu'il met la bouche tu es là tu dis arrête et il le fait tout le temps quand elle est là c'est marrant parce que ce que tu dis là c'est ta femme ouais

  • Speaker #1

    Qui corrige le pédiatre ?

  • Speaker #0

    Ah oui, ma femme !

  • Speaker #1

    On dit souvent que les cordonniers sont les moins bien chaussés.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à être le pédiatre avec ton fils ?

  • Speaker #0

    Non. Ce qui se passe souvent, même, je taquine, je dis qu'on est vraiment prêt pour un enfant. Moi, je n'étais pas prêt. Je pensais l'être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, parce que tu es au contact d'enfants tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est ma femme qui était prête. Heureusement d'ailleurs, parce que quand il fallait être grand et grand... Elle était prête dès le premier jour. Elle était ready. Elle l'est toujours d'ailleurs aujourd'hui. Heureusement pour lui. Elle me dit toujours, tu dis toujours.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a un soir, il faisait de la fièvre. Et j'ai cherché, j'ai examiné deux jours. Je n'ai pas trouvé de foyer. Je n'ai pas trouvé de cause de fièvre. Je lui ai dit, bon, peut-être c'est les dents. Elle me dit, tu as toujours dit qu'un enfant ne peut pas faire de la fièvre au point où on stresse et c'est les dents. Tu vois, ça, c'est ma règle. Parce que moi, j'ai créé des règles.

  • Speaker #1

    Et ça doit te faire mal quand ta femme te dit des phrases. Non, non, en fait,

  • Speaker #0

    elle me ramène. J'adore ma femme parce qu'elle me ramène toujours à ça, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, mais on connaît nos femmes. Oui, oui, c'est sûr. La malheur de la tante Lili. Tu dis toujours que...

  • Speaker #0

    Et le jour-là ? L'un de mes enfants me fait la diarrhée, je dis ouais c'est de ça la cause et je traite. D'ailleurs même les patients ça va, quand elles arrivent dans la salle de tente, elles sont assises, des fois elles se parlent, il y a une nouvelle, elles disent si, donc il va encore me chauffer les oreilles parce que je pensais que l'enfant avait fessé dans les gens. Les dents c'est pas une maladie, et oui j'insiste sur ça parce que c'est pas une maladie, ça c'est un cliché.

  • Speaker #1

    Donc en gros que les dents c'est pas supposé Décrocher de la fièvre c'est ça ?

  • Speaker #0

    Bah en fait Les dents, de base, ça ne donne pas de fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si on veut comprendre le procédé de manière très simple, c'est que quand l'enfant, ses dents bougent dans la gencive, ça rend la gencive perméable. La gencive devient perméable aux bactéries, aux virus qui sont environnants à l'enfant, mais tout dans la bouche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, dès que quelque chose va passer, le corps va se mettre à combattre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est ça la fièvre.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ce n'est pas le processus physique du fait que les dents sortent qui va générer de la fièvre, mais c'est parce que la zone est beaucoup plus sensible, fragile,

  • Speaker #0

    qu'il va y avoir des combats.

  • Speaker #1

    combat parce qu'il peut...

  • Speaker #0

    Quand l'enfant est en train de perdre le combat, la fièvre est encore plus intense, l'enfant est malade.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les gens sont persuadés toujours que ça va passer chez les dents. Et moi, je le dis chaque jour. Il y a peut-être 100 ans, les femmes pouvaient se permettre ça. Elles étaient collées à leur enfant. Elles donnaient le sein 24 sur 24. Donc, elles pouvaient être là tout le temps en mode soutien. Aujourd'hui, moi, mes parents, je dis, vous n'êtes pas en soutien. Ce n'est pas pour vous faire mal, mais c'est la vie d'aujourd'hui. Vous n'êtes pas collé à votre enfant de 8h à 8h. vous pouvez pas laisser la faire la maison avec un inconnu et venir le soir, on vous raconte qu'elle allait bien. Comment elle va aller mal ? Elle n'était pas avec sa maman. C'est comme l'histoire de manger. L'enfant ne va pas se comporter de manière « elle n'est pas bien » . Elle n'a pas de réception. Elle n'a pas de récepteur pour exprimer qu'elle n'est pas bien. C'est quand tu rentres le soir que l'enfant est malade. Parce que justement, toute la journée, elle a dû se gérer parce qu'elle n'avait personne. Elle n'avait pas son père, elle n'avait pas sa mère pour être malade. Pour être malade, c'est un luxe d'être malade. Quand tu es malade, tu vas bosser, tu n'es pas malade. C'est quand tu rentres le soir, oui, là tu es malade. Parce que tu as quelqu'un à qui tu peux dire que tu es malade. Tu peux exprimer. Et l'enfant, c'est pareil. Aujourd'hui, c'est quand on descend du taf que l'enfant est malade. La nuit, il a été malade. On dit, on ne comprend jamais, il tombe malade que la nuit. L'enfant, il est malade depuis.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce qu'il sait que tous les parents sont là, il peut exprimer son mal-être.

  • Speaker #0

    Il peut exprimer son mal-être. Il ne va pas manger, il va faire ses chichis, parce que oui, là, il peut, la journée, il dort. Tu laisses ton enfant, le plus turbulent, inconnu, il te dit, ah, il a été gentil, il a dormi toute la journée. Oui, il n'a vu personne, il dort. Et le soir, dès que tu viens, ah, tu es là, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Et les dents, vraiment, c'est un cliché, C'est l'un des plus gros clichés qui existent dans le monde de la pédiatrie. Mais tout le monde est persuadé qu'un enfant qui fait ses dents doit être malade. Alors qu'on se dit la vérité, on a tous été surpris de voir les premières dents de notre enfant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de fièvre. Tout d'un coup, tu vois la dent qui sort, tu dis, il a une dent.

  • Speaker #0

    Donc pourquoi est-ce que quand il va faire une fièvre, ça doit être les dents ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai, c'est très logique. Et tu vois, moi, on ne me l'avait jamais expliqué comme ça. Et là, maintenant, je comprends. Et c'est pour ça que le travail que tu fais au quotidien, il est hyper important. Et tu vois, tout à l'heure, on parlait de comment tu as créé la page et tout. Donc quand tu crées la page, de base, c'est pour apporter de l'information complémentaire aux parents et pour un petit peu les aider dans leur quotidien, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    À quel moment tu fais le switch à la vidéo ? Parce que j'imagine, tu vas me corriger si je me trompe, parce que nous on l'a vécu comme ça dans la création de contenu, c'est que nous on faisait du contenu photo, photo, photo, mais quand on est passé à la vidéo... Il y a eu un véritable changement.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, on est dans une ère où les gens sont plus réceptifs à un contenu où tu as une personne qui parle, où ça bouge et tout, que les photos. Quand tu fais ta première vidéo, comment ça se passe la première vidéo ? Tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    Je m'en souviens très bien. Et d'ailleurs, c'était un projet pour lequel j'avais été... Il y a une dame là qui m'apporte beaucoup. Mayanne, tu verras, elle est très enthousiaste. Elle est tellement peps. Et du coup, on se rencontre sur le net, on fait un live ensemble. Je faisais quand même des petits lives de temps en temps. Elle me parle de faire, d'animer un... une conférence sur la Semaine d'allaitement sans frontières.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et elle me demande de lui faire une capsule pour me présenter. Donc il faut que je me filme. Avant ça, je ne m'étais jamais vraiment filmé pour faire qui je suis et où je parle. Et je fais la vidéo avec mon téléphone. Et ça, c'est le déclic.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai la vidéo, après je m'écoute, j'ai dit bon, dans la vidéo où le Joe n'est pas bon, il faut que je commence à faire des recherches, c'est là que je vais aller chercher un petit micro. Voilà, ça se commence. Et du coup, je lui achète un micro, j'ai pas encore prévu, j'ai rien écrit, parce que j'écris jamais mes sorties. mais là je me dis J'avais disparu d'Instagram pendant un bon moment parce que ma femme était enceinte, j'ai bossé, j'avais pas la tête à ça. Et Instagram, effectivement, les photos n'étaient plus trop promues par la plateforme parce que c'est pas ça que les gens regardaient. J'avais vu ça avec mes derniers posts, ça prenait pas du tout. Et donc j'avais arrêté d'en faire et je bossais et je m'étais dit bon les vidéos je suis pas prêt à montrer mon visage, je suis pas prêt à être influenceur entre guillemets, ça me dérangeait un peu, je suis médecin et à un moment j'ai fait cette vidéo là, j'ai dit bon pourquoi pas. Après, il y a une marque qui me fait signe pour animer un atelier diversification, parce que c'est un sujet que je voulais. D'ailleurs, ça n'a pas pris. J'ai voulu passer par une marque qui faisait... Bon, ils m'ont fait signe, j'ai dit, bon, pourquoi pas, je vais dire oui, parce que peut-être ils pourront me mettre ça, maman, dans une pièce. et je pourrais parler d'eux. C'était ces clichés.

