undefined cover
undefined cover
Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle cover
Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle cover
Le OV Show

Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle

Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle

2h02 |12/10/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle cover
Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle cover
Le OV Show

Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle

Le parcours fascinant d'Aliou Goloko : Football africain et identité culturelle

2h02 |12/10/2025
Play

Description

Comment un jeune garçon, passionné de football, peut-il transformer son rêve en réalité et devenir une voix influente du journalisme sportif en Afrique ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Aliou Goloko, un journaliste sportif sénégalais qui incarne la détermination et l'engagement. Aliou partage avec nous son parcours inspirant, débutant dans les rues de Côte d'Ivoire, où sa passion pour le football l'a conduit à devenir un fervent supporter de l'ASEC d'Abidjan.


Au fil de cette conversation enrichissante, Aliou nous plonge dans son univers, évoquant ses débuts modestes et les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans le domaine du journalisme sportif. Il nous raconte comment il a joué un rôle essentiel dans la création du nom emblématique "Aigles de Carthage" pour l'équipe nationale tunisienne, un moment marquant de sa carrière qui témoigne de son influence dans le paysage sportif africain.


Mais cet épisode ne se limite pas au football. Aliou aborde également des sujets cruciaux tels que l'importance de l'archivage et de la narration des histoires africaines. Il souligne que chaque match, chaque joueur, chaque équipe a une histoire à raconter, et que c'est à nous de les mettre en lumière. En partageant ses expériences avec divers médias internationaux, il inspire la nouvelle génération de journalistes à croire en leurs rêves et à travailler sans relâche pour les réaliser.


Dans un monde où le football est souvent perçu comme un simple divertissement, Aliou rappelle que derrière chaque match se cache une culture riche et une identité forte. Il encourage chacun d'entre nous à ne pas perdre de vue nos passions et à utiliser notre voix pour faire entendre nos histoires. Cet épisode du OV Show est une véritable ode à la motivation, à l'inspiration et à la force de la passion. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre d'un expert qui a su allier amour du sport et carrière professionnelle.


Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion peut mener à des réalisations extraordinaires et comment, grâce à la détermination et à l'engagement, chacun peut écrire sa propre histoire dans le monde du journalisme sportif. Écoutez cet épisode du OV Show et laissez-vous inspirer par le parcours d'Aliou Goloko, un exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de faire une différence.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. J'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages, où tous les jours, j'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Je fais un article sur le champ, je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? C'est pas possible. L'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Je dis, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et j'ai pas un seul sou. C'est comme ça que je me retrouve premier africain. Sur les antennes des RMC, tous les dimanches, j'interviens sur RMC. Le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage. Il n'y a pas d'image. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge. aujourd'hui du football africain. Hello, hello

  • Speaker #1

    les incroyaux, la team incroyable. J'espère que vous allez bien, que vous êtes bien installés pour écouter ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je reçois un invité que j'avais tellement hâte de recevoir. Je lui envoie des messages depuis des mois. Depuis, je pense, le mois de juin, je lui envoie des messages. Mais c'est quelqu'un que vous allez voir qui voyage beaucoup, qui est beaucoup sur la route pour son travail, pour sa passion, pour sa vie, parce que c'est concrètement sa vie. Il est venu pour nous raconter tout ça. Mais attendez, je vous fais l'introduction normale. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui a plus de 30 ans d'expérience dans le journalisme sportif Quelqu'un qui influence le football africain Quelqu'un qui change la donne Quelqu'un qui a vu l'évolution des médias sur notre continent. Je reçois un ambassadeur du football africain. Je reçois Monsieur Aliou Goloko dans le off-show ! Grand frère Aliou

  • Speaker #0

    Olivier tu me mets la pression déjà

  • Speaker #1

    Non au contraire Là je te donne le respect Le respect qu'on doit te donner quand on te reçoit Parce que c'est un honneur de te recevoir Tout l'honneur est pour moi Comme je l'ai dit dans l'introduction Tu es un monument du journalisme sportif Tu es un monument du football africain On parle souvent des joueurs On parle souvent des coachs Mais on parle pas assez je trouve aussi De tous les gens qui sont derrière et qui font ce qui est ce sport aujourd'hui, encore plus sur notre continent. Donc c'est un honneur de te recevoir parce que je sais que tu as beaucoup de choses à faire. Je sais que tu es souvent en déplacement et que tu aies pris le temps déjà de me répondre, d'accepter l'invitation et de trouver une solution pour que tu puisses se voir. Déjà, je te remercie énormément.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir, c'est à moi de te remercier. Je vous ai dit,

  • Speaker #1

    installez-vous confortablement parce que ce monsieur regorge d'histoires et d'anecdotes, mais on va prendre le temps, on va aller doucement. Mais Alou, la première question que je pose à tous mes invités quand je les reçois c'est la plus dure du podcast C'est comment tu te présentes, et surtout toi aujourd'hui, avec tout ce que tu as fait, quelqu'un qui ne te connaît pas, qui te rencontre, comment tu te présentes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Bonjour Olivier, bonjour à tous les incroyables, la team incroyable qui va nous suivre certainement. C'est toujours difficile de parler de soi, mais j'aime peut-être me présenter comme un fils de l'Afrique. Je suis un enfant du continent.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Je suis jeune Sénégalais. Né en Côte d'Ivoire, grandi au Sénégal. Étudiant en Tunisie, travaillé au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et visité quasiment 46 des 54 pays africains, j'ai dit souvent aux gens de manière prosaïque qu'à la place du cœur, j'ai une carte d'Afrique. Donc je suis un enfant d'Afrique. Vous voyez,

  • Speaker #1

    je vous dis, ça c'est les invités haut de gamme. Ils commencent, ils lancent des punchlines déjà. Vous voyez la punchline ? Non, je pense que tu as tout bien résumé et les gens vont apprendre à le découvrir dans notre discussion. Donc toi Alou, tu dis, tu es né en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Je suis né en Côte d'Ivoire. Mon père est parti à Abidjan en 1958, avant les indépendances. Donc la fille aînée de mon père est née en 1960, elle est née à Abidjan. mon père a eu 16 enfants 16 enfants MashaAllah par la grâce d'Allah et les 15 sont nés en Côte d'Ivoire MashaAllah c'est vous dire ce que ce pays a représenté pour ma famille pour ma lignée pour ma descendance directe parce que j'ai eu l'honneur déjà de faire de voir ma fille, ma première fille en tout cas déjà visiter la Côte d'Ivoire et c'est un pays auquel je suis attaché La Côte d'Ivoire à l'époque c'était un Eldorado pour les Africains Beaucoup d'Africains y ont fait fortune Ils sont passés par là-bas, des Sénégalais, des Maliens, des Guineas Des Béninois, des Togolais Et c'est aujourd'hui ce qui fait la richesse de la nation ivoirienne C'est un état assez multiculturel Composé de plusieurs générations de personnes Qui viennent des pays environnants de la Côte d'Ivoire Hum hum Et c'est ça qui explique sa beauté, sa richesse et sa beauté. C'est ça qu'il fait. Son ouverture d'esprit, sa multiculturalité. Et c'est ça qui nous amène aujourd'hui à voir un pays extrêmement compétent également sur le sport, parce que la multiculturalité, c'est une vraie richesse dans le domaine du sport.

  • Speaker #1

    Ok, donc toi, tes premiers souvenirs de vie sont en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont en Côte d'Ivoire, entre les quartiers de Trècheville, Comancy, Marcoury et Abobo. Ouais. Je suis un enfant de ce quartier d'Abidjan. La ville d'Abidjan fait 10 communes. Et donc, j'ai grandi entre ces 3-4 communes d'Abidjan. Je suis né au plateau, au centre-ville, à l'hôpital central du plateau. Mais j'ai grandi entre Trecheville, qui est le Little Sénégal, en Côte d'Ivoire. Trecheville, c'est le quartier sénégalais d'Abidjan. Et ensuite, Marcoury, Comassie. Et après, Abobo, je suis mon oncle. J'ai grandi là-bas et j'ai découvert les autres communes d'Abidjan, notamment Yopougon, Williamsville, Adyame, Cocody, Rivera, tous ces quartiers-là. C'est là-bas que j'ai grandi et ma passion pour le football vient de là-bas.

  • Speaker #1

    Tu fais toute ta jeunesse en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Non, jusqu'à 12 ans.

  • Speaker #1

    À 12 ans,

  • Speaker #0

    on m'exile au Sénégal.

  • Speaker #1

    On t'exile ?

  • Speaker #0

    Je m'exile au Sénégal. Parce que, je peux vous le dire aujourd'hui, autant je travaillais super bien à l'école, ouais autant j'étais trop bandit je n'ai pas peur de dire je dis que j'étais quasiment un microbe vous voyez les jeunes qu'on appelle les microbes je pense que j'aurais pu être un microbe et aujourd'hui j'ai dit aux gens que c'est la meilleure décision que mes parents aient prise de m'exiler au Sénégal m'envoyer au Sénégal et quand je suis arrivé là ça m'a complètement changé je suis reparti en Côte d'Ivoire 18 ans après et j'ai remercié mes parents pour cela parce que ceux avec qui j'avais grandi Il y en a qui n'étaient plus là, qui avaient mal tourné. Il y en a qui ont quand même encore réussi. Mais je sais que c'est ça qui m'a sauvé, en fait. Le fait qu'on m'ait envoyé au Sénégal, m'imprégner de ma culture sénégalaise, des valeurs sénégalaises, des valeurs peules, de la société peule, parce qu'en plus de m'avoir exilé à Dakar, car tous les vacances, on m'envoyait au foutard, au village. J'allais accompagner mon grand-père pour les travaux champètes, donc j'allais cultiver, ou j'allais à Saint-Louis travailler dans le verger de mon grand-père. Je connaissais la famille, j'apprenais la langue, parce que quand je venais au Sénégal, je ne parlais ni un seul mot de Wolof, ni un seul mot de Poulard. Je ne parlais que le français et le bambara.

  • Speaker #1

    Parce que c'est la question que j'allais te demander, est-ce qu'avant tes 12 ans tu venais déjà au Sénégal ? Non,

  • Speaker #0

    non, je suis venu, mais j'avais 2 ans. Ok,

  • Speaker #1

    mais à part ça...

  • Speaker #0

    A 2 ans, ma mère venait en vacances, j'étais venu, aucun souvenir, aucun souvenir du tout. Et donc je suis reparti en Côte d'Ivoire, je suis revenu maintenant à 12 ans, je parlais... Ceux qui m'ont connu ici à l'école primaire, on m'appelait Ivoirien. Oui. On m'insultait beaucoup en Wolof. On me faisait m'insulter moi-même en Wolof. Parce que je ne parlais pas la langue dans les cours de récréation. Dès que je sortais de l'école, il ne va rien, il ne va rien, il ne va rien. Et c'était fun à l'époque. C'était drôle. Je n'apprenais pas. Le seul mot que je connaissais, c'est l'antinor. Waouh, Dédé, c'est des petits mots. Mais là, aujourd'hui, je pense que je peux être un bon expert en Wolof.

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, tu le maîtrises de A à Z.

  • Speaker #0

    Ceux qui m'ont connu à l'école primaire, mes premières années au Sénégal. Je ne parlais pas holof, je ne parlais pas holof, je ne parlais pas poulard.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives à 12 ans, tu parles bambara français.

  • Speaker #0

    Je parle dulaï français.

  • Speaker #1

    Et tes parents t'envoient au Sénégal parce qu'ils sentent que...

  • Speaker #0

    Ils sentent que le petit est en train de mal tourner, si on le laisse avec les fréquentations, les fugues, parce que qu'est-ce qui se passait ? J'allais regarder, on m'interdisait d'aller au stade. J'étais addicté au stade.

  • Speaker #1

    Ah donc tu avais déjà quand même la passion du football.

  • Speaker #0

    À 7-8 ans, je partais déjà au stade, je fuguais. quand je revenais j'avais peur de représailles donc je fuguais J'allais dormir chez des amis, mes parents me cherchaient tout le temps dans la ville. À un moment, il a dit non, non, celui-là, il faut que je l'exile. Aujourd'hui, je suis content parce que grâce au football, je gagne ma vie. Grâce au football, je fais le tour du monde. Grâce au football, j'ai rencontré tous les grands de ce monde quasiment. Et grâce au football, aujourd'hui, je me suis épanoui, je me suis affirmé. Et tout ça, ça a commencé quand j'étais gamin. Est-ce que tu te souviens du premier souvenir ?

  • Speaker #1

    Dans cette période-là, on peut dire qu'il te... qui te donne cette piqûre du football parce que pour que tu puisses faire le mur c'est que tu as une piqûre du football ah oui c'est une piqûre directe c'est quoi le premier souvenir qui te vient ?

  • Speaker #0

    c'est la sec d'Abidjan ah ouais c'est le club jaune et noir la sec Mimosa les Mimos les Mimos c'était ma drogue si tu veux moi je me shootais, c'est à la sec que je me shootais et Ironie du sort vert jaune rouge orange blanc vert Lasek Mimosa tu vois ou bien quand Lasek jouait t'entendais les klaxons de voiture Mimosa a gagné Mimosa a gagné Mimosa et il y avait un vieux Mauritanien qu'on appelait vieux Mimosa qui habitaient dans la zone aussi, à Bijan, quand il y avait les matchs de la SEC, quand on allait au stade, dès que chaque fois que la SEC marquait un but, ils jetaient des bonbons. Vous imaginez les enfants et les bonbons ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc on était tous, on sautait chaque fois que la SEC mettait un but, ils jetaient des paquets de bonbons dans les tribunes et tout. On savait toujours où vieux Mimou s'asseyait. Et nous, on n'était pas loin de vieux Mimou là-bas. Donc dès qu'on marquait, ils jetaient les bonbons, on captait les bonbons et tout. Incroyable. Et on est dans les années 80. c'est l'essor de Youssouf Fafana. C'est pour ça qu'il fallait que mon idole Youssouf Falikou Fofana l'enfant de Mancono le diamant noir il a égayé mon enfance parce que c'était un footballeur exceptionnel ça se voit même comment tu le racontes exceptionnel, je te jure et ironie du sort, il y a 3 jours j'étais avec lui j'étais de passage à Abidjan, mon retour de Kinshasa, je me suis arrêté à Abidjan 2-3 jours, je vais au restaurant et puis je tombe sur une pléiades de joueurs qui ont fait les beaux jours du football ivoirien, mais particulièrement de la SEC. Je trouve Dindane Aruna, un fils de la SEC, je trouve Ahmed Ouattara, je trouve Obouassène, je trouve Maïté, Abdoulaye Maïté, et puis Cyril Domoro, et Adjado, Ahmed Ouattara, et puis... Cinq minutes après, il y a Falico qui rentre. J'ai dit « Waouh, la légende, mon idole ! » Il dit « Petit vrai, tu es là et tu ne te finalises pas ? » J'ai dit « Non, vieux père, je suis arrivé hier. Je suis arrivé hier, tu sais qu'il ne peut pas rentrer dans Abidjan sans t'appeler. » Voici quelqu'un qui m'a fait aimer le football. C'était lui mon idole. Et malheureusement, les Sénégalais n'en gardent pas forcément le meilleur souvenir. Parce qu'en 1986, c'est quasiment lui qui nous élimine. Ils dribblent pas faille, ils sont entre le ballon et Abdoulaye Traoré, le mouton d'or derrière, reprend. Et la Côte d'Ivoire, balle Sénégal, 1-0 à la canne 86. C'est le plus gros traumatisme du football sénégalais. J'étais encore en Côte d'Ivoire. Donc voilà, je le rappelle encore à Falico. Aujourd'hui, Youssouf, c'est mon ami. Abdoulaye Traoré, cette équipe de 86 de la Côte d'Ivoire aussi. Je les connais beaucoup. J'en ai rencontré plusieurs. Ce sont tous des amis aujourd'hui. On en parle et on en reparle. Alain Goua, Youssouf Alikou, Ablai Traoré, Ben Badi. Donc tous ces gens-là qui ont marqué cette époque-là. Et donc ma passion du football vient de là-bas. Mon amour du football. D'accord. Maintenant, pour faire le link avec les médias, tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. En plus de mes cahiers d'école, j'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages où tous les jours... J'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Incroyable. Pour les coller dans mon cahier. Incroyable. C'est ce qu'on appelle les cahiers de sport. Donc je coupais toutes les coupures de presse sur Youssouf Fofana, sur la sec d'Abidjan.

  • Speaker #1

    Et tu avais ta collection.

  • Speaker #0

    Collection dans mon cahier. Et l'objectif c'était de remplir le cahier chaque fois. Chaque fois qu'il finissait, je cherchais un deuxième cahier et je lui avais de la colle blanche. Je ne menais jamais en manque de colle blanche et de ciseaux chez moi. et des ciseaux chaumont. Donc c'était ça, les cahiers de sport et les tic-tac. Les tic-tac, c'est un jeu de capsules. Tu vois les capsules de boisson Coca-Cola, les capsules-là. Oui. On les prenait. Je prenais une pièce de 100 francs que je tournais sur des feuilles blanches, faisais des ronds et je divisais, je mettais des traits pour diviser en deux. J'écrivais à sec au milieu et je peignais une partie en jaune, l'autre partie en noir. Et après, je coupe les rondelles, je mets du savon et je colle au dessus des étiquettes ça faisait des maillots et on faisait un jeu de tic-tac et tu vois les pots de yaourt ça prelait, on ouvrait on divisait le truc et tu pliais en deux c'est avec ça qu'on jouait et pour ballon on avait soit, on prenait de la craie qu'on tournait jusqu'à avoir la forme d'un ballon et c'est avec ça qu'on jouait et j'étais imbattable au tic-tac incroyable Ce jeu s'appelle les Tic Tacs, j'étais incroyable, j'étais imbattable. Je jouais avec le maillot de la CEC d'Abidjan, tout le temps en jaune et noir. À un moment, on est passé plus haut, on faisait les couleurs du Sénégal. Et il m'arrivait de jouer avec le Sénégal et je mettais un maillot dans le rondel, je lui ai dit trois espaces et Je mettais une étoile et je peignais en vert jaune rouge et j'écrivais en bas Sénégal. Donc, je mettais une étoile avec un joueur sur le terrain. Il y a un gardien, il y a un joueur, il y a un tout. Et puis, on jouait.

  • Speaker #1

    C'est une sorte de baby-foot.

  • Speaker #0

    C'est un baby-foot, mais manuel. Et tracé sur le terrain. On jouait sur des surfaces plates. Là, tu vois, sur le carreau, on traçait un terrain de football. En blanc, avec de la craie blanche ou du charbon. En noir. Après, les surfaces étaient des parties cimentées. Donc, tu pouvais mettre avec ou de la craie blanche. Tu traçais le terrain. Tu es une b***h. du charbon, tu mets le rond central et tu positions les joueurs en fonction de ça. Il y a un coup d'envoi, il y a un jeu, chacun joue un à un et on arrive à marquer. C'était très très beau au tic-tac.

  • Speaker #1

    Mais c'est fou qu'à cet âge-là, en fait, tu sais, moi ce qui m'impressionne toujours avec mes invités, c'est de voir à quel point il y a des moments de vie... Que tu ne peux pas déceler à ce moment-là que ça va guider tout le reste de ton existence. Mais je remarque souvent que mes invités ont toujours une correspondance avec quelque chose dans leur jeunesse qui les amène à ce qu'ils font aujourd'hui. Donc je me dis, ce jeune, à ce moment-là... S'il savait ce que va être le reste de son existence.

  • Speaker #0

    C'était inimaginable. En plus de ça, j'écoutais beaucoup la radio à l'époque. Parce que j'étais déjà passionné par le football africain. La SEC qui gagnait beaucoup de titres jouait toujours les compétitions internationales, les compétitions CAF. Et pour cela, les matchs n'étaient pas retransmis à la télé, mais on les écoutait à la radio. J'écoutais beaucoup Africa numéro 1 et Radio Côte d'Ivoire avec des reporters. Jean-Louis Farratouré notamment. Jean-Louis Farratouré, je me rappelle encore de certains passages quand on disait lors des matchs derby à Sec Africa, ils sont venus tous de jaune et noir, les supporters de la Sec, ils occupent la partie lagunaire, la tribune lagunaire du stade Félix Oufoué-Boigny. Et quand il allait donner les compositions de l'équipe, je m'en vais sans plus tarder vous donner la composition de l'équipe.

  • Speaker #1

    En plus tu le fais avec l'attonation.

  • Speaker #0

    L'attonation, il disait dans le but, lui c'est un cofi-quadro, dinosaure, tu vois. Lucien Cassico à Jojozu, Omar Ben Salas, les joueurs de la SEC, il y avait Ndiaye Bouakasekou, Adoukou Agaston. Ils donnaient des noms des joueurs ivoiriens qui nous ont fait rêver, qui m'ont fait aimer la SEC d'Abidjan. Et après Youssouf, il y a eu d'autres légendes comme Feu Sekou Bamba de Karamoko. Excellent footballeur. L'icône du football ivoirien, le roi du coupé décalé dans la manifestation, la manière de jubiler. Il y a eu Abdoulaye Traoré, Ben Badi, le mouton d'or. Il y a eu Gaddi Selye, Saint-Georges, il y a eu Siedonal Olivier, Dominique Samoboi, des joueurs, Sherif Kandi du Sénégal, Laïk Amara qui était venu en 83 jours pour la SEC d'Abidjan, et il y a eu Mbaindour, Fassine Kamara, Justice Moore, Dan Kodjo, Foster Dan Kodjo, trop de joueurs africains qui sont passés par la SEC, et que j'ai suivi la carrière, parce que le cahier de sport... Tu avais tout le temps des coupures de presse sur ces gens-là, sur ces histoires-là, sur ces parcours. Et c'est ça qui a forgé mon amour pour le football.

  • Speaker #1

    Qui a commencé à alimenter le feu.

  • Speaker #0

    En écoutant beaucoup la radio, les correspondants d'Africa n'y mourraient pas à l'époque. Et aujourd'hui, si j'ai un seul regret dans ma vie, c'est d'avoir vu les dirigeants africains laisser Africa 1-1 mourir de sa belle mort. C'est dommage. C'était le premier média panafricain. basé à Libreville, avec des correspondants dans toutes les capitales africaines. Et les dimanches après-midi, c'était une merveille d'écouter les différents correspondants qui faisaient les comptes rendus des matchs, notamment pendant les compétitions. C'est aussi comme ça que j'ai reconnu les stades, les noms des stades. La Cittadé en Angola, le stade des Martyrs à Kinshasa, le stade Félix Soufou-Boigny, le stade du 26 mars, le stade du 5 juin en Algérie. Tous les stades, c'est comme ça que j'ai retenu les stades africains. C'est comme ça que je les découvre d'abord. Par la voix des journalistes, c'est Dieu des Stades, le film documentaire dont il avait été parlé, que je voulais faire. C'est Dieu des Stades, c'est par leur voix que je découvre les stades d'Afrique. Les noms des stades d'Afrique, en plus des grands clubs africains de l'époque. Le Tout-Puissant Anglebert qui est devenu TP Mazembe, le Vita Club, l'Asco de Cara à Lomé. Le Liwa Nyaou Oweri du Nigeria, le Bendel Insurance, ces anciens clubs qui n'existent quasiment pas pour certains, les requins de Lueme au Bénin qui ont disparu, la Shanti Kotoko de Kumasi, le Heads of Oak d'Akra, la Sec d'Abidjan, le Diarav de Dakar, la Jeanne d'Arc, ce sont ces grands clubs-là des années 80 qui faisaient le... La beauté du football africain, et qu'il y avait des grands joueurs, et tu écoutais tout ça, tu les découvrais tous ces clubs, tu connaissais leurs noms à travers la presse, le journaux, le fraternité matin que je décopère pour les cahiers de sport, ou les envois des différents correspondants de Radio Côte d'Ivoire ou de l'Africa numéro 1.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que c'est ça pour un enfant qui est amoureux du sport, qui est curieux du sport. L'imaginaire que ça doit construire parce que tu sais je suis obligé de faire la référence avec cette époque d'aujourd'hui où tu sais les gamins toi tu as dû imaginer ces stades dans ta tête.

  • Speaker #0

    Après j'ai eu la chance de les visiter.

  • Speaker #1

    Mais tu vois aujourd'hui avec les réseaux sociaux tu les vois tu t'as plus ce côté magique.

  • Speaker #0

    Le dernier en date, le stade des martyrs où j'étais avec l'équipe du Sénégal il y a une semaine. On était à Kinshasa la semaine dernière, j'étais au stade des martyrs, tu t'imagines. Le stade des Martyrs, il est mythique. Et puis déjà,

  • Speaker #1

    le nom, il est fort.

  • Speaker #0

    C'est ça, le stade des Martyrs, le nom, il est déjà mythique. C'est comme le surrouléré. Les gosses, magique. Le stade du 5 juin en Algérie, le stade Mohamed V de Casablanca, le stade national du Caire, Al-Akhli. C'est des stades qui ont marqué le stade Modibo-Keïta au Mali, le stade Félix Foufou-Boigny, le Félicia. La Cédadé en Angola, Luanda, c'est une cuvette. ciao ciao plein de stades comme ça qui ont accueilli des grands matchs, des grands événements et qui ont fait contribuer à faire l'histoire du football africain. L'histoire du football africain. Et donc, ce sont toutes ces idées-là, ces moments-là qui ont foisonné dans ma tête et continuent encore de foisonner dans ma tête et qui continuent de me passionner. parce que je suis capable de faire des milliers de kilomètres juste pour aller regarder un match de football. Et j'ai dit à mes amis, parce que je suis un piètre danseur, je ne sais pas danser, je ne sais pas nager, je ne sais pas pédaler un vélo. Et quand les gens me disent, comment tu as fait ? Je dis, c'est très simple. Au moins où mes amis, mes camarades apprenaient à danser, à nager ou à faire du vélo, moi, je regardais des matchs de foot. Non, mais c'est vrai. C'est vrai. Je n'ai aucun complexe à leur dire. Je leur dis, je ne sais pas. Je ne sais pas danser. Quand la musique va à gauche, moi je vais à droite. Et mes amis, mes proches, ils savent ça de moi. Pareil pour le vélo, je ne sais pas faire du vélo. Je ne sais pas pédaler un vélo. Parce que je dois aussi avoir un problème de coordination. Parce que c'est des trucs qui demandent la bonne coordination. La nage, pareil. Parce que je dis, je suis né à Abidjan. Pour voir la mer à Abidjan, il fallait partir avridi. Donc d'Abobo avridi, il fallait traverser toute la ville, tous les communes quasiment d'Abidjan pour aller à la plage. Donc je voyais la mer une ou deux fois. Et souvent, on faisait toutes ces distances, quand on arrivait, il y avait un drapeau rouge. Ça veut dire qu'il y a trop de vagues, tu ne peux pas te baigner, tu es obligé de retourner. Donc le temps où j'arrive à Dakar, au Sénégal, c'est vrai, j'ai 12 ans. J'habite à Yarmougen, il y a la mer en face, mais les parents nous empêchent d'aller à la mer parce que c'est dangereux. Donc, je n'ai pas su nager. Vous me direz, mais tu avais le temps d'apprendre. Non, je préfère regarder les matchs de foot que d'aller apprendre à nager ou à danser ou à faire du vélo.

  • Speaker #1

    Et quand tu arrives à 12 ans au Sénégal, parce que justement, tu es imprégné de la sec, tu as cet amour du foot, donc tu dois te reconstruire, tu dois refaire un réseau d'amis et tout. Est-ce que ça a été facile pour toi dans ta jeunesse ou ça a été un moment dur de quitter la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Facile. Alors dur de quitter la Côte d'Ivoire à cause de quand j'arrive, c'est quasiment complètement opposé. Je viens d'Abidjan, grande métropole. Dakar n'est pas encore une métropole, n'est pas encore ce qu'elle est. Là où j'habite à Diamouguen, il n'y a même pas encore de l'électricité. Ce que j'apprenais à la bougie ou à la lampe tempête. Il n'y a pas encore d'électricité là où on habite à Diamouguen. Et j'ai peur du noir parce que dès 18h, je ne sors plus de chez moi parce que je ne connais pas. Je viens d'Abidjan où il y avait de la lumière partout. J'étais, mais ici, je ne peux pas. J'ai peur de sortir. Mais par contre, je trouve du sable partout. Yamagun était un quartier très sablonné. J'adorais ça. Je me roulais dans le sable et tout. Les gens disaient, mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Parce que je ne connaissais pas. J'adorais. Je faisais des plongeons, des autos dans le sable et tout. À l'époque, il y avait beaucoup de sable à Yamagun. OK. Et ça, c'est des moments excellents de mon enfance, parce que c'est insouciant. Pour moi, c'est l'expression totale de la liberté. Si je retrouve ma mère, mes frères et sœurs. Parce que quand mes parents, ma mère et mes frères sont rentrés beaucoup plus tôt, parce que moi, j'étais encore à l'école. Je reste là-bas pour terminer l'année scolaire avant qu'on m'envoie au Sénégal. Donc, c'est ça. À Djambougane, c'est une enfance heureuse. Je n'ai pas de mal à me reconnecter parce que, vous savez, les enfants s'adaptent assez rapidement à leur environnement. Le premier jour d'école, j'ai un ami, je me fais un ami, deux amis qui sont aujourd'hui, où je vous parle, mes meilleurs amis. C'est Barkaba, célèbre journaliste, politologue de La Place que les gens connaissent bien ici, et Amadou Abdelahine Diaye qui vit en Tunisie aujourd'hui, dont le premier fils porte mon nom. Ce sont mes amis, je les ai connus à mon premier jour d'école, à l'école Djamouguen, ici au Sénégal. Et depuis, jusqu'au jour d'aujourd'hui, c'est des gens avec qui je chemine. Et ces deux, on a été dans la même classe jusqu'en terminale au lycée. Et ensuite à l'université, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et au jour d'aujourd'hui, on se parle régulièrement, nos familles se connaissent. C'est vraiment de la famille. Ce sont mes deux meilleurs amis. C'est avec eux que j'ai grandi. Je les ai connus au premier jour d'école.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et on ne s'est plus quittés jusqu'au jour d'aujourd'hui. Et voilà, ça c'était la belle époque. Après, il y a d'autres personnes, mes camarades de classe de l'époque, mes profs de l'école de l'époque. Après, je fais le primaire à Pékin, à Djamogun. J'ai l'entrée en sixième. On va au collège Chérif Mohamed Al-Abid Ptijani à Pékin. D'accord. En face du centre, le Pôle Sédat Saint-Gaude de Pékin. Je fais mes classes là-bas aussi. Je rencontre d'autres personnes, d'autres rencontres. Je fais là-bas de la sixième à la troisième. Et de là-bas, je vais au lycée Limamoulaï, qui est le seul lycée à l'époque du département de Pékin. Pareil, d'autres rencontres, d'autres personnes, d'autres générations, et ainsi de suite. Je me fais ensuite, je vais à l'université de Dakar, à la faculté de droit pour une année, et ensuite je vais en Tunisie, étudier en Tunisie. Donc c'est ça mon parcours, et je ne suis pas déconnecté du football. C'est ça la question que j'allais te poser. La question c'est là où je reviens. Donc pendant tout ce parcours, je suis au Sénégal, je vis sur la terre sénégalaise. Je transfère ma passion de l'ASSEC d'Abidjan à tes amis ? Tout simplement, non, sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Et ironie du sort, je viens au podcast en vert et blanc, avec un cœur vert et blanc.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    C'est mon côté, c'est mon côté Diarrafe de Dakar. Parce que j'arrive ici, je me mets à aimer le Diarrafe de Dakar. Ok. Et à suivre le Diarrafe de Dakar dans son championnat. À rencontrer ses joueurs. plus tard quand je vais en Tunisie où je fais mes études. Je rencontre d'anciens joueurs du Diarrafe qui sont professionnels en Tunisie. On se fréquente, on devient des amis et ainsi de suite. Les gens diront que j'aime les clubs populaires. Quand je pars d'ici, je vais en Tunisie étudier. Je deviens supporter de l'espérance de Tunis. Taraji Yadaoula. Et quand je vais aller voir les matchs, je me mets dans le cop. Avec les supporters, je chante comme eux.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne savent pas, c'est quoi le cop ? C'est dans le stade,

  • Speaker #0

    le lieu où les supporters ultra se retrouvent. Je regardais mes matchs dans le cop. Et après, je me retrouve à travailler pour l'espérance de Tunis. Pas directement, mais indirectement. Je deviens le prof de français des joueurs anglophones de l'espérance de Tunis.

  • Speaker #1

    Mais comment ils te repèrent ?

  • Speaker #0

    Parce que j'y vais moi-même, au culot.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    J'arrive en Tunisie, je m'inscris à l'université arabe des sciences, je commence à faire du journalisme et de la communication. On est en 98, à la veille de la Cannes, je me pointe, je vais dans un journal, je regarde, il y a trois journaux francophones, Le Temps, Le Renouveau et La Presse, qui sont les trois principaux quotidiens du pays, francophones. Après, tu as d'autres quotidiens arabophones, dont Saber. Donc, je regarde sur l'ours du journal, je vois le siège du journal et je me rends là-bas avec ma demande de stage. J'arrive, je dépose une lettre de demande de stage. Je vois le responsable de la direction des sports. Il est là, il s'appelle encore Tarek Harbi. Il est là, je monte, je me présente, je suis Sénégalais, je suis étudiant en journalisme et en communication. Je voudrais faire un stage ici au journal Le Temps. Je regardais un peu, donc voilà. Je suis venu avec ma demande de stage et tout. Il s'assoit, qu'est-ce que tu as envie de faire ? J'aime le football. Je faisais déjà des contributions. Je n'étais pas journaliste à proprement parler au Sénégal, mais je faisais des contributions. Déjà en classe de seconde-première, il y avait les journaux Wolf Sud qui avaient des pages contributions où tu écrivais un article, tu envoyais, et s'il était assez bon, on le publiait. D'accord. Mes articles, moi et Barka, nous publions déjà des articles en classe de seconde, de première et terminale. Wow. Dans ces journaux-là.

  • Speaker #1

    Toi, articles,

  • Speaker #0

    foot ? Oui, non, foot et politique. D'accord. Par contre, ce que les gens ne savent pas d'autres, autant je suis passionné par le football, mais j'ai la même passion pour la chose politique africaine, la géopolitique africaine. Ok. Ça m'intéresse beaucoup. Je continue, je suis ça au quotidien. En fait, parce que j'étais un gros consommateur d'informations, déjà à mon jeune âge. À 10 ans, 12 ans, j'écoutais en continu RFI, en fait, juste pour les infos. J'écoutais RFI, j'écoutais les correspondants, les différents correspondants d'RFI dans les différentes capitales africaines, les comptes rendus de football africain sur RFI, Gérard Dreyfus, Philippe Zygraff. C'est des gens dont les voix m'ont accompagné. parce que j'écoutais beaucoup ça. Olivier Roger, Anne Lemire, les correspondants, Charles, France 2, il y avait Charles Anderlein à Jérusalem parce qu'il avait une voix exceptionnelle. Donc je regardais le JT de TV5 qui reprenait beaucoup le JT de France 2 juste pour écouter la voix. J'entendais les questions sur Israël et la Palestine parce que c'est Charles Anderlein qui était le correspondant permanent et il avait une voix exceptionnelle. Si tu retapes aujourd'hui Charles Anderlein, France 2 en va chercher, tu me diras Charles Anderlein, c'était le correspondant de France 2 à Jérusalem. Ces envois étaient magnifiques. Et de là-bas aussi, je commence à aimer le reportage, en fait. Et donc, pour revenir en Tunisie, Tarak Arbi, je dépose ma lettre de stage, je rentre chez moi, tranquille. Mais tous les jours, j'allais à l'entraînement de l'espérance. Mon université n'était pas loin de l'entraînement de l'espérance. Donc, quand je sortais de l'université, j'allais regarder l'entraînement de l'espérance. Il était ouvert au public. Et au centre de formation de l'espérance, il y avait quatre jeunes Sénégalais. avec qui je me suis lié d'amitié. À Médan, là où ils étaient quatre, il y avait un jeune qui venait de Pékin, un de Médina, un de Dakar, et un de l'intérieur du pays. J'allais les voir, j'entrais dans leur chambre, à l'hôtel du parc. Ils étaient au centre de formation, au basement de l'hôtel du parc. Et j'allais regarder les entraînements. Et un jour, je croise, il y avait quatre joueurs nigériens qui jouaient là-bas. Il y avait Gabriel Okolosi, que j'avais connu, il avait joué en Côte d'Ivoire à l'Africa Sport d'Abidjan. Il y avait Edith Agoye, qui est aujourd'hui un de mes meilleurs amis aussi dans le football. Il y a eu Julius Agahowa. qui était également, qui venait d'arriver, qui avait fait une belle Coupe du Monde Junior, et l'Espérance l'avait recruté. Et il y avait Michael Edoresi. C'était quatre joueurs nigériens. C'est des anglophones. La Tunisie est un pays francophone.

  • Speaker #1

    Francophone, oui. Alors,

  • Speaker #0

    donc, je vais vers Edith Agoyer. Je lui dis, I am a student in journalism. I can be your teacher in French if you want to take some French lesson. Le culot. Le culot. Il me dit, yeah, yeah, that's a good idea. Why not ? On a commencé. Et il me payait. Et c'est avec cet argent que j'y vais. Après, j'ai dit, c'est plus besoin qu'on m'envoie de l'argent parce que j'essaie de me débrouiller avec les piges que j'avais au journal le temps. Et ce que je donnais comme cours, ça me permettait de vivre.

  • Speaker #1

    Donc, le journal, il te prenne en stage.

  • Speaker #0

    Le lendemain, M. Harbi m'appelle. Ah, M. Goloko, vous commencez quand ? Je dis, mais c'est quand vous voulez. Il me dit, venez demain à 11h. J'ai fini l'école à midi, donc je viens directement. Effectivement, j'arrive. Le premier jour, je suis en interne et je regarde et tout. On est proche, on est vers février 98, on est proche de la Cannes qui va commencer au Burkina Faso. Maintenant, je me dis, qu'est-ce que tu veux faire ? Je dis, je veux signer une chronique pendant la Cannes. Puisqu'on va vers la Cannes, j'aimerais bien signer une chronique et je vais l'appeler les chroniques de Fofo. Fofo, c'était le nom de la mascotte de Burkina 98.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était un paysan avec un tengadé, un chapeau paysan là, sur la tête et tout, c'était ça la mascotte. Et ça s'appelait Fofo. J'ai dit je vais signer une chronique de Fofo, les chroniques de Fofo, et ce sera ma contribution pendant cette canne-là. Il m'a dit ok, propose-nous quelque chose. Donc je fais un rappel, je me mets dans la peau de Fofo pour raconter des souvenirs de canne. Donc je reviens sur les différentes cannes passées, celles qui m'ont marqué, et j'avais eu la chance moi de suivre la finale de la canne 84 en live en Côte d'Ivoire. On pourra revenir là-dessus après, sur les parties anecdotes, et je vous expliquerai pourquoi. Donc je signe un premier qui est assez un rappel de ce qu'est la canne. Le lendemain, ça passe. La chronique passe. Je vois mon nom, la chronique. On me fait une belle colonne avec la photo de Fofo, les chroniques de Fofo. Je vois l'article, mon nom signé. Je suis tout fier.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Le lendemain, j'arrive. Deuxième jour de stage. J'ai dit à Kamel Dahlaoui, qui est un collègue. J'ai dit, mais Kamel, j'ai envie de faire. Comment on appelle l'équipe nationale de Tunisie ? Il dit, il n'y en a pas de surnom. On l'appelle l'EN. équipe nationale de Tunisie. Et puis il m'a dit, il y a un journaliste saoudien qui avait essayé de les appeler les cavaliers de l'Arabie, mais ça n'a pas pris. J'ai dit, est-ce que il y a un animal symbole de la Tunisie ? Il m'a dit, oui, l'aigle. Ici, c'est l'aigle qui est le symbole. Il y a même un festival de l'aigle qu'on organise tous les ans à Krumeri. J'ai dit, ok. J'ai fait un article sur le champ. Je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ?

  • Speaker #1

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc l'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Les aigles de Carthage, c'est moi.

  • Speaker #1

    Pour que les gens réalisent. On est en quelle année quand tu dis ça ?

  • Speaker #0

    En 98.

  • Speaker #1

    On est en 98 aujourd'hui.

  • Speaker #0

    La Tunisie doit jouer son premier match 3-4 jours après. J'explique. Et je dis, pourquoi le Carthage ? Je venais d'arriver, je suis arrivé en Tunisie en novembre 97. On est en février 98. C'est la Cannes qui commence. L'équipe nationale, je commence à faire déjà mon stage et tout. Et le nouvel arrivant que je suis en Tunisie voit Carthage partout. L'aéroport s'appelle Carthage. Il y a un quartier qui s'appelle Carthage-Salambeau. Il y a le festival de théâtre qui est le festival de Carthage. Le festival de film est celui de Carthage. Donc tout rapporte à Carthage. Je rappelle que, et on les appelle les Carthaginois dans une histoire auparavant. Donc tout ramène à Carthage. Et puisque j'ai demandé l'animal symbolique, il m'a dit aigle. Et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? Jusqu'au jour d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est ma trouvaille.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux que les gens comprennent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, je suis jeune étudiant, je ne connais pas les enjeux du business et tout. Imagine si je protégeais ce nom-là, je serais devenu milliardaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que c'est ça que je veux que les gens comprennent. C'est qu'aujourd'hui, on est en 2025, tout le monde appelle l'équipe de Tunisie les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est moi, c'est ma trouvaille. Si tu vas sur les forums des Tunisiens, ils te disent tout le temps. Le nom vient d'un journaliste sénégalaise du nom d'Ali Ougoloko.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'aujourd'hui... Alors, j'ai tellement de questions, mais est-ce qu'aujourd'hui... tu te rends compte toi-même de ce que tu as créé. Parce que ça veut dire que, incha'Allah, quand on ne sera plus là, ça continuera d'être les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Ça continuera. Ad vitam aeternam. Et c'est la seule satisfaction que je tire de ça. C'est mon invention.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est dans l'histoire du football mondial. Et on ne parle pas d'un football local. C'est vraiment dans l'histoire du football mondial.

  • Speaker #0

    Parce qu'antan, ils ont fait des Coupes du Monde, plusieurs Coupes du Monde. Et surtout, lorsqu'ils se qualifient pour la Coupe du Monde 98, on commence déjà à les appeler les aigles de Carthage Parce que quand je fais l'article, deux jours après, à la veille, le jour où la Tunisie doit jouer son premier match, le journal Le Temps, qui est le journal principal du pays, titre à sa une, les aigles de Carthage entrent en lice.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu vois ça ?

  • Speaker #0

    C'était exactement le 8 février 1998, l'article.

  • Speaker #1

    Mais en fait, quand toi tu vois ça, quand tu vois que le plus gros média local a repris...

  • Speaker #0

    Je deviens heureux. J'entends après aussi sur RFI. et jusqu'au jour de maintenant, aujourd'hui, tout le monde parle de la Tunisie comme les aigles de Carthage et c'est ma trouvaille. Incroyable donc ça veut dire que déjà à ce moment-là tu marques déjà sans le savoir l'histoire du football mondial en créant une appellation qui va rester Advita Eterna les aigles de Carthage, c'est moi et ça marque également mon passage en Tunisie

  • Speaker #1

    Incroyable et moi la question que je voulais te poser C'est parce que tu sais, tu as parlé du fait que quand j'étais jeune, tu avais tes cahiers où tu mettais tes copies.

  • Speaker #0

    Tes cahiers de sport.

  • Speaker #1

    Tes cahiers de sport. Tu as déjà cette passion d'écouter la radio et tout. Mais à quel moment tu sais que c'est ce que tu veux faire comme métier ? Parce que tu sais, on a parlé du fait que tu finis tes études, tu vas au lycée Limah Moulay, tu finis...

  • Speaker #0

    C'est ici à Dakar. Je fais du droit. Tu fais du droit.

  • Speaker #1

    De base, tu t'orientes dans le droit.

  • Speaker #0

    Je m'oriente dans le droit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je décide... J'ai l'occasion, parce que, alors, il faut rappeler que l'année où j'ai mon bac, avec Barca, on avait une accréditation pour l'université de Reims, en Champagne-Ardennes, pour aller faire Sciences Po en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Sauf que c'est en pleine année 94-95, c'est la loi Pascua-Debré. Ils prennent une loi qui dit que tous les étudiants étrangers qui veulent aller étudier en France, la filière qu'ils veulent poursuivre, Si elle existe dans leur pays, ils ne peuvent pas avoir de visa pour ça. D'accord. Donc, on a un refus de visa à l'époque, en 95, après le bac, 95-96. On a un refus de visa, on nous refuse le visa, donc je ne peux pas aller en France. Je reste ici, je vais en vacances au village, je vais m'inscrire à la fac de droit. Je fais une année ici en droit, mais sans vraiment avoir la tête à ça.

  • Speaker #1

    Tu as la frustration de...

  • Speaker #0

    J'ai la frustration de n'être pas parti. J'avais une soif de savoir que je pensais ne pouvoir pas être satisfait ici. Immodestement d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi j'avais pensé ça. Mais c'est la fougue de la généalogie. Oui, bien sûr. Donc voilà, je reste une année à la fac de droit ici. Je me débrouille pas mal en droit, parce que je me souviens, l'ancien ministre d'affaires étrangères, Ismaël Amadior Fall, est mon assistant de droit constitutionnel. Je me souviens qu'en décidant de partir en Tunisie, je lui ai fait une lettre pour lui dire que j'ai décidé d'aller faire du journalisme et de la communication en Tunisie. Et il me répond. par cette lettre-là en disant, ah c'est dommage parce qu'il pense que j'avais beaucoup de potentiel pour être un très grand juriste. Parce que j'étais passionné aussi. Je vous disais, j'étais passionné par la chose politique. Et c'est ça qui m'a mené à choisir du droit. Je vais faire du journalisme et de la communication parce que je suis influencé par un oncle qui travaille ici, qui est allé en France, qui a fait l'EFAP, l'école des attachés de presse en France, qui rentre et qui commence à travailler, qui se retrouve directeur de la communication à la B6, à la banque. de venir sur nos banques aujourd'hui, sans faire de publicité. Et il travaille là-bas, donc il m'influence. Il fait journalisme, il fait com. Je lui ai dit moi aussi, j'ai envie, je vais changer de cap. Je veux faire du journalisme et de la communication.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu vois quelqu'un dans ton entourage qui est journaliste.

  • Speaker #0

    Qui est journaliste, qui est communicant et j'aime ce qu'il fait et tout. Il travaille pour la Pana aussi, l'agence de presse panafricaine, Pana Presse. Il voyage énormément sur le continent et tout. J'adore, j'aime déjà le continent. Je le vois partir, donc j'ai envie de lui ressembler. les gens veulent faire comme lui. Et donc, je me décide d'aller faire journalisme et communication avec son aide aussi. D'accord. Donc, c'est comme ça que j'atterris en Tunisie. Je m'inscris en journalisme et en communication à l'Université arabe des sciences. Maintenant, pour revenir sur la partie du stage, comment je tombe dans le sport ? Je vais au journal Le Temps. Quand je rencontre les gens de la maison, je leur dis, moi, je veux faire la page internationale. Vous parlez des situations politiques, des trucs et tout, ils me disent non. On est en pleine période de la loi de Ben Ali en Tunisie. Ils disent ici que les étrangers n'ont pas le droit de parler politique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, choisissez un autre département où vous voulez aller. Puisque j'aime le foot, je dis, je vais au sport. C'est comme ça que je tombe dans le sport. C'est comme ça que j'ai créé les aigles de Carthage. C'est comme ça que je deviens proche des footballeurs africains et étrangers qui jouent dans le championnat tunisien, sur lesquels je fais tout le temps des articles. Et c'est comme ça que j'ai eu le contact avec Edith Agoye, le footballeur nigérien, dont je deviens le prof de français. Et lui, il me ramène au Colosi, il me ramène à Gaoua, des gens qui aujourd'hui sont encore mes amis. Pascal Agaoua élimine le Sénégal à la Cannes 2000 au Nigeria. Je suis son prof de français en Tunisie. Il est allé jouer à la Cannes, il a éliminé mon pays. Et après avoir marqué le début, il m'appelle le soir même après le match. « Alio, I'm sorry. » « Don't worry. » Et Benin Boy, je l'appelais Benin Boy parce qu'il vient de l'état de Benin au Nigeria. « Benin Boy, don't worry. » C'est ok, tu as fait très bien, félicitations. Mais tu as terminé mon pays, ce n'est pas bien. Et tes gens étaient inférieurs à nous. Parce qu'on a souffert, on a joué sous une forte pression, il y a eu de l'envahissement de terrain. L'équipe du Sénégal avait été très très brave, mais au final, elle s'est fait éliminer. En plus, Agawa, il sort du banc pour marquer 2 buts contre le Sénégal et nous éliminer. Mais c'est une défaite fondatrice, parce que c'est elle qui nous permet de construire l'équipe de 2002 qui nous amènera après à la Coupe du Monde. Et voilà. Donc après la Tunisie, je reste en Tunisie. Je continue mon chemin avec le journal Le Temps. Je rentre au Sénégal.

  • Speaker #1

    En quelle année ?

  • Speaker #0

    En 2001.

  • Speaker #1

    2001, d'accord.

  • Speaker #0

    2000-2001, je rentre au Sénégal. Je commence à travailler chez Dakar ce soir. Je travaille un peu chez Nostalgie, Radio Nostalgie. Je présente le journal des sports avec Fema Odu Girandou et son âme. et avec... Sous la direction de Paul Saviot, qui nous donne les clés du métier en matière de radio. Donc je commence à faire un peu de radio, je fais de la presse écrite avec Dakar Soir. Et à un moment, je me dis, pourquoi pas lancer mon journal ? Parce qu'il n'y avait plus aucun journal sportif qui paraissait. J'ai dit, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et je n'ai pas un seul sou. Challenge ! Je suis avec un oncle, Ismail Abba. J'ai dit on va appeler le journal, on va l'appeler l'équipe Sénégal. L'équipe. On se débrie bon an, mal an, j'écris tout le journal. T'écris tous les articles ? Quasiment tous les articles. Et par moments pour ne pas faire monotone, je change de nom, je prends des pseudos. Le Sati Ghiba qui est le nom de mon grand-père, je prends, je signe avec lui. J'avais une petite amoureuse, j'ai même signé un article avec son prénom. De ma go de l'époque. Pour montrer genre qu'il y a d'autres personnes qui travaillent dans le journal. Qui a une équipe. Qui a une équipe. Et dans l'ours même, je mets le nom de tous ces pseudos-là. Parce que c'était fréquent à l'époque. Il y a plein de journalistes qui signaient avec des pseudonymes. Donc je fais le journal. Et pour publier le premier numéro du journal... Je suis associé à mon oncle Ismaël Abba, qui aujourd'hui gère le GECOS, le Journal de l'économie du Sénégal. C'est mon oncle, on était associés. On lance ensemble, on s'engage dans l'aventure. Ismaël a une voiture, une Renault 21. On n'a pas d'argent, mais on a un compte bancaire. Les coûts de production du journal s'élèvent à 800 000 CFA à l'époque. D'accord. Et on doit le faire imprimer par le journal Le Soleil.

  • Speaker #1

    Les coûts de production pour combien d'exemplaires ?

  • Speaker #0

    C'était 5 000 exemplaires, je crois. Ok. 5 000 exemplaires à 800 000 CFA.

  • Speaker #1

    Et pour que les gens comprennent bien, c'est 800 000 de l'époque, ce n'est pas 800 000 de maintenant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 800 000 de maintenant. Alors, avec Ismaël, on demande au soleil est-ce qu'on peut payer par chèque ? Ils disent oui. On n'a pas d'argent sur le compte. Mais j'ai dit Ismaël, allez, vas-y, on fait le chèque. On donne. Maintenant, le temps qu'Isaïe cherche le chèque. On dépose tout l'argent des revendus, des reventes, on dépose sur le compte. C'est comme ça qu'on sort le premier numéro de l'équipe. Premier exemplaire. Ça cartonne. Deuxième exemplaire. Amine Baké est championne du monde au championnat du monde d'Edmonton au Canada. Elle fait la une. Troisième, bam, le Sénégal s'est qualifié à la Coupe du monde.

  • Speaker #1

    Mais comment tu distribues les journaux ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je t'ai dit, moi Ismaël, on fait la production, on fait la réalisation, on l'amène à l'imprimerie, on tire, on prend, on signe un truc avec ADP, on dépose un lot chez ADP, l'autre lot c'est nous-mêmes.

  • Speaker #1

    C'est vous qui allez le vendre ?

  • Speaker #0

    On va le distribuer, on va le vendre. Les matchs du Sénégal, je prends des jeunes de mon quartier sacré-cœur que j'amène et qui vont revendre le journal dans les tribunes. Impressionnant, belle expérience. Belle expérience. Le journal est très très bien accueilli. Il y a eu aujourd'hui des grandes plumes africaines qui ont signé dans mon journal. Il y a James Copnell qui aujourd'hui travaille pour la BBC, Ndiaye Sessambou qui est chez RFI, Ousmane Ndiaye qui était directeur de TV5 Afrique. Ce sont des journalistes qui sont passés à mon journal d'équipe à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est incroyable et tu vois, moi je suis désolé de t'interrompre sur ça, mais c'est que... Tu sais, les gens aujourd'hui vont voir à Lugoloco, pour des gens qui vont découvrir, tu sais, les gens ont le raccourci facile. Et les gens, ils vont te voir, ils vont voir ta carrière, ils vont voir ce que... Ah, il a de la chance. Et tu vois, des exemples comme ça, de détermination, de croire en soi, de volonté, d'aller sur... On n'a pas d'argent, mais on le fait. On n'a pas de gens pour distribuer, on va distribuer nous-mêmes. De toujours trouver des solutions et d'avancer. d'écrire tous les articles tout seul.

  • Speaker #0

    Tout seul, on le lance. C'est un journal de 12 pages.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé, il y a combien de pages ? Il y a 12 pages, tu imagines ?

  • Speaker #0

    12 pages que je remplissais avec des articles de très bonne qualité. Je faisais les interviews, je les décortiquais moi-même et tout. Mais voici aussi l'autre chose. Ce journal, l'équipe que je lance, en 2001, le Sénégal joue les préliminaires qualificatifs. pour la Coupe du Monde. De 2002, oui. Ils font 0-0 contre le Bénin, comme on appelle à Cotonou.

  • Speaker #1

    Toujours c'est béninois. Désolé, Karen. Désolé.

  • Speaker #0

    Et ils jouent ici, à Dakar, au Sade-le-Polse d'Acingor. C'est la première sélection de El Hadjou Diouf.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    J'ai lancé mon journal d'équipe. Il y a déjà deux numéros qui sont parus. Je suis en tribune de presse, assis avec un grand frère journaliste béninois. qui émerveille toute la tribune de presse, Félix Peperipe Sehunde, qui est devenu un très grand ami. Il fait le direct sur la radio béninoise de ce match-là. Et à côté de moi, il y a un journaliste européen. Je suis assis entre eux deux, à la tribune de presse. Pendant tout le match, je ne calcule pas le journaliste européen qui est à côté de moi et tout. Maintenant, on finit le match fini. Au fin de la partie, j'ai dit c'était un plaisir de lui serrer la main. Vous travaillez pour quel média ? Pour l'équipe. J'ai dit oui. Je dis, moi, j'ai un journaliste qui s'appelle l'équipe Serre. Je sors le journal, je le lui donne. C'était Franck Ramela.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Le journaliste français. Je le lui donne. Et puis, il regarde. Il dit, ouais, mais c'est bien fait et tout. Je lui dis, vous êtes ici ? Vous êtes à quel hôtel et tout ? Il me dit, je suis au Pullman. Je lui dis, demain, je passerai vous amener le premier numéro et je viendrai prendre des conseils, voir comment ça peut aider et tout. Monsieur Franck Ramela a changé ma vie dans les médias. C'était une rencontre. qui aujourd'hui a fait de moi ce que je suis devenu. Le seul fait d'avoir sorti mon journal, de lui avoir présenté, je vais le voir le lendemain au Pullman à son hôtel. Je m'annonce à la réception, il descend, je lui ramène l'autre exemplaire et tout. Et je lui dis, voici ce qu'on fait et tout. Et puis il me dit, ah tiens, je vais revenir au Sénégal. Parce que je cherche à faire un documentaire sur Patrick Vieira depuis six mois. Un reportage sur Vieira, ses origines sénégalaises et tout. Mais il y a une sorte de mur de silence qui s'oppose à moi. j'ai aucun contact, j'ai aucune... piste. Et comme ça, à l'audace, je lui dis, non, c'est pas grave. Moi, je te retrouve, je te trouve tous les contacts des gens de Vieira. Ça, c'est aucun problème, ça. Il me dit, tu es sûr ? Je dis, oui. On s'échange nos numéros, il rentre le lendemain. La vie, hein. Le lendemain, je suis assis, je dors chez moi, à Sacré-Cœur. J'ai un grand frère, Basdia, qui a un ami qui s'appelle Matar Koume. On partageait tous la même grand place, on buvait le thé ensemble et tout. Et je leur dis, ah moi, tiens, j'ai rencontré un journaliste français, il cherche les contacts de la famille de Vieira au Sénégal et tout. Et Matar Koume qui me dit, mais Vieira, c'est mon ami d'enfance, on a grandi ensemble. Je dis non, oui.

  • Speaker #1

    Tu mens.

  • Speaker #0

    Il me dit non, je te jure. Il me dit, ici à la rue, c'est Cap d'Arabie. Je dis oui, on m'a dit que c'est d'Arabie. Il dit, mais Vieira, on a grandi ensemble. Si tu viens, je te montre tout. et Matar commence à me donner tous les numéros de téléphone. Oh là là ! Le lendemain, je t'ai dit. Et donc moi, deux jours après, j'envoie tous les contacts à Pat Frankra. Mais là, il devient fou.

  • Speaker #1

    Il dit non, lui, il est sérieux.

  • Speaker #0

    Je lui donne son nom, l'oncle de Vieira, les amis d'enfance de Vieira, la maison où Vieira a grandi, là où il est né. Tout, tout, tout, tout. Il me dit, waouh.

  • Speaker #1

    Tu es efficace.

  • Speaker #0

    Je suis efficace. Il me dit, écoute, je montre tout ça, je fais le programme, je reviens. Et il revient deux, trois mois après. On fait tous les circuits ensemble. Je suis un peu le fixeur en fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un fixeur, je fais une sorte de fixeur. Et il a l'honnêteté de signer l'article en ajoutant mon nom parce qu'il dit c'est la contribution que je ramène qui lui permet de faire ce parti, de réaliser ce réel. Et imagine quoi, Olivier, je suis payé pour cette pige-là. C'est la première fois que j'ai compris que le journaliste pouvait faire vivre son nom. J'étais sur des salaires de 50 000 au Sénégal, je ne sais pas, à l'époque. 50 000, 20 000 et à la fin du mois le patron de presse donne 25 000 il te dit les 25 000 après on verra et donc tu t'imagines dans cette pige j'arrive à avoir il me fait gagner de l'argent et le moment où il part, il me dit mais tu es déjà venu en France ? J'ai dit non je suis jamais venu en France j'aimerais vraiment faire un stage à l'équipe Mais ici, quand j'avais eu le bac, je voulais partir, j'ai demandé le visa, on m'a refusé le visa et tout. Il m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème. Il rentre en France, il m'envoie une lettre d'invitation de stage de l'équipe, il me met un rapport avec le responsable sport de l'ambassade de France, ici à Dakar, qui était M. Benézé à l'époque, Jean-Pierre Benézé. Et Benézé aussi se prend d'affection pour moi, il lui explique un petit peu ce que je fais. Et Benézé a été entraîneur également, il avait détecté Sylvain Ndiaye. Il était entraîneur de foot à l'époque. Il s'est retrouvé dans ses pérégrinations. Il était instructeur FIFA. Il s'est retrouvé en poste à Dakar, à l'ambassade. Donc vous avez déjà des atomes crochus. Jean-Michel Benézi, on a des atomes crochus. Il m'aime bien et tout. Il m'invite chez lui. Je vais prendre le café et tout. Et je vais déposer mon visa. Grâce à lui, je trouve un rendez-vous. Je dois déposer le visa. Et le visa, il sort. et l'obtention du visa. Donc mon premier voyage en France c'est pour aller faire un stage à l'équipe.

  • Speaker #1

    Et la question que je voulais juste te poser, est-ce que ce monsieur de l'équipe il sait que c'est toi qui écris tous les articles ou tu l'as pas dit ?

  • Speaker #0

    Non je l'ai pas dit. Donc en plus... À Franck Ramella je l'ai pas dit. Si après plus tard parce qu'on est devenus très proches, très amis et tout.

  • Speaker #1

    Mais sur le coup il sait pas que c'est toi en plus.

  • Speaker #0

    Mais je vais en France, je vais faire le stage et le Sénégal tombe dans le même groupe que la France. Bah oui, bah oui. Et du coup, puisque le Sénégal est adversaire de la France pour la Coupe du Monde, il me propose déjà à Abidjan d'être le correspondant de l'équipe ici. Je deviens correspondant de l'équipe, c'est comme ça que je deviens correspondant de l'équipe. L'équipe est France Foot, appartenant aux mêmes médias. Quelques temps après... Un autre de France Football vient à Dakar pour faire un reportage sur le football au Sénégal en général, sur Fadiga, Bruno Metsu, El Hachduf et tout. On doit aller à Thiers, c'est qui ? C'est Pascal Ferré, qui a fini directeur de France Football. Pascal Ferré vient, Franck lui donne mon contact, Pascal arrive à Dakar, on est ensemble, on fait ensemble tout le travail également de médias, une semaine, dix jours à Dakar, on parcourt tout le Sénégal pour parler du football. Pascal rentre en France, il est tout aussi satisfait, il me propose aussi d'être le correspondant en même temps aussi de France Football. C'est comme ça que je suis déjà correspondant de l'équipe et de France Football. Et la Cannes, on est en fin 2001, 2002 arrive, on va à la Cannes, au Mali.

  • Speaker #1

    Au Mali, sacré Cannes, qu'on a toujours dans la gorge.

  • Speaker #0

    En temps, Franck Ramela donne mon contact à Hervé Penault et à Sébastien Tarrago, qui sont aussi deux journalistes français, qui doivent venir couvrir la Cannes pour l'équipe. D'accord. J'arrive, je rencontre Hervé et avec Seb Tarrago, ça se passe super bien, on est tout le temps ensemble et tout, la Cannes se passe super bien. Un jour, je tombe sur un journaliste français, à la veille du match du Sénégal, qui est Gilbert Bribois, de l'RMC, qui m'interviewe. Il sort son agra, il fait le truc, il tend le micro, il me pose des questions, je reprends. J'ai fini, il m'a dit, vous êtes sûr ? Vous dites que vous êtes journaliste sportif ? Et presse écrite, j'ai dit oui. Il m'a dit, non, je pense que tu es fait pour la radio. Tu devrais faire de la radio. J'ai dit, ah bon ? Il m'a dit oui. Et Bribois... parle de moi entre collègues français entre eux et certainement il se retrouve le soir pour dîner il leur dit ouais je rencontre un jeune journaliste sénégalais très très bon il parle de moi le lendemain albert carpentier qui travaille pour europe 1 m'invite sur son émission incroyable je fais dans la même semaine rmc europe 1 rt RTL, France Bleu, parce que mon nom, les gars commencent à se dire, à parler de moi, en fait. Et chacun veut m'inviter sur ses émissions, parce qu'ils disent, je suis un sacré client, je donne de bons biscuits, je connais l'histoire des joueurs.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça que j'allais dire. Moi, je pense qu'il y a le côté, il voit que tu es un homme de médias, tu as l'expérience Ils voient que tu as la connaissance. C'est ça. Parce qu'il ne faut pas que les gens oublient qu'ils nous écoutent ou qu'ils nous regardent. C'est que le jeune Aliu est déjà imprégné de foot. C'est ça. Il connaît tous les noms des joueurs. C'est exactement ça. Et souvent, ces journalistes français ne connaissent pas l'histoire de ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas d'anecdotes sur ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et toi, tu leur donnes en gros tout ce savoir, toute cette connaissance du football africain.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est comme ça que je me retrouve. Gilbert Bribois repart en France il parle de moi aussi en interne à la rédaction et du jour au lendemain il m'a dit tu ne veux pas être notre correspondant à Dakar parce que le Sénégal est dans le même groupe que truc je dis avec plaisir et RMC c'est le moment c'est le début d'RMC ils ont une émission phare qui s'appelle Mondial Foot où il y a des grosses voix Jean-Michel Larquet Fred Hermel Treni Jean-Philippe Rességuier François Pessenti Laurence Gourmelon les plus grosses voix Du football français. Sur RMC. C'est comme ça que je me retrouve premier africain sur les antennes d'RMC. Tous les dimanches, j'interviens sur RMC.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Je signe dans l'équipe, je signe dans France Football, j'interviens sur RMC, je commence à travailler pour ces grands médias français, tout simplement parce que le hasard du calendrier a voulu mettre le Sénégal sur la route de la France. Je deviens correspondant de ces journaux et ça me fait vivre. Je gagne mon premier million avec ça. C'est-à-dire, c'est là où je réalise. La première fois qu'on me fait le virement, après la Cannes au Mali, l'équipe me demande mes coordonnées bancaires. RMC me demande mes coordonnées bancaires pour me payer tout. On me transfère mon argent. J'ai plus d'un million.

  • Speaker #1

    Je suis de vieux fou.

  • Speaker #0

    Et j'ai dit, mais ce n'est pas possible. Donc, le journaliste peut rapporter un million à quelqu'un.

  • Speaker #1

    En si peu de temps.

  • Speaker #0

    En si peu de temps. Mais c'est le destin. C'était mon destin. C'était écrit.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le destin. et clairement parce que le... Tu ne saisis pas ta chance de remettre ton journal que tu as fait à ce journaliste français quand tu as l'occasion ? Tout peut changer, toute l'histoire peut changer.

  • Speaker #0

    Tout change. Et l'équipe et France Foot étant des références en France, tel qu'un journaliste français, que ce soit télé, radio, presse écrite, doit venir en France, je ne sais pas comment il s'arrange, il arrive à avoir mon numéro, mon contact. Il m'appelle, je fais le travail de fixer. C'est comme ça que je reçois David Astorga. qui venaient pour Eurosport à l'époque. Aujourd'hui, on est très amis. Je reçois Romain Delbello pour RF1, pour TF1. À l'époque, ici, on travaillait ensemble. Donc, je deviens une sorte de fixeur pour tous les médias français.

  • Speaker #1

    Tu es une référence.

  • Speaker #0

    Je deviens une référence.

  • Speaker #1

    Parce que tu délivres aussi le travail qu'il faut derrière.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ça qui mouve aussi le réseau. Bien sûr. Ça mouve tout le réseau de la presse française. Sportive, la presse française, sportive en même temps. Et par ricochet, je commence à être le correspondant aussi de TV5 Monde. Et je suis carrément envoyé spécial de TV5 sur les différentes cannes. Parce que TV5 n'a pas assez de moyens pour envoyer pendant un mois, six mois, des journalistes. Donc je vais à Paris, je vais me présenter, je dis, je vais faire la canne. Je sais que vous n'avez pas d'envoyé spécial, mais je peux vous faire des envois à partir de Paris, des stand-up. Ils me donnent un micro, le logo TV5, je voyage avec. Je deviens correspondant de TV5.

  • Speaker #1

    Mais tu repars encore au culot au TV5.

  • Speaker #0

    Je repars encore au culot à TV5.

  • Speaker #1

    C'est ça que les gens que je veux qu'ils retiennent.

  • Speaker #0

    Après ?

  • Speaker #1

    tes opportunités ne viennent pas que par hasard. Tu vas les chercher, tu vas les créer.

  • Speaker #0

    Oui, je vais les chercher, je vais les créer. Et après TV5, je fais TV5, je réalise, je produis une première fois pour TV5. Je cherche un caméraman, on filme et tout, je pose ma voix et tout, on en voit. TV5 payait à l'époque 450 euros la minute. Et ils me commandaient des sujets de 1 minute 30. La seconde en termes est payée. Si tu fais un sujet de 1 minute 2, même tu es payé. Une minute, deux secondes, tu es payé deux minutes. Je fais... Comment je dis ? Il y a de l'argent ici.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça le nerf de la guerre.

  • Speaker #0

    On va créer. Et chemin faisant, Canal Plus se lance et se découvre une vocation africaine. Il lance Talent d'Afrique. Est-ce que tu sais que c'est moi qui ai constitué la première équipe de correspondants de Talent d'Afrique ?

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Ils ont tous travaillé. En tant que j'ai créé ma boîte, je crée Goal Communication. J'ai dit maintenant, je suis producteur, j'ai dit à Canal, vous venez de commencer, vous avez une émission qui s'appelle Talents d'Afrique, moi j'ai la possibilité de vous mettre des correspondants dans chacune des capitales africaines. Aujourd'hui, Charles Mbuya, Moussavou, Bia, comment il s'appelle, t'as des noms, Koku, ce sont des gens qui ont travaillé leur première expérience sur Canal à travers ma boîte. C'était des correspondants à Ouagadougou, à Lomé. À Kinshasa, à Dakar, c'est moi qui mets en place ce premier réseau avec Agathe Ponant à l'époque, qui était chargée de prod. C'est comme ça que je me retrouve à produire pour Canal+, dans l'émission Talents d'Afrique, à travers ma boîte.

  • Speaker #1

    Incroyable, le parcours il est incroyable.

  • Speaker #0

    En temps, j'ai profité de mon expérience au Nigeria plus tard pour améliorer mon anglais et tout. Je commence à travailler pour la BBC, consultant pour la BBC sur les émissions parce que je parle anglais également. Je fais des commentateurs en live en français et en anglais pour la BBC pendant la Cannes de la Guinée-Côte d'Orient en 2015. La première Guinée-Gamon 2012, la Cannes de Guinée 2012, je suis commentateur carrément. J'ai fait des matchs comme consultant pour la BBC en français, aussi bien en français qu'en anglais. Emmanuel Coste avec tous les autres.

  • Speaker #1

    Donc tu présentes le match en anglais ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je suis commentateur, je suis consultant en anglais. Il y a un commentateur et je suis son binôme et je le fais en anglais parce qu'en temps, j'ai appris à améliorer mon anglais et je n'ai jamais fait de cours d'anglais spécifiques. J'ai profité de mes différents séjours dans les pays anglophones pour améliorer mon anglais. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je fais même de la traduction. Il m'arrive d'être le traducteur du président de la CAF à des conférences de presse en traduisant les mots de l'anglais au français. Pour vous dire à cœur vaillant, rien d'impossible en fait. Et j'ai une propension à beaucoup assimiler les langues. J'assimile très, très vite les langues, en fait. C'est peut-être mes origines peules qui le font ou la langue peule que j'ai maniée. Mais j'ai cette propension-là à assimiler assez vite les langues ou en tout cas à les apprendre assez vite. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je m'exprime aussi bien en français qu'en anglais. Je crie, je lis, je traduis. Et c'est comme ça que je commence à produire aussi pour France. Et toutes les portes s'ouvrent après. Je deviens correspondant d'un journal japonais qui s'appelait Weekly Digest Sports.

  • Speaker #1

    Un journal japonais ?

  • Speaker #0

    Japonais, Weekly Digest Sports. J'ai été leur correspondant pendant plusieurs années. Ouais. BBC, TV5. Et après, je commence à écrire pour le site de la CAF.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fais le site de la CAF et on est vers 2006, les éminatoires de la Coupe du Monde arrivent. Je deviens également éditeur sur le site de la FIFA, FIFA World Cup. Je m'occupe de l'équipe du Togo, l'équipe de Côte d'Ivoire et l'équipe du Ghana. Les trois équipes africaines qui étaient qualifiées à cette Coupe du Monde 2006. Et le premier article que je fais sur le site de la FIFA, et bien évidemment, je rends hommage à ma légende Youssouf Ofana.

  • Speaker #1

    Tu reviens aux origines.

  • Speaker #0

    Je reviens aux origines. Je pars, le fameux match Côte d'Ivoire-Cameroun, où le Cameroun les gagne chez eux trois, où font dormir les Ivoiriens à 17h. C'était le 4 septembre 2005. C'est la date de mon retour en Côte d'Ivoire, 18 ans après que je sois parti. J'ai quitté la Côte d'Ivoire le 16 septembre 1986 pour venir au Sénégal. J'y suis retourné le 4 septembre encore. Le jour où je partais de la Côte d'Ivoire, il y avait un match éliminatoire, Coupe du Monde, Côte d'Ivoire, Ghana. Moi, j'étais dans l'avion. C'était un vol Nigeria Airways qui me ramenait à Dakar. Et le 4 septembre 2005, il y a ce fameux match où je travaillais au Nigeria et je viens... couvrir le match pour FIFA.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    FIFA World Cup.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    Je rencontre Henri Michel. Une anecdote, j'arrive à l'hôtel, je me fais virer de l'hôtel. Pourquoi ? Alors, Felsi Didialo, qui était à l'époque l'intendant de l'équipe de Côte d'Ivoire, trouve que quand je suis arrivé, j'ai monté un petit studio dans la chambre parce que je faisais de la production avec un ami nigérien aussi, Tunde Adelakoun. On monte notre petit studio, on fait venir quelques joueurs pour les interviewer. Il apprend. À l'hôtel du Golfe, ils demandent manu militari qu'on soit expulsé de l'hôtel.

  • Speaker #1

    Parce que vous faisiez des interviews de la chambre ?

  • Speaker #0

    On a pris une chambre à notre nom qu'on payait et tout. Et on avait ce rapport. Moi, j'allais chercher les joueurs, je les amenais. Ils se posaient pour nous faire des interviews. Et je me suis fait... Ils nous ont fait virer de l'hôtel. Ils nous ont fait virer de l'hôtel. On s'est fait rembourser la chambre. On est partis prendre un autre hôtel. Et plus tard, Sidi Diallo est devenu mon ami. On a rigolé un peu à son âme aujourd'hui parce que ça a été un grand dirigeant du football ivoirien. Il a gagné la canne avec eux. Et voilà, je travaille au Nigeria. Après, je reviens au Sénégal. Je commence à travailler pour allafrica.com, qui est le premier site internet d'information sur l'Afrique. Je commence d'abord aux headquarters à Washington. Je bosse à Washington pendant huit mois. Ensuite, j'ouvre le bureau de l'Africa de Lagos au Nigeria. Après, j'ouvre celui de Dakar. Je reviens à Dakar en ouvrant le bureau de l'Africa. Et puis en 2008, je décide, allez, c'est bon de travailler désormais pour moi-même. À ton compte. Parce que je trouve qu'en travaillant pour moi-même, j'ai plus de liberté pour faire mes voyages. Je n'ai pas besoin d'une autorisation préalable pour aller travailler et tout. Et j'ai gagné plus. Je trouvais que je gagnais plus d'argent. Je travaillais moins et je gagnais plus d'argent. Donc, je suis resté dans cette veine. Après, je me suis laissé à l'entrepreneuriat. Je créais des entreprises. Je commençais à parcourir le monde, à croiser sur mon chemin des joueurs qui m'ont fait rêver, des grandes légendes et créer, nouer des amitiés. Et de telle sorte qu'à un moment donné, je me rends compte, je me dis waouh, je m'arrête, je me dis waouh. En fait, ce que j'ai réussi, c'est de pouvoir créer un réseau autour des dirigeants du football africain, des légendes du football africain et des médias du sport du football africain. C'est tout l'écosystème.

  • Speaker #1

    Ah non, vraiment, c'est tout l'écosystème. Et c'est ça que j'allais demander. Et plus tard,

  • Speaker #0

    en développant maintenant avec les annonceurs potentiels.

  • Speaker #1

    Ce que j'allais demander, c'est ça. Est-ce que tu as des moments où tu arrives à réaliser... Tout ce que tu vis ou tout ce que tu as vécu, parce que j'ai l'impression qu'il se passe tellement de choses et ça va tellement vite.

  • Speaker #0

    Ça va trop vite, ça se passe tellement...

  • Speaker #1

    Est-ce que le passionné de foot, parce que tu restes quand même un passionné de foot...

  • Speaker #0

    Je suis encore un gamin devant le football. Est-ce que tu arrives à rester... Oui, j'arrive à rester zen, parce que pour la bonne et simple raison que je me dis, c'est vrai, j'ai peut-être du mérite, mais c'est Allah.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    franchement,

  • Speaker #1

    il y a une part de destin et il y a une part de travail.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de part de travail, beaucoup de part de sacrifice, mais je remets tout entre les mains d'Allah. Tout est de sa volonté. Ce que j'ai dit aux gens, c'est mon intime conviction, tout ce que j'ai dans la vie, ou tout ce qui m'arrive dans la vie, est de la seule volonté d'Allah. C'est le maître de notre temps, de notre destin. C'est le commandeur de notre espace. Mais je le remercie, je lui rends grâce parce qu'il m'aurait tout donné à travers ma passion. C'est ça, j'ai la foi. Je crois dur comme fer. Je ne suis peut-être pas le plus méritant, mais il m'a donné ce qu'il n'a peut-être pas donné à beaucoup de jeunes de mon âge ou qui ont fait le même métier que moi. Et ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il t'a donné un talent. Il t'a donné ce talent-là, mais tu as su aussi...

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    Foncez ! Parce que moi c'est ce que je retiens de la discussion, c'est que tu n'as pas d'opportunité pour faire un média, mais tu crées quand même un média. Tu rencontres un journaliste français, tu ne sais pas c'est qui, tu entends qu'il est de l'équipe, tu sautes sur l'occasion. Tu as un événement football qui arrive, tu vas voir TV5, tu leur dis, moi j'ai ça pour vous.

  • Speaker #0

    Et tu sais pourquoi je dis ça ? Parce qu'ils me mettent toujours au bon moment et au bon endroit. Et avec la bonne personne.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je travaillais avec... Mais aujourd'hui je parle à tout le monde. Sur le football mondial, oui, j'ai croisé aussi des grands décideurs du football mondial. J'ai croisé toutes les légendes du football mondial. Mais aujourd'hui, des footballeurs qui m'ont fait rêver et que j'ai admiré quand ils étaient footballeurs sont mes amis, avec qui je fais des jokes les plus drôles, avec qui je partage des moments. Aujourd'hui, il y a deux semaines, j'étais avec Claude Makelele.

  • Speaker #1

    Le grand Claude Makelele.

  • Speaker #0

    Le Claude. Je lui rappelle, j'ai dit, Claude, je te découvre pour la première fois au FC Nantes. Tu joues sur les côtés, dans un match où tu remplaces Thierno Youm. À l'époque, la télévision sénégalaise, RTS, diffusait les matchs du championnat de France. Il me dit « Ah ouais, tu te souviens ? » J'ai dit « Ouais, ouais, je me souviens » . Il me raconte, il me parle de ses relations avec Thierno Youm à l'époque, qui aujourd'hui aussi est un grand frère. Et c'est des gens, j'étais gamin quand ceux-là jouaient. Et je les adorais. Eric Cantona vient au Sénégal, fait un voyage parce qu'il doit produire une émission,

  • Speaker #1

    ce sport,

  • Speaker #0

    ce Eric Cantona, himself. Et Eric vient chez moi, rentre dans ma maison, se pose dans mon salon avec son grand frère. J'en profite d'ailleurs pour lui présenter mes condoléances parce qu'ils ont perdu leur maman il y a à peu près une dizaine de jours, deux semaines. Ils sont posés chez moi, Eric Cantona, himself. Un joueur que j'ai kiffé. Tu vois ce que je veux dire ? Et on discute, au bout d'une heure de discussion, il m'a dit « Waouh ! » Lui-même, il est impressionné. J'ai dit « Mais c'est pas possible, je ne peux pas impressionner Eric Anton à moi. » Il est impressionné par mes connaissances de l'Afrique et mes connaissances du football. C'est ce que j'allais dire. C'est une passion qu'il lit autour de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire. Parce que moi, tu vois, ce qui m'impressionne depuis tout à l'heure quand on discute ensemble, c'est de voir la faculté, la capacité que tu as de te souvenir des noms, des dates, des lieux. Je pense que c'est aussi un de tes talents. C'est cette capacité de mémorisation et de pouvoir, tu vois, tu es capable de dire le premier match où tu as vu Claude Makelele jouer, de savoir qui l'a remplacé, quelle position il était. Tu peux être passionné de football, mais combien de gens vont se souvenir de ça ?

  • Speaker #0

    Tout ça, c'est enfoui dans ma tête. Je regarde mon premier match de Coupe d'Afrique des Nations en live en 1984. Ça fait combien d'années ? 84 et maintenant 41 ans aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tu t'en souviens comme si c'était hier ?

  • Speaker #0

    Comme si c'était hier. Parce que le jour de la finale, le président Félix Feuboyny décide d'offrir l'entrée gratuite. La Côte d'Ivoire étant éliminée, la finale se joue entre le Cameroun et le Nigeria.

  • Speaker #1

    Et pour remplir le stade, il dit ?

  • Speaker #0

    Pour remplir le stade, il dit, c'est gratuit, je suis à Kumasi, je file, je prends le bus 32, j'arrive au stade, au Feuboyny, je vais au stade, je m'assois.

  • Speaker #1

    Et tu m'assistes à une finale de l'acte ?

  • Speaker #0

    Je m'assiste à une finale. Dès que je rentre, je vois Joseph Antoine Bell au rond central, en train de se chauffer en faisant des arabesques avec le ballon. J'ai dit mais comment il arrive à faire ça ? Et Jojo, je lui raconte ça. Jojo me dit mais merde, je comprends. Je me disais avant ce petit, il fait chier. Partout, je le vois. Ah, je comprends. Il dit à lui, mais non, je comprends. Pourquoi ? Je pensais que tu étais juste un casse-couilles, tu fatigais et tout, mais ça, tu étais passionné en fait. Et c'est la première fois que je vois Jojo Jojo, aujourd'hui c'est un grand frère. Roger Mila, j'ai contribué à organiser le jubilé des 70 ans de Roger Mila. Il m'a invité, je suis parti à Yaoundé. Roger, tu imagines ce qu'il représente Roger Mila ?

  • Speaker #1

    En plus toi t'es fan du PSG.

  • Speaker #0

    Roger Mila c'est autre chose, c'est une légende vivante du football. Quand je vais au Ghana, je vais chez Abedi Pelé. Je vais rendre visite à Abedi Pelé chez lui à la maison. Maestro, je l'appelle Maestro.

  • Speaker #1

    Les gens qui t'ont fait vibrer petit.

  • Speaker #0

    Oui, qui m'ont fait vibrer petit sont aujourd'hui mes amis. Quand j'ai un Maestro, dès que j'ai dit Maestro, je dis, ah, alliou, parce que j'adore l'appeler Maestro parce que c'est un Maestro. Ça fait chaud au cœur pour le supporter parisien que je suis. Parce qu'Abedi, c'est le grand frère. Anthony Bafo, on se parle régulièrement. J'étais avec Jérémy Njitap il n'y a pas longtemps. Sam, Pichichi. Samia Leto, je le découvre à la Cannes 2002. Il vient avec beaucoup d'assurance, beaucoup de classe. Il est jeune. Il y a Puma qui fait une conférence de presse avec tout le monde ensemble. Les trois pays qui sponsorisent, Cameroun, Égypte et le troisième pays, je crois, c'était peut-être la Côte d'Ivoire, je ne sais pas qui. Sam, il arrive, il joue encore à Mallorque, mais plein d'assurance. Le gars, il parle, j'ai dit, ouais, j'aime les joueurs comme ça. Parce que j'ai toujours aimé les joueurs qui s'affirment. qui croient en leur talent et qui ont du culot et en plus il avait du talent je voyais ça déjà et c'est pour ça que je n'ai pas été surpris par le parcours de la carrière qu'il est en train d'avoir aujourd'hui Didier pareil quand je rencontre Didier la première fois que je rencontre Didier c'est dans un aéroport le Sénégal va jouer un match amical contre la Tunisie je suis avec un ami qui travaille chez Air France, on est en transit à Paris On voit les éleveurs de l'équipe de Côte d'Ivoire qui sont en train de partir à Abidjan et aussi jouer un match amical. Je trouve Didier assis par terre à l'aéroport Charles de Gaulle. Il jouait à Le Mans à l'époque avec les cheveux frisés. Je viens vers lui, ça va c'est Didier Drogba. C'est bien ce que vous faites en ce moment, vous allez où ? Il me raconte, reste sans discute. 10, 15, 20 minutes et après chacun prend son vol et on est parti. Je le retrouve après, au gré des matchs, on se rencontre, je le vois, on l'appelle Daizoko. Jusqu'au jour où il m'invite également chez lui, par le trichement de son agent Tierno Seydi, je me retrouve à la table de Didier Drogois, chez lui, à la maison. Et on parle. Le jour où il est fait ambassadeur de la Ligue 1, il me dit, Aliou, je vais être fait ambassadeur de la Ligue 1, j'aimerais bien que tu sois là. Je vais à la place Beauveux, là-bas, au siège de la LFP. Je suis avec Didier. Et on discute, on parle de tout, on parle de rien. Yaya Touré, pareil. Wanko Kanu est venu chez moi à la maison. JJ, je vois JJ, je dis JJ, you play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. Je lui rappelle les chansons que les fans chansaient pour lui. JJ, I go give you my sister. JJ, I go give... Elle dit, ah, ah, Oga, you so much. You play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. What a player. A Mokashi, Daniel. Quand je l'appelle Daniel Amokashi, il dit non, that's not my name, call my correct name. Et là je dis, Daniel fucking Amokashi, yes, that's my name. Tu vois, des gens qui m'ont fait rêver, Wanko Kanu, Kalusha Boalia, JJ Ausha, Daniel Amokashi, c'est des joueurs qui ont marqué le football africain, Didier Drogba, Samuel Eto'o, Seydou Keïta. Je suis parti à la mecque avec Seydou Keïta. On a fait la ombre ensemble. Quand je vais au Mali, c'est Sidiou qui vient me chercher. Il m'a même visité son usine, ses installations. Momo Sisoko. Aujourd'hui, c'est un frère. Et Sidiou Emmanuel Adebayor. C'est des frères.

  • Speaker #1

    Mais je pense que justement, tous ces joueurs-là te donnent ce respect, pour moi en tout cas, parce qu'il y a plusieurs choses. C'est un... Il voit que tu n'es peut-être pas sur le terrain, mais tu as autant de connaissances de football que ça. Ça, il respecte.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Deux, à ce moment-là, je pense que tu es peut-être un des seuls journalistes qui les met en lumière sur le continent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et sur les médias internationaux.

  • Speaker #1

    Sur les médias internationaux. C'est pas faux. Qui prend leur défense. C'est pas faux. Souvent quand des médias peuvent être très critiques envers eux. C'est pas faux. Surtout parce que c'est des joueurs étrangers. C'est pas faux. Donc tu vas au charbon pour eux.

  • Speaker #0

    Au charbon pour eux. Et souvent pour d'autres, j'ai trouvé des opportunités filles de business. Tu leur proposes ? Des choses qui les ont permis d'avoir, de gagner des choses. Et c'est pareil, les joueurs sénégalais, ça, j'en parle pas. Un joueur, Djoman Sy Kamara, je l'ai accompagné toute sa carrière. Il raconte l'article qu'on fait sur lui, ce Kamara est un cas. Jusqu'au jour où je rencontre son père, sa mère, je suis le maire du mariage de Djoman Sy Kamara. On est à Rome, avec ses amis d'enfance, sa famille, ses intimes, ses proches. Il me donne l'honneur. de célébrer son mariage avec son épouse Fadila John Mancini, c'est le petit frère que j'ai accompagné pendant toute sa carrière. On est partis partout ensemble. Quand il a joué en Turquie à Eskechir, quand il a joué au Celtic Glasgow, quand il a joué à Fulham, à Leicester, partout. Partout, jusqu'au jour d'aujourd'hui, quand il décide de faire un pas. de créer son académie. On fait la réflexion ensemble sur le nom à donner à AFE. Aujourd'hui, quand il décide d'être consultant média pour Canal, je le pousse et tout. Joe, c'est la famille. C'est mon frère. Je ne parle pas de Diouf, Fadiga, Alassandour aujourd'hui qui est quasiment mon associé, Salif Diaw, quelqu'un avec qui je discute beaucoup, on échange beaucoup. Et même avant eux aussi, les joueurs d'avant, Mamadou Diallo, Seybani, Moussa Abadian, c'est des légendes africaines, Jules Bocandé, Feu Bocandé. Aujourd'hui je suis en contact avec la famille de Jules, son épouse est quasiment une sœur, ses enfants je connais très bien. Pareil, Thierry Neuilloum, Omar Gheysen, Pape Fall, l'équipe de 86. c'est des gens avec qui aujourd'hui j'interagis et avec qui je suis en contact y compris la génération actuelle aujourd'hui, je travaille beaucoup avec Khalid Koulibaly que je conseille beaucoup que j'accompagne Ismaël Jacobs, des jeunes joueurs qui sont là mais avec qui je... parce que quand je suis rentré également dans la tanière comme chargé de com pendant la dernière coupe du monde au Qatar ça m'a rapproché aussi de certains joueurs et c'est pas seulement des joueurs sénégalais Je suis Franck. caissier et aujourd'hui je travaille avec Serou Girassi, lui qui est la valeur la plus sûre du football africain aujourd'hui c'est le visage le plus en avant, il a fini meilleur buteur de la Champions League de l'année dernière super attaquant, garçon pétri de qualité, qui veut mieux investir sur l'Afrique, qui veut accompagner je l'ai accompagné, aidé à créer son ONG, Africa New Rondement qui veut de l'entraide en Diahanke, parce qu'il est Diahanke d'ethnie Merci. Et c'est un garçon que j'accompagne aujourd'hui en Guinée, à Conakry. Pareil en Côte d'Ivoire, je discute beaucoup avec Franck Kessier, partout, tous les anciens légendes nigériennes, Lucas Radebe, c'est la famille, Joseph Yobo, feu Yerachidi Yekini, avant qu'il décède, je l'avais interviewé, on avait fait des grandes interviews ensemble. Je parcourais le continent à la rencontre des fils du continent, qui ont marqué notre football, qui ont marqué notre époque, qui ont fait bouger les lignes sur notre football. Pareil chez les techniciens aussi, les entraîneurs, j'en connais, algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, partout.

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'allais te demander, c'est parce que justement, tu as vécu toutes ces vies, parce que finalement, ce n'est pas une vie que tu vis. J'ai l'impression que tu vis...

  • Speaker #0

    Dans le foot, j'ai vécu plus de mille vies. Plusieurs vies. Ça, on peut le dire, oui.

  • Speaker #1

    En tant que supporter de l'équipe du Sénégal, il y a déjà cette période justement de 2001-2002. Comment tu la vis toi en tant que... parce que tu as deux entités dans ta tête. Tu as le journaliste qui vit cette période là, tu as le fan de foot qui vit cette période là et tu es au cœur de l'action.

  • Speaker #0

    Et mieux, et c'est vraiment Olivier merci pour ça parce que tu me donnes l'occasion de dire merci à une personne. Parce que grâce à cette personne, j'ai vécu cette Coupe du Monde de 2002. Parce que tout simplement, à l'époque, je détenais le seul média sportif, mais j'avais été injustement mis de côté par notre association parce que je n'avais pas d'accréditation média à l'époque pour aller faire la Coupe du Monde 2002.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal parce qu'il y a 20 journalistes. Le Sénégal a 20 accréditations, mais l'association de la presse qui gérait à l'époque avec la FIFA n'en attribuait que 18.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À l'époque, j'ai le seul journal sportif du pays. Je ne suis pas accrédité. Alors, la fille du président de l'époque... Madame Singeli Watt, parce que vous me donnez l'occasion vraiment de lui dire merci. Merci, merci, merci, merci pour tout. Parce que c'est grâce à elle que je vis cette Coupe du Monde. D'accord. Parce que tout simplement, Singeli m'avait vu à l'œuvre pendant la Cannes 2002 au Mali. Ce que je n'ai pas dit, il y a une équipe de Arte, la chaîne de télévision documentaire franco-allemande, qui fait un documentaire carrément sur moi. Waouh ! Ils me prennent ici, ils me suivent à Dakar, au studio de Nostalgie, sur le terrain, chez moi à la maison. Ils m'accompagnent avec ça jusqu'au Mali. L'équipe de caméra me suit au Mali, suit mon quotidien, vient me filmer chez mon oncle malien, le docteur Mamadou El-Bechir Gologo, qui est le premier ministre de l'information du Mali, après l'indépendance, qui est un cousin à mon père. Quand j'arrive au Mali, je ne sais pas où aller, c'est là-bas que je vais habiter chez mon oncle. Donc l'équipe de Arte me suit là-bas. Et le jour du premier match du Sénégal, l'équipe de Arte me suit avec trois caméras. Ok. J'arrive, la tribune de presse est à côté de la tribune des officiels, tout le monde me regarde.

  • Speaker #1

    Tout le monde te voit arriver avec des staffs.

  • Speaker #0

    Avec des caméras autour de moi, des micros et tout, ils voient des Européens partout qui suivent et qui sont en train de faire le documentaire. Cindy Eliassi est à la tribune officielle, elle voit, je lui fais un coucou de là-bas, ça va, parce qu'on s'était connus au coup d'envoi du Tour du Sénégal devant le Palais de la République. À l'époque, elle était à fond dans le sport. Donc on fait ça, je deviens amie avec Cindy Eli, on s'échange nos numéros, on se parle de temps en temps. Et un jour, elle a besoin d'images sur l'équipe du Sénégal qu'elle ne trouve pas. Alors, j'avais l'habitude, quand j'allais au Cannes, c'était l'époque des VHS. Les vidéos, j'achetais des VHS vierges. Je demandais à mon frère tout le temps de m'enregistrer des matchs du Sénégal.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Parce que j'aimais bien, à mon retour de Cannes, de bien suivre les matchs en colère, regarder à nouveau. Parce que quand tu es dans le feu de l'action en tant que journaliste et tout, il y a plein de choses que tu rates. Mon frère m'a enregistré tous les matchs du Sénégal via Canal et on me branchait le VHS. J'achetais les cassettes vierges et j'enregistrais tous les matchs. J'ai signé l'île un jour, quelques jours avant la Coupe du Monde. Elle m'a dit « tiens, je cherche des images de l'équipe du Sénégal. » Je n'arrive pas à en trouver du tout. J'ai appelé à la RTS, mais c'est un peu compliqué. Je lui ai dit « écoute, je les ai, j'ai tous les matchs. » J'enregistre d'habitude tous les matchs du Sénégal. Mais là, je ne suis pas à Dakar. Je suis en train de partir à Richard Toll. Suite à la possibilité d'envoyer quelqu'un pour aller chercher, je peux demander à mes frères de te l'amener. Sauf que j'habite à Yamouguen, au fin fond de la banlieue, dans le quartier de Darurahman, chez mes parents. Je ne suis pas sûr que Sinyeli... Aurait pu débarquer. Aurait pu débarquer ou se retrouver là-bas. Je lui dis non. Ce qu'on va faire, je travaillais aussi déjà pour la maire de la ville, qui était Mme Feu Adyaratou Dabassibi, une maman aussi pour moi. qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière. J'ai dit, si tu as un motard envoyé, dis-lui de demander la maison de la mère de Jamugensi Kapmao, Madame Adyaratu Dabasibi. Je demande à mon frère d'amener tout de suite les VHS là-bas. Donc mon frère récupère les VHS, il les amène chez la mère. C'est-à-dire qu'il va y avoir un motard qui vient chercher les cassettes VHS et qui les ramène, qui les récupère. Moi, tranquillement, je suis dessus de ne pas avoir d'accréditation. Et puis, mon père voit que je suis triste, en fait. Il me dit, qu'est-ce qui se passe ? Je dis, c'est dommage, je rêvais d'aller à la Coupe du Monde, mais finalement, je n'irai pas. Parce que je n'ai pas trouvé d'accréditation.

  • Speaker #1

    Alors qu'on rappelle qu'à ce moment-là, tu as ton magazine.

  • Speaker #0

    Je suis le seul qui a un journal sportif sénégalais. Je vis ça comme une injustice. Mais je garde la foi. J'accompagne un ami d'enfance avec qui j'étais au collège, Abdukhadim Sam. Il revient des États-Unis, il a sa belle voiture, il veut aller à Richatol voir quelqu'un. Ils m'ont dit, on y va ensemble. Pour m'évacuer, j'ai dit, bon, j'y vais. Je vais avec lui à Richardol. Sauf que je parlais à mon père, je lui ai dit, ouais, les trucs sont envoyés. Mon père m'a dit, écoute, si les bénédictions peuvent faire quelque chose, tu as ma bénédiction pour aller à la Coupe du Monde et tu iras à la Coupe du Monde. En interne, j'ai dit, mon père, qu'est-ce qu'il raconte le vieux, lui aussi. Comment je vais y aller ? Les gars, ils partent dimanche. On est jédis. ce que je te dis les gars vous devez voyager dimanche soir Donc, je pars. Je suis à Richatol le soir. J'appelle Signélie pour vérifier si elle a reçu les VHS et tout. Elle me dit oui, c'est bon, merci et tout, c'est gentil. Elle me dit tu vas à la Coupe du Monde, toi ? J'ai dit non, j'ai pas eu d'accréditation. Donc, je n'irai pas. Sauf que le chef de l'État, le président Abdullahi Ouad, décide de prendre en charge tous les 20 personnes pour la Coupe du Monde. Notamment les 18 journalistes accrédités.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    A ma grande surprise, je reçois Merci. Je rentre le lendemain à Dakar, je suis en nostalgie, en train de travailler normal, je sors du journal, du studio, je fais le journal des sports, je reçois un coup de fil de Signéli qui m'appelle. Allô, allô, bonjour, ça va, ça va, tiens, prends ce numéro, va la voir. Tu dis, tu viens de la part de Madame Signéli-Watt. Je dis, ok, j'appelle la dame. Et la dame me dit où son bureau se trouve en ville. J'arrive, c'était une agence de voyage. Je m'assois, je dis c'est Signélie qui m'a demandé de passer vous voir. Je m'assois, tranquillement, j'attends la dame, elle s'affaire, elle fait deux, trois trucs. Et puis elle me tend une enveloppe. je disais quand même dit c'est votre billet pour Séoul.

  • Speaker #1

    On est jeudi.

  • Speaker #0

    On partait à Séoul dimanche. On est jeudi. J'ai dit, what ? Oui, Madame Signéli m'a demandé d'où. J'appelle Signéli. Je dis, c'est quoi ça ? Elle me dit, non, écoute, je pense que tu le mérites. Mon père... va recevoir demain les journalistes, ils vont les donner. Il y a 20 personnes, j'ai demandé à ce qu'on te rajoute parce qu'effectivement, tu fais du bon boulot. C'est comme ça que je dois aller à la Coupe du Monde 2002. Mashallah.

  • Speaker #1

    J'imagine la joie dans ton cœur.

  • Speaker #0

    J'étais tellement heureux que j'ai oublié un tronçon du billet. Parce que le billet d'avion qui doit nous amener à Séoul. On fait d'abord un vol Sabena, Dakar, Bruxelles, Bruxelles-Paris. Et Paris, on fait un vol Cathay-Pacifique, Paris-Hong Kong, Hong Kong-Séoul. Et on descend à Séoul, on a au moins 2h30 de route à parcourir pour arriver là où on doit habiter. J'oublie le Dakar-Paris, le Dakar-Bruxelles-Bruxelles-Séoul, je l'oublie dans le bureau de la dame.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    On ne sait pas comment la dame remet le billet à Signéli, qu'elle remet à un autre motard qui le ramène chez moi. Ce jour-là, j'étais chez mon grand-père à Sacré-Cœur, on me ramène le billet là-bas. Maintenant il faut trouver le visa. Parce que ceux qui sont accrédités sont exempts de visa. J'ai dit à Cindy, c'est bien, c'est gentil, j'ai tout, j'ai tout, mais j'ai pas de visa. Elle me dit, t'inquiète pas, va tout de suite le lendemain matin. À 9h, 10h, elle me dit, va à l'ambassade de Corée. Je vais à l'ambassade de Corée, j'attends, je me mets mon visa, tac, tac, tac, je fais, je sors de là-bas, l'ambassade du Japon même qui m'appelle, on vous attend, monsieur, vous êtes où, monsieur, donnez-moi le coup. J'arrive, l'ambassade du Japon me donne le visa, direct. Je garde encore ce passeport avec moi.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr, ce passeport, il est collecteur.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça, je dirais, je ne remercierai jamais à ces Singéliouates de m'avoir a permis de vivre cette coupe du monde en 2002. Donc, vous vous imaginez en 24 heures, j'ai un billet pour aller là-bas, j'ai les visas, les autres n'ont pas eu besoin de prendre le visa parce qu'ils étaient accrédités, et je travaille pour Nostalgie, je dis à Paul Saviette, qui est le patron de Nostalgie, voilà ce que Signel m'a offert, il faut que j'aille maintenant, il me faut des frais d'admission. Paul ne réfléchit pas, il me donne une partie de l'argent, il me dit quand tu arriveras, on avait la possibilité de se faire envoyer de l'argent à Marche de Sang. C'est comme ça, je vais revoir mes parents. Ils prient pour moi, ils me font la bénédiction. Le soir, mes autres collègues sont surpris. Tu vois où je suis ? Je dis, je vais là où vous allez.

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous allez partir tout seul ?

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans le groupe. Une fois que je suis dans le groupe, je suis intégré, tout se passe bien, on va à la Coupe du Monde, exceptionnel. Mais sauf que, puisque je n'ai pas d'accréditation, je suis avec mes frères journalistes, quand on arrive par moment, on me retient devant la porte. Je ne peux pas regarder les entraînements, parce que c'est très carré, il y a plein de sécurité. Si tu n'es pas accrédité, tu ne rentres pas. La même Cindy Lee qui prenait sur elle tous les matchs et me donnait un billet pour aller voir les matchs du Sénégal. Le fameux match Sénégal contre France où on gagne 1 euro. À la fin du match, les gens voient Amara Traoré courir le long du terrain avec un drapeau. Ce drapeau, c'est moi qui l'ai acheté à 20 dollars avant de rentrer dans le stade. Et quand on a gagné, j'étais tellement en extase parce que j'étais à côté des familles des joueurs. Quand les joueurs viennent, je prends le drapeau, je le jette sur la pelouse. Amara, il le ramasse, il fait le tour d'honneur avec le drapeau.

  • Speaker #1

    Je vais retrouver cette image.

  • Speaker #0

    tu peux le retrouver il y a l'équipe qui avait fait un documentaire là-dessus il y a l'image avec Amara le drapeau il fait le tour il finit il remet le drapeau à Macan qui était Tonton Macan qui était l'intendant de l'équipe nationale à l'époque ce drapeau c'est moi qui l'ai acheté chez moi je ne l'ai plus revu parce que Tonton Macan l'a gardé pour lui waouh vous voyez donc je me retrouve comme journaliste je me retrouve comme supporter mais après quand les matchs finissent je rejoins les journalistes on rentre ensemble mais je suis triste Merci. Parce que je suis venu pour couvrir en tant que journaliste. Donc, on fait tout. On fait les trois premiers matchs. Je les regarde en tant que supporter avec des tickets de stade. Je regarde les trois matchs. Et puis, changement de pays. On est qualifié pour les quarts du final. On va aller au Japon. Regarde comment Dieu fait les choses. Tous les journalistes accrédités sont exemptés des visas. Mais moi, parce que j'ai pris la peine de faire le visa du Japon au Sénégal, je peux voyager avec eux. Sinon, je n'aurais plus jamais voyagé avec eux. Parce que ce n'était pas possible d'avoir un visa à partir de la Corée. Quand Dieu aligne les planètes, le Sénégal se qualifie. L'ambassade du Japon qui t'a appelé pour te dire qu'on vous attend. Comment Dieu aligne les planètes. Donc on doit partir au Japon, on va en avion jusqu'à Busan, qui est une ville portuaire de la Corée. On doit traverser par bateau pour aller à Oita. Le match que je jouais à Oita pour aller à Osaka. On arrive à Osaka, après on va pour le match à Oita. Belle expérience, on traverse la ville, on voyage en paquebot, un gros paquebot qui fait la traversée entre les deux pays. Belle expérience, on se raconte des anecdotes, on rigole. Je partageais la chambre avec Pape Sambadyara, on dormait à deux chacun, avec qui j'ai tissé des liens forts aujourd'hui. C'est un des journalistes responsables de l'IGFM. Et voilà, on joue au football, je lui fais un tacle malencontreux, je lui blesse sa cheville, c'est mon voisin de chambre, il veut me faire un petit pont, je lui fais un tacle, je lui bousille sa cheville maladroitement, on partage la même chambre, je dois lui masser les pieds de temps en temps et tout, je lui dis je suis sorry, je suis sorry, je suis sorry. Mais de belles anecdotes, on crée des... et puis le pays joue, le pays gagne. Mais oui. Et ce qui se passe par contre... Quand j'arrive le premier jour, je remplis un formulaire de demande d'accréditation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On arrive au Japon. On va au Media Center, au centre des médias. On arrive, j'ai pas d'accréditation. On me retient devant la porte encore. Vous pouvez pas rentrer. Les gars, ils rentrent. Moi, je suis assis dehors, on me met une chaise, je m'assois pour attendre que mes confrères finissent pour qu'on rentre. Une dame me trouve là-bas. Il me dit, pourquoi tu n'es pas à l'intérieur ? Je lui dis, je ne suis pas accrédité, je n'ai pas d'accréditation. Tu as ton passeport ? Je lui dis, oui. Allons-y et découvrons. Je lui dis, non, hier, j'ai vérifié en Corée du Sud, il n'y avait rien. Mais il m'a dit, allons-y, tu ne le sais jamais, allons-y, c'est bien. Et j'avais mon passeport sur moi, parce que je sortais tous les jours avec mon passeport. Je vais avec elle, je lui donne mon passeport. La dame, elle rentre, elle tape la machine, elle lui dit le nom, mon nom, il sort. une accréditation oh la la à l'Yugo Loko, l'équipe, j'ai accrédité l'équipe France. Tac, tac, ça sort. J'ai encore la crédit ici. Je le garde aussi. Ça va, j'y suis jalousement. Je suis, j'ai mon accréditation. C'est un sténant. On me met, je reviens, on m'ouvre la porte, je rentre. Dès que je rentre, tous les journalistes ont commencé à applaudir. Les journalistes français, anglais, qui me connaissaient et sénégalais applaudissent finalement. Jean, il a reçu le sésame. il a reçu le sésame bravo bravo Et ça attire l'attention de tous les autres journalistes. Qui suis-je pour qu'une fois que je rentre, tout le monde applaudisse et tout. Et voilà, maintenant, ça m'attire toutes les autres caméras. Les gens, les caméras, télévision suédoise, télévision anglaise, parce que je parlais, j'étais parfaitement habillé. Déjà, ils m'amènent leur micro en me disant, pose des questions en français, en anglais. Je vis mon quart d'heure de célébrité, à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, comme tu dis, le Sénégal, en 2002, est en train de choquer la planète football. Vous êtes quoi, 18 journalistes sénégalais ? Donc en plus, t'en as un qui débarque comme ça et qui a la lumière de Dov Sedion, mais c'est qui lui ?

  • Speaker #0

    Exactement, et c'est comme ça que je me retrouve à parler dans tous les médias du monde. Et mes amis des RMC qui étaient là-bas m'ont dit « Ah, c'est top, Aliou, t'as ton accréditation, demain on fait le quart de finale ensemble. » Sénégal shit.

  • Speaker #1

    Henri Camara.

  • Speaker #0

    Deux buts. Le 8ème de finale. Le Sénégal-Franc, le Sénégal-Suède, je le fais en direct comme commentateur sur RMC avec François Pessenti et Jean-Nouré Seguier. Et moi-même.

  • Speaker #1

    Il faut que je retrouve cette couverture. Moi j'imagine... Alou qui commente, mais en même temps qui est supporter du Sénégal. Quand il y a les buts d'Henri Camara,

  • Speaker #0

    j'imagine pas. On devient fou. La talonnade de Pape Tchao, le but d'Henri Camara, que ce soit Jeannot, je vais dans tous les sens. Je pars en vril. Je pars en vril, mais je vois l'image d'Abdoulaye Ndiaye, un de nos grands frères aujourd'hui. Abdoulaye Ndiaye qui vit en Suisse, qui est journaliste 24 heures Suisse. Mais qu'il se jette de la tribune de presse quasiment vers l'autre tribune qui était en bas, j'ai eu peur pour lui. Pour moi, il s'est jeté. Littéralement.

  • Speaker #1

    Tellement il était dans l'émotion.

  • Speaker #0

    Le football, attention, le football peut faire des choses de malade. Parce que quand tu ne contrôles pas tes émotions, tu peux faire des folies de football. Moi, je pars en vril à l'antenne.

  • Speaker #1

    C'est quoi la plus grosse folie que tu penses que t'aies faite à l'antenne ? Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça. Je ne sais plus. Je ne peux pas me déshabiller. Mais je deviens dithyrambique. Et en ce moment, les mots viennent comme ça. Tu te dis, mais ce n'est pas possible. Il n'y a que le foot pour donner des émotions pareilles. Je fais le match avec RMC en direct. Après, je fais l'écart contre la Turquie. Malheureusement, on est éliminé. On doit rentrer. Et ça reste... une très très belle expérience au mois de rentrée je décide de m'arrêter à Paris quelques jours mais j'arrive chez ma famille à Mantes-la-Jolie je suis accueilli comme un héros et bien oui

  • Speaker #1

    Il me faut,

  • Speaker #0

    j'ai couvert la coupe du monde. Vous voyez, c'était dans l'air du temps. Et ils m'ont fait une fête à Mante-la-Jolie. Je suis mon neveu, maman de Goloko, mais toute la communauté alpolaire de Mante vient venir me rendre hommage, discuter, parler. Et c'est là où je réalise, en fait, l'exploit qu'on a fait. Et quand je vois les images de l'arrivée de l'équipe, quand ils rentrent au Sénégal et tout, je dis, ouais, j'ai vécu l'histoire, j'ai été témoin. Et encore, tout à l'heure, je vous parlais de Dieu. Dieu m'a mis au cœur, souvent, de tout. toutes les plus grandes victoires sénégalaises en matière de football. Et ça, ça n'a pas de prix, Olivier.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    La Cannes, j'étais là. Les cinq coupes qu'on a gagnées en une année, j'étais un des rares Sénégalais à avoir été présent pendant les cinq victoires même. J'étais à toutes les cinq coupes qu'on a gagnées en une année pendant la Cannes. Ça, c'est Allah. Parce qu'il n'y a rien d'autre qui peut expliquer ça. J'étais pour le Beach Soccer à Vilanculos, au Mozambique. J'étais pour le Chan en Algérie en 2017, j'étais pour la Cannes U17. On l'a gagnée où celle-là d'ailleurs ? Je ne me souviens même plus où est-ce qu'on l'a gagnée.

  • Speaker #1

    Ça t'arrive d'avoir des troubles de moi. Des troubles de moi,

  • Speaker #0

    mais j'étais là. J'étais partout à toutes ces victoires. Ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Tu dirais aujourd'hui ? C'est une grâce. Ah non, c'est une grâce.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'étais à Kinshasa, au match des Stades des Martyrs. Allah m'a mis là-bas. Je suis allé à mes profs frères et tout, parce que j'aime ce pays, j'aime son football. Et j'aime être là quand il y a des grands rendez-vous footballs sénégalais. J'ai fait les Jeux Olympiques en 2012. L'équipe qui est l'ADN de celle actuelle, parce que c'est le début de Ghana, de Cherhou, de Sadio, aux Jeux Olympiques de 2012. Et j'y étais aussi. Et donc, j'ai cette chance-là d'être là souvent, chaque fois que le Sénégal est à un grand rendez-vous de football. et ça pour moi ça n'a pas de prix ça vaut tout le bonheur du monde et jusqu'au jour d'aujourd'hui le seul moment où je ne chante pas à haute voix l'hymne national sénégalais c'est quand je suis en fonction pour la CAF et que le Sénégal joue parce que j'ai pas le droit mais en dehors de ça, moi je ne peux pas écouter l'hymne national, je le chante parce que les mots me parlent je les vis pleinement les mots de l'hymne national sénégalais Hum hum. Je connais très bien l'hymne national de Côte d'Ivoire aussi, l'Abidjanais, je la sens très bien. Justement, il y a eu un match Côte d'Ivoire-Sénégal, à Abidjan, excusez-moi, à Abidjan, où, pendant les hymnes nationaux, j'étais avec un ami malien, Maka Magasuba, je chante l'Abidjanais. Ils me regardent tous comme ça, les yeux variés. Je finis de chanter l'Irbidianeuse, on met l'hymne sénégalais, je chante l'hymne sénégalais. Je finis, Macan me regarde et me dit, mais vraiment, t'es un escroc.

  • Speaker #1

    Il faut choisir ton corps à un moment.

  • Speaker #0

    Je dis non, je dis non, Macan, je ne suis pas un escroc. Les deux pays font partie de ma vie.

  • Speaker #1

    Oui, ils font partie intégrante de ta vie, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai assimilé l'hymne national ivoirien à l'école primaire ici, parce qu'on apprenait à chanter et tout. Et l'hymne sénégalais, c'est l'hymne de ma patrie, c'est le mien, c'est celui qui m'appartient. J'ai la chance de savoir chanter les deux hymnes. Donc, je ne me prive pas.

  • Speaker #1

    Ah non,

  • Speaker #0

    bien sûr. L'hymne tunisien, pareil, je ne connais pas les paroles en arabe, mais je connais tous les refrains, je te chante tous les refrains musicals pendant les... il y a des hymnes nationaux. et maintenant ils ont une nouveauté qu'ils ont fait pendant le chant Maintenant, quand il y a un match et qu'il y a les hymnes nationaux qui sont exécutés, on voit la traduction des paroles. Et ça, c'est magnifique, ça. Je pense que ça va inspirer les fans. C'est une belle expérience, fans, de lire les significations des hymnes de chaque pays. Donc voilà, j'ai eu cette bénédiction d'être présent, d'être une mémoire vivante du football sénégalais. J'ai été témoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Même ça va au-delà du football sénégalais, c'est vraiment le football africain en général. Et justement, j'allais te demander, aujourd'hui, est-ce qu'il y a une rencontre où tu es sorti de cette rencontre et tu t'es dit, je l'ai rencontré ? Est-ce qu'il y a des idoles comme ça que tu as rencontrées qui t'ont marqué dans l'échange, dans la personnalité ? Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    Zizou, je rencontre Zizou en Afrique du Sud en 2010 à la Coupe du Monde.

  • Speaker #1

    2010 en plus, c'est pas genre Zizou prime.

  • Speaker #0

    Zizou prime à la Coupe du Monde en 2010. Il joue plus, je crois, mais il est là en Afrique du Sud. Et à la Coupe du Monde, l'anecdote, à la Coupe du Monde 2010, je traîne tous les jours avec Maestro Abedi Ayubélé, avec Christian Carambeu. Tous les jours, on est ensemble. Et avec les autres légendes. Donc je tombe sur Zizou, on discute, je fais la photo et tout. Maradona aussi. Diego Armando Maradona. Diego ! El Pibe de Oro. Je rencontre Maradona en Russie. En la Coupe du Monde 2018, dans le hall aussi, au FIFA Club. Faustino Aspria, Marco Van Basten, Ronaldo, El Fenomeno. Mais quand El Pibe sort et apparaît, ça c'est autre chose. Ouais,

  • Speaker #1

    t'arrives encore à voir des...

  • Speaker #0

    Et devine qui prend la photo ? C'est Diomancy qui me fait la photo avec El Pibe de Oro. Encore une fois, ironie du sort. Joe a encore la photo, j'ai perdu la mienne, mais j'ai dit, Joe, mon petit, c'est comment ? Envoie la photo avec El Pibé, mais là, non, il faut que tu payes, il faut que tu payes, il faut que tu payes. Après, Joe fait la photo, Fadiga fait la photo, on est ensemble au FIFA Club, Marco Van Basten, parce que j'ai été aussi un grand admirateur du Milan. Ah,

  • Speaker #1

    moi, c'est mon club, Milan.

  • Speaker #0

    Non, j'ai été grand supporter du Milan, parmi, à cette époque-là, la grande équipe avec les trois néerlandais, Van Basten, Reichskade et Gullit. Après, Il y a Van Basten, il y a Mido qui est là ce jour-là, il y a Faustino Asprilla qui est là ce jour-là au FIFA Club. Je rencontre toutes les légendes. Mais moi, c'est des gens que j'ai kiffé, que j'aimais, mais moi mon dada c'est l'Afrique. C'est l'Afrique. Moi, parle-moi des légendes africaines, je suis, je deviens fou. Parle-moi de Dr. Komalo, John Mouchouse, Opokunti. Abdou Razak, Golden Boy, Shogun Odegbami, Mathematical. C'est des noms qui me panguent. Merikani, Ejen Kabongo, Ngoi Ngoi, Gaston Mobati. Mutubi Lesantos. Oui, moi, ça, ça me parle. Et c'est des gens que j'ai croisés sur mon chemin. Ils m'ont fait rêver. Ils ont fait rêver l'Afrique. Ils ont été de grands champions. Et ça, c'est des noms qui me parlent.

  • Speaker #1

    Oui. On le voit dans ta manière de...

  • Speaker #0

    Tchernouyoum. El Hadjouf. Aujourd'hui... Et là, c'est mon meilleur ami, c'est mon meilleur ennemi. Ceux qui nous connaissent, ils disent, ils s'embrouillent tout le temps. Lui et moi, on s'embrouille tout le temps. Mais on se réconcilie tout le temps. Et je finis toujours par lui dire, fais ce que tu veux. Parce que les sensations que tu m'as procurées en tant que footballeur font que je te pardonne tout.

  • Speaker #1

    Non mais le Eladjouf de Lens, Eladjouf de Liverpool, Eladjouf de l'équipe du Sénégal.

  • Speaker #0

    Et je dis aux gens, les gens parlent de Sénégal-Suède, Sénégal-Truc, mais son référence est la finale de la Cannes au Mali en 2002. Et ça j'en ai parlé récemment avec Samuel. J'en ai parlé avec Samuel.

  • Speaker #1

    Moi je rêve d'une conversation.

  • Speaker #0

    J'en ai souvent parlé avec Rigobertson, Bahana, Kapi, Mania. qui est aussi un frère avec Moch Moch, Patrick Moma j'ai organisé aussi j'ai aidé à organiser le jubilé de Patrick Moma au Cameroun à Douala à l'époque tout ça c'est des footballeurs dont je suis aujourd'hui proche, avec qui j'aime discuter les anecdotes, les histoires Alain Guamene en Côte d'Ivoire quand il te rappelle les cannes, les trucs Abla et Traoré Ben Badi, qui est très drôle Omar Ben Salah Raymond Cala les frères Biik, François Aumont François Mambillique, André Canabillique, c'est des frères, c'est la famille. Chris Chabaninonda, Chabanin m'a appelé il y a une dizaine de jours avant de partir à Kinshasa, je ne l'ai pas eu, il m'a rappelé. Chab, tu es où ? J'arrive là à Kinshasa. Non, je suis à Paris mon frère, c'est comment ? Kins est à la maison, je dis oui, Kins est chez moi. Double brassard, on l'appelle, c'est son surnom, Chris Chabaninonda, double brassard. Parce qu'il portait le brassard de la sélection, le brassard de la Esmona. Grand attaquant. super footballeur humainement top parce que tous ces gens là en plus d'être des grands footballeurs des grands messieurs humainement c'est des gars qui sont top Didier Drogba la grande classe quand tu discutes avec Didier,

  • Speaker #1

    Samuel pareil on n'en parle même pas le Pichichi c'est un autre level mais moi je voulais te dire je rêve d'une conversation et là il y a Samuel Eto'o qui nous raconte cette finale

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait magnifique.

  • Speaker #1

    Ah non, mais ça, ça serait une discussion légendaire.

  • Speaker #0

    Une discussion comme ça, El Hage avec Sam, ou bien El Hage, Sam et Fadiga et Magnan et Rigobertson. Ah, tu vas te régaler, frère.

  • Speaker #1

    Parce que cette finale...

  • Speaker #0

    Ah non, tu vas te régaler.

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, j'ai jamais autant vécu une finale avec autant d'adrénaline, de suspense.

  • Speaker #0

    Et je te souhaiterais d'avoir Magnan avec toi. Amen. Magnan, Rigobertson. Ah non, Inspiron. Ouais. Très inspirant, parcours. C'est la dernière fois qu'il m'a parlé de son réel parcours. En fait, même les Camerounais ne connaissent pas vraiment qui est Rigobertson Bahana.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, quand j'ai eu la discussion avec Joe Manci, justement, c'est une des réflexions qu'on avait et qu'il m'a dit, on a beaucoup de mal à documenter. nos réussites, nos athlètes, notre histoire. Je voulais savoir, toi justement, qui est un homme de médias.

  • Speaker #0

    Il a dû te souffler, parce que c'est mon nouveau travail ça maintenant, c'est ce que je fais.

  • Speaker #1

    Parce que même quand tu parlais des...

  • Speaker #0

    Parce que j'ai travaillé avec Netflix sur la série Captain.

  • Speaker #1

    Ok. Et

  • Speaker #0

    Netflix, à la dernière Coupe du Monde, a fait une série sur des capitaines. Ils avaient choisi cinq capitaines. La saison 2, il y avait Koulibaly, puisque je m'occupais de Koulibaly, donc j'ai été un peu l'élément des liaisons. Et c'est de là-bas que je me suis associé avec un jeune réalisateur ivoirien qui vit à Londres, qui a bossé aussi pour Netflix, pour lancer les studios Gaolo.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les studios Gaolo, c'est notre boîte de prod qu'on a lancée. On ne veut filmer que des réussites africaines et des films documentaires. C'est dommage, j'aurais pu te montrer. Là, les teasers, je te les ai envoyés. Non,

  • Speaker #1

    t'inquiète, tu monteras en off. Vous devriez patienter.

  • Speaker #0

    Les teasers qu'on a, on était en train de faire la vie de LH Diouf, Double Ballon d'Or. On a fait un truc sur les éléphants. tout ça est en tournage, on est en train de le développer parce que c'est ce qu'il faut le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage il n'y a pas d'image les matchs dont je t'ai parlé aujourd'hui en 84, en 88, 90 le peu d'image que tu as, tu aurais peut-être Alina, l'institut national de dieu visuel de France ou peut-être quelques Youtube qui ont fait rentrer avant et maintenant Il nous faut construire maintenant notre mémoire collective africaine du football. Et pour cela, il faut que les différentes fédérations, les associations membres, continuent maintenant à produire et à archiver toutes les images qu'ils ont sur les sélections nationales, sur les joueurs et tout ça. Parce que c'est fondamental. Et c'est ça qui nous permet de nous approprier notre identité de football. Parce qu'il faut raconter nos histoires. Et il n'y a pas meilleure manière ou meilleure personne que nous-mêmes pour raconter nos histoires. Parce que nous saisissons les sensibilités culturelles. politique, économique, psychologique, environnemental, tout, on y tient. J'en veux pour prouver aujourd'hui, si un Français doit raconter l'histoire du football sénégalais, il le racontera sous le prisme français. Pareil pour un Anglais, pareil pour un Américain, pareil pour un Russe, pareil pour un Japonais. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge aujourd'hui du football africain. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé avec mes deux associés les studios Gaulo. Et la plateforme qui diffusera tous nos contenus va s'appeler Gaulo+. Gaulo, c'est griot en polar, en Wolof et en Bambara aussi. Ça s'appelle Dili et Gaulo. Et les griots, sa fonction première dans nos sociétés, c'est de raconter des histoires. Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que tu vois, regarde, quand par exemple il y a euh 2002. On a un documentaire.

  • Speaker #0

    Que Titi avait fait dans la tanière.

  • Speaker #1

    On a toute cette génération-là, on l'a regardé, re-regardé, re-re-regardé. La victoire du Sénégal à la Cannes.

  • Speaker #0

    On n'a pas de documentaire. On a un train, c'est sur ça qu'on travaille. Ça fait partie des projets sur lesquels on travaille.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu vois, même j'ai reçu le grand Mactar Ndiaye au basket.

  • Speaker #0

    Mactar au basket, oui.

  • Speaker #1

    Tu vois, il me fait apprendre que le dernier titre du Sénégal Coupe d'Afrique…

  • Speaker #0

    En 1997, en basket.

  • Speaker #1

    Ici au Sénégal.

  • Speaker #0

    Au Sénégal.

  • Speaker #1

    Donc… Le S��négal qui gagne à domicile, aucune vidéo.

  • Speaker #0

    Aucune vidéo, rien. Rien. Parce qu'on n'a pas cette culture-là. À l'époque, il y avait le monopole, la RTS, et les événements étaient enregistrés sur des bandes, et après, faute de bandes et tout,

  • Speaker #1

    on n'enregistrait pas là-dessus,

  • Speaker #0

    effectivement. Et c'est comme ça qu'on a perdu beaucoup d'archives. Et c'est en cela que la digitalisation est une chance pour l'Afrique, en fait. La digitalisation est une chance pour nous. Elle nous permettra de pouvoir mieux archiver. nos images, nos sons, nos audios, nos voix, nos écrits, pour que demain, pour la postérité, on puisse savoir qu'il y avait quelque chose qui existait avant.

  • Speaker #1

    Toi, par exemple, est-ce que, j'imagine que ça doit être très dur, mais ces magazines, ces cahiers de sport que tu avais quand tu étais jeune, ces VHS que tu faisais enregistrer, tu les as tous perdus ?

  • Speaker #0

    Certains, une partie. Mais je pense que j'ai encore des mâles et des valises de livres et de bouquins sur ma mère. Je n'ai jamais eu le temps de me poser réellement pour les ouvrir, mais je dois peut-être encore en avoir. J'ai aussi des albums photos. Des albums photos où je vais à Clairefontaine pour la première fois, des albums photos où je couvre des cannes, des trucs. J'ai quelques photos. Je pense que c'est encore chez ma mère, garé là-bas. Mais par contre, j'ai un projet dans ma maison, chez moi, de créer un musée où j'exposerai tout. Là, par exemple, mes accréditations, je les garde tous depuis presque 2000. Je garde toutes mes accréditations des grandes compétitions de football dans le monde. Je collectionne des maillots, je dois être peut-être à 300 ou 400 maillots maintenant, de tous les grands footballeurs africains. J'ai aussi des maillots dédicacés de Neymar, ça c'est important. J'ai une aile, des joueurs qui m'ont fait rêver, qui m'ont fait kiffer, j'ai eu quelques maillots de ceux-là, mais j'ai des maillots de sélection africaine, des maillots de légende africaine du football, des maillots de club mythique africain du football. Tout ça sera exposé chez moi. C'est ce que j'aimerais laisser aussi à mon enfant. Bien sûr. J'aimerais bien lui transmettre cette passion du football. À mes enfants. Je ne sais pas si c'est mon garçon ou si c'est mes filles. Mais en tout cas, j'aimerais bien leur transmettre cet héritage-là, ce legacy. C'est mon legacy. Les ballons sur les cérémonies sur lesquelles j'ai travaillé. La paire de godasses avec laquelle Didier Drogba a joué à l'inauguration du stade à Blywad. Il me l'a laissé, il me l'a dédicacé avec sa signature, c'est posé chez moi. Il y a plein de trucs comme ça. Achraf Hakimi, au dernier ballon d'or, m'a dédicacé le maillot de l'équipe du Maroc et tout. J'ai un autre maillot signé par tous les champions marocains de 1976.

  • Speaker #1

    C'est une belle collection.

  • Speaker #0

    J'ai plein de collections comme ça. Et ça, c'est ma vraie richesse, le football. Et j'aimerais bien que mes enfants en prennent grand bien soin quand je ne serai plus là.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est important même que, je vais dire pour de futurs journalistes et autres, africains, pas que sénégalais.

  • Speaker #0

    Peut-être si un jour le Sénégal a un musée du football, je pourrais l'offrir aussi à l'État du Sénégal.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est motiver des jeunes en disant, regardez, je suis un jeune comme vous, issu de la même zone que vous, mais regardez, toutes ces choses-là, c'est grâce à mon travail, à ma passion, certes du football, mais à mon travail, que j'ai pu avoir toutes ces choses-là. Et donc, c'est possible de réaliser ça à votre échelle. Il n'y a pas de limite à partir du moment.

  • Speaker #0

    je veux dire c'est ça dans la vie il faut avoir du courage il faut avoir de l'audace il faut être honnête les gens ne te rendent que ce que tu leur donnes tu donnes de la gentillesse du respect, de la bonté aux gens ils te le rendent tu leur donnes de la merde, ils t'en donnent trois fois plus c'est ma philosophie de vie je prends les gens comme ils viennent à moi Vous venez à moi avec tous les égards, je vous donne tous les égards qu'ici, à la manière dont vous êtes venus à moi. Vous venez avec moi avec de l'arrogance, je vous montre que je peux me tourner quatre fois plus arrogant. C'est peut-être parce que j'ai grandi beaucoup dans la rue que je pense comme ça. Mais avec moi, c'est comme ça. Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est la rue.

  • Speaker #0

    A priori, je respecte tout le monde et je rends aux gens ce qu'ils me donnent.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça. Et je pense que c'est la rue. Et je pense que même le métier de journaliste aujourd'hui, surtout dans le métier de journaliste sportif, ça doit être un métier qui doit être très compétitif.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Très,

  • Speaker #0

    très compétitif.

  • Speaker #1

    Ah oui, et je pense que les gens ne s'y imaginent pas.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif.

  • Speaker #1

    Tu as déjà eu des coups bas de journaliste ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est normal. C'est la base. C'est la base, c'est normal. Mais c'est pas grave, parce que je ne m'attarde pas là-dessus. Je dis souvent à ceux qui ont tenté de faire ça, la différence entre vous et moi, c'est que moi, si je dois te faire un coup bas, je ne te fais pas un coup bas, je te le fais frontalement, pour que tu saches que c'est moi qui t'ai attaqué. Et je ne me souviens pas de m'être attaqué injustement à des gens, parce que ça ne sert à rien. Ça ne sert absolument à rien, c'est de l'énergie, que tu gâches plus pour rien. Mais par contre, je ne me laisse pas faire. Et ce n'est pas seulement avec mes confrères ou qui que ce soit, mais avec qui que ce soit dans la vie. Qui que tu sois dans la vie, si je suis en face de moi, tu ne me manques pas de respect. Je te donne du respect, tu m'en donnes. Tu me donnes du respect, je t'en donne. Mais tu ne tentes pas de me manquer de respect ou de me minimiser ou autre chose. Non, chez moi, c'est inacceptable. Mon sang, il fait un demi-quart de tout. Là, je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle. Je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle, des quartiers populaires où on a dû survivre aussi. On a dû se battre. On a dû se battre pour survivre. Voilà.

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais deux questions pour toi pour terminer. C'est En tant que journaliste qui a vu l'évolution des médias, l'évolution où on est passé, comme tu disais au tout début, radio, après il y a la télé,

  • Speaker #0

    VHS et tout,

  • Speaker #1

    maintenant aujourd'hui, digital, quel est ton ressenti de voir cette évolution, savoir qu'est-ce que tu en penses ? Tu vois, de voir aussi les joueurs qui prennent plus leur communication, tu vois, en main, tu vois, pour raconter leur propre histoire, raconter des trucs, savoir quel est ton ressenti par rapport à ça. Et la deuxième question, ça serait, aujourd'hui, tu rencontres un jeune alu qui veut devenir journaliste sportif dans le foot. Ça serait quoi tes conseils pour un jeune ? qui veut se lancer dans ce métier-là aujourd'hui et qui te dit, je rêve d'avoir une carrière comme toi, je rêve de faire des choses comme toi, qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Donc, ce sont ça mes deux questions. Alors,

  • Speaker #0

    pour répondre à la première, effectivement, les médias ont beaucoup évolué. Aujourd'hui, on est à l'ère du digital, on est à l'ère des réseaux sociaux, des nouveaux médias. Et ça me fait avoir un seul regret. Nos talents d'avant étaient nés trop tôt. Parce qu'ils n'ont pas vécu cette période-là. Pour être encore mieux exposés vis-à-vis du monde. Des talents comme Abedi Pelé, Abdoulaye Traoré, Youssouf Oufana. Imaginez s'ils vivaient à cette époque-là. S'ils avaient le pouvoir de montrer tout ce qu'ils ont fait à l'époque, à maintenant. Même les Diouf, les Fadiga. sur le terrain de l'époque. Et ça, c'est regrettable. Mais ce n'est pas grave. L'Afrique, aujourd'hui, doit s'adapter à cette nouvelle exigence. Et le digital est un des aspects technologiques sur lesquels il n'y a pas un gros gap entre l'Afrique et le reste du monde. Nous sommes tout aussi bons que les jeunes ou les hommes des autres continents. En matière de digital, la preuve, ce podcast que tu fais est un podcast de très haut niveau, très rélevé. et donc Donc ça veut dire qu'on peut faire les choses bien et mieux même que les autres. Et on doit s'adapter à cette évolution-là. Je le disais aux gens qui gèrent aujourd'hui les communications, que ce soit des joueurs des fédérations ou des clubs, vous ne pouvez pas ignorer aujourd'hui les influenceurs, vous ne pouvez pas ignorer ceux qui font des podcasts ou les youtubeurs. Ils font partie des nouveaux types de médias. On doit s'y adapter et leur donner de la place. Mais à côté de ça, ça n'est pas dit qu'il faut se passer. des médias traditionnels bien sûr les médias traditionnels reste la sève nourricière la racine est la base réelle du travail journalistique que cela appelle à faire parce qu'ils sont beaucoup plus regardant sur les le respect des principes journalistiques ce qui n'est pas forcément la même chose pour le youtube heures je comprends le travail dont il faut trouver un bon dosage mais il faut aussi aider tout ce qui manipule les nouveaux médias à plus de formation oui Il faut les former sur l'éthique, sur la déontologie, sur la nécessité, même en tant qu'artisan ou acteur de webmédia, de respecter au minimum les exigences du métier, le BABA du métier, en répondant à la règle des 5 W, le où, le when, le why, le what. mais aussi surtout en s'adaptant à ce que les personnes qui vous regardent puissent regarder. Parce que l'essence première de l'information, c'est divertir et éduquer. Il ne faut pas perdre de vue cela. Donc c'est pour ça que je ne suis pas forcément contre les personnes qui tiennent tout type de langage ou toute forme de truc, ou montrent toute forme d'image, même sur les réseaux. Ce n'est pas bien. Il faut placer l'homme, la dignité humaine, au cœur de tout ce que l'on fait. Et ça a toujours été ma ligne conductrice. Et ça me permet de répondre à la deuxième question, où tu parles à un jeune journaliste qui veut devenir, qui veut faire une carrière dans le métier, il y a des règles élémentaires à respecter. Avec les sportifs en tout cas. Première chose, il faut être toujours objectif vis-à-vis d'eux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu critiques un sportif, assure-toi que tu le critiques uniquement sur des bases objectives. Ça c'est la première chose. Deuxième, ne touchez jamais à leur famille. C'est sacré, la famille. Tu peux dire tout ce que tu veux sur sa performance, sur lui, sur le joueur, sur le terrain et tout, mais la famille s'en interdit. D'accord. Parce que remets-toi à leur place. Personne n'aimerait qu'on dise des choses ou des choses qui ne sont pas bien sur sa famille. Bien sûr. Et je dis souvent aux jeunes journalistes, troisième élément, ne demandez jamais de l'argent aux sportifs. Vous pouvez leur demander de l'argent, ils vous donneront. Une deuxième fois, vous allez appeler pour vérifier une information, vous pourrez avoir une information, vous faire une interview, ils ne prendront pas parce qu'ils vont penser peut-être que vous vouliez de l'argent. Donc vous fermez un circuit. Jamais, ne jamais leur demander ça. Et en quatrième, croire en vos rêves, avoir de l'audience et être passionné. La passion, c'est la base de tout. Si on n'est pas passionné, on n'a pas les ressorts pour se lever tôt le matin, pour parcourir des distances ou voyager des milliers de kilomètres pour aller faire son travail ou pour aller voir des acteurs du football. Et je dis souvent aux gens, même quand je ne travaillais pas, quand je venais au stade pour regarder un match que je ne travaillais pas, je m'arrangeais toujours à la fin du match à descendre à la zone de presse pour écouter les joueurs réagir, pour écouter les couches expliquées et tout. Parce que tout ça contribue à ta formation et à la passion que tu essaies de faire. Et dernière chose, croire en la ressource humaine. Moi, mon chemin de vie, ou le mot qui façonne ma vie, c'est que je crois profondément, et c'est ce en quoi je crois que l'homme est le remède de l'homme. C'est ce qu'on dit en Wolof, Nith, Nith Moé Garabam. C'est les hommes, les humains, qui t'apporteront tout ce dont tu as besoin pour être un homme accompli, pour être un homme apaisé. pour un homme sage, pour être un homme éduqué et pour un homme qui contrôle bien sa passion. Tout est en l'humain. Je crois en l'humain. Bon ou mauvais, je crois en l'humain. Parce que même les mauvais hommes qui te veulent des choses mauvaises, en réalité, ils t'aident à te former, à mieux appréhender la vie et les aléas de la vie à travers les expériences que tu pourras vivre avec eux. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien dit. En tout cas, Lyon, franchement, ça a été un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Le plaisir était pour moi.

  • Speaker #1

    Le plaisir d'échanger avec toi. J'espère que les gens...

  • Speaker #0

    auront ne serait-ce que compris la partie immergée de l'iceberg parce qu'il y a tellement de choses encore j'imagine.

  • Speaker #1

    On aurait pu encore passer 4 heures à parler,

  • Speaker #0

    à raconter,

  • Speaker #1

    à partager. Tout ce que j'ai vécu sur les salles, les voyages, les expériences, il y en a. À raconter des tonnes de kentos.

  • Speaker #0

    Non mais c'est-à-dire que moi je n'imagine même pas mais pour moi c'est important de recevoir des personnes comme toi parce que Tu fais partie de ces personnes qui peuvent permettre à cette nouvelle génération de rêver et de rêver grand. Mais de toujours leur faire comprendre que vous pouvez rêver grand, mais il faut comprendre qu'avec des grands rêves vient une charge de travail qu'il faut savoir assumer. Tout à fait. Vient une charge, une part de courage qu'il faut pouvoir prendre. Parce que, comme tu l'as aussi bien dit dans toute cette discussion, tu es arrivé à des carrefours de vie où peut-être certaines personnes auraient figé. et leur destin aurait changé. Et toi, tu n'as pas figé, au contraire, tu as eu des opportunités, tu n'as pas dit non, tu as foncé. Que ce soit, comme je le répète, ce magazine que tu donnes à ce journaliste à côté de toi, que ce soit qu'il te demande est-ce que tu connais la famille de Patrick Vieira, tu dis je gère ! Il n'y a pas de doute, il n'y a pas de question de je ne peux pas y arriver. Tu dis je vais y arriver, je vais le faire. Tu vois, il y a plein de moments comme ça charnières dans ton histoire qui montrent que tu crois, avant que les autres croient en toi, tu crois toi-même déjà en toi et en tes capacités et tout. Et je trouve que c'est une valeur qu'il faut qu'on partage et qu'on montre à cette génération qui arrive derrière nous que... c'est important de croire en soi et en ses capacités. Et des fois, tu es devant une montagne qui est grosse, Elle n'est pas insurmontable. Oui, elle n'est pas insurmontable. Tu te dis, je vais y arriver, je fonce et je vais le faire. Parce que tu sais que tu es prêt à mettre les efforts derrière, de travail et autres. Et ces efforts payent toujours parce que, par exemple, je reprends l'exemple de Cindy Lee Wad, c'est parce qu'elle te voit être performante dans ton travail qu'elle te donne cette opportunité. Ce n'est pas parce qu'elle t'aime bien. Tout à fait. C'est parce qu'elle voit que tu es performant, elle voit que tu es des médias étrangers qui viennent couvrir ce que tu fais, qu'elle te donne cette opportunité-là. Tout à fait. Tu vois ? Donc moi, c'est ce que je retiendrais en tout cas de cette discussion. Je te remercie énormément d'avoir pris le temps de venir parce que je sais que tu as un emploi du temps très chargé. J'espère, Inch'Allah, te recevoir très bientôt pour que tu viennes nous raconter d'autres anecdotes, d'autres aventures. Peut-être pourquoi pas te recevoir avec des joueurs. Avec plaisir. Parce que ça serait un truc de fou de pouvoir avoir une discussion podcast avec toi à mes côtés. parce que Moi, je suis le jeune qui n'est pas aussi passionné de foot que toi, mais qui a envie de connaître ses légendes. On va le faire. J'ai le passionné qui connaît toutes leurs histoires et toutes leurs anecdotes. On va le faire. Inch'Allah, j'espère le faire. En tout cas, merci encore. Je vous invite, la famille incroyable, à aller suivre Alou sur ses réseaux. Allez suivre tout ce qu'il fait parce que c'est un homme impactant. C'est un homme de cœur, comme vous avez pu le voir. C'est un bosseur, c'est un charbonneur, comme on dit. Donc, si vous l'êtes inspiré au quotidien, allez le suivre. Allez voir ce qu'il fait. mettez des commentaires, des likes comme d'habitude dites nous ce que vous avez pensé de cette discussion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode du Off Show Peace la famille !

Chapters

  • Intro & promesse de l’épisode

    00:00

  • 12 ans : nouveau départ au Sénégal

    06:31

  • Tunisie : oser créer — “Aigles de Carthage”

    25:14

  • Retour au pays : lancer un journal sans moyens

    41:21

  • Le réseau qui ouvre les portes (devenir “fixeur”)

    47:27

  • 2002 sur RMC : faire ses preuves en direct

    52:36

  • Élever le standard : gouvernance, VAR & mémoire

    01:35:21

  • Conseils aux jeunes + le digital comme accélérateur

    01:52:25

Description

Comment un jeune garçon, passionné de football, peut-il transformer son rêve en réalité et devenir une voix influente du journalisme sportif en Afrique ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Aliou Goloko, un journaliste sportif sénégalais qui incarne la détermination et l'engagement. Aliou partage avec nous son parcours inspirant, débutant dans les rues de Côte d'Ivoire, où sa passion pour le football l'a conduit à devenir un fervent supporter de l'ASEC d'Abidjan.