  • Speaker #1

    L'importance pour toi, c'était d'avoir du monde pour pouvoir faire passer le message. Moi,

  • Speaker #0

    en fait, dès qu'on m'a fait signe pour ce projet, j'ai dit, mettez-moi des mains dans une salle et je peux leur parler. C'est tout ce que je veux. Je veux des gens devant moi à qui je peux parler. Je sais que si c'est gratuit, les gens écoutent moi. Donc, qu'ils paient un petit truc.

  • Speaker #1

    Ouais. À partir du moment où ils savent qu'ils ont payé pour quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    ils vont écouter et après ils vont répandre la bonne parole. Donc moi, ça fera du bouche à oreille.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fait trop plaisir quand quelqu'un me dit qu'un de tes parents m'a expliqué un truc. Ah, je suis trop content. c'est ça c'est une fierté extraordinaire quand on m'explique que quelqu'un lui a expliqué un truc que j'ai expliqué et que c'est bien expliqué. Je suis trop fier. Je lui ai dit, ah, c'est passé. C'est parti, le message est passé parce qu'il faut bien qu'on crée des messages de la même manière que les mythes ont été créés. Donc, je me dis, il faut qu'on crée. Et du coup, ça ne marche pas parce que le sujet n'intéresse personne. Parce que oui, tous les gens qui ont des problèmes pour faire manger leur enfant ne sauront qu'ils ont des problèmes que quand les problèmes s'installent.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Ils ne seront jamais prêts avant à venir prendre des cours pour... se préparer à régler les problèmes de je ne mange pas de légumes à la maison. Et malheureusement, quand les problèmes sont là, c'est beaucoup plus compliqué à régler parce qu'ils ont déjà installé beaucoup de mécanismes de défense. Exactement. Et donc du coup, je voulais juste ça. Du monde devant moi. Et donc, à un moment, j'ai dit, les vidéos, ça va prendre. Parce que je vois la vidéo que Marianne poste, elle fait 5000 vues. Je fais 400 vues sur ma photo. Bon, les gens ont besoin de voir un visage. Et je les comprends aussi. J'ai besoin de voir un visage. Donc là, j'ai un téléphone qui filme. J'avais fait deux vidéos. Parce qu'avec la marque aussi, j'avais dû me présenter. D'ailleurs, tu verras même sur ma page. Parce que c'est très ressemblant à ce que j'avais fait avec l'autre. Et j'achète un micro. Que je clipe. Et au début, je suis très... Je suis trop... J'explique trop.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    D'accord ? J'explique trop. Instagram m'a dit, ta vidéo n'est pas montrée parce que trop de gens n'ont pas regardé. Après trois secondes, j'ai dit, bof, tu me gaves, toi. Les gens à qui ça intéresse vont regarder. Au début, je me dis ça, je me convainc de ça. Je crée un Monday Talk. Le lundi, à 13h, j'ai un sujet, je parle et je veux créer un peu les gens qui se fidélisent à ça. Il y a des sujets qui intéressent, d'autres moins. Et un jour, je poste une photo. Je fais une vidéo de moi dans la voiture j'ai des lunettes et tout à moi je poste la vidéo Heureusement, elle était censée, mais elle fait boum.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #0

    Elle y va. Le problème, c'est qu'ici, il faut vraiment que les gars veuillent regarder avant même d'écouter le message.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #0

    Sinon, ils ne regardent pas. C'est pour ça que je suis parti avec des hooks. Des fois, les collègues me disent, tu me fais rire avec tes introductions. Je dis, le problème, c'est que si tu ne t'introduis pas, la personne ne regarde pas.

  • Speaker #1

    Si tu n'arrives pas à capter les trois premières secondes,

  • Speaker #0

    comme on te dit, c'est mort. Je dis, bon, c'est quand même un exodure.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Mine de rien. Et donc du coup, heureusement, maintenant, c'est beaucoup plus facile parce que... C'est quand j'ai répété un truc, des fois je parle à quelqu'un et c'est tellement marrant comment je le dis que dès qu'elle sort, je dis à l'assistante, pose, je fais mes bêtises. Parce qu'elle dit, cher, il s'amuse. Et là j'ai 10 minutes parce que j'ai chaud aux fesses parce que mon salle de tente n'est pas vide et je ne peux pas repasser une heure de temps à faire du contenu. J'ai 5 à 10 minutes où je dois capter. dans la même... C'est pour ça que j'ai toujours des airs différents quand je fais une vidéo parce que je suis vraiment dans l'excitation de faire mon truc.

  • Speaker #1

    Tu sais que tu tiens un sujet, tu sais qu'il y a un truc, il faut le faire vite. Il faut le faire vite,

  • Speaker #0

    je vais oublier et je n'ai pas le temps. Et donc du coup, taf, je le fais, j'aime bien. Et à la descente, quand je vais finir, je vais faire le petit petit tête-trou et je relance. Et j'aime bien la spontanéité du truc. Parce que justement, il rigole. donc tu peux pas me dire ça. Et après, il dit, ah,

  • Speaker #1

    c'est quelque chose. Et je pense que, tu vois, justement, moi, c'est comme ça que je découvre ta page.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui avait repartagé en story une de tes vidéos.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, moi, c'est ça qui m'a accroché. Tu vois, justement, c'est... J'ai aimé ton énergie dans les premières secondes. Après, je vois que tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Au début, je ne sais même pas de quoi tu parles. J'ai juste aimé l'énergie par laquelle tu es arrivé dans la vidéo. Après, tu parles d'un sujet qui me parle parce que je suis papa. Et donc après, je dis, attends, mais je regarde le nom, je vois pédiatre. J'ai marre. Donc, il est pédiatre. Mais attends, il fait des vidéos. Donc, je suis allé sur le profil. Et c'est comme ça que je découvre le profil. Tu vois ? Et ce que j'ai beaucoup aimé, moi, sur la page, c'est que tu mets aussi un énorme travail à déconstruire des mythes, des mythes propres à nos pays, tu vois, face aux enfants et autres. et je trouve ça super intéressant parce que ben Il n'y a pas beaucoup de monde qui le fait. Et on a besoin de sensibiliser les gens et de leur faire comprendre le pourquoi de certaines choses. Tu vois, par exemple, une des dernières vidéos que tu as postées sur les ongles, même moi, je pense qu'il y a les deux personnes. Il y a les personnes qui... font ce que tu expliques dans la vidéo, à qui il faut expliquer que ce qu'ils font n'est pas correct et qu'il faut changer ses habitudes là. Il y a aussi les personnes qui sont loin de cette réalité et qui ne peuvent pas s'imaginer que d'autres font faire cette chose-là, parce que pour eux, c'est tellement évident de faire certaines choses. Donc, ça sert, je pense, à tout le monde. Qu'est-ce qui te fait comprendre que, justement, il y a beaucoup de mythes et qu'il faut qu'on les déconstruise ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est mon quotidien. C'est littéralement mon quotidien. Quand je vais justement dans cette vidéo prendre l'exemple, d'ailleurs, ça fait un peu... J'ai failli la recouper pour en reparler quand je dis combat de chat. Le truc, c'est que c'est mon quotidien. Je reçois un bébé, il est balafré. Il ne ressemble à rien du tout. Des fois, il y a des pustules qui sont installées, ça s'est infecté. Je dis aux parents, mais coupe les ongles. Et la maman te regarde tout sérieusement. Elle te dit, ta grand-mère m'a dit que si je coupe, l'enfant va être un voleur. Je lui ai dit, tu ne vas pas faire passer tout ce que tu t'apprêtes à enseigner à un enfant pour me dire qu'en coupant les ongles, ça va annuler toute ton éducation chez un enfant. Et en fait, on te le répète tellement souvent que tu vas en parler. D'ailleurs, ça, je vais en parler depuis deux ans.

  • Speaker #1

    ça je vais en parler depuis deux ans je vais parler de ça mais le truc c'est que j'ai compris que pour parler d'un truc je peux être moins pressé d'en parler mais je suis pas prêt à en parler parce que je sais pas comment en parler ouais ouais c'est ça il faut savoir comment bien l'amener il faut bien l'amener exactement et du coup tu verras mais dernièrement

  • Speaker #0

    j'ai pris beaucoup de Bon, je suis sorti un peu de... Je dis pas que je suis sorti de ma zone de confort, mais je suis quand même allé très loin en parlant de harcèlement de gens avec des petits poids, parce qu'en fait, ces gens sont tellement malheureux, j'en reçois chaque jour. Vendredi, c'était ma dernière conversation, c'était quelqu'un qui a quitté. Je pense qu'il est né aux Etats-Unis, qui arrive dans mon cabinet, qui a forcé deux mois pour me voir, et rentrer deux jours après, parce que son enfant est petit. Et ça aussi, c'est un cliché, l'enfant. Et quand j'arrive, je la vois venir, Je vous renvoie à petit. Donc, souvent, pour qu'ils puissent bien comprendre que ça ne va pas aller dans le sens qu'ils veulent, j'enquête bien, je prends le carnet, je regarde le poids de naissance, et je fais une consulte normale, je lui explique tout, je prends les paramètres, parce qu'après, il me dit, en fait, il va bien, mais il est petit. Je lui dis, c'est quoi le problème ? Tu comptes te vendre quelque part, c'est un peu cher. C'est quoi le problème avec le poids ? Je ne comprends pas. Il a ses deux yeux, il est intelligent, il est là. C'est un enfant compétent. Pourquoi le poids peut tourner ? Il me dit, oui, mais tout le temps, il me répète que je ne donne pas assez à manger, il est petit et tout. J'ai dit, mais toi, ton enfant, tu as fait neuf mois de grossesse. Il est sorti à 2,5 kg. Il est né petit. Pourquoi tu fais un bébé plus petit que là où d'autres ont sorti du 4 kg ? Qui es-tu ?

  • Speaker #2

    Il me dit oui,

  • Speaker #0

    son père est très petit. J'ai dit mais vous, vous ne pouvez pas. Et c'est ça le problème. La société, tout à l'heure, je disais, on va te répéter, t'as perdu tes cheveux, t'as la barbe qui est trop longue, voilà, bref. On passe notre temps à pointer du doigt ce que la personne a elle-même vu. Olivier, si tu fais du bille, tu sais très bien que t'as fait du bille.

  • Speaker #1

    Bien sûr. T'as pas besoin que les gens viennent te dire ah, t'as pris du poids, t'as un petit ventre là. Oui,

  • Speaker #0

    t'as pas besoin de ça. T'es mère, t'as eu une grossesse, t'as sorti un bébé, il te pourrit la vie, il bouffe ton argent il bouffe tes émotions, t'as pas une minute pour toi Et tout le monde autour de toi te répète qu'il est petit, tu ne fais pas assez pour lui. Et tu finis par te demander si tu fais assez pour l'enfant au point où ça te pourrit ta vie au lieu de vivre. Tu as assez de problèmes là. Et c'est pour ça que j'arrive avec autant d'énergie pour parler sans me retenir. Parce que je me dis au final, il faut bien que ça vienne d'un pédiatre. Peut-être qu'ils vont être soulagés d'entendre dire que c'est normal. Parce que personne, comme tu l'as dit tout à l'heure, il n'y a personne qui le fait. Et c'est d'ailleurs pour ça que je le fais.

  • Speaker #1

    Après, ça doit être aussi dur, tu sais, quand tu es dans une profession comme la tienne, de santé, où tout ce que tu vas dire est écouté et appliqué à la lettre, parce que... Est-ce que tu n'as pas des collègues, peut-être, qui t'ont justement dit « Ah, mais tu ne devrais pas faire ça parce que tu donnes ton avis, des trucs comme ça. » On parlait en off aujourd'hui de marques qui t'ont contacté, qui veulent faire du placement de produits dans ce que tu fais. Ça doit être dur de... Tu vois, de... Créer du contenu avec ce but informatif et de santé, de voir que ça marche et de voir justement des gens qui essayent de se placer dessus et de ne pas se faire juger. Parce que les gens sur les réseaux sociaux ont la critique facile, ont le commentaire facile. Et souvent, il y a des gens aussi qui parlent pour rien dire.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, comme tu es dans des sujets très sensibles, Est-ce que toi, t'as pas eu peur de ça quand tu t'es lancé ? Ou peut-être même jusqu'à présent, t'as pas peur de ça ?

  • Speaker #0

    Au début, si. Quand j'ai sorti mon visage pour parler d'un sujet, je me suis battu pour arriver là où j'étais, tranquillement dans l'ombre. J'aimais bien être dans l'ombre, travailler, rentrer chez moi. Et après, on s'est dit tout à l'heure, on a parlé de comment j'arrivais pour être pédiatre et tout. j'ai pas choisi donc du coup à un moment peur ou pas peur j'aime ça c'est à dire la création de contenu elle me bouffait du temps après à un moment j'ai dit écoute j'arrête ça j'arrête pas ça et j'ai des choses que je veux dire je peux pas m'empêcher de dégainer mon téléphone et de le faire et surtout au début oui un jour je me souviens j'ai posté un truc il y a un collègue qui m'a écrit il m'a dit ouais j'ai dit bon on peut pas plaire à tout le monde ouais Après, je vois que ça fait du bien à des gens. Je reçois énormément de messages en dessous des gens à qui j'ai fait du bien, qui dorment la nuit aujourd'hui. Je ne les partage pas forcément parce que je ne cherche pas trop à marquer ma crédibilité dans ce sens-là. D'ailleurs, justement, c'est pour ça que quand les marques me contactent, c'est ça que je me dis. doc, elle insiste il lui donne le rendez-vous, je suis accessible elle peut me voir, elle peut me voir, il n'y a pas de soucis elle peut venir dire ce qu'elle a à dire il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin d'audience mercredi 13h tu donnes le rendez-vous à quiconque veut me voir, il vient à 13h, on lui accorde ses 10 minutes il dit ce qu'il a à dire, il n'y a pas de soucis et je lui dirai de visu parce que j'ai pas envie de répondre à tout si ça me prend du temps et justement je ne peux pas m'être autant investi dans mon jour le jour, avec, comme j'ai expliqué, tout ce que j'ai eu à faire pour chaque patient au jour le jour, et laisser une quelconque marque se placer à côté de mon nom.