Au fil de cette conversation enrichissante, Aliou nous plonge dans son univers, évoquant ses débuts modestes et les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans le domaine du journalisme sportif. Il nous raconte comment il a joué un rôle essentiel dans la création du nom emblématique "Aigles de Carthage" pour l'équipe nationale tunisienne, un moment marquant de sa carrière qui témoigne de son influence dans le paysage sportif africain.


Mais cet épisode ne se limite pas au football. Aliou aborde également des sujets cruciaux tels que l'importance de l'archivage et de la narration des histoires africaines. Il souligne que chaque match, chaque joueur, chaque équipe a une histoire à raconter, et que c'est à nous de les mettre en lumière. En partageant ses expériences avec divers médias internationaux, il inspire la nouvelle génération de journalistes à croire en leurs rêves et à travailler sans relâche pour les réaliser.


Dans un monde où le football est souvent perçu comme un simple divertissement, Aliou rappelle que derrière chaque match se cache une culture riche et une identité forte. Il encourage chacun d'entre nous à ne pas perdre de vue nos passions et à utiliser notre voix pour faire entendre nos histoires. Cet épisode du OV Show est une véritable ode à la motivation, à l'inspiration et à la force de la passion. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre d'un expert qui a su allier amour du sport et carrière professionnelle.


Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion peut mener à des réalisations extraordinaires et comment, grâce à la détermination et à l'engagement, chacun peut écrire sa propre histoire dans le monde du journalisme sportif. Écoutez cet épisode du OV Show et laissez-vous inspirer par le parcours d'Aliou Goloko, un exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de faire une différence.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. J'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages, où tous les jours, j'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Je fais un article sur le champ, je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? C'est pas possible. L'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Je dis, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et j'ai pas un seul sou. C'est comme ça que je me retrouve premier africain. Sur les antennes des RMC, tous les dimanches, j'interviens sur RMC. Le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage. Il n'y a pas d'image. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge. aujourd'hui du football africain. Hello, hello

  • Speaker #1

    les incroyaux, la team incroyable. J'espère que vous allez bien, que vous êtes bien installés pour écouter ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je reçois un invité que j'avais tellement hâte de recevoir. Je lui envoie des messages depuis des mois. Depuis, je pense, le mois de juin, je lui envoie des messages. Mais c'est quelqu'un que vous allez voir qui voyage beaucoup, qui est beaucoup sur la route pour son travail, pour sa passion, pour sa vie, parce que c'est concrètement sa vie. Il est venu pour nous raconter tout ça. Mais attendez, je vous fais l'introduction normale. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui a plus de 30 ans d'expérience dans le journalisme sportif Quelqu'un qui influence le football africain Quelqu'un qui change la donne Quelqu'un qui a vu l'évolution des médias sur notre continent. Je reçois un ambassadeur du football africain. Je reçois Monsieur Aliou Goloko dans le off-show ! Grand frère Aliou

  • Speaker #0

    Olivier tu me mets la pression déjà

  • Speaker #1

    Non au contraire Là je te donne le respect Le respect qu'on doit te donner quand on te reçoit Parce que c'est un honneur de te recevoir Tout l'honneur est pour moi Comme je l'ai dit dans l'introduction Tu es un monument du journalisme sportif Tu es un monument du football africain On parle souvent des joueurs On parle souvent des coachs Mais on parle pas assez je trouve aussi De tous les gens qui sont derrière et qui font ce qui est ce sport aujourd'hui, encore plus sur notre continent. Donc c'est un honneur de te recevoir parce que je sais que tu as beaucoup de choses à faire. Je sais que tu es souvent en déplacement et que tu aies pris le temps déjà de me répondre, d'accepter l'invitation et de trouver une solution pour que tu puisses se voir. Déjà, je te remercie énormément.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir, c'est à moi de te remercier. Je vous ai dit,

  • Speaker #1

    installez-vous confortablement parce que ce monsieur regorge d'histoires et d'anecdotes, mais on va prendre le temps, on va aller doucement. Mais Alou, la première question que je pose à tous mes invités quand je les reçois c'est la plus dure du podcast C'est comment tu te présentes, et surtout toi aujourd'hui, avec tout ce que tu as fait, quelqu'un qui ne te connaît pas, qui te rencontre, comment tu te présentes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Bonjour Olivier, bonjour à tous les incroyables, la team incroyable qui va nous suivre certainement. C'est toujours difficile de parler de soi, mais j'aime peut-être me présenter comme un fils de l'Afrique. Je suis un enfant du continent.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Je suis jeune Sénégalais. Né en Côte d'Ivoire, grandi au Sénégal. Étudiant en Tunisie, travaillé au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et visité quasiment 46 des 54 pays africains, j'ai dit souvent aux gens de manière prosaïque qu'à la place du cœur, j'ai une carte d'Afrique. Donc je suis un enfant d'Afrique. Vous voyez,

  • Speaker #1

    je vous dis, ça c'est les invités haut de gamme. Ils commencent, ils lancent des punchlines déjà. Vous voyez la punchline ? Non, je pense que tu as tout bien résumé et les gens vont apprendre à le découvrir dans notre discussion. Donc toi Alou, tu dis, tu es né en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Je suis né en Côte d'Ivoire. Mon père est parti à Abidjan en 1958, avant les indépendances. Donc la fille aînée de mon père est née en 1960, elle est née à Abidjan. mon père a eu 16 enfants 16 enfants MashaAllah par la grâce d'Allah et les 15 sont nés en Côte d'Ivoire MashaAllah c'est vous dire ce que ce pays a représenté pour ma famille pour ma lignée pour ma descendance directe parce que j'ai eu l'honneur déjà de faire de voir ma fille, ma première fille en tout cas déjà visiter la Côte d'Ivoire et c'est un pays auquel je suis attaché La Côte d'Ivoire à l'époque c'était un Eldorado pour les Africains Beaucoup d'Africains y ont fait fortune Ils sont passés par là-bas, des Sénégalais, des Maliens, des Guineas Des Béninois, des Togolais Et c'est aujourd'hui ce qui fait la richesse de la nation ivoirienne C'est un état assez multiculturel Composé de plusieurs générations de personnes Qui viennent des pays environnants de la Côte d'Ivoire Hum hum Et c'est ça qui explique sa beauté, sa richesse et sa beauté. C'est ça qu'il fait. Son ouverture d'esprit, sa multiculturalité. Et c'est ça qui nous amène aujourd'hui à voir un pays extrêmement compétent également sur le sport, parce que la multiculturalité, c'est une vraie richesse dans le domaine du sport.

  • Speaker #1

    Ok, donc toi, tes premiers souvenirs de vie sont en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont en Côte d'Ivoire, entre les quartiers de Trècheville, Comancy, Marcoury et Abobo. Ouais. Je suis un enfant de ce quartier d'Abidjan. La ville d'Abidjan fait 10 communes. Et donc, j'ai grandi entre ces 3-4 communes d'Abidjan. Je suis né au plateau, au centre-ville, à l'hôpital central du plateau. Mais j'ai grandi entre Trecheville, qui est le Little Sénégal, en Côte d'Ivoire. Trecheville, c'est le quartier sénégalais d'Abidjan. Et ensuite, Marcoury, Comassie. Et après, Abobo, je suis mon oncle. J'ai grandi là-bas et j'ai découvert les autres communes d'Abidjan, notamment Yopougon, Williamsville, Adyame, Cocody, Rivera, tous ces quartiers-là. C'est là-bas que j'ai grandi et ma passion pour le football vient de là-bas.

  • Speaker #1

    Tu fais toute ta jeunesse en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Non, jusqu'à 12 ans.

  • Speaker #1

    À 12 ans,

  • Speaker #0

    on m'exile au Sénégal.

  • Speaker #1

    On t'exile ?

  • Speaker #0

    Je m'exile au Sénégal. Parce que, je peux vous le dire aujourd'hui, autant je travaillais super bien à l'école, ouais autant j'étais trop bandit je n'ai pas peur de dire je dis que j'étais quasiment un microbe vous voyez les jeunes qu'on appelle les microbes je pense que j'aurais pu être un microbe et aujourd'hui j'ai dit aux gens que c'est la meilleure décision que mes parents aient prise de m'exiler au Sénégal m'envoyer au Sénégal et quand je suis arrivé là ça m'a complètement changé je suis reparti en Côte d'Ivoire 18 ans après et j'ai remercié mes parents pour cela parce que ceux avec qui j'avais grandi Il y en a qui n'étaient plus là, qui avaient mal tourné. Il y en a qui ont quand même encore réussi. Mais je sais que c'est ça qui m'a sauvé, en fait. Le fait qu'on m'ait envoyé au Sénégal, m'imprégner de ma culture sénégalaise, des valeurs sénégalaises, des valeurs peules, de la société peule, parce qu'en plus de m'avoir exilé à Dakar, car tous les vacances, on m'envoyait au foutard, au village. J'allais accompagner mon grand-père pour les travaux champètes, donc j'allais cultiver, ou j'allais à Saint-Louis travailler dans le verger de mon grand-père. Je connaissais la famille, j'apprenais la langue, parce que quand je venais au Sénégal, je ne parlais ni un seul mot de Wolof, ni un seul mot de Poulard. Je ne parlais que le français et le bambara.

  • Speaker #1

    Parce que c'est la question que j'allais te demander, est-ce qu'avant tes 12 ans tu venais déjà au Sénégal ? Non,

  • Speaker #0

    non, je suis venu, mais j'avais 2 ans. Ok,

  • Speaker #1

    mais à part ça...

  • Speaker #0

    A 2 ans, ma mère venait en vacances, j'étais venu, aucun souvenir, aucun souvenir du tout. Et donc je suis reparti en Côte d'Ivoire, je suis revenu maintenant à 12 ans, je parlais... Ceux qui m'ont connu ici à l'école primaire, on m'appelait Ivoirien. Oui. On m'insultait beaucoup en Wolof. On me faisait m'insulter moi-même en Wolof. Parce que je ne parlais pas la langue dans les cours de récréation. Dès que je sortais de l'école, il ne va rien, il ne va rien, il ne va rien. Et c'était fun à l'époque. C'était drôle. Je n'apprenais pas. Le seul mot que je connaissais, c'est l'antinor. Waouh, Dédé, c'est des petits mots. Mais là, aujourd'hui, je pense que je peux être un bon expert en Wolof.

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, tu le maîtrises de A à Z.

  • Speaker #0

    Ceux qui m'ont connu à l'école primaire, mes premières années au Sénégal. Je ne parlais pas holof, je ne parlais pas holof, je ne parlais pas poulard.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives à 12 ans, tu parles bambara français.

  • Speaker #0

    Je parle dulaï français.

  • Speaker #1

    Et tes parents t'envoient au Sénégal parce qu'ils sentent que...

  • Speaker #0

    Ils sentent que le petit est en train de mal tourner, si on le laisse avec les fréquentations, les fugues, parce que qu'est-ce qui se passait ? J'allais regarder, on m'interdisait d'aller au stade. J'étais addicté au stade.

  • Speaker #1

    Ah donc tu avais déjà quand même la passion du football.

  • Speaker #0

    À 7-8 ans, je partais déjà au stade, je fuguais. quand je revenais j'avais peur de représailles donc je fuguais J'allais dormir chez des amis, mes parents me cherchaient tout le temps dans la ville. À un moment, il a dit non, non, celui-là, il faut que je l'exile. Aujourd'hui, je suis content parce que grâce au football, je gagne ma vie. Grâce au football, je fais le tour du monde. Grâce au football, j'ai rencontré tous les grands de ce monde quasiment. Et grâce au football, aujourd'hui, je me suis épanoui, je me suis affirmé. Et tout ça, ça a commencé quand j'étais gamin. Est-ce que tu te souviens du premier souvenir ?

  • Speaker #1

    Dans cette période-là, on peut dire qu'il te... qui te donne cette piqûre du football parce que pour que tu puisses faire le mur c'est que tu as une piqûre du football ah oui c'est une piqûre directe c'est quoi le premier souvenir qui te vient ?

  • Speaker #0

    c'est la sec d'Abidjan ah ouais c'est le club jaune et noir la sec Mimosa les Mimos les Mimos c'était ma drogue si tu veux moi je me shootais, c'est à la sec que je me shootais et Ironie du sort vert jaune rouge orange blanc vert Lasek Mimosa tu vois ou bien quand Lasek jouait t'entendais les klaxons de voiture Mimosa a gagné Mimosa a gagné Mimosa et il y avait un vieux Mauritanien qu'on appelait vieux Mimosa qui habitaient dans la zone aussi, à Bijan, quand il y avait les matchs de la SEC, quand on allait au stade, dès que chaque fois que la SEC marquait un but, ils jetaient des bonbons. Vous imaginez les enfants et les bonbons ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc on était tous, on sautait chaque fois que la SEC mettait un but, ils jetaient des paquets de bonbons dans les tribunes et tout. On savait toujours où vieux Mimou s'asseyait. Et nous, on n'était pas loin de vieux Mimou là-bas. Donc dès qu'on marquait, ils jetaient les bonbons, on captait les bonbons et tout. Incroyable. Et on est dans les années 80. c'est l'essor de Youssouf Fafana. C'est pour ça qu'il fallait que mon idole Youssouf Falikou Fofana l'enfant de Mancono le diamant noir il a égayé mon enfance parce que c'était un footballeur exceptionnel ça se voit même comment tu le racontes exceptionnel, je te jure et ironie du sort, il y a 3 jours j'étais avec lui j'étais de passage à Abidjan, mon retour de Kinshasa, je me suis arrêté à Abidjan 2-3 jours, je vais au restaurant et puis je tombe sur une pléiades de joueurs qui ont fait les beaux jours du football ivoirien, mais particulièrement de la SEC. Je trouve Dindane Aruna, un fils de la SEC, je trouve Ahmed Ouattara, je trouve Obouassène, je trouve Maïté, Abdoulaye Maïté, et puis Cyril Domoro, et Adjado, Ahmed Ouattara, et puis... Cinq minutes après, il y a Falico qui rentre. J'ai dit « Waouh, la légende, mon idole ! » Il dit « Petit vrai, tu es là et tu ne te finalises pas ? » J'ai dit « Non, vieux père, je suis arrivé hier. Je suis arrivé hier, tu sais qu'il ne peut pas rentrer dans Abidjan sans t'appeler. » Voici quelqu'un qui m'a fait aimer le football. C'était lui mon idole. Et malheureusement, les Sénégalais n'en gardent pas forcément le meilleur souvenir. Parce qu'en 1986, c'est quasiment lui qui nous élimine. Ils dribblent pas faille, ils sont entre le ballon et Abdoulaye Traoré, le mouton d'or derrière, reprend. Et la Côte d'Ivoire, balle Sénégal, 1-0 à la canne 86. C'est le plus gros traumatisme du football sénégalais. J'étais encore en Côte d'Ivoire. Donc voilà, je le rappelle encore à Falico. Aujourd'hui, Youssouf, c'est mon ami. Abdoulaye Traoré, cette équipe de 86 de la Côte d'Ivoire aussi. Je les connais beaucoup. J'en ai rencontré plusieurs. Ce sont tous des amis aujourd'hui. On en parle et on en reparle. Alain Goua, Youssouf Alikou, Ablai Traoré, Ben Badi. Donc tous ces gens-là qui ont marqué cette époque-là. Et donc ma passion du football vient de là-bas. Mon amour du football. D'accord. Maintenant, pour faire le link avec les médias, tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. En plus de mes cahiers d'école, j'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages où tous les jours... J'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Incroyable. Pour les coller dans mon cahier. Incroyable. C'est ce qu'on appelle les cahiers de sport. Donc je coupais toutes les coupures de presse sur Youssouf Fofana, sur la sec d'Abidjan.

  • Speaker #1

    Et tu avais ta collection.

  • Speaker #0

    Collection dans mon cahier. Et l'objectif c'était de remplir le cahier chaque fois. Chaque fois qu'il finissait, je cherchais un deuxième cahier et je lui avais de la colle blanche. Je ne menais jamais en manque de colle blanche et de ciseaux chez moi. et des ciseaux chaumont. Donc c'était ça, les cahiers de sport et les tic-tac. Les tic-tac, c'est un jeu de capsules. Tu vois les capsules de boisson Coca-Cola, les capsules-là. Oui. On les prenait. Je prenais une pièce de 100 francs que je tournais sur des feuilles blanches, faisais des ronds et je divisais, je mettais des traits pour diviser en deux. J'écrivais à sec au milieu et je peignais une partie en jaune, l'autre partie en noir. Et après, je coupe les rondelles, je mets du savon et je colle au dessus des étiquettes ça faisait des maillots et on faisait un jeu de tic-tac et tu vois les pots de yaourt ça prelait, on ouvrait on divisait le truc et tu pliais en deux c'est avec ça qu'on jouait et pour ballon on avait soit, on prenait de la craie qu'on tournait jusqu'à avoir la forme d'un ballon et c'est avec ça qu'on jouait et j'étais imbattable au tic-tac incroyable Ce jeu s'appelle les Tic Tacs, j'étais incroyable, j'étais imbattable. Je jouais avec le maillot de la CEC d'Abidjan, tout le temps en jaune et noir. À un moment, on est passé plus haut, on faisait les couleurs du Sénégal. Et il m'arrivait de jouer avec le Sénégal et je mettais un maillot dans le rondel, je lui ai dit trois espaces et Je mettais une étoile et je peignais en vert jaune rouge et j'écrivais en bas Sénégal. Donc, je mettais une étoile avec un joueur sur le terrain. Il y a un gardien, il y a un joueur, il y a un tout. Et puis, on jouait.

  • Speaker #1

    C'est une sorte de baby-foot.

  • Speaker #0

    C'est un baby-foot, mais manuel. Et tracé sur le terrain. On jouait sur des surfaces plates. Là, tu vois, sur le carreau, on traçait un terrain de football. En blanc, avec de la craie blanche ou du charbon. En noir. Après, les surfaces étaient des parties cimentées. Donc, tu pouvais mettre avec ou de la craie blanche. Tu traçais le terrain. Tu es une b***h. du charbon, tu mets le rond central et tu positions les joueurs en fonction de ça. Il y a un coup d'envoi, il y a un jeu, chacun joue un à un et on arrive à marquer. C'était très très beau au tic-tac.

  • Speaker #1

    Mais c'est fou qu'à cet âge-là, en fait, tu sais, moi ce qui m'impressionne toujours avec mes invités, c'est de voir à quel point il y a des moments de vie... Que tu ne peux pas déceler à ce moment-là que ça va guider tout le reste de ton existence. Mais je remarque souvent que mes invités ont toujours une correspondance avec quelque chose dans leur jeunesse qui les amène à ce qu'ils font aujourd'hui. Donc je me dis, ce jeune, à ce moment-là... S'il savait ce que va être le reste de son existence.

  • Speaker #0

    C'était inimaginable. En plus de ça, j'écoutais beaucoup la radio à l'époque. Parce que j'étais déjà passionné par le football africain. La SEC qui gagnait beaucoup de titres jouait toujours les compétitions internationales, les compétitions CAF. Et pour cela, les matchs n'étaient pas retransmis à la télé, mais on les écoutait à la radio. J'écoutais beaucoup Africa numéro 1 et Radio Côte d'Ivoire avec des reporters. Jean-Louis Farratouré notamment. Jean-Louis Farratouré, je me rappelle encore de certains passages quand on disait lors des matchs derby à Sec Africa, ils sont venus tous de jaune et noir, les supporters de la Sec, ils occupent la partie lagunaire, la tribune lagunaire du stade Félix Oufoué-Boigny. Et quand il allait donner les compositions de l'équipe, je m'en vais sans plus tarder vous donner la composition de l'équipe.

  • Speaker #1

    En plus tu le fais avec l'attonation.

  • Speaker #0

    L'attonation, il disait dans le but, lui c'est un cofi-quadro, dinosaure, tu vois. Lucien Cassico à Jojozu, Omar Ben Salas, les joueurs de la SEC, il y avait Ndiaye Bouakasekou, Adoukou Agaston. Ils donnaient des noms des joueurs ivoiriens qui nous ont fait rêver, qui m'ont fait aimer la SEC d'Abidjan. Et après Youssouf, il y a eu d'autres légendes comme Feu Sekou Bamba de Karamoko. Excellent footballeur. L'icône du football ivoirien, le roi du coupé décalé dans la manifestation, la manière de jubiler. Il y a eu Abdoulaye Traoré, Ben Badi, le mouton d'or. Il y a eu Gaddi Selye, Saint-Georges, il y a eu Siedonal Olivier, Dominique Samoboi, des joueurs, Sherif Kandi du Sénégal, Laïk Amara qui était venu en 83 jours pour la SEC d'Abidjan, et il y a eu Mbaindour, Fassine Kamara, Justice Moore, Dan Kodjo, Foster Dan Kodjo, trop de joueurs africains qui sont passés par la SEC, et que j'ai suivi la carrière, parce que le cahier de sport... Tu avais tout le temps des coupures de presse sur ces gens-là, sur ces histoires-là, sur ces parcours. Et c'est ça qui a forgé mon amour pour le football.

  • Speaker #1

    Qui a commencé à alimenter le feu.

  • Speaker #0

    En écoutant beaucoup la radio, les correspondants d'Africa n'y mourraient pas à l'époque. Et aujourd'hui, si j'ai un seul regret dans ma vie, c'est d'avoir vu les dirigeants africains laisser Africa 1-1 mourir de sa belle mort. C'est dommage. C'était le premier média panafricain. basé à Libreville, avec des correspondants dans toutes les capitales africaines. Et les dimanches après-midi, c'était une merveille d'écouter les différents correspondants qui faisaient les comptes rendus des matchs, notamment pendant les compétitions. C'est aussi comme ça que j'ai reconnu les stades, les noms des stades. La Cittadé en Angola, le stade des Martyrs à Kinshasa, le stade Félix Soufou-Boigny, le stade du 26 mars, le stade du 5 juin en Algérie. Tous les stades, c'est comme ça que j'ai retenu les stades africains. C'est comme ça que je les découvre d'abord. Par la voix des journalistes, c'est Dieu des Stades, le film documentaire dont il avait été parlé, que je voulais faire. C'est Dieu des Stades, c'est par leur voix que je découvre les stades d'Afrique. Les noms des stades d'Afrique, en plus des grands clubs africains de l'époque. Le Tout-Puissant Anglebert qui est devenu TP Mazembe, le Vita Club, l'Asco de Cara à Lomé. Le Liwa Nyaou Oweri du Nigeria, le Bendel Insurance, ces anciens clubs qui n'existent quasiment pas pour certains, les requins de Lueme au Bénin qui ont disparu, la Shanti Kotoko de Kumasi, le Heads of Oak d'Akra, la Sec d'Abidjan, le Diarav de Dakar, la Jeanne d'Arc, ce sont ces grands clubs-là des années 80 qui faisaient le... La beauté du football africain, et qu'il y avait des grands joueurs, et tu écoutais tout ça, tu les découvrais tous ces clubs, tu connaissais leurs noms à travers la presse, le journaux, le fraternité matin que je décopère pour les cahiers de sport, ou les envois des différents correspondants de Radio Côte d'Ivoire ou de l'Africa numéro 1.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que c'est ça pour un enfant qui est amoureux du sport, qui est curieux du sport. L'imaginaire que ça doit construire parce que tu sais je suis obligé de faire la référence avec cette époque d'aujourd'hui où tu sais les gamins toi tu as dû imaginer ces stades dans ta tête.

  • Speaker #0

    Après j'ai eu la chance de les visiter.

  • Speaker #1

    Mais tu vois aujourd'hui avec les réseaux sociaux tu les vois tu t'as plus ce côté magique.

  • Speaker #0

    Le dernier en date, le stade des martyrs où j'étais avec l'équipe du Sénégal il y a une semaine. On était à Kinshasa la semaine dernière, j'étais au stade des martyrs, tu t'imagines. Le stade des Martyrs, il est mythique. Et puis déjà,

  • Speaker #1

    le nom, il est fort.

  • Speaker #0

    C'est ça, le stade des Martyrs, le nom, il est déjà mythique. C'est comme le surrouléré. Les gosses, magique. Le stade du 5 juin en Algérie, le stade Mohamed V de Casablanca, le stade national du Caire, Al-Akhli. C'est des stades qui ont marqué le stade Modibo-Keïta au Mali, le stade Félix Foufou-Boigny, le Félicia. La Cédadé en Angola, Luanda, c'est une cuvette. ciao ciao plein de stades comme ça qui ont accueilli des grands matchs, des grands événements et qui ont fait contribuer à faire l'histoire du football africain. L'histoire du football africain. Et donc, ce sont toutes ces idées-là, ces moments-là qui ont foisonné dans ma tête et continuent encore de foisonner dans ma tête et qui continuent de me passionner. parce que je suis capable de faire des milliers de kilomètres juste pour aller regarder un match de football. Et j'ai dit à mes amis, parce que je suis un piètre danseur, je ne sais pas danser, je ne sais pas nager, je ne sais pas pédaler un vélo. Et quand les gens me disent, comment tu as fait ? Je dis, c'est très simple. Au moins où mes amis, mes camarades apprenaient à danser, à nager ou à faire du vélo, moi, je regardais des matchs de foot. Non, mais c'est vrai. C'est vrai. Je n'ai aucun complexe à leur dire. Je leur dis, je ne sais pas. Je ne sais pas danser. Quand la musique va à gauche, moi je vais à droite. Et mes amis, mes proches, ils savent ça de moi. Pareil pour le vélo, je ne sais pas faire du vélo. Je ne sais pas pédaler un vélo. Parce que je dois aussi avoir un problème de coordination. Parce que c'est des trucs qui demandent la bonne coordination. La nage, pareil. Parce que je dis, je suis né à Abidjan. Pour voir la mer à Abidjan, il fallait partir avridi. Donc d'Abobo avridi, il fallait traverser toute la ville, tous les communes quasiment d'Abidjan pour aller à la plage. Donc je voyais la mer une ou deux fois. Et souvent, on faisait toutes ces distances, quand on arrivait, il y avait un drapeau rouge. Ça veut dire qu'il y a trop de vagues, tu ne peux pas te baigner, tu es obligé de retourner. Donc le temps où j'arrive à Dakar, au Sénégal, c'est vrai, j'ai 12 ans. J'habite à Yarmougen, il y a la mer en face, mais les parents nous empêchent d'aller à la mer parce que c'est dangereux. Donc, je n'ai pas su nager. Vous me direz, mais tu avais le temps d'apprendre. Non, je préfère regarder les matchs de foot que d'aller apprendre à nager ou à danser ou à faire du vélo.

  • Speaker #1

    Et quand tu arrives à 12 ans au Sénégal, parce que justement, tu es imprégné de la sec, tu as cet amour du foot, donc tu dois te reconstruire, tu dois refaire un réseau d'amis et tout. Est-ce que ça a été facile pour toi dans ta jeunesse ou ça a été un moment dur de quitter la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Facile. Alors dur de quitter la Côte d'Ivoire à cause de quand j'arrive, c'est quasiment complètement opposé. Je viens d'Abidjan, grande métropole. Dakar n'est pas encore une métropole, n'est pas encore ce qu'elle est. Là où j'habite à Diamouguen, il n'y a même pas encore de l'électricité. Ce que j'apprenais à la bougie ou à la lampe tempête. Il n'y a pas encore d'électricité là où on habite à Diamouguen. Et j'ai peur du noir parce que dès 18h, je ne sors plus de chez moi parce que je ne connais pas. Je viens d'Abidjan où il y avait de la lumière partout. J'étais, mais ici, je ne peux pas. J'ai peur de sortir. Mais par contre, je trouve du sable partout. Yamagun était un quartier très sablonné. J'adorais ça. Je me roulais dans le sable et tout. Les gens disaient, mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Parce que je ne connaissais pas. J'adorais. Je faisais des plongeons, des autos dans le sable et tout. À l'époque, il y avait beaucoup de sable à Yamagun. OK. Et ça, c'est des moments excellents de mon enfance, parce que c'est insouciant. Pour moi, c'est l'expression totale de la liberté. Si je retrouve ma mère, mes frères et sœurs. Parce que quand mes parents, ma mère et mes frères sont rentrés beaucoup plus tôt, parce que moi, j'étais encore à l'école. Je reste là-bas pour terminer l'année scolaire avant qu'on m'envoie au Sénégal. Donc, c'est ça. À Djambougane, c'est une enfance heureuse. Je n'ai pas de mal à me reconnecter parce que, vous savez, les enfants s'adaptent assez rapidement à leur environnement. Le premier jour d'école, j'ai un ami, je me fais un ami, deux amis qui sont aujourd'hui, où je vous parle, mes meilleurs amis. C'est Barkaba, célèbre journaliste, politologue de La Place que les gens connaissent bien ici, et Amadou Abdelahine Diaye qui vit en Tunisie aujourd'hui, dont le premier fils porte mon nom. Ce sont mes amis, je les ai connus à mon premier jour d'école, à l'école Djamouguen, ici au Sénégal. Et depuis, jusqu'au jour d'aujourd'hui, c'est des gens avec qui je chemine. Et ces deux, on a été dans la même classe jusqu'en terminale au lycée. Et ensuite à l'université, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et au jour d'aujourd'hui, on se parle régulièrement, nos familles se connaissent. C'est vraiment de la famille. Ce sont mes deux meilleurs amis. C'est avec eux que j'ai grandi. Je les ai connus au premier jour d'école.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et on ne s'est plus quittés jusqu'au jour d'aujourd'hui. Et voilà, ça c'était la belle époque. Après, il y a d'autres personnes, mes camarades de classe de l'époque, mes profs de l'école de l'époque. Après, je fais le primaire à Pékin, à Djamogun. J'ai l'entrée en sixième. On va au collège Chérif Mohamed Al-Abid Ptijani à Pékin. D'accord. En face du centre, le Pôle Sédat Saint-Gaude de Pékin. Je fais mes classes là-bas aussi. Je rencontre d'autres personnes, d'autres rencontres. Je fais là-bas de la sixième à la troisième. Et de là-bas, je vais au lycée Limamoulaï, qui est le seul lycée à l'époque du département de Pékin. Pareil, d'autres rencontres, d'autres personnes, d'autres générations, et ainsi de suite. Je me fais ensuite, je vais à l'université de Dakar, à la faculté de droit pour une année, et ensuite je vais en Tunisie, étudier en Tunisie. Donc c'est ça mon parcours, et je ne suis pas déconnecté du football. C'est ça la question que j'allais te poser. La question c'est là où je reviens. Donc pendant tout ce parcours, je suis au Sénégal, je vis sur la terre sénégalaise. Je transfère ma passion de l'ASSEC d'Abidjan à tes amis ? Tout simplement, non, sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Et ironie du sort, je viens au podcast en vert et blanc, avec un cœur vert et blanc.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    C'est mon côté, c'est mon côté Diarrafe de Dakar. Parce que j'arrive ici, je me mets à aimer le Diarrafe de Dakar. Ok. Et à suivre le Diarrafe de Dakar dans son championnat. À rencontrer ses joueurs. plus tard quand je vais en Tunisie où je fais mes études. Je rencontre d'anciens joueurs du Diarrafe qui sont professionnels en Tunisie. On se fréquente, on devient des amis et ainsi de suite. Les gens diront que j'aime les clubs populaires. Quand je pars d'ici, je vais en Tunisie étudier. Je deviens supporter de l'espérance de Tunis. Taraji Yadaoula. Et quand je vais aller voir les matchs, je me mets dans le cop. Avec les supporters, je chante comme eux.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne savent pas, c'est quoi le cop ? C'est dans le stade,

  • Speaker #0

    le lieu où les supporters ultra se retrouvent. Je regardais mes matchs dans le cop. Et après, je me retrouve à travailler pour l'espérance de Tunis. Pas directement, mais indirectement. Je deviens le prof de français des joueurs anglophones de l'espérance de Tunis.

  • Speaker #1

    Mais comment ils te repèrent ?

  • Speaker #0

    Parce que j'y vais moi-même, au culot.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    J'arrive en Tunisie, je m'inscris à l'université arabe des sciences, je commence à faire du journalisme et de la communication. On est en 98, à la veille de la Cannes, je me pointe, je vais dans un journal, je regarde, il y a trois journaux francophones, Le Temps, Le Renouveau et La Presse, qui sont les trois principaux quotidiens du pays, francophones. Après, tu as d'autres quotidiens arabophones, dont Saber. Donc, je regarde sur l'ours du journal, je vois le siège du journal et je me rends là-bas avec ma demande de stage. J'arrive, je dépose une lettre de demande de stage. Je vois le responsable de la direction des sports. Il est là, il s'appelle encore Tarek Harbi. Il est là, je monte, je me présente, je suis Sénégalais, je suis étudiant en journalisme et en communication. Je voudrais faire un stage ici au journal Le Temps. Je regardais un peu, donc voilà. Je suis venu avec ma demande de stage et tout. Il s'assoit, qu'est-ce que tu as envie de faire ? J'aime le football. Je faisais déjà des contributions. Je n'étais pas journaliste à proprement parler au Sénégal, mais je faisais des contributions. Déjà en classe de seconde-première, il y avait les journaux Wolf Sud qui avaient des pages contributions où tu écrivais un article, tu envoyais, et s'il était assez bon, on le publiait. D'accord. Mes articles, moi et Barka, nous publions déjà des articles en classe de seconde, de première et terminale. Wow. Dans ces journaux-là.

  • Speaker #1

    Toi, articles,

  • Speaker #0

    foot ? Oui, non, foot et politique. D'accord. Par contre, ce que les gens ne savent pas d'autres, autant je suis passionné par le football, mais j'ai la même passion pour la chose politique africaine, la géopolitique africaine. Ok. Ça m'intéresse beaucoup. Je continue, je suis ça au quotidien. En fait, parce que j'étais un gros consommateur d'informations, déjà à mon jeune âge. À 10 ans, 12 ans, j'écoutais en continu RFI, en fait, juste pour les infos. J'écoutais RFI, j'écoutais les correspondants, les différents correspondants d'RFI dans les différentes capitales africaines, les comptes rendus de football africain sur RFI, Gérard Dreyfus, Philippe Zygraff. C'est des gens dont les voix m'ont accompagné. parce que j'écoutais beaucoup ça. Olivier Roger, Anne Lemire, les correspondants, Charles, France 2, il y avait Charles Anderlein à Jérusalem parce qu'il avait une voix exceptionnelle. Donc je regardais le JT de TV5 qui reprenait beaucoup le JT de France 2 juste pour écouter la voix. J'entendais les questions sur Israël et la Palestine parce que c'est Charles Anderlein qui était le correspondant permanent et il avait une voix exceptionnelle. Si tu retapes aujourd'hui Charles Anderlein, France 2 en va chercher, tu me diras Charles Anderlein, c'était le correspondant de France 2 à Jérusalem. Ces envois étaient magnifiques. Et de là-bas aussi, je commence à aimer le reportage, en fait. Et donc, pour revenir en Tunisie, Tarak Arbi, je dépose ma lettre de stage, je rentre chez moi, tranquille. Mais tous les jours, j'allais à l'entraînement de l'espérance. Mon université n'était pas loin de l'entraînement de l'espérance. Donc, quand je sortais de l'université, j'allais regarder l'entraînement de l'espérance. Il était ouvert au public. Et au centre de formation de l'espérance, il y avait quatre jeunes Sénégalais. avec qui je me suis lié d'amitié. À Médan, là où ils étaient quatre, il y avait un jeune qui venait de Pékin, un de Médina, un de Dakar, et un de l'intérieur du pays. J'allais les voir, j'entrais dans leur chambre, à l'hôtel du parc. Ils étaient au centre de formation, au basement de l'hôtel du parc. Et j'allais regarder les entraînements. Et un jour, je croise, il y avait quatre joueurs nigériens qui jouaient là-bas. Il y avait Gabriel Okolosi, que j'avais connu, il avait joué en Côte d'Ivoire à l'Africa Sport d'Abidjan. Il y avait Edith Agoye, qui est aujourd'hui un de mes meilleurs amis aussi dans le football. Il y a eu Julius Agahowa. qui était également, qui venait d'arriver, qui avait fait une belle Coupe du Monde Junior, et l'Espérance l'avait recruté. Et il y avait Michael Edoresi. C'était quatre joueurs nigériens. C'est des anglophones. La Tunisie est un pays francophone.

  • Speaker #1

    Francophone, oui. Alors,

  • Speaker #0

    donc, je vais vers Edith Agoyer. Je lui dis, I am a student in journalism. I can be your teacher in French if you want to take some French lesson. Le culot. Le culot. Il me dit, yeah, yeah, that's a good idea. Why not ? On a commencé. Et il me payait. Et c'est avec cet argent que j'y vais. Après, j'ai dit, c'est plus besoin qu'on m'envoie de l'argent parce que j'essaie de me débrouiller avec les piges que j'avais au journal le temps. Et ce que je donnais comme cours, ça me permettait de vivre.

  • Speaker #1

    Donc, le journal, il te prenne en stage.

  • Speaker #0

    Le lendemain, M. Harbi m'appelle. Ah, M. Goloko, vous commencez quand ? Je dis, mais c'est quand vous voulez. Il me dit, venez demain à 11h. J'ai fini l'école à midi, donc je viens directement. Effectivement, j'arrive. Le premier jour, je suis en interne et je regarde et tout. On est proche, on est vers février 98, on est proche de la Cannes qui va commencer au Burkina Faso. Maintenant, je me dis, qu'est-ce que tu veux faire ? Je dis, je veux signer une chronique pendant la Cannes. Puisqu'on va vers la Cannes, j'aimerais bien signer une chronique et je vais l'appeler les chroniques de Fofo. Fofo, c'était le nom de la mascotte de Burkina 98.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était un paysan avec un tengadé, un chapeau paysan là, sur la tête et tout, c'était ça la mascotte. Et ça s'appelait Fofo. J'ai dit je vais signer une chronique de Fofo, les chroniques de Fofo, et ce sera ma contribution pendant cette canne-là. Il m'a dit ok, propose-nous quelque chose. Donc je fais un rappel, je me mets dans la peau de Fofo pour raconter des souvenirs de canne. Donc je reviens sur les différentes cannes passées, celles qui m'ont marqué, et j'avais eu la chance moi de suivre la finale de la canne 84 en live en Côte d'Ivoire. On pourra revenir là-dessus après, sur les parties anecdotes, et je vous expliquerai pourquoi. Donc je signe un premier qui est assez un rappel de ce qu'est la canne. Le lendemain, ça passe. La chronique passe. Je vois mon nom, la chronique. On me fait une belle colonne avec la photo de Fofo, les chroniques de Fofo. Je vois l'article, mon nom signé. Je suis tout fier.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Le lendemain, j'arrive. Deuxième jour de stage. J'ai dit à Kamel Dahlaoui, qui est un collègue. J'ai dit, mais Kamel, j'ai envie de faire. Comment on appelle l'équipe nationale de Tunisie ? Il dit, il n'y en a pas de surnom. On l'appelle l'EN. équipe nationale de Tunisie. Et puis il m'a dit, il y a un journaliste saoudien qui avait essayé de les appeler les cavaliers de l'Arabie, mais ça n'a pas pris. J'ai dit, est-ce que il y a un animal symbole de la Tunisie ? Il m'a dit, oui, l'aigle. Ici, c'est l'aigle qui est le symbole. Il y a même un festival de l'aigle qu'on organise tous les ans à Krumeri. J'ai dit, ok. J'ai fait un article sur le champ. Je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ?

  • Speaker #1

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc l'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Les aigles de Carthage, c'est moi.

  • Speaker #1

    Pour que les gens réalisent. On est en quelle année quand tu dis ça ?

  • Speaker #0

    En 98.

  • Speaker #1

    On est en 98 aujourd'hui.

  • Speaker #0

    La Tunisie doit jouer son premier match 3-4 jours après. J'explique. Et je dis, pourquoi le Carthage ? Je venais d'arriver, je suis arrivé en Tunisie en novembre 97. On est en février 98. C'est la Cannes qui commence. L'équipe nationale, je commence à faire déjà mon stage et tout. Et le nouvel arrivant que je suis en Tunisie voit Carthage partout. L'aéroport s'appelle Carthage. Il y a un quartier qui s'appelle Carthage-Salambeau. Il y a le festival de théâtre qui est le festival de Carthage. Le festival de film est celui de Carthage. Donc tout rapporte à Carthage. Je rappelle que, et on les appelle les Carthaginois dans une histoire auparavant. Donc tout ramène à Carthage. Et puisque j'ai demandé l'animal symbolique, il m'a dit aigle. Et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? Jusqu'au jour d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est ma trouvaille.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux que les gens comprennent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, je suis jeune étudiant, je ne connais pas les enjeux du business et tout. Imagine si je protégeais ce nom-là, je serais devenu milliardaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que c'est ça que je veux que les gens comprennent. C'est qu'aujourd'hui, on est en 2025, tout le monde appelle l'équipe de Tunisie les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est moi, c'est ma trouvaille. Si tu vas sur les forums des Tunisiens, ils te disent tout le temps. Le nom vient d'un journaliste sénégalaise du nom d'Ali Ougoloko.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'aujourd'hui... Alors, j'ai tellement de questions, mais est-ce qu'aujourd'hui... tu te rends compte toi-même de ce que tu as créé. Parce que ça veut dire que, incha'Allah, quand on ne sera plus là, ça continuera d'être les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Ça continuera. Ad vitam aeternam. Et c'est la seule satisfaction que je tire de ça. C'est mon invention.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est dans l'histoire du football mondial. Et on ne parle pas d'un football local. C'est vraiment dans l'histoire du football mondial.

  • Speaker #0

    Parce qu'antan, ils ont fait des Coupes du Monde, plusieurs Coupes du Monde. Et surtout, lorsqu'ils se qualifient pour la Coupe du Monde 98, on commence déjà à les appeler les aigles de Carthage Parce que quand je fais l'article, deux jours après, à la veille, le jour où la Tunisie doit jouer son premier match, le journal Le Temps, qui est le journal principal du pays, titre à sa une, les aigles de Carthage entrent en lice.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu vois ça ?

  • Speaker #0

    C'était exactement le 8 février 1998, l'article.

  • Speaker #1

    Mais en fait, quand toi tu vois ça, quand tu vois que le plus gros média local a repris...

  • Speaker #0

    Je deviens heureux. J'entends après aussi sur RFI. et jusqu'au jour de maintenant, aujourd'hui, tout le monde parle de la Tunisie comme les aigles de Carthage et c'est ma trouvaille. Incroyable donc ça veut dire que déjà à ce moment-là tu marques déjà sans le savoir l'histoire du football mondial en créant une appellation qui va rester Advita Eterna les aigles de Carthage, c'est moi et ça marque également mon passage en Tunisie

  • Speaker #1

    Incroyable et moi la question que je voulais te poser C'est parce que tu sais, tu as parlé du fait que quand j'étais jeune, tu avais tes cahiers où tu mettais tes copies.

  • Speaker #0

    Tes cahiers de sport.

  • Speaker #1

    Tes cahiers de sport. Tu as déjà cette passion d'écouter la radio et tout. Mais à quel moment tu sais que c'est ce que tu veux faire comme métier ? Parce que tu sais, on a parlé du fait que tu finis tes études, tu vas au lycée Limah Moulay, tu finis...

  • Speaker #0

    C'est ici à Dakar. Je fais du droit. Tu fais du droit.

  • Speaker #1

    De base, tu t'orientes dans le droit.

  • Speaker #0

    Je m'oriente dans le droit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je décide... J'ai l'occasion, parce que, alors, il faut rappeler que l'année où j'ai mon bac, avec Barca, on avait une accréditation pour l'université de Reims, en Champagne-Ardennes, pour aller faire Sciences Po en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Sauf que c'est en pleine année 94-95, c'est la loi Pascua-Debré. Ils prennent une loi qui dit que tous les étudiants étrangers qui veulent aller étudier en France, la filière qu'ils veulent poursuivre, Si elle existe dans leur pays, ils ne peuvent pas avoir de visa pour ça. D'accord. Donc, on a un refus de visa à l'époque, en 95, après le bac, 95-96. On a un refus de visa, on nous refuse le visa, donc je ne peux pas aller en France. Je reste ici, je vais en vacances au village, je vais m'inscrire à la fac de droit. Je fais une année ici en droit, mais sans vraiment avoir la tête à ça.

  • Speaker #1

    Tu as la frustration de...

  • Speaker #0

    J'ai la frustration de n'être pas parti. J'avais une soif de savoir que je pensais ne pouvoir pas être satisfait ici. Immodestement d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi j'avais pensé ça. Mais c'est la fougue de la généalogie. Oui, bien sûr. Donc voilà, je reste une année à la fac de droit ici. Je me débrouille pas mal en droit, parce que je me souviens, l'ancien ministre d'affaires étrangères, Ismaël Amadior Fall, est mon assistant de droit constitutionnel. Je me souviens qu'en décidant de partir en Tunisie, je lui ai fait une lettre pour lui dire que j'ai décidé d'aller faire du journalisme et de la communication en Tunisie. Et il me répond. par cette lettre-là en disant, ah c'est dommage parce qu'il pense que j'avais beaucoup de potentiel pour être un très grand juriste. Parce que j'étais passionné aussi. Je vous disais, j'étais passionné par la chose politique. Et c'est ça qui m'a mené à choisir du droit. Je vais faire du journalisme et de la communication parce que je suis influencé par un oncle qui travaille ici, qui est allé en France, qui a fait l'EFAP, l'école des attachés de presse en France, qui rentre et qui commence à travailler, qui se retrouve directeur de la communication à la B6, à la banque. de venir sur nos banques aujourd'hui, sans faire de publicité. Et il travaille là-bas, donc il m'influence. Il fait journalisme, il fait com. Je lui ai dit moi aussi, j'ai envie, je vais changer de cap. Je veux faire du journalisme et de la communication.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu vois quelqu'un dans ton entourage qui est journaliste.

  • Speaker #0

    Qui est journaliste, qui est communicant et j'aime ce qu'il fait et tout. Il travaille pour la Pana aussi, l'agence de presse panafricaine, Pana Presse. Il voyage énormément sur le continent et tout. J'adore, j'aime déjà le continent. Je le vois partir, donc j'ai envie de lui ressembler. les gens veulent faire comme lui. Et donc, je me décide d'aller faire journalisme et communication avec son aide aussi. D'accord. Donc, c'est comme ça que j'atterris en Tunisie. Je m'inscris en journalisme et en communication à l'Université arabe des sciences. Maintenant, pour revenir sur la partie du stage, comment je tombe dans le sport ? Je vais au journal Le Temps. Quand je rencontre les gens de la maison, je leur dis, moi, je veux faire la page internationale. Vous parlez des situations politiques, des trucs et tout, ils me disent non. On est en pleine période de la loi de Ben Ali en Tunisie. Ils disent ici que les étrangers n'ont pas le droit de parler politique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, choisissez un autre département où vous voulez aller. Puisque j'aime le foot, je dis, je vais au sport. C'est comme ça que je tombe dans le sport. C'est comme ça que j'ai créé les aigles de Carthage. C'est comme ça que je deviens proche des footballeurs africains et étrangers qui jouent dans le championnat tunisien, sur lesquels je fais tout le temps des articles. Et c'est comme ça que j'ai eu le contact avec Edith Agoye, le footballeur nigérien, dont je deviens le prof de français. Et lui, il me ramène au Colosi, il me ramène à Gaoua, des gens qui aujourd'hui sont encore mes amis. Pascal Agaoua élimine le Sénégal à la Cannes 2000 au Nigeria. Je suis son prof de français en Tunisie. Il est allé jouer à la Cannes, il a éliminé mon pays. Et après avoir marqué le début, il m'appelle le soir même après le match. « Alio, I'm sorry. » « Don't worry. » Et Benin Boy, je l'appelais Benin Boy parce qu'il vient de l'état de Benin au Nigeria. « Benin Boy, don't worry. » C'est ok, tu as fait très bien, félicitations. Mais tu as terminé mon pays, ce n'est pas bien. Et tes gens étaient inférieurs à nous. Parce qu'on a souffert, on a joué sous une forte pression, il y a eu de l'envahissement de terrain. L'équipe du Sénégal avait été très très brave, mais au final, elle s'est fait éliminer. En plus, Agawa, il sort du banc pour marquer 2 buts contre le Sénégal et nous éliminer. Mais c'est une défaite fondatrice, parce que c'est elle qui nous permet de construire l'équipe de 2002 qui nous amènera après à la Coupe du Monde. Et voilà. Donc après la Tunisie, je reste en Tunisie. Je continue mon chemin avec le journal Le Temps. Je rentre au Sénégal.

  • Speaker #1

    En quelle année ?

  • Speaker #0

    En 2001.

  • Speaker #1

    2001, d'accord.

  • Speaker #0

    2000-2001, je rentre au Sénégal. Je commence à travailler chez Dakar ce soir. Je travaille un peu chez Nostalgie, Radio Nostalgie. Je présente le journal des sports avec Fema Odu Girandou et son âme. et avec... Sous la direction de Paul Saviot, qui nous donne les clés du métier en matière de radio. Donc je commence à faire un peu de radio, je fais de la presse écrite avec Dakar Soir. Et à un moment, je me dis, pourquoi pas lancer mon journal ? Parce qu'il n'y avait plus aucun journal sportif qui paraissait. J'ai dit, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et je n'ai pas un seul sou. Challenge ! Je suis avec un oncle, Ismail Abba. J'ai dit on va appeler le journal, on va l'appeler l'équipe Sénégal. L'équipe. On se débrie bon an, mal an, j'écris tout le journal. T'écris tous les articles ? Quasiment tous les articles. Et par moments pour ne pas faire monotone, je change de nom, je prends des pseudos. Le Sati Ghiba qui est le nom de mon grand-père, je prends, je signe avec lui. J'avais une petite amoureuse, j'ai même signé un article avec son prénom. De ma go de l'époque. Pour montrer genre qu'il y a d'autres personnes qui travaillent dans le journal. Qui a une équipe. Qui a une équipe. Et dans l'ours même, je mets le nom de tous ces pseudos-là. Parce que c'était fréquent à l'époque. Il y a plein de journalistes qui signaient avec des pseudonymes. Donc je fais le journal. Et pour publier le premier numéro du journal... Je suis associé à mon oncle Ismaël Abba, qui aujourd'hui gère le GECOS, le Journal de l'économie du Sénégal. C'est mon oncle, on était associés. On lance ensemble, on s'engage dans l'aventure. Ismaël a une voiture, une Renault 21. On n'a pas d'argent, mais on a un compte bancaire. Les coûts de production du journal s'élèvent à 800 000 CFA à l'époque. D'accord. Et on doit le faire imprimer par le journal Le Soleil.

  • Speaker #1

    Les coûts de production pour combien d'exemplaires ?

  • Speaker #0

    C'était 5 000 exemplaires, je crois. Ok. 5 000 exemplaires à 800 000 CFA.

  • Speaker #1

    Et pour que les gens comprennent bien, c'est 800 000 de l'époque, ce n'est pas 800 000 de maintenant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 800 000 de maintenant. Alors, avec Ismaël, on demande au soleil est-ce qu'on peut payer par chèque ? Ils disent oui. On n'a pas d'argent sur le compte. Mais j'ai dit Ismaël, allez, vas-y, on fait le chèque. On donne. Maintenant, le temps qu'Isaïe cherche le chèque. On dépose tout l'argent des revendus, des reventes, on dépose sur le compte. C'est comme ça qu'on sort le premier numéro de l'équipe. Premier exemplaire. Ça cartonne. Deuxième exemplaire. Amine Baké est championne du monde au championnat du monde d'Edmonton au Canada. Elle fait la une. Troisième, bam, le Sénégal s'est qualifié à la Coupe du monde.

  • Speaker #1

    Mais comment tu distribues les journaux ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je t'ai dit, moi Ismaël, on fait la production, on fait la réalisation, on l'amène à l'imprimerie, on tire, on prend, on signe un truc avec ADP, on dépose un lot chez ADP, l'autre lot c'est nous-mêmes.

  • Speaker #1

    C'est vous qui allez le vendre ?

  • Speaker #0

    On va le distribuer, on va le vendre. Les matchs du Sénégal, je prends des jeunes de mon quartier sacré-cœur que j'amène et qui vont revendre le journal dans les tribunes. Impressionnant, belle expérience. Belle expérience. Le journal est très très bien accueilli. Il y a eu aujourd'hui des grandes plumes africaines qui ont signé dans mon journal. Il y a James Copnell qui aujourd'hui travaille pour la BBC, Ndiaye Sessambou qui est chez RFI, Ousmane Ndiaye qui était directeur de TV5 Afrique. Ce sont des journalistes qui sont passés à mon journal d'équipe à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est incroyable et tu vois, moi je suis désolé de t'interrompre sur ça, mais c'est que... Tu sais, les gens aujourd'hui vont voir à Lugoloco, pour des gens qui vont découvrir, tu sais, les gens ont le raccourci facile. Et les gens, ils vont te voir, ils vont voir ta carrière, ils vont voir ce que... Ah, il a de la chance. Et tu vois, des exemples comme ça, de détermination, de croire en soi, de volonté, d'aller sur... On n'a pas d'argent, mais on le fait. On n'a pas de gens pour distribuer, on va distribuer nous-mêmes. De toujours trouver des solutions et d'avancer. d'écrire tous les articles tout seul.

  • Speaker #0

    Tout seul, on le lance. C'est un journal de 12 pages.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé, il y a combien de pages ? Il y a 12 pages, tu imagines ?

  • Speaker #0

    12 pages que je remplissais avec des articles de très bonne qualité. Je faisais les interviews, je les décortiquais moi-même et tout. Mais voici aussi l'autre chose. Ce journal, l'équipe que je lance, en 2001, le Sénégal joue les préliminaires qualificatifs. pour la Coupe du Monde. De 2002, oui. Ils font 0-0 contre le Bénin, comme on appelle à Cotonou.

  • Speaker #1

    Toujours c'est béninois. Désolé, Karen. Désolé.

  • Speaker #0

    Et ils jouent ici, à Dakar, au Sade-le-Polse d'Acingor. C'est la première sélection de El Hadjou Diouf.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    J'ai lancé mon journal d'équipe. Il y a déjà deux numéros qui sont parus. Je suis en tribune de presse, assis avec un grand frère journaliste béninois. qui émerveille toute la tribune de presse, Félix Peperipe Sehunde, qui est devenu un très grand ami. Il fait le direct sur la radio béninoise de ce match-là. Et à côté de moi, il y a un journaliste européen. Je suis assis entre eux deux, à la tribune de presse. Pendant tout le match, je ne calcule pas le journaliste européen qui est à côté de moi et tout. Maintenant, on finit le match fini. Au fin de la partie, j'ai dit c'était un plaisir de lui serrer la main. Vous travaillez pour quel média ? Pour l'équipe. J'ai dit oui. Je dis, moi, j'ai un journaliste qui s'appelle l'équipe Serre. Je sors le journal, je le lui donne. C'était Franck Ramela.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Le journaliste français. Je le lui donne. Et puis, il regarde. Il dit, ouais, mais c'est bien fait et tout. Je lui dis, vous êtes ici ? Vous êtes à quel hôtel et tout ? Il me dit, je suis au Pullman. Je lui dis, demain, je passerai vous amener le premier numéro et je viendrai prendre des conseils, voir comment ça peut aider et tout. Monsieur Franck Ramela a changé ma vie dans les médias. C'était une rencontre. qui aujourd'hui a fait de moi ce que je suis devenu. Le seul fait d'avoir sorti mon journal, de lui avoir présenté, je vais le voir le lendemain au Pullman à son hôtel. Je m'annonce à la réception, il descend, je lui ramène l'autre exemplaire et tout. Et je lui dis, voici ce qu'on fait et tout. Et puis il me dit, ah tiens, je vais revenir au Sénégal. Parce que je cherche à faire un documentaire sur Patrick Vieira depuis six mois. Un reportage sur Vieira, ses origines sénégalaises et tout. Mais il y a une sorte de mur de silence qui s'oppose à moi. j'ai aucun contact, j'ai aucune... piste. Et comme ça, à l'audace, je lui dis, non, c'est pas grave. Moi, je te retrouve, je te trouve tous les contacts des gens de Vieira. Ça, c'est aucun problème, ça. Il me dit, tu es sûr ? Je dis, oui. On s'échange nos numéros, il rentre le lendemain. La vie, hein. Le lendemain, je suis assis, je dors chez moi, à Sacré-Cœur. J'ai un grand frère, Basdia, qui a un ami qui s'appelle Matar Koume. On partageait tous la même grand place, on buvait le thé ensemble et tout. Et je leur dis, ah moi, tiens, j'ai rencontré un journaliste français, il cherche les contacts de la famille de Vieira au Sénégal et tout. Et Matar Koume qui me dit, mais Vieira, c'est mon ami d'enfance, on a grandi ensemble. Je dis non, oui.

  • Speaker #1

    Tu mens.

  • Speaker #0

    Il me dit non, je te jure. Il me dit, ici à la rue, c'est Cap d'Arabie. Je dis oui, on m'a dit que c'est d'Arabie. Il dit, mais Vieira, on a grandi ensemble. Si tu viens, je te montre tout. et Matar commence à me donner tous les numéros de téléphone. Oh là là ! Le lendemain, je t'ai dit. Et donc moi, deux jours après, j'envoie tous les contacts à Pat Frankra. Mais là, il devient fou.

  • Speaker #1

    Il dit non, lui, il est sérieux.

  • Speaker #0

    Je lui donne son nom, l'oncle de Vieira, les amis d'enfance de Vieira, la maison où Vieira a grandi, là où il est né. Tout, tout, tout, tout. Il me dit, waouh.

  • Speaker #1

    Tu es efficace.

  • Speaker #0

    Je suis efficace. Il me dit, écoute, je montre tout ça, je fais le programme, je reviens. Et il revient deux, trois mois après. On fait tous les circuits ensemble. Je suis un peu le fixeur en fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un fixeur, je fais une sorte de fixeur. Et il a l'honnêteté de signer l'article en ajoutant mon nom parce qu'il dit c'est la contribution que je ramène qui lui permet de faire ce parti, de réaliser ce réel. Et imagine quoi, Olivier, je suis payé pour cette pige-là. C'est la première fois que j'ai compris que le journaliste pouvait faire vivre son nom. J'étais sur des salaires de 50 000 au Sénégal, je ne sais pas, à l'époque. 50 000, 20 000 et à la fin du mois le patron de presse donne 25 000 il te dit les 25 000 après on verra et donc tu t'imagines dans cette pige j'arrive à avoir il me fait gagner de l'argent et le moment où il part, il me dit mais tu es déjà venu en France ? J'ai dit non je suis jamais venu en France j'aimerais vraiment faire un stage à l'équipe Mais ici, quand j'avais eu le bac, je voulais partir, j'ai demandé le visa, on m'a refusé le visa et tout. Il m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème. Il rentre en France, il m'envoie une lettre d'invitation de stage de l'équipe, il me met un rapport avec le responsable sport de l'ambassade de France, ici à Dakar, qui était M. Benézé à l'époque, Jean-Pierre Benézé. Et Benézé aussi se prend d'affection pour moi, il lui explique un petit peu ce que je fais. Et Benézé a été entraîneur également, il avait détecté Sylvain Ndiaye. Il était entraîneur de foot à l'époque. Il s'est retrouvé dans ses pérégrinations. Il était instructeur FIFA. Il s'est retrouvé en poste à Dakar, à l'ambassade. Donc vous avez déjà des atomes crochus. Jean-Michel Benézi, on a des atomes crochus. Il m'aime bien et tout. Il m'invite chez lui. Je vais prendre le café et tout. Et je vais déposer mon visa. Grâce à lui, je trouve un rendez-vous. Je dois déposer le visa. Et le visa, il sort. et l'obtention du visa. Donc mon premier voyage en France c'est pour aller faire un stage à l'équipe.

  • Speaker #1

    Et la question que je voulais juste te poser, est-ce que ce monsieur de l'équipe il sait que c'est toi qui écris tous les articles ou tu l'as pas dit ?

  • Speaker #0

    Non je l'ai pas dit. Donc en plus... À Franck Ramella je l'ai pas dit. Si après plus tard parce qu'on est devenus très proches, très amis et tout.

  • Speaker #1

    Mais sur le coup il sait pas que c'est toi en plus.

  • Speaker #0

    Mais je vais en France, je vais faire le stage et le Sénégal tombe dans le même groupe que la France. Bah oui, bah oui. Et du coup, puisque le Sénégal est adversaire de la France pour la Coupe du Monde, il me propose déjà à Abidjan d'être le correspondant de l'équipe ici. Je deviens correspondant de l'équipe, c'est comme ça que je deviens correspondant de l'équipe. L'équipe est France Foot, appartenant aux mêmes médias. Quelques temps après... Un autre de France Football vient à Dakar pour faire un reportage sur le football au Sénégal en général, sur Fadiga, Bruno Metsu, El Hachduf et tout. On doit aller à Thiers, c'est qui ? C'est Pascal Ferré, qui a fini directeur de France Football. Pascal Ferré vient, Franck lui donne mon contact, Pascal arrive à Dakar, on est ensemble, on fait ensemble tout le travail également de médias, une semaine, dix jours à Dakar, on parcourt tout le Sénégal pour parler du football. Pascal rentre en France, il est tout aussi satisfait, il me propose aussi d'être le correspondant en même temps aussi de France Football. C'est comme ça que je suis déjà correspondant de l'équipe et de France Football. Et la Cannes, on est en fin 2001, 2002 arrive, on va à la Cannes, au Mali.

  • Speaker #1

    Au Mali, sacré Cannes, qu'on a toujours dans la gorge.

  • Speaker #0

    En temps, Franck Ramela donne mon contact à Hervé Penault et à Sébastien Tarrago, qui sont aussi deux journalistes français, qui doivent venir couvrir la Cannes pour l'équipe. D'accord. J'arrive, je rencontre Hervé et avec Seb Tarrago, ça se passe super bien, on est tout le temps ensemble et tout, la Cannes se passe super bien. Un jour, je tombe sur un journaliste français, à la veille du match du Sénégal, qui est Gilbert Bribois, de l'RMC, qui m'interviewe. Il sort son agra, il fait le truc, il tend le micro, il me pose des questions, je reprends. J'ai fini, il m'a dit, vous êtes sûr ? Vous dites que vous êtes journaliste sportif ? Et presse écrite, j'ai dit oui. Il m'a dit, non, je pense que tu es fait pour la radio. Tu devrais faire de la radio. J'ai dit, ah bon ? Il m'a dit oui. Et Bribois... parle de moi entre collègues français entre eux et certainement il se retrouve le soir pour dîner il leur dit ouais je rencontre un jeune journaliste sénégalais très très bon il parle de moi le lendemain albert carpentier qui travaille pour europe 1 m'invite sur son émission incroyable je fais dans la même semaine rmc europe 1 rt RTL, France Bleu, parce que mon nom, les gars commencent à se dire, à parler de moi, en fait. Et chacun veut m'inviter sur ses émissions, parce qu'ils disent, je suis un sacré client, je donne de bons biscuits, je connais l'histoire des joueurs.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça que j'allais dire. Moi, je pense qu'il y a le côté, il voit que tu es un homme de médias, tu as l'expérience Ils voient que tu as la connaissance. C'est ça. Parce qu'il ne faut pas que les gens oublient qu'ils nous écoutent ou qu'ils nous regardent. C'est que le jeune Aliu est déjà imprégné de foot. C'est ça. Il connaît tous les noms des joueurs. C'est exactement ça. Et souvent, ces journalistes français ne connaissent pas l'histoire de ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas d'anecdotes sur ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et toi, tu leur donnes en gros tout ce savoir, toute cette connaissance du football africain.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est comme ça que je me retrouve. Gilbert Bribois repart en France il parle de moi aussi en interne à la rédaction et du jour au lendemain il m'a dit tu ne veux pas être notre correspondant à Dakar parce que le Sénégal est dans le même groupe que truc je dis avec plaisir et RMC c'est le moment c'est le début d'RMC ils ont une émission phare qui s'appelle Mondial Foot où il y a des grosses voix Jean-Michel Larquet Fred Hermel Treni Jean-Philippe Rességuier François Pessenti Laurence Gourmelon les plus grosses voix Du football français. Sur RMC. C'est comme ça que je me retrouve premier africain sur les antennes d'RMC. Tous les dimanches, j'interviens sur RMC.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Je signe dans l'équipe, je signe dans France Football, j'interviens sur RMC, je commence à travailler pour ces grands médias français, tout simplement parce que le hasard du calendrier a voulu mettre le Sénégal sur la route de la France. Je deviens correspondant de ces journaux et ça me fait vivre. Je gagne mon premier million avec ça. C'est-à-dire, c'est là où je réalise. La première fois qu'on me fait le virement, après la Cannes au Mali, l'équipe me demande mes coordonnées bancaires. RMC me demande mes coordonnées bancaires pour me payer tout. On me transfère mon argent. J'ai plus d'un million.

  • Speaker #1

    Je suis de vieux fou.

  • Speaker #0

    Et j'ai dit, mais ce n'est pas possible. Donc, le journaliste peut rapporter un million à quelqu'un.

  • Speaker #1

    En si peu de temps.

  • Speaker #0

    En si peu de temps. Mais c'est le destin. C'était mon destin. C'était écrit.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le destin. et clairement parce que le... Tu ne saisis pas ta chance de remettre ton journal que tu as fait à ce journaliste français quand tu as l'occasion ? Tout peut changer, toute l'histoire peut changer.

  • Speaker #0

    Tout change. Et l'équipe et France Foot étant des références en France, tel qu'un journaliste français, que ce soit télé, radio, presse écrite, doit venir en France, je ne sais pas comment il s'arrange, il arrive à avoir mon numéro, mon contact. Il m'appelle, je fais le travail de fixer. C'est comme ça que je reçois David Astorga. qui venaient pour Eurosport à l'époque. Aujourd'hui, on est très amis. Je reçois Romain Delbello pour RF1, pour TF1. À l'époque, ici, on travaillait ensemble. Donc, je deviens une sorte de fixeur pour tous les médias français.

  • Speaker #1

    Tu es une référence.

  • Speaker #0

    Je deviens une référence.

  • Speaker #1

    Parce que tu délivres aussi le travail qu'il faut derrière.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ça qui mouve aussi le réseau. Bien sûr. Ça mouve tout le réseau de la presse française. Sportive, la presse française, sportive en même temps. Et par ricochet, je commence à être le correspondant aussi de TV5 Monde. Et je suis carrément envoyé spécial de TV5 sur les différentes cannes. Parce que TV5 n'a pas assez de moyens pour envoyer pendant un mois, six mois, des journalistes. Donc je vais à Paris, je vais me présenter, je dis, je vais faire la canne. Je sais que vous n'avez pas d'envoyé spécial, mais je peux vous faire des envois à partir de Paris, des stand-up. Ils me donnent un micro, le logo TV5, je voyage avec. Je deviens correspondant de TV5.

  • Speaker #1

    Mais tu repars encore au culot au TV5.

  • Speaker #0

    Je repars encore au culot à TV5.

  • Speaker #1

    C'est ça que les gens que je veux qu'ils retiennent.

  • Speaker #0

    Après ?

  • Speaker #1

    tes opportunités ne viennent pas que par hasard. Tu vas les chercher, tu vas les créer.

  • Speaker #0

    Oui, je vais les chercher, je vais les créer. Et après TV5, je fais TV5, je réalise, je produis une première fois pour TV5. Je cherche un caméraman, on filme et tout, je pose ma voix et tout, on en voit. TV5 payait à l'époque 450 euros la minute. Et ils me commandaient des sujets de 1 minute 30. La seconde en termes est payée. Si tu fais un sujet de 1 minute 2, même tu es payé. Une minute, deux secondes, tu es payé deux minutes. Je fais... Comment je dis ? Il y a de l'argent ici.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça le nerf de la guerre.

  • Speaker #0

    On va créer. Et chemin faisant, Canal Plus se lance et se découvre une vocation africaine. Il lance Talent d'Afrique. Est-ce que tu sais que c'est moi qui ai constitué la première équipe de correspondants de Talent d'Afrique ?

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Ils ont tous travaillé. En tant que j'ai créé ma boîte, je crée Goal Communication. J'ai dit maintenant, je suis producteur, j'ai dit à Canal, vous venez de commencer, vous avez une émission qui s'appelle Talents d'Afrique, moi j'ai la possibilité de vous mettre des correspondants dans chacune des capitales africaines. Aujourd'hui, Charles Mbuya, Moussavou, Bia, comment il s'appelle, t'as des noms, Koku, ce sont des gens qui ont travaillé leur première expérience sur Canal à travers ma boîte. C'était des correspondants à Ouagadougou, à Lomé. À Kinshasa, à Dakar, c'est moi qui mets en place ce premier réseau avec Agathe Ponant à l'époque, qui était chargée de prod. C'est comme ça que je me retrouve à produire pour Canal+, dans l'émission Talents d'Afrique, à travers ma boîte.

  • Speaker #1

    Incroyable, le parcours il est incroyable.

  • Speaker #0

    En temps, j'ai profité de mon expérience au Nigeria plus tard pour améliorer mon anglais et tout. Je commence à travailler pour la BBC, consultant pour la BBC sur les émissions parce que je parle anglais également. Je fais des commentateurs en live en français et en anglais pour la BBC pendant la Cannes de la Guinée-Côte d'Orient en 2015. La première Guinée-Gamon 2012, la Cannes de Guinée 2012, je suis commentateur carrément. J'ai fait des matchs comme consultant pour la BBC en français, aussi bien en français qu'en anglais. Emmanuel Coste avec tous les autres.

  • Speaker #1

    Donc tu présentes le match en anglais ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je suis commentateur, je suis consultant en anglais. Il y a un commentateur et je suis son binôme et je le fais en anglais parce qu'en temps, j'ai appris à améliorer mon anglais et je n'ai jamais fait de cours d'anglais spécifiques. J'ai profité de mes différents séjours dans les pays anglophones pour améliorer mon anglais. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je fais même de la traduction. Il m'arrive d'être le traducteur du président de la CAF à des conférences de presse en traduisant les mots de l'anglais au français. Pour vous dire à cœur vaillant, rien d'impossible en fait. Et j'ai une propension à beaucoup assimiler les langues. J'assimile très, très vite les langues, en fait. C'est peut-être mes origines peules qui le font ou la langue peule que j'ai maniée. Mais j'ai cette propension-là à assimiler assez vite les langues ou en tout cas à les apprendre assez vite. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je m'exprime aussi bien en français qu'en anglais. Je crie, je lis, je traduis. Et c'est comme ça que je commence à produire aussi pour France. Et toutes les portes s'ouvrent après. Je deviens correspondant d'un journal japonais qui s'appelait Weekly Digest Sports.

  • Speaker #1

    Un journal japonais ?

  • Speaker #0

    Japonais, Weekly Digest Sports. J'ai été leur correspondant pendant plusieurs années. Ouais. BBC, TV5. Et après, je commence à écrire pour le site de la CAF.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fais le site de la CAF et on est vers 2006, les éminatoires de la Coupe du Monde arrivent. Je deviens également éditeur sur le site de la FIFA, FIFA World Cup. Je m'occupe de l'équipe du Togo, l'équipe de Côte d'Ivoire et l'équipe du Ghana. Les trois équipes africaines qui étaient qualifiées à cette Coupe du Monde 2006. Et le premier article que je fais sur le site de la FIFA, et bien évidemment, je rends hommage à ma légende Youssouf Ofana.