  • Speaker #1

    Oui. Mais c'est que souvent, tu sais, les marques, elles voient tellement que leur intérêt et que leur but commercial...

  • Speaker #0

    Oui, je les comprends. Ils veulent faire du chiffre. Moi, j'ai pris une autre voie. Je veux sensibiliser. Je veux que ça apporte du bien aux gens. Je me mets toujours à la place des enfants. J'ai dit souvent, mais tu vois, à la place des enfants, le monde va beaucoup mieux avancer. Si tu vas vendre un produit, tu vas vendre de la drogue, tu sais qu'il y a des enfants qui peuvent l'acheter, tu ne vends pas de la drogue. Si tu vas me dire acheter une fois, non, tu sais qu'il y a des gosses qui peuvent tomber sur ta drogue, tu ne vas pas la mettre sur le marché. Parce que tu t'es mis à la place d'un enfant. Tu vas aller faire autre chose. et c'est ça que je fais aujourd'hui c'est à dire que chaque fois pour prendre une décision je réfléchis même pas parce que moi je me considère comme un grand enfant parce que de base Je suis du côté des enfants. D'ailleurs, même quand elles viennent en consultation des parents, les mamans, des fois, elles me disent « Ah, toi, tu tranches toujours avec l'enfant. » Je dis « Mais vous voulez trancher de quel côté ? » Vous avez un gosse qui est innocent que vous gérez et vous voulez trancher de votre côté. Je dis « Mais laissez l'enfant. » D'ailleurs, ils disent toujours « Tu ne dis rien, on verra avec ton enfant. » Je dis « Mon enfant, il a une maman. » On est deux. Ne vous inquiétez pas. Vous venez me voir parce que vous avez déjà réfléchi au truc, vous ne nous en sortez pas. Je tranche. Chez moi,

  • Speaker #1

    je n'ai pas dit « Je tranche » .

  • Speaker #0

    c'est médical d'étrange quand c'est l'éducation on est deux Mon enfant, il a quelqu'un. Et c'est comme le cliché d'avoir... Parce que moi, je vis en famille. Je suis resté avec des études longues et tout. Tout le monde a quitté le foyer. D'ailleurs, ça me fait rire des fois quand les gens me disent « Ah, tu es resté avec la famille ? » Je dis « Non, non. C'est eux qui vivent avec moi. » C'est avec toi maintenant. Moi qui vis avec mes parents, c'est moi qui vais subir de toc-toc à une heure pour t'expliquer un truc. D'ailleurs, mon père me disait hier, il me donnait une liste. « Tu as une valise à ouvrir ici. » parce qu'il a sa valise qu'il n'arrive pas à ouvrir il me donne la liste des choses que je dois faire à la maison et ça me fait toujours rire quand j'ai des choses comme ça comme aller il devait tailler un peu son jardin il a besoin que je monte sur l'échelle donc il m'a dit à 17h il y a ça à tailler il y a ma valise à ouvrir il y a mon ordinateur il a un problème donc il me donne sa liste comme maintenant il a compris il a accepté Tu dis à mon fils, il dit bah oui, t'as d'autres enfants, même si je suis seul ici. Les autres t'as pas... tu peux pas leur dire, mais m'ouvre la valise. Donc, dis-moi ça le matin, et je dirai comment je peux le faire. Bon, je... C'est vrai que ce n'est pas sympa de parler comme ça à son père, mais bon, ce n'est pas plus dans ce sens. On est très amis maintenant. C'est-à-dire que c'était très difficile.

  • Speaker #2

    Plus jeune.

  • Speaker #0

    C'était très difficile. C'est maintenant qu'on est à un bon terme, on va dire aujourd'hui comme ça. Et justement, pour que ça puisse arriver et qu'on puisse vivre en cohésion, il faut vraiment que tu acceptes de vivre chez toi. Oui, parce que je suis resté ici. pour supporter parce que maintenant vous êtes vieux. D'ailleurs, il est arrivé un soir, il s'est cassé le bras, j'étais à la maison. Et d'ailleurs, c'est là que ma femme m'a dit parce qu'à l'époque, je lui ai dit écoute, tu gagnes assez pour qu'on sorte d'ici. Elle m'a dit pourquoi tu veux sortir d'ici ? On a prévu de faire une famille. Tu n'as pas envie que ton fils ou ta fille vive avec ses grands-parents ? Il est temps qu'on reste, mais c'est toi qui as décidé. Moi, je t'ai donné le choix. Et on est resté. Et bon, assez bon côté, assez mauvais côté. Ah oui,

  • Speaker #2

    bien sûr, comme tout,

  • Speaker #0

    de toute façon. Après, mon fils, il est fan de sa grand-mère. Il adore ses moments.

  • Speaker #2

    Et c'est une chance. malheureusement les grands-parents de nos filles ne sont pas à Dakar ne sont pas au Sénégal même tout court et tu sais le bonheur le bonheur pour eux quand ils voient leur petite fille et le bonheur d'elles quand elles voient leurs grands-parents et les moments qui passent ensemble, moi j'aimerais tellement que mes parents ou que les parents de Karel soient à Dakar ou qu'ils soient plus proches parce que pour les deux c'est un tel bonheur et c'est une telle bénédiction de pouvoir offrir ça à tes parents je trouve que ça n'a pas de prix. Donc, c'est une chance extraordinaire que vous avez de pouvoir leur permettre d'être avec leurs petits-enfants et les petits-enfants, d'être avec les grands-parents tout le temps. Parce que ça ne sera pas la relation d'un enfant avec un papa ou une maman. La relation d'un papa avec un grand-père ou d'une grand-mère,

  • Speaker #0

    c'est magique. C'est autre chose. Le mien me dit ça tout le temps. Quand je lui dis, il me dit, hé, il dit que ton fils, moi, je ne suis pas là pour ça. Ma grand-mère, moi, j'ai eu la chance, on a redéménagé chez... Ma grand-mère, parce qu'elle avait perdu son fils aîné à l'époque. Elle n'avait pas supporté. J'avais 2-3 ans. D'ailleurs, je t'inquiète, mon père, en disant, c'est toi qui as commencé mon école bussonnière. Parce que quand je suis arrivé chez ma grand-mère, le matin, on allait au marché. Il disait, il y a une année, j'ai payé l'école. Je n'ai même pas compris pourquoi j'ai payé l'école. Parce que le matin, je me disais, ma grand-mère, je ne vais pas à l'école. Et ma grand-mère, devant mon père, il ne pouvait rien faire. et j'allais pas à l'école, on allait au marché Et c'était à... Il m'achetait mon crabe, il m'achetait mon fil. J'avais mon animal de compagnie. Je me souviens, j'ai tellement de souvenirs avec ma grand-mère. D'ailleurs, c'est un autre plat que je n'aime pas manger aujourd'hui qui est le soupoukandia.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #2

    ça c'est un de mes préférés.

  • Speaker #0

    Parce que ma grand-mère, elle le faisait... Ah, c'était... Elle, quand elle a quitté... Moi, je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #2

    Tu n'arrives pas à retrouver. Je n'arrive pas à me retrouver.

  • Speaker #0

    Le grand-père, à l'époque, il disait à chaque fois qu'on faisait une soupacandia, moi, je ne mangerais pas parce que le crabe que j'ai vu chier, torturé toute la matinée, que la grand-mère a mis dans la sauce vivante, que moi, maintenant, je dois manger, on va mal finir. C'est à quel point j'étais avec ma grand-mère. Non, on s'est éclaté, littéralement. C'est pour ça que, d'ailleurs, c'est peut-être un sujet que je vais aborder rapidement, quand j'ai cet enfant qui perd sa grand-mère. Et que dans la société, on dit des mensonges à l'enfant. On ne se rend pas compte que des fois, on est des gros menteurs en famille. On a son gosse qui voit clairement que la grand-mère, elle ne rentrera pas. Et on lui dit non, elle est à l'hôpital. Non, elle a voyagé. On lui raconte des bobards. Il voit tout le monde traverser la famille. On est là, premier jour, huitième jour, quarantième jour. On fait, tout le monde est là triste, pleure. Tout le monde sait que la grand-mère est décédée. Et lui, on lui raconte des bobards. Il déprime. On ne comprend pas qu'il n'est pas bien. Et on vient me voir, on dit que depuis une semaine, il ne mange pas, il ne dort pas. Je dis, mais vous êtes sérieux là ? Il m'est arrivé de découvrir, au bout du contrôle post-consultation, par un ami de la famille, qu'en fait la grand-mère est décédée.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et la mère n'a pas jugé pertinent d'en parler.

  • Speaker #1

    D'en parler, OK.

  • Speaker #0

    Je me dis, mais c'est quoi le délire ? C'est sûr que ça impacte l'enfant.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et dans notre société, on se dit que l'enfant, non, hamoul. Alors qu'il n'y a pas plus proche d'un grand-mère que son petit-fils ou sa petite-fille. Ils peuvent passer 24 heures sur 24 ensemble. Tu ne vas même pas l'entendre l'enfant te plaindre. Tellement il est à l'aise. Elle est dans ses... Elle va dans son sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Elle ne cherche pas du tout à froncer. Toi, tu peux un peu essayer de faire le dieu. Non, non, non. Cette fois, ça ne passe pas. La grand-mère, non, elle n'est même pas dans ça. Moi, elle peut passer deux heures dans la voiture, dans la chaleur avec sa grand-mère. Elle est fatiguée, mais elle va quand même aller parce qu'il dit auto. On va dans auto. On se pose. Il met du glace. Chaque matin, j'ai dit, un jour, tu n'auras pas de batterie. Parce que ça, ce n'est pas possible. Allume la voiture au moins. Il dit, allume. Parce que vous faisiez de l'air depuis deux heures de temps. Et il demande. Il va dire, mame, mame. Il va à la barrière. Il lance quelque chose. Il pleure. Il fait un cri de malade. comme si on l'a tapé de ouf ? Et la grand-mère arrive en mode Superman. Elle dit, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit, il n'y a rien, on t'appelle, c'est tout. Tu as répondu, maintenant, assume. Il est là. Elle l'amène, il dit, Otto, Otto. J'ai dit, c'est toi qui es venu. Tu sais très bien qu'il n'y a rien. On ne va pas le maltraiter, le petit. Mais c'est ça, les grands-parents. La première fois qu'ils étaient malades, ma mère m'a dit, il y a encore une faille. malin comme non j'ai un qui me je soigne pas c'est quoi ce délire Là tu m'envoies tous les gens que tu crois pas avoir cher, mon fils est malade,

  • Speaker #2

    tu me demandes si on est en train de le soigner.

  • Speaker #0

    Non je le soigne pas, je le laisse dans son coin, j'attends qu'il meure. J'ai dit comment tu me poses cette question ? Mais le truc c'est que ça aussi j'ai compris, parce que trop longtemps avant quand les gens venaient en consultation me parler de leur maman, je donnais des conseils. Et les gens, mal à droit qu'ils soient rentrés chez eux en disant, le pédiatre a dit. Il dit ça, il ne faut pas le dire chez vous. C'est comme quand votre enfant vient dire, mon ami a dit. Parce que ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas venir chez vous et dire que quelqu'un d'extérieur a donné des conseils dans la famille. Non. Arrivez chez vous, voyez comment vous placez votre raisonnement, que ça appartienne aux gens. C'est comme, j'aime bien parler du film Inception. Il faut insérer, il faut donner des trucs qui vont germer pour que les gens s'approprient l'idée. faut pas arriver à la maison et dire on coupe les ongles il deviendra pas un voleur non tu peux pas déconstruire ça c'est vrai on est quand même encore dans une société où que quelqu'un d'extérieur vienne mettre un jugement ou dire quelque chose à faire dans la famille ça passe pas ça passe pas tu peux pas dire ça j'ai dit mais vous êtes sérieux là ton enfant revient de l'école t'as dit oui mon ami il a un iPhone voilà on lui a précommandé le nouveau iPhone que tu en as à faire au contraire rien que le fait qu'il t'ait dit ça fait que toi tu vas tout faire pour qu'il n'ait jamais ça parce que tu ne veux pas qu'il fonctionne comme ça donc quand toi tu arrives tu sais que c'est logique tu dois couper les ongles de l'enfant pourquoi tu le dis tu viens tu coupes les ongles on vient te dire ah c'est coupé peut-être son père qui l'a fait que tu en as à faire tu n'as pas besoin d'avoir raison devant tes parents ça n'a pas de sens mais après c'est ça doit être

  • Speaker #2

    Aussi tellement dur, c'est parce qu'on est dans des sociétés où tu vis souvent avec ta belle-mère et tu vis avec ta mère et qui veut te dire comment faire et on connait le poids et le respect des aînés et tout et tout.

  • Speaker #0

    C'est pas facile.

  • Speaker #2

    Ça doit pas être facile au quotidien parce que autant je te disais, moi j'aimerais tellement que mes parents ou les parents de Karel soient là, mais Merci. Ça se trouve, je te dis ça parce qu'ils sont pas là. Mais s'ils étaient là tout le temps, peut-être que je te dirais pas la même chose.