  • Speaker #1

    Tu reviens aux origines.

  • Speaker #0

    Je reviens aux origines. Je pars, le fameux match Côte d'Ivoire-Cameroun, où le Cameroun les gagne chez eux trois, où font dormir les Ivoiriens à 17h. C'était le 4 septembre 2005. C'est la date de mon retour en Côte d'Ivoire, 18 ans après que je sois parti. J'ai quitté la Côte d'Ivoire le 16 septembre 1986 pour venir au Sénégal. J'y suis retourné le 4 septembre encore. Le jour où je partais de la Côte d'Ivoire, il y avait un match éliminatoire, Coupe du Monde, Côte d'Ivoire, Ghana. Moi, j'étais dans l'avion. C'était un vol Nigeria Airways qui me ramenait à Dakar. Et le 4 septembre 2005, il y a ce fameux match où je travaillais au Nigeria et je viens... couvrir le match pour FIFA.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    FIFA World Cup.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    Je rencontre Henri Michel. Une anecdote, j'arrive à l'hôtel, je me fais virer de l'hôtel. Pourquoi ? Alors, Felsi Didialo, qui était à l'époque l'intendant de l'équipe de Côte d'Ivoire, trouve que quand je suis arrivé, j'ai monté un petit studio dans la chambre parce que je faisais de la production avec un ami nigérien aussi, Tunde Adelakoun. On monte notre petit studio, on fait venir quelques joueurs pour les interviewer. Il apprend. À l'hôtel du Golfe, ils demandent manu militari qu'on soit expulsé de l'hôtel.

  • Speaker #1

    Parce que vous faisiez des interviews de la chambre ?

  • Speaker #0

    On a pris une chambre à notre nom qu'on payait et tout. Et on avait ce rapport. Moi, j'allais chercher les joueurs, je les amenais. Ils se posaient pour nous faire des interviews. Et je me suis fait... Ils nous ont fait virer de l'hôtel. Ils nous ont fait virer de l'hôtel. On s'est fait rembourser la chambre. On est partis prendre un autre hôtel. Et plus tard, Sidi Diallo est devenu mon ami. On a rigolé un peu à son âme aujourd'hui parce que ça a été un grand dirigeant du football ivoirien. Il a gagné la canne avec eux. Et voilà, je travaille au Nigeria. Après, je reviens au Sénégal. Je commence à travailler pour allafrica.com, qui est le premier site internet d'information sur l'Afrique. Je commence d'abord aux headquarters à Washington. Je bosse à Washington pendant huit mois. Ensuite, j'ouvre le bureau de l'Africa de Lagos au Nigeria. Après, j'ouvre celui de Dakar. Je reviens à Dakar en ouvrant le bureau de l'Africa. Et puis en 2008, je décide, allez, c'est bon de travailler désormais pour moi-même. À ton compte. Parce que je trouve qu'en travaillant pour moi-même, j'ai plus de liberté pour faire mes voyages. Je n'ai pas besoin d'une autorisation préalable pour aller travailler et tout. Et j'ai gagné plus. Je trouvais que je gagnais plus d'argent. Je travaillais moins et je gagnais plus d'argent. Donc, je suis resté dans cette veine. Après, je me suis laissé à l'entrepreneuriat. Je créais des entreprises. Je commençais à parcourir le monde, à croiser sur mon chemin des joueurs qui m'ont fait rêver, des grandes légendes et créer, nouer des amitiés. Et de telle sorte qu'à un moment donné, je me rends compte, je me dis waouh, je m'arrête, je me dis waouh. En fait, ce que j'ai réussi, c'est de pouvoir créer un réseau autour des dirigeants du football africain, des légendes du football africain et des médias du sport du football africain. C'est tout l'écosystème.

  • Speaker #1

    Ah non, vraiment, c'est tout l'écosystème. Et c'est ça que j'allais demander. Et plus tard,

  • Speaker #0

    en développant maintenant avec les annonceurs potentiels.

  • Speaker #1

    Ce que j'allais demander, c'est ça. Est-ce que tu as des moments où tu arrives à réaliser... Tout ce que tu vis ou tout ce que tu as vécu, parce que j'ai l'impression qu'il se passe tellement de choses et ça va tellement vite.

  • Speaker #0

    Ça va trop vite, ça se passe tellement...

  • Speaker #1

    Est-ce que le passionné de foot, parce que tu restes quand même un passionné de foot...

  • Speaker #0

    Je suis encore un gamin devant le football. Est-ce que tu arrives à rester... Oui, j'arrive à rester zen, parce que pour la bonne et simple raison que je me dis, c'est vrai, j'ai peut-être du mérite, mais c'est Allah.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    franchement,

  • Speaker #1

    il y a une part de destin et il y a une part de travail.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de part de travail, beaucoup de part de sacrifice, mais je remets tout entre les mains d'Allah. Tout est de sa volonté. Ce que j'ai dit aux gens, c'est mon intime conviction, tout ce que j'ai dans la vie, ou tout ce qui m'arrive dans la vie, est de la seule volonté d'Allah. C'est le maître de notre temps, de notre destin. C'est le commandeur de notre espace. Mais je le remercie, je lui rends grâce parce qu'il m'aurait tout donné à travers ma passion. C'est ça, j'ai la foi. Je crois dur comme fer. Je ne suis peut-être pas le plus méritant, mais il m'a donné ce qu'il n'a peut-être pas donné à beaucoup de jeunes de mon âge ou qui ont fait le même métier que moi. Et ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il t'a donné un talent. Il t'a donné ce talent-là, mais tu as su aussi...

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    Foncez ! Parce que moi c'est ce que je retiens de la discussion, c'est que tu n'as pas d'opportunité pour faire un média, mais tu crées quand même un média. Tu rencontres un journaliste français, tu ne sais pas c'est qui, tu entends qu'il est de l'équipe, tu sautes sur l'occasion. Tu as un événement football qui arrive, tu vas voir TV5, tu leur dis, moi j'ai ça pour vous.

  • Speaker #0

    Et tu sais pourquoi je dis ça ? Parce qu'ils me mettent toujours au bon moment et au bon endroit. Et avec la bonne personne.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je travaillais avec... Mais aujourd'hui je parle à tout le monde. Sur le football mondial, oui, j'ai croisé aussi des grands décideurs du football mondial. J'ai croisé toutes les légendes du football mondial. Mais aujourd'hui, des footballeurs qui m'ont fait rêver et que j'ai admiré quand ils étaient footballeurs sont mes amis, avec qui je fais des jokes les plus drôles, avec qui je partage des moments. Aujourd'hui, il y a deux semaines, j'étais avec Claude Makelele.

  • Speaker #1

    Le grand Claude Makelele.

  • Speaker #0

    Le Claude. Je lui rappelle, j'ai dit, Claude, je te découvre pour la première fois au FC Nantes. Tu joues sur les côtés, dans un match où tu remplaces Thierno Youm. À l'époque, la télévision sénégalaise, RTS, diffusait les matchs du championnat de France. Il me dit « Ah ouais, tu te souviens ? » J'ai dit « Ouais, ouais, je me souviens » . Il me raconte, il me parle de ses relations avec Thierno Youm à l'époque, qui aujourd'hui aussi est un grand frère. Et c'est des gens, j'étais gamin quand ceux-là jouaient. Et je les adorais. Eric Cantona vient au Sénégal, fait un voyage parce qu'il doit produire une émission,

  • Speaker #1

    ce sport,

  • Speaker #0

    ce Eric Cantona, himself. Et Eric vient chez moi, rentre dans ma maison, se pose dans mon salon avec son grand frère. J'en profite d'ailleurs pour lui présenter mes condoléances parce qu'ils ont perdu leur maman il y a à peu près une dizaine de jours, deux semaines. Ils sont posés chez moi, Eric Cantona, himself. Un joueur que j'ai kiffé. Tu vois ce que je veux dire ? Et on discute, au bout d'une heure de discussion, il m'a dit « Waouh ! » Lui-même, il est impressionné. J'ai dit « Mais c'est pas possible, je ne peux pas impressionner Eric Anton à moi. » Il est impressionné par mes connaissances de l'Afrique et mes connaissances du football. C'est ce que j'allais dire. C'est une passion qu'il lit autour de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire. Parce que moi, tu vois, ce qui m'impressionne depuis tout à l'heure quand on discute ensemble, c'est de voir la faculté, la capacité que tu as de te souvenir des noms, des dates, des lieux. Je pense que c'est aussi un de tes talents. C'est cette capacité de mémorisation et de pouvoir, tu vois, tu es capable de dire le premier match où tu as vu Claude Makelele jouer, de savoir qui l'a remplacé, quelle position il était. Tu peux être passionné de football, mais combien de gens vont se souvenir de ça ?

  • Speaker #0

    Tout ça, c'est enfoui dans ma tête. Je regarde mon premier match de Coupe d'Afrique des Nations en live en 1984. Ça fait combien d'années ? 84 et maintenant 41 ans aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tu t'en souviens comme si c'était hier ?

  • Speaker #0

    Comme si c'était hier. Parce que le jour de la finale, le président Félix Feuboyny décide d'offrir l'entrée gratuite. La Côte d'Ivoire étant éliminée, la finale se joue entre le Cameroun et le Nigeria.

  • Speaker #1

    Et pour remplir le stade, il dit ?

  • Speaker #0

    Pour remplir le stade, il dit, c'est gratuit, je suis à Kumasi, je file, je prends le bus 32, j'arrive au stade, au Feuboyny, je vais au stade, je m'assois.

  • Speaker #1

    Et tu m'assistes à une finale de l'acte ?

  • Speaker #0

    Je m'assiste à une finale. Dès que je rentre, je vois Joseph Antoine Bell au rond central, en train de se chauffer en faisant des arabesques avec le ballon. J'ai dit mais comment il arrive à faire ça ? Et Jojo, je lui raconte ça. Jojo me dit mais merde, je comprends. Je me disais avant ce petit, il fait chier. Partout, je le vois. Ah, je comprends. Il dit à lui, mais non, je comprends. Pourquoi ? Je pensais que tu étais juste un casse-couilles, tu fatigais et tout, mais ça, tu étais passionné en fait. Et c'est la première fois que je vois Jojo Jojo, aujourd'hui c'est un grand frère. Roger Mila, j'ai contribué à organiser le jubilé des 70 ans de Roger Mila. Il m'a invité, je suis parti à Yaoundé. Roger, tu imagines ce qu'il représente Roger Mila ?

  • Speaker #1

    En plus toi t'es fan du PSG.

  • Speaker #0

    Roger Mila c'est autre chose, c'est une légende vivante du football. Quand je vais au Ghana, je vais chez Abedi Pelé. Je vais rendre visite à Abedi Pelé chez lui à la maison. Maestro, je l'appelle Maestro.

  • Speaker #1

    Les gens qui t'ont fait vibrer petit.

  • Speaker #0

    Oui, qui m'ont fait vibrer petit sont aujourd'hui mes amis. Quand j'ai un Maestro, dès que j'ai dit Maestro, je dis, ah, alliou, parce que j'adore l'appeler Maestro parce que c'est un Maestro. Ça fait chaud au cœur pour le supporter parisien que je suis. Parce qu'Abedi, c'est le grand frère. Anthony Bafo, on se parle régulièrement. J'étais avec Jérémy Njitap il n'y a pas longtemps. Sam, Pichichi. Samia Leto, je le découvre à la Cannes 2002. Il vient avec beaucoup d'assurance, beaucoup de classe. Il est jeune. Il y a Puma qui fait une conférence de presse avec tout le monde ensemble. Les trois pays qui sponsorisent, Cameroun, Égypte et le troisième pays, je crois, c'était peut-être la Côte d'Ivoire, je ne sais pas qui. Sam, il arrive, il joue encore à Mallorque, mais plein d'assurance. Le gars, il parle, j'ai dit, ouais, j'aime les joueurs comme ça. Parce que j'ai toujours aimé les joueurs qui s'affirment. qui croient en leur talent et qui ont du culot et en plus il avait du talent je voyais ça déjà et c'est pour ça que je n'ai pas été surpris par le parcours de la carrière qu'il est en train d'avoir aujourd'hui Didier pareil quand je rencontre Didier la première fois que je rencontre Didier c'est dans un aéroport le Sénégal va jouer un match amical contre la Tunisie je suis avec un ami qui travaille chez Air France, on est en transit à Paris On voit les éleveurs de l'équipe de Côte d'Ivoire qui sont en train de partir à Abidjan et aussi jouer un match amical. Je trouve Didier assis par terre à l'aéroport Charles de Gaulle. Il jouait à Le Mans à l'époque avec les cheveux frisés. Je viens vers lui, ça va c'est Didier Drogba. C'est bien ce que vous faites en ce moment, vous allez où ? Il me raconte, reste sans discute. 10, 15, 20 minutes et après chacun prend son vol et on est parti. Je le retrouve après, au gré des matchs, on se rencontre, je le vois, on l'appelle Daizoko. Jusqu'au jour où il m'invite également chez lui, par le trichement de son agent Tierno Seydi, je me retrouve à la table de Didier Drogois, chez lui, à la maison. Et on parle. Le jour où il est fait ambassadeur de la Ligue 1, il me dit, Aliou, je vais être fait ambassadeur de la Ligue 1, j'aimerais bien que tu sois là. Je vais à la place Beauveux, là-bas, au siège de la LFP. Je suis avec Didier. Et on discute, on parle de tout, on parle de rien. Yaya Touré, pareil. Wanko Kanu est venu chez moi à la maison. JJ, je vois JJ, je dis JJ, you play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. Je lui rappelle les chansons que les fans chansaient pour lui. JJ, I go give you my sister. JJ, I go give... Elle dit, ah, ah, Oga, you so much. You play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. What a player. A Mokashi, Daniel. Quand je l'appelle Daniel Amokashi, il dit non, that's not my name, call my correct name. Et là je dis, Daniel fucking Amokashi, yes, that's my name. Tu vois, des gens qui m'ont fait rêver, Wanko Kanu, Kalusha Boalia, JJ Ausha, Daniel Amokashi, c'est des joueurs qui ont marqué le football africain, Didier Drogba, Samuel Eto'o, Seydou Keïta. Je suis parti à la mecque avec Seydou Keïta. On a fait la ombre ensemble. Quand je vais au Mali, c'est Sidiou qui vient me chercher. Il m'a même visité son usine, ses installations. Momo Sisoko. Aujourd'hui, c'est un frère. Et Sidiou Emmanuel Adebayor. C'est des frères.

  • Speaker #1

    Mais je pense que justement, tous ces joueurs-là te donnent ce respect, pour moi en tout cas, parce qu'il y a plusieurs choses. C'est un... Il voit que tu n'es peut-être pas sur le terrain, mais tu as autant de connaissances de football que ça. Ça, il respecte.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Deux, à ce moment-là, je pense que tu es peut-être un des seuls journalistes qui les met en lumière sur le continent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et sur les médias internationaux.

  • Speaker #1

    Sur les médias internationaux. C'est pas faux. Qui prend leur défense. C'est pas faux. Souvent quand des médias peuvent être très critiques envers eux. C'est pas faux. Surtout parce que c'est des joueurs étrangers. C'est pas faux. Donc tu vas au charbon pour eux.

  • Speaker #0

    Au charbon pour eux. Et souvent pour d'autres, j'ai trouvé des opportunités filles de business. Tu leur proposes ? Des choses qui les ont permis d'avoir, de gagner des choses. Et c'est pareil, les joueurs sénégalais, ça, j'en parle pas. Un joueur, Djoman Sy Kamara, je l'ai accompagné toute sa carrière. Il raconte l'article qu'on fait sur lui, ce Kamara est un cas. Jusqu'au jour où je rencontre son père, sa mère, je suis le maire du mariage de Djoman Sy Kamara. On est à Rome, avec ses amis d'enfance, sa famille, ses intimes, ses proches. Il me donne l'honneur. de célébrer son mariage avec son épouse Fadila John Mancini, c'est le petit frère que j'ai accompagné pendant toute sa carrière. On est partis partout ensemble. Quand il a joué en Turquie à Eskechir, quand il a joué au Celtic Glasgow, quand il a joué à Fulham, à Leicester, partout. Partout, jusqu'au jour d'aujourd'hui, quand il décide de faire un pas. de créer son académie. On fait la réflexion ensemble sur le nom à donner à AFE. Aujourd'hui, quand il décide d'être consultant média pour Canal, je le pousse et tout. Joe, c'est la famille. C'est mon frère. Je ne parle pas de Diouf, Fadiga, Alassandour aujourd'hui qui est quasiment mon associé, Salif Diaw, quelqu'un avec qui je discute beaucoup, on échange beaucoup. Et même avant eux aussi, les joueurs d'avant, Mamadou Diallo, Seybani, Moussa Abadian, c'est des légendes africaines, Jules Bocandé, Feu Bocandé. Aujourd'hui je suis en contact avec la famille de Jules, son épouse est quasiment une sœur, ses enfants je connais très bien. Pareil, Thierry Neuilloum, Omar Gheysen, Pape Fall, l'équipe de 86. c'est des gens avec qui aujourd'hui j'interagis et avec qui je suis en contact y compris la génération actuelle aujourd'hui, je travaille beaucoup avec Khalid Koulibaly que je conseille beaucoup que j'accompagne Ismaël Jacobs, des jeunes joueurs qui sont là mais avec qui je... parce que quand je suis rentré également dans la tanière comme chargé de com pendant la dernière coupe du monde au Qatar ça m'a rapproché aussi de certains joueurs et c'est pas seulement des joueurs sénégalais Je suis Franck. caissier et aujourd'hui je travaille avec Serou Girassi, lui qui est la valeur la plus sûre du football africain aujourd'hui c'est le visage le plus en avant, il a fini meilleur buteur de la Champions League de l'année dernière super attaquant, garçon pétri de qualité, qui veut mieux investir sur l'Afrique, qui veut accompagner je l'ai accompagné, aidé à créer son ONG, Africa New Rondement qui veut de l'entraide en Diahanke, parce qu'il est Diahanke d'ethnie Merci. Et c'est un garçon que j'accompagne aujourd'hui en Guinée, à Conakry. Pareil en Côte d'Ivoire, je discute beaucoup avec Franck Kessier, partout, tous les anciens légendes nigériennes, Lucas Radebe, c'est la famille, Joseph Yobo, feu Yerachidi Yekini, avant qu'il décède, je l'avais interviewé, on avait fait des grandes interviews ensemble. Je parcourais le continent à la rencontre des fils du continent, qui ont marqué notre football, qui ont marqué notre époque, qui ont fait bouger les lignes sur notre football. Pareil chez les techniciens aussi, les entraîneurs, j'en connais, algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, partout.

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'allais te demander, c'est parce que justement, tu as vécu toutes ces vies, parce que finalement, ce n'est pas une vie que tu vis. J'ai l'impression que tu vis...

  • Speaker #0

    Dans le foot, j'ai vécu plus de mille vies. Plusieurs vies. Ça, on peut le dire, oui.

  • Speaker #1

    En tant que supporter de l'équipe du Sénégal, il y a déjà cette période justement de 2001-2002. Comment tu la vis toi en tant que... parce que tu as deux entités dans ta tête. Tu as le journaliste qui vit cette période là, tu as le fan de foot qui vit cette période là et tu es au cœur de l'action.

  • Speaker #0

    Et mieux, et c'est vraiment Olivier merci pour ça parce que tu me donnes l'occasion de dire merci à une personne. Parce que grâce à cette personne, j'ai vécu cette Coupe du Monde de 2002. Parce que tout simplement, à l'époque, je détenais le seul média sportif, mais j'avais été injustement mis de côté par notre association parce que je n'avais pas d'accréditation média à l'époque pour aller faire la Coupe du Monde 2002.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal parce qu'il y a 20 journalistes. Le Sénégal a 20 accréditations, mais l'association de la presse qui gérait à l'époque avec la FIFA n'en attribuait que 18.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À l'époque, j'ai le seul journal sportif du pays. Je ne suis pas accrédité. Alors, la fille du président de l'époque... Madame Singeli Watt, parce que vous me donnez l'occasion vraiment de lui dire merci. Merci, merci, merci, merci pour tout. Parce que c'est grâce à elle que je vis cette Coupe du Monde. D'accord. Parce que tout simplement, Singeli m'avait vu à l'œuvre pendant la Cannes 2002 au Mali. Ce que je n'ai pas dit, il y a une équipe de Arte, la chaîne de télévision documentaire franco-allemande, qui fait un documentaire carrément sur moi. Waouh ! Ils me prennent ici, ils me suivent à Dakar, au studio de Nostalgie, sur le terrain, chez moi à la maison. Ils m'accompagnent avec ça jusqu'au Mali. L'équipe de caméra me suit au Mali, suit mon quotidien, vient me filmer chez mon oncle malien, le docteur Mamadou El-Bechir Gologo, qui est le premier ministre de l'information du Mali, après l'indépendance, qui est un cousin à mon père. Quand j'arrive au Mali, je ne sais pas où aller, c'est là-bas que je vais habiter chez mon oncle. Donc l'équipe de Arte me suit là-bas. Et le jour du premier match du Sénégal, l'équipe de Arte me suit avec trois caméras. Ok. J'arrive, la tribune de presse est à côté de la tribune des officiels, tout le monde me regarde.

  • Speaker #1

    Tout le monde te voit arriver avec des staffs.

  • Speaker #0

    Avec des caméras autour de moi, des micros et tout, ils voient des Européens partout qui suivent et qui sont en train de faire le documentaire. Cindy Eliassi est à la tribune officielle, elle voit, je lui fais un coucou de là-bas, ça va, parce qu'on s'était connus au coup d'envoi du Tour du Sénégal devant le Palais de la République. À l'époque, elle était à fond dans le sport. Donc on fait ça, je deviens amie avec Cindy Eli, on s'échange nos numéros, on se parle de temps en temps. Et un jour, elle a besoin d'images sur l'équipe du Sénégal qu'elle ne trouve pas. Alors, j'avais l'habitude, quand j'allais au Cannes, c'était l'époque des VHS. Les vidéos, j'achetais des VHS vierges. Je demandais à mon frère tout le temps de m'enregistrer des matchs du Sénégal.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Parce que j'aimais bien, à mon retour de Cannes, de bien suivre les matchs en colère, regarder à nouveau. Parce que quand tu es dans le feu de l'action en tant que journaliste et tout, il y a plein de choses que tu rates. Mon frère m'a enregistré tous les matchs du Sénégal via Canal et on me branchait le VHS. J'achetais les cassettes vierges et j'enregistrais tous les matchs. J'ai signé l'île un jour, quelques jours avant la Coupe du Monde. Elle m'a dit « tiens, je cherche des images de l'équipe du Sénégal. » Je n'arrive pas à en trouver du tout. J'ai appelé à la RTS, mais c'est un peu compliqué. Je lui ai dit « écoute, je les ai, j'ai tous les matchs. » J'enregistre d'habitude tous les matchs du Sénégal. Mais là, je ne suis pas à Dakar. Je suis en train de partir à Richard Toll. Suite à la possibilité d'envoyer quelqu'un pour aller chercher, je peux demander à mes frères de te l'amener. Sauf que j'habite à Yamouguen, au fin fond de la banlieue, dans le quartier de Darurahman, chez mes parents. Je ne suis pas sûr que Sinyeli... Aurait pu débarquer. Aurait pu débarquer ou se retrouver là-bas. Je lui dis non. Ce qu'on va faire, je travaillais aussi déjà pour la maire de la ville, qui était Mme Feu Adyaratou Dabassibi, une maman aussi pour moi. qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière. J'ai dit, si tu as un motard envoyé, dis-lui de demander la maison de la mère de Jamugensi Kapmao, Madame Adyaratu Dabasibi. Je demande à mon frère d'amener tout de suite les VHS là-bas. Donc mon frère récupère les VHS, il les amène chez la mère. C'est-à-dire qu'il va y avoir un motard qui vient chercher les cassettes VHS et qui les ramène, qui les récupère. Moi, tranquillement, je suis dessus de ne pas avoir d'accréditation. Et puis, mon père voit que je suis triste, en fait. Il me dit, qu'est-ce qui se passe ? Je dis, c'est dommage, je rêvais d'aller à la Coupe du Monde, mais finalement, je n'irai pas. Parce que je n'ai pas trouvé d'accréditation.

  • Speaker #1

    Alors qu'on rappelle qu'à ce moment-là, tu as ton magazine.

  • Speaker #0

    Je suis le seul qui a un journal sportif sénégalais. Je vis ça comme une injustice. Mais je garde la foi. J'accompagne un ami d'enfance avec qui j'étais au collège, Abdukhadim Sam. Il revient des États-Unis, il a sa belle voiture, il veut aller à Richatol voir quelqu'un. Ils m'ont dit, on y va ensemble. Pour m'évacuer, j'ai dit, bon, j'y vais. Je vais avec lui à Richardol. Sauf que je parlais à mon père, je lui ai dit, ouais, les trucs sont envoyés. Mon père m'a dit, écoute, si les bénédictions peuvent faire quelque chose, tu as ma bénédiction pour aller à la Coupe du Monde et tu iras à la Coupe du Monde. En interne, j'ai dit, mon père, qu'est-ce qu'il raconte le vieux, lui aussi. Comment je vais y aller ? Les gars, ils partent dimanche. On est jédis. ce que je te dis les gars vous devez voyager dimanche soir Donc, je pars. Je suis à Richatol le soir. J'appelle Signélie pour vérifier si elle a reçu les VHS et tout. Elle me dit oui, c'est bon, merci et tout, c'est gentil. Elle me dit tu vas à la Coupe du Monde, toi ? J'ai dit non, j'ai pas eu d'accréditation. Donc, je n'irai pas. Sauf que le chef de l'État, le président Abdullahi Ouad, décide de prendre en charge tous les 20 personnes pour la Coupe du Monde. Notamment les 18 journalistes accrédités.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    A ma grande surprise, je reçois Merci. Je rentre le lendemain à Dakar, je suis en nostalgie, en train de travailler normal, je sors du journal, du studio, je fais le journal des sports, je reçois un coup de fil de Signéli qui m'appelle. Allô, allô, bonjour, ça va, ça va, tiens, prends ce numéro, va la voir. Tu dis, tu viens de la part de Madame Signéli-Watt. Je dis, ok, j'appelle la dame. Et la dame me dit où son bureau se trouve en ville. J'arrive, c'était une agence de voyage. Je m'assois, je dis c'est Signélie qui m'a demandé de passer vous voir. Je m'assois, tranquillement, j'attends la dame, elle s'affaire, elle fait deux, trois trucs. Et puis elle me tend une enveloppe. je disais quand même dit c'est votre billet pour Séoul.

  • Speaker #1

    On est jeudi.

  • Speaker #0

    On partait à Séoul dimanche. On est jeudi. J'ai dit, what ? Oui, Madame Signéli m'a demandé d'où. J'appelle Signéli. Je dis, c'est quoi ça ? Elle me dit, non, écoute, je pense que tu le mérites. Mon père... va recevoir demain les journalistes, ils vont les donner. Il y a 20 personnes, j'ai demandé à ce qu'on te rajoute parce qu'effectivement, tu fais du bon boulot. C'est comme ça que je dois aller à la Coupe du Monde 2002. Mashallah.

  • Speaker #1

    J'imagine la joie dans ton cœur.

  • Speaker #0

    J'étais tellement heureux que j'ai oublié un tronçon du billet. Parce que le billet d'avion qui doit nous amener à Séoul. On fait d'abord un vol Sabena, Dakar, Bruxelles, Bruxelles-Paris. Et Paris, on fait un vol Cathay-Pacifique, Paris-Hong Kong, Hong Kong-Séoul. Et on descend à Séoul, on a au moins 2h30 de route à parcourir pour arriver là où on doit habiter. J'oublie le Dakar-Paris, le Dakar-Bruxelles-Bruxelles-Séoul, je l'oublie dans le bureau de la dame.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    On ne sait pas comment la dame remet le billet à Signéli, qu'elle remet à un autre motard qui le ramène chez moi. Ce jour-là, j'étais chez mon grand-père à Sacré-Cœur, on me ramène le billet là-bas. Maintenant il faut trouver le visa. Parce que ceux qui sont accrédités sont exempts de visa. J'ai dit à Cindy, c'est bien, c'est gentil, j'ai tout, j'ai tout, mais j'ai pas de visa. Elle me dit, t'inquiète pas, va tout de suite le lendemain matin. À 9h, 10h, elle me dit, va à l'ambassade de Corée. Je vais à l'ambassade de Corée, j'attends, je me mets mon visa, tac, tac, tac, je fais, je sors de là-bas, l'ambassade du Japon même qui m'appelle, on vous attend, monsieur, vous êtes où, monsieur, donnez-moi le coup. J'arrive, l'ambassade du Japon me donne le visa, direct. Je garde encore ce passeport avec moi.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr, ce passeport, il est collecteur.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça, je dirais, je ne remercierai jamais à ces Singéliouates de m'avoir a permis de vivre cette coupe du monde en 2002. Donc, vous vous imaginez en 24 heures, j'ai un billet pour aller là-bas, j'ai les visas, les autres n'ont pas eu besoin de prendre le visa parce qu'ils étaient accrédités, et je travaille pour Nostalgie, je dis à Paul Saviette, qui est le patron de Nostalgie, voilà ce que Signel m'a offert, il faut que j'aille maintenant, il me faut des frais d'admission. Paul ne réfléchit pas, il me donne une partie de l'argent, il me dit quand tu arriveras, on avait la possibilité de se faire envoyer de l'argent à Marche de Sang. C'est comme ça, je vais revoir mes parents. Ils prient pour moi, ils me font la bénédiction. Le soir, mes autres collègues sont surpris. Tu vois où je suis ? Je dis, je vais là où vous allez.

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous allez partir tout seul ?

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans le groupe. Une fois que je suis dans le groupe, je suis intégré, tout se passe bien, on va à la Coupe du Monde, exceptionnel. Mais sauf que, puisque je n'ai pas d'accréditation, je suis avec mes frères journalistes, quand on arrive par moment, on me retient devant la porte. Je ne peux pas regarder les entraînements, parce que c'est très carré, il y a plein de sécurité. Si tu n'es pas accrédité, tu ne rentres pas. La même Cindy Lee qui prenait sur elle tous les matchs et me donnait un billet pour aller voir les matchs du Sénégal. Le fameux match Sénégal contre France où on gagne 1 euro. À la fin du match, les gens voient Amara Traoré courir le long du terrain avec un drapeau. Ce drapeau, c'est moi qui l'ai acheté à 20 dollars avant de rentrer dans le stade. Et quand on a gagné, j'étais tellement en extase parce que j'étais à côté des familles des joueurs. Quand les joueurs viennent, je prends le drapeau, je le jette sur la pelouse. Amara, il le ramasse, il fait le tour d'honneur avec le drapeau.

  • Speaker #1

    Je vais retrouver cette image.

  • Speaker #0

    tu peux le retrouver il y a l'équipe qui avait fait un documentaire là-dessus il y a l'image avec Amara le drapeau il fait le tour il finit il remet le drapeau à Macan qui était Tonton Macan qui était l'intendant de l'équipe nationale à l'époque ce drapeau c'est moi qui l'ai acheté chez moi je ne l'ai plus revu parce que Tonton Macan l'a gardé pour lui waouh vous voyez donc je me retrouve comme journaliste je me retrouve comme supporter mais après quand les matchs finissent je rejoins les journalistes on rentre ensemble mais je suis triste Merci. Parce que je suis venu pour couvrir en tant que journaliste. Donc, on fait tout. On fait les trois premiers matchs. Je les regarde en tant que supporter avec des tickets de stade. Je regarde les trois matchs. Et puis, changement de pays. On est qualifié pour les quarts du final. On va aller au Japon. Regarde comment Dieu fait les choses. Tous les journalistes accrédités sont exemptés des visas. Mais moi, parce que j'ai pris la peine de faire le visa du Japon au Sénégal, je peux voyager avec eux. Sinon, je n'aurais plus jamais voyagé avec eux. Parce que ce n'était pas possible d'avoir un visa à partir de la Corée. Quand Dieu aligne les planètes, le Sénégal se qualifie. L'ambassade du Japon qui t'a appelé pour te dire qu'on vous attend. Comment Dieu aligne les planètes. Donc on doit partir au Japon, on va en avion jusqu'à Busan, qui est une ville portuaire de la Corée. On doit traverser par bateau pour aller à Oita. Le match que je jouais à Oita pour aller à Osaka. On arrive à Osaka, après on va pour le match à Oita. Belle expérience, on traverse la ville, on voyage en paquebot, un gros paquebot qui fait la traversée entre les deux pays. Belle expérience, on se raconte des anecdotes, on rigole. Je partageais la chambre avec Pape Sambadyara, on dormait à deux chacun, avec qui j'ai tissé des liens forts aujourd'hui. C'est un des journalistes responsables de l'IGFM. Et voilà, on joue au football, je lui fais un tacle malencontreux, je lui blesse sa cheville, c'est mon voisin de chambre, il veut me faire un petit pont, je lui fais un tacle, je lui bousille sa cheville maladroitement, on partage la même chambre, je dois lui masser les pieds de temps en temps et tout, je lui dis je suis sorry, je suis sorry, je suis sorry. Mais de belles anecdotes, on crée des... et puis le pays joue, le pays gagne. Mais oui. Et ce qui se passe par contre... Quand j'arrive le premier jour, je remplis un formulaire de demande d'accréditation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On arrive au Japon. On va au Media Center, au centre des médias. On arrive, j'ai pas d'accréditation. On me retient devant la porte encore. Vous pouvez pas rentrer. Les gars, ils rentrent. Moi, je suis assis dehors, on me met une chaise, je m'assois pour attendre que mes confrères finissent pour qu'on rentre. Une dame me trouve là-bas. Il me dit, pourquoi tu n'es pas à l'intérieur ? Je lui dis, je ne suis pas accrédité, je n'ai pas d'accréditation. Tu as ton passeport ? Je lui dis, oui. Allons-y et découvrons. Je lui dis, non, hier, j'ai vérifié en Corée du Sud, il n'y avait rien. Mais il m'a dit, allons-y, tu ne le sais jamais, allons-y, c'est bien. Et j'avais mon passeport sur moi, parce que je sortais tous les jours avec mon passeport. Je vais avec elle, je lui donne mon passeport. La dame, elle rentre, elle tape la machine, elle lui dit le nom, mon nom, il sort. une accréditation oh la la à l'Yugo Loko, l'équipe, j'ai accrédité l'équipe France. Tac, tac, ça sort. J'ai encore la crédit ici. Je le garde aussi. Ça va, j'y suis jalousement. Je suis, j'ai mon accréditation. C'est un sténant. On me met, je reviens, on m'ouvre la porte, je rentre. Dès que je rentre, tous les journalistes ont commencé à applaudir. Les journalistes français, anglais, qui me connaissaient et sénégalais applaudissent finalement. Jean, il a reçu le sésame. il a reçu le sésame bravo bravo Et ça attire l'attention de tous les autres journalistes. Qui suis-je pour qu'une fois que je rentre, tout le monde applaudisse et tout. Et voilà, maintenant, ça m'attire toutes les autres caméras. Les gens, les caméras, télévision suédoise, télévision anglaise, parce que je parlais, j'étais parfaitement habillé. Déjà, ils m'amènent leur micro en me disant, pose des questions en français, en anglais. Je vis mon quart d'heure de célébrité, à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, comme tu dis, le Sénégal, en 2002, est en train de choquer la planète football. Vous êtes quoi, 18 journalistes sénégalais ? Donc en plus, t'en as un qui débarque comme ça et qui a la lumière de Dov Sedion, mais c'est qui lui ?

  • Speaker #0

    Exactement, et c'est comme ça que je me retrouve à parler dans tous les médias du monde. Et mes amis des RMC qui étaient là-bas m'ont dit « Ah, c'est top, Aliou, t'as ton accréditation, demain on fait le quart de finale ensemble. » Sénégal shit.

  • Speaker #1

    Henri Camara.

  • Speaker #0

    Deux buts. Le 8ème de finale. Le Sénégal-Franc, le Sénégal-Suède, je le fais en direct comme commentateur sur RMC avec François Pessenti et Jean-Nouré Seguier. Et moi-même.

  • Speaker #1

    Il faut que je retrouve cette couverture. Moi j'imagine... Alou qui commente, mais en même temps qui est supporter du Sénégal. Quand il y a les buts d'Henri Camara,

  • Speaker #0

    j'imagine pas. On devient fou. La talonnade de Pape Tchao, le but d'Henri Camara, que ce soit Jeannot, je vais dans tous les sens. Je pars en vril. Je pars en vril, mais je vois l'image d'Abdoulaye Ndiaye, un de nos grands frères aujourd'hui. Abdoulaye Ndiaye qui vit en Suisse, qui est journaliste 24 heures Suisse. Mais qu'il se jette de la tribune de presse quasiment vers l'autre tribune qui était en bas, j'ai eu peur pour lui. Pour moi, il s'est jeté. Littéralement.

  • Speaker #1

    Tellement il était dans l'émotion.

  • Speaker #0

    Le football, attention, le football peut faire des choses de malade. Parce que quand tu ne contrôles pas tes émotions, tu peux faire des folies de football. Moi, je pars en vril à l'antenne.

  • Speaker #1

    C'est quoi la plus grosse folie que tu penses que t'aies faite à l'antenne ? Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça. Je ne sais plus. Je ne peux pas me déshabiller. Mais je deviens dithyrambique. Et en ce moment, les mots viennent comme ça. Tu te dis, mais ce n'est pas possible. Il n'y a que le foot pour donner des émotions pareilles. Je fais le match avec RMC en direct. Après, je fais l'écart contre la Turquie. Malheureusement, on est éliminé. On doit rentrer. Et ça reste... une très très belle expérience au mois de rentrée je décide de m'arrêter à Paris quelques jours mais j'arrive chez ma famille à Mantes-la-Jolie je suis accueilli comme un héros et bien oui

  • Speaker #1

    Il me faut,

  • Speaker #0

    j'ai couvert la coupe du monde. Vous voyez, c'était dans l'air du temps. Et ils m'ont fait une fête à Mante-la-Jolie. Je suis mon neveu, maman de Goloko, mais toute la communauté alpolaire de Mante vient venir me rendre hommage, discuter, parler. Et c'est là où je réalise, en fait, l'exploit qu'on a fait. Et quand je vois les images de l'arrivée de l'équipe, quand ils rentrent au Sénégal et tout, je dis, ouais, j'ai vécu l'histoire, j'ai été témoin. Et encore, tout à l'heure, je vous parlais de Dieu. Dieu m'a mis au cœur, souvent, de tout. toutes les plus grandes victoires sénégalaises en matière de football. Et ça, ça n'a pas de prix, Olivier.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    La Cannes, j'étais là. Les cinq coupes qu'on a gagnées en une année, j'étais un des rares Sénégalais à avoir été présent pendant les cinq victoires même. J'étais à toutes les cinq coupes qu'on a gagnées en une année pendant la Cannes. Ça, c'est Allah. Parce qu'il n'y a rien d'autre qui peut expliquer ça. J'étais pour le Beach Soccer à Vilanculos, au Mozambique. J'étais pour le Chan en Algérie en 2017, j'étais pour la Cannes U17. On l'a gagnée où celle-là d'ailleurs ? Je ne me souviens même plus où est-ce qu'on l'a gagnée.

  • Speaker #1

    Ça t'arrive d'avoir des troubles de moi. Des troubles de moi,

  • Speaker #0

    mais j'étais là. J'étais partout à toutes ces victoires. Ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Tu dirais aujourd'hui ? C'est une grâce. Ah non, c'est une grâce.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'étais à Kinshasa, au match des Stades des Martyrs. Allah m'a mis là-bas. Je suis allé à mes profs frères et tout, parce que j'aime ce pays, j'aime son football. Et j'aime être là quand il y a des grands rendez-vous footballs sénégalais. J'ai fait les Jeux Olympiques en 2012. L'équipe qui est l'ADN de celle actuelle, parce que c'est le début de Ghana, de Cherhou, de Sadio, aux Jeux Olympiques de 2012. Et j'y étais aussi. Et donc, j'ai cette chance-là d'être là souvent, chaque fois que le Sénégal est à un grand rendez-vous de football. et ça pour moi ça n'a pas de prix ça vaut tout le bonheur du monde et jusqu'au jour d'aujourd'hui le seul moment où je ne chante pas à haute voix l'hymne national sénégalais c'est quand je suis en fonction pour la CAF et que le Sénégal joue parce que j'ai pas le droit mais en dehors de ça, moi je ne peux pas écouter l'hymne national, je le chante parce que les mots me parlent je les vis pleinement les mots de l'hymne national sénégalais Hum hum. Je connais très bien l'hymne national de Côte d'Ivoire aussi, l'Abidjanais, je la sens très bien. Justement, il y a eu un match Côte d'Ivoire-Sénégal, à Abidjan, excusez-moi, à Abidjan, où, pendant les hymnes nationaux, j'étais avec un ami malien, Maka Magasuba, je chante l'Abidjanais. Ils me regardent tous comme ça, les yeux variés. Je finis de chanter l'Irbidianeuse, on met l'hymne sénégalais, je chante l'hymne sénégalais. Je finis, Macan me regarde et me dit, mais vraiment, t'es un escroc.

  • Speaker #1

    Il faut choisir ton corps à un moment.

  • Speaker #0

    Je dis non, je dis non, Macan, je ne suis pas un escroc. Les deux pays font partie de ma vie.

  • Speaker #1

    Oui, ils font partie intégrante de ta vie, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai assimilé l'hymne national ivoirien à l'école primaire ici, parce qu'on apprenait à chanter et tout. Et l'hymne sénégalais, c'est l'hymne de ma patrie, c'est le mien, c'est celui qui m'appartient. J'ai la chance de savoir chanter les deux hymnes. Donc, je ne me prive pas.

  • Speaker #1

    Ah non,

  • Speaker #0

    bien sûr. L'hymne tunisien, pareil, je ne connais pas les paroles en arabe, mais je connais tous les refrains, je te chante tous les refrains musicals pendant les... il y a des hymnes nationaux. et maintenant ils ont une nouveauté qu'ils ont fait pendant le chant Maintenant, quand il y a un match et qu'il y a les hymnes nationaux qui sont exécutés, on voit la traduction des paroles. Et ça, c'est magnifique, ça. Je pense que ça va inspirer les fans. C'est une belle expérience, fans, de lire les significations des hymnes de chaque pays. Donc voilà, j'ai eu cette bénédiction d'être présent, d'être une mémoire vivante du football sénégalais. J'ai été témoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Même ça va au-delà du football sénégalais, c'est vraiment le football africain en général. Et justement, j'allais te demander, aujourd'hui, est-ce qu'il y a une rencontre où tu es sorti de cette rencontre et tu t'es dit, je l'ai rencontré ? Est-ce qu'il y a des idoles comme ça que tu as rencontrées qui t'ont marqué dans l'échange, dans la personnalité ? Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    Zizou, je rencontre Zizou en Afrique du Sud en 2010 à la Coupe du Monde.

  • Speaker #1

    2010 en plus, c'est pas genre Zizou prime.

  • Speaker #0

    Zizou prime à la Coupe du Monde en 2010. Il joue plus, je crois, mais il est là en Afrique du Sud. Et à la Coupe du Monde, l'anecdote, à la Coupe du Monde 2010, je traîne tous les jours avec Maestro Abedi Ayubélé, avec Christian Carambeu. Tous les jours, on est ensemble. Et avec les autres légendes. Donc je tombe sur Zizou, on discute, je fais la photo et tout. Maradona aussi. Diego Armando Maradona. Diego ! El Pibe de Oro. Je rencontre Maradona en Russie. En la Coupe du Monde 2018, dans le hall aussi, au FIFA Club. Faustino Aspria, Marco Van Basten, Ronaldo, El Fenomeno. Mais quand El Pibe sort et apparaît, ça c'est autre chose. Ouais,

  • Speaker #1

    t'arrives encore à voir des...

  • Speaker #0

    Et devine qui prend la photo ? C'est Diomancy qui me fait la photo avec El Pibe de Oro. Encore une fois, ironie du sort. Joe a encore la photo, j'ai perdu la mienne, mais j'ai dit, Joe, mon petit, c'est comment ? Envoie la photo avec El Pibé, mais là, non, il faut que tu payes, il faut que tu payes, il faut que tu payes. Après, Joe fait la photo, Fadiga fait la photo, on est ensemble au FIFA Club, Marco Van Basten, parce que j'ai été aussi un grand admirateur du Milan. Ah,

  • Speaker #1

    moi, c'est mon club, Milan.

  • Speaker #0

    Non, j'ai été grand supporter du Milan, parmi, à cette époque-là, la grande équipe avec les trois néerlandais, Van Basten, Reichskade et Gullit. Après, Il y a Van Basten, il y a Mido qui est là ce jour-là, il y a Faustino Asprilla qui est là ce jour-là au FIFA Club. Je rencontre toutes les légendes. Mais moi, c'est des gens que j'ai kiffé, que j'aimais, mais moi mon dada c'est l'Afrique. C'est l'Afrique. Moi, parle-moi des légendes africaines, je suis, je deviens fou. Parle-moi de Dr. Komalo, John Mouchouse, Opokunti. Abdou Razak, Golden Boy, Shogun Odegbami, Mathematical. C'est des noms qui me panguent. Merikani, Ejen Kabongo, Ngoi Ngoi, Gaston Mobati. Mutubi Lesantos. Oui, moi, ça, ça me parle. Et c'est des gens que j'ai croisés sur mon chemin. Ils m'ont fait rêver. Ils ont fait rêver l'Afrique. Ils ont été de grands champions. Et ça, c'est des noms qui me parlent.

  • Speaker #1

    Oui. On le voit dans ta manière de...

  • Speaker #0

    Tchernouyoum. El Hadjouf. Aujourd'hui... Et là, c'est mon meilleur ami, c'est mon meilleur ennemi. Ceux qui nous connaissent, ils disent, ils s'embrouillent tout le temps. Lui et moi, on s'embrouille tout le temps. Mais on se réconcilie tout le temps. Et je finis toujours par lui dire, fais ce que tu veux. Parce que les sensations que tu m'as procurées en tant que footballeur font que je te pardonne tout.

  • Speaker #1

    Non mais le Eladjouf de Lens, Eladjouf de Liverpool, Eladjouf de l'équipe du Sénégal.

  • Speaker #0

    Et je dis aux gens, les gens parlent de Sénégal-Suède, Sénégal-Truc, mais son référence est la finale de la Cannes au Mali en 2002. Et ça j'en ai parlé récemment avec Samuel. J'en ai parlé avec Samuel.

  • Speaker #1

    Moi je rêve d'une conversation.

  • Speaker #0

    J'en ai souvent parlé avec Rigobertson, Bahana, Kapi, Mania. qui est aussi un frère avec Moch Moch, Patrick Moma j'ai organisé aussi j'ai aidé à organiser le jubilé de Patrick Moma au Cameroun à Douala à l'époque tout ça c'est des footballeurs dont je suis aujourd'hui proche, avec qui j'aime discuter les anecdotes, les histoires Alain Guamene en Côte d'Ivoire quand il te rappelle les cannes, les trucs Abla et Traoré Ben Badi, qui est très drôle Omar Ben Salah Raymond Cala les frères Biik, François Aumont François Mambillique, André Canabillique, c'est des frères, c'est la famille. Chris Chabaninonda, Chabanin m'a appelé il y a une dizaine de jours avant de partir à Kinshasa, je ne l'ai pas eu, il m'a rappelé. Chab, tu es où ? J'arrive là à Kinshasa. Non, je suis à Paris mon frère, c'est comment ? Kins est à la maison, je dis oui, Kins est chez moi. Double brassard, on l'appelle, c'est son surnom, Chris Chabaninonda, double brassard. Parce qu'il portait le brassard de la sélection, le brassard de la Esmona. Grand attaquant. super footballeur humainement top parce que tous ces gens là en plus d'être des grands footballeurs des grands messieurs humainement c'est des gars qui sont top Didier Drogba la grande classe quand tu discutes avec Didier,

  • Speaker #1

    Samuel pareil on n'en parle même pas le Pichichi c'est un autre level mais moi je voulais te dire je rêve d'une conversation et là il y a Samuel Eto'o qui nous raconte cette finale

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait magnifique.

  • Speaker #1

    Ah non, mais ça, ça serait une discussion légendaire.

  • Speaker #0

    Une discussion comme ça, El Hage avec Sam, ou bien El Hage, Sam et Fadiga et Magnan et Rigobertson. Ah, tu vas te régaler, frère.

  • Speaker #1

    Parce que cette finale...

  • Speaker #0

    Ah non, tu vas te régaler.

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, j'ai jamais autant vécu une finale avec autant d'adrénaline, de suspense.

  • Speaker #0

    Et je te souhaiterais d'avoir Magnan avec toi. Amen. Magnan, Rigobertson. Ah non, Inspiron. Ouais. Très inspirant, parcours. C'est la dernière fois qu'il m'a parlé de son réel parcours. En fait, même les Camerounais ne connaissent pas vraiment qui est Rigobertson Bahana.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, quand j'ai eu la discussion avec Joe Manci, justement, c'est une des réflexions qu'on avait et qu'il m'a dit, on a beaucoup de mal à documenter. nos réussites, nos athlètes, notre histoire. Je voulais savoir, toi justement, qui est un homme de médias.

  • Speaker #0

    Il a dû te souffler, parce que c'est mon nouveau travail ça maintenant, c'est ce que je fais.

  • Speaker #1

    Parce que même quand tu parlais des...

  • Speaker #0

    Parce que j'ai travaillé avec Netflix sur la série Captain.

  • Speaker #1

    Ok. Et

  • Speaker #0

    Netflix, à la dernière Coupe du Monde, a fait une série sur des capitaines. Ils avaient choisi cinq capitaines. La saison 2, il y avait Koulibaly, puisque je m'occupais de Koulibaly, donc j'ai été un peu l'élément des liaisons. Et c'est de là-bas que je me suis associé avec un jeune réalisateur ivoirien qui vit à Londres, qui a bossé aussi pour Netflix, pour lancer les studios Gaolo.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les studios Gaolo, c'est notre boîte de prod qu'on a lancée. On ne veut filmer que des réussites africaines et des films documentaires. C'est dommage, j'aurais pu te montrer. Là, les teasers, je te les ai envoyés. Non,

  • Speaker #1

    t'inquiète, tu monteras en off. Vous devriez patienter.

  • Speaker #0

    Les teasers qu'on a, on était en train de faire la vie de LH Diouf, Double Ballon d'Or. On a fait un truc sur les éléphants. tout ça est en tournage, on est en train de le développer parce que c'est ce qu'il faut le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage il n'y a pas d'image les matchs dont je t'ai parlé aujourd'hui en 84, en 88, 90 le peu d'image que tu as, tu aurais peut-être Alina, l'institut national de dieu visuel de France ou peut-être quelques Youtube qui ont fait rentrer avant et maintenant Il nous faut construire maintenant notre mémoire collective africaine du football. Et pour cela, il faut que les différentes fédérations, les associations membres, continuent maintenant à produire et à archiver toutes les images qu'ils ont sur les sélections nationales, sur les joueurs et tout ça. Parce que c'est fondamental. Et c'est ça qui nous permet de nous approprier notre identité de football. Parce qu'il faut raconter nos histoires. Et il n'y a pas meilleure manière ou meilleure personne que nous-mêmes pour raconter nos histoires. Parce que nous saisissons les sensibilités culturelles. politique, économique, psychologique, environnemental, tout, on y tient. J'en veux pour prouver aujourd'hui, si un Français doit raconter l'histoire du football sénégalais, il le racontera sous le prisme français. Pareil pour un Anglais, pareil pour un Américain, pareil pour un Russe, pareil pour un Japonais. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge aujourd'hui du football africain. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé avec mes deux associés les studios Gaulo. Et la plateforme qui diffusera tous nos contenus va s'appeler Gaulo+. Gaulo, c'est griot en polar, en Wolof et en Bambara aussi. Ça s'appelle Dili et Gaulo. Et les griots, sa fonction première dans nos sociétés, c'est de raconter des histoires. Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que tu vois, regarde, quand par exemple il y a euh 2002. On a un documentaire.

  • Speaker #0

    Que Titi avait fait dans la tanière.

  • Speaker #1

    On a toute cette génération-là, on l'a regardé, re-regardé, re-re-regardé. La victoire du Sénégal à la Cannes.

  • Speaker #0

    On n'a pas de documentaire. On a un train, c'est sur ça qu'on travaille. Ça fait partie des projets sur lesquels on travaille.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu vois, même j'ai reçu le grand Mactar Ndiaye au basket.

  • Speaker #0

    Mactar au basket, oui.

  • Speaker #1

    Tu vois, il me fait apprendre que le dernier titre du Sénégal Coupe d'Afrique…

  • Speaker #0

    En 1997, en basket.

  • Speaker #1

    Ici au Sénégal.

  • Speaker #0

    Au Sénégal.

  • Speaker #1

    Donc… Le S��négal qui gagne à domicile, aucune vidéo.

  • Speaker #0

    Aucune vidéo, rien. Rien. Parce qu'on n'a pas cette culture-là. À l'époque, il y avait le monopole, la RTS, et les événements étaient enregistrés sur des bandes, et après, faute de bandes et tout,

  • Speaker #1

    on n'enregistrait pas là-dessus,

  • Speaker #0

    effectivement. Et c'est comme ça qu'on a perdu beaucoup d'archives. Et c'est en cela que la digitalisation est une chance pour l'Afrique, en fait. La digitalisation est une chance pour nous. Elle nous permettra de pouvoir mieux archiver. nos images, nos sons, nos audios, nos voix, nos écrits, pour que demain, pour la postérité, on puisse savoir qu'il y avait quelque chose qui existait avant.

  • Speaker #1

    Toi, par exemple, est-ce que, j'imagine que ça doit être très dur, mais ces magazines, ces cahiers de sport que tu avais quand tu étais jeune, ces VHS que tu faisais enregistrer, tu les as tous perdus ?

  • Speaker #0

    Certains, une partie. Mais je pense que j'ai encore des mâles et des valises de livres et de bouquins sur ma mère. Je n'ai jamais eu le temps de me poser réellement pour les ouvrir, mais je dois peut-être encore en avoir. J'ai aussi des albums photos. Des albums photos où je vais à Clairefontaine pour la première fois, des albums photos où je couvre des cannes, des trucs. J'ai quelques photos. Je pense que c'est encore chez ma mère, garé là-bas. Mais par contre, j'ai un projet dans ma maison, chez moi, de créer un musée où j'exposerai tout. Là, par exemple, mes accréditations, je les garde tous depuis presque 2000. Je garde toutes mes accréditations des grandes compétitions de football dans le monde. Je collectionne des maillots, je dois être peut-être à 300 ou 400 maillots maintenant, de tous les grands footballeurs africains. J'ai aussi des maillots dédicacés de Neymar, ça c'est important. J'ai une aile, des joueurs qui m'ont fait rêver, qui m'ont fait kiffer, j'ai eu quelques maillots de ceux-là, mais j'ai des maillots de sélection africaine, des maillots de légende africaine du football, des maillots de club mythique africain du football. Tout ça sera exposé chez moi. C'est ce que j'aimerais laisser aussi à mon enfant. Bien sûr. J'aimerais bien lui transmettre cette passion du football. À mes enfants. Je ne sais pas si c'est mon garçon ou si c'est mes filles. Mais en tout cas, j'aimerais bien leur transmettre cet héritage-là, ce legacy. C'est mon legacy. Les ballons sur les cérémonies sur lesquelles j'ai travaillé. La paire de godasses avec laquelle Didier Drogba a joué à l'inauguration du stade à Blywad. Il me l'a laissé, il me l'a dédicacé avec sa signature, c'est posé chez moi. Il y a plein de trucs comme ça. Achraf Hakimi, au dernier ballon d'or, m'a dédicacé le maillot de l'équipe du Maroc et tout. J'ai un autre maillot signé par tous les champions marocains de 1976.

  • Speaker #1

    C'est une belle collection.

  • Speaker #0

    J'ai plein de collections comme ça. Et ça, c'est ma vraie richesse, le football. Et j'aimerais bien que mes enfants en prennent grand bien soin quand je ne serai plus là.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est important même que, je vais dire pour de futurs journalistes et autres, africains, pas que sénégalais.

  • Speaker #0

    Peut-être si un jour le Sénégal a un musée du football, je pourrais l'offrir aussi à l'État du Sénégal.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est motiver des jeunes en disant, regardez, je suis un jeune comme vous, issu de la même zone que vous, mais regardez, toutes ces choses-là, c'est grâce à mon travail, à ma passion, certes du football, mais à mon travail, que j'ai pu avoir toutes ces choses-là. Et donc, c'est possible de réaliser ça à votre échelle. Il n'y a pas de limite à partir du moment.

  • Speaker #0

    je veux dire c'est ça dans la vie il faut avoir du courage il faut avoir de l'audace il faut être honnête les gens ne te rendent que ce que tu leur donnes tu donnes de la gentillesse du respect, de la bonté aux gens ils te le rendent tu leur donnes de la merde, ils t'en donnent trois fois plus c'est ma philosophie de vie je prends les gens comme ils viennent à moi Vous venez à moi avec tous les égards, je vous donne tous les égards qu'ici, à la manière dont vous êtes venus à moi. Vous venez avec moi avec de l'arrogance, je vous montre que je peux me tourner quatre fois plus arrogant. C'est peut-être parce que j'ai grandi beaucoup dans la rue que je pense comme ça. Mais avec moi, c'est comme ça. Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est la rue.

  • Speaker #0

    A priori, je respecte tout le monde et je rends aux gens ce qu'ils me donnent.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça. Et je pense que c'est la rue. Et je pense que même le métier de journaliste aujourd'hui, surtout dans le métier de journaliste sportif, ça doit être un métier qui doit être très compétitif.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Très,

  • Speaker #0

    très compétitif.

  • Speaker #1

    Ah oui, et je pense que les gens ne s'y imaginent pas.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif.

  • Speaker #1

    Tu as déjà eu des coups bas de journaliste ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est normal. C'est la base. C'est la base, c'est normal. Mais c'est pas grave, parce que je ne m'attarde pas là-dessus. Je dis souvent à ceux qui ont tenté de faire ça, la différence entre vous et moi, c'est que moi, si je dois te faire un coup bas, je ne te fais pas un coup bas, je te le fais frontalement, pour que tu saches que c'est moi qui t'ai attaqué. Et je ne me souviens pas de m'être attaqué injustement à des gens, parce que ça ne sert à rien. Ça ne sert absolument à rien, c'est de l'énergie, que tu gâches plus pour rien. Mais par contre, je ne me laisse pas faire. Et ce n'est pas seulement avec mes confrères ou qui que ce soit, mais avec qui que ce soit dans la vie. Qui que tu sois dans la vie, si je suis en face de moi, tu ne me manques pas de respect. Je te donne du respect, tu m'en donnes. Tu me donnes du respect, je t'en donne. Mais tu ne tentes pas de me manquer de respect ou de me minimiser ou autre chose. Non, chez moi, c'est inacceptable. Mon sang, il fait un demi-quart de tout. Là, je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle. Je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle, des quartiers populaires où on a dû survivre aussi. On a dû se battre. On a dû se battre pour survivre. Voilà.

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais deux questions pour toi pour terminer. C'est En tant que journaliste qui a vu l'évolution des médias, l'évolution où on est passé, comme tu disais au tout début, radio, après il y a la télé,

  • Speaker #0

    VHS et tout,

  • Speaker #1

    maintenant aujourd'hui, digital, quel est ton ressenti de voir cette évolution, savoir qu'est-ce que tu en penses ? Tu vois, de voir aussi les joueurs qui prennent plus leur communication, tu vois, en main, tu vois, pour raconter leur propre histoire, raconter des trucs, savoir quel est ton ressenti par rapport à ça. Et la deuxième question, ça serait, aujourd'hui, tu rencontres un jeune alu qui veut devenir journaliste sportif dans le foot. Ça serait quoi tes conseils pour un jeune ? qui veut se lancer dans ce métier-là aujourd'hui et qui te dit, je rêve d'avoir une carrière comme toi, je rêve de faire des choses comme toi, qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Donc, ce sont ça mes deux questions. Alors,

  • Speaker #0

    pour répondre à la première, effectivement, les médias ont beaucoup évolué. Aujourd'hui, on est à l'ère du digital, on est à l'ère des réseaux sociaux, des nouveaux médias. Et ça me fait avoir un seul regret. Nos talents d'avant étaient nés trop tôt. Parce qu'ils n'ont pas vécu cette période-là. Pour être encore mieux exposés vis-à-vis du monde. Des talents comme Abedi Pelé, Abdoulaye Traoré, Youssouf Oufana. Imaginez s'ils vivaient à cette époque-là. S'ils avaient le pouvoir de montrer tout ce qu'ils ont fait à l'époque, à maintenant. Même les Diouf, les Fadiga. sur le terrain de l'époque. Et ça, c'est regrettable. Mais ce n'est pas grave. L'Afrique, aujourd'hui, doit s'adapter à cette nouvelle exigence. Et le digital est un des aspects technologiques sur lesquels il n'y a pas un gros gap entre l'Afrique et le reste du monde. Nous sommes tout aussi bons que les jeunes ou les hommes des autres continents. En matière de digital, la preuve, ce podcast que tu fais est un podcast de très haut niveau, très rélevé. et donc Donc ça veut dire qu'on peut faire les choses bien et mieux même que les autres. Et on doit s'adapter à cette évolution-là. Je le disais aux gens qui gèrent aujourd'hui les communications, que ce soit des joueurs des fédérations ou des clubs, vous ne pouvez pas ignorer aujourd'hui les influenceurs, vous ne pouvez pas ignorer ceux qui font des podcasts ou les youtubeurs. Ils font partie des nouveaux types de médias. On doit s'y adapter et leur donner de la place. Mais à côté de ça, ça n'est pas dit qu'il faut se passer. des médias traditionnels bien sûr les médias traditionnels reste la sève nourricière la racine est la base réelle du travail journalistique que cela appelle à faire parce qu'ils sont beaucoup plus regardant sur les le respect des principes journalistiques ce qui n'est pas forcément la même chose pour le youtube heures je comprends le travail dont il faut trouver un bon dosage mais il faut aussi aider tout ce qui manipule les nouveaux médias à plus de formation oui Il faut les former sur l'éthique, sur la déontologie, sur la nécessité, même en tant qu'artisan ou acteur de webmédia, de respecter au minimum les exigences du métier, le BABA du métier, en répondant à la règle des 5 W, le où, le when, le why, le what. mais aussi surtout en s'adaptant à ce que les personnes qui vous regardent puissent regarder. Parce que l'essence première de l'information, c'est divertir et éduquer. Il ne faut pas perdre de vue cela. Donc c'est pour ça que je ne suis pas forcément contre les personnes qui tiennent tout type de langage ou toute forme de truc, ou montrent toute forme d'image, même sur les réseaux. Ce n'est pas bien. Il faut placer l'homme, la dignité humaine, au cœur de tout ce que l'on fait. Et ça a toujours été ma ligne conductrice. Et ça me permet de répondre à la deuxième question, où tu parles à un jeune journaliste qui veut devenir, qui veut faire une carrière dans le métier, il y a des règles élémentaires à respecter. Avec les sportifs en tout cas. Première chose, il faut être toujours objectif vis-à-vis d'eux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu critiques un sportif, assure-toi que tu le critiques uniquement sur des bases objectives. Ça c'est la première chose. Deuxième, ne touchez jamais à leur famille. C'est sacré, la famille. Tu peux dire tout ce que tu veux sur sa performance, sur lui, sur le joueur, sur le terrain et tout, mais la famille s'en interdit. D'accord. Parce que remets-toi à leur place. Personne n'aimerait qu'on dise des choses ou des choses qui ne sont pas bien sur sa famille. Bien sûr. Et je dis souvent aux jeunes journalistes, troisième élément, ne demandez jamais de l'argent aux sportifs. Vous pouvez leur demander de l'argent, ils vous donneront. Une deuxième fois, vous allez appeler pour vérifier une information, vous pourrez avoir une information, vous faire une interview, ils ne prendront pas parce qu'ils vont penser peut-être que vous vouliez de l'argent. Donc vous fermez un circuit. Jamais, ne jamais leur demander ça. Et en quatrième, croire en vos rêves, avoir de l'audience et être passionné. La passion, c'est la base de tout. Si on n'est pas passionné, on n'a pas les ressorts pour se lever tôt le matin, pour parcourir des distances ou voyager des milliers de kilomètres pour aller faire son travail ou pour aller voir des acteurs du football. Et je dis souvent aux gens, même quand je ne travaillais pas, quand je venais au stade pour regarder un match que je ne travaillais pas, je m'arrangeais toujours à la fin du match à descendre à la zone de presse pour écouter les joueurs réagir, pour écouter les couches expliquées et tout. Parce que tout ça contribue à ta formation et à la passion que tu essaies de faire. Et dernière chose, croire en la ressource humaine. Moi, mon chemin de vie, ou le mot qui façonne ma vie, c'est que je crois profondément, et c'est ce en quoi je crois que l'homme est le remède de l'homme. C'est ce qu'on dit en Wolof, Nith, Nith Moé Garabam. C'est les hommes, les humains, qui t'apporteront tout ce dont tu as besoin pour être un homme accompli, pour être un homme apaisé. pour un homme sage, pour être un homme éduqué et pour un homme qui contrôle bien sa passion. Tout est en l'humain. Je crois en l'humain. Bon ou mauvais, je crois en l'humain. Parce que même les mauvais hommes qui te veulent des choses mauvaises, en réalité, ils t'aident à te former, à mieux appréhender la vie et les aléas de la vie à travers les expériences que tu pourras vivre avec eux. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien dit. En tout cas, Lyon, franchement, ça a été un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Le plaisir était pour moi.

  • Speaker #1

    Le plaisir d'échanger avec toi. J'espère que les gens...

  • Speaker #0

    auront ne serait-ce que compris la partie immergée de l'iceberg parce qu'il y a tellement de choses encore j'imagine.

  • Speaker #1

    On aurait pu encore passer 4 heures à parler,

  • Speaker #0

    à raconter,

  • Speaker #1

    à partager. Tout ce que j'ai vécu sur les salles, les voyages, les expériences, il y en a. À raconter des tonnes de kentos.

  • Speaker #0

    Non mais c'est-à-dire que moi je n'imagine même pas mais pour moi c'est important de recevoir des personnes comme toi parce que Tu fais partie de ces personnes qui peuvent permettre à cette nouvelle génération de rêver et de rêver grand. Mais de toujours leur faire comprendre que vous pouvez rêver grand, mais il faut comprendre qu'avec des grands rêves vient une charge de travail qu'il faut savoir assumer. Tout à fait. Vient une charge, une part de courage qu'il faut pouvoir prendre. Parce que, comme tu l'as aussi bien dit dans toute cette discussion, tu es arrivé à des carrefours de vie où peut-être certaines personnes auraient figé. et leur destin aurait changé. Et toi, tu n'as pas figé, au contraire, tu as eu des opportunités, tu n'as pas dit non, tu as foncé. Que ce soit, comme je le répète, ce magazine que tu donnes à ce journaliste à côté de toi, que ce soit qu'il te demande est-ce que tu connais la famille de Patrick Vieira, tu dis je gère ! Il n'y a pas de doute, il n'y a pas de question de je ne peux pas y arriver. Tu dis je vais y arriver, je vais le faire. Tu vois, il y a plein de moments comme ça charnières dans ton histoire qui montrent que tu crois, avant que les autres croient en toi, tu crois toi-même déjà en toi et en tes capacités et tout. Et je trouve que c'est une valeur qu'il faut qu'on partage et qu'on montre à cette génération qui arrive derrière nous que... c'est important de croire en soi et en ses capacités. Et des fois, tu es devant une montagne qui est grosse, Elle n'est pas insurmontable. Oui, elle n'est pas insurmontable. Tu te dis, je vais y arriver, je fonce et je vais le faire. Parce que tu sais que tu es prêt à mettre les efforts derrière, de travail et autres. Et ces efforts payent toujours parce que, par exemple, je reprends l'exemple de Cindy Lee Wad, c'est parce qu'elle te voit être performante dans ton travail qu'elle te donne cette opportunité. Ce n'est pas parce qu'elle t'aime bien. Tout à fait. C'est parce qu'elle voit que tu es performant, elle voit que tu es des médias étrangers qui viennent couvrir ce que tu fais, qu'elle te donne cette opportunité-là. Tout à fait. Tu vois ? Donc moi, c'est ce que je retiendrais en tout cas de cette discussion. Je te remercie énormément d'avoir pris le temps de venir parce que je sais que tu as un emploi du temps très chargé. J'espère, Inch'Allah, te recevoir très bientôt pour que tu viennes nous raconter d'autres anecdotes, d'autres aventures. Peut-être pourquoi pas te recevoir avec des joueurs. Avec plaisir. Parce que ça serait un truc de fou de pouvoir avoir une discussion podcast avec toi à mes côtés. parce que Moi, je suis le jeune qui n'est pas aussi passionné de foot que toi, mais qui a envie de connaître ses légendes. On va le faire. J'ai le passionné qui connaît toutes leurs histoires et toutes leurs anecdotes. On va le faire. Inch'Allah, j'espère le faire. En tout cas, merci encore. Je vous invite, la famille incroyable, à aller suivre Alou sur ses réseaux. Allez suivre tout ce qu'il fait parce que c'est un homme impactant. C'est un homme de cœur, comme vous avez pu le voir. C'est un bosseur, c'est un charbonneur, comme on dit. Donc, si vous l'êtes inspiré au quotidien, allez le suivre. Allez voir ce qu'il fait. mettez des commentaires, des likes comme d'habitude dites nous ce que vous avez pensé de cette discussion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode du Off Show Peace la famille !

Chapters

  • Intro & promesse de l’épisode

    00:00

  • 12 ans : nouveau départ au Sénégal

    06:31

  • Tunisie : oser créer — “Aigles de Carthage”

    25:14

  • Retour au pays : lancer un journal sans moyens

    41:21

  • Le réseau qui ouvre les portes (devenir “fixeur”)

    47:27

  • 2002 sur RMC : faire ses preuves en direct

    52:36

  • Élever le standard : gouvernance, VAR & mémoire

    01:35:21

  • Conseils aux jeunes + le digital comme accélérateur

    01:52:25

Share

Embed

You may also like

Description

Comment un jeune garçon, passionné de football, peut-il transformer son rêve en réalité et devenir une voix influente du journalisme sportif en Afrique ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Aliou Goloko, un journaliste sportif sénégalais qui incarne la détermination et l'engagement. Aliou partage avec nous son parcours inspirant, débutant dans les rues de Côte d'Ivoire, où sa passion pour le football l'a conduit à devenir un fervent supporter de l'ASEC d'Abidjan.


Au fil de cette conversation enrichissante, Aliou nous plonge dans son univers, évoquant ses débuts modestes et les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans le domaine du journalisme sportif. Il nous raconte comment il a joué un rôle essentiel dans la création du nom emblématique "Aigles de Carthage" pour l'équipe nationale tunisienne, un moment marquant de sa carrière qui témoigne de son influence dans le paysage sportif africain.