  • Speaker #0

    Non mais t'aurais quand même aimé Parce qu'en fait, au final, comme je dis toujours aux gens, c'est que de l'amour. En belle famille, c'est différent. Des fois, j'ai l'impression que ce n'est pas que de l'amour. Aussi, je le dis quand je suis sorti pour... D'ailleurs, c'est un post où ton épouse a commenté « Mes bras, mon enfant, mes bras, mes règles » . Je m'apprête à reprendre ça ailleurs dans un autre truc parce que ça m'a beaucoup inspiré. Et c'est effectivement le cas. C'est-à-dire qu'on a chez nous ce problème-là. On forme une famille. Et on a peur de prendre des responsabilités pour notre noyau. Et en fait, ça c'est par rapport au comportement que tu auras. Des fois, il m'arrive, je ne connais que l'épouse, elle me parle d'un problème, je lui dis écoute, si tu veux régler ce problème, tu amènes ton époux ici. Si tu n'es pas capable d'amèner ton époux ici, qu'on se pose, arrête de me parler de ça, parce que je n'y peux rien. C'est à lui de régler ce problème.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu m'en parles, on parle pour rien du tout. Tu l'amènes ici, on en parle. Je sais que si tu réussis à le ramener ici, moi je vais lui parler. Je n'ai pas dû lui faire du rand dedans comme ça, j'ai gagné beaucoup d'attente en diplomatie. Et je verrai comment il est, parce que des fois aussi il faut... avoir la personne devant soi pour comprendre un peu et on va trouver. Et d'ailleurs, j'ai réglé beaucoup de problèmes comme ça, mais il a fallu qu'on s'asseye parce que c'est un truc que même lui, il a remarqué. Il ne savait pas s'y prendre avec sa propre maman. Le problème, c'est qu'on va se dire que... C'est comme l'histoire par rapport à ce commentaire quand il y a cette maman qui arrive le matin. On me dit qu'il y a une femme qui arrive depuis 6h du matin qui est dans la salle d'attente. Elle arrive à 8h30. J'ai des urgences, je demande à l'infirmière qu'est-ce qu'elle a parce que c'est une nouvelle mémoire et tout, un nouveau patient, j'ai du mal à prendre un nouveau patient quand les gens sont là, même s'ils arrivent à 8h avec des fièvres et tout, et je lui demande de patienter un peu, je vide la salle, après on va voir ce qu'on va prendre. Et donc son problème c'est ça, son enfant il est là dans le salon, ils sont censés être au salon avec l'enfant, et l'enfant elle n'a pas le droit de le prendre quand il pleure. Parce que c'est censé le rendre faible, il n'est pas censé, il a mangé, ça a couché propre, il ne doit pas être pris. Et ça, c'est la belle-mère qui impose ça. Et elle, elle vit chez la belle-famille. Donc toute la journée, elle est là, et quand elle se lève, comme elle dit quand la femme se lève pour pleurer, la grand-mère, limite, elle va la tuer. Ce jour-là, j'ai fait cette vidéo parce que c'est vrai que c'était un cas. Je veux le faire, les parents vont le voir, mais à ce moment, il faut que je le fasse parce que j'ai eu d'autres cas comme ça.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais pour régler un cas comme ça ? Parce que ça va plus loin que de la pédiatrie. En fait, ce n'est pas de la pédiatrie. C'est plus de la psychologie et autres.

  • Speaker #0

    On ramène le papa. Même mieux, on ramène la maman. Et on ramène la maman... Parce que l'enfant a trois mois, je la ramène à la maman parce que je sais que je vais lui plaire.

  • Speaker #2

    Quand tu dis que tu vas ramener la maman, la belle-mère ?

  • Speaker #0

    La grand-mère, oui. On va la ramener. Ah oui, il faut le faire. Parce que je sais que je vais lui plaire quand je vais lui dire que la diversification, l'enfant va tout manger. Que l'enfant peut manger le riz, que l'enfant peut manger la sauce. En fait, je la ramène, je vais dans son sens. Elle m'adore. Elle parle de moi. Elle est fan. Sauf que ce qui va suivre, elle m'adore déjà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop tard.

  • Speaker #0

    C'est elle qui a déjà parlé de moi. Parce que je suis allé dans son sens. donc elle est toute hypée de ce que j'ai dit, c'est comme ça. Ce qui fait que quand elle va revenir et qu'on va parler, parce qu'on a déjà fait une consultation sans parler de ça, on est allé dans un autre sens qui s'apprêtait à être un problème chez elle. Donc j'ai anticipé un peu sur ce qui allait causer un problème, en allant dans son sens à 100%. Elle revient, et quand elle revient, c'est bon.

  • Speaker #2

    C'est là où tu parles du vrai sujet.

  • Speaker #0

    Parce que là, je vais le mettre, il y aura tout le monde. elle pourra pas dire non. Parce que c'est elle qui pendant un mois Ah le pédiatre a dit, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit. Donc c'est fini, elle arrive, le pédiatre a dit, le pédiatre a dit.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis rentré chez elle.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Elle m'a laissé rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    En fait je rentre chez les gens comme ça.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les grands-mères...

  • Speaker #1

    Non ça il faut être stratégique.

  • Speaker #0

    Je suis stratégique en fonction... C'est pour ça qu'il faut qu'ils viennent. Je dis, hey, venez ! Quand vous venez, je verrai à qui j'ai affaire et comment je vais m'y prendre.

  • Speaker #2

    C'est ça, parce que finalement, les problèmes, ce n'est pas forcément que des problèmes. D'enfants ? C'est peut-être souvent des problèmes de parents.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de problèmes. Tu sais, il y a des grand-mères que j'ai rencontrées, je sais qu'elles ont eu déjà peut-être un mariage. Ou la maman, elle pose l'enfant, elle prend l'enfant tout le temps, à trois mois, elle reprend le travail, elle disparaît toute la journée. Elle ne veut pas que son enfant soit habitué à la maman. Tu me diras, c'est bizarre, mais elle sait qu'elle se dit que la maman ne sera pas là dans deux mois. Donc pourquoi elle va s'habituer à la maman ? C'est moi qui vais gérer l'enfant. Donne-lui le biberon. Elle ne veut même pas que l'enfant t'aide. Parce qu'elle ne veut pas que l'enfant ait l'habitude de croire en lui-même. Parce que sa mère va aller au travail. C'est comme si elle les punissait un peu d'aller au travail après.

  • Speaker #2

    Comme tu ne seras pas là dans deux mois, pourquoi tu veux faire ça ?

  • Speaker #0

    Pourquoi tu vas habiter l'enfant à prendre ton sein, à être là tout le temps ? Après, il va être là à pleurer tout le temps. Donc tu vois, il y a quand même de l'amour derrière les actes qui sont devenus maintenant... On va mépriser l'acte. Mais c'est pour ça que sur ma page, j'ai dit toujours, on juge pas. Faut pas juger. Ça m'a pris beaucoup de temps pour ne pas me mettre à juger qui que ce soit. Tu ne cherches pas à juger. Tu te mets à la place de l'enfant. Tu regardes comment tu règles son problème. C'est tout. Tu ne t'occupes pas de pourquoi cette personne fait ça. Bon, tu t'en occupes dans un sens, il faut que tu comprennes, mais tu ne vas pas dans un jugement. Parce que dès que tu vas juger, la personne verra que tu es en train de la juger. Et à ce moment, tu ne peux plus être... dans son cœur parce que tu la juges. Les gens qui te jugent aujourd'hui, tu ne vas pas essayer de leur présenter quoi que ce soit. Tu sais qu'eux, c'est mort. Ils t'ont déjà classifié. Donc tu vas vers des gens qui t'accueillent. Et là, tu arrives à convaincre de beaucoup de choses parce que justement, ils ont accueilli la bonne parole. Tu sais que tu ne pourras jamais être accueilli par 100%. Ce n'est pas possible. Et donc, du coup, des fois, j'ai des fails quand même. Des fois, j'ai des gros fails. J'ai un gros fail, j'ai été aidé par... J'ai eu une maman qui a un bébé. Et le bébé, la nuit, il pleurait parce que le papa ramenait le bébé à sa grand-mère. Parce que soi-disant, pour mouiller le couple, parce qu'elle porte compagnie à sa maman. Il y a des couples comme ça, le papa, il est lunatique, tu ne comprends pas le délire.

  • Speaker #2

    Attends, je ne comprends pas. Le bébé pleurait la nuit.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, le bébé pleurait parce qu'il n'était pas avec sa maman. Il était avec la grand-mère. Parce que le père jugeait que la grand-mère était seule. Il voulait que le bébé accompagne la grand-mère la nuit.

  • Speaker #2

    D'accord. Donc, quand la nuit arrivait, quand c'est l'heure de dormir, il allait avec la grand-mère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ce que Dieu a fait, cette fille a eu des jumeaux. Donc la femme n'allait même pas chez la maman de la belle famille, la famille de la maman, tellement la grand-mère de l'autre était à accaparer le bébé. Et donc Dieu a mis deux autres bébés là-bas.

  • Speaker #2

    Maintenant, occupe-toi des trois.

  • Speaker #0

    C'est réglé. Déjà. Il y en a pour tout le monde. C'était marrant parce que j'avais essayé une fois, j'ai vu le papa, et le papa, on s'était rencontrés avant. J'avais connu avant. Donc des fois, quand c'est mes potes, Tu arrives en consulte, tu as des bizarreries chez toi, je te parle cash.

  • Speaker #2

    Oui, tu peux te permettre de... Je ne me positionne même pas.

  • Speaker #0

    Je t'appelle, je dis, hey, arrête de faire tes bizarreries. Donc lui, quand il est venu, je lui ai parlé assez cash. Je n'aurais pas dû. Parce que justement, des fois, on oublie que les gens ne nous ont pas connus. Pédiatre. Donc quand ils nous connaissent pédiatre, t'imagines on est en classe, on a un machin là, on roule les dés à l'arrière, 15 ans après tu me dis quoi faire chez moi, ça marche pas. T'as pas la même emprise sur quand tu parles à cette personne.

  • Speaker #2

    T'as pas la même écoute que quelqu'un qui te connaît que en tant que pédiatre.

  • Speaker #0

    Exactement. T'as pas la même écoute. Il m'est arrivé qu'un ami fasse la queue dans la salle d'attente, il dit...

  • Speaker #1

    C'est lui !

  • Speaker #0

    C'est à cause de lui que je fais la connexion ! Il est là, c'est bien à cause de moi. Il savait pas, il a entendu cher, mais il s'est jamais dit que c'est cher. C'est le même cher qu'il a eu en classe, du coup. Et donc du coup, quand j'ai eu des problèmes comme ça, dans cette famille, ça s'est réglé comme ça. Il y a deux autres bébés qui sont arrivés, tout d'un coup, et elle n'en pouvait plus à la grand-mère. Il fallait bien qu'elle partage. C'était marrant. Il n'y avait plus de... Donne ça à ma maman. Et d'ailleurs, même, j'ai dit à la maman, des fois, de temps en temps, il faut lui proposer quand tu es fatigué, donner le bébé à la maman. Elle lançait des pics comme ça.

  • Speaker #2

    Franchement, tu dois voir des situations, tu dois voir des trucs.

  • Speaker #0

    Je m'éclate. Sérieusement, je m'éclate. Je disais ça tout à l'heure, mais lundi, son sport, mais le truc c'est que dès que j'ai traversé le cap de me réveiller me doucher Voilà, on arrive ici à Abielty, on est arrivé avec, on a déposé, on arrive dans une autre phase, on arrive au cabinet, on a une autre chose. On va arriver, on s'oublie. Il m'arrive de bosser jusqu'à midi, j'ai oublié ma bouteille de café. J'ai même pas pris une gorgée tellement, c'était sport entre vrais problèmes, pas problèmes pédiatriques, mais vrais problèmes, parce que ça a pourri vraiment la vie des gens.

  • Speaker #2

    Et surtout la vie des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout la vie des enfants. Et c'est ça le moteur, c'est ça la boussole, c'est les enfants. et d'ailleurs j'ai Je ne savais même pas à quel point tu étais dans cette boussole. Un peu quand on a parlé en off, j'ai vu que je n'ai pas regretté d'être venu parce que justement...

  • Speaker #2

    Oui, on est dans la même direction. C'est cette boussole-là qui te fait charbonner. Les enfants, c'est une énergie, c'est quelque chose de... On ne peut même pas décrire, tu vois. En tout cas, quand tu aimes les enfants, c'est un moteur incroyable. et toi aujourd'hui Tu vois, c'est quoi la suite ? que tu vois pour toi ? Parce que tu ne te voyais pas en pédiatrie, tu es arrivé en pédiatrie, tu t'éclates dans ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je m'éclate.

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est un domaine, par exemple, la pédiatrie, où tu es capable de... Tu sais, dans beaucoup de boulots, les gens se projettent en se disant dans 5 ans, j'aimerais faire ça, dans 10 ans, j'aimerais faire ça, et tout, et tout. Est-ce qu'aujourd'hui, toi, dans ce que tu fais... Tu es aussi dans la projection, dans essayer de te dire j'aimerais bien faire ça dans cinq ans ou j'aimerais bien arriver à réaliser tel projet ou tel truc. Ou est-ce que tu es plus dans... Il y a tellement de choses au quotidien à gérer que pour l'instant, tu es plus dans gérer ce qui se passe au jour le jour.

  • Speaker #0

    J'adore la question parce que c'est une question que je me pose moi-même depuis quelque temps. J'ai un projet typiquement médical pour répondre à des besoins que j'ai cernés, que j'ai identifiés. C'est un projet typiquement médical. J'ai un projet, d'ailleurs c'est pour ça que j'ai continué à faire les réseaux, qui est typiquement de la sensibilisation. pour justement impacter, aider les gens à répondre à des questions toutes bêtes qui pourraient juste changer leur vie. Et au jour le jour, je pense que je vais m'y plaire encore. Tant que je vais m'y plaire, je vais y rester. Je suis très spontané, comme je t'ai dit. Et donc le projet médical, j'attends d'avoir tout ce qu'il faut pour le faire bien parce que je déteste. Peut-être que tu me rejoindras. Je déteste les gens qui vont me dire que je suis self-made. Je déteste cette phrase, je ne la supporte pas. Parce que je trouve que même les portes fermées, tu as appris les choses. Donc dire que tu t'es fait tout seul,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Je ne suis pas non plus partant de cette philosophie.

  • Speaker #0

    Cette philosophie-là, je n'aime pas. Du coup, aujourd'hui, dans ma philosophie, je me dis que tous les gens que j'ai rencontrés, toutes les expériences que j'ai eues, impactent. D'ailleurs, c'est marrant quand je dis que c'est mon équipe de travail de Terminal. où j'ai eu le tuyau d'aller faire de la pédiatrie en faisant fonction. Tu vois ? Donc ça c'est parti. Je ne savais même pas que ça allait devenir ça. Et donc aujourd'hui, quand j'étais très déçu de ne pas être recruté par l'État,

  • Speaker #1

    tu ne savais pas que ça t'amènerait à faire ce que tu fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et donc dans mon jour le jour où je m'éclate, je me dis toujours ma boussole c'est les enfants et qu'importe le projet que je vais faire, C'est les enfants.

  • Speaker #1

    Tant que tu restes aligné avec cette boussole-là.

  • Speaker #0

    Quand je reste aligné avec les enfants, ça me va. Maintenant, je mets plus de place pour ma famille. Je m'efforce de faire ça parce que, justement, les projets, ça prend du temps. Et j'ai compris qu'une journée, malheureusement, c'est que 24 heures. Ma femme m'en a répété 10 bonnes années.