Mais cet épisode ne se limite pas au football. Aliou aborde également des sujets cruciaux tels que l'importance de l'archivage et de la narration des histoires africaines. Il souligne que chaque match, chaque joueur, chaque équipe a une histoire à raconter, et que c'est à nous de les mettre en lumière. En partageant ses expériences avec divers médias internationaux, il inspire la nouvelle génération de journalistes à croire en leurs rêves et à travailler sans relâche pour les réaliser.


Dans un monde où le football est souvent perçu comme un simple divertissement, Aliou rappelle que derrière chaque match se cache une culture riche et une identité forte. Il encourage chacun d'entre nous à ne pas perdre de vue nos passions et à utiliser notre voix pour faire entendre nos histoires. Cet épisode du OV Show est une véritable ode à la motivation, à l'inspiration et à la force de la passion. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre d'un expert qui a su allier amour du sport et carrière professionnelle.


Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion peut mener à des réalisations extraordinaires et comment, grâce à la détermination et à l'engagement, chacun peut écrire sa propre histoire dans le monde du journalisme sportif. Écoutez cet épisode du OV Show et laissez-vous inspirer par le parcours d'Aliou Goloko, un exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de faire une différence.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. J'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages, où tous les jours, j'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Je fais un article sur le champ, je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? C'est pas possible. L'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Je dis, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et j'ai pas un seul sou. C'est comme ça que je me retrouve premier africain. Sur les antennes des RMC, tous les dimanches, j'interviens sur RMC. Le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage. Il n'y a pas d'image. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge. aujourd'hui du football africain. Hello, hello

  • Speaker #1

    les incroyaux, la team incroyable. J'espère que vous allez bien, que vous êtes bien installés pour écouter ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je reçois un invité que j'avais tellement hâte de recevoir. Je lui envoie des messages depuis des mois. Depuis, je pense, le mois de juin, je lui envoie des messages. Mais c'est quelqu'un que vous allez voir qui voyage beaucoup, qui est beaucoup sur la route pour son travail, pour sa passion, pour sa vie, parce que c'est concrètement sa vie. Il est venu pour nous raconter tout ça. Mais attendez, je vous fais l'introduction normale. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui a plus de 30 ans d'expérience dans le journalisme sportif Quelqu'un qui influence le football africain Quelqu'un qui change la donne Quelqu'un qui a vu l'évolution des médias sur notre continent. Je reçois un ambassadeur du football africain. Je reçois Monsieur Aliou Goloko dans le off-show ! Grand frère Aliou

  • Speaker #0

    Olivier tu me mets la pression déjà

  • Speaker #1

    Non au contraire Là je te donne le respect Le respect qu'on doit te donner quand on te reçoit Parce que c'est un honneur de te recevoir Tout l'honneur est pour moi Comme je l'ai dit dans l'introduction Tu es un monument du journalisme sportif Tu es un monument du football africain On parle souvent des joueurs On parle souvent des coachs Mais on parle pas assez je trouve aussi De tous les gens qui sont derrière et qui font ce qui est ce sport aujourd'hui, encore plus sur notre continent. Donc c'est un honneur de te recevoir parce que je sais que tu as beaucoup de choses à faire. Je sais que tu es souvent en déplacement et que tu aies pris le temps déjà de me répondre, d'accepter l'invitation et de trouver une solution pour que tu puisses se voir. Déjà, je te remercie énormément.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir, c'est à moi de te remercier. Je vous ai dit,

  • Speaker #1

    installez-vous confortablement parce que ce monsieur regorge d'histoires et d'anecdotes, mais on va prendre le temps, on va aller doucement. Mais Alou, la première question que je pose à tous mes invités quand je les reçois c'est la plus dure du podcast C'est comment tu te présentes, et surtout toi aujourd'hui, avec tout ce que tu as fait, quelqu'un qui ne te connaît pas, qui te rencontre, comment tu te présentes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Bonjour Olivier, bonjour à tous les incroyables, la team incroyable qui va nous suivre certainement. C'est toujours difficile de parler de soi, mais j'aime peut-être me présenter comme un fils de l'Afrique. Je suis un enfant du continent.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Je suis jeune Sénégalais. Né en Côte d'Ivoire, grandi au Sénégal. Étudiant en Tunisie, travaillé au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et visité quasiment 46 des 54 pays africains, j'ai dit souvent aux gens de manière prosaïque qu'à la place du cœur, j'ai une carte d'Afrique. Donc je suis un enfant d'Afrique. Vous voyez,

  • Speaker #1

    je vous dis, ça c'est les invités haut de gamme. Ils commencent, ils lancent des punchlines déjà. Vous voyez la punchline ? Non, je pense que tu as tout bien résumé et les gens vont apprendre à le découvrir dans notre discussion. Donc toi Alou, tu dis, tu es né en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Je suis né en Côte d'Ivoire. Mon père est parti à Abidjan en 1958, avant les indépendances. Donc la fille aînée de mon père est née en 1960, elle est née à Abidjan. mon père a eu 16 enfants 16 enfants MashaAllah par la grâce d'Allah et les 15 sont nés en Côte d'Ivoire MashaAllah c'est vous dire ce que ce pays a représenté pour ma famille pour ma lignée pour ma descendance directe parce que j'ai eu l'honneur déjà de faire de voir ma fille, ma première fille en tout cas déjà visiter la Côte d'Ivoire et c'est un pays auquel je suis attaché La Côte d'Ivoire à l'époque c'était un Eldorado pour les Africains Beaucoup d'Africains y ont fait fortune Ils sont passés par là-bas, des Sénégalais, des Maliens, des Guineas Des Béninois, des Togolais Et c'est aujourd'hui ce qui fait la richesse de la nation ivoirienne C'est un état assez multiculturel Composé de plusieurs générations de personnes Qui viennent des pays environnants de la Côte d'Ivoire Hum hum Et c'est ça qui explique sa beauté, sa richesse et sa beauté. C'est ça qu'il fait. Son ouverture d'esprit, sa multiculturalité. Et c'est ça qui nous amène aujourd'hui à voir un pays extrêmement compétent également sur le sport, parce que la multiculturalité, c'est une vraie richesse dans le domaine du sport.

  • Speaker #1

    Ok, donc toi, tes premiers souvenirs de vie sont en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont en Côte d'Ivoire, entre les quartiers de Trècheville, Comancy, Marcoury et Abobo. Ouais. Je suis un enfant de ce quartier d'Abidjan. La ville d'Abidjan fait 10 communes. Et donc, j'ai grandi entre ces 3-4 communes d'Abidjan. Je suis né au plateau, au centre-ville, à l'hôpital central du plateau. Mais j'ai grandi entre Trecheville, qui est le Little Sénégal, en Côte d'Ivoire. Trecheville, c'est le quartier sénégalais d'Abidjan. Et ensuite, Marcoury, Comassie. Et après, Abobo, je suis mon oncle. J'ai grandi là-bas et j'ai découvert les autres communes d'Abidjan, notamment Yopougon, Williamsville, Adyame, Cocody, Rivera, tous ces quartiers-là. C'est là-bas que j'ai grandi et ma passion pour le football vient de là-bas.

  • Speaker #1

    Tu fais toute ta jeunesse en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Non, jusqu'à 12 ans.

  • Speaker #1

    À 12 ans,

  • Speaker #0

    on m'exile au Sénégal.

  • Speaker #1

    On t'exile ?

  • Speaker #0

    Je m'exile au Sénégal. Parce que, je peux vous le dire aujourd'hui, autant je travaillais super bien à l'école, ouais autant j'étais trop bandit je n'ai pas peur de dire je dis que j'étais quasiment un microbe vous voyez les jeunes qu'on appelle les microbes je pense que j'aurais pu être un microbe et aujourd'hui j'ai dit aux gens que c'est la meilleure décision que mes parents aient prise de m'exiler au Sénégal m'envoyer au Sénégal et quand je suis arrivé là ça m'a complètement changé je suis reparti en Côte d'Ivoire 18 ans après et j'ai remercié mes parents pour cela parce que ceux avec qui j'avais grandi Il y en a qui n'étaient plus là, qui avaient mal tourné. Il y en a qui ont quand même encore réussi. Mais je sais que c'est ça qui m'a sauvé, en fait. Le fait qu'on m'ait envoyé au Sénégal, m'imprégner de ma culture sénégalaise, des valeurs sénégalaises, des valeurs peules, de la société peule, parce qu'en plus de m'avoir exilé à Dakar, car tous les vacances, on m'envoyait au foutard, au village. J'allais accompagner mon grand-père pour les travaux champètes, donc j'allais cultiver, ou j'allais à Saint-Louis travailler dans le verger de mon grand-père. Je connaissais la famille, j'apprenais la langue, parce que quand je venais au Sénégal, je ne parlais ni un seul mot de Wolof, ni un seul mot de Poulard. Je ne parlais que le français et le bambara.

  • Speaker #1

    Parce que c'est la question que j'allais te demander, est-ce qu'avant tes 12 ans tu venais déjà au Sénégal ? Non,

  • Speaker #0

    non, je suis venu, mais j'avais 2 ans. Ok,

  • Speaker #1

    mais à part ça...

  • Speaker #0

    A 2 ans, ma mère venait en vacances, j'étais venu, aucun souvenir, aucun souvenir du tout. Et donc je suis reparti en Côte d'Ivoire, je suis revenu maintenant à 12 ans, je parlais... Ceux qui m'ont connu ici à l'école primaire, on m'appelait Ivoirien. Oui. On m'insultait beaucoup en Wolof. On me faisait m'insulter moi-même en Wolof. Parce que je ne parlais pas la langue dans les cours de récréation. Dès que je sortais de l'école, il ne va rien, il ne va rien, il ne va rien. Et c'était fun à l'époque. C'était drôle. Je n'apprenais pas. Le seul mot que je connaissais, c'est l'antinor. Waouh, Dédé, c'est des petits mots. Mais là, aujourd'hui, je pense que je peux être un bon expert en Wolof.

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, tu le maîtrises de A à Z.

  • Speaker #0

    Ceux qui m'ont connu à l'école primaire, mes premières années au Sénégal. Je ne parlais pas holof, je ne parlais pas holof, je ne parlais pas poulard.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives à 12 ans, tu parles bambara français.

  • Speaker #0

    Je parle dulaï français.

  • Speaker #1

    Et tes parents t'envoient au Sénégal parce qu'ils sentent que...

  • Speaker #0

    Ils sentent que le petit est en train de mal tourner, si on le laisse avec les fréquentations, les fugues, parce que qu'est-ce qui se passait ? J'allais regarder, on m'interdisait d'aller au stade. J'étais addicté au stade.

  • Speaker #1

    Ah donc tu avais déjà quand même la passion du football.

  • Speaker #0

    À 7-8 ans, je partais déjà au stade, je fuguais. quand je revenais j'avais peur de représailles donc je fuguais J'allais dormir chez des amis, mes parents me cherchaient tout le temps dans la ville. À un moment, il a dit non, non, celui-là, il faut que je l'exile. Aujourd'hui, je suis content parce que grâce au football, je gagne ma vie. Grâce au football, je fais le tour du monde. Grâce au football, j'ai rencontré tous les grands de ce monde quasiment. Et grâce au football, aujourd'hui, je me suis épanoui, je me suis affirmé. Et tout ça, ça a commencé quand j'étais gamin. Est-ce que tu te souviens du premier souvenir ?

  • Speaker #1

    Dans cette période-là, on peut dire qu'il te... qui te donne cette piqûre du football parce que pour que tu puisses faire le mur c'est que tu as une piqûre du football ah oui c'est une piqûre directe c'est quoi le premier souvenir qui te vient ?

  • Speaker #0

    c'est la sec d'Abidjan ah ouais c'est le club jaune et noir la sec Mimosa les Mimos les Mimos c'était ma drogue si tu veux moi je me shootais, c'est à la sec que je me shootais et Ironie du sort vert jaune rouge orange blanc vert Lasek Mimosa tu vois ou bien quand Lasek jouait t'entendais les klaxons de voiture Mimosa a gagné Mimosa a gagné Mimosa et il y avait un vieux Mauritanien qu'on appelait vieux Mimosa qui habitaient dans la zone aussi, à Bijan, quand il y avait les matchs de la SEC, quand on allait au stade, dès que chaque fois que la SEC marquait un but, ils jetaient des bonbons. Vous imaginez les enfants et les bonbons ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc on était tous, on sautait chaque fois que la SEC mettait un but, ils jetaient des paquets de bonbons dans les tribunes et tout. On savait toujours où vieux Mimou s'asseyait. Et nous, on n'était pas loin de vieux Mimou là-bas. Donc dès qu'on marquait, ils jetaient les bonbons, on captait les bonbons et tout. Incroyable. Et on est dans les années 80. c'est l'essor de Youssouf Fafana. C'est pour ça qu'il fallait que mon idole Youssouf Falikou Fofana l'enfant de Mancono le diamant noir il a égayé mon enfance parce que c'était un footballeur exceptionnel ça se voit même comment tu le racontes exceptionnel, je te jure et ironie du sort, il y a 3 jours j'étais avec lui j'étais de passage à Abidjan, mon retour de Kinshasa, je me suis arrêté à Abidjan 2-3 jours, je vais au restaurant et puis je tombe sur une pléiades de joueurs qui ont fait les beaux jours du football ivoirien, mais particulièrement de la SEC. Je trouve Dindane Aruna, un fils de la SEC, je trouve Ahmed Ouattara, je trouve Obouassène, je trouve Maïté, Abdoulaye Maïté, et puis Cyril Domoro, et Adjado, Ahmed Ouattara, et puis... Cinq minutes après, il y a Falico qui rentre. J'ai dit « Waouh, la légende, mon idole ! » Il dit « Petit vrai, tu es là et tu ne te finalises pas ? » J'ai dit « Non, vieux père, je suis arrivé hier. Je suis arrivé hier, tu sais qu'il ne peut pas rentrer dans Abidjan sans t'appeler. » Voici quelqu'un qui m'a fait aimer le football. C'était lui mon idole. Et malheureusement, les Sénégalais n'en gardent pas forcément le meilleur souvenir. Parce qu'en 1986, c'est quasiment lui qui nous élimine. Ils dribblent pas faille, ils sont entre le ballon et Abdoulaye Traoré, le mouton d'or derrière, reprend. Et la Côte d'Ivoire, balle Sénégal, 1-0 à la canne 86. C'est le plus gros traumatisme du football sénégalais. J'étais encore en Côte d'Ivoire. Donc voilà, je le rappelle encore à Falico. Aujourd'hui, Youssouf, c'est mon ami. Abdoulaye Traoré, cette équipe de 86 de la Côte d'Ivoire aussi. Je les connais beaucoup. J'en ai rencontré plusieurs. Ce sont tous des amis aujourd'hui. On en parle et on en reparle. Alain Goua, Youssouf Alikou, Ablai Traoré, Ben Badi. Donc tous ces gens-là qui ont marqué cette époque-là. Et donc ma passion du football vient de là-bas. Mon amour du football. D'accord. Maintenant, pour faire le link avec les médias, tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. En plus de mes cahiers d'école, j'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages où tous les jours... J'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Incroyable. Pour les coller dans mon cahier. Incroyable. C'est ce qu'on appelle les cahiers de sport. Donc je coupais toutes les coupures de presse sur Youssouf Fofana, sur la sec d'Abidjan.

  • Speaker #1

    Et tu avais ta collection.

  • Speaker #0

    Collection dans mon cahier. Et l'objectif c'était de remplir le cahier chaque fois. Chaque fois qu'il finissait, je cherchais un deuxième cahier et je lui avais de la colle blanche. Je ne menais jamais en manque de colle blanche et de ciseaux chez moi. et des ciseaux chaumont. Donc c'était ça, les cahiers de sport et les tic-tac. Les tic-tac, c'est un jeu de capsules. Tu vois les capsules de boisson Coca-Cola, les capsules-là. Oui. On les prenait. Je prenais une pièce de 100 francs que je tournais sur des feuilles blanches, faisais des ronds et je divisais, je mettais des traits pour diviser en deux. J'écrivais à sec au milieu et je peignais une partie en jaune, l'autre partie en noir. Et après, je coupe les rondelles, je mets du savon et je colle au dessus des étiquettes ça faisait des maillots et on faisait un jeu de tic-tac et tu vois les pots de yaourt ça prelait, on ouvrait on divisait le truc et tu pliais en deux c'est avec ça qu'on jouait et pour ballon on avait soit, on prenait de la craie qu'on tournait jusqu'à avoir la forme d'un ballon et c'est avec ça qu'on jouait et j'étais imbattable au tic-tac incroyable Ce jeu s'appelle les Tic Tacs, j'étais incroyable, j'étais imbattable. Je jouais avec le maillot de la CEC d'Abidjan, tout le temps en jaune et noir. À un moment, on est passé plus haut, on faisait les couleurs du Sénégal. Et il m'arrivait de jouer avec le Sénégal et je mettais un maillot dans le rondel, je lui ai dit trois espaces et Je mettais une étoile et je peignais en vert jaune rouge et j'écrivais en bas Sénégal. Donc, je mettais une étoile avec un joueur sur le terrain. Il y a un gardien, il y a un joueur, il y a un tout. Et puis, on jouait.

  • Speaker #1

    C'est une sorte de baby-foot.

  • Speaker #0

    C'est un baby-foot, mais manuel. Et tracé sur le terrain. On jouait sur des surfaces plates. Là, tu vois, sur le carreau, on traçait un terrain de football. En blanc, avec de la craie blanche ou du charbon. En noir. Après, les surfaces étaient des parties cimentées. Donc, tu pouvais mettre avec ou de la craie blanche. Tu traçais le terrain. Tu es une b***h. du charbon, tu mets le rond central et tu positions les joueurs en fonction de ça. Il y a un coup d'envoi, il y a un jeu, chacun joue un à un et on arrive à marquer. C'était très très beau au tic-tac.

  • Speaker #1

    Mais c'est fou qu'à cet âge-là, en fait, tu sais, moi ce qui m'impressionne toujours avec mes invités, c'est de voir à quel point il y a des moments de vie... Que tu ne peux pas déceler à ce moment-là que ça va guider tout le reste de ton existence. Mais je remarque souvent que mes invités ont toujours une correspondance avec quelque chose dans leur jeunesse qui les amène à ce qu'ils font aujourd'hui. Donc je me dis, ce jeune, à ce moment-là... S'il savait ce que va être le reste de son existence.

  • Speaker #0

    C'était inimaginable. En plus de ça, j'écoutais beaucoup la radio à l'époque. Parce que j'étais déjà passionné par le football africain. La SEC qui gagnait beaucoup de titres jouait toujours les compétitions internationales, les compétitions CAF. Et pour cela, les matchs n'étaient pas retransmis à la télé, mais on les écoutait à la radio. J'écoutais beaucoup Africa numéro 1 et Radio Côte d'Ivoire avec des reporters. Jean-Louis Farratouré notamment. Jean-Louis Farratouré, je me rappelle encore de certains passages quand on disait lors des matchs derby à Sec Africa, ils sont venus tous de jaune et noir, les supporters de la Sec, ils occupent la partie lagunaire, la tribune lagunaire du stade Félix Oufoué-Boigny. Et quand il allait donner les compositions de l'équipe, je m'en vais sans plus tarder vous donner la composition de l'équipe.

  • Speaker #1

    En plus tu le fais avec l'attonation.

  • Speaker #0

    L'attonation, il disait dans le but, lui c'est un cofi-quadro, dinosaure, tu vois. Lucien Cassico à Jojozu, Omar Ben Salas, les joueurs de la SEC, il y avait Ndiaye Bouakasekou, Adoukou Agaston. Ils donnaient des noms des joueurs ivoiriens qui nous ont fait rêver, qui m'ont fait aimer la SEC d'Abidjan. Et après Youssouf, il y a eu d'autres légendes comme Feu Sekou Bamba de Karamoko. Excellent footballeur. L'icône du football ivoirien, le roi du coupé décalé dans la manifestation, la manière de jubiler. Il y a eu Abdoulaye Traoré, Ben Badi, le mouton d'or. Il y a eu Gaddi Selye, Saint-Georges, il y a eu Siedonal Olivier, Dominique Samoboi, des joueurs, Sherif Kandi du Sénégal, Laïk Amara qui était venu en 83 jours pour la SEC d'Abidjan, et il y a eu Mbaindour, Fassine Kamara, Justice Moore, Dan Kodjo, Foster Dan Kodjo, trop de joueurs africains qui sont passés par la SEC, et que j'ai suivi la carrière, parce que le cahier de sport... Tu avais tout le temps des coupures de presse sur ces gens-là, sur ces histoires-là, sur ces parcours. Et c'est ça qui a forgé mon amour pour le football.

  • Speaker #1

    Qui a commencé à alimenter le feu.

  • Speaker #0

    En écoutant beaucoup la radio, les correspondants d'Africa n'y mourraient pas à l'époque. Et aujourd'hui, si j'ai un seul regret dans ma vie, c'est d'avoir vu les dirigeants africains laisser Africa 1-1 mourir de sa belle mort. C'est dommage. C'était le premier média panafricain. basé à Libreville, avec des correspondants dans toutes les capitales africaines. Et les dimanches après-midi, c'était une merveille d'écouter les différents correspondants qui faisaient les comptes rendus des matchs, notamment pendant les compétitions. C'est aussi comme ça que j'ai reconnu les stades, les noms des stades. La Cittadé en Angola, le stade des Martyrs à Kinshasa, le stade Félix Soufou-Boigny, le stade du 26 mars, le stade du 5 juin en Algérie. Tous les stades, c'est comme ça que j'ai retenu les stades africains. C'est comme ça que je les découvre d'abord. Par la voix des journalistes, c'est Dieu des Stades, le film documentaire dont il avait été parlé, que je voulais faire. C'est Dieu des Stades, c'est par leur voix que je découvre les stades d'Afrique. Les noms des stades d'Afrique, en plus des grands clubs africains de l'époque. Le Tout-Puissant Anglebert qui est devenu TP Mazembe, le Vita Club, l'Asco de Cara à Lomé. Le Liwa Nyaou Oweri du Nigeria, le Bendel Insurance, ces anciens clubs qui n'existent quasiment pas pour certains, les requins de Lueme au Bénin qui ont disparu, la Shanti Kotoko de Kumasi, le Heads of Oak d'Akra, la Sec d'Abidjan, le Diarav de Dakar, la Jeanne d'Arc, ce sont ces grands clubs-là des années 80 qui faisaient le... La beauté du football africain, et qu'il y avait des grands joueurs, et tu écoutais tout ça, tu les découvrais tous ces clubs, tu connaissais leurs noms à travers la presse, le journaux, le fraternité matin que je décopère pour les cahiers de sport, ou les envois des différents correspondants de Radio Côte d'Ivoire ou de l'Africa numéro 1.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que c'est ça pour un enfant qui est amoureux du sport, qui est curieux du sport. L'imaginaire que ça doit construire parce que tu sais je suis obligé de faire la référence avec cette époque d'aujourd'hui où tu sais les gamins toi tu as dû imaginer ces stades dans ta tête.

  • Speaker #0

    Après j'ai eu la chance de les visiter.

  • Speaker #1

    Mais tu vois aujourd'hui avec les réseaux sociaux tu les vois tu t'as plus ce côté magique.

  • Speaker #0

    Le dernier en date, le stade des martyrs où j'étais avec l'équipe du Sénégal il y a une semaine. On était à Kinshasa la semaine dernière, j'étais au stade des martyrs, tu t'imagines. Le stade des Martyrs, il est mythique. Et puis déjà,

  • Speaker #1

    le nom, il est fort.

  • Speaker #0

    C'est ça, le stade des Martyrs, le nom, il est déjà mythique. C'est comme le surrouléré. Les gosses, magique. Le stade du 5 juin en Algérie, le stade Mohamed V de Casablanca, le stade national du Caire, Al-Akhli. C'est des stades qui ont marqué le stade Modibo-Keïta au Mali, le stade Félix Foufou-Boigny, le Félicia. La Cédadé en Angola, Luanda, c'est une cuvette. ciao ciao plein de stades comme ça qui ont accueilli des grands matchs, des grands événements et qui ont fait contribuer à faire l'histoire du football africain. L'histoire du football africain. Et donc, ce sont toutes ces idées-là, ces moments-là qui ont foisonné dans ma tête et continuent encore de foisonner dans ma tête et qui continuent de me passionner. parce que je suis capable de faire des milliers de kilomètres juste pour aller regarder un match de football. Et j'ai dit à mes amis, parce que je suis un piètre danseur, je ne sais pas danser, je ne sais pas nager, je ne sais pas pédaler un vélo. Et quand les gens me disent, comment tu as fait ? Je dis, c'est très simple. Au moins où mes amis, mes camarades apprenaient à danser, à nager ou à faire du vélo, moi, je regardais des matchs de foot. Non, mais c'est vrai. C'est vrai. Je n'ai aucun complexe à leur dire. Je leur dis, je ne sais pas. Je ne sais pas danser. Quand la musique va à gauche, moi je vais à droite. Et mes amis, mes proches, ils savent ça de moi. Pareil pour le vélo, je ne sais pas faire du vélo. Je ne sais pas pédaler un vélo. Parce que je dois aussi avoir un problème de coordination. Parce que c'est des trucs qui demandent la bonne coordination. La nage, pareil. Parce que je dis, je suis né à Abidjan. Pour voir la mer à Abidjan, il fallait partir avridi. Donc d'Abobo avridi, il fallait traverser toute la ville, tous les communes quasiment d'Abidjan pour aller à la plage. Donc je voyais la mer une ou deux fois. Et souvent, on faisait toutes ces distances, quand on arrivait, il y avait un drapeau rouge. Ça veut dire qu'il y a trop de vagues, tu ne peux pas te baigner, tu es obligé de retourner. Donc le temps où j'arrive à Dakar, au Sénégal, c'est vrai, j'ai 12 ans. J'habite à Yarmougen, il y a la mer en face, mais les parents nous empêchent d'aller à la mer parce que c'est dangereux. Donc, je n'ai pas su nager. Vous me direz, mais tu avais le temps d'apprendre. Non, je préfère regarder les matchs de foot que d'aller apprendre à nager ou à danser ou à faire du vélo.

  • Speaker #1

    Et quand tu arrives à 12 ans au Sénégal, parce que justement, tu es imprégné de la sec, tu as cet amour du foot, donc tu dois te reconstruire, tu dois refaire un réseau d'amis et tout. Est-ce que ça a été facile pour toi dans ta jeunesse ou ça a été un moment dur de quitter la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Facile. Alors dur de quitter la Côte d'Ivoire à cause de quand j'arrive, c'est quasiment complètement opposé. Je viens d'Abidjan, grande métropole. Dakar n'est pas encore une métropole, n'est pas encore ce qu'elle est. Là où j'habite à Diamouguen, il n'y a même pas encore de l'électricité. Ce que j'apprenais à la bougie ou à la lampe tempête. Il n'y a pas encore d'électricité là où on habite à Diamouguen. Et j'ai peur du noir parce que dès 18h, je ne sors plus de chez moi parce que je ne connais pas. Je viens d'Abidjan où il y avait de la lumière partout. J'étais, mais ici, je ne peux pas. J'ai peur de sortir. Mais par contre, je trouve du sable partout. Yamagun était un quartier très sablonné. J'adorais ça. Je me roulais dans le sable et tout. Les gens disaient, mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Parce que je ne connaissais pas. J'adorais. Je faisais des plongeons, des autos dans le sable et tout. À l'époque, il y avait beaucoup de sable à Yamagun. OK. Et ça, c'est des moments excellents de mon enfance, parce que c'est insouciant. Pour moi, c'est l'expression totale de la liberté. Si je retrouve ma mère, mes frères et sœurs. Parce que quand mes parents, ma mère et mes frères sont rentrés beaucoup plus tôt, parce que moi, j'étais encore à l'école. Je reste là-bas pour terminer l'année scolaire avant qu'on m'envoie au Sénégal. Donc, c'est ça. À Djambougane, c'est une enfance heureuse. Je n'ai pas de mal à me reconnecter parce que, vous savez, les enfants s'adaptent assez rapidement à leur environnement. Le premier jour d'école, j'ai un ami, je me fais un ami, deux amis qui sont aujourd'hui, où je vous parle, mes meilleurs amis. C'est Barkaba, célèbre journaliste, politologue de La Place que les gens connaissent bien ici, et Amadou Abdelahine Diaye qui vit en Tunisie aujourd'hui, dont le premier fils porte mon nom. Ce sont mes amis, je les ai connus à mon premier jour d'école, à l'école Djamouguen, ici au Sénégal. Et depuis, jusqu'au jour d'aujourd'hui, c'est des gens avec qui je chemine. Et ces deux, on a été dans la même classe jusqu'en terminale au lycée. Et ensuite à l'université, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et au jour d'aujourd'hui, on se parle régulièrement, nos familles se connaissent. C'est vraiment de la famille. Ce sont mes deux meilleurs amis. C'est avec eux que j'ai grandi. Je les ai connus au premier jour d'école.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et on ne s'est plus quittés jusqu'au jour d'aujourd'hui. Et voilà, ça c'était la belle époque. Après, il y a d'autres personnes, mes camarades de classe de l'époque, mes profs de l'école de l'époque. Après, je fais le primaire à Pékin, à Djamogun. J'ai l'entrée en sixième. On va au collège Chérif Mohamed Al-Abid Ptijani à Pékin. D'accord. En face du centre, le Pôle Sédat Saint-Gaude de Pékin. Je fais mes classes là-bas aussi. Je rencontre d'autres personnes, d'autres rencontres. Je fais là-bas de la sixième à la troisième. Et de là-bas, je vais au lycée Limamoulaï, qui est le seul lycée à l'époque du département de Pékin. Pareil, d'autres rencontres, d'autres personnes, d'autres générations, et ainsi de suite. Je me fais ensuite, je vais à l'université de Dakar, à la faculté de droit pour une année, et ensuite je vais en Tunisie, étudier en Tunisie. Donc c'est ça mon parcours, et je ne suis pas déconnecté du football. C'est ça la question que j'allais te poser. La question c'est là où je reviens. Donc pendant tout ce parcours, je suis au Sénégal, je vis sur la terre sénégalaise. Je transfère ma passion de l'ASSEC d'Abidjan à tes amis ? Tout simplement, non, sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Et ironie du sort, je viens au podcast en vert et blanc, avec un cœur vert et blanc.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    C'est mon côté, c'est mon côté Diarrafe de Dakar. Parce que j'arrive ici, je me mets à aimer le Diarrafe de Dakar. Ok. Et à suivre le Diarrafe de Dakar dans son championnat. À rencontrer ses joueurs. plus tard quand je vais en Tunisie où je fais mes études. Je rencontre d'anciens joueurs du Diarrafe qui sont professionnels en Tunisie. On se fréquente, on devient des amis et ainsi de suite. Les gens diront que j'aime les clubs populaires. Quand je pars d'ici, je vais en Tunisie étudier. Je deviens supporter de l'espérance de Tunis. Taraji Yadaoula. Et quand je vais aller voir les matchs, je me mets dans le cop. Avec les supporters, je chante comme eux.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne savent pas, c'est quoi le cop ? C'est dans le stade,

  • Speaker #0

    le lieu où les supporters ultra se retrouvent. Je regardais mes matchs dans le cop. Et après, je me retrouve à travailler pour l'espérance de Tunis. Pas directement, mais indirectement. Je deviens le prof de français des joueurs anglophones de l'espérance de Tunis.

  • Speaker #1

    Mais comment ils te repèrent ?

  • Speaker #0

    Parce que j'y vais moi-même, au culot.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    J'arrive en Tunisie, je m'inscris à l'université arabe des sciences, je commence à faire du journalisme et de la communication. On est en 98, à la veille de la Cannes, je me pointe, je vais dans un journal, je regarde, il y a trois journaux francophones, Le Temps, Le Renouveau et La Presse, qui sont les trois principaux quotidiens du pays, francophones. Après, tu as d'autres quotidiens arabophones, dont Saber. Donc, je regarde sur l'ours du journal, je vois le siège du journal et je me rends là-bas avec ma demande de stage. J'arrive, je dépose une lettre de demande de stage. Je vois le responsable de la direction des sports. Il est là, il s'appelle encore Tarek Harbi. Il est là, je monte, je me présente, je suis Sénégalais, je suis étudiant en journalisme et en communication. Je voudrais faire un stage ici au journal Le Temps. Je regardais un peu, donc voilà. Je suis venu avec ma demande de stage et tout. Il s'assoit, qu'est-ce que tu as envie de faire ? J'aime le football. Je faisais déjà des contributions. Je n'étais pas journaliste à proprement parler au Sénégal, mais je faisais des contributions. Déjà en classe de seconde-première, il y avait les journaux Wolf Sud qui avaient des pages contributions où tu écrivais un article, tu envoyais, et s'il était assez bon, on le publiait. D'accord. Mes articles, moi et Barka, nous publions déjà des articles en classe de seconde, de première et terminale. Wow. Dans ces journaux-là.

  • Speaker #1

    Toi, articles,

  • Speaker #0

    foot ? Oui, non, foot et politique. D'accord. Par contre, ce que les gens ne savent pas d'autres, autant je suis passionné par le football, mais j'ai la même passion pour la chose politique africaine, la géopolitique africaine. Ok. Ça m'intéresse beaucoup. Je continue, je suis ça au quotidien. En fait, parce que j'étais un gros consommateur d'informations, déjà à mon jeune âge. À 10 ans, 12 ans, j'écoutais en continu RFI, en fait, juste pour les infos. J'écoutais RFI, j'écoutais les correspondants, les différents correspondants d'RFI dans les différentes capitales africaines, les comptes rendus de football africain sur RFI, Gérard Dreyfus, Philippe Zygraff. C'est des gens dont les voix m'ont accompagné. parce que j'écoutais beaucoup ça. Olivier Roger, Anne Lemire, les correspondants, Charles, France 2, il y avait Charles Anderlein à Jérusalem parce qu'il avait une voix exceptionnelle. Donc je regardais le JT de TV5 qui reprenait beaucoup le JT de France 2 juste pour écouter la voix. J'entendais les questions sur Israël et la Palestine parce que c'est Charles Anderlein qui était le correspondant permanent et il avait une voix exceptionnelle. Si tu retapes aujourd'hui Charles Anderlein, France 2 en va chercher, tu me diras Charles Anderlein, c'était le correspondant de France 2 à Jérusalem. Ces envois étaient magnifiques. Et de là-bas aussi, je commence à aimer le reportage, en fait. Et donc, pour revenir en Tunisie, Tarak Arbi, je dépose ma lettre de stage, je rentre chez moi, tranquille. Mais tous les jours, j'allais à l'entraînement de l'espérance. Mon université n'était pas loin de l'entraînement de l'espérance. Donc, quand je sortais de l'université, j'allais regarder l'entraînement de l'espérance. Il était ouvert au public. Et au centre de formation de l'espérance, il y avait quatre jeunes Sénégalais. avec qui je me suis lié d'amitié. À Médan, là où ils étaient quatre, il y avait un jeune qui venait de Pékin, un de Médina, un de Dakar, et un de l'intérieur du pays. J'allais les voir, j'entrais dans leur chambre, à l'hôtel du parc. Ils étaient au centre de formation, au basement de l'hôtel du parc. Et j'allais regarder les entraînements. Et un jour, je croise, il y avait quatre joueurs nigériens qui jouaient là-bas. Il y avait Gabriel Okolosi, que j'avais connu, il avait joué en Côte d'Ivoire à l'Africa Sport d'Abidjan. Il y avait Edith Agoye, qui est aujourd'hui un de mes meilleurs amis aussi dans le football. Il y a eu Julius Agahowa. qui était également, qui venait d'arriver, qui avait fait une belle Coupe du Monde Junior, et l'Espérance l'avait recruté. Et il y avait Michael Edoresi. C'était quatre joueurs nigériens. C'est des anglophones. La Tunisie est un pays francophone.

  • Speaker #1

    Francophone, oui. Alors,

  • Speaker #0

    donc, je vais vers Edith Agoyer. Je lui dis, I am a student in journalism. I can be your teacher in French if you want to take some French lesson. Le culot. Le culot. Il me dit, yeah, yeah, that's a good idea. Why not ? On a commencé. Et il me payait. Et c'est avec cet argent que j'y vais. Après, j'ai dit, c'est plus besoin qu'on m'envoie de l'argent parce que j'essaie de me débrouiller avec les piges que j'avais au journal le temps. Et ce que je donnais comme cours, ça me permettait de vivre.

  • Speaker #1

    Donc, le journal, il te prenne en stage.

  • Speaker #0

    Le lendemain, M. Harbi m'appelle. Ah, M. Goloko, vous commencez quand ? Je dis, mais c'est quand vous voulez. Il me dit, venez demain à 11h. J'ai fini l'école à midi, donc je viens directement. Effectivement, j'arrive. Le premier jour, je suis en interne et je regarde et tout. On est proche, on est vers février 98, on est proche de la Cannes qui va commencer au Burkina Faso. Maintenant, je me dis, qu'est-ce que tu veux faire ? Je dis, je veux signer une chronique pendant la Cannes. Puisqu'on va vers la Cannes, j'aimerais bien signer une chronique et je vais l'appeler les chroniques de Fofo. Fofo, c'était le nom de la mascotte de Burkina 98.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était un paysan avec un tengadé, un chapeau paysan là, sur la tête et tout, c'était ça la mascotte. Et ça s'appelait Fofo. J'ai dit je vais signer une chronique de Fofo, les chroniques de Fofo, et ce sera ma contribution pendant cette canne-là. Il m'a dit ok, propose-nous quelque chose. Donc je fais un rappel, je me mets dans la peau de Fofo pour raconter des souvenirs de canne. Donc je reviens sur les différentes cannes passées, celles qui m'ont marqué, et j'avais eu la chance moi de suivre la finale de la canne 84 en live en Côte d'Ivoire. On pourra revenir là-dessus après, sur les parties anecdotes, et je vous expliquerai pourquoi. Donc je signe un premier qui est assez un rappel de ce qu'est la canne. Le lendemain, ça passe. La chronique passe. Je vois mon nom, la chronique. On me fait une belle colonne avec la photo de Fofo, les chroniques de Fofo. Je vois l'article, mon nom signé. Je suis tout fier.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Le lendemain, j'arrive. Deuxième jour de stage. J'ai dit à Kamel Dahlaoui, qui est un collègue. J'ai dit, mais Kamel, j'ai envie de faire. Comment on appelle l'équipe nationale de Tunisie ? Il dit, il n'y en a pas de surnom. On l'appelle l'EN. équipe nationale de Tunisie. Et puis il m'a dit, il y a un journaliste saoudien qui avait essayé de les appeler les cavaliers de l'Arabie, mais ça n'a pas pris. J'ai dit, est-ce que il y a un animal symbole de la Tunisie ? Il m'a dit, oui, l'aigle. Ici, c'est l'aigle qui est le symbole. Il y a même un festival de l'aigle qu'on organise tous les ans à Krumeri. J'ai dit, ok. J'ai fait un article sur le champ. Je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ?

  • Speaker #1

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc l'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Les aigles de Carthage, c'est moi.

  • Speaker #1

    Pour que les gens réalisent. On est en quelle année quand tu dis ça ?

  • Speaker #0

    En 98.

  • Speaker #1

    On est en 98 aujourd'hui.

  • Speaker #0

    La Tunisie doit jouer son premier match 3-4 jours après. J'explique. Et je dis, pourquoi le Carthage ? Je venais d'arriver, je suis arrivé en Tunisie en novembre 97. On est en février 98. C'est la Cannes qui commence. L'équipe nationale, je commence à faire déjà mon stage et tout. Et le nouvel arrivant que je suis en Tunisie voit Carthage partout. L'aéroport s'appelle Carthage. Il y a un quartier qui s'appelle Carthage-Salambeau. Il y a le festival de théâtre qui est le festival de Carthage. Le festival de film est celui de Carthage. Donc tout rapporte à Carthage. Je rappelle que, et on les appelle les Carthaginois dans une histoire auparavant. Donc tout ramène à Carthage. Et puisque j'ai demandé l'animal symbolique, il m'a dit aigle. Et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? Jusqu'au jour d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est ma trouvaille.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux que les gens comprennent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, je suis jeune étudiant, je ne connais pas les enjeux du business et tout. Imagine si je protégeais ce nom-là, je serais devenu milliardaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que c'est ça que je veux que les gens comprennent. C'est qu'aujourd'hui, on est en 2025, tout le monde appelle l'équipe de Tunisie les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est moi, c'est ma trouvaille. Si tu vas sur les forums des Tunisiens, ils te disent tout le temps. Le nom vient d'un journaliste sénégalaise du nom d'Ali Ougoloko.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'aujourd'hui... Alors, j'ai tellement de questions, mais est-ce qu'aujourd'hui... tu te rends compte toi-même de ce que tu as créé. Parce que ça veut dire que, incha'Allah, quand on ne sera plus là, ça continuera d'être les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Ça continuera. Ad vitam aeternam. Et c'est la seule satisfaction que je tire de ça. C'est mon invention.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est dans l'histoire du football mondial. Et on ne parle pas d'un football local. C'est vraiment dans l'histoire du football mondial.

  • Speaker #0

    Parce qu'antan, ils ont fait des Coupes du Monde, plusieurs Coupes du Monde. Et surtout, lorsqu'ils se qualifient pour la Coupe du Monde 98, on commence déjà à les appeler les aigles de Carthage Parce que quand je fais l'article, deux jours après, à la veille, le jour où la Tunisie doit jouer son premier match, le journal Le Temps, qui est le journal principal du pays, titre à sa une, les aigles de Carthage entrent en lice.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu vois ça ?

  • Speaker #0

    C'était exactement le 8 février 1998, l'article.

  • Speaker #1

    Mais en fait, quand toi tu vois ça, quand tu vois que le plus gros média local a repris...

  • Speaker #0

    Je deviens heureux. J'entends après aussi sur RFI. et jusqu'au jour de maintenant, aujourd'hui, tout le monde parle de la Tunisie comme les aigles de Carthage et c'est ma trouvaille. Incroyable donc ça veut dire que déjà à ce moment-là tu marques déjà sans le savoir l'histoire du football mondial en créant une appellation qui va rester Advita Eterna les aigles de Carthage, c'est moi et ça marque également mon passage en Tunisie

  • Speaker #1

    Incroyable et moi la question que je voulais te poser C'est parce que tu sais, tu as parlé du fait que quand j'étais jeune, tu avais tes cahiers où tu mettais tes copies.

  • Speaker #0

    Tes cahiers de sport.

  • Speaker #1

    Tes cahiers de sport. Tu as déjà cette passion d'écouter la radio et tout. Mais à quel moment tu sais que c'est ce que tu veux faire comme métier ? Parce que tu sais, on a parlé du fait que tu finis tes études, tu vas au lycée Limah Moulay, tu finis...

  • Speaker #0

    C'est ici à Dakar. Je fais du droit. Tu fais du droit.

  • Speaker #1

    De base, tu t'orientes dans le droit.

  • Speaker #0

    Je m'oriente dans le droit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je décide... J'ai l'occasion, parce que, alors, il faut rappeler que l'année où j'ai mon bac, avec Barca, on avait une accréditation pour l'université de Reims, en Champagne-Ardennes, pour aller faire Sciences Po en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Sauf que c'est en pleine année 94-95, c'est la loi Pascua-Debré. Ils prennent une loi qui dit que tous les étudiants étrangers qui veulent aller étudier en France, la filière qu'ils veulent poursuivre, Si elle existe dans leur pays, ils ne peuvent pas avoir de visa pour ça. D'accord. Donc, on a un refus de visa à l'époque, en 95, après le bac, 95-96. On a un refus de visa, on nous refuse le visa, donc je ne peux pas aller en France. Je reste ici, je vais en vacances au village, je vais m'inscrire à la fac de droit. Je fais une année ici en droit, mais sans vraiment avoir la tête à ça.

  • Speaker #1

    Tu as la frustration de...

  • Speaker #0

    J'ai la frustration de n'être pas parti. J'avais une soif de savoir que je pensais ne pouvoir pas être satisfait ici. Immodestement d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi j'avais pensé ça. Mais c'est la fougue de la généalogie. Oui, bien sûr. Donc voilà, je reste une année à la fac de droit ici. Je me débrouille pas mal en droit, parce que je me souviens, l'ancien ministre d'affaires étrangères, Ismaël Amadior Fall, est mon assistant de droit constitutionnel. Je me souviens qu'en décidant de partir en Tunisie, je lui ai fait une lettre pour lui dire que j'ai décidé d'aller faire du journalisme et de la communication en Tunisie. Et il me répond. par cette lettre-là en disant, ah c'est dommage parce qu'il pense que j'avais beaucoup de potentiel pour être un très grand juriste. Parce que j'étais passionné aussi. Je vous disais, j'étais passionné par la chose politique. Et c'est ça qui m'a mené à choisir du droit. Je vais faire du journalisme et de la communication parce que je suis influencé par un oncle qui travaille ici, qui est allé en France, qui a fait l'EFAP, l'école des attachés de presse en France, qui rentre et qui commence à travailler, qui se retrouve directeur de la communication à la B6, à la banque. de venir sur nos banques aujourd'hui, sans faire de publicité. Et il travaille là-bas, donc il m'influence. Il fait journalisme, il fait com. Je lui ai dit moi aussi, j'ai envie, je vais changer de cap. Je veux faire du journalisme et de la communication.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu vois quelqu'un dans ton entourage qui est journaliste.

  • Speaker #0

    Qui est journaliste, qui est communicant et j'aime ce qu'il fait et tout. Il travaille pour la Pana aussi, l'agence de presse panafricaine, Pana Presse. Il voyage énormément sur le continent et tout. J'adore, j'aime déjà le continent. Je le vois partir, donc j'ai envie de lui ressembler. les gens veulent faire comme lui. Et donc, je me décide d'aller faire journalisme et communication avec son aide aussi. D'accord. Donc, c'est comme ça que j'atterris en Tunisie. Je m'inscris en journalisme et en communication à l'Université arabe des sciences. Maintenant, pour revenir sur la partie du stage, comment je tombe dans le sport ? Je vais au journal Le Temps. Quand je rencontre les gens de la maison, je leur dis, moi, je veux faire la page internationale. Vous parlez des situations politiques, des trucs et tout, ils me disent non. On est en pleine période de la loi de Ben Ali en Tunisie. Ils disent ici que les étrangers n'ont pas le droit de parler politique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, choisissez un autre département où vous voulez aller. Puisque j'aime le foot, je dis, je vais au sport. C'est comme ça que je tombe dans le sport. C'est comme ça que j'ai créé les aigles de Carthage. C'est comme ça que je deviens proche des footballeurs africains et étrangers qui jouent dans le championnat tunisien, sur lesquels je fais tout le temps des articles. Et c'est comme ça que j'ai eu le contact avec Edith Agoye, le footballeur nigérien, dont je deviens le prof de français. Et lui, il me ramène au Colosi, il me ramène à Gaoua, des gens qui aujourd'hui sont encore mes amis. Pascal Agaoua élimine le Sénégal à la Cannes 2000 au Nigeria. Je suis son prof de français en Tunisie. Il est allé jouer à la Cannes, il a éliminé mon pays. Et après avoir marqué le début, il m'appelle le soir même après le match. « Alio, I'm sorry. » « Don't worry. » Et Benin Boy, je l'appelais Benin Boy parce qu'il vient de l'état de Benin au Nigeria. « Benin Boy, don't worry. » C'est ok, tu as fait très bien, félicitations. Mais tu as terminé mon pays, ce n'est pas bien. Et tes gens étaient inférieurs à nous. Parce qu'on a souffert, on a joué sous une forte pression, il y a eu de l'envahissement de terrain. L'équipe du Sénégal avait été très très brave, mais au final, elle s'est fait éliminer. En plus, Agawa, il sort du banc pour marquer 2 buts contre le Sénégal et nous éliminer. Mais c'est une défaite fondatrice, parce que c'est elle qui nous permet de construire l'équipe de 2002 qui nous amènera après à la Coupe du Monde. Et voilà. Donc après la Tunisie, je reste en Tunisie. Je continue mon chemin avec le journal Le Temps. Je rentre au Sénégal.

  • Speaker #1

    En quelle année ?

  • Speaker #0

    En 2001.

  • Speaker #1

    2001, d'accord.

  • Speaker #0

    2000-2001, je rentre au Sénégal. Je commence à travailler chez Dakar ce soir. Je travaille un peu chez Nostalgie, Radio Nostalgie. Je présente le journal des sports avec Fema Odu Girandou et son âme. et avec... Sous la direction de Paul Saviot, qui nous donne les clés du métier en matière de radio. Donc je commence à faire un peu de radio, je fais de la presse écrite avec Dakar Soir. Et à un moment, je me dis, pourquoi pas lancer mon journal ? Parce qu'il n'y avait plus aucun journal sportif qui paraissait. J'ai dit, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et je n'ai pas un seul sou. Challenge ! Je suis avec un oncle, Ismail Abba. J'ai dit on va appeler le journal, on va l'appeler l'équipe Sénégal. L'équipe. On se débrie bon an, mal an, j'écris tout le journal. T'écris tous les articles ? Quasiment tous les articles. Et par moments pour ne pas faire monotone, je change de nom, je prends des pseudos. Le Sati Ghiba qui est le nom de mon grand-père, je prends, je signe avec lui. J'avais une petite amoureuse, j'ai même signé un article avec son prénom. De ma go de l'époque. Pour montrer genre qu'il y a d'autres personnes qui travaillent dans le journal. Qui a une équipe. Qui a une équipe. Et dans l'ours même, je mets le nom de tous ces pseudos-là. Parce que c'était fréquent à l'époque. Il y a plein de journalistes qui signaient avec des pseudonymes. Donc je fais le journal. Et pour publier le premier numéro du journal... Je suis associé à mon oncle Ismaël Abba, qui aujourd'hui gère le GECOS, le Journal de l'économie du Sénégal. C'est mon oncle, on était associés. On lance ensemble, on s'engage dans l'aventure. Ismaël a une voiture, une Renault 21. On n'a pas d'argent, mais on a un compte bancaire. Les coûts de production du journal s'élèvent à 800 000 CFA à l'époque. D'accord. Et on doit le faire imprimer par le journal Le Soleil.

  • Speaker #1

    Les coûts de production pour combien d'exemplaires ?

  • Speaker #0

    C'était 5 000 exemplaires, je crois. Ok. 5 000 exemplaires à 800 000 CFA.

  • Speaker #1

    Et pour que les gens comprennent bien, c'est 800 000 de l'époque, ce n'est pas 800 000 de maintenant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 800 000 de maintenant. Alors, avec Ismaël, on demande au soleil est-ce qu'on peut payer par chèque ? Ils disent oui. On n'a pas d'argent sur le compte. Mais j'ai dit Ismaël, allez, vas-y, on fait le chèque. On donne. Maintenant, le temps qu'Isaïe cherche le chèque. On dépose tout l'argent des revendus, des reventes, on dépose sur le compte. C'est comme ça qu'on sort le premier numéro de l'équipe. Premier exemplaire. Ça cartonne. Deuxième exemplaire. Amine Baké est championne du monde au championnat du monde d'Edmonton au Canada. Elle fait la une. Troisième, bam, le Sénégal s'est qualifié à la Coupe du monde.

  • Speaker #1

    Mais comment tu distribues les journaux ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je t'ai dit, moi Ismaël, on fait la production, on fait la réalisation, on l'amène à l'imprimerie, on tire, on prend, on signe un truc avec ADP, on dépose un lot chez ADP, l'autre lot c'est nous-mêmes.

  • Speaker #1

    C'est vous qui allez le vendre ?

  • Speaker #0

    On va le distribuer, on va le vendre. Les matchs du Sénégal, je prends des jeunes de mon quartier sacré-cœur que j'amène et qui vont revendre le journal dans les tribunes. Impressionnant, belle expérience. Belle expérience. Le journal est très très bien accueilli. Il y a eu aujourd'hui des grandes plumes africaines qui ont signé dans mon journal. Il y a James Copnell qui aujourd'hui travaille pour la BBC, Ndiaye Sessambou qui est chez RFI, Ousmane Ndiaye qui était directeur de TV5 Afrique. Ce sont des journalistes qui sont passés à mon journal d'équipe à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est incroyable et tu vois, moi je suis désolé de t'interrompre sur ça, mais c'est que... Tu sais, les gens aujourd'hui vont voir à Lugoloco, pour des gens qui vont découvrir, tu sais, les gens ont le raccourci facile. Et les gens, ils vont te voir, ils vont voir ta carrière, ils vont voir ce que... Ah, il a de la chance. Et tu vois, des exemples comme ça, de détermination, de croire en soi, de volonté, d'aller sur... On n'a pas d'argent, mais on le fait. On n'a pas de gens pour distribuer, on va distribuer nous-mêmes. De toujours trouver des solutions et d'avancer. d'écrire tous les articles tout seul.

  • Speaker #0

    Tout seul, on le lance. C'est un journal de 12 pages.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé, il y a combien de pages ? Il y a 12 pages, tu imagines ?

  • Speaker #0

    12 pages que je remplissais avec des articles de très bonne qualité. Je faisais les interviews, je les décortiquais moi-même et tout. Mais voici aussi l'autre chose. Ce journal, l'équipe que je lance, en 2001, le Sénégal joue les préliminaires qualificatifs. pour la Coupe du Monde. De 2002, oui. Ils font 0-0 contre le Bénin, comme on appelle à Cotonou.

  • Speaker #1

    Toujours c'est béninois. Désolé, Karen. Désolé.

  • Speaker #0

    Et ils jouent ici, à Dakar, au Sade-le-Polse d'Acingor. C'est la première sélection de El Hadjou Diouf.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    J'ai lancé mon journal d'équipe. Il y a déjà deux numéros qui sont parus. Je suis en tribune de presse, assis avec un grand frère journaliste béninois. qui émerveille toute la tribune de presse, Félix Peperipe Sehunde, qui est devenu un très grand ami. Il fait le direct sur la radio béninoise de ce match-là. Et à côté de moi, il y a un journaliste européen. Je suis assis entre eux deux, à la tribune de presse. Pendant tout le match, je ne calcule pas le journaliste européen qui est à côté de moi et tout. Maintenant, on finit le match fini. Au fin de la partie, j'ai dit c'était un plaisir de lui serrer la main. Vous travaillez pour quel média ? Pour l'équipe. J'ai dit oui. Je dis, moi, j'ai un journaliste qui s'appelle l'équipe Serre. Je sors le journal, je le lui donne. C'était Franck Ramela.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Le journaliste français. Je le lui donne. Et puis, il regarde. Il dit, ouais, mais c'est bien fait et tout. Je lui dis, vous êtes ici ? Vous êtes à quel hôtel et tout ? Il me dit, je suis au Pullman. Je lui dis, demain, je passerai vous amener le premier numéro et je viendrai prendre des conseils, voir comment ça peut aider et tout. Monsieur Franck Ramela a changé ma vie dans les médias. C'était une rencontre. qui aujourd'hui a fait de moi ce que je suis devenu. Le seul fait d'avoir sorti mon journal, de lui avoir présenté, je vais le voir le lendemain au Pullman à son hôtel. Je m'annonce à la réception, il descend, je lui ramène l'autre exemplaire et tout. Et je lui dis, voici ce qu'on fait et tout. Et puis il me dit, ah tiens, je vais revenir au Sénégal. Parce que je cherche à faire un documentaire sur Patrick Vieira depuis six mois. Un reportage sur Vieira, ses origines sénégalaises et tout. Mais il y a une sorte de mur de silence qui s'oppose à moi. j'ai aucun contact, j'ai aucune... piste. Et comme ça, à l'audace, je lui dis, non, c'est pas grave. Moi, je te retrouve, je te trouve tous les contacts des gens de Vieira. Ça, c'est aucun problème, ça. Il me dit, tu es sûr ? Je dis, oui. On s'échange nos numéros, il rentre le lendemain. La vie, hein. Le lendemain, je suis assis, je dors chez moi, à Sacré-Cœur. J'ai un grand frère, Basdia, qui a un ami qui s'appelle Matar Koume. On partageait tous la même grand place, on buvait le thé ensemble et tout. Et je leur dis, ah moi, tiens, j'ai rencontré un journaliste français, il cherche les contacts de la famille de Vieira au Sénégal et tout. Et Matar Koume qui me dit, mais Vieira, c'est mon ami d'enfance, on a grandi ensemble. Je dis non, oui.

  • Speaker #1

    Tu mens.

  • Speaker #0

    Il me dit non, je te jure. Il me dit, ici à la rue, c'est Cap d'Arabie. Je dis oui, on m'a dit que c'est d'Arabie. Il dit, mais Vieira, on a grandi ensemble. Si tu viens, je te montre tout. et Matar commence à me donner tous les numéros de téléphone. Oh là là ! Le lendemain, je t'ai dit. Et donc moi, deux jours après, j'envoie tous les contacts à Pat Frankra. Mais là, il devient fou.

  • Speaker #1

    Il dit non, lui, il est sérieux.

  • Speaker #0

    Je lui donne son nom, l'oncle de Vieira, les amis d'enfance de Vieira, la maison où Vieira a grandi, là où il est né. Tout, tout, tout, tout. Il me dit, waouh.

  • Speaker #1

    Tu es efficace.

  • Speaker #0

    Je suis efficace. Il me dit, écoute, je montre tout ça, je fais le programme, je reviens. Et il revient deux, trois mois après. On fait tous les circuits ensemble. Je suis un peu le fixeur en fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un fixeur, je fais une sorte de fixeur. Et il a l'honnêteté de signer l'article en ajoutant mon nom parce qu'il dit c'est la contribution que je ramène qui lui permet de faire ce parti, de réaliser ce réel. Et imagine quoi, Olivier, je suis payé pour cette pige-là. C'est la première fois que j'ai compris que le journaliste pouvait faire vivre son nom. J'étais sur des salaires de 50 000 au Sénégal, je ne sais pas, à l'époque. 50 000, 20 000 et à la fin du mois le patron de presse donne 25 000 il te dit les 25 000 après on verra et donc tu t'imagines dans cette pige j'arrive à avoir il me fait gagner de l'argent et le moment où il part, il me dit mais tu es déjà venu en France ? J'ai dit non je suis jamais venu en France j'aimerais vraiment faire un stage à l'équipe Mais ici, quand j'avais eu le bac, je voulais partir, j'ai demandé le visa, on m'a refusé le visa et tout. Il m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème. Il rentre en France, il m'envoie une lettre d'invitation de stage de l'équipe, il me met un rapport avec le responsable sport de l'ambassade de France, ici à Dakar, qui était M. Benézé à l'époque, Jean-Pierre Benézé. Et Benézé aussi se prend d'affection pour moi, il lui explique un petit peu ce que je fais. Et Benézé a été entraîneur également, il avait détecté Sylvain Ndiaye. Il était entraîneur de foot à l'époque. Il s'est retrouvé dans ses pérégrinations. Il était instructeur FIFA. Il s'est retrouvé en poste à Dakar, à l'ambassade. Donc vous avez déjà des atomes crochus. Jean-Michel Benézi, on a des atomes crochus. Il m'aime bien et tout. Il m'invite chez lui. Je vais prendre le café et tout. Et je vais déposer mon visa. Grâce à lui, je trouve un rendez-vous. Je dois déposer le visa. Et le visa, il sort. et l'obtention du visa. Donc mon premier voyage en France c'est pour aller faire un stage à l'équipe.

  • Speaker #1

    Et la question que je voulais juste te poser, est-ce que ce monsieur de l'équipe il sait que c'est toi qui écris tous les articles ou tu l'as pas dit ?

  • Speaker #0

    Non je l'ai pas dit. Donc en plus... À Franck Ramella je l'ai pas dit. Si après plus tard parce qu'on est devenus très proches, très amis et tout.

  • Speaker #1

    Mais sur le coup il sait pas que c'est toi en plus.

  • Speaker #0

    Mais je vais en France, je vais faire le stage et le Sénégal tombe dans le même groupe que la France. Bah oui, bah oui. Et du coup, puisque le Sénégal est adversaire de la France pour la Coupe du Monde, il me propose déjà à Abidjan d'être le correspondant de l'équipe ici. Je deviens correspondant de l'équipe, c'est comme ça que je deviens correspondant de l'équipe. L'équipe est France Foot, appartenant aux mêmes médias. Quelques temps après... Un autre de France Football vient à Dakar pour faire un reportage sur le football au Sénégal en général, sur Fadiga, Bruno Metsu, El Hachduf et tout. On doit aller à Thiers, c'est qui ? C'est Pascal Ferré, qui a fini directeur de France Football. Pascal Ferré vient, Franck lui donne mon contact, Pascal arrive à Dakar, on est ensemble, on fait ensemble tout le travail également de médias, une semaine, dix jours à Dakar, on parcourt tout le Sénégal pour parler du football. Pascal rentre en France, il est tout aussi satisfait, il me propose aussi d'être le correspondant en même temps aussi de France Football. C'est comme ça que je suis déjà correspondant de l'équipe et de France Football. Et la Cannes, on est en fin 2001, 2002 arrive, on va à la Cannes, au Mali.

  • Speaker #1

    Au Mali, sacré Cannes, qu'on a toujours dans la gorge.

  • Speaker #0

    En temps, Franck Ramela donne mon contact à Hervé Penault et à Sébastien Tarrago, qui sont aussi deux journalistes français, qui doivent venir couvrir la Cannes pour l'équipe. D'accord. J'arrive, je rencontre Hervé et avec Seb Tarrago, ça se passe super bien, on est tout le temps ensemble et tout, la Cannes se passe super bien. Un jour, je tombe sur un journaliste français, à la veille du match du Sénégal, qui est Gilbert Bribois, de l'RMC, qui m'interviewe. Il sort son agra, il fait le truc, il tend le micro, il me pose des questions, je reprends. J'ai fini, il m'a dit, vous êtes sûr ? Vous dites que vous êtes journaliste sportif ? Et presse écrite, j'ai dit oui. Il m'a dit, non, je pense que tu es fait pour la radio. Tu devrais faire de la radio. J'ai dit, ah bon ? Il m'a dit oui. Et Bribois... parle de moi entre collègues français entre eux et certainement il se retrouve le soir pour dîner il leur dit ouais je rencontre un jeune journaliste sénégalais très très bon il parle de moi le lendemain albert carpentier qui travaille pour europe 1 m'invite sur son émission incroyable je fais dans la même semaine rmc europe 1 rt RTL, France Bleu, parce que mon nom, les gars commencent à se dire, à parler de moi, en fait. Et chacun veut m'inviter sur ses émissions, parce qu'ils disent, je suis un sacré client, je donne de bons biscuits, je connais l'histoire des joueurs.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça que j'allais dire. Moi, je pense qu'il y a le côté, il voit que tu es un homme de médias, tu as l'expérience Ils voient que tu as la connaissance. C'est ça. Parce qu'il ne faut pas que les gens oublient qu'ils nous écoutent ou qu'ils nous regardent. C'est que le jeune Aliu est déjà imprégné de foot. C'est ça. Il connaît tous les noms des joueurs. C'est exactement ça. Et souvent, ces journalistes français ne connaissent pas l'histoire de ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas d'anecdotes sur ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et toi, tu leur donnes en gros tout ce savoir, toute cette connaissance du football africain.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est comme ça que je me retrouve. Gilbert Bribois repart en France il parle de moi aussi en interne à la rédaction et du jour au lendemain il m'a dit tu ne veux pas être notre correspondant à Dakar parce que le Sénégal est dans le même groupe que truc je dis avec plaisir et RMC c'est le moment c'est le début d'RMC ils ont une émission phare qui s'appelle Mondial Foot où il y a des grosses voix Jean-Michel Larquet Fred Hermel Treni Jean-Philippe Rességuier François Pessenti Laurence Gourmelon les plus grosses voix Du football français. Sur RMC. C'est comme ça que je me retrouve premier africain sur les antennes d'RMC. Tous les dimanches, j'interviens sur RMC.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Je signe dans l'équipe, je signe dans France Football, j'interviens sur RMC, je commence à travailler pour ces grands médias français, tout simplement parce que le hasard du calendrier a voulu mettre le Sénégal sur la route de la France. Je deviens correspondant de ces journaux et ça me fait vivre. Je gagne mon premier million avec ça. C'est-à-dire, c'est là où je réalise. La première fois qu'on me fait le virement, après la Cannes au Mali, l'équipe me demande mes coordonnées bancaires. RMC me demande mes coordonnées bancaires pour me payer tout. On me transfère mon argent. J'ai plus d'un million.

  • Speaker #1

    Je suis de vieux fou.

  • Speaker #0

    Et j'ai dit, mais ce n'est pas possible. Donc, le journaliste peut rapporter un million à quelqu'un.

  • Speaker #1

    En si peu de temps.

  • Speaker #0

    En si peu de temps. Mais c'est le destin. C'était mon destin. C'était écrit.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le destin. et clairement parce que le... Tu ne saisis pas ta chance de remettre ton journal que tu as fait à ce journaliste français quand tu as l'occasion ? Tout peut changer, toute l'histoire peut changer.

  • Speaker #0

    Tout change. Et l'équipe et France Foot étant des références en France, tel qu'un journaliste français, que ce soit télé, radio, presse écrite, doit venir en France, je ne sais pas comment il s'arrange, il arrive à avoir mon numéro, mon contact. Il m'appelle, je fais le travail de fixer. C'est comme ça que je reçois David Astorga. qui venaient pour Eurosport à l'époque. Aujourd'hui, on est très amis. Je reçois Romain Delbello pour RF1, pour TF1. À l'époque, ici, on travaillait ensemble. Donc, je deviens une sorte de fixeur pour tous les médias français.

  • Speaker #1

    Tu es une référence.

  • Speaker #0

    Je deviens une référence.

  • Speaker #1

    Parce que tu délivres aussi le travail qu'il faut derrière.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ça qui mouve aussi le réseau. Bien sûr. Ça mouve tout le réseau de la presse française. Sportive, la presse française, sportive en même temps. Et par ricochet, je commence à être le correspondant aussi de TV5 Monde. Et je suis carrément envoyé spécial de TV5 sur les différentes cannes. Parce que TV5 n'a pas assez de moyens pour envoyer pendant un mois, six mois, des journalistes. Donc je vais à Paris, je vais me présenter, je dis, je vais faire la canne. Je sais que vous n'avez pas d'envoyé spécial, mais je peux vous faire des envois à partir de Paris, des stand-up. Ils me donnent un micro, le logo TV5, je voyage avec. Je deviens correspondant de TV5.

  • Speaker #1

    Mais tu repars encore au culot au TV5.

  • Speaker #0

    Je repars encore au culot à TV5.

  • Speaker #1

    C'est ça que les gens que je veux qu'ils retiennent.

  • Speaker #0

    Après ?

  • Speaker #1

    tes opportunités ne viennent pas que par hasard. Tu vas les chercher, tu vas les créer.

  • Speaker #0

    Oui, je vais les chercher, je vais les créer. Et après TV5, je fais TV5, je réalise, je produis une première fois pour TV5. Je cherche un caméraman, on filme et tout, je pose ma voix et tout, on en voit. TV5 payait à l'époque 450 euros la minute. Et ils me commandaient des sujets de 1 minute 30. La seconde en termes est payée. Si tu fais un sujet de 1 minute 2, même tu es payé. Une minute, deux secondes, tu es payé deux minutes. Je fais... Comment je dis ? Il y a de l'argent ici.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça le nerf de la guerre.

  • Speaker #0

    On va créer. Et chemin faisant, Canal Plus se lance et se découvre une vocation africaine. Il lance Talent d'Afrique. Est-ce que tu sais que c'est moi qui ai constitué la première équipe de correspondants de Talent d'Afrique ?

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Ils ont tous travaillé. En tant que j'ai créé ma boîte, je crée Goal Communication. J'ai dit maintenant, je suis producteur, j'ai dit à Canal, vous venez de commencer, vous avez une émission qui s'appelle Talents d'Afrique, moi j'ai la possibilité de vous mettre des correspondants dans chacune des capitales africaines. Aujourd'hui, Charles Mbuya, Moussavou, Bia, comment il s'appelle, t'as des noms, Koku, ce sont des gens qui ont travaillé leur première expérience sur Canal à travers ma boîte. C'était des correspondants à Ouagadougou, à Lomé. À Kinshasa, à Dakar, c'est moi qui mets en place ce premier réseau avec Agathe Ponant à l'époque, qui était chargée de prod. C'est comme ça que je me retrouve à produire pour Canal+, dans l'émission Talents d'Afrique, à travers ma boîte.

  • Speaker #1

    Incroyable, le parcours il est incroyable.

  • Speaker #0

    En temps, j'ai profité de mon expérience au Nigeria plus tard pour améliorer mon anglais et tout. Je commence à travailler pour la BBC, consultant pour la BBC sur les émissions parce que je parle anglais également. Je fais des commentateurs en live en français et en anglais pour la BBC pendant la Cannes de la Guinée-Côte d'Orient en 2015. La première Guinée-Gamon 2012, la Cannes de Guinée 2012, je suis commentateur carrément. J'ai fait des matchs comme consultant pour la BBC en français, aussi bien en français qu'en anglais. Emmanuel Coste avec tous les autres.

  • Speaker #1

    Donc tu présentes le match en anglais ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je suis commentateur, je suis consultant en anglais. Il y a un commentateur et je suis son binôme et je le fais en anglais parce qu'en temps, j'ai appris à améliorer mon anglais et je n'ai jamais fait de cours d'anglais spécifiques. J'ai profité de mes différents séjours dans les pays anglophones pour améliorer mon anglais. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je fais même de la traduction. Il m'arrive d'être le traducteur du président de la CAF à des conférences de presse en traduisant les mots de l'anglais au français. Pour vous dire à cœur vaillant, rien d'impossible en fait. Et j'ai une propension à beaucoup assimiler les langues. J'assimile très, très vite les langues, en fait. C'est peut-être mes origines peules qui le font ou la langue peule que j'ai maniée. Mais j'ai cette propension-là à assimiler assez vite les langues ou en tout cas à les apprendre assez vite. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je m'exprime aussi bien en français qu'en anglais. Je crie, je lis, je traduis. Et c'est comme ça que je commence à produire aussi pour France. Et toutes les portes s'ouvrent après. Je deviens correspondant d'un journal japonais qui s'appelait Weekly Digest Sports.

  • Speaker #1

    Un journal japonais ?

  • Speaker #0

    Japonais, Weekly Digest Sports. J'ai été leur correspondant pendant plusieurs années. Ouais. BBC, TV5. Et après, je commence à écrire pour le site de la CAF.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fais le site de la CAF et on est vers 2006, les éminatoires de la Coupe du Monde arrivent. Je deviens également éditeur sur le site de la FIFA, FIFA World Cup. Je m'occupe de l'équipe du Togo, l'équipe de Côte d'Ivoire et l'équipe du Ghana. Les trois équipes africaines qui étaient qualifiées à cette Coupe du Monde 2006. Et le premier article que je fais sur le site de la FIFA, et bien évidemment, je rends hommage à ma légende Youssouf Ofana.

  • Speaker #1

    Tu reviens aux origines.

  • Speaker #0

    Je reviens aux origines. Je pars, le fameux match Côte d'Ivoire-Cameroun, où le Cameroun les gagne chez eux trois, où font dormir les Ivoiriens à 17h. C'était le 4 septembre 2005. C'est la date de mon retour en Côte d'Ivoire, 18 ans après que je sois parti. J'ai quitté la Côte d'Ivoire le 16 septembre 1986 pour venir au Sénégal. J'y suis retourné le 4 septembre encore. Le jour où je partais de la Côte d'Ivoire, il y avait un match éliminatoire, Coupe du Monde, Côte d'Ivoire, Ghana. Moi, j'étais dans l'avion. C'était un vol Nigeria Airways qui me ramenait à Dakar. Et le 4 septembre 2005, il y a ce fameux match où je travaillais au Nigeria et je viens... couvrir le match pour FIFA.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    FIFA World Cup.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    Je rencontre Henri Michel. Une anecdote, j'arrive à l'hôtel, je me fais virer de l'hôtel. Pourquoi ? Alors, Felsi Didialo, qui était à l'époque l'intendant de l'équipe de Côte d'Ivoire, trouve que quand je suis arrivé, j'ai monté un petit studio dans la chambre parce que je faisais de la production avec un ami nigérien aussi, Tunde Adelakoun. On monte notre petit studio, on fait venir quelques joueurs pour les interviewer. Il apprend. À l'hôtel du Golfe, ils demandent manu militari qu'on soit expulsé de l'hôtel.

  • Speaker #1

    Parce que vous faisiez des interviews de la chambre ?

  • Speaker #0

    On a pris une chambre à notre nom qu'on payait et tout. Et on avait ce rapport. Moi, j'allais chercher les joueurs, je les amenais. Ils se posaient pour nous faire des interviews. Et je me suis fait... Ils nous ont fait virer de l'hôtel. Ils nous ont fait virer de l'hôtel. On s'est fait rembourser la chambre. On est partis prendre un autre hôtel. Et plus tard, Sidi Diallo est devenu mon ami. On a rigolé un peu à son âme aujourd'hui parce que ça a été un grand dirigeant du football ivoirien. Il a gagné la canne avec eux. Et voilà, je travaille au Nigeria. Après, je reviens au Sénégal. Je commence à travailler pour allafrica.com, qui est le premier site internet d'information sur l'Afrique. Je commence d'abord aux headquarters à Washington. Je bosse à Washington pendant huit mois. Ensuite, j'ouvre le bureau de l'Africa de Lagos au Nigeria. Après, j'ouvre celui de Dakar. Je reviens à Dakar en ouvrant le bureau de l'Africa. Et puis en 2008, je décide, allez, c'est bon de travailler désormais pour moi-même. À ton compte. Parce que je trouve qu'en travaillant pour moi-même, j'ai plus de liberté pour faire mes voyages. Je n'ai pas besoin d'une autorisation préalable pour aller travailler et tout. Et j'ai gagné plus. Je trouvais que je gagnais plus d'argent. Je travaillais moins et je gagnais plus d'argent. Donc, je suis resté dans cette veine. Après, je me suis laissé à l'entrepreneuriat. Je créais des entreprises. Je commençais à parcourir le monde, à croiser sur mon chemin des joueurs qui m'ont fait rêver, des grandes légendes et créer, nouer des amitiés. Et de telle sorte qu'à un moment donné, je me rends compte, je me dis waouh, je m'arrête, je me dis waouh. En fait, ce que j'ai réussi, c'est de pouvoir créer un réseau autour des dirigeants du football africain, des légendes du football africain et des médias du sport du football africain. C'est tout l'écosystème.

  • Speaker #1

    Ah non, vraiment, c'est tout l'écosystème. Et c'est ça que j'allais demander. Et plus tard,

  • Speaker #0

    en développant maintenant avec les annonceurs potentiels.

  • Speaker #1

    Ce que j'allais demander, c'est ça. Est-ce que tu as des moments où tu arrives à réaliser... Tout ce que tu vis ou tout ce que tu as vécu, parce que j'ai l'impression qu'il se passe tellement de choses et ça va tellement vite.

  • Speaker #0

    Ça va trop vite, ça se passe tellement...

  • Speaker #1

    Est-ce que le passionné de foot, parce que tu restes quand même un passionné de foot...

  • Speaker #0

    Je suis encore un gamin devant le football. Est-ce que tu arrives à rester... Oui, j'arrive à rester zen, parce que pour la bonne et simple raison que je me dis, c'est vrai, j'ai peut-être du mérite, mais c'est Allah.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    franchement,

  • Speaker #1

    il y a une part de destin et il y a une part de travail.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de part de travail, beaucoup de part de sacrifice, mais je remets tout entre les mains d'Allah. Tout est de sa volonté. Ce que j'ai dit aux gens, c'est mon intime conviction, tout ce que j'ai dans la vie, ou tout ce qui m'arrive dans la vie, est de la seule volonté d'Allah. C'est le maître de notre temps, de notre destin. C'est le commandeur de notre espace. Mais je le remercie, je lui rends grâce parce qu'il m'aurait tout donné à travers ma passion. C'est ça, j'ai la foi. Je crois dur comme fer. Je ne suis peut-être pas le plus méritant, mais il m'a donné ce qu'il n'a peut-être pas donné à beaucoup de jeunes de mon âge ou qui ont fait le même métier que moi. Et ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il t'a donné un talent. Il t'a donné ce talent-là, mais tu as su aussi...

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    Foncez ! Parce que moi c'est ce que je retiens de la discussion, c'est que tu n'as pas d'opportunité pour faire un média, mais tu crées quand même un média. Tu rencontres un journaliste français, tu ne sais pas c'est qui, tu entends qu'il est de l'équipe, tu sautes sur l'occasion. Tu as un événement football qui arrive, tu vas voir TV5, tu leur dis, moi j'ai ça pour vous.

  • Speaker #0

    Et tu sais pourquoi je dis ça ? Parce qu'ils me mettent toujours au bon moment et au bon endroit. Et avec la bonne personne.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je travaillais avec... Mais aujourd'hui je parle à tout le monde. Sur le football mondial, oui, j'ai croisé aussi des grands décideurs du football mondial. J'ai croisé toutes les légendes du football mondial. Mais aujourd'hui, des footballeurs qui m'ont fait rêver et que j'ai admiré quand ils étaient footballeurs sont mes amis, avec qui je fais des jokes les plus drôles, avec qui je partage des moments. Aujourd'hui, il y a deux semaines, j'étais avec Claude Makelele.

  • Speaker #1

    Le grand Claude Makelele.

  • Speaker #0

    Le Claude. Je lui rappelle, j'ai dit, Claude, je te découvre pour la première fois au FC Nantes. Tu joues sur les côtés, dans un match où tu remplaces Thierno Youm. À l'époque, la télévision sénégalaise, RTS, diffusait les matchs du championnat de France. Il me dit « Ah ouais, tu te souviens ? » J'ai dit « Ouais, ouais, je me souviens » . Il me raconte, il me parle de ses relations avec Thierno Youm à l'époque, qui aujourd'hui aussi est un grand frère. Et c'est des gens, j'étais gamin quand ceux-là jouaient. Et je les adorais. Eric Cantona vient au Sénégal, fait un voyage parce qu'il doit produire une émission,

  • Speaker #1

    ce sport,

  • Speaker #0

    ce Eric Cantona, himself. Et Eric vient chez moi, rentre dans ma maison, se pose dans mon salon avec son grand frère. J'en profite d'ailleurs pour lui présenter mes condoléances parce qu'ils ont perdu leur maman il y a à peu près une dizaine de jours, deux semaines. Ils sont posés chez moi, Eric Cantona, himself. Un joueur que j'ai kiffé. Tu vois ce que je veux dire ? Et on discute, au bout d'une heure de discussion, il m'a dit « Waouh ! » Lui-même, il est impressionné. J'ai dit « Mais c'est pas possible, je ne peux pas impressionner Eric Anton à moi. » Il est impressionné par mes connaissances de l'Afrique et mes connaissances du football. C'est ce que j'allais dire. C'est une passion qu'il lit autour de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire. Parce que moi, tu vois, ce qui m'impressionne depuis tout à l'heure quand on discute ensemble, c'est de voir la faculté, la capacité que tu as de te souvenir des noms, des dates, des lieux. Je pense que c'est aussi un de tes talents. C'est cette capacité de mémorisation et de pouvoir, tu vois, tu es capable de dire le premier match où tu as vu Claude Makelele jouer, de savoir qui l'a remplacé, quelle position il était. Tu peux être passionné de football, mais combien de gens vont se souvenir de ça ?

  • Speaker #0

    Tout ça, c'est enfoui dans ma tête. Je regarde mon premier match de Coupe d'Afrique des Nations en live en 1984. Ça fait combien d'années ? 84 et maintenant 41 ans aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tu t'en souviens comme si c'était hier ?

  • Speaker #0

    Comme si c'était hier. Parce que le jour de la finale, le président Félix Feuboyny décide d'offrir l'entrée gratuite. La Côte d'Ivoire étant éliminée, la finale se joue entre le Cameroun et le Nigeria.

  • Speaker #1

    Et pour remplir le stade, il dit ?

  • Speaker #0

    Pour remplir le stade, il dit, c'est gratuit, je suis à Kumasi, je file, je prends le bus 32, j'arrive au stade, au Feuboyny, je vais au stade, je m'assois.

  • Speaker #1

    Et tu m'assistes à une finale de l'acte ?

  • Speaker #0

    Je m'assiste à une finale. Dès que je rentre, je vois Joseph Antoine Bell au rond central, en train de se chauffer en faisant des arabesques avec le ballon. J'ai dit mais comment il arrive à faire ça ? Et Jojo, je lui raconte ça. Jojo me dit mais merde, je comprends. Je me disais avant ce petit, il fait chier. Partout, je le vois. Ah, je comprends. Il dit à lui, mais non, je comprends. Pourquoi ? Je pensais que tu étais juste un casse-couilles, tu fatigais et tout, mais ça, tu étais passionné en fait. Et c'est la première fois que je vois Jojo Jojo, aujourd'hui c'est un grand frère. Roger Mila, j'ai contribué à organiser le jubilé des 70 ans de Roger Mila. Il m'a invité, je suis parti à Yaoundé. Roger, tu imagines ce qu'il représente Roger Mila ?

  • Speaker #1

    En plus toi t'es fan du PSG.

  • Speaker #0

    Roger Mila c'est autre chose, c'est une légende vivante du football. Quand je vais au Ghana, je vais chez Abedi Pelé. Je vais rendre visite à Abedi Pelé chez lui à la maison. Maestro, je l'appelle Maestro.

  • Speaker #1

    Les gens qui t'ont fait vibrer petit.

  • Speaker #0

    Oui, qui m'ont fait vibrer petit sont aujourd'hui mes amis. Quand j'ai un Maestro, dès que j'ai dit Maestro, je dis, ah, alliou, parce que j'adore l'appeler Maestro parce que c'est un Maestro. Ça fait chaud au cœur pour le supporter parisien que je suis. Parce qu'Abedi, c'est le grand frère. Anthony Bafo, on se parle régulièrement. J'étais avec Jérémy Njitap il n'y a pas longtemps. Sam, Pichichi. Samia Leto, je le découvre à la Cannes 2002. Il vient avec beaucoup d'assurance, beaucoup de classe. Il est jeune. Il y a Puma qui fait une conférence de presse avec tout le monde ensemble. Les trois pays qui sponsorisent, Cameroun, Égypte et le troisième pays, je crois, c'était peut-être la Côte d'Ivoire, je ne sais pas qui. Sam, il arrive, il joue encore à Mallorque, mais plein d'assurance. Le gars, il parle, j'ai dit, ouais, j'aime les joueurs comme ça. Parce que j'ai toujours aimé les joueurs qui s'affirment. qui croient en leur talent et qui ont du culot et en plus il avait du talent je voyais ça déjà et c'est pour ça que je n'ai pas été surpris par le parcours de la carrière qu'il est en train d'avoir aujourd'hui Didier pareil quand je rencontre Didier la première fois que je rencontre Didier c'est dans un aéroport le Sénégal va jouer un match amical contre la Tunisie je suis avec un ami qui travaille chez Air France, on est en transit à Paris On voit les éleveurs de l'équipe de Côte d'Ivoire qui sont en train de partir à Abidjan et aussi jouer un match amical. Je trouve Didier assis par terre à l'aéroport Charles de Gaulle. Il jouait à Le Mans à l'époque avec les cheveux frisés. Je viens vers lui, ça va c'est Didier Drogba. C'est bien ce que vous faites en ce moment, vous allez où ? Il me raconte, reste sans discute. 10, 15, 20 minutes et après chacun prend son vol et on est parti. Je le retrouve après, au gré des matchs, on se rencontre, je le vois, on l'appelle Daizoko. Jusqu'au jour où il m'invite également chez lui, par le trichement de son agent Tierno Seydi, je me retrouve à la table de Didier Drogois, chez lui, à la maison. Et on parle. Le jour où il est fait ambassadeur de la Ligue 1, il me dit, Aliou, je vais être fait ambassadeur de la Ligue 1, j'aimerais bien que tu sois là. Je vais à la place Beauveux, là-bas, au siège de la LFP. Je suis avec Didier. Et on discute, on parle de tout, on parle de rien. Yaya Touré, pareil. Wanko Kanu est venu chez moi à la maison. JJ, je vois JJ, je dis JJ, you play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. Je lui rappelle les chansons que les fans chansaient pour lui. JJ, I go give you my sister. JJ, I go give... Elle dit, ah, ah, Oga, you so much. You play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. What a player. A Mokashi, Daniel. Quand je l'appelle Daniel Amokashi, il dit non, that's not my name, call my correct name. Et là je dis, Daniel fucking Amokashi, yes, that's my name. Tu vois, des gens qui m'ont fait rêver, Wanko Kanu, Kalusha Boalia, JJ Ausha, Daniel Amokashi, c'est des joueurs qui ont marqué le football africain, Didier Drogba, Samuel Eto'o, Seydou Keïta. Je suis parti à la mecque avec Seydou Keïta. On a fait la ombre ensemble. Quand je vais au Mali, c'est Sidiou qui vient me chercher. Il m'a même visité son usine, ses installations. Momo Sisoko. Aujourd'hui, c'est un frère. Et Sidiou Emmanuel Adebayor. C'est des frères.

  • Speaker #1

    Mais je pense que justement, tous ces joueurs-là te donnent ce respect, pour moi en tout cas, parce qu'il y a plusieurs choses. C'est un... Il voit que tu n'es peut-être pas sur le terrain, mais tu as autant de connaissances de football que ça. Ça, il respecte.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Deux, à ce moment-là, je pense que tu es peut-être un des seuls journalistes qui les met en lumière sur le continent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et sur les médias internationaux.

  • Speaker #1

    Sur les médias internationaux. C'est pas faux. Qui prend leur défense. C'est pas faux. Souvent quand des médias peuvent être très critiques envers eux. C'est pas faux. Surtout parce que c'est des joueurs étrangers. C'est pas faux. Donc tu vas au charbon pour eux.

  • Speaker #0

    Au charbon pour eux. Et souvent pour d'autres, j'ai trouvé des opportunités filles de business. Tu leur proposes ? Des choses qui les ont permis d'avoir, de gagner des choses. Et c'est pareil, les joueurs sénégalais, ça, j'en parle pas. Un joueur, Djoman Sy Kamara, je l'ai accompagné toute sa carrière. Il raconte l'article qu'on fait sur lui, ce Kamara est un cas. Jusqu'au jour où je rencontre son père, sa mère, je suis le maire du mariage de Djoman Sy Kamara. On est à Rome, avec ses amis d'enfance, sa famille, ses intimes, ses proches. Il me donne l'honneur. de célébrer son mariage avec son épouse Fadila John Mancini, c'est le petit frère que j'ai accompagné pendant toute sa carrière. On est partis partout ensemble. Quand il a joué en Turquie à Eskechir, quand il a joué au Celtic Glasgow, quand il a joué à Fulham, à Leicester, partout. Partout, jusqu'au jour d'aujourd'hui, quand il décide de faire un pas. de créer son académie. On fait la réflexion ensemble sur le nom à donner à AFE. Aujourd'hui, quand il décide d'être consultant média pour Canal, je le pousse et tout. Joe, c'est la famille. C'est mon frère. Je ne parle pas de Diouf, Fadiga, Alassandour aujourd'hui qui est quasiment mon associé, Salif Diaw, quelqu'un avec qui je discute beaucoup, on échange beaucoup. Et même avant eux aussi, les joueurs d'avant, Mamadou Diallo, Seybani, Moussa Abadian, c'est des légendes africaines, Jules Bocandé, Feu Bocandé. Aujourd'hui je suis en contact avec la famille de Jules, son épouse est quasiment une sœur, ses enfants je connais très bien. Pareil, Thierry Neuilloum, Omar Gheysen, Pape Fall, l'équipe de 86. c'est des gens avec qui aujourd'hui j'interagis et avec qui je suis en contact y compris la génération actuelle aujourd'hui, je travaille beaucoup avec Khalid Koulibaly que je conseille beaucoup que j'accompagne Ismaël Jacobs, des jeunes joueurs qui sont là mais avec qui je... parce que quand je suis rentré également dans la tanière comme chargé de com pendant la dernière coupe du monde au Qatar ça m'a rapproché aussi de certains joueurs et c'est pas seulement des joueurs sénégalais Je suis Franck. caissier et aujourd'hui je travaille avec Serou Girassi, lui qui est la valeur la plus sûre du football africain aujourd'hui c'est le visage le plus en avant, il a fini meilleur buteur de la Champions League de l'année dernière super attaquant, garçon pétri de qualité, qui veut mieux investir sur l'Afrique, qui veut accompagner je l'ai accompagné, aidé à créer son ONG, Africa New Rondement qui veut de l'entraide en Diahanke, parce qu'il est Diahanke d'ethnie Merci. Et c'est un garçon que j'accompagne aujourd'hui en Guinée, à Conakry. Pareil en Côte d'Ivoire, je discute beaucoup avec Franck Kessier, partout, tous les anciens légendes nigériennes, Lucas Radebe, c'est la famille, Joseph Yobo, feu Yerachidi Yekini, avant qu'il décède, je l'avais interviewé, on avait fait des grandes interviews ensemble. Je parcourais le continent à la rencontre des fils du continent, qui ont marqué notre football, qui ont marqué notre époque, qui ont fait bouger les lignes sur notre football. Pareil chez les techniciens aussi, les entraîneurs, j'en connais, algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, partout.

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'allais te demander, c'est parce que justement, tu as vécu toutes ces vies, parce que finalement, ce n'est pas une vie que tu vis. J'ai l'impression que tu vis...

  • Speaker #0

    Dans le foot, j'ai vécu plus de mille vies. Plusieurs vies. Ça, on peut le dire, oui.

  • Speaker #1

    En tant que supporter de l'équipe du Sénégal, il y a déjà cette période justement de 2001-2002. Comment tu la vis toi en tant que... parce que tu as deux entités dans ta tête. Tu as le journaliste qui vit cette période là, tu as le fan de foot qui vit cette période là et tu es au cœur de l'action.

  • Speaker #0

    Et mieux, et c'est vraiment Olivier merci pour ça parce que tu me donnes l'occasion de dire merci à une personne. Parce que grâce à cette personne, j'ai vécu cette Coupe du Monde de 2002. Parce que tout simplement, à l'époque, je détenais le seul média sportif, mais j'avais été injustement mis de côté par notre association parce que je n'avais pas d'accréditation média à l'époque pour aller faire la Coupe du Monde 2002.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal parce qu'il y a 20 journalistes. Le Sénégal a 20 accréditations, mais l'association de la presse qui gérait à l'époque avec la FIFA n'en attribuait que 18.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À l'époque, j'ai le seul journal sportif du pays. Je ne suis pas accrédité. Alors, la fille du président de l'époque... Madame Singeli Watt, parce que vous me donnez l'occasion vraiment de lui dire merci. Merci, merci, merci, merci pour tout. Parce que c'est grâce à elle que je vis cette Coupe du Monde. D'accord. Parce que tout simplement, Singeli m'avait vu à l'œuvre pendant la Cannes 2002 au Mali. Ce que je n'ai pas dit, il y a une équipe de Arte, la chaîne de télévision documentaire franco-allemande, qui fait un documentaire carrément sur moi. Waouh ! Ils me prennent ici, ils me suivent à Dakar, au studio de Nostalgie, sur le terrain, chez moi à la maison. Ils m'accompagnent avec ça jusqu'au Mali. L'équipe de caméra me suit au Mali, suit mon quotidien, vient me filmer chez mon oncle malien, le docteur Mamadou El-Bechir Gologo, qui est le premier ministre de l'information du Mali, après l'indépendance, qui est un cousin à mon père. Quand j'arrive au Mali, je ne sais pas où aller, c'est là-bas que je vais habiter chez mon oncle. Donc l'équipe de Arte me suit là-bas. Et le jour du premier match du Sénégal, l'équipe de Arte me suit avec trois caméras. Ok. J'arrive, la tribune de presse est à côté de la tribune des officiels, tout le monde me regarde.

  • Speaker #1

    Tout le monde te voit arriver avec des staffs.

  • Speaker #0

    Avec des caméras autour de moi, des micros et tout, ils voient des Européens partout qui suivent et qui sont en train de faire le documentaire. Cindy Eliassi est à la tribune officielle, elle voit, je lui fais un coucou de là-bas, ça va, parce qu'on s'était connus au coup d'envoi du Tour du Sénégal devant le Palais de la République. À l'époque, elle était à fond dans le sport. Donc on fait ça, je deviens amie avec Cindy Eli, on s'échange nos numéros, on se parle de temps en temps. Et un jour, elle a besoin d'images sur l'équipe du Sénégal qu'elle ne trouve pas. Alors, j'avais l'habitude, quand j'allais au Cannes, c'était l'époque des VHS. Les vidéos, j'achetais des VHS vierges. Je demandais à mon frère tout le temps de m'enregistrer des matchs du Sénégal.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Parce que j'aimais bien, à mon retour de Cannes, de bien suivre les matchs en colère, regarder à nouveau. Parce que quand tu es dans le feu de l'action en tant que journaliste et tout, il y a plein de choses que tu rates. Mon frère m'a enregistré tous les matchs du Sénégal via Canal et on me branchait le VHS. J'achetais les cassettes vierges et j'enregistrais tous les matchs. J'ai signé l'île un jour, quelques jours avant la Coupe du Monde. Elle m'a dit « tiens, je cherche des images de l'équipe du Sénégal. » Je n'arrive pas à en trouver du tout. J'ai appelé à la RTS, mais c'est un peu compliqué. Je lui ai dit « écoute, je les ai, j'ai tous les matchs. » J'enregistre d'habitude tous les matchs du Sénégal. Mais là, je ne suis pas à Dakar. Je suis en train de partir à Richard Toll. Suite à la possibilité d'envoyer quelqu'un pour aller chercher, je peux demander à mes frères de te l'amener. Sauf que j'habite à Yamouguen, au fin fond de la banlieue, dans le quartier de Darurahman, chez mes parents. Je ne suis pas sûr que Sinyeli... Aurait pu débarquer. Aurait pu débarquer ou se retrouver là-bas. Je lui dis non. Ce qu'on va faire, je travaillais aussi déjà pour la maire de la ville, qui était Mme Feu Adyaratou Dabassibi, une maman aussi pour moi. qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière. J'ai dit, si tu as un motard envoyé, dis-lui de demander la maison de la mère de Jamugensi Kapmao, Madame Adyaratu Dabasibi. Je demande à mon frère d'amener tout de suite les VHS là-bas. Donc mon frère récupère les VHS, il les amène chez la mère. C'est-à-dire qu'il va y avoir un motard qui vient chercher les cassettes VHS et qui les ramène, qui les récupère. Moi, tranquillement, je suis dessus de ne pas avoir d'accréditation. Et puis, mon père voit que je suis triste, en fait. Il me dit, qu'est-ce qui se passe ? Je dis, c'est dommage, je rêvais d'aller à la Coupe du Monde, mais finalement, je n'irai pas. Parce que je n'ai pas trouvé d'accréditation.

  • Speaker #1

    Alors qu'on rappelle qu'à ce moment-là, tu as ton magazine.

  • Speaker #0

    Je suis le seul qui a un journal sportif sénégalais. Je vis ça comme une injustice. Mais je garde la foi. J'accompagne un ami d'enfance avec qui j'étais au collège, Abdukhadim Sam. Il revient des États-Unis, il a sa belle voiture, il veut aller à Richatol voir quelqu'un. Ils m'ont dit, on y va ensemble. Pour m'évacuer, j'ai dit, bon, j'y vais. Je vais avec lui à Richardol. Sauf que je parlais à mon père, je lui ai dit, ouais, les trucs sont envoyés. Mon père m'a dit, écoute, si les bénédictions peuvent faire quelque chose, tu as ma bénédiction pour aller à la Coupe du Monde et tu iras à la Coupe du Monde. En interne, j'ai dit, mon père, qu'est-ce qu'il raconte le vieux, lui aussi. Comment je vais y aller ? Les gars, ils partent dimanche. On est jédis. ce que je te dis les gars vous devez voyager dimanche soir Donc, je pars. Je suis à Richatol le soir. J'appelle Signélie pour vérifier si elle a reçu les VHS et tout. Elle me dit oui, c'est bon, merci et tout, c'est gentil. Elle me dit tu vas à la Coupe du Monde, toi ? J'ai dit non, j'ai pas eu d'accréditation. Donc, je n'irai pas. Sauf que le chef de l'État, le président Abdullahi Ouad, décide de prendre en charge tous les 20 personnes pour la Coupe du Monde. Notamment les 18 journalistes accrédités.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    A ma grande surprise, je reçois Merci. Je rentre le lendemain à Dakar, je suis en nostalgie, en train de travailler normal, je sors du journal, du studio, je fais le journal des sports, je reçois un coup de fil de Signéli qui m'appelle. Allô, allô, bonjour, ça va, ça va, tiens, prends ce numéro, va la voir. Tu dis, tu viens de la part de Madame Signéli-Watt. Je dis, ok, j'appelle la dame. Et la dame me dit où son bureau se trouve en ville. J'arrive, c'était une agence de voyage. Je m'assois, je dis c'est Signélie qui m'a demandé de passer vous voir. Je m'assois, tranquillement, j'attends la dame, elle s'affaire, elle fait deux, trois trucs. Et puis elle me tend une enveloppe. je disais quand même dit c'est votre billet pour Séoul.

  • Speaker #1

    On est jeudi.

  • Speaker #0

    On partait à Séoul dimanche. On est jeudi. J'ai dit, what ? Oui, Madame Signéli m'a demandé d'où. J'appelle Signéli. Je dis, c'est quoi ça ? Elle me dit, non, écoute, je pense que tu le mérites. Mon père... va recevoir demain les journalistes, ils vont les donner. Il y a 20 personnes, j'ai demandé à ce qu'on te rajoute parce qu'effectivement, tu fais du bon boulot. C'est comme ça que je dois aller à la Coupe du Monde 2002. Mashallah.

  • Speaker #1

    J'imagine la joie dans ton cœur.

  • Speaker #0

    J'étais tellement heureux que j'ai oublié un tronçon du billet. Parce que le billet d'avion qui doit nous amener à Séoul. On fait d'abord un vol Sabena, Dakar, Bruxelles, Bruxelles-Paris. Et Paris, on fait un vol Cathay-Pacifique, Paris-Hong Kong, Hong Kong-Séoul. Et on descend à Séoul, on a au moins 2h30 de route à parcourir pour arriver là où on doit habiter. J'oublie le Dakar-Paris, le Dakar-Bruxelles-Bruxelles-Séoul, je l'oublie dans le bureau de la dame.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    On ne sait pas comment la dame remet le billet à Signéli, qu'elle remet à un autre motard qui le ramène chez moi. Ce jour-là, j'étais chez mon grand-père à Sacré-Cœur, on me ramène le billet là-bas. Maintenant il faut trouver le visa. Parce que ceux qui sont accrédités sont exempts de visa. J'ai dit à Cindy, c'est bien, c'est gentil, j'ai tout, j'ai tout, mais j'ai pas de visa. Elle me dit, t'inquiète pas, va tout de suite le lendemain matin. À 9h, 10h, elle me dit, va à l'ambassade de Corée. Je vais à l'ambassade de Corée, j'attends, je me mets mon visa, tac, tac, tac, je fais, je sors de là-bas, l'ambassade du Japon même qui m'appelle, on vous attend, monsieur, vous êtes où, monsieur, donnez-moi le coup. J'arrive, l'ambassade du Japon me donne le visa, direct. Je garde encore ce passeport avec moi.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr, ce passeport, il est collecteur.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça, je dirais, je ne remercierai jamais à ces Singéliouates de m'avoir a permis de vivre cette coupe du monde en 2002. Donc, vous vous imaginez en 24 heures, j'ai un billet pour aller là-bas, j'ai les visas, les autres n'ont pas eu besoin de prendre le visa parce qu'ils étaient accrédités, et je travaille pour Nostalgie, je dis à Paul Saviette, qui est le patron de Nostalgie, voilà ce que Signel m'a offert, il faut que j'aille maintenant, il me faut des frais d'admission. Paul ne réfléchit pas, il me donne une partie de l'argent, il me dit quand tu arriveras, on avait la possibilité de se faire envoyer de l'argent à Marche de Sang. C'est comme ça, je vais revoir mes parents. Ils prient pour moi, ils me font la bénédiction. Le soir, mes autres collègues sont surpris. Tu vois où je suis ? Je dis, je vais là où vous allez.

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous allez partir tout seul ?

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans le groupe. Une fois que je suis dans le groupe, je suis intégré, tout se passe bien, on va à la Coupe du Monde, exceptionnel. Mais sauf que, puisque je n'ai pas d'accréditation, je suis avec mes frères journalistes, quand on arrive par moment, on me retient devant la porte. Je ne peux pas regarder les entraînements, parce que c'est très carré, il y a plein de sécurité. Si tu n'es pas accrédité, tu ne rentres pas. La même Cindy Lee qui prenait sur elle tous les matchs et me donnait un billet pour aller voir les matchs du Sénégal. Le fameux match Sénégal contre France où on gagne 1 euro. À la fin du match, les gens voient Amara Traoré courir le long du terrain avec un drapeau. Ce drapeau, c'est moi qui l'ai acheté à 20 dollars avant de rentrer dans le stade. Et quand on a gagné, j'étais tellement en extase parce que j'étais à côté des familles des joueurs. Quand les joueurs viennent, je prends le drapeau, je le jette sur la pelouse. Amara, il le ramasse, il fait le tour d'honneur avec le drapeau.

  • Speaker #1

    Je vais retrouver cette image.

  • Speaker #0

    tu peux le retrouver il y a l'équipe qui avait fait un documentaire là-dessus il y a l'image avec Amara le drapeau il fait le tour il finit il remet le drapeau à Macan qui était Tonton Macan qui était l'intendant de l'équipe nationale à l'époque ce drapeau c'est moi qui l'ai acheté chez moi je ne l'ai plus revu parce que Tonton Macan l'a gardé pour lui waouh vous voyez donc je me retrouve comme journaliste je me retrouve comme supporter mais après quand les matchs finissent je rejoins les journalistes on rentre ensemble mais je suis triste Merci. Parce que je suis venu pour couvrir en tant que journaliste. Donc, on fait tout. On fait les trois premiers matchs. Je les regarde en tant que supporter avec des tickets de stade. Je regarde les trois matchs. Et puis, changement de pays. On est qualifié pour les quarts du final. On va aller au Japon. Regarde comment Dieu fait les choses. Tous les journalistes accrédités sont exemptés des visas. Mais moi, parce que j'ai pris la peine de faire le visa du Japon au Sénégal, je peux voyager avec eux. Sinon, je n'aurais plus jamais voyagé avec eux. Parce que ce n'était pas possible d'avoir un visa à partir de la Corée. Quand Dieu aligne les planètes, le Sénégal se qualifie. L'ambassade du Japon qui t'a appelé pour te dire qu'on vous attend. Comment Dieu aligne les planètes. Donc on doit partir au Japon, on va en avion jusqu'à Busan, qui est une ville portuaire de la Corée. On doit traverser par bateau pour aller à Oita. Le match que je jouais à Oita pour aller à Osaka. On arrive à Osaka, après on va pour le match à Oita. Belle expérience, on traverse la ville, on voyage en paquebot, un gros paquebot qui fait la traversée entre les deux pays. Belle expérience, on se raconte des anecdotes, on rigole. Je partageais la chambre avec Pape Sambadyara, on dormait à deux chacun, avec qui j'ai tissé des liens forts aujourd'hui. C'est un des journalistes responsables de l'IGFM. Et voilà, on joue au football, je lui fais un tacle malencontreux, je lui blesse sa cheville, c'est mon voisin de chambre, il veut me faire un petit pont, je lui fais un tacle, je lui bousille sa cheville maladroitement, on partage la même chambre, je dois lui masser les pieds de temps en temps et tout, je lui dis je suis sorry, je suis sorry, je suis sorry. Mais de belles anecdotes, on crée des... et puis le pays joue, le pays gagne. Mais oui. Et ce qui se passe par contre... Quand j'arrive le premier jour, je remplis un formulaire de demande d'accréditation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On arrive au Japon. On va au Media Center, au centre des médias. On arrive, j'ai pas d'accréditation. On me retient devant la porte encore. Vous pouvez pas rentrer. Les gars, ils rentrent. Moi, je suis assis dehors, on me met une chaise, je m'assois pour attendre que mes confrères finissent pour qu'on rentre. Une dame me trouve là-bas. Il me dit, pourquoi tu n'es pas à l'intérieur ? Je lui dis, je ne suis pas accrédité, je n'ai pas d'accréditation. Tu as ton passeport ? Je lui dis, oui. Allons-y et découvrons. Je lui dis, non, hier, j'ai vérifié en Corée du Sud, il n'y avait rien. Mais il m'a dit, allons-y, tu ne le sais jamais, allons-y, c'est bien. Et j'avais mon passeport sur moi, parce que je sortais tous les jours avec mon passeport. Je vais avec elle, je lui donne mon passeport. La dame, elle rentre, elle tape la machine, elle lui dit le nom, mon nom, il sort. une accréditation oh la la à l'Yugo Loko, l'équipe, j'ai accrédité l'équipe France. Tac, tac, ça sort. J'ai encore la crédit ici. Je le garde aussi. Ça va, j'y suis jalousement. Je suis, j'ai mon accréditation. C'est un sténant. On me met, je reviens, on m'ouvre la porte, je rentre. Dès que je rentre, tous les journalistes ont commencé à applaudir. Les journalistes français, anglais, qui me connaissaient et sénégalais applaudissent finalement. Jean, il a reçu le sésame. il a reçu le sésame bravo bravo Et ça attire l'attention de tous les autres journalistes. Qui suis-je pour qu'une fois que je rentre, tout le monde applaudisse et tout. Et voilà, maintenant, ça m'attire toutes les autres caméras. Les gens, les caméras, télévision suédoise, télévision anglaise, parce que je parlais, j'étais parfaitement habillé. Déjà, ils m'amènent leur micro en me disant, pose des questions en français, en anglais. Je vis mon quart d'heure de célébrité, à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, comme tu dis, le Sénégal, en 2002, est en train de choquer la planète football. Vous êtes quoi, 18 journalistes sénégalais ? Donc en plus, t'en as un qui débarque comme ça et qui a la lumière de Dov Sedion, mais c'est qui lui ?

  • Speaker #0

    Exactement, et c'est comme ça que je me retrouve à parler dans tous les médias du monde. Et mes amis des RMC qui étaient là-bas m'ont dit « Ah, c'est top, Aliou, t'as ton accréditation, demain on fait le quart de finale ensemble. » Sénégal shit.

  • Speaker #1

    Henri Camara.

  • Speaker #0

    Deux buts. Le 8ème de finale. Le Sénégal-Franc, le Sénégal-Suède, je le fais en direct comme commentateur sur RMC avec François Pessenti et Jean-Nouré Seguier. Et moi-même.

  • Speaker #1

    Il faut que je retrouve cette couverture. Moi j'imagine... Alou qui commente, mais en même temps qui est supporter du Sénégal. Quand il y a les buts d'Henri Camara,

  • Speaker #0

    j'imagine pas. On devient fou. La talonnade de Pape Tchao, le but d'Henri Camara, que ce soit Jeannot, je vais dans tous les sens. Je pars en vril. Je pars en vril, mais je vois l'image d'Abdoulaye Ndiaye, un de nos grands frères aujourd'hui. Abdoulaye Ndiaye qui vit en Suisse, qui est journaliste 24 heures Suisse. Mais qu'il se jette de la tribune de presse quasiment vers l'autre tribune qui était en bas, j'ai eu peur pour lui. Pour moi, il s'est jeté. Littéralement.

  • Speaker #1

    Tellement il était dans l'émotion.

  • Speaker #0

    Le football, attention, le football peut faire des choses de malade. Parce que quand tu ne contrôles pas tes émotions, tu peux faire des folies de football. Moi, je pars en vril à l'antenne.

  • Speaker #1

    C'est quoi la plus grosse folie que tu penses que t'aies faite à l'antenne ? Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça. Je ne sais plus. Je ne peux pas me déshabiller. Mais je deviens dithyrambique. Et en ce moment, les mots viennent comme ça. Tu te dis, mais ce n'est pas possible. Il n'y a que le foot pour donner des émotions pareilles. Je fais le match avec RMC en direct. Après, je fais l'écart contre la Turquie. Malheureusement, on est éliminé. On doit rentrer. Et ça reste... une très très belle expérience au mois de rentrée je décide de m'arrêter à Paris quelques jours mais j'arrive chez ma famille à Mantes-la-Jolie je suis accueilli comme un héros et bien oui

  • Speaker #1

    Il me faut,

  • Speaker #0

    j'ai couvert la coupe du monde. Vous voyez, c'était dans l'air du temps. Et ils m'ont fait une fête à Mante-la-Jolie. Je suis mon neveu, maman de Goloko, mais toute la communauté alpolaire de Mante vient venir me rendre hommage, discuter, parler. Et c'est là où je réalise, en fait, l'exploit qu'on a fait. Et quand je vois les images de l'arrivée de l'équipe, quand ils rentrent au Sénégal et tout, je dis, ouais, j'ai vécu l'histoire, j'ai été témoin. Et encore, tout à l'heure, je vous parlais de Dieu. Dieu m'a mis au cœur, souvent, de tout. toutes les plus grandes victoires sénégalaises en matière de football. Et ça, ça n'a pas de prix, Olivier.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    La Cannes, j'étais là. Les cinq coupes qu'on a gagnées en une année, j'étais un des rares Sénégalais à avoir été présent pendant les cinq victoires même. J'étais à toutes les cinq coupes qu'on a gagnées en une année pendant la Cannes. Ça, c'est Allah. Parce qu'il n'y a rien d'autre qui peut expliquer ça. J'étais pour le Beach Soccer à Vilanculos, au Mozambique. J'étais pour le Chan en Algérie en 2017, j'étais pour la Cannes U17. On l'a gagnée où celle-là d'ailleurs ? Je ne me souviens même plus où est-ce qu'on l'a gagnée.

  • Speaker #1

    Ça t'arrive d'avoir des troubles de moi. Des troubles de moi,

  • Speaker #0

    mais j'étais là. J'étais partout à toutes ces victoires. Ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Tu dirais aujourd'hui ? C'est une grâce. Ah non, c'est une grâce.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'étais à Kinshasa, au match des Stades des Martyrs. Allah m'a mis là-bas. Je suis allé à mes profs frères et tout, parce que j'aime ce pays, j'aime son football. Et j'aime être là quand il y a des grands rendez-vous footballs sénégalais. J'ai fait les Jeux Olympiques en 2012. L'équipe qui est l'ADN de celle actuelle, parce que c'est le début de Ghana, de Cherhou, de Sadio, aux Jeux Olympiques de 2012. Et j'y étais aussi. Et donc, j'ai cette chance-là d'être là souvent, chaque fois que le Sénégal est à un grand rendez-vous de football. et ça pour moi ça n'a pas de prix ça vaut tout le bonheur du monde et jusqu'au jour d'aujourd'hui le seul moment où je ne chante pas à haute voix l'hymne national sénégalais c'est quand je suis en fonction pour la CAF et que le Sénégal joue parce que j'ai pas le droit mais en dehors de ça, moi je ne peux pas écouter l'hymne national, je le chante parce que les mots me parlent je les vis pleinement les mots de l'hymne national sénégalais Hum hum. Je connais très bien l'hymne national de Côte d'Ivoire aussi, l'Abidjanais, je la sens très bien. Justement, il y a eu un match Côte d'Ivoire-Sénégal, à Abidjan, excusez-moi, à Abidjan, où, pendant les hymnes nationaux, j'étais avec un ami malien, Maka Magasuba, je chante l'Abidjanais. Ils me regardent tous comme ça, les yeux variés. Je finis de chanter l'Irbidianeuse, on met l'hymne sénégalais, je chante l'hymne sénégalais. Je finis, Macan me regarde et me dit, mais vraiment, t'es un escroc.

  • Speaker #1

    Il faut choisir ton corps à un moment.

  • Speaker #0

    Je dis non, je dis non, Macan, je ne suis pas un escroc. Les deux pays font partie de ma vie.

  • Speaker #1

    Oui, ils font partie intégrante de ta vie, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai assimilé l'hymne national ivoirien à l'école primaire ici, parce qu'on apprenait à chanter et tout. Et l'hymne sénégalais, c'est l'hymne de ma patrie, c'est le mien, c'est celui qui m'appartient. J'ai la chance de savoir chanter les deux hymnes. Donc, je ne me prive pas.

  • Speaker #1

    Ah non,

  • Speaker #0

    bien sûr. L'hymne tunisien, pareil, je ne connais pas les paroles en arabe, mais je connais tous les refrains, je te chante tous les refrains musicals pendant les... il y a des hymnes nationaux. et maintenant ils ont une nouveauté qu'ils ont fait pendant le chant Maintenant, quand il y a un match et qu'il y a les hymnes nationaux qui sont exécutés, on voit la traduction des paroles. Et ça, c'est magnifique, ça. Je pense que ça va inspirer les fans. C'est une belle expérience, fans, de lire les significations des hymnes de chaque pays. Donc voilà, j'ai eu cette bénédiction d'être présent, d'être une mémoire vivante du football sénégalais. J'ai été témoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Même ça va au-delà du football sénégalais, c'est vraiment le football africain en général. Et justement, j'allais te demander, aujourd'hui, est-ce qu'il y a une rencontre où tu es sorti de cette rencontre et tu t'es dit, je l'ai rencontré ? Est-ce qu'il y a des idoles comme ça que tu as rencontrées qui t'ont marqué dans l'échange, dans la personnalité ? Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    Zizou, je rencontre Zizou en Afrique du Sud en 2010 à la Coupe du Monde.

  • Speaker #1

    2010 en plus, c'est pas genre Zizou prime.

  • Speaker #0

    Zizou prime à la Coupe du Monde en 2010. Il joue plus, je crois, mais il est là en Afrique du Sud. Et à la Coupe du Monde, l'anecdote, à la Coupe du Monde 2010, je traîne tous les jours avec Maestro Abedi Ayubélé, avec Christian Carambeu. Tous les jours, on est ensemble. Et avec les autres légendes. Donc je tombe sur Zizou, on discute, je fais la photo et tout. Maradona aussi. Diego Armando Maradona. Diego ! El Pibe de Oro. Je rencontre Maradona en Russie. En la Coupe du Monde 2018, dans le hall aussi, au FIFA Club. Faustino Aspria, Marco Van Basten, Ronaldo, El Fenomeno. Mais quand El Pibe sort et apparaît, ça c'est autre chose. Ouais,

  • Speaker #1

    t'arrives encore à voir des...

  • Speaker #0

    Et devine qui prend la photo ? C'est Diomancy qui me fait la photo avec El Pibe de Oro. Encore une fois, ironie du sort. Joe a encore la photo, j'ai perdu la mienne, mais j'ai dit, Joe, mon petit, c'est comment ? Envoie la photo avec El Pibé, mais là, non, il faut que tu payes, il faut que tu payes, il faut que tu payes. Après, Joe fait la photo, Fadiga fait la photo, on est ensemble au FIFA Club, Marco Van Basten, parce que j'ai été aussi un grand admirateur du Milan. Ah,

  • Speaker #1

    moi, c'est mon club, Milan.

  • Speaker #0

    Non, j'ai été grand supporter du Milan, parmi, à cette époque-là, la grande équipe avec les trois néerlandais, Van Basten, Reichskade et Gullit. Après, Il y a Van Basten, il y a Mido qui est là ce jour-là, il y a Faustino Asprilla qui est là ce jour-là au FIFA Club. Je rencontre toutes les légendes. Mais moi, c'est des gens que j'ai kiffé, que j'aimais, mais moi mon dada c'est l'Afrique. C'est l'Afrique. Moi, parle-moi des légendes africaines, je suis, je deviens fou. Parle-moi de Dr. Komalo, John Mouchouse, Opokunti. Abdou Razak, Golden Boy, Shogun Odegbami, Mathematical. C'est des noms qui me panguent. Merikani, Ejen Kabongo, Ngoi Ngoi, Gaston Mobati. Mutubi Lesantos. Oui, moi, ça, ça me parle. Et c'est des gens que j'ai croisés sur mon chemin. Ils m'ont fait rêver. Ils ont fait rêver l'Afrique. Ils ont été de grands champions. Et ça, c'est des noms qui me parlent.

  • Speaker #1

    Oui. On le voit dans ta manière de...

  • Speaker #0

    Tchernouyoum. El Hadjouf. Aujourd'hui... Et là, c'est mon meilleur ami, c'est mon meilleur ennemi. Ceux qui nous connaissent, ils disent, ils s'embrouillent tout le temps. Lui et moi, on s'embrouille tout le temps. Mais on se réconcilie tout le temps. Et je finis toujours par lui dire, fais ce que tu veux. Parce que les sensations que tu m'as procurées en tant que footballeur font que je te pardonne tout.

  • Speaker #1

    Non mais le Eladjouf de Lens, Eladjouf de Liverpool, Eladjouf de l'équipe du Sénégal.

  • Speaker #0

    Et je dis aux gens, les gens parlent de Sénégal-Suède, Sénégal-Truc, mais son référence est la finale de la Cannes au Mali en 2002. Et ça j'en ai parlé récemment avec Samuel. J'en ai parlé avec Samuel.

  • Speaker #1

    Moi je rêve d'une conversation.

  • Speaker #0

    J'en ai souvent parlé avec Rigobertson, Bahana, Kapi, Mania. qui est aussi un frère avec Moch Moch, Patrick Moma j'ai organisé aussi j'ai aidé à organiser le jubilé de Patrick Moma au Cameroun à Douala à l'époque tout ça c'est des footballeurs dont je suis aujourd'hui proche, avec qui j'aime discuter les anecdotes, les histoires Alain Guamene en Côte d'Ivoire quand il te rappelle les cannes, les trucs Abla et Traoré Ben Badi, qui est très drôle Omar Ben Salah Raymond Cala les frères Biik, François Aumont François Mambillique, André Canabillique, c'est des frères, c'est la famille. Chris Chabaninonda, Chabanin m'a appelé il y a une dizaine de jours avant de partir à Kinshasa, je ne l'ai pas eu, il m'a rappelé. Chab, tu es où ? J'arrive là à Kinshasa. Non, je suis à Paris mon frère, c'est comment ? Kins est à la maison, je dis oui, Kins est chez moi. Double brassard, on l'appelle, c'est son surnom, Chris Chabaninonda, double brassard. Parce qu'il portait le brassard de la sélection, le brassard de la Esmona. Grand attaquant. super footballeur humainement top parce que tous ces gens là en plus d'être des grands footballeurs des grands messieurs humainement c'est des gars qui sont top Didier Drogba la grande classe quand tu discutes avec Didier,

  • Speaker #1

    Samuel pareil on n'en parle même pas le Pichichi c'est un autre level mais moi je voulais te dire je rêve d'une conversation et là il y a Samuel Eto'o qui nous raconte cette finale

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait magnifique.

  • Speaker #1

    Ah non, mais ça, ça serait une discussion légendaire.

  • Speaker #0

    Une discussion comme ça, El Hage avec Sam, ou bien El Hage, Sam et Fadiga et Magnan et Rigobertson. Ah, tu vas te régaler, frère.

  • Speaker #1

    Parce que cette finale...

  • Speaker #0

    Ah non, tu vas te régaler.

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, j'ai jamais autant vécu une finale avec autant d'adrénaline, de suspense.

  • Speaker #0

    Et je te souhaiterais d'avoir Magnan avec toi. Amen. Magnan, Rigobertson. Ah non, Inspiron. Ouais. Très inspirant, parcours. C'est la dernière fois qu'il m'a parlé de son réel parcours. En fait, même les Camerounais ne connaissent pas vraiment qui est Rigobertson Bahana.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, quand j'ai eu la discussion avec Joe Manci, justement, c'est une des réflexions qu'on avait et qu'il m'a dit, on a beaucoup de mal à documenter. nos réussites, nos athlètes, notre histoire. Je voulais savoir, toi justement, qui est un homme de médias.

  • Speaker #0

    Il a dû te souffler, parce que c'est mon nouveau travail ça maintenant, c'est ce que je fais.

  • Speaker #1

    Parce que même quand tu parlais des...

  • Speaker #0

    Parce que j'ai travaillé avec Netflix sur la série Captain.

  • Speaker #1

    Ok. Et

  • Speaker #0

    Netflix, à la dernière Coupe du Monde, a fait une série sur des capitaines. Ils avaient choisi cinq capitaines. La saison 2, il y avait Koulibaly, puisque je m'occupais de Koulibaly, donc j'ai été un peu l'élément des liaisons. Et c'est de là-bas que je me suis associé avec un jeune réalisateur ivoirien qui vit à Londres, qui a bossé aussi pour Netflix, pour lancer les studios Gaolo.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les studios Gaolo, c'est notre boîte de prod qu'on a lancée. On ne veut filmer que des réussites africaines et des films documentaires. C'est dommage, j'aurais pu te montrer. Là, les teasers, je te les ai envoyés. Non,

  • Speaker #1

    t'inquiète, tu monteras en off. Vous devriez patienter.

  • Speaker #0

    Les teasers qu'on a, on était en train de faire la vie de LH Diouf, Double Ballon d'Or. On a fait un truc sur les éléphants. tout ça est en tournage, on est en train de le développer parce que c'est ce qu'il faut le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage il n'y a pas d'image les matchs dont je t'ai parlé aujourd'hui en 84, en 88, 90 le peu d'image que tu as, tu aurais peut-être Alina, l'institut national de dieu visuel de France ou peut-être quelques Youtube qui ont fait rentrer avant et maintenant Il nous faut construire maintenant notre mémoire collective africaine du football. Et pour cela, il faut que les différentes fédérations, les associations membres, continuent maintenant à produire et à archiver toutes les images qu'ils ont sur les sélections nationales, sur les joueurs et tout ça. Parce que c'est fondamental. Et c'est ça qui nous permet de nous approprier notre identité de football. Parce qu'il faut raconter nos histoires. Et il n'y a pas meilleure manière ou meilleure personne que nous-mêmes pour raconter nos histoires. Parce que nous saisissons les sensibilités culturelles. politique, économique, psychologique, environnemental, tout, on y tient. J'en veux pour prouver aujourd'hui, si un Français doit raconter l'histoire du football sénégalais, il le racontera sous le prisme français. Pareil pour un Anglais, pareil pour un Américain, pareil pour un Russe, pareil pour un Japonais. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge aujourd'hui du football africain. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé avec mes deux associés les studios Gaulo. Et la plateforme qui diffusera tous nos contenus va s'appeler Gaulo+. Gaulo, c'est griot en polar, en Wolof et en Bambara aussi. Ça s'appelle Dili et Gaulo. Et les griots, sa fonction première dans nos sociétés, c'est de raconter des histoires. Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que tu vois, regarde, quand par exemple il y a euh 2002. On a un documentaire.

  • Speaker #0

    Que Titi avait fait dans la tanière.

  • Speaker #1

    On a toute cette génération-là, on l'a regardé, re-regardé, re-re-regardé. La victoire du Sénégal à la Cannes.

  • Speaker #0

    On n'a pas de documentaire. On a un train, c'est sur ça qu'on travaille. Ça fait partie des projets sur lesquels on travaille.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu vois, même j'ai reçu le grand Mactar Ndiaye au basket.

  • Speaker #0

    Mactar au basket, oui.

  • Speaker #1

    Tu vois, il me fait apprendre que le dernier titre du Sénégal Coupe d'Afrique…

  • Speaker #0

    En 1997, en basket.

  • Speaker #1

    Ici au Sénégal.

  • Speaker #0

    Au Sénégal.

  • Speaker #1

    Donc… Le S��négal qui gagne à domicile, aucune vidéo.

  • Speaker #0

    Aucune vidéo, rien. Rien. Parce qu'on n'a pas cette culture-là. À l'époque, il y avait le monopole, la RTS, et les événements étaient enregistrés sur des bandes, et après, faute de bandes et tout,

  • Speaker #1

    on n'enregistrait pas là-dessus,

  • Speaker #0

    effectivement. Et c'est comme ça qu'on a perdu beaucoup d'archives. Et c'est en cela que la digitalisation est une chance pour l'Afrique, en fait. La digitalisation est une chance pour nous. Elle nous permettra de pouvoir mieux archiver. nos images, nos sons, nos audios, nos voix, nos écrits, pour que demain, pour la postérité, on puisse savoir qu'il y avait quelque chose qui existait avant.

  • Speaker #1

    Toi, par exemple, est-ce que, j'imagine que ça doit être très dur, mais ces magazines, ces cahiers de sport que tu avais quand tu étais jeune, ces VHS que tu faisais enregistrer, tu les as tous perdus ?

  • Speaker #0

    Certains, une partie. Mais je pense que j'ai encore des mâles et des valises de livres et de bouquins sur ma mère. Je n'ai jamais eu le temps de me poser réellement pour les ouvrir, mais je dois peut-être encore en avoir. J'ai aussi des albums photos. Des albums photos où je vais à Clairefontaine pour la première fois, des albums photos où je couvre des cannes, des trucs. J'ai quelques photos. Je pense que c'est encore chez ma mère, garé là-bas. Mais par contre, j'ai un projet dans ma maison, chez moi, de créer un musée où j'exposerai tout. Là, par exemple, mes accréditations, je les garde tous depuis presque 2000. Je garde toutes mes accréditations des grandes compétitions de football dans le monde. Je collectionne des maillots, je dois être peut-être à 300 ou 400 maillots maintenant, de tous les grands footballeurs africains. J'ai aussi des maillots dédicacés de Neymar, ça c'est important. J'ai une aile, des joueurs qui m'ont fait rêver, qui m'ont fait kiffer, j'ai eu quelques maillots de ceux-là, mais j'ai des maillots de sélection africaine, des maillots de légende africaine du football, des maillots de club mythique africain du football. Tout ça sera exposé chez moi. C'est ce que j'aimerais laisser aussi à mon enfant. Bien sûr. J'aimerais bien lui transmettre cette passion du football. À mes enfants. Je ne sais pas si c'est mon garçon ou si c'est mes filles. Mais en tout cas, j'aimerais bien leur transmettre cet héritage-là, ce legacy. C'est mon legacy. Les ballons sur les cérémonies sur lesquelles j'ai travaillé. La paire de godasses avec laquelle Didier Drogba a joué à l'inauguration du stade à Blywad. Il me l'a laissé, il me l'a dédicacé avec sa signature, c'est posé chez moi. Il y a plein de trucs comme ça. Achraf Hakimi, au dernier ballon d'or, m'a dédicacé le maillot de l'équipe du Maroc et tout. J'ai un autre maillot signé par tous les champions marocains de 1976.

  • Speaker #1

    C'est une belle collection.

  • Speaker #0

    J'ai plein de collections comme ça. Et ça, c'est ma vraie richesse, le football. Et j'aimerais bien que mes enfants en prennent grand bien soin quand je ne serai plus là.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est important même que, je vais dire pour de futurs journalistes et autres, africains, pas que sénégalais.

  • Speaker #0

    Peut-être si un jour le Sénégal a un musée du football, je pourrais l'offrir aussi à l'État du Sénégal.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est motiver des jeunes en disant, regardez, je suis un jeune comme vous, issu de la même zone que vous, mais regardez, toutes ces choses-là, c'est grâce à mon travail, à ma passion, certes du football, mais à mon travail, que j'ai pu avoir toutes ces choses-là. Et donc, c'est possible de réaliser ça à votre échelle. Il n'y a pas de limite à partir du moment.

  • Speaker #0

    je veux dire c'est ça dans la vie il faut avoir du courage il faut avoir de l'audace il faut être honnête les gens ne te rendent que ce que tu leur donnes tu donnes de la gentillesse du respect, de la bonté aux gens ils te le rendent tu leur donnes de la merde, ils t'en donnent trois fois plus c'est ma philosophie de vie je prends les gens comme ils viennent à moi Vous venez à moi avec tous les égards, je vous donne tous les égards qu'ici, à la manière dont vous êtes venus à moi. Vous venez avec moi avec de l'arrogance, je vous montre que je peux me tourner quatre fois plus arrogant. C'est peut-être parce que j'ai grandi beaucoup dans la rue que je pense comme ça. Mais avec moi, c'est comme ça. Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est la rue.

  • Speaker #0

    A priori, je respecte tout le monde et je rends aux gens ce qu'ils me donnent.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça. Et je pense que c'est la rue. Et je pense que même le métier de journaliste aujourd'hui, surtout dans le métier de journaliste sportif, ça doit être un métier qui doit être très compétitif.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Très,

  • Speaker #0

    très compétitif.

  • Speaker #1

    Ah oui, et je pense que les gens ne s'y imaginent pas.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif.

  • Speaker #1

    Tu as déjà eu des coups bas de journaliste ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est normal. C'est la base. C'est la base, c'est normal. Mais c'est pas grave, parce que je ne m'attarde pas là-dessus. Je dis souvent à ceux qui ont tenté de faire ça, la différence entre vous et moi, c'est que moi, si je dois te faire un coup bas, je ne te fais pas un coup bas, je te le fais frontalement, pour que tu saches que c'est moi qui t'ai attaqué. Et je ne me souviens pas de m'être attaqué injustement à des gens, parce que ça ne sert à rien. Ça ne sert absolument à rien, c'est de l'énergie, que tu gâches plus pour rien. Mais par contre, je ne me laisse pas faire. Et ce n'est pas seulement avec mes confrères ou qui que ce soit, mais avec qui que ce soit dans la vie. Qui que tu sois dans la vie, si je suis en face de moi, tu ne me manques pas de respect. Je te donne du respect, tu m'en donnes. Tu me donnes du respect, je t'en donne. Mais tu ne tentes pas de me manquer de respect ou de me minimiser ou autre chose. Non, chez moi, c'est inacceptable. Mon sang, il fait un demi-quart de tout. Là, je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle. Je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle, des quartiers populaires où on a dû survivre aussi. On a dû se battre. On a dû se battre pour survivre. Voilà.

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais deux questions pour toi pour terminer. C'est En tant que journaliste qui a vu l'évolution des médias, l'évolution où on est passé, comme tu disais au tout début, radio, après il y a la télé,

  • Speaker #0

    VHS et tout,

  • Speaker #1

    maintenant aujourd'hui, digital, quel est ton ressenti de voir cette évolution, savoir qu'est-ce que tu en penses ? Tu vois, de voir aussi les joueurs qui prennent plus leur communication, tu vois, en main, tu vois, pour raconter leur propre histoire, raconter des trucs, savoir quel est ton ressenti par rapport à ça. Et la deuxième question, ça serait, aujourd'hui, tu rencontres un jeune alu qui veut devenir journaliste sportif dans le foot. Ça serait quoi tes conseils pour un jeune ? qui veut se lancer dans ce métier-là aujourd'hui et qui te dit, je rêve d'avoir une carrière comme toi, je rêve de faire des choses comme toi, qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Donc, ce sont ça mes deux questions. Alors,

  • Speaker #0

    pour répondre à la première, effectivement, les médias ont beaucoup évolué. Aujourd'hui, on est à l'ère du digital, on est à l'ère des réseaux sociaux, des nouveaux médias. Et ça me fait avoir un seul regret. Nos talents d'avant étaient nés trop tôt. Parce qu'ils n'ont pas vécu cette période-là. Pour être encore mieux exposés vis-à-vis du monde. Des talents comme Abedi Pelé, Abdoulaye Traoré, Youssouf Oufana. Imaginez s'ils vivaient à cette époque-là. S'ils avaient le pouvoir de montrer tout ce qu'ils ont fait à l'époque, à maintenant. Même les Diouf, les Fadiga. sur le terrain de l'époque. Et ça, c'est regrettable. Mais ce n'est pas grave. L'Afrique, aujourd'hui, doit s'adapter à cette nouvelle exigence. Et le digital est un des aspects technologiques sur lesquels il n'y a pas un gros gap entre l'Afrique et le reste du monde. Nous sommes tout aussi bons que les jeunes ou les hommes des autres continents. En matière de digital, la preuve, ce podcast que tu fais est un podcast de très haut niveau, très rélevé. et donc Donc ça veut dire qu'on peut faire les choses bien et mieux même que les autres. Et on doit s'adapter à cette évolution-là. Je le disais aux gens qui gèrent aujourd'hui les communications, que ce soit des joueurs des fédérations ou des clubs, vous ne pouvez pas ignorer aujourd'hui les influenceurs, vous ne pouvez pas ignorer ceux qui font des podcasts ou les youtubeurs. Ils font partie des nouveaux types de médias. On doit s'y adapter et leur donner de la place. Mais à côté de ça, ça n'est pas dit qu'il faut se passer. des médias traditionnels bien sûr les médias traditionnels reste la sève nourricière la racine est la base réelle du travail journalistique que cela appelle à faire parce qu'ils sont beaucoup plus regardant sur les le respect des principes journalistiques ce qui n'est pas forcément la même chose pour le youtube heures je comprends le travail dont il faut trouver un bon dosage mais il faut aussi aider tout ce qui manipule les nouveaux médias à plus de formation oui Il faut les former sur l'éthique, sur la déontologie, sur la nécessité, même en tant qu'artisan ou acteur de webmédia, de respecter au minimum les exigences du métier, le BABA du métier, en répondant à la règle des 5 W, le où, le when, le why, le what. mais aussi surtout en s'adaptant à ce que les personnes qui vous regardent puissent regarder. Parce que l'essence première de l'information, c'est divertir et éduquer. Il ne faut pas perdre de vue cela. Donc c'est pour ça que je ne suis pas forcément contre les personnes qui tiennent tout type de langage ou toute forme de truc, ou montrent toute forme d'image, même sur les réseaux. Ce n'est pas bien. Il faut placer l'homme, la dignité humaine, au cœur de tout ce que l'on fait. Et ça a toujours été ma ligne conductrice. Et ça me permet de répondre à la deuxième question, où tu parles à un jeune journaliste qui veut devenir, qui veut faire une carrière dans le métier, il y a des règles élémentaires à respecter. Avec les sportifs en tout cas. Première chose, il faut être toujours objectif vis-à-vis d'eux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu critiques un sportif, assure-toi que tu le critiques uniquement sur des bases objectives. Ça c'est la première chose. Deuxième, ne touchez jamais à leur famille. C'est sacré, la famille. Tu peux dire tout ce que tu veux sur sa performance, sur lui, sur le joueur, sur le terrain et tout, mais la famille s'en interdit. D'accord. Parce que remets-toi à leur place. Personne n'aimerait qu'on dise des choses ou des choses qui ne sont pas bien sur sa famille. Bien sûr. Et je dis souvent aux jeunes journalistes, troisième élément, ne demandez jamais de l'argent aux sportifs. Vous pouvez leur demander de l'argent, ils vous donneront. Une deuxième fois, vous allez appeler pour vérifier une information, vous pourrez avoir une information, vous faire une interview, ils ne prendront pas parce qu'ils vont penser peut-être que vous vouliez de l'argent. Donc vous fermez un circuit. Jamais, ne jamais leur demander ça. Et en quatrième, croire en vos rêves, avoir de l'audience et être passionné. La passion, c'est la base de tout. Si on n'est pas passionné, on n'a pas les ressorts pour se lever tôt le matin, pour parcourir des distances ou voyager des milliers de kilomètres pour aller faire son travail ou pour aller voir des acteurs du football. Et je dis souvent aux gens, même quand je ne travaillais pas, quand je venais au stade pour regarder un match que je ne travaillais pas, je m'arrangeais toujours à la fin du match à descendre à la zone de presse pour écouter les joueurs réagir, pour écouter les couches expliquées et tout. Parce que tout ça contribue à ta formation et à la passion que tu essaies de faire. Et dernière chose, croire en la ressource humaine. Moi, mon chemin de vie, ou le mot qui façonne ma vie, c'est que je crois profondément, et c'est ce en quoi je crois que l'homme est le remède de l'homme. C'est ce qu'on dit en Wolof, Nith, Nith Moé Garabam. C'est les hommes, les humains, qui t'apporteront tout ce dont tu as besoin pour être un homme accompli, pour être un homme apaisé. pour un homme sage, pour être un homme éduqué et pour un homme qui contrôle bien sa passion. Tout est en l'humain. Je crois en l'humain. Bon ou mauvais, je crois en l'humain. Parce que même les mauvais hommes qui te veulent des choses mauvaises, en réalité, ils t'aident à te former, à mieux appréhender la vie et les aléas de la vie à travers les expériences que tu pourras vivre avec eux. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien dit. En tout cas, Lyon, franchement, ça a été un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Le plaisir était pour moi.

  • Speaker #1

    Le plaisir d'échanger avec toi. J'espère que les gens...

  • Speaker #0

    auront ne serait-ce que compris la partie immergée de l'iceberg parce qu'il y a tellement de choses encore j'imagine.

  • Speaker #1

    On aurait pu encore passer 4 heures à parler,

  • Speaker #0

    à raconter,

  • Speaker #1

    à partager. Tout ce que j'ai vécu sur les salles, les voyages, les expériences, il y en a. À raconter des tonnes de kentos.

  • Speaker #0

    Non mais c'est-à-dire que moi je n'imagine même pas mais pour moi c'est important de recevoir des personnes comme toi parce que Tu fais partie de ces personnes qui peuvent permettre à cette nouvelle génération de rêver et de rêver grand. Mais de toujours leur faire comprendre que vous pouvez rêver grand, mais il faut comprendre qu'avec des grands rêves vient une charge de travail qu'il faut savoir assumer. Tout à fait. Vient une charge, une part de courage qu'il faut pouvoir prendre. Parce que, comme tu l'as aussi bien dit dans toute cette discussion, tu es arrivé à des carrefours de vie où peut-être certaines personnes auraient figé. et leur destin aurait changé. Et toi, tu n'as pas figé, au contraire, tu as eu des opportunités, tu n'as pas dit non, tu as foncé. Que ce soit, comme je le répète, ce magazine que tu donnes à ce journaliste à côté de toi, que ce soit qu'il te demande est-ce que tu connais la famille de Patrick Vieira, tu dis je gère ! Il n'y a pas de doute, il n'y a pas de question de je ne peux pas y arriver. Tu dis je vais y arriver, je vais le faire. Tu vois, il y a plein de moments comme ça charnières dans ton histoire qui montrent que tu crois, avant que les autres croient en toi, tu crois toi-même déjà en toi et en tes capacités et tout. Et je trouve que c'est une valeur qu'il faut qu'on partage et qu'on montre à cette génération qui arrive derrière nous que... c'est important de croire en soi et en ses capacités. Et des fois, tu es devant une montagne qui est grosse, Elle n'est pas insurmontable. Oui, elle n'est pas insurmontable. Tu te dis, je vais y arriver, je fonce et je vais le faire. Parce que tu sais que tu es prêt à mettre les efforts derrière, de travail et autres. Et ces efforts payent toujours parce que, par exemple, je reprends l'exemple de Cindy Lee Wad, c'est parce qu'elle te voit être performante dans ton travail qu'elle te donne cette opportunité. Ce n'est pas parce qu'elle t'aime bien. Tout à fait. C'est parce qu'elle voit que tu es performant, elle voit que tu es des médias étrangers qui viennent couvrir ce que tu fais, qu'elle te donne cette opportunité-là. Tout à fait. Tu vois ? Donc moi, c'est ce que je retiendrais en tout cas de cette discussion. Je te remercie énormément d'avoir pris le temps de venir parce que je sais que tu as un emploi du temps très chargé. J'espère, Inch'Allah, te recevoir très bientôt pour que tu viennes nous raconter d'autres anecdotes, d'autres aventures. Peut-être pourquoi pas te recevoir avec des joueurs. Avec plaisir. Parce que ça serait un truc de fou de pouvoir avoir une discussion podcast avec toi à mes côtés. parce que Moi, je suis le jeune qui n'est pas aussi passionné de foot que toi, mais qui a envie de connaître ses légendes. On va le faire. J'ai le passionné qui connaît toutes leurs histoires et toutes leurs anecdotes. On va le faire. Inch'Allah, j'espère le faire. En tout cas, merci encore. Je vous invite, la famille incroyable, à aller suivre Alou sur ses réseaux. Allez suivre tout ce qu'il fait parce que c'est un homme impactant. C'est un homme de cœur, comme vous avez pu le voir. C'est un bosseur, c'est un charbonneur, comme on dit. Donc, si vous l'êtes inspiré au quotidien, allez le suivre. Allez voir ce qu'il fait. mettez des commentaires, des likes comme d'habitude dites nous ce que vous avez pensé de cette discussion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode du Off Show Peace la famille !

Chapters

  • Intro & promesse de l’épisode

    00:00

  • 12 ans : nouveau départ au Sénégal

    06:31

  • Tunisie : oser créer — “Aigles de Carthage”

    25:14

  • Retour au pays : lancer un journal sans moyens

    41:21

  • Le réseau qui ouvre les portes (devenir “fixeur”)

    47:27

  • 2002 sur RMC : faire ses preuves en direct

    52:36

  • Élever le standard : gouvernance, VAR & mémoire

    01:35:21

  • Conseils aux jeunes + le digital comme accélérateur

    01:52:25

Description

Comment un jeune garçon, passionné de football, peut-il transformer son rêve en réalité et devenir une voix influente du journalisme sportif en Afrique ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Aliou Goloko, un journaliste sportif sénégalais qui incarne la détermination et l'engagement. Aliou partage avec nous son parcours inspirant, débutant dans les rues de Côte d'Ivoire, où sa passion pour le football l'a conduit à devenir un fervent supporter de l'ASEC d'Abidjan.


Au fil de cette conversation enrichissante, Aliou nous plonge dans son univers, évoquant ses débuts modestes et les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans le domaine du journalisme sportif. Il nous raconte comment il a joué un rôle essentiel dans la création du nom emblématique "Aigles de Carthage" pour l'équipe nationale tunisienne, un moment marquant de sa carrière qui témoigne de son influence dans le paysage sportif africain.


Mais cet épisode ne se limite pas au football. Aliou aborde également des sujets cruciaux tels que l'importance de l'archivage et de la narration des histoires africaines. Il souligne que chaque match, chaque joueur, chaque équipe a une histoire à raconter, et que c'est à nous de les mettre en lumière. En partageant ses expériences avec divers médias internationaux, il inspire la nouvelle génération de journalistes à croire en leurs rêves et à travailler sans relâche pour les réaliser.