  • Speaker #2

    Ah normal, elle t'a vu faire des Tiwawan Dakar. Je me réveille,

  • Speaker #0

    je dis je vais faire ça, ça et ça. Tu sais que demain, ça finit, ça ne s'allonge pas comme toi qui as prévu de le faire. Parce que mon père m'a traité d'imbécile heureux quand j'étais plus jeune. Ça c'est une anecdote que j'adore. On le convoque à l'école, parce que j'ai fait une gaffe. Et donc lui il arrive à l'école. en stress parce qu'on l'a convoqué quand même le gars et il passe devant moi je joue au foot et je lui fais un coucou et là j'ai adoré parce qu'il a ramassé le surveillant et il lui dit que c'est la dernière fois que tu me convoques moi qui paie pour lui là, qu'il soit là et que quand j'arrive il y a un même pas un minimum de stress chez cet énergumène et que c'est moi qui quitte le boulot stressé pour arriver comme si c'est moi qui fais une gaffe là il a raison non c'est pas possible le gars là il est content de me voir et moi je ne sais pas dans quoi j'étais vous m'appelez du coup je suis très spontané comme je te dis et je garde cette ligne de conduite et après quand j'étais jeune Merci. J'aime plus le dire parce qu'on dit que c'est pas vrai. Je ne me suis jamais vu vieux. J'ai toujours dit que j'aurais une vie courte dans comment je voyais les choses. Quand j'ai eu ma femme, j'ai dit Dieu laisse-moi encore en place.

  • Speaker #1

    Encore un peu de temps.

  • Speaker #0

    Quand j'ai eu mon fils,

  • Speaker #1

    j'ai dit un peu encore.

  • Speaker #0

    Laisse-moi ici beaucoup de temps parce qu'il faut que j'accompagne. Et donc dans cet accompagnement-là, j'espère que j'aurai des opportunités de juste plus faire pour les gosses, plus faire pour la famille, plus faire pour... tout ce que je peux apporter et je continuerai à m'éclater dans ce que je fais. Je reste dans mon jour le jour. Je fais du contenu parce que chaque fois que je vois un truc qui doit être vu, je le dis. Des fois, je vais dire des trucs très importants à mon goût qui ne sont pas vus. Ce n'est pas grave. Maintenant, j'ai compris. J'archive et je reviendrai différemment.

  • Speaker #2

    Exactement. C'est tout.

  • Speaker #0

    Je vais réessayer jusqu'à ce que ça passe parce que je veux que le message passe. Et du coup, quand... J'ai des partenaires qui me parlent d'un truc, je dis, si je peux faire passer un message, je vais aller glisser un truc. Tant que ça ne nuit pas à justement ce que j'ai déjà construit, pas seul, mais ce que j'ai réussi à construire de crédible, je reste... persuadé que je dois rester crédible dans ce que je fais. Et après, tout ce que je veux faire passer, je fais passer. Et tous les projets que j'ai, j'ai des projets quand même. J'ai des trucs foufous. Mais bon, c'est comme mon petit frère disait ça à un moment. Je disais, je vais faire ça, je vais faire ça. Il dit, toi, tu parles. Dix ans après, il me dit, ah, mais tu as fait ça. Il est idiot. Joe, reste là-bas.

  • Speaker #2

    Je t'avais dit que j'allais faire.

  • Speaker #0

    Je t'avais dit, je reste là-bas. Du coup, il y a des trucs que je balance, on me dit, Joe, je dis, reste là-bas. Qu'on me laisse juste là et ça peut se faire.

  • Speaker #2

    Inch'Allah. Tant qu'il y a la santé, la volonté, c'est Inch'Allah.

  • Speaker #0

    C'est un même délire que beaucoup de choses se font aujourd'hui. Je reste persuadé qu'on rencontre les bonnes personnes, on est au bon endroit, au bon moment pour faire ce pour quoi on est bon. Et voilà. Peut-être que j'irai bon dans le chose, mais pour l'instant, j'adore ce que je fais.

  • Speaker #2

    Et tu t'éclates dedans, et ça se voit quand tu en parles.

  • Speaker #0

    Les gens se retrouvent dedans. Et voilà, quoi.

  • Speaker #2

    Non, mais en tout cas, on te souhaite de réaliser tout ce que tu rêves de réaliser, de continuer à garder ce sourire que tu as quand tu parles de ce que tu fais. Moi, c'est ce que je vais retenir de notre échange. C'est que tu es un... Je ne vais pas dire autodidacte parce qu'il y a toutes les années que tu as fait d'études qui t'ont amené à faire ce que tu fais, mais finalement tu es quelqu'un qui... Qui est rentré dans un truc parce qu'il fallait rentrer dans quelque chose et qui ne s'attendait pas à rencontrer sa passion.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Parce que tu as rencontré ta passion et on sent que tu t'épanouis dedans, on sent que tu es heureux dedans, que ce soit dans les postes que tu fais, que ce soit dans la conversation qu'on a maintenant. Je pense que tout le monde peut le dire, on ressent ton énergie et on ressent ton épanouissement quand tu parles justement de ses enfants et de toutes ces choses que tu fais au quotidien. En tout cas, ça a été un... plaisir d'échanger avec toi, plaisir d'en apprendre plus sur ton histoire, sur ton parcours. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir que moi à le découvrir et à découvrir l'homme qui se cache derrière toutes ces capsules que vous voyez sur les réseaux sociaux et que vous compreniez tout l'amour qu'il a pour ses enfants d'ailleurs d'abord et comprendre par quoi il est passé. Moi ce que j'ai beaucoup aimé dans la discussion aussi c'est surtout, tu vois, casser ce mythe de... Comme je l'ai dit, du parcours parfait pour être aujourd'hui pédiatre ou autre, il n'y a pas beaucoup de parcours parfait, il y a du travail, il y a de la sueur, il y a des moments arides où même les mouches boivent de l'eau. l'eau, tu vois, mais il y a surtout beaucoup de travail et beaucoup de passion et franchement, encore une fois, merci. Allez le suivre sur ses réseaux, de toute façon, je vous mettrai tous ses réseaux dans les descriptions et autres. Allez l'encourager, allez lui envoyer des messages, allez apprendre sur ce qu'il fait et si vous avez pris du bon temps, laissez un commentaire, un partage, un like. Vous savez comment l'algorithme fonctionne. On est presque 20 000 sur la chaîne YouTube. Donc, on continue d'avancer la team incroyable. Je vous dis merci et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode. Peace !

  • Speaker #3

    Allow me to reduce myself.

  • Speaker #2

    My name is Ho.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La mission : casser les clichés

    02:47

  • Qui est le Dr Diouf ?

    03:08

  • Enfance à Dakar

    03:42

  • Études de médecine (3e → 6e années)

    29:53

  • FFI Basse-Nord : déclic pédiatrie

    31:24

  • Néonat’ & réa : passion confirmée

    32:26

  • Anecdote : « Légumes à la maison »

    01:08:00

  • Anecdote : dents ≠ fièvre

    01:12:05

  • Anecdote : « Malade que la nuit »

    01:13:50

  • Dans le cabinet : sa méthode

    01:24:33

  • Anecdote : couper les ongles ≠ voleur

    01:38:04

  • Anecdote : bébé chez la grand-mère (et… des jumeaux !)

    01:46:34

  • Conclusion

    01:57:31

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