Dans un monde où le football est souvent perçu comme un simple divertissement, Aliou rappelle que derrière chaque match se cache une culture riche et une identité forte. Il encourage chacun d'entre nous à ne pas perdre de vue nos passions et à utiliser notre voix pour faire entendre nos histoires. Cet épisode du OV Show est une véritable ode à la motivation, à l'inspiration et à la force de la passion. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre d'un expert qui a su allier amour du sport et carrière professionnelle.


Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion peut mener à des réalisations extraordinaires et comment, grâce à la détermination et à l'engagement, chacun peut écrire sa propre histoire dans le monde du journalisme sportif. Écoutez cet épisode du OV Show et laissez-vous inspirer par le parcours d'Aliou Goloko, un exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de faire une différence.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. J'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages, où tous les jours, j'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Je fais un article sur le champ, je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? C'est pas possible. L'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Je dis, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et j'ai pas un seul sou. C'est comme ça que je me retrouve premier africain. Sur les antennes des RMC, tous les dimanches, j'interviens sur RMC. Le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage. Il n'y a pas d'image. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge. aujourd'hui du football africain. Hello, hello

  • Speaker #1

    les incroyaux, la team incroyable. J'espère que vous allez bien, que vous êtes bien installés pour écouter ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je reçois un invité que j'avais tellement hâte de recevoir. Je lui envoie des messages depuis des mois. Depuis, je pense, le mois de juin, je lui envoie des messages. Mais c'est quelqu'un que vous allez voir qui voyage beaucoup, qui est beaucoup sur la route pour son travail, pour sa passion, pour sa vie, parce que c'est concrètement sa vie. Il est venu pour nous raconter tout ça. Mais attendez, je vous fais l'introduction normale. Aujourd'hui, je reçois... Quelqu'un qui a plus de 30 ans d'expérience dans le journalisme sportif Quelqu'un qui influence le football africain Quelqu'un qui change la donne Quelqu'un qui a vu l'évolution des médias sur notre continent. Je reçois un ambassadeur du football africain. Je reçois Monsieur Aliou Goloko dans le off-show ! Grand frère Aliou

  • Speaker #0

    Olivier tu me mets la pression déjà

  • Speaker #1

    Non au contraire Là je te donne le respect Le respect qu'on doit te donner quand on te reçoit Parce que c'est un honneur de te recevoir Tout l'honneur est pour moi Comme je l'ai dit dans l'introduction Tu es un monument du journalisme sportif Tu es un monument du football africain On parle souvent des joueurs On parle souvent des coachs Mais on parle pas assez je trouve aussi De tous les gens qui sont derrière et qui font ce qui est ce sport aujourd'hui, encore plus sur notre continent. Donc c'est un honneur de te recevoir parce que je sais que tu as beaucoup de choses à faire. Je sais que tu es souvent en déplacement et que tu aies pris le temps déjà de me répondre, d'accepter l'invitation et de trouver une solution pour que tu puisses se voir. Déjà, je te remercie énormément.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir, c'est à moi de te remercier. Je vous ai dit,

  • Speaker #1

    installez-vous confortablement parce que ce monsieur regorge d'histoires et d'anecdotes, mais on va prendre le temps, on va aller doucement. Mais Alou, la première question que je pose à tous mes invités quand je les reçois c'est la plus dure du podcast C'est comment tu te présentes, et surtout toi aujourd'hui, avec tout ce que tu as fait, quelqu'un qui ne te connaît pas, qui te rencontre, comment tu te présentes aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Bonjour Olivier, bonjour à tous les incroyables, la team incroyable qui va nous suivre certainement. C'est toujours difficile de parler de soi, mais j'aime peut-être me présenter comme un fils de l'Afrique. Je suis un enfant du continent.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Je suis jeune Sénégalais. Né en Côte d'Ivoire, grandi au Sénégal. Étudiant en Tunisie, travaillé au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud et visité quasiment 46 des 54 pays africains, j'ai dit souvent aux gens de manière prosaïque qu'à la place du cœur, j'ai une carte d'Afrique. Donc je suis un enfant d'Afrique. Vous voyez,

  • Speaker #1

    je vous dis, ça c'est les invités haut de gamme. Ils commencent, ils lancent des punchlines déjà. Vous voyez la punchline ? Non, je pense que tu as tout bien résumé et les gens vont apprendre à le découvrir dans notre discussion. Donc toi Alou, tu dis, tu es né en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Je suis né en Côte d'Ivoire. Mon père est parti à Abidjan en 1958, avant les indépendances. Donc la fille aînée de mon père est née en 1960, elle est née à Abidjan. mon père a eu 16 enfants 16 enfants MashaAllah par la grâce d'Allah et les 15 sont nés en Côte d'Ivoire MashaAllah c'est vous dire ce que ce pays a représenté pour ma famille pour ma lignée pour ma descendance directe parce que j'ai eu l'honneur déjà de faire de voir ma fille, ma première fille en tout cas déjà visiter la Côte d'Ivoire et c'est un pays auquel je suis attaché La Côte d'Ivoire à l'époque c'était un Eldorado pour les Africains Beaucoup d'Africains y ont fait fortune Ils sont passés par là-bas, des Sénégalais, des Maliens, des Guineas Des Béninois, des Togolais Et c'est aujourd'hui ce qui fait la richesse de la nation ivoirienne C'est un état assez multiculturel Composé de plusieurs générations de personnes Qui viennent des pays environnants de la Côte d'Ivoire Hum hum Et c'est ça qui explique sa beauté, sa richesse et sa beauté. C'est ça qu'il fait. Son ouverture d'esprit, sa multiculturalité. Et c'est ça qui nous amène aujourd'hui à voir un pays extrêmement compétent également sur le sport, parce que la multiculturalité, c'est une vraie richesse dans le domaine du sport.

  • Speaker #1

    Ok, donc toi, tes premiers souvenirs de vie sont en Côte d'Ivoire.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont en Côte d'Ivoire, entre les quartiers de Trècheville, Comancy, Marcoury et Abobo. Ouais. Je suis un enfant de ce quartier d'Abidjan. La ville d'Abidjan fait 10 communes. Et donc, j'ai grandi entre ces 3-4 communes d'Abidjan. Je suis né au plateau, au centre-ville, à l'hôpital central du plateau. Mais j'ai grandi entre Trecheville, qui est le Little Sénégal, en Côte d'Ivoire. Trecheville, c'est le quartier sénégalais d'Abidjan. Et ensuite, Marcoury, Comassie. Et après, Abobo, je suis mon oncle. J'ai grandi là-bas et j'ai découvert les autres communes d'Abidjan, notamment Yopougon, Williamsville, Adyame, Cocody, Rivera, tous ces quartiers-là. C'est là-bas que j'ai grandi et ma passion pour le football vient de là-bas.

  • Speaker #1

    Tu fais toute ta jeunesse en Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Non, jusqu'à 12 ans.

  • Speaker #1

    À 12 ans,

  • Speaker #0

    on m'exile au Sénégal.

  • Speaker #1

    On t'exile ?

  • Speaker #0

    Je m'exile au Sénégal. Parce que, je peux vous le dire aujourd'hui, autant je travaillais super bien à l'école, ouais autant j'étais trop bandit je n'ai pas peur de dire je dis que j'étais quasiment un microbe vous voyez les jeunes qu'on appelle les microbes je pense que j'aurais pu être un microbe et aujourd'hui j'ai dit aux gens que c'est la meilleure décision que mes parents aient prise de m'exiler au Sénégal m'envoyer au Sénégal et quand je suis arrivé là ça m'a complètement changé je suis reparti en Côte d'Ivoire 18 ans après et j'ai remercié mes parents pour cela parce que ceux avec qui j'avais grandi Il y en a qui n'étaient plus là, qui avaient mal tourné. Il y en a qui ont quand même encore réussi. Mais je sais que c'est ça qui m'a sauvé, en fait. Le fait qu'on m'ait envoyé au Sénégal, m'imprégner de ma culture sénégalaise, des valeurs sénégalaises, des valeurs peules, de la société peule, parce qu'en plus de m'avoir exilé à Dakar, car tous les vacances, on m'envoyait au foutard, au village. J'allais accompagner mon grand-père pour les travaux champètes, donc j'allais cultiver, ou j'allais à Saint-Louis travailler dans le verger de mon grand-père. Je connaissais la famille, j'apprenais la langue, parce que quand je venais au Sénégal, je ne parlais ni un seul mot de Wolof, ni un seul mot de Poulard. Je ne parlais que le français et le bambara.

  • Speaker #1

    Parce que c'est la question que j'allais te demander, est-ce qu'avant tes 12 ans tu venais déjà au Sénégal ? Non,

  • Speaker #0

    non, je suis venu, mais j'avais 2 ans. Ok,

  • Speaker #1

    mais à part ça...

  • Speaker #0

    A 2 ans, ma mère venait en vacances, j'étais venu, aucun souvenir, aucun souvenir du tout. Et donc je suis reparti en Côte d'Ivoire, je suis revenu maintenant à 12 ans, je parlais... Ceux qui m'ont connu ici à l'école primaire, on m'appelait Ivoirien. Oui. On m'insultait beaucoup en Wolof. On me faisait m'insulter moi-même en Wolof. Parce que je ne parlais pas la langue dans les cours de récréation. Dès que je sortais de l'école, il ne va rien, il ne va rien, il ne va rien. Et c'était fun à l'époque. C'était drôle. Je n'apprenais pas. Le seul mot que je connaissais, c'est l'antinor. Waouh, Dédé, c'est des petits mots. Mais là, aujourd'hui, je pense que je peux être un bon expert en Wolof.

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, tu le maîtrises de A à Z.

  • Speaker #0

    Ceux qui m'ont connu à l'école primaire, mes premières années au Sénégal. Je ne parlais pas holof, je ne parlais pas holof, je ne parlais pas poulard.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives à 12 ans, tu parles bambara français.

  • Speaker #0

    Je parle dulaï français.

  • Speaker #1

    Et tes parents t'envoient au Sénégal parce qu'ils sentent que...

  • Speaker #0

    Ils sentent que le petit est en train de mal tourner, si on le laisse avec les fréquentations, les fugues, parce que qu'est-ce qui se passait ? J'allais regarder, on m'interdisait d'aller au stade. J'étais addicté au stade.

  • Speaker #1

    Ah donc tu avais déjà quand même la passion du football.

  • Speaker #0

    À 7-8 ans, je partais déjà au stade, je fuguais. quand je revenais j'avais peur de représailles donc je fuguais J'allais dormir chez des amis, mes parents me cherchaient tout le temps dans la ville. À un moment, il a dit non, non, celui-là, il faut que je l'exile. Aujourd'hui, je suis content parce que grâce au football, je gagne ma vie. Grâce au football, je fais le tour du monde. Grâce au football, j'ai rencontré tous les grands de ce monde quasiment. Et grâce au football, aujourd'hui, je me suis épanoui, je me suis affirmé. Et tout ça, ça a commencé quand j'étais gamin. Est-ce que tu te souviens du premier souvenir ?

  • Speaker #1

    Dans cette période-là, on peut dire qu'il te... qui te donne cette piqûre du football parce que pour que tu puisses faire le mur c'est que tu as une piqûre du football ah oui c'est une piqûre directe c'est quoi le premier souvenir qui te vient ?

  • Speaker #0

    c'est la sec d'Abidjan ah ouais c'est le club jaune et noir la sec Mimosa les Mimos les Mimos c'était ma drogue si tu veux moi je me shootais, c'est à la sec que je me shootais et Ironie du sort vert jaune rouge orange blanc vert Lasek Mimosa tu vois ou bien quand Lasek jouait t'entendais les klaxons de voiture Mimosa a gagné Mimosa a gagné Mimosa et il y avait un vieux Mauritanien qu'on appelait vieux Mimosa qui habitaient dans la zone aussi, à Bijan, quand il y avait les matchs de la SEC, quand on allait au stade, dès que chaque fois que la SEC marquait un but, ils jetaient des bonbons. Vous imaginez les enfants et les bonbons ?

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc on était tous, on sautait chaque fois que la SEC mettait un but, ils jetaient des paquets de bonbons dans les tribunes et tout. On savait toujours où vieux Mimou s'asseyait. Et nous, on n'était pas loin de vieux Mimou là-bas. Donc dès qu'on marquait, ils jetaient les bonbons, on captait les bonbons et tout. Incroyable. Et on est dans les années 80. c'est l'essor de Youssouf Fafana. C'est pour ça qu'il fallait que mon idole Youssouf Falikou Fofana l'enfant de Mancono le diamant noir il a égayé mon enfance parce que c'était un footballeur exceptionnel ça se voit même comment tu le racontes exceptionnel, je te jure et ironie du sort, il y a 3 jours j'étais avec lui j'étais de passage à Abidjan, mon retour de Kinshasa, je me suis arrêté à Abidjan 2-3 jours, je vais au restaurant et puis je tombe sur une pléiades de joueurs qui ont fait les beaux jours du football ivoirien, mais particulièrement de la SEC. Je trouve Dindane Aruna, un fils de la SEC, je trouve Ahmed Ouattara, je trouve Obouassène, je trouve Maïté, Abdoulaye Maïté, et puis Cyril Domoro, et Adjado, Ahmed Ouattara, et puis... Cinq minutes après, il y a Falico qui rentre. J'ai dit « Waouh, la légende, mon idole ! » Il dit « Petit vrai, tu es là et tu ne te finalises pas ? » J'ai dit « Non, vieux père, je suis arrivé hier. Je suis arrivé hier, tu sais qu'il ne peut pas rentrer dans Abidjan sans t'appeler. » Voici quelqu'un qui m'a fait aimer le football. C'était lui mon idole. Et malheureusement, les Sénégalais n'en gardent pas forcément le meilleur souvenir. Parce qu'en 1986, c'est quasiment lui qui nous élimine. Ils dribblent pas faille, ils sont entre le ballon et Abdoulaye Traoré, le mouton d'or derrière, reprend. Et la Côte d'Ivoire, balle Sénégal, 1-0 à la canne 86. C'est le plus gros traumatisme du football sénégalais. J'étais encore en Côte d'Ivoire. Donc voilà, je le rappelle encore à Falico. Aujourd'hui, Youssouf, c'est mon ami. Abdoulaye Traoré, cette équipe de 86 de la Côte d'Ivoire aussi. Je les connais beaucoup. J'en ai rencontré plusieurs. Ce sont tous des amis aujourd'hui. On en parle et on en reparle. Alain Goua, Youssouf Alikou, Ablai Traoré, Ben Badi. Donc tous ces gens-là qui ont marqué cette époque-là. Et donc ma passion du football vient de là-bas. Mon amour du football. D'accord. Maintenant, pour faire le link avec les médias, tout jeune, en tant que supporter de la SEC, j'avais ce qu'on appelait les cahiers de sport. En plus de mes cahiers d'école, j'achetais tous les ans deux cahiers de 200 pages où tous les jours... J'allais chercher les journaux invendus pour découper les pages sport des journaux. Incroyable. Pour les coller dans mon cahier. Incroyable. C'est ce qu'on appelle les cahiers de sport. Donc je coupais toutes les coupures de presse sur Youssouf Fofana, sur la sec d'Abidjan.

  • Speaker #1

    Et tu avais ta collection.

  • Speaker #0

    Collection dans mon cahier. Et l'objectif c'était de remplir le cahier chaque fois. Chaque fois qu'il finissait, je cherchais un deuxième cahier et je lui avais de la colle blanche. Je ne menais jamais en manque de colle blanche et de ciseaux chez moi. et des ciseaux chaumont. Donc c'était ça, les cahiers de sport et les tic-tac. Les tic-tac, c'est un jeu de capsules. Tu vois les capsules de boisson Coca-Cola, les capsules-là. Oui. On les prenait. Je prenais une pièce de 100 francs que je tournais sur des feuilles blanches, faisais des ronds et je divisais, je mettais des traits pour diviser en deux. J'écrivais à sec au milieu et je peignais une partie en jaune, l'autre partie en noir. Et après, je coupe les rondelles, je mets du savon et je colle au dessus des étiquettes ça faisait des maillots et on faisait un jeu de tic-tac et tu vois les pots de yaourt ça prelait, on ouvrait on divisait le truc et tu pliais en deux c'est avec ça qu'on jouait et pour ballon on avait soit, on prenait de la craie qu'on tournait jusqu'à avoir la forme d'un ballon et c'est avec ça qu'on jouait et j'étais imbattable au tic-tac incroyable Ce jeu s'appelle les Tic Tacs, j'étais incroyable, j'étais imbattable. Je jouais avec le maillot de la CEC d'Abidjan, tout le temps en jaune et noir. À un moment, on est passé plus haut, on faisait les couleurs du Sénégal. Et il m'arrivait de jouer avec le Sénégal et je mettais un maillot dans le rondel, je lui ai dit trois espaces et Je mettais une étoile et je peignais en vert jaune rouge et j'écrivais en bas Sénégal. Donc, je mettais une étoile avec un joueur sur le terrain. Il y a un gardien, il y a un joueur, il y a un tout. Et puis, on jouait.

  • Speaker #1

    C'est une sorte de baby-foot.

  • Speaker #0

    C'est un baby-foot, mais manuel. Et tracé sur le terrain. On jouait sur des surfaces plates. Là, tu vois, sur le carreau, on traçait un terrain de football. En blanc, avec de la craie blanche ou du charbon. En noir. Après, les surfaces étaient des parties cimentées. Donc, tu pouvais mettre avec ou de la craie blanche. Tu traçais le terrain. Tu es une b***h. du charbon, tu mets le rond central et tu positions les joueurs en fonction de ça. Il y a un coup d'envoi, il y a un jeu, chacun joue un à un et on arrive à marquer. C'était très très beau au tic-tac.

  • Speaker #1

    Mais c'est fou qu'à cet âge-là, en fait, tu sais, moi ce qui m'impressionne toujours avec mes invités, c'est de voir à quel point il y a des moments de vie... Que tu ne peux pas déceler à ce moment-là que ça va guider tout le reste de ton existence. Mais je remarque souvent que mes invités ont toujours une correspondance avec quelque chose dans leur jeunesse qui les amène à ce qu'ils font aujourd'hui. Donc je me dis, ce jeune, à ce moment-là... S'il savait ce que va être le reste de son existence.

  • Speaker #0

    C'était inimaginable. En plus de ça, j'écoutais beaucoup la radio à l'époque. Parce que j'étais déjà passionné par le football africain. La SEC qui gagnait beaucoup de titres jouait toujours les compétitions internationales, les compétitions CAF. Et pour cela, les matchs n'étaient pas retransmis à la télé, mais on les écoutait à la radio. J'écoutais beaucoup Africa numéro 1 et Radio Côte d'Ivoire avec des reporters. Jean-Louis Farratouré notamment. Jean-Louis Farratouré, je me rappelle encore de certains passages quand on disait lors des matchs derby à Sec Africa, ils sont venus tous de jaune et noir, les supporters de la Sec, ils occupent la partie lagunaire, la tribune lagunaire du stade Félix Oufoué-Boigny. Et quand il allait donner les compositions de l'équipe, je m'en vais sans plus tarder vous donner la composition de l'équipe.

  • Speaker #1

    En plus tu le fais avec l'attonation.

  • Speaker #0

    L'attonation, il disait dans le but, lui c'est un cofi-quadro, dinosaure, tu vois. Lucien Cassico à Jojozu, Omar Ben Salas, les joueurs de la SEC, il y avait Ndiaye Bouakasekou, Adoukou Agaston. Ils donnaient des noms des joueurs ivoiriens qui nous ont fait rêver, qui m'ont fait aimer la SEC d'Abidjan. Et après Youssouf, il y a eu d'autres légendes comme Feu Sekou Bamba de Karamoko. Excellent footballeur. L'icône du football ivoirien, le roi du coupé décalé dans la manifestation, la manière de jubiler. Il y a eu Abdoulaye Traoré, Ben Badi, le mouton d'or. Il y a eu Gaddi Selye, Saint-Georges, il y a eu Siedonal Olivier, Dominique Samoboi, des joueurs, Sherif Kandi du Sénégal, Laïk Amara qui était venu en 83 jours pour la SEC d'Abidjan, et il y a eu Mbaindour, Fassine Kamara, Justice Moore, Dan Kodjo, Foster Dan Kodjo, trop de joueurs africains qui sont passés par la SEC, et que j'ai suivi la carrière, parce que le cahier de sport... Tu avais tout le temps des coupures de presse sur ces gens-là, sur ces histoires-là, sur ces parcours. Et c'est ça qui a forgé mon amour pour le football.

  • Speaker #1

    Qui a commencé à alimenter le feu.

  • Speaker #0

    En écoutant beaucoup la radio, les correspondants d'Africa n'y mourraient pas à l'époque. Et aujourd'hui, si j'ai un seul regret dans ma vie, c'est d'avoir vu les dirigeants africains laisser Africa 1-1 mourir de sa belle mort. C'est dommage. C'était le premier média panafricain. basé à Libreville, avec des correspondants dans toutes les capitales africaines. Et les dimanches après-midi, c'était une merveille d'écouter les différents correspondants qui faisaient les comptes rendus des matchs, notamment pendant les compétitions. C'est aussi comme ça que j'ai reconnu les stades, les noms des stades. La Cittadé en Angola, le stade des Martyrs à Kinshasa, le stade Félix Soufou-Boigny, le stade du 26 mars, le stade du 5 juin en Algérie. Tous les stades, c'est comme ça que j'ai retenu les stades africains. C'est comme ça que je les découvre d'abord. Par la voix des journalistes, c'est Dieu des Stades, le film documentaire dont il avait été parlé, que je voulais faire. C'est Dieu des Stades, c'est par leur voix que je découvre les stades d'Afrique. Les noms des stades d'Afrique, en plus des grands clubs africains de l'époque. Le Tout-Puissant Anglebert qui est devenu TP Mazembe, le Vita Club, l'Asco de Cara à Lomé. Le Liwa Nyaou Oweri du Nigeria, le Bendel Insurance, ces anciens clubs qui n'existent quasiment pas pour certains, les requins de Lueme au Bénin qui ont disparu, la Shanti Kotoko de Kumasi, le Heads of Oak d'Akra, la Sec d'Abidjan, le Diarav de Dakar, la Jeanne d'Arc, ce sont ces grands clubs-là des années 80 qui faisaient le... La beauté du football africain, et qu'il y avait des grands joueurs, et tu écoutais tout ça, tu les découvrais tous ces clubs, tu connaissais leurs noms à travers la presse, le journaux, le fraternité matin que je décopère pour les cahiers de sport, ou les envois des différents correspondants de Radio Côte d'Ivoire ou de l'Africa numéro 1.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que c'est ça pour un enfant qui est amoureux du sport, qui est curieux du sport. L'imaginaire que ça doit construire parce que tu sais je suis obligé de faire la référence avec cette époque d'aujourd'hui où tu sais les gamins toi tu as dû imaginer ces stades dans ta tête.

  • Speaker #0

    Après j'ai eu la chance de les visiter.

  • Speaker #1

    Mais tu vois aujourd'hui avec les réseaux sociaux tu les vois tu t'as plus ce côté magique.

  • Speaker #0

    Le dernier en date, le stade des martyrs où j'étais avec l'équipe du Sénégal il y a une semaine. On était à Kinshasa la semaine dernière, j'étais au stade des martyrs, tu t'imagines. Le stade des Martyrs, il est mythique. Et puis déjà,

  • Speaker #1

    le nom, il est fort.

  • Speaker #0

    C'est ça, le stade des Martyrs, le nom, il est déjà mythique. C'est comme le surrouléré. Les gosses, magique. Le stade du 5 juin en Algérie, le stade Mohamed V de Casablanca, le stade national du Caire, Al-Akhli. C'est des stades qui ont marqué le stade Modibo-Keïta au Mali, le stade Félix Foufou-Boigny, le Félicia. La Cédadé en Angola, Luanda, c'est une cuvette. ciao ciao plein de stades comme ça qui ont accueilli des grands matchs, des grands événements et qui ont fait contribuer à faire l'histoire du football africain. L'histoire du football africain. Et donc, ce sont toutes ces idées-là, ces moments-là qui ont foisonné dans ma tête et continuent encore de foisonner dans ma tête et qui continuent de me passionner. parce que je suis capable de faire des milliers de kilomètres juste pour aller regarder un match de football. Et j'ai dit à mes amis, parce que je suis un piètre danseur, je ne sais pas danser, je ne sais pas nager, je ne sais pas pédaler un vélo. Et quand les gens me disent, comment tu as fait ? Je dis, c'est très simple. Au moins où mes amis, mes camarades apprenaient à danser, à nager ou à faire du vélo, moi, je regardais des matchs de foot. Non, mais c'est vrai. C'est vrai. Je n'ai aucun complexe à leur dire. Je leur dis, je ne sais pas. Je ne sais pas danser. Quand la musique va à gauche, moi je vais à droite. Et mes amis, mes proches, ils savent ça de moi. Pareil pour le vélo, je ne sais pas faire du vélo. Je ne sais pas pédaler un vélo. Parce que je dois aussi avoir un problème de coordination. Parce que c'est des trucs qui demandent la bonne coordination. La nage, pareil. Parce que je dis, je suis né à Abidjan. Pour voir la mer à Abidjan, il fallait partir avridi. Donc d'Abobo avridi, il fallait traverser toute la ville, tous les communes quasiment d'Abidjan pour aller à la plage. Donc je voyais la mer une ou deux fois. Et souvent, on faisait toutes ces distances, quand on arrivait, il y avait un drapeau rouge. Ça veut dire qu'il y a trop de vagues, tu ne peux pas te baigner, tu es obligé de retourner. Donc le temps où j'arrive à Dakar, au Sénégal, c'est vrai, j'ai 12 ans. J'habite à Yarmougen, il y a la mer en face, mais les parents nous empêchent d'aller à la mer parce que c'est dangereux. Donc, je n'ai pas su nager. Vous me direz, mais tu avais le temps d'apprendre. Non, je préfère regarder les matchs de foot que d'aller apprendre à nager ou à danser ou à faire du vélo.

  • Speaker #1

    Et quand tu arrives à 12 ans au Sénégal, parce que justement, tu es imprégné de la sec, tu as cet amour du foot, donc tu dois te reconstruire, tu dois refaire un réseau d'amis et tout. Est-ce que ça a été facile pour toi dans ta jeunesse ou ça a été un moment dur de quitter la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Facile. Alors dur de quitter la Côte d'Ivoire à cause de quand j'arrive, c'est quasiment complètement opposé. Je viens d'Abidjan, grande métropole. Dakar n'est pas encore une métropole, n'est pas encore ce qu'elle est. Là où j'habite à Diamouguen, il n'y a même pas encore de l'électricité. Ce que j'apprenais à la bougie ou à la lampe tempête. Il n'y a pas encore d'électricité là où on habite à Diamouguen. Et j'ai peur du noir parce que dès 18h, je ne sors plus de chez moi parce que je ne connais pas. Je viens d'Abidjan où il y avait de la lumière partout. J'étais, mais ici, je ne peux pas. J'ai peur de sortir. Mais par contre, je trouve du sable partout. Yamagun était un quartier très sablonné. J'adorais ça. Je me roulais dans le sable et tout. Les gens disaient, mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Parce que je ne connaissais pas. J'adorais. Je faisais des plongeons, des autos dans le sable et tout. À l'époque, il y avait beaucoup de sable à Yamagun. OK. Et ça, c'est des moments excellents de mon enfance, parce que c'est insouciant. Pour moi, c'est l'expression totale de la liberté. Si je retrouve ma mère, mes frères et sœurs. Parce que quand mes parents, ma mère et mes frères sont rentrés beaucoup plus tôt, parce que moi, j'étais encore à l'école. Je reste là-bas pour terminer l'année scolaire avant qu'on m'envoie au Sénégal. Donc, c'est ça. À Djambougane, c'est une enfance heureuse. Je n'ai pas de mal à me reconnecter parce que, vous savez, les enfants s'adaptent assez rapidement à leur environnement. Le premier jour d'école, j'ai un ami, je me fais un ami, deux amis qui sont aujourd'hui, où je vous parle, mes meilleurs amis. C'est Barkaba, célèbre journaliste, politologue de La Place que les gens connaissent bien ici, et Amadou Abdelahine Diaye qui vit en Tunisie aujourd'hui, dont le premier fils porte mon nom. Ce sont mes amis, je les ai connus à mon premier jour d'école, à l'école Djamouguen, ici au Sénégal. Et depuis, jusqu'au jour d'aujourd'hui, c'est des gens avec qui je chemine. Et ces deux, on a été dans la même classe jusqu'en terminale au lycée. Et ensuite à l'université, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et au jour d'aujourd'hui, on se parle régulièrement, nos familles se connaissent. C'est vraiment de la famille. Ce sont mes deux meilleurs amis. C'est avec eux que j'ai grandi. Je les ai connus au premier jour d'école.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et on ne s'est plus quittés jusqu'au jour d'aujourd'hui. Et voilà, ça c'était la belle époque. Après, il y a d'autres personnes, mes camarades de classe de l'époque, mes profs de l'école de l'époque. Après, je fais le primaire à Pékin, à Djamogun. J'ai l'entrée en sixième. On va au collège Chérif Mohamed Al-Abid Ptijani à Pékin. D'accord. En face du centre, le Pôle Sédat Saint-Gaude de Pékin. Je fais mes classes là-bas aussi. Je rencontre d'autres personnes, d'autres rencontres. Je fais là-bas de la sixième à la troisième. Et de là-bas, je vais au lycée Limamoulaï, qui est le seul lycée à l'époque du département de Pékin. Pareil, d'autres rencontres, d'autres personnes, d'autres générations, et ainsi de suite. Je me fais ensuite, je vais à l'université de Dakar, à la faculté de droit pour une année, et ensuite je vais en Tunisie, étudier en Tunisie. Donc c'est ça mon parcours, et je ne suis pas déconnecté du football. C'est ça la question que j'allais te poser. La question c'est là où je reviens. Donc pendant tout ce parcours, je suis au Sénégal, je vis sur la terre sénégalaise. Je transfère ma passion de l'ASSEC d'Abidjan à tes amis ? Tout simplement, non, sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Sur le Diarrafe de Dakar. Ok. Et ironie du sort, je viens au podcast en vert et blanc, avec un cœur vert et blanc.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de hasard.

  • Speaker #0

    C'est mon côté, c'est mon côté Diarrafe de Dakar. Parce que j'arrive ici, je me mets à aimer le Diarrafe de Dakar. Ok. Et à suivre le Diarrafe de Dakar dans son championnat. À rencontrer ses joueurs. plus tard quand je vais en Tunisie où je fais mes études. Je rencontre d'anciens joueurs du Diarrafe qui sont professionnels en Tunisie. On se fréquente, on devient des amis et ainsi de suite. Les gens diront que j'aime les clubs populaires. Quand je pars d'ici, je vais en Tunisie étudier. Je deviens supporter de l'espérance de Tunis. Taraji Yadaoula. Et quand je vais aller voir les matchs, je me mets dans le cop. Avec les supporters, je chante comme eux.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne savent pas, c'est quoi le cop ? C'est dans le stade,

  • Speaker #0

    le lieu où les supporters ultra se retrouvent. Je regardais mes matchs dans le cop. Et après, je me retrouve à travailler pour l'espérance de Tunis. Pas directement, mais indirectement. Je deviens le prof de français des joueurs anglophones de l'espérance de Tunis.

  • Speaker #1

    Mais comment ils te repèrent ?

  • Speaker #0

    Parce que j'y vais moi-même, au culot.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    J'arrive en Tunisie, je m'inscris à l'université arabe des sciences, je commence à faire du journalisme et de la communication. On est en 98, à la veille de la Cannes, je me pointe, je vais dans un journal, je regarde, il y a trois journaux francophones, Le Temps, Le Renouveau et La Presse, qui sont les trois principaux quotidiens du pays, francophones. Après, tu as d'autres quotidiens arabophones, dont Saber. Donc, je regarde sur l'ours du journal, je vois le siège du journal et je me rends là-bas avec ma demande de stage. J'arrive, je dépose une lettre de demande de stage. Je vois le responsable de la direction des sports. Il est là, il s'appelle encore Tarek Harbi. Il est là, je monte, je me présente, je suis Sénégalais, je suis étudiant en journalisme et en communication. Je voudrais faire un stage ici au journal Le Temps. Je regardais un peu, donc voilà. Je suis venu avec ma demande de stage et tout. Il s'assoit, qu'est-ce que tu as envie de faire ? J'aime le football. Je faisais déjà des contributions. Je n'étais pas journaliste à proprement parler au Sénégal, mais je faisais des contributions. Déjà en classe de seconde-première, il y avait les journaux Wolf Sud qui avaient des pages contributions où tu écrivais un article, tu envoyais, et s'il était assez bon, on le publiait. D'accord. Mes articles, moi et Barka, nous publions déjà des articles en classe de seconde, de première et terminale. Wow. Dans ces journaux-là.

  • Speaker #1

    Toi, articles,

  • Speaker #0

    foot ? Oui, non, foot et politique. D'accord. Par contre, ce que les gens ne savent pas d'autres, autant je suis passionné par le football, mais j'ai la même passion pour la chose politique africaine, la géopolitique africaine. Ok. Ça m'intéresse beaucoup. Je continue, je suis ça au quotidien. En fait, parce que j'étais un gros consommateur d'informations, déjà à mon jeune âge. À 10 ans, 12 ans, j'écoutais en continu RFI, en fait, juste pour les infos. J'écoutais RFI, j'écoutais les correspondants, les différents correspondants d'RFI dans les différentes capitales africaines, les comptes rendus de football africain sur RFI, Gérard Dreyfus, Philippe Zygraff. C'est des gens dont les voix m'ont accompagné. parce que j'écoutais beaucoup ça. Olivier Roger, Anne Lemire, les correspondants, Charles, France 2, il y avait Charles Anderlein à Jérusalem parce qu'il avait une voix exceptionnelle. Donc je regardais le JT de TV5 qui reprenait beaucoup le JT de France 2 juste pour écouter la voix. J'entendais les questions sur Israël et la Palestine parce que c'est Charles Anderlein qui était le correspondant permanent et il avait une voix exceptionnelle. Si tu retapes aujourd'hui Charles Anderlein, France 2 en va chercher, tu me diras Charles Anderlein, c'était le correspondant de France 2 à Jérusalem. Ces envois étaient magnifiques. Et de là-bas aussi, je commence à aimer le reportage, en fait. Et donc, pour revenir en Tunisie, Tarak Arbi, je dépose ma lettre de stage, je rentre chez moi, tranquille. Mais tous les jours, j'allais à l'entraînement de l'espérance. Mon université n'était pas loin de l'entraînement de l'espérance. Donc, quand je sortais de l'université, j'allais regarder l'entraînement de l'espérance. Il était ouvert au public. Et au centre de formation de l'espérance, il y avait quatre jeunes Sénégalais. avec qui je me suis lié d'amitié. À Médan, là où ils étaient quatre, il y avait un jeune qui venait de Pékin, un de Médina, un de Dakar, et un de l'intérieur du pays. J'allais les voir, j'entrais dans leur chambre, à l'hôtel du parc. Ils étaient au centre de formation, au basement de l'hôtel du parc. Et j'allais regarder les entraînements. Et un jour, je croise, il y avait quatre joueurs nigériens qui jouaient là-bas. Il y avait Gabriel Okolosi, que j'avais connu, il avait joué en Côte d'Ivoire à l'Africa Sport d'Abidjan. Il y avait Edith Agoye, qui est aujourd'hui un de mes meilleurs amis aussi dans le football. Il y a eu Julius Agahowa. qui était également, qui venait d'arriver, qui avait fait une belle Coupe du Monde Junior, et l'Espérance l'avait recruté. Et il y avait Michael Edoresi. C'était quatre joueurs nigériens. C'est des anglophones. La Tunisie est un pays francophone.

  • Speaker #1

    Francophone, oui. Alors,

  • Speaker #0

    donc, je vais vers Edith Agoyer. Je lui dis, I am a student in journalism. I can be your teacher in French if you want to take some French lesson. Le culot. Le culot. Il me dit, yeah, yeah, that's a good idea. Why not ? On a commencé. Et il me payait. Et c'est avec cet argent que j'y vais. Après, j'ai dit, c'est plus besoin qu'on m'envoie de l'argent parce que j'essaie de me débrouiller avec les piges que j'avais au journal le temps. Et ce que je donnais comme cours, ça me permettait de vivre.

  • Speaker #1

    Donc, le journal, il te prenne en stage.

  • Speaker #0

    Le lendemain, M. Harbi m'appelle. Ah, M. Goloko, vous commencez quand ? Je dis, mais c'est quand vous voulez. Il me dit, venez demain à 11h. J'ai fini l'école à midi, donc je viens directement. Effectivement, j'arrive. Le premier jour, je suis en interne et je regarde et tout. On est proche, on est vers février 98, on est proche de la Cannes qui va commencer au Burkina Faso. Maintenant, je me dis, qu'est-ce que tu veux faire ? Je dis, je veux signer une chronique pendant la Cannes. Puisqu'on va vers la Cannes, j'aimerais bien signer une chronique et je vais l'appeler les chroniques de Fofo. Fofo, c'était le nom de la mascotte de Burkina 98.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était un paysan avec un tengadé, un chapeau paysan là, sur la tête et tout, c'était ça la mascotte. Et ça s'appelait Fofo. J'ai dit je vais signer une chronique de Fofo, les chroniques de Fofo, et ce sera ma contribution pendant cette canne-là. Il m'a dit ok, propose-nous quelque chose. Donc je fais un rappel, je me mets dans la peau de Fofo pour raconter des souvenirs de canne. Donc je reviens sur les différentes cannes passées, celles qui m'ont marqué, et j'avais eu la chance moi de suivre la finale de la canne 84 en live en Côte d'Ivoire. On pourra revenir là-dessus après, sur les parties anecdotes, et je vous expliquerai pourquoi. Donc je signe un premier qui est assez un rappel de ce qu'est la canne. Le lendemain, ça passe. La chronique passe. Je vois mon nom, la chronique. On me fait une belle colonne avec la photo de Fofo, les chroniques de Fofo. Je vois l'article, mon nom signé. Je suis tout fier.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Le lendemain, j'arrive. Deuxième jour de stage. J'ai dit à Kamel Dahlaoui, qui est un collègue. J'ai dit, mais Kamel, j'ai envie de faire. Comment on appelle l'équipe nationale de Tunisie ? Il dit, il n'y en a pas de surnom. On l'appelle l'EN. équipe nationale de Tunisie. Et puis il m'a dit, il y a un journaliste saoudien qui avait essayé de les appeler les cavaliers de l'Arabie, mais ça n'a pas pris. J'ai dit, est-ce que il y a un animal symbole de la Tunisie ? Il m'a dit, oui, l'aigle. Ici, c'est l'aigle qui est le symbole. Il y a même un festival de l'aigle qu'on organise tous les ans à Krumeri. J'ai dit, ok. J'ai fait un article sur le champ. Je dis, et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ?

  • Speaker #1

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc l'appellation de Tunisie, c'est ma trouvaille. Les aigles de Carthage, c'est moi.

  • Speaker #1

    Pour que les gens réalisent. On est en quelle année quand tu dis ça ?

  • Speaker #0

    En 98.

  • Speaker #1

    On est en 98 aujourd'hui.

  • Speaker #0

    La Tunisie doit jouer son premier match 3-4 jours après. J'explique. Et je dis, pourquoi le Carthage ? Je venais d'arriver, je suis arrivé en Tunisie en novembre 97. On est en février 98. C'est la Cannes qui commence. L'équipe nationale, je commence à faire déjà mon stage et tout. Et le nouvel arrivant que je suis en Tunisie voit Carthage partout. L'aéroport s'appelle Carthage. Il y a un quartier qui s'appelle Carthage-Salambeau. Il y a le festival de théâtre qui est le festival de Carthage. Le festival de film est celui de Carthage. Donc tout rapporte à Carthage. Je rappelle que, et on les appelle les Carthaginois dans une histoire auparavant. Donc tout ramène à Carthage. Et puisque j'ai demandé l'animal symbolique, il m'a dit aigle. Et si l'équipe nationale devenait les aigles de Carthage ? Jusqu'au jour d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est ma trouvaille.

  • Speaker #1

    C'est ce que je veux que les gens comprennent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire, je suis jeune étudiant, je ne connais pas les enjeux du business et tout. Imagine si je protégeais ce nom-là, je serais devenu milliardaire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que c'est ça que je veux que les gens comprennent. C'est qu'aujourd'hui, on est en 2025, tout le monde appelle l'équipe de Tunisie les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est moi, c'est ma trouvaille. Si tu vas sur les forums des Tunisiens, ils te disent tout le temps. Le nom vient d'un journaliste sénégalaise du nom d'Ali Ougoloko.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'aujourd'hui... Alors, j'ai tellement de questions, mais est-ce qu'aujourd'hui... tu te rends compte toi-même de ce que tu as créé. Parce que ça veut dire que, incha'Allah, quand on ne sera plus là, ça continuera d'être les aigles de Carthage.

  • Speaker #0

    Ça continuera. Ad vitam aeternam. Et c'est la seule satisfaction que je tire de ça. C'est mon invention.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est dans l'histoire du football mondial. Et on ne parle pas d'un football local. C'est vraiment dans l'histoire du football mondial.

  • Speaker #0

    Parce qu'antan, ils ont fait des Coupes du Monde, plusieurs Coupes du Monde. Et surtout, lorsqu'ils se qualifient pour la Coupe du Monde 98, on commence déjà à les appeler les aigles de Carthage Parce que quand je fais l'article, deux jours après, à la veille, le jour où la Tunisie doit jouer son premier match, le journal Le Temps, qui est le journal principal du pays, titre à sa une, les aigles de Carthage entrent en lice.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu vois ça ?

  • Speaker #0

    C'était exactement le 8 février 1998, l'article.

  • Speaker #1

    Mais en fait, quand toi tu vois ça, quand tu vois que le plus gros média local a repris...

  • Speaker #0

    Je deviens heureux. J'entends après aussi sur RFI. et jusqu'au jour de maintenant, aujourd'hui, tout le monde parle de la Tunisie comme les aigles de Carthage et c'est ma trouvaille. Incroyable donc ça veut dire que déjà à ce moment-là tu marques déjà sans le savoir l'histoire du football mondial en créant une appellation qui va rester Advita Eterna les aigles de Carthage, c'est moi et ça marque également mon passage en Tunisie

  • Speaker #1

    Incroyable et moi la question que je voulais te poser C'est parce que tu sais, tu as parlé du fait que quand j'étais jeune, tu avais tes cahiers où tu mettais tes copies.

  • Speaker #0

    Tes cahiers de sport.

  • Speaker #1

    Tes cahiers de sport. Tu as déjà cette passion d'écouter la radio et tout. Mais à quel moment tu sais que c'est ce que tu veux faire comme métier ? Parce que tu sais, on a parlé du fait que tu finis tes études, tu vas au lycée Limah Moulay, tu finis...

  • Speaker #0

    C'est ici à Dakar. Je fais du droit. Tu fais du droit.

  • Speaker #1

    De base, tu t'orientes dans le droit.

  • Speaker #0

    Je m'oriente dans le droit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je décide... J'ai l'occasion, parce que, alors, il faut rappeler que l'année où j'ai mon bac, avec Barca, on avait une accréditation pour l'université de Reims, en Champagne-Ardennes, pour aller faire Sciences Po en France.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Sauf que c'est en pleine année 94-95, c'est la loi Pascua-Debré. Ils prennent une loi qui dit que tous les étudiants étrangers qui veulent aller étudier en France, la filière qu'ils veulent poursuivre, Si elle existe dans leur pays, ils ne peuvent pas avoir de visa pour ça. D'accord. Donc, on a un refus de visa à l'époque, en 95, après le bac, 95-96. On a un refus de visa, on nous refuse le visa, donc je ne peux pas aller en France. Je reste ici, je vais en vacances au village, je vais m'inscrire à la fac de droit. Je fais une année ici en droit, mais sans vraiment avoir la tête à ça.

  • Speaker #1

    Tu as la frustration de...

  • Speaker #0

    J'ai la frustration de n'être pas parti. J'avais une soif de savoir que je pensais ne pouvoir pas être satisfait ici. Immodestement d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi j'avais pensé ça. Mais c'est la fougue de la généalogie. Oui, bien sûr. Donc voilà, je reste une année à la fac de droit ici. Je me débrouille pas mal en droit, parce que je me souviens, l'ancien ministre d'affaires étrangères, Ismaël Amadior Fall, est mon assistant de droit constitutionnel. Je me souviens qu'en décidant de partir en Tunisie, je lui ai fait une lettre pour lui dire que j'ai décidé d'aller faire du journalisme et de la communication en Tunisie. Et il me répond. par cette lettre-là en disant, ah c'est dommage parce qu'il pense que j'avais beaucoup de potentiel pour être un très grand juriste. Parce que j'étais passionné aussi. Je vous disais, j'étais passionné par la chose politique. Et c'est ça qui m'a mené à choisir du droit. Je vais faire du journalisme et de la communication parce que je suis influencé par un oncle qui travaille ici, qui est allé en France, qui a fait l'EFAP, l'école des attachés de presse en France, qui rentre et qui commence à travailler, qui se retrouve directeur de la communication à la B6, à la banque. de venir sur nos banques aujourd'hui, sans faire de publicité. Et il travaille là-bas, donc il m'influence. Il fait journalisme, il fait com. Je lui ai dit moi aussi, j'ai envie, je vais changer de cap. Je veux faire du journalisme et de la communication.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu vois quelqu'un dans ton entourage qui est journaliste.

  • Speaker #0

    Qui est journaliste, qui est communicant et j'aime ce qu'il fait et tout. Il travaille pour la Pana aussi, l'agence de presse panafricaine, Pana Presse. Il voyage énormément sur le continent et tout. J'adore, j'aime déjà le continent. Je le vois partir, donc j'ai envie de lui ressembler. les gens veulent faire comme lui. Et donc, je me décide d'aller faire journalisme et communication avec son aide aussi. D'accord. Donc, c'est comme ça que j'atterris en Tunisie. Je m'inscris en journalisme et en communication à l'Université arabe des sciences. Maintenant, pour revenir sur la partie du stage, comment je tombe dans le sport ? Je vais au journal Le Temps. Quand je rencontre les gens de la maison, je leur dis, moi, je veux faire la page internationale. Vous parlez des situations politiques, des trucs et tout, ils me disent non. On est en pleine période de la loi de Ben Ali en Tunisie. Ils disent ici que les étrangers n'ont pas le droit de parler politique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, choisissez un autre département où vous voulez aller. Puisque j'aime le foot, je dis, je vais au sport. C'est comme ça que je tombe dans le sport. C'est comme ça que j'ai créé les aigles de Carthage. C'est comme ça que je deviens proche des footballeurs africains et étrangers qui jouent dans le championnat tunisien, sur lesquels je fais tout le temps des articles. Et c'est comme ça que j'ai eu le contact avec Edith Agoye, le footballeur nigérien, dont je deviens le prof de français. Et lui, il me ramène au Colosi, il me ramène à Gaoua, des gens qui aujourd'hui sont encore mes amis. Pascal Agaoua élimine le Sénégal à la Cannes 2000 au Nigeria. Je suis son prof de français en Tunisie. Il est allé jouer à la Cannes, il a éliminé mon pays. Et après avoir marqué le début, il m'appelle le soir même après le match. « Alio, I'm sorry. » « Don't worry. » Et Benin Boy, je l'appelais Benin Boy parce qu'il vient de l'état de Benin au Nigeria. « Benin Boy, don't worry. » C'est ok, tu as fait très bien, félicitations. Mais tu as terminé mon pays, ce n'est pas bien. Et tes gens étaient inférieurs à nous. Parce qu'on a souffert, on a joué sous une forte pression, il y a eu de l'envahissement de terrain. L'équipe du Sénégal avait été très très brave, mais au final, elle s'est fait éliminer. En plus, Agawa, il sort du banc pour marquer 2 buts contre le Sénégal et nous éliminer. Mais c'est une défaite fondatrice, parce que c'est elle qui nous permet de construire l'équipe de 2002 qui nous amènera après à la Coupe du Monde. Et voilà. Donc après la Tunisie, je reste en Tunisie. Je continue mon chemin avec le journal Le Temps. Je rentre au Sénégal.

  • Speaker #1

    En quelle année ?

  • Speaker #0

    En 2001.

  • Speaker #1

    2001, d'accord.

  • Speaker #0

    2000-2001, je rentre au Sénégal. Je commence à travailler chez Dakar ce soir. Je travaille un peu chez Nostalgie, Radio Nostalgie. Je présente le journal des sports avec Fema Odu Girandou et son âme. et avec... Sous la direction de Paul Saviot, qui nous donne les clés du métier en matière de radio. Donc je commence à faire un peu de radio, je fais de la presse écrite avec Dakar Soir. Et à un moment, je me dis, pourquoi pas lancer mon journal ? Parce qu'il n'y avait plus aucun journal sportif qui paraissait. J'ai dit, allez, je vais lancer un hebdomadaire sportif sénégalais. Et je n'ai pas un seul sou. Challenge ! Je suis avec un oncle, Ismail Abba. J'ai dit on va appeler le journal, on va l'appeler l'équipe Sénégal. L'équipe. On se débrie bon an, mal an, j'écris tout le journal. T'écris tous les articles ? Quasiment tous les articles. Et par moments pour ne pas faire monotone, je change de nom, je prends des pseudos. Le Sati Ghiba qui est le nom de mon grand-père, je prends, je signe avec lui. J'avais une petite amoureuse, j'ai même signé un article avec son prénom. De ma go de l'époque. Pour montrer genre qu'il y a d'autres personnes qui travaillent dans le journal. Qui a une équipe. Qui a une équipe. Et dans l'ours même, je mets le nom de tous ces pseudos-là. Parce que c'était fréquent à l'époque. Il y a plein de journalistes qui signaient avec des pseudonymes. Donc je fais le journal. Et pour publier le premier numéro du journal... Je suis associé à mon oncle Ismaël Abba, qui aujourd'hui gère le GECOS, le Journal de l'économie du Sénégal. C'est mon oncle, on était associés. On lance ensemble, on s'engage dans l'aventure. Ismaël a une voiture, une Renault 21. On n'a pas d'argent, mais on a un compte bancaire. Les coûts de production du journal s'élèvent à 800 000 CFA à l'époque. D'accord. Et on doit le faire imprimer par le journal Le Soleil.

  • Speaker #1

    Les coûts de production pour combien d'exemplaires ?

  • Speaker #0

    C'était 5 000 exemplaires, je crois. Ok. 5 000 exemplaires à 800 000 CFA.

  • Speaker #1

    Et pour que les gens comprennent bien, c'est 800 000 de l'époque, ce n'est pas 800 000 de maintenant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 800 000 de maintenant. Alors, avec Ismaël, on demande au soleil est-ce qu'on peut payer par chèque ? Ils disent oui. On n'a pas d'argent sur le compte. Mais j'ai dit Ismaël, allez, vas-y, on fait le chèque. On donne. Maintenant, le temps qu'Isaïe cherche le chèque. On dépose tout l'argent des revendus, des reventes, on dépose sur le compte. C'est comme ça qu'on sort le premier numéro de l'équipe. Premier exemplaire. Ça cartonne. Deuxième exemplaire. Amine Baké est championne du monde au championnat du monde d'Edmonton au Canada. Elle fait la une. Troisième, bam, le Sénégal s'est qualifié à la Coupe du monde.

  • Speaker #1

    Mais comment tu distribues les journaux ?

  • Speaker #0

    C'est ce que je t'ai dit, moi Ismaël, on fait la production, on fait la réalisation, on l'amène à l'imprimerie, on tire, on prend, on signe un truc avec ADP, on dépose un lot chez ADP, l'autre lot c'est nous-mêmes.

  • Speaker #1

    C'est vous qui allez le vendre ?

  • Speaker #0

    On va le distribuer, on va le vendre. Les matchs du Sénégal, je prends des jeunes de mon quartier sacré-cœur que j'amène et qui vont revendre le journal dans les tribunes. Impressionnant, belle expérience. Belle expérience. Le journal est très très bien accueilli. Il y a eu aujourd'hui des grandes plumes africaines qui ont signé dans mon journal. Il y a James Copnell qui aujourd'hui travaille pour la BBC, Ndiaye Sessambou qui est chez RFI, Ousmane Ndiaye qui était directeur de TV5 Afrique. Ce sont des journalistes qui sont passés à mon journal d'équipe à l'époque.

  • Speaker #1

    C'est incroyable et tu vois, moi je suis désolé de t'interrompre sur ça, mais c'est que... Tu sais, les gens aujourd'hui vont voir à Lugoloco, pour des gens qui vont découvrir, tu sais, les gens ont le raccourci facile. Et les gens, ils vont te voir, ils vont voir ta carrière, ils vont voir ce que... Ah, il a de la chance. Et tu vois, des exemples comme ça, de détermination, de croire en soi, de volonté, d'aller sur... On n'a pas d'argent, mais on le fait. On n'a pas de gens pour distribuer, on va distribuer nous-mêmes. De toujours trouver des solutions et d'avancer. d'écrire tous les articles tout seul.

  • Speaker #0

    Tout seul, on le lance. C'est un journal de 12 pages.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'ai demandé, il y a combien de pages ? Il y a 12 pages, tu imagines ?

  • Speaker #0

    12 pages que je remplissais avec des articles de très bonne qualité. Je faisais les interviews, je les décortiquais moi-même et tout. Mais voici aussi l'autre chose. Ce journal, l'équipe que je lance, en 2001, le Sénégal joue les préliminaires qualificatifs. pour la Coupe du Monde. De 2002, oui. Ils font 0-0 contre le Bénin, comme on appelle à Cotonou.

  • Speaker #1

    Toujours c'est béninois. Désolé, Karen. Désolé.

  • Speaker #0

    Et ils jouent ici, à Dakar, au Sade-le-Polse d'Acingor. C'est la première sélection de El Hadjou Diouf.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    J'ai lancé mon journal d'équipe. Il y a déjà deux numéros qui sont parus. Je suis en tribune de presse, assis avec un grand frère journaliste béninois. qui émerveille toute la tribune de presse, Félix Peperipe Sehunde, qui est devenu un très grand ami. Il fait le direct sur la radio béninoise de ce match-là. Et à côté de moi, il y a un journaliste européen. Je suis assis entre eux deux, à la tribune de presse. Pendant tout le match, je ne calcule pas le journaliste européen qui est à côté de moi et tout. Maintenant, on finit le match fini. Au fin de la partie, j'ai dit c'était un plaisir de lui serrer la main. Vous travaillez pour quel média ? Pour l'équipe. J'ai dit oui. Je dis, moi, j'ai un journaliste qui s'appelle l'équipe Serre. Je sors le journal, je le lui donne. C'était Franck Ramela.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Le journaliste français. Je le lui donne. Et puis, il regarde. Il dit, ouais, mais c'est bien fait et tout. Je lui dis, vous êtes ici ? Vous êtes à quel hôtel et tout ? Il me dit, je suis au Pullman. Je lui dis, demain, je passerai vous amener le premier numéro et je viendrai prendre des conseils, voir comment ça peut aider et tout. Monsieur Franck Ramela a changé ma vie dans les médias. C'était une rencontre. qui aujourd'hui a fait de moi ce que je suis devenu. Le seul fait d'avoir sorti mon journal, de lui avoir présenté, je vais le voir le lendemain au Pullman à son hôtel. Je m'annonce à la réception, il descend, je lui ramène l'autre exemplaire et tout. Et je lui dis, voici ce qu'on fait et tout. Et puis il me dit, ah tiens, je vais revenir au Sénégal. Parce que je cherche à faire un documentaire sur Patrick Vieira depuis six mois. Un reportage sur Vieira, ses origines sénégalaises et tout. Mais il y a une sorte de mur de silence qui s'oppose à moi. j'ai aucun contact, j'ai aucune... piste. Et comme ça, à l'audace, je lui dis, non, c'est pas grave. Moi, je te retrouve, je te trouve tous les contacts des gens de Vieira. Ça, c'est aucun problème, ça. Il me dit, tu es sûr ? Je dis, oui. On s'échange nos numéros, il rentre le lendemain. La vie, hein. Le lendemain, je suis assis, je dors chez moi, à Sacré-Cœur. J'ai un grand frère, Basdia, qui a un ami qui s'appelle Matar Koume. On partageait tous la même grand place, on buvait le thé ensemble et tout. Et je leur dis, ah moi, tiens, j'ai rencontré un journaliste français, il cherche les contacts de la famille de Vieira au Sénégal et tout. Et Matar Koume qui me dit, mais Vieira, c'est mon ami d'enfance, on a grandi ensemble. Je dis non, oui.

  • Speaker #1

    Tu mens.

  • Speaker #0

    Il me dit non, je te jure. Il me dit, ici à la rue, c'est Cap d'Arabie. Je dis oui, on m'a dit que c'est d'Arabie. Il dit, mais Vieira, on a grandi ensemble. Si tu viens, je te montre tout. et Matar commence à me donner tous les numéros de téléphone. Oh là là ! Le lendemain, je t'ai dit. Et donc moi, deux jours après, j'envoie tous les contacts à Pat Frankra. Mais là, il devient fou.

  • Speaker #1

    Il dit non, lui, il est sérieux.

  • Speaker #0

    Je lui donne son nom, l'oncle de Vieira, les amis d'enfance de Vieira, la maison où Vieira a grandi, là où il est né. Tout, tout, tout, tout. Il me dit, waouh.

  • Speaker #1

    Tu es efficace.

  • Speaker #0

    Je suis efficace. Il me dit, écoute, je montre tout ça, je fais le programme, je reviens. Et il revient deux, trois mois après. On fait tous les circuits ensemble. Je suis un peu le fixeur en fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un fixeur, je fais une sorte de fixeur. Et il a l'honnêteté de signer l'article en ajoutant mon nom parce qu'il dit c'est la contribution que je ramène qui lui permet de faire ce parti, de réaliser ce réel. Et imagine quoi, Olivier, je suis payé pour cette pige-là. C'est la première fois que j'ai compris que le journaliste pouvait faire vivre son nom. J'étais sur des salaires de 50 000 au Sénégal, je ne sais pas, à l'époque. 50 000, 20 000 et à la fin du mois le patron de presse donne 25 000 il te dit les 25 000 après on verra et donc tu t'imagines dans cette pige j'arrive à avoir il me fait gagner de l'argent et le moment où il part, il me dit mais tu es déjà venu en France ? J'ai dit non je suis jamais venu en France j'aimerais vraiment faire un stage à l'équipe Mais ici, quand j'avais eu le bac, je voulais partir, j'ai demandé le visa, on m'a refusé le visa et tout. Il m'a dit, ah oui, il n'y a pas de problème. Il rentre en France, il m'envoie une lettre d'invitation de stage de l'équipe, il me met un rapport avec le responsable sport de l'ambassade de France, ici à Dakar, qui était M. Benézé à l'époque, Jean-Pierre Benézé. Et Benézé aussi se prend d'affection pour moi, il lui explique un petit peu ce que je fais. Et Benézé a été entraîneur également, il avait détecté Sylvain Ndiaye. Il était entraîneur de foot à l'époque. Il s'est retrouvé dans ses pérégrinations. Il était instructeur FIFA. Il s'est retrouvé en poste à Dakar, à l'ambassade. Donc vous avez déjà des atomes crochus. Jean-Michel Benézi, on a des atomes crochus. Il m'aime bien et tout. Il m'invite chez lui. Je vais prendre le café et tout. Et je vais déposer mon visa. Grâce à lui, je trouve un rendez-vous. Je dois déposer le visa. Et le visa, il sort. et l'obtention du visa. Donc mon premier voyage en France c'est pour aller faire un stage à l'équipe.

  • Speaker #1

    Et la question que je voulais juste te poser, est-ce que ce monsieur de l'équipe il sait que c'est toi qui écris tous les articles ou tu l'as pas dit ?

  • Speaker #0

    Non je l'ai pas dit. Donc en plus... À Franck Ramella je l'ai pas dit. Si après plus tard parce qu'on est devenus très proches, très amis et tout.

  • Speaker #1

    Mais sur le coup il sait pas que c'est toi en plus.

  • Speaker #0

    Mais je vais en France, je vais faire le stage et le Sénégal tombe dans le même groupe que la France. Bah oui, bah oui. Et du coup, puisque le Sénégal est adversaire de la France pour la Coupe du Monde, il me propose déjà à Abidjan d'être le correspondant de l'équipe ici. Je deviens correspondant de l'équipe, c'est comme ça que je deviens correspondant de l'équipe. L'équipe est France Foot, appartenant aux mêmes médias. Quelques temps après... Un autre de France Football vient à Dakar pour faire un reportage sur le football au Sénégal en général, sur Fadiga, Bruno Metsu, El Hachduf et tout. On doit aller à Thiers, c'est qui ? C'est Pascal Ferré, qui a fini directeur de France Football. Pascal Ferré vient, Franck lui donne mon contact, Pascal arrive à Dakar, on est ensemble, on fait ensemble tout le travail également de médias, une semaine, dix jours à Dakar, on parcourt tout le Sénégal pour parler du football. Pascal rentre en France, il est tout aussi satisfait, il me propose aussi d'être le correspondant en même temps aussi de France Football. C'est comme ça que je suis déjà correspondant de l'équipe et de France Football. Et la Cannes, on est en fin 2001, 2002 arrive, on va à la Cannes, au Mali.

  • Speaker #1

    Au Mali, sacré Cannes, qu'on a toujours dans la gorge.

  • Speaker #0

    En temps, Franck Ramela donne mon contact à Hervé Penault et à Sébastien Tarrago, qui sont aussi deux journalistes français, qui doivent venir couvrir la Cannes pour l'équipe. D'accord. J'arrive, je rencontre Hervé et avec Seb Tarrago, ça se passe super bien, on est tout le temps ensemble et tout, la Cannes se passe super bien. Un jour, je tombe sur un journaliste français, à la veille du match du Sénégal, qui est Gilbert Bribois, de l'RMC, qui m'interviewe. Il sort son agra, il fait le truc, il tend le micro, il me pose des questions, je reprends. J'ai fini, il m'a dit, vous êtes sûr ? Vous dites que vous êtes journaliste sportif ? Et presse écrite, j'ai dit oui. Il m'a dit, non, je pense que tu es fait pour la radio. Tu devrais faire de la radio. J'ai dit, ah bon ? Il m'a dit oui. Et Bribois... parle de moi entre collègues français entre eux et certainement il se retrouve le soir pour dîner il leur dit ouais je rencontre un jeune journaliste sénégalais très très bon il parle de moi le lendemain albert carpentier qui travaille pour europe 1 m'invite sur son émission incroyable je fais dans la même semaine rmc europe 1 rt RTL, France Bleu, parce que mon nom, les gars commencent à se dire, à parler de moi, en fait. Et chacun veut m'inviter sur ses émissions, parce qu'ils disent, je suis un sacré client, je donne de bons biscuits, je connais l'histoire des joueurs.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça que j'allais dire. Moi, je pense qu'il y a le côté, il voit que tu es un homme de médias, tu as l'expérience Ils voient que tu as la connaissance. C'est ça. Parce qu'il ne faut pas que les gens oublient qu'ils nous écoutent ou qu'ils nous regardent. C'est que le jeune Aliu est déjà imprégné de foot. C'est ça. Il connaît tous les noms des joueurs. C'est exactement ça. Et souvent, ces journalistes français ne connaissent pas l'histoire de ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas d'anecdotes sur ces joueurs.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Et toi, tu leur donnes en gros tout ce savoir, toute cette connaissance du football africain.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est comme ça que je me retrouve. Gilbert Bribois repart en France il parle de moi aussi en interne à la rédaction et du jour au lendemain il m'a dit tu ne veux pas être notre correspondant à Dakar parce que le Sénégal est dans le même groupe que truc je dis avec plaisir et RMC c'est le moment c'est le début d'RMC ils ont une émission phare qui s'appelle Mondial Foot où il y a des grosses voix Jean-Michel Larquet Fred Hermel Treni Jean-Philippe Rességuier François Pessenti Laurence Gourmelon les plus grosses voix Du football français. Sur RMC. C'est comme ça que je me retrouve premier africain sur les antennes d'RMC. Tous les dimanches, j'interviens sur RMC.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Je signe dans l'équipe, je signe dans France Football, j'interviens sur RMC, je commence à travailler pour ces grands médias français, tout simplement parce que le hasard du calendrier a voulu mettre le Sénégal sur la route de la France. Je deviens correspondant de ces journaux et ça me fait vivre. Je gagne mon premier million avec ça. C'est-à-dire, c'est là où je réalise. La première fois qu'on me fait le virement, après la Cannes au Mali, l'équipe me demande mes coordonnées bancaires. RMC me demande mes coordonnées bancaires pour me payer tout. On me transfère mon argent. J'ai plus d'un million.

  • Speaker #1

    Je suis de vieux fou.

  • Speaker #0

    Et j'ai dit, mais ce n'est pas possible. Donc, le journaliste peut rapporter un million à quelqu'un.

  • Speaker #1

    En si peu de temps.

  • Speaker #0

    En si peu de temps. Mais c'est le destin. C'était mon destin. C'était écrit.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le destin. et clairement parce que le... Tu ne saisis pas ta chance de remettre ton journal que tu as fait à ce journaliste français quand tu as l'occasion ? Tout peut changer, toute l'histoire peut changer.

  • Speaker #0

    Tout change. Et l'équipe et France Foot étant des références en France, tel qu'un journaliste français, que ce soit télé, radio, presse écrite, doit venir en France, je ne sais pas comment il s'arrange, il arrive à avoir mon numéro, mon contact. Il m'appelle, je fais le travail de fixer. C'est comme ça que je reçois David Astorga. qui venaient pour Eurosport à l'époque. Aujourd'hui, on est très amis. Je reçois Romain Delbello pour RF1, pour TF1. À l'époque, ici, on travaillait ensemble. Donc, je deviens une sorte de fixeur pour tous les médias français.

  • Speaker #1

    Tu es une référence.

  • Speaker #0

    Je deviens une référence.

  • Speaker #1

    Parce que tu délivres aussi le travail qu'il faut derrière.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ça qui mouve aussi le réseau. Bien sûr. Ça mouve tout le réseau de la presse française. Sportive, la presse française, sportive en même temps. Et par ricochet, je commence à être le correspondant aussi de TV5 Monde. Et je suis carrément envoyé spécial de TV5 sur les différentes cannes. Parce que TV5 n'a pas assez de moyens pour envoyer pendant un mois, six mois, des journalistes. Donc je vais à Paris, je vais me présenter, je dis, je vais faire la canne. Je sais que vous n'avez pas d'envoyé spécial, mais je peux vous faire des envois à partir de Paris, des stand-up. Ils me donnent un micro, le logo TV5, je voyage avec. Je deviens correspondant de TV5.

  • Speaker #1

    Mais tu repars encore au culot au TV5.

  • Speaker #0

    Je repars encore au culot à TV5.

  • Speaker #1

    C'est ça que les gens que je veux qu'ils retiennent.

  • Speaker #0

    Après ?

  • Speaker #1

    tes opportunités ne viennent pas que par hasard. Tu vas les chercher, tu vas les créer.

  • Speaker #0

    Oui, je vais les chercher, je vais les créer. Et après TV5, je fais TV5, je réalise, je produis une première fois pour TV5. Je cherche un caméraman, on filme et tout, je pose ma voix et tout, on en voit. TV5 payait à l'époque 450 euros la minute. Et ils me commandaient des sujets de 1 minute 30. La seconde en termes est payée. Si tu fais un sujet de 1 minute 2, même tu es payé. Une minute, deux secondes, tu es payé deux minutes. Je fais... Comment je dis ? Il y a de l'argent ici.

  • Speaker #1

    Parce que c'est ça le nerf de la guerre.

  • Speaker #0

    On va créer. Et chemin faisant, Canal Plus se lance et se découvre une vocation africaine. Il lance Talent d'Afrique. Est-ce que tu sais que c'est moi qui ai constitué la première équipe de correspondants de Talent d'Afrique ?

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Ils ont tous travaillé. En tant que j'ai créé ma boîte, je crée Goal Communication. J'ai dit maintenant, je suis producteur, j'ai dit à Canal, vous venez de commencer, vous avez une émission qui s'appelle Talents d'Afrique, moi j'ai la possibilité de vous mettre des correspondants dans chacune des capitales africaines. Aujourd'hui, Charles Mbuya, Moussavou, Bia, comment il s'appelle, t'as des noms, Koku, ce sont des gens qui ont travaillé leur première expérience sur Canal à travers ma boîte. C'était des correspondants à Ouagadougou, à Lomé. À Kinshasa, à Dakar, c'est moi qui mets en place ce premier réseau avec Agathe Ponant à l'époque, qui était chargée de prod. C'est comme ça que je me retrouve à produire pour Canal+, dans l'émission Talents d'Afrique, à travers ma boîte.

  • Speaker #1

    Incroyable, le parcours il est incroyable.

  • Speaker #0

    En temps, j'ai profité de mon expérience au Nigeria plus tard pour améliorer mon anglais et tout. Je commence à travailler pour la BBC, consultant pour la BBC sur les émissions parce que je parle anglais également. Je fais des commentateurs en live en français et en anglais pour la BBC pendant la Cannes de la Guinée-Côte d'Orient en 2015. La première Guinée-Gamon 2012, la Cannes de Guinée 2012, je suis commentateur carrément. J'ai fait des matchs comme consultant pour la BBC en français, aussi bien en français qu'en anglais. Emmanuel Coste avec tous les autres.

  • Speaker #1

    Donc tu présentes le match en anglais ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je suis commentateur, je suis consultant en anglais. Il y a un commentateur et je suis son binôme et je le fais en anglais parce qu'en temps, j'ai appris à améliorer mon anglais et je n'ai jamais fait de cours d'anglais spécifiques. J'ai profité de mes différents séjours dans les pays anglophones pour améliorer mon anglais. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je fais même de la traduction. Il m'arrive d'être le traducteur du président de la CAF à des conférences de presse en traduisant les mots de l'anglais au français. Pour vous dire à cœur vaillant, rien d'impossible en fait. Et j'ai une propension à beaucoup assimiler les langues. J'assimile très, très vite les langues, en fait. C'est peut-être mes origines peules qui le font ou la langue peule que j'ai maniée. Mais j'ai cette propension-là à assimiler assez vite les langues ou en tout cas à les apprendre assez vite. Aujourd'hui, je suis parfaitement bilingue. Je m'exprime aussi bien en français qu'en anglais. Je crie, je lis, je traduis. Et c'est comme ça que je commence à produire aussi pour France. Et toutes les portes s'ouvrent après. Je deviens correspondant d'un journal japonais qui s'appelait Weekly Digest Sports.

  • Speaker #1

    Un journal japonais ?

  • Speaker #0

    Japonais, Weekly Digest Sports. J'ai été leur correspondant pendant plusieurs années. Ouais. BBC, TV5. Et après, je commence à écrire pour le site de la CAF.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Je fais le site de la CAF et on est vers 2006, les éminatoires de la Coupe du Monde arrivent. Je deviens également éditeur sur le site de la FIFA, FIFA World Cup. Je m'occupe de l'équipe du Togo, l'équipe de Côte d'Ivoire et l'équipe du Ghana. Les trois équipes africaines qui étaient qualifiées à cette Coupe du Monde 2006. Et le premier article que je fais sur le site de la FIFA, et bien évidemment, je rends hommage à ma légende Youssouf Ofana.

  • Speaker #1

    Tu reviens aux origines.

  • Speaker #0

    Je reviens aux origines. Je pars, le fameux match Côte d'Ivoire-Cameroun, où le Cameroun les gagne chez eux trois, où font dormir les Ivoiriens à 17h. C'était le 4 septembre 2005. C'est la date de mon retour en Côte d'Ivoire, 18 ans après que je sois parti. J'ai quitté la Côte d'Ivoire le 16 septembre 1986 pour venir au Sénégal. J'y suis retourné le 4 septembre encore. Le jour où je partais de la Côte d'Ivoire, il y avait un match éliminatoire, Coupe du Monde, Côte d'Ivoire, Ghana. Moi, j'étais dans l'avion. C'était un vol Nigeria Airways qui me ramenait à Dakar. Et le 4 septembre 2005, il y a ce fameux match où je travaillais au Nigeria et je viens... couvrir le match pour FIFA.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    FIFA World Cup.com.

  • Speaker #1

    L'histoire est incroyable.

  • Speaker #0

    Je rencontre Henri Michel. Une anecdote, j'arrive à l'hôtel, je me fais virer de l'hôtel. Pourquoi ? Alors, Felsi Didialo, qui était à l'époque l'intendant de l'équipe de Côte d'Ivoire, trouve que quand je suis arrivé, j'ai monté un petit studio dans la chambre parce que je faisais de la production avec un ami nigérien aussi, Tunde Adelakoun. On monte notre petit studio, on fait venir quelques joueurs pour les interviewer. Il apprend. À l'hôtel du Golfe, ils demandent manu militari qu'on soit expulsé de l'hôtel.

  • Speaker #1

    Parce que vous faisiez des interviews de la chambre ?

  • Speaker #0

    On a pris une chambre à notre nom qu'on payait et tout. Et on avait ce rapport. Moi, j'allais chercher les joueurs, je les amenais. Ils se posaient pour nous faire des interviews. Et je me suis fait... Ils nous ont fait virer de l'hôtel. Ils nous ont fait virer de l'hôtel. On s'est fait rembourser la chambre. On est partis prendre un autre hôtel. Et plus tard, Sidi Diallo est devenu mon ami. On a rigolé un peu à son âme aujourd'hui parce que ça a été un grand dirigeant du football ivoirien. Il a gagné la canne avec eux. Et voilà, je travaille au Nigeria. Après, je reviens au Sénégal. Je commence à travailler pour allafrica.com, qui est le premier site internet d'information sur l'Afrique. Je commence d'abord aux headquarters à Washington. Je bosse à Washington pendant huit mois. Ensuite, j'ouvre le bureau de l'Africa de Lagos au Nigeria. Après, j'ouvre celui de Dakar. Je reviens à Dakar en ouvrant le bureau de l'Africa. Et puis en 2008, je décide, allez, c'est bon de travailler désormais pour moi-même. À ton compte. Parce que je trouve qu'en travaillant pour moi-même, j'ai plus de liberté pour faire mes voyages. Je n'ai pas besoin d'une autorisation préalable pour aller travailler et tout. Et j'ai gagné plus. Je trouvais que je gagnais plus d'argent. Je travaillais moins et je gagnais plus d'argent. Donc, je suis resté dans cette veine. Après, je me suis laissé à l'entrepreneuriat. Je créais des entreprises. Je commençais à parcourir le monde, à croiser sur mon chemin des joueurs qui m'ont fait rêver, des grandes légendes et créer, nouer des amitiés. Et de telle sorte qu'à un moment donné, je me rends compte, je me dis waouh, je m'arrête, je me dis waouh. En fait, ce que j'ai réussi, c'est de pouvoir créer un réseau autour des dirigeants du football africain, des légendes du football africain et des médias du sport du football africain. C'est tout l'écosystème.

  • Speaker #1

    Ah non, vraiment, c'est tout l'écosystème. Et c'est ça que j'allais demander. Et plus tard,

  • Speaker #0

    en développant maintenant avec les annonceurs potentiels.

  • Speaker #1

    Ce que j'allais demander, c'est ça. Est-ce que tu as des moments où tu arrives à réaliser... Tout ce que tu vis ou tout ce que tu as vécu, parce que j'ai l'impression qu'il se passe tellement de choses et ça va tellement vite.

  • Speaker #0

    Ça va trop vite, ça se passe tellement...

  • Speaker #1

    Est-ce que le passionné de foot, parce que tu restes quand même un passionné de foot...

  • Speaker #0

    Je suis encore un gamin devant le football. Est-ce que tu arrives à rester... Oui, j'arrive à rester zen, parce que pour la bonne et simple raison que je me dis, c'est vrai, j'ai peut-être du mérite, mais c'est Allah.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    franchement,

  • Speaker #1

    il y a une part de destin et il y a une part de travail.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de part de travail, beaucoup de part de sacrifice, mais je remets tout entre les mains d'Allah. Tout est de sa volonté. Ce que j'ai dit aux gens, c'est mon intime conviction, tout ce que j'ai dans la vie, ou tout ce qui m'arrive dans la vie, est de la seule volonté d'Allah. C'est le maître de notre temps, de notre destin. C'est le commandeur de notre espace. Mais je le remercie, je lui rends grâce parce qu'il m'aurait tout donné à travers ma passion. C'est ça, j'ai la foi. Je crois dur comme fer. Je ne suis peut-être pas le plus méritant, mais il m'a donné ce qu'il n'a peut-être pas donné à beaucoup de jeunes de mon âge ou qui ont fait le même métier que moi. Et ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il t'a donné un talent. Il t'a donné ce talent-là, mais tu as su aussi...

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    Foncez ! Parce que moi c'est ce que je retiens de la discussion, c'est que tu n'as pas d'opportunité pour faire un média, mais tu crées quand même un média. Tu rencontres un journaliste français, tu ne sais pas c'est qui, tu entends qu'il est de l'équipe, tu sautes sur l'occasion. Tu as un événement football qui arrive, tu vas voir TV5, tu leur dis, moi j'ai ça pour vous.

  • Speaker #0

    Et tu sais pourquoi je dis ça ? Parce qu'ils me mettent toujours au bon moment et au bon endroit. Et avec la bonne personne.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je travaillais avec... Mais aujourd'hui je parle à tout le monde. Sur le football mondial, oui, j'ai croisé aussi des grands décideurs du football mondial. J'ai croisé toutes les légendes du football mondial. Mais aujourd'hui, des footballeurs qui m'ont fait rêver et que j'ai admiré quand ils étaient footballeurs sont mes amis, avec qui je fais des jokes les plus drôles, avec qui je partage des moments. Aujourd'hui, il y a deux semaines, j'étais avec Claude Makelele.

  • Speaker #1

    Le grand Claude Makelele.

  • Speaker #0

    Le Claude. Je lui rappelle, j'ai dit, Claude, je te découvre pour la première fois au FC Nantes. Tu joues sur les côtés, dans un match où tu remplaces Thierno Youm. À l'époque, la télévision sénégalaise, RTS, diffusait les matchs du championnat de France. Il me dit « Ah ouais, tu te souviens ? » J'ai dit « Ouais, ouais, je me souviens » . Il me raconte, il me parle de ses relations avec Thierno Youm à l'époque, qui aujourd'hui aussi est un grand frère. Et c'est des gens, j'étais gamin quand ceux-là jouaient. Et je les adorais. Eric Cantona vient au Sénégal, fait un voyage parce qu'il doit produire une émission,

  • Speaker #1

    ce sport,

  • Speaker #0

    ce Eric Cantona, himself. Et Eric vient chez moi, rentre dans ma maison, se pose dans mon salon avec son grand frère. J'en profite d'ailleurs pour lui présenter mes condoléances parce qu'ils ont perdu leur maman il y a à peu près une dizaine de jours, deux semaines. Ils sont posés chez moi, Eric Cantona, himself. Un joueur que j'ai kiffé. Tu vois ce que je veux dire ? Et on discute, au bout d'une heure de discussion, il m'a dit « Waouh ! » Lui-même, il est impressionné. J'ai dit « Mais c'est pas possible, je ne peux pas impressionner Eric Anton à moi. » Il est impressionné par mes connaissances de l'Afrique et mes connaissances du football. C'est ce que j'allais dire. C'est une passion qu'il lit autour de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire. Parce que moi, tu vois, ce qui m'impressionne depuis tout à l'heure quand on discute ensemble, c'est de voir la faculté, la capacité que tu as de te souvenir des noms, des dates, des lieux. Je pense que c'est aussi un de tes talents. C'est cette capacité de mémorisation et de pouvoir, tu vois, tu es capable de dire le premier match où tu as vu Claude Makelele jouer, de savoir qui l'a remplacé, quelle position il était. Tu peux être passionné de football, mais combien de gens vont se souvenir de ça ?

  • Speaker #0

    Tout ça, c'est enfoui dans ma tête. Je regarde mon premier match de Coupe d'Afrique des Nations en live en 1984. Ça fait combien d'années ? 84 et maintenant 41 ans aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et tu t'en souviens comme si c'était hier ?

  • Speaker #0

    Comme si c'était hier. Parce que le jour de la finale, le président Félix Feuboyny décide d'offrir l'entrée gratuite. La Côte d'Ivoire étant éliminée, la finale se joue entre le Cameroun et le Nigeria.

  • Speaker #1

    Et pour remplir le stade, il dit ?

  • Speaker #0

    Pour remplir le stade, il dit, c'est gratuit, je suis à Kumasi, je file, je prends le bus 32, j'arrive au stade, au Feuboyny, je vais au stade, je m'assois.

  • Speaker #1

    Et tu m'assistes à une finale de l'acte ?

  • Speaker #0

    Je m'assiste à une finale. Dès que je rentre, je vois Joseph Antoine Bell au rond central, en train de se chauffer en faisant des arabesques avec le ballon. J'ai dit mais comment il arrive à faire ça ? Et Jojo, je lui raconte ça. Jojo me dit mais merde, je comprends. Je me disais avant ce petit, il fait chier. Partout, je le vois. Ah, je comprends. Il dit à lui, mais non, je comprends. Pourquoi ? Je pensais que tu étais juste un casse-couilles, tu fatigais et tout, mais ça, tu étais passionné en fait. Et c'est la première fois que je vois Jojo Jojo, aujourd'hui c'est un grand frère. Roger Mila, j'ai contribué à organiser le jubilé des 70 ans de Roger Mila. Il m'a invité, je suis parti à Yaoundé. Roger, tu imagines ce qu'il représente Roger Mila ?

  • Speaker #1

    En plus toi t'es fan du PSG.

  • Speaker #0

    Roger Mila c'est autre chose, c'est une légende vivante du football. Quand je vais au Ghana, je vais chez Abedi Pelé. Je vais rendre visite à Abedi Pelé chez lui à la maison. Maestro, je l'appelle Maestro.

  • Speaker #1

    Les gens qui t'ont fait vibrer petit.

  • Speaker #0

    Oui, qui m'ont fait vibrer petit sont aujourd'hui mes amis. Quand j'ai un Maestro, dès que j'ai dit Maestro, je dis, ah, alliou, parce que j'adore l'appeler Maestro parce que c'est un Maestro. Ça fait chaud au cœur pour le supporter parisien que je suis. Parce qu'Abedi, c'est le grand frère. Anthony Bafo, on se parle régulièrement. J'étais avec Jérémy Njitap il n'y a pas longtemps. Sam, Pichichi. Samia Leto, je le découvre à la Cannes 2002. Il vient avec beaucoup d'assurance, beaucoup de classe. Il est jeune. Il y a Puma qui fait une conférence de presse avec tout le monde ensemble. Les trois pays qui sponsorisent, Cameroun, Égypte et le troisième pays, je crois, c'était peut-être la Côte d'Ivoire, je ne sais pas qui. Sam, il arrive, il joue encore à Mallorque, mais plein d'assurance. Le gars, il parle, j'ai dit, ouais, j'aime les joueurs comme ça. Parce que j'ai toujours aimé les joueurs qui s'affirment. qui croient en leur talent et qui ont du culot et en plus il avait du talent je voyais ça déjà et c'est pour ça que je n'ai pas été surpris par le parcours de la carrière qu'il est en train d'avoir aujourd'hui Didier pareil quand je rencontre Didier la première fois que je rencontre Didier c'est dans un aéroport le Sénégal va jouer un match amical contre la Tunisie je suis avec un ami qui travaille chez Air France, on est en transit à Paris On voit les éleveurs de l'équipe de Côte d'Ivoire qui sont en train de partir à Abidjan et aussi jouer un match amical. Je trouve Didier assis par terre à l'aéroport Charles de Gaulle. Il jouait à Le Mans à l'époque avec les cheveux frisés. Je viens vers lui, ça va c'est Didier Drogba. C'est bien ce que vous faites en ce moment, vous allez où ? Il me raconte, reste sans discute. 10, 15, 20 minutes et après chacun prend son vol et on est parti. Je le retrouve après, au gré des matchs, on se rencontre, je le vois, on l'appelle Daizoko. Jusqu'au jour où il m'invite également chez lui, par le trichement de son agent Tierno Seydi, je me retrouve à la table de Didier Drogois, chez lui, à la maison. Et on parle. Le jour où il est fait ambassadeur de la Ligue 1, il me dit, Aliou, je vais être fait ambassadeur de la Ligue 1, j'aimerais bien que tu sois là. Je vais à la place Beauveux, là-bas, au siège de la LFP. Je suis avec Didier. Et on discute, on parle de tout, on parle de rien. Yaya Touré, pareil. Wanko Kanu est venu chez moi à la maison. JJ, je vois JJ, je dis JJ, you play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. Je lui rappelle les chansons que les fans chansaient pour lui. JJ, I go give you my sister. JJ, I go give... Elle dit, ah, ah, Oga, you so much. You play football like a computer. Pa, pa, pa, pa. What a player. A Mokashi, Daniel. Quand je l'appelle Daniel Amokashi, il dit non, that's not my name, call my correct name. Et là je dis, Daniel fucking Amokashi, yes, that's my name. Tu vois, des gens qui m'ont fait rêver, Wanko Kanu, Kalusha Boalia, JJ Ausha, Daniel Amokashi, c'est des joueurs qui ont marqué le football africain, Didier Drogba, Samuel Eto'o, Seydou Keïta. Je suis parti à la mecque avec Seydou Keïta. On a fait la ombre ensemble. Quand je vais au Mali, c'est Sidiou qui vient me chercher. Il m'a même visité son usine, ses installations. Momo Sisoko. Aujourd'hui, c'est un frère. Et Sidiou Emmanuel Adebayor. C'est des frères.

  • Speaker #1

    Mais je pense que justement, tous ces joueurs-là te donnent ce respect, pour moi en tout cas, parce qu'il y a plusieurs choses. C'est un... Il voit que tu n'es peut-être pas sur le terrain, mais tu as autant de connaissances de football que ça. Ça, il respecte.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Deux, à ce moment-là, je pense que tu es peut-être un des seuls journalistes qui les met en lumière sur le continent.

  • Speaker #0

    Exactement. Et sur les médias internationaux.

  • Speaker #1

    Sur les médias internationaux. C'est pas faux. Qui prend leur défense. C'est pas faux. Souvent quand des médias peuvent être très critiques envers eux. C'est pas faux. Surtout parce que c'est des joueurs étrangers. C'est pas faux. Donc tu vas au charbon pour eux.

  • Speaker #0

    Au charbon pour eux. Et souvent pour d'autres, j'ai trouvé des opportunités filles de business. Tu leur proposes ? Des choses qui les ont permis d'avoir, de gagner des choses. Et c'est pareil, les joueurs sénégalais, ça, j'en parle pas. Un joueur, Djoman Sy Kamara, je l'ai accompagné toute sa carrière. Il raconte l'article qu'on fait sur lui, ce Kamara est un cas. Jusqu'au jour où je rencontre son père, sa mère, je suis le maire du mariage de Djoman Sy Kamara. On est à Rome, avec ses amis d'enfance, sa famille, ses intimes, ses proches. Il me donne l'honneur. de célébrer son mariage avec son épouse Fadila John Mancini, c'est le petit frère que j'ai accompagné pendant toute sa carrière. On est partis partout ensemble. Quand il a joué en Turquie à Eskechir, quand il a joué au Celtic Glasgow, quand il a joué à Fulham, à Leicester, partout. Partout, jusqu'au jour d'aujourd'hui, quand il décide de faire un pas. de créer son académie. On fait la réflexion ensemble sur le nom à donner à AFE. Aujourd'hui, quand il décide d'être consultant média pour Canal, je le pousse et tout. Joe, c'est la famille. C'est mon frère. Je ne parle pas de Diouf, Fadiga, Alassandour aujourd'hui qui est quasiment mon associé, Salif Diaw, quelqu'un avec qui je discute beaucoup, on échange beaucoup. Et même avant eux aussi, les joueurs d'avant, Mamadou Diallo, Seybani, Moussa Abadian, c'est des légendes africaines, Jules Bocandé, Feu Bocandé. Aujourd'hui je suis en contact avec la famille de Jules, son épouse est quasiment une sœur, ses enfants je connais très bien. Pareil, Thierry Neuilloum, Omar Gheysen, Pape Fall, l'équipe de 86. c'est des gens avec qui aujourd'hui j'interagis et avec qui je suis en contact y compris la génération actuelle aujourd'hui, je travaille beaucoup avec Khalid Koulibaly que je conseille beaucoup que j'accompagne Ismaël Jacobs, des jeunes joueurs qui sont là mais avec qui je... parce que quand je suis rentré également dans la tanière comme chargé de com pendant la dernière coupe du monde au Qatar ça m'a rapproché aussi de certains joueurs et c'est pas seulement des joueurs sénégalais Je suis Franck. caissier et aujourd'hui je travaille avec Serou Girassi, lui qui est la valeur la plus sûre du football africain aujourd'hui c'est le visage le plus en avant, il a fini meilleur buteur de la Champions League de l'année dernière super attaquant, garçon pétri de qualité, qui veut mieux investir sur l'Afrique, qui veut accompagner je l'ai accompagné, aidé à créer son ONG, Africa New Rondement qui veut de l'entraide en Diahanke, parce qu'il est Diahanke d'ethnie Merci. Et c'est un garçon que j'accompagne aujourd'hui en Guinée, à Conakry. Pareil en Côte d'Ivoire, je discute beaucoup avec Franck Kessier, partout, tous les anciens légendes nigériennes, Lucas Radebe, c'est la famille, Joseph Yobo, feu Yerachidi Yekini, avant qu'il décède, je l'avais interviewé, on avait fait des grandes interviews ensemble. Je parcourais le continent à la rencontre des fils du continent, qui ont marqué notre football, qui ont marqué notre époque, qui ont fait bouger les lignes sur notre football. Pareil chez les techniciens aussi, les entraîneurs, j'en connais, algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, partout.

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'allais te demander, c'est parce que justement, tu as vécu toutes ces vies, parce que finalement, ce n'est pas une vie que tu vis. J'ai l'impression que tu vis...

  • Speaker #0

    Dans le foot, j'ai vécu plus de mille vies. Plusieurs vies. Ça, on peut le dire, oui.

  • Speaker #1

    En tant que supporter de l'équipe du Sénégal, il y a déjà cette période justement de 2001-2002. Comment tu la vis toi en tant que... parce que tu as deux entités dans ta tête. Tu as le journaliste qui vit cette période là, tu as le fan de foot qui vit cette période là et tu es au cœur de l'action.

  • Speaker #0

    Et mieux, et c'est vraiment Olivier merci pour ça parce que tu me donnes l'occasion de dire merci à une personne. Parce que grâce à cette personne, j'ai vécu cette Coupe du Monde de 2002. Parce que tout simplement, à l'époque, je détenais le seul média sportif, mais j'avais été injustement mis de côté par notre association parce que je n'avais pas d'accréditation média à l'époque pour aller faire la Coupe du Monde 2002.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je n'avais pas eu d'accréditation du Sénégal parce qu'il y a 20 journalistes. Le Sénégal a 20 accréditations, mais l'association de la presse qui gérait à l'époque avec la FIFA n'en attribuait que 18.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À l'époque, j'ai le seul journal sportif du pays. Je ne suis pas accrédité. Alors, la fille du président de l'époque... Madame Singeli Watt, parce que vous me donnez l'occasion vraiment de lui dire merci. Merci, merci, merci, merci pour tout. Parce que c'est grâce à elle que je vis cette Coupe du Monde. D'accord. Parce que tout simplement, Singeli m'avait vu à l'œuvre pendant la Cannes 2002 au Mali. Ce que je n'ai pas dit, il y a une équipe de Arte, la chaîne de télévision documentaire franco-allemande, qui fait un documentaire carrément sur moi. Waouh ! Ils me prennent ici, ils me suivent à Dakar, au studio de Nostalgie, sur le terrain, chez moi à la maison. Ils m'accompagnent avec ça jusqu'au Mali. L'équipe de caméra me suit au Mali, suit mon quotidien, vient me filmer chez mon oncle malien, le docteur Mamadou El-Bechir Gologo, qui est le premier ministre de l'information du Mali, après l'indépendance, qui est un cousin à mon père. Quand j'arrive au Mali, je ne sais pas où aller, c'est là-bas que je vais habiter chez mon oncle. Donc l'équipe de Arte me suit là-bas. Et le jour du premier match du Sénégal, l'équipe de Arte me suit avec trois caméras. Ok. J'arrive, la tribune de presse est à côté de la tribune des officiels, tout le monde me regarde.

  • Speaker #1

    Tout le monde te voit arriver avec des staffs.

  • Speaker #0

    Avec des caméras autour de moi, des micros et tout, ils voient des Européens partout qui suivent et qui sont en train de faire le documentaire. Cindy Eliassi est à la tribune officielle, elle voit, je lui fais un coucou de là-bas, ça va, parce qu'on s'était connus au coup d'envoi du Tour du Sénégal devant le Palais de la République. À l'époque, elle était à fond dans le sport. Donc on fait ça, je deviens amie avec Cindy Eli, on s'échange nos numéros, on se parle de temps en temps. Et un jour, elle a besoin d'images sur l'équipe du Sénégal qu'elle ne trouve pas. Alors, j'avais l'habitude, quand j'allais au Cannes, c'était l'époque des VHS. Les vidéos, j'achetais des VHS vierges. Je demandais à mon frère tout le temps de m'enregistrer des matchs du Sénégal.

  • Speaker #1

    Effectivement.

  • Speaker #0

    Parce que j'aimais bien, à mon retour de Cannes, de bien suivre les matchs en colère, regarder à nouveau. Parce que quand tu es dans le feu de l'action en tant que journaliste et tout, il y a plein de choses que tu rates. Mon frère m'a enregistré tous les matchs du Sénégal via Canal et on me branchait le VHS. J'achetais les cassettes vierges et j'enregistrais tous les matchs. J'ai signé l'île un jour, quelques jours avant la Coupe du Monde. Elle m'a dit « tiens, je cherche des images de l'équipe du Sénégal. » Je n'arrive pas à en trouver du tout. J'ai appelé à la RTS, mais c'est un peu compliqué. Je lui ai dit « écoute, je les ai, j'ai tous les matchs. » J'enregistre d'habitude tous les matchs du Sénégal. Mais là, je ne suis pas à Dakar. Je suis en train de partir à Richard Toll. Suite à la possibilité d'envoyer quelqu'un pour aller chercher, je peux demander à mes frères de te l'amener. Sauf que j'habite à Yamouguen, au fin fond de la banlieue, dans le quartier de Darurahman, chez mes parents. Je ne suis pas sûr que Sinyeli... Aurait pu débarquer. Aurait pu débarquer ou se retrouver là-bas. Je lui dis non. Ce qu'on va faire, je travaillais aussi déjà pour la maire de la ville, qui était Mme Feu Adyaratou Dabassibi, une maman aussi pour moi. qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière. J'ai dit, si tu as un motard envoyé, dis-lui de demander la maison de la mère de Jamugensi Kapmao, Madame Adyaratu Dabasibi. Je demande à mon frère d'amener tout de suite les VHS là-bas. Donc mon frère récupère les VHS, il les amène chez la mère. C'est-à-dire qu'il va y avoir un motard qui vient chercher les cassettes VHS et qui les ramène, qui les récupère. Moi, tranquillement, je suis dessus de ne pas avoir d'accréditation. Et puis, mon père voit que je suis triste, en fait. Il me dit, qu'est-ce qui se passe ? Je dis, c'est dommage, je rêvais d'aller à la Coupe du Monde, mais finalement, je n'irai pas. Parce que je n'ai pas trouvé d'accréditation.

  • Speaker #1

    Alors qu'on rappelle qu'à ce moment-là, tu as ton magazine.

  • Speaker #0

    Je suis le seul qui a un journal sportif sénégalais. Je vis ça comme une injustice. Mais je garde la foi. J'accompagne un ami d'enfance avec qui j'étais au collège, Abdukhadim Sam. Il revient des États-Unis, il a sa belle voiture, il veut aller à Richatol voir quelqu'un. Ils m'ont dit, on y va ensemble. Pour m'évacuer, j'ai dit, bon, j'y vais. Je vais avec lui à Richardol. Sauf que je parlais à mon père, je lui ai dit, ouais, les trucs sont envoyés. Mon père m'a dit, écoute, si les bénédictions peuvent faire quelque chose, tu as ma bénédiction pour aller à la Coupe du Monde et tu iras à la Coupe du Monde. En interne, j'ai dit, mon père, qu'est-ce qu'il raconte le vieux, lui aussi. Comment je vais y aller ? Les gars, ils partent dimanche. On est jédis. ce que je te dis les gars vous devez voyager dimanche soir Donc, je pars. Je suis à Richatol le soir. J'appelle Signélie pour vérifier si elle a reçu les VHS et tout. Elle me dit oui, c'est bon, merci et tout, c'est gentil. Elle me dit tu vas à la Coupe du Monde, toi ? J'ai dit non, j'ai pas eu d'accréditation. Donc, je n'irai pas. Sauf que le chef de l'État, le président Abdullahi Ouad, décide de prendre en charge tous les 20 personnes pour la Coupe du Monde. Notamment les 18 journalistes accrédités.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    A ma grande surprise, je reçois Merci. Je rentre le lendemain à Dakar, je suis en nostalgie, en train de travailler normal, je sors du journal, du studio, je fais le journal des sports, je reçois un coup de fil de Signéli qui m'appelle. Allô, allô, bonjour, ça va, ça va, tiens, prends ce numéro, va la voir. Tu dis, tu viens de la part de Madame Signéli-Watt. Je dis, ok, j'appelle la dame. Et la dame me dit où son bureau se trouve en ville. J'arrive, c'était une agence de voyage. Je m'assois, je dis c'est Signélie qui m'a demandé de passer vous voir. Je m'assois, tranquillement, j'attends la dame, elle s'affaire, elle fait deux, trois trucs. Et puis elle me tend une enveloppe. je disais quand même dit c'est votre billet pour Séoul.

  • Speaker #1

    On est jeudi.

  • Speaker #0

    On partait à Séoul dimanche. On est jeudi. J'ai dit, what ? Oui, Madame Signéli m'a demandé d'où. J'appelle Signéli. Je dis, c'est quoi ça ? Elle me dit, non, écoute, je pense que tu le mérites. Mon père... va recevoir demain les journalistes, ils vont les donner. Il y a 20 personnes, j'ai demandé à ce qu'on te rajoute parce qu'effectivement, tu fais du bon boulot. C'est comme ça que je dois aller à la Coupe du Monde 2002. Mashallah.

  • Speaker #1

    J'imagine la joie dans ton cœur.

  • Speaker #0

    J'étais tellement heureux que j'ai oublié un tronçon du billet. Parce que le billet d'avion qui doit nous amener à Séoul. On fait d'abord un vol Sabena, Dakar, Bruxelles, Bruxelles-Paris. Et Paris, on fait un vol Cathay-Pacifique, Paris-Hong Kong, Hong Kong-Séoul. Et on descend à Séoul, on a au moins 2h30 de route à parcourir pour arriver là où on doit habiter. J'oublie le Dakar-Paris, le Dakar-Bruxelles-Bruxelles-Séoul, je l'oublie dans le bureau de la dame.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    On ne sait pas comment la dame remet le billet à Signéli, qu'elle remet à un autre motard qui le ramène chez moi. Ce jour-là, j'étais chez mon grand-père à Sacré-Cœur, on me ramène le billet là-bas. Maintenant il faut trouver le visa. Parce que ceux qui sont accrédités sont exempts de visa. J'ai dit à Cindy, c'est bien, c'est gentil, j'ai tout, j'ai tout, mais j'ai pas de visa. Elle me dit, t'inquiète pas, va tout de suite le lendemain matin. À 9h, 10h, elle me dit, va à l'ambassade de Corée. Je vais à l'ambassade de Corée, j'attends, je me mets mon visa, tac, tac, tac, je fais, je sors de là-bas, l'ambassade du Japon même qui m'appelle, on vous attend, monsieur, vous êtes où, monsieur, donnez-moi le coup. J'arrive, l'ambassade du Japon me donne le visa, direct. Je garde encore ce passeport avec moi.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr, ce passeport, il est collecteur.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça, je dirais, je ne remercierai jamais à ces Singéliouates de m'avoir a permis de vivre cette coupe du monde en 2002. Donc, vous vous imaginez en 24 heures, j'ai un billet pour aller là-bas, j'ai les visas, les autres n'ont pas eu besoin de prendre le visa parce qu'ils étaient accrédités, et je travaille pour Nostalgie, je dis à Paul Saviette, qui est le patron de Nostalgie, voilà ce que Signel m'a offert, il faut que j'aille maintenant, il me faut des frais d'admission. Paul ne réfléchit pas, il me donne une partie de l'argent, il me dit quand tu arriveras, on avait la possibilité de se faire envoyer de l'argent à Marche de Sang. C'est comme ça, je vais revoir mes parents. Ils prient pour moi, ils me font la bénédiction. Le soir, mes autres collègues sont surpris. Tu vois où je suis ? Je dis, je vais là où vous allez.

  • Speaker #1

    Vous ne pensez pas que vous allez partir tout seul ?

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans le groupe. Une fois que je suis dans le groupe, je suis intégré, tout se passe bien, on va à la Coupe du Monde, exceptionnel. Mais sauf que, puisque je n'ai pas d'accréditation, je suis avec mes frères journalistes, quand on arrive par moment, on me retient devant la porte. Je ne peux pas regarder les entraînements, parce que c'est très carré, il y a plein de sécurité. Si tu n'es pas accrédité, tu ne rentres pas. La même Cindy Lee qui prenait sur elle tous les matchs et me donnait un billet pour aller voir les matchs du Sénégal. Le fameux match Sénégal contre France où on gagne 1 euro. À la fin du match, les gens voient Amara Traoré courir le long du terrain avec un drapeau. Ce drapeau, c'est moi qui l'ai acheté à 20 dollars avant de rentrer dans le stade. Et quand on a gagné, j'étais tellement en extase parce que j'étais à côté des familles des joueurs. Quand les joueurs viennent, je prends le drapeau, je le jette sur la pelouse. Amara, il le ramasse, il fait le tour d'honneur avec le drapeau.

  • Speaker #1

    Je vais retrouver cette image.

  • Speaker #0

    tu peux le retrouver il y a l'équipe qui avait fait un documentaire là-dessus il y a l'image avec Amara le drapeau il fait le tour il finit il remet le drapeau à Macan qui était Tonton Macan qui était l'intendant de l'équipe nationale à l'époque ce drapeau c'est moi qui l'ai acheté chez moi je ne l'ai plus revu parce que Tonton Macan l'a gardé pour lui waouh vous voyez donc je me retrouve comme journaliste je me retrouve comme supporter mais après quand les matchs finissent je rejoins les journalistes on rentre ensemble mais je suis triste Merci. Parce que je suis venu pour couvrir en tant que journaliste. Donc, on fait tout. On fait les trois premiers matchs. Je les regarde en tant que supporter avec des tickets de stade. Je regarde les trois matchs. Et puis, changement de pays. On est qualifié pour les quarts du final. On va aller au Japon. Regarde comment Dieu fait les choses. Tous les journalistes accrédités sont exemptés des visas. Mais moi, parce que j'ai pris la peine de faire le visa du Japon au Sénégal, je peux voyager avec eux. Sinon, je n'aurais plus jamais voyagé avec eux. Parce que ce n'était pas possible d'avoir un visa à partir de la Corée. Quand Dieu aligne les planètes, le Sénégal se qualifie. L'ambassade du Japon qui t'a appelé pour te dire qu'on vous attend. Comment Dieu aligne les planètes. Donc on doit partir au Japon, on va en avion jusqu'à Busan, qui est une ville portuaire de la Corée. On doit traverser par bateau pour aller à Oita. Le match que je jouais à Oita pour aller à Osaka. On arrive à Osaka, après on va pour le match à Oita. Belle expérience, on traverse la ville, on voyage en paquebot, un gros paquebot qui fait la traversée entre les deux pays. Belle expérience, on se raconte des anecdotes, on rigole. Je partageais la chambre avec Pape Sambadyara, on dormait à deux chacun, avec qui j'ai tissé des liens forts aujourd'hui. C'est un des journalistes responsables de l'IGFM. Et voilà, on joue au football, je lui fais un tacle malencontreux, je lui blesse sa cheville, c'est mon voisin de chambre, il veut me faire un petit pont, je lui fais un tacle, je lui bousille sa cheville maladroitement, on partage la même chambre, je dois lui masser les pieds de temps en temps et tout, je lui dis je suis sorry, je suis sorry, je suis sorry. Mais de belles anecdotes, on crée des... et puis le pays joue, le pays gagne. Mais oui. Et ce qui se passe par contre... Quand j'arrive le premier jour, je remplis un formulaire de demande d'accréditation.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On arrive au Japon. On va au Media Center, au centre des médias. On arrive, j'ai pas d'accréditation. On me retient devant la porte encore. Vous pouvez pas rentrer. Les gars, ils rentrent. Moi, je suis assis dehors, on me met une chaise, je m'assois pour attendre que mes confrères finissent pour qu'on rentre. Une dame me trouve là-bas. Il me dit, pourquoi tu n'es pas à l'intérieur ? Je lui dis, je ne suis pas accrédité, je n'ai pas d'accréditation. Tu as ton passeport ? Je lui dis, oui. Allons-y et découvrons. Je lui dis, non, hier, j'ai vérifié en Corée du Sud, il n'y avait rien. Mais il m'a dit, allons-y, tu ne le sais jamais, allons-y, c'est bien. Et j'avais mon passeport sur moi, parce que je sortais tous les jours avec mon passeport. Je vais avec elle, je lui donne mon passeport. La dame, elle rentre, elle tape la machine, elle lui dit le nom, mon nom, il sort. une accréditation oh la la à l'Yugo Loko, l'équipe, j'ai accrédité l'équipe France. Tac, tac, ça sort. J'ai encore la crédit ici. Je le garde aussi. Ça va, j'y suis jalousement. Je suis, j'ai mon accréditation. C'est un sténant. On me met, je reviens, on m'ouvre la porte, je rentre. Dès que je rentre, tous les journalistes ont commencé à applaudir. Les journalistes français, anglais, qui me connaissaient et sénégalais applaudissent finalement. Jean, il a reçu le sésame. il a reçu le sésame bravo bravo Et ça attire l'attention de tous les autres journalistes. Qui suis-je pour qu'une fois que je rentre, tout le monde applaudisse et tout. Et voilà, maintenant, ça m'attire toutes les autres caméras. Les gens, les caméras, télévision suédoise, télévision anglaise, parce que je parlais, j'étais parfaitement habillé. Déjà, ils m'amènent leur micro en me disant, pose des questions en français, en anglais. Je vis mon quart d'heure de célébrité, à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Et puis surtout, comme tu dis, le Sénégal, en 2002, est en train de choquer la planète football. Vous êtes quoi, 18 journalistes sénégalais ? Donc en plus, t'en as un qui débarque comme ça et qui a la lumière de Dov Sedion, mais c'est qui lui ?

  • Speaker #0

    Exactement, et c'est comme ça que je me retrouve à parler dans tous les médias du monde. Et mes amis des RMC qui étaient là-bas m'ont dit « Ah, c'est top, Aliou, t'as ton accréditation, demain on fait le quart de finale ensemble. » Sénégal shit.

  • Speaker #1

    Henri Camara.

  • Speaker #0

    Deux buts. Le 8ème de finale. Le Sénégal-Franc, le Sénégal-Suède, je le fais en direct comme commentateur sur RMC avec François Pessenti et Jean-Nouré Seguier. Et moi-même.

  • Speaker #1

    Il faut que je retrouve cette couverture. Moi j'imagine... Alou qui commente, mais en même temps qui est supporter du Sénégal. Quand il y a les buts d'Henri Camara,

  • Speaker #0

    j'imagine pas. On devient fou. La talonnade de Pape Tchao, le but d'Henri Camara, que ce soit Jeannot, je vais dans tous les sens. Je pars en vril. Je pars en vril, mais je vois l'image d'Abdoulaye Ndiaye, un de nos grands frères aujourd'hui. Abdoulaye Ndiaye qui vit en Suisse, qui est journaliste 24 heures Suisse. Mais qu'il se jette de la tribune de presse quasiment vers l'autre tribune qui était en bas, j'ai eu peur pour lui. Pour moi, il s'est jeté. Littéralement.

  • Speaker #1

    Tellement il était dans l'émotion.

  • Speaker #0

    Le football, attention, le football peut faire des choses de malade. Parce que quand tu ne contrôles pas tes émotions, tu peux faire des folies de football. Moi, je pars en vril à l'antenne.

  • Speaker #1

    C'est quoi la plus grosse folie que tu penses que t'aies faite à l'antenne ? Non,

  • Speaker #0

    mais c'est ça. Je ne sais plus. Je ne peux pas me déshabiller. Mais je deviens dithyrambique. Et en ce moment, les mots viennent comme ça. Tu te dis, mais ce n'est pas possible. Il n'y a que le foot pour donner des émotions pareilles. Je fais le match avec RMC en direct. Après, je fais l'écart contre la Turquie. Malheureusement, on est éliminé. On doit rentrer. Et ça reste... une très très belle expérience au mois de rentrée je décide de m'arrêter à Paris quelques jours mais j'arrive chez ma famille à Mantes-la-Jolie je suis accueilli comme un héros et bien oui

  • Speaker #1

    Il me faut,

  • Speaker #0

    j'ai couvert la coupe du monde. Vous voyez, c'était dans l'air du temps. Et ils m'ont fait une fête à Mante-la-Jolie. Je suis mon neveu, maman de Goloko, mais toute la communauté alpolaire de Mante vient venir me rendre hommage, discuter, parler. Et c'est là où je réalise, en fait, l'exploit qu'on a fait. Et quand je vois les images de l'arrivée de l'équipe, quand ils rentrent au Sénégal et tout, je dis, ouais, j'ai vécu l'histoire, j'ai été témoin. Et encore, tout à l'heure, je vous parlais de Dieu. Dieu m'a mis au cœur, souvent, de tout. toutes les plus grandes victoires sénégalaises en matière de football. Et ça, ça n'a pas de prix, Olivier.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #0

    La Cannes, j'étais là. Les cinq coupes qu'on a gagnées en une année, j'étais un des rares Sénégalais à avoir été présent pendant les cinq victoires même. J'étais à toutes les cinq coupes qu'on a gagnées en une année pendant la Cannes. Ça, c'est Allah. Parce qu'il n'y a rien d'autre qui peut expliquer ça. J'étais pour le Beach Soccer à Vilanculos, au Mozambique. J'étais pour le Chan en Algérie en 2017, j'étais pour la Cannes U17. On l'a gagnée où celle-là d'ailleurs ? Je ne me souviens même plus où est-ce qu'on l'a gagnée.

  • Speaker #1

    Ça t'arrive d'avoir des troubles de moi. Des troubles de moi,

  • Speaker #0

    mais j'étais là. J'étais partout à toutes ces victoires. Ça, c'est une grâce.

  • Speaker #1

    Tu dirais aujourd'hui ? C'est une grâce. Ah non, c'est une grâce.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'étais à Kinshasa, au match des Stades des Martyrs. Allah m'a mis là-bas. Je suis allé à mes profs frères et tout, parce que j'aime ce pays, j'aime son football. Et j'aime être là quand il y a des grands rendez-vous footballs sénégalais. J'ai fait les Jeux Olympiques en 2012. L'équipe qui est l'ADN de celle actuelle, parce que c'est le début de Ghana, de Cherhou, de Sadio, aux Jeux Olympiques de 2012. Et j'y étais aussi. Et donc, j'ai cette chance-là d'être là souvent, chaque fois que le Sénégal est à un grand rendez-vous de football. et ça pour moi ça n'a pas de prix ça vaut tout le bonheur du monde et jusqu'au jour d'aujourd'hui le seul moment où je ne chante pas à haute voix l'hymne national sénégalais c'est quand je suis en fonction pour la CAF et que le Sénégal joue parce que j'ai pas le droit mais en dehors de ça, moi je ne peux pas écouter l'hymne national, je le chante parce que les mots me parlent je les vis pleinement les mots de l'hymne national sénégalais Hum hum. Je connais très bien l'hymne national de Côte d'Ivoire aussi, l'Abidjanais, je la sens très bien. Justement, il y a eu un match Côte d'Ivoire-Sénégal, à Abidjan, excusez-moi, à Abidjan, où, pendant les hymnes nationaux, j'étais avec un ami malien, Maka Magasuba, je chante l'Abidjanais. Ils me regardent tous comme ça, les yeux variés. Je finis de chanter l'Irbidianeuse, on met l'hymne sénégalais, je chante l'hymne sénégalais. Je finis, Macan me regarde et me dit, mais vraiment, t'es un escroc.

  • Speaker #1

    Il faut choisir ton corps à un moment.

  • Speaker #0

    Je dis non, je dis non, Macan, je ne suis pas un escroc. Les deux pays font partie de ma vie.

  • Speaker #1

    Oui, ils font partie intégrante de ta vie, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai assimilé l'hymne national ivoirien à l'école primaire ici, parce qu'on apprenait à chanter et tout. Et l'hymne sénégalais, c'est l'hymne de ma patrie, c'est le mien, c'est celui qui m'appartient. J'ai la chance de savoir chanter les deux hymnes. Donc, je ne me prive pas.

  • Speaker #1

    Ah non,

  • Speaker #0

    bien sûr. L'hymne tunisien, pareil, je ne connais pas les paroles en arabe, mais je connais tous les refrains, je te chante tous les refrains musicals pendant les... il y a des hymnes nationaux. et maintenant ils ont une nouveauté qu'ils ont fait pendant le chant Maintenant, quand il y a un match et qu'il y a les hymnes nationaux qui sont exécutés, on voit la traduction des paroles. Et ça, c'est magnifique, ça. Je pense que ça va inspirer les fans. C'est une belle expérience, fans, de lire les significations des hymnes de chaque pays. Donc voilà, j'ai eu cette bénédiction d'être présent, d'être une mémoire vivante du football sénégalais. J'ai été témoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Même ça va au-delà du football sénégalais, c'est vraiment le football africain en général. Et justement, j'allais te demander, aujourd'hui, est-ce qu'il y a une rencontre où tu es sorti de cette rencontre et tu t'es dit, je l'ai rencontré ? Est-ce qu'il y a des idoles comme ça que tu as rencontrées qui t'ont marqué dans l'échange, dans la personnalité ? Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    Zizou, je rencontre Zizou en Afrique du Sud en 2010 à la Coupe du Monde.

  • Speaker #1

    2010 en plus, c'est pas genre Zizou prime.

  • Speaker #0

    Zizou prime à la Coupe du Monde en 2010. Il joue plus, je crois, mais il est là en Afrique du Sud. Et à la Coupe du Monde, l'anecdote, à la Coupe du Monde 2010, je traîne tous les jours avec Maestro Abedi Ayubélé, avec Christian Carambeu. Tous les jours, on est ensemble. Et avec les autres légendes. Donc je tombe sur Zizou, on discute, je fais la photo et tout. Maradona aussi. Diego Armando Maradona. Diego ! El Pibe de Oro. Je rencontre Maradona en Russie. En la Coupe du Monde 2018, dans le hall aussi, au FIFA Club. Faustino Aspria, Marco Van Basten, Ronaldo, El Fenomeno. Mais quand El Pibe sort et apparaît, ça c'est autre chose. Ouais,

  • Speaker #1

    t'arrives encore à voir des...

  • Speaker #0

    Et devine qui prend la photo ? C'est Diomancy qui me fait la photo avec El Pibe de Oro. Encore une fois, ironie du sort. Joe a encore la photo, j'ai perdu la mienne, mais j'ai dit, Joe, mon petit, c'est comment ? Envoie la photo avec El Pibé, mais là, non, il faut que tu payes, il faut que tu payes, il faut que tu payes. Après, Joe fait la photo, Fadiga fait la photo, on est ensemble au FIFA Club, Marco Van Basten, parce que j'ai été aussi un grand admirateur du Milan. Ah,

  • Speaker #1

    moi, c'est mon club, Milan.

  • Speaker #0

    Non, j'ai été grand supporter du Milan, parmi, à cette époque-là, la grande équipe avec les trois néerlandais, Van Basten, Reichskade et Gullit. Après, Il y a Van Basten, il y a Mido qui est là ce jour-là, il y a Faustino Asprilla qui est là ce jour-là au FIFA Club. Je rencontre toutes les légendes. Mais moi, c'est des gens que j'ai kiffé, que j'aimais, mais moi mon dada c'est l'Afrique. C'est l'Afrique. Moi, parle-moi des légendes africaines, je suis, je deviens fou. Parle-moi de Dr. Komalo, John Mouchouse, Opokunti. Abdou Razak, Golden Boy, Shogun Odegbami, Mathematical. C'est des noms qui me panguent. Merikani, Ejen Kabongo, Ngoi Ngoi, Gaston Mobati. Mutubi Lesantos. Oui, moi, ça, ça me parle. Et c'est des gens que j'ai croisés sur mon chemin. Ils m'ont fait rêver. Ils ont fait rêver l'Afrique. Ils ont été de grands champions. Et ça, c'est des noms qui me parlent.

  • Speaker #1

    Oui. On le voit dans ta manière de...

  • Speaker #0

    Tchernouyoum. El Hadjouf. Aujourd'hui... Et là, c'est mon meilleur ami, c'est mon meilleur ennemi. Ceux qui nous connaissent, ils disent, ils s'embrouillent tout le temps. Lui et moi, on s'embrouille tout le temps. Mais on se réconcilie tout le temps. Et je finis toujours par lui dire, fais ce que tu veux. Parce que les sensations que tu m'as procurées en tant que footballeur font que je te pardonne tout.

  • Speaker #1

    Non mais le Eladjouf de Lens, Eladjouf de Liverpool, Eladjouf de l'équipe du Sénégal.

  • Speaker #0

    Et je dis aux gens, les gens parlent de Sénégal-Suède, Sénégal-Truc, mais son référence est la finale de la Cannes au Mali en 2002. Et ça j'en ai parlé récemment avec Samuel. J'en ai parlé avec Samuel.

  • Speaker #1

    Moi je rêve d'une conversation.

  • Speaker #0

    J'en ai souvent parlé avec Rigobertson, Bahana, Kapi, Mania. qui est aussi un frère avec Moch Moch, Patrick Moma j'ai organisé aussi j'ai aidé à organiser le jubilé de Patrick Moma au Cameroun à Douala à l'époque tout ça c'est des footballeurs dont je suis aujourd'hui proche, avec qui j'aime discuter les anecdotes, les histoires Alain Guamene en Côte d'Ivoire quand il te rappelle les cannes, les trucs Abla et Traoré Ben Badi, qui est très drôle Omar Ben Salah Raymond Cala les frères Biik, François Aumont François Mambillique, André Canabillique, c'est des frères, c'est la famille. Chris Chabaninonda, Chabanin m'a appelé il y a une dizaine de jours avant de partir à Kinshasa, je ne l'ai pas eu, il m'a rappelé. Chab, tu es où ? J'arrive là à Kinshasa. Non, je suis à Paris mon frère, c'est comment ? Kins est à la maison, je dis oui, Kins est chez moi. Double brassard, on l'appelle, c'est son surnom, Chris Chabaninonda, double brassard. Parce qu'il portait le brassard de la sélection, le brassard de la Esmona. Grand attaquant. super footballeur humainement top parce que tous ces gens là en plus d'être des grands footballeurs des grands messieurs humainement c'est des gars qui sont top Didier Drogba la grande classe quand tu discutes avec Didier,

  • Speaker #1

    Samuel pareil on n'en parle même pas le Pichichi c'est un autre level mais moi je voulais te dire je rêve d'une conversation et là il y a Samuel Eto'o qui nous raconte cette finale

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait magnifique.

  • Speaker #1

    Ah non, mais ça, ça serait une discussion légendaire.

  • Speaker #0

    Une discussion comme ça, El Hage avec Sam, ou bien El Hage, Sam et Fadiga et Magnan et Rigobertson. Ah, tu vas te régaler, frère.

  • Speaker #1

    Parce que cette finale...

  • Speaker #0

    Ah non, tu vas te régaler.

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, j'ai jamais autant vécu une finale avec autant d'adrénaline, de suspense.

  • Speaker #0

    Et je te souhaiterais d'avoir Magnan avec toi. Amen. Magnan, Rigobertson. Ah non, Inspiron. Ouais. Très inspirant, parcours. C'est la dernière fois qu'il m'a parlé de son réel parcours. En fait, même les Camerounais ne connaissent pas vraiment qui est Rigobertson Bahana.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, quand j'ai eu la discussion avec Joe Manci, justement, c'est une des réflexions qu'on avait et qu'il m'a dit, on a beaucoup de mal à documenter. nos réussites, nos athlètes, notre histoire. Je voulais savoir, toi justement, qui est un homme de médias.

  • Speaker #0

    Il a dû te souffler, parce que c'est mon nouveau travail ça maintenant, c'est ce que je fais.

  • Speaker #1

    Parce que même quand tu parlais des...

  • Speaker #0

    Parce que j'ai travaillé avec Netflix sur la série Captain.

  • Speaker #1

    Ok. Et

  • Speaker #0

    Netflix, à la dernière Coupe du Monde, a fait une série sur des capitaines. Ils avaient choisi cinq capitaines. La saison 2, il y avait Koulibaly, puisque je m'occupais de Koulibaly, donc j'ai été un peu l'élément des liaisons. Et c'est de là-bas que je me suis associé avec un jeune réalisateur ivoirien qui vit à Londres, qui a bossé aussi pour Netflix, pour lancer les studios Gaolo.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Les studios Gaolo, c'est notre boîte de prod qu'on a lancée. On ne veut filmer que des réussites africaines et des films documentaires. C'est dommage, j'aurais pu te montrer. Là, les teasers, je te les ai envoyés. Non,

  • Speaker #1

    t'inquiète, tu monteras en off. Vous devriez patienter.

  • Speaker #0

    Les teasers qu'on a, on était en train de faire la vie de LH Diouf, Double Ballon d'Or. On a fait un truc sur les éléphants. tout ça est en tournage, on est en train de le développer parce que c'est ce qu'il faut le football africain souffre aujourd'hui d'un mal chronique d'archivage il n'y a pas d'image les matchs dont je t'ai parlé aujourd'hui en 84, en 88, 90 le peu d'image que tu as, tu aurais peut-être Alina, l'institut national de dieu visuel de France ou peut-être quelques Youtube qui ont fait rentrer avant et maintenant Il nous faut construire maintenant notre mémoire collective africaine du football. Et pour cela, il faut que les différentes fédérations, les associations membres, continuent maintenant à produire et à archiver toutes les images qu'ils ont sur les sélections nationales, sur les joueurs et tout ça. Parce que c'est fondamental. Et c'est ça qui nous permet de nous approprier notre identité de football. Parce qu'il faut raconter nos histoires. Et il n'y a pas meilleure manière ou meilleure personne que nous-mêmes pour raconter nos histoires. Parce que nous saisissons les sensibilités culturelles. politique, économique, psychologique, environnemental, tout, on y tient. J'en veux pour prouver aujourd'hui, si un Français doit raconter l'histoire du football sénégalais, il le racontera sous le prisme français. Pareil pour un Anglais, pareil pour un Américain, pareil pour un Russe, pareil pour un Japonais. Il nous faut raconter nos propres histoires en changeant les paradigmes de narration. Pour changer les paradigmes de narration, on les fait avec nos mots, avec nos cultures, avec nos ressentis. Et c'est ça le principal challenge aujourd'hui du football africain. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé avec mes deux associés les studios Gaulo. Et la plateforme qui diffusera tous nos contenus va s'appeler Gaulo+. Gaulo, c'est griot en polar, en Wolof et en Bambara aussi. Ça s'appelle Dili et Gaulo. Et les griots, sa fonction première dans nos sociétés, c'est de raconter des histoires. Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que tu vois, regarde, quand par exemple il y a euh 2002. On a un documentaire.

  • Speaker #0

    Que Titi avait fait dans la tanière.

  • Speaker #1

    On a toute cette génération-là, on l'a regardé, re-regardé, re-re-regardé. La victoire du Sénégal à la Cannes.

  • Speaker #0

    On n'a pas de documentaire. On a un train, c'est sur ça qu'on travaille. Ça fait partie des projets sur lesquels on travaille.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu vois, même j'ai reçu le grand Mactar Ndiaye au basket.

  • Speaker #0

    Mactar au basket, oui.

  • Speaker #1

    Tu vois, il me fait apprendre que le dernier titre du Sénégal Coupe d'Afrique…

  • Speaker #0

    En 1997, en basket.

  • Speaker #1

    Ici au Sénégal.

  • Speaker #0

    Au Sénégal.

  • Speaker #1

    Donc… Le S��négal qui gagne à domicile, aucune vidéo.

  • Speaker #0

    Aucune vidéo, rien. Rien. Parce qu'on n'a pas cette culture-là. À l'époque, il y avait le monopole, la RTS, et les événements étaient enregistrés sur des bandes, et après, faute de bandes et tout,

  • Speaker #1

    on n'enregistrait pas là-dessus,

  • Speaker #0

    effectivement. Et c'est comme ça qu'on a perdu beaucoup d'archives. Et c'est en cela que la digitalisation est une chance pour l'Afrique, en fait. La digitalisation est une chance pour nous. Elle nous permettra de pouvoir mieux archiver. nos images, nos sons, nos audios, nos voix, nos écrits, pour que demain, pour la postérité, on puisse savoir qu'il y avait quelque chose qui existait avant.

  • Speaker #1

    Toi, par exemple, est-ce que, j'imagine que ça doit être très dur, mais ces magazines, ces cahiers de sport que tu avais quand tu étais jeune, ces VHS que tu faisais enregistrer, tu les as tous perdus ?

  • Speaker #0

    Certains, une partie. Mais je pense que j'ai encore des mâles et des valises de livres et de bouquins sur ma mère. Je n'ai jamais eu le temps de me poser réellement pour les ouvrir, mais je dois peut-être encore en avoir. J'ai aussi des albums photos. Des albums photos où je vais à Clairefontaine pour la première fois, des albums photos où je couvre des cannes, des trucs. J'ai quelques photos. Je pense que c'est encore chez ma mère, garé là-bas. Mais par contre, j'ai un projet dans ma maison, chez moi, de créer un musée où j'exposerai tout. Là, par exemple, mes accréditations, je les garde tous depuis presque 2000. Je garde toutes mes accréditations des grandes compétitions de football dans le monde. Je collectionne des maillots, je dois être peut-être à 300 ou 400 maillots maintenant, de tous les grands footballeurs africains. J'ai aussi des maillots dédicacés de Neymar, ça c'est important. J'ai une aile, des joueurs qui m'ont fait rêver, qui m'ont fait kiffer, j'ai eu quelques maillots de ceux-là, mais j'ai des maillots de sélection africaine, des maillots de légende africaine du football, des maillots de club mythique africain du football. Tout ça sera exposé chez moi. C'est ce que j'aimerais laisser aussi à mon enfant. Bien sûr. J'aimerais bien lui transmettre cette passion du football. À mes enfants. Je ne sais pas si c'est mon garçon ou si c'est mes filles. Mais en tout cas, j'aimerais bien leur transmettre cet héritage-là, ce legacy. C'est mon legacy. Les ballons sur les cérémonies sur lesquelles j'ai travaillé. La paire de godasses avec laquelle Didier Drogba a joué à l'inauguration du stade à Blywad. Il me l'a laissé, il me l'a dédicacé avec sa signature, c'est posé chez moi. Il y a plein de trucs comme ça. Achraf Hakimi, au dernier ballon d'or, m'a dédicacé le maillot de l'équipe du Maroc et tout. J'ai un autre maillot signé par tous les champions marocains de 1976.

  • Speaker #1

    C'est une belle collection.

  • Speaker #0

    J'ai plein de collections comme ça. Et ça, c'est ma vraie richesse, le football. Et j'aimerais bien que mes enfants en prennent grand bien soin quand je ne serai plus là.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est important même que, je vais dire pour de futurs journalistes et autres, africains, pas que sénégalais.

  • Speaker #0

    Peut-être si un jour le Sénégal a un musée du football, je pourrais l'offrir aussi à l'État du Sénégal.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, c'est motiver des jeunes en disant, regardez, je suis un jeune comme vous, issu de la même zone que vous, mais regardez, toutes ces choses-là, c'est grâce à mon travail, à ma passion, certes du football, mais à mon travail, que j'ai pu avoir toutes ces choses-là. Et donc, c'est possible de réaliser ça à votre échelle. Il n'y a pas de limite à partir du moment.

  • Speaker #0

    je veux dire c'est ça dans la vie il faut avoir du courage il faut avoir de l'audace il faut être honnête les gens ne te rendent que ce que tu leur donnes tu donnes de la gentillesse du respect, de la bonté aux gens ils te le rendent tu leur donnes de la merde, ils t'en donnent trois fois plus c'est ma philosophie de vie je prends les gens comme ils viennent à moi Vous venez à moi avec tous les égards, je vous donne tous les égards qu'ici, à la manière dont vous êtes venus à moi. Vous venez avec moi avec de l'arrogance, je vous montre que je peux me tourner quatre fois plus arrogant. C'est peut-être parce que j'ai grandi beaucoup dans la rue que je pense comme ça. Mais avec moi, c'est comme ça. Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est la rue.

  • Speaker #0

    A priori, je respecte tout le monde et je rends aux gens ce qu'ils me donnent.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça. Et je pense que c'est la rue. Et je pense que même le métier de journaliste aujourd'hui, surtout dans le métier de journaliste sportif, ça doit être un métier qui doit être très compétitif.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Très,

  • Speaker #0

    très compétitif.

  • Speaker #1

    Ah oui, et je pense que les gens ne s'y imaginent pas.

  • Speaker #0

    C'est très compétitif.

  • Speaker #1

    Tu as déjà eu des coups bas de journaliste ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est normal. C'est la base. C'est la base, c'est normal. Mais c'est pas grave, parce que je ne m'attarde pas là-dessus. Je dis souvent à ceux qui ont tenté de faire ça, la différence entre vous et moi, c'est que moi, si je dois te faire un coup bas, je ne te fais pas un coup bas, je te le fais frontalement, pour que tu saches que c'est moi qui t'ai attaqué. Et je ne me souviens pas de m'être attaqué injustement à des gens, parce que ça ne sert à rien. Ça ne sert absolument à rien, c'est de l'énergie, que tu gâches plus pour rien. Mais par contre, je ne me laisse pas faire. Et ce n'est pas seulement avec mes confrères ou qui que ce soit, mais avec qui que ce soit dans la vie. Qui que tu sois dans la vie, si je suis en face de moi, tu ne me manques pas de respect. Je te donne du respect, tu m'en donnes. Tu me donnes du respect, je t'en donne. Mais tu ne tentes pas de me manquer de respect ou de me minimiser ou autre chose. Non, chez moi, c'est inacceptable. Mon sang, il fait un demi-quart de tout. Là, je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle. Je retrouve mes instincts d'enfant de la jungle, des quartiers populaires où on a dû survivre aussi. On a dû se battre. On a dû se battre pour survivre. Voilà.

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais deux questions pour toi pour terminer. C'est En tant que journaliste qui a vu l'évolution des médias, l'évolution où on est passé, comme tu disais au tout début, radio, après il y a la télé,

  • Speaker #0

    VHS et tout,

  • Speaker #1

    maintenant aujourd'hui, digital, quel est ton ressenti de voir cette évolution, savoir qu'est-ce que tu en penses ? Tu vois, de voir aussi les joueurs qui prennent plus leur communication, tu vois, en main, tu vois, pour raconter leur propre histoire, raconter des trucs, savoir quel est ton ressenti par rapport à ça. Et la deuxième question, ça serait, aujourd'hui, tu rencontres un jeune alu qui veut devenir journaliste sportif dans le foot. Ça serait quoi tes conseils pour un jeune ? qui veut se lancer dans ce métier-là aujourd'hui et qui te dit, je rêve d'avoir une carrière comme toi, je rêve de faire des choses comme toi, qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Donc, ce sont ça mes deux questions. Alors,

  • Speaker #0

    pour répondre à la première, effectivement, les médias ont beaucoup évolué. Aujourd'hui, on est à l'ère du digital, on est à l'ère des réseaux sociaux, des nouveaux médias. Et ça me fait avoir un seul regret. Nos talents d'avant étaient nés trop tôt. Parce qu'ils n'ont pas vécu cette période-là. Pour être encore mieux exposés vis-à-vis du monde. Des talents comme Abedi Pelé, Abdoulaye Traoré, Youssouf Oufana. Imaginez s'ils vivaient à cette époque-là. S'ils avaient le pouvoir de montrer tout ce qu'ils ont fait à l'époque, à maintenant. Même les Diouf, les Fadiga. sur le terrain de l'époque. Et ça, c'est regrettable. Mais ce n'est pas grave. L'Afrique, aujourd'hui, doit s'adapter à cette nouvelle exigence. Et le digital est un des aspects technologiques sur lesquels il n'y a pas un gros gap entre l'Afrique et le reste du monde. Nous sommes tout aussi bons que les jeunes ou les hommes des autres continents. En matière de digital, la preuve, ce podcast que tu fais est un podcast de très haut niveau, très rélevé. et donc Donc ça veut dire qu'on peut faire les choses bien et mieux même que les autres. Et on doit s'adapter à cette évolution-là. Je le disais aux gens qui gèrent aujourd'hui les communications, que ce soit des joueurs des fédérations ou des clubs, vous ne pouvez pas ignorer aujourd'hui les influenceurs, vous ne pouvez pas ignorer ceux qui font des podcasts ou les youtubeurs. Ils font partie des nouveaux types de médias. On doit s'y adapter et leur donner de la place. Mais à côté de ça, ça n'est pas dit qu'il faut se passer. des médias traditionnels bien sûr les médias traditionnels reste la sève nourricière la racine est la base réelle du travail journalistique que cela appelle à faire parce qu'ils sont beaucoup plus regardant sur les le respect des principes journalistiques ce qui n'est pas forcément la même chose pour le youtube heures je comprends le travail dont il faut trouver un bon dosage mais il faut aussi aider tout ce qui manipule les nouveaux médias à plus de formation oui Il faut les former sur l'éthique, sur la déontologie, sur la nécessité, même en tant qu'artisan ou acteur de webmédia, de respecter au minimum les exigences du métier, le BABA du métier, en répondant à la règle des 5 W, le où, le when, le why, le what. mais aussi surtout en s'adaptant à ce que les personnes qui vous regardent puissent regarder. Parce que l'essence première de l'information, c'est divertir et éduquer. Il ne faut pas perdre de vue cela. Donc c'est pour ça que je ne suis pas forcément contre les personnes qui tiennent tout type de langage ou toute forme de truc, ou montrent toute forme d'image, même sur les réseaux. Ce n'est pas bien. Il faut placer l'homme, la dignité humaine, au cœur de tout ce que l'on fait. Et ça a toujours été ma ligne conductrice. Et ça me permet de répondre à la deuxième question, où tu parles à un jeune journaliste qui veut devenir, qui veut faire une carrière dans le métier, il y a des règles élémentaires à respecter. Avec les sportifs en tout cas. Première chose, il faut être toujours objectif vis-à-vis d'eux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu critiques un sportif, assure-toi que tu le critiques uniquement sur des bases objectives. Ça c'est la première chose. Deuxième, ne touchez jamais à leur famille. C'est sacré, la famille. Tu peux dire tout ce que tu veux sur sa performance, sur lui, sur le joueur, sur le terrain et tout, mais la famille s'en interdit. D'accord. Parce que remets-toi à leur place. Personne n'aimerait qu'on dise des choses ou des choses qui ne sont pas bien sur sa famille. Bien sûr. Et je dis souvent aux jeunes journalistes, troisième élément, ne demandez jamais de l'argent aux sportifs. Vous pouvez leur demander de l'argent, ils vous donneront. Une deuxième fois, vous allez appeler pour vérifier une information, vous pourrez avoir une information, vous faire une interview, ils ne prendront pas parce qu'ils vont penser peut-être que vous vouliez de l'argent. Donc vous fermez un circuit. Jamais, ne jamais leur demander ça. Et en quatrième, croire en vos rêves, avoir de l'audience et être passionné. La passion, c'est la base de tout. Si on n'est pas passionné, on n'a pas les ressorts pour se lever tôt le matin, pour parcourir des distances ou voyager des milliers de kilomètres pour aller faire son travail ou pour aller voir des acteurs du football. Et je dis souvent aux gens, même quand je ne travaillais pas, quand je venais au stade pour regarder un match que je ne travaillais pas, je m'arrangeais toujours à la fin du match à descendre à la zone de presse pour écouter les joueurs réagir, pour écouter les couches expliquées et tout. Parce que tout ça contribue à ta formation et à la passion que tu essaies de faire. Et dernière chose, croire en la ressource humaine. Moi, mon chemin de vie, ou le mot qui façonne ma vie, c'est que je crois profondément, et c'est ce en quoi je crois que l'homme est le remède de l'homme. C'est ce qu'on dit en Wolof, Nith, Nith Moé Garabam. C'est les hommes, les humains, qui t'apporteront tout ce dont tu as besoin pour être un homme accompli, pour être un homme apaisé. pour un homme sage, pour être un homme éduqué et pour un homme qui contrôle bien sa passion. Tout est en l'humain. Je crois en l'humain. Bon ou mauvais, je crois en l'humain. Parce que même les mauvais hommes qui te veulent des choses mauvaises, en réalité, ils t'aident à te former, à mieux appréhender la vie et les aléas de la vie à travers les expériences que tu pourras vivre avec eux. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien dit. En tout cas, Lyon, franchement, ça a été un plaisir de te recevoir.

  • Speaker #0

    Le plaisir était pour moi.

  • Speaker #1

    Le plaisir d'échanger avec toi. J'espère que les gens...

  • Speaker #0

    auront ne serait-ce que compris la partie immergée de l'iceberg parce qu'il y a tellement de choses encore j'imagine.

  • Speaker #1

    On aurait pu encore passer 4 heures à parler,

  • Speaker #0

    à raconter,

  • Speaker #1

    à partager. Tout ce que j'ai vécu sur les salles, les voyages, les expériences, il y en a. À raconter des tonnes de kentos.

  • Speaker #0

    Non mais c'est-à-dire que moi je n'imagine même pas mais pour moi c'est important de recevoir des personnes comme toi parce que Tu fais partie de ces personnes qui peuvent permettre à cette nouvelle génération de rêver et de rêver grand. Mais de toujours leur faire comprendre que vous pouvez rêver grand, mais il faut comprendre qu'avec des grands rêves vient une charge de travail qu'il faut savoir assumer. Tout à fait. Vient une charge, une part de courage qu'il faut pouvoir prendre. Parce que, comme tu l'as aussi bien dit dans toute cette discussion, tu es arrivé à des carrefours de vie où peut-être certaines personnes auraient figé. et leur destin aurait changé. Et toi, tu n'as pas figé, au contraire, tu as eu des opportunités, tu n'as pas dit non, tu as foncé. Que ce soit, comme je le répète, ce magazine que tu donnes à ce journaliste à côté de toi, que ce soit qu'il te demande est-ce que tu connais la famille de Patrick Vieira, tu dis je gère ! Il n'y a pas de doute, il n'y a pas de question de je ne peux pas y arriver. Tu dis je vais y arriver, je vais le faire. Tu vois, il y a plein de moments comme ça charnières dans ton histoire qui montrent que tu crois, avant que les autres croient en toi, tu crois toi-même déjà en toi et en tes capacités et tout. Et je trouve que c'est une valeur qu'il faut qu'on partage et qu'on montre à cette génération qui arrive derrière nous que... c'est important de croire en soi et en ses capacités. Et des fois, tu es devant une montagne qui est grosse, Elle n'est pas insurmontable. Oui, elle n'est pas insurmontable. Tu te dis, je vais y arriver, je fonce et je vais le faire. Parce que tu sais que tu es prêt à mettre les efforts derrière, de travail et autres. Et ces efforts payent toujours parce que, par exemple, je reprends l'exemple de Cindy Lee Wad, c'est parce qu'elle te voit être performante dans ton travail qu'elle te donne cette opportunité. Ce n'est pas parce qu'elle t'aime bien. Tout à fait. C'est parce qu'elle voit que tu es performant, elle voit que tu es des médias étrangers qui viennent couvrir ce que tu fais, qu'elle te donne cette opportunité-là. Tout à fait. Tu vois ? Donc moi, c'est ce que je retiendrais en tout cas de cette discussion. Je te remercie énormément d'avoir pris le temps de venir parce que je sais que tu as un emploi du temps très chargé. J'espère, Inch'Allah, te recevoir très bientôt pour que tu viennes nous raconter d'autres anecdotes, d'autres aventures. Peut-être pourquoi pas te recevoir avec des joueurs. Avec plaisir. Parce que ça serait un truc de fou de pouvoir avoir une discussion podcast avec toi à mes côtés. parce que Moi, je suis le jeune qui n'est pas aussi passionné de foot que toi, mais qui a envie de connaître ses légendes. On va le faire. J'ai le passionné qui connaît toutes leurs histoires et toutes leurs anecdotes. On va le faire. Inch'Allah, j'espère le faire. En tout cas, merci encore. Je vous invite, la famille incroyable, à aller suivre Alou sur ses réseaux. Allez suivre tout ce qu'il fait parce que c'est un homme impactant. C'est un homme de cœur, comme vous avez pu le voir. C'est un bosseur, c'est un charbonneur, comme on dit. Donc, si vous l'êtes inspiré au quotidien, allez le suivre. Allez voir ce qu'il fait. mettez des commentaires, des likes comme d'habitude dites nous ce que vous avez pensé de cette discussion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode du Off Show Peace la famille !

Chapters

  • Intro & promesse de l’épisode

    00:00

  • 12 ans : nouveau départ au Sénégal

    06:31

  • Tunisie : oser créer — “Aigles de Carthage”

    25:14

  • Retour au pays : lancer un journal sans moyens

    41:21

  • Le réseau qui ouvre les portes (devenir “fixeur”)

    47:27

  • 2002 sur RMC : faire ses preuves en direct

    52:36

  • Élever le standard : gouvernance, VAR & mémoire

    01:35:21

  • Conseils aux jeunes + le digital comme accélérateur

    01:52:25

Share

Embed

You may also like